Le 8e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
Avertissement et remerciements :
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- Inspection de la 8e Demi-brigade de Ligne par le Général Schauenburg, le 4 Germinal an 8
"Revue d’inspection passée le 4 Germinal an 8
8e Demi-brigade de l’Infanterie.
Etat-major.
Sarrut, Chef de Brigade, du 19 Prairial an 2. Officier distingué par tous les Généraux sous lesquels il a servi. Il réunit toutes les qualités nécessaires pour conduire et administrer parfaitement un corps.
Niceville, Chef de Bataillon, du 21 janvier 1793. Officier surnuméraire, lequel vient d’être placé par le Général en chef en qualité de titulaire d’après les témoignages avantageux qui ont été rendus sur sa conduite pendant la dernière campagne.
Marcourt, Chef de Bataillon, du 15 octobre 1792. Commande le 3e Bataillon, connaissant les devoirs de sa place, pourrait avoir plus de connaissances des manœuvres et d’administration.
Marthiot, Chef de Bataillon, du 29 Floréal an 2. Cet Officier est supérieurement noté ; mais au Dépôt depuis trois ans, ne pouvant plus reprendre du service.
Le 2e Bataillon était commandé par le Capitaine Lambert. Ce Bataillon est provisoirement sous les ordres du Chef de Bataillon Aubert sortant du Bataillon auxiliaire de l’Eure ; le Chef de Brigade Sarrut demande avec instance la place de Chef de Bataillon qu’occupe le citoyen Pierre Mathiot, Chef de Bataillon absent, au Dépôt depuis 3 ans, pour le citoyen Frappard, Capitaine. Cet Officier réunit des qualités requises pour commander utilement un Bataillon.
Leseur, Adjudant-major, du 10 octobre 1793. Bonne conduite, rempli d’intelligence et de bonnes dispositions, déjà bon Officier, et avec de l’application ; deviendra un des meilleurs de l’armée, remplirait bien un emploi de Chef de Bataillon.
Dauny, Adjudant-major, du 11 Nivôse an 6. Bonne conduite, a plus de zèle que de capacités.
Lageon, Adjudant-major, du 11 Nivôse an 6. Excellente conduite, remplit avec zèle et intelligence les devoirs de sa place.
Bonajoux, Adjudant sous-officier, du - . Très actif.
- , Adjudant sous-officier, du . très actif.
- , Adjudant sous-officier, du . très actif.
Lecoq, Quartier-maitre trésorier du . Bonne conduite, remplit avec distinction les devoirs de sa place.
Dubard, Quartier-maitre du . Bonne conduite, remplit bien les obligations de Quartier-maitre en second, avec de l’application, a tous les moyens de parvenir Quartier-maitre trésorier.
Officiers ne pouvant faire campagne, remplacés par les surnuméraires.
Officiers infirmes. Remplaçants.
Officiers supérieures à la suite du Corps.
Mathiot, Chef de Bataillon, au Dépôt.
Folzer, idem, commandant à l’Isle Saint-Pierre, près Mayence.
Administration.
La 8e Demi-brigade était lors de ma revue de 2780 hommes présents sous les armes, et non compris 96 Officiers. Les Bataillons auxiliaires, 1er de l’Eure fort d’environ 445 hommes, et le 1er de l’Aisne, fort de 300.
L’effectif de ce corps est de 4016.
Les absent de 1236.
2780.
Ce corps a encore 16 Officiers prisonniers de guerre et 550 hommes tant Sous-officiers que soldats.
Le Dépôt de cette Demi-brigade vient d’être envoyé à Mayence ; il est composé d’environ 600 hommes dont 200 blessés, 300 à réformer et les autres 100 à se refaire.
Tous les ordres nécessaires pour la consommation des hommes susceptibles de récompense et de réforme sont donnés et le travail de ce Dépôt est en activité.
L’administration de ce corps est très bien montée par les connaissance qu’a dans cette partie le Chef de Brigade Sarrut et son premier Quartier-maitre Lecoq. Je demande qu’il lui soit accordé une somme de cinq cent livres en gratification, afin qu’il puisse faire imprimer de nouveaux livrets de comptabilité pour chaque Compagnie, conformes à ceux introduits depuis longtemps dans ce corps.
Le Ministre de la Guerre Petiet a approuvé d’après le compte que lui en a rendu le Général Dupont Chaumont et il serait à désirer que ce genre de livres de Compagnie soit introduit à toute l’infanterie et surtout exactement remplis par les soins des commandants des Compagnies.
Il manque à ce corps 1600 gibernes, et celles qui existent encore sont en partie en banderoles noires, et de la plus mauvaise qualité. Dans ce manque de gibernes sont compris les 550 prisonniers de guerre.
Ce corps a encore quelques ressources à son Dépôt, qui ne peuvent cependant être comptées que pour les 600 paires de guêtres d’étoffe, autant de chapeaux, le reste étant à peine suffisant pour les hommes qui le composent.
Ce corps n’a plus de drapeaux, je lui en ai remis trois qui me restaient encore de ceux que j’ai fait faire par ordre du Ministre, pour l’Armée du Rhin, pendant l’an 5 ; ce corps n’aura pas d’autres dépense pour ces drapeaux que le n°8 à y faire mettre.
Résumé.
Le 1er Bataillon est très mal vêtu, il est en partie composé de conscrits ; le Chef de Brigade attend le retour des prisonniers de guerre, attendu qu’il doit rester 400 hommes d’anciens soldats à ce Bataillon, lesquels seront versés de manière à les utiliser.
Le 2e Bataillon l’est un peu mieux, et le 3e passablement, n’ayant pas souffert la dernière campagne.
Il n’y avait que cent cinquante hommes du Bataillon de l’Eure d’habillés. Le Chef de Brigade a envoyé un Officier pour chercher les étoffes de ce Bataillon.
L’arriéré de solde de la 8e est de trois mois ; les deux premières Compagnies de Grenadiers sont en partie composées de nouveaux Grenadiers ; la 3e est belle, et encore composée de bons et beaux Grenadiers.
En général, le 3e Bataillon est le plus en état de la guerre ; il serait bien avantageux aux deux premiers, que leurs prisonniers de guerre rentrassent avant l’ouverture de la campagne.
Les Officiers sont en général assez bien tenus, leur extérieur annonce de la décence et de l’ordre.
L’on remarque un esprit d’ordre et de subordination dans ce corps, que l’on doit attribuer à la solidité du Chef de Brigade Sarrut" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
- Inspection du Dépôt du 8e Régiment à Venloo par le Général Schauenburg, 2 décembre 1807
"Dépôt du 8e Régiment d’Infanterie de Ligne. Revue passée à Venloo le 2 décembre 1807.
Espèce d’hommes. Passable.
Habillement. Très bon.
Equipement. Idem.
Armement. Idem.
Tenue. Bonne.
Discipline. Très bonne.
Maniement d’armes. Médiocre.
Manœuvres. Idem.
Retenue. Aux Officiers d’une journée et demie de solde par mois pour la musique.
Ordinaire. Très bon.
Pain. Bon.
Casernes et fournitures. Les casernes bonnes, les fournitures passables.
Conscrits. - .
Finances. Les registres sont tenus avec ordre et conformément aux règlements.
Résumé.
M. le Major Juliet est un Officier à distinguer par son exactitude, son intelligence et sa volonté à remplir ses devoirs. C’est celui de tous les chefs, d’inspection dont je suis chargé qui m’a présenté le travail le plus en règle et Son Excellence le Ministre peut sans exception compter sur l’exactitude des notes de ce Major, sur ses Officiers.
Son Excellence sera à même de voir par les ordres que j’ai laissé à ce corps le peu de cas qu’on fait de ceux laissés par les Inspecteurs, attendu que les chefs ayant presque la certitude de leur changement chaque année, ils se dispensent impunément de les suivre. J’ai refusé à ce corps 6 hommes.
Ordre.
Le Général de division Schauenburg Inspecteur général d’Infanterie n’a pas arrêté la comptabilité de l’an 13 du 8e Régiment d’Infanterie de Ligne, ne l’ayant pas trouvée arrêtée par l’Inspecteur aux revues.
Les registres sont tenus avec ordre et régularité et conformément aux règlements.
L’Inspecteur général recommande au commandant du Dépôt et aux membres du conseil d’administration de tenir la main sur toutes les parties de l’administration et de mettre la plus grande économie dans l’emploi des fonds.
L’Inspecteur général témoigne aussi sa surprise de ce que M. le Colonel s’est permis, malgré les ordres qu’il avait laissé lors de sa dernière revue, de continuer sur les Officiers une journée et demie de solde pour la musique. C’est avec peine qu’il se voit obliger d’ordonner de nouveau qu’à compter du 1er décembre prochain, il ne sera fait aux Officiers sous aucun prétexte que ce soit, que la retenue seulement d’une journée de solde par mois pour la musique.
Le Général témoigne au commandant du Dépôt et au Quartier-maitre sa satisfaction de l’ordre où il a trouvé le travail pour sa revue" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 11 janvier 1808, le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre les congès pour le 8e de Ligne (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre Dejean et au Ministre Lacuée le 14 janvier 1808, et au Ministre de la Guerre le résultat de sa revue le 17 janvier 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Uniformes
Dans sa Revue d’inspection passée le 4 Germinal an 8, le Général Schauenburg note que "... Il manque à ce corps 1600 gibernes, et celles qui existent encore sont en partie en banderoles noires, et de la plus mauvaise qualité ..." (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Drapeaux
Dans sa Revue d’inspection passée le 4 Germinal an 8, le Général Schauenburg note que "... Ce corps n’a plus de drapeaux, je lui en ai remis trois qui me restaient encore de ceux que j’ai fait faire par ordre du Ministre, pour l’Armée du Rhin, pendant l’an 5 ; ce corps n’aura pas d’autres dépense pour ces drapeaux que le n°8 à y faire mettre ..." (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin). Il est bien dommage que nous n'ayont pas le descriptif de ces drapeaux de l'Armée du Rhin; en son temps, notre ami Didier Davin, qui avait commencé de travailler sur le sujet, pensait qu'ils portaient les trois bandes tricolores horizontales, avec le numéro de la Demi-brigade au centre, comme on peut le voir sur documents d'époque.