Le 57e Régiment d'Infanterie de Ligne
de la Révolution à l'Empire
Avertissement et remerciements : Nous présentons ici un travail que nous avions commencé de réaliser pour la Revue Soldats Napoléoniens; il devait être accompagné de planches réalisées par nous-même ; article qui toutefois n'a jamais été publié. Le voici donc désormais à disposition des passionnés; comme tous les autres articles du site, il sera complété et mis à jour au fur et à mesure de nos découvertes
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Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 57e de Ligne
«La Terrible», «La Terrible demi-brigade que rien n’arrête», Bonaparte, 1797.
Les origines du 57e de ligne sont complexes. Dès l’ancien régime, le 57e est considéré comme étant un Régiment hors pair, tant par la réputation que lui avaient valu ses services, que par l’esprit de Corps qui y était entretenu. Créé Jonzac en 1667, il passe Beauvaisis en 1685 après avoir porté le nom de Sainte-Maure en 1677. Il se distingue dans toutes les campagnes de la monarchie, notamment à Candie en 1669, Majorque en 1715 et en Allemagne en 1757.
/ De la Révolution au Consulat
Boutons de la 57e Demi-brigade, selon Fallou | |
Boutons de la 57e Demi-brigade |
Bouton d'officier de la 57e Demi-brigade, diamètre 24 mm |
Par le règlement du 1er janvier 1791, Beauvaisis devient 57e Régiment d’infanterie. Envoyé en garnison en Alsace dés 1788, il est cantonné à Wissembourg en avril 1791. La troupe, gagnée par les «idées nouvelles» et soutenue par les clubs locaux s’oppose à ses supérieurs. Pour cette raison, le Colonel Etienne Mauffre De la Martellière et 36 de ses Officiers, dont le Lieutenant-colonel, démissionne et surtout émigre. A Worms, ils offrent leurs services au Prince de Condé, formant ainsi le noyau de son armée. Le 12 juillet, le Colonel Pierre Chevalier (né en 1730, Général de Brigade le 14 avril 1793, et retiré du service le 24 novembre) prend le commandement du Régiment. Celui-ci participe à la prise de Spire en 1792, à la défense de Mayence en 1793, à la prise de Fontarabie et au siège de Pampelune en 1794. Réformé lors du 1er amalgame, son 1er Bataillon passe à la 113e Demi-brigade d’infanterie de Bataille, le 2e à la 114e.
Le 2e amalgame va donner naissance à la 57e Demi-brigade de seconde formation, futur 57e Régiment d'Infanterie de ligne sous l'Empire. La composition de ce nouveau Corps est complexe et mérite d’être détaillée ; ont été réunies pour le former :
- La 83e Demi-brigade de Bataille
Elle même formée du 1er Bataillon du 42e d’infanterie Limousin, du 4e Bataillon de Volontaires de la Drôme et du 2e Bataillon des Volontaires de l’Isère.
Le 27 mars 1794 (7 Germinal an 2), Buonaparte écrit depuis Nice, au Chef de Bataillon Berlier, Sous-directeur de l'Artillerie à l'Armée d'Italie : "Tu délivreras deux cent soixante-dix fusils au 3e bataillon de 83e demi-brigade et tu en retireras aux quatre-vingt-quinze que tu feras réparer.
Je te préviens que j'ai donné ordre à un chef armurier et 15 ouvriers de se rendre à Antibes pour accroître l'atelier" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 159).
Le 3e Bataillon de la 83e rejoint les deux autres Bataillons de la Demi-brigade restée à la 1ère Division de la Côte à Marseille (F. Bouvier, Bonaparte en Italie, page 693).
Fin mars, début avril, le Capitaine Marigny, de la 83e, sert comme Aide-de-camp à la 2e Brigade (à Tende, Sospel, l'Escarène - Général Dallemagne) de la 3e Division (Général Macquard) du Corps de Bataille de l'Armée d'Italie. Le 1er Bataillon (781 hommes et 27 Officier) et le 2e Bataillon de la 83e (645 hommes et 25 Officiers) sont à la 1ère Division de la Côte (Quartier-général : Toulou) sous le Général Mouret, 2e Brigade (à Marseille - Adjudant-général Leclerc).
- La 122e Demi-brigade de Bataille
Elle même formée à partir du 2e Bataillon du 61e d’infanterie Vermandois, et des 2e et 3e Bataillons de la Haute Garonne.
- La 209e Demi-brigade de Bataille
Constituée à partir du 1er Bataillon de la Drôme, du 1er de l’Aude, et du 1er de l’Isère.
Les 340 hommes du 3e Bataillon de la 209e Demi-brigade sont arrivés à Nice le 28 mars 1796 et doivent partir le 29 pour Ormea. Ils se sont mutinés avec la complicité de plusieurs de leurs Officiers, au motif qu'ils n'ont ni soulier, ni argent. L’Armée d'Italie a besoin d'être reprise fermement en main par son commandant. Bonaparte le fait avec autorité et sévérité1. Le 29 mars 1796 (9 germinal an 4), il écrit, depuis le Quartier-général à Nice, au Général Berthier, Chef de l’Etat-major Général de l’Armée d’Italie : "Le 3e bataillon de la 209e demi-brigade s’est rendu coupable de désobéissance ; il s'est déshonoré par son esprit de mutinerie, en refusant de marcher aux divisions actives (1) ; les officiers se sont mal conduits ; le commandant, le capitaine Duverney, a montré de mauvaises intentions. Vous voudrez bien faire arrêter le citoyen Duverney, et le faire traduire devant un conseil militaire à Toulon, où vous adresserez la plainte qui sera portée par le commandant de la place.
Vous ferez traduire devant un conseil militaire, à Nice, les grenadiers accusés d'être les auteurs de la mutinerie. Vous ferez sortir les autres grenadiers, que vous distribuerez, cinq hommes par cinq hommes, dans les bataillons de l'armée.
Les officiers et sous-officiers, n'ayant point donné l'exemple de partir et étant restés dans les rangs sans parler, sont tous coupables ; ils seront sur-le-champ licenciés et renvoyés chez eux.
Les soldats du bataillon seront incorporés à Marseille, avec la 83e demi-brigade. La présente lettre sera mise à l'ordre de l'armée" (Panckoucke : Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t. 1 Italie ; Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Panckoucke, 1821-1822, t. 1, p. 3 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 4 ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.1, p.9 ; Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 97 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 429).
Le 30 mars 1796 (10 Germinal an 4), Bonaparte écrit, depuis Nice, à Barras, Membre du Directoire exécutif : "… Le troisième bataillon de la 209e demi brigade a reçu l'ordre d'aller au camp ; il a refusé, disant qu'il n'avait ni souliers ni argent. J'ai fait désarmer les grenadiers et je les ai fait mettre en prison ; j'ai fait arrêter le chef et fait passer au conseil militaire ; j'ai licencié les officiers, excepté cinq ou six, et j'ai incorporé le bataillon dans la 83e demi-brigade. Cet exemple a fait le plus grand effet dans l'armée ; la discipline était relâchée et sous prétexte de manquer du nécessaire, l'on oubliait les principes sévères de l'ordre et de l’obéissance militaire …" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 436).
- 3e Bataillon de la 2e Demi-brigade provisoire
Qui elle même avait été formée du 1er Bataillon de Grenadiers des Bouches-du-Rhône ; du 2e Bataillon de Grenadiers des Bouches-du-Rhône ; du 4e Bataillon du Gard
- 1er et 3e Bataillons de la 3e Demi-brigade provisoire,
Constituée du 2e Bataillon des Pyrénées-Orientales, du 3e Bataillon des Pyrénées orientales, du 3e de l’Ariège, du 1er Bataillon de Volontaires de Loir-et-Cher, et du 10e Bataillon de Volontaires de l’Isère.
A noter qu'au 9 Avril 1796 (20 Germinal an 4, donc après l'amalgame), l'ensemble de ces différents éléments fait partie de l'Armée d'Italie, Division des Côtes, 1ère Division; la future 57e Demi-brigade (83e, 122e, 2e (ou 3e) Bataillon de la 2e Provisoire, 1er et 3e de la 3e Provisoire, 1er Bat. de Loir-et-Cher, 10e de l’Isère, etc.) présente un effectif de 3398 hommes (F. Bouvier, Bonaparte en Italie, page 704).
Le 29 avril 1796 (10 Floréal an 4), la situation de la 57e Demi-brigade est la suivante : Armée d'Italie, Division de la Côte, 1ère Division (Général Barbentane); la 57e Demi-brigade est embrigadée avec la 13e de Première formation, pour un effectif total de 5500 hommes, sous le Général de Brigade Peyron Verne.
En juin 1796 (1er messidor an IV), la 57e Demi-brigade de ligne est officielle. Le 19, son commandement est confié à François Xavier Bruno (1755-1829 ; il est Général de Brigade le 15 décembre 1803 et Officier de la légion d’honneur le 14 juin 1804), qui commandait la 83e Demi-brigade de Bataille depuis le 27 janvier 1794.
Son 1er Bataillon, à l’époque de sa formation, se trouvait à Marseille, le 2e à Toulon, le 3e à Avignon.
Pour l’historien soucieux d’établir avec précision la filiation des Corps, les deux amalgames de la Révolution ne sont pas une mince affaire ! Mais comme le dit si bien le Chef de Brigade Bruno, laissons notre 57e "dans l’intérieur mériter la haine du royaliste et du chouan", et intéressons nous tout d’abord à deux de ses Compagnies de Grenadiers qui reçoivent, quelque temps après, l’ordre de se rendre à l’Armée d’Italie :
- Celle du 1er Bataillon, partie de Marseille le 13 juillet, arrive en Italie après 31 jours de marches, et participe à différentes actions dont la plus glorieuse se situe au passage de l’Adige et au combat de Sanguinetto le 11 septembre où elle reprend une pièce de canon et un caisson qu’on avait abandonnés. Trois jours plus tard, à Mantoue, le Sergent-major Palaizi aperçoit trois Canonniers autrichiens prêts à mettre le feu à une pièce de canon dirigée contre les Français ; il s’élance sur eux avec la rapidité de l’éclair, en tue un d’un coup de carabine, renverse le deuxième d’un coup de crosse et fait le troisième prisonnier. Le Lieutenant Cauderon et le Sergent-major Dagoneaux quant à eux se servent avec succès de deux pièces de canon prises à l’ennemi ; ils en dirigent une contre la ville et la deuxième contre un Corps de Hulans qui essayait vainement de les forcer pour rentrer en ville. Dagoneaux pointant les pièces, Cauderon y mettant le feu avec un fusil, plusieurs coups de canon à mitraille sont ainsi tirés. La Compagnie s’illustre à nouveau le lendemain à Saint-Georges.
- Celle du 3e Bataillon, partie d’Avignon le 13 juillet, arrive le 9 septembre à Peschiera après 57 jours de marche. Le 12, elle affronte les Autrichiens devant Mantoue. Le 14, elle doit charger à la baïonnette deux Régiments autrichiens qui sont mis en déroute en laissant 400 prisonniers et le lendemain, attaqués par la cavalerie ennemie, les Grenadiers imperturbables la force à rétrograder puis poursuivent l’infanterie adverse, baïonnette en avant, jusque sur le pont de Saint-Georges.
Le 3 novembre 1796 (13 Brumaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Vérone, au Citoyen Garreau, Commissaire du Directoire Exécutif à l’Armée d’Italie : "… Nous sommes ici à la veille des plus grands événements. Si la 83e demi-brigade, aujourd'hui 57e, était partie de Marseille, conformément à l'ordre que j'en ai donné, nous n'aurions rien à craindre ; mais 3,000 hommes de bonnes troupes de moins, dans des circonstances comme celles-ci, sont pour nous un terrible malheur ..." (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 204 (avec 75e au lieu de 57e) ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 249 (même remarque) ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 98 (idem) ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1147 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1044).
Début novembre, les deux Compagnies de Grenadiers sont réunies.
Le 13 novembre 1796 (23 Brumaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier-général à Vérone, au Directoire exécutif : "Je vous dois compte des opérations qui se sont passées depuis le 21 de ce mois : s'il n'est pas satisfaisant, vous n'en attribuerez pas la faute à l'année : son infériorité, et l'épuisement où elle est des hommes les plus braves me font tout craindre pour elle. Peut-être sommes-nous à la veille de perdre l'Italie. Aucun des secours attendus n'est arrivé ; la 83e demi-brigade (note : nouvelle 57e sous le commandement du Général Walther, Division Augereau) ne part pas ; tous les secours venant des départements sont arrêtés à Lyon et surtout à Marseille …" (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 210 (la lettre est datée du 24 brumaire an 5 – 14 novembre 1796) ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 255 (même datation) ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 129 (idem) ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 62 (idem) ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1182 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1059).
Le 24 novembre 1796 (4 Frimaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Vérone, au Directoire exécutif : "… On m'annonce enfin que la 57e demi-brigade, ci-devant 83e, est partie de Marseille et sera dans quinze jours à Milan …" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1217 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1077).
Les Compagnies de Grenadiers vont s’illustrer encore une fois les 27 et 28 novembre à Ronco et Arcole, avant d’être réunie le 2 décembre à leur Demi-brigade qui, elle aussi, vient d’arriver en Italie.
Le 6 décembre 1796 (16 Frimaire an 5), Bonaparte écrit, depuis Milan, au Général Berthier : "... Vous donnerez ordre au bataillon de la 57e, qui est à Goito, de se rendre à Villafranca, où il sera en cantonnement ; il fera partie, ainsi que la demi-brigade, lorsqu'elle sera arrivée, de la division du général Augereau.
Vous l'en préviendrez pour qu'il en passe la revue et veille à sa discipline et à fournir à ses besoins" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1237 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1094).
Le 9 décembre 1796 (19 Frimaire an 5), Bonaparte écrit, depuis Milan, au Général Berthier : "... Un bataillon de la 57e continuera de rester à Villafranca ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1254 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1121).
Le 13 décembre 1796 (23 Frimaire an 5), Bonaparte écrit, depuis Milan, au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que les différents détachements de la 57e qui arrivent à Milan y restent jusqu'à ce que les deux bataillons y soient arrivés en entier. Vous aurez soin de donner les ordres nécessaires pour qu'ils soient logés commodément et qu'ils ne manquent de rien. Ces détachements feront le service de la place ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1279 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1151).
Le 21 décembre 1796 (1er Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Vérone, au Général Berthier, Chef de l'État-major général de l'Armée d'Italie : "... Ordonnez au bataillon de la 57e qui est à Villafranca de se rendre à Goïto, il sera toujours de la division du général Augereau et sera à Goïto pour réserve en cas de sortie de Mantoue.
Le bataillon de la 57e qui était à Milan et qui a eu ordre de se rendre à Desenzano se rendra à Villafranca" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1182).
Le même 21 décembre 1796 (1er Nivôse an 5), Bonaparte écrit encore, depuis Vérone, au Général Berthier, Chef de l'État-major général de l'Armée d'Italie : "Vous voudrez bien donner l'ordre au bataillon de la 57e qui doit arriver à Desenzano et à qui je donne l'ordre de se rendre à Villafranca de rester à Desenzano jusqu'à nouvel ordre" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1183).
Commence alors pour la 57e une épopée digne de ses prédécesseurs.
Le 23 décembre 1796 (3 Nivôse an 5), le Général Bonaparte fait écrire, depuis Milan, au Général Baraguey-D'Hilliers : "Vous voudrez bien, Général, faire partir demain au matin, pour se rendre àStezzano, le 2e bataillon de la 57e demi-brigade, qui se trouve dans ce moment à Cassano.
Vous donnerez ordre à 300 hommes du 3e régiment de dragons de partir, à la réception du présent, de Monza, où ils se trouvent, pour se rendre dans la nuit à Cassano, et en repartir demain matin avec le bataillon de la 57e pour Stezzano ; vous donnerez un ordre semblable pour deux pièces d'artillerie légère.
Vous ferez partir le 3e bataillon de la 57e, qui est à Milan, pour se rendre à Cassano, où il restera jusqu'à nouvel ordre.
Vous ordonnerez au commandant de l'artillerie de la Lombardie de faire partir, avec le 3e bataillon ci-dessus, une pièce de campagne et deux obusiers, avec 30 canonniers à pied, deux caissons de cartouches, un caisson d'outils et deux pétards. Vous donnerez également l'ordre au commandant du génie de la Lombardie de se rendre à Cassano avec 2 officiers de cette arme, 9 mineurs et 20 sapeurs. Il y aura parmi les outils 25 haches.
Vous donnerez l'ordre à 400 hommes de la 19e demi-brigade, commandés par un chef de bataillon, de partir pour Trezzo, demain, à six heures du matin.
Vous ordonnerez également que tous les petits détachements de la 57e qui sont sur l'Adda se réunissent à Cassano. Vous vous tiendrez vous-même prêt à partir à minuit pour commander les troupes ci-dessus, et vous vous rendrez auparavant chez le général en chef, qui vous donnera ses ordres ultérieurs" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1308).
Fig A1 Musicien de la 57e Demi-brigade, 1798, d’après Herbert Knötel ; Collection de l’auteur. |
Le 27 décembre 1796 (6 Nivôse an 5), Baraguey D'Hilliers écrit, depuis Bergame, au Général en chef Bonaparte : "Je vous informe, mon général, que je me suis emparé cette nuit, comme je vous l'avais annoncé, du château de Bergame par une combinaison de ruse et de force que le succès a couronnée. Voici le détail de l'opération : le 2e bataillon de la 57e demi-brigade, fort de 650 hommes, et un détachement de dragons, s'étaient portés, comme je vous l'ai mandé dans ma lettre du 4, dès le 4 au soir à Stezano. Cette avant-garde a été suivie, le 5 au matin, par le 3e bataillon de la 57e demi-brigade, fort de 350 hommes ; l'artillerie à cheval, forte de 30 hommes ; l'artillerie à pied, forte de 94 hommes : l'une avec deux pièces de 8, l'autre avec deux pièces de 3, que j'ai prises en passant à Cassano, à la place de deux obusiers qui m'ont manqué, et 200 dragons : je suis parti de Cassano avec ces troupes, à six heures précises du matin ; je suis arrivé dans le plus grand ordre à Stezano. J'attendais a Stezano des renseignements sur lesquels je pusse compter, et surtout le retour du citoyen Robineau, capitaine du génie, que j'avais chargé de porter ma lettre au provéditeur, de prendre langue et de reconnaître le château. Les rapports se réunirent pour m'instruire qu'il y avait tant dans la ville haute, qui est fortifiée, que dans le château et les faubourgs, 1,200 hommes d'infanterie, 500 de cavalerie, 200 d'artillerie vénitienne, 700 cavaliers napolitains, et que c'était la ville haute dont il était important de s'emparer : dès-lors je fis mes dispositions pour n'arriver qu'au jour tombant. A un quart de lieue de la ville, je me détachai avec les dragons, et l'infanterie eut ordre de me suivre ; on me fit quelques difficultés à la porte, je brusquai la garde et entrai la carabine haute et au grand trot avec les dragons. Des officiers envoyés par le provéditeur voulurent me conduire aux logements, que j'avais exprès fait préparer à la foire et au lazaret dans la basse ville; je leur exprimai le désir de parler au provéditeur même, ils me témoignèrent l'impossibilité d'entrer avec toute mon escorte dans la ville haute : sans insister, je feignis de me borner à 25 hommes, et je donnai en secret l'ordre au reste de me suivre d'assez près pour, en deux minutes de galop, m'avoir rejoint, et j'envoyai a l'infanterie celui d'entrer au pas de charge dans la ville et de suivre le mouvement. Arrivé par une montée très-roide aux portes de la ville haute, on ouvrit la barrière, on baissa les pont-levis ; je m'élançai sur le premier qui fut abaissé, mon escorte me suivit, on ouvrit la porte, mais en me demandant de relever les postes derrière moi : je refusai en restant sur le pont, et exigeai que mes communications restassent libres ; on refusa, je parlementai, je menaçai, on courut chez le provéditeur, la cavalerie arriva, et aussitôt on s'empara des ponts, des portes, des postes et des grilles, en brusquant les factionnaires, et j'ordonnai à la garde vénitienne de rentrer; la cavalerie resta en colonne sur les ponts sous la direction de l'adjoint Brugère. Je me rendis de suite chez le provéditeur avec 50 dragons, et, après avoir causé avec lui d'une manière assez vague et assez longtemps pour que l'infanterie fût arrivée, je lui demandai de lui parler seul, et, changeant de ton très-brusquement, je lui signifiai vos ordres et ma mission : il recula d'étonnement, et, après avoir cherché à éluder en me demandant d'envoyer un courrier à Brescia où était son chef et en m'exposant l'impossibilité de me satisfaire sans y être autorisé, il voulut donner des ordres secrets ; je lui signifiai de ne pas sortir de sa place et lui traçai le cercle de Popilius, en lui donnant cinq minutes pour se décider : l'infanterie était dans la ville haute, je pouvais être arrogant sans imprudence; il me demanda alors que je lui signifiasse vos volontés par écrit, et que j'exprimasse qu'au cas de refus j'emploierais la force : j'ai cru sans inconvénient de le faire, et aussitôt il m'a donné le major de la place pour me faire livrer les portes du château ; j'y ai envoyé le chef de bataillon du génie Campredori avec le 3e bataillon de la 57e demi-brigade. Toutes ces troupes ont bivouaqué par un temps horrible, elles sont percées ; mais j'espère qu'elles se sécheront aujourd'hui dans les casernes vénitiennes que je leur destine.
Je n'ai point eu occasion d'éprouver le courage des troupes ; mais elles ont observé le meilleur ordre, la meilleure discipline ; et tous les officiers, chacun dans leurs fonctions respectives, ont multiplié les preuves de leur zèle, de leur intelligence et de leur exactitude" (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 181).
Le 28 décembre 1796 (8 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier-général à Milan, au Directoire exécutif : "... Ci-joint une pétition des officiers de la 57e, qui réclament le citoyen Maçon, leur chef de brigade, arrêté par ordre du général Willot" (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 249 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 294 ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 177 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 70 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1319 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1210).
Le 4 janvier 1797 (15 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Milan au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Italie : "Vous voudrez bien ordonner, citoyen général, au 1er bataillon de la 64e demi-brigade de partir demain 16 de Milan pour arriver le 17 à Bergame, le 18 au matin, le 3e bataillon de la 57e partira de Bergame pour rejoindre sa demi-brigade à Goito ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1258).
Le 7 janvier 1797 (18 Nivôse an 5 - date présumée), Bonaparte écrit, depuis Milan, au Général Berthier : "Ordre au général Augereau de faire partir un bataillon de la 40e demi-brigade pour le fort de Ferrare, qui devra y arriver le 20. S'il le juge nécessaire, il fera descendre de Vérone à Legnago le bataillon de la 51e qui y est. Le prévenir que les deux derniers bataillons de la 57e seront arrivés le 20 à Goito, et que le 22 un bataillon de la 64e, destiné pour renforcer le blocus de Mantoue, sera arrivé également à Goito. Il pourra donc disposer à cette époque de deux bataillons de la 57e demi-brigade. Si l'ennemi faisait des mouvements et s'approchait de l'Adige, il serait inutile de retenir les deux bataillons de Goito ; je vais les faire avancer du côté de Legnago. Si tout reste dans l'état actuel, il laissera ces trois bataillons en réserve à Goito jusqu'à ce que le 2e bataillon de la 64e soit arrivé devant Mantoue, ce qui ne sera pas avant le 25 ou le 26 …" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1276).
Le 12 janvier 1797 (23 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Roverbella, au Général Berthier : "Donnez l'ordre au général Victor de partir demain avec le 1er bataillon de la 57e, qu'il mènera à Castellaro ; après quoi il visitera toute la ligne de la Molinella, depuis Castellaro, Villimpenta, Ponte-del-Molino et Ostiglia, afin de connaître les dispositions qu'il y aurait à faire pour empêcher une colonne ennemie qui aurait forcé l'Adige de pénétrer dans Mantoue.
Du moment qu'il aura fait sa reconnaissance, il me fera passer les observations qu'il aura faites sur l'état actuel des différents chemins, et la manière de disposer les troupes pour défendre ladite ligne" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1370 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1282).
Le même 12 janvier 1797 (23 Nivôse an 5), le Général Bonaparte fait écrire, depuis Roverbella, au Général Augereau : "… Le général en chef a ordonné au général Victor de se rendre à Castellaro, avec le premier bataillon de la 57e demi-brigade, pour occuper les trois chemins qui traversent la Molinella, et garantir les troupes qui assiègent Mantoue de quelques corps légers qui auraient pu passer le bras de l'Adige, garder le chemin qui longe le Pô, passer par Ostiglia et intercepter la communication par de très-bonnes redoutes que l 'on y a fait construire …" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1373).
Le 13 janvier 1797 (24 Nivôse an 5), à 3 heures après midi, le Général en chef fait écrire, depuis le Quartier général, à Vérone, au Général Victor : "Le général Victor partira de Castellaro, une heure après la réception du présent ordre, avec toutes les troupes de la 57e demi-brigade qui sont sous son commandement, pour se rendre à Villafranca.
L'ennemi a démasqué son mouvement, et toutes ses forces se dirigent sur la ligne de Rivoli. Il serait nécessaire que le général Victor arrivât le plus tôt possible à Villafranca, où il recevra des ordres ultérieurs. Le général en chef calcule qu'il pourrait y être rendu demain à neuf heures du matin, et il désire qu'il passe par Roverbella, si cela ne l'éloigne pas de plus de deux milles.
Le général Victor regardera comme nul et non avenu tout autre ordre qui contrarierait le présent, et, s'il n'était pas à Castellaro, l'officier commandant la 57e demi-brigade resterait chargé de l'exécution des dispositions ci-dessus" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1378).
Le même 13 janvier 1797 (24 Nivôse an 5), toujours à 3 heures après midi, le Général en chef fait écrire, depuis le Quartier général, à Vérone, au Général Sérurier : "Le général Sérurier … est prévenu que le général Victor, ou tout autre commandant à Castellaro, a ordre de faire partir sur-le-champ toutes les troupes de la 57e demi-brigade qui sont sur cette ligne pour les diriger sur Villafranca, en passant par Roverbella.
Le général Sérurier donnera des ordres pour réunir à Villafranca, s'il ne les a pas déjà envoyés à Castellaro, les deux autres bataillons de la 57e demi-brigade, afin que cette demi-brigade se trouve tout entière demain, à neuf heures du matin, à Villafranca …" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1379).
La 57e, bien qu’arrivée tardivement sur le champ de bataille, participe à la plus brillante des actions remportées par cette armée, celle de Rivoli, le 14 janvier 1797. Plus précisément, elle intervient à Monte Brunisi où se trouve le gros des impériaux. Le Général Rey débouchant d’Orza avec la 57e, se forme sur la rive droite du Tasso, malgré les tirailleurs ennemis, le franchit, et à la tête du Régiment, prend à revers et charge les troupes autrichiennes qui, culbutées, sont mises en déroute . Cette action amènera Bonaparte à citer la 57e en exemple pour ses exploits et à lui faire inscrire sur son drapeau "la Terrible 57e demi-brigade que rien n’arrête". Les Autrichiens eux-mêmes la surnomment "la Terrible".
Le 15 janvier 1797 (26 Nivôse an 5), le Général en chef fait écrire, depuis son Quartier général, à Castelnovo, à 5 heures un quart du matin, au Général Joubert : "… Les trois demi-brigades faisant partie de la division du général Masséna ont reçu ordre de partir de Rivoli aujourd'hui, à la pointe du jour, ainsi que la 57e, commandée par le général Victor, qui n'est arrivé à Rivoli que dans la nuit.
Le général en chef donne contre-ordre à cette dernière demi-brigade, que vous tiendrez en réserve entre Rivoli et le plateau, et que vous emploierez de la manière que vous jugerez la plus convenable, suivant que les circonstances vous paraîtraient l'exiger.
Comme il pourrait se faire, cependant, que la 57e demi-brigade fût déjà partie de Rivoli, le général en chef vous autorise à donner contre-ordre à celle de la division Masséna que vous trouverez le plus à portée de ce dernier point, le but du général en chef étant de vous renforcer d'une demi-brigade et de détruire enfin toutes les chances contre la réussite de votre attaque de la Corona ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1385).
Le même 15 janvier 1797 (26 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Roverbello, au Général Joubert : "La 18e et la 57e sont ici ..." (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 267 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 312 ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 224 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1392 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1290).
Dans son Rapport adressé au Directoire exécutif, et daté du Quartier général à Vérone, le 18 janvier 1797 (29 Nivôse an 5), le Général Bonaparte écrit : "… je fis filer le général Victor avec la brave 57e, et rétrograder le général Masséna qui, avec une partie de sa division, arriva à Roverbella le 26.
… COMBAT DE SAINT-GEORGES.
M. le général Provera, à la tête de 6,000 hommes, arriva le 26 à midi au faubourg de Saint-Georges ; il l'attaqua pendant toute la journée, mais inutilement. Le général de brigade Miollis défendait ce faubourg ; le chef de bataillon du génie Sanson l'avait fait retrancher avec soin ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 272 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 316 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1399 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1300).
Le 16, la 57e arrive à La Favorite après une marche de nuit de 60 kilomètres. Conduite par le Général Victor, elle chasse du village de Saint-Antoine les Autrichiens sortis de Mantoue puis, se retournant sur la colonne du Général Provera, et renversant tout sur son passage, l’accule au faubourg de Saint-George, ce qui amène la capitulation de cette colonne qui se trouve cernée.
Le compte rendu officiel de l’affaire, envoyé au Directoire Exécutif, et daté du Quartier général à Vérone, le 18 janvier 1797 (29 Nivôse an 5), est plus qu’élogieux. Le Général Bonaparte écrit : "… Le général Miollis, aussi actif qu'intrépide, loin d'être intimidé des menaces de l'ennemi, lui répondit avec du canon, et gagna ainsi la nuit du 26 au 27, pendant laquelle j'ordonnai au général Serrurier d'occuper la Favorite avec la 57e et la 18e demi-brigade de ligne et toutes les forces disponibles que l'on put tirer des divisions du blocus …
.
… BATAILLE DE LA FAVORITE.
Le 27, à une heure avant le jour, les ennemis attaquèrent La Favorite, dans le temps que Wurmser fit une sortie, et attaqua les lignes du blocus par Saint Antoine. Le général Victor, à la tête de la 57e demi-brigade, culbuta tout ce qui se trouva devant lui : Wurmser fut obligé de rentrer dans Mantoue, presque aussitôt qu’il en était sorti, et laissa le champ de bataille couvert de morts et de prisonniers. Le général Serrurier fit avancer alors le général Victor avec la 57e demi-brigade afin d’acculer Provera au faubourg de Saint-Georges, et par là le tenir bloqué. Effectivement, la confusion et le désordre étaient dans les rangs ennemis ; cavalerie, infanterie, artillerie, tout était pêle-mêle. La terrible 57e demi-brigade n’était arrêtée par rien : d’un côté, elle prenait trois pièces de canon ; d’un autre, elle mettait à pied le régiment des hussards de Herdendy. Dans ce moment, le respectable général Provera demanda à capituler ; il compta sur notre générosité, et ne se trompa pas ...
Toutes les demi-brigades se sont couvertes de gloire, et spécialement les 32e, 57e et la 18e de ligne que commandait le général Masséna, et qui, en trois jours, ont battu l'ennemi à Saint-Michel, à Rivoli et à Roverbella. Les légions romaines faisaient, dit-on, vingt-quatre milles par jour ; nos brigades en font trente, et se battent dans l'intervalle ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 272 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 316 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1399 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1300).
Un total de 6 à 7000 hommes, parmi lesquels se trouvaient les Volontaires de Vienne, un Régiment de Hussards et une vingtaine de pièces de canon, constituent le trophée de la journée.
Le 17 janvier 1797 (28 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Vérone, au Général Berthier, chef de l'État-major général de l'Armée d'Italie : "Il y a à Villafranca 300 paires de souliers. J'en ai fait distribuer 100 paires à la division Masséna. Je vous prie de faire distribuer le restant, savoir 100 paires à la 57e qui est à Roverbello et 100 paires à la disposition du général Sérurier" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1293).
Le même 17 janvier 1797 (28 Nivôse an 5), le Général Bonaparte écrit encore, depuis Vérone, au Général Berthier : "... La division du général Augereau sera composée des 27e demi-brigade d'infanterie légère, 4e demi-brigade de bataille, 40e idem, 51e idem, 57e idem, 9e régiment de dragons, 6 pièces d'artillerie légère, 6 pièces d'artillerie à pied.
Elle se tiendra prête à marcher le 1er du mois prochain, et se réunira toute à Legnago et environs ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1397 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1292).
Le 18 janvier 1797 (29 Nivôse an 5), le Général Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Vérone, au Général Berthier : "Vous voudrez bien donner l'ordre à la 57e demi-brigade de se rendre demain à Governolo, et après demain à San-Benedetto, où elle restera en cantonnement jusqu'à nouvel ordre. Dans le cas où, pendant le temps qu'elle serait à Governolo ou à San-Benedetto, l'ennemi ferait une sortie vigoureuse de Mantoue, le général Dallemagne doit s'en faire aider.
Ordre au général Victor de faire recevoir chef de brigade de la 57e le chef de bataillon des trois chefs de cette demi-brigade qui s'est le plus distingué à la Favorite et qui a le plus de moyens ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1401).
Le 19 janvier 1797 (30 Nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Vérone, au Directoire exécutif : "Je vous prie d'ordonner au général Willot qui retient en prison contre les lois le chef de la 57e demi-brigade (note : Bruno) qu'il a fait arrêter à Fréjus, sous des prétextes très frivoles, de rendre ce brave homme à sa demi-brigade. Vous réparerez une injustice et vous accorderez la récompense la plus douce à cette brave demi-brigade" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 22 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1303 - Note : Willot commande la 8e division militaire depuis le 25 juillet 1796).
Le 26 janvier 1797 (7 pluviôse an 5), à 11 heures du soir, le Général Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Vérone, au Général Victor : "... Le général Fiorella commandera la 57e demi-brigade et la légion lombarde.
Chacune de ces brigades aura deux pièces d'artillerie légère. Elles se porteront avec le 18e régiment de dragons et les deux escadrons de hussards partout où les circonstances l'exigeront ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1423).
Le 29 janvier 1797 (10 Pluviôse an 5), P. BARRAS, Président, écrit, depuis Paris, au Général Bonaparte : "… Il y a déjà quelque temps que nous avons ordonné au général Willot de renvoyer à son corps le chef de la 57e demi-brigade. Cette brave troupe a justifié votre désir de la voir entrer en ligne, et nous espérons que la même émulation régnera parmi celles qui marchent pour vous joindre" (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 247).
La 57e participe ensuite à la prise d’Ancône où 2000 hommes sont faits prisonniers. Puis, ayant grandement souffert pendant la campagne, elle est envoyée en garnison à Livourne pour y prendre du repos.
Par ailleurs, la 57e a fourni des détachements qui ont eux aussi multiplié les actes de bravoure. Le premier, composé de 61 hommes commandés par le Capitaine Segretier, prend part aux derniers combats de Rivoli et se mesure ensuite aux rebelles du Duché d’Urbino. Nous n’entrerons pas dans le détail de son itinéraire ; disons simplement que dans la nuit du 14 au 15 janvier, après avoir traversé le lac de Garde, il débarque à une heure du matin à Torri et en chasse l’ennemi après lui avoir fait cent prisonniers. Dans la même journée, près de Pazzon, il prend encore deux drapeaux du Régiment de Kebek (sic), et fait 111 prisonniers dont 3 Officiers supérieurs, sans tirer un coup de fusil ! Le 24, il reçoit l’ordre de marcher contre les rebelles du Duché d’Urbino ; il s’empare dans la journée d’un de leurs postes à la baïonnette. Trois jours plus tard, il prend de vive force la ville de Fossombrone où les rebelles s’étaient retirés. Ce détachement réintègre son unité le 4 avril.
En ce qui concerne le second, au moment où se produisit l'insurrection de Vérone, 17 Avril 1797, jour de la seconde fête de Pâques, un détachement de la 57e Demi-brigade composé de 3 Officiers, dont le Capitaine Boutrais, qui le commandait, et de 65 hommes, resté dans le nord de l'Italie, tandis que la 57e faisait colonne en Romagne, reçut l'ordre de se porter au secours de la garnison de Vérone. Ce détachement fit partie de la colonne du Général Lahoz qui, tandis que le gros des troupes de Kilmaine, aux ordres de Chabran, marchait sur la ville par Somma Campagna, fut dirigé sur Pescantina. Le 22 Avril, Lahoz, en face de ce village tenta de passer de force l'Adige sous le feu de l'ennemi. Le Capitaine Boutrais, secondé par deux hommes, dont un musicien de la 20e Légère, se jeta à la nage dans la rivière, et par quatre fois, sous un feu violent, alla chercher sur la rive opposée des bateaux qui permirent de faire passer 400 hommes. Ayant enlevé Pescantina, puis un bois de mûriers où l'ennemi fit une vive résistance, Lahoz atteignit une ligne de hauteur dominant Vérone et put entrer en communication avec le Général Balland, assiégé dans la citadelle. Dans cette affaire le détachement de la 57e eut quatre blessés et la 20e Légère 20 officiers tués et 31 hommes tués et blessés. Pendant l'attaque de Vérone, qui eut lieu le lendemain, Boutrais se distingua par son activité et son courage. Ce détachement réintègre le corps le 27 avril.
Quant au Capitaine Boutrais, il se verra attribuer un des cent sabres d'honneur accordés à l'Armée d'Italie par Bonaparte.
Le 7 juin 1797 (19 Prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Citoyen Haller : "Vous trouverez ci-joint, Citoyen, un état que m'envoie le général Victor. Vous porterez en recette les sommes qu'il porte sur l'état comme les ayant reçues. Vous porterez la dépense de la manière suivante :
... 4° Les trois sommes de 10,000, de 9,000, de 23,000 livres au commissaire ordonnateur en chef, sur l'argent que nous avons accordé pour l'habillement, sauf à lui à s'en faire rendre compte par les conseils d'administration des 3e et 18e d'infanterie légère et 57e de ligne.
... 7° 4,000 livres dont rendra compte le conseil d'administration de la 57e demi-brigade ...
Vous ferez rendre compte au citoyen Suchet des 67,000 livres.
Vous trouverez ci-joint l'état qui vous servira de guide" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1893 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1647).
Le 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... 8e DIVISION. Victor.
La 58e de ligne et la 57e, 14e brigade : Chambarlhac ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).
Le même 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), Bonaparte écrit encore, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous voudrez bien ordonner et prendre les mesures pour l'organisation prompte du personnel de l'artillerie de l'armée, ainsi qu'il suit :
Il y a dans ce moment-ci 76 compagnies d'artillerie de demi-brigade, desquelles vous ne devez former seulement que 30 compagnies d'artillerie de brigade, chaque demi-brigade de ligne devant avoir sa compagnie de canonniers ...
57e demi-brigade. — Celle de la 57e, capitaine Flandrieux, avec la 57e, capitaine Langlade.
La 58e de ligne et la 57e, 14e brigade : Chambarlhac ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1677).
Le 19 septembre 1797 (3e jour complémentaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Passariano, au Directoire exécutif : "… Le chef de brigade à la suite, Lapisse, de la 57e, commande l'arrondissement d'Antibes ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon IV Venise ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 23 (la lettre est datée du 1er jour complémentaire an 5 – 17 septembre 1797 ; elle donne par ailleur Lapisse à la 59e au lieu de la 57e) ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 121 (même remarque) ; Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2046).
Le 21 septembre 1797 (5e jour complémentaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Passariano, au Général Dessolle : "… Vous donnerez l'ordre au chef de brigade de la 57e, Lapisse, de se rendre en poste à Marseille, pour y prendre le commandement de cette place" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2236 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2060).
Le même 21 septembre 1797 (5e jour complémentaire an 5), Bonaparte écrit également, depuis son Quartier général, à Passariano, au Général Berthier : "… Je donne l'ordre au chef de brigade de la 57e, Lapisse, de se rendre en poste à Marseille, pour y prendre le commandement de cette place …" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2238 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2059).
Le 9 novembre 1797 (19 Brumaire an 6), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Vignolle : "... l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... 4e division, Victor, à Vérone
... 57e de bataille ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements.
Par ordre du général en chef" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
Le même 9 novembre 1797 (19 Brumaire an 6), Bonaparte écrit également, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Vignolle : "Vous préviendrez les 18e, 25e, 82e et 75e de bataille qu'elles sont destinées à être les premières pour partir pour l'armée d'Angleterre ...
Vous donnerez le même ordre aux 69e, 57e et 58e de bataille ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2202).
L'état des Demi-brigades de ligne et légère distraites de l'armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre, indique pour la 57e Demi-brigade 2400 hommes, sous les armes (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
Le 11 novembre 1797 (21 Brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe.
ANNEXE
ÉTAT NOMINATIF DES HOMMES AUXQUELS LE GÉNÉRAL EN CHEF BONAPARTE ACCORDEDES SABRES POUR LEUR CONDUITE DISTINGUÉE.
... DIVISION VICTOR (Ancienne brigade de la division Masséna)
57e ROYER (Henri), grenadier, n° 92. Pour avoir, le 28 fructidor an IV, résisté à six hulans et reçu deux coups de pistolet, un coup de lance et neuf coups de sabre.
Idem PALAIZI (Antoine), sergent-major, n°93. Pour avoir pris, à la bataille de Saint-Georges, deux pièces de canon.
Idem FELIX (Antoine), grenadier n°94. Pour avoir pris, avec un de ses camarades, une pièce de canon, à la bataille de la Favorite.
Idem BOUTRAIS (François), capitaine, n°95. Pour avoir, à l'affaire de Pescantina, passé l'Adige à la nage pour ramener une barque ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).
L'ARRÊTÉ DU DIRECTOIRE EXÉCUTIF en date de Paris, le 12 janvier 1798 (23 Nivôse an 6), fixe l'état des troupes qui doivent faire partie de l'Armée d'Angleterre : "Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
INFANTERIE DE LIGNE
Les ... 57e ... demi-brigades ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 95).
Tambour de la 57e Demi-brigade de ligne, dessin de Bueno, d'après Boersch. A noter la patte de parement blanche |
Le 20 janvier 1798 (1er Pluviôse an 6), le Ministre de la Guerre Schérer écrit, depuis Paris, au Général en chef Bonaparte : "Vous avez pensé, Citoyen Général, dans la conférence que nous avons eue ensemble le 27 du mois dernier, qu'il suffirait de retirer seulement, quant à présent, onze demi-brigades de l'armée d'Italie pour être employées à l'armée d'Angleterre, indépendamment des régiments de troupes à cheval qui sont en ce moment en marche pour se rendre à cette destination, afin de conserver, par ce moyen, vingt-sept demi-brigades en Italie, non compris les deux demi-brigades stationnées à Corlfou, ni celles qui se trouvent employées en Corse.
Vous avez désigné, à cet effet, les 4e, 18e, 25e, 32e, 40e, 51e, 57e, 58e, 69e, 75e et 85e demi-brigades de ligne.
Tous ces corps sont en ce moment en marche, dans l'ordre indiqué par le tableau ci-joint ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 101).
D'après l'état d'emplacement publié dans le Journal militaire du 10 vendémiaire an VII, la 57e Demi-brigade de ligne est, au 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798), en Helvétie.
La moisson de lauriers ne s’arrêtera pas là. En 1799, la 57e prend part aux batailles de Zurich (Divisions Gazan et Bontemps) et de Diessenhofen.
Selon les Etats Militaires de l'an VIII (1799-1800), la 57e Demi-brigade est à l'Armée du Rhin. Elle est commandée par le Chef de Brigade C. Bruno. Chefs du 1er Bataillon, CC. Henry; du 2e Bataillon, Dallom, du 3e Bataillon, Chancel.
Adjudants-majors, du 1er Bataillon Charles; du 2e Bataillon Barberot, du 3e Bataillon Bernico.
Quartiers-maîtres-trésoriers, CC. Renou, Veyrier.
Chirurgiens-majors : X
1er Bataillon : Capitaines CC. Boissier, Grenadiers, Luce, Durand, Dales, (Mtieu) Cazeneuve, Bin, Seré, Gerbal, Baux. Lieutenants Boy, (Joseph) Cazeneuve, Lefevre, Thibaud, Escudier, Dupuy, Autrand, Arnaud, Coche. Sous-lieutenants Bénech, Jouet, Deloges, Gaget, Laffond, Faizier, Gaillard, Arnaud, La Porte.
2e Bataillon : Capitaines Pasquet, Segretier, Boutrais, Mouillé, Dardignac, Vignaux, Dubarry, Simon, La Houdez. Lieutenants Durand, Cavail, Joly, Teixier, Massot, Perrin, Villesser, Deleu, La Pierre. Sous-lieutenants Soumet, Verbigier, Guerimand, Bremond, Fuzier, Lauric, Darbou, Arnould, Pezieux.
3e Bataillon : Capitaines Jehé, Langet, Picolle, Nartus, Cazeau, Thevenot, Bazi, Carré, Quatrefages. Lieutenants Olivier, Rey, Dausage, Chancel, Restault, Peyruzat, Laroque, Vigne, Melard. Sous-lieutenants Dubouche, Davin, Fortquet, Sablon, Benezet, Bouchon, Cretté, Portier, Poussin.
- Inspection de la 57e Demi-brigade de Ligne par le Général Schauenburg, le - an 8
"Revue d’inspection passée le - an -
57e Demi-brigade.
Etat-major.
Bruno, Chef de Brigade, du 8 Pluviôse an 8.
Henry, Chef de Bataillon, du 6 novembre 1792. Instruit, bon Chef de Bataillon.
Dalon, Chef de Bataillon, du 17 septembre 1793. Instruit, bon Chef de Bataillon.
Chancel, Chef de Bataillon, du 7 Ventôse an 2. Instruit, bon Chef de Bataillon.
Charles, Adjudant-major, du 28 Nivôse an 2. Instruit, bon Adjudant-major.
Barberot, Adjudant-major, du 19 Fructidor an 2. Instruit, bon Adjudant-major.
Bernico, Adjudant-major, du 1er Ventôse an 3. Instruit, bon Adjudant-major.
Renou, Quartier-maitre trésorier, du 5 Ventôse an 3.
Bergez, Quartier-maitre, du 5 Ventôse an 3.
Tap, Adjudant sous-officier, du 1er Nivôse an 2. Militaire instruit, servant assez bien.
Levet, Adjudant sous-officier, du 23 Germinal an 2. Militaire instruit sur son état et très actif.
Beaumés, Adjudant sous-officier, du 1er Germinal an 3. Peu instruit, pas à même de remplir cette place.
Officiers ne pouvant faire campagne, remplacés par des surnuméraires.
Officiers infirmes. Remplaçants.
Officiers supérieures à la suite du Corps.
Coiffon, Chef de Bataillon, membre d’un conseil de guerre.
Pralong, Chef de Bataillon, commande la place de Bale.
Brunetiau, idem, Adjoint à l’Adjudant général Fririon.
Lenfang, idem, membre d’un conseil de guerre.
Administration" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Bonaparte devenu Premier Consul constitue une nouvelle Armée du Rhin, dont il donne le commandement au Général Moreau. La 57e va former alors avec la 14e légère, les 46e, 56e et 108e de ligne et le 3e Régiment, une Division aux ordres du Général Delmas. Cette Division est l'une des trois Divisions du Corps de réserve qui défendent Bâle avec son camp retranché, sur la rive droite du Rhin et occupent la Haute-Alsace. Le Général Moreau commande en personne le Corps de réserve.
Le 3 mai 1800, la 57e combat à Engen. Le Rapport sur les opérations de l’armée en date du 13 Floréal an 8 (3 mai 1800) indique : "... Pendant que l’aile droite de l’armée obtenait ces succès brillants, la réserve commandée immédiatement par le général Moreau abordait la majeure partie des forces autrichiennes que le général Kray avait réunies en avant d’Engen.
Le général en chef ordonna alors au général Delmas de se porter sur la gauche en tournant Weiterdingen, pour attaquer le bois, et à la brigade commandée par le général Lorge, de s’emparer avec rapidité de la hauteur de Mulhausen que domine le plateau où l’ennemi s’était rangé en bataille, et menaçait son flanc gauche. Il fit en même temps avancer la 2e division commandée provisoirement par le général Bastoul pour soutenir cette dernière attaque.
La fusillade commença, quelques pièces d’artillerie placées au-dessus de Weiterdingen répondirent avec avantage à celles que l’ennemi avait établi, et il ne tarda pas à se retirer dans la vaste plaine d’Engen où il déploya quinze à seize mille hommes de cavalerie.
C’est dans ce moment que le général Delmas fit emporter le bois qui était défendu par huit bataillons dont cinq de grenadiers. Deux bataillons de la 46e l’attaquèrent de front, marchant au pas de charge et sans tirer un coup de fusil, tandis que la 57e conduite par le général de brigade Grandjean le tournait par sa gauche. Cette attaque vigoureuse eut le plus grand succès, l’ennemi décontenancé eut à peine le temps de faire une décharge générale de la lisière du bois ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 20).
Deux jours plus tard, à Moesskirch, la 57e nous dit Thiers, formée en bataille, lutte pendant plus d’une heure contre les masses autrichiennes, foudroyée par l’artillerie ennemie. Malgré tout, elle reste inébranlable sous un feu épouvantable, parvenant même à arrêter l’ennemi.
Le Rapport sur les opérations de l’armée, à la date du 15 Floréal an 8 (5 mai 1800), rapporte : "... la 57e demi-brigade, qui se trouvait sous le feu de 16 pièces de canon qui tiraient à mitrailles, fit des prodiges de valeur ; elle chargea un grand nombre de fois l’ennemi qui s’avançait pour la débusquer et culbuta la cavalerie. Le général de division Delmas qui combattit toujours à sa tête se surpassa lui-même par ses dispositions et son courage ...
Le lendemain de la bataille, le général en chef, en parcourant le terrain où la 57e avait combattu, dit : « si votre conduite en Italie ne vous avait pas donné dès longtemps le nom de la terrible, les Autrichiens vous l’auraient donné à la bataille de Moeskirch » ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 30 - Note : cette phrase du Général en chef est cité par A. du Casse dans son ouvrage "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 76).
La 57e combat ensuite à Biberach, Hochstädt (18-19 juin), Nordlingen, Oberhausen, Neubourg (27 juin).
La 57e combat ensuite à Neubourg, le 27 juin 1800 (8 Messidor an 8); le Rapport du 1er au 9 Messidor an 8 (20-28 juin 1800) rapporte : "... le général Grandjean arriva avec un bataillon de la 14e légère, deux bataillons de la 46e, deux de la 57e, le 4e de hussards, le 11e de chasseurs, et une compagnie d'artillerie légère, commandée par le capitaine Sibille ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 90).
A la suite des succès de Moreau et surtout de la décisive victoire de Marengo (14 juin 1800), les Autrichiens consentent à se retirer derrière l'Inn, et les troupes françaises prennent leurs cantonnements en Bavière. Le Général Grandjean remplace alors le Général Delmas à la tête de la Divisioh formée des 108e, 46e et 57e de ligne, ainsi que du 3e Régiment de cavalerie.
La 57e combat encore à Landshut.
La 1re Division de la Réserve de l'armée, une des plus belles et des plus nombreuses, est alors commandée provisoirement par le Général de brigade Grandjean. Grouchy, qui vient tout juste de rentrer d'Italie, reçoit l'ordre, le 2 décembre 1800, d'en prendre le commandement, ainsi que cela résulte d'une lettre du Général Dessoles, ami de Grouchy et Chef d'Etat-major général de l'armée. La Division Grouchy est formée des 46e, 57e et 108e Demi-brigades, présentant un effectif de 9,000 combattants ; des 6e de Cavalerie, 11e de Chasseurs et 4e de Hussards donnant 2,000 chevaux, de 250 artilleurs, de 200 hommes du Génie ; total général environ 12,000 hommes. Les deux Brigades sont aux ordres des Généraux Boyé et Grandjean. Grouchy, dont le Quartier général est à Linz lorsqu'il rejoint la Division, a pour Aides de camp les Capitaines de cavalerie Dupuis et Ferrière et le Sous-lieutenant de Chasseurs Grimaldi (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 141).
Le 3 décembre enfin, un Bataillon de la 57e permet à Moreau de remporter la victoire de Hohenlinden en enfonçant les Hongrois après les avoir empêchés de se déployer dans la plaine.
Le 3 décembre au soir, Grouchy écrit à Moreau : "Mon général, j'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai pris position à Strasmeyer sur la route de Haag, un peu sur la gauche et en avant de Mattenpot ; j'ai avec moi la 46e, la 6e de cavalerie et le 11e de chasseurs. Richepanse est en avant de moi vers Haag. Une partie de la division Ney en arrière, au débouché du grand bois. J'attends vos ordres, mon général, et la rentrée de la 57e et 108e quand vous n'en aurez plus besoin.
Richepanse a emmené le 4e de hussards et une partie de mon artillerie ; ce que j'ai ici est bien réuni et ensemble.
Recevez, général, l'expression de ma joie de cette belle journée et toute ma gratitude de l'excellente division que vous m'avez confiée" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 144).
Le Général Grouchy, dans son rapport au Général en chef, daté de Reichersheim, le 5 décembre 1800, cite tout particulièrement les 46e, 57e et 108e Demi-brigades pour leur mâle et courageuse conduite devant l'ennemi. Il écrit : "Mon général, je vous envoie ci-joint un premier rapport de la journée du 3 décembre.
Le 2 au soir, la division sous mes ordres occupait une position sur la droite et un peu en avant du village de Hohenlinden. La 108e demi-brigade était placée sur le terrain qui se trouve entre la grande route et les bois ; la 46e demi-brigade et la 57e en échelons sur la lisière du même bois, gardant les divers chemins qui la traversent et se dirigent vers Wasserbourg et Ebersberg ; les troupes à cheval dans la plaine, à la gauche de l'infanterie, et l'artillerie à la tête du débouché venant d’Inding ; nos avant-postes qui étaient à portée de fusil de ceux des Autrichiens furent attaqués pendant la nuit du 2 au 3 et un hameau en avant de notre front fut pris, repris, et finit par rester à l'ennemi.
Le 3, à huit heures du matin, la division fut attaquée sur tout son front ; les Autrichiens faisant principalement effort dans la partie défendue par la 108e demi-brigade, et sur la route qui conduit à Hohenlinden ; trois pièces d'artillerie et le 4e régiment de hussards furent conduits par le général Boyer au soutien de la 108e, qui se maintint parfaitement et empêcha les progrès de l'ennemi. Celui-ci se détermina alors à faire attaquer par huit bataillons, la majeure partie de grenadiers, par les bois le flanc droit de la division. La 108e, se trouvant tournée, fut un moment obligée de céder quelque terrain, et son chef, Marcognet, blessé et pris. La 46e, qui depuis longtemps était exposée au feu le plus violent de mitraille et se soutenait avec la fermeté qui lui est si ordinaire, fut conduite par le général Grandjean au secours de la 108e à l'instant où l'ennemi, profitant de sa grande supériorité, débouchait des bois. Un demi-bataillon de la 46e fondit dessus à la baïonnette, et, après une sanglante mêlée, parvint à le culbuter et à le rejeter au loin. Un demi-bataillon de la 57e fut également porté fort en avant sur la droite, pour s'opposer aux desseins de l'ennemi, qui continuait à chercher à nous tourner par les bois devenus le théâtre de combats partiels aussi opiniâtres que glorieux. L'on se battit corps à corps ; enfin la victoire nous resta, et un grand nombre de prisonniers, parmi lesquels le général major Spanocchi, qui conduisait cette attaque. Cependant les Autrichiens avaient, simultanément à leur attaque de flanc, réattaqué sur notre front. Ils y furent chargés par deux escadrons du 11e de chasseurs, qui les culbutèrent et leur enlevèrent deux pièces de canon. Le 4e de hussards contribua également à les repousser et leur enleva trois pièces ; enfin l'artillerie de la division dont le feu, parfaitement dirigé, produisit le plus grand effet, acheva de les écraser.
Pour profiter de ces premiers avantages, une attaque générale des divisions du lieutenant général Grenier et de la mienne ayant été ordonnée, la 46e et la 57e furent formées en colonne d'attaque, et la 108e placée au soutien et chargée de surveiller les bois sur la droite afin d'arrêter l'ennemi, s'il tentait de nouveaux efforts dans cette partie. Les Autrichiens furent culbutés de toute part, rejetés dans le défilé de Mattenpot, et leur déroute devint complète sur ce point. Néanmoins une vigoureuse attaque d'un autre corps de leur armée, sur celui du général Grenier, ayant lieu vers les trois heures, la 57e et une partie de la 108e furent portées à son soutien ; la division Richepanse se trouvant alors en avant de la division, le 4e hussards et une partie de l'artillerie légère furent envoyés pour les renforcer, et coopérèrent au succès de la journée et à la prise de nombre de prisonniers.
La nuit ayant empêché de poursuivre l'ennemi plus longtemps, la division prit position à Strasmeyer, la droite aux bois et à cheval sur la route de Haag.
On ne peut encore faire connaître les nombreux traits de valeur et de dévouement qui honorent la division, le rapport de chacun des corps n'ayant pu être envoyé à raison des mouvements continuels ; mais, en me réservant, mon général, à vous les transmettre dans un rapport plus détaillé, je ne puis cependant me dispenser de payer le tribut d'éloges le plus éclatant comme le plus mérité, aux troupes de toutes les armes, à leurs officiers et à leurs chefs ...
Environ douze cents prisonniers, le général major Spanocchi, six bouches à feu enlevées dans des charges audacieuses, nombre d'autres ramenées, tels sont les trophées qu'a obtenus la division. La perte, que cependant je ne sais point encore officiellement, peut s'élever à cinq ou six cents hommes, en tués, blessés ou égarés" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 145).
Le second rapport du Général Grouchy, attendu par Moreau, lui est expédié le 8 décembre ; le Général écrit : "Mon général, je vous ai annoncé, par mon premier rapport de la journée du 3 décembre, que je vous informerais des traits particuliers de valeur et de dévouement qui honorent ma division, dès que les corps m'en auraient donné le détail. Je m'empresse de vous faire connaître aujourd'hui le nom des braves qui se sont distingués à la bataille de Hohenlinden, et je vous demande pour eux les honorables récompenses qu'ils ont si bien méritées ...
La 108e demi-brigade, dont la si belle conduite vous est connue, et la 57e se bornent à dire qu'elles ont rempli leur devoir. Vous apprécierez sans doute une telle modestie. Une bien flatteuse récompense leur est décernée dans l'honorable lettre que vous avez écrite à la division" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 149).
/ Du consulat à l’Empire
Fig A2 Tambour-major d’après H. Boisselier, en 1803-1805 (source Boersch) ; Collection de l’auteur. |
La paix une fois revenue, c’est à une autre mission que les hommes de la 57e vont se consacrer. En effet, le 12 juillet 1801 (23 messidor an 9), Bonaparte ordonne par un Arrêté pris à Paris, que la 57e serve à la 5e Division (Calais) de la flottille légère. Elle doit fournir "les troupes nécessaires pour tenir garnison et exercer à la manœuvre des chaloupes canonnières", "un détachement pris dans un seul bataillon. Ce bataillon sera composé d'un chef de bataillon, de trois capitaines, de six lieutenants ou sous-lieutenants, de 430 sous-officiers, soldats et tambours". "ART. 4. Chaque chef de bataillon se concertera avec l'officier de marine commandant la division, et s'embarquera sur le même bord. Chaque capitaine s'embarquera sur la chaloupe canonnière de l'enseigne de vaisseau qui commande la section ...
ART. 6. Le ministre de la guerre nommera un adjudant commandant et un chef de bataillon d'artillerie, pour être chargés du détail du service de l'infanterie et de l'artillerie de terre, et faire exécuter les ordres du contre-amiral Latouche.
ART. 7. Tous les officiers de terre et de mer seront sous les ordres immédiats du contre-amiral Latouche.
ART. 8. Les ministres de la guerre et de la marine sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui ne sera pas imprimé" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 296 ; Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5637).Les troupes embarquées doivent s’exercer aux manœuvres de mer, au service de l’artillerie, aux abordages et au débarquement.
L’Angleterre craint alors une invasion, et organise une expédition dirigée principalement contre le port de Boulogne. Une première attaque, menée par l’Amiral Nelson, a lieu le 4 août. L’Amiral lance une seconde attaque, plus conséquente, dans la nuit du 15 au 16 ; le détachement de la 57e a alors l’opportunité de participer à son premier combat naval ! L’Amiral Latouche d’ailleurs fit dans son rapport l’éloge de ces hommes qui, par leur fermeté, le calme et l’adresse avec lesquels ils dirigèrent leur feu sur les péniches ennemi, permirent de repousser les Anglais au moment de l’abordage.
Le 16 juillet 1802 (27 Messidor an 10), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 22e de ligne, qui a ordre de se rendre à Clermont, se rendra à Arras, et le bataillon de la 57e qui est à Arras se rendra à Saint-Omer.
La 28e de ligne qui est à Limoges se rendra à Calais et le bataillon de la 57e qui est à Calais se rendra à Saint-Omer ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7018).
le 27 octobre 1802, un ordre à l'adresse du Chef d'Etat-major de l'Armée d'Italie spécifie l'envoi, sur Goire et Altdorf, des Brigades Mainoni (4 Bataillons des 6e et 91e de ligne) et Schilt (5 Bataillons des 57e et 91e de ligne), pourvues, chacune, de 50 cavaliers légers et de deux caissons de cartouches d'infanterie, sans compter les 40 cartouches réglementairement portées par l'homme (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 374 - Note c'est sans doute une erreur pour la 57e; plutôt 87e ?).
Le 29 octobre 1802, le Général Séras s'empare de Zurich, sans coup férir; le Général Ney, l'apprenant, écrit, le 31 octobre 1802, au Ministre de la Guerre Berthier : "... J'ai expédié de Zurich (le 30 octobre) les ordres nécessaires pour faire rétrograder les brigades des généraux Mainoni et Schilt qui devaient s'emparer, la première, de Goire, par le Splugen, la seconde, d'Altdorf, par le Gothard..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 376).
En 1803, Bonaparte organise six camps le long des côtes de l’Atlantique, dont un à Saint-Omer.
Le 24 mars 1803 (3 Germinal an 11), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de me faire un rapport particulier sur le citoyen ... Bruno de la 57e" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7534).
Le 14 juin 1803 (25 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel diiecteur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Saint-Omer, la 10e légère, 25e, 28e, 55e, 57e de ligne; 26e légère, 22e, 43e, 46e et 75e de ligne; 8e et 11e régiment de chasseurs; 2e, 5e, 10e et 21e de dragons ...
Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7722).
Le 8 juillet 1803 (19 messidor an 11), le Premier Consul écrit, depuis Lille, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre, au général Vandamme de réunir à Boulogne les 28e et 57e demi-brigades. Ces demi-brigades fourniront un détachement à Étaples et Ambleteuse. Il y aura également à Boulogne 2 compagnies d'artillerie de ligne, et une compagnie du 11e de chasseurs ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7800).
Le 17 juillet 1803 (28 Mmessidor an 11), le Premier Consul écrit, depuis Gand, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "La 57e demi-brigade, Citoyen Ministre, n'a reçu ni l'habillement de l'an X, ni celui de l'an XI ...
Par l'état que vous m'avez envoyé, je vois qu'en général l'habillement est très-retardé. Un grand nombre de ces corps va recevoir un nouveau supplément de conscrits, et ils seront fort embarrassés. Il serait essentiel de prendre des mesures efficaces pour que le drap de l'an XI fût fourni dans les trois premiers mois ; sans quoi, nous n'aurons jamais une armée équipée.
Le mois de vendémiaire s'approche. Je ne suis point en peine pour les vivres. Saint-Omer, Bruges, Compiègne sont des endroits où ils sont abondants. Je pense que vous prenez des mesures pour les fourrages et surtout pour la viande. La viande est dans ce pays-ci beaucoup moins chère qu'à Paris" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7835).
Le 14 août 1803 (26 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre ... aux 28e et 57e de ligne de former leurs deux premiers bataillons à 700 hommes et de renvoyer à Lille leur 3e bataillon et leur dépôt ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7932).
Le 21 août 1803 (3 fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier, Ministre de la Guerre "Ordre à la 28e demi-brigade de ligne et à la 57e, qui sont à Boulogne, de former chacune leurs deux premiers bataillons à 750 hommes par bataillon, et d’envoyer leur 3e bataillon et leur dépôt à Lille ...
Ordonner à la 57e demi-brigade de ligne de fournir un sous-officier et 25 hommes de garnison pour chacune des caïques qui sont à Boulogne" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945). A cette époque, la 57e a ses trois Bataillons à Boulogne.
Le 22 août 1803 (4 fructidor an 11), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, à l'Amiral Bruix : "… Il y a à Boulogne trois bataillons de la 28e et trois de la 57e, et il n'y a pas encore eu une attaque assez importante pour que ces troupes ne soient pas suffisantes …" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7028 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7948).
Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer. Il pourra correspondre immédiatement avec le Premier Consul.
... Le camp de Saint-Omer sera composé de trois divisions
... La 2e division sera commandée par le général de division Vandamme qui aura à ses ordres les généraux de brigade :
Roger-Valhubert,
Féry.
... La 2e division sera composée des :
24e légère,
4e de ligne,
43e id (Note de Vallongue : « A passé de la 2e à la 1re et est remplacée par la 28e »),
46e id,
57e id.
Le ministre de la Guerre et celui de l'Administration de la guerre prendront sur-le-champ les mesures nécessaires pour qu'il soit établi deux camps en baraque à Boulogne, l’un sur la droite, l'autre sur la gauche du port ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).
L’Arrêté du 1er vendémiaire an 12 (24 septembre 1803) rétablit la dénomination de Régiment d’infanterie. La 57e devient 57e Régiment d’infanterie de ligne.
Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), l’ordre du jour pour la flottille de Boulogne, proumulgué à Saint-Cloud, affecte le 57e de ligne à la flottille de chaloupes canonnières : "La 2e division, composée de la 24e légère, 4e, 43e, 46e et 57e de ligne, et de dix compagnies du 5e d'artillerie à pied, sera attachée à la flottille de chaloupes canonnières ...
le 1er bataillon de la 57e, à la 3e section de la 3e division ;
le 2e de la 57e, à la 1e section de la 4e division.
Chaque compagnie sera attachée à une chaloupe canonnière, et lui fournira perpétuellement 21 hommes de garnison ...
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ..." (Correspondance de Napoléon).
Fin octobre, le camp de la rive gauche est celui de la 2e Division (Vandamme, arrivé à Outreau depuis le 1er octobre), établi en, avant du moulin d'Outreau, entre le village de ce nom et la mer. Il se compose des 24e Léger, Tirailleurs du Pô, 4e, 57e, 28e, 46e, 22e, 70e, 75e de Ligne (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 107).
Le 11 novembre 1803, le 57e Régiment d’infanterie de ligne passe sous le commandement de Jean Pierre Antoine Rey (1767-1842, Commandant de la Légion d’honneur le 25 décembre 1805, Général de Brigade le 18 février 1808).
Le 12 novembre 1803 (20 brumaire an 12, à Boulogne, le Premier Consul est informé que "Le capitaine Auguste-Pierre Lefévre, du 57e régiment d'infanterie, mérite un sabre d'honneur pour être entré le premier; à la tête de deux compagnies, dans un village défendu par les Autrichiens (affaire de Neubourg, 8 messidor an VIII.)"; celui-ci répond : "Renvoyé au ministre de la guerre, accordé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 85).
"57e Régiment d’Infanterie de Ligne, composé de 3 Bataillons
Le 1er et le 2e Bataillons au camp près de Boulogne ; le 3e à Lille.
Revue passée le 3 vendémiaire an 13 à Lille.
La situation (n°1) sommaire du corps à l’époque de la présente revue se trouve au tableau placé à la fin de toutes les revues.
Esprit du corps : Bon, attaché à ses devoirs et voué au gouvernement.
Instruction théorique des officiers. Faible sur les objets que j’ai demandés. Des Sous-officiers même observation.
Instruction pratique des officiers : Également faible dans l’exécution des détails que j’ai fait faire. Des sous-officiers, même observation. Des soldats, médiocre dans le maniement d’armes. Il a été laissé un ordre à cet égard.
Exécution des ordres donnés par l’inspecteur général à la précédente revue : Ont été exécutés, particulièrement pour la tenue.
Manœuvres : N’ont pu être exécutées que pour les mouvements de l’école du peloton faits avec une division. Elles ont besoin d’être pratiquées conformément à l’ordre que j’ai laissé à cet égard.
Discipline : Bonne et bien dirigée.
Espèce d’hommes en général : Celle que j’ai vue au dépôt est belle et propre à la guerre.
Tenue : Très belle pour la propreté des officiers, sous-officiers et soldats. Il a été dit à l’ordre laissé au corps, ce qu’il faudra ajouter pour sa régularité.
Finances : Les finances sont administrées avec beaucoup d’ordre et de régularité. Il règne beaucoup d’exactitude dans toutes les parties de la comptabilité, et la situation des différentes masses prouve que les dépenses ont été faites avec économie. L’exercice courant est bien tenu et régulièrement suivi. Le quartier maitre remplit bien ses fonctions. Le conseil d’administration est passablement composé.
Habillement : Sur les hommes présents sous les armes, il y en avait 187 en habits de 1 à 6 mois, de 6 à 12 mois 93, de 12 à 18 mois 20, et de 18 à 24 mois 12 hommes. Les draps bleus sont en général mauvais et les cadis sont hors de service au bout de 6 mois. Ce corps a en magasin 1377 mètres de drap bleu sur l’exercice de l’an 12 reçus de M. Tiril fabriquant à Vire, lesquels ne sont pas portés en recette vu leur mauvaise qualité. Ce négociant avait consenti à remplacer ces fournitures, mais il vient de donner avis au conseil que le directoire de l’habillement lui a défendu de faire aucune fourniture au régiment. Ce même négociant réclame maintenant la quantité de 817 mètres à retirer sur les 1377 précités et ajoute que c’est d’après un ordre du ministre D. Le conseil s’y refuse en attendant les ordres du ministre de la guerre.
Equipement : Est en bon état.
Armement : 149 fusils ont été trouvés bon, 69 à réparer et 34 à réformer, ainsi que le constate le procès-verbal.
Casernes quant aux bâtiments et effets attenants : Le corps occupe le quartier dit Saint-Maurice, qui est en bon état, bien situé et pourvu de bonnes fournitures. L’intérieur des chambrées exigerait des réparations aux portes et fenêtres et celles du bas sont très humides.
Chambrées quant aux fournitures de casernement : Les ordinaires sont de 16 hommes, le soldat y met 5 sols sur quoi il est blanchi. La viande de vache coute 8 sols, les légumes sont à un prix raisonnable.
Magasins quant au logement : Sont au quartier Saint-Maurice, leur emplacement est passable et l’atelier dans un galetas sans fenêtres.
Magasins quant aux fournitures qui s’y trouvent : Il y existe en objets non confectionnés 430 mètres de drap blanc qui sont destinés pour vestes aux anciens soldats. 918 mètres de drap bleu mêlé de mauvaise et de passable qualité. 142 mètres de drap écarlate, 146 mètres de tricot acheté à raison de 4 # 10 s. 6243 mètres de serge blanche ou cadis, ce dernier objet est tout à fait mauvais. Toile écrue achetée à 1 # 6 s le mètre.
Hôpitaux : Bien tenu. Les infirmiers font leur devoir. Les fournitures, le vin et la bière de bonne qualité. Il n’y existe à cette époque aucune maladie contagieuse ni aucune plainte. Ce service est d’ailleurs exemplairement surveillé par le général Leclerc.
Prisons. Celles du quartier sont saines et bien tenues.
Salle de discipline. Également bien tenue.
Manutention des vivres. Le pain de munition est maintenant de bonne qualité.
Pain de soupe. Ce pain est de bonne qualité, mais le prix de celui qui s’achète ici étant déjà de 1 s 6 d la livre, il va être difficile au corps de pouvoir continuer cette fourniture à raison de 4 onces par homme, ce qui forme un déficit de 6 deniers par livre.
Fin du résumé des opérations de l’inspecteur.
Ordres donnés par l’Inspecteur général pendant le cours de ses opérations et après la revue.
Comptabilité. Le général de division Schauenburg inspecteur général d’infanterie, après avoir examiné les registres relatifs à la comptabilité en deniers et effet, et les ayant trouvé tenus avec ordre et régularité les a arrêtés jusqu’au 1er vendémiaire 12.
Le conseil d’administration fera établir de suite des registres pour constater : 1° etc. Voyez le 28e.
On recommande enfin au conseil de surveiller exactement toutes les parties de l’administration, de mettre la plus grande régularité dans ses opérations et la plus stricte économie dans l’emploi des fonds, et de tenir la main à ce que toute espèce de comptabilité soit régulièrement suivie et tenue conformément à l’arrêté du 8 floréal 8.
Tenue : La tenue des officiers a été trouvée bonne, celle des sous-officiers et soldats très propre mais pas régulière. Les sabres sont peu ou trop bas, ainsi que les gibernes. Les havresacs sont mal placés.
Habillement. Les chapeaux ont été trouvés mal placés, mais en bon état. Le chef fera strictement observer à cet égard ce que prescrit le règlement de police.
Les habits ont été trouvés mal façonnés, trop étroit sur la poitrine, les bras trop serrés, les basques trop longues et trop échancrées, etc.
Voyez l’ordre du 28e concernant les façons et la confection des habits, vestes, culottes, guêtres et souliers.
Fusils. Il n’y devra plus être souffert aucun genre de marque particulière. Le chef fera ôter de suite les clous de cuivre qui défigurent encore quelques crosses.
Instruction. La position de l’homme dans le rang devra être plus correctement établie avant de régler celle du port d’armes. L’exécution du maniement d’armes n’est pas plus marquée par les mouvements, lesquels sont irrégulièrement exécutés. Les alignements ne sont pas corrects par le défaut de position. Les têtes sont trop tournée et portent hors du rang. Même observation pour M. les officiers dans les rangs.
L’inspecteur général a été satisfait du zèle que MM. les officiers ont montré dans les mouvements qu’il a fait exécuter ainsi que de l’ensemble des sous-officiers et soldats. Mais afin d’utiliser l’instruction, le chef fera exécuter à la fin de chaque exercice, avec les armes, les mouvements de mécanisme des manœuvres en formant une division. On placera les fusils en faisceaux et exécutera les mouvements au pas de route.
Les commandements devront être prononcés avec plus d’énergie et mieux partagés entre ceux d’avertissement et ceux d’exécution.
La formation exacte des cadres des pelotons devra être toujours suivie, sans cette attention l’on ne parviendra pas à manœuvrer. MM. les officiers devront être souvent exercés à se prolonger sur des points de vue, ainsi que l’a démontré l’inspecteur général. La même instruction devra être donnée aux sous-officiers.
L’inspecteur général entend par les mouvements de mécanisme des manœuvres, toutes celles de détail prescrites dans l’école de peloton et du bataillon que l’on peut exécuter avec une division, surtout si l’on peut la composer de 32 files. Cette proportion étant la plus convenable pour la bonne exécution.
Hommes proposés à la récompense nationale. Voyez le 28e régiment.
Désertion et congés refusés aux hommes atteints du mal vénérien. Id.
Retenues. Id.
Enrôlés volontaires passant d’un corps à l’autre et remplaçants. Id.
Fonds entre les mains du quartier maitre. Id.
Entretien des armes. Id.
Exécution du présent ordre. Id.
Fin de l’ordre de l’inspecteur général.
Etat n° 2. Notes des Officiers.
Jean Baptiste Cretin, major (âgé de 39 ans). Le colonel. Excellent officier, instruit, connaissant bien les manœuvres ainsi que l’administration, servant avec beaucoup d’exactitude, faisant bien servir. Ami sévère de la discipline, d’une conduite et moralité exemplaire, comme doit être celle d’un officier supérieur. Je me félicite de l’avoir comme major.
L’inspecteur général. Lorsque j’ai passé la revue du 4e régiment de ligne en l’an 8, cet officier était lieutenant-colonel à la suite. D’après les notes avantageuses que j’ai eu sur son compte, je l’ai proposé en qualité de 4 chef de bataillon. Il en a fait les fonctions et reçu des notes avantageuses du général Grenier et à l’époque de la présente revue, j’ai retrouvé cet officier s’appliquant à ses devoirs et propre à la place qu’il occupe.
Gaspard Barraire, chef de bataillon. Le colonel. Ancien militaire. Ses connaissances ne sont pas étendues, il connait cependant assez passablement son état. Il sert bien, fait bien servir, d’une conduite et moralité excellente, il a bien fait la guerre. Je ne le crois point susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. Cet officier ne me parait pas susceptible d’avancement mais propre à la place qu’il occupe en attendant sa retraite.
René Gabriel Renou, quartier maitre (âgé de 34 ans). Le Colonel. Excellent quartier maitre, très instruit, connaissant parfaitement l’administration, exacte à remplir tous les devoirs de son état, d’une probité reconnue, conduite et moralité irréprochable. Il occuper dignement sa place.
L’inspecteur général. Confirmé.
André Bernier, adjudant-major (âgé de 48 ans). Le colonel. Ancien adjudant major connaissant parfaitement les manœuvres, bon instructeur, servant très bien, plein d’honneur et de délicatesse. Il a bien fait la guerre, il est bien à la place qu’il occupe.
L’inspecteur général. Cet officier a bien fait la guerre. Son âge, son application à son métier me font désirer pour lui le grade de lieutenant-colonel, qu’il occupera utilement avant de prendre sa retraite.
Guillaume Dubarry, capitaine (âgé de 42 ans). Le colonel. Bon officier, instruit, des connaissances militaires, administrant bien sa compagnie. Servant très bien, se conduisant avec honneur, il a fait la guerre avec beaucoup de distinction.
L’inspecteur général. Sera dans le cas de profiter de l’instruction indiquée sur l’ordre laissé au corps.
Jean François Souvras, capitaine (âgé de 39 ans). Le colonel. Bon capitaine, servant bien, faisant bien servir, connaissant passablement tous les devoirs relatifs à son état, d’une excellente conduite, meilleure moralité. Il est bien à la place qu’il occupe.
L’inspecteur général. Cet officier est désigné ayant bien fait la guerre. Il est ami de l’ordre, très appliqué à son devoir et propre à la place qu’il occupe.
André Pierre Masson, capitaine (âgé de 35 ans). Le colonel. Cet officier est employé au détachement de recrutement depuis que je commande le régiment. Il ne m’est connu que par sa correspondance, elle annonce beaucoup d’instruction.
L’inspecteur général. En recrutement.
Joseph Isidore Ricard, capitaine (âgé de 36 ans). Le colonel. Excellent officier sous tous les rapports, il a d’autres connaissances que celles militaires. Bon administrateur, servant avec zèle et exactitude, rempli d’honneur et de délicatesse, il est susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu.
Antoine Alexandre Larivière, capitaine (âgé de 34 ans). Le colonel. Assez bon officier, n’a pas de grandes connaissances militaires ni administratives, mais il sert bien, d’une bonne moralité. Sa conduite à la guerre a été digne d’éloges. Il est bien à sa place.
L’inspecteur général. A sa place comme capitaine.
Joseph Caseneuve, capitaine (âgé de 34 ans). Le colonel. Bon capitaine, connaissant tous les devoirs de son état, servant bien et avec beaucoup de zèle, d’une belle tenue, se conduisant bien. Il a été injustement mal noté à la dernière revue de l’inspecteur général. Il est susceptible de faire un bon officier.
L’inspecteur général. Confirmé pour ce qui concerne l’instruction. Est à sa place.
Antoine Vincent Dausage, capitaine (âgé de 39 ans). Le colonel. Peu de connaissances militaires et administratives. Il est cependant à même d’occuper sa place. Il n’y a rien à dire sur sa conduite et moralité.
L’inspecteur général. Cet officier est au courant de son instruction et propre à la place qu’il occupe.
Jean Baptiste Simon, capitaine (âgé de 40 ans). Le colonel. Assez bon officier, servant avec beaucoup d’exactitude, connait les manœuvres de l’artillerie et de l’infanterie. Il est très bien à la place qu’il occupe. Sa conduite laisse quelque chose à désirer.
L’inspecteur général. Propre à la place qu’il occupe.
Bernard Boyer, capitaine (âgé de 37 ans). Le colonel. Bon officier servant bien. Ami de l’ordre, il a de la discipline. Connaissant tous les devoirs relatifs à son état. D’une belle tenue, bonne conduite et moralité.
L’inspecteur général. Confirmé pour son instruction. Est propre à sa place.
Pierre René Restant, lieutenant (âgé de 55 ans). Le colonel. Bon officier, instruit, des connaissances militaires et administratives, d’une conduite et moralité exemplaire. Servant bien. Il mérite de l’avancement.
L’inspecteur général. Cet officier est susceptible de passer au grade de capitaine.
Arense ( ?) Lapierre, lieutenant (âgé de 50 ans). Le colonel. Ancien militaire peu instruit, servant avec assez de zèle, il n’y a rien à dire sur sa conduite et moralité. Il n’est pas susceptible d’obtenir de l’avancement.
L’inspecteur général. Cet officier est plus susceptible de retraite que d’avancement.
Pierre Bonaventure Chancel, lieutenant (âgé de 31 ans). Le colonel. Excellent officier, instruit, connaissant parfaitement l’administration, en plus de connaissances militaires, servant avec beaucoup de zèle, plein d’honneur et de délicatesse, il est susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. En recrutement.
François Claude Jumeau, lieutenant (âgé de 49 ans). Le colonel. Ancien militaire. Brave homme, ayant bien fait son devoir. Les blessures ou infirmités provenant des évènements de la guerre l’empêchent de continuer ses services ; il demande à se retirer dans ses foyers.
L’inspecteur général. Est proposé à la retraite.
Bertrand Darbou, lieutenant (âgé de 31 ans). Le colonel. Bon officier, connaissant tous les devoirs relatifs à son état, servant bien, ami de la discipline, d’une conduite et moralité excellente. Il est à même d’obtenir de l’avancement.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu.
Joseph Dominique Vincent Jouet, lieutenant (âgé de 34 ans). Le colonel. Bon officier, se conduisant parfaitement, connaissant son état. Il a fait la guerre avec beaucoup de distinction, d’une moralité excellente.
L’inspecteur général. Cet officier a bien fait la guerre. Il est propre au grade qu’il occupe.
Philippe Pezieux, lieutenant (âgé de 38 ans). Le colonel. Bon officier, très intelligent, bon instructeur, servant bien, faisant bien servir, se conduisant parfaitement. Il a fait la guerre avec distinction.
L’inspecteur général. Est au courant de son instruction. Cet officier est aussi désigné avoir bien fait la guerre.
Paul Forquet, lieutenant (âgé de 37 ans). Le colonel. Assez bon officier servant bien, d’une bonne conduite et moralité, a bien fait la guerre, très à même d’occuper sa place.
L’inspecteur général. Cet officier devra être mis au courant de son instruction ; il est désigné avoir bien fait la guerre.
Jean Laporte, Lieutenant (âgé de 37 ans). Le colonel. Bon officier, connaissant son état, servant avec exactitude, d’une conduite irréprochable, il est très à même d’occuper sa place.
L’inspecteur général. Cet officier devra être suivi pour son instruction et des devoirs du service intérieur.
Jean Bastide, sous-lieutenant (âgé de 46 ans). Le Colonel. Bon officier, bon instructeur, servant avec beaucoup de zèle, d’une excellente conduite et moralité, il est très à même d’obtenir de l’avancement.
L’inspecteur général. A sa place.
Joseph Dedez, sous-lieutenant (âgé de 33 ans). Le colonel. Peu instruit, servant assez passablement, il a bien fait la guerre. Sa conduite et moralité laissent beaucoup à désirer.
L’inspecteur général. Cet officier est très appliqué et annonce des moyens pour être proposé au grade d’adjudant major.
Joachim Antoine Candy, sous-lieutenant (âgé de 34 ans). Le colonel. Bon officier, instruit, belle tenue, excellente conduite, servant bien, connaissant son état. Il est susceptible d’obtenir de l’avancement.
L’inspecteur général. En recrutement.
Jean Pierre Capon dit Delestre, sous-lieutenant (âgé de 45 ans). Le colonel. Ancien militaire, peu instruit, servant assez passablement. Conduite et moralité irréprochable. Il a bien fait la guerre.
L’inspecteur général. Propre encore à la place qu’il occupe.
Joseph Lalechere, sous-lieutenant (âgé de 33 ans). Le colonel. Servant bien, des connaissances administratives, peu de militaires, mais à même d’en acquérir. Conduite et moralité excellente.
L’inspecteur général. Confirmé d’après les services qu’il rend en qualité d’adjoint au capitaine d’habillement.
Ignace Hautier, sous-lieutenant (âgé de 36 ans). Le colonel. Servant bien, bon instructeur, connaissant bien l’administration, se conduisant parfaitement, d’une bonne moralité ; il a peu fait la guerre, quoique ancien militaire.
L’inspecteur général. A sa place.
Jean François Duchein, sous-lieutenant (âgé de 36 ans). Le colonel. Bon officier, connaissant très bien son état, servant avec zèle et exactitude, d’une bonne moralité. Sa conduite à la guerre lui a mérité un sabre d’honneur.
L’inspecteur général. Très propre pour le grade qu’il occupe.
Jean Viala, sous-lieutenant (âgé de 29 ans). Le colonel. Nouvellement promu au grade de sous-lieutenant, d’une bonne conduite, a des connaissances militaires et administratives. Il est à même de faire un bon officier.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu.
Jean Louis Brun, sous-lieutenant (âgé de 32 ans). Le colonel. La même note que la précédente.
L’inspecteur général. Très propre pour le grade qu’il occupe.
François Petit, chirurgien aide major. Le Colonel. N’appartient au corps que depuis très peu de temps. Son instruction ne m’est pas encore connue. Le major m’a rendu compte qu’il servait avec beaucoup d’exactitude.
L’inspecteur général.
Fin du n°2
Etat n°3 des emplois vacants dans le corps. Néant.
Etat n°4 des militaires admis à la haute paye.
5 sergents dont 2 du 1er vendémiaire an XI, 1 du 20 nivôse XI, et 2 du 1er vendémiaire XII.
4 caporaux dont 3 du 1er vendémiaire XI et 1 du 20 nivôse XI.
3 fusiliers 1er vendémiaire XI.
12
Etat n°5 des militaires admis dans la légion d’honneur.
1 colonel, 1 major, 3 chefs de bataillon, 1 quartier maitre, 1 adjudant major, 13 capitaines, 12 lieutenants, 4 sous-lieutenants, 3 sergents majors, 9 sergents, 1 caporal tambour, 3 caporaux, 3 grenadiers, 4 fusiliers.
59
Etat n°6 des militaires désignés pour le recrutement de la garde de l’empereur.
6 grenadiers.
Etat n°7 des enfants admis à la demi-solde.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Etat n°8 des hommes réformés.
Voyez le même tableau.
Etat n°9 des militaires proposés pour une autre arme ou pour être réformés par défaut de taille.
Néant.
Etat n°10 des officiers, sous-officiers et soldats dont la présence au corps peut être nuisible ou dangereuse.
Néant.
Etat n°11 des hommes qui ont droit à la solde de retraite. Etat n°12 des militaires admissible aux invalides. Etat n°13 des militaires proposés pour les 1/2 bataillons de vétérans.
Voyez pour ces trois classes d’hommes le tableau du personnel.
Etats n°14, 15 et 16 regardent la cavalerie seule.
Etat n°17 situation des finances.
Voyez le tableau des finances ci-après.
Etat n°18 de l’habillement et équipement en service. Etat n°19 de l’habillement et équipement en magasin et des mouvements survenus pendant l’année.
Voyez le tableau de l’habillement ci-après.
Etat n°20 de l’habillement et équipement qui reviennent pour les remplacements.
Voyez le tableau ci-après.
Etat n°21 situation de l’armement.
Voyez le tableau ci-après" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un premier tableau intitulé "Situation générale des finances de tous les corps compris dans l’inspection du général Schauenburg pour l’an 12", qui indique pour le 57e Régiment :
Masse générale. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 20160 ; recette de l’année : 31677 ; total : 51837 ; dépense de l’année : 45378 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 6479.
Masse de linge et chaussure. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 42337 ; recette de l’année : 41781 ; total : 84118 ; dépense de l’année : 35158 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 48960.
Masse de chauffage. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 14409 ; recette de l’année : 4116 ; total : 18526 ; dépense de l’année : 4992 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 13533.
Masse de pain et soupe. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 2912 ; recette de l’année : 19951 ; dépense de l’année : 22863 ; dépense de l’année : 19789 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 3073.
Masse de médicaments. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : - ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : -.
Masse des amendes. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : 304 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : -.
Total général des fonds en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 71741.
L'Inspecteur général Schauenburg note : "Voyez au verso de ce feuillet la notice sur les masses portées au présent tableau.
Masse générale. Elle est établie par l’arrêté du 17 frimaire an 11 et divisée en 2 parties. 1° La 1ère partie de 18 francs par an et par homme reste à la disposition du gouvernement ; elle sert à payer les draps et autres objets que le ministre fait fournir aux corps ; il fait venir dans ses bureaux un compte ouvert avec chaque corps ; les corps qui se trouvent avoir un excédent de recette par le résultat de ce compte sont les maitres de l’employer l’année suivante à tel genre de fournitures que bon leur semble, en les demandant au ministre directeur. Si les corps redevaient, on leur ferait une retenue sur les fournitures de l’année suivante.
2° La 2e partie qui est composée de 17 francs par an et par homme ; cette partie est payée aux corps tous les mois, sur un décompte particulier ; elle est chargée de tous les achats et de tous les genres de dépenses déterminés par l’arrêté susdit du 17 frimaire an 11. Les corps en tiennent un registre conforme au modèle annexé audit arrêté. Tous les achats qu’ils font doivent être approuvés par le directeur ministre ; et les inspecteurs généraux vérifient les dépenses de toutes les espèces, suivant qu’elles sont déterminées par les arrêtés.
Le produit de cette masse se compose encore des morts, désertés, rayés des contrôles et congédiés étant chez eux ; de même que de ce qui pourrait revenir auxdits hommes pour une solde arriérée qui n’aurait été payée qu’après leur départ.
Masse de linge et chaussure. Elle est établie par le règlement de comptabilité du 8 floréal an 8 ; elle se compose d’une retenue d’un sol par jour qu’on fait sur la solde de chaque soldat ; cette retenue est de huit centimes par jour pour les sergents majors, sergents et caporaux fourriers ; le complet de cette masse est de 27 francs pour les sous-officiers et de 18 francs pour les caporaux et soldats.
Elle est chargée de fournir aux uns et aux autres, par le produit ci-dessus déterminé, tous les effets de petit équipement ; la quantité et l’espèce de ces effets sont déterminées par le même règlement.
Cette masse reçoit encore la portion de solde que les semestriers laissent pendant leur absence, et le partage en est fait après la rentrée des semestriers, entre tous ceux qui ont fait le service pendant leur absence.
Si ces produits sont insuffisants pour les soldats, on n’a d’autres ressources que de leur faire faire le service des travailleurs au prix réglé pour tout le régiment ; ce qui forme encore une autre branche de recette qu’on doit également enregistrer au compte des hommes qui ont fait les services.
Indépendamment du registre que le conseil d’administration fait tenir par le quartier maitre, pour tout le régiment, conformément au tableau indiqué par l’arrêté du 8 floréal an 8, et suivant encore ce qui est prescrit par l’autre arrêté du 17 frimaire an 11, chaque sous-officier ou soldat a son compte ouvert sur le grand registre du capitaine. Ce compte doit être signé par le sous-officier ou soldat ; ou sa marque faite en présence de témoins, afin que quand un homme meurt à l’hôpital, on ne puisse pas lui écrire des effets qu’il n’a pas reçu ;cette formalité est d’autant plus nécessaire que c’est par relevé du registre du capitaine qu’on forme le grand tableau dont on vient de parler, lequel sert de base au registre du conseil d’administration.
Indépendamment encore de toutes ces pièces, le compte de chaque homme doit être écrit sur son livret, ainsi que tous les objets de petit équipement qu’on lui délivre, au fur et à mesure des livraisons.
Masse de chauffage. Etablie par arrêté du gouvernement du 23 fructidor an 8 ; voyez encore la circulaire interprétative du 23 vendémiaire an 9.
Une portion de cette masse est mises à la disposition des corps et payée tous les mois sur un décompte particulier ; cette portion est déterminée tous les ans par le ministre, pour chaque division territoriale, en raison de la cherté des combustibles ; elle paye 1° le chauffage de la troupe dans les casernes ; un nombre d’officiers et de sous-officiers doivent en être chargés ; 2° le chauffage et la lumière des corps de garde, suivant la revue desdits corps de garde établie par le commissaire des guerres.
L’autre portion de cette masse qui est à beaucoup près la plus forte , reste à la disposition du ministre pour faire face aux fournitures de campagne ci-après 1° marmites, 2° gamelles, 3° grands et petits bidons, 4° barils à eau, 5° sacs à marmites, 6° outils, 7° sacs à outils, 8° couvertes.
Le ministre n’envoie pas de compte aux régiments pour cette portion.
Masse de pain de soupe. Etablie par arrêté du gouvernement du an 10 ; la troupe a commence à en jouir au 1er germinal an 11 ; le produit est d’un sol par jour et par homme présent ; le gouvernement viendrait au secours des divisions où ce produit ne suffirait pas, attendu qu’il doit être distribué 4 onces de pain de soupe à chaque homme par jour, sans qu’on puisse en donner moins. Le régiment reçoit ce produit tous les mois ; il en tient un registre très exact. On passe un marché avec un boulanger, et su par ce marché, il y a des économies, aucun soldat ne peut réclamer le partage de la masse qui en résulte.
Masse des médicaments. Etablie par arrêté du 9 frimaire an 12 ; elle est déterminée tous les ans par le ministre ; elle ne peut excéder 1000 frs par régiment ; elle sert à l’achat des médicaments et autres objets nécessaires au traitement des maladies indiquées par ledit arrêté. Le régiment en tient un registre particulier.
Masse des amendes. Etablie par arrêté du gouvernement du 19 vendémiaire an 12 concernant la désertion ; tous les condamnés doivent payer une amende de 1500 frs et les corps doivent en faire recette ; elle sert à payer les frais de procédure des conseils de guerre spéciaux, suivant qu’ils sont déterminés par le règlement ; le surplus doit être employé par le corps au remplacement des déserteurs condamnés, par des enrôlements volontaires ; on tient registre de cette masse" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un second tableau, intitulé "Situation générale de l’habillement et du petit équipement de tous les corps dont le général Schauenburg a fait l’inspection en l’an 12", nous lisons, pour le 57e Régiment :
Etoffes.
Existantes en magasin à la dernière revue. Draps 25 mètres ; tricot 2711 mètres ; doublure 6841 mètres ; toile 728 mètres.
Reçues depuis la dernière revue. Draps 5268 mètres ; tricot 4007 mètres ; doublure 11082 mètres ; toile 728 mètres.
Emploi des étoffes.
Etoffes en magasin lors de la revue. Draps 1491 mètres ; tricot 461 mètres ; doublure 6242 mètres ; toile 1333 mètres.
Effet en service au moment de la revue. Habits 2051 ; vestes 2051 ; culottes 2051 ; bonnets 1563.
Effet de petit équipement.
En magasin lors de la dernière revue. Chemises 1 ; bas 13 ; souliers 3 ; guêtres 16 ; sacs de peau 8.
Acheté ou reçu depuis la dernière revue. Chemises 936 ; bas 911 ; souliers 932 ; guêtres 898 ; sacs de peau 771.
Reste en magasin au moment de cette revue. Chemises 1 ; bas 2 ; souliers 1 ; guêtres 2 ; sacs de peau 1 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le troisième tableau s'intitule "Situation générale de l’armement et de l’équipement au moment de la revue d’inspection du général Schauenburg". Il indique pour le 57e Régiment :
Armement.
En magasin à la dernière revue. Fusils 1890 ; baïonnettes 1890 ; sabres 617.
Reçu depuis la dernière revue. Fusils - ; baïonnettes - ; sabres -.
Pertes depuis la dernière revue. Fusils 82 ; baïonnettes 68 ; sabres 39.
Reste au magasin au moment de la revue ou au régiment. Fusils 1808 ; baïonnettes 1808 ; sabres 578.
A fournir pour les remplacements. Fusils 382 ; baïonnettes 368 ; sabres 39.
Equipement.
Existant en magasin lors de la dernière revue ou au régiment. Gibernes 1072 ; porte giberne 1072 ; bretelle de fusils - ; baudriers 220 ; colliers de tambours 22 ; caisse de tambours 51.
Reçu depuis la dernière revue. Gibernes 900 ; porte giberne 900 ; bretelle de fusils - ; baudriers 309 ; colliers de tambours 27 ; caisse de tambours -.
Reste en magasin au moment de la revue ou au régiment. Gibernes 1972 ; porte giberne 1972 ; bretelle de fusils - ; baudriers 527 ; colliers de tambours 49 ; caisse de tambours 51 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un quatrième tableau, intitulé "Etat des effets d’habillement et d’équipement qui reviennent aux régiments inspectés par le général Schauenburg, pour leur remplacement", le Général Schauenburg note, pour le 57e Régiment :
Habillement. Habits 1131 ; vestes 1131 ; culottes 2261 ; chapeaux 1131.
Equipement. Gibernes 110 ; baudriers 31 ; bretelles de fusils 110 ; caisses de tambours 3 ; colliers de tambour 3 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un cinquième tableau intitulé "Tableau numérique des conscrits des années 11 et 12 reçus par les régiments désignés ci-dessous pendant le courant de l’an 12, et observations sur la désertion et la réforme d’un grand nombre de ces hommes et les résultats pour les corps" indique pour le 55e Régiment :
Noms des départements qui les ont fournis Seine-Inférieure, Charente-Inférieure.
Nombre de conscrits incorporés 754.
Désertion en route avant l’incorporation 66.
Désertion après l’incorporation : Au 3e bataillon ou aux bataillons de guerre et allant les joindre 70 ; dépenses du corps pour l’habillement des déserteurs 4382 ; frais de jugements et d’habillement pour les condamnés 774,22 ; dépenses pour les amnistiés des travaux rentrés 468,20 ; total de la dépense occasionnée par la désertion 3624,42 ; produit des amendes imposées aux condamnés.
Réforme. Nombre de conscrits réformés 31. De remplaçants réformés 2. Dépenses du corps pour leur habillement 2065,80. Du gouvernement pour solde et pain 3952,32. Total des dépenses occasionnées par les réformés 6018,32.
Indication des dépenses. Au compte du corps 7690,22 ; au compte du gouvernement 3952,52.
Total général des dépenses faites pour les réformés et les déserteurs11642,74.
Et le Général Schauenburg ajoute en note : "Observations qui doivent être en marge du tableau d’autre part ...
57e régiment. Seine-Inférieure, Charente-Inférieure. L’espèce d’hommes est généralement belle, il n’y a point de conscrit au-dessous de 1 mètre 62 c. (5 pieds), l’esprit de ceux du département de la Seine-Inférieure est généralement mauvais, on a saisi beaucoup de lettre de parents qui engageaient leurs enfants à la désertion, il faut cependant dire que les autorités constituées de ce département secondent de tous leurs pouvoirs le capitaine de recrutement pour faire arrêter les déserteurs.
L’esprit des conscrits de la Charente-Inférieure sans être meilleur que celui de la Seine-Inférieure est encore mêlé d’une grande insouciance pour l’état militaire, la désertion n’est pas considérable pour ce qu’ils sont trop éloignés de chez eux. Les corps ne devaient jamais recruter à des distances rapprochées. Les conseils de recrutement ont trop d’autorité, c’est ce qui fait que les corps reçoivent tant d’hommes qui ne sont pas propre au service" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un sixième tableau, intitulé "Inspection général d’infanterie faite par le Général Schauenburg. Situation général du personnel des Régiments d’infanterie stationnés dans la 16e division militaire, avec les mutations survenues depuis la dernière revue, le détail des hommes présents, des réformés et de ceux congédiés avec récompense" donne la composition de l’effectif du 57e Régiment au 3 Vendémiaire an 13 :
Officiers : 1 Colonel, 1 Major, 3 Chefs de Bataillons, 1 Quartier maitre, 3 Adjudants majors, 27 Capitaines, 27 Lieutenants, 27 Sous-lieutenants, 5 Chirurgiens ; total 95, dont 27 présents, 50 aux Bataillons de guerre, 7 détachés, aucun à l’hôpital du lieu, aucun à l’hôpital extérieur, aucun en congé, 11 embarqués.
Sous-officiers et soldat : 18 petit état-major, 27 Sergents majors, 105 Sergents, 26 Caporaux fourriers ; 211 Caporaux, 204 Grenadiers, 1379 Fusiliers, 53 Tambours, 28 enfants de troupe ; total 2051 dont 272 présents, 1167 aux Bataillons de guerre, 28 détachés, 92 à l’hôpital du lieu, 9 à l’hôpital extérieur, 1 en congé, 3 déserteurs, 479 embarqués.
Mutations :
L’effectif était à la dernière revue de 1705.
Recettes : 818 recrues, 12 venus d’autres Corps, 72 rayés rentrés, total 894. L’effectif devrait donc être de 2599.
Pertes : 70 morts, 251 désertés, 47 réformés avant la revue, aucun partis avec congé absolu, aucun rayés par jugement, 35 rayés par longue absence, 51 passés dans d’autres corps, 9 faits officiers, 85 réformés par l’Inspecteur général ; total 548. L’effectif reste donc à 2051.
Si l’on déduit encore les : 5 proposé pour la réforme ; 7 proposés pour les Vétérans ; aucun proposé pour les Invalides ; total 12. L’effectif ne sera que de 2039.
Or comme le complet de paix étant de 2261, il y aura un manque au complet de 222 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Enfin, dans un dernier tableau, nous avons le "Détail des présents au Bataillon de dépôt et de ceux réformés, de ceux congédiés avec récompense, ainsi que de ceux susceptibles d’avoir la haute paye sur tout le régiment; il indique pour le 57e Régiment :
Présents :
Officiers : 1 Major, 1 Chef de Bataillon, 1 Quartier maitre, 1 Adjudant major, 8 Capitaines, 7 Lieutenants, 7 Sous-lieutenants, 1 Chirurgien ; total 27.
Petit Etat-major : 2 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, aucun armurier, aucun Tambour-major, 1 Caporal tambour, aucun Musicien, total 6.
Sous-officiers et soldat : 8 Sergents majors, 18 Sergents, 8 Caporaux fourriers ; 53 Caporaux, 27 Grenadier, 125 Fusiliers, 16 Tambours, 11 enfants de troupe ; total 266.
Total général : 272.
Réformés : aucun Sergent-major, 3 Sergents, aucun Caporaux fourriers, 6 Caporaux, 76 grenadier, Fusiliers et Tambours. Total 85.
Congédiés. Officiers : Aucun Chef de Bataillon, 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 1 Sous-lieutenant ; total 3. Sous-officiers et soldats : aucun Sergent-major, 1 Sergent, aucun Caporal fourrier, aucun Caporal, 11 Grenadiers, Fusiliers et Tambours ; total 12. Total général 15.
Haute paye. 10 ans de service, 1 Sergents et Caporaux, 2 soldats ; total 3. 15 ans de service, aucun Sergents et caporaux, aucun soldat ; total 0. 20 ans de service : 7 Sergents et Caporaux, 2 soldats ; total 9. Total général : 12.
Enfants. D’Officiers : 13 ; de Sous-officiers et soldats 15 ; total 28 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
La distribution des aigles en décembre 1804 nous permet de relater l’anecdote suivante (Les Leçons du patriotisme, Un vieux capitaine..., Marc Babou et Cie, Imprimeurs Libraires, Limoges) :
"... Lorsqu’arriva le moment de rendre le vieux drapeau, son colonel, Fléchat, refusa de l’échanger, et fut mandé par Napoléon aux Tuileries :
- Colonel, il faut porter le drapeau à l’Intendance, on vous en donnera un autre.
- Sire, répondit Fléchat avec des sanglots dans la voix, ne me demandez pas cela. C’est le drapeau de Montenotte, celui qui a failli me servir de linceul. Me l’enlever, autant vaudrait m’arracher le cœur !
- Il est en mauvais état, repris l’Empereur en contenant à grand peine son émotion. Puis, colonel, l’ordre est général et je ne puis pas faire d’exception.
- Si c’est un ordre, Sire, j’obéirai.
Et en effet, le vieux drapeau de la 57e fut rendu. Le jour de la distribution, lorsqu’un aide de camp appela le 57e de Ligne, Fléchat s’avança, triste mais résigné. Napoléon prit lui-même le drapeau destiné à ce régiment et le tendant au colonel, il lui fit signe de regarder l’étoffe tricolore, en prononçant un seul mot : Voyez ! O surprise ! C’étaient les lambeaux de l’étendard d’Italie, artistement réunis ensemble, et portant cette inscription en lettre d’or : 57e A Montenotte il fut surnommé Le TERRIBLE.
- Oh ! Sire, merci, s’écria le colonel en pleurant de joie. Et les braves du 57e, reconnaissant leur drapeau de 1796, poussèrent un formidable cri de : Vive l’Empereur ! Le soir, aux Tuileries, Napoléon prit Fléchat à l’écart et lui dit : - Colonel, qu’auriez-vous fait ? Sire, je me serait brûlé la cervelle. - Vous auriez eu tort, Fléchat, mais néanmoins vous êtes un brave, et en témoignage de mon estime, je vous nomme officier de la Légion d'Honneur".
Vraie ou fausse (nous n'avons pas trouvé trâce de ce Colonel Fléchat), cette anecdote montre quel état d’esprit régnait au sein du Régiment. Ce dernier d’ailleurs va prendre part à toutes les grandes batailles du premier Empire.
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Boutons du 57e de Ligne |
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Le 11 Floréal an 13 (1er mai 1805), l'Adjudant commandant Duprat écrit, depuis Rouen, au Général Musnier : "… Le dernier détachement de conscrits pour le 57e régiment, arrivera ici le 15, j'en ferai la revue le 16, et il partira le 17 ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 720).
Le 21 juin 1805, à Boulogne, le Général Vandamme écrit : "Le général de division Vandamme prie l'adjudant commandant Mériage de prévenir de sa part MM. les généraux de brigade qu'ils aient à défendre les fausses queues, et à ordonner que ceux qui ont les cheveux courts les fassent couper convenablement. Beaucoup de corps croient devoir s'attendre à reprendre la queue; vous pouvez leur dire qu'il n'y a point d'apparence qu'ils y soient forcés. Ordonnez aux corps de se procurer des pompons ronds et plats; défendre ceux dans le genre du 57e : ils fatiguent trop les chapeaux et font toujours mauvais effet. Ordonnez que, dans chaque corps, on se procure des cocardes uniformes, qu'on s'occupe sérieusement du remplacement des mauvais chapeaux et qu'on répare promptement ceux qui en sont susceptibles. Je passerai une revue le 4, à dix heures du matin ; je visiterai la troupe en détail; je passerai une inspection très-sévère de tout ce qui tient à l'armement, l'habillement et l'équipement. Prévenez MM . les généraux de brigade et les chefs de corps.
Ordonnez que tous les travailleurs se trouvent à cette revue ; faites en sorte que les corps soient très-nombreux" (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 129).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Vandamme, le 57e de Ligne, sur un effectif de 1893 hommes, en a 988 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 57e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps du centre. 1840 hommes sont présents, 53 aux hôpitaux, total 1893 hommes; le 3e Bataillon est à Lille, 16e Division militaire, pour 406 hommes présents, 43 détachés ou en recrutement, 111 aux hôpitaux, total 560 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 2e Division du Corps du centre (Vandamme) le 57e de Ligne, Colonel Rey ; Chefs de Bataillon Langlet et Dalom ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1840 hommes présents à Outreau et Boulogne ; 449 hommes présents au Dépôt de Lille (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le 8 août 1805 (20 thermidoran 13), l'Empereur, depuis le camp de Boulogne, donne ses Ordres : "Les compagnies devant être considérées au complet de cent hommes, le major général fera connaître le nombre de places que chaque chaloupe-canonnière pourra procurer au delà.
Chaque bateau-canonnier ne pouvant contenir plus de quatre-vingt-quatorze hommes, il sera attaché à chaque division de bateaux-canonmers un dix-neuvième bâtiment qui formera un accroissement de places d'environ cent hommes.
Il sera formé cinq ailes de débarquement, composées chacune de soixante-douze péniches, sur lesquelles il sera embarqué six bataillons formant trois régiments, dont deux d'infanterie légère et un de ligne.
Les bataillons qui s'embarqueront sur les péniches seront réduits à 700 hommes, officiers compris.
Il y aura de plus une escouade d’ouvriers avec ce qui sera nécessaire pour enclouer les pièces, une compagnie d'artillerie munie de de refouloirs, leviers et autres objets propres à rétablir les batteries et à les réarmer sur-le-champ.
Il y aura aussi une Compagnie de sapeurs avec ses outils.
... Le corps de droite formera la cinquième qui sera composée de la 13e légère, du 57e de ligne, et d'un bataillon du 51e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 149).
Le 23 août 1805, la Division Vandamme, 2e du 4e corps, est formée des Brigades Saligny (Tirailleurs du Pô et 24e de Ligne), Ferrey (4e et 28e de Ligne), Candras (46e et 57e de Ligne); en tout huit mille six cents hommes environ. Elle a pour Chef d'Etat-major l'Adjudant général Mériage. Les Aides de camp du Général Vandamme sont le Chef d'Escadron Séron, le Capitaine Desoye, et le Lieutenant Deswarte (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 136).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 2e Division les :
Bataillon de Tirailleurs du Pô, 781 hommes.
24e Régiment d’infanterie légère, 1373 hommes.
4e Régiment d’infanterie de ligne, 1925 hommes.
28e Régiment d’infanterie de ligne, 1651 hommes.
46e Régiment d’infanterie de ligne, 1699 hommes.
57e Régiment d’infanterie de ligne, 1783 hommes
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Le 31 août 1805 (13 Fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "En conséquence des différents mouvements que j'ai faits avant-hier, ... manque d'un chef de bataillon à la 22e, 26e, 28e, 34e, 55e et 57e de ligne ... Mon intention est que vous me présentiez ... [pour] être chef de bataillon ... au 57e de ligne un capitaine du 32e. Présentez-moi le plus tôt possible [ces nominations].
[Je vous] recommande de me présenter des capitaines ayant six [ans] de grade [et fait la] guerre avec distinction, instruits. Vous sentez que dans le moment où se trouve l'armée [il faut que] ces nominations me soient présentées de suite. Prenez donc les renseignements nécessaires" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10713).
Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre :
- aux 3es bataillons ... du 4e, 57e et 40e de ligne, de se rendre à Landau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).
Le 1er jour complémentaire an 13 (18 septembre 1805), le Général Belliard écrit : "D'après l'autorisation de S. A. S. le prince Murat, M. Vaprier, lieutenant au 57e régiment, peut faire entrer à Strasbourg 610 capotes et 1600 paires de souliers, qu'il a fait confectionner de l'autre côté du Rhin. Lorsque ces fournitures entreront, M: Vaprier sera sur la rive pour les recevoir et il remettra au chef du bureau des douanes la présente autorisation, qui, après avoir vérifié les objets désignés ci-dessus, la renverra au chef de l'état-major général ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 570).
Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 2e Division. Le 57e Regiment de 1igne a son 1er Bataillon à Woerth; son 2e Bataillon à Jockrim (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
57e de Ligne. 2 Bataillons, 1854 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le 5 Vendémiaire an 14 (27 septembre 1805), le Commissaire des Guerres Géant écrit, depuis Waghaüsel, au général Vandamme : "… il a manqué peu de bois, et peut-être chaque régiment en aurait eu suffisamment, si la répartition eût été faite avec ordre. Mais il en a été donné neuf voitures à chacun des 4e, 57e et 46e régiments …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 514).
Le 7 vendémiaire an 14 (29 septembre 1805), le Général Vandamme adresse, depuis Gochsheim, son Rapport au Maréchal Soult : "… Mon commissaire des guerres me rend compte que M. le grand bailli de Bruchsal, qui devait fournir à la division l'eau-de-vie pour un jour et la viande pour deux, a manqué à ces deux engagements. L'eau-de-vie n'a point été distribuée au 57e régiment et elle est due au deux bataillons du 46e régiment. La viande n'a été fournie à aucun de ces deux régiments. Pour réparer le tort du bailli de Bruchsal, Il a été requis de celui de Gochsheim l'eau-de-vie et la viande qui ont manqué …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 530).
Le même 7 Vendémiaire an 14 (29 septembre 1805), le Général Vandamme écrit encore au Maréchal Soult : "Monsieur le Maréchal,
J'ai l'honneur de vous rendre compte de la situation de la division, par régiment, ainsi qu'il suit :
... 57e régiment. - A 2,400 paires de souliers confectionnées à Strasbourg. Le reste sera confectionné incessamment. Le colonel a donné ordre de faire parvenir le tout à Spire. Les capotes ne sont point encore faites. L'officier envoyé par ce régiment n'a pu trouver d'ouvriers pour les faire. Le drap est acheté, les chevaux de fourgons sont achetés, mais le fourgon ne sert pas encore. La deuxième quinzaine de fructidor est due à ce régiment.
Les régiments n'ont point encore reçu du Ministre les modèles et instructions pour le fourgon d'ambulance, ni les fonds affectés à cette dépense.
Les achats de souliers et capotes ont été très chers à raison de la concurrence.
Les corps ont emporté trois paires de souliers, la moitié de la totalité est usée par la route ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 531).
Le Maréchal Soult écrit également, le 7 vendémiaire an 14 (29 septembre 1805) à l'Ordonnateur : "Le général Vandamme m'a rendu compte que le 57e régiment et un bataillon du 46e n'avaient point reçu d'eau-de-vie à Bruchsal, ni la viande qui était due aux deux régiments pour deux jours, et il m'instruit que pour y suppléer, il avait fait une demande au bailli de Gochsheim, qui est restée sans effet.
Le général Legrand me rend aussi compte que sa division n'a point reçu d'eau-de-vie à Bruchsal.
Pour prévenir, à l'avenir, l'inexécution des ordres qui seront donnés à ce sujet, je vous invite à prévenir les commissaires des guerres des divisions des réquisitions que vous ferez dans les communes à leur portée, pour qu'ils en assurent la rentrée et réclament mème près de leurs généraux l'emploi de la force armée, si l'on est obligé d'avoir recours à ce moyen.
Il conviendrait mème, afin d'éviter le déplacement des denrées et pour ne point perdre de temps, que vous affectassiez aux divisions la totalité ou partie de vos réquisitions, à moins que l'armée ne se trouvât réunie et que, dans ce cas, les versements dussent se faire au quartier général, mais l'application de cette mesure doit dépendre nécessairement de la situation des corps, et, tous les jours, l'ordre de mouvement vous indique quelle doit être la position des divisions.
Je vous ai invité, ce matin, â requérir dans la ville d'Heilbronn tous les objets nécessaires pour former des ambulances provisoires, et à vous occuper de l'établissement d'un hôpital; je désire que vous me fassiez connaitre de suite où en sont ces deux objets, et que vous m'instruisiez si vous avez requis du sel et de l'eau-de-vie pour que la distribution en soit faite à la troupe.
La ville de Wimpfen, à trois lieues de Heilbronn, offre de grandes ressources; vous avez oublié d'y requérir du pain, ainsi que des denrées et des voitures, qu'elle peut fournir à la décharge des bailliages, auxquels vous avez peut-être trop demandé. Je vous invite à prendre des informations sur les facultés de cette commune, et à y envoyer de suite une réquisition, si déjà vous ne l'avez fait.
Je vous préviens que j'ai chargé le général de brigade Margaron, qui est établi à Weinsberg, de requérir dans cette commune 10,000 rations de pain et d'envoyer un parti jusqu'à OEhringen, pour y en requérir 20,000; si ces deux demandes sont remplies, elles doivent avoir produit leur effet demain dans l'après-midi.
Faites-moi connaître, je vous prie, si vous avez la certitude que toutes les réquisitions que vous avez frappées, et surtout celle du pain, seront remplies, car le retard forcé qu'on a été obligé de mettre dans les demandes me laissera de grandes inquiétudes à ce sujet.
Je vous prie aussi de m'instruire si le biscuit et l'eau-de-vie que vous faites venir de Landau sont en route, et l'époque à laquelle vous comptez sur leur arrivée" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 533).
Le Maréchal Soult écrit encore, au Général Vandamme, toujours le 7 Vendémiaire an 14 (29 septembre 1805) : "Monsieur le Général,
Je ne puis qu'applaudir à la disposition que vous avez prise d’envoyer 30 chevaux de relai à M. le chef de bataillon Cabau, pour aider l'artillerie de sa division à sortir du bois de Gochsheim.
Votre commissaire des guerres aurait dû assurer la rentrée de la réquisition que l'ordonnateur en chef avait frappée pour le service de votre division, et ainsi l'eau-de-vie n'aurait pas manqué aux 46e et 57e régiments, et, en cas d'impossibilité ou de retard qui compromit la subsistance de ces deux régiments, de faire au moins rentrer celle que, pour y suppléer, vous aviez frappée sur le bailliage de Gochsheim. Etant obligé de lever des denrées dans le pays, et l'ordonnateur en chef appliquant le produit de ces réquisitions aux divisions, il appartient aux commissaires des guerres d'en suivre l'exécution, et ils en sont même responsables.
J'ai vu avec plaisir, aujourd'hui, que vous aviez pris des dispositions pour que le bois et la paille ne manquassent pas à votre division, dans le camp qu'elle occupe en arrière d'Heilbronn; ces deux objets sont encore de la compétence de votre commissaire des guerres, qui doit en pourvoir les régiments toutes les fois qu'ils sont dans le cas de changer de position" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 535).
Trois Régiments de la Division Vandamme se mettent en marche sur Oberndorf derrière les Dragons, sous le commandement immédiat de Soult : le soir, le 57e bivouaque au Sud-Ouest de Nordheim ; un bataillon du 24e Léger occupe Rain; les trois autres Régiments de la Division bivouaquent au Sud de Genderkingen (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 11).
Le 15 Vendémiaire an 14 (7 octobre 1805), le Maréchal Soult écrit à l'Empereur : "J'ai quitté le prince Murat à Oberndorf, au moment où Son Altesse se disposait à passer le Lech avec la cavalerie légère du 4e corps d'armée ; depuis quatre heures, le colonel Watier, avec 150 dragons, est sur la rive droite de cette rivière, mais le Prince n'avait encore reçu aucun rapport.
L'ennemi a évacué Rain à 6 heures du soir et le bailli est venu de suite près le général Candras, qui était sur était sur la rive droite, lui faire offre de service; il s'est même empressé d’envoyer des ouvriers pour réparer le pont, mais ne l'ayant pas vu, je n'ai pu lui faire des questions.
Je crois que le pont sera entièrement rétabli à 2 heures du matin, déjà les poutres d'une des deux travées sont placées.
J'ai donné ordre au général Candras d'occuper Rain avec un bataillon du 24e d'infanterie légère ; depuis six heures il y a deux compagnies, en avant du pont, qui couvrent les ouvriers.
J'ai fait établir la 2e division en avant du village de Genderkingen, mais elle a laissé le 57e régiment en avant du village de Nordheim pour couvrir le pont de Donauwörth ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 254).
Avec la Grande Armée en 1805, le 57ème de Ligne (1743 hommes à la 3e Brigade Candras, 2e Division Vandamme du 4e Corps de Soult) se bat à Memmingen le 14 octobre.
Le 22 Vendémiaire au 14 (14 octobre 1805), à 3 h. 30 de l'après-midi, le Maréchal Soult écrit, depuis Steinheim, au Général Vandamme : "Je vous préviens que les 3e et 4e divisions viennent de se mettre en marche pour se porter sur Ochsenhausen, où elles prendront ce soir position. Le restant du corps d'armée doit suivre immédiatement, mais je diffère de les faire partir jusqu'à ce que le commandant de Memmingen ait signé la capitulation dont M. le général Salligny traite en ce moment avec lui.
D'après cette disposition, vous voudrez bien tenir votre division prête à partir pour se diriger également sur Ochsenhausen, où je voudrais qu'elle fût rendue pour demain à six heures du matin très précises. Vous réglerez son mouvement en conséquence, si je ne vous envoie pas d'autre ordre.
Le général Salligny, après avoir signé les articles que je l'ai autorisé à accorder, doit vous demander de faire entrer dans la place un bataillon. Veuillez prendre à cet effet le 2e du 57e, qui y tiendra garnison jusqu'à nouvel ordre. Vous y ferez aussi entrer 25 chasseurs du 26e régiment, que vous prendrez à cet effet parmi ceux qui ont leurs chevaux le plus en mauvais état. Pour vous préparer au mouvement que vous devrez faire cette nuit, je vous engage à faire porter à .la brigade de droite toute votre artillerie, caissons ou autres voitures qui sont à la suite de la division, afin que le passage du défilé ne puisse arrêter votre marche.
Aussitôt que vous vous mettrez en marche, vous donnerez ordre au 26e chasseurs à cheval de joindre à l'avant-garde la division de cavalerie légère, où il recevra les ordres du général Margaron" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 765).
Le Maréchal Soult écrit encore au Général Vandamme (lettre non datée) : "Monsieur le Général,
Enfin la place de Memmingen vient de capituler. La garnison, qui est de 4,000 à 5,000 hommes, est prisonnière de guerre. Je vous invite à y faire entrer un bataillon, aussitôt que le général Salligny vous le demandera.
Vous y enverrez aussi un détachement de 25 chevaux pris dans le 26e régiment de chasseurs, ainsi que je vous ai dit par un premier ordre.
Indépendamment, il sera nécessaire que vous composiez un détachement de 150 hommes pour conduire les prisonniers à Augsburg et que vous le mettiez à la disposition du général Schiner.
Je charge le général Schiner d'entrer dans la place pour faire exécuter les articles de la capitulation et donner des instructions à l'officier qui commandera. Je vous prie de lui remettre l'ordre ci-joint.
Vous êtes à présent libre, Monsieur le Général, de mettre en marche la division pour exécuter le mouvement qui est prescrit par mon dernier ordre, et la conduire à Ochsenhausen, où elle doit être rendue pour 6 heures du matin sans faute. Veuillez régler sa marche en conséquence, et mettre au centre de la division tout votre parc d'artillerie.
Si la totalité du parc général du corps d'armée n'avait point filé, vous laisseriez un bataillon en arrière de lui pour le couvrir. Je suis prévenu qu'un parti de hussards 'ennemis s'est présenté ce soir au pont d'Aitrach, et il n'y aurait rien d'étonnant qu'il n'entrât dans la plaine et ne cherchât à nous inquiéter pendant la marche.
Je vous prie de donner ordre à l'artillerie de la 1re division, qui est restée en position en avant d'Amendingen, de partir de suite pour la rejoindre à Ochsenhausen.
Je vous prie aussi de donner ordre au 26e chasseurs de partir sur-le-champ pour Steinheim, où je lui donnerai de nouveaux ordres.
J'ai l'honneur …
SOULT,
P.-S. - Le général Schiner et le bataillon ainsi que le détachement qui doivent entrer dans Memmingen, peuvent rester en avant d'Amendingen, où le général Salligny les ira prendre" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 769).
Le 57e combat encore à Ulm.
Le 17 octobre 1805, le 57e Régiment d'Infanterie de ligne reçoit 1300 rations de pain et 540 bouteilles de vin; le Régiment a aussi un détachement au pain "Schaihlishausen.- 57e. Ce détachement n’a pu passer la rivière. Il est rentré la nuit et a dû repartir ce matin" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 880).
Le 30 Vendémiaire an 14 (22 octobre 1805), le Général Salligny écrit, depuis Mindelheim, au Général Vandamme : "Mon cher Général,
Veuillez bien, conformément aux intentions de M. le maréchal, faire cantonner le 4e régiment à Heimenek, Mindelau, Echenried et Altensteig; le 28e à Nirlewang, Apfeltrach, Gerenstall et Unkenried; le 46e en ville, et le 57e à Unter-Auerbach (qu'il ne faut pas confondre avec Ober-Auerbach), Westemach et Massbeuren. Les villages assignés aux 4e et 57e sont en avant de la ville, ceux du 57e en arrière.
Ces régiments devront se garder très militairement, et recevront vos ordres pour leur réunion sur la route de Landsberg.
Votre avant-garde campera en arrière d'Ober-Auerbach, et aura quatre compagnies dans ce village" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1043).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée. Commandant en chef. Maréchal Soult. 2e Division du 4e Corps. Général de Division. VANDAMME. 24e Légère (2 Bataillons) ; 4e de Ligne (2 Bataillons) ; 28e de Ligne (2 Bataillons) ; 46e de Ligne (2 Bataillons) ; 57e de Ligne (2 Bataillons). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 6 novembre 1805, "... 75 hommes du 14e et autant du 57e pris parmi ceux qui ont servi dans le train d'artillerie sont envoyés au parc d'artillerie. Ils seront entièrement attachés an train, et par ce moyen, les soldats de ce corps et ceux d'infanterie qui avaient été tirés des divisions, ainsi que l'infanterie qui conduisait des chevaux, seront renvoyés ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 555).
Le 57e combat surtout à Austerlitz.
La Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
"Les deux bataillons du 4e régiment furent placées à l’extrême gauche, et le 2e bataillon fut détaché encore plus à gauche, sans doute pour concourir à la prise du village de Balsiowitz. Le 24e était donc à droite, et appuyé à la brigade du général Ferey".
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).
Au Nord de Pratzen, l’infanterie russe commandée par Miloradowitch a à peine le temps de se déployer face à la droite quand elle est assaillie par la Brigade Ferey (46e et 57e) sur son front, et par celle de Varé (55e et 43e) sur son flanc gauche. Les Russes ne peuvent opposer une bien longue résistance.
Lorsque la Brigade Ferey, à laquelle se joint le 55e, reprend le mouvement en avant, elle rencontre une partie des troupes autrichiennes de Kollowrath ; le Régiment de Salzbourg se trouve, semble-t-il, sur le Stary Vinohrady. Le Général Vandamme le fait attaquer par le 4e de Ligne et le 24e Léger (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 181-184).
Au moment où Thiébault pénètre dans Sokolnitz, la Brigade de droite de Vandamme (46e et 57e) vient s’engager à ses côtés contre Olsoufiev, mais ne peut l’empêcher de se replier vers Telnitz et Aujezd (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).
La 1ère Brigade de la Division Vandamme (46e et 57e, Général Ferey) ayant longé le faîte des hauteurs derrière la Division Saint-Hilaire, vient se former à la gauche de celle-ci, et attaque avec elle la troupe d’Olsoufiev. Le reste de la Division suit à quelque distance : le 28e de Ligne, puis le 4e et enfin le 24e Léger. Un Bataillon du 28e est détaché en cours de route pour couper le chemin d’Aujezd à Hostieradek, où l’on aperçoit une petite troupe ennemie (sans doute la Brigade Kamenski). Ce Bataillon remplit sa mission et vient se poster devant le débouché est d’Aujezd. Le Général Vandamme, dont l’artillerie marche lentement à travers cinq champs, et se laisse distancer par l’Infanterie, n’arrive près d’Aujzed qu’avec cinq Bataillons (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 209).
Entre temps, le combat de Sokolnitz a tourné décidément en notre faveur, et le Maréchal Soult appelle à la chapelle Saint-Antoine le 46e, le 57e, le 75e, et les Tirailleurs corses. L’artillerie de la Garde a rejoint et ouvre le feu avec celle du 4e Corps. L’infanterie de Vandamme descend sur Aujezd pour couper la retraite à Buxhoewden qui s’y porte en toute hâte.
C’est le 4e et le 28e, avec le 24e Léger, qui donnent dans Aujezd contre la tête de colonne de Buxhoewden. « Je profitai de cette circonstance, dit Bigarré, pour prendre ma revanche sur les Russes en me précipitant sur eux avec mon régiment dans le moment où ils traversaient le village ». Le 4e fait un grand nombre de prisonniers, parmi lesquels le Colonel Soulima, du 8e Chasseurs (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 212).
Le 57e a 6 Officiers blessés, dont le Chef de Bataillon Schwitter, cité dans le 35e Bulletin de la Grande Armée (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 517 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9559).
Dès la fin de la bataille, Soult ordonne au Général Schinner de réunir le Bataillon des Tirailleurs corses, le 10e Léger, le 55e et le 57e de Ligne, et le 8e Hussards, avec quatre pièces de 4, pour se diriger sur Gaya (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 233).
Au soir de la bataille, l’Empereur "dit au 57e : Souvenez-vous qu’il y a bien des années que je vous ai surnommé le Terrible" (31e Bulletin de la Grande Armée, 5 décembre 1805 - Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 502 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 534 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9546).
/ La campagne de 1806
Fig A3 Le 57e de Ligne (1805-1807) sur le glacis de la Porte Blanche à Strasbourg ; Collection de l’auteur. Au second plan apparaît un peloton de Fusiliers en veste ; à droite, le Commandant à cheval en surtout. Au premier plan, un Officier de Voltigeurs en surtout, un Officier de Fusiliers, un Sergent-major de Fusiliers en veste, un Tambour de Grenadiers, un Aide chirurgien et un Chef de musique. |
Le 4 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Je désire aussi que vous me proposiez pour les six places de lieutenants vacantes dans le 86e régiment deux sous-lieutenants du 43e, deux du 57e et deux du 3e régiment d'infanterie de ligne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 375 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11824 - la lettre est adressée à Berthier).
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
3e division militaire
... 57e de ligne Strasbourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 30 juin 1806, le Colonel du 57e Régiment d’infanterie de ligne écrit, depuis Ober Kollembach, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Maréchal d’Empire et Ministre de la Guerre : "Monseigneur, en conformité de votre lettre du 4 du courant, j’ai l’honneur de vous adresser les contrôles nominatifs en double expédition, des militaires du régiment que j’ai désigné pour le recrutement de la garde de Sa Majesté Impériale et Royale. J’ai aussi l’honneur de prévenir votre altesse que ces trois militaires partent aujourd’hui de Landshut pour se rendre à Paris. Ils ont été payés de tout ce qui leur revenait, avant de quitter le régiment" (CP).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division du général Leval est composée de détachements des 10e et 26e d'infanterie légère, 3e, 40e, 58e, 4e et 34e de ligne, 17e et 24e d'infanterie légère (n'apparaissent pas dans la CGN), 18e, 64e, 57e et 88e de ligne : donnez ordre que cette division soit dissoute, et qu'elle se dirige, sans aucun séjour, par la route la plus courte, sur les bataillons de guerre …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).
Vers la mi-juillet, Murat, devenu Grand-Duc de Clèves-Berg, adresse à l'Empereur quelques demandes; parmi ces dernières, on note : "... 11° M. Schurter, chef de bataillon au 57e régiment. Le colonel du 2e régiment d'infanterie légère me le désigne comme un officier du premier mérite. Je lui destine la place de major dans mon régiment ..." (Lumbroso A. : « Correspondance de Joachim Murat (juillet 1791-juillet 1808) », Roux, Turin, 1899, lettre CLV; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 267, lettre 2407).
En août, le Régiment n’a toujours pas reçu de renforts ; en effet, le 1er août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commandant la 5e Division militaire, à Strasbourg : "J'ai reçu votre lettre avec le livret, qui y était joint, des trois colonnes que vous avez fait partir pour la Grande Armée, se montant à 4,200 hommes d'infanterie et 2,000 chevaux. Je désire que vous me fassiez connaître, par un livret pareil, ce qui reste aux dépôts en officiers, sous-officiers et soldats, et en chevaux, et ce qui leur manque pour qu'ils fournissent un plus grand nombre de troupes et de chevaux.
J'ai confronté votre livret avec mes états de situation ; j'y vois ... Que les 57e, 88e et 96e n'ont rien fourni ... Faites-moi connaître les raisons de ces différences" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12634).
Le 8 septembre 1806 (note : La minute (Archives nationales, AF IV 870, septembre 1806, n° 58) est datée du 9 septembre), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "… je n’approuve pas qu'on envoie du 2e de ligne, du 7e, 16e, 37e, 56e, 57e et 93e un aussi grand nombre d'officiers et de sous-officiers pour se rendre à Chambéry, cela rendra ces corps non disponibles ; je ne suis pas dans des circonstances où cela puisse avoir lieu ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12884).
Le 17 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commandant la 5e Division militaire à Strasbourg : "… Je n'ai point, dans les situations que vous m'avez envoyées, celles des compagnies de grenadiers des 3es et 4e bataillons. Envoyez-moi cette situation, que je désire avoir. Quelle serait, par exemple, la force d'un bataillon de six compagnies qui serait formé des compagnies des 3e, 4e, 18e, 57e et 88e régiments de ligne, qui sont à leurs 3es bataillons, et d'un autre bataillon qui serait formé avec les compagnies de carabiniers des 7e, 10e, 16e et 24e légers, qui se trouvent à leurs 3es bataillons au dépôt ? Faites-moi connaître aussi la situation des voltigeurs" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10802 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12967).
Le 26 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Gobert, Commandant de la 3e Division militaire à Metz : "Monsieur le général Gobert, faites partir un capitaine du 69e, un sergent, 2 caporaux et 110 hommes avec un tambour de ce régiment.
Faites partir un lieutenant, un sergent, 2 caporaux, un tambour et 110 hommes du 57e régiment.
Donnez-leur deux paires de souliers dans le sac et une capote par homme, ces détachements partiront sous l'ordre du capitaine du 69e pour se rendre à Mayence, sans séjour" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13110)
En 1806, il combat à Iéna, Lübeck, Bergfried, Deppen.
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 1er Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 3e Régiment de ligne, 1 du 4e, 1 du 18e, 1 du 57e, 1 du 10e d'infanterie légère, 1 du 24e, 1 du 26e; total : 980 hommes.
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au moment de l'ouverture de la campagne d'Hiver (un renfort de 848 hommes est arrivé vers le 20 décembre) :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 36e, 43e, 55e de Ligne, 8 Bataillons, 14 pièces, 7077 hommes.
2e Division Leval : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 14 pièces, 9149 hommes. Note : Le 1er Bataillon du 57e (923 hommes), compris dans l’effectif, a été détaché à l’escorte des prisonniers.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e et 75e de Ligne, 6 Bataillons, 14 pièces, 7270 hommes.
Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô, 2 Bataillons
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1443 hommes" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
/ La campagne de 1807
Fig A4 Tambour du 57e de ligne, vers 1805, d'après Tanconville ; Collection de l'auteur. | Le même tambour, mis en couleur par R. Forest (Collection A.S.K Brown) |
Puis en 1807, à Hof. A Eylau, le 8 février, au sein du 4e Corps de Soult, Division Leval, Brigade Vivies, le Régiment a 1 Officier tué, 3 blessés, dont un décédé des suites de ses blessures. Un autre Officier est blessé le 16 au combat d’Ostrolenka. Au moment de franchir la Passarge, début mars, le Sous-lieutenant de Grenadiers Raverat, l’Adjudant Guinet, et 8 Grenadiers du 57e se portent volontaires pour traverser la rivière à la nage, malgré les glaces charriées par les eaux glaciales, afin de permettre la construction d’un pont destiné au passage des troupes de Soult. Le pont achevé, ces braves, les habits encore trempés, s’empressent de rejoindre l’avant-garde, déjà aux prises avec l’ennemi, afin de combattre. En récompense de leur dévouement, Raverat et 3 Grenadiers sont décorés de la Légion ; Guinet est fait Officier, et les 5 autres soldats obtiennent de l’avancement.
Le 22 février 1807, Soult écrit, à 11 heures du soir, à Berthier : "Quelques centaines de cosaques se sont aussi présentés ce soir devant Wormditt ... Ils ont pris sur la route de cette ville 5 ou 6 hommes du 57e régiment qui rejoignaient leur corps ; un détachement de 15 chasseurs à cheval du 5e régiment ... a été chargé par eux et ramené sans éprouver de pertes jusqu'à Wormditt" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 268).
Le Maréchal Soult ordonne, le 23 février 1807, au Général commandant l'avant-garde de Wormditt d'évacuer ce poste. "Le mouvement était à peine commencé que 1.500 cosaques et hussards russes et prussiens enveloppèrent le 57e régiment et le chargèrent avec beaucoup d'impétuosité". Le 57e parvient à se dégager sans aucune perte. L'avant-garde reste en position à la tête du bois d'Olbersdorf. "Pendant la nuit elle prit quelques cosaques et hussards faisant partie d'un détachement qui vint pour surprendre les postes, lequel fut vivement repoussé" (Journal des opérations du 4e Corps - in : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 272).
Le 25 février 1807, "L'ennemi porta du canon et de l'infanterie à Lomitten, et il en garnit également le rideau de bois en face du pont de Sporthenen ; de cette position qui domine la rive gauche, il incommoda beaucoup. Une compagnie d'artillerie légère qui était placée avec le 57e régiment à Sporthonen, entretint pendant trois heures avec ces batteries un feu très vif et empêcha l’ennemi de rétablir le pont" (Journal des opérations du 4e Corps in : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 274).
Le 26 février 1807 a lieu une petite canonnade du côté de Sporthenen. Soult écrit, le même jour, à l'Empereur : "L'infanterie russe, qui est arrivée hier soir à Lomitten, s'est établie pendant la nuit dans le bois qui est entre Wormditt et le pont de Sporthenen … A 7 heures, l'ennemi a tiré à mitraille de 2 pièces de canon sur la grand- garde du 57e, qui est au pont de Sporthenen ; en même temps, il a fait avancer 200 ou 300 tirailleurs sur la lisière du bois ; le feu d'une batterie que j'ai établie à gauche du village a fait taire celui de l’ennemi" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 275).
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 57e de ligne ...
Dépôts à Bromberg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 12 mars 1807, "A Olbersdorf, les deux compagnies de voltigeurs du 57e furent en même temps enveloppées par 300 autres cavaliers ennemis, mais leur contenance ferme les dissipa ; les deux compagnies restèrent à Lomitten sans avoir éprouvé la moindre perte ; elles amenèrent des chevaux de cosaques" (Journal des Opérations du 4e Corps – In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 23).
Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
57e de ligne 47 [Pour les grenadiers] 47 [Pour les voltigeurs] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre.
1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition :
… 57e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois, par le même état, que vous pourriez faire partir également de Strasbourg :
du 3e régiment de ligne 500 hommes
... 57e idem 100 ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).
Le 25 avril 1807, à Finckenstein, on informe l'Empereur que : "Le grand-duc de Berg remarque que le départ de son régiment avec le colonel et les deux chefs de bataillon laisse le dépôt sans commandant et qu'il faut pourtant quelques officiers supérieurs pour commander ce dépôt et organiser les 3e et 4e bataillons dont la formation est ordonnée. Il demande donc l'autorisation de prendre à son service ... Geoffroy-Daimes, capitaine au 57e, comme chef de bataillon ... Il assure que ces officiers dont il connaît les services, seront utiles à son régiment"; l'Empereur répond : "Accordé si ces officiers le veulent" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 216).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 57e 400 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 27 mai 1807, à Finkenstein, "Le général CIarke rend compte qu’il a fait partir de Berlin le 9e régiment d'infanterie légère pour Posen (?), d'où les compagnies de ce régiment provenant du 17e légère, des 34e, 40e, 88e, 100e et 163e ( ?) de ligne, se dirigeront sur Varsovie ; tandis que celles appartenant aux 10e légère, 3e, 4e, 18e, 57e et 59e de ligne se dirgeront sur Thorn. Il demande quelle sera la destination ultérieure de ces six dernières compagnies"; Napoléon répond : "Faire venir à Finkenstein la partie de ce régiment qui arrive à Thorn" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1149).
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
A Lomitten, près de Friedland, le 5 juin 1807, le 57e fait des prodiges de valeur, repoussant toutes les attaques de l’ennemi. Mais les pertes sont sévères : 1 Officier tué, 1 décédé des suites de ses blessures, 16 autres blessés dont le Chef de Bataillon Langlet, et le brave Raverat, dont c’est la deuxième blessure.
Le 5 juin 1807, Soult écrit à Berthier : "A Lomitten, 4.000 ou 5.000 hommes d'infanterie russe, ayant avec eux 8 à 10 pièces de canon et 1.200 hommes de cavalerie, sont venus attaquer le bataillon du 57e, qui défend la tête du pont ; une colonne de cette infanterie était même parvenu à forcer l'abatis de gauche qui couvre l'ouvrage ; alors les grenadiers du 57e et une compagnie de fusiliers ont chargé dessus à la baïonnette et en ont fait un carnage horrible ; peu d'hommes ont pu sortir des abattis ; ce qui n'y était pas encore engagé s’est retiré dans le bois. Pendant ce temps la canonnade a été bien soutenue par nos pièces, qui sont en avant de Lomitten, et par celles que l'ennemi a postées en avant d'Olbersdorf ... le 57e a tait une vingtaine de prisonniers russes" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 134).
"Malgré ses pertes considérables, l’ennemi renouvelait sans cesse avec des troupes fraiches ses attaques, lorsqu'il tenta un grand effort en formant une colonne plus nombreuse que les premières qu'il avait envoyées et en y joignant un régiment de chasseurs à pied de la garde impériale russe ; l'attaque fut impétueuse et obtint d'abord quelque succès ; mais le 2e bataillon du 46e et le 2e du 57e, ayant immédiatement marché à elle, la culbutèrent et la mirent dans un désordre complet ; la terre resta couverte de ses cadavres ; on a su depuis que tous les officiers du régiment de chasseurs de la garde furent tués ou blessés" (Journal des opérations du 4e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 135).
"Pendant quatorze heures 3 régiments français formant à peu près 4000 hommes combattirent avec avantage, sans prendre un instant de repos, contre 2 divisions russes de 24.000 hommes. Jamais aucune troupe n’a montré plus de valeur que celle que déployèrent dans cette jolie affaire les 24e d’infanterie légère, 46e et 57e de ligne ; ce dernier surtout justifia le surnom de Terrible, que S. M. l’Empereur lui donna dans ses conquêtes d'Italie.
La division du général Carra Saint-Cyr eut 102 hommes tués, dont 4 officiers et 2025 blessés dont 54 officiers" (Journal des opérations du 4e Corps - In :Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 136).
Au cours de la bataille, la cantinière, Madame Cazajus, donne une autre preuve de l’abnégation qui règne au sein du 57e : pendant l’assaut et durant les combats, elle distribue de l’alcool aux soldats sous le feu ennemi. Elle reçoit alors de Napoléon une chaîne en or. Elle est également citée à l’ordre du jour pour son action la bataille de Guttstadt : "Parmi les traits de bravoure et d’héroïsme, il en est un qui offre peu d’exemples puisqu’il appartient à un sexe que la nature a rendu timide dans les dangers ; c’est celui de la nommée Cazajus qui, malgré une grêle de balles, pénétra deux fois de suite jusqu’au ravin où nos troupes se battaient pour leur distribuer gratis deux barils d’eau-de-vie ; lorsqu’un soldat vint s’offrir pour y aller sa place, elle le refusa en disant que l’existence d’une femme était bien moins utile à la patrie que celle d’un brave militaire".
Le 78e Bulletin de la Grande Armée, daté de Heilsberg, le 12 juin 1807, raconte : "… COMBAT DE LOMITTEN.
Deux divisions russes du centre attaquaient au même moment la tête de pont de Lomitten. La brigade du général Ferey, du corps du maréchal Soult, défendait cette position. Le 46e, le 57e et le 24e d'infanterie légère repoussèrent l'ennemi pendant toute la journée. Les abatis et les ouvrages restèrent couverts de Russes. Leur général fut tué. La perte de l'ennemi fut de 1,100 hommes tués, 100 prisonniers et un grand nombre de blessés. Nous avons eu 200 hommes tués ou blessés ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 221 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 144 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12747).
Enfin, le 57e combat, le 10 juin, à la bataille d’Heilsberg.
Lorsque la division Saint-Hilaire atteint la ligne des ouvrages russes, l'ennemi l'attaque sur ses deux flancs. "Le 10e d'infanterie légère et le 57e de la seconde ligne le repoussèrent sur la droite tandis qu'à gauche le 43e et le 46e ... obtinrent le même succès". Néanmoins la Division, prise entre deux feux et subissant des pertes énormes, doit se replier à l'ouest du ravin du Spuy Bach. "Dès lors l'affaire se changea sur la droite en une canonnade qui se prolongea très avant dans la nuit" (Journal des opérations du 4e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 175)
Le Régiment éprouve à nouveau de lourde pertes : 3 Officiers tués, 1 morts des suites des ses blessures, et 13 autres blessés, dont le Chef de Bataillon Langlet.
Concernant la journée du 14 juin 1807, le Maréchal Soult raconte, dans son rapport d même jour, adressé à l'Empereur : "Le corps d'armée est arrivé à Karschau, devant Königsberg, ce matin à 9 heures en même temps que la cavalerie commandée par S. A. le grand-duc débouchait par le village d'Altenberg ; l'ennemi, qui se retirait de la position de Gollau où il campait depuis hier matin, a été immédiatement attaqué ; un bataillon d'infanterie prussienne a été chassé par l'infanterie du général Legrand du village de Karschau, et une brigade de dragons a profité avec habileté de ce mouvement pour le charger et lui a pris 300 hommes et détruit le surplus ; au même instant le 16e de chasseurs a chargé un escadron de hussards et lui a pris 20 hommes ; dans deux autres charges les dragons ont pris 3 pièces de canon ...
Vers midi, une colonne composée de 3 forts escadrons prussiens, un bataillon d'infanterie russe et 6 pièces de canon, dont la retraite sur Königsberg était coupée, s'est présentée en arrière de ma gauche et a cherché à s'ouvrir un passage ; son attaque a été très impétueuse. Un bataillon du 57e régiment de ligne … a marché à sa rencontre avec ce qui restait de la cavalerie légère du corps d'armée et une brigade de dragons que S. A. le grand-duc de Berg a envoyée ; le bataillon du 57e a chargé l'ennemi et lui a pris toute son infanterie avec 4 pièces de canon ; le colonel Soult à la tête du 16e régiment de chasseurs à cheval a de son côté chargé la cavalerie, l'a enfoncée et lui a pris une partie de son monde ; le reste a immédiatement mis bas les armes. Il restait encore une colonne également coupée par le mouvement qu'avait fait le corps d'armée en avançant ; il lui a été envoyé ordre de mettre bas les armes, mais elle a refusé et s'est repliée sur Brandenburg, où le 8e régiment de hussards qui s'était dirigé sur cette partie dès le matin l’a prise en son entier ..." (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 266).
- Inspection du Dépôt du 57e Régiment à Strasbourg par le Général Schauenburg, 10 novembre 1807
"Dépôt du 57e Régiment d’infanterie de ligne. Revue passée à Strasbourg le 10 novembre 1807.
Espèce d’hommes. Passable.
Habillement. Pas exactement façonné.
Equipement. Passable.
Armement. Idem.
Tenue. Médiocre.
Discipline. Très médiocre.
Maniement d’armes. Mauvais ainsi que la position et le port d’arme.
Manœuvres. Ne sont pas connues.
Retenue. Point.
Ordinaire. Bon.
Pain. Le pain de soupe est bon, celui de munition médiocre.
Casernes et fournitures. Les chambrées bonnes ; les fournitures mauvaises.
Conscrits. Assez bien traités.
Finances. Les registres sont tenus conformément aux règlements.
Résumé.
Le Capitaine d’habillement, M. Ricard, commandant le Dépôt, me paraitrait au-dessus de sa place comme Officier supérieur, tant par défaut d’instruction que parce qu’il me parait trop âgé pour être à même d’en acquérir. Ce que j’ai trouvé de mieux à cet Officier, c’est d’avoir eu la bonne foi de déclarer que les notes qu’il a donné sur ses camarades pourraient différer de celles du chef. S. E. verra que je me suis borné à mettre mon simple visa sans apostille particulier.
L’Officier de santé Kindelman, nul, ivrogne et stupide. La note du commandant du Dépôt est fausse.
Les shakos de ce corps sont ridiculement ornés, ayant une gourmette en cuivre qui donne au soldat l’air d’un cheval mal embouché.
Ordre. - Voyez la page n°1.
Supplément à cet ordre.
L’Inspecteur général a trouvé que les dépenses de frais de bureau ont été faites sans économie, elles se montent pour l’an 13 à 4145 frs 55 c. Cette somme exorbitante prouve que le conseil d’administ
ation ne porte pas de ménagements dans ses dépenses.
Les frais de réparation à l’armement montant pour l’année à 1004 frs 58, sont un peu fortes et ceux de ports de lettre qui s’élèvent à 358 frs 15 pourraient être faits avec plus d’économie, si le conseil se pénétrait bien de la circulaire de S. E. le Ministre du 2 Messidor an 11.
L’Inspecteur général ordonne de faire cesser de suite toutes les retenues qui existeraient autres que celles autorisées par les règlements.
A dater du 1er décembre courant, il ne sera fait aux officiers aucune retenue quelconque pour la musique que celle d’une journée de solde par mois seulement, conformément aux intentions du gouvernement.
Le commandant du Dépôt transmettra de suite le présent ordre à M. le Colonel pour qu’il ait à s’y conformer, et en faire lecture aux officiers rassemblés" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre et au Ministre Dejean le résultat de sa revue le 21 décembre 1807, et au Ministre Lacuée le 20 janvier 1808 (pour ce dernier, il est noté que ce Corps a été expédié dans le temps, il a été oublié pour être porté à sa date); le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 23 décembre 1807 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 3e Régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 4e, 18e, 51e, 57e de Ligne.
Le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets. Voici donc les mesures que mon intention est que vous preniez sans délai.
Faites préparer à Metz et sur toute la route de Metz à Bordeaux, des voitures en nombre suffisant pour porter mille hommes par convoi ; et vous ferez ainsi aller en poste, par un mouvement continu, les troupes qui seront arrivées à Metz le 15 et le 16 novembre.
Le 15 novembre, à cinq heures du matin, les premiers 1,000 hommes ... partiront sur ces voitures et continueront leur mouvement sur Bordeaux, de manière à y être rendus, si c'est possible, le 25 ou le 26 novembre.
Six heures après, le second convoi, compose des deux compagnies du 24e, de deux du 44e et des deux du 63e, suivra et prendra les mêmes relais ...
Six heures après, le troisième convoi, composé de deux compagnies du 44e, des deux compagnies du 18e et des deux du 57e, suivra ce même mouvement et sera suivi par les deux compagnies du 96e, par celles du 88e et par celles du 100e ; de sorte que ces 3,600 hommes se trouvent rendus à Bordeaux avant la fin de novembre.
Un officier d'état-major, que vous expédierez du ministère avec les fonds nécessaires, marchera devant, préparera la route et fera tous les payements ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).
/ 1808
Fig. Officier de Grenadiers du 57e de ligne, vers 1807-1808, d'après le Manuscrit dit Petit Suhr | Fig. Officier de Fusiliers du 57e de Ligne (la légende précise 1er Bataillon), vers 1807-1808, d'après le Manuscrit dit Petit Suhr |
Le Régiment passe sous le commandement de Jean Louis Charrierre le 28 mars 1808. L’homme est un rude gaillard. Né le 3 février 1765 à Bourg Saint Andéole, il entre au service en 1782, et gravit tous les grades, jusqu’à celui de Colonel, non sans avoir fait toutes les campagnes de la Révolution et du début de l’Empire, ce qui lui vaudra également le titre de Baron d’Empire le 9 janvier 1809.
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 15e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 39e 40e, 45e, 54e, 57e, 61e, 63e, 76e, 85e, 88e, 94e et 95e régiments de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 15e régiment provisoire sera composé, savoir :
... 2e bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 57e de ligne, d'une du 61e, d'une du 63e et d'une du 76e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé.
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
... la 2e brigade 15e et 16e ...
Le 15e régiment provisoire sera composé : ... 2e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 57e régiment de ligne
une du 61e régiment de ligne
une du 63e régiment de ligne
une du 76e régiment de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
4e Corps dela Grande Armée. — Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor ... Les 4e, 16e et 18e de ligne, 37e, 57e, 72e et 105e, ayant un effectif de plus de 2,000 hommes, garderont leurs trois bataillons ... " (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 4e corps
... 57e id. 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, j'ai renvoyé votre lettre sur les différentes dénominations à donner aux régiments de marche au ministre de la Guerre pour s'assurer que ces dénominations se concilient avec celles qui leur ont déjà été données. Le bataillon que vous dénommez sous le titre de 3e bataillon de marche, et qui est parti de Bordeaux le 7 mars, est composé de près de 600 hommes tirés de 16 régiments. . Écrivez au général Merle qu'aussitôt que ce bataillon arrivera à Burgos, il le forme à quatre compagnies provisoires, savoir une d'infanterie légère composée de quatre détachements d'infanterie légère qui formera un effectif de 90 hommes ; une des détachements des 3e, 8e, 94e et 96e de ligne, formant un effectif de 140 hommes, une des détachements des 12e, 22e, 100e et 39e, formant près de 140 hommes, et la 4e des détachements des 40e, 57e, 63e et 103e formant également 140 hommes. En vous donnant l'ordre d'envoyer ce bataillon à Burgos, je suppose qu'il a dépassé Bayonne, car s'il en était encore temps, vous donneriez ordre qu'il fût ainsi composé seulement pour la marche et pour la manoeuvre, et il servirait à former la garnison de Pampelune, et dès qu'il y serait arrivé, le commandant de cette place renforcerait la division Merle du bataillon du 15e. Donnez ordre au général Drouet de ne laisser dépasser Bayonne à aucun détachement d'infanterie et de cavalerie sans mon ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1726 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17422).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
3e régiment de marche à Strasbourg : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2240 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
3e Id. 4.340 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 3e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 3e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 4e CORPS ...
2e bataillon
Une compagnie, Strasbourg, de 140 hommes du 18e de ligne. 140
Trois compagnies, Arras, de 140 hommes du 46 de ligne. 420
Deux compagnies, Strasbourg, de 140 hommes du 57e de ligne. 280
840 ...
4. 1
18 1.
57 2
105 3
Strasbourg, 7 compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le 30 juin 1808, à Bayonne, le Maréchal Berthier informe l'Empereur que "M. le maréchal Soult fait une pareille demande en faveur de M. Cazeneuve, chef de bataillon au 57e régiment, pour venir prendre les eaux en France sa santé se trouve très délabrée par suite des blessures qu'il a reçues"; "Accordé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2057).
Fig. Trompette de Voltigeurs du 57e de Ligne, vers 1807-1808, d'après le Manuscrit dit Petit Suhr |
Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 2e brigade qui se réunira à Mayence sera composée des 3e et 6e régiments de marche, composés chacun de détachements des 3e et 6e corps de la Grande Armée qui ont besoin d'être renforcés pour être portés au complet.
... La 3e brigade sera composée du 4e régiment de marche qui sera formé des détachements du 4e corps.
Le 4e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
1er bataillon : 1 compagnie de 140 du 4e de ligne, 1 compagnie du 18e, 2 compagnies du 57e et 3 compagnies du 105e ...
Cette brigade se réunira à Strasbourg. Les brigades de Wesel et de Mayence doivent être prêtes à se porter soit sur la Grande Armée pour être incorporées dans les régiments et les porter au complet, soit en Hollande et sur les côtes, si les Anglais tentaient quelque chose sur Flessingue ou Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ...
Le 24e léger, le 4e de ligne, le 46e, le 57e manquent également de beaucoup de monde ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que dans sa situation actuelle le corps du général Oudinot n'a que 8794 hommes, tandis qu'il devrait être de 11200 hommes ; il lui manque donc 2500 hommes. Je désire que vous donniez les ordres suivants aux bataillons de guerre.
Nombre d’hommes à fournir
... Du 30e de ligne, de fournir audit corps 30 grenadiers, 15 voltigeurs
... Au 57e de ligne 30 30
... Ces hommes seront fournis sur-le-champ, en les choisissant aux bataillons de guerre de la Grande Armée, ce qui complétera ces compagnies à 140 hommes chacune ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18779).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 4e corps sont ceux des 10e, 26e et 24e légère, des 3e, 4e, 18e, 57e, 72e et 105e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Le 12 octobre 1808, un Décret, établi à Erfurt, réorganise l'Armée du Rhin :
"TITRE Ier.
ARTICLE 1ER. A dater du 15 du présent mois, la Grande Armée sera dissoute.
Le corps de troupes qui restera en Allemagne prendra le nom d'Armée du Rhin.
ART. 2. Le corps de troupes qui restera sous les ordres du maréchal prince de Ponte-Corvo, dans les villes hanséatiques, prendra le nom de corps de troupes du gouvernement des villes hanséatiques ...
TITRE IV.
COMPOSITION DE L'ARMÉE DU RHIN.
ARTICLE 1er. L'armée du Rhin sera composée de quatre divisions, une réserve d'infanterie, une de cavalerie, et du gouvernement de Danzig, savoir : 1re division, la division actuelle du général Morand ; 2e division, la division actuelle du général Friant ; 3e division, la division actuelle du général Gudin ; 4e division, la division actuelle du général Saint-Hilaire, augmentée du 57e de ligne. Réserve d'infanterie : corps du général Oudinot. Réserve de cavalerie : Quatorze régiments de grosse cavalerie, formant trois divisions ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14376).
Le 21 octobre 1808, à Saint-Cloud,"S. M. le roi de Westphalie demande que les officiers ci-après passent à son service : le général Eblé, le colonel du 21e dragons Dumas, l’adjudant-major du 4e de ligne Bergeron, le lieutenant Laborde du même régiment, l'adjudant-major Ruelle du 57e, le lieutenant Frédéric Haindel, aide-de-camp du général Amey"; "Accordé", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1497).
Le même 21 octobre 1808, à Saint-Cloud,"S. M. le roi de Westphalie demande que les officiers ci-après passent à son service : le général Eblé, le colonel du 21e dragons Dumas, l’adjudant-major du 4e de ligne Bergeron, le lieutenant Laborde du même régiment, l'adjudant-major Ruelle du 57e, le lieutenant Frédéric Haindel, aide-de-camp du général Amey"; "Accordé", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1497).
Le 22 octobre, Davout écrit, depuis Breslau, à l’Empereur : "… Présumant qu'il est dans l'intention et dans les intérêts de Votre Majesté de manifester le désir d'évacuer les provinces prussiennes, aussitôt que le gouvernement de ce pays aura rempli ses engagements, j'ai écrit au général Compans de donner tout de suite l'ordre (si toutefois M. Daru, plénipotentiaire de Votre Majesté, ne trouve pas d'inconvénients à cette mesure) au général Legrand, qui est sur la Vistule, de mettre sa division en marche sur Custrin, où il recevra de nouveaux ordres ...
J'ai prévenu le général Saint-Hilaire que sa division, augmentée du 57e, était destinée à occuper Glogau, Custrin, Stettin, Stralsund et la Poméranie suédoise. ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 312, lettre 525).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "1° Les vingt et un régiments de l'armée du Rhin seront complétés à quatre bataillons. A cet effet, les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons des 30e et 33e de ligne, du 10e d'infanterie légère, des 105e, 22e, 57e, 65e, 72e, 3e, 12e, 61e, 85e et 111e de ligne, qui font partie du corps que commande le général Oudinot, partiront au 10 janvier prochain de leurs cantonnements actuels pour rejoindre les bataillons de guerre de leurs régiments respctifs, hormis les régiments qui ont ordre déja, qui rentrent en France.
Les 4es bataillons des 48e de ligne, 13e légère, 108e, 72e et 65e et autres joindront également leurs corps à l'armée du Rhin aussitôt qu'ils seront complétés à 840 hommes et commenceront le 1er mars.
Les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons qui rejoindront leurs régiments formeront le fond des 4es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
/ Campagne de 1809
Fig Plaque atypique du 57e de Ligne trouvée en Lithuanie |
Le 10 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, dans l'état de situation des division militaires du 15 décembre, je vois à la 5e division en encre rouge, 130 hommes pour le 3e de ligne, 36 hommes pour le 57e, 109 hommes pour les tirailleurs du Pô, et 130 hommes pour les tirailleurs corses. Je pense que ces détachements doivent rejoindre leurs dépôts qui restent en Allemagne ... Les 26e et 24e légère doivent rejoindre leurs régiments à Paris ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2652 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19766).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est ... Le 10e légère enverra à Mayence 400 hommes de son dépôt ; ... le dépôt du 57e de ligne, 300 hommes ... Ces détachements faisant 1 520 hommes, et 400 hommes que le dépôt du 105e enverra également à Mayence, formeront le 4e bataillon de marche de l’armée du Rhin.
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).
Le 15 février 1809, à Paris, on soumet à l'Empereur une "Demande formée par le colonel du 57e de ligne, pour être autorisé à faire escorter par un détachement un convoi d'effets d'habillement que le dépôt de ce corps, stationné à Strasbourg, doit envoyer à ses bataillons de guerre en garnison à Stettin"; Napoléon répond : "Attendre de nouveaux ordres, préparer ce convoi et demander des ordres d'ici à un mois" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2785).
Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps, 300 hommes au 1er régiment, ... 200 au 57e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte.
Je désire une note qui me fasse connaître combien il y a de régiments qui n'ont pas de 5e bataillon et quel accroissement de dépenses occasionnerait la formation des 5es bataillons, en calculant ce que coûteraient les officiers et sous-officiers seulement, car les soldats ne peuvent pas augmenter les dépenses, mais la création de ces 5es bataillons rendrait plus utile et plus facile l'emploi du grand nombre d'hommes que j'ai.
Cela passerait-il 2 millions ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).
Le 2 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Paris, au Comte d’Hunebourg, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence des mesures que j'ai prises pour l'exécution des ordres de l'Empereur que vous m'avez fait connaitre par votre lettre du 21 février.
Pour mettre plus de célérité et de secret dans l'exécution, j'ai fait expédier ici tous les ordres de détail, et ils seront portés directement et par duplicata, sans l'intermédiaire de l'état-major, à tous ceux qu'ils concernent.
Le général Saint-Hilaire doit, au reçu de l'ordre que je lui ai adressé, mettre en marche sur Magdebourg :
1° Le 57e qui est à Stettin ;
2° Le 72e qui est à Glogau ;
3° Le 3e de ligne, le 12e de chasseurs, les sapeurs et mineurs qui sont dans la Poméranie suédoise, sans aucune exception ...
Le général Saint-Hilaire aura reçu cet ordre le 1er mars; ainsi dès le 3, les troupes qui sont à Stettin pourront se mettre en marche pour Magdebourg et y arriver le 15 ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 376, lettre 583).
Le 9 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les deux compagnies du 10e d'infanterie légère, du 3e de ligne, du 57e, du 62e et du 22e formant dix compagnies seront réunies en un bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire.
Les deux compagnies du 12e, du 30e, 61e, 65e, 85e, 105e et 111e formeront un second bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche du 4e bataillon de l'armée du Rhin.
Faites-moi connaître le plus tôt possible le nombre d'officiers, sous-officiers et soldats que les corps pourront fournir à ces compagnies afin de pourvoir à les compléter. Ces 2 bataillons se rendront à Strasbourg" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20308 - La minute (Archives nationales, AF IV 879, mars 1809, n° 146), qui est la dictée, est datée à posteriori de Rambouillet le 11 mars). Ces «Bataillons de marche» sont composés de renforts destinés aux Corps d'armée stationnés en Allemagne.
Le 17 mars 1809, Napoléon écrit depuis Paris, au Maréchal Davout, Duc d’Auerstaedt, commandant l’Armée du Rhin, à Erfurt : "Mon Cousin, je reçois votre lettre du 12; je donne ordre au ministre du trésor public d'assurer les fonds, non-seulement pour le remplacement des valeurs qui ont été protestées, mais encore, d'avance, pour le service de mars, d'avril et de mai. Le corps du duc de Rivoli s'appelle Corps d'observation de l'armée du Rhin ; il sera réuni le 20 à Ulm. Le ministre du trésor pourvoira directement à la solde de ce corps; l'armée du Rhin n'a rien à voir là. Faites armer et approvisionner les forts de Kronach, Forchheim et de Bamberg. Je suppose que votre quartier général sera déjà rendu à Würzburg. Faites approvisionner cette citadelle. Le duc de Danzig doit être arrivé le 20 à Munich.
Le 105e de ligne et le 8e de hussards arrivent, à ce qu'il me semble, vers les premiers jours d'avril. Suivez la direction de ces troupes, afin que, s'il survenait quelques changements, vous puissiez les détourner de leur route, et qu'il ne puisse pas leur arriver de malheurs. Envoyez, par un courrier extraordinaire, ordre au 72e de changer de route à Wittenberg, où il arrivera le 23, et de se diriger sur Würzburg. Tout ce qui vient derrière, sapeurs, canonniers, escadrons du 7e, qui suivent cette route, changeront également de direction à Wittenberg, et, au lieu d’aller sur Magdeburg, viendront sur Würzburg. Donnez ordre à tout ce qui appartient à la division Saint-Hilaire, cavalerie, infanterie, sapeurs et artillerie, qui le 18 seront à Magdeburg, de se mettre en marche pour Würzburg. Le 10e d'infanterie légère, le 3e de ligne, le 72e, le 57e et le 105e, le 8e de hussards, le 16e et le 12e de chasseurs, le matériel d'artillerie, auront tous leur mouvement sur Würzburg. Vous ne leur donnerez pas de séjours, et vous ferez faire à toutes ces troupes des marches raisonnables, afin d'activer leur réunion. Je préfère que cette réunion se fasse plutôt sur Würzburg que sur Bamberg, parce que la route est plus à droite et plus éloignée des frontières ...; que la division Saint-Hilaire se réunisse d'abord à Würzburg, d'où on pourra l'envoyer entre Nuremberg et Ratisbonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14915 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20424 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 393).
Le 20 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu par l'aide de camp de Votre Altesse Sérénissime les deux lettres qu'elle m'a écrites de Rambouillet le 11 mars : la première relative à l'organisation de la cavalerie légère du Rhin, la deuxième sur la conduite que je dois tenir en cas d'hostilités de la part des Autrichiens.
Je prends toutes les mesures nécessaires pour l'exécution de toutes celles contenues dans la lettre de Votre Altesse.
Je fais partir un officier pour porter au général Saint-Hilaire l'ordre de se mettre en marche pour Bamberg.
Cet officier sera rendu à Magdebourg le 23 ; ainsi le 24, le 10e régiment d'infanterie légère, les 3e, 57e et 72e de ligne, l'artillerie et les administrations du général Saint-Hilaire se mettront en marche : ils seront rendus le neuvième jour, c'est-à-dire le 1er avril, à Bamberg ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 404, lettre 601).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
Je désire que les 5es et 6es compagnies des 4es batai1lons du 30e, 31e, 33e, 111e, 12e, 85e, 7e d'infanterie légère, 10e, 3e, 22e, 57e et 105e se forment le plus tôt possible au complet de 140 hommes. Ces compagnies seront dirigées sur Strasbourg, où on les formera en bataillons de marche. On fera autant de bataillons de marche qu'il y a de divisions à l'armée ...
Enfin, le 4e bataillon, composé des 2 compagnies du 10e, du 3e de ligne, du 57e, du 72e et du 105e portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).
Le même 23 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, à l’Empereur : "… J'ai reçu le 20, du major général, l'ordre de faire diriger sur Bamberg les 10e léger, 8e, 57e, 72e et 105e de ligne, ainsi que les 12e et 16e de chasseurs et 8e de hussards.
L'ordre expédié par duplicata a dû arriver au général Saint-Hilaire le 23 ; ainsi le 1er avril toute l'infanterie avec l'artillerie seront à Bamberg, à l'exception du 105e. J'ai envoyé au-devant de lui à Wittemberg ; il sera dirigé sur Leipzig, et il rejoindra la division Saint-Hilaire dans les environs.
Je sais l'itinéraire de toutes ces troupes, et dans le cas d'événements imprévus, je les dirigerai suivant les circonstances. En les dirigeant dans ce moment sans nécessité sur Wurtzbourg, j'allongerais leur route de 7 à 8 marches ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 425, lettre 614).
Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Le 4e bataillon portera le titre de bataillon de marche de la division Saint-Hilaire et sera composé de 100 hommes du 10e léger, destinés au 4e bataillon, de 200 hommes du 3e de ligne, dont 80 destinés au 4e bataillon, de 300 hommes du 57e, dont 50 destinés au 4e bataillon, et de 200 hommes du 105e, dont 100 destinés au 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le 30 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Quant aux 400 hommes que je voulais envoyer au 57e, il faudra les prendre dans un autre régiment. Ils seront choisis parmi les conscrits des 32e et 58e régiments ayant déjà un an de service ou plus de 19 ans, qui se trouveraient au dépôt de ces régiments à Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 3039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20623).
Le même 30 mars 1809, à Paris, "Le général Clarke rend compte à l'Empereur que le bataillon de marche du 57e régiment de ligne, fort de 500 hommes, quittera Paris le 31 pour se rendre à Strasbourg"; Napoléon répond : "Au lieu de 500 hommes, je n'ai pris que 140 hommes qui rejoindront le corps du général Oudinot. Je formerai un autre bataillon pour le 57e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 3043).
Encore le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 57e de Ligne doit faire partie du 2e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Montebello ou le Prince de Ponte Corvo; 3e Division Saint-Hilaire, 2e Brigade Duppelin (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
Le 2 avril 1809, à Paris, "Le général Clarke rend compte à l'Empereur que le dépôt du 16e régiment d'infanterie de ligne, stationné à Toulon, n'a pas, à beaucoup près, un effectif suffisant pour envoyer à la division Molitor les 250 hommes qu'il a reçu l'ordre de diriger sur Strasbourg"; l'Empereur lui répond : "Contremander l'ordre de départ de ces 250 hommes ; ils seront remplacés au 16e par 250 hommes pris sur ce qu'il y a de disponible dans les détachements arrivés de Portugal, parmi lesquels on prendra également les 400 hommes qui doivent être fournis au 57e. Me faire un rapport s'il y a encore d'autres détachements qui n'ont pas été fournis par les dépôts et qui peuvent l'être par les hommes revenus de Portugal ; dès lors les contremander à ces corps, car il ne faut pas non plus que les régiments soient trop forts" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3061).
Le 12 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les 4 compagnies de fusiliers des 4es bataillons des 57e et 3e de ligne n'ont point reçu l'ordre de rejoindre leurs bataillons à l'armée du Rhin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3109 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20821).
Instruit de la situation de Pajol, le Major général craint que l'occupation de Ratisbonne ne se trouve compromise : il prescrit au Général de Wrede, dont la retraite précipitée a découvert cette ville, de se porter en avant vers l'Isar ; en même temps, il ordonne à la Division Saint-Hilaire de se préparer à rentrer à Ratisbonne, dont la garnison a déjà reçu le 57e de Ligne et trois pièces de canon (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 324).
Davout, qui doit marcher en toute hâte sur Ingolstadt, part le 19 avril, suit la rive droite du Danube, après avoir eu la précaution de tenir l'ennemi éloigné de la rive gauche du fleuve ; cependant près de Thann, il rencontre l'armée autrichienne qui s'est mise en mouvement pour venir l'attaquer à Ratisbonne. Il doit s'ouvrir un passage au travers des masses allemandes qui vont l'envelopper. A sept heures du matin commence un combat d'autant plus opiniâtre, que le maréchal est encore, dans cette circonstance, aux prises avec des troupes qui lui sont quatre fois supérieures en nombre ; mais son coup d'œil vaste et sûr, sa décision tout à la fois prompte et calculée, cette intrépidité qu'il sait communiquer à ses soldats, va le faire triompher contre toute vraisemblance. Toutefois, pour opérer la jonction avec l'Empereur, il faut traverser des défilés affreux dont le terrain, détrempé par les pluies, semble impraticable. Les Divisions Gudin et Morand marchent les premières ; vient ensuite la Division Saint-Hilaire avec laquelle est le Maréchal Davout ; puis la Division Friant, qui forme l'arrière-garde. En ce moment, le Maréchal, qui a parfaitement jugé des intentions de l'ennemi, comprend que le moyen d'assurer la défaite des Autrichiens, est d'appeler contre lui tous leurs efforts, et de hâter le mouvement de ses deux premières Divisions qui pourront aller porter, en temps utile, leur renfort nécessaire à l'Empereur. En effet, il donne l'ordre aux Généraux Morand et Gudin de presser la marche de leurs Divisions, et il fait faire halte à la Division Saint-Hilaire, qui prend position à mi-côte d'une colline s'élevant de la vallée, en face de l'ennemi, qui occupe les hauteurs opposées. L'intervalle du vallon est rempli de Tirailleurs. Davout prescrit au 57e Régiment de ligne de dégager le terrain et de s'emparer de la position des troupes autrichiennes. Le « Terrible », fidèle à sa renommée, a bientôt chassé devant lui tous les Tirailleurs, et aborde avec vigueur la position ennemie, qu'il enlève à la baïonnette. Les Autrichiens font de grands efforts pour déloger le 57e, qui se maintient avec fermeté, bien que la mitraille et les feux de Bataillon fassent des ravages dans ses rangs. Davout envoie le 10e Léger pour le soutenir. Ce Régiment se porte sur le flanc gauche de l'ennemi, qu'il attaque avec tant d'impétuosité, que toute résistance devient impossible. En se repliant, l'artillerie ennemie est un moment compromise, et elle hâte sa retraite en laissant une pièce de canon au pouvoir des Français. Le 3e de ligne, que le Maréchal a fait marcher pour appuyer le 10e léger, achève de débusquer l'ennemi des hauteurs boisées ; mais en arrivant dans la plaine qui règne en arrière, ces deux Régiments se trouvent à découvert, en présence de quarante mille hommes et de soixante pièces d'artillerie. Une décharge de ces pièces et plusieurs feux de l'infanterie les forcent à rentrer dans les bois dont cette plaine est environnée ; cependant l'ennemi ne les fait poursuivre que par des tirailleurs.
Cette manœuvre a lieu de surprendre ; elle fait supposer au Maréchal qu'elle cache un projet de tourner la position et de l'envelopper ; ne voyant aucun mouvement sur le front de bataille, il envoie des éclaireurs sur tous les points, et il ne tarde pas à savoir qu’une colonne s'avançant à la faveur des bois, se dirige sur l'extrême droite, pour déborder la position du 57e, hors d'état de s'y opposer. Le Général Compans, Chef de l'Etat-major du Maréchal, prend le 72e de Ligne et se porte rapidement contre la tête de colonne, au moment où, débouchant dans la plaine, elle va se mettre en ligne. Assaillie aussitôt, elle est coupée du reste de la colonne, qui bat en retraite, et laisse prisonniers tous ceux qui n'ont pas péri dans le combat. La grande supériorité numérique de l'ennemi lui permettant de renouveler ses tentatives, il se décide à réparer d'un seul coup tous les échecs de la journée, et forme plusieurs colonnes, à la tête desquelles il place des Généraux. Toutes viennent, à la fois, fondre sur les troupes du Maréchal, qu'elles attaquent de front et par le flanc ; pressées vivement et débordées de toute part, ces troupes plient et cèdent une partie du terrain gagné ; mais, bientôt ralliées derrière un marais, elles font de nouveau face à l'ennemi et se défendent avec acharnement ; au plus fort de la mêlée, le Maréchal paraît, et, s'adressant à ses soldats : « Je reconnais en vous, dit-il, les vainqueurs d'Italie, les héros d'Austerlitz, d'Iéna, d'Auerstaedt. Aujourd'hui, en arrêtant une partie des forces de l'Autriche, vous assurez les succès de l'armée française : c'est à vous qu'elle devra la victoire ; mais notre mission est de vaincre ou de mourir sur ce terrain. Hors d'ici, il n'est plus pour nous ni salut ni gloire ! En avant, soldats ! reprenons l'offensive, montrez que vous êtes tous dignes d'être en cette circonstance les terribles, comme en Italie ». A ces mots, la confiance et l'enthousiasme raniment les esprits ; on s'élance contre l'ennemi, qui ne tarde pas à éprouver des pertes énormes ; tous les Généraux qui dirigent ses colonnes sont blessés ; presque tous les officiers sont mis hors de combat ; son attaque languit bientôt, et, après une résistance qui va toujours s'affaiblissant, l'ennemi est ramené sur la lisière du bois. Il est cinq heures du soir. L'artillerie, restée en retard au bivouac de Ratisbonne, et qui n'a pu parvenir plus tôt, parait enfin ; après elle, se montre aussi la tête de la Division Friant, qui entre immédiatement en ligne, et, opérant sur la gauche, chasse du bois toutes les troupes ennemies, pendant que. Davout pousse vigoureusement celles qui sont en face de lui. A la fin du jour, les colonnes autrichiennes sont définitivement rejetées sur Hausen. La nuit vient mettre fin au combat ; néanmoins, malgré ce succès inespéré, le Maréchal n'en voyait pas moins les dangers de sa position. On oublie les fatigues de la lutte pour se préparer au combat qu'on s'attend à voir recommencer avec le jour ; mais le Prince Charles a opéré sa retraite et est allé prendre position à Eglossheim, sur la route dEckmühl (Chénier, L.-J.-G. (de) : « Histoire de la vie militaire, politique et administrative du maréchal Davoust, duc d'Auerstaedt, prince d'Eckmühl (d'après les documents officiels) », Paris, 1866, p. 331).
Le 57e sert sous les ordres du Général Comte de Lorencez. Celui ci, parlant de la bataille de Thann du 19 avril 1809, dit du 57e dans son "Etat raisonné des services" que "cet intrépide régiment, qui avait été surnommé en Italie le Terrible … a bien justifié son nom dans cette journée". L’Empereur, dans son premier Bulletin de la campagne, déclare quant à lui : "Il y a treize ans, le 57e a été nommé le Terrible ; il a bien justifié son nom à la bataille de Thann où il a abordé et défait successivement six régiments autrichiens". Au cours de cette bataille, il a enlevé les hauteurs boisées sous un feu épouvantable. Exténué, il est relevé, non sans avoir perdu 19 Officiers ; les Autrichiens quant à eux ont perdu 4500 hommes.
Le 19 avril 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis le bivouac près de Tengen, à l’Empereur : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté qu'en exécutant ses ordres de me rendre à Neustadt, j'ai été attaqué par le prince Charles. Ses forces peuvent être estimées à 80,000 hommes. Les Autrichiens ont attaqué avec vigueur. Tout l'avantage était pour eux, avantage de nombre et de position à cause de notre marche de flanc. La nature du pays n'a pas permis d'y mettre de l'ensemble, sans cela la victoire était complète ; le champ de bataille nous est resté. Demain, je ferai filer mes bagages et mes blessés, dont le nombre est assez considérable, par Abensberg. Nous avons la communication avec Abensberg. Il y a deux divisions qui n'ont pas été engagées. Celle du général Saint-Hilaire l'a été la première et a soutenu le principal effort. Je ne puis trop vous faire l'éloge de ce Général, qui n'a pas désespéré une minute dans la journée. Je dois vous faire aussi l'éloge du général Friant et de ses troupes ; le 57e et le 72e se sont couverts de gloire. Le nombre des prisonniers n'est pas considérable. Ils s'échappaient dans les bois. La perte de l'ennemi est grande" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 480, lettre 668).
Les combats s’enchainent : Abensberg le 20 puis Landshut le 21. Le prestige du Régiment est tel que le Duc de Rovigo, dans ses Mémoires, écrit même que sous la conduite du Général Mouton, un Bataillon du 57e s’empare de vive force du pont sur l’Iser. En fait, il s’agit du 17e de Ligne.
Puis c’est Eckmühl le 22 et Ratisbonne le 23. Passé en revue par l’Empereur, le 57e dont le Colonel Charrière, se voit accorder 40 croix de la Légion d’Honneur.
Le 29 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à vos lettres du 18 avril et du 14. Les 200 hommes du 15e d'infanterie légère venant de Portugal doivent être formés en une compagnie de marche de ce régiment qui servira à réparer ses pertes. Les 180 hommes du 4e léger et les 300 hommes du 2e léger faisant près de 500 hommes doivent être dirigés sur le 10e léger. Quant aux 200 hommes du 32e, ils seront envoyés au 57e. Vous pouvez donc former de tout cela un bataillon de marche que vous dirigerez sur Strasbourg et de là sur Braunau. Au moyen de ce secours, ces régiments se trouveront réparés des pertes qu'ils ont faites dans les dernières affaires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20924).
Le 5 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Enns, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je viens d'ordonner que les 4es bataillons de la division Saint-Hilaire fussent versés dans les 3 premiers, pour réparer leurs pertes, et que les cadres retournassent aux dépôts ; il faut donc dans la distribution de la conscription pourvoir à reformer les 4es bataillons du 10e léger, 57e, 72e, 105e et 3e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3150 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20963).
Le 20 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 12. Il faut envoyer les 941 hommes destinés aux 15e et 10e légers et au 57e régiment en Portugal, comme je l'ai ordonné.
Encore une fois, la Prusse ne bougera pas ; si elle bouge, je suis là pour la punir. Des événements extraordinaires ne peuvent plus avoir lieu. Je suis d'ailleurs en mesure de pourvoir à tout. La seule chose que vous puissiez faire sans mon ordre, c'est de faire des dispositions, en cas d'événements imprévus, pour Wesel, Mayence ou Strasbourg ; pour le reste de l'Allemagne, n'y pensez pas ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21054)
Le 22 mai à Essling, le 57e marche au pas sous la mitraille et oblige l’Infanterie autrichienne à plier. Il laisse sur le terrain 31 Officiers blessés ou tués. Le Colonel est atteint de plusieurs balles qui mettent ses habits en lambeaux.
Le 1er juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, écrivez au général Moulin que je vois dans l'état de situation de la place d'Augsbourg au 27 mai qu'il y a un bataillon de marche de 900 hommes. Il faut le faire partir pour l'armée, ainsi que les détachements des 43e, 59e, 69e, 76e, 3e et 57e de ligne, qu'il a dans la place suffisamment de monde ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3199 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21108).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 57e de Ligne, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 250 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 57e de Ligne, et que 250 hommes doivent être envoyés par le Dépôt à la Division Saint-Hilaire. En dessous du tableau, il est indiqué : "Saint-Hilaire 57e 300". Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la Division Saint-Hilaire et le nombre d'hommes à recevoir : 10e léger, 400; 3e de ligne 400; 57e de ligne 250; 72e de ligne 325; 105e de ligne; "1775. On n'avait proposé que 775 conscrits pour compléter les compagnies que ces 5 régiments ont aux demi-brigades provisoires ; on leur en donne 1775"; la même annexe donne également la composition de la 11e Demi-brigade provisoire : 3e de ligne complété à la Division St-Hilaire; 4e id. qui reçoit 25 hommes; 18e id.; 63e id. qui reçoit 250; 24e id.; 64e id.; 57e id.; au total donc, 275 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes"(Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 21 septembre 1809, l'Empereur ordonne, depuis Schönbrunn : "1° Il sera formé un régiment de marche, composé de deux bataillons, savoir :
1er bataillon.
Une compagnie du 3e d'infanterie légère complétée à 200 hommes … 200 hommes.
Une compagnie du 18e idem .... 200 –
Une compagnie composée de 70 hommes du 39e, 70 du 40e, 70 du 63e … 200 –
Une compagnie du 57e 200 –
Total ... 800 hommes.
2e bataillon.
Une compagnie du 105e complétée à … 200 hommes.
– 7e léger idem. 200 –
– 10e léger idem. 200
– 17e léger idem. 200
Total. 800 hommes.
2° Ce régiment de marche sera formé à Strasbourg, il sera commandé par un colonel en second disponible ; il sera tenu armé, équipé, habillé et prêt à partir au 1er octobre, suivant les ordres directs qui seront adressés au général Desbureaux.
3° Le major général et le ministre de la guerre sont chargés de l'exécution du présent ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3588).
Le 9 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Vous ferez connaître au prince d'Eckmühl que les corps restent organisés comme ils le sont, avec cette différence que la division Morand, qui a perdu le 65e, reprendra en place le 57e. Ainsi le 3e corps se trouvera composé de quinze régiments, et le 2e corps en perdra un ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16043 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22591 ; Cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 128, lettre 862).
/ 1810-1811
Fig Plaque de shako modèle 1810, trouvée en Russie | Plaque modèle 1810 |
Après l’Autriche, le Régiment goute un repos bien mérité. Seuls combattent les éléments se trouvant encore en Espagne (voir partie consacrée à l'Espagne).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
ARMÉE D'ALLEMAGNE ...
Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie, et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée, sont dissous à dater du 1er avril prochain.
Les états-majors et administrations, et tout ce qui tient à l’organisation des 2e et 4e corps et de la réserve générale de cavalerie, sont dissous conformément aux dispositions prescrites par des décrets des 7 et 18 février dernier.
En conséquence, l'armée qui restera en Allemagne sous le commandement du prince d’Eckmühl sera composée de la manière suivante, savoir :
... 1re division d’infanterie, commandée par le général Morand, composée des 13e régiments d'infanterie légère, 17e, 30e, 57e et 61e régiments d'infanterie de ligne. Cette division sera cantonnée à Bayreuth jusqu'à nouvel ordre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… 1er corps : le 7e d'infanterie légère formerait quatre bataillons ; le 13e, quatre ; le 15e, quatre (le 4e bataillon de ce régiment, étant en Espagne, serait remplacé par le 3e bataillon du 6e léger) ; le 33e d'infanterie légère, quatre ; le 12e de ligne, quatre ; le 17e, quatre ; le 21e quatre ; le 25e, trois (le 4e bataillon en Espagne) ; le 30e, quatre ; le 33e quatre ; le 48e, quatre ; le 57e, quatre ; le 61e, quatre ; le 85e, quatre ; le 108e, quatre ; le 111e, quatre ; total, 16 régiments formant 63 bataillons. Ces 63 bataillons composeraient 4 divisions ; chaque division serait formée d'un régiment d'infanterie légère et de 3 régiments de ligne. Ce premier corps serait celui qui est actuellement en Allemagne, sous les ordres du prince d'Eckmühl ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le 8 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un régiment de marche, qui sera composé des hommes disponibles des :
4e et 5e bataillons du 13e léger, jusqu'à concurrence de 500 hommes; Du 17e de ligne. 400; Du 30e – 30; Du 57e – 40; Du 61e – 30; Du 15e léger. 30; Du 48e 600; Du 108e 700; Des détachements du 12e de ligne. 6; Du 21e de ligne. 60; Du 85e – 30.
Ce régiment de marche, fort de 2.500 hommes, se réunira à Wesel, d'où il se rendra à Hambourg, quartier général de l'armée d'Allemagne. Là, il sera dissous, et les cadres des 4es et 5es bataillons rentreront en France, sans qu'il en soit rien retenu ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4797).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que ce qu'il y a de disponible dans le 72e soit versé dans le 4e bataillon.
Même ordre pour· les 62e, 61e, 57e, 55e, 53e, 52e, 51e, 48e, 44e, 35e, 33e, 30e, 29e
..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 18 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, on me mande du 57e que le 6 avril, le conseil d'administration n'avait encore reçu que 200 schakos ; du drap que pour 200 capotes, habits, vestes et culottes, que 200 sacs de peau ; et rien pour les effets de linge et chaussures ; que cependant on devait recevoir un grand nombre de conscrits dans le courant d'avril, de sorte qu'on craignait qu'ils n'éprouvassent beaucoup de retard pour être habillés. Je désire que vous me fassiez un rapport là-dessus et sur l'époque à laquelle tous les 6es et 7es bataillons que j'ai formés, surtout ceux de l'armée d'Allemagne, auront leur drap et tout ce qui leur est nécessaire pour habiller leurs conscrits. Puis-je espérer que les 4es bataillons pourront faire leurs mouvements dans le courant de mai pour rejoindre les bataillons de guerre où l'instruction fera plus de progrès ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5355 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26751).
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe sera commandé par le prince d'Eckmühl. Il sera composé de cinq divisions d'infanterie et formé de la manière suivante :
4e Division : 33e de ligne, quatre bataillons ; 57e, cinq ; 85e, cinq ; Portugais, trois ; total, 17 bataillons.
Cette 4e division sera commandée par le général (....) ...
ARTILLERIE. — Chaque régiment aura quatre pièces de régiment, ce qui fera douze pièces par division, à l'exception de la 5e, qui en aura seize ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons. Je ne comprends pas le 33e léger dans tous ces calculs. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune.
ANNEXE
Au Palais des Tuileries le 20 avril 1811,
Napoléon, Empereur des Français, etc., etc., etc.
Nous avons décrété et décrétons,
Art. 1er
Il est créé des emplois de major en second dans chacun des 7e, 13e et 15e régiments d'infanterie légère et des 17e, 30e, 57e, 61e, 33e, 48e, 108e, 111e, 12e, 21e, 25e et 85e de ligne qui font partie de l'armée d'Allemagne.
Art. 2
Lorsque ces régiments auront 4 bataillons en ligne, le colonel commandera le 1er et le 2e, et le major en second commandera le 3e et le 4e.
Art. 3
Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26780).
Le 21 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, Prince d’Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "... Je vous envoie un rapport du ministre de l'administration de la guerre. Je vous prie de me le renvoyer avec les pièces. Vous verrez que ce que vous a dit le colonel du 57e est faux. Les régiments sont immensément riches et sont pourvus de ce qu'il leur faut et au-delà. Les colonels ne sont pas excusables de faire ces contes pour l'intérêt de leur corps et pour tâcher d'avoir plus qu'il ne leur revient" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1374 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26792).
Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne
Régiments qui forment les 6e bataillons |
Conscrits du régiment |
Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50 |
Suppléments à tirer d'autres régiments |
Total de ce que 6e bataillons aura |
||||||
Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles |
Conscrits pour compléter les bataillons suisses |
Conscrits du 4e bataillon A |
Reste pour le 6e bat. B |
Numéros du régiment d'où on les tire |
Anciens soldats C |
Conscrits D |
Total |
|||
57e de ligne |
1400 |
400 400 |
800 |
200 |
50
|
Le 76e |
75 |
75 |
150 |
726 |
Le 88e |
75 |
75 |
150 |
|||||||
Le 95e |
88 |
88 |
176 |
A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".
Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous trouverez ci-joint une lettre du prince d'Eckmühl qui vous fera connaître qu'il a dirigé sur France les cadres des 6es bataillons. Le prince d'Eckmühl paraît désirer que ces cadres aillent à leurs dépôts où il pense qu'ils seraient mieux formés, mais je trouve la plupart des dépôts trop éloignés pour adopter cette idée. Envoyez au-devant de ces cadres un officier d 'état-major qui les fera arrêter moitié à Wesel et moitié à Münster, et faites diriger sur ces 2 places les conscrits qui doivent remplir ces cadres. Par exemple, le 7e d'infanterie légère dont le dépôt est à Huningue pourrait se servir du Rhin jusqu'à Wesel pour envoyer ses conscrits lorsqu'ils seront habillés et armés selon 1'ordre que vous leur donnerez à la fin de mai. Il en est de même ... du 57e qui est à Strasbourg ... Ainsi le Rhin pourra servir au mouvement des dépôts sur les cadres des 6es bataillons. Ainsi le Rhin pourra servir au mouvement des dépôts sur les cadres des 6es bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5420 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26897).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, en effet, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE. — Ce corps restera à quatre divisions jusqu'au 1er juillet. A cette époque, il sera formé à cinq divisions. Les 4es et 6es bataillons s'y réuniront dans les lieux indiqués, de sorte qu'au commencement d'août l'organisation soit complète, et que ce corps ait acquis toute la consistance qu'on peut en attendre ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres.
En attendant, toutes les dispositions nécessaires pour porter au complet le corps d'observation de l'Elbe, tel qu'il a été arrêté, doivent avoir lieu.
N°1
Le ministre de la Guerre trouvera dans ces notes ce qui est relatif à l’organisation et mouvement du corps d’observation de l’Elbe au mois de juillet. Elles serviront de matière à un rapport qu’il devra me faire pour le 20 juin.
NOTE.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe doit être composé de cinq divisions. Il restera à quatre divisions jusqu'au 1er août et ne sera composé de cinq divisions qu'à cette époque, à laquelle les 6es et 4es bataillons auront rejoint.
Je vous ai déjà fait connaître que la composition de ces divisions doit être faite de la manière suivante ... :
Division Compans. — 61e, cinq ; 111e, cinq ; 25e, cinq ; 57e, cinq ; total, 20 bataillons ...
Chaque division aurait quatre brigades, et chaque brigade se composerait de cinq bataillons ; quatre généraux de brigade seraient-attachés à chaque division ; les cinq divisions formeraient en tout vingt brigades et quatre-vingt-dix-huit bataillons ...
On procédera de la manière suivante : au 1er juillet, les 4es bataillons, complétés de tous les conscrits destinés aux 6es bataillons, se mettront en marche pour se diriger sur les quatre points suivants : ceux de la 1re division, sur Wesel ; ceux de la 2e, sur Cologne ; ceux de la 3e, sur Düsseldorf, et ceux de la 4e, sur Aix-la-Chapelle. Les cadres des 6es bataillons, qui sont actuellement à Wesel et à Munster, se rendront dans ces différentes places, et par ce moyen il y aura à Wesel les 4e et 6e bataillons du 13e léger, les 17e, 30e et 61e de ligne ; total, huit bataillons ; à Cologne, le 6e bataillon du 15e léger, les 4e et 6e bataillons des 33e, 48e et 11e de ligne ; total, sept bataillons ; à Düsseldorf, les 4e et 6e bataillons du 7e léger, des 12e et 21e de ligne, et le 6e du 25e de ligne ; total, sept bataillons ; à Aix-la-Chapelle, les 4e et 6e bataillons des 57e, 85e et 108e ; total, six bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre de faire réunir à Walcheren en 4 détachements les 11 compagnies des 5es bataillons des régiments de l'armée d'Allemagne qui sont dans l'île de Walcheren, savoir :
... 4e détachement les compagnies du 57e, 85e et 108e
... Le général Gilly passera la revue de ces détachements et complétera les compagnies qui les composent à 150 hommes en prenant les meilleurs sujets des 1er et 2e bataillons du régiment de Walcheren. Tous les malades seront effacés du contrôle des compagnies et rentreront dans les cadres du régiment de Walcheren. Ces détachements s'embarqueront à Veere pour se rendre à Willemstadt ou à Gertruydenberg.
... Le 4e détachement partira le 26 ou le 27.
Vous aurez soin d'ordonner que les contrôles de ces compagnies soient faits en ordre avec le lieu de naissance et le signalement bien spécifiés. Ces détachements ne débarqueront qu'à Gertruydenberg. De là, ils passeront le Rhin à Gorcum et seront dirigés par la gauche du Rhin sur le quartier général de la division du corps d'observation de l'Elbe dont font partie les régiments auxquels ils appartiennent. À leur arrivée, ces bataillons seront dissous ; les cadres rentreront en France ; les hommes seront incorporés par égale partie dans les 3 bataillons de guerre du régiment.
Vous donnerez l'ordre aux cadres des 6es compagnies du 6e bataillon du 13e léger, 17e de ligne, 30e de Ligne, 61e, 33e de ligne, 48e, 111e, 7e d'infanterie légère, 12e, 21e, 57e, 85e et 108e de se rendre dans l'île de Walcheren pour recevoir chacun 150 hommes, ce qui fera l'emploi de 1 950 hommes, tous ces hommes seront habillés par le dépôt du régiment de Walcheren. On aura soin de placer dans ces compagnies les hommes qui sont déjà depuis longtemps dans le régiment de Walcheren et dont on peut être le plus sûr. On ne mettra de nouveaux conscrits que dans les cadres d'infanterie légère pour ne pas défaire les habits. Ces 13 compagnies devront être prêtes à partir du 20 au 30 juillet pour se rendre en Allemagne.
... Donnez ordre aux commandants de la gendarmerie dans les 25e, 17e et 24e divisions militaires d'envoyer des officiers pour suivre ces détachements, de prendre toutes les dispositions convenables et de redoubler de surveillance pour prévenir la désertion. Si ces mesures réussissent, mon intention est de compléter de cette manière les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe, de sorte qu'au 1er août, tous ces bataillons de guerre soient portés au-delà du complet de 840 hommes, les malades non compris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27312).
Le même 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, Commandant en chef du Corps d'Observation de l'Elbe, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, les cadres des 2es compagnies des 5es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments sont depuis six semaines dans l'île de Walcheren. Ils s'y sont complétés avec des conscrits et partent en 4 détachements. Ayez soin de faire incorporer les détachements de chaque régiment par égales parties dans les trois bataillons de guerre, de manière qu'il y ait de ces recrues dans chaque compagnie, mais sans retirer d'un régiment pour mettre dans un autre. Ces compagnies s'embarqueront à Veere et arriveront par mer jusqu'à Gorcum. Faites-moi connaître s'il y a de la désertion en route. Aussitôt qu'elles seront sur le territoire de votre commandement, veillez à ce qu'il y ait des détachements de cavalerie et de gendarmerie qui les côtoient et empêchent la désertion. Si cela réussit, mon intention est de vous en envoyer ainsi jusqu'à la concurrence de 3 à 4000, ce qui portera au 1er août le complet de vos bataillons de guerre au-delà de 840 hommes, non compris les malades. Il n'y aurait pas même d'inconvénient à porter ce complet à 900 ou à 1 000. Ces conscrits sont tous de très beaux hommes de 23 à 24 ans, et, si on les soigne, ils feront d'excellents soldats. Les affaires du Nord paraissent moins pressantes. J'ai pris le parti de faire revenir les cadres des 6es bataillons aux dépôts, où ces bataillons seront mieux formés ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27316).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Je reçois votre lettre du 18, bureau de mouvement. Je vois que le cadre de la 2e compagnie du 5e bataillon du 19e léger arrive à Flessingue le 26 juin et que le cadre de la 6e compagnie du 6e bataillon du même régiment y arrive le 27. Demandez au général Gilly quand ces compagnies seront prêtes à partir ...
Les 6es compagnies des 5es bataillons des 85e, 57e et 111e se tiendront prêtes à partir le 30 juin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27340).
Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 4e et 6e bataillons du 13e léger reçoivent tout ce qui est disponible dans le 5e bataillon et se complètent chacun à 700 hommes. Donnez le même ordre pour les 17e léger, 7e léger et les 30e, 33e, 48e, 12e, 21e, 85e, 108e, 61e, 111e et 57e de ligne. Les 6es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne seront complétés à 840 hommes. Ces 28 quatrièmes et 6es bataillons se mettront en marche du 15 au 25 juillet, parfaitement habillés et équipés et se dirigeront sur Wesel et de là sur leurs régiments respectifs dans la 32e division militaire. Les 2 bataillons de chaque régiment marcheront sur une seule colonne. Vous enverrez un officier général à Wesel afin qu'à leur passage par cette ville, chacun de ces bataillons soit passé en revue et que l'on constate leur bon état, l'état de leur habillement, équipement, leur nombre, les places vacantes, etc. Les 2 bataillons du 7e léger s'embarqueront sur le Rhin à Huningue ; les bataillons qui sont à Strasbourg, Mayence, Spire s'embarqueront sur le Rhin jusqu'à Wesel. Le général Compans pourrait être chargé de passer cette revue : il devra être rendu le 25 juillet à Wesel ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5731 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27526).
Le 7 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies des 17e, 108e, 12e, 48e, 21e, 30e, 33e et 61e de ligne, complétées par des conscrits réfractaires de l'île de Walcheren formant 8 compagnies ou 1200 hommes, partent de l'île de Walcheren du 15 au 20 juillet pour se rendre à Hambourg. Ces 1200 hommes seront incorporés à Hambourg dans les différents régiments. Les compagnies des 85e, 57e et 111e partiront du 25 au 30 juillet et les 4 compagnies des 7e et 13e légers au plus tard le 10 août. Ainsi ces 2250 hommes seront arrivés en Allemagne dans le courant du mois d'août, ce qui avec les 1600 hommes des 11 premières compagnies et les 1800 hommes des deux bataillons des îles de Gorée et Schouwen fera un renfort de 5600 hommes. Il ne manquera donc plus pour les régiments de l'armée d'Allemagne que 3 000 hommes pour être portés au grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5750 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27568).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons des 19e, 72e, 2e, 18e, 56e, 37e, 93e, 108e, 48e, 33e, 30e, 12e, 21e, 25e, 85e, 17e, 57e et 61e se forment à Anvers, et tiennent garnison à bord des 15 vaisseaux de ligne français qui sont dans 1'Escaut et des 2 vaisseaux hollandais ; la 18e compagnie sera destinée au premier vaisseau qui sera mis à 1'eau cette année ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 2 août 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, par votre lettre du 11 juillet dernier vous m'avez annoncé la marche de quinze compagnies, dont treize 6es compagnies des 6es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments de ligne, 7e et 13e d'infanterie légère, et les deux compagnies des 5es bataillons de ces deux derniers régiments.
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence de l'arrivée à Lingen des deux premiers détachements de ces troupes.
Le 1er, composé des compagnies des 61e, 17e, 30e et 33e régiments, est arrivé le 28 juillet.
Ces compagnies sont parties de Lingen le lendemain de leur arrivée, et ont été dirigées sur leurs corps respectifs.
Je joins à cette lettre leur état de situation au moment de leur arrivée à Lingen.
Votre Excellence remarquera que sur 74 déserteurs, 43 ont déserté à Ryssen. D'après le compte qui m'est rendu, cette désertion est attribuée en partie au mauvais esprit des habitants qui ont fourni à plusieurs conscrits des habits pour les déguiser : quelques-uns ont reçu de leurs parents des passeports pour rentrer en France. Presque tous ces déserteurs sont, ou du Brabant, ou du département de la Lippe.
Il parait que la remise de ces compagnies s'est faite avec beaucoup de négligence les conscrits n'ont pas de livrets ; les officiers de cadres ont été obligés de les recevoir sans signalement, et beaucoup de ces conscrits ne savent même pas de quel département ils sont.
Ils arrivent tous sans capotes ni bonnets de police ; les habits sont trop étroits ; les vestes et les culottes sont trop courtes, et de mauvais drap ; en général, l'habillement est mal confectionné ; beaucoup de gibernes sont mauvaises et vieilles, ainsi que les porte-giberne. La majeure partie des souliers est usée.
Les officiers commandant ces compagnies se plaignent de ce qu'on leur a donné des hommes qui, au moment du départ, sortaient de l'hôpital, et de ce qu'on a retiré à la plupart des conscrits leurs vestes et leurs culottes pour leur en donner de très-vieilles.
Leur armement est aussi, en général, en mauvais état, et les hommes n'ont ni épinglettes ni tournevis.
Ces huit compagnies ont été payées de leur solde et indemnité de route, depuis le jour de leur départ jusqu'au 31 juillet ; mais les officiers qui les conduisent n'ont aucun renseignement relativement à la comptabilité antérieure.
J'ai donné des ordres pour qu'au moment de l'arrivée de ces compagnies aux régiments pour qui elles sont destinées, on fit donner aux conscrits des capotes et des bonnets de police ; qu'on leur payerait tout ce qui pourrait leur être du, et qu'ils fussent pourvus sans délai des effets d'équipement qui leur manquent. A mesure que les compagnies arriveront à leur régiment, elles y seront incorporées par portions égales dans les trois bataillons de guerre, et il en sera dressé un contrôle nominatif et signalétique, que j'aurai l'honneur d'adresser à Votre Excellence. Un état signalétique séparé des déserteurs est envoyé au conseiller d'État directeur des revues et de la conscription, et une expédition est remise au commandant de la gendarmerie.
Les onze 2es compagnies des 5es bataillons annoncées par votre lettre du 18 juin sont arrivées à Lingen du 4 au 10 de ce mois ; elles avaient éprouvé à cette époque une désertion de 175 hommes, dont la majeure partie à Deventer et à Ostmarsum. Les rapports qui m'ont été adressés attribuaient cette désertion à la mauvaise volonté des conscrits, aux insinuations des habitants de Walcheren, et à ce qu'ils n'avaient pas reçu de solde à leur départ, ni en route.
J'aurai l'honneur d'adresser à Votre Excellence les contrôles signalétiques de ces compagnies, aussitôt que je les aurai tous réunis ; mais j'ai l'honneur de vous faire observer que les compagnies destinées aux 85e et 108e régiments n'arrivent qu'aujourd'hui 2 août à Stettin, et que je ne pourrai recevoir les états que dans quelques jours.
Les ordres ont été donnés pour que les cadres des 5es bataillons rétrogradassent sur France, aussitôt l'arrivée des compagnies à leurs régiments, et presque tous sont en route. Quant aux cadres des 6es bataillons, ils ont ordre de rester à l'armée pour y attendre leur bataillon" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 246, lettre 967).
Le 14 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 12e de ligne, 7e et 13e légers, 57e, 48e, 108e, 21e, 30e, 33e, 61e, 111e, 85e, et 17e de ligne de faire partir pour les bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible au 5e bataillon, en hommes habillés et en état de faire la guerre. Toutefois, ils ne feront pas partir moins de 60 hommes à la fois ; ceux qui ne les auront pas attendront qu'ils les aient, avant de rien faire partir ...
Je trouve, qu'en général, tous ces régiments ont beaucoup d'hommes, sous le titre d'administration, d'instructeurs d'ateliers, d'enfants de troupe, puisque je vois que chacun de ces régiments a près de 160 hommes. Ces régiments ont 380 hommes qui attendent leur retraite; il faut la leur donner. Je vois qu'il y a 680 hommes à réformer ; je suppose que ce sont des conscrits, il faut recommander qu'on soit sévère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5985 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28158).
Le 18 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin ... Le 3e bataillon du régiment de Walcheren fort de 900 hommes s'est mis en marche le 14 au soir pour vous rejoindre, complètement armé, habillé et équipé. C'est donc 900 hommes qui seront répartis entre vos régiments les plus faibles. Je vous recommande le 57e qui a été constamment le plus faible ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28227).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE L'ESCAUT
... Vous ferez également former à Anvers la 2e compagnie du 5e bataillon des 12e, 17e, 21e, 25e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 108e. Les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe enverront, par chaque régiment, 30 hommes ayant quatre ans de service. Le surplus sera fourni par la conscription, avec la condition principale que ce soient des hommes des départements de l'ancienne France. Ces compagnies seront placées, savoir celle du 12e sur le Commerce-de-Lyon, celle du 17e sur la Ville-de-Berlin ; celle du 21e sur l'Albanais ; celle du 25e sur le Dalmate ; celle du 30e sur le Pultusk ; celle du 33e sur le Danzig ; celle du 48e sur le Trajan ; celle du 57e sur le Pacificateur ; celle du 6le sur L’Illustre ; celle du 85e sur le Chatam ; celle du 108e sur le Hollandais ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 30 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je ne puis pas approuver la répartition des conscrits réfractaires proposée par le prince d'Eckmühl parce qu'elle est hypothétique ... je pense donc que les 57e, 85e et 108e régiments doivent toujours recevoir leurs 450 hommes des dépôts de Strasbourg et de Wesel ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6094 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28434).
Le 3 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Commandant l'armée d'Allemagne, à Hambourg : "Je reçois votre lettre du 31 août ... Cuxhaven doit être très malsain dans cette saison. Ce pauvre 57e sera perdu ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1580; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28496).
Le 5 septembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 1er de ce mois, par laquelle elle m'informe que les bataillons de dépôt des 7e et 13e d'infanterie légère, 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 111e de ligne reçoivent l'ordre d'envoyer aux bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible en hommes habillés et en état de faire la guerre ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 258, lettre 975).
Le 11 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, envoyez-moi l'état par ordre numérique de tous les régiments à l'époque du 1er septembre. Il faut que dans cet état on ne porte que ce qui est exécuté et non ce qui est ordonné ; ce qui est ordonné doit être mentionné en encre rouge, mais ne doit être jamais compté dans les totaux ...
Au 57e, je vois qu'on porte comme reçus 1.059 conscrits de Walcheren. Cela n'est point exact. Ce sont des projets et non des réalités.
Je vous prie de faire rédiger cet état avec le plus grand soin, et de faire écrire en encre rouge ce qui est ordonné. Il faut donc distinguer ce que chaque régiment reçoit de la conscription, de la réserve, ou des conscrits réfractaires" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6155 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28595).
Le 18 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous verrez par les pièces que je vous envoie qu'il manque un chef de bataillon au 13e d'infanterie légère, un au 17e de ligne, deux au 30e de ligne, deux au 15e léger, deux au 33e de ligne, un au 48e, un au 12e de ligne, un au 21e de ligne, deux au 85e, un au 108e, un au 25e de ligne, un au 57e, etc.
Il est bien urgent de nommer à toutes ces places" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6262 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28845).
Le même 18 octobre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un travail sur le corps d'observation de l'Elbe. Il est bien important qu'il soit nommé sans délai à tous les emplois vacants". Cette lettre est suivie, en Annexe, sous le titre "Armée d’Allemagne", d'un "Relevé numérique des emplois vacants dans les régiments d’infanterie et de cavalerie à l’époque du 10 septembre 1811" qui indique, pour la 5e Division, qu'il manque au 57e de Ligne 1 Chef de Bataillon, 4 Capitaines, 11 Lieutenants, 5 Sous-lieutenants (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6263 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28850).
Jusqu'au 24 octobre 1811, Davout commande l'Armée d'Allemagne. A cette dernière date, il est appelé au commandement du Corps d'observation de l'Elbe.
Le 30 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Nimègue, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant le Corps d'observation de l'Elbe, à Hambourg : "Il ne faut pas mettre dans le 33e d'infanterie légère aucun homme des bataillons de l'île de Ré et de Belle-Isle. Ces hommes sont d'anciens Français. Placez-les dans le 30e, le 57e, etc., mais pas dans le 33e ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1636; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28958).
Le 1er novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Wesel, au Maréchal Davout, commandant le Corps d’Observation de l’Elbe et Gouverneur des villes hanséatiques : "Mon cousin, les compagnies du 5e bataillon du 57e régiment d'infanterie de ligne, 17e de ligne et 7e d’infanterie légère, qui ont amené des conscrits à leur régiment, sont de retour ici. Je les ai passées en revue ce matin. J’ai vu beaucoup de caporaux et de sergents qui n’ont que six mois de service. Témoignez-en mon mécontentement aux colonels, surtout celui du 57e. Comment, en faisant la revue de ces cadres, n’a-t-il pas fait rentrer ces jeunes gens dans leur rang ? C’est une insouciance impardonnable. Donnez l’ordre positif que tous les sergents et caporaux qui n’ont pas les années de service voulues par mes règlements rentrent dans leur grade et que les bataillons de guerre envoient pour les remplacer des hommes ayant le temps de service nécessaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28977).
Le 8 novembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Le 33e régiment d'infanterie légère ne recevra point non plus de conscrits de bataillons de marche de l'ile de Rhé. Le bataillon du major Cardillac, qui lui avait d'abord été destiné, a reçu contre-ordre en route, et les 3 compagnies qui le composent seront incorporées, savoir celle des 26e et 66e régiments dans le 30e de ligne, et celle du 82e dans le 57e régiment de ligne ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 275, lettre 995).
/ 1812, la campagne de Russie
Fig Reconstitution plaque de shako modèle 1812 |
Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouverne l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un projet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée en 15 divisions d’infanterie.
... 5e division : 25e de ligne, 5 bataillons ; 57e de ligne, 5 bataillons ; 61e de ligne, 5 bataillons ; 111e de ligne, 5 bataillons ; total, 20 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, faites embarquer à Huningue le détachement du 7e léger, qui se rend à Mayence, et à Strasbourg le détachement du 57e, qui se rend à Mayence ; cela est plus prompt et plus économique.
Donnez ordre qu'arrivés à Mayence le détachement de 100 hommes du 15e léger, le détachement de 100 hommes du 12e de ligne, le détachement de 200 hommes du 57e, le détachement de 60 hommes du 7e léger, soient formés en un bataillon de marche, qui sera appelé 1er bataillon de marche du 1er corps de la Grande Armée, et se mettent en marche pour rejoindre leurs corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).
Bientôt cependant, le 57e est appelé sous d’autres cieux. Avec la 5e Division Compans (2e Brigade teste) du 1er Corps commandé par Davout, il doit marcher vers la Russie. Beau régiment, qui aligne en juin un effectif de 97 Officiers et 3575 hommes. Le Lieutenant Malespina pourtant ne verra pas la fin tragique de cette campagne ; en effet, le 15 août, il se noie en traversant le Dniepr.
Le 57e combat à Mohilew le 23 juillet.
Dans son rapport daté de Dobrowna, le 7 août 1812, le Maréchal Davout écrit au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de Votre Altesse le rapport de l'affaire qui a eu lieu le 23 juillet, en avant de Mohilew, entre une partie des troupes du 1er corps et le corps russe du prince Bagration.
Votre Altesse sait qu'une légère avant-garde aux ordres du général Bordesoulle était entrée le 20 à Mohilew, et qu'après s'en être rendue maitresse, elle poursuivit, dans une fausse direction, le corps ennemi fort de 12,000 hommes, à qui elle avait fait 3 ou 400 prisonniers. Le reste de ce corps s'était retiré par la toute de Staroi-Bichow sur la tête des colonnes du prince Bagration.
Le 21 eut lieu, à la hauteur de Bouitniki, l'attaque des Cosaques sur le 3e régiment de chasseurs, dans laquelle ce régiment, accablé par le nombre, éprouva une grande perte.
J'employai le 21 à faire une reconnaissance avec le reste de ce même régiment et le 85e de ligne en avant de Bouistrys ; je la poussai jusqu'au-delà du Nowielski ; l'ennemi ne montra que de la cavalerie en assez grande quantité.
Tous les rapports annoncent l'arrivée de l'armée du prince Bagration à Novoi-Bichow et sa marche sur Mohilew, déterminé à donner une bataille pour y entrer. On parlait de quatre divisions d'infanterie, du corps de Platow et de plusieurs divisions de cavalerie.
Je n'avais alors à Mohilew que les 57e, 61e et 111e régiments d'infanterie de la division Compans, le 25e ayant été laissé, avec la brigade Pajol et le 1er de chasseurs, sur la Bérézina, pour couvrir Minsk, les 85e et 108e de la division Desaix, la division Valence et le 3e de chasseurs.
Il fallait choisir un terrain d'un petit développement, qui pût rendre nulles la nombreuse cavalerie et l'artillerie de l'ennemi.
La position de Solta-Nawka, dont j'envoie un croquis à Votre Altesse, me parut remplir ce but. Dans la nuit du 22, je fis barricader le pont qui est sur la grande route, créneler l'auberge qui est vis-à-vis. Le pont du moulin de droite fut coupé par mes compagnies de sapeurs, et les maisons des environs crénelées. Le 85e fut chargé de défendre ces postes et de tenir en cas d'attaque, pour donner le temps aux autres troupes, échelonnées entre cette position et Mohilew, d'arriver.
Ces dispositions prises, je me retirai à Mohilew, pour presser l'arrivée de la division Claparède, des troupes détachées du général Pajol.
Le 23, à sept heures et demie du matin, je reçus les rapports que les avant-postes étaient attaqués. A huit heures, je trouvai le 85e attaqué très-vivement. Le général Fredericks, qui le commandait, avait fait de bonnes dispositions, et pendant toute la journée a déployé du calme et beaucoup d'intrépidité.
L'artillerie légère de la division et celle du 85e avaient été disposées la veille. Leur feu fut très-meurtrier, et au bout d'une heure de combat, il y avait déjà au-delà de 500 morts russes. Douze à quinze pièces russes débouchèrent du bois et se mirent en bataille sur le plateau du moulin, dont le pont avait été détruit. Des régiments d'infanterie russe se formèrent ; un bataillon du 108e fut envoyé pour soutenir les compagnies du 85e, qui étaient sur ce point. Quelques pièces d'artillerie furent opposées à celles des Russes. Le combat devint très-vif de ce côté. Les forces de l'ennemi augmentaient à chaque instant. Le bataillon du 108e, qui avait poussé les Russes, fut obligé de céder au nombre. Le général Guyardet, avec deux bataillons du 61e, arrêta la poursuite de l'ennemi et fit repasser le ravin aux Russes, qui t'avaient passé en poursuivant le bataillon du 108e.
Pendant que ces choses se passaient sur la droite, je donnai ordre au général Fredericks, qui défendait le débouché de la grande route avec beaucoup de vigueur, de faire passer le défilé à un bataillon du 108e et à quelques compagnies du 85e, et de charger les pièces ennemies. Ce mouvement, qui fut exécuté avec une grande décision et dirigé par le colonel Achard, du 108e, eut une grande influence sur les mouvements de la gauche de l'ennemi, qui se vit forcé à rétrograder.
Le bataillon commandé par le colonel Achard avait fait prisonnier un bataillon ennemi, qui fut ensuite délivré. Le colonel fut blessé d'une balle au travers du bras, et ne put se soutenir sur les hauteurs qu'il avait occupées.
L'ennemi avait fait avancer une masse considérable formée en colonne serrée, pour entreprendre de nouveau de forcer 1e défilé du pont ; elle se trouvait dans la direction de la batterie du chef d'escadron Polinier, qui l'arrêta par un feu terrible et lui fit beaucoup de mal. Le nombre des morts de l'ennemi, qui était déjà considérable sur ce point, fut doublé.
L'action se soutenait encore avec chaleur de part et d'autre, et avec une grande infériorité de notre côté.
Les autres troupes étaient en réserve sur notre droite, où l'on devait supposer que l'ennemi porterait des forces, et surtout sa nombreuse cavalerie. Sur les six heures du soir, toutes mes reconnaissances de la droite n'ayant pas vu d'ennemis, les troupes qui avaient été mises en réserve, et en particulier le 111e régiment, furent dirigés sur la grande route. Le général Fredericks reçut l'ordre de renouveler son attaque. Un bataillon du 85e qui, dès la veille, avait été placé à l'extrême droite, et un du 61e, attaquaient la gauche de l'ennemi. Ces deux attaques eurent du succès ; l'ennemi retira son artillerie. Les troupes suivirent ce mouvement sur tous les points.
Le 111e et le 61e de la 5e division, conduits par le général Compans, furent chargés de poursuivre l'ennemi jusqu'à Nowosilski. La nuit arrêta la poursuite à cet endroit, où des forces considérables étaient formées pour protéger la retraite du 12e régiment d'infanterie russe, qui avait été très-maltraité.
Je dois les plus grands éloges à la conduite des troupes, et en particulier à celle du 85e. Aucun soldat n'a quitté son poste pour conduire les blessés, et les jeunes comme les anciens soldats ont montré une grande valeur. Les anciens soldats ont donné à leurs camarades l'honorable témoignage qu'il n'y avait plus de conscrits dans leur régiment.
La perte de l'ennemi a été grande. Il a laissé sur le terrain au-delà de 1,200 morts et plus de 4,000 blessés, dont 7 à 800 sont restés entre nos mains, ainsi que 150 à 200 prisonniers.
Les localités n'ont pas permis d'en faire un plus grand nombre. Notre perte, suivant les états des corps, monte à 900 hommes tués, blessés ou disparus.
Je réitère les éloges que je dois au général Fredericks, à tous les officiers d'état-major, qui ont bien payé de leur personne un d'eux a été tué.
Je profite de cette occasion pour prier Votre Altesse de demander à Sa Majesté des récompenses pour plusieurs d'entre eux ; j'en joins ici l'état à celui des officiers, sous-officiers et soldats des 4e et 5e divisions qui ont mérite d'être cités avec distinction.
Je prie Votre Altesse de mettre cet état sous les yeux de Sa Majesté et de solliciter pour eux ses faveurs" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 379, lettre 1075).
Le 57e va tout particulièrement se distinguer au début du mois de septembre. Le 5, à Borodino, un Bataillon se lance au pas de charge, renverse les Russes et s’empare de la redoute de Schwardino. Les canonniers russes sont presque tous tués sur leurs pièces, mais le 57e a 12 Officiers tués ou blessés. Le Colonel Charrière reçoit alors "l’ordre d’occuper cette redoute et d’y faire exécuter des travaux propres à la mettre en état de défense contre une attaque qui paraissait devoir avoir lieu le lendemain, de la part des Russes. Charrière, avec 3 bataillons de son régiment, et aidé par une compagnie de sapeurs de la garde impériale, fit faire, de nuit, sous la direction du général Kirchner, des ouvrages tels qu’on se trouva, avant le jour, en mesure de bien recevoir l’ennemi, qui n’osa se présenter".
Le 7 est livré la célèbre bataille de la Moskova. A 6 heures, Davout au centre se porte vers les retranchements de Séménofskoïé, âprement défendus par les Grenadiers de Woronzoff et une puissance artillerie qui foudroie la Division Compans qui, dirigé sur le centre, à la gauche du bois de Passavero, doit gravir les hauteurs pour enlever les redoutes qui lui barrent le passage. Le 57e reçoit l’ordre d’attaquer et d’enlever une grande redoute, sur laquelle s’appuie la gauche des Russes. "Au débouché d’un bois, Charrière adressa à son brave régiment ces mots : «A la redoute». Aussitôt, ses bataillons s’élancent au pas de charge, la baïonnette en avant, et faisant en même temps un feu aussi bien nourri qu’il peut l’être pendant une marche rapide. En moins d’une heure, la redoute est enlevée, malgré la résistance opiniâtre des Russes, dont il fut fait un affreux carnage".
Vers 7 heures du matin - une heure après le début de la bataille - la fortification sud a été prise par les Français et conservée pendant environ une heure, jusqu'à ce que les Russes les chassent à nouveau de là. Lors de cette contre-attaque des troupes russes, le Général Teste est blessé. Plusieurs balles de chevrotine viennent de lui fracasser le bras droit ; en raison du choc douloureux et de la perte de sang, il perd rapidement connaissance. Le Sergent Beaulieu et l'un des Tambours de Bataillon du 57e sauvent leur commandant en le tirant sous les bombardements dans le fossé de la redoute. Le Général russe Vorontsov, commandant de la Division combinée de Grenadiers raconte dans ses mémoires : « ... voyant qu'une des redoutes sur mon flanc gauche était perdue, je pris un bataillon de la deuxième division de grenadiers et le conduisis à la baïonnette pour le ramener. Là, j'ai été blessé, et ce bataillon a été presque détruit. Il était environ 8 heures du matin...". La détarmination des soldats et Officiers russes est telle que, selon les souvenirs de certains participants à ces événements, le 57e a été contraint de quitter la redoute avec d'énormes pertes, et ce n'est qu'avec l'aide de l'infanterie de Wurtemberg qu'il a repris la lunette. Le commandant Charrière du 57e Régiment a toutefois catégoriquement démenti cette affirmation.
Quoi qu'il en soit, la redoute est certes restée aux mains des français, mais les pertes du Régiment sont encore un fois terribles : 44 Officiers et 1211 hommes et Sous-officiers hors de combat. Certaines sources parlent de 1500 hommes tués, blessés ou faits prisonniers. Parmi les blessés se trouvent les commandants des 5 bataillons. Le Corps des Officiers est donc durement touché : 40 tués ou blessés. Compans, Dessaix et Rapp, qui chacun leur tour, ont pris la tête de l’action, Davout lui-même, ont également été touchés. La redoute enlevée, l’Empereur demande quel est le Corps qui s’en est emparé. Il n’est pas surpris d’apprendre que cette action glorieuse a été faite par le 57e. Dans l’après midi, Napoléon visite le champ de bataille, et en profite pour questionner le Colonel Charrière qui, en récompense de cette action, est fait Général de Brigade le 21.
A Moscou, le Régiment ne compte plus que 54 Officiers et 1389 Sous-officiers et soldats. Napoléon lui a décerné 38 croix de la Légion d'honneur.
Le 17 septembre, le Lieutenant Rousseaux est brûlé dans l’incendie de Moscou.
Le 20 septembre, le Régiment n’aligne plus que 1389 hommes et 54 Officiers ; 1800 hommes sont dans les hôpitaux.
Le 21 septembre 1812, le Colonel Charrière est nommé Général de Brigade.
En 1812, le Régiment passe sous le commandement de Pierre Lejeune, puis sous celui de Alexandre Duchesne.
Le 9 octobre 1812, l'Empereur, qui projette de former à Smolensk une Division sous les ordres de Baraguey d'Hilliers, écrit, depuis Moscou, à Berthier : "... Le général Baraguey d’Hilliers me parait placé à Viasma ; envoyez-y le général de brigade Charrière, ancien colonel du 57e qui, étant actif et zélé, conviendrait à ce poste ; il aura à Ghjatsk un colonel ou adjudant commandant sous ses ordres ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2543; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31881).
Le 14 octobre 1812, le Maréchal Davout écrit, depuis Moscou, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser réception à Votre Altesse de sa lettre d'hier renfermant 223 lettres d'avis des grâces accordées par l'Empereur aux troupes du corps d'armée qui ont été passées en revue le 10 du courant par Sa Majesté, savoir :
AVANCEMENTS. DECORATIONS ...
Pour le 57e 27 42 ...
J'ai fait remettre ces lettres aux militaires qui y sont désignés" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 416, lettre 1129).
Le Sous-lieutenant Huisse est blessé le 18 octobre, au départ de Moscou, par des Cosaques.
Le Capitaine Bastoul est blessé le 24 octobre à la bataille de Malojaroslawetz.
Pendant la Retraite, le 3 novembre 1812, le Régiment perd en trois jours la moitié de son effectif en protégeant le pont de Wiasma. Les pertes parmi les Officiers sont les suivantes : Vermées, Chef de Bataillon, blessé (Mort le 9). Pevet, Capitaine, blessé (mort le 9). Grépat, Capitaine, tué. Bourgade, Lieutenant adjudant-major, blessé (Mort le 16). Lefrançois, Lieutenant adjudant-major, blessé (mort le 16). Brun, Chef de Bataillon, blessé. Tavernier, Capitaine, blessé (égaré le 9 décembre). L’Homme, Capitaine, blessé. Bruset, Capitaine, blessé. Vignolle, Lieutenant adjudant-major, blessé. Dedieu, Lieutenant, blessé. Hanton, Lieutenant, blessé. B. Poisson, Lieutenant, blessé. Deshayese, Sous-lieutenant, blessé. Barthet, Sous-lieutenant, blessé. Bourgeau, Sous-lieutenant, blessé. Beaucourt, Sous-lieutenant, blessé. Marlier, Lieutenant, blessé. Dubois, Sous-lieutenant, blessé.
Le 16 novembre, le Sous-lieutenant Salzard est brûlé dans l’incendie de l’hôpital de Smolensk.
Le 17 novembre, le Lieutenant Grospilier est blessé par des Cosaques, sur la route de Krasnoë.
16 et 17 novembre : bataille de Krasnoë.
Astier, Lieutenant, tué le 17. Lafont, Chef de Bataillon, blessé le 16. Toulemonde, Sous-lieutenant, blessé le 17. Pouthier, Sous-lieutenant, blessé le 17. Dimié, Sous-lieutenant, blessé le 17.
Le 29 novembre, le Capitaine Rossignol est tué au cours d’un combat près d’Orcha.
Le Sous-lieutenant Guillot est blessé le 10 décembre au cours d’un combat devant Wilna.
- Demi-brigades de marche, Division de Réserve et 9e Corps de Victor
Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive.
J’ai actuellement à vous faire connaitre mes intentions relativement à la formation de 4 demi-brigades de marche composées de compagnies tirées des 5es bataillons des régiments qui sont à la Grande Armée. Ces 4 demi-brigades fortes ensemble de 10000 hommes formeront une seconde division de réserve pour la défense de tout le pays entre l’Elbe et le Rhin, et pour le recrutement de la Grande Armée. Je ne leur donnerai pas le nom de demi-brigades provisoires mais bien celui de demi-brigades de marche. Elles seront composées de la manière suivante :
2e demi-brigade de marche.
1er bataillon : 2 compagnies du 48e de ligne à Anvers, 2 compagnies du 108e de ligne à Anvers ; 2 compagnies du 85e de ligne à Coblentz
2e bataillon : 2 compagnies du 30e de ligne à Mayence, 2 compagnies du 33e de ligne à Mayence, 2 compagnies du 21e de ligne à Juliers
3e bataillon : 2 compagnies du 57e de Ligne à Strasbourg, 2 compagnies du 61e de ligne à Worms, 2 compagnies du 111e de ligne à Spire
Cette demi- brigade se réunira à Cologne ...
Les 2 premières demi-brigades de marche comprendront ainsi : les 16e régiments du 1er corps ...
Vous nommerez un major en second pour commander chaque demi-brigade. Ces majors se mettront en marche avant le 8 avril pour parcourir les différents dépôts. Tous les dépôts qui sont sur le Rhin, comme le 7e léger, etc. embarqueront leurs détachements sur ce fleuve. Vous nommerez un général de brigade ou même un colonel pour être chargé, comme inspecteur, de la formation de ces quatre demi-brigades, qui se composeront ainsi de douze bataillons ou de 9.000 à 10.000 hommes. Le général commandant la 25e division répartira ces 10.000 hommes dans des cantonnements entre Cologne, Juliers, Aix-Ia-Chapelle et Clèves ...
Formation des demi-brigades de marche de la Grande Armée
Demi-brigades du 1er corps ...
2e demi-brigade 1ère division de réserve de la Grande Armée 2400
1er bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 48e de ligne (dépôt à Anvers) : 272 conscrits du Pas-de-Calais, 234 de la Somme ; total 506 ; 206 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 108e de ligne (dépôt à Anvers) : 557 conscrits de Mayence ; total 557 ; 257 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 85e de ligne (dépôt à Coblentz) : 524 conscrits du Bas-Rhin ; total 524 ; 224 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 30e de ligne (dépôt à Mayence) : 554 conscrits de la Moselle ; total 554 ; 254 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 33e de ligne (dépôt à Mayence) : 488 conscrits du Loir-et-Cher ; total 488 ; 188 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 21e de ligne (dépôt à Juliers) : 497 conscrits du Puy-de-Dôme ; total 497 ; 197 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 57e de ligne (dépôt à Strasbourg) : 506 conscrits du Haut-Rhin ; total 506 ; 206 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 61e de ligne (dépôt à Worms) : 273 conscrits du Haut-Rhin, 243 du Bas-Rhin ; total 513 ; 216 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 111e de ligne (dépôt à Spire) : 212 conscrits de la Doire, 462 de Marengo ; total 674 ; 374 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7055 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30371 - intégrale).
Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les états des divisions militaires qui me sont remis aux 1er et 15 de chaque mois, en conformité des instructions données dans la dernière campagne, sont négligés dans leur rédaction. Recommandez aux généraux des divisions, 1° de faire connaître non seulement les numéros des bataillons, mais encore les numéros de chaque compagnie ; 2° de faire connaître en observation le nombre d'hommes que la loi accorde en ouvriers et aux dépôts, et pourquoi ce nombre est dépassé.
Dans la 5e division militaire, je vois au 1er mai que ... Le 18e de ligne avait 600 hommes, le 39e 650, le 57e 260. Ces régiments avaient-ils fourni ce qu'ils avaient à fournir aux bataillons de marche ?
... Donnez une instruction pour que ces états soient faits exactement au 15 et qu'ils m'arrivent le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30606).
/ Campagne de 1813
En 1813, le Régiment est commandé par Sernin Laffont.
le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 57e ... Total, 40 régiments.
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France ; les premiers, c'est-à-dire les détachements des 30e et 33e, le 10 février, et ils arriveront le 19 à Erfurt ; le dernier, c'est-à-dire celui du 13e d'infanterie légère, arrivera le 17 mars. Avant le 1er mars, les bataillons du 30e et du 33e, celui du 61e et celui du 111e, celui du 85e celui du 18e et celui du 57e seront arrivés, ce qui fera sept bataillons. Ordonnez à un des généraux de brigade du 1er corps de prendre sous son commandement ces sept bataillons et de se porter à Wittenberg, où ils pourront être arrivés du 1er au 5 mars ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes). Donnez des ordres au général Doucet ... que lorsque les bataillons du 18e et du 57e, qui arrivent le 28, se seront reposés 2 jours, il les envoie également à Leipzig sous les ordres du même général. Par ce moyen, ce général de brigade aura 6 bataillons du 1er corps bien complétés avec les cadres des seconds, et il les fera reposer à Leipzig 3 ou 4 jours, leur procurera les souliers, et tout ce dont ils ont besoin pour réparer leur habillement, et il se mettra avec eux immédiatement en marche pour Wittenberg sur l'Elbe, où il attendra des ordres de son général de division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 8e demi-brigade, des 6es bataillons des 48e, 57e et 108e ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
La 3e division, à Anvers, composée des 2e, 8e, 17e et 21e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils, le général Lauriston devant être du 15 au 20 février à Magdebourg, il devient important que vous donniez ordre au prince d'Eckmühl de revenir à Stettin. Il y a de l'anarchie dans cette place, et on y éprouve le besoin d'une autorité supérieure. D'ailleurs le 2e bataillon du 30e et celui du 33e seront arrivés à Erfurt le 19 février. Les 2es bataillons des 23e, 57e, 61e, 85e et 111e y arriveront le 22, le 25, le 24 et le 28 février. Voilà donc tout de suite une augmentation de 4,000 hommes pour Stettin. Vous avez reçu la lettre par laquelle je vous instruis de quelle manière mon intention est que ces bataillons soient dirigés sur Stettin ; mais vous pouvez donner ordre d'y venir de suite, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je pense effectivement qu'il est très important que nous ayons le plus tôt possible entre Stettin et la Poméranie et sur cette place une vingtaine de mille hommes. Or, dans le courant de mars, les 16 bataillons seront tous dans cette place ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32762).
Le 27 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils, le 2e bataillon du 17e de ligne, celui du 21e et celui du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20. Ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait, se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt le 19 février, le 57e le 28 février, le 61e le 23, le 85e le 24, le 18e le 28, le 111e le 28. Ces sept bataillons d'Erfurt, avec les quatre premiers de Cassel, font onze bataillons qui peuvent être bientôt réunis sur l'Elbe ...
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons hormis cinq, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Wittenberg ou Spandau, c'est-à- dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs. Prescrivez des mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances.
Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Dessau ou à Wittenberg.
Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32901).
Le même 27 février 1813, l'Empereur écrit également au Général Lauriston, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe : "Vingt-huit deuxièmes bataillons du 1er et 2e corps de la Grande Armée se réunissent à Erfurt et Cassel, savoir :
... à Erfurt le 30e, 33e le 19 février ; 57e le 28, 61e le 23, 85e le 24, 18e le 28, 111e le 22 ; 26e de ligne le 1er mars, 24e le 2, 4e de ligne le 6, 12e le 8, 48e le 10, 7e de ligne le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 33e le 12, le 13e le 17, le 19e le 16, le 46e le 15, le 15e le 15, le 93e le 13 ...
Les 6 bataillons d'Erfurt doivent se rendre à Dessau ou Wittenberg. Mettez-vous en correspondance avec le général commandant à Erfurt et avec le prince d'Eckmühl qui a été chargé par le vice-roi de réunir ces bataillons afin que, d'après les ordres du vice-roi, ils soient dirigés sur Berlin, Spandau et Stettin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32905).
Le 5 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée : Mon fils, les deuxièmes bataillons du 17e de ligne, du 21e et du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20 ; ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait., se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt, le 19 février ; le 57e, le 28 ; le 61e, le 25 ; le 85e, le 24 ; le 18e, le 28 ; le 111e, le 22. Ces 7 bataillons d'Erfurt avec les 4 premiers de Cassel font 11 bataillons qui peuvent être presque déjà réunis sur l'Elbe. Le 11e léger a dû arriver le 17 février à Cassel ; il doit être maintenant à Spandau.
Le 26e léger doit arriver à Erfurt, le 1er mars ; le 24e léger le 2 ; le 4e de ligne, le 6 ; le 12e de ligne, le 8 ; le 48e de ligne, le 10 ; le 7e léger, le 9 ; le 37e de ligne, le 11 ; le 72e de ligne, le 8 ; le 108e de ligne, le 9 ; le 2e de ligne, le 10 ; le 33e·de ligne, le 12. Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars ; le 19e, le 16 ; le 46e, le 15 ; le 15e, le·15 ; le 93e, le 13.
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons, hormis 5, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Willenberg ou Spandau, c'est-à-dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs.
Prescrivez les mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances. Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Wittenberg ou à Dessau. Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33016).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions.
Les 16 seconds bataillons du 1er corps formeront 8 régiments provisoires de la manière suivante :
... 35e régiment provisoire : 25e de ligne, 2e bataillon, 57e de ligne, idem ...
Vous donnerez ordre aux 8 majors de ces seize régiments de se rendre en poste à Erfurt et de là à Wittenberg.
Donnez ordre aux seize colonels de se rendre à leurs dépôts. Vous disposerez des majors en second pour les faire majors comme je l'ai ordonné précédemment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).
Le 9 mars 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Leipzig, au Vice-Roi d’Italie : "… Vous avez, Monseigneur, organisé une division que vous estimez à 10,000 hommes, que doit commander le général Gérard. Je propose à Votre Altesse Impériale de faire porter tout de suite cette division à Dresde et environs, et d'y diriger en même temps les 7es bataillons du 1er corps qui sont en ce moment à Leipzig, savoir les 30e, 33e, 61e, 85e, 111e, 57e et 21e.
Ces 7 bataillons sont forts en tout d'environ 5,000 hommes, chacun étant de plus de 700. On réunirait par ce moyen aux environs de Dresde un corps de 20,000 hommes, y compris celui du général Reynier, et non compris les 2 ou 3,000 Bavarois et la garnison de Torgau ...
En demandant à Votre Altesse Impériale de diriger sur Dresde les 7es bataillons du 1er corps, je sais qu'il ne serait pas prudent de mettre en première ligne des troupes aussi neuves, mais cela n'en fait pas moins nombre pour l'ennemi, à qui cette marche d'ailleurs fera supposer que tout ce qui appartient au 1er corps est destiné à marcher sur ce point.
Si l'ennemi se portait avec des forces majeures sur Dresde, ce qui ne pourrait avoir lieu que dans la supposition où les Prussiens se réuniraient aux Russes, après avoir profité de toutes les positions pour disputer le passage, je prendrai toutes les mesures nécessaires pour faire sauter le pont ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 526, lettre 1216).
Le 11 mars 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Leipzig, à l’Empereur : "Sire, le Vice-Roi m'a remis la lettre que Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'écrire le 2 mars. Elle prévoyait l'évacuation de Berlin, mais il m'a paru que l'on pouvait et que l'on devait garder la ligne de l'Elbe, que déjà l'on commençait à quitter. J'ai donc cru devoir faire au Vice-Roi les observations dont je joins ici copie. Son Altesse Impériale les a prises en considération et m'a donné l'ordre de me rendre à Dresde, en mettant à ma disposition le corps du général Reynier, les Bavarois et la 31e division commandée par le général Gérard, ce qui fait en tout une vingtaine de mille hommes …
Dans les 20,000 hommes je comprends les bataillons du 1er corps, des 30e, 33e, 57e, 61e, 85e et 111e régiments qui ont été organisés à Erfurt, qui se trouvent à Leipzig et qui sont dirigés sur Dresde. Les 10 autres bataillons du 1er corps, ainsi que ceux du 2e dont il y en avait 5 ici, vont être dirigés sur Magdebourg …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 532, lettre 1219).
Le 12 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Kellermann, commandant le Corps d'Observation du Rhin : "Mon cousin, j'ai ordonné que les 4es bataillons des 28 régiments qui forment le 1er et le 2e corps de la Grande Armée se rendissent à Wesel afin d'avoir des forces dans la 25e division militaire. Vous avez dans la 26e division militaire le 30e, le 33e, le 61e, le 85e et le 111e. Vous avez dans la 5e division où vous commandez je crois, le 18e, le 57e et le 7e léger. Vous avez dans la 25e division où vous commandez également le 21e de ligne, le 56e et le 11e léger. Vous avez donc dans l’étendue de votre commandement 11 régiments. Donnez ordre que ces 11 4es bataillons bien complets en officiers et sous-officiers partent de leur dépôt pour se rendre à Wesel complétés à 840 hommes, habillés et bien armés ; ceux qui sont dans la 5e et dans la 26e division militaire s'embarqueront sur le Rhin afin d'arriver le plus promptement possible.
Le général Loison aura soin de les former en régiments provisoires 2 à 2. Il devra prendre garde à ne pas confondre les régiments du 1er corps avec ceux du 2e. Par exemple le 56e et le 11e léger sont du 2e corps. Il peut en faire un régiment provisoire. Les autres étant du 1er corps, il peut les réunir 2 à 2 à mesure de leur arrivée. Passez vous-même la revue des deux qui sont à Mayence. Envoyez par des estafettes extraordinaires des ordres pour le complètement de ces 4es bataillons et leur départ. Si on ne pouvait les compléter à 840 hommes, on ne ferait partir d'abord que 4 compagnies complétées à 560 et les deux dernières compagnies partiraient aussitôt qu'on aurait pu les compléter.
Il serait nécessaire qu'on me présentât des nominations pour toutes les places vacantes. Aussitôt que ces régiments seront formés à Wesel, le général Loison dirigera ceux du 1er corps sur Osnabrück et Brême et ceux du 2e sur Minden et Munster. En attendant que les deux généraux de division et les quatre généraux de brigade soient arrivés pour commander ces deux divisions, dont une qui sera formée des 16 4es bataillons du 1er corps et une autre que les 12 4es bataillons du 2e corps composeront, vu que je fais donner par le ministre de la Guerre dans toute la division l'ordre que je vous adresse ici directement afin de gagner du temps sur les bureaux, en attendant dis-je que ces généraux soient arrivés, le général Loison attachera deux généraux de brigade ou officiers supérieurs à l'une ou l'autre de ces divisions pour les commander. Les régiments provisoires doivent être commandés par les majors. Mon intention est que tous les majors de ces 28 régiments soient employés savoir : 14 à commander les 14 régiments provisoires formés des seconds bataillons qui ont été organisés à Leipzig et 14 à commander les nouveaux régiments provisoires qui se forment à Wesel ; les colonels devant rester à leur dépôt, de s'y reposer et de réorganiser leur régiment" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33174).
Le 6 mai 1813, le Capitaine Richard est blessé au cours d’un combat devant Dessau.
Le 12 mai 1813 à 7 h du soir, le Maréchal Davout écrit, depuis Rothembourg, au Général Vandamme : "… Demain, avant le jour, il partira de Rothembourg pour Haarbourg le 3e régiment de ligne, fort de 1,100 hommes bien instruits et ayant leurs effets de campement.
Pour Lunebourg, il partira aussi, demain avant le jour, 250 hommes du 30e de ligne et autant du 57e, ainsi que d'autres petits détachements. Cette troupe ira par Tostedt, où elle fera la soupe et se reposera un peu, et de là elle continuera sa marche pour rejoindre la division Dumonceau à Lunebourg. Si vous aviez fait faire un mouvement à cette division, vous pourriez envoyer des ordres en conséquence à ces détachements à Tostedt ; 3 pièces d'artillerie arriveront avec le 3e de ligne ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 101, lettre 1315).
Le 22 mai, le Lieutenant Collonge est également blessé au combat de Reichenbach.
Le 7 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Donnez ordre que de Wittenberg la 1re division se dirige sur Magdebourg où elle sera jointe par les quatre bataillons qui lui appartiennent : par ce moyen, le 1er corps, sous les ordres du prince d'Eckmühl, aura trois divisions, c'est-à-dire 16 régiments, ayant chacun ses 1er, 2e et 4e bataillons.
Vous lui ferez connaître qu'il ne doit pas perdre un moment pour supprimer les bataillons provisoires et réunir ensemble les 1er, 2e et 4e bataillons. Il fera revenir les colonels, les aigles et la musique des régiments. Alors le 1er corps sera composé ainsi qu'il suit ...
2e division du 1er corps formant la 2e division de l'armée
3 bataillons du 13e d'infanterie légère, 3 17e de ligne (ou 85e ?), 3 33e de ligne, 3 25e de ligne, 3 57e de ligne. 15 bataillons ...
Faites connaître au prince d'Eckmühl que lorsque je connaîtrai la situation de son corps, je me déciderai ou à lui former une 4e division avec ces bataillons ou à les incorporer dans ses 3 premières divisions afin que leurs bataillons soient bien complets ; faites-lui connaître que chaque division doit être de 3 brigades et avoir deux batteries à pied par division, deux batteries à cheval pour le corps et 2 batteries de 12 pour la réserve du corps ...
Vous ferez connaître au prince d'Eckmühl que les trois divisions qui composent le 1er corps, formant 48 bataillons avec 76 pièces de canon, doivent être prêts au 1er juillet à entrer en campagne, laissant la division de Hambourg pour la garde de Hambourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que la compagnie du 59e faisant partie du 2e bataillon de garnison à Magdebourg, se rende au 3e corps pour être incorporée dans son bataillon. Ses officiers et sous-officiers retourneront au dépôt. Donnez ordre que la compagnie du 24e de ligne faisant partie du même bataillon soit incorporée dans le bataillon du 12e de ligne qui est à Magdebourg ou à Wittenberg. Celle du 81e le sera dans le 17e, celle du 9e dans le 30e, celle du 35e dans le 33e, celle du 15e dans le 57e et celle du 106e dans le 61e. Cette incorporation aura lieu à Magdebourg ou à Wittenberg ou chacun de ces régiments a un bataillon. Les cadres, officiers, sous-officiers et tambours retourneront en Italie. Donnez avis de cette mesure au ministre de la Guerre"(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34803).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Dresde, au Major général : "Mon cousin, vous donnerez ordre au général Vandamme de partir de Hambourg le 25 pour se rendre à Magdebourg, où il établira son quartier général. Il mènera avec lui (...) 3° les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 1re division; les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 2e division.
2e division. — 13e léger, 25e, 33e, 57e, 85e de ligne
La 2e division se réunira à Magdehourg, la 1re à Wittenberg; le quartier général sera à Magdebourg. En conséquence, les 2e bataillons qui sont à Wittenberg des 13e d'infanterie légère, 25e, 33e, 57e, 85e de ligne, se rendront à Magdebourg pour y attendre les 1ers et 4es bataillons de ces mêmes régiments et former la 2e division.
(...) Il y aura donc à Hambourg :
1° La 50e division ou division de Hambourg, qui est aujourd'hui de 6,000 hommes;
2° La 3e division (...);
3° La division bis composée (...) des 3es bataillons des 13 léger, 25e, 33e, 57e et 85e de ligne, qui formeront une 2e brigade.
Le prince d'Eckmühl formera la 3e division, qui se trouvera ainsi à trois brigades. En conséquence, il aura sous ses ordres, à Hambourg, la division de Hambourg, qui, après l'incorporation des bataillons de marche, doit être, comme je l'ai dit plus haut, de 5,000 hommes; la 3e division, c'est-à-dire vingt bataillons ou 12,000 hommes; la 3e division bis, dix bataillons ou 6,000 hommes; total 23,000 hommes (...).
Le général Vandamme aura à Magdebourg la 1re division, quinze bataillons; la 3e division, quinze bataillons. La division Teste tiendra garnison à Magdebourg jusqu'à nouvel ordre (...).
Ce corps sera appelé corps du général Vandamme; mais il fera toujours partie du ler corps (...).
Vous prendrez les mesures nécessaires pour que ces ordres s'exécutent avec la plus grande activité" (Correspondance du Maréchal Davout, tome 4; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20145 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34816).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ; la première comprend la 1re division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne : et la 2e division composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 13e léger ; 25e, 33e, 57e et 85e de ligne. Ces deux divisions se réunissent à Magdebourg sous les ordres du général Vandamme. La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus ...
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons ...
J'ai ordonné que les aigles, la musique, les colonels et les majors des régiments des 1re, 2e et 3e divisions se rendent à leurs corps. Dirigez-les tous sur Magdebourg ou sur Hambourg, selon les dispositions ci-dessus. Ayez soin pour éviter des marches inutiles qu'on les prévienne à leur passage à Mayence ou à Wesel. Il est probable que les colonels et majors voyageront en poste ...
Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le Capitaine Pilhes est blessé le au combat de Pirna.
Le 29 août 1813, l’Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon Cousin, donnez ordre au général commandant à Erfurt de faire partir, le 1er septembre, la division composée de 5,5oo hommes d'infanterie et de 1,900 hommes de cavalerie, avec vingt-quatre pièces d'artillerie, qui se trouve à Erfurt. Cette division sera organisée, savoir : les 5,500 hommes d'infanterie en bataillons de marche, chacun de 7 à 800 hommes, formant deux brigades, chacune de 2,600 hommes. Chaque brigade sera commandée par un des généraux, colonels ou majors qui se trouvent à Erfurt. Tout ce qui appartient aux 3e, 5e, 4e, 7e et 12e corps sera mis de préférence ensemble ; tout ce qui appartient à la Garde, infanterie, cavalerie et artillerie, sera mis ensemble et formera une réserve. La cavalerie sera organisée en trois régiments de marche, chacun de 600 hommes.
Le général Dalton organisera toute cette division, de manière qu’elle marche en règle et puisse se battre ...
Le général Margaron joindra à la colonne venant d'Erfurt le bataillon des divisions réunies, et ce qui appartient au 57e, au 145e, aux 85e et 38e, et en général toute l'infanterie autre que les sept bataillons énumérés ci-dessus, de sorte qu'il n'ait que ces sept bataillons entiers et bien organisés, et que par conséquent il n'ait plus de corps rompus ni de corps provisoires ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20489 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36119).
Le 30 août, à l’affaire de Kulm, sont blessés ou tués :
Picharry, Chef de Bataillon, blessé (mort). Mathieu, Capitaine, tué. Brie, Lieutenant, tué. Malaguin, Sous-lieutenant, tué. Diette, Chef de Bataillon, blessé. Cochereau, Capitaine, blessé. Jouffray, Capitaine, blessé. Vaubert, Capitaine, blessé. Griaut, Capitaine, blessé. Marchés, Lieutenant, blessé. Perrin, Lieutenant, blessé. Ruet, Lieutenant, blessé. Desjardins, Sous-lieutenant, blessé. Brevert, Sous-lieutenant, blessé. Ferry, Sous-lieutenant, blessé.
Le 1er septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Donnez ordre aux généraux Philippon et Dumonceau d'organiser leurs divisions de la manière suivante :
... 2nde division :
on reformera le 1er et le 2nd bataillon du 13e léger
le 1er et le 2nd du 25e de ligne
le 1er, le 2nd et le 3e du 57e
et le 3e du 51e
En conséquence cette division sera de 8 bataillons ...
Le 1er corps sera formé ainsi :
... 2e division 8 bataillons ...
Le comte Daru fera passer la revue du 1er corps aussitôt qu'il sera réuni à Dresde au camp de la Jeune Garde, afin de constater les pertes des ambulances régimentaires et il fournira aux régiments les fonds nécessaires pour les reformer à raison de 7 bataillons pour la 1re division, et 8 pour la seconde" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36162).
Défense de Dresde : De Lacoste, Capitaine, tué le 14 Septembre. Avoine, Lieutenant, blessé le 9 octobre (mort le 13). Tenaille, Capitaine, blessé le 14 Septembre. Moyret, Capitaine, blessé le 17 octobre. Colin, Capitaine, blessé le 16 septembre. Coste, Capitaine, blessé le 20 octobre. Roubi, Lieutenant, blessé le 17 octobre. Ferot, Lieutenant, blessé le 18 septembre. Rivoire, Lieutenant, blessé le 18 octobre. Beaurain, Lieutenant, blessé le 14 Septembre et le 6 octobre. Lacomme, Sous-lieutenant, blessé le 14 septembre.
Le 26 septembre 1813, depuis Dresde, l'Empereur écrit au Duc de Feltre : "Proposez-moi des récompenses pour la garnison de Saint-Sébastien. Faites-moi connaître si le général Rey qui la commande, est celui qui a été colonel du 57e, ou si c'est celui qui était gouverneur de Burgos" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 1068 ; Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 198; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36498). Jean-Pierre Antoine Rey qui a été colonel du 57e de ligne est Gouverneur de Burgos ; le commandant de Saint-Sébastien est Louis-Emmanuel Rey.
Le 3 octobre 1813, à Dresde, l'Empereur décrète : "Le 4e bataillon du 57e régiment d'infanterie de ligne sera incorporé dans les 1er, 2e et 3e bataillons du même corps, et ce 4e bataillon sera reformé en France" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2510; Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 228).
Le Sous-lieutenant Lehec est quant à lui blessé le 18 octobre au cours de la défense de Dantzig. Le Chef de Bataillon Pauly est blessé le 31 octobre à la bataille de Hanau.
Le 17 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé un corps qui prendra le titre de 1er corps bis et 13e bis de la Grande Armée, lequel se réunira à Anvers, à Gand et à Utrecht. Il sera composé de deux bataillons du 7e léger, du 13e léger, du 12e de ligne, du 17e, du 25e, du 33e, du 85e ; d'un du 57e, d'un bataillon du 36e, du 51e et du 55e, qui sont reformés à leurs dépôts, et du 6e bataillon du 15e léger, du 21e de ligne, du 30e, du 48e, du 108e, du 111e et du 61e ; total, 25 bataillons ; ce qui au complet ferait 25,000 hommes.
Une partie de ces 25,000 hommes existe par la conscription qui se lève actuellement ; mais un tiers ou un quart peuvent manquer, et vous y suppléerez en les portant sur les conscriptions que vous destinez au dépôt de Nancy.
Ces 25,000 hommes formeront trois divisions ...
Aussitôt que chacun de ces régiments pourra compléter un bataillon, il le fera partir pour Utrecht. Par ce moyen, ce corps pourra être à peu près formé par la conscription qui se lève aujourd'hui. Il peut donc être réalisé dans le courant de décembre.
Informez-vous près de l'administration de la guerre si l'habillement est prêt. Pourvoyez à l'habillement, et bientôt on pourra ressentir l'effet de cette nouvelle formation à Utrecht. Occupez-vous spécialement de compléter les cadres en officiers et sous-officiers. Vous comprendrez facilement pourquoi j'ai mis séparément ces bataillons, puisqu'ils ne doivent rien fournir, ni au 11e, ni au 5e, ni au 3e, ni au 2e corps de la Grande Armée" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37089 - Note : Cette organisation fut modifiée par un décret du 24 novembre 1813).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... En résultat général, le 1er corps sera composé de quarante et un bataillons, formant trois divisions, deux de quatorze bataillons et une de treize. Dans l'état actuel, il est de vingt-quatre bataillons, mais il renverra à leurs dépôts les cadres des 3e et 4e bataillons du 21e de ligne et le cadre du 3e bataillon du 57e. Il ne restera donc que vingt et un bataillons qui, joints aux vingt bataillons du 1er corps bis, formeront les quarante et un bataillons portés ci-dessus; mais, comme il renvoie en même temps à leurs dépôts les cadres de trois bataillons, si ces trois bataillons peuvent être complétés, ce corps sera porté à quarante-quatre bataillons ...
RÉCAPITULATION.— 1er corps, quarante et un ou quarante-quatre bataillons ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).
Le même 28 novembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Vous portez le 1er corps pour 44 bataillons. Mais, aussitôt le retour en France du 1er corps, le 6e du 21e et le 6e du 57e seront supprimés. Alors, il ne sera donc plus que de 42 bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6259 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37315).
L'Empereur écrit, le 10 décembre 1813, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "Monsieur le duc de Plaisance ... 3 compagnies du 3e bataillon du 36e de ligne, 3 du 17e, 3 du 12e, 3 du 7e léger, 3 du 57e de ligne sont parties de leurs cantonnements pour Anvers et y arrivent le 8, le 10 et le 11 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37525).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... Il sera formé un 7e bataillon au 57e de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps. Le 7e d'infanterie légère et le 57e n'en feront plus partie : ces deux régiments feront partie du 2e corps. La raison de cette disposition est que le 7e est à Huningue et le 57e à Strasbourg.
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons, et 2e à 43 bataillons.
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons.
Vous devez ordonner en conséquence que le 7e léger et le 57e ne fassent plus rien partir pour Anvers, et que tout ce qu'ils auraient fait partir et qui ne serait qu'à 10 jours de Huningue, soit dirigé sur Strasbourg pour être réuni au 2e corps.
Le 7e léger a fait partir 415 hommes le 30 novembre, lesquels arriveront le 30 décembre à Anvers. Le 57e a fait partir également 424 hommes qui arriveront à Anvers le 20 décembre.
Vous donnerez ordre que tous les hommes du 7e léger soient incorporés à Anvers dans les bataillons d'infanterie légère du 1er corps, et que les cadres prennent 4 à 500 Belges des régiments du 1er corps et les amènent sans délai à Strasbourg. Vous donnerez le même ordre pour les hommes du 57e qui sont arrivés à Anvers ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ÉTAT C
Formation du 2e corps
... 3e division
2e division
3 bataillons du 26e léger ; 3 bataillons du 18e de ligne ; 3 bataillons du 46e de ligne ; 3 bataillons du 93e de ligne ; 2 bataillons du 57e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
Il ordonnera au duc de Bellune d’organiser le 2è corps d’armée en trois divisions de la manière suivante :
... 2è division : 26e léger, trois bataillons ; 18e de ligne, trois ; 46e, trois ; 93e, trois ; 57e, deux ; total, quatorze bataillons ;
Le général Dubreton commandera cette division ...
Chaque division aura deux batteries d’artillerie à pied ; total, six batteries, quarante-huit pièces. Ce corps d’armée aura en outre deux batteries d’artillerie de réserve, seize pièces, et deux batteries d’artillerie à cheval" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le même 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il résulte du travail que vous m'avez remis le 19 décembre, sur la formation de la Grande Armée, qu'il manquerait 11,100 hommes pour compléter tout ce que j'ai demandé, savoir : ... 4oo au 57e ...
Il faudra se procurer ces 11,100 hommes sur l'appel des 300,00 hommes à faire dans les départements du Mont-Tonnerre et de la Sarre et dans les départements de l'Ouest où cet appel n'a pas encore eu lieu.
Faites-moi connaître les levées que l'on pourrait faire dans ces départements sur les 300,000 hommes. Il faudra employer les premiers hommes qu'on lèvera à combler ce déficit" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21025 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37624).
Le 28 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à son Aide de camp, le Général Lebrun : "Monsieur le duc Charles de Plaisance, je reçois votre lettre du 25. L'ennemi a passé à Bâle et a sommé Belfort et Huningue, ce qui m'a obligé de rappeler de Namur la Vieille Garde.
Je vois que le 3e bataillon du 13e d'infanterie légère et le 6e du 15e sont arrivés ainsi que les demi-bataillons du 57e et du 7e léger. Le 6e bataillon du 4e léger et celui du 58e doivent aussi être arrivés ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37694).
/ 1814
Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je viens d'examiner le travail du directeur de la conscription. Les états 1 et 2 sont relatifs aux conscrits des 120.000 et des 300.000 hommes qui étaient dirigés sur Belfort et Huningue. Voici ma décision.
Tous les conscrits de la levée des 120.000 hommes qui restent à diriger sur Strasbourg, savoir les 115 hommes du 18e de ligne, les 300 du 57e, les 16 du 152e et les 222 du 17e léger doivent continuer à être dirigés sur Strasbourg par la Toute de Phalsbourg, puisque cette route ne sera pas fermée ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6350 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37715).
Le 14 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, ordonne : "... Indépendamment des troupes de la garde, il y a à Anvers deux bataillons d'ouvriers de la marine, un bataillon du 108e, un du 48e, un du 13e léger, qui était à Breskens, et a l'ordre de se rendre à Anvers, 4,000 à 5,000 hommes formés des bataillons du 1er corps bis et du 13e bis, nombre qui s'augmente tous les jours. Le 1er bis se compose de trois petites divisions, 20 bataillons, savoir : deux bataillons du 13e léger (dont un à Breskens doit se rendre à Anvers, l'autre, à Ostende, le joindra bientôt) ; deux bataillons du 12e, deux bataillons du 22e, un bataillon du 57e.
Gourgaud en prendra l'état, ce sont les 3e et 4e bataillons de l'ancien corps de Vandamme ..." (« Lettres, ordres et décrets de Napoléon Ier en 1812-13-14, non insérés dans la "Correspondance" / recueillis et publiés par M. le Vte de Grouchy », Paris, 1897, p. 83)
Le 26 février 1814, au cours du second combat de Bar sur Aube, est blessé le Lieutenant Ferrand. Le 8 avril, à la défense de Kehl, est blessé le Sous-lieutenant Ambau. Le 57e est bloqué à Strasbourg, ce qui le fait participer à sa défense.
Le 15 mars 1814, l'Empereur écrit, depuis Reims, au Prince de Neuchâtel, Major général, à Reims : "Mon Cousin, donnez ordre au général Broussier, à Strasbourg, de laisser le commandement de la place au général Bonnard, et de réunir le 3e bataillon du 39e et le 3e du 133e, qui sont à Landau, complétés ensemble à 900 hommes ; le 2e bataillon du 15e, le 4e du 57e, le 1er et le 4e du 128e, un bataillon composé de deux compagnies du 18e, de deux du 152e, de deux du 17e léger, et complété à 900 hommes, ce qui fera 3,800 hommes de la garnison de Strasbourg ; le 4e bataillon du 48e, trois compagnies du 5e bataillon du 10e léger, ce qui fera 1,400 hommes de la garnison de Schlestadt ; enfin le 3e bataillon du 6e léger qui est à Phalsbourg ; total, 6,700 hommes d'infanterie.
Donnez-lui ordre d'employer dans ces divisions les généraux Schramm et Dermoncourt ; d'organiser à Strasbourg une batterie à pied de huit pièces et une à cheval de six pièces, ce qui fera quatorze pièces pour sa division. Il se servira des 3oo chevaux de trait qui se trouvent à Strasbourg et fera servir ses pièces par l'artillerie et les pontonniers qu'il y a dans cette place.
Il réunira les 200 hommes du 19e de dragons, du 7e de chasseurs et du 8e de hussards, ainsi que les 200 hommes du 16e de chasseurs qui est à Neuf-Brisach.
Il aura donc sous ses ordres 6,700 hommes d'infanterie, quatorze bouches à feu et près de 500 hommes de cavalerie.
Donnez-lui pour instruction de tâcher avec cette division de venir nous joindre, en se jetant de Phalsbourg sur Metz, Verdun ou toute autre direction, mais en évitant les gros corps ennemis" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21492 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38544).
/ Les élements du 57e en Espagne (1808-181...)
Alors que la plus grande partie du Régiment profite en 1808 d’une période de paix relative, ailleurs, en Espagne, des hommes du 57e sont confrontés à une réalité bien différente, plus douloureuse puisqu’elle entraîne la mort du Chef de Bataillon Barraire, blessé le 18 juin près de Madrid, où celle du Capitaine Larivière, assassiné. Ces deux Officiers étaient détachés dans un Corps provisoire.
Le 26 octobre 1808, Ney écrit au Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu ce matin la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire de Paris le 19 de ce mois.
Votre Altesse me demande un rapport sur la situation de l'armée en Espagne, sur les positions qu'elle y occupe et sur les forces de l'ennemi. Sans pouvoir lui donner des renseignements aussi précis que ceux qu'elle a sans doute reçus du maréchal Jourdan, je vais néanmoins tâcher de me conformer à ses intentions.
Positions de l’armée française ...
La division du général Sébastiani, aux ordres du duc de Dantzig (maréchal Lefebvre), forte de quatre régiments d'infanterie, les 28e, 32e, 57e et du 5e de dragons, occupe la position de Murguia et la vallée d'Orozco, qui aboutit à Miravalles, grande route de Bilbao à Miranda, par Orduna; cette position couvre Vitoria et protège, au besoin, les troupes (établies) dans la vallée de Durango ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 45).
Toujours du côté de l'Espagne, un ordre a été donné de former 12 Bataillons auxiliaires d'Espagne, mais 6 seulement sont organisés à Versailles.
Le 7 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
4e compagnie 1 [officier] 70 [soldats] du 57e
18 [soldats] du 33e
55 [soldats] du 108e
1 [officier] 49 [soldats] du 72e
2 [officiers] 192 [soldats] ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor. Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
Le Lieutenant Benoit, détaché auprès d’un Général, trouve la mort le 10 août 1810
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e bataillon du 43e de ligne sera complété également à 900 hommes, moyennant 100 hommes du 43e ; 200 du 18e ; 100 du 3e ; 100 du 111e ; 150 du 57e ; 150 du 105e ; 200 du 17e ; total 1000 hommes. Ce bataillon se formera également à Tours ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
/ 1815
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 53e de Ligne (ex 57e) à Strasbourg fait partie de la 6e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Doubs, et son Dépôt doit être établi à Reims (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 15 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Rapp : "J'ai reçu votre lettre du 12 mai. Je vois, par l'état que vous y avez joint, que le 18e de ligne qui a deux bataillons à votre armée, forts de 1200 hommes, peut vous fournir un troisième bataillon de 600 hommes ; faites-le partir sur-le-champ de Strasbourg pour venir vous rejoindre ...
Le 57e qui se recrute dans le Doubs, doit en recevoir également beaucoup ...
Faites- moi connaître pourquoi tous les hommes que vous avez à vos dépôts ne sont pas habillés et n'augmentent pas vos cadres.
Faites-moi connaître aussi ce qui est annoncé à ces régiments, des différents départements.
Espérez-vous qu'au 1er juin vos troisièmes bataillons soient complétés et que chaque régiment soit à 1.800 hommes ; ce qui ferait 7.000 hommes pour chacune de vos divisions ? ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39631).
Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Comte Rap, Commandant l'Armée du Rhin, à Strasbourg : "Je reçois votre lettre du 18 mai. J'ai accordé 13 millions pour l'habillement dans la distribution de mai. Des ordonnances pour des sommes considérables ont été envoyées à chaque corps de votre armée. Assurez-vous qu'elles soient soldées. Je ne saurais m'accoutumer à l'idée que vous ne puissiez avoir de disponibles que 2,200 hommes, quand la force des dépôts est de 4,000 hommes. Appelez à vous le 3e bataillon du 18e, le 3e du 39e, le 3e du 57e, le 3e du 7e léger, le 4e du 10e léger ; ce qui vous formera un régiment à quatre bataillons, quatre à trois bataillons et quatre à deux bataillons, ou vingt-quatre bataillons. Poussez l'habillement ; l'argent est en expédition et ne manquera pas ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21938 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39716).
Dans la Seconde déclaration du Général Le Sénécal, Chef d’Etat-major de l’aile droite, en 1815, on peu tlire : "… Ce ne fut que dans la nuit, de dix à onze heures, que les troupes du général Gérard arrivèrent à Wavres, n'ayant pu, dit-on, alors gagner Saint-Lambert ni arriver plus tôt, faute de guides, et ayant, par ce motif, consumé toute la journée en marches obliques. La nuit était tellement noire que le 57e régiment de ligne, faisant partie de ce dernier corps, échangea quelques décharges avec un régiment français que l'obscurité lui fit prendre pour l'ennemi, et qu'il y eut plusieurs hommes de tués …" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 4, p. 126).
En 1815, le 8 juillet, le Lieutenant Ferrand est à nouveau blessé au cours de la défense de Landau. Le 57e est ensuite licencié, à Strasbourg. Il devient Légion du Tarn.
Entre 1804 et 1815, le Régiment a eu 35 Officiers tués, 29 Officiers décédés de leurs blessures, 182 Officiers blessés.
/ Uniformes.
Les Carnets de la Sabretache sont une vraie mine d’or pour le chercheur. Nous y trouvons en effet des extraits de Correspondance du Général de Division Victor Perrin concernant les tenues portées à la 57e Demi-brigade qui se trouvait alors en Italie. Le premier émane du Chef de Brigade Bruno qui donne des ordres au Capitaine Boutrais, chargé de l’habillement, ordres approuvés par Victor, et concernant la confection des bonnets de Grenadiers, et les haches et tabliers des Sapeurs. Le 2e, daté du 19 novembre, est un ordre de Victor pour que l’on établisse à Padoue un atelier d’ouvriers tailleurs pour confectionner la tenue des Musiciens. Tenue qu’il décrit dans une lettre datée du 16, et qui prévoit que l’habit sera de fond écarlate, revers, parements, collet bleu, liseré blanc. Patte des manches blanche liserée bleu. Pattes des poches liserées bleu. Galon aux poches, collet, parement, gilet blanc coupé rond. Pantalon blanc et bottines. Il est également prévu que les Musiciens portent des panaches uniformes. Cette description correspond à la tenue représentée par H. Knötel, donnée dans l’ouvrage de Elting "Napoleonic Uniforms" tome 1 (fig. A1). Quel dommage cependant que nous n’ayons pas le détail des autres tenues portées au sein du Régiment à cette époque ! Nous savons en tout cas, par une lettre de Bonaparte datée du 6 juin, que la 57e s’était vue attribuer la somme de 23000 livres pour son habillement ; quel en fut l’usage, nous ne le savons hélas pas !
Nous savons en tout cas que la 57e a combattu quasiment sans interruption jusqu’à la fin de l’année 1800. Il est donc fort probable que les tenues à ce moment là devaient être dans un état déplorable, ce qui nécessitait inévitablement de les remplacer. Rigo (le plumet planche 224) raconte qu’en avril 1799, le Régiment défile dans les rues de Strasbourg avec un habillement et un équipement neufs, précisant que les soldats auparavant étaient presque nus. Le fait marquant est la présence d’une splendide Musique qui attirera les foudres de l’Administration (le rapport du Général Baraguey d’Hilliers en date du 21 janvier 1802 signale que la Musique du corps est trop importante et coûte trop cher ; celui du Général Michaud, daté du 8 juin 1803, dénonce le nombre excessif de Musiciens et des frais énormes d’entretien, dont 3850 francs dépensés pour l’achat d’instruments de musique). Toujours selon Rigo, le nombre officiel de Musiciens était de 8 dont un Chef, mais la 57e devait très largement dépasser le chiffre de 25, auxquels il faut ajouter 6 Tambours de Grenadiers et 48 Tambours de Fusiliers, sans compter les Fifres, qui officiellement n’existaient pas. Précisons également qu’à l’époque de l’Arrêté des Consuls ordonnant la normalisation des effectifs des Demi-brigades (27 août 1800), la 57e comprenait trois Caporaux-tambours et trois Tambours-majors, chiffre réduit à 1 d’après le rapport du Général de Brigade Grandjean daté du 30 octobre 1800.
Enfin, le 17 juillet 1803, Bonaparte écrit à Dejean, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, que "la 57e demi-brigade, Citoyen Ministre, n’a reçu ni l’habillement de l’an X, ni celui de l’an XI" (correspondance de Napoléon).
Peut être avons nous là l’explication à toutes les variantes que nous trouvons dans les tenues de la tête de colonne, qui constituent pour nous un véritable casse tête. Pour les représenter, nous disposons de quatre sources principales, qui sont Rigo (d’après Boersch, période 1799-1800), le Fichier Carl (1801), les Petits Soldats d’Alsace (types attribués à Boersch et datés de 1803) et enfin Bucquoy (types dessinés par Boisselier, datés de la période 1803-1805, ayant pour sources les Collections Alsaciennes, notamment Boersch).
Avant d’entrer dans le détail, quelques mots d’abord sur Boersch (d’après L. de Beaufort, le Briquet). Né à Strasbourg avant la Révolution, ouvrier boulanger de son état, il avait épousé la nièce du peintre Benjamin Zix. Installé dans son échoppe, qui donnait sur la rue principale de Strasbourg, il suivait des yeux toutes les troupes qui passaient dans la ville. Quelques fois, il invitait les soldats à lui rendre visite dans sa boutique. Il notait consciencieusement les détails de leur uniforme, qu’il reproduisait ensuite sur du carton découpé à l’aide d’un canif puis les montait sur des plots en bois. Cette notation dure plusieurs générations, puisqu’elle est achevée sous la Restauration. La collection d’ailleurs est terminée par son fils, Ch. Boersch, mort en 1861. Elle passe ensuite aux mains de la famille Kolb, qui la partage avec Meyer Boersch, héritier et descendant du boulanger. Cette Collection fut exposée en 1901 à la brasserie Korcher à Paris, et au château de Rohan à Strasbourg en 1903. Le 10 mars 1971, la Collection (ou une partie ?) est vendue à Angers, soit 4000 soldats de tous corps, dont la 57e Demi-brigade. Pour celle ci, L. de Beaufort a pu noter la composition suivante :
Tambour-major et 27 Musiciens, 7 Sapeurs et 2 Officiers supérieurs.
Une Compagnie de Grenadiers avec 1 Officier, 2 Sous-officiers, 1 Tambour et 23 Grenadiers.
3 Compagnie avec chacune une trentaine de personnages, Officiers, Sous officiers, Tambours et Fifres, et Porte-drapeau.
Voici ce que disait Bucquoy quant aux types représentés dans ses fameuses cartes :
"Les types de cette série ont été pris pour l’essentiel dans la collection Boersch, collection alsacienne établie par un contemporain et qui a été la base de beaucoup de collections postérieures. C'est de toutes les collections connues celle qui présente le plus de chances d’être exacte et nous aurons plusieurs fois l’occasion d’y puiser d’intéressants documents.
Les tenues que notre collaborateur M. Henri Boisselier a représentées d’après cette source sont celles de la fin du Directoire, qui subsistèrent sous le Consulat et l’Empire jusqu’à l’adoption du shako. Nous pouvons donc les situer entre 1803 et 1805. Toutes les tenues en habits viennent de la collection Boersch : le chapeau chinois nègre a déjà été donné par Job dans les «Tenues des troupes de France». Remarquons que la forme du chapeau des musiciens, se rapprochant du claque, diffère de celle du chapeau des fusiliers qui est le chapeau des troupes de la République. Le chapeau des fusiliers est orné d’un plumet aux couleurs des bataillons, bleu céleste, jaune orangé et violet (fortement lie de vin), c’est une particularité qu’on trouve rarement. Pour les tenues en capote M. Boisselier s’est inspiré des planches contemporaines de Geissler, un des plus consciencieux dessinateurs allemands de l’époque. Telles sont les tenues que la 57ème demi-brigade, surnommée «la Terrible» depuis la Favorite (1797), porta au camp de Boulogne et que le 57ème de Ligne portait à Austerlitz et probablement encore à Iéna".
Ganier Tanconville, dans un article paru dans la 4ème année du Passepoil, nous dit de son côté que le 57ème de Ligne était "bien connu des Strasbourgeois contemporains du Consulat et de l’Empire. Après une première apparition en 1801, son dépôt tint garnison dans cette ville de 1805 à 1815 … Tout ce que contenaient alors les bataillons de guerre, passait et repassait par ce dépôt". Ce qui donne encore plus de valeur à la collection Boersch : les types représentés ont été vus.
Passons maintenant à l’analyse. Rigo, pour la période 1799-1800, nous donne tout d’abord un Musicien (fig 2 ; fig 2a : détail des poches ; fig 2b grosse caisse), un Chapeau chinois (fig 3), et un Tambour de Fusiliers (fig 6 ; fig 6a : détail des poches ; fig 6b : Fifre de Fusiliers vers 1803 d’après Bucquoy qui donne également Boersch comme source). D’emblée, on constatera que le Musicien et le Chapeau chinois ont leur tenue distinguée de bleu ciel, couleur d’ailleurs que l’on verra reparaître dans la tête de colonne après 1808, alors que le Tambour de Fusiliers porte un habit distingué de drap jonquille. Par ailleurs, si l’habit du Tambour est doté de boutonnières blanches, ce n’est pas le cas pour celui du Musicien. Conclusion : à cette époque, il y a deux tenues distinctes à la tête de colonne. Cette particularité ne doit pas étonner ; on la rencontre au 17e Léger vers 1808-1809.
Rigo nous dit ne pas connaître la tenue du Tambour major. Peut être est-ce celle que nous trouvons dans la Collection des Petits Soldats d’Alsace (fig 1, attribué à Boersch, daté de 1803 ; donné également par Bucquoy avec par erreur une grenade argent sur le nœud), représenté de dos, ce qui nous permet d’admirer le détail des poches, des retroussis, et des galons à la taille. Boisselier quant à lui nous le présente de face (fig. A2) : il porte un chapeau avec ganse de cocarde, galon, tirants et floches dorés, un habit identique à celui du tambour galonné d’argent, avec trois boutons sous le revers droit, des bottes découpées en cœur ayant le devant un gland doré ; enfin une banderole jaune avec un porte baguette doré contenant deux baguettes noires à virole dorée.
A partir de 1801, il n’y a plus qu’une seule couleur dominante : c’est le jonquille. Globalement, toutes les sources concordent sur ce fait. Il y a cependant quelques variantes, en fonction des dates. Le Musicien de Carl (fig 7) daté de 1801 a la ganse de cocarde et les trèfles d’épaules jaunes (caractéristiques que l’on retrouve pour un Musicien (1802) de la Collection Knötel à Rastatt, mais qui n’a pas les pompons des cornes du chapeau), la patte de parement jonquille passepoilée de blanc. Celui tiré des Petits Soldats d’Alsace, attribué à Boersch et daté de 1803 (fig 8 ; 8a : grosse caisse même source) a les ornements du chapeau et les trèfles dorés, la patte de parement bleu à passepoil blanc, et de curieux retroussis écarlates. Pour Bucquoy, qui donne pour source Boersch (fig 4 vers 1803-1805), la ganse de cocarde et les trèfles sont blancs, la patte de parement et les retroussis jaunes. L’abandon progressif des ornements dorés est peut être du à des raisons d’économie. Si c’est le cas, cela permet de comprendre l’évolution du Chapeau chinois qui, a partir de 1803-1805, porte une tenue nettement moins riche que par le passé (fig 5 d’après Bucquoy et Job).
En ce qui concerne les Tambours et Fifres, on constate là encore certaines évolutions analogues. Ainsi, le Tambour de Fusiliers de Carl en 1801 (fig 9) porte le chapeau en colonne avec tirants jaunes. La patte de parement est jaune. Il n’y a pas de passepoil aux pattes d’épaules. Celui tiré des Petits Soldats d’Alsace, attribué à Boersch et daté de 1803 (fig 10 ; 10b : fifre) a le chapeau sans tirants, porté en bataille, les pattes d’épaules passepoilées de rouge, celles des parements bleues, et les retroussis rouges. Par ailleurs, les boutonnières ont disparu. Le Fifre de Bucquoy quant à lui (fig 6a) semble porter la tenue du Tambour de Rigo (fig 6).
Le Tambour de Grenadiers tiré des Petits Soldats d’Alsace et attribué à Boersch (fig 11) porte la même tenue que celui des Fusiliers, mais s’en distingue cependant par des retroussis jaunes, le bonnet à poil et les épaulettes rouges. Cette même source nous donne un Fifre de Grenadiers (fig 11a) portant un chapeau qui rappelle étrangement ceux en usage pendant la campagne d’Italie, avec plumet retombant, tirants et pompons des cornes rouges. Bucquoy quant à lui rétablit les boutonnières et dote le Tambour d’une capote grise enroulée sur le havresac (fig 12 ; Bernard Coppens donne un type quasiment analogue, mais sans la capote roulée sur le havresac, et avec les cercles de tambour bleu ciel).
Passons maintenant aux Sapeurs. Boersch et Bucquoy sont d’accords en ce qui concerne le Sergent-sapeur (fig 13) et le Sapeur (15), vers 1803. Carl donne un type légèrement différent pour l’année 1801 (fig 14) : plaque de ceinturon sans ornement, et port des pistolets.
En ce qui concerne les Officiers de Fusiliers, celui de Carl en 1801 (fig 16) porte le chapeau en colonne, tandis que ceux de Boersch (fig 16a) et Bucquoy (fig 16b) l’ont en bataille ; ces deux derniers ne diffèrent entre eux que par la couleur du petit plumet. Boersch et Bucquoy sont par ailleurs d’accord en ce qui concerne l’Officier de Grenadiers (fig 17).
Le Grenadier de Carl en 1801 (fig 18) n’a pas de passepoil sous le col. On retrouve cette caractéristique dans son Fusilier (fig 19) qui a par ailleurs un bouton dans la pointe de la patte d’épaule, et porte le chapeau en colonne avec tirants jaunes. Le Grenadier, le Fusilier et le Caporal de Fusiliers de Boersch (figs 20 à 22) ont un passepoil rouge sous le col ; par ailleurs, les Fusiliers portent le chapeau en bataille sans tirants, et n’ont pas de bouton sur la pointe de la patte d’épaule. Le Caporal, qui se distingue par le port de galons aurore, est d’autre part armé du sabre briquet.
Pour Bucquoy, le Grenadier en grande tenue (fig 23) a les guêtres blanches, les chevrons d’ancienneté rouges, et le manteau roulé porté sur le havresac. En tenue de route (fig 24), il porte le bonnet de police, la capote, les pantalons blancs, et semble avoir un manteau ou une couverture roulé sur le havresac. Le Sergent de Fusiliers (fig 25), dont le grade est signalé par un galon doré, ne diffère du Fusilier de Boersch que par le bouton dans la pointe de la patte d’épaule. En tenue de route (fig 26), le Fusilier porte le manteau gris, les pantalons blancs, et complète sa tenue par une gourde marron portée en bandoulière.
Geissler a pour sa part représenté un Fusilier du Régiment en 1806. Il porte le chapeau en colonne, une pipe glissée derrière la cocarde. On remarquera les pattes de parements bleues à passepoil blanc, les poches horizontales, et surtout, détail extrêmement intéressant, les retroussis ornés du numéro du Régiment en rouge. Notre hommes là encore porte les pantalons de toile par dessus des guêtres blanches. Le manteau enroulé sur le havresac est de couleur beige foncé. La giberne est recouverte d’une toile blanche sur laquelle est inscrit «57e Régiment …».
La planche de Tanconville (fig. A3), extraite du Passepoil, est elle aussi fort intéressante, en ce sens qu’elle représente le Régiment en service journalier. Tout d’abord, le Chef de Bataillon, à cheval, qui porte un surtout bleu, et un chapeau avec le plumet aux couleurs du Bataillon. L’Officier de Fusiliers est "en surtout, pantalon de Nankin, gilet blanc, bottes à revers coupées à la façon anglaise, mode en faveur dans l’Allemagne du Nord, en Hanovre, à Hambourg, où les bataillons du 57ème séjournèrent longtemps. Il porte un ceinturon en cuir de Russie carmin bordé d’or". Le Tambour de Grenadiers "est en veste avec col et parements écarlates, épaulettes de même, le chapeau orné de la carotte écarlate. D’autres documents donnent un petit plumet écarlate (Boersch et Hofrath Bach)".
Tanconville précise également que "aux armées de l’Océan en 1805, les têtes de colonne, musiciens compris, furent armés de mousquetons avec baïonnettes et pourvus de gibernes. On vit alors les tapins, en marche sur Austerlitz, battre la caisse, le mousqueton à 1a grenadière et la giberne, à la Corse, sous le ventre (Journal militaire, 11 fructidor an 12. Mémoires du général Roguet, etc.)". Remarquons que sur les revers du Tambour reproduit en noir et blanc, il n'y a pas de boutonnières (fig. A4).
L’Aide chirurgien porte une tenue qui "se rapproche de celle des chirurgiens, mais sans galons ni ornements. Surtout bleu barbeau, col et parements écarlates, gilet rouge pantalon de la troupe, chapeau sans pompon ni plumet. Il est armé du mousqueton ou carabine avec baïonnette, conformément aux ordres du jour des maréchaux Mortier et Ney, de juillet et août 1805. C’est à cette particularité d’ornement que les aides chirurgiens régimentaires doivent leur surnom de carabins. Succédant à ceux de l’ancienne monarchie, ils furent créés vers 1805 au camp de Boulogne, et recrutés parmi les sous-officiers idoines et les élèves en médecine touchés par 1a conscription. Nombre d’entre eux continuèrent leurs études comme élèves militaires et devinrent des chirurgiens militaires distingués. Le surnom resta le terme générique désignant les élèves du service de santé militaire (Document Piton)". Le Chef de Musique quant à lui est "en surtout, doubles galons d’argent au col aurore".
L’Officier de Voltigeurs est "en surtout à col aurore, armé de la carabine réglementaire, muni de la giberne à bandoulière de cuir blanchi, comme les officiers de dragons. Gilet blanc, pantalon gris basané, de cuir fauve, à 1a Suisse, mode très suivie par nos officiers subalternes (Document Piton et allemands)». Le sergent major de fusiliers porte la «veste blanche, pantalon de coutil, col et parements bleu national (plus clair que celui du fond des habits). Dragonne rouge. Les insignes des grades sont passepoilés de la couleur tranchante.
La couleur tranchante a été toujours : rouge pour les grenadiers, aurore pour les voltigeurs, bleu national (ou impérial) pour les fusiliers. Plus rarement du fond (blanc) pour ces derniers. La capote enroulée sur le sac est d’un gris bleuté conforme aux documents iconographiques allemands et aux documents Piton et Boersch. Quant aux ornements des chapeaux, 1e galon aurore du règlement semble avoir disparu vers 1803. Pour les plumets et pompons, Boersch donne au 57ème, pour 1804, 1e plumet court violet, orange, bleu céleste, selon le bataillon. Pour 1805, 1a tradition Piton donne 1e pompon à houppette. Du reste, il y avait alors dans le domaine du passementier une telle variété que les contradictions, mêmes apparentes, sont à négliger. Les corps de troupe se pourvoyaient sur place et comme ils pouvaient".
Il est à noter que les pompons des chapeaux ne sont plus les mêmes que ceux que l'on trouve dans les Collections alsaciennes; peut être faut il y voir l'application de l'ordre donné par le Général Vandamme dans sa lettre datée de Boulogne, le 21 juin 1805, dans laquelle il "prie l'adjudant commandant Mériage de prévenir de sa part MM. les généraux de brigade qu'ils aient à défendre les fausses queues, et à ordonner que ceux qui ont les cheveux courts les fassent couper convenablement. Beaucoup de corps croient devoir s'attendre à reprendre la queue; vous pouvez leur dire qu'il n'y a point d'apparence qu'ils y soient forcés. Ordonnez aux corps de se procurer des pompons ronds et plats; défendre ceux dans le genre du 57e : ils fatiguent trop les chapeaux et font toujours mauvais effet. Ordonnez que, dans chaque corps, on se procure des cocardes uniformes, qu'on s'occupe sérieusement du remplacement des mauvais chapeaux et qu'on répare promptement ceux qui en sont susceptibles. Je passerai une revue le 4, à dix heures du matin ; je visiterai la troupe en détail; je passerai une inspection très-sévère de tout ce qui tient à l'armement, l'habillement et l'équipement ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 129).Les types de la planche de Brauer et de Herbert Knötel, qui complètent ceux que nous trouvons chez Bucquoy, nous paraissent se situer vers 1807. Le Musicien, le Sapeur, le Tambour de Grenadiers sont analogues à ceux de Bucquoy. Le Sergent de Grenadiers ne pose aucun problème ; il porte la tenue classique, et Brauer nous donne même les ornements de retroussis (grenades rouges). Par contre, le Tambour-major représenté de face diffère sensiblement de celui donné par Boisselier : légion d’honneur, gilet galonné d’or, trèfles d’or sont des nouveautés. De même, on remarquera que les Fusiliers, et leur Officier, ont le pompon à houppette, comme chez Tanconville ; les couleurs correspondant aux différents Bataillons. Brauer nous donne également un aperçu des Voltigeurs, au travers d’un Cornet et d’un Caporal, qui portent tous deux le shako (il semble qu’à leur création, ils portaient le chapeau et n’étaient pas pourvus de sabre). La planche nous donne également les ornements de retroussis (cors jaunes).
Terminons ici en signalant que le drapeau représenté sur cette planche ne devrait pas être doté de franges. Il y a là une erreur manifeste. De même, nous n’avons pas donné le porte drapeau de Boersch, le drapeau représenté étant trop éloigné de la réalité.
Dans son Inspection du Dépôt du 10 novembre 1807, le Général Schauenburg note que "Les shakos de ce corps sont ridiculement ornés, ayant une gourmette en cuivre qui donne au soldat l’air d’un cheval mal embouché" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Drapeaux
Le 21 mars 1797 (1er Germinal an 5), le Général en chef fait écrire, depuis le Quartier général à Goritz, au Citoyen Boudet, chargé de la confection des drapeaux de l'Armée : "Ecrire au citoyen Boudet pour approuver qu'il mette sur les drapeaux de la 57e demi-brigade :
« La terrible 57e demi-brigade que rien n'arrête »" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1614).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
/ Sources
- Berjaud F. : Soldats de la Grande Armée, Série N°38.
- Brauer, Uniformbogen N°024 ; planches réalisées par Emile Nussbaum.
- Cdt Bucquoy : «Les uniformes du premier empire, l’infanterie».
- Martinien A. : «Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés durant les guerres de l’Empire (1805-1815)».
- Le Passepoil, 4ème année, N°03 : article de Ganier Tanconville, «Le 57ème de Ligne (1805-1807) sur le glacis de la Porte Blanche à Strasbourg».
- Smith D. : «Napoleon’s Regiments» ; Greenhill Books.