Le 36e Régiment d'Infanterie de Ligne

1789-1815

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 36e de Ligne

Avertissement et remerciements : Le Prétexte à l'étude de ce Régiment est l'ouvrage de Belhomme, Victor-Louis-Jean-François (Lieutenant-colonel) : "Histoire du 90e régiment d'infanterie de ligne, ex-15e léger", 1875).

Régiment de Chartres-infanterie

Le Régiment de Chartres a été créé le 14 novembre 1691 par Philippe Duc de Chartres, depuis Duc d'Orléans et Régent pendant la minorité de Louis XV.

Il est formé avec 13 Compagnies prises, 6 au Régiment d'Orléans, 3 au Régiment de Sault (depuis Flandre), 3 au Régiment de Touraine et 1 au Régiment de Vermandois. Ces 13 Compagnies forment un seul Bataillon, qui est complété par la création d'une Compagnie de Grenadiers, troupe d'élite en usage depuis peu.

Un Colonel-lieutenant, le Chevalier d'Estrades, remplace à la tête du Corps le Colonel propriétaire, Duc de Chartres, du 18 novembre 1691 à 1692. Le Régiment a les privilèges des Régiments royaux et une Prévôté ou justice particulière. Il a alors le 129e rang parmi les Corps d'infanterie.

Dès l'ouverture de la campagne de 1692, le Régiment fait partie de l'Armée de Flandre et reçoit le baptême du feu au siège de Namur. Le 3 août, à la bataille de Steinkerque, il forme avec le 2e Bataillon de Bourbonnais la gauche de la première ligne, et soutient tout l'effort du combat sur ce point. Le jeune duc de Chartres, qui fait ses premières armes, est blessé à la tête du Régiment ; le Chevalier d'Estrades, Colonel-lieutenant, est tué, ainsi que 7 Officiers, 11 Sergents et 65 soldats. 9 Officiers et 125 sergents et soldats sont blessés.

Le Marquis DEPLUVAUX prend le commandement du Régiment, du 10 août 1692 à 1695.

En 1693, le Régiment prend part à la bataille de Nerwinde, puis au siège de Charleroi. Le 29 septembre, étant de tranchée, il repousse une sortie des assiégés, et son Colonel-lieutenant, le Marquis de Pluvaux, est blessé. En 1694 et 1695, le Régiment sert en Flandre sous le Maréchal de Villeroy. Il est commandé par le Marquis D'ARPAJON, du 27 février 1695 à 1709.

En 1696 et 1697, le Régiment est sur la Meuse, dans le Corps du Maréchal de Bouflers.

La paix de 1698 cause la suppression de plusieurs Corps, ce qui fait prendre au régiment le 117e rang. Le 30 décembre, il reçoit par incorporation le Régiment de Valouze, qui a été formé le 21 novembre 1695. Pendant la paix, les piques et les mousquets, qui armaient les soldats, sont remplacés par le fusil à baïonnette, et l'ordonnance est réduite de 6 rangs à 4 rangs. Ces modifications sont à peine faites, que l'avènement de Philippe d'Anjou au trône d'Espagne amène une guerre générale, et le Roi doit prendre des mesures pour faire face à l'orage. Le Régiment, qui jusqu'alors n'a été composé que d'un seul Bataillon, a son deuxième Bataillon formé par Ordonnance du 1er février 1701. Il est organisé avec les milices de Metz, où le Régiment est alors en garnison. Une nouvelle Ordonnance du 20 mars donne au Régiment son premier uniforme : habit et culotte en drap gris blanc, veste en drap rouge, collet et parements de l'habit en drap rouge, boutons en cuivre jaune, chapeau noir en feutre. Organisé ainsi à nouveau, le Régiment est envoyé dans les Pays-Bas à la fin de l'année et occupe Namur.

La guerre commence en 1702 dans les Pays-Bas. Le Régiment fait partie de l'Armée du Duc de Bourgogne et contribue à mettre en déroute l'Armée hollandaise, au combat de Nimègue. Au mois de juin, il fait partie d'une colonne de troupes envoyée sur le Rhin renforcer le Maréchal de Villars et arriva à temps pour prendre part à la bataille de Friedlingue. Au mois de février 1703, le Régiment prend part au siège de Kehl, puis va participer à l'attaque des retranchements de Stolhoffen. Il suit l'armée dans sa marche en Allemagne, se trouve aux combats du Hornberg, de Mimdenkirchein, d'Hochstedt, à la prise d'Augsbourg, à celle d'Ulm, et passe l'hiver sur le Danube.

En 1704, le Régiment est sous les ordres du Maréchal Marchin et prend part à la bataille d'Hochstedt, où une partie de l'Armée française est détruite. Les débris du Régiment regagnent le Rhin avec peine, emportant avec eux les drapeaux du Corps. Chargé d'abord de la défense du fort Louis, le Régiment est envoyé au mois de décembre à Phalsbourg, où il passe l'hiver à se reconstituer. Il passe l'année 1705 en Alsace, sans prendre part à un seul fait de guerre important.

En 1706, le Régiment quitte l'Alsace pour aller rejoindre l'Armée des Pays-Bas. Il arrive pour la bataille de Ramillies, ou il est presque entièrement détruit. Ses débris sont envoyés à Thionville, où le Régiment se reforme. Il retourne en Flandre pour la campagne de 1707, fait brigade avec le Régiment de Poitou, et n'assiste à aucun engagement sérieux. En 1708, toujours à la même armée, il fait brigade avec Piémont. Le Régiment se distingue à la bataille d'Oudenarde, où il charge à la baïonnette cinq fois l'ennemi et réussit à conserver sa position, malgré les attaques réitérées de forces supérieures. Le Marquis d'Arpajon, Colonel-lieutenant, y reçoit deux blessures (nommé Maréchal de camp en 1709, il devient Lieutenant général en 1718).

En 1709, le Régiment fait brigade de nouveau avec le Régiment de Poitou. Il se distingue à la bataille de Malplaquet, où il fait des pertes sérieuses. Il est commandé par le Marquis D'ÉTAMPES, à partir du 23 avril 1709.

L'année suivante 1710, il fait brigade avec Royal-infanterie, et ne prend que peu de part aux opérations. Le Régiment commence la campagne de 1711 en Flandre et se fait remarquer à la prise d'Arleux. Il est alors envoyé sur le Rhin, et jusqu'en 1713 il reste à la garde des lignes de la Lauter. Il va alors assister au siège de Landau, puis à celui de Fribourg en 1714, et après treize années de guerre rentre dans l'intérieur de la France. Comme d'habitude, la paix cause la suppression de plusieurs corps, ce qui fait prendre à Chartres le 108e rang, au commencement de 1715.

Dès 1719, la guerre recommence un instant avec l'Espagne. Le Régiment de Chartres assiste d'abord au siège de Fontarabie, puis se rend devant Saint-Sébastien et ouvre le 19 juin la tranchée devant cette place. La ville prise, Chartres est envoyé le 28 août prendre part au siège de Castel-Cintad, puis à celui d'Urgell. En 1720, la paix ramène le Régiment en France.

A la mort du Régent, le Régiment de Chartres est, par Ordonnance du 5 janvier 1724, enlevé à la famille d'Orléans, et perd son nom, sa Prévôté et ses privilèges. Devenu Régiment de gentilhomme, le Régiment prent le 5 janvier 1724, le nom d'Étampes, nom de son Colonel-lieutenant, qui devient son Colonel jusqu'en 1731.

Le Régiment d'Etampes fait partie en 1727 du camp rassemblé sur la Sambre.

Le 2 février 1731, le Marquis d'Étampes, nommé Maréchal de camp, est remplacé par le Marquis de la Ferté-Imbault. Le Régiment d'Etampes quitte son nom pour prendre celui de la Ferté, nom de son nouveau Colonel.

En 1733, lors de la guerre en Italie, le Régiment passe les Alpes et assiste au siège du château de Milan. En 1734, il prend part aux batailles de Parme et de Guastalla; en 1735, au siège de Reggio, Rovère et Gonzague ; puis il rentre en France.

Le 22 février 1737, le Régiment est rendu à la famille d'Orléans; il quitte le nom de la Ferté et reprend celui de Chartres, la Prévôté, ses priviléges et ses anciens drapeaux. Chartres avait six drapeaux : le premier était blanc, timbré des armes d'Orléans ; les cinq autres étaient rouges à croix blanche : une bordure bleue entourait entièrement chaque quartier rouge, sans passer sur les branches de la croix ; ils étaient timbrés des armes de Chartres. La famille d'Orléans fournissait les drapeaux, ainsi que les cravates, qui étaient blanches, richement brodées d'or.

Son Colonels-lieutenant est le Comte D'ÉTAMPES,du 28 mars 1737 à 1741, puis le Comte DEBALLEROY, du 19 juin 1741 à 1746.

La paix dure jusqu'à 1742. Chartres est alors envoyé à l'Armée qui se rassemble en Flandre. Mais en hiver 1743, il va rejoindre l'Armée du Maréchal de Noailles sur le Rhin. Il se distingue par son ardeur au combat de Dettingue, où le Duc de Chartres le commande en personne. C'est le Corps de l'Armée qui souffre le plus ce jour-là : 6 Officiers et 60 soldats sont tués. Le Comte de Balleroy, Colonel-lieutenant, 18 Officiers et 110 soldats sont blessés. Le Régiment est envoyé se refaire à Lauterbourg, d'où il passe au camp d'Haguenau. Il est alors envoyé à l'Armée de Flandre, pour la campagne de 1744. Il y fait brigade avec le Régiment d'Orléans et assiste aux sièges de Menin et d'Ypres. En 1745, Chartres, toujours dans la Brigade d'Orléans, vient prendre part au siège de Tournay et reste à la garde des tranchées pendant la bataille de Fontenoy. La ville prise, il est employé au siège de Gand, puis va hiverner en Flandre.

En janvier 1646, Chartres fait partie du Corps que le Maréchal de Saxe conduit investir Bruxelles, qui se rend le 20 février. Le Régiment y reste en garnison jusqu'au mois de mai, et va alors rejoindre l'Armée qui couvre le siège de Mons : il fait de nouveau partie de la Brigade d'Orléans, sous les ordres du Marquis de Maubourg, Brigadier. Mons pris, l'armée va couvrir le siège de Namur, ce qui amène le 11 octobre la bataille de Rocoux, à laquelle Chartres prend une part glorieuse : la Brigade d'Orléans enlève le village de Rocoux, et y prend des drapeaux et 12 canons. Cette bataille termine les opérations cette année-là.

Le Régiment passe sous le commandement du Comte DEBOUFLERS-ROUVREL du 20 avril 1746 à 1753.

Chartres continue en 1747 à faire Brigade avec Orléans. Le 2 juillet, à la bataille de Lawfeld, la Brigade vient d'enlever le village d'Utiligen, quand on la dirige sur Lawfeld, attaqué déjà trois fois inutilement. Le Maréchal de Saxe se met lui-même à la tête de la Brigade, qui charge et culbute une ligne d'infanterie en dehors de Lawfeld. Chartres tourne alors le village, qui, attaqué de tous côtés, est enlevé, et sa prise assure la victoire. L'armée prend alors position pour couvrir le siège de Berg-op-Zoom. Le 29 août, Chartres est envoyé renforcer le Corps de siège : le Régiment reste en réserve le 15 septembre, jour où cette ville est emportée d'assaut ; ses Grenadiers seuls sont engagés. Il va alors faire le siège du fort Frédéric, dernière opération de cette campagne.

En 1748, Chartres assiste au siège de Maestricht, qui est prise au moment de la signature de la paix : le Régiment rentre alors en France et prend en 1749 le 96e rang.

Le Régiment est commandé par le Comte DEBLOT, du 4 mai 1753 à 1758.

En 1756, le Régiment va prendre part aux manoeuvres du camp d'Honfleur.

Le Régiment de Chartres prend une part peu active à la guerre de Sept ans. Il fait partie en 1757 de l'Armée du Maréchal d'Estrée, assiste à la bataille d'Hastemberg, participe à la prise de Minden et à celle de Hanovre. Rentré en France au mois de janvier 1758, Chartres, commandé par le Vicomte DE LA TOUR DU PIN DE LA CHARCE, du 14 mars 1758 à 1765, occupe diverses garnisons en Alsace et en Lorraine, et ne prend plus part aux opérations de la guerre.

En 1762, par suite des suppressions, il prend le 81e rang.

Le Comte D'ADHÉMAR DE MONTFALCON prend le commandement du Régiment, du 5 juin 1765 à 1776. En 1769, le Régiment assiste au camp de la Verberie.

En 1775, l'uniforme de Chartres est changé : habit et collet en drap blanc, revers et parements en drap écarlate, doublure blanche ; veste et culotte blanches, boutons en cuivre jaune, chapeau en feutre noir bordé d'un galon d'or. Les officiers prennent les épaulettes, comme marques distinctives des grades.

En 1776, Chartres recule au 93e rang, par suite du dédoublement des vieux corps. Son uniforme éprouve une modification : le collet de l'habit est en drap rose. L'Ordonnance du 25 mars change l'organisation de tous les Régiments. Le Bataillon est composé de 5 Compagnies, formant chacune 2 pelotons pour les manoeuvres : chaque Bataillon a 4 Compagnies de Fusiliers, le 1er a une Compagnie de Grenadiers et le 2e une Compagnie de Chasseurs. La Compagnie a 6 Officiers, 17 Sous-officiers et Caporaux, 2 Tambours et 144 soldats pied de guerre, 116 pied de paix.

Jusqu'alors les milices avaient une organisation indépendante de l'armée royale. On avait bien plusieurs fois incorporé des miliciens dans les régiments pour les compléter, mais il n'y avait pas de règles fixes pour cet objet. L'Ordonnance du 30 janvier 1778 réorganise le Corps des milices. Par suite, le Bataillon de milices de Corbeil est attaché au Régiment de Chartres, comme Bataillon de garnison, c'est-à-dire qu'en temps de guerre il sert de Dépôt au Régiment et assure son recrutement. L'uniforme de ce Bataillon est tout blanc, avec parements et collet de l'habit en drap bleu de roi, boutons en étain. La Compagnie de Grenadiers fait partie du 7e Régiment de Grenadiers royaux, Isle de France.

Le Vicomte DE JAUCOURS commande le Régiment du 11 novembre 1776 à 1777. Le Régiment passe ensuite sous le commandement du Chevalier DEBOUPLERS, du 26 février 1777 à 1783.

En 1779, Chartres prend un uniforme tout blanc, avec revers écarlates, boutons blancs en étain, chapeau bordé d'un galon d'argent. Les poches de l'habit sont en patte d'oie, plus larges que hautes, garnies de cinq boutons : il y a trois boutons sur chaque parement de l'habit.

Le 6 avril 1780, il n'y a plus qu'un drapeau par Bataillon, porté par le plus ancien Sergent-major. Le 1er Bataillon a le drapeau blanc, le 2e le drapeau particulier du Corps. La garde du drapeau est fixée à 4 Sergents et 8 Caporaux.

Le Comte DE VERNON DU HAGET prend le commandement du Régiment, du 1er janvier 1784 à 1788.

Le 8 août 1784, la Compagnie de Chasseurs est détachée dans les Légions mixtes de Chasseurs à pied et à cheval que l'on organise.

Le Chevalier DE GRAVE prend le commandement du Régiment le 10 mars 1788. Le même jour, la Compagnie de Chasseurs, versée définitivement dans un Bataillon de Chasseurs, est remplacée au 2e Bataillon par une deuxième Compagnie de Grenadiers. En même temps, Chartres prend le 92e rang, par suite de la transformation de Royal-italien en deux Bataillons de Chasseurs.

En janvier 1790, Chartres prend le 91e rang, le Corps d'Artillerie cessant de compter parmi les corps d'Infanterie, où il occupait le 47e rang. Le 7 décembre, Chartres prend le 90e rang, par suite du licenciement du Régiment Roi-infanterie, à la suite des troubles de Nancy. Par suite d'un Décret du 22 octobre, les cravates blanches des drapeaux sont remplacées par des cravates tricolores.

Enfin, par suite de la nouvelle organisation de l'Infanterie, le 1er janvier 1791, le Régiment de Chartres devient 90e Régiment d'Infanterie. Les privilèges, la Prévôté, le drapeau blanc disparaissent avec le nom de Chartres.

Le Régiment est commandé par le colonel Chevalier DEGRAVE, jusqu'en 1792.

La nouvelle organisation donne au Régiment 2 Bataillons chacun de 9 Compagnies, dont une de Grenadiers ; chaque Compagnie forme peloton pour les manoeuvres. Le 1er Bataillon a le drapeau tricolore, le 2e l'ancien drapeau de Chartres, sans armoiries, devises, ni marques féodales. Les deux drapeaux ont la cravate tricolore et portent, brodé sur la flamme, d'un côté : « 90e régiment d'infanterie », et de l'autre : « discipline et obéissance à la loi ». Le Chevalier de Grave, ancien Colonel-lieutenant de Chartres, conserve le commandement comme Colonel. Mais cet Officier, ayant émigré, est remplacé le 5 février 1792 par Picot de Bazus. Peu après, le 2e Bataillon prend le drapeau tricolore, et tout le Régiment arbore la cocarde tricolore.

Le 1 mars, les deux Bataillons, forts ensemble de 1,421 hommes, arrivent à Lille, venant de Bergues. Ils sont destinés à l'Armée du Nord, commandée par le Maréchal de Rochambeau. Le 1er Bataillon est placé dans la Division du Maréchal de camp Théobald Dillon ; le 2e reste en garnison à Lille.

Le 1er Bataillon fait avec sa Division la sortie du 28 avril sur Tournay, opération qui se termine par une panique et la rentrée en désordre du Corps à Lille le 30 au matin. Le 1er mai, les deux Bataillons sont à Lille, et comptent ensemble 1,515 hommes.

Au mois de juin, le 1er Bataillon va rejoindre au camp de Famars la Division Beurnouville. Cependant les forces coalisées préparent une invasion de la France, ce qui décide le Gouvernement à rassembler une armée sous Metz : le camp de Famars est désigné pour en faire partie. Le 1er Bataillon quitte le 12 juillet le camp de Famars avec sa Division, et vient camper le 27 juillet à Longeville, près Saint-Avold. Faisant alors partie de l'Armée du Centre, sous le Maréchal Luckner, ce Bataillon est désigné pour la Division Lynch, et va la rejoindre le 4 août à Richemont, entre Metz et Thionville, puis il vient camper le 1er septembre à Frescaty. Kellermann a pris le 27 août le commandement de l'armée.

Dans cet intervalle, l'Armée prussienne est entrée en France, a pris Longwy et Verdun, et s'avance en Champagne, forçant les passages de l'Argonne. Kellermann met son armée en marche pour rejoindre Dumouriez en position à Sainte-Ménehould. Le 4 septembre, le 1er Bataillon, avec la Division Lynch, quitte Frescaty, et se porte, par Pont-à-Mousson, sur Fresnes, où Kellermann rassemble ses troupes. Le 19, Kellermann, rejoignant Dumouriez, vient camper sur les hauteurs de Dammartin-la-Planchette (Division Lynch), appuyé au moulin de Valmy. Le 20 septembre, pendant la canonnade de Valmy, le 1er Bataillon est en première ligne près du moulin et y reste toute la journée sous le feu de l'ennemi. Le 21 au matin, Kellermann change la position de ses troupes, et le Bataillon va occuper le village de Gizaucourt, où il reste jusqu'au 1er octobre. Il suit alors pas à pas le mouvement de retraite des Prussiens et occupe Longwy le 24.

Passé alors dans l'Armée de la Moselle, commandée par Beurnonville, ce Bataillon fait partie de la Brigade Laborillère, avant-garde de cette armée. Il prend part à l'expédition sur Trêves, et est cité pour sa bravoure aux combats de la Montagne-Verte (5 décembre), de Pellingue (12 décembre) et de Bibelshausen (15 décembre). Ne pouvant forcer la position ennemie, Beurnonville se replia sur Metz, et le 24 décembre le 1er Bataillon est cantonné au village de Latanges.

Nous avons laissé le 2e Bataillon en garnison à Lille, où au 5 septembre il était fort de 513 hommes. Il prend part à la belle défense de sa place; un Corps autrichien, ayant bloqué la ville le 24 septembre, la bombarde pendant sept jours et sept nuits, et doit lever le siège le 8 octobre. Compris dans la Division Labourdonnaye, le Bataillon quitte Lille le 20 octobre, occupe Tournay du 8 au 14 novembre, et arrive le 21 à Anvers, où il reste en garnison.

Comme en 1794, le 1er Bataillon forme la 163e demi-brigade et le 2e bataillon la 164e, nous allons donc ici, séparer l'historique de chacun de ces deux Bataillons, et nous intéresser maintenant uniquement au sort du 1er Bataillon.

Le 1er Bataillon en 1793

Le Régiment quitte cette année son ancien uniforme pour prendre celui des Volontaires, qui devient l'uniforme de toute l'infanterie : habit bleu de roi, avec revers blancs; veste et pantalon blancs, chapeau avec plumet rouge pour les grenadiers.

Le 8 mars, Picot de Bazus, nommé Général de Brigade, est remplacé dans le commandement du 90e Régiment par le Colonel Lebé, qui commande le 1er Bataillon à l'Armée de la Moselle. Ce Bataillon, fort de 795 hommes, est venu au mois de février occuper Bousson et fait partie de la Brigade Picot de Bazus, Division Schauenburg. Le 28 mars, ce Bataillon va à Fantoy, et le 19 avril à Forbach, où se rassemble la Division.

Houchard, qui commande l'Armée, décide de se rendre maître de la vallée de la Blies, et pour cela de déloger les Prussiens de la position d'Alstadt, où ils sont retranchés. Le 16 mai, la Division Schauenburg quitte Forbach, passe la Blies, le 17, à Neukirchen, et prend ainsi à revers la position d'Alstadt, menacée de front par le reste de l'armée. Les Prussiens l'évacuent sans combattre, et prennent position sur le Carlsberg, près de Hombourg. Houchard, ayant rempli son but et ne jugeant pas pouvoir enlever la nouvelle position, replie ses troupes, et le 18 la Division Schauenburg reprend sa position de Forbach.

Pendant ces événements, le Corps autrichien qui occupe le Luxembourg prend position à Arlon et y rassemble des magasins, menaçant ainsi le flanc et les derrières de l'Armée des Ardennes, et pouvant gêner les communications de cette armée avec celle de la Moselle. Une attaque combinée sur Arlon est résolue entre les deux Généraux en chef, et Houchard réunit son Corps expéditionnaire à Longwy, sous les ordres du Général de Lâage. Le 1er Bataillon, fort alors de 765 hommes, est désigné pour l'expédition, et arrive à Longwy le 5 juin.

Parti le 7 au matin de Longwy, le Corps expéditionnaire arrive le 8 au soir devant la position autrichienne, et est rallié dans la nuit avec la colonne des Ardennes. Le 9, à 7 heures du matin, la position et la ville sont attaquées ensemble avec entrain. Le combat est vif, et toutes les troupes se distinguent. L'infanterie repousse avec beaucoup de calme les nombreuses charges de la cavalerie autrichienne. Le Corps ennemi est culbuté, rejeté sur Luxembourg, et Arlon enlevé. Le Bataillon reste quelques jours dans la ville, pendant que les magasins sont évacués sur Metz, puis il va rejoindre sa Division à Forbach.

Sur le Rhin, Custine a été rejeté sur Wissembourg, et Mayence est assiégée. Il est décidé que les armées du Rhin et de la Moselle se porteront ensemble en avant pour secourir la place.

La Division Schauenburg quitte Forbach le 15 juillet, et par Saint-Imbert, Horbach et Limbach, marche sur le Carlsberg, que les Prussiens évacuent et qu'elle occupe le 20. Elle se porte à Schvenenberg le 21, à Pitersheim le 22 et à Cusel le 23. La nouvelle de la reddition de Mayence arrête la marche en avant devenue sans but. Le 25, le mouvement rétrograde commence, et le 28 l'armée arrive à Linsbach. Là, par suite d'un ordre du Comité de Salut public, on forme un détachement pour aller renforcer l'Armée du Nord, qui vient de perdre la Belgique. Le 1er Bataillon du 90e, fort de 798 hommes présents, fait partie de ce détachement, qui quitte Linsbach le 29 juillet. Le Bataillon est laissé à Maubeuge ; il prend part à la défense de cette place, qui, bloquée le 29 septembre, est débloquée le 16 octobre par la victoire de Watignies.

Le 1er Bataillon en 1794

Pendant l'hiver, le 1er Bataillon quitte Maubeuge et fait partie de la Division Bonnaud. Il prend part à la tentative infructueuse du 26 avril pour débloquer Landrescies. Il suit alors sa Division, qui, le 30 avril, va occuper Sanghien, près de Lille. Il se distingue les 17 et 18 mai à la bataille de Turcoing : les Capitaines Langlois, Gazon et Notteaux sont cités pour leur bravoure; ils sont blessés tous les trois.

Le Bataillon suit alors la marche de Pichegru sur la Hollande et se distingue le 15 juillet dans un combat sur le canal, entre Malines et Louvain.

Le 23 septembre (1er Vendémiaire an 3), le 1er Bataillon du 90e est amalgamé, avec les 15e et 23e Bataillons de Volontaires des réserves, pour former la 163e Demi-brigade de Bataille. Le Colonel Lebé, du 90e, est Chef de Brigade de ce nouveau Corps.

A la réorganisation de 1796, cette Demi-brigade prend le n° 36.

L’Armée de Sambre-et-Meuse, destinée à conserver, jusqu'à la signature du traité de paix, l'immobilité la plus complète, tout en se tenant prête à marcher si des difficultés surgissent, est réorganisée par Hoche, le 20 mai, de la manière suivante :
Corps du Hundsrück. (Général COLAUD, commandant.)
31e Division de gendarmerie. 20e Demi-brigade légère. 23e, 36e, 73e Demi-brigades de ligne. 2e et 16e Régiments de Dragons. 19e et 23e Régiments de cavalerie.
Le Corps du Hundsrück doit être réuni par le Général Hardy, qui le conduira devant Mayence, sur la rive gauche du Rhin, pour y relever la Division de l'Armée du Nord, retournant en Hollande. Au 29 mai, ce Corps a ses cantonnements sur la Selz, la Nahe et la Moselle (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 27).

Hatry n'a plus sous ses ordres, au 21 mars 1798, que 58,000 hommes, répartis en quatre Divisions, dont la 4e, Général Turreau ; quartier général, Coblenz. La Division Turreau se compose : de la Brigade Merlin (36e Demi-brigade d'infanterie, Coblenz ; 9e Chasseurs à cheval, Simmern), de la Brigade Spital (23e Demi-brigade d'infanterie et 16e Régiment de Dragons, Bonn ; 23e Régiment de Chasseurs, Hackenbroïch), de la Brigade Jacobé (66e Demi-brigade d'infanterie, Cologne ; 1er Chasseurs à cheval, Eschweiler ; 4e Régiment de Hussards, Bergheim) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 38).

L'Armée de Mayence est renforcée, le 4 mai 1798, par la réunion des troupes de Kehl et du territoire de la 5e Division militaire. Sa droite se trouve ainsi reliée à la gauche de l'Armée d'Helvétie, qui a été formée, depuis quelques mois (5 février 1798), des restes de l'Armée du Rhin. La 4e Division de l'Armée de Mayence a appuyé plus au sud, et ne comprend alors que deux Brigades : la Brigade Merlin (36e Demi-brigade d'infanterie, Coblenz, Boppart et Bonn ; 1er Chasseurs à cheval, Flamersheim ; 4e Régiment de Hussards, à Coblenz, où il est venu de Bergheim par Kerpen, Lechenich, Euskirchen, Rheinbach, Ahrweiler, Sinzig et Andernach) et la Brigade Spital (9e Chasseurs à cheval, Simmern ; 20e Chasseurs à cheval, Treis). Jusqu'au mois de juillet, cette Division, pas plus que les autres de l'Armée de Mayence, ne fait aucun mouvement important (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 39).

/ 1799, Helvétie

- Combats sur la Linth et à Glaris.

Le Général Soult écrit : "A ma droite, je fus plus heureux; j'avais dirigé la 36e demi-brigade sur Glaris, pour faciliter le mouvement du général Molitor, m'emparer des ponts sur la partie supérieure de la rivière, et m'en servir pour redescendre sur Uznach. Le chef de brigade Lapisse rencontra les Autrichiens près de Bilten et les attaqua vivement. Une forte batterie, qu'ils avaient placée sur la rive droite de la Linth, défendait l'entrée et le passage de ce long défilé qui aboutit à Noefels. Malgré cet appui, que nous ne pouvions atteindre, les ennemis furent culbutés et poussés jusqu'au pont de Mollis, qu'ils se hâtèrent de détruire, avant même que leurs troupes l'eussent entièrement passé. Ils y perdirent beaucoup de monde, et ils se séparèrent d'une avant-garde composée de quinze cents Suisses, à la solde de l'Angleterre, qu'ils laissèrent entre Glaris et le Klanthal.
Dans ce combat, la 36e demi-brigade se conduisit admirablement. Dans mon rapport du lendemain, je disais au général en chef: « J'admirerai toute ma vie le courage d'un bataillon de grenadiers que j'avais formé pour cette attaque; il est passé sous le feu de vingt pièces de canon qui tiraient à mitraille, et, sans lui répondre un seul coup de fusil, il a chargé à la baïonnette, pendant une lieue. L'ennemi a été mis dans une déroute complète, et a laissé le champ de batail1e couvert de morts et de blessés ». Mais, à la nuit, recevant l'ordre du général en chef de rentrer dans mes anciennes positions, et n'ayant pas de nouvelles du général Molitor, je laissai seulement la 36e demi-brigade sur les hauteurs de Reichenbourg, avec des postes au-delà de Bilten, pour être préparée à se porter sur Noefels, quand le général Molitor paraîtrait
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 212).

- Bataille de la Linth

Le 2 Vendémiaire an 8 (24 septembre 1799), le Général Soult écrit, depuis Lacken, au Général Mainoni : "Je vous adresse, citoyen général, une instruction relative à l'attaque de demain. Je vous prie de tout préparer, afin d'être prêt à l'heure prescrite, pour vous conformer aux dispositions qu'elle renferme. A dix heures de nuit, vous recevrez les deux bataillons de la 44e, qui vous manquent, ainsi que le bataillon de grenadiers. Quoique la nuit dernière on n'ait pas pu reconnaître le gué, qu'on assure exister au-dessous de la chapelle de Schennis, il ne faut pas renoncer à la tentative de passer sur ce point. Veuillez le faire sonder de nouveau, la nuit prochaine; peut-être que, les eaux ayant baillé, on pourra le découvrir.
Je vous prie de bien recommander à l'officier du génie de rendre praticable le chemin qui conduit de Bilten sur la Linth, à l'endroit où je désire que les bateaux soient lancés, afin que les baquets et deux pièces de canon puissent le suivre. Il faut que ce travail soit terminé avant minuit. Je vous prie de faire observer le plus grand silence, et d'éviter la confusion. Je serai de bonne heure près de vous.
Soult.
Instruction.
Demain 3 vendémiaire, à trois heures du matin, la 3e division passera la Linth, pour attaquer l'ennemi dans sa position. Ce mouvement se fera d'après les dispositions suivantes :
Le général Mainoni, ayant à ses ordres les 1er et 2e bataillons de la 25e demi-brigade d'infanterie légère, deux bataillons de la 44e d'infanterie de ligne, le bataillon de grenadiers, auquel seront jointes les trois compagnies de carabiniers de la 25e, trois escadrons du 10e de chasseurs à cheval, la deuxième compagnie du 6e d'artillerie légère et deux obusiers de position, effectuera son passage, avec une partie de son infanterie, par le gué situé au-dessous de la chapelle de Schennis, tandis que les bateaux seront lancés à l'eau, un peu au-dessus de l'angle rentrant que forme la Linth, à droite de Bilten, et où passeront l'artillerie et la cavalerie avec le restant de l'infanterie. Dans le cas où le passage du gué ne serait pas praticable, alors toute la troupe passera sur les bateaux et ponts qui seront jetés sur la Linth, à l'endroit indiqué ci-dessus.
Aussitôt qu'il y aura assez d'infanterie sur la rive droite, pour pouvoir marcher à l'ennemi, le général Mainoni la dirigera vers la chapelle, pour s'emparer de la grande route de Wesen et attaquer l'ennemi par le flanc gauche de son camp ; il aura soin d'appuyer sa droite au revers de la montagne, afin que l'ennemi ne puisse y faire passer de troupes.
Le général Mainoni est prévenu qu'un détachement de nageurs effectuera son passage, un peu au-dessus de l'endroit où l'on présume que le gué existe, pour enlever les postes ennemis qui peuvent se trouver vis-à-vis l'endroit où les bateaux doivent être lancés, et ensuite aller attaquer les redoutes, à l'arme blanche. Le général Mainoni , étant maître de Schennis, et ayant forcé l'ennemi à évacuer les redoutes qu'il a dans cette partie, détachera de suite un bataillon de la 25e, auquel il joindra une compagnie de chasseurs et deux pièces d'artillerie, le tout sous les ordres du chef de brigade Godinot, et les portera sur Wesen, pour s'emparer de cette ville et des troupes ennemies qui pourraient s'y trouver, ainsi que pour faciliter au général Molitor, qui aura attaqué Wesen, son passage. Le chef de brigade Godinot sera prévenu que, sitôt que les troupes du général Molitor auront occupé Wesen et y auront pris position, il devra rentrer de suite avec son détachement, à la brigade de droite, dont il fait partie.
Avec le restant de ses troupes, et quand l'artillerie et la cavalerie seront passées, le général Mainoni prendra la grande route de Uznach, marchera de suite sur Kaltebrunn, par Dorfli, culbutera tout ce que l'ennemi voudrait opposer à son passage, et s'éclairera, sur sa droite, pour s'assurer que l'ennemi n'a pas de troupes sur le revers de la montagne, et sur sa gauche , pour se lier autant que possible avec les troupes du chef de brigade Lapisse, qui commandera l'attaque du centre, et avec lequel il opérera sa jonction à Kaltebrunn.
Le chef de brigade Lapisse, commandant la réserve, composée de la 36e et des deux pièces de 4, fera tous ses efforts pour effectuer son passage par le gué situé entre Schennis et Reichenbourg, de manière à pouvoir s'emparer de suite de la montagne de Benken, marcher sur Kaltebrunn et y attaquer la réserve de l'ennemi. Le chef de brigade Lapisse aura soin, aussitôt qu'il sera maître, de la montagne, de détacher un bataillon sur Benken, pour s'en emparer et enlever, s'il est possible, les troupes et canons que l'ennemi retirera de la redoute de Reichenbourg. II aura soin aussi de chercher à communiquer avec les troupes du général Mainoni, mais de garder toujours en force la montagne. Quand il sera arrivé à la hauteur de Kaltebrunn, il recevra de nouveaux ordres.
Le général Laval, ayant à ses ordres le 3e bataillon de la 25e légère, la 94e de ligne , un bataillon de la 44e, un escadron du 10e de chasseurs et un du 7e de hussards, avec une compagnie d'artillerie légère, effectuera son passage dans les environs du pont de Grinau, et depuis ce point jusqu'à l'embouchure de la Linth, dans le lac. Il marchera sur Uznach, dont il s'emparera, et détachera de suite un parti sur la grande route de Lichtensteig, pour y poursuivre l'ennemi, et un second parti sur la grande route de Rapperschwyl, pour s'assurer de ce qui s'y passe et nettoyer d'ennemis cette partie. Avec le gros de ses troupes, le général Laval prendra position en avant d'Uznach, cherchera à communiquer avec celles qui sont à Kaltebrunn, et attendra de nouveaux ordres.
Le général Laval est prévenu que les chaloupes canonnières, protégeant un convoi de plusieurs barques qui porteront des troupes de débarquement, doivent opérer une descente vers Schmerikon, pour s'emparer des embarcations de l'ennemi, et attirer son attention dans cette partie. En même temps, une partie de ces barques, portant aussi des troupes de débarquement, entreront dans la Linth, qu'elles remonteront jusqu'à hauteur du chemin pratiqué à gauche des ouvrages de Grinau, jetteront sur la rive droite les troupes qu'elles auront à bord, et resteront dans cette partie, pour passer les autres troupes, que le général Laval aura jugé devoir faire passer sur ce point. Cette opération sera soutenue par le feu des chaloupes canonnières et par celui de la redoute de Grinau.
Le général Laval fera tous ses efforts pour faire rétablir avec célérité le pont de Grinau; il poussera son attaque avec vigueur, afin d'enlever les redoutes de l'ennemi, et de s'emparer d'Uznach, avant que l'ennemi ait pu y porter des secours, et il me rendra compte de son opération à l'attaque de droite, où je me tiendrai.
Dans le cas où le chef de brigade Lapisse n'aurait pu effectuer son passage, il m'en rendra compte de suite, et tiendra ses troupes prêtes à être portées sur Schennis ou Uznach, à celui des deux passages qui aurait été le premier opéré.
Pour qu'il n'y ait pas de confusion dans cette opération, les troupes devront être réunies aux différents points d'attaque, à une heure du matin; elles y resteront, sans feu et en silence, jusqu'au moment du passage. Les redoutes seront armées en même temps. A chaque attaque, il y aura des subdivisions d'ambulance.
Les généraux veilleront à ce qu'un grand nombre de soldats, sous prétexte d'aller conduire les blessés, ne quittent pas leurs rangs. Ce soir, l'eau-de-vie sera distribuée à toute la division.
Soult.
(Ordre semblable donné au général Laval)
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 245).

Le même 2 Vendémiaire an 8 (24 septembre 1799), Soult écrit également, depuis Laeken, au Citoyen Delare, Adjudant-major de la 36e Demi-brigade : "Le détachement que vous commandez, citoyen, est destiné à passer la Linth, à la nage, au-dessous de la chapelle de Schennis. Aussitôt que vous aurez rallié votre monde sur la rive droite, vous vous porterez en masse sur les redoutes de l'ennemi, vous enclouerez ses pièces, vous disperserez les canonniers et porterez le désordre dans ses rangs.
Recommandez à votre troupe le plus complet silence, le succès de l'expédition en dépend; qu'elle ne se serve que de l'arme blanche, il est impossible que l'ennemi résiste à son impétuosité. Quand vous serez maîtres des redoutes et que les pièces seront enclouées, si l'ennemi marche sur vous pour vous combattre, vous payerez d'audace. voua ferez battre la charge par tous vos tambours, et vous irez à l'ennemi, sans brûler une amorce, en criant : Bender, sauve qui peut ! Cette manœuvre doit nécessairement l'intimider. Dans tous les cas, si vous êtes forcé à la retraite, elle vous est toujours assurée sur la Linth.
Vous préparerez votre troupe de manière à ce qu'elle passe la Linth, à deux heures et demie précises du matin. La division commencera son mouvement, quand votre opération sera finie
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 253).

Le Rapport du Général Soult, daté de Saint-Gall, le 18 vendémiaire an 8, raconte : "Le 3 vendémiaire (25 septembre), les troupes de la 3e division reçurent ordre de passer la Linth, entre les lacs de Wallenstadt et de Zurich. Cette rivière rapide, non guéable et très-marécageuse sur ses bords, était défendue par plus de quarante redoutes et par de nombreux postes que fournissaient les trois camps autrichiens de Wesen, de Schennis et d'Uznach; l'ennemi avait en outre une réserve à Kaltebrunn. Il était donc impossible de le surprendre ; il fallait tout tenter de vive force et rendre, sinon nul, au moins peu meurtrier, le feu de ses batteries. Pour y parvenir, je pris les dispositions suivantes :
A trois heures du·matin, pendant que le chef de brigade Lochet, à la tête de huit cents hommes partis de Laeken, opérait un débarquement à Schmerikon, sous la protection de trois chaloupes canonnières, commandées par le lieutenant Gauthier; qu'il suivait le chemin de ce village au bourg d'Uznach, qu'il s'emparait des redoutes de l'ennemi, qu'il attaquait son camp, qu'il faisait rétablir le pont de Grinau et facilitait le passage des troupes du général Laval, cent soixante nageurs, armés de lances, de piques, de pistolets et de sabres, réunis vis-à-vis Schennis, sous la conduite de l'adjudant-major Delare, traversaient la Linth, enlevaient les postes ennemis, placés au point déterminé pour le passage, s'emparaient des redoutes, battaient la charge, portaient la terreur dans le camp autrichien, et facilitaient, par ce mouvement aussi hardi qu'extraordinaire, le moyen de lancer à l'eau les barques destinées à l'établissement d'un pont, ainsi qu'à porter sur la rive droite le bataillon de grenadiers. Cela s'exécutait, tandis que le chef de brigade Lapisse, chargé de la fausse attaque du centre, contenait, d'une rive à l'autre, les troupes de renfort qui arrivaient aux ennemis.
Il était cinq heures, le jour commençait à paraître ; l'ennemi, revenu de sa surprise, forma des colonnes d'attaque et marcha sur nous. Six compagnies seulement étaient passées; trois fois, nous nous emparâmes de la tête du village de Schennis, et trois fois nous en fûmes repoussés. Le passage se continuait , nous nous maintînmes; la résistance fut extrême, l'acharnement si grand, et chacun y prit tellement part, que le lieutenant feld-maréchal Hotze, commandant en chef l'armée ennemie, y perdit la vie; quelques heures après, son corps fut trouvé sur le champ de bataille parmi ceux de plusieurs autres officiers supérieurs; je le fis enlever et rendre avec honneur aux ennemis.
Déjà le 2e bataillon de la 25e demi-brigade d'infanterie légère avait suivi les grenadiers, je m'en servis pour attaquer de nouveau Schennis; l'ennemi y fut forcé et mis en désordre; il se retira sur Kaltebrunn.
Le passage étant effectué, et les troupes de l'attaque du centre n'y étant plus nécessaires, je fis poster, vers Uznach, deux bataillons de la 36e demi-brigade, commandés par le chef de brigade Lapisse. Pour s'y rendre, ils devaient passer sur le pont de Grinau, qui était rétabli; mais à peine la troupe y était-elle engagée, que le pont se rompit. La réserve des Russes, venue de Raperschwyl au secours des Autrichiens, s'avançant alors en colonne d'attaque, se présenta avec une audace rare, pour charger ce qui était déjà passé sur la rive droite. Il ne restait à cette troupe d'autre chance que la victoire ou la mort; le chef de brigade Lochet le lui fit sentir. Elle reçut 1a charge des Russes avec sang-froid, et après un feu terrible, qui mit le désordre dans les rangs ennemis, elle-même fit une charge, si à propos, que presque tout fut pris ou tué; un colonel, trois cents hommes et un drapeau restèrent en notre pouvoir. La terre était couverte de morts.
A Kaltebrunn, l'ennemi tenait encore, mais peu après, je fis emporter ce village à la baïonnette; nous y fîmes quatre cents prisonniers. La nuit mit fin au combat
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 228 - Note Lochet, de la 94e).

"Journée du 4 vendémiaire (26 septembre) :
Quoique l'attaque faite la veille sur Kaltebrunn eût parfaitement réussi, l'ennemi voulut reprendre ce poste, et, pendant la nuit, il porta d'Uznach, sur Benken, un corps de douze cents hommes d'infanterie et un escadron de Granitz-hussards. Instruit de son mouvement, je le fis entourer, de grand matin, par la 36e demi-brigade. Tout ce corps mit bas les armes , et avec lui nous prîmes cinq pièces de canon ...
Le résultat de ces deux journées de victoire, où tous les officiers se sont conduits de manière à mériter les plus grands éloges, nous a donné trois mille cinq cents prisonniers, vingt-cinq pièces de canon, trente-trois caissons , quatre drapeaux et une flottille; la perte de l'ennemi, en hommes tués et blessés, est en outre fort considérable; on en compte plus de deux mille.
Je parlerai avec plaisir ... de l'adjudant-major Delare, de la 36e, commandant les nageurs, ainsi que des dix officiers qui, avec ces hommes intrépides, contribuèrent d'une manière si distinguée au succès de la droite ...
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 228 - Rapport du Général Soult, daté de Saint-Gall, le 18 vendémiaire an 8).

Le 11 Vendémiaire an 8 (3 octobre 1799), le Sous-chef de l’état-major général Rheinvald écrit, depuis Zurich, au Général de Division Soult : "D'après de nouvelles dispositions du général en chef, votre division, citoyen général, sera composée comme suit : 67e demi-brigade, 53e, 102e, 17e régiments de dragons, 1ère compagnie d'artillerie légère, et chaque demi-brigade ses grenadiers.
Vous aurez sous vos ordres les généraux de brigade Drouet et Brunet, et l'adjudant général Saligny.
Vous aurez également sous vos ordres le général Gazan , dont le quartier général est à Schennis. Il commande les corps ci-après : les 84e, 36e, 25e légères, 94e, 44e, deux compagnies d'artillerie légère, 10e régiment de chasseurs, deux escadrons du 7e de hussards.
Les généraux de brigade de cette division sont : Laval, Molitor, Lapisse, chef de brigade de la 36e, faisant fonctions.
Le général Mortier, dont le quartier général est à Schwitz, sera encore sous vos ordres. Il commande les corps ci-après : la 108e, un bataillon de la 38e, la 50e, deux escadrons du 1er régiment de dragons
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 319).

Le 13 Vendémiaire an 8 (5 octobre 1799), le Général de division Soult écrit, depuis Schennis, au Général Gazan : "Je vous préviens, mon cher camarade, que je donne ordre à la 36e demi-brigade, au bataillon des grenadiers, à deux bataillons de la 25e, à une compagnie d'artillerie légère et à deux escadrons du 10e régiment de chasseurs à cheval, de partir de suite, pour se rendre à Lichstensteig. Je vous prie de donner ordre à l'autre bataillon de la 25e, qui doit être avec vous, de partir également de suite, pour la même destination, et de le faire suivre par la 2e compagnie d'artillerie légère que vous avez, et par le restant du 10e régiment de chasseurs à cheval; n'en garder qu'un escadron jusqu'à l'arrivée du 1er régiment de dragons; alors cet escadron rejoindra le régiment. Sitôt que la 108e demi-brigade sera arrivée, elle relèvera la 94e, et vous ordonnerez à cette dernière de partir sur-le-champ, à marche forcée, pour se rendre à Lichtensteig. Vous voudrez bien vous y rendre, de votre personne, sitôt que vous aurez été relevé par le général Mortier, qui gardera sous ses ordres les généraux Laval et Molitor, et les 44e, 50e, 84e et 108e demi-brigades, et six pièces de 4. Je vous prie de prévenir de ces dispositions les généraux et commandants des troupes que je viens de vous désigner.
Je vous attends à Glaris, où je vous prie de vous rendre, aussitôt que vous aurez expédié ces différents ordres, et que vous aurez renvoyé sur Lichtensteig tous les détachements de corps qui doivent se rendre à cette destination. Prévenez le général Molitor qu'il doit continuer à poursuivre l'ennemi et de rendre compte de ses mouvements au général Mortier
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 331).

Le 8 Brumaire an 8 (30 octobre 1799), Masséna écrit, depuis Zurich, à Soult : "J'ai reçu, mon cher Soult, votre lettre avec vos réflexions sur les mouvements ultérieurs de la campagne. Recevez-en mes remerciements, et vous verrez par la suite le cas que j'en fais.
Faites faire votre mouvement, pour chasser tout ce qui peut se trouver encore sur la rive gauche du Rhin; mais je vous fais observer qu'il est de toute impossibilité que le général Loison puisse tenir à Dissentis. Les neiges lui fermeraient tout passage, pour retourner sur ses pas, et, ce qui est encore pis, c'est qu'il y mourrait de faim. Vous devez donc penser à le faire retourner, au plus tôt, à Altorff, crainte d'accidents; c'est ce à quoi je vous invite fortement.
Lorsque votre mouvement sera achevé, vous pourrez commencer à diriger sur Weil la 25e et la 36e demi-brigade, avec deux escadrons du 10e de chasseurs. Ayez soin de faire changer la demi-brigade de Loison, qui, comme vous le savez, ne peut rester plus longtemps à Altorff. La compagnie d'artillerie légère se rendra également à Weil
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 288).

Le 10 Brumaire an 8 (1er novembre 1799), Soult écrit, depuis Mels, au Général en chef : "Je m'empresse, mon cher général, de vous rendre compte du succès qu'a obtenu le mouvement que j'ai fait faire sur Reichenau.
Le général Loison partit de Dissentis avec la 38e demi-brigade, et fut joint à Flims par le bataillon de la 44e, venu d'Engi, que le capitaine Compère, adjoint aux adjudants généraux, était chargé de diriger. Après cette réunion, le général Loison se porta sur Trins; il attaqua l'ennemi et le força à se replier sur Tamins.
Pendant ce temps, le général Mortier, avec deux bataillons de la 25e d'infanterie légère et un détachement du 10e régiment de chasseurs à cheval, attaquait les troupes ennemies qui se trouvaient en arrière de Veltis et au mont Kunkels. La résistance fut opiniâtre; mais, pressés par la 25e, les Autrichiens furent forcés à abandonner leur position qui était avantageuse, et à se retirer. Le général Mortier fit alors exécuter une charge à ses chasseurs et enleva à l'ennemi deux cents prisonniers.
Pour défendre Tamins, et nous empêcher de pénétrer dans la vallée, l'ennemi s' était rallié au débouché du chemin de Kunkels, où il avait quatre forts bataillons. L'attaque fut renouvelée, et la 25e d'infanterie légère emporta encore, au pas de charge, cette position; elle fit cent autres prisonniers et prit une pièce de canon.
Les Autrichiens se sauvèrent en désordre sur la rive droite du Rhin, partie par le pont de Reichenau, qu'ils brûlèrent, et partie par celui de Feldberg. La nuit survint et nous empêcha de pousser, le même soir, jusque-là. Ce matin, on s'est assuré que ce dernier pont est aussi détruit.
La jonction des troupes de la 2e division, avec celles de la 3e division, s'est opérée hier soir à 5 heures, à Tamins, avec la plus grande précision.
Ce mouvement donne pour résultat : l'expulsion totale des ennemis de la rive gauche du Rhin dans les Grisons ; la destruction des ponts de Reichenau et de Feldberg; la prise d'un canon et de trois cents prisonniers, parmi lesquels on compte six officiers. En outre, il a fait éprouver aux Autrichiens une perte considérable en hommes tués ou blessés.
J'ai reçu votre lettre du 8 de ce mois, hier à 10 heures du soir, sur le Kunkels, en revenant de Reichenau. Je me conformerai aux dispositions que vous me prescrivez. Demain , je mettrai en marche sur Weil l'artillerie légère. La 36e demi-brigade partira, le 12, pour la même destination, et la 25e, le 13 ou 14 ; la 38e sera relevée par la 44e et suivra le mouvement.
Le général Loison a envoyé des troupes à Sainte-Marie dans le Medelsthal et sur Bellinzona; il a aussi laissé mille hommes pour défendre le Saint-Gothard
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 289).

En 1796, cette Demi-brigade prend le n° 29.

- Inspection de la 36e Demi-brigade de Ligne par le Général Schauenburg, le - an -

"Revue d’inspection passée le - an -
36e Demi-brigade de ligne.
Etat-major.
Graindorge, Chef de Brigade, du 16 Brumaire an 7.
Fréjafon, Chef de Bataillon, du 1er octobre 1792. Noté par le Chef comme connaissant parfaitement son métier, et pour être un excellent Officier qui remplit bien ses devoirs, et de la meilleure conduite.
Laurent, Chef de Bataillon, du 4 Frimaire an 2. Noté par son chef comme très instruit sur son état ; très bon Officier qui remplit bien ses devoirs et de la meilleure conduite.
Perier, Chef de Bataillon, du 12 Messidor an 7. Noté par son chef comme connaissant parfaitement son devoir et le remplissant fort bien, excellent Officier de la meilleure conduite.
Buzzigny, Adjudant-major Capitaine, du 19 Floréal an 2. Excellent comme très instruit, bon Officier, et d’une excellente conduite.
Dellard, Adjudant-major Capitaine, du 22 Messidor an 5. Connaissant parfaitement son métier, Officier distingué, et de la meilleure conduite.
Lagoublage, Adjudant-major Capitaine, du 26 Nivôse an 7. Connaissant son métier, bon Officier, d’une bonne conduite.
Guezet, Quartier-maitre Capitaine, du 22 décembre 1792. Bon administrateur, ancien Quartier-maitre ; d’une excellente conduite.
Gilbert, Quartier-maitre Sous-lieutenant, du 25 Pluviôse an 6. Excellent administrateur, très bon Quartier-maitre. Bon Officier et de la meilleure conduite.
Niclosse, Adjudant sous-officier, du 26 Frimaire an 8. Connait assez son état, bonne conduite.
Blondel, Adjudant sous-officier, du 26 Frimaire an 8. Connait parfaitement son métier, d’une bonne conduite.
Lafosse, Adjudant sous-officier, du 26 Frimaire an 8. Connait parfaitement son métier, a une excellente conduite.
Officiers ne pouvant faire campagne, remplacés par des surnuméraires.
Officiers infirmes.      Remplaçants.
Eschenhauer, Capitaine, ne peut faire campagne.      8e de Ligne. Jouvard, Capitaine. Bien noté.
Darral, Capitaine, idem.      8e de ligne. Guermeville, Capitaine, idem.
Astré, Capitaine, idem.      42e id. Deny, Capitaine, idem.
Desoche, Lieutenant, idem.      29e id. Grenier, Lieutenant, idem.
Lardenet, Lieutenant, idem.      36e id. Walther, Lieutenant, bien noté.
Duval, Sous-lieutenant, idem.      15e id. Decottegnez, Sous-lieutenant, idem.
Officiers supérieures à la suite du Corps.
Administration
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le 1er mai 1800, le passage du Rhin doit se faire au village de Reichlingen. Le général Molitor est chargé de franchir le Rhin avec les premières troupes. Ces troupes ne se trouvent pas à l'heure dite au point indiqué ; alors, n'écoutant que son courage, le brave Général s'embarque avec quarante hommes de la 1re légère, et sautant sur la rive droite, il se jette à leur tête sur les avant-postes ennemis qu'il repousse. Deux Compagnies de la 36e de Ligne qui, avec leur Demi-brigade doivent demeurer en réserve, et se trouvent de garde sur le Rhin, voyant le passage commencé, se précipitent sans attendre d'ordres de leurs chefs dans les premiers bateaux sous leurs mains, débarquent, viennent en aide au détachement du Général Molitor, et tiennent ferme jusqu'à l'arrivée des deux premiers Bataillons de la 86e. Les troupes s'établissent ensuite à Gotterdingen, et les ponts ayant été établis vers midi, toute l'aile droite, vingt mille hommes, avec l'artillerie est transportée sur la rive ennemie (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 72).

Le 4 mai 1800, les Autrichiens occupent en force le plateau, en avant de Moskirch. Vingt-cinq bouches à feu enfilent la chaussée de Grombach, sur laquelle marche le Général Montrichard. Ce dernier essaie de déboucher rapidement, mais il a de la peine à maintenir le combat sur ce point. Ce n’est qu'avec des difficultés inouïes, des pertes considérables, qu'il parvient à se soutenir. Pendant ce beau combat de la Division Montrichard, la Division Lorge attaque une des clefs de la position, le village d'Endorf au pied du plateau et défendu par l'élite de l'armée de Kray. Vandamme ayant rejoint Montrichard, l'aide alors à s'emparer de Moskirch, que la Brigade Molitor (36e et 94e) finit par enlever au pas de charge et à la baïonnette (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 76).

Le 14 mai 1800, l'aile droite est réorganisée en deux Divisions et une Réserve. La Division Vandamme 1re, est composée des 1re et 10e Légères, des 36e, 83e, 94e de Ligne, du 7e et 8e de Hussards, de six pièces de position (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 78).

Le 21 juin 1800, la Division Gudin, à l'Aile droite, comprend les deux Brigades Laval et Puthod (Grenadiers réunis, trois Bataillons de la 36e de Ligne, trois Bataillons de la 94e, un Bataillon de la 10e Légère, et 8e Régiment de Hussards). La Brigade Laval a été envoyée, le 19 juin, après le passage du Danube, à Donauwörth (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 123).

Le 4 juillet 1800, l'aile droite reçoit une nouvelle organisation. La 1ère Division est composée des troupes que commandait le Général Molitor et qui occupent déjà depuis longtemps les défilés du Voralberg et Kempten (trois Bataillons de la 83e de Ligne, trois de la 95e, deux de la 1ère Légère, 7e Régiment de Hussards). La 2e Division est celle de Gudin, à laquelle on ajoute la Brigade de réserve de Nansouty ; elle se trouve dès lors formée des Brigades d'infanterie Puthod et Laval (deux Bataillons de Grenadiers réunis, trois Bataillons de la 36e de ligne, trois de la 38e, trois de la 94e, deux de la 10e Légère), et de la Brigade de cavalerie de Nansouty (6e et 8e Hussards, 11e Dragons, 23e de Cavalerie). Enfin la 3e Division est celle de Montrichard, qui comprend les Brigades Schiner et Espagne (trois Bataillons de la 37e, trois de la 84e, trois de la 109e, un bataillon de la 10e Légère , 9e Régiment de hussards) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 128).

Le 6 juillet 1800, Gudin va à Mohrenweis, d'où il dirige, le lendemain, la Brigade Laval (trois Bataillons de la 36e de Ligne, un de la 10e Légère, et deux Escadrons du 8e Hussards) sur Erpfding ; tandis que les Brigades Puthod et Nansouty s'arrêtent à Landsberg (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 129).

Le 19 juillet 1800, la Division Gudin est installée dans les positions suivantes : La Brigade Laval (36e de Ligne, un Bataillon de la 10e Légère et deux Escadrons du 8e Hussards), à Immenstadt, poussant des détachements vers Feldkirch, vers le haut Iller et vers Füssen ; la Brigade Puthod : les deux Bataillons de Grenadiers réunis et la 94e de Ligne, à Füssen et à Vils ; le 6e Hussards, à Buchingen, entre Füssen et Steingaden ; la Brigade Nansouty (38e de Ligne , 11e Dragons, 23e de Cavalerie ), à Raitenbuch, Amergau et Ettal ; elle se lie par Murnau à la Division Montrichard. Jusqu'à la fin de juillet, ces trois Brigades de Gudin conservent à peu près les mêmes cantonnements (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 133).

Le 8 août 1800, l'infanterie de la Division Gudin (36e, 38e, 94e de Ligne et 10e Légère) reste à Leutkirch, Weissenbach, Nesselwang et Rettenberg (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 136).

La Division Gudin, dont le Quartier général est à Polling, se trouve composée de deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 36e de Ligne, trois de la 38e, et des 6e et 8e Régiments de Hussards. Elle est répartie de la manière suivante, au 17 septembre 1800 : 1° la Brigade de droite, Quartier général à l'abbaye d'Ettal : 1er Bataillon de la 10e Légère à Au, Ettal, Ober et Unter-Amergau ; trois Bataillons de la 36e de Ligne à Saulgrub, Kohlgrub et Baiersoyen ; trois Escadrons du 8e Hussards à Au, Unter-Amergau, Kohlgrub, Baiersoyen et Steingaden. 2º La Brigade de gauche, Quartier général à Murnau : 2e Bataillon de la 10e Légère à Habach et Sindelsdorf ; trois Bataillons de la 38e de Ligne à Schlechdorf, Weichs, Ohlstatt, Ober et Unter-Weil, Antdorf, Uffing, Bieden, Ober et Unter Egelfing, Froschhausen, Hugelfing, Söchering, Tautting et Hausen ; un Escadron du 8e Hussards à Sechausen ; quatre Escadrons du 6e Hussards à Habach, Hohendorf, Spatzenhausen et Eschenlohe (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 138).

Moreau, après la victoire de Hohenlinden, passe l'Inn, le 9 décembre 1800, avec la plus grande partie de ses forces, et fait de rapides progrès du côté de Vienne. Lecourbe gagne Salzburg avec les Divisions Gudin et Montrichard, qu'il importe de maintenir au complet, à mesure qu'on avance. Or Gudin a laissé entre l'Inn et l'Isar, pour couvrir les débouchés de Kufstein et d'Achenthal, le Général Laval, avec un bataillon de la 10e Légère, un de la 37e de Ligne et deux de la 36e. Par une lettre du 16 décembre, Lecourbe prescrit à Molitor de prendre le commandement du Bataillon de la 37e et des deux Bataillons de la 36e, qui resteraient dans leurs positions, puis d'envoyer à Gudin la 83e de Ligne, dont les trois Bataillons sont peu utiles à Feldkirch et à Füssen (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 146).

Les prescriptions nouvelles de Lecourbe ne parviennent à Füssen que le 19 décembre. Molitor s'empresse de changer l'organisation de sa Division, qui comprend dès lors un Bataillon de la 1re légère, deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 37e de Ligne, deux de la 36e et quatre Escadrons du 6e Hussards. Cette Division reste partagée en trois Brigades. Celle de gauche (un Bataillon de la 37e de Ligne, deux de la 36e, un Escadron du 6e Hussards), commandée par le Général Nansouty, doit garder le pays entre l'Inn et l'Isar. La Brigade du centre (2e et 3e Bataillons de la 37e de Ligne, trois Compagnies du 6e Hussards, et trois pièces d'artillerie), placée sous les ordres du Chef de Brigade Pajol, est chargée de garder les défilés d'Au, Ettal et Walchensee. La Brigade de droite (un bataillon de la 1re Légère, deux bataillons de la 10e Légère et trois Compagnies du 6e Hussards), commandée par le Général de Brigade Jardon, doit surveiller les débouchés sur Füssen et ceux du haut Lech. Les mouvements nécessités par cette nouvelle répartition s'exécutent sur-le-champ (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 146).

La Division Molitor, au 10 janvier 1801, a sa droite à Isny, puisque le Général Jardon commande dans le Voralberg et dans les Grisons ; son centre à Murnau, et sa gauche à Traunstein. Elle compte deux Bataillons de la 10e Légère, trois de la 76e de Ligne, quatorze Compagnies (un Bataillon et demi) de la 36e de Ligne et six Compagnies (trois Escadrons) du 6e Hussards, formant la Brigade de l'Adjudant général Martial-Thomas ; treize Compagnies (un Bataillon et demi) de la 36e de Ligne et deux Compagnies (un Escadron) du 6e Hussards, formant la Brigade Nansouty, répartie dans le Tyrol, à Kufstein, Innsbruck, Scharnitz, etc. (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 153).

Le 20 janvier 1801, la Brigade Martial-Thomas est répartie ainsi : les quatorze Compagnies de la 36e de Ligne, à Aschau, Prien et Traunstein. (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 153).

Le 2 février 1801, divers changements s'opèrent dans la Division Molitor. Le Général Heudelet vient remplacer Martial-Thomas, et a sous ses ordres la 10e Légère, la 76e de Ligne, les quatorze Compagnies de la 36e et les trois Escadrons du 6e Hussards. L'infanterie de cette Brigade occupe toujours les emplacements où elle se trouvait au 20 janvier (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 154).

Le Général Heudelet, ayant rassemblé à Rosenheim les détachements qu'il avait au-delà de l'Inn, se met en route le 17 mars 1801, pour se rendre à Kempten, où sa Brigade doit se réuni, à l'exception du 1er Bataillon de la 76e de Ligne et du 3e Bataillon de la 36e, laissés provisoirement en Bavière, ainsi que les postes de correspondance du 6e Hussards établis de Traunstein à Kempten et maintenus jusqu'à l'arrivée de la Division Montrichard (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 164).

Le 21 mars 1801, le mouvement du Général Heudelet étant achevé, Molitor, à qui l'on vient de donner en plus le Général Bontems et le 9e Hussards, partage sa Division en deux Brigades. La 1ère, composée des trois Bataillons de la 10e Légère, d'un Bataillon et demi de la 36e de Ligne et de trois Escadrons du 6e Hussards, est placée sous les ordres du Général Heudelet ; elle occupe les environs de Kempten et de Ravensburg, et doit s'augmenter bientôt d'un Bataillon et demi de la 36e de Ligne, que le Général Demont, successeur de Nansouty depuis le 10 mars, va ramener du Tyrol, avec l'Escadron du 6e Hussards qui y a été détaché (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 165).

Après le 22 mars 1801, Molitor est avisé que la 10e Légère, la 36e et la 76e de Ligne passeront, dans les premiers jours d'avril, à l'aile gauche, et qu'il recevra, en échange, d'autres Demi-brigades (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 165).

Le 4 avril 1801, la 36e de Ligne se met en route pour rejoindre l'aile gauche (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 166).

- Revue d'inspection du Général Schauenburg, Inspecteur général d'Infanterie, en 1802.

Dans ses observations générales adressées au Ministre de la Guerre, le Général Schauenburg note tout d'abord, au sujet de la solde que "… Les corps semblent avoir opéré sous différentes vues peu louables. La 36e a confondu l’an 8 avec l’an 9" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

"36e demi-brigade.
Revue passée le. Emplacement Maestricht.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
Fois. Graindorge, Chef de Brigade, 30 ans, 11 ans de service. Les honorables témoignages, qu’a reçu ce Chef, des Généraux sous lesquels il a servi, ses blessures, prouvent qu’il a fait la guerre avec distinction. Le bon état, dans lequel j’ai trouvé le corps, qu’il commande, et qui est du à ses soins, prouve encore que cet estimable officier cherche à se rendre aussi utile à la paix, qu’il l’a été pendant la guerre. Ce Chef réunit à la fleur de l’âge une tournure avantageuse, et l’éducation également utile au premier Chef de corps.
Jos. Frejafon, Chef du 1er Bataillon, 49 ans, 19 ans de service. D’après les renseignements, que je me suis procuré sur cet officier, je demande au ministre de lui procurer la retraite ; il est aussi nul pendant la paix, qu’il l’a été pendant la guerre, n’ayant pas été vu à aucune affaire par le Chef, et maintenant ne faisant rien du tout. Il n’a pas été porté sur l’état de la pension.
Pre. Laurent, Chef du 2e Bataillon, 59 ans, 40 ans de service. A toujours une bonne conduite ; c’est un brave homme ; il est susceptible d’avoir sa retraite, n’ayant plus assez de vigueur pour conduire son Bataillon. Comme il a bien servi, je demande au ministre de lui donner un commandement de place.
René Perrier, Chef du 3e Bataillon, 34 ans, 10 ans de service. Est parfaitement à sa place, il a bien fait la guerre, et sert maintenant très utilement.
Pre. Dellard, 4e Chef de Bataillon, 28 ans, 10 ans. Jeune officier rempli de zèle et de moyens. Il doit son grade à plusieurs actions très honorables. C’est un des Chef de Bataillon, auquel j’ai remarqué le plus d’instruction. Il est parfaitement à sa place. Ma demande à son sujet fera connaitre encore d’autres titres très remarquables.
Marc Gilbert, Quartier maitre trésorier, 30 ans, 8 ans de services. Excellent quartier maitre, très bon administrateur, et d’une conduite exemplaire.
Pre. Burriny, Capitaine Adjudant major du 1er Bataillon, 34 ans, 8 ans de service. Bon officier, instruit et d’une bonne conduite.
Je. Bte. Thunot, Capitaine adjudant major du 2e Bataillon, 29 ans, 11 ans de service. Bon officier, instruit.
Alex. Lagoublaie, Capitaine adjudant major du 3e Bataillon, 29 ans, 10 ans de service. Très à sa place et rempli de moyens.
Bouilland, Demelincourt, Gökhlin, Officiers de santé de 2e classe.
Compagnies
Capitaines.
1er Bataillon. Grenadiers, Dieu, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Langlois, 37 ans, 19 ans de service. Mauvaise tête, très peu instruit.
2e Courteille, 38 ans, 10 ans de service. Assez instruit, doit être surveillé.
3e Carrey, 36 ans, 10 ans de service. Point instruit, assez bonne conduite.
4e Bougeault, 40 ans, 22 ans de service. Bon officier.
5e Nolleau, 33 ans, 10 ans de service. Id.
6e Moriens, 43 ans, 19 ans de service. Bon officier.
7e Ducarmes, 46 ans, 28 ans de service. Bon officier.
8e Morcrette, 39 ans, 20 ans de service. Peu instruit, peu de conduite.
2e Bataillon. Grenadiers. Chartener, 38 ans, 18 ans de service. Très bon officier.
1ère Vrigny, 32 ans, 10 ans de service. Très bon officier. Je demande pour lui un sabre d’honneur.
2e Lemonnier, 39 ans. Peu instruit, assez bonne conduite.
3e Dollet, 41 ans, 22 ans de service. Très mauvais officier, dont le corps doit être débarrassé.
4e Morin, 26 ans, 10 ans de service. Bon officier.
5e Boyer, 53 ans, 37 ans de service. Proposé pour la retraite, mauvais officier.
6e Rousseau, 33 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Limosins, 32 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Bosmel, 31 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Bataillon. Grenadiers, Germain, 34 ans, 17 ans de service. Bon officier.
1ère Gaion, 48 ans, 10 ans de service. Mauvais officier dont le corps devrait être débarrassé.
2e Perrier, 32 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Eisenkraemer, 51 ans, 29 ans de service. Crapuleux, sans instruction, nul, inepte.
4e Mignot, 36 ans, 10 ans de service. Peu instruit, bonne conduite.
5e Rinder, 41 ans, 26 ans de service. Nuisible au service.
6e Barberon, 36 ans, 16 ans de service. Bon officier.
7e Desjardins, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Girard, 31 ans, 11 ans de service. Mal animé, turbulent, peu instruit.
Lieutenants.
1er Bataillon. Grenadiers, Poncet, 39 ans, 22 ans de service. Bon officier.
1ère Papillon, 45 ans, 21 ans de service. Id.
2e Labbé, 34 ans, 10 ans de service. Mauvais officier, point instruit, sans tenue.
3e Wuilmard, 39 ans, 21 ans de service. Bon officier.
4e Duhil, 25 ans, 10 ans de service. Id.
5e Raoul, 29 ans, 8 ans de service. Id.
6e Grégoire, 32 ans, 10 ans de service. Id.
7e Pochet, 46 ans, 28 ans de service. Peu instruit, bonne conduite.
8e Delmieux, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
2e Bataillon. Grenadiers. Bergon, 26 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Ferran, 28 ans. Bon officier.
2e Verduran, 24 ans. Id.
3e Walter, 44 ans, 24 ans de service. Id.
4e Lagabbe, 33 ans, 17 ans de service. Peu instruit, conduite équivoque.
5e Carrey, 28 ans, 8 ans de service. Assez instruit, mauvaise conduite, servant mal.
6e Chatlain, 36 ans, 10 ans de service. Très mauvais officier.
7e Gerbat, 38 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Lacour, 42 ans, 25 ans de service. Très mauvais, officier à la charge du corps.
3e Bataillon. Grenadiers, Ducroz, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Chauffard, 28 ans, 8 ans de service. Id.
2e Doridant, 47 ans, 30 ans de service. Très mauvais sujet ; proposé pour la retraite.
3e Besson, 56 ans, 10 ans de service. Très mauvais officier, dont le corps devrait être débarrassé.
4e Thierry, 46 ans, 29 ans de service. Est à sa place.
5e Nourry, 50 ans, 38 ans de service. Point instruit, assez bonne conduite.
6e Pourcelet, 38 ans, 17 ans de service. Peu d’instruction, bonne conduite.
7e Collin, 42 ans, 15 ans de service. Mauvais officier, et malpropre.
8e Pavys, 41 ans, 10 ans de service. Peu instruit, bonne conduite.
Sous-lieutenant.
1er Bataillon. Grenadiers, Daviel, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Doat, 29 ans, 8 ans de service. Id.
2e Thouin, 36 ans, 10 ans de service. Mauvais officier, sourd.
3e Holgard, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
4e Gaucheron, 28 ans, 10 ans de service. Id.
5e Duprat, 43 ans, 18 ans de service. Mauvais officier, entrave au service.
6e Chauvin, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e vacant. Officier annoncé par le ministre, n’a pas encore rejoint.
8e Nicolas, 34 ans, 15 ans de service. Bon officier.
2e Bataillon. Grenadiers. Gilbert, 29 ans, 10 ans de service. Peu instruit.
1ère Gidon, 29 ans, 3 ans de service. Bon officier.
2e Blondel, 36 ans, 16 ans de service. Id.
3e Folley, 30 ans, 11 ans de service. Sera ranimé par le Chef et mis à l’école de peloton.
4e Delonné, 32 ans, 15 ans de service. Id., id.
5e Fromont, 41 ans, 10 ans de service. Très mauvais officier, sans aucunes ressources.
6e Lostier, 29 ans, 8 ans de service. Très mauvais officier, démissionnaire.
7e vacant.
8e Leclerc, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Bataillon. Grenadiers, Mignot, 26 ans, 2 ans de service. Bon officier.
1ère Legrand, 38 ans, 18 ans de service. Très mauvais officier, point instruit.
2e Lafosse, 32 ans, 14 ans de service. Bon officier.
3e Matz, 52 ans, 31 ans de service. Proposé pour la retraite.
4e Laurent, 22 ans, 5 ans de service. Bon officier.
5e Chollet, 28 ans, 8 ans de service. Id.
6e vacant.
7e Beaugendre, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Letellier, 28 ans, 8 ans de service. Id.
Situation du personnel.
Officiers : Chef de Brigade 1, Chefs de Bataillons 4, Quartier maitre trésorier 1, Adjudants majors 3, Capitaines 27, Lieutenants 27, Sous-lieutenants 24, Chirurgiens 3, total 90 ; dont présents 65, en congé 25, total pareil 90.
Sous-officiers et soldats : Petit état-major 17, Sergents-majors 28, Sergents 98, Caporaux fourriers 27, Caporaux 182, Grenadiers 210, Fusiliers 1514, Tambours 51, Enfants de troupe 7, total 2134 hommes ; dont présents 1823, à l’hôpital du lieu 3, aux hôpitaux externes 40, en congé 268, total pareil 2134 hommes.
Cette Demi-brigade était composée à l’époque du 1er Vendémiaire an 9 de 2835 hommes, elle a reçu depuis 405 ; elle devrait donc être de 3240.
Mais elle a perdu : morts 116, désertés 103, réformés par l’inspecteur 114, rayés par jugement 2, rayés pour longue absence ou autres causes 740, passés à d’autres corps 22, faits officiers 9, total 1106. Elle reste donc en l’effectif à 2134.
Si l’on en déduit encore les hommes proposés pour les Invalides, 1 ; ceux proposés pour les Vétérans, 1 ; ceux proposés pour la pension, 82 ; le huitième partant par congés absolus, 303 ; 387. L’effectif ne sera que de 1747.
Or le complet de paix étant de 1961.
Il y aura un manque au complet de 214.
Situation du matériel.
Habillement.
Habits. En service, 1156 bons, aucun à réparer, 973 hors de service. En magasin, 234 neuf, aucun hors de service. Total 2368. 1307 à remplacer par an.
Vestes. 1100 bonnes, aucune à réparer, 1034 hors de service. En magasin, aucune neuve, aucune hors de service. Total 2134. 1307 à remplacer par an.
Culottes. En service, 1040 bonnes, aucune à réparer, 1094 hors de service. En magasin, 645 neuves, aucune hors de service. Total 2779. 3921 à remplacer par an.
Chapeaux. En service, 1032 bons, aucun à réparer, 1102 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun hors de service. Total 2134. 1307 à remplacer par an.
Bonnets de police. En service, aucuns bons, aucun à réparer, 1000 hors de service. En magasin, aucuns bons, aucun hors de service. Total 1000. Aucun à remplacer par an.
Equipement.
Gibernes. En service, 464 bonnes, 349 à réparer, 1032 hors de service. En magasin, aucunes bonnes, aucune hors de service. Total 1845. 186 à remplacer par an.
Porte-gibernes. En service, 570 bons, 250 à réparer, 1030 hors de service. En magasin, aucuns bons, aucun hors de service. Total 1850. 186 à remplacer par an.
Baudriers. En service, 12 bons, aucun à réparer, 213 hors de service. En magasin, aucuns bons, aucun hors de service. Total 215. 61 à remplacer par an.
Bretelles de fusil. En service, 310 bonnes, aucune à réparer, aucune hors de service. En magasin, aucunes bonnes, aucune hors de service. Total 310. 186 à remplacer par an.
Colliers de tambour. En service, 50 bons, aucun à réparer, aucun hors de service. En magasin, aucun bon, aucun hors de service. Total 50. 9 à remplacer par an.
Caisse de tambour. En service, 49 bonnes, aucune à réparer, aucune hors de service. En magasin, aucune bonne, aucune hors de service. Total 49. 9 à remplacer par an.
Armement.
Fusils. En service, 1813 bons, 191 à réparer, 21 hors de service. En magasin, aucuns bons, aucun hors de service. Total 2025. 93 à remplacer par an.
Baïonnettes. En service, 2006 bonnes, aucune à réparer, 19 hors de service. En magasin, aucunes bonnes, aucune hors de service. Total 2025. 19 à remplacer par an.
Sabres. En service, 268 bons, aucun à réparer, 23 hors de service. En magasin, aucuns bons, aucun hors de service. Total 291. 61 à remplacer par an.
Etoffes.
Drap blanc. En magasin, 6,32. Total 6,32.
Drap bleu. En magasin, 478,19. Total 478,19.
Ecarlate. En magasin, 41,58. Total 41,58.
Tricot blanc. En magasin, 2109,37. Total 2109,37.
Serge. En magasin, 2914,76. Total 2914,76.
Toile. En magasin, 2959,60. Total 2959,60.
Effets pour les recrues.
Néant.
Situation des finances.
Les masses étaient au 1er Vendémiaire an 9 de 15391,83.
Elles ont reçu depuis. Décomptes des revues, ou à-comptes reçus, 150389,60. Recettes extraordinaires, - . 150389,60.
Donc elles devraient être à 165781,43.
Dépenses sur les masses 73266,01.
Restant en caisse 92515,42.
Détail des masses.
Masse de linge et chaussure, 72698,81.
Masse d’entretien, 19813,65.
Masse de chauffage 2,96.
Total pareil à l’avoir en caisse 92515,42.
Représentatif du restant en caisse.
Espèces en caisse et entre les mains du quartier maitre 43697,30.
Effets actifs représentant du numéraire 15657,12.
Sommes restantes à toucher sur les revues non décomptées 33161,00.
Total pareil à l’avoir en caisse 92515,42.
Sommes dues au corps.
Solde 152712,93.
Masses. De linge et chaussure 19040,00.
D’entretien 14121,00.
De chauffage 7058,24.
Indemnités. De logement 5209,00.
De fourrage 2170,90.
Réparations des fourgons 945,00.
Total 201257,07.
Valeur en effets de petit équipement pour les recrues, restant en magasin 00,00.
Redu à la masse de linge et chaussure par plusieurs soldats 915,00.
Nombre des hommes, qui n’ont pas leur masse complète 273.
Nota. Le livret de revue porte la somme due au corps à 171880,20 ; la différence provient de ce qui est dû au corps pour Nivôse et Pluviôse derniers.
Masse d’économie.
Sommes provenant des hommes absents, avant et après le 1er Germinal an 8.
Versé dans la caisse de l’armée sur les reçus du payeur 6558,75.
Soldes. Des absents avant le 1er Germinal 8, et qui n’ont pas été remises au payeur 00,00.
Des absents rayés depuis le 1er Germinal 8, et qui ont été versées à la caisse d’entretien 2830,76.
Masses de linge et chaussure. Des hommes dont la solde a été remise au payeur, et qui ont été reversées à la masse d’entretien avant le 1er Germinal 8 00,00.
Des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8, et versées à la masse d’entretien 1406,15.
Total des sommes versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien 10795,66.
Observations.
1° Les 2e et 4e lignes n’offrent rien, parce que la solde et masse des absents ont été versées dans la caisse du payeur de l’armée d’après l’ordre du général en chef du 19 Pluviôse an 9 (note du corps).
2° Il faudrait que cet ordre n’ait été donné qu’à la 36e, car on n’a connu à l’armée que celui du 1er Ventôse 8, dont parlent la 50e et 53e.
3° Voyez aussi l’observation n°2 page 37 ; la somme totale pourra être à peu près le tiers de celle reçue.
Nombre des hommes proposés à la retraite 85. Proposés aux vétérans 1. Proposés aux invalides 1. Réformés 108. Licenciés 6.
Nombre des hommes qui ont obtenu des brevets d’honneur 0. Hommes qui sont dans le cas d’en obtenir 8. Enfants admis à la solde des Officiers 4 ; Sous-officiers et soldats 3.
Sous-officiers proposés au gouvernement pour des emplois d’officiers.
1er Bataillon, Etat-major. Jaqe. Demongin, Adjudant sous-officier, 28 ans, 2 ans de service.
2e Bataillon id. Pre. Cordier, id., 24 ans, 10 ans de service.
1er Bataillon 4e Compagnie. Cle Larminat, Sergent-major, 25 ans, 2 ans de service.
2e Bataillon 3e Compagnie. Ls. Laurent, id., 19, 3 ans de service.
Jeunes sous-officiers d’une belle tournure, instruits, promettant beaucoup, et d’une très bonne conduite.
Le citoyen Laurant a été proposé en Prairial 9 ; cette demande a été réitérée par le conseil ; il est le fils du Chef de Bataillon Laurent, qui n’a rien négligé pour son éducation, et il me parait utile de le faire passer le premier au grade de Sous-lieutenant (note de l’inspecteur général).
Résumé des détails de la Revue.
Esprit du corps. Laisse quelque chose à désirer pour l’ensemble des officiers, est cependant très bien dirigé par le Chef de Brigade. Celui des sous-officiers et soldats est aussi bon que docile. Celui des deux Compagnies de Grenadiers deviendra également bon, lorsque les officiers qui viennent d’y être placés auront eu le temps de le former.
Instruction. Des officiers. La théorie a été commencée par les soins du Chef de Brigade ; ses résultats laissent tout à désirer, attendu qu’elle ne peut faire des progrès, que lorsqu’elle est démontrée à l’appui de pratique par des officiers suffisamment instruits. Des sous-officiers. Mêmes observations ; les sous-officiers ont besoin d’être instruits correctement au maniement d’armes du soldat, du caporal et à celui de leurs grades. Du soldat. A été commencée par les soins du Chef de Bataillon Dellard, jeune officier, plus de zèle que de moyens.
Manœuvres. Ont été commencées par les soins du même officier, et seront rapidement entendues, d’après les instructions laissées au corps par l’inspecteur. Celles qu’il a fait exécuter depuis l’école du peloton, jusqu’à la réunion de la demi-brigade, lui ont fait remarquer beaucoup d’intelligence de la part des officiers supérieurs et adjudants, du zèle parmi les officiers, et un commencement d’ensemble des soldats.
Discipline. Très bonne dans le service intérieur, et dans la conduite envers les habitants ; elle est parfaitement dirigée par le Chef de Brigade.
Tenue. Très propre et bien régulière dans le corps des officiers. Celle des sous-officiers et soldats est aussi passable que puisse le permettre l’ancienneté et la mauvaise qualité de l’habillement.
Habillement. Les habits, provenant de différents magasins, sont aussi mauvais en qualité qu’en façon, et généralement trop petits pour les hommes du 1er rang, dont l’espèce est très grande dans ce corps. Les mauvais gilets de tricot, sans manches, sont trop courts, et les culottes également trop courtes laissent une partie du ventre à découvert. Les guêtres reçues des magasins sont aussi ridiculement faites que mauvaises en qualité ; la qualité des souliers et chapeaux a été trouvée passable. Les nouvelles dimensions, que j’ai ordonné de suivre dans la confection de l’habillement étaient d’autant plus urgentes à établir, que la plupart des habits neufs que j’ai vus sont totalement manqués.
Equipement. Très mauvais en général ; la plupart des banderoles sont de cuirs noirs, à présent blanchis ; les seules passables proviennent de prises sur le champ de bataille ; les havresacs sont mauvais.
Armement. Fort bien tenu ; mais la qualité des fusils est très mauvaise, n’étant qu’une réunion de ceux tirés de différents magasins ; il s’y trouve, qui ne sont pas de calibre.
Casernes. Les 1er et 2e Bataillons occupent la caserne dite de Bruxelles. Les toits en sont mauvais et bien qu’on les répare journellement, il tombe de l’eau dans plusieurs chambres ; du reste elle est saine.
Chambrées. Chacune de 16 hommes, qui y font ordinaire. La plupart des chambres sont chauffées par des grilles ; les fournitures sont fort bonnes.
Magasin. Sont établis au couvent des Capucins ; ce local est commode ; les ateliers de confection d’habillement et de linge et chaussure y sont établis.
Hôpitaux. Il n’y en a point à Maestricht, les malades sont envoyés à Liège.
Prisons. La prison de Saint-Pierre est saine.
Salles de discipline. Est au quartier.
Vivres. Le pain est de bonne qualité, mais il n’a pas été trouvé suffisamment cuit. Le commandant de la place a été prévenu de cette observation, et les chefs n’en recevront plus de pareil à l’avenir.
Ordres laissés au Corps, concernant :
La comptabilité. Le registre de caisse et le journal général du quartier-maitre ont été trouvés tenus avec infiniment d’ordre et de régularité. Néanmoins n’y a-t-on pu arrêter définitivement que le dernier semestre de l’an 8, les 1er et 2e trimestres de l’an 9, et le premier de la présente année, à cause de l’arriéré du encore au corps, et détaillé dans la situation des finances.
Tous les autres registres sont bien tenus et au courant, et ont été arrêtés jusqu’au 1er Nivôse 10.
Tenue des registres de délibération du conseil. Voyez page 80 et 92.
Décompte de linge et chaussure. Voyez au même endroit.
Registre du détail des Compagnies, livret particulier de chaque hommes ; et vérification de ces registre. Voyez au même endroit.
L’instruction. L’inspecteur général a été très satisfait du commencement d’instruction qu’il a remarqué aux sous-officiers et soldat ; pour en hâter d’avantage l’établissement, il ordonne ce qu’il suit.
Le Chef de brigade continuera de laisser chargé de l’instruction le Chef de Bataillon Dellard, dont le choix est bien justifié par les talents que l’inspecteur lui a trouvés.
Il fera réunir une fois par jour les sous-officiers pour exécuter avec eux l’école du soldat, en observant de rétablir le port d’armes conforme au règlement, attendu qu’il est généralement trop haut. En faisant exécuter les principes prescrits pour la position, l’on fera relever quelques fois l’homme sur la plante des pieds, en conservant les genoux et talons ensemble, afin de détruire la position trop forcée du corps en avant, et de faire parvenir à l’aplomb.
L’on passera ensuite à l’école du peloton, et on n’omettra plus ce qui est prescrit dans la 6e leçon, concernant le maniement des armes des sous-officiers et soldats ; les officiers seront également exercés à ce qui est prescrit au même endroit sur le maniement de l’épée.
Il fera exécuter ce qui est prescrit dans l’instruction de l’inspecteur général pour le port des drapeaux, et leur usage pour les alignements et manœuvres.
On réunira les Officiers et sous-officiers en une division. Voyez page 94.
Aussitôt que le Chef jugera les officiers et sous-officiers assez instruits, on procèdera à l’instruction du corps de la même manière, et pour former les divisions, on réunira les pelotons, qui doivent les composer, dans l’ordre de bataille. Cette instruction sera confiée par division et peloton aux officiers trouvés en état de la transmettre, sans égard au grade ni à l’ancienneté.
Une fois l’instruction de la division établie, on terminera chaque exercice par la réunion du bataillon, en faisant exécuter ponctuellement ce qui est prescrit dans l’instruction de l’inspecteur général.
Afin d’habituer chacun à sa place et de se former promptement, en passant à l’école du bataillon, l’on procèdera de suite aux alignements successifs, prescrits dans la même instruction, laquelle sera suivie ponctuellement.
On fera aussi exécuter aux Chefs de Bataillon, aux Adjudants et aux officiers et sous-officiers désignés pour suppléer à leurs fonctions, ce qui est prescrit dans la 4e partie de l’école du bataillon, en suivant à cet égard, ce qui a été démontré par l’inspecteur général, vu que ces moyens assurent ceux du choix des points, la manière prompte d’y établir les Adjudants, et celle certaine d’y diriger la troupe et de l’y placer.
On fera usage de la marche de flanc, à l’école du peloton et à celle du bataillon, lorsqu’il sera en colonne, en faisant observer régulièrement les principes de l’inspecteur général. On fera aussi exécuter les formations successives par files, mouvements aussi utiles pour l’instruction du soldat, que pour faciliter tous les genres de manœuvres.
Les officiers, sous-officiers et soldats, qui sont en retard dans leur instruction, seront réunis en division, laquelle sera confiée à un Adjudant.
Le Chef fera réunir le cadre du corps, pour établir un bon ton de commandement, et ses différents rapports.
Le Capitaine d’habillement et les autres officiers chargés de parties administratives autres que celles de leurs compagnies, devront en faire le service intérieur et prendre les armes avec elles, toutes les fois qu’elles ne seront pas détachées de l’état-major.
Service intérieur et de place, surveillance des commandants de compagnies. Voyez page 39.
Batteries de tambour. Voyez au même endroit.
Le Tambour-major devra être en rapport parfait avec le Chef de Brigade pour les signaux.
Ecole d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. Les cheveux doivent être arrangés conformément au règlement, et les chapeaux placés comme il a été démontré par l’inspecteur général. Voyez aussi pages 69 et 94.
Surtouts uniformes des officiers. Voyez page 39.
Epaulettes des officiers. Voyez page 69.
Galons des sergents et caporaux. Voyez page 54.
Galons des caporaux fourriers. Voyez page 39.
L’habillement. Nouvelles dimensions prescrites pour les effets à confectionner. Voyez pages 54, 55, 39, 40.
Petit magasin d’effets de petit équipement. Voyez page 40.
L’équipement. Placement des gibernes et havresacs. Voyez page 40.
L’armement. Répartition des fusils en raison de tailles. Voyez page 40.
Marques particulières après les crosses, et bretelles particulières. Voyez page 69.
Remise en magasin des armes superflues. Voyez page 40.
Punitions. Les Compagnies de Grenadiers devant être sous tous les rapports le bon exemple des Compagnies de Fusiliers, le Chef de Brigade procèdera aux changements suivants :
Les Capitaines Boyer, et Eisenkremer, ainsi que le Lieutenant Doridont, passeront à des Compagnies de Fusiliers, et seront remplacés par les Capitaine Dieu et Schartner et par le Lieutenant Bergon.
Le Sergent-major Chapusot ayant non seulement négligé ses devoirs, mais encore été d’un mauvais exemple à la Compagnie par sa conduite, passera de suite à une autre Compagnie avec le grade de Sergent ; et vu les ressources que présente ce sous-officier, il sera prévenu qu’en changeant de conduite, il pourra être replacé à un emploi de son grade, s’il en deviendra de vacant.
Extrait de la lettre d’envoi au Ministre de la guerre de la précédente revue, sous date du 13 Ventôse 10.
1° On lui mande le désir, que manifeste le Chef de Brigade, de voir éloigner du corps, le Chef de Bataillon Fréjason, vu sa nullité et on observe qu’on n’a pas pu le porter sur l’état des militaires proposés pour la retraite, parce qu’il ne compte pas assez de service.
2° on propose de donner un commandement de place au Chef de Bataillon Laurent, qui n’est plus assez vigoureux pour commander un bataillon, et qui mériterait cette faveur, par son ancienneté de service, sa bonne éducation, et la conduite honnête qu’il a toujours tenue. On lui observe qu’à Coblence commande un jeune officier, qui par ses service et sa conduite, et au-dessous de sa place ; ce dont le ministre pourra se convaincre, par les renseignements sur son compte, qu’il est à même de se faire donner. On propose de donner cet emploi au Chef de Bataillon Laurent, dont on garantit la bonne conduite.
3° On appuie la demande, que fait le Chef de Brigade, en faveur du Chef de Bataillon Dellard.
4° On prie le ministre de prendre en considération la demande, qu’on fait, d’un brevet d’honneur pour le Capitaine Vrigny
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le 25 Prairial an 11 (14 juin 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel directeur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Gand, les 6e et 13e légères; les 12e, 33e, 51e, 108e, 14e, 36e, 61e et 85e de ligne ... Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ...
" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814; Correspondance générale, t.4, lettre 7722).

Cette revue d'inspection est suivie d'un 1er tableau intitulé "Relevé sommaire, par Corps et par Grades, des Officiers des neufs Demi-brigades, stationnées dans le 10e arrondissement rédigé d’après les notes, portées sur le compte de chacun d’eux sur le contrôle, annexé au livret de revue, sous le n°2, pour servir à connaitre la composition du corps d’officier dans les dites Demi-brigades. Le Général Schauenburg l'accompagne d'observations :
"1° dans la rédaction de ce relevé, on a rangé dans la 1ère colonne des bons officiers, ceux qui ont assez d’instruction pour prétendre à l’avancement ; 2e ceux qui ne pouvant guère y prétendre, peuvent cependant bien remplir les fonctions de leur grade et sont à leur place.
2° On a compris dans la 2e colonne des médiocres 1. Ceux qui peut instruits, on cependant de la volonté et des moyens, et mènent une conduite régulière. 2. Ceux qui étant assez instruits, tiennent une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bons officiers, si les premiers sont stimulés et les derniers surveillés.
3° On a désignés comme mauvais officiers 1. Ceux qui n’ayant aucune trace d’instruction ni des moyens d’en acquérir, et n’étant guère propres à l’état militaire, sont à la charge aux Corps. 2. Ceux qui menant une vie tout à fait déréglée et incorrigible, sont par leur conduite et le mauvais exemple, une véritable entrave au bien du service ; les uns et les autres n’ayant pas assez de service pour mériter une retraite quelconque.
4° Dans la 4e colonne, on a mis ceux qui ont été proposés à la retraite soit à la revue, soit antérieurement à cette époque.
5° Enfin, on a désigné comme susceptible de retraite 1. Ceux qui ont assez de services pour y prétendre, mais qui ne veulent pas la prendre. Le Gouvernement devrait les forcer à la prendre, vu leur impossibilité de servir encore davantage avec fruit. 2. Ceux qui pourraient être rangés dans la 3e classe des mauvais officiers et seraient à renvoyer, si leurs services ne méritaient quelque considération. L’Inspecteur a proposé au Gouvernement de leur donner le traitement de réforme, en attendant leur retraite, et de les remplacer par des officiers réformés en état de remplir leurs fonctions
".
Ce qui donne pour la 36e de Ligne :
Etat-major : Chef de Brigade 1 bon; total 1. Chefs de Bataillon 2 bons, 2 susceptibles de retraite, total 4 ; Quartier maitre 1 bon ; Adjudants major, 3 bons, total 3. Total général 9.
Compagnies : Capitaines, 15 bons, 6 médiocres, 3 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 2 susceptible de retraite; total 27. Lieutenants 15 bons, 5 médiocres, 6 mauvais, 1 proposé pour la retraite, total 27 ; Sous lieutenants, 15 bons, 3 médiocres, 4 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 1 susceptible de retraite, total 24 ; total général 78. Adjudants sous-officiers, 2 bons, total 2 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Dans un deuxième tableau, intitulé "Situation générale du personnel, avec les mutations survenues depuis le 1er Vendémiaire 9", il est indiqué pour la 36e de Ligne : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 3 Adjudants majors, 27 Capitaines, 27 Lieutenants, 24 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 90, dont 65 présents, 25 en congé. 17 au Petit Etat-major, 28 Sergents-majors, 98 Sergents, 27 Caporaux fourriers, 182 Caporaux, 210 Grenadiers, 1514 Fusiliers, 51 Tambours, 7 Enfants, total 2134, dont 1823 présents, 3 à l’hôpital du lieu, 40 à l’hôpital externe, 268 en congé.
Concernant les mutations pour la 36e de Ligne, son effectif au 1er Vendémiaire était de 2835 hommes. Les recettes indiquent 328 recrues, 0 hommes venus d’autres corps, 77 rayés rentrés, total 405. L’effectif devrait donc être de 3240 hommes. Les pertes sont de 116 morts, 103 désertés, 114 réformés par l’inspecteur général, 0 réformés avant la revue, 2 rayé par jugement, 740 rayés pour longue absence, 22 passés à d’autres corps, 9 faits officiers, total 1106 hommes. L’effectif reste donc à 2134 hommes. Si l’on déduit encore 82 proposés pour la pension, 1 pour les Vétérans, 1 pour les Invalides, 303 partant par congés absolus, total 387. L’effectif sera de 1747 hommes. Le complet de paix étant de 1961, il y a un manque au complet de 214 hommes (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Un 3e tableau, intitulé "Suite du personnel, détail des présents, des hommes congédiés par récompense, par réforme et pour le huitième" donne pour la 36e de Ligne : Officiers : 1 Chef de Brigade, 3 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 3 Adjudants majors, 19 Capitaines, 20 Lieutenants, 15 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 65 présents. Petit Etat-major : 3 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 8 Musiciens, total 17 présents. Sous-officiers et soldats : 23 Sergents-majors, 78 Sergents, 22 Caporaux fourriers, 156 Caporaux, 188 Grenadiers, 1284 Fusiliers, 48 Tambours, 7 Enfants, total 1825 présents. Total général Officiers compris : 1888 présents.
En ce qui concerne les hommes congédiés par récompense nationale, il y a pour la 36e de Ligne : Officiers : 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 1 Sous-lieutenant, total 3. Sous-officiers et soldats : 1 Sergent-major, 5 Sergents, 1 Caporal fourrier, 10 Caporaux, 67 Grenadiers, Fusiliers ou Tambours, total 84. Par congés absolus, 6 sergents-majors, 31 sergents, 1 Caporaux fourriers, 37 Caporaux, 222 Grenadiers et Fusiliers, 6 Tambours, Total : 303. Par Réforme : 0 Sergents-majors, 3 Sergents, 0 Caporaux fourriers, 5 Caporaux, 106 Grenadiers, Fusiliers et Tambours, total 114. Total général 501 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Un 4e tableau établi la "Situation générale du matériel"; il indique, concernant l'habillement de la 36e de Ligne : Habits : 234 neuf, 1156 bons, 0 à réparer, 978 hors de service, total 2368 ; à remplacer par an 1307. Vestes : 0 neuves, 1100 bonnes, 0 à réparer, 1034 hors de service, total 2134 ; à remplacer par an 1307. Culottes : 645 neuves, 1040 bonnes, 0 à réparer, 1094 hors de service, total 2779 ; à remplacer par an : 3921. Chapeaux : 0 neufs, 1032 bons, 0 à réparer, 1102 hors de service, total 2134 ; à remplacer par an 1307. Bonnets de police : 0 neufs, 0 bons, 0 à réparer, 1000 hors de service, total 1000 ; à remplacer par an : 0
Gibernes : 0 neuves, 464 bonnes, 349 à réparer, 1032 hors de service, total 1845 ; à remplacer par an 186. Porte-gibernes : 0 neufs, 570 bons, 250 à réparer, 1030 hors de service, total 1850 ; à remplacer par an 186. Baudriers : 0 neufs, 12 bons, 0 à réparer, 213 hors de service, total 225 ; à remplacer par an : 61. Bretelles de fusils : 0 neuves, 310 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service, total 310 ; à remplacer par an 186. Colliers de tambours : 0 neuf, 50 bons, 0 à réparer, 0 hors de service, total 50 ; à remplacer par an : 9.
Concernant l’armement et caisses de tambour : Fusils : 0 neufs, 1813 bons, 0 réparés, 191 à réparer, 21 hors de service, total 2025 ; à remplacer 93. Baïonnettes : 0 neuves, 2006 bons, 0 réparées, 0 à réparer, 19 hors de service, total 2025 ; à remplacer 19. Sabres : 0 neufs, 268 bons, 0 réparés, 0 à réparer, 23 hors de service, total 291 ; à remplacer par an : 61. Caisses de tambour : 0 neuve, 49 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service, total 49 ; à remplacer par an : 9.
Concernant les étoffes et les effets pour les recrues, il est noté pour la 36e de Ligne : drap blanc, 632 ; drap bleu, 478,19 ; drap noir - ; écarlate, 41,58 ; tricot blanc ou bleu, 2109,37 ; serge, 2914,76 ; toile, 2959,60 ; gros boutons, - ; petits boutons, - ; chemises - ; cols noirs, - ; bas, - ; souliers - ; guêtres grises, - ; guêtres noires, - ; sacs de toile, - ; sacs de peau, - ; cocardes, - ; pompons, - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Un 5e tableau intitulé « Situation générale des finances » indique pour la 36e de Ligne :
Situation des masses au 1er Vendémiaire an 9 : 15391,83.
Reçu depuis ce temps : décompte des revues, ou à-comptes reçus, 150389,60 ; recettes extraordinaires, 00,00 ; total des recettes, 150389,60.
Les masses devraient être à 165781,43. Dépenses sur les masses, 73266,01. Restant en caisse au 30 Pluviôse 10 : 92515,42.
Détail de la situation des masses : de linge et chaussure, 72698,81 ; d’entretien, 19813,65 ; de chauffage, 2,96 ; total pareil à l’avoir en caisse, 92515,42.
Représentatif de l’avoir en caisse : espèces en caisse ou entre les mains du Quartier maitre, 43697,30 ; effets actifs représentant du numéraire, 15657,12 ; somme à toucher sur les revues, non décomptées, 33161,00 ; total pareil à l’avoir en caisse, 92515,42 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Un 6e tableau intitulé « Suite des finances » indique pour la 36e de Ligne :
Sommes dues au corps : Solde, 152712,92. Masse de linge et chaussure : 19040,00. Masse d’entretien : 14121,00. Masse de chauffage : 7058,24. Indemnité de logement : 5209,00. Indemnité de fourrages : 2170,90. Pour réparation des fourgons : 945.
Total des sommes dues aux corps : 201257,07.
Valeur des effets de petit équipement en magasin : -.
Reçu à ma masse de linge et chaussure du soldat : 915,00.
Nombre des soldats qui n’ont pas leur masse complète : 273. Observations : A la 36e, article total des sommes dues. Le livret de revue ne le porte qu’à 171880,23, au lieu des 201257,07, la différence provient du dû au corps pour Nivôse et Pluviôse 10 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Un 7e tableau intitulé « Masse d’économie, sommes provenant des finances, hommes absents et rayés soit avant, soit après le 1er Germinal an 8 » indique pour la 36e de Ligne :
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur : 6558,75.
Restant de la solde des absents antérieure au 1er Germinal 8 et qui n’a pas été remise au payeur : -.
Masse de linge et chaussure des mêmes hommes, dont la solde a été remise au payeur, et qui a été reversée à la caisse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 : -.
Solde d’absence des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui a été versée à la caisse d’entretien : 2830,76.
Masse de linge et chaussures des mêmes hommes pendant le même temps et versée à la caisse d’entretien : 1406,15.
Totaux des sommes dues aux absents, et versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien : 10795,66.
Observations : Les mutations ayant été à peu près les mêmes dans tous les corps de l’armée, la colonne des totaux devrait présenter des sommes à peu près égales. En les comparant les unes avec les autres, on peut juger du plus ou moins d’ordre que chaque corps a mis dans cette partie de la comptabilité ... Il est vrai que plusieurs corps, notamment les 53e, 110e, 36e et 94e se prévalent de l’ordre du 1er Ventôse 8, qui défendait de toucher, que pour les présents ; mais cet ordre a été donné à tous les corps. Partout on a décompté d’après le montant des revues, et il importe peu, que dans le moment on ait plus ou moins reçu, puisqu’on a reçu le reste en passant le Rhin. Voyez aussi les observation particulier, à chaque corps, même article (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le "Résumé général du détail des revues" indique : Esprit des Corps. Des officiers. L’esprit des officiers est très bon dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e, 48e et 94e ; il laisse quelque chose à désirer pour l’ensemble dans la 36e ; le zèle des chefs pour le bien du service est quelques fois entravé par des intrigues et des tracasseries dans les 110e et 100e. Des Sous-officiers et soldats. L’esprit des Sous-officiers et soldats est bon et docile partout.
Instruction des officiers. La partie théorique a été commencée dans les 36e, 48e et 94e ; elle est peu connue dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e ; elle ne l’est pas du tout dans la 110e. Tous les corps ont besoin de réunir cette partie à la pratique et d’établir leur instruction de nouveau d’après les principes que je leur ai démontrés.
Des Sous-officiers. Mêmes observations. Les Sous-officiers ont partout grand besoin d’être instruits aux maniements d’armes du soldat, et à ceux de leur grade, ainsi qu’aux mécanismes des mouvements de l’école du peloton.
Du soldat. Est commencée et passablement avancée dans les 10e légère, 36e et 48e ; elle n’est guères ou pas du tout connue dans les 50e, 53e, 103e, 110e et 100e. La 94e l’a commencée mais sur de faux principes.
Manœuvres. Ont été commencées jusqu’à l’école du bataillon dans les 36e et 48e ; elles sont peu connues dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e. La 94e les a commencée, mais elles devront être reprises d’après les principes démontrés par l’inspecteur. Elles sont tout à fait inconnues dans la 110e.
Discipline. Est exemplaire dans la 48e, tant dans le service intérieur que dans la conduite envers les habitants, et par la parfaite union qui y règne ; elle est très bonne dans la 10e légère, 53e, 36e, 94e et 100e ; elle est passable dans la 103e ; elle a besoin d’être mieux établie et surveillée dans la 100e et 50e.
Tenue. Des Officiers. Celles des Officiers est très bonne et régulière dans les 10e légère, 50e, 53e, 36e, 48e et 94e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; dans la 100e, une partie des Officiers est bien tenue, l’autre ne l’est que médiocrement. Et dans la 110e, la tenue des Officiers est passable, lorsqu’ils sont en service, mais fort mauvaise, quand ils ne sont pas sous les armes.
Des Sous-officiers et soldats. Celles des Sous-officiers et soldats est fort bonne et régulière dans les 10e légère, 48e et 94e ; elle est passable dans les 36e et 100e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; elle est tout à fait mauvaise dans la 50e et 110e, où les habits des soldats présentent un abandon total, excusable cependant par leur trop mauvaise qualité, qui dégoute le soldat du soin de les tenir bien tenus.
Habillement.
1° La qualité.
Habits. Les habits sont bons dans les 10e légère et 103e ; ils sont passables pour les deux tiers dans la 94e ; ils sont mauvais dans les 50e, 100e, 48e, 53e, 36e ; ils sont très mauvais et de vrais haillons dans la 100e.
Vestes. Les vestes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; elles sont passables dans la 94e pour les deux tiers ; elles sont mauvaises dans la 53e, 48e, 36e et 103e ; très mauvaises dans la 110e.
Culottes. Les culottes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; mauvaises dans les 53e, 103e, 36e, 48e, 94e et 100e ; très mauvaises dans la 110e.
Chapeaux. Les chapeaux sont bons dans la 10e légère, 53e et 48e ; passables dans la 36e ; médiocres dans les 103e et 94e, mauvais dans la 50e, hideux dans la 110e.
Guêtres. Les guêtres sont bonnes dans les 10e et 100e, passables dans la 94e, mauvaises dans la 50e, 36e, 48e, 100e, moitié passables et moitié haillons dans la 110e.
Souliers. Les souliers sont bons, quant à leur qualité, dans la 10e, 50e, 53e, 103e ; passables dans les 36e, 110e ; mauvais dans la 94e et 100e.
Bonnets de police. Il n’y a que la 50e, 110e et 100e, qui aient le complet en bonnets de police ; mais la 50e et 100e n’ont de passables que pour les deux tiers ; ceux de la 110e sont mauvais tout à fait. La 94e en a de bons pour les deux tiers. Les 53e, 36e et 48e n’en ont que pour une partie de leur troupe, et ce qu’ils ont est mauvais ; les 10e et 103e en maquent totalement.
2° La façon.
Tirés des magasins. Les effets provenant des différents magasins se font remarquer par l’esprit d’économie qui anime les fournisseurs ; les habits sont courts, petits et trop étroits sur la poitrine, les vestes trop courtes, et les culottes également courtes ne montent pas assez haut et laissent une partie du bas-ventre à découvert ; les guêtres sont mal faites, et les chapeaux ridicules par leur petitesse.
Façonnés aux corps. Les effets faits aux corps n’en sont pas mieux faits, et pêchent par un autre côté : les collets des habits sont trop hauts, leurs basques trop longues, et trop échancrées ; il y en a qui dépassent les mollets ; les effets fournis aux soldats par les commandants de compagnies sont irrégulièrement faits, surtout les souliers qui sont trop pointus, façonnés trop légèrement et à la maitre de danse. Les chapeaux, que les hommes s’achètent eux-mêmes, ont les ailes trop longues.
Equipement.
Baudriers et banderoles. La 10e légère est le seul corps où l’équipement est bon, parce qu’il est neuf. Il est généralement mauvais dans les 8 autres corps. Les baudriers et banderoles sont de mauvais cuirs noirs, qu’on entretient de son mieux. Les seules passables sont celles que les corps ont ramassées sur le champ de bataille.
Gibernes, fourreaux de baïonnettes. Les gibernes sont de toutes formes et grandeurs, la plupart trop grandes pour la cavalerie, et trop petite pour l’infanterie. Beaucoup de corps n’ont pas de fourreaux de baïonnettes ni de porte-baïonnettes, et le soldat est obligé de faire un trou dans la banderole pour attacher sa baïonnette.
Havresacs. Les havresacs sont dans tous les 9 corps extrêmement délabrés.
Armement.
Fusils. Les fusils sont en assez bon état dans la 10e légère et 48e. Ils sont passables dans les 50e, 53e, 103e et 110e, mais ils sont de différentes grandeurs et modèles ; dans la 110e, il y en avait qui avaient des clous, au lieu de vis ; ils sont tout à fait mauvais dans les 36e, 94e et 100e, où ils présentent un assemblage de toutes les grandeurs, modèles et calibres.
Sabres. Les sabres sont au complet dans les 10e légère, 50e, 103e, 110e et 48e ; il en manque un tiers dans la 53e ; il en manque deux tiers dans les 36e, 94e et 100e. Ils sont en bon état dans la 10e légère, 110e et 48e, la 50e, 53e, 36e, 103e et 94e ; ils sont très mauvais dans la 100e.
Casernes.
Casernés. Sont casernés : 1 Bataillon de la 10e légère, les 3 Bataillons de la 50e, 1 Bataillon de la 53e, 2 Bataillons de la 103e, 2 Bataillons de la 36e, les 3 Bataillons de la 48e, ceux de la 94e et ceux de la 100e ; en tout 18 Bataillons.
Cantonnés. Sont cantonnés : 2 Bataillons de la 10e légère, 2 Bataillons de la 53e, 1 Bataillon de la 103e, les 3 Bataillons de la 110, et un Bataillon de la 36e ; en tout, 9 Bataillons.
Etat des casernes. Sont passables : les casernes d’un Bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 36e à Maestricht, celles de la 48e à Bois-le-Duc et Vicq, celles des 94e et 100e à Namur et Liège ; en tout 10 Bataillons.
Sont mauvaises : les casernes de 2 Bataillon de la 50e à Mayence, d’un Bataillon de la 53e à Coblence, de deux Bataillons de la 103e à Cologne, d’un Bataillon de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège, et 1 Bataillon de la 10e à Mayence ; en tout, 8 Bataillons.
Cantonnements. Sont bien dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et la 110e. Sont mal tenus dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et 2 Bataillons de la 53e.
Chambrées.
Trop grandes. Une partie des casernes a des chambrées trop grandes, comme celles de la 10e légère et d’un bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 53e à Coblence, de la 103e à Cologne, et celles d’un Bataillon à Liège.
Trop petites. D’autres au contraire renferment des chambres extrêmement petites, comme sont celles d’une caserne à Coblence, d’une caserne à Cologne, de la caserne de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège.
Fournitures. Les fournitures sont fort mauvaises dans les casernes des 50e, 103e et 100e.
Magasins. Sont partout placés dans des locaux commodes et tenus en règle.
Hôpitaux. Il n’existe dans l’arrondissement que ceux de Mayence, de Trèves, d’Aix-la-Chapelle et de Liège. Dans quelques corps, les malades sont obligés de faire plus de 20 lieues et par des chemins détestables pour aller à l’hôpital le plus voisin. Cela fait périr sans secours ceux qui sont vraiment malades, et facilite singulièrement les menées de ceux qui ont l’habitude de rouler les hôpitaux.
L’hôpital de Mayence est assez bien servi, mais il est établi dans une maison particulière trop petite, insalubre et mal distribuée. Celui de Liège est bien administré.
Prisons. Sont assez bien tenues à Mayence, Coblence, Cologne et Maestricht ; elles sont fort mauvaises à Liège et Namur. Dans les cantonnements, on se sert des prisons des communes.
Salles de discipline. Celles des 50e et 53e à Mayence et Coblence sont malsaines et humides ; elles sont dans un bon état dans les autres corps.
Vivres. Le pain est bon dans les 10e légère, 53e, 48e, 94e, 100e. Il a été mauvais, mais il est devenu meilleur dans la 103e, 110e ; il n’est pas assez cuit dans la 36e ; il est fait de très mauvaises farines dans la 50e à Mayence
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le "Relevé des Ordres laissés aux Corps" indique : "La comptabilité. Les registres de caisse, et les journaux généraux des Quartier-maitres ont été trouvés dans tous les corps tenus avec ordre et conformes au mode de comptabilité établi par le règlement du 8 Floréal 8. Néanmoins, ils n’ont pu être arrêtés définitivement par l’inspecteur général, que jusqu’à une époque bien antérieure à celle de la revue, à cause de l’arriéré, que tous les corps ont à réclamer, et qui est détaillé dans la situation des finances.
Ce même arriéré a encore occasionné que, quoique les dispositions de l’arrêté du 8 Floréal 8 soient claires, précises et bien connues de tous les Quartier-maitres, chacun d’eux a opéré d’une manière différente dans la tenue de sa comptabilité. Celui, par exemple, de la 48e pour ne pas intervertir les trimestres, a cessé d’inscrire sur les registres de caisse, et sur son journal toute dépense ou recette, du moment où l’arriéré a commencé. Celui de la 94e au contraire, pour être toujours au courant des finances de sa demi-brigade, a inscrit les recettes et dépense à fur et mesure qu’elles ont été faites, et a confondu les trimestres et même les années ; d’autres enfin, comme celui de la 100e, ont opéré comme si le paiement des sommes dues au corps était effectué.
On a enjoint au conseil d’administration de la 50e de faire transcrire sur son registre toutes les délibérations qu’ils prend selon l’ordre des dates, et de ne plus les confondre à l’avenir. Voyez page 54. On a rappelé aux conseils d’administration des 10e, 53e, 103e, 110e et 36e, l’obligation de faire transcrire sur leurs registres, les arrêtés faits à la fin de chaque trimestre de toute espèce de comptabilité en effets et deniers.
On a enjoint aux officiers chargés de l’habillement dans tous les 9 corps, de se conformer à l’avenir plus strictement aux dispositions du règlement, pour ce qui concerne la comptabilité des réparations d’armes. Voyez page 93.
On a ordonné aux conseils des 103e, 110e, 36e, 48e et 100e de surveiller plus exactement l’exécution des dispositions du règlement, relatives à l’administration des compagnies, telles que la tenue du registre de détail des compagnies, celles des livrets particuliers des hommes, la vérification et le décompte de la masse de linge et chaussure. V. p. 80, 93.
On a défendu aux chefs des 10e et 100e de souffrir aucune retenue, à faire aux soldats, autres que celles prescrites par la loi. Voyez page 41.
L’instruction. L’inspecteur général a donné à tous les Corps, et fait inscrire sur leurs livrets, à chacun selon ses besoins particuliers, ses ordres pour établir d’une manière solide leur instruction, pour réunir la théorie à la pratique, et pour parvenir ainsi à des résultats prompts, réguliers et certains. Ces ordres sont inscrits le plus en détail sur les livrets de revue des 36e page 107, 48e page 121, 94e page 135, 100e page 149.
Il a été enjoint aux chefs de tous les corps de mettre en pratique l’instruction, qu’il leur a laissée, sur le service des places. Voyez page 39.
Il a été ordonné aux officiers chargés des différentes parties d’administration (le Quartier-maitre excepté), de faire le service intérieur de leurs compagnies, et de prendre les armes avec elles, toutes les fois qu’elle ne seront pas détachées de l’état-major. Voyez page 108.
Il a défendu tout batterie de tambours, autres que celles prescrites par le règlement ; les tambours seront particulièrement instruits à la cadence de 90 pas à la minute. Voyez page 39.
Il a établi dans tous les corps une école d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. L’inspecteur général a ordonné aux officiers de la 10e légère, de se munir de hausse-cols, et de baudriers. Voyez page 39.
Il a ordonné aux officiers des 10e légère, 50e, 53e, 103e, 110e, 36e, 94e et 100e de porter des épaulettes sur lesquelles sont distingués les différents grades. Il a ordonné aux officiers des mêmes corps, de se munir de surtouts uniformes.
Il a ordonné aux officiers des 110e, 84e et 100e d’avoir des chapeaux, qui soient plus réguliers, pas si grands, et retroussés conformément au règlement.
Il a ordonné à ceux des 53e, 103e, 36e et 100e d’observer ce qu’il leur a montré pour le placement des chapeaux, étant de service.
Les officiers des 50e et 110e seront tenus à se costumer plus régulièrement hors du service.
De même, les Caporaux et soldats des 50e et 110e devront être tenus plus régulièrement.
Il est ordonné aux Caporaux fourriers de porter les galons de laine des Caporaux, dans les 10e, 53e, 110e, 36e et 48e. Voyez page 39.
Les galons des Sous-officiers et Caporaux devront être plus conformes au règlement ; 50e, 53e, 110e, 48e. Voyez page 54.
Les Chefs des 110e et 36e observeront, que les cheveux des soldats soient arrangés conformément au règlement. Voyez p. 94.
Le Chef de la 94e ne souffrira plus sous les armes des chapeaux qui excédent la grandeur désignée par la loi. Voyez page 136.
Il est enjoint aux Chefs des 94e et 100e d’observer que les soldats changent de pied leurs souliers. Voyez page 36.
Les Chefs des 50e, 110e et 100e auront soin, que les musiciens soient costumés plus conformément au règlement. Au lieu de bottes, ils devront avoir des guêtres, sous les armes ; les brides en or, pour tenir leurs épaulettes, devront leur être ôtées. Voyez pages 54, 95 et 150.
L’habillement. L’inspecteur général a rappelé au conseil d’administration de la 100e l’obligation que lui impose le règlement, de constater de la manière la plus exacte, par un procès-verbal, transcrit sur son registre de délibérations, la qualité des recettes qu’il fait, en effets de tous genres.
La façon des nouveaux effets, faits par les corps, ayant été trouvée totalement manquée, l’inspecteur général prescrit à tous les corps les dimensions qu’elles auront à suivre dans la confection de leurs habits, vestes, culottes et souliers, et dans l’achat des chapeaux. Voyez les détails pages 39, 40, 54, 55.
L’inspecteur général a enjoint aux Chefs de corps, qui n’ont pas de bonnets de police, de tâcher de s’en procurer, soit en employant les vieux habits en magasin, soit en en trouvant sur la coupe des effets neufs.
Afin d’éviter le désordre, qui a subsisté jusqu’ici dans tous les corps, des effets mauvais et irréguliers, fournis aux soldats par les commandants des compagnies, l’inspecteur général a établi partout un petit magasin d’effets d’équipement, au moyen duquel il a défendu aux commandants des compagnies de procurer désormais, aucun effet d’habillement quelconque aux soldats, à moins qu’ils ne le tirent du petit magasin. Voyez l’organisation de ce magasin pages 40 et 151.
L’équipement. L’inspecteur général a donné à tous les corps les ordres pour que les gibernes et havresacs soient placés d’une manière plus régulière et convenable. V. page 40.
Il a montré à la 50e comment devront être placés les sabres et les fourreaux de baïonnettes. Voyez page 55.
Il a ordonné aux Chefs des 94e et 100e de réunir les bretelles éparses dans les compagnies, et d’en donner les blanches aux Grenadiers. V. page 136.
L’armement. Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps, de répartir leurs fusils en raison des tailles. Voyez page 40.
Il leur a été défendu de souffrir aux armes aucunes marques particulières telles que coupures aux crosses, clous, etc., ni des bretelles particulières. Voyez page 63.
Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps de remettre à l’arsenal le plus voisin, tous les fusils qu’ils ont en magasins, et qui excédent le nombre de 50, qu’ils garderont pour les remplacements ; ils garderont aussi les sabres. Voyez page 40.
Il a été enjoint au Chef de la 110e de faire mieux soigner dorénavant son armement. Voyez page 95.
Hommes congédiés. L’inspecteur général a prescrit, pour ce qui concerne le vêtement des hommes congédiés, les mesures suivantes.
Les hommes partant avec récompense resteront vêtus tels qu’ils sont. Ceux réforment purement et simplement échangeront leurs habits neufs contre de vieux, mais qui soient cependant réparés. Quant à ceux qui partent par congés absolus, on se conformera, à leur égard, à la lettre du ministre du 21 Pluviôse dernier. Voyez p. 41, 56, 95, 151.
Le tiercement. Il a été prescrit à tous les corps de procéder à la nouvelle organisation de paix, et au tiercement, tel qu’il a été ordonné par le ministre. Voyez page 41.
Il a été de même prescrit aux Chefs des corps, d’égaliser les compagnies, et de répartir entre elles les Officiers, Sous-officiers et Caporaux, en raison du bien du service. Voyez page 54 ...
Punitions. L’inspecteur général n’ayant pas trouvé les Compagnies de Grenadiers des 2 premiers Bataillons de la 36e telles qu’elles devraient être, a envoyé à des Compagnies de Fusiliers leurs Capitaines Boyer et Eisenkremer, ainsi que le Lieutenant Doridant. Voyez page 109.
Vu l’inconvénient et le mauvais exemple donné par le Sergent-major Chapusot de la 36e, l’inspecteur général l’a fait passer à une autre Compagnie avec le grade de Sergent. Voyez page 109
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le "Sommaire des propositions contenues dans les lettre d’envois au Ministre" indique : "… 4. On demande la retraite pour le Chef de Bataillon Frejason de la 36e, vu sa nullité. Voyez page 109.
5. On demande de donner le commandement de la place de Coblenz, ou de toute autre au Chef de Bataillon Laurent, de la 36e. Voyez ibidem.
6. On appuie la demande du Chef de la 36e, en faveur du Chef de Bataillon Dellard, du même corps. Voyez page 110.
7. On demande un Brevet d’honneur pour le Capitaine Veigny, de la 36e. Voyez ibidem
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le Général Schauenburg a également envoyé une "Circulaire aux Chefs des Corps, contenant l’instruction des manœuvres, pour les revues de l’an XI.
En vous adressant citoyen chef, mon instruction concernant les manœuvres et le service des places, j’ai trouvé nécessaire d’y ajouter le mode d’exécution ci-après, attendu que vous êtes maintenant à même d’entrer dans tous les détails nécessaires sur cet objet.
Le 4e chef ou celui des autres chefs de bataillon que vous aurez choisi à son défaut de capacité, devra lui-même instruire les officiers avec lesquels il établira les différentes gradation de l’école du soldat faisant une attention particulière de ne jamais passer à une autre instruction sans avoir parfaitement assuré la précédente, de bien établir leur aplomb dans le rang, et de suivre ponctuellement le règlement de 91 pour tout ce qui concerne cette partie de l’instruction particulière, attendu qu’elle ne laisse presque rien à désirer pour sa perfection.
Afin de la conduire avec ensemble, le même chef qui aura tenu l’instruction des officiers s’occupera de celle des sous-officier, l’instruction des officiers devant être tenues le matin, et dans un endroit écarté. Celle des sous-officier l’après-midi en présence de tous les officiers.
Les officiers devront être munis de gibernes et de fusils de soldat pour tout ce qui concerne l’instruction des maniements d’armes, et le chef de brigade ne saurait mettre assez d’attention à lier la pratique avec la théorie, afin de ne plus retomber dans l’ancienne erreur relative à leurs instructions, qui autrefois croyaient que lorsqu’ils savaient occuper leurs places dans quelques manœuvres et surtout prononcer les commandements, dispensé de ne plus rien apprendre, et certes leur loyer est bien loin d’être rempli à cet égard, il est essentiel qu’ils connaissent tous les moyens d’exécution, les fautes qu’ils peuvent commettre, et les conséquences que les fautes peuvent avoir, cela redoublera leur zèle à s’occuper de l’instruction et a ne plus la regarder comme une chose presque indifférente. Aussitôt que l’instruction précédente aura été transmise aux officiers et sous-officiers d’une manière à être assuré de son ensemble, le chef de brigade la divisera par bataillon sous la direction de leurs chefs lesquels pourront être remplacés par des officiers immédiatement après leurs grades, soit pour motif d’infirmité ou de moyens nécessaires en observant tous les égards dus aux grades et à l’ancienneté du service ; cette mesure sera aussi observée pour l’instruction des compagnies qui ne devra être confiée qu’aux officiers assez instruits pour la transmettre. Après avoir fait répéter par section d’abord aux compagnies de chaque bataillon ce qui vient d’être demandé ci-dessus, l’on passera à l’école du peloton, laquelle se tiendra le matin pour les officiers, et l’après-midi pour les sous-officiers. Ce genre d’instruction tenu pendant une heure chaque fois ne devra pas empêcher celles des compagnies.
L’officier chargé de l’instruction ne devra pas omettre cette poursuite dans la 6e leçon concernant le maniement d’armes des sous-officiers et caporaux, les officiers devront aussi être instruits à exécuter ce qui est prescrit dans la même leçon relativement au maniement de l’épée.
Le chef de brigade se munira de suite d’un fanion par bataillon pour remplacer le drapeau dans les exercices journaliers, la perche de ce fanion devrait être d’un bois léger, avoir neuf pieds de hauteurs y compris la lance et le sabot, l’étoffe de ce fanion sera suffisamment grande ayant deux pieds de chaque côté. Les sous-officiers porteurs de ce fanion devront être choisis par le chef de brigade, et le porter sous les armes ainsi qu’il est dit dans l’instruction de l’inspecteur général. Cette manière renfermant les moyens les plus corrects pour tous les genres d’alignements, le général inspecteur prévient le chef qu’il ne souffrira d’autre fanion que celui qui représente le drapeau.
Aussitôt que l’école du peloton sera bien entendue par les officiers et sous-officiers, l’on en formera une division, de laquelle tous les officiers en composeront le cadre alternativement.
Cette marche sera suivie pour l’instruction des compagnies qui devront aussi être réunies par division en plaçant les pelotons dans l’ordre de bataille.
L’on placera en faisceaux les armes pour toutes les instructions auxquelles elles ne sont pas nécessaires, afin d’éviter la fatigue du port d’arme et d’empêcher de faire contracter de fausses positions pendant les explications dans les différentes instructions.
L’on exécutera dans tous les jours sans fusils, les évolutions de détail avec la division, en observant de les classer d’une manière successive, l’on commandera pour les conversions de pied ferme, pour les déboîtements et remboitements en bataille, ensuite celle en marchant pour les changements de direction en colonnes, les officiers et sous-officiers formant les cadres devront en même temps être instruits à au ton de commandement régulier et bien partagé entre l’avertissement et l’exécution, aussitôt que l’instruction de la division sera établie, on la terminera chaque fois par la réunion du bataillon, en observant pour sa formation ce qui a été prescrit dans l’instruction du général inspecteur afin d’habituer chacun à sa place de bataille et à se former rapidement et avec ordre. Les officiers et sous-officiers devront être prévenus qu’ils seront particulièrement observés par l’inspecteur général sur toute leurs différentes obligations, que cet examen se fera avec le calme de l’expérience, sans jamais s’écarter de la considération due au grade et au service rendu.
Lorsque l’on passera à l’école du bataillon, l’on éprouvera l’avantage d’avoir pratiqué presque tous les genres d’évolutions avec la division, l’on s’occupera de suite de pratiquer les mouvements successifs ainsi qu’ils sont indiqués dans l’instruction du général inspecteur.
Le chef de brigade devra lui-même tenir trois fois par semaine au moins l’instruction suivante, faisant former trois pelotons de 8 files chacun, composés d’officiers et complétés par des sous-officiers, ces trois pelotons représenteront ceux du drapeau de chaque bataillon, ils seront encadrés d’après la formation indiquée dans l’ordonnance, mais dirigés pour les mouvements suivants par leurs chefs de bataillon respectifs et d’abord placés à six pas les uns des autres.
La première instruction devrait être la marche en bataille, le chef désignera le bataillon d’alignement alternativement, en observant à cet égard les principes indiqués dans l’instruction de l’inspecteur. Voir page 70 et suivante.
Lorsque l’on aura exécuté l’ensemble de la marche, l’exactitude nécessaire sur le prolongement donné, et enfin déterminée la longueur du pas, l’on éloignera insensiblement les pelotons jusqu’à leurs distances respectives. Les chefs de bataillon observant d’augmenter leur ton de commandement en raison du front qu’ils tiendront, le chef de brigade prononçant les siens en forme d’avertissement, afin qu’ils puissent être transmis à la fois aux différents chefs qui de leur côté devront les enlever avec une égale précision. La pratique de ces exercices leur fera trouver les moyens nécessaires à son exécution. Aussitôt que cette instruction aura été entendue l’on la répètera par bataillon en faisant aussi exécuter les maniements d’armes, les feux, etc. Cette partie amenée à l’ensemble nécessaire, le chef de brigade fera exécuter par bataillon les premières instructions d’ensemble, pour les manœuvres, passant ensuite à l’instruction de la réunion de la demi-brigade.
Le chefs de brigade fera former des classes qui seront confiées à des adjudants ou autres officiers instruits pour exercer les officiers, sous-officiers et soldats retardés par des motifs d’absence ou de négligence. Toutes les fois que l’on prendra les armes, tous les militaires, depuis l’officier jusqu’au soldat, devront avoir les chapeaux placés conformément au règlement de police intérieure, ainsi que tout le reste de leur ajustement. L’inspecteur démontrera pendant les instructions qu’il tiendra lui-même lors de son séjour à chaque corps les avantages d’une tenue régulière.
Les sous-officiers et soldats devront toutes les fois qu’ils prendront les armes, même pour les exercices journaliers, être chaussés de leurs souliers uniformes, l’on observera même, de les faire changer de pied, ces deux objets sont aussi avantageux à l’aplomb de l’homme qu’à la conservation de la chaussure.
Le général inspecteur recommande au chef de brigade d’observer que dans la marche de flanc par pelotons et divisions, les hommes du premier rang couvrant leurs chefs de files tiennent leurs distances prescrites, et que les hommes des second et troisième fassent rang et observent légèrement le …, il en résultera non seulement une grande régularité dans cette marche, mais encore l’avantage de se trouver aligné au commandement de la halte et à celui de front que les seconds et troisièmes rangs trouvent leurs distances. Les commandants de pelotons ou de divisions devront toujours mettre l’intervalle nécessaire à redresser quelque hommes entre halte et front, attendu que si les deux principes sont observés ils n’auront plus rien à redresser après le commandement de front.
Le chef de brigade ne saurait mettre assez d’importance à la ponctuelles exécution des mouvements successifs indiqués dans l’instruction du général inspecteur. Il devra les considérer comme les principes fondamentaux de tous les genres de formation.
Le chef de brigade fera exécuter au moins deux fois la semaine l’instruction de l’inspecteur général pour le service des places, et pour le mieux démontrer, il fera former des postes de différents nombres et grades avec lesquels il parcourra successivement les obligations de chaque grade dans ce genre de services, il exigera qu’il soit fait des extraits en assez grand nombre pour que chaque officier et sous-officier et caporal puisse connaître ce qui le concerne lorsqu’il est de services.
Le chef de brigade préviendra les officiers et sous-officiers que le général inspecteur fera tout ce qui dépendra de lui pour employer utilement le temps qu’il passera avec eux lors de sa revue, ainsi que pour tout ce qui pourra contribuer au bien-être de la demi-brigade
" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

Le 21 août 1803 (3 Fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Ordre aux deux bataillons de la 36e demi-brigade de ligne, qui est à Mons, de se compléter chaque bataillon à 750 hommes, officiers compris, et de se rendre à Dunkerque.
Le 1er bataillon fournira la garnison sur la 3e division de bateaux canonniers, depuis le numéro 55 jusques et compris le numéro 81 ; un officier et 25 hommes par bateau ou chaloupe.
Le 2e bataillon fournira les garnisons du même nombre d'hommes sur les quinze bateaux restants, depuis le numéro 82 jusques et compris le numéro 97, ce qui emploiera cinq compagnies.
Les quatre compagnies restant du 2e bataillon mettront un officier et 25 hommes de garnison sur les chaloupes canonnières qui se construisent à Dunkerque. Les chaloupes canonnières à Dunkerque ne sont pas achevées ; les numéros des batteries seront provisoires. Envoyez-moi l'ordre d'embarquement des garnisons. Le restant des hommes avec l'état-major, la musique, resteront à Dunkerque, où ils attendront des ordres.
Le 3e bataillon et le dépôt resteront à Mons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).

Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer
... La première sera commandée par le général de division Saint-Hilaire qui aura à ses ordres les trois généraux de brigade :
Bisson,
Morand,
A nommer
La 1re division sera composée de :
10e légère,
14e de ligne,
43e idem (note de Vallongue : « A permuté de la 1re à la 2e division avec la 43e. Voir lettre du général Soult du 7 Vendémiaire »).
36e idem,
55e idem ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ...
" (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).

Le 12 septembre 1803 (25 Fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis La Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Dans la deuxième division militaire (chef-lieu Mézières), citoyen ministre, les 12e et 111e demi-brigades de ligne ... doivent seuls jouir de la gratification ...
Dans la 24e division, la 61e, la 36e, le 6e de cuirassiers ... pour les corps qui doivent également en jouir.
Cette gratification n'est accordée qu'aux seuls individus de ces corps qui ont passé la revue du Premier Consul ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 589 ; Correspondance générale, t.4, lettre 8020).

Le Corps devient en 1803 le 36e Régiment d'Infanterie de ligne.

Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), dans un Ordre du jour pour la flotille de Boulogne, Bonaparte ordonne : "La 1re division, composée de la 10e légère, de la 14e de ligne, 28e de ligne, 36e et 55e, et les dix compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied, seront attachées à la flottille des bateaux canonniers et serviront également chaque bataillon à une section, ce qui pourvoira au service de dix sections, c'est-à-dire de trois divisions et d'une section. Chaque compagnie sera attachée à un bateau et fournira 21 hommes de garnison. L'artillerie fournira 4 hommes de garnison.
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ...
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7182).

Fin octobre, le 36e est établi sur le plateau situé entre Boulogne et la mer, en avant de la colonne Napoléon (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 107).

Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les 3e, 5e, 10e, 19e, 36e, 37e, 67e, 56e, 58e, 59e, 70e, 72e, 82e et 86e régiments d'infanterie de ligne, et les 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère, me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ...
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Saint-Hilaire, le 36e de Ligne, sur un effectif de 1881 hommes, en a 1164 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

En août 1805, le 36e de Ligne compte dans ses rangs 1164 anciens soldats sur 1881 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).

Corps

 

Hommes ayant droit

Total

Années de service du plus ancien soldat

Plus de 25 ans de service

De 20 à 25 ans de service

De 15 à 20 ans de service

De 10 à 15 ans de service   

36e régiment d'infanterie de ligne

3

5

6

591

605

27

(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).

Le 36e de Ligne a 84 déserteurs en l'an 13, mais sur ce nombre, 6 seulement proviennent des conscrits des ans 11 et 12 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 175).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

36e de ligne

766

102

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 36e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps du centre. 1876 hommes sont présents, 5 aux hôpitaux, total 1881 hommes; le 3e Bataillon est à Mons, 24e Division militaire, pour 427 hommes présents, 83 détachés ou en recrutement, 33 aux hôpitaux, total 543 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 1re Division du Corps du centre (Saint-Hilaire) le 36e de Ligne, Colonel Houdard-Lamotte ; Chefs de Bataillon Loudier et Friderichs ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1876 hommes présents à Boukogne ; 510 hommes présents au Dépôt à Mons (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Le 8 Fructidor an 13 (26 août 1805), Napoléon écrit, depuis le Camp de Boulogne, au Maréchal Berthier : "... Les six bataillons destinés à Boulogne sont : le 3e du 36e, le 3e du 45e, le 3e du 55e, le 3e du 46e, le 3e du 28e et le 3e du 65e ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 332 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10666).

Le 9 Fructidor an 13 (27 août 1805), le Ministre de la guerre écrit, depuis Boulogne, à M. le Maréchal Soult : "Je vous envoie ci-joint, Monsieur le Maréchal, l'ordre de départ pour les 4 divisions de votre armée. L'intention de Sa Majesté est que les 72e et 22e régiments restent à Boulogne ...
L'intention de l'Empereur est également que six des 3es bataillons des corps du centre se rendent à Boulogne.
Ces six bataillons seront :
Le 3e du 36e
Le 3e du 45e
Le 3e du 55e qui camperont à la droite de Boulogne.
Le 3e du 46e
Le 3e du 28e
Le 3e du 65e qui camperont au camp de gauche.
Le général Rey commandera à Boulogne la veille du départ de votre dernière division ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 341).

Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre le 5 Fructidor an XIII (Du 27 au 31 août 1805)" indique à la date du 8 Fructidor que le 3e Bataillon du 36e de Ligne (600 hommes) quitte Mons le 15 Fructidor pour arriver à Boulogne le 22 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 443).

Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 1ère Division les :
10e Régiment d’infanterie légère, 1539 hommes.
36e Régiment d’infanterie de ligne, 1767 hommes.
43e Régiment d’infanterie de ligne, 1754 hommes.
14e Régiment d’infanterie de ligne, 1704 hommes.
55e Régiment d’infanterie de ligne, 1766 hommes.
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).

Le 13 Fructidor an 13 (31 août 1805), Berthier écrit, depuis Boulogne : "Le bureau du Mouvement est prévenu que l'Armée des côtes a pris le nom de la Grande Armée.
La Grande Armée est commandée par l'Empereur en personne …
Les corps qui occupent les camps de la Grande Armée, sur les côtes, s'appelleront Armée des Côtes.
Elle sera commandée par un Maréchal de l'Empire qui aura à ses ordres un général de division et 4 généraux de brigade.
Et les troupes ci-après :
... Les 3 bataillons du 72e régiment.
Le 3e du 36e
Le 3e du 43e
Le 3e du 55e
qui occuperont le camp de droite à Boulogne ...
Maréchal BERTHIER. Annotation de la main du Maréchal :
Cela ne doit pas être divulgué ; en prévenir ceux auxquels cette disposition sera adressée
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 418).

Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre pour la garde des camps (Du 1er au 20 septembre 1805)" indique :
Camp de Boulogne.
3e Bataillon du 36e de Ligne, 600 hommes, y compris 32 aux hôpitaux, 57 pris, 3 en congé. Départ de Mons le 15 Fructidor, arrivée à Boulogne le 22 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 447).

Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin... Donnez également ordre aux troisièmes bataillons du 13e d'infanterie légère qui est à Ostende, du 108e qui est à Anvers, du 25e de ligne, du 36e qui est à Boulogne, … et du 50e qui reste à Montreuil, de faire partir chacun cent hommes pour les bataillons de guerre" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).

Le 30 Fructidor an 13 (17 septembre 1805), le Général de Division Belliard, Chef d'Etat-major de la Réserve de cavalerie et de Dragons, écrit, depuis Strasbourg, à M. Raoul, Officier au 36e : "D'après l'autorisation de S. A. S. le prince maréchal d'Empire Murat, M. Raoul, officier au 36e régiment, peut faire entrer à Strasbourg 3,600 paires de souliers, qu'il a fait confectionner de l'autre côté du Rhin.
Lorsque les souliers entreront, M. Raoul sera sur la rive pour les recevoir et il remettra au chef du bureau des douanes la présente autorisation, qui devra être renvoyée à l'état-major du Prince
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 568).

Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 1ère Division. Le 36e Regiment de 1igne a son 1er Bataillon à Germsheim et Sondernheim; son 2e Bataillon à Bellheim (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).

Le 1er Vendémiaire an 14 (23 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe l' "Ordre de marche pour le 4e corps de la Grande Armée.
Le général de division Saint-Hilaire donnera ordre aux régiments qui composent sa division de cantonner demain 2, savoir :
... Le 36e de ligne, en son entier, à Germersheim ...
Le 3, la division se rendra en son entier à Spire, où elle sera cantonnée et recevra de nouveaux ordres.
A son passage à Landau, cette division sera complétée en pain, pour jusqu'au 4 compris ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 495).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division.
36e de Ligne. 2 Bataillons, 1780 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158). Le 18 Vendémiaire an 14 (10 octobre 1805), le Général Salligny écrit, depuis Augsburg, au Commandant du détachement du 36e de Ligne : "Monsieur,
Vous voudrez bien partir avec votre détachement le lendemain de votre arrivée à Heilbronn, pour rejoindre votre régiment, en passant par Hall, Ellwangen, Nördlingen et Donauwörth, où vous prendrez des renseignements de l'officier supérieur qui y commande, afin de vous diriger de suite sur votre corps
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 477).

Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 1ère Division du 4e Corps d'Armée, que le 36e Régiment d'Infanterie de ligne a 100 hommes qui doivent arriver le 26 Vendémiaire à Spire. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).

Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée.
Commandant en chef. Maréchal Soult. 1re Division du 4e Corps.
Général de Division. SAINT-HILAIRE.
10e Légère (2 Bataillons) ;
14e de Ligne (2 Bataillons) ;
36e de Ligne (2 Bataillons) ;
43e de Ligne (2 Bataillons) ;
55e de Ligne (2 Bataillons).

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le 2 décembre 1805, à Austerliz, la Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
"Les deux bataillons du 4e régiment furent placées à l’extrême gauche, et le 2e bataillon fut détaché encore plus à gauche, sans doute pour concourir à la prise du village de Balsiowitz. Le 24e était donc à droite, et appuyé à la brigade du général Ferey".
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).

Entre 9 heures et 9 heures 30, la Brigade Thiébault livre dans Pratzen un combat imprévu, et contraire aux instructions de l’Empereur. Le Général Saint-Hilaire, en prescrivant à Thiébault de soutenir Morand, lui a ordonné incidemment d’occuper le village de Pratzen. Tous deux croyaient que l’ennemi avait à peu près abandonné cette localité, mal situées pour faire une bonne défense ; aussi Thiébault, tout en suivant de loin la Brigade Morand avec trois Bataillons en ligne de colonnes, se contente-t-il de détacher le Colonel Mazas avec le 1er Bataillon du 14e pour occuper Pratzen chemin faisant. Mazas s’avance avec son Bataillon déployé ; mais soudain, à la crête du ravin, nos soldats voient un Bataillon russe se dresser brusquement et lâcher une salve à bout portant. Saisie de surprise, ils se débandent.
Tandis que le Colonel Mazas rallie son Bataillon en arrière, puis va rejoindre le 10e Léger sur la hauteur, Thiébault accourt avec ses trois Bataillons, les déploie tout en courant, et enlève Pratzen. C’est le tour des Russes de s’enfuir. Les Fusiliers de Novgorod lâchent pied, mettent le désordre dans un Bataillon d’Apchéron qui les suivait, et disparaissent du champ de bataille (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 177-178).

Le combat n’est pas terminée dans Pratzen, que déjà le 1er Bataillon du 36e est appelé par le Général Saint-Hilaire à la gauche du 10e Léger, qui n’avance plus qu’avec peine. Ce renfort donne une impulsion nouvelle à la troupe de Morand qui, forte maintenant de quatre Bataillons, reprend sa marche offensive et atteint le sommet du mamelon.
C’est alors qu’intervient Kamenski. Sa Brigade longe la crête du plateau et commence à descendre par le chemin qui conduit Telnitz, lorsqu’il entend la fusillade du côté de Pratzen. Après s’être assuré par lui-même de la présence des Français en grand nombre sur ce point, il fait faire demi-tour à ses troupes, et en engage une partie sans plus attendre.
"Le 10e léger et le 1er bataillon du 36e, à peine formés, soutenaient déjà une charge si furieuse, qu’un grand nombre d’officiers et de soldats ayant été tués ou blessés en quelques minutes, les troupes, accablées par le nombre, reculèrent. Cependant le commandant Perrier, du 36e, venait, par son sang-froid et sa belle conduite, d’arrêter les progrès du mal, quand il tomba atteint de deux coups de feu. C’est alors qu’on vit l’adjudant major Labadie de ce bataillon, s’emparer du drapeau et marcher à l’ennemi en criant : que les braves me suivre ! Les capitaines Raoul et Duhil, armés de fusils, se jetèrent aussitôt devant le drapeau pour le défendre, et le bataillon entier reprit l’offensive" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 178).

A ce moment, il faut faire face aux Autrichiens de Kollowrath, qui ont parcouru deux kilomètres pour atteindre le lieu du combat.
Le 2e bataillon du 36e, établi alors à l’église de Pratzen, voyant fléchir le 1er Bataillon, qui est déployé à sa droite, se porte à son secours en rompant par le flanc droit, et charge avec vigueur. La ligne française est dégagée pour l’instant, mais ne tarde pas à être assaillie de nouveau, et près de succomber, malgré l’intervention du 2e Bataillon du 14e, qui va se placer à la gauche du 36e.
A ce moment, si l’on en croit Thiébault, le Général Saint-Hilaire demande à ses Brigadier s’il ne faut pas se replier pour prendre une position plus resserrée, quand le Colonel Pouzet, du 10e Léger, s’écrie : "Nous replier ! Si seulement nous nous arrêterons, nous sommes perdus ! Que l’ennemi n’ait pas le temps de nous compter. Courons dessus !".
Ce moment d’incertitude produit une réaction des plus vives. "Rarement les soldats montrèrent plus de résolution. Les Russes, étonnés à leur tour, reculèrent d’abord, s’enfuirent bientôt en désordre et vivement poursuivis … L’apparition de nouvelles têtes de colonnes fit sentir la nécessité de se préparer sans retard à une lutte encore plus disproportionnée".
Les Officiers doivent modérer l’ardeur des soldats ; "L’ordre était si nécessaire, dit Thiébault, que le salut de tous en dépendait. Chacun finit par le comprendre. Les rangs se reformèrent, et de nouvelles dispositions, quoique prises à la hâte, permirent non seulement à la brigade de choisir son ordre de bataille, mais de faire quelques préparatifs de défense … ".
"Par suite des mouvements qui, pendant les premières heures du combat, surtout, se firent presque tous en courant (tant l’ennemi nous pressait de tous côtés) le 36e avait à ce moment le 2e Bataillon du 14e à sa gauche, et formait la droite de ma ligne, à l’extrémité et en arrière de laquelle s’appuyait perpendiculairement le 10e léger du général Morand, dont la droite était formée du 1er bataillon du 14e. Nous présentions de cette sorte une équerre dont l’angle était saillant".
La Brigade ainsi fractionnée, le Général Morand, avec ses trois Bataillons, est chargé de battre de nouveau le Général Kamenski ; le Général Thiébault, avec ses trois autres, est opposé aux nouvelles masses du Général Kollowrath, qui avancent en faisant jouer leur musique.
Le 10e Léger et le 36e sont alors en ligne déployée : "Je plaçais en colonne à la gauche de ma ligne, dit Thiébault, le 2e bataillon du 14e, pour pouvoir opposer aux besoins une masse à celles qui s’avançaient vers nous, et pour avoir une troupe que, sans déranger ma ligne, je pusse opposer à la cavalerie ou à tout autre corps qui essayerait de nous envelopper.
Morand, employant trois des six pièces d’artillerie de la division, je plaçai les trois dernières entre les deux bataillons du 36e mais à ce moment, et sous les ordres du chef de bataillon Fontenay, nous arrivèrent six pièces de 12 que nous envoyait l’Empereur, qui jugeait à quel point notre position s’aggravait ; de suite je m’en emparai … Je les fis placer de chaque côté du 36e … J’ordonnai au commandant Fontenay de faire charger toutes les pièces à mitraille et à boulets, et, sur l’observation que cela les abîmait, j’ajoutai : Qu’elles durent dix minutes, cela suffira. Je fis ensuite vérifier le pointage des pièces pour tirer à 10 ou 20 toises ; je fis placer dix cartouches à mitraille et 10 boulets par pièce à côté de chacune d’elles, pour tirer plus vite ; je fis renouveler et renouvelai moi-même aux troupes la recommandation de bien viser avant de tirer, et de viser à la ceinture des hommes et au centre des pelotons, afin qu’aucun coup de fusil ne fut perdu ; puis ayant utilisé de cette sorte jusqu’au dernier moment, je laissai approcher ces formidables masses à la distance prévue, et brusquement, mais neuf pièces démasquées et toute ma ligne commencèrent un des feux les plus destructeurs qui jamais aient été faits …
On conçoit ma satisfaction en voyant chacun des coups de canon ouvrir dans les régiments de larges trous carrés, et ces quatre régiments qui assaillaient mes trois bataillons se disperser en masse fuyante … En prévenant un choc auquel nous étions hors d’état de résister, je sauvai la brigade et l’avant-garde que commandait Morand, et nous pûmes ainsi nous maintenir sur le plateau de Pratzen, dont la perte nous aurait été aussi fatale que sa conservation fut décisive. C’est, en effet, immédiatement après que, réunis à Morand, nous repoussâmes vivement la brigade Kamenski et lui enlevâmes deux batteries toutes attelées, et cela au lieu et place de toute notre artillerie que nous aurions perdu.
Arrivé à la partie la plus élevée du plateau de Pratzen, nous dominions sur un vaste horizon…
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 179-180).

Au moment où Thiébault pénètre dans Sokolnitz, la Brigade de droite de Vandamme (46e et 57e) vient s’engager à ses côtés contre Olsoufiev, mais ne peut l’empêcher de se replier vers Telnitz et Aujezd.
Le 36e, poursuivant les Russes dans le village de Sokolnitz, y rejoint le 48e de la Division Friant. Les Russes qui combattent dans la plaine, viennent d’être culbutés par le 15e Léger, le 33e, le 108e, le 3e et le 111e, contre les murs du parc. Le 36e et le 48e se précipitent dans le parc et le château, en chasse l’ennemi et le poursuit sur la colline au nord-ouest. Le Général Thiébault, qui conduit le 36e, est blessé à l’attaque des hauteurs.
Les Généraux Saint-Hilaire et Legrand, voyant les Russes repoussés au nord-ouest de Sokolnitz, se disposent à leur couper toute retraite de ce côté. Le 10e Léger, le 43e et le 14e sont dirigés sur Kobelnitz ; la Brigade Levasseur les suit depuis quelques temps déjà ; l’Empereur a appelé de ce côté une partie des Grenadiers Oudinot, qui arrivent dans la direction opposée.
Le 36e et le 48e restent seuls sur la hauteur au nord-ouest de Sokolnitz.
Les Russes tentent de s’échapper vers le nord.
Przibiszewski, avec les Généraux Selekhov et Stryck, et 3000 hommes, bat en retraite suivant la crête qui sépare le vallon de Maxdorf et du Goldbach. Il est talonné par le 36e et le 48e (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).

Après avoir repris Sokolnitz de concert avec le 36e, la Division Friant (moins le 48e) s’arrête quelque temps sur la colline entre Sokolnitz et Telnitz pour s’y reposer (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 216).

Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
5e division militaire
36e de ligne Sarrebourg ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).

Le 5e Bulletin de la Grande Armée, daté de Iéna, le 15 octobre 1806, raconte : "La bataille d'Iéna a lavé l'affront de Rosbach, et décidé, en sept jours, une campagne qui a entièrement calmé cette frénésie guerrière qui s'était emparée des têtes prussiennes.
… nous n'avons à regretter, parmi les généraux, que la perte du général de brigade Debilly, excellent soldat. Parmi les blessés, le général de brigade Conroux ; parmi les colonels morts, les colonels ... Lamotte, du 36e
" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 40 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 33 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11009).

Le 26 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Lacuée, Directeur général des revues et de la conscription : "L’état n°3 que vous m'avez accordé m'a fait plaisir ; il m'a paru ne rien laisser à désirer. Je disposer des 20000 hommes de la réserve de la manière suivante :
Annexe
Etat des hommes de la réserve à donner aux corps d'infanterie ci-après :
Ceux 12e de ligne 280 hommes.
36e 200
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14172).

Le 27 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Il sera distribué le 30 janvier :
400 capotes au 36e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14174).

Le 3 février 1807, à Bergfried, le Général Saint-Hilaire, que l'Empereur porte sur Kaltfliess, a l'avantage d'y trouver l'ennemi et de le repousser au-delà du pont, avec le 10e régiment d'infanterie légère, soutenu des 36e et 43e de ligne, après lui avoir fait perdre plus de 400 hommes dont 150 prisonniers. Cet engagement s'étant prolongé très avant dans la nuit, l'obscurité favorise l'ennemi pour retirer son artillerie et sauver une partie de son monde (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 188).

Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 36e de ligne ...
Dépôts à Bromberg ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, faites-vous rendre compte pourquoi il manque tant d'officiers aux corps de réserve.
Par exemple, il n'y a au 17e de ligne, camp de Boulogne, que 14 officiers présents; il doit y en avoir 20 ou 30 dans un bataillon; il manque donc la moitié des officiers dans ce bataillon.
Le 19e n'a que 18 officiers ; le 25e n'en a que 19 ; le 36e n'en a que 12 ... de sorte que l'on peut dire qu'il manque à peu près la moitié des officiers ...
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14648 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 8).

Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Soult : "Mon Cousin … Le 36e, le 43e et le 55e auraient à peine l'effectif présenté, s'ils n'avaient rien perdu à Iena et à Eylau ...
Je regarde donc cet état comme à refaire …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12074 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14730).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 36e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
Je vois dans l'état de situation au camp de Boulogne au 8 mars ... que les 28e, 36e, 46e, 50e, 55e, 75e doivent être aussi dans le cas d'envoyer des détachements à la Grande Armée. Mais, ayez soin que l'on envoie les conscrits les plus anciens et qui sont déjà à l’école de bataillon.
J'ai ordonné que l'on conservât toujours pour la défense de Boulogne 600 hommes de chacun de ces bataillons, et que l'on fît partir ce qui excède ce nombre ; mais ce serait très mal entendre cet ordre que de faire partir les hommes qui arrivent ; ce sont au contraire, les plus instruits qu'il faut nous envoyer. Ainsi, non seulement avant que les conscrits soient habillés, mais même lorsqu'on est prévenu qu'ils vont arriver, il faut aussitôt prendre parmi les hommes les plus instruits ceux qui se trouveront surpasser le nombre de 600, et en former de bons détachements pour la Grande Armée ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).

Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 36e ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).

Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 36e 200 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).

Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

/ 1808, formation de la Division de Réserve à Orléans

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e brigade sera composée des 15e et 16e régiments provisoires, la 3e brigade sera composée des 17e et 18e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne.
Nota. Le 3e bataillon de ce régiment (36e), qui est à Boulogne, fera sur-le-champ partie de ces quatre compagnies ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
... 3e bataillon de quatre compagnies de 150 hommes du 36e de ligne.
Nota. Le 3e bataillon de ce régiment, qui est à Boulogne, fera sur-le-champ partie de ces quatre compagnies ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le 18 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre au général Savary de partir demain pour Orléans, pour y passer la revue des 17e et 18e régiments provisoires et s'il les trouve en état, autorisez-le à les faire partir pour Bordeaux. Vous le chargerez de dresser les procès verbaux de la formation de ces 17e et 18e régiments. Vous le chargerez également de former le 16e qu'il composera de 3 bataillons de 4 compagnies chacun. Le 1er bataillon sera composé des 4 compagnies du 36e de ligne, les autres des compagnies arrivées ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1623 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17220).

Le même 18 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à son Aide de camp, le Général Savary : "Le ministre de la Guerre vous donnera ordre de vous rendre à Orléans, vous y serez rendu demain. Vous trouverez ci-joint l'état des 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires, mais mon intention est de changer cette formation. Vous commencerez par former le 17e et le 18e qui me paraissent entiers. Vous en passerez la revue. Vous formerez le 16e qui sera composé d'un bataillon du 36e et de deux bataillons que vous formerez à quatre compagnies et qui devra être fort de cinq à six cents hommes. Quand ces régiments seront formés, vous enverrez le procès-verbal de leur formation au ministre de la Guerre et vous les mettrez en route pour Bordeaux, après vous être assuré qu'ils ont leurs souliers, capotes, etc.
S'il y a un général de brigade à Orléans qui vaille quelque chose, vous le chargerez du commandement de ces deux régiments [sic]. Le général Chanez continuera de rester à Orléans pour y recevoir les détachements. Vous réunirez les autres régiments, et procéderez à leur formation, à mesure qu'ils arriveront
" (Brotonne (L. de) « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17238).

Le 19 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez au général Savary ce supplément d'instructions. Les 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires sont composés de régiments qui ont déjà fourni 4 compagnies aux 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que le général Savary forme de tous ces détachements deux bataillons qu'il pourra appeler régiment de marche. Il composera ce régiment de tous les détachements arrivés à Orléans, et qui doivent faire partie des 13e et 14e régiments provisoires, ayant soin de ne pas envoyer les compagnies qui n'ont rien fourni aux régiments provisoires, telle que la compagnie du 34e par exemple. Ce régiment qui sera fort de 7 ou 800 hommes, partira sous les ordres d'un chef de bataillon. Il fera la même opération pour les 15e et 16e. Il n'y mettra pas, par exemple, la compagnie du 32e légère [sic] ; et d'autres, s'il y en a qui n'ont rien fourni aux 12 premiers régiments provisoires. Ces 2 bataillons seront commandés par un des chefs de bataillon qui étaient destinés au commandement des 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires. Le général Savary en fera dresser procès-verbal, et les fera marcher en ordre. Ils feront une halte à Bordeaux où l’on fournira une paire de souliers à chaque homme, et où l'on fera à leur armement les réparations qui seraient nécessaires. À leur arrivée au corps du maréchal Moncey que vous en préviendrez, ils seront dissous et rejoindront les 4 compagnies fournies par le régiment. Ces renforts tiendront au complet les 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que tout ce qui arrivera à Orléans, en conséquence des ordres qui ont été donnés pour la formation des 6 derniers régiments provisoires, soit à fur et mesure qu’il y aura 800 hommes réuni en un bataillon de marche et dirigé sur le quartier général du maréchal Moncey pour être dissous à l'arrivée, et incorporé.
Le général Savary aura de quoi former les 17e et 18e régiments, composé chacun de3 bataillons de 4 compagnies qui n'ont rien fourni aux 12 régiments provisoires. Il aura, pour former le 16e régiment, d'abord 4 compagnies du 36e de ligne, une du 32e et une du 13e légère. Comme les états que j'ai sont anciens, je suppose qu'il pourra y avoir d’autres compagnies destinées à ces régiments provisoires, et qui n'ont pas de détachement au corps d'observation des Côtes de l'Océan.
Vous sentez la différence que je fais d'un régiment au bataillon de marche à un régiment provisoire ; les uns restent organisés, et les autres doivent être dissous du moment qu’ils arrivent. Alors mon intention est que les 13e, 14e et 15e régiments provisoires soient organisés de la manière suivante :
Les 16e et 17e régiments provisoires seront composés comme il a été dit ci-dessus. Je désire donc que vous me fassiez faire un état qui me fasse connaître le nombre de bataillons de marche à former successivement pour compléter les douze premiers régiments provisoires et la formation définitive des six derniers régiments provisoires. Vous sentez la nécessité de ce que je prescris là ...
Après que vous aurez donné vos instructions, vous m'enverrez les états qui organisent tout cela de cette manière. Le principe fondamental est qu'aucun régiment d'infanterie de ligne ni légère ne doit fournir qu'à un régiment provisoire mais peut fournir plusieurs bataillons des régiments de marche. Ceci n'exige aucun contrordre à donner dans les dépôts. Il suffit seulement que le général qui commande à Orléans et Poitiers ait bien ses instructions et les documents nécessaires pour comprendre et faire ma volonté.
Le commencement n'est pas bien dit. Il ne faut pas faire deux régiments de marche mais seulement deux bataillons formant un régiment commandé par un major et chaque bataillon par un chef de bataillon. Quand ce régiment de marche arrivera à l'armée du maréchal Moncey, il gardera les officiers et chefs, pour remplacer les malades et vous le laisserez maître de conserver le cadre de la compagnie et d'avoir ainsi cinq compagnies d'un même corps formant un bataillon d'un régiment provisoire ou de la fondre dans les quatre compagnies. Cependant mon intention n'est pas qu'il conserve le cinquième cadre à moins que les quatre compagnies n'aient chacune plus de 110 hommes présents sous les armes et que la 5e compagnie arrivante soit de même force. Il importe que l'opération se fasse par procès-verbaux et que le compte n'en soit pas rendu par une simple dépêche. Il faut aussi entendre bien, tant pour l'infanterie que pour la cavalerie, que lorsqu'un régiment de marche arrivera, le général de l'armée ne peut incorporer un détachement d'un régiment dans une compagnie d'un autre régiment, sans quoi il y aura confusion
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17221).

/ 1808, France

Le 13 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon intention est d'accorder une gratification de cent mille francs aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère et aux 14e, 43e, 51e, 55e et 36e de ligne ...
Vous ferez connaître aux conseils d'administration de ces régiments que mon intention est qu’il soit donné trois mois de solde aux officiers et deux mois aux sous-officiers et soldats, mais à ceux seulement qui ont assisté aux batailles soit d'Austerlitz, soit d'Iéna, soit de Friedland. Le surplus de cette somme, s'il en restait après la répartition de cette gratification, servirait à donner un supplément de deux mois de solde aux officiers et soldats qui auraient été blessés. Si la somme que j'ai fixée ne suffisait pas pour donner les trois mois de solde, on diminuera 15 jours aux officiers et 15 jours aux soldats. On vous rendra compte de l'opération ...
" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 657 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17390).

Le 10 juin 1808, Napoléon écrit, de Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre qu'au camp de Boulogne, on réunisse le 3e bataillon du 36e aux deux autres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).

Le 1er juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Vous ordonnerez que les dépôts du 36e et 55e, à mesure qu'ils auront 100 hommes disponibles, les envoient au camp de Boulogne pour compléter leurs bataillons ; par ce moyen les camps de Boulogne et de Rennes recevront une grande augmentation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2064 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18456).

Le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, moyennant tous les ordres que j'ai donnés ces jours-ci, le camp de Rennes se trouve considérablement diminué. Il n'y reste plus maintenant qu'un bataillon suisse ; le 5e bataillon de la 1re légion de réserve ; un bataillon provisoire composé de deux compagnies du 47e, de deux du 86e, de deux du 70e et de deux du 15e de ligne ; et les troisièmes bataillons des 43e et 51e ; en tout cinq bataillons. Vous donnerez ordre au 55e, qui est au camp de Boulogne, de se rendre à Rennes, ce qui portera ce camp de 5 bataillons à 8 bataillons. Ces 8 bataillons seront divisés en deux brigades dont l'une restera à Pontivy et l'autre à Rennes. La brigade d'Avranches sera supprimée. Aussitôt que je serais instruit que les 4e s bataillons que je vous ai donné l'ordre de former pour le camp de Boulogne sont arrivés, et font une force de plus de 6 000 hommes, on pourra faire partir les 3 bataillons du 36e également pour Rennes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2112 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18556).

/ 1808, Grande Armée

Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
4e Corps de la Grande Armée. — Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor. Les 10e, 24e et 26e d'infanterie légère garderont leurs trois bataillons. Les 2e, 22e et 28e de ligne, 36e, 46e, 67e et 75e ne garderont à l'armée que deux bataillons ou douze compagnies, en prenant tous les hommes disponibles, et renverront le cadre du 3e bataillon au dépôt ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).

Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre au 36e de ligne de rentrer en France. Il se dirigera sur Wesel. Vous me ferez connaître le jour où il arrivera dans cette place ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1666 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17304). Le 36e de Ligne (Colonel Berlier) est destiné à être employé au 2e Corps (Bessières puis Soult).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 4e corps
... 36e id. 80 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

Le 20 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que le 36e de ligne qui est arrivé à Wesel continue sa route pour se rendre à Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1735 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17441).

/ 1808, Espagne

Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, avez-vous donné l'ordre au 36e de ligne, qui est à Rennes, de se rendre à Bayonne ? Envoyez-moi le dernier état de situation que vous avez du camp de Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18780).

Le 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin ... L'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août est très fautif ... Mandez cela au roi, et écrivez-lui de réunir tous les régiments, sans quoi il n'y aura pas l'ombre d'une armée en Espagne ... Cet état est tellement fautif qu’il ne comprend pas tout ce qui se trouve à Pampelune, à Saint-Sébastien, à Vitoria, à Tolosa, etc. Seulement on a mis sur un état à part que ces détachements se montent à 8000 hommes et à 400 chevaux, mais rien n'indique à quel corps ils appartiennent ... Au total, on ne fait rien pour organiser l'armée ; Il parait même qu'à l'État-Major général, une grande partie des corps n'est pas connue ... Le 55e et le 36e n'ont pu y être compris, puisqu'ils ne sont pas encore arrivés. Écrivez au maréchal Jourdan qu'il vous envoie un meilleur état de situation et qu’il forme enfin l'armée ... Enfin on voit que, dans cette armée, personne ne fait rien pour l'organiser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18801).

Le même 1er septembre 1808, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Calahorra : "Mon Frère, je vous envoie une note sur l'état de l'armée d'Espagne …"; note intitulée "ÉTAT POUR SERVIR À CONNAÎTRE QUELLE DOIT ÊTRE LA SITUATION ACTUELLE DES CORPS COMPOSANT L'ARMÉE D'ESPAGNE ET CE QUI MANQUE POUR LA COMPLÉTER À 840 HOMMES PAR BATAILLON" (état donné dans la CGN, reproduit d’après la minute (Archives nationales, AF IV 878, septembre 1808, n°2), qui indique : "On n’a pas compris dans cette situation les hommes qui sont aux hôpitaux" ; "envoyé le 1er septembre au ministre de la Guerre et au roi d’Espagne"); pour le 36e de Ligne, on y lit : "36e de Ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18805).

Le 3 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : " Monsieur le général Clarke, envoyez-moi la situation et la marche de tous les détachements qui sont dirigés sur Bayonne. Je vois dans votre lettre du 28 août … que les détachements des 14e, 15e, 70e, 47e, 86e, 43e, 44e, 51e, 55e, 36e partent à différentes époques ; mais il m'est nécessaire d’avoir un état général qui me fasse connaître la marche de tous ces détachements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18815).

Le 4 septembre 1808, Joseph écrit, depuis Haro, à Napoléon : "Sire, le maréchal Moncey a à ses ordres 16 mille hommes, outre la garnison de Pampelune. Il a Tudela et Logrono à garder. Le corps du maréchal Ney se forme. Je n'attends plus que les 55e et 36e, et l'arrivée de la division Sébastiani à Bayonne, pour me porter en avant …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 53).

Le Maréchal Ney propose, le 9 septembre, d'organiser et de répartir le Corps du centre comme il suit : 1re Division, Général Dessolles, à Najera :
1re Brigade, Général Godinot : 36e de Ligne, 51e de Ligne, 1er de Hussards provisoire, 1 pièce de 8, 2 de 4, 1 obusier, à Najera et Nalda; avant-postes à Soto.
2e Brigade, Colonel Bausein, du 43e : 43e de Ligne, 118e de Ligne, 1 pièce de 8, 2 de 4, 1 obusier, à Bonis de Rieja (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 26).

Le 22 septembre 1808, Joseph écrit, depuis Miranda, à Napoléon : "… Les propos de tâtonnement ne viennent certainement pas des corps du centre, j'en suis sûr sans le savoir ; c'est des ailes : les deux maréchaux préféreraient attendre l'arrivée de la grande-armée, et, en général, ils trouvent qu'ils ont toujours peu de troupes. Le fait est cependant que je n'ai que 5 mille hommes, et que le maréchal Ney n'en a que 7, et que tout le reste est partagé entre les deux corps de gauche et de droite. Pourquoi cela ? On voudrait que les maréchaux fussent contents, afin que leur humeur n'en donnât pas à la troupe, qu'elle ne se répandît pas autour d'eux, et même autour de Votre Majesté. On m'oppose des lettres du major général : celui-ci doit avoir le 2e et le 12e, celui-là le 55e et le 36e ; toujours c'est la volonté de Votre Majesté qu'on oppose à la mienne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 101; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 31).

Le 7 octobre 1808, Joseph écrit, depuis Vittoria, à Napoléon : "Sire, je suis de retour de Vittoria. Je n'ai pas de lettres de Votre Majesté depuis huit jours.
Le 36e est arrivé à Bayonne ; j'attends bientôt la division allemande et celle du général Sébastiani.
L'ennemi est contenu partout, et je ne doute pas qu'à l'arrivée de ces troupes, qui pourront garder les provinces de l'Èbre, il ne soit partout culbuté
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 118).

Le 12 octobre, le détachement du Général Merlin, attaqué à Bilbao par 15.000 hommes, se retire sur Ternoza, où il est rejoint par le 36e de Ligne arrivant de France (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 39).

Le 26 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que le 75e de ligne a les grenadiers et voltigeurs de son 4e bataillon à Wimereux ainsi que le 36e de ligne. Faites-moi connaître où est le restant du 4e bataillon, et pourquoi les grenadiers et voltigeurs ne le rejoignent pas. Je vois qu’au 3e régiment provisoire de hussards, il y a : 51 hommes du 1er régiment de husssards, 21 hommes du 2e, 80 hommes du 10e.
Comme ces détachements ont leurs corps à l'armée d'Espagne, faites-les partir pour Bayonne où ils les rejoindront. Le 3e régiment provisoire de hussards pourra ainsi être dissous ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2412 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19136).

Le même 26 octobre 1808, Ney écrit au Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu ce matin la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire de Paris le 19 de ce mois.
Votre Altesse me demande un rapport sur la situation de l'armée en Espagne, sur les positions qu'elle y occupe et sur les forces de l'ennemi. Sans pouvoir lui donner des renseignements aussi précis que ceux qu'elle a sans doute reçus du maréchal Jourdan, je vais néanmoins tâcher de me conformer à ses intentions.
Positions de l’armée française.
Le général de division Merlin, formant la droite absolue de l'armée d'Espagne, occupe la vallée de Durango. Les avant-postes sont à Tornosa, en deçà (à l'Est) de Bilbao. Il a sous ses ordres quatre bataillons, que je lui ai laissés à mon départ de cette ville, tirés des 12e légère, 43e, 51e et 55e de ligne, un bataillon de la 3e légion (de la Vistule), le 36e de ligne, 125 chevau-légers du grand-duc de Berg et 4 pièces d'artillerie. Des bataillons de la Confédération du Rhin, Hesse-Darmstadt, Baden, prince primat, formant ensemble trois à quatre mille hommes, qui, à leur arrivée, avaient été placés à Mondragon, ont depuis reçu ordre de rejoindre ce général (Merlin), en sorte que sa division est maintenant de sept à huit mille hommes ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 45).

/ Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère; Corps d'Oudinot

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 5e régiment provisoire sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
1er bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 7e de ligne, 3 compagnies du 5e bataillon du 19e de ligne.
2e bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 25e, 3 compagnies du 5e bataillon du 28e.
3° bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 36e, 3 compagnies du 5e bataillon du 43e ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps, 300 hommes au 1er régiment ..., 600 au 36e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte. Je désire une note qui me fasse connaître combien il y a de régiments qui n'ont pas de 5e bataillon et quel accroissement de dépenses occasionnerait la formation des 5es bataillons, en calculant ce que coûteraient les officiers et sous-officiers seulement, car les soldats ne peuvent pas augmenter les dépenses, mais la création de ces 5es bataillons rendrait plus utile et plus facile l'emploi du grand nombre d'hommes que j'ai.
Cela passerait-il 2 millions ?
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).

Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve.
Donnez ordre qu'au 1er avril, deux compagnies des 17e d'infanterie légère et 19e, chacune de 140 hommes et formant ensemble 560 hommes, se rendent à Saint-Omer. Ces quatre compagnies formeront le fonds du 1er bataillon de la 6e demi-brigade provisoire de réserve. Que deux compagnies, tirées de même des 5es bataillons du 25e et du 28e, se mettent également en marche pour Saint-Omer où elles formeront le fonds du 2e bataillon, enfin que deux compagnies des 5es bataillons des 36e et 43e se réunissent à Saint-Omer, pour former le fonds du 3e bataillon de la 6e demi-brigade. Ainsi, cette demi-brigade se trouvera d'abord composée de 16 compagnies à 140 hommes. Si les dépôts ne peuvent fournir ce nombre, ils fourniront, du moins, ce qu'ils pourront, pourvu, toutefois, qu'il y ait 80 hommes par compagnie ; ils devront sans nouvel ordre compléter leur compagnie à 140 hommes, par l'envoi successif des hommes habillés et disponibles. Cet envoi sera réglé tous les samedis, de manière que chaque détachement soit au moins de 20 hommes.
Comme les 5es bataillons qui concourent à la formation de cette demi-brigade doivent fournir 3 compagnies, chaque dépôt se tiendra prêt à procéder à la formation de la 3e compagnie, aussitôt que les deux premières seront complétées ...
La réunion de ces 3 demi-brigades va bientôt me permettre de disposer des 10 4es bataillons qui doivent rejoindre leurs bataillons de guerre en Allemagne ; ils doivent se tenir prêts à se mettre en marche, mais avant de leur en donner l'ordre, je désire pourvoir, de la manière suivante, au moyen de porter ces 4es bataillons au complet de 840 hommes.
Les 4es bataillons du 25e, du 28e et du 36e, qui ont besoin chacun de 200 à 300 conscrits pour être complétés, les recevront des conscrits de la Garde, et le dépôt sera dispensé d'y pourvoir. En conséquence, les hommes que ces 4es bataillons ont à Boulogne seront incorporés dans les grenadiers et voltigeurs, et dans les deux premières compagnies, et les cadres des deux dernières se rendront à Saint-Denis où ils seront casernés. À leur arrivée, la Garde leur fournira 300 conscrits pour chaque corps, ce qui portera ces dernières compagnies au grand complet. Elles resteront à Saint-Denis jusqu'à nouvel ordre ; vous préviendrez de cette disposition le général qui commande la 6e division militaire, afin qu'aussitôt que la 6e demi-brigade aura plus de 1000 hommes réunis, il fasse partir pour Saint-Denis les cadres des 5es et 6es compagnies de ces trois régiments ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).

Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 26 mars. Je vois que les ordres que vous avez donnés sont conformes à mes instructions, hormis cependant que vous ne rn 'avez pas présenté la nomination des colonels en second pour les demi-brigades de Saint-Omer et de Gand ; cependant la présence de ces officiers est bien nécessaire, surtout à Saint-Omer. Il faut nommer un général de brigade pour commander ces deux demi-brigades et veiller à leur prompte organisation.
Je pense que les 5es et 6es compagnies des 4es bataillons des 25e, 28e et 36e doivent partir vingt-quatre heures après la réception de votre ordre pour Saint-Denis et ne pas attendre que la demi-brigade soit formée à Saint-Omer, puisqu'après l'arrivée des cadres à Saint-Denis, il se passera le temps de reconnaître et d'incorporer les conscrits que la Garde leur remettra.
Je ne vois pas que vous ayez encore pourvu à l'organisation des 5es bataillons et des compagnies de dépôt; c'est cependant le plus important
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 3017; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20567).

Le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... La Garde a employé 2 800 conscrits pour former les régiments de tirailleurs, et 5 200 hommes pour tout ce qu'elle a fourni jusqu'à cette heure à la ligne. Elle a donc employé 8 000 conscrits. Elle a dû en recevoir 16 000. Il lui en reste donc encore 8 000, sur lesquels elle retiendra 5 600, pour former 4 régiments de conscrits.
Il ne lui restera donc plus que 2 400 hommes. Sur ces 2 400 hommes, elle en donnera 240 hommes aux 5es et 6es compagnies de chacun des 25e, 28e, 36e, 75e, 72e, 65e et 46e ; ce qui fait 1 680 hommes.
Elle en fournira autant aux 1res et 2es compagnies des ses bataillons des 12e, 14e, 34e et 88e, ce qui emploiera tous les conscrits de la Garde. Ainsi, donnez l'ordre que la Garde retienne 5 600 hommes pour les 4 régiments de conscrits dernièrement ordonnés, et qu'elle prépare, pour le jour où ces 11 régiments arriveront ici, le cadre de leurs compagnies, 240 hommes, c'est-à-dire 120 par compagnie, ce qui les portera à 140 hommes, avec les officiers et leurs cadres
" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 898 (donne le 31e au lieu du 34e) ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20643).

Le même 31 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre au 4e bataillon du 36e et au 4e bataillon du 75e, qui sont au camp de Boulogne, de se rendre à Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 3055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20646).

Le 29 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à vos lettres du 18 avril et du 14 ... Faites partir les 4es bataillons des 36e, 46e, 50e et 75e pour Braunau ; qu'ils forment ensemble une seule colonne de 4 bataillons sous les ordres d'un major ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20924).

Le même 29 avril 1809, l'Empereur écrit encore, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, mon intention est que le duc de Valmy se rende à Mayence, et qu'il soit réuni dans le comté de Hanau une division composée : ... 2° des quatre 4es bataillons des 75e, 50e, 36e et 46e que je vous ordonnais par ma lettre de ce matin d'envoyer à Strasbourg, mais que vous dirigerez sur Hanau ... Donnez-en le commandement au duc de Valmy qui aura sous ses ordres les généraux de division Rivaud et Beaumont et le général de brigade Boyer. Vous nommerez 2 autres généraux de brigade pour être employés dans ce corps qui s'appellera corps d'observation de l'Elbe. Le duc de Valmy se rendra sans délai à Hanau, fera exercer ses troupes, et se tiendra prêt à se porter sur tous les points de l'Allemagne où la présence de cette force sera nécessaire pour rétablir et maintenir la tranquillité. Faites sonner bien haut qu'on a posté dans le pays de Hanau un corps d'observation de 50 mille hommes sous les ordres du duc de Valmy" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20926).

Le 28 mai 1809 à dix-heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Bruck : "Mon Fils, je vous renvoie votre aide de camp. Je désirerais avoir l'état de situation de votre corps d'armée.
... Faites avancer le bataillon du 93e, celui du 67e, et toute la cavalerie et l'infanterie appartenant aux divisions Molitor et Boudet, de l'ancienne colonne qui a essuyé un échec dans le Tyrol. Faites-les diriger à grandes marches pour compléter ces divisions. Il doit y avoir aussi un bataillon du 36e et un du 37e. Les corps doivent avoir leur artillerie complète. Donnez-leur des pièces de 3, autrichiennes. Les régiments se procureront des harnais, des charretiers et des chevaux ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 240 ; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21083).

Le 3 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, la conscription doit déjà commencer à rendre. Faites-moi un rapport sur l'organisation de mes réserves. Voici comment j'entends qu'elles soient organisées.
Le commandant de ma réserve en Allemagne sera le duc d'Abrantès.
La 1re division, commandée par le général de division Rivaud, sera composée de la brigade Charles Lameth (1re brigade), ayant les 4es bataillons des 19e, 25e et 28e de ligne, de la brigade Taupin (2e brigade), ayant les 4es bataillons des 36e, 50e et 75e, et de la brigade Brouard (3e brigade), ayant les 4es bataillons des 13e léger, 48e et 108e. La division Rivaud aurait donc 7,200 hommes ... Les brigades Taupin et Lameth resteraient à Hanau. La division Rivaud devrait avoir un adjudant commandant, un officier d'artillerie, un officier du génie et douze pièces de canon ...
J'aurais donc dans le mois de juillet trois divisions bien organisées, ayant 21,000 hommes d'infanterie, 5,000 hommes de cavalerie, quarante-deux pièces de canon, une ou deux compagnies de sapeurs, un commandant d'artillerie, un commandant du génie et un commissaire ordonnateur. En y joignant la division hollandaise que commande le général Gratien, on porterait ce corps à plus de 30,000 hommes.
Aussitôt que le duc d'Abrantès sera arrivé à Paris, vous lui ferez connaître mes intentions et vous lui ordonnerez de commencer la revue et l'inspection de son corps, pour assurer et accélérer par tous les moyens sa formation ...
Recommandez au duc de Valmy, qui jusqu’à ce moment commande la réserve, de bien la faire exercer ...
" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15291 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21118).

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 36e de Ligne, l'Empereur ordonne : "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810"
Aux bataillons chargés de la défense des Côtes du Nord ... 36e de ligne 100 ...
6e Demi-brigade provisoire : 17e de ligne; 19e id. complété aux Côtes du Nord; 25e id.; 28e id.; 36e id.; 43e id.; 44e de ligne 250; 46e id. complété aux Côtes du Nord ; "18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
200 au 36e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 36e à son dépôt 200 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).

Le même 30 octobre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... je vous ai fait connaître que mon intention était que le 8e corps fût dirigé sur Paris et Huningue, et pût y être arrivé avant le 30 novembre ... Mais je dois aussi vous faire connaître mes intentions sur l'organisation du 8e corps, que je désire pouvoir faire entrer en Espagne dans les derniers jours de janvier. Ce corps sera commandé par le duc d'Abrantès. La 1re division sera composée des quatre bataillons du 22e de ligne et des huit bataillons actuellement existants à la division Rivaud ; total, douze bataillons. Tous ces bataillons seront mis au grand complet de 840 hommes par l'incorporation soit de ce qu'ils ont ou auront de disponible à leur dépôt d'ici au 1er décembre, soit de ce qu'ils auraient dans les six demi-brigades provisoires qui sont au Nord. Par exemple, le 19e a 360 hommes dans la 6e demi-brigade, le 25e y a 300 hommes, le 28e y a 400 hommes, le 36e, 200 hommes, etc. Je suppose que d’ici au 1er décembre je pourrai avoir disponible une partie de ces demi-brigades provisoires ; mon intention est de retirer tout ce qui sera possible. Cette 1re division sera donc composée de 10,000 hommes, présents sous les armes et formant deux brigades.
La 2e division, commandée par le général Lagrange, sera composée de trois bataillons du 65e, d'un bataillon du 46e et de huit bataillons des huit régiments qui sont à Paris ; ce qui fera en tout douze bataillons ou 10,000 hommes.
Les 3e et 4e divisions seront formées de tout ce que les dépôts de France pourront fournir au 1er décembre. C'est peu que d'évaluer à 10,000 hommes la force à laquelle chacune de ces divisions pourra ainsi ètre portée ; ce qui réunira sous les ordres du duc d'Abrantès un corps de 40,000 hommes environ. Pour pouvoir l'organiser convenablement, je désire que le chef de vos bureaux qui a fait le travail que vous m'avez remis, pour la formation d'une réserve de 100,000 hommes destinés pour l'Espagne, vienne à Fontainebleau. Il fera connaître au sieur Monnier, secrétaire du cabinet, qu'il est arrivé ; il apportera les états qu'il peut avoir et fera cette organisation sous mes yeux. Entre autres matériaux et renseignements dont il devra se munir, il aura soin d'apporter un état de situation de toutes les demi-brigades provisoires et régiments de marche qui existent, un état de tout ce qui est disponible dans les différents dépôts en France, un état de la situation où se trouvent tous les 1ers, tous les 2es, tous les 3es, tous les 4es bataillons et les 1re, 2e, 3e et 4e compagnies des 5es bataillons. En travaillant une couple d'heures avec moi, cet employé comprendra de quelle manière je veux faire ce travail ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 50 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 15986 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22420).

/ 1809, Espagne

Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'Empereur, Sire, a confié au duc d'Istrie le commandement de tout ce qui compose la garde impériale, qui recevra les ordres directs de l'Empereur ; cette garde ne fait pas partie de l'armée. L'intention de Sa Majesté est qu'elle soit toute réunie à Valladolid, qu'elle s'y repose, pour être en mesure de se porter sur une autre frontière ...
L'intention de l'Empereur, Sire, est que, les Anglais chassés, le duc de Dalmatie marche sur Oporto avec ses quatre divisions, et que le duc d'Elchingen reste pour organiser et pacifier la Galice.
Les troupes avec lesquelles marchera le duc de Dalmatie sont composées, savoir :
La division Merle, composée des 2e et 4e régiments d'infanterie légère, et des 15e et 36e régiments d'infanterie de ligne ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).

Le 18 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre que les cadres des 4es bataillons des 4e léger, 15e de ligne, 2e léger, 31e léger, 47e et 122e qui sont en Espagne soient renvoyés à leurs dépôts et que tous les hommes qu'ils ont disponibles soient fondus dans les trois premiers bataillons. Donnez ordre que les cadres des 5es bataillons des 26e et 66e soient également renvoyés en France, de sorte qu'il restera au corps du duc de Dalmatie :
1re division : 3 bataillons du 4e léger 3 bataillons du 15e de ligne 3 bataillons du 2e léger et 3 bataillons du 36e ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21557).

Dans le même temps, Napoléon réorganise le 2e Corps en Espagne et envoie, toujours le 15 décembre 1809, depuis Paris, ses instructions à Berthier, nouveau Major général des armées d’Espagne : "Mon Cousin ... Écrivez au duc de Dalmatie que j'ai hâte de voir se réunir tous les corps; qu'il donne l'ordre que tout ce qui appartient aux 32e, 15e, 66e, 26e et 82e se rende dans le nord à Benavente et à Valladolid, pour être réuni au corps du général Loison; que tout ce qui appartient aux 51e, 43e, 55e, 58e, 47e de ligne et 12e léger rejoigne les régiments respectifs à Madrid; que le 2e corps ne sera formé que des deux divisions des généraux Merle et Heudelet, composées, comme elles le sont aujourd'hui, des 2e, 4e, 17e et 31e légers, et des 15e, 36e, 47e, 70e et 86e ...
Il y a également un bataillon du 2e léger qu'il faut réunir, ainsi que beaucoup de détachements appartenant à des régiments de cavalerie
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 118 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22608).

/ 1810

Le 29 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Le Havre, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le bataillon de marche de la 6e demi-brigade est composé de 11 compagnies des 28e, 25e, 36e et 43e régiments. Mon intention est qu'il soit organisé de la manière suivante : 2 compagnies du 25e ; 2 idem du 28e ; 2 idem du 36e ; 2 idem du 43e. Ce qui fera un bataillon de 8 compagnies. Les officiers et les cadres des autres compagnies rejoindront leur dépôt ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23684).

Le 8 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... La 6e demi-brigade provisoire formera un 4e régiment provisoire, qui sera composé de dix compagnies. Savoir :
1er bataillon 2 compagnies du 25e de ligne
2 idem du 28e idem
2e bataillon 2 compagnies du 36e de ligne
2 idem du 43e
Total 8 compagnies
1 compagnie du 14e de ligne
et 1 formée de plusieurs détachements qu'elle rejoindra à Tours.
Les compagnies restantes rentreront aux dépôts où les hommes so1tant des hôpitaux iront les rejoindre.
Le général Pannetier aura le commandement des 4 régiments, et le 12, jour où le 4e régiment provisoire partira, il partira pour prendre le commandement des 4 régiments. Vous les ferez marcher à très petites journées, elles se reposeront tous les trois jours, et on les fatiguera le moins possible ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4282 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23724 - Note. Les crochets dans cette lettre correspondent à des tronçons autographes considérés illisibles sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre. 17 C 323), mais retranscrits sur une autre copie d'expédition (S.H.D., Guerre, 17 c 103) ; sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre, 17 C 323) : « Expédié le 9 au matin »).

/ 1810, en Espagne

Le 10 août 1810, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke au sujet de la formation de détachements, tirés des dépôts des régiments qui ont concouru à l'organisation des 3e et 4e régiments provisoires et réunis à Versailles pour, de là, être dirigés sur l'Espagne"; Napoléon répond : "Renvoyé au ministre de la guerre pour donner ordre que les dépôts des 44e, 56e, 75e, 50e, 51e, 55e, 25e, 28e, 36e et 43e régiments envoient à Versailles de quoi compléter à 140 hommes ce qu'ils ont dans cette ville, de sorte qu'au lieu de 400 hommes ceci fasse 1.400 hommes. Par ce moyen, ces quatre compagnies seront reformées et pourront composer un régiment de marche qui pourra partir pour l'Espagne dans le courant de septembre prochain" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4488).

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
Le 1er bataillon de marche (ou bataillon de marche de la division d'arrière-garde) sera celui qui s'organise à Saint-Denis et qui sera composé, savoir : 110 hommes du 44e ; 110 du 46e (à cet effet ce qui est au camp de Boulogne fournira 60 hommes, lesquels seront réunis aux 50 qui sont à Versailles) ; 140 du 50e ; 100 du 51e ; 110 du 55e ; 130 du 75e ; 77 du 25e ; 130 du 28e ; 80 du 36e ; 120 du 43e ; total 1107 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Le 26 août 1810, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez ordre que le 4e bataillon du 2e léger qui est à la division Séras rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps ; que le 4e bataillon du 4e léger rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps, et que le 4e bataillon du 36e qui est au 8e corps rejoigne également les 3 premiers bataillons au 2e corps, de sorte que le corps du général Reynier sera composé ainsi qu'il suit :
division Merle
2e léger 4 bataillons 2400 hommes
36e de ligne 4 bataillons 2200
4e léger 4 bataillons 2400
7000 hommes
Division Heudelet
17e léger 3 bataillons 1500
47e de ligne 4 bataillons 2400
31e léger 4 bataillons 2400
70e 4 bataillons 2400
8700
15700 hommes
Par ce moyen, tous les régiments de l'armée de Portugal se trouveront réunis ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24415).

Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au général Caffarelli de diriger sur Pampelune les détachements ci-après, aussitôt que les bataillons de marche dont ils font partie seront arrivés à Tolosa ...
Prévenez-en le général Reille. Recommandez-lui de prendre un soin particulier de l'organisation de ces régiments provisoires, de les fournir de ce qui leur manque et de les tenir en bon état ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).

Cette lettre est suivie d'un document Annexe (Note jointe à la minute - Archives nationales, AF IV 886, octobre 1810, n° 233) qui présente la situation antérieure du 2e Régiment provisoire : "Renseignements demandés par Sa Majesté sur les régiments provisoires qui sont en Navarre".

Composition des régiments provisoires qui sont en Navarre
Situation des détachements qui composent les régiments provisoires de la Navarre
Détachements que les mêmes régiments ont dans la division de réserve
Nombre de compagnies, numéros des bataillons auxquels elles appartiennent, présents sous les armes
4e régiment provisoire
1er bat
14e id.
25e id.
28e id.
36e id.
2e bat
43e id.
34e id.
54e id.
88e id


1 id.
2 id.
2 id.
2 id.

2 id.
Détachement
id.
id.


206
354
213
290

307
89
29
6


60




170
100
102
94

Le 20 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 3es compagnies des 5es bataillons des 44e, 46e, 51e, 55e, 75e, 25e, 28e et 36e, qui font partie du bataillon de marche d'arrière-garde et qui arrivent le 30 à Bayonne, se dirigent sur Pampelune où ce bataillon sera dissous et où ces compagnies rejoindront les compagnies de leurs régiments aux 3e et 4e régiments provisoires ... Vous voyez par là que je n'approuve pas la proposition du ministre de la guerre de faire revenir ces cadres en France. Les cadres de ces compagnies me paraissent nécessaires aux 5es bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4729).

/ 1811, en Espagne

Le 29 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, donnez les ordres suivants pour diriger des renforts sur l'armée du Midi ...
RENFORTS A TIRER DE L'ARMÉE DU NORD ...
Navarre. — Donnez ordre de faire partir sans délai les trois compagnies du 51e qui se trouvent dans le 3e régiment provisoire, les 300 hommes du 55e et les 400 du 75e qui se trouvent dans le même régiment, où ils forment le 3e bataillon ; les 600 hommes du 32e et les 700 hommes du 58e qui forment les deux premiers bataillons du 1er régiment provisoire ; enfin les détachements du 54e, du 88e et du 34e qui se trouvent dans le 4e régiment provisoire, au 2e bataillon, et le détachement du 28e qui fait partie du 1er bataillon du même régiment. Ces différents détachements se réuniront à Logrono. Il en sera fait un 1er régiment de marche de l'armée du Midi, fort de 2,800 hommes. De Logrono, ce régiment de marche se dirigera sur l'Andalousie par Burgos, Valladolid et Madrid.
En conséquence, les régiments provisoires restant en Navarre seront réorganisés de la manière suivante.
Le 4e régiment provisoire sera dissous ; son 1er bataillon deviendra le 2e du 1er régiment provisoire. Le détachement de 3oo hommes du 36e sera joint à ce bataillon, en remplacement du 28e, qui en est retiré ...
Le 1er régiment sera composé ainsi qu'il suit, savoir : 1er bataillon (1er actuel du 3e) ; détachement du 44e de ligne, 3oo hommes ; détachement du 46e de ligne, 470 hommes ; total, 770 hommes ; 2e bataillon (le 1er actuel du 4e) ; détachement du 14e, 200 hommes ; détachement du 25e, 480 hommes ; détachement du 36e, 340 hommes ; total, 1,029 hommes ; 3e et 4e bataillon, comme ils sont ...
Ainsi donc les renforts que l'armée du Nord dirigera sur l'armée du Midi se composeront : du 1er régiment de marche du Midi, fort de 2,800 hommes ; du 2e, 1,400 hommes ; du 3e, 2,000 hommes, et des trois régiments provisoires de dragons, 1,800 hommes ; total, 8,000 hommes. Ce qui, joint aux 5,000 de l'armée du Centre, formera un secours d'environ 13,200 hommes pour l'armée du Midi.
Donnez vos ordres de manière à ne pas être désobéi ... Le duc d'Istrie composera chaque colonne d'infanterie et de cavalerie, en portant chaque colonne à 2,000 hommes au moins, sans que cela soit cependant un motif de retard ... Il faut bien expliquer dans vos ordres qu'ils ne sont susceptibles ni de mais, ni de si, ni de car ; que, vingt-quatre heures après leur réception, ces régiments doivent se mettre en marche ; que les généraux Caffarelli et Beille doivent vous envoyer l'itinéraire de ce mouvement et le jour où ce régiment de marche doit arriver à Madrid ; qu'ils doivent également adresser cet itinéraire au duc de Dalmatie ; que les généraux auxquels vos ordres sont adressés sont responsables du moindre retard ...
Vos ordres seront composés, 1° d'un ordre positif et sec, à peu près en ces termes : L'Empereur ordonne, etc. 2° d'une lettre contenant vos instructions. Mettez dans l'ordre : « sous peine de désobéissance » ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17529).

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions, savoir :
... 6e division : les 15e, 32e, 2e et 4e légers, les 36e et 130e de ligne ...
Quant au bataillon du 34e, le cadre rentrera en France et tous les hommes disponibles seront placés dans le 36e, ce qui augmentera le 36e de 200 hommes. Tous les hommes qui sont aux hôpitaux rejoindront également le 36e. Le cadre du 4e bataillon du 28e rentrera en France ; tous les hommes disponibles seront placés dans le 36e, ce qui l'augmentera de 300 hommes. Le cadre du 4e bataillon du 75e rentrera en France ; tous les hommes disponibles seront placés dans le 36e. Ainsi le 36e régiment recevra de ces trois cadres 700 hommes d'augmentation et sera porté à 2,000 hommes. Vous recommanderez qu'on laisse les cadres entiers. Ces bataillons étant étrangers aux régiments qui composent l'armée, il est nécessaire qu'on en laisse les cadres revenir en entier en France ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter.
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée. Mandez à ce général qu'au 20 juillet ... les 1er et 2e régiments provisoires d'infanterie seront dissous, et qu'il en sera formé les corps suivants, savoir : ... 2° un second bataillon de marche sous le nom de bataillon de marche de l'armée de Portugal, qui sera composé des compagnies des 4e, 2e et 36e lequel bataillon se rendra à Burgos, où il restera jusqu'au 1er août, terme auquel vous lui ferez parvenir des ordres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).

Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Je lis avec intérêt votre travail du 9. La distribution me paraît convenablement faite ...
Le cadre du 4e bataillon du 36e est arrivé ; il faudrait le compléter, puisque ce régiment est en Espagne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5785 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27643).

/ 1811, Belgique

Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Le camp de Boulogne sera formé des 19e, 72e, 46e, 4e et 123e, de deux bataillons du 44e, un bataillon du 51e, un bataillon du 55e et un bataillon du 36e, en tout vingt et un bataillons, qui seront réunis à la fin de mai. A mesure que les hommes seront habillés aux dépôts, ils se rendront à leur corps. Ces troupes seront exercées aux grandes manœuvres ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415).

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous donnerez également l'ordre aux 3e et 4e bataillons du 44e, au 4e bataillon du 51e, ainsi qu'aux 4es bataillons du 55e et du 36e, complétés chacun à 800 hommes, de se rendre au camp de Boulogne. Les bataillons des 36e, 51e et 55e seront mis sous les ordres d'un major en second, pour en former une espèce de régiment sous les rapports des manœuvres et de la discipline ; mais ces bataillons continueront d'appartenir à leur régiment pour la comptabilité.
Il y aura donc au camp de Boulogne vingt-cinq bataillons, faisant 16 à 18,000 hommes, qui seront campés, exercés et mis dans le meilleur état ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).

Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE L'ESCAUT
... Donnez ordre que la 2e compagnie du 5e bataillon des 8e, 27e, 28e, 34e, 36e, 51e, 55e, 40e, 43e, 44e, 45e et 65e soient également formées à Anvers. Ces douze compagnies seront destinées, savoir celle du 8e au Gaulois ; celle du 27e au Conquérant ; celle du 44e au Monarque, vaisseau à trois ponts ; celle du 55e à L’Hymen id. ; celle du 28e aux frégates la Minerve et la Kenau-Hasselaer ; celle du 36e aux frégates la Milanaise et la Vistule ; celle du 34e à deux autres frégates ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).

/ 1812

Napoléon écrit, le 5 février 1812, au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Des compagnies du 36e peuvent être employées à la division de la défense de l'Elbe, ce régiment ayant un bataillon à la Grande Armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6741 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29913).

Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Division de Boulogne. Le 4e bataillon du 36e est complet et fait partie de la 12e division du corps d'observation de l'Océan. Son effectif est 664. Il manque donc 200 hommes pour son complet. Le 5e bataillon n'a qu'une compagnie à Calais, mais elle est complète. Comment recevrait-il 800 hommes ? Je pense que 275 hommes suffisent, ce qui économise 600 hommes ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).

Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 11e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 50e, le 4e du 36e, le 4e du 27e léger partiront de Douai, de Calais et de Bruges pour se réunir à Boulogne et y former la 11e demi-brigade ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
11e demi-brigade à Boulogne (3e division de réserve de la Grande Armée)
1er bataillon : 4e bataillon du 50e de ligne (dépôt à Douai) : 68 conscrits de la Loire et 82 de l’Aisne ; total 150 ; manque 550.
2e bataillon : 4e bataillon du 36e de ligne (dépôt à Calais) : 300 conscrits de la Dyle ; total 300 ; manque 400
3e bataillon : 4e bataillon du 27e de ligne (dépôt à Bruges - lire 27e Léger) : 98 conscrits du Loiret, 134 de Seine-et-Oise, 291 de la Seine et 200 de l’Orne ; total 953 ; 253 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).

Le 27 avril 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Conseil d’administration du 70e Régiment de ligne, à Brest : "Je n’ai aucune connaissance que le 4e bataillon du 36e de ligne doive arriver dans ma division. C’est présomptivement une erreur commise dans les bureaux du ministre" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée. Vous aviez oublié le 29e léger, le 10e léger, le 36e de ligne, le 44e, le 55e et le 51e. Les dépôts des régiments, ayant déjà fourni des cadres aux quatre demi-brigades de marche, n'ont plus qu'une compagnie au dépôt, et cependant la conduite des conscrits jusqu'à la Grande Armée exigerait pour l'aller et le retour près de six mois, pendant lesquels ces dépôts se trouveraient dégarnis. J'ai donc décrété que les cadres des 2e et 3e bataillons de Belle-Ile, qui sont d'infanterie légère, viendraient à Mayence recevoir tous les hommes d'infanterie légère que vous proposerez d'envoyer sur cette place ; et que les cadres du 2e bataillon de Walcheren, du 4e bataillon de la Méditerranée, du 3e et du 4e bataillon de l'île de Ré, recevraient les hommes de l'infanterie de ligne ; que le 2e bataillon de Walcheren les recevrait à Wesel, le 4e de la Méditerranée, à Strasbourg, et les deux de l'île de Ré, à Mayence. Enfin, dans le tableau joint à mon décret, j'ai désigné les différents régiments qui verseront dans chacun de ces six cadres ; ce sont ceux que vous désignez dans votre travail pour former les huit premiers bataillons de marche. Les trois compagnies du 8e léger et les trois du 18e continueront à former un bataillon de marche. Quant aux conscrits tirés des régiments qui sont en Italie, c'est un bataillon que j'ai ajouté à l'état de ce que le cadre du 1er bataillon du 1er régiment de la Méditerranée doit recevoir ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).

/ 1813, en Allemagne

- Création du 17e provisoire

Beaucoup de nouveaux Régiments sont créés; ils sont appelés "Régiments provisoires".

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 17e régiment provisoire ; 3e bataillon du 36e de ligne, 4e du 43e ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de laGuerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 2e division. — 1re brigade : du 4e régiment provisoire, deux bataillons ; du 11e, deux ; du 13e, deux ; total, six bataillons. 2e brigade : du 8e régiment provisoire, deux bataillons ; du 16e, deux ; du 17e, deux ; total, six bataillons. Total de la 2e division, douze bataillons ...
Le quartier général du 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence, une division se réunira à Erfurt, une à Hanau, une à Francfort, et la quatrième à Fulde ou Mayence.
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie la formation que je crois devoir donner au 1er et au 2e corps d'observation du Rhin. Faites dresser les états de ces corps en conséquence.
Vous me ferez connaître l'époque précise où chaque régiment sera réuni à Mayence, et quand ces corps auront leur artillerie, leurs sapeurs et leurs officiers du génie. Vous y mettrez tous les généraux de division et de brigade et les adjudants commandants.
FORMATION DU 2e CORPS D'OBSERVATION DU RHIN ...
4e division.— Général Dubreton, Ricard ou Friederichs : 2 bataillons du 15e de ligne, 2 du 36e, 2 du 51e, 2 du 55e, 2 du 70e, 2 du 113e, 2 du 27e provisoire, 2 du 28e; total, 16 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32752).

Le même 8 février 1814, le Prince de Neuchâtel écrit : "En exécution des ordres de l'Empereur, le général Pajol se porte sur Sens avec 1,200 chevaux, son artillerie, 5 à 6,000 gardes nationaux et des troupes de ligne.
Son corps se trouve ainsi réparti, le 7 février :
... En seconde ligne, à Montereau, Moret, Nemours, Montargis :
3 à 4,000 hommes d'infanterie ; 800 chevaux ; 1 bataillon du 36e ; 1 bataillon du 2e léger.
L'Empereur recommande au général Pajol que les postes ne doivent pas être éparpillés et peu nombreux, parce qu'ils peuvent être enlevés ; tandis que tous les jeunes gens ensemble en imposent d'avantage à l'ennemi.
Il le prévient que le duc de Reggio marche sur la droite, et qu'il pourra prendre des ordres
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 374).

Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je vous envoie un rapport que j 'avais demandé au comte de Cessac. Je n'ai pas besoin de justification, mais de faits. J’ai dans la 16e, la 24e et la 25e divisions militaires plus de 20 000 conscrits qui arriveront avant le 15 décembre. Le ministre de la Guerre a approuvé leur armement. J'ai donc besoin qu'ils soient habillés. Une partie du nombre est destinée à former le 1er corps bis de la Grande Armée commandée par le duc de Plaisance et qui se compose du 9e et 4e bataillon des régiments du 1er corps commandé par le comte de Lobau. Si l'habillement n'arrête pas le duc de Plaisance, ce corps sera bientôt disponible. Faites-moi connaître le nombre d'habillement que chaque bataillon a dans ce moment. Il est de la plus haute importance que le duc de Plaisance puisse réunir sur-le-champ tous les bataillons ou du moins une partie pour marcher sur Amsterdam.
Np
Tableau faisant connaître le nombre des conscrits assignés aux corps des 16e, 24e et 25e divisions, les fournitures accordées à chacune et le restant à ordonner.

Numéro des divisions Dénomination des corps Contingent positif Moitié que l'on présume être fournie sur le déficit Excédant Total Nombre de fournitures accordées Reste à ordonner
16e division 36e
700
130
300
1130
700
430

..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37221).

L'Empereur écrit, le 10 décembre 1813, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "Monsieur le duc de Plaisance ... 3 compagnies du 3e bataillon du 36e de ligne, 3 du 17e, 3 du 12e, 3 du 7e léger, 3 du 57e de ligne sont parties de leurs cantonnements pour Anvers et y arrivent le 8, le 10 et le 11 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37525).

Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "1er corps. Il sera formé un 6e bataillon au 7e et au 13e régiment d'infanterie légère, au 12e, au 17e, au 36e, au 25e, au 51e, au 21e, au 33e, au 55e, au 85e de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
1re division 1 bataillon du 12e léger ; 1 bataillon du 27e léger ; 1 bataillon du 15e léger ; 3 bataillons du 17e de ligne ; 3 bataillons du 72e de ligne ; 2 bataillons du 36e de ligne ; 2 bataillons du 8e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 1 bataillon du 48e de ligne ; 1 bataillon du 108e de ligne ; 1 bataillon du 30e de ligne 18 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vois par votre rapport du 21 janvier ... que le 36e doit trois compagnies du 4e bataillon et le 7e bataillon pour lequel il n'y a pas de conscrits
... Donnez ordre à tous ces bataillons du 27e, du 17e, du 36e, du 28e, du 44e, du 25e, du 51e et du 75e de rejoindre le 1er corps à Anvers ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37887).

/ Uniformes

Dans son inspection en 1802, le Général Schauenburg note que "la plupart des banderoles sont de cuirs noirs, à présent blanchis ; les seules passables proviennent de prises sur le champ de bataille" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).

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