Le 27e Régiment d'Infanterie de Ligne

1789-1815

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 27e de Ligne

Avertissement et remerciements :

Historique

La 27e Demi-brigade de ligne a été formée le 7 octobre 1796, avec les 15e et 40e Demi-brigades de bataille et la Demi-brigade de l'Allier.

Pendant son récent séjour à Neustadt, Ney s’inquiète de l'occupation des places de Mannheim et de Philippsburg par des troupes de l'Electeur palatin, celui-ci encore en état de guerre avec la France, et entretient des intelligences dans ces deux places en vue de les enlever par un coup de main. Avant de quitter Strasbourg, il fait part de ses projets à Bernadotte, lequel, par lettres du 26 et du 27 février, reçues le 27 et le 28, lui annonce l'arrivée à Frankenthal, le 28, de deux Compagnies de la 27e Demi-brigade de ligne, et, le 1er mars, de trois pièces d'artillerie escortées de 60 fantassins …

Mannheim est sur la rive droite du Rhin. En face, sur la rive gauche, existe une tête de pont appartenant à la France, mais, les bateaux et agrès du pont se trouvent presque tous dans un bras du Rhin limitrophe de la ville.

Les deux compagnies d'infanterie mises à la disposition du Général Ney n'ont pas de cartouches, et ne peuvent en toucher à Neustadt et à Landau.

Le 8e Dragons atteint Frankenthal le 1er mars (11 ventôse), et, ce jour-là, les trois bouches à feu venues de Landau sont établies non loin de la tête de pont, en arrière du village d'Ogersheim, où cantonne déjà une Compagnie de la 27e Demi-brigade. En prenant la précaution de masquer son artillerie, le Général Ney évite d'éveiller les soupçons des troupes de Mannheim.

Le même jour (1er mars), Ney écrit à Bernadotte : "Je pars de suite pour me disposer à m'emparer de Mannheim, quoique n'ayant que des soldats dépourvus de cartouches. Les dragons partent avec mon infanterie pour s'approcher de la tête de pont de Mannheim et j'espère vous rendre compte, demain matin, d'être maître de cette place et d'avoir fait travailler de suite au rétablissement du pont.
Les régiments de (grosse) cavalerie me sont annoncés indirectement; ils doivent arriver demain. Je suis charmé que Sorbier (général d'artillerie) arrive ; il sera d'un grand secours dans mon entreprise
".

Quelques boulets et obus tirés, le soir du 1er mars, de la tête de pont sur Mannheim sèment l'effroi dans la ville, et le Général Ney, ayant franchi le Rhin en barque pour parlementer, trouve une nouvelle occasion de déployer devant le Gouverneur ses qualités bien connues de preneur de villes fortes. Bref, la place capitule dans la nuit aux conditions posées avec la rigueur que l'on devine. Le lendemain 2 mars (12 ventôse), de bonne heure, le Général Ney adresse au Général en chef Bernadotte la capitulation de Mannheim en lui annonçant que le pont sera reconstruit le lendemain. La garnison se composait de 460 fantassins et de 200 cavaliers, dont 105 montés.

Aussitôt maître de Mannheim, où le Général Laborde met son Quartier général, Ney fait ses dispositions pour investir Philippsburg avec ses trois Régiments de cavalerie (8e dragons, 9e et 19e de (grosse) cavalerie) et les deux compagnies d'infanterie dont il dispose. (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 130-132).

L'infanterie de l'avant-garde, aux ordres de Ney est complétée, le 9 mars, à un Bataillon, afin de mieux assurer le « blocus fictif » de Philippsburg et, le 26 mars, elle s'accroit de 8 Compagnies de Grenadiers, dont 3 de la 27e, 3 de la 66e et 2 de la 16e Demi-brigade (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 134).

Le 30 mars 1799, l'autre Bataillon de la 27e Demi-brigade de ligne et deux pièces d'artillerie légère arrivent à Schnetzingen, en sorte que Ney dispose, dès lors, comme chef de l'avant-garde de l'Armée d'observation, de 3 Régiments de cavalerie, de 2 Bataillons d'infanterie, de 8 Compagnies de Grenadiers et de 2 canons légers (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 135).

Le 12 Fructidor an 7 (29 août 1799), le Général de Division Colaud donne l'ordre au Général de Brigade Decaen de partir à la nuit tombante avec 50 Sapeurs, le 3e Bataillon de la 27e de Ligne, une Compagnie d'Artillerie légère, deux Bataillons de la 11e Légère, le 10e Régiment de Cavalerie et trois Escadrons du 20e de Chasseurs, pour me rendre, par Eppingen, à la position de Sinsheim, que Decaen doit occuper jusqu'à nouvel ordre, et de faire toutes les dispositions nécessaires pour s'y maintenir (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 333).

Le 15 Fructidor an 7 (1er septembre 1799), le Général Decaen est prévenu que le Chef de Brigade Lefranc, commandant la 27e de ligne, faisant les fonctions de Général de Brigade, commandera la gauche de la ligne depuis Rauenberg, se prolongeant jusqu'au bois au-delà du Vieux-Wiesloch qui sera le centre de cette ligne (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 337).

Pour le 19 Fructidor an 7 (5 septembre 1799), le Général Decaen raconte : "A 9 heures du matin, le général Colaud me donna l'ordre de former un détachement de deux escadrons de chasseurs du 20e, deux du 6e de cavalerie, quatre compagnies d'infanterie légère, quatre compagnies de la 27e, deux pièces d'artillerie légère ; de faire, avec ces troupes, ma reconnaissance vers Bretten pour favoriser un fourrage que le général commandant la réserve se proposait de faire vers Bruchsal, ainsi qu'une reconnaissance qui devait être faite par les troupes employées au blocus de Philippsburg.
Le général Colaud m'ayant dit d'agir selon les circonstances, je me mis en marche à 10 heures et me dirigeai sur Rauenberg, de là, sur Oestringen, passant par Rothenberg et Rettigheim, et d'Oestringen à Gochsheim, passant par Odenheim, laissant à droite Nepenburg et Mûnzesheim.
Un poste de hussards de Szekler, placé en avant de Gochsheim, se retira en arrière de ce village. Mon détachement y étant arrivé vers les 6 heures du soir, le terrain en avant étant très difficile, et les troupes étant déjà fatiguées d'une marche d'environ 6 lieues pendant la plus grande chaleur du jour, je lui fis prendre position, ayant mes avant-postes en avant de Gochsheim.
Les hussards se retirèrent sur la route de Bretten, au village de Flehingen, où ils restèrent en observation.
Je ne pus me procurer que des renseignements vagues sur la quantité de troupes d'observation, et sur une marche annoncée d'un corps considérable détaché des bords du lac de Constance et à la tête duquel devait marcher le prince Charles.
Je rendis compte au général Colaud, et je le prévins que je ferais une marche rétrograde le lendemain, parce que je présumais qu'une marche plus avancée ne me procurerait pas plus de nouvelles et que, d'un autre côté, quoique celles que j'avais pu avoir ne me parussent pas bien certaines, il pourrait bien y avoir du danger de se compromettre ; qu'au surplus, j'attendais des ordres
" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 342).

Le 22 Fructidor an 7 (8 septembre 1799), à 4 heures du matin, un Bataillon de la 27e est envoyé par le Général Colaud au Général Decaen, pour remplacer un Bataillon de la 11e qui fournit les postes de sa première ligne (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 344).

Le 26 Fructidor an 7 (12 septembre 1799), "… La 27e de ligne entra dans Mannheim et le 16e de cavalerie passa sur la rive gauche du Rhin, et je pris mon quartier à Mannheim avec le général de division ..." (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 347).

Le 27 Fructidor an 7 (13 septembre 1799), "… L'infanterie fut camper à la lisière du bois en arriére de Mutterstadt, la droite vers le chemin de ce village à Spire, et la gauche vers le chemin de Mutterstadt à Neustadt ; l'artillerie, au village de Kronau ; le 20e, à Schauernheim ; le 10e, à Rödersheim ; le 23e de cavalerie, qui remplaça le 16e, à Alsheim ; et la 60e de ligne, une belle demi-brigade, qui fit partie de la division en remplacement de la 11e légère, campa à la gauche de la 27e ..." (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 347).

Concernant la journée du 28 Fructidor an 7 (14 septembre 1799), le Général Decaen écrit : "La division fut mise en marche à 6 heures du matin pour venir à Spire, où je reçus l'ordre de prendre le commandement des troupes qui devaient garder la ligne du Rhin, depuis Rheinzabern, inclusivement, jusqu'à Lingenfeld, exclusivement.
Ces troupes, qui furent cantonnées entre Spire et Germersheim, étaient le 27e de ligne, la 4e compagnie du 3e d'artillerie légère, le 20e de chasseurs, le 10e de cavalerie.
Je devais faire toutes les dispositions que .je jugerais convenables pour la sûreté des postes et celle de la ligne que je devais occuper. Je devais aussi faire relever les postes sur la rive du Rhin, tenus par la 1ère légère, et diriger cette demi-brigade sur Strasbourg, et envoyer à Landau les postes de cavalerie du 13e que je devais aussi trouver sur cette ligne.
La brigade de gauche, commandée par le chef de la 60e, devait garder le Rhin depuis Lingenfeld jusqu'à Berghausen ; et le quartier général de la division devait s'établir à Bellheim.
D'après cet ordre, je déterminai les divers endroits que les troupes de ma brigade devaient occuper, et je leur ordonnai de partir le lendemain matin pour s'y rendre
" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 347).

Le 29 Fructidor an 7 (15 septembre 1799), le 1er Bataillon de la 27e occupe Rheinzabern ; le 2e, Rülzheim ; le 3e, Germersheim. Chacun de ces Bataillons doit détacher des Compagnies pour occuper les villages les plus rapprochés du Rhin, lesquels doivent fournir les postes nécessaires sur le bord du fleuve pour y exercer la surveillance, et communiquer respectivement entre eux, à leur droite et à leur gauche, par des patrouilles; Decaen annonce aussi au Général Colaud que les troupes vont être établies sur la ligne, que le service est ordonné, qu'il va s'occuper de la reconnaissance des localités, pour ensuite prendre les mesures qu'elles lui prescriront ; et il lui adresse enfin l'état de répartition des troupes (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 348).

Le 2e jour complémentaires an 7 (18 septembre 1799), le Général Decaen ordonne : "Pour la surveillance et la garde du Rhin par les troupes aux ordres du général de brigade Decaen, dans l'étendue de terrain qu'elles occupent, il a cru nécessaire de diviser ce terrain en deux parties, et d'affecter à cette surveillance deux chefs de bataillon de la 27e demi-brigade, sous celle immédiate de leur chef de brigade, avec lequel ils correspondront pour tout ce qui est relatif au service ; et celui-ci, avec le général de brigade.
La partie droite s'étendra depuis le Vieux Rhin, à son confluent avec le grand courant, à la droite du village de Neupfotz et au-delà de l'Otterbach jusqu'à l'ile d'Hauwald (1) à la gauche du village de Hoerdt.
La partie gauche, depuis l'ile d'Hauwald incluse, jusqu'à Lingenfeld exclusivement, mais compris l'ile de Germersheim.
Chaque chef aura, pour ce service, son bataillon, avec un nombre de chasseurs ou cavaliers, soit-pour faire des patrouilles sur la rive du fleuve, dans les lieux où il y a possibilité, soit pour être d'ordonnance aux postes éloignés, afin d'avertir plus promptement de ce qui pourrait arriver. Les chefs de bataillon devront dire le nombre d'hommes qu'ils croiront utile d'employer, et le lieu où ils voudront s'en servir, afin qu'il en soit mis à leur disposition.
Le bataillon de droite sera cantonné dans les villages de Neupfotz, Leimersheim, Kuhardt et Hoerdt. Le chef résidera à Leimersheim.
Le bataillon de gauche, à Germersheim et Sondernheim. Le chef se fixera à Germersheim.
D'après cet établissement, le 1er bataillon de la demi-brigade et les grenadiers des deux autres se trouvent eu seconde ligne et deviennent disponibles ; ils occuperont Rheinzabern. Rülzheim et Bellheim.
Le chef sera à Rheinzabern.
Le chef de la demi-brigade et son état-major resteront à Hoerdt. Les chefs de bataillon, pour la partie qu'ils doivent commander, ont dû déjà apprécier, celui de droite, que c'est le point de Leimersheim qui doit particulièrement fixer son attention, vu la facilité qu'il y a d'y opérer des débarquements ; celui de gauche, que c'est aux environs de Germersheim, au-delà de Bombel (2), ne négligeant cependant pas de recommander au chef de cantonnement de Sondernheim de bien faire surveiller vers l'ile de Hauwald. Si ce chef de bataillon était informé qu'il arrivât quelque chose d'extraordinaire à la brigade de gauche, il ne manquerait pas non plus d'en avertir et de lui porter provisoirement les secours dont il aurait besoin.
Pour mettre de la régularité dans le service qui doit se faire sur la ligne, le général de brigade donne l'instruction suivante :
La surveillance s'exercera plus particulièrement par des patrouilles fréquentes. Ainsi, il y en aura d'établies ; elles ne seront chacune que de trois hommes ; elles partiront de la droite et de la gauche de chaque partie de commandement pour venir au centre, et du centre aux extrémités, à moins que les chefs de bataillon ne jugent qu'il y aurait une trop grande étendue de terrain à parcourir, ou des difficultés locales ; alors, ils les subdiviseront en autant de parties qu'ils le croiront convenable.
Dans chaque poste central, qui devra naturellement être double en force pour son service, il y aura un officier qui sera responsable de la moindre négligence qui serait mise à faire le service.
Il y aura en outre des officiers de visite ou de ronde, au moins deux par bataillon, pour que l'on puisse demeurer assuré que le service se fasse avec exactitude, tant de jour que de nuit.
Il sera bien recommandé aux sentinelles et patrouilles de ne laisser naviguer aucun bateau sur le Rhin ; on ne doit y voir que ceux destinés au service. Dans tous les endroits où il y a des bateaux, ils devront être réunis, et mis sous la surveillance d'une garde. Si, durant le jour, il en arrivait sur la rive, la sentinelle devra crier aux bateliers de s'éloigner, jusqu'à ce que l'officier commandant le poste le plus voisin ait été prévenu, et qu'il l'ait fait reconnaitre. Si c'était quelque parlementaire, il serait gardé à l'endroit où il serait abordé ; et l'officier commandant ferait prévenir le chef de bataillon.
La nuit, on tirera sur tout bateau qui sera aperçu sur le fleuve.
II sera recommandé aux sentinelles de bien observer, sur la rive opposée, s'il se fait des mouvements de troupes : si on aperçoit faire ou arriver quelques transports, comme artillerie, bateaux, etc. si on établit de nouveaux postes ; le nombre d'hommes ; et, autant que possible, quel est leur uniforme ; s'il se fait des changements de troupes aux postes ennemis ; si on aperçoit quelques reconnaissances. Enfin il ne doit rien échapper à la surveillance.
Il sera fait un rapport par les postes, tous les soirs après la fin du jour, de ce qu'on aura eu de nouveau dans la journée ; et le matin, à la naissance du jour, de ce qu'il y aura eu de nouveau pendant la nuit, à moins qu'il n'arrivât quelque chose d'importance, car on en préviendrait de suite le chef de bataillon.
Jusqu'à nouvel ordre, le général de brigade devra recevoir à 9 heures du matin les rapports de ce qu'il y aura eu de nouveau dans les vingt-quatre heures.
Au surplus, le général de brigade recommande tout ce qui est prescrit pour le service dans le règlement à cet égard. Il aime à se persuader que chacun, dans son grade, s'empressera de l'exécuter, comme ce qui est relatif à la tenue des troupes et à leur instruction, pendant qu'elles vont avoir quelque temps de station, et qu'il y a encore quelques jours de belle saison.
Le chef de brigade pourra faire alterner les troupes qui ne font pas de service avec celles qui en font un pénible sur le Rhin, quand il le jugera convenable. II aura soin de me prévenir des changements. Les commandants des cantonnements tiendront la main pour qu'on ne voie aucun soldat aller à la chasse, et qu'on n'entende point continuellement des coups de fusil. Ils préviendront aussi les agents des communes d'avertir leurs concitoyens que cet amusement ne peut être permis, et que ceux qui se trouveront avoir passé cette défense seront arrêtés et conduits au quartier général pour être punis suivant que les lois l'ordonnent.
Comme il existe des communications difficiles qui, par conséquent, empêchent la célérité du service, les chefs de bataillon demanderont, dans les communes le plus à proximité, de faire, sans délai, rétablir leurs communications.
On devra aussi apporter la plus grande surveillance pour que les cartouches soient ménagées avec soin.
Enfin, le général Decaen réitère ses recommandations pour le respect qu'on doit aux personnes et aux propriétés
" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 349 - Notes : (1) Peut-être l’ile où se trouve le bras appelé Hundspfot sur le 1/50000 bavarois, au N.-E. de Hoerdt et au S.-E. de Sondernheim. (2) Il a été impossible d'identifier ce nom).

Le 21 Germinal an 9 (11 avril 1801), le Général Decaen écrit : "J’arrivai à Augsbourg. Le général Moreau en était parti de la veille ; mais j'y trouvai l'ordre ci-après :
« La division du général Decaen est composée des corps ci-après : 14e demi-brigade d’infanterie légère, 4e demi-brigade d'infanterie de ligne, 16e demi-brigade d'infanterie de ligne, 27e demi-brigade d'infanterie de ligne, 1er bataillon de la 65e, à Ulm, 17e de dragons, 1er de chasseurs à cheval, 6e de chasseurs à cheval, 10e de chasseurs à cheval, 20e de chasseurs à cheval ; avec les 2e, 4e et 6e compagnies du 3e régiment d'artillerie à cheval.
Les généraux de brigade Sahuc et Durutte sont attaches à cette division avec l'adjudant commandant Plauzonne.
Cette division s'établira d'abord entre le Lech et le Danube. La division se mettra ensuite en marche pour arriver sur la rive droite du Rhin ».
L'époque de l'arrivée des troupes près de ce fleuve ainsi que les points où elles devaient effectuer leur passage ayant été changés par un ordre ultérieur, je ne les énonce point. Les régiments de chasseurs 1er et 20e, qui passaient à la division avec le général Sahuc, étaient déjà cantonnés entre Günzburg et Augsbourg. La 27e tenait garnison dans cette ville. Je fixai les cantonnements du surplus de la division entre Balzenhofen et Augsbourg
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 228).

Le 26 Germinal an 9 (16 avril 1801), le Général Decaen écrit : "Je reçus du général Lahorie la lettre ci-après, datée de Stuttgart, le 23 :
« Je te préviens, mon cher Decaen, que, d'après les ordres du gouvernement, la 4e demi-brigade de ligne devra passer le Rhin à Strasbourg le 15 floréal, pour continuer sa marche le même jour sur Nancy ; le bataillon du 65e devra passer le 15 pour se rendre à Metz ; la 14e légère devra passer le 19 ou le 20, à Huningue ; la 16e légère devra passer le 17 ou le 18, à Brisach ; le 17e de dragons, à Strasbourg le 14, pour Pont-à-Mousson ; le 20e de chasseurs, à Strasbourg le 16, pour Arras ; le 1er de chasseurs, à Strasbourg le 26, pour Commercy ; le 6e de chasseurs, à Strasbourg le 26, pour Strasbourg ; et le 10e de chasseurs, à Strasbourg le 30, pour Stenay.
La 27e demi-brigade de ligne devra continuer, dès ce moment, sa marche pour arriver à Strasbourg où je suppose qu'elle arrivera vers le 10 floréal.
Le pays entre le Rhin et les montagnes étant épuisé, il est nécessaire, mon cher Decaen, que tu combines ton mouvement de manière que les troupes n'aient qu'un séjour près du Rhin sur la rive droite.
Le général Sainte-Suzanne a reçu du gouvernement les ordres de route de tous les corps ; ainsi il sera bon que tu lui envoies d'avance ainsi qu'à moi l'itinéraire des troupes de ta division.
L'artillerie légère entrera à Strasbourg avec le 6e de chasseurs.
Le caissier du payeur Labouillerie est chargé de te remettre un effet sûr pour 25 000 francs
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 230).

Le 30 Germinal an 9 (20 avril 1801), le Général Decaen écrit : "Le général Lahorie m'ayant annoncé, dans sa lettre d'envoi, qu'il partait le lendemain pour Strasbourg, j'écrivis au général en chef :
« Votre lettre du 27 germinal relative à la vente des magasins d'Augsbourg, mon général, a produit le meilleur effet. Le marché s'est passé de suite. Depuis, j'ai appris que les entraves qu'on a apportées ne sont point autant qu'on l'a exposé, du fait du comité car, dès l'instant qu'il a eu connaissance de vos intentions, ses membres ont agi avec la meilleure volonté.
Comme la 27e avait reçu l'ordre pour se mettre en marche le 29 et que j'ai différé son départ jusqu'à aujourd'hui, parce que ce départ devait avoir lieu dans le moment même où ces messieurs recevaient votre arrêté, je vous préviens, mon général, que la 27e ne peut arriver à Strasbourg que le 14. Lahorie me l'avait demandée pour le 10 floréal.
Mes dernières troupes quitteront Augsbourg le 6 floréal, à moins d'ordres contraires, et Ulm, le 13. Comme ces troupes ne doivent entrer à Strasbourg que le 26 et le 30, elles séjourneront encore quelques jours aux sources du Neckar avant de repasser le Rhin »
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 231).

Le 23 octobre 1802, Ney se fait reconnaître par le citoyen Verninac comme Ministre plénipotentiaire, et reçoit de lui les pièces d'archives, puis, sans attendre la réponse du Premier Consul, il expédie des ordres au Général Seras, à Genève, pour qu'il aille prendre d'urgence le commandement de la Division concentrée à Huningue et comprenant les 27e, 42e, 80e Demi-brigades, un Bataillon de la 104e et deux de la 16e, le 13e Chasseurs à cheval, enfin une Compagnie d'artillerie légère. Cette Division doit mettre, le plus tôt possible, une forte avant-garde à Bâle (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 373).

Au total, Bonaparte envoie vingt mille hommes dans le pays; la 42e fait partie de cette expédition qui ne donne du reste lieu à aucun fait de guerre important. A noter toutefois l'effet produit par les musiques des 16e, 27e et 42e de Ligne marchant en tête de ces Demi-brigades, quand elles pénétrèrent dans Zurich par trois portes différentes (29 octobre).

Le 9 Brumaire an 11 (31 octobre 1802), le Premier Consul écrit, depuis Rouen, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "J'ai reçu, Citoyen Ministre, votre lettre relative aux affaires de Suisse ; écrivez au général Ney que toute sa conduite est tracée dans les instructions qu'il a reçues du ministre des relations extérieures.
La solde des corps qui sont en Suisse sera payée, pour le mois de brumaire par les payeurs des divisions où ces corps étaient au 1er brumaire.
Le général Ney prendra le titre de ministre plénipotentiaire, général en chef de l'armée française. A compter du 1er brumaire, il jouira du traitement de général en chef ; indépendamment, il touchera, aux relations extérieures, le traitement accordé au ministre de la République à Berne.
Il aura sous ses ordres : deux bataillons de la 27e de ligne, deux de la 16e de ligne, et deux de la 50e ; un des trois bataillons de la 27e continuera à rester à Strasbourg, un des trois de la 16e continuera à rester à Fribourg, et un des trois de la 50e restera à Huningue. Un bataillon de la 104e sera mis en garnison à Bienne. Les détachements de la 61e et de la 2e légère se réuniront à Genève et à Besançon. Indépendamment de ces troupes, le général Ney gardera six bataillons de troupes qui lui viennent de l'armée d'Italie ou du Piémont ; ces six bataillons seront composés de corps complets. Il gardera, également complet, le régiment de chasseurs qu'il a dans ce moment-ci.
Vous lui enverrez deux généraux de division et quatre généraux de brigade. La 73e sera également toute réunie à Genève. Une demi-brigade restera seule dans le Valais.
Le pain, la viande et les fourrages seront fournis par la Suisse ; vous vous en expliquerez avec le citoyen Stapfer. La solde sera fournie par le Gouvernement français ; en conséquence, à compter du 1er Frimaire, le citoyen Barbé-Marbois aura un payeur pour la Suisse et fera la solde pour Frimaire.
Il y aura un inspecteur aux revues, un commissaire ordonnateur, un chef de brigade et un chef de bataillon d'artillerie, et deux officiers du génie.
… Un des généraux de division sera le général Barbou. Vous enverrez à Turin le général Rivaud, qui commandait la cavalerie à Livourne, pour commander la 27e division. L'autre général de division sera pris parmi ceux de l'armée d'Italie
" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 400 ; Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6404 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7253).

Le 11 décembre 1802 (20 Frimaire an 11), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre au 3e bataillon de la 13e légère, qui est dans la 27e division militaire, de se rendre en Suisse pour y joindre sa demi-brigade. Je vous prie de donner ordre également au général Ney de garder en Suisse 3 bataillons de la 16e de ligne, dès l'instant que le 3e recevra l'ordre d'évacuer Fribourg, 2 bataillons de la 27e de ligne, 2 de la 42e de ligne, et 3 de la 13e légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7355).

En vertu de dispositions nouvelles prises, le 19 décembre 1802, par Ney, la Brigade Eppler formée des 27e, 42e, 104e et 80e de Ligne, plus le 12e Hussards, porte son Quartier-général à Soleure (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 389).

Le 14 juin 1803 (25 Prairial an 11), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre ... Au 2e bataillon de la 27e de ligne de se rendre en Suisse pour y rejoindre la demi-brigade, partir le 10 messidor ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7721).

Elle devient le 27e Régiment d'infanterie de ligne le 24 septembre 1803.

Le 19 Ventôse an 12 (10 mars 1804), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Ney, commandant le camp de Montreuil : "… J'ai ordonné la rentrée du 27e de ligne à votre camp. Du moment que les travaux de Boulogne seront plus avancés, et qu'une seconde division de bateaux sera arrivée à Etaples, je ferai rentrer vos détachements ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8728 ; citée par Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 9 mais avec la date du 11 mars 1804).

Au 23 mars 1805, le Corps est réparti de la manière suivante :
1er et 2e Bataillons : Armée des Côtes, corps de gauche, 1843 hommes.
3e Bataillon : 5e Division Militaire, Huningue, 487 hommes.

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps de Gauche, Division Malher, le 27e de Ligne, sur un effectif de 1843 hommes, en a 1211 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 27e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps de gauche. 1771 hommes sont présents, 72 aux hôpitaux, total 1843 hommes; le 3e Bataillon est à Huningue, 5e Division militaire, pour 420 hommes présents, 54 détachés ou en recrutement, 13 aux hôpitaux, total 487 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

/ 1805

Au 19 août, toujours au sein de l'Armée des Côtes, le Corps passe à la 3e Division du Corps du centre (Malher). Son Colonel est Bardet, les Chefs de Bataillon Michaud et Prévôt Saint-Cyr. Ils ont sous leurs ordres 1771 hommes, à Fromensen. Le Dépôt est à Huningue, fort de 474 hommes.

Le 6 Fructidor an 13 (24 août 1805), le Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, adresse, depuis Boulogne, un "Rapport à l'Empereur et Roi.
Sire,
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que, conformément à ses intentions ... :
Les 1er et 3e bataillons du 27e de ligne partiront de Nice le 18 fructidor et arriveront le 27 à Gênes ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 148).

Le Maréchal Ney rédige, le 27 août, l'ordre ci-dessous, qu'il fait parvenir, le même jour, aux intéressés : "Ordre de marche pour les divisions du corps de gauche de l'armée des côtes de l'Océan, se rendant à Schlestadt, conformément aux ordres de S. M. l'Empereur et Roi :
... 4° La 3e division, aux ordres du général Malher, partira, le 14 (1er septembre), de ses camps de Fromesson et de Saint-Josse, à 6 heures du matin, ayant la gauche en tête, savoir :
Le 59e régiment d'infanterie de ligne ;
Le 50e —
Le 27e
Le 25e régiment d'infanterie légère ;
pour se rendre à Hesdin, d'où elle partira, le 15 (2 septembre), pour suivre la direction qui lui est prescrite ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 356; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 65).

Dans l'ordre particulier de la Division Malher, en date du 29 août, pour les marches à effectuer, on trouve cette prescription : "La troupe sera en sarrau, pantalon et guêtres de toile; l'habit sera ployé dans le sac; il ne sera mis que d'après l'ordre qui en sera donné". L'infanterie part donc, tout de toile habillée, sans couverture ni capote, et c'est dans cette tenue plutôt fraîche qu'elle va parcourir, en moyenne, vingt-cinq étapes entrecoupées de cinq séjours, pour se rendre des côtes de la Manche jusqu'au Rhin (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 69).

En août 1805, le 27e de Ligne compte dans ses rangs 1211 anciens soldats sur 1843 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).

Corps

 

Hommes ayant droit

Total

Années de service du plus ancien soldat

Plus de 25 ans de service

De 20 à 25 ans de service

De 15 à 20 ans de service

De 10 à 15 ans de service   

27e régiment d'infanterie de ligne

5

14

3

569

591

 

(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

27e de ligne

815

94

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de Gauche comprend à sa 3e Division les :
25e Régiment d’infanterie légère, 1601 hommes.
27e Régiment d’infanterie de ligne, 1650 hommes.
50e Régiment d’infanterie de ligne, 1717 hommes.
59e Régiment d’infanterie de ligne, 1719 hommes.
Total : 6687 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).

Le 29 Fructidor an 13 (16 septembre 1805), le Général de Division Mahler écrit, depuis son Quartier général à Saint-Dizier, au Maréchal Berthier : "Monseigneur,
J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence que la division sous mes ordres est partie de Vitry ce matin à 3 heures et qu'elle est arrivée à Saint-Dizier à 10 heures 1/2; elle y prend le pain, la viande et l'eau-de-vie pour un jour. Les régiments sont cantonnés :
Le 25e léger à Ancerville, Sommelonne, Cerisannes, Cousancelles, Chamouilley.
Le 27e de Ligne à Cousances et Betancour.
Le 50e de ligne à Saint-Dizier.
Le 59e de ligne à Saint-Dizier, Villiers-en-Lieu, Chancenay.
J'ai aussi l'honneur de prévenir Votre Excellence que l'adjudant-commandant de ma division, qui est chargé des logements, s'étant imaginé que M. le Maréchal passerait à Vitry la revue de mes troupes, exigea qu'elles fussent le moins éparpillées possible et, à cet effet, fit loger dans Vitry-sur-Marne les 50e et 59e régiments et 400 hommes du 25e. Sur les représentations qui lui furent faites, que la ville ne pouvait supporter ce logement qu'en se servant des bâtiments militaires, et l'assurance qu'on lui donna qu'on les fournirait de paille fraiche, de bois et de lumière, il consentit à ce qu'on y logeât quelques cents hommes de chacun des deux régiments; lors de mon arrivée, l'adjoint d'état-major qui me précédait m'assura qu'on faisait les dispositions pour remplir les promesses qu'on avait faites à mon chef d'état-major ; mais à peine la troupe fut elle entrée dans ces bâtiments, que soit impossibilité de les tenir, ou toute autre cause, la troupe ne reçut plus rien et se trouva dans l'impossibilité de faire cuire ses vivres et de se reposer.
Les soldats du 50e régiment, instigués par quelques habitants et un peu par le vin (qui est à trop bon compte dans le pays), passèrent du murmure à l'insubordination, prirent leurs armes et furent s’établir sur la place, Aussitôt que j’en fus instruit, je m'y rendis avec le colonel Lamartinière et parvins, sans la moindre difficulté, à faire rentrer le soldat dans son quartier; je fis aussitôt venir le maire qui, tout en rejetant sur le sous-préfet le manque des objets promis, envoya à la caserne un peu de bois et de lumière, qui fit passer la nuit tranquillement.
Je restai moi-même éveillé, et puis assurer à Votre Excellence qu'il n'y a eu dans la ville aucun désordre et que la troupe n’a décessé de reconnaitre notre autorité.
Ce matin, lorsque le colonel Lamartinière, qui était logé chez le maire, demanda le certifient de bien-vivre de son régiment, il lui fut refusé; mais j'ai l'honneur d'assurer Votre Excellence que ce régiment ne méritait pas cet affront et que l'administration municipale de cette ville n'a pu le lui refuser que sur un fait qui n'était pas de sa compétence
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 89 - Notes au bas de la lettre : "En écrire au préfet sur la conduite du maire de Vitry. A. B." et "Il a été écrit au préfet du département de la Marne le 2 vendémiaire").

Le 3 Vendémiaire an 14 (25 septembre 1805), l'Adjudant commandant, E.-N. Lefol écrit, depuis Haguenau, au Général Marcognet : "Monsieur le Général,
Le général de division me charge de vous prévenir qu'en conséquence des ordres de M. le maréchal commandant en chef, la division partira d'Haguenau demain, 4 vendémiaire, à 3 heures précises du matin, pour aller cantonner, savoir :
L'état-major de la division et le vôtre à Selz ...
Les deux bataillons du 27e à Selz ...
Veuillez bien donner vos ordres, en conséquence de ces dispositions, aux troupes que vous commandez
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 457).

L'ordre de marche pour la traversée du Rhin sur le pont de bateaux construit près de Lauterbourg, ordre distribué le 26 septembre, est ainsi rédigé : "La troupe marchera, la droite en tête et sur front de section s'il est possible. Dans le cas contraire, elle marchera par le flanc jusqu'à son arrivée sur la rive droite du Rhin, où les sections se formeront aussitôt ...
3e division, sous les ordres du général Malher.
1re brigade (général Marcognet).
1er bataillon du 25e léger.
2 pièces d'artillerie.
2e et 3e bataillons du 25e léger.
27e de ligne (2 bataillons).
2e brigade (général Labassée).
50e de ligne (2 bataillons).
6 pièces d'artillerie.
59e de ligne (2 bataillons).
Détachement de 12 hussards.
Détachement de 10 gendarmes ...
Les vivres, les subsistances et le personnel de l'administration. Les bagages, en commençant par l'état-major général et suivant l'ordre des divisions et des régiments comme ci-dessus. Les quatre dernières compagnies du 59e fermeront la marche, et serviront d'escorte aux bagages.
Les régiments ne laisseront que 12 hommes et 1 sergent pour escorter les voitures.
L'escadron de gendarmerie fermera la marche.
Un détachement de 20 hommes de la compagnie d'élite du 1er hussards, suivra partout le maréchal commandant en chef. Ce détachement sera relevé tous les cinq jours
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 464; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 81).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
6e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
3e division.
27e de Ligne, 2 Bataillons, 1828 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

"6e Corps. Emplacements du 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805).
Quartier général à Lauterbourg ...
3e division (Selz) aux ordres du général MALHER ...
27e de ligne (Général MARCOGNET), Selz ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 463).

"Journée du 5 vendémiaire (27 septembre).
Quartier général : Carlsruhe.
L'armée a passé le Rhin près Lauterbourg. Le passage a commencé à 6 heures du matin pour les troupes et a été terminé à midi ...
3e division (Carlsruhe) ...
27e et 50e de ligne. Carlsruhe ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 469).

Fin septembre 1805, les Divisions du 6e Corps commandé par le Maréchal Ney, sont organisées de la façon suivante :
1re Division (Général Dupont), avec les Généraux de Brigade Marchant et Rouyère, ayant sous leurs ordres, le premier, le 9e Léger, le second, les 32e et 96e de ligne; en tout 6 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 1re Division : 5,140 hommes.
2e Division (Général Loison), avec les Généraux de Brigade Roguet et Villatte, ayant sous leurs ordres, le premier, le 6e Léger et le 39e de Ligne, le second, les 69e et 76e de Ligne; en tout, 8 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 2e Division : 6,899 hommes.
3e Division (Général Malher), avec les Généraux de Brigade Marcognet et Labassée, ayant sous leurs ordres, le premier, le 25e Léger et le 27e de Ligne, le second, les 50e et 59e de ligne; en tout, 8 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 3e Division : 7,069 hommes.
Brigade de cavalerie (Général de Division Tilly) composée du 10e Chasseurs, du 1er et du 3e Hussards, chacun à 3 Escadrons. Effectif: 1,071 hommes.
Artillerie composée de 13 Compagnies avec un effectif de 1,065 hommes.
Effectif du 6e Corps : 21,250 hommes (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 56).

Au début de la campagne de 1805, les deux Bataillons soit 1828 hommes, entrent au sein du 6e Corps d'armée commandé par Ney, 3e Division Mahler.

Le 11 Vendémiaire an 14 (3 octobre 1805), le Général de Division Malher écrit, depuis son Quartier général de Hedelfingen, au Maréchal d'Empire Ney, commandant le 6e Corps de la Grande Armée : "Monsieur le Maréchal,
J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'en conséquence des ordres que m'a transmis votre chef d'état-major, je suis parti de Stuttgart à midi, et suis venu m'établir : ... Le général Marcognet et le 27e régiment, à Rohracker ...
J'ai ordonné que, dans chaque cantonnement, on se garde militairement, plutôt pour l'instruction de nos jeunes militaires, que pour la sûreté de la division, puisque je suis couvert par les autres divisions.
Ci-joint le croquis de la marche d'aujourd'hui ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 664).

L'Ordre de marche du 6e Corps d'armée pour le 12 Vendémiaire an 14, daté de Esslingen, le 11 Vendémiaire an 14 (3 octobre 1805), à 11 heures du soir, indique : "... Le général Malher donnera des ordres pour que le 27e régiment d'infanterie laisse quatre compagnies à Gross-Siessen avec un détachement de 15 chasseurs, ce détachement gardera, par des postes, les débouchés de Geislingen jusqu'à ce que le grand parc ait passé par Gross-Siessen; alors les quatre compagnies du 50e rentreront à leur corps et les quatre du 27e suivront le mouvement du parc, ainsi que le détachement de chasseurs … ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 671).

Le 12 Vendémiaire an 14 (4 octobre 1805), le Général Malher écrit, depuis son Quartier général, à Göppingen, au Maréchal Ney : "En conséquence des ordres que vous m'avez transmis par le chef de l'état-major général, j'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai placé le 25e d'infanterie légère et le 2e bataillon du 27e à Göppingen, le 1er bataillon du 27e à Albershausen, le 50e régiment à Rechberghausen et Barlenbach, le 59e à Wangen et Oberwalden, l'escadron du 10e de chasseurs à Iebenhausen, le parc et les administrations ont parqué et bivouaqué en arrière de Göppingen.
Vous connaissez, Monsieur le Maréchal, la marche de ma division, toujours occupant les cantonnements qui· sont épuisés par les besoins des autres divisions, et· malgré notre activité, tous les soins de mon commissaire et les ordres de l'ordonnateur, nous ne pouvons à peine nous procurer des subsistances, particulièrement du pain. J'ai l'honneur de vous prier, Monsieur le Maréchal, de nous accorder votre protection particulière.
Agréez, Monsieur le Maréchal, l'assurance de mon respect et de mon attachement.
Mahler
J'ai l'honneur de joindre à la présente le tracé des cantonnements occupés par ma division
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 732).

Les Dispositions de marche et de positions du 6e corps de la Grande Armée pour le 13 vendémiaire (5 octobre 1805) du Maréchal Ney indiquent que "… Le parc d'artillerie devra partir de Faurndau, à 6 heures du matin; il marchera sous l'escorte de quatre compagnies du 27e régiment" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 779).

Le 14 Vendémiaire an 14 (6 octobre 1805), le Général Malher écrit, depuis son Quartier général, à Giengen, au Maréchal Ney : "La division que je commande est partie de Göppingen à 6 heures du matin, hier 13 vendémiaire, et est arrivée à Giengen aujourd'hui 14, à 3 heures et demie du matin; les défilés que nous avons dû passer et surtout la rencontre des équipages, des dragons et des autres divisions nous ont tellement retardés qu'il nous a été impossible d'arriver plus tôt. Les 27e, 50e et 59e régiments sont bivouaqués en arrière de Hohe-Memmingen et le 25e léger en arrière de Saxenhausen; ce régiment est arrivé à son bivouac à 3 heures et demie du matin.
Ci-joint le croquis de la marche du 13
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 846).

Les "Dispositions de marche pour le 6e corps du 17 vendémiaire an XIV" indiquent : "… Le général Malher fera toujours occuper Stotzingen par le 1er bataillon du 27e de ligne auquel il attachera 25 hommes de cavalerie ; il cherchera enfin à s'emparer du pont de Leipheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 366).

Le Régiment combat à Guntzbourg (9 octobre). La Division Malher forme trois colonnes : celle de droite (Adjudant-commandant Lefol, six Compagnies de Grenadiers, trois de Carabiniers, trois de Voltigeurs et vingt Chasseurs à cheval du 10e) prend le chemin de Leipheim à travers les marais, s'y égare, et, au milieu de la nuit, se retrouva à Riedhausen.
La colonne du centre (Général Malher, Général Marcognet, trois Bataillons du 25e Léger, un Bataillon du 27e de Ligne, deux Bataillons du 50e et quatre bouches à feu), laissant un Bataillon du 27e à Stotzingen, prend par Brenz, Sontheim et Riedhausen; arrivé aux bois qui bordent le Danube, Marcognet rencontre l'ennemi et le repousse dans l'ile. Une Compagnie de Voltigeurs et deux de Grenadiers, qui l'accompagnent, y font 200 prisonniers. Le 25e Léger suit le mouvement, puis le 27e passe dans l'ile à son tour, et le 50e reste seul sur la rive gauche. Le 27e amène avec lui une pièce de 8 et une pièce de 4 pour battre la rive droite. Le pont du grand bras a été rompu, de sorte qu'il faut se retirer dans les bois de la rive gauche après avoir subi des pertes considérables. Les 25e et 27e ont 6 Officiers tués et 26 blessés (Martinien. Tableau des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire. Paris, 1901).
La colonne de gauche (Général Labassée, 59e de Ligne) est plus heureuse : partie de Gündelfingen, elle trouve en aval de Günzbourg un pont dont on ignorait l'existence, et dont les madriers ont été retirés; elle le passe sur les poutrelles, malgré le feu d'artillerie et de mousqueterie de l'ennemi, enlève trois canons, fait 500 prisonniers et pénètre jusqu'à Günzbourg; mais elle est repoussée de la ville et doit prendre position en arrière sur la hauteur. Une pièce de 8 et un obusier ont préparé son passage. Trois Régiments de cavalerie autrichienne viennent charger le 59e dans cette position sans pouvoir l'entamer. Il a 12 Officiers hors de combat (Martinien).
Averti de ce succès, le Général Malher arrive dans la nuit avec la colonne du centre. Le 50e vient prendre position près du 59e; le 25e Léger et le 27e de Ligne restent sur la rive gauche (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 33).

Dans son rapport au Maréchal Ney, daté du Quartier général de Günzburg, le 18 Vendémiaire an 14 (10 octobre 1805), le Général Malher écrit : "... Aussitôt, le 25e régiment, traversant au pas de charge le gué du premier bras du Danube, s'empara de l'ile, se portant sur le pont du grand bras, et trouva une travée entièrement coupée, ce qui, sans ralentir son ardeur, l'exposa à un feu d'artillerie et de mousqueterie des plus terribles; l'espoir que nous avions de pouvoir raccommoder le pont me détermina à faire soutenir le 25e régiment par le 27e et placer en réserve derrière le pont le 50e régiment.
Ayant enfin pu reconnaître l'impossibilité de raccommoder le grand pont, je pris le parti de retirer mes troupes et de me contenter de garder la lisière du bois. Ces divers mouvements, faits sous le feu de plus de 20 pièces d'artillerie placées avec avantage, m'ont fait éprouver une perte assez considérable, mais tout en ayant à regretter la perte de quelques braves, cette action a donné la mesure de ce que Sa Majesté a lieu d'attendre de son armée ; chaque corps a déployé une bravoure et une fermeté au delà de tout éloge; nos jeunes militaires n'ont pu être distingués dans les rangs, et, à la vivacité de notre feu, l'ennemi, d'après les rapports des prisonniers, nous a cru toute l'armée; il nous a sans doute fait cet honneur, parce que lui-même y avait réuni la plus grande partie de la sienne. Le général Marcognet a eu un cheval tué sous lui, et son aide de camp, le lieutenant Jorry, blessé, le colonel Cazals et le capitaine du génie Bouzet ont été légèrement blessés. Les chers de bataillon Parent, Darné et Frappart, blessés ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 374).

"6e CORPS D'ARMEE.
Emplacements du 17 vendémiaire an XIV (9 octobre 1805).
… 3e division : Riedhausen.
La division a marché sur trois colonnes pour s'emparer des ponts de Leipheim et de Günzburg.
La colonne de droite, aux ordres de l'adjudant-commandant Lefol, était composée de 6 compagnies de grenadiers, 3 de carabiniers, 3 de voltigeurs et 20 chasseurs du 10e à cheval. (Elle laisse un bataillon du 27e de ligne à Stotzingen.) La colonne se dirigea sur Leipheim à travers des marais qui se sont trouvés impraticables; alors elle changea de direction à gauche et repassa en avant du village de Riedhausen, où elle arriva vers minuit.
La colonne du centre, commandée par le général Marcognet (où se trouvait le général Malher), était composée de 3 bataillons du 25e léger, d’un bataillon du 27e, des deux bataillons du 50e et de 4 pièces d'artillerie. Elle marche de Brenz sur Günzburg par Sontheim et Riedhausen. Arrivée au bois qui se trouve à une petite distance du Danube, près de Günzburg, au débouché dudit bois, le général Marcognet attaque l'ennemi posté en avant du pont, le repousse dans l'ile. Une compagnie de voltigeurs, soutenue par deux compagnies de grenadiers, pénètre dans l'ile, malgré le feu de l'ennemi, fait 200 prisonniers, dont 23 officiers. Le 25e léger et les quatre pièces d'artillerie soutiennent ce mouvement. Le bataillon du 27e étant arrivé, le 25e passe dans l'ile. Le 27e suit le mouvement et le 50e resta en réserve derrière le pont. (Note de l'artillerie : Une pièce de 8 et une pièce de 4 passèrent dans l'ile pour battre sur la rive droite.)
Le 25e régiment, arrivant dans l'île, se porta sur le pont du grand bras du fleuve et l'aurait emporté malgré le feu d’artillerie et de mousqueterie, mais le pont avait été rompu dans une étendue considérable. Le général Marcognet ayant reconnu l'impossibilité de le réparer, ordonna la retraite qui se fit en échelons, et plaça ses troupes dans le bois, le 50e couvrit la retraite ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 387).

Un Bulletin, daté d'Augsburg, le 21 Vendémiaire an 14 (13 octobre 1805) raconte : "… L'affaire de Wertingen a eu lieu le 8 octobre, et le lendemain, 9 octobre, celle du pont de Günzburg a confirmé ce premier avantage et montré jusqu'à quel point les projets des Autrichiens étaient découverts. Dans cette dernière affaire, où M. l'archiduc Ferdinand s'est trouvé en personne à la tête d'un corps de 12,000 bommes venus d'Ulm, deux régiments, le 27e et le 59e, après avoir repoussé sur la rive gauche du fleuve l'attaque très vive de M. l'archiduc Ferdinand contre une des divisions de M. le maréchal Ney, ont passé le pont pêle-mêle avec les Autrichiens, se sont maintenus sur la rive droite, après un combat à la baïonnette, ont tué et blessé un grand nombre d'ennemis, pris 1500 hommes (parmi lesquels se trouve M. le général baron d'Aspre) et 11 pièces de canon ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 715).

Le Mémorial de Lafarelle, paru dans le Carnet de la Sabretache de 1902, raconte : "... Mais l'artillerie de l'ennemi commence à jouer, et il nous fusille vigoureusement, On s'avance vers le pont, mais on reconnait que les madriers ont été enlevés. Nous laissons avancer quelques-unes de nos voitures de matériaux pour le faire réparer. Quatre de nos pièces de campagne sont mises aussitôt en batterie pour riposter au feu de celles de l'ennemi; mais que pouvaient-elles contre vingt ?
Pendant ce temps, le 27e régiment, excité par la charge que l'on continuait à battre, passe au gué le premier bras du Danube, s'enfonçant dans l'eau et dans la vase jusqu'à la ceinture. Le colonel Cazal est blessé d'une balle morte qui l'atteint au cou-de-pied. Je m'assure que sa blessure n'est point dangereuse et je vais au feu ; un moment après, mon pauvre camarade Boudhors reçoit une balle morte au bras. La douleur qu'il en ressentit fut très vive.
Nous nous décidâmes aussitôt à passer dans l'ile en gueyant comme avait fait la troupe et à nous assurer de l'état du second pont et des moyens de le réparer ...
Arrivé dans l'ile qui devenait le point de mire de la fusillade de l'ennemi et du feu de son artillerie, nous ne pouvions pas faire un pas (elle est extrêmement fourrée par des osiers) sans trouver quelques-uns des nôtres morts ou blessés.
Enfin, après des peines incroyables, nous arrivons sur la lisière de l'Ile, en face du grand bras du Danube. Nous nous approchons le plus près possible de la culée du pont, et, malgré l'épaisse fumée qu'occasionnait le feu de nos gens, nous reconnaissons que deux travées du pont ont été entièrement coupées et qu'à une troisième, on n'a enlevé que les madriers. Mais les moyens que nous avions étaient de beaucoup trop insuffisants pour faire une pareille réparation, de sorte qu'après avoir tenu conseil, nous convînmes de venir rendre compte de ce que nous avions vu à notre colonel et au général Malher. Nous nous frayons de nouveau un chemin au hasard, à travers l'ile; et nous n'y faisons pas un pas que nous n'ayons doublement à redouter la mort, soit du côté de l'ennemi qui nous fusillait et nous mitraillait de la manière la plus vive, soit de la part des nôtres qui déchargeaient leurs fusils de l'intérieur de l'ile, s'en s'embarrasser de ceux de leurs camarades qui étaient en avant.
Enfin, au milieu des morts, des mourants et des blessés, nous parvenons sur les bords du petit bras du Danube que nous passons comme la première fois au gué et nous nous rendons sur la lisière du bois. Là, je rencontre le général Marcognet, je demande à lui parler en particulier, je lui fais le récit de notre reconnaissance et je le préviens que laisser plus longtemps sa troupe dans l'Ile, c'est exposer du monde en pure perte, puisque dans l'état où se trouvait le pont, ni nous ni l'ennemi ne pouvions le passer ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 374).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 18 vendémiaire (10 octobre).
… 3e division : Günzburg.
A 9 heures du matin, la division a quitté sa position qu'elle avait prise à la pointe du jour, en arrière de la Günz, et a occupé les cantonnements suivants :
Le 25e léger et l'escadron de hussards à Leipheim.
Le 27e régiment à Bubisheim.
Le 50e à Reisensburg.
Le 59e à Günzburg.
Le parc de la division, en arrière de la ville ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 457).

"27e REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE.
Devant Ulm, le 25 vendémiaire an XIV (17 octobre 1805).
Nous, officiers et sous-officiers dudit régiment, faisant partie des détachements placés par ordre de M. le maréchal Ney, le 17 vendémiaire courant, au village de Stötzingen et à la garde du bois, en avant sur la route, certifions que nous avons quitté, le 19 suivant, notre poste et que nous y avons été relevés par les dragons à pied à midi, heure à laquelle nous en sommes partis pour rejoindre notre régiment dans le même jour.
NOCTURNE, Caporal. JAILLIANT, Caporal. GRÉLY, Lieutenant, GASSIE, Sous-lieutenant. AUTAYE.
BOUTERNE, Caporal. LA FONDRIBERG
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 545).

L'ordre du jour du 6e Corps d'Armée, daté du Quartier général de Günzburg, le 20 Vendémiaire an 14 (12 octobre 1805), déclare : "Le maréchal commandant en chef s'empresse de prévenir l'armée, qu'hier, 19, la 1re division, commandée par le général Dupont, a eu une affaire glorieuse et qu'il a fait à l'ennemi de 6,000 à 7,000 prisonniers.
Les régiments de cette division se sont couverts de gloire, ainsi que les 59e, 50e, 27e de ligne, 25e d'infanterie légère, l'avaient fait le 17, à l'attaque mémorable du pont de Günzburg
"; cet ordre du jour est signé par le Général Du Taillis, Chef de l’Etat-major général (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 616).

Ney établit les "Cantonnements que le 6e corps d'armée pourra prendre dans le cas seulement où l’ennemi ne serait pas en force sur le front de l'Iller; dans le cas où il serait en force, il occupera la position déterminée dans l'ordre du mouvement du 20.
Au quartier général, à Günzburg, le 20 vendémiaire an XIV (12 octobre 1805) ...
3e division.
25e léger à Nersingen.
27e de ligne à Strass.
50e id, 59e id à Falheim.
Rassemblement en arrière de Falheim.
Rassemblement général des trois divisions : Falheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 625).

Le 14 octobre 1805, c'est Elchingen. Le 27e participe ensuite au blocus d'Ulm où il pénètre le premier (15 octobre).

La Division Malher se porte sur le Michelsberg. Le 25e Léger commence l'attaque au pas de charge. Ses trois bataillons, en une seule colonne, filent à gauche des redoutes; le 3e bataillon, ayant dépassé la première redoute, l'attaque par la gorge, tandis que les deux autres abordent l'ouvrage principal de front et à revers.
Le 27e de Ligne fait un mouvement analogue à droite des redoutes, et la 2e brigade (50e et 59e) reste en réserve, mais dès que l'on aperçoit l'ennemi en déroute se retirer précipitamment dans la place, le 50e se lance à sa poursuite ; après un moment d'hésitation, il parvient devant les remparts au moment où l'ennemi ferme la Porte des Dames ; écrasé par la mitraille et la mousqueterie sous les murs d'Ulm, puis assailli par des forces très supérieures, il est battu à son tour, rejeté sur le cimetière, puis obligé de se réfugier près du 59e, sur le Michelsberg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 88).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 23 vendémiaire (15 octobre 1805).
Quartier général : Thalfingen.
... 3e division. - A 7 heures du matin, la division a quitté sa position en avant des bois d'Elchingen pour se diriger sur la route d'Albeck à Ulm.
Comme elle exécutait ce mouvement, Sa Majesté l'empereur Napoléon s'est porté à sa tête et a ordonné de la porter sur Jungingen.
Arrivée à la hauteur d'Haslach, elle a rencontré l'ennemi posté sur les hauteurs en avant du Spitzberg.
Elle s'est mise en bataille à droite et à gauche de la grande route en avant du hameau, et soutenue par les chasseurs à cheval de la Garde impériale, ses tirailleurs ont dépisté l'ennemi et l'ont forcé de rentrer derrière ses retranchements.
La division a ensuite changé de direction à droite, ayant M. le maréchal Ney à sa droite; elle s'est portée vers Jungingen et s'est mise en bataille, la droite en avant de ce village et la gauche vers la route d'Albeck à Ulm. Après y avoir resté un quart d'heure, elle a fait un nouveau mouvement par sa droite et s'est portée jusqu'à la grande route de Stuttgard à Ulm, à la hauteur du village de Lehr. (La division a passé sur le front de la division Suchet, qui était en bataille en avant de Jungingen.)
Elle a de suite continué sa marche par un demi-quart de conversion à gauche et a suivi la grande route dans la direction du Michelsberg où elle a trouvé l'ennemi rangé en bataille, derrière des retranchements seulement ébauchés.
Le 25e d'infanterie légère a commencé l'attaque au pas de charge ; les trois bataillons ont passé sur une seule colonne à la gauche des retranchements.
Le 3e bataillon ayant dépassé la première redoute, l'attaqua par la gorge, tandis que les deux premiers bataillons attaquaient l'ouvrage principal de front et de revers.
Le 27e de ligne suivit le même mouvement, mais plus à droite et la 2e brigade forma la réserve.
L'ennemi ne put résister à ce mouvement, exécuté avec la plus grande vigueur. Il a abandonné précipitamment sa position et s'est retiré en désordre jusque dans la ville, laissant un grand nombre de prisonniers.
Les troupes l'ont poursuivi jusqu'aux fossés de la place, dans toute l'étendue du front du Michelsberg.
Le 50e régiment a marché si rapidement à la poursuite de l'ennemi qu'il est entré avec lui dans les ouvrages élevés en avant de la porte de Stuttgard (Porte des Dames) où il a fait prisonnières les troupes qui les défendaient (au nombre de 800 hommes et 20 officiers).
Mais ayant été ensuite attaqué dans cette position par des forces infiniment supérieures, il a été forcé d'abandonner une partie de ses avantages et s'est retiré d'abord sur le cimetière (avec 360 hommes, dont plusieurs officiers, faits prisonniers), ensuite sur le 59e régiment, qui avait été laissé en réserve sur la hauteur du Michelsberg.
La division a pris position sur le Michelsberg, la droite au ravin venant de Lehr, la gauche à celui qui se trouve entre les deux routes de Nuremberg et de Stuttgard, ayant ses avant-postes dans les jardins qui sont en avant et occupant par des compagnies d'éclaireurs la blanchisserie d'Ober-Bleiche ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 788).

Le 25 Vendémiaire an 14 (17 octobre 1805), le Général de Division Malher écrit, depuis son Quartier général au bivouac sous Ulm, au Maréchal d'empire Ney : "Monsieur le Maréchal,
En conséquence des dispositions que vous avez ordonnées pour le 23, ma division se mit en mouvement à 6 heures du matin, pour se porter sur Albeck et former la deuxième ligne de la seconde division; mais, par un de ces hasarda très communs à la guerre, le guide nous dirigea sur Haslach au lieu d'Albeck; m'apercevant, à la présence des vedettes ennemies, que nous étions trop avancés, je me disposais à reprendre ma direction lorsque Sa Majesté arriva avec toute sa Garde à cheval. Lui ayant rendu compte du mouvement que j'allais faire, Elle m'ordonna de prendre position où je me trouvais; je déployai aussitôt ma 1re brigade en appuyant sa droite au bois de Jungingen et sa gauche au village de Haslach ; je plaçai la brigade du général Labassée en seconde ligne, couvrant son flanc gauche par un carré flanqué d'artillerie et éclairant les bouquets de bois qui se trouvaient dans la plaine.
L'Empereur envoya ses chasseurs à cheval en avant de ma première ligne et ses grenadiers à cheval à la droite de ma seconde.
Mes voltigeurs éclairèrent le ravin qui existe entre le Michelsberg et le Spitzberg.
Vous arrivâtes et m'ordonnâtes de longer le bois de Jungingen me dirigeant sur le clocher; ce mouvement fut exécuté sans obstacles ; vous me le fîtes continuer ensuite sur la direction de Lehr; parvenu à la grande route de Stuttgard, je changeai de direction à gauche et, suivant cette grande route, j'arrivai au pied du Spitzberg. Le général Marcognet, à la tête du 25e régiment dont il forma trois colonnes, marchant en échelons. et moi, à la tête du 27e n'en formant qu'une pour réserve, longeâmes par notre droite cette montagne avec tant de rapidité que l'ennemi ne put que tirer quelques coups de canon et jeter, sans succès, quelques obus. Toute l'infanterie qui défendait les retranchements mit bas les armes, se voyant tournée, et la brigade se trouva au versant de cette montagne sans avoir éprouvé d'autre perte que celle de l'aide de camp du général Marcognet, M. Jorry, qui fut blessé au genou en aidant son général à la gravir.
Vous fûtes témoin, Monsieur le Maréchal, de l'ardeur et de la vivacité des troupes à exécuter ce mouvement; je dois rendre justice aux régiments qui l'ont exécuté. Aucun homme n'est resté en arrière et souvent le général Marcognet et moi avons été obligés de modérer leur impétuosité afin de ne point arriver décousus.
Parvenus au revers de cette montagne, le général Marcognet voyant du désordre sur le glacis de la place, et toujours empressé à vaincre, déploya ses trois colonnes et, au pas de charge, se porta dans les jardins qui bordent la plaine qui est au pied du glacis; l'ennemi faisait filer sur la route de Biberach un corps de cavalerie qui longea le feu du 25e régiment et dut beaucoup souffrir. Le 27e régiment, que je voulais tenir en réserve dans les retranchements du Spitzberg, emporté par sa valeur, s'élança à la suite du 25e régiment et facilita le général Marcognet à étendre sa droite et à garder les issues de la place depuis la Blau jusques à la route de Stuttgard; ce mouvement et la vue des colonnes de dragons qui se portaient sur Söflingen arrêta le mouvement de retraite de l'ennemi.
Tandis que la brigade de droite exécutait ces manœuvres, M. Caron gravissait, avec son artillerie de 4, la montagne et se trouva comme par magie en batterie sur la sommité et en état de faire tête à celle de la place.
Le général Labassée reçut de vous l'ordre de placer le 59e régiment en réserve à la gauche de la route de Stuttgard, et de porter le 50e régiment sur la porte qui y conduit.
D'après le rapport qui m'en a été fait, M. le colonel Lamartinière l'exécuta avec tant de célérité qu'il parvint dans les retranchements et fit mettre bas les armes à tous ceux qui y étaient; mais leur nombre surpassant de beaucoup les assaillants, ils furent enveloppés et obligés de se retirer en laissant quelques officiers et soldats prisonniers de guerre qui, trop avancés, ne purent se retirer à leurs régiments.
Il ne m'appartient pas de décider si c'est à la hardiesse de ces mouvements que nous devons les succès subséquents de cette affaire, mais je ne dois pas omettre de vous désigner les officiers, sous-officiers et soldats qui s'y sont le mieux conduits. Le choix parmi tant de braves est difficile ; aussi ne m'en rapporterai-je, pour les corps, qu'aux rapports de MM. les colonels et, pour l'état-major de ma division, à ce que j'ai vu et remarqué de mes yeux.
Je ne vous parlerai point des généraux Marcognet et Labassée; ils ont été partout où se sont portés les corps de leurs brigades et c'est assez dire que leur présence a contribué à nos succès.
M. Lefos, mon chef d'état-major, ne m'a quitté que pour diriger les troupes que la voix du général Marcognet ou la mienne ne pouvaient atteindre; c'est, sans contredit, un des premiers et des plus braves officiers de son rang, il mérite vos bontés particulières et la faveur de notre auguste souverain. J'ai l'honneur de vous prier de lui accorder l'une et d'intercéder pour l'autre.
M. Caron, mon commandant d'artillerie, a dirigé son arme avec une sagacité et une intelligence qui justifient la réputation qu'il s'est acquise. Tous les officiers d'état-major ou aides de camp, pour lesquels j'ai sollicité de l'avancement ou la croix à l'affaire de Günzburg, ont prouvé dans cette journée qu'ils mériteraient plus d'une fois que vous daignassiez vous intéresser à eux; je vous prie donc d'assurer Sa Majesté que ce sera une (mot sauté dans le texte) que de leur accorder ce que j'ai demandé pour eux ainsi que pour ceux portés aux états ci-joints.
Si les troupes que j'ai l'honneur de commander ont rempli votre attente et les vœux de Sa Majesté, croyez, Monsieur le Maréchal, que, dans toute occasion, elles s'empresseront de prouver le respect et le dévouement sans bornes qu'elles ont pour notre souverain et l'attachement qu'elles vous portent. Je me flatte que mes sentiments vous sont assez connus. Croyez, je vous prie, qu'ils sont inviolables
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 791).

"Etat des militaires qui se sont distingués à la journée du 23 vendémiaire an XIV ...
27e régiment.
PEYROT, sous-lieutenant, a eu le pied emporté par un boulet. Cet officier mérite le grade de lieutenant et la décoration.
PIQUET, sergent-major, a fait plusieurs prisonniers.
PETITPAS, sergent, a fait plusieurs prisonniers.
MOULINET, fusilier, s'est emparé d'une pièce
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 794).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 26 Vendémiaire an XIV (18 octobre 1805).
… 3e division. - A gardé sa position des 24 et 25.
Le général Labassée, à la tête des grenadiers, carabiniers et éclaireurs de la division et du 1er bataillon du 27e de ligne et de pareil nombre de troupes de la 2e division, est entré à 10 heures du matin dans Ulm et a occupé la porte Neuve ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 912).

Le 27e de Ligne, fort de 2e Bataillons, fait partie des troupes présentes à la reddition de cette place et à la sortie de la garnison autrichienne, prisonnière de guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 977 In : Bugeaud à Mlle de la Piconnerie. Linz, le 16 brumaire. - D'Ideville, Le Maréchal Bugeaud, t. 1, p. 73).

"6e CORPS D’ARMEE.
Journée du 29 vendémiaire (21 octobre 1806).
... 3e division. - Les 25e et 27e à Bellenberg, Tiefenbach, Vöhringen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1008).

"Cantonnements du 6e corps d'armée.
Le 30 vendémiaire an 14 (22 octobre 1805).
… 3e division. - La brigade du général Marcognet sur la route de Memmingen.
Le 25e à Bellenberg, Tiefenbach, Wöringen. Rassemblement à Bellenberg.
Le 27e, à Illezel, Wullenstetten. Une compagnie à Ober-Kirchberg.
Rassemblement général à Wöringen, laissant une garde au pont de Kirchberg.
Un détachement de cavalerie légère de 30 hommes, sera rattaché à cette division, pour communiquer avec la cavalerie légère, et pour éclairer sur la direction de Memmingen.
Le général Marcognet à Ober-Kirchberg.
Le général Malher, à Closter-Wiblingen.
La brigade Labassée à Ulm ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1032).

Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 3e Division du 6e Corps d'Armée, qu'un détachement du 27e Régiment d'Infanterie de ligne, qui devait arriver le 22 Vendémiaire à Spire, n'y est toujours pas rendu. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).

Un "Etat des présents sous les armes au 6e corps d'armée le 4 brumaire" indique que le 27e de Ligne est à la 3e Division; sa force est de 54 Officiers, 1293 Sous-officiers et soldats présents ; total 1347 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 769).

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Maréchal LANNES.
3e Division du 6e Corps.
Général de Division. Malher
25e Légère;
27e de Ligne;
50e de Ligne;
59e de Ligne.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le Maréchal Ney lance, le 30 dans la journée, l’ordre de mouvement pour le 9 Brumaire (31 octobre) : "... Le 27e et le 50e régiment, formant provisoirement la brigade du général Labassée, partiront de Landsberg, à 8 heures du matin, et viendront s'établir, à Diessen et environs, route de Weilheim, sur la partie méridionale du lac Ammer ...
Le quartier général de la 3e division sera à Diessen et celui de l'armée (6e corps) à Weissenprun ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 196).

L'ordre de mouvement du 6e Corps pour le 3 novembre porte : "… Les 3 compagnies du 27e de ligne, laissées à Murnau, en partiront, le 3, pour se rendre à Toeltz, rive droite de l’Iser, et iront, le 4, à Miesbach, où elles se joindront aux troupes légères bavaroises qui ont ordre de se diriger sur Kufstein. Un officier de l'état-major (du 6e Corps), d'après les instructions qu'il aura reçues, prendra le commandément de ces compagnies, à Miesbach, et pourvoira à leur subsistance ..." (L'officier d'état-major désigné se nomme Siéré. Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 205).

Le 3 novembre, les troupes du 6e corps sont cantonnées en profondeur, l'avant-garde (Brigade Roguet : 69e et 76e, avec le 10e chasseurs), à Mittenwald, le gros (Division Malher) entre Kaltenbrunn (1 Bataillon du 25e Léger), Partenkirch (2 Bataillons du 25e Léger et 27e de Ligne de la Brigade Marcognet) et Garmischgau (Brigade Labassée : 50e et 59e de Ligne, avec le 3e hussards) (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 200).

L'ordre de mouvement du 6e corps pour les journées du 4 et du 5 novembre est conçu par le Maréchal Ney d'après cette idée que le meilleur moyen de s'emparer des forts de Leutasch et de Scharnitz consiste à les tourner comme a fait Bonaparte, en 1800, pour le fort de Bard, afin d'atteindre Innsbruck, le plus tôt possible, en coupant la retraite aux défenseurs. D'après cet ordre, le Général Loison, avec un détachement du 10e Hussards et ses deux Régiments (69e et 76e), doit marcher, le 4 novembre, de Mittenwald sur Seefeld, en contournant, par l'Ouest, le fort de Leutasch, de beaucoup le moins important des deux ouvrages qui défendent la gorge de l'Isar supérieur. Le 5, la même Brigade doit occuper de bonne heure Innsbruck, après avoir laissé un gros détachement à Zirl, au débouché dans la vallée de l'Inn. Quant à la division Malher, elle doit se concentrer, le 4, à Mittenwald, et y attendre des ordres pour le lendemain (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 200).

Le 4 novembre 1805, le 27e combat à Scharnitz.

Le 7 novembre, l'officier d'état-major Siéré, expédie, de Zell, au Maréchal Ney, le rapport suivant : "… Je me suis rendu à Miesbach, où je n'ai pu arriver que le 4 au soir, ainsi que les trois compagnies du 27e … Je me suis abouché avec l'officier des troupes bavaroises réparties dans cette partie, auxquelles on a fort improprement donné la désignation de troupes légères. Elles ne sont composées, au contraire, que d'individus extrêmement lourds, de tous les âges, en un mot, d'un ramassis de paysans aussi mal armés qu'équipés, n'ayant pour toute distinction (militaire) qu'une cocarde bleue et blanche surmontée d'une seule plume de queue de coq, emblème (sans doute) de leur courage. L'officier qui les commande est un inspecteur des forêts, dont les talents militaires et l'esprit m'ont paru tout aussi bien organisés que la troupe sous ses ordres. Il est résulté des conférences que nous avons eues ensemble que sa troupe, dont la force doit être portée à 1,000 hommes, n'est encore composée que de 350, a pour destination la défense de la frontière et n'est qu'une milice territoriale ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 206).

Dans son Rapport à Son Excellence le Ministre de la guerre, Major général, le Maréchal Ney écrit, depuis Inspruck, le 7 Frimaire an XIV (28 novembre 1805) : "Monsieur le Maréchal, je dois rendre à Votre Excellence un compte détaillé des opérations qui ont eu lieu depuis la prise de Leutasch, de Scharnitz et d'Inspruck.
Aussitôt que j'eus reçu des rapports un peu authentiques sur la position de l'ennemi, je pris toutes les mesures que la faiblesse de mes moyens pouvait me permettre de prendre, pour envelopper successivement les corps isolés qui couvraient les principales communications du Vorarlberg et du Tyrol.
Pour mieux juger ces mesures, il faut reprendre de plus haut l'ensemble des opérations.
Lorsque je reçus l'ordre de porter le corps d'armée dans le Tyrol, je n'avais à ma disposition que les
69e de ligne, 76e de ligne de la 2e division;
25e léger, 27e de ligne, 50e id, 59e id de la 3e division ;
150 chevaux du 3e de hussards et du 10e de chasseurs, quelque artillerie commandée par le général Leroux, formant, en tout, 8,000 hommes …
Le 22 brumaire (13 novembre), les rapports annonçaient que l'archiduc Jean tenait le Brenner, et que les troupes du Vorarlberg cherchaient à se réunir à lui; je sentis alors l'importance de prévenir cette jonction, et j'ordonnai à la 2e division de se porter sur Sterzing et d'attaquer le Brenner, le 24 (l5 novembre), si l'ennemi y restait.
Les 50e, 59e de ligne, 3e de hussards et un bataillon du 25e léger remontèrent la vallée de l'Inn pour se diriger, par Nauders, sur Schldanders (haut Adige), afin de chercher à couper toute retraite au prince de Rohan, qui fut sommé de mettre bas les armes.
Je fus informé que le général Saint-Julien avait évacué le Brenner, le 23 (14 novembre), et qu'après s'être réuni, à Muhlbach, aux corps de l'archiduc Jean et du général Ihler, il se retirait, par Bruneckën, sur Klagenfurt, à marches forcées, afin de ne pas être coupé. Les nouveaux renseignements que je reçus à Muhlbach, le 24 (15 novembre), me firent juger que les divisions du Vorarlberg cherchaient à prendre la même direction et qu'elles tomberaient en notre pouvoir si elles nous trouvaient en possession du point important de Botzen, où se réunissent les trois grandes vallées (de la Drave, de l’Adige, de l'Inn) et toutes les communications de la Carinthie, de l’Italie et du Vorarlberg. J'ordonnai, en conséquence, au général Loison de s'y porter avec la brigade Roguet et la cavalerie légère du colonel Colbert. Je fis marcher sur-le-champ le général Vonderweidt sur Brixen avec le 25e et le 27e et ne tardai point à diriger sur le même point le général Malher et le 59e qui reçut (à cet effet) ordre de redescendre la vallée de l'Inn (jusqu'à Innsbruck, et de là, vers Brixen). Par ces dispositions, je portais toutes les troupes disponibles sur le point important, et je les soutenais successivement par tous les moyens que je pouvais réunir. Le 50e fut détaché (de Telfs) pour remonter la vallée de l'Inn, harceler l'ennemi et compléter son investissement du côté de Meran (haut Adige). Le colonel Lamartière (du 50e) entra, le 24 (15 novembre), à Landeck, au moment où l'ennemi en sortait; il prit 40 hommes, 6 pièces de canon et beaucoup de bagages. Son détachement marcha successivement jusqu'à Schlanders, où il était déjà le 27 brumaire (18 novembre).
Ce mouvement du 50e devait être d'abord soutenu par le 59e, mais je m'étais décidé à porter ce régiment (par Innsbruck) sur Brixen.
Au lieu de suivre mes instructions et de poster 6 bataillons à Botzen, le général Loison n'y conduisit, le 26 (17 novembre), qu'un bataillon du 76e, les grenadiers de sa division et un détachement du 25e. Cette petite troupe fut encore dispersée (morcelée) à Morinzing, Saint-Colman, Gries, Signumdseron, Botzen et Cardann, quoique ce général fût informé de l'arrivée de l'avant-garde ennemie à Terlan (Vilpian) et des efforts qu'il faisait pour déboucher.
Le prince de Rohan ayant concerté son mouvement avec les Tyroliens fit attaquer nos avant-postes, le 27 (18 novembre), à 3 heures de l'après-midi, et les repoussa jusqu'au pont de l'Adige. L'ennemi se déployant alors à droite et à gauche, chercha à tourner les troupes qui le défendaient. Malgré leur fermeté, ces troupes, assaillies par les habitants mêmes de la ville (de Botzen) et par des forces supérieures, furent forcées d'abandonner leur poste; elles se retirèrent avec ordre, reçurent à la baïonnette plusieurs charges de cavalerie, tuèrent beaucoup de monde et vinrent prendre position en arrière de Botzen. Au même instant, toute la vallée jusqu'à Teuchs parut couverte de feux et de paysans armés. Ce mouvement inattendu, opéré sur les derrières de nos troupes, décida un mouvement rétrograde. Le bataillon du 76e, qui a déjà fait avec distinction la guerre des montagnes dans les Grisons, déploya une grande fermeté.
Attaqués de toutes parts, nos soldats ont marché sur les Tyroliens avec audace, les ont dispersés et se sont retirés jusqu'à Kolman et Klausen, sans autre perte que celle d'un capitaine, de 18 hommes tués et de 50 blessés. L'ennemi a laissé environ 200 tués ou blessés sur le champ de bataille.
Le prince de Rohan a profité de ce moment favorable pour filer sur Lavis, où il a passé la nuit.
J'arrivai, le 28 (19 novembre), à Brixen, et donnai de suite l'ordre de se porter sur Botzen, le lendemain, à 6 heures du matin. Les paysans, au nombre de 1,200, commençaient à tirailler avec la tête de la colonne, près de Kolman, lorsqu'on parvint à leur faire entendre le langage de la raison et à les renvoyer dans leurs foyers. Nous arrivâmes, le soir même, à Botzen
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 224).

Le 27e ne participe pas à la bataille d'Austerlitz. A ce moment, il compte 1543 hommes.

L'année suivante, le 27e participe à la campagne au sein de la Division Gardanne, 6e Corps. Au 22 septembre, le 1er Bataillon compte 37 Officiers et 1056 hommes ; le 2e, 29 Officiers et 1069 hommes.

Le Régiment se couvre de gloire à la bataille d'Iéna (14 octobre). Au 1er novembre, le 1er Bataillon est tombé à 34 Officiers et 968 hommes, le 2e à 25 Officiers et 930 hommes. Le 30 novembre, les deux Bataillons totalisent 52 Officiers et 1457 hommes.

Le Maréchal Ney arrive de sa personne, le 4 décembre, à Bromberg, qu'occupe un Bataillon du 14e de Ligne (7e Corps), et il donne l'ordre au Général Colbert, avec le 3e Hussards et le 10e Chasseurs, renforcés du 27e d'infanterie, de fournir des postes sur la Vistule, depuis la rive gauche de la Brahe jusqu'à Schwetz (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 321).

Le 19, à Thorn, Bernadotte écrit au Maréchal Ney : "… J'ai ordonné que le 27e régiment soit relevé de Culmsee et Kowalewo ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 331).

Le maréchal Ney fait connaître le 22 décembre que le 6e Corps prendra poste, le 25, sur Mlawa avec sa 1re Brigade, tandis que les autres éléments occuperont les points indiqués dans le dispositif ci-dessous : "... La 1re brigade de la 2e division (général Marchand), composée du 6e léger et du 39e de ligne, partant de Rypin, s'emparera de Mlawa ;
La 2e brigade ira à Rypin, le même jour (69e et 76e);
Le 59e, à Strasbourg ;
Le 50e, à Lautenburg ;
Le 27e, à Gurzno ;
Le quartier général de la 3e division (général Marcognet, en attendant l'arrivée du général Gardanne) et les grenadiers, à Rypin;
Le 25e léger arrive demain à Bromberg ; il aura rejoint l'armée (le corps d'armée) avant le 26 du courant ;
Le 3e hussards et le 10e chasseurs, avec deux pièces d'artillerie légère, aux ordres du général Colbert, sont en observation sur Graudenz, dans les environs de Radzyn et de Wambrisna
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 336).

Composition du 6e Corps du Maréchal Ney au 25 décembre :
1ère Division, Général Marchand : 6e Léger, 39e, 69e et 76e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 6393 hommes.
2e Division Vandamme : 25e Léger (3 Bataillons ; fort d’environ 1800 hommes, il est porté en route pour rejoindre l’armée), 27e, 50e et 59e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 4546 hommes.
Artillerie et Génie, 1121 hommes.
Cavalerie légère, Général Colbert : 3e Hussards et 10e Chasseurs : 6 Escadrons, 706 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).

Le Rapport du Maréchal Ney, adressé de Zielun, le 27, au Major général raconte : "Le 26, la première brigade du général Marchand ayant pris position à Mlawa, où elle a tué 40 hommes et fait 100 prisonniers, la seconde, aux ordres du général Vonderweidt, a été dirigée sur Soldau, soutenue par le 27e et par le 39e à sa droite. L'ennemi occupait Soldau avec 6,000 hommes d'infanterie, 1,000 de cavalerie et 20 pièces de canon. Les accès de cette ville sont extrêmement difficiles; elle est couverte par un marais impraticable, que l'on traverse sur une digue étroite et longue de 700 à 800 toises ; les ponts qui s'y trouvent étaient en partie détruits. Deux pièces de 12 enfilaient la chaussée et une batterie de 6 pièces la battait en flanc. Tous ces obstacles ont été surmontés avec une extrême audace. Les voltigeurs du 69e ont passé les ponts sur les poutres et sous un feu très vif; 3 compagnies du 76e suivaient, et les 2 pièces de 12 ont été prises à la baïonnette. L'affaire alors est devenue très chaude. L'ennemi a opposé une résistance opiniâtre, mais enfin, poussé de rue en rue à coups de baïonnette, il a été entièrement jeté hors de la ville. Si, dans ce moment, nous avions eu de la cavalerie, toute son artillerie et un grand nombre d'hommes seraient restés en notre pouvoir.
Le général Lestocq, furieux d'être chassé d'une position qu'il jugeait inattaquable, a réuni ses officiers et leur a fait jurer de reprendre la ville pendant la nuit, et, en effet, depuis 7 heures jusqu'à minuit, il a fait quatre attaques successives qui ont été vivement repoussées, quoique l'ennemi y eût montré un courage qui tenait du désespoir. Dans l'une de ces attaques, un capitaine prussien tenant un drapeau marchait à la tête des siens pour les exciter ; il est venu se faire tuer dans nos rangs. L'ennemi a profité du reste de la nuit pour se retirer à Heidenburg.
Nous avons pris deux pièces de canon, un drapeau, fait 200 prisonniers et tué ou blessé au moins 600 à 700 hommes.
Nous avons reçu 150 déserteurs le soir de l'affaire. Notre perte est d'environ 50 à 60 morts et 150 blessés ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 338).

Le Maréchal Ney adresse de Soldau, le 28, à 7 heures du soir, un rapport au Major général, dans le but de lui faire connaître ses dispositions pour la journée du 29 décembre. Elles peuvent se résumer ainsi : Le Général Colbert, avec les 3e Hussards et 10e Chasseurs, 4 Compagnies de Voltigeurs des 69e et 76e, et 1 Compagnie d'artillerie légère, doit aller, de Neidenburg sur Willenberg; il sera suivi de la Brigade Marcognet. Le Général Marchand doit envoyer, de très bonne heure, sa 1re Brigade de Mlawa sur Willenberg, par Janow, tandis que sa 2e Brigade se portera de Soldau à Neidenburg. Le Général Gardanne, avec le 27e de Ligne, la réserve et le parc d'artillerie, doit prendre poste à Soldau, pendant que le 25e Léger, partant de Lautenburg, doit prendre position comme flanc-garde, entre Soldau et Neidenburg, et observant Gilgenburg. Quartier général, à Neidenburg; mais le Maréchal suivra le mouvement du Général Marchand sur Willenberg (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 342).

Le Maréchal Ney, écrit, de Neidenburg, le 31 décembre 1806, au Major général : "Demain, 1er janvier 1807, la brigade du général Marcognet (69e et 76e) quittera, à Ortelsburg, la grande route de Koenisberg pour se diriger sur Passenheim et appuyer à la droite de celle du général Labassée (27e et 59e) qui occupera, ce même jour, l'intervalle de terrain de Hohenstein à Passenheim.
Le général Colbert ira s'établir à Guttstadt, en passant par Passenheim et Wartenburg, tenant ainsi la tête du corps d'armée ; il sera appuyé par la 25e légère et le 50e qui prendront position demain à Altenstein et en avant de ce point.
D'après de nouvelles dispositions, la 6e légère occupera, le 2 janvier, avec son 1er bataillon, Osterode, le 2e sera placé intermédiairement jusqu'à Hohenstein, où s'établit demain le général Marchand avec le 1er bataillon du 39e, le 2e bataillon restant à mon quartier général, à Neidenburg ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 347).

Vers la mi-janvier 1807, le 6e Corps a la composition suivante :
Avant-garde, sous le Général Colbert, avec le 3e Hussards, le 10e Chasseurs, 6 Bataillons d'élite et 1 Compagnie d'artillerie légère.
2e Division (Général Marchand) : Brigade Bélair (6e Léger, 39e de Ligne) ; Brigade Marcognet (69e et 76e de Ligne).
3e Division (Général Gardanne) : Brigade Roguet (25e Léger et 27e de Ligne) ; Brigade Labassée (50e et 59e de Ligne).
Les six Bataillons d'élite du 6e Corps sont commandés par des chefs choisis et ont pour les diriger le Colonel Lamartinière (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 353).

Le 14 janvier 1807, le Maréchal Ney fait partir de Bartenstein pour Varsovie le Colonel Jomini, son premier Aide de camp, porteur d'un rapport qu'il doit remettre au Major général. Jomini atteint le Grand Quartier-général de Varsovie, le 18 janvier (distance de 250 kilomètres parcourue à raison de 60 kilomètres par jour) : "J'ai reçu hier (le 13), à 4 heures du matin, à Heilsberg, la lettre de Votre Altesse, datée de Varsovie, le 4 de ce mois.
Par mes dispositions du 9, je voulais diriger une forte reconnaissance sur Koenigsberg, pour m'assurer si l'ennemi avait définitivement évacué cette ville; mais de nouveaux renseignements m'y ont fait renoncer; ainsi, les deux premiers bataillons de voltigeurs occupent, depuis hier, la rive gauche de la Zain depuis Langheim et Leunenburg. Le 3e hussards est à Kaltwangen, le 1er bataillon de grenadiers, à Schippenbeil; ces troupes sont aux ordres du colonel Lamartinière établi à Kaltwangen.
Le 10e chasseurs à cheval, à Bartenstein et sur la route de-Preussisch-Eylau.
La 25e légère sera demain à Bischofstein, et le 27e de ligne à Seeburg, commandés par le général Roguet.
Le général Marcognet continuera d'occuper Passenheim et Bischoffsburg avec les 69e et 76e de ligne.
Le 3e bataillon de voltigeurs est placé à Buckgarben jusqu'à Bartenstein, occupant tous les débouchés sur la rive gauche de l'Alle, qui communiquent avec Domnau et Preussisch-Eylau.
Le 1er bataillon de grenadiers est à Bartenstein, le 3e à Heilsberg.
Le 50e régiment est à Guttstadt, et le 59e, en seconde ligne, entre Allenstein, Klingerswald et Nosberg.
Le 6e d'infanterie légère occupe Liebstadt et Mohrungen.
Le 39e de ligne, Liebemühl et Osterode ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 354).

Le 22 janvier 1807, à 6 heures du soir, le Maréchal Ney écrit, depuis Allenstein, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que le mouvement rétrograde de mon corps d'armée a commencé le 20. Les voltigeurs et grenadiers qui étaient sur le développement de l'Alle, couverts par deux escadrons du 10e chasseurs, se sont repliés par échelons depuis Schippenbeil, Bartenstein et Heilsberg ; ils arriveront ce soir à Guttstadt. Ce même jour, le 3e bataillon de voltigeurs, qui était à Langheim, s'est retiré avec le 3e de hussards sur Bischofstein, où se trouvait le 25e léger.
Le 25e léger et le 27e de ligne se sont retirés, le 21, le premier sur Seeburg et le dernier sur Allenstein, où se trouvait déjà le 59e.
Le 69e et le 76e et les quatre régiments de dragons du général Grouchy se replièrent, les 20 et 21, de Bischofsburg sur Passenheim ; cette colonne arrivera aujourd'hui à Neidenburg, où est aussi le 39e ; le 6e d'infanterie légère sera, le 22, à Hohenstein.
Les dragons couvrent la communication de Wittenberg et se lient par leur gauche au général Colbert, établi à Wartenburg depuis ce matin avec un bataillon de voltigeurs, un de grenadiers, deux pièces de canon et le 25e régiment d'infanterie légère.
Demain, à quatre heures du matin, le surplus des voltigeurs et grenadiers, le 10e de chasseurs, une compagnie d'artillerie légère et le 50e régiment partiront de Guttstadt pour venir prendre position â Allenstein ; à huit heures du matin, les 27e et 59e partiront d'Allenstein pour se rendre à Hohenstein. Au moyen de ces dispositions j'aurai, le 24, toutes mes troupes réunies depuis Hohenstein jusqu'à Neidenburg : là j'attendrai un jour pour connaître les desseins de l'ennemi ; mais je ne le crois pas assez en force pour qu'il ose m'attaquer sérieusement, car il n'a montré jusqu'à ce moment que beaucoup de cavalerie, peu d'infanterie et point d’artillerie ...
Le 20, mes colonnes ont été suivies par de la cavalerie russe et prussienne et aussi par quelque peu d'infanterie qui était portée sur des traîneaux. Le soir et pendant la nuit, cette cavalerie est venue insulter presque en même temps toutes les différentes positions occupées par nos troupes ; mais elle n'a approché de mes régiments d'infanterie qu'avec une grande circonspection. Elle a laissé quelques hommes et quelques chevaux blessés. Un escadron du 3e régiment de hussards, s'étant abandonné à trop d'impétuosité dans une charge, a été vivement ramené jusque sur l'infanterie et, a perdu quelques hommes ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 138 ; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 373).

Le 26 janvier 1807, à 7 heures du soir, le Maréchal Ney écrit au Maréchal Bernadotte : "Je reçois à l'instant votre lettre en date du 25. Je préviens le général d'Hautpoul d'étendre sa gauche, et d'être prêt à marcher à votre secours sur Deutsch-Eylau ou Lobau, selon que les mouvements de l'ennemi se prononceront d'ici à quelques jours. Je l'engage à communiquer avec Osterode, afin de correspondre directement avec vous.
J'ai donné l'ordre au 27e régiment de ligne de partir aujourd'hui de Mühlen avec le général Roguet, qui marche à sa tête, pour aller prendre poste à Osterode, avec ordre de retourner à sa première position aussitôt que votre mouvement rétrograde sur ce point commencera à s'effectuer ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 158).

Le 27 janvier 1807 à midi, le maréchal Ney écrit au Général Maison que le 27e de Ligne part pour osterode (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 379).

Le même 27 janvier 1807, à 7 heures du soir, le Maréchal Ney écrit, depuis Hohenstein, au Prince de Ponte-Corvo pour l'informer du départ du 27e de Ligne, avec le Général Roguet, de Muhlen pour Osterode (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 379). "… Je prie Votre Altesse de faire couvrir par les dragons du général Sahuc la position de Wittigwalde, que le 27e d’infanterie de ligne occupera aujourd’hui …" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 158).

Le 28 janvier 1807, à 4 heures du matin, le Maréchal Ney écrit, depuis Hohenstein, au Ministre de la Guerre : "… Le 27e régiment, qui occupe Wittigwalde, viendra prendre poste à Kirchsteindorf ; le 25e de ligne, brigade du général Roguet, à Mühlen.
La brigade du général Labassée, en seconde ligne derrière Mühlen ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 164).

Le 30 janvier 1807, à midi, le Maréchal Ney écrit, depuis Gilgenhurg, au Prince de Ponte-Corvo : "Je reçois à l'instant la lettre de Votre Altesse, datée de Lobau de ce jour. Le mouvement rétrograde que j'ai effectué ce matin sur Gilgenburg n'a éprouvé aucun obstacle de la part de l'ennemi, qui n'a que des postes d'observation vers Hohenstein ; hier soir, il est venu faire le coup de fusil à Kirchsteindorf. Les postes du 27e de ligne sont vivement repoussés jusqu'au-delà de Reichenau ; depuis ce moment, je n'ai plus rien appris de ses mouvements …" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 171).

Le corps participe à la bataille d'Eylau (8 février 1807).

Le 8 février 1807, à 6 heures du soir, le Maréchal Ney adresse, depuis Althof, un rapport écrit au crayon, au Major général : "J'ai poussé, cet après-midi, le corps du général prussien Lestocq jusqu'à Schloditten, où il a pris position et paraît avoir fait sa jonction avec la droite des Russes.
La 1re brigade de la division Marchand (6e léger, 39e, général Belair) occupe Schloditten, mais n'y demeurera que jusqu'à 2 heures du matin, si l'ennemi reste en présence;
La 2e brigade de cette division (69e et 76e, général Marcognet) reste en avant d'Althof.
La 2e brigade de la division Gardanne (50e et 59e, général Labassée) est placée en arrière de ce village.
La 1re brigade (25e léger, 27e de ligne, général Roguet) est restée à Pompicken, où l'ennemi avait laissé un corps de flanqueurs assez considérable comprenant de l'infanterie, de la cavalerie et du canon. Cette brigade rejoindra, cette nuit, et s'établira à Drangsitten.
La cavalerie légère du général Lassalle ainsi que la brigade de dragons (20e et 26e régiments), en arrière d'Althof, où je resterai également.
Nous avons pris deux pièces de canon à l'ennemi et fait quelques prisonniers.
J'attends les ordres de Votre Altesse sur la position que je devrai prendre demain, en cas de bataille contre les Russes.
P.-S. La brigade Roguet rentre à l'instant
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 398).

Un 2e rapport, rédigé le 9, mais daté du 8, sans doute écrit par le Chef d'Etat-major de Ney, le Général Dutaillis, raconte : "Le 6e corps, aux ordres du maréchal Ney, se dirigeait sur Kreuzburg lorsqu'il rencontra, en avant de Pompicken, un corps prussien qui parut vouloir faire résistance.
Les dispositions de Monsieur le Maréchal lui firent abandonner ce projet. Il effectua sa retraite, par Leissen, Graventien, cherchant à brûler le pont sur le ruisseau qui passe près de Drangsitten, traversa Althof, y laissant quelques fantassins qui se cachèrent dans les maisons, de sorte que le maréchal, se portant sur ce village avec son état-major et n'étant précédé que de quelques tirailleurs (éclaireurs) de son escorte, fut assailli d'une grêle de balles qui interrompirent quelques instants sa marche. A l'arrivée d'une pièce de canon, l'ennemi évacua de suite (le village) et fit sa retraite sur Schloditten.
Le 6e léger et le 39e de ligne (1re brigade de la 1re division) traversant rapidement le village (d'Althof) purent prendre position en avant de Schloditten, entre ce village et la route de Koenigsberg, le 6e à la droite du 39e, le 1er bataillon du 6e et le 2e du 39e formant des crochets (défensifs), l'un face à Eylau, l'autre, à Schloditten.
Les autres troupes furent disposées de la manière suivante :
La 2e brigade (69e et 76e) de la 1re division, en arrière de Schloditten, en partie couverte par la cavalerie du général Lasalle, placée à la gauche du village et à quelque distance.
Les 50e et 59e (2e brigade de la 2e division) en arrière de la 2e brigade de la 1re division, le premier ayant la gauche appuyée à un bois, et ses deux bataillons étant de part et d'autre du chemin de Hoff à Schloditten. Les 25e léger et 27e de ligne (1re brigade de la 2e division) ainsi que les dragons, en réserve derrière Althof avec quelques piquets de cavalerie en observation à Graventien et Drangsitten.
Cette position fut prise à la tombée de la nuit. On tira plusieurs coups de canon dans la direction d'Eylau, ignorant si l'ennemi l'occupait encore, et dans celle de Anklappen et de Kuschitten.
Trois colonnes russes, profitant de la nuit, vinrent attaquer le 39e et le 6e léger; celle de gauche, principalement, réitéra plusieurs fois ses attaques, sans succès, sur le 6e léger, qui ne répondit à la dernière qu'à bout portant. La contenance ferme de ces régiments fit abandonner à l'ennemi le projet d'une nouvelle attaque. Les Russes se retirèrent en désordre, laissant un grand nombre de tués et de blessés sur le champ de bataille
" (H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", t.2).

Le 8 février, tard dans la soirée, mais avant minuit, le Maréchal Ney écrit, au crayon, l'ordre de mouvement du 6e Corps pour la journée du lendemain, ordre ainsi rédigé : "Ordre de mouvement du 9 février :
Le général Colbert, avec le 3e de hussards, le 10e de chasseurs et le 2e bataillon du 6e (léger), en position à Pompicken et Schlautienen, route de Landsberg à Kreuzburg.
Le 1er bataillon du 6e et le 39e, à Schloditten;
Les 69e et 76e, a Althof ;
Le 25e léger, à Lampasch, route de Donmau ; le 27e, à Kuschitten ;
Le 50e et le 59e, à Eylau;
Les dragons (20e et 26e régiments), à Kuschitten, envoyant des reconnaissances sur Donmau et sur Königsberg ;
Quartier général, à Eylau;
P.-S. La troupe se tiendra prête à marcher demain, à 6 heures du matin
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 401).

Le Maréchal Ney dit, dans son Ordre du jour du 22 février 1807, concernant les dispositions générales pour le 23 : "Par suite des ordres de Sa Majesté, le 6e corps occupera Guttstadt et Allenstein, placera son parc, ses magasins et ses ambulances dans un point intermédiaire d'Allenstein à Osterode. La troupe sera cantonnée de manière à pouvoir se réunir en deux marches à Osterode, point de rassemblement général de la Grande Armée. En conséquence...
La 1re brigade de la 2e division, les 25e léger et 27e de ligne partiront de Sommerfeld et Reichswalde pour aller coucher à Quetz, Rosengarth et Münsterberg, occupant par des postes tous les ponts sur l’Alle depuis Knopen jusqu'à la hauteur de Münsterberg.
Le 27e cantonnera à Buchwalde, à Jonkowo et Mondtken. Le général Roguet s'établira à Rosengarth, indiqué comme point de rassemblement de la brigade ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 270).

Le 27 février 1807, à 1 heure de l'après-midi, le Maréchal Ney écrit, depuis Allenstein, au Ministre de la guerre : "Je reçois à l'instant la lettre de Votre Altesse datée d'hier à minuit. Guttstadt a été évacué ce matin à 4 heures précises, ainsi que je l'ai annoncé par ma lettre d'hier. L'ennemi est resté en forces dans la forêt de Schmolainen, devant le 6e d'infanterie légère, jusqu'à 2 heures du matin ; après quoi ce régiment s'est replié sur Guttstadt, en fermant la marche de la colonne qui se dirigeait sur Allenstein.
Je viens de donner ordre au général Roguet avec les 25e léger et 27e de ligne, qui devaient se rendre à Petterswalde, de rétrograder sur Deppen et Heiligenthal ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 284).

Le 3 mars 1807, le Maréchal Ney adresse, depuis Guttstadt, son Rapport au Ministre de la Guerre : "Conformément aux dispositions que j'avais arrêtées hier pour la marche de mon corps d'armée sur Guttstadt, le général Roguet s’est mis en mouvement à 5 heures précises du matin, parlant d’Heilingenthal et d'Ankenau pour se diriger sur Queetz, qui n'a été que faiblement défendu par les cosaques. Le 25e d'infanterie légère a changé de direction à gauche pour s'emparer de Lingnau et de Neuendorf, tandis que le 27e de ligne continuait rapidement sa marche sur Glottau et Guttstadt au travers d'une nuée de cosaques. Le 25e, après avoir exécuté son mouvement et pris position, a été entièrement cerné par les cosaques. Ce régiment a essayé plusieurs charges sans s'ébranler et sans éprouver aucune perte ; bientôt l'ennemi s'est borné à le tenir bloqué Pendant ce temps-là, les régiments commençaient à se déployer sur la hauteur en arrière de Guttstadt, tandis que le 27e se dirigeait sur Schmolainen qu'aurait dû occuper le 6e légère qui, par un malentendu, n'est arrivé qu'à trois heures de l'après-midi.
Cependant l'ennemi montrait environ 3.000 hommes de cavalerie sur les hauteurs d'Altkirch et indépendamment de cela deux bataillons d'infanterie russe et plusieurs escadrons de cavalerie s'avançaient sur le 27e. Ce régiment, après un assez long feu de 2 rangs et une vive canonnade, a poussé l'ennemi jusqu'à la seconde position de Schmolainen, défendue par 6 pièces de canon, 4 bataillons et 1200 chevaux. Le général Colbert venait de déboucher sur Neuendorf avec le 39e de ligne et le 10e de chasseurs ; il avait ordre de s'emparer d'Altkirch, de dégager le 25e et de le faire serrer sur lui. Son mouvement était appuyé par les dragons du général Grouchy. Cette attaque a eu le succès que j'en attendais, l'ennemi s'est replié.
Certain alors qu'il n'y avait que de la cavalerie sur les hauteurs d'Altkirch, j'ai lait serrer les 50e et 59e sur le 27e, flanqué par la cavalerie légère du général Lasalle, pour forcer l'ennemi dans sa position de Schmolainen. Le 27e a marché avec une grande résolution sans tirer an coup de fusil, sous un leu très vif de mousqueterie et la mitraille de ses pièces de canon ; la hauteur a été franchie avec rapidité. Arrivé sur le plateau, ce régiment a commencé à son tour un feu de rangs bien nourri qui a jeté l'ennemi dans la plus grande déroute ; son infanterie jetait les fusils et les gibernes pour se sauver plus vite dans les bois qui se trouvent dans la direction de Peterswalde où il y avait une réserve. La cavalerie légère du général Lasalle n'a jamais pu charger à cause de la difficulté des chemins et de la vitesse avec laquelle mon infanterie poursuivait l'ennemi. La cavalerie russe faisait l'arrière-garde pour sauver l'artillerie, elle e extrêmement souffert ; la terre est jonchée de cadavres et de chevaux ; elle a été poursuivie jusqu'à Zechern, Peterswalde et Gronau ...
A 4 heures de l'après-midi, l'ennemi a disparu, se jetant dans les forêts de Freymarkt.
… Ce n'est point exagérer que de porter sa perte à 1.200 hommes ; nous avons quelques officiers d'infanterie russe et de cosaques prisonniers avec une centaine d'hommes, sans compter ceux qu'on ramasse de tous les côtés …Notre perte se réduit à 50 ou 60 hommes tués ou blessés des 27e et 25e régiments ...
Nous avons trouvé ici 16000 rations de pain et 200 sacs d'avoine ; cette prise a fait grand plaisir, c'est une première récompense des efforts de la troupe ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 260 ; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 431).

Le 4 mars 1807, Bertrand écrit à l’Empereur : "Le 25e léger fut hier environné par les cosaques, et les officiers m'ont dit qu'ils croyaient avoir eu affaire à 3.000 cosaques ; il y a eu une affaire assez vive pour emporter la position de Schmolainen ; le 27e de ligne s'est très bien conduit" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 292).

Concernant les combats du 4 mars 1807, Bennigsen déclare : "… Le maréchal Ney, comme on le voit par son rapport, avait sur les deux points de Zechern et de Peterswalde seulement les 50e, 27e et 59e régiments de ligne avec deux compagnies de voltigeurs du 25e léger. Toutes ces troupes, comme on le verra ensuite par des pièces authentiques, n’étaient même pas concentrées et montaient à cette époque tout au plus à 4000 hommes…". Les pièces authentiques auxquelles Bennigsen fait allusion n’ont pas été retrouvées. Au 15 mars, les effectifs des Régiments mentionnés étaient de 1760 hommes pour le 50e, 1625 pour le 27e, 1704 pour le 59e (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 295).

Le 5 mars 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Guttstadt, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que l'ennemi continue d'occuper avec environ 40.000 hommes d'infanterie et cavalerie la position de Launau ; mais je ne puis distinguer ce qu'il y a vers Heilsberg, quoique les fumées des bivouacs annoncent la présence d'une réserve. Les avant-postes bordent la forêt, de la route de Launau à Freymarkt, jusque vis-à-vis de Peterswalde et de Zechern. Les sentinelles de part et d'autre et les vedettes à cheval sont à demi-portée de pistolet. Je puis écraser toute cette troupe à coups de mitraille ; mais j'ai défendu de tirer un coup de canon ni de fusil, parce que si le maréchal Soult appuyait mon attaque sur Launau, je ne crois pas que l'ennemi puisse sauver ni infanterie ni canons.
Hier, l'ennemi, sentant combien sa position était critique et croyant que je n'avais à Zechern que quelques compagnies d'infanterie, commença, dès 7 heures du matin, l'attaque de ce poste avec une grande impétuosité et fut repoussé avec grandes pertes. La fusillade continua sans cesse ; il manœuvra par sa droite et faisait mine de vouloir pénétrer dans la forêt entre Zechern et Peterswalde, pour couper la retraite au 50e régiment, mais les deux compagnies de voltigeurs et les deux de carabiniers du 25e léger et le 27e de ligne, soutenu par le 59e, donnèrent si brusquement sur la colonne d'infanterie russe qui a osé sortir un instant de la forêt, secondée par une nuée de cosaques que l'ennemi se retira dans un désordre affreux.
Une affaire générale allait s'engager et je n'étais pas en mesure de soutenir mes troupes, tandis que l'ennemi continuait à renforcer les siennes. J'ordonnai à mes réserves de rester dans les positions défensives et de se borner à un feu de file soutenu par le canon.
L'ennemi, manœuvrant très mal, vint sept à huit fois dans le plus grand désordre et avec des cris affreux jusqu'à quinze pas devant mes bataillons ; mais il trouva partout la mort et tant de fermeté, particulièrement dans le 50e régiment, qu'il se retira en désordre, laissant la terre jonchée de cadavres.
Vers 3 heures de l'après-midi, le feu cessa vis-à-vis de Peterswalde et l'ennemi commença à réunir tous ses moyens pour attaquer Zechern ; il fut constamment repoussé. Enfin, à 7 heures et demie du soir, il vint encore faire une attaque, aussi infructueuse que les précédentes. Un bataillon du 59e vint renforcer le 50e, qui était épuisé de fatigue et avait perdu beaucoup de monde en blessés et tués. Enfin, à 10 heures et demie du soir, l'ennemi monta pour la dernière fois à 'assaut, parvint à gravir la hauteur et à pénétrer jusqu'à quarante pas du 50e régiment. Le général Labassée avait fait retirer toutes les sentinelles et tendu ce piège à l'ennemi. Le feu de deux rangs commença aussitôt et les bataillons russes ont été culbutés en laissant la terre jonchée de leurs morts. Toute la nuit se passa tranquillement.
Ce matin, nos soldats ont fait un trait de générosité et d'humanité qui mérite d'être cité. Il restait sur le champ de bataille plusieurs blessés russes. Tant qu'on avait des moyens d'évacuation, on y mettait un Russe et deux autres soldats français blessés. Au grand jour, il restait encore 15 soldats russes blessés. Après avoir été pansés, ils reçurent de nos soldats quelques pommes de terre et furent portés sur la ligne des sentinelles russes, en leur criant qu'on leur rendait des blessés, parce qu'on manquait de moyens d'évacuation, afin que ces malheureux ne soient pas tués, étant sans défense, dans le cas où la bataille recommencerait. Des officiers russes sont venus recevoir les blessés et ont témoigné la plus grande reconnaissance pour ce procédé des soldats français, en leur disant : « Braves Francais, il est fâcheux que deux nations aussi dignes de s'admirer pour leur valeur, soient obligées do s'entrégorger ; espérons la paix. »
La perte de l'ennemi pendant la journée d'hier a été au moins de 2.000 tués ou blessés. De notre côté, nous avons eu environ cent cinquante tués et blessés au 50e régiment ; douze au 59e ; quatre-vingts au 27e de ligne et vingt, aux compagnies de voltigeurs et de carabiniers du 25e léger.
Voici les dispositions que j'ai prises ce matin pour me concentrer davantage et être en mesure de repousser toute agression de la part de l'ennemi.
Le 59e est venu remplacer le 50e, que j'ai placé en seconde ligne derrière Zechern et Peterswalde ;
Le 6e d'infanterie légère est venu prendre position à la tête du bois pour remplir l'intervalle de Zechern à Peterswalde.Le 76e a remplacé ce régiment à Schmolainen ;
Le 27e de ligne à Peterswalde ;
Le 25e d'infanterie légère à Mawern, Rosenbeck et Gronau, soutenu par le 39e à Altkirch ;
Le 69e, à Guttstadt ;
La cavalerie légère du général Lasalle à Zechern et Peterswalde ; il y a aussi deux régiments de dragons dans ce dernier endroit ; les deux autres sont en réserve à Schmotainen ;
Les 3e hussards et 10e chasseurs à Mawern, Rosenbeck et Gronau, communiquant avec les troupes du maréchal Soult à Benern.
J'attends les ordres de Sa Majesté et la troupe est prête à marcher à l'ennemi
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 298; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 434).

Le 27e est au combat de Gustadt (5 mars).

Dans ses Mémoires, le Général Bennigsen raconte : "... Quand j'arrivai à Wolfsdorf, je n'y trouvai plus le 2e bataillon du 27e régiment de ligne ennemi, qui avait stationné au bivouac dans un camp sur une hauteur derrière cet endroit. A la première alarme, il s'était rendu à Scharnick où le général Roguet rassembla sa brigade ; il n'avait laissé qu'environ 200 hommes pour occuper un bois sur la gauche, par lequel passait le chemin de Wolfsdorf à Elditten. La colonne du général Sacken devait traverser une partie de ce bois ; après avoir reçu quelques coups de canon, ce petit détachement évacua le bois. Un escadron de dragons d'Ingermanland, sous les ordres du capitaine Lievansky, fut envoyé à sa poursuite ; il dispersa ce détachement et lui fit 12 prisonniers ..." (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 144).

A noter que le 17 janvier 1807, le Général Bennigsen a adressé depuis Vilna, au général Fock, concernant le combat du 4 mars 1807 à Zechern, une lettre à charge contre le Général Sacken : "Je vous envoie le compte rendu de la chaude affaire de Zechern ; vous verrez par vous-même la maladresse du général Sacken. Disposant de 20000 hommes environ, il eut à lutter, comte vous le constaterez, contre 2 compagnies de voltigeurs, 2 de carabiniers, le 25e régiment léger et le 27e de ligne, soutenus par le 59e régiment d'infanterie, et les pertes qu'il infligea à l'ennemi ne s'élèvent qu'à 262 hommes tués ou blessés. Vous remarquerez aussi que le corps de Ney comptait en tout à cette époque 12.630 hommes. Ainsi le général Sacken eut en réalité affaire à 3.000 hommes, ou plus exactement il se fit battre par ce petit détachement. C'est pour cela que le maréchal Ney dit dans son rapport : « L'ennemi manœuvrait très mal ... » et plus loin : « Il attaqua dans le plus grand désordre. » Tel fut l'exploit du général Sacken qui nous coûte 500 hommes tués. Vous observerez aussi plus loin que le maréchal Ney demande que le général Gardanne, commandant d'une de ses divisions, soit relevé de ses fonctions pour la faute qu'il commit ce jour-là et dont le général Sacken ne sut pas profiter. Je vous demande alors si, lorsque dans l'armée française on se montre aussi sévère envers un général de division qui s'est rendu coupable d'une petite faute, le général Sacken n’aurait pas dû être chassé depuis longtemps de notre armée pour les fautes grossières qu'il eut à se reprocher pendant sa carrière dans maintes rencontres avec l’ennemi ?..." (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 261).

Le 6 mars 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Schmotainen, au Ministre de la guerre : "J'ai déjà eu l'honneur d'écrire à Votre Altesse que le général Gardanne était incapable de remplir ses devoirs de général de division. Hier, il a failli compromettre les troupes par les dispositions extravagantes qu'il a prises, un instant après mon départ de Zechern.
J'avais placé le 6e d'infanterie légère en réserve ; aux premiers coups de fusil que l'ennemi tira sur les troupes à Peterswalde, il appela ce régiment pour le jeter dans la forêt et agir contre l'ennemi. Heureusement que le colonel Laplane lui a observé qu'il était d'une autre division et qu'il avait reçu de moi des ordres précis de ne bouger que pour appuyer le poste de Zechern. Le 27e régiment a été aussi jeté sans motif dans la forêt à la poursuite d'un ennemi infiniment supérieur. Ce n'est que par la bonne conduite du colonel Bardet et les dispositions du général Roguet qu'on s'est retiré avec honneur d'une échauffourée semblable, qui pouvait ruiner ce régiment.
Aujourd'hui, j'ai donné ordre au général Gardanne de se rendre à Thorn. Il a demandé à aller au quartier général impérial pour se plaindre de mes procédés. Je déclarerai à Votre Altesse qu'il m'est impossible de servir avec un général de cette trempe. Les chances de la guerre m'ont été favorables jusqu'alors ; je puis cependant être blessé ou tué dans une affaire ; alors ce serait le général Gardanne, comme le plus ancien général divisionnaire, qui me remplacerait, en attendant que Sa Majesté ait prononcé sur le commandement en chef des troupes.
Je ne me plains point de la bravoure du général Gardanne ; j'ai été satisfait de lui sous ce rapport. Mais c'est selon moi la dernière qualité d'un général
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 300).

Le même 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
6e corps
... 27e de ligne ...
Dépôts à Fordon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le 65e Bulletin de la Grande Armée, daté de Osterode, le 10 mars 1807, raconte : "… Ayant été instruit, le 1er mars, que l'ennemi, encouragé par la position qu'avait prise l'armée, faisait voir des postes tout le long de la rive droite de la Passarge, l'Empereur ordonna aux maréchaux Soult et Ney de faire des reconnaissances en avant pour repousser l'ennemi. Le maréchal Ney marcha sur Guttstadt. Le maréchal Soult passa la Passarge à Wormditt. L'ennemi fit aussitôt un mouvement général et se mit en retraite sur Koenigsberg. Ses postes, qui s'étaient retirés en toute hâte, furent poursuivis à huit lieues. Voyant ensuite que les Français ne faisaient plus de mouvements, et s'apercevant que ce n'étaient que des avant-gardes qui avaient quitté leurs régiments, deux régiments de grenadiers russes se rapprochèrent et se portèrent de nuit sur le cantonnement de Zechern. Le 50e régiment les reçut à bout portant ; le 27e et le 39e se comportèrent de même. Dans ces petits combats, les Russes ont eu un millier d'hommes blessés, tués ou prisonniers …" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 185 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11985).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 27e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Au 1er avril, la 2e Division est commandée par le Général Bisson. Le 27e de ligne entre dans la composition de la Brigade Roguet, avec un total de 1775 hommes.

Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois que de Wesel vous pourriez faire partir :
... du 27e 200 ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).

Selon un "Etat sommaire des Hommes du 6e Corps d’Armée prêts à combattre", daté de Guttstadt, le 25 avril 1807, le 27e de Ligne, à la 2e Division, compte 1446 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 155).

Il participe encore à l'affaire de Petterswald (4 mai).

Le 8 mai 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Guttstadt, au Ministre de la Guerre : "… Je fais tracer aujourd’hui les positions que les régiments occuperont d’ici à quelques jours.
Les corps baraqueront séparément, mais assez rapprochés pour présenter des masses en cas d'attaque. Cette disposition est plus convenable au terrain que j'ai à défendre. Les divisions forment des échelons entre elles, couvrent les principales communications de Liebstadt et Deppen et peuvent se réunir très promptement dans les positions défensives indiquées pour chacune d'elles.
Voici l'emplacement des campements par régiment :
... 2e division.
1ère brigade, le général Roguet, à Scharnick.
25e légère, sur les hauteurs en avant de Linguenau, occupant Beiswalde et se liant avec le 76e ;
27e de ligne : 1er bataillon, sur la hauteur à droite de Scharnick ; 2e bataillon, sur les hauteurs en arrière de Wolfsdorf.
Ce régiment lie ses postes avec Elditten du 4e corps d'armée ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 69).

Le 10 mai 1807, le Général de Division Bisson adresse au Maréchal Ney, depuis le Quartier général de Quetz, le Rapport suivant : "« J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'il a été tiré hier au soir quelques coups de fusil vers les avant-postes du 4e corps et ce matin un coup de canon. Il n'y rien autre de nouveau à la première brigade. La deuxième est occupée sur son front au fourrage qui s'y fait et qui parait jusqu'à présent se passer tranquillement. Comme je vous l'ai mandé hier dans mon rapport, il est arrivé le 8 au 27e régiment une compagnie qui faisait partie du 1er régiment provisoire ; elle est forte de 73 hommes, 2 officiers compris ; 15 hommes sont restés aux hôpitaux et 38 ont déserté en route, ce qui lui donnait un grand effectif de 126.
Il est arrivé au même régiment hier 59 hommes venant du petit dépôt. Encore deux hommes de désertés cette nuit du 27e, étant de garde au petit poste de bois de Wolfsdorf. Je viens d'écrire au colonel Menne de s'informer de suite des motifs de cette désertion réitérée et d'empêcher par tous les moyens qu'elle se propage. Je lui ai dit de faire lire à la tête des compagnies assemblées le code des délits et des peines sur la désertion, en pesant beaucoup sur les amendes et punitions des familles auxquelles appartiennent les militaires qui se conduisent si mal. J'ai l'honneur, Monsieur le Maréchal, de vous saluer avec le plus profond respect.
BISSON
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 72).

Le 19 mai 1807, le Général de Division Bisson adresse au Maréchal Ney le Rapport suivant : "Je vous fais l'envoi, Monsieur le Maréchal, d'une lettre qui a été trouvée aux avant-postes et qui a été jetée par l'ennemi. La signature du soldat Peifler, déserteur du 27e régiment, a été reconnue pour être réellement la sienne. Le contenu de cette lettre ajoutera aux connaissances perfides qu'emploie l'ennemi pour mettre la désertion dans nos troupes.
Les habitants du pays sont aussi extrêmement coupables, préférant périr de faim plutôt que de découvrir les différentes caches qu'ils ont faites. Je parle ici des propriétaires aisés, qui laissent mourir même leurs domestiques de faim. On a fait des découvertes à Quetz d'un amas de seigle de 10 à 12 (quintaux ?), parmi lesquels un tiers de froment, qui était enterré depuis plus de trois mois. Le tout est pourri de manière à n'en faire aucun usage. Je crois qu'une proclamation, qui porterait une peine quelconque pour les propriétaires qui auraient des objets semblables de cachés, pourrait peut-être les obliger à les déterrer et à nous fournir plus d'aisance, ainsi qu'aux habitants, pour les premiers besoins de la vie ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 73).

Composition du 6e Corps du Maréchal Ney au 31 mai 1807 :
1ère Division, Général Marchand : 6e Léger, 69e, 39e et 76e de Ligne, 10 Bataillons, 6673 hommes.
2e Division Bisson : 25e Léger (3 Bataillons), 27e, 50e et 59e de Ligne, 9 Bataillons, 6448 hommes.
3e Division, Général N. : En formation ; 1510 hommes.
Artillerie, Génie et Gendarmerie, 24 pièces, 1331 hommes.
Cavalerie légère, Général Colbert : 3e Hussards, 10e et 15e Chasseurs : 9 Escadrons, 935 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

Le 27e de Ligne participe à un nouveau combat à Gustadt (5 et 6 juin)

Dans ses Mémoires, le Général Bennigsen raconte : "… Dans le rapport du maréchal Ney du 8 mai au ministre de la guerre, il est dit que le général Roguet avec le 25e léger et le 27e de ligne, formant sa brigade, occupait Lingnau et Scharnick ; il s'y arrêta pour attendre l'arrivée du reste de ses troupes qui avaient été délogées de Lingnau. Mais à ce moment arriva le général Olsoufiev avec sa colonne ; il ordonna au général Somov d'attaquer le village avec sa brigade. L'ennemi le défendit quelque temps vigoureusement ; il en fut néanmoins délogé et forcé de se replier dans le bois, où le feu devint de nouveau très vif. Dans ce moment arrivèrent encore le régiment d'Ouglitch et le général Alexéïev avec sa brigade au secours du général Somov ; alors nos troupes se jetèrent, la baïonnette baissée, sur l'ennemi qui fut battu sur ce point complètement. Le général Olsoufiev fit prisonniers le général Roguet lui-même, blessé à la jambe, 5 officiers et 231 soldats" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 143).

Le 7 juin 1807, le Général Bertrand écrit à l’Empereur : "Le maréchal Ney croit avoir perdu au moins 2000 à 3000 hommes, 300 à 400 hommes par régiment ; le 27e a perdu davantage : son colonel m'a dit que sa perte était de 600 hommes et 15 officiers ; ce qu'il a le plus à regretter, ce sont les sous-officiers" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 147).

Le 27e est à la bataille de Friedland (14 juin).

/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808

L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.

Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 6e Régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 27e, 70e, 95e, 111e de Ligne.

Une lettre de Clarke à l'Empereur, datée du 28 octobre 1807, nous apprend que le 27e de Ligne est destiné à rejoindre l'Armée des Côtes de l'Océan (Archives Nationales, A.F.N 1604), où il doit former avec des détachements des 70e, 95e et 111e Régiments de ligne le 6e Régiment provisoire au sein de la Division Gobert, Brigade Lefranc, pour être le 16 à Vittoria. Le détachement du 27e est alors fort de 8 Officiers et 374 hommes.

/ 1808, formation de la Division de Réserve à Orléans

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 14e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 4e, 8e, 3e, 18e, 21e, 22e, 24e, 27e, 30e, 33e et 34e régiments de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 14e régiment sera composé, savoir :
... 3e bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 27e de ligne, d'une du 30e, d'une du 33e et d'une du 34e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire ...
Le 14e régiment provisoire sera composé :
... 3e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 27e régiment de ligne
une du 30e régiment de ligne
une du 33e régiment de ligne
et une du 34e régiment de ligne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 6e corps
... 27e de ligne 100 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"1° NOTE
Il y a dix-neuf compagnies de grenadiers et de voltigeurs hors de ligne ...
3° NOTE ...
5e régiment de marche :
1er bataillon, à Nancy, six compagnies. 840
2e bataillon, à Mayence, neuf compagnies. 1.260
2100 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGIMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
5e Id. 2.520 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 5e – à ..."
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
9° 5e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 6e CORPS. 1er bataillon de 6 compagnies.
Trois compagnies, Mayence, à 140 hommes chacune, du 27e de ligne, à. 420
Trois compagmes, Landau, a 140 hommes chacune du 39e de ligne, à 420
840 ...
6e corps, Luxembourg.
27e de ligne 3 ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée).

Sous le commandement du Maréchal Moncey, le 6e Régiment provisoire est cantonné au 1er avril 1808 à San Bernardino.

Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 2e brigade qui se réunira à Mayence sera composée des 3e et 6e régiments de marche, composés chacun de détachements des 3e et 6e corps de la Grande Armée qui ont besoin d'être renforcés pour être portés au complet.
Le 6e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
.. 2e bataillon : 2 compagnies du 6e léger; 2 compagnies du 25e; et 3 compagnies du 27e de ligne ...
Cette brigade se réunira à Mayence ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).

Le 9 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Erfurt, au Maréchal Kellermann, commandant de l'Armée de Réserve d’Espagne : "Mon cousin, je vois par votre état du 1er octobre ... que le 27e de ligne du 5e corps en a 30 ... Dirigez tous ces détachements sur Metz ; ceux du 5e corps attendront là le passage de ce corps d'armée ; les autres se réuniront ensemble et continueront leur route sur Bayonne pour être incorporés dans leurs corps d’armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19043).

A la fin de l'année, le 27e de Ligne passe sur le pied de trois Bataillons au 6e Corps commandé par Ney, Division Lagrange (puis Maurice Mathieu), Brigade Bordet. Au 15 novembre, le Régiment compte 53 Officiers et 1867 hommes commandés par le Colonel Menne. Le 1er Bataillon est commandé par Paul, le 2e par Prévôt Saint-Cyr, le 3e par Barral. Le Corps participe le 23 novembre à la bataille de Tudella, où Lagrange est blessé.

Au 8 décembre, Maurice Mathieu commande la Division et Bordet passe à une autre Brigade ; il est remplacé par le Général Latapie.

Le 6e Corps d'armée présenta, à la date du 8 décembre 1808, la composition suivante :
... 2e Division, Général Maurice Mathieu (6.480 hommes).
1re Brigade, Général Latapie : 25e d'Infanterie légère (Colonel Anselme), à 3 Bataillons de 6 Compagnies; 27e de Ligne (Colonel Menne), à 3 Bataillons de 6 Compagnies.
2e brigade, Général Bardet : 50e de Ligne (Colonel Frappart), à 3 Bataillons de 6 Compagnies; 59e de Ligne (Colonel d'Alton), à 3 Bataillons de 6 Compagnies ... (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 74).

Le 22 décembre, le Maréchal Ney écrit d'Arevalo au Major général : "... Emplacement des troupes pour le 23 décembre.
Le général Marchand, à Médina del Campo ...
25e légère et 27e de ligne, sur la route de Salamanque ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 86).

/ Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère; Corps d'Oudinot

Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors ...
La 1re demi-brigade d'infanterie de ligne sera composée des 4es bataillons des 8e, 24e et 25e ...
La 5e des bataillons des 27e, 39e et 50e. ...
La 2e division sera composée de la 2e demi-brigade d’infanterie légère et des 4e, 5e et 6e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
... Le 7e bataillon sera composé de deux compagnies du 27e, de deux du 39e et de deux du 50e ...
Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps, 300 hommes au 1er régiment ..., 200 au 27e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte. Je désire une note qui me fasse connaître combien il y a de régiments qui n'ont pas de 5e bataillon et quel accroissement de dépenses occasionnerait la formation des 5es bataillons, en calculant ce que coûteraient les officiers et sous-officiers seulement, car les soldats ne peuvent pas augmenter les dépenses, mais la création de ces 5es bataillons rendrait plus utile et plus facile l'emploi du grand nombre d'hommes que j'ai.
Cela passerait-il 2 millions ?
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 9e régiment provisoire :
Le 9e régiment provisoire sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 27e, 30e, 33e, 61e, 111e, 40e. Il se réunira à Mayence ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 1er mars 1809, les 1ère et 2e Compagnies du 4e Bataillon quittent leur Dépôt de Mayence pour rejoindre Strasbourg le 13. Là, elles incorporent le 7e Bataillon de marche destiné à rejoindre le Corps d'Oudinot pour former la 5e Demi-brigade de ligne de ce Corps.

Le 1er avril 1809, le Corps d'Oudinot est commandé par le Général de Division Claparède. La 5e Demi-brigade de ligne, formée des 4e Bataillons des 27e, 39e et 50e de Ligne, est sous les ordres du Colonel Clouard, 2e Brigade Lesuire. Le 15 avril, le 4e Bataillon du 27e de Ligne compte 12 Officiers et 444 hommes.

Le 3 mai 1809, le Corps est engagé à Ebersberg, où le Chef de Bataillon Gauvain Cressent est tué, puis à Essling le 22 mai. Au 1er juin, Lesuire est remplacé par Razout.

Les 5 et 6 juillet, le 4e Bataillon du 27e de Ligne participe à la bataille de Wagram.

/ 1809 en Espagne

Le 12 février 1809, le Maréchal Ney adresse, depuis La Corogne, un Rapport au Roi d'Espagne et au Prince de Neufchâtel : "Des insurrections viennent d'éclater sur divers points de la Galice; la principale a eu lieu sur les rives de l'Eo, frontière des Asturies ...
Une autre insurrection s'est manifestée le 9, entre Cines et Cullergonde; le 10e bataillon du train, qui y était cantonné, a été attaqué à l'improviste, enveloppé par les paysans, et a perdu 50 hommes et 80 chevaux. Des compagnies de voltigeurs, soutenues par un bataillon du 27e, se sont portées, par Betanzos, sur le point de l'insurrection, tandis que deux bataillons du 39e, qui venaient de Santiago, ont marché de Bruma sur Cullergonde. Les insurgés, attaqués au point du jour dans leurs villages et surpris à leur tour, ont été dispersés après avoir éprouvé une grande perte. On en a ramené une cinquantaine, qui sont dans les prisons de Betanzos, où ils seront jugés. Les fuyards ont été poursuivis très loin dans les montagnes, sur la direction de Millio et de Lugo. La rapidité de cette marche nous a fait retrouver plusieurs hommes et quelques chevaux ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 144).

Au sujet des assassins de soldats du 27e d'Infanterie à faire juger par une Commission militaire (Conseil de Guerre), le Maréchal Ney écrit le 14 février au Général de Brigade Labassée, au Ferrol : "Je vous invite à faire pendre plutôt que de fusiller ceux qui seront condamnés. Ce genre de mort fait plus d'effet à l'esprit de la multitude" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 144).

En Espagne, au 15 mars, la situation est la suivante : 6e Corps Division Maurice Mathieu, Brigade Labassée :
Colonel Menne : 1er Bataillon Martin à Mondovedo : 31 Officiers et 596 hommes.
2e Bataillon Colette à Le Ferrol : 13 Officiers et 585 hommes.
3e Bataillon Barral à Le Ferrol : 16 officiers et 621 hommes.

Le 9 mai de grand matin, le Duc d'Elchingen quitte la Corogne pour Lugo qu'il atteint le même jour. Les troupes destinées à l'expédition des Asturies appartiennent à la Division Maurice Mathieu :
1re Brigade (Généraux Lorcet et Labassée) : 25e Léger, 27e de Ligne, 3e de Hussards, 4 pièces de montagne.
2e Brigade (Généraux Marcognet et Bardet) : 39e et 59e de Ligne, 20e Dragons et 4 pièces de montagne (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 184).

Le dispositif de marche adopté par le Maréchal Ney pour les troupes de la Division Maurice Mathieu, à leur entrée dans les Asturies, est le suivant :
Avant-garde.
Général Lorcet. — 1 Bataillon composé de 3 Compagnies de Voltigeurs du 25e Léger et de 3 Compagnies de Voltigeurs du 27e de Ligne, sous les ordres du Chef de Bataillon Villars, du 59e; 40 Sapeurs avec mulets chargés d'outils et matériel léger de pont; 30 Hussards; 2 pièces de montagne avec leur approvisionnement ; 4 mulets chargés de cartouches de réserve.
1re brigade.
Général Labassée. — 25e d'Infanterie légère; 27e d'Infanterie de ligne; 4 pièces de 3; 3e Hussards; 25 mulets chargés de cartouches de réserve.
La place du Général de Division est en tête de la 1re Brigade.
2e Brigade.
Général Marcognet. — 37e de ligne; 1 Escadron de Dragons; 2 pièces de 3
Général Bardet. — 59e de Ligne; 25 mulets chargés de cartouches; le surplus du 25e Dragons.
"Chaque soldat recevra 70 cartouches. La troupe sera pourvue de six jours de biscuit, deux jours de vin et un jour d'eau-de-vie. Le soldat n'emportera que les effets indispensables pour la durée de l'expédition (une douzaine de jours), et le surplus des bagages sera envoyé sous escorte à Betanzos, où il y a un magasin contenant 3. 000 paires de souliers ... ".
Le départ de l'expédition, au préalable réunie à Lugo, a lieu le 13 mai, à 4 heures du matin; l'entrée à Oviedo le 19 au soir (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 185).

Le 21 mai 1809, le Maréchal Ney écrit, depuis Oviedo, au Roi d’Espagne : "… Je partis le 13 (mai) de Lugo, à la tête de douze bataillons du 25e léger, des 27e, 39e et 50e de ligne, du 3e de hussards et du 25e dragons, avec huit pièces d'artillerie de montagne, 200.000 cartouches de réserve portées par des mulets et du biscuit pour sept jours.
Cette division, sous les ordres du général Maurice Mathieu, formait quatre brigades commandées par les généraux Lorcet, Labassée, Marcognet et Bardet; chacune d'elles avait un escadron de hussards ou de dragons, de l'artillerie et des cartouches de réserve. Les distances ont été bien observées et les instructions exécutées en tout point.
Cette petite armée mobile a pris position, le 13 après la marche, dans le val de Pedroso; le 14, à Navia de Guarna, où nous avons échangé quelques coups de fusil et fait quelques prisonniers; j'y appris que la soi-disant armée de Galice, forte de 3. 000 hommes d'infanterie de ligne et d'une multitude de paysans armés, commandés par les généraux Mandrizabal et Maky, était campée à Fousangrado et Pequin; je pouvais, dès le 15, les attaquer à revers, le succès n'eût pas été douteux, mais je méprisai ces insurgés, que je laissai derrière moi. Il était plus sage de gagner quelques marches et de leur cacher mes intentions, car, à Navia de Guarna, l'ennemi supposait que je changerais de direction à droite pour regagner la route de Villafranca, par le val de Neyra, et me dirigerais sur Orense; c'est du moins le projet que je lui ai fait connaître par une lettre supposée qui est tombée entre ses mains.
Je pris donc position, le 15, à Tourniateo; 3oo mulets chargés de farine destinés aux insurgés de Galice ont été dispersés dans les montagnes; plusieurs caisses de fusils anglais et de munitions de guerre ont été détruites.
Les paysans restés dans leurs villages nous prenaient pour des fous d'oser entrer dans les Asturies par des chemins reconnus impraticables pour une armée, ce que la Romana s'efforçait de leur persuader pour les rassurer.
J'arrivai, le 16, à Cangas de Tineo; là, nous dispersâmes des recrues qui devaient se rendre à l'armée de Fuesengrado; je renvoyai ces hommes chez eux avec ma proclamation.
Le 17, j'étais à Galas et mon avant-garde à Gornellana; je croyais, le 18, trouver un pont sur la Navia, mais il n'en existe point sur ce torrent extrêmement rapide et considérablement grossi par la fonte des neiges.
Heureusement, nous trouvâmes deux barques et deux bateliers du pays qui nous crurent Anglais, parce que, dans les Asturies, on était dans la persuasion que les Français avaient été détruits en Galice. Chaque barque ne pouvait passer que vingt hommes à la fois d'une rive à l'autre; le gué était impraticable et plusieurs chevaux qu'on essaya de faire passer furent emportés par le courant. On profita donc de la confiance des bateliers et, à force d'argent, nous nous procurâmes deux autres barques, l'une venant de Braria, l'autre de Lobraca. Pendant ce temps, un bataillon était placé dans la rivière et pratiquait un canal (de dérivation); le rang de gauche jetait les pierres à gauche, celui de droite à droite. On parvint ainsi, en moins de trois heures, à faire baisser la Navia d'un pied. Dès ce moment, toute ma cavalerie, que j'avais réunie avec les mulets, passa à gué. Trois ou quatre chevaux ou mulets faibles ou fatigués par les marches antérieures se sont noyés; des nageurs avaient été disposés de distance en distance pour rattraper les cavaliers : six ont été sauvés.
C'est le 17 seulement que la Romana, dont le quartier général était à Oviedo, avec une garnison de 3. 000 hommes, apprit à n'en plus douter que je marchais contre lui; il se dépêcha d'envoyer 1.000 à 1.200 hommes et deux pièces de 6 au pont de Penaflor (sur le Nalon) pour défendre cette position, qui devait décider du sort des Asturies. Il y fit porter un grand nombre d'outils et de barils de poudre pour le faire sauter, ainsi que celui de Gallegos, sur la Navia; ce dernier était défendu par 1.600 hommes d'infanterie et 100 de cavalerie. Il se croyait suffisamment en mesure et méprisait tellement notre entreprise qu'il resta tranquille à Oviedo.
Cependant, il avait expédié des ordres aux généraux Maky et Mandizabal, afin qu'ils rétrogradassent de suite et vinssent, par Salime et la Pola de Allande, couper toute retraite aux troupes françaises qui osaient s'approcher de la capitale.
Le 18, à 6 heures du matin, l'avant-garde avait passé la Navia et se dirigeait sur Grado; à 8 heures, toute la cavalerie et un bataillon du 25e léger soutenaient l'avant-garde, qui était aux prises avec l'ennemi à Grado; l'attaque a été brusquée, l'ennemi dispersé ou tué, car on n'avait pas le temps de faire des prisonniers; nous arrivâmes à Penaflor avec la rapidité de la foudre; toutes les hauteurs étaient couvertes de paysans et le feu devint extrêmement vif de toutes parts. J'ordonnai au général Lorcet d'enlever le pont à la baïonnette; le pont fut enlevé avec une ardeur surnaturelle; on prit les deux pièces de canon et tout ce qu'on put atteindre fut passé par les armes. Ma cavalerie était en bataille dans la plaine et maintenait nos communications; cependant, il fallut y renoncer, parce que je voulais profiter de la terreur de l'ennemi pour enlever le pont de Gallegos. Je laissai le bataillon du 25e léger pour garder le pont, ainsi que les hauteurs à droite et à gauche de Penaflor; le bataillon de voltigeurs d'avant-garde et 50 hussards marchèrent sur Gallegos; ce pont fut vaillamment défendu par le régiment de la Princesse, mais il fut également enlevé, ainsi qu'une pièce de 12. On poursuivit l'ennemi à petite distance et on revint se barricader sur le pont pour attendre la réunion des autres brigades. Cependant, le passage de la Nara continua toute la journée et la nuit suivante. La Romana, en apprenant la défaite de ses troupes, abandonna Oviedo et livra au pillage les magasins immenses d'armes, de subsistances et d'habillement que renfermait cette ville.
Le 19, à 6 heures du matin, tout était en marche et le même jour, à 9 heures du soir, les 3e et 4e brigades entraient dans Oviedo, l'avant-garde et la 1re brigade prenaient position, en échelon, à l'embranchement des routes de Gijon et d'Aviles, la seconde brigade à Gozes et Lugones, sur la Nara.
La Romana s'est embarqué, le 19, à 5 heures du matin, à Gijon, à bord d'une corvette espagnole; le vent contraire l'a obligé de rester au large. Le 20, nos troupes entrèrent à Gijon, pendant que la 4e brigade occupait Oviedo, enlevait les cadavres qui l'encombraient et rappelait les habitants.
Les paysans qui voulaient défendre Oviedo après le départ de la Romana étaient tous ivres de vin et d'eau-de-vie, qu'ils avaient à discrétion par le pillage des magasins; ils faisaient le coup de feu de tous côtés, mais avec si peu d'ordre que les soldats, fatigués de tuer des gens si excessivement bêtes, se bornaient à les désarmer et à les pousser hors la ville.
Nous avons trouvé, à Gijon et à Oviedo, plus de 25o milliers de poudre et presque autant de plomb, un immense approvisionnement de fusils et d'équipements fournis par les Anglais, plus deux corvettes anglaises chargées d'habillements et d'équipements militaires; l'une a été brûlée par les Anglais et l'autre est intacte, nos soldats étant arrivés assez vite pour éteindre le feu qu'on y avait mis. Le 21, ma petite armée occupait la route le long de la côte, depuis Gijon et Aviles jusqu'à Soto del Barco, sur le Nalon, une brigade restant en réserve à Oviedo. Ce même jour, une petite colonne d'infanterie et de cavalerie, que j'avais dirigée la veille d'Oviedo sur Pola de Lena, a fait sa jonction avec la tête des troupes du général Kellermann. Ce général arrive ici ce soir.
Demain, je pars d'ici pour marcher contre l'armée des insurgés de Galice. Je sais qu'elle est extrêmement embarrassée; j'espère la dissoudre, retourner dans mon ancienne position et marcher ensuite avec ma réserve aux ordres du général Marchand, pour m'emparer de Vigo et tâcher d'avoir des nouvelles du maréchal duc de Dalmatie ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 164; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 186).

Les troupes de l'expédition dirigée par le Maréchal Ney sur Oviedo sont concentrées, le 23 mai, à Solo del Barco, rive droite du Nalon, franchissent ce fleuve et marchent dans la direction de Mondonedo pour rentrer en Galice et occuper les villes ci-après désignées, savoir : le 59e au Ferrol, le 39e à la Corogne, le 3e Hussards à Santiago, le 27e de Ligne à Mondonedo, le 25e Léger à Figueidas et Rivadeo, le 25e Dragons sur l'Eo et à Mondonedo (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 191).

En Espagne, le 1er juin, le 6e Corps est en Galice.

Le 18 août 1809, Ney, qui vient d'arriver à Salamanque, adresse un rapport des dernières opérations à Joseph, Roi d'Espagne, et au Major général Jourdan, à Madrid :
"... Le même jour (8 août), le colonel Ornano, commandant la brigade de dragons, et le colonel du 25e léger firent passer le Tage à la nage au-dessus et au-dessous d'Almaraz et ramenèrent des prisonniers.
Le 12, le corps d'armée partit en masse de Plasencia, où la tête de colonne du 2e corps devait entrer le même jour.
J'appris, en arrivant près d'Oliva, que l'ennemi occupait en forces Aldeanueva del Camino et principalement les hauteurs, ainsi que le col de Banos. Mon avant-garde, aux ordres du général Lorcet, composée des voltigeurs des 25e léger, 27e, 50e et 59e de ligne, des 3e d'hussards et 15e de chasseurs, d'une batterie d'artillerie légère, de la brigade de dragons du colonel Ornano et d'une réserve composée des 50e et 59e de ligne, rencontra l'ennemi à Aldeanueva.
L'attaque et le succès furent également rapides. La position fut enlevée et le 3e d'hussards exécuta la plus belle charge.
L'ennemi ainsi culbuté se rallia cependant par petits pelotons à son corps principal sur les hauteurs de Banos.
Le général Wilson occupait celles-ci avec un corps de 4 à 5.000 hommes, composé de deux bataillons portugais, quatre bataillons espagnols et 1.000 hommes venus de Ciudad Rodrigo. Ce général, qui regardait sa position comme inexpugnable, avait encore ajouté aux difficultés du terrain en fermant tous les sentiers par lesquels on pouvait arriver à lui au moyen d'abatis, de coupures profondes et de blocs de rochers.
Aussitôt que les échelons de l'armée eurent serré sur Banos on marcha à l'ennemi. Le soldat oublia dans ce moment l'extrême fatigue que lui avaient fait éprouver la chaleur et une marche de neuf lieues.
Les 59e et 50e régiments s'avancèrent avec la plus grande audace et se rendirent maîtres des hauteurs malgré la vigoureuse résistance qu'on leur opposa.
Cependant, le général Wilson rallia ses troupes pour la troisième fois et essaya même de reprendre l'offensive, espérant nous culbuter à son tour, mais cette tentative lui devint funeste, car l'avant-garde, qui s'était réunie, engagea un terrible combat à la baïonnette, dans lequel l'ennemi fut écrasé. Les hussards et les chasseurs achevèrent de le mettre dans la plus affreuse déroute. Il fut poursuivi jusqu'au delà de Montemayor et de Valdelacoza; enfin, ce petit corps d'armée, ayant laissé 1.200 hommes sur le champ de bataille, peut être considéré comme détruit.
... Le soldat, irrité de la résistance qu'il avait éprouvée, n'a pas voulu faire de prisonniers; on a cependant sauvé la vie à plusieurs officiers et soldats.
Le nommé Tartre, soldat au 59e, a pris un drapeau.
Les prisonniers ont rapporté que les autres drapeaux avaient été brisés et jetés dans les précipices.
Le colonel du 15e de chasseurs, qui était entré à Valdelacosa avec les voltigeurs, rendit compte que la plaine au delà était gardée par des piquets de cavalerie. Je fus instruit en même temps qu'il existait à Bejar un camp de 1.500 à 1.800 Portugais. Le général de division Marchand y envoya une petite colonne, mais l'ennemi gagna précipitamment les montagnes.
Le 13, l'armée continua sa marche par Valdelacosa. L'ennemi ne se montrant plus, l'avant-garde prit position à Fuenteroble, la 2e division à Fuentes, la 1re à Valdelacosa et Valverde.
Le 14, avant le jour, l'avant-garde se dirigea sur Salamanque; il y avait dans cette ville 1.400 fantassins et 400 cavaliers, commandés par le général Castro Fuente, qui commença sa retraite vers Ciudad Rodrigo dès qu'il eût appris que le col de Banos avait été forcé; la cavalerie de son arrière-garde échangea quelques coups de pistolet, mais ne tint nulle part.
La perte que nous avons éprouvée dans les divers combats livrés depuis Aldeanueva jusqu'au delà de Montemayor et de Valdelacosa est de 5 officiers, 30 sous-officiers ou soldats tués et de 10 officiers et 140 sous-officiers ou soldats blessés.
Plusieurs hommes sont tombés morts de chaleur et de fatigue, une vingtaine ont été égorgés par les paysans.
... toutes les troupes ont rivalisé de valeur et de zèle ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 369; ; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 244, avec quelques variantes - Cette letre, partie de Salamanque, a été adressée au Ministre de la Guerre le 23 août 1809 par le Maréchal Jourdan).

Le même 18 août 1809, le Maréchal Ney adresse un autre Rapport au Roi Joseph : "J'appris, à mon arrivée à Salamanque, qu'il existait des rassemblements vers Ledesma, soutenus par la garnison de Ciudad Rodrigo, et que l'insurrection se manifestait également du côté d'Alba de Tormes et de Penaranda, où des compagnies de contrebandiers à cheval infestaient le pays, le mettaient à contribution et interceptaient les communications.
Je dirigeai, les 16 et 17 août, le 27e de ligne, avec un détachement de dragons, sur Alba de Tormes et Penaranda, le 76e de ligne et un détachement de dragons sur Ledesma.
Ces expéditions avaient le double but de réprimer la révolte et de faire arriver des vivres à Salamanque pour la subsistance de l'armée. Les rapports qui me sont parvenus annoncent que la partie d'Alba de Tormes et de Penaranda commence à jouir de quelque tranquillité et que les habitants sont portés de bonne volonté à satisfaire aux besoins des troupes.
Les bandes de cavalerie insurgée se sont dispersées et ne paraissent plus.
La situation n'est pas aussi satisfaisante aux environs de Ledesma ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 248).

Tandis que s'achève la campagne contre l'Autriche, en Espagne, le 27e continue de combattre. La situation est alors la suivante au 30 septembre :
6e Corps, 2e Division : Général Mermet, à Salamanque.
1ère Brigade : Général de Labassée.
27e de Ligne : Colonel Menne à Salamanque. 1er Bataillon : Martin, 23 Officiers, 575 hommes.
2e Bataillon : Colette, 12 Officiers, 585 hommes.
3e Bataillon : Tardy, 18 Officiers, 605 hommes.

Le régiment combat le 18 octobre à Tamanès.

/ 1810, en Espagne

Le 31 janvier 1810, la situation du 6e Corps était la suivante : A Alba de Tormes, trois Régiments de la 2e division (25e Léger, 27e, 50e de Ligne) et le 15e Chasseurs (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 288).

Le 23 février 1810, le Maréchal Ney écrit au Prince de Neuchâtel : "… La 1re division, commandée par le général Marchand, stationne en profondeur depuis Sanfelices jusqu'à Ledesma. Un régiment de cavalerie légère (3e de hussards) garde avec quelques compagnies de voltigeurs le développement du Duero depuis Villardiegna jusqu'à Fermoselle. Le 27e de ligne est établi à Zamora avec un détachement de dragons pour observer le cours de l'Esla.
Un corps de troupes légères de 2.000 hommes environ (le 25e léger, 2 escadrons de dragons et 60 hussards) commandé par l'adjudant commandant Rippert est à Tamames et a un fort détachement à Salvatierra de Francia. Au moyen de ces dispositions j'occupe tous les débouchés de Ciudad Rodrigo et j'empêche le pays d'y verser des subsistances; il est vrai que le Portugal vient au secours de cette place ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 295).

A la date du 20 mars 1810, le 6e Corps présente la composition et les présents sous les armes, indiqués ci-dessous :
2e Division d'infanterie : Général Mermet.
1re Brigade : Général Labassée.
25e Léger, 2 Bataillons 1.729
27e de Ligne, 3 Bataillons 1.850 (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 298).

Le 28 mai 1810, le 27e est en position en avant de Santi Spiritus et participe alors au siège de Ciudad Rodrigo (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 323).

Le 31 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, je vous renvoie les propositions du prince d'Essling pour les récompenses à accorder pour la prise de Ciudad Rodrigo. Faites-moi connaître le nom des individus cités soit dans les relations, soit dans les détails du siège, et proposez-moi pour eux des récompenses. Faites-moi connaître également quels étaient les régiments qui faisaient partie du siège ; ceux-là seuls ont droit à des récompenses.
Nap
ANNEXE
Armée de Portugal. 6e corps d'armée. État des demandes d'avancement ou d'admission dans la Légion d'honneur, en faveur des militaires qui se sont le plus distingués au siège de Ciudad Rodrigo

Désignation des corps

Décorations demandées

Observations
On propose aujourd'hui à Sa Majesté d'accorder par le décret ci- joint, à déduire sur cet état, les décorations suivantes :

De commandant

D'officiers

De légionnaires

27e rég. d'inf. de ligne

1

3

21

 

6

" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24175).

Le 27e assiste ensuite au siège de Almeida.

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 5e bataillon de marche se composera de 100 bommes du 27e de ligne ; 100 hommes du 39e ; 150 hommes du 59e ; 150 hommes du 69e ; 100 hommes du 76e ; 100 hommes du 22e de ligne ; total 700. Ce bataillon se réunira à Orléans ...
Le 7e bataillon de marche (ou bataillon de l'armée du Midi) se composera de 100 hommes du 16e de ligne ; 100 du 21e ; 100 du 27e ; 100 du 54e ; 100 du 63e ; 100 du 95e ; 400 du 24e ; 1000 hommes. Ce bataillon se réunira à Limoges ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

A la date du 9 septembre, c'est-à-dire à la veille d'ouvrir les opérations en Portugal, le 6e Corps présente la composition suivante :
Cavalerie légère : Général Delamotte.
3e de Hussards, 4 escadrons; 15e de Chasseurs, 4 Escadrons; 4 pièces d'artillerie légère.
1re Division : Général Marchand.
1re Brigade, Général Mermet. — 6e Léger, 2 Bataillons; 69e de Ligne, 3 Bataillons; 3 pièces.
2e Brigade, Général Marcognet. — 39e de Ligne, 3 Bataillons; 76e de Ligne, 3 Bataillons; 4 pièces.
2e Division : Général Mermet.
1re Brigade, Général Labassée. — 25e Léger, 2 Bataillons; 27e de Ligne, 3 Bataillons; 3 pièces.
2e Brigade, Général Bordet. — 50e de Ligne, 3 Bataillons; 59e de Ligne, 3 Bataillons; 4 pièces.
3e Division : général Loison.
1re Brigade, Général Simon. — 26e de Ligne, 3 Bataillons; 82e de Ligne, 3 Bataillons; 3 pièces.
2e Brigade, Général Ferey. — Légion hanovrienne, 2 Bataillons; 66e de Ligne, 3 Bataillons; 3 pièces.
Récapitulation. — 8 Escadrons, 3 Divisions à 11 Bataillons (33 Bataillons) et 24 pièces (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 370).

Le 27 septembre, le 27e combat à Bussaco. Le 1er octobre, il entre à Coimbra, fort de 1602 hommes.

Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... Le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal se trouvera également diminué ... Il faudra n'en former qu'un seul bataillon qui sera composé savoir :
De 157 hommes du 17e léger, 297 du 65e, 92 du 22e de ligne, 89 du 27e, 95 du 39e, 125 du 59e, 95 du 69e, 79 du 76e.
TOTAL. 1.029 hommes. Ce bataillon fera partie du 1er régiment de marche de l'armée de Portugal ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).

Le 18 novembre 1810, le Général Mermet, commandant de la 2e Division du 6e Corps, écrit au Maréchal Ney, pour lui rendre compte des dispositions prises pour assurer ses subistances : "Les 50e et 59e régiments auront leur établissement à Atalaga et occuperont, en outre des moulins qui y existent, celui du pont de pierre, à une lieue d'Atalaga.
Les 25e et 27e régiments auront leur établissement à Asseincera et auront, en supplément des moulins qui s'y trouvent, celui de Matrera, à un quart de lieue d'Asseincera.
Chaque régiment aura une compagnie cantonnée à l'endroit où il fera fabriquer son pain.
J'ai cru devoir mettre une compagnie par régiment pour surveiller avec soin ses intérêts respectifs et emmagasiner tout ce qu'elle pourra se procurer.
Ce mouvement se fera demain matin
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 416).

/ 1811, en Allemagne

Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne

Régiments qui forment les 6e bataillons

Conscrits du régiment

Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50

Suppléments à tirer d'autres régiments

Total de ce que 6e bataillons aura

Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles
Conscrits pour compléter les bataillons suisses
Conscrits du 4e bataillon A
Reste pour le 6e bat. B
Numéros du régiment d'où on les tire
Anciens soldats C
Conscrits D
Total
12e de ligne
1200
300
700
200
50
Le 8e
60
60
120
726

Le 14e

60

60

120

Le 22e

60

60

120

Le 27e

58

58

116

A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".

Le 14 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Duroc, Duc de Frioul, Grand Maréchal du Palais, à Paris : "Vous remettrez l'instruction ci-jointe au sieur Mortemart. Vous lui donnerez des conseils généraux sur la manière dont il doit se conduire. Il faut qu'il ne fasse aucun embarras ; sa femme même doit ignorer où il va. II doit seulement dire qu'il est absent pour un mois".
"Au Baron de Mortemart, Capitaine, Officier d'Ordonnance de l'Empereur, à Paris : "Vous m'écrirez de Flessingue pour m'informer si les cadres des 3e et 4e compagnies du 5e bataillon des 65e, 72e, 19e, 43e, 27e et 22e sont arrivés pour prendre des conscrits réfractaires du régiment de Walcheren, et de là passer dans les îles de Schouwen et de Goeree ; ou, s'ils ne sont pas arrivés, quand ils arriveront ; ce qui manque d'officiers ou de sous-officiers dans les cadres, et si l'on peut y avoir confiance" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17605 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26668 (1ère lettre) ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26672 (2e lettre)).

Le 3 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général commandant l'île de Gorée de faire partir les 2 compagnies du 43e, du 22e et du 27e, formant un bataillon de 900 hommes, et de les diriger sur Gorcum d'où elles se rendront par terre et par la rive droite du Rhin sur Hambourg. À leur arrivée à cette destination, le prince d'Eckmühl placera les soldats qui les composent dans ses différents régiments, en ayant soin de porter d'abord au grand complet les 2 régiments qui sont à Stettin, de sorte que chaque bataillon soit fort de 840 hommes présents sous les armes. Les officiers et sous-officiers de ces compagnies retourneront dans l'île de Walcheren.
Donnez le même ordre au bataillon de l'île de Schouwen.
Vous laisserez maître le général Gilly, pour le bataillon de l'île de Schouwen, et le général qui commande à Gorée, pour le bataillon de l'île de Gorée, de retarder le départ de ces bataillons s'ils ne sont pas parfaitement armés et équipés, mais dans ce cas ils devront vous rendre compte des raisons qui auront retardé ce départ. Vous prescrirez à l'un et à l'autre de ces généraux les mesures nécessaires pour empêcher la désertion et vous préviendrez de ce mouvement les commandants des divisions militaires et le prince d'Eckmühl ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5721 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27515).

Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE L'ESCAUT
... Donnez ordre que la 2e compagnie du 5e bataillon des 8e, 27e, 28e, 34e, 36e, 51e, 55e, 40e, 43e, 44e, 45e et 65e soient également formées à Anvers. Ces douze compagnies seront destinées, savoir celle du 8e au Gaulois ; celle du 27e au Conquérant ; celle du 44e au Monarque, vaisseau à trois ponts ; celle du 55e à L’Hymen id. ; celle du 28e aux frégates la Minerve et la Kenau-Hasselaer ; celle du 36e aux frégates la Milanaise et la Vistule ; celle du 34e à deux autres frégates ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).

/ 1811, en Espagne

Le 16 février, Ney écrit à Masséna pour lui indiquer le nombre de quintaux de grains envoyés par le 6e Corps au 2e Corps à Porto de Moz, et les quintaux de maïs ou de blé déposés au Magasin de Thomar; ainsi, on note, pour le 27e de Ligne, 22 quintaux envoyés au 2e Corps, mais aussi 50 quintaux de blé déposés au Magasin de Thomar (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 461).

Masséna, vu l'état de ses troupes, décide finalement de retraiter, sa situation devenant intenable et sans résultats. Dans la journée du 1er mars, le prince d'Essling envoie de Torres Novas, aux commandants de Corps d'armée ainsi qu'aux chefs des grands services, l'ordre de marche sur Pombal, Anciao et Espinhal, dans une région où il espère pouvoir nourrir l'armée au moyen des ressources locales. Ce changement de position comporte cinq jours de marche, savoir : la nuit du 5 au 6 et les journées du 7, du 8, du 9 et du 10 mars. Le 6e Corps, auquel sont adjointes la Division Conroux, du 9e Corps, et la Division de cavalerie Montbrun, doit faire l'arrière-garde générale.
Première marche (nuit du 5 au 6 mars). - ... Le 6e Corps, de Pombal et de Thomar à Leiria.
Deuxième marche (7 mars). - ... Le 6e Corps reste en position, sauf que sa 3e Division et sa Brigade de cavalerie légère se rendent de Punhète en avant de Chaos de Maçans.
Troisième marche (8 mars). - ... Le 6e Corps, à Casal des Ovos, après avoir détruit les ponts. Sa 3e Division à Arneiro.
Quatrième marche (9 mars). - ... Le 6e Corps en avant de Pombal et sa 3e Division à Anciano.
Cinquième marche (10 mars). - ... Le 6e corps reste sur les positions de la veille.
Sixième marche (11 mars). - ... Les 8e et 6e Corps recevront de nouveaux ordres.

Aussitôt, Ney informe le Général Drouet d'Erlon de ces dispositions. Les Divisions Mermet, Marchand et Conroux doivent s'échelonner en avant et en arrière de Leiria, savoir :
... 25e léger, 27e, 50e, 59e de ligne et artillerie à Leiria (Division Mermet).

Le départ du 6e Corps est fixé au 8 mars, pour aller prendre position, le même jour, à Casal dos Ovos et, le lendemain 9 mars, près de Pombal (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Au printemps 1811, le 27e participe à plusieurs combats : Redinha (12 mars)

Le 12 mars 1811, à minuit, le Maréchal Ney écrit, depuis Refança, à Masséna : "D'après les instructions que j'ai données hier soir, les troupes avaient ordre de s'échelonner dans le défilé de la Soure, depuis Vanda da Cruz jusqu'à Redinha, afin d'éviter tout désordre dans la marche rétrograde et de contenir avantageusement l'ennemi.
Celui-ci, dès 5 h. 1/2 du matin, déboucha de Pombal en trois colonnes, celle de droite suivant les hauteurs, celle du centre, la grande route, et celle de gauche remontant la rive droite de la Soure. Les intervalles entre les colonnes étaient remplis par des pelotons d'infanterie et de cavalerie, et des tirailleurs couvraient tout le front. La lenteur de sa marche et sa circonspection me firent croire qu'il craignait quelque embuscade; en effet, chaque fois que mes échelons s'arrêtaient et que mon artillerie faisait feu, la colonne du centre prenait position, tandis que les colonnes des ailes continuaient à marcher dans le but de me déborder.
Le terrain étant accidenté et d'une défense facile, j'ai pu contenir l'ennemi depuis 6 heures du matin jusqu'à midi, heure à laquelle il a commencé à se déployer à portée de canon de Redinha. Mon artillerie était si avantageusement placée que chaque coup de canon emportait des rangs entiers; il fut contraint de se cacher derrière la montagne couverte de bois, auprès de laquelle s'étend une plaine commandée par ma position de Redinha. L'ennemi, ayant alors arrêté sa colonne du centre, s'est borné à faire manœuvrer quelques bataillons et escadrons sur ma droite, sans doute afin de donner à sa colonne de gauche le temps de passer la Soure, et à la colonne de droite, d'appuyer celle du centre pour attaquer ma gauche. Tous ces mouvements qui se sont faits sous mes yeux avec une lenteur inimaginable, n'ont cessé d'être contrariés par le feu de mes tirailleurs et de mon artillerie, et même, d'offrir, pendant leur exécution, plus de désordre et de confusion qu'on ne saurait croire; enfin, c'est seulement vers 3 heures de l'après-midi, que l'ennemi s'est trouvé en mesure de m'attaquer sur tous les points à la fois.
Ma deuxième division (général Mermet) était entièrement réunie sur les hauteurs en avant de Redinha avec 14 bouches à feu d'artillerie légère, le 3e de hussards, les 6e et 11e de dragons; ma première division (général Marchand) était échelonnée sur les hauteurs en arrière de Redinha, dominant la ville, couvrant le passage de défilé et observant mes deux flancs. J'avais reconnu les communications (chemins ou routes) pour la retraite de l'artillerie et de l'infanterie à effectuer par la gauche, de la cavalerie par la droite et le long du ruisseau qui coule au-dessous de Redinha. C'était un spectacle imposant que celui d'une armée de 25.000 Anglais et d'un plus grand nombre de Portugais, repoussés à chaque instant par un corps de 6.000 hommes avec lequel je manœuvrais sans avoir recours à ma réserve qui occupait ma position de retraite.
Cependant, ainsi que je l'ai déjà dit, l'ennemi montra, vers 3 heures du soir, le dessein de culbuter mes troupes. Le général anglais Coll, qui commandait la colonne de droite, la porta, en formation serrée, sur les hauteurs où ma gauche était appuyée. Arrivé à portée de fusil, il voulut se former (déployer) mais je ne lui en laissai pas le temps : 6 pièces d'artillerie tirèrent sur lui à mitraille, en même temps que j'ordonnais à mes tirailleurs et à 2 bataillons, l'un du 27e, l'autre du 59e de ligne, de le charger à la baïonnette et de le rejeter en bas des hauteurs, ce qui réussit au-delà de toute espérance, l'ennemi ayant été mis dans une affreuse déroute.
Sur ces entrefaites, le général anglais Spencer, à la tête de l'avant-garde, avait vainement essayé de déboucher dans la plaine pour protéger les trois divisions d'infanterie aux ordres du général Pincton. De ce côté, le 25e léger ayant en soutien le 50e de ligne, les 3e de hussards et 6e de dragons, tous protégés par l'artillerie, tirent éprouver à l'ennemi le même sort que, précédemment, à notre aile gauche, et le 3e de hussards, dans une belle charge exécutée avec beaucoup de bonheur, sabra un grand nombre d'hommes.
Malgré ces efforts et la valeur extraordinaire que n'avaient cessé de montrer mes troupes depuis le matin, il fallut songer à la retraite, parce que l'ennemi qui déployait des masses immenses aurait fini par entamer des troupes qui, jusqu'alors, avaient défendu le terrain, pied à pied, et ne l’avaient cédé que par ordre, sans qu'aucune de mes positions eût été forcée.
Vers 4 heures, l'ennemi ayant formé quatre lignes d'infanterie dans la plaine, à portée de canon, se dirigea sur moi dans cet ordre de bataille, tandis que le corps de droite du général Coll reprenait de son côté l'offensive en colonne serrée et que la colonne de gauche cherchait à déborder ma droite. Tous mes échelons étaient placés de manière à faire beaucoup de mal à l'ennemi, sans qu'aucun d'eux pût être compromis. L'adversaire, auquel je me plais à rendre justice, marcha contre mes troupes avec fermeté, mais aussi, avec une lenteur extrême. Les régiments de ma 2e division l'ayant successivement reçu par des feux de bataillon et de deux rangs, se replièrent, en contournant la gauche de la ville, et allèrent se placer en seconde ligne derrière ma 1re division. Alors l'ennemi, s'étant formé sur les hauteurs de Redinha, jeta sur cette ville une nuée de tirailleurs et voulut passer outre; mais, on avait fait tous les préparatifs pour incendier les maisons, et le feu y fut mis aussitôt que mon artillerie eut passé; en un instant, les flammes s'étendirent tellement que l'ennemi n'eut pas le temps d'arriver assez tôt pour l'éteindre et fut arrêté avec son artillerie. La division Coll, seule, passa le ruisseau à gué en colonne serrée, et, elle fut obligée de gravir promptement les hauteurs à gauche pour ne pas être écrasée par le tir des batteries de la division Marchand, dont tous les coups portaient, et par le feu d'un bataillon du 59e, ainsi que de mes tirailleurs, qui lui tuèrent beaucoup de monde durant son passage (de rivière).
Ayant enfin été débordé par ma gauche et par ma droite, j'ordonnai un mouvement général de retraite de mes deux divisions, par échelons. L'ennemi, dès lors, fît halte avec ses forces principales et laissa son avant-garde continuer le coup de fusil.
La division Mermet a pris position en avant de Refanes et celle du général Marchand est restée à Prisea, située à une petite lieue de Redinha. A la nuit close, l'ennemi est venu se placer en face de la division Marchand, laquelle a passé toute la nuit, l'arme au bras.
La perte que j'ai éprouvée dans la brillante journée de Redinha ne s'élève pas à plus de 1.500 hommes tués ou blessés, ceux-ci tous emportés. L'artillerie s'est couverte de gloire; elle n'a pas cessé de tirer à mitraille; les capitaines (d'artillerie) Graillat, Coquart et Binner méritent les plus grands éloges et les récompenses de Sa Majesté; c'est avec la plus grande peine que j'ai pu arracher ces braves officiers du milieu des tirailleurs et ils se sont retirés, au pas, sous la protection de l'infanterie.
Quant aux quatre régiments d'infanterie de la division Mermet, savoir : les 25e léger, 27e, 50e et 59e de ligne, il est impossible de se battre avec plus de vigueur et de manœuvrer avec plus de sang-froid et de précision devant l'ennemi.
Les 6e léger, 39e, 69e et 76e de ligne, composant la division Marchand, qui ont couvert la retraite, se sont montrés tels que je les ai toujours connus, intrépides et consommés dans l'art de la guerre. Le 3e de hussards a donné dans cette circonstance de nouvelles preuves de sa valeur ordinaire. Les 6e et 11e de dragons se sont également bien conduits.
La perte de l'ennemi doit être, sans exagération, de 4 à 5.000 hommes au moins. Je pense que lord Wellington en conviendra et qu'il rendra justice à la valeureuse conduite des troupes de Sa Majesté impériale et royale
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 488).

Le futur Général Guingret, alors Capitaine au 6e Léger, écrit : "Le combat de Redinha est de ceux où les chefs se montrent plus grands que leur réputation et où les troupes font des prodiges de valeur, sans que la renommée publie au loin la gloire des combattants.
Ce combat tire son nom de la ville située au pied d'un rideau de hauteurs, dans une vallée riante et fertile qu'arrose l'Audanços, qui paraît se multiplier grâce à ses nombreux méandres. En descendant du plateau, on traverse Redinha pour aller franchir l'Adanços sur un vieux pont en pierre qui se trouve au nord de la ville.
Avant l'action, la 2e division (général Mermet) du 6e corps occupait seule le rideau élevé que forment les hauteurs en avant de la ville. La position était peu militaire, puisque les troupes avaient un défilé (le pont de pierre très étroit) à dos et qu'il traverse Redinha avant d'arriver au pont, mais le duc d'Elchingen avait été obligé de faire occuper cette position pour donner le temps de s'éloigner aux autres corps (le 8e corps d'armée), à l'artillerie et aux bagages innombrables qui nous encombraient. Il était d'ailleurs très urgent d'arrêter assez l'ennemi pour que Masséna, qui nous devançait avec le reste de l'armée, pût enlever de vive force la ville de Coïmbre, qu'occupait une forte garnison portugaise barrant la route royale de Lisbonne à Salamanque, par laquelle on sort du Portugal pour entrer en Espagne.
Le maréchal Ney, contraint de combattre ce jour-là, remédia à la défectuosité de la position par la manière savante dont il sut disposer les régiments de la 2e division; il les fît soutenir par le brave 3e de hussards et quelques escadrons de dragons (6e et 11e).
Bientôt l'ennemi parut et, après nous avoir tâtés à diverses reprises pour savoir si nos troupes étaient déterminées à combattre, il commença une véritable attaque.
Nos corps luttèrent, une grande partie de la journée, sans céder un pouce de terrain, mais leur valeur ayant contraint l'ennemi à déployer une force d'au moins 25.000 hommes, il fallut songer à la retraite.
Le duc d'Elchingen donna ordre à chaque bataillon d'envoyer son drapeau, avec un adjudant et des guides généraux, de l'autre côté du ravin, où des officiers d'état-major étaient chargés de leur indiquer les places que leurs régiments respectifs devaient occuper après avoir franchi le défilé. Les chefs de troupes furent prévenus d'effectuer leur retraite rapide à un signal donné, les uns par le pont, les autres sur les gués reconnus à l'avance en amont et en aval de Redinha.
Chaque corps devait ensuite se reformer, au pas de course, sur l'emplacement qui lui avait été assigné sur l'autre penchant de la vallée, à l'endroit même où se trouvaient déjà son drapeau (et ses guides généraux). Cette vallée, assez étroite, était dominée, de l'autre côté, par des hauteurs formant position, sur lesquelles était placée la division Marchand (1re), avec son artillerie, pour protéger les troupes de la division Mermet (2e) quand elles abandonneraient le rideau (de hauteurs) opposé.
Dans la soirée (vers 5 heures), le maréchal Ney donna lui-même le signal de la retraite; le mouvement rétrograde fut rapide et parfaitement exécuté. L'ennemi, voyant tout à coup disparaître nos troupes, qui descendaient vers la ville pour passer le défilé, courut en avant afin de gagner le sommet du rideau (de hauteurs), d'où il croyait pouvoir tirer des coups plongeants sur nos soldats entassés auprès du pont; mais le maréchal Ney avait fait embusquer à l'avance un bataillon du 27e et un bataillon du 50e de ligne, avec ordre de bien recevoir l'ennemi quand il approcherait de l'arête du plateau (formant rideau). En effet, ces deux bataillons reçurent les Anglais à brûle-pourpoint par un des plus beaux feux de deux rangs (feux à volonté) qui aient été faits depuis l'invention de la poudre. Ce feu meurtrier fit reculer l'ennemi et lu tua beaucoup de monde. Les deux bataillons d'embuscade se retirèrent ensuite avec autant d'ordre que s'ils fussent revenus d'un champ de manœuvres.
Les troupes de la 2e division, après avoir traversé la vallée, se reformèrent rapidement au-dessous de celles de la division Marchand (c'est-à-dire à mi-coteau).
Une canonnade vive et soutenue arrêta court les masses ennemies qui voulaient descendre sur Redinha, et nous pûmes continuer notre retraite tranquillement.
Le but du maréchal Ney était rempli, en ce sens que l'artillerie et les bagages de notre armée gagnèrent un jour, alors que la marche de l'armée anglo-portugaise subit un retard d'une journée
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 492).

Le 12 mars 1811 au soir, le Maréchal Ney rédige, depuis Rafama, l’ordre de mouvement du 6e Corps pour le 13 mars, à 5 heures du matin : "… La 2e division laissera, lors de son passage à Rafama, la brigade Labassée (25e léger, 27e de ligne), qui passe sous les ordres du général de division Ferey (nouvellement promu et venant de la division Loison) ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 495).

Puis Condixa (14 mars), Fos de Arona (15 mars).

Concernant ce combat, le Maréchal Ney écrit, le 17 mars 1811, à Masséna : "Prince, j'ai fait prendre des renseignements plus particuliers (complets) pour remonter à la source des causes de la terreur panique qui s'est manifestée, le 15 mars, vers les 5 heures du soir.
Il paraît que le général Lamothe, commandant la cavalerie légère de la division Ferey, n'a pas fait son devoir, d'abord parce qu'il a négligé de placer des piquets sur la direction de Miranda do Corvo et qu'au lieu de défendre la plaine qui sépare la position qu'occupait mon avant-garde (arrière-garde) de celle de l'ennemi, il s'est placé dans un village à gauche dans le vallon de Foz de Aronze, de manière que l'ennemi a eu toute facilité pour former ses colonnes d'attaque au pied de la montagne (colline) où se trouvait le 25e de ligne, et que, lorsqu'il devait prévenir le général Ferey et concourir à la défense de ce poste important, il s'est replié assez rapidement sur la Ceira pour laisser croire que l'ennemi le poursuivait. Cette cavalerie légère a passé le gué au- dessus (en amont) du pont, mais, par une ignorance inconcevable, elle est venue fermer le (débouché du) pont sur la rive droite, à l'instant même où les 50e et 59e de ligne se présentaient pour le passer, ce qui a causé la perte de beaucoup de soldats qui se sont noyés en cherchant à traverser la rivière à gué, tout près du pont.
Si le général Lamothe, au lieu de prendre la fuite, eût conservé la plaine en se tenant toujours à hauteur de l'infanterie, combattant avec avantage, et tenté plusieurs charges pour donner aux réserves le temps d'arriver, il est présumable que l'ennemi ne serait jamais parvenu à repousser le 25e léger (déployé en tirailleurs).
Cette conduite singulière du général Lamothe m'a déterminé à le renvoyer à l'état-major général de Votre Excellence et j'ai donné au colonel Mouriez, du 15e de chasseurs à cheval, le commandement de la cavalerie légère de l'avant- (arrière) garde.
Le 39e de ligne, qui formait la réserve du 25e léger, était sur le point de marcher pour l'appuyer lorsque le colonel Lamour (du 39e), qui allait à la position du 25e léger pour connaître la véritable situation des choses, fut malheureusement tué. La perte de cet estimable officier supérieur, aussi distingué par ses talents militaires que par une bravoure peu commune, jeta la consternation dans le 39e, qui fît sa retraite en désordre. Dans ce même moment, l'artillerie légère (compagnie Binner) effectua son mouvement rétrograde avec trop de précipitation, ce qui occasionna la terreur chimérique qui a failli devenir fatale à l'armée. Un bataillon du 27e de ligne et un du 69e (celui-ci venant de la rive droite avec trois compagnies du 6e léger; ont suffi à chasser l'ennemi, remettre de l'ordre et conserver la position (de la rive gauche) jusqu'à minuit.
Le porte-aigle du 39e, ayant été entraîné par les soldats qui se précipitaient vers le gué pour passer la Ceira, s'est noyé et l'aigle du régiment est perdue; on a employé les meilleurs plongeurs pour le chercher pendant la nuit du 15 au 16, mais inutilement.
On présume que celte aigle se trouve sous les décombres que l'explosion du pont a occasionnés. Le cadavre du porte-aigle a été retrouvé, ce qui est constaté par un procès-verbal; il a été constaté aussi que l'aigle a été vue entre ses mains, au milieu de la rivière
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 511).

Le 17 mars 1811, le Maréchal Ney écrit, à une heure de l’après-midi, au Maréchal Masséna : "… La division d'avant-garde (d'arrière-garde) du général Ferey (25e léger, 27e de ligne, 39e de ligne, brigade de cavalerie Lamothe, compagnie d'artillerie légère Binner) est chargée de la défensive du pont (de Murcilla) et des gués existant sur le front de l'armée …" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 511).

Le 22 mars, il compte environ 1400 hommes. Au 1er avril, le 1er Bataillon compte 19 Officiers et 466 hommes ; le 2e Bataillon, 13 Officiers et 409 hommes ; le 3e Bataillon, 15 Officiers et 408 hommes.

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions, savoir :
... 2e division : le 25e léger, les 27e, 50e et 59e de ligne ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Le 7 avril, le Régiment participe à la défense d'Almeida.

Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ne seront pas formés avant les 4es.
Je prends donc le parti de contremander l'ordre que contient mon décret du 23 avril de tirer 1800 anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne pour servir à la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne.
Les détachements que ces différents dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir, savoir le 8e : 80 hommes, le 14e : 60 hommes, le 22e : 60 hommes, etc., se mettront en marche pour Orléans, où il en sera formé deux bataillons de marche, un pour l'armée du Midi, et l'autre pour l'armée de Portugal ...
Le bataillon de marche de l'armée de Portugal sera composé de :
60 hommes du 14e. 60 du 22e. 60 du 27e. 60 du 39e. 60 du 50. 50 du 59e. 60 du 76e. 150 du 65e. 60 du 69e.
Total 620 hommes pour l'armée de Portugal.
Envoyez dans la journée des ordres à tous ces régiments pour que la destination de ces détachements soit changée et qu'on les dirige sur Orléans. Vous ferez connaître aux corps que ces détachements devant désormais former des régiments de marche et servir à recruter des bataillons de guerre, on ne doit plus rayer des contrôles les hommes qui les composent.
Ces 1800 hommes seront remplacés pour la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne par une augmentation équivalente dans le nombre de conscrits que ces dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir. Ainsi, ces dépôts au lieu de fournir seulement 1430 conscrits ainsi qu'il est indiqué dans l'état joint à mon décret du 23 avril compléteront en conscrits le nombre total de 3300 conscrits qu'ils doivent fournir conformément audit état. Ceci aura le double avantage de fournir de bonnes recrues à l'armée d'Espagne, et de ne faire aucun changement dans les contrôles des corps, en même temps qu'on laisse à l'armée d'Allemagne le même nombre d'hommes qu'elle doit recevoir
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5419 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26900).

Le 27e donne le 5 mai à Fuentes de Onoro.

Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez l'ordre que l'ancien 3e bataillon de marche de l'armée de Portugal qui devait être le 5e dans la nouvelle formation et composé de détachements des 17e, 65e, 27e, 39e, etc., formant 7 à 800 hommes, parte de la Biscaye pour se rendre à Salamanque où il sera dissous, et chaque détachement rejoindra son régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27178).

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres des 4es bataillons des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne et 17e d'infanterie légère, 28e, 34e, 65e, 75e et 86e de ligne ont ordre de rentrer en France. Ils arrivent à Bayonne du 15 au 20 juin. Les cadres des 4es bataillons des 19e, 25e et 46e de ligne, 15e et 3e d'infanterie légère rentrent également. Les cadres des 19e, 25e et 46e continueront leur route pour le dépôt. Ces régiments n'ayant rien de commun avec l'Espagne, ces cadres ne doivent plus retourner en Espagne. Il en est de même du cadre du 15e d'infanterie légère : il faut lui faire continuer sa route sur Paris ...
Restent donc douze cadres rentrant d'Espagne, qui, avec les dix qui de l'intérieur doivent se rendre à Bayonne, font vingt-deux 4es bataillons.
Mon intention est que ces vingt-deux bataillons soient tous campés dans les baraques de bois que j'ai fait établir en avant de la ville, que l'inspection en soit passée pour compléter les cadres des officiers, sous-officiers, caporaux et tambours, remplacer les officiers et sous-officiers hors de service, et compléter tous ces cadres à 800 hommes ; ce qui fera pour l'armée d'Espagne une réserve de 16 à 18,000 hommes.
Je désire que vous envoyiez à Bayonne quatre colonels en second pour se partager le détail, la surveillance et l'organisation de ces bataillons ...
Le troisième commandera le 17e et le 31e léger, le 27e, le 29e, le 59e, le 69e, le 76e, le 65e et le 86e, appartenant à l'armée du Portugal ...
Ces quatre colonels en second réuniront successivement sous leur commandement tous les 3es et 4es bataillons qui arriveront d'Espagne en conséquence des ordres donnés, et qui appartiendront aux armées d'Aragon, du Nord, de Portugal, du Centre et du Midi. Vous donnerez à chaque colonel en second un major en second pour aide, lorsque son commandement comprendra plus de quatre bataillons. Cela formera quatre brigades, qui s'appelleront brigades des 4es bataillons de l'armée d'Aragon, de l'armée du Nord, de l'armée de Portugal, des armées du Centre et du Midi.
Le général Monthion commandera cette réserve et en passera fréquemment la revue ...
Il faudrait sans délai faire partir des dépôts des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne, 17e léger, 28e, 34e, 65e, 75e et, 86e de ligne tout ce qu'il y a de disponible, pour être incorporé dans lesdits 4es bataillons
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
CAMP DE BAYONNE ...
Les 4es bataillons des 17e, 31e, 27e, 39e, 59e, 69e, 65e, 76e et 86e formeront la brigade de Portugal. Vous donnerez deux majors en second au colonel en second qui doit la commander ...
Donnez ordre que tout ce qu'il y a de disponible aux dépôts des 14e, 17e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 65e, 86e, 34e, 28e et 75e se dirige sur Bayonne pour y compléter les 4es bataillons de leurs régiments. Il sera appelé 8,000 conscrits sur la réserve pour compléter ces 4es bataillons et les porter à 20,000 hommes. Recommandez que tout ce qui passera désormais à Bayonne, soit hommes isolés, soit hommes sortant des hôpitaux, qui appartiendraient à ces régiments, soit retenu et placé dans les 4es bataillons de leurs régiments ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Le 28 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis le château de Loo, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, ... 3e RÉGIMENT DE MARCHE DE L'ARMEE DE PORTUGAL.
Un bataillon de marche partira de Bayonne, composé d'une compagnie du 27e de ligne de 140 hommes, d'une du 59e de 140 hommes, d'une du 65e de 140 hommes, d’une du 39e de 140 hommes, d'une du 69e de 140 hommes, et d'une du 76e de 140 hommes, total six compagnies, ou 840 hommes.
Ce bataillon, arrivé à Vitoria, sera incorporé dans le 3e régiment de marche de l'armée de Portugal qui, de 1.200 hommes, sera ainsi porté à 2.040 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6304 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28940).

Le 30 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites-moi connaître si le général Monthion pourra faire partir au 15 décembre, savoir :
... 3° Un régiment de l'armée de Portugal, composé d'une compagnie du 17e léger, d'une compagnie du 31e id., de deux compagnies du 27e de ligne, de deux compagnies du 39e, de deux compagnies du 59e, de deux compagnies du 65e, de deux compagnies du 69e et de deux compagnies du 76e, et d'un bataillon de six compagnies du 86e.
... Ce qui ferait encore un secours de 4.000 ou 5.000 hommes qui compléterait tout à fait les régiments provisoires.
Faites-moi connaître si tout cela pourra partir en décembre ou, au plus tard, au 1er janvier
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6428 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29218).

Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 6e et 17e régiments d'infanterie légère et les 39e, 69e, 76e, 27e et 59e de ligne qui ont trois bataillons en Espagne fassent rentrer en France les cadres des six compagnies de leur 4e bataillon ; que ces cadres soient bien complets, qu’il y ait même 6 sergents et 12 caporaux par compagnie, au lieu de 4 sergents et 8 caporaux.
Donnez le même ordre pour les 25e léger, 50e, 15e et 22e de ligne ; pour les 31e léger et 86e de ligne ; pour les 26e, 66e et 82e ; et pour les 7e, 16e, 114e, 116e et 117e de ligne, ce qui fera rentrer en France les cadres de 21 bataillons. Recommandez expressément qu'il y ait le nombre de sergents et de caporaux ayant plus de deux ans de service, que j'ai déterminé ci-dessus. Instruisez de cet ordre le ministre de la guerre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).

/ 1812

Le 8 mars 1812, à Paris, l'Empereur ordonne : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 30 hommes du 27e de ligne s'embarquent à Mayence pour Wesel, ainsi qu'aux 150 hommes du 8e de ligne, à 70 hommes du 22e id., à 40 hommes du 45e, à 50 hommes du 54e, à 70 hommes du 94e, à 40 hommes du 95e, à 20 hommes du 21e léger et à 40 hommes du 28e léger. Le général Loison formera de ces détachements un bataillon de marche de 500 hommes, qui portera le nom de 1er bataillon de marche du 2e corps. Il n'y mettra que les officiers nécessaires pour la conduite de ces hommes et il les dirigera sur Magdeburg, où les 60 hommes d'infanterie légère seront incorporés dans le 26e léger, et les 440 hommes d'infanterie de ligne seront incorporés dans le 37e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).

Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 10e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 27e, le 4e du 63e, le 4e du 76e et le 4e du 96e partiront de Mayence, de Belfort, Sarrelouis et Thionville pour se réunir à Utrecht et y former la 10e demi-brigade ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après ...
Celui du 27e de ligne, qui est à Mayence, reçoit 300 hommes, il lui manque 400 hommes ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
10e demi-brigade à Versailles (3e division de réserve de la Grande Armée)
1er bataillon : 4e bataillon du 27e de ligne (dépôt à Mayence) : 456 conscrits du Calvados ; total 456 ; manque 264.
2e bataillon : 4e bataillon du 63e de ligne (dépôt à Belfort) : 594 conscrits de l’Allier et 400 du Cher ; total 994 ; 294 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 4e bataillon du 76e de ligne (dépôt à Sarrelouis) : 423 conscrits de l’Ourthe ; total 423 ; manque 277.
4e bataillon : 4e bataillon du 96e de ligne (dépôt à Thionville) : 322 conscrits de Sambre-et-Meuse, 346 de l’Ourthe et 253 de la Roër ; total 921 ; 221 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).

/ 1812, en Espagne

Le 3 mars 1812, le 3e Bataillon est assigné à la Division de Réserve de Bayonne, commandée par le Général Lhuillier, 2e Brigade Gruardet. Les deux autres Bataillons restent à l'Armée du Portugal, commandée par Marmont, au sein de la 2e Division Clauzel, 1ère Brigade Taupin (situation au 1er mai 1812).

Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez ordre que les trois compagnies du 3e bataillon du 27e de ligne, les trois compagnies du 39e, les trois compagnies du 59e, les trois compagnies du 65e, les trois compagnies du 69e, les trois compagnies du 76e, qui sont à Saint-Jean-de-Luz, se rendent à Tolosa pour faire partie du 3e régiment de marche de Portugal qui sera par là porté à 4.000 hommes et dont les bataillons se trouveront complétés à six compagnies. Ce régiment sera alors divisé en deux, le 3e et le 5e.
Le 3e sera composé de trois bataillons entiers des 27e, 59e et 65e.
Le 5e sera composé de trois bataillons entiers des 39e, 69e et 76e. Ce dernier régiment sera commandé par le major Tolosan qui se rendra à cet effet à Tolosa.
Vous laisserez le général Lhuillier maître de retenir le cadre d'une compagnie de chacun des 27e, 39e, 59e, 65e, 69e et 76e, et vous donnerez ordre aux cinquièmes bataillons de ces régiments de diriger sur Bayonne 140 hommes, pour compléter chacune de ces six compagnies ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30611).

Au 15 juin, la situation des deux Bataillons en Espagne est la suivante :
Colonel Gaudin : 1er Bataillon, Martin : 23 Officiers et 745 hommes.
2e Bataillon, Colette: 18 Officiers et 737 hommes.
Artillerie régimentaire : 1 Officier et 34 hommes.

Ces deux bataillons participent le 22 juillet à la bataille des Arapilles. Entre le 18 juillet et le 8 août, le 27e perd en Espagne 352 hommes (155 tués ou pris, 171 blessés, 26 disparus). Le 1er septembre, les deux Bataillons n'alignent plus que 1135 hommes, sous les ordres du Général de Division Barbot, Clauzel étant passé Commandant en chef de l'Armée du Portugal.

Quant au 4e Bataillon, il participe à la campagne de Russie au sein du 11e Corps de la Grande Armée (Augereau), 31e Division Lagrange, où il forme avec d'autres Bataillons la 10e Demi-brigade d'infanterie de ligne (situation au 1er juin 1812).

/ 1813, en Allemagne

Le 5 janvier 1813, le 4e Bataillon est à Stettin, fort de 19 Officiers et 518 hommes. Le 10 février, la 31e Division est commandée par le Général Grandeau.

Le 12 février 1813, Napoléon écrit, depuis Paris, à Clarke : "... chacun de ces 18 régiments fournira 2 compagnies, 280 hommes des 6 bataillons à la brigade de réserve de la 30e division d'infanterie. Ceux de ces régiments qui pourraient dès ce moment fournir 2 compagnies de 70 hommes chacune, les fourniraient. Ils les complèteraient ensuite à 280 par la conscription des 4 années comme il est dit ci-dessus. Il sera joint à cette brigade une 7e brigade qui devra être composée de 2 compagnies du 27e, du 50e, du 63e, du 76e et du 27e léger en attendant que ces régiments puissent fournir leurs 2 compagnies, ils en formeront une de 140 à 70 hommes qu'ils complèteront ensuite lorsqu'ils auront reçu la conscription des 4 années.
Par ce moyen, il y aura de suite à la 1re brigade, ces divisions réunies, 4 bataillons des 30e et 31e divisions ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32744 ).

Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Je n’approuve pas que le 3e bataillon du 27e qui est à Mayence, le 3e du 96e qui est à Thionville, et le 1er bataillon du 113e qui est à Orléans, fassent partie de la 24e demi-brigade provisoire ; vu que ce serait faire venir de Mayence, de Thionville et d’Orléans ces troupes pour aller sur Rennes, mais il faut y substituer des bataillons du 15e, du 12e, et du 122e, en faisant venir des cadres d’Espagne ou en créant un 6e bataillon qu’on complètera avec des conscrits de 1814.
Je désigne ces régiments parce qu’ils ont leur dépôt dans les 12e et 13e divisions.
Les bataillons du 27e, du 96e, et du 113e que vous me présentiez, formeront une nouvelle demi-brigade qui prendra le titre de 35e et sera attaché à la division qui se réunit à Mayence.
Vous remarquerez que la 1ère division doit se réunir à Mayence et la 2e à Wesel au lieu de Mayence, que vous avez porté sur votre état ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 24 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Kellermann, Duc de Valmy, Commandant supérieur des 5e, 25e et 26e divisions militaires, à Mayence : "Mon Cousin ... J'ai fait les nominations que vous m'avez proposées pour le 27e de ligne ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1932 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33422).

Le 4e Bataillon, quant à lui se bat à Lützen (2 mai), et Würschen (21 mai).

Au 15 juillet, la situation est la suivante :
- 11e Corps : Mac Donald, 31e Division Ledru, 1ère Brigade Fressinet, 10e Demi-brigade provisoire, 4e Bataillon du 27e de ligne (S.H.A.T, C2 542).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
42e division
Commandé par un major : 10e léger, 4e bataillon; 21e léger, 3e bataillon.
Commandé par un major : 63e de ligne, 3e bataillon; 27e de ligne, 3e bataillon.
76e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
4e Demi-brigade provisoire : 9e léger, 6e bataillon; 28e léger, 3e bataillon.
16e Demi-brigade provisoire : 40e de ligne, 4e bataillon; 43e de ligne, 3e bataillon.
96e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
12e léger, 3e bataillon.
4e léger, 2e bataillon.
14 bataillons...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE II. — Corps d'observation de Bavière.
Art. 12. — Le corps d'observation sera composé des 51e, 52e, 53e et 54e divisions.
Art. 13. — Les quatre divisions du corps d'observation de Bavière seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger; 4e bataillon du 32e léger.
113e, 4 bataillons.
Commandé par un major : le 2e bataillon du 63e de ligne; Le 2e bataillon du 27e de ligne.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 10e léger; le 2e bataillon du 21e léger.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 32e de ligne; le 3e bataillon du 58e de ligne ...
Art 14. — Le major général enverra tous les majors nécessaires pour les 51e et 52e divisions.
Art. 15. - Les 51e et 52e divisions se réuniront à Würzbourg ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 6 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, décrète : "Napoléon, Empereur des Français. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:
TITRE PREMIER. — Corps d'observation de Bavière. Article premier. — Le corps d'observation de Bavière sera composé, comme nous l'avons ordonné par notre ordre du 4 dernier, de quatre divisions, savoir: la 51e, la 52e, la 53e et la 54e.
Art. 2. - Ces quatre divisions seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger, 4e bataillon du 32e léger.
113e 4 bataillons.
Commandé par un major : 63e de ligne, 2e bataillon ; 27e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 10e léger, 3e bataillon ; 21e léger, 2e bataillon.
Commandé par major : 32e de ligne, 3e bataillon, 58e de ligne, 3e bataillon.
Total: 12 bataillons ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 20).

A la Grande Armée, le 15 août, on trouve :
- 11e Corps, Augereau, 51e Division Tureau, 2e Brigade Aymard : un Bataillon du 27e de ligne, peut être le 4e, au sein de la 33e Demi-brigade provisoire commandée par le Major Blaune.
- 14e Corps : 3e Bataillon du 27e de Ligne. Ce Bataillon participe à la bataille de Dresde le 26, puis à celle de Kulm le 29 août.

Le 5 novembre 1813, Berthier écrit, depuis Mayence, au Maréchal Kellermann : "L'Empereur a examiné les différentes propositions que vous aviez faites dans votre travail du 4 de ce mois, et voici quelles sont ses intentions.
1° Conscrits hollandais. - L'intention de Sa Majesté est de conserver les bataillons des 8e, 27e, 70e et 88e régiments qui sont composés de conscrits hollandais ; ces bataillons resteront à Mayence ; ils formeront une brigade et feront le service de la ville ; par la suite Sa Majesté verra à se décider sur leur incorporation dans d'autres corps ; mais on aura soin de ne les employer que sur la rive gauche. Envoyez-moi des mémoires de proposition pour nommer à toutes les places vacantes dans ces bataillons ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2575).

Le 27e est donné présent au combat de Dohna en Saxe le 8 septembre. Il est aussi de la défense de Dresde de septembre à novembre. Gouvion Saint-Cyr y capitule le 11.

/ 1813, en Espagne

En Espagne, la Division Barbot est détachée à l'Armée du Nord, passée sous le commandement de Clauzel. Le 1er Bataillon, Vrigade de Conchy soit 574 hommes, séjourne en Navarre (A.H.G C8 368 2/5). Le 27e est alors commandé par le Major Gougeon. Le 3e Bataillon, quant à lui, fort de 7 Officiers et 117 hommes, est amalgamé au Bataillon de marche de l'Armée d'Aragon, sous les ordres du Général de Brigade Buget, Gouverneur de Vittoria.

Le 25 juillet, en Espagne, le 27e participe au combat du col de Maya. Au 1er août, le 3e Bataillon est passé au 14e Corps, Gouvion Saint-Cyr, 42e Division Mouton Duvernet, Brigade Creutzer ( S.H.A.T, C2 542).

A l'Armée d'Espagne et des Pyrénées, au 10 août 1813, le 1er Bataillon commandé par le Colonel Gaudin et le Chef de Bataillon Martin, est à l'aile gauche, 5e Division Vandermaessen, 2e Brigade Rouget. Il compte 22 Officiers et 540 hommes.

En Espagne, le 27e se bat à Saint-Pé, prés de Bayonne, le 10 novembre, puis à Saint-Pierre d'Irruba le 13 décembre.

/ Fin 1813, 1814

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...Il sera formé un nouveau corps d'armée qui prendra le n° 7, et qui sera composé de trente-six bataillons ou de trois divisions, formées ainsi qu'il suit : 1re division : 12e léger, 3e et 4e bataillons ; 8e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 24e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 27e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 28e de ligne, 2e et 4e bataillons ; 34e de ligne, 3e et bataillons ; total, 12 bataillons ; 2e division : 27e léger, 2e, 3e et 4e bataillons ; 45e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 58e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; 64e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 81e de ligne, 6e bataillon ; 60e de ligne, 4e bataillon ; total, 12 bataillons ; 3e division : 75e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 76e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 79e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 88e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 94e de ligne, 3e bataillon ; 100e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; total, 12 bataillons. En tout pour le 7e corps, 36 bataillons.
Les administrations, l'artillerie et le génie qui étaient attachés au 14e corps le seront au 7e corps.
Les dépôts enverront à leurs bataillons respectifs les détachements nécessaires pour les porter au complet ; et ceux des bataillons dénommés ci-dessus, qui se trouvent dans les dépôts, se rendront sans délai à Strasbourg, où ce corps se formera ...
Le 7e corps, formé comme il a été dit ci-dessus, sera de trente-six bataillons ...
RÉCAPITULATION.— ... 7e corps, trente-six ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).

A la fin de l'année, l'Empereur réorganise son armée (S.H.A.T C2 555).

Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 7e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 12e et 27e régiments d'infanterie légère, aux 8e, 24e, 27e, 28e, 34e, 45e, 58e, 60e, 64e, 81e, 75e, 76e, 79e, 88e, 94e et 100e de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).

Le 27e doit former un 6e Bataillon (?), au Dépôt de Givet, pour rejoindre la 2e Division du 1er Corps.

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
... 2e division
3 bataillons du 13e léger ; 3 bataillons du 27e de ligne ; 3 bataillons du 51e de ligne ; 2 bataillons du 28e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 2 bataillons du 58e de ligne ; 1 bataillon du 45e de ligne
18 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
... 2e division : 3e léger, trois bataillons ; 24e de ligne, deux ; 25e, trois ; 27e, deux ; 28e, deux ; 45e, un ; 51e, deux ; 58e, deux ; total, dix-sept bataillons. Cette division sera commandée par le général Ambert ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Au 18 janvier 1814, est également présent le 2e Bataillon (S.H.A.T. C2 555).

Le 27 février, le 27e de Ligne se bat à Orthez, sous les ordres de Soult. Au 1er mars, ce Bataillon ne compte plus que 13 Officiers et 476 hommes. Il est ensuite à la bataille de Toulouse le 10 avril.

Le 20 avril, Napoléon abdique. Tout semble finit.

La "Correspondance administrative du département d'Indre-et-Loire, contenant les principaux Actes, Arrêtés et instructions de M. le Préfet, Année 1814", en page 125, informe : "M. Barthelemy, quartier-maitre trésorier du 27e régiment d'infanterie de ligne, membre de la légion d'honneur, a perdu le 7 juin, entre 6 et 10 heures du matin, sur la route de Bléré à Tours, deux sacs d'argent contenant l'un 1000 fr. en pièces de 5 francs, et l'autre 1200 francs en pièces de 6 livres.
Messieurs les Sous-préfets et maires du département sont invités à faire remettre les fonds chez ledit sieur Barthelemy, demeurant à Tours, rue de la Sellerie, N° 20, dans le cas où ils parviendraient à connaître les personnes qui les ont trouvés
".

La "Correspondance administrative du département d'Indre-et-Loire, contenant les principaux Actes, Arrêtés et instructions de M. le Préfet, Année 1814", en page 185, informe : "Tours, le 8 août 1814.
Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d'Angoulême était attendue pour la deuxième fois dans nos murs le 31 du mois dernier. Cette ville réunissait depuis plusieurs jours tous ceux qui pouvaient et désiraient lui présenter leurs hommages … Un retard inattendu nous a fait craindre un instant d'être privés de Sa présence ; enfin nos vœux ont été comblés samedi dernier, 6. août, par l'arrivée de S. A. R. … Un détachement de la garde royale et du corps de la gendarmerie attendait le Prince aux limites de notre territoire ... Les habitants de Loches … avaient élevé à une demi-lieue en avant de la ville un premier arc de triomphe, où le Prince a été reçu par une garde d'honneur à cheval … Il est arrivé au milieu de cette escorte au second arc de triomphe qui formait l'entrée de la ville … La garde nationale formait deux lignes sur son passage …
La garde royale, qui s'était portée le vendredi soir à Cormery, réunie à son détachement et à plusieurs volontaires empressés de jouir quelques instants plutôt de la présence du Prince, a formé son escorte jusqu'à Tours. L'état-major était allé lui présenter ses hommages à une demi-lieue de la ville … Le Prince a fait ensuite son entrée au milieu … des gardes royale et urbaine … Deux haies de soldats du 27e régiment bordaient les rues qui conduisent à l'hôtel de la préfecture où le Prince devait descendre ; et cet appareil militaire ajoutait au magnifique coup-d'œil de la rue Royale, où se déployaient avec le plus grand avantage tous les embellissements convenables à la circonstance. Arrivé à l'hôtel de la préfecture, dont les cours étaient occupées par un détachement du 27e, et l'intérieur par la garde urbaine, S. A. R. a été reçu par Mme la comtesse de Kergariou …
L'état-major de la 22e division militaire, le corps de la gendarmerie royale et celui des officiers du 27e régiment, jaloux de prouver à S. A. R. leur respectueux attachement pour sa personne, avaient sollicité et obtenu la faveur de lui donner un repas et une fête … Les toasts suivants ont été proposés et portés avec transport par tous les convives : au Roi, par M. le lieutenant général Bonnard, … à la garde urbaine de la ville de Tours, au 27e régiment. Des couplets heureusement inspirés par la circonstance, et composés par MM. Deniser, chef de bataillon, ex-titulaire au 27e, et Christophe, capitaine au même régiment, et officier de la Légion d'honneur, ont été chantés à la fin du repas par ces deux militaires.
S. A. R. devant quitter notre ville le lendemain matin, a entendu de bonne heure la messe … à l’église et sur le mail devait avoir lieu la revue du 27e régiment, et la réception de deux chevaliers de Saint-Louis : le colonel de la gendarmerie royale et celui du régiment, MM. Bergeron et Gaudin ...
Le Prince, en sortant de l'église ... Arrivé sur le Mail, où le régiment l'attendait sous les armes, il en a reçu tous les honneurs militaires dus à son rang. Il a daigné féliciter les officiers sur la bonne tenue et l'exacte discipline de leurs soldats, et a témoigné particulièrement sa satisfaction au général inspecteur Leval, des soins et de l'activité qu'il a su mettre dans l’organisation de ce régiment. Les soldats ont reçu de la munificence de S. A. R. une gratification considérable et plusieurs décorations du lis ...
".

/ 1815

Le 27e de Ligne reprend du service pendant les Cent Jours, reformé sur le pied de trois Bataillons.

Parmi les Corps alors à Orléans, et qui forment le noyau de l'Armée de la Loire, figure le 27e d'Infanterie.

Le 23 mars 1815, le Chef d'Escadron Biot, premier Aide de camp du Général Comte Pajol, écrit, depuis Paris, au Maréchal Ministre de la Guerre : "Monseigneur, J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que, par un ordre du jour du 20 courant, M. le général de division comte Pajol annonça aux troupes stationnées dans les départements d'Eure-et-Loir et du Loiret l'arrivée de Sa Majesté l'Empereur, et leur donna l'ordre de prendre la cocarde nationale ;
Que, le même jour, M. le maréchal Saint-Cyr, étant arrivé pour prendre le commandement du corps d'armée qui se rassemblait aux environs d'Orléans, il fit appeler mon général, avec lequel il eut un entretien fort animé, mais que j'ignore.
Ayant entendu parler le même soir de l'ordre donné par M. le maréchal de tenir soixante gendarmes à sa disposition, et du bruit qu'une arrestation devait avoir lieu pendant la nuit, je pus en informer mon général, que je trouvais chez M. le maréchal.
Je liais conversation, en l'attendant, avec M. Chartier, chef d'escadron, premier aide de camp, qui m'annonça que le maréchal était venu prendre le commandement au nom du comte d'Artois, et que son intention était de faire reprendre le lendemain la cocarde blanche.
Mon général étant rentré, nous sortîmes avec un aide de camp du maréchal, qui nous accompagna au logement du général ; une garde fut placée à sa porte, et un officier supérieur près du général pour le garder à vue. Nous restâmes ainsi jusqu'au lendemain matin vers neuf heures, qu'un général vint faire relever la garde. Je profitai de ce moment pour m'échapper, et remettre à Votre Excellence les dépêches dont le général m'avait chargé la veille.
Les régiments qui étaient à Orléans sont les 27e, 35e et 46e d'infanterie ; le 1er régiment de cuirassiers ; les 3e et 12e dragons. Mais je crois que le 3e a reçu dans la nuit l'ordre de se rendre en Vendée
"(Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 379).

Bientôt de nouvelles troupes arrivent sur la Loire ; au 26 mars, l'Armée de Pajol comprend les 27e et 35e de Ligne et le Dépôt du 14e, à Orléans, etc. Les Divisions et Brigades ne peuvent être formées ni dans l'infanterie, ni dans la cavalerie, faute de Généraux ; mais l'Etat-major est au complet (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 170).

Un état de l'emplacement des troupes composant l'Armée de la Loire, sous les ordres du Général Comte Pajol, daté du 26 mars 1815, indique que le 27e Régiment d'infanterie de Ligne est à Orléans (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 383).

Le 28 mars 1815, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Général Comte Pajol : "L'intention de l'Empereur est que les 27e, 35e, 41e, 46e régiments de ligne ; les 2e, 7e et 12e dragons ; les 2e et 3e régiments de hussards, sous vos ordres, viennent à Paris, pour y être passés en revue par Sa Majesté.
Les régiments se mettront en route de suite ; vous les dirigerez de manière à ce qu'il n'y ait pas d'encombrement dans les gites d'étapes.
Veillez à conserver certaine distance dans leur marche, à assurer leur subsistance. Cette disposition n'a lieu que pour les trois bataillons formés, le dépôt devant rester
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 384).

Le 27e de Ligne est envoyé à Paris pour être passé en revue par l'Empereur; il part d'Orléans le 1er avril, pour être, le 2 et le 3, à Pithiviers ; le 4, à Milly ; le 5, à Corbeil ; le 6, à Paris. Pajol est à Paris le 3 (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 170).

Pajol présente à la revue que l'Empereur passe, le dimanche 8 avril 1815, au Carrousel, 3,800 soldats d'infanterie et 1,880 cavaliers. La tenue est fort belle. L'Empereur en témoigne sa satisfaction au Général, tout en lui annonçant que les Régiments vont être envoyés sur divers points de la frontière de l'Est pour concourir à la formation des Corps d'armée appelés à entrer prochainement en opérations (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 173).

Le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince D'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin, je vous renvoie les lettres du général Delaborde, du 20. Expédiez-lui une estafette extraordinaire pour lui faire connaître que je désire qu'il tienne le 15e, le 26e et le 27e régiment, et toutes ses troupes, réunis en avant d'Angers ; que, tant que les Vendéens verront ses troupes en position de se diriger sur Napoléon et sur leurs habitations, ils n'iront pas ailleurs ; et que ce qui a prolongé la guerre de la Vendée, c'est de s'être disséminé ; qu'il tienne donc toutes ses troupes réunies.
Je suppose qu'il a déjà de l'artillerie de campagne, qu'il a retirée de Nantes. Faites néanmoins partir sur-le-champ, de l'endroit le plus près, deux batteries à pied que vous lui enverrez ; qu'elles marchent en toute diligence. Envoyez en poste deux officiers d'artillerie et un officier de génie à Saumur. Envoyez-y aussi de l'artillerie de l'endroit le plus près ou, vous en avez.
Il est probable que, si le général Delaborde réunit sous les ordres du général Corbineau le 15e, le 26e et le 27e, tout ce que les dépôts peuvent lui offrir de cavalerie, les gendarmes à pied et à cheval qu'on lui envoie de Paris, ce qui se trouve dans les départements et six pièces d'artillerie, il sera à même de se mettre en communication avec le général Travot et de le dégager. Envoyez en poste au général Delaborde des officiers d'état-major, deux ou trois adjudants commandants et colonels, et huit ou dix capitaines, hommes d'élan et d'une bravoure reconnue.
Indépendamment d'une batterie d'artillerie, qu'on fera partir de Rennes, faites-lui envoyer d'ici une ou deux batteries d'artillerie en poste. Je suppose que vous avez expédié des ordres à tous les généraux ; prenez de ceux qui sont à Paris ...
Envoyez le général Pajol visiter les dépôts sur la Loire. Il fera verser d'un régiment sur un autre, de manière à mettre sur-le-champ en activité tout ce qui est disponible ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 28, 21953 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39760).

Encore le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Donnez les ordres suivants par estafettes extraordinaires ...
Les 3e et 4e bataillons du 27e qui sont dans la 22e division militaire et ceux du 36e se rendront à Angers ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39755).

Le 23 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince D'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon cousin, je vous renvoie les dépêches du général Laborde. Prescrivez-lui de nouveau de réunir toutes ses troupes, le 15e, le 26e et le 27e avec une batterie d’artillerie en avant du pont de Cé. Mandez-lui que le général Brayer est parti aujourd’hui et sera dans 4 jours à Angers avec 2000 hommes de la Jeune Garde" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39782).

Le 27e réprime une insurrection en Vendée en juin 1815, puis participe à la bataille de Waterloo. Il est ensuite licencié le 15 septembre 1815.

Sources :

- Cdt Bucquoy : Les uniformes du premier empire, l'infanterie.

- A. Martinien : Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'empire (1805-1815).

En outre, les diverses situations, dont les sources ne sont pas données dans le texte, sont tirées des notes personnelles de l'auteur, ainsi que de la collection J. M. Berjaud.

La situation du 15 août 1813 est donnée par Camille Rousset dans son ouvrage sur la Grande Armée en 1813.

Uniformes

Retour