Le 15e Régiment d'Infanterie légère

1796-1815

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 15e Léger

Avertissement et remerciements : Le Prétexte à l'étude de ce Régiment est l'ouvrage de Belhomme, Victor-Louis-Jean-François (Lieutenant-colonel) : "Histoire du 90e régiment d'infanterie de ligne, ex-15e léger", 1875).

/ Les origines du 15e Régiment d'infanterie légère

/ Organisation de la 15e Demi-brigade de deuxième formation

La 15e Demi-brigade légère de deuxième formation a été formée en 1796 (Arrêté du 18 Nivôse an IV - 8 Janvier 1796) des unités suivantes :

- Demi-brigade de Tirailleurs :

L'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne (15e Léger) indique : 1re Demi-brigade de Tirailleurs formée aux environs de Cologne (Armée de Sambre-et-Meuse) le 5 juillet 1795. Chef de Brigade : LAHURE.

Selon Bernard Coppens, elle a été formée des unités suivantes :

- 3e Bataillon de Chasseurs francs du Nord (de l'Armée du Nord, ou du département du Nord ?)

Le 3e Bataillon francs de chasseurs du Nord a été formé le 15 septembre 1792. Y ont servi Jean Joseph Louis Autesserre, Lieutenant-colonel en chef du Bataillon, et René-Bernard Chapuis, Lieutenant-colonel en chef du Bataillon. Le Bataillon est amalgamé lors de la première réorganisation dans la Demi-brigade de Tirailleurs.

L'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne (15e Léger) indique pour sa part : "Le 1er mai 1792, on avait organisé à Valenciennes des compagnies franches, qui se distinguèrent par leur bravoure et que la Convention réunit, par décret du 17 septembre, en un bataillon de flanqueurs d'Hasnon. Ce bataillon se distingua à la bataille de Jemmapes. Le 18 avril 1793, on y joignit une compagnie franche de chasseurs, et le corps prit le nom de chasseurs francs du Nord".

- 5e Bataillon de Chasseurs francs du Nord.

Le 5e Bataillon francs de Chasseurs du Nord est formé le 18 avril 1793, à Valenciennes, par ordre du Ministre en date du 13 février 1793. Le noyau provient de deux Compagnies franches de Rethel et d'une des Chasseurs de la Charente arrivés à Valenciennes en janvier 1793. Le Bataillon est amalgamé lors de la première réorganisation dans la Demi-brigade de Tirailleurs

La Demi-brigade de Tirailleurs fait la campagne de l'an 2 à l'Armée de la Moselle, celle de l'an 3 à l'Armée de Rhin-et-Moselle et celle de l'an 4 à l'Armée de Sambre-et-Meuse.

L'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne/15e Léger indique que la Demi-brigade organisée continue la campagne de 1795 dans l'Armée de Sambre-et-Meuse, commandée par Jourdan. Le 6 septembre, l'armée passa le Rhin en plusieurs colonnes; la Demi-brigade force le passage à Ordingen, sous le feu de l'ennemi. Le Chef de Bataillon Polard aborde le premier sur la rive ennemie, suivi du Capitaine Desailly, qui a son chapeau traversé par une balle (le Capitaine Desailly a été depuis Colonel du 15e léger). Le passage forcé, l'armée française suit l'ennemi en retraite sur la Sieg, et le 12 septembre la Demi-brigade se distingue au combat d'Ukerath.

Le 1er octobre, la Division Grenier prend position dans la plaine de Weilsbach, le long du Meyn, et y resta jusqu'au 16. Menacé sur son flanc gauche, Jourdan ramène alors l'armée derrière la Sieg, et, le 6 novembre, Grenier prend position à Audernach, et le 1er Bataillon de la Demi-brigade va prendre part au blocus de la forteresse d'Ehrenbreitstein.

Le 1er février 1796, la Demi-brigade des Tirailleurs est exemptée de la mesure prise par le Directoire, concernant l'amalgame de tous les Corps existants dans les nouvelles Demi-brigades.

Cette Demi-brigade de Tirailleurs est classée dans l'Infanterie légère dans le tableau du Journal militaire, Vendémiaire an 7, p. 57.

A la réorganisation de 1796 (18 Nivôse an 4) elle entre dans la composition de la 15e Demi-brigade légère de seconde formation.

- 3e et 4e Bataillons de Tirailleurs.

Selon Bernard Coppens, un grand nombre de Belges combattent dans les rangs des troupes françaises au cours des guerres de la Révolution. Dès le commencement de la guerre, une Légion belge, puis une Légion liégeoise sont formées dans le Nord de la France. Au cours de la conquête de la Belgique, différents Corps sont levés dans le pays. Un décret du 26 janvier 1793 déclare que les Légions belges et liégeoises font partie provisoirement des Armées de la République française. Un Décret du 20 Brumaire an 2 (10 novembre 1793) prescrit aux différents Corps d'infanterie belge et liégeoise à la solde de la République de se réunir à Péronne pour être supprimés et recomposés en Bataillons de tirailleurs.

Selon Bernard Coppens, ce sont les 3e et 4e Bataillon de Tirailleurs, qui auraient été amalgamés dans la 15e Demi-brigade d'Infanterie légère de seconde formation. Ces Bataillons de Tirailleurs étaint composés de la façon suivante :

- 3e Bataillon de Tirailleurs (Lahure)

Formée selon l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne (15e Léger) en mars 1794 à Péronne.

- 28e Bataillon d'infanterie légère (ex 3e Régiment d'infanterie belge) - Namur (Selon l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne/15e Léger).

- 4e Bataillon d'Anvers - 4e Bataillon de Chasseurs belges (Selon l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne/15e Léger).

- Chasseurs de Seine-et-Oise

Selon l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne/15e Léger, le 3e Bataillon de Trailleur a servi avec les 3e et 5e Bataillons de Chasseurs francs du Nord à l'Armée du Nord; tous trois ont été compris dans la formation de l'Armée de Sambre-et-Meuse et ont pris part à toutes les opérations de cette armée, jusqu'au moment de leur amalgame en Demi-brigade, sous les ordire du Chef de Brigade Lahure, la Demi-brigade (sous-entendu de Tirailleurs) faisant partie de 1a Division Grenier.

4e Bataillon de Tirailleurs (Collinet)

Selon l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne/15e Léger, ce Bataillon a été formé à Péronne, en novembre 1793.

- 15e Bataillon belge

- 23e Bataillon belge

- 24e Bataillon belge.

Ce Bataillon a fait partie d'abord de l'Armée du Nord, puis de l'Armée de Sambre-et-Meuse.

/ Campagne de 1796

Organisée le 20 Germinal an 4 (9 avril 1796), la 15e Demi-brigade légère, commandée par le Chef de Brigade Louis-Joseph Lahure, fait les campagnes de l'an 4 et de l'an 5 à l'Armée de Sambre-et-Meuse.

Les hostilités ne reprennent sur le Rhin que le 1er juin. La 15e Légère fait partie de la Division Bernadotte, qui, après le passage du Rhin, à Neuwied, est placée entre Lahnstein et Nassau, pour couvrir le blocus d'Ehrenbreitstein; le 1er Bataillon est toujours employé à ce blocus et a un petit combat à Oberstein.

La bataille de Wetzlar (15 juin) ayant obligé Jourdan à la retraite, la Division Bernadotte couvre l'armée pendant qu'on rétablit le pont de Neuwied, emporté par les brûlots ennemis; elle soutient une canonnade avec les Autrichiens pendant la journée du 18, puis repasse le pont la dernière.

Au mois de juillet, les succès de Moreau permettent à Jourdan de déboucher de nouveau et de s'avancer en Allemagne, laissant le Corps de Marceau devant Ehrenbreitstein et Mayence. Le 1er Bataillon de la 15e Légère est toujours devant Ehrenbreitstein, Division Poncet. Les 2e et 3e Bataillons sont dans la Division Dauriez, qui bloque Cassel, tête du pont de Mayence, sur la rive droite du Rhin. Ces garnisons font diverses sorties. Le 22 août, au combat de Planich, les Carabiniers du 3e Bataillon sont enveloppés : le Capitaine Jeleah forme sa Compagnie en deux pelotons qu'il place dos à dos; il s'avance alors lentement en faisant un feu continuel et parvient à se dégager. Le 26 août, au combat de Salines, le 1er Bataillon, commandé par le Capitaine Desailly, se fait remarquer par sa bravoure : 4 Compagnies, séparées du gros du Bataillon, repoussent par leur feu les charges de la cavalerie autrichienne, et rejoignent le Bataillon sans se laisser entamer.

Cependant, Jourdan ayant été battu à Wurtzbourg le 3 septembre, l'armée se retira derrière la Lahn, où le corps de Marceau va la rejoindre vers le 10 septembre.

La Division Poncet, qui s'installe le 21 septembre 1796 dans les environs de Bonn, se rend, le 22, au camp de Breisig, et le 24, à celui de la Chartreuse, près de Coblenz ; le 25, elle occupe Metternich et les villages situés sur la rive gauche du Rhin, de Neuendorf à Sebastian ; le 28, la 15e Demi- brigade légère occupe les villages de la rive gauche du Rhin, depuis Rhens jusqu'à Diebach; la 15e Demi-brigade légère conserve ses emplacements le long du Rhin le 30 (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 370).

Il n'y a plus alors que quelques affaires d'avant-postes.

Composition des 4 Divisions sous les ordres de Kléber le 30 septembre 1796 :
Division PONCET :
Brigade BONNET :
3 Bataillons de la 15e Demi-brigade légère, Artillerie, 1,862 hommes (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 371).

Le 3 octobre 1796, la Division Bernadotte s'établit : la Brigade Friant, dans les villages sur les bords du Rhin, entre Urmitz et Neuendorf, détachant un Bataillon à Coblenz ; la Brigade Simon, au camp de la Chartreuse, et la Brigade Barbou, sur la rive gauche du Rhin, depuis Bacharach jusqu'à Capellen et l'ile d'Oberwerth inclusivement. Dès lors, la 73e Demi-brigade de Ligne et la 15e Légère, qui occupent, depuis le 26 septembre, cette partie des bords du Rhin et le camp de la Chartreuse, peuvent rejoindre leur Division au camp de Kempten. Leur arrivée permet au Général Poncet d'occuper Gross-Winternheim et de mieux garder les débouchés de la Selz, jusqu'à Elsheim (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 374).

Dans la matinée du 5 octobre, de forts détachements autrichiens ayant menacé la Selz, le Général Poncet se retire, conformément aux ordres de Kleber, et établit sa Division sur la rive gauche de la Nahe : la 99e Demi-brigade à Langen-Lonsheim, la 102e à Bretzenheim et en arrière de Kreuznach, avec des détachements à Staudernheim, Odernheim et Ebernburg; la 73e en arrière de Bretzenheim, et la 15e Légère sur les bords de la Nahe, depuis Kreuznach jusqu'au Rhin, fournissant des postes jusqu'à la Selz. La cavalerie et l'artillerie légère restent sur la rive droite de la Nahe pour éclairer la plaine en avant de Kempten (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 375).

A partir de cette époque (25 octobre), les Deux divisions Daurier et Ligneville et le Corps des Flanqueurs de droite du Général Poncet, se trouvant à une trop grande distance de Kleber, constituent, en réalité, l'aile droite de l'Armée de Sambre-et-Meuse, et prennent le nom de Corps du Hundsrück. Kleber a toujours la surveillance de ces troupes et la direction de leurs opérations ; mais le Général Ligneville en est le véritable commandant en chef. Pour remplir efficacement le but qui lui était assigné, ce Général a partagé le Corps à ses ordres en cinq fractions, dont :
Aile gauche (Adjudant général Gaulois) :
1 Bataillon de la 15e Demi-brigade légère,
2 Bataillons de la 99e Demi-brigade de Ligne,
Avec ce Corps d'armée, et les Flanqueurs de droite que commande le Général Poncet, Ligneville se dispose, suivant l'ordre qu'il en a reçu de Kleber, à franchir la Nahe et 1'Alsenz, et à se porter vers la Selz (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 394).

La 15e Légère est désignée pour faire partie du Corps que Bernadotte va conduire en Italie à l'Armée de Bonaparte. Ce Corps se met en marche en décembre.

/ 1797, campagne d'Italie

Arrivée en Italie, la 15e Légère reste à la Division Bernadotte qui s'organise à Vérone à la fin de février.

Le 7 février 1797 (19 Pluviôse an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Pesaro, au Général Bernadotte : "… Votre division servira à l'armée telle qu'elle se trouve. Elle sera composée de quatre demi-brigades de ligne, une demi-brigade d'infanterie légère, le 14e régiment de dragons, de six pièces d'artillerie à cheval et de six pièces de position que le général d'artillerie a eu ordre de tenir prêtes à Vérone.
J'ai vu avec plaisir le règlement que vous avez établi parmi vos troupes. L'article des femmes est bien essentiel. Comme vous amenez six demi-brigades, je vous prie de me faire connaître quelle est celle de la 15e ou de la 2e d'infanterie légère que vous désirez garder …
" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1469 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1362).

Le 9 Ventôse an 5 (27 février 1797), le Général en chef Bonaparte fait écrire, depuis Bologne, au Général divisionnaire Bernadotte : "Le général Bernadotte est prévenu que le général en chef le destine à commander une division active de l'armée, qui sera composée des
31e demi-brigade de bataille ...
15e idem d'infanterie légère ...
Comme ces différentes troupes se réunissent à Vérone, il voudra bien s'y rendre de suite pour en prendre le commandement, en informant s'il a un adjudant général, un commissaire des guerres, et quels sont les généraux de brigade qui marchent sous ses ordres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1530).

La 15e Légère va prendre position à Padoue. Murat commande l'avant-garde de la Division, composée des 15e Légère, 15e Dragons, 19e Chasseurs à cheval.

La campagne commence le 12 mars. Bernadotte se porte ce jour-là à Castelfranco, le 13 à Trévise, le 14 à Conégliano, poussant son avant-garde à San-Fiore; le 15 à Sacile, poussant son avant-garde à Fontana-Freda. Le 16, Bernadotte se porte à Valvasone et force le passage de Tagliamento, de concert avec la Division Guyeu. Après avoir reconnu la position prise par l'Archiduc Charles, Bonaparte fait installer les bivouacs, et, au milieu de la journée, fait brusquement prendre les armes : la 15e Légère et la 27e Légère (Division Guyeu) se forment rapidement; leur 2e Bataillon déployé, et leur 1er et 3e Bataillons en colonne sur les ailes, franchissent la rivière à gué et abordent les Autrichiens avec résolution; le reste de l'armée suit le mouvement, et le passage est forcé.

Ayant enlevé Palmanova le 18, après un léger combat, Bernadotte attaque le 19 la place de Gradisca, pendant que Serrurier tourne la ville. Emportés par leur ardeur, les soldats de la 15e Légère pénètrent jusqu'aux fossés, mais ne peuvent entrer dans la ville. Il y a là un grand nombre de traits de bravoure. Le Capitaine Desailly se fait remarquer entre tous et est nommé Chef de Bataillon sur le champ de bataille; le Caporal Baumeles, de la 5e Compagnie du 3e Bataillon, entouré par les Autrichiens, refuse de se rendre et est blessé de sept coups de sabre. Bonaparte lui donna le lendemain un sabre d'honneur pour récompenser sa vaillance. L'apparition de la Division Serrurier sur les hauteurs qui dominent la ville met fin à ce combat et amène la reddition de la ville.

Bernadotte écrit, le 19 mars 1797 (29 Ventôse an 5), depuis Gradisca, au Général en chef : "Conformément à vos ordres, mon général, j'ai fait avancer ma division entre Mariane et Gradisca. J'ai, après l'avoir mise en bataille, ordonné au général Friant de se porter avec la 30e demi-brigade à la porte du Salvador : la 88e devait former la réserve ; à l'adjudant général Mireur, de se porter à la porte Nova avec douze compagnies de grenadiers ; au général Murat, avec la 15e demi-brigade et un escadron de hussards, à la porte de Laqua : ce général devait passer la rivière de l'Izonzo avec un corps de troupes, et couper la retraite à la garnison de Gradisca ; le restant de ma division en bataille dans la plaine, composée de la 55e et 61e commandée par le général Muilley, le 1er régiment de hussards et le 14e de dragons sous les ordres de l'adjudant-général Sarrasin, devaient protéger les attaques de Gradisca, en livrant bataille aux troupes que le prince Charles aurait pu envoyer de Goritzia.
Les ordres ainsi donnés, les généraux d'attaque ont avancé à la tête de leurs colonnes avec cette bravoure qu'on caractérise quelquefois de fureur.
Quatre mille hommes formant la garnison de Gradisca étaient rangés sur les remparts de la ville ; leur fusillade et le feu de leurs canons vomissaient à chaque instant la mort sur nos soldats, sans que leur intrépidité en fût ralentie : leur audace, au contraire, accrue par les obstacles, les faisait roidir contre les difficultés. Enhardis par les généraux qui les dirigeaient, ils demandaient à grands cris des échelles pour escalader le rempart, et des haches pour briser les portes ; j'ai donné des ordres pour que ces objets parussent au plus vite : j'allais donner le signal, lorsque des principes d'humanité m'ont retenu ; j'ai fait sommer M. d'Augustinetz, colonel du régiment de Splenitz, commandant la forteresse, de se rendre sur-le-champ, sous peine d'être passé lui et sa troupe au fil de l'épée. Vous trouverez ci-joint, mon général, copie de la sommation : en réponse, le colonel a demandé à sortir avec les honneurs de la guerre, sous condition que la garnison se retirerait en Autriche.
La disposition de mes troupes était telle, que je ne pouvais pas y accéder. J'ai donc exigé que les ennemis fussent prisonniers de guerre, en conservant aux officiers la faculté de se retirer, sur leur parole de ne pas servir contre la république et ses alliés jusqu'à leur échange. Je n'ai donné qu'un quart heure, mes réponses ont été acceptées ; deux bataillons de Splenitz et deux d'un autre régiment ont sorti, à deux heures du soir, par la porte de Goritzia à Palma, et ont déposé ensuite les armes. Je les ai dirigés sur Palma.
Si j'avais à vous recommander, mon général, toutes les personnes qui se sont distinguées, j'aurais beaucoup à faire. Sans juger mes collaborateurs, il est impossible de passer sous silence la bravoure audacieuse du général Murat, de l'adjudant-général Mireur, et du général Priant ; il a fallu leurs talents, leur bravoure pour décider l'ennemi ; ils se portaient partout, consolaient les blessés, soutenaient le courage des soldats à attendre la mort avec sang-froid. L'ennemi a tenté vainement de venir de Goritzia pour dégager la garnison, en descendant la rive gauche de l'Izonzo. Le brave Murat, à qui j'avais envoyé un bataillon de la 55e, l'a forcé de se retirer précipitamment. Je vous recommande, mon général, le citoyen Julien, commandant de mon artillerie : son activité, son zèle m'ont rendu de grands services ; il a créé des moyens, il a fait honneur à son arme. Je vous prie aussi de ne pas oublier que le chef de brigade du génie Campredon ne m'a pas quitté pendant presque toute l'action. Je recommande a votre sollicitude paternelle le citoyen Maurice et les deux frères Conroux, jeunes gens qui ont continué à se distinguer, et qui appartiennent à un brave et respectable militaire. Je finis, mon général, quoique j'aie bien des choses à vous dire, en rendant justice au jeune Lemarrois, votre aide-de-camp : il s'est fait remarquer par son mépris pour le danger, et, quoique d'un âge fort tendre, il a montré beaucoup de calme et de sang-froid ; l'aide-de-camp du général Murat a chargé ce matin avec le 1er régiment de hussards : ce brave régiment a fait une vingtaine de prisonniers.
J'ai eu beaucoup d'hommes tués et blessés, entre autres beaucoup d'officiers ; quelques soldats se sont malheureusement noyés en passant l'Izonzo, mais seulement cinq à six. Nous avons pris huit drapeaux et sept pièces de canon.
Le citoyen Binon, aide-de-camp du général Friant, a eu un cheval tué sous lui : cet officier et le citoyen Denis, officier de correspondance de ce même général, se sont distingués par leur bravoure. Plusieurs soldats ont été blessés de coups de pierre en voulant essayer d'escalader le rempart
" (Panckoucke : « Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon », t. 2 Italie ; The Bonaparte letters and despatches, Londres, 1846, t.2, p. 268).

Bernadotte se porte alors à Goritz, et de là sur la route de Laybach, prenant possession du pays.

Le 30 Ventôse an 5 (20 mars 1797), Bonaparte écrit, depuis Palma Nova, au Général Bernadotte : "L’adjudant général Mireur est promu au grade de général de brigade. Je vous prie de me renvoyer, par mon aide de camp (note : Duroc) une note des six (note : « deux » est biffé) capitaines [de la 15e et 88e] (note : mots biffés sur l’expédition) qui se sont distingués pour promouvoir au grade de chef de bataillon, de deux chefs de bataillon pour promouvoir au grade de chef de brigade, de huit (note : « six » est biffé) lieutenants à promouvoir au grade de capitaine, de huit sous-lieutenants à promouvoir au grade de lieutenant, de huit caporaux ou sergents à promouvoir au grade de sous-lieutenant et de huit soldats à promouvoir au grade de sous-officier. Vous ferez ce choix indistinctement dans toutes les demi-brigades de votre division parmi ceux qui se sont le plus distingués dans l'affaire du Tagliamento et le combat de Gradisca, vous y comprendrez l'artillerie et la cavalerie" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1458).

Encore le 30 Ventôse an 5 (20 mars 1797), le Général Bonaparte écrit également au Directoire exécutif, depuis son Quartier général à Palmanova : "Je vous ai rendu compte du passage de la Piave, des combats de Longarone, de Sacile et de la journée du Tagliamento.
Le 28, la division du général Bernadotte part à trois heures du matin, dépasse Palmanova et prend position sur le torrent de la Torre, où les hussards se rencontrent.
La division du général Sérurier prend position sur la droite ; celle du général Guieu sur la gauche. J'envoie le citoyen Lasalle, avec le 24e régiment de chasseurs, à Udine ...
… PASSAGE DE L'ISONZO ET PRISE DE GRADISCA…
La division du général Bernadotte s'est conduite avec un courage qui nous est un garant de nos succès à venir. Le général Bernadotte, ses aides de camp, ses généraux ont bravé tous les dangers. Je vous demande le grade de général de brigade pour l'adjudant général Mireur. Le général Bernadotte se loue beaucoup du général Murat, commandant son avant-garde, du général Friant, de l'adjudant général Mireur, du citoyen Campredon, commandant du génie, du citoyen Jailliot, commandant de l'artillerie, du citoyen Lahure, chef de la 15e demi-brigade d'infanterie légère, du citoyen Marin et des deux frères Conroux. Le citoyen Duroc, mon aide de camp, capitaine, s'est conduit avec la bravoure qui caractérise l'état-major de l'armée d'Italie ...
" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 319 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 370; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 84 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1600 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1460).

Les 21 et 22 mars, la 15e Légère a des escarmouches assez vives avec les habitants insurgés, près de Cernitza et de Wipbach. La Division occupe le pays de Goritz jusqu'au 1er avril, et marche alors par Laybach pour rejoindre le gros de l'armée. L'armistice arrête sa marche le 8 avril, à Neumarcht, et elle va occuper le Pays de Gratz. A la suite des préliminaires de Leoben, la Division Bernadotte évacue Gratz le 24 avril, prend position d'abord à Laybach, puis, le 6 mai, dans le Frioul. La 15e Légère occupe Palmanova.

Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
PREMIERE DIVISION. Masséna (en l’absence de Masséna, Brune assure le commandement intérimaire de la 1ère Division).
... INFANTERIE LÉGÈRE ...
La 15e légère et la 17e, 3e brigade : Murat, 3e division ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).

Le 28 juillet elle est envoyée au-delà de l'Isonzo occuper le pays de Mont-Falcone.

Le 11 Thermidor an 5 (29 juillet 1797), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Berthier : "Vous voudrez bien donner l'ordre au général Bernadotte de placer dans le pays de Monfalcone, au-delà de l'Isonzo, toute la 15e demi-brigade d'infanterie légère avec un escadron de cavalerie.
Mon intention est qu'on ne laisse sortir aucun fourrage du pays de Monfalcone, et qu'on l'occupe jusqu'à l'extrémité la plus proche de Trieste.
Le général Bernadotte mettra à Palmanova les trois bataillons de la légion lombarde qui vont y arriver, et un bataillon de ligne d'une des demi-brigades de sa division
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2054 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1829).

Le 21 Fructidor an 5 (7 septembre 1797), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Passariano, au Général de Brigade Friant : "Vous voudrez bien, Citoyen Général, donner l'ordre au général Fiorella de se rendre, avec la 61e demi-brigade et un escadron du 25e régiment de chasseurs, en cantonnement dans les villages depuis Felletis, Palmada, Campolongo, Castions, Morsano.
Il ne mettra dans ce dernier poste que 25 ou 30 hommes avec un commandant.
Il aura soin,
1° De garder en force le pont que nous avons près de Campolongo, sur l'Isonzo, et de maintenir toujours ses communications avec Monfalcone, où est un bataillon de la 15e d'infanterie légère ;
2° De placer des postes de cavalerie et d'infanterie entre tous les postes autrichiens près de Palmanova ;
3° D'empêcher la sortie d'aucuns blés ni foins des pays vénitiens.
4° Il aura soin également d'envoyer des petits postes dans tous les villages vénitiens, et qui se trouvent mêlés avec les autrichiens du côté de Gradisca.
Tout le pays de Monfalcone, ainsi que les troupes qui s'y trouvent, seront sous les ordres du général Fiorella.
Les trois compagnies de grenadiers de la 61e rejoindront leur demi-brigade.
Il se concertera avec le général Guillaume pour favoriser autant que possible l'approvisionnement de sa place, et pour fournir, tous les jours, le nombre de travailleurs dont il aura besoin pour les fortifications de Palmanova.
Dès l'instant que les troupes seront établies, il signifiera au chef d'escadron autrichien qui est à Ontagnano, qu'il ne peut pas souffrir qu'il y ait des vedettes autrichiennes sur le chemin de Palma à Codroipo, le chemin devant être libre.
Il aura soin de choisir, pour cantonner ses troupes, de manière que le soldat soit commodément
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2155 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1976).

Le 27 Fructidor an 5 (13 septembre 1797), le Général en chef Bonaparte écrit, depuis le Quartier général à Passariano, au Général Dessolle : "... Le bataillon de la 15e demi-brigade d'infanterie légère, qui est à Palmanova, rejoindra sa demi-brigade ; les grenadiers rejoindront leur bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2200 et 2201 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2013).

La 15e reste dans le pays de Mont-Falcone jusqu'au 9 octobre

Le 9 octobre 1797 (18 Vendémiaire an 6), le Général en chef Bonaparte écrit depuis le Quartier général de Passariano au Général Berthier : "... Ordre au général Kilmaine de faire partir la 15e demi-brigade d'infanterie légère pour Cividale ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2289 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2144).

La 15e va alors rejoindre à Udine sa Division, commandée par le Général Kilmaine. (Bernadotte est rentré en France et est à Marseille comme commandant supérieur des départements du Midi).

Après la paix de Campo-Formio, l'armée reçoit une nouvelle organisation.

Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Le général Bernadotte partira d'Udine, le 1er Frimaire, avec la 61e, la 30e et la 88e et leurs dépôts, pour se rendre à Trévise. Il laissera son artillerie, la 15e demi-brigade d'infanterie légère, la 55e de ligne et le 19e de chasseurs, lesquels feront partie de la division Baraguey d'Hilliers.
Le général Baraguey d'Hilliers portera son quartier général à Udine et commandera l'arrière-garde de l'armée, qui sera composée des 13e, 14e et 55e de ligne, des 15e, 17e et 26e d'infanterie légère, des 19e et 25e de chasseurs ... Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... 7e division, Baraguey d’Hilliers, à Udine. 15e d'infanterie légère, 17e idem, 26e idem, 13e de ligne, 14e idem, 55e idem, 19e régiment de chasseurs, 25e idem ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).

Le 9 novembre, la 15e Légère fait partie de la Division Baraguey-d'Hilliers, qui reste comme Corps d'occupation, en attendant l'exécution du traité : la Demi-brigade reste à Udine.

L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 15e Légère est forte de 1500 hommes présents sous les armes, à la solde de la République cisalpine (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).

Le 11 novembre 1797 (21 Brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe.
ANNEXE
ÉTAT NOMINATIF DES HOMMES AUXQUELS LE GÉNÉRAL EN CHEF BONAPARTE ACCORDEDES SABRES POUR LEUR CONDUITE DISTINGUÉE. ... DIVISION BERNADOTTE.
15e d'infant. légère 3e. 5e. BAUMENET (François), caporal, n° 59. Pour avoir refusé de se rendre après avoir reçu sept coups de sabre, à l'affaire de Gradisca ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).

Le 24 Brumaire an 6 (14 novembre 1797), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Vignolle : "… Vous donnerez l'ordre que le fond de la 15e demi-brigade d'infanterie légère sera destiné, en cas d'événement, à tenir garnison à Osoppo …" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2363 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2253).

A la fin de décembre, Baraguey-d'Hilliers évacue les possessions autrichiennes, et ramène ses troupes sur la rive droite de l'Adige.

/ 1798, Campagnes de Rome et de Naples

La 15e légère, en rentrant sur le territoire de la République Cisalpine, est immédiatement dirigée sur Ancône, où Berthier rassemble un corps de troupe ; il s'agit d'aller punir le meurtre du Général Duphot, Ambassadeur français, assassiné à Rome.

Elle est placée dans la 1re Division, Macdonald, du Corps expéditionnaire, qui entre à Rome sans coup férir le 10 février.

Les troupes sont réparties le long de la frontière napolitaine et dans le pays, alors infesté de brigands. La Division Macdonald est placée de Terracine aux montagnes. Au mois d'avril, le Chef de Bataillon Desailly, avec 4 Compagnies du 3e Bataillon, prend part à l'expédition contre les insurgés d'Aucarano.

Au mois de juin, un détachement de 110 hommes de la 15e Légère, en garnison à Citadi-Cartel, est cerné par 4,000 insurgés. Le détachement se retranche dans la ville et y résiste six jours : les habitants, fatigués de la lutte, ouvrent leurs portes aux insurgés, et tous les soldats sont égorgés. Cependant une colonne, composée du 1er Bataillon et de la moitié du 2e Bataillon, arrive à leur secours : trouvant la ville occupée par les insurgés, le Chef de Brigade Lahure lance ses colonnes sur les portes; la ville est emportée d'assaut, et 2,000 hommes environ sont passés par les armes.

Au mois de novembre, l'armée napolitaine, commandée par Mack, commence son mouvement pour replacer le Pape à Rome. La Brigade Kellermann fils, dont la 15e Légère fait partie, occupe alors les avant-postes sur la frontière. Le 22 novembre, le 3e Bataillon est attaqué en avant de Népi, et a à soutenir une lutte disproportionnée, dont il se tire avec honneur et en conservant sa position. Le même jour, le 2e Bataillon repousse, à Rignano, l'attaque de 600 chevaux napolitains.

Le 26 novembre 1798 - 6 Frimaire an 7, à 5 heures du soir, le Chef de Brigade Girardon, commandant la 12e, écrit, du camp sous Rome, au Général Macdonald : "Les troupes à mes ordres sont arrivées au camp de Rome où j'ai pris la position suivante :
• Le 1er Bon a remplacé celui de la 15e (Demi-Brigade) Légère à la sortie du faubourg (de Saint Jean de Latran) sur la route d'Albano, où j'ai fait mettre en batterie 3 pièces d'artillerie. J'ai fait placer sur le même point l'escadron du 19e Régmt de Chasseurs à cheval et les 2 escadrons du 16e de Dragons.
• Les 2e et 3e Bons ont pris position à cheval sur la même route, à 100 toises en arrière, la gauche appuyant à la 30e 1/2 Brigde
" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).

Championnet abandonne Rome et concentre à Civita-Castellana son armée, qui est disséminée jusqu'à Ancône. Le 4 décembre, Mack fait une attaque générale sur la ligne française; le 3e bataillon occupe toujours Népi. Soutenu par une Compagnie de Grenadiers du 11e de Ligne et 2 Escadrons du 19e Chasseurs, il repousse une forte colonne napolitaine, qui, dans sa déroute, perd 14 canons et ses bagages. Dans son rapport, le Général Kellermann dit que tous les Officiers de ce Bataillon méritent un sabre d'honneur, et il cite avec éloges : le Chef de Bataillon Vileneuve ; les Capitaines Gelsch et Esse; les Lieutenants Spoulier, Faile, Delfortain, Ser; les Sous-lieutenants Coquet et Lemaire.

Le même jour, le Général napolitain Bouccard attaque Rignano, toujours occupé par le 2e Bataillon, Commandant Desailly. Après une résistance acharnée, se trouvant presque entouré par des forces supérieures, Desailly recule lentement et en bon ordre sur le pont de Civita-Castellana, où il prend position. Il y trouve 4 Compagnies du 1er Bataillon, et, avec ce renfort et 2 Compagnies de Grenadiers du 30e, qui arrivent ensuite, il garde le pont jusqu'au soir, repoussant toutes les attaques des Napolitains, qui se retirent à la nuit.

Ces succès et la concentration de son armée décident Championnet à prendre l'offensive. Le 14 décembre, l'avant-garde de Kellermann, composée des Carabiniers de la 15e Légère et de 2 Escadrons du 19e chasseurs, culbute un Corps napolitain en avant de Roussiglione, et s'empare de la ville, où la 15e légère arrive le lendemain. La Demi-brigade va faire le 16 une reconnaissance sur Viterbe et rentre le soir à Roussiglione.

La Demi-brigade formant, avec 2 Escadrons du 19e Chasseurs, l'avant-garde de Kellermann, rencontre le 19 décembre une colonne de 14,000 Napolitains, commandée par le Général de Damas, en retraite sur Monte-Alto. Après deux heures de combat, la colonne ennemie est culbutée, perd 2 canons et 2,400 prisonniers, et, à la nuit, la 15e s'empare de Monte-Alto. Le lendemain, les restes de cette colonne, entourés au petit port d'Orbitello, s'engagent par capitulation à se rembarquer et à ne pas servir jusqu'à parfait échange; leur artillerie reste aux Français.

Le 21, Kellermann marche sur Viterbe, qui se rend, et il va alors rejoindre à Fondi la colonne du Général Rey.

/ 1799, Naples, La Trebbie, Novi

Les deux colonnes réunies de Rey et de Kellermann se dirigent sur Gaëte, au milieu d'un pays insurgé et rempli de bandes. Le 2 janvier, la 3e Compagnie du 1er Bataillon, envoyée pour flanquer la marche de la colonne, a un engagement sérieux au village de Cascano, qu'elle enlève. Le lendemain, le 1er Bataillon combat toute la journée pendant la marche sur Ytri. Le 4, les gorges d'Ytri, défendues par un Corps napolitain, sont enlevées après un combat très-vif, où le 1er Bataillon se distingue. La colonne arrive devant Gaëte en même temps que les fuyards; l'artillerie de campagne lance des obus dans la place, et le gouverneur intimidé rend une des villes les plus fortes du monde à une faible troupe, qui ne possède aucun moyen pour faire un-pareil siège (5 janvier). Rey se rend alors devant Capoue, qui est occupé le 11 janvier.

Kellermann est désigné pour garder la province de Caserte. A la fin de janvier, la 15e légère enlève aux brigands Tracta et Touffo, villages désignés pour son cantonnement, et y reste jusqu'au mois de mars, repoussant plusieurs attaques.

Le Capitaine Ducarouge est envoyé, le 19 février, avec 100 hommes de la 15e Légère pour occuper Caserte. Le 2 mars, il est attaqué par plusieurs bandes de brigands; n'ayant pas assez de monde pour occuper la ville, il se retire dans le château et repoussa les attaques de l'ennemi. Sur ces entrefaites, une patrouille de 12 hommes de la 15e Légère et de 25 chasseurs du 19e tombe à l'improviste sur les derrières des assaillants. Ducarouge profite du désordre pour faire une sortie qui achève leur déroute.

Le 27 mars, les Carabiniers de la 15e Légère enlèvent d'assaut le village de Castel-Forte, où de nombreux insurgés se sont retranchés.

Les diverses fractions de la Demi-brigade ont ainsi de nombreux engagements avec un ennemi actif, entreprenant et insaisissable, et cette guerre fatigante et meurtrière dure jusqu'au moment de l'évacuation. Les événements survenus en Lombardie obligent Macdonald à se rapprocher de la France. Le 7 mai, l'armée quitte Naples en quatre colonnes, arrive à Rome le 16, à Florence le 25 et à Lucques le 1er juin. Il est convenu avec Moreau que la jonction se fasse à Plaisance, et Macdonald active sa marche sur cette ville, où il doit trouver l'Armée d'Italie débouchant de Gênes. La 15e Légère, réduite à 1,390 hommes, fait partie de l'avant-garde, commandée par le général Salm.

Le 12 juin, la 15e Légère combat toute la journée, pendant la marche de Sassuelo à Sabione, et prend part le 13 au combat de Modène.

Le 15, l'armée arrive devant Plaisance et se concentre sur la rive droite de la Trebbie.

Le 17, Salm passe sur la rive gauche, refoule les avant-postes du général Ott au-delà du Tiddone, et s'avance jusqu'à Castel-San-Giovanni. Mélas, qui arrive, rejette les Français sur le Tiddone; Souvarow, continuant l'attaque avec les troupes russes, les rejette derrière la Trebbie. La Brigade Salm va se reformer en deuxième ligne, pendant que la première empèche les Russes de forcer le passage du torrent. La 15e se fait remarquer dans cette première journée : le Chef de Brigade Lahure est blessé en la conduisant à l'ennemi, et est nommé Général de Brigade.

La 15e Légère passe sous le commandement du Chef de Bataillon Jean-Claude Dessailly.

Le 18, Macdonald forme son armée sur la rive gauche de la Trebbie, et s'y maintient malgré tous les efforts de Souvarow. Il repasse sur la rive droite à la nuit.

Le 19, Macdonald décide de prendre l'offensive. L'avant-garde Salm forme l'extrême droite, et est composée des 15e Légère, 14e de Ligne et un Escadron du 11e Chasseurs. A midi, toute l'armée s'ébranle. La 15e Légère traverse la Trebbie, à hauteur de la route de Plaisance, sous le feu d'une batterie autrichienne de 15 pièces. Après un court engagement, elle s'empare de la batterie, culbute la première ligne sur la deuxième, et les pousse sur le Tiddone. Mais là s'arrêtent ses succès.

L'armée française est percée par son centre, et sa droite se trouve séparée de l'armée par le Corps de réserve russe : il faut battre en retraite. La 15e, engagée fort avant sur le champ de bataille, doit se faire jour à la baïonnette, faisant un grand carnage, mais ne pouvant amener que 2 des 15 canons qu'elle a pris, et laissant sur le terrain 600 des siens tués ou blessés. Dans ces moments difficiles et dans cette lutte acharnée, toute la Demi-brigade donne des preuves d'un grand courage. Le Chef de Bataillon Desailly, qui la commande, a son cheval tué sous lui, et est nommé Chef de Brigade sur le champ de bataille; le Chef de Bataillon Polard donne à ses soldats l'exemple du sang-froid et de la bravoure. Le Sergent Peigné (Jean-Baptiste), blessé d'un coup de biscaïen à la cuisse droite, refuse de quitter le Corps avant la fin du combat et continue à animer ses hommes (le Premier Consul lui décernera un sabre d'honneur le 10 Prairial an 11) ; le Sergent Hulot (Antoine), qui a été blessé d'un coup de sabre à la tête, à la prise de Gradisca, se distingue par son ardeur; blessé grièvement, il est fait prisonnier (reçut aussi un sabre d'honneur le 10 Prairial an 11).

Ces trois sanglantes journées, connues sous le nom de bataille de Trebbie, ont épuisé les troupes et consommé les munitions, ce qui décide Championnet à ordonner la retraite. La 15e légère fzit partie de la colonne de droite, commandée par Victor. Dès le 20, cette colonne a à soutenir un rude combat au pont de la Mura, à 2 lieues de Plaisance. Une charge vigoureuse des 15e Légère, 11e et 93e de ligne, permet à la colonne de continuer sa marche tranquillement.

Le 22 juin, l'armée est réorganisée : les restes de la 15e Légère ne forment qu'un seul Bataillon, qui est compris dans la Division Watrin. Ce Bataillon prend encore part, le 24, au combat de Sassuelo. L'armée franchit les Apennins, et, longeant la mer, vient se fondre à Gênes avec l'Armée d'Italie, que Joubert commande depuis peu. La Division Watrin fait partie du Corps du Général Saint-Cyr; la 15e est toujours dans cette Division, Brigade Calvin.

Joubert se décide à faire une tentative pour débloquer Tortone. L'armée débouche le 13 août et occupe Novi. La Division Watrin est placée sur les pentes du Monte-Rotondo, à droite de l'armée, et est chargée de la défense de cette partie de la ligne. Le 15, la bataille de Novi commence par une attaque de l'ennemi, qui est repoussée, et pendant laquelle Joubert est tué. Vers midi, la Division Watrin, abandonnant les hauteurs, descend dans la plaine à la suite de l'ennemi, qui parait en retraite. Mélas, qui arrive sur son flanc droit, se saisit des premières hauteurs et oblige cette Division à reculer fortement en arrière. Peu après, Novi étant enlevé, Watrin se trouve coupé du reste de l'armée, et presque entouré. Il réussit à se faire jour, aprèes une lutte sanglante, et gagne Gavi avec les débris de ses troupes.

Moreau, qui a pris le commandement, rallie les restes de l'armée derrière le Corps de Saint-Cyr, qui prend position sur la montagne Rouge. La 15e Légère reste alors toujours aux avant-postes. Elle a, le 8 septembre, à soutenir un petit combat vers Voltaggio. Au mois d'octobre, la Brigade Calvin est concentrée au village de Rigoroso, au nord de Gênes : le Bataillon de la 15e Légère est alors fort de 562 hommes présents. Saint-Cyr, se trouvant trop resserré dans Gênes, dirige, le 14 octobre, une attaque contre le corps de Klénau, qui est à Rapallo. La Brigade Calvin est dirigée sur Braco, pour le tourner; mouvement qui décide la retraite des Autrichiens. Le 15, Watrin réunit sa Division à Novi. Le 16, la Division Laboissière étant pressée par l'ennemi, Saint-Cyr, pour la dégager, s'avance dans la plaine de Bosco avec la Brigade Calvin et la Brigade polonaise de Dombrowsky ; cela forme en tout 5,000 à 6,000 fantassins, sans canon et sans cavalerie (l'armée n'a que 2 canons attelés et 200 cavaliers montés, et ils sont avec Laboissière). Accueilli en plaine par une nombreuse cavalerie autrichienne, Saint-Cyr lance hardiment ses Bataillons en avant, en échelons par la gauche : la cavalerie autrichienne voit toutes ses charges repoussées avec calme et se trouve, par le mouvement des Français, séparée de son infanterie, qui est chargée à la baïonnette, culbutée, et perd 7 canons avec 1,500 prisonniers. Le Bataillon de la 15e Légère est alors envoyé au blocus de Seravalle, près de Novi.

Au commencement de novembre, la 15e Légère rejoint sa Division et est placée à Villa-Vernia, en avant de Novi. Elle y est attaquée le 4 par une colonne de 600 Autrichiens, avec 2 canons. Elle la culbute, lui fait 300 prisonniers et prend un caisson de munitions. Le Bataillon ne compte alors que 400 hommes présents. C'est le Carabinier Toupiol (Pierre) qui enlève le caisson (il reçoit en récompense un fusil d'honneur le 10 Prairial an 11).

Quelques jours après, le Bataillon de la 15e Légère prend part au combat de Novi, où les Autrichiens perdent 1,800 prisonniers et 4 canons. Une particularité de ce combat, c'est que le Corps de Saint-Cyr ne possède que 4 canons sans attelages ; il faut faire reculer les troupes pour amener les Autrichiens sous le feu de cette artillerie. Profitant de l'hésitation et du désordre que causent les premières décharges, les Français se précipitent sur l'ennemi, qui est culbuté et Novi repris.

Peu après, Saint-Cyr doit se rapprocher de Gênes, et la Division Watrin reprend ses positions sur le col de la Bocchetta. Le 14 décembre, une attaque des Autrichiens est repoussée. La 15e Légère leur enlève même le poste de Torriglia et s'y maintient le 15 contre une Nouvelle attaque, grâce à l'appui que vient lui prêter la 97e de ligne.

La 15e Légère termine ainsi, dans des combats et des fatigues continuels, cette année 1799 pendant laquelle elle a tant souffert. Marchant et combattant sans trêve ni relâche, ayant traversé deux fois dans l'année toute la Péninsule, les soldats de la Demi-brigade voient avec calme leurs rangs s'éclaircir de plus en plus et supportent sans murmurer des privations sans nombre. Ils continuent de donner l'exemple de l'abnégation et du dévouement à la patrie.

/ 1800-1801, Campagne d'Italie et des Grisons

Au mois de janvier, Masséna vient prendre le commandement de l'Armée d'Italie, et s'occupe de suite de la réorganiser. Les Corps les plus éprouvés par la dernière campagne sont envoyés au Corps de Thurreau, chargé de garder les Alpes. La 15e Légère est de ce nombre et est placée au mont Cenis ; elle ne compte toujours qu'un seul Bataillon.

La situation de l'aile gauche de l'Armée d'Italie, commandée par le Général Turreau, extraite du "Tableau de la nouvelle organisation de l'armée d'Italie aux ordres du général en chef Masséna", en date du 20 Ventôse (11 mars 1800), indique que la 15e Légère a 350 hommes au sein de la 9e Division (3,553 hommes) dont le Quartier général est à Saint-Jean-de-Maurienne (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 121 - D'après les situations des 1er et 15 février).

L'Historique régimentaire indique que le 22 mars, une colonne autrichienne enlève le mont Cenis et fait prisonniers 150 hommes de la 15e Légère, mais que le 29, le mont Cenis est repris après un combat auquel le Bataillon prend part. Il y a peut être erreur dans les dates.

En effet, la relation du Feld-Maréchal-Lieutenant Comte de Neipperg, parle de l'attaque et de la prise du Mont-Cenis, le 8 avril 1800 : "… Avant le lever du jour, tout le sommet du Mont-Cenis, les quartiers de la Poste et de l'Hôpital, dont le commandant, le chef de brigade Caffre (autrefois au service du Piémont et ensuite commandant de la légion Allobroge au service de la République française), un chef de bataillon, 38 canonniers, 1306 hommes du 15e régiment d'infanterie légère, 18 canons de position tombèrent entre nos mains et furent les fruits d'un travail aussi pénible.
Le major Mesko, après qu'il eut enlevé une sentinelle complètement transie de froid, trouva tous les retranchements abandonnés et sans aucune garde. Il les occupa immédiatement avec ses hommes et cerna l'auberge de la Croix-d'Or, dans laquelle l'ennemi, surpris et étonné de notre arrivée, et nous voyant supérieurs en nombre et maîtres de ses retranchements, capitula sur-le-champ et se rendit à discrétion. Un seul petit poste, qui ne savait pas ce qui s'était passé à la Grande-Croix, tira sur l'avant-garde du major Rosalès, qui débouchait à la même heure de la vallée de la Ferrière sur la route principale du Mont-Cenis …
" (OEstreichische militärische Zeitschrift, tome II (1812), p. 698-710, cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 130 - le chiffre de 1306 hommes est clairement exagéré !).

Le "Rapport des mouvements opérés dans le courant du mois de germinal par les 8e et 9e divisions formant l'aile gauche de l'armée d'Italie sous les ordres du général Turreau", daté d'Embrun, le 1er Floréal an 8 (21 avril 1800), indique : "9e division (1682 hommes).
Le 11 germinal
(note : 1er avril), le général de brigade Valette arriva à Saint-Jean-de-Maurienne, pour prendre le commandement de la 9e division, que commandait le général Kister. la 104e demi-brigade de ligne, qui formait la force majeure en Maurienne, avait reçu ordre de partir pour Gênes; elle passa le Galibier le 11 germinal, excepté deux compagnies détachées à Sallanches, qui n'étaient pas encore rejointes, lesquelles ont passé le 13, sans avoir perdu du monde; la première colonne y a laissé 7 hommes et 1 officier, qui ont péri dans les neiges, d'après les rapports particuliers. Cette demi-brigade, forte de 2,500 hommes, a été remplacée par le bataillon de guerre de la 15e légère, fort de 145 hommes, officiers compris.
Le 14 germinal, le général Valette reçut ordre de faire partir pour Embrun une compagnie de sapeurs, seule troupe qui restait, avec la 15e légère, pour la garde du Mont-Cenis et des vallées, avec 60 canonniers sans armes.
Le 16 au matin, le général Valette reçut l'ordre impératif de faire partir la 15e légère sans aucun retard, la faisant passer par le Galibier, pour se rendre à Briançon; le général partit de suite pour se rendre à Lanslebourg, afin d'activer ce mouvement, lever les difficultés qui pourraient s'y présenter et prendre les mesures nécessaires pour mettre la garde nationale en activité, afin qu'elle fit le service jusqu'à l'arrivée des nouvelles troupes; il fit partir un officier en poste pour faire arriver de la Tarentaise, à marche forcée, la 21e demi-brigade de ligne et 150 hommes de la 12e.
Le 18
(note : 8 avril), jour fixé pour le, départ de la 15e, le Mont-Cenis fut attaqué.
L'ennemi arriva sur deux colonnes; sa force était de 15 à 1600 hommes. La plus forte colonne passa par le petit Mont-Cenis, tourna le lac et tomba avec impétuosité sur les derrières des postes. La deuxième colonne monta par la Novalèse. A quatre heures du matin, le Mont-Cenis fut emporté. Un détachement de 20 hommes de la 15e légère, commandé par un officier, qui avait escorté ...
(note : un mot illisble) 564 prisonniers autrichiens qui avaient été rendus la veille, avait reçu ordre d'aller prendre poste au Mont-Cenis et était presque monté, lorsqu'il se trouva enveloppé par la colonne qui descendait sur Lanslebourg. Cette colonne fondit ensuite sur ledit village et y arriva presque aussitôt que quelques traînards de la 15e légère qui lui étaient échappés, seul avertissement que nous eûmes de l'ennemi. Le peu d'hommes qui restaient à Lanslebourg n'eurent pas même le temps de se réunir et furent forcés de se retirer. L'ennemi nous poursuivait jusqu'à Termignon. Le soir, ne connaissant ni la force ni les intentions de l'ennemi, le général Davin prit position en avant du village de Saint-André; il ne restait plus qu'une soixantaine de combattants.
Le 19, on poussa une reconnaissance sur Lanslebourg; on ne put y entrer, étant occupé par des forces supérieures. Le 20, il arriva la 21e demi-brigade de ligne, forte de 140 hommes. Le 21, on reprit Lanslebourg. Le 23, arriva à Saint-Michel un détachement de la 12e de ligne, venant également de la Tarentaise; le 23, on monta vers le Mont-Cenis, on plaça un poste près la Ramasse.
Ledit jour, on reçut un détachement d'artillerie légère, une compagnie de sapeurs, avec un dépôt de la 25e légère, formant en tout 150 hommes, qui furent dirigés sur Lanslebourg; la 25e légère, composée d'hommes dont une partie attendait sa retraite, restèrent à Modane, pour fournir au poste du Charmet avec 15 préposés aux douanes.
Le 23, le Petit-Bernard fut attaqué à huit heures du soir. L'ennemi fut repoussé
(note : Le même fait est signalé dans une lettre du 22 avril de Dupont au Ministre, – On n'a trouvé aucun détail sur cette affaire).
Le 25, arriva de Lyon à Saint-Michel un détachement de la 15e légère, fort de 180 hommes, qui fut de suite dirigé sur Lanslebourg.
Le 26, on s'empara du Mont-Cenis; l'ennemi se présenta au poste de la Grande-Croix et fut repoussé et poursuivi jusqu'à la plaine de Saint-Nicolas; l'ennemi eut 3 hommes blessés et l'officier commandant le détachement l'a été mortellement. Le général Valette s'était transporté à Lanslebourg ce jour-là et en repartit pour transporter son quartier général à Modane.
Les avant-postes de l'ennemi sont, dans ce moment, en avant de Venaus, village situé à une lieue au-dessus de Suze, où leurs principales forces sont concentrées. D'après plusieurs rapports, elles peuvent être d'environ 3,500 hommes. Leurs avant-postes, du côté de la vallée. d'Oulx, sont à Gravère, où ils ont plusieurs pièces de canon ...
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 123-124).

Dans son Rapport au Ministre de la Guerre, daté de Modane, le 10 Floréal an 8 (30 avril 1800), le Général de Brigade Valette écrit qu'après le départ de la 104e Demi-brigade : "... Il ne restait plus, pour garder le Mont-Cenis et les différents cols aboutissant du Piémont dans la Maurienne, que 223 hommes de la 15e demi-brigade d'infanterie légère; 152 étaient placés sur le Mont-Cenis avec 53 canonniers sans armes.
Effrayé de ce dénuement, j'en écrivis de suite au général Turreau, en lui observant que l'ennemi n'attaquerait probablement pas le Mont-Cenis de front; mais que, surmontant les difficultés de la saison, il pouvait le tourner, enlever les hommes, piller les magasins, détruire les ouvrages, emmener notre artillerie et se retirer de suite; car je prévoyais bien qu'il ne s'y établirait pas. Malheureusement, mes prévisions se sont vérifiées, et, avec elles, celles du général Kister, et de tous ceux qui connaissaient notre dénuement et qui savaient combien l'ennemi était exactement servi par ses espions.
J'ordonnai sur-le-champ à la 21e demi-brigade, placée en Tarentaise, forte de 123 hommes, de se rendre, en doublant les marches, à Saint-Jean-de-Maurienne; elle ne put y arriver que le 18.
J'avais reçu le 16, à neuf heures du matin, un ordre du chef de l'état-major de l'aile gauche, pour faire partir, sans le moindre délai, la 15e demi-brigade; j'en joins ici la copie certifiée conforme. Ce départ devenait pour moi un nouveau sujet d'inquiétudes; mais présumant que ce mouvement tenait à quelques opérations du général Turreau, que j'imaginais vouloir fixer sur lui l'attention de l'ennemi, et mettant tout mon devoir à obéir, je donnai au général Brenier, commandant en Tarentaise, l'ordre de m'envoyer 150 hommes de la 12e demi-brigade de ligne.
J'écrivis en même temps à l'adjudant général Boyer, commandant à Chambéry, qu'il me fit passer au moins 100 hommes; je me bornais à ce nombre, parce que je savais qu'il n'y avait que très peu de troupes dans cette place, et je fis, d'autre part, une circulaire très pressante à toutes les administrations de la Maurienne, pour qu'elles eussent à mettre sur pied la garde nationale, en leur disant, pour ne point semer l'épouvante, que des opérations militaires exigeaient le déplacement momentané de la majeure partie des troupes de la vallée, en ajoutant qu'on allait m'envoyer de nouvelles troupes, et que, jusqu'à ce qu'elles fussent arrivées, j'avais besoin du secours des gardes nationales respectives; telles étaient les expressions de ma circulaire.
Ne consultant que mon zèle pour la chose publique, je monte à cheval sur les deux heures de l'après-midi et j'arrive à dix heures du soir à Lanslebourg. Je voulais par ma présence tranquilliser le général Davin sur le mouvement de la troupe, prévenir toutes les difficultés qui auraient pu s'opposer à son exécution et activer la mise en activité de la garde nationale.
Le 17, 500 prisonniers autrichiens, arrivés la veille à Lanslebourg, devaient être rendus ce même jour aux avant-postes de l'ennemi, d'après un ordre formel de la commission d'échange. J'aurais pu faire descendre ce jour même les 152 hommes qui gardaient le Mont-Cenis; je crus qu'il était prudent de les y retenir pour ne pas faire connaître notre faiblesse sur ce point important, et je recommandai à l'officier chargé de l'échange de mettre à profit le séjour de quelques instants qu'il ferait à la Novalèse, pour examiner, s'il lui était possible, les positions de l'ennemi, connaître sa force et prendre, auprès des habitants du pays, tous les renseignements qu'il pourrait recueillir, et me faire part du résultat de cette mission secrète à son retour.
Je fis descendre le même jour du Mont-Cenis le citoyen Caffe, qui y faisait fonction de commandant temporaire. Je donne à ce commandant connaissance de l'ordre de départ de la 15e demi-brigade légère, et je lui fais part des mesures provisoires que je venais de prendre pour l'aider à garder ce poste, en cas de surprise. Je lui recommande d'employer la plus grande surveillance pour doubler nos forces, et de faire usage de tous les moyens possibles pour dérober à l'ennemi la connaissance de notre faiblesse sur ce point, et surtout de multiplier les petits postes d'observation.
Il remonte le soir même au Mont-Cenis en me donnant l'assurance qu'il allait s'occuper des dispositions que je lui avais prescrites; mais il est à remarquer qu'ayant rencontré dans sa route le détachement de 25 hommes qui avait escorté les prisonniers autrichiens, et que je lui avais ordonné de retenir sur le Mont-Cenis, il garda le plus profond silence et le laissa passer outre.
Ce détachement étant descendu à Lanslebourg et ne pouvant remonter de suite au Mont-Cenis, en raison de la fatigue excessive qu'il venait d'éprouver, je renvoyai l'exécution de ce mouvement rétrograde au lendemain, à la pointe du jour. L'ordre fut ponctuellement exécuté, et c'est à quelques hommes de ce détachement échappés à la poursuite de l'ennemi, qui vinrent nous avertir de son arrivée, que nous avons dû de n'avoir pas été enveloppés dans Lanslebourg.
Depuis trois jours, l'ennemi était en marche pour cette opération, sur laquelle on m'a assuré que le commandant du Mont-Cenis avait des notions certaines, mais dont il ne m'a point parlé dans notre entrevue. Une colonne de 1200 hommes était partie de Suze et s'était placée, le 17 au soir, au pied du petit Mont-Cenis, poste qu'il nous était impossible de garder à cause de la grande quantité des neiges, mais où l'on allait faire des reconnaissances lorsque le temps le permettait, c'est-à-dire quand les neiges pouvaient porter.
Le 18, l'ennemi arrive au grand Mont-Cenis sur les quatre heures du matin; il se divise en trois colonnes quand il est parvenu à hauteur du lac. Tous les postes sont enveloppés dans le même instant; le commandant est fait prisonnier en sortant du lit. Il n'avait point prévenu les canonniers du mouvement de la 15e demi-brigade, la seule troupe qui gardait les postes. Un seul coup de fusil fut tiré par la sentinelle; elle fut égorgée de suite.
Après cette première opération de l'ennemi, une colonne reste sur le Mont-Cenis, pour y occuper les postes, pendant qu'une autre colonne descendait à Lanslebourg; la troisième colonne devait déboucher sur Bramans et par le petit Mont-Cenis, à, l'effet de couper notre retraite; mais la difficulté des neiges empêche cette colonne d'exécuter son mouvement.
Comme je ne comptais pas beaucoup sur le zèle de la garde nationale, malgré les promesses qui m'avaient été faites, le 17 au soir, par l'administration du canton de Lanslebourg, je me lève de bonheur le 18 et j'envoie chercher l'agent municipal du canton, pour connaître le résultat des ordres que je lui avais donnés. Il me donne l'assurance que, des 200 gardes nationaux mis en réquisition, 50 sont en marche pour le Mont-Cenis et que les 150 autres ne tarderaient pas de s'y rendre. J'ai appris que pas un seul garde national ne s'était rendu à son poste.
Au même instant, on crie que l'on est attaqué; j'envoie mon aide de camp au dehors, il est assailli par une grêle de balles: l'ennemi entre à Lanslebourg. Je monte à cheval, mais tout le monde fuyait; je me porte sur la principale place, où devait se trouver la troupe; je la vois cédant aux forces supérieures de l'ennemi, qui faisait un feu soutenu; elle s'échappe, et je ne puis rallier qu'une trentaine d'hommes, que je place sur les hauteurs de Lanslebourg. Le général Davin n'a pas le temps de faire sortir ses chevaux de l'écurie; il est obligé de se sauver à pied, l'ennemi était à quinze pas de lui.
Enfin, je rassemble les hommes qui étaient dispersés; j'ordonne la retraite, qui se fait sans désordre; et l'ennemi nous poursuivant, je dirige ma marche sur Termignon.
Là, je donne les ordres les plus sévères pour arrêter le pillage de l'hôpital, et je ne quitte Termignon qu'après m'être assuré qu'on avait mis en sûreté les subsistances militaires et fait évacuer tous les boeufs du parc de cette place.
Rendu à Modane, j'écris au général Turreau, au général Liebault, à Briançon; à l'adjudant général Boyer, commandant à Chambéry; à l'adjudant général Klingler, commandant à Grenoble, pour leur donner connaissance de l'incursion de l'ennemi, dont je ne connaissais alors ni la force ni les projets, et je continue ma retraite jusque sur Saint-André, et j'ordonne de prendre position. C'était le seul point où l'on pût se maintenir avec quelque avantage et où l'on risquait le moins d'être tourné.
J'ai rendu compte chaque jour au général Turreau de tout ce qui se passait, en lui envoyant l'état de situation de mes forces; mais la correspondance par le Galibier était si difficile, que je n'ai reçu que le 22 sa première lettre, dans laquelle il me témoigne sa surprise d'avoir appris l'occupation du Mont-Cenis par le major Mesko, commandant des troupes ennemies, avant que je lui en eusse donné la nouvelle. Il m'annonce, dans cette lettre, qu'il doit attaquer l'ennemi le 21, dans la vallée d'Oulx; je n'avais alors que 200 et quelques hommes, qui avaient été continuellement en mouvement.
J'apprends, en effet, que, le 21, l'ennemi avait été poussé dans la vallée d'Oulx jusqu'à Gravère, mais qu'ayant reçu des renforts, nous avons été obligés de nous replier sur Exilles et Salbertrand; et qu'ayant attaqué à son tour le général Turreau, celui-ci avait été obligé de retirer d'Exilles ses postes avancés.
Le passage du Galibier étant toujours extrêmement difficile, la correspondance entre le général Turreau et moi se faisait mal; il se plaignait de mon silence, était inquiet sur mon compte, pendant que je l'étais encore plus moi-même, quand je me voyais dans un dénuement pareil à celui où l'on me laissait.
Enfin, le 25, étant parvenu à réunir 300 et quelques hommes, je donne l'ordre de monter au Mont-Cenis, le 26 au matin, et d'y attaquer l'ennemi, et de tenter tous les moyens pour s'emparer de ce poste. Je m'étais rendu à Lanslebourg ce jour même. J'apprends bientôt que nos troupes n'avaient rencontré qu'un poste ennemi à la. Grande-Croix et qu'il s'était retiré à leur approche. Je fis occuper tous les postes et je laissai au Mont-Cenis l'adjudant Flavigny pour y commander.
Je me suis renforcé, depuis cette époque, de divers morcellements de troupes. Ma force est aujourd'hui d'environ 600 hommes, ce qui est bien insuffisant pour garder le Mont-Cenis et tous les défilés aboutissant dans la Maurienne, surtout depuis que les troupes de la 8e division ont été obligées de se retirer dans la vallée de Cézanne.
Je puis donc être tourné de plusieurs points. La Tarentaise est également ouverte à l'ennemi de toutes parts et plus faiblement gardée encore que la Maurienne; le Faucigny est aussi dégarni de troupes et sans moyens de défense. On m'annonce des troupes depuis quelques jours; je n'en vois point arriver. Cependant, l'ennemi se renforce sur tous les points de ma ligne.
Je ne puis accuser de la prise du Mont-Cenis les troupes que je commandais, puisque, ayant été retirées des postes et se trouvant dispersées dans des maisons isolées, elles se disposaient à partir au moment où elles ont été enveloppées. Mais la faute en est seule à l'ineptie du commandant Caffe, qui n'a pas l'ombre de son métier et dont la réputation n'est pas bonne.
Voilà, citoyen Ministre, l'exposé des faits tels qu'ils se sont passés. L'officier parlementaire chargé de l'échange des prisonniers, le seul individu duquel j'espérais obtenir des renseignements sur la position de l'ennemi, ayant été retenu contre le droit de la guerre et des gens, il a été fait tout ce qu'il était possible de faire; je joins ici copie de son rapport et de la réponse que fit à ma lettre le commandant ennemi.
J'ai l'honneur de vous observer que le citoyen Depoltre, chef de brigade, commandant l'artillerie de la division, m'a constamment suivi, et qu'il a apporté autant de zèle que d'activité dans toutes les opérations dont je l'ai chargé; il avait fourni au commandant Caffe les moyens nécessaires pour l'enclouement des pièces; mais la manière dont il s'est laissé surprendre ne lui a permis ni de les enclouer ni de les précipiter dans les ravins formés par la cascade de la Cenisia.
NOTA. – Que l'ennemi était si certain de la pleine exécution de son opération, que la colonne qui est montée de la Novalèse avait à sa suite environ 300 mulets, destinés à transporter des effets des magasins et de l'artillerie. Il n'a couché qu'une nuit à Lanslebourg, laissé un poste au Mont-Cenis et est redescendu à Suze
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 125-129).

La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division du Mont-Blanc commandée par le Général de Division Turreau
Subdivision commandée par le Général Valette ; 15e Légère, 1 Bataillon, 232 hommes, au Mont-Cenis et à Saint-André (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).

Le 21 Floréal an 8 (11 mai 1800), Lauriston, Aide de camp du Premier Consul, adresse, de Genève, un Rapport au Premier Consul sur sa mission dans les places de Lyon, Grenoble et Chambéry; il écrit : "LYON.
… D'après l'état ci-joint (sous le n° 2), il n'existe, dans la 19e division militaire, que 332 combattants de la 15e légère et 150 hommes montés du 21e régiment de cavalerie; le reste n'est composé que de dépôts ...
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 330).

Cependant, le Premier Consul prend des mesures pour réorganiser les troupes. La 15e Légère forme bientôt deux petits Bataillons. Ils forment, avec la 28e Légère, la Brigade Davin, forte de 1,800 hommes en tout. Cette Brigade fait partie du Corps expéditionnaire que Thurreau dirige sur Suse et Turin, pendant le passage du Saint-Bernard par l'Armée de réserve.

Thurreau débouche par le mont Genèvre. Le 22 mai, la 15e prend part à l'enlèvement du village fortifié de Clavières, où l'on fait 2,000 prisonniers. Elle arrive à Suze en même temps que les fuyards, et l'enlève.

Dans son Rapport sur les premières opérations de l'Armée de Réserve, adressé aux deux autres Consuls, depuis son Quartier général à Chivasso, le 28 mai 1800, Bonaparte écrit : "L’armée de réserve n‘est entrée que depuis quelques jours en campagne, et déjà elle s’est signalée par des traits de courage et de dévouement que l’histoire s’empressera de recueillir.
... Tandis que l'avant-garde, commandée par le général Lannes, s'avançait sur le Pô et Chivasso, la division aux ordres du général Turreau attaquait l'ennemi à Suse. Il attaque, le 2, le poste de Gravere, dont les hauteurs étaient hérissées de canons et garnies de retranchements. L'adjudant général Liébault, commandant l'avant-garde, marche avec 800 hommes dela 28e légère et 150 hommes de la 15e, pour attaquer de vive force tous les ouvrages. Le général Turreau appuie cette attaque avec trois compagnies de carabiniers, quatre de grenadiers, un obusier et une pièce de 8. Le combat est opiniâtre, la victoire longtemps incertaine ...
" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 74 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4852).

Le 5 juin, en avant de Saint-Michel, la 15e enlève le village fortifié de Saint-Ambroise. Le Sergent Blancard (Louis-Joseph) pénètre le premier dans le village, où il est prisonnier quelques instants (il reçoit un sabre d'honneur le 10 Prairial an 11). Le Sergent-major Dupont (Pierre) se fait remarquer par son courage (il reçoit un sabre d'honneur le 10 Prairial an 11). Le Chasseur Renaux (Jean) se distingue et fait plusieurs prisonniers (il reçoit un fusil d'honneur le 29 Brumaire an 9).

Pendant qu'une partie des troupes reste en observation devant Turin, la Brigade Davin s'étend le long du Pô pour surveiller les passages.

La Situation de l'Armée de Réserve, le 25 Prairial an 8, indique :
Bonaparte, Premier Consul, commandant en personne.
Alexandre Berthier, Général en Chef.
Devant les places et en position sur les deux rives du Pô
Division Turreau, 15e Légère, 1 Bataillon, 450 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 548 - situation extraite de la Relation de la Bataille de Marengo, rédigée en 1805 au Ministère de la Guerre).

Le 14 juin, jour de Marengo, le 1er Bataillon de la 15e Légère passe sur la rive droite du Pô. La convention d'Alexandrie arrête les hostilités, et peu après l'armée reçoit une nouvelle organisation.

Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 2. – Les 12e, 16e, 21e, 33e, 39e, 55e, 63e, 73e, 80e, 87e, 92e, 93e, 104e de ligne; les 5e, 15e, 18e d'infanterie légère; le 5e régiment de cavalerie, le 5e de dragons et le 12e de chasseurs retourneront à l'armée de réserve à Dijon et se rendront dans les places qui seront indiquées par le général en chef de ladite armée ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).

Le 14 juillet, la 15e Légère est envoyée à Genève rejoindre la Division Baraguey-d'Hilliers, qui s'y forme. Elle fait partie de la deuxième Armée de réserve, en formation à Dijon, et qui forme l'Armée des Grisons.

Le 3 juillet 1800 (14 Messidor an 8), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Brune, Commandant en Chef de l'Armée de Réserve : "Aujourd'hui, citoyen général, sont partis 300 000 francs pour Dijon : 200 000 francs pour la solde et 100 000 à la disposition du ministre de la Guerre.
Le ministre de la Guerre prendra des mesures pour qu'avec ces 100 000 francs qui sont destinés à payer les ordonnances tirées sur Dijon, vous ayez des habits, des harnais, des chevaux dans la quantité nécessaire, du moins pour mettre en mouvement votre avant-garde que vous pourrez composer :
de 2 bataillons de la 15e légère,
de 2 bataillons de la 17e légère,
de 2 bataillons de la 14e légère,
du 10e de dragons,
en attendant que les trois bataillons de ces trois corps puissent être entièrement en état de rejoindre leur corps.
Il vous faudrait avec cette division douze pièces de canon. Auxonne, Genève et Lyon sont-ils dans le cas de vous les fournir ? Organisez-le promptement ; car je prévois que les événements vont m'obliger à mettre la Suisse dans votre ressort.
Ordonnez au général Canclaux de se porter à Lyon pour mettre en état les 200 hommes du 7e [bis] de hussards et la compagnie d'artillerie à cheval qui se trouve dans cette place …
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5479).

Le même 14 Messidor an 8 [3 juillet 1800), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner les ordres suivants :
1° La 15e demi-brigade d'infanterie légère qui est à Lyon fera partie de l'armée de Réserve. Les 600 premiers conscrits qui arriveront à Lyon et à Dijon seront envoyés à cette demi-brigade …
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5480).

Toujours le 3 juillet 1800 (14 Messidor an 8), Bonaparte écrit encore depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "L'arrêté que j'ai pris à Milan le 5 messidor, citoyen ministre, porte art. 2, que 13 demi-brigade de ligne et 3 légères qui sont dignes [sic] se rendront à Dijon pour faire partie de l'armée de réserve.
Voici la destination que je désire leur donner.
... la 80e, 15e légère à Genève ...
" (Correspondance générale, t.3, lettre 5481).

Le 17 juillet 1800 (28 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, au Général Brune, Commandant en chef de l'Armée de Réserve : "... Avant quinze jours vous aurez beaucoup de conscrits. Il faut avoir pour cette époque-là des habits et des fusils tout prêts.
Il en viendra 4 ou 500 par jour.
Le chef de brigade de la 15e légère m'a assuré avoir des armes et des habits pour 600 hommes ; c'est à ce corps qu'il faudra envoyer les premiers conscrits
" (Correspondance générale, t.3, lettre 5534).

Le 11 Fructidor an 8 (29 août 1800), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre à la 3e compagnie du 3e régiment d'artillerie de se rendre à l'armée de Réserve.
Que tous les soldats disponibles du 3e bataillon de la 15e légère servent à compléter les 2 premiers bataillons et que les officiers et sous-officiers du 3e bataillon se rendent à Dijon pour recevoir des conscrits et s'y compléter.
Au général Macdonald de n'emmener à l'armée active qu'un bataillon des 73e, 80e, 87e et 104e demi-brigades, de prendre tous les hommes disponibles dans ces demi-brigades pour compléter ces bataillons et de laisser à Lyon, à Dijon et à Genève les officiers et sous-officiers des seconds bataillons pour recevoir les conscrits. Vous donnerez au général Canclaux l'ordre de rentrer à Dijon pour faire compléter, armer et habiller ces 4 bataillons. On les complétera avec les conscrits qui se rendent à Dijon.
Tous les dépôts des camps de l'armée de Réserve, soit cavalerie, soit l'infanterie, seront sous les ordres du général Canclaux
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5624).

Au mois de septembre, la Division Baraguey entre en Suisse et va occuper le pays des Grisons, où toute l'armée vient la rejoindre. Au mois d'octobre, Macdonald, qui commande l'armée, envoie Baraguey occuper la Valteline. Le passage du Splugen offre quelques difficultés, bien que la saison ne soit pas encore avancée.

Quand, au mois de novembre, le reste de l'armée passe à son tour le Splugen, le Général Baraguey est chargé de couvrir cette marche. Il envoie la Brigade Devrigny, dont la 15e fait partie, occuper le haut Engadin. Macdonald, ayant effectué heureusement son passage, continue sa marche sur Trente. Baraguey d'Hilliers remonte l'Inn, tournant toutes les lignes de défense de l'ennemi, et le 31 décembre, enlève les retranchements de Zernetz.

Continuant son mouvement, malgré la rigueur de la saison dans les pays élevés, Baraguey atteint les sources de l'Adige et descend, par Glurenz et Schlanders, sur Méran et Trente. Le 7 janvier 1801, ayant déjà dépassé Méran, il est dirigé sur Botzen et est arrêté au col Di-Noss, par la nouvelle de l'armistice signé à Trévise le 16 janvier. La 15e Légère supporte avec courage les marches fatigantes de cette expédition en plein hiver dans les montagnes.

/ 1801 à 1803 en France et aux Colonies

- 1801

A la fin de janvier 1801, la 15e Légère est dirigée sur la France.

Le 24 Pluviôse an 9 (13 février 1801), à Paris, Bonaparte ordonne : "Les deux régiments de hussards à pied seront incorporés dans les 12e, 14e, 87e et 104e demi-brigades de ligne, et les bataillons basques, dans les 15e et 17e demi-brigades d'infanterie légère. Cette incorporation aura lieu dans le courant du mois de ventôse" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1757).

La 15e arrive à Limoges le 14 juin. Là, son 3e Bataillon est formé par l'incorporation du 1er Bataillon des Chasseurs basques.

Le 3 juillet, elle quitte Limoges et va tenir garnison à la Rochelle, où elle arrive le 10. Elle envoie un détachement à l'île d'Aix et un à l'île d'Oléron. La guerre dure toujours avec l'Angleterre, et les détachements employés sur les côtes sont astreints à un pénible service de surveillance.

A la fin de novembre, le 2e Bataillon va occuper Rochefort.

- 1801-1802, expédition de Saint-Domingue

L'Historique régimentaire indique qu'en novembre 1801, un détachement de 100 hommes (du 2e Bataillon à Rochefort ?), commandé par le Capitaine Picquet, est embarqué pour Saint-Domingue, où, à son arrivée, il est versé dans la 19e Légère.

Le 8 Germinal an 10 (29 mars 1802), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Vous mettrez à la disposition du ministre de la Marine pour être embarqué :
... 2° Vous ferez former dans chaque demi-brigade qui a un bataillon à Saint-Domingue un piquet de 120 hommes envoyé pour le rejoindre. Ce piquet sera commandé par un capitaine, un lieutenant ou un sous-lieutenant.
Les compagnies de dépôt des 71e, 79e, 31e et 38e légères
(il faut lire de Ligne) seront embarquées à Brest.
Celles des 21e, 56e, 68e, 90e de ligne et 15e légère seront embarquées à Rochefort ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6835).

Le même 8 Germinal an 10 (29 mars 1802), le Premier Consul écrit, de Paris, au Contre-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Nous avons, Citoyen Ministre, sur les différents points d'Italie, des troupes que je destine pour Saint-Domingue ...
Il est également convenable de faire partir des renforts des ports de l'Océan ...
La 15e légère, la 21e de ligne, la 56e, la 68e, la 90e fourniront chacune 120 hommes, qui s'embarqueront à Nantes ou à Rochefort ...
Les hommes revenant des hôpitaux ou de semestre, appartenant à des bataillons qui se trouvent à Saint-Domingue, s'embarqueront dans les ports d'où sont partis leurs bataillons
" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6017 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6836).

La 15e Légère embarque, en 1802, et participe à l'Expédition de Saint-Domingue.

Mathieu Brevet, dans son Mémoire sur l'expédition de Saint-Domingue, écrit : "A la place de la « Légion Noire », c'est la 15e demi-brigade légère qui enverra ses deux premiers bataillons à Saint-Domingue. Là encore, ce n'est pas une unité anodine qui est désignée : les 1,2/15e légère ont été formés en 1796 essentiellement à partir de bataillons de tirailleurs, composés de patriotes belges venus chercher au début des guerres révolutionnaires l'aide de la France pour les libérer du joug des Autrichiens. C'est là encore une unité jacobine comme la 82e, mais ayant une forte composante étrangère …".

En novembre 1802, le 3e Bataillon est versé dans la 19e Demi-brigade légère.

- 1802, Isle de France (Ile Maurice); Guadeloupe

Le 30 Nivôse an 10 [20 janvier 1802), Bonaparte écrit, depuis Lyon, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Dans les troupes rassemblées à Rochefort et destinées pour le Sénégal et l'île de France, je vois deux détachements, un de 100 hommes, l'autre de 250 hommes, de la 15e légère. Cette demi-brigade ayant déjà fourni un détachement pour l'armée de Saint-Domingue, elle se trouverait par là tout à fait désorganisée. Il paraît plus convenable de prendre ces détachements dans le 3e bataillon de la 37e qui est à Nantes, et qui étant forte de 2000 hommes, pourra supporter cette diminution sans désorganisation" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6727).

Le 8 février, un détachement de 120 hommes, Capitaine Dor, est embarqué pour l'île de France, où il est versé dans les troupes coloniales. Tous les détachements envoyés aux colonies sont composés de volontaires et non de fractions constituées.

En avril, un Bataillon de 500 hommes, Chef de Bataillon Sépulcre, est envoyé à Brest, où il s'embarque avec le Général Richepanse, chargé d'occuper la Guadeloupe. L'expédition, ayant reconnu le 7 mai la Pointe-à-Pitre, arrive le 20 devant la Basse-Terre, et les troupes débarquent de vive force. La ville est enlevée le 21, et les noirs insurgés se réfugient dans le fort Saint-Charles, où il faut les assiéger. Ils évacuent le fort dans la nuit du 2 juin, et le plus grand nombre périt dans la poursuite. Le Bataillon est à la fin de l'année versé dans le 19e Léger.

- 1802, en France

Le 9 Floréal an 10 (29 avril 1802), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, à Paris : "La 15e demi-brigade d'infanterie légère, citoyen ministre, se trouve à l'île d'Oléron où elle est fort mal. Il est convenable de la faire repasser dans le continent. On pourrait la placer à Saintes" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6866).

Comme les autres Corps d'infanterie légère, la Demi-brigade n'a pas de drapeau. Le 14 juillet, le Premier Consul distribue, dans la cour des Tuileries, les drapeaux aux députations envoyées par les diverses Demi-brigades légères. Il y a un drapeau tricolore Par Bataillon, portant d'un côté le numéro du corps, et de l'autre le nom des batailles où il s'est trouvé.

Le 27 Messidor an 10 (16 juillet 1802), Bonaparte écrit, depuis la Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre à la 15e demi-brigade légère de se rendre à Givet pour y tenir garnison ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7020).

Le 19 août, la Demi-brigade est réunie à l'île d'Oléron

A la fin de septembre, selon l'Historique du Corps, la 15e est envoyée à Saintes.

Le 8 Vendémiaire an 11 (30 septembre 1802), Bonparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Bertgier, Ministre dela Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de m'envoyer l'état des troupes au 1er vendémiaire, de faire joindre à côté de chaque corps le département où il doit se recruter et d'avoir une grande attention d'y faire mettre la force des corps et la situation réelle des présents sous les armes au 1er vendémiaire, ainsi que celle de l'effectif.
Donnez ordre ... À la 15e légère qui est à Givet, de se rendre à Besançon ...
Je vous prie de faire faire un état par division militaire des casernes, tant de celles propres à l'infanterie que de celles propres pour la cavalerie, en distinguant les anciennes des nouvelles
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7190).

Le 29 octobre 1802, le Général Séras s'empare de Zurich, sans coup férir; le Général Ney, l'apprenant, écrit, le 31 octobre 1802, au Ministre de la Guerre Berthier : "... j'ai expédié des ordres aux deux bataillons de la 15e légère, à celui de la 61e de ligne et à l'artillerie qui étaient déjà à Morat, de retourner à Pontarlier..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 376).

- 1803

Au mois de janvier, dit l'Historique du Corps, la 15e Légère fut envoyée à Givet.

Le 19 Pluviôse an 11 (8 février 1803), depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les détachements et bataillons qu'ont à Saint-Domingue les 15e légère, 56e, 21e, 98e et 38e de ligne ayant été incorporés dans d'autres corps sont effacés du contrôle de ces demi-brigades en Europe. Je vous prie de me proposer le plus tôt possible la nomination des officiers nécessaires pour compléter les cadres" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7463).

Le 25 Messidor an 11 (14 juillet 1803), Bonaparte écrit, depuis Bruges, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les 8e et 46e, citoyen ministre, viennent d'avoir l'ordre de compléter les détachements qu’elles avaient aux colonies. Mais il est plusieurs autres demi-brigades qui ont une ou plusieurs compagnies et même une demi-compagnie aux Indes orientales ou occidentales. Entre autres la 15e légère qui doit avoir un fort détachement à l'Île-de-France.
Il est convenable que vous me fassiez un rapport pour que tous ces détachements soient remplacés en France et, comme dans les 8e et 46e demi-brigades, les détachements qui sont outre-mer compteront à la suite des corps
" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7818).

Le 17 juillet 1803 (28 Messidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Gand, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites-vous faire un rapport particulier sur les 2e, 15e et 17e demi-brigades légères, et sur les 30e, 72e et 88e de ligne pour savoir si par l'organisation de leur corps d'officiers, et par le nombre d'anciens qui sont dans leur cadre, elles pourraient faire partie d'un camp ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 584 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7832).

Le 25 juillet 1803 (6 Thermidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Bruxelles, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre que les 2e, 15e et 17e demi-brigades légères, ainsi que les 30e, 72e et 88e de ligne se préparent à faire partie des camps qui auront lieu cet automne sur la côte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7857).

Au mois d'août, dit l'Historique du Corps, la 15e est envoyée à Besançon, où le 24 septembre elle quitte le nom de Demi-brigade pour prendre celui de Régiment.

/ 15e Régiment d'Infanterie légère, 1803-1815

/ 1803-1805, Austerlitz

Le Décret du 1er Vendémiaire an 12 (24 septembre 1803) supprime les dénominations de Demi-brigade et de Chef de Brigade. Le Corps devenu 15e Régiment d'infanterie légère reste commandé par son ancien Chef de Brigade Desailly, qui prend le titre de Colonel.

Le 15e Léger n'est pas compris dans la formation de l'Armée des Côtes. Au mois de novembre, les 3 Compagnies de Carabiniers partent pour Arras, où se réunit la Division d'élite, commandée par Junot. Le Colonel Desailly commande dans cette Division un Régiment d'élite, composé du Bataillon d'élite du 12e Léger et de celui du 15e.

Le Major Gerther prend le commandement du Régiment, à Besançon.

- 1804.

Le 13 mars est créée une Compagnie de Voltigeurs dans chaque Bataillon d'infanterie légère. Elle a le cadre ordinaire des autres Compagnies, 2 Cornets au lieu de Tambours, et 104 Voltigeurs. Ils sont armés de fusils de Dragon avec baïonnette, et ont la solde des Carabiniers. Les Voltigeurs restent à Besançon.

Le 19 Germinal an 12 (9 avril 1804), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Vous donnerez l'ordre, citoyen ministre, à la 15e légère qui est à Besançon de se rendre à Landau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8794).

Le 4 Floréal an 12 (24 avril 1804), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Je vois, citoyen ministre, dans le dernier état de situation des troupes que vous me remettez, que ...
Le 15e d’infanterie légère est porté à 1357 hommes et 90 à l'hôpital, indépendamment du bataillon d'élite qui est à la réserve, ce qui porterait ce corps au complet. Je désire savoir s’il n'y a pas d'erreur. Je n'ai pas idée que ce corps soit aussi fort ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8827).

Le 7 Floréal an 12 (27 avril 1804), le Premier Consul écrit, de Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Je désire, citoyen ministre, que vous écriviez au colonel du 9e régiment de ligne pour éclaircir ce qui est relatif à la situation de ce corps. Je persiste à penser que son effectif ne peut être de 2966 hommes, comme votre état le porte.
Ecrivez pour le même objet aux 13e de ligne et 15e et 31e légers.
" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8836).

Au mois de mai, le Bataillon d'élite se rend d'Arras au Havre pour fournir des garnisons aux bâtiments de la flottille. Au fur et à mesure que les bâtiments sont prêts, ils sont dirigés du Havre sur Boulogne, ayant chacun, outre l'équipage, une garnison de 25 à 30 hommes d'infanterie, commandée par un Officier.

Une députation va à Paris recevoir, le 5 décembre, au champ de Mars, les trois aigles du Régiment, chaque Bataillon ayant le sien.

- 1805.

Le 25 janvier 1805 (5 pluviôse an 13), Napoléon écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre au 9e régiment de ligne et aux 15e et 22e régiments d'infanterie légère de se rendre à Novare avec leur bataillon d'élite, en passant par le Simplon. Vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour empêcher la désertion et vous dirigerez leur route autant que possible, loin des lieux où ils se sont recrutés les dernières années.
Je vous réitère de faire marcher ces corps à très petites journées, en augmentant même les repos prescrits par les ordonnances ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9520).

Et dans une autre lettre, datée du 25 (ou 28 janvier dans la CGN) : "... Donnez ordre au 22e régiment d'infanterie légère de se rendre à Novare, ainsi qu'au 9e de ligne et au 15e d'infanterie légère. Ces régiments emmèneront avec eux leurs compagnies d'élite et passeront par le Simplon. Faites-les marcher à très-petites journées, en augmentant les repos prescrits par l'ordonnance, et dirigez leur route, autant que possible, hors du pays où ils se sont recrutés, en prenant toutes les mesures pour empêcher la désertion" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8287 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9525).

Le mouvement de là flottille donne lieu à plusieurs épisodes. Le 29 janvier, la croisière anglaise enlève le bateau canonnier n° 337, qui a pour garnison 25 Carabiniers du Régiment, commandés par le Lieutenant Prévost.

Le 2 ventôse an 13 (21 février 1805), à La Malmaison, "Le maréchal Berthier, ministre de la guerre, expose à l'Empereur la nécessité de remplacer à Briançon le 56e régiment de ligne parti pour Turin. Il propose à cet effet le 9e de ligne ou le 15e d'infanterie légère"; Napoléon répond : "Le ministre me proposera une réunion de vétérans à Briançon assez considérable pour faire le service : en général, les compagnies de vétérans sont mal réparties" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 37).

Le 18 Ventôse an 13 [9 mars 1805 - Note : La minute (Archives nationales, AF IV 866, ventôse an XIII, n° 23) est datée du 8 mars), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin ... Deux bataillons du 15e d'infanterie légère remplaceront le 9e à Strasbourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9647).

Le 10 juin, une Division de la flottille appareille du Havre, ayant à bord la Compagnie des Carabiniers du Capitaine Barron. A 8 heures du matin elle est attaquée par une frégate, deux bricks et deux cutters anglais ; elle combat tout en continuant sa marche, et mouille à midi près d'une batterie de côte. A une heure elle met à la voile, et la canonnade recommence pour ne cesser qu'à 4 heures, par suite de l'entrée de la flottille à Fécamp. Le détachement du 15e Léger a 1 homme tué et 5 blessés, dont le Capitaine Barron. Le 23 juillet, cette même Division, appareillant de Fécamp, est encore attaquée par la croisière anglaise; le combat cesse à 10 heures du matin, par la retraite des Anglais, la frégate et un brick ayant eu leur mât de perroquet abattu. Le détachement du 15e Léger a 1 homme tué et 6 blessés; la flottille mouille à Dieppe.

A la fin de juillet, le Bataillon d'élite se trouve tout entier réuni au camp de Boulogne, ainsi que la Division d'élite dont il fait partie et dont Oudinot a pris le commandement.

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 5e Régiment, le Bataillon d'élite du 15e Léger, sur un effectif de 785 hommes, en a 128 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

15e Léger

175

25

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 15e Léger a ses 1er et 2e Bataillons à Strasbourg et Landau, 5e Division militaire, 1274 hommes présents, 47 détachés ou en recrutement, 84 aux hôpitaux, total 1405 hommes; le Bataillon d'élite est à l'Armée des Côtes, avant-garde, pour 723 hommes présents, 62 aux hôpitaux, total 786 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 1er Fructidor que 10 hommes du 15e Léger doivent quitter Strasbourg le 10 pour arriver à Wimereux le 29 Fructidor "Pour compléter les bataillons d'élite de ces régiments" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 3e Brigade, 5e Régiment. Desailly, Colonel du 15e d’Infanterie légère. Chef de Bataillon Polard, du 12e ; 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 720 présents à Wimereux. Chef de Bataillon du 15e, 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 723 hommes présents à Wimereux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Les armements de l'Autriche obligent Napoléon à renoncer à son expédition sur l'Angleterre, et l'Armée des Côtes est dirigée à grandes journées sur le Rhin.

La Division de Grenadiers Oudinot quitte le camp de Boulogne le 23 août et marche sur Strasbourg, où elle est comprise dans le 5e Corps, Maréchal Lannes.

Le 15e Léger est désigné pour remplacer dans la Division Friant (3e Corps, Maréchal Davoust) le 21e Léger laissé à la garde du camp d'Ambleteuse.

Concernant les Officiers, ceux sortants des Ecoles militaires sont bien notés : "Au 15e léger : Jourdain, 16 ans, sortant de l'École polytechnique. Promet beaucoup (il mourut dans la campagne suivante). - Tondeur, 18 ans ; promet beaucoup par son application à ses devoirs et son intelligence. Bonne conduite et bonne tenue" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 174).

Le 11 Fructidor an 13 (29 août 1805), le Général Bertrand écrit, depuis Strasbourg, à l’Empereur : "Sire,
Je suis arrivé ici cette nuit; je n'en partirai qu'à 4 heures, pour tâcher d'obtenir quelques renseignements sur les mouvements des Autrichiens. Si j'apprenais quelque chose de positif, j'aurais l'honneur d'en rendre compte à Votre Majesté par une seconde lettre. On croit généralement à une guerre très prochaine avec l'Autriche; on est même un peu alarmé de voir la frontière sans troupes, Huningue surtout, où il y a des munitions en assez grande quantité et un seul bataillon de dépôt.
Il y a dans toute la division 3 bataillons de dépôt et 2 du 15e d'infanterie légère, forts ensemble de 1000 baïonnettes. On attend, vers la fin du mois, le 18e de ligne de 1900 hommes, et 1 régiment de hussards qui doit, dit-on, se réunir par des manœuvres aux 4 autres régiments de cavalerie qui sont dans la division ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 193).

Le 21 Fructidor an 13 [8 septembre 1805), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande-Armée : "… Le 15e d'infanterie légère, et les 18e et 58e de ligne ne faisaient pas partie de l’armée des Côtes, et cependant font aujourd'hui partie de la Grande Armée. Il est nécessaire que vous leur fassiez fournir des capotes et des souliers" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10760).

Le 30 Fructidor an 13 (17 septembre 1805) à deux heures du matin, Murat écrit, depuis Strasbourg, à Napoléon : "… J'ai passé ce matin la revue du 15e régiment d'infanterie légère, du 18e de ligne, des 22e et 27e de dragons : tous ces corps sont de la plus belle tenue et ne laissent rien à désirer quant à leur instruction ; tous portent leurs regards avec impatience sur la rive droite du Rhin" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 269 ; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 21, lettre 2124 - Note : Alombert et Colin donnent : 27e de dragons, il y a dans le texte : 25e de dragons).

Le même 30 Fructidor an 13 (17 septembre 1805), Napoléon, depuis Saint-Cloud, ordonne : "… Toutes les divisions du maréchal Davout se rendront de Dürkheim en droite ligne sur Manheim. Le 15e d'infanterie légère, qui est à Landau, se rendra à Manheim le 3, pour soutenir la division Nansouty ; il devra donc être arrivé le 1er vendémiaire vis-à-vis Manheim …
La division de grenadiers d'Oudinot, le 3, à la pointe du jour, passera le Rhin, et prendra position à une lieue de Kehl …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 266 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9227).

Le 15e Régiment d'infanterie légère quitte Strasbourg le 19 septembre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 34).

Les 1er et 2e Bataillons, sous les ordres du Major Gerther, quittent Besançon le 21 septembre pour aller rejoindre la Division à Manheim.

La Division Oudinot passa le Rhin à Kelh le 25 septembre.

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
5e régiment d'élite. Bataillon du 15e Léger, 699 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN.
Bataillon du 12e d'infanterie légère. Grossweier.
Id. 15e id. Haselbach, Unter-Michelbach ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN,
Bataillon du 12e régiment d'infanterie légère. Niederhausbergen, Mittelhausbergen, Oberhausbergen.
Id. 15e id., Suffelweiersheim, Mundolsheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).

La Division Friant passe le Rhin le 26 septembre à Manheim.

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
3e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
15e Léger, 1 Bataillon, 905 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN.
Bataillon du 12e d'infanterie légère. Rastatt.
Id. 15e id. Rastatt ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 5 vendémiaire (27 septembre 1805).
Quartier général : Mannheim.
... 2e division : Quartier général, Mannheim.
Passe le Rhin et prend position :
33e et 48e, Neckarhausen.
108e et 111e, Seckenheim.
(Le 15e d'infanterie légère n'a pas rejoint ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 577).

Le 29 septembre 1805 (7 Vendémiaire an 14), Davout écrit à l’Empereur et Roi : "... L'armement des soldats est bon, à l'exception de 500 armes qui manquent au 15e d'infanterie légère, qui est arrivé dans le plus mauvais ordre, n'ayant que des armes défectueuses et aucun effet de campement ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 141, lettre 88 ; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 589).

"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 7 vendémiaire (29 septembre).
... Le 15e d'infanterie légère, parti de Strasbourg, rejoint la division à Neunkirchen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 598).

"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
15e à Zulfenhausen ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Id. 12e et 15e. Sargroningen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).

Le 3e Bataillon, parti le 21 septembre, s'arrête le 26 septembre à Landau; le 3 octobre, le 3e Bataillon est envoyé à Mayence, faire partie du 2e Corps de Réserve, Maréchal Lefebvre; sa Compagnie de Voltigeurs a suivi le 2e Bataillon de guerre en Allemagne.

"3e CORPS D'ARMEE.
Journée du 12 vendémiaire (4 octobre 1805).
… 2e division. - Quartier-général : Herboldshausen. Le 15e régiment d’infanterie légère, en avant d’Herboldshausen …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 754).

La Division Oudinot arrive le 7 octobre à Donauwerth, où elle passe le Danube. Le 8, le Bataillon d'élite du 15e Léger prend part à la fin du combat de Vertingen, où 12 Bataillons de Grenadiers autrichiens sont détruits par la cavalerie de Murat. Le 9, ce Bataillon est passé en revue par l'Empereur à Zumerskausen.

Friant passe le Danube à Neubourg, et arrive le 9 octobre à Aicha. Pendant les opérations d'Ulm, le Corps de Davoust reste en observation en Bavière.

Le Bataillon d'élite du Régiment prend part à la poursuite du Corps de Verneck, qui, sorti d'Ulm le 14 octobre, est entièrement pris ou détruit le 18 à Nordlingen.

"Journal de marche de la division Friant.
Le 28 vendémiaire an XIV (20 octobre 1805).
(Erreur de date probablement. Ce mouvement a du se faire le 19.)
... Le 15e régiment d'infanterie légère et l'état-major de la division s'établissent à Moosach. Ce pays est boisé. La 1re division s'établit sur la Würm, sa gauche à Bluthenburg, sa droite à Planeck et en profondeur à Unter-Pfaffenhofen, Germering, Lechhausen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 997).

La "Situation des troupes composant le 3e corps de la Grande Armée à l'époque du 1er brumaire an XIV (23 octobre 1805)" indique que le 15e Régiment d’Infanterie légère, Colonel Desailly, est à la 2e Division Friant; il compte 43 Officiers et 843 hommes présents sous les armes. Absents avec solde : 65 hommes détachés. Absents sans solde : 20 hommes aux hôpitaux ; 1 Officier prisonnier de guerre. Total 972 hommes et 9 chevaux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1091).

Le 25 octobre, Davoust reprend sa marche en avant et passa l'Inn à Mühldorff le 27.

La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 15e Léger comprend 22 Officiers et 680 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).

Oudinot passe le 27 octobre à Branau.

Davoust est alors chargé de flanquer la marche du gros de l'armée qui s'avance le long du Danube.

Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
3e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Le Maréchal Davout.
2e Division du 3e Corps.
Général de Division. FRIANT.
33e de Ligne (2 Bataillons);
48e de Ligne (2 Bataillons) ;
108e de Ligne (2 Bataillons) ;
111e de Ligne (2 Bataillons);
15e Légère (2 Bataillons).

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Maréchal LANNES.
1re Division du 5e Corps.
Général de Division. OUDINOT.
2e Bataillon de Sapeurs ;
1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons;
2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons;
3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons;
4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons;
5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le 8 Brumaire an 14 (30 octobre 1805), le Maréchal Davout écrit, depuis le Quartier général d'Altheim, au Général Friant : "Je désire, mon cher général, que vous vous portiez en avant avec votre division le plus loin qu'il vous sera possible, sur la route de Ried. Dans tous les cas, prenez position au moins à une lieue en avant d'Altheim et partez demain, à 5 heures du matin, pour vous rendre à Ried. Je vous recommande de ne pas trainer de bagages après vous, les intentions de Sa Majesté étant positives à cet égard.
Quant aux subsistances, donnez au soldat de la viande et enfin ce que vous pourrez vous procurer, ne pouvant rien vous promettre.
Envoyez-moi ce soir un de vos officiers à Ried, pour me faire connaitre votre position.
Amitié. Le Maréchal, Davout
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 317 - Note : Sur l'original au crayon derrière et formé de la main du Général Friant : Les 15e et 48e à Imolkam; le 33e à Polling et 1 bataillon du 111e ; le 111e à Graham).

"Journal de la division Friant.
De Burghausen à Polling, le 8 brumaire an 14.
… Nous traversons deux autres ruisseaux sur des ponts en bois et ensuite l'Ach, petite rivière sur la droite de laquelle est Altheim. Ce bourg est assez considérable; il y a église, cimetière muré, belles auberges, relais de poste; plusieurs routes y aboutissent, et M. le Maréchal y fixa son quartier général ..... Nous le traversons et suivons la route de Lambach, par Ried, Haag, etc., et remontons jusqu'à Polling la rive droite du Pollinger·. Le général Friant eut son quartier général à Polling, gros village baigné par la susdite petite rivière, qui y fait tourner· plusieurs moulins. Les 15e et 33e bivouaquèrent dans les bois à droite de la route en avant de Polling, le 111e et le 48e dans les bois sur les hauteurs dont le pied est baigné par la susdite petite rivière. La cavalerie légère, l'artillerie cantonnèrent à Graham et Kirchain
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 318).

"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 9 brumaire an XIV.
… 2e division : Gaspoltshofen.
Prend à peu près la position qu'occupait l'avant-garde à la hauteur de Gaspoltshofen. La droite et la gauche appuyées aux hauteurs couronnées de bois et à cheval sur la route. Le 15e occupe Jeding, le 33e dans le bois à droite de la route. Le 111e à gauche en sortant de Jeding; le 48e sur la hauteur à droite à 800 mètres du chemin et à cheval sur celui qui conduit à Schwanenstadt ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 349).

"Journal de la division Friant.
De Polling à Gaspoltshofen, le 9 brumaire an 14.
Nous partîmes avec ordre d'aller prendre position sur la rive gauche de la Traun, en arrière de Haag. Nous arrivâmes à nos bivouacs à 5 heures du soir, et les quittâmes deux heures après par un temps affreux, ayant la neige et la pluie moitié gelée dans la figure. Nous marchons sur Ieding où le 17e de ligne, le 1er de chasseurs à cheval et la 7e compagnie du 2e bataillon de sapeurs eurent ce même jour une brillante affaire contre les Autrichiens qui furent forcés, perdirent beaucoup de monde et 500 prisonniers; le reste se sauva par la fuite, et laissa le champ de bataille couvert de fusils, sabres, gibernes. Le brave capitaine de sapeurs Boissy y fut blessé assez grièvement à la jambe; plusieurs maisons furent brûlées, les autres pillées et dévastées; les blessés y étaient encore à notre arrivée, le 15e d'infanterie légère s'y logea, le 33e bivouaqua dans les bois à droite de la route, le 48e à Altenhof, à cheval de la route de Schwanenstadt, le 111e sur les hauteurs boisées, en sortant d'Imling et à gauche, le général de division eut son quartier général à Gastpoltshofen, gros village à mi-côte des hauteurs médiocres en arrière d'Ieding, à 1/4 de lieue du chemin à gauche; le pied de ces hauteurs est baigné par un ruisseau que l'on passe sur un pont en bois avant d'entrer à Ieding et que nous eûmes sur notre droite depuis Groming …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 350).

Le 4 novembre, le 15e Léger enlève la partie de Steyer qui est sur la rive gauche de l'Enns, et protége la reconstruction du pont.

La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
3e Brigade Ruffin.
15e Régiment d’infanterie légère. 24 Officiers et 469 hommes prêts à combattre ; 109 hommes détachés sur les derrières ; 105 hommes aux hôpitaux ; 72 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).

Le 6, la marche continue par Waydhoffen et Annaberg sur Lilienfeld. Les troupes souffrent beaucoup dans cette marche à travers des montagnes couvertes de glace. Le 8, en approchant de Saint-Gamming, le Général Heudelet, commandant l'avant-garde, tombe avec le 15e Léger au milieu de la colonne du Général Merfeld, qui se retire devant Marmont. Les Autrichiens, surpris et attaqués vigoureusement, sont rejetés sur Mariazell, perdant dans la poursuite 3 drapeaux, 16 canons et 4,000 prisonniers.

Oudinot et Murat forment l'avant-garde de la colonne principale, devant laquelle les Austro-Russes se retirent, en sacrifiant quelques arrière-gardes. Le 5 novembre, la position d'Amstetten n'est enlevée qu'après un combat acharné et sanglant où le Régiment d'élite des 12e et 15e Léger se distingue. Le Bataillon du 15e Léger repousse trois attaques à la baïonnette de l'infanterie russe. Le colonel Desailly a son cheval tué sous lui. Le lendemain, pendant la Marche, Murat, traversant le Bataillon, lui adresse les paroles suivantes : « Vous avez fait ici comme à la prise de Gradisca; vous avez couché sur le champ de bataille. Je reconnais bien là le brave 15e léger ».

"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 15 brumaire an XIV.
… 2e division : Steinhof, Fermode, Kronmossen.
Près de Kronmossen, à demi distance de Seitenstetten à Gleis. Le 15e et le 33e, près de la route à droite dans un bois.
Le 18e et le 111e à une demi-lieue en arrière et du même côté de la route.
Dans ces montagnes, les bivouacs ne peuvent guère être qu'en colonne et extrêmement ramassés …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 562).

"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 19 brumaire an XIV.
… 2e division : Traisen.
Le 15e à droite de la route de Vienne par Altenmarckt, à 600 mètres de cette route, à 1 lieue et demie de Lilienfeld.
Le 33e entre la route et la rivière.
Le 48e sur la route de Saint-Pölten près Wilhelmsburg.
Le 111e était encore à la garde du parc ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 674).

"Journal de la division Friant.
De Stenhoff à Traisen, le 19 Brumaire an 14.
La 2e division part avec ordre de prendre position en avant de la petite ville de Traisen, à cheval sur la route de Saint-Pölten, en prolongeant toutefois sa droite vers Rainfeld et se couvrant ainsi d'un gros ruisseau ou petite rivière qui se jette dans la Traisen près le petit village de Saint-Jean et en face de celui de Traisen où notre quartier général s'établit, et qui se trouve à trois quarts de lieue en avant de la petite ville du même nom. Un bataillon du 48e régiment reste au quartier général et l'autre se porte à la hauteur de Wilhelmsburg sur la route de Saint-Pölten; le 33e régiment occupa Saint-Jean et Wiesenfeld, séparés par un gros ruisseau sur lequel est un pont en bois; et le 15e d'infanterie légère occupa Rainfeld près l'embouchure dans le Golsen d'un gros ruisseau qui couvrait son flanc droit; ladite petite rivière de Golsen, qui était sur notre front, avait un pont en bois assez grand, sur le centre à peu près de la ligne des 33e et 15e régiments.
La neige, la pluie et la gelée rendirent cette journée bien fatigante; la 1re division, dont le quartier général est à Lilienfeld, avec celui de M. le Maréchal et de la 3e division, alla s'établir à Zell, sa gauche à notre droite et ayant sur son front le même gros ruisseau qui couvre le flanc droit du 15e d'infanterie légère; la 3e division bivouaque près de Faschinsgraben …
On distribue aux troupes beaucoup de vin
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 676).

Le 13 novembre, la Division Oudinot surprend le grand pont de Vienne et passe le Danube. Le 16, elle est vigoureusement engagée à Hollabrunn, contre le Corps de Bagration ; le combat ne cesse qu'à 11 heures du soir, et Oudinot est blessé. Elle occupe Znaym le 17, et Brünn le 20; Junot en a pris le commandement.

Davoust arrive à Vienne le 14 novembre; Friant va s'établir sur la route de Presbourg. Le 16, la Division passe le Danube et prend position sur la route de Brünn.

Le 20 novembre 1805, le 15e Léger est porté jusqu'à Gaunersdorf (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 55).

Le 28 novembre, Napoléon envoie l'ordre à Davoust de concentrer son Corps à Brünn. La Division Friant arrive à l'abbaye de Raygern le 1er décembre au soir, ayant fait 36 lieues en quarante heures.

Le 2 décembre a lieu la bataille d'Austerlitz.

Après quelques heures de repos, Davoust quitte l'abbaye de Raygern le 2 décembre, à 6 heures, dans la nuit et le brouillard, avec les trois Brigades de Friant et les Dragons Bourcier. La Brigade Heudelet, Voltigeurs du 15e Léger et 108e de Ligne, deux pièces de 4, tiennent la tête de la colonne, précédée par le 1er Régiment de Dragons (soit 800 ou 900 fusils, et 200 sabres) ; elle est suivie à une heure d'intervalle de la Brigade Kister, 15e Léger et 33e de Ligne (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 153).

Par suite des pertes de la campagne et des traînards laissés en arrière dans la marche forcée de la veille, les deux Bataillons du 15e Léger ne comptent ensemble que 754 hommes sous les armes. La colonne marche sur Turas, quand de nouveaux ordres la font diriger sur Sokolnitz, au secours de la Division Legrand, du Corps de Soult.

Attaqué à la pointe du jour, le village de Telnitz a été déjà pris et repris, quand l'arrivée d'un Corps russe en chasse de nouveau les Français.

Tandis que le 26e Léger est aux prises avec la Russes, Davoust, prévenu, dirige la Brigade Heudelet (moins son artillerie) sur Telnitz en prenant semble-t-il, le chemin qui passe à l’auberge d’Ottmarau. Les Voltigeurs du 15e Léger et le 108e de Ligne parviennent vers 9 heures au moulin de Telnitz, s’y forment et s’élancent dans la grande rue du village. Cette charge furieuse balaie Telnitz d’un bout à l’autre. Le brouillard favoriser le Général Heudelet en lui procurant l’avantage de la surprise. Les Chasseurs russes, les Hongrois sont bousculés ; le Régiment de la Nouvelle-Ingrie, assailli à l’improviste, s’enfuit et jette la confusion dans toute la colonne de Dokhtourov. Les Voltigeurs se répandent en tirailleurs dans les vignes. Le 1er Bataillon du 108e se déploie ; le 2e arrive au débouché. Mais la petite troupe du Général Heudelet, avec ses 800 hommes, est trop peu nombreuse pour obtenir un résultat de quelque durée ; elle ne peut s’étendre dans le village de Telnitz, qui reste certainement occupé en partie par l’ennemi. Le premier moment de surprise passé, les Russes et les Autrichiens se ressaisissent ; ils attaquent le 108e de tous côtés. Deux Escadrons de Hussards de Hesse-Hombourg font une charge brillante sur le 1er Bataillon. Arrêtés par les Grenadiers du 2e Bataillon, ils font un détour, reviennent sur le flanc gauche de ce Bataillon, et le rejette dans le village. Le 1er Bataillon parvient à se reformer et se replie en bon ordre, mais les Chasseurs et les Fusiliers russes attaquent à leur tour ; la 2e Compagnie de Grenadiers, près d’être cernée, se fraye un chemin entre deux Bataillons ennemis. Le 108e s’efforce alors de déboucher du village par le nord, le long du Goldbach, entre le cimetière et le ruisseau, sans doute pour avoir ses deux flancs couverts (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 164).

Selon l'Historique du Corps, la Brigade, au cours de la première partie de cette action, prend aux Russes 5 canons et 2 drapeaux. Il indique aussi que, profitant de ce succès, les Voltigeurs du 15e Léger sont sortis du village, ont gravi une hauteur en avant, et repousser vigoureusement la charge des Hussards de Hesse-Hombourg.

Le 108e débouche à son tour et se porte à leur gauche, quand il est pris à revers par un feu bien nourri qui le force à rentrer dans Telnitz : c'est le 26e Léger (Division Legrand) qui, placé le long du ruisseau et ne pouvant distinguer les couleurs à cause du brouillard, a pris le 108e pour les Russes et a ouvert le feu. Cette méprise oblige les Voltigeurs à rentrer aussi dans le village, d'où une attaque furieuse des Russes déloge de nouveau les Français. La cavalerie autrichienne traverse de suite Telnitz et se jette sur les cavaliers de Bourcier et de Margaron, dont les chevaux sont fatigués par les marches. Heudelet, ayant reformé ses troupes, vient par son feu en aide à la cavalerie et contient l'ennemi. Il est 10 heures du matin; la prise du plateau de Pratzen rappelle en arrière une partie des forces accumulées vers Telnitz, et le combat se ralentit sur cette partie du champ de bataille.

Avec le reste de sa Division, Friant a continué sa marche sur Sokolnitz. Il trouve en arrivant les Russes maîtres du village et commençant à se former en bataille.

Le moment paraît venu au Maréchal Davout d'engager la Brigade Kister : le 15e Léger est engagé sur le ponceau à l'angle Nord-Ouest de Sokolnitz ; il en chasse un Corps russe plus nombreux que lui et pénètre dans le village, pêle-mêle avec l'ennemi. Le 33e débouche par le chemin qui conduit au château et s'engage dans la petite plaine entre le village et le château.
Przibiszewski envoie à deux reprises des troupes fraîches qui forcent les nôtres à se replier ; mais le 15e Léger et le 33e reprennent deux fois l'avantage. Le 111e revient à la charge, mais il est repoussé une seconde fois. Enfin les Russes parviennent à refouler le 15e Léger au-delà du ruisseau ; mis en désordre, ce Régiment se réfugie sur la hauteur au Nord. Le 33e, que ce mouvement a découvert, est attaqué dans son flanc droit et rejeté aussi sur la colline.
Le combat prend alors un caractère un peu différent : tandis que le 48e lutte avec acharnement pour se maintenir à la pointe Sud de Sokolnitz, le 33e, le 15e léger, le 111e et sans doute aussi le 108e et la Brigade Merle, se reforment au Nord du ruisseau. Les Russes, épuisés et mis en désordre par ce combat prolongé, n'attaquent pas avec vigueur. Tout se réduit, pendant une demi-heure au moins, à une fusillade.
D'ailleurs, Langeron a été averti que Napoléon attaque Pratzen, et il va voir lui-même ce qui se passe sur le plateau. La 2e colonne russe reste sans chef, et toutes ses unités se sont engagées.
Bientôt (vers midi et demi) Davout juge ses troupes en état de reprendre l'offensive ; il prend ses dispositions pour utiliser tous ses Bataillons dans un effort commun, et il donne le signal : le 15e Léger, dirigé par le Général Friant, est porté en avant ; puis c'est le tour du 33e, que Friant porte à l'extrême droite (il était à la gauche) pour tomber dans le flanc gauche de l'ennemi. Le reste de la Division, ainsi que les troupes du Général Merle, se lance à l'attaque en même temps ; la droite et la gauche enveloppent le village et le château de Sokolnitz et menacent de couper complètement la cohue de plus en plus informe des Russes.
Telle est la situation dans Sokolnitz quand Langeron y reparaît, consterné du spectacle auquel il vient d'assister sur les hauteurs de Pratzen (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 168).

Vers midi, le Général Friant, voyant ses Régiments de gauche rejetés en arrière du ruisseau de Sokolnitz, juge nécessaire de frapper un coup décisif. Il concentre ses efforts sur la pointe du village. Ayant retiré son 33e de son extrême gauche, il l’amène entre le 15e Léger et le 111e de Ligne, puis, ralliant le 15e, il le lance sur le pont et le débouché nord-ouest de Sokolnitz, tandis que le 33e, conversant à gauche, tombe dans le flanc de l’ennemi qui défend ce saillant. A cette vue, les autres Bataillons battent la charge. Le 48e, qui tient toujours dans l’angle sud de Sokolnitz, regagne du terrain, soutenu à gauche par le 111e, le 3e et le 108e. Il semble que les Tirailleurs du Pô ont attaqués à ce moment le château de Sokolnitz. Enfin, le 26e Léger se porte en avant le long du Goldbach ( ?) : "La victoire, dit le Colonel Pouget, se déclara pour les Français au centre des deux armées. Ceux des Russes qui étaient opposés au 26e en eurent avis les premiers, et se retirèrent aussitôt, laissant ce régiment maitre du champ de bataille ainsi que (de) leurs blessés et prisonniers" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 205-206).

Les Russes qui combattent dans la plaine, viennent d’être culbutés par le 15e Léger, le 33e, le 108e, le 3e et le 111e, contre les murs du parc (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).

La Brigade Kister, appuyée par les troupes de Legrand, se lance sur la ligne russe, la culbute et la rejette sur le village où elle pénètre pendant que la 3e Brigade (48e et 111e de ligne) y entre d'un autre côté. Un combat acharné a lieu ; le Major Gerther, qui a eu déjà son cheval tué sous lui, reçoit deux coups de feu. Enfin Sokolnitz reste entre les mains des Français. Mais les Russes reviennent à la charge, de nouvelles troupes remplacent les Bataillons rompus ; alors les Français reculent lentement, défendant pied à pied ce village, prix de tant d'efforts. Les deux aigles du 15e Léger sont chacune en danger d'être prises; les Lieutenants Broudes et Deschamps, porte-aigle, voient successivement tomber les hommes de leur garde, et se défendent avec bravoure. Broudes se sert de son enseigne pour assommer les Russes; enfin ils sont dégagés. Malgré tous les efforts, il faut quitter le village. Une fois en plaine, le mouvement s'accélère; il va devenir une fuite. Le Chef de Bataillon Dulong, qui a pris le commandement du Régiment, saisit l'aigle du 2e Bataillon et s'écrie : « Soldats ! je m'arrête ici. Voyons si vous abandonnerez votre étendard et votre chef ». Cet acte d'énergie arrête le Régiment, qui se rallie. Il est alors 2 heures, et l'on ne se bat plus que sur cette partie du champ de bataille. Le Régiment prend peu de part aux derniers actes de la bataille, tout en suivant le mouvement de Friant sur Telnitz et ses lacs. Il a perdu 31 hommes tués et 246 blessés. Les Sergents-majors Surdon (blessé d'un coup de baïonnette), Marmont (blessé de deux coups de feu) et Decroix sont cités pour leur bravoure. Le Maréchal Davoust et le Général Friant, passant devant le Régiment le soir de la bataille, le félicitent de sa bravoure et de sa conduite dans cette journée.

Le 2 décembre 1805 (11 Frimaire an 14), Davout écrit, depuis Menitz, au Ministre de la Guerre, Major général : Monsieur le Maréchal, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que ce matin, à cinq heures, la division Friant s'est mise en marche de ses positions de Raygern, conformément aux ordres que vous m'avez transmis de la part de Sa Majesté ; ayant eu connaissance pendant le mouvement que le 3e régiment de ligne était attaqué à Telnité, j'y ai dirigé cette division. Le village, que le 3e régiment avait été obligé de quitter après la plus belle résistance, a été attaqué et emporté par le général Heudelet, à la tête du 108e régiment et de quelques compagnies du 15e régiment d'infanterie légère ; mais des forces supérieures de l'ennemi l'ont repris de nouveau.
L'ennemi a manœuvré pour m'envelopper en débouchant avec de l'artillerie par Sokolnitz, que j'ai fait attaquer tout de suite par les cinq régiments de la division par échelons. Ce village a été pris et repris plusieurs fois, et l'ennemi a fini par y laisser 12 à 15 pièces de canon ; des la première attaque, trois pièces avaient été prises et emmenées par nous.
J'ai eu à combattre pendant la grande majorité de la journée sur mon front et sur mes flancs des colonnes extrêmement fortes.
Tous les corps ont manœuvré avec sang-froid, sous un feu très-vif, et se sont mêlés plusieurs fois avec l'ennemi ; ils ont beaucoup souffert.
Je dois le plus grand éloge de tous les généraux et colonels ; tous ont eu des chevaux tués ou blessés ; le général Friant en a eu quatre.
Je dois aussi citer avec éloge l'adjudant-commandant Marès, qui a fort bien servi et qui a été blessé.
Mon chef d'état-major, le général Daultanne, officier très distingué, a été très-utile ; il a continuellement rallié les corps et a montré le plus grand calme.
L'adjudant-commandant Hervo l'a parfaitement secondé.
Dans l'après-midi, la division Friant s'est portée sur Melnitz pour tourner quelques bataillons et escadrons qui se battaient contre des troupes du 4e corps d'armée ; ces corps ennemis, n'ayant plus d'issue, ont été en partie jetés dans le lac par les troupes du 4e corps.
Il y a eu dans la journée plusieurs drapeaux pris par le 48e et le 108e régiment.
Le général Bourcier, avec la division de dragons sous ses ordres, a parfaitement couvert ma droite et maintenu l'ennemi par ses manœuvres et plusieurs charges.
Je ferai connaitre à Votre Excellence les officiers et soldats qui se sont plus particulièrement distingués.
Il n'y a eu que 500 à 600 Russes pris ; une perfidie d'un de leurs colonels, qui avait mis bas les armes et qui les a reprises contre le 108e régiment, a excité l'indignation et la fureur des soldats.
La plaine, les villages et les maisons sont jonchés de morts
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 192, lettre 123).

Dans son rapport, plus complet, daté du 6 décembre 1805 (15 Frimaire an 14), Davout écrit, depuis Lundenbourg, au Ministre de la Guerre, Major général : "Monsieur le Maréchal, j'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Excellence, dès le 11 au soir, de ma marche pour me rendre, avec la division Friant et celle de dragons du général Bourcier, sur les points qui m'avaient été assignés par Sa Majesté. J'ai mis sous vos yeux le précis des événements qui eut eu lieu dans la partie soumise à mon commandement pendant la mémorable journée du 11. J'ai cité particulièrement quelques officiers recommandables par leurs services.
Pour satisfaire aux demandes que m'a faites Votre Excellence par sa lettre d'hier, je vais entrer dans quelques détails sur la part que le corps d'armée à mes ordres a eue à la bataille du 11. J'avais fait former la division Friant en trois brigades.
La 1re, composée du 108e régiment de ligne et des compagnies de voltigeurs du 15e régiment d'infanterie légère, était aux ordres du général Heudelet.
La 2e, composée du 15e régiment d'infanterie légère et du 33e de ligne, était aux ordres du général Kister.
La 3e, forte des 48e et 111e était commandée par le général Lochet.
La division marcha dans cet ordre. J'avais prescrit au général Friant de faire porter la brigade du général Heudelet sur Turas, d'où elle devait chasser l'ennemi, et de la diriger ensuite sur Sokolnitz ; les deux autres brigades avaient ordre de suivre par échelons pour soutenir le mouvement.
Ayant eu connaissance pendant la marche que le 3e régiment d'infanterie de ligne du 4e corps d'armée était vivement attaqué à Telnitz, j'ordonnai au général Friant d'y porter sur-le-champ sa division. La brigade du général Heudelet fut chargée de l'attaque du village, que le 3e régiment de ligne, après la plus belle résistance, avait été contraint d'abandonner.
Le général Heudelet fit emporter le village ; mais après les plus grands efforts pour s'y maintenir, des forces infiniment supérieures le contraignirent à l'évacuer.
Le général Bourcier, à qui j'avais fait prendre position pour observer les mouvements de l'ennemi et le contenir sur ma droite, fit exécuter à sa première ligne une charge sur l'ennemi qui se présentait en avant du village et le força à rétrograder.
L'ennemi manœuvrant ensuite pour m'envelopper et débouchant avec de l'artillerie par Sokolnitz, je le fis attaquer à l'instant par les cinq régiments de la division Friant disposés par échelons ; le village fut pris et repris plusieurs fois. Enfin, l'ennemi, malgré la supériorité du nombre et ses efforts sur tous les points de l'attaque, finit par laisser en notre pouvoir environ 20 bouches à feu et 4 drapeaux ; deux de ceux-ci ont été pris par le 48e régiment, et les autres par le 108e. J'ai l'honneur de les adresser à Votre Excellence.
Les cinq régiments de la division Friant, beaucoup affaiblis par les marches forcées et vraiment extraordinaires qu'ils venaient de faire, ne comptaient pas 4,000 baïonnettes au moment où elles se présentèrent à l'ennemi ; cependant ils surent faire tête, et même prendre et retenir l'avantage pendant toute l'action, à des forces infiniment supérieures ; s'ils cédèrent quelque fois au nombre, ce ne fut que pour les réattaquer avec plus de vigueur : toujours ils furent prompts à se rallier sous le feu le plus vif, et ils montrèrent constamment le plus grand calme dans les moments même les plus difficiles, mais ils ont beaucoup souffert.
Dans l'après-midi, la division Friant marcha sur Menitz, pour tourner quelques bataillons et escadrons qui étaient aux prises avec les troupes du 4e corps d'armée, qui les culbutèrent en grande partie dans le lac.
Je dois les plus grands éloges au général de division Friant, qui a eu dans cette journée quatre chevaux tués ou blessés sous lui ;
Aux généraux de brigade Heudelet, Kister et Lochet, qui comme lui ont eu leurs chevaux tués ou blessés et leurs habits criblés de balles, et qui, pendant toute l'action, n'ont cessé de déployer le zèle et les talents qui les caractérisent.
Je me plais à rendre un témoignage éclatant de la conduite du 15e régiment d'infanterie légère et de son chef, M. le major Geillier ; cet officier, blessé dans l'action, fut remplacé dans le commandement par le chef de bataillon Dulong, officier non moins distingué ...
J'ai l'honneur d'adresser à Votre Excellence une ampliation de mon rapport du 11, un état présentant les pertes de la division Friant dans cette journée, un état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats qui se sont particulièrement distingués dans cette division.
Je m'empresserai de lui transmettre incessamment les faits particuliers que je pourrai recueillir, ainsi que les noms des militaires qui se sont emparés des drapeaux ; d'après les rapports qui ont été faits, il a dû en être pris 6 ; mais deux soldats n'y attachant aucun prix parce qu'il n'existait que les bâtons, ont dû en briser deux et les jeter
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 199, lettre 126).

Le 3 décembre 1805 (12 Frimaire an 14), le Général de Division Friant écrit au Maréchal Davout : "J'ai l'honneur de vous adresser quelques détails sur la part que les troupes mes ordres ont eue au succès de la glorieuse journée d'hier. C'est sous vos yeux, Monsieur le Maréchal, qu'elles ont combattu ; vous avez été témoin de leur bravoure et de leur intrépidité, vous avez pu juger de ce que la division entière a exécuté d'après vos ordres ; les détails que je vais avoir l'honneur de vous donner pourront, je l'espère, vous mettre à même de connaitre ce que chaque régiment a fait de particulier, quel courage chacun d'eux déploya, et combien ils ont mérité la bienveillance de Sa Majesté et la vôtre.
En conséquence de vos ordres, la division avait été divisée en trois brigades la première, composée du 108e régiment et des voltigeurs du 15e, était aux ordres du général Heudelet ; la seconde, composée du 48e et du 111e, était à ceux du général Lochet ; le général Kister commandait le 15e et le 33e de ligne ; dans cet ordre, elle marchait par échelons se dirigeant sur Telnitz, lorsque, arrivée à la hauteur de Bobeschowitz, il lui fut ordonné de se porter sur Sokolnitz, dans le même ordre de marche qui avait été disposé. La brigade du général Heudelet força alors le pas ; elle joignit Sokolnitz, qu'elle trouva occupé par l'ennemi ; bientôt elle battit la charge, se précipita dans le village en faisant un carnage affreux de tout ce qui se trouva devant elle ; l’ennemi, très en force, soutint la charge. On continua de part et d'autre de combattre avec beaucoup d'acharnement ; mais comme le général Heudelet commençait à s'établir dans les premières maisons, une décharge qu'un régiment de la division du général Legrand fit malheureusement sur ses troupes, qu'il prit pour l'ennemi, le força à se jeter dans le petit bois qui se trouve à la gauche du village, après avoir longtemps soutenu le feu et les efforts d'un corps de 5,000 à 6,000 Russes, et leur avoir pris deux drapeaux, et pris et repris plusieurs pièces de canon ou caissons.
L'ennemi, toutefois, s'était déjà rendu maître des hauteurs en arrière de Sokolnitz, lorsque la brigade du général Lochet arrive au pas de charge ; le 48e marche à lui, l'attaque à la baïonnette, le culbute, et parvient à s'emparer des premières maisons de l'extrême droite du village. Il fait des progrès étonnants en raison de sa force, car il doit attaquer chaque maison particulièrement, et il s'en empare tour à tour ; il prend également deux drapeaux et plusieurs pièces de canon ou caissons ; mais l'ennemi le déborde tout à coup sur la gauche, le cerne même par de nombreux tirailleurs.
Le 111e régiment, qui était resté en bataille à quelque distance en arrière, se porte aussitôt en avant ; il charge avec vigueur un gros ramas de gens s'avançant sans ordre, sans chefs, et jetant des clameurs horribles ; il les repousse, puis il attaque un corps nombreux qui marchait pour couper les communications de la brigade Lochet avec celle du général Kister, qui arrivait et se déployait sur la gauche.
Les 15e et 33e, à peine arrivés et déployés, marchent à l'ennemi ; rien ne résiste à leur vigoureuse attaque ; le 15e le dirige sur le pont, en chasse un corps dix fois plus nombreux que lui, pénètre dans Sokolnitz, pêle-mêle avec les Russes, en immolant à la baïonnette tout ce qui prétend s'opposer à lui.
Cependant l'ennemi recevait à chaque instant de nombreux renforts de sa droite ; il parvient encore à réunir ses troupes éparses et battues, il les ramène au combat du village dans la plaine et sur les hauteurs ; deux fois de suite elles y sont repoussées, deux fois il les ramène à la charge et parvient à nous obliger nous-mêmes à un mouvement rétrograde.
Le 15e avait été obligé de se retirer jusque sur les hauteurs qui étaient précédemment à sa gauche ; le 33e, qui se trouve par ce mouvement découvert et débordé sur son flanc, doit faire également un mouvement rétrograde.
Je crus qu'il fallait alors frapper un coup décisif. Je ralliai le 15e et le fis marcher de nouveau en avant. Je ralliai ensuite le 33e, lui fis faire un changement de front et l'élevai sur le flanc gauche de l'ennemi ; de là il marcha aux Russes avec fureur, la baïonnette croisée, les renversant et en faisant un carnage affreux. De toutes parts on battit la charge. L'ennemi, pour cette fois, est mis en déroute sans retour et sans qu'il lui soit donné un seul moment de reprise. Il se sauve dans le plus grand désordre du côté du lac. Le village, les hauteurs sont emportés. Bientôt nous sommes maitres du champ de bataille. Vingt pièces ou obusiers tombent en notre pouvoir, avec un grand nombre de prisonniers. L'ennemi, en se retirant, abandonne ses bagages, jette son butin et ses armes pour se sauver avec plus de vitesse. La terre demeure jonchée de morts et de blessés, qui sont abandonnés à la merci de nos braves troupes.
Dirai-je ici que si les corps de la droite ont fait plusieurs milliers de prisonniers et pris de l'artillerie, la gloire doit en grande partie en rejaillir sur la division, puisque c'est elle qui a forcé l'ennemi à la retraite après plusieurs heures de combat et trois charges des plus opiniâtres ? Beaucoup de Russes, comme je l'ai déjà dit, avaient abandonné leurs armes.
Quoi qu'il en soit, généraux, officiers et soldats, tous donnèrent dans la bataille des preuves de la plus brillante bravoure chacun à l'envi combattait, pour ainsi dire, corps à corps contre plusieurs ennemis ; tout le monde brûlait de se signaler par quelque fait extraordinaire, et, il faut le dire, dans cette journée à jamais célèbre, il y a eu plus d'une action qui mériterait d'être citée.
Si je devais ici, Monsieur le Maréchal, vous rendre compte de tous les braves qui ont donné de grandes preuves de courage, je devrais vous dénommer tous les hommes de la division qui ont combattu, car tous ont fait des merveilles et méritent d'être cités comme valeureux. Artilleurs, cavaliers, fantassins, tous ont également bien mérité ; à chacun d'eux il est dû des éloges.
Je dois cependant distinguer d'une manière particulière le brave et intrépide général Heudelet, dont vous connaissez l'extrême bravoure et les grands talents militaires ; le général Lochet, qu'on ne saurait trop louer pour son sang-froid et sa belle manière de commander les troupes ; aucun officier n'est beau comme lui dans le combat. Le général Kister, digne ami de grade de ses deux collègues, s'est montré officier général consommé par sa sagesse, son courage et ses connaissances approfondies dans l'art de la guerre.
Le général Lochet a eu son cheval tué sous lui, le général Kister en a eu un également ; tous les trois généraux de brigade ont eu leurs habitsa criblés de balles.
MM. les généraux m'ont rendu le compte le plus avantageux de MM. les colonels et lieutenants-colonels des régiments à leurs ordres.
Ils m'en ont également rendu un très-honorable de MM.les officiers de leur état-major.
Je me plais, d'après eux, à vous citer avec éloge le major Geither, dont qui que ce soit ne surpasse la valeur ce brave officier supérieur, après avoir eu an cheval tué sous lui, a été malheureusement blessé ; le colonel Saint-Raymond, toujours sage dans les conseils et intrépide dans les combats, se faisant toujours remarquer.
Le colonel Barbanègre, qui a voulu dans ce jour de gloire montrer au 48e combien il est digne de l'honneur de le commander.
Que ne doit-on pas dire de l'intrépide Higonnet, qui semble ne rechercher que l'occasion de se signaler et de se couvrir de gloire en se montrant tour à tour chef et soldat, et du colonel Gay, qui, donnant l'exemple du courage le plus bouillant et de l'expérience consommée, a voulu se montrer en tout digne d'être cité au rang des premiers braves ? MM. Chevalier et Lamaire sont bien en tous points les dignes lieutenants du colonel Higonnet. MM. les chefs de bataillon Legrand, Cartier, du 33e ; Lacombe, du 48e ; Dulong, du 15e, déjà mutilé d'un bras et toujours plus brave ; Guigue et Guinand, du 111e, doivent avoir de grands éloges pour les succès auxquels ils ont puissamment coopéré ; MM. Cartier, Lacombe et Guigue out été blessés ...
Je dois encore, Monsieur le Maréchal, vous citer avec distinction :
Lejeune aide de camp Muiron, attaché au général Kister, qui a eu le malheur d'être tué au milieu des tirailleurs ; MM. Jaëger et Galichet, aides de camp du général Lochet, tous deux extrêmement braves. Le dernier, à la tête de deux compagnies, repoussa avec valeur une attaque que l'ennemi effectuait sur les derrières du village ; l'un et l'autre ont eu un cheval tué. MM. Liégeard et Duvivier, aides de camp du général Heudelet, qui, au milieu de la mêlée de la première attaque, marchèrent à pied à la tête des troupes, leur frayant pour ainsi dire le passage.
Enfin, je vous citerai comme ayant aussi bien mérité MM. Petit, Binot et Holtz, mes aides de camp ; MM. Bonnaire, capitaine adjoint ; M. Henrat, capitaine du génie ; le lieutenant Larcher, du 15e, officier de correspondance, et le jeune aide de camp du général Grandeau, M. Esparon. Les trois premiers ont montré une activité et une bravoure dont je suis bien disposé à leur tenir compte près de vous.
M. Henrat a fait voir qu'un jour de bataille il est aussi bon sur le terrain pour combattre que pour en faire la reconnaissance. M. Bonnaire, un des officiers les plus distingués de l'armée, a été malheureusement blessé au commencement du combat, mais n'en a pas moins montré un zèle et des talents peu ordinaires.
M. Larcher a donné de nouvelles preuves de sa valeur connue. M. Esparon, qui avait quitté Vienne et était accouru presque sans permission pour assister à la bataille, a fait voir pour son début sur le champ de bataille que la bravoure est une qualité née en lui, et que s'il doit encore acquérir dans l'art difficile de la guerre, ce ne peut plus être que du côté des grandes connaissances, ayant toute l'activité, le zèle et le courage qu'on peut lui désirer. Ce jeune officier a eu un cheval blessé sous lui. M. Holtz en a eu un également. Tous les autres ont eu leurs habits ou chevaux percés de balles. Mon rapport, déjà trop long, ne me permet pas de continuer de citer une foule d'excellents officiers des corps qui l'ont bien certainement mérité. Je me propose de vous en adresser un état nominatif avec des notes, afin de vous mettre à même de faire récompenser ceux que vous croirez l'avoir mérité par leurs belles actions.
Si je n'ai fait jusqu'à ce moment aucune mention particulière de l'artillerie, c'est qu'ayant combattu avec les brigades auxquelles elle était attachée, elle a dû naturellement recueillir une partie de leur gloire. Je me plais à lui rendre ici toute la justice qu'elle mérite, appelant votre attention sur tous ses officiers.
Je dois encore vous faire connaitre que le 1er régiment de dragons aux ordres du général Heudelet s'est parfaitement conduit, et, par ses belles manœuvres, a soutenu puissamment les efforts de nos troupes.
Friant.
Ci-joint, Monsieur le Maréchal, l'état de la force de la division au moment du combat et la perte qu'elle a essuyée dans la bataille, un second état des officiers, sous-officiers et soldats qui se sont distingués et qui ne sont pas portés dans le présent rapport, et les rapports de MM. les généraux et colonels sur la journée du 11, comme vous m'avez fait l'honneur de me les demander.
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 214, lettre 130).

Un second rapport, plus complet, est adressé à l’Empereur, depuis Presbourg, le 26 décembre 1805 (5 Nivôse an 14), par Davout qui écrit : "Sire, Votre Majesté m'a ordonné, par sa lettre du 22 de ce mois, de lui adresser un rapport plus circonstancié de tout ce qu'ont fait les troupes que je commandais le jour de la bataille d'Austerlitz.
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que le 11, entre cinq heures et demie et six heures du matin, je fis partir la division Priant de l'abbaye de Raygern ; cette division était formée en 3 brigades marchant par échelons.
La 1re était composée du 1er régiment de dragons détaché momentanément depuis quelques jours de la division Klein, des 2 compagnies de voltigeurs du 15e régiment d'infanterie légère et du 108e régiment d'infanterie de ligne ; elle était commandée par le général Heudelet.
La 2e, aux ordres du général Kister, était composée du reste du 15e régiment d'infanterie légère et du 33e de ligne.
La 3e, commandée par le général Lochet, était formée des 48e et 111e régiments.
La division des dragons du général Bourcier marchait sur la droite ; elle était composée des 15e, 17e, 18e, 19e et 27e régiments.
Ces troupes marchèrent d'abord sur Turas ; je leur fis prendre ensuite la direction de Sokolnitz, conformément aux ordres que j'en avais. Pendant cette marche, vers huit heures, un officier du général Margaron vint me donner connaissance que le 3e régiment d'infanterie de ligne de la division Legrand était vivement attaqué à Telnitz ; cet officier ajouta que le général Margaron croyait pouvoir donner le temps au général Legrand d'arriver avec sa division à Sokolnitz, ayant pour défendre ce débouché de l'artillerie légère et quelques troupes ; Sokolnitz d'ailleurs n'était pas encore attaqué à cette époque.
Sur ces renseignements, je fis marcher la division Friant sur Telnitz, et j'ordonnai au 1er régiment de dragons commandé par le général Ménard d'exécuter ce mouvement avec beaucoup de rapidité, et d'empêcher l'ennemi qui s'était emparé de Telnitz de déboucher de ce village ; le 3e régiment de ligne, après avoir perdu beaucoup de monde, en faisant la plus belle défense, avait été obligé de se replier. Sur ces entrefaites, le général Heudelet, arrivé avec sa brigade à hauteur de Telnitz, s'y précipita à la tête de ses troupes. L'ennemi extrêmement nombreux opposa la plus forte résistance ; il fut cependant contraint de céder à l'intrépidité des troupes et aux bonnes dispositions du général Heudelet ; à neuf heures et demie le village était en notre pouvoir, le champ de bataille, les rues et les maisons étaient jonchés de morts ; trois pièces de canon furent ramenées par nos troupes, deux autres, faute de chevaux, furent laissées en arrière du village.
Le 108e, qui fut presque toujours mêlé avec l'ennemi, lui enleva deux drapeaux, et sut conserver les siens, à force de traits particuliers de valeur.
Les Russes culbutés, épouvantés et dans le plus grand désordre, étaient sur le point de mettre bas les armes, et parlementaient déjà, lorsque le 26e régiment d'infanterie légère, qui faisait partie de la division Legrand formée sur notre gauche et en arrière de Sokolnitz, vint se placer derrière le ruisseau en avant duquel combattait le 108e régiment ; le brouillard ne lui permettant pas de reconnaitre nos troupes, ce régiment engagea un feu très-vif qui fit beaucoup souffrir la brigade du général Heudelet ; les Russes reprirent les armes, et à l'aide de nouvelles troupes ils se rendirent de nouveau maitres du village.
Dans le même temps que l'ennemi débouchait de Sokolnitz, la division Friant était séparée de la division Legrand ; il n'y avait pas un moment à perdre. Le général Heudelet avait rallié ses troupes près de Telnitz, et gardait le débouché, pendant que le général Bourcier, un peu plus sur la droite, par des charges faites très à propos, empêchait l'ennemi de se porter en avant du village.
Dans cet instant surtout la division des dragons eut beaucoup à souffrir de la mousqueterie et de l'artilleriede l'ennemi, dont elle se trouvait à très-petite portée.
Le général Lochet, à la tête du 48e régiment, se porta contre les Russes qui se formaient sur les hauteurs en avant de Sokolnitz ; le général Friant fit appuyer ce mouvement par la brigade du général Kister et par le 111e régiment. Les Russes furent culbutés et poursuivis dans le village, qui fut emporté ; 6 pièces de canon, qui furent mises aussitôt hors de service, et 2 drapeaux, furent enlevés par le 48e régiment ; mais l'ennemi renouvelait ses troupes, réattaqua Sokolnitz et parvint à repousser le 111e qui tenait la gauche du village ; le 48e fut alors livré à lui-même dans Sokolnitz pendant près de trois quarts d'heure. Le général Lochet, qui était resté à sa tête, eut à soutenir le combat dans les rues, dans les grandes et dans les maisons.
Cependant, pour dégager ce régiment, le général Friant se porta sur Sokolnitz avec la brigade du général Kister et parvint à repousser un moment l'ennemi ; il jeta aussitôt dans le village le 15e régiment d'infanterie légère ; ce régiment, composé en grande partie de conscrits, s'y couvrit de gloire, mais ne put encore débarrasser le 48e ; il fut lui-même repoussé, ainsi que le 33e régiment, après avoir opposé l'un et l'autre la plus vive résistance. Cette brigade fut aussitôt ralliée et ramenée au combat.
Le 111e parfaitement rallié venait de faire une nouvelle charge, qui, bien que des plus vigoureuses, fut néanmoins sans succès ; il perdit même du terrain, mais dans le meilleur ordre.
L'ennemi se porta alors sur la brigade du général Kister, qu'il déborda par sa gauche ; le général Friant fit faire très à propos un changement de front au 33e régiment, et toutes ces trois brigades parfaitement ralliées eurent ordre de se précipiter sur l'ennemi, qui, cette fois, fut enfoncé et laissa la plaine couverte de ses morts.
Sur ces entrefaites, le 36e régiment, faisant partie du 4e corps d'armée, arriva par la partie gauche de Sokolnitz et contribua à dégager le 48e ; ces deux régiments, soutenus par les tirailleurs de la division Friant, poursuivirent l'ennemi et l'acculèrent sur des lacs, après lui avoir fait éprouver la plus grande perte.
Pendant ce mouvement, les troupes de la division Legrand parurent sur les crêtes en arrière ; un des régiments de cette division et le 8e régiment de hussards arrivèrent à portée de l'ennemi, dont la colonne entière mit bas les armes, après quelques coups de fusil. La glace du lac sur lequel cette colonne fut jetée venait d'être rompue par les chevaux des officiers qui s'étaient sauvés ; d'ailleurs l'arrivée des troupes françaises de l'autre côté de ce lac ôtait à l'ennemi tout espoir de salut.
Ce fut à ce moment que s'engagea une forte canonnade sur les hauteurs au delà de Telnitz. Des divisions du corps du maréchal Soult marchaient par Sokolnitz pour se porter de ce côté ; la division Friant suivit ce mouvement en longeant ce ruisseau et se dirigeant sur Menitz. A la hauteur de Telnitz, la brigade du général Heudelet atteignit une forte colonne qui se retirait dans le plus grand désordre et fit sur elle, tout en la poursuivant, un feu très-vif de mousqueterie et d'artillerie, qui lui tua encore beaucoup de monde ; cette brigade se trouvait alors en potence avec des troupes du maréchal Soult ; elle eut avec elles le spectacle des Russes se submergeant dans le lac, par leur précipitation à s'échapper. Ces divisions traversèrent Menitz et furent prendre position à une lieue en avant sur le chemin de Neuhof.
Il fut fait dans le jour par les troupes à mes ordres 1,000 prisonniers, indépendamment de la colonne qui mit bas les armes, succès auquel le 48e eut tant de part.
Je dois aux troupes de la division Friant la justice de dire que ceux des blessés qui ne purent pas eux-mêmes se retirer du combat ne reçurent des soins qu'après la bataille.
La grande intrépidité que déployèrent les troupes dans cette journée est due à l'exemple des officiers généraux, qui furent constamment au milieu du feu le plus vif et y perdirent tous des chevaux ; le général Friant en perdit quatre, le général Lochet deux, et les généraux Kister et Heudelet un ; presque tous les colonels furent dans le même cas ; trois chefs de bataillon furent blessés, ainsi que le major commandant le 15e régiment d'infanterie légère, qui eut aussi son cheval tué.
L'adjudant commandant Marès reçut une blessure grave à la cuisse et perdit aussi des chevaux.
Le général Daultanne, mon chef d'état-major, officier très distingué, rendit de grands services pendant la bataille.
L'adjudant commandant Hervo, sous-chef de mon état-major, le seconda parfaitement.
Mes aides de camp dont les chevaux n'avaient pu joindre se réunirent aux bataillons d'infanterie. Le colonel Bourke, mon premier aide de camp, marcha avec la brigade du général Heudelet et se fit distinguer par cet officier général.
Le chef d'escadrons Vigé, du 2e régiment de chasseurs à cheval, fut tué.
J'adresse à Son Excellence le ministre de la guerre les détails relatifs aux faits individuels que j'ai pu recueillir.
J'ai l'honneur de faire observer à Votre Majesté que la division Friant n'était forte, au commencement de l'action, que de 3,300 et quelques hommes, sa marche de Vienne, sans faire de halte, ayant forcé la moitié de son monde à rester en arrière ; la plupart de ces hommes rejoignirent le 11 au soir, et les autres le lendemain.
Ce qui prouvera à Votre Majesté encore mieux que tous les rapports combien cette division eut d'efforts à faire pendant toute la bataille, c'est qu'elle y perdit environ 1,400 hommes, parmi lesquels on compte 17 officiers morts et 57 blessés, 207 sous-officiers ou soldats tués et 963 blessés ; le surplus fait prisonnier a été rendu depuis.
La division Bourcier eut 35 hommes tués et 41 blessés ; elle compte de plus 65 chevaux tués et 35 blessés.
Le 19e régiment de dragons eut à lui seul, dans ce nombre, 21 hommes tués et 12 blessés, avec 22 chevaux tués et 15 blessés.
Dans un moment où l'ennemi avait repris l'avantage sur la gauche de la division Friant, ce régiment fut chargé d'aller courir et garder le passage d'un défilé important ; il passa le défilé avec beaucoup d'ordre, quoique exposé à la fusillade et au canon de l'ennemi.
La division du général Klein arriva le jour de la bataille à Raygern, où elle resta en position avec le 25e régiment de dragons, de la division Bourcier, qui avait été laissé pour arrêter les partis qui auraient paru sur ce point ; ces divisions devinrent inutiles, aucun parti ne s'étant présenté.
Si je n'ai point eu l'honneur d'adresser plus tôt un rapport à Votre Majesté, Sire, c'est que j'ai voulu recueillir les faits dont j'avais été témoin, de la bouche même des officiers généraux, pour pouvoir, avec plus de certitude, vous en garantir la véracité et l'authenticité
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 201, lettre 127 ; Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 2, p. 439).

Le Maréchal Davout écrit aussi, depuis Presbourg, sans doute le même jour de décembre 1805, au Ministre de la Guerre, Major général : "Monsieur le Maréchal, lorsque Votre Excellence m'adressa l'ordre de me porter à marches forcées sur Brünn avec les divisions Friant et Gudin et ma cavalerie légère, la première de ces divisions était cantonnée sous les murs de Vienne, l'autre venait d'occuper Presbourg, où je me trouvais de ma personne au moment où vos ordres parvinrent à Vienne, le 8 au soir ; la brigade de cavalerie légère, commandée par le général Vialannes, occupait des postes sur la rive droite du Danube, vis-à-vis Presbourg.
Une brigade de la division de dragons du général Klein avait suivi le mouvement de la division Gudin sur Presbourg.
Le 1er régiment de dragons, faisant également partie de la division Klein, était détaché sous les ordres du général Heudelet, qui, avec un corps de 800 hommes d'infanterie, avait été chargé de battre la campagne et de balayer tout ce qui pouvait se trouver d'ennemis entre la rive droite de la March et la grande route de Vienne.
Le dernier régiment de la division Klein était cantonné à quelques lieues au-delà de Vienne.
La division Friant se mit en marche dans la nuit du 8 au 9, et vint prendre position le 10 à sept heures du soir à l'abbaye de Raygern, c'est-à-dire à plus de trente-six lieues du point de son départ. Une marche aussi extraordinaire affaiblit tellement la division, qu'au moment où elle se rendait sur le terrain que Votre Excellence lui avait assigné, au jour de la bataille, elle ne comptait pas 3,300 combattants.
Quelque célérité que l'on eût apportée dans l'expédition des ordres, l'éloignement de la division Gudin, de la cavalerie légère du général Vialannes, et de la grande majorité de la division de dragons du général Klein, ne leur permit pas d’arriver assez à temps pour prendre part à l'action.
Le seul 1er régiment de dragons put rallier la division du général Friant avec le détachement du général Heudelet, et l'on combattit avec ces troupes.
La division du général Bourcier prit position avec la division Friant le 10 au soir, à Raygern.
Avant de la porter sur le terrain, je fis former la division Friant en trois brigades :
La 1re, composée du 108e régiment de ligne et des compagnies des voltigeurs du 15e régiment d'infanterie légère, et aux ordres du général Heudelet.
La 2e, composée du 15e régiment d'infanterie légère et du 33e régiment de ligne, fut commandée par le général Kister.
Enfin la 3e, composée des 48e et 111e de ligne, le fut par le général Lochet.
J'avais prescrit au général Friant de faire porter la brigade du général Heudelet sur Turas, d'où elle devait chasser l'ennemi, de la diriger ensuite sur Sokolnitz ; les deux autres brigades avaient ordre de suivre par échelons.
La division de dragons du général Bourcier suivait celle du général Friant pour être à portée de la soutenir.
Ayant appris pendant la marche que le 3e régiment d'infanterie de ligne du 4e corps d'armée était vivement attaqué à Telnitz, j'ordonnai au général Friant d'y faire porter sur-le-champ sa division.
Le général Heudelet fut chargé d'attaquer avec sa brigade le village de Telnitz, que le 3e régiment de ligne, après la plus belle résistance, avait été contraint d'abandonner.
Les compagnies de voltigeurs du 15e régiment d'infanterie légère et le 108e de ligne se précipitèrent dans le village, sans avoir égard à 5,000 à 6,000 Russes ou Autrichiens qui l'occupaient et le défendaient avec acharnement.
Après plusieurs charges, pendant lesquelles le 108e enleva à l'ennemi deux drapeaux et prit et reprit plusieurs pièces de canon, cette brigade fut contrainte de céder au grand nombre ; elle fut en outre forcée à ce mouvement rétrograde par le feu que dirigea malheureusement sur elle un des régiments de la division Legrand, dont elle eut beaucoup à souffrir.
Dans ces chocs réitérés, un corps russe considérable, après avoir mis bas les armes, eut la perfidie de les reprendre contre le 108e régiment, lorsque celui-ci ne le considérait plus que comme prisonnier. Ce fut à Telnitz que le chef de bataillon Chevalier, qui avait passé le premier un pont à la tête du 108e, fut enveloppé avec sa troupe par un très-grand nombre d'ennemis, sous l'effort desquels lui et les siens n'eussent pas manqué de succomber, si le chef de bataillon Lamaire, du même régiment, ne fut parvenu à se faire jour et à les débarrasser après l'action la plus sanglante.
L'ennemi se présentant en avant du village de Telnitz, le général Bourcier ; qui avait été chargé d'en observer les mouvements et de le contenir sur ma droite, fit exécuter une charge à sa première ligne, composée des 15e, 17e et 27e régiments de dragons ; cette charge, faite avec le plus grand ordre, força l'ennemi à se retirer précipitamment derrière un fossé que ne pouvait franchir notre cavalerie.
Dans cet instant surtout, la division de dragons eut beaucoup à souffrir de la mousqueterie et de l'artillerie de l’ennemi, dont elle se trouvait à très-petite portée.
L'ennemi, manœuvrant pour m'envelopper, déboucha avec de l'artillerie par Sokolnitz ; je le fis attaquer par les cinq régiments de la division Friant disposés par échelons.
La brigade du général Lochet fut présentée la première à cette attaque ; le 48e régiment, qui en tenait la tête, chargea à la baïonnette, parvint à s'emparer des premières maisons à l'extrême droite du village, et fit bientôt des progrès rapides, chassant l'ennemi de maisons en maisons.
Le 48e régiment, après avoir enlevé deux drapeaux, s'être rendu maitre de plusieurs pièces de canon, était débordé et allait être cerné dans Sokolnitz, lorsque le 111e régiment, qui avait été laissé en bataille à quelque distance de là, eut ordre de s'ébranler et de marcher sur une nuée de Russes qui s'avançait pour occuper la communication avec la brigade du général Kister ; ce régiment fournit sa charge avec le plus grand courage, et après avoir chassé l'ennemi de ta plaine bien au-delà du village, il s'y engagea à l'extrémité gauche, culbutant tout ce qui s'opposait à lui, et prit deux pièces de canon.
La brigade du général Kister, arrivée sur le terrain, se déploya et marcha à l'ennemi avec la même bravoure que celles qui la précédaient, et eut les mêmes avantages.
Le 15e régiment d'infanterie légère fut dirigé sur le pont en avant de Sokolnitz, en chassa un corps russe infiniment plus nombreux que lui, et pénétra pêle-mêle avec lui dans le village. Cependant l'ennemi recevait de nombreux renforts de sa droite ; à l'aide de ces secours, il parvint à rallier ses troupes dispersées et à les reporter au combat ; deux fois même il força les nôtres à se replier. Par son mouvement rétrograde, le 15e régiment d'infanterie légère laissa un moment à découvert l'aile gauche du 33e de ligne, qui dut se retirer pour n'être pas débordé ; mais, le 15e bientôt rallié et ramené au combat, le 33e, par un changement de front, se trouva à son tour en mesure de prendre l'ennemi en flanc ; l'accord de ces deux régiments à marcher aux Russes, la baïonnette croisée, ne laissa plus à ces derniers l'espoir de reprendre un seul instant l'avantage. Le succès devint alors complet pour toutes les troupes de la division Friant ; toutes les positions furent emportées, et l'ennemi laissa avec ses armes et ses bagages une vingtaine de bouches à feu et beaucoup de prisonniers. Le champ de bataille était partout jonché de morts et de blessés.
Après la vigoureuse attaque de Telnitz, le 108e régiment, malgré les pertes considérables qu'il y avait faites, ne continua pas moins à combattre avec les autres corps de la division pendant tout le reste de la journée.
Au moment où l'ennemi reprit un instant l'avantage, sur la gauche du général Friant, le général Bourcier, toujours attentif à saisir les mouvements, détacha les 18e et 19e régiments de dragons pour couvrir et garder le passage d'un défilé important, avec ordre de mettre pied à terre, si l'occasion l'exigeait.
Le 19e régiment de dragons se conduisit parfaitement dans ce mouvement ; il passa le défilé avec ordre, quoique exposé à la fusillade et au canon de l'ennemi, qui lui firent perdre beaucoup d'hommes et de chevaux.
Sans vouloir atténuer le mérite des trophées que se sont élevés en ce jour de gloire les divisions des autres corps d'armée, la division Friant croit avoir de justes droits à partager l'honneur d'avoir forcé à se rendre prisonnière une colonne de plusieurs milliers de Russes, qu'elle battit pendant tout le jour et qui fut recueillie par les troupes du 4e corps. Le 48e régiment, par exemple, se trouvait seul au milieu d'un corps ennemi, lorsque la colonne entière mit bas les armes.
Tout étant terminé sur les points d'attaque de la division Friant, je la fis porter vers les trois heures de l'après-midi sur le village de Melnitz, afin de couper la retraite à quatre bataillons et escadrons qui étaient aux prises avec les troupes du 4e corps d'armée ; celles-ci les culbutèrent en grande partie dans le lac.
Je rends avec un vif plaisir aux braves de la division Friant la justice de dire qu'ils ne comptèrent pas les ennemis à la glorieuse journée d'Austerlitz ; ceux qui franchirent un trajet de trente-six lieues en moins de trente-six heures surent aussi se multiplier sur le champ de bataille, pour faire tête et même l'emporter sur un ennemi cinq ou six fois plus nombreux et qui s'était flatté de la victoire. Si cette faible division eut près de 1,400 hommes hors de combat, elle en fit perdre des milliers à l'ennemi.
Je ne passerai pas sous silence la conduite du 1er régiment de dragons, qui combattit d'une manière distinguée avec la brigade du général Heudelet.
Je dois les plus grands éloges au général de division Friant, qui eut pendant l'action quatre chevaux tués ou blessés sous lui ; aux généraux de brigade Heudelet, Kister et Lochet : les deux derniers eurent chacun un cheval tué sous eux. Tous les trois eurent leurs habits criblés de balles et n'ont cessé de déployer pendant toute la bataille le zèle éclairé et les talents qui les caractérisent
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 219, lettre 131).

Et, le 27 décembre 1805 (6 Nivôse an 14), Davout écrit, depuis Presbourg, au Ministre de la Guerre, major général : "Monsieur le Maréchal, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Excellence un duplicata du rapport direct que j'ai dû faire à Sa Majesté, pour satisfaire à sa lettre du 22 du mois dernier, j'ajoute ici à ce rapport les faits détaillés que j'ai recueillis concernant les corps et les individus qui se sont le plus particulièrement distingués à la mémorable journée d'Austerlitz ; je prie Votre Excellence de vouloir bien les mettre sous les yeux de Sa Majesté et de solliciter sa bienveillance en faveur de ces braves.
(Voyez le rapport précédent fait à Sa Majesté l'Empereur.)
Je me plais à rendre à Votre Excellence un témoignage éclatant de la conduite distinguée du 15e régiment d'infanterie légère et de celle de son chef, M. le major Geither ; cet officier supérieur, après avoir eu son cheval tué sous lui, fut blessé et remplacé par le chef de bataillon Dulong, officier non moins recommandable et déjà mutilé à la guerre ...
Je citerai également avec éloge MM. Chevalier et Lamaire, chefs de bataillon au 108e régiment ; M. Legrand, chef de bataillon au 33e ; MM. Dulong, du 15e régiment d'infanterie légère, déjà mutilé d'un bras, et Guinand, aussi chef de bataillon au 111e ...
Entre autres traits de bravoure qui illustrèrent la journée d'Austerlitz, j'aurai l'honneur de mettre sous les yeux de Votre Excellence ceux ci-après :
Dans le 15e régiment d'infanterie légère :
Les sergents-majors Broudes et Deschamps, porte-drapeau, eurent à défendre leurs aigles contre plusieurs sous-officiers et grenadiers russes qui faisaient les plus grands efforts pour s'en emparer ; ces deux braves assommèrent chacun plusieurs ennemis sous le poids de leurs aigles et parvinrent même à les conserver à leur régiment.
Le sergent-major Surdun, jeune homme de mérite, se battit seul contre deux Russes, dont il se défit après avoir reçu un coup de baïonnette. Le caporal Dumont dégagea son capitaine et son lieutenant cernés par les Russes, dont il tua et assomma un troisième.
Le chasseur Chandelier, après avoir reçu un coup de feu à l'épaule, ne voulut point se retirer, et retomba sur les Russes avec plus de fureur que jamais ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 208, lettre 128).

"Note au Ministre de la Guerre sur l'un des évènements de la bataille d'Austerlitz
Neubourg, 13 mars 1806.
... les Russes qui étaient dans la plaine et qui combattaient les 15e d'infanterie légère, 33e, 108e et 111e de ligne, furent, après une très-grande résistance et perte, culbutés contre les murs du parc ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 212, lettre 129).

La Division Oudinot reste en réserve toute la journée et ne tire pas un seul coup de feu. Le Régiment d'élite du Colonel Desailly compte 1,064 hommes présents.

Le 15e Léger est un des Corps qui a le plus souffert pendant la campagne. Aussi, le soir d'Austerlitz, l'Empereur, jugeant qu'il est nécessaire de le rapprocher de France pour le refaire, le désigne pour l'escorte des prisonniers. Il ne peut remplir cette mission parce qu'il a suivi la Division Friant dans son mouvement pour couper les Russes. Il arrive avec elle le 4 à Goeding, où l'armistice arrête la marche des colonnes. Friant va alors occuper Presbourg.

La Division Oudinot est dirigée le 5 sur Vienne, où elle est cantonnée.

Le 20 décembre 1805 (29 Frimaire an 14), Davout écrit au Ministre de la Guerre, Major général : "Monsieur le Maréchal, ma lettre au général Beaumont était une représailles vis-à-vis de ce général. Presbourg étant encombré et ne pouvant point contenir les deux divisions Friant et Gudin, je me suis vu obligé de laisser sur la rive droite de la March, provisoirement, le 15e régiment d'infanterie légère, en attendant que le ministre nous ait assigné des cantonnements ; le général Beaumont, nonobstant cet ordre et la nécessité qui l'avait motivé, a envoyé ce régiment à Presbourg y augmenter nos embarras de toute espèce. Mon voyage à Vienne avait pour objet de nous en retirer ; il n'y avait pas de temps à perdre, la maladie commençait à nous gagner. L'Empereur assigne des cantonnements pour la division Gudin sur la rive droite du Danube, et pour la division Friant, Presbourg et le pays compris entre Presbourg et Marchegg et l'embouchure de la March y sont compris. En me rendant à Presbourg, je reçus le rapport relatif au 15e ; j'ai trouvé la conduite du général Beaumont si leste que j'ai exigé tout de suite l'exécution des ordres du ministre ; au surplus, j'avouerai à Votre Altesse Sérénissime que ce n'était point la marche à prendre ; votre lettre pleine d'obligeance n'a pu qu'ajouter à cette conviction. Après cet aveu, je vous prierai, Monseigneur, de laisser à notre disposition ces villages, ils nous sont nécessaires, étant réduits par l'armistice à la seule ville de Presbourg.
Aussi les troupes depuis cette époque ont-elles été beaucoup plus mal qu'auparavant.
En attendant vos ordres à cet égard, elles resteront dans leur ancien état, c'est-à-dire très-encombrées.
La division Gudin occupait le château et Presbourg, mais elle y a tant de malades que je ne puis placer dans cet endroit aucune troupe ; le départ de cette division alors n'est pas un soulagement pour celle qui reste.
J'attends, Monsieur le Maréchal, avec bien de l'empressement, votre décision, n'ayant point entretenu l'Empereur de ces circonstances
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 236, lettre 142).

Le 8 novembre, l'Empereur a formé une Armée du Nord, destinée à repousser un débarquement des Anglais. Le 3e Bataillon complète à 100 hommes chacune de ses 1re, 2e et 3e Compagnies. Ces Compagnies font partie de la Division Lorge, réunie à Mayence, et destinée à l'Armée du Nord.

/ 1806-1807, Campagne de Prusse et de Pologne

- 1806

Le 1er janvier 1806, le 15e Léger occupe les emplacements suivants : les trois Compagnies de Carabiniers à Vienne, avec le Colonel Desailly; les 1er, 2e Bataillons et les trois Compagnies de Voltigeurs à Presbourg, sous les ordres du Major Dulong (le Major Gerther est mort de ses blessures); les 1re, 2e et 3e Compagnies du 3e Bataillon à Mayence, dans la Division Lorge; le reste du 3e Bataillon à Mayence, servant de Dépôt.

Le 6 janvier, Friant évacue Presbourg et va prendre position derrière l'Enns, jusqu'au mois de février; il se rend alors à Ingolstadt. Le 22 mars, le 15e Léger est dirigé sur Spire. La Division Oudinot évacue Vienne le 8 janvier, et est dirigée sur la principauté de Neufchâtel, dont elle prend possession le 27 février.

Au mois de février, la Division Broussier (ancienne Lorge) passe le Rhin et occupe Darmstadt.

Le 11 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin … Les régiments qui ont le plus besoin de se refaire sont le 15e d'infanterie légère et le 58e de ligne. Donnez ordre que ces régiments rentrent en France, où ils se dirigeront sur les garnisons définitives qu'ils doivent occuper. Les bureaux de la guerre enverront leur route" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10348 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12274).

Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Ministre Dejean : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
… J'ai donné l'ordre au 15e d'infanterie légère et au 58e de ligne de se rendre à Spire. Envoyez-leur l'ordre de se rendre à Paris
ANNEXE
Dans la 24e division, il y a 6 400 lits et des écuries pour 3 600 chevaux...
3e corps du maréchal Davout
16e et 24e division ...
Mayence le 15e léger Paris
" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12352).

Le 1er juillet, les 1er et 2e Bataillons sont dirigés de Spire, par Provins, sur Paris. Le 11, les trois Compagnies du 3e Bataillon, alors à Darmstadt, viennent à Mayence rejoindre leur Bataillon qui est dirigé sur Paris. En même temps les Carabiniers quittent Neufchâtel pour rejoindre le Régiment à Paris.

Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division du général Broussier est composée de 9,000 hommes qui se composent de détachements des 6e, 9e, 15e et 25e d'infanterie légère (la CGN et l’original parlent des 9e, 15e et 25e de Ligne), 76e, 21e, 27e, 30e, 33e, 39e, 51e, 59e, 61e, 69e, 12e, 85e et 111e de ligne : ordonnez que cette division soit dissoute et que ces détachements se dirigent à l'heure même, du lieu où ils se trouvent, par la route la plus courte, pour se rendre à leurs bataillons de guerre de l'armée. Le 9e d'infanterie légère se dirigera sur Wesel, et le 15e d'infanterie légère sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).

Le 20 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean … Vous mettrez … à la disposition du prince Joachim le major Gheiter du 15e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12539).

Le 24 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Junot, Gouverneur de Paris : "... Laissez le 15e d'infanterie légère à Provins" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 87 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12571).

Le 10 août 1806, Murat écrit à l'Empereur : "Sire, permettez-moi de demander à Votre Majesté l'autorisation de recevoir dans mon régiment les militaires ci-après désignés et dont j'ai le plus grand besoin pour compléter son organisation que j'aurai l'honneur de vous soumettre dans peu de jours.
1° Antoine Dominique Abler, sous-lieutenaut au 15e régiment d'infanterie légère. Cet officier est Allemand.
2° Engels, sergent dans le 36e régiment d'infanterie de ligne, aussi Allemand.
3° François-René Abler et Mathias-Sigismond Linen, tous deux fourriers au 15e régiment d'infanterie légère, et tous deux Allemands, de la famille du général Lorge qui me les recommande particulièrement ...
" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 303, lettre 2459).

A Rambouillet, 21 août 1806, "Le ministre de l'administration de la guerre expose qu'il ne reste plus au dépôt du 15e d'infanterie légère à Mayence que les officiers et sous-officiers de la 8e compagnie du 3e bataillon pour l'Instruction et la police de 637 hommes, effectif en voie d'accroissement. Il demande que les cadres des quatre compagnies du 3e bataillon rejoignent le dépôt à Mayence après avoir versé les hommes dans les bataillons de guerre à Provins"; "Donnez ordre, à ce dépôt de se rendre à Provins" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 599).

Le 29 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Donnez ordre aux dépôts et détachements des 15e et 58e qui se trouveraient encore à l’armée, en Alsace ou ailleurs, de rejoindre leurs régiments à Paris. Vous donnerez ordre de ces régiments qui sont à Neuchâtel de rejoindre également. Il ne restera à Neuchâtel que le bataillon d'élite du 28e. Le général Oudinot sera maître de revenir à Paris. Il laissera un colonel pour commander le bataillon restant et tout le pays. Vou donnerez avis de cette décision au prince de Neuchâtel" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12809).

Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, faites-moi connaître où se trouvent aujourd'hui le bataillon d’élite du 58e de ligne et celui du 15e d'infanterie légère qui ont ordre de se rendre à Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 656 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12985).

Le 30 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Junot : "Monsieur le Général Junot, les 15e et 58e régiments d'infanterie légère doivent être entièrement réunis à Paris. Mon intention est qu'ils fassent peu de service, et que ce peu de service soit fait par régiment et par semaine c'est-à-dire que pendant huit jours un régiment n'en fasse pas du tout. Vous ferez tirer à la cible les sous-officiers et les soldats. Vous porterez une grande attention à l'instruction des conscrits et à la bonne organisation de ces deux corps, afin qu'au moindre événement je puisse les avoir disponibles. Ils vont recevoir des conscrits ; j'espère que ces deux régiments feront 6,000 hommes à eux deux ; les colonels et officiers sont bons ; ce doit faire, d'ici à un mois, deux très beaux corps. Soignez aussi la garde de Paris, car je pense envoyer ces régiments à Boulogne, à Cherbourg, en Bretagne ; et, si l'armée de Hollande, qui est à Wesel, avait besoin d'être renforcée, mon intention est que ces deux régiments, le 15e et le 58e, partent en poste pour les points menacés. Ce serait un renfort de 8,000 hommes qui ne serait pas indifférent. Il est même possible qu'il y ait des événements qui me mettent dans le cas de vous faire marcher avec ces troupes. Vous voyez qn'il est important d'y donner tous vos soins ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10916 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13160).

Le 15e Léger se trouve en entier réuni à Paris, le 1er octobre, sous les ordres du Colonel Desailly.

Occupé à se refaire et à instruire les nombreux conscrits qu'il a reçus, le 15e Léger ne prend pas part aux premières opérations de la guerre contre la Prusse.

Le 7 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Bamberg, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Je n'ai pas encore reçu une lettre de vous. Je désire cependant bien recevoir quelquefois de vos rapports. Faites-moi connaître la situation des 15e et 58e, l'état de l'arrivée des conscrits et les progrès des remontes des régiments de dragons qui sont sous vos ordres" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10958 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13229).

Le 22 octobre 1806, L'Empereur écrit, de Dessau, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Je reçois votre lettre du 14. Je vois avec plaisir que vous vous occupez de l'instruction et de l'administration des régiments que je vous ai laissés. Le 15e offre 2,400 hommes ; c'est un beau résultat, s'ils sont instruits. Je vous ai recommandé, je crois, de les faire tirer à la cible, de veiller à ce qu'ils aient deux paires de souliers dans le sac et une paire aux pieds, et à ce qu'ils aient leurs capotes. Complétez donc vos régiments de Paris en prenant des conscrits de la réserve de Paris et des départements environnants. Je dois avoir donné un grand nombre de recrues au 58e et au 15e ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11050 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13306).

Un ordre du 3 novembre, daté de Berlin, prescrit d'envoyer à Wesel les 1er et 2e Bataillons, complétés à 140 hommes par Compagnie, chaque homme ayant une capote et deux paires de souliers dans le sac.

Le 9 novembre 1806, à Berlin, ou soumet à l'Empereur les "Dispositions prises pour le transport du 15e d'infanterie légère et du 28e de ligne de Paris à Wesel. Un crédit extraordinaire de 110000 françs est nécessaire pour la dépense de ce service"; il est répondu : "Renvoyé au major général par ordre de l'Empereur" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 788).

Le 11 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, le roi de Hollande s'en retourne dans son royaume. Vous avez donc le commandement de toutes les troupes. Mon intention est que vous en fassiez quatre divisions, dont deux divisions françaises, une division hollandaise et une division italienne ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que mon intention est que vos deux divisions françaises soient toujours réunies. Chacune des divisions doit avoir douze pièces de canon que vous vous occuperez d'organiser en Hanovre. Lorsque le 58e sera arrivé, je retirerai le 12e et le 15e, qui arrivent également le 20 à Wesel, auxquels je donnerai une autre destination.
Envoyez-moi la formation de votre armée sur ces bases …
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13544).

Le 14 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, je n'approuve point que le bataillon du 4e d'infanterie légère aille à Orléans. Ayant retiré les 15e et 58e de Paris, il doit y avoir des casernes. J'ai laissé à Paris six bataillons ; je désire que le gouverneur en voie un par jour, de sorte qu'il les ait tous vus en une semaine. Faites-vous rendre compte de leur administration. Il faut que ces six bataillons me fournissent, avant le mois de février prochain, 6,000 hommes pour Paris et mes réserves de l'intérieur. Si on les envoie à Orléans, ils croupiront dans l'oubli et ne feront plus rien qui vaille.
Faites-vous rendre compte de l'état de situation des 2e, 12e et 4e, et portez tous vos soins à ce que les bataillons de guerre de ces corps soient à l'effectif de 140 hommes par compagnie ; ce qui fait 1,240 hommes par bataillon et 2,500 hommes pour les bataillons qui sont à l'armée ; je dis à l'effectif, parce que les malades et absents à leur départ de Paris doivent y être compris. Les 15e et 58e doivent avoir leurs bataillons de guerre au même effectif. Je pense qu'il n'en sera pas parti plus de 2,000 hommes. Vous vous entendrez avec le gouverneur de Paris pour faire partir par mois et par détachements 5 à 600 hommes, tout ce qui est nécessaire pour porter ces corps, ainsi que le 32e, au complet del'effectif demandé
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11254 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13578).

Le Régiment part de Paris le 12 novembre, en poste. Pour faire arriver plus vite les détachements envoyés à l'armée, Napoléon a fait établir avec les voitures du pays une ligne de relais de Paris à Mayence et de Paris à Wesel.

Le 16 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Mortier : "... Je fais donner ordre aux 15e et 58e, qui arrivent le 20 à Wesel, de se rendre à Hambourg ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11268 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13600).

Le 15e arrive le 20 à Wesel. Destiné au 8e Corps, Maréchal Mortier, le Régiment est dirigé de Wesel sur Hambourg.

Le 21 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin … Les 15e et 58e, qui partent le 24 de Wesel, rendront vos deux divisions françaises très-belles …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11285 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13619).

Le 25 novembre 1806, à 2 heures après midi, l'Empereur écrit, depuis Küstrin, au Maréchal Mortier : "… J'imagine que le 15e d'infanterie légère et le 58e ne doivent pas tarder à vous arriver, car ils ont dû partir le 20 de Wesel" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13646).

En route il reçoit une nouvelle direction et est envoyé par Dennin et Anclam sur Stettin.

Le 15 décembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Maréchal Mortier, a Anklam : "Mon Cousin, je reçois votre lettre du 12. J'espère que le 22e vous aura rejoint. Les 15e et 58e ne doivent pas être loin. Reposez vos troupes …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11481 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13874).

Le 15e arrive à Stettin fin décembre. Il forme avec le 2e Léger la Brigade du Général Boivin.

Le 3e Bataillon est resté à Paris, sous les ordres du Major Dulong.

- 1807.

Le 7 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Mortier : "Je vous ai fait envoyer l'ordre de faire partir le 2e et le 15e d'infanterie légère pour Posen. Je suppose qu'à l'heure qu'il est ils sont en route. Le 12e d'infanterie légère doit vous avoir joint. Je vous laisse le maître d'attaquer la Poméranie suédoise, quand vous en jugerez l'occasion favorable. Prenez l'île de Rügen, si vous le jugez convenable, et bloquez ou assiégez Stralsund ; mais n'employez pour cela que le nombre de troupes nécessaires. Tenez le reste de vos troupes en repos et en santé ; cantonnez-les. Faites faire des magasins de biscuit ; organisez vos transports avec des charrois du Mecklenburg, et tenez-vous en mesure de vous transporter partout où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13980).

La Brigade Boivin, 2e et 15e Léger, quitte Stettin le 10 janvier 1807.

Le 23 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, le 10e corps sera commandé par le maréchal Lefebvre. Il y sera joint une brigade de cavalerie française, composée des 19e et 23e régiments de chasseurs que commande le général Duprés. Je vous ai donné hier l'ordre de faire partir pour Stettin ce qui était disponible de ces deux régiments. Le maréchal Lefebvre aura également sous ses ordres les 2e et 15e régiments d'infanterie légère, qui arriveront le 25 à Posen, et qui sont commandés par un général de brigade que le maréchal Mortier a envoyé avec ces régiments ; c'est, je crois, le général Boivin.
Vous me proposerez un officier supérieur pour commander à Küstrin, et vous mettrez le général Ménard à la disposition du maréchal Lefebvre.
Le maréchal Lefebvre enverra, par un aide de camp, l'ordre à ce général de se rendre sur-le-champ à Stettin, et d'en partir avec tous les Badois, formant à peu près 6,000 hommes, la légion du Nord, 4,000, et la brigade de cavalerie française, 800, pour aller cerner la place de Kolberg. La place cernée, il s'avancera avec la cavalerie légère française, la cavalerie badoise qui sera inutile au blocus de Kolberg, et avec la légion du Nord, et les dirigera sur Danzig pour se joindre au maréchal Lefebvre.
Le maréchal Lefebvre arrivera à Bromberg. Il enverra des ordres pour que la brigade d'infanterie légère qui doit arriver le 25 à Posen en parte le 27 pour se rendre à Bromberg. Il prendra sous ses ordres la division polonaise que commande le général Dombrowski, et s'approchera de Danzig. Il fera l'investiture de la place, aussitôt que le général Ménard sera arrivé avec sa cavalerie et la partie de l'infanterie inutile au siège de Kolberg, pour resserrer la garnison de Danzig …
Le maréchal Lefebvre aura donc sous ses ordres le corps polonais que commande le général Dombrowski, une brigade d'infanterie française de 4,000 hommes, que commande le général Boivin, savoir les 2e et 15e d'infanterie légère, une brigade de cavalerie légère française composée des 19e et 23e de chasseurs, que commande le général Duprés, le corps de troupes badoises et la légion du Nord. Le général Dombrowski a beaucoup de cavalerie légère. Toutes ces forces réunies, il doit les employer ainsi : les Badois à bloquer Kolberg, le général Ménard commandera le siége ; la division polonaise du général Dombrowski, la brigade d'infanterie française, la légion du Nord et la brigade de cavalerie française, à bloquer Danzig …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11680 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14148).

La Brigade Boivin arrive à Posen le 25. Là elle trouve l'ordre qui l'attache au 10e Corps, Maréchal Lefebvre, Corps qui se forme pour assiéger Dantzig. Elle quitte Posen le 27 janvier pour rejoindre ce Corps, qui s'assemble à Bromberg.

Dans ce moment, menacé par un mouvement en avant des Russes, l'Empereur vient de lever les cantonnements de l'armée en avant de Varsovie, et commence les opérations qui se terminèrent par la bataille d'Eylau. Il ordonne au Maréchal Lefebvre de suspendre son mouvement sur Dantzig, et de porter ses forces sur la place de Thorn, qui devient le point d'appui de l'armée. La Brigade Boivin est dirigée sur Thorn, où elle arrive à la fin de janvier.

Le 28 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Lefebvre : "Le major général vous a écrit avant-hier, hier et aujourd'hui, pour vous donner différents ordres. Je suis dans la supposition que, le 1er février, les 2e et 15e légers seront à Thorn ; que les douze pièces d'artillerie et les 300,000 cartouches que je vous ai expédiées de Varsovie vous seront arrivées ; ce qui, avec la division de cuirassiers d'Espagne, vous formera un corps de 6,000 Français, dont le premier but doit être de couvrir Thorn. Les Polonais défendront les magasins de Bromberg et contiendront les coureurs de la garnison de Danzig. Il est probable qu'aussitôt que mes opérations auront culbuté l'ennemi, je vous ferai donner l'ordre de vous porter devant Danzig, non plus par la rive gauche de la Vistule, mais par la droite ; de sorte que vous arriverez d'abord à Elbing. Quant à la destination du général Ménard, je l'ai changée ; voici la direction que je veux qu'il prenne. Je crois que le 2 février il se trouvera en mesure de partir de Stettin, car la brigade de cavalerie légère française et la légion du Nord arriveront ce jour-là même. Ayant ainsi un corps de 10,000 hommes, mon intention est qu'il se dirige en grande marche sur Neu-Stettin. Si je parvenais à couper un corps ennemi et à l'obliger à repasser la Vistule pour se jeter sur Danzig et sur l'Oder, le général Ménard manoeuvrerait pour le contenir. Si, au contraire, l'ennemi parvient à faire sa retraite, mon intention est qu'il vienne vis-à-vis Marienwerder, et, selon les circonstances, je lui ordonnerai de passer la Vistule pour se réunir dans cette ville et là former la réserve de la gauche de mon armée, ou se porter sur Danzig par la rive gauche, tandis que vous, vous vous y porteriez par la rive droite. Envoyez-lui donc en toute hâte ces ordres. Les événements qui vont se passer peuvent être de toute espèce de nature. Il faut que vous soyez attentif pour défendre la rive gauche de la Vistule, ou contenir l'ennemi en marchant la gauche appuyée à la Vistule contre lui, si, tourné par mes opérations, il se dirigeait sur Thorn. L'officier d'ordonnance que je vous expédie me fera connaître votre situation. Le 2 février, vous m'expédierez un officier qui se dirigera sur Willenberg, pour me faire connaître votre position dans ladite journée, et ce que vous savez du général Ménard. Quant à la place de Kolberg, j'ai ordonné en arrière la formation d une autre division pour l'assiéger" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11711 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14192).

Le 30 janvier 1807, le Major-général, Prince de Neuchâtel, Berthier, écrit, depuis Prasznitz, au Maréchal Prince de Ponte-Corvo : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, vient d'arriver à Prasznitz ; le 1er février, il prend l'offensive par Willenberg. Dans quelque lieu que vous soyez, réunissez vos troupes jusqu'à ce que vous soyez assuré que le maréchal Lefebvre, avec le 2e régiment et le 15e d'infanterie légère française, soit arrivé à Thorn. Jusque-là n'ayez point d'autre but que de couvrir cette ville. Lorsque vous saurez que ces deux régiments y sont, soyez sans inquiétude. Le maréchal Lefebvre saura s’y défendre huit jours s'il le faut ; d'ailleurs vous y aurez sûrement envoyé les Hessois qui formaient le blocus de Graudenz. Prévenez maréchal Lefebvre, quand vous l'abandonnerez à ses forces et faites-le prévenir de ce que fait l'Empereur ; et ensuite, Monsieur le Maréchal, dans telle position où vous serez, réunissez vos forces. Envoyez un officier intelligent à l'Empereur à Willenberg, afin que par son retour vous puissiez vous trouver au point de rendez-vous. Si, enfin, par quelques circonstances quelconques les ordres ne vous arrivaient pas, vous agiriez d'après votre expérience de la guerre et vous pousseriez l'ennemi, car vraisemblablement, le 2 février, il sera en retraite devant vous.
Quand je dis que vous pousserez l'ennemi, c'est-à-dire que vous l'observerez et, s'il se met en mouvement, c'est alors que vous pourrez le suivre avec prudence
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 177).

Le 13 février, le Maréchal Lefebvre porte la Brigade Boivin sur Osterode, pour protéger l'évacuation des blessés d'Eylau. Le 17, le Maréchal Lefebvre, ayant l'ordre de reprendre ses préparatifs sur Dantzig, rappelle le Général Boivin et le 2e Léger à Thorn. Le 15e reste seul à Osterode.

Après la victoire d'Eylau, l'Empereur se décide à cantonner de nouveau l'armée, et choisit la ligne de la Passarge pour établir les nouveaux cantonnements. Le Corps de Davoust forme l'extrême droite, et la division Friant vient prendre position le 20 février à Hohenstein. Le 15e Léger va rejoindre sa Division et est placé dans la Brigade Gilly. Il prend de suite le service des avant-postes. Le Lieutenant Coudrieu est chargé, avec 80 Voltigeurs, de protéger une reconnaissance qui cherche l'emplacement d'un pont sur la Passarge; il s'acquitte de cette mission avec une grande habileté, beaucoup de résolution et de courage, et est mis à l'ordre du jour de l'armée.

Le 28 février 1807, Napoléon écrit, toujours depuis Osterode, au Général Dejean : "Le maréchal Kellermann a formé les 5e, 6e, 7e et 8e régiments provisoires, qu'il va m'envoyer.
Je préfère que les détachements viennent à l'armée ainsi organisés ; car autrement il n'y a ni ordre, ni discipline. J'ai ordonné que les quatre premiers régiments provisoires qui étaient à Berlin, et qui déjà sont dégrossis, soient dissous et envoyés à leurs corps.
J'ordonne que les 5e, 6e, 7e et 8e aillent à Berlin, et qu'il en soit formé un 9e, un 10e, un 11e et un 12e provisoires. Mais il est quelques corps ... qui ne sont point sous les ordres du maréchal Kellermann : ordonnez aux commandants des dépôts de ces régiments d'obéir aux ordres de ce maréchal, et d'envoyer tous leurs hommes disponibles à Mayence pour entrer dans les régiments provisoires. Dans cet ordre ne sont pas compris le 3e bataillon du 31e d'infanterie légère et les 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont en Poitou et en Bretagne, ni les 2e, 15e, 14e d'infanterie légère, 14e et 58e de ligne, qui sont à Paris, ni les douze 3es bataillons qui sont au camp de Boulogne ...
Vous ne ferez rien partir des 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont nécessaires en Bretagne. Vous ferez partir sur-le-champ 500 hommes du 3e bataillon du 14e de ligne, commandés par cinq officiers. Quant aux cinq autres bataillons qui sont à Paris, aussitôt qu'ils auront plus de 600 hommes sous les armes, vous en formerez un bataillon provisoire de cinq compagnies de 160 hommes par compagnie, ce qui fera un bataillon de 800 hommes, que vous ferez partir en poste pour Mayence, bien armé et bien équipé. Vous nommerez pour le commander un major ou un officier d'état-major ...
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11901 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14437).

Le 1er mars, la Division Friant se porte en avant pour soutenir le mouvement du Maréchal Ney sur Guttstadt, et elle occupe Liebstadt le 3. Le 8, elle est dirigée sur Osterode et est cantonnée dans les villages en avant de cette ville, sur la route de Guttstadt

Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que le 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, 12e, 14e, 32e et 58e de ligne seraient à un effectif de plus de 10000 ; ce qui supposerait 8 à 9 000 hommes sous les armes ...
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 15e ... d'infanterie légère ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Les deux Bataillons du Régiment comptent alors 1,827 hommes sous les armes.

Le 5 mai, le temps devenant beau, l'Empereur fait baraquer la Division Friant sur les hauteurs d'Osterode ; elle y attend jusqu'au mois de juin la reprise des hostilités.

Composition du 3e Corps du Maréchal Davout au 16 mai 1807 :
1ère Division, Général Morand : 13e Léger, 17e, 30e, 51e et 61e et 65e de Ligne, 12 Bataillons, 7185 hommes.
2e Division, Friant : 15e Léger, 33e, 48e, 108e, 111e de Ligne, 10 Bataillons, 7361 hommes.
3e Division Gudin : 7e Léger, 12e, 21e, 25e et 85e de Ligne, 10 Bataillons, 7632 hommes.
Artillerie et Génie
Cavalerie légère, Général Marulaz : 1er, 2e et 12e chasseurs, 9 Escadrons, 692 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

Les hostilités reprennent le 6 juin par une attaque générale des Russes sur la ligne française. Davoust, ayant concentré son Corps à Osterode, est porté en avant. Il passe le 9 la Passarge à Haasemberg, et bivouaque à Aukersdorff. Il s'arrête le 10 à Altkirch, le 11 à Grossendorff, et le 12 à Eylau, obligeant par son mouvement les Russes à abandonner le sanglant champ de bataille d'Heilsberg. Le 23, il est dirigé avec Murat et Soult sur Koenigsberg, et arrive le 14 au matin devant cette ville. Il est convenu que Soult attaquera sur la rive gauche de la Pregel, et que Davoust portera son Corps sur la rive droite. Le 15e Léger commence le mouvement; il passe le premier bras de la rivière à Jérusalem, et s'établit dans l'île dont Koenigsberg occupe une partie. C'est en ce moment qu'arrive l'ordre de l'Empereur appelant Davoust et Murat sur le champ de bataille de Friedland; le 15e léger repasse sur la rive gauche et suit le mouvement du Corps d'armée. La victoire rend ce mouvement inutile. A Abschfwangen, Davoust trouve l'ordre d'aller passer la Pregel à Tapiau, où il arrive le 16 au matin. Le passage est retardé par l'insuffisance des moyens locaux et le manque d'un équipage de ponts; il n'est terminé que le 17, et le Corps n'est réuni que le 18 au soir à Melhamken. Le 19, Davoust borde le Niemen de Tilsitt à Ragnitz, et conserve ses positions pendant les négociations. Le 12 juillet, le Corps Davoust se met en marche pour aller occuper le Grand-Duché de Varsovie. Les 1er et 2e Bataillons du 15e Léger terminent l'année 1807 en Pologne, où ils occupent successivement plusieurs garnisons.

Le 3e bataillon est resté à Paris. Il fournit un détachement de 160 hommes à un Bataillon provisoire qui part de Paris au mois de mars, et est dissous à Thorn à la fin de mai. Le détachement rejoint le Régiment au camp d'Osterode.

/ 1807, formation du Corps d'Observation de la Gironde, passage en Espagne et Portugal

Le 10 mars 1807, 6 Compagnies du 3e Bataillon (Carabiniers, Voltigeurs, 1re, 2e, 3e, 4e Compagnies), sous les ordres du Chef de Bataillon, quittent Paris pour aller faire partie du camp de Saint-Lô, commandé par le Général Laroche. Il ne reste au Dépôt, sous les ordres du Major Dulong, que la Compagnie hors rang, et les 5e, 6e, 7e Compagnies de Chasseurs du 3e Bataillon.

"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATIONDE LA GIRONDE.
... ART. 5. La 2e division sera composée
Du 3e bataillon du 12e d'infanterie légère, du 3e bataillon du 15e idem, du 3e bataillon du 2e idem, du 3e bataillon du 4e idem, du 3e bataillon du 32e de ligne, du 3e bataillon du 58e idem et du 2e bataillon du 2e régiment suisse, porté au grand complet de 1,260 hommes, qui partira le 6 août de Toulon et d'Avignon.
Chacun de ces sept bataillons sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Laroche commandera cette division ; il aura sous ses ordres les généraux de brigade Charlot et Petitot.
Cette division aura douze pièces de canon, avec le personnel, matériel et attelages, prises au camp de Saint-Lô.
Au 5 août, le camp de Saint-Lô sera dissous, et le général Laroche, avec ses officiers, les généraux et les troupes, se mettra en marche pour Bayonne
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973).

Le 2 août donc, le camp de Saint-Lô est dissous. Les troupes de ce camp forment la 2e Division Laroche, du Corps d'observation de la Gironde, commandé par Junot. Le 3e Bataillon du 15e fait partie de la Brigade Chariot. Cette Brigade part de Saint-Lô le 9 août, et, arrivée à Bayonne, elle est cantonnée sur la frontière d'Espagne, au village de Sauveterre.

Dans le mois de septembre, le Corps de Junot entra en Espagne et va se concentrer à Alcantara, où il est rejoint par un Corps espagnol.

La Compagnie de Carabiniers fait partie des 4 Bataillons d'élite dont Junot forme son avant-garde, sous les ordres du Général Maurin. Le Général Loison remplace le Général Laroche à la 2e Division.

Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé demain par le général Hulin un bataillon provisoire composé d'une compagnie du 2e régiment d'infanterie légère, une du 4e idem, une du 12e, une du 15e, une du 32e, une du 58e. Vous nommerez un chef de bataillon de ces corps pour commander ce bataillon provisoire. Chaque compagnie sera composée d'un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux, deux tambours et 200 hommes. On pourra prendre s'il est nécessaire des conscrits de 1808. Ces hommes seront bien habillés et bien armés ; vous en passerez vous-même la revue ; ils se mettront en marche le 15 pour se rendre à Bayonne, où ils renforceront leurs troisièmes bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).

Tout étant prêt, Junot se met en marche d'Alcantara le 19 novembre, pour envahir le Portugal. Cette marche dans un pays sauvage et peu cultivé est encore rendue plus pénible par les pluies continuelles ; sauf l'avant-garde qui conserve son organisation, la plupart des Corps, composés entièrement de conscrits, se désorganisent et sement sur leur route un grand nombre de traînards qui peuvent rejoindre peu à peu, grâce au moment de calme qui suit la conquête.

Arrivée à Abrantes le 22 novembre 1807, l'avant-garde passe la Zézére le 27 à Punhète, sur un pont qu'elle jette, et arrive le 29 à Sacavène, à une lieue de Lisbonne. Cette marche hardie décide le Gouvernement portugais à s'embarquer pour le Brésil, et Junot occupe Lisbonne le 30 au matin avec sa poignée d'hommes. Il est rejoint le 1er décembre par la Division Loison; les Corps de cette Division sont cantonnés autour de Lisbonne pour se refaire et réunir leurs traînards. Le 3e Bataillon du 15e Léger occupe Torrès-Védras, sauf ses Carabiniers qui restent à Lisbonne, au Corps d'élite devenu réserve de l'armée.

/ 1808, le 15e dispersé

- 1808, en France

Au 1er janvier 1808, le 15e Léger a 3 compagnies du 3e Bataillon et la Compagnie hors rang sous les ordres du Major au Dépôt, à Paris. En application du Décret du 18 février 1808, les 3 Compagnies du 3e Bataillon qui à Paris, et une Compagnie de nouvelle création, forment le 5e Bataillon qui n'a pas de Compagnies d'élite. Le Major Dulong commande le Dépôt composé de ce 5e Bataillon et de la Compagnie hors rang.

Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois vos états de situation de la quinzaine. Je vois avec peine, dans celui de l'intérieur, qu'on ne porte pas les conscrits de 1809, de sorte que j'ignore le disponible de chaque régiment. J'y vois que le 2e léger a 750 hommes présents sous les armes; le 4e léger, 450; le 12e, 560; le 15e, 200; le 32e de ligne, 260; le 18e, 100; la 4e légion de réserve qui est à Versailles, 600; le 12e de ligne, 350; le 14e, 440. Pourrait-on, en cas d'événement, former de ces régiments deux bataillons provisoires composés, l'un de deux compagnies du 2e léger, de deux du 12e léger, d'une du 4e et d'une du 15e, de 150 hommes chacune, ce qui ferait un bataillon de six compagnies de 900 hommes ? Le second bataillon serait composé d'une compagnie du 32e régiment de ligne, d'une du 12e, d'une du 14e et de deux de la 4e légion de réserve, ce qui ferait également 900 hommes. Ce régiment provisoire, de 1,800 hommes, pourra devenir utile pour Cherbourg et pour le Havre. Je désire qu'il soit formé seulement sur le papier, et que vous me fassiez connaître s'il serait composé d'hommes ayant la première teinture d'instruction, habillés, armés, et du nombre d'officiers et sous-officiers suffisants ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).

Le 10 juin 1808, Napoléon écrit, de Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre à un bataillon provisoire de 4 compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, composé d'une compagnie du 32e de ligne, d'une du 58e, d’une du 12e de ligne et d'une du 15e légère, formant 600 hommes, de se rendre à Rennes pour y remplacer le bataillon de la légion qui se rend à Pontivy ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).

Le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé deux bataillons de marche de Portugal composés :
Le 2e bataillon sera composé de
2 compagnies du 32e de ligne
2 compagnies du 58 id.
2 compagnies du 15e d'infanterie légère.
La compagnie du 32e, celle du 58e et celle du 15e légère qui sont au camp de Rennes se rendront sur-le-champ à Bayonne pour faire partie de ce bataillon. Une compagnie de chacun des mêmes régiments partiront de Paris pour se rendre également à Bayonne et porter ce deuxième bataillon à six compagnies. Vous nommerez un chef de bataillon et un adjudant major pour commander ce bataillon. Par ce moyen le bataillon provisoire du camp de Rennes n'existera plus
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2116 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18558).

Le 19 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lebrun, son Aide de camp : "Monsieur le général Lebrun, en passant votre revue à Versailles, voyez aussi la situation des 3es bataillons des 28e et 75e de ligne (le bataillon du 75e pourrait bien être à Vincennes) en officiers, sous-officiers et soldats. Voyez combien ils doivent recevoir de conscrits, combien ils en ont déjà reçu, quels sont leurs moyens d'habillement et enfin quand ces bataillons seront en état de partir. Le 3e bataillon du 58e est à Vincennes ainsi que le 5e bataillon. Voyez-y ces bataillons ainsi que le 5e bataillon du 15e régiment d’infanterie légère" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19076).

- 1808, Pologne et Allemagne

Au 1er janvier 1808, le 15e Léger a ses 1er et 2e Bataillons sous les ordres du Colonel Desailly, en Pologne, à la Division Friant.

Le Décret du 18 février change l'organisation des Régiments d'infanterie. En exécution de ce Décret, le 15e Léger prend l'organisation suivante : en Pologne, les 1er, 2e, 3e Bataillons de guerre, chacun à 6 Compagnies. Le 1er Bataillon est formé des Carabiniers, Voltigeurs, lre, 2e, 3e, 4e Compagnies de l'ancien 1er Bataillon; le 2e est formé des mêmes Compagnies de l'ancien 2e Bataillon; le 3e est composé des 5e, 6e, 7e compagnies de chacun des 1er et 2e Bataillons; une de ces Compagnies est transformée en Carabiniers, et une en Voltigeurs. Chaque Compagnie doit avoir un complet de 140 hommes. Le Colonel commande ces 3 Bataillons, où se trouve l'unique aigle du Régiment, l'aigle de chaque Bataillon étant supprimée et remplacée par une simple enseigne. Le Complet du Régiment (5 Bataillons) est de 108 Officiers et 3,970 hommes.

Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
3e Corps de la Grande Armée. Vous chargerez le maréchal Davout de faire l'opération pour son corps d'armée. Il y a dans ce corps d'armée des régiments qui ont deux bataillons et d'autres qui en ont trois ... Mon intention est donc que vous ordonniez que l'on forme les deux premiers bataillons conformément aux tableaux ; qu'on y mette tous les hommes disponibles des régiments, et que l'on se borne à former les cadres du 3e bataillon qu'on enverra en France pour se compléter. Le 15e d'infanterie légère gardera ses trois bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 3e corps
... 15e légère 80 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"1° NOTE
Il y a dix-neuf compagnies de grenadiers et de voltigeurs hors de ligne ; la 5e d'infanterie légère, la 21e, 17e, 15e, 93e doivent être conservées exclusivement pour le 4e bataillon de ces régiments ainsi que deux basses compagnies du régiment ...
3° NOTE ...
2e régiment de marche : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2520 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGIMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860.
2e Id. 3.920 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 2e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 2e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 3e CORPS ...
1er bataillon (7 compagnies).
Trois compagnies, chacune de 140 hommes, d'Ostende, 13e d'infanterie légère à 420
Deux compagnies, chacune de 140 hommes, de Paris, 15e d'infanterie légère. 280
Deux compagnies, chacune de 140 hommes, Landrecies, 25e de ligne. 280
Total : 880 ...
1.
15e d’infanterie légère 2 ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée).

Au mois d'août 1808, le Corps de Davoust évacue la Pologne et vient occuper la Silésie. Il y est rejoint par le 3e Régiment de marche, formé à Mayence de détachements destinés aux Régiments du Corps d'armée. Ce Régiment de marche est dissous à son arrivée, et chaque détachement rejoint son Corps.

Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ... Aux trois bataillons du 17e de ligne il manque 640 hommes ... ; aux 3 bataillons du 15e léger il manque 700 hommes …
Il manque donc plus de 4 000 hommes au corps du maréchal Davout pour porter ses 48 bataillon au complet.
… En faisant des recherches pour bien faire cet état, vous me ferez un rapport qui me fasse connaître s'il est possible de former à Mayence un 3e régiment de marche (bis) de 3 bataillons qui serait composé de la manière suivante :
... 2e bataillon, 1 compagnie du 15e léger, 120 hommes ; 1 compagnie du 23e de ligne, 120 hommes ; 4 compagnies du 48e, 600 hommes ; 4 compagnies du 108e, 600 hommes ; total 1 440 hommes ...
Ce régiment serait de 4 000 hommes. Il serait suffisant que chaque compagnie fût commandée par un officier, deux sergents, quatre caporaux. Ce corps, après avoir passé la revue à Mayence et dans le comté de Hanau, serait dirigé en temps opportun sur le corps du maréchal Davout, pour renforcer ses 48 bataillons ; et alors ce maréchal aurait un effectif de 39 000 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).

Le 26 août, le Maréchal Davout écrit, depuis Varsovie, à l’Empereur : "Sire, j'ai reçu hier au soir les ordres de Votre Majesté, que m'a transmis Son Altesse le major général, relativement au mouvement du 3e corps et des troupes alliées, qui sont dans le duché de Varsovie.
Je rends compte au major-général des ordres et des itinéraires donnés aux différents corps ...
La division Friant sera réunie en totalité sur le même point vers le 13, à l'exception du 15e d'infanterie légère, qui tient garnison à Thom, et qui n'en pourra partir que le 16, après avoir été relevé par le 12e régiment d'infanterie polonaise, qui s'y rend de Rawicz ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 266, lettre 496).

Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit aussi, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec le plus grand intérêt le travail que vous m'avez remis sur les corps de la Grande Armée. Ce travail m'a paru bien fait. J'aurais voulu plus d’exactitude dans quelques titres.
Mon intention est que le corps du maréchal Davout ait au mois de mars en Allemagne un effectif de 49 à 50000 hommes d'infanterie. À cet effet, mon intention est de retirer de la division Oudinot les 20 compagnies de grenadiers et de voltigeurs qui s'y trouvent et de les rendre au maréchal Davout, de compléter pendant l'hiver les 15 quatrièmes bataillons qui sont en France et de les envoyer en Allemagne portés au grand complet, hormis un bataillon du 15e légère qui est en Portugal, et ceux des 17e et du 21e de ligne qui se trouvent déjà en Allemagne ; c'est donc 12 nouveaux bataillons à envoyer ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).

Le 8 octobre 1808, Davout écrit, depuis Breslau, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que j'ai dû faire lever les camps aux troupes sous mes ordres ; plusieurs motifs m'ont déterminé à cette mesure. Les divers camps établis en Silésie avaient été construit pendant la belle saison ; toutes les baraques étaient en planches, et il s'en faut de beaucoup que l'on ait apporté dans leur construction tous les soins nécessaires pour les rendre tenables dans la saison des pluies. Le peu de précautions qu'on avait prises particulièrement dans la construction des toitures rendait ces baraques extrêmement froides pendant les belles nuits et inhabitables par un temps de pluie. Les pluies continuelles qui ont eu lieu pendant la dernière quinzaine de septembre et les premiers jours d'octobre influaient déjà d'une manière alarmante sur la santé des troupes campées, à qui il n'était pas possible de procurer des paillasses et des couvertures ; nos hôpitaux s'encombraient chaque jour, au point de faire craindre de ne pouvoir y recevoir l'affluence des malades.
La plupart des camps étaient d'ailleurs mal situés, les terrains sur lesquels ils étaient établis étant inondés après les premiers jours de pluie.
D'après ces considérations, je n'ai pas hésité à ordonner l'évacuation des camps et à faire cantonner les troupes ; elles le sont dans l'ordre suivant :
... 2e division. - Trois régiments de la 2e division commandée par le général Friant, les 33e, 48e et 111e, tiennent garnison à Breslau ; le 15e régiment d'infanterie légère occupe Ohlau, Srehlen et Nimptsch ; le 108e régiment est cantonné à Oels, Bernstadt et Namslau ; l'artillerie de cette division est à Breslau ...
Depuis la levée des camps, les malades ont beaucoup diminué, et la situation des hôpitaux s'améliore sensiblement
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 301, lettre 516).

Un Décret d'Erfurth, du 12 octobre, dissout la Grande-Armée. Le Corps de Davoust reste en Allemagne sous le nom d'Armée du Rhin. A la fin d'octobre, la Division Friant quitte la Silésie et va occuper le Hanovre. Le 15e Léger termine l'année 1808 dans ce pays, où il occupe plusieurs villes.

Le 23 novembre 1808, à Burgos, "On rend compte des mesures prises par le préfet de la Loire-Inférieure pour le transport en poste des 4e et 14e régiments de ligne, 15e d'infanterie légère, et on sollicite le remboursement des frais qui en sont résultés"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2490 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 9 novembre 1808 »).

Napoléon écrit, le 31 décembre 1808, depuis Benavente, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les 3 bataillons du 15e d'infanterie légère qui sont en Allemagne ne sont qu'à 1700 hommes. Il leur manque 800 hommes pour être au complet. Faites passer en revue le dépôt de ce régiment pour que ces 800 hommes soient promptement fournis et vous les ferez partir en forme de bataillon de marche sous les ordres d'un capitaine et divisé en quatre escouades commandées chacune par un officier, 2 sergents et 4 caporaux. Cette colonne se rendra à l'armée du Rhin, pour rejoindre les trois bataillons. Faites-en passer la revue deux ou trois fois avant son départ pour être assuré qu'elle part en bon état ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19634).

- 1808, Portugal et Espagne

Au 1er janvier 1808, le 15e Léger a 6 Compagnies du 3e Bataillon en Portugal, à la Division Loison.

Le 7 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez des ordres pour la formation d'un bataillon proviroire composé d'une compagnie de chacun des régiments suivants, des 2e, 4e, 12e et 15e d’infanterie légère, et du 32e et 58e de ligne, d'une du 1er régiment de Paris, et d'une du 2e régiment de Paris. Ce bataillon ainsi fort de 8 compagnies formant un millier d'hommes partira le 12 janvier pour se rendre à Bayonne et recruter les corps auxquels ces compagnies appartiennent ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1501 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16961).

En application du Décret du 18 février 1808, les 6 Compagnies qui s'y trouvent au Portugal forment le 4e Bataillon. Le changement de numéros a lieu le 1er juin.

A l'armée de Portugal, l'année commence tranquillement. Les dispositions de plus en plus hostiles des Espagnols, l'annonce d'un prochain débarquement des Anglais, causent un soulèvement qui gagna peu à peu le pays. La Division Loison est chargée d'aller pacifier l'Alentijo; le 4e Bataillon du 15e Léger part le 23 juillet pour cette expédition. Le 30, la Division se trouve devant Evora, ancienne ville forte, défendue par des troupes espagnoles et des insurgés. Le 4e Bataillon, placé à la droite de la ligne, enfonce la gauche ennemie, arrive aux remparts avec les fuyards, et pénètre par escalade dans la ville, qui est enlevée d'assaut. Continuant sa marche, la Division arrive le 3 août à Elwas, quand elle reçoit l'ordre de rejoindre l'armée; les Anglais ont débarqué à Figuières, et Junot concentre toutes ses forces à Torrès-Védras.

Dans la nuit du 20 août, l'armée s'ébranle pour attaquer les Anglais, placés sur les hauteurs de Vimiéro. La bataille a lieu le 21. La Brigade Solignac, dont le 4e Bataillon fait partie, appuie l'attaque de la gauche anglaise. Cette Brigade est bientôt attaquée de front et en flanc par des forces supérieures; elle doit reculer; le Général Solignac est blessé, et le désordre se met dans les troupes. Le 3e Provisoire Dragons arrête par ses charges la marche des Anglais, et permet à l'infanterie de se retirer. L'armée, ralliée à Torrès-Védras, rentre à Lisbonne le 22 août. N'ayant aucun espoir de recevoir des secours, Junot signe, le 30 août, la convention de Cintra, par laquelle son armée doit être embarquée avec armes et bagages sur la flotte anglaise, et débarquée sur les côtes de France.

Le 4e Bataillon est débarqué à la fin de septembre sur les côtes de Bretagne et dirigé de suite sur Saintes, où la Division Loison se rassemble.

Le 19 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, des deux bataillons provisoires de Perpignan, il n'en sera formé qu’un ...
En conséquence, le détachement du 31e légère qui se trouve dans le 1er bataillon se rendra à Saint-Sébastien et sera remplacé par le détachement du 15e légère qui se rendra à cet effet à Perpignan pour être incorporé dans le 1er bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2320; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18959).

Au commencement de novembre, le 5e Bataillon envoie à Saintes un détachement pour porter le 4e Bataillon à 840 hommes présents. En même temps, le Major Dulong est envoyé à la division Loison commander le régiment provisoire, formé du 4e Bataillon des 12e et 15e légers. L'ancienne Armée de Portugal forme le 8e Corps de l'Armée d'Espagne, sous Junot.

Le 4 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, passez la revue des dépôts des 32e, 58e, 75e, 28e, 2e, 12e, 15e, 4e d'infanterie légère. Assurez-vous de la situation de chacun de ces corps, de leur habillement et armement, et faites-moi connaître quand les 3es et 4es bataillons pourront partir, et de quelle force seront les détachements que les 5es bataillons doivent fournir aux bataillons de guerre. Ordonnez que les hommes partent bien habillés, avec de bonnes capotes, et déjà un peu dégrossis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2427 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19179). Les 2e, 12e, 15e, 4e sont des Régiments d'infanterie légère destinés aux 1er et 2e Régiments de la 1re Brigade (Thomières), 2e Division (Loison) du 8e corps de Junot.

Le 9 novembre 1808, Napoléon écrit, depuis Vitoria, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois l'état de situation de l'armée de Portugal au 26 octobre … La 2e division n'est composée que de 4es bataillons. Il faut envoyer aux 2e, 4e, 12e, 15e, 32e et 58e des détachements des dépôts de Paris pour compléter chaque bataillon à 840 hommes. Passez vous-même la revue de ces dépôts, et ayez soin que ces hommes partent habillés, armés et avec de bonnes capotes. Ainsi cette 2e division sera portée au moins à 5,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14457 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19225).

Le 14 novembre 1808, Napoléon, dont l'intention est de renvoyer Junot à la conquête du Portugal, écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les dispositions que j'ai prescrites pour le 8e corps qui doit former l’armée de Portugal ne sont pas encore exécutées.
Les bataillons des 2e et 4e légère ont besoin d'être renforcés ; envoyez-leur des détachements de Paris.
Ceux des 12e et 15e légère, sont assez forts, d'autant plus que ce dernier a 300 hommes au bataillon de marche, qui est à Pampelune ...
Enfin, le 8e corps doit être formé en trois divisions ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2453 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19264). Les Bataillons des 12e et 15e Légers forment le 2e Régiment provisoire d'infanterie légère, 1re Brigade Thomières, de la 2e Division Loison.

Le 15 novembre, le 8e Corps est dirigé sur l'Espagne; la Division Loison arrive le 22 à Bordeaux.

Le 22 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Minsitre de la Guerre : "... Je vous ai déjà mandé comment je désirais que les détachements du 75e, du 58e et du 28e partissent de Paris.
Il faut également que les détachements des 32e, 2e, 4e, 12e et 15e légers ne partent qu'après avoir passé deux fois votre revue, munis de capotes, de souliers et en bon état. Dix jours de plus ou de moins ne peuvent pas être d'une grande importance ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2488 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19360).

La Divion Loison est le 25 à Bayonne, où elle séjourne. Le 5 décembre, elle part pour occuper Saint-Sébastien. De là elle est envoyée par Burgos sur Palencia rejoindre le Maréchal Soult, chargé de combattre l'armée anglaise de sir John Moore et d'envahir le Portugal.

Le 22 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Madrid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Aussitôt que la division de 5 à 6,000 hommes, composée des bataillons des 75e, 28e et 58e de ligne et des détachements des 2e, 12e, 4e et 15e légers, sera prête et fournie de ses capotes, de ses deux paires de souliers dans le sac, etc. vous la ferez partir pour Bayonne. Chargez un général de brigade du commandement de cette colonne, et qu'elle ait un séjour au moins tous les quatre jours de marche" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19622).

/ 1809, le 15e Léger sur plusieurs fronts

- 1809, en France, 5e Bataillon de Dépôt, à Paris

Le Dépôt reste à Paris, composé d'un cadre de Compagnie et de la Compagnie hors rang. Il est rejoint par un certain nombre d'Officiers et de Sous-officiers ayant été blessés, ou ayant conduit des détachements de conscrits, ce qui permet d'organiser plusieurs Compagnies. Le Dépôt reçoit un grand nombre de conscrits, sur les divers appels faits dans l'année.

Le 24 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre, je reçois votre lettre du 12 janvier. Il ne faut faire partir ni le 15e régiment d'infanterie légère, ni les 600 chevaux de Versailles qu'après avoir pris mes ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2686 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19886).

Le 24 janvier 1809,"Le général Clarke rend compte à l'Empereur qu'il a été passé une revue des dépôts d'infanterie de la garnison de Paris, savoir ceux du 15e d'infanterie légère, qui doit partir pour l'Allemagne le 1er février, et, ceux des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 32e et 88e de ligne, qui sont prêts à partir pour l'Espagne"; l'Empereur répond : "Il faut que ces cinq dépôts puissent fournir chacun 700 à 800 hommes d'ici au mois de mars pour la défense de la Bretagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2704).

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est que ... Les 1er, 2e, et 3e bataillons du 15e léger ont besoin de 800 hommes pour les compléter ; ils paraîtront à ma revue le 16, et partiront de Paris le 17 pour Mayence ...
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Faites partir demain les 800 hommes du 15e léger pour se rendre à Strasbourg, où ils attendront de nouveaux ordres. Vous chargerez le major d'écrire au colonel que ces hommes se rendent à Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2831 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20143).

Le 1er mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, les 800 hommes du 15e légère qui sont partis de Paris doivent se diriger sur Strasbourg et non sur Mayence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2842 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20168).

- Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère; Corps d'Oudinot

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
Le 1er régiment provisoire sera composé de 4 bataillons : un bataillon du 15e de ligne, un bataillon du 47e, un bataillon du 86e, un bataillon du 70e. Chaque bataillon sera fort de 800 hommes présents sous les armes, ce qui formera pour le régiment un présent sous les armes de 3 200 hommes ; ce régiment se réunira à Pontivy.
2e régiment provisoire :
Le 2e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 32e de ligne, 58e, 121e, 122e, chaque bataillon de 4 compagnies, chaque compagnie de 200 hommes, formant un présent sous les armes de 3 200 hommes.
3° régiment provisoire :
Le 3e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légère, formés de même.
4e régiment provisoire :
Le 4e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 12e, 14e, 34e, 88e, formés de même. Ces trois régiments formant plus de 9 000 hommes se réuniront et seront formés à Paris dans le courant d'avril ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 6 mars 1809, à Paris, l'Empereur est informée que "Le général Clarke a fait donner l'ordre au bataillon de marche du 15e légère, parti pour Mayence, de se détourner de sa route à Metz pour se rendre à Strasbourg"; "Dirigez ce bataillon de Metz sur Mannheim en droite ligne ; là il passera le Rhin et se dirigera sur Würzburg, où il attendra des ordres du duc d’Auerstadt", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2871).

Le 13 mars 1809 (le 12 selon la CGN), l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je désire que dimanche on me présente, à la parade, une compagnie de chacun des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, complétée à 140 hommes ; ce qui ferait un beau bataillon provisoire de six compagnies. Il faut que tous les hommes soient bien équipés et bien habillés ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14890; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20340).

Le lendemain 14 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que les 118 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, qui sont à Saintes, les 200 hommes qui sont à Bordeaux, aux détachements des 4e, 15e et 12e légère, se rendent à Paris, pour y joindre leurs 5es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20357).

Le 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé un 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot, composé de 50 hommes du 58e, et de 50 hommes du 121e ; de 50 hommes du 4e légère et de 50 hommes du 2e idem ; de 50 hommes du 12e légère et de 50 hommes du 15e idem, total 300 hommes.
Ce bataillon me sera présenté à la parade de dimanche, et se mettra, sans délai, en route, pour être incorporé, les 100 hommes de ligne, dans les compagnies du 4e bataillon du 96e du corps du général Oudinot ; les 100 hommes des 2e et 4e légère, dans le 26e légère ; les 100 hommes des 12e et 15e légère, dans le 16e légère.
Par ce moyen le corps du général Oudinot sera porté au grand complet
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2938 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20378).

Le 19 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, sur les 604 hommes qui composent le bataillon provisoire que me présente aujourd'hui le général Hulin, il sera pris :
- 50 hommes du 58e de ligne
- 50 hommes du 2e léger
- 50 hommes du 4e léger
- 50 hommes du 12e léger
- 50 hommes 15e léger
et 50 hommes du 121e de ligne.
Ces 300 hommes formeront les 3 compagnies de marche dont j'ai ordonné la formation pour ces régiments, et partiront mardi pour Strasbourg, pour être incorporées dans les 26e et 16e d'infanterie légère et 96e de ligne. Il ne sera pris que des conscrits des 4 années antérieures à 1810
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20458).

Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon composé des trois compagnies de marche ci-après, savoir : ... la 3e de 50 hommes des 12e et 15e léger destinée à compléter les 3e et 26e léger et le 93e de ligne, qui doit être parti hier de Paris pour se diriger sur le corps du général Oudinot portera le titre de 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20480).

Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Un 2e bataillon portant le nom de bataillon de marche de la division Friant sera composé de 100 hommes du 15e léger, de 100 hommes du 33e, destinés au 4e bataillon et de 100 hommes du 111e destinés au 4e bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).

- Formation de la 4e Demi-brigade provisoire envoyée en Belgique

L'Historique régimentaire indique : "Nous avons vu que le 5e Bataillon s'est organisé à Paris. Quand la guerre avec l'Autriche devient imminente, l'Empereur ordonne la formation de Demi-brigades provisoires, avec les 5es Bataillons. Celui du 15e Léger forme le 4e Bataillon de la 4e Provisoire organisée à Paris" (à vérifier).

Les Anglais ayant débarqué dans l'île Walcheren, la 4e Provisoire quitte Paris le 20 août, et arrive à Anvers où elle est comprise dans la 1re Division Gilly, de l'Armée du Nord. Cette Demi-brigade passe le reste de l'année à Anvers, sans prendre part à aucune opération.

Au mois de mai, il fournit un détachement de 120 hommes à un Bataillon provisoire de Portugal organisé à Paris pour aller renforcer les Corps de cette armée; le détachement est versé dans le 4e Bataillon, lors du passage du Bataillon provisoire à Burgos.

La force du Dépôt lui permet encore, au mois de novembre, d'organiser un Bataillon de 840 hommes. Ce Bataillon est entièrement formé le 28 novembre, et il est désigné pour faire partie de la Division Lagrange, qui est en formation à Bayonne. Il quitte Paris le 25 décembre pour aller à Versailles passer la revue du Prince de Neufchâtel. Il continue alors sa marche sur Bayonne, où il arrive le 20 janvier 1810.

- 1809, campagne d'Autriche

En Allemagne, nous avons laissé le Régiment occupant avec sa Division le pays de Hanovre.

Le 1er janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Benavente, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je reçois les états de situation au 15 novembre. Voici mes observations pour l'armée du Rhin ... mon intention est qu'au mois de mars toute mon armée du Rhin ait 840 hommes par bataillon et quatre bataillons par régiment, hormis le 15e léger, qui n'en aura que trois ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14634 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19656).

Le 14 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke .... Je vois que le 15e régiment d'infanterie légère, qui a à Paris 900 hommes n’en compte cependant que 500 de disponibles. J'aurais à coeur que vers le 1er février, ce régiment pût fournir 800 hommes pour recruter ses bataillons à l'armée du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19826).

Le 23 février 1809, à Paris, on soumet à l'Empereur une "Proposition de nommer commandant d'armes de 4e classe M. Monnier-Villeneuve, chef de bataillon au 15e d'infanterie légère.
Le prince de Neuchâtel, vice-connétable, major général, annonce, par sa lettre du 16 de ce mois, que telle est l'intention de Sa Majesté
"; il est répondu : "Le grade de commandant d'armes de 4e classe ne donne-t-il pas le grade de colonel ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2812 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 22 février 1809 »).

Au mois de mars, à la nouvelle des armements de l'Autriche, Davoust reçoit l'ordre de réunir son Corps à Bamberg, où Friant arrive le 20.

Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 15e Léger doit faire partie du 3e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc d'Auerstadt; 2e Division Friant, 1re Brigade Girard dit Vieux (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).

Le 6 avril, il est envoyé à Baireuth. Les 3 Bataillons du 15e Léger comptent 2,183 hommes présents : ils font partie de la Brigade Gilly-Vieux.

Le 8 avril, l'Empereur forme une Armée d'Allemagne sous ses ordres. Friant redevient 2e Division du 3e Corps, Davoust.

Ce Corps est dirigé de Bamberg sur Ratisbonne, où il arrive le 15 avril. La Division Friant couvre cette marche, en marchant de Baireuth par Ambert, et observant les défilés de Bohême. Cette Division a divers engagements avec des Corps autrichiens. Le 15e Léger doit se battre toute la journé du 14 entre Neumarcht et Hémau, pour pouvoir rejoindre la Division, dont il forme l'arrière-garde. Il passe le pont de Ratisbonne le 18 avril.

Le 19, le Corps Davoust se met en marche pour remonter l'Abens. La Division Friant est envoyée au secours de la Division Saint-Hilaire attaquée à Tengen. Le Chef de Bataillon Sarraire enlève avec 4 Compagnies du 15e Léger un bois à la gauche de la Division Saint- Hilaire, ce qui permet à la Brigade Gilly, 15e Léger et 48e, de se déployer en première ligne. Le Colonel Desailly est envoyé avec le 2e Bataillon du Régiment couvrir la gauche de la ligne, en occupant la lisière des bois : il repousse six attaques successives des Autrichiens, et se maintient dans sa position, grâce à la Compagnie des Voltigeurs, Capitaine Boignac. Cette Compagnie, placée dans un bouquet de bois isolé, s'y maintient contre toutes les attaques, et y passe la nuit. Cependant les Autrichiens font tous leurs efforts pour couper les deux Divisions, et le poids de leurs attaques tombe sur le 1er Bataillon du Régiment, qui forme la droite de la Brigade Gilly. Ce Général, qui a gardé en réserve les Carabiniers du 15e Léger, se porte à leur tête au secours du 1er Bataillon et le dégage; une nouvelle attaque est repoussée, grâce à l'arrivée d'un Bataillon du 111e, envoyé de la 2e ligne. Toute la ligne Se porte alors en avant, et le 15e Léger réussit à pénétrer et à se maintenir dans les bois occupés par l'ennemi. La nuit met fin au combat. Le Régiment a perdu plus de cent hommes tués ou blessés.

Le 20, la Division Friant n'est pas engagée.

Le 21, Davoust marche sur Eckmühl. Friant forme la gauche et longe le pied des hauteurs. Le 15e Léger, qui forme l'avant-garde, chasse l'arière-garde ennemie du plateau boisé entre Schmidorff et Poering. La marche est gênée par le grand nombre de Tirailleurs qui garnissent les hauteurs boisées situées sur le flanc gauche de la colonne : Friant rassemble tous les Voltigeurs de sa Division et les lance dans ces bois, ce qui cause une foulé de petits engagements isolés. Le 15e Léger appuie les Voltigeurs pour l'enlèvement des bois voisins du village de Poering, que le 48e enlève.

La Division se déploie alors au pied des hauteurs d'Unter et Ober-Laïchling, et engage avec l'ennemi une canonnade qui dure jusqu'à la nuit, ainsi que la petite guerre dans le bois. Le Régiment perd environ 250 hommes ce jour-là.

Le 22 avril, jour de la bataille d'Eckmühl, la Division Friant contient l'ennemi sur les hauteurs de Laïchling, jusqu'au moment où l'arrivée de l'Empereur donne le signal de l'attaque. Elle enlève alors les hauteurs et va bivouaquer à Eglossheim. Le 15e Léger est encore engagé une partie de la journée dans les bois, avec des chances variées et perdant beaucoup de monde.

Le 23, la Division arrive devant Ratisbonne. L'Empereur la passe en revue, et nomma Général de Brigade le Colonel Desailly, qui fait partie du Corps depuis sa création, et le commandae depuis la bataille de la Trebbie. Il se fait désigner le plus brave Officier et le plus brave soldat du Régiment : ce sont le Capitaine Serre, auquel l'Empereur accorde le titre de Baron avec une pension de 4,000 francs; et le Chasseur Parent, auquel il accorde une pension de 1,200 francs.

Le Baron Joseph-Francois Noss est nommé peu après Colonel du 15e Léger.

Le 24 avril, Davoust repasse le Danube à Ratisbonne et suit la retraite des Autrichiens sur la Bohême. La Division Friant s'avance le 27 jusqu'à Nittenau, d'où elle chasse les derniers postes autrichiens.

Le 29 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à vos lettres du 18 avril et du 14. Les 200 hommes du 15e d'infanterie légère venant de Portugal doivent être formés en une compagnie de marche de ce régiment qui servira à réparer ses pertes. Les 180 hommes du 4e léger et les 300 hommes du 2e léger faisant près de 500 hommes doivent être dirigés sur le 10e léger. Quant aux 200 hommes du 32e, ils seront envoyés au 57e. Vous pouvez donc former de tout cela un bataillon de marche que vous dirigerez sur Strasbourg et de là sur Braunau. Au moyen de ce secours, ces régiments se trouveront réparés des pertes qu'ils ont faites dans les dernières affaires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20924).

Certain que l'Archiduc a repassé en Bohême, Davoust revient passer le Danube à Ratisbonne, et, suivant la marche de l'armée, arrive le 5 mai à Linz. On travaille à rétablir le pont, coupé par les Autrichiens. Le 6, les éclaireurs ennemis viennent gêner les travailleurs par leur feu : le 3e Bataillon passe le Danube dans des barques, les repousse et s'établit sur la rive gauche pour protéger les travaux.

Le 7 mai, Friant quitte Linz et arrive le 9 à Saint-Poelten, où il séjourne jusqu'au 17.

Davout, toujours inquiet sur les projets de l'Archiduc Charles, prescrit, le 16 mai 1809, à la Division Morand, dont le gros occupe Mölk, d'envoyer quatre Compagnies d'infanterie pour relever les postes du 7e Léger installés d'Arnsdorf à Mautern. Dès que ce changement sera exécuté, Pajol concentrera le 7e Léger à Mautern, sous les ordres du Général Leclerc, qui, tout en lui restant subordonné, commandera ce poste important. Le Général Friant doit encore envoyer le 15e Léger, une Compagnie d'artillerie légère avec cinq caissons à Pajol, dont les forces se trouveront portées à deux Régiments d'infanterie (7e et 15e Légers), deux Régiments de cavalerie (5e et 7e Hussards) et une Compagnie d'artillerie. La ligne des avant-postes est donc en mesure de surveiller les mouvements de l'ennemi et d'opposer une résistance sérieuse à toute tentative de passage, en attendant l'arrivée des renforts que lui amènera promptement le Maréchal Davout (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 358).

Le 15e Léger, qui arrive à Gottweig le 16, est placé entre cette ville, Mautern et Traismauer ; l'artillerie légère, à Mautern (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 360).

Le 17 mai 1809, à dix heures du matin, le Général Pajol écrit, depuis Gottweig, au Duc d'Auerstädt : "L'ennemi a débarqué hier soir, sur la rive droite du Danube, 150 hommes vis-à-vis Zwentendorf, dans deux barques. Ce détachement, après avoir chassé un petit poste de cavalerie, s'est emparé du village et y avait pris deux hussards ; mais la compagnie qui était à Perndorf et Pischelsdorf, ayant de suite monté à cheval, a chargé l'ennemi et l'a forcé à se rembarquer.
Je vous envoie dix-huit prisonniers.
Comme je vous l'ai déjà dit, le pays qui se trouve entre la Traisen et les montagnes de Klosterneuburg est extrêmement découvert et propre à la cavalerie, qui, lorsqu'elle sera un peu en force sur ce point, doit culbuter tout ce qui se permettra de passer. Malheureusement, je n'ai que le 7e hussards, qui, étant obligé d'occuper douze lieues de terrain, ne peut avoir de réserves. Il me faudrait donc derrière lui cinq à six cents chevaux sur deux ou trois points, prêts à charger tout ce qui passerait.
Les feux qui ont existé à droite dans la direction de Stockerau, pendant quelques jours, n'ont pas été vus cette nuit.
J'ai placé le 15e léger comme j'ai eu l'honneur de vous l'écrire ; les quatre compagnies du général Morand ne sont pas encore arrivées. On cherche à force le biscuit et le pain échoués à Arnsdorf.
Des officiers sont placés le long du Danube avec ordre de courir ses bords nuit et jour. Celui qui est à la chapelle [du couvent de Gottweig] doit surveiller toute la droite.
Mon artillerie légère est placée de manière à se porter partout où besoin sera, et je réponds que nous ferons bonne besogne si l'ennemi se présente.
Tout est actuellement très-tranquille devant moi ; mais je crains que, sur ma droite, on ne tente encore quelques petites expéditions, pour nous donner l'alarme. Je vous prie de ne pas écouter d'autres rapports que les miens, parce qu'ils ne vous tromperont jamais, et que vous pourrez agir sûrement d'après eux : car j'aurai vu
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 450).

Le 17 mai 1809, à 5 heures du soir, le Maréchal Davout écrit, depuis Saint-Poelten, à l’Empereur : "… Je vais exécuter l'ordre de Votre Majesté, d'envoyer les quatre régiments de la division Friant à mi-chemin de Vienne, le 15e régiment d'infanterie légère étant vis-à-vis de Krems, ayant cru devoir augmenter ce poste …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 543, lettre 737).

Le 18, la Division se rend à Vienne, et le 19 dans la nuit au pont d'Ebersdorff, pour prendre rang dans la colonne, et prendre part à la bataille d'Esling.

Le Maréchal Davout redouble de précautions : il renforce ses avant-postes du 61e de Ligne, que Morand a ordre d'expédier en toute hâte à Mautern. Pajol a, dès lors, à sa disposition trois Régiments d'infanterie (7e Léger, 15e Léger et 61e de Ligne), deux Régiments de cavalerie légère (5e et 7e Hussards), plus une assez grande quantité d'artillerie. La Division Gudin s'établit, dans la journée du 19 mai 1809, à Sieghardskirchen, derrière la droite de Pajol, qui a derrière sa gauche le Général Morand, restant à Mölk avec le 17e et le 30e de Ligne, jusqu'à l'arrivée des Wurtembergeois, que Vandamme amène de Lintz ; enfin la Division Friant est aux environs de Vienne, prête à revenir à Saint-Pölten, si c'est nécessaire.
Si l'ennemi jugeait prudent de se reporter vis-à–vis d'Ebersdorf, le 3e Corps se mettra en mouvement vers Vienne : la Division Friant entrant dans cette ville, Gudin se portant à Nussdorf. Pajol, renvoyant à leur Division (Gudin) les 7e et 15e Légers, laissera devant Krems le 61e de Ligne et de la cavalerie, puis s'acheminera vers Tulln et Klosterneuburg ; Morand viendra à Saint-Pölten, lorsque Vandamme l'aura relevé à Mölk (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 361).

Tout en conservant les forces placées sous son commandement, Pajol prépare le départ du 7e et du 15e Légers, qu'il doit acheminer sur Sieghardskirchen, le 20 au soir ou le 21 au matin, si l'ennemi, appelé du côté d'Ebersdorf par le passage du Danube, abandonne ses positions aux environs de Krems (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 363).

La rupture des ponts empêche le passage du Corps de Davoust, qui se trouve rassemblé entre Ebersdorff et Vienne. Il est établi dans cette position, et le 15e Léger est bivouaqué près du village d'Ebersdorff.

Le 25 mai, le 15e Léger reçoit, comme les autres Régiments du Corps Davoust, 2 pièces de 3 autrichiennes, avec 2 caissons de munitions. Le Corps forme une Compagnie de canonniers pour le service de ces pièces, qui doivent toujours marcher avec le Bataillon où est l'aigle du Régiment. Le Régiment a déjà 1 caisson d'ambulance, 3 caissons de cartouches et 3 caissons de pain, voitures attelées et conduites par les soins du Corps.

Le 29 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de la 1re division militaire ... 500 hommes dont on pourrait augmenter la 3e demi-brigade provisoire ; ce qui la porterait à 1500 bommes.
Je vois dans le même état que le dépôt du 2e léger a 200 hommes prêts à marcher, celui du 4e 200, celui du 12e 100, celui du 15e 300, ce qui fait 800 hommes, dont on pourrait augmenter la 4e demi-brigade provisoire.
Pourquoi cela n'est-il pas fait ? ...
Faites donc partir tout cela.
Dans presque tous les états des divisions militaires, je vois beaucoup d'hommes prêts à partir. Il me semble que tous les hommes qui sont disponibles aux dépôts doivent se rendre ou aux demi-brigades provisoires ou à l'armée, pour compléter ce qu'ils doivent encore
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21091).

Le mois de juin se passe sans opérations militaires. La Division Friant est passée en revue par l'Empereur le 7 juin à Ebersdorff et le 26 à Schoenbrünn.

Le 8 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, faites partir de Paris 300 hommes du 15e régiment d'infanterie légère pour Vienne, en y comprenant ceux qui devaient faire partie de la 4e demi-brigade provisoire. Faites-les commander par un capitaine, 2 officiers, 2 sergents et 3 ou 4 caporaux. Cela formera un petit bataillon de marche divisé en 4 pelotons qui portera le titre de bataillon de marche du 15e léger. Comme cela n'affaiblira pas le cadre de ce régiment, il pourra fournir son détachement à la 4e demi-brigade provisoire, en prenant sur ce qu'il va recevoir de la conscription" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21164).

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 15e Léger, l'Empereur écrit : "... J'ai déjà ordonné que 300 hommes du 15e léger partissent de Paris et soient retirés de la 4e demi-brigade. Le travail de M. Lacuée destine environ 3 000 hommes pour recruter les divisions Friant et Saint-Hilaire. Les revirements que je viens de vous indiquer ajoutent pour ces deux divisions environ 1 800 hommes. Les mêmes revirements doivent renforcer le corps du duc de Rivoli de 4 200 hommes, et celui du général Oudinot de 6 000 hommes ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 185 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 15e Léger, et que 185 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aux Bataillons de guerre à la Division Friant. L'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique que le 15e Léger à la Division Friant doit recevoir 315 hommes. Elle donne également la composition de la 4e Demi-brigade provisoire : 2e léger, 4e léger qui reçoit 50 hommes, 12e léger qui en reçoit 350; 15e idem qui doit être complété à la Division Friant; il est précisé que l'on doit porter "les 16 compagnies à 2400 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Le 1er juillet, les 3 Bataillons du Régiment comptent 1,823 hommes présents.

La Division Friant passe le pont d'Ebersdorff le 4 juillet au soir, et dans la nuit elle passe sur la rive gauche, vis-à-vis l'île Alexandre. Elle est au centre du Corps Davoust, et elle bivouaque le 5 au soir, la gauche au village de Glinzendorff.

Le 6 juillet, la bataille de Wagram commence au point du jour. Le Corps Davoust est attaqué le premier. Une attaque de Rosemberg sur Glizendorff est repoussée par le feu de l'infanterie, qui borde le Russbach. Napoléon, qui est présent, ordonne à Davoust d'enlever les hauteurs de Neusiedel, où s'appuie la gauche autrichienne. Laissant la Division Gudin en bataille, devant le front ennemi, Davoust passe le Rusbach avec Friant et Morand, et prescrit un changement de front, sur la gauche de Friant. Celui-ci engage la canonnade avec l'ennemi, pendant que Morand aborde le plateau à revers : il se produit alors une ouverture entre les deux Divisions. Les Autrichiens en profitent pour déborder le 17e de Ligne, gauche de Morand : attaqué de tous côtés, ce Régiment est obligé de quitter le plateau. Friant lance alors sa Division en avant en échelons. Le 15e Léger, premier échelon, aborde les Autrichiens, les culbute, arrive au plateau et dégage le 17e. Bientôt toute la Division prend position sur le plateau, et continue sa marche en avant, en refoulant les Autrichiens. Il est 10 heures du matin. Le combat continue ainsi toute la journée, et se termine le soir par l'enlèvement du plateau de Wagram.

Le Colonel Noos est blessé le 6 juillet 1809.

Le Régiment bivouaque près de Wolkersdorff, où il séjourne le 7. Dirigé sur Znaym, il y arrive le 11 au soir, et, l'armistice ayant mis fin aux hostilités, est envoyé le 14 juillet à Brünn, où le Corps de Davoust est cantonné.

Le 30 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin ... Avez-vous des nouvelles du détachement du 16e léger et des 200 hommes du 27e léger qui arrivent à Vienne le 16 août ; d'un détachement de 6 ou 700 hommes des 33e, 111e et 15e léger qui doivent arriver du 1er au 2 août à Vienne ; de 4 à 500 hommes des 48e, 108e et 15e léger qui doivent arriver à Vienne le 11 août ? Ces deux détachements feront 1 200 hommes de renfort pour la division Friant" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21656).

Le 16 septembre, l'Empereur vient visiter les cantonnements du Corps d'armée.

Quand la paix est signée à Presbourg, le Corps Davoust est désigné pour former l'arrière-garde de l'armée, et est concentré à Vienne le 1er novembre. Il évacue cette capitale le 15 novembre, pour prendre Position à Saint-Poelten, et le 15 décembre vient cantonner autour de Linz, où il termine l'année.

1809: Donawerth, Thann, Landshut

- 1809, Espagne, Portugal

Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'Empereur, Sire, a confié au duc d'Istrie le commandement de tout ce qui compose la garde impériale, qui recevra les ordres directs de l'Empereur ; cette garde ne fait pas partie de l'armée. L'intention de Sa Majesté est qu'elle soit toute réunie à Valladolid, qu'elle s'y repose, pour être en mesure de se porter sur une autre frontière.
Le maréchal duc d'Istrie a également sous son commandement, comme faisant partie de l'armée :
... 3° La division du général Heudelet, composée du 4e bataillon du 15e régiment d'infanterie légère, du 2e bataillon du 32e régiment d'infanterie légère, de deux bataillons du 26e de ligne ; de deux bataillons du 66e, de deux bataillons du 88e, d'un bataillon de la légion du Midi, d'un bataillon de la légion hanovrienne, et d'un bataillon de la garde de Paris. Cette division sera sous les ordres du duc d'Istrie, tant qu'elle sera à Astorga et dans les montagnes entre cette ville et Villa-Franca ...
L'intention de l'Empereur, Sire, est que, les Anglais chassés, le duc de Dalmatie marche sur Oporto avec ses quatre divisions, et que le duc d'Elchingen reste pour organiser et pacifier la Galice.
Les troupes avec lesquelles marchera le duc de Dalmatie sont composées, savoir :
La division Heudelet est composée du 4e bataillon d'infanterie légère, du 2e bataillon du 32e régiment d'infanterie légère, de deux bataillons du 26e régiment de ligne, de deux bataillons du 66e de ligne, de deux bataillons du 82e, d'un bataillon de la légion du Midi, d'un bataillon de la légion hanovrienne, et d'un bataillon de la garde de Paris ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).

L'armée anglaise ayant pu se rembarquer à la Corogne le 16 janvier, Soult s'occupe d'envahir le Portugal, et concentre ses troupes à Orensé sur le Minho. Le Régiment du Major Dulong passe alors dans la Division Delaborde.

Le Minho est passé le 4 mars, et le 5 l'avant-garde rencontre à Monterey l'arrière-garde du Corps espagnol de la Romana. Pendant que le Major Dulong occupe l'ennemi avec le 4e Bataillon du 15e Léger, le Général Franceschi le tourne avec le 22e Chasseurs et le 8e Dragons. Les Espagnols sont enfoncés et perdent 1,200 hommes hors de combat et 400 prisonniers. La marche continue sur Braga.

Le 12 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, il y a à l'armée du Rhin vingt et un régiments d'infanterie ; treize ont les grenadiers et voltigeurs de leur 4e bataillon avec les bataillons de guerre et viennent de recevoir l'ordre d'envoyer les 1re et 2e compagnies de fusiliers, pour porter ces 4es bataillons à quatre compagnies ...
Le 15e régiment d'infanterie légère a son 4e bataillon en Espagne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14887 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20337).

Braga est occupée le 20 et où l'armée séjourne jusqu'au 26.

Elle se met alors en marche sur Oporto, défendue par un gros rassemblement. Le 29, l'attaque a lieu. La Division Delaborde, qui forme la gauche, enlève plusieurs redoutes, et coupe la droite ennemie d'Oporto. Pendant qu'une partie des troupes se lance à sa poursuite, le 15e Léger et le 47e pénètrent dans Oporto, et parviennent au pont au moment où les Portugais commencent à le couper. Le 15e force le passage, et, après un vif combat, s'empare du couvent de la Serra, qui sert de point de ralliement aux fuyards.

Soult s'arrête à Oporto pour refaire ses troupes ; l'armée anglaise, grossie de tous les Corps portugais et espagnols, s'avance vers lui, et, s'étendant autour de la ville, se rend maîtresse des principales routes vers l'Espagne. Il se décide enfin le 12 mai à évacuer la ville: n'ayant pas de routes praticables pour l'artillerie, il détruit son matériel et se jette dans les montagnes. L'armée suit des sentiers étroits, bordés de précipices, où jamais troupes n'ont passé. Le 16 mai, le 4e Bataillon enlève le pont de Missarella, déjà occupé par l'ennemi et seul point par où elle peut passer. L'Adjudant-major Charvais, le Sous-lieutenant Milenet, le Sergent-major Miquel, sont cités pour leur conduite dans cette affaire. Le 17, l'armée arrive à Montalégue, dernière ville du Portugal, et le 20 à Orensé, son point de départ.

Le même 20 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 12. Il faut envoyer les 941 hommes destinés aux 15e et 10e légers et au 57e régiment en Portugal, comme je l'ai ordonné ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21054).

Le 4e Bataillon est envoyé avec sa Brigade au secours de Lugo, qui est débloquée le 22. Le 30 mai, les Corps de Soult et de Ney se réunissent à Lugo, et se dirigent sur Salamanque.

Le 18 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre que les cadres des 4es bataillons des 4e léger, 15e de ligne, 2e léger, 31e léger, 47e et 122e qui sont en Espagne soient renvoyés à leurs dépôts et que tous les hommes qu'ils ont disponibles soient fondus dans les trois premiers bataillons. Donnez ordre que les cadres des 5es bataillons des 26e et 66e soient également renvoyés en France, de sorte qu'il restera au corps du duc de Dalmatie :
... Division Heudelet :
1 bataillon du 15e léger
1 bataillon du 32e
1 de la légion hanovrienne
1 bataillon du 26e
1 de la légion du Midi
1 bataillon du 66e
Et 1 bataillon du 82e
Vous donnerez l'ordre que ces 4 divisions soient réduites à trois ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21557).

Wellington, ayant abandonné la poursuite de Soult, marche droit sur Madrid. La bataille de Talaveyra l'oblige à se retirer, et il va repasser le pont à l'Arzobispo. Le 6 août, Soult et Ney arrivent devant ce pont pour lui couper la retraite ; mais il est trop tard. Ils ne trouvent qu'une arrière-garde espagnole, qui est culbutée, et le pont enlevé. Le 4e Bataillon, qui a subi des pertes sensibles depuis l'ouverture de la campagne, est envoyé à Burgos pour s'y refaire, et y termine l'année.

Le 20 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à votre lettre du 11 septembre. Le 86e a bien son 4e bataillon en Espagne mais il a son 3e bataillon en France. Le 15e léger n'a qu'un bataillon en Espagne, le 5e léger en a trois, le 58e en a 3, il n'y a donc pas lieu à appliquer la mesure à ces régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22115).

Le 21 novembre 1809, à Paris, l'Empereur ordonne : "Il y aura dimanche, 26 novembre, grande parade. Les bataillons du 32e et du 58e formeront une ligne, ceux du 121e et du 122e formeront la seconde ligne. Ceux du 2e légère et 4e idem seront en troisième ligne. Enfin, ceux du 12e et du 15e léger en 4e ligne.
Tous les hommes armés et habillés de chacun de ces régiments seront mis sur le premier rang ; tous les écloppés, tous les ouvriers, enfin tous ceux qui ne sont pas habillés, seront au deuxième rang ...
Les colonels et les majors auront chacun leur état de situation dressé dans le plus grand détail, afin qu'en parcourant les rangs je puisse voir facilement ce que chaque corps devait recevoir, ce qu'il a reçu, et quelle est sa situation.
Le ministre de la guerre donnera tous les ordres nécessaires pour l'exécution du présent
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3759).

Le 28 novembre 1809, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke, donnez ordre au duc d'Abrantès de passer la revue des dépôts de la 1re division militaire qui doivent fournir des régiments à son corps d'armée. Il passera cette revue dans le plus grand détail, fera connaître les places vacantes dans les cadres des bataillons qui doivent former sa division, et s'assurera que chacun de ces bataillons a ses cadres complets de dix compagnies de 140 hommes chacune, officiers et sous-officiers.
J'ai remarqué avant-hier que beaucoup de places de chef de bataillon étaient vacantes, ainsi que des places de lieutenant et de sous-lieutenant. Il faut que la retraite soit donnée à tous ceux qui sont hors d'état de faire campagne, afin que, vers le 20 décembre, les quatre bataillons des 32e, 58, 121e et 122e, qui doivent faire partie de la division Lagrange, et les quatre bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légers qui forment la 3e brigade de la même division, formant avec la 1re brigade 8 ou 9,000 hommes, soient prêts à partir pour joindre cette 1re brigade qui part de Huningue. Il est donc nécessaire que ces huit bataillons aient présents, au 20 décembre, leurs officiers, sous-officiers et tambours
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16026 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22533).

Et en complément, le même jour, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, à dater du 1er décembre, le 8e corps de l’armée d'Allemagne prendra le nom de 8e corps de l'armée d'Espagne.
Ce corps continuera à être commandé par le duc d'Abrantès; il aura pour chef d'état-major le général Boyer, pour ordonnateur le sieur Malus, pour commandant de l'artillerie le général Mossel; il y sera attaché un officier supérieur du génie.
Il sera composé de trois divisions.
La 1re division sera commandée par le général Rivaud et formée de trois brigades : la 1re commandée par le général Menard, ayant quatre bataillons; la 2e, par le généra1 Taupin, ayant quatre bataillons; la 3e, par le général Godard, ayant quatre bataillons; en tout douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 2e division sera commandée par le général Lagrange; la 1e brigade sera composée de trois bataillons du 65e et d'un bataillon du 46e, et commandée par un général de brigade qui sera pris à l'armée d'Allemagne; la 2e brigade sera composée de quatre bataillons des 32e, 58e, 121e et 122e, qui sont à Paris, et commandée par un général pris à l'armée d'Allemagne; la 3e brigade sera composée de quatre bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légers. Cette division aura donc, comme la lère, douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 3e division sera composée de quatre régiments de marche et de douze bataillons auxiliaires, dont nous avons ordonné la réunion par nos derniers ordres, et sera commandée par le général de division Clauzel, qui veillera spécialement à sa formation.
Ce qui portera l'infanterie du 8e corps à plus de 30,000 hommes ...
Je désire connaître quand tout cela pourra se mettre en mouvement, pour que le corps soit rendu et réuni à Bayonne au 1er janvier
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16027 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22534).

Le 5 décembre 1809, l'Empereur écrit au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke, donnez l'ordre que le quartier général du 8e corps et la division Rivaud, composée des huit bataillons des brigades Ménard et Taupin et de la brigade formée du 22e de ligne, faisant douze bataillons, se rendent à Orléans. Je verrai le 22e à son passage à Paris. Le 15, le duc d'Abrantès se rendra à Orléans et passera la revue de cette division. Faites-moi connaître où sont les 10e et 11e bataillons des équipages militaires qui doivent être attachés au 8e corps.
Faites-moi connaître s'il sera possible de faire partir, le 15, les huit bataillons qui sont à Paris des 32e, 58e, 121e et 122e, qui forment la 1e brigade de la division Lagrange, et des 2e, 4e, 12e et 15e légers, qui forment la 2e brigade; ces deux brigades, avec celle formée du 65e et d'un bataillon du 46e, composant la division du général Lagrange. Toutefois nommez les deux généraux de brigade qui doivent commander ces huit bataillons, et donnez-leur l'autorité dans les dépôts qui doivent les fournir; je les verrai, le 15, dans la situation où ils se trouvent ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16033 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22561)".

Le vendredi 15 décembre 1809, l'Empereur, depuis Paris, ordonne : "Demain, à 11 heures du matin, l'Empereur passera la revue dans la cour des Tuileries :
1° Des deux brigades de la division Lagrange formées des bataillons des 4e, 2e, 12e, 15e légères, 32e, 58e ; 121e et 122e ;
2° De la 2e division de la garde.
Sa Majesté désire que M, le prince de Neuchâtel se trouve au Palais pour la revue
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3811).

Le 17 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major-général de l’Armée d’Espagne, à Trianon : "Mon Cousin, donnez l'ordre que la brigade composée d'un bataillon du 32e, d'un du 58e, d'un du 121e et d'un du 122e, qui doivent former au moins 3,000 hommes, parte le 20 de ce mois pour se rendre à Bordeaux. Cette brigade est la 2e de la division Lagrange. Faites-moi connaître quand la 1re brigade arrivera à Bayonne.
Donnez ordre que la 3e brigade de cette division, composée d’un bataillon du 2e léger, d'un du 4e, d'un du 12e et d'un du 15e légers, parte le 22. Cette 2e et cette 3e brigade suivront la route de Versailles, où elles séjourneront; vous en passerez la revue à Versailles et vous vous assurerez qu'elles sont munies de tout ce qu'il faut pour faire la guerre, et qu'elles ont le nombre d'officiers nécessaire pour les discipliner et les contenir en route. Tracez-leur un itinéraire tel qu'elles se reposent un jour sur trois, et même qu'elles aient un double séjour dans les grandes villes.
Vous me remettrez un tableau du mouvement du 8e corps ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16062 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22629).

/ 1810, le 15e toujours sur plusieurs fronts

- 1810, Allemagne

Au 1er janvier 1810, les trois premiers Bataillons du 15e Léger sont à la Division Friant, près de Linz.

Le 5 janvier, le Régiment se rend à Salzbourg.

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
ARMÉE D'ALLEMAGNE ...
Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie, et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée, sont dissous à dater du 1er avril prochain.
Les états-majors et administrations, et tout ce qui tient à l’organisation des 2e et 4e corps et de la réserve générale de cavalerie, sont dissous conformément aux dispositions prescrites par des décrets des 7 et 18 février dernier.
En conséquence, l'armée qui restera en Allemagne sous le commandement du prince d’Eckmühl sera composée de la manière suivante, savoir :
... 2e division d’infanterie, commandée par le général Friant, composée des 15e régiment d'infanterie légère, 33e, 48e, 108e et 111e régiments d'infanterie de ligne.
Cette division sera cantonnée du côté de Ratisbonne, de Nuremberg et de Straubing ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).

Le même 15 mars, le 15e Léger est à Straubing.

Le 7 juin, le 15e Léger est à Ulm, et le 6 octobre à Hanovre. Le Général Grandeau commande la Brigade où se trouve le 15e Léger.

- 1810, Espagne et Portugal

Au 1er janvier 1810, le 4e Bataillon du 15e Léger est à Burgos; un 6e Bataillon est en marche pour Bayonne.

Le 4e Bataillon a passé la fin de 1809 à Burgos, et fait quelques excursions contre les guérillas. Il est compris le 11 janvier dans la lre Brigade, Général Simon, d'une nouvelle Division que le Général Loison organise à Burgos.

le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armé d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
1° Au général Loison, de se rendre à Valladolid, où il réunira sa division composée des deux bataillons du 26e, des deux du 66e, des deux du 82e, du bataillon hanovrien, du bataillon de la légion du Midi, qui font partie de la brigade Simon ; du bataillon du 26e, de celui du 66e, de celui du 82e, du bataillon hanovrien, du bataillon du Midi, du bataillon du 15e léger et du bataillon du 32e léger, qui faisaient partie du 2e corps et qui sont actuellement entre Valladolid et Benavente ; du bataillon du 26e, de celui du 66e et de celui du 82e, qui font partie de la brigade Montmarie, division Reynier ; ces trois derniers bataillons continueront leur route sur Valladolid avec le général Montmarie. Le général Loison formera cette division en deux brigades : la 1re, commandée par le général Simon, composée d'un bataillon du 15e léger, des deux bataillons hanovriens, des deux bataillons de la légion du Midi et des quatre bataillons du 26e, total, neuf bataillons, faisant près de 5 à 6,000 hommes ; la 2e, commandée par le général Montmarie, composée d'un bataillon du 32e léger, des quatre bataillons du 66e et des quatre bataillons du 82e, formant neuf bataillons et 6,000 hommes. Il sera joint à cette division le 1er régiment provisoire de chasseurs, fort de 1,000 chevaux, qui, à cet effet, continuera sa route sur Valladolid. On organisera à Valladolid sept ou huit pièces de canon pour la division Loison, qui sera ainsi forte de 12,000 hommes ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).

Vers le 20 janvier, Loison porte sa Division à Astorga pour appuyer la droite du 6e Corps, Ney, qui occupe Salamanque.

Le 22 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le major général me rend compte de la formation des quatre régiments de marche,
... le 3e réuni à Limoges fort de 2000 hommes ...
Dirigez sur les trois premiers régiments trois majors ou colonels en second des premiers que vous aurez sous la main, en leur donnant l'ordre de partir en poste et en toute diligence.
Vous me ferez connaître les colonels en second ou majors que vous aurez envoyés et l'époque de leur arrivée.
On me rend compte que cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Mon intention est qu'ils partent au 1er février
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3985 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3960 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22936 - Note : Copie d'expédition, S.H.D., département de l'Armée de Terre, 17 C 84 (minute, Archives nationales, AF IV 883, janvier 1810, n° 154). Apostille sur la copie : "Le ministre a désigné : pour le ... régiment de Limoges le major Marau du 15e légère").

De son côté, arrivé à Bayonne, le nouveau 6e Bataillon entre en Espagne et arrive à Logrono le 25 janvier. Au commencement de février, il est dirigé sur Burgos, puis sur Astorga, où il arrive le 20, et où il trouve le 4e Bataillon. Les hommes sont versés dans le 4e pour le compléter, et les cadres reprennent la route de France pour rejoindre le Dépôt à Paris.

- Formation du 5e Régiment de marche pour l'Espagne

Le 12 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... En jetant un coup d'œil sur les détachements qui doivent composer la division d'arrière-garde, je vois qu'on a confondu dans vos bureaux deux choses très-importantes ; ce qui peut avoir la plus grande conséquence. On veut comprendre dans la formation des bataillons auxiliaires des détachements appartenant à des régiments qui sont en Espagne : or les bataillons auxiliaires ne doivent être formés que par les dépôts dont les régiments sont au Nord ou en Allemagne. Tous les détachements des corps qui sont en Espagne doivent former des régiments de marche et jamais des bataillons auxiliaires. Mon intention est donc qu'on forme un régiment de marche, qui se réunira à Tours. Le 1er bataillon sera composé de tous les détachements qui se trouvent à Orléans, appartenant aux 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère. Le 2e bataillon sera composé de tout ce qui est à Orléans des 32e, 58e, 121e et 122e régiments. Vous ordonnerez que tous ces détachements partent le 15 d'Orléans pour Tours.
Vous ferez demain passer une revue de ces huit dépôts à Paris et à Versailles, pour en faire partir tout ce qu'ils ont de disponible et en état de bien faire la guerre.
Ils seront dirigés sur Tours, où vous chargerez le général Seras de se rendre pour organiser ces deux bataillons et en former le 5e régiment de marche ...
Vous donnerez des ordres et prendrez des mesures ... car je désire faire partir dans le courant de février ... le 5e régiment de marche de l'armée d'Espagne, que j'évalue à peu près, à 1,600 hommes ... cela fera donc une division de plus de 6,000 hommes, avec laquelle le général Seras se rendra en Espagne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16244 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23105).

Le 12 février, donc, le Dépôt fait partir une Compagnie de 140 hommes pour Orléans, où elle est comprise dans le 1er Bataillon du 5e Régiment de marche. A la fin de février, ce Régiment est dirigé par Bayonne sur Saint-Sébastien, où il arrive le 25 avril, et où il est dissous. Le 1er Bataillon se rend à Valladolid, d'où la Compagnie du 15e Léger est dirigée sur Ciutad-Rodrigo, où elle est versée dans le 4e Bataillon.

Le même 12 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "... 8e Corps. — Donnez ordre que tout ce qui appartient au 14e et au 121e se rende à Saragosse pour rejoindre ces régiments ; que tout ce qui appartient au 122e se rende à la division Bonet ; que tout ce qui appartient au 15e d'infanterie légère se rende au 6e corps. Par ces dispositions, la division Lagrange ne sera plus divisée qu'en deux brigades, la division Bonet sera augmentée de plus de 2,000 hommes, et le 3e corps de plus de 4,000.
Donnez ordre au duc d'Abrantès de porter son quartier général à Valladolid, de réunir là son corps d'armée, d'occuper par des postes d'infanterie et de cavalerie le royaume de Léon, Benavente et les confins de la Galice, afin que toute la division Loison puisse se reployer sur Salamanque ; de se maintenir constamment en communication avec le 6e corps et de se soumettre toute la plaine ...
"

A la fin de février, la Division Loison va rejoindre à Salamanque le 6e Corps, dont elle fait partie. Ce Corps se rend devant Ciutad-Rodrigo, qui est assiégée.

A la date du 20 mars 1810, le 6e Corps présente la composition et les présents sous les armes, indiqués ci-dessous : 3e Division d'infanterie : Général Loison. 1re Brigade : Général Simon. 15e Léger, 1 Bataillon 1.001 Légion du Midi, 2 Bataillons 665 32e Léger, 1 Bataillon 348 26e de Ligne, 4 Bataillons 1.719

Le 27 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Mouton, son Aide de camp : "Monsieur le général comte de Lobau, le ministre de la Guerre vous donnera l'ordre de passer la revue des 3e, 4e et 7e demi-brigades provisoires. Envoyez-moi un rapport sur ces trois corps aussitôt que vous les aurez vus. Voyez vous-même les dépôts des 32e, 58e, 121e, 122e ainsi que ceux des 4e, 12e, et 15e d'infanterie légère, afin que tout ce qu'ils ont à leur dépôt serve à renforcer ces dernières brigades. J'ai ordonné que ces trois demi-brigades ainsi que les régiments du grand-duché de Berg formant ensemble une division de 8 000 hommes partent pour l'Espagne avec chacun trois paires de souliers, la comptabilité et les livrets de chaque soldat en parfait état, je vous rends responsable de cette besogne. Lorsque la 6e demi-brigade provisoire sera arrivée de Boulogne, vous ferez avec elle la même opération" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23521).

Le 28 mai, le Maréchal Ney informe, depuis Salamanque, le Maréchal Masséna, que le 6e Corps doit occuper les camps et cantonnements suivants : "... 3e division : général Loison.
1re brigade, général Simon. — 15e léger, légion du Midi, 66e de ligne, 15e chasseurs à cheval. Cette brigade est à cheval sur la route de Sanfelices et occupe la position au-dessous de Ciudad Rodrigo ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 323).

Le 4e Bataillon est employé à diverses courses pour maintenir libres les communications coupées à chaque instant par les guérillas : le 20 juin, avec le 15e Chasseurs à cheval, il enlève le poste de Carpio, après un combat assez vif.

Le 4 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître combien de compagnies et d'hommes peuvent fournir les dépôts des 32e, 58e, 121e et 122e, ainsi que les dépôts de Versailles des 3e et 4e régiments provisoires, et les dépôts des 2e, 12e, 15e et 4e léger. Quand pourra-t-on former un régiment provisoire de 700 hommes de chacun de ces dépôts ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4364 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23898).

Ciutad-Rodrigo est prise le 10 juillet. Masséna vient alors assiéger Almeida, avec les mêmes troupes.

Le 31 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, je vous renvoie les propositions du prince d'Essling pour les récompenses à accorder pour la prise de Ciudad Rodrigo. Faites-moi connaître le nom des individus cités soit dans les relations, soit dans les détails du siège, et proposez-moi pour eux des récompenses. Faites-moi connaître également quels étaient les régiments qui faisaient partie du siège ; ceux-là seuls ont droit à des récompenses.
Nap
ANNEXE
Armée de Portugal. 6e corps d'armée. État des demandes d'avancement ou d'admission dans la Légion d'honneur, en faveur des militaires qui se sont le plus distingués au siège de Ciudad Rodrigo

Désignation des corps

Décorations demandées

Observations
On propose aujourd'hui à Sa Majesté d'accorder par le décret ci- joint, à déduire sur cet état, les décorations suivantes :

De commandant

D'officiers

De légionnaires

15e rég. d'inf. légère (4e bataillon)

 

 

4

 

 

" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24175).

Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, donnez ordre que le 4e bataillon du 50e de ligne qui est au 8e corps passe au 6e corps et que le 6e corps donne en place le bataillon du 15e d'infanterie légère. Donnez ordre que les 7es bataillons des 26e, 66e et 82e régiments, qui sont à la division Loison, soient incorporés dans les premiers bataillons et que les cadres de ces 7es bataillons soient renvoyés en France. Ces deux mesures sont demandées par le duc d'Elchingen et toutes deux me paraissent conformes au bien du service ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4486 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24289).

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e se composera de 200 hommes du 2e léger ; de 100 hommes du 4e idem ; de 100 hommes du 15e idem ; de 200 hommes du 17e idem ; de 300 hommes du 65e idem ; total 900 hommes. Le 4e bataillon se réunira à Paris ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Le 26 août 1810, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez ordre que le 5e régiment provisoire d'infanterie de l'armée d'Espagne soit dissous. Les compagnies du 2e léger et des 4e et 12e légers seront réunies aux 2 compagnies des 2e, 4e et 12e légers du 2e régiment provisoire d'infanterie qui est dans la Navarre. Le 1er bataillon du 2e provisoire d'infanterie sera composé de 3 compagnies du 5e bataillon du 2e léger et de 3 du 4e. Le 2e bataillon sera composé de 3 compagnies du 12e et de 2 du 15e ...
La dissolution du 5e régiment provisoire d'infanterie qui avait ordre de se rendre à Tolosa renforcera le corps du général Reille de onze compagnies, ce qui augmentera d'autant la garnison de la Navarre ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24415).

Almeida se rend le 27 août par suite de l'explosion d'un magasin à poudre enfoncé par une bombe. Il contenait 150 milliers de poudre : la ville est presque entièrement détruite et les remparts renversés.

Le 4e Bataillon suit alors l'armée qui va faire la troisième expédition de Portugal.

- Formation du 3e bataillon de marche puis du 2e Régiment de marche du Portugal

Le Dépôt, renforcé par l'arrivée des cadres du Bataillon rentrant d'Espagne, et par 2 Compagnies du 5e bataillon, fournit encore le 13 septembre une Compagnie de 140 hommes au 3e Bataillon de marche de Portugal. Ce Bataillon, formé à Paris, est passé en revue par l'Empereur le 22 septembre, sur la place du Carrousel. Il est alors dirigé sur Orléans, et fait partie du 2e Régiment de marche du Portugal, qui, arrivé à Bayonne, est compris dans la Division Caffarelli.

Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au général Caffarelli de diriger sur Pampelune les détachements ci-après, aussitôt que les bataillons de marche dont ils font partie seront arrivés à Tolosa, savoir : ... Les 200 hommes du 2e légère, les 100 hommes du 4e et les 100 hommes du 15e, qui font partie du 3e bataillon du 2e régiment de marche de l'armée de Portugal.
Total 400 hommes, pour être incorporés dans les détachements de leurs corps qui composent le 2e régiment provisoire de Navarre ...
Ce qui fera une augmentation de 1.262 hommes pour les régiments de Navarre. Prévenez-en le général Reille. Recommandez-lui de prendre un soin particulier de l'organisation de ces régiments provisoires, de les fournir de ce qui leur manque et de les tenir en bon état ...
Le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal se trouvera également diminué, savoir :
De 215 hommes du 2e légère;
88 – du 4e ;
et 103 – du 15e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).

Cette lettre est suivie d'un document Annexe (Note jointe à la minute - Archives nationales, AF IV 886, octobre 1810, n° 233) qui présente la situation antérieure du 2e Régiment provisoire : "Renseignements demandés par Sa Majesté sur les régiments provisoires qui sont en Navarre".

Composition des régiments provisoires qui sont en Navarre
Situation des détachements qui composent les régiments provisoires de la Navarre
Détachements que les mêmes régiments ont dans la division de réserve
Nombre de compagnies, numéros des bataillons auxquels elles appartiennent, présents sous les armes
1er régiment provisoire
1er bat.
2e légère
4e id.
2e bat
12e id.
15e id.


3 du 5e bat.
33 id.

3 id.
2 id.


497
409

454
240


200
100


100

Au commencement de novembre, il se rend à Vittoria, où il termine l'année.

- Poursuite des opérations de la Division Loison

L'armée quitte Almeida le 15 septembre et arrive le 25 devant l'armée anglaise en position à Busaco. Le 26, après un petit combat, la Division Loison culbute un Corps avancé, et le rejette sur la sierra d'Alcoba, que les Anglais occupent. Deux seules routes praticables traversent cette sierra dans la direction du Portugal. Le 6e Corps, Ney, est chargé d'enlever la route de Busaco. La bataille se livre le 27. La Division Loison attaque à droite de la route. La Brigade Simon escalade un escarpement presque à pic, et marche sur la crête avec résolution, sans se laisser arrêter par les efforts de l'ennemi et les accidents de terrain. Elle parvient à gagner le plateau et à s'y former, forçant la ligne ennemie à plier devant elle. En ce moment, le Général Simon est blessé de deux coups de feu : la Brigade sans chef s'arrête indécise, et étant alors attaquée de tous côtés, sans être soutenue par personne, doit reculer et vient se reformer derrière les autres lignes. Le 4e Bataillon souffre beaucoup dans cette affaire.

N'ayant pu forcer la position, Masséna la tourne par le défilé de Serdao, et l'armée entre à Coimbre le 1er octobre.

L'ordre général du 3 octobre dote l'armée d'une avant-garde (générale) placée sous le haut commandement du Général de Division Montbrun, ayant sous ses ordres les Brigades de cavalerie légère des 2e, 6e et 8e Corps et la Brigade d'infanterie du Général Taupin (15e léger, 46e et 65e de ligne) provenant du 2e Corps (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 402).

Continuant sa marche en avant, le 6e Corps arrive le 9 devant Alenquer, gros bourg fortifié, défendu par les Portugais. Loison organise sur la route une colonne d'attaque, dont le 4e Bataillon forme la tête; le retranchement qui barre la route est enlevé avec vigueur, et la colonne, pénétrant dans le village, s'en rend maître.

Le 4e Bataillon passe la nuit dans Alenquer, couvert par sa Compagnie de Voltigeurs, commandée par le Lieutenant Laurent. Le 10 au matin, cette grand'garde est chargée deux fois par un gros de cavalerie anglaise. Elle repousse ces charges avec sang-froid, et l'ennemi abandonne sur le terrain ses morts et ses blessés. Le Lieutenant Laurent est nommé Capitaine.

L'armée se trouve devant les lignes de Torrès-Védras. Pendant un mois les deux armées s'observent. La Division Loison est placée entre Sobral et Alenquer. Le manque de vivres finit par obliger Masséna à changer de position; dans la nuit du 14 au 15 novembre, Loison évacue la sienne et vient se placer a Golega, en avant de Santarem. C'est dans cette position que le 4e Bataillon termine l'année 1810, au milieu de privations de toutes sortes.

- 1810, la 4e Demi-brigade provisoire, d'Anvers à l'Espagne

Au 1er janvier 1810, le 5e Bataillon du 15e Léger est à Anvers.

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
La 3e demi-brigade provisoire ... ;
La 4e demi-brigade provisoire, composée des 3es bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère,
Et la 7e demi-brigade ... seront dirigés sur Paris ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).

Le 5e Bataillon quitte Anvers avec la 4e Demi-brigade provisoire, et arrive à Paris au mois de mai. Ce Corps reçoit une nouvelle organisation à 3 Bataillons. Les cadres des 3e et 4e Compagnies du 5e Bataillon rentrent au Dépôt, versant tous leurs hommes dans les lre et 2e Compagnies qui restent au 3e Bataillon du 4e provisoire. Le 12 juin, cette Demi-brigade part de Paris, et, arrivée à Bayonne, est comprise dans la Division Drouet, destinée à occuper la Biscaye ; au mois d'août, la 4e Provisoire arrive à Vittoria, qu'elle quitte le 16 octobre pour se rendre à Valladolid, où elle termine l'année.

- 1810, Allemagne

Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… 1er corps : le 7e d'infanterie légère formerait quatre bataillons ; le 13e, quatre ; le 15e, quatre (le 4e bataillon de ce régiment, étant en Espagne, serait remplacé par le 3e bataillon du 6e léger) ; le 33e d'infanterie légère, quatre ; le 12e de ligne, quatre ; le 17e, quatre ; le 21e quatre ; le 25e, trois (le 4e bataillon en Espagne) ; le 30e, quatre ; le 33e quatre ; le 48e, quatre ; le 57e, quatre ; le 61e, quatre ; le 85e, quatre ; le 108e, quatre ; le 111e, quatre ; total, 16 régiments formant 63 bataillons.
Ces 63 bataillons composeraient 4 divisions ; chaque division serait formée d'un régiment d'infanterie légère et de 3 régiments de ligne. Ce premier corps serait celui qui est actuellement en Allemagne, sous les ordres du prince d'Eckmühl ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).

Le 8 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un régiment de marche, qui sera composé des hommes disponibles des :
4e et 5e bataillons du 13e léger, jusqu'à concurrence de 500 hommes; Du 17e de ligne. 400; Du 30e – 30; Du 57e – 40; Du 61e – 30; Du 15e léger. 30; Du 48e 600; Du 108e 700; Des détachements du 12e de ligne. 6; Du 21e de ligne. 60; Du 85e – 30.
Ce régiment de marche, fort de 2.500 hommes, se réunira à Wesel, d'où il se rendra à Hambourg, quartier général de l'armée d'Allemagne. Là, il sera dissous, et les cadres des 4es et 5es bataillons rentreront en France, sans qu'il en soit rien retenu ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4797).

- 1810, France (Dépôt)

Au 1er janvier 1810, le Dépôt du 15e Léger est à Paris.

/ 1811, le 15e partagé entre l'Allemagne, l'Espagne, et la France

- 1811, Espagne

- Le 4e Bataillon

Au 1er janvier 1811, le 4e Bataillon du 15e Léger est à Golega, devant Santarem, Division Loison, 6e corps (Ney) de l'Armée d'Espagne; les lre, 2e Compagnies du 5e Bataillon à Valladolid, à la 4e Demi-brigade provisoire, Division Drouot ; une Compagnie de marche à Vittoria, au 2e Régiment de marche du Portugal, Division Caffarelli.

Nous avons vu que l'armée de Masséna a terminé l'année 1810 devant les lignes de Torrès-Védras. Les mois de janvier et de février n'apportent aucun changement dans la position respective des deux armées. Les vivres deviennent de plus en plus rares pour les Français, et le pain disparait complètement. Enfin, le 3 mars, Masséna se décide à retourner à Ciutad-Rodrigo. Le 6e Corps (Ney) est changé de former l'arrière-garde, et se couvre de gloire dans cette retraite, qui commence le 6 mars et se termina le 4 avril par la rentrée de l'armée à Almeida. Le 4e Bataillon prend part avec sa Division à cette retraite, et se distingue le 12 mars au passage du défilé de Redinha, et le 14 à la journée dite des Positions, où il combat en tirailleurs une partie du jour. D'Almeida, le 4e Bataillon suit l'armée à Salamanque.

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions, savoir :
... 6e division : les 15e, 32e, 2e et 4e légers, les 36e et 130e de ligne ...
Par ce moyen, le 6e corps se trouve partagé en deux divisions. Tous les régiments qui ont leur dépôt dans la 12e division militaire forment une division ; tous ceux qui ont leur dépôt en Bretagne en forment une autre. Je pense que c'est là la meilleure organisation qu'on puisse donner. Vous laisserez le prince d'Essling maître d'arranger les brigades. Vous lui désignerez seulement les généraux pour les divisions et pour les brigades. Vous le laisserez également maître de verser tous les hommes des 15e et 32e légers dans les 2e et 4e légers, et de renvoyer les cadres du 15e léger à Paris et du 32e à Toulon ; cela aura l'avantage de supprimer deux cadres sans diminuer de beaucoup le nombre d'hommes. Cette opération me paraît bonne ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Sitôt l'armée partie, Almeida est assiégée; on se décide à tenter de secourir la place, et l'armée est assemblée le 30 avril à Ciutad-Rodrigo. Le 3 mai, on arrive devant la position ennemie; le 4e Bataillon prend part à l'attaque de Fuentes de Onoro, et se maintient dans la partie basse de la ville. Le 4 et le 5, la luttec ontinua avec des chances variées ; maîtres de la basse ville, les Français ne peuvent enlever la ville haute. Le 4e Bataillon souffre beaucoup pendant ces trois jours de combats dans des rues et des maisons. L'armée bat en retraite, et le 4e Bataillon arrive le 11 mai à Salamanque ; les hommes sont versés dans le 2e Léger, et les cadres se mettent en route pour rejoindre le Dépôt à Paris, en exécution d'un ordre de l'Empereur.

- De la 4e Demi-brigade à la 1re Demi-brigade provisoire

Le 29 mars, la 4e Demi-brigade est dissoute. Les lre, 2e Compagnies du 5e Bataillon du 15e Léger passent alors à la 1re Demi-brigade provisoire, qui se réorganisa à Valladolid. De là, cette Demi-brigade est envoyée au mois de juin à Vittoria.

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres des 4es bataillons des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne et 17e d'infanterie légère, 28e, 34e, 65e, 75e et 86e de ligne ont ordre de rentrer en France. Ils arrivent à Bayonne du 15 au 20 juin. Les cadres des 4es bataillons des 19e, 25e et 46e de ligne, 15e et 3e d'infanterie légère rentrent également. Les cadres des 19e, 25e et 46e continueront leur route pour le dépôt. Ces régiments n'ayant rien de commun avec l'Espagne, ces cadres ne doivent plus retourner en Espagne. Il en est de même du cadre du 15e d'infanterie légère : il faut lui faire continuer sa route sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le prince de Neuchâtel vous aura fait connaître les cadres et les hommes à pied qui rentrent en France et arrivent à Bayonne. Vous y aurez vu que 16 cadres du 4e bataillon arrivent de Portugal le 17 juin à Bayonne. Vous aurez donné ordre aux 4e bataillon du 19e de ligne, du 15e léger, du 46e et du 25e de ligne de rejoindre leurs dépôts, ce qui portera ces régiments à 6 bataillons. Vous aurez également ordonné aux cadres du 4e bataillon du 32e de se rendre à Toulon. Il restera donc 11 bataillons dont j'ai disposé pour le camp de Bayonne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27339).

Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée. Mandez à ce général ... que les quatre compagnies du 122e et les trois compagnies du 12e léger se rendront à Burgos, où elles resteront jusqu'à nouvel ordre; et que les deux compagnies du 15e léger seront incorporées dans le 5e léger à son arrivée à Vitoria ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).

Le 20 juillet, les hommes des deux Compagnies du 15e Léger sont versés dans le 5e Léger, et les cadres se mettent en route pour rejoindre le Dépôt à Paris.

- Le 2e de marche

Il ne reste plus en Espagne du 15e léger que la Compagnie comprise dans le 2e de marche, et qui est employée aux escortes des convois entre Vittoria et Bayonne; elle est probablement oubliée.

- 1811, Allemagne

Au 1er janvier 1811, les 1er, 2e, 3e Bataillons du 15e Léger sont à Hanovre, Brigade Grandeau, Division Friant, Corps d'observation de l'Elbe. Toute l'année 1811 se passe de ce côté en préparatifs pour la guerre contre la Russie.

Le 4 janvier 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire lever la conscription. Proposez-moi un état de situation de l'armée au 1er janvier, qui puisse me servir de base pour le recrutement. Mon intention est d'employer 30 000 hommes de la conscription de l'année à recruter, les 16 régiments du corps du prince d'Eckmühl et tous les régiments qui ont leurs bataillons de guerre en France, en y joignant les 2 bataillons du 5e d'infanterie légère, les 3e et 5e du 6e léger, et les 4e et 5e du 1er léger ; en formant un 6e bataillon au 15e léger, 25e de ligne, 19e, 2e, 37e, 46e, 56e et 93e de ligne, ce qui ferait 8 nouveaux bataillons. On joindrait également les 4e et 5e bataillons du 51e, les 3e et 4e du 44e, les 3e et 4e du 113e et les 3e et 4e du 55e. Tout cela ferait un total de 154 bataillons que mon intention est d'avoir au complet de 140 hommes par compagnie. J'emploierai 20000 hommes à porter l'armée d'Italie au grand complet ; et enfin 35000 hommes à porter au complet les 131 cinquièmes bataillons, ce qui fera l'emploi de 85000 hommes ...
Par ce moyen, j'aurais 9 armées que je composerais selon les circonstances et qui m'offriraient 154 bataillons pour l'armée d'Allemagne, 100 bataillons pour l'armée d'Italie, et enfin une armée de réserve de 131 5es bataillons. J'emploierais la conscription de 1812, que j'évalue à 120000 hommes, à recruter 150 bataillons des cadres de l'armée d'Espagne que je ferais venir en France, ce qui me ferait une 4e armée. En supposant donc qu'il dut y avoir guerre en 1812 j'aurais disponibles pour le continent près de 550 bataillons complétés.
Je désire que les états que vous me présenterez soient faits dans l'ordre suivant :
1° le corps du prince d'Eckmühl
2° les régiments qui sont en France
3° tous les corps qui sont au-delà des Alpes soit de l'armée d'Italie, soit de l'armée de Naples, soit des divisions militaires, sans parler de composition d'armées sur lesquelles il est impossible de rien arrêter actuellement
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4952 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25633).

Le 17 janvier 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai lu avec attention votre travail du 16 janvier sur les bases du recrutement ; voici les changements que je désire
Etat n° 1. Il faut appeler au nombre des bataillons de guerre les 6es bataillons du 15e et du 25e, et laisser les 5es bataillons aux dépôts. A cette observation près, l'étal n° 1 me semble très bien et il n'y a rien autre chose à y changer ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4987).

A la fin de février, l'artillerie régimentaire est portée à 4 pièces avec 4 caissons; la Compagnie de canonniers est augmentée; outre les 8 voitures d'artillerie, chaque Régiment doit avoir à sa suite et attelés 5 caissons de cartouches d'infanterie, 5 caissons d'équipage, 1 d'ambulance et 1 de comptabilité.

Le 2 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Deux régiments de votre armée, le 15e d'infanterie légère et le 25e de ligne, doivent se former chacun un 6e bataillon. Je suppose que vous avez désigné le nombre d'officiers et sous-officiers que les bataillons de guerre doivent fournir au nombre que j'ai prescrit pour former le cadre de nouveaux bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5508).

Le 15 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "... Je suppose que vous avez envoyé les officiers et sous-officiers nécessaires pour former les cadres des 6es bataillons du 25e de ligne et du 15e léger ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5517).

A la fin de mars, le Régiment va à Rostock; les Compagnies de Voltigeurs sont employées sur la côte à empêcher la contrebande et les communications avec les Anglais.

Le 12 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Commandant en chef de l'Armée d'Allemagne, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "... J'ai fait revenir d'Espagne les cadres des 4es bataillons des 25e de ligne et 15e d'infanterie légère, et mon intention est de créer un 6e bataillon dans tous vos régiments. J'y joindrai alors deux nouveaux régiments, le 26e et le 24e, et je porterai votre corps d'armée à 6 divisions ; chaque division sera composée de 4 brigades et chaque brigade sera composée d'un régiment et chaque régiment de 5 bataillons. La 4e brigade, qui ne serait qu'une réserve, serait composée de bataillons auxiliaires. Les 6 bataillons suisses et les 4 bataillons illyriens et les 9 bataillons que vous formez pourront composer ces 4 brigades, et qu'avec quelques autres bataillons, cela vous fera 6 divisions ou 24 brigades et 120 bataillons.
Votre armée pourra recevoir cette nouvelle organisation au mois de novembre. Il faut me faire connaître les 2 nouveaux généraux de division que vous voudriez
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5549 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26647).

Le 15 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Commandant en chef de l'Armée d'Allemagne, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous ai mandé que j'avais formé un 6e bataillon à tous les corps de votre armée, hormis au 33e léger, et aux 15e léger et 25e de ligne dont les 4es bataillons reviennent d'Espagne et qui ont déjà leur 6e bataillon.
Le ministre de la Guerre vous aura écrit pour les cadres que vous devez envoyer pour la formation de ces 6es bataillons. S'il ne vous l'a pas écrit, mettez-les en marche sur-le-champ.
Je vous ai mandé également que mon intention était que dans le courant de juillet vos corps eussent cinq bataillons formant une brigade. Je suis résolu à porter votre corps sinon à six, au moins à cinq divisions
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5554 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26686).

Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe sera commandé par le prince d'Eckmühl. Il sera composé de cinq divisions d'infanterie et formé de la manière suivante :
... 2e Division : 15e léger, cinq bataillons ; 33e de ligne, cinq ; 18e, cinq ; 128e, deux ; total, 17 bataillons.
Le général Friant commandera cette 2e division ...
ARTILLERIE. — Chaque régiment aura quatre pièces de régiment, ce qui fera douze pièces par division, à l'exception de la 5e, qui en aura seize ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).

Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons. Je ne comprends pas le 33e léger dans tous ces calculs. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune.
ANNEXE
Au Palais des Tuileries le 20 avril 1811,
Napoléon, Empereur des Français, etc., etc., etc.
Nous avons décrété et décrétons,
Art. 1er
Il est créé des emplois de major en second dans chacun des 7e, 13e et 15e régiments d'infanterie légère et des 17e, 30e, 57e, 61e, 33e, 48e, 108e, 111e, 12e, 21e, 25e et 85e de ligne qui font partie de l'armée d'Allemagne.
Art. 2
Lorsque ces régiments auront 4 bataillons en ligne, le colonel commandera le 1er et le 2e, et le major en second commandera le 3e et le 4e.
Art. 3
Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26780).

Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières : 1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
Le 15e d'infanterie légère reçoit 1 200 hommes ; son 6e bataillon est déjà formé. Il a besoin de 300 hommes pour compléter ses bataillons de guerre. 700 serviront à recruter le 6e et 200 resteront encore pour le 4e qui va arriver de Portugal et qu'on complétera à son retour ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5383 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814).

Le 25 avril 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "Sire, la lettre de Votre Majesté, du 20, me fait connaitre qu'elle a créé un 6e bataillon pour tous les régiments de l'armée d'Allemagne ; elle recommande d'en former les cadres à l'armée, son intention étant d'envoyer 10,000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que les 6es bataillons seront formés avant les 4es.
Je m'empresse, Sire, de faire connaître à Votre Majesté qu'il arrive un malentendu dans l'exécution de ses intentions.
Je vais entrer dans des explications.
Dans une lettre du 12, Votre Majesté s'exprime ainsi :
« Je viens de prendre un décret pour former un 6e bataillon à tous vos régiments ; le ministre de la guerre vous transmettra ses dispositions ».
Dans une lettre du 15, Votre Majesté s'exprime ainsi :
« Je vous ai mandé que j'avais formé un 6e bataillon pour tous les corps de votre armée, hormis aux 33e et 15e légers et au 25e de ligne, dont les 4es bataillons viennent d'Espagne et sont déjà à leur 6e bataillon.
Le ministre de la guerre vous aura écrit pour les cadres que vous aurez à envoyer pour ces 6es bataillons ; s'il ne vous a pas écrit, mettez-les en marche sur-le-champ ».
A l'appui de cette lettre, il y avait l'expédition ci-jointe d'un décret de Votre Majesté.
Le jour de la réception de la lettre de Votre Majesté et du décret, tous les ordres out été donnés ; les choix ont été faits à la réception de ces ordres, et le lendemain les hommes ont été mis en marche par les routes les plus courtes sur leurs divers dépôts. Lorsque Votre Majesté recevra cette lettre, presque tous les détachements seront arrivés sur les bords du Rhin, ayant dû faire, par les moyens de transport qui leur ont été fournis, trois étapes par jour.
J'ai cru ne devoir pas perdre une minute pour informer Votre Majesté de cette circonstance, parce qu'il est vraisemblable que ma lettre arrivera assez tôt pour que Votre Majesté ait le temps de donner des ordres pour que ces 6es bataillons s'organisent au dépôt.
L'armement, l'équipement, l'habillement et l'instruction des hommes y gagneront ; l'arrivée de ces cadres aux 6es bataillons ne pourra produire qu'un bon effet, l'esprit étant excellent. Tous ceux qui ont été faits caporaux pour se rendre aux dépôts ont demandé à ne pas avoir d'avancement pour rester aux bataillons de guerre. Toutes les autres dispositions de ce décret ont été remplies ; le remplacement des hommes partis pour les 6es bataillons s'est effectué.
J'observerai à Votre Majesté que les 33e, 15e d'infanterie légère et 25e de ligne, qui ont leurs cadres des six bataillons formés au dépôt, n'ont point, bien entendu, envoyé de détachement
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 233, lettre 954).

Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois l'état de situation du corps d'observation de l'île d'Elbe.
J'y vois que le 15e régiment d'infanterie légère n'aurait que 3600 hommes et qu'il manquerait pour le compléter 400 hommes ...
Il est nécessaire que vous me fassiez un travail sur les moyens de se procurer les suppléments, en les tirant des dépôts des régiments de l'armée d'Espagne qui sont du côté du Nord
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5422 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26899).

Le 30 avril 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie l'état de situation du corps d'observation de l'Elbe en infanterie, que me remet le ministre de la Guerre. Il en résulte que ce corps est actuellement de 40 000 hommes, et que vous recevrez 20 000 conscrits, ce qui le portera à 60 000 hommes d'infanterie.
Je donne ordre que ce qui manque aux 13e de ligne, 15e léger, 33e de ligne, 25e de ligne, et au 33e léger, jusqu'à concurrence de 4 bataillons, leur soit fourni, de sorte que vous ayez 16 régiments ou 79 bataillons, chacun fort de 800 hommes ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5572 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26906).

Le 19 mai 1811 (date supposée), on informe l'Empereur que "M. le comte Roederer, ministre secrétaire d'Etat du grand-duc de Berg, demande que M. Guaita, son neveu, capitaine au régiment d'Isembourg, soit autorisé à passer dans le 15e régiment d'infanterie légère. Le colonel de ce régiment exprime le désir d'avoir cet officier sous ses ordres" ; Napoléon répond : "Il le faut laisser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5499 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 8 mai 1811 »).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, en effet, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE. — Ce corps restera à quatre divisions jusqu'au 1er juillet. A cette époque, il sera formé à cinq divisions. Les 4es et 6es bataillons s'y réuniront dans les lieux indiqués, de sorte qu'au commencement d'août l'organisation soit complète, et que ce corps ait acquis toute la consistance qu'on peut en attendre ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres.
En attendant, toutes les dispositions nécessaires pour porter au complet le corps d'observation de l'Elbe, tel qu'il a été arrêté, doivent avoir lieu.
N°1
Le ministre de la Guerre trouvera dans ces notes ce qui est relatif à l’organisation et mouvement du corps d’observation de l’Elbe au mois de juillet. Elles serviront de matière à un rapport qu’il devra me faire pour le 20 juin.
NOTE.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe doit être composé de cinq divisions. Il restera à quatre divisions jusqu'au 1er août et ne sera composé de cinq divisions qu'à cette époque, à laquelle les 6es et 4es bataillons auront rejoint.
Je vous ai déjà fait connaître que la composition de ces divisions doit être faite de la manière suivante ... :
Division Friant. — 15e léger, cinq bataillons ; 33e de ligne, cinq ; 48e, cinq ; total, 15 bataillons ...
Chaque division aurait quatre brigades, et chaque brigade se composerait de cinq bataillons ; quatre généraux de brigade seraient-attachés à chaque division ; les cinq divisions formeraient en tout vingt brigades et quatre-vingt-dix-huit bataillons ...
On procédera de la manière suivante : au 1er juillet, les 4es bataillons, complétés de tous les conscrits destinés aux 6es bataillons, se mettront en marche pour se diriger sur les quatre points suivants : ... ceux de la 2e, sur Cologne ... Les cadres des 6es bataillons, qui sont actuellement à Wesel et à Munster, se rendront dans ces différentes places, et par ce moyen il y aura ... à Cologne, le 6e bataillon du 15e léger, les 4e et 6e bataillons des 33e, 48e et 11e de ligne; total, sept bataillons ...
Un général de brigade, de ceux qui sont destinés pour l'armée d'Allemagne, sera attaché à chacun de ces quatre camps, et chargé de surveiller la formation et l'instruction des bataillons qui doivent les composer. Vous nommerez ces quatre généraux. Ils devront se rendre, aussitôt, chacun dans les dépôts qui fournissent au camp dont il est chargé ; ils feront la revue des 4es bataillons, vérifieront l'état de l'habillement, feront la revue des officiers à réformer et dresseront l'état des places vacantes pour les 4es et 6es bataillons.
Ces généraux correspondront à cet effet avec le général Compans, que vous chargerez de suivre cette organisation ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Le 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Quant aux 15e léger et 25e de ligne, ils seront l'objet de mesures particulières ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27312).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention le projet d'organisation du corps d'observation de l'Elbe à mettre en exécution au mois d'août.
… La 5e division sera commandée par le général Compans. Cette division aura besoin de quatre généraux de brigade.
Le 15e léger n'est porté dans vos états que pour quatre bataillons, le 4e bataillon n'y étant pas porté. Même observation pour le 95e de ligne. Or, comme ces deux 4es bataillons sont arrivés d'Espagne, il faut aviser à les compléter, et alors les seize régiments formeront soixante et dix-neuf bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feront 66,000 hommes. Il manquera pour les compléter : à la 1re division, 1,400 hommes ; à la 2e, 8oo ; à la 3e, 500 ; à la 4e, 800 ; à la 5e, 1,400 ; et enfin les deux bataillons des 15e et 25e, 1,400 ; total, 6,3oo hommes. Il faudrait que dans le courant de l'été le régiment de Walcheren fournît ces 6,300 hommes. Le bataillon de Goeree a déjà 900 hommes, celui de Schouwen 900 hommes. Mon intention est de ne rien négliger pour avoir 840 hommes présents sous les armes dans les soixante et dix-neuf bataillons du corps d'observation de l'Elbe, dans le courant de septembre prochain.
Aussitôt qu'on aura pu juger du succès de l'envoi des conscrits réfractaires dans des régiments du Nord, on continuera ces envois jusqu'à parfait complément.
Il faut que les 127e, 128e et 129e puissent fournir neuf bataillons au 1er septembre et douze au 1er janvier. Il faudra pourvoir au complétement de ces régiments par l'appel de la conscription de 1810 et par celle de 1811, l'année prochaine. Faites-moi connaître un projet pour la levée de cette conscription, de sorte que le corps d'observation de l'Elbe présente, au mois de septembre prochain, 72,000 hommes d'infanterie présents sous les armes
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17820 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27346).

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, proposez-moi un projet de décret pour la levée et la répartition de la réserve de la conscription
Les ressources présentent 30 000 hommes. Restent donc 20 000 hommes avec lesquels vous chercherez à satisfaire aux instructions suivantes.
4° Dirigez 800 hommes sur chacun des dépôts des 15e léger et 25e léger pour former leurs 4es bataillons.
... Veillez à ce que les Romains et les Toscans complètent le 113e. Vous pouvez aussi en mettre un tiers dans le 15e d'infanterie légère et un tiers dans le 25e de ligne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).

Le 18 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous verrez par les pièces que je vous envoie qu'il manque un chef de bataillon au 13e d'infanterie légère, un au 17e de ligne, deux au 30e de ligne, deux au 15e léger, deux au 33e de ligne, un au 48e, un au 12e de ligne, un au 21e de ligne, deux au 85e, un au 108e, un au 25e de ligne, un au 57e, etc.
Il est bien urgent de nommer à toutes ces places
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6262 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28845).

Le même 18 octobre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un travail sur le corps d'observation de l'Elbe. Il est bien important qu'il soit nommé sans délai à tous les emplois vacants". Cette lettre est suivie, en Annexe, sous le titre "Armée d’Allemagne", d'un "Relevé numérique des emplois vacants dans les régiments d’infanterie et de cavalerie à l’époque du 10 septembre 1811" qui indique, pour la 2e Division, qu'"Il manque au 15e Léger 1 Chef de Bataillon, 3 Capitaines, 4 Lieutenants et 4 Sous-lieutenants ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6263 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28850).

Le 20 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, pour compléter l'effectif des régiments du corps d'observation de l'Elbe à 150 hommes par compagnie, officiers compris, c'est-à-dire 900 hommes par bataillon, il manque 3.400 hommes. Je ne porte le 33e que pour quatre bataillons. Je ne compte pas les Espagnols. Je désire faire l'envoi de ces 3.400 hommes en envoyant d'abord ce qui est disponible aux dépôts des seize régiments du corps d'observation de l'Elbe. Le 15e léger peut, je crois, envoyer 200 hommes ; le 33e léger peut envoyer 500 ou 600 hommes ; les autres dépôts peuvent tous envoyer plus ou moins. En joignant ces détachements à ce que ce corps recevra du régiment de l'ile de Ré, dont l’incorporation n'était pas consommée au 1er décembre, date de l'état de situation envoyé par le prince d'Eckmühl, sur lequel j'ai fait mes calculs, ces régiments se trouveront parfaitement complets. Faites donc faire le dépouillement de ce que les dépôts de ces seize régiments pourront envoyer ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29410).

Le même 20 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe, à Hambourg : "Mon Cousin … Le 15e léger a 200 hommes à vous envoyer de son dépôt à Paris …" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18352; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29412).

Le 26 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 15e léger fera partir une compagnie du 5e bataillon complétée à 150 hommes du 5e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29475).

- 1811, Dépôt à Paris; reformation du 4e Bataillon et formation du 6e

Au 1er janvier 1811, les 3e, 4e Compagnies du 5e Bataillon et Dépôt à sont Paris.

A Paris, le 24 février 1811, on informe l'Empereur que "Le général Hulin propose d'abréger le séjour à Paris des conscrits réfractaires que reçoit le 15e d'infanterie légère, attendu la désertion assez considérable qui s'est manifestée dans ce régiment"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5094).

Par Décret du 12 avril, un 6e Bataillon est créé. Ce Bataillon, et le 4e qui rentre d'Espagne, doivent rejoindre les trois premiers en Allemagne. Le 5e Bataillon, porté à 6 Compagnies, continue à former le Dépôt. Comme les cadres seuls du 4e Bataillon rentrent d'Espagne, ce Bataillon, ainsi que les 5e et 6e, n'a pas de Compagnies d'élite ; un Major en second est créé pour commander les 4e et 6e Bataillons à l'armée. Par suite de ce décret, le 15e Léger prend l'organisation suivante : à Rostock, le Colonel avec les 1er, 2e, 3e Bataillons (chacun 2 Compagnies d'élite et 4 de Chasseurs), et la Compagnie d'artillerie ; à Paris, le Major avec la Compagnie hors rang et le 5e Bataillon (6 Compagnies de Chasseurs). Il se forme au Dépôt un 6e Bataillon, et il rentre d'Espagne les cadres du 4e Bataillon qui doivent se compléter, chacun de ces deux Bbataillons ayant 6 Compagnies de Chasseurs. Le Major en second surveille l'organisation des 2 Bataillons qu'il doit conduire à l'armée.

Le cadre du 4e Bataillon arrive à Paris à la fin de juin ; on y incorpore un grand nombre d'hommes du Régiment de Walcheren, Corps disciplinaire qui reçoit les Conscrits réfractaires; le 6e Bataillon est formé avec les Conscrits présents au Dépôt, et dont le surplus sert à compléter le 4e Bataillon.

Le 18 juin, l'Empereur décide que les 5 Bataillons de guerre du 15e Léger forment à la Division Friant une seule Brigade, dont le Général Dufour prend le commandement. Dans les manoeuvres, le Colonel commande les trois premiers Bataillons, et le Major en second les 4e et 6e.

Le 1er juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 6e bataillon du 15e léger m'a paru beau, mais il a des sous-officiers ayant moins d'un an de service qui doivent rentrer dans les rangs comme soldats. On ne doit considérer comme sous-officiers que ceux envoyés dans les cadres de l'armée d'Allemagne ; les autres doivent rentrer comme soldats aux compagnies. On prendra pour les remplacer des hommes du dépôt de Fontainebleau ayant 2 ans de service au moins et 3 mois d'école de Fontainebleau ... Donnez sur-le-champ des ordres en conséquence, car ce serait une chose funeste que d'avoir dans les cadres des sous-officiers n'ayant point fait la guerre, sans service et sans expérience" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5714 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27502).

Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 4e et 6e bataillons du 13e léger reçoivent tout ce qui est disponible dans le 5e bataillon et se complètent chacun à 700 hommes. Donnez le même ordre pour les 17e léger, 7e léger et les 30e, 33e, 48e, 12e, 21e, 85e, 108e, 61e, 111e et 57e de ligne. Les 6es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne seront complétés à 840 hommes. Ces 28 quatrièmes et 6es bataillons se mettront en marche du 15 au 25 juillet, parfaitement habillés et équipés et se dirigeront sur Wesel et de là sur leurs régiments respectifs dans la 32e division militaire. Les 2 bataillons de chaque régiment marcheront sur une seule colonne. Vous enverrez un officier général à Wesel afin qu'à leur passage par cette ville, chacun de ces bataillons soit passé en revue et que l'on constate leur bon état, l'état de leur habillement, équipement, leur nombre, les places vacantes, etc. Les 2 bataillons du 7e léger s'embarqueront sur le Rhin à Huningue ; les bataillons qui sont à Strasbourg, Mayence, Spire s'embarqueront sur le Rhin jusqu'à Wesel. Le général Compans pourrait être chargé de passer cette revue : il devra être rendu le 25 juillet à Wesel ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5731 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27526).

Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Mérachal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, j'ordonne qu'au 15 juillet vos 4es et 6es bataillons se mettent en marche pour Wesel, d'où vous leur ferez rejoindre leurs régiments respectifs. Les 4es et 6es bataillons ne doivent avoir ni grenadiers ni voltigeurs. Vous aurez soin d'ordonner le tiercement, afin que les anciens soldats soient dans la même proportion que les nouveaux. Les 4es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne, qui arrivent d'Espagne et que je vais compléter, vous joindront un mois après. Vous aurez donc ainsi soixante et dix-neuf bataillons. Faites toutes les dispositions pour qu'à dater du 1er août votre armée soit partagée en cinq divisions, sans compter celle de Danzig, qui sera la 7e.
Je vous ai déjà annoncé que onze compagnies de vos régiments, qui sont dans l’ile de Walcheren, allaient vous amener 1,650 hommes ; que douze compagnies appartenant à des régiments qui ne sont pas partis de votre corps d'armée, et qui sont dans les iles de Schouwen et de Goeree, allaient vous amener 1,800 hommes ; que quinze compagnies appartenant à vos 6es et 5es bataillons partiraient de File de Walcheren et vous amèneraient 2,250 hommes. Il ne manquera donc plus pour compléter vos bataillons à 840 hommes que 3,000 hommes, qui seront fournis au mois d'août par le régiment de Walcheren.
Vous devez répartir les 1,800 hommes des bataillons des îles de Goeree et de Schouwen entre ceux de vos bataillons qui seraient le plus faibles.
Le ministre de la guerre vous fera connaître mes intentions pour la formation de votre 5e division. Je suppose que vous avez le personnel et le matériel d'artillerie, du train, les sapeurs, etc. nécessaires pour cette division.
Je compte que, si vous deviez marcher au 1er août, vous marcheriez avec cinq divisions, ou soixante et dix-neuf bataillons ou 64,000 hommes d'infanterie ; ce qui, avec la 7e division de Danzig, vous ferait près de 80,000 hommes. Il sera nécessaire que vous fassiez passer des revues de tous ces régiments, afin qu'il n'y ait aucune place vacante ni d'officier ni de sous-officier au 1er septembre, qu'il y ait un général de brigade par régiment et un major en second. Vous mettrez trois bataillons sous les ordres directs du colonel et deux bataillons sous les ordres directs du major en second. Je crois vous avoir fait connaître, et je dois vous répéter que tous vos généraux et officiers doivent être à leur poste, et le personnel et le matériel d'artillerie, les équipages militaires, le train du génie, parfaitement complets ; de sorte que votre corps d'armée puisse, passé le 1er septembre, se mettre en mouvement peu de jours après que vous en auriez reçu l'ordre
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17884 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27529 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 244).

Le 6 juillet, l'Empereur passe au Carrousel la revue du 6e Bataillon, et voit le cadre du 4e Bataillon qui arrive d'Espagne ; il fait manoeuvrer le 6e Bataillon et casse un certain nombre de Sous-officiers et Caporaux qu'il trouve trop jeunes et pas assez instruits. Il les remplace par des élèves de l'École de Fontainebleau.

Le 7 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, en passant la revue du 6e bataillon du 15e d'infanterie légère, je me suis aperçu qu'on avait fort mal à propos nommé des caporaux et des sergents qui n'avaient pas deux ans de service. Je les ai fait rentrer dans les compagnies, et on les a remplacés par des sous-officiers tirés de Fontainebleau. Mais, comme on peut avoir fait la même chose aux autres 6es bataillons, je désire que vous écriviez pour faire rentrer dans les compagnies les nouveaux sergents et caporaux qui n'auraient pas deux ans de service ; qu'on demande au ministre de la guerre des hommes de Fontainebleau pour les remplacer, ou que vous y mettiez d'anciens soldats que vous tirerez des bataillons de guerre, quand ces 6es bataillons vous auront rejoint. Je ne saurais trop vous recommander de faire passer des revues de régiment à l'arrivée de ces bataillons pour vous assurer que les caporaux et sergents ont au moins deux ans de service.
Je viens d'appeler la réserve et sur cette levée je viens de donner de quoi compléter le 4e bataillon du 15e léger et le 4e du 25e de ligne, ce qui vous complétera vos 4es bataillons ; je viens aussi de donner 200 hommes à chacun de vos corps, afin d'avoir dans les 5es bataillons un fonds qui puisse porter vos 79 bataillons de guerre au complet ; car mon intention est toujours que votre corps soit composé de six divisions, y compris la 7e qui est à Danzig ; que tous les bataillons aient 840 hommes présents sous les armes, et qu'en septembre vous ayez soixante et dix-neuf bataillons français, neuf bataillons des 127e, 128e et 129e régiments ; total, quatre-vingt-huit bataillons, qui, avec les seize bataillons de Danzig, vous feront cent quatre bataillons ou 84,000 hommes d'infanterie, ayant leur artillerie régimentaire, leurs caissons régimentaires, leur artillerie de ligne, leurs caissons des transports militaires, leurs ambulances, leurs chirurgiens, leurs administrations, tout en état de faire campagne.
Il sera nécessaire que vous réunissiez chaque division séparément et que vous en passiez la revue d'ici au 15 septembre. Il est nécessaire également que vos généraux de division, vos généraux de brigade, vos adjudants-commandants, colonels, majors en second, que tout le monde soit présent. Les 240 caissons du 12e bataillon des équipages militaires doivent être arrivés. Pour les autres bataillons d'équipages qui vous sont destinés, j'ai remplacé les caissons par des chariots qui portent le double avec le même nombre de chevaux
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17897 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27570).

Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Je lis avec intérêt votre travail du 9. La distribution me paraît convenablement faite. Moyennant les 1400 hommes envoyés en Bretagne, on aura trois 4es bataillons dont on pourra se servir, dans l'hiver, si cela est nécessaire.
... Le 4e bataillon du 15e léger qui est à Paris pourra prendre 500 hommes sur les 4700 dirigés sur Paris. Mais il faut en faire mention afin que le ministre directeur de l'Administration de la guerre n'en ignore pas.
Le corps de l'Elbe se trouvera ainsi avoir ses 5 bataillons de guerre et un bataillon de dépôt ...
Il faut arrêter la répartition de ce qui vient à Paris, afin que le ministre directeur de l'Administration de la guerre soit prêt pour leur organisation.
1200 hommes seront donnés au 15e léger et 25e de ligne ; il ne restera donc plus que 3500 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5785 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27643).

Le 6e Bataillon quitte Paris le 15 juillet pour aller à Wesel terminer son instruction, sous la direction du Major en second. Il part avec ce Bataillon un détachement de Conscrits et de soldats du Régiment de Walcheren, destinés à porter les trois premiers Bataillons au complet de 140 hommes par Compagnie. De Wesel, ce détachement continue sa marche sur Rostock, où il est incorporé.

Le 6 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que tous les hommes disponibles qui se trouvent au 5e bataillon du 15e léger soient incorporés dans le 4e bataillon. Faites passer la revue de ce 4e bataillon afin de nommer à tous les emplois vacants ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28015).

Le 14 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, le 15e léger ayant son 4e bataillon à Paris, qui n'a que 330 hommes, ne partira que lorsque, par les conscrits de la réserve, il aura complété ses compagnies à 140 hommes. Alors seulement il partira pour aller rejoindre son régiment en Allemagne ...
Quant aux 25e de ligne et 15e léger, tout ce que le 5e bataillon a de disponible sera versé dans le 4e bataillon ; et ces deux 4e bataillons ne partiront que lorsqu'ils seront à 800 hommes.
Je trouve, qu'en général, tous ces régiments ont beaucoup d'hommes, sous le titre d'administration, d'instructeurs d'ateliers, d'enfants de troupe, puisque je vois que chacun de ces régiments a près de 160 hommes. Ces régiments ont 380 hommes qui attendent leur retraite il faut la leur donner. Je vois qu'il y a 680 hommes à réformer ; je suppose que ce sont des conscrits, il faut recommander qu'on soit sévère
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5985 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28158).

Le 19 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Mortier, commandant l'Infanterie de la Garde Impériale : "... Les 268 hommes que vous avez rejetés dans votre revue d'hier seront envoyés demain au 15e léger pour en recruter le 4e bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28245).

Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Mortier, commandant l'Infanterie de la Garde Impériale : "Je reçois votre lettre du 21. Faites placer les 208 hommes du 15e dans le 4e bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28315).

Le 28 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Mortier, commandant l’Infanterie de la Garde impériale : "Les 1435 conscrits que la Garde a reçus ou doit recevoir pour être distribués à la ligne seront donnés dans la proportion suivante, savoir
600 au 15e léger ...
Aussitôt que vous aurez complété le 15e léger à 600 hommes, vous complèterez tous les autres ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28418).

Le 4e Bataillon, selon l'Historique régimentaire, aurait quitté Paris au mois d'août, pour rejoindre le 6e à Wesel. C'est de toute évidence une erreur.

Le 5 septembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 1er de ce mois ... Votre Excellence me prévient, en outre, que les bataillons de dépôt des 15e léger et 25e de ligne doivent envoyer leurs hommes disponibles au 4e bataillon, qui doit être complété à 800 ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 258, lettre 975).

Le 7 septembre 1811, l'Empereur écrit depuis Compiègne, au Général Hulin, Gouverneur de Paris : "Monsieur le général comte Hulin, passez la revue du 4e bataillon du 15e régiment d'infanterie légère et faites-moi connaître sa situation et quand ce bataillon, fort de 900 hommes, armé et habillé, sera prêt à partir. Assurez-vous s'il manque des officiers ou des sous-officiers et s'il est en parfait état. Je désirerais que ce bataillon pût partir avant la fin de septembre pour rejoindre son régiment" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4738 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28557).

Le 10 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, il y a au 4e bataillon du 15e léger une place de chef de bataillon vacante. Pourvoyez à cette place, et donnez tous les ordres pour que ce bataillon puisse partir du 20 au 30 septembre avec ses officiers et sous-officiers au complet ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28569).

Le 14 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, il manque le chef de bataillon au 4e bataillon du 15e régiment d'infanterie légère. Présentez-moi la nomination de cet officier, vu que ce bataillon va bientôt partir. Il manque aussi un lieutenant ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6177 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28646).

Le 16 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... j'aurai complété les cadres suivants avec des conscrits réfractaires, savoir :
DEPOT DE STRASBOURG ...
Quatre compagnies de Walcheren, pour équivaloir aux deux compagnies du 15e d'infanterie légère et du 25e de ligne 1.200 ...
Quant à l'habillement, les mesures sont prises pour qu'il ne manque pas ...
Dépôt de Strasbourg. Pour Strasbourg, le ministre de l'administration de la guerre avait envoyé au 15 septembre de quoi habiller 1.800 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28664).

Le 17 septembre 1811, à Compiègne, "Le général Clarke rend compte que le 4e bataillon du 15e légère est à Paris, prêt à partir lorsque l'Empereur en donnera l'ordre"; ce dernier répond : "On en fera passer la revue au 25 septembre ; on me rendra compte de sa situation et, après cela, je donnerai l'ordre de marche" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6192).

Le 25 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Flessingue, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 4es bataillons du 15e régiment d'infanterie légère et du 25e de ligne, complétés à 900 hommes bien armés et bien équipés, partent du lieu où ils se trouvent, pour rejoindre le corps d'observation de l'Elbe. Je désire qu'ils partent avant le 10 octobre. Donnez ordre au prince d'Eckmühl qu'aussitôt que ces bataillons seront arrivés, il en fasse opérer le tiercement, afin qu'ils aient autant d'anciens soldats que les autres bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6213 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28730).

Le même 25 septembre 1811, l'Empereur, à bord du Charlemagne, en rade de Flessingue, écrit au Maréchal Davout, commandant le Corps d’Observation de l’Elbe et Gouverneur général des départements hanséatiques : "Mon cousin, 3000 hommes doivent déjà être partis de Strasbourg et de Wesel pour votre corps d’armée. Il faut laisser aux régiments les hommes qu’ils emmènent, cela met plus de simplicité dans la comptabilité. Mais les hommes menés par les bataillons du régiment de Walcheren, distribuez-les dans les régiments qui en ont le plus besoin. Renvoyez les cadres des 5es bataillons à leurs dépôts, et faites-les bien compléter en officiers et en sous-officiers par les soins des régiments, mon intention étant de donner à chacun de ces 5es bataillons, sur la conscription de 1812, 600 hommes afin d’avoir à la queue de l’armée une division de 16 bataillons.
J’ai donné ordre que les 4es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne, complétés à 900 hommes, se rendissent aux bataillons de guerre
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28733).

Le 7 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Utrecht, au Maréchal Davout, commandant le Corps d’Observation de l’Elbe et Gouverneur général des départements hanséatiques : "... On me mande de Strasbourg et de Wesel que vous allez recevoir de ces deux dépôts 10 000 hommes bien habillés et bien équipés. J'en conçois donc l'espérance que les cadres de votre armée seront bien complets. Les 4es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne sont partis pour vous rejoindre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28785).

Le 8 octobre, l'Empereur décide que les Régiments du Corps Davoust seront portés au complet de 150 hommes par Compagnie, et 100 pour la Compagnie d'artillerie, soit 4,500 hommes pour le complet des 5 Bataillons de guerre. Au milieu d'octobre, les Conscrits habillés du Dépôt sont dirigés sur Wesel et Rostock pour atteindre le nouveau complet.

Dans le mois de novembre, les 4e et 6e Bataillons quittent Wesel pour aller rejoindre le reste du Régiment à Rostock.

Le 20 décembre, un nouveau détachement de 200 Conscrits est envoyé du Dépôt rejoindre les Bataillons de guerre.

/ 1812

- La campagne de Russie des 5 Bataillons de guerre du 15e Léger

Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouverne l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un projet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée en 15 divisions d’infanterie.
... 2e division : 15e léger, 5 bataillons; 33e de ligne, 5 bataillons; 48e de ligne, 5 bataillons; régiment espagnol, 2 bataillons; total, 17 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).

Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... SUR LA DIVISION COMPOSEE DES TRENTE-DEUX 5es BATAILLONS DE LA 32e DIVISION MILITAIRE.
Au lieu de soixante-quatre compagnies employées pour la 32e division militaire il en faut soixante-douze.
Tous les régiments d'infanterie légère du corps d'observation de l'Elbe, savoir les 7e, 13e, 15e, 33e, 26e, 24e légers, fourniront trois compagnies au lieu de deux, ce qui fera en tout soixante-dix ...
On devra réunir les compagnies d'infanterie légère à cause de l'uniforme.
On formera quatre demi-brigades. Chaque demi-brigade sera de trois bataillons, chaque bataillon de six compagnies.
Il faut donner 500 hommes à chacun de ces dépôts, ce qui fera 16.000 hommes pour les trente-deux dépôts, au lieu de 12.500 ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).

A la fin de janvier, la Division Friant entre dans la Poméranie suédoise, et le 15e Léger va occuper Stralsund.

Le 25 février 1812, le Général Travot écrit au Bureau des opérations militaires : "... J’ai fait partir le 4e bataillon du 15e léger de la Rochelle le 22 de ce mois pour se rendre à Paris ; je ne pourrais mettre en marche le bataillon de Walcheren que le 15 mars prochain. J’ai encore rendu compte à V. E. de tout ce qui concerne ces deux bataillons par la dépêche du de ce mois, bureau du mouvement. Les bataillons du 10e léger et de marche commandés par M. le major Barral, ont séjourné à la Rochelle deux jours ; ils n’y ont pas eu un seul déserteur ; il ne leur manquait pas un homme aux dépôts des gites de Surgères et de Frouillé" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du général Travot, 24 février-16 juillet 1812).

Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, faites embarquer à Huningue le détachement du 7e léger, qui se rend à Mayence, et à Strasbourg le détachement du 57e, qui se rend à Mayence ; cela est plus prompt et plus économique.
Donnez ordre qu'arrivés à Mayence le détachement de 100 hommes du 15e léger, le détachement de 100 hommes du 12e de ligne, le détachement de 200 hommes du 57e, le détachement de 60 hommes du 7e léger, soient formés en un bataillon de marche, qui sera appelé 1er bataillon de marche du 1er corps de la Grande Armée, et se mettent en marche pour rejoindre leurs corps ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).

Le 31 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Hulin : "Passez la revue des 4e et 5e bataillons du 2e régiment d’infanterie légère et du 4e léger, des 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne. Faites-moi connaître la situation de ces corps, habillement, armement et équipement" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1935 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30352).

A la fin de mars, le 15e se rend à Stettin, passe l'Oder le 1er avril, arrive à Dantzig où se réunit toute la Division Friant, devenue 2e Division du 1er Corps de la Grande-Armée.

Le 7 juin, la Division Friant passe la Vistule et arrive le 12 à Koenigsberg.

L'expédition de Russie commence; 5 Bataillons du 15e Léger vont passer le Niémen. Au 15 juin, ils comptent 4,398 hommes présents sous les armes.

Le Corps Davoust est concentré le 17 à Gumbinen, et arrive le 21 sur le Niémen, à Alexiotin, en face de Rowno, point choisi pour le passage. La Division Friant passe les ponts dans la nuit du 23 au 24, et, passant par Kowno, Zijmory, Roumchiki et Jeme, arriva le 28 à Vilna.

Friant suit alors la cavalerie de Murat, et arrive a Sventsiany le 4 juillet.

A Vilna, le 9 juillet 1812, "On propose à Sa Majesté ... De confirmer la nomination du capitaine Charvet, du 15e régiment d'infanterie légère, à l'emploi de capitaine adjudant-major d'infanterie de l'école militaire de Saint-Germain"; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7428 - Non signée, extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi date du 10 juin 1812 »).

Le 15e Léger va passer le 19 juillet la Dwina à Disna, sur un pont de radeau, et arrive à Witebsk le 29; la Division est placée au village de Falkoivitch, et y séjourne jusqu'au 11 août.

A Vitebsk, 31 juillet 1812, on informe l'Empereur que : "Un sergent du 1er régiment de chasseurs à pied de la garde, Pierre Garand, expose que l'Empereur, sortant de Gloubokoïé, lui accorda une lieutenance qu'il sollicitait dans le 15e régiment d'infanterie légère. Ce sous-officier, membre de la Légion d'honneur, déclare qu'il a vingt ans de service, qu'il a fait la campagne d'Egypte, et que son père, chef de bataillon au 25e régiment d'infanterie légère, est mort glorieusement au pont d'Arcole" ; "Accordé", répond Napoléon (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 626).

Le 11 août, la Division marche sur Rosana, où elle passe le Dnieper le 13 au soir, et arrive le 16, au milieu du jour, devant Smolensk.

Le 17 a lieu le combat de Smolensk. La Division Friant doit enlever le faubourg de Rosslau; à 2 heures de l'après-midi elle en est maîtresse, mais ne peut pénétrer dans la ville. Le feu ne cesse qu'à la nuit. Dans la nuit on pénètre dans la ville abandonnée par les Russes. Le 15e Léger, entré un des premiers dans le faubourg, essuie quelques pertes en essayant de forcer l'enceinte de la ville.

Ayant passé le Dnieper le 19, la Division Friant marche sur Voloutina, où une action fort vive est engagée; mais elle ne peut arriver sur le champ de bataille qu'à la nuit, après la fin du combat.

Le Corps Davoust forme alors avec la cavalerie de Murat l'avant-garde de l'armée. Passant de nouveau le Dnieper à Sloboda-Pnevo le 20 août, Friant arrive le 29 à Viazma, et le 1er septembre à Ghjat, où il séjourne le 2 et le 3. Il va bivouaquer le 4 à Grisneva, et le 5 arrive devant la position où l'armée russe compte arrêter la marche des Français. Friant appuie la Division Compans, qui enlève la redoute de Schwardino; le 15e Léger ne tira que quelques coups de feu contre les Cosaques.

La journée du 6 septembre est employée aux préparatifs de la bataille de la Moskowa, qui se livre le lendemain.

La Division Friant est d'abord placée en réserve avec la garde, près de la redoute de Schwardino. A 10 heures du matin, sur les demandes pressantes de Ney et de Murat, l'Empereur dirige la Division Friant sur le village de Semenoffskoié, attaqué jusque-là inutilement. Le 15e Léger est massé au fond d'un ravin qui s'étend devant le village, y pénètre et l'enlève après un combat acharné pendant lequel le Colonel baron de Noss reçoit une blessure dont il meurt peu après. Pendant ce temps la Division, passant à droite et à gauche du village, se déploie en avant, et le Régiment rallié vient prendre sa place sur la ligne. De profondes colonnes russes s'ébranlent bientôt pour reprendre cette position importante; Murat, qui commande en l'absence de Davoust blessé, rassemble toute l'artillerie disponible en une seule batterie de 80 pièces, dont le feu arrête la marche des Russes, et qui ripostent par un feu violent d'artillerie dirigé sur le plateau ; la Division reçoit avec calme cette grêle de projectiles; Friant est blessé, et, en l'absence de Généraux, le Chef d'état-major Gallichet prend le commandement de la Division. Peu après, les Escadrons russes traversent leur infanterie et se déploient devant la Division. Murat la forme en deux grands carrés liés par la grande batterie. Il en commande un et Gallichet l'autre. Toutes les charges sont repoussées par un feu bien nourri qui jonche le champ de bataille de nouveaux cadavres, et oblige enfin la cavalerie russe à se retirer. Au commandement de Murat, les carrés se déploient et la Division se lance résolûment en avant, suivie dans son mouvement par le reste de la ligne. Les Russes se retirent devant cette attaque, et la lutte dégénère en une canonnade qui dure jusqu'à la nuit. La moitié de l'effectif du Régirent reste sur le champ de bataille.

Dès le lendemain 8, la Division, dont le général Dufour 92 prend le commandement, quoique blessé, suit Murat dans son mouvement sur Mojaisk, sans prendre part au combat qui est livré en avant de cette ville. Le 10, le 15e Léger prend part à un petit combat près de Krimskoié, et il entra le 14 à Moscou, où il va occuper le faubourg de Kalouga.

Le 19 septembre, la Division Dufour (Friant est passé dans la Garde) quitte Moscou pour aller rejoindre Murat aux avant-postes à Bronitzi, et elle le suit alors dans sa marche. Le 4 octobre, on arrive devant Winkowo, défendu par l'arrière-garde russe; le 15e Léger enlève le plateau de Rozeztvro et a ce jour-là 1 Officier et 19 soldats tués. Depuis le commencement de la campagne, le Régiment avait eu environ 100 Officiers et 2,100 Sous-officiers et soldats tués ou blessés; un grand nombre de jeunes soldats ne pouvant supporter ces marches rapides, par une grande chaleur, sont restés en arrière, si bien que le Régiment n'avait plus que 500 hommes sous les armes, y compris des vieux soldats blessés légèrement, qui n'ont pas voulu quitter le drapeau.

Le 5 octobre, la grand'garde du Régiment tiraille toute la journée avec les Cosaques. Il reste dans cette position de Rozeztvro jusqu'au 18 octobre. Son effectif augmente sensiblement par la rentrée au Corps des traînards, de maraudeurs et d'hommes blessés, qui quittent en grand nombre les hôpitaux encombrés.

Le 18, les Russes surprennent les avant-postes. Le Régiment défend le plateau et en reste maître jusqu'au soir, grâce à l'appui de la cavalerie Lahoussaye. Sa défense permet à tout le corps de Murat de passer le pont, seule retraite qu'il a ; il forme ensuite l'arrièr-egarde, et réussit, non sans quelques pertes, à passer le pont à son tour.

La Division Dufour rallie le 20 le Corps Davoust à Troitskoié, et arrive le 25 à Malojaroslawetz. Elle est alors désignée pour escorter le grand parc d'artillerie, devoir que la Division remplit jusqu'à l'arrivée à Smolensk le 9 novembre. Le Régiment souffe beaucoup dans cette marche ; on ne fait plus de distributions régulières. Le pays est épuisé par le passage de tant de troupes, et les soldats, retenus auprès des voitures par leur service, ne peuvent s'écarter assez pour chercher des vivres. Arrivé à Smolensk le 9 novembre, le Régiment y séjourne jusqu'au 16, et l'ordre se rétablit un peu.

La Division, commandée alors par le Général Riccard, est attachée au Corps de Ney, qui forme l'arrière-garde. Elle quitte Smolensk le 17 novembre, et couche à Koritnia. Le 18, la marche reprend sur Krasnoé. La Division Riccard, qui est en tête, trouve la route barrée par l'armée russe, et essaie inutilement de se frayer un passage. Ney déploie alors son Corps à gauche de Riccard, et tente une attaque générale. Le 15e Léger est à la gauche de sa Division; il franchit un ravin, enfonce un Régiment russe et arrive sur les canons; là, entouré de tous côtés, le Régiment réussit à s'ouvrir un passage à la baïonnette, et revient prendre sa place dans la ligne. Ne pouvant forcer le passage, Ney se replie hors de portée de canon et attend la nuit. Il se jette alors sur sa gauche, suivant comme guide un ruisseau gelé, et arrive au Dnieper qu'il passe sur la glace; un village occupé par les Cosaques est enlevé par surprise, et, après quelques moments de repos, la marche reprend (19). Au milieu du jour, le petit Corps est entouré en plaine par les Cosaques de Platow; tout en faisant face partout et combattant, Ney continue sa marche et réussit à gagner un bois près du Dnieper, ce qui le débarrasse de l'ennemi; à la nuit, on séjourne quelques heures dans un village, et à 2 heures du matin (20) la marche reprend en plaine. Bientôt le petit corps est de nouveau entouré ; Ney forme sa troupe en deux carrés qui s'avancent en se soutenant l'un et l'autre, gagnant un village où l'on se repose. La marche reprend et dure toute la nuit, et le 21 Ney rallie à Orscha l'armée qui le croyait perdu.

Au combat de Krasnoé, et dans cette pénible retraite, le 15e Léger perd 14 Officiers, dont le Major et 1 Chef de Bataillon, et 250 Sous-ofliciers et soldats. Il faut toute la persévérance et le courage des Officiers restés debout pour maintenir un petit nombre de soldats autour de l'aigle. Sont cités : les Capitaines Petit, Dechièvres, Morand, Delonlay, Wissoq et Maurin; l'Adjudant- major Foliau; les Lieutenants Bourdier, Baudoin, Rouillon, Chauchat; les Sous-lieutenants Delauriers, Maître, Farron, Courrège et Lamy; les Adjudants Lieffroy et Fanney; les Sergents-majors Viard et Guet; le Sergent Lausson, et le Carabinier Pinjot.

Partis d'Orcha le 22 novembre, les restes du Régiment ont un petit engagement le 24, contre quelques Cosaques. C'est le dernier combat auquel le 15e Léger prend part. Il passe la Bérézina le 28 novembre, arrive à Vilna le 9 décembre, à Kovno le 12, repasse le Niémen le 13, et, passant par Gumbinen, se rendit à Thorn, où il arrive le 30 décembre. Dans les dernières marches il recueille quelques hommes isolés restés en arrière jusque-là, de sorte qu'en rentrant à Thorn, l'aigle du 15e Léger est entourée de 49 Officiers et 194 Sous-officiers et soldats.

- 1812, les autres éléments du 15e Léger

- 1812, la 1ère Demi-brigade de marche à la Division Baraguey-d'Hilliers

Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive.
J’ai actuellement à vous faire connaitre mes intentions relativement à la formation de 4 demi-brigades de marche composées de compagnies tirées des 5es bataillons des régiments qui sont à la Grande Armée. Ces 4 demi-brigades fortes ensemble de 10000 hommes formeront une seconde division de réserve pour la défense de tout le pays entre l’Elbe et le Rhin, et pour le recrutement de la Grande Armée. Je ne leur donnerai pas le nom de demi-brigades provisoires mais bien celui de demi-brigades de marche. Elles seront composées de la manière suivante :
1ère Demi-brigade de marche.
1er Bataillon : 3 Compagnies du 5e bat du 7e Léger à Huningue et 3 Compagnies du 5e bat du 33e Léger à Givet
2e Bat : 3 Cies du 13e Léger à Ostende, et 3 Cies du 15e Léger à Paris
3e Bat : 2 Cies du 17e de Ligne à Lille, 2 Cies du 25e de Ligne à Landrecies, 2 Cies du 12e de Ligne à Mézières
Cette Demi-brigade se réunira à Cologne ...
Les 2 premières demi-brigades de marche comprendront ainsi : les 16e régiments du 1er corps ...
Vous nommerez un major en second pour commander chaque demi-brigade. Ces majors se mettront en marche avant le 8 avril pour parcourir les différents dépôts. Tous les dépôts qui sont sur le Rhin, comme le 7e léger, etc. embarqueront leurs détachements sur ce fleuve. Vous nommerez un général de brigade ou même un colonel pour être chargé, comme inspecteur, de la formation de ces quatre demi-brigades, qui se composeront ainsi de douze bataillons ou de 9.000 à 10.000 hommes. Le général commandant la 25e division répartira ces 10.000 hommes dans des cantonnements entre Cologne, Juliers, Aix-Ia-Chapelle et Clèves ...
Formation des demi-brigades de marche de la Grande Armée
Demi-brigades du 1er corps
1ère demi-brigade 1ère division de réserve de la Grande Armée 2400
1er bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 7e léger (dépôt à Huningue) : 487 conscrits des Ardennes, 100 de la Seine ; total 587 ; 187 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3 compagnies du 5e bataillon du 33e léger (dépôt à Givet) : 122 conscrits de l’Ems-Oriental, 158 de la Frise, 68 de Zuiderzee, 136 des Bouches-de-l’Yssel, 156 de l’Ems-Occidental, 160 du Nord ; total 800 ; 350 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 13e léger (dépôt à Ostende) : 672 conscrits de la Vienne ; total 672 ; 222 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3 compagnies du 5e bataillon du 15e léger (dépôt à Paris) : 626 conscrits de l’Indre-et-Loire, 135 du Puy-de-Dôme ; total 761 ; 311 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 17e de ligne (dépôt à Lille) : 200 conscrits de la Seine-Inférieure, 307 de l’Eure ; total 507 ; 207 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 25e de ligne (dépôt à Landrecies) : 460 conscrits de l’Eure ; total 460 ; 160 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 12e de ligne (dépôt à Mézières) : 431 conscrits de la Seine ; total 431 ; 131 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7055 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30371 - intégrale).

Le 20 avril, les lre, 2e, 3e Compagnies du 5e Bataillon, complétées chacune à 150 hommes, partent de Paris pour Cologne, où elles entrent dans la lre Demi-brigade de marche. Ce corps, dirigé sur l'armée, arrive à Magdebourg le 23 juin, à Berlin le 1er juillet, à Dantzig le 1er août, à Koenisberg le 16, à Kovno le 27, et à Smolensk le 12 octobre. Il est dirigé le 19 octobre sur Yelnia avec la Division Baraguey-d'Hilliers. Se trouvant coupé et sans nouvelles de l'armée, Baraguey-d'Hilliers veut rejoindre Smolensk, mais il est entouré et fait prisonnier avec ses troupes à Jàkowo le 20 novembre.

- 1812, envois divers du Dépôt

Le 9 avril 1812, à Saint-Cloud, "Le général Clarke rend compte qu'il existe dans les dépôts des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e, 15e légers, 63 hommes disponibles sortant des hôpitaux qui pourraient être envoyés à la Grande Armée"; "Non. Laisser désormais tout ce qui arrivera ou sortira des hôpitaux à ces bataillons. Cela fortifiera d'autant l'esprit de ces 5es bataillons" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7101).

Le 10 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je voudrais passer dans la semaine une revue de tous les bataillons de la garnison de Paris et des bataillons de la garde ; mais je ne pourrais le faire qu’autant que les fusils seraient arrivés et que ces troupes seraient armées. Faites-moi connaître où cela en est. Je désirerais voir à cette parade les 4e et 5e bataillons des 2e et 4e légers, les 5es bataillons des 32e et 58e de ligne et des 12e et 15e légers, ce qui ferait huit bataillons ; la brigade des fusiliers de la garde ; la brigade des 1ers régiments de voltigeurs et de tirailleurs ; ce qui ferait douze bataillons. Il y aurait ainsi à cette parade vingt bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30426).

Le 15 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud au Duc de Feltre : "Je verrai demain à midi dans la cour des Tuileries le 1er et le 4e régiments de tirailleurs, le 1er et le 4e régiments de voltigeurs, la brigade de fusiliers, les flanqueurs et tout ce qu'il y aurait de conscrits appartenant aux tirailleurs et aux voltigeurs de la garde ; ce qui fera seize bataillons.
Je verrai également les 4e et 5e bataillons du 4e et du 2e légers, et les 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne, total huit bataillons ; ce qui fera vingt-quatre bataillons ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1949 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30459).

Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous fassiez passer demain la revue de deux petits bataillons composés de trois compagnies du 12e régiment d'infanterie légère, fortes de 600 hommes, et de deux compagnies du 15e d'infanterie légère, fortes de 400 hommes, ce qui fait en tout 1.000 hommes.
Vous mettrez ce bataillon sous les ordres d'un officier d'état-major où d'un major en second sans destination ou se rendant à la Grande Armée.
Le 5e bataillon du 15e n'ayant à Paris qu'une compagnie, vous prendrez pour conduire ce détachement des officiers et sous-officiers dans la garde de Paris, et ce cadre retournera à Paris aussitôt que ce bataillon aura été incorporé.
Faites également passer la revue de trois compagnies du 32e de ligne fortes de 600 hommes et de deux compagnies du 58e fortes de 600 hommes environ qui formeront aussi deux petits bataillons. Cela en fera quatre en tout, forts de 2.200 hommes. Nommez un colonel pour les commander et dirigez-les sur Berlin par Mayence. Mon but est de désencombrer Paris où il y a trop de troupes.
Ces quatre bataillons prendront le nom de régiment de marche de la ville de Paris. Vous préviendrez le prince de Neuchâtel de demander mes ordres relativement aux hommes des 32e, 58e et 15e léger dont les bataillons ne sont point à la Grande Armée.
Mon intention est que tout cela parte après-demain en bon état et bien équipé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7229 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30609).

Le 18 mai 1812, à Dresde, l'Empereur est informé que :"Un régiment de marche de la ville de Paris est parti de Paris le 10 mai pour arriver le 2 juin à Mayence (quatre bataillons : l'un, du 12e d'infanterie légère ; le deuxième, du 15e d'infanterie légère ; le troisième, du 32e régiment d'infanterie de ligne ; le quatrième, du 58e)"; il répond : "Ce régiment de marche que j'appelle régiment de marche de Paris, se rendra à Erfurt où il restera jusqu'à nouvel ordre ; le major général me fera connaître le jour où il y arrivera" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1993; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7241).

L'Historique régimentaire indique qu'au mois de mai, la 4e Compagnie du 5e Bataillon va à Mayence verser 150 hommes dans le 2e Bataillon du Régiment de Belle-Isle; le cadre revient ensuite à Paris.

Le 16 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Königsberg, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au duc de Bellune pour lui faire connaître qu'il est probable que les premiers coups de fusil seront tirés vers le 23 ou le 24 juin. Il est donc probable que vers les premiers jours du mois de juillet les résultats en seront connus à Berlin. Il est donc convenable qu'au reçu de la présente, il se rende de sa personne à Spandau pour s'assurer que cette place est bien armée, bien approvisionnée et dans le cas de faire une bonne résistance ; qu'à cette époque la division Lagrange sera arrivée à Berlin et la division Partouneaux réunie à Stettin ; qu'il est convenable que toutes les troupes qui sont à Berlin ne logent pas chez l'habitant, mais soient casernées ou campées ; qu'elles aient quelques pièces d'artillerie et que tout se trouve dans une situation satisfaisante ; que j'ai donné ordre que la 13e demi-brigade provisoire parte le 30 juin de Strasbourg pour Erfurt; que les deux bataillons du 29e régiment d'infanterie de ligne seront arrivés le 1er juillet à Erfurt ; que le régiment de marche de Paris, fort de 2.000 hommes, a eu ordre de se rendre à Stettin ; que mon intention est qu'à son arrivée il y soit dissous ; que les trois compagnies du 12e d'infanterie légère soient incorporées dans le 29e léger ; que les hommes du 32e soient incorporée dans les deux bataillons du 44e ; que le détachement du 58e soit placé dans le 126e ; que les deux compagnies du 15e léger soient dirigées, sur Danzig; enfin que les cadres des 12e, 32e et 58e retournent à Paris ; qu'il écrive au ministre de la guerre pour presser la formation des huit escadrons de dragons qui doivent servir en Hanovre et former une réserve de cavalerie pour tous les derrières ; que j'ai ordonné que les trois compagnies du 29e d'infanterie légère lussent incorporées dans le 29e ; que les deux du 44e le fussent dans le 44e ; que celles des 51e, 55e, dans leurs bataillons ; que par ce moyen la division du général Partouneaux se trouvera complétée et en bonne situation; qu'il presse le ministre de la guerre de diriger suivant mon ordre les 10e, 11e et 12e demi-brigades qui doivent se réunir à Berlin ; que le 13e qui, en attendant, va à Erfurt, se dirigera alors aussi sur Berlin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7353 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30948).

Au mois de septembre, trois nouvelles Compagnies sont organisées pour compléter le 5e Bataillon à 6 Compagnies.

En Espagne, la Compagnie oubliée au 2e de marche s'est grossie des hommes isolés du 15e Léger qui sont restés dans les divers hôpitaux. Elle est, au milieu de l'année, dirigée sur Bayonne, et est laissée en garnison dans cette ville.

/ L'année 1813

- Réorganisation du 15e Régiment d'Infanterie légère

Portrait d'Officier du 15e Régiment d'infanterie légère dans son uniforme au règlement de 1812. Il porte La Croix de Chevalier de la Légion d'honneur et la décoration de Chevalier de la Réunion

Il faut réorganiser le Régiment, dont le commandement est donné au Colonel Jean-Charles Brice. Au mois de janvier, les restes des Bataillons de guerre sont dirigés de Thorn sur Stettin. Là on forme 2 Compagnies du 1er Bataillon avec les hommes valides. Le surplus des cadres est envoyé à Erfurth, où doit se former le 2e Bataillon.

Le 12 janvier, l'Empereur ordonne la création au Dépôt d'un 6e Bataillon bis au moyen des 5e et 6e Compagnies du 5e Bataillon. En même temps le Dépôt fait partir 700 hommes pour Erfurth, où ils doivent former le fond du 2e Bataillon.

Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 15e ... léger ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000 ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).

Le même 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hullin, commandant la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hullin, faites partir demain le 7e bataillon du 15e léger pour Clayes ; tâchez de compléter ce bataillon à plus de 600 hommes, en prenant tout ce qui sera disponible dans les dépôts des 2e, 4e et 12e.
Il faut faire partir après-demain de Beauvais le 7e bataillon du 29e et le diriger en droite de ligne sur Chalons. Faites également partir les bataillons des 135e et 155e régiments en prenant dans le 32e tout ce qui sera disponible afin de compléter ces bataillons à plus de 600 hommes.
Ces 3 bataillons du 135e, du 155e et du 15e léger se rendront à Meaux. Ils mèneront avec eux quatre batteries qui arrivent à Vincennes. Le commandement de ces trois bataillons et des quatre batteries sera confié à l'un des généraux de brigade qui se trouvent en ce moment à Paris. Mon intention est de voir demain matin à la parade à 10 heures ces bataillons et batteries avant leur départ
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32322).

Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Génréal Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai donné l'ordre de former le 6e bataillon du 32e régiment, les 4 bataillons du 29e léger et le 6e bataillon du 15e léger ...
J'ai aussi désigné dans le régiment de fusiliers de Fontainebleau, 6 sous-lieutenants, 18 sergents et 36 caporaux pour le 6e bataillon du 15e régiment d'infanterie légère
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32416).

Le 24 janvier 1813, à Fontainebleau, l'Empereur décrète : "Les 308 fusiliers, voltigeurs et tirailleurs des bataillons d'instruction de Fontainebleau, désignés dans l'état annexé au présent décret, passeront comme sergents ou caporaux dans les régiments indiqués, ainsi que cela est expliqué dans ledit état, savoir : ... pour le 15e d'infanterie légère, 18 sergents et 36 caporaux ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5894).

Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Le 25e de ligne qui arrive le 13, le 15e léger qui arrive le 14, le 3e léger qui arrive le 17 partiront d'Erfurt après 2 jours de repos, et se rendront successivement à Wittenberg où le général de division fera le partage des 2 brigades en 8 bataillons chacune, en ayant soin de répartir 2 bataillons d'infanterie légère pour chaque brigade ; puis il attendra les ordres du vice-roi pour se mettre en mouvement pour se rendre à Berlin et de là à Stettin ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).

Le même 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France ...
Le 17e et le 25e de ligne, le 15e d'infanterie légère et le 13e d’infanterie légère, qui arriveront avant le 17 mars, continueront leur mouvement, se réuniront ensemble à Weimar et de là continueront leur mouvement pour se rendre à Wittenberg, où le général de division du 1er corps aura porté son quartier général, et il aura ainsi sous ses ordres ces bataillons avec deux généraux de brigade ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).

A la fin de janvier, les 4e et 6e Bataillons sont supprimés. Le 3e Bataillon doit être reconstitué à Paris; le 6e Bataillon bis prend le n° 4. Le 1er Bataillon, qui a 2 Compagnies à Stettin, doit être complété à Erfurth, où se forme déjà le 2e Bataillon. Le Régiment est ainsi formé de 4 Bataillons de guerre et 1 Bataillon de Dépôt.

Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'aurai dimanche parade.
Il y aura à cette parade :
- le régiment provisoire composé des 32e et 58e,
- celui composé du 2e et du 4e d'infanterie légère,
- le 4e bataillon du 10e léger et celui du 5e léger s'il est arrivé. Si ce dernier bataillon n'était pas arrivé, on y mettrait le 6e bataillon du 15e léger,
- le 138e régiment,
- les 3 cohortes qui sont à Paris pour former le 139e ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32592).

Le 5 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
La 1e demi-brigade, des 6e bataillons des 7e, 13e et 15e régiments d’infanterie légère ; la 2e demi-brigade, des 6e bataillons des 33e, 26e et 24e légers ; la 3e demi-brigade, des 4e bataillons des 11e, 10e légers et du 21e, qui vient d’Espagne ; la 4e demi-brigade, des bataillons des 9e, 27e et 28e légers, qui viennent d’Espagne ; la 5e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, qui vient d’Espagne, des 5e et 29e légers ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
La lere division, à Mayence, composée des 1e, 10e, 11e et 12e demi-brigades ;
La 2e division, à Wesel, composée des 3e, 6e, 7e et 9e demi-brigades ;
La 3e division, à Anvers, composée des 2e, 8e, 17e et 21e demi-brigades ;
La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ;
La 5e division, à Cherbourg, composée des 5e, 14e 18e et 22e demi-brigades ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le 7 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Pour le régiment provisoire formé du 2e et 4e d'infanterie légère, après avoir épuisé ce qui se trouve dans les dépôts, on prendra dans le 15e d'infanterie légère les 700 hommes partis, en ne prenant que des hommes qui aient au moins un mois de service. Et enfin si cela n'était pas suffisant on dirigerait de quelques-uns des dépôts d'infanterie légère qui sont du côté du Rhin ce qui serait nécessaire pour compléter ces 2 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32648).

Le même 7 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Les 700 hommes du 15e d'infanterie légère qui devaient partir demain ne partiront que le 10. Ces 700 hommes partiront avec 3 cadres de compagnies du 5e bataillon. Tout ce qui restera disponible, les hommes plus anciens partis, sera mis dans le 6e bataillon qui sera entièrement complété avec la conscription des 4 années" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32649).

Le 15 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant la 1ère Division militaire : "... Faites compléter le 6e bataillon du 15e léger avec tout ce qu’il y a de disponible, et faites-moi connaitre à quelle force il sera et quand il pourra partir ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32786).

Le 18 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le maréchal duc de Valmy m'écrit que les cadres des 30e, 48e et 17e de ligne, 13e et 15e légers sont arrivés à Mayence, qu'ils ont complété leur second bataillon à Erfurt, et qu'il retient de quoi compléter leur 1er bataillon à Mayence. Vous trouverez ci-joint extrait de la lettre du maréchal. Cette mesure me paraît inutile.
Mandez-lui que si on n'a pas retenu à Erfurt les cadres du 1er bataillon, il doit les envoyer à leur dépôt.
Les 700 hommes qui sont partis des dépôts doivent compléter les 1ers bataillons. Il ne faut pas compléter les cadres des premiers bataillons à cette opération.
Je suis surpris que ces cadres soient arrivés à Mayence sans que vous en ayez reçu des états
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32814).

Le 24 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'aurai demain à midi parade. Le 141e et le 142e y viendront. Je donnerai une aigle au 142e.
Le bataillon du 113e y viendra. La légion de gendarmerie d'Espagne et l'escadron des dragons de Paris y seront également, ainsi que tout ce qu'il y a d'hommes de la Garde, montés et équipés, et qui se trouvent à Paris. Le 6e bataillon du 15e léger y sera aussi
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32858).

Le même 24 février 1813, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Duroc, Grand Maréchal du Palais : "J'aurai demain parade à midi. Le 141e et le 142e y seront. Je donnerai une aigle au 142e.
Le bataillon du 113e et le 6e bataillon du 15e léger y seront également.
Le bataillon des flanqueurs de la Garde y viendra. Les 2 bataillons bis de la Garde y seront. On relèvera tout le service.
Tous les officiers et sous-officiers, des cadres arrivés y viendront. La compagnie des équipages militaires y viendra si elle est prête.
Tous les hommes montés des grenadiers, chasseurs, lanciers et dragons y seront ; ainsi que la légion de gendarmerie d'Espagne et les dragons de Paris
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32860).

Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions.
Les 16 seconds bataillons du 1er corps formeront 8 régiments provisoires de la manière suivante :
... 30e régiment provisoire : 15e léger, 2e bataillon, 33e léger, idem ...
Vous donnerez ordre aux 8 majors de ces seize régiments de se rendre en poste à Erfurt et de là à Wittenberg.
Donnez ordre aux seize colonels de se rendre à leurs dépôts. Vous disposerez des majors en second pour les faire majors comme je l'ai ordonné précédemment ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).

Le 12 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, donnez ordre qu'il soit formé à Wesel 14 régiments provisoires, chacun composé de 2 quatrièmes bataillons des 28 régiments qui forment les 1er et 2e corps de la Grande Armée : ils composeront deux divisions. La 1re division comprendra 8 régiments provisoires, correspondant aux régiments du 1er corps. La 2e division comprendra six régiments provisoires correspondant aux régiments du 2e corps.
Vous donnerez l’ordre que tous les quatrièmes bataillons de ces 28 régiments, complétés à 840 hommes, ayant les officiers et sous-officiers complets, partent, le plus tôt possible, de leurs dépôts pour se rendre à Wesel. Ceux qui sont dans la 5e division militaire se rendront à Strasbourg où ils s'embarqueront sur le Rhin, et arriveront à Wesel rapidement et sans se fatiguer. Ceux qui se trouvent dans la 5e division militaire et dans la 26e s'embarqueront sur le Rhin, pour y arriver le plus promptement possible.
Ces 14 régiments seront formés par le général Loison à Wesel. Il réunira ensemble les bataillons les premiers arrivés, en ayant égard cependant à ne pas mettre les bataillons du 1er corps avec ceux du 2e, ni ceux de l'infanterie de ligne avec ceux d'infanterie légère.
Le 2e corps n'ayant que 3 bataillons d'infanterie légère devra en avoir un qui fera régiment avec un bataillon de ligne. Le 1er corps en ayant 4, les 7e et 13e, 15e et 33e feront régiments.
Vous désignerez 14 majors, en prenant les majors qui n'ont pas marché, pour commander ces régiments des 1re et 2e brigades de la Grande Armée; de manière qu'ils n'auront pas de majors à leurs dépôts mais qu'ils y auront leurs colonels.
Lorsque ces 14 régiments formant la seconde et la 5e division de la Grande Armée rejoindront les 1re et 3e divisions de la Grande Armée, ces 14 régiments provisoires seront dissous ; chaque 4e bataillon ira rejoindre le 2e bataillon, et les 28 régiments compteront à l'armée sous leurs propres noms, commandés chacun par le major de leur régiment.
Aussitôt qu'un régiment provisoire du 1er corps sera formé, le général Loison le dirigera sur Osnabrück, et aussitôt que ceux du 2e corps seront formés, il les dirigera sur Münster. Les mouvements ultérieurs devront dépendre des circonstances ; mais si rien n'est dérangé, mon intention est que la 1re brigade ou les 4 premiers régiments provisoires du 1er corps qui seront formés, se dirigent sur Brême, où ils se rendront d'Osnabrück aussitôt qu'il s'en trouvera deux régiments réunis, afin de marcher en force. Toute la division du 1er corps, qui portera le numéro de 2e division de la Grande Armée, se réunira à Brême ; la division du 2e corps, qui portera le n° de 4e division de la Grande Armée, se réunira à Osnabrück.
Proposez-moi deux généraux de division, quatre généraux de brigade et deux adjudants-commandants pour commander ces deux divisions ; et proposez-moi une organisation de deux batteries d'artillerie complètes en matériel et en personnel, pour faire le service de ces 2 divisions. Mon intention est que ces régiments arrivent le plus tôt possible dans la 32e division militaire pour y maintenir l'ordre et y protéger les douanes. Ils pourront se réunir à Brême ou à Hambourg, si cela est nécessaire. Ils pourront s'y former, s'instruire, y recevoir leur artillerie et tout ce qui est nécessaire à leur complète organisation.
Ces 28 bataillons, joints aux bataillons des réserves qui sont déjà en marche pour Hambourg, placeront dans cette division une force considérable.
Vous donnerez l'ordre aux colonels de ces régiments de rester à leurs dépôts. Vous me proposerez le remplacement de ceux qui ne pourraient pas faire la campagne. Vous leur donnerez l'ordre de reformer leur musique et de compléter les 1ers bataillons, en comptant comme présentes les compagnies des 1ers bataillons qui sont dans les places de l'Oder.
Donnez-leur l'ordre de compléter les 3es bataillons qui doivent être composés de la conscription de 1814 et formez-en des brigades provisoires.
Il ne serait pas impossible que je réunisse les 4 bataillons de tous ces régiments, ce qui ferait 112 bataillons ; mais pour les compléter il faudrait les réduire à trois. Aussi les 1er, 2e et 3e numéros des divisions de la Grande Armée ont été laissés pour ces trois bataillons, et les numéros 4, 5 et 6 pour les trois bataillons du 2e corps. Les trois divisions du 1er corps et les trois divisions du 2e corps seraient pour le service de tous mes derrières, de la 32e division militaire, de toutes les côtes entre l'Elbe et le Rhin, et même, selon les circonstances, entre le Rhin et l'Oder. Il est bon que vous fassiez entrevoir aux colonels cette perspective ; afin de les encourager dans leur organisation.
Dans le mois de mai, les 3es bataillons pourront partir, et vers la fin de mai le 1er et le 2e corps se trouveraient organisés comme il est dit ci-dessus. Mais les circonstances peuvent déranger ce plan ; il faut d'abord s'en tenir à ce que j'ai ordonné, et former les 3es bataillons en brigades provisoires, sauf à changer ensuite au moment de la formation et à diriger ces bataillons sur leurs régiments, si les circonstances le demandent.
Comme il est important d'avoir des troupes dans la 32e division, envoyez vos ordres par estafette, et que tout se mette en marche sur-le-champ sur Wesel. Mandez aussi aux colonels de vous envoyer l'état des places vacantes et des remplacements à faire dans leurs régiments. Un bon nombre de ces bataillons, tels que ceux qui se trouvent dans les 5e, 24e, 25e et 26e divisions militaires, peuvent être rendus en peu de jours.
Mandez au général Loison qu'il ait à vous envoyer l'état de situation bien exact des officiers, sous-officiers et soldats ainsi que la situation de 1' habillement à leur passage. Qu'il profite du séjour pour leur faire tirer des coups de fusil et des coups de fusils à la cible. On leur donnera, à leur départ de Wesel, 40 cartouches et deux pierres à feu
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33160).

Le même 12 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je désire que vous passiez la revue du 4e bataillon du 15e léger et que vous me fassiez connaître quand ce bataillon aura 840 hommes habillés et prêts à partir.
Les cadres sont-ils arrivés de la Grande Armée en tête du 4e bataillon, sont-ils complétés ?
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33170).

Le 14 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Le bataillon du 15e d'infanterie légère n'a que 600 hommes. Donnez ordre de faire partir (le 17 mars) d'abord les 4 premières compagnies de ce 4e bataillon, complétées à 560 hommes.
Les 5e et 6e compagnies partiront dans les premiers jours d'avril pour rejoindre les 4 premières. Ce bataillon se dirigera sur Wesel conformément à l'ordre général que j'ai donné pour ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33217 - Note : la date du 17 mars ajoutée de la main de l'empereur).

Dans tous ces Bataillons de Conscrits organisés à la hâte, avec des cadres pris au hasard, la formation se fait lentement, et l'instruction n'avance pas. Cependant, le 18 mars, le Général Arrighi, Inspecteur à Erfurth, rend compte que dans le 2e Bataillon du 15e Léger un tiers des hommes sont à l'école de peloton, et que les autres en sont à la charge ; ce résultat est dû, dit-il, au zèle des Officiers et Sous-officiers de ce Bataillon. Dans d'autres Bataillons de la formation d'Erfurth, les Conscrits en sont encore à l'école du soldat sans armes.

Le 26 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division militaire : "... Faites organiser le cadre des 1er et 3e bataillons du 15e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33457).

Le 27 mars 1813, Duroc écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je suis chargé par l'Empereur de prévenir V. E. qu'il y aura une grande parade demain à midi dans la cour des Tuileries. J'ai donné tous les ordres pour que tous les corps, cadres ct officiers disponibles de la garde viennent à cette parade. Je préviens le général Hulin que S. M. désire y voir un bataillon du 15e d'infanterie légère, s'il est formé et habillé, et les cadres des autres bataillons, un bataillon formé des 58e de ligne, 32e de ligne, 12e léger, 2e léger, si les hommes sont bien habillés et bien équipés. Dans le cas où cela ne serait pas, il ne viendra à cette parade que les majors et officiers supérieurs de ces bataillons qui apporteront avec eux les états de situation et renseignements, de manière à pouvoir répondre aux questions que Sa Majesté voudra bien faire" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2209).

Au mois de mars, quand Stettin est bloqué, les deux Compagnies sont considérées comme appartenant au 5e Bataillon. Les lre et 2e Compagnies du 5e Bataillon forment le noyau du 1er Bataillon qui est alors organisé à Paris, où le 5e Bataillon n'a plus que 2 Compagnies. Le 4e Bataillon vient de partir pour Wesel. Le 3e Bataillon est encore en organisation.

Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit ensuite, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... Voyez le ministère de la Guerre pour que toutes les places vacantes au 1er et au 3e bataillons du 15e léger soient énumérées sans délai et que ces cadres soient complets.
Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger, ce qui fera 5 bataillons bien complétés, bien habillés et bien équipés, soient prêts à partir au 1er mai
(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33583).

Le 10 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Hulin, commandant la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, passez la revue du 15e d'infanterie légère afin d'en bien organiser les cadres du 1er et du 3e bataillons. Complétez bien ces deux cadres en officiers et sous-officiers et proposez à toutes les places vacantes. Je suppose que le colonel est présent. Le 1er bataillon doit être de 6, compagnies. Les compagnies qui seraient restées dans les places de l'Oder doivent prendre des numéros dans le 5e bataillon. Placez tous les hommes disponibles du 5e bataillon dans le premier et voyez si ce premier bataillon peut faire partir 5 compagnies avant d'avoir toute la conscription de 1814 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33777).

Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Hulin, commandant la 1ère Division Militaire : "... Voyez le ministre de la Guerre pour que toutes les places vacantes au 1er et au 9e bataillons du 15e léger soient nommés sans délai et que les cadres soient complets.
Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger ce qui fera 5 bataillons bien complétés bien habillés et bien équipés soient prêts partir au 1er mai
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33819).

Le 15 avril, le 4e Bataillon arrive à Osnabrück. Depuis peu à Wesel, il a été mis en route à cause des evénements d'Hambourg : les jeunes soldats qui le composent ne sont restés au Dépôt que le temps nécessaire pour recevoir leur habillement. En route depuis ce moment de Paris à Wesel, puis à Osnabrück, on n'a pu leur enseigner dans l'intervalle des marches que la charge du fusil.

La formation des 2e et 4e Bataillons a absorbé presque tous les Conscrits des classes antérieures à 1814. Le 21 avril, l'ordre arriva de compléter le 1er Bataillon avec les Conscrits les plus forts de la classe de 1814 et de mettre les autres dans le 3e Bataillon, qui restera provisoirement au Dépôt. Ainsi complété, le 1er Bataillon part à la fin d'avril pour Wesel.

- Opérations du Maréchal Davout

Cependant le Maréchal Davoust s'était approché d'Hambourg, et s'occupe d'organiser ses troupes. Au commencement de mai, le 15e Léger est compris dans la Brigade Miaczinski de la 3e Division commandée par le Général Loison. Le 4e Bataillon est seul présent.

Le 31 mai 1813, à 10 heures du soir, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Général Vandamme : "… Les bataillons des 13e et 15e d'infanterie légère qui font partie de la division ont dû arriver aujourd'hui à Rothembourg et seront rendus après-demain à Hambourg …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 136, lettre 1348).

Le 4e Bataillon est rejoint au commencement de juin par le 1er Bataillon.

Le 7 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Donnez ordre que de Wittenberg la 1re division se dirige sur Magdebourg où elle sera jointe par les quatre bataillons qui lui appartiennent : par ce moyen, le 1er corps, sous les ordres du prince d'Eckmühl, aura trois divisions, c'est-à-dire 16 régiments, ayant chacun ses 1er, 2e et 4e bataillons.
Vous lui ferez connaître qu'il ne doit pas perdre un moment pour supprimer les bataillons provisoires et réunir ensemble les 1er, 2e et 4e bataillons. Il fera revenir les colonels, les aigles et la musique des régiments. Alors le 1er corps sera composé ainsi qu'il suit ...
3e division du 1er corps formant la 3e division de l'armée
3 bataillons du 15e d'infanterie légère, 3 61e de ligne, 3 48e de ligne, 3 108e de ligne, 3 111e de ligne. 15 bataillons ...
Faites connaître au prince d'Eckmühl que lorsque je connaîtrai la situation de son corps, je me déciderai ou à lui former une 4e division avec ces bataillons ou à les incorporer dans ses 3 premières divisions afin que leurs bataillons soient bien complets ; faites-lui connaître que chaque division doit être de 3 brigades et avoir deux batteries à pied par division, deux batteries à cheval pour le corps et 2 batteries de 12 pour la réserve du corps ...
Vous ferez connaître au prince d'Eckmühl que les trois divisions qui composent le 1er corps, formant 48 bataillons avec 76 pièces de canon, doivent être prêts au 1er juillet à entrer en campagne, laissant la division de Hambourg pour la garde de Hambourg ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).

Le 17 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je trouve dans l'état de situation de la 1re division militaire au 12 juin un 3e bataillon du 32e, un 3e bataillon du 58e, les 1er, 2e, 3e et 4e bataillons du 113e, le 2e du 4e léger, le 3e bataillon du 15e léger, les 3e et 4e bataillons du 29e ...
Quand est-ce que le 3e bataillon du 15e léger partira pour Wesel, complété à 840 hommes ? ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34759).

Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Dresde, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Mon Cousin ... Les 2es bataillons des 15e léger, 48e, 61e, 108e et 111e de ligne, partiront vingt-quatre heures après la réception du présent ordre, soit de Wittenberg, soit de Magdeburg ; ils formeront une seule brigade et se rendront à Hambourg. Il y aura donc à Hambourg :
1° La 50e division ou division de Hambourg, qui est aujourd'hui de 5,000 hommes ;
2° La 3e division, savoir : 15e d'infanterie légère, quatre bataillons ; 48e, 61e, 108e, 111e d'infanterie de ligne, seize bataillons ; total, vingt bataillons ;
3° La division bis ...
Le prince d'Eckmühl formera la 3e division, qui se trouvera ainsi à trois brigades. En conséquence, il aura sous ses ordres, à Hambourg, la division de Hambourg, qui, après l'incorporation des bataillons de marche, doit être, comme je l'ai dit plus haut, de 5,000 hommes ; la 3e division, c'est-à-dire vingt bataillons ou 12,000 hommes ; la 3e division bis, dix bataillons ou 6,000 hommes ; total, 23,000 hommes ...
Donnez des ordres pour que le prince d'Eckmühl réunisse à Hambourg et Harburg toute la division de Hambourg ; qu'il réunisse sa 3e division de vingt bataillons en avant de Hambourg ; qu'il réunisse la 3e division bis à Luneburg, en laissant deux bataillons sur la côte ; qu'il borde toute la rive gauche de l'Elbe. Mon intention est qu'avec ce corps d'armée et les Danois il puisse prendre l'offensive dans le Mecklenburg, aussitôt que l'armistice viendrait à être rompu ...
Comme la 3e division est actuellement de vingt bataillons, il est maître d'y mettre le général Loison et de mettre le général Thiebault à la 3e bis. Je le laisse maître également de scinder la 3e division, de manière à avoir trois divisions de dix bataillons chacune, mais ce ne serait que pour le service et non pour l'organisation : ou bien il peut mettre quatre bataillons de la 3e division avec la 3e bis, de manière que la 3e division se trouve être de seize bataillons et la 3e bis de quatorze ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20145 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34816).

Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ; la première comprend la 1re division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne : et la 2e division composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 13e léger ; 25e, 33e, 57e et 85e de ligne. Ces deux divisions se réunissent à Magdebourg sous les ordres du général Vandamme. La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus ...
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons ...
J'ai ordonné que les aigles, la musique, les colonels et les majors des régiments des 1re, 2e et 3e divisions se rendent à leurs corps. Dirigez-les tous sur Magdebourg ou sur Hambourg, selon les dispositions ci-dessus. Ayez soin pour éviter des marches inutiles qu'on les prévienne à leur passage à Mayence ou à Wesel. Il est probable que les colonels et majors voyageront en poste ...
Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).

Le 23 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, je viens de recevoir l'ordre de faire partir le général Vandamme avec 20 bataillons, le 25, pour Magdebourg, avec 46 bouches à feu, dont 8 de réserve.
Il sera impossible que ces troupes puissent partir le 25, puisque la majeure partie, qui se trouve à Lubeck ne pourra être ici que le 26.
L'exécution littérale de ces ordres laisse à Hambourg, pour la 50e division un bataillon du 3e régiment, deux bataillons de marche qui seront incorporés dans les quatre régiments qui doivent former cette division ; les deux bataillons du 25e, un bataillon du 105e et un autre bataillon de marche sont sur la côte. J'envoie l'ordre aux deux bataillons du 29e régiment de venir ; ils ne seront rendus que dans cinq jours. Je n'ai pas de nouvelles des bataillons du 3e et du 105e partis de Wittenberg pour Bremen.
Pour ce qui concerne la division Thiebault, il n'y a encore de rendu à Hambourg que 11 bataillons des 15 qui la composaient. Il en manque ainsi encore 4, savoir ceux des 48e, 108e, 12e de ligne et 15e léger. Les deux premiers de ces 4 bataillons n'arriveront que dans sept à huit jours ; je n'ai pas de nouvelles des 2 autres ...
Je ne ferai partir ensemble les bataillons qui appartiennent à la 1re division que le surlendemain, c'est-à-dire le 30 ou le 1er, afin que Hambourg ne soit pas totalement dégarni de troupes et pour avoir le temps de recevoir les bataillons du 25e, du 3e, du 105e, et les 6 bataillons que vous m'annoncez être partis de Wittenberg.
Cette mesure est nécessaire pour pouvoir garder Lubeck, Bergedorf et enfin les côtes. J'ai cru devoir prendre sur moi ce délai, parce qu'il faut, dans notre état, prévoir ce qui pourrait paraître invraisemblable, mais ce qui est possible, et qu'en outre la rentrée de la contribution, qui est déjà si difficile, eût totalement été arrêtée ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 185, lettre 1395).

Le 25 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai déjà écrit, et je vous l'écris de nouveau à cause de son importance, qu'il est indispensable que les colonels, les majors, la musique et les aigles des régiments qui forment la 3e division du 1er corps, se rendent sans délai à Hambourg. Cette division se compose comme vous savez des 15e léger, 48e, 61e, 108e et 111e de ligne.
Les 3es bataillons de ces régiments qui font partie de la 3e division bis, vont rejoindre cette division, ce qui la portera à 20 bataillons, et à 4 bataillons par régiment. Ces 5 régiments formeront 3 brigades. Il faudra donc qu' il y ait 5 colonels et 5 majors présents ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 35006).

Le 27 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Général Vandamme : "Je vous adresse un ordre du major général. Je vous préviens que j'ai donné tous ceux nécessaires pour que les intentions de l'Empereur soient remplies.
Le 1er juillet, les 10 bataillons de la 2e division arrivent à Lunebourg avec leurs deux batteries d'artillerie.
Le 1er juillet, 9 bataillons seulement, au lieu de 10, de la 1re division arrivent également à Lunebourg, avec deux batteries d'artillerie à pied.
Le 10e bataillon, qui est le 4e du 12e régiment, n'est parti de Mézières qu'au commencement de juin. J'ai écrit pour qu'il fût dirigé directement d'Osnabruck sur Magdebourg.
Il manquera également à Lunebourg un bataillon du 7e régiment d'infanterie légère. Ce bataillon fournissait des postes sur la rive gauche de l'Elbe, depuis Schackenbourg jusqu'à Hope. Un bataillon du 61e est en marche pour relever ces postes aussitôt qu'ils le seront, le bataillon du 7e léger se mettra en marche en se dirigeant sur Weltzen, où il sera le 2 juillet et attendra le passage de la colonne de la 1re division.
Je vous adresse la situation des troupes des 1re et 2e divisions. J'ai confié le commandement de la colonne de la 1re division au général Montesquiou-Fezensac, qui prendra vos ordres à Lunebourg, ainsi que le général Dumonceau ...
Les 2es bataillons des 15e et 33e légers, 48e, 108e et 111e de ligne, venant de Magdebourg, doivent arriver le 30 à Lunebourg pour de là continuer leur route sur Hambourg par Haarbourg. Je vous en préviens pour éviter tout malentendu, parce qu'ils ne font pas partie des troupes mises sous vos ordres, Vous verrez, Monsieur le général, par l'ordre du major général que la colonne que conduit le général Fezensac devra être dirigée de Magdebourg sur Wittenberg, avec les deux batteries d'artillerie et les administrations ...
Le bataillon du 61e, parti de Magdebourg, et qui devait passer à Lunebourg, ainsi que les cinq autres, pour venir ici, est celui qui va relever les postes du bataillon du 7e d'infanterie légère. Les ordres lui ont été donnés
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 197, lettre 1409).

A la fin de juin arrive le 3e Bataillon, envoyé de Paris pour rejoindre le Régiment, qui est alors à Hambourg. Le 2e Bataillon, envoyé au mois d'avril à Wittemberg, en part le 18 pour rejoindre les autres Bataillons, et tout le Régiment est réuni le 27 à Hambourg.

Le 1er juillet, la Division Loison devient 1ère Division du 13e Corps, destiné à garder Hambourg, sous les ordres de Davoust.

Le 24 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Davout, commandant le 13e Corps de la Grande Armée : "Mon cousin, je reçois votre lettre du 21 juillet. J'y vois que le 15e d'infanterie légère manque de deux chefs de bataillon, celui du 1er bataillon et celui du 3e, ainsi que de beaucoup d'officiers. Présentez-moi sur-le-champ la nomination de toutes les places vacantes, et proposez-moi de bons officiers. Proposez-moi aussi cinq à six colonels pour être généraux de brigade, en les prenant dans l'armée parmi ceux qui sont en état de faire la guerre et que vous aurez reconnu pour les plus capables" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35578).

Le 27, les 1er et 2e Bataillons vont occuper Bergenfeld.

Au mois d'août, on reforme au Dépôt un 6e Bataillon avec des cadres envoyés d'Espagne et des conscrits pris à la Marine. On crée aussi 2 Compagnies pour porter le 5e Bataillon à 4 Compagnies.

Le 11 août 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "Je reçois la lettre que Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'écrire le 8 Par mes précédentes et les comptes que j'ai rendus au major général, elle aura vu que je m'occupais d'exécuter ses intentions, et que tout est en mouvement pour attirer l'attention de l'ennemi sur les troupes dont Votre Majesté m'a confié le commandement.
La 3e division forte de 8,000 hommes environ, composée des 15e léger, 48e et 108e de ligne à 4 bataillons chacun, et un bataillon du 44e de ligne, l'autre bataillon de ce régiment n'étant point annoncé, total 13 bataillons, sera demain 12 en entier à Bergedorf et environs, avec une batterie d'artillerie à pied, une batterie d'artillerie à cheval et une batterie de réserve, total 22 pièces ...
La lettre de Votre Majesté me fait bien connaître ses intentions ; je ferai de mon mieux pour justifier sa confiance. Tous les ordres pour arrêter les convois avaient déjà été donnés ; je les réitère. Mon quartier général est depuis longtemps à une lieue de Hambourg ; je serai le 13 avec la 3e division.
J'adresse par ce courrier au major général le rapport d'un intendant du prince de la Moskowa, qui était resté en arrière, malade, pendant la retraite de Moscou, et qui vient d'arriver par le Mecklembourg. Il était parti de Stralsund le 8 août, et a passé par Wismar, Rostock et Boitzenbourg. Il n'a pu donner aucun renseignement sur le mouvement des troupes. Il a vu le général Moreau chez le prince de Suède
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 261, lettre 1467).

Les 3e et 4e rejoignent les 1er et 2e Bataillons à Bergenfeld le 14 août. Le 15, Davoust met ses troupes en marche, et le 16, le 15e Léger enlève la ville de Lauenbourg après un léger combat. Davoust vient alors prendre, le 24, position à Schwerin, envoyant la Division Loison à Wismar. Le 2 septembre, à la suite des événements survenus en Allemagne, Davoust ramène son Corps à Ratzbourg et se retranche derrière la Stecknitz.

Davoust détache alors le Général Pécheux avec 7,000 hommes le long de l'Elbe, pour s'éclairer vers Magdebourg. Le 15e Léger fait partie de ce détachement. Le 16 septembre, Pécheux est attaqué et enveloppé au village de Goerde par 16,000 hommes, sous les ordres du Général Walmoden. Il fait former ses troupes en carré et s'ouvre un passage, en repoussant toutes les charges de l'ennemi, et abandonnant ses blessés sur le terrain. Les Conscrits du 15e Léger font bravement leur devoir dans cette journée, et ne se laissent pas entamer. Le Corps du Général Pécheux rejoint Davoust, qui le 13 octobre évacue sa position de Ratzebourg pour en prendre une plus en arrière.

Le 17 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé un corps qui prendra le titre de 1er corps bis et 13e bis de la Grande Armée, lequel se réunira à Anvers, à Gand et à Utrecht. Il sera composé de deux bataillons du 7e léger, du 13e léger, du 12e de ligne, du 17e, du 25e, du 33e, du 85e ; d'un du 57e, d'un bataillon du 36e, du 51e et du 55e, qui sont reformés à leurs dépôts, et du 6e bataillon du 15e léger, du 21e de ligne, du 30e, du 48e, du 108e, du 111e et du 61e ; total, 25 bataillons ; ce qui au complet ferait 25,000 hommes.
Une partie de ces 25,000 hommes existe par la conscription qui se lève actuellement ; mais un tiers ou un quart peuvent manquer, et vous y suppléerez en les portant sur les conscriptions que vous destinez au dépôt de Nancy.
Ces 25,000 hommes formeront trois divisions. Les 6es bataillons des 15e léger, 30e de ligne, 48e, 108e, 111e et 61e seront réunis dans la même division, ces bataillons appartenant aux régiments qui ont fourni à la composition du 13e corps.
Aussitôt que chacun de ces régiments pourra compléter un bataillon, il le fera partir pour Utrecht. Par ce moyen, ce corps pourra être à peu près formé par la conscription qui se lève aujourd'hui. Il peut donc être réalisé dans le courant de décembre.
Informez-vous près de l'administration de la guerre si l'habillement est prêt. Pourvoyez à l'habillement, et bientôt on pourra ressentir l'effet de cette nouvelle formation à Utrecht. Occupez-vous spécialement de compléter les cadres en officiers et sous-officiers. Vous comprendrez facilement pourquoi j'ai mis séparément ces bataillons, puisqu'ils ne doivent rien fournir, ni au 11e, ni au 5e, ni au 3e, ni au 2e corps de la Grande Armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37089 - Note : Cette organisation fut modifiée par un décret du 24 novembre 1813).

Le 22 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, je voudrais que vous fissiez un effort pour me présenter jeudi prochain 2 compagnies du 5e bataillon du 32e, complétées à 500 hommes, bien habillés, bien équipés et bien armé ; 500 hommes.
2 compagnies du 58e 500 ; 2 du 135e, 500 ; 2 du 155e, 500 ; 2 du 2e léger, 500 ; 2 du 4e, 500 ; 2 du 12e, 500 ; 2 du 29e, 500. Ce qui fera 4000 hommes.
Et que vous puissiez également me présenter le 6e bataillon du 15e léger.
S’il est impossible d’avoir 500 hommes bien habillés et bien équipés dans chacun de ces régiments, om faudrait du moins avoir une compagnie complétée à 250 hommes, et que celle-là pût partir aussitôt pour compléter les bataillons de guerre sur le Rhin
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37229).

Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie les détails de la formation du 1er et du 13e corps bis. Le 1er corps bis se réunit à Anvers ; j'y ai envoyé à cet effet le duc de Plaisance. Faites-lui remarquer que le 13e léger, le 17e de ligne, etc., ont en ce moment 7 à 8 cents hommes habillés et équipés. Ils peuvent être sur-le-champ réunis à Anvers. Donnez ordre à tous ces régiments de faire partir sans délai un bataillon bien armé et bien équipé pour Anvers. On vous fera connaître quand le second bataillon pourra partir. Donnez ordre également au duc de Plaisance de diriger sur Wesel les 6es bataillons du 13e bis qui sont à Anvers. Faites partir de Paris le 6e bataillon du 15e léger.
Écrivez dans toutes les divisions militaires pour que les 6es bataillons se rendent à Wesel où ils sont nécessaires pour la garnison.
Informez-en le général commandant la 25e division ainsi que le duc de Tarente. Le général commandant la 25e division écrira pour presser l'arrivée de ces bataillons ; et à fur et à mesure qu'ils arriveront à Wesel, il les placera dans la garnison de cette place
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37260).

Le 27 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je verrai mardi à la revue les 10 détachements de 500 hommes de la garnison de Paris, le 6e bataillon du 15e léger, les 2 bataillons provisoires de la Garde, et un petit escadron de gardes d'honneur que j'envoie le général Guyot organiser à Versailles" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37307).

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je verrai mardi, à la revue, les dix détachements de 500 hommes de la garnison de Paris, le 6e bataillon du 15e léger, les deux bataillons provisoires de la garde et un petit escadron de gardes d'honneur que j'envoie le général Guyot organiser à Versailles" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6253).

Le 30 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, le 4e régiment d'infanterie légère doit fournir 500 hommes à son bataillon qui est au 6e corps. Après cette première opération, son 2e bataillon, qui est ici, doit être complété à 800 hommes.
Le 4e bataillon du 29e léger arrive à Beauvais, ce qui avec le 6e bataillon du 15e léger doit donner 3 bataillons disponibles. Veillez à la formation successive de ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37337).

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, Davout se retire derrière la Bille.

Le 3 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, faites-moi connaitre quand le 6e bataillon du 15e léger et le 2e bataillon du 4e pourront partir pour Bruxelles, ce qui leur manque pour les compléter.
Faites-moi connaitre également quand le bataillon du 29e pourra se mettre en marche. Je vous que vous me donniez une réponse à ce papier demain à mon lever"
(Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37368).

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'apprends que le 3e bataillon du 58e, que mon intention était de compléter à Verdun, est arrivé à Paris. C'est donc mal à propos qu’on l'a fait partir ce matin pour Strasbourg. Comme il ne sera ce soir qu'à Claye, il faut envoyer un exprès pour le faire revenir. Ce 3 bataillon du 58e, réuni au 2e bataillon du 4e léger, au 6e du 15e, au bataillon du 29e et à un bataillon du 113e, qu'il faut compléter à Orléans, formeront 3 bataillons d'infanterie légère et 2 de ligne, en tout cinq bataillons que je désirerais pouvoir faire partir aussitôt que cela sera possible. On empruntera, s'il est nécessaire, dans les autres régiments ce qui sera prêt pour compléter sur-le-champ le bataillon du 58e, de sorte que, mardi prochain, je puisse voir ces 5 bataillons et les faire partir dans la semaine. Ils formeront une brigade.
Il faudrait un général de brigade, un colonel ou un major pour la commander ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37382).

Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e seront complétés et mis en état de partir mardi.
On prendra, s'il est nécessaire tout ce qu'il y a de disponible dans le 12e pour compléter le 4e d'infanterie légère
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37384).

Le même 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, j'apprends que c'est le 3e bataillon du 58e qui est parti d’ici pour Strasbourg.
Envoyez-lui sur-le-champ un ordre par un exprès, et faites-le revenir.
Je n'avais pour but que de compléter à Verdun le 3e bataillon. Puisqu'il est à Paris, on le complètera à Paris de sorte que j'aurai à Paris : le 6e bataillon du 15e léger, le 2e du 4e régiment d'infanterie légère, un bataillon du 29e léger, un bataillon du 58e. Il faudrait y joindre un bataillon du 113e dont le cadre est arrivé à Orléans, ce qui me ferait une brigade de 5 bataillons complets
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37397).

Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin ... Je désirerais avoir prêt à partir mardi, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e léger, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e. On pourrait prendre ce qui est disponible dans le 12e léger. Il est bien entendu que les régiments qui doivent envoyer 500 hommes à la Grande Armée, les enverrons avant tout" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37398).

Le 5 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Le 6e bataillon du 15e léger a 680 hommes ; il lui manque donc 160 hommes pour avoir son complet de 840. Donnez-lui ces 140 hommes en les prenant dans le 12e léger auquel vous les rendrez sur les conscrits qui arriveront pour le 15e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 374209).

Le 5 décembre justement, Davout se retire à Hambourg, qui est bloqué. Le 15e Léger termine l'année dans cette position.

Stettin a capitulé le 5 décembre, après neuf mois de blocus, et les 2 Compagnies du 15e Léger sont faites prisonnières avec la garnison.

Le 7 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le bataillon du 4e d'infanterie légère, celui du 58e et celui du 15e léger ont-ils des hollandais ou des belges et en quel nombre ? Quand ces bataillons seront-ils en état de partir ?" (D'après la copie. Dépôt de la Guerre. Arch. Hist. in Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 2220). L'Empereur adresse semble-t-il exactement la même lettre au Général Hulin, commandant en chef la 1ère Division Militaire (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37463).

Le 10 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au 2e bataillon du 4e léger, au 3e du 58e et au 6e du 15e léger de partir demain de Paris pour se rendre à Anvers ; dirigez-les par deux routes différentes. Le bataillon du 58e et celui du 4e léger seront spécialement affectés, jusqu'à nouvel ordre, à la garnison d'Anvers. Le bataillon du 15e léger rejoindra le 13e corps bis auquel il est destiné" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37510).

Le même 10 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "... Tout le 13e corps bis formera votre réserve à Anvers. Ce corps est composé de huit bataillons. Le 6e bataillon du 15e léger part demain de Paris. Le 48e et le 108e sont à votre portée. Les autres se mettent en marche des différents points où ils se trouvent. Je vous envoie de plus le 2e bataillon du 4e léger et le 3e du 58e, qui partent demain de Paris pour aller tenir garnison à Anvers, jusqu'à nouvel ordre ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20996 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37524).

Le 11 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, faites-moi connaitre ce que dans la semaine prochaine on pourra faire partir du 32e, du 58e, du 113e, du 135e, du 155e, du 2e, du 4e, du 12e et du 15e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37535).

Le même 11 décembre, le 6e Bataillon quitte Paris pour aller à Anvers faire partie de la lre division du 1er Corps : il reste en garnison à Anvers.

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Les 6e bataillons du 15e léger, du 44e, du 48e et du 108e feront partie du 1er corps.
Il n'y aura plus de 13e bis.
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
1re division
1 bataillon du 12e léger ; 1 bataillon du 27e léger ; 1 bataillon du 15e léger ; 3 bataillons du 17e de ligne ; 3 bataillons du 72e de ligne ; 2 bataillons du 36e de ligne ; 2 bataillons du 8e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 1 bataillon du 48e de ligne ; 1 bataillon du 108e de ligne ; 1 bataillon du 30e de ligne
18 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Le 24 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le général Hulin ... Le 12e léger a ici 1000 hommes et il en doit recevoir 200 de la levée des 300 000 hommes. Comme je crois que ce régiment a prêté au 15e léger pour la formation de son 6e bataillon, il peut à son tour, recevoir quelque chose du 5e bataillon du 15e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37664).

Napoléon écrit, de Paris, le 26 décembre 1813 : "Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu’il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d’infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21046).

Le même 26 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Il faut organiser sans délai à Paris une division de réserve.
On la composera comme il suit :
1 6e bataillon du 12e léger
1 6e bataillon du 29e léger
1 bataillon formé de 2 compagnies du 2e, 4e et 15e léger
1 bataillon du 8e léger qu'on fera venir de Cherbourg
4 bataillons d'infanterie légère ...
Total 12 bataillons ou une division de 9 600 hommes
Il faut accélérer l'arrivée des bataillons qui doivent aller de Bretagne à la 10e et à la 11e division.
Faites-moi connaître combien cela formera de bataillons et combien ils pourront recevoir d'hommes.
Cette division de réserve se formera à Paris ou dans les environs ...
Il faut accélérer l'arrivée des conscrits de la levée des 120 000 et de celle des 300 000 qui sont dues à la Garde. Ces conscrits suffiront pour compléter tous les bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37677).

Le 28 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à son Aide de camp, le Général Lebrun : "Monsieur le duc Charles de Plaisance, je reçois votre lettre du 25. L'ennemi a passé à Bâle et a sommé Belfort et Huningue, ce qui m'a obligé de rappeler de Namur la Vieille Garde.
Je vois que le 3e bataillon du 13e d'infanterie légère et le 6e du 15e sont arrivés ainsi que les demi-bataillons du 57e et du 7e léger. Le 6e bataillon du 4e léger et celui du 58e doivent aussi être arrivés ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37694).

/ 1813, Espagne

A la fin d'octobre, les hommes disponibles sont dirigés sur Bayonne, pour être versés dans l'armée d'Espagne. Ce détachement est réuni à Bayonne à celui du Régiment qui s'y trouve déjà, et l'on en forma un Bataillon, qui est employé à la défense de la place.

/ 1814 : Hambourg, Belgique et France

Au 1er janvier, le 15e léger est placé : les 4 Bataillons de guerre à Hambourg, avec le Colonel Brice; le 6e Bataillon à Anvers, et le Dépôt à Paris, un Bataillon isolé à Bayonne.

- 1814, siège de Hambourg

Le blocus de Hambourg continue.

Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… Le maréchal avait établi pour sa réserve une compagnie d'élite du 15e léger ; elle se portait avec la plus grande activité et par l'ordre même du maréchal, comme premier renfort, sur le point attaqué, ce qui faisait qu'elle était sans cesse sur pied et toujours aux avant-postes, qu'elle ne quittait que lorsque le combat était fini. On avait établi sur la plus haute tour de Hambourg un observatoire, duquel deux officiers d'état-major intelligents surveillaient tour à tour, jour et nuit, les mouvements de l'ennemi on les traçait à la hâte sur un croquis, qui était transmis avec le rapport au maréchal, par le moyen de la boite en tôle descendue au bas de la tour, où une ordonnance la portait au grand galop. Il en résulta plusieurs fois pendant le siège que le maréchal envoya des renforts sur le point de la véritable attaque, avant que les rapports des généraux et des chefs de poste lui fussent parvenus ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288).

Le 9 février, le 1er Bataillon, commandé par le Chef de Bataillon Rosier, est de grand'garde au Pont-Rouge, à une lieue et demie de Hambourg. A 2 heures du matin, il est attaqué par 4,000 Russes, qui espèrent surprendre les postes. Grâce aux dispositions prises, il n'y a aucune surprise ; les Russes sont accueillis vigoureusement et se retirent au jour, ayant fait des pertes considérables. Le Maréchal Davoust félicite pour leur conduite et met à l'ordre du jour le Chef de Bataillon Rosier, les Lieutenants Courrège et Faney, et le Sous-lieutenant Muneret.

Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… A quatre heures du matin, le 9 février 1814, l'ennemi attaqua en même temps sur tous les points. Le maréchal était debout. Une vive fusillade se faisait entendre de tous côtés. L'officier de garde à l'observatoire de la tour avait prévenu des mouvements qui se faisaient sur toute la ligne ennemie, par les fusées et le changement des feux de bivouac ou leur extinction. Quelques hommes égarés et faits prisonniers par nos postes avancés pendant la nuit, avaient été conduits au quartier général. D'après leurs rapports et les noms des régiments auxquels ils appartenaient, le maréchal n'eut plus un moment d'incertitude sur le véritable point de l'attaque ; il donna ses ordres pour le pont d'Altona, celui de Saint-Georges et Hamm, et pour l'intérieur de la ville ; il fit partir la compagnie d'élite du 15e léger pour la tête de pont dans l'Ile de Wilhelmsbourg, et s'y rendit en toute hâte. Voici où en étaient les affaires à son arrivée. Le général Markof avait surpris les postes de l'ile de Neuhof ; le colonel du 29e régiment, Pierre, avait marché à lui et avait été tué ; sa troupe, privée de son chef, s'était retirée en grand désordre, et l'ennemi était maitre du moulin de Reygersteig sur notre droite. Le lieutenant général Emme s'était emparé de l'île de Moorwerder, avait chassé nos troupes de leurs retranchements, et s'était avancé vers le vieux château de l'ile de Wilhelmsbourg.
Le général français Osten avait réuni de son mieux nos soldats épars, les avait placés sur les grandes digues d'hiver, et avait contenu le mouvement de l'ennemi par le feu de deux pièces établies en avant de la maison rouge où était établi son quartier général. Le lieutenant général Vichery, à qui le maréchal avait confié depuis peu le commandement supérieur dans ces iles, était accouru aux premiers coups de fusil, avait remis l'ordre dans les troupes, leur avait inspiré son ardeur et avait changé la défense en attaque. Il avait fait porter une colonne sur la maison rouge et la grande ferme dont l'ennemi s'était emparé ; la colonne russe, surprise de tant d'audace, avait cédé sur tous les points et éprouvé une grande perte. Le chef de bataillon Dehüs, du 30e, avait enlevé la grande ferme, et le colonel Ricard, du 61e, avait tout renversé devant lui ; l'ennemi alors avait fait agir ses réserves pour se maintenir. Le général Emme, désespéré d'avoir trouvé une résistance aussi opiniâtre et d'être réduit à se défendre, pensait déjà à la retraite, quand il aperçut la colonne du général Markof, s'avançant du moulin de Reygersteig, sur la digue de notre droite, vers la tête du pont ; il vit en même temps s'avancer une de ses colonnes, qui avait réussi à nous tourner par notre gauche. Le feu d'artillerie et de mousqueterie redoubla alors de part et d'autre. La blessure du colonel Ramand, du 30e, et la mort du chef de bataillon du 44e, mirent le désordre dans ces troupes, qui se retirèrent sur la tête de pont.
Ce point s'était trouvé alors tellement encombré de blessés, de chevaux morts et de caissons d'artillerie, que le général de division Vichery s'était trouvé dans l'impossibilité de faire déboucher deux bataillons du 105e, qui formaient sa réserve, pour reprendre la digue ; l'ennemi s'y était établi et avait mis ses troupes en bataille, ses pièces en batterie sur la grande chaussée ; on se battait très-vivement, on perdait beaucoup de monde, le général Osten venait d'être blessé. Le défaut de chefs, qui presque tous avaient été mis hors de combat, empêchait de contenir les soldats qui se retiraient dessus et dessous le pont, emportant leurs camarades. Par un bonheur inouï, l'ennemi ne pensa pas, dans cette confusion, à établir ses pièces sur la grande chaussée et à enfiler le pont ; un seul coup de canon que le hasard y avait dirigé, nous avait emporté 1 files.
Le maréchal était déjà arrivé ; il avait établi sa petite réserve de 60 hommes d'élite du 15e léger au blockhaus, vers le milieu de cette partie du pont, avait établi quelques hommes à droite et à gauche sur la petite digue d'été, et avait renforcé la batterie de Klugenfeld sur sa gauche. Le feu soutenu de cette batterie contenait les troupes ennemies qui voulaient tourner la digue d'été sur ce point ; il avait envoyé en toute hâte chercher des renforts à Hambourg et à Saint-Georges. Le lieutenant général Vichery se maintenait avec une poignée de monde et la plus rare intrépidité à la tête de pont, et bientôt accablé par le nombre, il se retira par le pont sur la compagnie du 15e, et plaça derrière la petite digue d'été les débris du bataillon du 105e, dont les deux commandants Coste et de Rivière venaient d'être mis hors de combat. Le capitaine d'artillerie Genta, qui commandait la batterie de la tête de pont, était resté seul, avait mis lui-même le feu à ses pièces, avait fait beaucoup de mal à l'ennemi et fut percé à coups de baïonnette.
L'ennemi, maitre de la tête de pont, la trouva tellement remplie de morts, de mourants, hommes et chevaux, et de voitures d'ambulance et de vivres, qu'il ne put y amener ses pièces, ni même tourner les nôtres contre nous ; il manqua alors d'un de ces éclairs d'inspiration et d'audace, si fréquents dans l'histoire militaire française de ces vingt dernières années. S'il marchait en avant, notre communication était détruite ; le sort de la place, le salut de l'armée, l'honneur des armes, tout était là ; les renforts ne pouvaient nous arriver que dans une heure, et les soldats admiraient le calme et l'intrépidité du chef dans une telle circonstance. Le maréchal s'avança vers l'ennemi sur le pont, pour le reconnaitre et rassurer sa petite troupe ; il y resta quelque temps exposé à une vive fusillade, et ne se retira vers la compagnie du 15e qu'après la blessure du chef d'état-major de l'armée, le général César de Laville, qui l'accompagnait. Cette blessure ne fut heureusement pas dangereuse ; cet officier général fut conservé à l'armée, qui, ainsi que son chef, appréciait ses belles qualités, sa brillante bravoure et son beau caractère.
Le général du génie Deponthon, le général d'artillerie Jouffroy, et l'ingénieur en chef Jousselin, s'étaient rendus auprès du maréchal. On se battait avec acharnement depuis quatre heures du matin ; enfin les renforts arrivèrent, et l'on entendit se rapprocher de nous le canon du général Pecheux. Ce général, après avoir repoussé les attaques du général Ahrenschield jusqu'à trois heures après midi, sur tout le front de sa ligne, s'était mis à la tête de sa réserve, avait débouché par la partie du pont qui allait à Haarbourg, par la grande chaussée, et inquiétait l'ennemi sur ses derrières.
D'un autre côté, le lieutenant général Tolstoy, qui commandait la 2e colonne russe, avait attaqué le général Leclerc au pont Rouge et à Tiffentag. Nos troupes s'étaient retirées dans la grande maison barricadée ; le chef de bataillon Rosier avait accueilli l'ennemi à bout portant et lui avait tué beaucoup de monde. Le désordre s'était mis dans ses troupes, et il avait été impossible au général russe de les rallier ; la batterie de Tiffentag, par un feu bien nourri, avait contribué à lui faire abandonner son projet de traverser l'Elbe sur la glace pour se réunir aux deux autres colonnes dans l'Ile de Wilhelmsbourg. On ne se battait plus que faiblement sur ce point, ce qui avait permis au général Leclerc d'envoyer les renforts demandés.
Le maréchal fit alors ses dispositions pour reprendre la tête du pont et la grande digue d'hiver, dont l'ennemi était en possession depuis son arrivée. Il organisa trois colonnes ; la première, commandée par le général Delcambre, déboucha par la digue d'été, et, traversant tous les obstacles, arriva à la grande digue, en chassa l'ennemi et le mena battant jusqu'au moulin Reygersteig. La deuxième colonne, formée des compagnies d'élite du 105e commandées par les capitaines Christian et Ménissier, fut dirigée par Klugenfeld, sur la gauche de la grande digue ; elle chargea à la baïonnette, tua beaucoup de monde, fit une vingtaine de prisonniers et s'établit à l'embranchement où les deux digues viennent se rejoindre. Dans le même moment, une petite colonne filait sous le pont avec le général Vichery et la compagnie du 15e léger. L'ennemi abandonna la tête de pont sans pouvoir amener nos pièces. Le maréchal fit alors établir six pièces de campagne en dehors de la tête de pont et fit battre les masses russes qui cherchaient à dégager leurs troupes qui étaient aux prises avec le général Delcambre au moulin de Reygersteig. La colonne du général Pecheux avait forcé l'ennemi à abandonner la chaussée et avait rétabli la communication. Elle le poursuivait l'épée dans les reins sur la digue gauche et le village de Wilbelmsbourg ; nos troupes ayant fait leur jonction sur la chaussée se portèrent au pas de charge sur l'ennemi qui se retirait vers l'ile de Walterhof. Il éprouva dans sa retraite un feu très-vif qui lui tua beaucoup de monde, repassa dans l'île de Neuhof, et de là, derrière Altona, en traversant le Grand-Elbe sur la glace. Il essuya le feu des fortes pièces du réduit de l'Elbe.
Les habitants d'Altona admiraient l'intrépidité de quelques hommes sortis de la petite redoute de Schrewenhof, qui accompagnaient ces masses à coups de fusil. Cette affaire fort vive dura presque toute la journée, et l'on se battit avec le plus grand acharnement contre des forces trois fois supérieures, car la force dont nous pouvions disposer sans trop dégarnir les autres points ne montait pas à 8,000 hommes, et l'ennemi en avait mis en mouvement plus de 25,000. Nous avons perdu près de 1,200 hommes tués ou blessés, et quelques prisonniers, faits dans la surprise de Neuhof, le matin avant le jour ; deux généraux, dont l'un, le général Osten, mourut quelques jours après ; presque tous les colonels et commandants de bataillons avaient été mis hors de combat. Le capitaine Gayard, aide de camp du général Delcambre, y fut mortellement blessé. L'ennemi laissa sur le champ de bataille près de 800 morts et emporta ses blessés sur des traineaux. Si le lieutenant général Tolstoy avait pu exécuter ses ordres, et si le chef de l'armée russe s'était trouvé, ainsi que le chef de l'armée française, au moment décisif, lorsque la tête de pont nous fat enlevé, toute communication entre Hambourg et Haarbourg eût probablement été coupée, et les projets d'assassinat des Français par les habitants, ainsi que cela était annoncé par les proclamations ennemies, eussent pu recevoir leur exécution ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288).

Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "Le 17 février au matin, le général en chef Beningsen mit toutes ses troupes en mouvement. On était aux prises en même temps dans l'immense développement de tous nos ouvrages. Le général Ahrenschield attaquait Haarbourg les généraux Tschüiplitz et Tschepelow attaquaient le front d'Altona depuis l'Alster jusqu'à l'Elbe. Le lieutenant général Doctorof faisait avancer deux colonnes aux ordres des généraux Tolstoy et Emme, sur la Bille et l'Ochsenwerder, tandis que le général en chef, de sa personne, marchait avec le corps du général Markof, par derrière Altona, vis-à-vis du moulin de Reygersteig. On fut quelque temps dans l'incertitude sur le point de la véritable attaque de l'ennemi ; cependant l'attention du maréchal se porta sur l'ile de Wilhelmsbourg. Les observations de l'officier qui était à la tour nous faisaient connaître que deux fortes colonnes pénétraient dans cette ile, l'une par Neuhof et l'autre par Ochsenwerder ; nos postes s'étaient repliés ainsi qu'ils en avaient l'ordre, sans rien compromettre. Le général Romme avait arrêté, par ses bonnes dispositions, le premier choc de l'ennemi, qui cherchait à s'emparer de la digue d'hiver, vers la tête de pont. Cette position, défendue par ce général et deux bataillons des 61e et 48e, était devenue inexpugnable ; l'ennemi avait renoncé après plusieurs attaques à s'en emparer et manœuvrait sur notre gauche.
Le général Vichery avait établi ses troupes en arrière de la grande digue et à la tête de pont ; la fusillade s'était engagée sur toute cette ligne, et le feu de l'artillerie était très-vif. Le maréchal avait fait battre la générale dans Hambourg ; la cavalerie à pied, la gendarmerie, la garde nationale avaient pris leurs postes sur les remparts ; les canonniers étaient à leurs pièces ; huit bataillons avaient été envoyés au général Vichery avec ordre d'en laisser deux en réserve, à l'embarcadère et au Grass Brock. Vingt bataillons restèrent en réserve sur les places publiques pour les porter où besoin serait. Quatre bataillons furent placés près des portes de Steinthor et Deiehthor pour renforcer le général Leclerc s'il était trop vivement attaqué ; il faut observer que nos bataillons étaient tellement affaiblis par les maladies qu'ils ne présentaient pas 200 baïonnettes chacun. Le maréchal se rendit à la tête de pont où l'on se battait avec une grande chaleur. L'ennemi mit ses réserves en action et fit usage de tous ses moyens pour arriver à notre tête de pont par notre gauche. Ses efforts n'obtinrent aucun résultat. Le général Vichery dirigea de ce côté trois bataillons du 61e. Le colonel Ricard fondit sur l'ennemi qui se retira, laissant le champ de bataille couvert de ses morts. Deux compagnies du 111e placées dans une maison à la gauche de la tête de pont, s'y défendirent contre les masses russes, et, les prenant en flanc et à portée de pistolet, contribuèrent à déjouer cette attaque de gauche. Pendant ce temps, un bataillon du 111e défendait la batterie de Hof ; un bataillon du 15e léger, la digue du pont Bleu, et un bataillon du 48e, la batterie de Tiffentag. Le major Goutefrey dirigeait ces trois bataillons, qui par leur constance empêchaient l'ennemi non-seulement de rien entreprendre sur leur point, mais aussi d'aller prendre part à l'attaque de Wilhelmsbourg.
L'ennemi avait pris position dans la plaine, à cheval sur la grande chaussée ; il ne paraissait plus vouloir prendre l'offensive, mais seulement chercher à se maintenir. Des forces considérables qui nous observaient de l'Ile de Neuhof semblaient destinées à se porter sur la tête de pont, si nous marchions en avant sur la chaussée ou dans la plaine. On resta donc en position derrière la grande digue, attendant que l'ennemi décidât son mouvement. Les réserves étaient arrivées et placées derrière la digue d'été sur le pont et à Klugenfeld. Pendant ce temps, l'ennemi, perdant tout espoir de réussir dans son entreprise de notre côté, cherchait à masquer son attaque sur la partie du pont de bois qui aboutit à Haarbourg ; il s'y était porté en force, avait forcé à la retraite une compagnie qui gardait la tête de pont de ce côté, avait sapé quelques pilotis et mis le feu, en sorte qu'il parvint à détruire une vingtaine de toises de cette partie de pont. A peine vit-on la fumée s'élancer vers Haarbourg et démasquer ainsi la manœuvre de l'ennemi, que le maréchal, prévoyant ce qui était arrivé, ordonna l'attaque ; on marche à lui avec une grande résolution. Le général Pecheux, de son côté, s'était porté à la défense du pont avec sa réserve, composée du 105e, commandé par le major Aurange, et des marins ; l'ennemi, pris entre deux feux, opéra sa retraite sur Altona et Ochsenwerder vers midi ; il fut vivement poursuivi, laissant sur le champ de bataille plus de 300 morts. Notre perte fut à peu près la même, entre tués et blessés ...
" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288 ; Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 4, p. 4
Note : Chez cette dernière, l’on trouve la situation suivante :
"La 3e division, commandée par le général Loison, était composée de quatre régiments d’infanterie, divisée en deux brigades. Le 15e léger, commandé par le colonel Brice, et le 44e de ligne, commandé par le major Higonnet, formaient la 1re brigade, qui était sous les ordres du général Romme))".

Le 11 mars, une nouvelle attaque des Russes sur le Pont-Rouge est repoussée par un bataillon du Régiment (Historique régimentaire).

Les ordres envoyés par Louis XVIII obligent Davoust à quitter Hambourg ; il évacue la place et conduit son Corps à Lille avec armes et bagages au mois de mai.

- 1814, le 6e Bataillon en Belgique

En janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, ordonne : "... J'ai fait partir, il y a trois jours, de Paris, un bataillon du 58e, un du 4e léger, un du 15e léger, j'ai ordonné qu’ils soient en garnison à Anvers, et places environnantes. Ces bataillons doivent, en huit jours, être à Bruxelles. Quant au bataillon du 15e, il fait partie du 1er corps bis, destiné aussi pour Anvers ..." (« Lettres, ordres et décrets de Napoléon Ier en 1812-13-14, non insérés dans la "Correspondance" / recueillis et publiés par M. le Vte de Grouchy », Paris, 1897, p. 83).

Le 6e Bataillon participe à la défense d'Anvers et évacue cette ville au mois de mai, sur l'ordre du Roi, avec le reste de la garnison.

- 1814, le Bataillon isolé de Bayonne

Le Bataillon formé à Bayonne se distingue dans la défense de cette place. Dans le rapport du Gouverneur, Général Thouvenot, sont cités le Chef de Bataillon Rey, le Lieutenant Peyrenne, le Sous-lieutenant Lemaire, l'Adjudant Lambert, les Sergents Craverot, Hurick et Maurin, le Carabinier Lambert et le Tambour Chaumette, pour leur brillante conduite dans une sortie de la place, faite le 15 avril, sous les ordres du Général Maucomble.

- 1814, en France

Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre qu'il soit formé un nouveau bataillon au 2e léger, au 4e léger et au 15e léger ; un 7e bataillon au 29e léger ; un 3e au 135e ; un au 155e, et qu'on complète les trois bataillons du 113e. Donnez ordre que tous ces bataillons soient formés dans la journée de demain. On pourra, en conséquence, réduire les 5es bataillons à deux compagnies.
La 1re division de la réserve de Paris sera composée de la manière suivante :
1re brigade : deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel ; un du 12e léger, un du 15e léger, commandés par un major ; un du 2e léger, un du 4e léger, commandés par un major ...
Total de la division, treize bataillons.
Jeudi, 6, je passerai la revue de cette division.
Elle sera commandée par un général de division et par deux généraux de brigade. Il y sera attaché deux batteries d'artillerie ...
Aussitôt que j'aurai passé cette division en revue, elle se réunira à Nogent ...
Vous remarquerez que ces bataillons ont tous leur régiment à la Grande Armée. Chaque bataillon rejoindra son régiment à la Grande Armée, quand la réserve sera dissoute et que l'ennemi aura été chassé du territoire. L'organisation de l'armée de réserve n'est donc qu'une manière de faire passer ces bataillons à leur destination, puisque presque tous passent aux environs de Paris et de Troyes pour se rendre à l'armée ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21057 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37719).

Le même 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant de la 1re Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... J’ai ordonné également qu’il fût formé un nouveau bataillon ... au 4e léger qui a 800 hommes présents et en doit recevoir 700 ; au 15e léger, mais le 15e léger n’a que 600 hommes et ne doit recevoir personne. Je lui ferai fournir 400 hommes ...
C’est donc 6 nouveaux bataillons qu’il faut que vous formiez pour que je les voie à la parade de jeudi.
La réserve de Paris sera composée de 2 divisions, savoir :
1re division
1re brigade
2 bataillons du 29e léger commandés par le colonel ; 1 bataillon du 12e, 1 bataillon du 15e commandés par un major ; 1 bataillon du 2e, 1 bataillon du 4e commandés par un major
6 ...
Je conçois qu’à la parade du jeudi plusieurs des bataillons nouveaux que nous formons seront incomplets mais ne seraient-ils que de 300 hommes, il est toujours bon que j’en voie les cadres
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37725).

Le 7 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "J'avais désiré que le général Gérard commandât la réserve de Paris. Je ne sais où est ce général. Il faut donc me trouver un autre général de division et deux généraux de brigade qui soient à Paris et que je ferai partir avec la division de réserve pour prendre position à Nogent.
Cette division doit être ainsi composée :
1re brigade : un bataillon du 2e et un du 4e léger, commandés par un major ; un bataillon du 12e et un du 15e léger, commandés par un major ; deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel du régiment ...
Total de la division, treize bataillons. Il faut diriger de suite un général de division, un adjudant commandant, deux généraux de brigade (le colonel du 113e commandera la 3e brigade), un commandant d'artillerie, un officier du génie, un commissaire des guerres.
Quand les deux batteries d'artillerie seront-elles prêtes ?
Il faut aussi attacher à la division une compagnie de sapeurs avec ses outils, une ambulance de quatre caissons.
Mon intention est de réunir cette division à Nogent et à Troyes, les deux premières brigades à Nogent et la troisième à Troyes.
Il faudrait faire partir le plus tôt possible les quatre bataillons qui sont le plus en état, quand même ils seraient de brigades différentes.
Il faut commencer demain à faire tirer à poudre et après-demain à la cible, et cela par toute la division. Ils partiront d'ici avec quatre paquets de cartouches. Il serait donc nécessaire que les ordres soient donnés à Nogent pour préparer le logement et les vivres de ces troupes.
J'aurai besoin avec cette division d'un général de cavalerie et d'un millier de chevaux.
Donnez l'ordre au général Nansouty, à qui je l'ai dit verbalement, de se rendre à Versailles demain, pour passer la revue de la cavalerie et organiser un millier de chevaux.
Le général Gérard commandera les deux divisions.
Il faut désigner le général qui partira avec l'avant-garde
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21068 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37755).

Le 8 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître quand les trois bataillons du 113e seront rendus à Troyes et quand les bataillons du 135e, du 155e, du 2e léger, du 4e léger, du 15e léger et le 7e du 29e léger pourront partir de Paris.
Réitérez à tous ces bataillons l’ordre de former leurs ambulances régimentaires ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37761).

Le 5e Bataillon envoie un détachement de 554 hommes faire partie de la Division Dufour, qui se rassemble à Meaux le 10 janvier.

Le même 10 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Paris : "La division du général Dufour, qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de treize bataillons.
Un bataillon du 32e de ligne, un du 58e commandés par un major; un du 12e léger, un du 29e léger, commandés par le colonel du 29e formant une brigade commandée par le général Jarry, sont partis le 9 pour Nogent-sur-Seine, où je suppose qu’ils arriveront le 12.
... Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger et le 7e du 15e léger, l’un à Beauvais et l’autre à Paris, seront prêts, ils se rendront à Nogent-sur-Seine.
Deux batteries de la ligne, une à cheval et une à pied, ce qui fait quatorze bouches à feu, sont parties de la Fère pour Nogent-sur-Seine.
Il est nécessaire que le général Dufour aille passer la revue de ses bataillons et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin de nommer à toutes les places vacantes.
Voyez les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour vous assurer qu’on a fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Voyez aussi le ministre de l’administration de la guerre pour qu’on fournisse à la division Dufour les quatre caissons nécessaires. Un officier du génie et un officier d’artillerie doivent être attachés à cette division et se rendre à Nogent-sur-Seine, où sera le quartier général de la division.
Ayez soin,
1° que cette division ait six caissons de cartouches; voyez le chef de bureau de l’artillerie pour savoir si elle les a ;
2° Que tous les hommes aient chacun les quatre paquets de cartouches ;
3° Enfin, qu’ils aient en outre des cartouches pour tirer à la cible. Mon intention est que, quelle que soit leur instruction, quand même ils en seraient encore à l’école de peloton, on les fasse tous les jours tirer à la cible.
Ayez soin que tous les majors et chefs de bataillon soient à leur poste. Assurez-vous que les majors sont bons. S’ils n’étaient pas bons, il faudrait les remplacer
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37780).

A son tour, Berthier écrit Berthier depuis Paris, le 10 janvier 1814, au Duc de Feltre : "L'Empereur vient de me donner connaissance des dispositions suivantes, au sujet des divisions de réserve que commande le général Gérard.
La division du général Dufour qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de 13 bataillons.
Le 8e bataillon du 32e de ligne et le 6e bataillon du 58e de ligne, commandés par un major, et le 7e bataillon du 12e léger et le 6e bataillon du 29e léger, commandés par le , forment une brigade, commandée par le général Jarry, et sont partis pour Nogent-sur-Seine, le 9, où l'Empereur suppose qu'ils arriveront le 13 ...
Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger et le 7e bataillon du 15e léger, l'un à Beauvais et l'autre à Paris, seront prêts, l'intention de l'Empereur est qu'ils soient envoyés à Nogent-sur-Seine.
L'Empereur désire que l'ordre soit donné au général Dufour d'aller passer la revue de ces bataillons, et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin qu'il soit nommé à toutes les places vacantes.
L'intention de Sa Majesté est aussi que le général Gérard voie les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour s'assurer qu'on ait fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Il doit voir également le ministre directeur de l'administration de la guerre, pour qu'on fournisse à la division Dufour les 4 caissons qu'elle doit avoir. Sa Majesté veut qu'on s'assure que tous les majors et chefs de bataillons soient à leur poste et s'ils sont bons, afin que, s'ils ne l'étaient point, on les fit remplacer
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1284; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2709).

Toujours le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Une brigade de la division de réserve composée : d’1 bataillon du 32e, 1 bataillon du 58e, 1 bataillon du 12e léger, 1 bataillon du 29e léger ; 4 bataillons
Est partie le 9 sous les ordres du général Jarry pour se rendre à Nogent-sur-Seine ; cette brigade arrivera le 12.
Vous avez fait partir aujourd’hui 10 : 1 bataillon du 2e léger, 1 bataillon du 4e léger : 2 bataillons
Donnez ordre que ces 2 bataillons s’arrêtent à Meaux où vous les ferez rejoindre par les bataillons des 135e et 155e aussitôt que ces 2 bataillons seront complets.
Il faut qu’un général de brigade se rende à Meaux pour prendre le commandement de cette 2e brigade.
Aussitôt que le e bataillon du 29e léger sera complet à Beauvais, vous le dirigerez sur Nogent-sur-Seine.
Aussitôt que le 77e bataillon du 15e léger sera complet, vous le dirigerez également sur Nogent-sur-Seine.
Au surplus vous prendrez mes ordres avant de faire partir ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37792).

Le 11 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'ennemi ayant passé la Sarre, il est à craindre que les nouveaux conscrits qui n'étaient pas encore arrivés à Metz, Verdun et dans les places des 3e et 4e divisions militaires, ne soient interceptés. Il faut donc me faire pour la 3e et la 4e divisions un travail semblable à celui qui a été fait pour la 5e division.
Ne serait-il pas convenable de former de nouveaux bataillons aux 2e, 4e, 12e, 15e, 29e, 5e léger ;
aux 32e, 58e, 135e, 155e, 149e, 121e, 122e, 138e, 142e, 26e, 82e, 132e, 141e, 66e, 15e, 70e, 86e, 47e, 140e de ligne, et aux régiments de marine qui sont à Brest et à Cherbourg ?
Cela ferait une trentaine de bataillons qui, se formant dans les provinces de l'ouest, pourraient venir renforcer l'armée de réserve, sans crainte d'être troublés en route par l'ennemi.
Faites-moi connaître la situation de ces régiments, les conscrits qu'ils doivent recevoir, et ceux qu'on pourrait leur donner sur 1815, pour compléter ces nouveaux bataillons.
Beaucoup de régiments se trouvent enfermés dans les places d'Alsace ou servent de garnison aujourd'hui aux places de la Moselle et de la Sarre.
Faites-moi connaître les régiments et cadres d'infanterie qu'on pourrait tirer de toutes les places menacées pour venir sur Paris recevoir des conscrits de 1815 et ce qu'il y aurait des conscrits des 300.000 hommes, afin qu'il ne reste dans ces places que des cadres proportionnés au nombre d'hommes qui s'y trouveront
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6378 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37805).

Le 11 janvier 1814, à Paris, l'Empereur ordonne : "Il y aura parade jeudi prochain, à midi précis, dans la cour des Tuileries. Sa Majesté verra : les douze bataillons de la division Rottembourg, un bataillon du 15e léger, un bataillon du 135e et un bataillon du 155e, toute la cavalerie de la garde, les cadres des bataillons de la division Barrois, tous les voltigeurs, l'artillerie" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2708).

Le même 11 janvier 1814, Napoléon écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "J'aurai jeudi parade.
Elle sera composée :
du 7e bataillon du 15e léger ;
du 3e bataillon du 135e ;
du 3e bataillon du 155e ;
de tous les vétérans et invalides qui sont guéris et capables d'être sous-officiers ;
d'une des brigades de cavalerie de Versailles — à cet effet, on fera venir les 5 ou 600 hommes disponibles qui, en sortant de la parade, se dirigeront sur Meaux où le général Delort portera son quartier-général et achèvera de réunir sa brigade ;
des douze bataillons de la division Rottembourg, de la garde ;
des quatre 3es bataillons de la division Barrois, de la garde ;
des bataillons de fusiliers et des bataillons de flanqueurs ;
de toute la cavalerie de la garde ;
de deux batteries d'artillerie de la garde ;
enfin, de tout ce qu'il y aura ici de voltigeurs
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6379 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37806).

Le 17 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "J’aurai demain parade à 10 heures. J'y verrai :
1° Le 7e bataillon du 15e léger complété à plus de 800 hommes ; on prendra pour cela tout ce qui sera disponible dans les 2e et 4e bataillons du 12e.
2° Le bataillon du 135e et celui du 155e qui seront également complétés en prenant tout ce qu'il y aura de disponible dans le 32e régiment.
3° 8 bataillons de la division Rottembourg et les 4 batteries qui viennent d'arriver de La Fère.
Ces trois bataillons escorteront les 4 batteries ; ils seront sous les ordres d'un des généraux de brigade de la ligne qui se trouvent à Paris ; ils se tiendront prêts à partir demain pour Meaux où ils seront rendus le 19. En partant de Paris, ils doivent être munis chacun de leurs quatre paquets de cartouches
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6391 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37839).

Le 26 janvier 1814, le Général Belliard écrit, depuis Châlons, à Kellermann : "... D'après les ordres de l'Empereur, je viens d'ordonner à la division de tirailleurs du général Rottembourg, à la cavalerie de la garde du général Dautancourt et au 1er régiment de chevau-légers polonais de partir aujourd'hui pour se rendre à Vitry où ils seront sous les ordres du général Lefebvre-Desnoëttes.
Je donne le même ordre aux trois bataillons des 15e léger, 135e et 155e régiments de ligne qui sont ici ; mais ces trois bataillons ne partiront de Châlons avec leurs deux batteries d'artillerie à pied qu'après le départ de l'Empereur. Si le général Belair n'est pas arrivé, le général Le Fol en prendra le commandement. Ils se réuniront à Vitry au bataillon du 2e léger qui est dans cette place ; ce qui portera cette brigade à quatre bataillons.
Quant à vous, M. le maréchal, l'intention de l'Empereur est que vous restiez à Châlons avec la garde nationale, les voltigeurs, le bataillon des employés des douanes et huit pièces d'artillerie" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6425).

Le 31 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "... Mandez au général Gérard, à Dienville, que le pont de Lesmont sera rétabli dans la journée de demain ; que le général Defrance a ordre de se porter à Piney avec 3 bataillons du 113e, les deux bataillons du 48e et du 58e, les deux pièces de 12 qu’il a laissées à Lesmont, 1 200 hommes des gardes d’honneur, auxquels il joindra les 250 qui sont sous les ordres du général Ricard, mon intention étant de réunir tous les gardes d’honneur et les 600 hommes sous les ordres du général Morin ; ce qui placera à Piney 5 000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, pour maintenir les communications avec Troyes, où le duc de Trévise est retourné ce soir ; qu’il est probable qu’aussitôt que je verrai les dispositions de l’ennemi dans la journée de demain je lui donnerai l’ordre d’aller prendre le commandement de toutes ces troupes, et d’y porter le reste de sa division, savoir : le 5e d’infanterie légère, le 15e léger, le 12e, le 32e, le 135e, le 155e et le 29e léger ; de sorte que, si je lui donne cet ordre, il pourra avoir demain 2 000 hommes de cavalerie sous les ordres du général Defrance, 4 pièces d’artillerie légère, 2 pièces de 12, celles qui sont à Lesmont ; ce qui lui formerait un corps de 12 000 hommes, cavalerie, infanterie et artillerie. Il aurait aussi sous ses ordres la division […] qui est à Troyes. Cela, joint aux 1500 hommes du duc de Trévise, ferait près de 30 000 hommes sur la rive gauche de l’Aube. Quant au reste de son artillerie, si elle ne peut pas passer par le chemin de Joinville à Piney, elle rétrogradera pour passer par Lesmont : je pense qu’il doit Garder le général de division Lefol puisque le général Bellair n’est pas arrivé ; d’ailleurs le moment actuel n’est pas le moment des étiquettes. Il est des maréchaux qui ne commandent que 6000 hommes ; un général de division peut ne commander que 2 bataillons, tout cela est égal ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37930).

Le même 31 janvier 1814, l'Empereur écrit ensuite, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez ordre que le 7e bataillon du 2e léger soit donné à la division Ricard qui a déjà le 3e. On égalisera les deux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le 4e léger, le 6e bataillon sera réuni à son 3e bataillon qui est à la division (division Ricard). On les égalisera.
La division du général Gérard se trouvera alors diminuée de 2 bataillons et ne sera plus composée que de : 2 bataillons du 29e léger, 1 du 15e léger, 1 du 12e léger, 1 du 32e de ligne, 1 du 58e, 1 du 135e, 1 du 155e, 3 du 113e et 1 du 5e léger ; 12
Vous donnerez l’ordre au général Dufour de prendre le commandement d’une des 2 divisions du corps du duc de Bellune. Le général Gérard prendra le commandement de sa division ...
Le 29e léger a son 7e bataillon à Châlons. Donnez ordre qu’il se dirige sur Arcis-sur-Aube où je lui donnerai des ordres pour qu’il rejoigne la division Gérard ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37945).

La Division Dufour assiste le 1er février à la bataille de la Rothière ; elle occupe la droite de la lre ligne entre la Rothière et l'Aube. Ce détachement prend encore part le 17 février au combat de Nangis.

Le 19 février 1814, l'Empereur écrit, depuis le Château de Surville, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, vous m'écrivez que vous ne pouvez pas former la 2e brigade de la réserve de Paris. Je ne partage pas votre opinion à cet égard, puisque je vois que le 32e a, à son dépôt, 700 hommes ; le 58e, 700 ; le 61e, 300 ; le 88e, 500 ; le 155e, 1,100 ; le 153e, 1,200 ; le 2e léger, 600 ; le 4e, 400 ; le 12e, 600 ; le 15e, 300, etc. Or tous ces régiments n'ont pas de bataillons complets à fournir, et n'ont que cinq bataillons. Vous pouvez donc prendre là-dessus de quoi compléter, à 400 hommes, huit ou dix bataillons. En agissant ainsi, je pense que, demain 20, cette 2e brigade peut être formée et se porter à Charenton. Ayez soin qu'elle ait sa batterie.
Je manque de canonniers ; il serait nécessaire de m en envoyer deux compagnies complètes
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38224).

Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons. Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ; les 500 hommes qui sont au 5e bataillon du 29e ; les 340 hommes qui sont au 5e bataillon du 3e léger ; les 300 hommes qui sont au 15e 1éger ; les 700 qui sont au 12e ; les 900 qui sont au 9e ; les 600 qui sont au 2e. Voilà donc de quoi avoir sur-le-champ 4 bataillons, chacun de 4 ou 500 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).

Le reste du Dépôt participe à la défense de Paris.

/ 1814-1815, la Restauration

Le Décret du 12 mai 1814 conserve sur pied 15 Régiments d'infanterie légère. Le 15e Léger reçoit par incorporation les restes des 3e, 4e, 5e Bataillons du 23e Léger, et le fond du 1er Régiment de Voltigeurs de la Garde.

Le Colonel Brice conserve le commandement du Régiment, qui est formé à 2 Bataillons, chacun à 8 Compagnies, dont 2 d'élite.

On prend le drapeau et la cocarde blanche.

Vers le 1er août 1814, le Corps d'armée du Général comte Maison, Gouverneur de Paris et commandant de la 1re Division militaire, comprend deux Divisions d'infanterie, aux ordres des Généraux Ledru des Essarts et Claparède. La Division Claparède comprenait les deux Brigades Pelleport (31e et 54e Régiments de ligne) et Bauduin (12e et 15e Régiments d'infanterie légère) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 157).

Le Régiment reste en garnison dans le département du Nord.

/ 1815, les Cent-Jours

Le retour de l'Empereur à Paris, le 20 mars 1815, fait reprendre le drapeau et la cocarde tricolore.

Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 15e Léger à Besançon fait partie de la 6e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Jura, et son Dépôt doit être établi à Reims (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).

Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison
2e dépôt à Soissons
6e division militaire ...
Jura : 76e à Bourg ; 15e léger à Besançon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).

Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 8e division : le 15e léger qui est à Besançon et doit se recruter des militaires du Jura, fera partir sur-le-champ 300 hommes pour compléter les deux premiers bataillons. Le dépôt immédiatement après cette opération se rendra à Dijon ...
les dépôts de la 8e division se trouveront ainsi tous réunis à Dijon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).

Bientôt le Régiment est reporté à 5 Bataillons. Les 1er et 2e Bataillons font seuls partie de la Division Girard, qui se forme à Valenciennes et est comprise dans le 2e Corps, Général Reille.

Cette Division se rend de là entre Maubeuge et Avesnes, et le 14 juin campe à Solre sur Sambre. Le 15 juin, la Sambre est passée, et le 2e Corps s'empare de Gosselies. De là la Division Girard marche sur Fleurus et passe la nuit au bivouac, en avant de cette petite ville.

Le 16, elle est formée en bataille, à 1,200 toises à gauche du 3e Corps, pendant que le reste du 2e Corps marche sur les Quatre bras. A 2 heures, un mouvement prescrit par l'Empereur porte la Division en potence sur le flanc droit de l'ennemi, appuyé au village de Saint-Amand, que le 3e Corps attaque inutilement. Lancée sur le village, la Division livre un sanglant combat, qui finit par lui assurer la possession de Saint-Amand. Le Général Girard et 1,900 hommes sont tués ou blessés sur un effectif de 5,000 hommes. Le 15e Léger donne dans cette journée des preuves de sa bravoure habituelle.

La Division reste le 17 à la garde du champ de bataille et rejoignit le 18 le Maréchal Grouchy assez à temps pour prendre part à la prise de Wavres.

Le 19, Grouchy se replie sur Namur. Près de cette ville, le 15e Léger repousse plusieurs charges de la cavalerie prussienne. Ce Corps rejoint l'armée à Laon le 26 juin, et est alors dirigé derrière la Loire.

Le 15e Léger est licencié, comme les autres Corps de l'armée, le 16 juillet 1815 (ou au mois d'août ?).

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