Le 103e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
Avertissement et remerciements : La base de cet historique est l'Historique du 103e Régiment d'Infanterie de Ligne, publié en 1875 à Paris chez Ch. Tanera, éditeur. Nous le compléterons au fur et à mesure de nos lectures et découvertes
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/ Introduction : les Régiments qui ont porté le numéro 103 avant le 2e amalgame
Différents Corps de troupe de l'infanterie française ont successivement porté le numéro 103.
- Le 103e Régiment d'Infanterie.
La Révolution française accomplit son oeuvre prodigieuse, et les souverains étrangers, épouvantés par le spectacle de ce peuple qui, dans ses convulsions, jette au monde entier de si brûlantes paroles et de si redoutables exemples, s'arment pour défendre leurs trônes ébranlés. L'Autriche, la Prusse, le Piémont, l'Espagne, la Suisse même s'engagent à faire avancer leurs armées sur nos frontières (conférence de Mantoue, mai 1791).
Poussés par les nobles qui quittent la patrie pour diriger contre elle les armes de l'étranger, les Rois se coalisent contre la France, et bientôt commence une lutte gigantesque entre la France et l'Europe, lutte qui durera vingt-trois ans.
Durant cette longue période de guerre, nos armées victorieuses portent dans toutes les capitales de l'Europe, avec le drapeau de la France, les principes de la société moderne, et gravent avec leur baïonnette cette maxime de Mirabeau que rien désormais ne saurait effacer : "Le droit est le souverain du monde".
Nos frontières sont toutes menacées à la fois ; c'est à ce moment qu'est formé le 103e Régiment d'infanterie, par Décret du 29 janvier 1792, avec une partie de la Garde nationale soldée de Paris, qui elle-même était presque entièrement composée d'hommes venant du Régiment licencié des Gardes-françaises. Ses éléments, bien qu'un peu exaltés par leur contact avec le peuple parisien, en ébullition depuis deux ans, sont excellents. Parmi ces anciens Gardes-françaises, quelques-uns ont appreis de la bouche même des héros de Fontenoy l'histoire de leur bravoure chevaleresque, qui restera dans la légende des siècles; et tous, qui ont vu inscrits sur leur drapeau les noms de Lens, Fleurus, Fontenoy, Lille, Maestricht, Besançon, Namur, enflamment par leurs récits glorieux l'imagination de leurs jeunes camarades qui doivent se montrer dignes de leurs aînés.
Parmi eux aussi se trouve peut-être cet héroïque et modeste Garde-française qui, en 1789, sauve son Colonel, le Duc du Châtelet, que la populace veut égorger, et répond simplement au Duc qui lui demande son nom pour le récompenser : "Mon nom, c'est celui de tous mes camarades"
Le Colonel du 103e est d'Arblay.
- Armée du Rhin, Général Luckner. En juin 1792, le 103e fait partie de l'Armée du Rhin, et son 1er Bataillon assiste au siége de Thionville. Le 1er octobre, il passe à l'Armée de la Moselle, sous le commandement du Général Beurnonville, et prend part à l'expédition de Trèves.
En février 1793, il passe sous le commandement du Colonel Jolly. En mars 1793, il passe sous le commandement du Colonel de Mauperthuis. A partir du mois de mai 1793, les deux Bataillons sont entièrement séparés.
- Armée de la Moselle. Général Houchard. 1er Bataillon. Le 15 mai 1793, le 1er Bataillon est aux avant-postes, à Neukirchen, et se bat contre les Prussiens, qui, après avoir réussi à enlever cette position, sont obligés de la quitter devant l'attaque énergique de nos troupes. Plus tard, dans la même année, du 26 au 28 septembre, lorsque des forces supérieures forcent les nôtres de se retirer sur la rive gauche de la Sarre, les Grenadiers du 103e, avec ceux du 44e, forment seuls l'arrière-garde, et prennent position à Scheidt.
Le 1er Bataillon se distingue ensuite au gué de Guiding et lorsque le Général Hoche, pour essayer de débloquer Landau, culbute le Corps du Prince de Hohenlohe, et ne bat en retraite devant l'armée de Brunswick qu'après trois jours de combats acharnés.
Au début de cette campagne le succès ne couronne pas toujours nos efforts, mais ils ne sont pas sans gloire : le 1er Bataillon peut en revendiquer une large part. Le Sous-lieutenant Lidor se fait particulièrement remarquer en prenant, dans la journée du 8 Frimaire an 2 (28 novembre 1793), le commandement d'une batterie d'artillerie abandonnée, avec laquelle il occupe des positions si bion choisies qu'il peut favoriser la retraite de plusieurs bataillons mal engagés.
Mais Carnot organise la victoire, et la victoire s'attache à nos pas. Hoche, à la tête de l'Armée de la Moselle, reprend la campagne, tourne Brunswick, se jette sur le flanc droit des Autrichiens que Pichegru attaque de front, les bat et les oblige à repasser le Rhin, tandis que les Prussiens, découverts sur leur gauche, reculent jusque sous le canon de Mayence. Les troupes françaises hivernent en pays ennemi.
Le 1er Bataillon du 103e est constamment engagé pendant ces opérations. Tous font leur devoir; mais sont cités comme s'étant particulièrement distingués : le Sous-lieutenant Lidor, une deuxième fois, et le Capitaine Switer, devenu plus tard Général de brigade.
Le 11 Germinal an 3 (31 mars 1794), ce Bataillon concourt à la formation de la 181e Demi-brigade de bataille lors du 1er amalgame. Selon B. Coppens, lors du 2e amalgame, les 1er et 2e Bataillons de cette Demi-brigade sont versés dans la 78e Demi-brigade de seconde formation ; le 3e Bataillon est quant à lui versé dans la 92e Demi-brigade de seconde formation.
A noter toutefois que selon les situations fournies, le 5 décembre, par le Chef d'état-major général de l'Armée de la Moselle, portant sur les trois Divisions Renaud, Tugnot, et Desbureaux, devant Mayence, le 1er Bataillon du 103e Régiment se trouve vers la fin de novembre 1794, à la Division Tugnot, avec le seul Général de Brigade Argout (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 146).
- Armée du Rhin. Général Pichegru. 2e Bataillon. Pendant ce temps, le 2e Bataillon, laissé à Sarrelouis en mai 1793, a été envoyé à l'Armée du Rhin, à Haguenau sous le commandement du Général Pichegru. Il est, ainsi que toute l'armée, constamment engagé jusqu'à l'époque du déblocus de Landau.
Le 11 Frimaire an 2 (1er décembre 1793), il s'empare du poste de Pfaffenhoffen et occupe Ubrach.
Au déblocus de Landau, il culbute à la baïonnette, avec la Division Hatry, la première ligne des Autrichiens. Le 13 Nivôse (2 janvier 1794), il passe à l'Armée de la Moselle, dans la Division Ambert, et prend part à un engagement très-vif avec les Prussiens en force numérique plus que triple.
Après la retraite des Prussiens, il vient prendre ses quartiers d'hiver sur la Sarre.
- Armée de Rhin-et-Moselle. Général Hoche. L'armée s'étant portée sur Trèves, le 2e Bataillon, qui fait alors partie de la Division Desbureaux, entre dans la ville le 17 Thermidor (4 août 1794) et occupe la Montagne Verte.
Dans la campagne de l'an 3, il fait partie de l'Armée du Rhin. L'hiver n'arrête ni les opérations de nos armées, ni nos succès. La défaite des Autrichiens, battus deux fois par Jourdan, amène la retraite des Prussiens au-delà du Rhin; les Anglais et les Hollandais sont culbutés par l'Armée du Nord, et les quatre armées françaises du Nord, de Sambre-et-Meuse, de la Moselle et du Rhin bordent le grand fleuve.
L'hiver vient, précoce et terrible : le froid descend à 17 degrés au-dessous de zéro. Les soldats, vêtus de haillons, sans paye, mais soutenus contre toutes les misères par leur énergie morale, au lieu de songer à s'établir dans des cantonnements, ne demandent qu'à marcher en avant. C'est le plus bel exemple d'abnégation, de discipline et de courage qu'aucune armée ait jamais donné au monde.
"Le 20 janvier 1795, nos troupes entraient dans Amsterdam : cette cité fameuse par ses richesses vit, avec une juste admiration, dix bataillons de ces braves, sans souliers, sans bas, privés même des vêtements les plus indispensables et forcés de couvrir leur nudité avec des tresses de paille, entrer triomphants dans ses murs au son d'une musique guerrière, placer leurs armes en faisceaux, et bivaquer pendant plusieurs heures sur la place publique, au milieu de la glace et de la neige, attendant avec résignation et sans un murmure qu'on pourvût à leurs besoins et à leur casernement".
Ce qui se passe à l'Armée du Nord se passe aussi à l'Armée du Rhin, pendant cet hiver rigoureux.
Selon les situations fournies, le 5 décembre, par le Chef d'état-major général de l'Armée de la Moselle, portant sur les trois Divisions Renaud, Tugnot, et Desbureaux, devant Mayence, le 2e Bataillon du 103e Régiment se trouve vers la fin de novembre 1794, à la Division Desbureaux, Brigade Paillard (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 146).
Le 20 Frimaire (10 décembre 1794), le 2e Bataillon du 103e est campé devant Mayence.
Les Divisions qui formaent l'investissement de Mayence présentent, à la date du 4 janvier 1795, la situation suivante : à l'attaque de gauche (Quartier général Heidesheim) sont dédiées deux Divisions, Renaud et Desbureaux, comprenant quatre Brigades ; le 2e Bataillon du 103e Régiment (Brigade Frimont) est entre Budenheim et Gonsenheim (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 173).
Il prend part ensuite au blocus de Luxembourg. il y a plusieurs engagements avec les assiégés et y perd huit Ofiiciers tués ou blessés.
Au mois de Messidor an 3 (juin 1795), ce Bataillon concourt à la formation de la 182e Demi-brigade lors du 1er amalgame. Lors du second amalgame, la 182e devient la 68e Demi-brigade de seconde formation.
- La 103e Demi-brigade de Bataille
La 103e Demi-brigade de Bataille est organisée à Toulon, le 25 Brumaire an 3 (15 novembre 1794), avec les Corps suivants :
- 1er Bataillon du 52e Régiment d'infanterie (ci-devant La Fère)
Selon B. Coppens, il a été créé en 1654. 53e Régiment en 1789. 52e régiment en 1791. Il fait les campagnes de 1792 à 1794 en Corse. En 1794, lors du premier amalgame, son 1er Bataillon entre dans la composition de la 103e Demi-brigade de première formation ; son 2e Bataillon entre dans la composition de la 104e Demi-brigade de première formation, qui, à la réorganisation de 1796 (18 Nivôse an 4) entre dans la composition de la 85e Demi-brigade de Ligne.
- 1er Bataillon des Volontaires de Marseille dits de la "Phalange Marseillaise"
Créé le 23 novembre 1792. Ce Bataillon concourt à la formation de la 103e Demi-brigade lors du 1er amalgame. Lors du second amalgame, la 103e devient la 11e Demi-brigade de seconde formation.
- 2e Bataillon des Volontaires de Luberon (Bouches-du-Rhône)
Créé en avril 1793. Ce Bataillon concourt à la formation de la 103e Demi-brigade lors du 1er amalgame. Lors du second amalgame, la 103e devient la 11e Demi-brigade de seconde formation.
La 103e Demi-brigade de Bataille est commandée par le Chef de Brigade Prisye.
- Armée d'Italie. 1794-1796. La 103e Demi-brigade de Bataille est placée sous le commandement du Général Villemalet. Le 27 Pluviôse (15 février 1795), elle est sous les ordres du Général Bordelanne, et contribue à réprimer les troubles qui ont éclaté à Toulon.
Dirigée ensuite sur l'Armée d'Italie, elle arrive à Loano en avril 1795, et fait partie de la 1re Division commandée par le Général Masséna.
Les trois Bataillons, d'abord séparés, sont réunis, quand les hostilités commencent, sous le commandement de l'Adjudant général Joubert. Puis le Général Masséna ayant été mis à la tête de l'aile droite de l'Armée, composée de trois Divisions, la 103e Demi-brigade verse, le 16 Floréal (5 mai 1795), son 1er et son 3e Bataillon dans la première de ces Divisions, et son 2e Bataillon dans la seconde.
Cette campagne a peu de résultat. Ayant en face d'elle des forces supérieures, l'Armée d'Italie est la seule des armées françaises de ce moment qui ne peut se porter en avant. Mais elle se maintient victorieusement sur ses positions de San Bernardo à Borghetto. Le 1er et le 3e Bataillon de la 103e sont placés à Alaccio et Oneglia, le 2e à Ventimiglia. Ils y restent jusqu'au 4 avril 1796.
En avril 1796 (avant le second amalgame, les canonniers de la 103e Demi-brigade de Bataille sont aux Divisions de la Côte, 2e Division (à Nice) Casabianca, 1ère Brigade (à Antibes et Cannes) Parra. Un détachement de la 103e (3 Officiers et 64 hommes) est à la 1re Brigade (à Menton et Vintimille, Adjudant-général Partouneaux) de la 3e Division (à Oneille et Porto-Maurizio, Gal. N. - le Général Fontbonne qui la commandait en mars est assassiné près de Fréjus, le 9 avril 1796). Le 3e Bataillon de la 103e Demi-brigade (32 Officiers et 726 hommes) est à la 2e Brigade (à San-Remo et Oneille, Général Casalta) de la 3e Division.
A cette époque, et suivant un Arrêté du 13 Nivôse an 4 (3 janvier 1796), la 103e Demi-brigade de Bataille est destinée à former la nouvelle 11e Demi-brigade de ligne.
/ Organisation de la 103e Demi-brigade d'Infanterie de ligne
La 103e demi-brigade de deuxième formation est créée par l'Arrêté du 18 nivôse an 4 (8 janvier 1796) et commence à s'organiser le 1er Ventôse (20 février) à l'Armée de Rhin-et-Moselle des unités suivantes :
- 86e Demi-brigade de première formation ;
La 86e demi-brigade de première formation (1794) avait été formée des unités suivantes :
- 2e Bataillon du 43e Régiment d'infanterie (ci-devant Royal (des) Vaisseaux)
B. Coppens indique que ce Régiment (Foix-Candale) a été créé en 1638, pour servir sur les vaisseaux. Il prend successivement le nom de des Vaisseaux, Vaisseaux-Candale, Vaisseaux-Mazarin et Vaissaux-Provence. Louis XIV s'en fait colonel, en 1667, et lui donne le nom de Royal-des-Vaisseaux, qu'il conservé jusqu'en 1792. 44e Régiment en 1789; 43e Régiment en 1791; lors du premier amalgame, en 1794, son 1er Bataillon entre dans la composition de la 85e Demi-brigade de première formation et son 2e Bataillon entre dans la composition de la 86e Demi-brigade de première formation. Le 1er Bataillon a fait les campagnes de 1792 à 1794 à l'Armée du Nord ; le 2e celles des mêmes années à l'Armée des Ardennes.
- 19e Bataillon du Pont-Neuf (Paris)
Ce Bataillon a été créé le 22 septembre 1792 ; son Chef est Fleury. Amalgamé lors de la première réorganisation dans la 86e Demi-brigade de première formation. Amalgamé lors de la deuxième réorganisation dans la 103e Demi-brigade de deuxième formation.
- 3e Bataillon du Puy-de-Dôme.
Ce Bataillon est créé en novembre 1792. Amalgamé lors de la première réorganisation dans la 86e Demi-brigade de première formation. Amalgamé lors de la deuxième réorganisation dans la 103e Demi-brigade de deuxième formation.
- 162e Demi-brigade de première formation
La 162e demi-brigade de première formation (1794) avait été formée des unités suivantes :
- 2e bataillon du 89e régiment d’infanterie (ci-devant Royal-Suédois)
Selon B. Coppens, Royal-Suédois (88e), a été créé en 1690. 91e Régiment en 1789. 89e Régiment en 1791. Le 1er Bataillon a fait les guerres de 1792 et 1793 à l'Armée de la Moselle, celle de 1794 à l'Armée du Nord ; le 2e Bataillon les campagnes de 1792 et 1793 à l'Armée du Nord, 1794 à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Lors du premier amalgame en 1794, son 1er Bataillon entre dans la composition de la 161e Demi-brigade de première formation (qui entrera dans la composition de la 73e Demi-brigade de seconde formation lors du second amalgame). Le 2e Bataillon entre dans la composition de la 162e Demi-brigade de première formation.
- Bataillon de la Commune et des Arcis (Paris)
Formé le 24 octobre 1792 , son Chef est Gaspart
Formé le 13 septembre 1792. Son Chef est Dumoulin. Amalgamé lors de la première réorganisation dans la 162e Demi-brigade de première formation. Amalgamé lors de la deuxième réorganisation dans la 103e Demi-brigade de deuxième formation.
- 6e Bataillon (bis) du Calvados.
6e Bataillon bis du Calvados, dit de Bayeux, formé le 8 septembre 1792.
Amalgamé lors de la première réorganisation dans la 162e Demi-brigade de première formation. Amalgamé lors de la deuxième réorganisation dans la 103e Demi-brigade de deuxième formation.
La 103e Demi-brigade de Ligne est commandée par le Chef de Brigade Dumoulin le 21 août 1796.
- Armée de Rhin-et-Moselle, Général Moreau
Destinée à l'Armée de Rhin-et-Moselle, la 103e se trouve à Landau le 20 Floréal an 4. Le 25 (14 mai 1796), elle marche avec la Division d'avant-garde du Général Beaupuy, suit le mouvement du Corps du Général Desaix, et se trouve au passage du Rhin.
Elle prend part aux affaires de Willstedt, d'Offenbourg, de Renchen.
Sur la journée du 9 Messidor an 4 (27 juin 1796), Decaen raconte : "La 10e demi-brigade d'infanterie légère, commandée par le citoyen Gazan, reçut l'ordre de marcher sur trois colonnes, de diriger une de ses colonnes en côtoyant la lisière d'un bois, à la gauche de la plaine de Sand ou de Griesheim, une autre au centre du bois, et la troisième par la chaussée qui conduit de Sand à Appenweier, en traversant des marais et la largeur du bois, pour arriver sur la grande route de Renchen à Offenburg. La 62e demi-brigade devait exécuter le même mouvement en deuxième ligne. Deux pièces d'artillerie légère du citoyen Mosel et trois escadrons du 8e chasseurs marchèrent avec la colonne du centre ; quatre autres pièces d'artillerie et les pièces de bataillon de la 62e, le 6e régiment de dragons et le 4e escadron du 8e faisaient partie de la colonne de gauche.
Il se commit une erreur qui aurait causé des inconvénients si, de suite, je n'avais point réparé la faute. La cavalerie et l'artillerie s'étaient avancées sur la chaussée qui conduit à Appenweier, sur laquelle devaient marcher deux bataillons d'infanterie. J'étais resté en arrière pour faire filer et distribuer les colonnes. Par une méprise, cette colonne d'infanterie avait pris une autre direction : le chef avait entendu qu'il devait se porter sur Offenburg par le chemin le plus court. Un poste ennemi, composé de cavalerie et d'infanterie, fit feu sur l'avant-garde des chasseurs à cheval. L'ennemi avait à Appenweier deux pièces de canon avec lesquelles il pouvait défendre avec avantage la sortie du défilé. Il s'en servit alors pour tirer plusieurs coups. Je fis aussitôt faire un mouvement rétrograde à la colonne, faisant soutenir ce mouvement par le feu d'une de mes pièces d'artillerie légère, et j'envoyai chercher la première infanterie qui se trouverait à proximité. Deux bataillons de la 97e demi-brigade, qui étaient destinés pour la réserve, reçurent cet ordre. Lorsqu'ils furent arrivés à environ 200 toises d'Appenweier, je les disposai pour aller attaquer vigoureusement ce village, qui fut bientôt enlevé ; à cet effet, je fis marcher un bataillon pour le tourner par la gauche, tandis que l'autre l'attaquerait de front et par la droite. Je fis soutenir cette attaque par le feu de deux pièces de canon. L'ennemi ne fit pas une longue résistance : il se retira du côté de Renchen. Mais à peine quelques volontaires étaient entrés dans ce village, que des cuirassiers de Kavanagh les chargèrent. Aussitôt, je fis marcher contre eux l'escadron du 8e chasseurs et un escadron du 6e dragons qui tombèrent dessus avec une vigueur extrême. Ils en tuèrent, blessèrent et firent prisonniers au moins une centaine ; une soixantaine de chevaux furent aussi pris. Le reste, formant plus d'un escadron, aurait subi le même sort si j'avais pu me servir de tout ce que j'avais de cavalerie pour le poursuivre. Mais comme j'appréhendais que l'ennemi ne vint me prendre sur mes derrières, je fis marcher trois escadrons du 6e et trois pièces d'artillerie légère pour contenir ce qui pourrait venir du côté d'Offenburg.
Le citoyen Fauconnet, commandant du 6e dragons, et depuis, général, s'occupa de cette partie avec ce petit corps d'observation.
Le général Sainte-Suzanne avait marché avec sa brigade sur Urloffen qui fut enlevé de vive force par la 10e brigade d'infanterie de ligne, conduite par l'adjudant général Levasseur …
Je n'avais pu suivre le mouvement des 10e et 62e demi-brigades. La circonstance qui s'était présentée à Appenweier m'en avait empêché, mais le général Desaix avait surveillé leur mouvement.
L'attaque sur Offenburg n'eut pas le résultat qu'on en attendait ; on se canonna réciproquement et l'ennemi fut seulement resserré dans sa position …
A 10 heures du matin environ, le général Desaix, que j'accompagnais, repartit d'Offenburg pour se rendre à Appenweier, afin de concerter l'attaque préméditée avec le général Sainte-Suzanne mais des tirailleurs avaient déjà engagé une affaire qui eut le dénouement le plus extraordinaire. Le canon tirait de part et d'autre. Le général Desaix ordonna de suite les dispositions suivantes : trois pièces d'artillerie légère de la 1re compagnie du 2e régiment furent avancées en avant de la Holchen, soutenues par le 6e régiment de dragons et un escadron du 8e régiment de chasseurs. Le 14e régiment de cavalerie fut également avancé pour soutenir ces deux corps de troupes légères. Le reste de l'artillerie resta en arrière de la Holchen avec le 15e régiment de cavalerie et deux régiments de carabiniers ; la 62e demi-brigade d'infanterie fut placée derrière cette rivière, ainsi que les deux bataillons de la 97e demi-brigade ; la 103e demi-brigade fut placée en réserve en avant d'Appenweier, tandis que la 10e d'infanterie légère reçut ordre de côtoyer la montagne pour venir appuyer le flanc droit des troupes françaises. Sainte-Suzanne occupait la hauteur en avant d'Urloffen et avait sa gauche vers Bolzhurst.
Les Autrichiens, commandés par les généraux Devay et Sztaray, avaient toutes leurs forces, dont la majeure partie en cavalerie, dans le bois de Renchen, et ne faisaient paraître que quelques hussards de Szekler à l'entrée du bois devant le front des villages d'Erlach et de Stadelhofen. Ils apercevaient tous les mouvements des Français sans qu'on pût s'apercevoir d'aucun des leurs, ce qui obligea de prendre les plus grandes précautions pour les tâter. On fit marcher contre eux quelques tirailleurs de cavalerie qui furent attirés proche du bois par les hussards de Szekler qui, aussitôt, chargèrent les nôtres. Un escadron de chasseurs marcha pour les soutenir. Aussitôt, les Autrichiens sortirent du bois en grande quantité et auraient enlevé l'escadron de chasseurs, ou au moins une partie, si le 6e régiment de dragons n'avait pas marché à son secours, soutenu par le 15e régiment de cavalerie qui contribua pour beaucoup à décider l'ennemi à se retirer. Il fut un moment où près de deux mille hommes de cavalerie étaient prêts à se choquer, et peut-être qu'à cet instant t'affaire aurait été décidée. Mais un plus beau triomphe était réservé ce jour-là à l'armée française.
L'ennemi, n'ayant pas réussi par cette ruse, se reporta sur sa droite, sortit des bois par la route de Renchen, chercha à tourner deux pièces d'artillerie qu'on avait avancées pour battre sur le premier débouché où il avait paru ce second mouvement ne fut pas plus heureux pour lui que le premier. Cependant, il fit de grandes démonstrations sur ce point, et lorsqu'il crut que notre attention était toute portée sur la gauche, il fit apercevoir un nouveau mouvement sur notre droite ; des cuirassiers d'Anspach furent assez téméraires pour oser une charge dans un terrain marécageux, sur les bords de la Holchen, et pour passer cette rivière qui était guéable, afin de nous dépasser ; ce terrain était en outre coupé par des haies, derrière lesquelles j'avais disposé un bataillon d'infanterie de la 97e. Les cuirassiers reçurent quelques coups de fusil à leur approche. Cela ne les empêcha pas de continuer leur charge. Ils avancèrent sur l'infanterie qui, avec le plus grand sang-froid, fit une fusillade qui en jeta par terre la plus grande partie ; les autres se retirèrent, en partie blessés, eux ou leurs chevaux. Un instant après, Gazan fit annoncer qu'il occupait Oberkirch, point intéressant puisqu'il ôtait à l'ennemi un de ses chemins de retraite, et rendait sa communication avec le corps d'armée du Haut-Rhin de plus en plus difficile. Le général Desaix s'y porta pour le reconnaître. Pendant son absence, nous fûmes assez tranquilles ; au centre seulement on se canonnait ; il n'en était pas de même de la gauche : l'ennemi y faisait tous ses efforts, mais le général autrichien, ayant sans doute été informé du mouvement qui avait été fait sur sa gauche, se décida à abandonner la position de la Rench ; et, pour couvrir son mouvement de retraite, il fit charger par des hussards de Szekler des tirailleurs des 10e et 62e demi-brigades qui étaient entrés dans le bois et qui s'avançaient dans une futaie très accessible à la cavalerie ; ils auraient même fait beaucoup de prisonniers si le général Sainte-Suzanne, qui n'avait point pris le change, n'avait pas aussitôt donné l'ordre au 4e régiment de chasseurs de prendre en flanc ces hussards, ce qui fut exécuté avec la plus grande célérité.
L'adjudant général Levasseur était à la tête de ce régiment. Le citoyen Fauconnet, chef du 6e dragons, avait aperçu ce mouvement et s'était mis en devoir de le seconder. Ayant également aperçu que la cavalerie ennemie, qui était en avant d'Erlach, faisait aussi un mouvement de retraite, j'ordonnai à toute la ligne de suivre le mouvement de la gauche et de serrer l'ennemi, ce qui fut exécuté avec une telle précision que le 6e dragons et le 15e de cavalerie s'ébranlèrent et chargèrent l'ennemi de front tandis que le 4e chasseurs le prenait sur son flanc droit. Les Autrichiens furent poussés avec tant de vigueur qu'ils s'encombrèrent dans les défilés qu'ils avaient à passer, perdirent toute leur artillerie, au nombre de dix pièces de canon et les caissons. Plus de six cents chevaux furent pris ou tués dans cette journée ; mille à douze cents prisonniers furent faits. Le citoyen Rapatel, aide de camp du général Sainte-Suzanne, à la tête d’un parti de cavalerie, les poursuivit l'épée dans les reins jusqu'au-delà d'Anspach. Jamais déroute ne fut plus complète. Ils furent également poursuivis par leur gauche, mais ils avaient détruit les ponts sur la Rench de ce côté, de manière qu'ils évitèrent le sort qu'éprouva la droite. L'ennemi avait fait une très grande faute d'avoir accumulé toute sa cavalerie sur le même point et de n'avoir pas pris les précautions convenables pour garder la tête des défilés qu'il avait laissés derrière lui.
Le général Sainte-Suzanne avait à appréhender, pendant toute l'affaire, que l'ennemi ne fit un mouvement sur la gauche de l'armée française, qu'il lui était très facile de tourner puisqu'elle ne se prolongeait que vers Bolzhurst.
Aussitôt après le mouvement rétrograde de la cavalerie autrichienne, il fit attaquer par un bataillon de la 109e et un autre de la 10e d'infanterie de ligne le village de Wagshurst dans lequel l'ennemi se défendait avec opiniâtreté, mais qui pourtant fut obligé de faire le mouvement qu'avait fait sa gauche. Cette attaque fut dirigée par l'adjudant général Place ; les deux bataillons précités s'y comportèrent avec une grande valeur ; les chefs qui les commandaient méritent les plus grands éloges.
Dans la poursuite qu'on fit de l'ennemi, des chasseurs du 8e régiment, qui se trouvaient près de la montagne, prirent un officier de correspondance qui était chargé de paquets adressés au général La Tour par le général qui commandait les troupes dans le haut Rhin. Ce dernier annonçait, entre autres choses, qu'il avait été forcé de quitter la position d'Offenburg pour se retirer dans la vallée de la Kinzig, et d'autres renseignements précieux ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 97).
Pour la journée du 16 Messidor an 4 (4 juillet 1796), Decaen raconte : "... Sandweier fut occupé par les 62e et 103e demi-brigades, le 2e chasseurs et 6e dragons ; cette journée, qui nous avait donné la gorge de l'Oosbach et de Baden, fut un accessoire pour faciliter les opérations de l'armée ..." (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 105).
La 103e est à la batailles de Rastadt (5 juillet).
Concernant la journée du 17 Messidor an 4 (5 juillet 1796), Decaen raconte : "... Les 62e et 103e demi-brigades d'infanterie se distinguèrent également ..." ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 106).
La 103e combat à Ettlingen (9 juillet), où Moreau repousse et défait les Autrichiens.
Restée à Pfaffenhoffen pendant les opérations de Moreau en Bavière, elle se trouve aux combats de Freising et d'Eichstadt, où Desaix défait complétement le Général Nauendorf.
Concernant la journée du 15 Fructidor an 4 (1er septembre 1796), Decaen écrit : "… je faisais déboucher le premier peloton de cavalerie pour soutenir les tirailleurs que ceux de l'ennemi paraissaient repousser. Le général Delmas s'occupa aussitôt de ce peloton et entreprit une charge sur l'ennemi, qui se laissa charger pour mieux engager le général Delmas qui le fut sérieusement à son tour. Quelques dragons du 17e furent faits prisonniers et beaucoup plus l'auraient été si une compagnie de grenadiers de la 103e placée derrière une haie, n'avait pas, par son feu, arrêté la charge. On fit ensuite avancer un plus grand nombre de troupes, avec de l'artillerie, à la tête du pont. L'ennemi, de son côté, fit sortir d'Ingolstadt une augmentation de cavalerie ; mais quelques coups de canon, et le 7e régiment de hussards avec le 17e de dragons, les eurent bientôt forcés à rentrer dans la tête du pont ...
Les corps qui se distinguèrent dans cette journée furent les deux 10e demi-brigades, la 62e, la 97e, la 103e, les 4e et 8e régiments de chasseurs, les 6e et 17e dragons, et le 2e régiment de carabiniers. L'artillerie légère servit avec la plus grande distinction : c'étaient les compagnies des capitaines Mosel et Ponce. Nombre d'officiers se distinguèrent, entre autres l'adjudant général Levasseur, les chef de brigade Gazan, Rivet et Vandermaësen, les chefs de bataillon Marcognet, Missire, Mas, Ducassou, Nagle, Béchot et Montvoisin, le citoyen Fauconnet, commandant le 6e dragons, le chef d'escadrons France, commandant le 8e chasseurs, le capitaine Chalhos et le chef de brigade Scalfort, commandant du 4e chasseurs ; mon aide de camp Coëhorn se conduisit avec sa bravoure et son intelligence ordinaires ..." ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 140).
Le 23 Fructidor (9 septembre), elle combat de nouveau sous les murs d'Ingolstadt.
Mais pendant que le Général Bonaparte accomplit en Italie sa merveilleuse campagne, Moreau se voit obligé de reculer. Il le fait lentement, méthodiquement, ne laissant derrière lui, dans cette glorieuse retraite, ni un homme ni un caisson, et s'arrêtant chaque fois qu'il est trop pressé pour infliger quelque leçon sévère aux Autrichiens qui le suivent.
Concernant la journée du 25 Fructidor an 8 (11 septembre 1796), Decaen écrit : "... A 3 heures après midi, je commençai mon passage. Les chasseurs du 4e, qui étaient d'avant-garde, rencontrèrent l'ennemi au-delà d'un grand bois entre Neuburg et Nassenfels. Ils le chargèrent vigoureusement et lui prirent une quarantaine d'hommes, autant de chevaux, avec deux officiers. L'ennemi avait, dans cette partie, nombre de détachements de cavalerie qui, pour la plupart, dirigèrent leur retraite sur Eichstatt, de sorte qu'au déclin du jour cinq cents chevaux, y compris la réserve qui était venue d'Eichstatt, se trouvèrent rassemblés au-delà de Weissenkirchen, et alors disputèrent le passage aux éclaireurs. Le chef de brigade Gazan, qui commandait mon avant-garde, voulut les chasser en faisant tirer sur eux quelques coups de canon. Ils entreprirent une charge qui ne leur réussit pas ; les chasseurs du 4e leur résistèrent et, chargés par quelques compagnies d'infanterie qui s'emparèrent de Weissenkirchen et qui occupèrent des bois sur leur flanc, ils les eurent bientôt forcés à faire la retraite.
La nuit étant survenue et mes troupes étant exténuées de fatigue, j'établis ma brigade entre Möckenlohe et Weissenkirchen ; j'occupai ce dernier village en avant-poste. J'étais suivi dans ma marche par la 103e demi-brigade et le 8e régiment de dragons sous les ordres du général Fauconnet, qui prit position, ayant sa droite à Nassenfels ..." ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 147).
Dans cette retraite, la 103e Demi-brigade se trouve à Rieden le 1er Vendémiaire an V (22 septembre).
Concernant la journée du 6 Vendémiaire an 8 (27 septembre 1796), Decaen écrit : "... Le 6, j'évacuai Ulm à 4 heures du matin et je dirigeai ma brigade sur Erbach, où je devais repasser le Danube ; mais, pour exécuter ma retraite sans être inquiété de l'ennemi et, par conséquent, pour empêcher que quelque habitant d'Ulm ne pût donner des renseignements à l'ennemi sur mes mouvements, je crus à propos de faire abattre toutes les herses des portes, et même de celle par laquelle les troupes sortirent. Je chargeai de cette opération le chef de bataillon Henriot, de la 10e de ligne, qui s'en acquitta très bien, de sorte que personne ne pouvait entrer dans la ville ni en sortir, car il fallait beaucoup de temps pour relever ces herses dont j'avais aussi fait briser ce qui servait à les relever.
L'ennemi ne s'étant pas non plus aperçu que les avant-postes s'étaient retirés, j'eus le loisir de faire ma retraite dans la plus grande tranquillité, et j'avais déjà fait deux lieues lorsque j'entendis le canon de l'ennemi, qui tirait sur Ulm. J'appris, depuis, que c'était pour se faciliter l'entrée d'une des portes, et qu'il fut extrêmement étonné de ne plus trouver personne dans cette ville. J'aurais pu repasser tout le Danube avec toute ma brigade, sans être vu de lui, si la 103e avait exécuté son mouvement à l'heure qu'on lui avait indiquée ; mais ayant été obligé de l'attendre plus d'une heure, quelques patrouilles ennemies se présentèrent à la gauche du village d'Erbach ; je les fis éloigner et, après, j'exécutai mon passage et fis détruire le pont sur lequel j'avais passé ..." ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 159).
Elle prend part à la victoire de Biberach (2 octobre 1796).
Le combat d'Emmedingen est une des pages les plus glorieuses de la 103e Demi-brigade. Le Capitaine de Grenadiers Brayer, ralliant quelques Compagnies débandées, tient tête à des forces considérables, protége la retraite de la Division Beaupuy, et rétablit les communications avec l'aile gauche de l'armée. Dans ce combat, un grand nombre d'Officiers sont tués ou blessés.
Concernant la journée du 27 Vendémiaire an 5 (18 octobre 1796), Decaen écrit : "... Le 27, après les rapports qui m'avaient été faits que l'ennemi augmentait ses forces, je fus en faire la reconnaissance avec les généraux Desaix et Beaupuy. Effectivement, l'ennemi s'était beaucoup augmenté sur un plateau en arrière du village d'Heimbach ; il faisait alors des mouvements que nous jugeâmes être seulement pour s'établir. Il était alors midi nous retournâmes à Emmendingen. Mais à peine étions-nous descendus de cheval qu'on entendit un feu assez vif : l'ennemi s'était avancé pour attaquer nos avant-postes tenus par les 10es.
Ce fut particulièrement sur le front occupé par le bataillon du citoyen Missire que l'ennemi paraissait le plus acharné. Cet excellent officier résista avec son bataillon, pendant plus de quatre heures, contre les attaques multipliées de l'ennemi qui, pourtant, serait venu à bout de son entreprise si, avec un bataillon de la 103e et une pièce de 4, je ne m'étais pas avancé pour soutenir ce bataillon et rechasser l'ennemi qui avait déjà fait des progrès vers Landeck.
Le chef de brigade Gazan avait aussi contenu l'ennemi qui avait tenté différentes fois de s'emparer du terrain qu'occupaient ses avant-postes. On fit quelques prisonniers à l'ennemi qui eut beaucoup de tués et de blessés. Les généraux Desaix et Beaupuy, qui étaient présents, n'avaient pas jugé à propos d'en imposer plus tôt à l'ennemi par un appareil de forces plus considérables, leurs intentions étant de pénétrer celles de l'ennemi. La nuit, qui survint, fit cesser le feu des deux partis. On fut assez tranquille.
Le bataillon de la 103e demi-brigade qui m'avait servi à repousser l'ennemi remplaça, aux avant-postes, le bataillon de Missire. Cette demi-brigade tout entière avait passé l'Elz ; elle resta en position en avant de cette rivière, pour être à proximité d'être portée où le besoin l'exigerait et, particulièrement, pour favoriser la retraite de l'avant-garde, si elle était forcée. Le général Sainte-Suzanne, qui n'avait point été attaqué les jours précédents, ou au moins que faiblement, avait fait appuyer la 50e demi-brigade pour remplacer à Theningen la 103e : les jours suivants feront reconnaître le bien qui a résulté de ce mouvement ...
" ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 175).
Concernant la journée du 28 Vendémiaire an 5 (19 octobre 1796), Decaen écrit : "... Je n'étais pas revenu de ma surprise que le coup le plus accablant me fut porté on m'annonça que mon meilleur ami, le vertueux et respectable général Beaupuy, venait d'être frappé mortellement. Il s'était porté en avant pour mieux reconnaître les mouvements de nos adversaires qui faisaient des progrès assez considérables. Il voulut les arrêter sur le point où il se trouvait, avec deux compagnies de la 103e demi-brigade ; il faisait avancer ces deux compagnies pour favoriser la retraite à deux pièces d'artillerie qui auraient pu être compromises; lorsqu'une halle de mitraille vint enlever à la Patrie un de ses plus zélés défenseurs ! Mes talents sont trop faibles pour que j'entreprenne de faire, tel qu'il doit l'être, l'éloge d'un homme qui jouissait de l'estime générale et de la plus grande considération que lui avaient méritées les belles qualités de son âme, la bonté de son cœur, ses vertus sociales, ses talents militaires, son courage héroïque et son étonnante bravoure.
Cet événement fit une grande sensation sur tous ceux qui en furent informés. Je crois que la foudre n'aurait pas fait plus d'effet sur moi, et je me suis persuadé que si le général Desaix qui, en quittant Emmendingen, s'était dirigé à la droite vers Gazan, et qui, à cette affligeante nouvelle, revint sur le point où j'étais, ne m'avait pas pressé la main en versant des larmes, et me disant : « Sauvons l'armée, et nous pleurerons notre ami dans un temps plus propice », oui, je crois que je ne serais jamais sorti de l'état d'abattement dans lequel j'avais été plongé. 0 cruelle situation que d'être forcé d'arrêter l'essor de sa sensibilité !
L'ennemi gagnait du terrain, et il était essentiel, si on ne pouvait pas l'empêcher, d'arrêter au moins la rapidité de sa marche. Après les instructions que je reçus du générai Desaix, qui se reporta de nouveau vers la droite, et que je transmis au générai Fauconnet, celui-ci disposa en arrière de l'Elz les deux pièces de 4 de la 50e demi-brigade, dans une position favorable pour contester à l'ennemi le débouché de Kenzingen, car nous n'avions plus d'autre artillerie légère (la compagnie du corps de bataille avait été envoyée, la veillé, à Eichstetten). Cette disposition contribua pour beaucoup à protéger la retraite de l'avant-garde et particulièrement de la 10e de ligne qui, après être descendue des hauteurs où elle était disséminée, se reforma dans le plus grand ordre sous un grand feu d'artillerie. Je dirigeai ensuite cette demi-brigade sur Emmendingen, en indiquant au chef de brigade une position qu'il devait préalablement occuper, à moins que des circonstances impérieuses n'y missent empêchement.
J'avais déjà fait repasser l'Elz au 8e chasseurs ; deux escadrons du 6e dragons avaient aussi reçu l'ordre de se retirer par Emmendingen. La 10e légère et la 103e soutenaient toujours ; et, avec deux pièces d'artillerie que j'avais fait placer derrière le ruisseau qui traverse la route de Frihourg, je m'opposai, conjointement avec les pièces de la 50e qui étaient derrière la rivière, au débouché de l'ennemi par Kenzingen. Enfin l'ennemi, augmentant ses moyens, nous força à abandonner totalement ce terrain ; et si celui-ci n'avait pas menacé de couper la retraite vers Emmendingen, Gazan, avec sa demi-brigade, aurait encore disputé longtemps ; il fallut donc céder. La 103e effectua aussi sa retraite en se dirigeant vers Emmendingen.
Le général Desaix avait déjà fait filer une grande partie des troupes sur ce point, lorsque l'ennemi arriva a Emmendingen pour couper la retraite. Les deux autres escadrons du 6e, qui étaient restés en soutien, se firent alors passage à travers l'ennemi, sans éprouver une perte notable ; alors l’infanterie, qui n'avait pas pu arriver encore à Emmendingen, fut obligée de rétrograder pour venir au pont de Theningen. Si l'infanterie qui restait encore à se retirer avait été formée, assurément elle se serait aussi ouvert un passage ; mais c'étaient des tirailleurs ou des compagnies détachées qui redescendaient des hauteurs et qui abandonnaient un pays de chicane, ce qu'ils ne pouvaient effectuer que chacun pour leur compte. Ce reflux, qui fut aperçu de l'ennemi, lui donna alors occasion de presser avec plus de vigueur, et particulièrement de diriger tout son feu sur le pont de Theningen. Il chercha aussi à déboucher vers Mundingen. Une compagnie de grenadiers de la 103e, commandée par le capitaine Paquet, lui disputa longtemps cet avantage avec bien de la valeur ; elle fut toute faite prisonnière, mais elle préserva du même sort plus de six cents hommes qui eurent le temps d'arriver au pont de Theningen. Enfin, ne pouvant plus tenir derrière le ruisseau, une de mes pièces d'artillerie étant démontée, je fis repasser l'Elz au bataillon de la 50e et à tout ce qui me restait. Le général Fauconnet avait aussi eu la précaution d'établir au pont les trois compagnies de grenadiers de la 50e pour favoriser notre retraite. Les généraux Desaix et Reynier, qui furent présents à presque toute cette affaire, faisaient des dispositions en arrière du village de Theningen pour en défendre le débouché, si l'ennemi voulait le faire après qu'il y serait parvenu.
Après avoir fait effectuer le passage de l'Elz, je m'occupai principalement de faire couper le pont de Theningen ...
Cette journée nous coûta environ six cents hommes, tant tués que blessés ou faits prisonniers. Toute la nuit fut employée à réorganiser la division, c'est-à-dire pour que chaque corps reprit une position convenable pour être dans le cas d'agir le lendemain, suivant que les circonstances l'exigeraient, Nombre d'officiers se distinguèrent dans cette journée ... l'artillerie des 10e, 50e et 103e demi-brigades, ainsi que l'artillerie légère de la compagnie de Mosel, servit aussi avec distinction : huit pièces furent mises hors de service, mais l'ennemi n'en prit aucune. Nous lui fîmes encore, cette journée, une centaine de prisonniers ..." ((Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 176).
L'armée ayant repassé le Rhin, la 103e est envoyée à Kehl, assiégé par les Autrichiens, et s'établit dans l'ile du Rhin jusqu'à la reddition du fort (6 janvier 1797). Elle montre pendant le siège un courage et une constance au-dessus de tout éloge, et subit de grandes pertes.
Parmi de nombreux faits d'armes, on peut citer la belle conduite du Capitaine Pingret, qui, avec une poignée d'hommes, s'empare d'une redoute, et celle du Sous-lieutenant Dudoyer, qui, avec 12 hommes, charge un poste ennemi et le fait prisonnier.
La 103e Demi-brigade se distingue de nouveau au passage du Rhin effectué par Moreau à Diersheim le 1er Floréal (20 avril 1797).
Hoche et Moreau reprennent l'offensive de la manière la plus brillante, quand ils sont arrêtés au milieu de leurs succès par la nouvelle de l'armistice de Léoben que la cour de Vienne épouvantée vient de signer, le 29 Germinal (18 avril), avec le Général Bonaparte.
- Armée d'Allemagne.
Un Arrêté du Directoire du 8 Vendémiaire an 6 (29 septembre 1797) fait prendre à l'Armée du Rhin la dénomination d'Armée d'Allemagne; la 103e Demi-brigade en fait partie.
Le 27 janvier 1798 (8 Pluviôse an 6), un Rapport du Ministre de la Guerre (Armée du Rhin, Département de la Guerre, 2e Division, Bureau du mouvement) indique : "Il existe en ce moment à l’Armée du Rhin, treize demi-brigades, dont deux sont destinées pour l’armée d’Angleterre et trois pour l’armée de Mayence.
L’intention du Ministre est de faire porter dans le Département du Mont Terrible 15 bataillons et 8 escadrons en outre des deux demi-brigades qui s’y trouvent déjà stationnées ...
Reste encore disponible pour le service des garnisons 11 bataillons qui pourraient être répartis de la manière qu’il suit :
... à Landau, 2 bataillons de la 103e demi-brigade ..." (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – SHAT, B 2 63).
Entre le 31 janvier 1798 et le 1er février 1798 (12-13 Pluviôse an 6, le Général Duvignan expédie de nombreux ordres "Aux troupes aux ordres du général Schauenburg.
Copie des ordres et lettres écrits par le général Duvignan, sous-chef de l'état-major général les 12 et 13 pluviôse relatives aux mouvements des troupes aux ordres du général Schauenburg.
Noms des corps | Forces | Dates du départ | Cantonnements qu'ils occupent | Lieux où ils se rendent | Obs. |
4e [division] | |||||
103e 1/2 brigade | [2189] | le 17 pluviôse | Neustatt et environs | à Strasbourg | |
5e Division militaire | |||||
103e l/2 Bde de ligne | [2189] | le 20 pluviôse | de Landau | à Strasbourg | Arrivera le 20. |
Certifié véritable
Le Général de Brigade, sous-chef de l'état-major général
[signé] Duvignan".
"Au général Laborde commandant la 5e division militaire.
... La place de Landau changera enfin de garnison. Ce sera sans doute un bataillon de la 103e qui y entrera ...".
"Au général St. Cyr, commandant la 3e division.
Je vous envoie ci-joint, citoyen général, un ordre de marche pour la 109e demi-brigade et pour la 14e légère. Je vous prie de les transmettre à ces corps et d'en surveiller l'exécution. Un bataillon de la 103e demi-brigade occupera la garnison de Landau. Je vous engage à m'accuser la réception de cette lettre.
Signé Duvignan".
"Au général Ste-Suzanne, commandant la 4e division.
D'après les ordres du général en chef et du Ministre de la guerre ... Vous donnerez ordre à la 103e demi-brigade de partir aussi le 17 [5.02.1798] pour se rendre savoir le 2e et le 3e bataillon à Strasbourg. Mais le premier s'emploiera en tout qu'il soit rendu le 15 à Landau. Vous voudrez bien me prévenir aussi de l'arrivée de ces troupes ... Je vous prie de le faire exécuter sans délai et de m'accuser la réception de cette lettre. Ces troupes n'étant détachées que momentanément, l'intention du général en chef est que votre division et le quartier général restent dans l'état où ils sont.
Signé Duvignan".
"Au commissaire ordonnateur en chef.
Vous avez été prévenu, citoyen ordonnateur, par le Ministre de la guerre, du mouvement qui doit avoir lieu dans les divisions de l'armée du Rhin qui fournissent 21 bataillons d'infanterie et 8 escadrons pour la composition d'un corps d'armée commandé par le général Schauenburg et dont le rassemblement doit avoir lieu à Delémont ...
4e Division
... La 103e demi-brigade forte de 22S8 hommes fournit trois bataillons, partant le 17 pour Strasbourg ...
5e division militaire
... Un bataillon de la 103e entre dans Landau ... Deux bataillons de la 103e se rendent à Strasbourg le 20 ou le 21 [8-9.02.1798] ...
Signé Duvignan
Certifié conforme
Le général de brigade sous-chef de l'état-major général de l'armée du Rhin
[Signé: Duvignan]" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – BNUS, MS 483/19).
La 103e s'établit à Strasbourg le 17 Pluviôse (5 février 1798).
Le 3 Ventôse an 6 (21 février 1798), le Général Schauenburg écrit, depuis Bienne, au Chef de la 103e Demi-brigade : "Le Général Divisionnaire Duhelme vient de m'écrire pour obtenir un congé limité au citoyen François Châtelain, fusilier de la 7e compagnie, mais il ne désigne pas de quel bataillon.
Veuillez vous en informer et faire expédier un congé qui paraît indispensable au citoyen Châtelain pour se rendre à Paris, où d'après ce que me mande le Général Duhelme, il paraît que sa personne est comprise pour y déterminer des affaires de famille" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – BNUS, MS 482/28).
- Armée d'Helvétie.
Le 18 Ventôse an 6 (8 mars 1798), la 103e fait partie de l'Armée d'Helvétie, commandée par le Général Brune, et entre en Suisse le mois suivant.
Le 25 Germinal an 6 (14 avril 1798), le Ministre de la Guerre adresse un Rapport au Directoire Exécutif : "Le ministre rend compte au Directoire Exécutif des demandes d'avancement pour des officiers de l'armée de l'Erguel, faites par le général de division Schauenburg ...
Le ministre de la guerre rend compte au Directoire Exécutif des différentes demandes faites par le général de Division Schauenburg en faveur de plusieurs officiers et sous-officiers de l'armée de l'Erguel en Suisse.
La confirmation du grade de chef de brigade dans la 14e demi-brigade d'infanterie légère, nouvelle formation :
Muller (Nicolas)
Né le 23 juin 1756
Soldat au 62e régiment d'infanterie le 15 juillet 1776
Caporal le 13 octobre 1776
Sergent le 19 décembre 1776
Fourrier le 1er juillet 1779
Sergent-major le 21 mars 1782
Adjudant le 4 novembre 1786
Lieutenant au régiment d'infanterie 3 le 15 septembre 1791
Adjudant-major le 1er mai 1792
Chef de bataillon le 27 mai 1793
Chef de brigade 16e inf lég le 7 octobre 1795, confirmé par arrêté du Directoire Exécutif le 9 novembre 1796
Chef de brigade à la suite de la 103e le 20 avril 1797 par ordre du général en chef.
A fait toutes les campagnes de la Révolution, a été fait prisonnier de guerre à la reddition de Mayence.
D'après les notes des généraux des différentes armées sous les ordres desquels il a été employé, cet officier est jugé d'un mérite le plus distingué et fait honneur au grade dont il est revêtu, donnant le bon exemple et étant rempli de connaissances militaires. Le général Schauenburg en ajoutant à ces bons témoignages dit qu'il a conduit le corps dont le commandement lui était confié, avec autant de bravoure que d'intelligence dans les diverses actions où il a eu la plus grande part. Il paraît que lors de la formation de la 14e demi-brigade d'infanterie légère, il a été désigné pour le commandement. C'est dans ce commandement que le général Schauenburg demande qu'il soit confirmé.
Les emplois de chef de brigade lors de la formation des corps sont tous au choix du gouvernement. La nomination à ces emplois par les généraux chargés de l'embrigadement n'est que provisoire. Le Directoire Exécutif est prié de décider si le citoyen Muller est susceptible d'être confirmé dans celui de la 14e demi-brigade d'infanterie légère.
Décision : accordé, faire le projet d'arrêté ...
Pour copie conforme, le ministre de la guerre, [signé : Schérer]" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – ANP, AFIII 180/832/11).
La 103e arrive en Suisse le 9 mai 1798, venant de Strasbourg et y prend la relève de la 3e d'infanterie de ligne partie pour l'armée de l'Italie, après avoir combattu contre les insurgés valaisans ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
La 103e est commandée par le Chef de Brigade Pierre Charles Dumoulin. Schauenburg dit de lui qu'il "conduit ce corps avec beaucoup d'ordre, surtout pour la partie administrative laquelle est soignée pour le bien-être du soldat. Cet officier reunit à une bonne éducation l'habitude de mener sagement sa demi-brigade et il fait tout ce qui dépend de lui pour reunir l'instruction au bon ordre qui y règne" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
Pendant le courant de l'année 1798, la 103e occupe Zug, Lucerne, Brugg, Sissach et Anstorf.
Le 24 Messidor an 6 (12 juillet 1798), le Général Schauenburg écrit au Citoyen Chef de la 103e Demi-brigade de Ligne : "Le Ministre m'a renvoyé, Citoyen, la demande d'un congé que lui a faite le lieutenant Vautrin et il m'a invité en même temps à statuer.
Je ne puis quant à présent accéder au désir de cet officier. Vous voudrez bien l'en prévenir en m'accusant la réception de cette lettre" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/723).
Le 13 juillet 1798 (25 Messidor an 6), le Général Schauenburg écrit : "Aux commandants des 44e 1/2 brigade, 103e 1/2 brigade et 106e 1/2 brigade et au chef de brigade du 7e régiment de chasseurs à cheval.
Vous ferez passer, Citoyen chef, à votre capitaine d'habillement à Berne une quittance signée de vous pour la somme de 2'400 # (pour chaque 1/2 brigade de ligne ci-contre et celle de 1'500# pour le régiment de chasseurs à cheval). Cet officier recevra des instructions sur 1'emploi qui doit en être fait" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/728).
Le 29 Messidor an 6 (17 juillet 1798), le Général Schauenburg écrit, au citoyen Dumoulin, Chef de la 103e Demi-brigade d'infanterie, à Zug : "Je viens de communiquer au Ministre de la guerre, Citoyen chef, vos observations relatives à la nécessité d'assurer le transport des caisses et registres des corps sans nuire à celui des effets des officiers. Je le prie en même temps de prendre une mesure générale pour obvier aux inconvénients qui pourraient résulter de son arrêté du 26 prairial [14 juin 1798).
J'ai remis le congé du citoyen Preschard [?] à l'officier d'habillement.
Quant aux moyens de donner des bonnets à vos compagnies de grenadiers, vous devez avoir reçu de moi une lettre qui vous les donne. Il suffit que vous envoyiez une quittance de 2400 # à l'officier d'habillement qui se trouve à Berne" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/754).
L'Ordre du jour, établi au Quartier-général à Berne, le 6 Thermidor an 6 (24 juillet 1798), déclare : "Le général en chef réitère pour la dernière fois les ordres multipliés qu'il a donné à l'infanterie de n'avoir d'autre batterie de tambour que celle prescrite par la loi, attendu que les autres ne peuvent qu'occasionner des erreurs funestes à la guerre, et du désordre dans toutes les manœuvres. Les tambours doivent être instruits à exécuter leurs différentes batteries en marchant et à la cadence prescrite dans l'instruction du général en chef.
Les chefs des corps tiendront ponctuellement la main à l'exécution du présent ordre.
Le général en chef n'est pas satisfait du peu d'uniformité qui règne encore dans les armes. Les chefs des corps exécuteront à cet égard ce qui est prescrit dans le règlement de police.
Annonce de jugement
Le Premier Conseil de guerre séant à Zurich a dans sa séance du 29 messidor [17 juillet 1798] condamné à six mois de prison sur les derrières et déclaré incapable de servir dans les armées de la République le nommé Jean Grange, fusilier à la 103e demi-brigade, convaincu d'avoir volé un drap chez son hôte ...
L’adjudant-général, chef de l'état-major général. Signé : Rheinwald" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 482 pp. 108-109).
Le même jour, 6 Thermidor an 6 (24 juillet 1798), le Général Schauenburg écrit au Citoyen Dumoulin, Chef de la 103e Demi-brigade, à Zug : "Je vous renvoye, Citoyen chef, trois congés revêtus de ma signature. Vous voudrez bien, avant de les délivrer, faire inscrire au dos les certificats des officiers de santé et faire certifier cette inscription par le conseil d'administration. Vous voudrez bien aussi mentionner sur le congé du grenadier Legros, que les coups de sabre ne proviennent pas des événements de la guerre.
J'ai reçu les pièces relatives aux 45 militaires inscrits pour la récompense, et dont les congés ont été signés par le général Ste-Suzanne" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/796).
Le 16 Thermidor an 6 (3 août 1798), l'ordre du jour rédigé au Quartier-général à Berne déclare : "Le premier conseil de guerre de l'armée, séant à Zurich a dans sa séance du 9 thermidor [27 juillet 1798] ... A condamné à trois mois de prison sur les derrières le nommé Jean-Baptiste Huard, grenadier à la 103e demi-brigade, convaincu d'insubordination et de voies de fait envers ses supérieurs ...
L’adjudant-général, chef de l'état-major général Signé : Rheinwald" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 482 p. 117-119).
Le 17 Vendémiaire an 7 [8.10.98], le Directoire executif décide la création de Bataillons de garnison au sein des Demi-brigades, dans le but de réunir sur les derrières des armées les conscrits et les réquisitionnaires aux fins d'instruction et de police des places; ce service est assuré par des cadres et des soldats âgés inaptes au combat et qui attendent leur retraite. La mise en place de cette organisation ne va pas sans poser quelques problemes en Helvétie où l'engagement de tous les Bataillons sur le front gêne les mesures qui sont voulues par le Gouvernement ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
Le 1er Nivôse an 7 [21.12.98], la 103e compte 2446 hommes présents sous les armes ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
La 103e Demi-brigade ne participe à aucun des combats qui se déroulent entre les troupes francaises et les "rebelles" helvétiques au cours de l'année 1798. Tous ses mouvements se passent sans encombre ni heurts. Cette année 1798 calme lui permet d'etre totalement repourvue en habillement et petit matériel ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
En 1799, la Demi-brigade est composée de 2 Bataillons de guerre et 1 Bataillon de garnison. Chaque Bataillon comprend 1 Compagnie de Grenadiers et 8 Compagnies de Fusiliers pour l'infanterie de ligne. Les Compagnies comprennent 3 Officiers. 16 Sous-officiers et soit 64 Grenadiers, soit 104 Fusiliers. L'Etat-major comprend 12 Officiers (dont 1 Chef de Brigade et 3 Chefs de Bataillon), 5 Sous-officiers et 17 soldats (8 Musiciens et 9 artisans). Au total, la Demi-brigade a donc un effectif théorique de 3235 Officiers, Sous-officiers et soldats, soit 3 Bataillons de 1067 hommes ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
Le 15 Ventôse an 7 (5 mars 1799), le Général Masséna prend le commandement de l'Armée d'Helvétie qui occupe militairement la Suisse depuis un an. Les circonstances sont graves. L'Angleterre vient de former la seconde coalition : l'Angleterre, l'Autriche, la Russie, une partie de l'Allemagne, Naples, le Portugal, la Turquie, jusqu'aux Etats barbaresques, se sont réunis contre nous.
Les débuts de la campagne ne sont pas heureux pour les armes françaises en Italie et en Allemagne; Masséna ne doit songer en Suisse qu'à la défensive. Mais elle ne manque pas de brillants faits d'armes, et l'immortelle bataille de Zurich assure le salut du pays.
La 103e Demi-brigade prend une part active à cette campagne. Le 16 Ventôse (6 mars), lors de la capitulation des Impériaux à Coire, elle concourt à forcer le passage du pont de Zollbruck, et poursuit l'ennemi jusque sous les murs de Coire, en faisant 1700 prisonniers. Ses pertes, dans cette action, sont sensibles; il y a beaucoup d'Officiers blessés, parmi lesquels le Capitaine Brayer, dont le nom glorieux a déjà été cité.
"An 7e ventose, du 15 au 16 [5-6.3.1799] :
A cette époque, la demi-brigade n'avait plus en Helvétie que ses deux bataillons de guerre, qui, réunis, sous les ordres du général Chabrau, au corps d'armée du général Masséna, s'étaient rendus de Melz [Mels], dans la nuit du 15 au 16 ventose, à une demi-lieue en avant de Ragaz [Bad Ragaz], près le
pont de Zollbruck.
Journée du 16 [6.3.1799] :
La demi-brigade était en position à quelque distance du pont de Zollbruck, elle occupait une éminence sur la rive gauche du Rhin, d'où elle eut à essuyer, pendant une demi-heure, des feux d'artillerie de la part de l'ennemi qui occupait la rive opposée. Elle faisait alors, elle même, une fausse attaque pour faire diversion à l'ennemi, qui était assailli, depuis le point du jour, par le général Masséna et le général Lorge, à la forteresse de St. Luce Steig [St. Luzisteig].
Journée du 17 [7.3.1799] :
Le lendemain, elle passa le Rhin à Zollbruck et, avec les autres corps de la brigade, précipita par la vitesse de sa marche, l'ennemi jusque sous les murs de Coire, où après avoir éprouvé quelques instants de la plus vive résistance, elle entra dans la ville, où 1700 Autrichiens furent faits prisonniers avec un grand nombre d'officiers, dont un général-major.
Du 18 ventose au 26 floréal [8.3.-15.5.1799] :
Elle occupa les postes de la vallée de la Lanquart [Landquart] et de la vallée de Dissentis [Disentis]. Dans la vallée de la Lanquart, le 2e bataillon et deux compagnies de grenadiers étaient en face de l'ennemi, dont les mouvements nécessitaient une surveillance très active. Et dans la vallée de Coire à Dissentis, le premier bataillon qui formait la garnison de Coire, affaibli , presque de moitié, par les détachements qu'il avait fourni pour le transport des prisonniers de guerre envoyés de 1'Engadine, au nombre de 5000 ou 6000, par le général Lecourbe, avait à contenir les habitants du pays, alors disposés à une révolte qui se manifesta vers le 10 floréal [29.4. 1799]" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, janvier 1999).
Par Arrêté du 2 Floréal an 7 (21 avril 1799), l'Armée d'Helvétie est réunie à l'Armée du Danube, sous le commandement de Masséna. La 103e Demi-brigade est alors aux environs de Coire. Son 1er Bataillon doit combattre les habitants de la vallée de Dissentis qui se sont insurgés. Il défend avec vigueur le passage du pont de Reichenau et fait, après avoir incendié le pont, avec les troupes de la Division Suchet, une retraite pleine de périls et de fatigues jusqu'à Urseren, au pied du Saint-Gothard.
"Floréal, 10, 11, 12, 13 et 14 [29.4.-3.5.1799] :
Une troupe considérable de ces montagnards, rassemblés à Dissentis, surprit et assassina pendant l'heure du repas, deux officiers et quatre-vingt huit sous-officiers et soldats d'une compagnie dont le sergent-major et huit hommes seulement échappèrent.
A peu près trois cent cinquante hommes du bataillon, ce qui restait alors dans 1'intérieur du pays, occupait une étendue de quinze à seize lieues, dans la vallée de Dissentis, d'où les détachements les plus avancés furent bientôt repoussés, les uns sur les autres par la multitude des révoltés qui s'accroissait à chaque instant et qui, dans vingt-quatre heures, parurent au nombre de sept à huit mille, presque sous les murs de Coire, à moins d'une demi-lieue de cette ville. Tous les excès d'un courage furieux et le sentiment de leur nombre les avaient amenés jusque là, où les trois cent cinquante hommes du 1er bataillon réunis, parvinrent, à force d'opiniâtreté, d'ordre et de bravoure, à les arrêter et bientôt à les repousser jusqu'à Richenau [Reichenau] (2 lieues de la ville). Là ils étaient défendus par la situation et par le Rhin, qu'ils avaient été forcés de repasser. Il fallait alors attendre des secours et de l'artillerie pour les chasser et achever de les anéantir.
Les compagnies de la demi-brigade, quoiqu'elles eussent eu un grand nombre de blessés, aidés de quelques-unes de la 14e légère et de la 109e de ligne qui avaient été envoyées de Zizers par le général Ménard, et qui amenaient avec elles deux pièces de canon, parvinrent à jeter le désordre parmi les rebelles que la nuit acheva de disperser, et dont on ne vit plus de traces pendant les jours suivants que le corps de troupe marcha sur Dissentis, où l'on vengea par le feu, le massacre de la compagnie du premier bataillon" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, janvier 1999).
Derck Engelberts indique que dans "L'Histoire militaire de la Suisse", il est fait mention de 4000 insurgés, attaquant 900 Frangais qui les repoussent grâce aux renforts accourus sur les lieux. Il faut donc être prudent quant aux chiffres énoncés.
Derck Engelberts indique également que le massacre de Disentis du 3 mai 1799 a fait 81 morts. Les actes de décès seront expediés aux familles le 16 juillet 1799. L'Histoire militaire de la Suisse tait cet évènement mais n'omet pas de signaler l'incendie de Disentis (Voir 8e cahier. p. 71. Berne. CCG. 1921. Bonard signale : Grafin Roger: Le massacre de Disentis - recherches sur la mort de soldats ardennais et meusiens pendant la campagne de Suisse en 1799. Paris, Picard, 1908).
Le Rapport du Général Soult, daté de Steig, le 19 Floréal an 7 (8 mai 1799), raconte : "Je m'empresse, mon cher général, de vous rendre compte du succès de mon expédition. Ce matin, à 3 heures, je me suis embarqué à Brunnen avec trois pièces d'artillerie légère, la 1re demi-brigade de ligne, trente chasseurs à cheval du 1er régiment, et une compagnie de sapeurs, me dirigeant sur Fluelen et Seedorff. A 7 heures, étant à hauteur des postes avancés des insurgés, j'ai ordonné le débarquement. Le 1er bataillon de la 1re demi-brigade l'a opéré au pied des rochers à droite et à hauteur de Seedorff, d'où il a gagné ce village, ensuite celui d'Attinghausen, et s'est porté sur Steig, en suivant les deux rives de la Reuss. Le 2e bataillon de la même demi-brigade a débarqué au fond de la baie qui est à gauche de Fluelen; il a gravi les montagnes, tourné le village, et il s'est porté, par Altorff, en avant de Burglen, dans le Schachenthal. L'artillerie, les chasseurs à cheval et les sapeurs ont suivi ce mouvement, qui a été protégé par la colonne que j'avais fait passer au bord du lac, et qui s'était portée au-dessus de Fluelen, tandis que l'attaque de droite a été secondée par le bataillon de la 103e demi-brigade, venu de Bauen.
Les rebelles avaient deux mille hommes et quatre pièces de canon, pour s'opposer au débarquement; ils étaient parfaitement retranchés dans la plaine et tenaient toutes les hauteurs. Nous avons trouvé partout la plus vive résistance; mais aussitôt que nous avons eu gagné terre, les ennemis ont été abordés, au pas de charge, et mis en déroute, du premier choc. Les retranchements enlevés, l'artillerie prise, des armes abandonnées, une grande quantité de marchandises éparses sur le champ de bataille, et beaucoup d'hommes tués, sont les résultats de cette action, qui compte au nombre de ses victimes le fameux Schmitt, auteur de l'insurrection.
Les insurgés qui sont parvenus à s'échapper se sont retirés partie dans le Schachenthal, d'où ils ont gagné les montagnes, et partie par Steig sur Wasen. Ceux-ci ont répandu le bruit que, si nous les forcions à ce dernier endroit, ils passeraient le Saint-Gothard, pour aller en Italie.
La 53e demi-brigade devait, comme je vous l'ai annoncé par ma dernière, partir du Muttenthal et se diriger sur Spiringen, dans le Schachenthal, d'où elle se serait portée sur Burglen et Altorff, pour couper la retraite aux insurgés. Ce mouvement était même commencé, mais la nuit dernière, il est tombé une si grande quantité de neige sur les montagnes, que la 53e, ne pouvant avancer, a été forcée de retourner sur ses pas. J'espère qu'elle me rejoindra aujourd'hui. Pendant la nuit, je réunirai les deux demi-brigades entre Steig et Silenen, pour marcher de bonne heure à la poursuite des insurgés et les chasser au-delà des monts. Le 3e bataillon de la 103e restera en avant d'Altorff, pour contenir le pays et faire rentrer les habitants, dont la plupart sont épars dans les montagnes.
Les insurgés devaient incessamment recevoir des renforts du Valais, du pays des Grisons et de la Levantine ; déjà deux cents hommes de cette dernière contrée étaient arrivés. La défaite qu'ils ont éprouvée, en avant d'Altorff, a fait retirer ces auxiliaires et a empêché les autres d'arriver.
Je reçois à l'instant une de vos lettres, pour la faire passer au général Lecourbe ; j'en aurai peut-être des nouvelles quand je serai à Urseren. D'après le compte que je viens de vous rendre, vous devez juger qu'il n'est pas aisé de communiquer avec lui" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 75).
Le 2e Bataillon, pendant ce temps, disperse les insurgés de la vallée de Languart; mais les Impériaux ayant coupé toutes ses communications, il est enveloppé par des forces considérables, et après une lutte désespérée obligé de déposer les armes.
"Aux mêmes époques, une semblable insurrection avait eu lieu dans la vallée de Lanquart, depuis la source de cette rivière jusqu'au-delà de Sideris [Fideris] dans le Praetigeuw [Prättigau]. Le second bataillon en avait soutenu et rendu inutile les dangereux effets, pendant que dans la journée du 12, d'un corps d'Autrichiens qui avait tenté d'emporter d'assaut Luce-Steig, deux mille furent pris dans ce même fort par les troupes qui occupaient l'étendue de la vallée, depuis Schlossbruck jusqu'à Balzers.
An 7e, floréal 22, 23, 24 [11-13.5.1799] :
Après la retraite de l'Italie, l'ennemi avait enveloppé le pays des Grisons de toutes parts et s'y était déjà fort avancé. Dans la nuit du 24 au 25 [13-14.5.1799], il avait pénétré dans la vallée de la Lanquart, par les montagnes du Praetigeuw, et par plusieurs autres points (par les vallées de Seevis [Seewis], de Schiers, de St. Anton et les défilés du mont Slepina [Schlappinerjoch].) Au commencement du jour, il s'était emparé du fort de St Luce-Steig et de l'issue occidentale de la vallée, dont le 2e bataillon de la demi-brigade occupant l'étendue ne put se réunir qu'avec beaucoup de lenteur et n'eut bientôt d'autre ressource, pour éluder de quelques instants, le sort qu'il ne pouvait plus éviter, que de gagner en masse le sommet du Mont Furna [Furnerberg], dans le dessein de faire encore quelque tentative pour forcer le pont de Coire et rejoindre la brigade du général Suchet, qui se retirait de 1'Engadine, par Brienz [Brinzauls], Lenz [Lantsch] et Thusis.
Le 25 [14.5.1799] :
L'armée française ayant abandonné la rive droite du Rhin qu'elle avait passé à Zollbruck et à Ragaz, l'ennemi se répandant partout et en grandes forces dans le pays, le premier bataillon qui n'offrait toujours une force que de trois à quatre cents hommes avait eu ordre dans la nuit (du général de brigade Chabrau, qui commandait alors la Division) de se rassembler à Richenau pour essayer de se retirer, par le mont Gungeln [Kunkels Pass], ou par Disentis.
An 7e, floréal, 25 à 10 heures du matin :
Le chef de bataillon, commandant la demi-brigade et la ville de Coire, quitta vers dix heures du matin cette place, avec un détachement de trente hommes qui en faisait alors toute la garnison, et qui y fut au bout de quelques instants remplacé par les Autrichiens.
A midi :
Rendu à Richenau, (rive gauche du Rhin, 2 lieues au-delà de Coire), le chef ayant considéré que ce point était le seul qui put offrir une retraite au général de brigade Suchet, qui descendait de l'Albula, résolut de conserver le pont sur le Rhin et d'en défendre 1'approche, jusqu'à ce que les autres troupes de ce général fussent arrivées; elles avaient encore pour trente ou quarante heures de marche, à cause de la difficulté des chemins et en raison de ce qu'elles étaient obligées de faire face à l'ennemi en se retirant.
Les Autrichiens avaient déjà avancé des postes au delà de Coire, et ne poussaient point encore jusqu'à Richenau, considérant comme assurée, un peu plus tard, la prise du bataillon et de la brigade entière du général Suchet. Il était cependant à redouter qu'ils ne tentassent d'enlever ce passage de vive force, de prendre le bataillon qui n'eût pu faire une longue résistance et d'intercepter toutes communications avec l'armée aux troupes du général Suchet (ce qu'en leur place des Français eussent fait assurément avec succès).
Depuis midi jusqu'au soir :
L'on profita adroitement de leur incertitude, pour monter des reconnaissances le plus près possible de Coire. Tous les préparatifs étaient faits pour 1'incendie du pont, au cas où il deviendrait indispensable.
26, à 11 heures du matin et heures suivantes [15.5.1799] :
Le général Suchet, toujours en parfaite communication avec le bataillon, adressait au chef de fréquentes dépêches en lui recommandant de défendre à quelque prix que ce fût, un point essentiel à la conservation de trois mille cinq cents hommes qui allaient bientôt s'y trouver réunis.
4 heures du soir :
L'ennemi était maître de Coire depuis trente heures. Un laps de temps égal était celui que le général avait employé à sa retraite. Il arrivait à Richenau, toute sa troupe avait achevé de passer le Rhin et il donnait des éloges au chef et au demi-bataillon de Français que chaque minute lui avait ôté l'espérance de revoir. Lorsque l'ennemi couvrant la route de Coire à Richenau, (sur la rive droite du fleuve) entreprit une attaque, le général Suchet, mettant à profit l'approche de la nuit, l'heureuse
position qui le favorisait, fit mettre le feu au pont et pointer plusieurs pièces de canon qui plongeant des hauteurs sur le corps ennemi, y firent quelques ravages.
Le général, voulant employer la nuit à rejoindre le corps d'armée, fit mettre sa colonne en route dans les défilés et les neiges du mont Gungels, en la dirigeant sur Ragaz. Quand une partie de sa brigade fut parvenue au sommet de la montagne, les découvertes ayant rapporté que l'ennemi en occupait la pente opposée et avait des avant-postes à Vettis [Vattis], ce qui assurait que l'armée devait déjà avoir été forcée à se porter sur le lac de Wallenstadt [Walensee], pour se retirer en Suisse. Il se vit contraint d'ordonner un nouveau mouvement. L'on regagna le pied méridional du Gungels quoi qu'on eût dû avoir la certitude d'y trouver l'ennemi.
Tous les renseignements pris dans le village de Tamins assuraient que 1'issue du pays par Dissentis, la seule qui restât, était impraticable à cause des amas de neige qui l'obstruaient et de la traversée du lac d'Oberalp, qu'elles couvraient alors. Il fut cependant convenu qu'on ferait tous les sacrifices pour ne pas se rendre.
Suite des notes sur la retraite du 2e bataillon :
Dans la nuit du 25 au 26 [14-15.5.1799], le 2e bataillon, après vingt heures de marche, était parvenu au sommet du mont Furna. Il avait perdu à Grutsch [Grüsch] sa huitième compagnie et les grenadiers qui avaient été faits prisonniers sur ce point, que l'ennemi avait enlevé de vive force, dans la matinée du 25 après la prise du fort de St. Luce-Steig.
An 7e, floréal 26 [15.5.1799] :
Tout le monde était épuisé de fatigue et les vivres n'étaient point parvenus dans les journées précédente. Le bataillon était à cette extrémité, lorsque le jour et sa position lui firent reconnaître qu'il était entouré d'ennemis de tous côtés et que la majeure partie de l'armée autrichienne était campée dans les plaines qui sont au pied des montagnes où ils se trouvaient, entre Zizers, Coire et le Rhin. Un parlementaire autrichien étant arrivé au même instant dépeignit au bataillon sa situation dont il ne pouvait point altérer le tableau. Il demanda si l'on était disposé à se rendre ou dans l'intention de faire une résistance que toutes les circonstances rendaient inutile. Il fut convenu qu'on ne se rendrait qu'à condition que le corps entier et chacun des individus qui le composaient, pris ensemble ou isolément, serait reçu avec égards, respect et n'éprouverait point de mauvais traitements. Cette capitulation ayant été consentie, de part et d'autre, le bataillon descendit à Trimis [Trimmis], où il remit ses armes" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, janvier 1999).
"Suite de la retraite du 1er bataillon :
Les Autrichiens venus de Coire et ceux qui avaient descendu l'Albula en suivant le general Suchet, réunis ä la tête du pont de Richenau, étaient campés sur la rive droite du Rhin, qu'ils n'avaient pas encore osé passer, quoiqu'il füt guéable en plusieurs endroits. La brigade poussa le même soir, par une marche forcée, jusqu'ä Flims, après avoir passé, ä la faveur de la nuit, presque à deux cents pas de l'ennemi qui demeurait dans la persuasion qu'elle était encore engorgée dans le Gungels, dont elle n'aurait pas eu la possibilité de sortir le lendemain, que des hauteurs opposées, des canons pointés sur les issues lui eussent ôté, sans ressources tous les moyens de défense. Ayant ainsi evité d'en venir aux mains, ce qui eût coûté beaucoup de sang et fait perdre des instants précieux pour la retraite, elle arriva à Disentis, après des fatigues accompagnées de tous les besoins, dans un pays qui ne lui offrait plus de moyens de les satisfaire" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
Le 26 Floréal (15 mai), le Général Soult rends compte au Général en chef de la fin de son expédition : "Tout est enfin terminé, mon cher général; le restant des rebelles qui était encore dans la Levantine s'est dispersé, partie dans les montagnes, et partie dans la vallée de Maggia. Hier, mes troupes ont fait leur jonction avec celles du général Lecourbe, en avant de Faido; ainsi la communication avec Bellinzona est rétablie, et vos dépêches ont passé.
Les prisonniers de la 103e demi-brigade, que les insurgés avaient emmenés, m'ont été rendus, hier, à Giornico.
Aujourd'hui, toutes les troupes sont en mouvement, pour se rendre à la nouvelle destination que vous m'avez donnée (dans le Frickthal); j'en aurai, ce soir, à Schwitz. La 1ère demi-brigade repasse le Saint-Gothard à midi ; j'espère être, dans deux jours près de vous, à Zurich" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 84).
"An 7e, floreal 29 [18.5.1799] :
Et au moment où resserrée de nouveau par l'ennemi, elle devait s'engager dans les neiges du mont Christalp [Oberalp Pass], où la traversée du lac d'Oberalp (dont les eaux demeuraient depuis 17 à 18 ans cachées par les neiges) la livra à des périls si grands, que lorsqu'elle arriva ä Urseren, au pied du mont Saint Gothard, les habitants accoutumés à ne voir, par an, qu'un ou deux de leurs compatriotes, hasarder ce voyage, étaient effrayés d'étonnement. Là elle fut réunie à d'autres corps de la division du général Lecourbe et fit sa rentrée en Suisse sans éprouver d'obstacles.
Le premier bataillon, en passant dans le canton d'Uri, fut rejoint par celui de Garnison qui y avait été envoyé pour apaiser des troubles et qui alors était cantonné à Altdorf et environs.
Dirigés par Lucerne, Zürich, Baden, Zurzach, ces deux bataillons quittèrent la brigade du général Suchet et, suivant une destination particulière, passèrent sous les ordres du général Bontems et ensuite sous ceux de l'adjudant général Barbier, dans le Frickthal, où ils gardèrent la rive gauche du Rhin. pendant les journées de prairial qui précédèrent la reddition de Zürich, et jusqu'au 3 vendémiaire an huit [25.9.1799]" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
Le récit de la 103e rappelle utilement à quel point les passages des Alpes sont difficilement praticables. La 103e se déplace en plus dans un territoire dont la population lui est hostile. II n'y a plus de ravitaillement, car les Autrichiens se sont dejà servis depuis l'automne 1798. Mais ces difficultés n'arrêtent pas des hommes décidés, meme extenués et dépourvus de ravitaillement. La 103e de Ligne le prouve ici, comme le prouveront dans des circonstances semblables le reste de la Division Lecourbe et les troupes du Général Souvarof (Derck Engelberts).
Dès son arrivée le 24 juillet à Nieder-Frick, Quartier général de la 6e Division, le Général Ney s'empresse de visiter ses troupes établies en cordon sur la rive gauche du Rhin depuis l'embouchure de l'Aar jusqu'à Rheinfelden inclus. La Brigade de droite, composée de la 1re Demi-brigade d'infanterie légère, de la 2e Demi-brigade auxiliaire helvétique, du 8e Chasseurs à cheval et du 17e Dragons, est commandée par le Général Goullus. La Brigade de gauche, sous les ordres de l’Adjudant général Barbier, comprend la 103e Demi-brigade de ligne et le 1er Régiment de Chasseurs. Quelques compagnies d'artillerie légère et une compagnie du génie complètent l’effectif de la 6e Division (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 175).
Le 1er Vendémiaire an 8 (23 septembre 1799), la 103e Demi-brigade fait partie de la Division Klein. Elle prend part à cet admirable ensemble de manoeuvres qui porte le nom de bataille de Zurich (25 et 26 septembre).
La Division Klein, jointe à la Division Mortier, occupe la ville de Zurich, après un combat sanglant, et fait 5,000 Russes prisonniers. Le Général Masséna, s'étant mis lui-même à la tête de ces deux Divisions, poursuit le Corps du Général Korsakoff, l'atteint à Rudolfingen, le défait complétement et le force à repasser le Rhin. Cette victoire coûte aux coalisés 30000 hommes et la défection des Russes.
"An 8, vendémiaire, les 3 et 4 [25-26.9.1799] :
Commandés alors par le général de brigade Heudelet, ils furent dirigés sur Brück [Brugg] et de là sur la Limmat; ils eurent ä surveiller les mouvements que faisait l'ennemi sur la rive droite de cette rivière pendant les instants de la defaite des Russes ä Zürich" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
"Le 14 [6.10.1799] :
Sous les ordres du général de brigade Guétard, après ces journées, ils furent du nombre des corps que l'on réunit ä Andelfingen, sur la rive droite de la Thur, pour enlever la tête de pont de Diessenhofen, que l'ennemi s'était réservée.
An 8, vendemiaire, le 15 [7.10.1799] :
Le quinze dans l'après-midi, le mouvement ayant été ordonné pour une attaque, les deux bataillons se trouvaient par leur ordre de marche, à la queue de la colonne. Lorsqu'au lieu de l'attaque premeditée, l'on eut à soutenir une sortie vigoureuse de la part de l'ennemi. 15000 hommes, tant Russes que Palatins, venaient de repousser les corps qui formaient l'avant-garde. Ils s'étaient rendus maîtres de la plaine qui est entre le Rhin et les hauteurs de Rudolfingen, Bencken [Benken] et Truliken [Trüllikon]. Après avoir couvert de leur multitude ces mêmes hauteurs, ils gagnaient déjà la plaine qui règne depuis leur pied, jusqu'à la Thur. Tous les corps qui se trouvaient en avant, s'y répandirent successivement et, par l'ardeur avec laquelle ils se battaient, suspendirent un peu les progrès de l'ennemi. Mais bientôt accablés par le nombre, il se mêlait dejà beaucoup de désordre dans la défense, et plusieurs points abandonnés allaient entrainer une retraite générale, lorsque les deux bataillons ayant doublé la vitesse de leur marche, furent divisés et jetés par portions sur les points qui pliaient. Ils montrèrent une fermeté égale partout, mais particulièrement 4 compagnies du 3e bataillon s'étant emparées d'une petite élévation, la descendirent en bataille, au pas de charge, et se précipitèrent sur l'ennemi avec tant d'ordre que sa droite fut en un instant ebranlée. Dès lors, la
victoire chancela partout. Au bout de quelques minutes, l'ennemi fut mis en fuite, regagna ses retranchements, en laissant pendant deux lieues le champ de bataille couvert de ses morts. Peu de temps après cette journée, ayant abandonné ce seul débouché qui lui restât sur la Suisse, il acheva d'en laisser les Frangais paisibles possédants.
An 8, depuis le 15 vendémiaire jusqu'au 16 pluviôse [7.10.1799-5.2.1800] :
Ces deux bataillons alors furent cantonnés dans la Suisse jusqu'au 16 pluviôse, où ils reçurent à Bâle un bataillon du departement de la Dordogne, qui au lieu de 900 hommes dont il devait donner la force, ne fut que de 350. L'on fit à cette époque un amalgame qui porta la demi-brigade à 3 faibles bataillons.
Depuis le 16 pluviôse jusqu'au 5 floréal [5.2.-25.4.1800] :
Dans cet état elle alla prendre des cantonnements en Alsace, où elle fournit les service des bords du Rhin jusqu'au 5 floréal" ("Notices sur les batailles, combats, actions, sièges et expéditions où la 103e demi-brigade d'infanterie de ligne s'est trouvée ...", SHAT Xb 314, an IX. Archives administratives 103e demi-brigade d'infanterie de ligne - publiée par Derck Engelberts ; "Un épisode de guerre en montagne - La 103e demi-brigade d'infanterie de ligne aux Grisons en 1799", Revue militaire Suisse, février 1999).
- Inspection de la 103e Demi-brigade de Ligne à Bâle par le Général Schauenburg, le 12 Pluviôse an 8
"Revue d’inspection passée à Bâle le 12 Pluviôse an 8
103e Demi-brigade.
Etat-major
Dumoulin, Chef de Brigade du 4 Fructidor an 2.
Berger, Chef de Bataillon du 16 septembre 1792. Homme assez instruit.
Boumard, Chef de Bataillon du 9 septembre 1793.
- , Chef de Bataillon du - .
Schwitter, Adjudant-major du 4 avril 1793.
Kirchberg, Adjudant-major, du 21 Brumaire an 4.
Pingret, Adjudant-major, du 4 Ventôse an 4.
Deshayes, Quartier-maitre trésorier du 23 septembre 1792.
Faraguet, Quartier maitre, du 17 Germinal an 2.
- , Adjudant sous-officier du - .
- , Adjudant sous-officier du - .
- , Adjudant sous-officier du - .
Officiers ne pouvant faire campagne, remplacés par des surnuméraires.
Officiers infirmes Remplaçants
Officiers supérieurs à la suite du corps.
Moreau, Chef de Bataillon, présent" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Registre particulier des revues. An VIII ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.492 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Armée du Rhin.
L'Angleterre et l'Autriche ayant repoussé les propositions de paix du premier Consul, l'Armée du Rhin est réunie à l'Armée du Danube sous le commandement de Moreau, pour opérer en Allemagne, et Masséna reçoit le commandement de l'Armée d'Italie.
La 103e Demi-brigade, faisant partie de la première de ces deux armées, entre dans la Division Noy, du Corps du Général Saint-Cyr.
Le 22 avril 1800, le Général Ney arrive à Neuf-Brisach, où se trouve sa Division, la 1ère du Corps Gouvion Saint-Cyr ; elle se compose, depuis le 21 mars, d'un Bataillon de la 12e Légère, des 54e, 76e et 103e de Ligne, à 3 Bataillons, du 8e Chasseurs et du 25e de (grosse) cavalerie, de deux Compagnies d'artillerie légère, d'une Compagnie de Sapeurs et des services d'entretien (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 275).
La 103e passe le Rhin à Vieux-Brisach le 5 Floréal an 8 (25 avril 1800), culbute l'ennemi dans le Val-d'Enfer, assiste le 13 Floréal (3 mai) à la bataille d'Engen, et le 15 (5 mai) à celle de Tuttlingen. Elle se distingue à Guklingen et à Kirchberg, où le Sous-lieutenant Dudoyer, déjà cité, se signale particulièrement.
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Position occupée par la Division du Général Baraguey d’Hilliers, depuis le 9 jusqu’au 23 Prairial an 8 (du 29 mai au 12 juin 1800) : 103e Demi-brigade, 2e Dragons, 23e Demi-brigade, 15e Demi-brigade, 12e et 17e de Cavalerie (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 14 page 41 et suivantes - page 44). |
Les Autrichiens sont rejetés dans le camp retranché d'Ulm, où l'armée française les tient enfermés.
Le 2 juin 1800, dans le Corps d'aile gauche sous le Général Grenier, figurent les Divisions Baraguey d'Hilliers (1re), Ney (2e), Legrand (3e) et la Brigade de réserve Fauconnet. A la division Ney, on enlève la Brigade Bonnamy, et il ne reste plus que les Brigades Bonet (54e de Ligne et 8e Chasseurs) et Joba (76e et 103e de Ligne) (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 292).
Le 18 Prairial (7 juin), l'organisation de l'armée est modifiée; mais la 103e se trouve encore dans la Division Ney, la 2e de l'aile gauche placée sous le commandement du Général Grenier.
Le 23 Prairial (12 juin), les deux premiers Bataillons de la 103e culbutent l'ennemi sur le plateau de Gunerishofen, et le repoussent jusqu'au-delà du village de Bubenhausen.
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Position de la Division du Général Ney prise le 23 Prairial (12 juin 1800) ; Position de la Brigade du Général Bonnet prise le 25 prairial (14 juin 1800) : 8e Chasseurs, 19e de Cavalerie, 103e, 54e, 76e Demi-brigades (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 14 page 41 et suivantes - page 47). |
Dans la poursuite de l'ennemi sur Ulm, la 103e occupe les hauteurs de Roffingen. Dans cette journée, le soldat Gostebois, aidé de quelques hommes, arrête un fort peloton de cavalerie et est pour ce fait nommé Fourrier sur le champ de bataille.
La 103e Demi-brigade fait partie plus tard de la 1re Division de l'aile gauche, commandée par le Général Legrand, et prend part au blocus d'Ingolstadt, où elle éprouve quelques pertes.
Le 23 Messidor (12 juillet), un armistice est conclu; l'Autriche, battue en Italie (Marengo, 4 juin) comme en Allemagne, demande à traiter.
Le 25 Prairial an 8 (14 juin 1800), de Oberhausen, est expédié un "Ordre de mouvement de l’aile gauche pour le 25 Prairial
La division aux ordres du général Baraguey d’Hilliers partira de sa position actuelle, aussitôt qu’elle aura été relevée par celle du général Richepanse. Elle se dirigera par Witzighausen et Weissenhorn et viendra prendre position sur la grande route de cet endroit à Roggenburg. Comme le général Baraguey d’Hilliers ne pourra commencer son mouvement que très tard, il se fera précéder par le 2e régiment de dragons, les deux pièces de la réserve et un bataillon d’infanterie qui iront prendre position à Witzighausen, pour couvrir son parc de réserve et les équipages, dont la marche devra précéder celle de sa division.
Après l’exécution de son mouvement, le général Baraguey d’Hilliers donnera l’ordre au 2e régiment de dragons et aux deux pièces d’artillerie de la réserve de rentrer sous les ordres du général Fauconnet qui sera établi à Schussen, en passant par Weissenhorn ; le général Baraguey d’Hilliers laissera un bataillon de la 103e demi-brigade qui sera à la disposition du général Ney et passera sous ses ordres ; il gardera l’autre bataillon de cette demi-brigade jusqu’à ce que les compagnies de la 23e qui sont détachées au grand parc lui soient rentrées ; alors il donnera ordre au bataillon de la 103e qu’il aura gardé aujourd’hui de se rendre à la réserve, où il sera sous les ordres du général Fauconnet …
Le général Ney est prévenu que le général Baraguey a l’ordre de laisser aujourd’hui, en passant à Weissenhorn, un bataillon de la 103e qui restera à sa disposition …
Le général Legrand laissera à Schussen un bataillon de la 42e demi-brigade qui passera sous les ordres du général Fauconnet, ce qui, avec celui qui y est déjà, fera deux bataillons de cette demi-brigade à la réserve.
La réserve se mettra de suite en mouvement et viendra s’établir à Schussen passant par Roggenburg. Le général Fauconnet donnera de suite l’ordre à quatre compagnies de la 42e qui est avec lui de se rendre à Deisenhausen, où sera établi le grand parc de l’aile gauche, pour y relever celles de la 23e à qui il donnera en même temps l’ordre de se rendre à la division Baraguey d’Hilliers. Ces compagnies passeront par Roggenburg où elles prendront auprès du chef de l’état-major des renseignements sur la position de leur division. Les quatre compagnies de la 42e suivront le mouvement de la réserve jusqu’à Roggenburg, d’où elles se dirigeront sur Deisenhausen par Ingstetten ; elles feront le service au grand parc et seront à la disposition du chef qui le commande.
Le général Fauconnet est prévenu que le général Legrand a ordre de laisser à Schussen un bataillon de la 42e et que le général Baraguey d’Hilliers lui fera passer un bataillon de la 103e, ce qui portera l’infanterie de sa réserve à trois bataillons …" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22).
Le 26 Prairial an 8 (15 juin 1800), de Roggenburg, est fixée une "Nouvelle organisation de l’aile gauche
En conséquence des nouvelles dispositions du général en chef, le corps d’armée confié au lieutenant général Grenier, prendra la dénomination d’aile gauche de l’armée du Rhin ; il sera composé de deux divisions de première ligne et d’une division de réserve, commandées par les généraux de division Baraguey d’Hilliers, Ney et Legrand. Les divisions seront formées ainsi qu’il suit :
... La division aux ordres du général Ney sera composée des 54e, 76e et 103e demi-brigades, des 2e régiment de hussards, 8e de chasseurs et 19e de cavalerie, de 8 bouches à feu servies par l’artillerie légère et de 4 pièces de position …
Le général de division Ney aura sous ses ordres les généraux de brigade Bonnet, Joba et Sabattier, l’adjudant-général Ruffin ...
La division Legrand commencera par fournir le service du quartier général du lieutenant général Grenier ; ce service est invariablement fixé à deux compagnies de grenadiers et trois compagnies de fusiliers à prendre dans les différentes demi-brigades. Ce service alternera tous les quinze jours avec la division aux ordres du général Ney ...
Les divisions Ney et Legrand fourniront encore au quartier général, la première un détachement de 25 chevaux et la seconde un de 18 avec les officiers, sous-officiers et trompettes nécessaires à prendre dans les différents régiments ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le 18 juin 1800, un "Ordre de marche pour la Division se dirigeant de Weissenhorn sur Oberhausen d'où elle prendra la direction prescrite par l'instruction du lieutenant général Grenier, en partant à 8 heures précises du matin" indique :
Brigade du Général Bonet :
... 1er et 2e bataillons de la 103e
Brigade du Général Joba :
... 3e Bataillon de la 103e (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 304).
Le 30 Prairial an 8 (19 juin 1800), le Général Grenier écrit, de Guntzbourg, au Général Ney : "Je vous remets, ci-joint, mon cher général, l’acceptation du général en chef de la démission offerte par le citoyen Dornier de son emploi de sous-lieutenant à la 103e demi-brigade. Je vous prie de la faire passer au chef de ce corps avec la lettre du chef de l’état-major général qui l’accompagne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 159).
Le même jour, 19 juin 1800, des désordres ont lieu à la Brigade Joba. Le Général Joba écrit, le 19 au soir, au Général Ney : "Le service se fait on ne peut plus mal. Le capitaine Diffritz qui commande le 2e escadron (du 2e hussards) ne saurait, sans compromettre la sûreté de ses postes, garder plus longtemps son commandement. Le capitaine de la 5e compagnie (du 2e hussards) commandera l'escadron jusqu'à votre approbation". Autant qu'on en peut juger, affaire d'ivrognerie. "J'envoie à votre disposition un lieutenant de la 103e, qui a souffert la honteuse exposition (sic) aux ordinaires de sa compagnie d'un cochon tout entier et de plusieurs volailles, sans avoir empêché ce désordre.
J'ai fait arrêter, ce matin, et conduire à l'état-major, des domestiques (conducteurs) et artilleurs légers trouvés pillant dans des villages situés bien au-delà de mes vedettes" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 310).
La Division Legrand a par suite l'ordre de se diriger, le 20 juin, vers le pont de Lauingen ; mais elle doit attendre, avant de commencer son mouvement, d'être relevée, à Leipheim et à Gunzburg, par des troupes de la Division Ney. Celle-ci forme un détachement composé de 2 Bataillons de la 103e, d'un Escadron du 8e Chasseurs et de deux pièces de canon pour occuper les deux localités précitées, mais conserve avec le gros de ses forces sa position de Bùhl, Quartier général à Gunzburg (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 308).
Le 21 Messidor an 8, le Général de Division Legrand écrit, depuis le Quartier-général de Mainbourg, au Lieutenant-général Grenier : "Je vous rends compte, mon cher Général, qu’en conséquence de votre ordre, je plaçais hier ma Division savoir : la brigade commandée par le Général Salligny composée de quatre bataillons, du 16e de chasseurs, et de quatre bouches à feu,
Deux bataillons et deux escadrons en avant de Landshut, fournissant de forts postes à l’embranchement des routes de Furth et de Seffenhausen.
6 compagnies d’infanterie à Altorf.
Un bataillon, deux escadrons et deux pièces d’artillerie en arrière de la ville couvrant la route et Ratisbonne.
Et la brigade du général Sabatier composée de trois bataillons, un escadron et une bouche à feu à Abensperg.
Un bataillon et deux escadrons à Coffenhausen, formant l’avant-garde de la réserve.
Deux compagnies et neuf chevaux à Umblstorf.
4 compagnies et un escadron à Siegenbourg.
12 compagnies d’infanterie et deux bouches à feu à Neustadt.
Et un escadron à Mauren ; ayant ses avant-postes à Absenperg, gardant par sa gauche, la rive droite de la Beuse, jusqu’à son confluent dans le Danube, se liant avec le Général Fauconnet à Munchsmunster et par sa droite avec la gauche de ma réserve à Pessenhausen, qui de son côté communique par sa droite avec le Général Salligny.
J’ai placé la 103e demi-brigade en avant de Mainbourg et trois escadrons de cavalerie à Lintkireh et Meinhoffen pour me servir de réserve et la porter au besoin sur la partie menacée" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 139).
Le 23 juillet, le Général Bonet écrit, de Schrobenhausen, à Michel Ney : "Les cantonnements de ma brigade sont généralement mauvais. Si j'avais suivi les états que m'ont fournis les différents baillis je n'aurais pas de quoi placer 1,500 hommes.
L'avoine manque. J'ai autorisé Charpentier (chef de la 103e demi-brigade) à s'étendre sur ses derrières.
Tant que l'on ne réclamera pas, je ne dirai mot (!)
Il est encore un obstacle difficile à vaincre :
Les trois compagnies et les chasseurs qui sont devant Ingolstadt (en avant-postes) sont sans moyens de se nourrir. J'ai ordonné que les compagnies qui relèvent demain se pourvoient dans leurs villages.
Je n'ai rien de nouveau à vous apprendre, mon cher général. Si vous dansez je me rendrai à Neuburg, mais en habit de bonne fortune (!).
J'irai demain à Augsbourg, si vous le permettez, car je suis sans culotte. Si vous voulez vous souvenir de moi et que vous ne perdiez pas de vue les deux chevaux en question, votre Bonet vous en aura obligation" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 326).
Le 24 Juillet 1800 (5 Thermidor an 8), le Général Ney (Armée du Rhin, Division Ney, aile gauche), écrit, depuis son Quartier-général à Neuburg, au Lieutenant-général Grenier, commandant l’aile gauche de l’Armée du Rhin : "Hier, un major aide de camp du Général en chef de l’armée impériale, monsieur Busna, s’est présenté chez moi pour entrer à Ingolstadt, en vertu d’une lettre que m’écrivit à cet égard le Général Dessoles, afin de mettre à exécution l’article 4 de l’armistice. Aujourd’hui un officier de l’état-major du Général Moreau l’a suivi à Ingolstadt pour la même cause ; comme ce dernier n’est pur et simplement chargé que de l’intérieur de la place, j’ai prié le Général Joba de nommer un officier pour déterminer les postes à laisser exister au rayon extérieur, en se conformant aux dispositions de la convention, pour que le blocus reste toujours intact.
Les généraux de brigade en me rendant compte de l’établissement de leurs troupes, se plaignent de ce que la plupart de leurs villages sont sans ressources et principalement en fourrages, que le soldat ne pourra difficilement tenir longtemps dans la démarcation prescrite encore contestée et occupée par l’ordre du Général Leclerc, le Général Bonet est surtout mal partagé, n’occupant que des communes dévastées. Ajoutés à cela le terrain qu’exigera la 103e et les 2 escadrons du 19e régiment de cavalerie, et vous verrez, mon cher Général, que la misère et les réclamations augmenteront bien d’avantage. Ne pourriez-vous pas, mon cher Général, me faire céder quelques cantonnements sur la rive droite de l’Inn, seul remède que je vois dans la situation actuelle.
Imaginez-vous que les Autrichiens ont réclamé la position de Weissembourg. En vérité, ces messieurs sont peu accommodants. J’ai mandé au Général Desbrulis de s’y opposer de toutes ses forces en attendant de plus amples décisions.
Un officier de mon état-major se rendra demain à Heidenheim pour presser la rentrée de la contribution, que j’ai diminuée de 15000 # ainsi que vous me le dites. Je vous rendrai incessamment compte du résultat de sa démarche, tout ce pays n’est encore occupé de personne.
Ps. J’ai chargé le citoyen Duras de vous remettre le prospectus sur les mouvements à élever dans l’arrondissement de ma division" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Le 10 Thermidor an 8 (29 juillet 1800), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général Moreau : "Vous trouverez ci-inclus, mon cher général, différentes demandes d’avancement concernant les citoyens Brayer capitaine des grenadiers à la 103e demi-brigade, pour être promu au grade de chef de bataillon ...
Je pense, mon cher général, que ces différentes demandes sont méritées par la conduite qu’ont tenu à l’affaire du 16 Prairial les braves militaires qu’elles concernent" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 229).
Le 31 août 1800 (13 Fructidor an 8), le Général de Division Ney (Armée du Rhin, Division Ney, aile gauche) écrit, depuis son Quartier-général à Neuburg, au Général D’Aultane chef de l’Etat-major de l’aile gauche de l’armée : "Les dispositions du lieutenant général Grenier, en date d’hier, seront ponctuellement exécutées ...
Le général Joba réunira également sa brigade pour le 18, et continuera l’investissement d’Ingolstadt, sur la rive gauche du Danube, avec la 76e et 103e demi-brigades, le 2e régiment d’hussards et quatre pièces d’artillerie. Il aura un corps de troupes légères à Kupfenberg, pour observer le développement de l’Altemuhl. Le pont de Kelheim sera rompu le 23. La ligne de démarcation sur l’Altmuhl sera gardée en totalité par les hussards du 2e régiment jusqu’au 24, depuis le confluent de cette rivière en la remontant jusqu’à Papenheim et de ce point à Weissembourg.
Enfin, deux bouches à feu de réserve, ainsi que le parc d’artillerie de la division, seront rendus le 20 en arrière de Neuburg. J’ai donné au général Bonet les instructions nécessaires sur les ponts de Danaustauf et de Neustadt. Il occupera Eglosheim et établira pour notre communication des postes de correspondance à Abach, et Neustadt. Le général Desbrulis en placera à Geissenfeld et Zuchering.
J’envoie un officier de mon Etat-major, pour reconnaitre et jalonner la position que le général Bonet devra occuper près de Ratisbonne. Les ordres sont donnés pour que cette brigade soit pourvue de vivres, ainsi que vous l’avez prescrit.
Vous ne me dites rien, mon cher général, pour les communications sur mes derrières. J’ai provisoirement fait camper un bataillon de la 103e à Rieden près Neuburg, et un autre de la même demi-brigade près d’Eichstadt, afin d’être prêt à exécuter les mouvements que les circonstances pourraient exiger ...
J’adresserai incessamment un rapport plus détaillé au lieutenant général Grenier, mais j’attendrai néanmoins jusqu’au 18, afin de rester en mesure d’ordonner tel mouvement qu’il croira convenable de me faire exécuter. Je vous prie, mon cher général, de lui en faire part" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 78 page 169).
Le 8 septembre 1800 (21 Fructidor an 8), le Général de Division Ney écrit, depuis Ratisbonne, au Lieutenant général Grenier : "Je parcourrai la ligne que doit occuper ma division, mon cher général, lorsque votre dépêche d’hier m’est parvenue sur l’envoi à Landshut d’un bataillon et d’un régiment de cavalerie. Le 2e de la 103e et le 13e de dragons seront rendus le 23 du courant à cette destination où ils attendront de vous ou du général Legrand des ordres sur leur destination ultérieure.
Le général Bonet conservera en conséquence de ces nouvelles dispositions, la 23e demi-brigade, le 3e bataillon de la 103e, le 8e de chasseurs et quatre pièces d’artillerie légère. Il occupera la position d’Abach avec ses principales forces, pour garder les débouchés de Ratisbonne, de Donauhauf et d’observer l’ennemi qui déboucherait par Straubing. Il a également ordre d’entretenir la communication avec la gauche du général Legrand, d’occuper par le bataillon de la 103e les postes de Neustadt et de Kelheim dont la partie sur la rive gauche du Danube sera rompue dans la journée du 23 courant. En cas de retraite forcée, je prendrai avec sa brigade une position en arrière de Labens et couvrirais Langwart.
Le général Desbrulis couvrira le blocus d’Ingolstadt sur la rive droite du Danube, avec la 54e demi-brigade, le 19e régiment de cavalerie et 4 pièces d’artillerie occupant le pont de Volsbourg qui sera également rompu le 23.
Le général Joba formera l’investissement d’Ingolstadt sur la rive gauche du Danube, avec la 76e demi-brigade, les 1er et 2e bataillons de la 50e demi-brigade, le 2e régiment de hussards et quatre pièces d’artillerie légère, ayant un parti de troupes légère à Schampaupt et Kupfenberg pour observer ?? de l’Altemuhl, pousser des reconnaissances sur Berngrin, Dietfurt, Kelheim et Neustadt. Il gardera aussi la hauteur vis-à-vis d’Eichstadt (rive droite de l’Altemuhl).
Le 1er bataillon de la 103e aura 4 compagnies baraquées sur la rive droite du Danube, vis-à-vis Donauwert, et gardera le jour seulement les chemins extérieurs qui aboutissent à cette ville ; un poste de 25 hussards y est affecté.
Les 5 autres compagnies de ce bataillon camperont sur les deux rives du Danube près Neuberg, pour la garde de mon parc d’artillerie, où il me reste encore deux pièces de 8 en réserve, et couvrir le débouché d’Eichstadt" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 175).
Le 23 Fructidor an 8 (10 septembre 1800), le Général Grenier expédie, de Freising, ses ordres au Général Legrand : "Vous avez été prévenu ce matin par le général Daultanne, mon cher général, que j’ai mis provisoirement à votre disposition le 13e régiment de dragon et un bataillon de 103e demi-brigade, détachés momentanément de la division du général Ney.
Le 13e de dragons a l’ordre de se rendre demain 24 à Marbourg et le 25 à Erding où il attendra les vôtres.
Le bataillon de la 103e a l’ordre de se rendre savoir :
1 compagnie à Iser-Ech pour la garde du pont
2 compagnies à Marbourg pour la garde du pont
3 compagnies à Freysing pour le service du quartier général
Et 3 compagnies à Erding pour y relever celles de la réserve ; de sorte que le bataillon que vous avez à Landshut pour la garde du pont pourra y être entièrement réuni" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 127 page 267).
Le 15 septembre 1800 (28 Fructidor an 8), le Général Grenier écrit, depuis Freising, au Général Ney : "Je reçois à l’instant, mon cher général, votre lettre du 27 et je m’empresse d’y répondre. Vous devez laisser à l’officier général qui vous relèvera en suite des nouvelles dispositions du général en chef et que le général Daultanne doit vous avoir transmises cette nuit, cinq bataillons d’infanterie, non compris les bataillons de la 50e. Le 2e régiment de hussards et l’artillerie de position que vous avez fixé ainsi qu’un général de brigade.
Il résulte de cette disposition que le général Souham qui doit vous relever sera chargé d’avoir un corps d’observation pour couvrir le blocus d’Ingolstadt et que vous rentrerez en ligne avec le restant de votre division, c'est-à-dire avec le 8e régiment de chasseurs, 13e de dragons (qui vous rentrera), 19e régiment de cavalerie, votre artillerie légère, 23e demi-brigade, 103e demi-brigade et 1 bataillon de la 76e.
Aussitôt votre arrivée à Landshut, je vous retirerai le bataillon de la 76e que j’emploierai à la garde du grand parc, équipage et quartier général de l’aile gauche et je vous enverrai la 15e demi-brigade et le bataillon de la 103e actuellement ici. Votre division sera alors composée des 15e, 23e et 103e demi-brigades, du 8e de chasseurs, 13e de dragons et 19e de cavalerie. Je pense que vous devez laisser deux pièces d’artillerie légère et 4 pièces de position au général Souham, au lieu de six pièces de position que vous avez fixé. Tant que les hostilités ne recommenceront pas vous pourrez sans inconvénient continuer d’occuper Ratisbonne, attendu que du moment où la reprise sera ordonnée, vous aurez encore le temps de réunir à vous le corps que vous laisserez dans cette partie. Cette disposition le même nécessaire pour conserver nos cantonnements si les préliminaires de paix étaient signés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 128 page 268).
Le 2e jour complémentaire an 8 (19 septembre 1800), le Général Grenier écrit, de Munich, au Général Ney : "Il est probable, mon cher général, qu’une affaire générale s’engagera le 5e jour complémentaire ou le 1er vendémiaire. Je désire beaucoup que vous y ayez part. Je vous invite en conséquence à faire la plus grande diligence pour que vous soyez entièrement réuni à Erding le cinq à midi.
Le 13e régiment de dragons et le bataillon de la 103e ont ordre de vous attendre sur ce point et d’observer pendant ce temps la ligne de démarcation et d’entretenir la communication avec le détachement de la division du général Legrand resté à Vilsbiburg" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 73).
Le même 2e jour complémentaire an 8 (19 septembre 1800), le général Grenier écrit, de Munich, au Général Legrand :"… Vous recommanderez à l’officier général commandant votre détachement de Vilsbibourg, de se conformer à ses premières instructions pour le poste qu’il occupe, ainsi que pour le pont de Landshut. S’il était forcé dans sa position de Vilsbibourg et Landshut, après avoir fait rompre le pont de cette ville, cet officier général se retirerait en arrière de l’Iser et en dernier lieu sur Morbourg. Les compagnies de la 76e qui resteront à Morbourg et Iser-Ech seront sous ses ordres.
Vous laisserez le 13e régiment de dragons et les compagnies de la 103e à Erding sous le commandement du chef de brigade Levasseur ; vous le chargerez d’entretenir vos communications avec Vilsbibourg et de surveiller la ligne de démarcation jusqu’à ce point. Veuillez bien lui donner les instructions nécessaires, en attendant l’arrivée du général Ney, à Erding, sous les ordres duquel il rentrera" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 74).
Le 20 septembre 1800 (3e jour complémentaire an 8), le Général de Division Ney (Armée du Rhin, Division Ney aile gauche) écrit, depuis son Quartier-général de Erding, au Lieutenant général Grenier : "Le général Bonet arrivera demain ici avec la 23e demi-brigade, le 3e bataillon de la 103e, trois escadrons du 8e régiment de chasseurs et quatre pièces d’artillerie légère. Le dernier escadron de ce régiment resté sous Ratisbonne a également ordre de rentrer au corps.
Voici, mon cher général, les dispositions que j’ai prises pour l’emplacement de ma division en attendant les vôtres.
La 15e Demi brigade restera dans son camp actuel à Pastetten. La 23e occupera celui de la 16e à Puech, les deux premiers de la 103e se rendront également le 5e jour complémentaire dans cette position que le général Legrand me cède, appuyant sur la gauche du général Bastoul. Je conserverais ici le 3e bataillon de la 103e pour couvrir mon parc d’artillerie que je laisse provisoirement à Oberding, route de Freising ici.
Le 13e régiment de dragons cantonne à proximité d’ici et sur la Vils.
Le 19e de cavalerie arrivera probablement du 4 au 5 complémentaires à Freising. Vous voyez, mon cher général, que je suis prêt à effectuer tel mouvement offensif que vous jugerez convenable, soit sur Mühldorf ou Wasserburg ...
Ps. J’apprends à l’instant chez le général Legrand que les postes d’infanterie autrichiens s’étaient retirés de la démarcation et qu’il n’y reste que de la cavalerie légère" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 195).
Le 21 septembre 1800 (4e jour complémentaire an 8), le Général de Division Ney (Armée du Rhin, Division Ney, aile gauche= écrit, du Quartier-général de Erding, au Lieutenant-général Grenier : "D’après l’avis que vient de me donner le général Daultanne, mon cher Général, de la signature des préliminaires de paix, je viens de faire partir la brigade du Général Bonet composée de la 23e demi-brigade, le 8e régiment de chasseurs et 4 pièces d’artillerie légère pour se rendre à Ratisbonne, Abach, Kelheim, Abensberg et Neustadt.
La brigade du Général Desperrières ayant sous ses ordres la 103e demi-brigade, le 13e de dragons et 4 pièces d’artillerie à Landshut et environs. Enfin, la brigade du Général Joba ayant la 15e demi-brigade et le 19e de cavalerie sous son commandement à Mosburg et environs.
J’établis mon quartier-général à Landshut, où je me rends dès ce moment et où j’attendrai vos instructions définitives sur les cantonnements que devra occuper ma division" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 197).
Le 5e jour complémentaire an 8 (22 septembre 1800), le Général Grenier, de Munich, adresse l'organisation de l’aile gauche de l’Armée : "L’aile gauche sera composée de trois divisions dont deux de première ligne et une de réserve.
Celles de première ligne sont les divisions aux ordres des généraux Ney et Legrand ; celle de réserve la division aux ordres du général Bastoul.
La division aux ordres du général Ney sera composée du 8e régiment de chasseurs, 13e de dragons, 19e de cavalerie, des 15e, 23e, 76e et 103e demi-brigades de ligne, et de son artillerie actuelle ; des généraux de brigade Bonnet, Joba et Desperrières, et des adjudants-généraux Ruffin et Jarry.
Celle du général Legrand conserve son organisation actuelle.
Celle de réserve aux ordres du général Bastoul sera composée des 53e et 89e demi-brigades de ligne, 23e de chasseurs, 2e de dragons, 13e et 17e de cavalerie, des généraux de brigade Fauconnet et Heudelet, et des adjudants-commandant Lefol et Luther.
La brigade de cavalerie est particulièrement recommandée et confiée au général Fauconnet" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 75).
Le 30 Vendémiaire an 9 (22 octobre 1800), le Général Grenier écrit, de Ratisbonne, au Citoyen Deshayes, Quartier-maître de la 103e : "Je fais passer au général en chef par le courrier de ce jour, citoyen, la réclamation que j’ai trouvée jointe à votre lettre après l’avoir revêtue de l’apostille ci-dessous.
« Si le citoyen Deshayes a les talents militaires pour remplir les fonctions de quartier-maître, s’il réunit à ces talents la probité qui doit caractériser l’homme chargé d’une comptabilité, il ne peut sans injustice perdre son droit d’ancienneté ; je prie donc le général en chef de faire droit à sa demande en le maintenant dans ses fonctions, après avoir pris sur son compte les informations que peuvent donner les officiers généraux sous les ordres desquels se trouve la 103e demi-brigade.
Nota les apostilles d’autre part militent en faveur du citoyen Deshayes et doivent le mettre à l’abri des désagréments que parait lui faire éprouver le chef de bataillon Berger" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 291).
Les conférences de Lunéville traînant en longueur, Bonaparte décide de conquérir la paix par une campagne d'hiver, et Moreau reçoit l'ordre de recommencer les hostilités.
La 2e Division du Corps Grenier, que commande le Général de Brigade Desperrières en l'absence de Ney, occupe, le 22 novembre, avec les Brigades Bonet et Joba, des cantonnements à Freising et environs. La Brigade Bonet (un peu plus tard Ruffin) comprend les 23e et 15e Demi-brigades de ligne et le 19e de Cavalerie; la Brigade Joba, les 76e et 103e Demi-brigades de ligne et le 13e Dragons. Le 8e Chasseurs, détaché à l'Alt-Mühl avec un Bataillon de la 15e, est en route pour rejoindre la Division à Freising (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 334).
Les hostilités recommencent après la rupture le 7 Frimaire (28 novembre). L' "Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la reprise des hostilités (7 Frimaire an 9 - 28 Novembre 1800), Armée du Rhin, aile gauche" indique que la 103e Demi-brigade, forte de 2432 hommes, fait partie de la "Division aux ordres du Général Ney", comprenant les Généraux de Brigade Deperrières, Heudelet, Joba (ce dernier quitte la Division le 12 Frimaire pour cause de maladie), et les Adjudants-commandants Ruffin et Jarry (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 218).
Le 28 novembre, l'armée marche sur l'Inn.
Le même 28 novembre 1800, en même temps, les douze Compagnies de Grenadiers de la division forment un Bataillon et le Général Desperrières est investi du commandement d'une Brigade d'infanterie, prélevée sur les deux autres et composée de la 103e Demi-brigade, du 19e de Cavalerie et d'une Compagnie d'artillerie légère, en sorte que la Division Ney se compose dès lors de trois Brigades (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 336).
Le 10 Frimaire (1er décembre 1800), le Général Grenier, ayant pris position sur les hauteurs qui dominent la plaine d'Ampfing, est attaqué par l'Archiduc Jean. La 103e, sous les ordres du Général d'Esperrières, défend Aschau, en enveloppant les issues de Kraibourg. Dans cette journée, prélude d'une grande victoire, la Demi-brigade fait six à sept cents prisonniers, et est citée dans le Rapport du chef d'Etat-major général au Ministre de la Guerre.
Le "Rapport sur les mouvements, marches, positions et actions des Divisions de l’aile gauche, depuis le 1er Frimaire jusqu’au 10 Nivôse an 9" (22 Novembre 1800 - 1er Frimaire an 9 au 31 Décembre 1800 - 10 Nivôse an 9) raconte : "Le 10 Frimaire … Pendant la nuit du 9 au 10 Frimaire, ma majorité de l’armée autrichienne passe l’Inn à Kraiburg et à Mühldorf et se réunit au corps qui était déjà rassemblé dans la plaine d’Ampfing. A la pointe du jour, les avant-postes de la Division du Général Ney, furent attaqués et forcés de se replier jusque sur les hauteurs en avant et à droite de Haun. L’ennemi paraissant vouloir s’emparer des bois qui se prolongent perpendiculairement sur la droite de la position vers Lauterbach, le général Ney fit avancer deux bataillons soutenus par trois autres qui furent placés en réserve à la hauteur de Ramering ; il repoussa plusieurs fois l’ennemi et l’empêcha de pénétrer. Le Général Desperrières, chargé de défendre le débouché d’Aschau avec deux bataillons de la 103e et trois escadrons de cavalerie fut attaqué en même temps avec beaucoup de vigueurs. Il opposa la résistance la plus opiniâtre et contint l’ennemi sur ce point important. Si le général Desperrières eut été culbuté, l’ennemi pouvait pénétrer sur la route de Haug en débouchant sur Reichertsheim ; une fois maître de ce village et des hauteurs en arrière, la retraite des divisions Ney et Hardy devenaient extrêmement difficile ... la retraite commença vers deux heures après midi … Le lieutenant général Grenier donna ordre au chef de brigade du 2e régiment de dragons de repasser le défilé et de charger l’ennemi ; ce qui fut exécuté avec autant de vigueur que d’audace et rendit l’ennemi plus circonspect ...
Pendant la nuit du 9 au 10 Frimaire, le lieutenant-général Grenier ayant appris que la division du général Legrand n’avait pas pu être rendue à la position qui lui avait été indiquée, ordonna à ce général de reporter une de ses brigades sur Dorfen, afin de garder fortement ce point et d’assurer la retraite de cette division en cas qu’elle y fut forcée.
En conséquence, le général de brigade Sabatier rétrograda et alla prendre position à cheval sur l’Isen sur les hauteurs qui flanquent Dorfen.
Cinq compagnies d’infanterie prirent position en avant de Grimbach et gardèrent la route de Taufkirch.
L’ennemi attaqua la brigade de droite de cette division commandée par le général Bontemps qui était en position à Taufkirch. Cette brigade se maintint sur le plateau en avant de ce village jusque vers trois heures après midi, heure à laquelle elle effectua sa retraite avec beaucoup d’ordre et très lentement ; elle vint prendre position sur les hauteurs en avant de Dorfen en première ligne de la brigade de gauche.
Le 12e régiment de cavalerie fut placé en avant de Lang Geissling sur la route d’Erding à Mospring pour couvrir cette route ..." (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215 et suivantes).
Le 2 décembre 1800 (11 Frimaire an 9), le Général de Division Ney (Armée du Rhin, Aile gauche), écrit, depuis son Quartier-général à Vorsteren, au Lieutenant général Grenier, commandant l’Aile gauche de l’armée : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, le rapport sur la journée d’hier, il renferme nécessairement beaucoup d’inexactitude mais comme vous avez été présent pendant la durée de l’action, vous saurez l’apprécier à sa juste valeur. Je ne crains pas de de vous dire, mon cher général, que tout le monde a fait son devoir ; qu’en général, mon infanterie a fait des prodiges de valeurs, en considérant les forces ennemies qu’elle avait à combattre depuis six heures du matin jusqu’au soir. La 103e, commandée par le général Desperrières s’est particulièrement distinguée, ainsi que ce général. La division, après l’action, s’est reployée en arrière de Haag, d’où elle s’est mise en mouvement à deux heures du matin, pour rentrer dans sa position en arrière de Hohenlinden, qu’elle occupait le 7 du courant" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141 page 297; cité par Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 339).
Dans ce Rapport sur la journée du 1er décembre (10 Frimaire), rédigé au Quartier-général de Vorstern le 11 Frimaire an 9 (2 décembre 1800), Ney écrit : "... La retraite fut ordonnée, et exécutée par échelons en bon ordre, tous les militaires des différentes armes ont développé beaucoup de courage et d’audace, particulièrement la 103e sous les ordres du général Desperrières qui a soutenu les efforts d’un ennemi nombreux et lui a fait beaucoup de prisonniers ..." (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 293 ; cité par H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", t.1).
Le "Rapport sur les mouvements et combats de l’aile gauche depuis le 7 frimaire jour de la rupture de l’armistice, jusqu’au 10 inclus", rédigé le 2 décembre 1800 (11 Frimaire an 9) par le Général Grenier pour le Général en chef, indique : "... Le 10 à la pointe du jour, l’ennemi se développa dans la plaine d’Ampfing ; l’Archiduc Jean commandait en personne et les deux tiers au moins de l’armée ennemie étaient en présence. Il commença l’attaque avec impétuosité sur tout le front et parut vouloir s’emparer des bois qui se prolongent perpendiculairement sur la droite de la position d’Aschau vers Lauterbach en même temps qu’il déboucha par Craibourg sur Aschau, point important que le général Desperrières était chargé de défendre avec deux bataillons de la 103e et trois escadrons de cavalerie afin d’empêcher l’ennemi de s’emparer du défilé de Reichertsheim et de la route de Mühldorf à Haag …
Je ne peux mieux faire l’éloge des troupes qui ont combattu dans cette journée qu’en les désignant, le général en chef jugera de leur valeur et de leur conduite en comparant leur nombre et leur force avec celles des ennemis qui leur étaient opposées et qu’il a vu par lui-même ...
3 bataillons de la 15e ...
3 id 103e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Deux jours après, 12 Frimaire (3 décembre 1800), la 103e Demi-brigade prend une grande part à la célèbre bataille de Hohenlinden, où elle a plusieurs Officiers tués ou blessés; 12,000 prisonniers, 87 pièces de canon sont les trophées de cette brillante victoire.
Dans son "Rapport de la journée du 12 Frimaire pour la division aux ordres du général Ney", rédigé le soir de la bataille, le Général Ney écrit : "... la colonne de droite aux ordres de l’archiduc Jean, commençait à déboucher sur Preisendorf et Harthofen pour développer la gauche de la division Bonet tandis qu’une seconde colonne venant de Burgrain commençait déjà à sortir de la forêt sur Hohenlinden par un chemin de traverse, mais les deux bataillons de la 103e, les bataillons de grenadiers ainsi que la 76e, le 13e dragon et le 19e de cavalerie étaient placés par échelons sur ces différents débouchés, qui de concert avec la division Bonet sont parvenus à contenir l’ennemi et même à le repousser avec infiniment de pertes ..." (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 145 page 309; Cité par Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 350).
Dans son "Rapport de la journée du 12", rédigé le 5 décembre 1800 (14 Frimaire an 9) à son Quartier-général à Wirth, le Général Ney écrit quasiment mot pour mot : "... la colonne de droite (Kienmayer), aux ordres de l'archiduc Jean (?), commençait à déboucher sur Preisendorf et Harthofen pour développer (envelopper) la gauche de la division Bonet (ex-Hardy), tandis qu'une seconde colonne (Baillet-Latour) venant de Burgrain commençait déjà à sortir de la forêt et s'avançait sur Hohenlinden par un chemin de traverse ; mais les deux derniers bataillons de la 103e, les (deux) bataillons de grenadiers ainsi que la 76e, le 13e dragons, le 19e de cavalerie, étaient placés par échelons sur ces différents débouchés ; et, de concert avec la division Bonet, ils sont parvenus à contenir l'ennemi et à le repousser avec pertes ...
La rivalité d’amour de la gloire qu’ont montré comme à l’envie un grand nombre de militaires, m’empêche de vous citer pour le moment tous ceux qui se sont distingués de manière à fixer l’attention du général en chef et du gouvernement. Cependant, d’après le témoignage de mes yeux, je vous demanderai, mon général, les promotions suivantes, savoir :
... Pour le citoyen Brayer, chef de bataillon de la 103e, le grade de chef de brigade ce corps, dû à son courage, son intelligence et son zèle.
Pour le citoyen Schwiter, capitaine adjudant Major, le grade de chef de bataillon à la 103e, demandé pour ce par son corps témoin journalier de son mérite ..." (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 313; c'est ce Rapport qui est cité par H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", t.1).
Le 7 décembre 1800 (16 Frimaire an 9), le Général de Division Ney (Armée du Rhin, aile gauche) écrit, depuis son Quartier-général à Ampfing, au lieutenant général Grenier : "Je suis ici depuis hier, mon cher général, avec les troupes du général Heudelet ; il a de suite relevé les avant-postes du général Richepanse. Les brigades des généraux Joba et Desperrières sont arrivées hier à Haun et Memmering. Elles relèveront pendant la matinée la division Richepanse. Un bataillon de la 103e observera étroitement Freiburg et se trouvera soutenue par les troupes du général Bonet d’après vos dispositions.
Je ne pense pas que l’ennemi veuille reprendre l’offensive par Mühldorf où il s’est totalement replié. On rapporte même qu’il cherche à se concentrer sur Braunau et en arrière de la Salza. Ainsi l’opération du général Lecourbe pourra s’effectuer sans grande résistance" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 153 page 321).
Dans la poursuite de l'ennemi, la 103e se porte sur Muhldorf, traverse l'Inn le 21 Frimaire (12 décembre), la Salza le 23 (14 décembre), et prend part le 29 (20 décembre) à un brillant coup de main exécuté à Steyer par le Général Grenier, et qui coûte à l'ennemi 6,000 prisonniers, 22 pièces de canon, 185 caissons, 4,000 à 5,000 voitures, et d'immenses approvisionnements.
Le "Rapport des flanqueur de gauche de la division Ney", rédigé le 20 décembre 1800 (29 Frimaire an 9) à Siegerting, par le Chef de brigade Saint-Germain, rapporte : "Le 28 Frimaire. Obernberg. La colonne composée de 18 compagnies d’infanterie des 15e, 76e et 103e demi-brigades de bataille, 5 compagnies du 23e de chasseurs à cheval et d’une compagnie d’artillerie légère, s’est portée le même jour Obernberg ayant ses avant-postes à Münsteuer et Antiesenhofen.
Le 29 – Scharding, sur Passau, Sigerthing. Elle s’est portée en arrière de Scharding aux croisés des routes de Innstah et Sujerbach, ayant poussé de suite un parti de trois compagnies d’infanterie, 50 chevaux et une bouche à feu, le tout commandé par le capitaine Rhaindre. La troupe aux ordres du chef de brigade Saint-Germain a pris la route de Sigerthing où elle a pris position le même soir, envoyant un parti sur Neukirchen pour couvrir sa gauche, laissant des troupes à cheval sur la route de Innstat et Payerbach pour protéger la retraite des troupes envoyées sur Passau.
Le parti de Neukirchen a été inquiété par l’ennemi.
Le 30 - Eferding. La colonne s’est dirigée sur Eferding par Payerbach et a bivouaqué entre ces deux derniers endroits (la division du général Bonet était à Eferding).
Le parti envoyé sur Neukirchen a reçu ordre de se retirer sur Eferding, éclairant toujours et côtoyant le Danube.
Aussitôt sa position prise à Eferding, il devait être envoyés deux partis, l’un sur Wels pour communiquer avec la division du général Legrand ; l’autre sur Grieskirchen pour communiquer avec celle du général Ney" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 175 page 367).
L'Autriche, effrayée, promet d'accepter toutes les conditions de la France, et un armistice est signé le 2 Nivôse (23 décembre), à Steyer.
L' "Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la cessation des hostilités (5 Nivôse an 9 - 26 décembre 1800)" indique que la 103e Demi-brigade, forte de 2082 hommes, fait partie de la "Division aux ordres du Général Ney", comprenant les Généraux de Brigade Deperrières, Heudelet, Joba, et les Adjudants-commandants Ruffin et Jarry (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 273).
L'armistice de Steyer est suivi de la paix de Lunéville (9 février 1801).
Le 15 février 1801 (26 Pluviôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Lahorie : "Aussitôt mon arrivée à Passau, mon cher général, je fis prévenir les différents corps de l’aile de m’adresser avec les états de service des militaires qui se sont distingués dans cette dernière campagne, les procés-verbaux de leurs actions d’éclat et les demandes d’avancement et les récompenses nationales à leur accorder. Il manque à la plupart de ces demandes des états de services et des procès-verbaux que je n’ai point encore reçus ; je vous les adresse telles qu’elles sont afin de vous mettre à même de terminer votre travail ; ces demandes consisteront en : ... Celui de chef de bataillon pour le citoyen Schniter de la 103e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 195 page 402).
D'autres récompenses ont été attribuées au Corps.
- Au Caporal Binet (Pierre), un fusil d'honneur pour avoir dégagé son Capitaine entouré par un grand nombre d'ennemis.
- Au Sergent Courtier (Nicolas), un sabre d'honneur qu'il avait mérité en se signalant à l'attaque d'un village occupé par une forte colonne ennemie; il avait pénétré un des premiers dans ce village, et y avait fait 9 prisonniers.
- Au Sergent Latarge, un sabre d'honneur qu'il mérita pour s'être signalé à la bataille de Hohenlinden dans un engagement de tirailleurs, où, cerné par une vingtaine d'Autrichiens, il soutint pendant plus de vingt minutes un combat inégal, et parvint à se dégager en emmenant des prisonniers.
Au Serqent Loriot, un fusil d'honneur pour s'être particulièrement distingué à la bataille de Hohenlinden dans un engagement de tirailleurs, où il tua un Officier autrichien et fit plusieurs prisonniers.
- Au Grenadier Renaud, un fusil d'honneur en récompense de sa conduite distinguée dans les campagnes de 1799 et 1800, aux Armées du Danube et du Rhin, et particulièrement à l'attaque d'une position occupée par un Bataillon autrichien, sur laquelle il pénétra le premier et fit plusieurs prisonniers.
Au sergent Schmidt, un sabre d'honneur qu'il avait mérité dans la campagne de 1800, en se signalant à la prise d'une position occupée par l'ennemi et défendue par plusieurs pièces de canon; Schmidt arriva un des premiers sur le retranchement, s'empara d'une pièce de canon et fit 5 prisonniers.
- Revue du Général inspecteur Schauenburg du 23 Pluviôse an 10 (12 février 1802).
Dans l'inspection générale qu'il passe du corps le 23 Pluviôse an 10 (12 février 1802) à Cologne, le Général Schauenburg trouve que "l'instruction laisse beaucoup à désirer et qu’il a cru devoir charger spécialement un chef de bataillon de la diriger. L'Inspecteur se plaint aussi "de la grande quantité de femmes qui existent à ce corps et il désirerait que, pour empêcher que le nombre s'en accroisse, les militaires ne puissent se marier sans permission, comme cela se pratiquait autrefois" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
"103e demi-brigade.
Revue passée le. Emplacement Cologne.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
Pre. Chles. Dumoulin, Chef de Brigade, 53 ans, 27 ans de services. Conduit ce corps depuis passé 6 années, qu’il est sous mon inspection, avec ordre et surtout dans la partie administrative, qu’il a conduite pour le bien être du soldat. Cet officier réunit à une bonne éducation l’habitude de conduire sagement sa demi-brigade, et il fait tout ce qui dépend de lui pour ajouter l’instruction au bon ordre qui y règne.
Gs. Jos. Berger, Chef du 1er Bataillon, 42 ans, 23 ans de services. A besoin de connaitre les obligations de son grade et son instruction, retardées par les blessures qu’il a reçues. Sa conduite et son éducation le mettront à même d’occuper utilement sa place.
Bis. Bonnard, Chef du 2e Bataillon, 52 ans, 32 ans de services. Susceptible de retraite.
Js. Fois. Pasquier, Chef du 3e Bataillon, 36 ans, 20 ans de services. A besoin de connaitre son état et devrait être tenu à s’y appliquer. Cet officier ayant été grièvement blessé, a été retardé pour cette raison.
Me. Sylo. Brayer, 4e Chef de Bataillon, 33 ans, 20 ans. Est susceptible d’être placé en pied à la tête d’un bataillon, je l’ai désigné pour être chargé de l’instruction du corps, d’après les moyens et les talents, que je lui ai reconnus.
Chles. Fois. Deshayes, Quartier maitre trésorier, 38 ans, 24 ans de services. Bonne conduite et connaissant parfaitement ses fonctions.
Hri. César Schwiter, Capitaine adjudant major du 1er Bataillon, 33 ans, 30 ans de service. Est susceptible d’avancement, et d’être employé utilement au grade de chef de bataillon.
Jes. Kirchberg, Capitaine adjudant major du 2e Bataillon, 40 ans, 23 ans de service. Bonne conduite, moralité et talents militaires (note du chef).
Nas. Fois. Pingres, Capitaine adjudant major du 3e Bataillon, 33 ans, 11 ans de service. Id., id., id.
Pre. Ravelet, Officier de santé.
Nas. Lejan, id.
Jos. Jeannelle, id.
Mayol, Adjudant sous-officier du 1er Bataillon. Instruit, bonne conduite, mais insouciant.
Müller, Adjudant sous-officier du 2e Bataillon. Bonne instruction et conduite, susceptible d’avancement ; il le mérite à tous égards.
Picard, Adjudant sous-officier du 3e Bataillon. Voyez sa note aux sous-officiers proposés pour des emplois d’officiers.
Compagnies
Capitaines.
1er Bataillon. Grenadiers, Nègre, 43 ans, 26 ans de service. Susceptible d’être chef, a des talents, de la pratique, de l’éducation, de la fermeté.
1ère Fabvre, 49 ans, 26 ans de service. N’a ni talents, ni conduite.
2e Hoffmann, 38 ans, 22 ans de service. Bonne instruction et conduite.
3e Leroy, 45 ans, 14 ans de service. Peu instruit, bonne conduite.
4e Brocard, 44 ans, 10 ans de service. Bon officier.
5e Castagne, 9 ans de service. Triste sujet, serait à renvoyer.
6e Vautrin, 31 ans, 11 ans de service. Bon officier.
7e Delisle, 36 ans, 17 ans de service. Sans instruction, ni conduite, au conseil de guerre.
8e Bertellemy, 39 ans, 10 ans de service. Bon officier.
2e Bataillon. Grenadiers. Mouchet, 37 ans, 15 ans de service. Du talents militaire, mais peu de conduite.
1ère Roger, 51 ans, 13 ans de service. Bon officier, peu d’instruction.
2e Canegracht, 46 ans, 10 ans de service. Sans moyens ni conduite, serait à renvoyer.
3e Braungard, 46 ans, 25 ans de service. Bon officier.
4e Lariviere, 31 ans, 9 ans de service. Peu de moyens militaires.
5e Demeney, 38 ans, 10 ans de service. Bon officier.
6e Milliancourt, 40 ans, 18 ans de service. Sans instruction ni conduite.
7e Million, 28 ans, 10 ans de service. Sans instruction ni conduite, a été mis sous une surveillance plus exacte.
8e vacant.
3e Bataillon. Grenadiers, Avout, 47 ans, 28 ans de service. Bon officier.
1ère Lecomte, 52 ans, 12 ans de service. Sans aucun moyen militaire.
2e Labral, 42 ans, 21 ans de service. Bon officier.
3e Laforest, 30 ans, 14 ans de service. A des moyens, mais peu de conduite.
4e Boutarelle, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier.
5e Peyronnet, 32 ans, 10 ans de service. Peu d’instruction et de conduite.
6e Lidor, 37 ans, 18 ans de service. Bon officier.
7e Guyot, 49 ans, 30 ans de service. Proposé pour la retraite.
8e vacant.
Lieutenants.
1er Bataillon. Grenadiers, Genin, 27 ans, 10 ans de service. Excellent officier, beaucoup de moyens.
1ère Proust. N’est pas connu, parait de bonne conduite.
2e Richard, 42 ans, 18 ans de service. A besoin d’instruction.
3e Bernard, 35 ans, 10 ans de service. Bon officier.
4e Metz, 45 ans, 28 ans de service. Id.
5e Fanart, 31 ans, 12 ans de service. N’est pas connu, parait d’une bonne conduite.
6e Lurat. Bon officier.
7e Pepin, 30 ans, 10 ans de service. Id.
8e Duchaumont, 50 ans, 10 ans de service. Id.
2e Bataillon. Grenadiers. Dery, 40 ans, 21 ans de service. Bon officier.
1ère Mercier, 46 ans, 24 ans de service. Pas assez connu, parait d’une bonne conduite.
2e Muller, 40 ans, 23 ans de service. Bon officier.
3e Jourdain, 34 ans, 10 ans de service. Id.
4e Pailler, 53 ans, 17 ans de service. Proposé pour la retraite.
5e Valotte. Bon officier.
6e Joly, 34 ans, 12 ans de service. Peu d’instruction.
7e Ginet, 48 ans, 24 ans de service. Id.
8e Fleury, 10 ans de service. A été autorisé à se retirer, en vertu de l’arrêté du 5 Pluviôse 10, d’autant plus que c’est un mauvais sujet et un homme nul au service.
3e Bataillon. Grenadiers, Cottard, 33 ans, 10 ans de service. Peu instruit, j’ai pris des mesures pour soigner son instruction et conduite.
1ère Dudoyer, 36 ans, 18 ans de service. Id, id.
2e Daique, 43 ans, 18 ans de service. Id.
3e Beauvert, 41 ans, 14 ans de service. Id.
4e Chevrot, 36 ans, 10 ans de service. Très bon officier, chargé de l’habillement.
5e Junca, 29 ans, 10 ans de service. A besoin d’instruction.
6e vacant.
7e Lambin, 37 ans, 20 ans de service. Sans instruction ni conduite.
8e Fromage, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
Sous-lieutenant.
1er Bataillon. Grenadiers, Perot, 33 ans, 10 ans de service. Médiocre instruction, bonne conduite.
1ère Dechilly, 36 ans, 12 ans de service. N’est pas assez connu.
2e Lorange, 41 ans, 25 ans de service. Très peu de connaissances, sans conduite.
3e Chenel, 26 ans, 3 ans de service. Pas assez connu, parait d’une bonne conduite.
4e Hutmacher, 39 ans, 26 ans de service. Propre à la retraite, pour ne pas être renvoyé.
5e Devienne, 36 ans, 17 ans de service. Peu de moyens.
6e Charpentier, 30 ans, 10 ans de service. Très bon officier.
7e Proux, 46 ans, 29 ans de service. Bon officier.
8e Boichat, 32 ans, 15 ans de service. Id.
2e Bataillon. Grenadiers. Delvaux. Bon officier.
1ère Labbé, 31 ans, 10 ans de service. Peu d’instruction.
2e Haberstroh, 47 ans, 28 ans de service. Id.
3e Noël, 40 ans, 20 ans de service. Bon officier.
4e Gaillard, 39 ans, 17 ans de service. Peu d’instruction.
5e Badoux, 47 ans, 26 ans de service. Bon officier.
6e Bonnard, 26 ans, 10 ans de service. Id.
7e Bauvais, 50 ans, 28 ans de service. Peu d’instruction.
8e Bourg, 47 ans, 24 ans de service. Bon officier.
3e Bataillon. Grenadiers, Lenoble, 43 ans, 17 ans de service. Peut instruit.
1ère Tournade, 50 ans, 22 ans de service. Id.
2e Lairisse, 44 ans, 25 ans de service. Mis en surveillance du Chef de Brigade.
3e Requeur, 44 ans, 25 ans de service. Peu instruit.
4e Carelle, 35 ans, 10 ans de service. Bon officier.
5e Valtat, 35 ans, 10 ans de service. Id.
6e vacant.
7e Kleindenchen, 30 ans de service. Vieil ivrogne à la charge du corps.
8e Maillard, 32 ans, 11 ans de service. Sans instruction ni conduite.
Situation du personnel.
Officiers : Chef de Brigade 1, Chefs de Bataillons 4, Quartier maitre trésorier 1, Adjudants majors 3, Capitaines 25, Lieutenants 26, Sous-lieutenants 26, Chirurgiens 3, total 89 ; dont présents 64, en congé 25, total pareil 89.
Sous-officiers et soldats : Petit état-major 17, Sergents-majors 29, Sergents 104, Caporaux fourriers 27, Caporaux 214, Grenadiers 202, Fusiliers 1589, Tambours 53, Enfants de troupe 17, total 2252 hommes ; dont présents 1581, détachés 5, à l’hôpital externe 84, en congé 582, total pareil 2252 hommes.
Cette Demi-brigade était composée à l’époque du 1er Vendémiaire an 9 de 2878 hommes, elle a reçu depuis 193 ; donc elle devrait être de 3071.
Mais elle a perdu : morts 46, désertés 70, réformés par l’inspecteur 71, réformés par différents généraux 259, rayés pour longue absence 349, passés à d’autres corps 23, faits officiers 1, total 819.
Elle reste donc en l’effectif à 2252.
Si on en déduit encore les hommes proposés pour la pension, 5 ; le huitième partant par congés absolus, 286 ; 291.
L’effectif sera de 1961.
Or le complet de paix étant de 1961.
Ce corps se trouvera tout juste au complet de paix.
Situation du matériel.
Habillement.
Habits. En service, 1500 bons, 219 à réparer, 572 hors de service. En magasin, 1 neuf, 0 à réparer, 500 hors de service. Total 2792. 1622 à remplacer par an.
Vestes. 1500 bonnes, 220 à réparer, 571 hors de service. En magasin, 1 neuve, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 2292. 1622 à remplacer par an.
Culottes. En service, 0 bonnes, aucune à réparer, 2094 hors de service. En magasin, 100 neuves, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 3094. 4866 à remplacer par an. Pour les 1000 culottes neuves, on a reçu la toile mais non le tricot.
Chapeaux. En service, aucun bon, 1502 à réparer, 789 hors de service. En magasin, 1 bon, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 2292. 1622 à remplacer par an.
Bonnets de police. En service, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. En magasin, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 0. Aucun à remplacer par an.
Capotes. En service, 0 bonnes, 0 à réparer, 1200 hors de service. En magasin, 0 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 1200. 0 à remplacer par an.
Equipement.
Gibernes. En service, 1209 bonnes, 600 à réparer, 338 hors de service. En magasin, 0 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 2147. 235 à remplacer par an.
Porte-gibernes. En service, 972 bons, 400 à réparer, 795 hors de service. En magasin, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 2167. 235 à remplacer par an.
Baudriers. En service, 202 bons, 126 à réparer, 213 hors de service. En magasin, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 341. 62 à remplacer par an.
Bretelles de fusil. En service, 2419 bonnes, aucune à réparer, 0 hors de service. En magasin, 282 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 2701. 235 à remplacer par an.
Colliers de tambour. En service, 19 bons, 9 à réparer, 27 hors de service. En magasin, 1 bon, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 56. 9 à remplacer par an.
Tabliers de charpentier. En service, 6 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. En magasin, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 6. 6 à remplacer par an.
Caisse de tambour. En service, 28 bonnes, 0 à réparer, 27 hors de service. En magasin, 1 bonne, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 56.
Armement.
Fusils. En service, 1922 bons, 0 à réparer, 252 hors de service. En magasin, aucun bon, 27 à réparer, 0 hors de service. Total 2201. 252 à remplacer par an.
Baïonnettes. En service, 1922 bonnes, 0 à réparer, 252 hors de service. En magasin, aucune bonnes, 27 à réparer, 0 hors de service. Total 2201. 252 à remplacer par an.
Sabres. En service, 429 bons, 100 à réparer, 125 hors de service. En magasin, 5 bons, 0 à réparer, 0 hors de service . Total 659. 125 à remplacer par an.
Haches de charpentier. En service, 6 bonnes, aucune à réparer, aucune hors de service. En magasin, 0 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service. Total 6. 6 à remplacer par an.
Etoffes.
Draps noirs. En magasin 203,85. Total 203,85.
Tricot blanc. En magasin, 1373,77. Total 1373,77.
Toile grise. En magasin, 2244,98. Total 2244,98.
Boutons de guêtres. En magasin, 260 g 33. Total 263 g 33.
Boucles. En magasin, 142,14. Total 142,14.
Effets pour les recrues.
Chemises. En magasin, 1064. Total 1064.
Cols noirs. En magasin, 435. Total 435.
Bas. En magasin, 2. Total 2.
Souliers. En magasin, 191. Total 191.
Guêtres noires. En magasin, 26. Total 26.
Sacs de toile. En magasin, 294. Total 294.
Cocardes. En magasin, 818. Total 818.
Pompons. En magasin, 934. Total 934.
Situation des finances.
Les masses étaient au 1er Vendémiaire an 9 de 41678,67.
Elles ont reçu depuis. Décomptes des revues, ou à-comptes reçus, 99094,61. Recettes extraordinaires, - . 99094,67.
Donc elles devraient être à 140773,28.
Dépenses sur les masses 99402,28.
Restant en caisse 41370,76.
Détail des masses.
Masse de linge et chaussure, 35751,34.
Masse d’entretien, 5619,42.
Masse de chauffage 00,00.
Total pareil à l’avoir en caisse 41370,76.
Représentatif du restant en caisse.
Espèces en caisse et entre les mains du quartier maitre 13424,21.
Effets actifs représentant du numéraire 00,00.
Sommes restants à toucher sur les revues non décomptées 25946,55.
Total pareil à l’avoir en caisse 41370,76.
Sommes dues au corps.
Solde 95661.
Masses. De linge et chaussure 00,00.
D’entretien 00,00.
De chauffage 7068,21.
Indemnités. De logement 6980,42.
De fourrage 2242,50.
Réparations de fourgons 3645,00.
Total 21092,74.
Valeur en effets de petit équipement pour les recrues restant en magasin 10286,13.
Redu à la masse de linge et chaussure par plusieurs soldats 50,00.
Nombre des soldats, qui n’ont pas leur masse complète 1198.
Masse d’économie.
Sommes provenant des hommes absents, avant et après le 1er Germinal an 8.
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur 00,00.
Soldes. Des absents avant le 1er Germinal 8 et qui n’ont pas été remises au payeur 00,00.
Des absents rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui ont été versées à la masse d’entretien 3840,05.
Masses de linge et chaussure. Des hommes dont la solde a été remise au payeur et qui ont été reversées à la masse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 00,00.
Des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8, et versées à la masse d’entretien 1163,65.
Total des sommes versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien 5003,70.
Observations.
1° Quant à la ligne du versement dans la caisse de l’armée. Voyez le même article à la 50e sous n°2 page 51.
2° Quant à la somme totale, qui n’est pas le sixième de celle réellement reçue. Voyez le même article à la 10e légère page 37 n°2.
Nombre des hommes proposés à la retraite 15. Proposés aux vétérans 0. Proposés aux invalides 0. Réformés 62. Licenciés 0.
Nombre des hommes qui ont obtenu des brevets d’honneur 0. Hommes dans le cas d’en obtenir 0. Enfants admis à la solde des Officiers 6 ; Sous-officiers et soldats 11.
Sous-officiers proposés au gouvernement pour des emplois d’officiers.
3e Bataillon, Etat-major. Picard, Adjudant sous-officier.
1er Bataillon 2e Compagnie. Villain, Sergent-major.
1er Bataillon Grenadiers. Dupuis, Sergent.
1er Bataillon 3e Compagnie. Gauché, Sergent-major.
Ces sous-officiers réunissent à une bonne moralité, la conduite, l’instruction et l’intelligence.
Résumé des détails de la revue.
Esprit du corps. A de l’ensemble dans les officiers ; la conduite des sous-officiers et soldats prouve qu’il est bien dirigé par le Chef de Brigade.
Instruction. Des officiers et sous-officiers. A besoin d’être dirigée par un officier, qui réunisse la pratique et la théorie, ainsi que je l’ai établie pendant mon séjour au corps. Du soldat. A besoin d’être pratiquée, telle que je l’ai démontrée, mais après que celle des officiers et sous-officiers sera établie.
Manœuvres. Ont besoin d’être démontrées dans l’école du peloton sans armes, d’y ajouter ensuite un second, pour former une division, dans laquelle devront passer tous les officiers et sous-officiers.
Discipline. Passable dans le service intérieur, bonne dans la conduite envers les habitants.
Tenue. Assez propre, pourrait être en général plus régulière.
Habillement. Les deux tiers des habits sont en très bon état, le reste encore passable, mais ils sont tous mal façonnés, sans poitrine, trop échancrés, trop longs, les tailles trop petites, les collets trop hauts, enfin totalement manqués. Les gilets et culottes sont aussi mauvais en qualité, qu’en forme, les chapeaux sont passables aux deux tiers, mais de médiocre qualité ; les guêtres noires sont d’assez bonne étoffe, mais mal façonnées ; la qualité des souliers est bonne.
Equipement. Est très mauvais en général, presque la moitié des banderoles sont de mauvais cuir noir, les autres de mauvais buffle, trop court et trop étroit ; les gibernes sont de mauvaise qualité, n’ont ni la forme de l’infanterie, ni celle de la cavalerie, elle font remarquer partout l’économie des fournisseurs. Les bretelles sont en mauvais cuirs noirs, encore en manque t’il les deux tiers ; les fourreaux de baïonnettes sont mauvais et il en manque un tiers ; les havresacs sont tous mauvais, et n’ont pas la forme prescrite ; les grenadiers sont coiffés de bonnets à plaques.
Armement. Est passablement soigné, mais de différentes grandeurs.
Casernes. Les 2 bataillons qui sont à Cologne sont partagés en 3 casernes, dont l’une contient 14 compagnies ; une compagnie est dans un couvent réunie dans une même chambre ; les 3 autres compagnies sont dans un autre couvent. Ces logements sont malsains ; le soldat y est encombré, et manque de choses nécessaires ; encore ne suffiront-ils pas à la rentrée des semestriers.
Chambrées. Il y en a des très grandes, contenant 28 lits ; d’autres en contenant 6, et d’autres enfin trop resserrées, qui n’en renferment que 2 ou 3. Les fournitures sont, on ne peut pas plus mauvaises et non recevables ; leur défectuosité a été reconnue par une expertise faite en présence du commissaire des guerres.
Magasin. Est fort en règle.
Hôpitaux. Il n’y en a à Cologne, qu’un établissement fait par le Chef de Brigade pour les galeux ; les malades sont obligés d’aller à Aix-la-Chapelle, Trèves ou Liège. Voyez la 53e même art. page 68.
Prisons. Il y en a une, dite militaire, à la porte d’honneur, qui est rarement occupée par des militaires.
Salles de discipline. Bonne et salubre.
Vivres. Le pain a été mauvais pendant quelque temps, mais depuis quelques jours, il est beaucoup meilleur.
Ordres laissés au Corps, concernant :
La comptabilité. Le registre de caisse et le journal général. du quartier-maitre ont été trouvés tenus en bon ordre, et conformément au règlement. Ils ont été arrêtés définitivement que pour le 2e semestre de l’an 8 et les 1er, 3e et 4e trimestres de l’an 9.
On fera transcrire plus régulièrement sur le registre des délibérations, sous les dates correspondantes, les arrêtés faits à la fin de chaque trimestre, de toute espèce de comptabilité en deniers et effets. Le conseil prendra aussi une délibération expresse sur son registre, chaque fois qu’il vérifiera et arrêtera les comptes des différentes parties de l’administration, et il énoncera en toutes lettres les montants des effets d’habillement confectionnés, d’équipement, linge et chaussure et armement, qui restent en magasin à la fin de chaque trimestre.
Tous les autres registres sont au courant, et ont été arrêtés jusqu’au 1er Nivôse an 10.
Le capitaine d’habillement, ainsi que l’officier, chargé sous lui du détail, réserveront sur leurs registres un certain nombre de feuilles, pour y inscrire les recettes et consommations en étoffes et fournitures d’habillement, et un certain nombre, pour les effets façonnés, afin de ne plus confondre à l’avenir ces deux objets ensemble.
L’officier chargé de l’armement se conformera à l’avenir plus strictement au règlement, pour ce qui concerne la comptabilité des réparations.
Le chef ordonnera de suite de tracer les livrets particuliers de chaque sous-officier et soldat, prescrits par le règlement du 8 Floréal an 8.
On se conformera strictement aux dispositions de la circulaire du ministre du 25 Nivôse dernier, concernant la solde, que toucheront les semestriers à leur rentrée.
Instruction et manœuvres. L’instruction ayant besoin d’être établie tout à fait depuis les premiers principes l’inspecteur général en charge spécialement le Chef de Bataillon Brayer, pour les diriger conformément aux instruction, qu’il lui a laissées. Le Chef de Brigade donnera les ordres nécessaires pour que cet officier puisse faire les réunions nécessaires d’officiers, sous-officiers et soldats, selon que les circonstances, saisons et emplacements le permettront, et exécuter les différents degrés d’instruction, d’abord successivement, ensuite ensemble. Ecole d’écriture. Voyez le même art. à la 10e légère page 39.
Service intérieur et de place, surveillance des commandants de compagnies. Voyez au même endroit.
Batteries de tambour. Voyez au même endroit.
Tenue. Surtout des officiers. Voyez à la 10e légère page 39.
Habillement. Les effets d’habillement étant généralement mal façonnés, on suivra à leur égard les dimensions ci-après. Voyez les à la 10e légère et 50e pages 39, 40, 54, 55.
Placement des chapeaux sous les armes. Voyez à la 53e page 69.
Petit magasin d’effets de petit équipement. Voyez au même endroit.
Equipement. Placement des gibernes et havresacs. Voyez à la 10e légère page 40.
Armement. Répartition des fusils, en raison de taille. Voyez à la 10e légère page 40.
Marques particulières après les crosses. Voyez à la 53e page 69.
Remise en magasin des armes superflues. Voyez à la 10e légère page 41.
Hommes congédiés. Le corps est prévenu, qu’en vertu des lettres du ministre des 2 et 28 Nivôse dernier, les inspecteurs généraux sont seuls chargés de statuer sur les hommes à réformer, à proposer à la solde de retraite, aux vétérans et aux invalides.
Habillement laissé aux hommes congédiés. Voyez page 41 et 56.
Tiercement. Le chef procèdera à la nouvelle organisation de paix, conformément à l’instruction qui lui a été adressée par l’inspecteur général.
Egalisation des compagnies. Voyez à la 50e art. instruction page 54.
Récompenses. L’inspecteur général a été particulièrement satisfait du degré de l’instruction du capitaine de grenadiers Nègre.
L’inspecteur général, d’après les comptes avantageux qui lui ont été rendus de la conduite valeureuse du soldat Latarge dans une attaque, qu’a faite le corps, et dans laquelle ce militaire a montré une fermeté et une intelligence, susceptible d’être distinguées, l’a fait nommer caporal, à une des places vacantes.
Extrait de la lettre d’envoi de la précédente revue, au Ministre de la guerre, en date du 23 Pluviôse 10.
1° On lui mande, qu’on s’est vu obligé de charger spécialement le Chef de Bataillon Brayer de la partie de l’instruction, tous les autres chefs étant pour des causes physiques, peu propres à s’en occuper utilement.
2° On lui propose d’élever au grade de Chef de Bataillon les citoyens Schwiter capitaine adjudant major et Nègre, capitaine de grenadiers. On lui répond de l’instruction et de la conduite de ces deux estimables officiers. On lui propose particulièrement de faire nommer le premier en qualité de 4e chef de bataillon à la 50e, où cette place est vacante, et où il faut indispensablement un officier supérieur capable d’en diriger l’instruction si on ne veut pas qu’elle reste sur le même pied, où elle est maintenant. On se plaint de la quantité prodigieuse de femmes de militaires de tous grades, qu’on rencontre dans les corps, jointe à la qualité inférieure de la plupart d’entre elles. La 103e a présentement à Cologne 17 femmes d’officiers, 8 de sergents et 4 de caporaux, sans compter celles des soldats" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un 1er tableau intitulé "Relevé sommaire, par Corps et par Grades, des Officiers des neufs Demi-brigades, stationnées dans le 10e arrondissement rédigé d’après les notes, portées sur le compte de chacun d’eux sur le contrôle, annexé au livret de revue, sous le n°2, pour servir à connaitre la composition du corps d’officier dans les dites Demi-brigades. Le Général Schauenburg l'accompagne d'observations :
"1° dans la rédaction de ce relevé, on a rangé dans la 1ère colonne des bons officiers, ceux qui ont assez d’instruction pour prétendre à l’avancement ; 2e ceux qui ne pouvant guère y prétendre, peuvent cependant bien remplir les fonctions de leur grade et sont à leur place.
2° On a compris dans la 2e colonne des médiocres 1. Ceux qui peut instruits, on cependant de la volonté et des moyens, et mènent une conduite régulière. 2. Ceux qui étant assez instruits, tiennent une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bons officiers, si les premiers sont stimulés et les derniers surveillés.
3° On a désignés comme mauvais officiers 1. Ceux qui n’ayant aucune trace d’instruction ni des moyens d’en acquérir, et n’étant guère propres à l’état militaire, sont à la charge aux Corps. 2. Ceux qui menant une vie tout à fait déréglée et incorrigible, sont par leur conduite et le mauvais exemple, une véritable entrave au bien du service ; les uns et les autres n’ayant pas assez de service pour mériter une retraite quelconque.
4° Dans la 4e colonne, on a mis ceux qui ont été proposés à la retraite soit à la revue, soit antérieurement à cette époque.
5° Enfin, on a désigné comme susceptible de retraite 1. Ceux qui ont assez de services pour y prétendre, mais qui ne veulent pas la prendre. Le Gouvernement devrait les forcer à la prendre, vu leur impossibilité de servir encore davantage avec fruit. 2. Ceux qui pourraient être rangés dans la 3e classe des mauvais officiers et seraient à renvoyer, si leurs services ne méritaient quelque considération. L’Inspecteur a proposé au Gouvernement de leur donner le traitement de réforme, en attendant leur retraite, et de les remplacer par des officiers réformés en état de remplir leurs fonctions".
Ce qui donne pour la 103e de Ligne :
Etat-major : Chef de Brigade 1 bon ; total 1. Chefs de Bataillon 3 bons, 1 susceptible de retraite, total 4 ; Quartier maitre 1 bon ; Adjudants major : 3 bons, total 3. Total général 9.
Compagnies : Capitaines, 11 bons, 6 médiocres, 6 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 1 susceptible de retraite; total 25. Lieutenants 15 bons, 8 médiocres, 2 mauvais, 1 proposé pour la retraite, total 26 ; Sous lieutenants, 12 bons, 10 médiocres, 1 mauvais, 3 susceptibles de retraite, total 26 ; total général 77. Adjudants sous-officiers, 2 bons, 1 médiocre, total 3 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un deuxième tableau, intitulé "Situation générale du personnel, avec les mutations survenues depuis le 1er Vendémiaire 9", il est indiqué pour la 103e de Ligne : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 3 Adjudants majors, 25 Capitaines, 26 Lieutenants, 26 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 89, dont 64 présents, 25 en congé. 17 au Petit Etat-major, 29 Sergents-majors, 104 Sergents, 27 Caporaux fourriers, 214 Caporaux, 202 Grenadiers, 1589 Fusiliers, 53 Tambours, 17 Enfants, total 2252, dont 1581 présents, 5 détachés, 84 à l’hôpital externe, 582 en congé.
Concernant les mutations pour la 103e de Ligne, son effectif au 1er Vendémiaire était de 2878 hommes. Les recettes indiquent 108 recrues, 38 hommes venus d’autres corps, 47 rayés rentrés, total 193. L’effectif devrait donc être de 3071 hommes. Les pertes sont de 46 morts, 70 désertés, 71 réformés par l’inspecteur général, 259 réformés avant la revue, aucun rayé par jugement, 349 rayés pour longue absence, 23 passés à d’autres corps, 1 fait officier, total 819 hommes. L’effectif reste donc à 2252 hommes. Si l’on déduit encore 5 proposés pour la pension, 286 partant par congés absolus, total 291. L’effectif sera de 1961 hommes. Le complet de paix est de 1961 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 3e tableau, intitulé "Suite du personnel, détail des présents, des hommes congédiés par récompense, par réforme et pour le huitième" donne pour la 103e de Ligne : Officiers : 1 Chef de Brigade, 3 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 2 Adjudants majors, 17 Capitaines, 16 Lieutenants, 21 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 64 présents. Petit Etat-major : 3 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 8 Musiciens, total 17 présents. Sous-officiers et soldats : 24 Sergents-majors, 73 Sergents, 10 Caporaux fourriers, 150 Caporaux, 136 Grenadiers, 1111 Fusiliers, 48 Tambours, 17 Enfants, total 1581 présents. Total général Officiers compris : 1645 présents.
En ce qui concerne les hommes congédiés par récompense nationale, il y a pour la 103e de Ligne : Officiers : 0 Capitaine, 0 Lieutenants, 1 Sous-lieutenant, total 1. Sous-officiers et soldats : 0 Sergent-major, 5 Sergents, 0 Caporaux fourriers, 0 Caporaux, 9 Grenadiers, Fusiliers ou Tambours, total 14. Par congés absolus, 4 sergents-majors, 30 sergents, 7 Caporaux fourriers, 35 Caporaux, 198 Grenadiers et Fusiliers, 12 Tambours, Total : 286. Par Réforme : 0 Sergents-majors, 0 Sergent, 0 Caporaux fourriers, 2 Caporaux, 60 Grenadiers, Fusiliers et Tambours, total 62. Total général 362. Observation : 9 hommes proposés à la Récompense sont partis de suite et ont été compris sur le livret parmi les réformés (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 4e tableau établi la "Situation générale du matériel"; il indique, concernant l'habillement de la 103e de Ligne : Habits : 1 neuf, 1500 bons, 219 à réparer, 1072 hors de service, total 2792 ; à remplacer par an 1622. Vestes : 0 neuves, 1500 bonnes, 220 à réparer, 571 hors de service, total 2292 ; à remplacer par an 1622. Culottes : 1000 neuves, 0 bonnes, 0 à réparer, 2094 hors de service, total 3094 ; à remplacer par an : 4866. Chapeaux : 1 neufs, 0 bons, 1502 à réparer, 789 hors de service, total 2292 ; à remplacer par an 1622. Bonnets de police : 0 neufs, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service, total 0 ; à remplacer par an : 0
Gibernes : 0 neuves, 1209 bonnes, 600 à réparer, 308 hors de service, total 2147 ; à remplacer par an 235. Porte-gibernes : 0 neufs, 972 bons, 400 à réparer, 795 hors de service, total 2167 ; à remplacer par an 235. Baudriers : 0 neufs, 202 bons, 126 à réparer, 213 hors de service, total 541 ; à remplacer par an : 64. Bretelles de fusils : 282 neuves, 2419 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service, total 2701 ; à remplacer par an 235. Colliers de tambours : 1 neuf, 19 bons, 9 à réparer, 27 hors de service, total 56 ; à remplacer par an : 9.
Concernant l’armement et caisses de tambour : Fusils : 0 neufs, 1922 bons, 27 réparés, 0 à réparer, 252 hors de service, total 2201 ; à remplacer 252. Baïonnettes : 0 neuves, 1922 bons, 27 réparées, 0 à réparer, 252 hors de service, total 2201 ; à remplacer 252. Sabres : 5 neufs, 429 bons, 0 réparés, 100 à réparer, 125 hors de service, total 659 ; à remplacer par an : 165. Caisses de tambour : 1 neuve, 28 bonnes, 0 à réparer, 27 hors de service, total 56 ; à remplacer par an : 9.
Concernant les étoffes et les effets pour les recrues, il est noté pour la 103e de Ligne : drap blanc, - ; drap bleu, - ; drap noir 203,85 ; écarlate, - ; tricot blanc ou bleu, 1373,77 ; serge, - ; toile, 2244,98 ; gros boutons, - ; petits boutons, - ; chemises 1064 ; cols noirs, 435 ; bas, 2 ; souliers 191 ; guêtres grises, - ; guêtres noires, 26 ; sacs de toile, 294 ; sacs de peau, - ; cocardes, 818 ; pompons, 934 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 5e tableau intitulé « Situation générale des finances » indique pour la 103e de Ligne :
Situation des masses au 1er Vendémiaire an 9 : 41670,16.
Reçu depuis ce temps : décompte des revues, ou à-comptes reçus, 99094,61 ; recettes extraordinaires, 00,00 ; total des recettes, 99094,61.
Les masses devraient être à 140773,28. Dépenses sur les masses, 99402,52. Restant en caisse au 30 Pluviôse 10 : 41370,76.
Détail de la situation des masses : de linge et chaussure, 35751,34 ; d’entretien, 5619,42 ; de chauffage, - ; total pareil à l’avoir en caisse, 41370,76.
Représentatif de l’avoir en caisse : espèces en caisse ou entre les mains du Quartier maitre, 15424,21 ; effets actifs représentant du numéraire, 00,00 ; somme à toucher sur les revues, non décomptées, 25946,55 ; total pareil à l’avoir en caisse, 41370,76 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 6e tableau intitulé « Suite des finances » indique pour la 103e de Ligne :
Sommes dues au corps : Solde, 956,61. Masse de linge et chaussure : -. Masse d’entretien : -. Masse de chauffage : 7068,21. Indemnité de logement : 6980,42. Indemnité de fourrages : 2442,50. Pour réparation des fourgons : 3645,00.
Total des sommes dues aux corps : 21092,74.
Valeur des effets de petit équipement en magasin : 10286,13.
Reçu à ma masse de linge et chaussure du soldat : 50,00.
Nombre des soldats qui n’ont pas leur masse complète : 1198 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 7e tableau intitulé « Masse d’économie, sommes provenant des finances, hommes absents et rayés soit avant, soit après le 1er Germinal an 8 » indique pour la 103e de Ligne :
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur : -.
Restant de la solde des absents antérieure au 1er Germinal 8 et qui n’a pas été remise au payeur : -.
Masse de linge et chaussure des mêmes hommes, dont la solde a été remise au payeur, et qui a été reversée à la caisse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 : -.
Solde d’absence des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui a été versée à la caisse d’entretien : 3840,05.
Masse de linge et chaussures des mêmes hommes pendant le même temps et versée à la caisse d’entretien : 1163,65.
Totaux des sommes dues aux absents, et versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien : 5003,70.
Observations : Les mutations ayant été à peu près les mêmes dans tous les corps de l’armée, la colonne des totaux devrait présenter des sommes à peu près égales. En les comparant les unes avec les autres, on peut juger du plus ou moins d’ordre que chaque corps a mis dans cette partie de la comptabilité ... (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Résumé général du détail des revues" indique : Esprit des Corps. Des officiers. L’esprit des officiers est très bon dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e, 48e et 94e ; il laisse quelque chose à désirer pour l’ensemble dans la 36e ; le zèle des chefs pour le bien du service est quelques fois entravé par des intrigues et des tracasseries dans les 110e et 100e. Des Sous-officiers et soldats. L’esprit des Sous-officiers et soldats est bon et docile partout.
Instruction des officiers. La partie théorique a été commencée dans les 36e, 48e et 94e ; elle est peu connue dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e ; elle ne l’est pas du tout dans la 110e. Tous les corps ont besoin de réunir cette partie à la pratique et d’établir leur instruction de nouveau d’après les principes que je leur ai démontrés.
Des Sous-officiers. Mêmes observations. Les Sous-officiers ont partout grand besoin d’être instruits aux maniements d’armes du soldat, et à ceux de leur grade, ainsi qu’aux mécanismes des mouvements de l’école du peloton.
Du soldat. Est commencée et passablement avancée dans les 10e légère, 36e et 48e ; elle n’est guères ou pas du tout connue dans les 50e, 53e, 103e, 110e et 100e. La 94e l’a commencée mais sur de faux principes.
Manœuvres. Ont été commencées jusqu’à l’école du bataillon dans les 36e et 48e ; elles sont peu connues dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e. La 94e les a commencée, mais elles devront être reprises d’après les principes démontrés par l’inspecteur. Elles sont tout à fait inconnues dans la 110e.
Discipline. Est exemplaire dans la 48e, tant dans le service intérieur que dans la conduite envers les habitants, et par la parfaite union qui y règne ; elle est très bonne dans la 10e légère, 53e, 36e, 94e et 100e ; elle est passable dans la 103e ; elle a besoin d’être mieux établie et surveillée dans la 100e et 50e.
Tenue. Des Officiers. Celles des Officiers est très bonne et régulière dans les 10e légère, 50e, 53e, 36e, 48e et 94e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; dans la 100e, une partie des Officiers est bien tenue, l’autre ne l’est que médiocrement. Et dans la 110e, la tenue des Officiers est passable, lorsqu’ils sont en service, mais fort mauvaise, quand ils ne sont pas sous les armes.
Des Sous-officiers et soldats. Celles des Sous-officiers et soldats est fort bonne et régulière dans les 10e légère, 48e et 94e ; elle est passable dans les 36e et 100e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; elle est tout à fait mauvaise dans la 50e et 110e, où les habits des soldats présentent un abandon total, excusable cependant par leur trop mauvaise qualité, qui dégoute le soldat du soin de les tenir bien tenus.
Habillement.
1° La qualité.
Habits. Les habits sont bons dans les 10e légère et 103e ; ils sont passables pour les deux tiers dans la 94e ; ils sont mauvais dans les 50e, 100e, 48e, 53e, 36e ; ils sont très mauvais et de vrais haillons dans la 100e.
Vestes. Les vestes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; elles sont passables dans la 94e pour les deux tiers ; elles sont mauvaises dans la 53e, 48e, 36e et 103e ; très mauvaises dans la 110e.
Culottes. Les culottes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; mauvaises dans les 53e, 103e, 36e, 48e, 94e et 100e ; très mauvaises dans la 110e.
Chapeaux. Les chapeaux sont bons dans la 10e légère, 53e et 48e ; passables dans la 36e ; médiocres dans les 103e et 94e, mauvais dans la 50e, hideux dans la 110e.
Guêtres. Les guêtres sont bonnes dans les 10e et 100e, passables dans la 94e, mauvaises dans la 50e, 36e, 48e, 100e, moitié passables et moitié haillons dans la 110e.
Souliers. Les souliers sont bons, quant à leur qualité, dans la 10e, 50e, 53e, 103e ; passables dans les 36e, 110e ; mauvais dans la 94e et 100e.
Bonnets de police. Il n’y a que la 50e, 110e et 100e, qui aient le complet en bonnets de police ; mais la 50e et 100e n’ont de passables que pour les deux tiers ; ceux de la 110e sont mauvais tout à fait. La 94e en a de bons pour les deux tiers. Les 53e, 36e et 48e n’en ont que pour une partie de leur troupe, et ce qu’ils ont est mauvais ; les 10e et 103e en maquent totalement.
2° La façon.
Tirés des magasins. Les effets provenant des différents magasins se font remarquer par l’esprit d’économie qui anime les fournisseurs ; les habits sont courts, petits et trop étroits sur la poitrine, les vestes trop courtes, et les culottes également courtes ne montent pas assez haut et laissent une partie du bas-ventre à découvert ; les guêtres sont mal faites, et les chapeaux ridicules par leur petitesse.
Façonnés aux corps. Les effets faits aux corps n’en sont pas mieux faits, et pêchent par un autre côté : les collets des habits sont trop hauts, leurs basques trop longues, et trop échancrées ; il y en a qui dépassent les mollets ; les effets fournis aux soldats par les commandants de compagnies sont irrégulièrement faits, surtout les souliers qui sont trop pointus, façonnés trop légèrement et à la maitre de danse. Les chapeaux, que les hommes s’achètent eux-mêmes, ont les ailes trop longues.
Equipement.
Baudriers et banderoles. La 10e légère est le seul corps où l’équipement est bon, parce qu’il est neuf. Il est généralement mauvais dans les 8 autres corps. Les baudriers et banderoles sont de mauvais cuirs noirs, qu’on entretient de son mieux. Les seules passables sont celles que les corps ont ramassées sur le champ de bataille.
Gibernes, fourreaux de baïonnettes. Les gibernes sont de toutes formes et grandeurs, la plupart trop grandes pour la cavalerie, et trop petite pour l’infanterie. Beaucoup de corps n’ont pas de fourreaux de baïonnettes ni de porte-baïonnettes, et le soldat est obligé de faire un trou dans la banderole pour attacher sa baïonnette.
Havresacs. Les havresacs sont dans tous les 9 corps extrêmement délabrés.
Armement.
Fusils. Les fusils sont en assez bon état dans la 10e légère et 48e. Ils sont passables dans les 50e, 53e, 103e et 110e, mais ils sont de différentes grandeurs et modèles ; dans la 110e, il y en avait qui avaient des clous, au lieu de vis ; ils sont tout à fait mauvais dans les 36e, 94e et 100e, où ils présentent un assemblage de toutes les grandeurs, modèles et calibres.
Sabres. Les sabres sont au complet dans les 10e légère, 50e, 103e, 110e et 48e ; il en manque un tiers dans la 53e ; il en manque deux tiers dans les 36e, 94e et 100e. Ils sont en bon état dans la 10e légère, 110e et 48e, la 50e, 53e, 36e, 103e et 94e ; ils sont très mauvais dans la 100e.
Casernes.
Casernés. Sont casernés : 1 Bataillon de la 10e légère, les 3 Bataillons de la 50e, 1 Bataillon de la 53e, 2 Bataillons de la 103e, 2 Bataillons de la 36e, les 3 Bataillons de la 48e, ceux de la 94e et ceux de la 100e ; en tout 18 Bataillons.
Cantonnés. Sont cantonnés : 2 Bataillons de la 10e légère, 2 Bataillons de la 53e, 1 Bataillon de la 103e, les 3 Bataillons de la 110, et un Bataillon de la 36e ; en tout, 9 Bataillons.
Etat des casernes. Sont passables : les casernes d’un Bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 36e à Maestricht, celles de la 48e à Bois-le-Duc et Vicq, celles des 94e et 100e à Namur et Liège ; en tout 10 Bataillons.
Sont mauvaises : les casernes de 2 Bataillon de la 50e à Mayence, d’un Bataillon de la 53e à Coblence, de deux Bataillons de la 103e à Cologne, d’un Bataillon de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège, et 1 Bataillon de la 10e à Mayence ; en tout, 8 Bataillons.
Cantonnements. Sont bien dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et la 110e. Sont mal tenus dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et 2 Bataillons de la 53e.
Chambrées.
Trop grandes. Une partie des casernes a des chambrées trop grandes, comme celles de la 10e légère et d’un bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 53e à Coblence, de la 103e à Cologne, et celles d’un Bataillon à Liège.
Trop petites. D’autres au contraire renferment des chambres extrêmement petites, comme sont celles d’une caserne à Coblence, d’une caserne à Cologne, de la caserne de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège.
Fournitures. Les fournitures sont fort mauvaises dans les casernes des 50e, 103e et 100e.
Magasins. Sont partout placés dans des locaux commodes et tenus en règle.
Hôpitaux. Il n’existe dans l’arrondissement que ceux de Mayence, de Trèves, d’Aix-la-Chapelle et de Liège. Dans quelques corps, les malades sont obligés de faire plus de 20 lieues et par des chemins détestables pour aller à l’hôpital le plus voisin. Cela fait périr sans secours ceux qui sont vraiment malades, et facilite singulièrement les menées de ceux qui ont l’habitude de rouler les hôpitaux.
L’hôpital de Mayence est assez bien servi, mais il est établi dans une maison particulière trop petite, insalubre et mal distribuée. Celui de Liège est bien administré.
Prisons. Sont assez bien tenues à Mayence, Coblence, Cologne et Maestricht ; elles sont fort mauvaises à Liège et Namur. Dans les cantonnements, on se sert des prisons des communes.
Salles de discipline. Celles des 50e et 53e à Mayence et Coblence sont malsaines et humides ; elles sont dans un bon état dans les autres corps.
Vivres. Le pain est bon dans les 10e légère, 53e, 48e, 94e, 100e. Il a été mauvais, mais il est devenu meilleur dans la 103e, 110e ; il n’est pas assez cuit dans la 36e ; il est fait de très mauvaises farines dans la 50e à Mayence" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Relevé des Ordres laissés aux Corps" indique : "La comptabilité. Les registres de caisse, et les journaux généraux des Quartier-maitres ont été trouvés dans tous les corps tenus avec ordre et conformes au mode de comptabilité établi par le règlement du 8 Floréal 8. Néanmoins, ils n’ont pu être arrêtés définitivement par l’inspecteur général, que jusqu’à une époque bien antérieure à celle de la revue, à cause de l’arriéré, que tous les corps ont à réclamer, et qui est détaillé dans la situation des finances.
Ce même arriéré a encore occasionné que, quoique les dispositions de l’arrêté du 8 Floréal 8 soient claires, précises et bien connues de tous les Quartier-maitres, chacun d’eux a opéré d’une manière différente dans la tenue de sa comptabilité. Celui, par exemple, de la 48e pour ne pas intervertir les trimestres, a cessé d’inscrire sur les registres de caisse, et sur son journal toute dépense ou recette, du moment où l’arriéré a commencé. Celui de la 94e au contraire, pour être toujours au courant des finances de sa demi-brigade, a inscrit les recettes et dépense à fur et mesure qu’elles ont été faites, et a confondu les trimestres et même les années ; d’autres enfin, comme celui de la 100e, ont opéré comme si le paiement des sommes dues au corps était effectué.
On a enjoint au conseil d’administration de la 50e de faire transcrire sur son registre toutes les délibérations qu’ils prend selon l’ordre des dates, et de ne plus les confondre à l’avenir. Voyez page 54.
On a rappelé aux conseils d’administration des 10e, 53e, 103e, 110e et 36e, l’obligation de faire transcrire sur leurs registres, les arrêtés faits à la fin de chaque trimestre de toute espèce de comptabilité en effets et deniers.
On a enjoint aux officiers chargés de l’habillement dans tous les 9 corps, de se conformer à l’avenir plus strictement aux dispositions du règlement, pour ce qui concerne la comptabilité des réparations d’armes. Voyez page 93.
On a ordonné aux conseils des 103e, 110e, 36e, 48e et 100e de surveiller plus exactement l’exécution des dispositions du règlement, relatives à l’administration des compagnies, telles que la tenue du registre de détail des compagnies, celles des livrets particuliers des hommes, la vérification et le décompte de la masse de linge et chaussure. V. p. 80, 93.
On a défendu aux chefs des 10e et 100e de souffrir aucune retenue, à faire aux soldats, autres que celles prescrites par la loi. Voyez page 41.
L’instruction. L’inspecteur général a donné à tous les Corps, et fait inscrire sur leurs livrets, à chacun selon ses besoins particuliers, ses ordres pour établir d’une manière solide leur instruction, pour réunir la théorie à la pratique, et pour parvenir ainsi à des résultats prompts, réguliers et certains. Ces ordres sont inscrits le plus en détail sur les livrets de revue des 36e page 107, 48e page 121, 94e page 135, 100e page 149.
Il a été enjoint aux chefs de tous les corps de mettre en pratique l’instruction, qu’il leur a laissée, sur le service des places. Voyez page 39.
Il a été ordonné aux officiers chargés des différentes parties d’administration (le Quartier-maitre excepté), de faire le service intérieur de leurs compagnies, et de prendre les armes avec elles, toutes les fois qu’elle ne seront pas détachées de l’état-major. Voyez page 108.
Il a défendu tout batterie de tambours, autres que celles prescrites par le règlement ; les tambours seront particulièrement instruits à la cadence de 90 pas à la minute. Voyez page 39.
Il a établi dans tous les corps une école d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. L’inspecteur général a ordonné aux officiers de la 10e légère, de se munir de hausse-cols, et de baudriers. Voyez page 39.
Il a ordonné aux officiers des 10e légère, 50e, 53e, 103e, 110e, 36e, 94e et 100e de porter des épaulettes sur lesquelles sont distingués les différents grades. Il a ordonné aux officiers des mêmes corps, de se munir de surtouts uniformes.
Il a ordonné aux officiers des 110e, 84e et 100e d’avoir des chapeaux, qui soient plus réguliers, pas si grands, et retroussés conformément au règlement.
Il a ordonné à ceux des 53e, 103e, 36e et 100e d’observer ce qu’il leur a montré pour le placement des chapeaux, étant de service.
Les officiers des 50e et 110e seront tenus à se costumer plus régulièrement hors du service.
De même, les Caporaux et soldats des 50e et 110e devront être tenus plus régulièrement.
Il est ordonné aux Caporaux fourriers de porter les galons de laine des Caporaux, dans les 10e, 53e, 110e, 36e et 48e. Voyez page 39.
Les galons des Sous-officiers et Caporaux devront être plus conformes au règlement ; 50e, 53e, 110e, 48e. Voyez page 54.
Les Chefs des 110e et 36e observeront, que les cheveux des soldats soient arrangés conformément au règlement. Voyez p. 94.
Le Chef de la 94e ne souffrira plus sous les armes des chapeaux qui excédent la grandeur désignée par la loi. Voyez page 136.
Il est enjoint aux Chefs des 94e et 100e d’observer que les soldats changent de pied leurs souliers. Voyez page 36.
Les Chefs des 50e, 110e et 100e auront soin, que les musiciens soient costumés plus conformément au règlement. Au lieu de bottes, ils devront avoir des guêtres, sous les armes ; les brides en or, pour tenir leurs épaulettes, devront leur être ôtées. Voyez pages 54, 95 et 150.
L’habillement. L’inspecteur général a rappelé au conseil d’administration de la 100e l’obligation que lui impose le règlement, de constater de la manière la plus exacte, par un procès-verbal, transcrit sur son registre de délibérations, la qualité des recettes qu’il fait, en effets de tous genres.
La façon des nouveaux effets, faits par les corps, ayant été trouvée totalement manquée, l’inspecteur général prescrit à tous les corps les dimensions qu’elles auront à suivre dans la confection de leurs habits, vestes, culottes et souliers, et dans l’achat des chapeaux. Voyez les détails pages 39, 40, 54, 55.
L’inspecteur général a enjoint aux Chefs de corps, qui n’ont pas de bonnets de police, de tâcher de s’en procurer, soit en employant les vieux habits en magasin, soit en en trouvant sur la coupe des effets neufs.
Afin d’éviter le désordre, qui a subsisté jusqu’ici dans tous les corps, des effets mauvais et irréguliers, fournis aux soldats par les commandants des compagnies, l’inspecteur général a établi partout un petit magasin d’effets d’équipement, au moyen duquel il a défendu aux commandants des compagnies de procurer désormais, aucun effet d’habillement quelconque aux soldats, à moins qu’ils ne le tirent du petit magasin. Voyez l’organisation de ce magasin pages 40 et 151.
L’équipement. L’inspecteur général a donné à tous les corps les ordres pour que les gibernes et havresacs soient placés d’une manière plus régulière et convenable. V. page 40.
Il a montré à la 50e comment devront être placés les sabres et les fourreaux de baïonnettes. Voyez page 55.
Il a ordonné aux Chefs des 94e et 100e de réunir les bretelles éparses dans les compagnies, et d’en donner les blanches aux Grenadiers. V. page 136.
L’armement. Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps, de répartir leurs fusils en raison des tailles. Voyez page 40.
Il leur a été défendu de souffrir aux armes aucunes marques particulières telles que coupures aux crosses, clous, etc., ni des bretelles particulières. Voyez page 63.
Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps de remettre à l’arsenal le plus voisin, tous les fusils qu’ils ont en magasins, et qui excédent le nombre de 50, qu’ils garderont pour les remplacements ; ils garderont aussi les sabres. Voyez page 40.
Il a été enjoint au Chef de la 110e de faire mieux soigner dorénavant son armement. Voyez page 95.
Hommes congédiés. L’inspecteur général a prescrit, pour ce qui concerne le vêtement des hommes congédiés, les mesures suivantes.
Les hommes partant avec récompense resteront vêtus tels qu’ils sont. Ceux réforment purement et simplement échangeront leurs habits neufs contre de vieux, mais qui soient cependant réparés. Quant à ceux qui partent par congés absolus, on se conformera, à leur égard, à la lettre du ministre du 21 Pluviôse dernier. Voyez p. 41, 56, 95, 151.
Le tiercement. Il a été prescrit à tous les corps de procéder à la nouvelle organisation de paix, et au tiercement, tel qu’il a été ordonné par le ministre. Voyez page 41.
Il a été de même prescrit aux Chefs des corps, d’égaliser les compagnies, et de répartir entre elles les Officiers, Sous-officiers et Caporaux, en raison du bien du service. Voyez page 54.
Eloges et Récompenses. L’inspecteur général a été très satisfait de l’instruction du Capitaine Nègre de la 103e. Voyez page 81.
Vu la conduite du soldat Latarge, de la 103e, l’inspecteur général l’a fait nommer Caporal. Voyez page 81" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Sommaire des propositions contenues dans les lettre d’envois au Ministre" indique :
"1. On demande l’avancement au grade de Chef de Bataillon, de l’Adjudant major Schwiter, de la 103e, et son placement dans la 50e. Voyez page 82.
2. On demande également le grade de Chef de Bataillon pour le Capitaine Nègre de la 103. V. ibidem ..."(Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg a également envoyé une "Circulaire aux Chefs des Corps, contenant l’instruction des manœuvres, pour les revues de l’an XI.
En vous adressant citoyen chef, mon instruction concernant les manœuvres et le service des places, j’ai trouvé nécessaire d’y ajouter le mode d’exécution ci-après, attendu que vous êtes maintenant à même d’entrer dans tous les détails nécessaires sur cet objet.
Le 4e chef ou celui des autres chefs de bataillon que vous aurez choisi à son défaut de capacité, devra lui-même instruire les officiers avec lesquels il établira les différentes gradation de l’école du soldat faisant une attention particulière de ne jamais passer à une autre instruction sans avoir parfaitement assuré la précédente, de bien établir leur aplomb dans le rang, et de suivre ponctuellement le règlement de 91 pour tout ce qui concerne cette partie de l’instruction particulière, attendu qu’elle ne laisse presque rien à désirer pour sa perfection.
Afin de la conduire avec ensemble, le même chef qui aura tenu l’instruction des officiers s’occupera de celle des sous-officier, l’instruction des officiers devant être tenues le matin, et dans un endroit écarté. Celle des sous-officier l’après-midi en présence de tous les officiers.
Les officiers devront être munis de gibernes et de fusils de soldat pour tout ce qui concerne l’instruction des maniements d’armes, et le chef de brigade ne saurait mettre assez d’attention à lier la pratique avec la théorie, afin de ne plus retomber dans l’ancienne erreur relative à leurs instructions, qui autrefois croyaient que lorsqu’ils savaient occuper leurs places dans quelques manœuvres et surtout prononcer les commandements, dispensé de ne plus rien apprendre, et certes leur loyer est bien loin d’être rempli à cet égard, il est essentiel qu’ils connaissent tous les moyens d’exécution, les fautes qu’ils peuvent commettre, et les conséquences que les fautes peuvent avoir, cela redoublera leur zèle à s’occuper de l’instruction et a ne plus la regarder comme une chose presque indifférente.
Aussitôt que l’instruction précédente aura été transmise aux officiers et sous-officiers d’une manière à être assuré de son ensemble, le chef de brigade la divisera par bataillon sous la direction de leurs chefs lesquels pourront être remplacés par des officiers immédiatement après leurs grades, soit pour motif d’infirmité ou de moyens nécessaires en observant tous les égards dus aux grades et à l’ancienneté du service ; cette mesure sera aussi observée pour l’instruction des compagnies qui ne devra être confiée qu’aux officiers assez instruits pour la transmettre. Après avoir fait répéter par section d’abord aux compagnies de chaque bataillon ce qui vient d’être demandé ci-dessus, l’on passera à l’école du peloton, laquelle se tiendra le matin pour les officiers, et l’après-midi pour les sous-officiers. Ce genre d’instruction tenu pendant une heure chaque fois ne devra pas empêcher celles des compagnies.
L’officier chargé de l’instruction ne devra pas omettre cette poursuite dans la 6e leçon concernant le maniement d’armes des sous-officiers et caporaux, les officiers devront aussi être instruits à exécuter ce qui est prescrit dans la même leçon relativement au maniement de l’épée.
Le chef de brigade se munira de suite d’un fanion par bataillon pour remplacer le drapeau dans les exercices journaliers, la perche de ce fanion devrait être d’un bois léger, avoir neuf pieds de hauteurs y compris la lance et le sabot, l’étoffe de ce fanion sera suffisamment grande ayant deux pieds de chaque côté. Les sous-officiers porteurs de ce fanion devront être choisis par le chef de brigade, et le porter sous les armes ainsi qu’il est dit dans l’instruction de l’inspecteur général. Cette manière renfermant les moyens les plus corrects pour tous les genres d’alignements, le général inspecteur prévient le chef qu’il ne souffrira d’autre fanion que celui qui représente le drapeau.
Aussitôt que l’école du peloton sera bien entendue par les officiers et sous-officiers, l’on en formera une division, de laquelle tous les officiers en composeront le cadre alternativement.
Cette marche sera suivie pour l’instruction des compagnies qui devront aussi être réunies par division en plaçant les pelotons dans l’ordre de bataille.
L’on placera en faisceaux les armes pour toutes les instructions auxquelles elles ne sont pas nécessaires, afin d’éviter la fatigue du port d’arme et d’empêcher de faire contracter de fausses positions pendant les explications dans les différentes instructions.
L’on exécutera dans tous les jours sans fusils, les évolutions de détail avec la division, en observant de les classer d’une manière successive, l’on commandera pour les conversions de pied ferme, pour les déboîtements et remboitements en bataille, ensuite celle en marchant pour les changements de direction en colonnes, les officiers et sous-officiers formant les cadres devront en même temps être instruits à au ton de commandement régulier et bien partagé entre l’avertissement et l’exécution, aussitôt que l’instruction de la division sera établie, on la terminera chaque fois par la réunion du bataillon, en observant pour sa formation ce qui a été prescrit dans l’instruction du général inspecteur afin d’habituer chacun à sa place de bataille et à se former rapidement et avec ordre. Les officiers et sous-officiers devront être prévenus qu’ils seront particulièrement observés par l’inspecteur général sur toute leurs différentes obligations, que cet examen se fera avec le calme de l’expérience, sans jamais s’écarter de la considération due au grade et au service rendu.
Lorsque l’on passera à l’école du bataillon, l’on éprouvera l’avantage d’avoir pratiqué presque tous les genres d’évolutions avec la division, l’on s’occupera de suite de pratiquer les mouvements successifs ainsi qu’ils sont indiqués dans l’instruction du général inspecteur.
Le chef de brigade devra lui-même tenir trois fois par semaine au moins l’instruction suivante, faisant former trois pelotons de 8 files chacun, composés d’officiers et complétés par des sous-officiers, ces trois pelotons représenteront ceux du drapeau de chaque bataillon, ils seront encadrés d’après la formation indiquée dans l’ordonnance, mais dirigés pour les mouvements suivants par leurs chefs de bataillon respectifs et d’abord placés à six pas les uns des autres.
La première instruction devrait être la marche en bataille, le chef désignera le bataillon d’alignement alternativement, en observant à cet égard les principes indiqués dans l’instruction de l’inspecteur. Voir page 70 et suivante.
Lorsque l’on aura exécuté l’ensemble de la marche, l’exactitude nécessaire sur le prolongement donné, et enfin déterminée la longueur du pas, l’on éloignera insensiblement les pelotons jusqu’à leurs distances respectives. Les chefs de bataillon observant d’augmenter leur ton de commandement en raison du front qu’ils tiendront, le chef de brigade prononçant les siens en forme d’avertissement, afin qu’ils puissent être transmis à la fois aux différents chefs qui de leur côté devront les enlever avec une égale précision. La pratique de ces exercices leur fera trouver les moyens nécessaires à son exécution. Aussitôt que cette instruction aura été entendue l’on la répètera par bataillon en faisant aussi exécuter les maniements d’armes, les feux, etc. Cette partie amenée à l’ensemble nécessaire, le chef de brigade fera exécuter par bataillon les premières instructions d’ensemble, pour les manœuvres, passant ensuite à l’instruction de la réunion de la demi-brigade.
Le chefs de brigade fera former des classes qui seront confiées à des adjudants ou autres officiers instruits pour exercer les officiers, sous-officiers et soldats retardés par des motifs d’absence ou de négligence. Toutes les fois que l’on prendra les armes, tous les militaires, depuis l’officier jusqu’au soldat, devront avoir les chapeaux placés conformément au règlement de police intérieure, ainsi que tout le reste de leur ajustement. L’inspecteur démontrera pendant les instructions qu’il tiendra lui-même lors de son séjour à chaque corps les avantages d’une tenue régulière.
Les sous-officiers et soldats devront toutes les fois qu’ils prendront les armes, même pour les exercices journaliers, être chaussés de leurs souliers uniformes, l’on observera même, de les faire changer de pied, ces deux objets sont aussi avantageux à l’aplomb de l’homme qu’à la conservation de la chaussure.
Le général inspecteur recommande au chef de brigade d’observer que dans la marche de flanc par pelotons et divisions, les hommes du premier rang couvrant leurs chefs de files tiennent leurs distances prescrites, et que les hommes des second et troisième fassent rang et observent légèrement le …, il en résultera non seulement une grande régularité dans cette marche, mais encore l’avantage de se trouver aligné au commandement de la halte et à celui de front que les seconds et troisièmes rangs trouvent leurs distances. Les commandants de pelotons ou de divisions devront toujours mettre l’intervalle nécessaire à redresser quelque hommes entre halte et front, attendu que si les deux principes sont observés ils n’auront plus rien à redresser après le commandement de front.
Le chef de brigade ne saurait mettre assez d’importance à la ponctuelles exécution des mouvements successifs indiqués dans l’instruction du général inspecteur. Il devra les considérer comme les principes fondamentaux de tous les genres de formation.
Le chef de brigade fera exécuter au moins deux fois la semaine l’instruction de l’inspecteur général pour le service des places, et pour le mieux démontrer, il fera former des postes de différents nombres et grades avec lesquels il parcourra successivement les obligations de chaque grade dans ce genre de services, il exigera qu’il soit fait des extraits en assez grand nombre pour que chaque officier et sous-officier et caporal puisse connaître ce qui le concerne lorsqu’il est de services.
Le chef de brigade préviendra les officiers et sous-officiers que le général inspecteur fera tout ce qui dépendra de lui pour employer utilement le temps qu’il passera avec eux lors de sa revue, ainsi que pour tout ce qui pourra contribuer au bien-être de la demi-brigade" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le moment de la rentrée en France approchant, le Ministre de la Guerre fait connaître à Moreau les garnisons destinées à tous les Corps sous ses ordres ; et ce dernier en donne avis aux Généraux. La Division du Général Ney, à Mannheim (10e Légère ; 76e, 84e, 100e, 103e de Ligne ; 8e Chasseurs et 7e Hussards) doit être dissoute, immédiatement après qu'elle aura traversé le Rhin.
Le 26 avril 1803 (6 floréal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre ... À la 103e demi-brigade, de se réunir à Clèves. Les deux premiers bataillons de cette demi-brigade, complétés à 1600 hommes, se tiendront prêts à partir de cette place, ainsi que les trois escadrons du 4e régiment de hussards ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 450 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7608).
La 103e Demi-brigade est dirigée sur Cologne et entre dans l'Armée de Hanovre.
Le 27 juin 1803 (8 Messidors an 11), Bonaparte écrit depuis Amiens au Général Lacuée, Président de la Section de la Guerre du Conseil d'Etat : "Citoyen Lacuée etc., j'ai lu avec attention votre dernière lettre. J'ai remarqué que ... par l'arrêté du 1er floréal, vous avez donné sur la réserve … à la 50e qui est en Hanovre 528 ...
à la 103e id. 398 ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7771).
/ 103e Régiment d'Infanterie de ligne
/ 1803-1804, Armée de Hanovre
Pendant l'an 12 et l'an 13, le 103e fait partie de l'Armée de Hanovre, occupant Nienbourg et les environs.
Par l'Arrêté du 1er Vendémiaire an 12 (24 septembre 1803), la 103e prend le nom de 103e Régiment d'infanterie de ligne. Elle est toujours commandée par le Colonel Taupin.
Dans son rapport, à la suite de l'inspection passée le 18 Fructidor an 11 (5 septembre 1803) à Nienburg, le Général Rivaud a trouvé "qu'il régnait peu d’union entre les officiers supérieurs et que l'instruction était faible et négligée". "L'inspecteur général charge en outre le chef de brigade de faire mettre à l’école de peloton, puis à celle de bataillon, le capitaine X ... , du 3e bataillon, qui ne connaît pas les manœuvres et ne sait pas les commander. Il ajoute que ce capitaine est suspendu pendant 3 mois de son droit de commander le bataillon et il ordonne que si, après ces 3 mois, cet officier ne commande pas parfaitement un peloton et un bataillon, il soit privé de son droit de capitaine commandant une division jusqu'à la prochaine inspection, époque à laquelle l’inspecteur général prononcera sur son sort d'après les ordres du ministre. On croit devoir proposer au ministre d'approuver particulièrement ces dispositions qui, quoique très sévères, paraissent nécessitées par le bien du service dans un corps où l'instruction a été généralement fort négligée" (Rapport fait au Ministre de la guerre le 11 Vendémiaire an 12 (4 octobre 18o3) par le Bureau chargé du dépouillement des revues d'inspection générale - In Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
La 103e passe sous le commandement du Chef de Brigade Taupin le 1er février 1805. Chef énergique, dès son arrivée au 103e il améliore l'instruction et fait régner une discipline plus exacte.
Le 3 mars 1805 (12 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "... Donnez l'ordre au 76e de ligne et au 103e, qui sont en Hanovre, de partir le 20 germinal, pour se rendre, le premier à Venloo, et le second à Maëstricht ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8389).
Le 12 mars 1805 (21 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis Paris à M. Talleyrand : "Monsieur Talleyrand, vous ferez connaître à M. Laforest, à Berlin, qu'indépendamment des 76e et 103e régiments que j'ai déjà retirés du Hanovre, je fais repasser en France le 100e régiment, qui fait partie de cette armée et qui est fort de 2,600 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8418).
Le 11 avril 1805 (21 germinal an 13), Napoléon écrit depuis Lyon au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Faîtes-moi connaître quel jour les 76e, 100e et 103e régiments de ligne qui viennent de l'armée de Hanovre arrivent en France, et s'ils ont reçu une destination pour les trois camps ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9811).
Le 18 Floréal an 13 (8 mai 1805), l'Empereur écrit, depuis Pavie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, les 100e et 103e régiments d'infanterie se rendront à Lille en Flandres, et y formeront sous les ordres du général de division Gazan une division qui fera partie de la réserve générale ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9990).
Le 20 Floréal an 13 (10 mai 1805), le Maréchal Berthier écrit, depuis Milan, au Général Gazan : "Je vous préviens, Général, que S. M. vous a choisi pour commander une division de troupes qui va être formée à Lille et qui fera partie de la réserve générale de l'Armée des côtes.
Cette division sera composée du 103e régiment d'infanterie, venant de l'armée de Hanovre, qui arrivera du 23 ou 25 prairial à Lille, du 100e régiment d'infanterie, venant aussi de l’armée de Hanovre, qui arrivera à Lille du 27 prairial au 1er messidor, et du 4e régiment d'infanterie légère, venant de Paris, qui arrivera du 23 au 25 prairial à Lille.
Il sera attaché à cette division deux généraux de brigade, un adjudant commandant chef de l'état-major, des officiers d’artillerie et du génie, un commissaire des guerres et les agents d’administration nécessaires.
Vous voudrez bien, en conséquence, vous rendre sans délai à Lille pour prendre le commandement de ces troupes en m’informant de votre arrivée dans cette place" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 328).
Les deux Régiments de Ligne de la Division Gazan, 100e et 103e, comptent respectivement 1316 anciens soldats sur 2,094, et 1381 sur 2,206 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Le Général Carra-Saint-Cyr apprécie ainsi le Régiment à la suite de son ordre d'inspection générale du 4 Thermidor an 13 (23 juillet 1805) : "L’Inspecteur témoigne sa satisfaction aux officiers de tout grade de la discipline, de l'administration et de la bonne tenue du régiment, ainsi que de la manière dont on forme les hommes de nouvelle levée. Il recommande au colonel d'allier la douceur prescrite par le Gouvernement et la fermeté nécessaire au maintien de la bonne discipline, et il lui ordonne d'employer les mêmes moyens que ceux dont il a fait usage jusqu'à ce jour.
Discipline. - Elle est très exacte, le corps avait besoin d’un chef ferme.
Manœuvres. - Elles se font avec précision.
Instruction pratique des officiers, des sous-officiers et des soldats. - La réunion du corps, le zèle et l'activité des chefs donneront l'ensemble nécessaire à ce corps qui a été longtemps disséminé" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
Du 1er Vendémiaire an 9 (23 septembre 1800) au 4 Thermidor an 13 (23 juillet 1805), le 103e Régiment d'infanterie a reçu 983 recrues (soit conscrits, soit recrues volontaires), dont 76 depuis le 8 Vendémiaire an 13 (30 septembre 1804) et 235 venus d'autres corps, déserteurs rentrés, etc.
Il a perdu :
Morts. 156
Déserteurs. 199
Rayés pour longue absence 577
Réformés 379
Congédiés avec retraite et congés absolus, etc. 300 (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
L'effectif qui, au 1er Vendémiaire an 9, était de 2,875 hommes, n'est plus que de 2,360 au 4 Thermidor an 13. La Situation sommaire du corps à l'époque de la revue le 4 thermidor an 13 (23 juillet 1805) recense 1 Colonel. 1 Major, 3 Chefs de bataillons, 1 Quartier-maitre trésorier, 3 Adjudants-majors, 1 Chirurgien-major, 1 Aide-major, 3 Sous-aides, 27 Capitaines (26 présents, 1 détaché), 26 Lieutenants (21 présents, 4 détachés, 1 à l’hôpital), 26 Sous-lieutenants (23 présents, 2 détachés, 1 en congé). 3 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Armurier, 1 Cordonnier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 8 Musiciens, 27 Sergents-majors (26 présents, 1 détaché), 108 Sergents (82 présents, 25 détachés, 1 en congé), 27 Caporaux-fourriers, 217 Caporaux (187 présents, 25 détachés, 5 aux hôpitaux), 167 Grenadiers (159 présents, 3 détachés, 3 aux hôpitaux, 2 en congé), 0 Voltigeurs, 1731 Fusiliers (1645 présents, 52 aux hôpitaux, 34 en congé), 54 Tambours (50 présents, 2 aux hôpitaux, 2 en congé), 0 Cornets, 12 Enfants de troupe (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
L'effectif élevé que le Corps avait en l'an 9 lui a permis, malgré les réformes et les pertes de toute nature, d'avoir encore 1,381 hommes ayant fait la guerre dans ses 3 Bataillons de campagne, et sur l'ensemble du Corps, 742 hommes ayant plus de dix ans de service (Voir état n° 3a). Il y a lieu de signaler l'âge des Officiers, surtout celui des sous-lieutenants (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, Division Gazan, le 103e de Ligne, sur un effectif de 2206 hommes, en a 1381 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 103e de Ligne a ses 1er, 2e et 3e Bataillons à l'Armée des Côtes, avant-garde. 2173 hommes sont présents, 33 aux hôpitaux, total 2206 hommes; le Dépôt est à Lille, 16e Division militaire, pour 177 hommes présents, 16 détachés, 55 aux hôpitaux, total 248 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique pour la Division Gazan que le mouvement démarre le 15 Thermidor. Le 4e Régiment d'infanterie légère (2000 hommes), le 100e de ligne (2400 hommes) et le 103e (2400 hommes), doivent quitter Lille le 17 Thermidor et arriver à Wimereux le 21 Thermidor, pour camper à la droite de la Division des Grenadiers (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 2e Division de l'avant-garde (Gazan), le 103e de Ligne. 103e de Ligne, Colonel Taupin, Chefs de Bataillon Berger, Lefebvre, Pasquier, 3 Bataillons, complet de 2700 hommes ; 2173 hommes présents à Wimereux ; 193 hommes au Dépôt de Lilles (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de l’Avant-garde comprend la Division Gazan, composée du :
4e Régiment d’infanterie légère 1721 hommes.
100e Régiment d’infanterie de ligne 2249 hommes.
103e Régiment d’infanterie de ligne 2220 hommes.
Total : 6190 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
/ Campagne de 1805, 5e Corps (Maréchal Lannes) de la Grande Armée
Le continent est dompté et se tait devant la grandeur de Napoléon ; seule l'Angleterre, qui a rompu la paix d'Amiens, reste insaisissable dans son île. Napoléon décide de passer le détroit et réunit la Grande-Armée au camp de Boulogne; mais, au moment même où son plan de descente échoue, il apprend que les Anglais ont formé contre nous une coalition nouvelle. Il se retourna tout frémissant vers l'Allemagne et commence son immortelle campagne de 1805.
Le 103e fait partie de la Division Gazan, du 5e Corps, sous les ordres du Maréchal Lannes.
Au moment de l'entrée en campagne, le 103e compte dans ses 3 Bataillons de guerre 81 Officiers, 1,987 hommes (Situation du 14 Fructidor - 1er septembre 1805). Les 8es Compagnies de Fusiliers qu'il a laissées comme Dépôts à Lille ont un effectif de 177 présents et 55 hommes aux hôpitaux (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 346).
La Grande-Armée entre en Allemagne le 25 septembre.
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
103e de Ligne, 3 Bataillons, 2144 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 12 au 13 vendémiaire an XIV (4-5 octobre).
Gmünd, le 13 vendémiaire an 14 (5 octobre 1805)
J'ai l'honneur de vous rendre compte que le corps d'armée a quitté le 12 (4 octobre), à 6 heures du matin, les cantonnements qu'il avait pris la veille, pour se diriger par Waiblingen sur Schürndorf; il a pris le soir du 12 (4 octobre), les cantonnements suivants :
2e DIVISION.
Id. [Bataillon] 103e id. Buoeh.
Id. 103e id. Gross-Heppach.
Id. 103e id. Klein-Heppach ...
Compans" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 744).
La Grande Armée passe le Danube le 6 octobre.
La Division Gazan se trouve en ligne devant Ulm le 20 Vendémiaire (12 octobre).
Le 27 Vendémiaire an 14 (19 octobre 1805), le Général Ménard, commandant la 6e Division militaire, écrit, depuis le Quartier général, à Besançon, à Son Excellence le Ministre de la guerre : "... Le 26 sont arrivés à Besançon et partis le 27 d'idem, 61 conscrits de la Côte-d'Or sous la conduite de 3 sous-officiers, pour joindre le 58e régiment de ligne à Schelestadt.
Deux détachements de conscrits du même département, dont un de 82 hommes escortés par 3 sous-officiers, et un de 68 hommes escortés par 2 sous-officiers pour joindre le B à Schelestadt ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 737 - Note : le Décret du 24 Floréal an 13 appelle 15000 conscrits de la réserve de l'an 13).
Le 19 octobre 1805, justement, l'armée autrichienne, enfermée dans Ulm, capitule. Une armée de 80,000 hommes disparait; 60,000 sont tués ou prisonniers; 200 canons, 80 drapeaux sont entre nos mains.
Ces magnifiques résultats, assurés par les combinaisons du génie, sont obtenus presque sans perte.
La Division Gazan n'a pas eu à combattre. Le 28 Vendémiaire (20 octobre), elle assiste au désarmement de l'armée autrichienne.
Le 103e de Ligne, fort de 3 Bataillons, fait partie des troupes présentes à la reddition de cette place et à la sortie de la garnison autrichienne, prisonnière de guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 977 In : Bugeaud à Mlle de la Piconnerie. Linz, le 16 brumaire. - D'Ideville, Le Maréchal Bugeaud, t. 1, p. 73).
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le 103e de Ligne comprend 78 Officiers et 1990 hommes, ainsi que 21 chevaux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 2e Division du 5e Corps. Général de Division. GAZAN. 4e d'Infanterie légère; 100e de Ligne; 103e de ligne; 58e de ligne. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
"5e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 9 brumaire an XIV.
Le corps d'armée se mit en mouvement au point du jour pour aller passer l'Inn à Schärding. Le pont n'étant pas encore rétabli et les bateaux qui étaient devant cette place étant employés au passage de la brigade de cavalerie légère aux ordres du général de brigade Milhaud, le général Oudinot ne put faire passer que très peu de troupes, dans la soirée, sur la rive droite de l'Inn.
Le corps d'armée bivouaqua la nuit dans l'ordre suivant :
… Division Gazan : 4e régiment d'infanterie légère à Gening (Goging ?); 100e régiment d'infanterie à Wilting (Würding ?) ; 58e et 103e régiments d'infanterie à Munster (Rothalmünster ?) ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 353).
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
2e Division aux ordres du Général de Division Gazan (cette Division se trouvant détachée, on a dressé la situation sur un état du 10 Brumaire).
2e Brigade Campana.
103e régiment d'infanterie de ligne. Colonel Taupin. 3 Bataillons, 76 Officiers et 1962 hommes prêts à combattre ; 6 Officiers et 47 hommes détachés sur les derrières ; 8 Officiers et 116 hommes aux hôpitaux ; 1 Officier prisonnier de guerre (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 37; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
L'Empereur précipite sa marche sur Vienne. La Division Gazan passe sous le commandement du Maréchal Mortier.
Mortier se hâte, avec la seule Division Gazan, les deux autres se trouvant trop loin. Parvenu à Weideneck, en face de Melk, il y trouve des barques en assez grand nombre pour transporter le 4e Léger et le 100e de Ligne, avec deux bouches à feu. Le tout est débarqué à Weissenkirchen; les deux Régiments d'infanterie poursuivent la marche avec le 4e Dragons jusqu'au delà de Dürrenstein, et se mettent au bivouac dans la petite plaine entre cette ville et Ober-Loiben.
Le 4e dragons s'établit entre Ober et Unter-Loiben; l'infanterie sur trois lignes parallèles en arrière du chemin qui conduit d'Ober-Loiben à la Baraque du cantonnier. Une partie bivouaque dans les vignes au Nord de la route.
Le 103e rejoint l'artillerie à Weissenkirchen, la dépasse, et va bivouaquer au bord du chemin, entre Wadstein et Dürrenstein (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 137).
"A Weiteneck, le maréchal Mortier, ayant trouvé des barques en assez grande quantité, y fit monter le 4e léger et le 100e de ligne avec les 2 batteries de huit. C'est après avoir descendu le fleuve pendant 5 heures que ces troupes débarquèrent près de Diernstein ; elles traversèrent cette petite ville à 3 heures du soir ; leur mouvement fut suivi à la nuit tombante par le 4e dragons et le 103e de ligne.
L'infanterie légère se dirigea sur le village de Loiben, situé sur le bord du Danube ; elle y appuya sa droite.
Le maréchal, en prenant position à Diernstein, n'avait encore rien appris de positif sur le corps russe qui se retirait devant lui ; il ignorait sa force et le croyait même assez éloigné.
Il y avait dans la division Gazan des soldats dont les pieds étaient blessés par suite de nos longues marches ; sur leur demande, ils furent autorisés à se mettre dans des barques pour descendre le fleuve, avec ordre cependant de se tenir à la hauteur de la division.
Cette condescendance , devenue nécessaire pour ne point laisser d'hommes en arrière, eut bientôt des suites fâcheuses. Ces soldats, embarqués sous la conduite de sous-officiers négligents, oublièrent leurs promesses, en se laissant aller au désir d'arriver les premiers dans les villages qui bordent le fleuve, sous le prétexte d'y faire des vivres, mais en réalité pour prendre ce qu'ils trouvaient à leur convenance.
Cette soif de butin, qui trop souvent s'empare du soldat isolé, en fit tomber un grand nombre entre les mains de l'arrière-garde ennemie. On les fit parler et on apprit ainsi, au quartier général de Kutusow, le peu de forces que nous avions portées sur cette rive du Danube.
Le général Schmidt, quartier-maitre général de l'armée, informé d'une nouvelle aussi importante, voulut interroger ces prisonniers et il lui fut facile d'obtenir de leur imprévoyance des détails importants sur notre marche; mais pour mieux s'assurer de ces renseignements, il envoya des espions à Diernstein, qui lui confirmèrent qu'une de nos divisions d'infanterie, forte de 6,000 à 7,000 hommes, s'avançait par le chemin de Spitz à Diernstein.
La marche de l'armée russe fut aussitôt arrêtée; ces troupes vinrent prendre position entre Krems et Stein. Ordre fut donné à l'arrière-garde d'éviter tout engagement avec nous, de se replier sur Stein pour nous laisser déboucher dans le bassin de Diernstein.
Pendant que les Russes prenaient leurs dispositions d'attaque, le maréchal Mortier restait dans une ignorance absolue. Il n'avait pu obtenir aucun renseignement certain des habitants. Les reconnaissances qu'il avait ordonnées ne signalaient que quelques corps isolés, qui se repliaient à notre approche, sans qu'il fût même possible d'en apprécier approximativement la force et qui surent se dissimuler sur les hauteurs" (Extrait de la Relation de la bataille de Diernstein, par le chevalier Talandier, colonel de cavalerie commandant la place de Strasbourg, dédiée au Maréchal Mortier, président du conseil des ministres, ministre de la guerre. Strasbourg, 1835 - in Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 87).
- Combat de Diernstein, 11 novembre 1805
La Division Gazan prend part le 20 Brumaire (11 novembre 1805) au combat de Diernstein, qui est un des plus beaux titres de gloire du 103e. L'action commencée à la pointe du jour ne finit qu'à 9 heures du soir.
1ère phase de la bataille, journée du 11 novembre 1805
Pendant les combats pour la possession d'Unter-Loiben, le 103e vient se former en réserve.
"Le colonel Taupin, du 103e régiment de ligne, fut placé en réserve, sous les ordres du général Campana, officier d'une grande distinction" (Relation du Colonel Talandier).
Ce Régiment, qui a bivouaqué en arrière de Dürrenstein, traverse la ville vers 9 heures, détachant son 3e Bataillon sur les hauteurs voisines du château, où sans doute apparait une colonne venue d'Egelsee (Lettre du colonel Taupin).
Vers 10 h. 30, le Maréchal Mortier décide de chasser définitivement l'ennemi d'Unter-Loiben. Il fait entrer en ligne le long du Danube le 1er Bataillon du 100e, commandé par le Major Henriod (Relation du Colonel Talandier), et dirige sur le plateau, où combat le 2e Bataillon de ce Régiment, quatre Compagnies du 103e (2e bataillon) sous le commandement du Chef de Bataillon Pasquier et du Général Campana (Lettre du colonel Taupin). Sont ainsi engagés 4500 hommes.
"... il y avait même de l'héroïsme à résister à une presse si puissante. Nous couvrions la terre de nos morts, mais sans reculer d'un pas, lorsqu'on nous annonça le 1er bataillon du 103e régiment qui accourait vers nous. Ces braves, impatients de combattre et brûlant de partager nos périls, s'élancèrent avec fureur sur l'ennemi, heurtèrent son flanc droit, y pénétrèrent en semant la terreur et la mort.
Les Russes, fuyant de toutes parts, se précipitèrent de nouveau sur Loiben, que nous enlevâmes à la baïonnette. Quatre pièces de canon, deux drapeaux et six cents prisonniers restèrent en notre pouvoir" (Relation du Colonel Talandier; ce dernier confond le 1er Bataillon avec le 2e Bataillon du 103e, commandé par le Chef de Bataillon Pasquier).
Le major Henriod, longeant la rive du Danube, tourne Loiben par la gauche. Se rabattant ensuite sur les Russes, il culbute leur gauche, la sépara de la droite et du centre, "au moment où deux autres bataillons du 103 de ligne, commandés par le colonel Taupin et dirigés par le général Campana, se portaient au-dessus de ce point pour attaquer l'ennemi qui achevait de s'établir en avant de Loiben" (Relation du Colonel Talandier). "Cette manœuvre, aussi rapide que bien combinée, et dont l'ensemble se rattachait à nos autres points d'attaque, obtint les plus heureux résultats" (Relation du colonel Talandier).
Quant aux quatre Compagnies du 103e, elles chargent l'ennemi sur le plateau escarpé au Nord-Est de Loiben, et le forcent à se retirer sous la protection de deux pièces de canon tenues en réserve jusqu'alors dans une prairie au bord du Danube. "Le général Campana, maitre de ce plateau, aperçut l'ennemi débouchant en colonne par la chaussée de Stein, et paraissant vouloir se réunir aux troupes précitées. Il ordonna au chef du 2e bataillon de charger les pièces; en moins de quatre minutes elles furent enlevées, ainsi qu'environ 400 hommes qui les défendaient ... Cette opération terminée, ces quatre compagnies firent volte-face, chargèrent la colonne qui était débouchée par la chaussée de Stein, l'enfoncèrent et la menèrent battant jusqu'aux portes de la ville" (Lettre du colonel Taupin à Berthier).
Dans "l'état nominatif des officiers qui ont pris part à la campagne de l’an 14", le Colonel Taupin rappelle en ces termes la part prise par le Chef de Bataillon Pasquier à ce fait d'arme : "Au combat de Dürrenstein, le 20 brumaire, ayant reçu du général Campana l’ordre de charger environ 400 Russes, qui occupaient un plateau, qui commande la petite plaine, qui se trouve entre Stein et Dürrenstein, le chef de bataillon Pasquier le fit avec tant d'intelligence et d'intrépidité qu'en peu d'instants, ils en furent chassés et forcés à se retirer sous la protection de 2 pièces de canon, qu’ils avaient établies environ 500 pas en arrière du plateau.
Malgré l'inégalité des forces et des moyens, il ne balança pas un instant à les attaquer dans leur nouvelle position. En moins de quelques minutes, 400 Russes furent tués, précipités dans le Danube ou faits prisonniers, et les deux pièces de canon prises. Cette opération terminée, il fit faire volte-face à ses 4 compagnies, se porta vers la chaussée de Stein à Dürrenstein par laquelle l’ennemi débouchait en colonnes, le chargea, l'enfonça et le mena battant jusqu’aux portes de Stein. Dans ces 2 charges, il eut 3 officiers et 40 soldats tués et autant de blessés" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 120). Il cite également, parmiles nombreux officiers qui ont pris part à l'enlèvement du plateau, le Sous-lieutenant Boichat, qui est "un de ceux qui, l'épée à la main, se précipitèrent sur les 400 Russes qui occupaient le plateau qui bat la petite plaine qui se trouve entre Stein et Dürrenstein. Son capitaine et son lieutenant ayant été tués dans cette charge, il prit le commandement de la compagnie et lui donna tellement l'impulsion qu'elle enfonça la colonne ennemie et prit deux canons".
L'artillerie accompagne la charge sur le plateau. Il reste encore en réserve un Bataillon et demi du 103e et le 4e Dragons, qu'on n'a pu employer dans ce terrain accidenté, couvert de vignes et de murs.
Si dans la plaine, notre succès est définitif, il n'en est pas de même dans la montagne; non seulement les 2e et 3e bataillons du 4e léger n'y font que des progrès insensibles, mais au moment même où le combat de Loiben se termine, il est nécessaire d'envoyer sur la gauche les douze Compagnies du 103e demeurées jusque-là en réserve.
"Le 1er bataillon et les quatre dernières compagnies du 2e, qui étaient restées en réserve, reçurent ordre à environ midi et demi d'aller relever le 4e régiment qui était sur la montagne, vu qu'il n'avait plus de cartouches. Pendant cinq heures que le régiment occupa cette position, il déploya un courage surnaturel. Attaqué trois fois par l'ennemi (qui, en comptant au plus bas, était quatre fois plus nombreux), trois fois il le repoussa victorieusement. Deux de ces charges curent lieu à la baïonnette. Beaucoup d'officiers et soldats s'y prirent corps à corps avec l'ennemi" (Lettre du Colonel Taupin) ».
Vers midi, le 3e Bataillon du 103e de Ligne (suivi ensuite de tout le Régiment) est envoyé contre les troupes de Stryck, qui vient d'apparaitre. Les Russes sont repoussés, et vers 3 heures, Mortier pense que le combat est terminé.
"La fatigue et le besoin de nourriture se faisaient doublement sentir à nos corps accablés, lorsque nous vîmes l'ennemi qui, par un mouvement général, se repliait sur Stein. Nous pûmes alors respirer plus librement, et contempler ce champ de bataille qui devenait notre conquête par tant d'efforts de valeur.
Durant cette bataille, si mémorable pour nos armes, le maréchal avait déployé le talent de l'homme de guerre; sa pensée sur chaque point d'attaque y avait fixé la victoire, sa réserve ne se composait cependant que des trois bataillons du 103e régiment, lorsque les Russes agissaient contre lui avec des forces si supérieures.
Dans cette lutte de huit heures, qui n'eut pas un seul instant de relâche, nous éprouvâmes les pertes les plus douloureuses, celle, en première ligne, du brave général Campana, d'une grande quantité d'officiers distingués et de 1,500 braves. Comment réparer de tels vides dans nos rangs, surtout quand la lutte devait recommencer ? Nous tournions nos regards sur la division Dupont que nous attendions avec impatience. Nous devions ménager avec une sévère économie les rares munitions qui nous restaient. Aussi cessâmes- nous de pousser l'ennemi pour prendre désormais des positions défensives" (Relation du Colonel Tallandier). La Division reprend à peu près son emplacement de la nuit précédente (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 137).
2e phase de la bataille, journée du 11 novembre 1805
Il est 5 heures du soir, et la nuit vient, quand les Généraux Doctourow et Schmidt descendent sur les bords du Danube avec leur colonne. Vu l'heure avancée, ils n'ont pas continué jusqu'à Weissenkirchen, mais seulement sur Wadstein, d'où leur avant-garde (1500 hommes environ) se porte sur Dürrenstein.
Le Maréchal Mortier a à peine dépassé la ville avec son escorte qu'il rencontre cette petite colonne, avec laquelle il doit faire le coup de sabre pour regagner en toute hâte la Division Gazan. A son arrivée, les troupes, attaquées du côté de Stein, ont repris les armes.
« Les Russes, à la suite de leur mouvement rétrograde sur Stein, étaient campés en avant de cette petite ville, lorsqu'à l'approche de la nuit, nous aperçûmes les hauteurs qui la dominent se couvrir de troupes, ce qui semblait nous indiquer une reprise d'attaque. A peine notre attention se portait-elle sur ces points, que nous fûmes frappés par des cris qui s'accroissaient à chaque instant et qui venaient de Dürnstein, où se trouvait notre ambulance. Une grande partie de nos blessés en étaient chassés et ces malheureux se traînaient vers nous pour échapper à l'ennemi qui arrivait au pas de charge. Ils fuyaient devant les Russes qui, par leur mouvement de flanc, étaient parvenus à nous tourner ...
C'est dans ce danger critique que nous revîmes le maréchal Mortier, revenant au galop de sa reconnaissance infructueuse pour se placer à la tête de ses braves troupes. Toujours calme et luttant contre la fortune si contraire à notre courage, il ordonna avec promptitude de nouvelles dispositions pour résister aux efforts de l'ennemi. Le maréchal voulut faire occuper le point dominant Loiben dont nous avions été maîtres dans la journée, mais ce point n'était déjà plus en notre pouvoir : les Russes venaient de s'en emparer. Il se détermina alors à réunir les troupes de la division en avant du plateau occupé par un bataillon du 100e régiment, d'y attendre le choc de l'ennemi et, après l'avoir repoussé, de tenter la retraite » (Relation du Colonel Tallandier).
"... le bataillon du 103e régiment se vit attaqué par des forces si supérieures qu'il fut repoussé sans pouvoir combattre ..." (Relation du Colonel Talandier).
Devant cette attaque concentrique, le Maréchal Mortier décide d'abord de réunir tous ses moyens sur le plateau voisin d'Ober-Loiben («Plateau occupé par un bataillon du 100e », et qu'il ne faut pas confondre avec celui qui est au Nord-Est d'Unter-Loiben, «point dominant Loiben, dont nous avions été maîtres dans la journée, mais qui n'était déjà plus en notre pouvoir»). Quelques détachements, postés aux issues, donnent le temps de faire des dispositions. « Le chef de bataillon Berger, avec trois compagnies du 1er bataillon du 103e, défendit avec intelligence et valeur le débouché de la chaussée qui conduit de Stein à Dürnstein, et ne se retira que quand l'ordre lui en fut envoyé. La fermeté qu'il apporta à la défense de ce poste donna au reste de la division le temps de se rallier sur le plateau qui est en arrière de cette position » ((Il s'agit probablement de la croisée des chemins au Nord d'Ober-Loiben, car l'ennemi était parvenu presque sans coup férir à la lisière Ouest d'Unter-Loiben ; État nominatif des Officiers du 103e régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an XIV - Arch. de la guerre).
Au Nord de la route, la situation reste meilleure. Les Compagnies du 103e (3e Bataillon) postées aux points importants, y prolongent la résistance jusqu'au bout, et ce Régiment a relativement peu d'hommes faits prisonniers. "Le capitaine Lidon fut chargé de défendre avec sa compagnie le débouché d'une petite gorge qui se trouvait sur le flanc gauche du régiment et par laquelle une colonne ennemie semblait vouloir déboucher pour se porter sur ses derrières et lui couper la retraite. Il tint cette position assez longtemps pour lui permettre d'opérer son mouvement rétrograde sans être inquiété, et le rejoignit ensuite avec ordre sans se laisser entamer par l'ennemi, qui le suivait de très près" (État nominatif des Officiers du 103e).
Le 2e Bataillon du 103e est aussi posté de ce côté : "Le capitaine Demeny, chargé de défendre avec sa compagnie une hauteur qui couvrait le flanc gauche du régiment, s'y maintint plus d'une heure et demie, malgré que l'ennemi le couvrit de feu, et qu'il n'eût plus un seul coup de fusil à tirer. Il ne quitta cette position que lorsque l'ordre lui en fut donné" (Etat nominatif des Officiers du 103e).
"Au combat de Durrenstein, le 20 brumaire, le capitaine Laforest, chargé du commandement de 4 compagnies de son bataillon, a justifié la réputation de bravoure dont il jouit an régiment. Placé en observation sur des hauteurs, entre le château de Durrenstein et le flanc gauche du régiment, il y fut attaqué par des forces quatre fois supérieures lorsque les Russes nous tournèrent ; il s'y défendit avec une intelligence et une bravoure qui lui a fait infiniment d'honneur et conserva sa position jusqu'au moment de la retraite ..." (État nominatif des officiers qui ont pris part à la campagne de l'an 14.
Une lutte, localisée entre deux murs, et en pleine nuit, au milieu de tout le fracas du combat, passe d'abord inaperçue du reste des troupes russes. Les débris du 4e Léger, puis les divers détachements du 103e qui ont couvert la retraite, entrent successivement dans la colonne, sans que leur disparition soit constatée par l'ennemi. Cependant celui-ci, exaspéré de se mouvoir dans l'ombre, heurtant l'un contre l'autre ses Bataillons venus par trois directions différentes, veut voir clair sur ce champ de bataille, et met le feu à Loiben. La lueur de l'incendie montre alors les rares survivants du 4e Dragons qui, mis en retard sur l'infanterie par les difficultés que leur a présentées la descente du plateau, se lancent au trot sur le chemin de Dürrenstein pour rejoindre la colonne. Les décharges dont on les poursuit leur tuent quelques hommes, mais les aigles sont sauvées.
Pendant quelque temps encore, les Alliés demeurent persuadés que ce petit détachement de cavalerie a seul pu échapper au désastre, sauf quelques fantassins isolés qui ont fui par la montagne ou par le fleuve. La relation de Danilewski est la première qui, après examen de tous les rapports, admet enfin la réalité de ce fait d'armes extraordinaire ... tous les documents originaux français les plus désintéressés mentionnent cette trouée opérée par les Grenadiers du 100e, et aucun des faits dûment constatés ne peut s'accorder avec une autre version.
Derrière la petite colonne qui leur a barré le passage, les Grenadiers ne trouvent aucune réserve russe sur la route. Après ce furieux combat, ils se retrouvent tout d'un coup dans un calme complet.
« Nous retrouvâmes Dürnstein dans le plus profond silence. Notre retraite se continua avec ordre. Peu de temps après, nous entendîmes une fusillade assez vive qui cessa bientôt. Ces bruits semblaient venir d'un des points du bassin où nous venions de combattre » (Relation du Colonel Talandier). C'était quelque détachement du 4e Léger aux prises avec les Russes, ou les décharges faites par ceux-ci sur le 4e Dragons, qui marchait à un kilomètre environ en arrière du 100e de Ligne.
« A une lieue de Dürnstein, continue le colonel Talandier (d'accord en cela avec les notes du major Henriod), notre avant-garde signala les troupes du général Dupont, qui marchaient à notre secours » (Relation du Colonel Talandier).
Le 103e a la mission de couvrir la retraite de la Division Gazan. C'est le Chef de Bataillon Berger, de ce Régiment, qui commande les troupes chargées de protéger le mouvement. "Le soir du 20 brumaire, avec 3 compagnies du 1er bataillon, il défendit avec intelligence et valeur le débouché de la chaussée qui conduit de Stein à Dürrenstein et ne se retira que lorsque l'ordre lui en fut envoyé. La fermeté qu'il apporta à la défense de ce poste donna au reste de la division le temps de se rallier sur le plateau qui est en arrière de cette position et d'opérer sa trouée, ce qu'elle n'aurait pu exécuter s’il avait abandonné ce poste, l'ennemi ayant fait tous ses efforts pour l'en chasser, afin de se porter sur ses derrières en tournant son flanc droit". L’adjudant-major Müller "seconda puissamment par sa bravoure et son intrépidité ce chef de bataillon pendant l'attaque que faisaient les Russes sur les trois compagnies qui avaient été placées pour barrer la chaussée de Stein à Dürrenstein.
En outre de ces trois compagnies, dont la mission était de barrer la chaussée de Stein à Durrenstein, d'autres avaient été désignées pour défendre les débouchée des hauteurs dans la plaine. Sur tous ces points, officiers et soldats firent résistance énergique.
Au combat de Dürrenstein, le capitaine Demeny, chargé de défendre avec sa compagnie une hauteur qui couvrait le flanc gauche du régiment, s'y maintint plus d’une heure et demie, malgré que l'ennemi le couvrit de feu et qu'il n’eût plus un seul coup de fusil à tirer. II ne quitta cette position que lorsque l’ordre lui en fut donné". "Lors de la retraite, le capitaine Lidou fut chargé de défendre avec sa compagnie le débouché d'une petite gorge, qui se trouvait sur le flanc gauche du régiment et par laquelle une colonne ennemie semblait vouloir déboucher pour se porter sur ses derrières et lui couper la retraite. Il tint cette position assez longtemps pour lui permettre d'opérer son mouvement rétrograde sans être inquiété et le rejoignit ensuite avec ordre sans se laisser entamer par l’ennemi, qui le suivait de très près" (Etat nominatif des Officiers du 103e Régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an 14).
Le 100e et le 103e ont moins souffert que le 4e Léger. Chacun d'eux a laissé 160 à 170 prisonniers aux mains de l'ennemi, et envoyé 320 hommes aux hôpitaux. Il reste à l'un 1300 à l'autre 1600 hommes dans le rang, le 22 novembre, sur 2,000 présents le 11 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 152).
"Le maréchal Mortier, ayant ses deux divisions réunies et ne pouvant savoir quelles seraient les intentions de l'ennemi pour le lendemain, se détermina, avec regret, à repasser sur la rive droite , en se servant des barques qu'il avait fait réunir au village d'Arnsdorf, sous la garde d'un détachement du 103e de ligne. Ceux qui pourraient blâmer le maréchal de ce mouvement rétrograde, ne doivent pas oublier qu'il lui était imposé par les forces russes qu'il aurait eu probablement à combattre au point du jour, en restant sur la rive gauche, ne pouvant connaitre, à la suite du combat de la nuit, la retraite ou plutôt la fuite de l'ennemi.
Cette bataille et le combat de la nuit nous coûtèrent des pertes bien douloureuses" (Relation du Colonel Talandier).
"Dans cette lutte si sanglante, les Chirurgiens des Régiments de la division Gazan ont montré un sang-froid et une intrépidité signalés par les Colonel dans leurs rapports en proposant les Chirurgiens-majors pour la Légion d'honneur :
103e régiment d'infanterie de ligne.
Il n’y a qu’un sous-aide-major présent le jour de Dürrenstein. Tous les autres chirurgiens sont détachés" (Relation du Colonel Talandier in Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 104).
Le Régiment fait des pertes énormes. Le Colonel Taupin est blessé et nommé Commandeur de la Légion d'honneur. Parmi les Officiers qui succombent en donnant des preuves de valeur, se trouvent les Capitaines Koening, Moucher, Boutarel ; les Lieutenants Duchaumoy, Delveaux, Charpentier; le Sous-lieutenant Ferrier. Au nombre des blessés figurent les Capitaines Lidor, Aubert, Jourdain, Bernard ; le Lieutenant Mercier ; les Sous-lieutenants Bigot, Chauvin et Couard ; les Sergents-majors Monigier, Rousseau, Thierry, depuis Officiers; les Sergents Jean, Bourcellier et Aubert, depuis Capitaines; les Caporaux et soldats Gostebois, Baillot, Boquillon, Chavaillier, Bouillancourt, qui devinrent plus tard Officiers.
Dans le cours de ce combat, le Lieutenant Joly, qui devint plus tard Chef de Bataillon, se voit complétement cerné ; il réunit quelques Tirailleurs, fond avec impétuosité sur l'ennemi, le contraint à se retirer et lui fait quelques prisonniers.
Le Lieutenant Gauché, par sa bravoure et sa fermeté, conserve une position qu'on ne peut abandonner sans laisser à découvert le flanc droit du Régiment, et il tient jusqu'à la fin du combat, même quand il n'a plus de cartouches.
Le Sergent-major Véron, depuis Officier, enlève avec 20 hommes une position défendue par 50 Russes.
Dans une lettre adressée le 27 Frimaire an 14 (18 décembre 1805) au Maréchal Berthier, le Colonel Taupin, commandant le 103e Régiment d'infanterie, rend compte, en ces termes, du rôle joué par ce Corps dans le combat du 20 Brumaire : "… Je vais vous faire le rapport de la conduite du régiment dans cette affaire.
A 9 heures du matin, M. le général Campana m'ordonna de quitter la position que mon régiment occupait en arrière de Dürrenstein et de le porter en avant de cette ville. En la traversant, il me prescrivit d'envoyer mon 3e bataillon occuper le château qui est sur le rocher qui domine cette place, ce qui fut exécuté de suite. A 10 heures et demie, il prit les quatre premières compagnies du 2e bataillon, chargea à leur tête un plateau que l'ennemi défendait avec opiniâtreté et le força à se retirer sous la protection de deux pièces de canon qui étaient placées dans une prairie sur le bord du Danube. Maitre de ce plateau, il aperçut l'ennemi débouchant en colonne par la chaussée de Stein et paraissant vouloir se réunir aux troupes précitées. Il ordonna au chef du 2e bataillon de charger les pièces, en moins de quatre minutes elles furent enlevées ainsi qu'environ 400 hommes qui les défendaient, tous furent tués, blessés, précipités dans le Danube ou faits prisonniers.
Le colonel Gensief fut pris et environ 250 hommes. Cette charge fut opérée au milieu d'un feu de mousqueterie et de mitraille des plus vifs. 38 hommes de la compagnie de grenadiers, ainsi que plusieurs fusiliers, furent mis hors de combat dans cette charge. Le capitaine des grenadiers, son lieutenant et un autre officier furent tués. Cette opération terminée, ces quatre compagnies firent volte-face, chargèrent la colonne qui était débouchée par la chaussée de Stein, l'enfoncèrent et la menèrent battant jusqu'aux portes de la ville.
Le 1er bataillon et les quatre dernières compagnies du 2e, qui étaient restés en réserve, reçurent ordre à environ midi et demi d'aller relever le 4e régiment qui était sur la montagne, vu qu'il n'avait plus de cartouches. Pendant cinq heures que le régiment occupa cette position, il déploya un courage surnaturel. Attaqué trois fois par l'ennemi (qui en comptant au plus bas était quatre fois plus nombreux), trois fois il le repoussa victorieusement. Deux de ces charges eurent lieu à la baïonnette. Beaucoup d'officiers et soldats s'y prirent corps à corps avec l'ennemi.
Vers 5 heures, l'ennemi s'étant aperçu que les colonnes qu'il avait envoyées pour nous couper avaient réussi, nous attaqua de front et en flanc avec une vigueur qu'il n'avait pas mise dans ses précédentes attaques. Il fit tous ses efforts pour déboucher par la chaussée de Stein pour aller, je le présume, attaquer par derrière les 4e, 100e et 4e de dragons, que M. le Maréchal réunissait afin de les opposer à la colonne qui nous avait coupés; ses efforts furent impuissants, il ne put percer.
La constance et la fermeté du régiment ne furent point ébranlées par deux attaques infructueuses, que M. le Maréchal fit faire aux 100e de ligne et 4e de dragons contre les colonnes qui les avaient tournés. Officiers et soldats, tous, dans cette circonstance critique, déployèrent le courage et le sang-froid qui caractérisent le vrai brave.
Le régiment ne quitta sa position qu'après en avoir reçu l'ordre pour se réunir au reste de la division, afin de faire la trouée. II opéra sa retraite avec tant d'ordre que, malgré qu'il fût pressé de très près, il ne fut point entamé. La perte qu'il fit dans cette action s'élève à 408 hommes, savoir : 127 tués dont 7 officiers, 214 blessés dont 9 officiers, 67 prisonniers dont 3 officiers. Quant au nombre des tués et prisonniers, il est possible que mon calcul soit inexact, vu que je l'ai calqué sur ce que m'ont dit les prisonniers rentrés.
Voilà, Monseigneur, la conduite qu'a tenue mon régiment dans cette mémorable action. Je vous supplie de vous informer près de M. le maréchal Mortier et des généraux Gazan et Campana des faits énoncés dans la présente, et je suis convaincu que tous vous diront que la division doit son salut à l'énergie et l'intrépidité du régiment.
Si, d'après les renseignements que vous aurez recueillis, vous êtes convaincu que je vous ai dit la vérité, je vous supplie d'employer votre bienveillance paternelle près de S. M. l’Empereur afin de détruire les impressions défavorables qu'elle pourrait conserver contre un corps dont le premier des besoins est son estime.
TAUPIN" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 120 - Le Colonel Taupin exprime, dans la première partie de cette lettre, au Major général, toute la peine que le 103e Régiment a éprouvée en ne se voyant pas cité dans l'ordre du 23 Brumaire (14 novembre) parmi les Corps auxquels l'Empereur témoigne sa satisfaction pour la part qu'ils ont prise au combat de Dürrenstein).
Le 28 Brumaire (19 novembre), le 103e est à Vienne, et il y reste jusqu'à la paix de Presbourg, signée le 5 Nivôse an 14 (26 décembre 1805).
Les arsenaux de Vienne livrent à l'armée française 100,000 fusils et 2,000 pièces de canon. Du bronze pris à l'ennemi dans cette campagne, est faite la colonne de la Grande-Armée.
La "Situation des troupes composant 1er corps d'armée aux ordres de M. le maréchal Mortier", à l'époque du 1er Frimaire an 14 (22 novembre 1805), c'est-à-dire deux jours après l'entrée de ce Corps à Vienne donne les chiffres suivants :
Division du Général Gazan - Situation des troupes.
103e de ligne. Taupin. 68 Officiers et 1548 hommes présents. 6 Officiers et 47 hommes à Strasbourg et au Morbihan. 5 Officiers et 327 hommes aux hôpitaux ; 4 Officiers et 169 hommes prisonniers de guerre. Total 2174 hommes (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 233).
Le 27 Frimaire an 14 (18 décembre 1805), le Colonel taupin, commandant le 103e Régiment d'Infanterie de Ligne, écrit, depuis Vienne, au Major général : "Monseigneur,
Aussitôt que j'eus reçu l'ordre du 23 brumaire dernier, par lequel S. M. l'Empereur témoigne sa satisfaction au 4e léger et au 100e de ligne de la conduite distinguée qu'ils ont tenue au combat de Dürrenstein, le 20 du même mois, j'écrivis à M. le général Gazan pour lui marquer combien les officiers, sous-officiers, soldats du régiment, que j'ai l'honneur de commander, étaient douloureusement affectés du silence que l'on avait gardé sur leur compte. M. le général Gazan me répondit le même jour, qu'avant d'avoir reçu ma réclamation, il avait écrit à M. le maréchal Mortier pour lui témoigner son étonnement de l'oubli que l'on avait fait de citer mon régiment comme étant un de ceux qui s'étaient distingués dans cette action; que M. le maréchal lui avait répondu qu'il en était autant peiné que lui et qu'il venait de vous écrire pour que cette omission soit rectifiée.
Comme M. le maréchal et le général Gazan, j'avais attribué ce désagrément à un oubli ou défaut d'impression et croyais que, d'après leur réclamation, dans quelques jours, ce silence si préjudiciable à la gloire et l’honneur de mon régiment serait réparé par la voie de l'ordre.
Un mois s'étant écoulé depuis cette époque sans que j'aie reçu de solution favorable, je me suis présenté hier chez M. le. général. Andréossy pour prier de vouloir bien accéder à la demande qui lui en avait été faite par M. le maréchal, afin de détruire les mauvaises impressions que le silence que l’on avait gardé sur le compte du régiment avait fait naître; il me répondit que ce silence n'était nullement le fruit de l'oubli; que S. M. l'Empereur ne lui avait ordonné de ne mentionner favorablement que les 4e et 100e.
Je vous annonce, Monseigneur, que cette réponse me frappa de stupéfaction et que, s'il ne me l'eût pas répétée une seconde fois, j'aurais cru m’être trompé, car j'étais loin de soupçonner que l'on eût pu croire un seul instant que le 103e régiment, placé dans ce terrible combat à côté des 4e et 100e, se fût mal conduit ou eût moins fait qu'eux. Dire que les 4e et 100e se sont distingués dans cette action et glisser sur le compte de mon régiment, qui en a partagé conjointement avec eux les dangers, c'est dire tacitement qu'il s'est mal conduit. Voilà l’introduction que j'en tire et je crains, Monseigneur, que vous serez de mon avis.
M. le général Gazan, à qui j'ai rendu compte de la réponse de M. le général Andréossy, m'a assuré que S. M. l'Empereur lui avait dit que, d'après le rapport de M. le maréchal Mortier, il paraissait que mon régiment avait moins fait que les deux autres. Je ne sais ce que le général Mortier en a dit, mais tout ce dont je puis vous assurer, c'est que je suis cruellement affligé de l’opinion de S. M. sur 1e compte de mon régiment qui, dans cette action, a fait tout ce qu'il était humainement possible de faire …" (Note : c'est la 1ère partie de la lettre citée plus haut - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 254). L'Empereur n'a pas donné satisfaction à cette demande; les réclamations de ce genre sont de fait, assez fréquentes au cours des campagnes de l’Empire, mais en général, elles n'ont pas plus de succès : l'Empereur n’aime pas à revenir sur ce qui a été fait.
L'Empereur ne craint pas d'entrer dans des détails relatifs à l'habillement ; le 1er Nivôse an 14 (22 décembre 1805), le Major général, sur ses ordres, écrit de Schoenbrunn à l'Intendant général Petiet : "… L'Empereur ordonne que les 3,8oo aunes de toile, qui sont à Vienne et qui peuvent faire environ 900 chemises, soient sur-le-champ distribuées au 4e régiment d'infanterie légère, au 32e de ligne, aux 100e et 103e. Ces corps devront les faire confectionner sur-le-champ, afin que ces chemises soient prêtes à être distribuées aux prisonniers de ces corps qui leur rentreront. La distribution sera faite dans le rapport des prisonniers que l'ennemi aura faits" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 259).
Le «Tableau de la répartition des 12,000 conscrits provenant des 5 dernières années » soumis par le Major général à l'Empereur le 3 nivôse an 14 (24 décembre 1805) propose d'affecter aux Corps des Divisions Dupont et Gazan un certain nombre de ces conscrits. Le Major général écrit, depuis le Quartier de l'Empereur à Schoenbrunn, le 3 Nivôse an 14 (24 décembre 1805) : "J'ai l'honneur de proposer à l'Empereur de répartir, suivant le tableau que je soumets à S. M., les 12,000 conscrits provenant des réserves des 5 dernières années, non appelés par le décret impérial du 2e jour complémentaire dernier.
Cette répartition est établie en faveur des régiments les plus faibles, de ceux enfin qui ont le plus souffert et qui ont le plus besoin de renforts pour être au niveau de l'effectif des autres corps.
Je propose à S. M. de faire diriger provisoirement tous ces conscrits sur Strasbourg, à l'exception de 1,300 qui seraient dirigés sur Alexandrie, pour être distribués de là dans les dépôts des corps suivant le nombre déterminé pour chacun des régiments désignés dans le tableau.
Je demande les ordres de S. M.". L’Extrait du tableau de répartition indique : 103e de ligne. 3 Bataillons, 1700 hommes. 334 hommes au Bataillon de Dépôt le 15 Frimaire. Total 2,034 hommes. 300 conscrits destinés au Régiment. Non compris 165 prisonniers de guerre (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 249).
Après la paix de Presbourg, le 103e est cantonné en Allemagne.
Le 24 janvier 1806, à Strasbourg, l'Empereur dicte une série d'ordres : "... Ordre de reformer le plus promptement possible la division du général Leval, de la porter à 8.000 hommes, d'y joindre 1.000 hommes de cavalerie et 12 pièces d'artillerie approvisionnées. N'y mettre personne des 100e, 103e, 105e, 63e et 44e, ni des 7e et 16e légères ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 266).
Le même 24 janvier 1806, l'Empereur écrit, depuis Strasbourg, au Maréchal Kellermann : "Mon Cousin ... Vous n'avez pas reçu ordre de dissoudre la division du général Leval, et cela n'était pas dans mon intention. Reformez cette division le plus promptement possible. N'y mettez personne des 100e, 103e, 105e …" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11328).
Le 11 juin 1806, le Prince de Hohenlohe écrit, depuis Ochringen à Davout : "Je viens d'être averti par le bailli de Schrozberg que, malgré que ce bailliage soit occupé par des cantonnements du 2e régiment de chasseurs du corps de Son Excellence, un bataillon du 103e régiment d'infanterie de ligne s'y est établi depuis deux jours. Ce régiment est de la brigade du général Gazan, du corps de S. E. le maréchal Mortier.
Son Excellence est trop juste pour ne pas sentir combien ce double cantonnement doit peser sur des environs qui, depuis longtemps, sont occupés par les troupes de l'armée française, et c'est avec d'autant plus de confiance que j'ose adresser à Votre Excellence la juste demande de vouloir ou bien s'intéresser afin que ce bataillon évacue les cantonnements pris par les chasseurs, ou de vouloir retirer la cavalerie cantonnée dans ces environs.
Pardonnez, Votre Excellence, la confiance avec laquelle je m'adresse à vous : c'est le résultat de vos bontés et de l'équité avec laquelle vous avez voulu agir en toute occasion" (Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 2, p. 424).
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 3e corps du maréchal Davout
16e et 24e division
... Strasbourg le 103e de ligne à Dunkerque ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur adresse, depuis Saint-Cloud, une lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt ... du 103e [fera partir un détachement de] 500 [hommes] …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 519 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).
/ 1806, Campagne de Prusse.
L'Angleterre réussit à former contre la France une nouvelle coalition : la Prusse, la Russie et la Suède y entrent.
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, les nouvelles circonstances de l'Europe me portent à penser sérieusement à la situation de mes armées ...
Les 100e et 103e ont, je crois, 2,800 hommes à l'armée ; il faut garder les trois bataillons en les organisant à huit compagnies, et renvoyer les cadres de trois compagnies au dépôt ; car 2,800 hommes ne peuvent être formés en deux bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12869).
La guerre est déclarée le 24 septembre. La Grande-Armée, 170,000 soldats incomparables, est encore cantonnée en Allemagne; elle est immédiatement mise en mouvement.
Le 103e, faisant toujours partie de la Division Gazan et du 5e Corps, commandé par le Maréchal Lannes, est dirigé sur Cobourg, le 8 octobre.
Le 10, il rencontre les Prussiens à Saalfeld, où a lieu un engagement, qui ne précède que de quatre jours la bataille d'Iéna (14 octobre).
A Iéna, le 103e, dirigé par le Maréchal Lannes en personne, exécute une charge brillante et décisive sur la gauche de l'armée prussienne, et contribue puissamment au gain de la bataille.
Les pertes de cette journée sont nombreuses. Parmi les Officiers tués ou blessés, se trouvent le Chef de Bataillon Pasquier ; le Capitaine adjudant-major Muller ; les Capitaines Demeneye et Peyronnet ; les Lieutenants et Sous-lieutenants Génin, Proust, Carrel, Richard, Lenoble, Huart, Legris, Bernard, Louvière et Vautrin.
Mais si nos pertes sont sensibles, celles de l'ennemi sont énormes : en quelques heures le Prince de Hohenlohe laisse sur le champ de bataille 12,000 morts ou blessés, 15,000 prisonniers, 200 pièces de canon; le même jour, à 4 lieues d'Iéna, le Maréchal Davoust écrase à Auerstaedt l'armée du Duc de Drunswick : 10,000 hommes tués ou blessés couvrent le champ de bataille; 115 pièces de canon restent aux mains de Davoust, qui n'en a lui-même que 44.
Les résultats de cette double victoire sont immenses. L'armée prussienne est anéantie; ses débris fuient dans un désordre inexprimable. Toutes les places fortes de la Prusse se rendent; l'armée française entre à Berlin, qu'elle doit occuper pendant trois années consécutives. En un mois la monarchie prussienne a cessé d'exister : un Préfet français commande à Berlin.
Le 103e est associé à toute cette gloire. Il passe l'Elbe le 21 octobre, s'arrête à Potsdam, puis arrive à Spandau qui se rend le 25, et continue à poursuivre les débris de l'armée prussienne.
Le 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général dela Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre que les détachements des 34e, 64e, 40e, 88e, … et des 100e et 103e qui se trouvent à Spandau en partent demain pour rejoindre leurs corps à Stettin, avec tous les bagages et autres objets ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 771 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13445).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 2e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 34e de ligne, 1 du 40e, 1 du 88e, 1 du 100e, 1 du 103e, 1 du 17e d'infanterie légère, total 840 hommes.
5e Corps, Maréchal Lannes (11 novembre).
1ère Division, Général Suchet : 17e léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 12 pièces, 8948 hommes.
2e Division Gazan : 21e et 28e Légers (au 11 novembre, l’effectif de ces deux Régiments est de 3117 hommes ; ils ont rejoint le 5e Corps le 23 novembre), 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 bataillons, 12 pièces, 7120 hommes.
Parc d’artillerie et Génie : 454 hommes.
Cavalerie légère, Général Treillard : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 1049 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Le 5 décembre, il est à Varsovie, où il reste jusqu'au 26.
/ Campagne de 1807
Restent les Russes qui s'avancent au secours de leurs alliés. La Grande-Armée se porte à leur rencontre et les repousse dans plusieurs combats.
Le 10 janvier 1807, l'Empereur écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez l'ordre que les 1700 capotes existant le 9 au magasin soient distribuées de la manière suivante :
... 100 au 103e
... Ces capotes seront distribuées dans la journée et données à ces régiments qui n'en ont pas, par le colonel dans la journée de [demain] aux hommes nouvellement arrivés de France et à ceux qui n'en ont pas de manière que l'Empereur ne rencontre aucun soldat qui n'ait de capote" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 865 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13998).
Le 16 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "… Donnez ordre au commandant de Bromberg de faire partir sans délai tout ce qu'il a appartenant au 17e léger, aux 21e, 34e, 40e, 64e, 88e, 100e et 103e, et de les diriger sur Varsovie …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11650 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14073).
Le 103e se trouve au plus sérieux, le combat de Pultusk (janvier 1807), où il fait des prodiges de valeur et perd les Lieutenants Huried et Heultre.
Le 62e Bulletin de la Grande Armée, daté de Liebstadt, le 21 février 1807, déclare : "... Le 16 … Le 103e régiment s'est particulièrement distingué dans cette affaire ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 179 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 129 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11853).
Le 21 janvier 1807, Napoléon écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Donner ordre au général Guérin, à Lowicz, d'établir un atelier d'armuriers, pour faire les réparations les plus urgentes aux fusils de son dépôt ; en informer le général Songis, qui accordera quelques sommes pour ces dépenses. Donner ordre au même de faire partir pour Varsovie les détachements des 12e de ligne, 21e de ligne, 25e et 85e, des 100e, 103e, 21e léger, 28e idem, 34e, 40e, 64e, 88e et 17e léger, qu'il a à son dépôt, en les faisant marcher bien en ordre ; de choisir une église ou un lieu couvert afin de faire exercer les conscrits qui passent à son dépôt, et de s'y rendre fréquemment lui-même afin de s'assurer qu'on pousse leur instruction autant que possible ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14137).
Le Régiment reprend ensuite ses cantonnements autour de Varsovie.
Le 103e Régiment passe sous le commandement du Colonel Rignoux le 23 février 1807.
Le repos ne dure pas. Le 26 février, le 5e Corps attaque les Russes aux environs d'Ostrolinska. Dans cette affaire, le 103e, qui est à l'avant-garde, rencontre l'ennemi dans les bois, le charge tête baissée avec le reste de la Division et le poursuit jusqu'à la Skiwa.
Le Colonel Taupin, qui commande le Régiment, attend de pied ferme, à la tête du 3e Bataillon, une colonne russe, forte de 1400 hommes, qui s'avance après avoir repoussé trois Compagnies de Grenadiers ; au moment où les Russes s'approchent, le Colonel s'élance lui-même contre l'ennemi, le culbute, lui prend une redoute et le repousse assez loin pour ne plus être inquiété de ce côté.
Le Régiment a à regretter la perte des Officiers suivants : Tourneur, Bouhat, Pierre et Proust. Parmi les blessés se trouvent : Beauvert, Labral, Campana et Mercier, Lieutenants.
Après cette affaire, le 103e revient dans ses cantonnements auprès de Varsovie
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
5e corps
... 103e de ligne ...
Dépôts à Varsovie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner :
… Pour la Grande Armée
… 103e de ligne 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 103e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 9 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lemarois : "Monsieur le Général Lemarois
… Faites partir tout ce qu'il y a de disponible à Varsovie, en état de faire la guerre, appartenant aux 21e d'infanterie légère, 28e, 100e et 103e ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15174).
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois, par le même état, que vous pourriez faire partir également de Strasbourg :
du 3e régiment de ligne 500 hommes ... 103e idem 200 ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 103e 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 14 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le 5e provisoire se rendra à Finkenstein, hormis les détachements des 34e, 40e, 88e, 100e, 103e, et du 17e léger, qui se rendront en droite ligne sur Willenberg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1117 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15611).
Composition de l'Aile droite, 5e Corps du Maréchal Masséna, le 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Suchet : 17e Léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 18 pièces, 7540 hommes.
2e Division, Général Gazan : 21e et 28e Légers, 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 Bataillons, 17 pièces, 6219 hommes.
Artillerie : 369 hommes.
Division bavaroise, (Prince royal de Bavière), Général de Wrède : 2e, 3e, 4e, 7e, 13e et 14e Régiments de Ligne ; 3e et 4e Bataillons légers, Bataillon Braun ; 15 Bataillons, 18 pièces, 10468 hommes ; 2e
Dragons, 3e Chevau-légers, 4 Escadrons, 803 hommes.
Cavalerie légère, Général Montbrun : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 667 hommes.
5e Division de Dragons, Général Lorge : 13e, 22e, 15e et 25e Régiments, artillerie ; 12 Escadrons, 3 pièces, 1645 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Le 103e, selon l'historique régimentaire, reste dans ses cantonnements près de Varsovie jusqu'à la paix glorieuse de Tilsitt (8 juillet 1807), qui marque l'apogée de la grandeur de Napoléon et de la puissance de la France.
A cette époque, le 5e Corps est cantonné en Silésie.
- Inspection du Dépôt du 103e Régiment à Strasbourg par le Général Schauenburg, 31 octobre 1807
"Dépôt du 103e Régiment d’Infanterie de Ligne. Revue passée à Strasbourg le 31 octobre 1807.
Espèce d’hommes. Médiocre et les Piémontais chétifs et voleurs.
Habillement. Assez passable mais peu soigné.
Equipement. Même observation.
Armement. Idem.
Tenue. Idem.
Discipline. Ne parait pas assez suivie.
Maniement d’armes. Très mauvais, port d’arme absolument mauvais, position également défectueuse.
Manœuvres. Ne paraissent pas s’en douter ; le soldat a de mauvais principes pour la marche, il traine la savatte.
Retenue. Point.
Ordinaire. Passable.
Pain. Celui du soldat bon, celui de munition médiocre.
Casernes et fournitures. Les chambrées sont bonnes. Les fournitures mauvaises.
Conscrits. Bien traités.
Finances. Les registres sont bien tenus et conformément aux règlements.
Résumé.
Le Major Mutelé parait donner beaucoup de soin à son état, est d’une très bonne conduite.
Quartier maitre. Très bien noté par son chef.
Capitaine d’habillement. Même observation.
Le peu d’officiers présents de ce corps sont assez avantageusement notés pour leurs services et leur conduite par le Major Mutelé.
Les Sous-officiers se ressentent du déficit des Officiers présents au dépôt. Il est à observer que ce dépôt n’est pas le fond d’un Bataillon, il n’est composé que de détachements réunis.
Ordre.
Voyez la page n°1.
L’Inspecteur général est satisfait de l’économie avec laquelle ont été faites les dépenses de réparation à l’armement et de ports de lettres pendant l’an 13, mais il n’en est pas de même de celles de frais de bureau ; elles sont considérables et s’élèvent aussi pour l’année à 3362 frs 02 c. Il recommande au conseil d’administration de mettre à l’avenir plus d’économie dans ces dépenses.
Le Général inspecteur ordonne de faire cesser de suite toutes les retenues qui existeraient autres que celles autorisées par les règlements.
A dater du 1er décembre courant, il ne sera fait aux officiers aucune retenue quelconque pour la musique que celle d’une journée de solde par mois seulement, conformément aux intentions du gouvernement.
Le commandant du dépôt transmettra de suite le présent ordre à M. le Colonel pour qu’il ait à s’y conformer, et en faire lecture aux officiers rassemblés.
A Strasbourg, le 17 décembre 1807" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre, au Ministre Dejean et au Ministre Lacuée le résultat de sa revue le 20 novembre 1807; il l'adresse au Corps le même jour (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 5e Régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 39e, 64e, 94e, 103e de Ligne.
/ 1808, formation de la Division de Réserve à Orléans
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e brigade sera composée des 15e et 16e régiments provisoires, la 3e brigade sera composée des 17e et 18e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne.
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
1er bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 96e de ligne, d'une du 100e, d’une du 103e et d'une du 105e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé.
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
... la 2e brigade 15e et 16e ...
Le 16e régiment provisoire sera composé :
1er bataillon :
une compagnie de 150 hommes du 96e régiment de ligne
une du 100e régiment de ligne
une du 103e régiment de ligne
une du 105e régiment de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, Napoléon écrit, de Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction ...
5e Corps de la Grande Armée. — Pour le 5e corps, le 34e, qui a ses trois bataillons à la Grande Armée, c'est-à-dire vingt-sept compagnies, en gardera vingt-quatre. Les 40e, 64e, 88e, 100e et 103e garderont leurs trois bataillons ou dix-huit compagnies. Il en sera de même des 17e, 21e et 28e d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17260).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 5e corps
... 103e id. 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
/ 1808-1809, Armée d'Espagne.
Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, j'ai renvoyé votre lettre sur les différentes dénominations à donner aux régiments de marche au ministre de la Guerre pour s'assurer que ces dénominations se concilient avec celles qui leur ont déjà été données. Le bataillon que vous dénommez sous le titre de 3e bataillon de marche, et qui est parti de Bordeaux le 7 mars, est composé de près de 600 hommes tirés de 16 régiments. Écrivez au général Merle qu'aussitôt que ce bataillon arrivera à Burgos, il le forme à quatre compagnies provisoires ... la 4e des détachements des 40e, 57e, 63e et 103e formant également 140 hommes. En vous donnant l'ordre d'envoyer ce bataillon à Burgos, je suppose qu'il a dépassé Bayonne, car s'il en était encore temps, vous donneriez ordre qu'il fût ainsi composé seulement pour la marche et pour la manoeuvre, et il servirait à former la garnison de Pampelune, et dès qu'il y serait arrivé, le commandant de cette place renforcerait la division Merle du bataillon du 15e. Donnez ordre au général Drouet de ne laisser dépasser Bayonne à aucun détachement d'infanterie et de cavalerie sans mon ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1726 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17422).
Le 8 septembre 1808, le 103e est rappelé d'Allemagne pour être dirigé sur l'Armée d'Espagne, dont Napoléon lui-même va prendre le commandement.
Le 19 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le 5e corps de la Grande Armée faisant partie de l'armée d’Espagne, il faut ordonner que les dépôts des 17e léger, 34e, 40e, 64e, 88e, 100e, 103e de ligne, 21e léger et 28e léger fournissent tout ce qu'ils ont de disponible pour compléter ces corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19068).
Le 103e est envoyé devant Saragosse. Ce siège mémorable est l'action la plus retentissante de cette période de la guerre d'Espagne.
Saragosse n'est pris qu'après huit mois d'attaque, vingt-huit jours de tranchée ouverte et vingt-trois jours de combats dans les rues, les couvents et les églises (21 février 1809).
Le 103e enlève d'assaut plusieurs couvents du faubourg et fait 4,000 prisonniers.
Il perd les Capitaines Henry, Aubert, Gauché; les Lieutenants Dhur-Laborde, Hurio et Jonio.
Après la prise de Saragosse, le 103e fait partie de la réserve laissée aux pieds des Pyrénées.
/ 1809, Campagne d'Allemagne - 4e Bataillon à la Division Oudinot.
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 8e des bataillons des 64e, 100e et 103e ...
La 3e division sera composée des 3e, 4e demi-brigades d'infanterie légère et des 7e et 8e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Le 5 décembre 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Mon intention est de renvoyer les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 4es bataillons des régiments qui font partie de l'armée du Rhin à leurs régiments, pour former le cadre des 4es bataillons, et d'augmenter insensiblement ces 4es bataillons des quatre autres compagnies, de manière que l'armée du Rhin, qui est composée de vingt et un régiments, le soit de quatre-vingt-quatre bataillons ; ce qui, avec les huit bataillons qui forment le corps des villes hanséatiques, fera quatre vingt-douze bataillons, ou un effectif de près de 78,000 hommes, et, avec la cavalerie et l'artillerie, près de 110,000 hommes. Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne. Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes. Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes, laissant les 4e, 46e, 18e de ligne, 24e et 26e légers, ce qui fait cinq régiments, pour la défense du port de Boulogne et de la Bretagne, et me laissant ainsi la faculté de diriger sur l'Allemagne les 4es bataillons des 48e, 13e, 108e, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).
Le 13 février 1809, l'Empereur donne l'ordre à Clarke de "compléter les douze demi-brigades du corps du général Oudinot" à l'aide de douze Bataillons de marche tirés des Dépôts. Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
... Le 12e bataillon sera composé de deux compagnies du 64e, de deux du 102e, et de deux du 103e.
Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 12e régiment sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 59e, 69e, 100e, 103e, 76e et 105e. Il se réunira à Metz ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :
Divisions |
Brigades |
1/2 Brigades |
Bataillons |
Présents |
Détachements tirés des conscrits de la Garde |
Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche |
Détachement formant le 13e bataillon de marche |
Totaux
|
Manque au complet de 560 par brigade |
Excédent sur le complet |
|
Par bataillon
|
Par 1/2 brigade
|
||||||||||
2e division général Tharreau |
3e brigade le général |
8e 1/2 brigade d'inf. légère Major Cardineau | 64e de ligne |
215 |
66 |
258 252 262 |
|
539 502 512 |
1533 |
21 |
|
Le 11 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai vu hier les détachements des 32e, 58e et 121e formant un bataillon n°13 destiné pour les 63e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 100e et 103e. Faites partir ces 600 hommes pour Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2916 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20330). Rappelons que ces renforts sont destinés au Corps de réserve du Général Oudinot, à Augsbourg.
L'Autriche fait passer l'Inn à 175,000 hommes commandés par l'Archiduc Charles. Il faut faire face de ce côté et renforcer l'Armée d'Allemagne qui va entreprendre la glorieuse campagne de 1809.
Le 4e Bataillon du 103e y fut envoyé et placé dans le 10e Corps. Il prend part aux batailles d'Ebersberg (3 mai), d'Essling (21 et 22 mai).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 103e de Ligne, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 200 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 103e de Ligne, et que 200 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aus Bataillons de guerre à la Division Saint-Hilaire. Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 13e Demi-brigade provisoire : 59e de ligne; 69e id.; 76e id.; 100e id.; 103e id.; 105e id. complété à la Division St-Hilaire; 6e léger qui doit recevoir 25 hommes; 24e id.; 25e id.; 26e id.; 16e id.; 96e de ligne; au total elle doit recevoir 25 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 24 compagnies à 3360 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
/ 1809, en Autriche
Le 4e Bataillon combat à Wagram (6 juillet).
Cette dernière bataille, où les Autrichiens perdent 24,000 morts ou blessés, 12,000 prisonniers et 20 pièces de canon, termine la campagne.
Un armistice est signé à Znaïm le 11 juillet, ët la paix est conclue à Vienne le 14 octobre.
Le 103e perd dans cette campagne les Capitaines Maupassant et Durrieu, les Lieutenants et Sous-lieutenants Laforêt, Boucart, Boudot, Canelier et Forgandie.
Après la paix, en 1810, ce Bataillon revient en Espagne et fait partie de l'Armée de Portugal.
/ 1809, en France
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur Je général Clarke, mon intention est que les convois de conscrits réfractaires partis du Mans pour Boulogne soient dirigés sur Sedan, Mézières et Metz.
Je suppose que par suite des mesures prises pour établir des garnisaires dans les départements de l'Ouest, il rentrera environ 2400 conscrits réfractaires. Mon intention est que le premier mille qui rentrera soit réparti entre le 14e régiment d'infanterie de ligne, le 12e de ligne, le 26e d'infanterie légère, le 24e léger, le 100e de ligne et le 103e dont les dépôts sont à Sedan, Metz ou Mézières, et les 59e et 69e dont les dépôts sont à Luxembourg.
Je désire que cette répartition ait lieu à raison de 300 par régiment, qui seront distribués de la manière suivante :
... La 4e [centaine sera dirigée sur le] 103e de ligne ...
Les huit secondes centaines seront distribuées de même, et ainsi de suite. Quand le nombre aura dépassé 2 400, vous m'en rendrez compte pour que je puisse indiquer de nouvelles directions.
Vous en donnerez avis à ces regiments pour qu'ils soient prêts à recevoir ces conscrits, et qu'ils puissent sur-le-champ les habiller et les faire filer sur les bataillons de guerre qu'ils ont au-delà du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2978 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20478).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur la 3e division militaire.
Le 59e peut offrir une compagnie de 100 hommes, le 69e, le76e, le 96e, le 100e, le 103e, le 9e, le 24e, le 26e d'infanterie légère peuvent fournir le même nombre. Cela fera un bataillon de marche de la 3e division militaire, fort de 8 à 900 hommes, que vous dirigerez sur Vienne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
200 au 103e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 103e à son dépôt 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
/ 1809, Campagne d'Espagne.
Les trois autres Bataillons sont restés dans la Péninsule.
Les Bataillons du 103e sont dirigés sur Salamanque en juillet 1809; ils prennent part à la poursuite de l'armée anglaise après la bataille de Talaveyra (28 juillet), livrée par Joseph à sir Wellesley.
Le 19 novembre, le 103e prend une large part à la victoire d'Occana; le Colonel Rignoux se distingue particulièrement en entraînant son Régiment dans une charge à la baïonnette.
/ 1810, en Espagne.
Le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
... Donnez l'ordre au général Reynier de faire les changements suivants dans sa division ... Tout ce qui appartient aux 9e, 31e, 16e léger, 8e, 26e, 45e, 54e, 96e, 63e, 28e, 75e, 64e et 103e de ligne, se réunira à Saint-Sébastien, Tolosa et Vitoria, pour achever de mettre l'ordre et faire la police dans la Biscaye ; ces détachements composeront la 3e brigade. Le général Reynier aura l'œil sur la Navarre et correspondra avec les commandants de Burgos et de Pampelune. Vous lui ferez connaître que je compte le laisser dans ces positions une partie de février, pour rallier et organiser son corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).
Au mois de janvier 1810, le 103e prend part à l'expédition d'Andalousie et au blocus de Badajoz.
Le 31 janvier 1810, le Colonel Rignoux est fait Baron de l'Empire.
Le 103e passe l'été à Séville.
Des renforts arrivent dans des Régiments de marche. C'est ainsi que Napoléon ordonne, le 19 août 1810, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 8e bataillon de marche sera composé de 130 hommes du 28e léger ; 100 du 40e de ligne ; 100 du 64e ; 100 du 88e ; 100 du 100e ; 100 du 103e ; 100 du 34e ; 150 du 58e ; 150 du 32e ; 1030 hommes. Ce bataillon se réunira à Orléans ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 13 septembre 1810, Napoléon ordonne, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé une division de réserve de l'armée d'Espagne, qui sera composée de trois brigades.
La 1re brigade sera composée,
1° Du 1er régiment de marche de l'armée du Midi, lequel se formera à Limoges et sera composé de deux bataillons de marche de l'armée du Midi. Le 1er bataillon sera composé de la manière suivante : 100 hommes du 21e léger, 100 du 28e, 100 du 34e de ligne, 100 du 40e, 100 du 64e, 100 du 88e; total, 600 hommes.
Le 2e bataillon sera composé de 100 hommes du 100e de ligne, 100 du 103e, 100 du 54e, 100 du 63e, 150 du 32e, 150 du 58e; total, 700 hommes.
Ce 1er régiment sera commandé par un colonel en second, deux chefs de bataillon et les officiers nécessaires.
Les officiers destinés à rejoindre l'armée du Midi auront emploi dans ces régiments. Vous me proposerez d'y envoyer douze jeunes gens de l'école militaire de Saint-Cyr, qui rejoindront à Limoges et auront des brevets de sous-lieutenants pour les douze régiments dont les détachements forment ce régiment de marche. Les détachements faisant partie de ce régiment, qui se forment à Orléans, recevront l'ordre de continuer leur route sur Limoges.
Il est nécessaire que ce régiment soit bien constitué, parce qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'il puisse être dissous et rejoindre ses corps sous Cadix ...
Les quatre bataillons composant cette 1re brigade de la division de réserve seront cantonnés à Limoges. Un général de brigade ira en prendre le commandement.
Il sera passé la revue de cette brigade le 10 octobre, mon intention étant qu'elle soit complétée, pour cette époque, en officiers et sous-officiers, et qu'elle soit en état de faire la guerre ...
Le général qui commandera cette division sera le général de division Caffarelli, mon aide de camp. Proposez-moi les trois généraux de brigade et un adjudant commandant à attacher à cette division. Je désire qu'elle puisse être réunie, du 15 au 20 octobre, à Bayonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24562).
Le 103e se trouve au combat de Fuentès-del-Cantos le 15 septembre 1810.
Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... le 1er régiment de marche de l'armée du Midi se trouvera diminué de 500 à 600 hommes. Il sera donc convenable que, des deux bataillons, le général Caffarelli n'en forme plus qu'un qui se trouvera composé savoir :
De 104 hommes du 21e légère, 127 du 28e, 67 du 40e, 100 du 64e, 70 du 63e; 104 du 100e, 86 du 103e.
TOTAL. 658 hommes. On l'appellera bataillon de marche de l'armée du Midi ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).
Le 27 décembre 1810, on soumet à l'Empereur une "Proposition de renvoyer dans ses foyers M. Marthe, capitaine au 103e régiment d'infanterie, hors d'état de servir à cause de ses blessures et de lui donner une gratification de 450 francs"; "Accordé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
/ 1811, en Espagne.
Au mois de janvier 1811, la Division Gazan, dont fait toujours partie le 103e, est chargée d'escorter l'équipage de siège dirigé sur Badajoz. Le 26 janvier, elle rencontre un Corps espagnol de 6,000 hommes qui a pris position sur les hauteurs de Castillejoz. Le Général Gazan envoie contre lui le 28e Léger et le 103e de Ligne; après un combat de deux heures, les Espagnols plient et battent en retraite.
Le 103e arrive le 2 février au camp sous Badajoz. Le 11, il donne l'assaut au fort de Nerdaleras, et, après un combat de nuit très-acharné, il reste maître de l'ouvrage. Il contribue ainsi puissamment à la reddition de la ville qui a lieu le 10 mars.
Au mois d'avril, le 103e est divisé en deux portions : le 3e Bataillon reste à Badajoz, bientôt investi par l'armée anglaise, et les deux premiers vont à Séville avec la Division Gazan.
Le 1er mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Espagne : "Témoignez mon extrême mécontentement au général Belliard de ce que mes ordres ne sont point exécutés, et que, la première fois que cela arrivera, je le ferai arrêter et traduire à une commission militaire ; que c'est la première fois que je vois une désobéissance aussi formelle, lorsque vos ordres sont tellement positifs que vous déclarez que vous n'admettez aucune exception. Il peut remplacer à Ségovie les troupes qu'il retire de cette province, soit par un bataillon de la Confédération, soit par un bataillon espagnol, soit par des détachements du 28e et du 75e ; mais le bataillon du 9e léger, les détachements du 64e et du 103e de ligne, et du 10e de hussards, le bataillon du 8e de ligne devraient être en Andalousie depuis longtemps, ainsi que le 26e régiment de chasseurs. Il y a, à l'armée du centre, indépendamment de la garde royale, un régiment de Nassau, les Westphaliens, une division de la Confédération de 6,000 hommes, une division de dragons français, une brigade française de 4,000 hommes, et près de 5,000 Espagnols. Dites-lui qu'il a là dix fois plus qu'il ne faut ; que je suis donc fort étonné de ce mauvais esprit qu'il a montré ; que j'espère que c'est la dernière fois qu'il donnera lieu à de semblables plaintes ..." (L. Lecestre : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1897, t. 2, lettre 801 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26921).
Ces deux Bataillons assistent le 16 mai à la sanglante bataille d'Albuera, et y font des prodiges de valeur. Au nombre des blessés se trouvent les Capitaines Lurard, Millon, Régnaut, Pérartel, Goujon; les Lieutenants ou Sous-lieutenants de Sandricourt, Desgremont, Jordani, Vrasonni, Bourcellier et Aubert.
Le 19 mai 1811, le Colonel Antoine Rignoux est fait Général de Brigade.
Le 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
... RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir :
... 6e bataillon : deux compagnies du 40e de ligne, deux du 88e, deux du 100e, deux du 103e. Ce bataillon se formera à Metz ...
Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 103e Régiment passe sous le commandement du Colonel Bonnaire, le 22 juin 1811.
Le 21 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, renouvelez l'ordre au bataillon du 9e léger, et aux détachements des 103e et 64e de ligne, du 10e de hussards et du 8e de ligne de partir pour se rendre directement à l'armée du Midi. Vous adresserez cet ordre aux commandants et vous le notifierez à l'état-major de Madrid ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27736 - Non signé; a été expédié le 21 juillet).
Pendant le reste de l'année 1811, le 103e opère en Andalousie, délivre Grenade et rejette les Anglais dans Gibraltar.
A Saint-Cloud, le 24 novembre 1811, on présente à l'Empereur un "Rapport de la Commission chargée d'examiner la conduite irrégulière du colonel Rignoux, du 103e régiment, depuis général"; "Approuvé", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5689).
/ 1811
A Paris, le 13 février 1811, le Duc de Feltre adresse à l'Empereur un "Compte-rendu de la situation du dépôt général de recrutement des troupes hollandaises établi à Gorkum. Proposition de dissoudre ce dépôt"; Napoléon lui répond, de Paris, le 15 février 1811 : "Il me semble qu'il ne faut pas encore supprimer ce dépôt de recrutement jusqu'à ce que l'on sache comment la conscription ira. Il faut au contraire le maintenir en lui prescriront de n'engager personne de la conscription. J'approuve la destination des recrues pour le 103e" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1278).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux.
... ESCADRE- DE ROCHEFORT
... Les sept vaisseaux, qui sont au Helder, auront des garnisons irrégulières, prises dans les 123e, 124e, 125e et 126e, jusqu'à ce qu'ils soient réunis à Anvers, où ils auront pour garnisons définitives des compagnies tirées des 75e, 76e, 54e, 88e, 94e et 95e. A cet effet, ces six régiments fourniront six compagnies qu'ils enverront à Anvers et de là, à Metz. Ces six compagnies jointes à trois compagnies des 96e, 100e et 103e, se formeront à Metz, ce qui fera neuf compagnies disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
A Compiègne, le 11 novembre 1811, "On rend compte à Sa Majesté de la difficulté de former les compagnies des 96e, 100e et 103e régiments destinées aux garnisons des vaisseaux"; "Faire venir des bataillons de guerre les hommes ayant le temps de service nécessaire. Lever tous les obstacles, se mettre en pleine formation, et toutes ces compagnies avec un peu de temps viendront à l'aide parfaitement", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6346).
/ 1812, en Espagne.
En février 1812, Badajoz, où est resté le 3e Bataillon, est investie de nouveau par l'armée anglaise. Attaquée par des forces supérieures, cette ville est emportée d'assaut le 6 avril, et la garnison est faite prisonnière de guerre. Le 103e y perd les Capitaines Villain et Poulet; les Lieutenants ou Sous-lieutenants Girot, Jean, Vernay, Rondot, Gallour et Sommaripa.
Les deux autres Bataillons tiennent garnison pendant l'année 1812 dans le Royaume de Valence. Au mois d'octobre, ils sont dirigés sur Madrid pour y réprimer des troubles.
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire ...
ETAT N° 2.
Bataillons formés par les 5es bataillons, mais seulement lorsque les 4es bataillons qui font partie des demi-brigades seront complètement organisés, ce qui ne pourra avoir lieu qu’à la fin de mai.
Les 4es bataillons doivent être complétés avant tout ...
7e bataillon. 1 compagnie du 88e, 150 hommes ; 2 compagnies du 96e, 300 hommes ; 1 compagnie du 100e, 2 compagnies du 103e, 450 hommes : 900 hommes ...
Nota. – Les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e bataillons ne seront que projetés. On prendra de nouveaux ordres, avant de les former, et sur le lieu de leur réunion. Ils seront destinés ou à recruter l'armée d'Espagne, ou à remplacer les demi-brigades provisoires dans l'intérieur, ou enfin à compléter des cadres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
Votre état n° 4 contient les 1re, 2e et 3e demi-brigades provisoires, ce qui fait douze bataillons, ou la 1re brigade de réserve de l'armée d'Espagne ; et les 4e et 5e demi-brigades provisoires, formant les neuf bataillons de la 2e brigade de l'armée d'Espagne ... Le 9e léger ne doit rien fournir à personne, vu qu'il faut former de nouveau le bataillon qu'il a perdu à Badajoz. Il en est de même du 103e et du 100e, tous ces régiments ayant perdu à Badajoz des bataillons qu'il faut reformer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
/ 1812
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... Il est nécessaire de porter à Cherbourg, au 105e, ce qui lui manque.
N'en porter que trois bataillons, qui doivent faire 1.600 hommes.
Donner ce qui manque.
Diriger droit sur Cherbourg les conscrits.
Même observation pour le 103e.
Les 4e et 5e bataillons des 103e et 3e de ligne seront comptés à part et portés comme garnison de Strasbourg ...
La 5e division ...
On mettra en place du 64e le 103e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "Je désire que le 100e et le 103e soient ensemble, le 140e et le 34e soient ensemble, le 14e et le 129e à Cherbourg, ce qui ferait à Cherbourg huit bataillons au lieu de six ...
Il faut diriger directement sur Brest et Cherbourg de quoi recruter ces bataillons. Le dépôt enverra les effets d'habillement, et il vaut mieux faire un transport d'habits que des marches inutiles ...
Le 100e et le 103e ont leur 4e bataillon à Metz, ils sont bien et peuvent recevoir leurs conscrits ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 8 mars 1812, à Paris, l'Empereur ordonne : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que 30 hommes du 39e, 80 hommes du 40e, 100 hommes du 103e, 120 hommes du 88e, 80 hommes du 76e, 40 hommes du 96e, 30 hommes du 100e, formant un total de près de 500 hommes, se rendent à Wesel et soient formés en bataillon de marche du 3e corps, 2e bataillon ; ce bataillon est destiné à être incorporé dans le 72e ; il se rendra à Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).
A Paris, le 25 mars 1812, "On propose, pour éviter l'encombrement, d'envoyer provisoirement de Metz à Thionville les 4es bataillons des 100e et 103e régiments"; l'Empereur répond : "Il ne faut rien faire partir de Metz. Tous les bataillons du train vont incessamment partir pour Mayence et de là pour l'armée. Les 4es bataillons, aussitôt qu’ils seront complétés et habillés, partiront également pour différentes destinations" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1927).
Le 2 avril 1812 , l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Clarke, Ministre de la guerre : "... 2e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 64e qui est à Besançon ; le 4e du 100e qui est à Metz, et le 4e du 103e, qui est également à Metz, se mettront en marche le 30 avril s'ils sont habillés pour Cherbourg où ils formeront la deuxième demi-brigade. Cette demi-brigade tiendra garnison à Cherbourg ...
Annexe ...
2e demi-brigade à Cherbourg (1ère brigade de réserve d’Espagne)
1er bataillon : 4e bataillon du 64e de ligne (dépôt à Besançon) : 864 conscrits du Rhône ; total 864 ; 164 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 100e de ligne (dépôt à Metz) : 420 conscrits de Saône-et-Loire et 474 de Haute-Marne ; total 894 ; 194 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 4e bataillon du 103e de ligne (dépôt à Metz) : 664 conscrits de l’Ain et 282 de la Côte-d’Or ; total 946 ; 246 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).
A Vitebsk, le 6 août 1812, on interroge l'Empereur : "La pension de 300 francs accordée au fusilier Endrich du 103e régiment, qui a cinquante-trois années de service, peut-elle se cumuler avec sa solde d'activité ?" ; "Le sieur Endrich pourra jouir de sa solde d’activité en même temps que de la pension de 300 francs" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5118 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7504 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi daté du 8 juillet 1813 »).
/ 1813, en Espagne.
Le 4 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...
ARMÉE DU MIDI.
Donnez ordre que l'on fasse rentrer sans délai et que l'on mette en route pour France, vingt-quatre heures après la réception de vos ordres, les cadres ci-après, au grand complet, savoir : les cadres des 3es bataillons des 24e, 96e, 8e, 51e, 54e de ligne ; du 3e bataillon du 27e léger ; des 3es bataillons des 63e, 94e, 95e de ligne ; du 4e bataillon du 32e de ligne ; des 3es bataillons du 43e et du 55e de ligne ; du 4e bataillon du 58e de ligne ; du 3e bataillon du 12e léger ; du 3e bataillon du 45e de ligne ; des 3es bataillons du 28e et du 21e léger ; des 3es bataillons des 100e et 64e de ligne ; du 4e bataillon du 103e de ligne : ce qui fait vingt cadres de bataillons à tirer de l'armée du Midi. Ces cadres, à 120 hommes par bataillon, feront plus de 2,000 hommes, qui partiront en deux colonnes ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32199).
Au mois de mai 1813, l'armée commence son mouvement de retraite.
Le 21 juin a lieu la funeste bataille de Vittoria. Le 103e, le Général Maransin à sa tête, attaque les hauteurs de Sierra-de-Andin, s'y bat pendant deux heures sans résultat, et y perd les Capitaines Poisne et Baudin.
Le 25 juillet, le 103e attaque les Anglais au col de Maya et les repousse sur toute la ligne. Le Colonel Bonnaire y est blessé, ainsi que les Lieutenants Desprez, de Sandricourt et Legris.
Le 27 et le 28, le 103e se bat à Sarausen. Le 30, l'armée française repasse la Bidassoa.
Dans cette campagne d'Espagne, le 103e s'est montré partout à hauteur des circonstances. Ce n'était pas ici ces grandes et retentissantes batailles auxquelles il avait assisté, ou qui se livraient en ce moment même dans le nord de l'Europe; mais dans cette guerre, où les forces durent s'éparpiller, comme l'insurrection elle-même; au milieu de ce pays hostile et fanatisé, où chaque pan de mur, chaque buisson pouvait cacher un ennemi, ses soldats furent d'une fermeté, d'un courage, d'une valeur à toute épreuve.
Le 103e, rentré en France, est campé en avant de Bayonne, sur la rive droite de la Nive, et y passe l'hiver.
/ 1813, Armée d'Allemagne, Bataillons bis.
Pendant la campagne d'Espagne, le 103e a en Allemagne un 2e et un 3e Bataillon bis et un 4e Bataillon ter.
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 24e régiment provisoire: 3e bataillon du 88e de ligne, 3e du 103e ...
Vous me présenterez un projet de décret pour compléter ces 40 bataillons à 840 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 15 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'examine le travail que votre chef de division Gérard m'a apporté ...
2e CORPS D'OBSERVATION DU RHIN ...
Le 26e provisoire, composé du 4e bataillon du 51e et du 3e bataillon du 75e, sera attaché à la 3e division. Les deux bataillons du 103e y seront également attachés, ce qui complétera la 3e division.
Je n'adopte qu'un seul régiment provisoire, qui est le 26e, composé comme je viens de vous le dire ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19450 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32295).
Le 14 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez des ordres pour réunir à Mayence, aussitôt que possible, les deux bataillons du 22e de ligne, le 10e régiment provisoire, qui se compose des bataillons du 16e et du 28e léger ; le 6e provisoire, formé des bataillons du 6e et du 25e léger ; le 14e provisoire, formé du 40e et du 34e de ligne ; le 24e provisoire, formé du 88e et du 103e ; le 21e provisoire, formé du 59e et du 69e ; ce qui fera douze bataillons ou une division.
Vous donnerez ordre au général Souham d'aller en prendre le commandement. Le duc de Valmy sera chargé de bien armer et bien organiser ces régiments, dont chaque compagnie doit sortir de Mayence forte de 140 hommes. Vous nommerez sur-le-champ les majors qui doivent commander ces régiments. Vous ferez organiser, aussitôt que faire se pourra, deux batteries pour être attachées à cette division. Vous me ferez connaître quand elle pourra être réunie à Mayence et se porter en bon état sur Francfort, où elle complétera son organisation. Le duc de Valmy pourra même, aussitôt que la 1re brigade, forte de trois régiments, sera formée, l'envoyer à Francfort. Il est important que cette 1re brigade ait d'abord son artillerie.
Je désire attacher à cette division le 10e de hussards, qui est à Metz. Faites-moi connaître quand ce régiment sera à 1,000 hommes. Ordonnez la formation des 5e et 6e escadrons de ce régiment. Faites-moi connaître également quand tout le reste du corps d'observation du Rhin pourra se mettre en mouvement pour se réunir à Mayence" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32289).
Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : " ... Je vois dans l'état de situation du 16 janvier du commandant de la 3e division militaire que presque toutes les recrues des 59e, 69e, 103e, 9e léger sont encore en habits de paysans. Cela vient-il du défaut de draps ou du défaut d'ouvriers ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32433).
Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 19e demi-brigade, des bataillons des 100e, 103e et 123e ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 18 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... 1er corps d'observation du Rhin. Au 6e régiment provisoire le 25e d'infanterie légère n'a que 630 hommes. Il faut lui donner 200 hommes. Au 14e régiment provisoire, le 34e de ligne n'a que 800 hommes et le 40e que 770 hommes. Il faut leur donner 40 hommes au 1er et 70 hommes au 2nd afin de les porter au grand complet. Il faut également compléter le 21e régiment provisoire composé des 59e et 69e ainsi que le 24e composé du 88e et 103e. Il faut compléter tous ces bataillons. Le colonel du 22e de ligne est-il avec son régiment à Mayence ? ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32815).
Ces bataillons prennent une part glorieuse aux victoires de Lutzen (2 mai 1813) et Bautzen. Ce sont de nouvelles levées; mais ces jeunes soldats se montrent dignes des anciens, au point que l'Empereur s'écrie : "Depuis vingt ans que je commande les armées françaises, je n'ai jamais vu plus de bravoure et de dévouement. Mes jeunes soldats ! l'honneur et le courage leur sortaient par tous les pores !".
Là sont blessés les Capitaines Maillard et Raimond, les Lieutenants et Sous-lieutenants Evrard, Bathias et Ménard.
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu votre lettre du 13 juin ...
J'approuve que les 2es bataillons des 45e, 96e, 103e, 100e, 24e, 76e, 88e, 21e, total 8, soient employés au corps d'observation de Mayence. Vous verrez dans le décret que j'en ai besoin pour former 6 divisions.
En cherchant avec attention dans les dépôts, vous trouverez les 8 ou 10 mille hommes nécessaires pour compléter tous ces bataillons. Vous pourrez ensuite y employer des réfractaires et enfin, si cela est nécessaire, faire un appel de 4 ou 5 mille hommes sur les compagnies départementales. Indépendamment des 11 bataillons, je pense qu'il y en a d'autres arrivés d'Espagne, et qui ne sont compris dans aucun corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34820).
Le 28 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Je vous envoie un décret que je viens de prendre pour l'organisation des divisions d'infanterie du corps d'observation de Bavière. Faites-le mettre sur-le-champ à exécution, et communiquez-le au ministre de la Guerre, en attendant que le comte Daru lui en envoie expédition.
Vous remarquerez qu'en conséquence de ces nouvelles dispositions, les 21e 1éger, 45e de ligne, 76e, 96e, 100e et 103e ne fourniront plus de bataillons aux demi-brigades provisoires, et qu'ils figureront sous leur propre nom dans l'armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35638).
Le 1er août 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin ... On complétera immédiatement après : le 4e bataillon du 29e du léger; le 2e idem 100e idem; le 2e idem 45e idem; le 2e idem 103e idem; le 2e idem 88e idem.
Ces cinq bataillons partiront au plus tard le 4 ou le 5 pour compléter la 43e division ..." (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 3 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35705).
Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 43e division
27e léger : 2e bataillon, 3e bataillon.
29e léger : 3e bataillon.
100e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
45e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
103e de ligne : 2e bataillon, 4e bataillon.
65e de ligne : 4e bataillon.
21e demi-brigade provisoire : 59e de ligne, 2e bataillon; 94e de ligne, 3e bataillon.
13 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).
Le 29 août 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Mon Cousin, donnez ordre au général commandant à Erfurt de faire partir, le 1er septembre, la division composée de 5,500 hommes d'infanterie et de 1,900 hommes de cavalerie, avec vingt-quatre pièces d'artillerie, qui se trouve à Erfurt. Cette division sera organisée, savoir : les 5,500 hommes d'infanterie en bataillons de marche, chacun de 7 à 800 hommes, formant deux brigades, chacune de 2,600 hommes. Chaque brigade sera commandée par un des généraux, colonels ou majors qui se trouvent à Erfurt. Tout ce qui appartient aux 3e, 5e, 4e, 7e et 12e corps sera mis de préférence ensemble ; tout ce qui appartient à la Garde, infanterie, cavalerie et artillerie, sera mis ensemble et formera une réserve. La cavalerie sera organisée en trois régiments de marche, chacun de 600 hommes.
Le général Dalton organisera toute cette division, de manière qu’elle marche en règle et puisse se battre. L'artillerie à cheval sera attachée à la cavalerie, et l'artillerie à pied aux deux brigades d'infanterie.
Cette division se rendra à Leipzig. Elle marchera militairement, bivouaquant ou cantonnant dans la même ville et sans s'éparpiller dans les villages, l'artillerie occupant les hauteurs et en batterie, comme si la division était devant l'ennemi. Cette division arrivée à Leipzig, le général Margaron gardera le bataillon du 96e et celui du 103e. Son corps sera alors composé de trois bataillons badois, du 4e bataillon du 35e léger, du 1er bataillon du 132e, du 2e bataillon du 96e, du 2e bataillon du 103e ; total, sept bataillons, ou une bonne brigade de 4000 hommes. Il devient indispensable d'envoyer à Leipzig un colonel ou un bon major pour commander ces quatre bataillons français ...
Tout ce qui appartient au 14e, au 6e et au 1er corps se rendra à Dresde ; tout ce appartient aux 3e, 5e, 4e, 12e et 11e corps se rendra à Torgau, pour renforcer la garnison. Faites-moi connaître combien ce renfort mettra de troupes dans Torgau ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20489 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36119).
Ces Bataillons prennent part aux combats de Pirna et de Kulm.
Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs. Le 14e corps recevra en échange :
9 bataillons du 3e corps
1 bataillon du 5e corps
2 bataillons du 11e corps
Et 2 bataillons qui sont à Leipzig.
14
Les 9 bataillons qu'il recevra du 3e corps seront : le 3e bataillon du 25e léger ; le 6e bataillon du 32e de ligne ; le 2e bataillon du 58e ; le 3e bataillon du 88e ; le 1er et le 2e du 29e léger ; le 3e du 103e ; le 4e du 34e ; le 3e du 75e ...
Les deux bataillons qu'il recevra de Leipzig seront : le 2e bataillon du 96e ; le 2e bataillon du 103e.
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).
Le 10 octobre 1813, toutes les troupes dont dispose le Général Arrighi consistent en un Bataillon badois de 1,000 hommes, un d'infanterie légère de 800, deux français des 35e et 36e léger, de 600 ; un du 96e de ligne de 700, un du 103e et un du 132e de même force ; total 4,500 fantassins ; en un Régiment provisoire de cavalerie de 700 chevaux ; en une colonne venue d'Erfurt aux ordres du Général Lefol, 3,000 hommes, et dans la Brigade de cavalerie légère du Général Quinette, de 1,000 cavaliers. Tout cela peut former un effectif de 8,000 à 9,000 combattants (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 1, p. 371).
Puis c'est la bataille de Leipzig (16-19 octobre). Cette bataille, que les Allemands ont appelée la bataille des Nations, est la lutte la plus meurtrière des temps modernes. 190,000 Français soutiennent pendant trois jours l'attaque furieuse de 330,000 hommes, et doivent se retirer faute de munitions : 220,000 coups de canon tirés dans ces trois jours ont épuisé les réserves de l'artillerie.
120,000 hommes, dont 50,000 Français, restent couchés sur ces plaines funèbres.
A cette bataille sont blessés les Capitaines Pierron, Thilmont, Tisserand; les Lieutenants et Sous-lieutenants Chauvin, Ladoye et Badin.
A la défense de Dresde, le 3e Bataillon bis et le 4e Bataillon ter sont faits prisonniers.
Le 2e Bataillon bis prend part à la bataille de Hanau, notre dernière victoire au-delà du Rhin (30 octobre).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
ART. 12.
La trente-deuxième division sera composée ainsi qu'il suit :
... Un id. du 103e id. ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un état de situation que je reçois du 4e corps ... il résulte de cet état que ce corps est de près de 20000 hommes.
Comme 11500 conscrits ont été dirigés directement sur Mayence pour le recruter, et que les dépôts font partir les hommes nécessaires pour porter au grand complet les bataillons de leurs régiments respectifs, ce corps sera bientôt porté à 50000 hommes. Comme je destine spécialement ce corps à la Garde de Mayence et de Kastel, et à manœuvrer autour de Mayence, j'attache une grande importance à ce qu'il soit porté à cette force, tant par les conscrits envoyés directement que par ceux envoyés des dépôts, afin que, le cas arrivant, on pût ne placer dans Mayence que 2 divisions, ce qui ferait 20000 hommes, suffisant pour la garnison de cette ville ; tandis que, dans la position actuelle, il faudrait que tous les cadres de ce corps se renfermassent dans Mayence.
Je crois que le 5e 1éger, dont le dépôt est à Cherbourg, le 8e, dont le dépôt est à Genève, le 96e, dont le dépôt est dans le Nord, le 18e léger, dont le dépôt est à Genève, le 54e, dont le dépôt est à Maastricht, le 95e, le 36e, le 66e, le 103e dont le dépôt est à Metz, le 10e léger, dont le dépôt est dans la 5e division, le 32e de ligne, dont le dépôt est à Paris, etc., doivent tous envoyer à leurs bataillons, au 4e corps, des détachements de 250 à 300 hommes. Je ne parle pas des régiments dont les dépôts sont en Italie, puisqu'il doit être pourvu à leur recrutement au moyen des 11500 conscrits envoyés à Mayence.
Tous ces détachements ci-dessus feront un renfort de 7 à 8000 hommes. J'en attends 1'état.
Comme ces bataillons doivent être portés au grand complet de 840 hommes, ils auront tous besoin de plus de 300 hommes ; mais ce surplus sera l'objet de l'envoi de seconds détachements" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37216).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 4e bataillon du 10e léger, le 3e du 21e idem, le 3e du 25e idem, le 1er du 29e idem, le 4e du 32e de ligne, le 3e du 39e, le 3e du 54e, le 3e du 63e, le 3e du 95e, le 3e du 96e et le 3e du 103e, ce qui fait onze bataillons, se rendront, aussitôt après leur arrivée, à Mayence, et rejoindront les bataillons de leurs régiments qui se trouvent au 4e Corps; ce qui augmentera ce corps de onze bataillons.
Les cadres des 2e et 3e bataillons du 29e léger, du 6e du 32e de ligne et du 4e du 103e, ce qui fait les cadres de quatre bataillons, se rendront aux dépôts de leurs régiments respectifs, afin d’y recevoir des conscrits ...
Le 4e corps sera composé des cinquante-huit bataillons qui y existent; des onze qu'il reçoit du 14e corps, et de douze qui peuvent être envoyés des dépôts pour le rejoindre ; total, quatre-vingt-un bataillons. (Je crois que le 133e doit recevoir un bataillon qu'il avait à Meissen, et qui a dû revenir avec le 14e corps.) Ces quatre-vingt-un bataillons seraient un nombre trop considérable pour un seul corps; il faudra, par la suite, en former deux ; mais on peut toujours laisser provisoirement les choses dans cet état, en attendant que j'aie l'état en cent colonnes.
Au reste, sur les cinquante-huit bataillons existant au corps, beaucoup ne pourront pas être complétés par leurs dépôts ; et sur les douze qui sont dans les dépôts, il y en a qui sont en Italie, tels que celui du 67e, et plusieurs qui ne pourront pas être complétés. Cela fera donc une diminution, et je ne pense pas qu'il y ait en tout plus de soixante et seize bataillons du 4e corps qui puissent être complétés cet hiver, au moyen de la conscription ...
RÉCAPITULATION.— ... 4e corps, soixante et seize ou quatre-vingt-un ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).
Le même 28 novembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Quant aux 500 hommes destinés au 10e léger, au 21e léger, au 63e, au 96e et au 103e, ainsi qu'au 54e, au 95e et au 32e de ligne et qui sont dirigés sur Mayence, au lieu d'être donnés au 14e corps, ils le seront au 4e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37317).
A la réorganisation de l'armée, en décembre 1813, les débris des Bataillons bis du 103e font partie de la 2e Division (Durutte) de la 4e armée (Marmont).
Le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à propos des troupes qui vont former la garnison de Mayence : "ORDRES.
Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :
... 32e division, général Durutte : 10e léger, deux bataillons (ce sont les 3e et 4e); 17e, deux; 36e, deux; 66e de ligne, deux; 103e un; 131e deux; 132e, deux; total, treize bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
Le 4e corps sera organisé de la manière suivante :
1re division : comme cela est porté dans votre travail
... 3e division, de : 2 bataillons du 36e léger ; 2 bataillons du 26e de ligne ; 2 bataillons du 66e ; 1 bataillon du 103e ; 2 bataillons du 131e ; 3 bataillons du 132e ; 12 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).
Ces deux Batallons sont investis dans Mayence.
/ Campagne de 1814.
En janvier 1814, la France est envahie de toutes parts. 160,000 Anglo-Espagnols, sous Wellington, franchissent les Pyrénées.
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "I. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 3e division : 100e et 103e de ligne, 24e et 26e léger, 30e, 33e, 59e, 69e, 61e, 76e, 111e de ligne, 9e léger et 96e de ligne à Beauvais ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Nos troupes s'établissent autour d'Orthez; le 103e occupe le village de Saint-Baès.
Le 103e Régiment passe sous le commandement du Colonel Nicolle le 24 janvier 1814.
Le 27 février, Wellington vient attaquer ce village, et, après une vigoureuse résistance, le Régiment doit battre en retraite sur Tarbes, puis sur Toulouse.
Le 9 avril, l'armée anglo-espagnole arrive devant cette ville, où Soult l'attend.
Le 10, l'attaque commence sur notre gauche, où se trouve le Général Moransin avec le 103e, chargé de la garde de la tête du premier pont du canal. Cette position est conservée toute la journée, malgré les efforts acharnés d'un ennemi bien supérieur en nombre.
Cette dernière bataille livrée par l'Armée d'Espagne est une des plus héroïques et des plus glorieuses de cette campagne. Le 103e fait des prodiges de valeur, et les soldats de Toulouse rappellent ceux de Hohenlinden, de Diernstein et d'Iéna.
Mais ces efforts sont stériles ; Paris est livré, et l'Empereur forcé d'abdiquer.
A la réorganisation prescrite par l'Ordonnance royale du 12 mai 1814, le 103e devient le 84e.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 84e de Ligne (ex 103e) à Wissembourg fait partie de la 6e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Doubs, et son Dépôt doit être établi à Reims; Napoléon a toutefois noté : "le dépôt se rendra à Strasbourg" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
3e dépôt à Reims ...
6e division militaire :
Doubs : 84e à Wissembourg. Ce dépôt se rendre à Strasbourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Pendant les Cent-jours, l'Empereur, par Décret du 25 avril 1815, fait reprendre à chaque Régiment son ancienne dénomination.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 14e division : ... Le 103e qui se recrute dans le Doubs doit comme le 39e pouvoir envoyer ses 3e et 4e bataillons à l’armée ; ce qui portera cette division à 12 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).
Une nouvelle Ordonnance du Roi, en date du 16 juillet 1815, prescrit un autre licenciement total de l'armée et une organisation nouvelle. Ce qui reste du 103e est dirigé sur la 52e Légion départementale d'infanterie (Légion de la Meurthe).
/ Uniformes
Dans l'inspection générale qu'il passe du corps le 23 Pluviôse an 10 (12 février 1802) à Cologne, le Général Schauenburg note que "presque la moitié des banderoles sont de mauvais cuir noir", amis aussi que "bretelles sont en mauvais cuirs noirs"; enfin, que "les grenadiers sont coiffés de bonnets à plaques" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).