Le 17ème Régiment d'Infanterie de Ligne
1800-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 17e de Ligne
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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La 17e Demi-brigade d'infanterie de ligne a été formée lors du second amalgame avec la 33e Demi-brigade, la 178e Demi-brigade et la Demi-brigade d'Eure et Landes.
La 17e de Ligne prend part au passage du Rhin en avril 1797. Le Rapport du Général Vandamme sur le passage du Rhin, en date du 20 avril 1797, adressé au Général Moreau, raconte, pour la 1ère journée : "... La 6e demi-brigade d'infanterie légère ne pouvait arriver plus à propos pour défendre les entrées du village, quand l'ennemi l'attaquait de toutes parts à différentes reprises, avec l'opiniâtreté du désespoir et de la rage. La droite du village, le long du faux bras du Rhin, fut en même temps attaquée, un demi-bataillon de la 16e s'y porta à grands pas, chargea, et, par un feu bien soutenu, emporta le terrain couvert de morts et de blessés. Ce petit avantage fortifia encore notre position, d'autant mieux que le passage se faisait avec plus d'activité ; vers dix heures l'ennemi dirige une attaque générale sur toute la ligne, depuis Bischofsheim, jusqu'à la droite d'Honeau ; il réussit à force de sacrifice, et par la supériorité que lui donnait son artillerie, contre nous qui n'en avions encore que deux petites pièces. Presque partout nos troupes sont forcées à se retirer ; mais les réserves en position rassuraient nos soldats, et me laissaient sans inquiétude ; un bataillon de la 31e et un de la 100e secoururent la gauche, et les succès répondirent à leur courage. Au centre, l'ennemi est également forcé par un bataillon de la 17e, appuyé par trois compagnies de grenadiers de la même demi- brigade, qui reprennent le terrain perdu. La droite seule nous occupant alors, un bataillon de la 31e, avec quelques compagnies de la 16e légère, secourent les nôtres qui, encouragés par ce renfort, battent la charge et forcent aussi l'ennemi à la retraite ; une heure se passe, tandis que l'ennemi rallie ses corps, renouvelle ses tirailleurs, presse l'arrivée de ses renforts et répare ses passages. Il fait connaître son terrain et étudie nos mouvements ; nous avons le même soin. Vers les onze heures, l'ennemi réunit toutes ses forces sur le centre, en ne montrant que peu de monde sur les ailes. Le général Desaix étant alors arrivé tâche, en parcourant le front, de reconnaître les forces et les projets des ennemis qui, à l'instant même, forment leurs lignes, sous la protection de leur artillerie qui fait un feu très-vif sur le village de Diersheim qu'il incendie en partie par ses obus. Je donne l'ordre aux troupes du centre de se retirer jusque dans le village, et à deux bataillons de la 17e qui étaient en réserve, et un de la 76e, de se rendre au village, où ils se tiendraient en colonne serrée, prêts à déboucher au besoin. L'ennemi marchait en colonne d'attaque jusqu'à cinquante toises du village, il le pouvait d'autant mieux que j'avais ordonné la retraite et que peu de monde lui résistait. Étant arrivé bien à portée, ses tirailleurs déjà aux jardins, nos grenadiers embusqués se montrent et font un feu terrible ; les deux bataillons de la 17e et celui de la 76e débouchent en colonne, marchent sur l'ennemi en battant la charge, se déploient et font un feu si bien soutenu, que l'ennemi est de nouveau contraint à la retraite. Cependant je ne pouvais lui faire autant de mal que je le désirais, n'ayant encore qu'une petite pièce de quatre, l'autre ayant été démontée et la cavalerie n'ayant pas encore passé le Rhin.
Les généraux Davout et Jordy, avec les adjudants généraux Demont et Heudelet, dirigeaient cette défense, qui leur fera toujours honneur, par les talents et le courage qu'ils y ont mis. Les chefs des corps n'en ont pas eu moins de mérite par leur zèle et la promptitude qu'ils ont mis à faire exécuter les manœuvres qui leur ont été commandées. C'est ici que j'aime à rendre justice au brave chef de brigade Bord, commandant la 17e, qui, quoique très-âgé, se trouvait partout fort à propos pour ranimer le courage de ses soldats et la vigilance des officiers. Je ne puis oublier le chef de brigade Goré, commandant la 76e, qui, par sa bravoure et son empressement à seconder les généraux, mérite de grandes louanges. C'est ce même chef qui s'est si bien conduit à Kehl, lorsque sa demi-brigade était chargée de la défense de l'île ...
l'ennemi disposait ses troupes pour une nouvelle attaque. J'accompagnai le général Moreau en avant de notre ligne, pour qu'il eût à juger de la position, projets et forces de l'ennemi ; dès qu'il eut fait cette reconnaissance, il me donna ordre de bien me défier de mon centre et de placer toujours mes réserves en appui, prêtes à secourir le village de Diersheim, contre lequel l'ennemi dirigeait ses principales attaques. Je me mets en mesure.
Les ordres sont à peine donnés que l'ennemi attaque avec toutes ses forces le village de Diersheim, en négligeant sa droite et sa gauche. Il parut décidé à l'enlever ; trois bataillons arrivent dans cet instant (c'étaient deux de la 17e et un de la 31e, avec trois compagnies de grenadiers, dont une de la 109e). L'adjudant général Heudelet dirige cette colonne ; je lui avais recommandé de marcher bien serré et de ne rien dire à nos troupes légères qui se retiraient du village duquel l'ennemi s'était déjà emparé en partie ; cette colonne de trois bataillons dont je viens de parler arrête l'ennemi. C'est dans cet instant que le général en chef lui-même commande la charge pour le forcer à la retraite du village, afin d'avoir du terrain pour déployer et agir plus efficacement. Tout réussit ; l'ennemi, cédant à nos efforts, nous laisse la place. On lui tue beaucoup de monde et lui fait quelques prisonniers. Je me tais sur le compte du général en chef ; les hommages que je lui rendrais seraient trop au- dessous de son mérite ...
La nuit arrivant, je vois que l'ennemi ne veut plus attaquer ; je reconnais les positions de repos, je les indique aux troupes et je répartis le commandement. Il fait nuit ; tout est tranquille ; on travaille à grande force au pont de bateaux ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 355).
Les combats reprennent le lendemain; Vandamme raconte, dans son rapport : "... Le général Davout, pour soutenir l'attaque de la cavalerie, que commandait le général en chef en personne, fit marcher en avant la 17e demi-brigade en colonne serrée, pensant la faire déployer à cent toises en avant du village ; mais l'artillerie ennemie, qui était postée sur la droite en sortant de Diersheim, prenant cette colonne en écharpe, fit un feu terrible qui, en tuant et blessant une centaine d'hommes, obligea le général Davout à se retirer et prendre la position qu'il venait de quitter. La 109e reçut l'ordre de se porter en avant pour soutenir la 17e et former ensemble la tête de colonne pour l'attaque générale projetée pour neuf heures. Tandis que ces préparatifs se faisaient au centre, l'ennemi faisait tous ses efforts sur notre gauche, où étaient la 3e légère, la 31e et la 76e de ligne, aux ordres du chef de brigade Cassagne, qui, par une résistance vigoureuse et des manœuvres hardies, contenait l'ennemi sur ce point ...
Le général en chef et le général Reynier m'appellent, après avoir vu l'ennemi faire des mouvements continuels le long de sa ligne (il est bon d'observer que l'ennemi était en position sur la petite côte de Linx en avant de la grande route, en prolongeant sa droite vers Freislett, sa gauche à Litzenheim). Ils conviennent d'un plan d'attaque, me donnent leurs ordres, et aussitôt les dispositions sont prises de la manière suivante : Il s'agissait d'enlever les villages de Linx et Hobine, après avoir battu le corps de bataille ennemi en séparant sa ligne par le centre, afin de poursuivre plus facilement les deux corps après leur division. En conséquence, l'armée fut ainsi disposée : douze bataillons composés de la 17e, la 31e, la 100e et la 109e demi-brigades, avec quatre pièces d'artillerie légère, formaient la colonne d'attaque dirigée contre le village de Linx ; cette colonne était commandée par le chef de brigade Laval, un des meilleurs officiers de l'armée ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 355).
Les combats reprennent le lendemain; Vandamme raconte, dans son rapport : "... Le général en chef et le général Reynier m'appellent, après avoir vu l'ennemi faire des mouvements continuels le long de sa ligne (il est bon d'observer que l'ennemi était en position sur la petite côte de Linx en avant de la grande route, en prolongeant sa droite vers Freislett, sa gauche à Litzenheim). Ils conviennent d'un plan d'attaque, me donnent leurs ordres, et aussitôt les dispositions sont prises de la manière suivante : Il s'agissait d'enlever les villages de Linx et Hobine, après avoir battu le corps de bataille ennemi en séparant sa ligne par le centre, afin de poursuivre plus facilement les deux corps après leur division. En conséquence, l'armée fut ainsi disposée : douze bataillons composés de la 17e, la 31e, la 100e et la 109e demi-brigades, avec quatre pièces d'artillerie légère, formaient la colonne d'attaque dirigée contre le village de Linx ; cette colonne était commandée par le chef de brigade Laval, un des meilleurs officiers de l'armée ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 355).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 17e de Ligne, détachée en France et chez les différentes puissances d’Italie, est à Chambéry (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
L'ARRÊTÉ DU DIRECTOIRE EXÉCUTIF en date de Paris, le 12 janvier 1798 (23 Nivôse an 6), fixe l'état des troupes qui doivent faire partie de l'Armée d'Angleterre : "Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
INFANTERIE DE LIGNE
Les ... 17e ... demi-brigades ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 95).
Le 27 janvier 1798 (8 Pluviôse an 6), un Rapport du Ministre de la Guerre (Armée du Rhin, Département de la Guerre, 2e Division, Bureau du mouvement) indique : "Il existe en ce moment à l’Armée du Rhin, treize demi-brigades, dont deux sont destinées pour l’armée d’Angleterre et trois pour l’armée de Mayence.
L’intention du Ministre est de faire porter dans le Département du Mont Terrible 15 bataillons et 8 escadrons en outre des deux demi-brigades qui s’y trouvent déjà stationnées.
On observe que la 17e demi-brigade de ligne en ce moment stationnée dans le Mont-Terrible est réclamée par le général Bonaparte, pour faire partie de l’armée d’Angleterre, et qu’il serait nécessaire de la faire relever ..." (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – SHAT, B 2 63).
Entre 31 janvier 1798 et le 1er février 1798 (12-13 Pluviôse an 6, le Général Duvignan expédie de nombreux ordres "Aux troupes aux ordres du général Schauenburg.
Copie des ordres et lettres écrits par le général Duvignan, sous-chef de l'état-major général les 12 et 13 pluviôse relatives aux mouvements des troupes aux ordres du général Schauenburg.
Noms des corps | Forces | Dates du départ | Cantonnements qu'ils occupent | Lieux où ils se rendent | Obs. |
17e 1/2 brigade | Part du Porentruy | dans le Porentruy | à Huningue | Où elle relèvera la 89e. Elle est destinée à passer à l'armée d'Angleterre. |
Certifié véritable
Le Général de Brigade, sous-chef de l'état-major général
[signé] Duvignan
"Au général commandant la 1ère division de l'armée du Rhin.
... Vous donnerez ordre à la 17e demi-brigade d'infanterie de se rendre sur le champ à Huningue où elle restera jusqu'à de nouveaux ordres, cette demi-brigade étant destinée à passer à l'armée d'Angleterre ...".
"Au commissaire ordonnateur en chef.
Vous avez été prévenu, citoyen ordonnateur, par le Ministre de la guerre, du mouvement qui doit avoir lieu dans les divisions de l'armée du Rhin qui fournissent 21 bataillons d'infanterie et 8 escadrons pour la composition d'un corps d'armée commandé par le général Schauenburg et dont le rassemblement doit avoir lieu à Delémont ...
1ère Division
17e demi-brigade forte de 2327 hommes part du Porentruy dès qu'elle en aura reçu l'ordre du général de la division et se rend à Huningue où elle relève 2 bataillons de la 89e demi-brigade. La 17e est destinée à l'armée d'Angleterre ...
Les 2 bataillons de la 89e forts de 2101 hommes partent de Huningue dès qu'ils seront relevés par la 17e ou un autre corps ...
Signé Duvignan
Certifié conforme
Le général de brigade sous-chef de l'état-major général de l'armée du Rhin
[Signé: Duvignan]" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – BNUS, MS 483/19).
D'après l'état d'emplacement publié dans le Journal militaire du 10 vendémiaire an VII, la 17e Demi-brigade de ligne se trouvait, au 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798), à Mayence.
Le 2e jour complémentaire de l'an 6 (18 Septembre 1798, le Général Schauenburg
écrit, depuis son Quartier général à Saint-Urbin : "Citoyen Commissaire.
Je vous accuse avec grand plaisir la reception de votre lettre du 30., par laquelle vous m'annonce avoir celle qui renfermoit quelques details sur la journee du 23 Fructidor.
Je suis arrive icy ce soir. S'il m'est possible d'aller vous voir ä Berne, je le ferois avant mon depart pour Zürich et plus loin. Le ministre de la guerre m'annonce une 1/2 Brigade et un Regt, de cavalerie. J'ai trouvé ä mon arrivé icy une lettre de Lefevre qui me previent que la 17e 1/2 Brigade et l'onzieme Regt. de Dragons arriveront le 1er Vendemiaire. Ils seront les bienvenus ; une 1/2 Brigade de plus ne gäteroit rien ä tous mes projets …" (in : Actenstücke des Jahres 1798 aus dem Besitz des Generals Schauenburg - note : Im «Bulletin historique» steht beim Vendemiaire (1. c, S. 364) : «Le 9, la 17e demi-brigade de ligne arrive à la brigade du Citoyen Maynoni. Le 11e de dragons, arrivé de l’intérieur, occupe les environs de Schaffhouse
La Demi-brigade sert en Italie en 1799.
/ 1800-1805, la Batavie et la Belgique
Le 15 mars 1800 (ou le 22 mars 1800 - 1er germinal an 8), Bonaparte établit depuis Paris le plan de campagne pour l'Armée du Rhin : "... La 5e de ligne se rendra le plus tôt possible de l'armée du Rhin à Lille en Flandre ... La 27e légère et la 17e de ligne, en Batavie ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4694; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 94 (qui considère qu’elle doit être datée du 15 mars)).
Le 27 Ventôse an 9 (18 mars 1801), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le 4e et le 6e de dragons retourneront en Batavie ainsi que les 18e, 27e et 29e demi-brigades légères, la [sic] 17e et 55e de ligne et quatre demi-brigades de l'armée du Rhin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6130).
Le 2 avril 1800, le Général Moreau écrit à Bonaparte : "… Il a fallu laisser deux demi-brigades à Mayence en attendant l'arrivée de la 66e. Je viens même d'ordonner que la 5e et la 17e ne partiraient pour leur destination qu'à son arrivée, pour que je puisse en retirer un bataillon de la 65e, que j'y avais envoyé pour s'opposer à des démonstrations assez sérieuses, que le corps de Starray, resté sur le Necker et le Mein, avait faites contre Cassel et le Palatinat. Je me rends à Strasbourg, où j'achèverai de régler tous ces objets ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 51).
D'après l'Emplacement des troupes de la République française à l'époque du 1er fructidor an 9, la 17e Demi-brigade d'infanterie de ligne se retrouve en Batavie, sous l’autorité du Chef de Brigade Trebout.
D'après l'Etat militaire de l'an X (1801-1802), la 17e Demi-brigade de ligne avait son 1er Bataillon à l'île de Gorée, le 2e Bataillon à l'île de Voorm, en Batavie.
La 17e de Ligne figure dans la "Correspondance relative à l’inspection d’infanterie dans le 9e arrondissement, commencée le 24 Frimaire an 10 par le général de division Grenier inspecteur général d’infanterie pour l’an 10
Fini le 4 Fructidor an 11
Corps faisant partie de l’inspection dans le 9e arrondissement
... 17e id, 2 bataillons à Breda ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 134).
Le 1er octobre 1801 (9 vendémiaire an 10), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Il doit rester en Batavie, citoyen ministre, cinq demi-brigades. Ce seront la 27e légère, les 7e, 17e, 54e et 95e de ligne, les 55e, 66e de ligne et les 18e et 27e légères ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3093; Correspondance générale, t.3, lettre 6537).
Le 15 décembre 1801 (24 Frimaire an 10), le Général de Division Grenier expédie, depuis Sarrelibre, une "Circulaire aux Conseils d’administration et aux chefs de la 7e, 8e, 17e, 54e, 95e, 5e, 76e, 84e, 89e, 108e demi-brigades de ligne et du dépôt de la 27e demi-brigade d’infanterie légère.
Le Ministre de la guerre vous a sans doute donné avis, citoyens, que la demi-brigade que vous administrez fait partie du 9e arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence deux livrets de revues avec les y annexés, ainsi que 2 états du n°2 pour être préparés avant mon arrivée. Vous y trouverez joint un modèle qui vous indiquera le mode de remplir l’état nominatif des officiers ; la colonne des observations, ainsi que dans tous les états, devant être remplie par moi, restera en blanc ; cependant, vous ferez préparer à l’avance un double de chacun des états faisant partie de la revue, et dans l’état n°2, sur papier libre ; chacun des chefs de bataillon avec le chef de brigade donnera son avis sur la moralité et talents des officiers.
Je vous recommande, citoyens, de donner les plus grands soins à la confection des livrets de revue et des états y annexés, afin qu’il ne me reste qu’à en verifier l’exactitude.
Vous aurez attention encore de faire mettre en règle les pièces qui devront être à l’appui des demandes d’admission à la solde de retraite aux invalides ou vétérans nationaux. Je vous préviens que je ne les recevrai qu’autant qu’elles seront littéralement conformes aux dispositions de la loi du 28 Fructidor an 7.
Je vous préviens aussi que je ne recevrai aucune demande, à l’exception des plaintes ou des réclamations d’une nature particulière, si elle ne m’est pas présentée suivant les formes de la hiérarchie militaire et je vous recommande expressément d’en agir de même à l’égard de celles qui me seront adressées.
L’inspection qui m’est confiée ayant pour but de faire connaitre au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire dans les différentes parties du service, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, comptabilité etc., je vous engage à me mettre à même de lui faire un rapport satisfaisant de votre administration et gestion.
J’arriverai à Bruxelles le 11 ou le 12 du mois prochain, d’où je vous annoncerai l’époque à laquelle je passerai votre demi-brigade en revue.
Avant mon arrivée, le chef de la demi-brigade en passera la revue préliminaire ; il recevra de chaque capitaine l’état de sa compagnie et en vérifiera les détails. D’après cette vérification, il fera remplir le livret préliminaire. Ce livret indiquera :
1° la force effective de la compagnie.
2° le nombre des présents.
3° le détail des absents.
4° le nombre de recrues admis pendant l’an 9 et jusqu’au moment de la revue.
6° la balance du gain et de la perte en hommes depuis le 1er Vendémiaire an 9.
Le chef du corps me remettra à mon arrivée ce livret préliminaire par chaque compagnie afin que je puisse en prendre connaissance avant de voir le corps.
Il est entendu qu’on ne se servira pas pour cette opération première, des livrets de revue que je vous adresse, ces derniers étant absolument destinés pour la revue générale, l’un des deux devant servir de base à mon rapport au Ministre de la Guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 139).
Le 1er janvier 1802 (11 Nivôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Bruxelles, au Chef de la 17e Demi-brigade : "J’ai reçu, citoyen, votre lettre du 6 Nivôse par laquelle vous me demandez dans quelle classe on doit comprendre le vaguemestre. Il obtiendra son congé absolu s’il le désire, et s’il veut continuer à servir, on le placera à la suite comme sergent-major dans une compagnie de fusiliers. Il aura droit à la 1ère place vacante de sergent-major ou d’adjudant sous-officier" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141).
Le 24 février 1802 (5 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis La Haye, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection des troupes : "Citoyen Ministre ... Je m’occupe aujourd’hui de l’inspection de la 17e demi-Brigade ; je vous en enverrai incessamment le résultat ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 174).
Le 25 février 1802 (6 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis La Haye, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, une demande du chef de la 17e demi-brigade en faveur du citoyen Sabey chef de bataillon exerçant les fonctions de capitaine ; en rendant justice aux intentions du chef de cette demi-brigade, je dois cependant vous prévenir qu’il existe dans ce corps un autre chef de bataillon (le citoyen Arbod) qui, ayant l’ancienneté de grade pour lui, des connaissances militaires jointes à des services honorables, a des droits à cet emploi ; je me suis convaincu par moi-même que tous deux sont susceptibles d’être placés et le méritent sous tous les rapports ; plus de pratique militaire en faveur du citoyen Sabey, et l’ancienneté de grade pour le citoyen Arbod"(Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 176).
Le 25 février 1802 (6 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis La Haye, au Général Victor : "Je vous informe, mon cher général, que j’ai déjà fort avancé le travail de mon inspection près des troupes sous vos ordres, l’exactitude et l’uniformité qui règnent dans toutes les parties du service et de l’administration font l’éloge des chefs et me mettent à même de les faire connaitre avantageusement au gouvernement ; j’ai dans la 27e légère, la 54e et la 17e de ligne reconnu l’amour de l’ordre et de la désertion, officiers et soldats sont animés du désir de bien faire, tous méritent la bienveillance du gouvernement, l’estime et la confiance des chefs, et la considération de leurs concitoyens. L’instruction n’a pas encore acquis le degré de perfection que nous devons désirer, cependant elle est aussi avancée que les circonstances ont pû le permettre ; ... les sous-officiers de la 17e de ligne ont besoin d’être surveillés, j’ai fortement recommandé leur instruction au chef de brigade et je suis persuadé qu’ils mériteront des éloges lors de l’inspection de l’an 11 ...
La 17e demi-brigade éprouvera une plus grande perte, je lui ai réformé 70 hommes, proposé 18 pour les vétérans, 48 pour la solde de retraite dont 9 officiers et 1 licencié ; elle est resté après ma revue à 1518. Ceux proposés ci-dessus défalqués ; elle a en conséquence un excédent de 206 aux complet voulu dont 188 obtiendront des congés absolus, et 18 seront dirigés sur Paris pour être incorporés dans d’autres corps. Je donnerai avis de ce mouvement à votre chef d’état-major afin qu’il leur donne l’ordre de départ pour le 15 de ce mois ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 176).
Le 25 février 1802 (6 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit enfin, depuis La Haye, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser le travail relatif à la revue d’inspection de la 17e demi-brigade que j’ai passé le 1er de ce mois après en avoir réformé 70 hommes qui étaient à charge à la demi-brigade, j’ai reconnu l’effectif de ce corps composé de deux bataillon à 1576 hommes ;
Desquels il faut défalquer ceux proposés pour la retraite et les vétérans, cy 58
D’où il résulte qu’elle a au complet voulu de 1312 un excédent de 206
Que je divise ainsi qu’il suit :
A faire partir par congé absolu le 8e de l’effectif 188
A passer dans d’autres corps 18
Total égal à l’excédent 206.
Ci-joint, vous trouverez la note des états et demandes que je vous adresse relativement à cette revue ; vous remarquerez que je propose pour la solde de retraite 25 hommes qui, avec ceux proposés antérieurement à la revue, au nombre de 14, donnent un total de 39, plus 9 officiers dont 4 ont été proposés antérieurement à mon travail ; pour les vétérans 5 hommes et 13 avant la revue pour lesquels les mémoires de proposition ont été adressés ce qui donne le total de 18.
Votre lettre du 1er Ventôse relative aux hommes à licencier ne m’étant parvenue qu’après le travail de la revue de la 17e, il se trouve encore un homme de cette demi-brigade compris dans cet état, les motifs de la proposition pour le licenciement n’étant pas ceux indiqués par votre lettre, cette demande doit être regardée comme non avenue.
L’exactitude que j’ai trouvé dans la 17e demi-brigade ainsi que dans les autres demi-brigades de mon inspection en Batavie pour tous les points de l’administration et de la comptabilité fait infiniment d’honneur au sous-inspecteur aux revues Porte qui en a eu la police ; l’ordre qui règne dans la comptabilité, le zèle qu’il met à faire obtenir à la troupe tout ce qui lui est du lui mérite la bienveillance du gouvernement.
Note des états relatifs au travail d’inspection de la 17e demi-brigade d’infanterie de ligne :
1 livret de revue.
2 états nominatifs des officiers
Le double de l’état des hommes proposés pour solde de retraite avec pièces à l’appui.
Le double de l’état des militaires susceptibles d’être admis dans les vétérans nationaux, avec les mémoires de proposition.
1 état des militaires qui ont fait des actions d’éclat et paraissent mériter des distinctions d’honneur avec procés verbaux de l’action.
4 états n° 11, 12, 13 et 14.
1 état des officiers susceptibles d’avancement.
1 état double des 4 sous-officiers susceptibles d’être promus au grade de sous-lieutenant au choix du gouvernement.
2 demandes du conseil d’administration.
1 mémoire de proposition pour une sous-lieutenance en pied en faveur du sous-lieutenant Guiot surnuméraire dans la 11e demi-brigade de ligne.
Une lettre du chef de brigade en faveur du citoyen Fabry, chef de bataillon, avec l’avis de l’inspecteur général" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 180).
Le 26 février 1802 (7 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis La Haye, au Commandant du Dépôt de la 17e de Ligne : "Le chef de la Demi-brigade vous aura sans doute laissé les instructions que je lui ai adressé avant l’embarquement pour le travail de l’inspection de la demi-brigade ; vous vous conformerez en conséquence aux dispositions prescrites pour le travail à faire dans le dépôt que vous commandez ; je désire que ce travail soit terminé à l’époque où j’arriverai à Berg-Op-Zoom, du 15 au 17 courant" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 179).
Le même 26 février 1802 (7 Ventôse an 10), le général de Division Grenier écrit également, depuis La Haye, à l’Adjudant commandant Burte, Chef de l’état-major des troupes françaises en Batavie : "J’ai prévenu, citoyen, le général Victor d’ensuite du travail de mon inspection, 18 hommes de la 17e demi-brigade doivent partir pour se rendre à Paris et y recevoir une nouvelle destination ; je vous invite en conséquence à donner à ce détachement qui devra être conduit par un sous-officier, l’ordre de départ fixé au 15 de ce mois et d’en donner avis au commissaire des guerres près des troupes françaises en Batavie pour qu’il délivre à ce détachement la feuille de route nécessaire, le dirigeant par Bruxelles et qu’il fasse ses dispositions pour lui assurer l’indemnité de route, la subsistance et le logement" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 179).
Toujours le 26 février 1802 (7 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit encore, depuis La Haye, au Conseil d’Administration de la 17e de Ligne : "Vous avez du voir, citoyens, par le procés verbal d’organisation inséré dans le livret de revue que je vous ai adressé qu’il partira le 15 du courant un détachement de votre demi-brigade composé de 18 hommes formant l’excédent du complet pour se rendre à Paris ; vous désignerez pour conduire ce détachement un sous-officier intelligent et de confiance, et lui donnerez toutes les instructions nécessaires à la mission qu’il aura à remplir en vous conformant pour tous les objets de détails aux dispositions énoncées dans le dit procés verbal ; ce sous-officier devra rétrograder vers la demi-brigade aussitôt sa mission remplie.
Je donne avis de cette disposition au général commandant les troupes françaises en Batavie afin qu’il fasse expédier à ce détachement les ordres de départ" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 179).
Le 13 mars 1802 (22 Ventôse an 10), le Général Grenier écrit, depuis Gand, "Aux Conseils d’administrations des 17e, 54e, 76e, 84e, 89e, 95e, 108e demi-brigades, 27e légère, 2e bataillon 5e de ligne, et dépôt de la 7e demi-brigade de ligne.
Vous avez dû recevoir, citoyens, une lettre du Ministre de la Guerre en date du 16 Pluviôse dernier relative à la visite de vos demi-brigades, en exécution de l’article 8 du règlement du 7 Thermidor an 9 sur les demandes d’armes.
J’écris en conséquence aux commandants d’artillerie de la 24e division militaire, et celle en Batavie afin qu’il désigne des officiers d’artillerie pour assister à cette visite, de laquelle il sera dressé un procès verbal qui devra faire mention de tous les objets, et détails voulus par la lettredu Ministre de la Guerre. Vous m’adresserez ce procès verbal et les états qui en résulteront en triple expédition ; après que je l’aurai visée, l’une vous sera renvoyée, l’autre destinée au Ministre de la Guerre et la 3e me restera.
Il est nécessaire que la situation de l’armement portée au procés verbal soit conforme à celle annexée au livret de revue d’inspection.
L’article 38 du Règlement du 7 Thermidor an 9 précise que toutes les pièces de rechange seront tirées des seules manufactures nationales. Veuillez suivre strictement cette disposition de laquelle vous êtes responsable" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 183).
Le 25 mars 1802 (4 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Bruges, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, citoyen Ministre, un mémore de proposition pour la solde de retraite en faveur du citoyen Petit, chef de bataillon à la 17e demi-brigade, que ses infirmités provenant des évènements de la guerre mettent dans l’impossibilité de continuer ses services. Je vous prie, citoyen Ministre, de le comprendre dans le travail de la revue d’inspection de la 17e demi-brigade que j’ai eu l’honneur de vous adresser.
Ci-joint aussi, un mémoire de proposition en remplacement du citoyen Petit en faveur du chef de bataillon Arbod. Veuillez avoir la bonté de le présenter favorablement au gouvernement" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 195).
Le 26 mars 1802 (5 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Bruges, au "Bureau de l’Inspection des Troupes, Infanterie
Le Général de Division Grenier, Inspecteur général d’infanterie, au Ministre de la Guerre
Citoyen Ministre, je vous ai adressé le travail de mon inspection par chaque corps fur et à mesure qu’il était tenu ; les opérations qui en font partie sont détaillées par les livrets de revue, les résumés et les ordres laissés aux demi-brigades vous ont fait connaitre mon opinion sur les différentes parties du service, de l’administration et de l’instruction. Je vous soumets ci-après quelques idées générales sur l’ensemble, les abus que j’ai cru apercevoir et les améliorations qui me paraissent nécessaires. Si par mon travail, j’ai rempli les intentions du gouvernement, je serais parvenu au but que je me suis proposé.
Résumé des opérations du général de division Grenier, inspecteur général d’infanterie dans le 9e arrondissement, avec les observations sur les différentes parties soumises à son examen présentées au Ministre de la Guerre le 14 Germinal ...
Pour la 17e de ligne, il y a eu 70 réformés à la revue ; l’effectif du Corps à la revue, après diminution des réformés, est de 1576. 39 soldats ont été proposés pour la pension, 18 pour les Vétérans. L’effectif pour le complet du pied de paix est de 1312. L’excédent du complet comprend 188 désignés pour congés absolus ; 18 dirigés sur Paris pour être incorporés dans d’autres Corps. 1 Chef de Bataillon, 2 Capitaines et 2 Sous-lieutenants sont proposés pour la pension. Le Général Grenier note en observations : « 18 enfants compris dans la force actuelle » ...".
Suivent ensuite les observations du Général de Division Grenier : "Esprit des corps : généralement bon, tous les corps sont attachés au gouvernement, officiers et soldats sont animés du désir de bien faire ; tous méritent la considération due à l’état militaire.
Instruction théorique : a besoin d’être perfectionnée, depuis la rentrée des armes, les corps ont fait de fréquentes marches et les officiers et sous-officiers n’ont pu se livrer à leur étude avec tous les soins qu’elle exige ; il est hors de doute que l’inspection de l’an 11 offrira sous ce rapport des résultats plus satisfaisants.
Instruction pratique : est déjà fort avancée ; sera dans l’an 11 un degré de perfection nécessaire ; celle des soldats offre de l’ensemble, de la précision ; on remarque dans les rangs de l’immobilité et du silence ; la position des soldats et le port d’armes ont besoin d’être rectifiés.
Discipline : elle est observée dans tous les corps et leur fait honneur ; tous les renseignements pris à cet égard sont très avantageux.
Tenue : offre un bel ensemble ; ont de l’exactitude et de l’uniformité mais doit être surveillée dans les détails pour obtenir un plus haut degré de perfection.
Habillement : Mérite toute l’attention du gouvernement : l’habillement, quoique bon, présente des défectuosités ; en ce que les envois de draps et étoffes ne se font plus aux époques déterminées, que les draps et doublures ne sont pas conformes aux échantillons envoyés aux corps par le ministre de la guerre et que si les corps les rejettent, ils sont obligés d’attendre six mois avant de les voir remplacés et quelques fois n’obtiennent pas encore les remplacement auxquels les fournisseurs se refusent sous différents prétextes.
Les règlements sur l’habillement indiquent dans celui du soldat veste ou gilets ; plusieurs corps ont adopté les gilets ; il en résulte que les soldats devront porter les habits en été et que ceux-ci n’obtiendront pas la durée prescrite. La veste n’offre pas cet inconvénient, habille mieux le soldat, et peut être au moins cinq mois de l’été sans habit, excepté les jours de parade et de service ; il est d’ailleurs nécessaire d’établir l’uniformité dans l’armée ; il faut donc supprimer ou la veste, ou le gilet.
Equipement : l’équipement présente des bigarrures qu’il faut faire cesser. Il existe encore de la buffleterie noire dans les corps, outre qu’elle ne peut durer le temps prescrit par sa qualité beaucoup inférieure à la blanche, elle est sale et malpropre, ne parle pas à l’œil et répugne aux soldats qui ne lui donnent pas les mêmes soins. Cette buffleterie doit être remplacée. Presque tous les corps manquent de bretelles de fusil, les habits en souffrent et se déchirent facilement au port d’arme.
Armement : l’armement est généralement bon et bien entretenu ; les corps y donnent les plus grands soins.
Casernes : les casernes dans la 24e division militaire sont en général de vieux bâtiments, malsains et mal distribués, manquant de râtelier d’armes et de planches à pain ; les fournitures sont de mauvaise qualité et vieilles, presque toutes sont les anciennes des Autrichiens.
Hôpitaux : les hôpitaux militaires de Bruxelles et d’Anvers pourraient être tenus plus proprement ; on en attribue la cause à la houille qui sert de chauffage ; les aliments y sont de bonne qualité. L’hôpital civil de Gand, dans lequel on traite des militaires, est extrêmement mal soigné ; les malades y souffrent de la malpropreté qui y règne, et les pansements des hommes blessés se font en partie avec des étoupes au leur de charpie. Cet hospice contraste étonnamment avec celui de Bruges où les malades sont tenus proprement et traités avec soin.
Les infirmiers des corps reçoivent les galleux et l’on y traite les maladies vénériennes simples ; maos les corps obtiennent difficilement les médicaments nécessaires des hôpitaux militaires et sont souvent obligés d’y pourvoir.
Prisons : les prisons sont tenues assez proprement. On remarque que les prisonniers sont trop confondus et que les mêmes locaux servent aux malfaiteurs condamnés et aux militaires non encore jugés.
Salles de discipline : les salles de discipline des corps sont tenues conformément aux règlements.
Manutention des vivres : cette partie de l’administration militaire parait être assez soignée et les qualités bonnes. Les établissements sont bien tenus.
Recrues : l’espèce d’hommes est plutôt mauvaise que médiocre. Le recrutement de l’an 9 s’est composé de déserteurs, de vagabonds arrêtés, de conscrits de la classe du peuple la plus pauvre et de remplacements dont le mode parait avoir trop d’extension. Il en sera parlé plus bas.
Administration : les registres de comptabilité sont bien tenus et conformes aux règlements. Les corps commencent par sentier la nécessité d’apporter de l’ordre et la plus sévère économie dans cette partie de l’administration ; les recettes et dépenses paraissent précises et clairement énoncées ; cependant les arriérés considérables dus à presque tous les corps et pour lesquels l’inspecteur général a adressé au Ministre de la Guerre avec le travail de chaque revue, les réclamations les plus vives, laissent des lacunes qui rendre la comptabilité nécessairement confuse et qui exigent les plus grands soins de la part de l’inspecteur aux revues ; ils doivent surtout fixer leur attention sur les revirements de fonds qui auront lieu d’une masse à l’autre lors de la liquidation. L’inspecteur a été frappé de la situation de la médiocrité des masses d’entretien et de linge, chaussure, comparée avec les dépenses à leur charge. Il entrera à ce sujet dans quelques détails dans les observations suivantes.
Observations générales :
Masses d’entretien : On s’étonnera peut-être en voyant que la plupart des corps ayant des fonds assez considérables présentés par la situation de la caisse, appartenant à la masse d’entretien, l’on s’occupe d’en faire augmenter le produit ; mais on se convaincra aisément par l’aperçu ci-après, qu’elle sera bientôt absorbée si on ne vient à son secours. Il faut observer que cette masse qui s’est accrue jusqu’au 1er Vendémiaire an 10, parce que les corps ayant reçu jusque-là tous leurs effets confectionnés, point ou peu de conscrits à équiper, n’a été tenue qu’à très peu de dépenses ; à présent qu’elle aura à fournir à toutes celles qui lui sont imposées, elle sera hors d’état de les continuer.
Recette de la masse d’entretien : la recette fixe de cette masse est de 9 francs par homme par an, au complet de 1961 hommes cy 17649 francs. Elle devrait s’accroitre du versement de cette masse de ce qu’on a fait de bon à celle de linge et chaussure, les hommes morts désertés et congédiés étant absent. Mais vu l’insuffisance de la retenue faite à chaque homme pour pourvoir au remplacement et à la réparation de ses effets de linge et chaussure, ainsi qu’il sera démontré plus bas, il résulte que la masse de linge et chaussure ne possède que peu de chose et que chaque homme est plus souvent son débiteur que son créancier et que l’on ne peut fonder aucun espoir de recette à la masse d’entretien résultant du décompte des morts ou désertés ; il est d’ailleurs prouvé que ces derniers surtout laissent des dettes à leur départ, étant pour la plupart des hommes dérangés ; on ne peut donc compter que sur la recette fixée d’autre part 17649 francs.
Confection de l’habillement par an 9301 fr. 71
Façon et achat d’étoffes pour la réparation de l’habillement vieux 2802,15
Façon et achat de matières premières pour la réparation de l’équipement et armement 1908.
Achats d’effets de linge et chaussures à fournir aux hommes de nouvelle levée dont le nombre n’est évalué qu’à 250 par an quoiqu’il doit être porté à 500 puisque chaque conscrit n’est tenu qu’à servir quatre an 8342,43.
Frais d’administration 3600
Balance 25654,29
Les dépense fixes étant de 25654,29
Et les recettes de 17649
Il y aura chaque année un déficit de 8005, 29.
On remarque qu’il n’existe aucune supposition dans les dépenses, que s’il en existait elle serait en moins … que le nombre des conscrits, en suivant le mode de recrutement pour l’armée sera nécessaire de plus du 8e.
Dépenses à la charge de la masse d’entretien : cette masse étant fixée par la loi du 1er février 179. pour les corps d’infanterie à 39 fr. par homme par an, elle se composait savoir :
Pour l’habillement et équipement 20#10
Pour le recrutement : 16
Pour réparations et dépenses communes : 2 10
Total : 39#
En comparant les charges de la masse générale à cette époque avec celle de la masse d’entretien actuelle, les mêmes dépenses quoique changées de nature existent ; on en trouvera à n’en diminuer que ce qui était accordé pour le recrutement qui n’existe plus cy 16#
Resterait 23.
Proposer de rétablir la masse d’entretien à ce taux dans un moment surtout où la plus sévère économie doit être observée dans l’administration des finances, serait un abus et le travail d’un fou. Cependant, d’après le calcul fait de ses dépenses fixées par année comparée à ses recettes, on conviendra que cette masse sera absorbée dans trois ans, et qu’il en coûtera alors des sommes énormes au gouvernement pour la rétablir. On pense donc qu’en diminuant des dépenses de la masse d’entretien, les effets à fournir aux hommes de nouvelles levées, celles restant à faire se rapprocheraient des recettes mais alors, il faut qu’il soit tenu compte aux corps et par trimestre, des effets fournis aux conscrits sur des états visés par les inspecteurs aux revues. Ce moyen qui parait le plus économique, évitera encire toutes les dépenses supposées, en ce que le gouvernement ne payera les effets de linge et de chaussure que pour les conscrits arrivés aux corps.
Masse de linge et de chaussure : Pour former cette masse, on retient par jour sur la solde du sous-officier 8 cents et sur celle du soldat 5 cents ; cette retenue monte pour un an pour les sous-officiers à 24 frs et 48 cts.
Et pour les soldats à 18 frs.
Sur cette retenue, on doit former une masse de 27 frs à chaque sous-officier et de 18 frs à chaque soldat avec ce qu’ils n’auront pas dépensé pour les remplacements et réparations de leurs effets de linge et chaussure.
Ces remplacements consistant :
En 2 chemises à 4 frs 13 cts 8 frs 26 cts
1 col noir à 35 cts 35 cts
1 paire de bas de laine 2 frs 2 frs
1 id de fil 1 fr. 50 1 fr. 50
2 paires de souliers à 4 fr. 50 9 frs
1 paire de guêtres noires 4 frs 34 4 frs 34
1 id grise 1 fr. 90 1 fr. 60
Total : 27 frs 35 cts
(Note en marge : les souliers coutent aux corps de 4,75 à 5 frs ; presque tous, ils vont au-delà de 4,75 frs).
Il est bien démontré que ni les sous-officiers les soldats ne pourront avec la retenue qu’on leur fait, suffire aux dépenses qui sont indispensables, si l’on ne vient à leur secours, ou par une fourniture d’une partie d’effets en nature ou par une augmentation du décompte de linge des chaussures.
L’insuffisance de la retenue est devenue sensible depuis l’an 10, et la masse diminue considérablement chaque mois ; elle s’était accrue avant cette époque parce que les corps avaient été avantagés dans les pays conquis et qu’ils avaient ménagé plusieurs mois de leur solde, avec laquelle on a complété les masses et fourni les sacs d’effets de linge et chaussures. A présent qu’il faut les renouveler et les réparer sur leur seule retenue, elle sera insuffisante et le restant en caisse, à chacun d’eux sera absorbé avant la fin de l’année.
On demandera peut-être comment cette masse de linge et chaussures qui est plus forte que celle qui existait en 1788, doit ne pas suffire, tandis que la dernière est suffisante cette époque.
On n’en trouvera la cause dans l’augmentation du prêt de premier d’un tiers des différents effets de linge et chaussures, et dans les moyens que les corps avaient de doubler cette masse par les services des ouvriers et ceux des petits congés avec solde entière. Il est prouvé qu’à cette époque, on avait plus de 30 travailleurs par compagnie et pendant sept mois de l’année 12 et 15 petits congés, qui payaient leurs services ; aujourd’hui les moyens n’existent plus et ne sont plus autorisés.
Conscription
En conservant le mode de recrutement de l’armée par le moyen de la conscription, on continuera sans doute d’accorder la faculté des remplacements. Cependant le mode présente bien des inconvénients, en ce que la seule classe aisée peut se faire remplacer ; que les remplaçants ne sont que des mercenaires, la plupart sans asile, et qu’alors l’ensemble du recrutement de l’armée n’est composé que de la classe la plus pauvre de la France ; il en résulte que les corps ne trouvent plus de sujets pour former des sous-officiers, et que l’esprit national qui a caractérisé nos armées dans cette dernière guerre se détruit. Dans quelque temps, on en demandera la cause et on sera étonné de la trouver en partie dans la facilité des remplacements. Pour obvier autant que possible à cet inconvénient, on indiquera ci-après les moyens de faire tourner la faculté des remplacements à l’avantage du gouvernement, à celui de l’armée, et à la satisfaction des conscrits, que des circonstances particulières forceraient d’exempter du service personnel.
Ces moyens tendent à faire former une masse de remplacement qui ne serait pas à la charge du gouvernement, et à ne plus laisser à l’arbitraire des remplaçants le prix qu’ils exigent de ceux qui désirent s’en faire remplacer.
Mode de remplacement proposé
On ne peut se dissimuler l’avantage qu’il résulte pour l’armée de pouvoir conserver dans les corps le plus possible d’anciens soldats et sous-officiers propres par leur expérience à diriger en peu de temps l’instruction des hommes dont chaque corps se recrute, quel que soit le nombre dont les circonstances obligeraient le gouvernement à en augmenter le complet.
On peut se procurer ce précieux avantage en accordant à chaque sous-officier et soldat qui, ayant complété les années de service auxquelles il était tenu, déclarerait encore vouloir servir pendant 4 ans, une prime de 60 frs, cette prime serait déterminée à raison des engagements successifs que pourrait contracter le même homme à l’échéance du précédent et serait payée par la masse des remplaçants.
Composition de cette masse
Chaque année, après le travail des revues des inspecteurs généraux, le gouvernement peut connaître le nombre d’hommes nécessaires au complètement de l’armée ; il peut connaître aussi le nombre de chaque corps qui, ayant droit aux congés absolus, désirent continuer leur service et déterminé d’après cette connaissance, le nombre d’hommes qu’on pourra exempter dans chaque département du service personnel ; ces hommes seront tenus de payer à la masse de remplacement un prix que le gouvernement déterminera et qui pourrait avoir pour base le montant de toutes les contributions directes réunies que payent annuellement ou le conscrit à remplacer où les pères et mères, somme qui ne devra pas être moins de 200 frs. On peut évaluer chaque année à un 4e le nombre d’hommes de chaque corps qui, n’ayant plus chez eux l’appât du remplacement, ou qui ayant du goût pour l’état militaire, se décideraient à continuer leurs services ; il est entendu que les inspecteurs n’admettraient à cette faculté que les hommes de bonne conduite. On portera également le nombre des hommes à exempter de service personnel à un 4e et le déficit au complet sera rempli par ceux mêmes qui l’auraient opéré en partant par congé absolu. On peut présumer que plus d’un quart des conscrits appelés aux armées se présenteront pour être exemptés du service personnel ; afin de ne point commettre d’injustice et ne pas favoriser les uns plus que les autres, on admettra sans doute d’en réduire le nombre au quart voulu par la voie du sort.
Cette masse fera partie des attributions du département de la guerre en la faisant valoir, les fonds qui la composeraient en augmenteraient aussi le produit, parce qu’il est probable que vu la différence des dépenses qui seront à la charge de cette masse, à ses recettes elle aura toujours un bénéfice considérable que l’on peut évaluer à 1200000 frs par an ; le gouvernement pourrait sur ces fonds accorder des suppléments à la masse de linge et chaussure et trouver encore de quoi payer à la masse d’entretien une partie des effets de linge et chaussure à fournir aux hommes de nouvelle levée ; ces avantages inappréciables ne sont balancés par aucun inconvénient ; au contraire le conscrit n’aura plus l’embarras de chercher un remplaçant ou de le recevoir à des conditions arbitraires.
L’armée ne sera plus appauvrie de sujets puisque dans le nombre des recrues à recevoir chaque année, le quart seulement sera remplacé ou exempté de service personnel, et dans les trois autres quarts qui devront marcher, il se trouvera un bon nombre propre à former des sous-officiers.
Les exemptions de services ne sont pas, à la vérité, aussi nombreuses que par le mode de remplacement actuel, mais le bien du service et la gloire de l’armée exigent cette réduction, et les corps seront composés de citoyens français qui s’enorgueilliront de l’état militaire.
Le ministre de la guerre observera que je n’ai établi que le principe de ce mode, qui peut être développé à l’infini et que sous tous ces points de vue, il offre de très grands avantages.
Avancement par élection.
Tous les militaires conviennent que le mode d’avancement par élection établi dans l’armée par la loi du 14 germinal est défectueux sous beaucoup de rapports.
Celui au grade de caporal à un vice essentiel qui s’étend ensuite à tous les grades et nuit singulièrement au bien du service en ce que, donnant aux volontaires le choix de leurs caporaux, c’est porter atteinte à la discipline et à l’émulation ; l’expérience a suffisamment prouvé le vice et souvent forcé d’enfreindre la loi à cet égard. On ne peut se dissimuler que des soldats qui ont à choisir un caporal dans leurs compagnies ne recherchent pas plus dans ceux qu’ils proposent les talents et la capacité nécessaires au grade qu’ils auront à nommer, que la fermeté pour en soutenir l’autorité. Ils ont bien soin au contraire de ne proposer que ceux de leurs camarades qu’ils appellent de bons enfants dont ils espèrent beaucoup d’indulgence et qui, leur devant leur avancement, ne pourront user envers eux de toute l’étendue du pouvoir que leur donne le grade.
Le grade de caporal étant celui qui conduit à tous les autres, puisque celui qui en est une fois pourvu ne peut plus être arrêté dans son avancement à ceux supérieurs ou son ancienneté le conduira infailliblement ; on ne saurait donc trop empêcher que ce grade, dont l’importance n’a pas été assez sentie, ne soit plus donné si légèrement ; pour assurer un meilleur choix de caporaux et autres grades supérieur, on pourra en changeant le mode prescrit par la loi du 14 germinal, admettre celui qu’on va indiquer pour chaque grade ; on ne devra plus alors dans les corps des officiers qui ne figurent pas convenablement dans leurs grades, mais qu’un premier choix y a conduit sans que l’on puisse l’empêcher.
Caporaux.
Il sera formé dans chaque corps une liste des soldats ayant la meilleure conduite, au moins 6 mois de service, la pénurie de sujets nécessitant en ce moment cette disposition, on pourra par la suite exiger un an de service, et sachant bien lire et écrire. Cette liste sera établie de la manière suivante : tous les caporaux d’un bataillon d’une demi-brigade, selon que l’on voudra étendre ou restreindre le choix, présenteront chacun à leur capitaine un soldat de leur compagnie, qu’ils croiront le plus propre à être caporal ; dans le cas où un soldat serait proposé par plusieurs caporaux de la compagnie, il serait censé choisi par le plus ancien, et le choix des autres recommencerait jusqu’à ce que chaque caporal présente un sujet différent à son capitaine.
Le capitaine choisira trois de ceux qui lui auront été présentés par les caporaux de sa compagnie ; il remettra les noms de ceux qu’il aura choisis au commandant du corps qui fera former la liste des sujets choisis par tous les capitaines du bataillon ou de la demi-brigade ; cette liste arrêtée par le commandant du corps sera déposée entre les mains du 4e chef de bataillon qui le fera mettre à l’ordre de la demi-brigade.
Lorsqu’il vaquera une place de caporal dans une compagnie, le commandant de cette compagnie choisira sur la liste trois sujets qu’il proposera au commandant du corps et ce dernier en nommera un pour occuper la place vacante ; il est à observer que le capitaine qui devra proposer trois sujets de la liste ne pourra dans aucun cas, y comprendre des hommes de sa compagnie.
Si l’on tenait à faire participer les soldats à ce choix, on le pourrait sans s’éloigner du mode proposé, en leur laissant le choix de deux des sujets pris sur la liste à proposer comme candidat à la place vacante. Le capitaine alors désignerait le 3e et les présenterait ensemble au choix du chef du corps. Il est cependant à préférer que les soldats n’aient aucune influence dans ce choix.
Les compagnies de grenadiers devant être composées d’hommes expérimentés et ayant fait preuve de bonne conduite, les capitaines de ces compagnies devront être autorisés à choisir, lorsqu’il leur manquera un caporal, dans tous les caporaux des compagnies de fusiliers de la demi-brigade, ces trois candidats qu’ils voudront présenter au chef du corps, s’ils n’avaient pas trouvé dans la liste les sujets propres aux grenadiers.
La liste réduite au-dessous de moitié, on en formera une autre de la même manière.
Caporal Fourier.
Le caporal Fourier étant, par ses fonctions, chargé de la partie administrative de la compagnie sous les ordres de l’officier qui la commande, son choix doit être l’effet de la confiance et laisse aux capitaines, en leur donnant la faculté de la porter non seulement sur tous les caporaux de la demi-brigade, mais encore sur les volontaires qu’ils croiront propres à remplir les fonctions de ce grade, sauf la confirmation du commandant du corps.
Les caporaux Fourier étant dans la classe des caporaux, ils seront comme eux susceptibles de passer au grade de sergent par ancienneté ou par choix, mais rouleront avec les sergents pour parvenir au grade de sergent-major.
Sergent
On suivra l’avancement au grade de sergent par élection le même mode que pour les caporaux ; les sergents du bataillon ou de la demi-brigade choisiront chacun dans leur compagnie le caporal qui leur paraîtra le plus susceptible d’avancement, ayant six mois de grade, et le présenteront au commandant de la compagnie qui choisira un des caporaux présentés ; il sera formé de tous ceux choisis une liste dans laquelle le commandant de la compagnie où il y aura un emploi de sergent vacant, prendra trois candidats qu’il proposera au commandant du corps, pour qu’il désigne celui qui devra occuper la place. Le capitaine ne devra jamais présenter pour candidat le caporal de cette compagnie porté sur la liste, afin d’éviter qu’un caporal devienne sergent dans la même compagnie.
La liste réduite au-dessous de la moitié sera renouvelée d’après les mêmes principes que ceux de sa formation.
Sergent-major
Vu la rareté des vacances dans ce grade, on ne formera la liste des candidats à proposer aux places vacantes au tour du choix, que lorsque ces vacances auront lieu ; pour former cette liste, le chef du corps fera prévenir les sergents-majors de toutes les compagnies de la demi-brigade ou du bataillon dont fait partie celle où la place est vacante, de remettre à l’adjudant de décade le nom du sergent ou caporal fourrier de leur compagnie, qu’ils auront choisi pour être proposé à cette place ; l’adjudant suppléera au sergent-major qui a fait la vacance, et à tous ceux qui seraient absents par congé ou autrement. Il formera la liste de tous les sergents ainsi choisis, il la remettra au chef du corps qui, après l’avoir approuvée, la communiquera au capitaine de la compagnie où la place sera vacante, afin qu’il lui propose trois des sergents portés sur la liste, desquels le chef désignera celui qui devra occuper la place vacante.
Adjudant sous-officiers
Les fonctions de l’adjudant sous-officier étant purement militaires, et tenant plus de l’instruction, police et discipline qu’à l’administration, on ne doit pas laisser le choix aux conseils d’administration mais le donner aux officiers supérieurs qui, réunis, nommeront à la pluralité des voix celui de tous les sergents-majors et sergents du corps qu’ils jugeront le plus propre à ces fonctions, les officiers supérieurs absents lors de la vacance d’une place de ce grade, ne pourront être suppléés pour le choix du remplaçant ; ils devront être consultés et envoyer leurs suffrages par écrit, et lorsqu’il y aura partage dans les voix des officiers supérieurs, celle du chef du corps aura la prépondérance.
Comme les fonctions d’adjudant sont fatigantes et exigent autant d’activité que d’instruction de ceux qui les exercent, et qu’il est difficile de remplacer ceux qui se sont formés par la pratique, il faudrait, pour éviter des remplacements trop fréquent dans ce grade, et dédommager ceux que le bien du service exigerait d’y conserver, et ne pas les rendre victimes de l’utilité dont ils sont, leur accorder d’être considérés pour l’avancement seulement par ancienneté aux grade de lieutenant, comme sous-lieutenant du jour de leur nomination d’adjudant, et leur en accorder le traitement lorsqu’un sous-officier leur cadet parviendrait à la sous-lieutenance par ancienneté.
Comme en leur qualité d’adjudant, ils ne doivent pas cesser d’être éligibles aux places de sous-lieutenant au choix ; dans le cas où ils seraient choisis à une de ces places, ils devront jouir du traitement y attaché à compter de ce jour et continuer leur fonction d’adjudant s’ils y sont jugés nécessaires par les officiers supérieurs, jusqu’à ce que par ancienneté ou par un nouveau choix ils parviennent à la lieutenance.
Lorsque l’adjudant nommé sous-lieutenant au choix sera jugé devoir continuer ses fonctions d’adjudant, le tour du choix sera censé passer et l’on donnera à l’ancienneté la sous-lieutenance qu’il laissera vacante.
Sous-lieutenant, lieutenant et capitaine
L’avancement par élection au grade de sous-lieutenant, de lieutenant et de capitaine se continuera d’après le mode voulu par la loi du 14 Germinal, en donnant cependant plus d’extension au choix ; il faut pour cela ne pas le borner au bataillon où se trouve la vacance, mais bien y faire participer tous les bataillons ; il peut arriver que le même bataillon ait seul l’avancement pendant longtemps ; il est possible que le bataillon qui a la vacance ne possède pas aux yeux des électeurs le sujet le plus propre à y être nommé.
Adjudant major
Les fonctions des adjudants majors les mettent en relation immédiate avec les officiers supérieur pour tout ce qui est relatif à l’instruction, police et discipline. On ne voit pourquoi on a laissé leur nomination au choix du conseil d’administration avec lequel ils n’ont aucune relation ; il est plus naturel qu’ils soient nommés par les officiers supérieurs. On pourra suivre à leur égard le mode proposé pour les adjudants sous-officiers.
Chef de bataillon
On demande en faveur des capitaines qui depuis longtemps ont été privés d’avancement, le rétablissement du mode voulu par la loi du 14 Germinal pour l’avancement au grade de chef de bataillon.
Les fonctions du 4e chef de bataillon étant d’une nature particulière, la nomination à cet emploi appartiendra de droit au gouvernement sans préjudicier à la moitié des autres places qui lui sont réservées par la loi du 14 Germinal.
Fonctions du 4e chef de bataillon
Le gouvernement, en créant dans chaque corps, un 4e chef de bataillon, a sans doute eu en vue de les utiliser par leur surveillance pour l’administration, la police, la discipline et l’instruction ; mas comme on a prononcé que vaguement sur leurs fonctions, il en résulte que les chefs de corps les interprètent différemment les uns des autres et les emploient comme ils l’entendent. Il serait nécessaire que le gouvernement fît cesser cet arbitraire en précisant par une instruction les fonctions qu’il entend devoir être remplis par les 4es chefs. Il semble qu’ils doivent être chargés de tous les détails de l’instruction, de la police, de la discipline et de l’administration ; mais il faut établir les rapports qui doivent exister entre les chefs de corps, les commandants de bataillon, eux, les adjudants majors et le conseil d’administration.
Le 4e chef de bataillon doit transmettre les ordres du chef de la demi-brigade au corps ; il réunira à cet effet et à une heure indiquée les adjudants majors et adjudants sous-officiers des trois bataillons, prescrira ce qui doit être fait dans la journée, recevra les rapports des capitaines de police, surveillera la discipline, la tenue et la propreté des casernes, et sera chargé de l’instruction de la demi-brigade au détail, depuis l’école du soldat jusqu’à celle du bataillon inclusivement ; il pourra être utilisé avantageusement si on le rend le rapporteur du conseil d’administration ; il sera à même de faire connaître les abus que sa surveillance aurait pu lui faire remarquer, et qui peuvent échapper à un conseil qui n’est pas toujours composé de membres ayant des connaissances dans cette partie et dont les séances sont toujours trop courtes pour examiner suffisamment tous les objets qui lui sont soumis.
Chef de brigade
Ces emplois pour l’infanterie devraient se donner pour moitié par le choix du gouvernement et moitié par ancienneté de grade de chef de bataillon sur toute l’armée.
Avancement par ancienneté de grade
Par un décret du 27 Pluviôse an 2, il a été décidé qu’aucun citoyen ne pourra être promu aux empois qui vaqueront depuis le grade de caporal jusqu’à celui de général en chef s’il ne sait lire et écrire.
Avant la promulgation de cette loi, beaucoup d’officiers avaient été promus quoique ne sachant ni lire ni écrire ; plusieurs existent encore dans les corps ; doivent ils parvenir à leur tour d’ancienneté à un grade supérieur à celui qu’ils ont ? Ne serait-il pas à propos de déterminer que toutes les fois qu’une place sera vacante et appartiendra au tour de l’ancienneté, celui qui y aura droit sera examiné par cinq militaires qui lui sont supérieurs en grade et qui devront toujours avoir pour président un chef de bataillon. Cet examen pour le sous-officier sera basé sur l’instruction théorique de l’école du soldat et celle de peloton sur les comptes à rendre de la discipline et de la tenue et sur les rapports par écrit qu’un sous-officier est dans le cas de faire lorsqu’il est détaché le conseil d’examen prononcera sur la capacité ou l’incapacité du sujet et déclarera s’il y a lieu ou non à lui accorder l’avancement auquel son ancienneté lui donne des droits.
On suivra la même marche pour les sous-lieutenants et lieutenants qui auront droit à l’avancement par ancienneté et l’examen sera basé sur l’instruction théorique de l’école du soldat, du peloton, et du bataillon sur les comptes à rendre de la tenue et de la discipline sur la manière de gérer l’administration d’une compagnie en matière de comptabilité, sur les devoirs de l’officier en campagne pour les différentes parties du service et sur la manière d’énoncer clairement et avec précision les rapports qu’il aura à faire sur des reconnaissances et détachement armés que l’officier est dans le cas de faire.
Le sous-lieutenant et lieutenant jugé capable de remplir la place supérieure qui lui est dévolue par ancienneté ayant alors les connaissances qui lui sont nécessaire est dispensé d’un nouvel examen pour parvenir au grade de capitaine.
Décisions demandées
Beaucoup d’officiers destitués, démissionnaires ou retirés chez eux avec pension ont repris de l’activité dans l’infanterie, soit comme conducteurs de conscrits, soit comme ayant coopéré à la formation des bataillons auxiliaires ; ces officiers élèvent tous les jours des difficultés par la prétention qu’ils ont de prendre leur rang d’ancienneté dans la colonne des officiers de leur grade, du jour qu’ils y ont été nommés, nonobstant l’interruption qu’ils ont eu dans leur service. Ces difficultés sont journellement soumises au Ministre de la Guerre et nécessitent de sa part des décisions partielles qui, n’étant connues que des corps qui les ont provoquées, n’empêchent pas le cours des réclamations dans les autres ; on pourra les faire cesser par une décision officiellement adressée à tous et qui classât d’une manière claire et précise tous les cas où un officier rentrant au service actif, pourrait se prévaloir de sa nomination au grade qu’il occuper pour prendre son ancienneté dans la colonne des officiers du même grade ; il me semble que tous ceux désignés ci-dessus aucun ne pourrait prétendre à cette faculté et que les officiers devenus surnuméraires par suite des évènements qu’il n’a pas dépendu d’eux d’empêcher pourraient seuls y avoir droit ; quant aux autres, ils ne devraient faire valoir leurs services antérieurs à leur rentrée en activité que pour établir leurs droits à la pension de retraite" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 199).
Le 25 avril 1802 (5 Floréal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Paris, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous envoyer, citoyen Ministre, 83 congés absolus de la 17e demi-brigade.
Veuillez les revêtir des formalités prescrites et en ordonner le renvoi à cette demi-brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 222).
Le Premier Consul prévoit alors de reprendre la Louisiane aux Espagnols et de confier l’expédition au Général Victor. Il écrit, depuis Paris, le 24 août 1802, au Général Berthier : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner ordre aux trois bataillons de la 54e, aux deux bataillons de la 17e de ligne, à deux compagnies d'artillerie à pied du 7e régiment, qui se trouvent en Hollande, à deux escouades d'ouvriers d'artillerie, à une compagnie du bataillon du train d'artillerie, à un escadron de 150 dragons, de se tenir prêts à partir sous les ordres du capitaine général Victor. Ces troupes s'embarqueront à Dunkerque. Vous ne les ferez sortir de Hollande que lorsque tout sera prêt à Dunkerque, et qu'elles n'auront plus qu'à s'embarquer. Donnez des ordres en conséquence au général de division Rivaud, aux généraux de brigade Gareau, Gratien et Boivin, à l'adjudant commandant César Berthier, à des officiers d'artillerie et du génie, et à des administrateurs, ce qu'il en sera jugé nécessaire à un corps de troupes de la force ci-dessus.
Vous réunirez huit pièces de 4 avec un double approvisionnement, quatre de 8, quatre de 12, huit obusiers de 6 pouces, avec 2,500 fusils français et 500 étrangers, 600,000 cartouches et des outils de pionniers, à Dunkerque, où ils seront à la disposition du ministre de la marine, pour l'expédition aux ordres du général Victor" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6268 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7103).
Toujours le 24 août 1802, depuis Paris, Bonaparte écrit également au Contre-amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Le ministre de la guerre a ordre de tenir à votre disposition, à Dunkerque, cinq bataillons d'infanterie composés des 54e et 17e de ligne, deux compagnies d'artillerie, seize pièces de canon, 3,000 fusils, un général de division, trois généraux de brigade, pour être employés à l'expédition de la Louisiane. Je désirerais que cette expédition pût partir dans la première décade de vendémiaire, immédiatement après les vents de l'équinoxe, afin qu'elle pût encore profiter des bonnes mers" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6269 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7105).
Le 28 janvier 1803 (8 pluviôse an 11), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "J'ai reçu, citoyen ministre, les deux états que vous m'avez envoyés, le 23 Nivôse, pour la répartition de l'excédent de la conscription ... La 17e et 54e ne sont point portées comme ayant besoin d'être complétées, parce qu'elles sont passées aux îles depuis le 1er vendémiaire ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 529 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7447).
Le 21 pluviôse an 11 (10 février 1803), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Puisque les glaces retiennent l’expédition du général Victor, donnez-lui l’ordre de ne mener à la Louisiane que trois bataillons, savoir, un de la 17e de ligne et deux de la 54e et de les porter au complet de guerre. Vous placerez alors les détachements des 17e et 54e dans une petite garnison, à quinze ou vingt lieues du département où ils se recrutent ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6578 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7467).
Comme on le sait, cette expédition n’aura jamais lieu et la Louisiane sera vendue aux jeunes Etats Unis. Victor va finir par commander les troupes françaises en Batavie. Bonaparte écrit donc, depuis Saint-Cloud, le 17 prairial an 11 (6 juin 1803), au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner ordre au lieutenant général Victor de prendre le commandement des troupes françaises et bataves qui se trouvent en Hollande ; son titre sera seulement : général commandant en Hollande.
Il divisera son corps en trois brigades. La première sera destinée à la défense de Flessingue et de l'île de Walcheren ; la deuxième destinée à la défense des embouchures de la Meuse ; la troisième destinée à la défense du Texel.
La première sera commandée par le général Monnet, auquel vous ferez connaître que, Flessingue étant destiné à être un grand chantier de construction de la marine française, il doit correspondre directement avec vous et recevoir directement vos ordres. Le général Victor ne devra donc se mêler de la défense de Flessingue que sous le point de vue d'intérêt général et de supériorité de pouvoir militaire.
La première brigade sera composée des 41e et 71e de ligne ; la deuxième, des 17e et 35e de ligne ; la troisième, des 11e et 109e de ligne.
Le général Victor réunira à chacune trois bataillons bataves ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7697).
Le 25 Prairial an 11 (14 juin 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel directeur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne.
Le camp de Hollande sera composé de 30,000 hommes, dont 18,000 de troupes françaises et 12,000 de troupes bataves. Les 54e, 84e, 45e, 17e, 109e, 11e, 71e, 35e et 41e demi-brigades seront d'abord destinées à faire partie de ce camp ; avant un mois d'autres troupes seront désignées pour compléter le nombre de 18,000 hommes ; le 6e de hussards et le 1er régiment de chasseurs seront désignés, trois compagnies d'artillerie à pied, une compagnie d'artillerie à cheval, une compagnie d'ouvriers ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814; Correspondance générale, t.4, lettre 7722).
Le 23 Août 1803, est fixée la composition des camps répartis sur les côtes de l’Empire en vue de l'invasion de l’Angleterre. Les troupes vont s’y exercer à s’embarquer et débarquer d’une immense flottille franco-hollandaise (batave). Napoléon écrit à Berthier le même jour, depuis le Camp de Bruges : "Le général Davout est nommé commandant en chef du camp de Bruges ...
Le camp de Bruges sera composé de trois divisions …"
Mais la 17e de Ligne n’est pour le moment pas encore concernée.
L’Arrêté du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) rétablit la dénomination de Régiment d’infanterie, et le titre de Colonel remplace celui de Chef de Brigade.
Le 3 octobre 1803, le Général Victor reçoit l'ordre de former, avec ses troupes, deux camps, à Utrecht et à Walcheren. Le premier doit comprendre quatorze Bataillons (7,700 hommes) de troupes françaises et 10,000 hommes de Régiments bataves ; le second, quatre Bataillons français et 5,000 hommes de troupes bataves. Les dépêches du Ministre de la Guerre spécifient que le 18e d'infanterie légère, les 11e, 17e, 35e et 92e de ligne, formeront le camp d'Utrecht. Ces derniers Régiments de ligne doivent aller au camp avec trois Bataillons, de 700 à 1,000 hommes chacun, et laisser leur quatrième Bataillon à Breda, Berg-op-Zoom et Nimègue, où se confectionnent les effets d'habillement et s'instruisent les Conscrits. Enfin le Corps d'armée gallo-batave réuni au camp d'Utrecht doit défendre le Texel et les embouchures de la Meuse. Il doit aussi être inspecté, armé et équipé de manière à pouvoir s'embarquer au mois de novembre (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 189).
Tous les mouvements nécessités par les dispositions nouvelles s'exécutent pendant le mois d'octobre ; au 7 novembre 1803, le camp d'Utrecht est complétement organisé, sous le commandement en chef du Général Victor, qui s'est installé à Utrecht et qui a sous ses ordres les Généraux de Division Boudet et Barbou, les Généraux de Brigade Rousseau, Cassagne, Gratien et Garreau. Les troupes se composent de deux Bataillons du 18e Régiment d'infanterie légère, cantonnés à Gouda, Oudewater et Woerden ; trois Bataillons du 11e Régiment d'infanterie de ligue, à Nimègue et Grave ; trois Bataillons du 17e, à Utrecht et Gorcum ; trois Bataillons du 35e, à Arnheim, Wageningen et Rhenen ; trois Bataillons du 92e, à Zutphen, Deventer et Doesborgh ; trois Escadrons du 8e Régiment de Chasseurs, à Bommel, Utrecht et Tiel ; quatre Escadrons du 6e Hussards, à Deventer et Zwolle (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 190).
Dans les derniers jours de novembre, le 17e Régiment de ligne passe au camp de Bruges, et est remplacé par le 84e, venant du Hanovre (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 191).
Bonaparte en effet, affecte le nouveau 17e de Ligne au commandement de Davout. Le Régiment doit embarquer sur la flottille batave qui elle-même doit rallier les forces françaises principales. Il écrit à Berthier le 29 novembre : "... Faites connaitre au général Davout que le 7e régiment d’infanterie légère ne fera plus partie de son armée, mais que les 17e, 21e et 48e de Ligne en feront partie, que ces trous régiments doivent se réunir à Berg Op Zoom et Flessingue où ils s embarqueront à bord de la flottille batave. Chacun de ces 3 régiments fournira deux bataillons de 170 hommes. Ainsi son corps d’Armée au lieu de 12 régiments se trouvera porté à 14. Vous lui ferez connaitre que ces troupes devant s’embarquer sur la flottille batave et se trouvant sur le territoire de cette République, il aura la surveillance et le commandement dans l’ile de Walcheren pour tout ce qui est relatif aux mouvements de la flottille ... Le 17e de Ligne fera partie de la division du général Oudinot … Mais tous resteront à Berg Op Zoom et Flessingue pour fournir des garnisons à la flottille batave, et lors de la jonction aux rendez vous, chaque régiment rejoindra sa division".
Le 20 décembre 1803 (28 Frimaire an 12), Davout écrit au 1er Consul : "… Le général Monnet m'ayant fait connaître que le 21e était insuffisant pour former les garnisons des bateaux plats et autres bâtiments de guerre, j'ai donné l'ordre au 17e régiment d'infanterie de ligne qui est à Berg-op-Zoom de se rendre dans l'ile de Walcheren, à Midelbourg et à West ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 40, lettre 24).
En 1804, le Régiment a ses 4 Bataillons dispersés : deux premiers au Camp de Bruges et les deux derniers à Bruxelles. L’unité est toujours sous l’autorité du Colonel Conroux depuis 1803.
Année bien remplie puisque l'Empire est proclamé le 18 mai, 18 Maréchaux sont nommés le lendemain, dont Davout; le Décret de promulgation de la Légion d'Honneur parait le 11 juillet.
Le 2 décembre, le sacre a lieu à Paris et les Aigles et nouveaux drapeaux sont distribués le 5 décembre.
/ La campagne de 1805
Fig A1 Fusilier du 17e de Ligne en 1806, d'après Suhr |
Au début de 1805, l’armée est toujours positionnée sur les côtes et s’entraine inlassablement. Le 17e de Ligne a ses deux premiers Bataillons au camp de Bruges ; Colonel Conroux, Major Nagle, Chefs de Bataillons Koletzerath et Marechal. Et les 3e et 4e Bataillons à Bruxelles, Chefs de Bataillon Arbod et Mathivet.
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps de Droite, Division Bisson, le 17e de Ligne, sur un effectif de 1944 hommes, en a 569 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
En août 1805, au sein du 17e de Ligne, presque tous les anciens soldats ont plus de 10 ans de service (918/951), ce qui leur donne droit à la haute paye (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Corps
|
Hommes ayant droit |
Total |
Années de service du plus ancien soldat |
|||
Plus de 25 ans de service |
De 20 à 25 ans de service |
De 15 à 20 ans de service |
De 10 à 15 ans de service | |||
17e régiment d'infanterie de ligne |
2 |
11 |
7 |
520 |
540 |
28 |
(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).
Désertion en l'an XIII |
||
Régiments |
Recrues |
Déserteurs |
17e de ligne |
275 |
113 |
Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148 |
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 17e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, 5e aile, 1400 hommes présent, et Corps de droite, 457 hommes présents, 87 aux hôpitaux, total 544 hommes; les 3e et 4e Bataillons sont à Bruxelles, 24e Divisionn militaire, pour 606 hommes présents, 49 détachés ou en recrutement, 74 aux hôpitaux, total 729 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 14 août 1805 (26 Thermidor an 13), Davout écrit, depuis Ambleteuse, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que, conformément aux dispositions arrêtées par Sa Majesté, le 20 de ce mois, relativement à la flottille, et d'après les instructions ultérieures de Votre Excellence en date du 22, j'ai donné les ordres nécessaires pour la prompte organisation de la 5e aile de débarquement qui doit être fournie par le corps de droite que j'ai l'honneur de commander. En conséquence, il a été désigné 3,500hommes, officiers compris, pris parmi les anciens soldats et les conscrits de bonne volonté. Ces hommes ont été répartis de la manière suivante :
13e régiment d'infanterie légère
1er bataillon 700
2e id. 700
17e id. id. de ligne.
1er bataillon 700
2e id. 700
51e id. id. id.
1er bataillon. 700
Total. 3,500
Ces troupes s'exercent journellement à la rame et à toutes les manœuvres auxquelles leur nouvelle destination pourrait donner lieu ...
Je prie Votre Excellence de vouloir bien observer que les hommes restant de chacun des bataillons ci-dessus et qui, conformément à vos ordres, doivent être embarqués sur tes chaloupes canonnières destinées à protéger le débarquement, seront peu propres à un service aussi important, puisque ce seront des conscrits de cette année, nullement encore exercés au canonnage et autres manœuvres de mer, et que l'on ne peut y former puisqu'ils ne sont pas encore instruits comme soldats. Je prie Votre Excellence de vouloir bien fixer mon incertitude sur ce point ...
J'ai l'honneur de prier Votre Excellence de vouloir bien me donner ses ordres sur les divers objets de cette lettre" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 128, lettre 84).
L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 5e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade X, le 17e de Ligne, 2 Bataillons de la 1re Division du Corps de droite, 1400 hommes partis le 8 Fructidor pour se rendre à Strasbourg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la 1re Division du Corps de droite, le 17e de Ligne, Colonel Conroux, Chefs de Bataillon Arbot et Maréchal ; 2 Bataillons. 1860 hommes au complet. 457 hommes présents à Ambleteuse, 1400 à la 5e Aile. 655 hommes présents au Dépôt de Bruxelles, 74 hommes aux hôpitaux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le 6 Fructidor an 13 (24 août 1805), le Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, adresse, depuis Boulogne, un "Rapport à l'Empereur et Roi.
Sire,
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que, conformément à ses intentions, je donnerai l'ordre :
... Aux 3e et 4e bataillons et dépôt du 17e régiment d'infanterie de ligne, de se rendre de Bruxelles à Dunkerque, où ils arriveront le 19 fructidor ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 148).
Le 26 août 1805, l'Empereur écrit, du Camp de Boulogne : "Faites partir, le 10 au matin, la division de cavalerie légère que commandait le général Broussier; envoyez-la sur Spire par la quatrième route, de manière qu’elle ne gêne pas les trois grandes routes de l’armée. Les trois bataillons qui se rendront à Ambleteuse sont le 3e du 23e de ligne, les deux du 17e. Il suffit que ces corps soient rendus à Boulogne avant le 15 fructidor. Le 21e d’infanterie campera le plus près possible des vaisseaux. Les six bataillons destinés à Boulogne sont le 3e du 36e, le 3e du 45e, le 3e du 55e, le 3e du 46e, le 3e du 28e et le 3e du 65e ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 332 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10666).
Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre le 5 Fructidor an XIII (Du 27 au 31 août 1805)" indique à la date du 6 Fructidor que les 3e et 4e Bataillons du 17e de Ligne (600 hommes) quittent Bruxelles le 12 Fructidor pour arriver à Dunkerque le 19 Fructidor. Le même document indique également, à la date du 11 Fructidor, que les 3e et 4e Bataillons (729 hommes) quittent Dunkerque le 19 Fructidor et arrivent à Ambleteuse le 21 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 443).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de droite comprend une 1ère Division composée des :
13e Régiment d’infanterie légère, 1642 hommes.
17e Régiment d’infanterie de ligne, 1739 hommes.
30e Régiment d’infanterie de ligne, 1471 hommes.
51e Régiment d’infanterie de ligne, 1634 hommes.
61e Régiment d’infanterie de ligne, 1506 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Napoléon, comprenant que le débarquement en Angleterre ne se fera pas, fait partir sa Grande armée sur l’Europe centrale à la rencontre des Autrichiens et des Russes. Les Corps d’Armée sont sous la responsabilité des Maréchaux. Les deux premiers Bataillons du 17e de Ligne, à la Division Bisson, sont au 3e Corps de Davout.
La Division Bisson quitte le camp d'Ambleteuse le 29 août, se dirigeant sur Manheim par Cassel, Lille, Namur, Luxembourg et Deux-Ponts.
En annexe à l'Ordre du jour daté du Quartier général impérial, à Boulogne, le 12 Fructidor an 13 (30 août 1805), il est indiqué : "L'Empereur accorde aux officiers des corps composant la ci-devant Grande Armée des côtes de l'Océan, depuis le colonel jusqu'au sous-lieutenant inclusivement, une gratification extraordinaire de 150 francs à chaque officier pour les rembourser des frais extraordinaires qu'ils ont dû faire pour le baraquement.
Ne sont point compris dans ce nombre, les officiers des trois régiments italiens, ceux des trois régiments français; 22e, 17e de ligne et 21e légère qui restent à Boulogne ou sur la côte, sur ceux de cavalerie, du génie ou d'état-major, qui n'ont pas fait de baraques ...
Pour ampliation du registre d'ordre :
Le Colonel du génie chargé en chef des détails de l'état-major général,
VALLONGUE" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 386).
Le 13 Fructidor an 13 (31 août 1805), Berthier écrit, depuis Boulogne : "Le bureau du Mouvement est prévenu que l'Armée des côtes a pris le nom de la Grande Armée.
La Grande Armée est commandée par l'Empereur en personne …
Les corps qui occupent les camps de la Grande Armée, sur les côtes, s'appelleront Armée des Côtes.
Elle sera commandée par un Maréchal de l'Empire qui aura à ses ordres un général de division et 4 généraux de brigade.
Et les troupes ci-après :
Les 3 bataillons du 21e régiment d'infanterie légère.
Le 3e bataillon du 25e régiment de ligne.
Les 3e et 4e bataillons du 17e régiment de ligne,
qui occuperont le camp de Wimereux et Ambleteuse ...
Maréchal BERTHIER.
Annotation de la main du Maréchal :
Cela ne doit pas être divulgué ; en prévenir ceux auxquels cette disposition sera adressée" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 418).
Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre pour la garde des camps (Du 1er au 20 septembre 1805)" indique :
Camp de Wimereux et Ambleteuse.
3e et 4e Bataillons du 17e de Ligne, 729 hommes, y compris 71 aux hôpitaux, 3 en jugement. Départ de Dunkerque le 19 Fructidor, arrivée à Ambleteuse le 21 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 447).
Le 15 septembre 1805 (28 fructidor an 13), le Ministre de la Guerre, à Paris, soumet à l'Empereur un Rapport auquel ce dernier répond le lendemain, 16 septembre 1805 (29 fructidor an 13), depuis Saint-Cloud; "... Le ministre de la marine demande aussi :
1° Deux autres détachements de 45 hommes chacun pour former la garnison des frégates la Furieuse et la Libre à Flessingue. Le 1er bataillon colonial, qui est à Flessingue, pourrait fournir ces deux détachements"; "Accordé", répond l'Empereur; "2° Un autre détachement de 45 hommes pour former la garnison de la frégate la Milanaise à Dunkerque.
Il n'existe aucune troupe d'infanterie à Dunkerque ; les 3es bataillons qui étaient restés dans la 16e division militaire viénnent de recevoir l'ordre de se rendre sur le Rhin.
II n'existe à portée de Dunkerque que les bataillons de dépôt qui font partie de l'armée des Cêtes et le bataillon de militaires français venus de l'étranger qui est à Bergues.
Je demande à cet égard les ordres de Sa Majesté"; Napoléon répond cette fois : "Prendre des hommes du 17e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 176).
Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre :
Donnez ordre aux deux bataillons du 17e de ligne qui sont à Boulogne de faire partir 200 hommes pour les bataillons de guerre ... " (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).
Pendant ce temps, les 3es Bataillons des Régiments engagés du 3e Corps forment des réserves.
"Saint-Cloud, 21 septembre 1805
Il est nécessaire que tous les 3e bataillons du corps d'armée du maréchal Davout soient dirigés sur Mayence et Juliers, et sur d'autres places des 25e et 26e divisions militaires. Vous les ferez réunir par divisions, de telle sorte que tous les 3e bataillons dont les régiments, à l'armée active, composent ensemble un corps d'armée, soient dans la même division de la réserve. Vous en excepterez toutefois les 3e bataillons qui sont eux-mêmes à la réserve de Boulogne, tels celui du 13e d'infanterie légère, celui du 17e de ligne, ceux de des 48e et 108e qui sont nécessaires à Anvers, et celui du 25e de ligne qui est au camp des côtes. Ainsi, sur quatorze régiments dont se compose le corps d'armée du maréchal Davout, neuf 3e bataillons feront partie de la réserve de Mayence".
Le 25 septembre, le 3e Corps passe le Rhin à Manheim.
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
3e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division.
17e de ligne, 2 Bataillons, 1,817 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le 1er octobre, le 3e Corps est à Geislingen.
"3e CORPS D'ARMEE.
Ordre pour le 14 vendémiaire.
Au quartier général d'OEttingcn, le 14 vendémiaire an 14 (6 oetobre 1805).
La 1re division s'établira à une lieue et demie en avant d'OEttingen. Le 17e régiment de cette division sera établi à une lieue en avant au village de Holzkirchen, sur la route d'Harbourg …
Davout" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 874).
Le Général Daultanne. Chef de l'Etat-major général, expédie, depuis le Quartier général, à OEttingen, le 14 Vendémiaire an 14 (6 octobre 1805), l'ordre de marche du 15 vendémiaire (7 octobre); il indique : "L'avant-garde partira de suite de la position qu'elle occupe et se portera à Kloster-Kaisersheim, d'où elle détachera 200 hommes d'infanterie sur Graisbach, qui longeront la rive gauche du Danube et s'empareront de tous les bacs, bateaux et nacelles qui s'y trouvent; le restant de l'avant-garde partant de Kloster-Kaisersheim se dirigera sur Rennertshofen, où elle prendra position. Le général Eppler ne négligera rien pour surprendre et s'emparer du pont de Neubourg. On en jettera un de bateaux ou de radeaux sur le Danube en faisant usage de toutes les ressources locales. Si cette opération avait un succès complet, le 17e régiment de ligne en serait prévenu et suivrait le mouvement de l'avant-garde en se portant sur la rive droite du Danube, mouvement qui serait suivi pat· tout le corps d'armée.
Le 17e régiment de ligne passera la Würniz à Fessenheim et se portera à Tagmersheim en passant par Wemding et Monheim. Ce corps prendra position sur la route d'Eichstädt et poussera des postes avancés. Ce régiment sera suivi de 100 chevaux fournis par la brigade du général Vialannes. Cc détachement de cavalerie est destiné à établir des postes de communication entre ce régiment et l'avant-garde, à faire éclairer la route d'Eichstädt. Le gros de ce détachement restera réuni près du 17e ...
Si le général Eppler surprenait le passage dn Danube, il en ferait prévenir le 17e régiment, qui marcherait de suite pour exécuter le passage et se joindre à l'avant-garde. Le général Bisson serait également prévenu et marcherait pour soutenir le général Eppler …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 876).
"Journal de marche de la division Friant.
Le 14 vendémiaire an 14 (6 octobre 1805).
… La 3e division appuie sn gauche à notre droite et à la petite ville d'OEttingen; sa droite, à Wechingen, et son centre, à Münningen, gros village à l'embranchement de la route de Nördlingen; elle envoie le 17e de ligne à Holzkirchen, sur le chemin de Harbourg; elle garde tous les ponts de la Wörniz sur son front …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 878).
Le 7 octobre, l'avant-garde de Davout, qui se trouve à Rennertshofen, passe le Danube à Steppberg dans la matinée; détachant le 17e pour assurer la liaison avec le Maréchal Soult, elle fait surprendre le pont de Neubourg par le Colonel du Génie Tousard et 25 hommes. Les 150 Autrichiens qui occupent la ville s'étant enfuis, on répare le pont; le 3e Corps franchit le Danube et pénètre en Bavière (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 22).
"3e CORPS D'ARMEE.
Journée du 16 Vendémiaire an XIV (8 octobre 1805).
… Le 17e se porte à Brunthal pour observer la route de Rain. On occupe momentanément Ober et Unter-Hausen et l'on pousse des partis sur Sinning …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 346).
Le 9, chassant devant lui le Corps de Kinmayer, le 3e Corps prend position à Aichah, Le 11, le 3e Corps se porte d'Aichach à Dachau : "dans cette position avantageuse, entre Augsbourg et Munich, Davout pouvait en trois ou quatre heures ou se reporter vers Augsbourg à Munich pour opposer avec Bernadotte et les Bavarois 60000 combattants aux Russes, ou se reporter vers Augsbourg pour seconder Napoléon dans ses opérations contre l'armée de Mack" (Ps enfermé dans Ulm).
La "Situation des troupes composant le 3e corps de la Grande Armée à l'époque du 1er brumaire an XIV (23 octobre 1805)" indique que le 17e Régiment d’Infanterie de ligne, Colonel Conroux, est à la 1ère Division, Général de Division Bisson; il compte 60 Officiers et 1797 hommes présents sous les armes. Absents avec solde : 4 Officiers et 28 hommes détachés. Absents sans solde : 139 hommes aux hôpitaux. Total 1998 hommes, 15 chevaux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1091).
Le 23 et le 24, reprenant sa marche en avant, le 3e Corps se porte sur l'Isar qu'il franchit à Fressingen où il séjourne le 24 et le 25.
Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 1ère Division du 3e Corps d'Armée, que le 17e Régiment d'Infanterie de Ligne a 134 hommes qui doivent arriver le 26 Vendémiaire à Spire. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).
"Journal de la division Friant.
Sinkenbach à Mühldorf, le 5 brumaire an 14.
… Les 1re et 2e divisions bivouaquèrent dans les bois à droite de la route sur la crète des hauteurs qui forment le revers gauche du vallon étroit de l'Inn et élevé de 20 à 25 mètres au-dessus de ladite rivière ..... ici comme dans plusieurs autres bivouacs, les divisions ne tinrent point leur rang de bataille, la 1re division tenait la gauche, le 61e régiment était à Mühldorf, dont l'avant-garde s'était rendu maîtresse la veille, et le 17e régiment à Ecksberg, où il y a un château …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 231).
L'Inn est franchi à Muhldorf, le 27, sous les boulets autrichiens. Les armées coalisées n'ont pas laissé subsister un seul pont, mais, partout, les soldats se jetant dans des barques, passent par gros détachements sous les balles et la mitraille et atteignent la rive opposée, la font évacuer et préparent le rétablissement des ponts que l'ennemi, dans la précipitation de sa retraite, a rarement détruits en entier. Les Austro-Russes battent en retraite sur Vienne.
Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 3e Corps et la cavalerie de Murat les atteignent le 30, à Mersberg, et leur font 500 prisonniers.
Le lendemain, le 3e Corps se porte sur la Traun; l'ennemi a pris position à Lambach, moins pour livrer bataille que pour se donner le temps de sauver ses bagages.
Fig A2 Voltigeur du 17e de Ligne en 1806, d'après Bucquoy |
L'arrière garde ennemie est en position à Lambach, où Koutousov s'est retranché derrière la Traun. Le premier contact de la campagne entre Français et Russes se déroule dans cette localité le 31 octobre.
La Réserve de cavalerie et le 3e corps partent le 31 octobre à 7 heures du matin, dans une formation mixte très particulière. Le 1er Régiment de Chasseurs marche en tête avec le 17e de Ligne, puis le reste de la Brigade d'infanterie Demont; 4 kilomètres plus loin vient la Division de Dragons Beaumont, puis le reste de la Division d'infanterie Bisson, les Dragons de Walther et les Cuirassiers d'Hautpoul. Cette disposition a évidemment pour but de ne pas laisser la cavalerie arrêtée, dans ce pays accidenté et boisé, par un peloton d'infanterie. Les deux armes sont étroitement mêlées : "Les quatre compagnies de voltigeurs, dit l'ordre du maréchal Davout, marcheront en tête de la colonne et se tiendront toujours à hauteur de la cavalerie, qu'elles flanqueront. Ces compagnies seront en outre chargées de fouiller les bois sur les flancs de la colonne dès que l'on sera à portée de l'ennemi".
L'union des deux armes donne, dans ce cas particulier, des résultats très heureux, car le Rapport de la 3e Division de Dragons insiste longuement sur le rôle joué par le 17e de Ligne : "L'infanterie fut d'une grande utilité et ne contribua pas peu aux succès de cette journée; la plus grande partie des prisonniers faits cc jour-là l'ont été par les chasseurs du 1er régiment, de concert avec les grenadiers du 17e de ligne", dit ce Rapport, et dans la suite il ne manque pas, avec un désintéressement admirable, de faire ressortir les actions d'éclat des Chasseurs et Grenadiers en se montrant beaucoup plus modeste pour ce qui concerne les Dragons.
"A la pointe du jour, dit le Journal de la Division de Beaumont, l'infanterie part et va fouiller les bois qui sont sur la gauche, les chasseurs à cheval suivent la grande route en éclairant sur la droite". De cc côté, en effet, le terrain est découvert jusqu'à la crête boisée qui couvre Haag.
L'extrême arrière-garde ennemie est rencontrée à 3 kilomètres au delà de Haag, sur le ruisseau qui coule vers Greiskirchen. Elle est bousculée par le 1er Chasseurs et les Compagnies d'élite de la Division Bisson sur un parcours de 4 kilomètres : ils doivent s'arrêter en face de la position assez forte formée par les hauteurs de Gaspoltshofen et Ieding, où des coups de canon les accueillent.
Le Général de Beaumont et Murat lui-même paraissent quelques temps après, et prennent leurs dispositions pour l'attaque. On voit environ 2,000 Russes sur la position Ieding, Gaspoltshofen, et à droite la cavalerie autrichienne venue de Ried.
Deux Bataillons, soutenus sur leur aile gauche par deux Régiments de cavalerie légère, sont engagés contre le front de l'ennemi, tandis que deux autres Bataillons sont portés à droite pour déborder Ieding. La Brigade d'infanterie est accompagnée de deux pièces de 4 et une de 8, qui sont bientôt renforcées par l'Artillerie légère de la Division de Beaumont. Le 8e Régiment de Dragons est déployé à gauche de la route, où le 12e reste en colonne, prêt à charger dans la poursuite.
Les deux Bataillons destinés à tourner la gauche ennemie sont obligés par un bas-fond marécageux de se rabattre vers la route, et ils se portent directement sur Ieding. La cavalerie autrichienne se dispose à les charger, mais elle est prévenue par le 8e Dragons et les Chasseurs à cheval, qui la rejettent en désordre derrière l'infanterie russe. Celle-ci les arrête par des feux de salve qui arrêtent la charge, mais, à la faveur de cet engagement, qui absorbe l'attention de l'ennemi, notre infanterie se porte sans peine jusqu'à vingt-cinq pas des baïonnettes russes, et charge à son tour. Le combat est acharné dans le village d'Ieding; enfin, après une opiniàtre résistance, l'ennemi se retire sur les hauteurs, où on le poursuit en lui prenant 500 prisonniers, un canon et un caisson. La Compagnie de Sapeurs attachée au 3e Corps se distingue dans le combat à côté du 17e de ligne.
L'infanterie russe trouve alors un chemin creux derrière lequel, dégagée par une charge de la cavalerie autrichienne, elle parvient à se rallier. Elle continue ensuite sa retraite en bon ordre jusqu'au village de Schweig, où le combat recommence. Les Russes paraissent y recevoir des renforts, et, après une courte échauffourée entre les Tirailleurs de cavalerie des deux partis, un feu violent d'artillerie arrête notre tête de colonne.
L'ennemi a mis trois pièces en batterie sur la chaussée; une ligne d'infanterie forme son centre, encadré entre deux Régiments de cavalerie.
"Le général Beaumont ordonne à sa première brigade de se mettre en bataille, et à deux pièces d'artillerie de se porter en avant. Le capitaine d'artillerie, habile à choisir ses positions, profite d'une petite élévation à côté du chemin, où il place une pièce, et il profite d'un rideau pour y placer son obusier. Ces deux pièces fatiguent infiniment la batterie ennemie sans avoir rien à craindre; après cinq ou six coups de canon, un détachement de cavalerie s'avance sur notre gauche pour enlever notre pièce d'artillerie; une décharge à mitraille lui met hors de combat plusieurs chevaux et l'oblige de se retirer; un instant après, un corps plus considérable parait vouloir revenir à la charge ; le général Beaumont ordonne au 16e régiment de se porter légèrement sur la gauche, à la hauteur de notre batterie, pour le recevoir; l'ennemi fait volte-face, le 16e envoie des tirailleurs pour engager un nouveau combat avec toute la cavalerie ennemie, qui faisait un mouvement sur la droite et paraissait vouloir attaquer notre ligne; mais ce fut un mouvement pour cacher la retraite de son artillerie et de son infanterie" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 58).
C'est l'avant-garde du 3ème corps de Davout qui essuie les premiers coups de feu de l'arrière-garde ennemie commandée par le Général autrichien Schustek. Après avoir résisté pendant près de cinq heures à toutes les attaques du Général Bisson, à la tête d'une Brigade de sa 1ère Division du 3ème Corps, la ligne d'infanterie russe est rompue par une charge impétueuse des Dragons et des Chasseurs. Le 30e Régiment ainsi que le 17e de Ligne ont chargé avec vigueur les Russes, et les ont forcé à la retraite, en leur enlevant 2 canons, 200 prisonniers et plusieurs chariots de farine.
Le Général Bisson étant blessé est remplacé par le Général Caffarelli à la tête de la Division.
Le 9 Brumaire an 14 (31 octobre 1805), à dix heures du soir, Murat écrit, de Bachmanning, à Napoléon : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que les huit bataillons russes qui s'étaient portés hier au soir de Lambach à Jeding pour y protéger la retraite des troupes que nous avions battues à Ried, y ont été attaqués par le 1er régiment de chasseurs, le 8e de dragons et le 17e régiment d'infanterie de ligne, et mises (sic) en fuite après une opiniâtre résistance, mais elles (sic) ont cédé à la valeur des troupes de Votre Majesté et prendre la fuite (sic). On leur a tué beaucoup de monde et fait environ 400 prisonniers, parmi lesquels plusieurs officiers et pris une pièce de canon. Ils ont été poursuivis vivement et chassés de toutes les positions. Nos avant-postes sont à une demi-lieue de Lambach, que la nuit et la neige qui a tombé toute la journée à gros flocons nous a empêché d'occuper. J'espère que nous y serons demain matin. Les Russes sont en pleine retraite.
J'ai toujours beaucoup à me louer du colonel Montbrun, c'est un excellent officier.
J'aurai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté des dispositions qui ont été prises et de la position que nous occupons, demain nous nous réunirons.
Les Russes étaient encore réunis au nombre de 30 000 à Lambach et Wels. L'Empereur n'est pas descendu de voiture, il est reparti de suite. J'attends les ordres de Votre Majesté ; ce pays est un pays abominable pour la cavalerie ; je n'ai point de nouvelles du maréchal Bernadotte ; j'ai ordonné au général Beaumont de faire intercepter dans la nuit la route de Salzburg et celle de Wels" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 112, lettre 2207 - Note : Il y a aux Archives de la Guerre deux exemplaires de cette lettre, l'un est autographe, l'autre simplement signé par Murat. Ce dernier a été publié par MM. Alembert et Colin (Campagne de 1805, t. 4, p. 341). Ici il s'agit du texte de la lettre autographe qui présente avec l'autre quelques divergences).
"3e division de dragons. - Rapport sur les affaires du 8 et du 9 brumaire.
Le 9, à 6 heures du matin, la division se mit en route, précédée de cette brigade (Bisson) et du 1er régiment de chasseurs; on rencontra l'ennemi une heure après avoir passé Haag; soutenu par un renfort russe qu'il avait reçu pendant la nuit, nous le trouvâmes plus tenace; mais, malgré les positions avantageuses qu'il prenait à chaque instant et qu'il eût du canon, il fut chassé et fut obligé de nous laisser trente voitures chargées de poudre et farines.
L'infanterie fut d'une grande utilité et ne contribua pas peu aux succès de cette journée où l'ennemi a perdu plus de 700 hommes, non compris ses morts el ses blessés ; la plus grande partie des prisonniers faits ce jour-là, l'ont été par les chasseurs du 1er régiment, de concert avec les grenadiers du 17e de ligne ...
L'Adjudant-Commandant, chef d'état-major,
DEVAUX" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 342).
"Journal de la 3e division de dragons.
Le 9, le 17e régiment d'infanterie marche avec l'escadron du 1er régiment de chasseurs à cheval et formant l'avant-garde de la 3e division de dragons; la division de cuirassiers et celle de Walther doivent soutenir la division Beaumont; à la pointe du jour, l'infanterie part et va fouiller les bois qui sont sur la gauche; les chasseurs à cheval suivent la grande route, en éclairant sur la droite ; une heure après, la division se met en marche ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 343).
"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 9 brumaire an XIV.
… 1re division : Neukirchen.
Marche sur Haag et Lambach ; le 17e de ligne et la compagnie de sapeurs, commandée par le capitaine Boissy, attaque l'arrière-garde des Autrichiens et des Russes à 2 lieues en avant de Ried. On leur fait 200 prisonniers, et plusieurs chariots de farine et deux pièces de canon russes tombent entre nos mains.
On poursuit l'ennemi jusqu'à Lambach.
Positions sur le Schweigbach à gauche de la route ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 349).
"Journal de la division Friant.
De Polling à Gaspoltshofen, le 9 brumaire an 14.
Nous partîmes avec ordre d'aller prendre position sur la rive gauche de la Traun, en arrière de Haag. Nous arrivâmes à nos bivouacs à 5 heures du soir, et les quittâmes deux heures après par un temps affreux, ayant la neige et la pluie moitié gelée dans la figure. Nous marchons sur Ieding où le 17e de ligne, le 1er de chasseurs à cheval et la 7e compagnie du 2e bataillon de sapeurs eurent ce même jour une brillante affaire contre les Autrichiens qui furent forcés, perdirent beaucoup de monde et 500 prisonniers; le reste se sauva par la fuite, et laissa le champ de bataille couvert de fusils, sabres, gibernes. Le brave capitaine de sapeurs Boissy y fut blessé assez grièvement à la jambe; plusieurs maisons furent brûlées, les autres pillées et dévastées; les blessés y étaient encore à notre arrivée ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 350).
"Ried, 2 novembre 1805 16e Bulletin de la Grande Armée.
Le prince Murat a continué sa marche en poursuivant l'ennemi l'épée dans les reins et est arrivé, le 9 (31 octobre), en avant de Lambach. Les généraux autrichiens, voyant que leurs troupes ne pouvaient plus tenir, ont fait avancer huit bataillons russes pour protéger leur retraite. Le 17e régiment d'infanterie de ligne, le 1er de chasseurs et le 8e de dragons chargèrent les Russes avec impétuosité et, après une vive fusillade, les mirent en désordre et les menèrent jusqu'à Lambach. On a fait 500 prisonniers, parmi lesquels sont une centaine de Russes.
Le 10 (1er novembre), au matin, le prince Murat mande que le général Walther, avec sa division de cavalerie, a pris possession de Wels. La division de dragons du général Beaumont et la 1e division du corps d'armée du maréchal Davout, commandée par le général Bisson, ont pris position à Lambach. Le pont sur la Traun était coupé; le maréchal Davout y a fait substituer un pont de bateaux. L'ennemi a voulu défendre la rive gauche : le colonel Valterre, du 30e régiment, s'est jeté un des premiers dans un bateau et a passé la rivière. Le général Bisson, faisant ses dispositions de passage, a reçu une balle dans le bras. Une autre division du corps du maréchal Davout est en avant de Lambach sur le chemin de Steyer. Le reste de son corps d'armée est sur les hauteurs de Lambach ...
Le prince Murat se loue du colonel Conroux, commandant du 17e régiment d'infanterie de ligne. Les troupes ne sauraient montrer dans aucune circonstance plus d'impétuosité et de courage" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 463; Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9445; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 442).
Le 13 Brumaire an 14 (4 novembre 1805), le colonel Combe, du 25e régiment d'infanterie de ligne, commandant l'arrière-garde de la 2e Brigade de la 3e Division, adresse au Général Gautier (en marche) le Rapport suivant : "J'ai l'honneur de vous prévenir, mon Général, que la route ainsi que les campagnes sont couvertes de militaires qui restent en arrière de leurs corps pour y piller. La majeure partie sont du 111e régiment, qui marchent par pelotons, ainsi que les 21e, 12e, 33e et 17e régiments. Le 25e ainsi que le 85e étaient les moins nombreux.
Mon Général, un tableau bien frappant s'est présenté à la vue d'un officier du 25e régiment, qui avait été envoyé par moi dans des maisons de campagne, pour y chasser les pillards : quatre malheureux vieillards assassinés à coups de sabre, presque moribonds, et une vieille femme assaillie à coups de bâton, qui ne pouvait leur donner du secours, tant elle était meurtrie de coups. Ce crime, mon Général, est arrivé sur la droite de la route, environ moitié chemin de la journée. Rien autre de nouveau" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 481).
La Division Caffarelli se trouve, le 5 novembre, au combat de Steyer auquel elle assiste en réserve.
Le 15 Brumaire an 14 (6 novembre 1805), le Colonel du 21e Régiment d'infanterie de ligne, Dufour, écrit, depuis Steinbach, au Général Gudin : "J'ai l'honneur de vous rendre compte, mon Général, que le détachement que j'ai envoyé sur Ternberg a trouvé le pont coupé. Le bruit des équipages et les roulements continuels, qui ont eu lieu sur la rive droite de l'Enns, annoncent évidemment que l'ennemi se retire sur Waidhofen. S'il y a possibilité de rétablir le pont, l'on s'en occupera de suite.
J'ai l'honneur de vous prévenir également qu'il est arrivé, devant Ternberg, un détachement du 17e régiment ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 559).
"Journal de la division Friant.
De Steyer à la ferme de Kronmossen, le 15 brumaire an 14.
Les deux premières divisions du 3e corps partent avec ordre d'abord de prendre position à la hauteur de l'abbaye de Seitenstetten. La 3e division devait bivouaquer à Saint-Peter; arrivées il cette destination, elles reçoivent toutes ordre de se porter en avant, et bivouaquèrent en colonne, la 1re division près de la rive droite de l'Ybbs, en arrière de Gleis, où M. le Maréchal avait son quartier général au château et où le 17e de ligne cantonna; la 2e division, dont le quartier général était dans une grosse ferme dite Kronmossen, bivouaque en colonne sur 2 régiments de front, sur la route; un peu en arrière de ladite ferme, et laisse son artillerie à Biberbach ; la 3e division sur le revers de Seitenstetten, magnifique abbaye de Bénédictins, où le Maréchal eut son quartier général jusqu'à 4 heures du soir, et l'avant-garde occupa Waidhofen s'éclairant sur sa droite particulièrement …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 559).
"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 15 brumaire an XIV.
… 1re division : Kematen.
Un peu en arrière de Gleis à cheval sur la route, les deux ailes appuyées à des bois. Le 17e à Gleis ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 562).
Le 8, la 1ère Division assiste, mais sans être engagée, au combat de Mariazell, où le Corps de Krefeld est presque entièrement détruit.
Du 9 au 15 novembre, le 3e Corps est porté sur Modling et de là sur Vienne où il fait son entrée à la suite des Corps de Lannes et de Murat.
"Château de Schönbrunn, 14 novembre 1805
ORDRE DU JOUR
... Sa Majesté témoigne sa satisfaction au 17e régiment de ligne et au 30e qui au combat de Lambach, ont tenu tête à l'arrière-garde russe, l'ont entamée et lui ont fait 400 prisonniers.
L'Empereur témoigne également sa satisfaction aux grenadiers d'Oudinot qui, au combat d'Amstetten, ont repoussé de leurs belles et formidables positions les corps russes et autrichiens et ont fait 1.500 prisonniers, dont 600 russes.
Sa Majesté est satisfaite des ler, 16e et 22e régiments de chasseurs, 9e et 10e régiments de hussards, pour leur bonne conduite dans toutes les charges qui ont eu lieu depuis l'Inn jusqu'aux portes de Vienne et pour les 800 prisonniers russes faits à Stein ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 478 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 217).
Le 1er décembre, l’armée française se trouve en présence de l'armée austro-russe, Napoléon prend position, ce jour même, entre Brunn et Austerlitz, la gauche appuyée aux montagnes de Moravie, la droite aux villages de Sokolnitz et de Telnitz. Il laisse ainsi, entre la droite et les étangs de Satschau et de Menitz, un espace à peine gardé qui doit donner à l'ennemi la tentation de s'y engager. Si cette opération réussit, en effet, elle aura pour conséquence de le couper de la route de Vienne. Mais elle n'est possible qu'à la condition de dégarnir le plateau de Pratzen, clef de la position occupée par les alliés, et Napoléon se propose de l'aborder alors directement avec le Corps de Soult, soutenu au besoin par toute la Garde.
Le plateau de Pratzen conquis, l'armée austro-russe sera coupée en deux et la gauche, acculée aux étangs, est infailliblement perdue.
Le 2 décembre 1805, entre 7 et 8 heures du matin, le 5e Corps et la Réserve de cavalerie prennent position à hauteur du centre. L’infanterie est rangée sur deux lignes de bataillons en colonnes d’attaque avec 200 pas de distance. Les Bataillons d’un même Régiment sont accolés.
Le 17e Léger garde le Santon, et a détaché un poste à Bosenitz. Les Régiments de la Division Suchet sont disposés dans l’ordre suivant, de la gauche à droite : en première ligne, le 40e et le 34e ; en deuxième ligne, le 88e et le 64e ; la route d’Olmutz masse deux bataillons à gauche et six à droite. Dans la Division Caffarelli, la première ligne est formée, de gauche à droite, par le 30e et le 17e de Ligne, et le 13e Léger ; la seconde Ligne par le 61e et le 51e (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 185).
La cavalerie autrichienne charge sur la droite des deux lignes d’infanterie : arrêtée sur le flanc du 17e, elle passe derrière ce Régiment ; mais il fait demi-tour, pendant que le 61e se forme en carré. Les Régiments russes essuient le feu des deux lignes et s’échappent en laissant de nombreux morts sur le terrain. Blaziowitz est prise. Plusieurs relations françaises indiquent qu’il y aurait eu des Autrichiens parmi les défenseurs de Blaziowitz, et que la cavalerie russe aurait sabré ces malheureux au moment où le 13e Léger et le 51e les faisaient prisonniers. Il est avéré qu’il n’y avait pas d’infanterie autrichienne à Blaziowitz, et que nos soldats ont dû être trompé par quelque analogie d’uniformes ; mais il semble bien que les cavaliers russes ont sabré leur infanterie (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 192).
Vers midi, le combat devient très vif. Pendant que la Division Nansouty charge au sud de Krueh et d’Holubitz, une partie de la Division Caffarelli (30e, 17e et 61e) se rabat à droite pour enlever ces deux villages au 6e Régiment de Chasseurs russes. Le reste du 5e Corps, la cavalerie légère de Kellermann et les Dragons de Walther combattent le Corps de Bagration. Les deux adversaires ont des forces à près égales en infanterie (8000 hommes de chaque côté) mais la cavalerie russe est très supérieure à la nôtre (5000 contre 2000). Bientôt le 30e Régiment vient rejoindre le 1er Bataillon du 17e à droite de la Division Suchet. "L’infanterie en bataille soutint avec le plus grand calme le feu de la mitraille ; les files renversées étaient aussitôt remplies. L’ordre de Sa Majesté fut fidèlement exécuté et, pour la première fois peut-être depuis la guerre, la plupart des blessés se traînaient seuls à l’ambulance" (Rapport du Général Suchet). Le Général Valhubert, ayant eu la cuisse coupée par un boulet, refuse de se laisser porter à l’ambulance : "je mourrai aussi bien ici ; il ne faut pas qu’un homme en fasse perdre six" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 194).
Entre midi et 1 heure, la Division Caffarelli est maîtresse d’Holubitz ; le 30e et le 17e de Ligne s’en sont séparés pour aller renforcer la Division Suchet. A ce moment, le Général d’Hautpoul voit une colonne d’infanterie russe en retraite de Siwitz sur Posrzitz ; c’est celle qui a été attaqué Bosenitz et en a été repoussée par le 17e Léger. D’Hautpoul la fait charger par sa 1ère Brigade. L’ennemi, surpris par cette première charge, est rompu, mais se reforme en carré, et fait un feu considérable sur les Cuirassiers. Il est néanmoins enfoncé une seconde fois par le 5e Cuirassiers, qui s’empare d’un drapeau, de six pièces et de nombreuses voitures. L’ennemi se réfugie derrière le ravin de Posorzitz et se reforme en arrière (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 219).
"A 3 heures, tout le plateau était dégarni", dit le Général Suchet. L’infanterie de sa Division se trouve alors sur la hauteur qui domine Kovalowitz : le 88e, passé en 1re ligne, fait face à ce village, à portée de fusil ; le 34e, le 40e et le 64e couronnent la hauteur ; le 30e et le 17e sont à cheval sur la route d’Olmütz, près de la poste de Posorzitz, ayant la cavalerie en avant d’eux. Les Russes se rallient, partie en arrière du ruisseau, au nord de Kovalowitz, partie sur la colline à l’ouest de ce ruisseau, en avant de l’étang (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 220).
Le 26 décembre , le Colonel Lanusse vient prendre la tête du Régiment. Deux jours avant, le Colonel Conroux a été promu Général de Brigade.
Le 22 février, le 3e Corps se met en marche sur six colonnes pour rentrer en France et va rester sous Mayence.
/ La campagne de 1806
a/ La campagne des 1er et 2e Bataillons
Fig A2bis Sous-officier de Voltigeur du 17e de Ligne, 1807-1808, d'après Suhr |
En juin 1806, le 3e Corps occupe Mayence et ses environs jusqu'à la campagne de Prusse. Aux ordres du Colonel Lanusse, le 17e de Ligne (deux Bataillons) est à la Brigade Brouart, 1ère Division Morand, avec le 30e de Ligne.
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 3e corps du maréchal Davout
16e et 24e division
... Boulogne le 17e de ligne à Lille ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
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ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
Le département de la Seine ne fournira rien aux 42e et 52e de ligne ni aux 1er et 5e légers. Les 685 hommes qu'il devait fournir à ces quatre régiments seront répartis entre le 17e et le 21e de ligne, savoir : 358 hommes au 17e, qui par ce moyen aura 852 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Le 7 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 17e de ligne n'a pas besoin d'envoyer de nouveaux détachements à l’armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 628 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12878).
Dans le courant de septembre, la Prusse, cédant aux instances de l'Angleterre et de la Russie, se décide à entrer dans la quatrième coalition; elle mobilise son armée et s'établit sur les frontières de la bohème et de la Franconie. La guerre est imminente.
Une partie de l'armée française est cantonnée dans les environs de Mayence, l'autre sur les deux rives de l'Inn. L'Empereur, laissant deux Corps manoeuvrer sur le Rhin, la concentre tout entière sur le Mein à Bamberg. Partageant son armée en trois groupes, il la dirige sur Bayreuth, Kronck et Cobourg, têtes des défilés de la forêt de Thuringe, dans l'intention de franchir ces montagnes par le sud et l'est et de gagner par la vallée de la Saale, l'Elbe et l'Oder.
Le 25 septembre, la 1ère Division se met en marche de Nordlingen, et, passant par Gusenhausen, Nuremberg, Erlangen et Forscheim, vient cantonner le 2 octobre près de Bamberg.
Le 4 octobre, tout le 3e Corps est concentré à Bamberg; il doit former avec le 1er Corps (Maréchal Bernadotte) le centre de la Grande Armée. Le 5, Davout passe à Bamberg la revue de son Corps d'armée, et donne lecture de la proclamation de l'Empereur qui dit : "l'inimitié d'un grand peuple est plus terrible que les tempêtes de l'océan". Le Maréchal Davout commente ensuite la proclamation impériale et ajoute : "les Prussiens comptent sur leur cavalerie, eh, bien ! faites quelques répétitions de formation de carrés, ce sont vos carrés qui feront perdre à cette cavalerie sa réputation"
Le 8 octobre, le centre s'ébranle pour franchir le Frankenwald; le 3e Corps suit, à un jour de marche, le 1er Corps. La 1ère Division va cantonner à Lichtenfelds. Le 9, tandis que le 1er Corps culbute à Schleitz l'avant-garde du Prince de Hohenlohe, la 1ère Division passe le Mein et va cantonner à Kronach. Le 10, elle est à Saalberg. Le 11, le 3e Corps est à Mittel Polnitz; la 1ère Division cantonne à Auma. Le 12, le 3e Corps est à Gera où notre centre et notre droite se trouvent réunis presque sur les derrières de l'Armée prussienne.
Le 13, Davout entre à Naumbourg, enlève des magasins considérables et un équipage de pont.
L'armée française est apparue sur la rive orientale de la Saale. Grâce aux habiles dispositions de l'Empereur, les positions de l'armée prussienne ont été tournées par leur gauche. Cette armée, déjà ébranlée par les combats de Schleiz et de Saafeld, décide de se retirer vers le centre de la monarchie.
Pour effectuer sa retraite, elle se partage en deux groupes, le premier sous le Prince de Hohenlohe, se concentre dans les environs de Erfurt; le second, placé sous le commandement du Duc de Brunswick et en tête duquel marche le Roi, se dirige vers Leipzig.
Mais il n'en est plus temps. Une des moitiés de cette armée est attaquée et taillée en pièces à Iéna par Napoléon; l'autre moitié, que le Duc de Brunswick conduit lui-même et avec laquelle marche le Roi de Prusse, tente de se faire jour par Naumbourg (14 octobre).
Davout occupe le débouché de Naumbourg depuis la veille. Avec son seul Corps d'armée, il livre bataille vers Auerstaedt. Bernadotte est en effet parti de Naumbourg le matin même et malgré les instances de Davout, va rester inactif entre les deux batailles toute la journée.
Le Général Morand, dans son rapport, raconte les exploits de sa division : "La 1ère Division arrive au pas de course et se place à la gauche de la Division Gudin. Dès que la 1ère Division fut sur le terrain, Mr le Maréchal alla avec le Général Morand se mettre à sa tête. La Division marchait sur la gauche du plateau d'Hassenhausen, en colonne par division, à distance de peloton, puis en colonne à grande distance; le Général Brouard, avec le 30e suivait le mouvement de la Brigade du Général Debilly, de manière à présenter des têtes de colonnes vis-à-vis les intervalles de la 1ère ligne. La 1ère Division avait à peine passé la grande route pour se porter sur le plateau, à gauche d'Hassenhausen, au devant de la 2ème Division prussienne (Division Hartensleben et Brigade Orange) qu'elle fut assaillie par la cavalerie de cette Division, renforcée d'un autre corps nombreux de cavalerie, à la tête duquel était le Prince Guillaume de Prusse. Ce prince chargea à différentes fois la Division Morand, mais tous les corps, formés en carrés, le reçurent avec sang-froid au cris de : Vive l'Empereur. Mr le Maréchal, pendant ces charges, se portait tantôt dans un carré, tantôt dans un autre, et il fut partout témoin de cette rare intrépidité des troupes; pas un seul carré ne fut entamé. Enfin, le Prince Guillaume, après avoir été blessé, se replia avec sa cavalerie derrière l'infanterie... La victoire semblait pencher du côté des Français, la Division Gudin, quoique très affaiblie se défendait encore avec avantage dans le village d'Hassenhausen; la Division Friant à droite se préparait à tourner l'ennemi. La droite de la Division Morand commença à gagner du terrain, le 61e commandé par le général de Billy et le Colonel Nicolas avançait à la tête du ravin qui conduit à Rehehausen; il était défendu par une nombreuse infanterie prussienne, soutenue par un grand nombre de bouches à feu. Le choc fut terrible, on était à portée de pistolet, la mitraille ouvrait les rangs qui, aussitôt se resserraient; chaque mouvement du 61e était dessiné sur le terrain par les braves qu'il y laissait. Enfin, l'audace et l'intrépidité l'emportèrent, l'ennemi renversé et en désordre abandonne ses canons. En même temps, le 51ème sous les ordres du Colonel Baille, quoique foudroyé par l'artillerie prussienne, reçut avec intrépidité une nouvelle charge de cavalerie combinée avec une attaque d'infanterie. Le 2e Bataillon du 30ème, ayant à sa tête le général Brouard et le Colonel Valterre, s'élança sur une batterie et repoussa une forte colonne qui débouchait dans le ravin par le chemin qui, situé à droite d'Hassenhausen, mène à Rehehausen. Pendant que tous les efforts de l'ennemi ne pouvaient arrêter la marche des Français sur Rehehausen, les Chasseurs de Weimar, le Bataillon d'Oswald, les Régiments des gardes et une partie de la réserve arrivaient sur Sommersdorf, sur les hauteurs qui bordent la rive gauche de l'Ilm, faisant filer trois compagnies auprès du vallon, le long de la rivière. Le Roi voulait, par un dernier effort, enfoncer l'aile gauche de la Division, où il s'était aperçu qu'il n'y avait, non plus qu'à la 3ème Division, pas un détachement de cavalerie; il espérait tourner ainsi l'infanterie qui s'avançait sur Rehehausen. La garde de ces hauteurs était confiée au 30ème Régiment et au 1er Bataillon du 17ème; Mr le Maréchal s'aperçut de ce mouvement de l'ennemi et y fit porter le Général Morand; celui-ci se fit précéder de l'artillerie à pied de sa division et va se placer à la tête du 30ème. Rien ne résiste aux efforts combinés de ce régiment et du 1er Bataillon du 17ème, et de l'artillerie; les Régiments des gardes prussiennes sont foudroyés, ainsi que la plus grande partie de la 1ère Division de la réserve prussienne dont ils faisaient partie. Le Général Morand gagne toujours du terrain, les hauteurs de l'Iln sont balayées et il finit par s'établir à l'extrémité du plateau en face du vallon où est le moulin d'Emsen, sur un contrefort qui domine tous les environs et il y fait placer son artillerie et de là, il déborde et prend en flanc l'armée prussienne".
Fig A3 Officier de Grenadiers du 17e de Ligne, 1806, d'après les frères Suhr |
"Devinant les intentions du roi de Prusse, le maréchal Davoust envoya le général Morand, avec l'artillerie à pied de sa division, sur la hauteur de Sonnendorf, afin de flanquer les colonnes qui attaquaient Rehausen. Déjà le 30e régiment et le 1er bataillon du 17e avaient été dirigés vers le même point. Le général Morand se mit à la tête du 30e, et repoussa jusqu'au pied de l'escarpement les deux colonnes prussiennes qui avaient déjà gravi les hauteurs, et qui furent foudroyées. Gagnant toujours du terrain Morand atteignit l'extrémité du plateau en face du vallon d'Emsel-Mühl, disposa son artillerie sur un contrefort qui dominait tous les environs, et, de ce point inexpugnable, cette batterie prit en flanc l'armée prussienne et mit le désordre dans ses rangs" (France militaire : histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837. Tome 4).
Auerstaedt a coûté aux divisions de Davout 7000 hommes tués ou blessés, soit près du tiers de l'effectif engagé; mais elles ont mis 9 à 10000 Prussiens hors de combat et leur ont pris 3000 prisonniers, 115 pièces de canon et tous leurs bagages. L’armée prussienne entre Iena et Auerstaedt est écrasée et en fuite . Les places fortes vont tomber les unes après les autres.
Le 15 octobre 1806 à minuit, Davout écrit, depuis Naumbourg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… Tous les régiments du 3e corps, quelques pertes qu'ils aient faites, ont conservé leurs drapeaux, même les régiments qui ont perdu les deux tiers de leur monde ; tels sont les 13e d'infanterie légère, 12e et 85e de ligne ; la perte des officiers est très-considérable.
Le 17e a un drapeau de la garde royale à la tête de laquelle le Roi a donné ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 280, lettre 182).
Le 25 octobre, Davout, à la tête du 3e Corps, fait son entrée à Berlin; les magistrats lui offrent les clés de la ville, il les refuse, disant qu'elles appartiennent à plus grand que lui. Il ne laisse qu'un régiment pour faire la police dans la ville, et va s'établir à une lieue en avant, dans la forte position de Frederichsfeld, la droite à la Sprée, la gauche appuyée à des bois, et fait construire des baraques en planches pour abriter ses troupes.
"Le 25 à neuf heures et demie du matin, la division fit son entrée triomphante. Deux jours plus tard, Napoléon entre lui même à Berlin et le lendemain, 28 octobre, il passe sous les murs de la place, la revue du 3e Corps. A l'issue de cette revue, réunissant autour de lui les Généraux, les Officiers et les Sous officiers, il leur adresse les paroles suivantes : "Je vous exprime toute ma satisfaction pour la belle conduite que vous avez tenue à la bataille du 14; j'ai perdu des braves, je les regrette comme mes propres enfants; mais enfin ils sont morts au champ d'honneur, en vrais soldats. Les résultats que vous voyez aujourd'hui, c'est à la valeur du 3e Corps que je les dois. Dites à vos soldats que je suis content d'eux. - Sire, répondit le Maréchal, le 3e Corps sera pour vous et toujours, ce que fut pour César la 10ème Légion".
Le 26 octobre 1806, Davout écrit, depuis Frederichfels, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… Si le général Vialannes parvient à surprendre le pont sur l'Oder, d'après les mesures que j'ai prises, j'en serai instruit demain avant midi ; j'y enverrai aussitôt, à moins d'ordres contraires de Votre Altesse, le 17e régiment de ligne qui y arrivera avec quelques pièces de canon pour y être dans la nuit du 27 au 28 ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 302, lettre 201).
Le 3e Corps prend la direction de Francfort sur l'Oder. Le 1er novembre, il entre à Francfort où il rétablit le pont brûlé par l'ennemi.
Le 6 novembre, le 3e Corps, renforcé de cinq Brigades de cavalerie, forme l'avant garde de la Grande Armée; il quitte Francfort et se dirige par Mesteritz sur Posen où il arrive le 10. Du 10 au 15, il séjourne à Posen et pousse des partis sur la Vistule.
Le 12 novembre 1806, le 3e Corps du Maréchal Davout comprend (effectifs théoriques car tous les renforts n’ont pas encore rejoint) :
1ère Division, Général Morand : 13e Léger, 17e, 30e, 51e et 61e de Ligne, 10 Bataillons, 12 pièces, 8103 hommes.
2e Division, Friant : 33e, 48e, 108e, 111e de Ligne, 8 Bataillons, 8 pièces, 6319 hommes.
3e Division Gudin : 12e, 21e, 25e et 85e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 5023 hommes.
Cavalerie légère, Général Marulaz : 1er, 2e et 12e chasseurs, 9 Escadrons, 1527 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Le 15, le 3e Corps est à Cnossen. Du 18 au 20, il cantonne dans les environs de Sempolno. Le 23, marche sur Varsovie, par Klodawa et Kutno. L'armée russe approche, la campagne de Pologne va commencer.
Le 30 novembre, le 3e Corps entre à Varsovie. Les Russes l'ont évacué à son approche et se sont établis entre l'Ukra et la Narew, au nombre de 95000. Le 2 décembre, le pont incendié n'ayant pas été réparé, le 17e de Ligne et le 30e passent la Vistule dans des barques et s'établissent dans Praga que les Russes viennent d'abandonner. Les premières troupes polonaises sont levées sur place.
Le 2 décembre 1806, Belliard écrit à Berthier : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse Sérénissime qu’hier soir à 9 heures les Russes ont évacué le faubourg de Praga, après avoir détruit tous les magasins et une partie du pont. Le Prince a ordonné à M. le maréchal Davout de faire passer un régiment d'infanterie pour occuper Praga, et le 17e de ligne s’y trouve maintenant ; demain un autre régiment s’y rendra avec le 13e régiment de chasseurs à cheval" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 73).
Le 7 décembre 1806, Davout écrit, depuis Varsovie, au Grand-Duc de Berg : "Monseigneur, le général Morand, qui est établi à Praga, a reçu l'ordre dès hier de mettre à la disposition du général Cazals le nombre de travailleurs militaires que cet officier général demanderait.
J'ai vu par moi-même, hier soir, à Praga, un certain nombre de paysans que les officiers du génie et des sapeurs étaient occupés à rassembler.
Les régiments qui se trouvent en ce moment sur la rive droite de la Vistule sont :
1ère division. Les 17e, 30e, 51e et 61e de ligne ; quelques détachements de ces deux derniers régiments qui étaient de garde passeront aujourd'hui.
3e division. Les 12e et 85e de ligne ont commencé leur passage hier et le finissent aujourd'hui ; 300 du 25e ont déjà passé, le reste passera dans la journée.
2e division. Rien.
Cavalerie. Rien.
ARTILLERIE,
Deux pièces de 4 de la 1re division et une compagnie d'artillerie à cheval sont passées.
Votre Altesse Impériale n'ignore pas que les moyens de passage sont lents et peu considérables ; il serait même possible que le 25e régiment ne pût entièrement effectuer son passage que demain, les glaçons continuant à rendre ce trajet extrêmement difficile tant par la dérive qu'ils causent aux bateaux que par la difficulté de vaincre de pareils obstacles" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 361, lettre 242).
Le 10 décembre, le 3e Corps passe la Narew. Du 10 au 22, il séjourne au camp sur la rive droite de la Narew vis à vis Okunin, les Russes établis dans une ile triangulaire au confluent de l'Oukra et de la Narew nous inquiètent beaucoup; cette ile leur est enlevée, dans la journée du 18 à la suite d'un brillant combat et quelques fortifications y sont élevées.
Le 23 décembre, le Maréchal Davout reçoit l'ordre d'enlever sous les yeux de l'Empereur, la ligne de l'Oukra. Toutes les Compagnies de Voltigeurs de la Division Morand sont répandues sur le rive droite avec ordre de tirer d'une rive à l'autre à travers les touffes de bois pour écarter les postes ennemis. Vers 3 heures et demie de l'après midi, la 1ère Division passe un pont établi la veille et se concentre dans l'ile conquise le 18; protégée par les Voltigeurs, elle prend toutes les dispositions pour franchir l'autre bras qu'elle traverse sous un feu très vif des tirailleurs ennemis embusqués sur l'autre rive.
Fig A4 Caporal fourrier de Fusiliers du 17e de Ligne vers 1807 |
"Pendant le passage de l'Infanterie, deux barques furent amenées pour établir un pont sur lequel l'artillerie et la cavalerie purent passer. Le Colonel Guyardet, du 13e, avec un bataillon de son régiment, eut ordre de se porter en avant et le Colonel Lanusse, à la tête du 17e, de reconnaitre le village de Czarnowo et de s'en emparer s'il y avait possibilité. Le Colonel Lanusse se précipita sur ce village, repoussa l'ennemi et se rendit maître de ses batteries, mais il fut bientôt forcé de se replier, l'ennemi étant revenu avec des troupes fraîches, le débordant et se portant sur ses derrières. Le 17e fit sa retraite à la tête du bois où l'ennemi n'osa pas le poursuivre. Le Général Brouard, à la tête du 30e, se porta jusqu'au pied des retranchements ennemis pour favoriser le ralliement de ce régiment; dans ce moment, le Général Brouard fut blessé d'un coup de biscaïen à la tête" (Rapport du Maréchal Davout).
Pendant ce temps, le reste de la Division, avec le Général Petit, effectue le passage de la rivière et s'empare des hauteurs; quatre fois les Russes reviennent à la charge avec des troupes fraîches, toujours ils sont repoussés. "Voyant le succès de l'attaque, j'envoyai l'ordre au Général Morand d'attaquer Czarnowo vers minuit; cet officier général fit de très bonnes dispositions, l'ennemi lui laissa le champ de bataille couvert de ses morts, le village et six pièces de canon, après une affaire extrêmement vive" (Rapport du Maréchal Davout).
Ce sont les 17e et 30e qui sont chargés de cette attaque; dans l'épaisseur de la nuit, ils ne sont guidés que par le feu des canons et les lueurs de la mousqueterie ennemie. Le 1er Bataillon du 30e, pénétrant dans le ravin qui protège le village de Czarnowo, le tourne par la droite, tandis que le 2e Bataillon attaque par le centre et le 17e par la gauche; l'ennemi, obligé d'évacuer le village, essaye de se rallier sur le plateau et de tenter un retour offensif; les deux Bataillons du 30e soutiennent ses efforts, donnent le temps aux autres échelons de se former en avant du village et contraignent la Division russe de Tolstoï à battre en retraite.
"Pour l'attaque, le général Morand forma sa première ligne en trois échelons d'un bataillon chacun, marchant l'aile droite en avant; d'abord le 1er bataillon du 30e de ligne, puis le 2e du même régiment, et le 2e bataillon du 17e. Cette ligne était suivie à courte distance de deux autres, qui se composaient : la première, du 2e bataillon du 13e de ligne et de la cavalerie légère de Marulaz; la seconde du 1er bataillon du 17e de ligne et des six escadrons de dragons de Latour-Maubourg. Les deuxième et troisième lignes se conformaient aux mouvements du centre et marchaient droit sur le village. Les 51e et 61e régiments venaient enfin, formant la réserve générale, tandis que, sur la gauche, les compagnies de voltigeurs du 17e et du 30e, qui avaient passé la Narew les premières et s'étaient avancées en chassant devant elles les postes ennemis qui tenaient les bois, flanquaient vers l'Ouest la marche des différentes lignes" (Journal des opérations du 3e corps d'armée ; Plan du passage de l'Ukra et du combat de Czarnowo, par les officiers du génie du 3e corps d'armée, situation G.).
Le 24 décembre, Davout continue sa marche en avant, et sans donner le temps à l'ennemi de s'affermir dans une nouvelle position, l'attaque à Nasielck. La Division Morand, très éprouvée la veille, est laissée en réserve et ne prend aucune part à ce combat.
Les jours suivants, Davout, poursuit l'armée russe, la suit pas à pas, malgré un temps affreux et des pluies torrentielles qui ont transformé le sol de la Pologne en une boue épaisse dans laquelle on ne peut marcher qu'avec une extrême difficulté; les colonnes mettent deux ou trois heures pour faire une lieue; l'artillerie et les bagages doivent rester en arrière, vu l'impossibilité de les faire avancer dans ces chemins devenus impraticables.
Le 25 décembre, le 3e Corps entre à Strezedoczin d'où il déloge l'arrière garde russe.
Le 3e Corps se porte le 26 sur Golymin où il vient se heurter contre l'armée de Benningsen. Le Maréchal Davout, arrivant par la route de Pultusk, est chargé de l'attaquer à droite, tandis que le Corps d'Augereau attaque à gauche. Le premier a à lutter contre les Divisions Sacken et Gallitzin, le second contre la Division Doctoroff. Les Russes combattent jusqu'à la nuit, mais, presque enveloppés dans Golymin, ils effectuent leur retraite sur Makow. La Division Morand (avec le 30e) est en tête du 3e Corps.
"Trois lignes d'Infanterie très considérables s'apercevaient entre Golymin et le bois en avant, qui était rempli de tirailleurs russes; le Général Morand les fit attaquer et parvint après une vive résistance, à se rendre maître du bois, vers les trois heures de l'après midi. A peine sa division était formée en avant du bois qu'il fut attaqué avec la plus grande vivacité et successivement par les lignes reconnues qui jetèrent leur sac pour charger à la baïonnette. Ces attaques de l'ennemi furent extrèmement vives et réitérées et toutes sans succès; enfin, il se retira, abandonnant une pièce de canon et laissant beaucoup de morts sur le champ de bataille. La perte de la 1ère Division est de : 8 officiers et 214 tués ou blessés. Les chefs et les corps de la Division se sont montrés dans cette occasion comme dans toutes les autres, rivaux de courage et de gloire" (Rapport du Général Morand).
Fig B1 Tambour-major en 1807, d'après H. Boisselier |
"Pendant ce combat, le 2e bataillon du 13e léger et les 30e et 17e de ligne, de la brigade Brouard, s'étaient formés en trois colonnes par échelons de division, et, précédés par les voltigeurs, s'étaient portés à l'attaque du bois. Voyant le mouvement se dessiner, Galitzin avait mis à la disposition du prince Chtcherbatov, en outre du régiment d'infanterie de Kostroma, le 2e bataillon de grenadiers de Tauride, le 1er bataillon d'infanterie du Dnieper, et deux escadrons de dragons de Pskov, en sorte que le bois était occupé par au moins trois ou quatre bataillons. L'infanterie russe fit preuve d'une grande ténacité et repoussa plusieurs tentatives des bataillons du général Brouard. Même, vers 4 heures, elle déposa ses sacs et contre-attaqua énergiquement à la baïonnette. Reçue par une fusillade terrible, elle se replia en désordre et, suivie sur ses talons par la ligne française, dut abandonner le bois et se retirer sur Golymin" (Revue d'histoire rédigée à l'état-major de l'armée, Section historique; 1911/02 (PART2,N122). ) Source : Journal des opérations du 3e corps; Davout à Berthier, Czarnowo, 26 décembre 1806 ; Cazalas, loc. cit., t. I, p. 111.).
Napoléon décide de s'arrêter et de prendre ses quartiers d'hiver.
Le 30 décembre, le 3e Corps vient établir ses cantonnements dans l'angle formé par le Bug et la Narew; son quartier général est à Pultusk et ses avants postes s'étendent jusqu'à Brok sur le Bug, jusqu'à Ostrolenka sur la Narew.
b /La campagne de 1806 des 3e et 4e Bataillons
Pendant que se déroulaient ces évènements en Prusse et Pologne, les 3e et 4e Bataillons étaient montés en seconde ligne avec le Major Nagles au 1er Corps de Réserve.
"Saint-Cloud, 22 septembre 1806
Au général Lacuée
Je vais appeler une réserve. Il faut que le décret soit prêt. Voici comment je veux la distribuer :
200 hommes, à raison de deux hommes d'élite par département, pour les régiments de carabiniers. 600 hommes, à raison de six hommes d'élite par département, pour les douze régiments de cuirassiers. 600 hommes d'élite pour les huit régiments d'artillerie à pied. 2,000 hommes d'élite pour les quatre régiments d'artillerie de la marine. --------- 3,400 hommes d'élite.
Il restera 26,400 hommes que je veux distribuer de la manière suivante : 6,000 hommes entre les quatorze 3e et 4e bataillons qui sont au camp de Boulogne, et depuis la Somme jusqu'à l'Escaut, y compris Anvers; 2,000 entre les quatre régiments qui sont en Bretagne; 2,000 entre les quatre régiments qui sont à l'île d'Oléron et dans la 12e division militaire; 4,000 entre les six régiments qui sont à Paris, et 12,400 entre les quarante régiments appartenant à la Grande Armée qui sont sur le Rhin. En faisant la répartition de ces hommes, vous consulterez le besoin de chaque corps. Vous considérerez moins la situation générale des régiments que celle de leurs 3e bataillons et ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1806. Ce sont de nouvelles réserves que je forme. Peu importe la quantité d'hommes qu'ils ont à la Grande Armée; plus ils en auront et plus ils en perdront. Mais ce qui m'importe, c'est que j'aie à Boulogne, en Bretagne et à ma réserve sur le Rhin un grand nombre d'hommes".
Au début octobre, les 3e et 4e Bataillons se retrouvent à Anvers : 29 Officiers et 297 hommes pour le 3e Bataillon, et 18 Officiers et 271 hommes pour le 4e. Ils sont aux ordres du major Nagle.
Le 30 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez ordre que l'on complète le 3e bataillon du 17e de ligne à 1000 hommes et qu’on le fasse partir de Boulogne pour Mayence où il recevra de nouveaux ordres.
Donnez ordre qu'on complète le 3e bataillon du 21e de ligne également à 1000 hommes, et que ce bataillon se rende à Mayence. Il suffira que les conscrits qu’on prendra pour compléter ces bataillons soient habillés et marchent au pas ; ces bataillons étant destinés à rester dans des places fortes où ils pourront achever leur instruction. Vous me ferez connaître le jour où ces deux bataillons arriveront" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13678).
Le Maréchal Brune devient Gouverneur général des villes Hanséatiques en décembre 1806.
"Posen, 12 décembre 1806
Au général Clarke
Six bataillons, formant 6 ou 7,000 hommes, formés des compagnies des 3e bataillons des corps et organisés en bataillons provisoires, arriveront à Magdeburg du 1er au 6. Ce sera une belle réserve que vous aurez sur vos derrières. Mais cette réserve, je le vois à la promptitude avec laquelle elle a été organisée, sera nue et composée de paysans. Écrivez à Magdeburg, à l'intendant, pour que ces conscrits soient habillés et équipés par ses soins. Je lui donne carte blanche. Il faut qu'ils soient habillés de l'uniforme de leur régiment, qu'ils aient des schakos et des capotes. Il peut s'entendre avec M. Villemanzy pour prendre les draps nécessaires à Leipzig ou à Magdeburg, en les portant à compte de la contribution imposée sur cette province. Qu'il fasse ce qu'il veut; mais le principal est que ces hommes soient habillés et équipés le plus promptement possible, c'est-à-dire douze à quinze jours après leur arrivée. Écrivez-en dans ce sens à M. Daru a reçu des ordres pour agir en conséquence. Mais l'administration marche si lentement, que je ne serais pas étonné que les ordres n'arrivassent que très-tard. On m'a dit du bien de l'intendant de Magdeburg; c'est un homme consommé dans l'administration; je m'en rapporte à ce qu'il fera. Recommandez à Magdeburg que l'on fasse peu servir ces bataillons, et qu'on emploie tout leur temps à leur instruction. J'imagine qu'ils viendront bien armés. Si cependant cela n'était pas, on complétera leur armement et leur équipement".
C'est le Général Carra Saint Cyr qui commande la province de Magdebourg.
/ La campagne de 1807
Fig B2 Voltigeur, 1807, d'après Suhr |
Napoléon supposait que l'hiver se passerait sans de nouveaux combats. Mais Bennigsen, qui a pris le commandement de l'armée russe, lance une offensive en plein hiver. Le 15 janvier, l'armée russe s'avance sans être aperçue et traverse l'Alle et la Passarge.
Le 26 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Lacuée, Directeur général des revues et de la conscription : "L’état n°3 que vous m'avez accordé m'a fait plaisir ; il m'a paru ne rien laisser à désirer. Je disposer des 20000 hommes de la réserve de la manière suivante :
Annexe
Etat des hommes de la réserve à donner aux corps d'infanterie ci-après :
Ceux 12e de ligne 280 hommes.
17e 440" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14172).
L'armée russe attaque le 26 à Mohrungen le Corps du Maréchal Bernadotte.
Les cantonnements de l'armée française sont alors levés et tous les Corps manoeuvrent pour se porter sur le flanc gauche des Russes. Le 3e Corps forme l'aile marchante.
Le 3 février, on aperçoit l'ennemi en position sur les hauteurs de Joukowo. Le Maréchal Davout doit attaquer la gauche russe à revers, mais Benningsen, se voyant presque tourné et menacé d'être coupé de Koenigsberg, se replie afin de sauver ses communications.
Le 4, le 3e Corps arrive à Guttstadt. Le 6, le Maréchal Davout, remontant avec la Division Morand la rive droite de l'Alle, arrive sur Heilsberg, pénètre dans la ville après avoir bousculé l'arrière-garde russe, s'empare des magasins et fait un grand nombre de prisonniers. La Division Morand perd dans ce combat 2 Officiers et 14 Sous officiers et soldats tués, 7 Officiers et 92 soldats blessés.
"Le 6 février, la 1re division du 3e corps se porta sur Heilsberg à 7 heures du matin, qui était occupé par l'ennemi ; les ponts étaient brûlés. La canonnade s'engagea. Le 13e régiment qui jeta un pont à Amt-Heilsberg et le 17e attaquèrent vivement la ville et l'ennemi commença à se retirer. La 2e division débouchait alors des bois de Launau sur la rive gauche. Le général Marulaz se mit à la poursuite des Russes, coupa une partie de leur colonne à 1/4 de lieue de Sieslach et leur prit 37 dragons. Le général Friant joignit l'ennemi à Jegothen, lui prit un canon et le fit poursuivre par le 33e qui, soutenu par l'artillerie, mit le désordre dans les rangs ennemis et emporta à la baïonnette le village de Schwolmen (où les voltigeurs se battirent corps à corps avec les Russes).
Le résultat de ce combat fut plus de 1.200 prisonniers et une centaine de morts laissés sur le champ de bataille" (Journal des opérations du 3e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 198).
Le même jour, les Russes sont également battus à Hoff.
Le 6 février 1807, Davout écrit, depuis Heilsberg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que l'ennemi occupait encore en force Heilsberg à une heure après-midi ; j'ai pu juger qu'il avait environ de 7 à 8,000 hommes et une vingtaine de bouches à feu.
La canonnade s'est soutenue de part et d'autre assez vivement ; quoique les ponts eussent été brûlés, le 13e régiment d'infanterie légère et le 17e de ligne de la division Morand sont parvenus promptement à jeter des tirailleurs de l'autre côté de la rivière.
L'ennemi paraissait résolu à tenir la position ; mais la division Friant débouchant du côté de Launau pendant l’engagement, il s'est promptement déterminé à la retraite ; le 13e régiment lui a pris environ 200 hommes dans Heilsberg
Notre perte peut être évaluée à une vingtaine de morts et 60 ou 80 blessés.
L'ennemi se retirant par la route de Koenigsberg, je l'ai fait poursuivre par la division Friant, qui, se trouvant déjà sur la rive gauche de l'Alle, avait son artillerie disponible.
Le général Priant me rend compte à l'instant (huit heures du soir) de Jegothen que, dans sa poursuite, il a atteint et battu un corps d'environ 3,000 hommes d'infanterie, sur lequel il a fait 400 prisonniers et pris une pièce de canon, après avoir chassé l'ennemi à plus d'une lieue au-delà de Jegothen ; la nuit et un pays fourré ont dû forcer le général Friant à prendre position.
Le général Marulaz, avec quelques faibles escadrons des 1er et 12e régiments de chasseurs, et secondé par le colonel Exelmans, a chargé avec succès l'arrière-garde de cette colonne ennemie.
J'ai l'honneur d'observer à Votre Altesse que le général Marulaz n'avait pas 300 chevaux, même par la réunion de ces deux régiments.
Si le général Friant avait pu disposer de 7 à 800 chevaux dans la circonstance actuelle, je ne doute pas qu'il ne se fût emparé à son arrivée de toutes les colonnes qu'il a combattues depuis.
Votre Altesse sait que le 2e régiment de chasseurs, qui est encore plus faible que les deux autres, est détaché à Myszyniec avec le général Grandeau ; que le corps d'armée occupant une aile, il est de toute nécessité qu'il soit éclairé constamment par de fréquents partis, et qu'en dernière analyse il ne me reste, à bien dire, plus de cavalerie disponible pour profiter des succès de l'infanterie.
Le général Lochet, à la tête du 33e régiment, a attaqué avec la plus grande vigueur ce corps ennemi qui voulait passer la nuit là, et qui avait déjà pris position.
Le général Friant me mande qu'avant de faire des prisonniers, l'infanterie et la cavalerie ont étendu sur le champ de bataille au moins 300 ennemis" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 410, lettre 281).
Benningsen se concentre finalement à Eylau le 7. Ce jour là, le 3e Corps est réuni au complet à Hartenstein où l'Empereur, prévoyant que le lendemain, il aura à faire face à toute l'armée russe, envoie dans la soirée l'ordre au Maréchal Davout de se porter dès le matin sur Eylau. Napoléon attaque Bennigsen et le force à lui abandonner le village après un combat acharné qui se prolonge dans la nuit.
Parti de Hartenstein la nuit, Davout se trouve de bonne heure en mesure d'agir sur la gauche des Russes. La Division Morand, qui marche en tête, leur enlève Serpallen au moment où leur droite se jette sur notre centre, vers Eylau, avec la prétention de nous couper.
"Rapport du Général Morand.
Le Général Morand arrive sur la position de Serpallen, il eut ordre d'attaquer l'ennemi, en conséquence la 1ère Brigade de sa Division, sous les ordres du général Ricard, se porta en avant. Le 30e marcha sur la gauche de Serpallent, le 13e et le 2e Bataillon du 17e passèrent au milieu et sur la droite du même village; toute la Brigade vint se porter en avant; le 1er Bataillon du 17e avait ordre de se placer sur la droite, en échelon de réserve. La compagnie d'artillerie légère, commandée par le Capitaine Beauvisage soutint ce mouvement qui s'exécuta avec une grande impétuosité, sous le feu d'une artillerie formidable que les Russes avaient placée sur les hauteurs, à 200 toises. La 2e Brigade (Général d'Hormières) était en réserve. Tandis que la Division Friant, droite du corps d'armée, s'emparait de Klein Sausgarten, la 1ère Division soutenait, à la gauche, avec la plus grande intrépidité, les attaques de l'ennemi, en avant du village de Serpallen. Il avait réuni des forces très considérables, il s'était porté sur la Division du général Saint Hilaire et sur celle du général Morand. Mr le Maréchal fit aussitôt entrer en ligne le premier Bataillon du 17e Régiment qui remplaça le 13e d'Infanterie légère qui avait essuyé de grandes pertes et que l'on mit en réserve. Le 30e et le 17e Régiments avaient à leur gauche un bataillon du 10e Régiment d'Infanterie légère de la Divison St Hilaire et, à leur droite, à quelque distance, les deux lignes du 61e Régiment" (Note : ce dernier passage est cité dans l'ouvrage de Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 216 : "Les 30e et 17e régiments avaient à leur gauche 1 bataillon du 10e régiment d'infanterie légère de la division Saint-Hilaire, et à leur droite, à quelque distance, les deux lignes du 61e régiment. L'armée russe n'était plus qu'à 200 pas ; elle arrivait tête baissée, la baïonnette en avant, soutenue par 39 bouches à feu. On s'approcha à demi-portée de pistolet ; mais les Russes disséminés et effrayés par le feu que faisaient en marchant nos bataillons lâchèrent pied et s'en furent dans le plus grand désordre, abandonnant leur artillerie, dont les canonniers furent tués sur leurs pièces … lorsqu'un corps de cavalerie et d'infanterie, que les Russes avaient en réserve et que les tourbillons de neige et les accidents du terrain avaient dérobé jusqu'alors, fondit sur le bataillon du 10e régiment d'infanterie légère ... Ce bataillon renversé sur la 1re division y porta le désordre et elle fut refoulée en masse à 200 ou 300 pas ... Un corps de dragons de la division Klein arriva et permit aux bataillons de se reformer en avant de Serpallen, qui resta au pouvoir du général Morand". In : Journal des opérations du 3e Corps).
Portrait supposé du Major Nagle du 17e de Ligne en habit blanc vers 1807-1808. Collections Musée de l'Empéri. On notera les épaulettes de Major. |
Après avoir ainsi rétabli l'équilibre et permis à Napoléon de reprendre l'offensive au centre, Davout continue à se rabattre de plus en plus, à l'aide de ses deux autres Divisions, sur le flanc gauche des Russes. La division, avec les autres du Corps, doit ensuite contenir de furieuses contre-attaques russes au prix d’énormes pertes : 2926 hommes atteints par le feu, parmi lesquels 28 Officiers tués et 77 blessés, 247 hommes tués et 2574 de blessés.
Jusqu'au 16 février, la 1ère Division bivouaque dans les environs de Kopsten; le 16, les Russes s'étant retirés, toute l'armée fait un mouvement rétrograde pour rentrer dans ses cantonnements le long de la Passarge.
Les pertes ont été énormes pour l'Empereur ; il appelle ses secondes lignes pour venir en renfort.
Le 20 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Liebstadt, au Maréchal Kellermann, commandant d'un Corps de réserve de Gardes Naionales : "Mon cousin, vous aurez reçu les détails de la bataille d'Eylau qui a eu lieu le 8 février. Celle d'Ostrolenka a eu lieu le 16. Faites partir aussitôt qu'il vous sera possible les quatre régiments provisoires. Ayez soin qu'ils soient bien armés et bien équipés ...
Lorsque le 3e bataillon du 17e de ligne, ainsi que celui du 21e, seront à mille hommes, vous dirigerez l'un et l'autre sur Magdeburg" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14345).
Il écrit encore, depuis Osterode, le 24 février 1807 au Maréchal Kellermann : "Mon Cousin, j'ai besoin de troupes. Je suppose que vous avez fait partir les 5e, 6e, 7e et 8e régiments provisoires; ce qui me mettra à même d'appeler à l'armée les quatre premiers, et de les incorporer dans les cadres. Écrivez au gouverneur de Cassel pour qu'il renvoie le régiment de Paris et le régiment italien à Berlin. La grande quantité de conscrits qui vous arrivent vous mettra à même de lui envoyer des forces, lorsqu'il en aura besoin. Redoublez de zèle pour habiller, armer et équiper les conscrits, pour réparer les pertes de l'armée ... Aussitôt que les 3e bataillons des 17e et 21e régiments de ligne seront à 1,000 hommes, formez-les à six compagnies, chacune de 150 hommes, et dirigez-les sur Berlin".
Le 1er mars 1807, le 3e Corps établit ses cantonnements entre Hohenstein sur la Passarge, et Allenstein sur l'Alle. La 1ère Division, placée en tête, occupe les environs d'Allenstein. Elle va y rester jusqu’au mois de mai, harcelée régulièrement par des raids de cosaques. De nouvelles troupes polonaises viendront s’y adosser. Les renforts arrivent.
L'Empereur se préoccupe de ses troupes. Il écrit, depuis Osterode, le 4 mars 1807, à 5 heures du soir, au Maréchal Davout, à Liebstadt : "Mon Cousin, je vous ai fait connaître aujourd'hui dans quelle situation étaient les divers corps d'armée. Ayant laissé une de vos divisions à Allenstein, il est convenable que vous ralliiez tous les autres détachements de vos deux autres divisions près de vous, sans quoi vous vous trouveriez affaibli de tous les côtés. Vous avez laissé deux régiments de cavalerie légère à Napiwoden. Il faut que le général Morand fournisse l'infanterie nécessaire pour les soutenir, afin que vos deux divisions soient ralliées. Vous devez avoir reçu deux convois de pain d'Elbing, dont un qui était destiné pour le quartier général et que j'ai ordonné qu'on vous laisse. Je suppose que, dans la journée, le maréchal Soult aura repris ses cantonnements. Mon intention est de vous donner l'ordre de vous placer à Saalfeld, où vous serez à portée de recevoir des vivres de Marienburg. Faites-moi connaître votre état de situation".
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
3e corps
... 17e de ligne ...
Dépôts à Thorn ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Et depuis Osterode, le 11 mars 1807, toujours au Maréchal Davout : "Je reçois votre lettre du 11 mars. Il faut d'abord que vos troupes aient régulièrement ration complète de pain et de viande, et de l'eau-de-vie tous les deux jours ...
Douze régiments provisoires sont en marche; quatre arriveront avant dix jours. Il y a des détachements de tous les corps. Le 17e et le 2le ne tarderont pas à recevoir leurs 3e bataillons forts de 1,000 hommes. Mais il faut rétablir la discipline. Mettez votre gendarmerie sur les derrières, afin que des hommes, sous prétexte d'être malades, ne passent pas la Vistule".
Le même 11 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke ... Le 3e bataillon du 17e de ligne s'est mis en marche le 2 mars pour Magdeburg. Vous en ferez passer la revue. S'il est à 800 hommes, vous le ferez filer sur le régiment, sans quoi vous le laisserez quelque temps à Magdeburg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14556).
Le même jour, 11 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Cors de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, je vois avec plaisir que les quatre régiments provisoires sont en marche, ainsi que le 31e d'infanterie légère, le 15e de ligne, et les 3es bataillons du 17e et du 21e de ligne ... " (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14566).
Fig B3 Tambour de Voltigeurs, 1808, d'après Carl. |
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, faites-vous rendre compte pourquoi il manque tant d'officiers aux corps de réserve.
Par exemple, il n'y a au 17e de ligne, camp de Boulogne, que 14 officiers présents; il doit y en avoir 20 ou 30 dans un bataillon; il manque donc la moitié des officiers dans ce bataillon" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14648 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 8) .
Le même 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner :
… Pour la Grande Armée
… 17e de ligne 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Wartenburg n’est pas occupé par les Français, à proprement parler. Le 15, le Colonel Lanusse, du 17e de ligne, s’y rend pour faire une réquisition ; un détachement du 1er Chasseurs y va fourrager presque en même temps. "Dans la nuit du 15 au 16, le colonel Lanusse, qui avait été envoyé avec quelques compagnies de son régiment pour avoir des subsistances, fut enveloppé par les cosaques ; il se fit jour et revint à Allestein avec un seul homme de moins ; il avait fait éprouver des pertes à l’ennemi" (Journal des Opérations du 3e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 30). Lanusse est de retour à Allestein le 16 dans la soirée.
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke, le 3e bataillon du 17e de ligne est arrivé à Magdeburg. Ce bataillon n’a que 500 hommes. Donnez ordre sur-le-champ que tous les soldats du bataillon sous les ordres d'un capitaine, de deux lieutenants, de deux sous-lieutenants, un sergent-major, quatre sergents et huit caporaux partent de Magdeburg pour se rendre à Thorn, et que les autres officiers et sous-officiers retournent à Mayence où ils formeront le cadre d'un nouveau bataillon de 1 000 hommes. Donnez avis de cela au maréchal Kellermann" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14720).
Le même 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Le 17e régiment de ligne a quatre bataillons ; deux sont à la Grande Armée ; le 3e bataillon à Magdeburg ; le 4e est à Boulogne avec le dépôt. Tous les conscrits désignés pour ce corps sont dirigés sur Boulogne. Le 4e bataillon ne sera pas très fort, puisqu’il ne sera qu'à 700 hommes.
Voici les mesures que j'ai prescrites. J'ai ordonné que tous les hommes se rendissent au corps et que la plus grande partie des officiers et sous-officiers retournassent à Mayence pour y former le cadre d'un bataillon. Faites un appel de conscrits sur la concription de la réserve, et dirigez-les sur Mayence. Entendez-vous avec M. Dejean pour qu’il leur fournisse des moyens extraordinaires pour leur habillement ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 951 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14726). Napoléon fait référence dans le 2e paragraphe aux ordres donnés le même jour à Clarke.
Toujours le 18 mars 1807, l'Empereur écrit encore, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte ...
Que le 17e, 19e, 25e, 28e, 35e de ligne, 43e, 46e, 48e, 50e, 55e, 108e et 13e légère auraient un effectif de 15 500 hommes et qu'il manquerait 4 800 hommes pour que ces bataillons fussent au complet effectif de 1 260 hommes par bataillon
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).
Le lendemain 20 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... J'ai vu avec peine que vous ayez mis des Corses dans le 17e et autres régiments ; les conscrits corses, mettez-les dans les tirailleurs corses, qui n'ont que 500 hommes …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12096 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14775).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 17e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 15 avril 1807, l'Empereur écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "... J'ai appelé 1,000 hommes de la réserve de 1807 pour le 3e bataillon du 17e de ligne, qui est à Mayence, tandis que son bataillon et son dépôt sont à Boulogne. J'invite le maréchal Kellermann à former de ces 1,000 conscrits, au fur et à mesure qu'ils arriveront, six compagnies, et de les placer dans un bataillon de garnison. Par ce moyen, vous n'aurez point d'habillement à fournir à ce bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12383 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15273).
Le même 15 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréhcal Kellermann, Commandant un Corps de Gardes Nationales : "... M. Lacuée me mande qu'il a assigné 1000 hommes pour le 3e bataillon du 17e de ligne, dont j’ai fait retourner le cadre à Mayence. Comme rien ne sera prêt pour l'habillement de ces 1000 hommes, le 4e bataillon étant à Boulogne, il me semble que vous avez un moyen tout naturel d'en tirer parti ; c'est celui de destiner six compagnies de ce régiment, complétées à 900 hommes, pour former les 6 premières compagnies du bataillon de garnison de Hameln, ou d'un autre. Du moment qu'il y aura des hommes d'arrivés, suffisamment pour en former une compagnie, vous pourrez les faire partir.
Nommez le chef de bataillon du 17e pour commander le bataillon provisoire de Hameln. Je vous laisse cependant le maître, si vous l'aimez mieux, de le mettre dans le régiment de Magdeburg. Mais, par ce moyen, le ministre Dejean n'aura point à fournir d’habits aux 1000 hommes du 17e régiment" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15278).
Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
Je vois dans l'état de situation au camp de Boulogne au 8 mars qu'il y a 822 hommes des 17e, 25e et 43e régiments de ligne destinés à se rendre à la Grande Armée. Je vous prie de les faire partir sans délai ...
J'ai ordonné que l'on conservât toujours pour la défense de Boulogne 600 hommes de chacun de ces bataillons, et que l'on fît partir ce qui excède ce nombre ; mais ce serait très mal entendre cet ordre que de faire partir les hommes qui arrivent ; ce sont au contraire, les plus instruits qu'il faut nous envoyer. Ainsi, non seulement avant que les conscrits soient habillés, mais même lorsqu'on est prévenu qu'ils vont arriver, il faut aussitôt prendre parmi les hommes les plus instruits ceux qui se trouveront surpasser le nombre de 600, et en former de bons détachements pour la Grande Armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois ... que le 17e n'est pas porté ... Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
Le 13 mai, les Cosaques et une colonne d'infanterie attaquent Allenstein; ils sont repoussés avec perte par les troupes de la 1ère Division. Après cette attaque et pour mieux préserver la ville, on démolit le faubourg et on construit sur son emplacement des redoutes et divers retranchements.
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Je reçois et lis avec un grand intérêt votre état A présentant la situation, après la réception des conscrits de 1808, 1° des dépôts de l'infanterie de l'armée de Naples et de la Grande Armée, 2° des régiments du Frioul, de la Dalmatie, etc. Cet état est si bien fait, qu'il se lit comme une belle pièce de poésie.
J'y ai remarqué quelques erreurs. Dans les dépôts de la Grande Armée, le long du Rhin, vous deviez porter le 3e bataillon du 17e ; je ne l'y trouve pas ... Il faut faire disparaître ces petites erreurs ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15683).
Composition du 3e Corps du Maréchal Davout au 16 mai 1807 :
1ère Division, Général Morand : 13e Léger, 17e, 30e, 51e et 61e et 65e de Ligne, 12 Bataillons, 7185 hommes.
2e Division, Friant : 15e Léger, 33e, 48e, 108e, 111e de Ligne, 10 Bataillons, 7361 hommes.
3e Division Gudin : 7e Léger, 12e, 21e, 25e et 85e de Ligne, 10 Bataillons, 7632 hommes.
Artillerie et Génie
Cavalerie légère, Général Marulaz : 1er, 2e et 12e chasseurs, 9 Escadrons, 692 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Le 4 juin, Bennigsen attaque le Corps du Maréchal Ney à Guttstadt et l'oblige à reculer jusqu'à Aussendorf. Le 5 juin, la Division Morand quitte ses cantonnements et fait une reconnaissance sur Bergfreid. Le 7 juin, le 3e Corps tout entier prend position à Joukow et à Alt Schönenberg pour soutenir le Maréchal Ney qui devant des forces considérables a du exécuter un mouvement rétrograde à Deppen.
Le 9 juin, la 1ère Division, précédée de quelques milliers de soldats, portant chacun, outre les armes, une fascine, traverse la Passarge et les marais que cette rivière forme sur ses bords. Le 10 juin, la 1ère Division arrive à Altrirck en avant de Guttstadt.
Le 11 juin, le 3e Corps se présente à Grossendorf. Bennigsen, dont les projets on échoué, est dans une situation périlleuse. Il s'est replié sur Heilsberg, où il a fait exécuter des travaux de défense considérables, et y soutient un violent combat. L'apparition du Corps de Davout sur son flanc gauche l'oblige à quitter la position, après avoir perdu sa ligne de retraite directe sur Koenigsberg. Pour la retrouver, et donc sauver Koenigsberg, il entreprend alors de descendre à toute vitesse la rive droite de l'Alle pour venir repasser sur la rive gauche à Friedland.
Le 12 juin, le 3e Corps se met en marche sur Eylau. Le 14, les Corps de Davout, de Soult et de Murat se portent devant Koenigsberg pour en faire l'investissement. Ce jour là, le 30e se trouve à la 2e Brigade L'Huillier de la 1ère Division Morand du 3ème Corps de Davout. En route, le 3e Corps et la cavalerie de Murat reçoivent l'ordre de se diriger sur Wehlau, une grande bataille venant de s'engager à Friedland, afin d'être à portée de recommencer le lendemain si le succès était indécis.
Le 15, le Maréchal Davout continue sa marche sur Friedland, lorsqu'il apprend la grande victoire remportée la veille; il se dirige sur Tapiau dans l'espoir de couper la retraite de l'armée russe.
Quelques jours après la bataille, et pendant les négociations en vue de la paix, les armées françaises et russes se concentrent autour de Tilsitt; l'Empereur Napoléon et le Tsar Alexandre prennent plaisir, à faire parader réciproquement leurs troupes.
Du 19 au 20 juin, le 3e Corps cantonne à une demie lieue de Tilsitt. Des baraques en bois y sont construites et un camp régulier y est installé.
Le 8 juillet, la paix est signée à Tilsitt.
Après la signature de la paix, le 3e Corps est chargé de l'occupation du Grand-Duché de Varsovie dont le Maréchal Davout est nommé Gouverneur.
En Août 1807, la 1ère Division campe près de Varsovie.
Le 9 octobre 1807, le Maréchal Davout écrit, depuis Varsovie, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "J'ai l'honneur d'adresser à Votre Altesse copie de plusieurs pièces relatives à deux militaires du 3e corps d'armée, susceptibles d'être traduits devant un conseil de guerre.
L'un des deux, soldat au 17e de ligne, membre de la Légion d'honneur, se trouve compromis dans cette affaire.
Les lois sur l'institution de la Légion d'honneur s'opposant à ce qu'aucun membre puisse être mis eu jugement sans une autorisation du grand Conseil, j'ai l'honneur de prier Votre Altesse de vouloir bien prendre à l'égard de ce militaire les ordres de Sa Majesté. Jusqu'à l'arrivée de la décision que je sollicite de Votre Altesse, ledit militaire restera en détention avec le second prévenu pour la même affaire" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 75, lettre 392).
- Inspection du détachement du 17e Régiment d'Infanterie de Ligne à Mayence par le Général Schauenburg, le 23 novembre 1807
"Détachement du 17e Régiment d’Infanterie de Ligne, revue passée à Mayence le 23 novembre 1807
Résumé.
Je n’ai pas été à même de faire prendre les armes à ce détachement, attendu qu’il n’y avait presque personne de présent. Quant à son administration, il n’existe aucun registre ; l’Officier présent m’a rendu compte que le Capitaine qui commandait ce détachement était à l’hôpital du lieu" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre et au Ministre Dejean le résultat de sa revue le 21 décembre 1807, et au Ministre Lacuée le 20 janvier 1808 (pour ce dernier, il est noté que ce Corps a été expédié dans le temps, il a été oublié pour être porté à sa date) (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre le résultat de sa revue le 17 janvier 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin - Note : ce travail est expédié au Ministre directement par le Général).
/ 1808
Fig B4 Sapeur en habit blanc du 17e de Ligne, 3e ou 4e Bataillon, fin 1806, début 1807 |
Le 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription militaire : "J'ai reçu les états de revue que vous m'avez envoyés …
Je vois dans les états de situation des gouvernements militaires que vous portez des détachements sans dire à quel corps ils appartiennent. J'ai dissous, je crois, tous les régiments provisoires, de sorte que je ne sais pas par quelle raison ces détachements se trouvent là. Je vois bien pourquoi le bataillon du 17e s'y trouve, c'est pour la garnison de Hameln ; c'est un corps entier ; le 44e également ; mais je ne vois pas pourquoi il y a là 258 hommes du 27e léger ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13451 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16998).
Le 19 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez au général Savary ce supplément d'instructions. Les 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires sont composés de régiments qui ont déjà fourni 4 compagnies aux 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que le général Savary forme de tous ces détachements deux bataillons qu'il pourra appeler régiment de marche. Il composera ce régiment de tous les détachements arrivés à Orléans, et qui doivent faire partie des 13e et 14e régiments provisoires, ayant soin de ne pas envoyer les compagnies qui n'ont rien fourni aux régiments provisoires, telle que la compagnie du 34e par exemple. Ce régiment qui sera fort de 7 ou 800 hommes, partira sous les ordres d'un chef de bataillon. Il fera la même opération pour les 15e et 16e. Il n'y mettra pas, par exemple, la compagnie du 32e légère [sic] ; et d'autres, s'il y en a qui n'ont rien fourni aux 12 premiers régiments provisoires. Ces 2 bataillons seront commandés par un des chefs de bataillon qui étaient destinés au commandement des 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires. Le général Savary en fera dresser procès-verbal, et les fera marcher en ordre. Ils feront une halte à Bordeaux où l’on fournira une paire de souliers à chaque homme, et où l'on fera à leur armement les réparations qui seraient nécessaires. À leur arrivée au corps du maréchal Moncey que vous en préviendrez, ils seront dissous et rejoindront les 4 compagnies fournies par le régiment. Ces renforts tiendront au complet les 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que tout ce qui arrivera à Orléans, en conséquence des ordres qui ont été donnés pour la formation des 6 derniers régiments provisoires, soit à fur et mesure qu’il y aura 800 hommes réuni en un bataillon de marche et dirigé sur le quartier général du maréchal Moncey pour être dissous à l'arrivée, et incorporé ...
Vous sentez la différence que je fais d'un régiment au bataillon de marche à un régiment provisoire ; les uns restent organisés, et les autres doivent être dissous du moment qu’ils arrivent. Alors mon intention est que les 13e, 14e et 15e régiments provisoires soient organisés de la manière suivante :
13e régiment provisoire : 1er bataillon, 4 compagnies de 150 hommes chacune, formées par le 3e bataillon du 55e qui partiront de Boulogne pour Orléans. 2e bataillon, 4 compagnies du 17e de ligne. 3e bataillon, 4 compagnies du 43e ...
Je désire donc que vous me fassiez faire un état qui me fasse connaître le nombre de bataillons de marche à former successivement pour compléter les douze premiers régiments provisoires et la formation définitive des six derniers régiments provisoires. Vous sentez la nécessité de ce que je prescris là.
... Je n'ai pas besoin de vous dire qu'en formant aux camps de Boulogne et d'Anvers les détachements qui doivent former les régiments provisoires, il faut prendre dans les 3es bataillons des jeunes gens, et non aucun des hommes qui ont fait les campagnes de la Grande Armée, à moins que ce ne soit quelques hommes de bonne volonté ...
Après que vous aurez donné vos instructions, vous m'enverrez les états qui organisent tout cela de cette manière. Le principe fondamental est qu'aucun régiment d'infanterie de ligne ni légère ne doit fournir qu'à un régiment provisoire mais peut fournir plusieurs bataillons des régiments de marche. Ceci n'exige aucun contrordre à donner dans les dépôts. Il suffit seulement que le général qui commande à Orléans et Poitiers ait bien ses instructions et les documents nécessaires pour comprendre et faire ma volonté.
Le commencement n'est pas bien dit. Il ne faut pas faire deux régiments de marche mais seulement deux bataillons formant un régiment commandé par un major et chaque bataillon par un chef de bataillon.
Quand ce régiment de marche arrivera à l'armée du maréchal Moncey, il gardera les officiers et chefs, pour remplacer les malades et vous le laisserez maître de conserver le cadre de la compagnie et d'avoir ainsi cinq compagnies d'un même corps formant un bataillon d'un régiment provisoire ou de la fondre dans les quatre compagnies. Cependant mon intention n'est pas qu'il conserve le cinquième cadre à moins que les quatre compagnies n'aient chacune plus de 110 hommes présents sous les armes et que la 5e compagnie arrivante soit de même force. Il importe que l'opération se fasse par procès-verbaux et que le compte n'en soit pas rendu par une simple dépêche. Il faut aussi entendre bien, tant pour l'infanterie que pour la cavalerie, que lorsqu'un régiment de marche arrivera, le général de l'armée ne peut incorporer un détachement d'un régiment dans une compagnie d'un autre régiment, sans quoi il y aura confusion" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17221).
Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
3e Corps de la Grande Armée. Vous chargerez le maréchal Davout de faire l'opération pour son corps d'armée. Il y a dans ce corps d'armée des régiments qui ont deux bataillons et d'autres qui en ont trois. Le 17e de ligne a-t-il son 3e bataillon en Pologne, ou bien ce 3e bataillon est-il toujours en deçà de l'Elbe ? Cela est nécessaire à savoir pour arriver à la formation. Si ce 3e bataillon est en deçà de l'Elbe, vous lui donnerez l'ordre de retourner à Boulogne, où est le 4e bataillon, afin d'y procéder à sa formation ... " (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 3e corps
... 17e de ligne 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 17 mars 1808, à Paris, est établi un "Tableau d'organisation du 3e corps de la Grande Armée ou corps Davout :
(17e régiment). Le 17e de ligne a 3 bataillons à la Grande Armée. Il est nécessaire que le 3e bataillon soit composé des trois dernières compagnies du 1er et des trois dernières du 2e, que le 4e bataillon soit composé des six premières compagnies du 3e et que ces quatre bataillons restent à la Grande Armée. Il restera donc 12 compagnies, la compagnie de grenadiers et celle de voltigeurs seront en sus ; 4 compagnies formeront le dépôt ; 8 resteront à répartir ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5432).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Le 17e a son nouveau dépôt à Lille et l'ancien à Boulogne. Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; dans sa 1ère note, il écrit :"Il y a dix-neuf compagnies de grenadiers et de voltigeurs hors de ligne ; la 5e d'infanterie légère, la 21e, 17e, 15e, 93e doivent être conservées exclusivement pour le 4e bataillon de ces régiments ainsi que deux basses compagnies du régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée).
En Août 1808, tandis que Napoléon transfère des troupes vers l'Espagne, Davout doit replier ses forces et porter son QG à Breslau. On augmente son commandement de la Silésie et le renforce de la Division Oudinot, d’une Division de Dragons et d’une de Cuirassiers. Des Régiments de marche doivent le rejoindre.
La 1ère Division est portée au camp de Brieg.
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ... Aux trois bataillons du 17e de ligne il manque 640 hommes ...
Il manque donc plus de 4 000 hommes au corps du maréchal Davout pour porter ses 48 bataillon au complet.
… En faisant des recherches pour bien faire cet état, vous me ferez un rapport qui me fasse connaître s'il est possible de former à Mayence un 3e régiment de marche (bis) de 3 bataillons qui serait composé de la manière suivante :
1er bataillon, 4 compagnies du 13e léger 600 hommes ; 3 compagnies du 17e de ligne 450 hommes ; 1 compagnie du 30e 140 hommes ; 1 compagnie du 61e 140 hommes ; 2 compagnies du 65e 300 hommes ; total : 1 630 hommes ...
Ce régiment serait de 4 000 hommes. Il serait suffisant que chaque compagnie fût commandée par un officier, deux sergents, quatre caporaux. Ce corps, après avoir passé la revue à Mayence et dans le comté de Hanau, serait dirigé en temps opportun sur le corps du maréchal Davout, pour renforcer ses 48 bataillons ; et alors ce maréchal aurait un effectif de 39 000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera réuni à Louvain un régiment de marche composé de détachements appartenant au 3e corps, qui portera le nom de 3e régiment de marche du 3e corps de la Grande Armée.
Ce régiment sera composé de la manière suivante :
... 2e bataillon
2 compagnies du 17e de ligne à 250 hommes, 500 hommes ...
Total du régiment 2 800 hommes
Les majors seront prévenus de tenir ces détachements en règle, de manière qu’ils puissent partir le 1er octobre et être arrivés à Louvain avant le 10 octobre. Ce régiment est destiné à se rendre en Allemagne pour compléter les régiments du 3e corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2256 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18822).
Le même 4 septembre 1808, l'Empereur écrit aussi, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec le plus grand intérêt le travail que vous m'avez remis sur les corps de la Grande Armée. Ce travail m'a paru bien fait. J'aurais voulu plus d’exactitude dans quelques titres.
Mon intention est que le corps du maréchal Davout ait au mois de mars en Allemagne un effectif de 49 à 50000 hommes d'infanterie. À cet effet, mon intention est de retirer de la division Oudinot les 20 compagnies de grenadiers et de voltigeurs qui s'y trouvent et de les rendre au maréchal Davout, de compléter pendant l'hiver les 15 quatrièmes bataillons qui sont en France et de les envoyer en Allemagne portés au grand complet, hormis un bataillon du 15e légère qui est en Portugal, et ceux des 17e et du 21e de ligne qui se trouvent déjà en Allemagne ; c'est donc 12 nouveaux bataillons à envoyer
..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Le 9 septembre 1808, à Saint Cloud, on soumet à l'Empereur une "Proposition du général Clarke tendant à la dissolution et à l'incorporation de compagnies de grenadiers et de voltigeurs qui sont à la suite des 17e et 93e régiments d'infanterie de ligne ; cette opération pourrait s'exécuter : 1° en incorporant les compagnies du 17e dans les quatre bataillons de guerre de ce régiment ..."; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2272).
Le même 9 septembre 1808, à Saint-Cloud, "On demande les ordres de Sa Majesté pour la dissolution et l'incorporation des compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la suite des 17e et 93e régiments"; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2279 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, du 7 septembre 1808 »).
Mais, en Octobre 1808, devant les mauvaises conditions climatiques, l’état des baraques qui laissent passer l'eau et le froid et créent des maladies, Davout évacue ses cantonnements. Il écrit à Berthier, depuis Breslau, le 8 octobre 1808 :"Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que j'ai dû faire lever les camps aux troupes sous mes ordres ; plusieurs motifs m'ont déterminé à cette mesure.
Les divers camps établis en Silésie avaient été construit pendant la belle saison ; toutes les baraques étaient en planches, et il s'en faut de beaucoup que l'on ait apporté dans leur construction tous les soins nécessaires pour les rendre tenables dans la saison des pluies. Le peu de précautions qu'on avait prises particulièrement dans la construction des toitures rendait ces baraques extrêmement froides pendant les belles nuits et inhabitables par un temps de pluie. Les pluies continuelles qui ont eu lieu pendant la dernière quinzaine de septembre et les premiers jours d'octobre influaient déjà d'une manière alarmante sur la santé des troupes campées, à qui il n'était pas possible de procurer des paillasses et des couvertures ; nos hôpitaux s'encombraient chaque jour, au point de faire craindre de ne pouvoir y recevoir l'affluence des malades.
La plupart des camps étaient d'ailleurs mal situés, les terrains sur lesquels ils étaient établis étant inondés après les premiers jours de pluie.
D'après ces considérations, je n'ai pas hésité à ordonner l'évacuation des camps et à faire cantonner les troupes ; elles le sont dans l'ordre suivant :
1re division. - Deux régiments de la 1re division commandée par le général Morand, le 17e et le 30e de ligne, tiennent garnison à Neisse, où se trouve également l'artillerie de cette division ; le 61e régiment occupe Oppeln, Krappitz et Falkemberg ; le 65e occupe Brieg, Lowen et Grottkau ...
Depuis la levée des camps, les malades ont beaucoup diminué, et la situation des hôpitaux s'améliore sensiblement" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 301, lettre 516).
/ La campagne de 1809
Au début de 1809, alors que Napoléon s’est occupé de la situation militaire en Espagne, l’Autriche continue son réarmement. L’Empereur n’ est pas dupe ; il réorganise ses forces, levant la conscription de 1810 pour former de nouveaux bataillons, stimulant l'organisation des contingents alliés allemands, hollandais et polonais. Le corps du maréchal Davout, sous le nom d'Armée du Rhin, avait passé l'Hiver 1808-1809 en Prusse. Il va devenir le 3e Corps d’une nouvelle armée d'Allemagne.
Le 17e de Ligne avait ses quatre Bataillons à la 1ère Division Morand de l’Armée du Rhin, avec le 30e de Ligne et le 13e Léger.
Napoléon écrit d’Espagne : "Benavente, 1er janvier 1809.
Je reçois les états de situation au 15 novembre. Voici mes observations pour l’armée du Rhin. Vous portez au 13e léger 384 hommes, qui arriveront à Hanovre le 6 janvier ; vous affectez ces hommes au 4è bataillon. Je suppose que ces 384 hommes sont le détachement du régiment de marche formé à Louvain ; mon intention n’est pas qu’il compte au 4e bataillon ; il faut qu’il soit réparti dans les trois premiers bataillons, qui sont encore loin du complet. Les cadres de ces détachements doivent retourner à Ostende, y recevoir les conscrits et former le 4e bataillon, qui devra partir quand j’en donnerai l’ordre. Le 17e de ligne a déjà ses quatre bataillons à l’armée du Rhin. Il faut faire partir les grenadiers et voltigeurs de ce corps, qui sont à la réserve de Boulogne, et les incorporer dans les compagnies d’élite de ces bataillons. Les officiers et sous-officiers rentreront au dépôt pour recevoir les conscrits de l’année. Par ce moyen, le 17e aurait donc à l’armée du Rhin 3,000 hommes ; il lui manquerait encore 300 hommes, car mon intention est qu’au mois de mars toute mon armée du Rhin ait 840 hommes par bataillon et quatre bataillons par régiment, hormis le 15e leger qui n’en aura que trois".
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est que le dépôt du 13e léger fasse partir pour Mayence 500 hommes nécessaires pour compléter les trois premiers bataillons ; le dépôt du 17e de ligne, 300 hommes ; le dépôt du 30e de ligne, 200 hommes ; le dépôt du 61e, 200 hommes ; le dépôt du 75e, 300 hommes. Ces détachements formant 1 500 hommes se réuniront le plus tôt possible à Mayence ... Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin …".
Le 4 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Pris, au Général Compans, Chef de l’Etat-major : "Je vous adresse, Monsieur le général, copie d'un ordre que je viens de recevoir du major général ; exécutez-en tout de suite les dispositions dans l'esprit suivant :
Les régiments qui se trouveraient plus rapprochés d'Erfurt que les généraux sous les ordres desquels ils se trouvent devront recevoir de vous directement les ordres de marche que vous leur enverrez par des officiers de votre état-major, ou, à leur défaut, par des officiers du 17e régiment. Les 7e et 13e régiments d'infanterie légère et le 12e de ligne sont dans cette hypothèse, ainsi que le 7e de hussards.
Vous ne ferez connaitre ni aux généraux ni aux colonels leur destination définitive ; vous leur indiquerez pour destination le point de l'itinéraire que vous leur aurez tracé, qui sera le plus voisin d'Erfurt, sans même leur faire connaitre qu'ils doivent aller au-delà ; vous leur indiquerez seulement que là on leur fera connaitre les cantonnements qu'ils doivent prendre; vous prendrez des mesures pour qu'à leur arrivée dans ces endroits ils trouvent des ordres de continuer leur route jusqu'à Bamberg.
Il est inutile de donner l'ordre au 5e régiment de hussards qui est à Meiningen de se mettre en marche tout de suite ; il est à la disposition du général Friant, qui lui donnera des ordres en cas d'événement imprévu.
Il ne faut pas prévenir les autorités du pays à l'avance ; les régiments enverront seulement vingt-quatre heures en avance dans chaque gite un officier, porteur de feuilles de route, pour faire préparer les vivres et logements. Cependant vous pouvez écrire au ministre de la guerre de Westphalie pour lui annoncer le passage des troupes et lui donner l'itinéraire qu'elles suivront à travers la Westphalie seulement.
Quant au 17e de ligne, vous le dirigerez, quarante-huit heures après la réception de cette lettre, sur Wurtzbourg par la route la plus courte. Il faut que son ordre de marche lui soit donné comme s'il devait se rendre à Mayence, et qu'il n'y ait absolument que le colonel qui sache qu'il se rend à Wurtzbourg. Ce régiment occupera la citadelle, où il trouvera déjà 1,000 à 1,200 tant canonniers que sapeurs français ; ce qui ne pourra tenir dans la citadelle sera placé dans la ville.
Il faut qu'à Wurtzbourg l'arrivée du 17e ne soit pas annoncée, et que cela ne s'y sache que le jour où il arrivera. L'ordre que le colonel du 17e montrera au commandant de Wurtzbourg portera trois jours de séjour dans cette ville et l'ordre de continuer ensuite sa route sur Augsbourg. Le troisième jour, il annoncera qu'il a reçu un contre-ordre, et qu'il doit rester à Wurtzbourg jusqu'à nouvel ordre.
Le 30e régiment partira, à la réception de l'ordre, avec toute l'artillerie de la division. Le 61e partira le lendemain, et dans le cas où des régiments du général Saint-Hilaire, qui ont dû, déjà avoir reçu l'ordre d'aller à Magdebourg (ces ordres étaient contenus dans les dépêches adressées au général Saint-Hilaire, qui ont été portées par le courrier Bertheuille), il y en aurait un d'arrivé, le 65e partirait le lendemain de l'arrivée de ce régiment. Le 11e de chasseurs qui est à Magdebourg partira le lendemain du départ du 61e.
Il est à désirer que les troupes qui sont en Hanovre marchent par plusieurs routes pour soulager le pays. Les régiments se mettront en marche dans l'ordre où ils se trouvent; les plus près partiront les premiers. Par ce moyen, tout ce qui est en Hanovre partira en deux jours.
Le général Friant laissera ses troupes cantonnées comme elles sont dans le pays de Bayreuth et d'Erlangen, et ne les réunira que dans le cas d'événements imprévus. Il faut recommander au général Friant, dans le cas peu vraisemblable où les Autrichiens marcheraient avec des forces supérieures, de prendre une position qui puisse couvrir Bamberg et Wurtzbourg ; j'en conférerai avec M. l'intendant général à mon arrivée, qui aura lieu vingt-quatre heures après la réception de cette lettre.
Je vous recommande, mon cher général, de ne point parler de mon retour ni de ce mouvement, et de donner les ordres de marche de manière que personne n'en ait connaissance à Erfurt ...
Il est bon que les troupes en partant prennent du pain pour deux jours et qu'on s'arrange de manière à avoir toujours cette avance pendant la route ; cela facilitera l'établissement des troupes dans leurs cantonnements.
Recommandez de maintenir la meilleure discipline dans la marche, et que chaque corps ait à se pourvoir d'un certificat de bonne vie ...
Je vous prie de faire passer la lettre ci-jointe par le courrier militaire qui ira à Varsovie" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 384, lettre 586).
En mars, le Régiment compte 2836 hommes et reçoit 300 hommes au sein du 1er Bataillon de marche.
Une réserve est faite avec les 4es Bataillons.
Le 12 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, il y a à l'armée du Rhin vingt et un régiments d'infanterie ; treize ont les grenadiers et voltigeurs de leur 4e bataillon avec les bataillons de guerre et viennent de recevoir l'ordre d'envoyer les 1re et 2e compagnies de fusiliers, pour porter ces 4es bataillons à quatre compagnies ...
Le 17e de ligne et le 21e ont déjà leur 4e bataillon à l'armée du Rhin ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14887 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20337).
Fig B5 Tambour de Fusiliers, habit blanc, vers 1807, d'après les frères Suhr. |
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Paris : "Mon Cousin, donnez ordre au général sénateur Demont de se rendre à Würzburg pour être employé au corps du duc d'Auerstaedt. Faites connaître au duc d'Auerstaedt que je désire qu'il mette sous les ordres de ce général une réserve qui serait composée des 4es bataillons du 30e, du 61e, du 65e, du 33e, du 111e, du 12e et du 85e de ligne ; ce qui fait sept bataillons. Ces sept bataillons ne sont encore qu'à 500 hommes ; ils ne forment donc qu'une force de 3,500 hommes ; mais ils vont bientôt recevoir une compagnie qui leur produira une augmentation de 1,100 hommes. Les 4es bataillons des 48e, 108e, 25e de ligne et 13e léger ne doivent pas tarder à partir de Boulogne ; ce qui portera le nombre des 4es bataillons à onze ; on pourrait y joindre ceux des 7e léger, 17e et 21e de ligne ; ce qui ferait quatorze bataillons. Cette réserve paraît nécessaire ; les divisions restant composées de cinq régiments, et chaque régiment ayant un complet de 2,500 hommes, les divisions seraient de plus de 12,000 hommes ; si l'on y laissait les 4es bataillons, elles seraient de 14 à 15,000 hommes ; ce qui est beaucoup trop fort pour une division. La formation des 4es bataillons n'est pas encore terminée ; il sera bon de les avoir sous la main et en dépôt pour être réunis. Il y a aussi un avantage à cette mesure, c'est qu'un régiment qui a trois bataillons en ligne et un bataillon à la division de réserve, qui peut ne pas se trouver compromis le même jour, peut trouver dans ce bataillon des ressources pour réparer ses pertes. Je désire donc que le corps du duc d'Auerstaedt soit composé de la manière suivante : des divisions Morand, Gudin, Friant et d'une quatrième division formée des 4es bataillons de chacune des trois premières divisions. Chacune de ces trois premières divisions doit avoir trois généraux de brigade, un pour l'infanterie légère, et les deux autres commandant deux régiments de ligne ou six bataillons. La division du général Demont devra avoir trois généraux de brigade : un, commandant les 4es bataillons de la 1re division ; un, commandant les 4es bataillons de la 9e division, et un, commandant les 4es bataillons de la 3e division. Deux ou trois bataillons de la même division seront réunis sous le commandement d'un major. Les 4es bataillons des 13e léger, 17e et 30e de ligne seront réunis sous un major de l'un de ces trois régiments. Les 4es bataillons des 61e et 65e seront commandés par un major de l'un de ces deux régiments. Par cette formation, tous les avantages se trouvent réunis ; et le duc d'Auerstaedt aura quatre généraux de division, douze généraux de brigade, quatre adjudants commandants, et soixante pièces de canon, à raison de quinze pièces par division, indépendamment de l'artillerie attachée à la cavalerie, et des généraux et adjudants commandants attachés à son état-major" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14934 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20469).
Le 23 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, à l’Empereur : "… Les 700 hommes du 17e de ligne qui arrivent à Mayence, le 22 mars, seront à leur arrivée à Wurtzbourg placés dans la citadelle jusqu'à ce que Votre Majesté en ordonne autrement ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 425, lettre 614).
Le 24 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé un bataillon de marche de l'armée du Rhin, fourni par les conscrits de la Garde, que je verrai dimanche, et qui sera dirigé immédiatement après sur Strasbourg. Ce bataillon sera destiné, savoir : 100 hommes pour le 17e de ligne, 300 hommes pour le 65e, dont 100 seront destinés au 4e bataillon, 100 hommes pour le 25e, 100 hommes pour le 48e, total 600 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2995 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20528).
Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 17e de Ligne doit faire partie du 3e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc d'Auerstadt; 1ère Division Morand, 2e Brigade Guiot de Lacour ; le 4e Bataillon du 17e de Ligne doit faire partie de la 1ère Brigade de la 4e Division Demont du 3e Corps de Davout (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
En avril, les hostilités reprennent avec l’Autriche. Le 17e Régiment a ses trois premiers Bataillons à la 1ère Division Morand du 3e Corps de Davout et son 4e Bataillon à la 4e Division de réserve Demont à Anspach.
Espérant surprendre les Français qu'il voit disséminés en Allemagne, l'Archiduc Charles franchit sans déclaration de guerre préalable, le 9 avril, l'Inn qui servait de frontière à la Bavière, notre alliée, tandis qu'une insurrection éclate au Tyrol et une offensive débute le lendemain sur l'Italie. Il donne rendez-vous vers Ratisbonne à son aile droite, qui vient de la Bohème, sous les ordres de Bellegarde. Mais tous ces mouvements se font trop lentement.
Le 11 avril 1809, une forte reconnaissance du 5e Hussards est envoyée du côté de Schwartzenfeld et Schwandorf. D'après les renseignements recueillis en route, les Hussards affirment que l'ennemi est à Waldmünchen, Schonsee, Furth et Cham. Pajol fait part de tous ces détails au Général Lacour, commandant la 1ère Brigade (13e léger, 17e et 30e de Ligne) de la Division Morand, et lui assure que son front est couvert par la cavalerie, occupant : le 5e Hussards, Burglengenfeld ; le 7e Hussards, Nittenau, et le 11e Chasseurs, Kirn. Il l'avertit de plus que, d'après les rapports de ses grand'gardes et ceux du Colonel Méda, les Autrichiens paraissent devoir porter une colonne de Verneberg sur Amberg par Hirschau, et une autre par Cham sur Straubing (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 321).
Napoléon arrive à Donauwerth le 17. A cette date, Davout a pu réunir toutes ses troupes à Ratisbonne; la Division Morand occupe Stadt am Hof, faubourg de Ratisbonne sur la rive gauche du Danube où par sa superbe contenance elle arrête les Autrichiens de Bellegarde et échange avec eux une vive canonnade. Les deux parties dont se compose l'armée française, la première à Ratisbonne, sous Davout, la seconde à Augsbourg, sous Masséna, sont beaucoup trop éloignées l'une de l'autre et pourraient être écrasées successivement par les forces autrichiennes ; aussi l'Empereur prescrit à Davout de faire un mouvement rétrograde et de se porter sur Neustadt sur le plateau d'Abensberg.
Le 18 avril, tout le Corps d'Armée passe sur la rive droite du Danube ; la 1ère Division, en position en avant de Ratisbonne, protège le passage; puis passe à son tour, laissant un de ses Régiment, le 65e, pour défendre la ville, et couvrir les derrières du Corps de Davout.
Le 19, Davout remonte le Danube, se portant par Abach et Ober Saal sur Abensberg où il doit opérer sa jonction avec le Corps du maréchal Lefebvre. Il marche en trois colonnes; celle de droite, comprenant la grosse artillerie et les bagages, longe le Danube; celle du centre est formée par les Divisions Gudin et Friant; celle de gauche comprend les Divisions Morand et Saint Hilaire. En route, Davout rencontre le Prince Charles marchant vers Ratisbonne. Les Divisions Friant et Saint Hilaire sont attaquées à Tengen par le Corps de Hohenzollern; les Divisions en tête déjà rendues à leur destination, ne prennent qu'une faible part à ce combat. La Division Morand y perd quelques hommes seulement.
"LE GENERAL MORAND AU DUC D'AUERSTAEDT.
Au bivouac en avant d'Ober-Feking, le 19 avril 1809, à 11 heures du soir.
Monsieur le Maréchal,
Ma division s'est mise en marche à la pointe du jour pour se porter à Abensberg par la route de Teugen; au moment d'arriver dans ce village, on reconnut les vedettes de l'ennemi à la tête des bois. Ma division reçut l'ordre de V. E. de gagner en toute hâte la tête du défilé d'Unter-Saal, qu'occupait depuis la veille le 1er bataillon du 30e régiment. Vers 1 heure, on entendit une forte canonnade et fusillade sur les points que la division venait de quitter. V. E. me donna l'ordre de garder le défilé d'Ober-Feling ainsi que les routes d'Abensberg et de Neustadt.
Vers 4 heures, j'ai reçu l'ordre de me porter, soutenu par la division Gudin vers Abensberg et de communiquer avec le maréchal Lefebvre, ce qui fut exécuté sans résistance de la part de l'ennemi.
Le général Gudin s'étant porté vers Abensberg, je m'avançai sur la route de Rohr en faisant précéder ma division par la brigade de cavalerie du général Jacquinot et flanquer sa gauche par le 17e régiment qui rencontra l'ennemi à trois quarts de lieue en avant d'Ober-Feking et le força de se former devant lui. Ce mouvement, que la nuit suspendit, a dû servir à dégager les divisions qui se battaient sur Teugen.
Le 17e régiment eut dans cette affaire 13 hommes tués et 29 blessés. Le général Lacour était à la tête de ce régiment.
Signé Comte MORAND" (source : Revue militaire rédigée à l'état-major de l'armée. Archives historiques; 1900/01 (A2,VOL2,N10)-1900/12 (A2,VOL2,N21)).
Le 20, l'Archiduc prend position et attend les Corps de son aile gauche qu'il a dirigés vers la ligne de l'Abens. Napoléon va profiter de leur séparation et les faire attaquer avec vigueur par toutes les troupes dont il dispose, en laissant Davout avec Friant et Gudin seulement en présence de l'Archiduc. Au matin, les Divisions Gudin et Morand et les Cuirassiers de Saint-Sulpice, ont été distraits du Corps de Davout, et placés momentanément sous les ordres du Maréchal Lannes; elles vont prendre une part des plus actives à la bataille d'Abensberg. Morand, en effet, suit la grande route qui mène à Landshut par Rohr. Les Autrichiens sont en position à Rohr, sous le commandement du Général Thierry, avec trois Bataillons et de l'Artillerie.
Extrait du rapport du Général Morand sur la bataille d'Abensberg :
"Le 20 avril 1809, la division Morand est placée sous les ordres du Maréchal Duc de Montebello; elle suit la route de Rohr. Le 13e Léger attaque l'ennemi, lui fait un grand nombre de prisonniers, prend deux pièces et un drapeau. L'ennemi est chassé de toutes ses positions sans pouvoir se rallier jusqu'au village de Rohr, où il fait quelque résistance. Le 13e Léger et le 17eme, soutenus par les cuirassiers, manœuvrent sur la droite, tandis que le 30e attaque de front et tourne la gauche. Tout le corps ennemi fut pris : général (Thierry), canons, bagages et drapeaux. On arrive sans trouver d'autre résistance jusqu'au village de Pessing, derrière lequel on aperçut une ligne de 15 à 20000 hommes en bataille qui bientôt s'ébranlant par sa gauche cherche à tourner la droite de la division. La première brigade se précipite sur le flanc de cette colonne et la met en pleine déroute. Le général Lhuillier avec sa brigade, 30e et 61e, seconde cette attaque avec autant de sang-froid que d'habileté".
Le résultat de cette journée, dite d'Abensberg, est de séparer du Prince Charles son aile gauche et de la rejeter sur Landshut.
Pendant la nuit, les Autrichiens, sous le commandement de Hiller, effectuent leur retraite sur Landshut.
1809 : Le 17e de Ligne à l'assaut du pont de Landshut avec Mouton, par Hersent |
Le 21, dès la pointe du jour, Napoléon, laissant pour le relier à Davout une partie des troupes qui ont combattu le 20, se lance avec le reste sur Landshut. Lannes prend la route de Rottembourg. Napoléon, impatient d'atteindre les Autrichiens, marche en tête de la Division Morand, précédée par la cavalerie légère et les Cuirassiers de Saint-Sulpice. Arrivé au village d'Altdorf, d'où on domine Landshut, on aperçoit autour de la ville une inextricable confusion. L'Empereur, sans attendre l'arrivée de Masséna qui menace de prendre les Autrichiens à revers, donne l'ordre d'attaquer immédiatement. La cavalerie autrichienne est bousculée par les Cuirassiers; le faubourg de Schigenthal et les deux premiers ponts établis sur les canaux de l'Iser sont enlevés par le 13e Léger et le 17e qu'appuient les autres Régiments de la Division. L'ennemi sort pour arrêter ce mouvement, mais, au milieu d'une grêle de balles, le 17e se précipite sur le pont en flammes, toute la Division le suit. La ville est enlevée. Tous les bagages, 30 pièces de canon et les équipages de pont restent entre nos mains.
Le 22, l'Archiduc Charles battant en retraite, est venu s'établir sur les hauteurs avoisinant Eckmühl poursuivi par les autres Divisions de Davout. Les deux Divisions Morand et Gudin paraissent à midi en face d'Eckmühl. Davout, aidé des Wurtembergeois, chasse les Autrichiens, qui, ayant réussi à se réemparer de Ratisbonne, peuvent franchir le Danube.
Dès le matin du 23, Napoléon les poursuit, l’épée dans les reins. L'Archiduc lui oppose sa cavalerie pour favoriser l'écoulement de l'armée autrichienne à travers Ratisbonne. Néanmoins, des corps entiers y sont encore entassés lorsqu'arrivent les Divisions de Davout et de Lannes, parties dès l'aube. A notre approche, la ville ferme ses portes. Malgré l'existence d'un mur d'enceinte, Napoléon donne, comme à Landshut, l'ordre immédiat de l'attaque. Lannes, avec les deux Divisions Morand et Gudin, doit attaquer à droite, Davout à gauche. On canonne la muraille et le 85e, de la Division Gudin, enlevé par le Maréchal Lannes, qui porte lui même une échelle, s'élance sur les brêches et fraie le chemin au reste des deux Corps d'armée qui trouvent encore 8000 prisonniers à capturer dans Ratisbonne.
L'Armée autrichienne est coupée en deux tronçons rejetés sur les deux rives du Danube; sur la rive droite, Hiller et l'Archiduc Louis poursuivis par Masséna et Bessières; sur la rive gauche, l'Archiduc Charles, auquel est opposé Davout et Oudinot.
La Division Morand retrouve le 3e Corps de Davout avec les trois premiers Bataillons du 17e de Ligne, tandis que le 4e Bataillon est à la Division Demont avec Lannes.
Le 5 mai, le 3e Corps entre à Lintz où il reste jusqu'au 10; il met la ville en état de défense et organise une tête de pont.
Parallèlement, le 3 mai, la Division de Réserve, sous le Général Demont, et donc le 4e Bataillon du 17e de Ligne, prend part à la bataille de Ebersberg.
Napoléon arrive à Vienne le 9 mai. Le 3e Corps va rester en surveillance sur les arrières de Vienne.
Le 10 mai 1809, à 11h00 du matin, le Maréchal Davout écrit, depuis Lintz, à l’Empereur : "… Le général Morand est à Enns, ayant des postes pour observer Mauthausen. Le 17e régiment reste à Lintz à la disposition du général Vandamme, qui observera Mauthausen, et qui, en cas d'événement, se servirait de la division Morand …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 523, lettre 718).
Le 11 mai 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Saint-Poelten, à l’Empereur : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que les divisions Gudin et Friant se trouvent réunies près de Saint-Poelten.
Le 13e d'infanterie légère est avec le général Montbrun à Mautern.
Le 17e est à Lintz avec le général Vandamme, les deux autres régiments de la division Morand sont vis-à-vis Mauthausen.
Lorsque le général Vandamme aura la certitude que toutes les troupes autrichiennes se portent sur le bas Danube, il en préviendra le général Morand, qui devra se rendre en trois jours à Saint-Poelten. Je présume d'après les renseignements que le général Vandamme a reçus que le général Morand se mettra en marche demain ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 526, lettre 720).
Le 12 mai 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Saint-Poelten, à l’Empereur : "… Le général Morand s'est mis en marche hier avec les deux régiments qui lui restent ; ainsi il sera demain ici.
Le 13e d'infanterie légère est avec le général Montbrun.
Le 17e de ligne restera avec le général Vandamme.
Ainsi demain tout le corps d'armée se trouvera réuni Saint-Poelten, où les divisions Gudin et Friant, ainsi que le parc, sont depuis hier ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 529, lettre 722).
Le 15 mai 1809, le Maréchal Davout écrit au Général Vandamme : "L'Empereur, mon cher général , en me confirmant que le prince de Ponte-Corvo doit arriver le 16 à Lintz, m'annonce qu'il a joint à son commandement la division Dupas et qu'il lui donne l'ordre de faire de fortes reconnaissances en Bohême.
Sa Majesté me prescrit en même temps de réunir tout mon corps d'armée à Saint-Pölten et Molke et de rappeler tous mes détachements, particulièrement le bataillon du 17e régiment détaché sous vos ordres à Ens et Steyer ; veuillez donc bien, mon cher général, réunir ce bataillon le plus promptement possible et le diriger sur Molke, où il rejoindra son corps ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 294).
Le Maréchal Davout redouble de précautions : il renforce ses avant-postes du 61e de Ligne, que Morand a ordre d'expédier en toute hâte à Mautern. Pajol a, dès lors, à sa disposition trois Régiments d'infanterie (7e Léger, 15e Léger et 61e de Ligne), deux Régiments de cavalerie légère (5e et 7e Hussards), plus une assez grande quantité d'artillerie. La Division Gudin s'établit, dans la journée du 19 mai 1809, à Sieghardskirchen, derrière la droite de Pajol, qui a derrière sa gauche le Général Morand, restant à Mölk avec le 17e et le 30e de Ligne, jusqu'à l'arrivée des Wurtembergeois, que Vandamme amène de Lintz ; enfin la Division Friant est aux environs de Vienne, prête à revenir à Saint-Pölten, si c'est nécessaire (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 361).
Le 19 mai 1809, à 3 heures après midi, le Maréchal Davout écrit, depuis Saint-Poelten, à l’Empereur : "… Le général Morand est avec le 17e et le 30e à Moelk …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 549, lettre 745).
Le 21, Napoléon passe le Danube, en face d'Aspern et d'Essling, avec les Corps de Lannes (et donc le 4e Bataillon du 17e de Ligne dans la Division Demont) et de Masséna.
Tandis que se livre la bataille d'Aspern, et Essling, le 3e Corps rejoint, laissant la Division Morand à Vienne. Mais les ponts sur le Danube se rompent. Les Divisions Gudin et Friant n'ont pas eu le temps de passer. Par prudence, Napoléon se décide à ramener ses troupes en arrière et à se fortifier dans l'île Lobau.
Après la bataille d'Essling et la mort de Lannes, la Division Demont repart sous le commandement de Davout qui occupe la rive droite du Danube, la 1ère Division est entre Saint-Polten et Vienne, la Division Gudin fait le siège de Fresbourg, les deux autres Divisions sont au camp d'Ebersdorf.
Des ordres sont donnés pour une importante levée de 40000 hommes, Conscrits levés sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, de manière à remplacer les soldats arrivés à Vienne entre le 22 mai et le 15 juillet. Ainsi, le 10 juin 1809, l'Empereur écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 17e de Ligne, une annexe à la lettre de l'Empereur, intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 6e Demi-brigade provisoire : 17e de ligne; 19e id. complété aux Côtes du Nord; 25e id.; 28e id.; 36e id.; 43e id.; 44e de ligne 250; 46e id. complété aux Côtes du Nord ; "18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
L’Artillerie régimentaire du 17e de Ligne, 1809-1812 Le 24 mai 1809 (2 jours après Essling), Napoléon donne l'ordre de fournir 2 pièces de calibre trois autrichiennes et 2 caissons à chaque Régiment de Davout et au 5e Léger et au 19e de Ligne. La mesure fut étendue à d’autres Corps d’armée. |
Le 4 juillet 1809 au soir, les divers Corps d'armée viennent se masser dans l'île Lobau. Le passage du Danube s'exécute cette nuit même, au milieu d'un orage épouvantable. Le 3e Corps passe à la suite du Corps de Masséna et s'établit sur la rive droite. A la droite de l’Armée française, il est formé sur deux lignes : la première ligne se compose des Divisions Gudin et Friant, la seconde des Divisions Puthod et Morand.
L'idée générale de Napoléon est, à gauche, de contenir l'ennemi et d'agir avec sa droite en conversant sur son centre de façon à détacher les Autrichiens de la route de Vienne qu'ils occupent encore, pour les rejeter sur les routes de la Moravie ou de la Bohême. C'est pourquoi il accumule ses forces principales sur son centre autour de Raschdorf pour être à même de répondre aux imprévus de la bataille et charge Davout, qu'il renforce des trois Corps de cavalerie Montbrun, Grouchy et Espagne, du mouvement de sa droite. En outre, à ses trois Divisions ordinaires se trouve adjointe la Division Puthod (ex Division Demont). Le 17e a donc ses 4 Bataillons en ligne : les trois premiers avec Morand et le 4e avec Puthod.
La gauche ennemie, objectif de Davout, est formée du Corps de Bellegarde; elle occupe les hauteurs de Markgraff Neusiedel. Une première attaque échoue, alors que le centre français a dû se replier. Le lendemain 6 juillet, les Autrichiens contre-attaquent sur Davout qui réussit à tenir. Puis il repart à l’offensive avec ses Divisions sur les hauteurs, disputées avec acharnement par l'ennemi. Il réussit à s’en emparer et à s’y maintenir.
Pendant ce temps, Massena contient l’offensive ennemi sur la gauche, tandis qu’au centre, l’intervention de la grande batterie d’artillerie et la colonne de l’Armée d’Italie menée par Mac Donald enfonce les lignes autrichiennes. La bataille est gagnée à un prix élevé. La Division Morand a eu à Wagram 209 hommes tués et 1149 blessés. Pour le 17e de Ligne, le Colonel Oudet succombe à ses blessures, de même que les Capitaines Gauthier, Lauverjat, Rouyer, Perot, Marin, Viellard, Davout.
Après Wagram, Napoléon réorganise ses forces. Les 4es Bataillons des Régiments sont renvoyés sur leurs Dépôts, tandis que les 5es Bataillons ont envoyé des Conscrits aux 3 Bataillons des Régiments restés en ligne.
Napoléon écrit, depuis Schönbrunn, le 15 juillet 1809, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le général Clarke, vous recevrez un décret relatif au recrutement de l'armée, dans lequel vous verrez les mesures que j'ai prescrites ...
Je préfère donc que les 5e bataillons se rendent en droite ligne aux bataillons de guerre. J'ai renvoyé aux dépôts, il y a un mois, les cadres des 4e bataillons de la division Saint-Hilaire. J'ai renvoyé, il y a peu de jours, les cadres des 4es bataillons du corps du duc d'Auerstaedt, ainsi que ceux des régiments qui avaient leurs 4e bataillons à l'armée, tels que les 4e, 18e, 24e de ligne et 26e léger; de sorte qu'il n'y a plus à l'armée que des corps ayant trois bataillons".
En septembre, la Division est passée en revue par l'Empereur sur le champ de bataille d'Austerlitz.
En novembre, les trois Bataillons actifs du 17e de Ligne, avec toute la 1ère Division, cantonnent entre Willembourg et Mautern.
Le 27 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, ... Les 18e et 21e demi-brigades provisoires resteront dans le nord ...
La 6e demi-brigade provisoire se rendra à Paris, hormis les détachements du 17e de ligne ...
On renforcera des détachements des 17e, 46e et 72e, les 18e et 21e demi-brigades ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3858 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22730).
/ 1810-1811
Le 7 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
2e compagnie 3 [officiers] 97 [soldats] du 12e de ligne
60 [soldats] du 17e
[Total ] 3 [officiers] 157 [soldats] ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor.
Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
A partir du 5 février 1810, la Division Morand quitte Salzbourg pour se rendre à Bayreuth où elle arrive du 24 février au 2 mars.
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
ARMÉE D'ALLEMAGNE ...
Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie, et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée, sont dissous à dater du 1er avril prochain.
Les états-majors et administrations, et tout ce qui tient à l’organisation des 2e et 4e corps et de la réserve générale de cavalerie, sont dissous conformément aux dispositions prescrites par des décrets des 7 et 18 février dernier.
En conséquence, l'armée qui restera en Allemagne sous le commandement du prince d’Eckmühl sera composée de la manière suivante, savoir :
... 1re division d’infanterie, commandée par le général Morand, composée des 13e régiments d'infanterie légère, 17e, 30e, 57e et 61e régiments d'infanterie de ligne. Cette division sera cantonnée à Bayreuth jusqu'à nouvel ordre ...
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
La 6e demi-brigade provisoire, composée de trois bataillons formés de détachements des 17e, 19e, 25e, 28e, 30e et 43e régiments d’infanterie de ligne, sera dirigée sur Boulogne, pour y demeurer sous le commandement du général Vandamme, Ainsi, le camp de Boulogne sera composé des 19e, 46e, 72e régiments de ligne, et de la 6e demi-brigade provisoire, formant ensemble un effectif d'environ 10.000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
La Division Morand demeure à Bayreuth et ses environs en avril et mai.
Le 1er juin, elle reçoit l'ordre de se rendre dans les villes hanséatiques pour renforcer la Division Molitor; elle se met en marche du 19 au 22 juin.
A partir du 13 juillet jusqu'à fin novembre, la Division Morand s'établit à Hambourg et à Lubeck.
Le 27 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre projet de recrutement du camp de Boulogne ... Quant au 17e, je ne juge pas à propos d'envoyer rien à ce bataillon puisque c'est un 5e bataillon, et qu'il est convenable de conserver les 100 hommes qui sont au dépôt, jusqu'à ce que je prenne un parti définitif sur ce bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24158).
Les 4es Bataillons des Régiments de Davout doivent rejoindre. Le Corps de Davout est désormais numéroté 1er de l’Armée d’Allemagne.
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e bataillon du 43e de ligne sera complété également à 900 hommes, moyennant 100 hommes du 43e ; 200 du 18e ; 100 du 3e ; 100 du 111e ; 150 du 57e ; 150 du 105e ; 200 du 17e ; total 1000 hommes. Ce bataillon se formera également à Tours ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… 1er corps : le 7e d'infanterie légère formerait quatre bataillons ; le 13e, quatre ; le 15e, quatre (le 4e bataillon de ce régiment, étant en Espagne, serait remplacé par le 3e bataillon du 6e léger) ; le 33e d'infanterie légère, quatre ; le 12e de ligne, quatre ; le 17e, quatre ; le 21e quatre ; le 25e, trois (le 4e bataillon en Espagne) ; le 30e, quatre ; le 33e quatre ; le 48e, quatre ; le 57e, quatre ; le 61e, quatre ; le 85e, quatre ; le 108e, quatre ; le 111e, quatre ; total, 16 régiments formant 63 bataillons.
Ces 63 bataillons composeraient 4 divisions ; chaque division serait formée d'un régiment d'infanterie légère et de 3 régiments de ligne. Ce premier corps serait celui qui est actuellement en Allemagne, sous les ordres du prince d'Eckmühl ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le même 6 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Davout, commandant en chef l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, donnez l'ordre à un bataillon du 17e de ligne de se rendre à Stettin ; et lors de son arrivée, le bataillon du 10e régiment polonais se rendra à Dantzig ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5483 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24819).
Le 8 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un régiment de marche, qui sera composé des hommes disponibles des :
4e et 5e bataillons du 13e léger, jusqu'à concurrence de 500 hommes; Du 17e de ligne. 400; Du 30e – 30; Du 57e – 40; Du 61e – 30; Du 15e léger. 30; Du 48e 600; Du 108e 700; Des détachements du 12e de ligne. 6; Du 21e de ligne. 60; Du 85e – 30.
Ce régiment de marche, fort de 2.500 hommes, se réunira à Wesel, d'où il se rendra à Hambourg, quartier général de l'armée d'Allemagne. Là, il sera dissous, et les cadres des 4es et 5es bataillons rentreront en France, sans qu'il en soit rien retenu ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4797).
Le 19 novembre 1810, à Paris, "On propose à Sa Majesté d'accorder un secours extraordinaire de 3.934 fr. 08 à la masse d'habillement du 17e régiment d'infanterie de ligne pour effets perdus sur le champ de bataille par les bataillons de guerre de ce régiment à Wagram, Essling, Ratisbonne, Landshut, Abensberg et à l'île de Thében" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4832 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 17 novembre 1810 »).
Le 24 janvier 1811, à Paris, on soumet à l'Empereur une "Demande d'un congé de quatre mois avec demi-solde en faveur de M . Vasserot, colonel du 17e de ligne", demande faite par le Prince d'Eckmühl afin de permettre au Colonel Vasserot de se rendre à ses foyers; "Accordé" répond l'Empereur (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1899; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4997 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 23 janvier 1811 »).
Le 13 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, au 1er avril l'armée d'Allemagne sera composée de la manière suivante :
1re division : le général de division Morand, commandant ; les généraux Dalton et Lhuillier, généraux de brigade. 13e d'infanterie légère ; 17e, 30e, 61e de ligne.
... Chaque régiment, dans le courant de l'été, aura 4 bataillons ; ce qui fera 16 bataillons par division ou 12,000 hommes.
Chaque régiment aura également, dans le courant de l'été, 4 pièces de canon ; ce qui fera 16 pièces de canon par division ...
Les mouvements de l'armée d'Allemagne doivent se faire par Wesel, qui est le grand dépôt.
Ces ordres doivent être tenus secrets, et vous devez prescrire les différentes dispositions sans que personne ait connaissance de cette lettre. Vous m'apporterez vous-même la formation de l'armée en ses différentes parties, avec la désignation des officiers, pour que je l'approuve, et vous l'enverrez ensuite au prince d'Eckmühl, comme définitivement arrêtée ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17355 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25918).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que les dépôts des 23e, 21e, 18e, 17e, 13e, 12e, 11e, 9e, 5e, 4e, 3e et 1er de ligne versent ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 2 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous renvoie l'état de situation de l'armée d'Allemagne. Il ne faut pas mettre les deux bataillons du 127e à la 1re brigade ; ce serait une chose funeste pour l'armée. Il faut la composer du 13e d'infanterie légère et du 17e de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17549 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26479 - Note : La CGN donne le 12e Léger à la place du 13e Léger).
Un ordre du 12 avril 1811 crée un 6e Bataillon dans 25 Régiments, dont le 17e de Ligne, et ajoute un Major en second à leur Etat-major. Le 6e Bataillon est composé de 6 Compagnies de Fusiliers et doit se former au Dépôt. Le 5e Bataillon reste celui de Dépôt.
Le 19 avril, le 1er Corps de Davout est renommé Corps d’Observation de l’Elbe. Davout gouverne en même temps les villes Hanséatiques. Napoléon écrit à Clarke le même jour : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe sera commandé par le prince d'Eckmühl. Il sera composé de cinq divisions d'infanterie et formé de la manière suivante :
1re DIVISION : 13e léger, cinq bataillons ; 17e de ligne, cinq ; 30e, cinq ; 127e, deux ; total, 17 bataillons.
Le général Morand commandera cette 1re division. Chaque régiment formera une brigade ...
ARTILLERIE. — Chaque régiment aura quatre pièces de régiment, ce qui fera douze pièces par division, à l'exception de la 5e, qui en aura seize ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Et le lendemain, il écrit à Davout : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons.. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune ...".
Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons. Je ne comprends pas le 33e léger dans tous ces calculs. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune.
ANNEXE
Au Palais des Tuileries le 20 avril 1811,
Napoléon, Empereur des Français, etc., etc., etc.
Nous avons décrété et décrétons,
Art. 1er
Il est créé des emplois de major en second dans chacun des 7e, 13e et 15e régiments d'infanterie légère et des 17e, 30e, 57e, 61e, 33e, 48e, 108e, 111e, 12e, 21e, 25e et 85e de ligne qui font partie de l'armée d'Allemagne.
Art. 2
Lorsque ces régiments auront 4 bataillons en ligne, le colonel commandera le 1er et le 2e, et le major en second commandera le 3e et le 4e.
Art. 3
Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26780).
Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne
Régiments qui forment les 6e bataillons |
Conscrits du régiment |
Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50 |
Suppléments à tirer d'autres régiments |
Total de ce que 6e bataillons aura |
||||||
Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles |
Conscrits pour compléter les bataillons suisses |
Conscrits du 4e bataillon A |
Reste pour le 6e bat. B |
Numéros du régiment d'où on les tire |
Anciens soldats C |
Conscrits D |
Total |
|||
17e de ligne |
1240 |
340 |
700 |
200 |
50 |
Le 28e |
75 |
75 |
150 |
726 |
Le 34e |
55 |
55 |
110 |
|||||||
Le 39e |
55 |
55 |
110 |
|||||||
Le 40e |
53 |
553 |
106 |
A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".
Le 24 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre état de situation des 16 régiments d'infanterie de 1'armée d'Allemagne ...
Le 17e de ligne a en Allemagne 2328 hommes, il lui en manque donc 230. Son 4e bataillon est de 184 hommes, il lui en manque donc 668, ce qui fait près de 900 hommes et non pas 1166.
Je ne comprends de cet état ni les lettres, ni les chiffres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5385 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26822).
Le 30 avril, Napoléon décide de former les 6es bataillons moitié à Wesel, moitié à Munster, puis de les envoyer en août à leurs Régiments en Allemagne.
Le 6 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai demandé au prince d'Eckmühl des notes sur les 4es et 5es bataillons des 16 régiments qui composent son corps d'armée. Je vous envoie l'état qu'il m'a envoyé. Il en résulte ... Dans le 17e de ligne, un chef de bataillon n'est plus susceptible de servir. Sur 6 capitaines, 5 sont notés comme ne pouvant plus leur servir, etc., etc. Je pense qu'il serait nécessaire de charger un bon général de faire au 1er juin une inspection de ces régiments, afin d'en retirer tous les officiers hors d'état de faire campagne pour les remplacer. Il faudrait que cette opération fût finie dans le courant de juin" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26987).
Le 24 mai 1811, il écrit à Clarke de former le Corps d’Observation de l’Elbe de Davout à 5 Divisions quand les 4e et 6e bataillons auront rejoint leurs Régiments respectifs. "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE. — Ce corps restera à quatre divisions jusqu'au 1er juillet. A cette époque, il sera formé à cinq divisions. Les 4es et 6es bataillons s'y réuniront dans les lieux indiqués, de sorte qu'au commencement d'août l'organisation soit complète, et que ce corps ait acquis toute la consistance qu'on peut en attendre ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres.
En attendant, toutes les dispositions nécessaires pour porter au complet le corps d'observation de l'Elbe, tel qu'il a été arrêté, doivent avoir lieu.
N°1
Le ministre de la Guerre trouvera dans ces notes ce qui est relatif à l’organisation et mouvement du corps d’observation de l’Elbe au mois de juillet. Elles serviront de matière à un rapport qu’il devra me faire pour le 20 juin.
NOTE.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe doit être composé de cinq divisions. Il restera à quatre divisions jusqu'au 1er août et ne sera composé de cinq divisions qu'à cette époque, à laquelle les 6es et 4es bataillons auront rejoint.
Je vous ai déjà fait connaître que la composition de ces divisions doit être faite de la manière suivante :
Division Morand. — 13e léger, cinq bataillons ; 17e de ligne, cinq ; 30e, cinq ; total, 15 bataillons ...
Chaque division aurait quatre brigades, et chaque brigade se composerait de cinq bataillons ; quatre généraux de brigade seraient-attachés à chaque division ; les cinq divisions formeraient en tout vingt brigades et quatre-vingt-dix-huit bataillons ...
On procédera de la manière suivante : au 1er juillet, les 4es bataillons, complétés de tous les conscrits destinés aux 6es bataillons, se mettront en marche pour se diriger sur les quatre points suivants : ceux de la 1re division, sur Wesel ... Les cadres des 6es bataillons, qui sont actuellement à Wesel et à Munster, se rendront dans ces différentes places, et par ce moyen il y aura à Wesel les 4e et 6e bataillons du 13e léger, les 17e, 30e et 61e de ligne ; total, huit bataillons ...
Un général de brigade, de ceux qui sont destinés pour l'armée d'Allemagne, sera attaché à chacun de ces quatre camps, et chargé de surveiller la formation et l'instruction des bataillons qui doivent les composer. Vous nommerez ces quatre généraux. Ils devront se rendre, aussitôt, chacun dans les dépôts qui fournissent au camp dont il est chargé ; ils feront la revue des 4es bataillons, vérifieront l'état de l'habillement, feront la revue des officiers à réformer et dresseront l'état des places vacantes pour les 4es et 6es bataillons.
Ces généraux correspondront à cet effet avec le général Compans, que vous chargerez de suivre cette organisation ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez l'ordre que l'ancien 3e bataillon de marche de l'armée de Portugal qui devait être le 5e dans la nouvelle formation et composé de détachements des 17e, 65e, 27e, 39e, etc., formant 7 à 800 hommes, parte de la Biscaye pour se rendre à Salamanque où il sera dissous, et chaque détachement rejoindra son régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27178).
En juin, les renforts venus du Régiment de Walcheren (Conscrits réfractaires) encadrés provisoirement par des éléments des Dépôts des 5es Bataillons (voir correspondance du 23 avril) doivent rejoindre les trois premiers Bataillons pour y être versés, pendant que les 6es Bataillons partent finalement aux Dépôts de leurs Régiments respectifs.
Napoléon écrit le 14 juin : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre de faire réunir à Walcheren en 4 détachements les 11 compagnies des 5es bataillons des régiments de l'armée d'Allemagne qui sont dans l'île de Walcheren, savoir :
1er détachement les compagnies du 17e, 30e et 61e régiments ...
Le général Gilly passera la revue de ces détachements et complétera les compagnies qui les composent à 150 hommes en prenant les meilleurs sujets des 1er et 2e bataillons du régiment de Walcheren. Tous les malades seront effacés du contrôle des compagnies et rentreront dans les cadres du régiment de Walcheren. Ces détachements s'embarqueront à Veere pour se rendre à Willemstadt ou à Gertruydenberg.
Le 1er détachement partira le 20 ou le 21 juin ...
Vous aurez soin d'ordonner que les contrôles de ces compagnies soient faits en ordre avec le lieu de naissance et le signalement bien spécifiés. Ces détachements ne débarqueront qu'à Gertruydenberg. De là, ils passeront le Rhin à Gorcum et seront dirigés par la gauche du Rhin sur le quartier général de la division du corps d'observation de l'Elbe dont font partie les régiments auxquels ils appartiennent. À leur arrivée, ces bataillons seront dissous ; les cadres rentreront en France ; les hommes seront incorporés par égale partie dans les 3 bataillons de guerre du régiment.
Vous donnerez l'ordre aux cadres des 6es compagnies du 6e bataillon du 13e léger, 17e de ligne, 30e de Ligne, 61e, 33e de ligne, 48e, 111e, 7e d'infanterie légère, 12e, 21e, 57e, 85e et 108e de se rendre dans l'île de Walcheren pour recevoir chacun 150 hommes, ce qui fera l'emploi de 1 950 hommes, tous ces hommes seront habillés par le dépôt du régiment de Walcheren. On aura soin de placer dans ces compagnies les hommes qui sont déjà depuis longtemps dans le régiment de Walcheren et dont on peut être le plus sûr. On ne mettra de nouveaux conscrits que dans les cadres d'infanterie légère pour ne pas défaire les habits. Ces 13 compagnies devront être prêtes à partir du 20 au 30 juillet pour se rendre en Allemagne.
... Donnez ordre aux commandants de la gendarmerie dans les 25e, 17e et 24e divisions militaires d'envoyer des officiers pour suivre ces détachements, de prendre toutes les dispositions convenables et de redoubler de surveillance pour prévenir la désertion. Si ces mesures réussissent, mon intention est de compléter de cette manière les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe, de sorte qu'au ler août, tous ces bataillons de guerre soient portés au-delà du complet de 840 hommes, les malades non compris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27312).
Le même 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, Commandant en chef du Corps d'Observation de l'Elbe, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, les cadres des 2es compagnies des 5es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments sont depuis six semaines dans l'île de Walcheren. Ils s'y sont complétés avec des conscrits et partent en 4 détachements. Ayez soin de faire incorporer les détachements de chaque régiment par égales parties dans les trois bataillons de guerre, de manière qu'il y ait de ces recrues dans chaque compagnie, mais sans retirer d'un régiment pour mettre dans un autre. Ces compagnies s'embarqueront à Veere et arriveront par mer jusqu'à Gorcum. Faites-moi connaître s'il y a de la désertion en route. Aussitôt qu'elles seront sur le territoire de votre commandement, veillez à ce qu'il y ait des détachements de cavalerie et de gendarmerie qui les côtoient et empêchent la désertion. Si cela réussit, mon intention est de vous en envoyer ainsi jusqu'à la concurrence de 3 à 4000, ce qui portera au 1er août le complet de vos bataillons de guerre au-delà de 840 hommes, non compris les malades. Il n'y aurait pas même d'inconvénient à porter ce complet à 900 ou à 1 000. Ces conscrits sont tous de très beaux hommes de 23 à 24 ans, et, si on les soigne, ils feront d'excellents soldats. Les affaires du Nord paraissent moins pressantes. J'ai pris le parti de faire revenir les cadres des 6es bataillons aux dépôts, où ces bataillons seront mieux formés ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27316).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
CAMP DE BAYONNE ...
Les 4es bataillons des 17e, 31e, 27e, 39e, 59e, 69e, 65e, 76e et 86e formeront la brigade de Portugal. Vous donnerez deux majors en second au colonel en second qui doit la commander ...
Donnez ordre que tout ce qu'il y a de disponible aux dépôts des 14e, 17e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 65e, 86e, 34e, 28e et 75e se dirige sur Bayonne pour y compléter les 4es bataillons de leurs régiments. Il sera appelé 8,000 conscrits sur la réserve pour compléter ces 4es bataillons et les porter à 20,000 hommes. Recommandez que tout ce qui passera désormais à Bayonne, soit hommes isolés, soit hommes sortant des hôpitaux, qui appartiendraient à ces régiments, soit retenu et placé dans les 4es bataillons de leurs régiments" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 7 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies des 17e, 108e, 12e, 48e, 21e, 30e, 33e et 61e de ligne, complétées par des conscrits réfractaires de l'île de Walcheren formant 8 compagnies ou 1200 hommes, partent de l'île de Walcheren du 15 au 20 juillet pour se rendre à Hambourg. Ces 1200 hommes seront incorporés à Hambourg dans les différents régiments. Les compagnies des 85e, 57e et 111e partiront du 25 au 30 juillet et les 4 compagnies des 7e et 13e légers au plus tard le 10 août. Ainsi ces 2250 hommes seront arrivés en Allemagne dans le courant du mois d'août, ce qui avec les 1600 hommes des 11 premières compagnies et les 1800 hommes des deux bataillons des îles de Gorée et Schouwen fera un renfort de 5600 hommes. Il ne manquera donc plus pour les régiments de l'armée d'Allemagne que 3 000 hommes pour être portés au grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5750 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27568).
Le 13 juillet 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "Sire, Votre Majesté m'a renvoyé le 2 de ce mois un rapport du ministre de la guerre, en me prescrivant de lui faire connaitre s'il y avait eu de la désertion dans les compagnies des 5es bataillons qui sont dirigées sur l'armée d'Allemagne pour être incorporées dans les bataillons de guerre.
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que le premier détachement est arrivé le 8 de ce mois à Brémen; il était composé des compagnies ci-après :
Du 17e de ligne, 4 officiers, 127 fusiliers ; du 30e, 3 officiers, 139 fusiliers ; du 61e, 5 officiers, 129 fusiliers ...
Ne connaissant point encore la force de ces compagnies au moment de leur départ de Walcheren, je ne puis dire au juste quelle désertion elles ont éprouvée ; je vais me faire donner des renseignements détaillés à cet égard, et j'aurai l'honneur de les transmettre à Votre Majesté.
Il parait, d'après une lettre du général Durutte, en date du 8 de ce mois, qu'à Deventer, 48 hommes du 2e détachement désertèrent le jour de leur arrivée ; il en attribue la cause : 1° à la négligence du capitaine du 33e de ligne, qui commandait l'escorte ; 2° aux mauvais traitements qu'on a fait éprouver aux conscrits ; 3° au défaut de solde, attendu qu'ils n'ont rien reçu en partant de Walcheren, ni même en route.
Les ordres sont donnés dans toute la 32e division militaire, et sur toute la ligne que doivent parcourir les détachements, pour que les hommes qui déserteraient ne puissent échapper. J'ai prescrit d'adresser leur signalement au conseiller d'État directeur général des revues et de la conscription militaire ; il sera également donné à la gendarmerie" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 243, lettre 965).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons des 19e, 72e, 2e, 18e, 56e, 37e, 93e, 108e, 48e, 33e, 30e, 12e, 21e, 25e, 85e, 17e, 57e et 61e se forment à Anvers, et tiennent garnison à bord des 15 vaisseaux de ligne français qui sont dans 1'Escaut et des 2 vaisseaux hollandais ; la 18e compagnie sera destinée au premier vaisseau qui sera mis à 1'eau cette année ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 31 juillet 1811, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, la 6e compagnie du 6e bataillon des 17e, 30e, 33e et 61e ont dû partir le 17 juillet de l'île de Walcheren, et successivement les autres cadres des 15 compagnies appartenant au corps de l'Elbe remplies par des conscrits réfractaires. Ces compagnies sont-elles parties le 17, le 20 et le 28 juillet ? Faites-moi connaître ce qui en est ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5884 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27895).
Le 2 août 1811, Davout se plaint à Clarke de la mauvaise qualité de ses renforts et de leurs équipements. Il lui écrit, depuis Hambourg : "Monseigneur, par votre lettre du 11 juillet dernier vous m'avez annoncé la marche de quinze compagnies, dont treize 6es compagnies des 6es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments de ligne, 7e et 13e d'infanterie légère, et les deux compagnies des 5es bataillons de ces deux derniers régiments.
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence de l'arrivée à Lingen des deux premiers détachements de ces troupes.
Le 1er, composé des compagnies des 61e, 17e, 30e et 33e régiments, est arrivé le 28 juillet.
Ces compagnies sont parties de Lingen le lendemain de leur arrivée, et ont été dirigées sur leurs corps respectifs.
Je joins à cette lettre leur état de situation au moment de leur arrivée à Lingen.
Votre Excellence remarquera que sur 74 déserteurs, 43 ont déserté à Ryssen. D'après le compte qui m'est rendu, cette désertion est attribuée en partie au mauvais esprit des habitants qui ont fourni à plusieurs conscrits des habits pour les déguiser : quelques-uns ont reçu de leurs parents des passeports pour rentrer en France. Presque tous ces déserteurs sont, ou du Brabant, ou du département de la Lippe.
Il parait que la remise de ces compagnies s'est faite avec beaucoup de négligence les conscrits n'ont pas de livrets ; les officiers de cadres ont été obligés de les recevoir sans signalement, et beaucoup de ces conscrits ne savent même pas de quel département ils sont.
Ils arrivent tous sans capotes ni bonnets de police ; les habits sont trop étroits ; les vestes et les culottes sont trop courtes, et de mauvais drap ; en général, l'habillement est mal confectionné ; beaucoup de gibernes sont mauvaises et vieilles, ainsi que les porte-giberne. La majeure partie des souliers est usée.
Les officiers commandant ces compagnies se plaignent de ce qu'on leur a donné des hommes qui, au moment du départ, sortaient de l'hôpital, et de ce qu'on a retiré à la plupart des conscrits leurs vestes et leurs culottes pour leur en donner de très-vieilles.
Leur armement est aussi, en général, en mauvais état, et les hommes n'ont ni épinglettes ni tournevis.
Ces huit compagnies ont été payées de leur solde et indemnité de route, depuis le jour de leur départ jusqu'au 31 juillet ; mais les officiers qui les conduisent n'ont aucun renseignement relativement à la comptabilité antérieure.
J'ai donné des ordres pour qu'au moment de l'arrivée de ces compagnies aux régiments pour qui elles sont destinées, on fit donner aux conscrits des capotes et des bonnets de police ; qu'on leur payerait tout ce qui pourrait leur être du, et qu'ils fussent pourvus sans délai des effets d'équipement qui leur manquent. A mesure que les compagnies arriveront à leur régiment, elles y seront incorporées par portions égales dans les trois bataillons de guerre, et il en sera dressé un contrôle nominatif et signalétique, que j'aurai l'honneur d'adresser à Votre Excellence. Un état signalétique séparé des déserteurs est envoyé au conseiller d'État directeur des revues et de la conscription, et une expédition est remise au commandant de la gendarmerie.
Les onze 2es compagnies des 5es bataillons annoncées par votre lettre du 18 juin sont arrivées à Lingen du 4 au 10 de ce mois ; elles avaient éprouvé à cette époque une désertion de 175 hommes, dont la majeure partie à Deventer et à Ostmarsum. Les rapports qui m'ont été adressés attribuaient cette désertion à la mauvaise volonté des conscrits, aux insinuations des habitants de Walcheren, et à ce qu'ils n'avaient pas reçu de solde à leur départ, ni en route.
J'aurai l'honneur d'adresser à Votre Excellence les contrôles signalétiques de ces compagnies, aussitôt que je les aurai tous réunis ; mais j'ai l'honneur de vous faire observer que les compagnies destinées aux 85e et 108e régiments n'arrivent qu'aujourd'hui 2 août à Stettin, et que je ne pourrai recevoir les états que dans quelques jours.
Les ordres ont été donnés pour que les cadres des 5es bataillons rétrogradassent sur France, aussitôt l'arrivée des compagnies à leurs régiments, et presque tous sont en route. Quant aux cadres des 6es bataillons, ils ont ordre de rester à l'armée pour y attendre leur bataillon" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 246, lettre 967.
Le 14 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 12e de ligne, 7e et 13e légers, 57e, 48e, 108e, 21e, 30e, 33e, 61e, 111e, 85e, et 17e de ligne de faire partir pour les bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible au 5e bataillon, en hommes habillés et en état de faire la guerre. Toutefois, ils ne feront pas partir moins de 60 hommes à la fois ; ceux qui ne les auront pas attendront qu'ils les aient, avant de rien faire partir ...
Je trouve, qu'en général, tous ces régiments ont beaucoup d'hommes, sous le titre d'administration, d'instructeurs d'ateliers, d'enfants de troupe, puisque je vois que chacun de ces régiments a près de 160 hommes. Ces régiments ont 380 hommes qui attendent leur retraite; il faut la leur donner. Je vois qu'il y a 680 hommes à réformer ; je suppose que ce sont des conscrits, il faut recommander qu'on soit sévère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5985 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28158).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE L'ESCAUT
... Vous ferez également former à Anvers la 2e compagnie du 5e bataillon des 12e, 17e, 21e, 25e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 108e. Les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe enverront, par chaque régiment, 30 hommes ayant quatre ans de service. Le surplus sera fourni par la conscription, avec la condition principale que ce soient des hommes des départements de l'ancienne France. Ces compagnies seront placées, savoir celle du 12e sur le Commerce-de-Lyon, celle du 17e sur la Ville-de-Berlin ; celle du 21e sur l'Albanais ; celle du 25e sur le Dalmate ; celle du 30e sur le Pultusk ; celle du 33e sur le Danzig ; celle du 48e sur le Trajan ; celle du 57e sur le Pacificateur ; celle du 6le sur L’Illustre ; celle du 85e sur le Chatam ; celle du 108e sur le Hollandais ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 5 septembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 1er de ce mois, par laquelle elle m'informe que les bataillons de dépôt des 7e et 13e d'infanterie légère, 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 111e de ligne reçoivent l'ordre d'envoyer aux bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible en hommes habillés et en état de faire la guerre ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 258, lettre 975).
Le 28 septembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, par votre lettre du 22 de ce mois, vous m'annoncez que des détachements destinés pour les 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 108e de ligne et 7e d'infanterie légère, doivent arriver à Minden les 18, 21, 23, 25 et 26 de ce mois.
J'ai rendu compte hier à Votre Excellence de l'arrivée de ces détachements ...
A mesure que les autres détachements arriveront à Osnabruck, j'aurai l'honneur d'en rendre compte à Votre Excellence.
D'Osnabruck, ils sont tout de suite dirigés sur leurs corps respectifs ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 266, lettre 988).
Le 18 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous verrez par les pièces que je vous envoie qu'il manque un chef de bataillon au 13e d'infanterie légère, un au 17e de ligne, deux au 30e de ligne, deux au 15e léger, deux au 33e de ligne, un au 48e, un au 12e de ligne, un au 21e de ligne, deux au 85e, un au 108e, un au 25e de ligne, un au 57e, etc.
Il est bien urgent de nommer à toutes ces places" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6262 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28845).
Le même 18 octobre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un travail sur le corps d'observation de l'Elbe. Il est bien important qu'il soit nommé sans délai à tous les emplois vacants". Cette lettre est suivie, en Annexe, sous le titre "Armée d’Allemagne", d'un "Relevé numérique des emplois vacants dans les régiments d’infanterie et de cavalerie à l’époque du 10 septembre 1811" qui indique, pour la 1ère Division, qu'"Il manque au 17e de Ligne 1 Porte-aigle, 5 Capitaines, 7 Lieutenants (les états sont dressés au 1er septembre)" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6263 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28850).
Le 1er novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Wesel, au Maréchal Davout, commandant le Corps d’Observation de l’Elbe et Gouverneur des villes hanséatiques : "Mon cousin, les compagnies du 5e bataillon du 57e régiment d'infanterie de ligne, 17e de ligne et 7e d’infanterie légère, qui ont amené des conscrits à leur régiment, sont de retour ici. Je les ai passées en revue ce matin. J’ai vu beaucoup de caporaux et de sergents qui n’ont que six mois de service. Témoignez-en mon mécontentement aux colonels, surtout celui du 57e. Comment, en faisant la revue de ces cadres, n’a-t-il pas fait rentrer ces jeunes gens dans leur rang ? C’est une insouciance impardonnable. Donnez l’ordre positif que tous les sergents et caporaux qui n’ont pas les années de service voulues par mes règlements rentrent dans leur grade et que les bataillons de guerre envoient pour les remplacer des hommes ayant le temps de service nécessaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28977).
/ 1812, la campagne de Russie
Boutons du 17e de Ligne, en haut petits modules; ci-dessous grands modules |
Au début de 1812, la confrontation avec la Russie semble prévisible ; aussi l’Armée d’Allemagne est renforcée.
Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouverne l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un projet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée en 15 divisions d’infanterie.
1re division : 13e léger, 5 bataillon; 17e de ligne, 5 bataillons; 30e de ligne, 5 bataillons; régiment badois (celui qui est à Danzig), 2 bataillons; total, 17 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
En février 1812, le Corps d’Observation de l’Elbe devient 1er Corps de la Grande Armée ; le 17e de Ligne avec ses 5 bataillons : 1, 2, 3 ,4, 6 est à la 1ère Division Morand avec à sa tête le Colonel Vasserot. Le 5e Bataillon de Dépôt est à Lille.
Napoléon précise son idée. Le 6 février 1812, l'Empereur dicte ses ordres au Ministre de la Guerre : "Le 2e bataillon du 29e régiment étant parti avec le 1er de Brest, le 21 janvier, il doit être aujourd'hui à Rennes ou Alençon. Mon intention est que vous envoyiez un courrier extraordinaire qui le joindra dans les vingt-quatre heures, afin que les hommes disponibles du 2e bataillon soient incorporés dans le 1er bataillon et que le cadre du 2e, bien complet et commandé par un bon chef de bataillon, se rende sans délai à l'île d'Oléron, où il arrivera avant le 15 février ; aussitôt arrivé on incorporera dans ce bataillon 1.200 conscrits réfractaires présents ou malades, pris parmi ceux qui font actuellement partie des 14e, 15e, 17e et 18e de ligne, ce qui doit produire un effectif de 1.300 hommes, sans cependant faire plus de 1.100 hommes présents sous les armes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6748).
Du 1er au 15 mars, le 1er Corps est concentré entre l'Elbe et l'Oder.
Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Le détachement du 17e de ligne, ainsi que ceux des 25e de ligne, 13e léger, 21e, 85e, 111e, 30e, 48e, etc., etc., et en général de tous les régiments qui appartiennent au 1er corps, formeront un ou deux bataillons de marche, chaque bataillon fort de 1.000 hommes. Ces bataillons recevront une organisation provisoire, afin d'être en état de se ployer ou de se déployer dans leur marche ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).
En avril, le 1er Corps est porté sur la Vistule.
Les Demi-brigades de marche, Avril 1812 Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5es Bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. |
Du 6 au 22 juin, le 1er Corps se porte de la Vistule sur le Niémen. Le 18 juin, il est entièrement réuni à Gumbinen où l'Empereur le passe en revue: il continue ensuite sa marche sur Witkowyski et arrive, le 22, dans les grands bois, vis à vis Kowno, sous le commandement personnel de l'Empereur, au centre de l'Armée.
Le 23 juin, le Maréchal Davout, ayant sous ses ordres le Général Eblé, est chargé de faire jeter les ponts, de commander le passage et de passer le premier avec son Corps d'armée. Dans la soirée, le général Eblé trouve à une lieue au dessus de Kowno, un point de passage favorable. Les Compagnies de Voltigeurs de la Division Morand traversent le fleuve dans des barques, dissipant les Cosaques qui s'enfuient à leur approche, n'échangeant que quelques coups de pistolet, s'installent sur le rive droite et protègent l'établissement des ponts. Pendant la nuit, les ponts sont jetés, la Division Morand franchit le fleuve.
Le lendemain 24, par un soleil resplendissant, l'Armée entière franchit le Niémen sur les trois ponts de bateaux. "Le Corps de Davout se distinguait par l'ordre et l'ensemble qui régnaient dans ses divisions; l'exacte tenue de ses soldats, le soin avec lequel ils étaient approvisionnés, celui qu'on mettait à leur faire ménager et conserver leurs vivres que le soldat imprévoyant se plait à gaspiller, enfin la force de ses divisions, heureux résultats de cette sévère discipline; tout les faisait reconnaitre et citer au milieu de toute l'armée" (Ségur).
Le 28, le 1er Corps, suivant à une lieue de distance la cavalerie de Murat, entre à Wilna, que l'armée de Barclay de Tolly vient d'évacuer pour se retirer sur le camp retranché de Drissa. Le temps est affreux, des orages épouvantables sillonnant le pays, les voitures n'avancent que péniblement dans des chemins défoncés, une grande mortalité sévit sur les chevaux, les vivres se font rares et bon nombre de traînards ou de maraudeurs ont quitté les colonnes; pour tous ces motifs, l'Empereur décide de s'arrêter quelques jours à Wilna.
Les trois Divisions Morand, Gudin et Friant restent à Wilna, pendant que les autres divisions poursuivent les Russes de Bagration, puis le rejoignent à Witepsk.
Le 11 août, l'armée quitte ses cantonnements pour remonter le Dnieper par sa rive gauche et tourner par leur gauche les armées de Bagration et de Barclay de Tolly qui ont pu opérer leur jonction dans les environs de Smolensk. Le 11, les Divisions Morand, Friant, Gudin se rendent de Babinowiczi à Rassasna où elles traversent le Dnieper sur quatre ponts préparés à l'avance et se réunissent aux deux autres Divisions du 1er Corps d'armée.
Napoléon marche sur Smolensk où il espère une bataille contre l’armée russe.
- Smolensk
Le 17 août, l'armée se présente sous les murs de Smolensk. Barclay de Tolly occupe la vieille ville sur la rive gauche du Dnieper, ainsi que la ville neuve construite sur la rive droite et les hauteurs qui la dominent ; l'armée de Bagration est formée à quelque distance en amont, prête à défendre le passage au cas où les Français, négligeant Smolensk, tenteraient de franchir la rivière dans ces parages où elle est facilement guéable.
Les Divisions de Davout ont reçu l'ordre de donner l'assaut à la pointe du jour.
Dans l'après-midi, Napoléon, ayant sous la main 180000 hommes, ordonne une attaque de la partie sud de Smolensk par les trois Corps d'armée Poniatowski, Ney et Davout. Il dispose ses troupes autour de la place de la manière suivante : à gauche, Ney, au centre les cinq Divisions de Davout, à droite Poniatowski; à l'extrême droite, la cavalerie.
Le 1er Corps a pour objectif les faubourgs de Mitislaw et de Roslaw; faubourgs séparés en deux par la route de Mohilew. "Une grande route séparant ces deux faubourgs et descendant sur la ville, allait aboutir à la porte de Malakreskia. Le Maréchal dirigea d'abord la Division Morand sur cette route pour s'en emparer, isoler en y pénétrant les deux faubourgs l'un de l'autre et rendre plus facile l'attaque de front dont ils allaient être l'objet" (Thiers – Histoire du Consulat et de l'Empire).
Les Russes sont rejetés dans l’enceinte de la ville et la défendent un temps. Pendant la nuit, les Russes, jugeant ce rempart insuffisant, évacuent la place et repassent sur la rive droite du Dnieper, en détruisant le pont et en incendiant la ville.
Dans son rapport, daté de Oulki le 30 août 1812, le Maréchal Davout écrit au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "… Sa Majesté ayant ordonné, le 17, que l'ennemi fût délogé de ses positions et qu'il fût repoussé dans la place, les 1re, 2e et 3e divisions, qui se trouvaient en première ligne, reçurent l'ordre de faire leur attaque en même temps. Elle eut lieu vers midi, après avoir ébranlé l'ennemi par un feu d'artillerie auquel il répondit de la place et de ses redoutes. Ces troupes se sont portées en avant, et ont attaqué sur tous les points les troupes ennemies qui leur étaient opposées. L'attaque a été très-vive et la défense opiniâtre. Cependant tout a cédé à la bravoure des troupes de Sa Majesté. Les redoutes ont été emportées; les maisons crénelées ont été forcées. L'ennemi a été poursuivi et rejeté dans la place, où il s'est réfugié après une grande perte.
Je ne puis trop louer la conduite qu'ont tenue les troupes dans cette circonstance. Généraux, officiers et soldats de toutes les armes, tous ont rivalisé de zèle, de bravoure et de dévouement pour le service de Sa Majesté ...
Je dois surtout citer avec éloges le 13e léger, qui est monté avec la plus grande bravoure sur le plateau qu'il était chargé d'attaquer, malgré la mitraille et le feu de mousqueterie dont il était assailli. Le général Dalton, qui conduisait cette attaque, l'a dirigée avec la plus brillante bravoure. Nous avons à regretter qu'il ait été mis hors de combat par un biscaïen dont il a été atteint vers la fin de l'affaire. Le colonel Dargens et plusieurs officiers supérieurs et particuliers de ce régiment ont été blessés. Le général Grandeau, le colonel Vasserot, du 17e régiment, et le colonel Kobilinski, mon aide de camp, sont également au nombre des blessés. Le général Friant a été atteint par une balle morte. Notre perte a été peu considérable, en comparaison de celle de l'ennemi ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 389, lettre 1085).
Le 19, les Corps de Davout et de Ney traversent le Dnieper sur le pont de Smolensk qui a été rétabli la nuit précédente, pour surveiller les mouvements de retraite de l'armée russe.
Le 20, les Russes, pour assurer leur retraite sur Moscou qu'ils ont failli se voir couper à Smolensk, soutiennent un combat acharné à Valoutina contre Ney et Murat, et se dérobent de nouveau à une bataille générale.
Le 21 août, toute la cavalerie de Murat et les cinq Divisions du 1er Corps, formant l'avant-garde de la Grande Armée, prennent la direction de Moscou, poussant devant elle l'armée russe.
Les Russes semblent vouloir accepter le combat à Wiazma, le 28. Mais là encore ils s'échappent.
Le 31, l'armée française est à Ghjat. Les Russes fuient toujours; l'armée, affaiblie par des marches forcées, sous un soleil torride, a besoin de repos. Napoléon décide de s'arrêter quelques jours à Ghjat, d'autant plus que subitement, le temps est devenu pluvieux. Les routes détrempées se sont transformées en de vrais bourbiers, les étapes sont fatigantes, la vie au bivouac des plus pénibles, l'humeur et la discipline de l'armée s'en ressentent et les maraudages prennent des proportions inquiétantes.
Le 4 septembre, la cavalerie de Murat et le 1er Corps se remettent en marche.
Le 5 au soir, on débouche dans la plaine de Borodino où l'armée, pleine de joie, aperçoit les Russes rangés en position sur les hauteurs de Semenoffskoïe, entre Borodino et Lutitza. l'Empereur fait enlever un de leurs postes avancés, la redoute et le mamelon de Schwardino, par la Division Compans, du Corps de Davout.
- Borodino
Le 7 septembre 1812, le Corps de cavalerie de Montbrun, passé aux ordres du Général Caulaincourt depuis la mort de son chef au commencement de la bataille, s'élance sur la gauche de la Grande Redoute, la tourne par la gorge et y entre au galop de charge, sabrant les Grenadiers russes. Caulaincourt y trouve la mort et bientôt ceux de ses Cuirassiers qui n'ont pas été abattus par le feu de l'ennemi sont contraints d'évacuer la redoute. Mais alors le Vice-Roi arrive avec l'infanterie. Les 9e et 35e Régiments de la Division Broussier, le 17e de la Division Morand, le 21e de la Division Gérard, pénètrent à leur tour dans l'ouvrage, dont ils s'emparent définitivement, après avoir tué ou fait prisonniers tous ses défenseurs. Le Général russe qui y commande y est pris. Maître de cette importante position, Eugène se jette sur le Corps de Doktorow, qu'il enfonce et culbute, en lui faisant subir une perte immense. Le centre de l'armée russe ainsi coupé, et les tentatives de Kutusow pour reprendre le village de Semenoffskoïé ayant été infructueuses, la bataille se trouve gagnée (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 5).
Le 18 octobre 1812, le Maréchal Davout écrit, depuis Moscou, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, le conseil d'administration du 17e régiment m'a adressé hier une réclamation ayant pour objet d'obtenir l'autorisation de compléter les chevaux qui manquent à l'artillerie du régiment, et qui sont au nombre de 48.
19 morts en route de fatigue, 4 tués par le feu de l'ennemi le 17 août, 5 tués id. le 5 septembre, 20 tués id. le 7 septembre total 48.
J'ai donné cette autorisation, en prescrivant au conseil d'administration toutefois de se conformer aux règlements ; mais, Monseigneur, comme il est probable que les autres régiments feront de semblables réclamations, j'ai l'honneur de prier Votre Altesse de vouloir bien ordonner une mesure générale pour que les corps soient tenus de compléter tout de suite leurs compagnies d'artillerie régimentaires" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 420, lettre 1132).
1813, la campagne d'Allemange
Au début de 1813, le 17e de Ligne est anéanti. Il ne reste plus en Janvier, outre le Dépôt du Régiment, que 30 Officiers et 79 hommes encore au front au 1er Bataillon provisoire du 1er Corps !
L’Empereur va devoir remonter une nouvelle Grande Armée en levant entre Janvier et Avril 330 000 hommes de conscription, formant de nouveaux Régiments avec la Garde Nationale, réquisitionnant les troupes de Marine. Il multiplie les correspondances avec le Ministre de la Guerre.
le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 17e ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000.
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Napoléon garde le 1er Bataillon en ligne au 1er Corps, envoie les cadres du 2e Bataillon se monter à Erfurt et les 3e, 4e et 6e Bataillons se reformer au Dépôt.
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Le 33e léger qui arrive le 12, le 17e de ligne qui arrive le 13, se reposeront également 2 jours ; après quoi ils iront joindre la brigade du général de division à Leipzig, qui, après 2 ou 3 jours de repos conduira ces troupes successivement à Dessau, où il portera son quartier général...." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Il écrit également, le même 27 janvier 1813, depuis Fontainebleau, au Prince Eugène Napoléon, Vice-roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen : "Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France les premiers ...
Le 17e et le 25e de ligne, le 15e d’infanterie légère et le 13e d’infanterie légère, qui arriveront avant le 17 mars, continueront leur mouvement, se réuniront ensemble à Weimar et de là continueront leur mouvement pour se rendre à Wittenberg, où le général de division du 1er corps aura porté son quartier général, et il aura ainsi sous ses ordres ces bataillons avec deux généraux de brigade.
La division du 1er corps, qui se réunira à Wittenberg, se dirigera sur Berlin et de là sur Stettin, et les différents bataillons du 2e et du 3e corps joindront leurs corps à Spandau et à Küstrin ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).
Le 6e Bataillon va garder les frontières. L’Empereur écrit, depuis Paris, le 5 février 1813, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n’approuve pas la formation des cinquante demi-brigades, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L’OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
La 1re demi-brigade, des 6e bataillons des 7e, 13e et 15e régiments d’infanterie légère; la 2e demi-brigade, des 6e bataillons des 33e, 26e et 24e légers; la 3e demi-brigade, des 4e bataillons des 11e, 10e légers et du 21e, qui vient d’Espagne; la 4e demi-brigade, des bataillons des 9e, 27e et 28e légers, qui viennent d’Espagne; la 5e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, qui vient d’Espagne, des 5e et 29e légers; la 6e demi-brigade, des 6e bataillons des 12e, 21e et 17e de ligne ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 2e division, à Wesel, composée des 3e, 6e, 7e et 9e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
En Février, se forment deux Corps d’Observation du Rhin et un Corps d’Observation de l’Elbe.
Le 11 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre rapport du 9 février. Je désirerais que les 28 régiments de la Grande Armée qui recevront chacun plus de 1 200 hommes des conscriptions des 4 années, et qui ne renverront pas d'après les nouvelles qu'on a du vice-roi, assez de cadres, de sergents pour les 4 bataillons, reçussent le double de ce que vous proposez dans votre projet de répartition des sous-officiers et soldats à tirer des compagnies de réserve. Ainsi, le 2e de ligne qui est à Besançon, le 4e qui est à Nancy, le 12e à Metz, le 17e à Lille, le 18e à Strasbourg, le 19e etc., je voudrais qu'ils reçussent au moins 10 sergents et 20 caporaux chacun, ce qui pour 28 régiments fera 280 sergents et 560 caporaux ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32711).
Le 18 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministtre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le maréchal duc de Valmy m'écrit que les cadres des 30e, 48e et 17e de ligne, 13e et 15e légers sont arrivés à Mayence, qu'ils ont complété leur second bataillon à Erfurt, et qu'il retient de quoi compléter leur 1er bataillon à Mayence. Vous trouverez ci-joint extrait de la lettre du maréchal. Cette mesure me paraît inutile.
Mandez-lui que si on n'a pas retenu à Erfurt les cadres du 1er bataillon, il doit les envoyer à leur dépôt.
Les 700 hommes qui sont partis des dépôts doivent compléter les 1ers bataillons. Il ne faut pas compléter les cadres des premiers bataillons à cette opération.
Je suis surpris que ces cadres soient arrivés à Mayence sans que vous en ayez reçu des états" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32814).
Le 27 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils, le 2e bataillon du 17e de ligne, celui du 21e et celui du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20. Ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait, se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt le 19 février, le 57e le 28 février, le 61e le 23, le 85e le 24, le 18e le 28, le 111e le 28. Ces sept bataillons d'Erfurt, avec les quatre premiers de Cassel, font onze bataillons qui peuvent être bientôt réunis sur l'Elbe ...
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons hormis cinq, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Wittenberg ou Spandau, c'est-à- dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs. Prescrivez des mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances.
Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Dessau ou à Wittenberg.
Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32901).
Le même 27 février 1813, l'Empereur écrit également au Général Lauriston, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe : "Vingt-huit deuxièmes bataillons du 1er et 2e corps de la Grande Armée se réunissent à Erfurt et Cassel, savoir :
à Cassel, les bataillons doivent être partis pour se porter sur 1'Elbe et Spandau : le 17e de ligne, 21e, 25e le 25 février en bataillons ; 56e le 26 février ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32905).
En Mars 1813, la Grande Armée est réorganisée en 11 Corps d’Armée.
Le 5 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée : Mon fils, les deuxièmes bataillons du 17e de ligne, du 21e et du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20 ; ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait., se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt, le 19 février ; le 57e, le 28 ; le 61e, le 25 ; le 85e, le 24 ; le 18e, le 28 ; le 111e, le 22. Ces 7 bataillons d'Erfurt avec les 4 premiers de Cassel font 11 bataillons qui peuvent être presque déjà réunis sur l'Elbe. Le 11e léger a dû arriver le 17 février à Cassel ; il doit être maintenant à Spandau.
Le 26e léger doit arriver à Erfurt, le 1er mars ; le 24e léger le 2 ; le 4e de ligne, le 6 ; le 12e de ligne, le 8 ; le 48e de ligne, le 10 ; le 7e léger, le 9 ; le 37e de ligne, le 11 ; le 72e de ligne, le 8 ; le 108e de ligne, le 9 ; le 2e de ligne, le 10 ; le 33e·de ligne, le 12. Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars ; le 19e, le 16 ; le 46e, le 15 ; le 15e, le·15 ; le 93e, le 13.
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons, hormis 5, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Willenberg ou Spandau, c'est-à-dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs.
Prescrivez les mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances. Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Wittenberg ou à Dessau. Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33016).
Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Vous me dites dans votre rapport du 28 février, qu'après avoir épuisé la conscription de 1813 et celle des 4 années il manquera pour compléter les bataillons de guerre de la Grande Armée, 9700 hommes pour les 34 régiments. Mais je remarque que la colonne 25 n'est pas exacte. Il n'est pas parti 900 hommes du 2e de ligne, 900 du 12e, 950 du 17e et 950 du 18e ...
Le 17e de ligne n'ayant envoyé que 700 hommes doit encore avoir 400 hommes à son dépôt. Il reçoit des 4 classes 1100 hommes, il reçoit de 1814 900 hommes, il aura donc 2 400 hommes ce qui le mettra parfaitement à même de fournir son 4e bataillon à la Grande Armée ; son 3e pour les demi-brigades provisoires, et de recompléter son 1er bataillon pour la Grande Armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions.
Les 16 seconds bataillons du 1er corps formeront 8 régiments provisoires de la manière suivante :
... 31e régiment provisoire : 17e de ligne, 2e bataillon, 30e de ligne, idem ...
Vous donnerez ordre aux 8 majors de ces seize régiments de se rendre en poste à Erfurt et de là à Wittenberg.
Donnez ordre aux seize colonels de se rendre à leurs dépôts. Vous disposerez des majors en second pour les faire majors comme je l'ai ordonné précédemment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).
Le 14 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, vous avez donné ordre aux 28 régiments de la Grande Armée de diriger chacun 3 ou 4 compagnies de leurs dépôts sur Utrecht ou sur Wesel, savoir : les 13e léger, 17e, 19e, 25e, 46e, 48e, 72e et 108e sur Utrecht, où toutes ces compagnies seront arrivées au 1er mai ; et toutes les autres sur Wesel, où elles seront arrivées du 17 avril au 7 mai.
Cet ordre a été donné sur des états de situation ; mais avant de l'exécuter, les régiments ont dû envoyer les 3e et 4e compagnies du 4e bataillon ; en sorte que la plupart n'auront pas pu faire partir les autres, ou que du moins leur départ aura été retardé.
Faites-moi connaître le nombre et la force des compagnies des 28 4e bataillons qui sont parties ; ainsi que les compagnies de ces mêmes régiments qui sont parties pour Wesel et Utrecht, et quand elles y arriveront ? Ce rapport me devient d'autant plus important qu'en consultant vos ordres de mouvement, je serais induit en erreur ; puisque je croirais avoir ces troupes à Utrecht et à Wesel à la fin d'avril ou au commencement de mai, tandis que probablement il n'y aura rien" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33855).
Au 15 avril 1813, les 4 premiers Bataillons du 17e de Ligne sont remontés au front à l’Armée de l’Elbe au 1er Corps du Maréchal Davout :
- A la 1ère Division Philippon : le 2e Bataillon (18/501) dans le 31e Régiment provisoire.
- A la 2e Division Dumonceau : le 4e Bataillon (12/480) dans le 31e bis Régiment provisoire.
- A la 3e Division Thiebaut : le 1er Bataillon (11/581).
- A la 3e bis Division Loison : le 3e Bataillon (20/320) dans la 6e Demi-brigade provisoire.
Le 8 mai 1813 à 11 heures du matin, le Maréchal Davout écrit, depuis Bremen, au Général Vandamme : "J'ai reçu vos quatre lettres du 7 à différentes heures. C'est le manque de fonds qui a arrêté le reste de l'organisation du 17e. Je viens d'en faire donner sous ma propre caution. J'espère que sous une huitaine de jours tout sera prêt ...
Le général Dumonceau ne nous a pas encore donné des nouvelles du général Sébastiani. Est-il à Salzwedel ? Occupe-t-il Hitzacker ? Le général Dumonceau a-t-il envoyé des ordres au bataillon qui, de Niembourg, a été dirigé sur Soltau, pour y être à la disposition du général Sébastiani ?
2 compagnies du 21e sont parties ce matin pour le rejoindre ; 2 du 61e partiront demain ; 2 autres du 17e après-demain ; et 2 du 30e ou 15e après-demain. Toutes ces compagnies seront pourvues d'effet de campement ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 80, lettre 1301).
Pendant que début Mai, Napoléon se bat à Lutzen puis le 20 à Bautzen, Davout est dans le Nord de l’Allemagne.
Davout devant tenir Hambourg, le 1er Corps passe en Juillet aux ordres de Vandamme. Les quatre Bataillons du 17e de Ligne sont à présent regroupés dans la Division Philippon, 2e Brigade Fezensac avec les 3e et 4e Bataillons du 36e de Ligne.
Depuis début Juin, l'armistice de Pleiwitz a été conclu entre les belligérants.
Le 7 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Donnez ordre que de Wittenberg la 1re division se dirige sur Magdebourg où elle sera jointe par les quatre bataillons qui lui appartiennent : par ce moyen, le 1er corps, sous les ordres du prince d'Eckmühl, aura trois divisions, c'est-à-dire 16 régiments, ayant chacun ses 1er, 2e et 4e bataillons.
Vous lui ferez connaître qu'il ne doit pas perdre un moment pour supprimer les bataillons provisoires et réunir ensemble les 1er, 2e et 4e bataillons. Il fera revenir les colonels, les aigles et la musique des régiments. Alors le 1er corps sera composé ainsi qu'il suit.
1re division du 1er corps formant la 1re division de l'armée
3 bataillons du 7e d'infanterie légère, 3 17e de ligne, 3 12e de ligne, 3 21e de ligne, 3 30e de ligne. 15 bataillons ...
Faites connaître au prince d'Eckmühl que lorsque je connaîtrai la situation de son corps, je me déciderai ou à lui former une 4e division avec ces bataillons ou à les incorporer dans ses 3 premières divisions afin que leurs bataillons soient bien complets ; faites-lui connaître que chaque division doit être de 3 brigades et avoir deux batteries à pied par division, deux batteries à cheval pour le corps et 2 batteries de 12 pour la réserve du corps ...
Vous ferez connaître au prince d'Eckmühl que les trois divisions qui composent le 1er corps, formant 48 bataillons avec 76 pièces de canon, doivent être prêts au 1er juillet à entrer en campagne, laissant la division de Hambourg pour la garde de Hambourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 10 juin, Napoléon est entré à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que la compagnie du 59e faisant partie du 2e bataillon de garnison à Magdebourg, se rende au 3e corps pour être incorporée dans son bataillon. Ses officiers et sous-officiers retourneront au dépôt. Donnez ordre que la compagnie du 24e de ligne faisant partie du même bataillon soit incorporée dans le bataillon du 12e de ligne qui est à Magdebourg ou à Wittenberg. Celle du 81e le sera dans le 17e, celle du 9e dans le 30e, celle du 35e dans le 33e, celle du 15e dans le 57e et celle du 106e dans le 61e. Cette incorporation aura lieu à Magdebourg ou à Wittenberg ou chacun de ces régiments a un bataillon. Les cadres, officiers, sous-officiers et tambours retourneront en Italie. Donnez avis de cette mesure au ministre de la Guerre"(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34803).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Dresde, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Mon Cousin, vous donnerez ordre au général Vandamme de partir de Hambourg le 25 pour se rendre à Magdeburg, où il établira son quartier général. Il mènera avec lui, 1° une des deux batteries d’artillerie à cheval attachées au 1er corps ; 2° une des deux batteries de 12 attachées au 1er corps ; 3° les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 1re division ; les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 2e division.
1re division. — 7e d'infanterie légère, 12e, 21e. 17e, 30e d'infanterie de ligne.
2e division. — 13e léger, 25e, 33e, 57e, 85e de ligne ...
Les 1ers et 4es bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne, se rendront à Wittenberg ; les 2es bataillons attendront dans cette place les 1ers et 4es ...
Il y aura donc à Hambourg ...
3° La division bis composée des 3es bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne, qui formeront une brigade ...
Le prince d'Eckmühl formera la 3e division, qui se trouvera ainsi à trois brigades. En conséquence, il aura sous ses ordres, à Hambourg, la division de Hambourg, qui, après l'incorporation des bataillons de marche, doit être, comme je l'ai dit plus haut, de 5,000 hommes ; la 3e division, c'est-à-dire vingt bataillons ou 12,000 hommes ; la 3e division bis, dix bataillons ou 6,000 hommes ; total, 23,000 hommes ...
Le général Vandamme aura à Magdeburg : la 1re division, quinze bataillons ; la 2e division, quinze bataillons. La division Teste tiendra garnison à Magdeburg jusqu'à nouvel ordre ...
Ce corps sera appelé corps du général Vandamme ; mais il fera toujours partie du 1er corps. Il aura pour commandant d'artillerie le général Baltus. Le commandant du génie y enverra un chef de bataillon, deux officiers du génie pour chaque division et deux compagnies de sapeurs. Il y aura en outre un ordonnateur du 1er corps et un payeur ...
Vous prendrez les mesures nécessaires pour que ces ordres s'exécutent avec la plus grande activité.
Donnez des ordres pour que le prince d'Eckmühl réunisse à Hambourg et Harburg toute la division de Hambourg ; qu'il réunisse sa 3e division de vingt bataillons en avant de Hambourg ; qu'il réunisse la 3e division bis à Luneburg, en laissant deux bataillons sur la côte ; qu'il borde toute la rive gauche de l'Elbe. Mon intention est qu'avec ce corps d'armée et les Danois il puisse prendre l'offensive dans le Mecklenburg, aussitôt que l'armistice viendrait à être rompu. Il n'a pas encore envoyé l'état de situation de la division danoise, infanterie, cavalerie, artillerie.
Comme la 3e division est actuellement de vingt bataillons, il est maître d'y mettre le général Loison et de mettre le général Thiebault à la 3e bis. Je le laisse maître également de scinder la 3e division, de manière à avoir trois divisions de dix bataillons chacune, mais ce ne serait que pour le service et non pour l'organisation : ou bien il peut mettre quatre bataillons de la 3e division avec la 3e bis, de manière que la 3e division se trouve être de seize bataillons et la 3e bis de quatorze" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20145 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34816).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ; la première comprend la 1re division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne : et la 2e division composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 13e léger ; 25e, 33e, 57e et 85e de ligne. Ces deux divisions se réunissent à Magdebourg sous les ordres du général Vandamme. La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus ...
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons ...
J'ai ordonné que les aigles, la musique, les colonels et les majors des régiments des 1re, 2e et 3e divisions se rendent à leurs corps. Dirigez-les tous sur Magdebourg ou sur Hambourg, selon les dispositions ci-dessus. Ayez soin pour éviter des marches inutiles qu'on les prévienne à leur passage à Mayence ou à Wesel. Il est probable que les colonels et majors voyageront en poste ...
Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Le 25 Août, le 1er Corps se replie sur Königstein. Le 26, Vandamme engage ses troupes dès son passage de l'Elbe contre le 2e Corps d'infanterie russe d'Eugène de Wurtemberg en attaquant le plateau de Pirna.
Le 28, averti de la victoire de Dresde (26, 27 Août), Vandamme poursuit les Russes. Il avance jusqu'à Hellendorf, combat de Gieshübel, puis avance jusqu'à Peterwalde.
Le 29, il se porte sur Priesten où l'ennemi s'était rangé en bataille pour bloquer son avance et couvrir la retraite de l'Armée de Bohème depuis Dresde. L'attaque de la Division Philippon face à l'ennemi qui résista bien causa des vides dans les rangs. Le 17e de Ligne s'y fait étriller : le Colonel Susbielle est blessé ainsi que les Chefs de Bataillons Couzin et Laluye. Le lendemain, les Russes ont reçu des renforts, des compatriotes mais aussi des Autrichiens avec des troupes d'élite. Vandamme se retrouve en infériorité numérique, pensant cependant que d'autres unités viendraient le soutenir prochainement. Il attaque les positions ennemies avec énergie. La bataille fait rage quand les Prussiens de Kleist apparaissent sur ses arrières. Encerclé, il fallait se faire jour au milieu des forces ennemies. Peu y réussirent. Vandamme lui-même est fait prisonnier.
Le 1er Corps passe sous le commandement du Général Mouton, Comte de Lobau.
Le 1er septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Donnez ordre aux généraux Philippon et Dumonceau d'organiser leurs divisions de la manière suivante :
1re division
On reformera le 1er et le 2nd bataillon du 7e léger
le 1er et le 2nd du 12e de ligne
le 1er et le 2nd du 17e de ligne
Tout ce qui reste du 36e servira à reformer le 3e bataillon.
En conséquence cette division ne sera plus que de 7 bataillons ...
Le 1er corps sera formé ainsi :
1re division 7 bataillons ...
Le comte Daru fera passer la revue du 1er corps aussitôt qu'il sera réuni à Dresde au camp de la Jeune Garde, afin de constater les pertes des ambulances régimentaires et il fournira aux régiments les fonds nécessaires pour les reformer à raison de 7 bataillons pour la 1re division, et 8 pour la seconde" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36162).
Mouton, en quelques jours, reforme ses unités, son artillerie et s'adjoint de la cavalerie polonaise. Tandis que l'Empereur manœuvrait avec ses autres Corps d'armée, le 1er Corps, qui devait se refaire, stationnait à Dresde pour y former sa garnison. Dresde, qui devenait le centre opérationnel de Napoléon dans des opérations de “colmatage” de ses lignes harcelées par les Coalisés, tandis que ses alliés de la Confédération du Rhin voyaient leur fidélité s'amoindrir.
Au combat de Peterswald, le 14 septembre, le Chef de Bataillon Prévost de Gagemon est blessé.
L'Empereur décrète, depuis Harta, le 24 septembre : "Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
... Art. 3. — Les 3e et 4e bataillons du 17e de ligne sont incorporés dans les 1er et 2e bataillons et seront reformés en France ...
Art. 15. - Le 5e bataillon et le dépôt du 146e seront incorporés dans le 12e de ligne, ceux du 147e dans le 17e de ligne ...
Art. 18 — Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret qui sera transmis directement au major général" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 187).
Après la bataille de Leipzig et ses combats annexes (16 au 19 Octobre), l'Armée française, saignée à blanc, se préparait à retraiter, laissant des garnisons dans les places. Tel était le cas de Dresde où commandait en chef le Maréchal Gouvion Saint Cyr avec son 14e Corps d'Armée et les restes du 1er Corps dont le 17e de Ligne. La place était investie par l'ennemi dès le 12 octobre. Le 17 Octobre, Gouvion battait le jour même le Corps d'Ostermann-Tolstoi; puis, sans nouvelles de l'Empereur, décidait dans un premier temps de s'enfermer dans la ville au lieu de tenter immédiatement une percée sur Torgau, certes sans ordres, mais action qui était sa seule chance. De nombreux Officiers du 17e de Ligne vont être blessés à la défense de la place.
Ayant constaté le 6 Novembre que les forces coalisées étaient désormais trop nombreuses, Gouvion ne pouvait que capituler. Capitulation honorable violée par les Alliés comme pour toutes les places en Allemagne.
Le 17 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé un corps qui prendra le titre de 1er corps bis et 13e bis de la Grande Armée, lequel se réunira à Anvers, à Gand et à Utrecht. Il sera composé de deux bataillons du 7e léger, du 13e léger, du 12e de ligne, du 17e, du 25e, du 33e, du 85e ; d'un du 57e, d'un bataillon du 36e, du 51e et du 55e, qui sont reformés à leurs dépôts, et du 6e bataillon du 15e léger, du 21e de ligne, du 30e, du 48e, du 108e, du 111e et du 61e ; total, 25 bataillons ; ce qui au complet ferait 25,000 hommes.
Une partie de ces 25,000 hommes existe par la conscription qui se lève actuellement ; mais un tiers ou un quart peuvent manquer, et vous y suppléerez en les portant sur les conscriptions que vous destinez au dépôt de Nancy.
Ces 25,000 hommes formeront trois divisions ...
Aussitôt que chacun de ces régiments pourra compléter un bataillon, il le fera partir pour Utrecht. Par ce moyen, ce corps pourra être à peu près formé par la conscription qui se lève aujourd'hui. Il peut donc être réalisé dans le courant de décembre.
Informez-vous près de l'administration de la guerre si l'habillement est prêt. Pourvoyez à l'habillement, et bientôt on pourra ressentir l'effet de cette nouvelle formation à Utrecht. Occupez-vous spécialement de compléter les cadres en officiers et sous-officiers. Vous comprendrez facilement pourquoi j'ai mis séparément ces bataillons, puisqu'ils ne doivent rien fournir, ni au 11e, ni au 5e, ni au 3e, ni au 2e corps de la Grande Armée" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37089 - Note : Cette organisation fut modifiée par un décret du 24 novembre 1813).
Le 17 novembre 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lebrun, Aide de camp de l’Empereur : "Monsieur le duc de Plaisance, j’apprends par le télégraphe que la populace d’Amsterdam s’est insurgée dans la nuit du 15 au 16. Mon intention est que vous partiez cette nuit pour vous rendre à Anvers où il est nécessaire que vous voyiez l’amiral Missiessy et le commandant de la garnison, afin de garnir de matelots français les places d’Anvers et de Willemstad, les forts qui défendent l’ile de Gorée et la citadelle de Bois-le-Duc. Je suppose qu’il n’y a plus rien du côté de Breda.
J’ai donné ordre au général Rampon de se rendre à Gorcum avec 3000 hommes de gardes nationales. Je suppose qu’il y sera arrivé. Vous correspondrez avec lui pour connaitre la situation des choses de ce côté-là.
Vous connaissez déjà la situation de Grave et de Duvinter puisque vous en venez.
Vous prendrez le commandement du 1er corps bis de la Grande Armée qui se réunir à Anvers, et qui est composé :
... De 2 bataillons du 17e de ligne à Lille ...
Total : 13 bataillons
Tous ces bataillons sont en mouvement, les conscrits nécessaires pour les compléter, mais sans doute, il n’en est encore arrivé qu’une partie. Aussitôt qu’un bataillon pourra être organisé, habillé et armé, vous le ferez venir à Anvers ou à Flessingue de manière à former le plus promptement possible un corps de troupes.
Vous recevrez du ministre de la Guerre, l'organisation définitive de ce corps ...
Au surplus, vous recevrez des instructions plus détaillées du ministre de la Guerre. Le principal est la sûreté d'Anvers, d'Ostende, de Flessingue, de Willemstad, de Gorée, de la citadelle de Bois-le-Duc, et d'avoir des troupes qui surveillent le Rhin en communiquant avec Gorcum.
Vous correspondrez tous les jours avec moi par le télégraphe et les estafettes. Vous trouverez ci-joint l'état de tout ce que les 17e, 24e et 25e divisions militaires ont à recevoir de conscrits. Tout est en mouvement et arrive. Ecrivez aux généraux commandant les divisions, aux préfets, et aux directeurs d'artillerie pour accélérer l'habillement et l'armement de ces hommes. Si ces bataillons ne sont pas formés, formez-les. Nommez à tous les emplois vacants, et prenez toutes les mesures qu'exigent les circonstances, afin de vous former dans la main le plus tôt possible un corps de troupes qui soutienne Gorcum, Bois-le-Duc, Willemstad, défende le Rhin et puisse servir selon les circonstances.
Le duc de Tarente reçoit l'ordre de porter son quartier général de Cologne à Clèves pour se trouver plus à portée. Nous devons trouver de grandes ressources, dans les équipages de l'amiral Missiessy pour Flessingue, Anvers et pour les îles.
En passant à Lille, vous vous aboucherez avec le commandant de la division, et conférerez avec lui sur tout ce que la division peut fournir. Il sera nécessaire d'occuper tous les postes, tels que Crèvecoeur et autres le long du Rhin.
Prenez toutes les mesures les plus actives pour former l'approvisionnement de Gorcum et de la citadelle de Bois-le-Duc.
ÉTAT DES CONSCRITS QUE LES 16E, 24E ET 25E DIVISIONS MILITAIRES ONT À RECEVOIR
16e division
... 17e de ligne Lille 1340 hommes de Jemmapes, la Sarthe, l'Ourthe, la Dyle ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37102).
Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je vous envoie un rapport que j 'avais demandé au comte de Cessac. Je n'ai pas besoin de justification, mais de faits. J’ai dans la 16e, la 24e et la 25e divisions militaires plus de 20 000 conscrits qui arriveront avant le 15 décembre. Le ministre de la Guerre a approuvé leur armement. J'ai donc besoin qu'ils soient habillés. Une partie du nombre est destinée à former le 1er corps bis de la Grande Armée commandée par le duc de Plaisance et qui se compose du 9e et 4e bataillon des régiments du 1er corps commandé par le comte de Lobau. Si l'habillement n'arrête pas le duc de Plaisance, ce corps sera bientôt disponible. Faites-moi connaître le nombre d'habillement que chaque bataillon a dans ce moment. Il est de la plus haute importance que le duc de Plaisance puisse réunir sur-le-champ tous les bataillons ou du moins une partie pour marcher sur Amsterdam.
Np
Tableau faisant connaître le nombre des conscrits assignés aux corps des 16e, 24e et 25e divisions, les fournitures accordées à chacune et le restant à ordonner.
Numéro des divisions | Dénomination des corps | Contingent positif | Moitié que l'on présume être fournie sur le déficit | Excédant | Total | Nombre de fournitures accordées | Reste à ordonner |
16e division | 17e de ligne | 700 |
170 |
300 |
1 170 |
700 |
470 |
..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37221).
Le 7 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les régiments qui doivent fournir au 1er bis reçoivent 1 500 Belges sur la lvée des 120 000 hommes, savoir : le 17e de ligne qui en reçoit 500 ; le 21e de ligne qui en reçoit 500 ; le 33e de ligne qui en reçoit 500 ; 1 500.
Je désirerais que ces 1 500 hommes pussent être éloignés, s'il en est temps encore, et dirigés sur Strasbourg pour être incorporés dans les régiments qui font partie du 2e corps bis. Mais il faudrait que ces 1 500 conscrits fussent en même temps remplacés au 1er corps bis par des conscrits de l'ancienne France ...
Ce qui me porte à désirer ce changement, c'est que le 1er et le 13e bis sont destinés à rester dans le Nord" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37452).
L'Empereur écrit, le 10 décembre 1813, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "Monsieur le duc de Plaisance ... 3 compagnies du 3e bataillon du 36e de ligne, 3 du 17e, 3 du 12e, 3 du 7e léger, 3 du 57e de ligne sont parties de leurs cantonnements pour Anvers et y arrivent le 8, le 10 et le 11 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37525).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "1er corps. Il sera formé un 6e bataillon ... au 17e ... de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ÉTAT C
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
1re division
1 bataillon du 12e léger ; 1 bataillon du 27e léger ; 1 bataillon du 15e léger ; 3 bataillons du 17e de ligne ; 3 bataillons du 72e de ligne ; 2 bataillons du 36e de ligne ; 2 bataillons du 8e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 1 bataillon du 48e de ligne ; 1 bataillon du 108e de ligne ; 1 bataillon du 30e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Capitaine Joseph Vidal, en 1813 |
/ 1814
Le 20 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Par votre rapport du 13, vous m'avez proposé d'organiser 31 nouveaux bataillons dans les 31 dépôts de l'Ouest. Je n'approuve pas celle mesure. J'ai plus de cadres que de conscrits. Je ne veux donc créer aucun nouveau bataillon.
Dans ce travail vous portez 15.800 conscrits comme excédant et devant rester disponibles dans les dépôts après que les bataillons qui s'organisent actuellement seront complets ...
Cependant, il y a des dépôts appelés à fournir des bataillons à l'armée de réserve, qui ont des cadres et qui n'ont pas de conscrits ...
La 16e division peut aussi fournir plusieurs cadres de bataillons au dépôt de Paris, savoir :
... le 3e bataillon du 58e, le 4e du 17e, le 2e du 19e, le 2e du 46e, le 4e du 36e, le 4e du 28e, le 4e du 13e de ligne.
Ces 7 bataillons se rendront à Paris. Il reste donc à trouver encore ici 7 cadres de bataillon qui n'aient pas de conscrits pour compléter les 30 bataillons au dépôt de Paris. Le bureau du mouvement, d'un coup d'œil sur l'ensemble du dépôt, verra où prendre ces 7 bataillons.
J'aurai donc à Paris l'équivalent des 30 bataillons que je désirerais y avoir. Les 25.000 conscrits de 1815 qui les compléteront, seront habillés sur les 200.000 fournitures qui sont commandées, et par ce moyen l'administration de la guerre n'aura aucune dépense nouvelle à faire pour l'habillement de ces 25.000 hommes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6405).
Le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vois par votre rapport du 21 janvier ... que le 17e de ligne doit trois compagnies du 3e bataillon, le 4e bataillon et le 6e ; mais il n'a pas de conscrits pour le 6e
... Donnez ordre à tous ces bataillons ... du 17e ... de rejoindre le 1er corps à Anvers ; et aux cadres des bataillons qui sont sans conscrits, de venir à Paris pour y augmenter la réserve qui s'y rassemble sous les ordres du général Fririon ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37887).
A son retour à Paris (20 mars 1815), l’Empereur réorganise l'Armée. Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires rappelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815" stipule que le 17e de Ligne à Lille fait partie de la 16e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Pas-de-Calais, et son Dépôt doit être établi à Amiens (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
Dépôt à Amiens ...
16e division militaire ...
Pas-de-Calais : 17e de ligne à Lille ; 47e de ligne à Lille ; 8e de ligne à Valenciennes ; 29e [le dépôt à Landrecies] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 2e division : le 13e léger qui doit recevoir ses hommes de la Nièvre,
Le 17e de ligne qui doit les recevoir du Pas-de-Calais,
Le 19e de ligne qui doit les recevoir de la Somme,
Et le 51e de ligne qui doit les recevoir du Pas-de-Calais, seront dirigés sur Abbeville. Tous les militaires de la Nièvre, du Pas-de-Calais, de la Somme, rejoindront à Abbeville. Avant de partir, le dépôt du 13e léger fournira son 3e bataillon aux bataillons de guerre, qui ne sont qu’à 500 hommes. Le dépôt des 17e, 19e et 51e fourniront chacun 2 à 300 hommes pour compléter à 1200 hommes les deux 1er bataillons ...
Vous donnerez ordre au comte d'Erlon et au général commandant la 16e division militaire de se concerter avec les préfets, et vous autoriserez le comte d'Erlon à fournir des troupes qui composeront 3 colonnes mobiles destinées à faire partir de gré ou de force les militaires de ces départements.
Ainsi les dépôts de l'armée du Nord seront ensemble. Chargez les commandants des départements de veiller spécialement à l'organisation et au prompt équipement de ces dépôts. Au moment des hostilités le 6e d'artillerie à pied, le 1er d'artillerie à cheval, le 1er escadron du train d'artillerie, le 4e d'ouvriers et le régiment du génie enverront leur dépôt à La Fère ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).
/ Les uniformes du 17e de Ligne
a/ La période 1805-1807
Les premiers shakos sont distribués début 1806 alors que les textes officiels prévoient une mise en service en 1807. Ils sont encore sans jugulaires, assez rustiques, avec visière agrafée et la cocarde et le plumet sont portés sur le côté gauche. La plaque porte une Aigle sur un soubassement en demi-cercle préfigurant le modèle adopté en 1812 alors que la plaque aurait dû être losangique.
D’après le Bourgeois de Hambourg, les Fusiliers semblent galonner leur shako en haut de blanc, de même qu’ils portent des cordons et raquettes bancs. Les Voltigeurs, créés en septembre 1805, le galonnent de jaune avec cordon et raquettes jaunes.
De nouveaux shakos du modèle 1806 et avec des jugulaires seront mis en service fin 1807 et 1808. Le plumet et la cocarde sont recentrés et la plaque devient peu à peu losangique, avec des variantes vraisemblables selon les bataillons; puisqu'on connait diverses versions de plaques. Une inspection du début 1808 précise que les deux premiers Bataillons vont recevoir plus d’un millier de shakos du dernier modèle.
Les Grenadiers portent encore le bonnet d’oursin noir mais sans plaque.
Figure A1 : Fusilier du 17e de Ligne, fin 1806 (d'après Suhr) : On notera le shako avec visière agrafée, cocarde portée sur le côté et le galonnage blanc. La marmite portée sur le sac commune à plusieurs hommes. Le bidon métallique en guise de gourde. Et le sabre briquet toujours porté par les Fusiliers.
Figure A2 : Voltigeur du 17e de Ligne, 1806. On remarquera le shako à visière agrafée, sans jugulaires, son galonnage et son cordon et raquettes jaunes ainsi que le pompon carotte porté sur le coté gauche. Le collet est chamois, distinctive des Voltigeurs. Ce collet chamois va disparaitre au début pour les Voltigeurs avec l'habit blanc, pour réapparaitre ensuite. Peut être selon les Bataillons ?
Figure A2bis : Sous-officier de Voltigeurs, 1807-1808, et shako nouveau modèle, en tenue de route avec le pantalon brun.
Figure A3 : Officier de Grenadiers, fin 1806 (d'après les frères Suhr). On notera le bonnet d'oursin sans plaque et le cordon doré porté détressé. Le sabre est porté à la place d'une épée. Distinctives de grade classiques dorées.
Figure A4: Caporal fourrier de Fusiliers en tenue de route vers 1807, vu par les frères Suhr. On note le nouveau shako avec jugulaires repliées au dessus de la visière désormais fixe. La plaque de shako reste à soubassement. La cocarde a été recentrée. On notera le galonnage doré au shako que l’on voit chez les Fourriers de certains Régiments. Les galons de grade de Caporal et le galon de Fourrier en haut de la manche. Le pantalon de route marron. La Compagnie est désignée par le pompon sur le shako. On remarquera aussi les étoiles rouges sur les retroussis.
b/ La période de l'habit blanc, 1806-1808
En avril 1806, Napoléon décide d’habiller son infanterie en habits blancs avec des distinctives de couleurs par séries déterminées en juillet.
Seuls quelques Régiments doivent commencer le changement de tenues à la fin de l’année. Le 17e de Ligne en fait partie.
La couleur distinctive de sa série est l’écarlate, qu’il doit porter au collet, revers et parements, passepoilés de blanc ; les poches en travers et les retroussis blancs sont passepoilés d’écarlate. Les boutons restent en laiton ; le gilet et la culotte restent blancs. Les pattes de parements ont été rajoutées : elles sont écarlates passepoilées de blanc./p>
Un uniforme qui va durer un peu, car dès juin 1807, Napoléon prévoit de revenir à l’habit bleu comme avant. Mais on usera les habits neufs délivrés réglementairement pendant deux ans.
Le Bourgeois de Hambourg a pu observer des éléments du 17e de Ligne soit ceux des 3e et 4e Bataillons, fin 1806, début 1807, portant selon les Compagnies, soit des tenues blanches, soit des tenues bleues. Vu les circonstances, ce furent les 3e et 4e Bataillons, ainsi que les Conscrits, placés en seconde ligne, qui furent dotés du nouvel uniforme. Les 1er et 2e Bataillons étant pris par les opérations militaires à cette période.
La collection Carl nous montre le Régiment, tout au moins certains de ses éléments, toujours en habit blanc en 1808, et reproduit les perfectionnements qui se sont fait sentir au Régiment comme les nouveaux shakos attribués début 1808 avec la plaque losangique. Nous pensons que seuls les 3e et 4e Bataillons ont été habillés de blanc fin 1806-début 1807 et que la tête de colonne a suivi dans la période de calme après Tilsitt, mais que les deux premiers Bataillons sont restés habillés en bleu.
Il est possible que la tête de colonne (Tambours, Sapeurs et Musiciens) ait utilisé d’ailleurs ses habits blancs plus longtemps que prévu, débordant sur 1809. Et ait adopté aussi les retroussis entièrement écarlates pour se distinguer de ceux de la troupe qui les avaient blancs passepoilés d’écarlate
Figure B1 : Tambour-major en 1807-1808. On notera son habit largement galonné d’or et son plumet tricolore sortant de plumes tricolores. Le chapeau est garni aussi d'un plumetis blanc. Galons dorés de Sergent-major. Notre ami se nomme Nicolas Mouginé.
Figure B2 : Voltigeur, 1807, d'après Suhr. On notera l’habit blanc distingué d'écarlate et des pattes de parements à 3 boutons entièrement écarlates, ce qui semble être une marque du Régiment à ce moment. Le shako archaique et son galonnage. Le cordon et raquettes jaunes.
Figure B3 : Tambour de Voltigeurs, 1808, dessin de Feist modifié d’après Carl. Un Tambour de Voltigeurs peut sembler drôle, puisque normalement, il n’y a que des Cornets comme Musiciens de Compagnies. Mais certains Régiments refusèrent d’utiliser les Cornets. C’est le cas encore en 1808 pour le 17e de Ligne d'après un rapport d’inspection du Général Lacour. Le Régiment n'aura des Cornets qu’à partir de 1810 !
Trois détails intéressants : le nouveau shako avec des jugulaires et sa plaque losangique et des retroussis entièrement écarlates (ils devraient être blancs passepoilés d écarlate), cordon et épaulettes utilisant le vert et le jaune. Les retroussis entièrement écarlates semblent distinguer la tête de colonne. Ils sont ici ornés de cors de chasse jaunes. Le cerclage des tambours est peint en rouge et blanc. Il n'y a pas de galonnage particulier au collet, revers et parements.
Figure B4 : Sapeur, habit blanc, 1807 d’après les frères Suhr. On notera le bonnet d’oursin des Compagnies de Grenadiers, le tablier de cuir naturel ; la hache et le port de la barbe, et des haches croisées écarlates portées comme insigne en haut des manches, de même qu’un chevron d’ancienneté. Les retroussis sont sans doute entièrement écarlates.
Figure B5 : Tambour de Fusiliers, habit blanc, vers 1807, d'après les frères Suhr. On notera la plaque de shako du modèle plus précoce que celle du Tambour de Voltigeurs (voir fig B3) et des pattes d’épaules entièrement écarlates passepoilées de blanc.
Figures C1 Grenadier, C2 Fusilier et C3 Voltigeur en 1809 : Au moment de la campagne de 1809, les Grenadiers des 1er et 2e Bataillons ont encore leurs bonnets d'oursin tandis que ceux des 3e et 4e Bataillons sont en shakos. Après Wagram, tous les Grenadiers prendront le shako.
La tenue est revenue de fond bleu, peut être la tête de colonne est elle restée en blanc plus longtemps ? Les Grenadiers portent encore ici le bonnet d'oursin sans plaque, avec cordons, raquettes et plumet écarlates. Les plaques de schako des Fusiliers et Voltigeurs sont de cuivre et losangiques. Les distinctives des Fusiliers et Voltigeurs sont assez classiques. On notera les pattes de parements entièrement écarlates.
Figure C4 : Musique régimentaire du 17e de Ligne en 1808-1809. Ce dessin de Maurice Toussaint paru dans la Giberne de 1901, montre la Musique du 17e de Ligne. Donné pour 1806, la tournure des uniformes et l’influence polonaise tendraient plutôt à le dater de la période de tranquillité où le Régiment stationnait en Pologne soit entre la mi-1808 et le début 1809. Par contre, les coloris nous semblent curieux. Ne connaissant pour le moment aucune source qui confirme cette tenue, nous la donnons à titre informatif.
/ Les drapeaux du 17e de Ligne, 1800-1815.
Flamme d'esponton de Porte Aigle, de fond rouge, broderies jaunes, capturée en fin 1812 | Fanion du 17e de Ligne conservé au Musée de Moscou (image fond SEHRI) |
En 1800, le Régiment arbore 3 drapeaux républicains du modèle Chaillot, remis en fin 1799. Les trois précédents ayant été capturés à la Trebbia par les Russes le 19 juin 1799.
Le Régiment reçoit 4 drapeaux et Aigles modèle Chaillot en décembre 1804, portés à chaque Bataillon par un Sous-officier méritant du rang de Sergent-major.
A Eylau, une des Aigles et son drapeau sont gravement menacés. Le Sergent fourrier Locqueneux, tombé blessé, a la force de ramper jusqu’au drapeau dont le porteur vient d’être tué, et de le cacher sous son corps pendant la mêlée. Le soir, aidé par le Chef de Bataillon Mallet, il le rapporte au Régiment.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Théoriquement, donc, à partir de 1809, il n’y a plus qu’une Aigle au Régiment, portée par un Officier, assisté de deux Sous-officiers porte-Aigle.
En 1812, cet Aigle en mauvais état est toujours en service alors que doit être délivré une nouvelle étoffe du modèle 1812 portant inscrit : AUSTERLITZ IENA EYLAU ECKMUHL ESSLING WAGRAM ; Aigle et drapeau font la campagne de Russie et en reviennent. On les retrouve à Dresde en novembre 1813 où ils échappent à la reddition.
Une flamme d’esponton de Porte Aigle a été capturée par les Russe à la fin 1812, peut être avec un fanion de Bataillon.
À la première Restauration, de nouveaux drapeaux royaux sont délivrés, remplacés aux Cent Jours par le dernier modèle impérial.