Le 53e Régiment d'Infanterie de Ligne
1796-1815
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Avertissement et remerciements :
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/ 1798
Le 6 septembre 1798, la Division Gratien comprend la Brigade Bonnet (53e Demi-brigade d'infanterie, à Lennep et environs ; 67e Demi-brigade d'infanterie, à Kaiserswerth et environs ; 1ère Demi-brigade d'infanterie légère, à Siegburg et environs), le 23e Régiment de Chasseurs et le 4e Régiment de Hussards, établis à Solingen et environs (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 41).
/ 1799
Le 9 février 1799, la Division d'avant-garde est commandée, jusqu'à l'arrivée de Lefebvre, par le Général Vandamme. Elle comprend : la Brigade Leval (53e et 67e Demi-brigades d'infanterie de Ligne ), la Brigade Soult (25e Demi-brigade légère), et la Brigade Ney (4e et 5e Hussards, 17e Dragons et 1er Chasseurs ) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 49).
Le 3 mars 1799, les 53e et 67e Demi-brigades s'arrêtent à Hausach, Wolfach et environs (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 52).
- Combat de Ostrach, 20 mars 1799
Le 20 mars 1799, l'avant-garde marche sur Ostrach, qui a été évacué la veille par l'ennemi ; elle établit son camp en arrière de la rivière d'Ostrach, la droite à Burgweiler, et la gauche dans la direction de Rosna. En arrivant dans cette position, Lefebvre constate que les avant-postes de l'ennemi sont à une très faible distance d'Ostrach, sur les routes de Saulgau et d'Altshausen. Il décide de les éloigner sur-le-champ, autant pour la sûreté de son camp que pour savoir au juste ce qu'il a de forces devant lui. Il porte, dans l'après-midi de ce même jour, le Général de Brigade Soult, avec la 25e Demi-brigade légère, le 1er Chasseurs et le 4e Hussards, sur la route de Saulgau, et lance une autre colonne vers Hofskirch. Ces deux colonnes vont avoir affaire à forte partie ; car l'Archiduc Charles a amené, le 18, toute son armée à Biberach, d'où il l'a portée en avant le 19 et le 20, afin de la concentrer tout entière entre Saulgau et Altshausen. Son avant-garde, renforcée de neuf Bataillons et de quatre Escadrons, occupe les deux routes qui, de Saulgau et d'Altshausen, conduisent à Ostrach ; et les deux villages de Bolstern et de Hofskirch sont défendus par plusieurs bataillons.
Soult, en débouchant d'Ostrach, chasse facilement les éclaireurs ennemis jusqu'à Bolstern, mais il ne peut enlever ce village, et, la nuit étant survenue, il s'établit à Wirnsweiler, remettant au lendemain l'attaque de Bolstern.
Pendant ce temps, la colonne de droite est parvenue à entrer dans Hofskirch ; mais, assaillie par deux Bataillons d'infanterie et 1,000 Uhlans, elle doit rétrograder. Lefebvre envoie, pour la renforcer, un Bataillon de la 53e Demi-brigade, avec ordre de reprendre le village. C’est en vain : l'ennemi repousse toutes les attaques et, à la nuit, cette colonne se voit forcée de se rapprocher d'Ostrach et de bivouaquer en arrière d'Ober-Weiler. Lefebvre, prévoyant qu'il aura à soutenir un rude combat le lendemain, s'empresse de rendre compte à Jourdan de ce qui s'est passé ; il fait communiquer la colonne de Soult avec celle qui se trouve sur la route de Hofskirch, afin qu'elles pussent se prêter mutuellement appui. Il prescrit ensuite à chacune de ces colonnes de recommencer l'attaque à la pointe du jour. L'ennemi le prévient (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 57).
Dans un article consacré à l'Adjudant général Baron Fontaine, paru dans le Carnet de la Sabretache de 1911, on peut lire en page 710 :
"Le 30 ventôse an VII (20 mars 1799), il s'illustrait au combat d'Ostrach.
Le général Lefèvre lui avait donné le commandement d'une forte reconnaissance composée d'un bataillon de la 53e demi-brigade, de quatre compagnies de la 25e légère, de trois escadrons du 5e hussards, d'un escadron du 1er chasseurs et de deux escadrons du 17e dragons.
Ayant atteint Oskirch le 19, Fontaine recevait l'ordre de se replier le lendemain sur Ostrach. Le 3o au matin, il commença sa retraite en bon ordre, mais il se heurta à l'ennemi qui l'avait prévenu à l'entrée du village et qui, solidement établi, lui barrait la route. La situation était critique, et il était impossible de passer devant les Autrichiens, fort supérieurs en nombre, sans s'exposer à une destruction certaine. Très habilement, Fontaine profita du brouillard qui dérobait sa troupe à l'ennemi et, remontant l'Ostrach par la rive droite, il exécuta une longue marche pour aller chercher, à Riedhausen, un point de passage qui lui permit, après un nouveau combat, de rejoindre la 2e division.
L'opération avait été bien conduite et Jourdan lui-même ne ménagea point les éloges. Cette retraite, à la fois difficile et dangereuse, qni exigeait un extrême sang-froid et beaucoup de courage, fait infiniment d'honneur à l'adjudant général Fontaine" (Rapport officier du général Jourdan sur l'affaire d'Ostrach)".
Soult, alors Général, raconte, dans son Rapport adressé au Général en chef, comme commandant supérieur de l'avant-garde, en remplacement du général Lefebvre, blessé pendant l'action : "Les troupes étaient à peine établies, que l'ennemi commença différentes attaquer sur toute la ligne, mais plus particulièrement à notre gauche. Le 1er germinal (21 mars) à une heure du matin, les postes placés en avant de Friedberg furent assaillis par une nuée de manteaux rouges et forcés de se replier à la tête du bois de Davidswiler. Six bataillons de corps francs attaquèrent au même instant les bivouacs postés en arrière de Bolstem. La 15e demi-brigade (Note : ou 25e ?), qui défendait tous ces débouchés, se retira successivement sur Davidswiler, et ensuite : partie sur Ostrach, partie sur lckofen, et partie sur Einhart, pour défendre ces trois points importants.
Cette demi-brigade se distingua d'une manière éclatante dans sa retraite, qui commença à deux heures du matin, et ne fut terminée qu'à sept. Le 1er régiment de chasseurs à cheval et le 4e de hussards, faisant partie de la colonne de la 25e demi-brigade, exécutèrent leurs mouvements dans le plus grand ordre, en soutenant l'infanterie légère. Par ce mouvement, la majeure partie de la 25e demi-brigade se trouva au bas de la position et sur le front de la division d'avant-garde. Quatre compagnies, sous les ordres du chef de bataillon Drouin, furent placées au pont d'Ostrach, et à la tête de ce village. Dix autres compagnies, longeant la rive gauche de l'Ostrach, s'étendirent sur la gauche, pour défendre les approches aux ennemis, et couvrirent les débouchés qui de Wangen et d'Einhart conduisent à Meyenbruck.
Un bataillon de la 67e demi-brigade fut formé en colonne serrée et placé en arrière d'Ostrach, pour soutenir les quatre compagnies d'infanterie légère. Un autre bataillon de cette demi-brigade fut placé en bataille, à la pointe du bois qui est vis-à-vis Ickofen, pour défendre ce village ; et un bataillon de la 53e fut mis en réserve près le bois qui longeait la position.
Le 4e régiment de hussards, le 4e de chasseurs à cheval et deux escadrons du 17e de dragons furent placés en arrière d'Ostrach, à la droite de la position, s'étendant jusqu'à la grande route qui conduit à Burgweiler. Le général Klein commandait cette cavalerie.
L'artillerie légère et l'artillerie de position furent placées sur divers plateaux pour défendre le village d'Ostrach et prendre en flanc les troupes qui s'en approchaient. Le général Lefebvre comptait encore pour la défense de sa position sur un bataillon de la 53e demi-brigade, quatre compagnies de la 25e d'infanterie légère, trois escadrons du 5e de hussards, un escadron du 4e de chasseurs et deux escadrons du 17e de dragons.
L'adjudant général Fontaine, qui commandait ces troupes, avait été dirigé la veille sur Hoskirch ; il reçut l'ordre de se retirer sur Ostrach ; mais ayant été prévenu par l'ennemi à l'entrée de ce village, il se trouva entre notre feu et celui des Autrichiens. Ne pouvant tenter le passage sans s'exposer à être entièrement défait, il profita du brouillard qui cachait sa colonne à l'ennemi, et remontant l'Ostrach, il opéra sa retraite sur Riedhausen où, pour assurer sa marche, il dut s'engager contre une colonne ennemie qu'il y rencontra. Il passa le défilé et il se dirigea sur Neubrunn, d'où, après la retraite du restant de l'avant-garde, il vint joindre la division au camp de Pfullendorf.
Telles étaient les sages dispositions du général Lefebvre à sept heures du matin, lorsque les troupes légères ayant découvert par leur mouvement le front de la position, mirent toute la division dans le cas de prendre part à une des plus brillantes affaires qu'elle ait eues depuis le commencement de la guerre. L'ennemi engagea une canonnade des plus vives et fit attaquer par quatre bataillons le village d'Ostrach, que quatre compagnies de la 25e d'infanterie légère défendaient; elles repoussèrent l'attaque des ennemis à plusieurs reprises et gardèrent ce poste jusqu'à la dernière extrémité. Le chef de bataillon Drouin s'y couvrit de gloire.
En même temps, l'ennemi faisait filer sur sa droite plusieurs bataillons et de l'artillerie. Il attaqua avec vigueur le village d'lckofen, cherchant à pénétrer sur Meyenbruck par différents gués que le ruisseau d'Ostrach présente dans cette partie. Le général Lefebvre, qui aperçut ce mouvement, porta de suite en arrière de Wangen le bataillon de la 53e demi-brigade, qui était resté en réserve, et fit passer sa cavalerie de la droite de la position à la gauche, où, en soutenant l'infanterie qui défendait le passage du ruisseau, cette cavalerie eut occasion d'exécuter trois brillantes charges et de repousser, à chacune d'elles, les ennemis, qui, à la faveur du brouillard, cherchaient à faire des progrès sur notre côté gauche.
Le feu le plus vif continuait toujours. L'ennemi mettait la plus grande importance à s'emparer d'Ostrach ; il envoya des troupes fraîches pour renforcer les premières et parvint enfin à forcer les quatre compagnies de la 25e. Ces compagnies durent abandonner le pont et se replier dans le village. Le chef de bataillon Bontemps, qui était en arrière avec le bataillon de la 67e demi-brigade, reçut l'ordre, à l'instant même, de reprendre ce poste et de le conserver. Il fit battre la charge et exécuta l'ordre qu'il avait reçu avec une bravoure et une fermeté au-dessus de tout éloge.
Mon second rapport instruisit le général Lefebvre que l'ennemi faisait les plus grands efforts pour s'emparer aussi des débouchés de Meyenbruck. Il s'y porta lui-même et déjà il ordonnait plusieurs mouvements, lorsqu'il reçut une blessure qu'il s'efforça de cacher pendant longtemps ; mais il fut obligé, par la quantité de sang qu'il perdait, de se retirer pour la faire panser. Vous m'ordonnâtes, mon général, de le remplacer dans le commandement de la division.
Il fallait un point d'appui aux troupes qui faisaient une si belle résistance dans le village d'Ostrach ; les dernières qui venaient d'y entrer commençaient à s'engager en leur entier. Vous saisîtes ce moment, mon général, pour ordonner qu'un bataillon de la 7e demi-brigade de ligne, qui venait d'arriver, fût mis à ma disposition et placé en arrière du village, ce qui s' exécuta et eut pour effet d'empêcher une seconde fois l'ennemi de déboucher par la grande route et de se porter sur notre droite.
Mais l'ennemi faisait toujours filer des troupes sur sa droite, et il paraissait menacer le débouché de Meyenbruck. Le renfort du second bataillon de la 7e, que vous aviez dirigé sur ce poste, n'ayant pas eu le temps d'y arriver, les troupes qui le défendaient, livrées à elles-mêmes et accablées par le nombre, durent céder pour se replier sur le reste de la division. Celle-ci, qui jusque-là avait conservé sa position , usait alors sa dernière mitraille et se battait à demi-portée. Dans ce moment, l'ennemi profita de l'avantage qu'il avait obtenu sur notre gauche, pour exécuter une charge de cavalerie sur nos batteries. Le général Klein, à la tête de la nôtre, la repoussa vivement.
Alors le brouillard, venant à se dissiper, nous laissa découvrir une ligne immense de cavalerie et d'infanterie. On peut assurer, sans exagération, que les troupes qui ont combattu contre la division de l'avant-garde s'élevaient à vingt-cinq mille hommes. Il était impossible de résister plus longtemps à des forces aussi supérieures; sans nous exposer à être anéantis. Vous me donnâtes l'ordre de reployer la division sur la position qui est en avant de Pfullendorf.
La retraite se fit dans le plus grand ordre et fut particulièrement soutenue par la 7e compagnie du 3e bataillon de sapeurs, qui, après avoir coupé, sous le feu de l'ennemi, les ponts sur l'Ostrach, combattit comme des grenadiers. Le lieutenant Brélé commandait cette compagnie.
Toute l'armée autrichienne était en mouvement pour soutenir l'attaque sur l'Ostrach, où l'archiduc Charles commandait en personne. La perte qu'elle a éprouvée est très considérable; on estime qu'elle a laissé plus de deux mille morts en avant et dans le village d'Ostrach, où elle a eu aussi une immense quantité de blessés. Notre artillerie lui a fait surtout un mal prodigieux ; les prisonniers sont en petit nombre.
Nous avons aussi perdu du monde ; le total, qui dépasse douze cents hommes tout compris, est conforme au tableau ci-joint; tous les blessés ont été transportés à Pfullendorf; parmi eux il y a plusieurs officiers de distinction, etc., etc." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 16).
De son côté, le Général Decaen raconte, au sujet de la journée du 1er Germinal an 7 (21 mars 1799) : "… Je me rendis ensuite à Ruschweiler, d'où je fis avancer une partie de ma troupe jusqu'au-delà du village de Pfrungen afin d'arriver au défilé d'Esenhausen, formé, à la gauche, par un étang, et à la droite, par un ravin profond et dont les environs sont très marécageux. Mes patrouilles avaient trouvé des hulans à Esenhausen. Sur ces entrefaites, j'entendis une canonnade vers Waldhausen, ce qui me surprit. Un brouillard très épais et qui avait eu lieu le matin commençait à se dissiper. J'aperçus alors que cette canonnade était dirigée par l'ennemi sur une colonne de la division du général Lefebvre qui cherchait à faire sa retraite, n'ayant pas pu l'effectuer sur Ostrach. Un parti de hussards, de dragons, de chasseurs qui s'était dirigé sur Esenhausen, où ils prirent en passant quelques hulans, me donnèrent cet avis, comme j'arrivais près le défilé que j'ai indiqué ci-dessus.
Aussitôt, je pris les dispositions nécessaires pour protéger la retraite de cette colonne avec laquelle se trouvait l'adjudant général Fontaine : elle était composée de deux escadrons du 5e de hussards, d'un escadron de chasseurs du 1er, de deux escadrons du 17e de dragons, de deux compagnies de la 25e légère et de la 53e demi-brigade ; mais il n'y avait point d'artillerie. L'ennemi n'avait point mis de vigueur à la poursuite de cette colonne ; s'il l'avait fait et qu'il fût arrivé avec de l'artillerie sur Esenhausen, la retraite de cette troupe aurait été de la plus grande difficulté.
A peine cette colonne avait-elle passé ce défilé que le général Souham m'ordonna la retraite, attendu que l'ennemi avait forcé Ostrach et, d'après l'ordre qu'il en avait reçu du général Ernouf, j'indiquai la hauteur de Ruschweiler pour la réunion, tant aux troupes de la division du général Lefebvre, qu'on croyait perdues, qu'à celles de ma brigade ; et je m'occupai de faire rentrer ce qui restait encore à Esenhausen ..." (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 208).
- Bataille de Liebtingen ou de Stockach, 25 mars 1799
Le Rapport du Général Soult raconte : "Le 5 germinal (25 mars), à trois heures du matin, l'avant-garde quitta sa position des hauteurs à gauche d'Engen. Elle passa à gauche du village de Manhen, de là à Altingen où la division se réunit, et elle se porta sur Emmingen qui était occupé par l'ennemi. J'avais fait à l'avance mes dispositions pour l'attaquer; la 25e demi-brigade d'infanterie légère marcha sur lui, tandis que le chef de brigade Sahuc, à la tête de trois escadrons et débouchant par la droite du village, chargea avec impétuosité quatre cents hulans qui étaient en bataille sur le plateau, d'où ils protégeaient leur infanterie. Il les mit en déroute avec perte de quelques hommes tués, de beaucoup de blessés et de trente prisonniers avec leurs chevaux. Dans cette action , le chef de brigade Sahuc reçut dans la figure un coup de lance ; entouré d'une vingtaine d'ennemis, il les dispersa par son courage, mais il fut obligé de se retirer avec l'adjudant Graché, qui reçut également une forte blessure à la tête.
Dès que le village fut emporté, je fis déboucher le restant de la division. La cavalerie se mit en bataille à droite d'Emmingen. Le général Leval forma la 25e demi-brigade en avant, pour protéger l'attaque du bois que le général Mortier allait commencer avec la 25e d'infanterie légère. L'artillerie, soutenue par la 67e demi-brigade, fut placée, pour le même objet, partie sur le plateau et partie en arrière d'Emmingen, pour répondre au feu des ennemis qui avaient leurs pièces au revers de la position de Liebtingen.
L'ennemi avait, à la défense du bois de Liebtingen, trois mille hommes d'infanterie légère disposés en tirailleurs; il avait aussi, entre ce bois et le débouché d'Uettlingen, deux lignes d'infanterie de trois bataillons chacune, douze cents chevaux et douze pièces de canon. Vue de front, celle position paraissait avantageuse à défendre; mais je jugeai qu'en l'attaquant par la gauche, où il me parut qu'elle était faiblement soutenue, je la ferais tomber. C'est ce qui arriva.
En attendant, nos tirailleurs faisaient des progrès. Le général Mortier se porta, à la tête de la 25e demi-brigade d'infanterie légère, à la droite du bois, pour tourner la gauche de l'ennemi; il attaqua avec tant d'impétuosité qu'il eut bientôt pénétré sur Liebtingen. Les 53e et 67e demi-brigades, conduites par le général Leval, débouchèrent alors à droite et à gauche du village. Arrivée là, l'infanterie fut obligée de s'arrêter, pour attendre la cavalerie et l'artillerie qui n'avaient pu déboucher du bois qu'après elle. Ce mouvement fut exécuté avec la plus grande rapidité ; je fis aussitôt diriger le feu de nos batteries sur les lignes ennemies, tandis que notre cavalerie s'en approchait pour les charger. Elles commencèrent à s'ébranler; plus vivement serrées, elles se rompirent; tout fut enfoncé et mis en déroute ; ce qui ne fut pas tué ou pris chercha son salut dans la fuite, en s'enfonçant dans les bois qui sont entre Liebtingen et Stockach.
Après ce succès, l'infanterie, toujours formée sur quatre colonnes, deux de chaque côté de la grande route, celle des ailes longeant le bois, s'avança dans la plaine et s'arrêta sur le plateau qui est en face du débouché du bois, et du côté de la chaussée qui conduit à Stockach. On ramassa les prisonniers, dont le nombre s'éleva à deux mille, et on ramena deux obusiers avec leurs caissons; la terre était d'ailleurs couverte de débris d'armes de toute espèce. La 25e demi-brigade d'infanterie légère et le 1er régiment de chasseurs à cheval, commandés par le chef d'escadron Dubois-Crancé, eurent ordre de poursuivre, dans le bois, les fuyards ennemis" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 31).
Soult reçoit l’ordre de poursuivre les ennemis dans la direction de Stockach ; dans son rapport, il raconte : "Je les joignis d'autant plus tôt, que l'archiduc Charles, à la tête d'une colonne de huit bataillons de grenadiers hongrois, d'une seconde colonne d'égale force, de six mille chevaux et d'un train nombreux d'artillerie, s'avançait lui-même par la route de Stockach, et se dirigeait sur Liebtingen. Il était déjà en avant de Molspern, quand il reçut la nouvelle de la déroute de son avant- garde. Sans s'arrêter, il ordonna de rallier les fuyards, sur ses derrières, et, avec les troupes qu'il commandait, il entra dans la forêt, pour nous attaquer. La 25e demi- brigade d'infanterie légère, que j'avais détachée, avec le 1er régiment de chasseurs à cheval, à la poursuite des ennemis, ignorait ce mouvement de l'archiduc; elle poussait vivement les troupes qui se retiraient, croyant n'avoir affaire qu'à celles qui avaient déjà combattu. Mais arrivée à la ferme de Schufrantz, elle fut arrêtée par douze ou quinze mille hommes d'infanterie, placés sur plusieurs lignes, et qui l'obligèrent à rétrograder.
D'après vos ordres, j'avais mis en marche le restant de l'avant-garde; bientôt nous joignîmes la 25e demi-brigade, et nous regagnâmes avec elle la ferme de Schufrantz, où je formai l'infanterie de la division, en colonne par bataillon, à droite et à gauche de la grande route, dans des broussailles qui étaient au milieu du bois. Pour le moment, la cavalerie, qui ne pouvait nous être d'aucun secours, resta au revers de la petite hauteur où je plaçai mon artillerie, et je détachai quatre escadrons pour surveiller le débouché d'une gorge, par où l'ennemi aurait pu attaquer ma droite et marcher sur mes derrières, s'il n'avait trouvé un obstacle qui l'arrêtât.
Depuis la rencontre des troupes, que l'archiduc Charles amenait, la fusillade n'avait point discontinué, et elle s'animait de plus en plus. Bientôt l'affaire devint générale, et je dus envoyer, au secours de la 25e d'infanterie légère, un bataillon de la 53e demi-brigade, et un de la 67e. Peu d'instants après, les deux autres bataillons de ces deux demi-brigades, jaloux de partager la gloire et les dangers de leurs camarades, demandèrent à aller les joindre, pour terminer, à l'arme blanche, ce long et meurtrier engagement. Ces trois demi-brigades, conduites par les généraux Leval et Mortier, s'avancèrent au pas de charge, avec une intrépidité héroïque, et enfoncèrent la première ligne ennemie; mais la seconde ligne, composée de plusieurs bataillons frais, les arrêta, et les obligea à venir se rallier à quelques compagnies, que j'avais laissées en réserve auprès de l'artillerie.
L'ennemi, profitant de ce premier avantage, fit filer de l'infanterie dans le bois qui est à la gauche de la ferme de Schulrantz; mais quelques compagnies, que j'y envoyai aussitôt, repoussèrent cette infanterie. Alors l'ennemi, cherchant toujours à déborder nos ailes, recommença son mouvement, et il fit un plus grand circuit, pour nous le dérober. Pendant ce temps, je fis moi-même des dispositions pour renouveler l'attaque. La charge fut battue sur toute la ligne; le général Leval, à la tête des 53e et 67e demi-brigades, le général Mortier, commandant la 25e d'infanterie légère, firent, dans cette occasion, tout ce qu'on pouvait attendre de leur valeur, sans pouvoir obtenir le moindre avantage. L'ennemi avait concentré, sur ce point, ses principales forces, et à tout instant, il lui arrivait, de Stockach, de nouveaux renforts.
Malgré la supériorité du nombre, que les Autrichiens nous opposaient, et le non-succès de nos attaques réitérées, les troupes conservaient leur ardeur ; elles avaient la volonté de vaincre, et elles s'encourageaient pour une nouvelle tentative. Je me rendis à leurs désirs, et, pour la troisième fois, je fis battre la charge sur toute la ligne. Elle fut exécutée avec la même intrépidité que les précédentes, mais avec aussi peu de succès, et ne produisit d'autre résultat, que de nous faire apercevoir, qu'en laissant fléchir son centre, pour nous engager, l'ennemi faisait avancer ses ailes, dans l'intention de nous envelopper et de couper notre retraite, au débouché du bois de Liebtingen. Nous ne pouvions pas empêcher ce mouvement; toutes les troupes se trouvaient engagées ; elles étaient harassées de fatigue et épuisées, et elles ne pouvaient remplacer les munitions, qui commençaient à leur manquer, qu'en se rapprochant du parc.
Ainsi, la retraite fut ordonnée : elle s'exécuta, dans l'ordre le plus parfait, au milieu de l'engagement, et en opposant, de toutes parts, la plus vive résistance.
L'artillerie reprit, sur le plateau , sa première position, pour battre le débouché de la grande route; la cavalerie forma plusieurs lignes en arrière, la 25e demi-brigade d'infanterie légère resta dans le bois, sur les deux côtés de la route, et les 53e et 67e demi-brigades furent placées à droite et à gauche de l'artillerie , pour la soutenir, en même temps qu'elles couvraient le débouché de la gorge qui conduit à Neuhausen.
Cette position, que j'avais prise pour rallier les troupes, ne put être conservée ; l'ennemi nous força à l'abandonner, en nous débordant par ses deux ailes; alors j'occupai, dans le même ordre, la position qui est en avant de Liebtingen, d'où je détachai le 1er régiment de chasseurs à cheval, pour aller garder les débouchés de diverses gorges qui y aboutissent, et contenir aussi les corps ennemis qui auraient entrepris de se porter sur le Danube, vers Môringen et Emendingen" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 37).
Pendant l'action disproportionnée que l'avant-garde soutient avec tant d'opiniâtreté, le Général en chef envoie plusieurs Officiers au Général Saint-Cyr, pour lui prescrire de presser sa marche sur Moeskirch et de pousser un Corps de troupes, par les bois, sur les derrières de l'ennemi. Cependant il n'y a alors personne, excepté le Général en chef, qui croit à la possibilité de ce mouvement. Un de ses Officiers est aussi chargé d'amener, sur Neuhausen, la Demi-brigade que le Général Saint-Cyr doit envoyer à l'avant-garde.
Il n'est toutefois plus possible de vaincre sans l'appui de la cavalerie de d'Hautpoul, qui se tient loin de là, déployée en avant de Lipptingen. Jourdan ordonne donc à Soult de se retirer, en combattant, sur cette cavalerie, qui constitue notre seule réserve.
Les Bataillons autrichiens suivent la Division française sans pouvoir l'entamer. Quand Soult se trouve suffisamment près de d'Hautpoul, il fait volte-face pour recommencer le combat. L'Archiduc veut alors déboucher du bois et porter deux Bataillons sur Neuhausen. Mais il doit rencontrer une vive résistance, car Jourdan a prescrit aux Généraux Mortier et Leval d'aborder l'ennemi avec la 25e Légère, les 53e et 67e de Ligne, tandis que la cavalerie de d'Hautpoul chargera à fond la cavalerie autrichienne. D'Hautpoul exécute mal et trop tard cette charge, qui pouvait encore produire d'importants résultats. Les Cuirassiers autrichiens soutiennent le choc sans en être ébranlés ; puis, tombant à leur tour sur les Français, ils les culbutent sur Lipptingen dans un désordre épouvantable. Cette déroute de la cavalerie de d'Hautpoul oblige l'infanterie de Mortier et de Leval à se retirer ; elle le fait lentement, sous la protection des Hussards et des Chasseurs, qui chargent plusieurs fois avec une grande valeur (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 63).
Soult rapport : "Depuis une heure, l'action avait repris sur cette dernière position, et de part et d'autre on se battait avec acharnement, lorsque vous me fîtes dire de disposer de la 8e demi-brigade de ligne, envoyée par le général Saint-Cyr, qui venait d'arriver, et que vous me donnâtes l'ordre de renouveler l'attaque, pour seconder une charge générale de cavalerie, que votre intention était de faire exécuter, pour repousser les ennemis, qui, malgré la vivacité de notre feu, sortaient incessamment du défilé, et s'établissaient sur le plateau en avant du bois.
La 8e demi-brigade fut destinée à pénétrer dans le ravin qui tourne la droite de ce rideau, pour prendre à revers l'artillerie et la cavalerie que l'ennemi venait d'y placer, et pour diriger ses feux sur l'infanterie, que l'attaque du centre devait ramener sur elle. L'adjudant général Guichard reçut ordre de conduire cette demi-brigade; il lui fut recommandé de ne se démasquer, qu'après que la charge de cavalerie aurait eu lieu.
Le général Leval , à la tête de la 67e demi-brigade, devait aussi, après la charge de cavalerie, partir du bois situé à gauche de la plaine, et charger l'infanterie qui avait débouché, pour la jeter sur la 8e demi-brigade, tandis que le général Mortier, conduisant la 25e d'infanterie légère et la 53e demi-brigade de ligne, aurait également chargé et refoulé, dans le bois, l'infanterie ennemie qui débouchait sur notre droite, devant ces deux demi-brigades.
Ces dispositions préparatoires étant faites, vous donnâtes ordre vous-même à la cavalerie de réserve, à laquelle était réunie toute celle de l'avant-garde, de charger les ennemis. Mais ces ordres furent mal exécutés, et ils ne produisirent pas l'effet que vous deviez raisonnablement en attendre. Leur résultat fut, au contraire, funeste, et faillit priver l'armée de son général. Je m'abstiens de parler de cette affaire malheureuse, pour vous entretenir de la défense que fit un bataillon de la 67e demi-brigade, commandé par le chef de brigade Bontemps, dont la grande fermeté, aussi bien que la bonne direction qu'il donna à son feu, arrêta court toute la cavalerie autrichienne, qui venait de renverser la nôtre. On força l'ennemi à se retirer, après lui avoir tué et blessé beaucoup de monde. Cette diversion fut d'autant plus utile, que notre cavalerie en profita pour se rallier, et qu'elle s'appuya sur ce bataillon, pour se représenter au combat.
La 8e demi-brigade commençait néanmoins à tourner la position de l'ennemi, lorsque celui-ci, profitant de l'avantage qu'il venait d'obtenir sur notre cavalerie, porta quatre à cinq mille hommes d'infanterie sur cette demi-brigade, qui n'était composée que de douze cents combattants. Le chef ·de bataillon Marcot, qui la commandait, donna l'exemple du courage aux braves qui étaient sous ses ordres ; mais il reçut un coup de feu, et il tomba au pouvoir de l'ennemi. Dès ce moment, la 8e demi-brigade, qui jusque-là avait soutenu cet engagement disproportionné, céda à la supériorité des ennemis et commença sa retraite sur Neuhausen, d'où elle fut rejoindre la division, et prendre position en avant du débouché de Tüttlingen.
De part et d'autre, nous continuâmes à nous canonner avec la dernière vigueur, sans changer de position; la nuit mit fin à ce combat opiniâtre, et j'établis mes troupes ainsi qu'il suit : la 25e d'infanterie légère, soutenue par les 4e et 5e régiments de hussards, sous les ordres du général Mortier, en avant du village de Liebtingen, pour garder la plaine; la 67e demi-brigade, à la tête du bois, au débouché de la grande route de Tüttlingen à Liebtingen; la 53e, au débouché de Tüttlingen à Neuhausen, où elle joignit la 8e demi-brigade ; deux forts détachements, tirés des 53e et 67e, se rendirent, par le bois, au débouché d'Emmingen, pour appuyer le 1er régiment de chasseurs à cheval, que j'y avais déjà placé. L'artillerie, réunie en une seule batterie, ayant, en arrière d'elle, le 17e régiment de dragons pour la soutenir, fut placée sur le rideau en arrière de Liebtingen, devant la 67e demi-brigade, pour battre la plaine et les débouchés du village.
La nuit fut très-tranquille; de part et d'autre, on s'occupa à emporter les blessés. Un peu avant le jour, je donnai ordre au général Mortier de replier en arrière de Liebtingen les troupes légères·qui étaient en avant du village, et de placer la 25e demi-brigade dans des broussailles qui sont sur la gauche" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 37 et suivantes).
"Le 6 germinal (26 mars) toutes les troupes de l'avant-garde conservèrent leurs positions, sauf quelques légers changements. L'ennemi porta de l'infanterie et du canon dans Liebtingen, et il fit des dispositions qui parurent annoncer l'intention d'engager une nouvelle affaire. Mais ayant fait démasquer mon artillerie que j'avais tenue couverte et réunie en une seule batterie, elle le reçut de manière à l'étonner, l'obligea à s'arrêter, et le fit rentrer dans son camp, où il se tint tranquille. Nous y remarquâmes cependant du mouvement. L'ennemi envoya douze cents dragons de la Tour, de l'infanterie et du canon, pour occuper le village de Neuhausen.
De mou côté, j'employai aussi le 4e régiment de hussards et deux pièces de quatre, pour joindre la 53e demi-brigade, à la tête du débouché de Tüttlingen sur Neuhausen, et le 1er régiment de chasseurs à cheval, avec les détachements d'infanterie qui l'avaient joint à Giessingen, pour défendre ce débouché et garder celui d'Emendingen.
La bataille de Liebtingen a causé de grandes pertes aux ennemis, quoique l'avantage leur en soit resté, Nous leur avons fait trois mille prisonniers, parmi lesquels se trouvent cinquante officiers ; nous leur avons pris aussi deux obusiers; en outre, ils ont eu plus de six mille hommes tués et blessés. Le lieutenant général prince de Fürstemberg est du nombre des premiers, ainsi que plusieurs autres officiers supérieurs. Le prince se portait, avec sa colonne, au secours d'une ligne d'infanterie que nous venions de renverser, dans une charge, lorsqu'une balle l'atteignit à la tête et le laissa mort dans le bois. Les ennemis ont également perdu considérablement de chevaux.
Il parait constant, d'après les rapports des déserteurs, que, pendant la bataille, l'archiduc Charles s'est beaucoup exposé ; il est presque toujours resté à la tête d'un corps de trois mille hussards; se portant partout où sa présence pouvait être nécessaire ; mais ce corps fut tellement dispersé, que l'archiduc ne put en rassembler, le lendemain de l'affaire, qu'une très-faible partie. Les déserteurs disent aussi qu'on a retiré du champ de bataille plus de mille voitures de blessés autrichiens, qui ont été dirigés sur Stockach el Pfullendorf.
Nous avons aussi à regretter des officiers recommandables et beaucoup de soldats, etc. La conduite des corps et des militaires de tous grades, qui se sont trouvés à cette bataille, est au-dessus de tout éloge" (Rapport du Général Soult in : « Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 45).
Le 13 germinal an 7 (2 avril 1799), le Général en Chef Jourdan écrit, depuis son Quartier général à Hornberg, au Général de division Souham : "Des rapports qui me sont parvenus aujourd'hui, citoyen général, des reconnaissances que l'ennemi a poussées sur tous les postes de la première ligne, me font présumer que nous serons attaqués demain.
J'ai chargé en conséquence le général Soult de porter entre Schiltach et Schramberg la 53e demi-brigade, qui était encore au camp de Benzebene, de manière que cette position sera uniquement occupée par les troupes de votre division.
Cette diminution de forces sur ce point rendra nécessairement plus imposante la position générale de l'armée, en même temps qu'elle exigera de votre côté une plus grande surveillance.
Faites donc toutes vos dispositions en conséquence ; vous ferez bien, citoyen général, de renvoyer à deux lieues en arrière de Hornberg tous les équipages et munitions qui ne vous seront pas nécessaires" (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 246).
Souham étant parti en congé de convalescence, c'est le Général Decaen qui, à 11 heures du soir, reçoit cette lettre. Aussitôt la réception de cette lettre, il écrit au Général Goullus : "Il serait bien possible, mon cher camarade, d'après les reconnaissances poussées aujourd'hui par l'ennemi et l'avis que vient de m'en donner le général en chef, que l'ennemi attaque demain la position de Benzebene. Comme la 53e, qui se trouvait à votre gauche, vient de quitter le camp et que les troupes seules de la division l'occupent, veuillez prendre les dispositions nécessaires pour la surveillance et la défense de ce poste" (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 246-247).
Le 14 Germinal an 7 (3 avril 1799), le Général Decaen informe le Général Désenfans de la position qu'il foit être chargé de défendre, et lui remet l'ordre suivant : "… Quoique la 53e demi-brigade, qui fait partie de la division d'avant-garde et qui était à la gauche des troupes de la 2e division, ait reçu l'ordre de se porter sur un autre point, je crois bien que les avant-postes sont toujours occupés par les autres troupes de l'avant-garde. Il faudra vous en assurer et vous concerter avec le commandant de ces avant-postes pour l'efficace défense de la position de Benzebene …" (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 247).
Le 20 avril 1799, Masséna partage l'Armée du Danube en aile droite, centre et aile gauche. L'aile droite comprend : - 1° l'avant-garde de Soult (25e Légère, 53e de Ligne, 1er Chasseurs et 5e Hussards), échelonnée le long du Rhin, la droite au confluent de l'Aar, la gauche à Rheinfelden (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 73).
Le même 1er Floréal an 7 (20 avril 1799), le Général Vandamme écrit au Général Decaen : "D'après de nouveaux ordres que je reçois, je suis obligé de changer quelques dispositions de ma lettre d'hier. Le général Soult reste avec la 25e demi-brigade légère, la 53e, la 61e de ligne, le 5e de hussards, le 1er de chasseurs, le 17e de dragons, deux compagnies d'artillerie légère à Aarau, Baden et Brugg ..." (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 290).
Le Général Soult est en Suisse en mai 1799 ; il raconte : "… Il fallait, à tout prix, rouvrir l'importante communication sur Bellinzona, où le corps du général Lecourbe devait se diriger en évacuant l'Engadin. Je ne pouvais mettre à mon opération d'autre délai que celui qui était indispensable pour faire mes préparatifs et pour rendre décisifs les premiers coups que je porterais.
En été, j'aurais pu faire partir une colonne du Muttenthal et la diriger, à travers la chaîne du Bruhnwald, sur Spiringen , dans le Schachenthal, d'où elle se serait portée sur Burglen et Altorff, pour prendre à dos la ligne ennemie. J'avais même engagé la 53e demi-brigade dans cette direction, sur l'assurance qu'on m'avait donnée que les âpres sentiers qu'elle devait suivre étaient déjà praticables aux gens du pays. Mais pendant la nuit, il tomba une si grande quantité de neige, que la demi-brigade fut forcée de rétrograder et ne put participer à l'action. Je la fis suppléer par deux autres colonnes, que je destinai à faire diversion sur les deux rives du lac des Quatre-Cantons, en passant par les dangereux sentiers qui sont à peine tracés à travers ces précipices. La première colonne, composée d'un bataillon, s'était avancée de Stantz sur Siblisberg et Bauen ; elle dut gagner Seedorff et Attinghausen, vis-à-vis Altorff, pour s'emparer du pont de la Reuss, qui est entre ces deux endroits, et pour m'ouvrir au besoin un débouché. La seconde, forte de trois compagnies détachées à Sissiden, eut ordre d'aller, par la chapelle de Guillaume Tell et par les rochers qui sont au-dessus de Fluelen, inquiéter la droite des ennemis, pendant que moi-même, à la tête de la colonne principale, je me proposais de les attaquer de front.
Je ne pouvais amener cette colonne que par le lac, pour débarquer en face des retranchements ennemis. Je fus retardé d'abord par la difficulté de réunir les transports nécessaires, et ensuite par les vents contraires, qui nous retinrent, pendant trois jours, au port de Brunnen, près de Schwitz. Enfin, le 8 mai, le temps devint favorable, et je me hâtai d'en profiter. Mon rapport au général en chef contient tous les détails de mon opération" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 73).
Dans son Rapport, daté de Steig, le 19 Floréal an 7 (8 mai 1799), le Général Soult, qui a battu les insurgés à Altorff, écrit, au sujet de la 53e Demi-brigade : "... La 53e demi-brigade devait, comme je vous l'ai annoncé par ma dernière, partir du Muttenthal et se diriger sur Spiringen, dans le Schachenthal, d'où elle se serait portée sur Burglen et Altorff, pour couper la retraite aux insurgés. Ce mouvement était même commencé, mais la nuit dernière, il est tombé une si grande quantité de neige sur les montagnes, que la 53e, ne pouvant avancer, a été forcée de retourner sur ses pas. J'espère qu'elle me rejoindra aujourd'hui ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 75).
Le 11 Vendémiaire an 8 (3 octobre 1789), le Sous-chef de l’état-major général Rheinvald écrit, depuis Zurich, au Général de Division Soult : "D'après de nouvelles dispositions du général en chef, votre division, citoyen général, sera composée comme suit : 67e demi-brigade, 53e, 102e, 17e régiments de dragons, 1ère compagnie d'artillerie légère, et chaque demi-brigade ses grenadiers.
Vous aurez sous vos ordres les généraux de brigade Drouet et Brunet, et l'adjudant général Saligny.
Vous aurez également sous vos ordres le général Gazan , dont le quartier général est à Schennis. Il commande les corps ci-après : les 84e, 36e, 25e légères, 94e, 44e, deux compagnies d'artillerie légère, 10e régiment de chasseurs, deux escadrons du 7e de hussards.
Les généraux de brigade de cette division sont : Laval, Molitor, Lapisse, chef de brigade de la 36e, faisant fonctions.
Le général Mortier, dont le quartier général est à Schwitz, sera encore sous vos ordres. Il commande les corps ci-après : la 108e, un bataillon de la 38e, la 50e, deux escadrons du 1er régiment de dragons" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 319).
/ 1800
- Inspection de la 53e Demi-brigade de Ligne à Bâle par le Général Schauenburg, le 1er Pluviôse an 8
"Revue d’inspection passée à Bâle le 1er Pluviôse an 8
53e Demi-brigade.
Etat-major
Camus, Chef de Brigade du 21 Floréal an 2.
Dignaron, Chef de Bataillon du 24 septembre 1792. Homme de bonne mœurs, très actif à ses devoirs, aime beaucoup son état et la discipline, a de la pratique, et connait la théorie.
Lacroix, Chef de Bataillon du 10 Frimaire an 2. Connait parfaitement son métier, fait observer la plus stricte discipline.
Touroude, Chef de Bataillon du 14 Prairial an 2. Homme de bonne conduite, connaissances médiocres, un peu faible.
Turret, Adjudant-major du 1er décembre 1792. Homme de bonne mœurs, connaissant ses devoirs, et les remplissant avec exactitude.
Cortez, Adjudant-major, du 29 Pluviôse an 3, homme d’un mérite rare, connaissant parfaitement ses devoirs, et très actif.
Tholozan, Adjudant-major, du 22 Vendémiaire an 7, bonne mœurs, excellent officier, remplissant bien ses devoirs.
Maurice, Quartier-maitre trésorier du 29 août 1791. Bonne mœurs, excellent sujet, connait sa partie.
Chollet, Quartier-maitre, du 13 août 1782. Bonne mœurs, excellent sujet, connait sa partie.
Deslandes, Adjudant sous-officier du 16 Floréal an 3. Connait un peu sa théorie, assez bonne pratique, d’une bonne conduite.
Boulair, Adjudant sous-officier du 16 Thermidor an 3. Homme instruit, bonne conduite, zélé à remplir ses devoirs.
Dartois, Adjudant sous-officier du 22 Frimaire an 8. Homme instruit, bonne conduite, brave militaire.
Officiers ne pouvant faire campagne, remplacés par des surnuméraires.
Officiers infirmes Remplaçants
Dorb, Capitaine, 53 ans, 33 de service. Ancien militaire, ne peut plus servir activement en campagne Viallanes, Capitaine, bien noté, a servi activement dans la dernière campagne.
Renard, Capitaine, âgé de 60 ans, 30 ans de service, ne peut faire campagne Piémont, Capitaine, idem.
Lucas, Capitaine, 51 ans, 31 de service, ne peut faire campagne Adam, Capitaine, idem
Duclaut, Lieutenant, 62 ans, 31 ans de service, ne peut faire campagne Boufflaire, Lieutenant, idem.
Bouchard, Sous-lieutenant, 56 ans, 27 ans de service, ne peut faire campagne Favall, Sous-lieutenant, idem.
Lefebvre, Lieutenant Roussel, Lieutenant, idem.
Officiers supérieurs à la suite du corps. - .
Administration. - " (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 3 mai 1800, la 53e combat à Engen. Le Rapport sur les opérations de l’armée en date du 13 Floréal an 8 (3 mai 1800) indique : "... Le général moreau s’avança alors à la tête de quatre compagnies de la 53e qui se conduisirent avec le plus grand dévouement, regagna les avants du village et rétablit le combat sur ce point. Le but de ce mouvement était de dégager le général de division Richepanse dont le feu qu’on apercevait à la hauteur de Hohentweil était alors extrêmement vif ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 20).
Le Général Soult raconte : "... Il était six heures du soir, et le maréchal Kray ne croyait pas encore qu'il eût perdu la bataille. Décidé à tenter un dernier effort, pour s'assurer le prix de la journée, il entreprit de couper la ligne française au village de Welsch-Engen, dont il s'empara d'abord. Mais il ne put s'y maintenir; et après l'avoir repoussé, le général Moreau essaya à son tour d'emporter, à Echingen, le point d'appui de la gauche ennemie, d'où il aurait pris à revers leur position principale. Cinq bataillons des 10e·et 67e de ligne s'y précipitent, sous le feu de la mitraille ; ils emportent le village ; le maréchal Kray le fait reprendre par huit bataillons de grenadiers, soutenus par une batterie de douze pièces d'artillerie et par un grand mouvement de cavalerie. Le général Moreau voit le danger de ses troupes dispersées ; il accourt, les rallie, rétablit le combat, et parvient, à la tête de quatre compagnies de la 53e, à remettre un pied dans Echingen, sans pouvoir y faire entrer le second. Cependant la gauche faisait des progrès décisifs : le général Richepanse, renforcé par l'avant-garde du général Saint-Cyr, gravissait le Hohen-Hoven, où il allait entamer la droite des Autrichiens, tandis que le général Delmas se portait sur leur centre. C'était la dernière position du maréchal Kray; aussi la défendit-il à outrance, jusqu'à dix heures du soir, sans doute pour assurer sa retraite ; car il n'avait plus d'autre espoir, après avoir si longtemps balancé la victoire. Pendant la nuit, il se dirigea sur Moëskirch, où le prince de Vaudemont avait rallié, ainsi qu'à Pfullendorf, les troupes retirées de Stockach" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 173).
La 53e combat ensuite à Moeskrich les 4 et 5 mai 1800; le Rapport sur les opérations de l’armée, à la date du 15 Floréal an 8 (5 mai 1800), rapporte : "... L’ennemi ne renonçant pas à son projet longea encore notre ligne et fit de nouveaux efforts pour déborder notre extrême gauche mais la division du général Bastoul suivit toujours ses mouvements et le repoussa toujours avec vigueur. Les 14e légère, 89e, 53e, 108e, 23e montrèrent dans ces différents combats beaucoup de sang-froid et de courage. Elles furent parfaitement conduites par les généraux Walther et Desperrières ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 30).
Le Rapport du 10 au 18 Messidor an 8 (29 juin-7 juillet 1800), indique, pour les combats menés le 7 juillet 1800 (18 Messidor an 8 : "… Le 18, l'armée resta en position ; le général Leclerc eut ordre de forcer le poste de Landshut ; l'ennemi, tenant la ligne de la Sempt, était placé en avant du pont sur l'Isar, avec un corps de 4 ou 5,000 hommes. Cette position lui était favorable ; la rive droite de l'Isar, qui est dans cette partie très escarpée, domine entièrement la gauche, et on ne pouvait s'avancer qu'à découvert dans la plaine.
Le général Leclerc ordonna au général Heudelet de marcher avec 2 bataillons de la 14e légère, 2 compagnies de grenadiers de la 89e et le 10e de chasseurs, sur les faubourgs de Landshut, à gauche de l'Isar, en se dirigeant par la route de Neustadt ; 8 pièces d'artillerie soutenaient cette attaque ; il chargea le général Desperrières de marcher sur la droite, à hauteur du général Heudelet, avec un bataillon de la 89e et 2 escadrons du 23e de chasseurs, et le général Bastoul de s'avancer sur la gauche, avec un bataillon de la 53e, 2 escadrons du 23e et 3 compagnies de grenadiers.
L'action s'engagea vers les deux heures après midi ; le centre marcha avec le plus grand ordre, et pénétra, malgré le feu de l'artillerie ennemie, dans le faubourg ; il arriva au premier pont (l'Isar forme sur ce point une ile, dont Landshut occupe une partie) ; le général Bastoul y était déjà, avec une compagnie de grenadiers de la 53e, et faisait des efforts pour enfoncer la porte de la ville, qui est à l'extrémité. On y dirigea le feu d'une pièce de canon ; l'effet était trop lent pour l'impétuosité des grenadiers ; ils courent dans les maisons voisines, prennent des haches, et, sous le feu le plus vif de la mousqueterie, la porte est brisée, et nos troupes traversant à pas de course cette partie de la ville, arrivent au second pont que l'ennemi voulait couper. On ne lui en donna pas le temps ; les grenadiers brisent une seconde porte que l'ennemi essaya en vain de défendre, et bientôt nos troupes débouchent de Landshut pour suivre les Autrichiens qui fuient en désordre.
Il fallait, pour les atteindre, passer par un défilé très étroit ; ils voulurent le défendre ; mais une poignée de braves, à la tête desquels marchait le chef d'escadron Chouart, les culbutèrent et s'emparèrent de deux pièces de canon, au moment où on allait les mettre en batterie.
Parvenu à la tête d'un bois qui se trouve à trois quarts de lieue sur la route d'OEttingen, le prince Ferdinand, qui commandait les troupes ennemies, voulut les rallier, et ordonna à 300 hussards de Welker de charger 60 chasseurs du 10e qui les poursuivaient ; le chef de brigade Ordener les attendit et les culbuta ; les hussards essayèrent une seconde charge, furent renversés de nouveau, et laissèrent 80 hommes dans nos mains.
Deux pièces de canon enlevées à l'ennemi, 600 prisonniers, parmi lesquels le colonel de Rubenitz, 150 chevaux, sont le résultat de cette action, où nos troupes ont montré leur courage ordinaire ; l'ennemi a, en outre, eu de 4 à 500 hommes tués ou blessés. Le général Leclerc, qui, dans ses dispositions, a déployé des talents, et de la vigueur dans l'exécution, se loue beaucoup de tous les officiers qui ont combattu sous ses ordres ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 105).
Le 11 juillet 1800 (11 juillet 1800), le Général Grenier écrit, de Geisenfeld, au Général Dessolle : "C’est par erreur, mon cher général, que vous m’aves adressé avec votre lettre du 16 courant, le brevet d’honneur du citoyen Maison, sergent de grenadiers à la 53e demi-brigade. Ce corps ne faisant point partie des troupes à mes ordres, je vous le renvoie ci-joint" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 200).
Le 22 septembre 1800 (5e jour complémentaire an 8), est établie à Munich une nouvelle "Organisation de l’aile gauche de l’armée
L’aile gauche sera composée de trois divisions dont deux de première ligne et une de réserve.
Celles de première ligne sont les divisions aux ordres des généraux Ney et Legrand ; celle de réserve la division aux ordres du général Bastoul.
... Celle de réserve aux ordres du général Bastoul sera composée des 53e et 89e demi-brigades de ligne, 23e de chasseurs, 2e de dragons, 13e et 17e de cavalerie, des généraux de brigade Fauconnet et Heudelet, et des adjudants-commandant Lefol et Luther ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 75).
Le 11 octobre 1800 (19 Vendémiaire an 9), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général en chef Moreau : "J’ai l’honneur de vous adresser inclus, mon cher général, la démission du citoyen Berranger sous-lieutenant au 1er bataillon de la 53e demi-brigade d’après l’avis des généraux Heudelet et Bastoul qui l’on appostillée. Je vous prie de l’accepter" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 282).
Le 8 novembre 1800 (17 Brumaire an 9), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général Bastoul : "Je vous renvoie, mon cher général, les pièces que j’ai trouvées jointes à votre lettre du 15 de ce mois, relatives aux plaintes portées contre la 53e demi-brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 145 page 303).
Le 11 novembre 1800 (20 Brumaire an 9), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général en Chef de l’Armée : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, la démission offerte par le citoyen Perrier de son emploi de lieutenant à la 53e demi-brigade. D’après les notes du chef de brigade Camus et du général Bastoul, je pense que vous pouvez l’accepter sans que le bien du service souffre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 147 page 306).
L'"Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la reprise des hostilités (7 Frimaire an 9 - 28 Novembre 1800), Armée du Rhin, aile gauche" indique que la 53e Demi-brigade, forte de 2457 hommes, fait partie de la "Division aux ordres du Général Hardy", comprenant les Généraux de Brigade Bastoul, Fauconnet, Bonet (le Général Hardy blessé le 10 Frimaire est remplacé par le Général Bastoul qui, ayant été blessé le 12 Frimaire, est lui même remplacé par le Général Bonet qui continue de commander la Division), et les Adjudants-commandants Lefol et Lulhier (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 218).
Le "Rapport sur les mouvements et combats de l’aile gauche depuis le 7 frimaire jour de la rupture de l’armistice, jusqu’au 10 inclus", rédigé le 2 décembre 1800 (11 Frimaire an 9) par le Général Grenier pour le Général en chef, indique : "... Je ne peux mieux faire l’éloge des troupes qui ont combattu dans cette journée qu’en les désignant, le général en chef jugera de leur valeur et de leur conduite en comparant leur nombre et leur force avec celles des ennemis qui leur étaient opposées et qu’il a vu par lui-même ...
2 bataillons de la 53e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
L' "Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la cessation des hostilités (5 Nivôse an 9 - 26 décembre 1800)" indique que la 53e Demi-brigade, forte de 1907 hommes, fait partie de la "Division de Réserve aux ordres du Général Bonet", comprenant le Général de Brigade Fauconnet, et les Adjudants-commandants Lefol et Lulhier (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 273).
Le 27 décembre 1800 (6 Nivôse an 9), le Général Grenier écrit, de Enns, au Général Lecourbe : "J’ai oublié, mon cher général, de vous parler hier du changement déjà convenu de la 37e demi-brigade avec une des demi-brigades sous mes ordres. Si vous n’y voyez point d’obstacles je vous engage à diriger cette demi-brigade sur Passau en passant sur la rive gauche de l’Inn, par Muhldorff, en me faisant (connaitre) prévenir vingt quatre heures à l’avance de son arrivée ; veuillez donc me faire connaitre demain à Lintz sur quel point vous désirez que je dirige la demi-brigade que je vous donnerai en échange, ce sera la 53e, forte de 2200 hommes, bonne sous tous les rapports" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 171 page 355).
Le 8 janvier 1801 (18 Nivôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Moreau : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, la démission des citoyens Dutheil et Adam tous deux capitaines à la 53e demi-brigade. Je pense que vous pouvez les accepter sans que le bien du service en souffre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 175 page 362).
Le 25 janvier 1801 (5 Pluviôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Moreau : "J’ai l’honneur de vous remettre ci-joint, mon cher général, un mémoire de proposition du conseil d’administration de la 53e demi-brigade en faveur du citoyen Beluze capitaine pour un emploi de chef de bataillon vacant dans ce corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 186 page 385).
Le 9 février 1801 (20 Pluviôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Moreau :"Vous recevrez ci-joint, mon cher général, la démission du citoyen Chevallier, lieutenant à la 53e demi-brigade, que je vous prie d’accepter" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 192 page 397).
Le 15 février 1801 (26 Pluviôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Lahorie : "Aussitôt mon arrivée à Passau, mon cher général, je fis prévenir les différents corps de l’aile de m’adresser avec les états de service des militaires qui se sont distingués dans cette dernière campagne, les procés-verbaux de leurs actions d’éclat et les demandes d’avancement et les récompenses nationales à leur accorder. Il manque à la plupart de ces demandes des états de services et des procès verbaux que je n’ai point encore reçus ; je vous les adresse telles qu’elles sont afin de vous mettre à même de terminer votre travail ; ces demandes consisteront en :
... Un fusil d’honneur pour le caporal Michel, le citoyen Farnot et le citoyen Libanbault tous trois de la 53e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 195 page 402).
/ 1802
- Inspection du Général Schauenburg du 8 Pluviôse an 10 (28 janvier 1802).
"53e demi-brigade.
Revue passée le 8 Pluviôse an 10. Emplacement Coblence.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
Ls. Camus, Chef de Brigade, 42 ans, 24 ans de services. Réunit à la force de l’âge une tournure très avantageuse ; il est bon administrateur, connait les différents degrés d’instruction pour l’exercice et les manœuvres, remplit avec dignité les obligations importantes de 1er chef de corps, par une excellente conduite.
Bént. Dignaron, Chef du 1er Bataillon, 39 ans, 22 ans de services. Ne se présente point de ressource pour son instruction ; il a l’esprit trop inquiet pour acquérir jamais l’aplomb d’un chef ; il serait propre à un commandement de place.
Déil. Lacroix, Chef du 2e Bataillon, 54 ans, 30 ans de services. Cet ancien Officier est exemplaire par sa conduite et le zèle qu’il emploie à bien servir ; mais son âge le rend plus propre à un commandement de place.
Gabl. Beluse, Chef du 3e Bataillon, absent, 33 ans, 10 ans de services. Bon chef, bonnes mœurs et conduite, connait passablement ses devoirs (note du chef).
Husson, 4e Chef de Bataillon, n’a pas rejoint. Versé dans les détails de bureau, mais il devra l’être dans ceux de l’instruction.
Fois. Maurie, Quartier maitre trésorier, 35 ans, 13 ans de services. Bonnes mœurs, excellent sujet, connait parfaitement sa partie d’administration.
Pre. Turrel, Capitaine adjudant major du 1er Bataillon, 51 ans, 18 ans de services. Bon officier, bonnes mœurs et conduite ; remplit ses devoirs avec beaucoup d’exactitude et de connaissances.
Hrie. Cortez, Capitaine adjudant major du 2e Bataillon, 34 ans, 10 ans de service. Bon officier, actif, connait parfaitement son état, très joli sujet, parfaitement à sa place.
Laut. Tholozan, Capitaine adjudant major du 3e Bataillon, 33 ans, 9 ans de services. Bon officier, bonnes mœurs ; il lui manque un peu de fermeté pour bien remplir les fonctions de son grade (note du chef).
Jos. Estadieu, Officier de santé de 2e classe, 54 ans, 27 ans de services. Bonnes mœurs, bonne conduite.
Pre. Paul, Officier de santé de 2e classe, 42 ans, 21 ans de services. Id., id.
And. Clavelin, Officier de santé de 2e classe, 34 ans, 24 ans de services. Id., id.
Gilb. Dartois, Adjudant sous-officier du 1er Bataillon. Instruit, bonne conduite, remplis ses fonctions avec zèle, a des moyens.
Rob. Desoindre, Adjudant sous-officier du 2e Bataillon. Instruit, bonne conduite, ferme dans ses fonctions, bon adjudant, mais possède de faibles moyens.
Pre. Girard, Adjudant sous-officier du 3e Bataillon. Voyez sa note page 66.
Compagnies
Capitaines.
1er Bataillon. Grenadiers, Bessenay, 29 ans, 10 ans de service. Excellent officier, le gouvernement en le faisant chef de bataillon le placera utilement pour le bien du service.
1ère Coutant, 40 ans, 18 ans de service. Médiocre officier, bonne conduite, peu de moyens.
2e Collard, 33 ans, 23 ans de service. Id., très peu de moyens.
3e Roussel, 27 ans, 10 ans de service. Bonne conduite, a besoin de s’instruire.
4e Doré, 32 ans, 11 ans de service. Bon officier, chargé de l’habillement, qu’il soigne bien.
5e Schweisguth, 33 ans, 11 ans de service. Très bon officier, mais a la vue basse.
6e Constant, 41 ans, 17 ans de service. Très mauvaise conduite, demande la retraite.
7e Godet, 46 ans, 11 ans de service. Bonne conduite, peu instruit.
8e Barthelemy, 35 ans, 11 ans de service. Bon officier, instruit.
2e Bataillon. Grenadiers. Guénée, 41 ans, 19 ans de service. Très bon officier.
1ère Aussandon, 53 ans, 15 ans de service. Sujet très nuisible au bien du service, par son caractère et le peu d’instruction.
2e Jannin, 39 ans, 22 ans de service. Mauvais sujet, doit être surveillé.
3e Dusserre, 48 ans, 15 ans de service. Bon officier.
4e Bonnabel, 28 ans, 9 ans de service. Id.
5e Espie, 40 ans, 9 ans de service. Id., susceptible d’avancement.
6e Viallanes, 34 ans, 10 ans de service. Bon officier, mais jaloux et ambitieux.
7e Klipffel, 29 ans, 10 ans de service. Id.
8e Mallin, 38 ans, 10 ans de service. Id., manque un peu de fermeté.
3e Bataillon. Grenadiers, Carron, 36 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Vouillon, 42 ans, 15 ans de service. Id., fait remarquer du zèle.
2e Bourly, 44 ans, 11 ans de service. Peu instruit, devrait avoir la retraite.
3e Duvers, 32 ans, 10 ans de service. Très mauvaise conduite.
4e Lainé, 40 ans, 24 ans de service. Blessé, devrait être employé dans une place.
5e Perrié, 57 ans, 11 ans de service. Propre à la retraire, ou pour une place.
6e Piémont, 30 ans, 13 ans de service. Conduite médiocre, passablement instruit.
7e Manneville, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier, susceptible d’avancement.
8e Coussandieu, 48 ans, 32 ans de service. Id.
Lieutenants.
1er Bataillon. Grenadiers, Longuet, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier, aime à s’instruire.
1ère Vacant.
2e Cuvillier, 31 ans, 10 ans de service. Bonne conduite, doit s’instruire.
3e Singuin, 34 ans, 10 ans de service. Id., peu propre à l’état militaire.
4e Sacreste, 40 ans, 19 ans de service. Bon officier, peu lettré.
5e Cayeux, 47 ans, 30 ans de service. A de l’instruction suffisante pour son grade.
6e Savet, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Blache, 38 ans, 11 ans de service. Médiocre officier, peu instruit.
8e Meillier, 44 ans, 10 ans de service. Mauvais officier, sans moyen, a l’esprit un peu altéré.
2e Bataillon. Grenadiers. Collet, 31 ans, 9 ans de service. Bon officier, passablement instruit.
1ère Richaud, 40 ans, 8 ans de service. Id.
2e Minjard, 32 ans, 10 ans de service. Id.
3e Dupond, 43 ans, 23 ans de service. Médiocre conduite, passablement instruit.
4e Vacant.
5e Thibaudier, 40 ans, 10 ans de service. Bon officier, ne sait ni lire ni écrire.
6e Murat, 31 ans, 10 ans de service. Mauvais officier, sans moyens.
7e Vacant.
8e Placet, 35 ans, 10 ans de service. Bon officier. instruit.
3e Bataillon. Grenadiers, Thubet, 34 ans, 10 ans de service. Bon officier, instruit.
1ère Happenn, 32 ans, 23 ans de service. Bon officier, chargé de l’armement.
2e Perrault, 36 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Ricard, 42 ans, 11 ans de service. Id., ne sait ni lire ni écrire.
4e Brunet, 34 ans, 10 ans de service. Peu instruit, doit être surveillé.
5e Lavergne, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
6e Ceytaire, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier, propre à être adjudant major.
7e Pettel, 42 ans, 10 ans de service. Id., passablement instruit.
8e Blanvilain, 36 ans, 10 ans de service. Id., id.
Sous-lieutenant.
1er Bataillon. Grenadiers, Michalet, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier, instruit.
1ère vacant.
2e Guyon, 36 ans, 17 ans de service. Médiocre officier, peu de moyens.
3e Magalon, 34 ans, 11 ans de service. Bon officier, passablement instruit.
4e vacant.
5e Quétel, 33 ans, 16 ans de service. Id., id.
6e Dominique, 28 ans, 9 ans de service. Id, id.
7e Magney, 46 ans, 29 ans de service. Id, id.
8e Brousse, 54 ans, 10 ans de service. Id, ancien militaire, recommandable.
2e Bataillon. Grenadiers. Lecreux, 43 ans, 21 ans de service. Médiocre officier, aime à boire, peu instruit.
1ère vacant.
2e Auxcouteaux, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Maigne, 32 ans, 10 ans de service. Id.
4e Lenclut, 37 ans, 10 ans de service. Id, recommandable par ses blessures.
5e Fauvet, 26 ans, 10 ans de service. Id.
6e Aussandon, 26 ans, 11 ans de service. Id.
7e Grangé, 35 ans, 16 ans de service. Id, recommandable par ses blessures.
8e Laporte, 39 ans, 11 ans de service. Médiocre officier, peu propre à l’état militaire.
3e Bataillon. Grenadiers, morel, 28 ans, 9 ans de service. Bon officier, propre à faire un comptable.
1ère Boiron, 29 ans, 10 ans de service. Id, id.
2e Boulains, 33 ans, 10 ans de service. Id.
3e Creté, 35 ans, 11 ans de service. Désigné pour la récompense.
4e Passemart, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier, couvert d’honorables blessures.
5e Cantais, 31 ans, 10 ans de service. Id.
6e Tresse, 36 ans, 18 ans de services. Id.
7e Deslandes, 31 ans, 10 ans de service. Médiocre officier, peu de moyens.
8e L’aigle, 33 ans, 14 ans de service. Médiocre officier, peu de moyens.
Situation du personnel.
Officiers : Chef de Brigade 1, Chefs de Bataillons 4, Quartier maitre trésorier 1, Adjudants majors 3, Capitaines 27, Lieutenants 24, Sous-lieutenants 24, Chirurgiens 3, total 87 ; dont présents 62, en congé 25, total pareil 87.
Sous-officiers et soldats : Petit état-major 17, Sergents-majors 27, Sergents 104, Caporaux fourriers 27, Caporaux 198, Grenadiers 177, Fusiliers 1607, Tambours 47, Enfants de troupe 8, total 2212 hommes ; dont présents 1581, détachés 37, aux hôpitaux externes 43, en congé 550, détenus 1, total pareil 2212 hommes.
Cette Demi-brigade était composée à l’époque du 1er Vendémiaire an 9 de 2874 hommes, elle a reçu depuis 220 ; donc elle devrait être de 3094.
Mais elle a perdu : morts 81, désertés 48, réformés par l’inspecteur 41, congédiés et réformés par d’autres généraux 361, rayés par jugement 5, rayés pour longue absence 318, passés à d’autres corps 23, faits officiers 9, total 882.
Elle reste donc en l’effectif à 2212.
Si l’on en déduit encore les hommes proposés aux Invalides, 2 ; ceux proposés à la pension par l’inspecteur général, 30 ; ceux proposés à la pension par les généraux de division, 108 ; le huitième partant par congé absolu, 253 ; 393.
L’effectif ne sera que de 1819.
Or le complet de paix étant de 1961.
Par conséquent, il y aura un manque au complet de 142 hommes.
Situation du matériel.
Habillement.
Habits. En service, 161 bons, 466 à réparer, 1618 hors de service. En magasin, 680 neufs, aucun réparés. Total 2925. 1497 à remplacer par an.
Vestes. 4 bons, 509 à réparer, 1732 hors de service. En magasin, 1158 neufs, aucun réparés. Total 3403. 1497 à remplacer par an.
Culottes. En service, 4 bons, aucune à réparer, 2241 hors de service. En magasin, 1176 neuves, aucune réparée. Total 23421. 4490 à remplacer par an.
Chapeaux. En service, aucun bon, aucun à réparer, 2245 hors de service. En magasin, 1 bon, aucun réparé. Total 2246. 1497 à remplacer par an.
Bonnets de police. En service, 6 bons, 9 à réparer, 512 hors de service. En magasin, 151 bons, aucun réparé. Total 678. Aucun à remplacer par an.
Equipement.
Gibernes. En service, 685 bonnes, 199 à réparer, 525 hors de service. En magasin, 126 bonnes, aucune réparée. Total 1535. 218à remplacer par an.
Porte-gibernes. En service, 792 bons, 92 à réparer, 525 hors de service. En magasin, 126 bons, aucun réparés. Total 1535. 218 à remplacer par an.
Baudriers. En service, 176 bons, aucun à réparer, 231 hors de service. En magasin, 244 bons, aucun réparés. Total 651. 61 à remplacer par an.
Bretelles de fusil. En service, aucune bonne, aucune à réparer, 70 hors de service. En magasin, 18 bonnes, aucune réparée. Total 88. 218 à remplacer par an.
Colliers de tambour. En service, 33 bons, 2 à réparer, 6 hors de service. En magasin, 3 bons, aucun réparés. Total 44. 8 à remplacer par an.
Caisse de tambour. En service, 35 bonnes, 2 à réparer, 4 hors de service. En magasin, 3 bonnes, aucune réparée. Total 44. 8 à remplacer par an.
Armement.
Fusils. En service, 1324 bons, 101 à réparer, 12 hors de service. En magasin, aucun bon, 513 réparés. Total 1950. 218 à remplacer par an.
Baïonnettes. En service, 1423 bonnes, 2 à réparer, 12 hors de service. En magasin, aucune bonnes, 513 hors de service. Total 1950. 218 à remplacer par an.
Sabres. En service, 308 bons, 22 à réparer, 77 hors de service. En magasin, aucun bons, aucun réparés. Total 407. 61 à remplacer par an.
Etoffes.
Drap blanc. En magasin 40,53. Total 40,53.
Drap bleu. En magasin, 1279, 34. Total 1279,34.
Ecarlate. En magasin, 100,56. Total 100,56.
Tricot blanc. En magasin, 2331,20. Total 2331,20.
Serge. En magasin, 4335,23. Total 4335,23
Toile. En magasin, 2079,31. Total 2079,31.
Gros boutons. En magasin, 1194,6. Total 1194,6.
Petits boutons. En magasin, 1347. Total 1347.
Effets pour les recrues. Néant.
Situation des finances.
Les masses étaient au 1er Vendémiaire an 9 de 44013,91.
Elles ont reçu depuis. Décomptes des revues, ou des acomptes reçus, 73673,08. Recettes extraordinaires, 17336,42. 91009,50.
Donc elles devraient être de 135023,41.
Dépensé sur les masses 74460,17.
Restant en caisse 60563,24.
Détail des masses.
Masse de linge et chaussure, 37756,00.
Masse d’entretien, 22807,24.
Masse de chauffage 00,00.
Total pareil à l’avoir en caisse 60563,24.
Représentatif du restant en caisse.
En espèces dans la caisse et entre les mains du quartier maitre 51413,24.
En effets représentant du numéraire 9050,00.
Revues non décomptées 00,00.
Total pareil à l’avoir en caisse 60563,24.
Sommes dues au corps.
Solde 27971,16.
Masses. De linge et chaussure 00,00.
D’entretien 00,00.
De chauffage 10705,50.
Indemnités. De logement 9890,50.
De fourrage 2040,00.
Réparations de fourgons 6200,00.
Total 56806,66.
Valeur en effets de petit équipement pour les recrues restant en magasin 2000,00.
Redu à la masse par plusieurs soldats 1180,00.
Nombre des soldats, qui n’ont pas leur masse complète 93.
Observation. 1° Il ne reste rien sur la masse de chauffage, y étant redu plus de 6000 francs sur l’an 9, et le mois entier de Pluviôse an 10. 2° Revues non décomptées : les revues des trimestres n’étant point toutes remises au corps, ni par conséquent décomptées, on ne peut pas connaitre le résultat redu au corps. On n’a d’ailleurs porté à l’article des recettes, que les à comptes reçus. 3° Solde redue : le montant redu pour solde comprend 4971, 16 sur les années 7 et 8 et le surplus est approximativement pour les mois de Ventôse an 9, et autres non décomptés.
Masse d’économie.
Sommes provenant des hommes absents, avant et après le 1er Germinal an 8.
Versé dans la caisse du payeur sur des reçus du même 3225,75.
Soldes. Des absents avant le 1er Germinal 8 et qui n’ont point été remises au payeur 00,00.
Des absents rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui ont été versées à la masse d’entretien 3233,24.
Masses de linge et chaussure. Des hommes dont la solde a été remise au payeur et qui ont été reversées à la masse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 00,00.
Des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8, et versées à la masse d’entretien 1325,66.
Total des sommes versées soit dans la caisse du payeur, soit dans la masse d’entretien 7784,65.
Observations.
1° 2e ligne. On n’avait touché que pour les présents, d’après l’ordre du 1er Ventôse (note du corps).
2° Voyez l’observation 2 au même article de la 10e légère page 37 ; l’ordre dont la 53e se prévaut ne la regarde pas plus que les autres corps ; effectivement, partout on a décompté d’après le montant des revues, et il importe peu, que dans le moment on ait plus ou moins reçu, puisqu’on a reçu le reste en passant le Rhin.
Nombre des hommes proposés à la pension 30. Proposés aux vétérans 0. Proposés aux invalides 2. Réformés 41. Licenciés 6.
Nombre des hommes qui ont obtenu des brevets d’honneur 4. Susceptibles d’en obtenir 1. Enfants admis à la solde des Officiers 1 ; Sous-officiers et soldats 7.
Sous-officiers proposés au gouvernement pour des emplois d’officiers.
Etat-major. Pre. Girard, Adjudant sous-officier. Bonnes mœurs, instruit, actif, zélé pour son état, couvert d’honorables blessures, délicat dans ses procédés.
Fois. Bourgeois, Sergent-major. Assez instruit, sujet délicat, probe, possédant des moyens, remplissant ses fonctions avec zèle.
Je. Bte. Robinot, id. Instruit, excellente moralité, remplissant ses fonctions avec zèle et exactitude.
Paul Sénéquier, id. Instruit, bon sujet, aime la discipline, connait très bien sa partie, bonne mœurs et conduite.
Résumé des détails de la revue.
Esprit du corps. Est parfaitement dirigé par le Chef de Brigade Camus ; les officiers, sous-officiers et soldats sont à cet égard tout ce qu’on peut désirer, par leur attachement aux principes d’honneur, à la patrie et au gouvernement.
Instruction. Elle devra être commencée par la partie pratique telle que l’inspecteur l’a démontrée au corps, afin de l’établir avec le succès nécessaire pour en faire comprendre la théorie.
Manœuvres. Ont besoin d’être établies sur les principes donnés et d’être pratiquées, lorsque le corps pourra être plus réuni.
Discipline. Exemplaire dans le service de la place, la police intérieure et la conduite honnête envers les habitants, qui ne paraissent pas l’apprécier.
Tenue. L’inspecteur n’a pu juger que de celle des officiers, qui est bonne, attendue que les deux tiers des objets de tous genres sont en magasin ou à la confection.
Habillement. Mêmes observations. Les habits actuellement en service sont vieux et usés, ainsi que les vestes et les culottes. Les souliers et chapeaux sont de bonne qualité.
Equipement. Extrêmement mauvais ; et aussi bien tenu, que sa mauvaise qualité peut le permettre. Il faudrait au moins deux tiers de havresacs. Il en est de même des gibernes et banderoles, baudriers et les bretelles de fusils au complet. Il n’existe pas un fourreau de baïonnette ni porte-baïonnette après les banderoles.
Armement. De tous les genres de modèles, mais il peut servir, si l’on continue à le bien soigner. Les sabres pourront encore suffire pour le présent.
Casernes et chambrées. Ce corps a 13 compagnies à Coblence, dont 9 casernées dans 3 grandes maisons, renfermant les unes des chambres de 41 lits, et d’autres de 2 ou 3 ; les très grandes chambres sont chauffées par des fourneaux, et les petites ne le sont pas. Le soldat est obligé de faire cuire son ordinaire dans les cuisines, ce qui double sa consommation en bois ; un tiers de ces chambres sont malsaines, les 4 autres compagnies sont logées chez l’habitant, couchées sur la paille, et mal accueillies de leurs hôtes, qui ne veulent pas la réunion de 7 à 8 hommes pour faire ordinaire, d’où il résulte que ces hommes vivent fort mal et fort cher. Les 14 autres tiennent environ 30 lieues de pays et sont la plupart divisées entre elles, ayant un service au moins aussi actif qu’en campagne (les compagnies qui sont à Coblence n’ont que 2 nuits de franches pour la garde) ce qui, abstraction faite de la fatigue contribue à leur faire user beaucoup d’effets, et consommer leur masse de linge et chaussure ; il serait à désirer, que ce corps puisse être relevé et réuni pour se remettre.
Magasins. Est bien placé et renferme les objets portés sur l’état n°12.
Hôpitaux. Il n’en existe pour ce corps, dont le centre est à Coblence, que ceux de Mayence et d’Aix-la-Chapelle, de sorte que le soldat pour aller au plus voisin, a environ 24 lieues à faire et par de fort mauvais chemins ; il en résulte que beaucoup de monde périt sans secours, et que ceux qui prétextent être malades, ont la facilité de se faire évacuer, où bon leur semble.
Prisons. Sont passables.
Salle de discipline. Sont malsaines.
Vivres. En bon état, et le soldat est satisfait de son pain.
Ordres laissés au Corps, concernant :
La comptabilité. Le registre de caisse et le journal du quartier-maitre sont tenus avec ordre, et conformément au règlement.
Il est encore du au corps la solde de Ventôse an 9, et l’extrait de revue du 1er trimestre de l’an 10 n’est pas encore remis au corps par l’inspecteur aux revues.
Il est encore du à ce corps sur l’an 7 pour la solde 2055,65 et sur les 6 premiers mois de l’an 8 pour le même objet 2915,57.
4971,22
Les pièces ont été adressées en Fructidor an 9 au bureau chargé de la liquidation de la solde arriérée, mais on n’en a reçu depuis ni argent ni nouvelles.
Il est encore du à ce corps des sommes pour logement et fourrage des officiers.
On aura soin de transcrire dorénavant aux époques prescrites par le règlement, les arrêtés des autres registres de comptabilité en deniers et effets. Le conseil en est rendu responsable. Il pourra même en faire une vérification provisoire tous les mois.
Les autres registres sont au courant, bien tenus, et arrêtés par l’inspecteur jusqu’au 1er Nivôse.
L’officier chargé de l’armement se conformera plus strictement au règlement du 8 Floréal 8. Voyez le même article à la 50e page 54.
Instruction et manœuvres. Ecole d’écriture. Voyez le même article à la 10e légère page 39. Instruction et manœuvres, service des places, surveillance des commandants de compagnies. Voyez au même endroit page 39. Batterie de tambours. Voyez au même endroit.
Tenue. Surtout des officiers. Voyez le même article à la 10e légère page 39.
Les officiers porteront des épaulettes sur lesquelles seront distinguées les grades. Galons des sergents, caporaux fourriers et caporaux. Voyez le même article aux 10e légère et 50e pages 39 et 54.
Habillement. Dimensions des nouveaux effets à confectionner, prescrites par l’inspecteur général. Voyez les mêmes articles aux 10e légère et 50e pages 40, 54 et 55.
Le chef observera ce que l’inspecteur lui a montré par rapport au placement des chapeaux sous les armes.
Bonnes de police. Voyez page 40.
Petit magasin d’équipement. Voyez au même endroit.
Equipement. Placement des gibernes et havresacs. Voyez page 40.
Armement. Répartition des fusils, à raison de taille. Voyez page 40.
Le chef ne souffrira plus aux armes de marques particulières après les crosses, telles que clous et coupures, ni de bretelles particulières ; lorsque le corps pourra en recevoir, elles y seront constamment adaptées.
Remise en magasin des armes superflues. Voyez page 40.
Hommes congédiés. Habillement laissé aux hommes congédiés. Voyez page 41 et 56.
Tiercement. Mode d’y procéder. Voyez à la page 41.
Egalisation des compagnies. Voyez page 54 article instruction.
Extrait de la lettre d’envoi au Ministre de la précédente revue, sous date du 15 Pluviôse 10.
On lui expose la nécessité, dans laquelle on se trouve d’établir de nouvelles dimensions, à observer dans la confection des effets d’habillement, vu que ceux qu’on a vus jusqu’ici, faits par les corps, sont généralement manqués.
On lui exprime le désir, qu’il fasse faire sur cet objet un nouveau règlement, mais qui soit si clair et précis, qu’il tranche tous les genres de spéculations économiques, et de caprices, qu’on se permet, au dépens du soldat" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un 1er tableau intitulé "Relevé sommaire, par Corps et par Grades, des Officiers des neufs Demi-brigades, stationnées dans le 10e arrondissement rédigé d’après les notes, portées sur le compte de chacun d’eux sur le contrôle, annexé au livret de revue, sous le n°2, pour servir à connaitre la composition du corps d’officier dans les dites Demi-brigades. Le Général Schauenburg l'accompagne d'observations :
"1° dans la rédaction de ce relevé, on a rangé dans la 1ère colonne des bons officiers, ceux qui ont assez d’instruction pour prétendre à l’avancement ; 2e ceux qui ne pouvant guère y prétendre, peuvent cependant bien remplir les fonctions de leur grade et sont à leur place.
2° On a compris dans la 2e colonne des médiocres 1. Ceux qui peut instruits, on cependant de la volonté et des moyens, et mènent une conduite régulière. 2. Ceux qui étant assez instruits, tiennent une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bons officiers, si les premiers sont stimulés et les derniers surveillés.
3° On a désignés comme mauvais officiers 1. Ceux qui n’ayant aucune trace d’instruction ni des moyens d’en acquérir, et n’étant guère propres à l’état militaire, sont à la charge aux Corps. 2. Ceux qui menant une vie tout à fait déréglée et incorrigible, sont par leur conduite et le mauvais exemple, une véritable entrave au bien du service ; les uns et les autres n’ayant pas assez de service pour mériter une retraite quelconque.
4° Dans la 4e colonne, on a mis ceux qui ont été proposés à la retraite soit à la revue, soit antérieurement à cette époque.
5° Enfin, on a désigné comme susceptible de retraite 1. Ceux qui ont assez de services pour y prétendre, mais qui ne veulent pas la prendre. Le Gouvernement devrait les forcer à la prendre, vu leur impossibilité de servir encore davantage avec fruit. 2. Ceux qui pourraient être rangés dans la 3e classe des mauvais officiers et seraient à renvoyer, si leurs services ne méritaient quelque considération. L’Inspecteur a proposé au Gouvernement de leur donner le traitement de réforme, en attendant leur retraite, et de les remplacer par des officiers réformés en état de remplir leurs fonctions".
Ce qui donne pour la 53e de Ligne :
Etat-major : Chef de Brigade 1 bon ; total 1. Chefs de Bataillon 2 bons, 2 susceptibles de retraite, total 4 ; Quartier maitre 1 bon ; Adjudants major : 3 bons, total 3. Total général 9.
Compagnies : Capitaines, 15 bons, 5 médiocres, 3 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 3 susceptibles de retraite; total 27. Lieutenants 15 bons, 6 médiocres, 3 mauvais, total 24 ; Sous lieutenants, 19 bons, 4 médiocres, 1 proposé pour la retraite, total 24 ; total général 75. Adjudants sous-officiers, 3 bons, total 3 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un deuxième tableau, intitulé "Situation générale du personnel, avec les mutations survenues depuis le 1er Vendémiaire 9", il est indiqué pour la 53e de Ligne : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 3 Adjudants majors, 27 Capitaines, 24 Lieutenants, 24 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 87, dont 62 présents, 25 en congé. 17 au Petit Etat-major, 27 Sergents-majors, 104 Sergents, 27 Caporaux fourriers, 198 Caporaux, 177 Grenadiers, 1607 Fusiliers, 47 Tambours, 8 Enfants, total 2212, dont 1581 présents, 37 détachés, 43 à l’hôpital externe, 550 en congé, 1 détenu.
Concernant les mutations pour la 53e de Ligne, son effectif au 1er Vendémiaire était de 2874 hommes. Les recettes indiquent 58 recrues, 9 hommes venus d’autres corps, 153 rayés rentrés, total 220. L’effectif devrait donc être de 3094 hommes. Les pertes sont de 81 morts, 48 désertés, 41 réformés par l’inspecteur général, 361 réformés avant la revue, 5 rayés par jugement, 318 rayés pour longue absence, 23 passés à d’autres corps, 5 faits officiers, total 882 hommes. L’effectif reste donc à 2212 hommes. Si l’on déduit encore 138 proposés pour la pension, 2 proposé pour les Invalides, 253 partant par congés absolus, total 393. L’effectif ne sera que de 1819 hommes. Or le complet de paix étant de 1961, il y a un manque au complet de 142 hommes (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 3e tableau, intitulé "Suite du personnel, détail des présents, des hommes congédiés par récompense, par réforme et pour le huitième" donne pour la 53e de Ligne : Officiers : 1 Chef de Brigade, 2 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 2 Adjudants majors, 18 Capitaines, 16 Lieutenants, 19 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 62 présents. Petit Etat-major : 2 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 8 Musiciens, total 16 présents. Sous-officiers et soldats : 23 Sergents-majors, 79 Sergents, 19 Caporaux fourriers, 147 Caporaux, 125 Grenadiers, 1122 Fusiliers, 42 Tambours, 8 Enfants, total 1581 présents. Total général Officiers compris : 1643 présents.
En ce qui concerne les hommes congédiés par récompense nationale, il y a pour la 53e de Ligne : Officiers : 1 Capitaine, 0 Lieutenants, 1 Sous-lieutenants, total 2. Sous-officiers et soldats : 1 Sergent-major, 13 Sergents, 0 Caporaux fourriers, 20 Caporaux, 106 Grenadiers, Fusiliers ou Tambours, total 140. Par congés absolus, 1 sergent-major, 26 sergents, 4 Caporaux fourriers, 32 Caporaux, 184 Grenadiers et Fusiliers, 6 Tambours, Total : 253. Par Réforme : 0 Sergents-majors, 0 Sergent, 0 Caporaux fourriers, 6 Caporaux, 33 Grenadiers, Fusiliers et Tambours, total 41. Total général 434. Observation : 108 hommes proposés à la Récompense antérieurement à la revue (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 4e tableau établi la "Situation générale du matériel"; il indique, concernant l'habillement de la 53e de Ligne : Habits : 680 neufs, 161 bons, 466 à réparer, 1618 hors de service, total 2925 ; à remplacer par an 1497. Vestes : 1158 neuves, 4 bonnes, 509 à réparer, 1732 hors de service, total 3403 ; à remplacer par an 1497. Culottes : 1176 neuves, 4 bonnes, 0 à réparer, 2241 hors de service, total 3421 ; à remplacer par an : 4490. Chapeaux : 1 neufs, 0 bons, 0 à réparer, 2245 hors de service, total 2246 ; à remplacer par an 1497. Bonnets de police : 151 neufs, 6 bons, 9 à réparer, 512 hors de service, total 678 ; à remplacer par an : 0
Gibernes : 126 neuves, 685 bonnes, 199 à réparer, 525 hors de service, total 1535 ; à remplacer par an 218. Porte-gibernes : 126 neufs, 792 bons, 92à réparer, 525 hors de service, total 1535 ; à remplacer par an 218. Baudriers : 244 neufs, 176 bons, 0 à réparer, 231 hors de service, total 651 ; à remplacer par an : 61. Bretelles de fusils : 18 neuves, 0 bonnes, 0 à réparer, 70 hors de service, total 88 ; à remplacer par an 218. Colliers de tambours : 3 neufs, 33 bons, 2 à réparer, 6 hors de service, total 44 ; à remplacer par an : 8.
Concernant l’armement et caisses de tambour : Fusils : 0 neufs, 1324 bons, 513 réparés, 101 à réparer, 12 hors de service, total 1950 ; à remplacer 218. Baïonnettes : 0 neuves, 1423 bons, 513 réparées, 2 à réparer, 12 hors de service, total 2950 ; à remplacer 169. Sabres : 0 neufs, 308 bons, 0 réparés, 22 à réparer, 77 hors de service, total 407 ; à remplacer par an : 61. Caisses de tambour : 3 neuves, 35 bonnes, 2 à réparer, 4 hors de service, total 44 ; à remplacer par an : 8.
Concernant les étoffes et les effets pour les recrues, il est noté pour la 53e de Ligne : drap blanc, 40,53 ; drap bleu, 1279, 34 ; drap noir - ; écarlate, 100,56 ; tricot blanc ou bleu, 2331,20 ; serge, 4335,23 ; toile, 2079,31 ; gros boutons, 1194,6 ; petits boutons, 1347 ; chemises - ; cols noirs, - ; bas, - ; souliers - ; guêtres grises, - ; guêtres noires, - ; sacs de toile, - ; sacs de peau, - ; cocardes, - ; pompons, - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 5e tableau intitulé « Situation générale des finances » indique pour la 53e de Ligne :
Situation des masses au 1er Vendémiaire an 9 : 44013,91.
Reçu depuis ce temps : décompte des revues, ou à-comptes reçus, 73673,08 ; recettes extraordinaires, 17336,42 ; total des recettes, 91009,50.
Les masses devraient être à 135023,41. Dépenses sur les masses, 74460,17. Restant en caisse au 30 Pluviôse 10 : 60563,24.
Détail de la situation des masses : de linge et chaussure, 37756,00 ; d’entretien, 22807,24 ; de chauffage, - ; total pareil à l’avoir en caisse, 60563,24.
Représentatif de l’avoir en caisse : espèces en caisse ou entre les mains du Quartier maitre, 51513,24 ; effets actifs représentant du numéraire, 9050,00 ; somme à toucher sur les revues, non décomptées, - ; total pareil à l’avoir en caisse, 60563,24 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 6e tableau intitulé « Suite des finances » indique pour la 53e de Ligne :
Sommes dues au corps : Solde, 27971,16. Masse de linge et chaussure : -. Masse d’entretien : -. Masse de chauffage : 10705,50. Indemnité de logement : 9890,00. Indemnité de fourrages : 2040,00. Pour réparation des fourgons : 6200,00.
Total des sommes dues aux corps : 56806,66.
Valeur des effets de petit équipement en magasin : 2000,00.
Reçu à ma masse de linge et chaussure du soldat : 1180,00.
Nombre des soldats qui n’ont pas leur masse complète : 93. Observations pour la 53e : Article sommes à toucher : les revues de trimestres n’étant pas toutes remises, ni par conséquent décomptées, on ne peut pas en connaitre le résultat redu. A l’article du même corps, solde du : il comprend 4971,16 sur les années 7 et 8, le surplus est approximativement pour les années 9 et 10 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 7e tableau intitulé « Masse d’économie, sommes provenant des finances, hommes absents et rayés soit avant, soit après le 1er Germinal an 8 » indique pour la 53e de Ligne :
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur : 3225,75.
Restant de la solde des absents antérieure au 1er Germinal 8 et qui n’a pas été remise au payeur : -.
Masse de linge et chaussure des mêmes hommes, dont la solde a été remise au payeur, et qui a été reversée à la caisse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 : -.
Solde d’absence des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui a été versée à la caisse d’entretien : 3233,24.
Masse de linge et chaussures des mêmes hommes pendant le même temps et versée à la caisse d’entretien : 1325,66.
Totaux des sommes dues aux absents, et versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien : 7784,65.
Observations : Les mutations ayant été à peu près les mêmes dans tous les corps de l’armée, la colonne des totaux devrait présenter des sommes à peu près égales. En les comparant les unes avec les autres, on peut juger du plus ou moins d’ordre que chaque corps a mis dans cette partie de la comptabilité ... Il est vrai que plusieurs corps, notamment les 53e, 110e, 36e et 94e se prévalent de l’ordre du 1er Ventôse 8, qui défendait de toucher, que pour les présents ; mais cet ordre a été donné à tous les corps. Partout on a décompté d’après le montant des revues, et il importe peu, que dans le moment on ait plus ou moins reçu, puisqu’on a reçu le reste en passant le Rhin. Voyez aussi les observation particulier, à chaque corps, même article (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Résumé général du détail des revues" indique : Esprit des Corps. Des officiers. L’esprit des officiers est très bon dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e, 48e et 94e ; il laisse quelque chose à désirer pour l’ensemble dans la 36e ; le zèle des chefs pour le bien du service est quelques fois entravé par des intrigues et des tracasseries dans les 110e et 100e. Des Sous-officiers et soldats. L’esprit des Sous-officiers et soldats est bon et docile partout.
Instruction des officiers. La partie théorique a été commencée dans les 36e, 48e et 94e ; elle est peu connue dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e ; elle ne l’est pas du tout dans la 110e. Tous les corps ont besoin de réunir cette partie à la pratique et d’établir leur instruction de nouveau d’après les principes que je leur ai démontrés.
Des Sous-officiers. Mêmes observations. Les Sous-officiers ont partout grand besoin d’être instruits aux maniements d’armes du soldat, et à ceux de leur grade, ainsi qu’aux mécanismes des mouvements de l’école du peloton.
Du soldat. Est commencée et passablement avancée dans les 10e légère, 36e et 48e ; elle n’est guères ou pas du tout connue dans les 50e, 53e, 103e, 110e et 100e. La 94e l’a commencée mais sur de faux principes.
Manœuvres. Ont été commencées jusqu’à l’école du bataillon dans les 36e et 48e ; elles sont peu connues dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e. La 94e les a commencée, mais elles devront être reprises d’après les principes démontrés par l’inspecteur. Elles sont tout à fait inconnues dans la 110e.
Discipline. Est exemplaire dans la 48e, tant dans le service intérieur que dans la conduite envers les habitants, et par la parfaite union qui y règne ; elle est très bonne dans la 10e légère, 53e, 36e, 94e et 100e ; elle est passable dans la 103e ; elle a besoin d’être mieux établie et surveillée dans la 100e et 50e.
Tenue. Des Officiers. Celles des Officiers est très bonne et régulière dans les 10e légère, 50e, 53e, 36e, 48e et 94e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; dans la 100e, une partie des Officiers est bien tenue, l’autre ne l’est que médiocrement. Et dans la 110e, la tenue des Officiers est passable, lorsqu’ils sont en service, mais fort mauvaise, quand ils ne sont pas sous les armes.
Des Sous-officiers et soldats. Celles des Sous-officiers et soldats est fort bonne et régulière dans les 10e légère, 48e et 94e ; elle est passable dans les 36e et 100e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; elle est tout à fait mauvaise dans la 50e et 110e, où les habits des soldats présentent un abandon total, excusable cependant par leur trop mauvaise qualité, qui dégoute le soldat du soin de les tenir bien tenus.
Habillement.
1° La qualité.
Habits. Les habits sont bons dans les 10e légère et 103e ; ils sont passables pour les deux tiers dans la 94e ; ils sont mauvais dans les 50e, 100e, 48e, 53e, 36e ; ils sont très mauvais et de vrais haillons dans la 100e.
Vestes. Les vestes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; elles sont passables dans la 94e pour les deux tiers ; elles sont mauvaises dans la 53e, 48e, 36e et 103e ; très mauvaises dans la 110e.
Culottes. Les culottes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; mauvaises dans les 53e, 103e, 36e, 48e, 94e et 100e ; très mauvaises dans la 110e.
Chapeaux. Les chapeaux sont bons dans la 10e légère, 53e et 48e ; passables dans la 36e ; médiocres dans les 103e et 94e, mauvais dans la 50e, hideux dans la 110e.
Guêtres. Les guêtres sont bonnes dans les 10e et 100e, passables dans la 94e, mauvaises dans la 50e, 36e, 48e, 100e, moitié passables et moitié haillons dans la 110e.
Souliers. Les souliers sont bons, quant à leur qualité, dans la 10e, 50e, 53e, 103e ; passables dans les 36e, 110e ; mauvais dans la 94e et 100e.
Bonnets de police. Il n’y a que la 50e, 110e et 100e, qui aient le complet en bonnets de police ; mais la 50e et 100e n’ont de passables que pour les deux tiers ; ceux de la 110e sont mauvais tout à fait. La 94e en a de bons pour les deux tiers. Les 53e, 36e et 48e n’en ont que pour une partie de leur troupe, et ce qu’ils ont est mauvais ; les 10e et 103e en maquent totalement.
2° La façon.
Tirés des magasins. Les effets provenant des différents magasins se font remarquer par l’esprit d’économie qui anime les fournisseurs ; les habits sont courts, petits et trop étroits sur la poitrine, les vestes trop courtes, et les culottes également courtes ne montent pas assez haut et laissent une partie du bas-ventre à découvert ; les guêtres sont mal faites, et les chapeaux ridicules par leur petitesse.
Façonnés aux corps. Les effets faits aux corps n’en sont pas mieux faits, et pêchent par un autre côté : les collets des habits sont trop hauts, leurs basques trop longues, et trop échancrées ; il y en a qui dépassent les mollets ; les effets fournis aux soldats par les commandants de compagnies sont irrégulièrement faits, surtout les souliers qui sont trop pointus, façonnés trop légèrement et à la maitre de danse. Les chapeaux, que les hommes s’achètent eux-mêmes, ont les ailes trop longues.
Equipement.
Baudriers et banderoles. La 10e légère est le seul corps où l’équipement est bon, parce qu’il est neuf. Il est généralement mauvais dans les 8 autres corps. Les baudriers et banderoles sont de mauvais cuirs noirs, qu’on entretient de son mieux. Les seules passables sont celles que les corps ont ramassées sur le champ de bataille.
Gibernes, fourreaux de baïonnettes. Les gibernes sont de toutes formes et grandeurs, la plupart trop grandes pour la cavalerie, et trop petite pour l’infanterie. Beaucoup de corps n’ont pas de fourreaux de baïonnettes ni de porte-baïonnettes, et le soldat est obligé de faire un trou dans la banderole pour attacher sa baïonnette.
Havresacs. Les havresacs sont dans tous les 9 corps extrêmement délabrés.
Armement.
Fusils. Les fusils sont en assez bon état dans la 10e légère et 48e. Ils sont passables dans les 50e, 53e, 103e et 110e, mais ils sont de différentes grandeurs et modèles ; dans la 110e, il y en avait qui avaient des clous, au lieu de vis ; ils sont tout à fait mauvais dans les 36e, 94e et 100e, où ils présentent un assemblage de toutes les grandeurs, modèles et calibres.
Sabres. Les sabres sont au complet dans les 10e légère, 50e, 103e, 110e et 48e ; il en manque un tiers dans la 53e ; il en manque deux tiers dans les 36e, 94e et 100e. Ils sont en bon état dans la 10e légère, 110e et 48e, la 50e, 53e, 36e, 103e et 94e ; ils sont très mauvais dans la 100e.
Casernes.
Casernés. Sont casernés : 1 Bataillon de la 10e légère, les 3 Bataillons de la 50e, 1 Bataillon de la 53e, 2 Bataillons de la 103e, 2 Bataillons de la 36e, les 3 Bataillons de la 48e, ceux de la 94e et ceux de la 100e ; en tout 18 Bataillons.
Cantonnés. Sont cantonnés : 2 Bataillons de la 10e légère, 2 Bataillons de la 53e, 1 Bataillon de la 103e, les 3 Bataillons de la 110, et un Bataillon de la 36e ; en tout, 9 Bataillons.
Etat des casernes. Sont passables : les casernes d’un Bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 36e à Maestricht, celles de la 48e à Bois-le-Duc et Vicq, celles des 94e et 100e à Namur et Liège ; en tout 10 Bataillons.
Sont mauvaises : les casernes de 2 Bataillon de la 50e à Mayence, d’un Bataillon de la 53e à Coblence, de deux Bataillons de la 103e à Cologne, d’un Bataillon de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège, et 1 Bataillon de la 10e à Mayence ; en tout, 8 Bataillons.
Cantonnements. Sont bien dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et la 110e. Sont mal tenus dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et 2 Bataillons de la 53e.
Chambrées.
Trop grandes. Une partie des casernes a des chambrées trop grandes, comme celles de la 10e légère et d’un bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 53e à Coblence, de la 103e à Cologne, et celles d’un Bataillon à Liège.
Trop petites. D’autres au contraire renferment des chambres extrêmement petites, comme sont celles d’une caserne à Coblence, d’une caserne à Cologne, de la caserne de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège.
Fournitures. Les fournitures sont fort mauvaises dans les casernes des 50e, 103e et 100e.
Magasins. Sont partout placés dans des locaux commodes et tenus en règle.
Hôpitaux. Il n’existe dans l’arrondissement que ceux de Mayence, de Trèves, d’Aix-la-Chapelle et de Liège. Dans quelques corps, les malades sont obligés de faire plus de 20 lieues et par des chemins détestables pour aller à l’hôpital le plus voisin. Cela fait périr sans secours ceux qui sont vraiment malades, et facilite singulièrement les menées de ceux qui ont l’habitude de rouler les hôpitaux.
L’hôpital de Mayence est assez bien servi, mais il est établi dans une maison particulière trop petite, insalubre et mal distribuée. Celui de Liège est bien administré.
Prisons. Sont assez bien tenues à Mayence, Coblence, Cologne et Maestricht ; elles sont fort mauvaises à Liège et Namur. Dans les cantonnements, on se sert des prisons des communes.
Salles de discipline. Celles des 50e et 53e à Mayence et Coblence sont malsaines et humides ; elles sont dans un bon état dans les autres corps.
Vivres. Le pain est bon dans les 10e légère, 53e, 48e, 94e, 100e. Il a été mauvais, mais il est devenu meilleur dans la 103e, 110e ; il n’est pas assez cuit dans la 36e ; il est fait de très mauvaises farines dans la 50e à Mayence" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Relevé des Ordres laissés aux Corps" indique : "La comptabilité. Les registres de caisse, et les journaux généraux des Quartier-maitres ont été trouvés dans tous les corps tenus avec ordre et conformes au mode de comptabilité établi par le règlement du 8 Floréal 8. Néanmoins, ils n’ont pu être arrêtés définitivement par l’inspecteur général, que jusqu’à une époque bien antérieure à celle de la revue, à cause de l’arriéré, que tous les corps ont à réclamer, et qui est détaillé dans la situation des finances.
Ce même arriéré a encore occasionné que, quoique les dispositions de l’arrêté du 8 Floréal 8 soient claires, précises et bien connues de tous les Quartier-maitres, chacun d’eux a opéré d’une manière différente dans la tenue de sa comptabilité. Celui, par exemple, de la 48e pour ne pas intervertir les trimestres, a cessé d’inscrire sur les registres de caisse, et sur son journal toute dépense ou recette, du moment où l’arriéré a commencé. Celui de la 94e au contraire, pour être toujours au courant des finances de sa demi-brigade, a inscrit les recettes et dépense à fur et mesure qu’elles ont été faites, et a confondu les trimestres et même les années ; d’autres enfin, comme celui de la 100e, ont opéré comme si le paiement des sommes dues au corps était effectué.
On a enjoint au conseil d’administration de la 50e de faire transcrire sur son registre toutes les délibérations qu’ils prend selon l’ordre des dates, et de ne plus les confondre à l’avenir. Voyez page 54.
On a rappelé aux conseils d’administration des 10e, 53e, 103e, 110e et 36e, l’obligation de faire transcrire sur leurs registres, les arrêtés faits à la fin de chaque trimestre de toute espèce de comptabilité en effets et deniers.
On a enjoint aux officiers chargés de l’habillement dans tous les 9 corps, de se conformer à l’avenir plus strictement aux dispositions du règlement, pour ce qui concerne la comptabilité des réparations d’armes. Voyez page 93.
On a ordonné aux conseils des 103e, 110e, 36e, 48e et 100e de surveiller plus exactement l’exécution des dispositions du règlement, relatives à l’administration des compagnies, telles que la tenue du registre de détail des compagnies, celles des livrets particuliers des hommes, la vérification et le décompte de la masse de linge et chaussure. V. p. 80, 93.
On a défendu aux chefs des 10e et 100e de souffrir aucune retenue, à faire aux soldats, autres que celles prescrites par la loi. Voyez page 41.
L’instruction. L’inspecteur général a donné à tous les Corps, et fait inscrire sur leurs livrets, à chacun selon ses besoins particuliers, ses ordres pour établir d’une manière solide leur instruction, pour réunir la théorie à la pratique, et pour parvenir ainsi à des résultats prompts, réguliers et certains. Ces ordres sont inscrits le plus en détail sur les livrets de revue des 36e page 107, 48e page 121, 94e page 135, 100e page 149.
Il a été enjoint aux chefs de tous les corps de mettre en pratique l’instruction, qu’il leur a laissée, sur le service des places. Voyez page 39.
Il a été ordonné aux officiers chargés des différentes parties d’administration (le Quartier-maitre excepté), de faire le service intérieur de leurs compagnies, et de prendre les armes avec elles, toutes les fois qu’elle ne seront pas détachées de l’état-major. Voyez page 108.
Il a défendu tout batterie de tambours, autres que celles prescrites par le règlement ; les tambours seront particulièrement instruits à la cadence de 90 pas à la minute. Voyez page 39.
Il a établi dans tous les corps une école d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. L’inspecteur général a ordonné aux officiers de la 10e légère, de se munir de hausse-cols, et de baudriers. Voyez page 39.
Il a ordonné aux officiers des 10e légère, 50e, 53e, 103e, 110e, 36e, 94e et 100e de porter des épaulettes sur lesquelles sont distingués les différents grades. Il a ordonné aux officiers des mêmes corps, de se munir de surtouts uniformes.
Il a ordonné aux officiers des 110e, 84e et 100e d’avoir des chapeaux, qui soient plus réguliers, pas si grands, et retroussés conformément au règlement.
Il a ordonné à ceux des 53e, 103e, 36e et 100e d’observer ce qu’il leur a montré pour le placement des chapeaux, étant de service.
Les officiers des 50e et 110e seront tenus à se costumer plus régulièrement hors du service.
De même, les Caporaux et soldats des 50e et 110e devront être tenus plus régulièrement.
Il est ordonné aux Caporaux fourriers de porter les galons de laine des Caporaux, dans les 10e, 53e, 110e, 36e et 48e. Voyez page 39.
Les galons des Sous-officiers et Caporaux devront être plus conformes au règlement ; 50e, 53e, 110e, 48e. Voyez page 54.
Les Chefs des 110e et 36e observeront, que les cheveux des soldats soient arrangés conformément au règlement. Voyez p. 94.
Le Chef de la 94e ne souffrira plus sous les armes des chapeaux qui excédent la grandeur désignée par la loi. Voyez page 136.
Il est enjoint aux Chefs des 94e et 100e d’observer que les soldats changent de pied leurs souliers. Voyez page 36.
Les Chefs des 50e, 110e et 100e auront soin, que les musiciens soient costumés plus conformément au règlement. Au lieu de bottes, ils devront avoir des guêtres, sous les armes ; les brides en or, pour tenir leurs épaulettes, devront leur être ôtées. Voyez pages 54, 95 et 150.
L’habillement. L’inspecteur général a rappelé au conseil d’administration de la 100e l’obligation que lui impose le règlement, de constater de la manière la plus exacte, par un procès-verbal, transcrit sur son registre de délibérations, la qualité des recettes qu’il fait, en effets de tous genres.
La façon des nouveaux effets, faits par les corps, ayant été trouvée totalement manquée, l’inspecteur général prescrit à tous les corps les dimensions qu’elles auront à suivre dans la confection de leurs habits, vestes, culottes et souliers, et dans l’achat des chapeaux. Voyez les détails pages 39, 40, 54, 55.
L’inspecteur général a enjoint aux Chefs de corps, qui n’ont pas de bonnets de police, de tâcher de s’en procurer, soit en employant les vieux habits en magasin, soit en en trouvant sur la coupe des effets neufs.
Afin d’éviter le désordre, qui a subsisté jusqu’ici dans tous les corps, des effets mauvais et irréguliers, fournis aux soldats par les commandants des compagnies, l’inspecteur général a établi partout un petit magasin d’effets d’équipement, au moyen duquel il a défendu aux commandants des compagnies de procurer désormais, aucun effet d’habillement quelconque aux soldats, à moins qu’ils ne le tirent du petit magasin. Voyez l’organisation de ce magasin pages 40 et 151.
L’équipement. L’inspecteur général a donné à tous les corps les ordres pour que les gibernes et havresacs soient placés d’une manière plus régulière et convenable. V. page 40.
Il a montré à la 50e comment devront être placés les sabres et les fourreaux de baïonnettes. Voyez page 55.
Il a ordonné aux Chefs des 94e et 100e de réunir les bretelles éparses dans les compagnies, et d’en donner les blanches aux Grenadiers. V. page 136.
L’armement. Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps, de répartir leurs fusils en raison des tailles. Voyez page 40.
Il leur a été défendu de souffrir aux armes aucunes marques particulières telles que coupures aux crosses, clous, etc., ni des bretelles particulières. Voyez page 63.
Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps de remettre à l’arsenal le plus voisin, tous les fusils qu’ils ont en magasins, et qui excédent le nombre de 50, qu’ils garderont pour les remplacements ; ils garderont aussi les sabres. Voyez page 40.
Il a été enjoint au Chef de la 110e de faire mieux soigner dorénavant son armement. Voyez page 95.
Hommes congédiés. L’inspecteur général a prescrit, pour ce qui concerne le vêtement des hommes congédiés, les mesures suivantes.
Les hommes partant avec récompense resteront vêtus tels qu’ils sont. Ceux réforment purement et simplement échangeront leurs habits neufs contre de vieux, mais qui soient cependant réparés. Quant à ceux qui partent par congés absolus, on se conformera, à leur égard, à la lettre du ministre du 21 Pluviôse dernier. Voyez p. 41, 56, 95, 151.
Le tiercement. Il a été prescrit à tous les corps de procéder à la nouvelle organisation de paix, et au tiercement, tel qu’il a été ordonné par le ministre. Voyez page 41.
Il a été de même prescrit aux Chefs des corps, d’égaliser les compagnies, et de répartir entre elles les Officiers, Sous-officiers et Caporaux, en raison du bien du service. Voyez page 54" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg a également envoyé une "Circulaire aux Chefs des Corps, contenant l’instruction des manœuvres, pour les revues de l’an XI.
En vous adressant citoyen chef, mon instruction concernant les manœuvres et le service des places, j’ai trouvé nécessaire d’y ajouter le mode d’exécution ci-après, attendu que vous êtes maintenant à même d’entrer dans tous les détails nécessaires sur cet objet.
Le 4e chef ou celui des autres chefs de bataillon que vous aurez choisi à son défaut de capacité, devra lui-même instruire les officiers avec lesquels il établira les différentes gradation de l’école du soldat faisant une attention particulière de ne jamais passer à une autre instruction sans avoir parfaitement assuré la précédente, de bien établir leur aplomb dans le rang, et de suivre ponctuellement le règlement de 91 pour tout ce qui concerne cette partie de l’instruction particulière, attendu qu’elle ne laisse presque rien à désirer pour sa perfection.
Afin de la conduire avec ensemble, le même chef qui aura tenu l’instruction des officiers s’occupera de celle des sous-officier, l’instruction des officiers devant être tenues le matin, et dans un endroit écarté. Celle des sous-officier l’après-midi en présence de tous les officiers.
Les officiers devront être munis de gibernes et de fusils de soldat pour tout ce qui concerne l’instruction des maniements d’armes, et le chef de brigade ne saurait mettre assez d’attention à lier la pratique avec la théorie, afin de ne plus retomber dans l’ancienne erreur relative à leurs instructions, qui autrefois croyaient que lorsqu’ils savaient occuper leurs places dans quelques manœuvres et surtout prononcer les commandements, dispensé de ne plus rien apprendre, et certes leur loyer est bien loin d’être rempli à cet égard, il est essentiel qu’ils connaissent tous les moyens d’exécution, les fautes qu’ils peuvent commettre, et les conséquences que les fautes peuvent avoir, cela redoublera leur zèle à s’occuper de l’instruction et a ne plus la regarder comme une chose presque indifférente.
Aussitôt que l’instruction précédente aura été transmise aux officiers et sous-officiers d’une manière à être assuré de son ensemble, le chef de brigade la divisera par bataillon sous la direction de leurs chefs lesquels pourront être remplacés par des officiers immédiatement après leurs grades, soit pour motif d’infirmité ou de moyens nécessaires en observant tous les égards dus aux grades et à l’ancienneté du service ; cette mesure sera aussi observée pour l’instruction des compagnies qui ne devra être confiée qu’aux officiers assez instruits pour la transmettre. Après avoir fait répéter par section d’abord aux compagnies de chaque bataillon ce qui vient d’être demandé ci-dessus, l’on passera à l’école du peloton, laquelle se tiendra le matin pour les officiers, et l’après-midi pour les sous-officiers. Ce genre d’instruction tenu pendant une heure chaque fois ne devra pas empêcher celles des compagnies.
L’officier chargé de l’instruction ne devra pas omettre cette poursuite dans la 6e leçon concernant le maniement d’armes des sous-officiers et caporaux, les officiers devront aussi être instruits à exécuter ce qui est prescrit dans la même leçon relativement au maniement de l’épée.
Le chef de brigade se munira de suite d’un fanion par bataillon pour remplacer le drapeau dans les exercices journaliers, la perche de ce fanion devrait être d’un bois léger, avoir neuf pieds de hauteurs y compris la lance et le sabot, l’étoffe de ce fanion sera suffisamment grande ayant deux pieds de chaque côté. Les sous-officiers porteurs de ce fanion devront être choisis par le chef de brigade, et le porter sous les armes ainsi qu’il est dit dans l’instruction de l’inspecteur général. Cette manière renfermant les moyens les plus corrects pour tous les genres d’alignements, le général inspecteur prévient le chef qu’il ne souffrira d’autre fanion que celui qui représente le drapeau.
Aussitôt que l’école du peloton sera bien entendue par les officiers et sous-officiers, l’on en formera une division, de laquelle tous les officiers en composeront le cadre alternativement.
Cette marche sera suivie pour l’instruction des compagnies qui devront aussi être réunies par division en plaçant les pelotons dans l’ordre de bataille.
L’on placera en faisceaux les armes pour toutes les instructions auxquelles elles ne sont pas nécessaires, afin d’éviter la fatigue du port d’arme et d’empêcher de faire contracter de fausses positions pendant les explications dans les différentes instructions.
L’on exécutera dans tous les jours sans fusils, les évolutions de détail avec la division, en observant de les classer d’une manière successive, l’on commandera pour les conversions de pied ferme, pour les déboîtements et remboitements en bataille, ensuite celle en marchant pour les changements de direction en colonnes, les officiers et sous-officiers formant les cadres devront en même temps être instruits à au ton de commandement régulier et bien partagé entre l’avertissement et l’exécution, aussitôt que l’instruction de la division sera établie, on la terminera chaque fois par la réunion du bataillon, en observant pour sa formation ce qui a été prescrit dans l’instruction du général inspecteur afin d’habituer chacun à sa place de bataille et à se former rapidement et avec ordre. Les officiers et sous-officiers devront être prévenus qu’ils seront particulièrement observés par l’inspecteur général sur toute leurs différentes obligations, que cet examen se fera avec le calme de l’expérience, sans jamais s’écarter de la considération due au grade et au service rendu.
Lorsque l’on passera à l’école du bataillon, l’on éprouvera l’avantage d’avoir pratiqué presque tous les genres d’évolutions avec la division, l’on s’occupera de suite de pratiquer les mouvements successifs ainsi qu’ils sont indiqués dans l’instruction du général inspecteur.
Le chef de brigade devra lui-même tenir trois fois par semaine au moins l’instruction suivante, faisant former trois pelotons de 8 files chacun, composés d’officiers et complétés par des sous-officiers, ces trois pelotons représenteront ceux du drapeau de chaque bataillon, ils seront encadrés d’après la formation indiquée dans l’ordonnance, mais dirigés pour les mouvements suivants par leurs chefs de bataillon respectifs et d’abord placés à six pas les uns des autres.
La première instruction devrait être la marche en bataille, le chef désignera le bataillon d’alignement alternativement, en observant à cet égard les principes indiqués dans l’instruction de l’inspecteur. Voir page 70 et suivante.
Lorsque l’on aura exécuté l’ensemble de la marche, l’exactitude nécessaire sur le prolongement donné, et enfin déterminée la longueur du pas, l’on éloignera insensiblement les pelotons jusqu’à leurs distances respectives. Les chefs de bataillon observant d’augmenter leur ton de commandement en raison du front qu’ils tiendront, le chef de brigade prononçant les siens en forme d’avertissement, afin qu’ils puissent être transmis à la fois aux différents chefs qui de leur côté devront les enlever avec une égale précision. La pratique de ces exercices leur fera trouver les moyens nécessaires à son exécution. Aussitôt que cette instruction aura été entendue l’on la répètera par bataillon en faisant aussi exécuter les maniements d’armes, les feux, etc. Cette partie amenée à l’ensemble nécessaire, le chef de brigade fera exécuter par bataillon les premières instructions d’ensemble, pour les manœuvres, passant ensuite à l’instruction de la réunion de la demi-brigade.
Le chefs de brigade fera former des classes qui seront confiées à des adjudants ou autres officiers instruits pour exercer les officiers, sous-officiers et soldats retardés par des motifs d’absence ou de négligence. Toutes les fois que l’on prendra les armes, tous les militaires, depuis l’officier jusqu’au soldat, devront avoir les chapeaux placés conformément au règlement de police intérieure, ainsi que tout le reste de leur ajustement. L’inspecteur démontrera pendant les instructions qu’il tiendra lui-même lors de son séjour à chaque corps les avantages d’une tenue régulière.
Les sous-officiers et soldats devront toutes les fois qu’ils prendront les armes, même pour les exercices journaliers, être chaussés de leurs souliers uniformes, l’on observera même, de les faire changer de pied, ces deux objets sont aussi avantageux à l’aplomb de l’homme qu’à la conservation de la chaussure.
Le général inspecteur recommande au chef de brigade d’observer que dans la marche de flanc par pelotons et divisions, les hommes du premier rang couvrant leurs chefs de files tiennent leurs distances prescrites, et que les hommes des second et troisième fassent rang et observent légèrement le …, il en résultera non seulement une grande régularité dans cette marche, mais encore l’avantage de se trouver aligné au commandement de la halte et à celui de front que les seconds et troisièmes rangs trouvent leurs distances. Les commandants de pelotons ou de divisions devront toujours mettre l’intervalle nécessaire à redresser quelque hommes entre halte et front, attendu que si les deux principes sont observés ils n’auront plus rien à redresser après le commandement de front.
Le chef de brigade ne saurait mettre assez d’importance à la ponctuelles exécution des mouvements successifs indiqués dans l’instruction du général inspecteur. Il devra les considérer comme les principes fondamentaux de tous les genres de formation.
Le chef de brigade fera exécuter au moins deux fois la semaine l’instruction de l’inspecteur général pour le service des places, et pour le mieux démontrer, il fera former des postes de différents nombres et grades avec lesquels il parcourra successivement les obligations de chaque grade dans ce genre de services, il exigera qu’il soit fait des extraits en assez grand nombre pour que chaque officier et sous-officier et caporal puisse connaître ce qui le concerne lorsqu’il est de services.
Le chef de brigade préviendra les officiers et sous-officiers que le général inspecteur fera tout ce qui dépendra de lui pour employer utilement le temps qu’il passera avec eux lors de sa revue, ainsi que pour tout ce qui pourra contribuer au bien-être de la demi-brigade" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 24 mars 1803 (3 Germinal an 11), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre, à la 88e de se rendre en garnison à Strasbourg ... à la 53e id. à Lyon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7533).
Le 9 mai 1803 (19 Floréal an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre qu'à dater du 15 prairial, les garnisons de la 27e division militaire soient disposées de la manière suivante, savoir : les 16e, 29e, 53e et 102e de ligne seront réunies à Alexandrie et casernées, soit dans la ville, soit dans la citadelle. Ces troupes, jointes au bataillon de sapeurs et d'artillerie, doivent pouvoir fournir le nombre de bras nécessaires pour pousser les fortifications d'Alexandrie avec la plus grande activité … Le 3e bataillon de sapeurs paraît inutile à Brescia ; on pourrait l'envoyer à Alexandrie pour activer par tous les moyens les travaux de cette place" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 566 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7627).
Le 24 avril 1804 (4 Floréal an 12), le Premier COnsul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Donnez ordre, citoyen ministre … au 53e, qui est à Alexandrie, de remplacer à Parme le 60e qui se rendra à Alexandrie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8828).
Le 3 septembre 1804 (16 Fructidor an 12), Napoléon écrit, depuis Aix-la-Chapelle, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, mon intention est de renforcer le corps du général Saint-Cyr, non que je croie que dans sa force actuelle il ait rien à craindre des Napolitains ni des Russes, qui, selon les renseignements que j'ai, ne sont pas forts de plus de 7,000 hommes à Corfou. Cependant, vous préviendrez le général Saint-Cyr et le général Jourdan que, si jamais les Russes envoyaient garnison à Naples, sans attendre aucun ordre, sans perdre une minute, le premier doit se diriger avec son corps d'armée sur Naples pour les en chasser ...
Vous donnerez ordre au général Jourdan d'envoyer à Rimini le 53e, qui est à Parme ...
Le corps d'armée qui est à Naples, au lieu d'envoyer au couronnement des hommes qui sont dans le royaume de Naples, sera représenté par deux officiers et quatre sous-officiers des régiments de ce corps d'armée qui sont en recrutement dans l'intérieur de la France. Ceux qui sont en Corse, à l'île d'Elbe et à Livourne, seront représentés de même" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7981 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 9161).
Le 27 mars 1805 (6 germinal an XIII), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... Je passerai en revue dans les dix premiers jours de prairial, dans la plaine de Lonato, les 22e et 23e légers, les 1er, 10e, 106e, 52e, 62e, 101e, 53e de ligne, et les trois régiments italiens. Le général Jourdan formera quatre divisions, chacune de trois régiments ; on les cantonnera sur la Chiese et le Mincio ...
Vous me ferez connaître également ce qu'il sera nécessaire de donner aux troupes pendant le temps qu'elles seront cantonnées
Vous recommanderez bien au maréchal Jourdan que ces mouvements n'aient point l'air de mouvements de guerre. Il ne dégarnira Vérone, Peschiera et Mantoue qu'au moment de la revue. Il donnera seulement l'ordre de se mettre en marche au 62e qui est à Livourne, au 53e qui est à Rimini, au 22e qui est à Novare, au 23e qui est à Parme, et aux autres corps qui ont besoin de se rapprocher ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8491 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9739).
D'après la situation des "Troupes dans le royaume d'Italie à l'époque du 1er thermidor au XIII" (20 juillet 1805), il y a, dans la 2e Division à Bergame, le 53e de Ligne, fort de 2092 hommes à l'effectif, et 195 hommes présents à Como (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 117 et suivantes).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 53e de Ligne a ses 1er, 2e et 3e Bataillons dans le Royaume d'Italie, 2e Division. 1950 hommes sont présents, 37 sont détachés ou en recrutement, 105 aux hôpitaux, total 2092 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
A l'ouverture des hostilités, vers le milieu du mois d'octobre, l'Armée d'Italie a été portée à 65000 hommes, sous le commandement du Maréchal Massena, commandant en chef. L'aile gauche de cette armée comprend la Division d'infanterie Duhesme, Brigades Goulus et Camus, treize Bataillons des 14e d'infanterie légère, 20e, 1er, 102e de ligne, trois escadrons du 25e de chasseurs à cheval, 7000 combattants et six bouches à feu ; la Division d'infanterie Serras, Brigades Gilli, Guillet, Mallet et Schild, seize bataillons des Carabiniers corses, 8e d'infanterie légère, 53e, 81e, 106e, 13e et 9e de ligne, quatre escadrons des Dragons de la Reine, 8000 combattants, six bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 277).
A la fin de décembre, et après sa formation, le 8e corps, ayant pour Général en chef Masséna comprend la Division Séras (6000 hommes des 8e d'infanterie légère, 13e, 53e, 106e de ligne et Bataillon de Pontonniers noirs), une Brigade à Laybach, une Brigade à Trieste (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 2).
Le 21 février 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène : "... Il restera au général Miollis les 9e, 53e et 106e de ligne …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 78 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9865 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11517).
Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Troupes DANS LES ÉTATS VÉNITIENS. Général de Division Miollis; Général de Brigade Herbin ; 53e de Ligne, Colonel Songeons (3 Bataillons, 1er et 2e à Venise, 3e à Vicence, 2,369 hommes et 25 chevaux) - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.
Le 27 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène : "Mon Fils, j'ai lu avec attention vos états de revues. Se peut-il qu'il y ait encore dans les 53e, 106e, 13e et 60e, des hommes qui ne soient pas habillés ? J'imagine que les conscrits, s'ils n'ont pas des habits, ont au moins des culottes et des vestes d'ordonnance. Je vois que, dans l'armement, il manque beaucoup de fusils. Est-ce que les régiments qui sont en Istrie auraient des hommes sans fusils ? Si cela était, j'imagine que vous ne dormiriez pas que mes troupes d'Istrie ne soient parfaitement armées. Vous dites qu'il est dû aux 53e, 13e, 106e et 60e, pour la solde ; mais vous ne dites pas quels mois il est dû, non plus que pour la masse d'habillement. Du reste, les états me paraissent faits avec soin ; je les parcourrai avec plaisir. Mais il faut que dans l'état de juin on me donne des explications sur le nombre d'hommes qui sont, à chaque dépôt, à l'école de bataillon, sur le nombre d'hommes qui sont en habits de paysans, et sur le nombre d'hommes qui ne sont pas armés. Je me persuade que vous ne dormiriez pas si vous aviez en Istrie, en Dalmatie, même en Italie, des hommes qui ne fussent pas armés ou qui fussent encore en sarraux de toile. Il est de votre honneur que, vingt-quatre heures après leur arrivée, les conscrits aient la veste, la culotte, le chapeau. Il n'y a point d'excuse, les corps doivent y pourvoir ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 408; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10284 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12184).
Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division de Venise, général Miollis (Quartier général à Venise), Généraux de Brigade Fririon et Herbin, 4,500 hommes présents des 53e et 106e de ligne (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).
Le 29 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "... Donnez ordre à celui des 106e ou 53e régiments qui vous paraîtra le plus en état de former ces deux premiers bataillons à 1 000 hommes chacun, et envoyez-les dans le Frioul rejoindre le second corps d'armée ...
Ces six régiments formeront deux divisions, chacune de trois régiments, savoir : le 35e, le 106e ou le 53e qui remplacera le 11e qui est en Dalmatie, et le 13e qui remplacera le 18e d’infanterie légère, ce qui complétera la division Boudet ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 98 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12599).
Le 1er août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "... Vous continuerez à laisser sur l'Isonzo les deux divisions du 2e corps de la Grande Armée, l'une composée des 9e de ligne, 84e et 92e, l'autre des 106e, 53e et 13e.
Vous donnerez ordre que le 3e bataillon du 13e rentre également du côté de Trévise ou de Padoue, de manière que vous aurez au second corps de la Grande Armée trois bataillons du 9e, autant du 84e, autant du 92e ; deux bataillons du 106e, deux du 53e ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 105 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10580 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12629).
Le 10 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous trouverez ci-joint le décret sur la conscription de l’armée qui rejoindra en octobre. Vous ferez le relevé des conscrits destinés aux corps de l’armée de Naples et vous chargerez le général Charpentier de s'assurer que tout est prêt pour que du moment que les conscrits arriveront ils soient habillés.
Vous ferez faire également le dépouillement de ce que j'envoie pour les corps de Dalmatie et les autres corps de l'armée d'Italie. Vous verrez par les états que ces corps reçoivent beaucoup de monde, que le 23e de ligne reçoit 960 hommes, le 35e, 500, le 53e, 700, le 60e, 1100, le 79e, 1100. Veuillez vous assurer que les major et chefs de bataillons, les cadres des 3es et 4es bataillons de ces régiments sont aux dépôst en Italie et prêts à recevoir ce grand nombre de conscrits" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12693).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
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ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements ...
Le département de Sambre-et-Meuse ne fournira rien au 53e. Les 171 hommes qu'il devait fournir à ce régiment seront donnés au 54e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Le 23 septembre 1806, Napoléon adresse, depuis Saint-Cloud, ses "Instructions pour le vice-roi.
ORGANISATION DE L'ARMÉE D'ITALIE
Général en chef, le vice-roi;
Chef d'état-major général, le général Charpentier ; commandant en chef l'artillerie, le général Sorbier ; commandant en chef le génie, le général Lery; ordonnateur en chef, le sieur Joubert.
L'armée d'Italie sera composée de cinq divisions actives.
Ce corps, qui continuera à porter le nom de 2e corps de la Grande Armée, donnera ainsi une force de plus de 16,000 hommes ...
Pour l'administration et le commandement, ce corps doit faire en tout partie de l'armée d'Italie et sera sous les ordres du vice-roi.
Les deux premières divisions, commandées par les généraux Seras et Broussier, seront composées de deux bataillons du 13e régiment d'infanterie de ligne, de trois bataillons du 35e de ligne, de deux bataillons du 53e de ligne, de trois bataillons du 9e de ligne, de trois bataillons du 92e de ligne, et de deux bataillons du 84e de ligne.
Ces corps devront être complétés avec tout ce qui est disponible des 3es et 4es bataillons, et former, avant la fin d'octobre, 14,000 hommes d'infanterie présents sous les armes ...
Il est nécessaire que les généraux de division et de brigade qui doivent commander ces divisions le sachent, et qu'il y en ait un pour cet objet à Parme et un à Alexandrie ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10871).
Le 3 octobre 1806, l'Empereur donne ses Instructions : "L'intention de Sa Majesté est que le 2e corps de la Grande Armée soit composé de deux divisions formées de la manière suivante :
La 1re, commandée par le général de division Seras, doit être composée :
De deux bataillons du 13e régiment de ligne
De 3 bataillons du 35e de ligne
De 2 bataillons du 53e de ligne ...
Ces corps devront être complétés avec tout ce qui est disponible des 3es et 4es bataillons et former, avant la fin d'octobre, 14.000 hommes d'infanterie présents sous les armes ...
Ce corps, qui continuera à porter le nom de 2e corps de la Grande Armée, donnera ainsi une force de plus de 16.000 hommes.
Pour l'administration et le commandement, ce corps doit faire en tout partie de l'armée d'Italie et sera sous les ordres du vice-roi ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 721).
Le 8 décembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, il n'y a point de chefs de bataillon aux dépôts des 9e, 13e et 35e de ligne. Il est bien instant d'y en envoyer. Il manque un adjudant-major au 9e de ligne et six capitaines ; au 13e, sept capitaines ; au 35e, six ; au 53e, six ; au 84e, cinq ; au 92e, sept. Il manque à ces régiments un plus grand nombre de lieutenants et de sous-lieutenants. Vous voyez le déficit qui existe parmi les officiers des 3es bataillons des dépôts du Frioul, et quel obstacle cela met à leur organisation. Il est nécessaire que toutes ces nominations soient faites promptement. Il paraîtrait, par la revue que le général Charpentier en a passée en novembre, qu'il y aurait près de 200 hommes à mettre à la réforme, une trentaine à mettre à la retraite, une douzaine à la vétérance. Ce serait donc près de 300 hommes dont il faudrait se défaire, puisqu'ils boivent et mangent inutilement ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11414 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13780).
A cette époque, l'armée sous les ordres du Prince Eugène, modifiée depuis la création de l'Armée de Dalmatie de Marmont, et depuis la reconstitution du 2e Corps, est formée de la manière suivante :
... Corps d’armée du Frioul. Le général Baraguay d’Hilliers, commandant.
1re DIVISION, Séras, général de division. 2e DIVISION, Broussier, général de division ; Schiller, Herbin, Dessaix, Lacroix, généraux de brigade ; Blondeau et Cerise, adjudants commandants, chefs d'état major.
3 Bataillons du 35e de ligne, 2,200 hommes ; 2 Bataillons des 13e (1,500), 53e (1,800), 106e de ligne (1,900 hommes) ; 80 hommes d'Artillerie, et 80 du Génie. Total de la 1ère Division, 7,560 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t.3, p.47).
/ 1807
Le 24 janvier 1807 à minuit, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... je prendrai la respectueuse liberté de représenter à Votre Majesté que la ville de Venise est la plus détestable garnison pour refaire un corps. J'en ai fait, l'année dernière, la cruelle épreuve par le 53e et le 106e. Ces deux corps sont à peine remis depuis trois mois qu’ils sont cantonnés ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 262).
Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils, voici le printemps qui approche ; il est nécessaire de faire des changements dans vos garnisons, sans quoi toute votre armée tombera malade. Mantoue, Ferrare, Porto-Legnago, Palmanova sont des lieux malsains. Il ne faut mettre dans ces garnisons que des Italiens plus accoutumés au pays. Je vois que les dépôts des 106e, 13e, 53e et 35e sont à Palmanova ...
En suivant l'état du 1er février ... On ne voit que le 106e, le 86e et le 53e qui aient à peu près reçu ce complet ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).
Le 25 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ... Le 53e et le 106e sont forts. Je crois que vous pourrez appeler les 3es bataillons à la division Seras, en ne composant ces bataillons que de huit compagnies et laissant au dépôt une compagnie par bataillon ; cela augmenterait la division Seras de près de 800 hommes ...
De tous ces arrangements, la division Duhesme souffrira beaucoup. Voici, je pense, comme vous pouvez la former : le 8e d'infanterie légère peut former un bataillon de six compagnies, les trois autres compagnies au dépôt ; le 18e peut en former autant, le 81e autant, le 102e autant ; ce qui ferait quatre beaux bataillons ; et, en place des compagnies d'élite que vous lui ôtez, vous prendriez dans les compagnies d'élite des régiments qui ont des dépôts en Piémont. Le 56e et le 2e d'infanterie légère, le 67e et le 93e, le 37e pourraient offrir huit belles compagnies en remplacement de celles du 81e, du 53e, du 86e, du 92e, du 106e. Cette division se trouverait encore forte de 6,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892).
Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "… En faisant part de ces dispositions au conseiller d'état Lacuée, pour lui seul, vous lui ferez connaître qu'il faut qu'il envoie assez de conscrits en Italie pour que les régiments qui y restent, savoir : les 13e, 35e, 53e, 106e, 9e, 84e et 92e de ligne, soient à leur effectif du grand complet de 140 hommes par compagnie, de sorte que ces régiments fassent 23 bataillons et aient à l'effectif 27 à 28,000 hommes et plus de 25,000 présents sous les armes ; pour que le 18e léger et les 5e, 11e, 23e, 60e, 79e, et 81e de ligne, formant 13 bataillons, aient leur grand complet de 140 hommes par compagnie, de sorte que, indépendamment de ce qui est en Dalmatie et en Allemagne, ces 13 bataillons puissent former une division à l'effectif de 20,000 hommes; qu'enfin les quatorze dépôts de l'armée de Naples qui sont en Italie puissent former une division à l'effectif de 17 à 18,000 hommes, c'est-à-dire 140 hommes par compagnie ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 53e 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
"Rapport du Général Bennigsen, établi sur le champ de bataille près de Heilsberg, le 10 juin 1807, vers minuit (publié dans la Gazette de Vienne) : … Je mets aux pieds de Votre Majesté Impériale un drapeau que l’on a vient de m’apporter, savoir celui du 53e régiment …" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 268).
Le 19 octobre 1807, l'Empereur écrit depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, le 2e corps de la Grande Armée, stationné dans le Frioul, doit être complété, chaque compagnie à un effectif de 140 hommes, ou à 1,260 hommes par bataillon. Le 13e de ligne a un effectif de 1,700 hommes ; il lui manque donc 700 hommes. Le 35e a un effectif de 2,500 hommes ; il lui manque donc 1,100 hommes. Le 53e a un effectif de 2,100 hommes ; il lui manque donc 300 hommes. Le 106e est au complet. La plupart des 3es bataillons de ces régiments peuvent offrir de quoi les compléter, de sorte que l'effectif de la division Seras, qui n'est que de 9,700 hommes, serait de 11,800 hommes. La division Broussier, qui est de 7,500 hommes, doit être de 10,800; les dépôts de ces régiments peuvent offrir à peu près ce complet …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 431 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13273 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16569).
/ 1808
Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
3e division (Seras), généraux de brigade Jalras et Dessaix, 12 bataillons des 35e, 53e et 106e de ligne, au camp d'Udine ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je ne vois pas dans votre état de situation du 1er mai les conscrits que chaque corps doit recevoir sur 1809. Vous ne me parlez point encore de la nouvelle organisation. Vous avez déjà dû recevoir une grande quantité de conscrits, mais ils auront été dirigés sur leurs nouveaux dépôts. Par la nouvelle organisation, les ... 53 ... doivent avoir leurs dépôts à Milan ... Il serait donc possible que les conscrits eussent été dirigés sur les nouveaux dépôts, mais comme ces régiments sont dans votre commandement, vous arrangerez cela pour le mieux. Je désirerais que les effets d'habillement voyageassent le moins possible et que les hommes des nouveaux dépôts fussent envoyés dans les anciens dépôts, où il y aurait des effets d’habillement ; mais il serait bon de faire venir aussi les effets d'habillement aux nouveaux dépôts ... Ces 12 régiments ont trois bataillons à l’armée de Naples ; les 4es bataillons restent pour former la division de Rome et dans l'emplacement actuel des dépôts, les quatre compagnies de dépôt de ces régiments se rendront dans les nouveaux emplacements. Je suppose que l'organisation commence à être établie en Italie ; alors il faudrait avoir soin de correspondre avec le prince Borghèse pour que les conscrits au fur et à mesure de leur arrivée à leurs dépôts, se dirigeassent sur les anciens pour être habillés et joindre les 4es bataillons. Les dépôts de l'armée de Dalmatie se rendent à Grenoble, à Genève et à Chambéry ; il ne reste à Trévise que les 4es bataillons.
L'armée d'Italie se compose donc aujourd'hui de 40 bataillons, des dix régiments d'infanterie de l'armée d'Italie et des dix dépôts ou 40 compagnies des mêmes régiments qui restent en Italie, des huit 4es bataillons des 8 régiments de l'armée de Dalmatie et de 12 4es bataillons de l'armée de Naples y compris Corfou. L'armée d'Italie se composera donc de 60 bataillons qui par l'appel de cette année doivent se trouver au complet de 840 hommes, c'est-à-dire que l'armée d'Italie se compose d'un effectif de 50 000 hommes d’infanterie sans comprendre les armées de Dalmatie et de Naples. Je vous ai déjà fait connaître que les quarante bataillons des dix régiments de l'armée d'Italie doivent former trois divisions, chacune de douze bataillons ; que les 4 bataillons du 112e avec les 8 bataillons de l'armée de Dalmatie formeront une quatrième division de douze bataillons et que les douze bataillons de l'armée de Naples formeraient une cinquième division, chacune d’un effectif de 10 000 hommes. Il est convenu qu'une division va camper à Udine, une à Osopo, et la 3e à Montechiaro ... et enfin les généraux Miollis et Le Marois doivent avoir, pour garder l'État romain, les 12 quatrièmes bataillons de l’armée de Naples. Vous pouvez laisser une partie des compagnies de ces 12 bataillons à Bologne et dans les lieux où elles sont aujourd'hui et les former successivement et à mesure que les conscrits arriveront. Il serait facile encore de former une sixième division des quatrièmes bataillons du Piémont et de deux régiments qu'on retirerait de Naples" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 140 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18002).
A Bayonne, le 1er juin 1808, on informe l'Empereur que "Trois officiers du 53e de ligne dénoncent le colonel Songeon qui les aurait proposés pour la retraite à leur insu" ; "Renvoyé au ministre de la guerre pour faire punir les officiers", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 763).
"Milan le 14 juillet 1808, ordre de l’armée n°19 :
... Le général de brigade Quelord (Quelard, Queland ?) étant passé dans la division aux ordres du général Souham à Trévise, S. A. I. voulant donner un nouveau témoignage de confiance à l’adjudant-commandant Bastié (Barlié ?), sous-chef de son état-major général, vient de lui confier le commandement de la division des dépôts d’infanterie de l’armée d’Italie, tenant garnison à Milan, Come et Novare, et se composant des bataillons de dépôt des 9e, 13e, 35e, 42e, 53e, 84e, 92e et 106e de ligne et 1er d’infanterie légère, l’adjudant commandant Barlier résidera à Milan où, d’après les intentions du prince, général en chef, il continuera à exercer les fonctions de sous-chef d’état-major général de l’armée ; il passera ces troupes en revue au moins une fois par mois.
Le général de division chef de l’état-major général de l’armée d’Italie, signé charpentier.
Certifié conforme l’adjudant commandant Barlié ( ?)" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 141).
Le 17 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 10, avec le projet de l'organisation de l’armée d’Italie qui me paraît bien ... Je remarque dans l’état que vous m’avez envoyé que le 4e bataillon du 53e est bien faible. Je vois que le 4e bataillon du 35e est à Cranglio, et celui du 106e à Serravalle, tout cela doint joindre le camp"(Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 201 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18599).
Le 13 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, ... Donnez ordre au dépôt du 1er régiment de ligne qui est à Marseille, ... au dépôt du 53e idem qui est à Milan ... de faire partir tout ce qu’ils ont de disponible pour renforcer leurs 4es bataillons en Italie. Ces détachements se mettront également en marche au 1er octobre. Vous me ferez connaître l'augmentation qu’éprouvera l'armée d'Italie par ce renfort" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18898).
Le 15 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, faites partir du dépôt napolitain une centaine d'hommes pour recruter ce corps. Faites -moi connaître pourquoi les 4es bataillons des 35e, 53e, 106e, 9e et 84e n'ont pas des chefs de bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18926).
Le 17 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je vous renvoie votre travail ... Je vois que les corps des armées d'Italie, de Dalmatie, de Naples et de la Grande Armée, ayant leurs dépôts au-delà des Alpes, cela doit former 36 régiments et je n'en trouve que 24 ; il en manque donc 12. J'en ignore la raison.
Il manque ... dans l'infanterie de ligne, il manque le 13e, le 112e, le 42e, le 35e, le 84e, le 92e, le 9e, le 106e, le 53e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18948).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
1re division
35e de ligne 4 bataillons
53e idem 4 bataillons
106e idem 4 bataillons
12 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
/ 1809
Le 25 janvier 1809, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté me fait l'honneur de me demander pourquoi il existe une vacance de chef de bataillon du 25e régiment. C'est que M. Corneille, qui l'occupait, a été nommé major au 53e ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 325).
- Formation d'un Corps de Réserve
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 13e régiment provisoire :
Le 13e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
1er bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 35e, 2 compagnies du 5e bataillon du 53e, 2 compagnies du 5e bataillon du 106e.
2e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 9e, 2 compagnies du 5e bataillon du 84e, 2 compagnies du 5e bataillon du 92e.
3e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 1er léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 13e de ligne, 2 compagnies du 5e bataillon du 42e de ligne.
Chaque compagnie sera de 140 hommes, chaque bataillon de 840 hommes, et le régiment de 2 500 hommes. Ce régiment se réunira à Milan ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'Italie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 7 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je reçois votre état de situation du 15 décembre. Je vois qu'il manque un chef de bataillon du 35e ; faites-moi connaître d'où cela vient. Je vois que les quatre bataillons du 35e forment un effectif de 3,000 hommes, mais qu'il y a 500 hommes au dépôt. Aussitôt qu'il sera possible d'envoyer 300 de ces hommes du dépôt aux bataillons de guerre, ne manquez pas de le faire. Le 53e n'est également que de 3,000 hommes, il n'a que 200 hommes au dépôt. Le 106e n'a que 3,000 hommes, mais il a encore 200 hommes à recevoir. Ainsi je compte qu'au 1er février cette division aura 9,500 hommes présents sous les armes, sans compter les conscrits de 1810 qu'elle va recevoir, c'est à-dire qu'elle sera de 10,800 hommes présents sous les armes, parce que, les 5es bataillons de chaque régiment devant être au complet de 560 hommes, on pourra prendre dans ces 5es bataillons la différence du présent sous les armes à l'effectif, et, de cette manière, réunir au 1er mars un présent sous les armes de 1,000 hommes .." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14661 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19714).
Le 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je vous envoie un rapport du ministre de la Guerre sur le colonel Songeon.
Il me semble que vous êtes content de ce colonel, et il serait malheureux de le perdre pour des choses qui n'en vaudraient pas la peine. Faites-moi un rapport là-dessus" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20403). Le Colonel Songeon du 53e de Ligne est en effet, accusé de prévarication ; un rapport de Clarke le mettant en cause est d'ailleurs joint à cette lettre. Aucune sanction ne sera cependant prise; Songeon servira dans la campagne de 1809, dans les rangs de l'Armée d'Italie, se distinguant même assez pour être élevé à la dignité de chevalier de l'Empire le 15 août suivant.
Le 26 mars 1809, le Général de Division Charpentier, Chef de l’Etat-major général, écrit, depuis Milan, au Général de Division Grenier à Sacile : "Voici, mon cher général, la composition et l’emplacement de l’armée au 1er avril prochain :
1ère division : Général de Seras à Udine ; Généraux de brigade Garreau, Schilt ; Adjudant commandant Lecat ; Capitaine du génie Poussin.
35e de ligne, 53e idem, 106e idem, 4e compagnie du 1er bataillon de sapeurs, 6e compagnie du 4e régiment d’artillerie à pied, 5e compagnie du 1er régiment d’artillerie à cheval, à Udine, sur l’Isonzo ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34. Page 78).
Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il y a en congé onze officiers des 35e, 53e et 66e ; il y en a onze des 9e de ligne, 84e et 92e ; deux du 1er léger et des 52e et 102e ; et sept des 8e et 18e légers et des 5e, 11e et 23e de ligne et des 60e, 79e et 81e. Donnez ordre que tous ces officiers en congé rejoignent leur corps sans délai. Cela peut se mettre à l'ordre de la gendarmerie sans en faire un article de journaux" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20563).
Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 22 à une heure du matin. J'approuve toutes les dispositions que vous avez faites. Je vous ai fait connaître que je comptais que les choses resteraient dans le même état pendant tout le mois d'avril. Quoique les Autrichiens menacent beaucoup, ils n'ont cependant pas attaqué et je reste constant dans mon opinion qu'ils ne le peuvent pas avant le milieu de mai.
Vous n'aurez pas manqué d'écrire par tous les courriers au général Marmont par terre et par mer. J'ai signé le décret qui nomme général de division Fontanelli, et général de brigade le colonel Barttoletti. J'ai nommé le major Joannis du 81e colonel du 53e ; faites-le-lui dire et qu'il rejoigne sur-le-champ" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 409 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20570).
Le 22 avril 1809, au Quartier général à Vicence est établi l'ordre de l’Armée : "A compter de ce jour, l’armée d’Italie divisée en trois corps d’armée organisés de la manière suivante par S. A. I. le prince Eugène, général en chef ...
Centre :
Le corps du centre aux ordres du général Grenier, se compose des :
... 35e, 53e, 106e, 79e idem ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 265).
Le 28 avril, toutes les forces dont le Prince Vice-Roi a le commandement en chef se trouvent concentrées sur l'Adige; le Général Macdonald est arrivé la veille. Eugène met alors à exécution le projet d'organisation en trois Corps et une réserve, projet adopté déjà en principe depuis le 23 avril et que nous donnons ci-dessous :
2° - Centre, général Grenier commandant. Division Abbée, les Bataillons des 1er, 52e, 102e de Ligne et 8e Léger ; Division Séras, 10 Bataillons des 35e, 53e, 106e, 79e de Ligne, 4 Escadrons du 6e de Hussards (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Cette armée, reconstituée et prête ou à tenir tête à l'ennemi sur l'Adige ou à reprendre l'offensive, occupe le 28 avril les positions suivantes :
Centre : le 6e de Hussards et la Division Séras, à Caldiero, ayant un Régiment sous le général Bonfanti à Illasi ; la Division Abbée, un Régiment en avant de Caldiero, un autre en arrière et un troisième à Saint-Martin (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Le 11 mai 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général de l’armée, et l’Adjudant commandant sous-chef d’état-major général de l’armée Bartin, écrivent, depuis le Quartier général à San Daniele : "Ordre de mouvement du 12 mai 1809
… La division Séras se rendra à Udine, où elle sera jointe par les détachements du 35e, par les quatre bataillons des 1er léger, 42e de ligne et 53e. Il prendra du pain ou biscuits pour quatre jours …" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76. Page 161).
Après le beau combat de Tarvis, les deux Bataillons du 60e reçoivent l'ordre de se porter à marche forcée sur le fort de Predel pour y seconder les opérations de la Division Séras, arrêtée depuis trois jours devant ce fort. Le Général Séras l'a fait canonner toute la journée du 17, la sommation faite au commandant a été rejetée ; le Prince lui donne l'ordre de l'enlever d'assaut. Le Général Séras part à cet effet d'Ober-Pret le 18, à trois heures du matin, s'établit sur la route de Predel, appuyant sa gauche au mamelon qui domine le village. En débouchant sur le fort, quatre Compagnies de Voltigeurs et le 4e Bataillon du 1er Léger français doivent se porter à l'angle rentrant de la route, et gravir la colline qui domine la gauche, pendant que les Grenadiers réunis de sa Dvision se logeront sur la hauteur qui flanque sa droite en longeant le ravin aboutissant au blockhaus élevé sur la grande route. Ce mouvement s'exécute sous le canon dans le plus grand ordre et avec le plus heureux ensemble. Une pièce de 6, placée à l'angle de la route, protége les troupes et tire sur le fort jusqu'à 9 heures du matin. Les approches étant faites et le fort se trouvant entièrement cerné, le Général Séras, pour éviter les suites d'un assaut, fait encore offrir au commandant une capitulation honorable ; mais elle n’est point acceptée. A 10 heures, il donna l'ordre à un Bataillon du 53e Régiment de gravir la montagne qui couvrait la gauche, et à un·Bataillon du 35e de déboucher par l'angle de la route aussitôt que celui du 53e sera descendu sur les ouvrages de l'ennemi. A 5 heures, le signal de l'assaut est donné, les troupes s'avancent sur la grande route en colonnes serrées par division. La charge est battue, les Sapeurs, qui ont été répartis dans les différentes colonnes d'attaque, coupent les palissades. En moins de vingt minutes, tous les ouvrages de l'ennemi sont enlevés. Les deux Bataillons du 60e, placés sur la route de Tarvis, se sont en même temps précipités sur le fort. Toute la garnison est passée au fil de l'épée, et un seul Officier et 8 hommes sont épargnés. Les troupes qui défendaient le blockhaus, loin d'être intimidées par la scène de carnage qui vient de se passer sous leurs yeux, continuent à opposer à celles du Général Séras la plus vive résistance. En vain les Grenadiers leur offrent ils la vie, ils répondent à leur sommation par un feu roulant, qui ôte tout espoir de les voir venir à composition. Ne pouvant parvenir à s'y loger, les Grenadiers de la Division Seras y mettent le feu, et tout ce qui s'y trouve est brûlé sans qu'un seul homme puisse échapper. On trouve dans le fort 8 canons. Après ce coup de main, la division Séras marcha sur Tarvis (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 112).
Le 28 mai toujours, à dix-heures du matin, Napoléon écrit depuis Ebersdorf, à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Bruck : "Mon Fils, je vous renvoie votre aide de camp. Je désirerais avoir l'état de situation de votre corps d'armée.
Je suppose que la division Durutte est composée de deux bataillons du 22e, de quatre bataillons du 23e, et de quatre bataillons du 62e. Je suppose que ces dix bataillons forment au moins 6,000 hommes présents sous les armes. Je suppose que la division Seras est composée d'un bataillon du 35e, de trois bataillons du 53e, de quatre bataillons du 106e et de deux bataillons du 79e; je la suppose également de 6,000 hommes. Je ne sais ce que c'est que la 3e division; je suppose que c'est une division italienne qui est avec le 112e, et qu'elle est également de 6,000 hommes. Je suppose que la division Pacthod vous a rejoint avec la division Grouchy. La division Pacthod doit être composée de deux bataillons du 8e léger, de quatre bataillons du 52e, de quatre bataillons du 102e et de quatre bataillons du 1er de ligne, que je suppose former 6,000 hommes. Sans comprendre le corps détaché du général Macdonald, vous devriez avoir aujourd'hui à Bruck 24,000 hommes d'infanterie, 4,000 hommes de cavalerie et 2,000 hommes de la garde; ce qui ferait 80,000 hommes et soixante pièces de canon. Le général Macdonald, que je suppose sur le point d'arriver à Graz, vous renforcera de 15,000 hommes. Ainsi votre arrivée me renforce de 45,000 hommes, non compris le corps du général Marmont" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 240 ; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21083).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 14e Demi-brigade provisoire : 35e de ligne qui reçoit 40 hommes; 53e id.; 106e id. qui reçoit 110 hommes; 9e id.; 84e id. qui reçoit 80 homems; 92e id. qui en reçoit 60; 1er léger; 13e de ligne qui reçoit 150 hommes; 42e id.; au total donc, 440 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 20 juin 1809, Eugène écrit, depuis Gonyo, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté aura sans doute remarqué dans le dernier état de situation de son armée d'ltalie, la faiblesse de quelques régiments. Je lui demanderais de réduire à 2 bataillons le 23e léger, le 1er de ligne, 53e, 106e et 42e, et de réduire les 3e et 4e bataillons du 60e de ligne en un seul bataillon. Je demande·la même autorisation pour les 1er et 3e italiens, et, si Votre Majesté l'approuvait, j'enverrais à Klagenfurth par Capuvar, OEdenburg et le Simmering, tous les cadres des bataillons fondus pour y attendre et recevoir tous les détachements, et tous les sortis d'hôpitaux venant d'Italie …" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 421).
La "Situation des troupes composant le corps du centre au 1er juillet 1809" indique : "1ère division M. le général Séras ...
1ère brigade M. le général Moreau
... 53e de ligne en avant de Batsgha : 44 officiers et 1555 hommes présents, 18 chevaux d’officiers ; 2 officiers et 19 hommes détachés à Leoben ; 27 officiers et 623 hommes aux hôpitaux ; 76 hommes prisonniers de guerre, 58 hommes en jugement ou égarés ; total : 2400 hommes et 18 chevaux ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 177. Page 364).
Le 14 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schönbrunn: "Mon Cousin, l'armée d'Italie sera organisée de la manière suivante :
1re division, commandée par le général Broussier, les 9e, 84e et 92e.
2e division, commandée par le général Lamarque, les 13e, 29e, 32e et 53e.
3e division, commandée par le général Durutte, les 23e léger, 62e et 102e.
4e division, commandée par le général Pacthod, les 1er de ligne, 52e, 106e et 112e ;
Division Severoli, tous les Italiens.
Les 4es bataillons du 1er léger et du 42e, avec le parc, au quartier général.
Deux brigades de cavalerie légère, composées chacune de deux régiments ; un des cinq régiments continuera à rester avec la brigade Thiry.
Enfin, les deux divisions de dragons des généraux Grouchy et Pully.
Les 3es et 4es bataillons des régiments de l'armée de Dalmatie rejoindront le maréchal Marmont.
Vous donnerez ordre que le maréchal Macdonald, avec deux divisions et une brigade de cavalerie légère, se porte sur Graetz ; que la division Severoli se porte sur Klagenfurt. Vous donnerez ordre que les deux autres divisions, une brigade de cavalerie légère et les deux divisions de dragons restent jusqu'à nouvel ordre sur la March" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21494).
Le 16 juillet 1809, au Quartier général à Presbourg, "Son Altesse Impériale le prince vice-roi d’Italie, général en chef, donne l’ordre du jour de l’organisation de l’armée d’Italie, arrêtée par S. M. l’Empereur le 15 courant, savoir.
... 2e division, général Lamarque, 13e, 29e, 35e, 53e de ligne ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 290).
Le 28 octobre, le Général Baraguey d'Hilliers reçoit l'ordre d'entrer en Tyrol par le vallon de la Drave, avec un Corps composé notamment de la Division Barbou dont la 2e Brigade, commandée par le Général Huard, située près de Klagenfurt comprende les 35e de Ligne, 2 Bataillons, 1,235 hommes ; et le 53e de ligne, 3 Bataillons, 1,851 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 208).
Dans une lettre datée de Milan, le 18 novembre 1809, le Prince Eugène écrit à Napoléon "Sire, Votre Majesté a daigné, par son décret du 15 octobre, me confier l'expédition du Tyrol. En conséquence, je me suis rendu à Villach, où je suis arrivé le 28. Déjà la division Sévéroli avait été dirigée sur Spital et Sachsenburg, où je la passai en revue. Le lendemain elle continua sa route vers Lienz et Prunecken, tandis que le général Rusca marchait avec le 53e d'infanterie de ligne par la vallée du Gail et avait ordre de faire sa jonction avec la division Sévéroli ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 252).
Le 31, la Division Barbou détache de Villach le 53e Régiment avec 2 pièces de 3 et 50 Chasseurs pour former l'avant-garde. Cette colonne doit être le 3 novembre à Sillian (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 210).
Le 8, le Général Baraguey-d'Hilliers, qui a concentré ses deux Divisions aux environs de Prunecken, se met en marche pour attaquer la gorge de Mühlbach. A la tête de la colonne marche l'avant-garde, commandée par le Général Rusca et composée du 53e d'infanterie de ligne avec ses deux canons et un obusier du parc. La marche des troupes est inquiétée par les paysans postés sur les hauteurs voisines de la route, sans être retardée, jusqu'à 500 toises au delà d'Unterwints, où l'avant-garde, ayant trouvé la route coupée par des abatis, est assaillie par une vive fusillade des tirailleurs des insurgés, embusqués sur les berges rapides des montagnes de droite et de gauche. Toutefois, le chemin est ouvert de vive force et la colonne continue sa marche jusqu'à une portée de carabine de la Chiusa, où deux coups de canon et une décharge générale de la mousqueterie des remparts prouvent le dessein de l'ennemi de s'y défendre. La Chiusa de Mühlbach, située dans un endroit très-ressérré du vallon de la Hientz, est appuyée d'un côté au lit de cette rivière rapide et inguéable, et de l'autre à des rochers à pic. Le passage est fermé par un ancien mur, encore très-épais, lié par quatre tours hérissées de meurtrières et d'embrasures. L'enceinte est couverte par un fossé profond. Dans la direction de la route se trouve une grande porte très-épaisse avec un pont sur le fossé. Ce pont est couvert par un tambour en palissades, et le fossé est palissadé depuis la montagne jusqu'à la rivière. Bref, cette position offre un obstacle des plus sérieux. Le 53e Régiment est placé dans un bois, à la droite de la route et à 200 toises de la Chiusa ; 2 Compagnies de Voltigeurs du 53e Régiment gravissent les rochers de la droite, pour tourner le fort et une batterie de deux pièces que les insurgés ont de ce côté. Au bout d'une heure, l'artillerie réussit par son feu à mettre le désordre dans le fort ; et les tirailleurs du 2e Léger italien paraissent sur la hauteur à la gauche de la Rientz. Alors, une forte colonne des insurgés est aperçue sur la route en désordre en arrière du fort. Le Général Rusca, qui vient d'être blessé, ordonne aux 2 Bataillons du 53e Régiment de s'élever sur son flanc droit, afin de tourner la Chiusa, et le Général Bertoletti reçoit l'ordre de jeter de suite quelques Compagnies à sa gauche le long de la rivière, pour profiter de la terreur répandue parmi les insurgés, et pour tâcher, à la faveur d'un mur, de pénétrer dans le fossé. Ce mouvement est exécuté avec vigueur, et, malgré la mitraille de trois pièces de canon placées dans les tours du fort, et une fusillade meurtrière, les palissades sont emportées. Mais l'ennemi a coupé le pont et barricadé la porte avec des poutres et des pierres de taille. On ne put l'enfoncer. Cependant les Voltigeurs du 53e Régiment ont, malgré une grêle de pierres, gagné la mi-côte des montagnes de droite et descendent sur les derrières de l'ennemi, et le Bataillon du 1er Léger a enlevé les deux canons placés également à la droite. Les insurgés abandonnent alors leurs pièces ; ils fuient à toutes jambes partie vers Sterzing, dont ils brûlent le pont, partie vers Clausen, en traversant Brixen. Les Voltigeurs du 53e Régiment ayant ouvert la porte, 5 Bataillons passent sur les travées du pont détruit et poursuivent l'ennemi, le Général Rusca, en remontant l'Eisach et le Général Bertoletti, en descendant la Rientz, tous deux sans obstacle, mais sans succès, n'ayant pu atteindre les fuyards. Le pont est réparé vers deux heures après-midi, et le reste des troupes y passe avant la fin du jour. Le Général Rusca ayant trouvé le pont de Sterzing brûlé, vient prendre position sur la route d'lnspruck ; la Division Sévéroli bivouaque en avant de Brixen ; la Division Barhou occupe par un Régiment de la Brigade Moreau les hauteurs entre Mühlbach et l'Eisach et par l'autre Régiment, Mühlbach, la vallée de Wale (Waller Thall) et la Chiusa. La Brigade Huard reste à Prunecken pour le désarmement. La perte des insurgés, quoique très-considérable, ne peut être évaluée, attendu qu’ils enlèvent leurs morts et leurs blessés. Les troupes françaises ont eu 18 Officiers blessés, 31 soldats tués et 116 blessés. Parmi les blessés se trouvent le Général Rusca, le Chef de Bataillon Veissières, du 53e Régiment (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 216).
Le 8 novembre 1809, le Prince Eugène écrit, depuis Villach, à Napoléon : "… plusieurs de nos colonnes ont rencontré des bandes·armées, qui, au lieu de vouloir rendre les armes, ont répondu par des coups de fusil. On est parvenu à en prendre quelques-uns, et tous étaient ivres, et la plupart étaient d'autres vallées éloignées. Presque généralement les habitants qui ont quelque chose rentrent ou sont rentrés chez eux ; mais nous aurons pendant longtemps quelques bandes de brigands, qui, ayant pris, pendant la rébellion, ce genre de vie, le quitteront difficilement. Dans les différentes· escarmouches dont je viens de parler à Votre Majesté, nous avons eu un homme tué et 14 blessés du 1er de ligne italien, 3 blessés des Dalmates, et 7 du 53e régiment ..." Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 110).
Le 10 novembre 1809, le Prince Eugène écrit, depuis Villach, à Napoléon : "Sire, j’ai l’honneur de rendre compte à Votre Majesté que ses troupes sont rentrées hier soir à Brixen. Elles ont dû cependant, pour y parvenir, enlever par un coup de main la Chiusa, défendue par 1,000 ou 1,500 insurgés avec 5 pièces de canon. Cette affaire nous a coûté quelques braves. Le général Baraguey d'Hilliers me promet pour demain un rapport détaillé de l'affaire ; il m'annonce seulement que le général Rusca a été blessé légèrement d'une contusion, et les chefs de bataillon Vesprier, du 53e, et Peraldi, du 1er léger italien, grièvement blessés. Notre artillerie de ligne s'est pnrticulièrement distinguée ; une seule pièce compte trois canonniers morts, et sept blessés. Les troupes paraissent s'être toutes bien conduites ; le combat a duré deux heures. Je crains que cette affaire ne rallume le feu qui commençait à s'éteindre. J'espère cependant que, vu la position qu'occupent les troupes de Votre Majesté en ce moment, il ne leur soit plus possible de rien entreprendre de sérieux …" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 112).
Cependant, le 17 au matin, le Chef de Bataillon Klippfel, du 53e Régiment, quitte Sterzing avec 500 hommes pour se rendre dans le Passeyer; le 1er Bataillon du 13e Régiment part deux heures après sous les ordres du chef de Bataillon Doreille (qui, comme le plus ancien, commande toute l'expédition) pour appuyer la première colonne. A deux heures de Sterzing, près d'un petit village, la première colonne est attaquée par 500 paysans qui sont presque aussitôt culbutés et se jettent dans la vallée de Sterzing. Après ce petit combat, la colonne, éclairée à droite et à gauche, parvient sans obstacle au sommet du contrefort que renferme le Passeyerthal, et de là jusqu'à Walten, village situé au fond de la vallée et au pied de la montagne. Un sentier très étroit et très-difficile oblige les soldats à marcher un à un ; le Bataillon du 53e Régiment arrive à Walten à l'entrée de la nuit, et le Bataillon du 13e deux heures plus tard ; le village est entièrement abandonné. Le Chef de Bataillon Doreille fait prendre position à sa colonne, plaçant le 53e à la tête du village et le 13e en arrière. Le 18, au matin, le Bataillon du 53e se remet en marche pour Saint-Léonhard par un sentier très-difficile, et resserré entre des rochers couverts de neige sur la droite, et un torrent escarpé qui porte ses eaux dans le Passeyer sur la gauche. Ce Bataillon, qui a ordre de pousser jusqu'à Saint-Martin pendant que le 13e tiendra le village de Saint-Léonhard, arrive à un quart de lieue de ce dernier village sans rencontrer d'obstacle, ayant sa droite flanquée par un détachement d'un officier et 40 hommes, qui s'est jeté dans le bois de sapins sur le penchant de la montagne. Arrivé là, on rencontre un abatis qu'il faut déblayer ; c’est un premier retard. Le Bataillon du 13e part de Walten deux heures plus tard, après y avoir laissé pour garder le défilé une Compagnie dont le chef doit avertir le commandant de tout ce qui se passera et attendre le retour des colonnes. Après une heure de marche, ce Bataillon atteint la gauche du 53e. Le déblayement des abatis est achevé par les Sapeurs, et les colonnes réunies se mettent en marche de nouveau. La tête du 53e étant arrivée à Saint-Léonhard, et la gauche du 13e étant engagée dans les abatis, ce dernier Bataillon est vivement attaqué à coups de fusil et à coups de pierres ; les 40 hommes du 53e qui flanquent la tête de colonne sont pris ou tués ; 200 hommes du 13e, qui en font l'arrière-garde et flanquent la droite, sont culbutés sur la colonne qui entre à Saint-Léonhard, et n'ont que le temps de se mettre en bataille à l'entrée du village, pour arrêter les paysans forcenés dont quelques-uns viennent mourir sur la baïonnette. Aussitôt, un Corps d'environ 400 insurgés barre le sentier par lequel les colonnes sont venues. Le commandant Doreille croit qu'en se portant au-devant de la colonne de 1,200 hommes qui doit venir de Méran il se dégagera. Il ordonna au 53e de pousser vers Saint-Martin, de culbuter tous les obstacles, tandis qu'il répartit le 13e dans les maisons du village pour éloigner l'ennemi par son feu. Cette disposition n'a aucun succès. Le chemin s'élargissant un peu au-dessous de Saint-Léonhard, il vaut mieux réunir les deux Bataillons pour se faire jour ; mais ce mouvement se trouve encore inutile par suite de la retraite du Général Rusca sur Bolzano et, parce que la majeure partie des insurgés a abandonné la poursuite de la Division à Terlan pour remonter au nord dans le Passeyer, en sorte que les deux colonnes engagées à Saint-Léonhard ont bientôt sur les bras des masses énormes. Après avoir fait beaucoup de mal à l'ennemi, le commandant Doreille est contraint de rentrer dans le village de Saint-Léonhard le soir vers dix heures. La nuit du 18 au 19 les insurgés reçoivent encore des renforts ; les abatis sont augmentés sur la route de Walten, et des postes placés sur les rochers environnants, d'où ils roulent des quartiers de rocs sur tout ce qui parait. Le 19, la Compagnie restée à Walten est attaquée et faite prisonnière, er le même jour le commandant Doreille est sommé de se rendre. Non seulement il refuse, mais il fait une tentative pour regagner Sterzing ; il ne peut réussir. Les Voltigeurs formant l'avant-garde font d'inutiles efforts ; on les repousse dans le village. Un détachement d'un Officier et 50 hommes, qui a attaqué sur un autre point, est pris. Le soir, tous les conduits qui portent de l'eau à Saint-Léonhard sont coupés, les postes des insurgés avancés, 2 petites pièces de canon placées en batterie devant le cimetière où sont retranchés les Grenadiers. Le 20, au matin, le commandant Doreille est encore sommé et ne répond à la sommation qu'en ordonnant une attaque générale. Elle réussit d'un coté, et les insurgés sont dispersés ; mais, de l'autre, on perd quelques maisons du village qu'il faut faire reprendre par les Grenadiers du 53e. Le 21, vers midi, on tente une nouvelle attaque aussi ïnfructueuse que les précédentes. Deux émissaires que le commandant Doreille a expédiés au Général Huard sont arrêtés par les insurgés et fusillés. Le 22, la matinée est tranquille. Le soldat, depuis trois jours sans pain, sans eau, sans vivres d'aucune espèce, attend des secours avec impatience ; les munitions commençent à manquer ; les blessés implorent assistance ; tout à coup le feu prend à une maison avancée ; les soldats qui l'occupent s'en échappent avec peine sous les coups de fusil de l'ennemi. Au même instant, les insurgés s'élancent de toutes parts avec la dernière fureur, et forcent l'entrée du village. Malgré la fusillade qui les crible, ils vont commencer le carnage, quand un prêtre, un de leurs chefs les plus puissants (le P. Joachim, ami de Hoffer), les arrête, les éloigne, et demande à parler au commandant. ll annonce au commandant que, s'il tarde à se rendre, il est perdu, parce qu'il ne peut plus retenir ses gens. Cet Officier supérieur refuse, lorsque le prêtre lui fait remarquer que déjà les paysans ont violé ses ordres. Le commandant Doreille ne peut que l'engager à empêcher le massacre des soldats. Bientôt les deux Bataillons sont désarmés et dépouillés. On les réunit aux autres prisonniers des mêmes colonnes, et on les envoie à Moos, où ils arrivent le 24 (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 231).
Le 18 novembre 1809, Eugène écrit au Duc de Feltre, depuis Milan : "Je m’empresse de vous rendre compte, monsieur le duc de Feltre des dernières nouvelles que j'ai reçues du Tyrol. Le général Baraguey d'Hilliers occupe Méran et les positions au-dessus de cette ville avec une partie des divisions Barbou et Sévéroli. Il a renfermé les rebelles dans le Wunschgau, et se prépare à les y poursuivre, s'ils ne s'empressent à mettre bas les armes. Il n'a rencontré jusqu'à présent aucun obstacle sérieux dans cette expédition, et le général Barbou, qui a traversé le Passeyer, pour venir le rejoindre à Méran, a trouvé cette vallée tranquille, mais déserte. Il s'y était passé, deux jours avant, un événement bien fàcheux dont je dois vous informer.
Un bataillon du 13e d'infanterie de ligne et un détachement du 53e, chacun d'environ 500 hommes, avaient été envoyés en colonnes mobiles dans cette vallée ; ils y ont été entourés, et se sont rendus prisonniers.
Je ne connais pas encore les détails de cette affaire affligeante, mais j'ai ordonné la réunion d'une commission d'enquête pour informer sur la conduite des chefs et des officiers, et mon intention est que ceux qui n'auront pas fait leur devoir soient punis suivant toute la rigueur des lois. Du reste, le Tyrol est paisible, et j'espère avant peu que les dernières étincelles de cet incendie seront étouffées dans le Winstchgau" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 256 - Note : Date curieuse par rapport au récit précédent, qui situe les évènements du 17 au 24 novembre).
Le 27 novembre 1809, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon pour l'informer de cette malheureuse affaire : "… c'est avec douleur que je dois rendre compte à Votre Majesté d'un accident dont m'informe la lettre du général Baraguey-d'Hilliers. Un détachement du 53e et un bataillon du 13e, forts chacun de 500 hommes environ, étaient partis de Sterzing, le 17, pour aller jusqu'à Saint-Léonhard, en colonne mobile, et opérer le désarmement du Passeyer. Il paraît qu'ils se sont laissé surprendre et entourer dans le village, et se sont rendus prisonniers. On ignore encore les détails de cette affaire affligeante, et j'ai cru devoir ordonner au général Baraguey-d'Hilliers de former une commission d'enquête pour rechercher la conduite du commandant et des officiers de ces détachements, et faire juger et punir, suivant toute la rigueur des lois, tous ceux qui n'auront pas fait leur devoir. D'après les instructions qui avaient été données à ces colonnes, et leur nombre, ce malheur est totalement inconcevable …" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 263 - Note : la lettre de Baraguey-d’Hilliers est datée de Méran, le 24 novembre).
Le 21 novembre, l'avant-garde est dissoute ; le 53e avec ses pièces et quelques chasseurs se rend en face de Sterzing (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 222).
Le 30 novembre 1809, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, je m'empresse d'avoir l'honneur de transmettre à Votre Majesté les nouvelles du Tyrol que je reçois à l'instant du général Baraguey-d'Hilliers, à la date du 27 courant. La vallée du Winstchgau a envoyé au général une députation de toutes les communes jusqu'à Schtande inclusivement. Elle était conduite par le prêtre Damy, qui paraît servir avec zèle la pacification. Il arrive à chaque instant au quartier général des troupes bavaroises et saxonnes qui étaient prisonnières. On lui promet, pour le 25, les prisonniers français des 53e et 13e, faits, le 22, à Saint-Léonhard. Le 24, les municipalités et les curés doivent se réunir chez le général Baraguey-d'Hilliers dans les mêmes intentions pacifiques.
André Hoffer, lui-même, paraît avoir fait demander indirectement un sauf-conduit pour se rendre auprès du général Baraguey-d'Hilliers, qui s'est prêté à le lui accorder, regardant celte démarche comme de la plus haute importance pour l'entière pacification" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 269).
Pendant ce temps, la révolte reprend dans la vallée de l'Eysach. Les insurgés se jettent sur Clausen, et une de leurs bandes, sous le nommé Kolb, un de leurs chefs les plus hardis, bloque Brixen. Cette nouvelle rébellion, suite des prédications fanatiques et des proclamations de Hoffer, étant venue à éclater au moment où les Compagnies d'élite du 53e remontent sur Sterzing, elles sont obligées de s'ouvrir passage à Clausen. A cette nouvelle, le Général Baraguey d'Hilliers envoie le Général Sévéroli et trois Bataillons à Brixen, puis, voulant en finir avec le Passeyer et Wiutschgau avant de s'occuper sérieusement de la vallée d'Eysach, il concentre toutes ses forces à Méran. Baraguey d'Hilliers à cette époque (fin novembre) dispose de 33 Bataillons répartis de la manière suivante : 17 à Méran sous les Généraux Barbou et Sévéroli, 2 à Botzen (Colonel Moroni), 2 à Sterzing (Colonel du 53e de ligne), 5 à Brixen (Général Morau), 2 à Prunecken (Général Almeyras), 2 à Lienz (Général Teste) et 3 à Sachsenburg et à Vlilach (Colonel Vautré) (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 236).
Le 15 décembre 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Lintz, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, le maréchal Macdonald m'informe de Graetz, en date du 11 décembre, que les habitants de la partie du Tyrol occupée par les troupes du général Baraguey d'Hilliers ont tout à coup repris les armes, et que, soit défaut de surveillance ou de force, un bataillon du 13e et à peu près un autre du 53e ont été contraints à capituler.
Cet événement est arrivé le 27 novembre, et depuis ce temps les communications entre Klausen, Brunecken, Brixen et Lienz ont été interceptées, et même Lienz bloquée.
Le maréchal Macdonald ajoute qu'il envoie deux régiments d'infanterie dans le cercle de Villach. Pour appuyer les troupes qui ont marché sur Lienz.
J'ai cru devoir, à tout événement, donner ces informations à Votre Excellence. Il est vraisemblable que les rapports faits un maréchal Macdonald sont exagérés, d'après la lettre que m'a écrite le général Drouet, et dont j'ai envoyé copie à Votre Excellence" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 133, lettre 868).
/ 1810
Entre le 5 et le 10 janvier 1810, le 53e est à Merzing (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 246).
A Paris, le 1er février 1810, on informe l'Empereur que "396 sous-officiers et soldats du 53e régiment, faits prisonniers dans le Tyrol en novembre 1809, venant de rentrer au dépôt de ce corps dans le plus grand dénuement, on a l'honneur de proposer à Sa Majesté d'accorder à ce corps un secours extraordinaire de 19.708 francs pour un équipement neuf"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3987 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la' guerre avec S, M. l’Empereur et Roi, daté du 31 janvier 1810 »).
Le 12 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, à S. A. S. le Prince de Lucques et Piombino, à Florence : "J’ai l’honneur de prévenir Votre Altesse Sérénissime que dans la nuit du 13 au 14 de ce mois, je dirige cinq colonnes mobiles dans les montagnes du Reno et dans les directions ci-après pour poursuivre et détruire les brigands qui infestent les départements …
Je ferai partir encore d’Imola dans la nuit du 14 au 15 une compagnie d’élite du 53e régiment pour occuper le canton de la Fontana et donner au besoin du secours à la colonne qui se dirige vers la route de Monrodine ( ?)" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 229).
Le 12 mars 1810 encore, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Préfet du Rubicon : "J’ai reçu monsieur le préfet votre lettre du 9 mars ; je m’empresse d’y répondre. Les marches et mouvements que je fais faire dans ce moment pour détruire les brigands et que je poursuivrai jusqu’à leur entière destruction dans ce département me détermine à garder un bataillon du 53e régiment à Imola. Je placerai deux bataillons à Rimini, ce qui remplira parfaitement vos vues puisque ces bataillons ne sont pas forts en ne comptent pas 500 hommes" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 230).
Encore le 12 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Bologne, au Chef d’Escadron Bortolli, commandant la Gendarmerie, à Bologne : "D’après différents rapports qui me sont parvenus, et l’augmentation que vous avez reçue, M. le commandant, d’un assez grand nombre de gendarmes, il sera nécessaire de poursuivre par des nouvelles colonnes mobiles les brigands qui paraissent s’être retirés dans la montagne pour rejoindre ceux qui y existaient déjà. Je pense donc qu’il conviendra de doubler les 4 colonnes qui dans ce moment parcourent la plaine, et d’en former 9 ainsi composées : 1 officier de gendarmerie (ou à défaut 1 officier de ligne), de huit gendarmes, y compris 1 maréchal-des-logis ou brigadier, 1 sergent, 3caporaux. Quelques colonnes se trouveront avec 2 sergents, d’autres avec 4 caporaux et 16 grenadiers ou voltigeurs. Ce qui composera chaque colonne de 30 hommes, non compris l’officier et les guides ; de ses 9 colonnes, 4 devront rester dans la plaine et tenir la même direction que les 4 premières en battant constamment toute la partie du département du Reno qui se trouve entre le Senio et le Panaro d’une part, et de l’autre depuis le Reno et le Pô di Primaro jusqu’à la grande route depuis Imola à Bologne, et de Bologne à Modène. Il importe que le doublement des colonnes se fasse de manière à ce que les habitants de la plaine de s’en aperçoivent pas, et que les colonnes qui seront dirigées vers la montagne, ne quittent la plaine que de nuit, afin que les brigands ne puissent être prévenus de leur marche.
Je pense qu’une colonne devrait être dirigée de Castel San Pietro par la rive droite du Sillaro, en remontant cette rivière et marchant sur Sassoleone, Castel del Rio, pour attaquer les brigands qui se trouvent dans cette partie, et qui ont assailli les douanes de Brancasdoli et de Doccia. Deux autres colonnes seront dirigées vers le Monte Armato, l’une par la route de Castel de Britti, l’autre par les routes qui conduisent de San Nicolò sur Vedriano, direction que paraît avoir tenu Baschieri et sa bande, la 4e colonne sera dirigée par Pianoro ensuite le chemin de Monterenzio, et enveloppera de cette manière les brigands qui se trouveraient dans les cantons de Castel San Pietro, Loyano ( ?), Fontana, attendu qu’il importe de ne pas laisser pénétrer les brigands dans les cantons du Sasso, Vergato, Castiglione, d’où ils pourront se réunir à ceux qui sont dans les cantons de Montetortore et de la Porretta. La cinquième colonne devra arriver par les chemins les plus courts, dans les cantons de Montetortore, y poursuivre les brigands dans toute la direction, et partout où ils se retireront ; cette colonne se mettra en communication avec Vergato où il y a un poste du 106e régiment. Les colonnes devront avoir pour but essentiel de ne pas quitter les brigands une fois qu’ils les auront atteints et de les poursuivre toujours avec la plus grande vigueur. Elles se conformeront du reste à tout ce qui a été prescrit par les instructions données aux premières colonnes de la plaine. Ils ne rentreront que lorsqu’ils auront arrêté ou détruit les brigands. Vous voudrez bien M. le commandant, donner les instructions en conséquence et me tenir informé, deux fois par jour, des résultats de toutes les colonnes.
Je désire que les colonnes mobiles dépassent la grande route de Bologne à Imola, et entrent dans les montagnes la nuit du 13 au 14 du courant. Je vous préviens encore que je ferai partir d’Imola une compagnie d’élite de 50 hommes du 53e régiment, qui entrera dans le canton de Fontana, en prenant la direction de Riolo, et Grosignano, et continuera de mettre à cette colonne des guides ou au moins 2 gendarmes. Par l’ordre que j’ai donné que les troupes des colonnes mobiles recevront la gratification, une demi-livre de viande et une ration de vin pendant que pendant que l’on comprenne la gendarmerie et les guides puisque ce service entraine des fatigues extraordinaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 109 page 231).
Le 13 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Vice-Préfet d’Imola : "En réponse à votre lettre du 12, j’ai l’honneur de vous prévenir que le 53e régiment passant demain à Imola, y laissera un bataillon en garnison, et que le commandant de cette troupe a l’ordre d’envoyer une compagnie à Massa Lombarda pour y tenir poste et faire de fréquentes patrouilles dans le canton de Lugo pour, de concert avec la gendarmerie et la garde nationale, maintenir la tranquillité et empêcher les brigands de revenir dans ces cantons ; il est entendu que la garde nationale, dans un pareil service ne doit pas sortir de son arrondissement, à moins qu’elle se trouve … rejoint les brigands alors il convient de les poursuivre partout ; une autre compagnie devra occuper les bords de la Salustra, le pont qui est sur la grande route, fera de fréquentes patrouilles dans la direction de Cantaluppo et se tenir en relation avec le poste de Castel San Pietro. Comme je ne connais pas les villages sur la route, pour … cette compagnie, je vous prie d’indiquer aux commandants celui qui en sera le plus rapproché, afin de l’établir assez près du pont pour le garder et rester maître de la route qui conduit à Dozza.
La compagnie de voltigeurs sera dirigée, partie par Croara et Casale, partie par Piedana et Riole, sur Tosignano, et sera chargé de maintenir la tranquillité dans le canton de Fontana. J’ai donné ordre à M. Grossetête de revenir sur Dozza où il recevra de nouvelles instructions. J’espère, M. le vice-Préfet, qu’au moyen de ces nouvelles dispositions, votre district se sera bientôt débarrassé des brigands, mais je ne suis pas content des syndics et propriétaire. Ils ne font pas connaître assez tôt l’arrivée des brigands dans leur commune, et ne répondent pas aux soins que je me donne à leur assurer la tranquillité" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 109 page 232).
Le 13 mars 1810, le Général de Division Grenier adresse, depuis Bologne, ses instructions au Commandant du Bataillon du 53e Régiment, à Imola : "Le chef de bataillon du 53e régiment, qui avec le 2e bataillon, doit tenir garnison à Imola, a pour objet de maintenir la tranquillité dans ce district et de purger les brigands et de les détruire partout où ils pourront se trouver. Il se concertera à cet effet avec le vice-préfet, afin de ne pas faire faire de marches inutiles à la troupe.
A son arrivée à Imola, il enverra le 15 à la pointe du jour une compagnie de fusiliers à Massa Lombarda dans le canton de Lugo. Le commandant de cette compagnie aura pour objet, de concert avec la garde nationale et la gendarmerie, de faire de fréquentes patrouilles dans le canton dans la direction de Conselice, de la Vezzola, et sur le Pô de Primaro.
Une autre compagnie ou détachement de fusiliers sera placé dans les environs du pont de la Silustra sur la grande route de Bologne à Imola, pour la garde de ce pont et des chemins environnants, qui conduisent d’une part à Cantalupo et de l’autre à Dozza. Le vice-préfet indiquera le village, où la compagnie qui ne devra pas être moins de 60 hommes sera établie. Il est probable que ce sera à l’une ou l’autre maison près du pont. Cette compagnie fera des patrouilles sur Cantalupo d’une part, et de l’autre sur Dozza, et se tiendra en relation avec le poste du 106e régiment établi à Castel Sans Pietro. Les deux autres compagnies de fusiliers et les compagnies de grenadiers tiendront garnison à Imola pour porter des détachements où besoin sera.
La compagnie de voltigeurs partira d’Imola le 15 avant le jour et marchera dans deux directions. La 1ère par Torrano, Croare, et Casale en remontant le Santerno par la rive gauche, et la 2e par Bergullo, Mazzolana et Riolo entre le Santerno et le Senio, sur Trossignano. Ces deux détachements ont pour but de poursuivre, attaquer et détruire les brigands dans le canton de Fontana, dans toutes les directions et partout où ils pourront se trouver ; dans les communes où il y aura de la garde nationale, elle sera invitée à marcher avec les détachements, et à indiquer les repères des brigands.
Les maisons et Cassines isolées seront fouillées et les armes prises et déposées sur reçu chez les syndics des communes, ainsi que les hommes qui seront arrêtés. L’établissement de cette compagnie sera à Fontana, chef-lieu du canton, ayant un officier avec 30 fusiliers au moins à Trosignano. Si cette compagnie rencontre des brigands, elle restera sur leur trace, les attaquera et poursuivra par tout le … la compagnie, sera prévenu que des troupes du 106e régiment seront le 15 vers Monteranzio. Il tâchera de se mettre en relation avec elle ; toutes les fois que deux détachements marcheront à la poursuite des brigands, ils ne devront pas être moins de 50 hommes afin d’être toujours supérieurs ou au moins égales aux brigands.
Les compagnies établies dans les lieux indiqués vivront de leur solde, de la masse d’ordinaire toutes les fois qu’elles ne marcheront pas contre les brigands, les hommes recevront dans les communes qui seront indiquées par le vice-préfet une demi-livre de viande et une ration de vin en gratification. Cette fourniture sera faite sur des bons en règle, au moyen de ce, les troupes observeront la plus grande discipline. Les commandants des détachements en seront personnellement responsables. Chaque homme sera fourni de 40 ou 50 cartouches. Le chef de bataillon devra recevoir tous les soirs les rapports de ses détachements pour me les faire parvenir de suite" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
Le 14 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, à S. A. I. le Prince Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie : "J’ai l’honneur de la prévenir que j’ai arrêté le 53e régiment qui devait aller à Forli et Rimini, à Bologne, en en détachant un bataillon à Imola. Je prie Votre Altesse Impériale d’approuver cette disposition qui me met à même d’envoyer un bataillon à Modène, pour chasser les brigands qui sont dans les cantons montueux de ce département ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 234).
Le même 14 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Chef d’état-major Vignolle, à Milan : "Ci-joint, mon cher général, un rapport à S. A. I. Veuillez, je vous prie, le mettre sous ses yeux et lui faire parvenir à Paris, si S. A. I. était déjà partie de Milan, comme on me l’annonce ici. Vous verrez par le rapport que j’ai gardé ici le 53e régiment en en détachant un bataillon à Imola. Cette disposition est nécessaire pour rendre la tranquilité à ce payx et il faudrait, comme je le mande à S. A. I. un autre régiment pour Reggio, Modène, La Mirandole et Cento, attendu que n’ayant pas de troupes sur ce point, les brigands poursuivis d’un département se réfugient dans un autre et exercent ainsi impunément leurs ravages. Je prie S. A. I. de prendre mes observations en très grande considération, attendu qu’après le 15 avril, lorsque la campagne sera couverte, il sera impossible de donner la chasse à ces coquins qui auront mille moyens de se cacher et tiendront encore la terreur dans le pays jusqu’à l’hiver prochain.
Je désire conserver le 53e régiment au moins jusqu’au 15 avril. Je vais envoyer un bataillon du 106e à Modène, en attendant que S. A. I. défère à ma demande en envoyant encore un régiment qui serait destiné pour Reggio, Modène, Cento et La Mirandola.
La prise et la mort du fameux Baschieri est assez intéressante pour avoir cru devoir faire connaitre à S. A. I. par le moyen d’une estafette extraordinaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 235).
Le 17 mars 1810, l’Adjudant commandant Chef d’Etat-major de la 4e Division, le Baron Forestier, écrit, depuis Bologne, au Colonel du 53e Régiment : "D’après les dispositions arrêtées par M. le général de division comte Grenier, il est ordonné au colonel du 53e régiment de faire partir un de ses bataillons demain 18 mars, de Bologne, pour aller occuper les postes ci-après.
L’état-major à Budrio, avec la compagnie de grenadiers qui formera une colonne mobile d’un sergent, deux caporaux et 20 grenadiers, à la disposition d’un officier de gendarmerie.
La compagnie de voltigeurs à Castel Guelfo, ayant un poste d’un sergent, un caporal, et 12 hommes à Medicina et fournissant une colonne mobile d’un sergent, 2 caporaux et 20 voltigeurs à la disposition d’un officier de gendarmerie.
La 1ère compagnie de fusiliers à Minerbio, ayant un poste d’un sergent, 1 caporal et 12 hommes à Baricella.
La 2e compagnie à Mezzolara, avec un poste d’un sergent, 1 caporal, et 14 fusiliers à San Martino in Argine.
La 3e compagnie à Castenaso, ayant un poste d’un sergent et 8 hommes à Cadriano, et un caporal et 8 hommes à Quarto Inferiore.
La 4e compagnie à Castel dei Britti, ayant un officier et 18 hommes à San Lazaro.
Ces différents détachements ont pour objet de maintenir la tranquillité dans les arrondissements qu’ils occupent, de donner la chasse aux brigands partout où ils pourront les rencontrer, les détruire ou les arrêter, ils recevront d’ailleurs et se feront remettre par les commandants des détachements du 106e qu’ils rencontreront, copie des instructions qui leur ont été données et qui serviront de consigne générale.
Chaque homme devra être pourvu de 40 à 50 cartouches.
Le chef de bataillon détaché à Budrio est prévenu que les officiers de gendarmerie enverront chercher les colonnes mobiles à Budrio et Castel Guelfo.
Le colonel du 53e régiment donnera également ordre au chef de bataillon qui est à Imola, d’envoyer une compagnie de fusiliers de son bataillon à Castel San Pietro. Cette compagnie correspondra avec lui à Imola, et aura un officier et 20 hommes à San Nicolò, les détachements recevront également copie des instructions données aux détachements du 106e et s’y conformeront. Il résulte de ces dispositions que le chef de bataillon qui est à Imola, à la surveillance des postes sur la grande route, depuis Imola jusqu’à San Nicolò inclusivement.
Outre toutes ces dispositions, il sera encore formé trois colonnes mobiles, composées de grenadiers et de voltigeurs du 53e régiment pris sur les compagnies qui restent à Bologne, chacune d’un sergent, 2 caporaux, 20 grenadiers ou voltigeurs, qui seront mis à la disposition de la gendarmerie dans les points ci-après.
La 1ère colonne à Loiano.
La 2e colonne à Monte Armato.
La 3e colonne à Vedriano ; s’il faut des officiers à ces colonnes mobiles, le commandant de la gendarmerie les demandera.
Il sera de plus envoyé par le 53e régiment du bataillon qui est à Bologne, 1 officier, 1 sous-officier, 2 caporaux et 16 fusiliers à Capo d’Argine.
1 lieutenant, 1 sergent, 2 caporaux et 18 hommes à poste fixe à Loiano.
1 sergent, 1 caporal et 13 hommes à Pianoro, sous les ordres du liueutenant qui va à Loinao.
1 sergent, 1 caporal et 12 hommes à Molini Nuovi.
1 sergent, 1 caporal et 15 hommes à Castagnolo Minore.
1 lieutenant ou sous-lieutenant, 1 sergent, 2 caporaux et 20 hommes à Trebbo.
Les 3 derniers détachements seront sous les ordres de l’officier qui sera à Trebbo ; les instructions sur leur service seront consignées par les détachements du 106e régiment qui sont sur ces différents points.
Les colonnes mobiles et les différents détachements devront également partir de Bologne le 18 mars" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 229. Page 467; Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 240).
Le même 17 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Lieutenant-colonel Borfollan ( ?), commandant la 2e Légion de Gendarmerie royale, à Bologne : "J’ai l’honneur de vous prévenir M. que pour régulariser le service et y établir une marche invariable, je viens d’ordonner à un bataillon du 53e régiment de partir demain 18 de Bologne pour aller occuper la plaine en avant de Bologne, entre la route qui conduit à Malalbergo et le Corvalue ( ?) ; il doit relever tous les détachements du 106e qui sont dans cette direction et mettre à la disposition des commandants des colonnes mobiles qui s’y trouvent cinq autres colonnes composées chacune d’un sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs, l’une de ces colonnes attendra qu’elle soit appelée par la gendarmerie à Budrio, l’autre à Castel Guelfo. Vous donnerez en conséquence l’ordre aux commandant des colonnes de les envoyer chercher et de renvoyer à Bologne tous les hommes qui sont dans ce moment du 106e.
Il partira également demain 18 trois autres colonnes mobiles du 53e régiment pour les montagnes ; elles seront dirigées, la 1ère à Loiano, la 2e au Monte Armato, la 3e à Vedriano ; veuillez en donner aussi avis aux commandants des colonnes que vous avez dans ces directions afin qu’ils les envoient chercher et renvoyer de suite à Bologne les hommes qu’ils ont du 106e régiment qui reçoivent une autre destination ; ces colonnes seront de la même force que celles ci-dessus.
J’ai cru devoir organiser en même temps tous les services de Cento et de San Giovanni, et j’ai disposé un bataillon du 106e. L’état-major sera à Saint Georges.
Ce bataillon tiendra aussi à votre disposition pour le 20 de ce mois à San Giorgio une colonne mobile d’1 sergent, 2 caporaux, et 20 hommes, grenadiers ou voltigeurs, une autre à Cento d’égal nombre, afin de pouvoir parcourir cette plaine en tous sens.
Outre cette disposition, le 106e régiment enverra le 20 trois colonnes mobiles dans les montagnes en arrière de la grande route.
L’une à Guiglia ; l’autre à Sasso, et la 3e à Vergato.
Ces colonnes sont de la même force que les autres, et les commandants que vous désignerez les enverront chercher dans les points indiqués en observant de renvoyer les hommes qui se trouvent à la colonne mobile qui a marché vers le Monte Tortone il y a quelques jours ; si vous n’avez pas assez d’officiers pour en mettre un à chaque colonne, vous demanderez des officiers aux colonnes au chef de bataillon du régiment dont les colonnes sont parties.
Par suite de ces dispositions, vous aurez 4 colonnes mobiles dans la plaine et 6 dans la montagne, non compris le détachement que j’ai envoyé Mirola dans le canton de la Fontana. Pour plus d’intelligence, ci-après, le tableau des colonnes mobiles.
Du 53e régiment, dans la plaine de Bologne, colonnes mobiles composées de 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Castel Guelfo ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Budrio ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Vedriano. Dans les montagnes en arrière de la route d’Imola, 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Monte Armato ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Loiano.
Du 106e dans les plaines à la gauche de Bologne, 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à San Giorgio ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Cento. Dans les montagnes en arrière de la grande route de Modène, 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Sasso ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Vergato ; 1 sergent, 2 caporaux et 20 grenadiers ou voltigeurs à Guiglia au Monte Tortone.
Je répète que les détachements du 53e régiment partiront demain 18 pour les différents points et ceux du 106e le 20 ; il faut donc qu’aux lieux indiqués, les commandants de gendarmerie les envoient chercher et renvoient de suite tous les hommes du 106e qui sont avec eux dans ce moment. Cette exactitude est nécessaire pour que chaque régiment soit à son poste, et que le 106e puisse organiser un bataillon pour Modène qui devra y arriver le 22.
Je pense qu’en mettant 6 gendarmes à chaque colonne, non compris le commandant, les colonnes seront d’une force suffisante pour attaquer et détruire les brigands partout où elles les rencontreront ; il conviendra de nommer des officiers qui devront prendre le commandement de 3 colonnes dans chaque partie de montagnes, afin qu’ils puissent donner des directions et faire agir les colonnes de concert si les circonstances exigent, c’est vous vous donnerez les instructions que vous les aurez reçues du 8 au 9 et vous préviendrez toutes les colonnes que je ne veux pas que le 30 de ce mois, il y ait un brigand dans le département du Reno ; dans le cas contraire, elles n’auraient pas fait leur devoir.
En en mettant que 6 gendarmes à chaque colonne, je vous réserve les moyens d’en envoyer 11, 12 ou 15 à Modène où ils devront être arrivés le 23. Mon intention de faire partir le même jour ou au plus tard le 24 de cette ville, deux colonnes mobiles très fortes pour détruire les brigands qui sont des les montagnes de ce département.
P.S. Les commandants des colonnes de la plaine recevront de vous, comme ceux de la montagne, tous les ordres, mais ils devront aussi correspondre avec les chefs de bataillon qui seront à Budrio et Cento, afin que ces derniers sachent où les trouver s’ils avaient des ordres à leur faire partir" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 248).
Encore le 17 mars 1810, l’Adjudant commandant Chef d’Etat-major de la 4e Division militaire, le Baron Forestier, écrit, depuis Bologne au Colonel du 106e de Ligne : "D’après les dispositions arrêtées par M. le général de division comte Grenier ;
Le colonel du 106e régiment est prévenu que le 53e régiment relèvera tous ses détachements de Budrio, Minerbio, San Martino in Argine et Medicina, Castel Guelfo, Castel San Pietro, San Nicolò, San Lazaro, Castel Britti, Castenaso, Quarto Inferiore, Molini Nuovi, dans la journée du 18 ; il leur donnera en conséquence l’ordre de rentrer à Bologne 19 ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 231. Page 471).
Le 18 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Chef de l’Etat-major du Royaume d’Italie, Comte Vignolle : "Le 53e régiment attendait son dépôt il y a quelques jours ; il parait qu’ensuite de nouvelles dispositions, son arrivée est retardée ; le bien du service exige cette réunion qui peut être ne pourra pas avoir lieu dans deux mois ; je vous demande, mon cher général, la même faveur pour le 106e régiment. Vous rendrez bien service à ces corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 251).
Le 25 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie : "… Le 106e occuperait Bologne et environs et le 53e Imola et Faenza …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).
Le 26 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Chef d’Escadron Borsoti, commandant la 2e Légion de Gendarmerie, à Bologne : "Ayant arrêté avec M. le préfet, monsieur, de faire faire, les nuit du 28 au 29 et 30 de ce mois une perlustration générale dans tout le département, afin d’extirper s’il est possible, les racines du brigandage, je vous préviens, M. que les colonnes mobiles devront y contribuer dans les cantons ci-après et seront en conséquence des le 27 au soir, et pour le 28, à la disposition des officiers supérieurs chargés de la répartition des troupes dans les différents cantons. Savoir : la colonne mobile de Castel Guelfo, Vedriano et Monte Armato à la disposition de monsieur Martin, chef de bataillon du 53e régiment. Stationné à Imola, il est chargé de leur adresser des ordres.
Celle de Loiano à la disposition du capitaine que j’y envoie ; les deux colonnes mobiles de la plaine de Cento à la disposition du chef de bataillon Vernier qui est à San Giorgio.
Celles de Vergato qui sera à Vergato et celle de Sasso, à la disposition de l’officier qui y sera ; et celle de Monte Tortore à son retour, à la disposition de l’officier qui y sera envoyé.
Celle de Budrio à la disposition du capitaine commandant et qui sera chargé de la perlustration du canton de Bologne. Les gendarmes employés à ces colonnes seront envoyés pour le terme de ces perlustration dans tous les chefs-lieux de canton, afin d’agir de concert avec les délégués politiques partout où besoin sera ; le 31, les colonnes mobiles seront réorganisées dans le même ordre qu’elles le sont aujourd’hui.
Veuillez, je vous prie, donnes les ordres nécessaires en conséquence des miens et envoyer en même temps des gendarmes dans le canton de Bazzano, où il n’y a point de colonnes mobiles.
Par l’ordre ci-joint, je charge M. le capitaine Bramani de la perlustration du canton de Bologne (extra-muros). Laissez-lui également un nombre de gendarmes ; vous savez, M., combien il importe que le secret soit observé dans de pareils opérations. Veuillez, je vous prie, le recommander aux gendarmes, et leur faire connaitre en même temps, combien il importe qu’ils marchent de concert avec les autorités civiles et militaires pour le succès de cette perlustration" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 284).
Le même 26 mars 1810, le Général de Division Grenier adresse, depuis Bologne, ses instructions pour le commandant de la Gendarmerie : "Ayant monsieur, arrêté avec M. le préfet du département du Reno, de faire faire, le 29 et 30 de ce mois une perlustration générale dans tout le département, afin d’extirper, s’il est possible, les racines du brigandage, êtes chargé de cette opération, monsieur, dans le canton de Bologne (extra-muros). Vous aurez pour la suivre, les troupes ci-après : les grenadiers ou voltigeurs qui composent dans ce moment votre colonne mobile, un détachement de 18 hommes du 53e qui est à San Lazaro. Idem de 14 hommes idem qui est à Molini Novi. Idem de 17 hommes idem qui sont à Castagnolo. Et 23 hommes idem qui sont à Trebbo. Plus 25 hommes idem et un officier qui le colonel du 53e mettra à votre disposition à Bologne. Vous vous concerterez avec le délégué politique de ce canton et repartiront dans la journée du 28 toutes les troupes, de manière à occuper toutes les communes de ce canton.
Les dispositions convenues sont qu’à la même heure, et au même mont, qui seront fixés par M. le préfet pour tout le département, les détachements qui devront être arrivés le 28 dans les communes, feront de concert avec la garde nationale et sous la conduite des syndics et délégués politiques de rechercher dans toutes les maisons qui dépendent de ces communes, et arrêteront tous les brigands et vagabonds, déserteurs, conscrits réfractaires et étrangers qui pourraient s’y trouver ; il est convenu aussi que dans les cas où des brigands seraient rencontrés et qu’ils chercheraient à fuir, le tocsin sonnera pour avertir les communes voisines afin de pouvoir les arrêter, les receleurs le seront également.
Pour cette opération, les colonnes mobiles seront dissoutes et réparties dès le 28, comme les autres troupes, elles seront réorganisées le 31, époque à laquelle tout rentrera dans l’ordre aujourd’hui existant.
La gendarmerie employée à ces colonnes mobiles sera répartie par son chef dans les chefs-lieux de chaque canton pour prendre part à ces recherches et agir sur les points les plus importants. Il est inutile de recommander pour cette opération le plus grand secret, sans lequel elle ne saurait réussir fort.
Vous aurez à donner tous les ordres aux détachements désignés d’autre part ; je laisse à votre zèle à suppléer à toutes les dispositions locales" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 285).
Encore le 26 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit ensuite, depuis Bologne, au Colonel du 53e Régiment : "Ci-joint, vous trouverez, M. le colonel, deux instructions que je vous prie de faire parvenir au commandant du bataillon à Budrio, afin qu’il dirige de suite ces troupes pour les opérations ordonnées dans ces deux cantons.
Vous en trouverez une troisième pour un capitaine qui devra partir demain matin avec un détachement de votre régiment, et que vous ferez commander pour la journée.
Outre ces dispositions, vous tiendrez prêt encore à Bologne, à la disposition du capitaine de gendarmerie Brancani, un détachement de 25 hommes pour le 28 au matin, et donnerez l’ordre aux postes de votre régiment établis à San Lazaro, Castagnolo, Molini Novi et Trebbo d’exécuter ceux qui leur seront donnés par le dit capitaine pour les journées du 28, 29 et 30. Le 31 de ce mois, tout rentrera dans l’ordre actuellement existant et les deux détachements dont il est mention devront revenir le même jour au régiment.
J’ai envoyé des ordres directs au chef de bataillon Martin et ai mis pour ces trois jours sous ses ordres la compagnie de voltigeurs qui est à Castelgnola et le détachement de Castel de Breto, quoiqu’ils ne fassent pas partie de son bataillons" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 286).
Le 30 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major : "Le Général Roussel me rend compte, mon cher général, par lettre du 30 de ce mois, que deux frégates ennemies se sont avancées du côté de Porto Primaro, et menacent d’approcher la côte dans le dessin sans doute de ravager quelques pauvres villages et peut-être s’emparer de deux tartanes chargées qui se trouvent à Porto Primaro ; vers Porto Confino, il y a également en vue une frégate et un brick, mais on ignore de quelle nation.
Des détachement de garde nationale ont été envoyés de suite sur les différents points et enfin de tranquilliser les habitants du pays, je fais réunir aujourd’hui un bataillon du 53e régiment et le fais partir demain 1er avril pour Forti où il arrivera le 2 et pourra être porté par le général Roussel où besoin sera ; je compte envoyer dans les 1ers jours d’avril, c’est à dire du 1er au 10, le restant de ce régiment à sa destination, à l’exception d’un bataillon que je conserverai à Imola" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 294).
Le 1er avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major général, à Milan : "… J’ai eu l’honneur de vous annoncer hier, que je faisais partir aujourd’hui un bataillon du 53e régiment pour Forli à la disposition du général Roussel.
Je garderai un bataillon de ce régiment à Imola et enverrai le restant du régiment à Rimini du 7 au 10 courant …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 298).
Le 3 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général de Brigade Pouchin, commandant le département du Reno : "J’ai chargé le chef de l’état-major de la 2e division de vous adresser, mon cher général, l’état des troupes stationnées dans le département du Reno, et les postes que j’ai cru devoir faite établir pour le maintien de la tranquillité publique ; les mesures de circonstance que j’ai été dans le cas de prendre dès mon arrivée ici cessent demain ; vous recevrez, à date du 5, tous les rapports, tant ceux des postes des troupes de ligne que de la gendarmerie et correspondrez pour tout genre de service dans le département avec M. le préfet ; vous me rendrez compte de vos opérations en me faisant connaitre tout ce qui arrivera d’important ; vous remarquerez par la distribution des postes que tout un bataillon du 106e régiment est employé, que l’autre étant nécessaire au service de la place, escortes, etc. et devant dans 15 jours relever celui détaché, il est impossible de déférer aux demandes de troupes que l’on pourra vous faire ; dans des circonstances urgentes seulement des détachements pourront se prendre sur la garnison, mais ils ne devront pas être employés à poste fixe, et devront rentrer dans le terme de deux ou trois jours, mon intention étant d’envoyer incessamment le 53e régiment, à l’exception du bataillon qui est à Imola, et que j’y maintiendrai dans le département du Rubicon, je n’ai pas fait comprendre le régiment dans l’état des troupes italiennes celui du Reno, quoiqu’il soit possible que je le conserve jusqu’au 10" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 302).
Le 3 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Préfet à Bologne : "Le détachement du 53e régiment, stationné à San Martino en Argine, commandé par le capitaine Magalon, ayant de concert avec la garde nationale arrêté le brigand Bragnoli qui, en différentes occasion, a été le chef de bandes, réclame le prix fixé pour sa tête, je pense ce coquin doit être considéré comme de 2e classe ; veuillez en conséquence ordonner que la moitié du prix fixé soit payé à ce détachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 305).
Le 4 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major : "… Ci-joint, mon cher général, copie du rapport du général Roussel en date du 31 mars. Je n’en enverrai pas moins le 53e régiment à Forli à l’exception d’un bataillon que je conserve à Imola. Je ferai partir le régiment le 10 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 305).
Le 4 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Roussel, Commandant le département du Rubicon à Forli : "J’ai prévenu, mon cher général, M. le préfet du Rubicon, que je prévois rentrer à dater du 5 courant toutes les troupes qui sont employées à la poursuite des brigands, et que la tranquillité étant rétablie, je me bornerai désormais à faire occuper seulement par des postes les frontières de la Toscane d’une part, et le Pô du Primaro de l’autre, vous aurez ce même service à faire faire dans le département du Rubicon et à recommander que les postes voisins de ceux établis dans le Reno ayant à communiquer ensemble, ce qui doit se faire particulièrement au moyen des brigades de gendarmerie.
Le 11 du courant, le 53e arrivera à Forli, a l’exception du 2e bataillon qui reste à Imola et par suite sous les ordres du général Pouchin.
Vous enverrez un bataillon à Rimini (le 1er), le 3e à Ravenne et Cesenatico et garderez à Forli le 4e et 5e bataillons avec l’état-major du régiment. Ces deux bataillons ne forment pas 600 hommes, donnez je vous prie, les ordres nécessaires pour que le casernement soit mis en bon état partout" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 147 page 307).
Le 7 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Bois-le-Duc, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je remarque qu'il y a peu de troupes dans la 30e division militaire. Comme mon intention est de supprimer les couvents, d'obliger les prêtres à prêter serment et de finir ces ridicules scènes de Rome, j'ai besoin d'y avoir les forces convenables.
Donnez ordre au vice-roi de compléter à 600 hommes présents, chacun, les deux premiers bataillons du 106e qui est à Bologne, et les deux premiers bataillons du 53e qui est à Imola (ce qui fera quatre bataillons, 2,400 hommes), de joindre à cette colonne trois escadrons du 29e de dragons, complétés à 600 chevaux (ce qui la portera à 3,000 hommes), de mettre cette brigade sous les ordres du général Pacthod, d'y joindre six pièces de canon, de tenir ces troupes en forme de colonne d'observation à Perugia, pour être à la disposition du général Miollis, qui la fera venir à Rome et partout où elle serait nécessaire; et, dans le cas où elle serait inutile, elle resterait à Perugia. Donnez ordre au vice-roi de réunira Ancône 3,000 hommes d'infanterie et 600 chevaux de troupes italiennes, pour se porter où il sera nécessaire ; le général commandant cette colonne prendra les ordres du général Miollis ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16444 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23557 (avec quelques variantes dans la mise en forme des phrases) - Note : La CGN mentionne un Général de Brigade Pastol, et non Pacthod).
Le 11 [juillet] 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au vice-roi de faire les dispositions suivantes : les 4 bataillons du 92e seront égalisés de manière à avoir 6 à 700 hommes à chacun des 4 bataillons de guerre. La même opération sera faite pour le 9e, il faut faire revenir à cet effet le bataillon qui est à Modène. La même opération sera faite pour le 84e, pour le 35e, pour le 53e, pour le 106e, hormis les 2 bataillons que ce régiment a dans l'Etat romain, et pour le 13e de ligne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4388 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23958 - Note. Sur la copie d'expédition (S.H.D., Guerre, 17 C 323), la lettre est datée du 11 juin 1810, mais une note de Clarke précise : « Cette lettre de l’Empereur doit être du 11 juillet et non du 11 juin »).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Italie, il écrit : "… Cette armée se composerait de 10 divisions, dont 7 françaises et 3 italiennes, et composées, savoir :
... 5e division française, 9e de ligne ayant quatre bataillons ; 29e, quatre ; 53e, quatre ; 106e, quatre : 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que ce qu'il y a de disponible dans le 72e soit versé dans le 4e bataillon.
Même ordre pour les 62e, 61e, 57e, 55e, 53e, 52e, 51e, 48e, 44e, 35e, 33e, 30e, 29e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 17 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Paris : "Mon Fils, vous donnerez des ordres pour réunir sans délai, et sans attendre les ordres de mon ministre de la guerre, un corps d'armée entre Vérone, Trente et Bolzano ; ce corps sera composé de quatre divisions ...
La 2e division sera composée de sept régiments d'élite. Chaque régiment d'élite sera formé de deux bataillons : le 1er bataillon sera composé de quatre compagnies de voltigeurs et le 2e bataillon de quatre compagnies de grenadiers. Chaque régiment aura les caissons, la compagnie d'artillerie et les moyens de transport attachés au régiment, hormis qu'il n’y aura que deux caissons d'infanterie, et deux de transport au lieu (le quatre. Ces régiments seront ainsi composés, savoir : 1er régiment d'élite : 1er bataillon, quatre compagnies de voltigeurs complétées à 150 hommes ; 2e bataillon, quatre compagnies de grenadiers complétées à 150 hommes ; total, 1,200 hommes, du 9e de ligne ; 2e régiment d'élite : deux bataillons du 13e, 1,200 hommes ; 3e régiment d'élite : deux bataillons du 29e, 1,200 hommes ; 4e régiment d'élite : deux bataillons du 35e, 1,200 hommes ; 5e régiment d'élite : deux bataillons du 53e, 1,200 hommes ; 6e régiment d'élite : deux bataillons du 106e, 1,200 hommes ; 7e régiment d'élite : deux bataillons du 112e, 1,200 hommes ; total, 8,600 hommes et quatorze pièces de canon. Il y sera en outre attaché douze pièces d'artillerie de ligne ...
Chaque division formera trois brigades, à l'exception de la première qui n'en formera que deux ...
Donnez sans délai des ordres pour que tous ces régiments se tiennent prêts et que les compagnies d'élite soient complétées. Vous laisserez accroire aux colonels qu'ils doivent eux-mêmes commander ces régiments d'élite, afin que la composition en soit bien faite ; mais, en réalité, vous ne ferez marcher que quatre colonels et trois majors. Chaque bataillon d'élite sera commandé par un chef de bataillon : ainsi, sur les quatre chefs de bataillon, deux marcheront ; vous choisirez les meilleurs officiers. Présentez-moi l'organisation après que vous aurez donné les ordres préparatoires pour ce qui vous regarde, afin de ne pas perdre un moment et qu'au 1er mai tout cela se puisse mettre en marche pour Vérone ; étudiez cette organisation ; présentez-moi les généraux de division, les généraux de brigade, les états-majors, les administrations, les commissaires de guerre, les officiers du génie et d'artillerie, et tout ce qui est nécessaire pour compléter cette organisation en détail et telle que je puisse ainsi l'envoyer toute faite au ministre de la guerre. Je désire l'avoir demain soir. Faites transporter 200,000 rations de biscuit à Vérone afin de pouvoir remplir les caissons ; ces biscuits serviront à l'armée. Donnez tous les ordres pour que l'artillerie puisse également se diriger sur Vérone et être prête au 1er mai, de sorte qu'au 15 mai le corps d'armée puisse déboucher sur Trente ...
Ainsi le corps d'armée sera donc composé de 34,000 hommes d'infanterie, de 6,000 hommes de cavalerie et de près de quatre-vingts pièces de canon, indépendamment de la garde royale ; ce qui le portera de 40 à 50,000. Il faut que tout cela puisse se mettre en marche et, s'il est nécessaire, entrer en Allemagne le 15 mai ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 145 ; Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17623 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26719).
Le 19 avril 1811, Napoléon décide que l'Armée d'Allemagne sera composée de trois Corps; le 3e est le Corps d'observation d'Italie. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE
Ce corps se réunira à Bolzano, Vérone, Mantoue et Brescia. Il sera composé de la manière suivante :
Infanterie ...
2e division
1re brigade
bataillon d'élite du 9e régiment de ligne 2 bataillons
bataillon d'élite du 13e régiment de ligne 2
4 bataillons
2e brigade
bataillon d'élite du 13e régiment de ligue 2
bataillon d'élite du 53e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 106e régiment de ligne 2
6 bataillons
3e brigade
bataillon d'élite du 29e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 52e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 112e régiment de ligne 2
6 bataillons
Total 16 bataillons
Cette division aura 16 pièces de canon et se réunira à Vérone ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753; Comprendre 33e Léger; le Général Dessaix est à la tête de cette Division).
Le même 19 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Paris : "Mon Fils, je n’approuve pas l'organisation que vous m’avez présentée, je vous en envoie une nouvelle ...
Je pense aussi qu'il faut emmener tout ce qu'on pourra de Dalmatie ; ce ne sont pas des troupes assez sûres pour les laisser sur les derrières. En envoyant les huit bataillons de deux régiments, vous devez compléter ces bataillons en prenant dans les autres, s'il est nécessaire ; rien que ces huit bataillons doivent vous faire 6,000 hommes.
Par cette nouvelle organisation vous verrez que votre corps d’armée se trouvera composé de plus de 40,000 hommes d'infanterie, y compris la garde, de 8,000 hommes de cavalerie et de plus de 140 pièces de canon. Je vous ai déjà mandé de faire faire du biscuit à Mantoue, afin de remplir tous les caissons, qu'on n'ouvrira plus que devant l'ennemi.
Il est important que chaque homme ait deux paires de souliers neuves dans le sac et une aux pieds, et qu'on puisse délivrer à Vérone, Trente et Bolzano, au moment du départ, trente cartouches par homme, Ces cartouches doivent être réunies dans les dépôts d’artillerie de ces places et n'être données qu'au départ.
Annexe
Corps d'Observation de l'Italie ...
Deuxième division
La deuxième division se réunira à Vérone elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de trois brigades.
Les quatre généraux de brigade seront les généraux Alméras, Roussel, Mallet et Digonnet ...
La première brigade sera composée de deux régiments d'élite tirés du 9e régiment et du 13e de ligne.
La deuxième, de deux régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiments.
Et la 4e brigade, de deux régiments d'élite tirés du 35e et du 106e.
Chaque régiment d'élite sera composé de 2 bataillons d'élite.
Le 1er bataillon sera formé de 4 compagnies de grenadiers et le 2nd de 4 compagnies de voltigeurs.
Les compagnies seront complétées à 150 hommes ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1200 hommes, la brigade à 2 400 hommes et la division à 9600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel, celui du 13e par un major, celui du 29e par un major, celui du 112e par un colonel, celui du 52e par un major, celui du 53e par un colonel, celui du 35e par un major, celui du 106e par un colonel.
Les huit compagnies de canonniers de ces régiments marcheront avec les régiments d'élite et comme de raison n'emmèneront avec elles que deux caissons de cartouches et deux caissons de transport, elles mènent deux pièces ce qui fera 16 pièces de régiment.
Il y aura en outre une batterie de ligne, tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de deux divisions d'artillerie, savoir, une d'artillerie à cheval, composée de deux obusiers et de 4 pièces de canon, et une d'artillerie à pied, composée de 2 obusiers et de 6 pièces de canon.
Total de l'artillerie de la division 30 pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division.
Les deux régiments d'élite seront formés sans délai et complétés de vieux soldats.
Pour commander les deux bataillons du régiment d'élite, le colonel désignera les deux meilleurs des quatre chefs de bataillon du régiment ...
Le vice-roi commandera ...
Le corps d'armée doit se réunir sur l'Adige, l'Oglio et le Mincio" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 152 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17633 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26764).
Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie le plan d'organisation du corps d'observation de l'Italie. Rédigez cette organisation convenablement. Mon intention est de ne rien envoyer de France. La 1re division sera fournie par l'Illyrie ... Mon intention est de le diriger en cas d'événement par Inspruck sur Dresde, pour se réunir avec le corps d'observation du Rhin, qui, par Wesel et Mayence, se dirigerait sur Magdeburg. Je suppose que je n'ai rien oublié. Vous me ferez connaître après cela ce qui restera en Italie aux régiments.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ITALIE ...
2e DIVISION. - La 2e division se réunira à Vérone ; elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de quatre brigades. Les quatre généraux de brigade seront les généraux Almeiras, Roussel, Mallet et Digonnet ; l'adjudant commandant Blanquet sera chef de l'état-major ; deux adjoints d'état-major, un commissaire des guerres, un chef de bataillon d'artillerie, un officier du génie, un sous-inspecteur aux revues seront fournis par l'armée d'Italie.
La 1re brigade sera composée de deux régiments d'élite tirés du 9e régiment et du 13e de ligne ; la 2e, de deux régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiment ; la 3e, de deux régiments d'élite tirés du 52e et du 53e de ligne, et la 4e brigade, de deux régiments d'élite tirés du 35e et du 106e.
Chaque régiment d'élite sera composé de deux bataillons d'élite ; le 1er bataillon sera formé de quatre compagnies de grenadiers et le second de quatre compagnies de voltigeurs.
Les compagnies seront complétées à 150 hommes ; ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1,200 hommes, la brigade à 2,400 hommes et la division à 9,600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel, celui du 13e par un major, celui du 29e par un major, celui du 112e par un colonel, celui du 52e par un major, celui du 53e par un colonel, celui du 35e par un major, celui du 106e par un colonel.
Les huit compagnies de canonniers de ces régiments marcheront avec les régiments d'élite, et, comme de raison, n'emmèneront avec elles que deux caissons de cartouches et deux caissons de transport ; elles mènent deux pièces, ce qui fera seize pièces de régiment. Il y aura, en outre, une batterie de ligne tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de deux divisions d'artillerie, savoir : une d'artillerie à cheval, composée de deux obusiers et de quatre pièces de canon, et une d'artillerie à pied, composée de deux obusiers et de six pièces de canon. Total de l'artillerie de la division, trente pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division.
Les deux régiments d'élite seront fournis sans délai et complétés de vieux soldats. Pour commander les deux bataillons du régiment d'élite, le colonel désignera les deux meilleurs des quatre chefs de bataillon du régiment.
Les bataillons d'élite du 29e et du 112e se réuniront sans délai à Florence, seront prêts à partir le 1er mai et se dirigeront sur Vérone ...
ETAT-MAJOR GÉNÉRAL ET DISPOSITIONS DIVERSES. — Le vice-roi commandera ...
Le corps d'armée doit se réunir sur l'Adige, l'Oglio et le Mincio" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17635 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26776).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE. — Ce corps conservera la même dénomination, mais il sera organisé comme il est porté au n° 3 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE.
Le corps d'observation d’Italie recevra au 1er juillet, conformément au rapport que nous fera le ministre de la guerre le 15 juin, l'organisation suivante :
2e Division. — Trois bataillons du 9e, trois du 13e, trois du 53e et trois du 106e ; total, 12 bataillons ...
Ce corps d'observation sera réuni, selon les ordres soumis à notre approbation, à Trente, Bolzano, Brescia, Laybach, Bassano, Vérone et Vicence.
NOTE.
D'ici au 1er juillet, le corps d'observation d'Italie conservera son organisation telle qu'elle a été établie par le dernier rapport du ministre, afin que, si d'ici au 1er juillet j'avais besoin de le mettre en mouvement, il pût marcher selon ladite organisation ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE (ne figure pas dans la Correspondance; c'est la situation ci-dessus en date du 20 avril 1811) ...
2e DIVISION
La 2e division se réunira à Vérone. Elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de 3 brigades ...
La 1re brigade sera composée de 2 régiments d'élite tirés du 9e régiment du 13e de ligne.
La seconde 2 régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiment, 52e et la 4e brigade, des 2 régiments d'élite tirés du 35e et du 106e, 53e.
Chaque régiment d'élite sera composé de 2 bataillons d'élite.
Le 1er bataillon sera formé de 4 compagnies de grenadiers et le second de 4 compagnies de voltigeurs. Les compagnies seront complétées à 150 hommes, ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1 200 hommes, la brigade à 2 400 hommes et la division à 9600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel. Celui du 13e par un major. Celui du 29e par un major. Celui du 112e par un colonel. Celui du 52e par un major. Celui du 53e par un colonel. Celui du 35e par un major. Celui du 106e par un colone1.
Les 8 compagnies de canonniers :
Ces régiments marcheront avec les régiments d'élite et comme de raison n'emmèneront avec elles que 2 caissons de cartouches et 2 caissons de transport. Elles mènent 2 pièces ce qui fera 16 pièces de régiment. Il y aura en outre une batterie de ligne tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de 2 divisions d'artillerie, savoir : une d'artillerie à cheval composée de 2 obusiers et de 4 pièces de canon, et une d'artillerie à pied composée de 2 obusiers et de 6 pièces de canon. Total de l'artillerie de la division, 30 pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division. Les régiments d'élite seront formés sans délai et complétés de vieux soldats pour commander les 2 bataillons du régiment d'élite. Le colonel désignera les 2 meilleurs des 4 chefs de bataillon du régiment. Les bataillons d'élite du 29e et du 112e se réuniront sans délai à Florence, seront prêts à partir le 1er mai et se dirigeront sur Vérone ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ITALIE. — Les bataillons d'élite d'Italie seront tous supprimés au 1er juillet. Les compagnies rentreront dans les bataillons et auront le même effectif que les autres compagnies.
Les 5es bataillons fourniront tout ce qu'ils ont de disponible aux 4es bataillons, de manière que les quatre premiers bataillons du 9e de ligne, les quatre du 13e, les quatre du 35e, les quatre du 53e, du 84e, du 92e, du 106e, du 29e et du 112e forment trente-six bataillons, chacun complété de 750 à 800 hommes.
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).
Le 11 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, envoyez-moi l'état par ordre numérique de tous les régiments à l'époque du 1er septembre. Il faut que dans cet état on ne porte que ce qui est exécuté et non ce qui est ordonné ; ce qui est ordonné doit être mentionné en encre rouge, mais ne doit être jamais compté dans les totaux ...
Au 53e, je vois que les conscrits à recevoir sont au nombre de 168 et ceux reçus au nombre de 795 ; cela ne fait que 963 ; il doit y avoir erreur. ...
Je vous prie de faire rédiger cet état avec le plus grand soin, et de faire écrire en encre rouge ce qui est ordonné. Il faut donc distinguer ce que chaque régiment reçoit de la conscription, de la réserve, ou des conscrits réfractaires" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6155 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28595).
Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au général Miollis de renvoyer sur-le-champ tout ce qu'il y a dans sa division, appartenant au 53e. Cet ordre ne souffre aucun délai" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28632).
Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie ...
La 2e division sera composée de deux bataillons du 18e léger, de quatre bataillons du 9e, de quatre bataillons du 35e, de quatre bataillons du 53e et de deux bataillons espagnols ; total, seize bataillons. Cette division sera la 14e division ...
On laisserait en Italie les régiments suivants :
RÉGIMENTS FRANÇAIS. — 22e d'infanterie légère, six bataillons ; 6e de ligne, trois ; 14e léger, trois ; 112e de ligne, cinq ; 13e, cinq ; 23e, deux ; les 5es bataillons des six régiments français composant les 13e et 14e divisions, six bataillons ; 10e de ligne, deux bataillons ; 20e, deux ; 7e, un ; 12e, un ; 1er léger, deux ; 3e, un ; 67e de ligne, un ; régiment illyrien, un ; 52e de ligne, cinq ; 102e, deux ; ce qui ferait en deçà des Alpes quarante-huit bataillons français, formant 30,000 hommes d'infanterie, lesquels seront complétés par la levée de la conscription qui va être faite, celle de 1812 ...
Faites-moi connaître si du 1er au 10 janvier les trois divisions du corps d'observation pourront être réunies, la 1re à Trente et à Bolzano, la 2e à Brescia et la 3e à Vérone, et la cavalerie aux environs, avec toute l'artillerie bien attelée, double approvisionnement de caissons, compagnies du train du génie et au moins 6,000 outils attelés, afin qu'en février ce corps puisse se mettre en campagne ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 233 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).
Le 22 décembre 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... Le colonel du 53e est en congé de convalescence, et ne pourra peut-être même plus servir …" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 240).
Le 23 décembre 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai eu l'honneur de mander hier à Votre Majesté qu'elle pourrait compter sur la réunion des corps de l'armée d'Italie à Botzen, Trente et Vérone pour l'époque du 10 février. J'ai bien calculé les marches des troupes de leurs cantonnements respectifs à Ratisbonne. Il en résulte que toutes les troupes de l'armée d'Italie pourraient être rendues sans faire de marches forcées à Ratisbonne le 1er mars. Car je suppose recevoir les ordres de mouvement du 1er au 15 janvier ; en accordant cinq à six jours aux régiments pour se mettre en mouvement, on peut compter que le 15 janvier tout serait en mouvement, et, comme les corps les plus éloignés sont le 18e léger qui est à Fiume, le 53e de ligne qui est à Livourne et le 2e de ligne italien qui est à Ancône, la 1re division sera réunie à Botzen le 5 février, la 2e à Trente le 7, et la 2e à Vérone pour la même époque. Dans la supposition que le mouvement serait continué jusqu’à Ratisbonne, la 1re division arriverait le 22 à Ratisbonne, la 2e le 25, et la 3e le 28. On ferait marcher la cavalerie et la garde dans les intervalles. La réserve d'artillerie ct le parc fermeraient la marche. Je demande à Votre Majesté, 1° si elle m'autorise à faire distribuer les vivres de campagne à la réunion des troupes à Botzen, Trente et Vérone, ou si elle préfère leur accorder une indemnité.
2° De quelle manière elle entendrait qu'on traversât la Bavière sous le rapport des subsistances, c’est-à-dire si ce serait le pays qui devrait fournir ou si on devrait payer les subsistances par le moyen de l'indemnité qu'on donnerait aux troupes" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 242).
Le 29 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, ayant prescrit différentes dispositions au vice-roi, il me mande qu'il lui manque les officiers dont l'état est ci-joint ... Je vous prie de me présenter le travail de ces remplacements mercredi prochain, afin que je signe et que je sois assuré que ces corps sont complets en officiers" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6551 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29507). En Annexe de la CGN, figure un "Etat des emplois vacants dans les corps de toutes armes qui composent l’armée d’Italie, à l’époque du 24 décembre 1811. Pour l’Infanterie :
... Au 53e de ligne, il manque 6 Capitaines, 2 Lieutenants, et 2 Sous-lieutenants ; dans les observations, il est noté : « Le colonel est en congé de 4 mois pour cause de maladie » ...".
/ 1811, en France
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Les 2es compagnies des 5es bataillons des 5e, 11e, 23e, 60e, 81e, 79e, 1er de ligne, 62e, 102e, 10e, 20e, 101e, 29e, 9e, 35e, 53e, 13e, 106e, 16e et 67e formant 20 compagnies se réuniront à Toulon et seront destinées à monter les 16 vaisseaux qui sont en rade de Toulon et les premiers qui seront mis à l'eau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 16 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Mathieu Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, je réponds à votre lettre du 15 ... J'ai approuvé l'état n° 3 : j'ai substitué au 53e le 3e de ligne qui est à Strasbourg et en Bretagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6001 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28195).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE TOULON
Les 2es compagnies du 5e bataillon de chacun des 9e de ligne, 106e, 53e, 35e et 13e de ligne seront formées à Milan ...
Le vice-roi formera de ces compagnies un bataillon qu'il passera en revue, et qu’il dirigera sur Toulon, en s'assurant qu'elles sont complètes et en bon état ...
Toutes ces compagnies seront placées, savoir
La compagnie du 9e, sur le Wagram, vaisseau à trois ponts ; celle du 16e sur l'Austerlitz, id. ; celle du 29e sur le Majestueux, id. ; celle du 53e sur le Commerce-de-Paris, id. ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
/ 1812
Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée.
Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, le corps d'observation d'Italie sera organisé de la manière suivante :
2e division (c'est-à-dire la 14e de la Grande Armée). – La seconde division sera commandée par le général Broussier. Elle se composera :
De 4 bataillons du 18e léger ;
De 4 – du 9e de ligne ;
De 4 – du 35e ;
De 4 – du 53e ;
et de 2 – du régiment espagnol.
Le 18e léger se réunira è Villach avec tout ce que doit fournir l’Illyrie à cette division. Le reste de cette division se réunira à Trente, Roveredo et autres pays voisins ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6590 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29631).
Le même 2 janvier 1812, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Lacuée, à Paris, pour lui adresser ses hypothèses de travail : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE.
... 14e division (se réunit à Trente) : 18e léger, 4 bataillons ; 9e de ligne, 4 bataillons ; 35e de ligne, 4 bataillons ; 53e de ligne, 4 bataillons ; régiment espagnol, 2 bataillons ; total, 18 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "Le 53e régiment a ses cinq bataillons à Gênes. Il faut porter ces cinq bataillons au grand complet de quatre compagnies par bataillon, les compagnies d'élite étant en Espagne. II faudrait même donner un peu plus que le grand complet, afin de pouvoir renforcer ce qui est en Espagne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Les 9e, 35e, 100e, 92e, 84e, 53e de ligne n'ont pas assez de 500 hommes. Il faut leur en donner 800, ce qui fait 1.800 hommes d'augmentation, tant pour augmenter les troupes qui sont en Italie que pour qu'ils puissent renforcer leurs cadres de guerre qui ne partiraient pas parfaitement complets ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Ancône. Général Barbou, Colonel Ferrent, avec quatre Bataillons des 35e, 53e français, 2e et 6e italiens : 1,000 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Sur la journée du 27 juillet, le Prince Eugène écrit, le 31 juillet 1812, depuis Souraj, à Napoléon : "... Le général Broussier, profitant de ce mouvement rétrograde de l'ennemi, passa la rivière avec sa division, forma en avant ses régiments en carré double par échelon sous la protection d'un feu très vif de son artillerie ; ce fut là qu'il protégea le ralliement du 16e régiment de chasseurs ramené dans une charge par les Cosaques de la garde, et qu'il sauva des pièces d'artillerie prêtes à tomber au pouvoir de l'ennemi. Ce fut le carré du 53e régiment, qui se trouvait le plus rapproché, qui, par un feu bien dirigé, dégagea les pièces qui allaient être prises. La cavalerie ennemie essaya plusieurs fois de charger les carrés, mais leur feu et leur contenance lui en imposa toujours ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 433).
Le 10e Bulletin de la Grande Armée, daté de Witepsk, le 30 juillet 1812, raconte, concernant le combat du 27 juillet 1812 : "… Combat d'Ostrovno.
… Le 27, à la pointe du jour, le vice-roi fit déboucher en tête la division Broussier. Le 18e régiment d'infanterie légère et la brigade de cavalerie légère du baron Piré tournèrent par la droite. La division Broussier passa par le grand chemin, et fit réparer un petit pont que l'ennemi avait détruit. Au soleil levant, on aperçut l'arrière-garde ennemie, forte de dix mille hommes de cavalerie, échelonnée dans la plaine ; la droite appuyée à la Dwina, et la gauche à un bois garni d'infanterie et d'artillerie. Le général comte Broussier prit position sur une éminence avec le 53e régiment, en attendant que toute sa division eût passé le défilé. Deux compagnies de voltigeurs avaient pris les devants, seules ; elles longèrent la rive du fleuve, marchant sur cette énorme masse de cavalerie, qui fit un mouvement en avant, enveloppa ces deux cents hommes, que l'on crut perdus, et qui devaient l'être. Il en fut autrement ; ils se réunirent avec le plus grand sang-froid, et restèrent pendant une heure entière, investis de tous côtés ; ayant jeté par terre plus de trois cents cavaliers ennemis, ces deux compagnies donnèrent à la cavalerie française le temps de déboucher.
La division Delzons fila sur la droite. Le roi de Naples dirigea l'attaque du bois et des batteries ennemies ; en moins d'une heure, toutes les positions de l'ennemi furent emportées, et il fut rejeté dans la plaine, au-delà d'une petite rivière qui se jette dans la Dwina sous Witepsk. L'armée prit position sur les bords de cette rivière, à une lieue de la ville.
L'ennemi montra dans la plaine quinze mille hommes de cavalerie et soixante mille hommes d'infanterie. On espérait une bataille pour le lendemain. Les Russes se vantaient de vouloir la livrer. L'empereur passa le reste du jour à reconnaître le champ de bataille et à faire ses dispositions pour le lendemain ; mais, à la pointe du jour, l'armée russe avait battu en retraite dans toutes les directions, se rendant sur Smolensk.
L'empereur était sur une hauteur, tout près des deux cents voltigeurs qui, seuls en plaine, avaient attaqué la droite de la cavalerie ennemie. Frappé de leur belle contenance, il envoya demander de quel corps ils étaient. Ils répondirent : « Du 9e, et les trois-quarts enfants de Parti ! Dites-leur, dit l'empereur, que ce sont de braves gens : ils méritent tous la croix ! »
..." (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 31; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 529; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7474 - le donne à la date du 31 juillet).
Le 31 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vitebsk, à Berthier : "Mettez à l'ordre du jour les avancements et les récompenses que j'ai accordés dans le 4e corps pour la bonne conduite qu'il a tenue au combat d'Ostrovno. Faites connaitre au vice-roi et mettez également à l’ordre que j’accorde quatre décorations à chaque bataillon du régiment croate, du 84e de ligne, du 92e, du l06e, cinq à chaque bataillon du 8e léger, trois à chaque bataillon du 53e, et trois à chacune des deux compagnies de voltigeurs du 9e de ligne qui ont soutenu la charge de la cavalerie ennemie sur les bords de la Dvina" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2287; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31371).
Le 24 octobre 1812 au matin commence la bataille de Malo-Jaroslawetz, si glorieuse pour les troupes du Vice-Roi et pour le Vice-Roi lui-même. Le Prince rend compte de cette sanglante affaire dans le rapport suivant, adressé à l'Empereur, daté du 26 octobre, surlendemain de l'action : "… J'ai été particulièrement satisfait du général Broussier, qui a exécuté plusieurs charges à la tête de ses colonnes. Je dois les mêmes éloges aux généraux Pino, Bertrand, Ferrant, Fontana ; aux colonels Pegot, du 84e ; Tissot, du 92e ; Gaussard, du 18e léger ; Dubois, du 2e de ligne italien ; Cosella, du 3e de ligne, et Peraldi, des chasseurs de la garde ; le major Frigieri, du 53e ; le chef de bataillon Fournier, du même régiment …" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 17).
Le 25 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’Empereur vient de me faire connaître, que son intention est, que la division que vous réunissez en ce moment, à Vérone, et qui prendra le numéro de la 35e division d’infanterie de la Grande Armée, soit composée de trois brigades savoir, deux brigades françaises et une brigade italienne.
... Quant au 112e de ligne, vous vous concerterez avec le général Vignolle, pour porter aussi chacun de ses quatre bataillons à 900 hommes présents, en prenant, à cet effet, le nombre d’hommes nécessaires dans les dépôts des 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e de ligne, stationnés en Italie ...
Vous m’adresserez les procès-verbaux de toutes ces incorporations ...
Enfin l’intention de l’Empereur est, que votre division se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le mont Brenner dans les premiers jours de décembre, marchant par brigade, et se dirigeant, pour y être cantonnée, jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté, sur Bamberg, Nuremberg et Augsbourg ...
Il est nécessaire que vous portiez la plus grande attention à bien organiser votre division, sous tous les rapports ; l’Empereur y attache une grande importance.
Vous me ferez connaître sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque corps en comprenant dans les présents sur les armes, les hommes que leur ont fourni leurs propres dépôts, ou ceux qu’ils auront reçus par incorporation d’autres régiments ...
Vous aurez soin aussi de m’adresser régulièrement tous les 15 jours l’état de situation de votre division. Je vous envoie, à cet effet, des imprimés" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le 12 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "Pour éviter l’encombrement qui aurait lieu à Vérone par l’arrivée le 14 des 4e bataillons des 1er et 3e légers, par celle des 800 hommes qui viennent de l’Ile d’Elbe et des 360 que vous m’envoyez des 53e et 106e régiments que je suppose devoir arriver le même jour, j’ai donné l’ordre au bataillon du 3e léger, faisant partie de la 3e brigade, d’aller cantonner à Castel Nuovo jusqu’au 20, jour du départ de la première colonne. J’ai fait donner les avis nécessaires pour y assurer le pain et le logement ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 49).
Le 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "Je n’ai reçu que le 16 votre lettre du 11, mon cher général ...
Je vois qu’on a cherché à conserver des hommes dans les dépôts. Nous ne pouvons rien à cela, mais le Ministre de la Guerre en sera nécessairement informé par les situations détaillées que je suis obligé de lui envoyer. Néanmoins comme j’espère qu’il rentrera encore au 6e régiment des hommes sortant des hôpitaux, je recevrai pour les bataillons des 10e, 20e et 67e 80 hommes des 180 qui doivent arriver du 53e régiment. Au moyen de cette disposition, je ne serai pas dans le cas de vous demander de nouveaux détachements ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
L'aigle du 53e Régiment est détruite sur ordre du Prince Eugène, entre le 17 et le 20 novembre 1812.
Le 18 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "... Le détachement du 53e arrive aujourd’hui ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le 21 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien (ainé), à Vérone : "Les 180 hommes du 53e régiment pourront être incorporés aujourd’hui dans le 6e quoiqu’à leur départ de Pesaro, ils ne pouvaient être destinés pour ce régiment, ne connaissant pas leur destination ; mais afin d’éviter les inconvénients qui pourraient résulter de la fausse mesure qui a été prise par le conseil d’administration du 53e régiment en faisant solder ces hommes depuis leur départ de Pesaro pour le compte du 6e, j’autorise l’incorporation définitive de ce détachement et vais en donner l’ordre" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 72).
Le 22 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle : "… Les détachements de l’Ile d’Elbe ne sont arrivés que le 20 à la nuit ; ils sont dans l’état le plus misérable, surtout celui du 14e : il est presque nu et dans une telle situation que je suis obligé de le laisser ici pour attendre des pantalons que le major du régiment a fait partir de Rome. J’espère qu’ils arriveront avec d’autres effets dans les 1ers jours de décembre ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 32 page 75).
Le 24 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Vignolle, commandant les troupes dans le Royaume d’Italie : "Par une de mes précédentes, j’ai eu l’honneur de vous annoncer que sur le détachement de 180 hommes du 53e régiment destinés à être incorporés dans le 6e, j’en réserverais 100 pour les bataillons des 10e, 20e et 67e régiments, formant la 14e demi-brigade provisoire, afin de porter chaque bataillon à 900 hommes, conformément aux instructions de S. E. le Ministre de la Guerre, mais le détachement du 53e ayant été soldé du jour de son départ à Pesaro pour le compte du 6e régiment de ligne, et les 400 hommes du 7e bataillon venant de l’Isle d’Elbe se réduisant à 260 hommes par la désertion de 84 et de 55 restés en route aux hôpitaux et sur lesquels il ne faut plus compter, j’ai été forcé de faire consommer dans le 6e régiment l’incorporation entière du détachement du 53e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 79).
Le 10 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un 6e bataillon au dépôt du 9e de ligne.
Idem du 35e, 53e, 84e, 92e et 106e. Vous nommerez sur-le-champ les chefs de bataillon. Les officiers et sous-officiers formant les cadres seront nommés sur-le-champ au dépôt ...
Les officiers et sous-officiers formant les cadres seront nommés au dépôt, et l'on prendra ce qui serait nécessaire dans les cadres des bataillons qui se trouvent actuellement au-delà des Alpes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32254).
Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainbleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... J’ai examiné le projet de mouvement que vous avez préparé pour les 3 divisions françaises du Corps d’Observation d’Italie. Il en résulte que la 1re division sera réunie le 22 à Vérone, et la 2e à y sera réunie le 23.
Je pense en conséquence que vous pouvez retarder le départ ... De même pour le détachement du 106e, de même pour le 4e bataillon du 10e de ligne. Au lieu de le faire partir le 16 vous pourrez ne le faire partir que le 20 ...
Les détachements des 9e, 53e, 84e et 92e, au lieu de les faire partir le 14, vous pourrez ne le faire partir que le 22.
Recommandez au Général Vignolle, qu’aussitôt que la 1re division qui doit arriver à Vérone le 22, s’y trouvera réunie, il la fasse mettre en marche pour Trente, Roveredo et Brixen, où elle prendra ses cantonnements jusqu’à nouvel ordre.
La 2e division prendra ses cantonnements à Vérone.
La 3e division pourrait tout entière être réunie à Mantoue.
Vous donnerez ordre que la division Italienne soit réunie à Brescia ; de sorte que ces 4 divisions puissent s’il est nécessaire partir avant le 10 mars pour entrer en Allemagne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32377).
Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Donnez l'ordre que les compagnies du 9e, du 35e, du 53e, du 106e, forment un bataillon de 4 compagnies et se rendent à Glogau, où elles seront incorporées dans leurs 1er bataillons au 4e corps de la Grande Armée ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).
Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
ITALIE.
Il sera formé, pour l'Italie, quatre demi-brigades, ainsi qu'il suit : 31e demi-brigade, les 6es bataillons du 9e, du 35e et du 53e ; 32e demi-brigade, les 6es bataillons du 54e, du 92e et du 106e ; 33e demi-brigade, les 6es bataillons du 112e, du 13e de ligne et le bataillon du 8e léger qui revient d'Espagne ; 34e demi-brigade, les 6es bataillons du 8e léger, du 18e et du 36e.
Il sera formé, en outre, six bataillons de garnison : deux pour Palmanova, deux pour Venise, un pour Ancône, un pour Livourne ; total, six.
Ces troupes seront mêlées avec vingt-quatre bataillons italiens, de manière à former deux belles divisions, qui pourront surveiller, l’une les provinces illyriennes, Venise et le Tyrol ; l’autre, Ancône, la Toscane et Rome.
Cette organisation sera l'objet d'un travail particulier ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 4 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, avez-vous envoyé quelqu'un à Augsbourg pour former les seconds bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e.
Je vois que le 9e n'a fait partir que 500, le 35e que 400, le 53e que 700, le 84e que 500, le 92e que 500, le 106e que 700. Cela ne sera pas suffisant pour compléter les seconds bataillons. Je pense donc qu'il est convenable que vous donniez l'ordre qu'au lieu de garder les cadres de 6 compagnies on ne garde que les cadres de 4 et que ces 4 cadres avec les 2 que le 1er bataillon a laissé à Glogau forment le 2nd bataillon. Les 2 autres cadres du 2nd bataillon iront en Italie ou avec les 4 cadres du 1er bataillon, on reformera le 1er bataillon ; ainsi ces corps auraient en Italie leurs 1er, 3e, 4e, 5e et 6e bataillons. Il y a à Bamberg un détachement des garnisons de vaisseau, qui attend ces cadres.
Il serait convenable que ces 6 bataillons se réunissent et forment une division afin de ne pas marcher isolément. Comme Augsbourg est sur la route d'Italie, envoyez un officier pour présider à la formation de ces bataillons et les réunir en s'écartant un peu d'Augsbourg afin de ne pas être sur la route que doit suivre le corps d'observation d'Italie" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32989).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 4c corps de la Grande Armée sera supprimé et réuni au corps d'observation d'Italie. En conséquence, les 2es bataillons des 9e, 35e, 53e, 106e, 84e et 92e régiments, qui s'organisent à Augsburg, y attendront le passage du général Bertrand. Ces six bataillons formeront une brigade.
Vous donnerez ordre à trois majors de ces régiments de partir d'Italie en poste pour aller prendre le commandement chacun de deux bataillons.
Les six bataillons formeront donc trois régiments provisoires de la manière suivante : ... 44e régiment provisoire, le 2e bataillon du 53e et le 2e bataillon du 106e ...
Le général Bertrand placera cette brigade dans sa division la plus faible ; ce qui portera le nombre de ses bataillons de 51 à 57.
Tout ce que le 4e corps a dans Glogau sera inscrit comme garnison de Glogau.
Les colonels de ces six régiments se rendront à leurs dépôts en Italie, ainsi que les majors en second, s'il y en a encore.
Toutes les administrations, états-majors d'artillerie et du génie et officiers d'état-major qui appartiennent au 4e corps d'armée, seront attachés au corps d'observation d'Italie" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19670 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33040).
Le même 6 mars 1815, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Le 9e, le 5e, le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont en Italie, garderont tous leurs bataillons en Italie hormis leur second bataillon qui s’organise à Augsbourg.
En conséquence, le 1er bataillon sera complété par 2 compagnies qui seront créées du 5e bataillon, pour équivaloir aux 2e compagnies restées à Glogau. Le 3e et le 4e bataillons se formeront également en Italie, ce qui fera 3 bataillons par régiment ou 18 bataillons pour l’Italie ...
Vous remarquerez que le 8e et le 18e n’auront que leur second bataillon à Glogau. Cela exigera l’envoi d’un nombre beaucoup plus considérable de conscrits en Italie, afin de compléter les 18 bataillons que fourniront les 9e, 35e, 53e 84e, 82e (Note : la copie porte en marge que le nombre 92 est écrit au crayon) et 106e régiments ; mais ces 18 bataillons réorganiseront ces régiments et seront une véritable ressource pour la fin de la campagne, en même temps qu’ils formeront une colonne mobile pour l’Italie" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 17 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... La 2e division du corps d'observation d'Italie sera commandée par le général Pacthod ...
Les six bataillons de l'ancien 4e corps, qui forment aujourd'hui les 43e, 44e et 45e régiments provisoires, seront réunis aux divisions du corps d'observation d'Italie de la manière suivante :
... Le 44e régiment provisoire, formé du 53e et du 106e, sera réuni à la 2e division, et la portera à 16 bataillons ...
Au total, cette mesure portera le corps d'observation d'Italie à 58 bataillons, en comptant la division italienne de 13 bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33267).
Le 8 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Nossen, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, cinq cadres de bataillon de la division Durutte sont arrivés à Ulm. Ils doivent y attendre 3 600 recrues venant d'Italie. Ces 3 600 recrues tardent d'arriver par défaut d'habillement ; mais 3 200 recrues formant deux bataillons de marche arrivent à Augsbourg le 17 mai. Ils étaient destinés à compléter le corps du général Bertrand. Mon intention est que vous donniez l'ordre à ces cinq cadres de bataillon de se rendre à Augsbourg où ils seront arrivés le 15 ou le 16. Vous donnerez l'ordre que les 3 200 hommes sans destination et appartenant au 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e régiments soient incorporés dans quatre de ces cinq cadres de bataillon, ce qui les portera à leur grand complet. Ces bataillons se mettront en marche, sur-le-champ et se dirigeront sur Dresde par la route la plus courte. Les officiers et sous-officiers qui ont amené les conscrits retourneront en Italie. Il restera donc encore un cadre de bataillon à compléter. Donnez l'ordre au général Vignolle de diriger sans délai 700 hommes pris parmi les conscrits des quatre années sur ce cadre qui les attendra à Augsbourg. Vous donnerez l'ordre au général Reynier de faire partir sur-le-champ de sa division, cinq cadres de bataillon bien complets, en officiers et surtout en sous-officiers et vous les dirigerez sur Augsbourg. Vous ferez connaître au général Vignolle que les 3 600 hommes qui avaient été destinés au 5 premiers cadres le seront à ceux-ci ; mais que mon intention est qu'au lieu de conscrits des 4 années on prenne des hommes de la conscription des 6 années, et que ce soit tous des Italiens c'est-à-dire des conscrits des départements du Piémont, de Gênes, de Parme, de Toscane et des départements romains. Instruisez le ministre de la Guerre de ces dispositions. Le résultat de cette mesure sera que quelques régiments du 12e corps seront moins complets. J'y pourvoirai d'une autre manière en y incorporant les compagnies de l'ancienne armée d'Italie qui se trouvent dans la place de Glogau, lorsque cette place sera débloquée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34167).
Le 9 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Görlitz, à Berthier : "... Donnez ordre que tout ce qui se trouve à Glogau des 9e, 3e, 53e, 84e, 92e et 106e régiments, au-dessus du cadre d'une compagnie, en officiers et sous-officiers, soit réuni et envoyé en Italie. Je me réserve de statuer ultérieurement sur ce qui est relatif à ces six compagnies. Donnez le même ordre pour les quatre compagnies italiennes ; tout ce qu'elles ont en officiers et sous-officiers au-dessus des cadres, doit être envoyé en Italie" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 923 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34543).
Le 11 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un état que je reçois du vice-roi. Vous y verrez que les 6 régiments français en Italie ont besoin de 3 450 conscrits, indépendamment des cadres de la division Durutte. Le 53e régiment seul a besoin de 600 hommes.
Les 5 bataillons de la division Durutte qui vont à Vérone ont besoin à raison de 700 hommes par bataillon de 3500 hommes. Ces régiments ne peuvent les fournir. J'attache beaucoup d'importance à ce que les 5es bataillons des 6 régiments d'Italie aient quelque force pour former un fond de garnison. Je pense qu'il faut donc envoyer en Italie 4 000 conscrits pour distribuer dans ces différents régiments. Voyez de quels dépôts on peut les tirer. Le principe étant que la réduction des conscrits pour réformes et non-valeurs est d'un sixième, 3600 conscrits ne fourniraient pas 3000 soldats. Avec ce qu'ils ont, les 4 bataillons seront-ils complets ? Envoyez cet état au ministre de l’Administration de la guerre, en lui faisant observer que les schakos qui ne devaient être prêts qu’au 30 août doivent l'être au 15 juillet" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34583).
Le 11 juin 1813, l’Empereur écrit, depuis Dresde, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 31 mai ...
Je vois, par l'état que vous joignez à votre lettre, qu'en complétant les 4 bataillons des 6 régiments, il n'y aurait pas d'hommes à donner aux 5 bataillons de la division Durutte, que j'envoie en Italie. Mon intention est de compléter à 500 hommes les 5 bataillons de cette division. Mettez-y de préférence des Romains, des Toscans et des Piémontais ; tenez ces bataillons à Trente. Formez-en une brigade sous les ordres d'un général de brigade où d'un colonel ; selon les circonstances, j'ordonnerai de les compléter à 800 hommes en y mettant des Romains et des Toscans, et de les diriger sur Dresde. Si ces bataillons doivent rester en Italie, une brigade de 2,500 hommes vous sera utile.
J'écris au ministre de la guerre de tirer des différents dépôts en Toscane et à Rome et de tout ce qui est disponible en France pour compléter votre corps. Faites un état de ce qu'il faut pour compléter les 24 bataillons, en calculant le déficit de la conscription. Il faut que chaque régiment ait au grand complet 3,360 hommes, sans compter les officiers et sous-officiers. On doit compter de plus ce qu'il faut pour les bataillons de la division Durutte. Par ce moyen, les 4 bataillons seront complets, et vous aurez un peu de monde pour les 5es bataillons de garnison.
Je vois que le 9e régiment a 3,200 hommes ; le 35e, 3,680 hommes ; le 53e, 2,674 hommes ; le 84e, 3,750 hommes ; le 92e, 3,550 hommes ; le 106e, 3,500 hommes. Je vois d'après l'état des 6 régiments que le 53e est le plus faible et qu'il a besoin de recevoir 600 hommes. J'estime que si le ministre de la guerre envoie des dépôts des départements au-delà des Alpes 3 à 4,000 conscrits, cela fera le compte.
Quant aux shakos, prenez des mesures pour qu'ils soient fournis au 15 juillet. Augmentez le prix, s'il est nécessaire. Envoyez-moi l'état des bataillons des 27e, 28e et 29e divisions militaires. Je crois que la 27e et la 28e division militaire ont chacune 3 brigades provisoires, ce qui doit faire 9 bataillons. Le 29e doit en fournir un, celui du 112e, et il y a à Rome un bataillon du 14e léger et un du 6e de ligne. Vous aurez ainsi sous la main les 6 régiments d'Italie de 24 bataillons, 5 bataillons de la division Durutte, 6 bataillons de la 27e et de la 28e division militaire, de la 29e, et de Rome 6 bataillons. Total, 41 bataillons qui sont déjà en deçà des Alpes" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 153 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34604).
Le 15 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Duc de Feltre : "J'approuve que vous donniez des aigles aux 9e, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e. Vous les leur enverrez en Italie ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 970 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34662).
Le 16 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez ordre au général Lauriston d'envoyer à Glogau pour y tenir garnison le 151e régiment. Donnez ordre que la compagnie du 84e et celles des 92e, 106e, 9e de ligne, 35e de ligne et 53e, qui sont à Glogau, soient incorporées dans ce régiment, hormis les cadres qui retourneront sur-le-champ en Italie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34696).
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret que j'ai pris pour l'organisation du d'observation de Vérone, qui prend le titre de corps observation d’Italie. J’ai formé ses 7 divisions, et j'ai réglé sa cavalerie et son artillerie ...
Il faut que vous trouviez une dizaine de bataillons dans les cadres revenant d'Espagne, que vous ferez compléter pour former une réserve qui se réunirait à Turin ; car voulant pousser cette armée vers Laybach, pour imposer à l'Autriche, il faut avoir indépendamment des 5es bataillons ou bataillons de dépôt, une division sur l'Adige, pour mettre à l'abri de tout événement Mantoue, Venise et Alexandrie. Il est indispensable que le roi de Naples fasse partir, dans les premiers jours de juillet, ses 8 bataillons, sa batterie d'artillerie à pied, et sa batterie d'artillerie à cheval, ainsi que son régiment de 1 000 chevaux ; s'il pouvait en envoyer davantage, cela ne serait que mieux.
Vous verrez que je n'ai pas compris dans l'organisation du corps d'observation d'Italie les régiments croates, ni les régiments étrangers. Si cependant, l'Autriche cessait de nous donner des inquiétudes, je ferais venir ce corps en Allemagne, et alors il serait autrement organisé ; d'abord il n'aurait point de division italienne, parce que je préfèrerais laisser les troupes italiennes en Italie, pour se bien former. Je laisserais la plupart des demi-brigades provisoires en Bretagne et en Provence, et je ferais venir sous le commandement du général Grenier, 3 divisions faisant 42 bataillons, savoir :
le 9e de ligne 3 bataillons; le 35e id. 3 bataillons; le 84e id. 3; le 92e id. 3; le 53e id. 3; le 106e id. 3; total 18 bataillons
le 42e 2 bataillons; le 102e 2 bataillons; les 6 bataillons de la division Durutte 6 bataillons; bataillons croates 2; bataillons dalmates 2; la 28e demi-brigade provisoire 3 bataillons; la 29e idem 3 bataillons; la 30e idem 4 bataillons
parce que tous les bataillons qui composent ces demi-brigades ont leurs régiments à l’armée ; cela ferait ainsi 42 bataillons ou 3 divisions de 14 bataillons chacune.
Ce corps partirait de Vérone, fort de 34000 hommes d’infanterie, avec 2 batteries d’artillerie à cheval ou 12 pièces; 6 batteries de division ou 48 pièces; et 2 batteries de réserve ou 16 pièces; total 76 pièces françaises.
Il aurait un corps des équipages militaires, avec ses 40 caissons. Sa cavalerie serait d’un régiment italien de 1000 hommes, et d’un régiment français de la même force ; cela ferait en tout, un corps d’une quarantaine de mille hommes, tandis que l’armée italienne et tous les autres bataillons resteraient en Italie" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34819).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Dresde, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je vous envoie un décret que je viens de rendre. Le ministre de la guerre vous l'expédiera, mais je vous le communique directement pour que vous le mettiez sur-le-champ en exécution. Vous verrez que le corps d'observation de Vérone prend le titre de corps d'observation d'Italie. Il ne vous échappera point que j'ai formé la 7e division, ou division de réserve, de six bataillons qui sont en Bretagne et de huit bataillons napolitains, c'est-à-dire de bataillons fort éloignés. J'ai placé dans les quatre premières divisions les bataillons qui sont en Provence, mais je les ai répartis de manière qu'au 1er juillet vous pourrez avoir vos six divisions, sinon à quatorze bataillons, au moins à onze ou douze chacune. Des divisions de douze bataillons suffisent à la rigueur pour faire la guerre en Italie, puisque cela fait un effectif de plus de 8,000 hommes présents sous les armes. D'ailleurs, il importe surtout que les Autrichiens voient le plus grand nombre de divisions qu'il est possible : ce nombre est la première chose dont ils seront instruits, et cela donne en outre les moyens d'organiser convenablement l'état-major, l'artillerie et le génie.
Il faudra commencer par mettre une batterie d'artillerie à pied à chaque division ; ensuite on organisera une batterie de réserve et une batterie d’artillerie à cheval ; ensuite la seconde batterie à pied de chaque division, les autres batteries à cheval et la seconde batterie de réserve.
On n'a pas besoin en Italie d'équipages militaires ; je m'en suis toujours passé ; il vous suffira d'avoir une compagnie avec ses quarante caissons pour vos ambulances. Vous pourrez, à cet effet, arrêter tout ce qui n'a pas passé Vérone ; vous écrirez à Turin et à Florence pour savoir ce qui y reste et ce qu'on pourra y organiser. Vous organiserez également une ou deux compagnies pour le royaume d'Italie.
Le général Grenier, que je crois en Italie, prendra d'abord le commandement. Je vais penser à vous envoyer deux autres lieutenants généraux, afin que vous ayez deux généraux supérieurs pour commander deux corps séparés. Je vous ai envoyé le général Peyri. Il est bien important d'avoir le général Palombini ; je réitère l'ordre qu'il se rende en Italie. Je suppose que le général Pino pourra commander la garde. Le général d'Anthouard pourra commander l'artillerie. Si toute cette armée se trouve telle que je l'ai organisée par mon décret, elle vous donnerait un effectif de 75,000 hommes d'infanterie et de 5,000 hommes de cavalerie, et avec 5,000 hommes d'artillerie et du génie ce serait une armée de 85,000 hommes. Je mande au ministre de la guerre de compléter en France huit ou dix bataillons, qui vous seront également envoyés ; car il m'est revenu beaucoup de cadres d'Espagne et j'ai encore beaucoup d'hommes dans les dépôts. Le plus faible dans tout cela, c'est la cavalerie. J'ai envoyé en Italie le général Guyon, que vous connaissez et qui a l'habitude de servir sous vos ordres, pour commander une partie de la cavalerie. Je vous enverrai un général de division de cavalerie. J'ai aussi demandé au ministre de la guerre de voir à vous composer un second régiment français de 1,000 hommes de cavalerie. Je n'ai pas compris dans l'organisation de ce corps les régiments croates ni les régiments étrangers.
Si cependant l'Autriche cessait de nous donner des inquiétudes et que ce corps dût venir en Allemagne, il en serait autrement. D'abord il n'aurait point de division italienne, parce que je préférerais de laisser les troupes italiennes en Italie pour bien se former. Je laisserais la plupart des demi-brigades provisoires en Provence et en Bretagne, et je ferais seulement venir, sous le commandement du général Grenier, trois divisions fortes de quarante-deux bataillons, savoir : le 9e de ligne, trois bataillons ; le 35e, trois ; le 84e, trois ; le 92e, trois ; le 53e, trois ; le 106e, trois ; le 42e, deux ; le 102e, deux ; les six bataillons de la division Durutte ; deux bataillons croates ; deux bataillons dalmates ; la 28e demi-brigade provisoire, trois bataillons ; la 29e, trois ; la 30e, quatre ; parce que tous les détachements qui composent ces demi-brigades ont des bataillons à l'armée. Cela ferait ainsi quarante-deux bataillons, trois divisions à quatorze bataillons chacune. Ce corps partirait de Vérone, fort de 34,000 hommes d'infanterie. Son artillerie serait alors de deux batteries d'artillerie à cheval françaises ou douze pièces, six batteries de division françaises ou quarante-huit pièces, et deux batteries de réserve ou seize pièces, total soixante et seize pièces françaises. Il aurait une compagnie des équipages militaires avec ses quarante caissons. La cavalerie serait d'un régiment de cavalerie italienne de 1,000 hommes et d 'un régiment français aussi de 1,000 hommes. Cela ferait en tout un corps d'une quarantaine de mille hommes, et vous auriez en Italie l'armée italienne et tous les autres bataillons.
J'ai donné ordre que les six cadres des compagnies qui étaient à Glogau, ainsi que ce qui appartient à la garde italienne, partent pour se rendre en Italie" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34833).
Voici le Décret en question, qui fait connaître l'organisation de l'armée du Prince Eugène, comme la veut à cette époque l'Empereur :
ART. 1er. - Le Corps d'observation de Vérone prendra le titre de Corps d'observation d'Italie.
ART. 2. - Ce Corps sera composé de 4 Divisions françaises, 2 Divisions italiennes et 1 Division française-napolitaine. Total, 7 Divisions.
ART. 3. - Les 7 Divisions seront formées ainsi qu'il suit :
PREMIÈRE DIVISION (française). - 9e de ligne, 4 Bataillons ; 35e de ligne, 4 Bataillons ; 28e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons ; 23e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
DEUXIÈME DIVISION (française). – 84e de ligne,4 Bataillons ; 92e de ligne, 4 Bataillons ; 30e Demi-brigade provisoire, 4 Bataillons. Bataillons pris dans les cadres revenant d'Espagne, non encore attachés à un Corps d'armée et se trouvant dans les 7e, 8e, 6e, 19e, 27e, 28e, 29e ou 30e Divisions militaires, 2 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
TROISIÈME DIVISION (française). – 53e de ligne, 4 Bataillons ; 106e de ligne, 4 Bataillons ; 29e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons ; 24e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
QUATRIÈME DIVISION (française). – 36e léger, 2 Bataillons ; 42e de ligne, 2 Bataillons ; 102e de ligne, 2 Bataillons ; 31e Demi-brigade provisoire, 4 Bataillons ; 25e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons, plus 1 Bataillon pris dans les cadres revenant d'Espagne, non encore attachés à un Corps d'Armée et se trouvant dans les 7e, 8e, 6e, 19e, 27e, 28e, 29e et 30e Divisions militaires. Total, 14 Bataillons.
CINQUIÈME DIVISION (italienne). - Troupes du Royaume d'Italie : 12 Bataillons.
SIXIÈME DIVISION (italienne). - Garde italienne, 6 Bataillons ; troupes de ligne italiennes, 6 Bataillons. Total, 12 Bataillons.
SEPTIÈME DIVISION OU DIVISION DE RÉSERVE (française-napolitaine). – 47e, 2 Bataillons ; 86e, 2 Bataillons ; 122e, 2 Bataillons ; infanterie napolitaine, 8 Bataillons. Total, 14 Bataillons. Total général, 62 Bataillons français, 24 Bataillons italiens, 8 Bataillons napolitains, 94 Bataillons (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 110).
Le 24 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Berthier : "Donnez ordre que les majors des 9e, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e qui étaient venus à l'armée, retournent en Italie" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1041 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34955).
Le 11 juillet 1813, Eugène écrit, depuis Udine, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que je suis arrivé ce matin en cette ville. Je passerai ce soir la revue d'une partie des divisions du général Marcognet. J'ai déjà vu à présent à Mestre le 53e régiment, qui est en marche pour rejoindre ici les divisions. J'ai trouvé des corps manquant de beaucoup d'objets d'artillerie et d'équipement. Les schakos sont arrivés, mais on attend la buffleterie de Lyon et on n'a pas encore de nouvelles de son départ. Je n'ai pas encore pu envoyer à Votre Majesté les résultats d'aucune de ces revues de division, parce que j'ai voulu y joindre 4 tableaux à l'appui de tout ce qui existe et de tout ce qui manque. Sous deux ou trois jours, j'annonce le complément de ces états, et j'aurai l'honneur de les lui adresser de Vérone. En général, l'espèce d'hommes est bien, de bonne volonté ; on peut calculer qu'un tiers des soldats est à l'école de peloton, et les deux autres tiers au détail. Cela ne paraîtra pas extraordinaire quand on pense que les armes viennent seulement d'être distribuées aux troupes, et que si le 53e manque encore même de 500 fusils, c'est qu'il devait les toucher sur ceux que nous attendons de l'île d'Elbe.
… Une partie dans laquelle nous sommes le plus arriérés, c'est pour l'habillement et les effets de grand équipement. Nous sommes bien parvenus à rapprocher de deux mois l'époque de livraison des schakos ; ainsi je compte donner passablement d'hommes pour le 16 de ce mois-ci ; mais il n'en est pas de même pour les gibernes et les buffleteries, ainsi que pour les havresacs. Ils ont tous été annoncés par le ministre directeur, mais rien n'arrive encore, et c'est un grand embarras pour le campement des troupes. Les effets des soldats devraient être placés sur des charrettes, puisqu'ils n'ont même aucun moyen de les porter ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 196).
Le 15 juillet, Eugène n'a encore que 72 Bataillons incomplets, en Italie ou en route pour s'y rendre, et 12 Escadrons de cavalerie. II répartit ce cadre en trois Lieutenances et une Réserve. Voici le tableau complet de cette formation, tette qu'elle résulte de la situation établie par l'Etat-major général :
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL. S. A. I. LE PRINCE VICE-ROI D'ITALIE, général en chef ...
DEUXIÈME LIEUTENANCE (vacante) ...
QUATRIÈME DIVISION. - Le Général Baron MARCOGNET. Position : Udine et Palmanova, 53e de ligne, 4 Bataillons ; 106e de ligne, 4 bataillons ; 29e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Force, 7,189 hommes et 20 bouches à feu, dont 4 régimentaires (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 114).
Le 30 juillet 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "... Il serait possible de réunir les deux divisions entre l’Isonzo et le Tagliamento, si je peux envoyer deux bataillons à Palmanova. Mon intention était d’en faire la proposition à S. A. I. Si Elle l’agréait, les divisions seraient établies de la manière indiquée ci-contre.
Division Marcognet.
1ère brigade.
29e demi-brigade : 4e bataillon du 20e, 6e du 101e, 6e du 112e, Gorizia.
53e : 1 bataillon du 53e à Gradisca, 1 à Cormons, 2 à Palmanova.
L’artillerie de la division à Palmanova ...
Si S. A. I. approuvait cette disposition, je donnerai les ordres en conséquence après m’être entendu avec le préfet du département pour la répartition la plus avantageuse à la troupe et la moins à charge aux habitants" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 188).
Le 5 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Milan : "L’officier duquel vous trouverez ci-joint une lettre, à son arrivée au 53e régiment de ligne, pour lequel il a été désigné, n’a trouvé aucun emploi de capitaine vacant dans ce corps et est en ce moment à la suite. Je pense qu’on pourrait le placer avantageusement dans le 106e où il manque plusieurs capitaines. Je vous prie donc de lui faire obtenir ce changement" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 193).
Le 6 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Marcognet, à Udine : "S. A. I. le Prince Vice-Roi désirant connaitre exactement la situation de l’habillement et équipement du 106e régiment sur lesquels Elle n’a pas reçu du colonel les renseignements demandés, paraissant même à cet égard inquiète et mécontente, veut que vous vous assuriez de la véritable situation de ce régiment et dans le plus grand détail en ce qui a rapport à la lettre du général Vignolle au colonel du 106e et dont vous trouverez ci-joint copie. Les shakos, gibernes, porte-gibernes, baudriers et havresacs pour lesquels ce régiment et le 53e sont encore en arriérés doivent aussi fixer votre attention et la lettre du général Vignolle au colonel vous servira de base et d’instruction pour la vérification que vous allez faire.
Conformément aux dispositions de cette lettre, vous ferez intervenir le sous-inspecteur aux revues dans ce travail, qu’il faut faire de suite, vous aurez la complaisance de me l’adresser aussitôt terminé afin que je puisse le transmettre au général Vignolle" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 193).
Le 9 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Vignolle, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie, à Udine : "Le colonel du 53e m’a fait connaitre que d’après que vous lui avez donné, mon cher général, dans les 1ers jours de juillet dernier, il devait recevoir un détachement de 470 hommes du 13e régiment d’infanterie de ligne, pour renforcer son régiment, il serait bien important, si cette disposition est maintenue, que ce détachement rejoignit le régiment avant que de nouveaux mouvements ne l’éloignent de ces parages. Ce régiment a d’autant plus besoin de ce renfort qu’il est, ainsi que le 9e, un des plus faibles de l’armée. Le colonel Grosbon m’a dit encore que son dépôt devait avoir, en ce moment, au moins 200 hommes disponibles, si on pouvait les faire venir, ce régiment, avec le détachement du 13e, serait porté à 2800 hommes présents. Veuillez, je vous prie, me faire connaitre quelles sont les intentions de S. A. I. à cet égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 196).
Le 12 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Udine : "… Si je ne reçois pas d’autre ordre de mouvement d’ici au 14, je compte établir 2 ou 3 bataillons en avant de Gorizia et faire arriver ici 2 bataillons du 53e pour donner Cormons au 106e …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 197).
Le même 12 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Marcognet, à Udine : "Sur la demande que j’en ai faite à S. A. I. le général Schild a reçu l’ordre de choisir dans le dépôt du 13e de ligne à Palmanova 400 hommes armés, habillés et équipés, pour les diriger ensuite sur le 53e régiment ; aussitôt que leur départ de Palma me sera annoncé, j’enverrai le sous-inspecteur aux revues à Cormons pour procéder à l’incorporation de ces hommes et de constater par procès-verbal leur remise, l’armement, l’habillement, équipement et effets de linge et chaussures dont ces hommes seront porteurs.
J’espère que ce régiment recevra encore de son dépôt environ 160 hommes ; aussitôt que le colonel du 53e connaitra ce qui peut manquer au détachement du 13e et à celui venant de son dépôt soit en havresac, ou autres objets d’équipement et d’armement, il prendra dans ses magasins ce qui sera nécessaire pour les compléter. Le restant pourra être déposé à Palma au lieu d’être renvoyé au dépôt, mais il sera nécessaire que ces différents effets soient bien encaissés et le contenu constaté par procès-verbal d’un commissaire des guerres.
Il pourrait encore s’entendre avec d’autres régiments pour céder les sacs et les shakos qui lui resteront, je crois même que le 106e s’en arrangerait" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 198).
Le 13 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet, à Gorizia : "Il est possible que le sous-inspecteur aux revues ne puisse être rendu demain à Cormons pour l’incorporation du détachement du 13e dans le 53e, attendu qu’il est occupé à passer les revues de la 2e division ; prescrivez en conséquence au colonel du 53e de procéder à cette opération comme si l’inspecteur était présent, afin qu’à son arrivée, il puisse vérifier le tout et en dresser procès-verbal" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 201).
Le 16 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Udine : "Je n’ai reçu que ce matin à 2 heures et demie, mon cher général, votre lettre du 15 de ce mois ; j’ai expédié aussitôt les ordres de mouvement pour la 4e division ...
Le 53e régiment passera aujourd’hui l’Isonzo et sera établi demain à Ranciano, Biglia, Vertoiba et Gorizia ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 203). Le 17 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Udine : "En conformité de votre lettre du 16, je viens de prescrire au général Marcognet de faire partir de suite un officier du 53e pour aller chercher au dépôt du 13e de ligne les 400 gibernes et porte-giberne qui doivent lui être fournies par ce dépôt, à charge pour les conseils d’administration respectifs de s’entendre pour le remboursement ou la restitution …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 205).
Le 17 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet, à Gorizia : "Comme il manque encore 474 gibernes et porte-gibernes au 53e régiment pour le porter au complet de cet équipement, S. A. I. le Prince Vice-Roi a ordonné que le dépôt du 13e régiment, qui en a 800 en magasin, en fournirait 400 au 53e et que les conseils d’administration respectifs s’entendraient ensemble, soit pour le payement de la valeur de ces gibernes, soit pour restitution de pareil nombre lorsque le 53e régiment en aura reçu. Veuillez en conséquence de cette disposition donner les ordres au 53e pour qu’il envoie chercher encore dans le jour à Palmanova les gibernes et porte-gibernes annoncés, afin que demain, elles soient au régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 205).
Le 12 septembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Zeshza, au Lieutenant général comte Grenier : "Mon général, Son Altesse Impériale, le Prince Vice-roi, étant venu hier visiter la position de Tschernuze, m’annonça que les divisions de votre lieutenance allaient être rapprochées et que dès aujourd’hui, je pourrais avoir l’honneur de prendre vos ordres à Zwischenvasser ; ce que je m’empresse de faire en envoyant près de vous mon chef d’état-major.
Les mouvements fait par ma division et les différentes positions qu’elle a occupées depuis qu’elle est détachée, ont été annoncées par cet officier, à M. le colonel Basin de Fontenelle, autant du moins qu’il a été possible. J’eusse désiré, mon général, correspondre continuellement avec vous mais les moyens et les circonstances ne l’ont point permis. Je savais d’ailleurs que vous étiez informé par l’état-major général, de tout ce qui était relatif à ma division.
En ce moment ma première brigade, par les trois bataillons du 53e régiment, placé à Tschernuze, couvre le pont de ce nom sur la Save ; la 29e demi-brigade, en réserve en deçà du pont, y a depuis hier le soir, le 4e bataillon du 20e régiment est le 6e du 101e ; j’attends également le 6e bataillon du 112e que je placerai au hameau de Savle ou Saule, à très peu de distance, à ma gauche sur la route directe de Tschernuze à Saint-Wiet.
M. le général Jeanin, avec la seconde brigade, augmentée d’un bataillon du 67e régiment, est à Laybach, couvrant cette place, sur les directions de Saalok où Salock, de Neustadt et Adelsberg, occupant le château de Laybach par le bataillon du 67e. Le 1er bataillon du 106e est parti d’ici ce matin, pour aller s’établir à Mariafeld, d’où il gardera le pont de Salock par deux compagnies, bien entendu après l’avoir déroulé ou détruit, et celui de Kaltenbrun par une compagnie seulement ; pour se rendre à sa position il se porte avec tout son bataillon au 1er de ces ponts, en chassera l’ennemi qui, n’y avait hier, que des factionnaires et vedettes au pont même, et une cinquantaine d’hommes d’infanterie plus en arrière sur la rive droite de Leybach. De là il se rendra au pont de Kaltenbrun qu’il ne devra point détruire par rapport aux moulins qui fournissent les farines à Laybach, et enfin à Mariafeld avec trois compagnies.
J’ai établi mon quartier général à la maison curiale de Zeshza, sur la petite route de Saint-Wiet à Tschernuze, à une portée de fusil du pont.
Ma 1ère batterie, les chasseurs du 19e, mes administrations et moyens de transport sont à proximité de moi. Le 53e est tellement faible que je désire bien que vous puissiez lui renvoyer ses deux compagnies. Les transports sont pour le moment hors d’état de faire aucun service, il est nécessaire que l’officier qui en est chargé, les voie et qu’il y apporte plus de soins qu’il n’a fait jusqu’à cette heure.
Je suis dans le plus grand besoin d’un officier du génie pour l’exécution des travaux ordonnés par S. A. I. à la tête de pont de Tschernuze. Veuillez je vous prie m’envoyer l’un de ceux que vous avez près de vous" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 230).
"Zeshza 12 septembre 1813
Suite à mon rapport du 12 au soir.
Demain dès le point-du-jour, j’enverrai nécessairement, en raison surtout de la nature du terrain, les 100 chevaux du 19e sur Mariafeld.
J’ai l’honneur de vous adresser le rapport de M. le colonel Grobon, pour ce qui s’est passé cet après-midi à ses avant-postes, et qui n’a sans doute eu lieu de la part de l’ennemi que pour dégager les postes sur la Laybach et plus au-delà.
J’ai l’honneur d’être très respectueusement, mon général, votre très humble et très obéissant serviteur
Le Général de Division Baron de Marcognet
Ps. Demain, j’aurai l’honneur de vous faire connaître la perte du 1er bataillon du 106e" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 107 et 109 pages 230 et 234 - Note : Suite de Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 284 ?).
Le 13 septembre 1813, une lettre est adressée, depuis Laybach au Général Marcognet, à Zchlza (par le Général Grenier ?) : "Mon cher général comme je vous l’ai dit ce matin, l’intention de S. A est que vous fassiez toutes les dispositions nécessaires pour que les 3 bataillons du 53e et celui du 112e suffisent pour la défense du pont de Czerniere au moins pendant 48 heures et que les 2 autres bataillons de la 29e demi-brigade avec tout le 106e régiment soient portés demain matin savoir, le 106e sur la route de Carlstadt avec une demie batterie d’artillerie en arrière de la ligne occupée en événement par la garde royale italienne ; et les 2 bataillons de la 29e passant à Kaltenbrunn dont il faut rétablir le pont cette nuit à Dobruina passant par Vissovick pour de là continuer leur mouvement sur Cipagloa en ayant soin de marcher constamment à hauteur de la colonne, suivra la grande route ; 1 heure au départ de Dobruina sera déterminée par un avis particulier ce soir encore ou demain matin ; cette colonne devra avoir soin de s’éclairer sur la gauche vers la Save et dans toutes les directions, son objet étant de déborder la droite de la position de l’ennemi qui doit être à Saint-Marin ; si le général Dupeyroux reste au pont de Czeniere le général Gamin pourra être chargé de la direction de cette colonne et vous marcheriez avec celle du 106e pour être plus à portée de recevoir les ordres que j’aurais à vous transmettre de la part de S. A. le Vice-Roi.
… S. A. désire conserver le pont de Czerniere par tous les moyens possibles ; cependant si l’ennemi parvenait à repousser le 53e et que l’on eut pas le temps de le replier il faut en défendre le passage avec l’artillerie et enfin y mettre le feu à la dernière extrémité et lorsque l’on aura employé vraiment tous les moyens possibles pour le conserver. Donnez donc, mon cher général, vos instructions en conséquence" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 15).
"Rapport de la découverte du 15 septembre à trois heures du soir
A son Excellence Monsieur le Comte Grenier, Lieutenant général, à Laybach.
Mon général, j’ai comme vous me l’avez ordonné fait faire une découverte sur toute la ligne. 50 hommes sur la droite et 100 sur la grande route, le tout commandé par un chef de bataillon que j’ai suivi de près avec un piquet de 50 hommes. Les avant-postes ont été sur tous les points forcés. Le chef de bataillon les a poussés sur la route au pas de charge ; mais pour arriver à la plaine que je voulais découvrir j’ai trouvé le point coupé et barricadé ; derrière cette barricade environ 300 hommes avec lesquels les 100 hommes ont engagé la fusillade qui a été très vive. J’ai vu au moins 600 hommes sur ma gauche qui marchaient au secours des premiers ; mais la ligne d’infanterie qui était sur la droite, était d’environ 1500 hommes à peu près et deux escadrons de uhlans ; ils ont aussi amené deux pièces d’artillerie ; ce qui m’a décidé à quitter la barricade dont je m’étais emparé afin d’avancer dans la plaine pour la découvrir tout à fait. Les pelotons de cavalerie et d’infanterie se sont détachés sur la droite et sur la gauche afin de me déborder. J’ai donc dû ordonner la retraite, qui s’est faite par échelons au pas ordinaire ; l’ennemi m’a suivi, la fusillade a continué jusqu’aux avant-postes que j’ai replacé comme ils étaient ce matin, l’ennemi en a fait autant, de manière que la ligne des avant-postes ennemis et les nôtres sont placés tels que ce matin ; mais ils ont été laissés à leurs avant-postes la troupe de ligne et de la cavalerie, au lieu de landwehr que nous y avions trouvé ; nous avons eu dans cette affaire 21 blessé et trois tués, parmi les blessés se trouve le chef de bataillon Gouland qui a eu la cuisse traversée et une forte contusion à la cuisse droite et le capitaine de voltigeurs qui a eu la main gauche traversée d’une balle et moi j’ai été légèrement touché à la main droite. Tout porte à croire que l’ennemi n’a point retiré de ses postes de son infanterie ; mais la moitié de sa cavalerie a été détachée. Tout est tranquille dans ce moment ; les blessés sont partis pour l’hôpital. Je n’ai qu’à me louer du courage de mes petits conscrits. Je commence à croire qu’ils iront bien.
J’ai l’honneur, mon général, de vous saluer avec respect.
Le Colonel du 53e Régiment, Baron de l’Empire, De Grobon" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 268).
Le 16 septembre 1813, le Général Grenier écrit, depuis Laybach (au Général Marcognet - non précisé sur le document) : "L’intention de S. A. I. est que le 53e régiment reste seul chargé de la défense du pont de Czernuze, sur les deux rives de la Sawe, vous donnerez des instructions en conséquence au colonel de ce régiment, en lui prescrivant de placer quatre compagnies sur la rive droite en arrière du pont, tant pour garder la batterie d’artillerie de la première brigade, que pour faire des patrouilles sur cette même rive, depuis les postes de la division Quesnel, jusqu’à l’embouchure de la Laybach ; vous laisserez également au pont, un piquet de chasseurs qui devra faire parcourir souvent la Laybach pour s’assurer que l’ennemi ne cherche pas à rétablir les ponts détruits, et dans ce cas en donner avis de suite ...
Le 53e régiment ne sera séparé de vous que pendant 48 heures au plus …" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Le 17, le 53e de Ligne, sous le commandement de son Colonel le Baron de Grobon, vient occuper le poste important de Saint-Marein (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 263).
Le 17 septembre 1813, à 9 heures du soir, le Général Grenier écrit, depuis Laybach au Colonel Grobon du 53e Régiment : "M. le colonel, ensuite des intentions de S. A. I. le Prince Vice-Roi, le régiment que vous commandez doit être relevé cette nuit et demain matin au pont de Czernuze et ses avant-postes, par un bataillon du 84e et deux bataillons italiens, le tout commandé par le colonel Peraldi ; vous donnerez à cet officier supérieur tous les renseignements que vous avez-vous-même acquis depuis que vous êtes chargé de la défense de cette position, et la lui ferez connaître dans le plus grand détail.
Vous le préviendrez que le bataillon du 84e devra occuper les postes les plus avancés, afin que l’ennemi ne s’aperçoive pas de ce changement, et comme il est probable que ce bataillon arrivera un des premiers, vous pourrez le placer de suite.
En attendant que ces troupes arrivent, vous pourrez toujours faire repasser la Sawe aux troupes de votre régiment, qui n’occupent point de postes sur la ligne, vous laisserez jusqu’à nouvel ordre le détachement de chasseurs à la disposition de l’officier supérieur qui doit vous remplacer.
Aussitôt que vous serez relevé, vous mettrez votre régiment en mouvement et vous vous porterez sur les hauteurs en avant de Dobruina, où vous trouverez un bataillon du 67e et un autre du 106e régiment. Vous ferez relever de suite ces deux bataillons, qui devront sans tarder rejoindre M. le général de division Marcognet, à la position en arrière de Saint-Marin sur la route de Carlstadt, et que le chef de bataillon du 67e connaît déjà, vous trouverez à moitié chemin de Laybach à Dobruina, deux bouches à feu d’une des batteries de la division, et gardées par une ou deux compagnies du 106e, vous les ferez relever par votre artillerie régimentaire, et lui laisserez la garde nécessaire.
Vous donnerez ordre au détachement d’artillerie de rejoindre M. le général Marcognet et aux compagnies du 106e leur régiment.
Aussitôt que vous serez arrivé à votre position de Dobruina, vous en informerez M. le général Marcognet, et lui demanderez ses instructions ; en attendant je dois vous prévenir que votre objet est de couvrir la gauche de la division, de tenir l’ennemi loin de vous, et de pousser de fréquentes reconnaissances dans toutes les directions et particulièrement dans celle de Falloch, à l’embouchure de la Laybach, et de Littay sur la Sawe.
Vous adresserez toujours vos rapports à votre général de division, mais si quelque chose d’important se présentait, vous m’en donneriez également avis. En quittant le pont de Czernuze vous donnerez ordre à la batterie d’artillerie qui y est, et qui appartient à la division, d’en partir à la pointe du jour pour se rendre à la position en arrière de Saint-Marin, sur la route de Carlstadt. L’officier commandant cette batterie enverra quelqu’un à l’avance pour en prévenir M. le général Marcognet. Votre régiment pour se rendre à Dobruina gagnerait au moins 1 heure et demie de chemins s’il pouvait passer par Kaltenbrunn, mais il faudrait pour cela y envoyer tout de suite un détachement pour rétablir le pont qui y est, et qui a été déroulé.
Vous préviendrez le commandant du bataillon du 84e régiment qu’il se trouvera sous les ordres du colonel Peraldi" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 63).
Le même 17 septembre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit, depuis Laybach : "Il est ordonné au bataillon du 84e qui dans ce moment se trouve établi à Zvischenwasse et environs, d’en partir au reçu du présent ordre pour se rendre au pont de Czenuze, où il recevra des ordres ultérieurs sur son emplacement ...
M. le chef de bataillon du 84e préviendra de son arrivée au pont de Czenuze M. le colonel Grobon, du 53e régiment, qui lui fera connaitre provisoirement l’emplacement qu’il devra occuper et sous les ordres de qui il se trouvera" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 65).
Toujour le 17 septembre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit également, depuis Laybach (pas de destinataire indiqué, ans doute le Général Quesnel) : "Mon cher général je vous préviens qu’ensuite des intentions de S. A. I., je donne ordre au bataillon du 84e régiment qui est établi à Swichenvasser d’en partir sur le champ pour se rendre au pont de Czernuze, mais d’y laisser ses postes établis jusqu’à l’arrivée d’un autre bataillon que je vous prie d’y envoyer sur le champ afin qu’il arrive à Swichenvasser à la pointe du jour.
Ce mouvement a pour objet de relever, par le bataillon du 84e et deux bataillons italiens, le 53e régiment qui doit se réunir de suite à la division Marcognet sur la route de Carlstadt ; il faut donc y mettre le plus de promptitude possible ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 67).
Encore le 17 septembre 1813, à 9 heures du soir, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit, depuis Laybach (pas de destinataire indiqué, sans doute le Général Marcognet) : "Mon cher général je vous préviens ce que tous les ordres sont donnés pour que le 53e régiment soit relevé à la pointe du jour au pont de Czernuze ; mais Son Altesse Impériale veut qu’il occupe la position de Dobruina ; je dirige en conséquence ce régiment sur ce point et je donne l’ordre au colonel Grosbon de vous envoyer de suite les bataillons du 67e et 106e régiment que vous placerez en arrière de votre 2e ligne. Son altesse s’est particulièrement déterminée à cette disposition parce qu’en revenant à Laybach on a entendu des coups de fusil dans la direction de Dobruina et qu’il importe pour votre gauche que ce point soit fortement occupé ; tâchez d’établir une bonne communication du petit château où est le général Janin sur Dobruina, le 53e devra même placer s’il est possible un fort poste intermédiairement entre votre gauche et sa position.
J’ai chargé le colonel Grosbon de donner ordre à votre batterie d’artillerie de vous rejoindre, ainsi qu’aux deux pièces que vous avez dû envoyer en arrière de Dobruina. Débarrassez-vous de vos caissons de vivres qui sont trop près de votre ligne, vous pourriez également envoyer au premier village en arrière de vous votre réserve d’artillerie" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 69).
Le 18 septembre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit, depuis Laybach au Général Marcognet : "Mon cher général, j’ai reçu votre lettre de ce jour et les rapports qui y étaient joints ... J’ignore encore si le 53e est arrivé à la position indiquée, tout le mouvement devrait être terminé à présent, et vos batteries d’artillerie arrivées à Geveihtenbrunn. Donnez-moi mon cher général de vos nouvelles au moins trois fois par jour le matin, à midi et le soir" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 73).
Le 19 septembre 1813, le Général de Division Baron Marcognet écrit, depuis Zeshza, au Lieutenant général comte Grenier : "Mon général ... Je joins à la présente le rapport que je reçois à l’instant du chef du 1er bataillon du 106e régiment ; aussi celui de M. le colonel Grobon ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 157 page 322).
Le 20 septembre 1813, à 5 heures et demie du matin, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit, depuis Laybach (pas de destinataire, Général Marcognet ?) : "Je reçois à l’instant votre lettre de 8 heures 1/2 hier soir, par celle que je vous écrivais hier après 9 heures je suis entré dans tous les détails de votre position et particulièrement de la brigade Campi, qui doit couvrir la route d’Assling ; par suite il faudra envoyer quelques compagnies pour garder le débouché entre Vigan et Jauerburg, dont vous me parler ; quant au parc d’artillerie, il devait arriver demain à la position de Feistritz ; envoyez au-devant de lui un officier pour qu’ils viennent le 21 à Krainbourg et de là sur Laybach, un bataillon du 53e régiment l’escorte ; il convient mon cher général d’envoyer des reconnaissances dans toutes les directions et sur toutes les montagnes, et particulièrement sur celles qui appuient votre gauche en arrière ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 32 page 75).
Le même 20 septembre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier écrit également, depuis Laybach, au Général Marcognet : "Mon cher général, j’ai reçu votre rapport de ce jour ; comme je vous l’ai annoncé hier la division italienne arrive aujourd’hui à Laschitz et doit se porter demain sur Obergurck à hauteur de Veichselbourg, il faut donc vous mettre vous-mêmes en mesure de marcher demain et d’attaquer l’ennemi devant vous s’il ne quitte pas sa position par suite du mouvement de la division italienne ; l’intention de S. A. I. est que vous fassiez attaquer ce soir vers 4 heures le poste de Veiskirck et que vous vous en rendiez maître en ayant soin de le conserver afin de faire craindre à l’ennemi pour sa gauche : ce poste se trouvera appuyé par le bataillon du 20e qui est sur le plateau et qui doit avoir des postes assez rapprochés du sentier qui conduit de Saint-Marin à Veiskirch pour pouvoir se lier avec le bataillon que vous laisserez sur ce point et qui me semble devoir suffire pour l’emporter ; ceci dépend des renseignements que vous aurez sur le nombre de troupes que l’ennemi peut avoir dans ce village.
Comme S. A. I. veut faire attaquer la position de l’ennemi demain entre midi et une heure, vous ferez bien de faire partir le 53e régiment de Dobruina entre 9 et 10 heures du matin pour venir à votre hauteur sur la route de Lippaglau, afin qu’au moment où vous vous mettriez vous-même en mouvement, cette colonne puisse marcher sur Saint-Marin au premier avis ; il faudra que le colonel Grosbon ait soin de faire chasser devant lui tous les postes que l’ennemi peut avoir et de bien s’éclairer sur sa gauche.
Il est probable que le Prince se rendra demain à votre position, faites tous vos préparatifs pour l’attaque qui je pense offre quelque facilité par le ravin où est monté dernièrement la compagnie de voltigeurs du 106e pour reconnaître l’ennemi.
Il est bon d’avoir quelques observateurs sur les hauteurs en arrière de votre camp pour juger des mouvements de l’ennemi et surtout de son canon qui, s’il était retiré, serait l’indice le plus sûr de sa retraite" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 81).
Le 21 septembre 1813, à 10 heures, Eugène écrit, depuis Saint-Marein, au Général d’Anthouard : "J'arrive à l'instant à la position de Saint-Marein : elle est évacuée par l'ennemi. Dans le moment où j’allais faire partir 1a division, nous recevons, du colonel du 53e, les rapports que l'ennemi s'était montré, hier soir et cc matin, en force devant lui, et que sa reconnaissance avait même été repoussée par celle de l'ennemi. J'y envoie Corner, afin de savoir si, depuis que le brouillard s'est levé, l'ennemi s'est affaibli devant lui. Le colonel du 53e de ligne devra vous prévenir directement de ce qu'il y aura de nouveau ; dans tous les cas, il me paraît prudent de faire passer les bataillons de vélites, avec 4 pièces de la garde, à l'emplacement qu'occupe encore l'artillerie du 53e. Cela arrêterait tout ce qui pourrait venir par la plaine et servirait de point d'appui au 53e en cas de besoin. Moi, je vais me lier avec Palombini et pousser une forte reconnaissance en avant jusqu'à ce que Corner soit de retour. Nous avons toujours le temps, d'ici à ce soir, d'aller coucher quelques lieues plus loin, en arrière de Saint-Marein" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 365).
Le 22 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Major Pasqualis, commandant supérieur à Tarvis : "Monsieur le major, je vous préviens que j’ai établi mon quartier général provisoirement à Arnoldstein ; c’est donc sur ce point que vous dirigerez les estafettes et toutes les dépêches qui arriveront pour moi.
Ci-joint, vous trouverez l’ordre que je donne au commandant du 53e ; vous verrez par cet ordre qu’il doit vous faire parvenir tous les rapports que vous m’adresserez de suite s’il y a quelque chose d’important ...
Vous préviendrez M. le commissaire des guerres Couquin ( ?) des emplacements que va occuper le bataillon du 53e afin qu’il assure le service de ce bataillon en vivres de tous genres pour 4 compagnies à Malborghetto et pour 2 compagnies à Pontebba ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 215).
Le même 22 septembre 1813 à 8 heures du soir, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Prince Eugène, à Laybach : "… Par les dépêches du général Verdier adressées à V. A. et dont était porteur l’officier d’état-major Noël que je rencontrais hier 21 près de Vürtzen, j’appris que ce général se retirait sur Tarvis …
V. A. I. trouvera ci-joint la situation des présents sous les armes à l’appel de ce matin. Elle verra que les 2 divisions ne présentent pas douze mille combattants, y compris le personnel de l’artillerie et du train, sur lesquels il faudra défalquer le jour d’une affaire plus 1000 hommes employés de tous côtés pour les gardes, escortes ; et en ajoutant à cette force 3000 hommes de la brigade Campi, je pourrai compter de 13 à 14000 hommes, non compris le bataillon du 53e que je destine à garder les différents débouchés qui viennent de la vallée du Gail sur Tarvis, Sassinitz, Uklovitz, Malborghetto et la Pontebba, quoique l’on m’assure que ces différents chemins soient coupés et rompus ; néanmoins, des hommes y passent, puisque la majeure partie des fuyards revenus de S. Hermagoo se sont sauvés par là. Je veux donc non seulement qu’ils soient gardés, mais encore couverts d’abattis très serrés. C’est le seul moyen d’éviter les terreurs paniques ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 216).
Encore le 22 septembre 1813 à 8 heures du soir, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, une seconde fois au Major Pasqualis, commandant à Tarvis : "Je viens, M. le major, de recevoir votre lettre de ce jour ; les dispositions que je vous ai prescrites, aujourd’hui, pour le 4e bataillon du 53e et pour celui du 10e rempliront sans doute le but que je me propose ; vous indiquerez encore aux commandants de ces bataillons les points que j’ai omis tels que Pletz et Sassnitz pour les faire garder ...
Je pense que vous aurez donné l’ordre de ma part au commandant du parc de réserve de laisser à Tarvis les caissons de munition dont je vous ai laissé la note ce matin.
Le parc de réserve sera escorté jusqu’à La Pontebba par le mouvement même ordonné pour le bataillon du 53e régiment …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 219).
Le 25 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Dranguet, commandant le 4e Bataillon du 53e Régiment, à Uglivitz : "Je conçois qu’il est impossible de garder tous les petits sentiers mais il faut les couper, les obstruer, par des abattis comme je vous l’ai déjà dit par les instructions que je vous ai faits remettre ; tous ces chemins devant nécessairement se réunir en partie sur chaque point sur les crêtes des montagnes. Ce sont ces débouchés qu’il faut donc occuper et garder fortement pour les défendre, attendu que l’ennemi ne peut jamais y diriger de fortes colonne et qu’il n’aurait en vue que de nous inquiéter sur ces passages. Employez donc tous les moyens possible pour remplir le but que je me propose, demandez aux maires des paysans pour travailler et rendez les responsables de tout passage. Il est naturel que toujours des détachements armés devront accompagner les travailleurs ; sans cela, on vous tromperait parce que les paysans sont intéressés à conserver les chemins et sentiers pour aller aux pâturages et faire la contrebande" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 226).
Le 25 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène, à Laybach : "… J’ai de nouveau chargé le chef de bataillon du 53e de visiter ces chemins et de tâcher par tous les moyens possible d’augmenter les obstacles pour rendre la défense plus facile, ses reconnaissances vont à deux lieues au-delà du versant des montagnes dans la vallée du gail, mais il prétend comme Votre Altesse le verra par copie ci-joint de son rapport, que les chemins sont tellement multipliés qu’il ne peut suffire à les garder ; je lui ai encore recommandé aujourd’hui toutes les précautions à prendre ; cependant, j’ai la presque certitude qu’il n’y a que des piquets à Mauten et St Hermagoo. Je serai plus amplement informé dans 48 h car j’ai deux émissaires dans cette direction …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 228).
Le 27 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Major Pasqualis, à Tarvis : "J’ai vu par le rapport du commandant du 4e bataillon du 53e régiment qu’il était singulièrement surchargé de service, je pense que vous pourriez l’alléger en faisant occuper le poste de Sassnitz par le bataillon du 10e, d’autant plus que ce poste est dépendant de Tarvis et que les chemins qu’il doit défendre au versant du Gail viennent en partie aboutir sur Tarvis" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 242).
Le 27 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Major Pasqualis : "Votre rapport de ce jour est assez conforme à ceux que je reçois ; j’ai fait établir hier un poste en arrière de Vorderberg ; ce matin, je vous ai mandé de faire fournir le poste de Sassinitz par un détachement du 10e pour alléger le service du 53e ; ce détachement pourra être avec celui du 53e qui y est déjà sous les ordres de M. le chef de bataillon Dranguet, afin de mettre de l’ensemble dans ce service.
Je vous autoriser à prescrire au commissaire des guerres de Tarvis de faire délivrer par jour une ration de pain à chaque paysan employé aux travaux sur la demande de M. le capitaine du Génie Fallot. Ce pain sera diminué sur le prix des journées qui devront être payées régulièrement aux travailleurs tous les samedis au soir. Veuillez vous entendre avec qui de droit pour l’exécution de cette disposition.
Ps. J’ignore quels sont les travaux que l’on fait à Malborghetto et quel est l’officier du génie qui en est chargé ; veuillez lui recommander de me faire connaitre les instructions et le plan des travaux qu’il fait exécuter en indiquant en même temps quand ils seront achevés" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 114 page 243).
Le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène, à Laybach : "… il ne restera pour défendre la position de Tarvis et de Pegau que la brigade Campi, la division Rouyer et au plus 4 bataillons de la division Gratien compris le bataillon du 53e régiment …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 118 page 251).
Encore le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Merdier, chef du Bataillon du 133e, à Tarvis : "Je me ferai, monsieur, un plaisir de vous être utile et je serai flatté de vous attacher à mon état-major si votre bataillon ne peut être augmenté. Je suis persuadé que S. A. vous rend parfaitement justice et qu’Elle ne manquera pas de solliciter pour vous l’avancement auquel vous avez droit.
Nous sommes dans ce moment dans une position un peu difficile, il faut que nous redoublions de zèle et d’activité. Si vous avez un bon officier auquel vous puissiez momentanément confier le commandement de votre bataillon, je désirerais mettre sous vos ordres les bataillons du 53e et 10e pour la défense des chemins de montagne depuis Tarvis jusqu’à La Pontebba, mandez-moi de suite si vous pouvez vous en charger" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 254).
Toujours le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Major Pasqualis, à Tarvis : "M. l’adjudant-commandant Barin de Fontenelle, mon chef d’état-major vous a déjà prévenu des dispositions prises pour repousser l’ennemi de la vallée de La Pontebba et le forcer à repasser les montagnes. J’ai cru devoir y faire quelques changements et ce qui concerne les 2 compagnies du 102e qui devront se rendre à Tarvis ; ils resteront l’une à Oberthorl pour garder le parc de réserve que j’y ai ; l’autre à Gogau pour garder cette batterie. Mais vous aurez à Tarvis en place de ces deux compagnies un bataillon du 92e régiment qui y arrivera cette nuit venant de Vutzen ; au moyen de ce renfort, le bataillon du 53e sera placé tout entier à Pontebba et celui du 10e aura trois compagnies à Malborghetto et 2 à Okovitz. Le bataillon du 92e aura 2 compagnies à Sassinitz, les 4 autres compagnies de ce bataillon avec celui du 133e fourniront la garnison de Tarvis et seront chargés de la garde des batteries (excepté Gogau) des magasins et parcs que vous avez sous votre surveillance, le poste de Sassinitz étant dépendant de la garnison de Tarvis devra s’il a besoin d’être soutenu l’être par les troupes de la garnison qui sera assez forte puisque vous n’aurez plus à vous occuper de celui de Gogau que pour le surveiller. Comme dans la situation où vous êtes, vous ne pouvez monter à cheval, je donne le commandement de toute la ligne des postes des montagnes depuis Tarvis jusqu’à Pontebba à M. le chef de bataillon Merdier qui devra s’établir à Malborghetto après avoir remis le commandement de son bataillon à un capitaine. Il vous fera passer tous ses rapports, que vous m’adresserez de suite en original après en avoir pris connaissance pour ordonner les 1ères dispositions que vous jugerez nécessaires d’après leur contenu. Si, en attendant que le 92e puisse arriver, ce qui vous reste à Tarvis n’étant pas suffisant pour vos gardes, il faut y employer cette nuit les sapeurs. Ci-joint, l’ordre que vous remettrez à M. le chef de bataillon Merdier …
Vous préviendrez les chefs de bataillon du 10e et 53e qu’à dater de demain, ils correspondront avec M. le chef de bataillon Merdier et recevront ses ordres. Ayez soin d’envoyer des cartouches aux troupes ; il sera bon d’en envoyer d’avance au 53e à Pontebba et au 10e à Malborghetto" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 255).
Encore une fois le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, une seconde lettre au Chef de Bataillon Merdier du 133e, à Tarvis : "Voulant donner plus d’ensemble aux différents mouvements qui doivent s’exécuter pour la défense des chemins de montagnes qui viennent aboutir de la vallée du Gail dans celle de Pontebba depuis Tarvis jusqu’à Pontebba et au-delà, j’ai cru devoir vous en confier la surveillance et mets à cet effet sous vos ordres le 4e bataillon du 53e régiment qui doit être ce soir à Pontebba et un bataillon du 10e régiment (une compagnie) qui seront répartis, trois à Malborghetto et deux à Ugoritz, en même temps que deux compagnies du 92e seront placées demain par les soins de M. le major Pasqualis à Sassinitz. Vous prendrez chez cet officier supérieur connaissance des ordres et instructions que j’ai donné pour le service et la défense des postes à établir ; ordres et instructions qui ne concerneraient alors que le bataillon du 53e et une faible portion de celui du 10e et qui n’éprouveront des changements que d’une augmentation de force double puisque Sassinitz encore, sera occupé par des troupes de la garnison de Tarvis, poste qui sera également sous votre commandement, en vous concertant à cet effet avec le major Pasqualis.
Aussitôt que tous les postes seront établis, vous rectifierez tout ce qu’ils pourront présenter de défectueux ; vous les ferez encore retrancher et couvrir d’abattis, comme vous aurez soin de faire renouveler toutes les coupures.
Le bataillon du 53e étant réuni à Pontebba, doit pouvoir défendre ce poste avec avantage en même temps que vous ferez jeter des partis dans les montagnes qui, de la vallée du Gail, ont des chemins et sentiers qui débouchent sur Dogna ; enfin, vous ferez tout ce qu’il sera nécessaire de faire pour que cette importante communication avec Osoppo reste ouverte et libre. Vous correspondrez avec moi en faisant passer vos rapports au major Pasqualis qui en prendra connaissance et me les transmettra avec célérité.
Vous aurez soin de me faire vos rapports 2 fois par jour et de me tenir exactement informé de tout ce qui se passera" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 257).
Par ailleurs, toujours le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Arnoldstein, à l’Adjudant-commandant Bazin : "Monsieur l’adjudant-commandant, vous avez perdu temps ; il était convenu que les postes du 53e resteraient jusqu’à ce qu’ils soient relevés par ceux du 10e et que vous marcheriez avec ce qui serait pour le moment disponible du 53e ; il faut presser votre mouvement et ne point exposer l’artillerie que vous n’auriez pas du prendre pour chasser trois ou 400 hommes au plus, puisque je suis sûr qu’il n’y a que deux compagnies de croates que vous ne trouverez sans doute plus ; le bataillon du 10e ne doit pas dépasser Malborghetto sans mes ordres.
Je vous recommande de l’aplomb et de l’ordre dans vos dispositions.
Faites-moi avertir cette nuit si le 53e est entré à Pontebba et revenez demain matin" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 258).
Encore le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Commandant Pasqualis à Tarvis : "Je reçois à l’instant l’avis que le 2e bataillon du 92e est parti de Vurtzen à 6 heures du soir pour se rendre à Tarvis ; il y sera donc au plus tard à 2 heures du matin ; laissez le reposer jusqu’à la pointe du jour, ensuite établissez le ; si à 5 heures du matin, vous n’aviez pas la nouvelle que Pontebba est occupé par nos troupes, il faudrait que tout ce qui sera disponible du 10e à Malborghetto et à Ugovitz partit sans attendre que ses postes fussent relevés pour aller renforcer le bataillon du 53e. Vous enverriez dans ceux 2 compagnies du 92e à Malborghetto, deux à Ugoritz, et deux à Sassinitz pour garder ces débouchés, et vous resterait pour la garde des Batteries, des parcs et des magasins le bataillon du 133e ; la compagnie de voltigeurs du 35e qui vous arrivera aussi cette nuit, et les sapeurs dont les travaux seront suspendus. Je pense que dans la circonstance, vous auriez assez de monde jusqu’à l’opération sur Pontebba terminée, puisque vous n’avez rien à craindre du côté de Feistritz et que la batterie de Gogau sera occupée par une compagnie du 102e. Si au contraire, l’ennemi a évacué Pontebba comme je le présume, la disposition que j’ai précédemment prescrite sera maintenue. C'est-à-dire que le 53e sera à Pontebba, le 10e à Malborghetto et Ugovitz ; le 92e à Tarvis, ayant 2 compagnies à Sassinitz. Le 133e à Tarvis, ainsi que la compagnie de voltigeurs du 35e que vous laisseriez sans faire de service, ayant alors à sa disposition pour la porter sur un autre point, ou la renvoyer à son régiment. Veuillez, je vous prie, communiquer la présente au chef de bataillon Merdier, pour qu’il exécute la partie qui le concerne, et qu’il se mette à la tête de la portion du 10e qui marchera s’il est nécessaire, pour renforcer le bataillon du 53e. Je veux demain de bonne heure, recevoir l’avis que l’ennemi a été jeté de l’autre côté de la montagne. Il est entendu que si le bataillon du 92e était obligé par les circonstances, d’occuper les postes indiqués, il faudrait lui donner toutes les instructions relatives à ce poste.
A 9 heures et demie du soir, ps : à l’instant je reçois votre lettre qui m’annonce que l’ennemi s’est retiré. On exécutera en conséquence les dispositions que j’ai prescrites et je retiens ici la compagnie de voltigeurs du 35e pour la renvoyer à son régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 258).
Le 30 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Major Pasqualis à Tarvis : "Mes ordres portant que le bataillon du 10e ne devait pas quitter Malborghetto et Ukovitz, à moins que l’ennemi ne fût encore à La Pontebba. Vous m’avez annoncé hier que cette ville était évacuée et M. l’adjudant-commandant me l’a annoncé également. Pourquoi donc fatiguer les troupes inutilement ? Le bataillon du 53e doit être suffisant pour repousser 2 compagnies de croates, il n’y en avait pas d’avantage. Arrêtez le mouvement du 10e et que les postes soient occupés dans la journée comme je l’ai ordonné hier ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 261).
Le 30 septembre 1813 encore, le Général de Division Grenier écrit : "M. l’adjudant commandant Bazin de Fontenelle doit vous avoir remis ce matin M. le commandant le commandement des troupes ; faites-moi connaitre si le bataillon du 53e est près les postes au versant du Gail et si tous mes ordres ont été exécutés. Agissez dans toutes les circonstances avec vigueur et fermeté, c’est le seul moyen de faire cesser cette espèce d’irrésolution que je remarque dans les corps quand ils sont isolés" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 261).
Le 1er octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Chef de Bataillon Merdier, commandant les avant-postes des montagnes de Tarvis et Pontebba, à Malborghetto : "Je viens de recevoir, monsieur le commandant, votre rapport du 30 au soir ; j’approuve les dispositions que vous avez faites et aux moyens desquelles il restera à Tarvis trois compagnies du bataillon du 92e et votre bataillon. Je pense que cette force sera suffisante pour la garde des batteries et des magasins de cette place. L’ennemi, d’après les on dit, menace toujours Pontebba. J’estime que le bataillon du 53e sera suffisant pour déjouer ses projets, mais dans le cas où il aurait besoin de secours, vous vous y porteriez avec 2 compagnies du 10e ; les trois autres devant rester à Malborghetto et Ste-Catherine pour défendre ce débouché qui est très important et qui pourrait dans une autre circonstance être attaqué en même temps que Pontebba.
Faites-moi tous les jours votre rapport et invitez M. le chef de bataillon du 92e commandant à Tarvis de me le faire passer de suite" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 265).
Le 1er octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, au Prince Eugène : "… L’ennemi qui a forcé nos postes à Pontebba avait … 900 hommes … tous les rapports s’accordent à dire et particulièrement ceux de habitants de Pontebba, que les 2 compagnies du 53e se sont conduites avec un courage étonnant. J’ignore encore leur perte que le 1er jour on avait porté à 27 hommes, mais que je crois se réduira à 12 ou 15 tant blessés que tués et faits prisonniers. L’ennemi a abandonné 6 blessés. Cette expédition avait pour objet principal celui d’enlever 300 bœufs qui étaient à Pontebba, mais on a eu le temps de les sauver ; quelques habitants et des malades qui étaient à l’hôpital ont été pillés aujourd’hui. Le chef de bataillon du 53e régiment doit faire de nouveau détruire les chemins, faire des abattis et se retrancher …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 266).
Le 4 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Prince Eugène : "... Aussitôt que ce mouvement serait terminé, j’enverrais le bataillon du 53e à Caporetto et le bataillon du 10e à Pless afin de faire rentrer le bataillon du 92e pour avoir 6 bataillons de la brigade Campi au camp ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 282).
Un Ordre de mouvement (sans doute du 4 octobre 1813 car confirmé par un autre ordre du même jour) indique : "... Aussitôt l’arrivée du bataillon du 102e à Tarvis il relèvera tous les postes du 92e et du 133e. Ce dernier bataillon se rendra de suite à Ukovitz 2 tiers et un tiers à Saffinitz tout ce qui appartiendra au 92e sera relevé sur ces différents points et partira aussitôt pour se rendre à Pless, de sorte qu’il y aura sous le commandement de M. Merdier, le bataillon du 10e, celui du 53e et enfin celui du 133e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 208).
Le 5 octobre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier adresse, depuis Tarvis, les ordres suivants : "La 3e division aux ordres de monsieur le général Gratien après avoir effectué son mouvement rétrograde de Feistritz et d’Unter-Thörl, ira demain 6 octobre occuper les positions suivantes ...
Le lendemain 7, le 35e régiment d’infanterie légère et un bataillon du 36e se rendront avec M. Le général Piat à Pontebba pour y relever le bataillon du 53e qui y est et occuper tous les postes de la montagne aux versants du Gail, et les détachements que le bataillon du 10e a à Dogna et Resiutta.
Aussitôt que le bataillon du 53e régiment sera relevé, il se rendra à Tolmezzo pour occuper ce point et envoyer des partis sur Paluzza, le Monte Croce et L’Incorajio. Il recevra à cet effet des instructions particulières du chef de l’état-major du corps d’armée, et correspondra avec M. Le général Piat, sous les ordres duquel il sera provisoirement placé quoi qu’il ne fasse pas partie de la 3e division. Ce bataillon se placera militairement à Tolmezzo, repoussera tous les partis ennemis qui pourraient se présenter, et sera chargé particulièrement de défendre tous les chemins et débouchés qui conduisent à Resiutta.
Au moyen de ces dispositions la division de M. le général Gratien sera placé le 7 octobre ainsi qu’il suit :
... le bataillon du 53e à Tolmezzo ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 93).
Le même 5 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Tarvis, au Chef de Bataillon Merdier, commandant les avant-postes de montagne : "J’ai reçu, monsieur le commandant, vos différents rapports de ce jour ; quoique je ne crois pas aux on dit, il est bon de les recueillir. Je suis fâché que l’officier du 53e qui commandait le parti qui a été sur Paluzza n’ait pas cherché à connaitre la force de l’ennemi qu’il a rencontré, deux coups de fusils ne devaient pas l’arrêter ; de cette manière, nous ne sauront jamais ce qui se passe.
La division du général Gratien devant se porter demain en partie sur Malborghetto, je compte l’établir de la manière suivante :
Le bataillon du 131e à Sassinitz et Ukovitz, les bataillons des 132e et 133e à Malborghetto et Sainte-Catherine, pouvant au besoin porter un renfort de 2 ou 300 hommes sur quel point que ce soit. Le 35e d’infanterie légère à Pontebba. Au moyen de ce, je pourrai envoyer le bataillon du 53e à Tolmezzo, gardant les ponts de Resciuta, en même temps que j’enverrai le bataillon du 10e dans la vallée de Roebel pour occuper Predel, Ober-Prett, Mittel et Unter-Prett, points sur lesquels l’ennemi a des débouchés, difficiles à la vérité, mais qui ne laissent pas que d’inquiéter ; quand les troupes qui doivent relever vos postes seront bien rétablis et que le général Gratien connaitra toutes les mesures que vous avez prises pour la défense des montagnes, vous viendrez me rejoindre ; j’aurai d’autres missions aussi importantes à vous donner.
Mandez-moi si le poste de Sassinitz défend tous les chemins qui conduisent de Vorderberg et de Feistritz sur Tarvis ; la garnison n’en a établi aucun" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 285).
Le 6 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle : "J’ai reçu cette nuit votre lettre du 4. S. A. avait daigné me faire connaitre son mouvement, j’ai en conséquence pris position aujourd’hui à Tarvis, en envoyant en même temps la moitié de la brigade Campi sur Caporetto et Pletz, c’est tout ce que j’ai à faire sur ce point, ayant été obligé d’assurer mes communications par la gauche jusqu’à Tolmezzo ou sera demain le bataillon du 53e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 288).
Le même 6 octobre 1813 à 9 heures du soir, le Général de Division Grenier écrit, depuis Tarvis, au Général Gratien : "Mon cher général, étant informé que l’ennemi menace fortement le point de Tarvis par les montagnes d’Ukovitz et de Sassinitz. Je donne ordre à toutes les voitures inutiles ici de se porter en arrière de Malborghetto. Vous ferez de même évacuer votre parc de réserve au reçu de la présente en arrière de Pontebba, vous ferez suivre le même mouvement à toutes vos autres voitures après que vos distributions seront faites ; au lieu de faire partir demain pour Pontebba le 35e régiment d’infanterie légère et un bataillon du 36e, vous ne ferez partir que le 35e régiment pour renforcer le bataillon du 53e à Pontebba, sans relever ses postes, ce bataillon devant y rester jusqu’à nouvel ordre ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 291).
Le 8 octobre 1813 à 2 heures du matin, le Général de Division Grenier écrit, depuis Ospitaletto, au Prince Eugène : "… Je donnerai demain l’ordre au bataillon du 53e de se rendre à Trecento pour éclairer le chemin qui vient de Pletz par Predi… ( ?), de le garder fortement et principalement au débouché en ayant soin de s’y retrancher après s’être assuré que le chemin a été détruit …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 295).
Le 9 octobre 1813, le Général Comte Grenier ordonne, depuis Ospitaletto, pour le mouvement du 10 : "... Le 4e bataillon de 53e régiment sera envoyée par M. le général Rouyer à Gemona où il recevra du chef d’état-major du corps d’armée des ordres ultérieurs pour sa destination ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 112).
Le 10 octobre 1813, depuis Ospitaletto, le Général Grenier ordonne : "... donner ordre au bataillon du 53e régiment de se rendre à Tarcenti où il s’établira militairement ayant pour objet d’éclairer, de garder et de défendre le chemin qui de Saga vient par Preditis et la Vallata Uvea sur Tracento ; le chef de ce bataillon devra en conséquence demain matin faire une forte reconnaissance dans la direction de Saga et de Pletz afin d’avoir des nouvelles de l’ennemi, s’assurer des points de la route qu’il faudra occuper par des postes, s’y retrancher et s’y couvrir par des abattis après que les chemins auront été détruits dans les défilés les plus resserrés, il s’entendra pour cela avec les autorités locales et fera détruire tous les chemins et sentiers s’il ne l’étaient déjà, sous la protection des détachements qu’il enverrait ;
Ce chef de bataillon préviendra le général Campi qui est à Caporetto de son établissement à Tracento et se mettra en communication avec les postes que ce général pourrait avoir vers Serpenizza ; M. le chef de bataillon correspondra avec le chef d’état-major mais préviendra en même temps M. le général Campi de tous les mouvements de l’ennemi. Ce bataillon recevra ses vivres à Gemona où il les enverra chercher ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 52 page 116 - note en marge : exécuté).
Le 10 octobre 1813 encore, le Général de Division Grenier écrit, depuis Ospitaletto, au Prince Eugène : "… Le bataillon du 53e que je place à Trecento servira d’intermédiaire entre la division Gratien et le général Campi …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 300).
Toujours le 10 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Ospitaletto, au Général Campi à Caporetto : "… Je vous préviens que j’envoie aujourd’hui le 4e bataillon du 53e à Trecento pour couvrir et garder le débouché qui vient de Pletz sur ce point. Ce bataillon nous sert d’intermédiaire et couvre votre gauche, ce qui vous donnera les moyens d’avoir constamment du monde sur Pletz pour observer les mouvements de l’ennemi. J’ai chargé le chef de bataillon de vous prévenir de tout ce qu’il apprendra d’intéressant ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 301).
Le 12 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Prince Eugène : "… un rapport que je viens de recevoir du chef de bataillon 4e bataillon du 53e régiment que j’ai placé à Tracento pour couvrir les défilés des montagnes de Musi porte que « le chef du détachement parti par Musi sur Zaga en reconnaissance, que des paysans lui ont annoncé qu’on s’est battu le 11 au matin à Pletz, Zaga, et Ferperizza et que les Français se sont repliés vers Caporetto, que la fumée du canon a empêché les paysans de savoir positivement ce qu’il y avait d’ennemis, ces mêmes paysans croient avoir vu des chasseurs dans les montagnes vers Rivo Ciana et dans les montagnes méridionales de … ». Le chef de bataillon ajoute qu’il attend aujourd’hui des nouvelles ultérieures qu’il fera connaitre au plus tôt. Musi lui parait un poste très important, attendu qu’il a des chemins accessibles partout …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 303).
Le même 12 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Gemona, au Général Campi, à Caporetto : "… Je vous ai déjà annoncé que j’avais placé le 4e bataillon du 53e régiment à Tarcento pour garder et défendre les débouchés qui viennent sur ce point du mont Muzy, ce bataillon sera d’intermédiaire entre vous et moi et a pour objet d’empêcher l’ennemi de glisser des partis entre vous et moi …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 304).
Le 12 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Prince Eugène : "… Depuis ma lettre de ce matin, je n’ai pas reçu de rapport du chef de bataillon du 53e régiment ; s’il annonçait quelque chose d’intéressant, et que l’estafette fut partie, je le ferai connaitre à V. A. par l’estafette extraordinaire …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 307).
Le 13 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle : "… Je donne ordre au général Gratien d’y envoyer 4 bataillons pour soutenir celui du 53e et au besoins le restant de sa division (…) laissant le 35e léger …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 page 311).
Le 16 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Prince Eugène : "… Ce matin à 8 heures et demie, le chef de bataillon du 53e a été prévenu par des paysans qu’on entendait le canon dans la direction de Caporetto. Cependant, hier ses postes communiquaient encore avec ceux du général Campi sur Serpenizza. Cet officier supérieur a mis en route plusieurs reconnaissances pour avoir des nouvelles ; il est une heure et demie et je n’ai reçu aucun avis du général Quesnel. Il est donc probable que c’est un faux avis que les paysans ont donné ou que ce sera une reconnaissance que l’ennemi aura poussé sur nos avant-postes dans la vallée de Caporetto …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 314).
Le 17 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Prince Eugène : "… L’ennemi n’a dans les montagnes que quelques compagnies de chasseurs qui s’étendent depuis Resia ( ?) jusqu’à Srantan de Zaga ( ?). Cette ligne est à plus de 15 milles des avant-postes du 53e …
Je n’ai pas encore le rapport des reconnaissances faites hier par le bataillon du 53e sur Zaga …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 page 315).
Le 20 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Prince Eugène : "... Le bataillon du 53e suivra le mouvement de la division Gratien …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 153 page 322).
Le 22 octobre 1813 à 7 heures du (coupé), depuis Pordenone est donné un "Ordre de mouvement pour la 3e division
… Le bataillon du 53e qui fait momentanément parti de la 3e division recevra pour cette fois l’ordre direct de se rendre à Conegliano, où il tiendra garnison pour être porté au besoin partout où il pourrait être nécessaire ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 60 page 136).
Le 24 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Gratien, à Conegliano : "... Envoyez je vous prie 2 compagnies du 53e à la position de votre … brigade pour garder les chemins qui viennent de Falzé et de Pieve du Soligo, en attendant que la division Royer arrive" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22)
Sans doute le 30 octobre 1813, le Lieutenant Général Comte Grenier écrit "Au commandant Dranguet du 53e
Vous partirez demain à la pointe du jour de Dignano pour vous rendre à Fontana Fredda entre Pordenone et Sacile. Vous enverrez à l’avance savoir à Valvasone si le parc de réserve y est encore, pour recevoir et échanger vos cartouches à votre passage, et s’il était parti, vous en demanderez à la 3e division de laquelle vous ferez momentanément partie. Vous préviendrez à Fontana Fredda de cette disposition le général de division Gratien.
Si vous passez le bac à Dignano, vous abrègerez votre marche de 3 heures ; alors vous ne passeriez pas à Valvasone" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 162).
Le 31 octobre 1813, le Général Grenier ordonne, depuis Bassano "... Ordre à M. le général Gratien de pousser demain une reconnaissance avec sa 2e brigade et deux pièces d’artillerie sur Cismon route de Primolano, d’en chasser l’ennemi et de s’y établir jusqu’à la nuit, de profiter de la journée pour chasser l’ennemi de Cismon en annonçant que toute l’armée descend dans le Tyrol et en ordonnant dans les villages de paysans des vivres, cependant M. le général Gratien emmènera avec cette brigade la compagnie de sapeurs attachée à sa division pour couper les ponts qui se trouvent en avant de Cismon et en arrière, et après que cette opération sera faite, il quittera Cismon à dix heures du soir pour revenir prendre sa position de Solagna où il laissera le bataillon du 53e avec deux bouches à feu pour le recevoir au besoin s’il était forcé de se replier dans la journée sur ce point ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 168 - En note : Expédié).
L'Ordre du jour, rédigé au Quartier-général de l'Etat-major général de l'Armée d’Observation d’Italie, à Vérone, le 13 novembre 1813, et adressé par le Général de Division chef de l’état-major général et Comte d’Empire Vignolle au Lieutenant-général Comte Grenier, indique : "... Depuis l’ordre du jour du 1er novembre courant qui a fait connaître les succès obtenus à Bassano dans la journée du 31 octobre par les troupes de M. le lieutenant général comte Grenier, il a été rendu compte à Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi de la conduite distinguée qu’ont tenu dans cette attaque, plusieurs militaires du 53e régiment d’infanterie de ligne (4e bataillon) parmi lesquels se sont encore plus particulièrement fait remarqués le chef de bataillon Dranguet qui a été blessé à cette affaire en pourchassant l’ennemi de Volugno, le capitaine Loiselle qui après la blessure de son chef a pris le commandement du bataillon, l’adjudant sous-officiers Lamarthe qui a fait plusieurs prisonniers, et le nommé Frigoullier, tambours des grenadiers qui, blessé à la cuisse d’une balle, pendant qu’il battait la charge, n’a pas cessé de la battre quoique étendu par terre, et éprouvant les douleurs inséparables d’une pareille blessure ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 129 page 271).
Le 5 novembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "Le général Vignole vous a sans doute informé de la nouvelle organisation de l’armée de laquelle il résulte que la 1ère et 4e composent la 1ère Lce et que je reprends le commandement qui m’était confié au moment où nous sommes entrés en campagne.
Je me revois avec plaisir au milieu de mes anciens camarades et j’aurais une véritable satisfaction d’apprendre que vous éprouviez le même sentiment.
L’intention de S. A. I. est que votre division soit composée ainsi qu’il suit :
1ère brigade
3 bataillons du 53e régiment formés des quatre existants
2 bataillons du 102e
Une batterie d’artillerie.
2e brigade
2 bataillons (20e et 101e) de la demi-brigade provisoire
2 bataillons du 106e formés des 3 existants
2 bataillons (un du 131e et un du 132e commandés par le major Turin)
1 batterie d’artillerie.
Votre division ayant séjour demain 6 à Legnago, vous lui ferez exécuter le 7 le mouvement ci-après :
La portion de la 2e brigade qui est dans ce moment avec vous (106e) demi-brigade provisoire et la batterie d’artillerie ira le dit jour prendre position à Ronco, ayant pour objet de garder la rive droite de l’Adige et d’empêcher un passage si l’ennemi voulait le tenter sur ce point ou dans les environs ; la cavalerie du général Mermet aura des postes à Roverchiara à droite de cette brigade et à Zevio à sa gauche. Ils devront faire connaitre au général commandant la brigade tout ce qu’il se passera d’important sur la ligne.
Avec le restant de votre division, vous coucherez le 7 à Vallese pour arriver le 8 à Vérone. Le 9, vous enverrez le bataillon du 67e à Bussolengo rejoindre la 2e division dont il fait partie. Le 53e régiment ira de très grand matin à St-Michel où se trouve en ce moment le 4e bataillon, y relèvera les bataillons du 131e, 132e et 102e qui partiront aussitôt pour rejoindre le même jour savoir les 1ers la 2e brigade à Ronco et ceux du 102e pour venir occuper Vérone sur la rive droite et fournir les gardes des batteries et autres postes ; à moins de nouvelles disposition de S. A. I., il n’y aura rien de changé dans votre mouvement des 7 et 8 ; peut-être aura-t-on à rectifier celui du 9, mais comme vous serez le 8 à Vérone, vous serez prévenu des changements qui pourront avoir lieu" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Le 10 novembre, tandis qu'un parti de 500 hommes, moitié Autrichiens, moitié Anglais, jeté sur la côte, à l'embouchure de la Piave, par un vaisseau anglais, s'empare du fort de Cortelazzo et de la redoute de Cavalino, près de Venise, une colonne ennemie marche de Villanova sur Caldiero. Le Colonel Desmichels, du 31e de Chasseurs à cheval, reçoit l'ordre de se porter en reconnaissance du côté de Caldiero avec 200 chevaux de son Régiment et un Bataillon d'infanterie. Il échange quelques coups de feu près de Vago avec une reconnaissance autrichienne. Le surlendemain, 12 novembre, un détachement de 2 Escadrons et de 3 Bataillons, soutenus par 4 bouches à feu, attaquent, à Vago, les avant-postes du général Bonnemains. La grand'garde se défend en s'abritant derrière le canal, ce qui donna le temps à 4 Compagnies du 53e de ligne, appuyées par deux Escadrons et un obusier, de déboucher de Saint-Martin et de repousser la colonne ennemie en lui faisant une vingtaine de prisonniers (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 412).
Le 13 novembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, à 9 heures et demie du soir, au Vice-Roi : "… V. A. trouvera encore ci-joint le rapport du 4e bataillon du 53e sur l’affaire de Bassano. Il contient des faits d’armes qui méritent d’être cités. Le chef de bataillon qui a été assez grièvement blessé n’est pas décoré" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 56).
Dans une lettre datée de Zevio, le 17 novembre 1813, adressée à M. Audéaud, payeur-général de l'Armée d'Italie, Hippolyte d’Espinschal, Officier au 31e Chasseurs, raconte : "Je croyais jusqu'à ce jour, mon cher Théodore, que la présence d'un payeur-général au milieu de ceux dont il doit garnir la bourse, était aussi absolue qu'une armée pour livrer bataille ; aussi n'ai-je pas vu sans étonnement, par la suscription de votre lettre, que vous étiez à Milan. J'espère cependant que votre absence ne sera pas longue et que nous pourrons renouveler bientôt certains passe-temps dont le souvenir est souvent présent à ma mémoire. Je m'empresse aussi de satisfaire au désir que vous témoignez d'avoir des détails sur nos combats qui paraissent occuper beaucoup la capitale du royaume ; mais auparavant, tout en vous remerciant des éloges flatteurs et par trop boursouflés que vous voulez bien m'adresser sur notre affaire de Caldiero, je vous avouerai avec humilité que je ne croyais pas avoir assez fait pour que mon nom fût cité dans la Gazette au milieu de plusieurs autres ; je ne sais à qui je dois cet honneur; mais, ce que je puis affirmer, c'est que, dans ce terrible combat, le régiment s'est en entier couvert de gloire et qu'à lui reviennent tous les éloges, car je n'ai eu d'autre mérite que de guider 500 diables incarnés qui m'eussent planté là s'il m'eût pris la fantaisie de ralentir l'allure de mon cheval. Je vais, du reste, vous faire le récit de cette affaire, en le précédant des circonstances qui l'ont amenée.
L'armée, en arrivant sur l'Adige, fut disposée sur la rive droite du fleuve, de manière à pouvoir, non seulement tenir tête à l'ennemi, mais encore, au moyen de plusieurs têtes de pont sur la rive opposée, prendre l'offensive.
Nous restâmes ainsi pendant cinq jours, assez tranquilles, mais, lorsque le Vice-roi eut connaissance de l'approche des masses autrichiennes, il voulut, avant de prendre une énergique résolution, connaître les forces et les dispositions de l'ennemi et pouvoir lui porter des coups plus certains. En conséquence, une forte reconnaissance fut ordonnée sur plusieurs points de la ligne ; je fus chargé de diriger celle en avant de Vérone, avec 200 hommes du régiment et 6 compagnies du 14e léger, soutenus par le reste du 31e Chasseurs et le 53e de ligne.
Animés par la présence du prince, nous tardâmes peu à voir réaliser le désir que nous avions de rencontrer l'ennemi : deux escadrons de hussards hongrois arrivant sur nous avec la plus grande résolution, nous fûmes au-devant. Bientôt mêlés, combattant corps à corps avec acharnement, mais prenant le dessus par le courage et l'énergie des chasseurs, les hussards tournèrent bride et nous les poursuivîmes le sabre dans les reins avec une telle persistance que nous passâmes sous le feu d'un bataillon autrichien posté dans un verger à gauche de la route, et que nous les suivîmes ainsi jusqu'en vue de Caldiero, où nous fûmes arrêtés par la présence d'une masse d'infanterie et trois décharges à mitraille. Cette poursuite imprudente, qui pouvait nous coûter cher, fut heureusement réparée par l'arrivée du 53e de ligne et le colonel Desmichels qui, en nous appuyant, avait fait mettre bas les armes au bataillon dont nous avions essuyé le feu.
Ce combat, qui, en principe, n'avait d'autre but qu'une reconnaissance, fut un engagement assez meurtrier qui dura trois heures et dans lequel l'ennemi eut 40 hommes tués et 60 prisonniers. Notre infanterie eut 35 tués, 100 blessés, et le régiment perdit 5 chasseurs tués, 27 blessés et un trompette pris. Deux jours après, les Autrichiens, jaloux de prendre leur revanche, vinrent en masse sur nos postes avancés avec l'intention d'enlever le couvent de San-Giacomo placé à notre gauche, sur une petite élévation et défendu par un bataillon du 53e.
La fusillade commença d'abord par être très vive entre l'infanterie, mais le colonel Desmichels, s'apercevant que six escadrons de hussards et uhlans soutenaient cette attaque, disposa aussitôt le régiment pour les repousser.
Plusieurs charges vigoureuses eurent lieu, à la suite desquelles 100 hommes tombèrent entre nos mains et une trentaine furent tués, ayant nous-mêmes à regretter 6 chasseurs et un maréchal des logis dont le corps fut coupé en deux par un boulet. Le lieutenant Charbonnier, commandant les tirailleurs, se fit particulièrement remarquer par son intrépidité deux fois, son peloton perça un escadron, au milieu duquel il tua de sa main un officier et 3 hussards.
Le Vice-roi le fit citer à l'ordre de l'armée, et, le lendemain, en venant visiter nos postes, il lui promit de le présenter pour la croix d'honneur.
Dans la soirée du 14, veille de la fête du prince Eugène, toutes les dispositions d'une attaque furent faites pour le lendemain. Une division d'infanterie et 12 pièces d'artillerie vinrent à nos postes avancés, afin d'être en mesure d'opérer lorsqu'il en serait temps ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 203).
Le 13 novembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "S. A. I. qui a été à St-Martin et aux avant-postes a désiré connaitre la manière dont s’y faisait le service et les dispositions pour recevoir ou attaquer l’ennemi. D’après ce que j’ai eu l’honneur de lui rendre compte, elle détermina que pour mettre plus d’ensemble dans les opérations, la 1ère ligne infanterie et cavalerie devait être commandée par M. le général Bonnemains, qu’il ferait en conséquence toutes les dispositions qu’il jugera convenables en toutes circonstances.
Que la seconde ligne établie à St-Michel serait commandée par M. le général Jamin et dans le cas où il serait prévenu que la 1ère ligne serait attaquée fit les dispositions nécessaires pour soutenir.
Qu’enfin vous vous rendriez sur les lieux en cas d’attaque de la part de l’ennemi aussitôt que vous en seriez prévenu, pour prendre le commandement des deux lignes et diriger les opérations.
S. A. I. entend que cette disposition soit maintenue jusqu’à nouvel ordre. Elle n’empêche pas que M. le colonel du 53e ne rendre compte à M. le général Jamin du mouvement qu’il sera dans le cas de faire, comme de continuer ses rapports à l’ordinaire, sur tous les objets de service, police et discipline, mais il ne dépendra pour les mouvements, services et placements de postes sur toute la ligne que de M. le général Bonnemains.
Veuillez je vous prie, mon cher général, donner des ordres en conséquence" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 56).
De son côté, le même Vérone 13 novembre 1813, le Général de Division Baron Marcognet écit au Lieutenant général Comte Grenier : "Mon général
Les ordres qui m’ont été transmis cette nuit ont eu leur exécution.
Le 53e dans l’affaire d’hier a eu deux hommes tués sur le terrain et 12 blessés, dont trois sont morts à Vérone.
Ainsi que l’annonce le rapport 6 juin, de M. le général Deconchy, la 29e demi-brigade, conformément aux intentions de Son Altesse Impériale, arrivera aujourd’hui à Vérone" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 285)/p>
Le 15 novembre, à 10 heures du matin, la Brigade Jeanin replie les postes ennemis jusqu'à la gauche de la porte de Caldiero. Le 53e de ligne, conduit par son brave Colonel Grobon, enlève cette position par une brusque attaque, dépasse le mamelon enlevé situé à la droite de la route, se rabat sur ce mamelon et le prend à revers, contribuant, avec un peloton du 31e de Chasseurs à cheval, à s'emparer du retranchement qui couvre ce point en faisant prisonnier tout ce qui s'y trouve. Pendant ce temps-là les voltigeurs de la colonne du Général Mermet tournent cette position … Caldiero est prise. Le 31e Chasseurs poursuit l'ennemi qui doit se replier derrière l'Alpone. Cette brillante journée coûte à l'ennemi 1,500 tués ou blessés, 900 prisonniers et 2 canons ; et à l'armée du vice-roi 500 soldats. Le Prince Eugène cite particulièrement les Généraux Jeanin et Bonnemains et surtout le Colonel Grobon, du 53e, auquel ce brillant fait d'armes vaut quelques jours plus tard le grade de Général de Brigade ; le Colonel Desmichels, du 31e de Chasseurs, et plusieurs autres officiers de tout grade (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 413).
Après la bataille, le 15 novembre 1813, Eugène écrit, depuis Caldiero, à Clarke : "… Nous avons trouvé l'ennemi occupant les hauteurs de Caldiero, au nombre d'environ 10,000 hommes. JI a été attaqué franchement, et, malgré sa vive résistance, le village d'Ilasi, celui de Colognola et les mamelons de Caldiero ont été successivement emportés aux cris de Vive l'Empereur ! L'ennemi, poursuivi dans la plaine, a été rejeté jusqu'au-delà du torrent de 1'Alpon, et dans le défilé notre artillerie lui a fait beaucoup de mal. Il a eu plus de 1,500 hommes tués ou blessés, et 900 prisonniers sont restés en notre pouvoir. Les généraux et les troupes se sont parfaitement conduits. Je dois citer plus particulièrement les 42e, 53e et 102e régiments de ligne, ainsi que le 31e de chasseurs.
En attendant que les rapports des généraux me mettent à même de vous faire connaître les braves qui se sont distingués, je dois nommer le général de brigade Jeanin, le colonel Grobon et le lieutenant Charbonnier, du 31e de chasseurs. Notre perte est modérée comparativement à celle de l'ennemi ; nous n'avons eu qu'environ 500 hommes hors de combat ; malheureusement il s'y trouve au moins 30 officiers, parmi lesquels il y a déjà, à ma connaissance, 6 officiers supérieurs ; mais la journée coûte certainement à l'ennemi de 2,200 à 2,400 hommes" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 451).
Dans sa lettre datée de Zevio, le 17 novembre 1813, adressée à M. Audéaud, payeur-général de l'Armée d'Italie, Hippolyte d’Espinschal poursuit : "Le 15, dès la pointe du jour, la division Quesnel fut dirigée par notre gauche pour tourner l'ennemi, tandis que le général Mermet, avec une brigade d'infanterie, le 1er Hussards et les dragons italiens de la Reine, devait exécuter le môme mouvement à droite, sur Villa-Bella.
Sur les dix heures du matin, le prince, voyant le général Quesnel opérer son mouvement et convaincu qu'il en était de même sur la droite, se mita la tête du centre, composé de la division Marcognet, avec 12 bouches à feu et de la brigade de cavalerie du général Bonnemain, et déboucha de Vago sur la grande route, pour se porter de front sur la position de Caldiero, ayant pour réserve la brigade Rouyer, et la garde royale, dont deux bataillons restèrent à Vérone.
Lorsque nous arrivâmes en vue de la position ennemie, nous fûmes foudroyés par son artillerie, sans pour cela arrêter la marche du général Jeanin, à la tête du 53e de ligne, qui bientôt la dépassa, tandis que le 1er régiment étranger (La Tour d'Auvergne) recevait l'ordre de gravir le mamelon de Caldiero et de l'enlever a la baïonnette. Ce mamelon, célèbre par plusieurs combats livrés dans les premières guerres d'Italie, devait encore être témoin de la valeur française. Situé au milieu d'une plaine qu'il dominait d'une soixantaine de pieds, les abords en étaient difficiles par la pente rapide du terrain, au sommet duquel se trouvait un plateau assez large, hérissé de retranchements et de canons, défendu par le régiment hongrois Jellachich, réputé un des plus braves de l'armée autrichienne.
Le Vice-roi, sentant que le succès de cette journée dépendait de la prise de ces retranchements et s'apercevant que le 1er étranger, repoussé deux fois avec perte, ne parviendrait pas à les enlever, eut une de ces inspirations familières à Napoléon et qui ne sont point étrangères a son digne élève ; il fit aussitôt rabattre le 53e au pied du mamelon qu'il venait de dépasser en lui ordonnant de tourner tout à fait la position et de la gravir. Puis, s'approchant du régiment : « Allons, braves chasseurs du 31e, dit-il en ôtant son chapeau et nous montrant les redoutes, à vous l'honneur des retranchements de Caldiero !» Des cris de « Vive l'Empereur ! » répondent à cet appel, et le colonel Desmichels tourne la montagne par la gauche avec la moitié du régiment, tandis que j'exécute le même mouvement a droite avec l'autre moitié ; et, gravissant au galop suivis par le brave 53e, nous franchissons les retranchements comme une avalanche au milieu d'un nuage de poussière, des décharges de l'infanterie, de l'effroyable vacarme de la mitraille portant la mort dans nos rangs. Ce fut pendant un instant un horrible carnage ; le régiment Jellachich, attaqué de tous côtés, résistant avec le plus grand courage, fut presque entièrement anéanti ; le reste mit bas les armes.
Mais, à ce terrible tableau de destruction vient se joindre un nouvel épisode : les soldats du 53e, tournant les pièces dont nous venions de nous emparer du côté des masses autrichiennes en bataille dans la plaine, portèrent le désordre dans leurs rangs en les forçant à se mettre en retraite avec précipitation. Le Vice-roi, s'apercevant de ce mouvement rétrograde, eut un moment l'espoir de faire mettre bas les armes aux 14000 hommes que nous avions en présence, dans la conviction que le général Mermet, en vertu des ordres qu'il avait reçus, devait leur couper la retraite ; il ordonna aussitôt au 31e Chasseurs de quitter le plateau dont il venait de s'emparer pour se mettre à la suite de l'ennemi. Ce fut alors que nous pûmes apprécier le mérite de notre action, l'infanterie ayant été obligée de nous ouvrir un passage pour sortir des redoutes, d'où notre arrivée dans la plaine ne put se faire que lentement par la rapidité de la côte que nous avions à descendre. Alors le général Bonnemain, se mettant à la tête de sa brigade avec deux batteries d'artillerie légère, nous suivîmes l'ennemi sur la route de Villa-Nova, le serrant de près et le chargeant chaque fois qu'il voulait prendre position. Après avoir dépassé cet endroit, notre artillerie engagea une vive canonnade avec les batteries du général Stutterheim, placées sur la digue de gauche de l'Alpon. Ce fut alors que le Vice-roi acquit la triste certitude que le général Mermet n'avait point opéré son mouvement, et que l'ennemi lui échappait. Cette fâcheuse circonstance lui fut confirmée par un officier d'état-major qui lui apprit que cette division, arrêtée à chaque pas par les mauvais chemins et les inondations qui couvraient le terrain qu'elle avait à parcourir, ne put arriver que fort tard à Castelletto, ce qui l'empêcha de prendre part à l'action où sa présence eut été si décisive.
Enfin, la nuit vient terminer ce brillant combat qui coûta à l'ennemi plus de 4000 hommes, dont 1500 restèrent sur le terrain. Le feld-maréchal Merville y fut blessé, le lieutenant-colonel des uhlans de l'archiduc Charles, comte de Balfi, fut tué par un brigadier de la compagnie d'élite du régiment, blessé lui-même de deux coups de sabre par le colonel qui ne voulut jamais se rendre.
Le Vice-roi, en passant dans les rangs du régiment, lui fit compliment sur sa conduite, et promit 12 croix de la Légion d'honneur, au choix du colonel ; il nous envoya ensuite passer la nuit dans le village de Caldiero, en ajoutant avec grâce qu'il nous appartenait par droit de conquête.
L'armée proclama unanimement que le succès de cette journée appartenait en grande partie au 53e de ligne et au 31e Chasseurs, ce que le prince constata par un ordre du jour à l'armée. Nous le payâmes au reste assez cher, car nous eûmes deux officiers et 27 chasseurs tués et 35 blessés en enlevant les retranchements et, par une singulière coïncidence, le cheval du colonel ainsi, que le mien, furent blessés de deux coups de baïonnette. Dans la canonnade de la soirée, nous perdîmes seulement un homme et trois chevaux. La tête d'un jeune officier d'artillerie, encore coincée de son colback, vint tomber dans nos rangs et nous vîmes le cheval galoper dans la plaine, traînant le cadavre dont un pied était pris dans l'étrier ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 203).
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus.
Les 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e doivent avoir envoyé les cadres de leurs 4es bataillons à Alexandrie ; je suppose qu'ils y ont aussi envoyé leurs ouvriers et leurs dépôts.
Les 4 200 conscrits doivent être arrivés.
Donnez de plus au 92e 800 conscrits qui étaient destinés au 156e, ce qui fera 5 000 hommes, et vous les tiendrez à la disposition du vice-roi pour recruter ces régiments.
1re question : ces 5 000 hommes sont-ils arrivés ?
2e question : les draps sont-ils arrivés ainsi que tout ce qui leur est nécessaire ?
3e question : les majors, les dépôts et les ouvriers sont-ils arrivés ?
Si les ouvriers ne sont pas arrivés, pourvoyez-y en faisant faire les habits par des tailleurs du pays, et activez l'équipement. Si les draps ne sont pas arrivés, levez toutes les difficultés, et tirez des draps du pays ...
L'armée d'Italie recevra donc un renfort de 4 200 hommes affectés aux 6 régiments, 7 600 hommes affectés aux autres régiments, et 3 000 pris sur les 4 000 du 156e. Total 16 000 hommes ...
Le vice-roi doit envoyer des cadres pour un 6e bataillon des 9e, 53e, 50e, 92e et 106e.
Vous verrez les divers développements de ces dispositions dans les articles 4 et 5 de mon décret.
Ainsi, la 1re division de l'armée de réserve comprendra les 12 bataillons des régiments qui sont à l'armée d'Italie ; ce qui avec le 6e bataillon du 13e de ligne, fera 13 bataillons : vous réunirez cette division à Alexandrie, Plaisance ou Turin.
La 2e division sera composée comme le porte l'article 5.
Il faut reformer les bataillons qui doivent revenir de la Grande Armée et donc il n'arrivera que peu de chose : ce sont des cadres à refaire. Le 112e se reformera à Florence, ainsi que le 6e du 35e léger.
Écrivez au vice-roi pour que le dépôt du 137e revienne à Alexandrie, s'il n'y est pas déjà.
Ces bataillons formeront la 2e division.
Enfin, les 5e bataillons, comme il est dit en l'article 6, formeront la 3e division.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).
De son côté, le même 18 novembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "… Le 53e serait concentré à St-Martin et fournirait de là les postes de 1ère ligne, qu’il faudra multiplier et lier ensemble en observant d’occuper les hauteurs et les fermes à gauche de St-Martin …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 57).
Le 18 novembre, la Brigade Jeanin, à Vago, est attaquée par des forces supérieures ; elle les contient ; le Général Marcognet, voyant que l'ennemi se porte dans la direction de Montorio, et craignant une attaque de flanc, fait replier ses troupes sur Saint-Martin. Le jour suivant, les Autrichiens se portent avec vigueur sur ce dernier point. Le Vice-Roi, à cette nouvelle, fait replier le Général Marcognet sur Saint-Michel ; mais alors, 6 Bataillons des 20e, 53e, 101e et 102e de ligne, soutenus le soir par 2 du 1er étranger, aux ordres du Général Darnaud, soutiennent la lutte sans désavantage toute la journée, et contraignent, le soir venu, l'ennemi à abandonner son projet. Ces deux affaires coûtent 1,200 hommes aux Autrichiens, plus 200 prisonniers (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 416).
Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je suppose que vous avez pourvu à l'habillement de la conscription des 120 000 hommes qui se lève en exécution du sénatus-consulte du 9 octobre 1813. Le sénatus-consulte du 12 novembre met 300 000 hommes à ma disposition, mon intention est d'en lever 170 000, à l'habillement desquels il faut que vous pourvoyiez. Ils seront fournis de la manière suivante : 40 000 par les départements qui envoient à l'armée des Pyrénées. Ces 40 000 hommes formeront 4 divisions, une à Bordeaux, une à Montauban, une à Toulouse et une à Montpellier. Ils seront habillés par quatre ateliers placés les uns à Bordeaux et les autres à Toulouse. Comme par le décret qui a passé aujourd'hui au Conseil d'État ces 40 000 hommes seront rendus avant le 20 novembre à leur destination, il faut établir sur-le-champ ces quatre ateliers qui fourniront chacun 10 000 habits d'ici à cette époque. Si vous préfériez que cette réunion eût lieu à Nîmes où partout ailleurs, je le laisse à votre disposition. Ces ateliers seront formés comme ceux que j'avais établis en 1808 à Bordeaux. Les 12 régiments qui ont leur dépôt dans la 11e division militaire recevront leur contingent de la conscription de 1815 et rien de la levée des 300 000 hommes. Présentez-moi un décret pour la formation de ces quatre ateliers. Il est important que dans le courant du mois de décembre, ils fournissent le nombre d'habits, de schakos, de sacs, etc., qui sera nécessaire. Cela formera une dépense de 5 à 6 millions à peu près. Il faut prendre des moyens expéditifs pour lever les difficultés et les embarras. Il est présumable que les Anglais recommenceront la campagne en février, cette saison leur étant favorable. Il faut donc que cette armée de réserve soit en état d'agir d'ici au mois de janvier. J'ai ordonné aujourd'hui la levée de 30 000 hommes sur la conscription des 300 000 dans les 7e, 8e et 19e divisions militaires. J'y ai joint les départements de l'Ain, de l'Allier et de la Haute-Saône. Ces 30 000 hommes seront dirigés sur Turin et Alexandrie. Ils formeront trois divisions. La première sera réunie à Alexandrie.
Elle sera composée de 13 bataillons savoir :
... des 4e et 6e bataillon du 53e de ligne ...
Ces régiments ont leurs dépôts à l'armée d'Italie ...
Ces hommes seront habillés à leurs dépôts ou ailleurs. Il faut réunir des moyens pour qu'ils le soient dans les 15 premiers jours de janvier. Ces 30 000 hommes sont indépendants des 18 000 qui sont fournis par la conscription levée dans les départements situés au-delà des Alpes, et qui sont destinés à recruter l'armée d'Italie. Le reste des 300 000 hommes ne sera pas encore levé, mais il le sera plus tard. Comme cette dernière conscription sera disséminée entre les dépôts placés en deçà des Alpes, il est nécessaire que les bataillons qui doivent recevoir des hommes soient approvisionnés. Je ne sais si je vous ai écrit relativement à une disposition particulière sur la conscription des 120 000 hommes, j'ai ordonné que 11 500 fussent envoyés sur Mayence pour être répartis entre les 13e et 23e régiments etc., et les bataillons d'autres régiments qui font partie du 4e corps, mais dont les dépôts sont en Italie. Mon intention est que ces 11 500 hommes soient habillés par nous. Je suppose que ces hommes seront rendus à leur destination avant le 15 octobre, il faut que vous pourvoyiez à leur habillement, et que vous adressiez les dispositions que vous aurez prises auprès des commandants des corps qui doivent recevoir ces hommes. J'ai ordonné encore que 5 000 hommes seraient accordés au 11e corps pour être distribués dans les bataillons dont les dépôts se trouvent au-delà des Alpes. J'ai ordonné que ces hommes seraient fournis par les dépôts placés en deçà des Alpes ; il est donc nécessaire que ces dépôts aient ce qui est nécessaire pour armer les hommes destinés à aller aux bataillons du 11e ·corps à qui ils doivent appartenir. Faites-moi connaître si je puis compter sur la prompte exécution de ces ordres" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37163 - Note : La même lettre est envoyée à Clarke : minute, Archives nationales, AF IV 904, novembre 1813, n° 261).
Le 22 novembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Clarke : "Je vous ai déjà fait connaître, monsieur le duc de Feltre, les mesures que j'ai concertées avec le prince Camille, pour l'incorporation dans plusieurs cadres de bataillons de l'armée d'Italie des 5,600 conscrits des classes antérieures à 1814, qui sont destinés à recruter les 9e, 10e, 13e, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e régiments d'infanterie de ligne. Il résultera de leur exécution que tous ces corps, à l'exception du 13e régiment, auront reçu le contingent qui leur est assigné, et que les conscrits destinés à ce dernier corps qui, n'ayant en Italie que son bataillon de dépôt renfermé dans Palmanova, ne peut envoyer de cadre à Alexandrie, seront donnés au 9e régiment qui, vu sa faiblesse, a envoyé deux cadres de bataillon à Alexandrie pour se recompléter ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 462).
Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je reçois une lettre du prince Borghèse du 20, dans laquelle il me fait connaître que le 4e régiment d'artillerie, le 1er bataillon de sapeurs et le 3e idem ont ce qu'il leur faut pour leur habillement mais que le 1er léger, le 7e de ligne, le 20e, le 42e, le 52e, le 67e, le 101e et le 102e, qui reçoivent chacun 700 conscrits n'ont pas de quoi en habiller 400 ; moins la doublure et le drap pour les capotes ; que le 13e de ligne, le 9e, le 35e , le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont arrivés à Alexandrie et ont chacun 700 hommes à recevoir n'ont rien ...
Il n'était non plus rien arrivé pour l'habillement des 700 hommes du 3e léger et du 10e de ligne. Je désire que vous me fassiez un rapport sur cet objet important. Voilà 15.000 hommes qui arriveront avant le 15 décembre et pour l'habillement desquels il n'y a aucune disposition. Cependant il est nécessaire que ces 15.000 puissent au 15 de ce mois renforcer l'armée. Faites-moi connaître tout ce que vous avez envoyé et toutes les dispositions que vous avez prises pour compléter l'habillement de ces 15.000 hommes ...
Le 112e recevra des hommes en Toscane, le 6e de ligne et le 14e léger reçoivent des conscrits à Rome. Faites-moi connaître toutes les dispositions déjà prises pour l'équipement de ces hommes. Consultez vos bureaux pour savoir si le Piémont fournit tout ce qui est nécessaire pour les équipements et pour suppléer sur le champ aux mesures qui n'auraient pas été prises. Dans ce cas proposez-moi l'établissement d'une commission présidée par le prince Borghèse et composée du préfet du Pô et de l'ordonnateur. Cette commission sera chargée de prendre sur le champ toutes les mesures, mais elle aura besoin d'argent. Faites-moi connaître les fonds que vous pouvez mettre à sa disposition et si vous avez sur octobre et novembre les crédits suffisants pour faire face à ces dépenses, et si le Piémont, pouvant faire face à tout, vous expédiez des ordonnances, prévenez-m’en ; je les ferai payer. Il faut charger le général Miollis et la grande-duchesse de faire habiller ce qui arrive à Rome et en Toscane" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37262).
Le même 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre avec l'état qui y est joint. Vous ne me dites pas si les bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e avaient ramené avec eux leurs dépôts, c'est-à-dire les maîtres tailleurs, quartiers-maîtres, majors et tout le matériel qu'ils pouvaient avoir aux dépôts.
Je vois que vous n'avez que 1 500 fusils. Écrivez au vice-roi qu'il vous en fasse passer, à Alexandrie, 4 000 de ceux qu'il a à Mantoue. J'ai ordonné au ministre de la Marine de vous en envoyer 10 000 par mer à Gênes. Ecrivez à Toulon qu'on vous instruise du moment où ils partiront.
Je vois que plusieurs bataillons ont déjà 400 habits, mais que les 6 dépôts de l'armée d'Italie n'ont rien : mon intention est que vous pourvoyiez à tout. Réunissez près de vous le préfet de Turin, qui est un homme habile, votre ordonnateur et les majors de tous les corps. Prenez, dans les 24 heures, les mesures nécessaires pour que tous les hommes qui arrivent au 4e d'artillerie, au 1er de sapeurs, au 3e de sapeurs, au 1er léger, au 7e de ligne, 20e, 42e, 52e, 101e, 102e, 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e soient habillés sur-le-champ de pied en cap, et qu'il ne leur manque absolument rien.
Toutes les dispositions que vous ferez seront approuvées. Tous les fonds que vous emploierez pour cet objet seront pris sur les centimes que doivent payer vos départements en conséquence de mon décret du 11 novembre dernier.
Mettez en réquisition tous les tailleurs du pays, de sorte qu'au 15 décembre au plus tard ces hommes soient habillés ...
Vous me rendez compte du procès-verbal de la séance que vous tiendrez et des mesures que vous aurez prises. Vous sentez l’importance dont il est, que ces 15 000 hommes soient armés, habillés et équipés dans le plus court délai. Vous devez pourvoir à tout. La seule chose à laquelle vous ne pourrez pas pourvoir vous-même, c'est les armes ; mais j'espère que cela ne vous manquera pas ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37251).
De son côté, encore le 24 novembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Isola Porcarizza, au Lieutenant général Comte Grenier : "Mon général,
J’ai l’honneur de vous rendre compte que le poste de Roverchiaretta, par rapport à Bonavigo, l’un des plus intéressants de la ligne, étant, par le départ de la cavalerie, à peu près dégarni, j’ai envoyé ce matin dès le point-du-jour, le 1er bataillon du 53e régiment avec les instructions relatives au service et à la défense sur ce point.
Le rapport que je reçois à l’instant de M. le colonel du 106e régiment annonce que l’ennemi ayant, avant son mouvement, fait toutes sortes de démonstrations, est en ce moment fort tranquille. Ce colonel n’en est pas moins sur ses gardes, il maintient la plus grande surveillance et fait faire les travaux qu’il croit nécessaire pour des batteries et le placement des troupes ; je lui envoie l’officier du génie de la division, et une section de la compagnie de sapeurs qui arrive en ce moment.
Le point de Bonavigo paraît être avantageux pour l’ennemi, mais le terrain de ce côté-ci a de grands moyens de défense en ce qu’il est coupé par plusieurs canaux entre lesquels on peut s’établir pour former au moins une barrière ; et il est également vrai que si l’ennemi parvenait à occuper le terrain entre Roverchiara ou Roverchiaretta et Isola Porcarizza, il serait extrêmement difficile de l’en déloger. Mais pour obtenir un tel avantage, il faudrait qu’il exécutât un passage au-dessus de Roverchiara, à Lamotta par exemple, où il a fait beaucoup de démonstrations ; en tout cas, je serai toujours prêt à agir selon les circonstances.
La colonne de M. le général Deconchy ayant été formée et réunie à San Pietro de Legnago, hier le soir, ce général sera sans doute parti ce matin fort à bonne heure pour remplir sa mission ; chaque soldat était muni de 50 cartouches au moins et de vivres pour jusqu’au 25 inclus. Au fur et à mesure que je recevrai ses rapports, je m’empresserai de vous les faire parvenir.
J’ai l’honneur d’être très respectueusement, mon général, votre très humble et très obéissant serviteur
Ps. Si j’étais forcé à me replier entre ce point ci et Vallese, il conviendrait qu’un échelon de cavalerie fut porté à hauteur de Palo où le pays est très ouvert, surtout en se rapprochant de la grande route" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 177 page 367).
Hippolyte d'Espinschal raconte : "... Dans la soirée du 24, le prince, prévenu que les Autrichiens avaient opéré un débarquement assez considérable sur le bas Adige, partit le lendemain, de grand matin, accompagné du général Mermet avec deux bataillons du 53e de ligne, et les quatre compagnies d'élite du 1er Hussards, 31e Chasseurs, dragons Napoléon, dragons de la Reine italien, sous mes ordres.
L'ennemi, que nous trouvâmes fortement retranché au village de Giacciano, fut attaqué avec la plus grande vivacité ; il opposa une résistance d'autant plus meurtrière qu'étant abrité par les maisons, nous recevions son feu sans pouvoir résister avec avantage. Déjà le prince venait d'être frappé d'une balle à la main, le cheval du général tué sous lui, un officier et quatre hussards blessés mortellement et plusieurs voltigeurs atteints, lorsque les grenadiers, franchissant les barricades, les déblayèrent et nous ouvrirent un passage dans lequel nous entrâmes pêle-mêle.
Alors, nos baïonnettes et nos sabres firent pendant quelques instants un véritable carnage : 160 hommes restèrent sur la place et les 300 qui échappèrent au même sort ne le durent qu'à la ferme volonté du prince qui ordonna de cesser cette horrible boucherie. Il partit une heure après pour retourner à Vérone avec la cavalerie et les prisonniers, laissant les deux bataillons en observation, avec l'ordre de détruire une vingtaine de barques, les retranchements, et de revenir le lendemain. La blessure du Vice-roi n'offrait aucun danger, la balle, en coupant la petite rêne de la bride de son cheval, lui avait percé le bas des chairs de la main gauche, d'où s'était échappé beaucoup de sang que l'on parvint facilement à arrêter, et le chirurgien-major du 53e, qui l'avait pansé, nous rassura tout à fait en nous affirmant qu'il n'y paraitrait plus dans quelques jours.
Tandis que nous obtenions journellement des succès sur l'Adige, le général Pino, avec sa division italienne, venait aussi de livrer un brillant combat près Ferrare. Cependant, malgré tous ces avantages partiels, le Vice-roi ne pouvait s'illusionner sur sa position et devait s'attendre à voir fondre sur lui, d'un moment à l'autre, toutes les forces autrichiennes lorsque Venise et Trieste seraient tombés en leur pouvoir. Un décret impérial venait, à la vérité, d'augmenter l'armée de 15000 hommes, mais il fallait les prendre dans la conscription ; le prince avait aussi reçu l'avis de la prochaine arrivée d'un corps de troupes napolitaines qui devait d'abord se rendre dans la haute Italie : sa force était de 32 bataillons, 20 escadrons, et 40 bouches à feu. Il était certain que, ces renforts arrivant à propos, les Autrichiens eussent été rejetés en Carinthie, et que l'armée d'Italie marchait sur Vienne ; mais, au lieu de cela, la marche des Napolitains était lente et déjà Murat méditait une trahison que jamais la loyauté du Vice-roi n'eût pu soupçonner et à laquelle il n'a cru que le jour où il a fallu combattre ceux qu'il croyait nos alliés.
La ligne étendue que nous occupions sur l'Adige était garnie de 35000 combattants en face de 75000 et il fallait, pour y tenir avec tant de succès, tout le génie de prince et le dévouement des troupes dont le courage était admirable ; mais, malgré ces considérations, il était impossible de ne pas pressentir l'abandon de l'Adige, soumis toutefois aux événements de la Grande Armée commandée par l'Empereur et à la conduite du roi de Naples ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 212).
Le 27 novembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Isola Porcarizza, au Lieutenant général Comte Grenier : "Mon général,
M. le colonel du 106e régiment rend compte que l’ennemi a travaillé une partie de la nuit dernière à la Casa de Lamotta où, pendant deux heures, l’on a entendu le bruit de quelques charrettes allant et venant ; ce matin, il n’y avait rien d’apparent. Hier le soir le 2e bataillon du 53e régiment a relevé à Roverchiaretta le 1er du même corps qui, conformément aux ordres de Son Altesse Impériale s’est rendu pendant la nuit à Legnago ; ce bataillon, à ce qu’on m’assure, a pris part à sa manière accoutumée, à l’action qui a eu lieu ce matin en avant de cette place.
Je vous prie mon général de vouloir bien exprimer à Son Altesse Impériale mon regret de n’avoir pas été assez heureux pour me trouver sur son passage lorsqu’elle est revenue de Legnago ; je l’ai attendue longtemps au pont par où elle est passée, sur le canal de Bussé, mais n’ayant su le moment de son retour, j’ai cru avoir le temps d’aller jusqu’à l’Adige et il n’y avait pas 10 minutes que j’étais parti du pont lorsque Son Altesse Impériale l’a passé ; je ne suis resté qu’une demi-heure au plus, tant à Roverchiaretta que sur l’Adige, et étant revenu au pont, y ayant appris le passage de Son Altesse, j’ai eu beau galoper jusqu’à la Casa del Ferro, il m’a fallu renoncer à l’honneur de lui présenter mon très humble respect. Ce que je regrette infiniment.
J’ai l’honneur d’être très respectueusement, mon général, votre très humble et très obéissant serviteur" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 178 page 369).
Le 1er décembre 1813, à 9 heures et demie du matin, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Isola Porcarizza, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Mon général
Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous le mander, hier le soir, à la réception de votre dernière lettre concernant M. le général Deconchy, tous ordres ont été donnés pour l’exécution de son mouvement ; le 1er bataillon du 106e, avec un caisson d’infanterie, doit être arrivé ce matin, à bonne heure, à Castagnaro ; M. l’adjudant commandant Montfalcon, sur l’invitation que je lui en ai faite, doit avoir mis à la disposition de ce général, deux pièces de six et au moins un caisson d’infanterie.
Je n’ai point fait relever le bataillon du 106e, j’ai ordonné à M. le colonel Sevret de faire appuyer vers la droite les bataillons restant sous ses ordres ; je verrai d’ailleurs ce qu’il me dira par son rapport de ce matin, dont je vous ferai part s’il annonce quelque chose d’intéressant.
Les deux premiers bataillons du 53e occupant Roverchiaretta et Roverchiara, il ne reste plus ici et à Oppeano que trois petits bataillons.
J’ai l’honneur d’être très respectueusement, mon général, votre très humble et très obéissant serviteur" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 200 page 413).
Le 1er décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "… Le major Turin est mort ; demandez l’état de service du chef de bataillon Moreau du 53e ; mon intention est de le proposer pour major" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 64).
Le 1er décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la GUerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous avez dû donner ordre au vice-roi de former le cadre du 6e bataillon, et de compléter le 4e bataillon des 9e, 35e, 53e, 84e, 82e et 106e régiments, qui doivent former la 1re division de l'armée de réserve à Alexandrie. On y réunira le 6e bataillon du 13e de ligne, ce qui portera cette division à 13 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).
Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre. Je vois avec plaisir que vous avez déjà formé vos 6es bataillons pour les 6 régiments qui sont dans le royaume d'Italie ...
Les autres régiments qui ont deux bataillons peuvent sans difficulté recevoir 700 hommes, mais vous devez remarquer que sur ces 700 hommes, 100 seront à réformer, plus de 50 seront malades ; qu'ainsi il n'en restera guère que 500 et que vous aurez à peine ce qui est nécessaire pour compléter tous vos régiments. Mais vous êtes parfaitement le maître de verser d'un bataillon dans un autre, pourvu que ce soit par un ordre du jour qui soit envoyé au ministre, et qui contienne tous les renseignements de détail nécessaires aux bureaux. Tous les régiments qui fournissent à l'armée d'Italie ont leurs cadres au-delà des Alpes, soit en Piémont, soit à Gênes ; ils ont leurs cadres de 5es bataillons complets.
... Je vous ai destiné en outre, sur la conscription de 1815, 30 000 hommes. Il est nécessaire d'avoir des cadres pour pouvoir renfermer ces 30 000 hommes. J'approuve donc tout à fait que vous formiez autant de cadres qu'il vous sera possible. Ainsi le 9e, le 35e, le 53e, le 84e, le 82e et le 106e devant former un 6e bataillon que vous avez déjà fourni, paraissent devoir être épuisés. Cependant, si vous croyez que ces régiments puissent former un 7e bataillon, mandez-le moi, il recevrait de la conscription de 1815. Le 1er de ligne n'a qu'un bataillon à votre armée ; mais son dépôt est à Marseille : c'est un compte à part ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).
Le 5 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "L’intention de S. A. I. le prince vice-roi étant que vous portiez toute votre division sur le Bas-Adige a ordonné que la brigade Schmidt (division Rouyer) partirait à minuit de Vérone pour aller relever vos postes sur la ligne de l’Adige à Isola Porcarizza ; vous voudrez donc bien donner à ce général avant votre départ tous les renseignements nécessaires tant par les emplacements à occuper par l’infanterie et l’artillerie que sur les travaux faits et encore à faire d’après ce que nous sommes convenus, lui faisant en même temps connaitre les motifs qui les ont déterminés, et en chargeant le colonel du 106e de donner de pareils renseignements et plus particulièrement sur les localités à l’officier supérieur que cet officier général chargera du commandement de sa première ligne.
Fur et à mesure que vos troupes seront relevées, il conviendra pour dérober le mouvement à l’ennemi de les faire filer en arrière de la digue sur le canal de Busse à hauteur de Roverchiara d’où elles partiront pour arriver demain à Legnago avec l’artillerie qui est en première ligne. Si elle peut être relevée avant le jour. Dans le cas contraire, elle ne fera son mouvement que dans la nuit du 6 au 7 et alors, vous laisserez le bataillon du 132e pour lui servir d’escorte.
Le bataillon du 7e de ligne arrivé hier à Ronco, faisant partie de la brigade du général Schmidt, pourra relever cette nuit les deux bataillons du 53e qui sont à Roverchiara et Roverchiaretta.
Vous mettrez en conséquence en mouvement votre 1ère colonne commandée par le général Jannin et composée du 53e, du bataillon du 102e, de celui du 6e, des sapeurs et de l’artillerie que vous avez en 2e ligne. Elle ira coucher à Castagnaro et villa Bartolomea. Votre 2e colonne commandée par le colonel Sevret composée d’un bataillon de son régiment, des bataillons des 131e et 132e, des compagnies de chasseurs du 3e de chasseurs restées sur la ligne de l’Adige et enfin de l’artillerie régimentaire ( ?). La 2e brigade, si elle est relevée (voyez le paragraphe d’autre part) ira coucher à Legnago. Veuillez, je vous prie, en donner avis au général Montfalcon. Vous ferez également arriver à Legnago votre réserve d’artillerie et vous établirez votre quartier général à Villa Bartolomea pour être plus rapproché du général de Conchy.
Vous connaissez, mon cher général, toute l’importance de la mission que S. A. I. daigne vous confier ; vous savez que vous avez pour objet de couvrir la droite de l’armée et de rejeter sur la rive gauche de l’Adige tous les corps ennemis qui s’y trouvent en ce moment entre ce fleuve et le Pô, comme après de l’empêcher par tous les moyens possibles de revenir sur la rive droite ; nous en avons conféré ensemble hier et vous êtes bien pénétré de ce que vous aurez à faire. Les instructions que je vous ai chargé de transmettre en différentes fois au général de Conchy, serviront encore de base à vos opérations mais avec plus de développement puisque vous aurez toute votre division et le 3e régiment de chasseurs en entier à votre disposition. Vos colonnes arriveront sans doute le 7 à hauteur de celles du général de Conchy ; dès lors, vous devrez diriger ses opérations en raison de ce que vous ferez sur votre front et sur votre gauche.
Je pense qu’il sera avantageux de faire manœuvrer ce général et sur Polesella lorsque vous vous porterez sur Rovigo et Boara, les renseignements que vous aurez sur les lieux vous mettront à même d’en juger ; on a fait ici des rapports exagérés sur les forces de l’ennemi et ce qui me le prouve est le mouvement rétrograde le hindinare ( ?) lors même que le général de Conchy était déjà revenu sur Ferrata. Emparez vous de la communication principale de l’ennemi, faites un établissement à Longo, que le général Jannin avec quelques bataillons et de l’artillerie en face de Boara ; mais ne faites arriver cette dernière sur ce point que lorsque vous aurez fait établir de bonnes batteries et que les banquettes de la digue seront en état d’y recevoir de l’infanterie ; dans une nuit, ces travaux doivent être achevés et si l’ennemi a sur ce point trois pièces de canon, opposez lui en six pour éteindre son feu et détruire ses moyens de passage ; il ne faut surtout rien négliger pour atteindre ce but, qui me permettra ensuite de diriger de forts partis sur Crespino et menacer l’ennemi sur la rive droite du Pô en même temps que vous vous mettrez en communication avec le fort de Caravelle sur le Bas-Adige.
Vous aurez attention, mon cher général, de ne pas étendre les postes de la garnison de Legnago au-delà de la Badia, afin que dans toutes les circonstances, ils puissent rentrer dans cette place sans être compromis ; ces postes serviront encore à couvrir l’échelon d’artillerie que vous serez dans le cas de laisser avec une escorte à Castagnaro, si comme je le pense, vous jugez que vous avez trop grand nombre de pièces, un échelon de réserve en munitions sera également bien placé à Castagnaro.
Vous ferez enfin tout ce qu’il dépendra pour remplir les intentions de S. A. I. qui dans cette occasion vous donne une nouvelle marque de sa confiance ; ayez seulement soin de me tenir bien au courant de vos opérations et donnez-moi de vos nouvelles au moins une fois le jour" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 66).
Le 6 décembre, la Division Marcognet se met en mouvement vers Lendinara et Villanova. Le 8, elle se lie par ses postes avec le Général Deconchy. Le même jour, le général, réunissant toutes ses forces et celles du Général Deconchy, attaque en trois colonnes la tête du pont construite à Boara par les Autrichiens. Après un combat des plus acharnés, et qui dure jusqu'à dix heures du soir, il est obligé de battre en retraite et de reprendre sa position à Villanova et à Fratta. Le 53e de ligne souffre beaucoup dans cette affaire. Son colonel Grobon y est blessé. (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 439).
Le 8 décembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Clarke : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, vos huit dépêches des 21, 23, 25, 28 et 30 novembre dernier, et joint à la première les lettres de service pour l'adjudant commandant Ramel, à qui elles seront remises lorsqu'il sera arrivé au quartier général.
Vos sept autres lettres sont relatives :
... 7° Au décret de l'Empereur du 19 novembre qui a arrêté la formation de l'armée de réserve d'Italie, et par suite duquel les 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e régiments d'infanterie de ligne fournissent deux cadres du bataillon (les 4e et 6e), ce dernier de nouvelle formation. Ainsi que vous le désirez, l'état de la composition de ces cadres vous sera adressé demain et presque immédiatement celui nominatif des officiers que l'on aura pu trouver dans les corps pour concourir à la formation des 11 bataillons désignés dans votre lettre comme devant composer la 2e division de l'armée de réserve dont il s'agit : tous les bataillons employés à l'armée sont appelés à y concourir ...
Les ordres et instructions sont donnés en conséquence, et vous serez tenu au courant du résultat" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 481).
Le 9 décembre 1813, le Général de Division Baron Marcognet écrit, depuis Lendinara, au Lieutenant-général Comte Grenier : "… Je dois vous dire que le 53e régiment ne présente au plus que 600 baïonnettes …" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 11 décembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "Sire, j’ai reçu la lettre dont Votre Majesté m'a honoré, en date du 2 décembre. Elle me demande si je puis encore former un 7e bataillon dans les 6 anciens régiments de l'armée d'Italie et si je puis le faire pour les régiments qui ont leurs dépôts au-delà des Alpes. Je répondrai à la première question que les 6 régiments de l'armée d'Italie ont été entièrement épuisés par la formation des cadres du 6e bataillon. J'ai même dû, pour plusieurs d'entre eux, tels que les 59e, 53e, 84e et 106e, prendre dans d'autres corps. Ainsi, Votre Majesté ne peut pas compter qu'ils puissent fournir un 7e bataillon. A la seconde question, je répondrai que j'ai reçu les ordres du duc de Feltre pour envoyer aux dépôts des corps en Piémont près de 80 officiers qui sont destinés à compléter les cadres qui reviennent de la Grande-Armée. Je pense que c'est la même demande que me fait Votre Majesté ; car, s'il me fallait, indépendamment de cela, fournir un autre cadre de bataillon, les bataillons uniques que j'ai à l'armée n'y pourraient entièrement suffire, d'autant plus que, ces bataillons uniques allant être portés à 1,000 et 1,200 hommes, nous avons même besoin que Votre Majesté veuille bien nous accorder un officier de plus par compagnie pour ce cas seulement …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 485).
Le 11 décembre 1813, à 6 heures moins un quart de l’après-midi, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Castagnaro, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous en prévenir, conformément aux dispositions de votre lettre du 9 décembre, 7 heures du soir, les troupes que j’avais avec moi à Badia et environs, en deux colonnes, se sont reportées sur le Castagnaro qu’elles ont passé ce matin au point-du-jour, au pied de Mena et de Baruchella (les troupes de M. le général Deconchy étaient dès la veille, a Trecenta), en sorte qu’en ce moment, ma division est en position en arrière de Castagnaro, la droite à Trecenta et la gauche à Villa Bartolomea, répartie ainsi qu’il suit, savoir, les troupes de M. le général Deconchy (1er bataillon du 106e, les bataillons des 20e et 101e régiments, et le 3e de chasseurs italiens moins les trois compagnies qui m’ont suivi en partant d’Isola Porcarizza) à Trecenta et Giacciano.
Les bataillons du 102e régiment et deux compagnies du 3e de chasseurs italiens, à Baruchella d’estra ; le bataillon du 131e à Mena, celui du 132e, le 2e du 106e, une compagnie de cavalerie et 2 pièces de 6 à Castagnaro ; où se trouve la compagnie de sapeurs pour les travaux à faire et déjà commencés ; le bataillon du 6e de ligne à Carpi ; le 53e régiment avec toute l’artillerie de la division, moins deux pièces placées au pont de la Rosta à Villa Bartolomea. Tel est mon cher général l’emplacement occupé par ma division ; cet emplacement n’est autre qu’un défilé vers Ostiglia et Legnago dans lequel elle se trouve déployée, couverte par un canal sans eau, ayant en arrière d’elle un marais et des communications extrêmement difficiles en cette saison ; celles en arrière de M. le général Deconchy, ne sont guère meilleures puisqu’il m’a renvoyé son artillerie.
L’ennemi par l’occupation de la rive gauche de l’Adige qui le rend maître de la digue de droite de cette rivière, en ce moment, l’unique bonne route de la Polesine, peut seul trouver des positions sur l’Adigetto et le Castagnaro.
L’ennemi ayant à Boara un pont solide couvert par des ouvrages armée qui le rend maître des grandes communications de la Polesine, on ne peut plus se dissimuler, en raison de ses forces, des localités et de la nature du terrain, qu’il est en ce moment libre de tous ses mouvements entre l’Adige et le Pô.
Cette digression, mon général vous paraîtra peut-être hasardée, mais je ne la fais à autres fins que de vous faire connaître ma pensée et manière de voir sur l’état de chose actuel dans cette partie -ci.
Deux batteries par mon ordre avaient été construites sur la rive gauche du Castagnaro pour couvrir le pont de la Rosta, et m’assurer ce passage en cas d’événements, mais par l’emplacement de ces batteries, et la facilité que l’ennemi aurait à s’en approcher, au moyen de la écartée du canal, de ce côté-là, l’artillerie étant évidemment en danger, j’ai ordonné la construction d’une autre batterie sur cette rive ci du canal, laquelle aura le même effet que le premier et sera à l’abri d’un coup de main.
Aujourd’hui, toute la journée pour procurer aux trainards, s’il s’en trouve, la facilité de rentrer sur tous les points de la ligne. Je laisse le Castagnaro dans son état présent, mais ce soir, je fais lever toutes les écluses adaptées au pont de la Rosta ; la différence du niveau des eaux au-dessus et au-dessous des écluses étant d’environ six pieds, cette opération pourra momentanément donner de trois à quatre pieds d’eau dans le canal.
Pour submerger le pays, il n’a pas été nécessaire de couper les digues, il est déjà tellement aquatique que tous les chemins bas sont, au moins en partie, impraticables ; j’ai fait couper quelques ponts sur le Adigetto ; il en est que je n’ai pas pu faire rompre, parce qu’il eut fallu beaucoup de temps et de poudre. Et Badia, ayant reconnu la possibilité de lâcher plusieurs moulins, et par cela de donner quelques inquiétudes à l’ennemi pour son pont de Boara, hier le soir, j’en ai fait détacher, en même temps, dix, ce qui est a donné à l’ennemi une alerte sur toute la rive gauche de l’Adige et produit de sa part une fusillade infructueuses, sur la 1ère compagnie du 1er bataillon de sapeurs à laquelle une compagnie de voltigeurs du 106e placée le long de l’Adige à droite a répondu de manière à écarter les postes en face de ces moulins. Cette opération en causant de l’inquiétude à l’ennemi a produit l’effet que je désirais.
Ma division ne pouvant se procurer le pain dans le pays, il serait à désirer qu’on pût le prendre à Legnago.
Je ne sais point encore jusqu’où l’ennemi a suivi le mouvement, mais je ne tarderai point à le savoir.
Par les états ci-joints, mon général, vous pourrez reconnaître que les pertes des corps dans la reconnaissance du 8 sur Rovigo et Boara ne sont point aussi fortes qu’on le présumait d’abord" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 55).
Le 12 décembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Castagnaro, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Mon général … Conformément aux ordres donnés, le 53e régiment est parti ce matin pour se rendre à Mantoue …
Deux compagnies du 6e de ligne ont remplacé le 53e à Villa Bartolomea, pour la garde de l’artillerie de la division.
En attendant, mon général, que j’ai l’honneur de vous faire passer le nouveau rapport que demande Son Altesse Impériale, le Prince Vice-Roi, sur l’affaire du 8, je dois vous assurer que les troupes de M. le général Deconchy ont été employés ainsi qu’elles le devaient être et que c’est avec elles et un bataillon du 53e (le 4e) qu’on est parvenu à occuper les maisons de Boara qui se trouvent à proximité du point où la grande route de Rovigo joint la digue de l’Adige, et que le dire d’un prisonnier, qui ne connaissait sans doute pas les forces et mouvements de leur réserve et autres troupes, ne peut détruire l’ensemble des mouvements qui ont eu lieu, non plus les forces que l’ennemi a présenté aux colonnes du centre et de droite. L’ennemi a été favorisé par le brouillard qui nous a privé de faire beaucoup de prisonniers ; ce qui aurait bien certainement eu lieu si les colonnes de droite eussent pu se maintenir, ainsi que je l’espérais, à la hauteur où elles étaient parvenues au déclin du jour.
Jusqu’à ce moment ci, mon général, la conduite des troupes de ma division m’a procuré la plus grande satisfaction, et je ne pense pas que les dires d’un prisonnier puissent détruire ce qui s’est passé à l’affaire du 8 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 65).
Le 12 décembre 1813, Hippolyte d'Espinschal écrit, depuis Vérone, à son père : "... L'infatigable activité du Vice-roi n'a point de relâche toujours aux avant-postes, voyant tout par lui-même, et dirigeant une attaque, tantôt sur un point, tantôt sur un autre, s'exposant avec une témérité dont il n'a pas l'air de s'apercevoir ; aussi, la présence de ce jeune prince, beau, courageux et modeste, produit sur nos soldats une impression difficile à décrire, mais au milieu de laquelle on distingue l'amour, le dévouement et la confiance qu'il inspire. Il vint, il y a peu de jours, à huit heures du matin, visiter, au village de Zevio, la ligne de l'Adige mise sous ma surveillance, ayant la main enveloppée d'un mouchoir de soie noire, sa blessure, bien que légère, n'étant pas encore guérie. Cette position, que j'étais chargé de défendre avec six compagnies du 14e léger, deux pièces de canon et 200 chevaux, occupait une étendue de près d'une lieue, ayant en face de moi 1500 à 1800 Autrichiens, pouvant à tout instant tenter un débarquement sur un point ou sur un autre, ce qui rendait ce poste assez épineux et d'une grande importance par sa proximité avec Vérone.
Le prince examina mes postes avec la plus scrupuleuse attention, changea différentes dispositions, et, voulant reconnaître une petite île qui nous séparait de l'ennemi de moins de cinquante pas, m'emmena avec lui, laissant sa suite en arrière ; mais à peine arrivions-nous sur les bords de la plage que nous vîmes un poste de grenadiers hongrois prendre les armes et se mettre en bataille. « Allons, me dit le prince, préparons-nous à recevoir le salut militaire, car je m'aperçois un peu trop tard de mon imprudence ». Et, continuant de maintenir son cheval, nous arrivâmes juste en face du poste, sans qu'il eût jamais voulu permettre que je me misse entre lui et le bord de l'eau. Mais, au même moment, le commandant de ce détachement qui avait reconnu le Vice-roi à son chapeau garni de plumes blanches et à sa plaque de la Légion d'honneur, rectifie l'alignement de sa troupe, fait présenter les armes et battre aux champs. Cette courtoisie militaire, que je trouvai du meilleur goût, fut accueillie par le prince d'un salut gracieux, qu'il adressa au poste et à l'officier. Le soir même, en rentrant à Vérone, un de ses aides de camp fut envoyé au général autrichien pour lui témoigner combien le prince avait été sensible à ce noble procédé.
Le surlendemain de cette promenade sentimentale, prévenu sur les huit heures du soir que les Autrichiens faisaient des préparatifs de débarquement à un quart de lieue sur ma droite, je m'y transportai aussitôt, avec une confiance d'autant plus grande que je voyais réaliser les prévisions du Vice-roi, qui m'avait prescrit de changer les dispositions des postes à la nuit tombante de manière que ceux du jour ne fussent pas les mêmes et, par un heureux hasard, celui sur lequel se dirigeaient les barques se trouvait avoir en batterie une pièce masquée. L'ennemi, attendu dans le plus grand silence, fut reçu à vingt pas du bord de la rivière par le feu continuel du poste et deux décharges à mitraille. En peu d'instants, une partie des barques chavirèrent au milieu des cris des blessés et des mourants ; et, après un feu assez vif entre les deux rives qui dura plus d'une heure, tout rentra dans le calme et la tranquillité, sans que le jour vînt apporter aucun changement sur le lieu de cette scène tragique, les eaux du fleuve ayant emporté les barques brisées et les cadavres, sans que rien pût faire constater l'horrible drame qui avait eu lieu quelques heures avant.
Deux jours après cet événement, relevé de ce poste par un chef de bataillon du 53e ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 216).
Le 25 décembre, un Bataillon du 53e Régiment et le 5e du 1er Etranger, qui se trouvent à Forli, avec deux canons, sont attaqués par le Général Nugent, avec des forces très-supérieures. Ces deux Bataillons sont presque entièrement détruits ou dispersés (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 440).
Le 26 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola, au Vice-Roi : "V. A. I. a dû recevoir hier dans la journée, et cette nuit, les rapports sur l’engagement qui a eu lieu à Castagnaro le 24. Je n’ai rien à y ajouter. A mon retour ici, je trouve une lettre du général Vignolle par laquelle il me fait connaitre que l’intention de V. A. est que je fasse partir le bataillon du 7e pour Tombetta et que je le fasse remplacer sur cette ligne par un bataillon du 9e. Sans doute que lorsque cet ordre a été donné, V. A. ignorait encore que le 9e occupait Angiari par deux compagnies puisque j’ai dû réunir le 101e a San Pietro di Legnago ; qu’il faudrait nécessairement porter tout le 9e sur Roverchiara et Roverchiaretta et qu’il ne reste plus de réserve à y envoyer au besoin. D’un autre côté, V. A. sait que la division Marcognet tout à Castagnaro qu’à Villa Bartolomea et San Pietro di Legnago n’a que huit bataillons dont 4 de 300 hommes et que l’un fait partie de la garnison de Legnago. On ne doit donc la compter que comme une brigade et non comme une division ; qu’il ne faut plus compter sur elle pour opérer sur cette ligne puisqu’elle aura plus affaire qu’elle ne pourra pour couvrir la route de Legnago à Mantoue lorsque l’ennemi agira sérieusement, et que d’ailleurs je crois qu’il faudrait avoir une réserve d’une bonne brigade au moins en arrière du Naviglio ou Bussè à San Pietro di Legnago. Je pense donc qu’il faudrait laisser le 53e à cette division et ne songer à organiser la 3e que lorsque les corps auront tous reçu les renforts annoncés, car les commandements tels qu’ils sont, sont illusoires et compromettent les officiers généraux …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 84).
Le même 26 décembre 1813, le Général de Division Chef de l’Etat-major général, Comte de l’Empire Vignolle, répond, depuis Vérone, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Mon général,
S. A. I. le Prince Vice-Roi a reçu la lettre que vous lui avez adressée en date de ce jour, et me charge de vous dire qu’elle désire toujours que le bataillon du 7e régiment vienne à Tombetta où s’est rendu ce soir un détachement de 140 hommes destinés pour ce bataillon afin de le porter à 840 présents sous les armes ; ce détachement faisait partie d’un bataillon de marche composé de conscrits destinés au 7e régiment, mais Son Altesse Impériale en a fait extraire 330 hommes pour les incorporer dans le 53e régiment, ce qui a eu lieu aujourd’hui à Vérone ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 203).
Le 27 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "… Je regrette que V. A. n’ait pas laissé le 53e à Mantoue ; il aurait pu être utilisé à Cerea et San Pietro de Legnago où il faudrait une brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 85).
Le 28 décembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "… L'ennemi parti de Ravenne est entré avant-hier dans Forli. Le colonel Armandi, qui avait sous ses ordres 7 ou 800 hommes de gardes napolitaines, gardes des finances, dépôt du 53e et quelques étrangers, n'a pu soutenir l'effort de l'ennemi qui avait 1,200 hommes d'infanterie, 200 chevaux et 3 pièces d’artillerie. Toute notre colonne paraît avoir été détruite, et 23 gendarmes sont seulement arrivés à Imola pour en porter la nouvelle. Voilà donc les Napolitains établis depuis vingt-deux jours dans les départements où se trouve l'ennemi et qui n'ont pas même daigné envoyer un bataillon sauver du pillage les villes de Forli, Ravenne, Faenza et Osmo. Les aides de camp du roi de Naples font sans cesse des voyages à Bologne. Le général Pignatelli est même venu sous le prétexte de prendre connaissance de la position de l'ennemi jusque près du général Pino, à Ferrare, mais aucun de ces officiers n'a poussé· jusqu'au quartier général. Si ce n'est pas là tout au moins servir déloyalement Votre Majesté, je ne sais plus qu'en penser …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 502).
Hippolyte d'Espinschal raconte : "Les récompenses demandées à l'Empereur pour le régiment arrivèrent le 28 décembre. Le Vice-roi, toujours heureux du bonheur qu'il procurait, me fit venir chez lui pour m'annoncer qu'il allait adresser au général dix brevets de la Légion d'honneur, et deux de la Couronne de fer pour le colonel et moi, ajoutant avec cette bonté qui lui était si familière : « J'espère qu'avant peu le 31e sera dans le cas d'en mériter d'autres. » Puis, après m'avoir appris cette heureuse nouvelle, S. A. I. me chargea d'une expédition sur le bas Adige, avec l'injonction de chasser un détachement autrichien qui venait de s'établir sur la rive droite, au couvent de San-Giuliano. Je partis avec quatre compagnies du 53e et 200 chevaux, ayant pour instructions de n'arriver que la nuit, afin de pouvoir surprendre l'ennemi. La distance que nous avions à parcourir était de huit lieues, à travers un pays coupé de ruisseaux, de vergers, de villages et de nombreux chemins où il était facile de s'égarer, mais dont les habitants nous étaient dévoués ; aussi arrivâmes-nous sans obstacle, sur les neuf heures du soir, à Castagnora, distant d'une petite lieue de San-Giuliano, où deux guides, marchant avec 25 voltigeurs d'avant-garde, nous dirigèrent dans le plus grand silence. Il était à peu près dix heures lorsque nous arrivâmes à une faible distance d'un poste de huit hommes, placé en dehors du couvent ; 12 voltigeurs, marchant à pas de loup, s'en emparèrent, après avoir poignardé le factionnaire et sans qu'un coup de fusil eût été tiré ; alors toute ma troupe pénétrant dans une vaste cour, notre présence fut annoncée par une décharge générale faite sur des groupes épars placés autour de plusieurs feux, qui tua quelques hommes et en blessa beaucoup d'autres; cette attaque inopinée, dans une cour n'ayant d'autre issue que celle dont nous venions de nous emparer, produisit sur l'ennemi une telle terreur qu'il se rendit sans la moindre résistance et que trois officiers et 160 hommes, du régiment de Spleny, furent aussitôt désarmés et renfermés dans une grange, sous la surveillance d'un poste, tandis que nous prenions leur place pour le reste de la nuit ; mais ce qui offrit une plus vive résistance, ce fut l'intérieur du couvent, gardé par les vierges du Seigneur, dont les portes, hermétiquement fermées, refusèrent, pendant plus d'une heure, de s'ouvrir malgré mes pressantes sollicitations. Cependant, vaincue par les menaces et surtout par la crainte que nous n'abusions de notre forcé, la supérieure, à la tête de son troupeau, vint, sur le péristyle, implorer notre miséricorde, nous croyant plus méchants que nous n'étions. Mettant aussitôt le plus grand empressement à rassurer ces pauvres nonnes effarées sur le but de nos prétentions, et voyant qu'il ne s'agissait que de nous procurer une nourriture dont nous avions le pressant besoin, à l'instant, des vivres, du vin et des provisions furent apportés en abondance au bivouac, et, quelques moments après, trois sœurs d'un aspect respectable vinrent m'engager, ainsi que les officiers, à vouloir bien accepter une collation dans leur réfectoire. Cette invitation, que nous nous empressâmes d'accepter, n'était pas sans un motif de réflexion assez juste de la part des religieuses, qui s'assuraient par là une protection dont elles croyaient avoir besoin.
J'envoyai chercher les trois officiers prisonniers que nous accueillîmes avec tous les égards dus à leur infortune, et nous nous mimes gaiement à la table servie avec le plus grand empressement par les sœurs, dans le nombre desquelles s'en trouvaient de fort respectables par leur antiquité, mais de très jolies et si gracieuses que cette vue achevait de dissiper les émotions violentes qui avaient présidé à l'envahissement de ce lieu saint, surtout en les voyant circuler autour de nous sans trouble ni crainte et avec une innocente curiosité.
Des vivres furent aussi portés aux prisonniers, et nous gagnâmes ainsi le jour dans une parfaite harmonie, nous séparant de ce troupeau virginal en emportant sa bénédiction et le désir bien naturel de ne plus nous revoir, en laissant cependant, pour preuve de notre présence, le soin d'enterrer les morts et de panser dix de nos prisonniers, trop grièvement blessés pour être transportés.
Lorsque je me présentai le soir chez le Vice-roi pour lui rendre compte de la mission dont il m'avait chargé, il ne put s'empêcher de rire de l'invasion du couvent ; et, après m'avoir complimenté sur l'issue de mon mandat, il m'ordonna de rejoindre le régiment qui devait le lendemain, dans la journée, retourner en avant de Vérone avec le 35e de ligne et le 1er étranger" (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 220).
Vers la fin du mois, les troupes italiennes qui étaient en Espagne étant rentrées et les divers corps de l'armée ayant reçu un assez grand nombre de conscrits, armés, habillés, équipés, et assez bien instruits au dépôt d'Alexandrie, le Prince Vice-Roi réorganise son armée en 6 Divisions de la manière suivante :
... DEUXIÈME LIEUTENANCE. - Le Général VERDIER.
... TROISIÈME DIVISION. - Général Fressinet. Adjudant-commandant, Montfalcon, 25e Demi-brigade provisoire, 1er de Ligne, 1 Bataillon ; 16e de Ligne, 1 Bataillon ; 62e de Ligne, 2 Bataillons ; 42e de Ligne, 2 Bataillons. Général de Brigade, Pegot, 7e de Ligne, 1 Bataillon ; 53e de ligne, 3 Bataillons. Force, 5,529 hommes, et 8 bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 441).
Le 2 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "Le bruit commence à se répandre dans le 1er étranger que le dépôt de ce régiment a été dissout, les hommes désarmés et envoyés à Anvers. Il est donc à craindre qu’à la première occasion favorable, les 1000 hommes qui restent à la 2e division se réduiront singulièrement par la désertion, et que l’on ne peut plus compter sur cette troupe ; dès lors, la 2e division se trouvera réduite à 8 bataillons en comptant le 9e à trois d’après sa réorganisation.
Il sera donc nécessaire de lui donner au moins 2 bataillons pour la porter à 10 et présenter quelque force. Il conviendrait également de donner une nouvelle organisation à la 31e demi-brigade en y comprenant le bataillon du 7e, celui du 6e faisant partie de la 29e. Cette 4e division a encore besoin de 2 autres bataillons qui pourraient être ceux du 42e si Votre Altesse ne veut lui rendre le 53e régiment. Cette disposition devient d’autant plus nécessaire que le bataillon du 36e léger qui y est rattaché appartient à la garnison de Legnago et qu’il fallait compléter la garnison de cette place, on serait forcé de fournir, en outre du 36e léger, encore un autre bataillon de 5 à 600 hommes. La réduction d’une division parait donc devoir avoir lieu et V. A. aurait 3 belles divisions françaises.
La 1ère division aurait 3 brigades de 5 bataillons chacune. Les 2 autres divisions 10 à 11 bataillons, les étrangers et bataillons appartenant à la garnison de Legnago" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Ministre de la Guerre (cette lettre était datée 1er janvier) : "Un emploi d’aide de camp capitaine étant près vacant de moi par la nomination de M. Dijonval à celui de chef de bataillon dans le 53e régiment de ligne, j’ai fait le choix de M. Caru (Philibert Flore) capitaine adjudant-major au 2e bataillon du 131e régiment pour remplir cet emploi. Je prie V. E. de confirmer ce choix et de m’adresser des lettres de services à dater de ce jour pour cet officier que S. M. le Prince Vice-Roi a provisoirement autorisé à servir près de moi" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le 23 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Vice-Roi : "… J’ai vu aujourd’hui la majeure partie de la division Gratien. Les détachements des 9e et 53e sont faibles et en mauvais état. Ils ont besoin de travailler. Les autres bataillons sont à peu près ce qu’étaient les régiments de l’armée au moment de l’ouverture de la campagne. Le seul détachement du 36e léger est dans le cas d’être envoyé à l'armée. Les autres forment la division Gratien ... La division Gratien n’est pas encore en mesure de se présenter à l’ennemi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 135).
Le 24 février 1814, Porson écrit, depuis Turin, à Vignolle : "… On nous annonce que le maréchal Augereau, après avoir emporté les retranchements de l'ennemi à Montluel, où il a fait 1,000 prisonniers et pris 8 pièces de canon, marche sur Genève ; d'après ce mouvement, Chambéry serait évacué ; mais, comme cette nouvelle n'est pas officielle, quoique répandue de toutes parts, je ne puis vous la donner pour certaine ; mais tout le monde y croit.
La confirmation des succès obtenus par le maréchal Augereau venant d'arriver au moment· que je finissais cette lettre, je continue pour vous annoncer, mon général, que je transmets les ordres du prince Camille pour que les détachements ci-après, appartenant aux bataillons de guerre de l'armée d'Italie, rejoignent leurs corps en passant par Plaisance, où ils pourront être retenus, si Son Altesse Impériale le prince vice-roi veut les laisser au général Gratien pour renforcer sa division.
Au mont Cenis et dans la Maurienne : 9e de ligne, 339 hommes : 53e, 202. - A Fenestrelle, 84e, 180 ; 106e, 158 ; 35e, 146 ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.10, page 190).
Le 25 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Chef de Bataillon d’Esebeck : "Toutes les troupes sous mes ordres se portant aujourd’hui vers midi sur la Stura, vous donnerez l’ordre aux détachements de chasseurs et de dragons que vous avez encore avec vous de se diriger vers une heure après-midi sur Podenzano ou ils se réuniront à la division Severoli, qui marche sur ce point. Il en sera de même de la compagnie de voltigeurs du 106e, son bataillon faisant partie de la division Severoli. Vous renverrez à Plaisance les compagnies des 9e, 53e, et 25e ainsi que les gendarmes et vous vous dirigerez avec les 2 compagnies d’élite de votre bataillon sur San Lazaro route de Parme, où vous trouverez votre division" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 62 page 136).
/ La Restauration
Par l'Ordonnance royale du 12 mai 1814, le 53e Régiment doit prendre désormais le n°49.
Le 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Marchand, commandant la 7e Division militaire, à Grenoble : "J’ai reçu ce matin la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 30 mai dernier. Le bataillon du 7e de ligne (le seul de ce régiment qui fasse partie de l’armée d’Italie) est déjà établi à Montdauphin, destination de ce régiment. Le 53e est également établi à Briançon ... Mais la caisse du payeur de la guerre dans le département des Hautes-Alpes n’ayant aucun fond, on a dû disséminer les troupes et continuer à fournir les vivres de campagne jusqu’à ce que la solde courante puisse être régulièrement payée ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 203).
Le même 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Ministre de la Guerre, à Paris : La dépêche de V. E. en date du 25 mai dernier m’est parvenue hier 3 du courant. Par ma lettre du 2, Elle aura vu les différents mouvements ordonnés pour la réunion qui restait encore à faire de plusieurs détachements aux régiments dont ils faisaient partie ...
Le bataillon du 7e, ceux du 42e et le 53e régiment étant aujourd’hui les seuls corps qui composent la 3e division stationnée dans les Hautes-Alpes, se trouvent naturellement placés et occupent déjà en partie les garnisons qui leurs sont assignées.
Les intentions de V. E. se trouvent en conséquence entièrement remplies puisque toutes les portions de corps sont en marche pour se réunir aux fonds de leurs régiments, et que les autres sont prêtes à se rendre aux destinations qui leur seront indiquées ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 204).
Le 14 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Comte Marchand, à Grenoble : "Les bataillons des 7e, 42e et 53e régiments de ligne (anciens numéros) devant former les garnisons de Mont Dauphin et Briançon, étant aujourd’hui les seuls qui composent la 3e division de l’armée d’Italie, cette division se trouve dissoute de fait. J’ai en conséquence autorisé les généraux et officiers d’état-major qui y étaient attachés à se rendre dans leurs foyers pour y attendre les ordres de S. E. le Ministre de la Guerre sur leur destination ultérieure. Il vous appartient donc de donner désormais aux régiments qui restent dans les Hautes-Alpes les ordres que vous jugerez convenables ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 208).
Le 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Lieutenant général Comte Marchand, commandant la 7e Division Militaire, à Grenoble : "Ensuite des ordres de S. E. le Ministre de la Guerre et d’après ce que vous me mandez, par votre lettre du 9 de ce mois, qui ne m’est parvenue que le 14, sur l’existence des fonds nécessaires pour la solde courante à Briançon, je donne ordre au 42e régiment de partir de Gap le 20 de ce mois pour se rendre à sa destination, en prévenant en même temps le commandant de ce régiment que dans le cas où il aurait reçu des ordres de vous antérieures aux miens, il regarde ces derniers comme non avenus et exécute ponctuellement ceux émanés de votre état-major. Je fais aussi prévenir les 7e, 53e et 42e que faisant désormais partie de la 7e division militaire, ils devront correspondre directement avec votre état-major ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 15).
D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour les 1er, 2e, 3e et 4e Bataillons du 53e de Ligne :
Présents sous les armes |
Somme revenant à chaque corps pour |
Total |
||
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
|
84 |
1069 |
1785 |
3715 |
5500 |
Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).
Le 2 août 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant général Charpentier, Inspecteur général : "Pour lui recommander M. le chef de bataillon D'isjonval, mon ancien aide de camp, qui désire rester en activité dans le 53e régiment de ligne où il sert maintenant.
Envoyé cette lettre à M. D’Isjonval, en le prévenant que je crains qu’elle ne lui parvienne après l’organisation du nouveau 49e régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 74).
/ Les Cent-Jours
Le 7 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Chorges, au Major Dugez, commandant supérieur à Embrun en remplacement de M. Dariès (du 39e/42e) : "J'attends 150 hommes du 49e régiment de ligne qui doivent me rejoindre ; vous les arrêterez à leur passage à Embrun jusqu'à nouvel ordre. Vous ferez porter la lettre pour le général Kerverseau jusqu'à la brigade de Saint-Clément, qui la fera suivre jusqu'à Briançon" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 71).
Le 8 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Gap, au Sous-préfet d'Embrun (lettre écrite par Sonnet) : "... Mon général a écrit ce matin, par ordonnance de gendarmerie, à M, le major Dugez, pour lui reconmiander de garder à Embrun les l50 hommes qui doivent y arriver du 49e de ligne ..." (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 73).
Le même 8 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Saint-Bonnet, à Kerverseau : "Par les rapports que j'ai reçus à mon arrivée ici, il paraît que Buonaparte et ses troupes, au nombre de 1.200 hommes, sont en ce moment à Vizille, que les portes de Grenoble lui sont fermées, et qu'il n'ose plus avancer. Comme il serait possible qu'il se trouve forcé de rétrograder, soit par Corps sur Gap ou par le Bourg d'Oisans sur Briançon, je donne ordre de vous renvoyer les 150 hommes que je vous avais demandés ; ils ne me sont plus nécessaires, attendu que l'on vient de me dire que le général Miollis était en marche pour Gap avec 3.000 hommes. Soyez toujours sur vos gardes ..." (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 74).
Encore le 8 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Saint-Bonnet, au Major Dugez : "Au reçu de la présente, si les 150 hommes du 49e de ligne qui doivent être arrivés dans votre place y sont, vous les ferez rétrograder sur Briançon. Dans le cas où ils n'y seraient pas encore, vous feriez prévenir de ma part le général de Kerverseau de ne pas les envoyer et, s'ils étaient en route, l'ordonnance serait porteur d'un ordre de vous pour les faire rétrograder sur leur régiment" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 75).
Le 12 mars 1815, l’Empereur écrit, depuis Lyon, au Général Bertrand, Grand Maréchal du Palais et Major général de l’Armée : "Monsieur le comte Bertrand, je vous envoie la lettre du général Chabert. Il est autorisé à venir aussitôt que le général Mouton sera arrivé. Recommandez au général Mouton, aussitôt qu'il aura le 49e et le 39e, de prendre un détachement de la garde nationale, le bataillon de flanqueurs et quatre pièces de canon, et de marcher sur Gap pour chasser les Marseillais. Écrivez la même chose au général La Salcette et qu'on fasse écrire à Grenoble que Gap n'étant point la Provence, qu'ils aient à évacuer le Dauphinois" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39028 - Mouton-Duvernet, ancien commandant à Valence de la 2e subdivision de la 7e Division militaire (Grenoble), rallié à Napoléon.
Le 23 mars 1815, le Général Bertrand écrit, depuis Paris, à Davout : "Le général Mouton-Duvernet écrit de Grenoble que les 39e et 49e régiments sont en mouvement pour se diriger sur Paris. Sa Majesté désire qu'on arrête ce mouvement. Il faudrait écrire au général Mouton à Grenoble. Mais, comme il sera peut-être parti, il serait bon d'envoyer duplicata de l’ordre au général Dessaix, commandant la division militaire de Lyon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2858).
Le Décret du 20 avril 1815 rend aux anciens Régiments d'Infanterie de ligne les numéros qu'ils ont perdu sous la 1ère Restauration. Ainsi, le 49e de la Restauration redevient le 53e.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 23e division : donnez ordre que le 6e d’infanterie légère qui est à Phalsbourg et qui se recrute dans les Vosges, complète son 3e et son 4e bataillon, chacun à 500 hommes, et que ces 3e et 4e bataillons fassent partie du 4e corps et soient attachés à la 12e division. Chargez le général Gérard de faire presser l’organisation de ces 3e et 4e bataillons.
Le 42e qui se recrute dans la Drôme et le 53e qui s’y recrute également, doivent avoir bientôt leur 3e et 4e bataillon à l’armée ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).