Le 2ème Régiment d'Infanterie Légère

1798-1815

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 2e Léger

Avertissement et remerciements : Cet article, que nous compléterons au fur et à mesure de nos découvertes ultérieures, nous a été adressé par notre collègue et ami du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

La 2e Demi-brigade légère de 2ème formation est formée en 1796 (16 floréal an IV) par l'amalgame des unités suivantes :
- 21e Demi-Brigade d'Infanterie Légère (1ère formation)
- Compagnie franche de Seine-et-Marne
- Eclaireurs de la 23e Demi-Brigade d'Infanterie Légère (de seconde formation).

Le 4 octobre 1796, les Divisions en marche continuent leur mouvement. La 2e Demi-brigade légère renforce la Division Championnet et prend poste au camp de Weissenthurn, où elle remplace la 92e de Ligne, qui va cantonner à Kärlich, Kettig et Saftig (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 375).

Le 6 octobre 1796, la 2e Demi-brigade légère rentre sous les ordres du Général Grenier, en restant au camp de Weissenthurn et dans l'ile de Neuwied (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 376).

Le 7 octobre, la Division Grenier releve une partie des postes occupés par Championnet. Ainsi, la 2e Demi-brigade d'infanterie légère quitte le camp de Weissenthurn, et s'établit entre Andernach et Bonn, à la place de la 67e Demi-brigade de ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 378).

Le 20 octobre 1796, le Quartier général de Grenier est à Plaidt, et sa Division est campée sur les hauteurs de Weissentburn, la droite appuyée à la montagne en arrière de ce village, et la gauche à la tête du pont de Neuwied; ses avant-postes se trouvent dans la plaine et sur les bords du Rhin. Elle comprend :
La Brigade OLIVIER : 3 Bataillons de la 2e Demi-brigade légère, 1,761 hommes (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 388).

Dans la nuit du 20 au 21 octobre 1796, les Autrichiens débarquent presque sans obstacle vers le confluent de la Nette, avec 40 chevaux et 300 hommes d'infanterie, dont une partie se dirige sur Andernach et l'autre sur Weissenthum. Le Général Duvignau, à la tête de quelques Compagnies de la 2e Demi-brigade d'infanterie légère et d'un Bataillon de la 88e Demi-brigade, arrivé ce jour-là à Andernach, attaque la première colonne et la force à se rembarquer, après lui avoir fait 50 prisonniers (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 389).

Le 23 octobre, le Général Grenier envoie quatre Compagnies de la 16e Demi-brigade à Andernach pour y tenir garnison, en remplacement de la 2e Demi-brigade légère, qui se rend à Malmédy (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 393).

Le 24 novembre 1796, la Division Grenier se met en route, et la 2e Demi-brigade légère demeure avec la Division Lefebvre (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 403).

Le 9 décembre 1796, la 2e Demi-brigade d'infanterie légère conserve ses cantonnements ; le Général Kleber se détermine à ne laisser qu'un poste de 25 hommes dans l'ile de Weissenthurn; le reste du Bataillon de la 2e Demi-brigade légère qui l'occupait va bivouaquer à droite et à gauche du village de Weissenthurn (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 408).

Jusqu'au 21 décembre, il ne se passe aucun événement important à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Il n'y a que quelques changements partiels dans les cantonnements des Divisions. Voici la situation du Chef d'état-major général pour les Divisions du centre, aux ordres de Kléber :
Division LEFEBVRE, dite d'avant-garde.
Brigade LEVAL :
3 Bataillons de la 83e Demi-brigade de Ligne, 1,995 Sinzig, Weatum, Lohndorf, Coisdorf, Heimersheim, Bodendorf, Heppingen, Ehlingen, Gimmigen, Bonn.
3 Bataillons de la 2e Demi-brigade légère, 1794 Remagen, Oberwinter , Rolandswerth, Mehlem, Rungsdorf, Plittersdorf, Godesberg, Eich, Weissenthurn, Widdig, Godorf, Hermulheim, Cologne.
3 Bataillons de la 25e Demi-brigade légère, 1,934 Namédy, Fornich, Brohl, Ober-Breisig, Andernach, Burghbrohl, Nieder-Weier, Gonnersdorf, Ober-Lutzingen et Nieder-Lutzingen.
Brigade SOULT :
3 Bataillons de la 96e Demi-brigade de Ligne, 2,312 Thur, Ober-Mendig, Bell, Glees, Wassenach, Kell, Plaidt, Cottenheim.
2 Bataillons de la 105e Demi-brigade de Ligne, 1,581 Waldorf, Ober et Nieder-Zissen, Königsfeld, Dedenbach, Vinxt.
Artillerie à pied, 202 Nieder-Mendig.
Artillerie légère, 238 Wehr et Ahrweiler.
Sapeurs, 123 Bassenheim.
Cavalerie(général RICHEPANSE) :
8e Régiment de cavalerie, 350 Munstermaifeld.
11e Régiment de Dragons, 353 Remagen, Meckenheim.
1er Régiment de Chasseurs. 550 Ahrweiler, Holzweiler, Miesenheim,
9e Régiment de Chasseurs, 356 Vettelhofen, Nickenich, Eich.
11,788
Cette Division garde le Rhin depuis l'embouchure de la Nette jusqu'à Cologne, et occupe une zone assez étendue en arrière du Rhin, entre la Nette et l'Ahr.
Ces cantonnements sont, à proprement parler, des quartiers d'hiver pour les troupes aux ordres de Kléber; car, l'ennemi restant tranquille, l'Armée de Sambre-et-Meuse n'entreprend plus rien. La rigueur exceptionnelle de la saison s'oppose d'ailleurs à des opérations militaires. Le Rhin est entièrement gelé à Bacharach, et les Autrichiens ne cherchent même pas à profiter de la glace pour passer sur la rive gauche (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 409).

Le 7 février 1797 (19 pluviôse an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Pesaro, au Général Bernadotte : "… Votre division servira à l'armée telle qu'elle se trouve. Elle sera composée de quatre demi-brigades de ligne, une demi-brigade d'infanterie légère, le 14e régiment de dragons, de six pièces d'artillerie à cheval et de six pièces de position que le général d'artillerie a eu ordre de tenir prêtes à Vérone.
J'ai vu avec plaisir le règlement que vous avez établi parmi vos troupes. L'article des femmes est bien essentiel. Comme vous amenez six demi-brigades, je vous prie de me faire connaître quelle est celle de la 15e ou de la 2e d'infanterie légère que vous désirez garder …
" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1469 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1362).

Le 27 février 1797 (9 ventôse an 5), Bonaparte fait écrire, depuis Bologne, au Général divisionnaire Bernadotte : "Le général Bernadotte est prévenu que le général en chef le destine à commander une division active de l'armée ... Il est prévenu que, sur le reste des troupes qu'il a conduites à l'armée, la 2e demi-brigade d'infanterie légère a reçu ordre de se rendre à Bassano dans la division du général Masséna ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1530).

Le 29 mars 1797 (9 germinal an 5), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général à Villach, au Général Masséna : "Le général en chef ayant jugé à propos, Général, de déterminer la manière dont serait formée et commandée l'avant-garde de chaque division, ordonne ce qui suit :
La division du général Masséna sera composée de trois brigades.
1re BRIGADE.
2e demi-brigade d'infanterie légère, 20e idem } commandée par le général de brigade Motte ...
" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1647).

Le 5 avril 1797 (16 germinal an 5), Bonaparte adresse, depuis son Quartier général à Scheifling, au Directoir Exécutif, le rapport suivant : "COMBAT DES GORGES DE NEUMARKT.
L'armée s'est mise en marche le 12. La division du général Masséna, formant l'avant-garde, a rencontré les ennemis dans les gorges qui se trouvent entre Friesach et Neumarkt. L'arrière-garde ennemie a été culbutée dans toutes les positions qu'elle a voulu disputer, et nos troupes s'acharnèrent à la poursuivre avec une telle vitesse, que le prince Charles fut obligé de faire revenir de son corps de bataille ses huit bataillons de grenadiers, les mêmes qui ont pris Kehl, et qui sont en ce moment l'espoir de l'armée autrichienne; mais la 2e d'infanterie légère, qui s'est distinguée depuis son arrivée à l'armée par son courage, ne ralentit pas son mouvement d'un seul instant, se jeta sur les flancs de droite et de gauche, dans le temps que le général Masséna, pour fouler la gorge, faisait mettre en colonne les grenadiers des 18e et 32e de bataille. Le combat s'engagea avec fureur : c'était l'élite de l'armée autrichienne qui venait lutter contre nos vieux soldats de l'armée d'Italie. L'ennemi avait une position superbe, qu'il avait hérissée de canons ; mais elle ne fit que retarder de peu de temps la défaite de l'arrière-garde ennemie. Les grenadiers ennemis furent mis dans une complète déroute, laissèrent le champ de bataille couvert de morts, et cinq à six cents prisonniers.
L'ennemi profita de toute la nuit pour filer. A la pointe du jour, nous entrâmes dans Neumarkt; le quartier général fut ce jour-là à Friesach.
Nous avons trouvé à Friesach quatre mille quintaux de farine, une grande quantité d'eau-de-vie et d'avoine. Ce n'était qu'une faible partie des magasins qui y existaient ; l'ennemi avait brûlé le reste. Nous en avons trouvé autant à Neumarkt.
COMBAT D'UNZMARKT.
Le 14, le quartier général se porta à Scheifling. L'avant-garde, sur le point d'arriver à Unzmarkt, rencontra l'arrière-garde ennemie qui voulait lui disputer sa couchée ; la 2e d'infanterie légère était encore d'avant-garde. Après une heure de combat, l'arrière-garde ennemie, qui, ce jour-là, était composée de quatre régiments venant du Rhin, fut encore mise en déroute, et nous laissa 600 prisonniers et au moins 300 morts sur le champ de bataille. Notre avant-garde mangea encore ce soir-là le pain et but l'eau-de-vie préparés pour l'armée autrichienne.
Notre perte, dans ces deux combats, a été fort peu de chose. Le chef de brigade Carrère, officier du plus grand courage et qui nous a rendu dans la campagne les plus grands services, a été tué d'un boulet. C'est le seul officier que nous ayons perdu ; il est vivement regretté ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 1, p. 333 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.1, p. 395 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 93 ; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 1490).

Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
PREMIERE DIVISION. Masséna (en l’absence de Masséna, Brune assure le commandement intérimaire de la 1ère Division).
... INFANTERIE LÉGÈRE.
La 2e légère et la 11e, 1re brigade : Motte, 1re division ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).

Le 19 septembre 1797 (3e jour complémentaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Passariano, au Général Berthier : "Vous donnerez l'ordre au général de la 7e division militaire ... de faire partir le dépôt de la 2e demi-brigade d'infanterie légère qui est à Embrun ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2042).

Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Vous donnerez l'ordre au reste de la division du général Masséna de partir pour se rendre à Plaisance, lorsque le général Guieu sera arrivé à Padoue avec la 29e et la 23e d'infanterie légère. Le général Masséna laissera à Padoue le 24e régiment de chasseurs et la 11e d'infanterie légère, et il emmènera avec lui la 2e d'infanterie légère, la 32e, la 75e, son artillerie, son état-major et ses administrations ...
… Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
1re division, Masséna à Plaisance.
2e d'infanterie légère ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).

Le même 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous préviendrez les 18e, 25e, 82e et 75e de bataille qu'elles sont destinées à être les premières pour partir pour l'armée d'Angleterre ...
Vous donnerez le même ordre aux 2e, 4e, 22e, 21e, 5e et 18e d'infanterie légère, qui doivent faire partie de l'expédition de l'armée d'Angleterre
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2202).

L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 2e Légère est forte de 1500 hommes présents sous les armes (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).

Le 11 novembre 1797 (21 brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe". Pour la 2e Légère, on trouve le Chasseur Pierre PERRIN "Pour avoir pris une pièce de canon, à l'affaire de Larvis" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).

"ARRÊTÉ DU DIRECTOIRE EXÉCUTIP
Paris, le 23 nivôse an 6 (12 janvier 1798).
LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les 1re, 2e, 3e, 5e, 9e, 10e, 18e, 20e, 21e, 22e et 25e demi-brigades ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 95).

Le 16 janvier 1798 (27 nivôse an 6), le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Directoire exécutif : "Citoyens Directeurs,
J’ai l’honneur de vous rendre compte que la division commandée par le général Masséna venant de l’armée d’Italie sera rendue dans les environs de Versoix, département de l’Ain du 30 de ce mois [19 janvier 1798] au 4 du mois prochain [23 janvier 1798], pour y demeurer jusqu’à nouvel ordre.
Cette division est composée des 2e et 18e demi-brigades d’infanterie légère, et des 25e, 32e et 75e d’infanterie de ligne, formant ensemble environ 10000 hommes présents sous les armes.
J’attendrai vos ordres, Citoyens Directeurs, pour la marche ultérieure de cette colonne vers les côtes de la Manche ...
" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – Archives Nationales, Paris, AFIII 148b 698 129).

Un rapport du Ministre de la Guerre, adressé au Directoire exécutif, en date du 30 septembre 1798 (9 vendémiaire an 7), sur la situation des forces de la République et sur les mouvements et les divers changements qui ont eu lieu dans les armées depuis le 1er thermidor an 5 [19.7.97] jusqu'au premier vendémiaire an 7 [22.9.98], document manuscrit de 78 pages contenant le résumé des opérations de la période énoncée, indique :
"[P. 12, sous nivôse an 6 :]
Les colonnes venant de l'armée d'Italie avaient déjà dépassé les Alpes lorsque les habitants du Pays de Vaud et des divers cantons helvétiques réclamèrent leur assistance contre l'oppression qu'exercaient sur eux les oligarques de Berne.
L'une de ces colonnes, composée de la 2e demi-brigade d'infanterie légère, des 18e, 25e, 32e et 75e de ligne et les 3e et 15e régiments de dragons suspendit sa marche à son passage à Versoix.
Le général Ménard, qui commandait alors cette division, en attendant l'arrivée du général Brune, envoya un de ses aides de camp au commandant des troupes suisses rassemblées dans le Pays de Vaud, pour offrir sa médiation, mais il répondit à coup de fusil et en faisant massacrer l'escorte de l'officier chargé des dépêches du général Ménard.
Cet outrage ne pouvait rester impuni. Il était constant d'ailleurs que les oligarques agissaient depuis longtemps de concert avec le cabinet de St. James, soit en donnant asile aux émigrés et autres ennemis de la République, soit en protégeant sous main les contrebandiers, pour introduire de vive force et à main armée des marchandises anglaises sur le territoire de la République.
Mais enclin de justifier leur conduite et d'offrir au gouvernement les réparations qu'il avait droit d'exiger, les oligarques osèrent se mettre en état de guerre contre la République ...
" (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – ANP, AFIII 149/702/20ter).

Le 20 janvier 1798 (1er pluviôse an 6), le Ministre de la Guerre Schérer écrit, depuis Paris, au Général en Chef Bonaparte : "Vous avez pensé, Citoyen Général, dans la conférence que nous avons eue ensemble le 27 du mois dernier, qu'il suffirait de retirer seulement, quant à présent, onze demi-brigades de l'armée d'llalie pour être employées à l'armée d'Angleterre, indépendamment des régiments de troupes à cheval qui sont en ce moment en marche pour se rendre à cette destination, afin de conserver, par ce moyen, vingt-sept demi-brigades en Italie, non compris les deux demi-brigades stationnées à Corlou, ni celles qui se trouvent employées en Corse.
... Je vous prie de remarquer, Citoyen Général, qu'indépendamment de la 43e demi-brigade de ligne, que vous n'avez pas désignée, ainsi que de la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix, les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e demi-brigades d'infanterie légère sont également en marche et doivent arriver dans les environs de Lyon vers le 20 de ce mois.
Il ne reste, par ce moyen, à l'armée d'Italie que vingt demi-brigades au lieu de vingt-sept, savoir : quinze d'infanterie de ligne et cinq d'infanterie légère, à moins que vous ne vous soyez entendu avec le général Berthier pour suspendre la marche des demi-brigades en excédent.
Je vous prie de vouloir bien m'informer de ce que vous aurez fait à ce sujet. Comme la 43e demi-brigade de ligne, qui fait partie de la division Brune, doit arriver à Lyon du 7 au 10 de ce mois, peut-être jugerez-vous convenable, Citoyen Général, de conserver ce corps ainsi que la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix et de faire rester en Italie les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e brigades d'infanterie légère ; alors il resterait encore vingt-six demi-brigades à l'armée d'Italie.
Veuillez, je vous prie, Citoyen Général, me faire connaitre vos vues, afin que je puisse donner de suite les ordres nécessaires pour faire rétrograder ces corps, dans le cas où vous n'auriez pas chargé le général Berthier de les retenir en Italie
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 101).

/ LA CAMPAGNE D'EGYPTE, 1798-1801

/ 1798, l'installation en Egypte

2e Léger Egypte 1800
Fig. 1 Chasseur en Egypte, 1800, d'après L. Rousselot

Le 5 mars 1798 (15 ventôse an 6), Bonaparte adresse, depuis Paris, une note au Directoire exécutif : "Pour s'emparer de Malte et de l'Egypte, il faudrait de 20 à 26,000 mille hommes d'infanterie, et de 2 à 3,000 hommes de cavalerie sans chevaux.
L'on pourrait prendre et embarquer ces troupes de la manière suivante, en Italie et en France :
... A Nice et à Antibes, la 2e d'infanterie (Panchouke : légère ; rien pour les autres), 1,500 hommes ...
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 114 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 249 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2426 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2322 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 197-198).

Le 14 mars 1798 (24 ventôse an 6), Bonaparte adresse, depuis Paris, la note suivante au Directoire Exécutif : "Le général commandant à Berne (note : Brune) fera faire le prêt de la 2e demi-brigade d'infanterie légère, de la 18e de ligne, de la 25e de ligne, du 3e régiment de dragons, du 15e régiment de dragons, ainsi que des canonniers attachés à cette division, jusqu'au 13 germinal.
Il fera compléter leur armement, leur buffleterie, et, autant qu'il sera possible, leur habillement ... Le général commandant l'armée d'Helvétie incorporera dans la 2e d'infanterie légère les éclaireurs de la 23e d'infanterie légère ; après quoi, il donnera l'ordre au général Pijon de partir avec la 2e demi-brigade d’infanterie légère, les 18e et 25e de ligne, pour se rendre à Lyon, où ces corps s'embarqueront sur le Rhône jusqu'à Avignon, d'où ils se rendront par terre à Toulon ...
Le ministre de la guerre donnera l'ordre au général Lannes de partir sur-le-champ, en poste, de Paris, pour se rendre à Lyon avec l'adjudant général Lagrange, et prendre toutes les mesures, en se concertant avec le commandant de cette place, le commissaire ordonnateur et celui du Directoire exécutif, pour qu'il y ait dans cette ville la quantité de bateaux et tout ce qui est nécessaire pour embarquer les troupes ci-dessus, et surveiller ledit embarquement; après quoi, le général Lannes et le citoyen Lagrange se rendront à Toulon.
Le ministre de la guerre donnera également les ordres pour qu'il y ait à Lyon 12,000 paires de souliers, 6,000 paires de culottes, 6,000 chapeaux, 4,000 vestes, 10,000 paires de bas, 10,000 chemises, 3,000 sacs de peau, 3,000 habits, 400 paires de bottes, pour pouvoir être distribués auxdites troupes à leur passage.
Le général Lannes aura soin de veiller aux distributions, pour qu'elles se fassent conformément aux besoins de chaque corps.
Le général commandant l'armée d'Helvétie fera mettre à l'ordre des demi-brigades ci-dessus désignées qu'elles vont se rendre à Toulon, d'où elles partiront pour une opération extrêmement essentielle, et qu'elles trouveront à Toulon le général Bonaparte, sous les ordres duquel elles continueront d'être
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte et Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 127 (avec comme date le 17 mars 1798 - 27 ventose an 6); Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 261; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2440; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 223-224, donne une lettre quasi-identique).

Conformément à ces instructions, le Ministre de la guerre donne avis du mouvement aux diverses autorités militaires intéressées et aux Commissaires de la Trésorerie nationale (15 et 16 mars). Les effectifs à faire marcher sont ainsi évalués par une note du Secrétaire général de la Guerre : Troupes partant des environs de Berne, le 28 ventôse, les 2e d'Inlanterie légère, 18e et 25e de ligne, soit 5.000 hommes. L'intention du Ministre est qu'elles subsistent en route au moyen des vivres de campagne, depuis leur point de départ jusqu'à leur arrivée à Toulon (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 224).

Le 16 mars 1798 (26 ventôse an 6), le Ministre de la Guerre Schérer écrit, depuis Paris, au Directoire Exécutif : "CITOYENS DIRECTEURS
J'ai l'honneur de vous rendre compte que, pour mettre à exécution les dispositions prescrites par l'instruction que vous avez adressée le 24 de ce mois au général en chef de l'armée française en Suisse, et dont vous m'avez fait passer une expédition ... J'ai chargé ... le général Lannes et l'adjudant général Lagrange, qui se trouvaient tous deux à Paris, de se rendre en poste à Lyon, où le général Lannes doit prendre toutes les mesures, en se concertant avec le commandant de cette place, le commissaire ordonnateur que j'avais déjà prévenu de cette disposition et le commissaire du Directoire exécutif, pour qu'il y ait dans cette ville la quantité de bateaux et tout ce qui est nécessaire ponr l'embarquement sur le Rhône des 2e demi-brigade d'infanterie légère, 18e, 25e, 32e et 75e de ligne, venant des environs de Berne, qui doivent arriver dans cette grande commune dans le courant de la 1re décade de germinal ...
J'ai donné d'ailleurs tous les ordres nécessaires pour que, conformément à vos intentions, les effets d'habillement et de petit équipement se trouvent préparés à Lyon, pour pouvoir être distribués à ces troupes à leur passage dans cette commune, et j'ai chargé le général Lannes du soin de veiller à celte distribution, pour qu'elle se fasse conformément aux besoins de chaque corps, en l'invitant à se mettre en route avec l'adjudant général Lagrange, immédiatement après l'embarquement des divers corps de troupe, pour se rendre de suite à Toulon.
... J'ai donné, au surplus, tous les ordres nécessaires pour assurer la susbistance de ces troupes pendant leur marche.
Tel est, Citoyens Directeurs, le résultat des ordres que j'ai donnés pour assurer l'exécution des dispositions prescrites par votre arrêté du 15 de ce mois et votre instruction du 24.
J'aurai le plus grand soin de vous rendre compte de l'arrivée de ces divers corps de troupe tant à Marseille qu'à Toulon, et des mesures ultérieures qui auront été prises pour leur embarquement, aussitôt que j'en aurai connaissance
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 230-231).

Dans le rapport du Ministre de la Guerre, adressé au Directoire exécutif, en date du 30 septembre 1798 (9 vendémiaire an 7), sur la situation des forces de la République et sur les mouvements et les divers changements qui ont eu lieu dans les armées depuis le 1er thermidor an 5 [19.7.97] jusqu'au premier vendémiaire an 7 [22.9.98], document manuscrit de 78 pages contenant le résumé des opérations de la période énoncée, on lit :
"D'après ces dispositions, la 2e demi-brigade d'infanterie légère, les 18e, 25e, 32e et 75e de ligne les 3e et 15e régiments de dragons et environ 300 hommes d'artillerie tant à pied qu'à cheval se mirent en marche du 27 au 30 ventôse [17-20.3.1798] pour se diriger sur Toulon ..." (L’invasion de 1798 : Documents d’archives françaises concernant la liquidation de l’Ancien Régime en Suisse par la France – ANP, AFIII 149/702/20ter).

Un rapport adressé, le 20 mars, au Directoire par le Ministre de la Guerre, détaille, ainsi qu'il suit, l’effectif (hommes présents sous les armes) des troupes destinées à l'expédition :
Embarquement de Toulon.
2e Demi-brigade d'Infanterie légère : 2.000 hommes ... (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 197).

C'est de Toulon donc qu'embarque la 2e Demi-brigade légère (3 Bataillons), qui a été choisie pour participer à l'Armée d'Orient.

Le 30 mars 1798, Bonaparte écrit à la Commission chargée de l'armement des côtes de la Méditerranée : "... La 2e demi brigade d'infanterie légère sera cantonnée dans Toulon. Le général Pijon en aura le commandement ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte et Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 134; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 268 (qui tous trois datent le doc du 6 germinal an 6 - 26 mars 1798) ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2460 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2349 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 248).

Le même jour (30 mars 1798 - 10 germinal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au citoyen Sucy, Commissaire ordonnateur en chef de l’Armée d’Orient : "… L'armée sera composée de cinq divisions :
… 3°. Une division qui s'embarque à Toulon, composée de la 2e d'infanterie légère, de la 18e et de la 32e de ligne ; vous y attacherez deux commissaires des guerres, un chef de chaque administration, une ambulance ...
Vous ferez bien attention surtout que la manière dont je viens de classer les divisions, n'est point par les numéros qu'elles doivent garder ; j'ai suivi leur position géographique : ainsi vous désignerez les deux divisions qui sont à Toulon, l'une sous le nom de Solliès, l'autre sous celui de La Seyne, sans leur donner aucun numéro ...
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2461 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2352 ; 2349 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 249-250).

Toujours le 30 mars 1798 (10 germinal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Dugua, commandant la 8e Division Militaire : "... La 2e d'infanterie légère, les 18e, 25e, 32e et 75e arriveront également sous peu de jours à Avignon par le Rhône. Elles ont ordre de se rendre à Toulon ... Vous enverrez l'ordre à la 2e d'infanterie légère, qui sera commandée par le général Pigeon, de tenir garnison à Toulon ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 139; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 272; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2463 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2351 ; 2349 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 248).

Le 31 mars 1798 (11 germinal an 6), l'Adjudant général Lagrange annonce au Ministre que la 2e légère, formant tête de colonne des troupes venant de Suisse, est arrivée le 10 et repart le 12 (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 286).

Le 7 avril 1798 (18 germinal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Lannes : "J’ai reçu, citoyen général, l'état de situation que vous m'avez envoyé ... de la 2e d'infanterie légère ... et des effets d’habillement que vous leur avez fait distribuer ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2371).

Le même jour (7 avril 1798 - 18 germinal an 6), le Ministre de la Guerre rend compte au Directoire des mouvements de troupes exécutés vers les côtes de Provence. La 2e légère, venant de Suisse, a été embarquée, le 12 germinal, pour Avignon (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 285-286-287).

Le 9 avril 1798 (20 germinal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Brune : "... Je vous prie ... de faire partir pour Gênes tous les hommes qui resteraient des demi-brigades suivantes : 2e d'infanterie légère ...
Ces hommes s'embarqueront à la suite des divisions qui s’embarquent à Gênes et à Cività-Vecchia, et quand même ces divisions seraient parties, leurs dépôts resteront à Gênes et à Cività-Vecchia, de manière que lorsqu'il y aura 100 hommes réunis, on pourra les faire partir pour rejoindre au lieu où se rend ledit embarquement ...
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 158 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 290 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2485 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2375 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 313).

Suite à une demande de Bonaparte en date du 5 avril 1798, l’Ordonnateur Le Roy lui transmets le 11 avril 1798 les états qu'il avait réclamés; on peut y lire, concernant la 2e Demi-brigade légère, qu'elle compte 1426 hommes présents sous les armes (emplacement Toulon), et qu'elle est "au courant de sa solde" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 284-285).

Le "TABLEAU DES CORPS DE TROUPES RASSEMBLÉS A TOULON, MARSEILLE, GÊNES ET CIVITÀ-VECCHIA", certifié conforme par le Ministre de la Guerre Schérer, et daté du 14 avril 1798 (25 germinal an 6), indique que la 2e Demi-brigade légère, forte de 1565 hommes, est arrives le 20 germinal; elle est sous les ordres du Général Pijon (sic), lui même placé sous les ordres du Général Kléber (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2508; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 355).

Le 18 avril 1798 (29 germinal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au citoyen Redon de Belleville, Consul de la République à Gênes : "… Il sera formé à Gênes un dépôt des 2e … d'infanterie légère ...
Toutes les fois qu'il y aura 150 hommes de ces différents corps à Gênes, vous les ferez partir pour une destination qui vous sera désignée
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte et Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 182, avec comme date le 19 avril; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 314 (lettre datée également du 19 avril) ;Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2526 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2402 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 422).

Le 20 avril 1798 (1er floréal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Chef de l'État-major de l'Armée d’Orient : "Vous voudrez bien, citoyen général, envoyer en poste un officier de l'état-major à Marseille et à Toulon, pour prévenir les 2e demi-brigade d'infanterie légère ; 9e, 18e, 25e, 32e,75e, 85e de ligne ; 3e, 15e, 18e régiments de dragons ; 22e de chasseurs et l'artillerie, qui sont à Toulon et à Marseille, de se tenir prêts à s'embarquer le 8 floréal ... Vous donnerez l'ordre au général de division Kléber de prendre le commandement de la division de l'armée, composée des 2e d'infanterie légère, 25e et 75e de ligne.
Il aura sous ses ordres les généraux de brigade Gardanne et Pijon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2417 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 364).

Le même jour (20 avril 1798 - 1er floréal an 6), Bonaparte fait écrire, depuis Paris, au Général Kléber : "En conséquence des dispositions du général en chef, il est ordonné au général de division Kleber de prendre le commandement de la division de l'armée composée de la 2e demi-brigade d'infanterie légère et des 25e et 75e demi-brigades de ligne.
Le général divisionnaire Kleber aura sous ses ordres les généraux de brigade Gardanne et Pijon.
L'ordonnateur en chef attachera deux commissaires des guerres à cette division.
Par ordre du général en chef
" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2531).

Encore le 20 avril 1798 (1er floréal an 6), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Caffarelli du Falga : "Le général Caffarelli Dufalga, commandant le génie de l'expédition de la Méditerranée, nommera deux officiers ou adjoints du génie par chacune des divisions suivantes :
... 2° De la division Kleber, qui est à la droite de Toulon, à la Seyne et villages voisins, et qui est composée de la 2e d'infanterie légère et des 25e et 75e de ligne …
" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 188; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 318 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2534 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 366).

L'Ordre du jour de l'Armée, établi à Toulon, le 5 mai 1798 (16 floréal an 6), et signé Caffarelli déclare : "D'après les ordres du général en chef Bonaparte, le général Kleber prend le commandement par intérim des troupes de terre, composant les divisions des généraux Reynier, Menard et celle qu'il commande particulièrement, formée des 2e demi-brigade d'infanterie légère, de la 25e et 75e demi-brigade d'infanterie de bataille.
... Le général de brigade Chanez commandera la brigade composée de la 2e d'infanterie légère et de la 25e d'infanterie de bataille ...
Les chefs de corps enverront demain à l'état-major général, à Toulon, l'état exact de situation, où le nombre strict des officiers et soldats présents sous les armes sera désigné, en attendant la revue du commissaire des guerres, qui sera incessamment passée pour vérifier ces situations ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 411).

Le 6 mai (17 floréal), Kléber donne des ordres pour faire commencer dès le lendemain matin l'embarquement de certaines troupes, afin que l'escadre puisse mettre à la voile dans les conditions prescrites par Bonaparte; ordre est donné à la 2e d'infanterie légère et à la 25e de ligne d'être rendues à 5 heures du matin sur la place d'Armes, pour de là être conduites à l'endroit de leur embarquement. Les Adjudants généraux Boyer (pour la 2e légère) et Escale (pour la 25e de ligne) sont chargés de diriger l’opération et de régler toutes les mesures de détail. La 2e Légère est en garnison à Toulon même (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 413).

10 mai 1798 (21 floréal an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général à Toulon, fait diffuser l'Ordre suivant : "1° Il est ordonné aux officiers et aux soldats des 2e et 4e d'infanterie légère, 9e, 18e, 25e, 32e, 75e, 85e de ligne, 3e, 15e et 18e de dragons, et 22e de chasseurs, qui sont en permission, congé, convalescence, ou absents de leurs corps pour quelque raison que ce soit, de se rendre le plus tôt possible à Toulon, où ils trouveront des bâtiments et des ordres pour rejoindre leurs corps.
2° Je prie les commissaires du Directoire exécutif près les administrations centrales des départements et administrations municipales de faire publier et signifier le présent ordre à ceux qu'il concerne, afin que, s'ils ne participent pas aux dangers et à la gloire qu'acquerront leurs camarades, l'ignominie qui leur en reviendra soit sans excuse.
3° Ceux desdits officiers et soldats qui, après la notification du présent ordre, ne rejoindraient pas, n'ont pas contribué à nos victoires, ne peuvent pas être considérés comme faisant partie de ces braves auxquels l'Italie doit sa liberté, la France la paix, et la République sa gloire
" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 333 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2574 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 469).

Le 13 mai 1798 (24 floréal an 6), le Chef de l'Etat-major général de l'armée, le Général Max. CAFFARELLI, adresse à l'Armée, depuis Toulon, l'Ordre suivant : "… Le général Gardanne ayant reçu l'ordre de s'embarquer à Gênes pour rejoindre l'armée navale, dès que cet officier général sera de retour, il prendra le commandement de la brigade composée de la 2e d'infanterie légère et de la 75e de bataille, qui fait partie de la division Kleber …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 484).

État de situation des troupes composant la Division et détails de leur embarquement :

Corps
Bâtiments
Nombre de compagnies embarquées sur chaque bâtiment
Officiers Sous-Officiers Soldats Blanchisseuses Total Demi-Brigade Observations
2e demi-brigade d’infanterie légère La Junon
La Diane
La Justice
Le Tonnant
Le Conquérant
3
3
3
9
9
7
7
9
25
26
18
17
13
48
50
149
128
135
389
366
2


5
4
1398
Il faut ajouter l’état-major du corps, savoir 40 hommes (dont 17 sur le Tonnant avec le chef de brigade, 23 sur le Conquérant et le Junon)

Il faut déduire ici 7 malades de la 2e qui doivent être mis à terre (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 526 - Cet état, non daté ni signé, a été établi entre l'embarquement et le départ de Toulon).

L'État par aperçu des fonds nécessaires pour un mois de solde à l'armée de terre, établi par le payeur Estève, à bord du vaisseau l'Orient, le 6 juin 1798 (18 Prairial an VI) indique que la 75e Demi-brigade est forte de 1700 Hommes, Officiers non compris (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 508).

Après la prise de Malte, l'escadre transportant l'Armée d'Egypte poursuit sa route. Le 23 juin 1798 (5 messidor an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général, à bord de l'Orient, adresse à l'Armée un Oordre général : "Le général en chef a déterminé le commandement des brigades, dans les divisions, ainsi qu'il suit :
DIVISION KLEBER.
Le général Damas commande la 2e légère.
Le général Verdier commande la 25e et la 75e de ligne.
L'adjudant général Escale est chargé du détail de la division ...
" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2706 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 15).

Par ailleurs, les troupes laissées à Malte ayant été, en grande partie, prélevées sur les garnisons des bâtiments de l'escadre, Bonaparte décide de reconstituer cet élément de défense et prescrit à cet effet les dispositions suivantes (Ordre de Berthier en date du 23 juin 1798 – 5 messidor an 6) : "... FREGATES. - Diane et Junon, chacune 40 hommes de la 2e d'infanterie légère ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 13).

Le 27 juin 1798 (9 messidor an 6), Bonaparte, à bord de l'Orient, ordonne : "… le général de brigade Damas continuera d'être chargé du détail de la division du général Kleber. Le général Verdier commandera la 2e demi-brigade légère. Le général Lannes commandera la 25e et la 75e de bataille" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2708 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 15).

Le 28 juin 1798 (10 messidor an 6), le Général Damas, à bord du Franklin, écrit au Général Berthier : "Les mesures sont prises pour faire exécuter sans confusion, au moment du débarquement, l'ordre que vous avez donné pour la répartition des détachements des 2e demi-brigade légère, 25e et 75e de bataille sur les différents bâtiments de l'armée, où ils doivent rester en garnison. La marche rapide de l'armée, la distance où se trouvent les divers bâtiments … et conséquemment l'extrême difficulté de communiquer, empêchent que le changement se fasse à bord …
Il se trouvera parmi ces détachements peu d'hommes infirmes ou blessés ; ceux que de semblables causes empêchaient de supporter les fatigues d'une campagne active ont été laissés au dépôt ...
Je vous préviens encore que le vaisseau le Tonnant, portant neuf compagnies de la 2e demi-brigade légère, et la frégate la Diane, qui en a aussi trois du même corps à son bord, ne sont également pas de l'escadre où se trouve le général Kleber.
Si ces bâtiments sont destinés à faire des débarquements éloignés l'un de l'autre, je vous prie de me dire comment ces douze compagnies rejoindront leur demi-brigade
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 20).

De son côté, le Chef de Brigade Desnoyer (de la 2e légère), à bord du Tonnant, écrit le même jour (10 messidor - 28 juin) au Général Damas : "Heureusement, j'ai fort peu de militaires hors d'état de soutenir les fatigues de la marche, mais je choisirai de manière que vos vues soient remplies" (A .La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 20).

L'expédition débarque à Alexandrie. Au moment du débarquement, les 3 Bataillons de la 2e Légère (1700 hommes) sont dans la Division Kleber, avec la 25e et la 75e de Ligne. La ville est prise. Kleber, blessé, est remplacé par Dugua.

Le 4 juillet 1798 (16 messidor an 6), le Général Menou adresse, depuis Alexandrie, au Général en Chef Bonaparte,un compte-rendu de la prise de cette ville ; on y lit : "... Toutes les troupes, en général, ... méritent les plus grands éloges … On ne peut [déployer] plus d'intrépidité, d'activité, d’intelligence au milieu des plus grands dangers, car les ennemis se sont défendus avec beaucoup de courage et d'opiniâtreté …
La division Menou était chargée de l'attaque de la gauche, où se trouve la partie la plus importante de ce qu'on nomme le Vieux Château d'Alexandrie.
Le général Vial commandait la droite de cette attaque, avec un bataillon et demi de la 13e demi-brigade de bataille.
Le général Menou, avec l'adjudant général Rambeaud, étaient au centre avec un bataillon et demi de la 13e et la 69e demi-brigade.
Le général Veaux, avec la 2e légère, commandait la gauche.
A l'ordre du pas de charge, les troupes se sont élancées avec une extrême intrépidité, sur leur point d'attaque.
La droite, avec le général Vial, sous le feu le plus vif et au milieu d'une grêle de pierres, s'est précipitée dans la partie des fortitications qui sont sur la droite de la grosse tour et est montée à l'assaut par une brèche extrêmement escarpée.
Le centre s'est jeté dans les fossés à la gauche de la grosse tour ; et, sous le feu le plus violent partant de la tour crénelée ct des courtines, percées de grandes et petites embrasures (d'où en même temps on jetait des pierres énormes), il est parvenu à une brèche presque impraticable par laquelle il est monté à l'assaut.
La gauche, commandée par le général Veaux, a filé le long de la mer et est venue attaquer la partie des fortifications qui, par un retour, vont jusqu'au rivage. Même feu, même grèle de pierres, même intrépidité et même succès de la part des troupes …
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 51).

De son côté, le Général de Division Alexandre Berthier, Chef de l'État-major général de l'Armée, écrit, le 6 juillet 1798 (18 messidor an 6), depuis Alexandrie au Ministre de la Guerre : "Je vous envoie la relation de la prise de la ville d'Alexandrie en Égypte, par l'armée française, le 14 messidor an VI.
… Nous nous embarquâmes sur des canots ; et, à une heure du matin, le vainqueur de l'Italie était en Afrique, à la plage du Marabout, dans le désert, à quatre lieues d'Alexandrie. L'armée n'avait aperçu aucun individu du pays.
Le général en chef passa sa revue ; la division Kleber, composée de la 2e demi-brigade d'infanterie légère, des 25e et 75e de bataille, avait environ mille hommes ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 42-49).

Le 5 juillet 1798 (17 messidor an 6), Bonaparte, depuis le Quartier général à Alexandrie, fait écrire au Général Dugua : "Le général en chef donne au général de division Dugua le commandement provisoire de la division du général Kleber, composée des 2e demi-brigade d'infanterie légère, 25e et 75e demi-brigades de bataille, commandées par les généraux de brigade Verdier et Lannes. Il aura, pour remplir les fonctions d'adjudant général, le général Damas, qui remplit ces fonctions depuis que le général Kleber commande.
Le général Dugua est prévenu que la division qu'il commande part ce soir, à cinq heures, pour Rosette, passant par Aboukir. Le général Dugua aura soin de se pourvoir de guides du pays et d'interprètes. Il viendra prendre les ordres du général en chef de bonne heure.
Il s'assurera si son artillerie est prête. Il aura soin de prendre des vivres pour deux jours ...
" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2756 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 121).

Dans son Journal, Laugier écrit : "Me voilà chef de brigade employé à la suite de l'état-major d'une division. En cette qualité, je reçois, le 18, à 2 heures du matin, l'ordre d'aller former la division commandée par le général Dugua, suivant l'ordre de marche ordonné, savoir : les dragons montés du 14e régiment, les dragons non montés des 14e et 15e, formant avant-garde commandée par le général Murat ; une pièce de 3 ; la 2e demi-brigade légère, commandée par le général Verdier, par division ; un obusier de 6 pouces ; les deux premiers bataillons de la 25e et de la 75e, marchant par section et parallèlement à assez grande distance pour mettre entre les bagages ; une pièce de 3 ; le 3e bataillon de la 25e, le 3e bataillon de la 75e par division ; les dragons montés du 15e formant arrière-garde. La 25e et la 75e commandées par le général Lannes. Cet ordre s'établit à mesure que chaque corps se mettait en marche, et, à 7 heures, nous étions hors d'Alexandrie. Cet ordre de marche ne put être observé longtemps ; à une demi-lieue d'Alexandrie, nous entrâmes dans le désert, et, à 10 heures du matin, la chaleur devint si accablante, la soif si ardente au milieu des sables, et sans eau, que les hommes tombaient à tous les pas, se relevaient et rejoignaient quand ils pouvaient. On nous a assuré qu'il en était mort trois de soif ...
Mes chevaux, dès ce premier jour de marche, étaient rendus, car, indépendamment du chemin, j'avais, quelquefois pour bien peu de chose, été envoyé de la tête à la queue de la colonne, et, en dernier lieu, rallier les différents corps qui avaient pris des chemins différents dans le désert, et leur indiquer le point où ils devaient camper. Nous passâmes la nuit au bivouac, ayant mangé du biscuit et bu de la mauvaise eau pour toute nourriture. Une chose surprenante, c'est que les soldats, fouillant dans le sable à trois pieds du bord de la mer, trouvent à un pied de profondeur de l'eau bonne à boire, et qui fut d'une ressource immense.
Nous devions passer un bras de mer d'environ 4 à 500 toises de large ; nous ne voyions pour cela qu'une barque qui était en pleine rade et qu'il était diflicile de faire approcher ; le général en chef avait écrit que l'escadre fournirait des embarcations, il n'y en avait pas une. Les habitants promirent un nombre suffisant de barques pour le lendemain.
En effet, le 19, dès la pointe du jour, la 2e brigade d'infanterie légère commença à passer à l'extrémité d'un reste de chaussée, à l'aide de quatre ou cinq bateaux, qui ensemble ne passaient pas soixante hommes à la fois. Nous fûmes toute la journée à l'ardeur du soleil, sans manger et n'ayant de l'eau qu'avec beaucoup de peine, à présider à ce passage. A 4 heures après midi, vinrent enfin à notre secours une chaloupe de la frégate la Carrère et un canot d'une galère, mais à la nuit ces embarcations nous abandonnèrent et les Turcs seuls restèrent. Les chevaux, les chameaux, passèrent à la nage une si grande largeur de mer sans aucun accident ; enfin la division, l'artillerie, les bagages, tout était passé à minuit. On avait fait filer les troupes à mesure, à deux lieues en avant de l'autre côté ; nous y passâmes au bivouac une partie de la nuit avec une portion des troupes. Nous avions vu des paysans turcs portant la cocarde nationale ; un d'eux portait des dépêches au général en chef ; il nous dit que vraisemblablement Rosette était occupé par les Français, car il avait vu trois cavaliers qui y allaient.
... Le 20, à 2 heures du matin, la division se mit en marche pour Rosette ; le désert que nous traversâmes, et où l'on ne trouve pas un arbre, va jusqu'à la porte de Rosette. La dernière lieue fut accablante, il y périt réellement des hommes de fatigue et de soif.
Les généraux Damas et Murat avaient été envoyés d'avance avec tous les dragons montés pour prendre possession de Rosette ; à notre approche, point d'ordonnance pour rendre un compte quelconque au général de division. Nous y fimes notre entrée à midi. La ville nous parut jolie. Tous les habitants étaient sur leurs portes, toutes les boutiques ouvertes. On n'imagine pas une confiance, un abandon plus absolu. Ce spectacle nous procura le premier bon moment que nous passions en Egypte. La rue du Nil, dont les rives dans cette partie présentent des sites charnants, nous réjouit aussi, ainsi que le grand nombre des bâtiments du pays, dont il était couvert. Ces bateaux se nomment djermes ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 123-126).

La Division s'étant emparée de Rosette, Menou doit en prendre le commandement.

Conformément à ses ordres, Dugua ne reste à Rosette que le temps nécessaire pour assurer l'occupation de la ville et donner à ses troupes un repos indispensable après les fatigues des jours précédents. Il les remet en marche sur El-Rahmânieh, en remontant la rive gauche du Nil, dans les conditions que relate ainsi le Journal de Laugier : "... 21 messidor (9 juillet) … Les généraux Murat et Verdier étaient partis à la pointe du jour pour El-Rahmânieh, avec presque tous les dragons montés et la 2e légère. Nous comptions rester quelques jours à Rosette ; mais une lettre du général en chef, en annonçant au général Dugua que le général Menou va venir commander à Rosette, lui fait entendre qu'il le croit déjà à El-Rahmânieh. En conséquence, sans attendre le général Menou, le général Dugua laisse pour commandant de la place le citoyen Saint-Faust, chef de bataillon à la suite de la 25e ; et le 22, à 2 heures du matin, la division se met en marche. On laisse pour garnison les dragons à pied des deux régiments …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 130)

L'armée marche sur le Caire en se réunissant sur Damanhour, puis Rahmanieh (où rejoint Dugua), harcelée par les bédouins.

le 12 juillet 1798 (24 messidor an 6), le Général Berthier écrit, depuis El-Rahmânieh, au Général Andréossy : "… Vous ferez débarquer tout ce qui tient ... à la 2e demi-brigade légère qui va à 200 hommes ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 147-148).

Le 20 juillet 1798 (2 thermidor an 6), la faiblesse des garnisons des vaisseaux est signalée dans une lettre du Chef d'état-major Ganteaume à Kléber ; en effet, Kléber ayant donné l'ordre de faire débarquer les éléments de la 2e légère qui restaient à bord, Ganteaume répond qu'ils se réduisent à 130 hommes répartis sur les frégates la Diane, la Justice et la Junon, et qu'il serait impossible de trouver sur les autres bâtiments de quoi reconstituer la garnison de ces frégates (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 248).

Après le combat de Chebreiss a lieu la célèbre bataille des Pyramides le 21 juillet, où les forces des mamelucks sont dispersées. Le Chef de Brigade Desnoyers commande la Demi-brigade.

Le 24 juillet 1798, les Français entrent dans le Caire mais les chefs mamelucks (Ibrahim Bey et Mourad Bey) se sont échappés.

26 juillet 1798 (8 thermidor an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "... Vous donnerez l'ordre au général de brigade Destaing de prendre le commandement de la 2e d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2636).

Le 27 juillet 1798 (9 thermidor an 6), le Général Berthier, depuis Le Caire, adresse un Ordre du jour de l'Armée, dans lequel il écrit : "... Le général de brigade Destaing commande la 2e demi-brigade d'infanterie légère ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 29).

Le 29 juillet 1798 (11 thermidor an 6), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Dugua : "Vous me ferez connaître, citoyen général, l'avancement dont serait susceptible le citoyen Maillard, carabinier de la 2e division d'infanterie légère, qui s'est parfaitement conduit vis-à-vis des Arabes" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2675).

Le même jour (29 juillet 1798) conformément à un ordre donné la veille par Bonaparte, le Général Verdier rejoint la Division Dugua, à Boulak, avec la 2e Légère, un détachement de cavalerie et une pièce de 3 (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 344).

Le 1er Août, la flotte est détruite par les Anglais de Nelson en rade d'Aboukir. L'expédition est prisonnière de sa conquête. Il lui faut fortifier ses positions et détruire les dernières forces ennemies. La Division Dugua participe à la poursuite d'Ibrahim bey jusqu'à Salahieh. Mourad Bey va être traquée en Haute Egypte.

Il faut aussi entretenir l'armée. Dès le 2 août, Bonaparte écrit à sa Commission d'habillement l'ordre de distribuer de quoi façonner 600 habits et 1200 pantalons à la 2eme Légère (et à d'autres Demi-brigades). "Les habits seront confectionnés par les corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2723 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 335).

Le 3 août 1798 (16 thermidor an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général au Caire, écrit au Général Berthier, chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre que le poste de la citadelle soit occupé par le 3e bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2736 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 331).

Le 5 août 1798 (18 thermidor an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général au Caire, écrit au Général Berthier, chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre au général Dugua d'envoyer ce soir le 2e bataillon d'infanterie légère (note : le numéro de la Demi-brigade est omis ; il s'agit de la 2e Demi-brigade) et une pièce de canon à El-Qobbet pour y remplacer la division de Reynier qui va en avant" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2772 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 353).

Le 6 août 1798 (19 thermidor an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général au Caire, écrit au Général Berthier, chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre aux carabiniers du 3e bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie légère et aux grenadiers du 3e bataillon de la 25e de ligne de se réunir demain à la pointe du jour et de se rendre à El-Matarieh où ils rejoindront leurs demi-brigades" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2787 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 361).

Journal de Damas : "… 30 thermidor (17 août). La 2e demi-brigade d'infanterie légère, qui avait passé la nuit, aussitôt l'arrivée de la barque, et 10 dragons montés, partirent avec le général Destaing et moi de Hanout sur la rive gauche du 2e canal pour nous rendre à Mansourah. Nous nous mîmes en chemin à 6 heures du matin. Vers midi, nous arrivâmes sur le bord d'un troisième canal que nous n'avions pas cru trouver, et qui était tout aussi large que les deux premiers, mais heureusement pas aussi profond ; nous le passâmes au gué, les hommes de taille ordinaire avaient de l'eau jusqu'à la ceinture. Je prévins aussitôt par un exprès le général Dugua de ce qui nous arrivait et l'engageai à hâter sa marche, crainte d'augmentation d'eau, et qu'il ne pût pas passer à gué. Nous arrivâmes ce même jour, après douze heures de marche, à Mansourah, à 6 heures du soir ; la troupe campa au-dessous de cette ville sur le bord droit. Le reste de la division, composé du 2e bataillon de la 75e et de la 25e demi-brigade, de deux pièces de 3, d'un obusier et 25 dragons à cheval, partit ce même jour du second canal à midi et vint coucher sur l'autre rive du troisième, qu'elle passa au gué avant la nuit. Les canonniers donnèrent des nouvelles preuves de zèle en se tenant pendant trois heures dans l'eau pour passer leurs pièces et leurs munitions …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 387-388).

Situation de la 2e Demi-brigade légère le 18 août 1798, d'après le "Tableau général des forces de l'armée d'Orient au 1er fructidor de l'an VI de la République française une et indivisible" :
- 1ère Division, Général commandant la Division Dugua :
- 2e Demi-brigade légère (3 Bataillons) à Mansourah : total de l'effectif, Officiers compris : 1705.
79 Officiers présents, 18 Officiers absents; 1608 hommes dont 1194 présents sous les armes (1 prisonniers, 248 aux hôpitaux, 4 au Dépôt, 240 hommes embarqués : total donné 511). 11 chevaux d'Officiers (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 613 et suivantes).

Journal de Damas : "… 1er fructidor (18 août). - Le reste de la division, avec le général Dugua, arriva à Mansourah ce jour, à 10 heures du matin. Les troupes prirent position près de la 2e demi-brigade" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 388).

Le 19 août 1798 (2 fructidor an 6), le Général Dugua écrit, depuis Mansourah, au Général Bonaparte : "... manquant de subsistances, j'ai ordonné le 30 au général Damas, au général Destaing, au citoyen Laugier, de partir avec la 2e demi-brigade d'infanterie légère pour se rendre à Mansoura, et prendre tous les moyens de pourvoir aux besoins de la troupe, qui étaient sans nombre. A peine était-elle en marche, que le général Damas m'annonça de nouveaux canaux à passer, qui se remplissaient avec une promptitude effrayante, et que, si je perdais un instant, il me serait peut-être impossible d'arriver à Mansoura. La division était entièrement passée lorsque je reçus cet avis. Je partis sur-le-champ ; j'évitai, en prenant sur la gauche, le premier canal, qu'avait passé la deuxième demi-brigade ; j'arrivai au second, trois quarts d'heure avant le soleil levé. Il avait, ainsi que ceux de Saffra et d'Arnout, de dix-huit à vingt toises de largeur, et je le passai sur-le-champ à la tête des grenadiers, ayant de l'eau jusqu'à la poitrine ; à neuf heures du soir, tous les équipages étaient sur l'autre rive ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte).

"EXTRAIT DE L'ORDRE DU JOUR.
Quartier général, au Caire, 5 fructidor an 6 (22 août 1798).
EMPLACEMENT DE L'ARMÉE.
... DIVISION DUGUA, A MANSOURAH.
2e légère, le 3e bataillon détaché au Caire ...
" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3086).

Le 31 août 1798 (14 fructidor an 6), Bonaparte, depuis son Quartier général, au Caire, fait diffuser l'ordre suivant : "Le nommé Maillard, carabinier au 2e bataillon de la 2e légère, est nommé au grade de sergent, pour la conduite qu'il a tenue le 9 thermidor an 6 (27 juillet 1798), où il a couru seul au secours de plusieurs de ses camarades sans armes et attaqués par les Bédouins" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3209).

Dugua fait partir, le 16 septembre 1798, deux petites colonnes, commandées par les Généraux Damas et Destaing, avec mission de s'avancer dans la direction d'El-Menzaleh et de punir certains villages rebelles de la province de Mansourah : "Ce même jour, écrit Laugier, à 7 heures du soir, est parti le général Damas avec le 2e bataillon de la 75e demi-brigade, une pièce de 3 et le citoyen Cazals, chef de bataillon du génie. Il est parti en même temps, et sous les ordres du général Destaing, les deux premiers bataillons de la 2e légère, avec une autre pièce de 3. Le premier de ces généraux va faire une reconnaissance du lac Menzaleh, à l'est de Mansourah, et l'autre général va mettre à la raison les villages El-Meniet-Mahallet-Dimnah et El-Kebab-el-Koubra, situés sur le canal d'Achmoun, et qui se sont refusés d'acquitter les contributions et les réquisitions qui leur ont été imposées. Pour conserver le souvenir de la manière dont on est obligé de gouverner dans ce moment l'Égypte et pour avoir une idée exacte de la mission de ces généraux, je vais transcrire les instructions que leur a données le général Dugua, instructions qui ont été le fruit de recherches très difficiles, et qui, dans les circontances présentes, me paraissent être parfaitement combinées et avoir le caractère d'énergie convenable :
Instruction sur l'expédition à faire contre El-Meniet-Mahallet-Dimnah, El-Kebab-el-Koubra, etc., le long du canal d'Achmoun ; pour le général Damas et le général Destaing. - Ces deux villages sont influencés par deux hommes qu'il serait bien intéressant d'avoir. L'un est Ali-Edessé, d'El-Meniet ; le second est Emir-Mustapha, d'El-Kebab. D'après la lettre que j'ai reçue hier du général Vial, je les soupçonne d'être d'intelligence avec Hassan Toubar, cheik-el-beled de Menzaleh, et d'espérer qu'il viendra à leur secours ; il ne faut pas lui en laisser le temps. Pour cela, il faut attaquer Meniet et El-Kebab avec impétuosité et prendre entre ce dernier et Demon-Sehbak (Demoueh ?) une position propre à leur ôter tout secours. Si les habitants se défendent, il faut les détruire, eux et leurs villages ; ce sont les assassins de notre détachement. S'ils se soumettent sans faire feu, il faut qu'ils fournissent sur-le-champ vingt otages, qu'ils livrent Mustapha et Edessé, qu'ils donnent vingt chevaux, trente boeufs ou buffles, toutes leurs armes, et qu'ils payent le triple de leurs contributions …
Si quelque village prend les armes pour venir au secours de Meniet et d'El-Kebab, les habitants en seront poursuivis et traités comme ennemis des Français.
L'expédition contre El-Meniet et El-Kebab terminée, si le pays est tranquille, le général Destaing reviendra à Mansourah avec la troupe qu'il commande ; si les rapports annonçaient que l'insurrection eût d'autres foyers, il continuerait sa marche de concert avec le général Damas, duquel il prendra les ordres pendant toute l'expédition …
Les cartouches venues de Gizeh sont moins mauvaises que l'on ne l'a dit ; mais il faut peu tirer et de près ...
".

Conformément à ces instructions, les Généraux Damas et Destaing partent de Mansourah le 16 septembre à 6 heures du soir et arrivent dans la nuit non loin d'El-Meniet. Dès le point du jour, ils débarquent leurs troupes et s'approchent de ce village, qu'ils trouvent évacué. "Nous nous y arrêtâmes, écrit Damas dans son Journal, pour faire dire aux habitants, par ceux d'un village voisin, qu'ils eussent à rentrer et à payer leur contribution et que l'on ne leur ferait aucun mal ; et nous nous portâmes ensuite à celui d'El-Kebab-el-Koubra, que nous trouvâmes dans le même état, et pour lequel nous primes le même parti.
Nous restâmes, avec le général Destaing, jusqu'à 3 heures à El-Kebab el-Koubra. J'en partis à cette beure pour descendre le canal jusqu'au lac Menzaleh, et lui pour revenir à Mansourah avec la 2e légère. Je ne gardai que le 2e bataillon de la 75e, avec les grenadiers du 1er, ce qui faisait trois cents et quelques hommes. Une heure après notre séparation, je reçus une lettre du général Dugua qui me disait que le général Vial avait été attaqué par les Arabes à Damiette, et que, malgré qu'il les eût battus, il croyait qu'ils reviendraient encore ; que je n'avais, en conséquence, qu'à renforcer mon détachement d'une compagnie de carabiniers. Je m'arrêtai près du village d'El-Mersi (?), où j'attendis cette compagnie qui m'arriva dans la nuit.
2e jour complémentaire. - Je partis de cet endroit pour continuer ma route. Je m'arrêtai plusieurs heures près de Mit-el·Soudan et de Darakseh pour faire donner des vivres à ma troupe, et j'allai coucher le soir à Berinbal-el-Guedid (Berinbal-el-Kebireh ?).
Le général Destaing rentra de très grand matin ce jour-là à Mansourah avec la 2e légère ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 137-139).

Le 20 septembre 1798 (4e jour complémentaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Le bataillon qui est à El-Qobbeh en partira avant le jour, pour rejoindre sa division et assister à la fête du 1er vendémiaire ...
Les troupes formeront un carré en dehors du cercle, le visage tourné vers la pyramide. Le côté de la droite faisant face à la pyramide, entrant par l'arc de triomphe, sera occupé par la division du général Bon et commandé par lui ; celui de la gauche, par la division du général Lannes, et commandé par lui.
Toute la cavalerie occupera le côté opposé à l'arc de triomphe, les hommes à cheval divisés sur les deux flancs, et les hommes à pied au milieu, et sera commandée par le général Dumas. Le 2e bataillon de la 2e d'infanterie légère, ceux des 88e, 25e et 75e, les différents détachements des dépôts, les détachements d'artillerie, les grenadiers de la 19e et les guides à pied, occuperont le côté de l'arc de triomphe et seront commandés par le général Murat …
" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3258 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 21).

Le 21 septembre 1798 (5e jour complémentaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'État-major général de l'Armée d'Orient : "Donnez l'ordre au 3e bataillon de la 2e légère de partir de la citadelle à 4 heures pour se rendre à Boulak, où il s'embarquera à 5 heures pour se rendre à Mansourah.
L'adjudant général Alméras partira avec. Il [le 3e bataillon de la 2e légère] sera remplacé à la citadelle par le 3e bataillon de la 75e [de ligne].
Vous préviendrez le commandant de ce bataillon qu'il faut qu'il consigne tous les effets qu’il a reçus du magasin au commandant du bataillon de la 75e sans quoi il en serait responsable ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3285).

Le même jour (21 septembre 1798 - 5e jour complémentaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Dugua : "... Je fais partir, dans la journée, le 3e bataillon de la 2e d'infanterie légère pour Mansourah ; il est fort de 400 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3357 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3290 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 150).

Toujours le 21 septembre 1798 (5e jour complémentaire), Bonaparte prescrit que le magasin central d'habillement distribuera aux troupes, en sus des quantités allouées le 2 août, les matières nécessaires pour confectionner 10100 habits, 21300 capotes, 8900 pantalons pour l'infanterie, l'artillerie et le génie ; 2400 gilets et 2400 pantalons d'écurie pour les troupes à cheval. Ces quantités sont ainsi réparties : 2e Demi-brigade légère, 400 habits, 1000 capotes et 400 pantalons (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 34-35).

La fête du 1er Vendémiaire avait retardé l'exécution de certains mouvements, Bonaparte ayant tenu à l'entourer d'un déploiement de troupes qui face impression sur la population du Caire. Dès le lendemain, nous le voyons prescrire à Berthier de faire embarquer à Boulak, avant minuit, le 1er Bataillon de la 75e, pour se rendre à Mansourah et à Damiette. Avec ce convoi doivent partir tous les éléments de la Division Dugua qui se trouvent au Caire. En annonçant cet envoi de troupes au Général Dugua (lettre du 23 septembre (2 vendémiaire) que Dugua recevra dans la nuit du 28 au 29 septembre, étant déjà à Damiette depuis deux jours et demi), Bonaparte ajoute : "... Mon aide de camp Duroc, sur l'aviso le Pluvier, et le 3e bataillon de la 2e d'infanterie légère, qui sont partis avant-hier, doivent être arrivés ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 383 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3366 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3300; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 151-152).

Le Journal de Laugier note, le 23 septembre 1798 (2 vendémiaire an 7) : "… A 3 heures après-midi, le citoyen Duroc, aide de camp du général en chef, arriva à Mansourah et remit au général Dugna plusieurs dépêches qui contenaient l'ordre au général Dugua de prendre le commandement de la province de Damiette …
Le 3e bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie légère arriva le même soir ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 150).

Le 29 septembre 1798 (8 vendémiaire an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Dugua "Lorsque vos troupes, Citoyen Général, seront arrivées à EI-Menzaleh, vous m'enverrez l'état de situation exact des forces que vous aurez à Mansourah, à Damiette et à El-Menzaleh, et alors je vous enverrai des ordres ultérieurs sur la position que doit prendre votre division.
Votre division est composée dans ce moment-ci et doit rester composée de trois bataillons de la 2e d'infanterie légère, de deux bataillons de la 25e et de deux bataillons de la 75e. Les 120 hommes du 1er bataillon de la 75e sont, dans ce moment-ci, à Myt-Ghamar, avec le général Lanusse ; ils vont rejoindre leur bataillon à Damiette
" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3401 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3348 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 159).

Dans le Journal de Laugier, on peut lire :
"13 vendémiaire. - Le général Damas partit à 6 heures du matin, de Mansourah, avec la 2e demi-brigade légère et le 2e bataillon de la 75e pour aller à Menzaleh occuper ce poste regardé comme important et protéger la reconnaissance que doit faire, dans le temps, du lac de ce nom le général Andréossy. Il y a lieu de croire que cette force n'arrivera pas jusqu'à Menzaleh, résidence d'Hassan Toubar, sans avoir à soutenir quelque choc ; car on assure que les Mameluks et leurs beys avaient renoncé à l'espoir de soumettre ce pays extrêmement peuplé et toujours soulevé contre eux. Le général Dugua me fit partir avec le général Damas pour commander au besoin son avant-garde. Partie de la troupe s'embarqua sur le Nil sur 18 djermes, dont 9 trés petites ; le reste de la troupe marcha à pied à côté des bateaux ; nous allions alternativement à cheval ou en bateau …
Après avoir successivement fait relever dans les barques ceux qui y étaient par ceux qui avaient marché, et vice-versa, nous arrivâmes à 6h.1/2 du soir, nuit close, au-dessus d'Achmoun, où nous passâmes la nuit
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 163).

14 octobre 1798 (23 vendémiaire an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Vous voudrez bien, Citoyen Général, donner l'ordre au général Dugua de se transporter à Damiette avec sa division. Vous donnerez l'ordre au général Vial de se porter à Mansourah pour prendre le commandement de cette province ; le général Dugua prendra celui de la province de Damiette.
Vous ordonnerez au général Dugua de laisser, pour la garde de Mansourah et de la province, le 3e bataillon de la 2e demi-brigade d'infanterie légère. ... Le général Dugua laissera à Mansourah, avec le 3e bataillon de la 2e, deux pièces de 3, qui y resteront jusqu'à ce que le général Dommartin ait fait passer au général Vial, à Mansourah, deux pièces de canon ...
" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3467 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3455).

Le 15 octobre 1798, Berthier donne l'ordre suivant : "Il est ordonné à l'adjoint aux adjudants généraux Arrighi de porter au commandant de la place les ordres ci-joints pour les commandants des dépôts des 2e, 25e et 75e demi-brigades. Il se rendra à ces dépôts pour s'assurer combien il y a d'hommes et d'effets à partir, et ensuite à Boulac pour voir si tout peut tenir sur la diligence qui part demain, et, dans le cas contraire, demander au commandant des armes le nombre de barques qu'il faut ajouter à la diligence" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 1, p. 56).

10 novembre 1798 (20 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Plusieurs soldats, marins, sapeurs, infirmiers, charretiers, ouvriers, se sont faits domestiques. La facilité de s'en procurer a porté plusieurs officiers et administrateurs à en augmenter le nombre, et ce, au détriment de l'armée.
En conséquence, le général en chef ordonne :
ARTICLE 1ER. Les officiers et administrateurs qui ont amené des domestiques d'Europe ont seuls le droit d'avoir des domestiques européens. Ceux qui n'en ont pas amené ou qui veulent en augmenter le nombre doivent les prendre parmi les naturels du pays.
ART. 2. Tout individu qui, au moment du débarquement, était soldat, marin, sapeur, infirmier, charretier, ouvrier, etc. est tenu, au plus tard cinq jours après la publication du présent ordre, de rejoindre un des corps ci-dessous, savoir :
... Ceux qui sont à Damiette : la 2e d'infanterie légère ou la 25e de ligne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3600 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 375 - Ordre du jour du 22 brumaire - 12 novembre).

La nouvelle tenue de coton n'avait pas duré longtemps. Le 21 novembre 1798 (1er frimaire an 7), Bonaparte se préoccupe de la fabrication de capotes pour son armée; il écrit, depuis son Quartier général, au Caire, à Daure, Commissaire ordonnateur en Chef de l'Armée d'Orient : "Je vous prie, citoyen ordonnateur, d'employer tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour pousser la confection des capotes dont l'armée a le plus grand besoin dans un moment où les nuits sont si fraîches.
Je désire que ... Les 2e d'infanterie légère, 25e et 75e de Ligne qui sont à Damiette, recevront de quoi confectionner leurs capotes, des achats que l'agent en chef de l'habillement fera faire à Damiette
" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3754).

/ 1799, l'Expédition de Syrie

A Damiette, la garnison est éprouvée par une épidémie beaucoup moins grave que celle d'Alexandrie, mais dont le principe doit être considéré comme le même, malgré les incertitudes et les contradictions des premiers diagnostics. Les avis des médecins ayant donné à penser qu'un changement d'air serait avantageux pour la santé des troupes atteintes, Dugua demande à Bonaparte d'envoyer la 2e Légère à Mansourah, pour y remplacer le 2e Bataillon de la 75e, détaché dans cette ville, lequel se rendra à Damiette. Cette mesure est prescrite par Bonaparte (18 nivôse - 7 janvier), la 2e Légère part de Damiette le 12 janvier, et arrive le lendemain soir à Mansourah. La 2e Légère a fait la route par terre; seuls les malades et les équipages ont été transportés par des barques. Ces barques (auxquelles il faut en ajouter quelques autres) ont été employées à transporter le Bataillon de la 75e. Ce changement de garnison parait déterminer une légère amélioration de l'état sanitaire. Les déclarations optimistes des médecins ont pour conséquence d'éviter l'établissement de toute quarantaine à Damiette (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 42).

Le même 24 Nivôse an 7 (13 janvier 1799), Verdier écrit de Mansourah, au Général en chef Bonaparte, pour lui faire part du résultat d'une de ses expéditions : "Je vous ai rendu compte, mon Général, dans ma lettre du 21 du courant, que j'avais, de concert avec le général Leclerc, marché contre les Arabes de Derne qui s'était enfuis à notre approche.
De retour à Mansourah, j'apprends que, par de longs détours, ils étaient venus camper à deux lieues du Nil, à la hauteur du village de Kafr-el-Mandarah, entre moi et Mit-Gamar. Je pars aussitôt avec 100 hommes de la 2e, la compagnie des grenadiers de la 25e, une pièce de 5 et la compagnie des janissaires à cheval de Mansourah.
Arrivés à la hauteur du village de Chioui (Chiweh ?), nous apercevons les Arabes fuyant à toutes jambes; ils avaient été avertis de notre marche et avaient eu le temps de lever le camp.
Je fis faire un dernier effort à la troupe pour les joindre, mais inutilement ; elle ne put faire autre chose que me soutenir de loin, après que je me fus déterminé à les charger avec tout ce que j'avais d'hommes à cheval, savoir : la compagnie des janissaires, mes deux aides de camp, l'adjudant-major de la 25e et moi.
Notre charge les ayant intimidés, ils ont fui de plus fort, nous laissant environ 600 moutons, quelques chameaux chargés de grains et de tentes, et trois de leurs hommes à pieds armés de fusils que nous avons pris; un quatrième qui était plus loin et cherchait à se sauver a été tué par un janissaire.
Me voyant éloigné de mon infanterie de deux lieues au moins, la nuit, d'ailleurs, me surprenant, je me suis arrêté au village de Mit-Massaoul (Mit-Maaned ?) pour l'attendre et me reposer, ayant fait 8 lieues de chemin sans m'arrêter. Mon infanterie arrivée à ce village, je la campe tout autour et me retire dans la maison la plus apparente avec mes bêtes et mes 3 Bédouins, les autres ayant totalement disparu.
Je fis ouvrir un endroit où il y avait quelque peu d’orge et de paille pour les chevaux. On me rend compte qu'on a trouvé une caisse pleine de boulets de canon et un affût. J'ai demandé au cheik du village qui m'avait ouvert lui-même cette maison si elle avait appartenu à quelque Mameluk et s'il y avait des canons; il m'a constamment répondu que non, malgré les promesses et les menaces que je lui faisais.
Cette caisse et cet affût me donnant du soupçon j'ai fait venir d'autres paysans, à qui j'ai donné de l'argent pour me dire la vérité ; ils m'ont mené au coin de la cour, ont creusé en terre et ont sorti trois pièces de canon, deux du calibre de 5 et une du calibre d'une livre. J'ai montré le tout au cheik pour le convaincre d'imposture; il m'a répondu que les Mameluks lui avaient défendu de le dire. Je lui ai fait mille autres questions concernant les Mameluks et les Arabes, auxquelles il a toujours répondu qu'il ne savait rien.
Le matin, avant de partir, un officier de la 2e, se promenant dans une chambre de la maison que j'occupais, aperçoit un trou en terre dans cette chambre, regarde dedans et y voit des effets et un fusil qu'il prend; il sort de cette chambre pour venir m'en rendre compte; ne me trouvant point, il le dit à mon aide de camp, qui y va et fait sortir les effets qu'il voit par différents volontaires qu'il avait fait appeler aussitôt par son domestique.
Dès que ce trou est un peu déblayé, il veut y entrer avec ce dernier; mais, à peine y sont-ils introduits, qu'un homme qui était caché vient à eux et leur lâche successivement deux coups de pistolet qui, heureusement, n'ont pas porté. Pendant que l'aide de camp se sauve pour appeler du secours, le domestique est saisi et assassiné de la manière la plus cruelle. Cent coups de sabre n'avaient point assouvi la rage de l'homme qui était là; il a poussé la barbarie jusqu'à dépecer toutes les parties du corps, même les plus cachées, de ce malheureux domestique.
Attiré par les coups de pistolet et les cris, j'arrive et vois sortir de la terre un homme, couvert de sang des pieds à la tête, demandant ce qu'on appelle el-aman (sûreté); je le lui accorde et défends qu'on lui fasse du mal, espérant en tirer quelque chose; tout ce que j'ai pu savoir, c'est qu'il était prêt à mourir.
J'ai gardé cet homme, pensant que vous pourriez en tirer quelque chose. Le cheik, que j'ai aussi emmené, me parait le plus coupaille et mérite un châtiment conforme à son imposture, qui est la cause de la mort de ce domestique.
Vous voudrez bien me dire, mon Général, ce qu'il faut que je fasse de ces deux hommes et des trois Bédouins que j'ai aussi emmenés. Ces derniers m'ont assuré que presque tous les villages leur retirent les bestiaux et les gardent lorsque nous sommes après eux et qu'ils ne les leur rendent que quand nous sommes éloignés, ce qui est arrivé lorsque nous leur avons donné la chasse avec le général Leclerc. L'adjudant-major de la 25e a montré beaucoup de bravoure et m'a beaucoup secondé
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 55).

A la suite de son expédition, Leclerc écrit, depuis Mit-Gamar, le 26 Nivôse (15 janvier) à Dugua : "Il y a bien longtemps, mon brave et cher Général, que je n'ai eu le plaisir de vous voir et de jouir de la satisfaction de m'entretenir avec vous, et que je n'ai pu que profiter de toutes les occasions que j'ai eues, et que j'ai saisies avec empressement pour avoir de vos nouvelles. J'en ai eu dernièrement une bien agréable, en me joignant au général Verdier, dans l'objet de poursuivre les Arabes de Derne, depuis le 14 jusqu'au 20 de ce mois-ci. Ce général m'a dit de vous tout le bien possible, ce qui m'a autorisé (soit dit entre vous et moi) à lui rappeler les torts qu'avaient eus, vis-à-vis de vous, les généraux de brigade de votre division dans la marche d'Alexandrie au Caire. Il m'a répondu ; « Nous avions tant d'humeur contre ce pays-ci que nous avions assez perdu la tête pour avoir de mauvaises façons envers le digne général Dugua, qui, malgré tous mes torts, m'a obligé quand il l'a pu. Je me suis demandé plusieurs fois, m'a-t-il ajouté, qu'avions-nous à reprocher au général Dugua ? - Rien. Quels sujets de plainte nous donnait-il ? - Aucun. Nous étions donc de grands scélérats. Mais, mon cher Leclerc, nous sommes bien revenus de notre erreur et nous rendons au général Dugua toute la justice qu'il mérite. Je sais même que toute sa division le regrettera vivement quand il exécutera son projet de départ pour la France ; pour moi, je me suis séparé de lui avec la plus grande peine, quoique ce fût pour aller commander une province ».
Il me serait impossible, mon cher Général, de vous exprimer tout le plaisir que j'ai eu à entendre vous rendre justice; aussi, ai-je fait chorus de bien bon cœur, et les sentiments distingués que vous m'avez inspirés pour la vie m'ont mis à même de n'être pas en reste. Nous avons terminé notre dialogue en buvant une tasse de café à votre santé. Un officier de la 2e légère, ou de la 75e de ligne, qui dinait avec nous et était de notre avis, dit qu'il avait appris, depuis peu et avec peine, que votre division avait refusé de recevoir la solde d'une décade. A quoi le général Verdier répartit vivement : « Il faut être injuste et ingrat pour donner du désagrément au général Dugua sans cesse occupé du bien-être de sa troupe. Si j'eusse été à Damiette, cela ne serait pas arrivé, j'en réponds, surtout de ma brigade ».
Connaissant la bonté de votre cœur, j'ai cru ne pas abuser de votre complaisance en vous entretenant de l'épanchement réciproque du cœur de Verdier et du mien ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 54).

Le 17 janvier 1799 (28 Nivôse), Berthier transmet à Kléber ordre "de se rendre à Damiette, pour prendre le commandement de son ancienne division et celui de la province" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 100).

Le 21 janvier 1799 (2 pluviôse an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Kléber, commandant la province de Damiette :"… La 2e d'infanterie légère doit être arrivée à Mansourah, où je l'ai envoyée pour lui faire changer d’air …
Vous partirez le 12 de Damiette, avec le détachement du 18e de cavalerie (note : plus exactement le 18e Dragons), l'artillerie de votre division, les deux bataillons de la 25e et les trois bataillons de la 2e d'infanterie légère, pour être rendu à Qatyeh le 16 ou le 17 ; vous y trouverez des ordres pour le mouvement ultérieur ...
P.S. En passant à Mansourah, vous préviendrez le général Verdier que vous lui retirerez bientôt sa demi-brigade
(note : la 2e Légère) ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3884 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4138).

Kleber écrit à Bonaparte, de Mansourah, le 3 Pluviôse (22 janvier), qu'arrivé vers 6 heures du soir, il a donné à Verdier les ordres concernant la 2e Légère, et va se rembarquer à 8 heures pour Damiette (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 117).

"Journal de Damas :
4 pluviôse (23 janvier). - Arrivée à une heure du matin des chevaux du général Kleber et d'un adjoint à l'adjudant général Escale, appelé Martin, qui vint chez moi, à 8 heures, m'annoncer que le général arriverait dans le jour; effectivement, il arriva à 10 heures avec son état-major et une instruction pour l'expédition de Syrie, dans laquelle il lui était ordonné de partir avec les troupes de la division le 12 du mois, et de laisser à Lesbé toutes les administrations civiles et militaires et les dépôts des corps. Il était dit que l'on doit être rendu à Katieh le 16 ou le 17, et qu'il recevrait là de nouveaux ordres. Aussitôt la division réunie à celle du général Reynier, on devait s'emparer d'El-Arich et attendre de nouveaux ordres.
Le général Kleber apporta au général Dugua une. lettre du chef de l'état-major général de l'armée, qui le prévenait que le général Kleber venait reprendre le commandement de sa division, qui lui avait été confié par intérim. En conséquence, le général Dugua se dispose à partir pour Le Caire, espérant, de là, passer en France.
Le général Kleber avait, en passant à Mansourah, donné ordre au général Verdier d'être rendu à Damiette le 10 suivant, avec les 3 bataillons de la 2e légère.
Il me parut que cette expédition, précipitamment exécutée, devait avoir beaucoup d'inconvénients; d'abord, les approvisionnements n'étaient pas finis, malgré qu'on eût travaillé depuis le moment où ils avaient été ordonnés, ce qui fut fait un peu tard. Les dépôts de Salheyeh et Katieh n'étaient point pourvus de vivres ni de munitions, et les établissements n'y étaient pas achevés. Le temps froid mêlé de pluie qu'il faisait depuis plus de 15 ou 20 jours qui, suivant les gens du pays, devait durer un mois encore dans ce pays et qui était plus mauvais en Syrie, nous promettait des marches bien pénibles au travers du désert et aurait dû faire craindre que les maladies n'atteignissent les soldats, qui sont mal vêtus pour la saison et le pays; ils ne sont habillés que de vestes et pantalons de toile et de capotes de toile, qui ne sont nullement suffisantes pour se garantir du froid des nuits et des pluies fréquentes. Toutes ces réflexions, ou n'avaient pas été faites, ou n'étaient d'aucune considération auprès du général en chef, malgré, cependant, que la première occupation d'un chef d'armée, dans un pays où les maladies sont si fréquentes, doive être la conservation des hommes qui ne peuvent être renouvelés, ct qu'on devait craindre d'user comme des cartouches, parce que la perte n'était pas aussi aisée à réparer qu'en Europe
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 117).

Le 26 janvier 1799 (7 pluviôse an 7), Bonaparte écrit, depuis Le Caire, au Général Kléber : "J'ai reçu, citoyen général, votre lettre du 3. Comme les lettres que je reçois de Mansoura me font craindre que la maladie de la 2e demi-brigade ne soit contagieuse, je crois qu'il serait dangereux de la mettre en libre communication avec les autres demi-brigades. Faites-vous faire un rapport détaillé sur la situation de cette demi-brigade, et, dans le cas où la maladie serait contagieuse, vous pourriez la renvoyer à Mansoura : je la ferais remplacer à votre division par un bataillon de la 25e demi-brigade" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 459 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 78 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3902 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4169; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 120).

Le 28 janvier (9 pluviôse), Kleber écrit à Bonaparte : "Je reçois à l'instant, Citoyen Général, votre lettre du 7 de ce mois. La 2e demi-brigade est en route pour se rendre ici par terre; dès qu’elle sera arrivée, je ferai constater par des officiers de santé l'état dans lequel elle se trouve et j'agirai en conséquence du rapport qui m'en sera fait.
Les précautions de quarantaine dans une circonstance comme celle-ci, où les communications continuelles sont indispensables, où tout le monde est en mouvement, ne peuvent atteindre le but qu'on s'en propose et c'est ici le cas d'être un peu Turc. Cependant, on approchera le plus près possible du règlement prescrit.
Le 2e bataillon de la 75e va s'embarquer et prendre le large dès que le vent le permettra. Le temps est affreux en ce moment; on fait filer aussi le plus de subsistances que faire se peut; tout le monde est dans la plus grande activité
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 120).

Le 29 janvier dans la soirée arrive la 2e Légère, sous les ordres du Général Verdier, qui a levé dans la route quelques chameaux et des contributions (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 121).

Le 30 janvier, Kleber reçoit une lettre de Lagrange annonçant qu'un convoi a été attaqué entre Tineh et Katieh, et a subi des pertes assez importantes. Il la transmet à Bonaparte (12 pluviôse-31 janvier) en lui disant : "Le commissaire de marine m'assure qu'il ne peut évacuer sur Lesbé ses magasins d'ici à un mois. Cette raison, jointe à la nécessité où l'on se trouvera de faire rentrer par la force armée après mon départ, et le restant de miri de la province et les denrées indispensablement nécessaires pour l'approvisionnement de Lesbé, me déterminent à laisser à Damiette indépendamment des dépôts, le 2e bataillon de la 25e, mutilé, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'écrire, par trois compagnies entières qui se trouvent à Rosette et d'autres détachements que l'on a envoyés soit au lac Burlos, soit au Caire; de laisser à l'adjudant général Alméras le commandement de la province et l'ordre de demeurer à Damiette jusqu'à ce qu'il reçoive de vous des instructions ultérieures.
Il m'on a coûté, Citoyen Général, pour condescendre à l'abandon de ce bataillon et je dois désirer naturellement que vous vouliez bien donner les ordres les plus formels pour que ses différents détachements rentrent. le plus tôt possible, ainsi que tout ce qui se trouve en ce moment au Caire de la 2e demi-brigade d'infanterie légère, pour que le tout joigne bientôt la division.
Hier matin, j'ai lait constater par les officiers de santé 1'état de la 2e demi-brigade d'infanterie légère. Le compte qui m'en a été rendu, et que vous trouverez sous le n° 8, est on ne peut plus satisfaisant.; je ferai donc marcher cette demi-brigade avec moi. Comme elle est mal habillée et sans chaussures, j'ai dû lui accorder deux ou trois jours avant d'exécuter son mouvement.
Il serait bion nécessaire, Citoyen Général, que l'on transportât du Caire, soit à Katieh, soit à El Arich grand nombre de souliers ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 121).

"Extrait du Journal de Damas.
13 pluviôse (1er février). Départ de la 2e légère avec des intendants coptes pour lever le miri sur le canal d'Achmoun et revenir à Menzaleh, où on devait les venir prendre avec des barques ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 122).

Bonaparte décide de partir à la rencontre des forces turques de Djezzar Pacha qui viennent vers lui de Syrie. Il pénètre dans la Palestine actuelle avec une fraction de l'Armée d'Orient et doit s'emparer de toutes les places fortes long de la côte.

Le Général en chef quitte le Caire le 10 février 1799. Quatre petites Divisions d'infanterie, et un détachement de neuf cents chevaux, sous les ordres des Généraux Reynier, Kléber, Bon, Lannes et Murat, forment cette armée d'expédition. Le Général Kléber, dont les Généraux de Brigade sont Verdier et Junot, a sous son commandement les deux premiers Bataillons des 2e Légère, 25e et 75e de Ligne. La Division compte 2,549 hommes (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 100).

Partie de Damiette, la 2e Légère gagne Jaffa. Elle fait partie de la Division Kléber.

"Extrait du Journal de Damas
15 pluviôse (3 février). Départ du général Kleber et de moi de Damiette, avec les grenadiers des deux bataillons de la 25e et un détachement de la 2e. Le général Verdier resta à Damiette jusqu'à ce qu'il y eût assez de barques pour emporter le reste de l'artillerie, dont moitié seulement était partie. Il devait aller à Menzaleh prendre la 2e demi-brigade légère, qui était partie, le 13, par terre pour le canal d'Achmoun.
Nous nous sommes embarqués, entre 1 et 2 heures de l'après-midi, sur la cange la Marseillaise, avec beau temps. A voir mouillé le soir, à 7 heures, avec tout le convoi
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 123).

Kleber écrit à Bonaparte, du camp de Katieh, le 19 Pluviôse (7 février) : "Je suis arrivé hier à 11 heures du matin à Katieh, Citoyen Général, après avoir été contrarié par les vents et le défaut d'eau du lac. Le général Reynier était parti d'ici depuis deux heures, avec les 9e, 75e et 85e demi··brigades emportant pour dix: jours de vivres. Si l'officier des guides m'avait envoyé vos dépêches au mouillage de Tineh, il eût été très facile que je visse encore Reynier et que je me concertasse avec lui, mais cet officier a craint de contrevenir à vos intentions.
Le convoi extraordinaire destiné pour El-Arich et qui devait être au mouillage de Tineh le 17, d'après un ordre de l'ordonnateur en chef, n'aurait pu se former qu'aux dépens du mouvement des troupes et de l'artillerie de ma division, et j'ai cru pouvoir d'autant moins le permettre que ce mouvement., faute d'embarquations, est encore loin d'être effectué; j'ai donc fait marcher les deux opérations de front et, sans être en ce moment fort à l'aise, j'ose espérer pourtant que nous nous en tirerons, surtout si le convoi qui est attendu de Salheyeh arrive. Voici l'état des choses; mais avant de juger, Citoyen Général, je vous prie de prendre en considération que, lorsque je suis arrivé à Damiette, il n'était encore parti qu'un bataillon de la 75e et un seul convoi de vivres, le tout porté par 70 barques dont il ne m'en est revenu que 34, les autres ayant déserté parce qu'on avait négligé de mettre un soldat sur chacune d'elle.
Le général Reynier, comme je vous l'ai dit plus haut, a pour dix jours de vivres; dès qu'il sera arrivé à E1-Arich, il renverra ses chameaux ici; je les ferai charger et les ferai repartir de suite sous bonne escorte; en attendant, 30 barques, escortées par une cange et chargées de riz, de biscuit et d'orge, partiront demain du mouillage de Tineh et chercheront un abri à la hauteur d'El-Arich. Le commandant de la cange a ordre de prévenir le général Reynier de son arrivée par un exprès arabe; d'ici à ce temps il arrivera, je présume, des chameaux de Salheyeh qui seront également expédiés sur le champ; enfin, dans six jours au plus tard, arrivera le restant du convoi de vivres de Damiette qui, sans s'arrêter, filera au mouillage qui aura été reconnu à la hauteur d'El-Arich.
J'ai ici le 1er bataillon de la 25e; un bataillon de la 2e est au mouillage de Tineh. Le général Verdier est resté à Damiette avec le restant de la 2e. L'adjudant général Alméras gardera les six compagnies du 2e bataillon de la 25e jusqu'à ce que les magasins soient évacués et que le restant du miri soit rentré, à moins que vous ne lui donniez de nouveaux ordres. J'ai également encore à Damiette la moitié des équipages d'artillerie, mais tout cela pourra être rendu à Katieh le 24. Voilà, au sommaire, l'état des choses. Si les divisions Bon et Lannes ainsi que la cavalerie n'amènent pas avec elles leurs subsistances, nous serons bien mal; car quelque activité, quelque zèle que l'on ait mis à Damiette pour s'en procurer, je doute que l'on soit arrivé à la moitié de ce qui a été demandé. Le lac porte en ce moment 240 barques à notre service; ce n'est pas sans peine et ce n'est quo très tard qu'un les a obtenues.
J'ai avec moi 36 chameaux appartenant aux différents corps qui les ont achetés. Je les emploie pour faire venir ici les vivres du mouillage de Tineh et faire porter de l'eau d'ici à ce mouillage. J'espère qu'il m'en arrivera un pareil nombre de Damiette par le dernier convoi. Comme je compte laisser tous les équipages à Katieh, ces chameaux nous serviront uniquement au transport de l'eau et des vivres, en cas que je doive me rendre, avec les troupes qui me restent, à El-Arich; mais le général Reynier pense avoir assez de forces pour s'emparer de ce poste, lors même que les 10.000 hommes de Gaza s'y seraient rendus pour le défendre. Je partage son opinion ...
J'ai l'espoir, Citoyen Général, de vous voir arriver ici le 23; mais, à moins que vous ne soyez suivi d'un convoi de fourrage, j'ose vous engager de venir avec le moins de chevaux possible. Il n'y a pas un fétu de paille ici et presque point d'orge. On n'a point ou très peu trouvé de ces denrées à Damiette ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 151).

Kleber écrit à Bonaparte, du camp de Katieh, le 20 Pluviôse (8 février) : "Il est 8 heures du matin, Citoyen Général, et le courrier à dromadaire me remet votre lettre du 17 contenant les nouvelles de France. J'étais justement à passer la revue des troupes, je leur en ai donné communication. Un long trait de Clos-de-Vougeot dans ce désert n'aurait pas animé davantage les physionomies. Je vous prie, en mon nom particulier, d'en agréer mes remerciements ...
Le général Reynier renverra d'El-Arich, d'ici à quatre jours, 60 chameaux environ. J'y en réunirai 30, actuellement occupés à transporter de Tineh ici quelque peu d'orge pour la consommation journalière et des munitions de guerre. Avec ces 90 chameaux, je partirai, le 25 ou le 26, avec un bataillon de la 25e, la 2e légère et quelques détachements pour joindre Reynier à El-Arich, emportant avec moi 1e plus de vivres qu'il sera possible et laissant ici tous les équipages.
La troupe est prévenue de la misère qui l'attend jusqu’'à ce qu’elle soit arrivée en Syrie et elle a reçu cet avis avec courage. Il serait difficile de leur ôter de l'esprit que nous ne retournions en Europe par les Dardanelles; j'ai cru devoir leur laisser cette illusion.
Cette nuit est arrivé un détachement de 100 hommes de la 32e; j'attends le restant de la demi-brigade d'un moment à l'autre.
Le général Damas est resté au mouillage de Tineh avec un détachement de la 2e; il y demeurera jusqu'à ce qu'il ait vu filer par mer le convoi des 36 barques mentionné ci-dessus ...
L'on m'assure que la division Reynier trouvera à El-Arich suffisamment d'herbe pour fourrager, si l'ennemi n'a pas pris le soin de la couper, car on ajoute qu'il n'est venu sur ce point que pour cet objet et pour détruire ou infecter les puits.
Sans le courrier que vous m'avez expédié, je n'aurais pu vous écrire aujourd'hui, n'ayant avec moi qu'un seul Arabe du pays que je garde précieusement pour me servir de guide lors de mon mouvement. Si donc le citoyen Venture pouvait m'en envoyer un ou deux montés sur des dromadaires, cela me mettrait à même de communiquer rapidement avec le général Reynier; vous en sentez toute la nécessité ...
Vous savez, Citoyen Général, combien je suis partisan du port et de la manœuvre du pieu, et il se trouve que c'est positivement ma division qui n'en est point pourvue. Veuillez, je vous prie, donner des ordres pour qu'il m'en soit fourni, car il m'a été impossible d'en faire confectionner pendant le peu de jours que je suis resté à Damiette
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 154).

Au moment où s'achève la concentration de l'armée vers l'isthme de Suez, la composition de l'Armée de Syrie, basée sur des notes, non datées, mais qui semblent avoir été écrites à l'Etat-major de Berthier, est la suivante :
DIVISION KLEBER.
Généraux de brigade: Verdier et Damas (remplacé par Junot, le 10 mars).
2e demi-brigade d'infanterie légère; 1er et 2e bataillons de la 25e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 75e de ligne.
DIVISION REYNIER.
Général de brigade: Lagrange.
9e demi-brigade de ligne; 1er et 2e bataillons de la 85e de ligne.
DIVISION BON.
Généraux de brigade : Rampon et Vial.
1er bataillon de la 4e légère; 1er et 2e bataillons de la 18e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 32e de ligne.
DIVISION LANNES.
Généraux de brigade : Veaux et Robin.
1er bataillon de la 22e légère; 1er et 2e bataillons de la 13e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 69e de ligne.
CAVALERIE, commandée par le général de brigade Murat.
1 escadron du 7e de hussards; 1 escadron du 22e de chasseurs; 3e, 14e et 18e régiments do dragons; 1 escadron du 20e de dragons (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 148).

Kleber écrit à Bonaparte, du camp de Katieh, le 22 Pluviôse (10 février) : "La 32e demi-brigade est arrivée le 20 au camp de Katieh, Citoyen Général. Le citoyen Sanson est arrivé hier avec le citoyen Grobert. Ils partent ce soir pour El-Arich, escortés de 45 hommes de la 9e, 45 de la 75e, une compagnie de grenadiers de la 25e, quelques sapeurs et une pièce de 3.
Je partirai demain avec le 1er bataillon de la 25e et tous les chameaux qui seront chargés de vivres et d'eau. Il y en aura environ 45 pour les deux colonnes; le peu de nourriture que l'on donne à ces animaux les rend faibles et hors d'état de porter de grandes charges. J'emmènerai également avec moi une partie de l'artillerie de ma division qui se trouve ici, consistant en un obusier, une pièce de 8, une pièce de 3, suivies chacune d'un caisson. Je laisse l'ordre au général Verdier, qui doit arriver le 24, de me suivre avec la 2e légère, et d'escorter le convoi de chameaux du général Reynier, qui doit arriver le 24, ici, et qui pourra partir le 26.
J'écris à l'adjudant-général Alméras d'envoyer à Katieh, par le lac, les six compagnies du 2e bataillon de la 25e, que je lui ai laissées provisoirement pour faire rentrer des denrées et le miri et pour protéger l'évacuation des magasins sur Lesbé ...
Je laisse au mouillage de Tineh un chef de bataillon de la 2e, pour surveiller le convoi des 36 barques que je vous ai annoncé y être resté dans ma précédente, et que le citoyen Monnier, commandant la cange l'Albanie, demeure chargé de faire filer par mer sur El-Arich, dès qu'il sera revenu de sa reconnaissance. Le général Damas vient avec moi. J'écris au commissaire ordonnateur Sartelon de faire filer pareillement par mer le restant du convoi, si la chose a été jugée praticable, à la réserve toutefois de la moitié de l'approvisionnement en orge, qu'il fera filer sur Katieh, où, après mon départ, il n'en restera plus.
On m'annonce l'arrivée du général Bon avec la 18e demi-brigade : s'il n'amène pas des subsistances avec lui pour quelques jours, il éprouvera la plus grande disette, surtout pour les chevaux; mais, s'il amène des chameaux, il pourra faire prendre à Tineh ce qui lui est indispensablement nécessaire. Ce qui me détermine à partir sur le champ, c'est l'assurance que l'on me donne que les chevaux trouveront de l'herbe à El-Arich.
Avant-hier nous avons arrêté un espion des Mameluks, qui, monté sur une jument et armé d'une longue pique, est venu sans façon se faire puiser de l'eau par un volontaire, faisant entendre qu'il venait pour parler au sultan du camp; il allait remonter à cheval et probablement piquer des deux, lorsqu'un de nos officiers l'aperçut et fit courir après. Il nous fit d'abord un grand amphigouri; mais, après une forte volée de coups de bâton, il fit la déclaration ci-jointe. Ce qu'il me dit d'El-Arich concernant les fourrages me rassura beaucoup; et, hier soir, je le fis marcher bien lié à la tête d'un détachement de la 32e, commandé par un de mes aides de camp, pour aller surprendre l'un des camps arabes qu'il a pareillement déclaré avoir rencontrés. Si cette promenade nous procure seulement une vingtaine de chameaux, cela nous fera le plus grand bien. Je pourrai, Citoyen Général, vous en instruire demain.
Le citoyen Sanson m'assure n'avoir trouvé aucune espèce d'approvisionnement en fourrage à Belbeis ni à Salheyeh, ce qui me fait concevoir les plus grandes inquiétudes sur le sort de la cavalerie destinée à vous suivre. On a voulu expédier de Salheyeh un convoi de bourriques chargées de biscuit, mais on les a tellement surchargées, qu'au bout de quelques lieues elle ne purent marcher, et on fut obligé de les faire rétrograder en jetant une partie des vivres; on n'avait nullement songé à la subsistance de ces bêtes. Je comptais cependant beaucoup sur ce convoi pour les faire filer sur El-Arich. Qu'elle est grande, Citoyen Général, la différence entre les résultats et ce que les administrations vous ont et m'ont pareillement annoncé !
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 155).

La campagne commence avec difficultés. Deux heures après avoir écrit cette dernière lettre, Kleber reçoit des nouvelles de Reynier ; celui-ci a rencontré à El-Arich une résistance énergique; il n'a enlevé le village qu'au prix de pertes assez considérables et ne dispose pas de forces suffisantes pour attaquer le fort où l'ennemi s'est réfugié. Aussitôt après avoir reçu la lettre de Reynier, Kleber met en route le petit détachement commandé par Sanson et décide d'avancer d'une demi-journée son propre départ. Kleber écrit à Bonaparte (22 Pluviôse - 10 février), transmettant la lettre de Reynier. Il annonce que Sanson va partir, qu'il le suivra avec un Bataillon de la 25e et deux Compagnies de grenadiers de la 32e; Damas marchera ensuite avec le 1er Bataillon de la 32e. "Je fais prendre à tout le monde des vivres pour quatre à cinq jours et j'ai prévenu la troupe qu'il serait possible qu'elle ne reçût d'autre distribution d'ici à dix jours" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 156).

"Journal de Damas.
22 pluviôse (10 février). - Arrivée à 3 heures après-midi de l'adjoint Martin, qui m'apportait des lettres du général Kleber pour le général Verdier et le commissaire Sartelon, à leur arrivée à Tineh, et pour moi, où il me disait de le venir joindre à Hatieh, pour en partir le lendemain au soir avec lui pour E1-Arieh ... Il me disait de laisser un mot d'instruction à l'aspirant de la marine Monnier ..., pour qu'à son retour, il parte sur-le-champ avec le convoi de vivres pour El-Arich.
... Laissé le commandement des troupes au chef de bataillon Schramm de la 2e légère, avec les lettres pour le général Verdier et le commissaire Sartelon. Kleber mandait au général Verdier de renvoyer les barques aussitôt son arrivée, pour aller chercher à Damiette le 2e bataillon de la 25e, qui avait ordre de rejoindre.
Arrivée à 5 heures de l'adjoint Martel, de retour de Damiette, où il avait été envoyé le 19. Il dit que le général Verdier avait dû partir le 21 et que la 4e demi-brigade d'infanterie légère était arrivée à Damiette pour y tenir garnison
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 158).

Kleber se met en route le 11 février à 3 heures du matin ; il éprouve dans sa marche d'assez graves difficultés, dont témoigne cette lettre adressée à Bonaparte, du bivouac de Bir-el-Abd, le 23 Pluviôse (11 février), à 10 heures du soir : "Vous trouverez ci-joint, Citoyen Général, une lettre du général Reynier dont j'ai pris communication; je ne puis rien y ajouter, sinon que le chef de brigade Sanson, avec un renfort de mineurs, de sapeurs et d'outils, arrivera demain vers midi au camp d'El-Arich, et que je le suivrai de vingt-quatre heures avec un bataillon de la 25e et la 32e demi-brigade. Sans la grande difficulté que j'éprouve dans ma marche, par rapport aux trains d'artillerie mal attelés, j'y arriverais douze heures plus tôt; il faut successivement atteler seize chevaux à une pièce ou à un caisson.
J'écris au commandant du mouillage de Tineh de faire filer sur El-Arich tout ce qui s'y trouvera de vivres, dès que la cange de reconnaissance sera de retour et que le vent le permettra
". Kleber arrive dans la nuit du 13 au 14 à El-Arich (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 157).

Le Général Kleber écrit, depuis El-Arich, le 28 Pluviôse an 7 (16 février 1799), au Général Andréossy : "Le premier convoi, dirigé par l'adjudant général Gilly vieux, est arrivé hier soir : il s'en faut de beaucoup, mon cher général, qu'il nous ait apporté 10.000 rations, comme vous l'annoncez; et, si ce nombre nous a été expédié de Katieh, il s'en est dilapidé les cinq sixièmes. Si les autres nous arrivent dans la même proportion, nous recevrons à peine de quoi subsister ici au jour le jour. Le très intelligent Gilly vieux nous dit bien que les soldats avaient fait, par-ci par-là, quelques trous à plusieurs couffes, mais que cela n'était rien; d’ailleurs, il parait être certain que l'on n'a, en effet, chargé que 4.200 rations. Je ne vois, mon cher Général, nulle nécessité de m'exagérer ainsi ce qu'on nous envoie; nous serions déjà bion loin si on pouvait se nourrir de promesses et de paroles. Nous sommes suffisamment payés pour ne plus croire aucune espèce de déclarations faites par les administrateurs. Au reste, nous économiserons le plus que nous pourrons ce qui nous arrivera de fait. Sans le biscuit pris sur l'ennemi, nos soldats seraient absolument sans vivres depuis hier, et à bout de leur patience; mais le succès obtenu par le général Reynier a fait renaitre la joie et l'espérance. Tout ce dont je vous prie, c'est de ne nous envoyer des troupes qu'autant qu'elles auront été précédées de subsistances en suffisante quantité : j'en excepte la 2e demi-brigade légère, que je désire recevoir pour compléter ma division. Veuillez aussi, je vous prie, réitérer l'ordre à l'adjudant général Almeras, qui est resté à Damiette, de faire filer de suite le 2e bataillon de la 25e, à moins que le général en chef n’en ait autrement ordonné. Nous n'avons eu jusqu'ici aucune nouvelle du convoi par mer; j'enverrai des reconnaissances très souvent à sa rencontre. Je fais partir ce soir 70 chameaux pour Katieh, escortés par 100 hommes; il faudra que vous augmentiez du double cette escorte pour le retour et que vous en donniez le commandement à un officier supérieur, avec une instruction très sévère qui le rende responsable de toute espèce de dilapidations. Dites, je vous prie, au général en chef de ne pas compter sur les pâturages d'El-Arich pour sa cavalerie et son artillerie. Au-delà du petit torrent, on a semé un peu d'orge dans le sable, mais cette culture n'offre aucune ressource" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 169).

Le 18 février, l'armée est complètement concentrée, à l'exception de la 2e Légère et de quelques autres éléments qui restent encore en arrière (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 191).

"Journal de Damas :
1er ventôse (19 février) ... A 2 heures après-midi environ, le général Verdier arriva avec un détachement de la 2e légère et deux compagnies de grenadiers de la 19e de bataille. Ces grenadiers furent réunis à la 25e de bataille et mis sous les ordres du chef de cette demi-brigade.
A la nuit, on changea la batterie de gauche du fort pour la reporter dans la mosquée, où on avait proposé de l’établir d'abord.
Les troupes rentrèrent au camp à la nuit sans être vues, et l'on travailla à établir deux pièces de 12 dans la mosquée à gauche
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 196).

Le 24 février, les Français arrivaient à Gaza.

Le Général Kleber écrit le 7 Ventôse an 7 (25 février 1799) au Général en chef Bonaparte : "Il se trouvait, dans ma division, ce matin, Citoyen Général, 2.197 individus, et les 1.500 rations de biscuit que vous nous avez fait envoyer en ont fourni à chacun environ douze onces. Il est rentré depuis un détachement de la 75e de 90 hommes, qui n'ont pu participer à cette distribution". Kleber ajoute qu'il n'a perdu personne dans la marche depuis Katieh; mais il vient d'apprendre que les moyens d'embarcation réunis sur le lac Menzaleh sont, faute de surveillance, absolument désorganisés; aussi, la 2e légère et le 2e bataillon de la 25e auront beaucoup de peine à rejoindre. Kleber craint que ces troupes ne trouvent pas à Katieh, les subsistances nécessaires pour traverser le désert (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 221).

Berthier écrit au Commandant du fort d'El-Arich, le 9 Ventôse (27 février) : "L'intention du général en chef, Citoyen, est que les troupes de la 2e demi-brigade d'infanterie légère se réunissent à Gaza où il y a des vivres et non à El-Arich où il y en a très peu. Vous ferez donc partir pour Gaza, aussitôt la réception du présent ordre, tout ce qui se trouve à El-Arich de la 2e demi-brigade d'infanterie légère.
Vous ferez successivement partir pour Gaza, par détachement de 50 hommes au moins, les hommes isolés qui arriveraient pour rejoindre leurs corps à l'armée
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 231).

Le 3 mars, la Division Kléber, en avant-garde de l'armée, arrive devant Jaffa et commence à en faire le siège. La ville est bientôt prise d'assaut et la population massacrée en représailles de la décapitation de parlementaires français. La garnison se rend et sera exécutée. La peste sévissant dans la ville, les premiers cas touchent les Français.

"Extrait du Journal de Detroye.
24 ventôse (14 mars) … Le général Junot, l'amiral Ganteaume, l'ordonnateur en chef et un officier du génie ont été détachés, avec la 2e demi-brigade, sur Césarée, pour en visiter le port. Cette ancienne ville, bâtie par Hérode, est à cinq lieues du campement
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 294).

Le 17 mars, Bonaparte avançait vers Saint-Jean d'Acre, vieille place forte des anciens Croisés.

"Extrait du Journal de Detroye.
… Le général en chef, avec le régiment des guides et un bataillon de la 2e d'infanterie légère, s'est porté sur Haïfa; cette ville est enceinte d'une bonne muraille flanquée de tours; et, comme elle est située au bord de la mer au pied du Carmel, on a construit une grosse tour en forme de citadelle sur la pointe de cette montagne; sans cette tour, la ville ne serait pas défensible (sic). Haïfa a été évacuée aujourd'hui par les Turcs, qui en ont emporté l'artillerie sur l'avis de Djezzar. On a trouvé, dans la ville, des magasins de blé et de biscuit (suite de notre bonheur, car l'armée n'a plus de vivres).
Nous avons été fort bien reçus par les habitants de Haïfa ainsi que par ceux des villages du Carmel, que nous avons trouvés occupés à garder de nombreux troupeaux de bêtes à cornes
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 298).

La marche du 18 mars est réglée par des ordres donnés à la première heure, de façon à amener l'armée jusque sous les murs de Saint-Jean-d’Acre : "Ordre au général Kleber de marcher avec toute sa division sur Saint-Jean-d'Acre, en passant la rivière. Le général Kleber ordonnera au général Junot de partir avec la 2e légère (à l'exception du bataillon qui restera à Haïga) et les grenadiers de la 19e, pour marcher sur Saint-Jean-d'Acre par le chemin de la marine.
Ordre au général Bon de suivre le mouvement de la division Kleber
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 304).

Le siège va durer des semaines.

Pendant ce temps, il faut disperser des forces qui marchent au secours de la garnison.

Le 9 Germinal an 7 (29 mars 1799), Bonaparte écrit, devant Acre, à Berthier : "Vous donnerez l'ordre au général Junot de partir demain avec 300 hommes d'infanterie légère et 150 hommes de cavalerie, pour se rendre à Chafa-Amr et de là à Nazareth; dégager ces deux villages des Arabes qui les infestent et qui les empêchent de communiquer avec le camp; faire de là toutes les reconnaissances et prendre tous les renseignements sur les rassemblements qui pourraient exister du coté de Naplouse.
Il y a à Chaia-Amr, pour la garde de l'hôpital, un bataillon de la 18e, qui, en cas d'événement, pourrait lui prêter main-forte.
En passant à Chafa-Amr, il prendra avec lui le fils de Daher, par qui il se fera accompagner
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 361).

Junot arrive le 31 mars à Nazareth, dont la population fait le meilleur accueil aux Français. Il s'y établit pour quelques jours, observant les rassemblements ennemis qui, à son approche, se sont retirés dans les montagnes. Pierre Millet, Chasseur à la 2e Légère, note dans ses Souvenirs : "En arrivant à Nazareth, les habitants de cette petite ville vinrent nous recevoir pour nous marquer la joie qu'ils avaient de nous voir chez eux. Cet endroit n'est maintenant plus qu'un gros village ... Le général Junot, qui commandait, logea au couvent, et une compagnie de chasseurs fit la garde ... Pendant le temps que nous fûmes à Nazareth, les Arabes vinrent plusieurs fois nous attaquer" (Le Chasseur Pierre Millet, Souvenirs de la campagne d'Egypte, Paris, 1903, p. 93 et seq. – In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 361).

Le 8 avril, apprenant qu'un important rassemblement se forme vers le lac de Tibériade, Junot part de Nazareth où il se tenait en observation; il se porte dans la direction signalée pour reconnaitre l'ennemi : "... Il se met en marche avec une partie de la 2e légère, trois compagnies de 350 hommes, et un détachement de 160 chevaux ... A peu de distance de Kafr-Cana, il aperçoit l'ennemi sur la crête des hauteurs de Loubia; il continue sa route, tourne la montagne et se trouve engagé dans la place où il est environné, assailli par 3.000 hommes de cavalerie. Les plus braves sc précipitent sur lui; il ne prend alors conseil que des circonstances et de son courage. Les soldats se montrent dignes d'un chef aussi intrépide et forcent l'ennemi d'abandonner cinq drapeaux dans leurs rangs. Le général Junot, sans cesser de combattre, sans se laisser entamer, gagne successivement les hauteurs jusqu'à Nazareth ; il est suivi jusqu'à Kafr-Cana, à deux lieues du champ de bataille. Cette journée coûte à l'ennemi, outre les cinq drapeaux, 5 à 600 hommes tant tués que blessés; la perte des Français n'est que de 60 hommes tués ou blessés. On ne peut donner trop d'éloges au courage et au sang-froid qu'a déployés le chef de brigade Duvivier dans cette affaire" (Relation des campagnes etc., par Berthier, p. 76 - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 380).

Voici le récit du combat de Loubia, tel que raconté par Pierre Millet : "Ils nous avaient cernés à 15 ou 20 pas au plus; si bien que l'on pouvait choisir celui à qui on voulait donner la mort ... Nous fûmes bloqués de cette manière pendant une heure et nous tirâmes toujours à volonté. Après avoir couvert la terre de corps morts, tant d'hommes que de chevaux, le général jugea à propos de se retirer ... Ils nous suivirent jusqu'à Cana, et nous quittèrent là, après avoir perdu beaucoup de monde. Nous perdîmes environ 100 hommes dans cette affaire ... Nous entrâmes dans Cana pour nous rafraîchir ... Dans ce combat, l'ennemi était dix contre un. Aussi perdirent-ils au moins 800 hommes. Nous portâmes nos blessés au couvent de Nazareth, auxquels les religieux prodiguèrent tous les secours de l'humanité avec un obligeant empressement. Ils en eurent un soin extrême jusqu'à ce qu'ils furent complètement rétablis" (Le Chasseur Pierre Millet, p. 99 - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 382).

Le jour même, 19 germinal an 7 (8 avril 1799), le Général Junot écrit, depuis Nazareth, au Général en chef Bonaparte : "J'avais été informé, hier, que la garnison de Tabarieh, augmentée d'un renfort venu de Damas, voulait venir tenter quelque chose sur les villages voisins de Nazareth; les cheiks m'en avaient fait prévenir. Ce matin, je suis parti avec 125 hommes de cavalerie et mon infanterie, en ne laissant que les gardes du camp. Arrivés à Cana-Galilea, sur la route de Tabarieh, le cheik me prévient que ces forces se portaient du côté du mont Tabor. J'ai continué ma route en me dirigeant sur le lieu du rassemblement. J'aperçus, un instant après, à peu près 100 hommes sur la crête d'un petit mamelon. J'ordonnai au citoyen Duvivier de le tourner, tandis que je marchais droit sur la hauteur; ils évacuèrent ce poste et se retirèrent dans la plaine. Je les y suivis, observant toujours de conserver la montagne. Tandis que je réunissais l'infanterie et la cavalerie, nos tirailleurs escarmouchaient avec l'ennemi; ils pouvaient être alors 1.000 hommes, tous à cheval. Au moment que je me disposais à descendre dans la plaine et à continuer mon chemin, une colonne, forte de 5 à 600 chevaux, est venue nous prendre en queue. Je n'ai eu que le temps de faire faire demi-tour à la cavalerie, et elle a été chargée sur-le-champ, dans un terrain abominable; elle a très bien reçu la charge de pied ferme, pendant que l'infanterie, disposée dans un instant, faisait un feu de file bien nourri sur la colonne qui chargeait la cavalerie et sur celles qui la chargeaient elle-même devant, derrière et en flanc.
Cette manière de les recevoir, à laquelle ils ne s'attendaient pas d'un si petit nombre, les a fait reculer et nous a donné le temps de nous reconnaitre el de gagner en ordre la hauteur voisine, où chacun a repris son rang. J'ai fait alors exécuter dans le plus d'ordre possible la retraite, toujours faisant feu en arrière et profitant de toutes les positions avantageuses que nous offrait le chemin.
Cette action a été pour nous une des plus chaudes que j'aie vues, et extrêmement meurtrière pour l'ennemi. Notre position ne nous a pas permis de lui faire des prisonniers, mais il a eu un grand nombre de tués et doit avoir beaucoup de blessés; nous avons eu 4 ou 5 de leurs chevaux. Nous leur avons pris cinq drapeaux, dont on a été obligé de jeter deux, parce qu'ils gênaient dans la mêlée; j'en ai trois que je vous enverrai.
Je crois, mon Général, avoir eu affaire à deux mille hommes de cavalerie, quoique Duvivier dise trois. Ce ne sont pas des Arabes, mais de fort bonne cavalerie, dont la plupart se sont fait tuer dans nos rangs.
Nous avons eu de notre côté :
1 capitaine du 3e régiment, 8 dragons, 2 carabiniers, 1 grenadier, tués : 12;
2 hussards et un officier, 2 chasseurs, 8 dragons (dont 1 capitaine), 14 carabiniers, 22 grenadiers et 1 officier, blessés : 48 (sic);
13 chevaux tués et 14 blessés.
J'ai l'intime persuasion, mon Général, qu'ils viendront nous attaquer peut-être demain matin; nous n'avons plus du tout de cartouches et vous voyez que notre nombre est un peu diminué. Je crois, mon Général, que nous sommes faibles dans ce poste-ci, surtout si Gherar se joignait à ceux que nous avons vus aujourd'hui.
Chacun, dans cette occasion, a parfaitement fait son devoir; le citoyen Duvivier s'y est conduit comme à son ordinaire, c'est assez vous dire qu'il y a mis toute la bravoure et le sang-froid que vous lui connaissez; il a été bien secondé par le citoyen Singlan, chef d'escadron du 3e. Le chef de brigade Desnoyers s'est conduit on ne peut pas mieux. J'ai été extrêmement content de l'infanterie.
Il y a eu plusieurs militaires qui se sont distingués, je vous enverrai leurs noms.
Si vous envoyez de la troupe ici, je crois, Général, qu'il serait utile qu'elle partît du camp, s'il était possible, avant. le jour. Mais des cartouches et des cartouches
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 380).

L'Adjudant général Alméras écrit, depuis Damiette, le 24 Germinal an 7 (13 avril 1799) au Général Dugua : "... Des 50 chameaux que j'avais envoyés à Katieh, 8 sont péris (sic) ou ont été volés, 9 ont été emmenés de force par le bataillon de la 2e qui les escortait; et le reste, me dit le commissaire Sartelon, est hors de service. Les chameaux cependant étaient, avant leur départ, de la plus grande beauté. Il soupçonne qu'on les a changés. Ils portaient du beurre et de l'eau-de-vie, objets qui ont également éprouvé dans le trajet une diminution qui annonce, dit-il, de grandes friponneries, aussi bien que les approvisionnements expédiés à Om-Fareg. Il faut cependant, à la décharge des employés, ajouter que les hommes de l'escorte étaient ivres à leur passage ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 679).

Prévenu, Bonaparte envoie le reste de la Division Kléber soutenir Junot puis les rejoint lui-même avec la Division Bon. Le 14 avril 1799 (25 germinal an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, devant Acre, au Général Marmont : "... Le général Junot s'est couvert de gloire le 19, au combat de Nazareth ; avec 300 hommes de la 2e d'infanterie légère, il a battu 4,000 hommes de cavalerie ; il a pris cinq drapeaux et tué ou blessé près de 600 hommes ; c'est une des affaires brillantes de la guerre …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 13 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 137 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4091 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4321).

Et le même jour, à l'Adjudant général Almeras, commandant la province de Damiette : "… Tout le pays nous est entièrement soumis et dévoué ; une armée venue de Damas a été complètement battue ; le général Junot avec 300 hommes de la 2e légère a battu 3 à 4,000 hommes de cavalerie, mis 5 à 600 hommes hors de combat et pris cinq drapeaux ; c'est une des affaires brillantes que l'on peut avoir à la guerre …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 6 (la date indiquée est 22 mars 1799 - 2 germinal an 7) ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4092 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4319; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 391).

Quelques jours plus tard, 21 avril 1799 (2 floréal an 7), Bonaparte, depuis son Quartier général, devant Acre, promulgue l'Ordre du jour suivant : "Le général en chef, voulant donner une marque de satisfaction particulière aux 300 braves commandés par le général de brigade Junot, qui, au combat de Nazareth, ont repoussé 3,000 hommes de cavalerie, pris cinq drapeaux et couvert le champ de bataille de cadavres ennemis, ordonne :
ARTICLE 1er. Il sera proposé une médaille de 500 louis pour prix du meilleur tableau représentant le combat de Nazareth.
ART. 2. Les Français seront costumés dans le tableau avec l'uniforme de la 2e d'infanterie légère et du 14e de dragons. Le général de brigade Junot, les chefs de brigade Duvivier, du 14e de dragons, et Desnoyers, de la 2e d'infanterie légère, y seront placés …
" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4107; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 383).

Toujours au sujet du combat de Nazareth, Bonaparte envoie, le 21 floréal an 7 (10 mai 1799), depuis le camp devant Acre, au Directoire exécutif, un résumé des faits : "… Combat de Nazareth (Nasséret).
Cependant une armée nombreuse s’était mise en marche de Damas, elle passa le Jourdain le 17.
L'avant-garde se battit toute la journée du 19 contre le général Junot qui, avec cinq cents hommes des 2e et 19e demi-brigades, la mit en déroute, lui prit cinq drapeaux et couvrit le champ de bataille de morts ; combat célèbre et qui fait honneur au sang-froid français …
" (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d’orient ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 25 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 151 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 304 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4124 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4346; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 499).

Le 12 avril 1799 (23 Germinal an 7), Kleber écrit de Nazareth, au Général en chef Bonaparte : "Je me suis porté hier, avec environ 1.500 hommes, sur la route de Tabarieh, en suivant la plaine. L'ennemi occupait une montagne qui semble la terminer, mais qui ne fait que masquer pour un instant une autre plaine qui se prolonge à droite et qu'il faut traverser pour se rendre d'un côté à Tabarieh et de l'autre à Biçan. Cette montagne commande fortement le pays, et les Turcs purent nous découvrir à plus d'une lieue : nous les aperçûmes à pareille distance. Indépendamment de cette hauteur, ils occupaient encore toutes les crêtes des montagnes à notre droite et nous débordèrent considérablement sur notre gauche. La distance où nous les rencontrâmes est à environ 7 lieues d'Acre, en ligne directe, et à 3 lieues de Nazareth, par le chemin que nous avons pris. En tirant une ligne droite de Safed au mont Tabor, on traverse le champ de bataille d'où ce mont et ce fort se découvrent parfaitement. Ce champ de bataille est le même où combattit, dans la journée du 19, avec tant de valeur et de sang-froid, le général Junot.
Ma troupe était partagée en deux carrés : le premier, composé de la 75e demi-brigade, était commandé par le général Verdier; il tenait la gauche et avait pour flanqueurs les trois compagnies de la 25e; le second était formé par la 2e légère et les trois compagnies de la 19e de bataille; il était flanqué par les trois compagnies de carabiniers. Les 100 hommes de cavalerie étaient au centre, c'est-à-dire marchaient entre les deux carrés qui leur servaient d'appui.
A peine étions nous à portée de canon, qu'avec la rapidité de l'éclair, environ 4.000 hommes à cheval et 500 fantassins fondirent sur nous et parvinrent à nous envelopper complètement en moins de la minute.
Nous espérions alors qu'ils engageraient une mêlée et nous comptions bien en tirer avantage. Mais, soit qu'ils ne crurent pas d'abord avoir affaire à si forte partie, soit que celle qu'ils engagèrent l'autre jour leur eût coûté trop cher, aucun mouvement de notre part ne put les déterminer à s'approcher plus prêt qu'à la portée de fusil ou de pistolet. Cependant le feu de la mousqueterie était vif et le carré du général Junot, surtout les flanqueur, en furent très incommodés. Nous en étions déjà aux prises depuis une heure, lorsque, voulant finir, j'ordonnai au carré du général Junot de gagner successivement les hauteurs à notre droite, pour tourner l'ennemi par sa gauche et se mettre entre lui et Tabarieh. Le général Verdier devait couvrir les derrières du général Junot et la cavalerie amuser l'ennemi par des tirailleurs. Mais ce mouvement, à peine aperçu, décida les musulmans à se retirer et à nous abandonner d'abord le champ de bataille; puis à continuer leur retraite les uns vers Genin, les autres sur Kafr el-Sett, d'où, probablement, ils se dirigeront sur Tabarieh. L'ennemi avait quatre petites pièces de canon portées à dos de chameaux très uniformément harnachés.
La valeur et le sang-froid des généraux sous mes ordres vous sont trop connus, Citoyen Général, pour qu'il m'appartienne de vous en parler. Le général Junot a eu son chapeau percé d'une balle et une forte contusion à la tête, la manche de son habit également percée et une forte contusion au bras : le tout, pourtant, sans effusion de sang, il continue son service. Il a eu, indépendamment de cela, deux chevaux blessés et son dromadaire tué dans le carré.
Je ne saurais faire un trop grand éloge de la conduite des officiers et des soldats. L'œil constamment sur l'ennemi et l'oreille au commandement, tout marchait avec un ensemble peut-être trop imposant pour pouvoir espérer quelques trophées de notre victoire.
Nous avons eu 47 blessés et 6 hommes tués. L'ennemi peut avoir perdu trois fois autant; il a eu surtout beaucoup de tués.
Les troupes sont rentrées dans leur position de Safoureh et de Nazareth vers le (sic) minuit ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 396).

Le 13 avril 1799 (24 germinal an 7), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, devant Acre, au Général Kléber : "… Je vous envoie cet ordre par mon aide de camp Arrighi, qui reconduit en même temps les 25 hommes de la 2e légère que vous avez envoyés …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4087; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 405).

Le 14 avril, Bonaparte envoie à Kleber un détachement d'une eentaine de cavaliers, avec quatre pièces de canon et 10.000 cartouches. Il prescrit, en même temps, de faire rallier la Division Kleher par un détachement de la 2e Légère qui se trouve à Haïfa (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 409).

Le 16 avril a lieu la bataille du Mont Thabor. Les Français dispersent une force de 35.000 hommes.

Pierre Millet décrit d'une façon poignante la situation de la Division, bloquée de 6 heures du matin à 4 heures du soir, et se voyant sur le point de manquer de munitions : "Nous eussions bien donné le peu de pain que nous avions pour de la poudre et des balles, car nous n'avions pas le temps de le manger. Quand même nous eussions eu le tnmps, nous n'eussions pu en jouir, car nous étions si exténués de la soif et de la fatigue que nous n'en pouvions plus parler. A peu de distance était un lac, que la division n'avait pu atteindre, de sorte qu'il était impossible de se rafraichir". Plus loin, à propos de l'intervention de Bonaparte, Millet ajoute : "Pense, ô lecteur, quelle joie nous eûmes de voir un renfort arriver si à propos ! Le soldat, ... ranimant ses forces presque entièrement abattues, chargea avec la plus grande intrépidité ... Souviens-toi, lecteur, de ce que j'ai dit ci-devant, que nous étions péri de soit. Eh bien ! la soif de la vengeance avait éteint celle de l'eau et fait place à celle du sang ... car nous étions dans l'eau de ce même lac, jusqu'à la ceinture, dont un peu auparavant nous en avions désiré un verre avec tant d'ardeur. Mais nous ne pensions plus à boire, mais bien à tuer et rougir ce lac du sang de ces cruels, qui un peu auparavant méditaient d'emporter nos têtes et de noyer nos corps dans ce même lac, où ils furent eux-mêmes noyés, et dont le lac en fut rempli" (Le Chasseur Pierre Millet, p. 104 et seq. - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 422).

Toutefois, la situation est loin d'être aussi favorable que ce que le dit Bonaparte, car la peste s'étend dans le Corps expéditionnaire, et Saint-jean d'Acre tient bon.

Le Général Kleber ordonne, de Tabarieh, au Général Junot, le 29 Germinal an 7 (18 avril 1799) de commander "l'avant-garde de la division", avec son Quartier général à Tabarieh, sa ligne s'étendant du pont d'Yakoub à celui de Magama. La garnison du fort de Safed doit être 200 hommes, dont 100 seront détachés au pont d'Yakoub. Tabarieh doit fournir une garnison de 100 hommes au pont de Magama. Ces garnisons seront relevées toutes les 48 heures et tireront leurs subsistances de Tabarieh. "Le gros de votre troupe sera campé au dehors de Tabarieh, et vous prendrez les mesures les plus rigoureuses pour qu'elles aient le moins possible de communication avec les habitants de Tabarieh, que l'on dit attaqués de la maladie contagieuse. Pour cela, il est nécessaire que vous établissiez un poste à la porte de la ville. Vous serez également obligé de faire surveiller par des postes tous les magasins qui y sont". Il lui recommande d'établir des communications par signaux, notamment sur une hauteur en arrière de Tabarieh, dans la direction de Safed. Junot aura sous ses ordres la 2e Légère, les 3 Compagnies de Grenadiers de la 19e et environ 70 chevaux: sous les ordres du chef de brigade Duvivier; plus, une pièce de 3 et une de 5 (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 426).

Le 8 mai 1799 (19 floréal an 7), Bonaparte fait écrire, depuis le Quartier général, devant Acre, au Général Kléber : "... Le général en chef ordonne que la brigade du général Junot, composée de la 2e légère, des compagnies de grenadiers de la 19e, toute la cavalerie que vous avez, vos six pièces de canon, le commissaire des guerres de votre division, restent pour prendre une position qui couvre nos magasins de Tabaryeh et Nazareth, et observer l'ennemi pour bien couvrir l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4120; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 479).

Concernant l'assaut du 10 mai, "Les éclaireurs des différentes divisions, écrit Berthier, les grenadiers de la 75e, ceux de la 19e, les carabiniers de la 2e légère montent à la brèche. Ils surprennent les postes de l'ennemi, les égorgent; mais ils sont arrêtés par de nouveaux retranchements intérieurs, qu'il leur est impossible de franchir; ils sont contraints de se retirer.
Le feu des batteries continue toute la journée. A 4 heures du soir, les grenadiers de la 25e demi-brigade arrivent de l'avant-garde : ils sollicitent et obtiennent l'honneur de monter à l'assaut. Ces braves s'élancent; mais l'ennemi avait établi une deuxième et une troisième ligne de défense, qu'on ne pouvait forcer sans de nouvelles dispositions : la retraite est ordonnée. Ces trois assauts coûtent à l'armée environ 200 tués et 500 blessés
" (Relation des campagnes, etc., p. 95 - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 494).

Dans une lettre à sa mère, en date du 23 Floréal (12 mai), André Peyrusse raconte, concernant l'assaut du 10 mai 1799 : "La division Kleber devait commencer l'attaque; l'adjudant général Fouler avait le commandement de l'avant-garde, il fut tué sur le sommet de la brèche. Ce malheureux événement n'intimida point la 75e; elle se précipita dans la ville au même moment que les divisions Reynier et Bon attaquaient les ennemis qui se trouvaient dehors; mais le manque d'ensemble, peut-être les efforts des ennemis, parvinrent à intimider ceux qui étaient entrés. Ceux qui ne furent point tués furent faits prisonniers ou assassinés, car ils ne sont plus revenus.
Surpris d'un pareil désordre, on fit cesser le feu. Les troupes se reposèrent quelque temps; on fit réunir toutes celles qui étaient disponibles; les grenadiers de la 25e et les carabiniers de la 2e arrivèrent dans cette circonstance et eurent l'ordre de se rendre à la tranchée. L'ardeur et le courage de ces nouvelles troupes firent croire au général en chef qu'il pouvait ordonner un nouvel assaut. Son intention était de monter le premier à la brèche, on a eu beaucoup de peine à le retenir. Les grenadiers n'avaient pas besoin qu'on leur donnât l'exemple, ils se précipitèrent comme des forcenés; mais l'ennemi avait eu le temps de se défendre intérieurement, et nos troupes furent reçues par un feu bien nourri et croisé, qui ne leur permit plus d'avancer. Le chef de brigade de la 25e, Venoux, y périt au milieu de ses plus intrépides grenadiers.
Les chefs des 9e et 75e demi-brigades y furent blessés, et le général de division Bon reçut une balle dans le bas ventre qui fait craindre pour sa vie. Le général Kleber a eu presque tous ses aides de camp blessés et a eu lui-même quelques meurtrissures. Croisier, aide de camp du général en chef, a eu la jambe cassée, et Arrighi, aide de camp du général Berthier, a eu la tête traversée d'une balle.
Ces différentes affaires nous coûtent d'intrépides soldats et d'excellents officiers, presque tous les officiers généraux ont été blessés ou assommés à coups de pierre. Le général de cavalerie Murat a demandé de servir à la tranchée, parce qu'il n'y avait plus d'officiers généraux en état de faire ce service. Son aide de camp Colbert a eu la cuisse traversée d'une balle. Doguereau, aide de camp du général Dommartin, a eu les deux épaules traversées, Le général Verdier a eu son aide de camp tué sur la brèche. Deux adjoints à l'état-major ont été blessés, un a été tué, presque tous les corps d'armée ont perdu un de leurs chefs, presque tous les capitaines ont perdu la moitié de leur compagnie, et les régiments la moitié de leurs officiers; je n'exagère point, et il est constant que la moitié de l'armée a péri
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 496).

Le 17 mai, Bonaparte décide de lever le siège et de rentrer en Egypte. Il fait écrire, ce jour là (17 mai 1799 - 28 floréal an 7), depuis le Quartier général devant Acre, au Général Junot : "… Il est ordonné au général Junot de prendre position le 30, à deux heures après midi, sur les hauteurs de Safoureh, de renvoyer de suite à Hayfâ les femmes, bagages et écloppés qu'il pourrait avoir avec lui, tant de l'infanterie que de la cavalerie ; il n'oubliera pas de retirer de Nazareth 38 hommes de la 2e qui y sont, ainsi que tous les employés aux vivres et autres Français …"(Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4143).

Le chasseur Pierre Millet semble traduire avec sincérité l'opinion dominante en présence de cette cruelle situation : "... On démonta tous ceux qui étaient à cheval, état-major et autres. Le général en chef même ne garda qu'un cheval et donna ses autres chevaux pour le transport des blessés.
Le lendemain, il fallut partir et, par un ordre trop cruel; abandonner les malheureux pestiférés, ce qui perça le cœur à l'armée, voyant qu'il fallait laisser nos malheureux frères d'armes à la merci des barbares arabes, qui leur coupèrent la tête aussitôt que nous fûmes partis. Plusieurs de ces malheureux venaient, criant après nous et nous conjurant de ne pas les abandonner. Mais il était défendu, sous peine d'être puni sévèrement, d'avoir aucune communication avec eux. Cet ordre, quoique dur, était pourtant nécessaire; car, s'il eussent eu communication avec l'armée, ils auraient aussi communiqué ce terrible fléau et, pour en vouloir sauver un petit nombre, l'armée eût risqué à périr totalement
" (Le chasseur Pierre Millet, Souvenirs de la campagne d'Égypte, p. 126 - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 554).

Le Chasseur Pierre Millet (p. 130) raconte : "Nous laissâmes à Gaza quelques malades qu'on ne pouvait amener dans le désert, dont le pacha donna des otages, qui répondaient d'eux sur leurs têtes. Je ne sais s'ils ont tenu parole; car je n'en ai plus entendu parler" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 593).

La Syrie-Palestine est évacuée et on en garde les débouchés. Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Qatyeh, à Berthier le 7 juin (19 prairial an 7) : "... La 2e Légère, qui restera à Katieh, tiendra des postes à Tineh et à Om Fareg; chacun de ses postes aura une pièce de 4 attelée ... La 2e d'infanterie légère aura avec elle un pièce de 4" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4165 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4370; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 605).

Le même 18 Prairial an 7 (7 juin 1799), le Général en chef Bonaparte écrit, depuis Katieh, au Général Berthier : "Vous donnerez l'ordre, Citoyen Général, qu'il soit distribué des souliers :
A la 13e demi-brigade 250 paires ...
2e légère 200 ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 604)

Le 21 juin 1799 (5 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général au Caire, à Berthier : "... Dès que le général Leclerc sera arrivé à Katieh, avec le bataillon de la 25e de Ligne, il fera relever la garnison d'El Arish par 120 hommes de la 2e d'infanterie légère, 120 hommes de la 25e ... Les grenadiers de la 19e seront incorporés dans la 2e demi-brigade d'infanterie légère. Vous donnerez l'ordre que l'on profite du moment où cette demi-brigade est à Katieh pour l'organiser comme la 69e, c'est à dire à 5 compagnies par bataillon. Le général Junot, qui sera chargé de ce travail, rapportera au Caire les contrôles" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4419).

Le 15 juillet 1799 (27 messidor an 7), Kléber écrit, depuis Damiette, au Général Bonaparte : "... Les deux bataillons de la 2e légère n'étant pas encore arrivés, je me trouve ici avec tout au plus 3 ou 400 hommes, y compris la garnison de Lesbeh, et je puis d'autant moins m'en dégarnir, qu'il est très vraisemblable que l'ennemi fera une forte diversion de ces côtés …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7).

Le 18 juillet 1799 (30 messidor an 7), Kléber écrit, depuis Damiette, au Général Bonaparte : "… Les deux bataillons de la 2e légère sont arrivés ici ; mais, affaiblis par les maladies et les détachements, ils ne forment pas ensemble 300 hommes ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7).

Le 24 juillet 1799 (6 thermidor an 7), Kléber écrit, depuis Birket Ghaitas, au Général Bonaparte : "Je vous ai mandé hier dans l'après-midi que je réunissais ma division à Rahmanieh dans la nuit, pour vous joindre à Birket, où je suis arrivé ce soir à huit heures avec un bataillon de la 2e et un de la 75e, tous deux très-fatigués. La 25e, qui était à Foua, n'a passé le Nil devant Rahmanieh que ce matin à six heures, lorsque de ma personne j'en partais. Ce bataillon ne pourra être ici que demain matin. Je partirai dès que la lune sera levée avec les deux premiers, et je ferai la plus grande diligence pour arriver au point que vous m'indiquez, mais que je ne connais pas ; je profiterai de la personne que vous m'enverrez à Beda pour m'y guider ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7).

Le 25 juillet, Bonaparte écrase un débarquement de l'armée turque à Aboukir.

Le 1er août 1799 (14 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Alexandrie, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "... La 69e demi-brigade [de ligne], la 2e d'infanterie légère, les deux bataillons de la 61e [de ligne] tiendront garnison dans l'arrondissement d'Alexandrie. Par là, le général Marmont pourra placer 2 bataillons à Aboukir, un à Rosette, un ou deux dans le Bahireh et 3 ou 4 à Alexandrie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4662).

Le 23 août, quasi secrètement, devant la situation politique en France, le Général en chef s'est rembarqué, laissant le commandement de l'Armée d'Orient à Kléber.

Le 1er novembre 1799, se déroule la bataille de Damiette. Dans son Rapport adressé au Directoire exécutif, et daté du Quartier-général du Caire, le 16 novembre 1799 (25 brumaire an 8), le Général en CHef Kléber écrit : "... le 10, à la pointe du jour, l'ennemi exécuta son débarquement, et jeta à terre, du premier transport, environ quatre mille hommes, qui s'occupèrent aussitôt à se retrancher ; le point qu'ils choisirent est celui situé entre la rive droite du Nil, la mer et le lac Menzaléh.
Le général de brigade Verdier, qui était campé entre Lisbéh et la côte, instruit de cette descente, marche sans délibérer, attaque et passe au fil de l'épée près de trois mille Turcs, n'accordant la vie qu'à environ huit cents d'entre eux qui implorèrent sa clémence.
Les troupes que commandait le général Verdier dans cette audacieuse défense montaient à peine à mille hommes, de la 2e légère, de la 32e de bataille et du 18e régiment de dragons.
Il a été enlevé à l’ennemi trente-deux drapeaux, une pièce de 24, et quatre pièces de campagne avec leurs approvisionnements.
… Nous avons eu dans cette journée, quatre- vingt-dix-sept blessés et vingt-deux hommes de tués : du nombre de ces derniers se trouve le chef de brigade Desnoyer, commandant la 2e légère, officier d'un grand mérite, dont les talents égalaient la froide intrépidité ...
" (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d’orient).

Le Chef de Bataillon Schramm, de la 2e Légère, est nommé par Kléber, Chef de Brigade à titre provisoire le même jour (1er novembre 1799).

/ 1800-1801, la fin de l'Egypte française

Kléber, commandant l'Armée d'Orient après le départ de Bonaparte, conscient qu'il ne pourrait tenir encore longtemps, avait signé une convention d'évacuation du Corps expéditionnaire français à El Arisch fin janvier. Et il commençait à l'appliquer quand la duplicité anglo-turque le force à accepter une nouvelle bataille. Il rassemble ses troupes et écrase une armée turque à Héliopolis le 20 Mars. La 2e Demi-brigade légère n'y participe pas.

Le Caire est repris aux mains des insurgés et l'Egypte retourne sous le contrôle des Français, avec la Haute-Egypte laissée à notre allié Mourad Bey.

Le 14 juin, Kléber est assassiné et le Général Menou prend le commandement en chef.

Les positions de la 2e Demi-brigade légère sont les suivantes à l'Armée d'Orient en août 1800 :
Août 1800 côte SHDT : us180601
Chef de corps : vacant (Schramm à titre provisoire)
Conscrits des départements du Lot et Garonne de l'an XIII
THIERRY Quartier-maître trésorier; BOURGUY Quartier-maître trésorier
1er Bataillon : Hypolite, Adjudant du 1er Bataillon
2e Bataillon : commandant Chef de Bataillon Saleich; Rives, Adjudant du 2e Bataillon
3e bataillon ?

Le 8 mars 1801, les Anglais débarquent un Corps expéditionnaire en Egypte. Les faibles forces françaises ne peuvent alors les repousser. Les Britanniques marchent sur Alexandrie.

Le 12 mars, un premier combat à Mandara les retarde un peu. Mais ceux-ci entre-temps se retranchent, attendant une contre-offensive plus sérieuse des Français. Ce sera la bataille de Canope, le 21 mars, où les Français s'écrasent contre le camp retranché anglais. Les attaques mal coordonnées échouent, malgré le courage des soldats. La 2e Demi-brigade Légère y a trois Compagnies de Carabiniers à la Division Rampon, aux ordres de Sornet qui sera tué dans la bataille.

Après la perte de la bataille, Menou s'enferme dans Alexandrie, attendant d'hypothétiques renforts de France.

Les forces françaises sont désormais assiégées dans Alexandrie et au Caire. Belliard et la garnison du Caire peuvent, après une tentative d'offensive infructueuse contre une armée turque, embarquer pour la France le 9 Août. Ils rallieront Marseille. Quant à Menou, il doit capituler le 2 Septembre, et ses troupes embarqueront pour la France dans les jours suivants.

Les "Egyptiens" retrouvent la France fin Septembre. L'unité avait bien besoin d'être réorganisée après sa quarantaine obligatoire. Schramm est confirmé comme Chef de Brigade par Arrêté des Consuls, le 31 octobre 1801.

/ Les autres éléments de la 2e Légère, 1800-1801

Le 16 février 1800 (27 pluviôse an 8), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ... au bataillon de la 2e légère, qui est à l'armée du Rhin, de se rendre en toute diligence en Batavie ;
aux deux bataillons de la même demi-brigade, qui sont à Lorient, de se rendre en Batavie.
Ces corps prendront la plus courte route. Vous prendrez les mesures pour compléter cette demi-brigade à 3000 hommes
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4999).

Le 8 mars 1800 (17 ventôse an 8), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Saint-Hilaire, commandant de la 8e Division militaire : "Je vous prie, citoyen général, de faire partir en toute diligence pour Chalon-sur-Saône les bataillons bis et les dépôts des demi-brigades qui composent l'armée d'Orient. On m'annonce que vous avez dans la 8e division le bataillon de la 2e d'infanterie légère ... Annoncez-moi par le retour du courrier le jour de leur arrivée à Chalon. Faites-les diriger sans séjour sur cette ville" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5078).

Le 10 mars 1800 (19 ventôse an 8), le Premier Consul écrit, depuis Paris à Berthier : "... Le citoyen Chavardès commandera les bataillons de la 1re et 2e légère" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 162).

Le 17 mars, l'incorporation du Bataillon de la 2e Légère nécessite le dédoublement de la Demi-brigade légère d'où résulte le groupement suivant :
- Bataillons des 21e et 22e Demi-brigades légères – Chef de Brigade : Magny.
- Bataillons des 2e et 4e Demi-brigades légères – Chef de Brigade : Citoyen Chavardès (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 50).

Situation de la Division Chabran (Bataillons supplémentaires Armée d'Orient à l'Armée de Réserve) le 22 mars 1800 (Infanterie légère) :

Tableau des progrès de l'organisation des dépôts d'infanterie de l'armée d'Orient en bataillons, conformément à l'arrêté des Consuls de la République du 28 frimaire an 8 (19 décembre 1799), depuis le 3 pluviôse (23 janvier 1800) jusqu'au 1er germinal suivant (22 mars 1800).
Numéros des Corps.
Présents sous les armes.
Force actuelle à l'effectif.
Manque au complet.
Observations
2e
173
225
775
Il va être réorganisé; on le complétera autant qu'il sera possible avec des compagnies de chasseurs auxiliaires, ou des conscrits, à mesure qu'il en arrivera; ce bataillon est à Mâcon.

Le Général de division, inspecteur général aux revues, P. GAULTIER.

La situation du 24 mars 1800 donne :
Armée de réserve.
BATAILLONS (bis) DE L'ARMÉE D'ORIENT EMBRIGADÉS.
Infanterie légère
21e et 22e, 1,041
2e et 4e, 76
1,117 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 612).

Une situation en date du 10 avril donne au Bataillon supplémentaire (de l'Armée d'Orient) de la 2e Légère un effectif de 268 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 615 - Note : Cette situation, existant seulement à l'état de minute, ne peut inspirer une confiance absolue).

D'après un "État de la force et de l'emplacement des corps arrivés dans leurs cantonnements au 26 germinal an 8 (16 avril 1800)" signé par le Général Vignolle, Général chef provisoire de l'Etat-major général, "l'embrigadement formé des dépôts de l'armée d'Orient" comprend un Batailllon de la 2e Demi-brigade légère qui est à Mâcon, et a 292 hommes présents sous les armes; son effectif total est de 348 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 619).

La situation de l'Armée de Réserve (1ère partie) datée du 5 Floréal an 8 (25 avril 1800) indique :
Armée de Réserve : Berthier, Général en chef.
Bataillons formés des Dépôts d'infanterie de l'Armée d'Orient.
2e Légère, à Mâcon, 382 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 622 - Note : Une autre situation a été établie la veille, 24 avril, sous une autre forme présentant les effectifs par armes et subdivisions d'armes au lieu de les donner par division. – Elle ne diffère de celle-ci que par quelques détails (Archives nationales AF. IV, registre, 1159.)). A noter qu'une situation établie le même jour à Paris, donc un peu moins fiable, donne la 2e Légère avec un effectif de 292 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 627)

Le 19 Floréal an 8 (9 mai 1800), le Général de Brigade Veaux, écrit, depuis Chalon, au Premier Consul : "... Il me reste 6 bataillons à organiser, qui sont : la 2e demi-brigade légère, les 18e, 19e, 25e, 61e et 32e demi-brigades de bataille. Ces corps formeront deux demi-brigades provisoires, dès qu'il sera arrivé des conscrits pour les compléter et des armes pour les armer. J'ai écrit à Dijon, au général Vignolle, à cet égard.
J'ai envoyé mon aide de camp à Mâcon, pour avoir les renseignements exacts des 3 bataillons qui s'y trouvent, ainsi que vous le demandez, mais seulement des 6 bataillons complémentaires restant des dépôts de l'armée d'Orient; ils vous parviendront incessamment.
J'aurai l'honneur de vous envoyer exactement l'état des hommes incapables de faire la guerre et restant aux dépôts des différents bataillons que je suis chargé d'organiser.
La pénurie de fusils et d'habits est absolue, ainsi que de la chaussure. Les bataillons qui sont ici n'ont rien. Il en faudra également pour les conscrits qui arriveront.
Je crois devoir vous rendre compte, citoyen Consul, de la désertion; elle est toujours considérable, surtout dans les mouvements que font les bataillons. La trop grande indulgence a pu seule l'enhardir jusqu'à présent.
Aussitôt que j'aurai terminé l'organisation des demi-brigades restantes, je vous demanderai, citoyen Consul, de vouloir bien ne pas me laisser dans l'intérieur. Depuis le commencement de la guerre, je n'ai cessé de servir activement, je la verrais terminer avec regret sans y avoir part ...
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 251).

Le Général Veaux écrit, de Châlon-sur-Saône, à Dupont, le 11 juin 1800 : "... J'ai eu l'honneur de vous rendre compte différentes fois que ces bataillons ne sont point organisés et qu'ils n'ont que les anciens hommes de dépôt, n'ayant pas reçu de conscrits ; excepté les trois bataillons qui sont à Mâcon, savoir la 2e légère, la 18e et 19e de ligne, dont la force est de 1253 hommes, et ceux de la 25e, 32e et 61e, n'ont exactement que leurs anciens soldats de déppôt qui montent à 800 hommes, parmi lesquels il se trouve au moins cent hommes hors d'état de faire la guerre, officiers et sous-officiers compris. Ces six bataillons se trouvent absolument dépourvus de chaussure et la majeure partie est sans habits, excepté le bataillon de la 18e de ligne, qui est habillé ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 32).

18 octobre 1800 (26 vendémiaire an 9), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de la Guerre par Intérim : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner la destination suivante aux troupes de la garnison de Malte.
Le détachement de la 2e légère rejoindra le dépôt de sa demi-brigade en Italie ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5697).

Le 16 Thermidor an 9 (4 août 1801), Murat écrit, depuis Florence, au Ministre de la Guerre : "Je vous adresse, citoyen ministre, un rapport que le citoyen Marmont, chef de bataillon de la 2e légère, a envoyé au général Soult du lazaret de Messine, où il se trouve avec environ 100 militaires. Je lui ai fait donner l'ordre de joindre l'avant-garde où les soldats qu'il a conduits seront incorporés dans leurs demi-brigades respectives. Le rapport du citoyen Marmont est postérieur à celui du général Damas que je vous fis passer il y a quelques jours, et beaucoup moins détaillé, il ne nous apprend rien de très important ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 54, lettre 669).

Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an 10), Napoléon écrit, depuis Paris, à Berthier, Ministre de la Guerre que "... la 2e demi-brigade légère se rendra à Genève ...
Ces demi-brigades de l'armée d'Orient resteront dans la 8e division militaire jusqu'à ce qu’elles soient embarquées, au nombre des deux tiers de la force de la demi-brigade.
Elles laisseront un chef de bataillon et plusieurs officiers à Marseille et à Toulon pour rejoindre les détachements qui arriveraient plus tard.
Vous donnerez des ordres pour envoyer, le plus promptement possible, dans tous les endroits où ces demi-brigades doivent tenir garnison, tout ce qui leur est nécessaire
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6654).

Le 18 décembre 1801 (27 frimaire an 10), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez l'ordre à la 2e, 4e et 21e demi-brigade légère de passer directement par Lyon en se rendant à leur destination. Elles complèteront leurs compagnies de carabiniers qui serviront pour fournir la Garde au palais du Premier Consul à Lyon. Il leur sera à cet effet donné des bonnets de grenadiers ...
Il est nécessaire que toutes ces dispositions aient leur exécution pour le 14 nivôse
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3114 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6684).

LE RETOUR EN FRANCE, 1802-1803

2e Léger vers 1803-1804
Fig. 2 et Fig. 3 Officier de Carabiniers, Carabinier et Chasseurs du 2e Léger vers 1803-1804

Si donc la majorité de la Demi-brigade doit se rendre à Genève, les Carabiniers sont détachés pour Lyon pour la Consulte de la République Italienne et doivent servir de garde au 1er Consul.

Le 20 janvier 1802 (30 nivôse an 10), Bonaparte écrit depuis Lyon au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre ... de ne plus garder pour garnison à Lyon aucun corps d'infanterie.
Cette garnison ne sera composée désormais que de 18 compagnies de grenadiers qui seront formées :
De 3 compagnies de carabiniers de la 21e légère,
De 3 de la 4e,
De 3 de grenadiers de la 59e,
De 3 de carabiniers de la 2e légère,
De 3 de carabiniers de la 22e légère,
De 3 de carabiniers de la 6e légère.
Ces compagnies qui seront tirées des corps qui sont dans la 7e division correspondront avec eux pour leur comptabilité, comme s'ils étaient dans la même division.
Au 1er vendémiaire de chaque année, on changera ces grenadiers. Le ministre de la Guerre désignera, soit dans la 7e, soit dans la 18e ou dans la 19e division militaire même, les grenadiers qui devront former la garnison de Lyon.
Il sera sévèrement défendu à ces compagnies de grenadiers de recruter aucun homme ; toutes les recrues qui se présenteraient seront envoyées aux corps.
Le général commandant à Lyon classera ces 18 compagnies en 3 bataillons commandés chacun par un chef de bataillon que désignera le ministre de la Guerre. Les chefs de bataillon suivront leurs grenadiers. Toutes les fois qu'un corps partirait de Lyon, ou d'une division voisine, les grenadiers suivront le corps auquel ils appartiennent, et d'autres compagnies les remplaceront.
Cet ordre de choses peut commencer à avoir lieu dès le 20 pluviôse. Il faut recommander au général commandant la place de Lyon de ne faire faire à ces grenadiers qu'un service d'honneur et de haute police, et d'avoir soin que les compagnies soient complétées par leur corps et bien tenues. Il doit y avoir à Lyon, comme à Bordeaux et à Paris, une garde nationale soldée pour faire le service de la basse police
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6728).

Le 27 mai 1802 (7 prairial an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vois, citoyen ministre, que sur l'état de l'emplacement des troupes du 5 prairial, les chefs de brigades ... des 2e, 4e, 21e et 22e légères ne sont pas nommés. Cependant ces places ne sont pas vacantes ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 439 ; Correspondance générale, t.3, lettre 6917).

Le 1er juillet 1802 (12 messidor an 10), Bonaparte écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre à la 2e demi-brigade légère qui est à Ancenis de se rendre à Genève. ... Faites connaître à la 2e demi-brigade légère que je suis satisfait des renseignements qui m'ont été donnés de Genève sur sa discipline et sur sa bonne conduite" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6974).

Pour la grande parade du 14 Juillet 1802, l'unité envoie une délégation avec son Chef de Brigade recevoir ses nouveaux drapeaux consulaires (voir articles sur les 7e et 31e Léger). Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'Infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !
" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182).

A l'Automne 1802, la Suisse est en ébullition interne et Bonaparte compte bien y mettre de l'ordre. Il charge le Général Ney d'appuyer militairement ses propositions pour le pays.

Le 2 octobre 1802 (10 vendémiaire an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Quoique j'aie donné l'ordre qu'on n'employât pas les demi-brigades venant d'Egypte, si les circonstances devenaient urgentes, le général Ney pourra compléter à 500 hommes un bataillon de la 2e légère, et s'en servir ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 389 ; Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6359 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7193).

Les Carabiniers du 2e Léger rejoignent leur Demi-brigade. Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier le 9 octobre 1802 (17 vendémiaire an 11) : "Je vous prie citoyen ministre de donner l'ordre aux carabiniers de la 2e Légère et de la 78e qui sont à Lyon, de se rendre à Genève pour être aux ordres du général Ney ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 391 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7201).

Le 29 octobre 1802, le Général Séras s'empare de Zurich, sans coup férir; le Général Ney, l'apprenant, écrit, le 31 octobre 1802, au Ministre de la Guerre Berthier : "... Les bataillons de la 6e légère et de la 78e de ligne, ainsi que l'escadron du 20e de cavalerie, qui étaient déjà à Payerne et Avanches retournent à Genève ; ils partiront ensuite de cette ville pour Grenoble, Chambéry et Lyon, leurs anciennes garnisons. Il ne restera donc à Genève que la 2e légère ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 376).

Puis, le 31 octobre 1802 (9 brumaire an 11), depuis Rouen : "... les détachements de la 61e et de la 2e Légère se réuniront à Genève et à Besançon … Donnez l'ordre à la 2e Légère de partir le 1er Frimaire de Genève, pour tenir garnison à Châlon sur Saône, où elle passera l'Hiver ...
Le pain, la viande et les fourrages seront fournis par la Suisse ; vous vous en expliquerez avec le citoyen Stapfer. La solde sera fournie par le Gouvernement français ; en conséquence, à compter du 1er frimaire, le citoyen Barbé-Marbois aura un payeur pour la Suisse et fera la solde pour frimaire ...
" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 400 ; Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6404 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7253).

Le 17 décembre 1802 (26 frimaire an 11), on informe le Premier Consul que "Le sous-préfet de Villeneuve en Lot-et-Garonne dénonce à Lacuée, son compatriote, le mauvais état d'un détachement de la 2e légère". Ce dernier répond : "Renvoyé au minisire de ia guerre pour se faire rendre un compte particulier de la situation de la 2e demi-brigade légère qui doit être à Châlons; il faut ordonner à un général qui soit dans la 18e division, d'en vérifier la comptabilité avec le plus grand soin" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 515).

Le 17 juillet 1803 (28 messidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Gand, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites-vous faire un rapport particulier sur les 2e, 15e et 17e demi-brigades légères, et sur les 30e, 72e et 88e de ligne pour savoir si par l'organisation de leur corps d'officiers, et par le nombre d'anciens qui sont dans leur cadre, elles pourraient faire partie d'un camp ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 584 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7832).

Le 25 juillet 1803 (6 thermidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Bruxelles, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre que les 2e, 15e et 17e demi-brigades légères, ainsi que les 30e, 72e et 88e de ligne se préparent à faire partie des camps qui auront lieu cet automne sur la côte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7857).

Le 14 août 1803 (26 thermidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre ... à la 2e légère qui est à Mâcon de se rendre à Rouen, elle partira le 10 fructidor ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7932).

Le 21 Août 1803 (3 fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... Ordre à la 2e demi-brigade d'infanterie légère, qui est à Mâcon, de se rendre à Rouen, où elle attendra de nouveaux ordres ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).

Le 24 mars 1803 (3 Germinal an 11), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre, à la 88e de se rendre en garnison à Strasbourg ... à la 2e légère id. à Juliers (26e division militaire) ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7533).

L'Etat Militaire de l'an XI (23 septembre 1802 - 23 septembre 1803) nous donne pour encadrement le Chef de Brigade Schramm, les Chefs de Bataillon Saleich, Marmond, Geither et Lacoste, et le Quartier-maitre trésorier Lucet.

26 novembre 1803 (4 frimaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner ordre qu'il soit formé quatre corps d'éclaireurs : un à Alençon, un à Nogent-le-Rotrou, un au Mans et l'autre à Mayenne.
Ces quatre corps seront sous les ordres du général Lagrange, inspecteur général de gendarmerie, qui se rendra à cet effet à Alençon.
... Celui d'Alençon sera composé de 25 gendarmes, d'une compagnie de 60 hommes à cheval du 3e régiment de dragons, qui est à Versailles, de deux compagnies, de 65 hommes au moins chacune, du 2e régiment d'infanterie légère, et d'une compagnie de 60 hommes au moins du 16e régiment de chasseurs ...
Les troupes faisant partie de ces quatre corps d'éclaireurs jouiront d'une indemnitédevivres de campagne.
Le général Lagrange sera autorisé, en sa qualité de général de gendarmerie, à faire toutes les dispositions qu'il jugera convenables ; il appellera, des légions de gendarmerie, quelques piquets pour aider à ses opérations, lorsque cela sera nécessaire.
Il doit tenir ces quatre corps perpétuellement en marche, cerner les bois, villages et tous les lieux où la compagnie de brigands qui a arrêté deux diligences et a paru, il y a un mois, près de Mayenne, pourrait se retrouver, et les exterminer.
Je ne doute pas que les malveillants ne profitent du prétexte de la conscription pour agiter ces départements. Le général Lagrange se portera partout où il y aurait du trouble ; il se concertera avec les préfets, les maires, les évêques, les curés, lesprésidents des assemblées cantonales, et enfin tous les hommes marquants et attachés au Gouvernement, afin de parvenir à faire une justice exemplaire des auteurs de ce commencement de brigandage.
Vous lui ordonnerez de correspondre tous les jours avec vous ; il sera traité comme le général Gouvion.
En sa qualité de général de gendarmerie, il se portera partout, ne respectera aucune limite de division, ni de département, et suivra lui-même, avec ses colonnes d'éclaireurs, les brigands partout où ils pourraient se réfugier
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7330 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8336).

Le 18 décembre 1803 (26 frimaire an 12), Napoléon écrit, depuis Paris, à Berthier : "... La 1re demi brigade de Ligne et la 2e Légère seront dirigées de manière à arriver à Paris dans les premiers jours de Pluviôse …
Vous engagerez à Paris la garnison à leur donner des repos de corps, et vous ordonnerez que pendant qu'ils y resteront, les soldats jouissent du vin et d'une gratification extraordinaire"
" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8456.

/ LA FORMATION DU BATAILLON D'ELITE 1803-1805

Fin 1803 (Frimaire an 12) fut formée une Division de 10 (puis un temps 12) Bataillons d'élite réunis à Arras sous le nom de Grenadiers de la Réserve, en prévision de l'invasion de l'Angleterre, et mise sous le commandement de Junot.

Les Bataillons d'élite sont tirés des 2e, 3e, 12e, 15e, 28e et 31e Léger et des 9e, 13e, 58e et 81e de Ligne. Ils rejoindront Arras très progressivement tout au cours de l'année 1804, voire le début 1805. Le 2ème léger forme donc son Bataillon d'élite de 3 Compagnies de Carabiniers et 3 de Chasseurs.

La Demi-brigade est devenue Régiment et, en Mai 1804 (selon un ordre du 13 mars), se forment 3 Compagnies de Voltigeurs, une dans chaque Bataillon, à partir de Chasseurs de petite taille, mais exemplaires.

L'Empire étant venu en 1804, le Régiment doit changer ses drapeaux consulaires contre de nouvelles Aigles et étoffes, une par Bataillon, qui seront fournis par les ateliers Picot.

L'Etat militaire de l'an XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) nous donne le 2e Léger à 3 Bataillons, stationnés à Cherbourg dans la 14e Division Militaire, et le Bataillon d'Elite de Grenadiers de la Réserve à Arras; Colonel Schramm; Major Cazaux; Chefs de Bataillon Marmoud, Sol et Armand; Quartier-maître trésorier Lucet; Chirurgien-major Moreau.

Plus le bataillon d'Elite.

Les Bataillons de Grenadiers de la Réserve vont être réunis deux à deux en 5 Régiments. Celui du 2e Léger est réuni à celui du 3e Léger pour former le 3e Régiment. Le Colonel Schramm en prend le commandement.

En Février 1805, Oudinot prend le commandement de la Division dite des "Grenadiers de la Réserve" qui devient bientôt "Division Oudinot".

A la 1ère division, la 2e Brigade Dupas compte les 4 Bataillons d'Elite des 2e, 3e, 28e et 31e Léger, soit 1798 hommes.

Le 10 mars 1805 (19 ventôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin ... Les bataillons des grenadiers de la réserve d'Arras ne porteront pas le nom de 1er, 2e, 3e, 4e ; ils porteront le nom des régiments de ligne d'où ils sont tirés" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9657).

Le 3 août 1805, le Bataillon d'Elite du 2ème Léger compte 700 hommes, au sein du 3e Régiment aux ordres du Colonel Schramm du 2e Léger (72 hommes restent en arrière à Wimereux).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 2e Léger a au Bataillon d'Elite, à l'Armée des Côtes, 4e aile, 700 hommes sont présents; et à l'avant-garde 30 hommes présents, 56 aux hôpitaux, total 86 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

/ LA CAMPAGNE DU BATAILLON D'ELITE, 1805-juin 1806

Voltigeur 2e Léger vers 1805
Fig. 3bis Voltigeur du 2e Léger vers 1805

En Juin 1805, la Division quitte Arras pour Boulogne.

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 3e Régiment, le Bataillon d'élite du 2e Léger, sur un effectif de 786 hommes, en a 344 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Le 16 Août, l'ordre de rallier Strasbourg arrive. La Division Oudinot est placée dans le 5e Corps du Maréchal Lannes.

Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 1er Fructidor que 4 hommes du 2e Léger doivent Paris le 6 pour arriver à Wimereux le 16 Fructidor "Pour compléter les bataillons d'élite de ces régiments" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).

L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 4e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Dupas, le Bataillon d'élite du 2e Léger, Division de Grenadiers, 700 hommes partis le 8 Fructidor pour se rendre à Strasbourg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 2e Brigade, 3e Régiment, Schramm, Colonel du 2e Régiment d’Infanterie légère ; 1 Bataillon du 2e Léger, 785 hommes au complet ; 30 présents à Wimereux ; 700 à la 4e aile. 1 Bataillon du 3e Léger, 785 hommes au complet ; 72 présents à Wimereux, 700 à la 4e aile (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit : ... 2e brigade aux ordres du général DUPAS. Bataillon du 2e régiment d'infanterie légère. Ruprechtsau.
Id. 3e id. Bischheim.
Id. 28e id. Strasbourg.
Id. 31e id. Strasbourg ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
3e régiment d'élite. Bataillon du 2e Léger, 702 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillons des 2e et 3e d'infanterie légère. Sasbach.
Id 28e et 31e id. Ottersweier ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e d'infanterie légère. Rastatt
Id. 3e id. Rastatt.
Id. 28e id. Rastatt.
Id. 31e id. Rastatt ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
Bataillon du 2e à Ludwigsburg ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Bataillons des 2e et 3e. Osweil ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).

Le 4 octobre 1805 (12 vendémiaire an XIV), Napoléon écrit depuis Ludwigsburg, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre à un capitaine, un lieutenant et à 120 hommes des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère de partir de Paris et de Cherbourg où ils se trouvent, du 20 vendémiaire au 1er brumaire, et de se diriger sur Spire pour compléter leurs bataillons d'élite ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 194; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10953).

Les Grenadiers de la Réserve s'illustrent bientôt à Wertingen le 8 Octobre contre les Autrichiens.

Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 1ère Division du 5e Corps d'Armée, qu'un détachement du 2e Régiment d'Infanterie légère doit arriver à Spire le 17 Brumaire. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).

Après la capitulation d'Ulm, le 20 octobre, les hommes d'Oudinot poursuivent les forces autrichiennes et celles des Russes arrivées trop tard pour secourir Mack.

La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 2e Léger comprend 19 Officiers et 640 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Maréchal LANNES.
1re Division du 5e Corps.
Général de Division. OUDINOT.
2e Bataillon de Sapeurs ;
1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons;
2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons;
3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons;
4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons;
5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le 27 octobre, ils passent l'Inn à Braunau et entrent dans Linz le 2 novembre.

Le 4 novembre, la Division combat les Russes à Amstetten et les repousse trois fois, puis continue la poursuite.

La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
2e Brigade Dupas.
2e Régiment d’infanterie légère. 21 Officiers et 474 hommes prêts à combattre ; 112 hommes détachés sur les derrières ; 158 hommes aux hôpitaux ; 16 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).

Le 13 novembre, les Grenadiers s'emparent des ponts qui mènent à Vienne. Le 14, le Corps d'Oudinot arrive à Stocherau et se rééquipe avec du matériel autrichien.

Le 16, ils arrivent sur les hauteurs d'Hollabrunn et combattent les Russes de Bagration. Le terrain reste aux Français et Oudinot y est blessé.

Les Grenadiers d'Oudinot donnent à la fin de la bataille d'Austerlitz, restant en réserve la plus grande partie de la bataille. La Division Dupas anéantit une colonne de 5000 Russes.

Schramm est promu Général de brigade le 24 décembre 1805. Le Colonel Brayer prend la tête du Régiment, trois jours plus tard.

La Division reprend le chemin de la France et arrive à Strasbourg en Février 1806, puis occupe la principauté de Neuchâtel, donnée à Berthier.

Le 1er avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général Oudinot qui est à Neuchâtel de faire partir le bataillon d'élite du 3e régiment d'infanterie légère pour Parme où il rejoindra son régiment et ceux du 2e et 12e d'infanterie légère pour Paris où ils rejoindront également leur régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 370 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11816).

Le Bataillon d'Elite gagne donc Paris et rejoint son Régiment d'origine, la Division Oudinot étant dissoute.

Le 9 mai 1806, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Louis, commandant les forces militaires dépendant du Gouverneur de Paris : "Faites-vous rendre compte si les bataillons d'élite des 2e et 12e légère qui sont à Paris sont soldés de janvier, février, mars et avril. S'ils ne le sont pas, faites-les solder sur-le-champ et que dimanche à la parade ils aient reçu tout ce qui leur revient. Les sommes nécessaires seront versées dans la caisse des quartiers-maîtres pour qu'ils donnent à chaque soldat deux bons de double paye jusqu'à ce qu'ils soient entièrement soldés. Veillez à ce qu'on mette sur-le-champ au complet les masses de linge et chaussures" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12095).

/ LE RESTE DU REGIMENT, 1805-1806

Le 9 mars 1805 (18 ventôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de le Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre au 2e régiment d'infanterie légère qui est dans la 14e division militaire de se rendre à Évreux où mon intention est qu'il soit réuni en entier au 25 germinal" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9648).

Le 23 avril 1805 (3 floréal an 13), à Stupingi, "Le maréchal Berthier, ministre de la guerre, rend compte à l'Empereur de l'impossibilité de loger à Evreux, dans les bâtiments militaires, le 2e léger qui doit arriver dans cette ville le 25 germinal ; il propose de l'envoyer à Rouen" ; Napoléon répond : "Le ministre de la guerre donnera ordre que ce régiment se rende à Versailles, et préviendra le général gouverneur de porter une attention particulière à la réorganisation et au recrutement de ce régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 90).

Le 12 Floréal an 13 (2 mai 1805), Murat écrit, depuis Paris, à Napoléon : "J'ai l'honneur, etc...
Le ministre de la Guerre m'annonce l'arrivée à Versailles du 2e régiment d'infanterie légère et me prévient que votre intention est que je surveille sa réorganisation et son recrutement. Les intentions de V. M. seront remplies, mais pour donner à ce corps tous mes soins, je désirerais beaucoup qu'il me fût permis de le faire établir à Paris. Outre que j'aurais l'occasion de le voir plus souvent et de le surveiller plus exactement, il soulagerait la garnison qui se trouve extrêmement fatiguée de service, car malgré la plus stricte réduction des postes, les soldats n'ont que deux et trois nuits, tandis que V. M. veut qu'ils en aient cinq au moins. Je vous prie de me faire donner l'autorisation nécessaire pour ce changement ...
" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 3, p. 415, lettre 1972).

Le 8 mai 1805 (18 floréal an 13), l'Empereur écrit, depuis Pavie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin ... Le 2e régiment d'infanterie légère remplacera à Pavie le 4e d'infanterie légère ... Prévenez ces régiments de leur destination ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9990). Remarque : confusion avec le 2e de Ligne ? Ou confusion plus probable entre Pavie et Paris ?

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 2e Léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillons à Paris, 1ère Division militaire, pour 1164 hommes présents, 61 détachés ou en recrutement, 126 aux hôpitaux, total 1351 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Le 5 août 1805 (17 thermidor an 13 - la minute (Archives nationales, AF IV 867, thermidor an 13, n° 69) est elle datée du 6 août), l'Empereur écrit, depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, envoyez-moi mes états de situation au 1er thermidor. Je désire avoir un état de situation particulier du 67e régiment. Son 1er et son 3e bataillon sont à Nice ; je désire savoir ce qu'ils ont reçu de conscrits soit de l'appel des 5 000 hommes, soit de l’appel des 15 000, de même que le 2e de légère qui est à Toulon" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10505). Ne serait-ce pas plutôt le 2e de Ligne ?

Restant stationné en France, le 1er Bataillon du Régiment et les Compagnies de Voltigeurs vont être aussi réquisitionnées. Le 8 novembre 1805 (17 brumaire an 14), l'Empereur, depuis Linz, établit le Décret suivant : "ARTICLE 1er. Il sera formé une armée du Nord, composée de six divisions : deux divisions se réuniront à Anvers ; deux autres divisions seront composées des troupes de l'avant-garde du corps de réserve de Mayence et de l'avant-garde du corps de réserve de Strasbourg. La division de Mayence se réunira à Juliers, et celle de Strasbourg dans cette ville.
Les deux autres divisions seront formées de toutes les troupes françaises et bataves qui se trouvent en Batavie et se réuniront à …
ART. 2. Le connétable de l'Empire aura le commandement de cette armée.
ART. 3. Les deux divisions qui se réunissent à Anvers seront composées ainsi qu'il suit, savoir :
La 2e division, d'un bataillon formé de six compagnies complétées chacune à 100 hommes, du 2e régiment d'infanterie légère ; d'un bataillon de six compagnies complétées chacune à 100 hommes, du 12e régiment d'infanterie légère ; du corps des grenadiers de la réserve de Rennes (les grenadiers de la réserve de Rennes se rendront d'abord à Evreux, où ils séjourneront ; le connétable les passera en revue, et ils n'en partiront que dans le cas où leur présence serait jugée nécessaire à Anvers); du 22e régiment de ligne ; d'un des régiments de ligne italiens, qui sont à Boulogne ...
ART. 9. Tous les corps qui doivent former les deux divisions d'Anvers partiront douze heures après la réception de l'ordre qui leur sera adressé, et ces ordres seront expédiés et partiront immédiatement après la réception du présent décret ...
ART. 10. Le général Collot commandera les deux divisions d'Anvers ; le général Lagrange commandera, sous ses ordres, la première division ...
Les deux généraux de brigade de chaque division seront désignés par le connétable, sur la proposition du général Collot …
" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9466).

C'est ainsi que l'on retrouve le Régiment dispersé en Janvier 1806 : le 1er Bataillon en Hollande, les 2e et 3e Bataillon restant à Paris, et le Bataillon d'élite à la Division Oudinot.

janvier 1806 côte SHDT : us180601
Chef de corps : BRAYER, colonel
Conscrits des départements du Lot et Garonne de l'an XIII
CAZAUX, major; LUCET, Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Armand à Nimègue – armée du Nord
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Sol à Paris - 1ère Division Militaire
3e bataillon à Paris - 1ère Division Militaire
Bataillon d'élite commandant : Chef de Bataillon Darcantel - Grande armée - 5e Corps.

Le 5 mars 1806, Murat écrit à l'Empereur et Roi : "Sire, j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de Votre Majesté l'état des places d'officiers vacantes dans les différents corps de la garnison de Paris. Les colonels réclament instamment la nomination à ces emplois ; leur vacance nuit essentiellement à la discipline et surtout à l'instruction. Celui du 5e notamment ne peut s'occuper de l'organisation de son 3e bataillon, faute d'officiers, quoiqu'il ait les soldats nécessaires pour son complément. Le 2e régiment d'infanterie légère demande 357 habits qui lui sont dus pour l'an 14. Je vais écrire à cet effet au ministre de la Guerre ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 170, lettre 2270).

Vers la mi-juillet, Murat, devenu Grand-Duc de Clèves-Berg, adresse à l'Empereur quelques demandes; parmi ces dernières, on note : "... 5° Le colonel Brayer du deuxième régiment d'infanterie légère, pour lui donner le commandement de mon régiment. Il est Suisse, et il parle très bien allemand. Le capitaine Gentil, adjudant-major au 2e régiment d'infanterie légère. Il est Allemand.
11° M. Schurter, chef de bataillon au 57e régiment. Le colonel du 2e régiment d'infanterie légère me le désigne comme un officier du premier mérite. Je lui destine la place de major dans mon régiment ...
" (Lumbroso A. : « Correspondance de Joachim Murat (juillet 1791-juillet 1808) », Roux, Turin, 1899, lettre CLV; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 267, lettre 2407 - A noter que Genty n'était pas Allemand, il était né à Saintes ; Volontaire en 1791, Major en 1808, Colonel en 1813, Maréchal de camp en 1821, mort en 1828. En novembre 1806, Murat demandait à l'Empereur, sans succès d'ailleurs, de reprendre le Capitaine Genty, parce qu'il ne savait pas l'allemand).

Le 20 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean … Vous mettrez … à la disposition du prince Joachim le major Gheiter du 15e d'infanterie légère, et les capitaines Gentil du 2e d'infanterie légère et Mouff du 88e de ligne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12539).

/ LE REGIMENT ENTRE JUILLET ET DECEMBRE 1806

Le 10 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je voudrais faire camper autour de Paris les 2e, 4e, 12e et 58e régiments formant à peu près douze bataillons, depuis le 15 août jusqu'au 1er octobre afin de bien reformer à la discipline ces quatre régiments. Faites-moi connaître si vous en avez les moyens et quelle dépense cela me fera" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 576; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12691).

Le même jour (10 août 1806), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Mon intention est de réunir autour de Paris, dans un seul camp, les 2e, 4e et 12e d'infanterie légère et le 58e d'infanterie de ligne, formant douze bataillons et près de 9,000 hommes. Je désire qu'il y ait campés avec eux un général de brigade et un adjudant commandant, pour les exercer et soigner leur instruction.
Le camp sera dressé le 16 août et durera jusqu'au 1er octobre. Faites-moi connaître le général qu'on pourrait charger du commandement de ce camp, ainsi que le lieu où l'on pourrait le placer
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12695).

Réuni, le Régiment campe donc près de Paris.

Le 14 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre que le 18 août, les 2e et 12e régiment d'infanterie légère campent sur les hauteurs de Meudon et les 4e légère et 58e de ligne, le 20. Ce camp sera sous les ordres du gouverneur de Paris et sous le commandement du général Macon qui y campera, ainsi que les colonels et tous les officiers.
Vous ferez mettre à ce camp une compagnie d'artillerie à pied avec quatre ou six pièces afin qu'on puisse manœuvrer. Vous prendrez les mesures nécessaires pour que ce camp dure jusqu'au 20 septembre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12715).

Le même jour (14 août 1806), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Mon intention est que les 2e, 4e, 12e et 58e campent sur les hauteurs de Meudon, afin que l'air soit sain. Il y a là de très belles plaines où la récolte doit être faite. Faites reconnaître le camp" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12719).

Le général Dupas se voit confier une Division pour renforcer les forces françaises en Allemagne devant les préparatifs de la Prusse. Cette Division s'organise à Mayence à partir de mi-septembre. Elle va devenir la 1ère Division du nouveau 8eme Corps, confié au Maréchal Mortier. Le 2e Léger y envoie ses deux premiers Bataillons.

Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major Général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le roi de Hollande sera le 2 octobre avec un corps considérable de troupes à Wesel. Il faut que le général Songis donne, sur-le-champ des ordres pour que la division du général Dupas , à Mayence, composée du 28e d'infanterie légère, du 14e de ligne, du 2e d'infanterie légère et peut-être du 12e d'infanterie légère ait 10 pièces d'artillerie attelées et en bon état sans que pour cela on en fasse rétrograder de Mayence, mais le général Songis donnera des ordres pour qu'on les attelle en levant des chevaux dans le pays ou de toute autre manière ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12978).

Le même jour, il écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au gouverneur de Paris de former le 2e régiment d'infanterie légère à deux bataillons bien complets de 1,000 hommes chacun, si cela est possible; de faire la même chose pour les 4e et 12e régiments d'infanterie légère et de faire partir ces bataillons : ceux du 2e léger le 21, par la route de Meaux; ceux 12e léger par la route de Dammartin; et ceux du 4e, un bataillon par la route de Meaux, et un bataillon par la route de Dammartin ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10825 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12984).

Le 20 septembre 1806, à 6 heures du matin, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vous envoie le mouvement de l'armée.
… Il faut que le général Songis prenne des mesures pour que la division du général Dupas, qui se réunit à Mayence, ait dix pièces d'artillerie, mais sans faire faire de pas rétrograde à l'artillerie de l'armée. Cette division est composée des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère et du 14e de ligne ; je compte y joindre deux autres régiments. Ce sera là le corps d'observation de la France et le corps d'appui de l'armée du roi de Hollande …
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10827 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13003).

Le même 20 septembre 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre rend compte des dispositions prises pour le départ des grenadiers et chasseurs de la garde et pour leur arrivée en relais à Worms et à Bingen, ainsi que des mesures adoptées pour le transport des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère"; Napoléon lui répond : "Il faut faire partir les corps comme je l'ai ordonné. Si le mouvement de ces corps par des voitures est trop difficile, il n'est pas tellement urgent qu'ils ne puissent aller à pied. Il faut faire donner à ma garde tout ce dont elle a besoin. Je ne vois pas de quelle autorisation vous avez besoin pour ordonnancer cette somme selon le chapitre de votre budget" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 675).

Deux jours plus tard, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, il sera formé un 8e Corps de la Grande Armée composé de divisions. Ce corps se réunira à Mayence. Les deux généraux commandant ces divisions seront les généraux Lagrange et Dupas. L'adjudant commandant Cortez sera attaché à la division du général Dupas ; l'adjudant-commandant Dalancourt sera attaché à celle du général Lagrange. Les généraux de brigade Veaux, La Val et Desenfans seront sous les ordres du général Lagrange. Les généraux de brigade Buget et Schramm seront sous les ordres du général Dupas ... La division du général Dupas sera composée du 2e et 28e d'infanterie légère et 14e de ligne. Ce 8e corps sera sous les ordres du maréchal que je nommerai incessamment ... Chacune de ces deux divisions aura huit pièces d'artillerie …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13071).

Le 28 septembre 1806, les effectifs doivent être complétés ; l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, faites partir sans délai pour Mayence ... également 100 hommes des 2e, 12e et 4e d'infanterie légère. Ce détachement de 500 hommes vous le ferez partir sous les ordres d'un officier supérieur pour Mayence où ils recevront de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 705 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13115).

Le 1er octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, je vous ai nommé au commandement du 8e corps de la Grande Armée ... Le 8e corps de la Grande Armée doit être composé de deux divisions, commandées l'une par le général Dupas et l'autre par le général Lagrange ... Les régiments composant le 8e corps d'armée sont le 2e, le 4e et le 12e d'infanterie légère ... Aussitôt que vous aurez plus de 5,000 hommes et neuf pièces de canon attelées, vous pourrez vous porter à Francfort. Vous trouverez ci-joint une instruction qui vous servira de guide en cas d'événement ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10925 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13188).

Le même jour, l'Empereur écrit, depuis Mayence, à Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin, je partirai ce soir à neuf heures. Je serai à Aschaffenburg demain matin vers six ou sept heures, et probablement avant six heures du soir à Wiirzburg. J'ai nommé le maréchal Mortier commandant le 8c corps d'armée, qui sera composé des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère, du 58e de ligne, des deux régiments italiens, du 4e de dragons et du 26e de chasseurs, de dix-huit pièces d'artillerie attelées et de vingt-quatre caissons" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13173).

Puis il confirme ces dispositions au Général Kellermann le même jour : "... Le 2e et le 4e d'infanterie légère seront à Worms l'un le 8 et l'autre le 9 octobre, prenez des mesures pour qu'ils trouvent des bateaux à Worms qui les transporte à Mayence ... Le 2e régiment d'infanterie légère, le 4e et le 12e qui arrivent par Bingen, et l'artillerie qu'on prépare à Mayence pour le 8e corps de la Grande Armée se tiendront prêts, sous les ordres du général de division Dupas, à partir pour prendre position à Francfort. J'enverrai l'ordre du départ, il faut que cette division soit prête à quitter Mayence du 10 au 12 octobre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13186).

Le 8e Corps ne prend pas part aux premières opérations de la campagne. Il ne part, en effet, de Mayence qu'après les victoires d'Iéna et d'Auerstedt qui voient le quasi anéantissement de l'armée prussienne.

Pendant ce temps, le reste du Régiment est resté autour de Paris et Napoléon s'en préoccupe. Les Dépôts doivent continuer à envoyer des renforts aux Bataillons de guerre. Le 22 octobre 1806, il écrit depuis Dessau au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Je reçois votre lettre du 14. Je vois avec plaisir que vous vous occupez de l'instruction et de l'administration des régiments que je vous ai laissés ... Vous ne m'avez pas envoyé l'état de situation des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère"(Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11050 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13306).

Le 25 octobre 1806, Napoléon écrit depuis Potsdam, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la guerre : "Monsieur Dejean, faites partir au 6 novembre 120 hommes du 14e de ligne, 120 du 12e légère, 120 du 2e légère, 120 du 4e légère, 120 du 25e légère, 120 du 64e, 120 du 108e, 120 du 48e, 120 du 13e légère et 120 du 32e, commandé chaque détachement par un officier, deux sergents, deux caporaux avec deux tambours. Ces détachements se dirigeront sur Mayence, Erfurt, Wittenberg et Berlin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13332).

Le 30 octobre 1806, depuis Berlin, Napoléon écrit au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Faites partir le 4 novembre de Paris 200 hommes du 2e régiment d’infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 752 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13374).

Le 8e Corps est d'abord chargé d'occuper la Hesse et de désarmer l'armée hessoise. On entre donc dans Cassel le 1er Novembre. Les restes des forces prussiennes s'étaient réfugiés dans les forteresses de l'Allemagne du Nord et attendaient l'appui de leur allié russe qui s'était positionné sur la Vistule.

Napoléon ayant décidé de marcher vers la Pologne contre l'armée russe, et de franchir la Vistule, le 8e Corps est chargé d'entrer en Hanovre avec mission de gagner Berlin et la Prusse, de garder le pays entre Elbe et Oder et d'observer la Poméranie suédoise où les Anglais et les Suédois peuvent combiner une expédition.

Ainsi, le 4 novembre 1806, depuis Berlin, l'Empereur écrit au Roi de Hollande : "Mon Frère, le maréchal Mortier se range sous vos ordres, et vous commandez en chef dans le Hanovre et les villes hanséatiques. Je suppose qu'au plus tard le 10 vous serez à Hanovre, et que vous avez avec vous le 72e, le 65e et le 22e régiment français, et 7 à 8,000 Hollandais. Vous ferez occuper par 2 ou 3,000 Hollandais, autres que ceux que vous avez à l'armée, Emden et l'Ost-Frise, ce qui formera votre gauche et votre réserve. Le maréchal Mortier aura de son côté les 2e, 4e et 12e d'infanterie légère ; vous aurez donc six régiments français ; ce qui, avec les Hollandais, ne doit pas faire beaucoup moins de 20,000 hommes. Les deux régiments italiens, les troupes de Nassau et de Darmstadt et celles du grand-duc de Berg, qui sont à Wesel ou à Cassel, formeront un secours de 4 ou 5,000 hommes, dont, selon les circonstances, vous pourrez vous fortifier … Mon intention est que vous divisiez votre armée en deux corps ; que vous donniez au maréchal Mortier le commandement du 8e corps de la Grande Armée, que vous formerez de manière qu'il soit au moins de 12,000 hommes, avec le plus de cavalerie que vous pourrez et vingt-quatre pièces d'artillerie. Avec ce corps, le maréchal Mortier se rendra à Hambourg, prendra possession de la ville, ainsi que de Brême et de Lubeck" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11171 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13455).

Le 11 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, le roi de Hollande s'en retourne dans son royaume. Vous avez donc le commandement de toutes les troupes. Mon intention est que vous en fassiez quatre divisions, dont deux divisions françaises, une division hollandaise et une division italienne.
La première division française sera composée du 2e d'infanterie légère et des 65e et 72e de ligne ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que mon intention est que vos deux divisions françaises soient toujours réunies. Chacune des divisions doit avoir douze pièces de canon que vous vous occuperez d'organiser en Hanovre ...
Envoyez-moi la formation de votre armée sur ces bases …
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13544).

L'arrière et les envois de renforts sont toujours objet des attentions de Napoléon. C'est ainsi qu'il ordonne à Dejean le 14 novembre 1806, depuis Berlin : "Monsieur Dejean ... J'ai laissé à Paris six bataillons ; je désire que le gouverneur en voie un par jour, de sorte qu'il les ait tous vus en une semaine. Faites-vous rendre compte de leur administration. Il faut que ces six bataillons me fournissent, avant le mois de février prochain, 6,000 hommes pour Paris et mes réserves de l'intérieur. Si on les envoie à Orléans, ils croupiront dans l'oubli et ne feront plus rien qui vaille. Faites-vous rendre compte de l'état de situation des 2e, 12e et 4e, et portez tous vos soins à ce que les bataillons de guerre de ces corps soient à l'effectif de 140 hommes par compagnie ; ce qui fait 1,240 hommes par bataillon et 2,500 hommes pour les bataillons qui sont à l'armée ; je dis à l'effectif, parce que les malades et absents à leur départ de Paris doivent y être compris ... Vous vous entendrez avec le gouverneur de Paris pour faire partir par mois et par détachements 5 à 600 hommes, tout ce qui est nécessaire pour porter ces corps ... au complet de l'effectif demandé ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11254 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13578).

La présence des troupes près de Paris permet aussi de lutter contre le brigandage. C'est ainsi que le 10 novembre, l'Empereur écrit à Cambacérès, Archichancelier de l'Empire, véritable régent en l'absence de Napoléon : "Mon Cousin … Je vois avec peine qu'on arrête des diligences. Il faut éveiller la sollicitude de la police et déployer un peu de forces. Voyez le ministre Dejean et le gouverneur de Paris. Mon intention est que les quatre dépôts de dragons qui sont à Paris fournissent chacun un détachement de 30 hommes commandés par un officier ; ces quatre détachements, formant 120 hommes, seront répartis sur les routes de Chartres, sur les confins de l'Orne, du côté des Andelys et d'évreux. Pour peu que le mal augmente, on formera sur-le-champ un camp volant composé des carabiniers et voltigeurs des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère, des 120 dragons et de plusieurs brigades de gendarmerie. Cette force, faisant 5 ou 600 hommes, se rendra successivement à évreux, aux Andelys, à Laigle, et, s'il est nécessaire, du côté de Domfront, arrêtera les mauvais sujets et fouillera les forêts. Cela rassurera les bons citoyens et comprimera ce commencement de malveillance …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11224 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13537).

Pendant ce temps, le Quartier général du 8e Corps s'établit à Hambourg.

Le 15 novembre 1806, Murat écrit, depuis Berlin, à Napoléon : "D'après l'autorisation de Votre Majesté, Mr Genty a passé du deuxième régiment d'infanterie légère, où il était capitaine adjudant-major, dans mon régiment de Berg avec le grade de chef de bataillon. Je regrette de ne pouvoir conserver cet estimable officier, mais il ne peut rester à mon service, parce qu'il n'écrit ni ne parle l'allemand. Je prie Votre Majesté de vouloir bien lui accorder dans les troupes françaises le grade que je lui avais donné dans les miennes. Je puis assurer Votre Majesté qu'il justifiera cette faveur" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 453, lettre 2649). Il est à noter que le Chef de Bataillon Genty resta cependant au service du Grand-Duché de Berg. Beugnot qui l'y trouva, en août 1808, le notait comme un Officier vraiment distingué, d'une rare intelligence et d'une grande fermeté. En 1813, il était colonel de l'infanterie hessoise

Le 16 novembre 1806, l'Empereur écrit depuis Berlin au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, je reçois vos lettres du 12 et du 13. J'ai donné l'ordre au général Savary de se rendre devant Hameln pour prendre le commandement des troupes que vous y laissez, de les réunir devant cette place ... et d'en serrer vivement le blocus en construisant des redoutes et faisant venir de Rinteln des obusiers pour bombarder la place et la forcer à se rendre. Je pense que vous devez laisser devant Hameln toute la division hollandaise, hormis les deux tiers de la cavalerie, que vous devez garder. Je sais qu'elle peut vous être nécessaire. Ces mesures prises, votre corps, que je pense réuni actuellement à Hambourg, sera beau, puisqu'il sera composé des 2e et 4e d'infanterie légère et d'un régiment italien, et des 22e, 65e et 72e de ligne et de vingt-quatre à trente pièces d'artillerie ; tout cela doit vous faire près de 14,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11268 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13600).

/ 1807, LE SIEGE DE DANTZIG, HEILSBERG ET FRIEDLAND

Chasseur 2e Léger 1807, d'après Martinet
Fig. 4 Chasseur du 2e Léger en 1807, d'après Martinet

Le 7 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Mortier : "Je vous ai fait envoyer l'ordre de faire partir le 2e et le 15e d'infanterie légère pour Posen. Je suppose qu'à l'heure qu'il est ils sont en route. Je vous laisse le maître d'attaquer la Poméranie suédoise, quand vous en jugerez l'occasion favorable. Prenez l'île de Rügen, si vous le jugez convenable, et bloquez ou assiégez Stralsund ; mais n'employez pour cela que le nombre de troupes nécessaires. Tenez le reste de vos troupes en repos et en santé ; cantonnez-les. Faites faire des magasins de biscuit ; organisez vos transports avec des charrois du Mecklenburg, et tenez-vous en mesure de vous transporter partout où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13980).

"52e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.
Varsovie, 19 janvier 1807.
Le 8e corps de la Grande Armée, que commande le maréchal Mortier, a détaché un bataillon du 2e régiment d'infanterie légère sur Wollin. Trois compagnies de ce bataillon y étaient à peine arrivées, qu'elles furent attaquées avant le jour par un détachement de 1,000 hommes d'infanterie, avec 150 chevaux et 4 pièces de canon. Ce détachement venait de Kolberg, dont la garnison étend ses courses jusque-là ; les trois compagnies d'infanterie légère française ne s'étonnèrent point du nombre de leurs ennemis, et lui enlevèrent un pont et ses 4 pièces de canon, et lui firent 100 prisonniers ; le reste prit la fuite, en laissant beaucoup de morts dans la ville de Wollin, dont les rues sont jonchées de cadavres prussiens …
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 154; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11668).

Le 23 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, le 10e corps sera commandé par le maréchal Lefebvre ... Le maréchal Lefebvre aura également sous ses ordres les 2e et 15e régiments d'infanterie légère, qui arriveront le 25 à Posen, et qui sont commandés par un général de brigade que le maréchal Mortier a envoyé avec ces régiments ; c'est, je crois, le général Boivin ...
Le maréchal Lefebvre arrivera à Bromberg. Il enverra des ordres pour que la brigade d'infanterie légère qui doit arriver le 25 à Posen en parte le 27 pour se rendre à Bromberg ...
Le maréchal Lefebvre aura donc sous ses ordres le corps polonais que commande le général Dombrowski, une brigade d'infanterie française de 4,000 hommes, que commande le général Boivin, savoir les 2e et 15e d'infanterie légère, une brigade de cavalerie légère française composée des 19e et 23e de chasseurs, que commande le général Duprés, le corps de troupes badoises et la légion du Nord. Le général Dombrowski a beaucoup de cavalerie légère. Toutes ces forces réunies, il doit les employer ainsi : les Badois à bloquer Kolberg, le général Ménard commandera le siége ; la division polonaise du général Dombrowski, la brigade d'infanterie française, la légion du Nord et la brigade de cavalerie française, à bloquer Danzig …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11680 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14148; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 466).

Le 28 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Lefebvre : "Le major général vous a écrit avant-hier, hier et aujourd'hui, pour vous donner différents ordres. Je suis dans la supposition que, le 1er février, les 2e et 15e légers seront à Thorn ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11711 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14192).

Le 30 janvier 1807, le Major-général, Prince de Neuchâtel, Berthier, écrit, depuis Prasznitz, au Maréchal Prince de Ponte-Corvo : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, vient d'arriver à Prasznitz ; le 1er février, il prend l'offensive par Willenberg. Dans quelque lieu que vous soyez, réunissez vos troupes jusqu'à ce que vous soyez assuré que le maréchal Lefebvre, avec le 2e régiment et le 15e d'infanterie légère française, soit arrivé à Thorn. Jusque-là n'ayez point d'autre but que de couvrir cette ville. Lorsque vous saurez que ces deux régiments y sont, soyez sans inquiétude. Le maréchal Lefebvre saura s’y défendre huit jours s'il le faut ; d'ailleurs vous y aurez sûrement envoyé les Hessois qui formaient le blocus de Graudenz. Prévenez maréchal Lefebvre, quand vous l'abandonnerez à ses forces et faites-le prévenir de ce que fait l'Empereur ; et ensuite, Monsieur le Maréchal, dans telle position où vous serez, réunissez vos forces. Envoyez un officier intelligent à l'Empereur à Willenberg, afin que par son retour vous puissiez vous trouver au point de rendez-vous. Si, enfin, par quelques circonstances quelconques les ordres ne vous arrivaient pas, vous agiriez d'après votre expérience de la guerre et vous pousseriez l'ennemi, car vraisemblablement, le 2 février, il sera en retraite devant vous.
Quand je dis que vous pousserez l'ennemi, c'est-à-dire que vous l'observerez et, s'il se met en mouvement, c'est alors que vous pourrez le suivre avec prudence
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 177).

/ Le siège de Dantzig

- Les début du siège de Dantzig

Après Eylau, Napoléon peut disposer de suffisamment de forces pour s'occuper du siège de Dantzig.

Le 24 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "... Donnez ordre au 65e et au 22e de ligne qui font partie du corps du maréchal Mortier de se rendre à Thorn ainsi qu'au 26e régiment de chasseurs à cheval. Faites comprendre à ce maréchal que les événements qui se passent ici font que j'ai besoin de troupes, dites -lui que s'il peut rester quelque temps avec trois régiments, il m'envoie aussi le 2e d’infanterie légère, mais que je le laisse le maître pour ce dernier régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14387).

Le 26 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Amey, commandant à Elbing : "Le général Boivin, avec le 2e léger et deux pièces de canon, est à Marienburg ; vous pourrez vous en servir, s'il arrivait que vous ayez besoin d'infanterie, contre les détachements de cavalerie ennemie. Mettez-vous en correspondance avec lui …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11884 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14408).

Le 27 février 1807, à 5 heures et demie du soir, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Bernadotte, à Preussich-Holland : "Mon Cousin … Le général Boivin, avec le 2e régiment d'infanterie légère, est à Marienburg. Si vous étiez pressé, vous pourriez lui envoyer l'ordre de venir vous joindre à Holland ; mais ne lui en envoyez l'ordre que dans un cas pressé …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11896 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14423).

Le 4 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Lefebvre, commandant le 10e Corps de la Grande Armée : "Vous me dites que vous avez 12 000 hommes ; les Saxons qui ont 6 000 hommes porteront votre corps à 18 000 hommes. Le 2e d'infanterie légère est toujours à votre disposition et fait toujours partie de votre corps. Il est bien essentiel que vous interceptiez les communications de Pillau avec Dantzig, et que l'on fasse là des retranchements pour se mettre à couvert.
P.S. Faites travailler les paysans à la route de Marienburg à Dirschau, en couvrant cette route de fascines et de bois, de manière qu'elle soit praticable en tout temps. Donnez-moi de vos nouvelles tous les jours
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14468).

Le 6 mars 1807, à minuit, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Lefebvre, à Dirschau : "Je vois avec plaisir que, le 8, Danzig sera investi ... Quand le 2e léger attaquera les bords de la mer, faites-le soutenir par huit pièces de canon français, par les deux régiments de cavalerie française ou des cuirassiers saxons, et par 2,000 hommes de vos meilleures troupes saxonnes. Mettez Drouet et Schramm à la tête de cette expédition. Qu'ainsi, avec 4 ou 5,000 hommes, ils poussent sur l'estran, l'épée dans les reins, tout ce qui s'y trouvera, et cela pendant l'espace de plusieurs lieues, même jusqu'au bord de l'estran, si cela était possible ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11962).

"67e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.
Osterode, 25 mars 1807.
... Le maréchal Lefebvre a ordonné, le 20, au général Schramm, de passer de l’île de Nogat dans le Frische Haff pour couper la communication de Danzig avec la mer. Le passage s’est effectué à trois heures du matin ; les prussiens ont été culbutés et ont laissé entre nos mains 300 prisonniers. A six heures du soir, la garnison a fait un détachement de 4000 hommes pour reprendre ce poste ; elle a été repoussée avec pertes de quelques centaines de prisonniers et d’une pièce de canon. Le général Schramm avait sous ses ordres le 2e bataillon du 2e régiment d’infanterie légère et plusieurs bataillons saxons, qui se sont distingués. L’Empereur a accordé trois décorations de la Légion d'honneur aux officiers saxons, trois aux sous officiers et soldats et une au major qui les commandait ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 190 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12175).

Le 21 mars 1807, à 9 heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Lefebvre, à Praust : "… Je donne l'ordre au 44e, qui est à Thorn, de se rendre en diligence à Danzig. J'envoie le même ordre au 19e de ligne, qui est sur la route de Stettin. Envoyez-le-lui de votre côté. Avec le 2e, cela vous formera un corps de 5,000 Français …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12110 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14793).

Le 24 mars 1807, à 4 heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Lefebvre : "... Du moment que le 44e sera arrivé, placez le 2e le long de la mer ; placez-y aussi 3,000 Saxons, des Polonais. Ayez là près de 5,000 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12151 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14865).

Le 24 mars 1807 encore, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Soult, Commandant du 4e Corps de la Grande Armée : "Mon cousin … La garnison de Dantzig qui a voulu reprendre le Frische-Haff avait 4 000 hommes et quelques centaines de Cosaques qui ont été vigoureusement reçus par le 2e bataillon du 2e d'infanterie légère, un escadron du 19e de chasseurs et deux bataillon saxons. L'ennemi a perdu 300 hommes tués, 600 prisonniers et une pièce de canon. Dans quinze jours, j'aurai devant Dantzig 80 pièces de gros calibre ; alors il faudra bien que la place se rende ou que l'ennemi se résolve à venir nous attaquer ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14875).

- Pendant ce temps, en France

Carabinier 2e Léger 1807, d'après Martinet
Fig. 5 Carabinier du 2e Léger en 1807, d'après Martinet

Pendant ce temps, l'Empereur s'occupe du 3e Bataillon resté en France. Le 28 février 1807, il écrit, depuis Osterode, au Général Dejan : "... J'ordonne que les 5e, 6e, 7e et 8e aillent à Berlin, et qu'il en soit formé un 9e, un 10e, un 11e et un 12e provisoires. Mais il est quelques corps, tels que le 64e de ligne et le 25e d'infanterie légère, qui ne sont point sous les ordres du maréchal Kellermann : ordonnez aux commandants des dépôts de ces régiments d'obéir aux ordres de ce maréchal, et d'envoyer tous leurs hommes disponibles à Mayence pour entrer dans les régiments provisoires. Dans cet ordre ne sont pas compris le 3e bataillon du 31e d'infanterie légère et les 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont en Poitou et en Bretagne, ni les 2e, 15e, 14e d'infanterie légère, 14e et 58e de ligne, qui sont à Paris, ni les douze 3es bataillons qui sont au camp de Boulogne ...
Voici mes dispositions ... Quant aux cinq autres bataillons qui sont à Paris, aussitôt qu'ils auront plus de 600 hommes sous les armes, vous en formerez un bataillon provisoire de cinq compagnies de 160 hommes par compagnie, ce qui fera un bataillon de 800 hommes, que vous ferez partir en poste pour Mayence, bien armé et bien équipé. Vous nommerez pour le commander un major ou un officier d'état-major ...
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11901 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14437).

Le 18 mars 1807, il écrit, depuis Osterode, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division Militaire : "... à l'heure qu'il est, le 3e bataillon du 2e d'infanterie légère doit être à l'effectif de 400 hommes. Celui du 4e à 1200 hommes ; du 12e à 1300 ; 15e à 1300 ; 58e à 1200, du 32e à 1350 hommes ; du 14e à 900 hommes et du 12e à 1100 hommes.
Il résulte des états qui me sont envoyés que, le 15 février, la situation du 3e bataillon du 21e léger était de 936 hommes ; le nombre de conscrits qu'il avait à recevoir de 1806, de 1807 et de la réserve était de 547 hommes, total 1483. Je suppose ces conscrits arrivés à l'heure qu'il est ; ce qui devrait vous faire un effectif de 10 000 hommes des 8 bataillons, et, en présence sous les armes, de 8 à 9 000 hommes. Faites-moi connaîtres ce qu'il en est
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14723).

Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que le 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, 12e, 14e, 32e et 58e de ligne seraient à un effectif de plus de 10000 ; ce qui supposerait 8 à 9 000 hommes sous les armes ...
Voici comment j'arrive à ce résultat.
Prenons le 2e léger par exemple : au 15 février, il avait 936 hommes effectif ; il lui restait à recevoir 547 hommes des conscriptions de l'an 1806 et 1807, total, aujourd’hui que je suppose la conscription arrivée, 1 483 hommes.
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).

Le 29 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Colonel Brayer, Comnmandant le 2e Régiment d'infanterie légère, devant Danzig : "J'ai reçu votre lettre du 25. Votre beau-père étant mort et sa succession étant ouverte, le roi de Bavière n'a plus aucune possibilité de faire ce que vous désirez. Quand bien même il romprait le fidéicommis, il ne pourrait jamais rétroagir, la succession étant ouverte. Cela aurait pu se faire si votre beau-père étant vivant avait demandé la cassation du fidéicommis" (Brotonne L. « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 180). Le Colonel Brayer était marié en secondes noces et après un divorce en 1803 à Marie-Philippine-Antoinette-Françoise de Sales de Freyberg-Hopferau, fille du Baron de Freyberg, née à Munich en 1779, morte à Strasbourg le 19 décembre 1832.

Le 30 avril 1807, l'Empereur nomme à un emploi de Chef de Bataillon dans la 4e légion de Réserve, M. Sol, Chef de Bataillon au 2e léger (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 24).

- Poursuite du siège de Dantzig

Devant Dantzig, d'abord rattaché à la Division du Général Michaud, le 1er Bataillon se retrouve en avril à la 4e Division du Général Gardanne.

Le 3 avril 1807, "Un corps prussien, infanterie et cavalerie, débarqué dans la presqu'ile vis-à-vis de Palau s'était présenté devant un poste de cavalerie que nous avions à Kahlberg ... le général Schramm envoya le capitaine Maingarnaud avec 100 chevaux, une compagnie du 2e d'infanterie légère et 1 compagnie de Polonais pour reconnaître l'ennemi ... Le capitaine attaqua le corps prussien avec son avant-garde, le culbuta et lui fit 200 prisonniers dont 1 officier" (71e bulletin - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 92).

Le 16 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier : "Mon cousin, 26000 paires de souliers sont arrivés à Marienwerder … Les 2000 restants seront distribuées, savoir : 400 au 44e régiment ; 600 au 19e ; 500 au 2e d'infanterie légère ; 500 aux régiments de Paris.
Vous aurez soin de faire cette distribution par régiment afin de savoir toujours ce que chaque régiment a reçu
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1037 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15288).

Le 19 avril 1807 à midi, Napoléon écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lefebvre : "... Voilà enfin Danzig bloqué …
Vous aurez donc en Français les 2e et 12e d'infanterie légère, les 19e et 44e de ligne et le régiment de Paris; ce qui, avec les canonniers et sapeurs et les 19e et 23e chasseurs, formera près de 9,000 Français
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12422 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15341).

Le 5 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que les 12000 paires de souliers qui se trouvent à Marienwerder soient distribuées de la manière suivante, savoir :
… 500 au 2e d'infanterie légère
1000 au 12e idem …
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1099 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15536).

Et dans une deuxième lettre, datée de Finkenstein, le 5 mai 1807, au Maréchal Berthier : "Le maréchal Lannes commande un corps qui porte le nom de corps de réserve de la Grande Armée.
Ce corps sera composé de la division Oudinot, formée à quatre brigades, et de la division Verdier ...
La division Verdier sera composée des 2e léger, 3e de ligne, 72e de ligne et du régiment de Paris. Elle aura douze pièces de canon françaises, actuellement attachées à la division italienne qui est devant Kolberg, et qui ont ordre de se rendre à Marienwerder.
... Le 2e léger et le régiment de Paris seront joints à la division Verdier après la prise de Danzig …
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12536 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15538).

"73e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.
Elbing, 8 mai 1807.
… Le journal du siège de Danzig fera connaître qu'on s'est logé dans le chemin couvert, que les feux de la place sont éteints, et donnera les détails de la belle opération qu'a dirigée le général Drouet, et qui a été exécutée par le colonel Aymé, le chef de bataillon Armand du 2e léger, et le capitaine Avy. Cette opération a mis en notre pouvoir une ile que défendaient 1,000 Russes et cinq redoutes garnies d'artillerie, et qui est très-importante pour le siége, puisqu'elle prend de revers la position que l'on attaque. Les Russes ont été surpris dans leurs corps de garde : 400 ont été égorgés à la baïonnette sans avoir eu le temps de se défendre, et 600 ont été faits prisonniers. Cette expédition, qui a eu lieu dans la nuit du 6 au 7, a été faite en grande partie par les troupes de Paris, qui se sont couvertes de gloire …
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 203 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12559).

Les 12, 13, 14 et 15 mai, les Russes tentent de débloquer Danzig. Le 2e Léger s'y distingue. Le 74e Bulletin de la Grande Armée, daté de Finkenstein, le 16 mai 1807, nous apprend : "… le lieutenant général Kamenski, fils du feld-maréchal, avec deux divisions russes, formant douze régiments, et plusieurs régiments prussiens, ont été embarqués à Pillau. Le 12, soixante-six bâtiments de transport, escortés par trois frégates, ont débarqué ces troupes à l'embouchure de la Vistule, au port de Danzig, sous la protection du fort de Weichselmunde.
L'Empereur donna sur-le-champ l'ordre au maréchal Lannes, commandant le corps de réserve de la Grande Armée, de se porter de Marienburg, où était son quartier général, avec la division du général Oudinot, pour renforcer l'armée du maréchal Lefebvre. Il arriva en une marche dans le même temps que l'armée ennemie débarquait. Le 13 et le 14, l'ennemi fit des préparatifs d'attaque. Il était séparé de la ville par un espace de moins d'une lieue, mais occupé par les troupes françaises. Le 15, il déboucha du fort sur trois colonnes ; il projetait de pénétrer par la droite de la Vistule. Le général de brigade Schramm, qui était aux avant-postes avec le 2e régiment d'infanterie légère et un bataillon de Saxons et de Polonais, reçut les premiers feux de l'ennemi, et le contint à portée de canon de Weichselmünde. Le maréchal Lefebvre s'était porté au pont situé au bas de la Vistule, et avait fait passer le 12e d'infanterie légère et des Saxons pour soutenir le général Schramm. Le général Gardanne, chargé de la défense de la droite de la Vistule, y avait également appuyé le reste de ses forces. L'ennemi se trouvait supérieur, et le combat se soutenait avec une égale opiniâtreté.
Le maréchal Lannes, avec la réserve d'Oudinot, était placé sur la gauche de la Vistule, par où il paraissait la veille que l'ennemi devait déboucher ; mais, voyant les mouvements de l'ennemi démasqués, le maréchal Lannes passa la Vistule avec quatre bataillons de la réserve d'Oudinot. Toute la ligne et la réserve de l'ennemi furent mises en déroute et poursuivies jusquaux palissades, et, à neuf heures du matin, l'ennemi était bloqué dans le fort de Weichselmünde. Le champ de bataille était couvert de morts. Notre perte se monte à 25 hommes tués et 200 blessés ; celle de l'ennemi est de 900 hommes tués, 1,500 blessés et 200 prisonniers. Le soir on distinguait un grand nombre de blessés qu'on embarquait sur les bâtiments, qui successivement ont pris le large pour retourner à Koenigsberg. Pendant cette action, la place n'a fait aucune sortie, et s'est contentée de soutenir les Russes par une vive canonnade.
Du haut de ses remparts délabrés et à demi démolis, l'ennemi a été témoin de toute l'affaire. Il a été consterné de voir s'évanouir l'espérance qu'il avait d être secouru. Le général Oudinot a tué de sa propre main trois Russes. Plusieurs de ses officiers d état-major ont été blessés. Le 12e et le 2e régiment d'infanterie légère se sont distingués. Les détails de ce combat n'étaient pas encore arrivés à l'état-major …
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 205; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12593).

Composition et effectifs du Corps de siège de Danzig au 15 mai 1807
10e Corps. — Maréchal Lefebvre, Commandant en chef.
Drouet, Général de Division, Chef d'Etat-major ...
3e Division Lieutenant-général Geilgutt : 2e Léger (1 Bataillon), 44e de Ligne, Garde de Paris, 2e et 3e Légions polonaises. 8 Bataillons, 4112 hommes. 4e Division, Général de Division Gardanne : 2e Léger (1 Bataillon), bataillon de Grenadiers saxons et de Fusiliers Maximilien, Régiment du Prince Antoine (1 Bataillon), 2e et 4e régiments polonais. 7 Bataillons, 3854 hommes ... (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 300).

Le 75e Bulletin de la Grande Armée, daté de Finkenstein, le 18 mai 1807, reprends et complète ce récit : "Voici de nouveaux détails sur la journée du 15. Le maréchal Lefebvre fait une mention particulière du général Schramm, auquel il attribue en grande partie le succès du combat à Weichselmunde.
Le 15, depuis deux heures du matin, le général Schramm était en bataille, couvert par deux redoutes construites vis à vis le fort de Weichselmunde. Il avait les Polonais à sa gauche, les Saxons au centre, le 2e régiment d'infanterie légère à sa droite, et le régiment de Paris en réserve. Le lieutenant général russe Kamenski déboucha du fort à la pointe du jour ; et, après deux heures de combat, l'arrivée du 12e d'infanterie légère, que le maréchal Lefebvre expédia de la rive gauche, et un bataillon saxon, décidèrent l'affaire. De la brigade Oudinot, un seul bataillon put donner. Notre perte a été peu considérable. Un colonel polonais, M. Paris, a été tué. La perte de l'ennemi est plus forte qu'on ne pensait. On a enterré plus de 900 cadavres russes. On ne peut pas évaluer la perte de l'ennemi à moins de 2500 hommes. Aussi ne bouge t'il plus, et parait très circonspect derrière l'enceinte de ses fortifications. Le nombre de bateaux chargés de blessés qui ont mis la voile est de quatorze ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 209; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12604).

Le 19 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites connaître au maréchal Lannes que mon intention est que le corps de réserve soit campé dans les positions les plus saines, à la distance au plus de deux lieues de Marienburg ; que la division Oudinot, qui forme la 1re division, campera en bataillon carré ; que la 2e division, qui sera composée du 3e et du 72e de ligne, du 2e léger et du régiment de Paris, campera également en bataillon carré, et que ces deux camps seront placés à la distance d une lieue l'un de l'autre sur la route de Marienburg à Christburg. Le maréchal Lannes s'occupera sans délai de choisir ces emplacements, mon intention étant que le 3e de ligne, qui est arrivé, se baraque sans délai dans la position qu'il doit occuper dans le camp de sa division" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12606 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15657).

Après un siège minutieux et difficile, la ville de Danzig finit par capituler le 26 mai.

"77e BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE.
Finkenstein, 29 mai 1807.
Danzig a capitulé …
Le 2e régiment d'infanterie légère, le 12e et les troupes de Paris, le général Schramn et le général Pulhod, se sont fait remarquer …
" (Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 138; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12691).

Fin Mai 1807, le 2e Léger passe sous le commandement de Lannes au Corps d'Armée de Réserve à la deuxième Division Verdier formant la Brigade Vedel avec le 12ème Léger.

Composition du Corps de Réserve du Maréchal Lannes (mai-juin):
1ère Division, Général Oudinot : 8 Régiments de Grenadiers, 16 Bataillons, 15 pièces, 6645 hommes.
2e Division, Général Verdier : 2e et 12e Légers, 3e (3 Bataillons) et 72e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 6508 hommes.
Artillerie : 482 hommes.
3e Division (Saxons), Général von Polenz : Infanterie et Artillerie, 8 Bataillons, 2 batteries, 3888 hommes.
Cavalerie saxonne : Cuirassiers et chevau-légers, 5 Escadrons, 704 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

C'est avec cette Division que le Régiment va se distinguer à Heilsberg et Friedland les 10 et 14 juin en défaisant l'armée russe de Bennigsen. Les Russes s'enfuirent en désordre sur le Niémen. Le Colonel Brayer est blessé à Friedland.

Le 21 juin à Tilsitt un armistice sera signé en attendant la Paix le 7 juillet. Le 2e Léger reste alors à Dantzig.

Le 4 août 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke, je vous ai déjà fait connaître que la division du général Oudinot devait rester à Dantzig avec la division Verdier qui est composée des 2e et 12e d'infanterie légère et des 3e et 72e de ligne. Ainsi vous dirigerez sur Dantzig tous les détachements appartenant à ces quatre régiments et provenant soit des régiments provisoires, soit des bataillons provisoires de garnison de Küstrin, Spandau, Magdeburg, Stettin, Glogau, Wittenberg. Vous dirigerez également sur Dantzig tous les détachements du corps d'Oudinot qui se trouvent dans votre gouvernement …" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16105).

Le 2 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin … Les 2e et 12e d'infanterie légère et tous les détachements des régiments provisoires qui leur appartiennent se dirigeront sur Erfurt où ils recevront de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1408 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16681).

Le 8 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, répondez au maréchal Soult par un officier d'état-major. Faite-lui connaître que vous m'avez mis sous les yeux sa lettre du 22 octobre ; que je suis surpris que la division Verdier se trouve encore sur la Vistule ; qu'elle devrait être à Stettin, et que les 2e et 12e régiments devraient même être en marche pour Erfurt ...
Vous ferez connaître au maréchal Soult que ... aussitôt que je verrai les affaires s'éclaircir, son corps d'armée sera chargé de la garde de Stettin et de la Poméranie suédoise ; qu'il faut donc que je sache bien le jour où les deux régiments de la division Verdier arriveront à Stettin ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1433; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16734).

Le 2e Léger doit retourner en France. Le 11 novembre 1807, depuis Fontainebleau, l'Empereur écrit au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division Verdier sera dissoute ; les 2e et 12e légers se rendront à Paris …" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13345 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16756).

Et le 13 novembre 1807, au même : "Mon cousin, faites-moi connaître quand ... les 2e et 12e légers seront à Erfurt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1444 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16774).

Le 23 décembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Milan, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre ... aux 2e et 12e d'infanterie légère qui arrivent à Mayence le 8 janvier de continuer leur route sur Paris ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16919).

/ 1807-1808, LA CAMPAGNE DE PORTUGAL DU 3EME BATAILLON

Pendant que les deux premiers Bataillons étaient en Allemagne, le 3e Bataillon était mobilisé au mois d’Août pour faire partie du Corps d’Observation de la Gironde, mis sous le commandement de Junot. Celui-ci devait traverser l’Espagne, alors notre alliée, et marcher sur le Portugal, trop inféodé aux Anglais. Les Espagnols devaient aussi en profiter pour s’étendre, par une convention secrète signée à Fontainebleau le 27 Octobre.

"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATIONDE LA GIRONDE.
... ART. 5. La 2e division sera composée
Du 3e bataillon du 12e d'infanterie légère, du 3e bataillon du 15e idem, du 3e bataillon du 2e idem, du 3e bataillon du 4e idem, du 3e bataillon du 32e de ligne, du 3e bataillon du 58e idem et du 2e bataillon du 2e régiment suisse, porté au grand complet de 1,260 hommes, qui partira le 6 août de Toulon et d'Avignon.
Chacun de ces sept bataillons sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Laroche commandera cette division ; il aura sous ses ordres les généraux de brigade Charlot et Petitot.
Cette division aura douze pièces de canon, avec le personnel, matériel et attelages, prises au camp de Saint-Lô.
Au 5 août, le camp de Saint-Lô sera dissous, et le général Laroche, avec ses officiers, les généraux et les troupes, se mettra en marche pour Bayonne
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 4).

Des renforts sont envoyés au Corps d’Observation sous la forme d’un Bataillon provisoire. Parmi les soldats, des Chasseurs du 2eme Léger.

Le 4 octobre 1807, "Le major du 2e d'infanterie légére demande 60 bonnets d'oursin pour la compagnie de carabiniers du 3e bataillon, employée à l'armée de la Gironde"; "L'Empereur a refusé" est-il répondu (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1325).

Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé demain par le général Hulin un bataillon provisoire composé d'une compagnie du 2e régiment d'infanterie légère, une du 4e idem, une du 12e, une du 15e, une du 32e, une du 58e. Vous nommerez un chef de bataillon de ces corps pour commander ce bataillon provisoire. Chaque compagnie sera composée d'un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux, deux tambours et 200 hommes. On pourra prendre s'il est nécessaire des conscrits de 1808. Ces hommes seront bien habillés et bien armés ; vous en passerez vous-même la revue ; ils se mettront en marche le 15 pour se rendre à Bayonne, où ils renforceront leurs troisièmes bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).

C’est le 18 octobre que les forces françaises franchissent la frontière espagnole et 1 mois plus tard que celle du Portugal est atteinte. Le 3e Bataillon du 2e Léger fait partie avec le 3e bataillon des 4e, du 1er régiment provisoire léger de la 1ère Brigade (Charlot) de la 2e Division d’infanterie (Loison).

Le 30 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais donné des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire tiré des dépôts de Paris, destiné à recruter le corps de la Gironde. Cela n'a pu avoir lieu. L'arrivée à Paris de deux régiments de guerre de la garde de Paris ayant augmenté la garnison, je désire que vous fassiez procéder sans délai à la formation de ce bataillon provisoire qui sera composé d'un lieutenant, d'un sergent, de deux caporaux et de 60 hommes du 32e, de 100 hommes du 58e, de 60 hommes du 2e, de 160 hommes du 4e, de 150 hommes du 12e et de 60 hommes du 15e ; ce bataillon provisoire, commandé par un capitaine, se mettra en marche le 4 novembre. Vous chargerez le général de division Mouton de former ce bataillon et d'en passer une revue de rigueur ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16651).

Le 30 Novembre, l'avant-garde de Junot arrive en loques à Lisbonne. La première tâche du Général en chef est de dissoudre l'Armée portugaise et d'envoyer le reste en France. Puis de répartir ses troupes, qui s'intitulent désormais Armée du Portugal, dans le pays. La 2e Division est envoyée à Cintra, Mafra, et occupe le littoral jusqu'à l'embouchure du Mondego.

Le 7 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez des ordres pour la formation d'un bataillon proviroire composé d'une compagnie de chacun des régiments suivants, des 2e, 4e, 12e et 15e d’infanterie légère, et du 32e et 58e de ligne, d'une du 1er régiment de Paris, et d'une du 2e régiment de Paris. Ce bataillon ainsi fort de 8 compagnies formant un millier d'hommes partira le 12 janvier pour se rendre à Bayonne et recruter les corps auxquels ces compagnies appartiennent ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1501 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16961).

La situation des troupes s'améliore peu à peu grâce aux réquisitions sur le pays, qui par contre braquent la population. Les forces espagnoles qui ont, un peu, aidé les Français, se retirent ou doivent être désarmées à la suite des évènements qui se passent dans leur pays en parallèle.

Junot, devenu Gouverneur Général, Duc d'Abrantes, et son Armée du Portugal, peuvent penser que la situation se stabilise. Le problème est qu'en Espagne voisine, c'est le contraire. Les troupes françaises, peu à peu, se sont infiltrées, et se sont emparées des points stratégiques. Mais la population, qui voit sa famille royale détrônée, se révolte en Mai 1808, aidée par l'Armée espagnole. Junot est donc coupé de ses arrières, isolé au Portugal.

Le 6 Juin 1808, l'insurrection débute aussi au Portugal contre les Français. Les Anglais fournissent par bateaux du matériel, les milices portugaises se réactivent, puisqu'il n'y a plus d'armée de Ligne. Les premiers détachements français sont défaits. Junot décide de concentrer ses troupes autour de Lisbonne en gardant quelques places fortes comme Almeida et Elvas pour pouvoir s'y replier si on doit évacuer Lisbonne.

La Division Loison, avec le Bataillon du 2eme Léger, doit, dès le 21 juin, se battre contre des insurgés près du Douro. Elle est est bientôt rappelée d'Almeida sur Lisbonne le 4 juillet. Des combats ont lieu dans tout le pays. Sur son chemin, Loison combat les Portugais et arrive à Abrantes le 9 Juillet puis gagne Lisbonne.

Tandis que Loison est envoyé vers Evora le 30 juillet dans le Sud avec de nouvelles forces sous ses ordres, on apprend aussi la défaite de Dupont à Baylen en Andalousie.

Le 3 Août, un Corps expéditionnaire anglais se met à débarquer à Figueira da Foz, commandé par un certain Wellesley. Les Anglais se mettent en marche sur Lisbonne. Le 15 août près d’Obidos, ils se heurtent aux forces françaises dont 4 Compagnies du 2e Léger qui doivent se replier. Le Capitaine Chevalier est tué et le Capitaine Vianet blessé.

Junot essaye de les ralentir à Rolica le 17 Août, en y envoyant le Général Delaborde (dont la Brigade Brenier avec le 2eme Léger). La confrontation la plus sérieuse étant la bataille de Vimeiro le 21 Août. La Brigade Brenier de la Division Delaborde qui s'est déjà battue quelques jours plus tôt, est de nouveau au combat. Les Anglais utiliseront pendant la bataille les premiers obus Schrapnel.

La Division Brenier est sur l'aile gauche des Anglais. Elle subit de lourdes pertes et le Général Brenier, blessé, est capturé. Le manque de tactique de Junot durant la bataille cause sa perte. Il décide de se replier sur Lisbonne. Sans moyen de continuer les combats, il obtint par la convention de Cintra le 30 Août une capitulation honorable. Elle portait, en effet, que l'armée française se retirerait avec tous les honneurs de la guerre; emportant tout ce qui lui appartenait, qu'elle serait ramenée en France par les vaisseaux anglais et que les blessés traités avec soins seraient rendus à leur pays dès leur guérison.

/ 1808-1809, LA CAMPAGNE D’ESPAGNE DES 1er, 2e, 3e ET 4e BATAILLONS

Sous officier 2e Léger 1808, tenue de sortie
Fig. 6 Sous-officier (Sergent) de Chasseurs du 2e Léger en tenue de sortie vers 1808

En Espagne, dès la fin 1807, sous prétexte de la campagne au Portugal, les troupes françaises organisées en divers Corps d'Observation avaient largement pénétré chez leur allié et s'étaient emparés des points stratégiques, tandis que la monarchie espagnole se déchirait dans des querelles familiales. Le peuple espagnol et l'armée subissaient cela en rongeant leur frein. Murat avait été nommé Lieutenant de l’Empereur en Espagne.

Tandis que le 3e Bataillon partait pour le Portugal, les deux premiers venant d’Allemagne arrivaient à Paris au début 1808. Puis gagnaient Rennes.

Le 10 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, il sera formé à Rennes un camp de réserve, composé de trois brigades d'infanterie et de trois régiments provisoires de cavalerie, avec dix-huit pièces de canon. La 1re sera composée du 2e d'infanterie légère et du 15e de ligne, et se réunira à Pontivy. La 2e brigade sera composée du 4e régiment d'infanterie légère, d'un bataillon suisse et d'un bataillon des légions de réserve qui est à Rennes, et se réunira à Rennes. La 3e brigade sera composée du 12e léger et du 14e de ligne, et se réunira à Avranches et Vire ...
P. S. Le 2e régiment d'infanterie légère partira le 15 mars ; le 4e partira le 20 ; le 12e partira le 25, et le 14e de ligne partira le 25. Il ne partira que deux bataillons de chacun de ces régiments.
Proposez-moi trois généraux de brigade pour les commander
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13636 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17361).

Le 13 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon intention est d'accorder une gratification de cent mille francs aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère ...
Vous ferez connaître aux conseils d'administration de ces régiments que mon intention est qu’il soit donné trois mois de solde aux officiers et deux mois aux sous-officiers et soldats, mais à ceux seulement qui ont assisté aux batailles soit d'Austerlitz, soit d'Iéna, soit de Friedland. Le surplus de cette somme, s'il en restait après la répartition de cette gratification, servirait à donner un supplément de deux mois de solde aux officiers et soldats qui auraient été blessés. Si la somme que j'ai fixée ne suffisait pas pour donner les trois mois de solde, on diminuera 15 jours aux officiers et 15 jours aux soldats. On vous rendra compte de l'opération ...
" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 657 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17390).

Le 21 mars 1808, le Ministre de la Guerre adresse à l'Empereur un "Tableau d'organisation des régiments d'infanterie de ligne et d'infanterie légère dont les premiers bataillons font partie des camps de Rennes, Pontivy, Avranches et Vire. Les régiments dont il est question dans ce tableau sont : les 15e régiment de ligne et 2e régiment d'infanterie légère pour le camp de Pontivy, le 4e d'infanterie légère pour le camp de Rennes, les 14e de ligne et 12e d'infanterie légère pour les camps d'Avranches et de Vire" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1736).

Napoléon, croyant le pays mur pour un changement dynastique, força les souverains espagnols à l'abdication à Bayonne et décida de mettre son frère Joseph sur le trône, le 10 Mai. Dès que cela fut connu, des révoltes éclatèrent simultanément sur tout le territoire (en préambule, il y eut les fameux 2 et 3 Mai à Madrid) et l'armée espagnole prit les armes contre les occupants français. Napoléon pensait que la prise de possession du trône espagnol serait une promenade militaire. Cela allait durer 6 ans !

Le Régiment fut à cette époque porté à 5 Bataillons, 1 de Dépôt (le 5ème), un au Portugal (le 3ème), et trois de guerre en France (les 1er, 2ème et 4ème).

Le Régiment est ensuite rapproché de la frontière espagnole.

Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois vos états de situation de la quinzaine. Je vois avec peine, dans celui de l'intérieur, qu'on ne porte pas les conscrits de 1809, de sorte que j'ignore le disponible de chaque régiment. J'y vois que le 2e léger a 750 hommes présents sous les armes; le 4e léger, 450; le 32e, 560; le 15e, 200; le 32e de ligne, 260; le 18e, 100; la 4e légion de réserve qui est à Versailles, 600; le 12e de ligne, 350; le 14e, 440. Pourrait-on, en cas d'événement, former de ces régiments deux bataillons provisoires composés, l'un de deux compagnies du 2e léger, de deux du 12e léger, d'une du 4e et d'une du 15e, de 150 hommes chacune, ce qui ferait un bataillon de six compagnies de 900 hommes ? Le second bataillon serait composé d'une compagnie du 32e régiment de ligne, d'une du 12e, d'une du 14e et de deux de la 4e légion de réserve, ce qui ferait également 900 hommes. Ce régiment provisoire, de 1,800 hommes, pourra devenir utile pour Cherbourg et pour le Havre. Je désire qu'il soit formé seulement sur le papier, et que vous me fassiez connaître s'il serait composé d'hommes ayant la première teinture d'instruction, habillés, armés, et du nombre d'officiers et sous-officiers suffisants ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).

Le 10 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre que les deux bataillons du 2e légère, du 12e légère et du 14e de ligne qui se trouvent au camp de Rennes soient complétés à l'effectif de 140 hommes par compagnie, c'est-à-dire 840 hommes par bataillon : faites partir de Paris les détachements nécessaires. Le 2e légère n'a qu'un effectif de 1 200 hommes au camp de Rennes ; il lui manque donc 400 hommes ... Par ce changement ... le camp de Rennes sera ainsi composé, savoir :
... 1re brigade : 2e régiment d'infanterie légère, 3e bataillon du 4e régiment suisse et 5e bataillon de la 4e légion de réserve : 3 000 hommes ... ne perdez pas un moment pour donner les différents ordres et compléter le camp de Rennes en y envoyant des dépôts
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).

Le 2e Léger doit être affecté à renforcer les forces de Bessières, mais au début juillet, le Régiment est toujours à Bayonne et doit compléter un nouveau 3e Bataillon (le 3e Bataillon initial étant encore au Portugal avec Junot).

Le 15 juin 1808 en effet, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mandez au maréchal Bessières que, immédiatement après qu’il se sera emparé de Benavente, qu'il aura soumis Zamora, Toro et Léon, je désire que son corps d'armée ait l'organisation suivante :
... Division Mouton, composée de deux brigades : 1° brigade Beynaud, 4e léger, 15e de ligne et un bataillon de Paris, 3,000 hommes ; 2° brigade Rey, 2e et 12e légers, 2,100 hommes ; 5,100 hommes et douze pièces de canon ...
Le général de brigade Monthion restera à Vitoria ayant avec lui un escadron de 150 chevaux, qui sera formé du 7e régiment de marche de dragons qui vient de Rennes et qui arrive après-demain ; deux compagnies du 15e de ligne formant un petit bataillon de 300 hommes ; le 3e bataillon du 2e léger, 600 hommes ; le 3e bataillon du 12e léger, 600 hommes ; ce qui ferait 1,650 hommes. Le colonel Barrère commandera cette colonne et aura deux pièces de canon.
Le maréchal Bessières, immédiatement après les premiers événements, peut organiser les divisions Merle et Mouton. S'il avait un avantage marquant sur la force des troupes du général Cuesta, peut-êtré serait-il utile qu'il enlevât les Asturies et la Galice, en profitant de la terreur d'une première victoire.
Vous lui ferez connaître qu'il doit être sans inquiétude sur la formation des colonnes de Burgos et de Vitoria ; que tout est en mouvement, et qu'il part du monde d'ici tous les jours ; qu'il n'a qu'à penser à former son corps d'armée de Léon ...
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14096 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18304).

Le même 15 juin 1808, à Bayonne, "On propose à Sa Majesté de vouloir bien accorder au sieur Paulin Mahon, sous-lieutenant au 2e régiment d'infanterie légère, blessé grièvement de huit coups de sabre sur la tête, une gratification de 400 francs pour lui faciliter les moyens de se rendre aux eaux thermales nécessaires pour son rétablissement"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2004 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, du 8 juin 1808 »).

Le 18 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je donne également l'ordre au major général d'envoyer un courrier à Rennes pour faire venir à Bayonne les 2e et 12e régiments d'infanterie légère. Ces deux régiments seront remplacés à Rennes et à Pontivy par le 14e et le 44e de ligne ... Je vois que le bataillon de Paris sera ici le 25, vous pourrez envoyer en route l'ordre aux détachements des 2e et 12e légères qui sont partis de Paris de faire un mouvement à gauche et de se diriger sur Bayonne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18348).

Le 2 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "… La division Mouton est ce soir à Vitoria.
… on attends demain les 2e et 12e d'infanterie légère devant accompagner le roi.
… Ecrire au maréchal Bessières pour lui apprendre que … le général Mouton doit être arrivé aujourd'hui à Vitoria, que nous attendons demain les 2e et 12e d'infanterie légère, ce qui formera une petite division de 3 mille hommes avec 6 pièces de canon, qui accompagnera le roi qui partira dans 4 à 5 jours …
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18463).

Sergent Porte-fanion de Voltigeurs du 2e Léger vers 1809-1810
Fig. 7 Sergent Porte-fanion de Voltigeurs du 2e Léger vers 1809-1810

Le 5 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... J'ai ordonné que les 2e et 12e légère qui sont ici fussent également formés à 3 bataillons. Le cadre du 3e bataillon attend ici les détachements qui doivent le compléter.
Faites partir de Paris pour recruter les bataillons tout ce qu'il y a de disponible du 2e, 4e et 12e d'infanterie légère
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2073; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18473).

Le 6 juillet 1808, à Bayonne, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur qu'il a fait payer hier, au 12e régiment d'infanterie légère conformément aux ordres de Sa Majesté, une avance de 100.000 francs; il demande l'autorisation de faire payer la même somme au 2e d'infanterie légère"; "Accordé" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2079).

Le 7 Juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée, à Bayonne : "Il faut donner ordre à 100 hommes de l'escadron du grand-duc de Berg de partir, aujourd'hui 7, pour se rendre à Irun. Les 50 hommes restant partiront demain. Les 100 hommes qui partent aujourd'hui se rendront demain 8 à Tolosa ; de sorte que le Roi, qui partira le 9, trouvera 50 hommes à Irun, qui l'accompagneront jusqu'à Saint-Sébastien, où il couchera ; le lendemain 10, ils l'accompagneront jusqu'à Tolosa, où il couchera, et le surlendemain 11, ils l'accompagneront jusqu'à Mondragon, où il en trouvera 50 autres qui l'accompagneront jusqu'à Vitoria, où il couchera, et à Vitoria il en trouvera 50 autres, qui y seront rendus le 10 ; de manière que le Roi ait les 150 hommes réunis avec lui à Vitoria. Pendant le séjour qu'il fera à Vitoria, le 1er détachement arrivé à Vitoria se mettra en marche pour Miranda, en calculant de manière que le Roi arrive à Burgos avec ses 150 hommes réunis. Les détachements qui l'auront escorté la veille coucheront toujours où aura couché le Roi, et iront au pas au lieu d'aller comme escortè. Le Roi sera escorté, de Rayonne à Irun, par 50 Polonais de ma Garde. Vous donnerez ordre au 12e léger, qui arrive le 8 à Tolosa, de continuer sa marche le 9, de manière à être le 10 ou le 11 à Vitoria ; au 2e léger, d'attendre le Roi à Tolosa, où il sera le 9.
Vous donnerez ces détails au général Salligny, et vous ferez connaître au général Rey qu'il ait à prendre les ordres de ce général, qui lui transmettra ceux du Roi, afin que ces 150 hommes de cavalerie et les deux régiments d'infanterie, avec leurs six pièces de canon, soient, à partir de Vitoria, toujours avec le Roi, et que, lorsque le Roi arrivera à Rurgos, ces troupes soient arrivées ou arrivent avec le Roi.
Je pense que le Roi doit partir le 9, et, au lieu de coucher à Irun, coucher à Saint-Sébastien. On pourrait lui fournir mes relais ici pour le conduire jusqu'à Irun ...
Ainsi je pense qu'il doit partir le 9, aller coucher à Saint-Sébastien ; le 10, se rendre à Tolosà ; le 11, à Vitoria ; y séjourner le 12 ; aller le 13 à Miranda ; le14, à Burgos, Par ce moyen, le 2e léger, qui sera le 9 à Tolosa, en partira le 10 au matin et sera le 11 au soir à Vitoria. Le 12e, qui sera le 10 à Vitoria, pourra en partir le 11 et arriver le 13 à Burgos. Enfin arrêtez un projet là-dessus avec le Roi. En attendant, envoyez l'ordre aux détachements de se mettre en marche
". Suit un tableau indiquant les étapes que le 2e Léger doit suivre : Tolosa le 9, Mondragon, le 10, Vitoria le 11 (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18490).

Le 8 juillet 1808, au même : "Monsieur le général Clarke, je vous ai mandé de faire partir des dépôts des 2e, 4e, 12e d’infanterie légère et 14e de ligne, tout ce qui serait disponible pour compléter les bataillons qui sont à l'armée d'Espagne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2085 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18507).

Le 12 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "... Passez demain la revue du détachement des dépôts des 2e, 4e, 12e légère et du 15e de ligne, et faîtes-moi connaître le nombre d'officiers et de sous-officiers, sergents, caporaux, soldats et tambours qui sont disponibles, et s'ils sont habillés ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2105 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18534).

Le même jour, l'Empereur écrit à huit heures du matin, depuis Bayonne, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne : "... En attendant que cette troupe y soit arrivée, laissez à Vitoria un bataillon du 2e d'infanterie légère, qui en partira, après que la tête de la garnison y sera arrivée, pour rejoindre à Burgos ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 340 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14183 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18539).

Le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mandez au maréchal Bessières qu'immédiatement après qu'il se sera emparé de Benavente, qu'il aura soumis Zamora, Toro et León je désire que son corps d’armée ait l'organisation suivante.
... Division du général Mouton composée de deux brigades
2e brigade Rey
2e et 12e léger 2100 hommes ...
Le maréchal Bessières pourrait porter son quartier général à León pour contenir les débouchés des montagnes ...
Le général de brigade Monthion restera à Vitoria avec un escadron de 150 chevaux, qui sera formé du :
7e régiment provisoire de dragons qui vient de Rennes 150 hommes
2 compagnies du 15e de ligne formant un petit bataillon de 300 hommes
Le 3e bataillon du 2e léger 600 hommes.
Le 3e bataillon du 12e léger 600 hommes
ce qui ferait 1700 hommes.
Le colonel Barrier commandera cette colonne et aura deux [...] ...
Le maréchal Bessières, immédiatement après les premiers événements, peut orgainser les divisions Merle et Mouton. S'il avait un avantage marquant sur la force des troupes du général da Cuesta, peut-être serait-il utile qu'il enlevât les Asturies et la Galice en profitant de la terreur d'une première victoire.
Vous lui ferez connaître qu'il doit être sans inquiétude sur la formation des colonnes de Burgos et de Vitoria, que tout est en mouvement et qu'il part du monde d’ici tous les jours ; qu'il n'a qu'à penser à former son corps d'armée à León ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18554). Barrier est en fait le Colonel Jean Barère.

Le 14 juillet 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Bayonne au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais mandé de faire partir de Paris tout ce qu'il y avait de disponible des 2e, 4e et 12e légère.
Je vois qu’au 9 juillet rien n'était encore parti, faites donc partir sans délai
Du 2e d’infanterie légère 300 hommes
Du 4e 300
Du 12e 200
Ce qui fera 800 hommes
Il suffit d’un officier et de deux sergents par détachement. Ces détachements arrivés à Bayonne trouveront des cadres de leur régiment
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2117 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18560).

L’armée est par ailleurs réorganisée. Le 2e Léger est désormais à Burgos et son nouveau 3e Bataillon doit suivre.

"Marracq, 14 juillet 1808
NOTE POUR LE ROI D'ESPAGNE. ( Joseph)
L'armée d'Espagne a son quartier général à Madrid. Voici sa composition :
1° CORPS DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.
Le maréchal Bessières commande le corps des Pyrénées occidentales, qui est fort de 23,000 hommes, infanterie, cavalerie, artillerie, occupe la place de Saint-Sébastien, les trois Biscayes, les montagnes de Santander, la place de Burgos, et est chargé de combattre l'armée ennemie des Asturies et de Galice.
Toutes les troupes sont en mouvement pour composer l'armée de la manière suivante.
DIVISION MOUTON, 5,1 00 hommes
le brigade, général Reynaud : 4e régiment d'infanterie légère, 15e régiment d'infanterie de ligne, 1er bataillon de Paris en marche; total, 3,000 hommes présents sous les armes et six pièces de canon.
Cette brigade marche sur Benavente.
2e brigade, général Rey : 2e et l2e régiment d'infanterie légère; total, 2,100 hommes et six pièces de canon.
Cette brigade est à Burgos avec le Roi et doit joindre sa division ...
Le général de brigade Monthion et le colonel Barrère occupent Vitoria avec une colonne composée comme il suit : deux compagnies du 15e de ligne, formant un petit bataillon, 300 hommes ; 2e bataillon du 12e d'infanterie légère, 600; 2e bataillon du 2e d'infanterie légère, 600 ; ce qui fait 1,500 hommes d'infanterie; un escadron de dragons en marche, 200 chevaux ; deux pièces de canon. Tous ces corps sont en marche...
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14196).

Carabinier 2e Léger 1809-1810
Fig. 8 Carabinier du 2e Léger vers 1809-1810 (planche de Martinet modifiée, d'après un dessin de l'époque)

Le 16 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, écrivez au général Belliard que je vois avec peine que dans 1’état de situation qu'il a envoyé, il n'y ait aucun détail qui fasse connaître où est chaque corps, rien qui fasse connaître comment est composée la colonne du général Caulaincourt. Les 1er, 2e et 3e régiments de la Vistule, les lanciers polonais, les 4e, 5e et 7e bataillons de marche et le bataillon de garde nationale qui sont devant Saragosse n'y sont pas portés. Le 1er bataillon de marche de Portugal qui est à Pampelune, les 1er, 2e et 3e bataillons des dépôts, les 2e, 4e et 12e légèrs, le 15e de ligne, le bataillon de Paris, les 11e et 12e escadrons de marche y manquent également, ce qui fait un effectif de plus de 16 000 hommes ...
Faites-moi faire ici à l'État-Major général un état de situation selon ces nouvelles données
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2123 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18578).

Le 17 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, remettez-moi un petit état qui me fasse connaître la situation des deux 1ers bataillons du 4e légère au moment de leur départ de Bayonne, et celle du 15e de ligne, 2e et 12e légère. Vous ferez mettre dans une colonne : 1° les premiers détachements qui sont arrivés et déjà en chemin pour rejoindre les régiments ; 2° les deuxièmes détachements partis en poste de Paris le 13 juillet ; dans une troisième colonne, ce qui a été fourni des dépôts ; dans une quatrième colonne, ce qui manque pour que chaque bataillon soit à l'effectif de 840 hommes, en y comprenant ce qu'ils ont reçu. Je verrai par là la destination que je dois donner aux 1.400 conscrits que je crois avoir encore à recevoir des 3.000 conscrits qui ont été dirigés sur le dépôt des régiments provisoires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2128).

Le même jour, 17 juillet 1808, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur qu'un détachement du 2e d'infanterie légère, fort de 400 hommes, est arrivé à Bayonne ..."; Napoléon lui répond : "Donnez l'ordre que ces 400 hommes soient placés dans les quatre premières compagnies du 3e bataillon du 2e, ce qui fera 100 hommes, et avec les caporaux et sergents près de 120.
Vous ferez mettre dans ces compagnies 20 hommes et exigerez la disposition de 80 conscrits, ce qui formera un petit bataillon de 520 hommes que je passerai en revue demain à 6 heures du soir et qui se tiendra prêt à partir le 19. Les cadres des deux autres compagnies resteront pour prendre des conscrits au fur et à mesure qu'il en arrivera et qu'il y aura des habits de sorte que ce bataillon doit se trouver fort de 840 hommes. Vous ferez la même opération pour le 3e bataillon du 12e d'infanterie légère. Vous mettrez tous les hommes qui vont arriver dans les quatre premières compagnies, et s'ils peuvent se trouver à la revue demain, vous les y ferez venir, afin que ces deux bataillons, faisant 1.040 hommes, puissent partir ensemble. Les officiers et sous-officiers qui ont amené ces détachements seront à la revue main en poste pour rejoindre leur dépôt à Paris
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2131).

Le 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "… Les 2 compagnies du 2e d'infanterie légère qui sont restées prendront d'abord chacune 100 hommes des détachements qui viennent de Paris, et chacune 50 hommes des conscrits, ce qui portera chacune de ces compagnies à 150 hommes. Ce petit bataillon restera également ici jusqu'à nouvel ordre
... Ainsi ... 2 compagnies du 2e formeront un petit bataillon de 300 hommes.
... Ainsi par ce moyen les 1200 premiers conscrits arrivant seront disposés de la manière suivante :
100
[hommes] 2e infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18613).

Le même jour 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "Le major d’Audenarde partira aujourd'hui 19 à 5 heures après midi avec un bataillon du 2e d’infanterie légère, fort de 4 compagnies et de 520 hommes et d'un bataillon du 12e d’infanterie légère, fort de 3 compagnies et de 420 hommes, total 940 hommes d'infanterie bien armés avec 40 cartouches par homme, 2 pièces de canon et 2 escadrons formant 400 chevaux, qui seront placés immédiatement sous les ordres du major de cavalerie qui est arrivé. Il ira coucher à Saint-Jean-de-Luz où il recevra de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18614).

Enfin, le 19 juillet 1808, à dix heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Butrago :"Mon Frère, je reçois votre lettre du 18 à trois heures du matin. La victoire du maréchal Bessières, qui a entièrement défait Cuesta et l'armée de ligne de Galice, a apporté une grande amélioration dans toutes les affaires; elle vaut plus qu'un renfort de 30,000 hommes. Les divisions Gobert et Vedel ayant joint le général Dupont, il faut pousser vigoureusement l'offensive de ce côté. Le général Dupont a de bonnes troupes et en viendra à bout. J'aurais préféré que les 2e et 12e d'infanterie légère renforçassent le maréchal Bessières; mais, puisque vous avez jugé convenable de les mener à Madrid, gardez-les pour votre garde. 2,000 conscrits à l'école de bataillon vont les rejoindre, et ces deux beaux régiments avec ceux de votre garde vous feront un beau corps de réserve" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 370 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14218 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18619).

Le 20 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "... Envoyez l’ordre au major d'Audenarde qui couche aujourd'hui avec son infanterie, son artillerie et sa cavalerie à Irun de se rendre demain à Tolosa et de partir le 22 de Tolosa pour arriver le 24 au soir à Vitoria où il est nécessaire qu'il soit arrivé pour maintenir la police le 25, jour de la Saint-Jacques où une grande quantité de peuple se réunit dans cette ville.
… Faites moi connaître également quels sont les hommes isolés que l'on pourrait faire partir demain, ainsi que la situation des dépôts du 2e et 12e d'infanterie légère. Je désirerais qu’une compagnie d'hommes isolés pût partir demain …
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2141 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18620).

Le 21 juillet 1808, l'Empereur adresse, depuis Bayonne, au Roi Joseph, l'Etat de situation suivant : "ORGANISATION DE DEUX COLONNES À BURGOS ET À VITORIA
... parti de Bayonne sous les ordres du major Oudenarde et arrivant le 24 à Vitoria
14e et 15e escadrons de marche 360; 3e bataillon du 2e léger 520; 3e bataillon du 12e léger 570
Total 1450 y compris une compagnie de 1500 hommes qui part demain de Bayonne, 2 pièces de canon
Total 2 330 hommes
et avec l'artillerie (4 pièces de canon) 2400 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18639).

Le 28 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Toulouse, au Général Clarke; Ministre de la Guerre à Paris : "Il est nécessaire que vous donniez des ordres pour que les 1er, 2e, 3e et 4e bataillons des ... 2e, 12e et 14e légers ... soient tout entiers à l’armée d'Espagne et de Portugal ; qu'il ne reste en France que les quatre compagnies du 5e bataillon de dépôt, et que les bataillons de guerre soient portés à leur grand complet" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14235 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18671).

Le 30 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Agen, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Donnez l’ordre au général de division Dessolle de se rendre à Bayonne où il se rendra le 1er août. Il en partira de manière à être rendu le 4 à Vitoria, et le 6 à Burgos où il prendra le commandement des colonnes de Burgos, de Vitoria et d'Aranda, la surveillance de la province de la Vieille Castille, de la Biscaye, de la Montana ou de Santander [etc.], et de maintenir la tranquillité [sic] sur les arrières du maréchal Bessières, qui est arrivé le 24 à León ...
La colonne que commande le major d'Audenarde est composée du 3e bataillon du 2e léger, du 3e du 12e léger, des 14e et 15e escadrons de marche et de 2 pièces de canon formant 1500 hommes, part de Vitoria le 2 août pour arriver à Burgos le 4.
Il y aura donc alors à Burgos plus de 4000 hommes dont 500 chevaux.
Et dans le même temps, il y aura à Vitoria :
- 2 compagnies du 2e léger
- 2 compagnies du 12e idem
- 1 détachement du 4e idem
- 4 compagnies du 3e bataillon du 14e de ligne
- 1 détachement de chevau-légers polonais formant un total de 1600 hommes
Cette colonne arrivera à Vitoria le 2 août.
Le général Dessolle pourra si aucun événement imprévu ne dérange ces combinaisons, ordonnera que les 2 compagnies du 2e et les deux du 12e, le restant du 4e idem qui arrivant à Vitoria le 2, continuent leur route sur Burgos, afin de compléter le 3e bataillon du 2e léger et le 3e du 12e qui seront chacun alors de 8 à 900 hommes, et le détachement du 4e qui se trouverait à 600 hommes, ce qui porterait la colonne de Burgos à près de 5000 hommes dont 6 pièces de canon attelées et 800 chevaux de cavalerie ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18676).

Si les révoltés espagnols ont été battu par Bessières à Medina del Rio Seco, quelques jours plus tard le Général Dupont a du capituler à Baylen le 19 juillet. Le coup est rude. Mais Napoléon pense retourner la situation rapidement. Le 2 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Bordeaux, à Joseph, Roi d’Espagne, une "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 2e Observation. — Les 15,000 hommes qu'on a perdus ont été remplacés à l'armée par les renforts qu'on a reçus et qu'on reçoit à chaque instant, savoir : 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 14e, 15e, 43e, 44e et 51e de ligne (ce qui fait une augmention de huit régiments), le 26e de chasseurs à cheval, les 12e, 13e, 14e et 15e escadrons de marche, 400 Polonais de la Garde arrivés depuis peu à Bayonne. Tout cela forme une force égale et sans doute, par sa composition, de beaucoup supérieure au corps du général Dupont ; et, si on ajoute les trois régiments de la Vistule et le régiment de lanciers qui sont devant Saragosse, on verra que l'armée française se trouve encore beaucoup plus forte qu'à son entrée en Espagne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18683).

Le même 2 août 1808, le Maréchal Berthier écrit au Maréchal Ney : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, désirerait que vous vous rendiez sans délai à Bayonne, que vous vous mettiez à la tête des 43e et 51e de ligne, du 26e de chasseurs, 6 pièces de canon avec les convois d'infanterie, tout ce que vous rencontrerez sur la route appartenant au 2e d'infanterie légère, au 12e d'infanterie légère, au 4e d'infanterie légère, au 15e d'infanterie de ligne ;
Que vous vous rendiez près du roi. Qu'en suivant aussi votre marche vous remettiez à la raison les villages qui se révoltent et que vous vous rendiez près du roi pour l'assister de vos conseils et de votre bras.
Vous avez été instruit que le maréchal Bessières avait remporté une grande victoire dans le royaume de Léon ; il a, depuis, continué à marcher de succès en succès. Mais le général Dupont, en Andalousie, s'est laissé acculer à des montagnes inaccessibles avec 12.000 hommes, a capitulé son retour en France par mer (sic). Cet événement, vraiment incroyable, paraît avoir décidé le roi à réunir toutes ses troupes sur la Duero et peut-être même à Burgos pour livrer une bataille générale aux troupes espagnoles insurgées. Arrivé près du roi, il vous donnera un commandement (cette phrase à été biffée). Vous sentez combien l'Empereur, qui vous connaît, attache de l'importance que vous vous trouviez à cette bataille, puisque ses officiers généraux s'opposent à ce que lui-même s'y trouve ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2155 - Minute de la main de Berthier).

Le 5 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Rochefort, à Joseph, Roi d’Espagne, une nouvelle "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 4° … Les corps du centre et le corps de droite doivent s'appuyer sur Burgos, et le corps d'Aragon doit avoir son point d'appui sur Pampelune.
5° Pour organiser le corps du centre dans ce but, on croit qu'on doit le renforcer de la brigade du 14e et du 44e de ligne, 200 chevaux, et huit pièces de canon qu'on tirerait du corps devant Saragosse ; de la brigade du général Mouton, composée des 4e léger, 15e de ligne, du bataillon de Paris et huit pièces de canon ; de la brigade commandée par le maréchal Ney, et qui est déjà à une marche en avant de Bayonne, composée des 43e et 51e de ligne, 26e de chasseurs, et six pièces de canon ; enfin de quatre escadrons de marche de dragons et d'un régiment polonais de la Garde. On réunirait les 3es bataillons aux deux premiers de tous les régiments d'infanterie, et on mêlerait les jeunes soldats aux anciens.
On évalue à environ 10,000 hommes le renfort que recevrait le corps du centre, qui serait alors composé des 18,000 hommes qui le forment à présent, des renforts évalués à 10,000 hommes. Les détachements des dépôts des 4e léger, 15e de ligne, 14e et 44e, 43e et 51e de ligne, 2e et 12e légers, rejoindront insensiblement et porteront ce corps à 30,000 hommes. Ces 30,000 hommes ne sauraient être en meilleures mains que sous les ordres du maréchal Ney, hormis une réserve de 4 à 5,000 hommes destinés à la garde du Roi, et que le Roi conserverait auprès de sa personne et ferait marcher avec le général Salligny ou avec Savary, quand il le jugerait nécessaire.
Le corps du centre se tiendrait à la hauteur d'Aranda, les communications bien assurées avec le maréchal Bessières à Valladolid, des têtes de pont bien établies à Aranda et Valladolid.
Ce corps se nourrira par Burgos et devra non-seulement maintenir la tranquillité dans cette province, mais encore assurer ses communications avec le corps de Saragosse qui occupera Tudela et Logrono …
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14245).

Le même 5 août 1808, Joseph écrit, depuis Frenillo di Puente, à Napoléon : "... L'unanimité des Espagnols est telle que nous ne trouvons pas un espion ... Il faut surtout des troupes qui aient fait la guerre. Excepté la Garde et les 2e et 12e, je n'ai, dans le Corps du maréchal Moncey, que des conscrits et des officiers des 3e bataillons, trop vieux et en trop petit nombre pour que des régiments puissent être formés ... Si l'on tarde quelques mois, il arrivera un temps où 200 mille hommes ne conquerront et ne garderont pas le pays ..." (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 46).

Les renforts arrivent progressivement de France.

Le 22 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre, mon intention est de lever 60 000 conscrits sur les réserves des années antérieures ; 20 000 des départements du Midi seront destinés pour l’armée d'Espagne et partagés conformément aux besoins des régiments, dont vous me présenterez les états ; sous les 2e, 4e, et 12e d'infanterie légère ... ; cela fera à peu près, l'un portant l'autre, 500 hommes par régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18734).

Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre à Paris : "… Le 2e léger n'a que 2,000 hommes : il doit avoir 2,500 hommes ; il lui faut donc 500 hommes ; faites-les partir du dépôt, s'il y en a ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14270 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18753).

Le 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin ... L'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août est très fautif ... Mandez cela au roi, et écrivez-lui de réunir tous les régiments, sans quoi il n'y aura pas l'ombre d'une armée en Espagne ... Cet état est tellement fautif qu’il ne comprend pas tout ce qui se trouve à Pampelune, à Saint-Sébastien, à Vitoria, à Tolosa, etc. Seulement on a mis sur un état à part que ces détachements se montent à 8000 hommes et à 400 chevaux, mais rien n'indique à quel corps ils appartiennent. Le 2e léger est porté pour 828 hommes ; le 12e léger pour 1700 hommes. Pourquoi ne fait-on pas revenir les 3es bataillons et les détachements que ces régiments ont à Vitoria et en arrière, et qui porteraient ces régiments à 3 bataillons chacun ? Donnez ordre que tous les détachements des 2e et 12e régiments d'infanterie légère qui sont à Bayonne, à Saint-Sébastien, à Pampelune, à Vitoria, rejoignent la brigade du général Rey, et que ces deux corps se forment convenablement ... Il parait même qu'à l'État-Major général, une grande partie des corps n'est pas connue ... Écrivez au maréchal Jourdan qu'il vous envoie un meilleur état de situation et qu’il forme enfin l'armée ... Enfin on voit que, dans cette armée, personne ne fait rien pour l'organiser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18801).

Le 1er septembre 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous envoie l'état de situation de la première partie de l'armée d'Espagne. Vous y verrez qu'il manque au 2e d'infanterie légère 500 hommes, que le dépôt peut fournir 100 hommes qu'il doit faire partir le plus tôt possible pour Bayonne 50 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18803).

Toujours le 1er septembre 1808, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Calahorra : "Mon Frère, je vous envoie une note sur l'état de l'armée d'Espagne …"; note intitulée "ÉTAT POUR SERVIR À CONNAÎTRE QUELLE DOIT ÊTRE LA SITUATION ACTUELLE DES CORPS COMPOSANT L'ARMÉE D'ESPAGNE ET CE QUI MANQUE POUR LA COMPLÉTER À 840 HOMMES PAR BATAILLON" (état donné dans la CGN, reproduit d’après la minute (Archives nationales, AF IV 878, septembre 1808, n°2), qui indique : "On n’a pas compris dans cette situation les hommes qui sont aux hôpitaux" ; "envoyé le 1er septembre au ministre de la Guerre et au roi d’Espagne"); pour le 2e Léger, on y lit : 2e Léger : 1er Bataillon (500 hommes) et 2e Bataillon (500 hommes) Brigade Rey ; 3e Bataillon à Vitoria (750 hommes) ; 4e au Portugal (pour mémoire) ; 160 hommes arrivés en détachement ; le dépôt peut encore fournir 100 hommes ; total général du Corps : 2010. Manque au complet de 840 hommes : 500 hommes.

Cet état est suivi d'"Observations sur l'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août" : "... Le corps du maréchal Bessières se trouvera ... diminué de près de 2000 hommes d'infanterie et de 3 à 400 chevaux.
... Pour l'infanterie on peut lui donner le 2e et le 12e légère ou le 43e et le 51, ce qui fera plus que compenser sa perte.
… Le 2e légère n'est porté dans l'état que pour 800 hommes. Son 3e bataillon et les différents détachements n'y sont pas portés. Il est important qu'avant de faire le mouvement indiqué ci-dessus, les 760 hommes que ce régiment a à Vitoria, et les 160 hommes qui sont arrivés depuis peu à Bayonne y soient réunis. Le 3e bataillon rejoindra les deux premiers et le détachement sera incorporé, de manière que les vieux et les nouveaux soldats soient mêlés, ainsi ce régiment sera porté de 800 hommes à 2 000.
Le 12e légère a été rejoint par son 3e bataillon, mais il y a encore un détachement en arrière qu'il faut faire rejoindre.
Ces deux régiments offriront présents sous les armes 3 600 hommes et six bataillons. Si le roi garde ces régiments pour former sa réserve, avec la Garde ils lui feront 12 bataillons et près de de 6 à 7 000 hommes de choix. Peut-être serait-il mieux de les donner au maréchal Bessières ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 43 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18805).

Le 3 septembre 1808, au même : "Monsieur le général Clarke, envoyez-moi la situation et la marche de tous les détachements qui sont dirigés sur Bayonne. Je vois dans votre lettre du 28 août que les détachements des 2e, 4e, et 12e légère partent le 29 pour arriver à Bayonne le 27 septembre ... il m'est nécessaire d’avoir un état général qui me fasse connaître la marche de tous ces détachements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18815).

Le 6 septembre 1808, au même : "Monsieur le général Clarke, il me semble que les 5es bataillons des 2e, 4e et 12e régiments d’infanterie légère doivent rester à Paris ... car les dépôts ne doivent jamais changer d'emplacement.
Ceux qui doivent marcher sur Bayonne sont les 4es bataillons et les hommes disponibles
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2258 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18832).

Napoléon décide de porter ses vieilles troupes d’Allemagne et sa Garde en Espagne pour en terminer définitivement. Il lance cette proclamation à ses soldats :
"PROCLAMATION
Soldats, après avoir triomphé sur les bords du Danube et de la Vistule, vous avez traversé l'Allemagne à marches forcées. Je vous fais aujourd'hui traverser la France sans vous donner un moment de repos.
Soldats, j'ai besoin de vous. La présence hideuse du Léopard souille les continents d'Espagne et de Portugal ; qu'à votre aspect il fuit épouvanté. Portons nos aigles triomphantes jusqu'aux colonne d'Hercule; là aussi nous avons des outrages à venger.
Soldats, vous avez surpassé la renommée des armées modernes mais avez-vous égalé la gloire des armées de Rome, qui, dans un même campagne, triomphaient sur le Rhin et sur l'Euphrate, en Illyrie et sur le Tage ?
Une longue paix, une prospérité durable seront le prix de vos travaux. Un vrai Français ne peut, ne doit prendre du repos que les mers ne soient ouvertes et affranchies
".

Par Décret du 7 septembre 1808, dicté depuis Saint-Cloud, l’Empereur réorganise l’Armée d'Espagne :
"Saint-Cloud, 7 septembre 1808
DÉCRET.
L'armée d'Espagne sera composée de six corps d'armée.
... ART. 7. - La réserve sera composée de la manière suivante : une division de réserve composée des 2e, 12e d'infanterie légère, 43e, 51e de ligne, formant 6,000 hommes ; six bataillons de fusiliers de la Garde impériale, six bataillons de grenadiers et chasseurs à pied de la Garde, formant 6,000 hommes ; la garde du roi d'Espagne, de 1,500 hommes; ce qui portera l'infanterie de ce corps à 14,000 hommes; les grenadiers et chasseurs à cheval de la Garde impériale et les dragons et chevau-légers polonais, la garde à cheval du roi d'Espagne, formant en tout 4,000 hommes; quatre divisions de dragons formant seize régiments et près de 14,000 hommes ; ce qui portera la cavalerie de la réserve à 18,000 chevaux; l'artillerie de la Garde impériale de soixante pièces de canon attelées ; le total de la réserve à 34,000 hommes.
ART. 8. - Notre ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300).

Le 2e Léger est finalement rattaché à la Division Mouton, Brigade Reynaud, du 2e Corps mis sous le commandement du Maréchal Soult le 11 septembre. Il compte 44 Officiers et 1856 hommes.

Le 16 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Les 3es bataillon du 75e et du 28e qui doivent être partis de la 16e division militaire seront dirigés sur Vincennes et Versailles, vu que ces régiments, et les 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 15e doivent recevoir leurs conscrits à Paris : après qu'ils auront été armés et habillés à leurs dépôts, vous les dirigerez sur Bayonne pour renforcer l'armée d’Espagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2306 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18933).

Le Général Blake pousse, le 19 septembre, une reconnaissance jusqu'aux portes de Bilbao. Le Général Monthion, qui occupe cette place avec 1,500 hommes, rend compte de l'apparition de l'ennemi, et annonce qu'il s'attend à être attaqué le lendemain. En recevant cet avis, le Roi Joseph ordonne au Général Merlin de marcher au secours du général Monthion par Mondragone et Durango, avec le 55e régiment et 100 Chevau-légers du Grand-Duc de Berg ; il prescrit en outre au Maréchal Bessières de diriger sur Bilbao, par Orduna, le 2e et le 4e Régiments d'infanterie légère, les Chevau-légers polonais, et six bouches à feu. Malheureusement ce Maréchal n'exécute pas cet ordre, donnant pour prétexte que les troupes destinées à former ce détachement se sont trouvées engagées dans une reconnaissance sur Frias, que l'ennemi vient d'occuper. Il en résulte que le Général Monthion, attaqué effectivement, le 20, par 5 à 6 mille hommes, est obligé d'évacuer Bilbao et de se replier sur Durango, où il est rallié par le Général Merlin (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 17).

Le 20 septembre 1808, Jourdan écrit, depuis Miranda, à Bessières : "Le roi, qui est allé coucher hier à Vittoria, me fait prévenir que l'ennemi s'est présenté devant Bilbao. Le général Monthion a eu une affaire d'avant-poste assez vive, où il a repoussé l'ennemi ; mais il s'attend à tout instant à être attaqué par des forces supérieures, et à être obligé de se retirer. Sa Majesté désire que, pour arrêter ce mouvement de l'ennemi, vous fassiez partir à l'instant le 2e et le 4e régiment d'infanterie légère, et les chevau-légers polonais, 6 bouches à feu, et que vous confiiez le commandement de ce corps à un général vigoureux ; que vous lui donniez ordre de se porter sur Bilbao par la grande route de Pancorbo à Bilbao, afin d'attaquer l'ennemi avec vigueur partout où il se trouvera. Votre Excellence sentira que le succès de cette opération dépend de la célérité du mouvement …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 93).

Le 22 septembre 1808, Joseph écrit, depuis Miranda, à Napoléon : "… Les propos de tâtonnement ne viennent certainement pas des corps du centre, j'en suis sûr sans le savoir ; c'est des ailes : les deux maréchaux préféreraient attendre l'arrivée de la grande-armée, et, en général, ils trouvent qu'ils ont toujours peu de troupes. Le fait est cependant que je n'ai que 5 mille hommes, et que le maréchal Ney n'en a que 7, et que tout le reste est partagé entre les deux corps de gauche et de droite. Pourquoi cela ? On voudrait que les maréchaux fussent contents, afin que leur humeur n'en donnât pas à la troupe, qu'elle ne se répandît pas autour d'eux, et même autour de Votre Majesté. On m'oppose des lettres du major général : celui-ci doit avoir le 2e et le 12e, celui-là le 55e et le 36e ; toujours c'est la volonté de Votre Majesté qu'on oppose à la mienne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 101; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 31).

Napoléon vient, en novembre 1808, se mettre lui-même à la tête de l'Armée d'Espagne retirée derrière l'Ebre. Le Corps de Soult et le 6e commandé par Ney forment le centre de l'Armée sous le commandement de l'Empereur lui-même.

Les forces de Junot rapatriées du Portugal (dit 8e Corps ou ex Armée du Portugal) doivent rallier. Parmi elles, l’ex 3e Bataillon du 2e Léger devenu 4ème Bataillon du Régiment.

Le 4 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, passez la revue des dépôts des ... 2e, 12e, 15e, 4e d'infanterie légère. Assurez-vous de la situation de chacun de ces corps, de leur habillement et armement, et faites-moi connaître quand les 3es et 4es bataillons pourront partir, et de quelle force seront les détachements que les 5es bataillons doivent fournir aux bataillons de guerre. Ordonnez que les hommes partent bien habillés, avec de bonnes capotes, et déjà un peu dégrossis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2427 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19179). Les 2e, 12e, 15e, 4e sont destinés aux 1er et 2e Régiments de la 1re Brigade (Thomières), 22e Division (Loison) du 8e corps de Junot.

Le 9 novembre 1808, Napoléon écrit, depuis Vitoria, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois l'état de situation de l'armée de Portugal au 26 octobre … La 2e division n'est composée que de 4es bataillons. Il faut envoyer aux 2e (léger), 4e (léger), 12e (léger), 15e, 32e et 58e (de Ligne) des détachements des dépôts de Paris pour compléter chaque bataillon à 840 hommes. Passez vous-même la revue de ces dépôts, et ayez soin que ces hommes partent habillés, armés et avec de bonnes capotes. Ainsi cette 2e division sera portée au moins à 5,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14457 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19225).

L'Armée espagnole se dispose alors, en 4 grandes masses, espérant le soutien des Anglais qui étaient toujours présents au Portugal.

Napoléon ayant décidé de la reprise des opérations dirige le 2e Corps de Soult contre la position centrale des Espagnols du Général Blake à Burgos pour ensuite se rabattre sur ses arrières.

Le 10 novembre, le Corps d'Armée est en marche. La position d'appui principale des Espagnols pour bloquer l'avancée des Français sur Burgos était le bois de Gamonal, en avant de la ville du même nom. Il fallait l'enlever. Le Maréchal Soult lance la Division Mouton : 2e et 4e Léger et 96e de Ligne. L'artillerie ennemie décime les premières files, mais nos soldats marchant la baïonnette baissée vers le bois l'enlevèrent en un clin d'œil. A cette vue, l'armée espagnole se débande, laissant 12 drapeaux, 90 canons, et 900 prisonniers.

Burgos était bientôt aux mains des Français. La ville est pillée. Napoléon vient s'y établir.

Le 2e Corps reçoit bientôt l'ordre de quitter Burgos pour se porter à Reinosa sur les derrières de l'armée de Blake et de là sur Santader pour soumettre la province des Asturies. Il devait être renforcé par le Corps de Junot qui revenait en Espagne. On parlait d'une nouvelle armée anglaise qui venait de débarquer et Napoléon voulait donner au 2e Corps une force suffisante pour la combattre. Le 2e Léger retrouva à cette occasion son 4e Bataillon de l'ex Armée de Junot et put aligner son effectif complet de 4 Bataillons.

Le 14 novembre, le 2e Corps entre à Reinosa et y capture tout le matériel de l'armée de Blake : 35 canons et 15000 fusils. Le même jour, 14 novembre 1808, l'Empereur, dont l'intention est de renvoyer Junot à la conquête du Portugal, écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les dispositions que j'ai prescrites pour le 8e corps qui doit former l’armée de Portugal ne sont pas encore exécutées.
Les bataillons des 2e et 4e légère ont besoin d'être renforcés ; envoyez-leur des détachements de Paris ...
Enfin, le 8e corps doit être formé en trois divisions ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2453 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19264). Pour rappel, les Bataillons des 2e et 4e Légers forment le 1er Régiment provisoire d'infanterie légère, 1re Brigade (Thomières) de la 2e Division (Loison).

Le 19 novembre 1808, depuis Burgos, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je crois vous avoir déjà mandé que je désirais que les 2e, 4e, 12e, 32e et 15e envoyassent des détachements pour compléter les bataillons qu'ils ont au corps du Portugal ; vous demanderez un rapport qui vous fasse connaître ce que chaque régiment doit envoyer pour compléter son bataillon à ce corps d'armée ; vous ferez réunir ces détachements, et lorsqu’ils auront leurs capotes, souliers, habits, fusils, etc., vous les ferez partir en bon ordre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19328).

Le 20 novembre, le 2e Léger s'illustre, sous les ordres du Général Sarrut, à Saint-Vicente; le 8e Bulletin de l'Armée d'Espagne, daté de Burgos, le 22 novembre 1808, raconte : "… Legénéral Sarrut, à la tête de sa brigade, pousse vivement l'ennemi ; arrivé à Saint-Vicente, et cotoyant la mer, l'ennemi s'aperçut d'une hauteur qui couvrait le défilé de Saint-Vicente, que le général Sarrut n'avait que neuf cents hommes ; il crut avoir le temps de tenir pour passer le défilé qui est un pont de quatre cents toises sur un bras de mer ; mais il ignorait que ces neuf cents hommes étaient du deuxième d'infanterie légère ; il ne tarda pas à l'apprendre. A peine le général Sarrut, fut à portée, que ces braves chargèrent, et l'on vit neuf cents hommes rompre et mettre en désordre six mille hommes bien postés, sans éprouver de perte et sans presque coup férir. Cependant le colonel Tascher avait habilement placé cent cinquante hommes de son régiment de chasseurs en colonne serrée, par peloton, derrière cette avant-garde ; et aussitôt qu'il vit l'ennemi ébranlé, il chargea, sans délibérer, dans le défilé, tua et jeta dans la mer et le marais, ou prit la plus grande partie de cette colonne. On avait déjà fait un millier de prisonniers lorsque le dernier compte a été rendu, et la colonne du général Sarrut avait déjà dépassé la province de la Montana et était entrée dans les Asturies. Les voltigeurs du trente-sixième régiment ont arrêté dans le port de Santillana un convoi anglais chargé de sucre, de café, de coton et d'autres denrées coloniales. Le nombre de bâtimens anglais, richement chargés, qui ont été pris sur cette côte, était déjà de 25 ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 322).

Le 22 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Je vous ai déjà mandé comment je désirais que les détachements du 75e, du 58e et du 28e partissent de Paris.
Il faut également que les détachements des 32e, 2e, 4e, 12e et 15e légers ne partent qu'après avoir passé deux fois votre revue, munis de capotes, de souliers et en bon état. Dix jours de plus ou de moins ne peuvent pas être d'une grande importance ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2488 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19360).

Pendant ce temps, après la bataille de Tudela (23 novembre), Napoléon continuait sa marche sur Madrid. La fameuse prise du col de Somosierra (30 novembre) ouvrait le chemin. L'Empereur entrait dans la capitale espagnole le 4 décembre et reposait son frère sur le trône. Celui-ci ne fera son entrée officielle dans sa capitale que le 22 Janvier 1809 ...

Jusqu'alors, Napoléon, ne s'était pas occupé de l'armée anglaise du Général Moore, mais lorsqu'il apprit qu'elle s'était avancée du Portugal en Espagne, autour de Salamanque (entre les 13 et 23 Novembre), il prescrivit au Maréchal Soult de redescendre dans le royaume de Léon. Un autre petit corps anglais sous le Général Baird venait de débarquer à la Corogne.

Des renforts sont toujours attendus de France pour renforcer les Régiments présents en Espagne. Dont des hommes du 2ème Léger.

Le 28 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je suis fâché que les 200 hommes des 32e et 58e et les 300 hommes des 2e et 4e légère, c'est-à-dire 1 000 hommes, soient partis de Paris sans que vous les ayez vus vous-même deux fois. Ces hommes arriveront à Bayonne tout nus, manquant de tout, et ne serviront qu'à peupler les hôpitaux. Ne faites partir aucune troupe de Paris que ne vous soyez assuré par vos yeux qu'elle a des souliers, des capotes, et que les hommes sont bien portants. Nous ne sommes pas tant pressés d'avoir des hommes que vous ne puissiez retarder de huit ou dix jours les envois, si ce temps est nécessaire pour qu'ils partent en bon état et pourvus de tout ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19422).

Le lendemain, 29 novembre 1808 : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 22. Je suis fâché que vous n'ayez pas vu vous-même les troupes. En les faisant venir à midi précis dans votre cour ou dans la cour des Invalides, vous ne perdiez pas de temps, et cela est d’un bon effet ... Vous ferez partir également un détachement du 2e légère composé de 400 hommes ; un pareil détachement du 4e léger composé de 400 hommes et un pareil détachement du 12e légère composé de 400 hommes, ce qui fait quatre détachements de 400 hommes ou 1 600 hommes. Ces 1 600 hommes seront commandés par un major, ou un adjudant commandant, ou un général de brigade ou un officier supérieur quelconque qui rejoindrait l'armée. Vous aurez soin qu’ils soient bien armés, bien habillés et qu'ils aient des capotes et des souliers. Chaque détachement portera le nom de compagnie de marche, et sera censé ne former qu’une compagnie, mais sera divisé en quatre escouades à la tête desquelles il y aura un officier ou un sergent. Comme j'ai besoin de faire venir ici pour recruter la Garde 80 grenadiers, vous pourrez ordonner que ces 80 grenadiers soient répartis à raison de 16 par compagnie et de 4 par escouade. Ils feront les fonctions de sergent. Ces détachements arriveront avec ordre à l'armée. Arrivés à Madrid, les grenadiers rejoindront leur corps ; les officiers et sous-officiers retourneront à Paris ; et les soldats seront incorporés dans les bataillons de guerre. Voilà donc une colonne de près de 4000 hommes qui partira pour recruter l'armée. Assurez-vous avant de la laisser partir qu’elle ne manque pas d'officiers ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2518 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19432).

C'est au milieu de Décembre, que les Anglais se décident à marcher vers le Nord de l'Espagne et les forces de Soult, en se concentrant à Sahagun. Napoléon réagit en allant à leur rencontre à partir de Madrid avec ses meilleures troupes pour leur couper leur voie de retraite sur le Portugal.

Les renforts sont toujours attendus.

Le 22 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Madrid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Aussitôt que la division de 5 à 6,000 hommes, composée des bataillons des 75e, 28e et 58e de ligne et des détachements des 2e, 12e, 4e et 15e légers, sera prête et fournie de ses capotes, de ses deux paires de souliers dans le sac, etc. vous la ferez partir pour Bayonne. Chargez un général de brigade du commandement de cette colonne, et qu'elle ait un séjour au moins tous les quatre jours de marche" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19622).

Les Anglais sont accrochés par les troupes de l'Empereur à Benavente le 29 Décembre et se replient sur Astorga. Moore, désormais en infériorité numérique, décide de rallier la Corogne pour y réembarquer ses hommes, en livrant des combats d'arrière-garde de retardement. Soult, Ney et Napoléon se lancent à leur poursuite. Les Français sont dans le Léon en ce 31 Décembre 1808.

Passé en revue devant Astorga par l'Empereur qui devait rentrer en France pour contrer la menace autrichienne, le 2e Corps de Soult se voit confier le soin d'écraser les Anglais avant qu'ils ne puissent rallier leur flotte.

Napoléon écrit, le 31 décembre 1808, depuis Benavente, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je désire que vous me prépariez bientôt une colonne de 400 hommes du 32e, une colonne de 400 hommes du 58e, une colonne de 300 hommes du 2e léger, une colonne de 300 hommes du 4e léger, et une colonne de 400 hommes du 12e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19634).

/ DEBUT 1809, LES QUATRE BATAILLONS A LA COROGNE PUIS AU PORTUGAL

Dès le 3 Janvier, les troupes du 2e Corps sont au contact à Cabanas Raras et Pieros où l'ennemi défend un défilé. La Brigade Colbert, qui a couché la veille à Bembibre, où elle a sabré nombre d'Anglais ivres, continue sur Villafranca, mais, parvenue devant le village de Gacabelos, occupé par de l'infanterie anglaise, il lui faut attendre l'arrivée de l'infanterie d'avant-garde du Corps Soult. Quand celle-ci s'approche de Cacabelos, l'ennemi évacue le village. C'est durant la préparation de l'attaque dudit village que le Général Colbert tombe, frappé d'une balle au coeur, tué par un tireur d'élite britannique.

Les Britanniques continuent à reculer vers Villafranca en abandonnant ou détruisant tout ce qui peut les ralentir. Les Français sont sur leurs talons. Ils capturent d'ailleurs le trésor de l'armée anglaise en pièces d'argent. Le Maréchal Soult arrive le 6 au soir, devant Lugo avec la Division Merle et doit attendre l'arrivée des autres Divisions, désorganisées par une marche si pénible, mais le 9, les Anglais décampent.

Le 8e Corps de Junot est officiellement supprimé et le 4e Bataillon peut se joindre aux trois premiers.

Le 11 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Faites connaître partout que les changements suivants ont eu lieu : que le 8e corps est supprimé ; que tout ce qui faisait partie des 12e, 2e et 4e léger, et de des 58e, 32e et 47e, a rejoint ses régiments ; qu'ainsi on doit diriger tous les détachements sur les corps dont ces régiments font partie ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 337 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2656 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19776).

Le 2e Léger sous le Colonel Brayer, et ses quatre Bataillons, sont à la Division Merle.

Les deux armées se retrouvent en présence le 15 Janvier à La Corogne où les Anglais s'étaient retranchés dans les villages alentours pour protéger leur embarquement. La Division Merle va combattre au centre du dispositif français contre la Brigade Manningham. Les Anglais résistent bien. Le Général anglais Moore y perd la vie mais finalement sauve son armée qui peut gagner les navires britanniques.

Le 30e Bulletin de l'Armée d’Espagne, daté de Valladolid, le 21 janvier 1809, raconte : "… Le 15 au matin, les divisions Merle et Mermet occupèrent les hauteurs de Vallaboa où se trouvait l'avant-garde ennemie, qui fut attaquée et culbutée. Notre droite fut appuyée au point d'intersection de la route de la Corogne à Lugo, et de la Corogne à Santiago. La gauche était placée en arrière du village d'Elvina. L'ennemi occupait en face de très-belles hauteurs.
Le reste de la journée du 15 fut employé à placer une batterie de douze pièces decanon, et ce ne fut que le 16, à trois heures après midi que le duc de Dalmatie donna l'ordre de l'attaque.
Les Anglais furent abordés franchement par la première brigade de la division Mermet qui les culbuta et les délogea du villaged'Elvina. Le 2e régimentd'infanterie légère se couvrit de gloire. Le général Jardon à la tête des voltigeurs fit paraître un notable courage. L'ennemi culbuté de ses positions, se retira dans les jardins qui sont autour de la Corogne.
La nuit devenant très-obscure, on fut obligé de suspendre l'attaque. L'ennemi en a profité pour s'embarquer en toute hâte. Nous n'avons eu d'engagés pendant le combat, qu'environ six mille hommes, et tout était disposé pour partir de la position que nos troupes occupaient le soir, et profiter du lendemain pour une affaire générale. La perte de l'ennemi est immense ; deux batteries de notre artillerie l'ont foudroyé pendant la durée du combat. On a compté sur le champ de bataille plus de huit cents cadavres anglais, parmi lesquels on a trouvé le corps du général Hamilton, et ceux de deux autres officiers généraux dont on ignore les noms. Nous avons pris vingt officiers, trois cents soldats et quatre pièces de canon. Les Anglais ont laissé plus de quinze cents chevaux qu'ils avaient tués. Notre perte s'élève à cent hommes ; nous en avons eu cent cinquante blessés. Le colonel du 45e s'est distingué. Un porte-aigle du 31e d'infanterie légère a tué de sa propre main un officier anglais qui, dans la mêlée, s'était attaché à lui pour tâcher de lui enlever son aigle. Le général d'artillerie Bourgeat et le colonel Fontenay se sont très-bien montrés ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 383; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 339).

Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'intention de l'Empereur, Sire, est que, les Anglais chassés, le duc de Dalmatie marche sur Oporto avec ses quatre divisions, et que le duc d'Elchingen reste pour organiser et pacifier la Galice.
Les troupes avec lesquelles marchera le duc de Dalmatie sont composées, savoir :
La division Merle, composée des 2e et 4e régiments d'infanterie légère, et des 15e et 36e régiments d'infanterie de ligne ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).

Les renforts continuent à arriver à Bayonne. Le 19 janvier 1809, l'Empereur, qui est en route pour Paris, écrit depuis Tartas, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... J'ai ordonné qu'un détachement de 400 hommes du 32e et de pareille force du 12e se rendent à Madrid pour être incorporés dans les 4es bataillons de ces régiments. Si les cadres du 5e bataillon y sont, il faut les renvoyer. Un détachement de même force des 2e et 4e d'infanterie légère iront joindre le duc de Dalmatie. Faites-les séjourner huit jours à Valladolid d'où on les dirigera par la route la plus courte sur le lieu où est le maréchal ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 381 ; Brotonne (L. de) « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 400 (parle du 38e et non du 32e); Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19878).

Le 19 janvier 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Tartas, au Maréchal Kellermann, commandant de l'Armée de réserve d’Espagne : "Mon cousin, 700 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, du 4e et du 12e léger et du 32e de ligne arrivent à Bayonne. Donnez-leur trois jours de séjour pour qu'ils puissent se laver. Complétez-leur une paire de souliers à chacun et tout ce qui pourra leur manquer en habillement et armement et surtout les baïonnettes. Après cela, divisez-les en deux détachements ; ceux du 32e et du 12e d'infanterie légère seront dirigés sur Burgos et de là sur Madrid, en passant par Aranda. Le lendemain, les hommes du 2e et du 4e d'infanterie légère partiront pour Valladolid où ils iront rejoindre leur régiment au corps du maréchal Soult. Faites part de ces dispositions au prince de Neuchâtel ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 859 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19880).

Le 24 janvier 1809; "Le général Clarke rend compte à l'Empereur qu'il a été passé une revue des dépôts d'infanterie de la garnison de Paris, savoir ceux du 15e d'infanterie légère, qui doit partir pour l'Allemagne le 1er février, et, ceux des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 32e et 88e de ligne, qui sont prêts à partir pour l'Espagne"; l'Empereur répond : "Il faut que ces cinq dépôts puissent fournir chacun 700 à 800 hommes d'ici au mois de mars pour la défense de la Bretagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2704).

Puis le 2e Corps s'empare du Ferrol, le 27 Janvier.

Le 32e Bulletin de l'Armée d'Espagne (sans date) raconte : "… Le duc de Dalmatie arrivé devant le Ferrol, fit investir la place. Des négociations furent entamées. Les autorités civiles et les officiers de terre et de mer paraissaient disposés à se rendre ; mais le peuple, fomenté par les espions qu'avaient laissés les Anglais, se souleva.
Le 24, le duc de Dalmatie reçut deux parlementaires. L'un avait été envoyé par l'amiral Melgarejo, commandant l'escadre espagnole ; l'autre, qui passa par les montagnes, avait été envoyé par les commandans des troupes de terre. Ces deux parlementaires étaient partis à l'insu du peuple. Ils firent connaître que toutes les autorités étaient sous le joug d'une populace effrénée, soudoyée et soulevée par les agens de l'Angleterre, et que huit mille hommes de la ville et des environs étaient armés.
Le duc de Dalmatie dut se résoudre à faire ouvrir la tranchée ; mais du 24 au 25, différens mouvemens se manifestèrent dans la ville. Le 17e régiment d'infanterie légère s'étant porté à Mugardos, le 31e d'infanterie légère étant aux forts de la Palma et de Saint-Martin et à Lagrana, et bloquant le fort Saint-Philippe, le peuple commença à craindre les suites d'un assaut et à écouter les hommes sensés.
Dans la journée du 26, trois parlementaires munis de pouvoirs et porteurs d'une lettre arrivèrent au quartier-général et signèrent la reddition de la place.
Le 27, à sept heures du matin, la ville a été occupée par la division Mermet et par une brigade de dragons ...
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 388).

Conformément aux ordres de l'Empereur, Soult marche sur le Nord du Portugal avec seulement 24.000 hommes de disponibles. Parti le Vigo le 15 Février, Tuy est prise le 16 mais le fleuve Minho ne peut être franchi si ce n'est plusieurs jours plus tard à Orense en pourchassant des soldats de La Romana.

Le 2e Léger atteint enfin le Portugal le 10 mars. La population révoltée se défend avec acharnement dans chaque village traversé, avec son lot de représailles en réplique. Chavez est prise le 12 mars. Le 2e Corps devient alors officiellement "Armée du Portugal".

Braga tombe le 17 mars : une ville désertée qui a massacré ses dirigeants considérés comme trop "tièdes" ! Dix jours plus tard, les Français sont devant les redoutes qui défendent Oporto. Un Général portugais a été coupé en morceaux par ses propres troupes et enterré dans du fumier, et l'évêque a pris le commandement ! Un parlementaire français est envoyé : il est jeté en prison et ses accompagnateurs massacrés. Vu la tournure des évènements, il n'y aura donc aucun quartier.

La Division Merle, chargée d'enlever une des redoutes qui couvraient la ville, éprouve une résistance opiniâtre. La ville est prise et mise à sac. Soult s'installe et y trouve munitions et poudre, mais la résistance acharnée de la population ne l'incite pas à poursuivre sur Lisbonne. Il va donc répartir ses troupes dans le Nord du Portugal uniquement. Des mauvaises langues raconteront qu'il comptait bien s'en faire un petit royaume.

Le 7 avril 1809, un nouveau Colonel est porté à la tête du 2e Léger : Jean Joseph Merle ; il va rejoindre plus tard, vu les évènements.

Plus au Sud, Wellington revenait d'Angleterre à Lisbonne avec 25.000 hommes. Le 5 Mai, parti de Lisbonne, il passait en revue ses troupes à Coimbra : 15.000 Anglais, 3000 Allemands et 8000 Portugais. Envoyant deux Brigades à Santarem et Abrantes, il marche ensuite à la rencontre de Soult sur Oporto et divise ses forces en deux bras : un pour continuer le long de la côte et l'autre avec Beresford pour couper la route de Bragance. Le 11 mai, il force le passage du Douro et pénètre dans Oporto, tandis que Soult l'évacuait en catastrophe.

Poursuivi par les colonnes anglaises qui occupaient les routes principales et toute voie de retraite vers l'Est, Soult fait sauter son artillerie et ses caissons et sauve son armée en passant les sierras par des sentiers de chèvres, en disputant chaque point de passage aux Portugais. Il arrive à Orense le 19 Mai, ayant perdu "seulement" 4000 hommes depuis Oporto, et en ramenant environ 16.000. Quelques jours après, il rejoint Lugo et débloque la ville où le rallie le Corps d'armée du Maréchal Ney qui, pendant ce temps, avait dû batailler contre les troupes de la Romana.

Le 2e Corps se portera début Juin sur Zamora et Ney devra évacuer la Galice. Soult profitera de ces opérations pour faire souffler ses troupes et les rééquiper.

Le 1er Juillet, arrivèrent enfin des ordres de Napoléon prescrivant au Maréchal Soult de prendre le commandement en chef des 2e, 5e (Mortier) et 6e Corps (Ney), pour se porter sur le flanc de l'offensive de Wellington.

Positions du 2e Léger en juillet 1809 (côte SHDT : us180913 C8436047)
Chef de corps : MERLE Colonel - infanterie
Garnison - Dépôt à : Paris - 1re Division militaire
Conscrits des départements de la Charente - de la Loire de 1810
LUCET, Quartier maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Puisoye à Zamora - 2e Corps - 1ère Division - 2e Brigade
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Godin à Zamora - 2e Corps - 1ère Division - 2e Brigade
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lagneau à Zamora - 2e Corps - 1ère Division - 2e Brigade
4e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Duval à Zamora - 2e Corps - 1ère Division - 2e Brigade
5e Bataillon (Dépôt) - quelques Compagnies à la 4e 1/2 Brigade de réserve à Paris.

Le 18 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre que les cadres des 4es bataillons des 4e léger, 15e de ligne, 2e léger, 31e léger, 47e et 122e qui sont en Espagne soient renvoyés à leurs dépôts et que tous les hommes qu'ils ont disponibles soient fondus dans les trois premiers bataillons. Donnez ordre que les cadres des 5es bataillons des 26e et 66e soient également renvoyés en France, de sorte qu'il restera au corps du duc de Dalmatie :
1re division : ... 3 bataillons du 2e léger ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21557).

/ DES DETACHEMENTS DU 5e BATAILLON AU CORPS DE RESERVE ET A LA DIVISION OUDINOT EN 1809

Prévoyant, Napoléon renforce son armée en Allemagne et se sert des Bataillons de Dépôt (5èmes Bataillons) pour envoyer des effectifs au sein de Bataillons provisoires ou de marche. On complête ainsi le nouveau Corps du Général Oudinot et celui de Réserve de Masséna.

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810 ...
3° régiment provisoire :
Le 3e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légère, formés de même.
Ces trois régiments formant plus de 9 000 hommes se réuniront et seront formés à Paris dans le courant d'avril ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 6 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez les ordres suivants, pour compléter les corps de l'armée du maréchal duc de Rivoli : ... Le 24e d'infanterie légère a besoin de 1600 hommes pour être complété ; donnez ordre qu'un bataillon de marche, composé de 100 hommes du 2e d'infanterie légère, de 150 hommes du 4e d'infanterie légère, et de 350 hommes du 12e d'infanterie légère, soit formé demain et se mette en marche pour Strasbourg. Arrivés là, ces détachements seront incorporés dans le 24e léger, ce qui portera ce régiment à peu près au complet. Le colonel laissera à Strasbourg 2 capitaines, 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 4 sergents et 8 caporaux, pour recevoir ces 600 hommes, et les officiers qui les auront amenés de Paris retourneront à leurs dépôts ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20255).

Et deux jours plus tard au même : "Monsieur le général Clarke, le bataillon d'infanterie légère qui partira demain, pour renforcer le corps du général Oudinot, afin de nous entendre, portera le nom de bataillon de marche du 24e légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20290).

Le 13 mars 1809 (le 12 selon la CGN), l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je désire que dimanche on me présente, à la parade, une compagnie de chacun des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, complétée à 140 hommes ; ce qui ferait un beau bataillon provisoire de six compagnies. Il faut que tous les hommes soient bien équipés et bien habillés ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20340 (la lettre est datée du 12 mars dans la CGN).

Le lendemain 14 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que les 118 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, qui sont à Saintes, les 200 hommes qui sont à Bordeaux, aux détachements des 4e, 15e et 12e légère, se rendent à Paris, pour y joindre leurs 5es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20357).

Le 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai donné différents ordres pour combler le déficit de 5000 hommes qu'éprouve le corps du duc de Rivoli ...
Je vous ai ordonné également de faire partir de Paris un bataillon de marche de 600 hommes, sous le titre de bataillon de marche du 24e légère, un bataillon de marche de 800 conscrits de ma Garde et 400 hommes du 46e.
Faites-moi connaître l'époque où tout cela arrivera à Strasbourg. Proposez-moi des moyens de combler le déficit de 979 hommes qu'éprouve encore le corps du duc de Rivoli ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20373).

Le même 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé un 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot, composé de 50 hommes du 58e, et de 50 hommes du 121e ; de 50 hommes du 4e légère et de 50 hommes du 2e idem ; de 50 hommes du 12e légère et de 50 hommes du 15e idem, total 300 hommes.
Ce bataillon me sera présenté à la parade de dimanche, et se mettra, sans délai, en route, pour être incorporé, les 100 hommes de ligne, dans les compagnies du 4e bataillon du 96e du corps du général Oudinot ; les 100 hommes des 2e et 4e légère, dans le 26e légère ; les 100 hommes des 12e et 15e légère, dans le 16e légère.
Par ce moyen le corps du général Oudinot sera porté au grand complet
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2938 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20378).

Le 19 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, sur les 604 hommes qui composent le bataillon provisoire que me présente aujourd'hui le général Hulin, il sera pris :
- 50 hommes du 58e de ligne
- 50 hommes du 2e léger
- 50 hommes du 4e léger
- 50 hommes du 12e léger
- 50 hommes 15e léger
et 50 hommes du 121e de ligne.
Ces 300 hommes formeront les 3 compagnies de marche dont j'ai ordonné la formation pour ces régiments, et partiront mardi pour Strasbourg, pour être incorporées dans les 26e et 16e d'infanterie légère et 96e de ligne. Il ne sera pris que des conscrits des 4 années antérieures à 1810
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20458).

Le 20 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, faites donner à la Garde les casernes de Vincennes et de Saint-Denis qui lui sont nécessaires et faites rentrer à Paris le dépôt du 2e léger : car outre les dix mille conscrits de la Garde, les régiments de la Garde sont prêts à arriver" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20466).

Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon composé des trois compagnies de marche ci-après, savoir : ... la 2e de 50 hommes de chacun des 2e et 4e léger ..., qui doit être parti hier de Paris pour se diriger sur le corps du général Oudinot portera le titre de 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20480).

Le 3 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'un bataillon de 250 hommes, composé de 30 hommes de chacun des 2e, 4e, et 12e légère, de 130 hommes du 32e, et de 30 hommes du 58e, soit formé, sous le nom de 15e bataillon de marche du corps d'Oudinot, et parte demain pour Strasbourg.
Vous manderez au général Oudinot d'envoyer un capitaine, deux lieutenants et deux sergents à Strasbourg pour prendre ces 250 hommes. Vous lui ferez connaître que je le laisse maître de les distribuer dans les compagnies qui en auraient le plus besoin, en choisissant les plus beaux hommes pour les compagnies de grenadiers, et les autres, pour les basses compagnies. Vous lui recommanderez de faire dresser procès-verbal de cette incorporation, et de l'envoyer aux corps, afin que ces hommes soient effacés des contrôles. Ce bataillon se mettra en marche demain et arrivera le plus tôt possible à Strasbourg ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3072 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20685).

Le 29 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Burghausen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à vos lettres du 18 avril et du 14. Les 200 hommes du 15e d'infanterie légère venant de Portugal doivent être formés en une compagnie de marche de ce régiment qui servira à réparer ses pertes. Les 180 hommes du 4e léger et les 300 hommes du 2e léger faisant près de 500 hommes doivent être dirigés sur le 10e léger. Quant aux 200 hommes du 32e, ils seront envoyés au 57e. Vous pouvez donc former de tout cela un bataillon de marche que vous dirigerez sur Strasbourg et de là sur Braunau. Au moyen de ce secours, ces régiments se trouveront réparés des pertes qu'ils ont faites dans les dernières affaires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20924).

Le même 29 avril 1809, à Burghausen, "On propose à Sa Majesté d'accorder aux dépôts des 2e et 4e légère et du 32e de ligne un supplément de crédit ou secours pour les fournitures extraordinaires qu'ils ont faites en effets de toute espèce à un détachement revenu de Portugal"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3139 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 19 avril 1809 »).

Le 29 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de la 1re division militaire ... 500 hommes dont on pourrait augmenter la 3e demi-brigade provisoire ; ce qui la porterait à 1500 bommes.
Je vois dans le même état que le dépôt du 2e léger a 200 hommes prêts à marcher, celui du 4e 200, celui du 12e 100, celui du 15e 300, ce qui fait 800 hommes, dont on pourrait augmenter la 4e demi-brigade provisoire.
Pourquoi cela n'est-il pas fait ? ...
Faites donc partir tout cela.
Dans presque tous les états des divisions militaires, je vois beaucoup d'hommes prêts à partir. Il me semble que tous les hommes qui sont disponibles aux dépôts doivent se rendre ou aux demi-brigades provisoires ou à l'armée, pour compléter ce qu'ils doivent encore
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21091).

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 2e Léger, l'Empereur ordonne : "... Vous ferez partir la 4e demi-brigade provisoire 600 hommes qui seront dirigés sur Vienne pour être incorporés dans le 3e régiment d'infanterie légère. Ils feront route sous le titre de bataillon de marche du 3e d'infanterie légère. Ces 600 hommes seront tirés : 200 hommes du 2e d'infanterie légère, 200 du 4e idem et 200 du 12e idem : ils seront remplacés dans ces régiments par 600 conscrits pris sur les 3 000 qui étaient destinés au dépôt de Grenoble ...". L'Etat B qui suit cette lettre donne d'un côté la "répartition des 3 000 hommes entre les dépôts et demi-brigades ci-après : 200 hommes au dépôt du 2e léger pour la 4e demi-brigade; 200 hommes 4e id; 200 hommes 12e id" et de l'autre l' "Envoi que ces mêmes dépôts feront, par contre, à l'armée : Qui enverra (le 2e) 200 ; 200 (le 4e); 200 (le 12e). Total 600 au 3e d’infanterie légère. Ces 600 hommes porteront le titre de 2e bataillon de marche du 3e du corps de Rivoli et seront dirigés sur Vienne". Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique la composition de la 4e Demi-brigade provisoire : 2e léger, 4e léger qui reçoit 50 hommes, 12e léger qui en reçoit 350; 15e idem qui doit être complété à la Division Friant; il est précisé que l'on doit porter "les 16 compagnies à 2400 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Le 11 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, en conséquence de ma lettre d'hier et des tableaux qui y sont annexés, pour la répartition des 40 000 hommes, les dépôts des 13 régiments, ou les compagnies des demi-brigades provisoires, doivent fournir 3 000 hommes à 13 quatrièmes bataillons du corps d'Oudinot. Je désire que vous donniez des ordres aux dépôts et aux demi-brigades provisoires, dont ces régiments font partie, de diriger ces hommes sur Strasbourg, et qu'aussitôt que 3 détachements de ces corps, ou 600 hommes, seront réunis, on en forme des bataillons de marche, sous le titre de 1er, 2e, 3e, 4e et 5e bataillons de marche du corps d'Oudinot, et qu'ils partent ainsi de Strasbourg bien organisés ... Le corps du duc de Rivoli doit recevoir 2200 hommes ... les hommes du 2e d'infanterie légère, du 4e et du 12e porteront le nom de 2e bataillon de marche du corps du duc de Rivoli ... ... Occupez-vous à faire former ces bataillons. Ordonnez que les procès-verbaux soient en règle, et que les demi-brigades et les dépôts fournissent conformément à mes ordres. Ce qu'ils fourniront sera remplacé aux uns et aux autres sur la levée des 40 000 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21199).

Le 10 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, le 2e bataillon de marche du duc de Rivoli composé des détachement des 2e, 4e, 12e d’infanterie légère, destinés à être incorporés dans le 3e, arrivent aujourd’hui à Krems et se dirigent sur Znaïm pour rejoindre le corps du duc de Rivoli. Ayez soin de réitérer l’ordre qu’on ne garde aucun officier ni sous-officier, et qu’on les renvoie à Vienne d’où ils seront dirigés en poste sur Paris, vu qu’ils sont nécessaires pour former un régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3432 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21746).

Le 19 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon Cousin, donnez l’ordre que les cadres des 4es bataillons du 2e d’infanterie légère et du 92e se rendent à Paris en poste, officiers et sous-officiers. On leur signifiera d’être rendus dans douze jours …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3473 (donne le 32e); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21839).

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
La 3e demi-brigade provisoire ... ;
La 4e demi-brigade provisoire, composée des 3es bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère,
Et la 7e demi-brigade ... seront dirigés sur Paris ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).

/ AOÛT A DECEMBRE 1809, L’ARRIVEE DE RENFORTS DU 8e CORPS

Le 15 Août, on retrouve notre 2e Corps à Plasencia. Napoléon décide de nommer Soult Major général de toutes ses armées en Espagne. Le Général Delaborde prend alors le 16 Septembre le commandement du 2ème Corps.

Le 25 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l’ordre en Espagne de faire partir pour Bayonne les cadres des quatre compagnies de fusiliers du 3e bataillon du 9e léger. Tous les soldats de ces quatre compagnies seront incorporés dans les deux premiers bataillons ; la compagnie de grenadiers du 3e bataillon sera provisoirement attachée au premier bataillon ; et la compagnie de voltigeurs sera provisoirement attachée au 2e bataillon. Le chef de bataillon et l’adjudant-major partiront avec les cadres des quatre compagnies qui sont destinées à venir chercher des conscrits à Bayonne. Donnez le même ordre pour les 4es bataillons des 16e léger, 45, 54, 8e, 24e et 96e.
Ces 7 cadres doivent former 3 à 400 hommes ; il se réuniront ensemble afin de marcher avec précaution et en sûreté. S’il est nécessaire on donnera aux officiers des carabines pour se défendre en août.
Vous ferez la même opération pour les 28e, 32e, 58e et 75e. Ces quatre cadres marcheront également ensemble et en ordre.
Vous ordonnerez également que :
le 4e bataillon du 4e d’infanterie légère
celui du 2e
le 3e bataillon du 86e
le 4e bataillon du 31e léger
le 4e bataillon du 26e de ligne
et le 5e bataillon du 66e
et 1 des deux du 82e qui sont en Espagne envoient de même leurs cadres à Bayonne
Ce qui fera 7 cadres du 2e corps.
Ils formeront aussi une colonne qui marchera en ordre, ayant leurs cartouches et tout ce qui est nécessaire pour se défendre en route.
Enfin vous donnerez ordre au 6e corps commandé par le duc d’Elchingen d’envoyer de même à Bayonne les cadres du 2e bataillon du 6e léger.
Ces 19 cadres recevront 12 000 hommes à Bayonne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3602 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22175).

Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... 8000 sur Paris, savoir :
... 1000 pour le 2e léger ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 2e à Paris 1 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).

Le 4 octobre 1809, est présenté à l'Empereur un "Rapport du général Clarke, ministre de la guerre, duquel il résulte que Sa Majesté a sans doute eu l’intention de désigner ... les 3es bataillons des 2e, 4e, 31e régiments d'infanterie légère, le 4e bataillon du 86e de ligne, le 4e bataillon du 66e de ligne et le 6e bataillon du 82e régiment de ligne, employés au 2e corps d'armée, comme devant envoyer chacun, à Bayonne, les cadres des quatre compagnies de fusiliers, pour y recevoir les 12.000 conscrits destinés pour l'armée d'Espagne" ; "Oui", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3638 - Sans signature ni date; le rapport du ministre est du 4 octobre 1809).

A la fin de l'année 1809, tandis qu'une armée espagnole sortie du Portugal a battu les Français à Tamanes en octobre puis s'est faite écraser à Alba de Tormes en Novembre, un autre corps espagnol venu d'Andalousie s'est fait étriller à Ocana.

Pendant ce temps, au Portugal, Wellington et Beresdford réorganisent l'armée portugaise en l'encadrant avec des Officiers britanniques et font construire de formidables lignes de fortifications autour de Lisbonne : les lignes de Torres Vedras.

En novembre 1809, Napoléon envoie des renforts en Espagne: le Corps de réserve que nous avons vu organisé à Paris en mars 1809 à partir de compagnies des 5èmes bataillons (dont ceux de 2e et 4e Léger) sert à former une Division de ces renforts, organisés en un nouveau 8eme Corps mis sous l’autorité de Junot.

Le 21 novembre 1809, à Paris, l'Empereur ordonne : "Il y aura dimanche, 26 novembre, grande parade. Les bataillons du 32e et du 58e formeront une ligne, ceux du 121e et du 122e formcront la seconde ligne. Ceux du 2e légère et 4e idem seront en troisième ligne. Enfin, ceux du 12e et du 15e léger en 4e ligne.
Tous les hommes armés et habillés de chacun de ces régiments seront mis sur le premier rang ; tous les écloppés, tous les ouvriers, enfin tous ceux qui ne sont pas habillés, seront au deuxième rang ...
Les colonels et les majors auront chacun leur état de situation dressé dans le plus grand détail, afin qu'en parcourant les rangs je puisse voir facilement ce que chaque corps devait recevoir, ce qu'il a reçu, et quelle est sa situation.
Le ministre de la guerre donnera tous les ordres nécessaires pour l'exécution du présent
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3759).

Le 28 novembre 1809, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke, donnez ordre au duc d'Abrantès de passer la revue des dépôts de la 1re division militaire qui doivent fournir des régiments à son corps d'armée. Il passera cette revue dans le plus grand détail, fera connaître les places vacantes dans les cadres des bataillons qui doivent former sa division, et s'assurera que chacun de ces bataillons a ses cadres complets de dix compagnies de 140 hommes chacune, officiers et sous-officiers.
J'ai remarqué avant-hier que beaucoup de places de chef de bataillon étaient vacantes, ainsi que des places de lieutenant et de sous-lieutenant. Il faut que la retraite soit donnée à tous ceux qui sont hors d'état de faire campagne, afin que, vers le 20 décembre, les quatre bataillons des 32e, 58, 121e et 122e, qui doivent faire partie de la division Lagrange, et les quatre bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légers qui forment la 3e brigade de la même division, formant avec la 1re brigade 8 ou 9,000 hommes, soient prêts à partir pour joindre cette 1re brigade qui part de Huningue. Il est donc nécessaire que ces huit bataillons aient présents, au 20 décembre, leurs officiers, sous-officiers et tambours
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16026 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22533).

Et en complément, le même jour, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, à dater du 1er décembre, le 8e corps de l’armée d'Allemagne prendra le nom de 8e corps de l'armée d'Espagne.
Ce corps continuera à être commandé par le duc d'Abrantès; il aura pour chef d'état-major le général Boyer, pour ordonnateur le sieur Malus, pour commandant de l'artillerie le général Mossel; il y sera attaché un officier supérieur du génie.
Il sera composé de trois divisions.
La 1re division sera commandée par le général Rivaud et formée de trois brigades : la 1re commandée par le général Menard, ayant quatre bataillons; la 2e, par le généra1 Taupin, ayant quatre bataillons; la 3e, par le général Godard, ayant quatre bataillons; en tout douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 2e division sera commandée par le général Lagrange; la 1e brigade sera composée de trois bataillons du 65e et d'un bataillon du 46e, et commandée par un général de brigade qui sera pris à l'armée d'Allemagne; la 2e brigade sera composée de quatre bataillons des 32e, 58e, 121e et 122e, qui sont à Paris, et commandée par un général pris à l'armée d'Allemagne; la 3e brigade sera composée de quatre bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légers. Cette division aura donc, comme la lère, douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 3e division sera composée de quatre régiments de marche et de douze bataillons auxiliaires, dont nous avons ordonné la réunion par nos derniers ordres, et sera commandée par le général de division Clauzel, qui veillera spécialement à sa formation.
Ce qui portera l'infanterie du 8e corps à plus de 30,000 hommes ...
Je désire connaître quand tout cela pourra se mettre en mouvement, pour que le corps soit rendu et réuni à Bayonne au 1er janvier
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16027 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22534).

"Paris, 5 décembre 1809
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris
Monsieur le Général Clarke, donnez l'ordre que le quartier général du 8e corps et la division Rivaud, composée des huit bataillons des brigades Ménard et Taupin et de la brigade formée du 22e de ligne, faisant douze bataillons, se rendent à Orléans. Je verrai le 22e à son passage à Paris. Le 15, le duc d'Abrantès se rendra à Orléans et passera la revue de cette division. Faites-moi connaître où sont les 10e et 11e bataillons des équipages militaires qui doivent être attachés au 8e corps.
Faites-moi connaître s'il sera possible de faire partir, le 15, les huit bataillons qui sont à Paris des 32e, 58e, 121e et 122e, qui forment la 1e brigade de la division Lagrange, et des 2e, 4e, 12e et 15e légers, qui forment la 2e brigade; ces deux brigades, avec celle formée du 65e et d'un bataillon du 46e, composant la division du général Lagrange. Toutefois nommez les deux généraux de brigade qui doivent commander ces huit bataillons, et donnez-leur l'autorité dans les dépôts qui doivent les fournir; je les verrai, le 15, dans la situation où ils se trouvent ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16033 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22561) .

Le vendredi 15 décembre 1809, l'Empereur, depuis Paris, ordonne : "Demain, à 11 heures du matin, l'Empereur passera la revue dans la cour des Tuileries :
1° Des deux brigades de la division Lagrange formées des bataillons des 4e, 2e, 12e, 15e légères, 32e, 58e ; 121e et 122e ;
2° De la 2e division de la garde.
Sa Majesté désire que M, le prince de Neuchâtel se trouve au Palais pour la revue
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3811).

Dans le même temps, Napoléon réorganise le 2e Corps en Espagne et envoie, toujours le 15 décembre 1809, depuis Paris, ses instructions à Berthier, nouveau Major général des armées d’Espagne : "Mon Cousin ... Écrivez au duc de Dalmatie que j'ai hâte de voir se réunir tous les corps; qu'il donne l'ordre que tout ce qui appartient aux 32e, 15e, 66e, 26e et 82e se rende dans le nord à Benavente et à Valladolid, pour être réuni au corps du général Loison; que tout ce qui appartient aux 51e, 43e, 55e, 58e, 47e de ligne et 12e léger rejoigne les régiments respectifs à Madrid; que le 2e corps ne sera formé que des deux divisions des généraux Merle et Heudelet, composées, comme elles le sont aujourd'hui, des 2e, 4e, 17e et 31e légers, et des 15e, 36e, 47e, 70e et 86e ...
Il y a également un bataillon du 2e léger qu'il faut réunir, ainsi que beaucoup de détachements appartenant à des régiments de cavalerie
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 118 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22608).

"Trianon, 17 décembre 1809
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l’armée d’Espagne, à Trianon
Mon Cousin, donnez l'ordre que la brigade composée d'un bataillon du 32e, d'un du 58e, d'un du 121e et d'un du 122e, qui doivent former au moins 3,000 hommes, parte le 20 de ce mois pour se rendre à Bordeaux. Cette brigade est la 2e de la division Lagrange. Faites-moi connaître quand la 1re brigade arrivera à Bayonne.
Donnez ordre que la 3e brigade de cette division, composée d’un bataillon du 2e léger, d'un du 4e, d'un du 12e et d'un du 15e légers, parte le 22. Cette 2e et cette 3e brigade suivront la route de Versailles, où elles séjourneront; vous en passerez la revue à Versailles et vous vous assurerez qu'elles sont munies de tout ce qu'il faut pour faire la guerre, et qu'elles ont le nombre d'officiers nécessaire pour les discipliner et les contenir en route. Tracez-leur un itinéraire tel qu'elles se reposent un jour sur trois, et même qu'elles aient un double séjour dans les grandes villes.
Vous me remettrez un tableau du mouvement du 8e corps ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16062 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22629).

/ 1810, LA 3e CAMPAGNE DE PORTUGAL (2ème et 8ème CORPS), LA PACIFICATION DE L’ARRIERE (DIVISION SERAS)

Chasseur 2e Léger 1810
Fig. 8bis Chasseur du 2e Léger vers 1810, d'après Martinet

Le 8e Corps continue sa route et doit aider à pacifier les régions traversées dès son entrée en Espagne.

"Paris, 11 janvier 1810
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de l’armée d’Espagne, à Paris.
Vous ferez connaître que mon intention est de réunir tout le 8e corps à Logroño. A cet effet le général Lagrange, avec la première brigade de sa division, entrera le 14 en Espagne et se dirigera en droite ligne sur Logroño. Le commissaire ordonnateur et le chef de l’état-major s’y transporteront le plus tôt possible; tout l’état-major et le commandant en chef y seront réunis le 8 février. Tous les ordres seront donnés pour que les divisions ci-devant Rivaud et Lagrange y arrivent le plus tôt possible, ainsi que les administrations et l’artillerie, cela formera 16 à 17,000 hommes, qui devront être à Logroño dans les dix premiers jours de février
".

"Paris, 20 janvier 1810.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l’armée d’Espagne, à Paris
Mon Cousin, écrivez au général Lagrange, qui se trouvera le 25 février à Logroño avec une partie de sa division, qu’il doit faire des incursions à cinq ou six marches de Logroño pour attaquer les brigands, les détruire et maintenir libres les communications à quarante lieues aux environs, se concertant avec les commandants de la Navarre, des Biscayes, de Burgos et de l’Aragon; qu’il doit faire des colonnes mobiles et profiter du temps que sa division séjournera là, pour pacifier et désarmer le pays
". Dans la même lettre, on apprend que le général Reynier doit prendre le commandement du 2e Corps.

Le 12 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... En jetant un coup d'oeil sur les détachements qui doivent composer la division d'arrière-garde, je vois qu'on a confondu dans vos bureaux deux choses très-importantes ; ce qui peut avoir la plus grande conséquence. On veut comprendre dans la formation des bataillons auxiliaires des détachements appartenant à des régiments qui sont en Espagne : or les bataillons auxiliaires ne doivent être formés que par les dépôts dont les régiments sont au Nord ou en Allemagne. Tous les détachements des corps qui sont en Espagne doivent former des régiments de marche et jamais des bataillons auxiliaires. Mon intention est donc qu'on forme un régiment de marche, qui se réunira à Tours. Le 1er bataillon sera composé de tous les détachements qui se trouvent à Orléans, appartenant aux 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère. Le 2e bataillon sera composé de tout ce qui est à Orléans des 32e, 58e, 121e et 122e régiments. Vous ordonnerez que tous ces détachements partent le 15 d'Orléans pour Tours.
Vous ferez demain passer une revue de ces huit dépôts à Paris et à Versailles, pour en faire partir tout ce qu'ils ont de disponible et en état de bien faire la guerre.
Ils seront dirigés sur Tours, où vous chargerez le général Seras de se rendre pour organiser ces deux bataillons et en former le 5e régiment de marche.
... Vous donnerez des ordres et prendrez des mesures pour que deux bataillons du 113e, de 800 hommes chacun, soient tenus prêts à partir ; car je désire faire partir dans le courant de février le 4e régiment de la première légion de la Vistule, 2,200 hommes ; deux bataillons du 113e, 1,600 hommes ; le 5e régiment de marche de l'armée d'Espagne, que j'évalue à peu près, à 1,600 hommes ; un escadron de 300 hommes du 28e de chasseurs, 300 hommes ; le régiment de dragons qui est à Versailles. On y joindrait le 6e régiment de marche de cavalerie qui est à Saumur, 1,900 hommes ; cela fera donc une division de plus de 6,000 hommes, avec laquelle le général Seras se rendra en Espagne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16244 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23105).

Les opérations militaires tournèrent au début de l'année autour d'une expédition en Andalousie, exécutée par les 4e, 5e et 1er Corps.

Pendant ce temps, le 2e Corps, restait à son emplacement de l'année précédente, c'est-à-dire sur le Haut Tage, afin d'observer les routes du Portugal où se trouvaient toujours les anglais. Il couvrait en même temps la marche du corps expéditionnaire d'Andalousie.

Au milieu d'Avril, Napoléon résolut de marcher aussi contre le Portugal. La nouvelle armée du Portugal destinée à cette expédition devait se composer des 2e (Reynier), 6e (Ney) et 8e Corps (Junot), en tout 60000 hommes, dont le commandement fut donné à Masséna.

L'Armée anglo-portugaise de Wellington présentait un effectif de 50.000 hommes. Le Général anglais, résolu à ne pas accepter de grandes batailles, prévoit de se retrancher, à l'embouchure du Tage, où se trouve une flotte anglaise, sur les célèbres lignes de Torres Vedras qui devaient, au besoin, protéger l'embarquement de son armée.

Le 10 Mai, Masséna arrive à Valladolid. Les Français devaient d'abord s'emparer des places fortes de Ciudad Rodrigo (espagnole), et Almeida (portugaise), avant d'entrer au Portugal. Ce sera au 6e Corps de Ney de s'en occuper.

Le 8e Corps est aussi réorganisé. La Division Lagrange (dont un Bataillon des 2e et 4e Léger) est dissoute et répartie. Elle vient compléter la Division d'arrière garde du Général Seras. Napoléon écrit, depuis Le Havre, à Berthier au Havre, le 29 mai 1810 : "... Les bataillons de 2e, 4e et 12e Léger, des 32e et 58e de Ligne sous les ordres des généraux de brigade Corsin et Jeanin, feront partie de la division du général Seras, qui aura ainsi sous ses ordres ces 5 bataillons : 3000 hommes; les 4 bataillons auxiliaires : 3000 hommes; le 113e et le 4e bataillon de la Vistule : 3000 hommes, ce qui fera 9000 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 283 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16519 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23671). La Division Seras mise sous l’autorité du Général Kellermann et se trouvera donc à la droite de la force principale de Masséna entre Astorga, le Léon et Zamora, couvrant la plaine de Valladolid.

Détaillons maintenant l’offensive de Masséna contre le Portugal. Ce n'est que le 25 juin qu'est lancé l'assaut sur la forteresse de Ciudad Rodrigo, après des semaines de siège. Les défenseurs résistent jusqu'au 9 juillet. Pendant ce temps, le 2ème Corps (Reynier) bat un parti espagnol à Zafra, et passe le Tage à la gauche de l'Armée.

Le 4 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître combien de compagnies et d'hommes peuvent fournir les dépôts des 32e, 58e, 121e et 122e, ainsi que les dépôts de Versailles des 3e et 4e régiments provisoires, et les dépôts des 2e, 12e, 15e et 4e léger. Quand pourra-t-on former un régiment provisoire de 700 hommes de chacun de ces dépôts ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4364 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23898).

Le 8 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke; Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il faut former un 5e régiment de marche qui sera composé de 3 bataillons, savoir :
1er bataillon : 2 compagnies du 32e, 2 compagnies du 58e ;
2e bataillon : 2 compagnies du 121e, 2 du 122e ;
3e bataillon : 1 compagnie du 2e léger, 1 du 4e idem, 1 du 12e idem.
Chacune de ces compagnies sera complétée à 140 hommes, ce qui fera 1540 hommes. Un colonel en second ou un major commandera ce 5e régiment de marche. Vous me ferez connaître quand il sera prêt.
Vous donnerez ordre qu'il soit réuni à Versailles le 15 juillet.
Vous me ferez connaître s'il est possible de former des dépôts de Versailles qui ont fourni aux régiments provisoires dernièrement partis, un nouveau bataillon
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4380 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23919).

La place forte d'Almeida dans la région de Beira, ne se trouve qu'à 35 kms de Ciudad Rodrigo. C'est encore le 6e Corps de Ney qui est chargé de la besogne. Du 15 au 28 Août a lieu le siège d'Almeida, après les combats sur la Coa.

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e se composera de 200 hommes du 2e léger ; de 100 hommes du 4e idem ; de 100 hommes du 15e idem ; de 200 hommes du 17e idem ; de 300 hommes du 65e idem ; total 900 hommes. Le 4e bataillon se réunira à Paris ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Le 26 août 1810, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez ordre que le 4e bataillon du 2e léger qui est à la division Séras rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps ; que le 4e bataillon du 4e léger rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps, et que le 4e bataillon du 36e qui est au 8e corps rejoigne également les 3 premiers bataillons au 2e corps, de sorte que le corps du général Reynier sera composé ainsi qu'il suit :
division Merle
2e léger 4 bataillons 2400 hommes
36e de ligne 4 bataillons 2200
4e léger 4 bataillons 2400
7000 hommes
Division Heudelet
17e léger 3 bataillons 1500
47e de ligne 4 bataillons 2400
31e léger 4 bataillons 2400
70e 4 bataillons 2400
8700
15700 hommes
Par ce moyen, tous les régiments de l'armée de Portugal se trouveront réunis ...
Donnez ordre que le 5e régiment provisoire d'infanterie de l'armée d'Espagne soit dissous. Les compagnies du 2e léger et des 4e et 12e légers seront réunies aux 2 compagnies des 2e, 4e et 12e légers du 2e régiment provisoire d'infanterie qui est dans la Navarre. Le 1er bataillon du 2e provisoire d'infanterie sera composé de 3 compagnies du 5e bataillon du 2e léger et de 3 du 4e. Le 2e bataillon sera composé de 3 compagnies du 12e et de 2 du 15e ...
La dissolution du 5e régiment provisoire d'infanterie qui avait ordre de se rendre à Tolosa renforcera le corps du général Reille de onze compagnies, ce qui augmentera d'autant la garnison de la Navarre ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24415).

L’Armée de Portugal se trouva tout entière réunie autour de Viseu le 18 septembre ; elle comprenait à ce moment 62,000 hommes de toutes armes.

POSITIONS DU 2e LEGER EN SEPTEMBRE 1810 : Colonel Merle, 1er, 2e , 3e, et 4e Bataillons au 2e Corps, 1ère Division (Merle), Armée du Portugal; 5e Bataillon : 3 Compagnies à la 2e Division d’arrière garde, Armée d’Espagne; une Compagnie et le Dépôt à Paris.

Masséna ne reprend sa marche vers Lisbonne que le 15 Septembre. Ses ordres sont d'attendre la fin des grosses chaleurs et surtout des récoltes. Il en profite pour se procurer de quoi approvisionner son armée. D'autant que les Anglais ont décidé de pratiquer la "terre brulée" en se retirant progressivement vers leur base de Torres Vedras.

Masséna prend la direction de Coimbra en passant par Viseu où il s'arrête plusieurs jours pour rallier ses effectifs et réparer ses caissons. La route suivie, au nord du Mondego, passe par Bussaco, une excellente position défensive en hauteur où Wellington a décidé d'attendre les Français avec ses Anglo-portugais. Le 2e Corps lui s'est retrouvé à Guarda en passant par Sabugal puis a rejoint le reste de l'Armée.

Au matin du 26, le 2e Corps entre en contact avec les défenses anglaises. Masséna tombe dans le piège d'une attaque frontale au lieu de contourner les positions anglo-portugaises.

Le 27, le 2e Corps s'élance à la droite de l'armée ennemie. Mitraillés en flanc par l'artillerie et de front par l'infanterie, les Français sont en fâcheuse posture. Le Général Graindorge est mortellement blessé. Le 2e Léger voit le Colonel Merle blessé ainsi que les Chefs de Bataillon Godin et Puisoie. Le Chef de Bataillon Duval est tué, ainsi que de nombreux Capitaines et autres Officiers.

Nos troupes redescendent le plateau, emportant leur Général et leurs Officiers blessés. Tandis qu'au centre de la bataille, le 6e Corps de Ney tente de s'emparer du couvent de Bussaco transformé en forteresse et est lui aussi repoussé.

Après la bataille, les Français se regroupent et parviennent à contourner les positions ennemies par le Nord, tandis que Wellington recule vers Coimbra. Son objectif est à présent d'atteindre les Lignes de Torres Vedras et d'y attendre une nouvelle fois les Français.

La majeure partie de la population des régions que doit traverser l'armée française se retire avec l'armée anglo-portugaise. L'ordre est donné d'évacuer Coimbra, les propriétés agricoles sont abandonnées, les biens ne pouvant être transportés et susceptibles de servir aux Français sont détruits. La campagne doit être tenue par des partis de guérilla chargé d'exterminer les troupes isolées et les blessés ennemis.

A Coimbra, le 1er Octobre, les Français trouvent un peu de vivres. Entre Coimbra et les Lignes de Torres Vedras, quelques affrontements éclatent entre les troupes françaises les plus avancées et l'arrière de l'armée de Wellington. Les combats les plus significatifs ont lieu près de Pombal et d'Alenquer. Le 11 octobre, l'avant-garde française aperçoit les Lignes de Torres Vedras.

Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au général Caffarelli de diriger sur Pampelune les détachements ci-après, aussitôt que les bataillons de marche dont ils font partie seront arrivés à Tolosa, savoir : ... Les 200 hommes du 2e légère, les 100 hommes du 4e et les 100 hommes du 15e, qui font partie du 3e bataillon du 2e régiment de marche de l'armée de Portugal.
Total 400 hommes, pour être incorporés dans les détachements de leurs corps qui composent le 2e régiment provisoire de Navarre ...
Ce qui fera une augmentation de 1.262 hommes pour les régiments de Navarre. Prévenez-en le général Reille. Recommandez-lui de prendre un soin particulier de l'organisation de ces régiments provisoires, de les fournir de ce qui leur manque et de les tenir en bon état ...
Le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal se trouvera également diminué, savoir :
De 215 hommes du 2e légère;
88 – du 4e ;
et 103 – du 15e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).

Cette lettre est suivie d'un document Annexe (Note jointe à la minute - Archives nationales, AF IV 886, octobre 1810, n° 233) qui présente la situation antérieure du 2e Régiment provisoire : "Renseignements demandés par Sa Majesté sur les régiments provisoires qui sont en Navarre".

Composition des régiments provisoires qui sont en Navarre
Situation des détachements qui composent les régiments provisoires de la Navarre
Détachements que les mêmes régiments ont dans la division de réserve
Nombre de compagnies, numéros des bataillons auxquels elles appartiennent, présents sous les armes
1er régiment provisoire
1er bat.
2e légère
4e id.
2e bat
12e id.
15 id.


3 du 5e bat.
33 id.

3 id.
2 id.


497
409

454
240


200
100


100

Constatant, au bout de plusieurs semaines, que sa situation d'assiégeant des lignes anglo-portugaises est sans issue favorable, Masséna envoie le Général Foy en France discuter de la situation militaire avec l'Empereur, et recule ses positions sur Santarem et Punhete pour mieux hiverner à la mi-Novembre, suivi mollement par les Anglais. Le 2e Corps de Reynier s'établit à Santarem et entreprend des travaux pour s'y retrancher. Les deux autres Corps de l'Armée font de même, regroupés autour de Thomar pour celui de Ney et de Torres Novas pour celui de Junot.

Le 4 décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux majors du 31e régiment d'infanterie légère, du 26e de ligne, du 2e d'infanterie légère de se rendre en Portugal pour commander ces régiments, les colonels étant morts. Proposez-moi des colonels en second pour nommer colonels de ces régiments, lesquels se rendront aux dépôts, pour en diriger l'administration" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25422). Tous ont été tués ou grièvement blessés à la bataille de Bussaco le 27 septembre 1810 ; au 2e Léger, Merle n'est pas mort à cette date mais blessé grièvement; n'étant plus en mesure d'assurer son commandement, il est remplacé par Rameaux.

L'arrivée d'une Division du 9e Corps menée par le Général Drouet en personne fin Décembre est saluée par des cris de joie. Ces renforts et ceux amenés par le Général Foy à son retour, portent l'Armée du Portugal à 55.000 hommes, mais c'est trop peu encore pour tenter une action décisive et Masséna espère l'arrivée du 5e Corps, alors sous les ordres de Soult.

JANVIER 1811, LE REPLI SUR L'ESPAGNE

Chasseur 2e Léger 1812-1814, d'après Martinet
Fig. 9 Chasseur du 2e Léger en 1812-1814, d'après Martinet

Le 2 janvier 1811, l'Empereur écrit au Général Clarke : "2 janvier 1811. Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître ce que c'est que dépôt de gendarmerie de l'armée d'Espagne qui est à Saint-Denis. Il me semble qu'il y a là 400 hommes, quel parti peut-on en tirer ? Pourrait-on former un bataillon de marche d'une compagnie de chacun des 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 14e léger, et un autre composé, d'une compagnie de chacun des 34e, 88e et 25e léger ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4945).

En Janvier, Soult avec le 5e Corps fait enfin chemin vers Badajoz et après s'être emparé d'Olivenza, fait le siège de la ville, mais celle-ci ne se rendra que le 10 Mars. Pendant ce temps, Masséna, vu l'état de délabrement physique et moral de ses troupes, décide de retraiter.

Antoine Simon Rameaux a été nommé en décembre colonel du 2e Léger. Il ne va rejoindre son poste qu’au début de l’année.

Le 2e Corps de Reynier (avec les 2e et 4e Léger) gagne Espinhal, passant par la Serra de Estrella, tandis que Ney couvre l'arrière garde et doit livrer des combats à Pombal, Rehinda, Foz d'Arounce, contre les Anglais qui se sont lancés à notre poursuite.

Etat du 2e Corps de Reynier au 15 mars 1811.

1ère Division Merle
- 4 Bataillons du 2e Léger (54 Officiers et 1343 hommes)
- 4 Bataillons du 36e de Ligne
- 4 Bataillons du 4e Léger (61 Officiers et 1163 hommes)

Reynier rejoint Masséna à Miranda do Corvo, puis ils poursuivent leur marche vers Celorico qui est atteint le 21 mars. Masséna décide alors de gagner l'Espagne par Coria et Plasencia. Ney refuse et veut passer plus au Nord. Masséna le démet de son commandement du 6e Corps qui est remis au Général Loison. On doit signaler aussi des désobéissances de la part de d'Erlon et de Reynier qui désorganisèrent le plan de Masséna.

Dans le même temps, Napoléon espère encore qu’une offensive sur Lisbonne pourra avoir lieu !!!

Wellington, qui talonne les Français, pense pouvoir détruire le 2e Corps à Sabugal, le 3 Avril, mais les Français résistent bien sous une pluie battante et du brouillard. Pour le 2e Léger : le Colonel Merle est mortellement blessé ainsi que les Capitaines Godel et Mandier.

La retraite se poursuit. L'Armée du Portugal se regroupe finalement autour de Salamanque et se remplume. Elle compte encore 39.000 combattants.

Les Anglo-portugais ont suivi les Français dans leur repli et désormais, le seul point encore aux forces de Masséna au Portugal est la forteresse d'Almeida, rapidement entourée par la Division Campbell dès le 7 Avril. Masséna, dont les subordonnés sont de plus en plus désobéissants, demande l'aide de Bessières pour refaire ses forces, délivrer la garnison et y établir une tête de pont.

Au milieu d'Avril, il pleut, et le 2e Corps a énormément de mal à se fournir en vivres. Cependant, Masséna concentre ses meilleurs éléments des 2e, 6e, 8e et 9e Corps et la cavalerie de Montbrun autour de Ciudad Rodrigo en vue de l'offensive future.

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris, pour demander une réorganisation de l'Armée du Portugal en 6 Divisions : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions ...
6e division : les 15e, 32e, 2e et 4e légers, les 36e et 130e de ligne.
Par ce moyen, le 6e corps se trouve partagé en deux divisions. Tous les régiments qui ont leur dépôt dans la 12e division militaire forment une division ; tous ceux qui ont leur dépôt en Bretagne en forment une autre. Je pense que c'est là la meilleure organisation qu'on puisse donner. Vous laisserez le prince d'Essling maître d'arranger les brigades. Vous lui désignerez seulement les généraux pour les divisions et pour les brigades. Vous le laisserez également maître de verser tous les hommes des 15e et 32e légers dans les 2e et 4e légers, et de renvoyer les cadres du 15e léger à Paris et du 32e à Toulon ; cela aura l'avantage de supprimer deux cadres sans diminuer de beaucoup le nombre d'hommes. Cette opération me paraît bonne ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Ce sera Marmont qui effectuera les changements.

Le 27 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 200 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, 100 du 4e et 200 du 12e ; total 500 ; forment à Paris un bataillon de marche et se mettent en route pour Bayonne.
Donnez ordre que le 17e d'infanterie légère envoie à Bayonne 150
que le 25e id. envoie 100
Le 9e id. 120
Le 16e id. 100
Le 21e id. 120
Le 27e id. 120
Le 28e id. 120
Total de ce que ces régiments enverront à Bayonne 1330
Ayez soin que chacun de ces détachements ait au moins deux sergents, quatre caporaux et deux tambours. A leur arrivée à Bayonne, on formera de ces détachements deux bataillons de marche que l'on composera de la manière suivante : les détachements des 2e, 4e, 17e et 25e régiments qui appartiennent à l'armée de Portugal marcheront ensemble. Ceux du 9e, du 12e, du 16e, du 21e, du 27e et du 28e, qui appartiennent à l'armée du Midi, formeront l'autre bataillon. Vous aurez soin que ces détachements soient bien armés, bien équipés. Les dépôts pourront profiter de leur départ pour faire des envois à leur régiment. Vous me rendrez compte d'ailleurs du mouvement de ces détachements afin que je sois toujours à même de donner les ordres que pourraient nécessiter les circonstances. Mon intention est qu'aucun conscrit de 1811 ne fasse partie de ces détachements. Le nombre d'hommes que je viens de vous indiquer est porté dans les états comme existant au dépôt avant l 'arrivée de la conscription. Vous pouvez donc les faire partir deux ou trois jours après la réception des ordres. Faites passer en revue le bataillon de Paris avant son départ. Ayez soin qu'un major en second se trouve à Bayonne pour organiser les deux bataillons. Les premiers arrivés attendront les autres. Mais il sera toujours avantageux que le général qui commande à Bayonne ait des troupes sous sa main, qui peuvent être utiles pour la protection des frontières
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26853).

Bessières arrive enfin le 1er Mai, entouré seulement d'une poignée d'hommes de la cavalerie de la Garde, qu'il refusera d'ailleurs de faire intervenir. Wellington, anticipant les intentions de Masséna, décide de l'attendre à Fuentes de Onoro. La bataille fera rage entre le 3 et le 5 Mai 1811 et restera indécise, bien que Wellington ne soit pas passé loin de la rupture et qu'un effort supplémentaire eut emporté la victoire pour les Français.

Sur l'aile droite, à Alameda, le 2e Corps aura en fait peu à intervenir : l'inertie de Reynier sera d'ailleurs une des causes de l'issue de la bataille. L'essentiel des combats aura lieu autour de Fuentes de Onoro et sur l'aile gauche. Fatigué et moralement atteint, Masséna se replie une nouvelle fois sur Salamanque où il apprend par Bessières sa disgrâce et son remplacement par Marmont. Napoléon ne pardonne pas aux généraux malchanceux ! La seule satisfaction est que la garnison d'Almeida a pu évacuer la place après l'avoir détruite et a réussi à passer à travers les lignes anglaises, récupérée par le 2e Corps.

Voilà donc Marmont, Duc de Raguse, à la tête d'une Armée du Portugal découragée. Celle-ci se restructure désormais en 6 Divisions. Marmont porte tous ses bataillons à 700 hommes en versant l'effectif d'un Bataillon dans un autre, et renvoie à Salamanque, les cadres non employés. Les 4èmes Bataillon des 2e et 4e Léger sont ainsi dissouts, les effectifs renforçant les trois premiers, les cadres sont finalement renvoyés en France pour former un nouveau Bataillon.

Les 2e et 4e Léger font partie de la 4e Division sous le commandement du Général Sarrut.

Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, il arrive le 7 juin à Bayonne trois détachements, savoir :
Un de 135 hommes du 2e léger
Un de 110 hommes du 14e
(4e ?) idem
Un de 210 hommes du 12e idem
Faites former de ces 450 hommes un petit bataillon que vous mettrez sous les ordres de l'officier qui commandera l'escorte du Trésor qui doit partir le 15 juin. Arrivés à Valladolid, les 210 hommes du 12e léger se rendront à Madrid et de là en Andalousie. Les détachements du 2e et 4e rejoindront leurs régiments à l'armée de Portugal ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27178).

Ayant ainsi réorganisé son armée, le Maréchal marche en juin au secours de la place de Badajoz assiégée par les anglais. Son arrivée dégage la place et Soult et Marmont entrent dans la ville. Badajoz délivrée, Marmont revint prendre position sur le Tage.

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les 400 hommes du 2e léger seront incorporés dans le cadre du 17e léger, qui arrive à Bayonne ...
Les cadres du 2e d'infanterie légère sont arrivés à Paris ; il faudra les compléter, afin que ces bataillons, avec le 5e bataillon du 32e, le 5e du 58e et le 5e du 12e léger, puissent former une brigade de 3 à 4,000 hommes à diriger sur l'Espagne. On a l'avantage d'avoir ces troupes sous les yeux à Paris et de pouvoir facilement les armer et les équiper ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
... 3e bataillon
Du 2e de léger 130 hommes
Du 4e id. 100
Du 25e id. 100
Du 22e de ligne 60
Total 390
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).

Le même 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL. Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir : ... 2e bataillon : deux compagnies du 12e léger, deux du 2e, deux du 4e. Ce bataillon se formera à Saint-Denis ...
Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, proposez-moi un projet de décret pour la levée et la répartition de la réserve de la conscription. J'évalue à 25 000 hommes ce qu'il y a de disponible sur la conscription de France ...
Voici les bases de la répartition ...
5° Dirigez sur Paris 2 000 hommes pour la Garde et 2 000 hommes pour les 4es bataillons qui sont à Paris, savoir le 2e léger, le 4e et le 7e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).

En juillet, les cadres des 4es Bataillons des 2e et 4e Léger sont revenus en France. Napoléon s'occupe de les reformer. Il écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 1er juillet 1811 : "Monsieur le duc de Peltre, donnez l'ordre que tout ce qu'il y a de disponible dans les 5es bataillons du 2e et du 4e légers soit versé dans les 4es bataillons, afin de donner de la consistance à ces 4es bataillons. Vous aurez soin qu'ils soient complétés en officiers et sous-officiers. Je suis surpris que l'on ait retenu (en Espagne) les cadres des grenadiers et voltigeurs et qu'on n'ait envoyé que les cadres de 4 compagnies. Faites-moi connaître si l'on a fait de même pour les cadres des bataillons rentrant à Bayonne de l'armée d'Espagne, et si l'on a renvoyé les cadres de six compagnies ou seulement de quatre." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5711 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27504).

Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 3 juillet relative à l'exécution de mon ordre du 17 juin pour la formation d'un régiment de marche de 7 bataillons de l'armée du Midi et d'un régiment de marche de 3 bataillons de l'armée de Portugal. Voici les changements que je désire faire à mon premier ordre.
Le 2e bataillon du régiment de marche de l'armée du Midi, composé de compagnies du 12e, du 2e et du 4e légers, ne fera plus partie de ce régiment de marche, ce qui, de 7 bataillons, le réduira à 6. Mais, au lieu de cela, les 4es bataillons de ces 3 régiments seront complétés à 600 hommes et formeront seuls une demi-brigade de 1800 hommes (La minute ajoute : « qui se mettra en marche lorsqu'elle en recevra l'ordre ») ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5730; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27525).

Le 13 juillet 1811, à Trianon, on informe l'Empereur que "Le nommé Rigoulot, déserteur du 2e régiment d'infanterie légère, ayant été mal à propos condamné, puisque sa désertion, qui est antérieure au 1er janvier 1806, le rendait susceptible de profiter de l'amnistie du 25 mars 1810, Sa Majesté est priée d'ordonner qu'il soit délivré à cet homme une lettre de grâce" ; "Approuvé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5770 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, date du 10 juillet 1811 »).

Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Je lis avec intérêt votre travail du 9. La distribution me paraît convenablement faite.
... il ne restera plus que 1500 pour le 2e, 4e, 12e léger, 32e, 58e, 14e et 121e. Faites la répartition entre ces régiments comme il convient, parce qu'il faut que le ministre prenne ses précautions d'avance. Vous pouvez pourtant diriger ces hommes sur le dépôt de la Garde à Courbevoie d'où on les répartira ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5785 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27643).

Le même 21 juillet 1811, à Trianon, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke sur les difficultés que l'on rencontre pour l'exécution de l'ordre de Sa Majesté relatif aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère"; ce dernier répond : "Mes intentions restent les mêmes. Au lieu du 4e bataillon du 10e léger, on mettra le 5e bataillon qui se forme. Quant aux hommes, ils seront fournis sur les 4.000 conscrits de la réserve qui sont dirigés sur Paris de sorte qu'on aura une belle demi-brigade à la fin d'août" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5819).

Le 27 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre que le bataillon du 2e léger fort de 800 hommes qui arrive le 8 août à Toulouse y séjourne les 9, 10 et 11 et parte le 12 pour Pau ...
Tout cela doit faire partie du corps d'observation de réserve
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5850 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27818).

Le 28 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Mortier, commandant l’Infanterie de la Garde impériale : "Les 1435 conscrits que la Garde a reçus ou doit recevoir pour être distribués à la ligne seront donnés dans la proportion suivante, savoir
600 au 15e léger ...
300 au 2e léger ...
Aussitôt que vous aurez complété le 15e léger à 600 hommes, vous complèterez tous les autres ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28418).

En septembre, les Anglais ayant menacé de nouveau Ciudad Rodrigo, Marmont abandonna le Tage, remonta au nord au secours de cette place et parvint à la ravitailler. Puis il reprit ses positions.

Le 9 octobre 1811, à Utrecht, on soumet à l'Empereur la "Proposition de nommer commandant d'armes de 4e classe à Leuwarden le sieur Lenoir, capitaine au 2e régiment d'infanterie légère"; ce dernier répond : "Le commandant d'armes de 4e classe doit être chef de bataillon. Je ne connais pas cette disposition" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6246 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté des 4 et 5 octobre 1811 »).

Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460).

Le 29 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, mon intention n'est pas que le 24e régiment d'infanterie légère parte de Paris le 15 janvier. Je le verrai à la parade du 12 janvier. Donnez des ordres pour que mardi prochain, il soit incorporé dans ce régiment :
180 hommes du 12e régiment d'infanterie légère
300 bommes du 4e idem
320 hommes du 2e idem
Total 800 hommes
Faites faire cette opération en règle. Ce régiment ainsi porté au grand complet sera dirigé sur Metz. Il restera quelques jours à Metz avec son dépôt ; il y prendra les 50 ou 60 hommes qui y sont disponibles ; et il complétera les cadres de son se bataillon en vieux sergents et caporaux ...
" Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29511).

/ 1812, EN ESPAGNE

Plaque de shako du 2e Léger modèle 1812
Plaque de shako modèle 1812 du 2e Léger

En janvier 1812, l'Armée du Portugal abandonne le Tage et est ramenée sur le Douro aux environs de Salamanque. Ce mouvement de retraite amène la perte de deux places importantes : Ciudad Rodrigo (en Janvier) et Badajoz (en Avril) qui tombent aux mains de Wellington.

Le 1er février 1812, au palais des Tuileries, on soumet à l'Empereur une "Demande de congé en faveur de M. Alquier, capitaine au 2e d'infanterie légère" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6735).

Entre temps, le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100
... Au 2e id. 100 ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976).

Le commandement général de toutes les forces françaises a été hélas confié au Roi Joseph en Mars. Les trois premiers Bataillons du 2ème Léger font toujours partie de la 4e Division Sarrut de l'Armée du Portugal.

Le 13 Juin, Wellington passe l'Agueda et 3 jours plus tard se retrouve devant Salamanque. Marmont évacue la ville, laissant de petits contingents dans des forts dont les Anglais vont mettre dix jours à s'emparer.

Français et Anglo-portugais vont alors stationner chacun sur une des rives du Douro. Marmont décide alors de repasser le fleuve et d'affronter les Anglais avec ses 8 Divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie. Les deux armées vont combattre face à face aux Arapiles, le 22 Juillet, au Sud Est de Salamanque, et le combat se terminera par une défaite française. Les forces de Marmont se font saigner à blanc par l'opiniâtreté des Britanniques et Portugais.

Marmont a été blessé, le Général Clauzel a pris le commandement et va sauver les restes de l'armée en menant une retraite efficace. Les Divisions Ferrey et Foy sont les dernières réserves non entamées par la bataille : elles vont couvrir le repli en manœuvrant comme à l'exercice. Le 2e Léger n'a finalement que peu de pertes par rapport à d’autres Régiments.

L'armée se retire une nouvelle fois derrière le Douro, puis quelques temps après, derrière l'Ebre, mais ayant reçu quelques renforts, elle revient sur le Douro et reprend Salamanque évacuée par les Anglais. Le Général Clausel cède le commandement au Général Reille, qui prend alors ses cantonnements dans la province de Burgos.

/ 1812, SUR LE FRONT EST

Le 13 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, au 1er avril l'armée d'Allemagne sera composée de la manière suivante :
... 2e division : le général de division Friant, commandant ; les généraux Grandeau et Duppelin, généraux de brigade. 2e d'infanterie légère ; 43e, 48e, 111e de ligne.
... Chaque régiment, dans le courant de l'été, aura 4 bataillons ; ce qui fera 16 bataillons par division ou 12,000 hommes.
Chaque régiment aura également, dans le courant de l'été, 4 pièces de canon ; ce qui fera 16 pièces de canon par division ...
Les mouvements de l'armée d'Allemagne doivent se faire par Wesel, qui est le grand dépôt.
Ces ordres doivent être tenus secrets, et vous devez prescrire les différentes dispositions sans que personne ait connaissance de cette lettre. Vous m'apporterez vous-même la formation de l'armée en ses différentes parties, avec la désignation des officiers, pour que je l'approuve, et vous l'enverrez ensuite au prince d'Eckmühl, comme définitivement arrêtée ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17328 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25918).

LES DEMI-BRIGADES PROVISOIRES DE JANVIER 1812

Dans la vaste réorganisation que Napoléon coordonne pour la Grande Armée qui va entrer en Russie, de nombreuses unités dites provisoires vont être levées, formées de détachements de divers Régiments : Bataillons de marche, Demi-brigades de marche, Bataillons de marche de tel ou tel Corps. Parfois versées dans leurs unités d’origine ou organisées en Divisions de Réserve.

Les Demi-brigades provisoires en 1812 sont formées à partir des 4ème Bataillons disponibles des Régiments d’infanterie. Elles vont peu à peu gagner l’Allemagne (ou l’Espagne ou l’Italie), remplacées sur leurs lieux de formation par les Cohortes de Gardes Nationales. Elles sont commandées par des Majors. On y réunit soit des Bataillons d’infanterie de Ligne, soit des Régiments d’infanterie légère entre eux, pour que les unités soient homogènes. Elles seront incorporées dans la seconde Ligne de l’Armée tandis que la force principale franchira le Niémen. Les 2e, 3e, 4e et 5e DB provisoires serviront sur la frontière espagnole et les 14e, 15e et 16e en Italie.

1er DB provisoire (ex 3e) 4e bat des 2e Léger, 4e Léger, 17e Léger

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... Le 4e léger, le 2e id., le 12e id. à Paris.
Je préfère que ces trois régiments fournissent à Cherbourg ...
La division de Cherbourg sera composée de trois bataillons du 105e de ligne, plus du 123e, du 127e, des 32e, 58e, des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, des 34e et 40e, des 113e et 121e ...
Il serait même convenable d'ôter de toutes les divisions les 2e, 4e, 12e légers ; 32e, 72e de ligne.
Se servir de ces cinq régiments pour avoir à Paris une brigade de 4.000 à 5.000 hommes pour la garnison de la ville et se porter, s'il y a lieu, sur Cherbourg, le Havre et Boulogne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... Il faut s'assurer que les 4es bataillons ont six compagnies et non quatre seulement. Les corps gardent volontiers les grenadiers et les voltigeurs et surtout les cadres.
Les 2e et 4e d'infanterie légère n'ont que quatre compagnies. Il faut ordonner que les grenadiers et voltigeurs des bataillons qui rentrent soient incorporés dans les bataillons de guerre ; mais il faut que les cadres rentrent ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).

Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître ce que le 2e, le 4e et le 12e d'infanterie légère ont à leur dépôt, à Paris, de conscrits de 1811. Je désirerais que les 5 à 600 hommes, qu'ils doivent avoir, soient incorporés dans le 29e léger, ce qui compléterait ce régiment ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5773 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30086).

Le 3 mars 1812, depuis Paris, l'Empereur écrit une seconde fois au Duc de Feltre : "Moyennant l'arrivée des conscrits réfractaires du bataillon formé des compagnies des 114e, 115e etc., qui vient de l'île de Ré, le 29e léger sera complet. En conséquence, je désire que ce que les 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère peuvent fournir, soit formé en un petit bataillon de marche qui se tienne prêt à partir le 10 mars" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1893).

Le 10 mars 1812, à Paris, à la question : "Sur le bataillon de marche formé des hommes disponibles des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère dont les dépôts sont à Paris", l'Empereur répond : "Faire partir demain ce bataillon en marche pour Mayence où il recevra de nouveaux ordres du major-général" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1904).

Le 15 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Faites-moi connaitre si un bataillon de 5 à 600 hommes des 2e, 4e et 12e légers est parti de Paris, comment il s'appelle et quand il arrivera à Mayence. Faites-moi connaître en même temps sa situation ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1913).

Le 21 mars 1812, à Paris, "On demande des ordres pour la marche ultérieure du bataillon de marche composé de détachements des 2e, 4e et 12e légère" ; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général. Il séjournera deux jours à Mayence et partira pour Berlin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6979).

Le 31 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Hulin : "Passez la revue des 4e et 5e bataillons du 2e régiment d’infanterie légère et du 4e léger, des 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne. Faites-moi connaître la situation de ces corps, habillement, armement et équipement" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1935; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30352).

Depuis le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Il forme des Demi-brigades provisoires avec les 4es Bataillons des Régiments revenus ou stationnés en France (voir encadré). Il écrit à Berthier le 2 avril 1812 : "vous donnerez ordre qu'au 30 avril le le 4e bataillon du 17e Léger qui est à Strasbourg, fort de 840 hommes, en parte pour se reunir à Paris aux 4e bataillon des 2e et 4e Léger. Ces trois bataillons formeront la 1re demi-brigade provisoire. Nommez un major en second pour la commander ; vous en passerez la revue, vous nommerez aux différentes places vacantes et vous prendrez mes ordres pour faire partir cette dernière brigade pour Caen s'il y a lieu ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas. Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après.
Les bataillons reçoivent suffisamment de conscrits pour se compléter ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration ...
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
1ère demi-brigade à Versailles (1ère demi-brigade de réserve d’Espagne)
1er bataillon : 4e bataillon du 2e léger (dépôt à Paris) : 254 conscrits du Finistère et 674 d’Ille-et-Vilaine ; total 928 ; 228 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 4e léger (dépôt à Paris) : 100 conscrits du Finistère et 839 des Côtes-du-Nord ; total 939 ; 239 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 4e bataillon du 17e léger (dépôt à Strasbourg) : 120 conscrits de l’Aisne et 418 de l’Yonne ; total 538 ; manque 162
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).

Le 9 avril 1812, à Saint-Cloud, "Le général Clarke rend compte qu'il existe dans les dépôts des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e, 15e légers, 63 hommes disponibles sortant des hôpitaux qui pourraient être envoyés à la Grande Armée"; "Non. Laisser désormais tout ce qui arrivera ou sortira des hôpitaux à ces bataillons. Cela fortifiera d'autant l'esprit de ces 5es bataillons" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7101).

Le 10 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je voudrais passer dans la semaine une revue de tous les bataillons de la garnison de Paris et des bataillons de la garde ; mais je ne pourrais le faire qu’autant que les fusils seraient arrivés et que ces troupes seraient armées. Faites-moi connaître où cela en est. Je désirerais voir à cette parade les 4e et 5e bataillons des 2e et 4e légers, les 5es bataillons des 32e et 58e de ligne et des 12e et 15e légers, ce qui ferait huit bataillons ; la brigade des fusiliers de la garde ; la brigade des 1ers régiments de voltigeurs et de tirailleurs ; ce qui ferait douze bataillons. Il y aurait ainsi à cette parade vingt bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30426).

Le 13 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites-moi connaître si le bataillon d'infanterie légère des 4e, 2e et 12e légers, qui arrive à Berlin le 1er mai, a une destination, afin que, s'il n'en a pas, je lui en donne une. Faites-moi connaître s'il y a d'autres bataillons de marche dont l'incorporation n'ait pas été déterminée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7118 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30446).

Le 15 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud au Duc de Feltre : "Je verrai demain à midi dans la cour des Tuileries le 1er et le 4e régiments de tirailleurs, le 1er et le 4e régiments de voltigeurs, la brigade de fusiliers, les flanqueurs et tout ce qu'il y aurait de conscrits appartenant aux tirailleurs et aux voltigeurs de la garde ; ce qui fera seize bataillons.
Je verrai également les 4e et 5e bataillons du 4e et du 2e légers, et les 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne, total huit bataillons ; ce qui fera vingt-quatre bataillons ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1949 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30459).

Le 17 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 376 hommes du bataillon de marche, composé des détachements des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère qui arrivent à Berlin le 1er mai soient incorporés dans le 26e léger, de la division Legrand. Les officiers et sous-officiers rentreront sans délai à leurs corps à Paris. Vous donnerez ordre au duc de Reggio de laisser le 26e léger à Berlin, et de ne le faire partir qu'après le 2 mai s'il devait partir avant, pour donner le temps de faire cette incorporation, ce qui portera ce régiment à son grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30465).

Le même 17 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le 2e et le 4e régiments d'infanterie légère fournissent à la garde, savoir, le 4e bataillon 200 hommes et le 5e bataillon 100 hommes, ce qui fera 600 hommes pour ces deux régiments ; que le 12e léger, le 32e de ligne, le 58e et le 29e léger fournissent chacun 150 hommes, ce qui fera 1.200 hommes pour les six régiments.
Le duc de Trévise passera demain la revue de ces régiments et choisira lui-même les hommes. Il enverra un officier à Beauvais pour choisir les 150 hommes du 29e. Ces 1.200 hommes seront placés, savoir 500 hommes dans le 1er régiment de tirailleurs, 500 hommes dans le 1er régiment de voltigeurs, 100 hommes dans le 4e régiment de tirailleurs, et 100 hommes dans le 4e régiment de voltigeurs
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30470).

Le 21 avril 1812, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit au Duc de Feltre : "... Faites compléter le 4e bataillon des 2e et 4e légers par ce qui existe dans le 5e, de manière que ces deux bataillons soient à l'effectif de 840 hommes. Donnez ordre que les deux compagnies qui manquent à chacun de ces bataillons soient reformées sans délai. Nommez les officiers et sous-officiers, et donnez ordre en Espagne que les compagnies de grenadiers et voltigeurs de ces bataillons qu'on a gardées, soient incorporées dans leur régiment, de sorte que ces bataillons tout entiers se trouvent ici ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1959 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30487).

Le 30 avril 1812, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... A la 1re demi-brigade provisoire, vous versez 72 hommes du 12e léger dans le 2e léger et 61 hommes du 12e léger dans le 4e léger. Je n'approuve pas cette disposition qui me paraît inutile ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).

Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
Votre état n° 4 contient les 1re, 2e et 3e demi-brigades provisoires, ce qui fait douze bataillons, ou la 1re brigade de réserve de l'armée d'Espagne ; et les 4e et 5e demi-brigades provisoires, formant les neuf bataillons de la 2e brigade de l'armée d'Espagne. Je n'approuve pas que le 2e léger fournisse 200 hommes au 4e léger ...
La 1re demi-brigade doit déjà être organisée à Versailles ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).

Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que la 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère, composée des bataillons du 2e d'infanterie légère, du 4e et du 17e soit complétée sans délai, c'est-à-dire à 3.400 hommes. Passez-en la revue pour vous assurer qu'il ne manque aucun officier, que le major en 2e s'y trouve, ainsi que les trois chefs de bataillon, et que l'armement et l’habillement sont en bon état. Quand vous vous en serez assuré vous ferez partir cette demi-brigade pour Hamburg, où elle fera partie de la 2e division de réserve commandée par le général Heudelet. Elle augmentera la garnison de Hamburg, Vous prendrez dans les 5es bataillons des 2e et 4e, et, s'il est nécessaire, du 12e, les hommes dont vous aurez besoin pour compléter ces trois bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7418 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31156).

Après le passage du Niémen par l'armée "européenne" organisée par l'Empereur pour se porter contre les Russes, la 1ère Demi-brigade provisoire tient garnison successivement à Magdebourg et à Spandau.

Le 5 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, la 1re demi-brigade provisoire de la division Heudelet n'est que de 2.200 hommes ; elle devrait être de 2.580 hommes ; il faudrait donc lui envoyer 400 hommes des dépôts des 2e léger, 4e léger et 17e léger. II y manque, en outre, 6 ou 7 officiers qu'il faudrait lui envoyer ...
Ainsi, la division Heudelet, qui est composée de cinq demi-brigades (chaque demi-brigade de trois bataillons, hormis la 6e qui en a quatre, et que je ne compte que pour trois), ne forme que 10.500 hommes et devrait former 12.900 hommes.
Je désire donc que vous fassiez partir des dépôts de ces régiments tout ce qui est disponible afin de compléter les bataillons de cette division ...
Nommez sans délai à toutes les places d'officiers vacantes. Attachez- vous à bien organiser cette division, que je compte faire venir à la Grande Armée, pour entrer en ligne dans le courant de l'hiver, et au plus tard au printemps. Veillez à ce qu'elle ait son armement et son habillement en bon état ; seize pièces d'artillerie attelées, une compagnie de sapeurs, 3 chirurgiens par demi-brigade, avec un caisson, et, en outre, une ambulance avec des chirurgiens pour la division., 3 généraux de brigade doivent être attachés à cette division.
Je vous prie de prendre toutes les mesures nécessaires pour que, lorsque cette division marchera, elle ne manque de rien.
Il faut aussi qu'elle ait 12 moulins portatifs par demi-brigade, et 10 à la réserve de la division, ce qui fera 70 moulins portatifs.
Envoyez-les-lui, ou seulement envoyez les modèles, pour qu'elle les fasse faire à Hamburg, ou dans le lieu où elle se trouvera. Ces moulins seront distribués à raison de 4 par bataillon. Il est nécessaire aussi que cette division ait ses effets de campement
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7585 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31819).

Après la désastreuse retraite de Russie, la 1ère Demi-brigade fait partie de la garnison de Dantzig où elle entre en janvier 1813 sous le commandement du Général Couderc.

/ 1813

Le Régiment se bat à la fois en Espagne et en Allemagne. Les positions du 2e Léger sont les suivantes en 1813 :
- 1er et 2e Bataillons en Espagne ; Armée du Portugal.
- 3e Bataillon dans le 2e Régiment provisoire léger, va être incorporé dans le 3e Corps de Ney.
- 4e Bataillon dans la 1ère Demi-brigade provisoire, garnison de Dantzig.
- 5e Bataillon au Dépôt à Paris. Des détachements envoyés en renforts.
- 6e Bataillon en formation.

LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon )

Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises :

1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne :
de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers
de l'Armée du Centre: du 2e Léger
de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger

Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers

2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas.

3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles :
2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers
3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers
4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger
5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger
6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers
8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger
10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger

4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire :
1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence
2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers
3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel
4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht
5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg
27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon
33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie
34e Demi-brigade: 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie

a) La campagne d’Allemagne du 3e Bataillon

A son retour à Paris, la Grande Armée anéantie, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne. Il forme 34 Régiments provisoires. Le 3e Bataillon, rentré d’Espagne, forme avec celui du 4ème Léger le 2e Régiment provisoire léger.

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante : 2e régiment provisoire : 3e bataillon du 2e d'infanterie légère, 3e du 4e ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
1re division. — 1re brigade : du 2e régiment provisoire, deux bataillons ; de deux bataillons du 136e ou régiment de Paris, qui se réunissent à Erfurt ; du 14e régiment provisoire, deux bataillons ; total, six bataillons.
Cette 1re brigade se réunira le plus tôt possible à Erfurt ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hullin, commandant la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hullin, faites partir demain le 7e bataillon du 15e léger pour Clayes ; tâchez de compléter ce bataillon à plus de 600 hommes, en prenant tout ce qui sera disponible dans les dépôts des 2e, 4e et 12e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32322).

Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je désire que le régiment provisoire composé des 32e et 58e, en formation à Paris, celui qui est composé du 2nd d'infanterie légère et du 4e d'infanterie légère, et celui composé du 5e d'infanterie légère et du 12e d'infanterie légère, soient formés sans délai. Vous chargerez le comte de Lobau de leur formation.
Ils seront formés de manière que je puisse les voir à la prochaine parade ...
Je compte avoir cette parade le 1er dimanche de février
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32364).

Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 1er Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 2e Division : 9e Léger, 22e de ligne (barré et remplacé par 44e dans la Minute, le 22e se trouvant déjà dans la 1ère Division), 18e Provisoire, 2e et 19e id, 121e de Ligne ; cette Division doit être réunie à Francfort avant le 1er mars (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).

Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Hulin : "Je reçois votre rapport du 29 janvier sur le 2e régiment provisoire. J'y vois que le bataillon du 2e régiment léger n'est qu'à l'effectif de 766 hommes ; il y manque donc 64 hommes ; faites les tirer des 5e bataillons. Faites effacer de l’effectif des malades ceux qui ne pourraient pas se rétablir. Enfin, tâchez de les porter à 840 hommes présents au moment où ils partiront de Paris. De même pour le 4e d'infanterie légère. Vous n'avez pas mis dans vos états le nom du major en second qui commande le régiment ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2052; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32546).

Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'aurai dimanche parade.
Il y aura à cette parade :
- le régiment provisoire composé des 32e et 58e,
- celui composé du 2e et du 4e d'infanterie légère ...
Vous avez sans doute pris des mesures pour le complètement des bataillons des 32e, 58e, 2e, 4e, 12e, afin que tous les bataillons de ces régiments provisoires soient au grand complet. Je suppose aussi qu'ils ont leur chef de bataillon et leur major en second pour les commander ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32592).

Le 7 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, donnez ordre au comte de Lobau de passer le 9 de ce mois au Champ-de-Mars la revue des 2 régiments provisoires composés du 2e et du 4e d'infanterie légère et du 32e et 58e.
Il fera reconnaître les majors en second et chefs de bataillon et vérifiera la composition des cadres d'officiers et sous-officiers afin qu'il n'y manque rien.
Ces 4 bataillons ne sont pas au complet, et il paraît que les dépôts ne peuvent plus fournir. Il faudra donc prendre des mesures pour les compléter ... Pour le régiment provisoire formé du 2e et 4e d'infanterie légère, après avoir épuisé ce qui se trouve dans les dépôts, on prendra dans le 15e d'infanterie légère les 700 hommes partis, en ne prenant que des hommes qui aient au moins un mois de service. Et enfin si cela n'était pas suffisant on dirigerait de quelques-uns des dépôts d'infanterie légère qui sont du côté du Rhin ce qui serait nécessaire pour compléter ces 2 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32648).

Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je vous avais mandé que je désirais voir lundi à la parade le régiment provisoire composé du bataillon du 4e d'infanterie légère et du bataillon du 2e et celui que forment les bataillons du 32e et du 58e. Mais cela les retarderait trop. Mon intention est donc que vous les fassiez partir dimanche matin, l'un par une route et l'autre par une autre sur Mayence, et que vous les fassiez marcher les 5 premiers jours, sans séjour, vu que lundi ils seront suivis par la division de la Garde et ensuite par les autres régiments ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32749).

Le 23 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre rapport du 21 février, bureau du mouvement des troupes ...
Il faut observer qu'entre conscrits à réformer, malingres qui ont besoin de rester un an au dépôt, hommes destinés à recevoir leur retraite, enfin ce qui est nécessaire pour le fonds du dépôt, on ne peut pas compter moins de 350 hommes non disponibles par dépôt. Ainsi, aucun de ces régiments ne pourra rien fournir. Le 2e d'infanterie légère qui est à Paris, a 400 hommes à son dépôt, et cependant il n'a pu rien ajouter aux 700 hommes qu'il a fournis parce que ces 400 hommes sont des malingres, des conscrits à réformer, etc., ou des invalides ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32851).

Le 23 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, faites-moi connaître ce que les dépôts des 4e, 12e et 2e d'infanterie légère peuvent faire partir pour compléter le bataillon qu'ils ont aux régiments provisoires ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32857).

En Février justement, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder tandis que les Prussiens, à la fin du mois, s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittent Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.

Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Les 5 555 hommes que vous portez comme manquants aux 18 bataillons de la 32e division militaire doivent aussi changer par la suppression des bataillons de garnison, ainsi par exemple, je vois que le 2e léger a 504 hommes qui doivent fournir 400 hommes pour la division de Hambourg ; au lieu de lui manquer 200 hommes il lui en restera donc 114. Il recevra de plus 300 hommes de la conscription de 1814, ce qui lui fera 414 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 6 mars 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions ...
Les 12 bataillons du 2e corps formeront 6 régiments de la manière suivante :
... 38e régiment provisoire : 11e léger, 2e bataillon, 2e léger, idem ...
Donnez ordre aux six majors de se rendre en poste à Dessau pour en prendre le commandement. Tous les colonels de ces régiments se rendront également à leurs dépôts. Comme en avril les 4es bataillons arriveront, on défera ces régiments provisoires qui, ayant alors deux bataillons, seront inscrits sous leur propre nom
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).

Le 27 mars 1813, Duroc écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je suis chargé par l'Empereur de prévenir V. E. qu'il y aura une grande parade demain à midi dans la cour des Tuileries. J'ai donné tous les ordres pour que tous les corps, cadres ct officiers disponibles de la garde viennent à cette parade. Je préviens le général Hulin que S. M. désire y voir un bataillon du 15e d'infanterie légère, s'il est formé et habillé, et les cadres des autres bataillons, un bataillon formé des 58e de ligne, 32e de ligne, 12e léger, 2e léger, si les hommes sont bien habillés et bien équipés. Dans le cas où cela ne serait pas, il ne viendra à cette parade que les majors et officiers supérieurs de ces bataillons qui apporteront avec eux les états de situation et renseignements, de manière à pouvoir répondre aux questions que Sa Majesté voudra bien faire" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2209).

Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… DIVISION DE HAMBOURG.
La 32e division militaire se trouvant suffisamment garnie, je pense qu'il faut donner contre-ordre à la formation des 3es bataillons des divisions réunies, vu que cela met trop de désordre et de complication dans les corps. Un grand nombre de compagnies sont en route ; il faut les réunir toutes à Wesel, et en faire autant de bataillons qu'il y aura de fois six compagnies, et, aussitôt que ces compagnies seront formées à Wesel, on m'en rendra compte pour que je les dirige sur les régiments provisoires qui sont à la Grande Armée, afin de renforcer d'autant ces régiments et de pouvoir dissoudre les bataillons formés à Wesel. Vous me présenterez un projet de dislocation de ces bataillons de Wesel, et, en même temps, vous me proposerez de faire partir des dépôts tout ce qui s'y trouve disponible pour envoyer ces détachements directement sur Mayence, et de là aux corps de la Grande Armée qu'ils doivent renforcer.
Par exemple, le 2e d'infanterie légère, qui est à Paris, au lieu de renforcer le détachement de 70 hommes qui est à Wesel, enverrait directement 150 hommes, provenant de la conscription des quatre années, sur le régiment provisoire auquel il a fourni un bataillon ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).

Le 2 avril 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois que le 3e corps a sa 1re division complète mais qu'à la 2e division il manque :
140 hommes au 2e léger
et 200 hommes au 4e
Total 340 bommes pour le second régiment provisoire.
Faites prendre ces 340 hommes dans les dépôts de ces 2 régiments à Paris, et faites-les diriger sur Mayence ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33576).

Le même 2 avril 1813, l'Empereur écrit ensuite, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, le 2e régiment d'infanterie légère ne doit plus rien envoyer à sa compagnie à Wesel, mais aussitôt qu'il aura 100 hommes, il faudra les diriger sur le bataillon provisoire qu'il a à l'armée du Main, en les réunissant avec ceux du 4e léger ... (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33583).

Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe, sous Eugène, et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney, formé en mars. Dans ce 3e Corps, on retrouve le 3e Bataillon du 2ème Léger (Chef de Bataillon Levasseur) au sein du 2e Régiment provisoire léger (Major Laporte, lui aussi du 2ème Léger), à la 9ème Division Brenier.

La visée stratégique consistait à expulser l'ennemi de Saxe. Les troupes françaises repartent en avant. Davout est en marche sur Hambourg. L'Armée du Main marchait par Iena et Weissenfels pour faire sa jonction au Nord-Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville.

Le 30 Avril, l'avant-garde du Corps de Ney se heurte en avant de Weissenfels aux 7.000 Russes du Général Lanskoï ; les jeunes soldats, entrent dans Weissenfels au cri de : "Vive l'Empereur !".

Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen, au Sud-Est de Leizig. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. La Division Girard occupe Starsiedel quand les Alliés attaquent. Elle est bientôt rejointe par le 6e Corps de Marmont, qui la remplace, et rallie le 3e Corps autour de Kaja, au centre de la ligne de front. La Division Souham en premier, puis les autres Divisions de Ney, résistent et reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard. Le soir, presque tous les Officiers supérieurs ont été tués ou blessés. Mais cette résistance a facilité l'enveloppement des Coalisés par les deux ailes. Ils sont battus et repoussés. Le 2e Léger a eu de nombreuses pertes. Sont blessés : le Major Laporte, le Chef de Bataillon Levasseur, les Capitaines Auberti, Audous, Cantaloube, Dumolard, Therron …

Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes, Lauriston reste en position intermédiaire.

Les Russo-Prussiens sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.

Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le Corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le Bataillon aura encore quelques pertes et le Chef de Bataillon Levasseur sera de nouveau blessé, mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.

Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.

Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août. Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.

Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les coalisés disposent à cette date de quatre armées : 1° celle du Mecklemburg, forte de 30.000 hommes, opposés à Davout; 2° celle du Nord de Bernadotte, avec 120.000 hommes, autour de Berlin; 3° l'Armée de Silésie (120.000 hommes), sous Blücher, qui s'est avancée jusqu'à Breslau malgré l'armistice; 4° enfin, l'Armée principale, en Bohême, forte de 330.000 hommes, sous les ordres de Schwartzenberg.

Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg. Ses manoeuvre échouent, submergé par le nombre et l'évitement de ses adversaires.

Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces réunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne. Le 3e Bataillon du 2e Léger est toujours au 3ème Corps, 9e Division. Le 3e Corps est désormais commandé par le Général Souham.

Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière, qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau le 30 Octobre. Le 2e Régiment provisoire d’infanterie légère ne compte plus que 242 hommes ! dans la 9e Division d’infanterie du Général Estève.

Sur la frontière du Rhin, le 3e Bataillon du 2e Léger compte ses effectifs : 15 Officiers et 131 hommes.

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique, dans son article 7 : "La huitième division, qui faisait partie du troisième corps, et qui en ce moment fait partie du sixième, sera composée ainsi qu'il suit :
... Troisième bataillon du 2e léger, du 4e idem, du 43e de ligne.
Tout ce qui existe du quatrième bataillon sera incorporé dans le troisième, et le cadre renvoyé au dépôt …
Art. 9
Cette huitième division sera commandée par le général Ricard …
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105).

Le 22 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, je voudrais que vous fissiez un effort pour me présenter jeudi prochain 2 compagnies du 5e bataillon du 32e, complétées à 500 hommes, bien habillés, bien équipés et bien armé ; 500 hommes.
2 compagnies du 58e 500 ; 2 du 135e, 500 ; 2 du 155e, 500 ; 2 du 2e léger, 500 ; 2 du 4e, 500 ; 2 du 12e, 500 ; 2 du 29e, 500. Ce qui fera 4000 hommes.
Et que vous puissiez également me présenter le 6e bataillon du 15e léger.
S’il est impossible d’avoir 500 hommes bien habillés et bien équipés dans chacun de ces régiments, om faudrait du moins avoir une compagnie complétée à 250 hommes, et que celle-là pût partir aussitôt pour compléter les bataillons de guerre sur le Rhin
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37229).

Le 23 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que lundi prochain on me présente à la parade, dans la cour des Tuileries :
2 compagnies du 5e bataillon du 32e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 58e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 135e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 2e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 4e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 12e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 29e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 155e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
Après avoir passé en revue ces compagnies, je donnerai, s'il y a lieu, des ordres pour leur départ, pour renforcer l’armée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37241).

Le 25 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, en attendant l'état en 100 colonnes qui tardera encore à être rédigé, je désirerais que vous m'envoyassiez un état détaillé pour l'infanterie de ligne, comme je vais commencer à le faire pour l'infanterie légère :
2e régiment d’infanterie légère
... 3e bataillon, 6e corps de la Grande Armée. Il a été pourvu à son recrutement par 900 hommes de la levée des 120000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37289).

Le 30 novembre 1813, Napoléon écrit, depuis Paris, à Berthier : "... Donnez ordre que les cadres de deux compagnies du 3e bataillon du 32e qui est à Mayence où il fait partie du 4e corps, se rendent à Verdun, et donnez ordre au cadre de deux compagnies du 5e bataillon du 32e de partir de Paris le 3 décembre avec 500 hommes pour se rendre à Verdun, où les deux compagnies du 3e bataillon prendront ces 500 hommes et les mèneront à Mayence, tandis que les deux compagnies du 5e bataillon reviendront à Paris. Donnez ordre que deux compagnies du 3e bataillon du 2e léger qui est au 6e corps de la Grande-Armée, se rendent à Verdun, et que deux compagnies du 5e bataillon du même régiment fortes de 500 hommes partent le 5 décembre pour Verdun où l'échange aura lieu comme pour le 32e ... Communiquez ces ordres au ministre de la guerre" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2632 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37329).

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Ainsi, la 1re division militaire aura fourni : 500 hommes du 32e; 500 hommes du 2e léger; 500 hommes du 135e; 500 hommes du 155e; 500 hommes du 29e; 500 hommes du 4e léger; 3 000 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37382).

Le 11 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, faites-moi connaitre ce que dans la semaine prochaine on pourra faire partir du 32e, du 58e, du 113e, du 135e, du 155e, du 2e, du 4e, du 12e et du 15e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37535).

Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris : "ORDRES.
... Le 6e corps d'armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :
1re division, général Ricard : 2e léger, deux bataillons ; 4e, deux ; 22e de ligne, quatre ; 40e, deux ; 43e, deux ; 50e, trois ; total, quinze bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
... Le 6e corps sera formé en 3 divisions :
1re division, de : 1 bataillon du 2e léger ; 2 bataillons du 4e, 2 bataillons du 6e ; 2 bataillons du 40e de ligne ; 2 bataillons du 43e de ligne ; 3 bataillons du 50e ; 2 bataillons du 65e ; 14 bataillons ; 2 bataillons du 136e ; 2 bataillons du 138e ; 2 bataillons du 142e ; 2 bataillons du 144e ; 2 bataillons du 145e ; 24 bataillons (Quand tous auront rejoints) ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).

Le 25 décembre 1813, le Major général écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont : "L'Empereur vient d'arrêter, monsieur le duc, une nouvelle organisation pour le sixième corps d'armée. L'intention de Sa Majesté est que vous le fassiez former de suite en trois divisions au lieu de deux, conformément à l'état ci-joint. Faites procéder à cette opération ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 100).

L'Etat qui suit indique : 6e Corps d'Armée, M. le Maréchal Duc de Raguse, commandant; 1ère Division : 2e Régiment d'infanteroe légère, 3e Bataillon, présent au 6e corps (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 102).

Napoléon écrit, de Paris, le 26 décembre 1813 : "Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu’il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d’infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21046).

Le même 26 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Il faut organiser sans délai à Paris une division de réserve.
On la composera comme il suit :
1 6e bataillon du 12e léger
1 6e bataillon du 29e léger
1 bataillon formé de 2 compagnies du 2e, 4e et 15e léger
1 bataillon du 8e léger qu'on fera venir de Cherbourg
4 bataillons d'infanterie légère ...
Total 12 bataillons ou une division de 9 600 hommes
Il faut accélérer l'arrivée des bataillons qui doivent aller de Bretagne à la 10e et à la 11e division.
Faites-moi connaître combien cela formera de bataillons et combien ils pourront recevoir d'hommes.
Cette division de réserve se formera à Paris ou dans les environs ...
Il faut accélérer l'arrivée des conscrits de la levée des 120 000 et de celle des 300 000 qui sont dues à la Garde. Ces conscrits suffiront pour compléter tous les bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37677).

b) Le siège de Dantzig du 4ème Bataillon en 1813.

La 1ère Demi-brigade provisoire (avec le 4e Bataillon du 2e Léger) se trouvait regroupée avec d’autres au sein de la 1ère Brigade de la 30e Division d’Infanterie du Général Heudelet. Le premier siège va durer de Janvier au 9 Juin. Rapp, avec sa troupe ravagées par les épidémies, parvenait à maintenir un périmètre défensif élargi, lançant des contre offensives de dégagement et des opérations de ravitaillement, pendant le Printemps, dans les campagnes autour de la place.

Le 9 Juin, il apprend qu'un armistice a été signé avec les Coalisés en Allemagne mais les forces françaises ne sont pas parvenues jusqu'à lui. Il peut souffler, tout en étant toujours encerclé jusqu'au 18 Août. Puis le siège reprend avec des forces coalisées plus importantes et des bombardements massifs.

Le 25 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, en attendant l'état en 100 colonnes qui tardera encore à être rédigé, je désirerais que vous m'envoyassiez un état détaillé pour l'infanterie de ligne, comme je vais commencer à le faire pour l'infanterie légère :
2e régiment d’infanterie légère
... 4e bataillon à Dantzig. Il a besoin de 700 hommes sur la levée des 300000.
5e bataillon à Dantzig. Il a besoin de 500 hommes sur la levée de 1815 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37289).

Rapp tiendra jusqu'au 2 Janvier 1814. La garnison française est faite prisonnière et déportée en Russie. Les étrangers, alliés des Français, qui ont beaucoup déserté sur la fin du siège, sont libérés. Le Chef de Bataillon Carré, du 2e Léger, sera blessé le 2 novembre 1813, lors des opération de siège.

c) La campagne d'Espagne des 1er et 2e Bataillons

C'est au début Janvier 1813, que parvient à Madrid l'annonce du désastre de la campagne de Russie et les nouvelles instructions de l'Empereur. Il lui faut tout d'abord reconstituer une armée sur le front Est Europe et sa Garde Impériale. Il va donc piocher, outre dans la conscription et la Garde Nationale, dans les "vieilles troupes d'Espagne" en prélevant cadres et Bataillons. Soult est lui aussi rappelé, à cause de l'antipathie du Roi Joseph.

Les deux premiers Bataillons du 2e Léger sont dans la 4ème Division de l'Armée du Portugal sous le commandement du Général Reille. A leur tête se retrouve le Colonel Antoine Simon Rameaux qui vient d'être blessé à Saldana le mois précédent.

Avec cette ponction d'effectifs, il faut aussi resserrer les lignes en se repliant sur le Nord de l'Espagne. Les 4 armées aux ordres de Joseph vont adopter de nouvelles positions : en mars, on évacue la Manche, l'Armée du Centre se place autour de Ségovie, celle du Midi vers la vallée du Douro, celle du Portugal en Vieille Castille.

Joseph, quant à lui, évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid le 23 mars, laissant à Madrid une garnison avec le Général Hugo. Les forces françaises sont mal reliées entre elles, leurs communications coupées par une guérilla de plus en plus nombreuse.

Pendant ce temps, au Portugal, Wellington, devenu généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées, réorganise lui aussi ses troupes. C'est le 22 Mai qu'il reprend l'offensive, réoccupe Salamanque, et continue sa progression. Le 2 juin, les Français évacuent Valladolid et se replient sur Burgos.

Les Alliés arrivent devant Burgos le 12 Juin. Après des combats de cavalerie, Joseph décide d'évacuer la ville, en faisant sauter ses fortifications. Mal préparée, cette destruction entraine des pertes dans les troupes françaises et la population ... Et c'est avec le moral au plus bas que les troupes refluent encore.

Joseph décide d'arrêter les Alliés, en espérant que les troupes du Général Clauzel puisse le rejoindre à temps. Il se positionne à Vitoria, capitale de l'Alava, le 19 juin, malgré des avis contraires de ses Généraux. La bataille mal préparée dans ses positions s'engage le 21.

Mal engagée et mal terminée par la débâcle des forces françaises, la bataille de Vitoria est très couteuse. Le Chirurgien major Lacretelle et le Chef de Bataillon Pusoie du 2eme Léger y sont blessés. L’Armée du Portugal, après avoir bien resisté sur sa ligne de front, couvre la retraite. La Brigade Fririon (2e Léger), laissée en réserve, formée en carré, y sert de point d’appui pour s’opposer aux charges britanniques.

Le Rapport sur la bataille du 21 juin, par le Général Reille, Armée du Portugal, raconte : "... Vers midi, de fortes masses se présentèrent devant Aranguiz, et d'autres cherchèrent à tourner ce village par les hauteurs qui sont à droite : une vive fusillade s'engagea. Le 2e régiment d'infanterie légère chargea trois bataillons ennemis qui le serraient de trop près, et, suivant mes instructions, les troupes se retirèrent par échelons et dans le plus grand ordre derrière la Zadora …
J'aurai l'honneur d'adresser à Votre Majesté l'état des corps et des officiers qui se sont le plus particulièrement distingués, et qui ont droit à des récompenses. En attendant, je dois lui citer le 2e léger et le 36e de ligne, commandés par le général Fririon, qui ont soutenu la retraite avec autant de sang-froid que de vigueur, ainsi que la compagnie d'artillerie légère du capitaine Guerrier, qui, pendant deux heures, n'a cessé de tirer sur les masses anglaises à portée de mitraille
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 429).

Exténué, le reste des Armées françaises repasse les Pyrénées, laissant deux fortes garnisons à Pampelune et San Sebastian. Le 12 Juillet, rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef des toutes les forces sur la frontière. Joseph et Jourdan sont destitués.

Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 Divisions et 3 ailes. Les hommes sont assez déprimés, face désormais à des Alliés en supériorité numérique. Soult se met à fortifier la frontière, par tout un système de redoutes.

Des tentatives pour aller délivrer la garnison de Pampelune, entre les 24 Juillet et 28 juillet échouent. Les Français retournent sur leurs bases de départ derrière la Bidassoa.

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 44e division
1er léger, 2e bataillon.
2e léger, 2e bataillon.
34e demi-brigade provisoire : 16e léger, 2e bataillon; 18e léger, 1er bataillon.
64e de ligne : 3e bataillon, 4e bataillon.
Commandé par un major : 54e de ligne, 3e bataillon; 95e de ligne, 3e bataillon.
19e demi-brigade provisoire : 50e de ligne, 2e bataillon; 75e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 24e de ligne, 3e bataillon; 39e de ligne, 3e bataillon.
12 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9). Le 2e Bataillon du 2e Léger semble finalement être resté en Espagne.

Puis Soult essaie de secourir Saint-Sébastien. La bataille de San Marcial, le 30 Août, est aussi infructueuse. La retraite, qui s'effectue par le pont de Berra, se fait sous le feu des Anglais. Les deux Bataillons du 2e Léger sont décimés : le Colonel Rameaux est mortellement blessé, le Chef de Bataillon Godin est blessé, trois Capitaines sont tués et 4 blessés.

Saint Sébastien succombera le 8 Septembre. Désormais, on va se battre sur le sol français. Les hommes sont complètement démoralisés, la solde n'a plus été versée depuis des mois.

En Octobre 1813, les deux Bataillons du 2e Léger sont à la 9ème Division Boyer (ex Thouvenot), Brigade Menne, et tiennent le col du Poirier et Urrugne, à l’aile droite du dispositif français sous les ordres du Général Reille.

Wellington reprend son offensive, le 7 octobre, et franchit la Bidassoa. Le long de la côte, les Anglais progressent en force face aux troupes de Reille. La seconde ligne (Division Boyer) receuille la première qui se replie. Dans les combats qui ont lieu devant St Jean de Luz, le Chef de Bataillon Godin est blessé.

Les positions françaises sont grignotées et Wellington s'empare des hauteurs sur la Rhune. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle où il a établi des lignes fortifiées. Wellington temporise, attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre. Le 10 Novembre, il reprend sa marche en avant. Le rideau défensif de Soult est trop étendu et il ne dispose pas d'une masse de réserve pour mener des contre-attaques, face à un ennemi en supériorité numérique.

Le 25 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, en attendant l'état en 100 colonnes qui tardera encore à être rédigé, je désirerais que vous m'envoyassiez un état détaillé pour l'infanterie de ligne, comme je vais commencer à le faire pour l'infanterie légère :
... 2e régiment d’infanterie légère
1er bataillon, 2e bataillon en Espagne. Il a été pourvu à leur recrutement ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37289).

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je vois avec peine que le duc de Dalmatie affaiblit son corps d'armée en réduisant, par exemple, les deux bataillons du 2e 1éger à un.
Il était plus simple de prendre des officiers partout où il en aurait trouvé et de former un 6e bataillon. Il n'était pas tenu pour cela de prendre dans le même régiment. Toutefois, il faut maintenir ce qu'il a fait. Faites-lui en seulement l'observation ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37373).

/ 1814

POSITIONS DU 2e LEGER EN JANVIER 1814

- 1er et 2e Bataillons, Armée des Pyrénées sous Soult (Division Boyer), part pour la Champagne le 22 janvier
- 3e Bataillon, Corps de Marmont (Division Ricard)
- 4e Bataillon dans la garnison de Dantzig sous Rapp (se rend le 2 Janvier)
- 5e Bataillon, Dépôt à Paris, des éléments à la Division Jansens puis Lefol
- 6e Bataillon en formation à l’Armée de Réserve près Bordeaux (Division L’Huillier)
- 7e Bataillon à la réserve de Paris (Division Dufour)

En janvier, les armées alliées étaient réunies sur la Meuse et la Marne, et les troupes françaises autour de Chalons-Vitry où Napoléon installe son Q-G. Il décide de vaincre séparément les deux armées de Bohème et de Silésie, disant que 50.000 hommes et lui faisaient 150.000 hommes ! Mais il n'en avait que 35.000. Il rameute ses troupes de Paris et du Sud-Ouest.

Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre qu'il soit formé un nouveau bataillon au 2e léger, au 4e léger et au 15e léger ; un 7e bataillon au 29e léger ; un 3e au 135e ; un au 155e, et qu'on complète les trois bataillons du 113e. Donnez ordre que tous ces bataillons soient formés dans la journée de demain. On pourra, en conséquence, réduire les 5es bataillons à deux compagnies.
La 1re division de la réserve de Paris sera composée de la manière suivante :
1re brigade : deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel ; un du 12e léger, un du 15e léger, commandés par un major ; un du 2e léger, un du 4e léger, commandés par un major ...
Total de la division, treize bataillons.
Jeudi, 6, je passerai la revue de cette division.
Elle sera commandée par un général de division et par deux généraux de brigade. Il y sera attaché deux batteries d'artillerie ...
Aussitôt que j'aurai passé cette division en revue, elle se réunira à Nogent ...
Vous remarquerez que ces bataillons ont tous leur régiment à la Grande Armée. Chaque bataillon rejoindra son régiment à la Grande Armée, quand la réserve sera dissoute et que l'ennemi aura été chassé du territoire. L'organisation de l'armée de réserve n'est donc qu'une manière de faire passer ces bataillons à leur destination, puisque presque tous passent aux environs de Paris et de Troyes pour se rendre à l'armée ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21057 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37719).

Le même 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant de la 1re Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... J’ai ordonné également qu’il fût formé un nouveau bataillon ... au 2e léger qui a 1 000 hommes présents qui doit recevoir 600 conscrits et qui par conséquent aura 1 600 hommes ...
C’est donc 6 nouveaux bataillons qu’il faut que vous formiez pour que je les voie à la parade de jeudi.
La réserve de Paris sera composée de 2 divisions, savoir :
1re division
1re brigade
2 bataillons du 29e léger commandés par le colonel ; 1 bataillon du 12e, 1 bataillon du 15e commandés par un major ; 1 bataillon du 2e, 1 bataillon du 4e commandés par un major
6 ...
Je conçois qu’à la parade du jeudi plusieurs des bataillons nouveaux que nous formons seront incomplets mais ne seraient-ils que de 300 hommes, il est toujours bon que j’en voie les cadres
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37725).

Le 7 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "J'avais désiré que le général Gérard commandât la réserve de Paris. Je ne sais où est ce général. Il faut donc me trouver un autre général de division et deux généraux de brigade qui soient à Paris et que je ferai partir avec la division de réserve pour prendre position à Nogent.
Cette division doit être ainsi composée :
1re brigade : un bataillon du 2e et un du 4e léger, commandés par un major ; un bataillon du 12e et un du 15e léger, commandés par un major ; deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel du régiment ...
Total de la division, treize bataillons. Il faut diriger de suite un général de division, un adjudant commandant, deux généraux de brigade (le colonel du 113e commandera la 3e brigade), un commandant d'artillerie, un officier du génie, un commissaire des guerres.
Quand les deux batteries d'artillerie seront-elles prêtes ?
Il faut aussi attacher à la division une compagnie de sapeurs avec ses outils, une ambulance de quatre caissons.
Mon intention est de réunir cette division à Nogent et à Troyes, les deux premières brigades à Nogent et la troisième à Troyes.
Il faudrait faire partir le plus tôt possible les quatre bataillons qui sont le plus en état, quand même ils seraient de brigades différentes.
Il faut commencer demain à faire tirer à poudre et après-demain à la cible, et cela par toute la division. Ils partiront d'ici avec quatre paquets de cartouches. Il serait donc nécessaire que les ordres soient donnés à Nogent pour préparer le logement et les vivres de ces troupes.
J'aurai besoin avec cette division d'un général de cavalerie et d'un millier de chevaux.
Donnez l'ordre au général Nansouty, à qui je l'ai dit verbalement, de se rendre à Versailles demain, pour passer la revue de la cavalerie et organiser un millier de chevaux.
Le général Gérard commandera les deux divisions.
Il faut désigner le général qui partira avec l'avant-garde
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21068 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37755).

Le 8 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître quand les trois bataillons du 113e seront rendus à Troyes et quand les bataillons du 135e, du 155e, du 2e léger, du 4e léger, du 15e léger et le 7e du 29e léger pourront partir de Paris.
Réitérez à tous ces bataillons l’ordre de former leurs ambulances régimentaires ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37761).

Le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Paris : "La division du général Dufour, qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de treize bataillons.
... Un bataillon du 2e léger
(le 7e), un bataillon du 4e léger, commandés par un major, sont partis ce matin pour Nogent-sur-Seine. Donnez ordre que ces deux bataillons s’arrêtent à Meaux ; et aussitôt que les bataillons du 135e et du 155e seront complétés à Paris, ils rejoindront également à Meaux. Il faut qu’un des généraux de brigade de la division Dufour se rende à Meaux pour en prendre le commandement ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37780).

Toujours le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Une brigade de la division de réserve composée : d’1 bataillon du 32e, 1 bataillon du 58e, 1 bataillon du 12e léger, 1 bataillon du 29e léger ; 4 bataillons
Est partie le 9 sous les ordres du général Jarry pour se rendre à Nogent-sur-Seine ; cette brigade arrivera le 12.
Vous avez fait partir aujourd’hui 10 : 1 bataillon du 2e léger, 1 bataillon du 4e léger : 2 bataillons
Donnez ordre que ces 2 bataillons s’arrêtent à Meaux où vous les ferez rejoindre par les bataillons des 135e et 155e aussitôt que ces 2 bataillons seront complets.
Il faut qu’un général de brigade se rende à Meaux pour prendre le commandement de cette 2e brigade.
Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger sera complet à Beauvais, vous le dirigerez sur Nogent-sur-Seine.
Aussitôt que le 7e bataillon du 15e léger sera complet, vous le dirigerez également sur Nogent-sur-Seine.
Au surplus vous prendrez mes ordres avant de faire partir ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37792).

Le même 10 janvier 1814, le Général Hulin écrit à son tour, depuis Paris, au Duc de Feltre : "D'après de nouvelles dispositions que Sa Majesté m'a fait connaître directement, je viens de donner ordre à M. le général Chanez de diriger de Melun sur Meaux les 7e bataillon du 2e léger et 6e bataillon du 4e léger qui sont partis aujourd'hui de Paris et qui devaient se rendre à Nogent-sur-Seine. Sa Majesté me mande que ces deux bataillons resteront jusqu'à nouvel ordre à Meaux où je les ferai rejoindre par les 3e bataillons des 135e et 155e, aussitôt que ces deux bataillons seront complets. L'Empereur ajoute qu'il faut qu'un général de brigade se rende à Meaux pour prendre le commandement de cette 2e brigade" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2707).

Le 11 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'ennemi ayant passé la Sarre, il est à craindre que les nouveaux conscrits qui n'étaient pas encore arrivés à Metz, Verdun et dans les places des 3e et 4e divisions militaires, ne soient interceptés. Il faut donc me faire pour la 3e et la 4e divisions un travail semblable à celui qui a été fait pour la 5e division.
Ne serait-il pas convenable de former de nouveaux bataillons aux 2e, 4e, 12e, 15e, 29e, 5e léger ;
aux 32e, 58e, 135e, 155e, 149e, 121e, 122e, 138e, 142e, 26e, 82e, 132e, 141e, 66e, 15e, 70e, 86e, 47e, 140e de ligne, et aux régiments de marine qui sont à Brest et à Cherbourg ?
Cela ferait une trentaine de bataillons qui, se formant dans les provinces de l'ouest, pourraient venir renforcer l'armée de réserve, sans crainte d'être troublés en route par l'ennemi.
Faites-moi connaître la situation de ces régiments, les conscrits qu'ils doivent recevoir, et ceux qu'on pourrait leur donner sur 1815, pour compléter ces nouveaux bataillons.
Beaucoup de régiments se trouvent enfermés dans les places d'Alsace ou servent de garnison aujourd'hui aux places de la Moselle et de la Sarre.
Faites-moi connaître les régiments et cadres d'infanterie qu'on pourrait tirer de toutes les places menacées pour venir sur Paris recevoir des conscrits de 1815 et ce qu'il y aurait des conscrits des 300.000 hommes, afin qu'il ne reste dans ces places que des cadres proportionnés au nombre d'hommes qui s'y trouveront
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6378 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37805).

Le 22 janvier 1814, l'Empereur dicte, à Paris, un Plan de campagne : "Voir Gourgaud qui connaît les mouvements d'artillerie pour étudier le mouvement du projet suivant.
Je suppose que l'ennemi ne le dérange pas et se contente de se rallier sur la Meuse.
Ceci posé, voici un projet :
... Les 2 bataillons du 2e et 4e d'infanterie légère sont à Châlons. Faire connaître combien il leur faut de jours pour se rendre à Bar-sur-Aube ...
Enfin, quand est-ce que je pourrai prendre l'offensive avec les forces suivantes :
... 2 bataillons d'infanterie légère à Châlons
"; ce à quoi les Bureaux de la guerre répondent, à la 1ère question : "Il faut 4 jours" et à la 2e : "Partis le 23, arrivés le 26, 4 jours" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1302).

Le même 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major génral de la Grande Armée : "La division Rottembourg, forte de 8 bataillons de la Garde, arrive le 24 à Châlons. Le général Lefebvre-Desnouettes, avec 2 000 hommes de cavalerie de la Garde, y arrive le même jour.
Trois bataillons de la division du général Dufour, commandés par le général Bellair y arrivent le 24 ou le 25.
Il faudra mettre sous les ordres du général Bellair les bataillons du 2e et du 24e d’infanterie légère, s’il n’y a pas de général de brigade, attendu que ces bataillons sont de la même division ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37884).

Toujours le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général d'Hastrel, Directeur de la Conscritption militaire, à Paris : "Il paraît que la division de réserve de Bordeaux n'avait au 20 janvier que 3,092 hommes pour dix bataillons ; que les bataillons du 2e d'infanterie légère et du 36e de ligne sont partis et que la conscription des 300,000 hommes ne fournira pas suffisamment pour compléter les quatre divisions de Bordeaux, Toulouse, Nîmes et Montpellier. Il serait donc convenable de lever la conscription de 1815 dans les vingt-quatre départements du Languedoc, et de donner tout cela pour compléter les quarante bataillons de ces quatre divisions" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21124 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37890).

Le 23 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général, à Châlons : "Je reçois votre lettre du 21 au soir. Je serai le 25 au matin à Châlons.
Notre armée s'est renforcée à Lyon, et l'ennemi s'en est éloigné.
Des patrouilles ennemies sont entrées à Châtillon-sur-Seine, venant de Langres.
Le 24 doit arriver à Châlons le général Lefebvre-Desnoëttes avec 2,400 hommes à cheval de la Garde, y compris le 1er de lanciers, qui est arrivé à Reims le 23 et rejoindra le 24 le général Lefebvre-Desnoëttes à Châlons. Je donne ordre à ce général de prendre deux batteries à cheval de la Garde à Châlons. Il prendra sous ses ordres la division Rottembourg, de la jeune Garde, qui arrive à Châlons le 24, les bataillons du 2e et du 4e léger qui sont à Châlons, la brigade du général Belair qui y arrive le 24, composée des 15e, 135e et 155e, et seize pièces de canon ; ce qui fait cinq bataillons de la division Dufour.
Le général Lefebvre-Desnoëttes sera donc à Vitry le 25 avec 2,400 chevaux, 8,000 hommes d'infanterie et vingt-huit pièces de canon. Il prendra en outre avec lui soixante pièces de canon, appartenant à la Garde, qui doivent se trouvera Châlons, et entre autres les deux batteries de 12 ; ce qui portera alors son artillerie à quatre-vingt-huit pièces de canon.
Je serai à Vitry en même temps que le général Lefebvre-Desnoëttes.
Mon intention est que la 2e division de jeune Garde, qui est avec le duc de Raguse, vienne avec le prince de la Moskova ; je vous en ai déjà donné l'ordre hier ; de sorte que le prince de la Moskova aura deux divisions ou environ 16,000 hommes et trente-deux pièces de canon.
Le général Gérard est à Brienne avec sept bataillons ou environ 5,000 hommes et huit pièces de canon.
Le duc de Trévise est à Bar-sur-Aube avec 9,000 hommes de vieille Garde, 2,400 chevaux et soixante pièces de canon.
En réunissant donc les deux divisions du prince de la Moskova, la troupe du général Gérard, la division Rottembourg, le général Lefebvre-Desnoëttes, le duc de Trévise, je compte avoir une trentaine de mille hommes d'infanterie, 5,000 chevaux, cent quatre-vingt-huit bouches à feu. J'aurai de plus les 10,000 hommes, les 5,000 chevaux du duc de Bellune, les 14,000 hommes d'infanterie du duc de Raguse, ses 4,000 chevaux, ses soixante bouches à feu. Je me trouverai donc avec 50 à 60,000 hommes d'infanterie, 12 à 14,000 de cavalerie, trois cents bouches à feu, c'est-à-dire avec une armée de 80,000 hommes.
Il faut que tout cela ait ses cartouches et du pain, car dès le 26 je veux reprendre l'offensive et porter le désordre dans toutes les colonnes ennemies.
Faites-moi connaître au juste l'état de situation de tous les corps
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21127 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37893).

Le même 23 janvier 1814, l'Empereur adresse, de Paris, ses Instructions pour le Capitaine Caraman, son Officier d'Ordonnance, à Paris : "Caraman partira dans la journée pour se rendre à Châlons, où il m'attendra. Il portera la lettre ci-jointe au général Ruty, et, s'il y trouvait quelque chose d'obscur, il se le ferait expliquer par Gourgaud. Le général Lefebvre-Desnoëttes arrive demain 24 à Châlons avec la division Rottembourg, avec la brigade composée des trois bataillons des 15e, 135e et 155e, que commande le général de brigade Belair, enfin avec deux batteries à pied de la ligne et avec les deux batteries de la Garde de la division Rottembourg.
Le général Lefebvre prendra à Châlons le bataillon du 2e et celui du 4e d'infanterie légère, qu'il mettra sous les ordres du général Belair, si ces deux bataillons ne sont pas commandés par un général de brigade ; et ce général se mettra en marche le 25 pour Vitry avec les 1,100 hommes de cavalerie qu'il mène avec lui, avec les 600 hommes de cavalerie que commande le général Dautancourt, et qui sont à une journée en arrière (Caraman rencontrera ce régiment et l'engagera à accélérer sa route afin de pouvoir coucher le 25 entre Châlons et Vitry), avec le 1er de lanciers polonais de la Garde, qui doit arriver le 22 à Reims. Caraman s'assurera que le général Belliard lui a envoyé l'ordre de se rendre à Châlons ; de là, ce régiment continuera sa route pour se rendre à Vitry, sous les ordres du général Lefebvre-Desnoëttes, qui, par ce moyen, aura avec lui, le 25, à Vitry, 2,600 hommes de cavalerie, la division Rottembourg, qui est forte de neuf bataillons, et les cinq bataillons de la brigade du général Belair de la division Dufour; ce qui lui fera quinze bataillons d'infanterie, faisant à peu près 8 à 9,000 hommes, et 2,600 de cavalerie. Il aura l'artillerie suivante : deux batteries d'artillerie à cheval de la Garde, qu'il prendra à Châlons pour le service de sa cavalerie ; deux batteries de la division Rottembourg, qui sont avec cette division ; deux batteries de la ligne qui sont avec la brigade Belair ; deux batteries de 12 de la Garde, que le général Lefebvre prendra à Châlons, et en général tout ce qu'il y a de l'artillerie de la Garde à Châlons ; ce qui fera au moins soixante bouches à feu de la Garde et vingt-six de la ligne ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21128).

Le 24 janvier 1814, à Paris, l'Empereur dicte des Notes au Major Allent : "Un bataillon du 2e léger, un du 36e de ligne, un du 10e d'infanterie légère, sont partis de Bordeaux. Les diriger par le plus court chemin sur Fontainebleau et Pont ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6418).

Le même 24 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre … Il arrive à Tours deux bataillons, du 2e d'infanterie légère et du 36e de ligne, qui viennent de Bordeaux ; il faudrait les diriger sur Orléans et de là sur Fontainebleau …" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37910).

Toujours le 24 janvier 1814, Bertrand écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Un bataillon du 2e léger et un du 36e de ligne sont partis de Bordeaux. Sa Majesté approuve que le général Lhuillier les ait envoyés sans être habillés ; on complètera leur habillement à Paris. Il faudrait supprimer les séjours que ces deux bataillons doivent faire à Poitiers et Vendôme ; ce qui les fera arriver à Paris le 6 février. Si les circonstances faisaient désirer d'avoir promptement ces deux bataillons, on les ferait venir de Tours en poste ; arrivés à Paris, on les complétera de ce qui leur manque" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2745).

Le 26 janvier 1814, le Général Belliard écrit, depuis Châlons, à Kellermann : "Monsieur le duc de Valmy, l'Empereur vient de donner des ordres pour que M. le maréchal duc de Trévise qui est à Vendeuvre près Troyes, la division du général Gérard qui est entre Arcis-sur-Aube et Brienne-le-Château, et le général Ricard qui est aux Islettes, se portent sur Vitry.
L'intention de Sa Majesté est de déboucher par Saint-Dizier pour attaquer ce qu'il y a devant, le culbuter et se porter sur Joinville pour être derrière le corps de Gyulai.
M. le maréchal duc de Tarente reçoit l'ordre de venir entre Verdun et Châlons occuper la position des Islettes près Sainte-Menehould.
Le maréchal duc de Bellune doit se réunir tout entier à Saint-Dizier, appuyé par le duc de Raguse qui sera placé entre Vitry et Saint-Dizier.
Les 1re et 2e divisions de jeune garde sont réunies à Vitry sous les ordres du prince de La Moskova.
D'après les ordres de l'Empereur, je viens d'ordonner à la division de tirailleurs du général Rottembourg, à la cavalerie de la garde du général Dautancourt et au 1er régiment de chevau-légers polonais de partir aujourd'hui pour se rendre à Vitry où ils seront sous les ordres du général Lefebvre-Desnoëttes.
Je donne le même ordre aux trois bataillons des 15e léger, 135e et 155e régiments de ligne qui sont ici ; mais ces trois bataillons ne partiront de Châlons avec leurs deux batteries d'artillerie à pied qu'après le départ de l'Empereur. Si le général Belair n'est pas arrivé, le général Le Fol en prendra le commandement. Ils se réuniront à Vitry au bataillon du 2e léger qui est dans cette place ; ce qui portera cette brigade à quatre bataillons.
Quant à vous, M. le maréchal, l'intention de l'Empereur est que vous restiez à Châlons avec la garde nationale, les voltigeurs, le bataillon des employés des douanes et huit pièces d'artillerie
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6425).

Le 28, Napoléon se porte sur Brienne et l'armée de Blucher. Celui-ci doit décrocher mais rejoint l'armée de Bohème.

Le 31 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez ordre que le 7e bataillon du 2e léger soit donné à la division Ricard qui a déjà le 3e. On égalisera les deux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le 4e léger, le 6e bataillon sera réuni à son 3e bataillon qui est à la division (division Ricard). On les égalisera.
La division du général Gérard se trouvera alors diminuée de 2 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37945).

Le 31 Janvier, Marmont a de la difficulté pour rallier les forces de l'Empereur. Napoléon se replie sur la Rothière et doit accepter le combat. Le Corps de Marmont est à l'aile gauche. La bataille est sanglante et Napoléon doit se replier. Les Alliés perdent provisoirement sa trace. Le Chef de Bataillon Haudebourt est tué le 1er février à Geinville.

Le 3 Février, l'Empereur arrive à Troyes et appelle à lui de nouvelles troupes.

"Troyes, 3 février 1814.
Au général baron Pajol, commandant la 2e division de cavalerie de réserve, à Nogent sur Seine.
Monsieur le Général Pajol, il doit y avoir à Montereau quatre bataillons arrivant de Bordeaux, savoir : un du 2e léger
(le 6ème), un du 10e, un du 36e et un quatrième. Faites diriger ces quatre bataillons en toute diligence sur Nogent-sur-Seine. Il doit y avoir plusieurs bataillons qui appartiennent à la réserve de Troyes, à Fontainebleau, Montargis, Pont ou Montereau : faites-les diriger en toute diligence sur Nogent. Il doit y avoir plusieurs bataillons de gardes nationales à Melun, à Montereau : si ces bataillons en valent la peine, sont armés et peuvent être de quelque service, réunissez-les également à Nogent. Une division de dragons venant d’Espagne et qui arrive le 8 a ordre également de venir sur Nogent. Cela me réunira donc en peu de jours sur ce point une armée importante" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21173 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37988).

"Troyes, 3 février 1814.
Au maréchal Marmont, duc de Raguse, commandant le 6e corps de la Grande Armée, à Arcis-sur-Aube.
Monsieur le Duc de Raguse, j’ai donné l’ordre au général Ricard de se rendre à Aubeterre avec sa division (dont le 3e bataillon du 2eme Léger), que j’ai augmentée de quatre bataillons, ce qui la portera à 4,000 hommes; il doit rester là pour s’y compléter et marcher ensuite sur Arcis ou sur Troyes, suivant le plan d’opération que je prendrai
".

Le même 3 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... La division Ricard ne sera plus composée alors que du :
2e léger formant 2 bataillons 700 h ; 4e id. 2 bataillons 700 h ; 6e id. 1 bataillon 300 h ; 9e id. 1 bataillon 500 h ; 16e id bataillon 300 h ; 40e de ligne 1 bataillon 170 h ; 50e id. 1 bataillon 400 h ; 136e id. 1 bataillon 400 h ; 138e id. 2 bataillons 500 h ; 142e id 2 bataillons 800 h ; 144e id 1 bataillon 300 h ; Total 15 bataillons formant 5000 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37977).

Le 5 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général, à Troyes : "La division Leval, avec les généraux de brigade Pinoteau et Montfort, doit arriver demain 6 à Nogent-sur-Seine, avec dix bataillons formant 6,000 hommes et une compagnie d'artillerie. Ils y trouveront quatre batteries d'artillerie ou trente-deux pièces, que le général Sorbier y a destinées. Le 8 la 9e division, commandée par les généraux Boyer, Gauthier et Chassé, forte de dix bataillons, arrivera également à Nogent.
Voilà donc deux divisions ou 12,000 hommes et trente-deux bouches à feu que du 6 au 8 nous aurons réunis à Nogent.
La division de dragons du général Trelliard arrivera plus tard.
Je pense qu'il faut envoyer le maréchal duc de Reggio à Nogent pour prendre le commandement de ces deux divisions, qui forment un corps d'armée conformément à l'ordre du jour que je vous envoie.
Le 2e d'infanterie légère et le 36e de ligne partent de Paris le 6 février et arriveront le 10 à Nogent ; le 10e léger arrive le 6 à Fontainebleau, et par conséquent le 8 ou le 9 à Nogent.
Vous donnerez les ordres suivants : le bataillon du 10e d'infanterie légère fera partie de la 7e division, où il sera réuni à son régiment, ce qui portera cette division à onze bataillons : le 2e léger sera réuni à la division Ricard, ce qui formera trois bataillons de ce régiment à cette division ; le 36e, n'ayant rien à l'armée, si ce n'est au 1er corps qui est dans le Nord, fera partie de la division Lagrange. Donnez les ordres en conséquence ...
Ainsi il y aura à Nogent : deux divisions d'Espagne, 12,000 hommes et trente-deux bouches à feu ; une division de la Garde, 6,000 hommes et deux bouches à feu ; 1,200 chevaux du général Bordesoulle, 1,200 chevaux du général Pajol et douze bouches à feu ; les bataillons des 2e, 10e et 36e et plusieurs bataillons de la réserve de Paris. Le maréchal que j'y envoie pourra donc réunir demain et après-demain 21,000 hommes d'infanterie, quarante-six bouches à feu et 2,400 chevaux ; au total, une armée de 25,000 hommes.
C'est cette considération qui m'a porté à rester à Troyes ; c'est aussi ce qui me porte à désirer que le grand quartier général, les administrations et les parcs se rendent à Nogent, puisqu'ils y seront sous la garde et l'escorte d'une armée aussi considérable
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21184 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37997).

Le 6 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Maréchal Marmont, commandant le 6e Corps de la Grande Armée : "Mon cousin, il doit arriver ce jour 6 à Nogent-sur-Seine, 2 bataillons de la Garde. Il doit y arriver également 2 bataillons de la Garde venant de Châlons ; ce qui fera 4 bataillons de la Garde.
Il arrivera demain 7 à Nogent une colonne de 3000 hommes de la Garde dont 800 chevaux et 2 pièces de canon. Ils sont partis le 4 de Paris.
C'est donc une division de 5000 hommes qu'il faut réunir à Nogent et qui doit être disponible aujourd'hui à Provins et à Nogent et qui le sera demain 7 à Nogent.
Ce soir 6, couchera à Nangis une division venant d'Espagne, forte de 6000 hommes. Elle sera donc, demain 7, de bonne heure, à Nogent.
La seconde division venant d'Espagne y arrivera le 8.
32 bouches à feu du parc doivent y être arrivées.
Le 6e bataillon du 10e léger y arrivera le 7.
Le 6e bataillon du 2e léger et le 6e du 36e de ligne y arriveront le 8.
Il y aura donc à Nogent, le 7, une division de la Garde de 5000 hommes, le 7 et le 8 deux divisions venant d'Espagne 12000 hommes et 3 bataillons des camps de Bordeaux, c'est-à-dire la valeur de 20000 hommes
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38013).

Le 7 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Duc de Feltre : "Faites-moi connaître si je puis compter que le 6e bataillon du 36e régiment de ligne et celui du 2e léger arriveront à Nangis demain 8 ...
Il serait nécessaire d'envoyer à Nangis 400.000 cartouches afin de pouvoir garnir les gibernes de ces troupes à leur arrivée
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6429 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38024).

Grâce à des renforts, un nouveau corps d'armée est donné à Oudinot.

"Nogent, 8 février 1814.
ORDRE.
Article premier. Il sera formé un 7e corps de la Grande Armée.
Art. 2. Ce corps sera composé de vingt-six bataillons venant d’Es­pagne et de Bordeaux, formant deux divisions de treize bataillons chacune, conformément à l’état joint au présent ordre.
Art. 3. La division Leval (7e) se réunira à Provins, et la division Boyer (9e) à Nangis. (1er et 2e du 2ème Léger).
Art. 4. Deux batteries à pied seront attachées à chacune des deux divisions.
Une batterie à cheval sera attachée au 7e corps d’armée.
Art. 5. Le maréchal duc de Reggio (Oudinot) commandera le 7e corps d’armée
".

Le même 8 février 1814, le Prince de Neuchâtel écrit : "En exécution des ordres de l'Empereur, le général Pajol se porte sur Sens avec 1,200 chevaux, son artillerie, 5 à 6,000 gardes nationaux et des troupes de ligne.
Son corps se trouve ainsi réparti, le 7 février :
... En seconde ligne, à Montereau, Moret, Nemours, Montargis :
3 à 4,000 hommes d'infanterie ; 800 chevaux ; 1 bataillon du 36e ; 1 bataillon du 2e léger.
L'Empereur recommande au général Pajol que les postes ne doivent pas être éparpillés et peu nombreux, parce qu'ils peuvent être enlevés ; tandis que tous les jeunes gens ensemble en imposent d'avantage à l'ennemi.
Il le prévient que le duc de Reggio marche sur la droite, et qu'il pourra prendre des ordres
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 374).

Les Alliés décident de marcher sur Paris mais séparent leurs armées de Bohême et de Silésie. L'Empereur profite de leur faute et va s'attaquer à l'Armée de Silésie de Blücher à Champaubert le 10 Février. Les Coalisés se sont trop étagés dans leur marche. Napoléon engage d'abord le Corps de Sacken qu'il anéantit. La Division Ricard participe à la victoire en s'emparant du village de Baye. On prit 21 canons, 3 Généraux et 2000 prisonniers.

Puis Napoléon met cap à l'Ouest pour prendre à revers les restes du Corps de Sacken et celui de York. C'est la bataille de Montmirail où la Division Ricard, renforcée de beaucoup de jeune conscrits, les fameux "Marie Louise", donne encore devant le village de Marchais qui change 5 fois de mains. Le Corps de York est sérieusement entamé et se replie.

Positions du 2e Léger après Champaubert : 1er et 2e Bataillons du 2e Léger à la Division Boyer (7e Corps Oudinot); 3e, 6e et 7e Bataillons à la Division Ricard (6e Corps Marmont).

Le 13, les Français sont devant Château-Thierry. Marmont est envoyé contenir Blucher. Le Duc de Raguse, en infériorité numérique, doit se replier jusqu'à Vauchamps. Le Chef de Bataillon Bodu est blessé.

Le même 13 février 1814, à Château-Thierry, l'Empereur est informé que "Un bataillon de 600 hommes, tiré des 2e, 4e et 12e légers, a été envoyé à Lagny pour occuper le pont et observer les partis ennemis"; ce dernier répond : "C'est une grande maladresse que d'employer ainsi des bataillons rompus. Il est plus convenable de faire verser ces hommes dans les cadres du général Fririon et d'organiser deux bons bataillons. Faites faire cette opération le plus tôt possible" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6437).

Le 14, Marmont contre-attaque avec ses Division Ricard et Lagrange, rejoint par l'Empereur et une partie de sa Garde. Les Coalisés sont balayés par la cavalerie française et Blucher doit s'enfuir.

Malheureusement, l'Armée de Bohême de Schwarzemberg a continué sa progression et n'est plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de Paris. L'Empereur doit donc tomber sur le flanc de la colonne de droite de l'Armée de Bohême. Marmont et Mortier doivent rester en couverture face à Blücher qui se remet de sa défaite. Et tandis que Napoléon, à Montereau, le 18 février, a fait refluer l'Armée de Bohême vers Troyes et que les Coalisés parlent de négociations, Blücher, qui a reçu des renforts, décide de reprendre sa marche sur Paris.

Le 19 février 1814, l'Empereur écrit, depuis le Château de Surville, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, vous m'écrivez que vous ne pouvez pas former la 2e brigade de la réserve de Paris. Je ne partage pas votre opinion à cet égard, puisque je vois que le 32e a, à son dépôt, 700 hommes ; le 58e, 700 ; le 61e, 300 ; le 88e, 500 ; le 155e, 1,100 ; le 153e, 1,200 ; le 2e léger, 600 ; le 4e, 400 ; le 12e, 600 ; le 15e, 300, etc. Or tous ces régiments n'ont pas de bataillons complets à fournir, et n'ont que cinq bataillons. Vous pouvez donc prendre là-dessus de quoi compléter, à 400 hommes, huit ou dix bataillons. En agissant ainsi, je pense que, demain 20, cette 2e brigade peut être formée et se porter à Charenton. Ayez soin qu'elle ait sa batterie.
Je manque de canonniers ; il serait nécessaire de m en envoyer deux compagnies complètes
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38224).

Simultanément, les forces de Napoléon avancent vers Troyes à la poursuite de l'Armée de Bohême et envoie vers Mery sur Seine le Corps du Général Oudinot (voir Division Boyer) qui se heurte au Corps du Général Sacken de l'Armée de Silésie. Les combats durent deux jours. Les Capitaines Delort, Vinay, Lusignol et Valentin du 2ème Léger y sont blessés.

Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons. Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ; les 500 hommes qui sont au 5e bataillon du 29e ; les 340 hommes qui sont au 5e bataillon du 3e léger ; les 300 hommes qui sont au 15e 1éger ; les 700 qui sont au 12e ; les 900 qui sont au 9e ; les 600 qui sont au 2e. Voilà donc de quoi avoir sur-le-champ 4 bataillons, chacun de 4 ou 500 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).

Les Français finissent par entrer dans Troyes après des combats. Napoléon y restera jusqu'au 27 février. Apprenant que Mortier et Marmont ont été accrochés par l’Armée de Silésie, il se porte à leur secours. Mortier et Marmont doivent repousser Blücher sur Soissons (qui devait tenir) tandis qu'il lui coupera la retraite. Hélas, Soisson se rend aux Coalisés, ce qui leur permet de se servir du pont et de passer sur la rive droite de l'Aisne et ruine la manœuvre de Napoléon. L'Empereur espère encore, en passant l'Aisne à Berry au Bac et poussant sur Laon, pouvoir se porter sur les arrières de l'ennemi.

Le 7 Mars a lieu la bataille de Craonne. Mais les Alliés ont pu, encore une fois, se replier. Napoléon continue à poursuivre Blücher. Le 9 mars, il le retrouve à Laon. Le Corps de Marmont est destiné à couper la route entre Laon et Reims et donc la liaison avec Schwarzemberg. Mais Marmont arrive fort tard avec peu d'hommes et se fait surprendre à Athies ; ses troupes se débandent en grande partie. Le 11 Mars, les Français se replient sur Soissons.

Napoléon décide alors de reprendre Reims. Ce sera une de ses dernières victoires de la campagne de 1814. Il pense, avec la poignée d'hommes qui lui reste, ensuite se jeter vers l'Est, rallier les garnisons et couper les lignes de l'Armée de Bohême. Mais il faut pour cela que Paris résiste. Il rencontre les Coalisés à Arcis sur Aube le 20 mars. Pendant ce temps, Marmont et Mortier se sont retrouvés isolés et ne peuvent rejoindre le "gros" des forces impériales.

Le 6e Corps de Marmont (et par conséquent des hommes du 2e Léger), prend encore part aux combats de La Fère Champenoise, Cezanne et de la Ferté Gaucher qui précédent l'arrivée des Alliés devant la capitale. Il livre les ultimes combats devant Paris, le 30 Mars, près de Montreuil. Le lendemain, les souverains alliés feront leur entrée dans la capitale. Le 31, Napoléon arrivait à marche forcée à Fontainebleau.

Le 6 Avril, l'Empereur signait son abdication.

LA PREMIERE RESTAURATION

Dès le mois de mai, l’infanterie légère est réorganisée. Le 2e Léger se rebaptise, Régiment de la Reine Infanterie Légère. Il n y a plus que 3 Bataillons de 6 Compagnies dont une de Carabiniers et une de Voltigeurs. Les effectifs sont renforcés par les autres Régiments d'infanterie légère dissouts.

Le 10 mai 1814, Napoléon ordonne, à Porto-Ferrajo : "... Cadres des 35e et 2e léger. — Cela fera près de 400 hommes. On les tiendra prêts à partir d'ici à demain. On placera sur la goélette autant d'hommes qu'on pourra ; on s'entendra avec le colonel Campbell pour les faire partir. On fera le service avec le bataillon français, que je verrai lundi. Ainsi cela peut partir mardi. S'il y a difficulté pour le départ, les caserner à Piombino.
Pour le 35e, voir de quel pays ils sont ; voir le général Dalesme. Je ne veux que de bons officiers, parce que ma Garde est une pépinière où j'en trouverai tant que j'en voudrai ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21568 - Note : Campbell est un Commissaire anglais).

Le Régiment de la Reine stationne à Paris, rue Babylone.

En juin est nommé à sa tête : Edmé Charles Le Paige, Baron Dorsenne, ex Colonel du 8e Tirailleurs de la Garde, qui assure Louis XVIII de sa fidélité. Il reçoit la croix de Saint-Louis.

Vers le 1er août 1814, le Corps d'armée du Général comte Maison, Gouverneur de Paris et commandant de la 1re Division militaire, comprend deux Divisions d'infanterie, aux ordres des Généraux Ledru des Essarts et Claparède. La division des Essarts se compose des deux Brigades Fézensac (1er et 2e Régiments de ligne) et Conchi (1er et 2e Régiments d'infanterie légère) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 157).

Le 20 septembre 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence six états en double expédition avec mémoires de proposition et pièces à l’appui.
Le 1er pour la solde de retraite en faveur de M. Barthelmy Arnaud, lieutenant au 2e régiment d’infanterie légère, qui se trouve en ce moment à l’hôpital de Marseille ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 244).

Le Régiment est visité, le 30 septembre 1814, par le Duc d’Angoulême, très content de sa tenue et de son excellent esprit, d'après les gazettes.

Les uniformes sont mis au nouveau goût du jour en enlevant des précédents toute allusion à l’ordre impérial.

Les Officiers royalistes du Régiment protestent, en janvier 1815, de la duplicité de leur chef. Une enquête le blanchit cependant. C'est alors que débarque en mars Napoléon, s'étant échappé de son ile d'Elbe.

LA DERNIERE CAMPAGNE DE 1815

Brevet de Maitre daté du 18 mai 1814 du 2e Léger
Brevet de Maitre daté du 18 mai 1814 (Communication de M. Lint que nous remercions)

Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 2e Léger fait partie de la 1ère Division militaire; il doit être fourni par le Département de l'Eure-et-Loir, et son Dépôt doit être établi à Versailles (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).

Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison
1er dépôt général de Versailles
1ère division militaire ...
Eure-et-Loir : 2e léger à Paris ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).

Le 3 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mouton, commandant le 6e Corps de l’Armée du Nord : "… Faites-moi connaitre quand je pourrai voir le 4e bataillon du 2e de ligne, fort de 500 hommes ; 2 compagnies du 1er régiment, fortes de 200 ; 2 compagnies du 64e, fortes de 200 hommes ; 2 compagnies du 68e, fortes de 200 hommes ; le 4e bataillon du 1er léger, fort de 300 hommes ; le 2e du 2e, fort de 300 hommes ; le 4e, fort de 3 à 400 hommes …" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39523).

Le 5 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, faites donner :
... Au 2e léger : 250 habits, 250 vestes, 300 pantalons, 250 capotes, 250 shakos, 150 gibernes et 145 fusils ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39534).

Le 21 mai 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mouton, commandant le 6e Corps de l’Armée du Nord : "Faites-moi connaître combien les 1er, 2e, 3e, 14e, 29e, 33e, 40e, 69e, 70e de ligne, 1er, 2e, 4e léger, 3e étranger pourront faire partir d'hommes le 28 mai pour renforcer les bataillons de guerre ... ? ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39733).

Le 7 juin 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Faites venir à Paris le 3e bataillon du 52e qui est à Orléans. Vous lui ferez compléter son habillement et vous le ferez partir pour rejoindre son régiment. Faites également venir à Paris le 4e bataillon du 2e léger ; faites-lui compléter son habillement et faites-le partir pour l'armée" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1658 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39979).

/ UNIFORMES

Le 13 septembre 1798, Bonaparte fixe la couleur des poufs des différents corps d'infanterie; pour la 2e Demi-brigade d'infanterie légère, le pouf est vert (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 34).

Figure 1 et Figure 1bis : Uniformes de la 2ème Légère en Egypte 1799-1800. C'est à la fin de 1799 qu'après un habit de coton bleu très fragile et l'adoption d'une casquette, que les Demi-brigades de l'expédition d'Egypte prennent un habit de drap plus solide et de différentes couleurs pour se différencier (et à cause de la pénurie de drap bleu foncé). La 2eme Légère va adopter un habit vert foncé et il semble que la distinctive prévue (bleu) au collet parements et retroussis ait été remplacée par de l'aurore passepoilé de blanc. La casquette de cuir est ornée d'un pouf vert. Cet habit est porté avec un pantalon de drap blanc. Les Carabiniers gardent leurs épaulettes écarlates, et, s'ils le peuvent encore, le chapeau noir.

Figure 2 et Figure 3 : Les tenues du 2eme Léger en 1802-1804. A leur retour d'Egypte en France les hommes du 2eme Léger sont peu à peu rhabillés à la tenue d'ordonnance pour l'Infanterie légère et rééquipés. Un rapport d'inspection de la Demi-brigade par le Général Lecourbe à Genève le 26 pluviose an 10 nous apprend que : "La tenue est aussi bonne qu'elle peut l'être. Le corps n'étant pas habillé uniformément. L'habillement est en confection. Celui qui existe est vert et usé (c'est la tenue d'Egypte). L'équipement n'est pas complet. L'armement n'est pas uniforme; il y a des fusils de tout calibre et de toutes nations". Les Carabiniers, détachés un temps à Lyon pour la garde de Bonaparte, sont les mieux pourvus avec de plus le port d'un bonnet d'oursin. L'uniforme est de fond bleu, distingué d'écarlate au collet et parements et passepoilé de blanc. Les gilets sont blancs, les culottes bleues entrant dans des demi-guêtres grises ou noires voire blanches en grande tenue d'Eté. Les Fusiliers seront désormais en shako. Les plaques de shako (quand elles existent) et les boutons sont encore en laiton. Les shakos n'ont pas encore de jugulaires et cocarde et plumet sont portés sur le côté gauche.

Une revue d'inspection réalisée en 1803 par le Général Schauenbourg nous apprend "qu'il faudrait refaire les tenues de très mauvaise qualité (elles sont censées être neuves!) et changer les visières aux schakos". La taille des hommes est souvent inférieure à celle prévue par les règlements mais leur courage et leur discipline ont jusqu'à présent compensé cet inconvénient (sic).

Figure 3 : Les tenues du Bataillon d'Elite, 1805-1806. Le 16 Février 1804, Napoléon ordonne à Berthier de fournir des sabres, des épaulettes vertes ou rouges, des capotes et des bonnets qui manquent aux Compagnies des Grenadiers de la Réserve d'Arras.

Figure 3bis : Voltigeur du 2ème Léger, vers 1805. Formées en mai 1804, les Compagnies de Voltigeurs prennent le shako sans jugulaires. La plaque est encore de laiton. Les épaulettes et le collet sont jonquille. Les parements sont encore en pointe et écarlate comme en 1802-1803. Le sabre briquet des Compagnies d'élite a une dragonne jaune.

Figure 4 : Chasseur du 2ème Léger vers 1807 d’après Martinet. On remarquera le shako orné d’un cordon tressé blanc. La plaque losangique sur le devant est toujours en cuivre alors qu'elle devrait être en fer blanc depuis 1806 (voir photo dans le texte) mais ce détail est confirmé d’après des mémoires d’époque. Par contre les boutons sont bien en étain. La plaque réglementaire sera donc prise vers 1808. Le plumet et les épaulettes sont rouge et vert. Le reste de la tenue est classique pour l’infanterie légère. Les guêtres grises sont portées en concurrence avec les noires.

Figure 5 : Carabiniers du 2ème Léger vers 1807, d'après Martinet. On remarque que le bonnet d'oursin est toujours porté, avec cordon et plumets écarlates. Le reste de la tenue est reglementaire avec les épaulettes écarlates.

Figure 6 : Sous-officier (Sergent) de Chasseurs du 2e Léger en tenue de sortie vers 1808. Le shako a été amélioré en 1808 avec jugulaire de métal blanc, deux chevrons latéraux de renfort. La plaque est désormais réglementaire en métal blanc. Le cordon tressé est blanc mêlé d’argent. Pompon lenticulaire bordé de bleu céleste (couleur variables selon les bataillons) avec le numéro de la Compagnie. La tenue est classique ; on notera le galon argent de Sergent au-dessus des parements, galonné d’écarlate, ainsi que le chevron d’ancienneté écarlate, témoignant de 10 ans de service. Les épaulettes sont à corps rouge, franges vertes et tournantes argent. Le gilet "à la hussarde" vert à boutons et tresses blancs est par contre une fantaisie personnelle, qui ne peut se porter qu’en tenue de sortie ! Le sabre briquet a une dragonne verte avec gland mêlant vert et argent. Culotte longue bleue.

Figure 7 : Sergent Porte-fanion de Voltigeurs du 2e Léger vers 1809-1810 (dessin de Feist modifié d’après dessin d’époque). On remarque plusieurs détails intéressants. Le schako porte un grand plumet à base jaune et sommet écarlate. La plaque losangique et les jugulaires sont en métal blanc. Le cordon est porté en travers du shako et non pendant en demi-cercle comme habituellement. L’uniforme est classique pour l’infanterie légère. Les Voltigeurs du 2e Léger se distinguent par le collet et les pattes de parements jaunes chamois passepoilées de blanc et les galons des demi-guêtres chamois. Les épaulettes ont un corps jaune et des franges vertes, de même que la dragonne du sabre briquet est verte à gland jaune. Notre Sergent porte un galon argent au-dessus des parements. Son chevron d’ancienneté, la tournante de ses épaulettes, le galonnage supérieur de son schako sont aussi argent. Le fanion de sa Compagnie est écarlate, brodé d’un cor de chasse blanc. Le fanion pourrait être aussi de fond chamois.

Figure 8 : Carabinier du 2e Léger vers 1809-1810 (planche Martinet modifiée d’après dessin d’époque). Des éléments sont venus un peu modifier la silhouette du Carabinier de 1807 (voir figure 5) que l’on comparera utilement. Le bonnet d’oursin est toujours porté, mais les cordons et raquettes sont redevenus blancs comme pour tout le Régiment. Le plumet reste écarlate, signe de la fonction. Les épaulettes sont écarlates à tournantes blanches. Le collet et les pattes de parements sont écarlates, passepoilés de blanc. La dragonne du sabre briquet et le passepoil des demi-guêtres sont aussi écarlates. Mais ce qui est le plus caractéristique, ce sont les revers en pointe et le gilet blanc très raccourcis et donc porté très haut. Mode qui apparait vers 1809-1810.

Figure 8bis : Chasseur du 2e Léger vers 1810, d'après Martinet. La plaque losangique du shako est devenue de métal blanc vers 1807. Les plumets que le Régiment s'est procuré vers 1809 sont rouges à base verte pour les Chasseurs, rouges à base jaune pour les Voltigeurs et entièrement rouges pour les Carabiniers.

Figure 9 : Chasseur du 2e Léger fin 1812-1814, d'après Martinet. Le tenue est du nouveau règlement Bardin à revers entièrement fermés. Le plumet est entièrement vert et les épaulettes vertes à tournantes rouge. On remarque la plaque toujours losangique qui sera portée en concurrence selon les détachements du Régiment avec la nouvelle plaque à soubassement (voir photo). Le Chasseur a gardé son sabre briquet, contrairement au règlement qui le réserve aux Compagnies d’élite et Sous-officiers.

/ LES DRAPEAUX DU 2ème LEGER

Parti pour la campagne d'Egypte sans drapeau, la 2ème Demi-brigade légère, à la différence des 21e et 22e Légère pour lesquelles Bonaparte en a fait confectionner en 1798 à l'Armée d'Italie, en a fait certainement confectionner un en Egypte.

En 1802, elle reçoit des drapeaux du modèle Consulat.

En 1804, elle reçoit trois Aigles et drapeaux du modèle Picot.

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

En 1812, il lui est attribué un drapeau de nouveau modèle tricolore en bandes verticales où s'inscrit le nom de la bataille de Friedland. L'étoffe reste au Dépôt, les Bataillons étant en Espagne.

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

A la première Restauration, le 2e Léger devenu Régiment de la Reine reçoit un nouveau drapeau.

En 1815, le Régiment touchera une nouvelle Aigle et un nouveau drapeau qui seront détruits à Bourges après Waterloo.

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