Le 3e Régiment d'Infanterie de Ligne

1789-1815

Avertissement et remerciements :

Le 27 janvier 1798 (8 Pluviôse an 6), un Rapport du Ministre de la Guerre (Armée du Rhin, Département de la Guerre, 2e Division, Bureau du mouvement) indique : "Il existe en ce moment à l’Armée du Rhin, treize demi-brigades, dont deux sont destinées pour l’armée d’Angleterre et trois pour l’armée de Mayence.
L’intention du Ministre est de faire porter dans le Département du Mont Terrible 15 bataillons et 8 escadrons en outre des deux demi-brigades qui s’y trouvent déjà stationnées ...
On propose en conséquence de faire passer dans le Mont Terrible 18 bataillons ci-après désignés :
... 3 bataillons de la 3e idem entre Strasbourg et Séléstatt ...
" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – SHAT, B 2 63).

Entre le 31 janvier 1798 et le 1er février 1798 (12-13 Pluviôse an 6, le Général Duvignan expédie de nombreux ordres "Aux troupes aux ordres du général Schauenburg.
Copie des ordres et lettres écrits par le général Duvignan, sous-chef de l'état-major général les 12 et 13 pluviôse relatives aux mouvements des troupes aux ordres du général Schauenburg.

Noms des corps Forces Dates du départ Cantonnements qu'ils occupent Lieux où ils se rendent Obs.
3e 1/2 brigade 2536 le 13 pluviôse de Strasbourg à Delémont

Certifié véritable
Le Général de Brigade, sous-chef de l'état-major général
[signé] Duvignan
.

"Au général Laborde commandant la 5e division militaire
Je vous préviens, citoyen général, que la 3e demi-brigade de ligne reçoit l'ordre de partir demain 13 du courant [1.02.1798] pour Huningue. Veuillez en conséquence, donner ordre à la 3e légère d'entrer demain dans la citadelle de Strasbourg où elle relèvera tant à Kehl qu'à la citadelle la 3e de ligne ...
".

"Au général Duhelme, commandant la première division
Je vous adresse, citoyen général, des ordres de mouvement pour la 3e demi-brigade d'infanterie de ligne et la 16e d'infanterie légère. Je vous prie de vouloir bien les leur faire passer en en ordonnant l'exécution.
La 3e demi-brigade d'infanterie légère reçoit l'ordre d'entrer dans la citadelle demain matin. Elle relèvera la 3e de ligne et il en sera détaché la garde suffisante d'Auenheim pour relever le bataillon de la 16e. Votre chef d'état-major se concertera en conséquence avec celui de 5e division. Je vous prie de m'accuser réception de cette lettre et des ordres qu'elle renferme.
Signé Duvignan
".

"Conformément aux ordres du Ministre de la guerre et du général en chef de l'armée du Rhin, il est ordonné à la 3e demi-brigade d'infanterie de ligne de partir avec armes et bagages de Strasbourg le 13 du courant [1.02.1798] pour se rendre par Huningue à Delémont où elle recevra de nouveaux ordres du général de division Schauenburg.
Il sera délivré un ordre de route à cette demi-brigade par le commissaire des guerres de la division. Elle vivra dans sa marche en bonne police et discipline conformément aux lois et règlements militaires.
Signé Duvignan
".

"Au commissaire ordonnateur en chef.
Vous avez été prévenu, citoyen ordonnateur, par le Ministre de la guerre, du mouvement qui doit avoir lieu dans les divisions de l'armée du Rhin qui fournissent 21 bataillons d'infanterie et 8 escadrons pour la composition d'un corps d'armée commandé par le général Schauenburg et dont le rassemblement doit avoir lieu à Delémont ...
2e division
La 3e demi-brigade de ligne, forte de 2536 hommes, part de Strasbourg le 13 du courant [1.02.1798] et se rend à Delémont ...
Signé Duvignan
Certifié conforme
Le général de brigade sous-chef de l'état-major général de l'armée du Rhin
[Signé: Duvignan]
" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – BNUS, MS 483/19).

Le 3 Ventôse an 6 (21 février 1798), le Général Schauenburg écrit, depuis Bienne, au Chef de la 3e de Ligne : "J'ai reçu les détails que vous me faites relativement à votre position. Ils sont bien conformes à la manière distinguée avec laquelle vous avez toujours servi. Ces dispositions sont en accord bien avantageux avec mon ensemble. Il n'y a que vos cantonnements que je trouve trop étendus. Je désirerais que votre gauche ne dépasse pas Corrandlin [Courrendlin]. Donnez les ordres en conséquence et prévenez de suite le général Nouvion de cette disposition afin qu'il fasse remplacer vos cantonnements. Informez moi de suite des dispositions que vous aurez prises à cet égard" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – BNUS, MS 470/110).

Dans son Rapport au Général en Chef daté du 30 mars (10 Germinal – incohérence dans la conversion de date; il s'agit soit du 31 mars, soit du 9 Germinal), le Général Soult écrit : "Les maladies font toujours les plus grands ravages, mon cher général. La 24e demi-brigade ne peut plus soutenir le service; il ne lui reste que huit cents hommes presque tous convalescents ; le 3e de ligne et la 3e légère sont à peu près dans le même cas ; enfin, tous les corps employés à l'aile droite perdent considérablement de monde ; je reçois à cet égard et de tous côtés, les rapports les plus alarmants. Ajoutez à cela, que la désertion continue toujours. Les privations continuelles que le soldat éprouve, en sont la seule cause. Les comptes qu'on vous rend à Gênes sont inexacts. Quel tableau ! il me déchire l'âme. J'écris au général Miollis de faire relever la 24e par la 106e ; au général Gazan de faire relever la 3e de ligne par la 2e; je n'ai pas le moyen de faire relever la 78e de ligne ; pourtant elle en aurait grand besoin, ainsi que la garnison de Gavi qui, depuis onze mois, est enfermée dans le fort où l'on m'annonce que le scorbut commence à se manifester" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 28).

Dans ses Mémoires, Soult raconte : "… le 20 (10 mai), le général Ott, commandant le blocus, prévint le général Masséna que son armée, ainsi que l'escadre, allaient exécuter une salve générale, pour célébrer une victoire remportée sur le lieutenant général Suchet. En effet, nous entendîmes un feu roulant d'artillerie, sur terre et sur mer, accompagné de décharges de mousqueterie et de fanfares de musique.
L'importance que les ennemis parurent attacher à cette nouvelle nous fit juger qu'elle était suspecte, et que c'était une ruse pour nous intimider ...
Pleins de ces idées, nous jugeâmes, le général Masséna et moi, que la circonstance du succès, dont les ennemis se réjouissaient, pouvait leur inspirer de la sécurité et nous servir à prendre notre revanche. Nous arrêtâmes d'aller, jusque dans leur camp, chercher des approvisionnements, pour gagner encore quelques jours. La faim nous pressait d'agir, et, en différant, nous devions craindre que nos forces affaiblies ne manquassent entièrement. Nous fixâmes la première attaque au lendemain. Je proposai au général Masséna d'aller moi-même enlever le camp autrichien qui était sur le Monte Fascio, pendant qu'il ferait passer la Sturla au général Miollis, pour attaquer les ennemis au Monte Parisone. Il dirigerait ensuite cette division sur le point que j'allais attaquer, et, en même temps, une autre colonne, conduite par l'adjudant général Reille, irait prendre position en avant du Monte Ratti.
Ces dispositions ainsi réglées, le 21 floréal (11 mai) à cinq heures du matin, je réunis sur les glacis de la porte romaine deux mille cinq cents hommes des 25e légère, 2e, 3e et 4e
(il faut lire 24e) de ligne, aux ordres des généraux d'Arnaud et Poinsot, ainsi que la 78e de ligne, commandée par l'adjudant général Gauthier. Après avoir forcé la ligne des postes autrichiens, nous partîmes pour remonter la vallée du Bisagno. Je dirigeai l'adjudant général Gauthier sur Bavari, où était un camp ennemi, en lui enjoignant de se mettre à sa place et d'y rester; il y réussit. Je continuai mon mouvement par Bisantino, Olmo, Prato, Olivetto et Cassolo, où je passai la rivière, ralliai ma troupe et lui fis prendre du repos, hors de la vue du camp ennemi de Monte-Creto, devant lequel un de mes détachements se présentait, seulement pour le reconnaître.
A droite, on avait attendu que je fusse en pleine marche, pour commencer le mouvement. Le général Miollis enleva d'abord les premières positions des ennemis sur le Monte-Parisone, et poussa sa pointe jusqu'au pied du Monte-Fascio; mais chargé à son tour avec beaucoup de vigueur, il fut rejeté sur la Sturla. La réserve protégea son ralliement à Saint-Martin d'Al haro, et le général Massénalui fit reprendre ses postes du matin, pour mettre sa troupe en état de me seconder, si cela devait être nécessaire.
Mon feu avait cessé, et toute communication avec Gênes m'était interceptée. Les ennemis, en repoussant le général Miollis, avaient aussi replacé leurs postes dans le Bisagno ; j'en étais peu inquiet; je voulais me faire oublier en avant du pont de Cassolo, et j'y restai tranquille, pendant quelques heures, en gardant l'embranchement des chemins qui conduisent-à Torriglia, à Campanardigo et à Savignone. Quand ma troupe fut reposée, je la remis en mouvement par Terrassa. Arrivé à hauteur de Campanardigo, un détachement autrichien vint me reconnaitre; je le fis enlever. Derrière lui, j'aperçus une colonne qui se rendait du Monte-Fascio au Monte-Cornua ; je pressai ma marche, pour la prévenir à une position intermédiaire; mais il fallait gravir un terrain hérissé de rochers et coupé par d'affreux précipices; nous les franchîmes, au moyen d'échelles que nous portions. Parvenu au-delà, je donnai ordre au général d'Arnaud d'attaquer, avec cent hommes de la 25e légère, les premiers pelotons qui se formaient déjà sur la hauteur au-dessus de lui. Il n'est pas possible de montrer plus d'intelligence, ni de bravoure, que le général d'Arnaud n'en déploya. Les Autrichiens étonnés , sont enfoncés, et nous restons maîtres de cette importante position, où nous coupions, aux troupes du Monte-Fascio, la retraite sur Torriglia et sur le camp du Monte-Cornua.
Le début était encourageant; mais le plus difficile nous restait à faire, et j'allais m'engager de plus en plus. La division autrichienne du Monte-Fascio, qui, le matin, avait repoussé le général Miollis, se voyant perdue, si elle ne m'arrêtait, se hâta de se réunir. Je me ralliai aussi, et quand je me remis en marche, les ennemis s'étaient déjà ébranlés pour m'attaquer. Les deux colonnes s'arrêtèrent à cinquante pas l'une de l'autre, également étonnées de se voir de si près, et prêtes à s'aborder. Le général de Gotterheim, qui commandait la colonne ennemie, lança sur mes flancs, dans les bois et à travers les ravins, des détachements pour m'envelopper. Il secondait mes désirs, en affaiblissant ainsi son centre. Je le laissai faire ; et, le voyant dégarni, je lui envoyai le chef de brigade Godinot en parlementaire, pour le sommer de faire mettre bas les armes à sa troupe, sinon elle serait passée au fil de l'épée; ce langage était nouveau pour lui, et il refusa avec hauteur, comme je m'y attendais. Je renouvelai alors à mes soldats la défense que je leur avais faite aux Deux-Frères, de tirer, et j'ordonnai la charge à la baïonnette. Nous eûmes bientôt franchi, au pas de charge, le court espace qui nous séparait; le choc fut si rude, que les ennemis ne purent le soutenir; un grand nombre périt sous nos coups; d'autres trouvèrent la mort, en se jetant dans les précipices. Une partie voulut regagner le camp, au somrnet du Monte-Fascio ; mais notre feu, commençant alors, les empêcha de s'y rallier; le camp fut emporté, le combat cessa, et je m'arrêtai pour recueillir les prisonniers, pendant que mes braves soldats se partageaient les vivres abandonnés par l'ennemi, dans sa fuite.
Je restai une heure sur le Monte-Fascio, où je fis briser plus de trois mille fusils, que nous ne pouvions emporter. J'y ramassai seize cents prisonniers, et je fis partir le général d'Arnaud pour Nervi, afin d'enlever ]es établissements ennemis qui s'y trouvaient, et de prendre en route les détachements autrichiens qui s'étaient égarés. J'envoyai aussi une colonne au Monte-Parisone, et je repartis pour Gênes, un peu avant la nuit. Le général d'Arnaud compléta la victoire, en prenant, à Nervi, deux pièces de canon, beaucoup de munitions, de nouveaux prisonniers et un peu de vivres. Il y fut joint par un détachement que le général en chef fit partir d'Albaro.
D'après les rapports qui nous parvinrent, la perte des ennemis, dans la journée du 21 floréal, fut de quatre mille hommes, dont deux mille prisonniers de guerre, et les autres tués, blessés ou égarés. Le général de Gotterheim se sauva presque seul quand, il vit l'entière défaite de sa troupe. De mon côté, je n'eus que quatre-vingts hommes hors de combat. Nous ne pouvions répondre avec plus d'éclat ni d'une manière plus prompte à la nouvelle que le général Ott nous avait donnée, la veille, et il dut être surpris qu'elle eût produit un effet si contraire à ses espérances ...
Ma rentrée à Gênes eut un air de triomphe. Je ne sus répondre aux félicitations qui me furent adressées, qu'en citant les braves qui m'avaient si admirablement secondé, entre autres le général d'Arnaud, l'adjudant général Gauthier, les chefs de brigade Godinot et Perrin, les chefs d'escadrons Soult, mon frère, et Lavilette, l'adjoint Brousse, le lieutenant Mamart, etc. Je rendis aussi compte au général en chef du trait d'héroïsme et d'abnégation qui s'était passé sous mes yeux, à l'attaque du Monte-Fascio, et que l'histoire doit conserver. La 25e demi-brigade légère et la 24e de ligne ne s'étaient pas trouvées à côté l'une de l'autre, depuis que la première avait été chargée de désarmer la seconde, lors de la désertion, à l'intérieur, d'une partie de l'ancienne armée d'Italie. L'impression qui était restée de ce désarmement avait paru si profonde, qu'on s'était cru obligé de tenir éloignés l'un de l'autre ces deux corps, qui rivalisaient de gloire. Mais nous dûmes nous affranchir de cette gêne, quand les pertes journalières eurent sensiblement réduit le nombre des combattants. C'était la première fois que ces demi-brigades étaient rapprochées. Arrivées sur le champ de bataille, la communauté de danger et l'enthousiasme qui les-anime, font abjurer l'inimitié passée; les soldats s'embrassent et confondent leurs rangs, par un mouvement spontané ; rivaux de courage, s'ils ne peuvent se surpasser entre eux, ils veulent combattre et vaincre réunis; j'y consens, et la victoire en est la récompense. On ne cite de pareils traits que dans les armées françaises …
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 110 et suivantes).

Le 23 Floréal an 8 (13 mai 1800), le Général Soult lance une nouvelle attaque ; il écrit, dans ses Mémoires : "C'était le dernier effort que, dans notre épuisement, nous pouvions hasarder. On fit tout ce qui était possible pour mettre les troupes en état de le soutenir. Animées de l'espoir d'une nouvelle victoire, et bien disposées, elles se mirent en marche, vers six heures du matin. La colonne dont je pris la direction fut réunie sur les glacis de la porte Romaine ; elle se composait des 3e légère, 2e, 3e, 24e et 62e de ligne, qui, ensemble, formaient à peu près deux mille quatre cents hommes. Je plaçai, à l'avant-garde, l'adjudant général Gauthier, avec la 3e légère et la 62e de ligne; le général Poinsot eut la brigade formée par les 2e et 3e de ligne; la 24e que je destinais à seconder l'attaque du général Gazan, commença par suivre mon mouvement. Je remontai la vallée du Bisagno; les postes autrichiens que nous y trouvâmes, furent aisément repoussés jusqu'au pied du Monte-Creto. L'adjudant général Gauthier gravit, après eux, la première hauteur de cette montagne escarpée, et s'y établit, à la suite de deux charges vigoureuses qui rejetèrent les ennemis dans leurs retranchements, et le rendirent maitre du plateau; mais il dut arrêter sa marche, pour attendre le général Poinsot.
Le général Gazan était parti, en même temps, des Deux-Frères, et il avait pris, à droite, au-delà du fort du Diamant, pour attaquer, sur la montagne des Quatre-As, un corps autrichien, qui y occupait de fortes redoutes, en avant de sort camp. Le général Spital commença, sur ce point, l'engagement; il fut secondé, au revers opposé, par la 24e demi-brigade, que j'avais détachée, à cet effet, en passant le Bisagno. Cette double attaque fit retirer les ennemis de leurs premières positions, et la 24e s'établit, de manière à prendre en flanc leur ligne; son feu devint très-vif. Le général Poinsot, qui en était encore assez rapproché, croyant que sa présence pouvait y être nécessaire, se détourna pour y aller, et laissa l'adjudant général Gauthier s'engager seul vers le Monte-Creto. J'étais près de ce dernier, à l'avant-garde, quand j'appris le changement de direction que s'était permis le général Poinsot. J'en fus très-mécontent, et je lui envoyai l'ordre de rentrer sur-le-champ dans la direction que je lui avais prescrite; il arriva sur le plateau du Monte-Creto, après que la dernière charge eut conduit l'adjudant général Gauthier devant les retranchements ennemis.
En ce moment, un orage des plus violents vint éclater sur nous; sur le point élevé où nous nous trouvions, une pluie torrentielle et les éclats du tonnerre nous enveloppaient de toutes parts. Le mouvement fut nécessairement suspendu ; nous le reprîmes, aux deux attaques, aussitôt que la tempête eut cessé. Sans doute, nous eussions mieux fait de nous retirer, après avoir reconnu que les ennemis s'étaient renforcés, et qu'ils se trouvaient beaucoup plus nombreux que nous ne l'avions supposé, en allant à eux; en outre, l'orage avait considérablement augmenté toutes les difficultés qui , auparavant, étaient déjà bien assez grandes. Les vêtements, les armes, le sol, tout était trempé; nous n'avions plus pied sur ces pentes rapides, nous glissions, nous ne pouvions plus avancer et à peine nous tenir sur place ; le vent était d'une violence extrême, et les soldats, grelotant de froid, n'avaient plus d'énergie. Cependant, nous étions en présence, et presque entremêlés, au point où la tempête nous avait surpris. Dans cette position, aussi imprévue qu'extraordinaire, il était impossible de faire le moindre mouvement, dans un sens ou dans l'autre,sans qu'il devint général et sans qu'il nous fût contraire.
A l'attaque du général Gazan, le général Spital avait pris, avant l'orage, les premières positions des Quatre-As. Quand la pluie ne tomba plus par torrents, il voulut ranimer ses troupes et faire effort pour les lancer. Quelques pelotons seulement le suivirent. Les ennemis venaient à lui, avec des forces très-supérieures; pressé par eux, il cherche à se rallier ; son cheval est tué, lui-même est blessé et obligé de se retirer. Vainement l'adjudant général Reille, qui le remplace, veut donner aux soldats une nouvelle impulsion. Leur enthousiasme s'est éteint, ils ne l'écoutent plus. Ne pouvant les faire avancer, il est forcé de renoncer au combat et de se rapprocher des Deux-Frères.
Rien ne pouvait être plus défavorable à l'attaque de droite, que ce qui se passait à celle de gauche. L'effet immédiat fut de faire manquer la diversion sur laquelle j'avais compté, et de laisser aux ennemis la liberté de diriger sur moi toutes les forces qu'ils avaient de ce côté. Malheureusement, je ne l' appris que quand j'en sentis les coups. Jusque-là, j'étais trop engagé pour y remédier, ou trop éloigné pour connaitre, à temps, ce revers, qui devait m'être fatal. A l'arrivée du général Poinsot sur le plateau de Monte-Creto, j'avais donné ordre à l'adjudant général Gauthier de recommencer l'attaque, et d'enlever les premières redoutes des ennemis; il les avait prises, sans la moindre hésitation, et nous y étions restés enfermés pendant l'orage. Les Autrichiens vinrent ensuite pour les reprendre ; nous les défendîmes à outrance, corps à corps, mais la supériorité du nombre l'emporta. Nous nous ralliâmes, et nous chargeâmes de nouveau. A cette reprise, les ennemis furent encore enfoncés; nous restâmes dans les redoutes, et nous fîmes tomber la seconde ligne des retranchements, où un colonel et cent cinquante prisonniers restèrent en notre pouvoir. Le camp de Monte-Creto fut également pris, brûlé et dépassé ; mais un premier malheur vint nous frapper, au milieu de ces succès, qui devaient être les derniers. Le brave, l'infiniment brave adjudant général Gauthier, officier du plus rare mérite, qui s'était surpassé dans cette journée, fut grièvement blessé par une balle, et il dut se retirer. Je fis remplacer sa brigade par celle du général Poinsot, que je portai en avant.
Nous touchions au moment où la fortune qui, jusque-là, nous avait été si favorable, allait nous devenir contraire. Le général comte de Hohenzollern, qui m'était opposé, commandait aussi les troupes autrichiennes établies aux Quatre.As, et contre lesquelles l'attaque du général Gazan venait d'échouer. Assuré qu'il n'avait plus rien à craindre de ce côté, il s'était hâté d'en retirer un fort détachement, et de le diriger sur le Monte-Creto, où je pressais vivement le restant de sa division. A l'arrivée de ce secours, les ennemis réunissent toutes leurs forces, et marchent sur la brigade du général Poinsot, passée à l'avant-garde un instant auparavant. Je venais de rallier celle de l'adjudant général Gauthier; je me mets à sa tête, et je me porte au soutien de la première brigade. Tout semblait nous promettre, après ce dernier effort, un succès décisif. J'entre en ligne au-delà du camp ennemi, le feu y était très-vif et presque à bout portant. Pour en finir, je me dispose à exécuter une charge générale, quand une balle vient fracasser ma jambe droite. Je tombe; on m'entoure; quelqu'un s'écrie que je suis mort; on le croit, en voyant mon chapeau qu'on emporte. Les uns veulent m'enlever, les autres me défendre. Je reprends connaissance, j'ordonne qu'on me laisse et qu'ou repousse les ennemis. A ma voix, la troupe se ranime et montre encore un reste de vigueur ; mais c’en est fait de nos progrès : tout change à notre désavantage.
Les Autrichiens, qui ont remarqué de l'hésitation dans nos rangs, deviennent audacieux. De notre côté, on chancelle, les rangs flottent, quelques soldats commencent à s'éloigner, ils sont suivis par d'autres, ils ne s'arrêtent même plus dans les retranchements que nous venions de prendre, et où les chefs s'efforcent, en vain, de les retenir. Le général Poinsot, l'adjudant général Gauthrin, mon chef d'état-major, et le brave chef de brigade Perrin, qui fut tué une demi-heure après, ne peuvent non plus se faire écouler; ils sont entraînés dans la déroute et forcés de redescendre dans le Bisagno, où ils sont heureusement recueillis par le 24e de ligne, qui revenait des Quatre-As.
Ma chute avait malheureusement entraîné la défaite de mes compagnons d'armes, au moment où nous espérions recueillir le fruit de tant d'efforts, et réparer le mal que l'abandon de la colonne de gauche nous avait fait. Des soldats voulurent m'emporter; mais le sol était si glissant, sur ces pentes rapides, qu'ils ne pouvaient y parvenir, et je les compromettais eux-mêmes, mêlés, comme nous l'étions, avec les ennemis. Je leur ordonnai de me laisser , et je les chargeai de remettre mon épée au général Masséna ; je ne permis qu'à mon frère et au lieutenant Hulot, tous deux mes aides de camp, de rester auprès de moi. Ils essayèrent à leur tour, mais sans plus de succès, de me retirer au moins du milieu du feu, en me portant sur un brancard fait avec des fusils ou sur leurs épaules. Ce ne fut qu'en me traînant sur le dos, et en tenant en l'air ma jambe brisée, que je parvins à gagner l'abri d'un rocher ; j'éprouvais de vives souffrances.
Le rocher nous préservait d'un premier danger, mais nous y étions exposés aux violences des soldats autrichiens, qui, pour s'arracher nos dépouilles, pouvaient nous faire un mauvais quartier; ma montre et le peu d'argent que j'avais sur moi avaient servi à contenter les premiers, et nous n'avions plus rien à offrir pour satisfaire l'avidité des autres. Nous désirions nous remettre, le plus tôt possible, entre les mains d'une garde qui répondît de nous; mais il n'était pas facile de la chercher. Mon frère méprisa le danger et fut à la rencontre des ennemis. Avant d'être reconnu, il manqua plusieurs fois d'être tué par les balles; il finit pourtant par arriver, et il demanda pour moi des secours. En apprenant que j'allais être son prisonnier, le comte de Hohenzollern s'empressa de m'en envoyer, et il me fit transporter dans une chaumière située en arrière du camp, où des chirurgiens autrichiens vinrent aussitôt appliquer le premier appareil à ma blessure.
Je reçus tous les secours qui pouvaient m'être donnés; mais, soit prévention, soit qu'en effet les chirurgiens autrichiens qui me soignaient manquassent d'instruction, comme leur gaucherie me le faisait craindre, je demandai au comte de Hohenzollern la permission de faire venir de Gênes le docteur Cothenet, chirurgien-major de la 25e demi-brigade légère, qui avait ma confiance. Il me l'accorda avec empressement, et j'écrivis au général Masséna pour le prier de me l'envoyer; en même temps je rassurai le général Masséna sur mon compte, en lui donnant de mes nouvelles. J'écrivis cette lettre, sur le dos du chirurgien autrichien qui me mettait l'appareil. Il me faisait horriblement souffrir par sa maladresse, et il n' osait toucher à ma blessure, pour la dilater. Cependant l'opération était nécessaire pour prévenir les accidents qui, par la suite, auraient pu se déclarer. Impatienté, je la fis moi-même, après avoir ôté des mains du chirurgien son bistouri ; elle fut facile et peu douloureuse. J'ai attribué à cette prévoyance la promptitude de ma guérison
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 125 et suivantes).

Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
... Infanterie de ligne. – 1re, 2e, 3e, 10e, 11e, 22e, 24e, 26e, 28e, 29e, 30e, 34e, 40e, 41e, 43e, 44e, 58e, 59e, 60e, 67e, 68e, 70e, 71e, 72e, 74e, 78e, 91e, 96e, 97e, 99e, 101e, 105e, 106e, 107e, 102e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).

La situation de l'Aile droite de l'Armée d'Italie, en date du 2 Frimaire (23 novembre 1800), indique que la 3e Demi-brigade de Ligne est en Toscane à Livourne, à la Division Monnier, Brigade Clément (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 137).

Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Aile droite, Lieutenant général Dupont, commandant.
Division Miollis : 1 Compagnie d'artillerie lucquoise — Artillerie légère — du 19e Dragons — 97e de ligne — 3e de Ligne — 2e Chasseurs (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).

Le 28 Vendémiaire an 12 (21 octobre 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Envoyez-moi l'état de situation des 7e demi-brigade légère, 3e et 79e de ligne qui ont été portées à 4 bataillons en y joignant le procès-verbal de réunion" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 592 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8169).

Le 16 janvier 1804 (25 nivôse an 12), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… faites-moi connaître où se trouve aujourd'hui le bataillon d’élite du 3e d'infanterie de ligne qui a ordre de se rendre à Compiègne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8596).

Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les 3e, 5e, 10e, 19e, 36e, 37e, 67e, 56e, 58e, 59e, 70e, 72e, 82e et 86e régiments d'infanterie de ligne, et les 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère, me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ...
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).

/ 1805

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Legrand, le 3e de Ligne, sur un effectif de 1870 hommes, en a 984 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 3e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes répartis entre la 2e aile, 1,400 présents, total 1400 hommes, et un détachement au Corps du centre de l'Armée des Côtes, 362 hommes présents, 108 aux hôpitaux, total 470 hommes. Les 3e et 4e Bataillons sont à Longwy, 3e Division militaire, 730 présents, 84 hommes en recrutement ou détachés, 74 aux hôpitaux, pour un effectif total de 888 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Les jeunes conscrits des ans 10, 11 et 12 sont jetés aux milieu d’hommes accoutumées à la guerre de réquisitions, endurcis et impitoyables, dont l'accueil est brutal au point de multiplier les désertions. Les recommandations incessantes des inspecteurs généraux font assez ressortir à quel point le mal est visible. Aussi, on trouve remarquable, au 3e et au 4e de Ligne, le fait que "les conscrits sont traités avec douceur". Il est vrai que bien des causes contribuent à produire la désertion, qui est énorme. Depuis trois ans, il déserte environ 50 hommes par bataillon chaque année. Certains Régiments ont pu perdre jusqu'à un tiers de leur effectif. Une grande partie de ces désertions proviennent du peu d'esprit national des recrues, levées en Belgique, dans le pays de Trèves, le Palatinat ou l'Italie, ou dans nos départements de l'Ouest; mais il faut avouer que toutes les parties de la France sont atteintes plus ou moins du même mal; l'Isère, le Rhône, Saône-et-Loire, etc., qui comptaient cependant parmi les départements les plus patriotes et les plus militaires depuis 1791, donnent lieu à des plaintes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172-173).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

3e de ligne

692

242

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Pour remplacer les déserteurs ou les conscrits qui, par corruption de fonctionnaires, se sont fait réformer, les conseils de recrutement en désignent d'autres, moins bons pour le service. On accepte des remplaçants sourds, aveugles, boiteux ou poitrinaires, qu'il faut réformer au corps, et d'autres qu'on accepte à la rigueur, mais qui sont encore d'assez mauvaise complexion. Les plaintes sont générales : "Le peu de soin que l'on apporte dans les départements lors des désignations fait qu'il arrive au corps des conscrits infirmes et impropres au service, même des remplaçants qui n'en peuvent faire aucun et qu'il faut réformer (6e Léger). Plusieurs hommes, même des remplaçants, ont été envoyés cette année avec des infirmités ou dans un état de langueur qui les mettent hors d'état de servir et qui eussent dû les faire rejeter (3e de Ligne).
J'ai remarqué qu'une grande partie des conscrits qui ont été envoyés à ce corps sont peu ou point propres au service militaire; j'en ai réformé plusieurs qui y sont arrivés récemment; j'ai recommandé au major de ne point vous laisser ignorer l'insouciance du conseil de recrutement du département du Pas-de-Calais, qui admet des conscrits et des remplaçants absolument impropres à aucun service militaire. Je vous prie, Monseigneur, d'en parler particulièrement à l'Empereur; il y a sans doute des abus à punir, et les autorités premières de ce département sont peut-être les plus coupables (34e de Ligne). L'inspecteur a remarqué, parmi les remplaçants, plusieurs sujets qui, par leur défaut de taille ou de conformation, ou par leur mauvaise conduite, n'étaient pas susceptibles d'être admis en remplacement des conscrits qu'ils représentent. Le conseil d'administration a dû et devra faire de suite les démarches nécessaires pour faire connaitre au ministre cet abus de confiance commis par les officiers de recrutement, et obtenir d'autres hommes (2e Hussards)
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 174 - Source non citée).

Morel, au 3e de Ligne, est "le capitaine le plus instruit du régiment ; il occupe son emploi depuis 1793 ; j'ai souvent demandé de l'avancement en sa faveur, dit le colonel, et notamment à la dernière revue de l'Empereur. M. Morel a professé la rhétorique avant la Révolution. Il a beaucoup de moeurs, de tenue et de conduite. Il est membre de la Légion d'honneur" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 182).

Le 8 août 1805 (20 thermidor an 13), l'Empereur, depuis le camp de Boulogne, donne ses Ordres : "Les compagnies devant être considérées au complet de cent hommes, le major général fera connaître le nombre de places que chaque chaloupe-canonnière pourra procurer au delà.
Chaque bateau-canonnier ne pouvant contenir plus de quatre-vingt-quatorze hommes, il sera attaché à chaque division de bateaux-canonmers un dix-neuvième bâtiment qui formera un accroissement de places d'environ cent hommes.
Il sera formé cinq ailes de débarquement, composées chacune de soixante-douze péniches, sur lesquelles il sera embarqué six bataillons formant trois régiments, dont deux d'infanterie légère et un de ligne.
Les bataillons qui s'embarqueront sur les péniches seront réduits à 700 hommes, officiers compris.
Il y aura de plus une escouade d’ouvriers avec ce qui sera nécessaire pour enclouer les pièces, une compagnie d'artillerie munie de de refouloirs, leviers et autres objets propres à rétablir les batteries et à les réarmer sur-le-champ.
Il y aura aussi une Compagnie de sapeurs avec ses outils.
... La gauche du corps du centre formera le n° 2 et sera composée des 24e et 26e légères et 3e de ligne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 149).

Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 29 Thermidor que la 1ère Compagnie du 3e de Ligne doit quitter Longwy de suite et arriver à Bitche incessamment "Pour faciliter la surveillance des prisonniers de guerre anglais" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).

L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 2e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Merle, le 3e de Ligne, 2 Bataillons, de la 3e Division du Corps du centre, 1400 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la 3e Division du Corps du centre (Legrand), le 3e de Ligne, Colonel Chobert ; Chefs de Bataillon Minal et Poitevin ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 362 hommes présents à Pont-de-Briques et Boulogne, 1400 à la 2e aile ; 814 hommes présents au Dépôt de Longwy (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Le 6 Fructidor an 13 (24 août 1805), le Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, adresse, depuis Boulogne, un "Rapport à l'Empereur et Roi.
Sire,
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que, conformément à ses intentions, je donnerai l'ordre :
... Aux 3e et 4e bataillons du 3e régiment de ligne, de se rendre de suite de Longwy à Metz ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 148).

Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre le 5 Fructidor an XIII (Du 27 au 31 août 1805)" indique à la date du 6 Fructidor que les 3e et 4e Bataillons du 3e de Ligne (650 hommes) quittent Longwy le 12 Fructidor pour arriver à Metz le 19 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 443).

Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 3e Division les :
26e Régiment d’Infanterie légère, 1550 hommes.
Chasseurs corses, 775 hommes.
3e Régiment d’infanterie de ligne, 1701 hommes.
75e Régiment d’infanterie de ligne, 1698 hommes.
Total : 5724 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).

Le 10 septembre 1805 (23 Fructidor an 13), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre au 3e bataillon du 34e régiment de ligne compléter à 700 hommes, officiers compris, de rejoindre les deux autres bataillons ; au 3e bataillon du 3e de ligne et au 3e bataillon du 25e d'infanterie légère complétés l'un et l'autre à 550 hommes de rejoindre également leurs deux premiers bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10766).

Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 3e Division. Le 3e Regiment de 1igne est à Winden, Hergersweiler, Barbelroth et Oberhausen (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
3e division.
3e de Ligne. 3 Bataillons, 2049 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Le 5 Vendémiaire an 14 (28 septembre 1805), le Maréchal Soult écrit, depuis Bruchsal, au Maréchal Berthier : "J'ai l'honneur de rendre compta à Votre Excellence que le 18e régiment de ligne a joint la 3e division du corps d'armée.
Le 3e bataillon du 3e régiment, fort de 400 hommes, a aussi joint les deux premiers bataillons de ce corps ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 523).

Le 20 octobre 1805 (28 Vendémiaire an 14), le Général Salligny envoie des ordres de détail désignant les officiers autorisés à avoir un cheval; les officiers payeurs sont du nombre, ainsi qu'un capitaine Laigle, du 3e de ligne, âgé de plus de cinquante ans (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 988).

Le 3 Brumaire an 14 (25 octobre 1805), le Général Salligny, Chef d'Etat-major du 4e Corps, écrit, depuis Inning, aux Généraux commandant les trois Divisions d'infanterie et la Division de cavalerie : "Je vous préviens, Général, que M. le Maréchal a autorisé le général Lariboisière à réduire vos attelages d'artillerie à un soldat du train par voiture ou au plus à deux pour les voitures à 6 chevaux, tous les officiers disponibles du train devant conduire des chevaux.
Les canonniers d'artillerie légère non montés conduiront les chevaux de devant.
Les hommes à pied de la cavalerie seront aussi employés à la conduite de l'artillerie de la division de cavalerie légère.
Dans votre division, vous pourvoirez au remplacement des soldats du train qui vous auront été retirés, par des hommes du 3e d'infanterie.
De cette manière, les soldats que vous ayez envoyés au grand parc seront renvoyés à leur corps en proportion du nombre d'hommes du train que la réduction ordonnée aura produite
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 183).

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée.
Commandant en chef. Maréchal Soult.
3e Division du 4e Corps.
Général de Division. LEGRAND.
Tirailleurs corses (1 Bataillon) ;
3e de Ligne (3 Bataillons) ;
75e de Ligne (2 Bataillons) ;
18e de Ligne (2 Bataillons) ;
Tirailleurs du Pô (1 bataillon) ;
26e Légère (2 Bataillons).

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

"4e CORPS D'ARMÉE.
Ordre.
Wels, le 13 Brumaire an 14 (4 novembre 1805).
… Le bataillon du 3e régiment, qui est à Wels, restera dans la ville jusqu'à l'arrivée de la 1re division, pour lui remettre les postes et le service, ensuite il rejoindra sa division à Neuhofen.
SOULT
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 486).

- 16 novembre 1805, Hollabrünn

Le Général Legrand laisse la Brigade Levasseur en réserve ; il pénètre dans le village de son côté, avec le 3e de Ligne. "Les Russes avaient garni toutes les maisons de Grund d’une partie de leur infanterie, et à mesure que la colonne avançait, le général Legrand devait faire emporter ces espèces de retranchements avant de s’engager jusqu’à l’extrémité du village, sans quoi il eût perdu beaucoup de monde. Parvenu aux deux tiers de ce défilé, le 3e régiment se trouve attaqué par toute la colonne russe, que la division de grenadier poussait de front, et dont elle avait déjà débordé la droite. Dans un instant, la mêlée devint générale, et tous les militaires du 3e régiment combattirent corps à corps ; 4 compagnies du 18e et la gauche du 75e purent y prendre part.
Pressés de tous côtés, les Russes firent une résistance opiniâtre, mais enfin ils furent entièrement défaits. Les rues du village de Grund, les cours des maisons, les écuries, les jardins, tout cet espace resta jonché de cadavres. Un très grand nombre fut blessé, et le restant étant entièrement pris, quand l’ennemi, profitant de l’obscurité de la nuit, mit en tête d’une colonne qu’il était parvenu à former plusieurs des siens qui parlaient le français, et une vingtaine de prisonniers qu’il nous a faits. Marchant ainsi à portée de la colonne commandée par le général Levasseur, il cria : « Cessez le feu ! c’est sur vos propres gens que vous tirez ! » Cette ruse lui réussit et il parvint à sauver 700 à 800 hommes. Le Général Legrand ne conserva que 500 prisonniers, et 300 blessés étaient confondus avec les morts
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 36 - Note : D’après le récit du Voltigeur Asserré, il semble qu’il n’y ait eu aucune ruse, et que la Brigade Levasseur ait réellement tiré sur le 2eRégiment du Major Brayer (Division Oudinot), massé à la sortie de Grund, tandis que les Russes s’échappaient).

Le 1er décembre 1805, tard dans la soirée, Savary apprend que 400 Hussards autrichiens se sont présentés devant Telnitz et en ont chassé le faible poste placé là par les Tirailleurs du Pô. A la première nouvelle de cet incident, le Général Legrand décide de réoccuper le village par un Bataillon du 3e de Ligne.

Ce Bataillon, arrivé à destination vers minuit, chasse les cavalier autrichiens du village (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 153).

Vers 2 heures du matin, c'est de l'infanterie ennemie qui recommence l'attaque de Telnitz, soutenue par les cavaliers chassés précédemment ; mais, rencontrant une résistance sérieuse, elle se retire aussitôt. Le Général Legrand, à cette seconde alerte, fait soutenir le 1er bataillon du 3e de Ligne par les deux autres (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 131 - Rapport du Maréchal Soult sur la bataille d’Austerlitz).

Napoléon modifie ses dispositions. La Division Saint-Hilaire, au lieu de déboucher par Jirzikowitz derrière celle de Vandamme, franchit le ruisseau à Puntowitz. La Division Legrand, qui a détaché le 3e de Ligne à Telnitz, doit porter la Brigade Levasseur (18e et 75e) avec les Tirailleurs corses, en avant de Kobelnitz, au lieu d'appuyer derrière Puntowitz (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 133).

- 2 décembre 1805, le 3e de Ligne à Telnitz

Quelques Escadrons de Hussards autrichiens viennent, à 7 heures du matin, reconnaître les positions des Français à Telnitz. Ils aperçoivent au sud, du côté de Menitz, de petits partis de cavalerie, et en avant même de Telnitz, des Compagnies d'infanterie. Ce sont des Voltigeurs du 3e de ligne. Kienmayer fait avancer un détachement de cavalerie vers sa gauche, pour tenir nos partis en échec (sans doute au sud de de l'étang de Satschan) et, croyant Telnitz occupé seulement par une grand'garde , il fait attaquer le village par un Bataillon du 1er Szecklers-Infanterie. L'intensité de la résistance fait bientôt juger nécessaire d'engager le second Bataillon de ce Régiment ; puis, comme on voie une troupe de cavalerie française sur la hauteur au Sud de Sokolnitz (rive droite du Goldbach), les Hussards autrichiens s'avancent à côté de l'infanterie, ceux de Hesse-Hombourg (Général Nostitz) à droite, et les Szecklers (Prince Maurice Liechtenstein ) à gauche.
Nos Tirailleurs, embusqués dans les vignes, tuent un certain nombre de Hussards, mais sans décider les deux Régiments à se retirer. Après deux attaques infructueuses, le Général Stutterheim parvient à s'avancer jusqu'à la ligne de faîte d'où l'on aperçoit Telnitz. Le 1er Bataillon des Szecklers a déjà perdu, paraît-il, la moitié de son effectif.
Le général Carneville s'engage à son tour avec le second Régiment de Szecklers et le Bataillon de Brood. On a ainsi employé à cette attaque environ 3000 hommes d'infanterie et 600 chevaux . «Alors, dit Stutterheim, commença une fusillade très meurtrière. La nature avait formé un retranchement naturel autour du village ; les vignes étaient bordées par un large fossé dans lequel se tinrent les Français ; les Autrichiens parvinrent cependant à percer jusque dans le village, mais ils en furent repoussés et ne soutinrent qu'avec peine la hauteur dont ils s'étaient emparés. Le régiment de Szecklers Infanterie se battit avec acharnement ; les deux tiers furent tués ou blessés ». Il est environ 8 heures.
Au bruit de la fusillade, le Général Legrand se porte sur Telnitz avec le Général de brigade Merle et le 26e Léger. Il laisse les Tirailleurs corses, le 18e et le 75e en avant de Kobelnitz sous les ordres du Général Levasseur.
Parti de Kobelnitz vers 7 h. 30, le 26e Léger a 6 kilomètres à faire pour atteindre Telnitz ; il ne peut en approcher qu'entre 8 h. 30 et 9 heures et, à ce moment, les circonstances exigent son intervention à Sokolnitz. Le 3e de ligne demeure donc seul chargé de défendre Telnitz.
Rejetés hors de ce village vers 8 heures, les Autrichiens continuent la fusillade dans les vignes pendant plus d'une demi-heure. Les Généraux Buxhowden et Dokhtourow, partis de leur bivouac à 7 heures, débouchent dans la plaine en avant d'Aujezd vers 8 h. 30. Le Bataillon du 7e Régiment de Chasseurs russes qui est attaché à la 1re colonne vient se réunir aux Autrichiens pour recommencer l'attaque de Telnitz, et vers 8 h.45 ou 9 heures, les 1,200 hommes qui restaient au 3e de ligne sont définitivement chassés du village par 3000 ennemis (en estimant à 600 hommes les pertes des Autrichiens). Le Régiment russe de la Nouvelle-Ingrie se porte en avant, mais il n'a pas à intervenir. Il s'établit au débouché Nord de Telnitz.
Épuisé par une lutte aussi acharnée, le 3e de ligne se retire un peu en désordre par les deux extrémités du village et va se rallier en arrière du Goldbach. Les Chasseurs à cheval chargent plusieurs fois pour couvrir sa retraite, ainsi que le 1er Dragons, envoyé par le Maréchal Davout.
L'avant-garde de la Division Friant, partie de Raygern vers 6 heures, dans la direction de Turas, a reçu près de Rebeschowitz l'ordre de se porter sur Sokolnitz. « Pendant cette marche, vers 8 heures, dit le Maréchal Davout, un officier du général Margaron vint me donner connaissance que le 3e régiment d'infanterie de ligne, de la division Legrand, était vivement attaqué à Telnitz ; cet officier ajouta que le général Margaron croyait pouvoir donner le temps au général Legrand d'arriver avec sa division à Sokolnitz, ayant pour défendre ce débouché de l'artillerie légère et quelques troupes ». Sokolnitz, dit-il, n’était pas encore attaqué à cette époque.
Sur ces renseignements , Davout fait marcher la Division Friant sur Telnitz, et ordonne au 1er Régiment de Dragons de s’y porter au galop pour soutenir le 3e Régiment de ligne et lui donner le temps d’arriver.
« Le 1er régiment de dragons, qui était commandé par le capitaine Ménard, exécuta ce mouvement avec beaucoup d'intrépidité et empêcha l'ennemi, qui s'était emparé de Telnitz, de déboucher de ce village ».
Pendant que le 108e s'approche de Telnitz, les Russes procèdent à l'attaque de Sokolnitz. Langeron a fini par couper la colonne de cavalerie qui lui barre le chemin au Sud de Pratzen, et commence à descendre dans la plaine un peu avant 8 heures. Son approche a dû être signalée à Margaron au moment où le Général Legrand arrive avec le Général Merle et le 26e Léger. Ce Régiment est formé en bataille derrière Sokolnitz, que gardent les Tirailleurs du Pô. Deux pièces d'artillerie légère sont sur la hauteur en arrière du château. Il y avait donc là, au total, 1800 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 159-161).

Alors que le 108e de Ligne entre dans la lutte, quelques débris du 26e Léger viennent s'échouer dans les taillis voisins du Goldbach au Nord de Telnitz. Les soldats du 26e entrevoient dans le brouillard une colonne qui marche à peu près à l'opposé de la leur ; ils tirent sur elle. Ainsi pris d'écharpe, le 108e se replie dans les dernières maisons de Telnitz. Il ne trouve certes pas dans l'erreur du 26e Léger une raison suffisante d'abandonner la partie ; au contraire, avec le 3e de Ligne rassemblé derrière le Goldbach, le 26e rallié au reste des troupes françaises, il est possible de fournir un sérieux effort ; mais le Maréchal Davout, qui surveille l'ensemble du combat à Sokolnitz et à Telnitz, vient de voir deux fortes colonnes russes pénétrer dans Sokolnitz. Les troupes engagées à Telnitz sont menacées d'être coupées et rejetées sur Raygern. Il est urgent de se dérober à la faveur du brouillard, et de se retirer derrière le ruisseau de Sokolnitz pour y réunir toutes les troupes de la brigade Merle et de la division Friant (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 165).

Vers midi, le Général Friant, voyant ses Régiments de gauche rejetés en arrière du ruisseau de Sokolnitz, juge nécessaire de frapper un coup décisif. Il concentre ses efforts sur la pointe du village. Ayant retiré son 33e de son extrême gauche, il l’amène entre le 15e Léger et le 111e de Ligne, puis, ralliant le 15e, il le lance sur le pont et le débouché nord-ouest de Sokolnitz, tandis que le 33e, conversant à gauche, tombe dans le flanc de l’ennemi qui défend ce saillant. A cette vue, les autres Bataillons battent la charge. Le 48e, qui tient toujours dans l’angle sud de Sokolnitz, regagne du terrain, soutenu à gauche par le 111e, le 3e et le 108e. Il semble que les Tirailleurs du Pô ont attaqués à ce moment le château de Sokolnitz. Enfin, le 26e Léger se porte en avant le long du Goldbach ( ?) : "La victoire, dit le Colonel Pouget, se déclara pour les Français au centre des deux armées. Ceux des Russes qui étaient opposés au 26e en eurent avis les premiers, et se retirèrent aussitôt, laissant ce régiment maitre du champ de bataille ainsi que (de) leurs blessés et prisonniers" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 205-206).

Les Russes qui combattent dans la plaine, viennent d’être culbutés par le 15e Léger, le 33e, le 108e, le 3e et le 111e, contre les murs du parc (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).

/ 1806

Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
... 4e division militaire
3e de ligne Nancy ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).

Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin … La division du général Leval est composée de détachements des 10e et 26e d'infanterie légère, 3e, 40e, 58e, 4e et 34e de ligne, 17e et 24e d'infanterie légère (n’apparaissent pas dans la CGN et l'original), 18e, 64e, 57e et 88e de ligne : donnez ordre que cette division soit dissoute, et qu'elle se dirige, sans aucun séjour, par la route la plus courte, sur les bataillons de guerre ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).

Le même 11 juillet 1806, l'Empereur adresse, toujours depuis Saint-Cloud, une deuxième lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt du … 3e régiment de ligne fera partir un détachement de ... 400 hommes, …
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 519 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).

Le 1er août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commandant la 5e Division militaire, à Srasbourg : "J'ai reçu votre lettre avec le livret, qui y était joint, des trois colonnes que vous avez fait partir pour la Grande Armée, se montant à 4,200 hommes d'infanterie et 2,000 chevaux. Je désire que vous me fassiez connaître, par un livret pareil, ce qui reste aux dépôts en officiers, sous-officiers et soldats, et en chevaux, et ce qui leur manque pour qu'ils fournissent un plus grand nombre de troupes et de chevaux.
J'ai confronté votre livret avec mes états de situation ; j'y vois,
Que le 3e de ligne devait avoir 800 hommes à son dépôt : vous en avez fait partir 400, il doit en rester 400 ...
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12634).

Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
Nap
ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements ...
Le département de l’Aisne, au lieu de fournir 574 hommes au 2e de ligne, ne lui en fournira que 174, les 400 autres seront donnés au 3e de ligne, qui aura par ce moyen 542 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).

Le 19 septembre 1806, l'Empereur adresse au Maréchal Berthier, depuis Saint-Cloud, une note sur la défense de l'Inn et l'occupation de Braunau : "Le maréchal Soult laissera le 3e régiment de ligne tout entier dans Braunau, sous les ordres du général de division Merle …
Il doit y avoir dans Braunau des vivres pour huit mois.
Le général Merle choisira pour commander en second un général de brigade ayant sa confiance, et qui serait utile en cas d'événements.
On voit que le général Merle aura sous ses ordres :
3e régiment de ligne 3,000 hommes.
Artillerie 400
Sapeurs 100
Bataillon bavarois, qui doit camper à la tête du pont 800
Artillerie bavaroise, formant une compagnie 100
Total 4,400 …
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12975).

Le même 19 septembre 1806, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "… Le maréchal Soult sera réuni à Amberg (hormis le 3e de ligne, qui reste à Braunau) et sera prêt à partir le 4 octobre, avec tout son corps …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10818 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12976; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 334).

Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 1er Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 3e Régiment de ligne, 1 du 4e, 1 du 18e, 1 du 57e, 1 du 10e d'infanterie légère, 1 du 24e, 1 du 26e; total : 980 hommes.

/ 1807

Le 20 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Pourquoi le 3e et le 4e de ligne, les 24e et 26e légères n'ont-ils rien fourni au 9e régiment [provisoire] ? Il est convenable de réparer cette omission ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14774).

Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois, par le même état, que vous pourriez faire partir également de Strasbourg :
du 3e régiment de ligne 500 hommes ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).

Le 14 mai 1807, à 2 heures après midi, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lannes, à Pietzkendorf : "Mon Cousin, le 3e de ligne va arriver à Marienburg et le 72e va arriver devant Danzig ; ainsi, demain ou après, votre seconde division sera formée et sera forte de près de 5000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12580 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15620).

Le même 14 mai 1807, à 2 heures après midi, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lefebvre, à Pietzkendorf : "… Le 72e doit arriver demain devant Danzig ; instruisez-moi si vous en avez des nouvelles. Comme ce régiment fait partie du corps du maréchal Lannes, il devra rentrer sous les ordres de ce maréchal. Enfin, le 3e de ligne va arriver à Marienburg, également appartenant au corps du maréchal Lannes …" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12581 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15622).

Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 3e 150 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).

- Inspection du Dépôt du 3e Régiment à Strasbourg par le Général Schauenburg, 31 octobre 1807

"Dépôt du 3e Régiment d’Infanterie de Ligne. Revue passée à Strasbourg le 31 octobre 1807.
Espèce d’hommes. Médiocre.
Habillement. Passablement façonné, pourrait être mieux tenu ; les tambours et les musiciens sont habillés en bleu céleste avec revers rouge.
Equipement. Passable, pourrait être mieux, il manque des banderoles.
Armement. Même observation.
Tenue. Pas régulière, les guêtres noires sont trop hautes, mal façonnées, point de jarretières. Les sacs sont mal attachés.
Discipline. N’est pas bien suivie.
Maniement d’armes. Le port d’armes très mauvais, la position de même.
Manœuvres. Aussi bien que les circonstances peuvent le permettre.
Retenue. Point.
Ordinaire. Bien monté.
Pain. Celui de soupe très bon, celui de munition médiocre.
Caserne et fourniture. Le soldat est extrêmement serré dans les chambres où il ne devrait y avoir que 7 lits, il y en a jusqu’à 10 et 11.
Conscrits. Traités avec beaucoup de douceur.
Finances. Les registres de comptabilité en deniers sont tenus avec ordre. Les recettes y sont portées exactement, et les dépenses classées avec régularité.
Résumé.
M. le Major Duclos. Très zélé et très assidu à ses devoirs. Son E. peut prendre confiance aux notes qu’il a donné sur ses officiers, à l’exception du Quartier-maitre , du Capitaine d’habillement et du
Capitaine Valette qui quoique très bons officiers, je ne les crois pas susceptibles d’avancement.
Je prise Son Excellence d’avoir égard à la note que j’ai mise sur l’état n°2, relativement au Lieutenant Minvielle, elle pourra s’il le juge à propos en déférer à son Colonel.
Ordres donnés par l’Inspecteur général pendant ses opérations et après sa revue.
Voyez la page n°1.
Supplément à cet ordre.
Les dépenses pour réparation à l’armement pendant l’an 13 sont considérables, elles s’élèvent à 1872 frs 73 c. ; celles de frais de bureau pour la même époque ne sont pas faites avec plus de ménagement, elles montent à 3282 frs 85 c. L’inspecteur général recommande au commandant du dépôt et aux membres du conseil d’administration de veiller à ce qu’elles soient faites à l’avenir avec plus d’économie.
L’Inspecteur général ordonne de faire cesser de suite toutes les retenues qui existeraient autres que celles autorisées par les règlements.
A dater du 1er décembre courant, il ne sera fait aux officiers aucune retenue quelconque pour la musique que celle d’une journée de solde par mois seulement, conformément aux intentions du gouvernement.
Le commandant du dépôt transmettra de suite le présent ordre à M. le Colonel pour qu’il ait à s’y conformer et en faire faire lecture aux officiers rassemblés.
A Strasbourg, le 17 décembre 1807
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le Général Schauenburg adresse au Ministre Lacué le résultat de sa revue le 25 décembre 1807 et au Ministre de la Guerre le 27 décembre 1807; le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 2 janvier 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le Général Schauenburg adresse également au Ministre Lacué le 2 janviers 1808 le travail des hommes du 93e Régiment en subsistance au 3e de Ligne (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

/ 1807, Formation du Corps d'Observation des Côtes de l'Océan

L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’ Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.

Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 11e Régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 3e, 59e, 69e, 85e de Ligne.

Le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets. Voici donc les mesures que mon intention est que vous preniez sans délai.
Faites préparer à Metz et sur toute la route de Metz à Bordeaux, des voitures en nombre suffisant pour porter mille hommes par convoi ; et vous ferez ainsi aller en poste, par un mouvement continu, les troupes qui seront arrivées à Metz le 15 et le 16 novembre.
Le 15 novembre, à cinq heures du matin, les premiers 1,000 hommes ... partiront sur ces voitures et continueront leur mouvement sur Bordeaux, de manière à y être rendus, si c'est possible, le 25 ou le 26 novembre.
Six heures après, le second convoi, compose des deux compagnies du 24e, de deux du 44e et des deux du 63e, suivra et prendra les mêmes relais ...
Une autre route sera tracée de Nancy à Bordeaux, une troisième sera tracée de Sedan ; mais de manière que les trois routes ne se rencontrent pas.
De Nancy, de Sedan comme de Metz, le premier convoi partira le 15, en sorte que 10,000 hommes de ce corps soient arrivés à Bordeaux avant la fin de novembre ; les secondes compagnies de tous ces régiments, qui n'arriveront que du 20 au 25 novembre, partiront de même pour aller rejoindre les premières et de manière à arriver du 5 au 10 décembre.
Quant aux quatre compagnies du 17e d'infanterie légère, qui arrivent toutes ensemble, à celles du 34e de ligne, à celles du 51e de ligne, à celles du 61e, à celles du 94e, à celles du 95e, à celles du 28e d'infanterie légère, à celles du 25e d'infanterie légère, à celles du 105e de ligne, à celles du 14e de ligne, à celles du 85e, à celles du 3e, à celles du 21e, à celles du 33e, formant quatorze bataillons, chacun de 600 hommes, c'est-à-dire de 7 à 8,000 hommes, ils continueront leur route sans s'arrêter jusqu'à Orléans, en marche ordinaire, et ils seront formés à Orléans ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).

/ 1808

- Formation de la Division de Réserve à Orléans

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 14e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 4e, 8e, 3e, 18e, 21e, 22e, 24e, 27e, 30e, 33e et 34e régiments de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 14e régiment sera composé, savoir :
1er bataillon ; d'une compagnie de 150 hommes du 4e régiment de ligne, d'une du 8e et de deux compagnies, de 150 hommes chacune, du 3e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire ...
Le 14e régiment provisoire sera composé :
une compagnie de 150 hommes du 4e régiment de ligne
une du 8e régiment de ligne
et de deux compagnies 150 hommes du 3e régiment de ligne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).

Le 1er janvier 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général du Piémont : "S. M. I. et Royale, ayant daigné accorder à la moitié des conscrit réfractaires du département d’Alexandrie la grâce d’être incorporés de suite dans des corps, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le contrôle nominatif de ceux qui sont proposés à la clémence de S. M. comme étant les meilleurs sujets, lesquels sont au nombre de 62.
Je vous prie, mon général, de me transmettre directement vos ordres à leur égard et de faire connaitre les corps dans lesquels S. A. S. le prince vice-connétable aura décidé qu’ils devront être incorporés
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres - Note : Ces conscrits seront répartis entre les 7e Chasseurs à cheval, 25e Dragons et 3e d’Infanterie de Ligne – Voir lettre adressée au Général Menou, en date du 9 février).

Le 4 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Aexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "Je vais m’occuper de suite, conformément aux instructions contenues dans votre lettre du 3 février, que je reçois ce matin, de la distribution des 62 conscrits réfractaires qui ont obtenu leur grâce de S. M., entre les différents corps auxquels ils sont destinés, de manière à ce que chaque arme n’ait les hommes qui lui conviennent, tant par leur taille que par leur constitution, conformément au règlement.
Je vous observe, mon général, que les états signalétiques que vous demandez qui vous soient adressés, doivent conformément aux instructions de S. E. le directeur général de la conscription, lui être envoyés directement par le commandant du dépôt et l’autre doit être remis à l’officier chargé de la conduite des détachements pour y établir les mouvements survenus en route, et être remis de suite au commandant du corps sur lequel sont dirigés les conscrits, qui doit le faire passer avec ces observations à S. E. le ministre directeur et c’est ainsi que cela s’est toujours pratiqué pour les réfractaires qui sont partis du dépôt.
J’aurai soin de vous adresser les états nominatifs par détachements des hommes qui seront dirigés sur les corps. J’aurai également l’honneur de vous prévenir à l’avance de leur départ pour que vous puissiez donner les ordres nécessaires dans les lieux de passage
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres - Note : Ces conscrits seront répartis entre les 7e Chasseurs à cheval, 25e Dragons et 3e d’Infanterie de Ligne – Voir lettre adressée au Général Menou, en date du 9 février).

Le 9 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général du Piémont : "J’ai l’honneur de vous rendre compte que les 62 conscrits réfractaires du dépôt d’Alexandrie, graciés par S. M. l’Empereur et Roi, partent aujourd’hui pour se rendre, savoir :
19 pour le 7e régiment de chasseurs ; 7 pour le 25e régiment de dragons, 36 pour le 3e d’infanterie de ligne ; à Strasbourg.
Il ne s’est point trouvé dans ce nombre d’hommes propres à l’arme des cuirassiers, ni des hussards.
Ce détachement arrivera le 12 à Turin ; on a apporté le plus grand soin dans le choix de l’officier et des sous-officiers chargés de sa conduite.
On travaille à la confection des états signalétiques que vous demandez ; aussitôt qu’ils seront terminés, j’aurai l’honneur de vous les adresser ...
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).

Le 10 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Ministre d’Etat, Directeur général de la Conscription : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. qu’en exécution des ordres qui m’ont été transmis par M. le général Menou, gouverneur général du Piémont, j’ai fait partir hier du dépôt des réfractaires d’Alexandrie, 62 conscrits à qui S. M. l’Empereur et Roi, lors de son passage dans cette place, a daigné accorder grâce.
Je joins ici les états nominatifs de ces conscrits, suivant la répartition que j’en ai faite entre les différents corps qui m’ont été désignés par M. le général Menou.
J’ai l’honneur d’informer V. E. que 18 des hommes portés sur l’état qui a été présenté à Sa Majesté n’ont pu partir, se trouvant actuellement aux hôpitaux ; j’ai cru devoir, pour compléter le nombre de 62, les faire remplacer par 18 autres pris parmi les plus anciens du dépôt, et qui n’avaient point été proposés à la clémence de S. M. parce qu’à cette époque, ils se trouvaient eux-mêmes aux hôpitaux.
Je joins ici l’état nominatif de ces 18 conscrits, en priant V. E. de vouloir bien m’autoriser à les incorporer dans des corps plus rapprochés à fur et à mesure qu’ils sortiront des hôpitaux, afin qu’ils ne perdent point le fruit du bienfait de Sa Majesté.
Je m’occupe dans ce moment-ci d’une revue du dépôt qui est encore fort de 122 hommes, dans le nombre desquels il s’en trouve une trentaine susceptibles de réforme. Je vous en ferai passer incessamment le travail en vous demandant de prononcer sur le sort de ceux-ci, et de diriger les autres sur des corps de l’armée
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres - Note : Ces conscrits seront répartis entre les 7e Chasseurs à cheval, 25e Dragons et 3e d’Infanterie de Ligne – Voir lettre adressée au Général Menou, en date du 9 février).

Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
4e Corps dela Grande Armée. — Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor ... Les 4e, 16e et 18e de ligne, 37e, 57e, 72e et 105e, ayant un effectif de plus de 2,000 hommes, garderont leurs trois bataillons. Quant au 3e de ligne, s'il a à l'armée dix-huit compagnies seulement, il gardera tout son monde ; mais, s'il a vingt-sept compagnies, il ne gardera que trois bataillons ou dix-huit compagnies, et renverra les cadres des neuf autres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 4e corps
... 3e id. 100 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, j'ai renvoyé votre lettre sur les différentes dénominations à donner aux régiments de marche au ministre de la Guerre pour s'assurer que ces dénominations se concilient avec celles qui leur ont déjà été données. Le bataillon que vous dénommez sous le titre de 3e bataillon de marche, et qui est parti de Bordeaux le 7 mars, est composé de près de 600 hommes tirés de 16 régiments. Écrivez au général Merle qu'aussitôt que ce bataillon arrivera à Burgos, il le forme à quatre compagnies provisoires ... ; une des détachements des 3e, 8e, 94e et 96e de ligne, formant un effectif de 140 hommes ... En vous donnant l'ordre d'envoyer ce bataillon à Burgos, je suppose qu'il a dépassé Bayonne, car s'il en était encore temps, vous donneriez ordre qu'il fût ainsi composé seulement pour la marche et pour la manoeuvre, et il servirait à former la garnison de Pampelune, et dès qu'il y serait arrivé, le commandant de cette place renforcerait la division Merle du bataillon du 15e. Donnez ordre au général Drouet de ne laisser dépasser Bayonne à aucun détachement d'infanterie et de cavalerie sans mon ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1726 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17422).

Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements ...
Il manque donc plus de 4 000 hommes au corps du maréchal Davout pour porter ses 48 bataillon au complet.
… En faisant des recherches pour bien faire cet état, vous me ferez un rapport qui me fasse connaître s'il est possible de former à Mayence un 3e régiment de marche (bis) de 3 bataillons ...
Ce régiment serait de 4 000 hommes. Il serait suffisant que chaque compagnie fût commandée par un officier, deux sergents, quatre caporaux. Ce corps, après avoir passé la revue à Mayence et dans le comté de Hanau, serait dirigé en temps opportun sur le corps du maréchal Davout, pour renforcer ses 48 bataillons ; et alors ce maréchal aurait un effectif de 39 000 hommes ...
On ferait la même opération pour le corps du maréchal Soult ; … le 3e de ligne manque de 260 hommes, le 22e idem de 200 hommes, le 72e de 500 hommes.
Ainsi la 1re division du corps du maréchal Soult a besoin d'un millier d'hommes, pour que les trois premiers bataillons soient à 840 hommes chacun. Ne pourrait-on pas former un premier bataillon de marche de ces détachements ? ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).

Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que dans sa situation actuelle le corps du général Oudinot n'a que 8794 hommes, tandis qu'il devrait être de 11200 hommes ; il lui manque donc 2500 hommes. Je désire que vous donniez les ordres suivants aux bataillons de guerre.
Nombre d’hommes à fournir
... Du 30e de ligne, de fournir audit corps 30 grenadiers, 15 voltigeurs
Au 3e de ligne 20 20 ...
... Ces hommes seront fournis sur-le-champ, en les choisissant aux bataillons de guerre de la Grande Armée, ce qui complétera ces compagnies à 140 hommes chacune ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18779).

Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 4e corps sont ceux des 10e, 26e et 24e légère, des 3e, 4e, 18e, 57e, 72e et 105e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).

Toujours le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il sera formé à Strasbourg un régiment de marche du 4e corps, qui portera le nom de 2e régiment de marche du 4e corps de la Grande Armée et qui sera ainsi composé : 1 compagnie du 26e régiment d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du 24e régiment d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du 3e régiment de ligne, 200 hommes; 1 compagnie du 55e (note au crayon 57) d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du bataillon des tirailleurs corses, 140 hommes; 1 compagnie du bataillon des tirailleurs du Pô, 140 hommes.
Total des 6 compagnies, 960 hommes.
Ces détachements se mettront en marche avant le 10 septembre de manière que le 25 ils soient prêts à partir réunis, de Strasbourg ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2256 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18822).

Le 17 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, à Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin (...) Les détachements de 15 hommes du 3e de ligne, de 27 hommes du 21e, de 40 hommes du 33e, de 25 hommes du 85e rejoindront le 113e lorsque ce régiment arrivera à Burgos ..." (Picard et Tuetey : Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la guerre. T. II. 1808-1809. 2465; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19288).

Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "1° Les vingt et un régiments de l'armée du Rhin seront complétés à quatre bataillons. A cet effet, les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons des 30e et 33e de ligne, du 10e d'infanterie légère, des 105e, 22e, 57e, 65e, 72e, 3e, 12e, 61e, 85e et 111e de ligne, qui font partie du corps que commande le général Oudinot, partiront au 10 janvier prochain de leurs cantonnements actuels pour rejoindre les bataillons de guerre de leurs régiments respctifs, hormis les régiments qui ont ordre déja, qui rentrent en France.
Les 4es bataillons des 48e de ligne, 13e légère, 108e, 72e et 65e et autres joindront également leurs corps à l'armée du Rhin aussitôt qu'ils seront complétés à 840 hommes et commenceront le 1er mars. Les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons qui rejoindront leurs régiments formeront le fond des 4es bataillons ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est ... Le 10e légère enverra à Mayence 400 hommes de son dépôt ; le dépôt du 22e de ligne y enverra 100 hommes ; le dépôt du 3e de ligne 360 hommes ; le dépôt du 57e de ligne, 300 hommes ; le dépôt du 72e de ligne, 360 hommes. Ces détachements faisant 1 520 hommes, et 400 hommes que le dépôt du 105e enverra également à Mayence, formeront le 4e bataillon de marche de l’armée du Rhin.
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps, 300 hommes au 1er régiment, ... 400 au 3e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte.
Je désire une note qui me fasse connaître combien il y a de régiments qui n'ont pas de 5e bataillon et quel accroissement de dépenses occasionnerait la formation des 5es bataillons, en calculant ce que coûteraient les officiers et sous-officiers seulement, car les soldats ne peuvent pas augmenter les dépenses, mais la création de ces 5es bataillons rendrait plus utile et plus facile l'emploi du grand nombre d'hommes que j'ai.
Cela passerait-il 2 millions ?
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 10e sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 3e, 4e, 18e, 63e, 24e, 64e. Il se réunira à Strasbourg ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 9 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les deux compagnies du 10e d'infanterie légère, du 3e de ligne, du 57e, du 62e et du 22e formant dix compagnies seront réunies en un bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire.
Les deux compagnies du 12e, du 30e, 61e, 65e, 85e, 105e et 111e formeront un second bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche du 4e bataillon de l'armée du Rhin.
Faites-moi connaître le plus tôt possible le nombre d'officiers, sous-officiers et soldats que les corps pourront fournir à ces compagnies afin de pourvoir à les compléter. Ces 2 bataillons se rendront à Strasbourg
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20308 - La minute (Archives nationales, AF IV 879, mars 1809, n° 146), qui est la dictée, est datée à posteriori de Rambouillet le 11 mars). Ces «Bataillons de marche» sont composés de renforts destinés aux Corps d'armée stationnés en Allemagne.

Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
Je désire que les 5es et 6es compagnies des 4es batai1lons du 30e, 31e, 33e, 111e, 12e, 85e, 7e d'infanterie légère, 10e, 3e, 22e, 57e et 105e se forment le plus tôt possible au complet de 140 hommes. Ces compagnies seront dirigées sur Strasbourg, où on les formera en bataillons de marche. On fera autant de bataillons de marche qu'il y a de divisions à l'armée ...
Enfin, le 4e bataillon, composé des 2 compagnies du 10e, du 3e de ligne, du 57e, du 72e et du 105e portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).

Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Le 4e bataillon portera le titre de bataillon de marche de la division Saint-Hilaire et sera composé de 100 hommes du 10e léger, destinés au 4e bataillon, de 200 hommes du 3e de ligne, dont 80 destinés au 4e bataillon, de 300 hommes du 57e, dont 50 destinés au 4e bataillon, et de 200 hommes du 105e, dont 100 destinés au 4e bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).

Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 3e de Ligne doit faire partie du 2e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Montebello ou le Prince de Ponte Corvo; 3e Division Saint-Hilaire, 2e Brigade Duppelin (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 3e de Ligne, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...
". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 100 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 3e de Ligne, et que 100 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aux Bataillons de guerre à la Division Saint-Hilaire. Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique, concernant la Division Saint-Hilaire, composée de 5 Régiments dont le 3e de Ligne : "On n'avait proposé que 775 conscrits pour compléter les compagnies que ces 5 régiments ont aux demi-brigades provisoires ; on leur en donne 1775", dont 400 pour le 3e. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 11e Demi-brigade provisoire : 3e de ligne complété à la Division St-Hilaire; 4e id. qui reçoit 25 hommes; 18e id.; 63e id. qui reçoit 250; 24e id.; 64e id.; 57e id.; au total donc, 275 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

/ 1810, Espagne

Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
3e compagnie 1 [officier] 90 [soldats] du 3e de ligne
1 [officier] 60 [soldats] du 61e
1 [officier] 48 [soldats] du 85e de ligne
[Total ] 3 [officiers] 147 [soldats] ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor. Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e bataillon du 43e de ligne sera complété également à 900 hommes, moyennant 100 hommes du 43e ; 200 du 18e ; 100 du 3e ; 100 du 111e ; 150 du 57e ; 150 du 105e ; 200 du 17e ; total 1000 hommes. Ce bataillon se formera également à Tours ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
II
2e corps. La 1re division, commandée par le général Tharreau, composée des 1re et 3e demi-brigades d'infanterie légère, 1re et 2e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Mayence, Worms et Spire.
La 2e division, commandée par le général Dupas, composée des 2e et 5e demi-brigades d'infanterie légère, 6e, 7e et 8e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach.
La 3e division, commandée par le général Grandjean, composée des 10e d'infanterie légère, 3e et 105e régiments d'infanterie de ligne, qui sont en ce moment à Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach, se réuniront à Metz.
Immédiatement après la réunion de ces trois divisions dans les positions indiquées, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous soumettra des ordres pour décider la marche de ces trois divisions, savoir
La 1re division du 2e corps, sur Tours
La 2e id. sur Orléans,
et la 3e id. sur Reims.
Et quand ces trois divisions seront arrivées à Tours, à Orléans et Reims, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous demandera nos ordres ultérieurs ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).

Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… Un autre corps serait composé de la manière suivante, savoir : le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons ; le 23e, quatre ; le 24e, quatre ; le 26e, quatre ; le 3e de ligne, quatre ; le 4e, quatre ; le 18e, quatre ; le 72e, quatre ; le 123e, quatre ; le 124e, quatre ; le 125e, quatre ; le 126e, quatre ; le 135e, quatre ; le 2e, trois ; le 19e, trois ; le 37e, trois ; le 46e, trois; total, 17 régiments ou 64 bataillons formant 6 divisions, chacune de 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).

Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que les dépôts des 23e, 21e, 18e, 17e, 13e, 12e, 11e, 9e, 5e, 4e, 3e et 1er de ligne versent ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).

Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les trois compagnies du 10e, du 3e et du 105e de ligne, et une compagnie des 47e, 86e, 13e et 70e, formeront quatre colonnes mobiles pour les côtes de Bretagne, avec des détachements de cavalerie ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415).

Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
4e DIVISION. — 1re brigade : deux bataillons d'élite du 3e de ligne ; deux du 4e ; deux du 105e ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 37e ; deux du 93e ; deux du 123e ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 18e de ligne ; deux du 19e ; trois bataillons portugais ; total, 19 bataillons ...
Mon intention est que vous donniez des ordres pour la formation des bataillons d'élite, afin que du 1er au 10 mai, ils puissent se mettre en marche pour les lieux de leur destination.
Je vous enverrai un travail préparatoire pour les corps d'observation du Rhin et d'Italie. Celui de l'Elbe marche tout seul. Les régiments d'élite seront composés de 2 bataillons. Le 1er bataillon sera de 4 compagnies de voltigeurs et le 2e de 4 compagnies de grenadiers. Chaque compagnie sera portée à 150 hommes et formée de vieux soldats. Vous ordonnerez aux colonels de désigner pour commander ces bataillons leurs meilleurs chefs de bataillon, et d'y placer les meilleurs officiers et sous-officiers et les plus propres à faire la guerre.
Les régiments qui n'ont pas leurs 4 compagnies d'élite devront aussitôt les former.
Le 4e régiment de ligne qui est au Havre, par exemple, devra former ses 4 compagnies sans les tirer du 4e bataillon. Il ne resterait alors au Havre que 3 bataillons de 4 compagnies chacun ou 12 compagnies ; mais comme on aura pris encore 2 compagnies pour remplacer celles du 4e bataillon, il n'y restera effectivement que 10 compagnies réduites à 7 ou 800 hommes. Mais le 4e bataillon enverra des cadres au Havre pour reformer les compagnies manquantes et les conscrits pourront être dirigés à mesure, et en suite des ordres que je donnerai, sur Le Havre, en sorte qu'il y aura au Havre 3 bataillons de 12 compagnies ayant sur pied 15 à 1 600 hommes et je serai libre, selon les circonstances, de retirer ces troupes ou de les laisser dans l'intérieur.
Ce que j'ai dit pour le 4e régiment s'appliquant à tous les autres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve. Ce corps d'observation sera composé de la manière suivante :
1re Division, composée de douze bataillons, formant 8,000 hommes ; deux bataillons du 5e léger, qui sont à Cherbourg ; deux bataillons d'élite du 3e de ligne, qui se rendent à Rennes ; deux bataillons du 105e, qui se rendent à Rennes (cette brigade, qui sera la 1re, se réunira à Rennes) ; trois bataillons du 81e, dont un est dans la 7e division militaire et les deux autres à Pampelune ; trois bataillons du 60e, dont deux sont à Toulon et le troisième dans la 7e division militaire ; lesquels se réuniront à Rennes, en route, à un point d'intersection, et rejoindront le 81e à Pampelune, où se formera la 2e brigade.
Le corps d'observation de réserve est destiné à se réunir à Bayonne et à passer en Espagne. Il se mettra, à cet effet, en mouvement au 1er juillet. L'organisation définitive des divisions se fera à Bayonne. Cependant rien ne devra se mettre en mouvement que le ministre n'ait pris mes derniers ordres ; il me les demandera au 1er juin ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Donnez ordre que les 156 hommes des Pyrénées-Orientales qui sont dans le 3e de ligne passent à Metz au 26e d'infanterie légère ...
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).

Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies d'artillerie des 3e et 105e régiments qui sont à Rennes, en partent pour se rendre à Bayonne.
Donnez ordre également que celle du 10e d'infanterie légère parte avec son régiment.
Que l'artillerie du 5e d'infanterie légère parte du 1er au 10 août, aussitôt que le général commandant la division la trouvera en état ; que les compagnies du 10e et du 20e de ligne partent aussitôt que le général commandant la division les trouvera en état, et se rendent à Bayonne, où elles profiteront de la première escorte pour rejoindre leur régiment.
Donnez ordre que les compagnies du 1er et du 60e partent du 1er au 10 août. Enfin donnez ordre aux généraux commandant les divisions de faire partir celles du 23e léger, 62e, 101e, 52e et 81e aussitôt qu'elles seront prêtes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27678).

Toujours le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons du 3e de ligne et du 105e se forment à Lorient, conformément à l'ordonnance, et soient destinées à tenir garnison sur 2 des quatre vaisseaux de guerre qui sont à Lorient ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).

Le 8 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre , je recois votre lettre du 7, par laquelle vous me rendez compte que le 3e de ligne, qui est à Strasbourg, a 2000 hommes, et le 105e, 1600 hommes. Je vous ai fait connaitre, par une lettre de ce jour, qu'il fallait que le 4e bataillon du 56e et le 4e bataillon du 93e fussent complétés à 900 hommes. On pourra retirer ce qui est nécessaire du 3e ou du 105e au choix du général Desbureaux …
Les 4es bataillons du 3e et du 105e doivent chacun garder 600 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29689).

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... Il est nécessaire de porter à Cherbourg, au 105e, ce qui lui manque.
N'en porter que trois bataillons, qui doivent faire 1.600 hommes.
Donner ce qui manque.
Diriger droit sur Cherbourg les conscrits.
Même observation pour le 103e.
Les 4e et 5e bataillons des 103e et 3e de ligne seront comptés à part et portés comme garnison de Strasbourg ...
Il faut ôter de la division de Bretagne les deux compagnies des 3e et 105e de ligne, destinés pour Strasbourg ...
Dans le système présenté, on ne donne rien aux 3e et 105e, rien aux 63e, 29e, 112e, 13e de ligne. Il est pourtant nécessaire de compléter ces régiments ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Le 8 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les 400 hommes du 3e de ligne et les 400 hommes du 105e que, par ma lettre d'hier, je vous ai donné l'ordre d'envoyer à Magdeburg seront incorporés, savoir les 400 hommes du 3e dans le 72e, et les 400 hommes du 105e dans le 18e de ligne. Le bataillon composé de ces deux détachements sera appelé 3e bataillon de marche du 3e corps. Il se rendra à Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).

Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée ...
Il restera encore les 5es bataillons des 123e, 124e, 125e, 126e, 127e, 128e et 129e et de beaucoup d'autres qui ont été oubliés, tels que le 105e, le 3e, etc. vous en ferez l'objet d'un travail particulier. Par suite de ces dispositions, le 3e bataillon de Belle-Ile et le 3e et le 4e de l'île de Ré ne recevront plus d'Espagnols
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).

Le 1er mai 1812 encore, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Donnez ordre aux 4es bataillons du 3e de ligne et du 105e de partir aussitôt qu'ils en recevront l’ordre pour Erfurt. Ils passeront le Rhin à Kehl. Envoyez cet ordre par le télégraphe en même temps que vous l'enverrez par la poste" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1969; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30554).

Le 18 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de la Guerre : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. que j’ai prescrit au général Brouard, toutes les dispositions ordonnées par la lettre de V. E. du 13 mai, relatives aux 6 bataillons des 3e et 105e régiments d’infanterie de ligne qui doivent arriver incessamment" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 18 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Brouard à Nantes : "Je vous préviens que S. E. le ministre de la guerre donne ordre aux trois premiers bataillons du 105e régiment d’infanterie de ligne de se rendre de Cherbourg à Nantes où ils arriveront le 13 juillet et attendront de nouveaux ordres.
S. E. prévoit en même temps de faire diriger le plus promptement possible, sur Nantes, les 3 premiers bataillons du 3e régiment d’infanterie de ligne qui sont employés sur divers points de la 13e division militaire. Le général commandant cette division fera connaitre l’époque de leur arrivée à Nantes.
L’intention de l’Empereur est que là, ces deux régiments soient passés en revue ; que s’ils ne sont pas forts chacun de plus de 1160 hommes, tout ce qu’il y aura de soldats disponible dans les 3es bataillons soit versé dans les deux premiers bataillons de leurs régiments respectifs, et que les cadres de ces 3e bataillons soient envoyés à leurs dépôts, dans la 5e division militaire, mais que si, au contraire, ces régiments étaient forts de plus de 1300 hommes, ils conservent chacun leurs 3 bataillons.
Je dois vous prévenir que ces six bataillons ayant en Espagne leurs compagnies d’élite, ils n’ont en France que leurs compagnies de fusiliers.
Je vous charge, général, de cette opération dont vous rendrez compte sur le champ directement au ministre de la guerre, et à moi en faisant connaitre à S. E. sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque régiment.
D’après votre rapport, S. E. vous adressera, s’il y a lieu comme elle le suppose, des ordres de route pour le retour des cadres des 3es bataillons à Strasbourg et à Neubrisach
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 2 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Brouard, commandant à Nantes : "Les 3 bataillons du 3e régiment d’infanterie de ligne arriveront à Nantes le 10 juin, et les 3 bataillons du 105e y arriveront le 13 du même mois. Je vous transmis, le 18 du mois dernier, les ordres du ministre, tels que je les ai reçus. Cependant, je pense qu’il ne doit être maintenu trois bataillons par régiment que dans le cas où ils auraient chacun au moins 1300 hommes sous les armes ; dans le cas contraire, ils devraient être réduits à deux bataillons par régiment et le cadre du 3e suivrait la destination déjà indiquée" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 8 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à l’Ordonnateur et à l’Inspecteur : "J’ai l’honneur de vous prévenir que S. E. donne ordre au général Brouard de faire partir de Nantes, le 12 juin, les deux 1ers bataillons du 3e régiment de ligne, et le 15 juin, les 2 1ers bataillons du 105e régiment, pour se rendre à Bayonne ; et de faire partir de Nantes les mêmes jours, les cadres des 3es bataillons de ces régiments pour retourner à leur dépôt dans la 5e division militaire" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 11 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j’ai l’honneur de rendre compte à V. E. que, conformément à ses ordres, deux bataillons de chacun des 13e et 105e régiments partiront de Nantes les 12 et 15 de ce mois pour Bayonne ; les cadres des 3es Bataillons se mettront en marche les mêmes jours pour rejoindre leurs dépôts" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812 - Note : il faut lire 3e et non 13e).

Le 13 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Koenigsberg, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les cohortes commençant à arriver du côté de Cherbourg, je crois qu'il serait nécessaire de faire filer une des demi-brigades qui s'y trouvent, sur Bayonne. Cela aurait le double avantage d'ôter des consommateurs d'un point où le service des subsistances est difficile, et de renforcer la réserve de Bayonne.
Je crois aussi vous avoir mandé d'y envoyer la 5e demi-brigade, formée des détachements des 26e, 82e et 66e, qui se réunit dans la 12e division militaire et qu'il faut compléter. Je suppose que vous avez dirigé également le 3e et le 105e sur Bayonne. Il est nécessaire d'avoir beaucoup de forces de ce côté. Envoyez-y quelques généraux de brigade. Faites une circulaire pour activer l'habillement des cohortes. Il y a de l'embarras dans quelques endroits. Les préfets des chefs-lieux doivent faire toutes les avances nécessaires pour presser les confections
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18786 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30910).

Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 3e ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000 ...
Il ne faut rien prendre au 3e et au 105e. Il faut, au contraire, porter les dépôts de ces 4 régiments de manière, qu'indépendamment des bataillons qu'ils doivent fournir, ils puissent avoir chacun 1 000 hommes pour recruter la Grande Armée ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).

Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Donnez des ordres pour que les compagnies des 3e, 5e, 11e, 24e, 59e, 79e, 81e, 105e et 112e (total 9 compagnies) forment un bataillon de marche sous le titre de bataillon de marche de la 31e division et se rendent à Spandau, où chaque compagnie rejoindra son bataillon, soit à la 30e, soit à la 31e, soit à la 35e division. ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).

Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 13e demi-brigade, des bataillons des 3e, 105e et 29e, qui reviennent de la Grande Armée ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le Duc de Padoue arrive à Erfurt le 23 février 1813. Aussitôt arrivé, il se met à l'œuvre pour organiser les seconds Bataillons des 3e, 33e, 61e, 111e de Ligne. Il les dirige sur Leipzig et sur Wittenberg. Il opère de la même manière pour les Bataillons des Régiments illyriens, croates, suisses, portugais et Joseph Napoléon, qui sont non-seulement complétement formés, mais pourvus d'effets de linge et chaussure, d'habillements, de munitions de guerre. Le Duc a soin de les faire partir au fur et à mesure de leur organisation définitive et d'en composer des colonnes de marche, se rendant à leur corps respectif (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 1, p. 278).

Après Lützen et Bautzen et l’armistice, le 7 juin, qui permet de recevoir quelques renforts, Davout peut encore communiquer via la Hollande.

Le 7 juin 1813 justement, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "... Vous réitérerez l'ordre aux bataillons du 3e et du 105e qui sont à Wittenberg de se rendre à Hambourg pour compléter la division d'Hambourg. Faites connaître au prince d'Eckmühl que tout ce que ces régiments avaient aux dépôts de Neuf-Brisach, etc., et en Espagne se rendront à Hambourg afin de compléter les 3e, 105e et 29e de ligne. Cette division forte de 12 bataillons est destinée à tenir garnison dans la 32e division militaire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).

Le 7 juin 1813 également, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez des instructions que j'ai envoyées au prince d'Eckmühl relativement aux fortifications de Hambourg. Il serait bien à propos que le premier inspecteur général du génie, après s'être pénétré de mes vues, s'y rendît pour veiller lui-même à cette opération importante. Il est nécessaire d'avoir à Hambourg un bon directeur d'artillerie, un bon garde-magasin et 4 compagnies d'artillerie, tant pour la défense de Hambourg que pour celle de Cuxhaven et de l'embouchure du Weser, lesquelles, en cas d'événement, pourraient rentrer dans Hambourg.
Il faut nommer aussi à Hambourg un bon commandant d'armes ; cherchez un homme d'honneur et faites un bon choix. Faites également choix d'un bon directeur du génie. Mon intention est que la division de Hambourg composée des 3e, 105e et 29e régiments formant 12 bataillons, soit maintenue au grand complet pour la défense de la 32e division, de manière qu'elle fasse toujours 9 000 hommes. Je pense qu'il est convenable que vous fassiez organiser une compagnie d'artillerie dans chacun de ces régiments, et que vous veilliez à ce qu'on incorpore clans ces régiments aucun Allemand ; il faut les recruter de Français et d'Italiens ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34515).

Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ... La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus.
Enfin, la 50e division ou division de Hambourg, composée du 33e léger et des 3e, 29e et 105e de ligne, se réunit également à Hambourg, où elle est destinée à tenir garnison.
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons. Le 2e bataillon du 29e qui est à Lyon a ordre de se rendre, sans délai, à Hambourg ; ainsi que ceux du 3e et du 105e. Ils s'embarqueront sur le Rhin jusqu'à Wesel. J'ai ordonné que les 4 cinquièmes bataillons ou bataillons de dépôt des 4 régiments de la division se rendent à Hambourg, et qu'ils prennent à leur passage, à Strasbourg, à Mayence et Wesel, tous les conscrits réfractaires qu'on pourra leur fournir, armés ou non armés, habillés ou non habillés. Ils seront habillés et armés à Hambourg.
Par ce moyen, la 50e division sera portée à 20 bataillons qui seront au grand complet de 16 000 hommes …
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).

Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 25e division : 3e, 22e, 54e, 95e, 8e, 94e, 21e, 29e, 45e, 105e, 150e, 56e de ligne et 21e léger à Saint-Quentin ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).

Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
5e division : le 3e de ligne qui peut faire partir de La Fère 200 hommes pour compléter les bataillons de guerre, les fera partir sans délai.
le 61e qui est à Caen, idem.
le 72e à Rouen, idem.
le 108e à Abbeville, idem.
Donnez ordre que le dépôt du 108e vienne à Rouen et par ce moyen la 5e division aura ses dépôts à La Fère, Caen et Rouen ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).

/ Uniformes

Dans son inspection du 31 octobre 1807, le Général Schauenburg note que les "tambours et les musiciens sont habillés en bleu céleste avec revers rouge" et que les "guêtres noires sont trop hautes, mal façonnées, point de jarretières" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).).

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