Le 22ème Régiment d'Infanterie Légère
1800-1814
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 22e Léger
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
|
Voici l’historique d’un Régiment peu connu puisqu’il a beaucoup servi sous l’Empire en Italie, loin des yeux de Napoléon, des grandes batailles épiques et des chroniqueurs. Réparons cet oubli.
I/ DE L'ITALIE A L'EGYPTE, 1796-1801
A/ La première campagne d'Italie
Formée en 1796 par amalgame des 16e Demi-brigade d'Infanterie Légère (de première formation), 3e Bataillon; 52e Demi-brigade de Bataille; du 5e Bataillon des Volontaires des Basse-Alpes, et du 11e Bataillon des Volontaires de l'Ain.
La 22e Demi-brigade légère fait la première campagne d’Italie de Bonaparte. Le 1er juin 1796 (13 prairial an IV), les dispositions du Général en Chef sont expédiées, depuis le Quartier général à Peschiara aux Divisions de l'armée; la 16e Demi-brigade légère devient officiellement la 22e; elle demeure à la Division Masséna, avec un effectif de 500 hommes, stationnés à Valeggion avec Sérurier (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 540).
Le même 1er juin 1796 (13 prairial an IV), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Peschiera, au Général Masséna : "Je vous préviens, Général, que votre division est composée des 11e, 17e, 18e, 22e et 27e demi-brigades légères, des 32e et 18e demi-brigades de ligne. Il sera expédié des ordres ... à la 22e légère, pour qu’elle parte demain de Valeggio et se rende dans le jour à Castelnovo, où elle attendra également vos ordres ..." (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 544).
Le 10 juillet 1796 (22 messidor an IV), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général à Porto-Legnago, au Général Masséna : "Le général Masséna est prévenu que sa division comprend le pays depuis le lac de Garda jusqu'à San-Giovanni, sur l'Adige, au-dessous de Vérone. Il aura à ses ordres les généraux de brigade Joubert, Rampon, Victor, Valette, Guillaume et Pijon ; les adjudants généraux Monnier, Chabran et Basset ; les 4e, 11e, 17e, 18e et 22e demi-brigades légères, les 18e et 32e de ligne, et provisoirement la 11e de ligne, destinée à faire partie de la division du général Sauret.
Le général Masséna disposera et ordonnera, jusqu'à nouvel ordre, les mouvements de la division de ce général ; il aura à sa droite la division du général Despinoy" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 743).
Le 2 août 1796 (15 thermidor an IV), Bonaparte, depuis son Quartier général, à Brescia, donne des Ordres pour la nouvelle composition des Divisions de l'Armée. La 22e Légère passe sous les ordres du Général Despinoy, avec les 5e et 39e Demi-brigade de ligne (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 822).
Le 5 août 1796 (18 thermidor an 4), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Brescia, au Général Despinoy : "Le général Despinoy partira avec sa division, vingt minutes après la réception du présent ordre, pour se rendre à Castiglione-delle-Stiviere, où il est indispensable qu'il soit arrivé à une heure après minuit. Il emmènera avec lui toute l'artillerie de sa division. Il est autorisé, s'il le juge nécessaire, à laisser la 22e légère pour patrouiller et ramasser les débris de la division de Gavardo, qui vient d'être prise à Salo et Lonato. Il passera par Montechiaro.
Le général Despinoy mettra dans l'exécution de cet ordre la même activité qu'il a apportée ces jours derniers. Au surplus, il reste personnellement responsable du moindre retard" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 840).
Le 31 août 1796 à midi (14 fructidor an IV), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Desenzano, au Général Vaubois : "Le général Vaubois partira le 16 au matin, avec toute sa division, pour se rendre, savoir : la 22e demi-brigade d'infanterie légère, la 27e idem, celle des Allobroges, la 25e demi-brigade de bataille et la 39e, à Torbole, où il tâchera d'être arrivé de bonne heure, dans la journée du 17 ..." (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 947).
B/ Du projet d'invasion de l'Angleterre ...
Le 22 novembre 1796 (2 frimaire an 5), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Vérone, au Général Berthier : "Vous ferez incorporer, dans la journée de demain ... Le bataillon de l'Ain, dans la 22e demi-brigade d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1070).
Le 21 décembre 1796 (1er nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Vérone, au Général Berthier : "Vous voudrez bien donner l’ordre au général Joubert de faire reconnaître les officiers suivants aux différentes demi-brigades de sa division, et prévenir chacun de ces officiers en particulier que j'ai demandé pour eux des brevets au Directoire exécutif ...
22e DEMI-BRIGADE D'INFANTERIE LEGERE.
Chavardes, chef de brigade, commandant.
Allies, chef de brigade, commandant en second.
Arnaud, chef de bataillon, commandant.
Magny, capitaine de la 4e demi-brigade, promu au grade de chef de bataillon, commandant.
Lejeune, capitaine de grenadiers de la 75e, promu au grade de chef de bataillon, commandant.
Pouyet, Bonelli, Gentilly] chefs de bataillon, commandant en second.
Le général Joubert choisira un chef de bataillon pour être chargé du détail de l'administration.
... 39e DEMI-BRIGADE DE BATAILLE.
Gast, chef de brigade, commandant ; sorti de la 22e d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1304 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1185).
Le 17 janvier 1797 (28 nivôse an 5), Bonaparte écrit, depuis Vérone, au Génréal Berthier : "... La division du général Joubert sera composée des 4e demi-brigade d'infanterie légère, 17e idem, 22e idem ... Elle doit se tenir prête à marcher le 1er du mois ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1397 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1292).
Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "… Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... La 4e légère et la 22e, 4e brigade : Vial, en son absence, Vaux, 5e division ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an VI), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Vignolle : "… Vous ordonnerez au général Joubert de faire partir les 4e et 22e demi-brigades d'infanterie légère, qui se rendront à Vicence ...
… Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
5e division, Joubert, à Vicence.
4e d'infanterie légère.
21e idem.
22e idem ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46.).
Le même 9 novembre 1797 (19 brumaire an VI), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Milan, au Général Vignolle : "Vous préviendrez les 18e, 25e, 82e et 75e de bataille qu'elles sont destinées à être les premières pour partir pour l'armée d'Angleterre ...
Vous donnerez le même ordre aux 2e, 4e, 22e, 21e, 5e et 18e d'infanterie légère, qui doivent faire partie de l'expédition de l'armée d'Angleterre …" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2202).
L'Etat des Demi-brigades, établi le même jour, précise que la 22e, destinée pour l'expédition d'Angleterre, comprend 1500 hommes (Correspondance de Napoléon, t. 3, lettre 2335).
Le 11 novembre 1797 (21 brumaire an 6), le Général en chef Bonaparte écrit depuis sont Quartier général à Milan, au Général Vignole : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347; correspondance générale, t.1, lettre 2220).
Suit l'état nominatif établi par le Général Bonaparte (Correspondance de Napoléon, t.3, annexe à la pièce 2347; correspondance générale, t.1, annexe lettre 2202) ; pour la 22e Légère, on note :
- 1er Bataillon, 3e Compagnie : SEMIOND (Antoine), Sergent-major, n°69. Pour être arrivé le premier sur le plateau de Mondovi.
- 3e Bataillon, Compagnie de Carabiniers : Bosc (Joseph), Carabinier, n°70. Pour avoir pris un drapeau à l'ennemi, à la bataille de Rivoli.
- 3e Bataillon, Compagnie de Carabiniers : Chariat (Joseph), carabinier, n°71. Pour avoir pris un drapeau à l'ennemi, à la bataille de Rivoli.
Le 11 janvier 1798 (22 nivôse an 6), le Général Bonaparte adresse depuis Paris ses instructions au Général Berthier : "... Le directoire exécutif vous a autorisé ci-dessus à faire rentrer à votre armée une demi-brigade d'infanterie légère et trois de ligne, qui étaient destinées à l'armée d'Angleterre ; il vous autorise également à faire rester dans le Piémont les 22e et 4e d'infanterie légère, la 69e (ou 43e dans la CN tome 3, et La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 90) de ligne et le 14e de dragons : ces troupes resteront jusqu'à nouvel ordre cantonnées dans le Piémont ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t.4, Venise; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 235 ; Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2404).
Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre : "LE DIRECTOIRE EXECUTIF, Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les 1re, 2e, 3e, 5e, 9e, 10e, 18e, 20e, 21e, 22e et 25e demi-brigades ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).
Dans le "RAPPORT FAIT AU GÉNÉRAL EN CHEF, PAR L'ADJUDANT GÉNÉRAL RIVAUD, SUR LE DÉPART DES COLONNES POUR L'ARMÉE D'ANGLETERRE", daté de Milan, le 16 janvier 1798 (27 nivôse an VI), il est indiqué : "Le corps d'armée parti de l'Italie pour passer en France et faire partie de l'armée d'Angleterre, sur les côtes de l'Océan, a été composé de cinq divisions d'infanterie, une division de dragons, une brigade de chasseurs à cheval, les chevaux et attelages nécessaires à six pièces d'artillerie légère et six pièces d'artillerie à pied pour les divisions d'infanterie, et pour six pièces d'artillerie à cheval pour la division de dragons. Les chasseurs à cheval n'ont pas emmené de chevaux et attelages d'artillerie.
… Les colonnes d'infanterie ont toutes été dirigées par le Mont Cenis …
L'adjudant général, RIVAUD" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).
Ce rapport est suivi d'un tableau qui indique : 5e Division Général de Division Joubert; 22e Demi-brigade d'Infanterie légère : 1200 hommes au moment du départ de Vicence, le 23 nivôse; arrivée prévue à Rennes le 30 ventôse (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 99).
Le 20 janvier 1798 (1er pluviôse an VI), le Ministre de la Guerre Schérer écrit depuis Paris, au Général en chef Bonaparte : "Vous avez pensé, Citoyen Général, dans la conférence que nous avons eue ensemble le 27 du mois dernier, qu'il suffirait de retirer seulement, quant à présent, onze demi-brigades de l'armée d'llalie pour être employées à l'armée d'Angleterre, indépendamment des régiments de troupes à cheval qui sont en ce moment en marche pour se rendre à cette destination, afin de conserver, par ce moyen, vingt-sept demi-brigades en Italie, non compris les deux demi-brigades stationnées à Corlou, ni celles qui se trouvent employées en Corse.
Vous avez désigné, à cet effet, les 4e, 18e, 25e, 32e, 40e, 51e, 57e, 58e, 69e, 75e et 85e demi-brigades de ligne.
Tous ces corps sont en ce moment en marche, dans l'ordre indiqué par le tableau ci-joint.
Je vous prie de remarquer, Citoyen Général, qu'indépendamment de la 43e demi-brigade de ligne, que vous n'avez pas désignée, ainsi que de la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix, les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e demi-brigades d'infanterie légère sont également en marche et doivent arriver dans les environs de Lyon vers le 20 de ce mois.
... Comme la 43e demi-brigade de ligne, qui fait partie de la division Brune, doit arriver à Lyon du 7 au 10 de ce mois, peut-être jugerez-vous convenable, Citoyen Général, de conserver ce corps ainsi que la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix et de faire rester en Italie les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e brigades d'infanterie légère ; alors il resterait encore vingt-six demi-brigades à l'armée d'Italie.
Veuillez, je vous prie, Citoyen Général, me faire connaitre vos vues, afin que je puisse donner de suite les ordres nécessaires pour faire rétrograder ces corps, dans le cas où vous n'auriez pas chargé le général Berthier de les retenir en Italie.
Salut et fraternité" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 101).
Le 6 février 1798 (18 pluviôse an VI), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, commandant en chef de l’Armée d’Italie : "Vous trouverez ci-joint, Citoyen Général, la copie de la lettre que nous écrivons au Directoire exécutif de la République cisalpine.
Les 4e, 22e d'infanterie légère et 9e de ligne, ainsi que le 14e régiment de dragons, qui étaient destinés à l'armée d'Angleterre, et qui, momentanément, s'étaient arrêtés dans le Piémont, sont à votre disposition et feront désormais partie de l'armée d'Italie.
Vous donnerez l'ordre au général Monnier de se rendre, avec une partie de ces troupes, sur les confins des bailliages suisses italiens, pour soutenir les patriotes et maintenir à ces peuples la liberté de voter et de recouvrer leurs droits.
Si les petits cantons envoient des troupes pour maintenir leur suzeraineté dans ces bailliages, le général Monnier leur signifiera qu'ils aient à évacuer les bailliages italiens. Il aura soin, du reste, que la République cisalpine n'insurge point les bailliages italiens, hormis celui de Mendrisio, qui pourra, s'il le désire, s'incorporer à la République cisalpine.
Lorsque vous jugerez que les troupes dont le Directoire exécutif augmente l'armée d'Italie ne seront plus nécessaires sur les confins des bailliages italiens, vous pourrez les faire réunir à Crémone, où vous pourrez former une division de réserve ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2423 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2309 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 104).
C/ ... A la campagne d'Egypte, 1798-1801
Bonaparte décide finalement d'intégrer la 22e Légère dans son Armée d’Orient pour l’Egypte. Le 5 mars 1798 (15 ventôse an 6), il adresse depuis Paris au Directoire exécutif une note dans laquelle il écrit : "Pour s'emparer de l'Egypte et de Malte, il faudrait de 20,000 à 25,000 hommes d'infanterie et de 2,000 à 3,000 de cavalerie, sans chevaux.
L'on pourrait prendre et embarquer ces troupes de la manière suivante, en Italie et en France :
... A Gênes 22e d'infanterie légère ... 1,500 hommes, 13e de ligne ... 1800 hommes ... 69e de ligne ... 1600 hommes ... Généraux Baraguey d'Hilliers, Veaux, Vial } 4,900 hommes ...
... Les demi-brigades avec leurs compagnies de canonniers...
... Tous les corps avec leur dépôt ...
Il faudrait que ces troupes fussent embarquées dans ces différents ports et prêtes à partir au commencement de floréal, pour se rendre dans le golfe d'Ajaccio, et réunies et prêtes à partir de ce golfe avant la fin de floréal ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 5; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 114 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 249; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2426; correspondance générale, t.2, lettre 2322; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 197-198).
Le même jour (5 mars 1798 - 15 ventôse an 6), le Directoire exécutif arrête :
"Article 1er. - Le général commandant les troupes françaises dans la Cisalpine se rendra sur-le-champ à Gênes, avec le général Baraguey d'Hilliers, et se concertera avec le Directoire exécutif de la République ligurienne, pour mettre l'embargo et noliser les plus grands bâtiments qui se trouvent dans le port de Gênes.
Art. 2 - Il fera embarquer sur ces bâtiments la 22e d'infanterie légère, la 13e de ligne, la 69e de ligne, leurs compagnies de canonniers, leurs dépôs, cent cartouches par homme, deux mois de vivres, un mois d'eau, les généraux Baraguey d'Hilliers, Vial, Veaux et Murat, un commissaire des guerres, un chef de chaque administration, et une ambulance proportionnée au nombre des troupes ...
Art. 5 - ... ledit convoi ... se rendra à Ajaccio, où il restera jusqu'à nouvel ordre ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 5; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2431; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 204).
Le 11 mars 1798 (21 ventôse an 6), une lettre est adressée par le Général Bonaparte depuis Paris aux Commissaires de la Trésorerie nationale : "... Je joins ... l'état des demi-brigades qui se trouvent en ce moment à Gênes et en Corse. Je désirerais savoir si la solde des troupes est assurée pour les mois de ventôse et de germinal ...
Etat des troupes qui viennent de recevoir l'ordre de se rendre à Gênes.
... 22e d'infanterie légère 1,500 hommes ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2439; correspondance générale, t.2, lettre 2328; La Jonquière C. de : «L’expédition d’Egypte, 1798-1801», t. 1. p. 216).
Dès son arrivée à Gênes, Berthier s'occupe d'un double objet : organiser et acheminer vers la côte la division qui doit s'embarquer dans ce port ; donner l'impulsion aux préparatifs maritimes. Le 15 mars (25 ventôse), il prescrit au général Leclerc de diriger, le plus tôt possible : "… de Côme sur Tortone, les deux bataillons de la 22e légère (avec son dépôt) ... Vous pourrez, dit-il, insinuer aux chefs de corps qu'ils ne font plus partie de l'armée d'Italie ; qu'ils vont concourir à la grande expédition du général Bonaparte ; mais ce doit être sous le secret ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 292-293).
Le 17 mars 1798 (27 ventôse an 6), Bonaparte adresse, depuis Paris, au Président du Directoire exécutif un "… Etat des troupes qui sont à Gênes, sous les ordres du général Baraguey d'Hilliers" qui porte la 22e d'infanterie légère à 1,500 hommes (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 129; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 262).
Le 17 mars 1798 toujours, Berthier écrit à Leclerc que les deux Bataillons de la 22e Légère s'arrêteront à Milan (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 292).
Un rapport adressé, le 20 mars, au Directoire par le Ministre de la guerre, détaille, ainsi qu'il suit, l’effectif (hommes présents sous les armes) des troupes destinées à l'expédition : Embarquement de Gênes, 22e Demi-brigade d'Infanterie légère, 1700 hommes (La Jonquière C. de : «L’expédition d’Egypte, 1798-1801», t. 1. P. 197).
Le 25 mars 1798 (5 germinal an 6), Berthier, qui est à Gênes, adresse des instructions au Général Baraguey d'Hilliers ; provisoirement, les troupes de l'expédition doivent rester ainsi réparties : "... 1er et 3e bataillons de la 22e demi-brigade d'infanterie légère à Milan, 2e bataillon à Pavie ...
Lorsque vous voudrez mettre les troupes en mouvement, vous le demanderez au général en chef de l'armée d'Italie. Quoique vous soyez chargé de diriger et d'ordonner à Gênes tout ce qui tient à l'embarquement de votre division, vous n'en êtes pas moins, militairement, sous les ordres du général en chef de l'armée d'Italie, jusqu'au moment de votre départ …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 303).
Le 9 avril 1798 (20 germinal an 6), le Général Bonaparte écrit depuis Paris au Général Brune : "... Je vous prie aussi de faire partir pour Gênes tous les hommes qui resteraient encore en Italie des demi-brigades suivantes : 2e d'infanterie légère, 22e id. ...
Ces hommes s'embarqueront à la suite des divisions, qui s'embarquent à Gênes et à Civita-Vecchia, et quand même ces divisions seraient parties, leurs dépôts resteront à Gênes et à Civita-Vecchia, de manière que lorsqu'il y aura 100 hommes réunis, on pourra les faire partir pour rejoindre au lieu où se rend ledit embarquement ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 5; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 158 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 290 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2485; correspondance générale, t.2, lettre 2375; La Jonquière C. de : « L’expédition d'Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 313).
Le même 9 avril 1798 (20 germinal an 6), le Général Bonaparte écrit depuis Paris au Général Baraguey d'Hilliers : "... Faites compléter la musique de vos différentes demi-brigades. Donnez-en une à la 22e d'infanterie légère, si elle n'en a pas. Donnez trois drapeaux à la 22e d'infanterie légère. Ayez soin que les lieutenants et les sous-officiers d'infanterie légère aient des fusils ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 159 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 291 ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2484 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2374 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 312-313).
Le 14 avril 1798 (25 germinal an 6), le Général Baraguey d’Hilliers adresse à Bonaparte un état de situation de sa Division arrêté au 12 avril : la 22e d'Infanterie légère a 1.311 hommes répartis entre les 1er et 3e Bataillons à Milan, et le 2e Bataillon à Pavie (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 317).
Le tableau des corps de troupes rassemblés à Toulon, Marseille, Gênes et Civita-Vecchia, certifié conforme par le Ministre de la Guerre Schérer, daté lui aussi du 14 avril 1798 (25 germinal an 6), indique : "... Direction des troupes Baraguey d'Hilliers { Vial Veaux Sur Gênes ... 22e légère ... 1,326 ... arrivés à leur destination ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2508; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 355).
Le 18 avril 1798 (29 germinal an 6), le Général Bonaparte écrit depuis Paris au citoyen Redon de Belleville, Consul de la République à Gênes : "... Vous trouverez ci-joint, Citoyen Consul, l'ordre pour le départ du général Baraguey d'Hilliers. Il est indispensable que le convoi mette à la voile au plus tard le 7 floréal.
... Il sera formé à Gênes un dépôt pour tous les hommes des ... 22e d'infanterie légère ...
... Toutes les fois qu'il y aura 150 hommes de ces différents corps à Gênes, vous les ferez partir pour une destination qui vous sera désignée ... " (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 5 et Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 182 avec la date du 19 avril; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 314 (lettre datée également du 19 avril) ; Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2526; correspondance générale, t.2, lettre 2402 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 422).
Un "État par aperçu des fonds nécessaires pour un mois de solde à l'armée de terre, établi par le payeur Estève, à bord du vaisseau l'Orient, le 18 prairial an VI (6 juin 1798)" indique qu'à cette date, la 22e Légère, embarquée pour l'Egypte, compte dans ses rangs 1019 hommes, Officiers non compris (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 508).
Le 23 juin 1798 (5 messidor an 6), par ordre du Général en Chef, l'ordre suivant est promulgué depuis le Quartier général à bord de l'Orient : "Le général en chef a déterminé le commandement des brigades, dans les divisions, ainsi qu'il suit :
... Division Menou
Le général Veaux commande la 22e légère.
Le général Vial commande la 13e et la 69e de ligne.
L'adjudant général Rambeaud, chargé du détail de la division ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2706; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 15).
Le même jour (23 juin 1798 – 5 messidor an 6), du fait que les troupes laissées à Malte ont été, en grande partie, prélevées sur les garnisons des bâtiments de l'escadre, Bonaparte décide de reconstituer cet élément de défense; Berthier donne en conséquence les ordres suivants : "... FREGATES. ... Artémise et Sérieuse, chacune 35 hommes de la 22e d’infanterie légère ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 13).
- Prise d'Alexandrie
La Division Desaix, conformément à l'ordre reçu, se met en route le 3 juillet «de grand matin, marchant sur une seule colonne par pelotons, longeant le bord de la mer». Arrivée à Alexandrie, elle fait halte en dehors de l'enceinte, tant pour attendre son artillerie que pour donner aux homnes un peu de repos pendant les heures les plus chaudes. Le Général Belliard note dans son Journal : "L'artillerie qu'on attendait n'étant pas encore débarquée, le général Desaix ordonna à la division de se mettre en mouvement pour El-Beydah, en suivant le canal appelé d'Alexandrie. A un quart de lieue de la ville, nous primes la 22e demi-brigade d'infanterie légère, commandée par le général Marmont. Nous marchâmes pendant une heure, ne voyant autour de nous qu'un désert sans habitations, sans arbres et sans eau. La nuit nous prit et nous continuâmes jusqu'au jour de voyager dans cet aimable pays. A 2 lieues d'Alexandrie, on rencontre un petit bouquet de palmiers, où resta la 22e demi-brigade d'infanterie légère, pour établir la communication entre la division et l'armée ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 107-108).
La 22e Légère, au sein de la Division Lannes, se bat à Alexandrie. Dans son rapport adressé, depuis Alexandrie, au Ministre de la Guerre (6 juillet 1798 - 18 messidor an VI), Berthier écrit "… Nous nous embarquâmes sur des canots ; et, à une heure du matin, le vainqueur de l'Italie était en Afrique, à la plage du Marabout, dans le désert, à quatre lieues d'Alexandrie. L'armée n'avait aperçu aucun individu du pays.
Le général en chef passa sa revue ... La division Menou, composée de la 22e d'infanterie légère, des 13e et 69e de bataille, avait environ deux mille cinq cents hommes …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 42-49).
Le 4 juillet 1798 (16 messidor an 6), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à Alexandrie, au Général Berthier : "Vous me ferez un rapport pour me faire connaître si le citoyen Bernard, adjudant-major de la 22e d'infanterie légère, est capitaine, et s'il a les connaissances nécessaires pour être chef de bataillon.
Le citoyen Maceau, carabinier au 1er bataillon de la 22e, sera promu à la place de caporal ;
Le citoyen Hubert, caporal à la compagnie du 1er bataillon, à la place de sergent ;
Le citoyen Archevêque, caporal de la 7e compagnie, à la place de sergent.
Antoine Buisson, chasseur à la 22e demi-brigade, qui a sauvé le chasseur Lapierre que l'ennemi entraînait, en tuant deux ennemis, aura un sabre.
Trancon, sergent à la même demi-brigade, sera promu à la place de sous-lieutenant ;
Fruetey, lieutenant à la 7e compagnie du 1er bataillon, promu à la place de capitaine.
Vous voudrez bien, Citoyen Général, faire reconnaître le citoyen Quinqueton, adjudant-major capitaine, comme chef de bataillon de la 18e demi-brigade" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2751 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2574).
Le 4 juillet 1798 (16 messidor an 6), à dix heures du soir, Desaxis écrit, depuis Beda : "… J'ai été obligé ce soir de faire occuper les villages d'El-Arych par les dragons et la 22e légère ; Cafer, par la 61e de bataille, et je suis resté avec la 88e à Beda, afin de pouvoir procurer un peu d'eau qui manquait totalement ici pour un aussi grand nombre d'hommes. Cette raison m'a déterminé à ne pas laisser de troupes entre Marmont et moi, parce que je n'y ai pas trouvé une goutte d'eau. Je ne pouvais y laisser des troupes harassées …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte).
Le 5 juillet 1798 (17 messidor an 6), le Général Menou écrit, depuis Alexandrie, au Général Bonaparte : "J'ai l'honneur de vous prévenir, général, que dans la note que je vous ai fait passer relativement à ceux qui se sont distingués dans la 22e légère, à la prise d'Alexandrie, par une erreur du copiste, on avait oublié les citoyens Andigant, fourrier de carabiniers, 1er bataillon; Garrit, carabinier, idem; Ebrat, idem; Nivolet, idem ; Guichon, idem ; Serizier, caporal, cinquième compagnie, 1er bataillon ; Veret, chasseur, septième compagnie, idem; Regard, chasseur, huitième compagnie, idem; Frappart, idem; Guignot, sergent, cinquième compagnie, 3e bataillon.
Ils méritent autant que ceux que vous avez bien voulu récompenser" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.5, Egypte).
Le même jour, depuis Alexandrie, le Général Vial écrit au Général en chef Bonaparte : "... Par un accident malheureux, le chef de la 22e légère a manqué d'avoir une jambe cassée, et se trouve blessé. Je ne suis pas sûr que demain il puisse se mettre en route ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 5).
Le 25 juillet 1798 (7 thermidor an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major de l'Armée d'Orient : "Vous voudrez bien, citoyen général, faire reconnaître le citoyen Recco comme chef de brigade de la 22e d'infanterie légère et faire passer le chef de brigade Chavardès qui a demandé sa retraite à Alexandrie où il commandera la place jusqu'à ce que je puisse le faire passer en Italie ou en France, comme commandant de place.
Vous voudrez bien faire remplacer dans la 22e demi-brigade légère tous les officiers portés dans l'état ci-joint . Vous demanderez au chef de brigade (note Chavardès) qui commande ce corps qu'il vous présente les officiers en remplacement" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2633). Signalons que l'état mentionné n'a pas été retrouvé. Recco ne prendra pas le commandement de la 22e, mais commandera la place. Lejeune remplacera finalement Chavardès, mais seulement en septembre.
Le 26 juillet 1798 (8 thermidor an VI), Berthier publie depuis Le Caire un Ordre du jour de l'Armée : "Le général en chef a demandé, par l'ordre du 17 messidor, l'état des hommes tués à raffaire d'Alexandrie. L'état-major n'a encore reçu que ceux de la 22e demi-brigade légère et ceux de la 69e de ligne.
Les corps qui n'ont pas exécuté cet ordre le feront le plus promptement possible, afin que l'on puisse faire inscrire sur la colonne de Pompée le nom de tous les braves morts à l'affaire d'Alexandrie. Il est ordonné également à tous les corps d'envoyer les noms de tous les militaires tués à la bataille des Pyramides, afin qu'ils puissent être inscrits sur les Pyramides. Ils exécuteront cet ordre le plus promptement possible ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 294).
Le 2 août 1798 (15 thermidor an 6), Bonaparté écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major de l'Armée d'Orient : "Le magasin central d'habillement (note : Sous la direction de l'agent en chef Thorin, du capitaine d'habillement Bernoyer et du garde-magasin principal Grandjean) a de quoi confectionner :
1° dix mille habits et 20000 pantalons : vous ordonnerez qu'il en soit fait la distribution suivante :
22e demi-brigade [légère] 600 habits 1200 pantalons ...
2° Les habits seront confectionnés par les corps. L'ordonnateur en chef (note : Sucy) fera un règlement pour tout ce qui doit leur être donné par habit et pour la façon.
3° Il ne sera rien confectionné du magasin brigade" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 2723 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 335).
La Division Lannes (22e d'Infanterie légère, 1er et 2e Bataillons de la 13e de Ligne, 3e Compagnie du 4e Régiment d'Artillerie à cheval, 5e Compagnie du 6e Bataillon de Sapeurs), part du Vieux-Caire le 6 août, vers 11 heures du matin, traverse le Caire et prend position à EI-Qobbet ; elle y reste jusqu'au 7 à 3 heures du matin. Elle se porte alors vers El-Khanqah. "La marche … fut plus longue d'une heure qu'elle ne devait être, parce qu'on appuya trop à droite au désert ... On prit position à El-Khanqah, à 11 heures, à la droite des troupes de la division Reynier, au levant du village. On garda cette position jusqu'au 21 (8 août), 5 heures du soir …" (Rapport adressé à Caffarelli par le Chef de Bataillon du Génie Michaux – Le Vieux-Caire, 29 thermidor, 16 août ; In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 368).
Extrait du Rapport du Chef de Bataillon Michaux : "Le 23 (10 août), à 3 h. 1/2, on partit. La marche fut courte et dans un canton des plus riches qu'ont eût encore vus depuis Le Caire. Dans plusieurs villages, près desquels on passa, les habitants apportèrent aux soldats galettes et eau. Les femmes jetaient, à l'approche de la division, un cri tremblottant qui exprimait leur joie, à en croire nos interprètes et les ris de leurs maris présents. On trouva, dans ces habitants, un désintéressement dont on ne voit pas d'exemple ailleurs. Ils refusèrent des parats qui leur furent offerts en paiement de leurs galettes. Habitants d'un pays riche, ils nous parurent n'avoir les défauts ni des citadins du Caire, ni ceux des misérables et grossiers Arabes, n'ayant les besoins ni la rapacité des uns ni des autres.
Les puits sont fréquents entre Belbeis et Saoua [El-Soueh-Kecht ?] où l'on arriva à 9 heures. Les deux demi-brigades bivouaquèrent en avant ; la 22e à droite et la 13e à gauche du village, sous des palmiers, éloignées de 350 toises l'une de l'autre, et à 400 toises du village.
La division avait dû se porter jusqu'à Koraïm. Le général n'en reçut l'ordre que le soir. On partit vers 11 heures de la nuit, et on arriva le 24 à 4 heures" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 373).
Le 21 août 1798 (4 fructidor an VI), le Général Kléber écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou : "Je vous envoie, mon cher Général, tout ce que j'ai ici de la 13e, de la 22e et de la 85e demi-brigade, hors les malades. Par ce moyen vous serez un peu plus au large …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 2. p. 519).
Le 22 août 1798 (5 fructidor an 6), par ordre du Général en Chef, l'extrait de l'ordre du jour suivant est diffusé parmi les troupes depuis le Quartier général du Caire : "EMPLACEMENT DE L'ARMÉE.
... DIVISION LANNES, AU VIEUX CAIRE.
22e légère, le 3e bataillon à El-Khânqah ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3086).
Le 7 septembre 1798 (21 fructidor an VI), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef d'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre au bataillon de la 22e [légère] qui est à El-Matarieh de se rendre à El-Qobbet, où il tiendra garnison jusqu'à nouvel ordre. Vous recommanderez au chef de bataillon de faire faire de fréquentes patrouilles pour éloigner les Arabes de la ville ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3103 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 52).
L'Ordre du jour daté du Quartier général, au Caire, le 16 septembre 1798 (30 fructidor an 6) déclare : "... Le général en chef est extrêmement satisfait de la conduite du citoyen Joseph Latty, sergent des carabiniers du 3e bataillon de la 22e demi-brigade d'infanterie légère, qui a surpris les Bédouins à El-Qobbeh et les a mis en fuite après en avoir tué un et blessé plusieurs" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 3331).
Le 17 septembre 1798 (1er jour complémentaire an 6), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous ferez reconnaître, citoyen général, le citoyen Lejeune, chef de bataillon de la 22e demi-brigade d'infanterie légère, comme chef de brigade commandant la 22e" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3230). François Lejeune remplace Chavardès qui a été rapatrié.
Le 21 octobre 1798 (30 vendémiaire an 7), Bonaparte fait écrire par Berthier, depuis le Quartier général, au Caire, au commandant du Bataillon de la 22e Légère : "Ordre au commandant de la 22e, à El-Qobbeh, de venir occuper les hauteurs entre le Caire et El-Qobbeh. Le mouvement qui a eu lieu ce matin nécessite le rapprochement des troupes" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3521 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 280).
Dans la nuit du 21 au 22 octobre (1er brumaire - 22 octobre, à minuit et demi), Berthier adresse les ordres suivants : "A Dommartin, ordre de partir avec le bataillon qui est sur la hauteur de l'Institut, 2 obusiers et 1 pièce de 8 pour se rendre sur les hauteurs entre El-Qobbet et la ville ; il se fera rejoindre par le bataillon de la 22e légère, qui est à El-Qobbet, et aura soin de se mettre en correspondance avec le général Bon et le commandant de la citadelle" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 280).
Le 26 octobre 1798 (5 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Vous donnerez l'ordre au citoyen Barthélemy, chef de bataillon de la garde turque, de partir demain avec sa compagnie de janissaires et quatre compagnies du bataillon de la 22e [légère], qui est à El-Qobbeh. Il parcourra les dix villages les plus près du Caire ; il verra les cheiks-el-beled et se fera remettre la copie des lettres qui leur ont été écrites dans la nuit de l'insurrection, par lesquelles on les engageait à venir au Caire secourir les révoltés. Il prendra tous les renseignements qu'il pourra sur la position qu'occupent les Arabes, sur ce qu'ils font et sur ce qu'il pourrait y avoir de nouveau soit à Belbeys, soit à Suez. Il ira jusqu'à El-Khânqah.
Vous le ferez accompagner par un adjoint de l'état-major et 50 hommes de cavalerie" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3540 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 288).
Le 28 octobre 1798 (7 brumaire an 7), Bonaparte, depuis le Quartier général, au Caire, écrit au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Le bataillon de la 22e d'infanterie légère qui se tenait à El-Qobbet se tiendra au fort Sulkowski. Il fournira 60 hommes de garde au fort Dupuy, et tous les jours à la petite pointe du jour, il enverra une patrouille pour reconnaître si le détachement qu'il a à ce poste a besoin de secours, et pour savoir ce qu'il y a de nouveau, et enverra les rapports sur-le-champ à l'État-Major général" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3560).
Le 31 octobre 1798 (10 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, à Sucy, Commissaire ordonnateur en chef de l'Armée d'Orient : "Je vous prie, citoyen ordonnateur, de faire distribuer les bonnets qui existent en magasin :
.. 800 à la 22e demi-brigade [légère]" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3603).
Le 6 novembre 1798 (16 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Vous donnerez l'ordre au général Veaux de partir aujourd'hui avec le 20e régiment de dragons, un bataillon de la 22e et une pièce de 3, pour se rendre à Menouf, où il sera sous les ordres du général Lanusse.
Il ira aujourd'hui coucher à Qelyoub. Il passera le Nil vis-à-vis le village d'El-Fara'ounyeh. Il enverra, avant d'arriver à Qelyoub, la lettre ci-jointe au cheik du village de Qelyoub, qui lui donnera tous les renseignements qu'il pourra désirer.
Il tiendra note du nom de tous les villages par où il passera. Il écrira d'El-Fara'ounyeh au moment où il passera le Nil.
Vous écrirez au général Lanusse que j'envoie sous ses ordres le général Veaux, avec un régiment de cavalerie et un bataillon de renfort. Comme la présence de ce général ne peut être que très-momentanée dans sa province, il est nécessaire qu'il profite des huit ou dix jours qu'il y restera pour lever le plus de chevaux possibles. Il ira avec de grandes forces à Tant. Comme c'est un endroit très-révéré des musulmans, il aura soin qu'on ne fasse aucun outrage aux tombeaux et aux mosquées. Il prendra des otages de tous les endroits qui sont suspects" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3582 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3626). Conformément à cet ordre, Veaux part le 7 novembre avec le 20e Dragons, le 3e Bataillon de la 22e Légère et une pièce de 3 (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 295-296).
Le 8 novembre 1798 (18 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Lanusse : "Le général Veaux, Citoyen Général, est parti hier avec le 20e régiment de dragons, un bataillon de la 22e et une pièce de canon. Il a dû coucher hier à Qelyoub. Il se rend à Menouf pour être sous vos ordres ; il passera le Nil vis-à-vis EI-Fara'ounyeh. Comme je ne puis laisser des forces si considérables que fort peu de jours à votre disposition, je vous prie de ne pas perdre un instant pour tomber sur les Arabes de Sonbât, pour soumettre la ville de Tant, ayant bien soin de respecter tout ce qui est relatif à la religion, et enfin pour lever le plus de chevaux que vous pourrez et faire rentrer les impositions ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3636).
Le 10 novembre 1798 (20 brumaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Plusieurs soldats, marins, sapeurs, infirmiers, charretiers, ouvriers, se sont faits domestiques. La facilité de s'en procurer a porté plusieurs officiers et administrateurs à en augmenter le nombre, et ce, au détriment de l'armée.
En conséquence, le général en chef ordonne :
ARTICLE 1ER. Les officiers et administrateurs qui ont amené des domestiques d'Europe ont seuls le droit d'avoir des domestiques européens. Ceux qui n'en ont pas amené ou qui veulent en augmenter le nombre doivent les prendre parmi les naturels du pays.
ART. 2. Tout individu qui, au moment du débarquement, était soldat, marin, sapeur, infirmier, charretier, ouvrier, etc. est tenu, au plus tard cinq jours après la publication du présent ordre, de rejoindre un des corps ci-dessous, savoir :
... Ceux qui sont au Caire, Boulâq, le Vieux-Caire ou Gyzeh : la 18e de ligne ou la 22e d'infanterie légère.
ART. 3. Ceux qui auraient des domestiques qui seraient dans le cas de l'article 2 sont tenus de le communiquer à leurs domestiques douze heures après la publication du présent ordre, d'en faire part au commandant de la place, au plus tard quarante-huit heures après la publication du présent ordre.
ART. 4. Ceux qui mettraient du retard dans l'exécution du présent ordre seront condamnés à payer à la caisse du corps autant d'écus de six francs qu'ils mettront de jours de retard ; et si, dix jours après la publication du présent ordre, ils ne l avaient point exécuté, le commandant de la place les ferait arrêter.
ART. 5. Le commandant de la place et même les chefs des corps cidessus nommés sont autorisés à faire arrêter tous les domestiques qu'ils soupçonneraient être dans le cas de l'article 2.
ART. 6. Il y aura ... Au Caire, un bureau composé de deux officiers de la 18e et de deux officiers de la 22e, présidés par un adjudant-major de place.
ART. 7. Tous les domestiques qui seraient arrêtés seront sur-le-champ amenés devant ce bureau, qui prononcera s'ils sont ou non dans le cas de l'article 2.
ART. 8. Le général en chef recommandel'exécution du présent ordre spécialement aux officiers commandant les places et aux officiers supérieurs des corps où lesdits hommes doivent être incorporés.
ART. 9. Le général en chef défend expressément aux corps qui sont à Alexandrie de se recruter parmi les individus qui font partie des équipages" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3600 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 375). Tout cela mis à Ordre du jour du 12 novembre (22 brumaire).
Le 14 novembre 1798 (24 brumaire an 7), le Général en Chef écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Caffarelli : "Le bataillon de la 22e qui est en garnison au fort Sulkowski fournira, tous les jours, vingt-cinq hommes de travail. L'officier du génie leur fera faire une esplanade de 25 toises tout autour du fort Sulkowski, et leur fera faire un grand chemin large et droit qui conduise à El-Qobbeh …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3618 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3690).
Le 21 novembre 1798 (1er frimaire an 7), le Général Bonaparte écrit depuis son Quartier général au Caire, à Daure, Commissaire ordonnateur en chef de l'Armée d'Orient : "Je vous prie, citoyen ordonnateur, d'employer tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour pousser la confection des capotes dont l'armée a le plus grand besoin dans un moment où les nuits sont si fraîches.
Je désire que :
La 22e d'infanterie légère, les 13e, 18e, 32e de ligne le seront après" (Correspondance générale, t.2, lettre 3754).
Le 30 novembre 1798 (10 frimaire an 7), Reynier écrit à Bonaparte : "Des deux pièces qui étaient parties du Caire pour Belbels, il n'en est arrivé ici qu'une. L'autre a été laissée dans le désert près d'El-Khanqah, parce que, dit-on, il n'a pas été possible de la faire traîner plus loin par les chevaux. L'officier de la 22e demi-brigade d'infanterie légère qui commandait ce convoi, et qui mérite d'être puni sévèrement, a, en outre, perdu les lettres et ordres du jour qui m'étaient adressés. J'envoie un détachement avec des chevaux à l'endroit où elle a été laissée pour la prendre et l'amener ici …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 465).
Le 1er décembre 1798 (11 frimaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Dommartin, commandant l'Artillerie de l'Armée d'Orient : "La 22e d'infanterie légère à besoin de 60 fusils. Je vous prie, citoyen général, de les lui procurer" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3820).
Le 2 décembre 1798 (12 frimaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Vous voudrez bien, Citoyen Général, donner l'ordre au citoyen Deriot, adjoint, de se rendre avec 25 hommes de cavalerie, à deux heures du matin, au fort Sulkowski, d'y prendre 30 hommes du bataillon de la 22e qui s'y trouve en garnison, et d'aller, avec, s'embusquer dans le village d'El-Mataryeh, où il est indispensable qu'il soit arrivé une heure avant le jour, pour chercher à tuer quelques Arabes.
Deux heures après le lever du soleil, il s'en reviendra en faisant une patrouille et en parcourant tous les villages jusqu'au Nil.
Il prendra du cheik de ces villages des renseignements sur l'heure à laquelle ces Arabes commettent leurs pillages ; de quelle tribu ils sont ; enfin il prendra tous les renseignements et étudiera le local pour pouvoir après-demain leur tendre une nouvelle embuscade" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3702 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3828).
Le 7 décembre 1798 (17 frimaire an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, à Daure, Commissaire ordonnateur en chef de l'Armée d'Orient : "Je vous prie, citoyen ordonnateur, de faire donner ... à la 22e demi-brigade [légère], 400 paires (de souliers)" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 3868).
Le 14 décembre 1798 (24 frimaire an 7), Bonaparte, dans une lettre à Berthier, désigne le Général Veaux pour remplacer, dans le commandement de la province de Beni-Souef, le Général Belliard qui part pour la Haute-Égypte avec la Division Desaix ; "Le général Veaux partira demain, avec un bataillon de la 22e d'infanterie légère, une pièce de canon qui sera fournie par le parc, pour se rendre à Beni-Souef, et organiser toute la province de Beni-Souef. Il passera sur la rive droite du Nil par terre et Atfieh ; il ira en 5 jours. Arrivé à Atfieh, il se fera rendre compte par le commandant turc pourquoi il n'a pas levé le miri de cette province et fourni les chevaux que sa province devait fournir.
La troupe prendra pour deux jours de pain, et pour trois de biscuit" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 364).
Le 9 janvier 1799 (20 nivôse an 7), le Général Bonaparte, depuis son Quartier général au Caire, ordonne la création d'un Régiment de Dromadaires (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3820 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 74 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 75); la 22e Légères doit fournir 10 hommes, choisis parmi les plus hardis et les plus intrépides, pour former le noyau du Régiment des Dromadaires destiné à enrayer le brigandage des Arabes; "Ces hommes devront avoir moins de vingt-quatre ans, plus de quatre ans de service, au moins cinq pieds quatre pouces, et être d'une bravoure reconnue. Ils seront envoyés sur-le-champ au Caire. Le commandant de la place établira leur caserne sur la place Ezbekyeh".
Le 29 janvier 1799 (10 pluviôse an 7), Bonaparte écrit, depuis Le Caire, au Payeur général : "Vous passerez, citoyen, les douze actions de la compagnie d'Egypte qui appartiennent à la république, à la disposition des citoyens : Boyer, chef de brigade de la 18e ; ... Lejeune, id. de la 22e ... à titre de gratification extraordinaire ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 462; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 80 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 98; la Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4248, donne la date du 16 février 1799 - 28 pluviôse an 7).
Un ordre du 30 janvier (11 pluviôse) rappelle au Vieux-Caire les Carabiniers de la 22e légère, qui sont à Beni-Souef, avec le Général Veaux (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 579-580).
Le 11 Pluviôse (30 janvier), Bonaparte ordonne à Berthier : "Vous donnerez l'ordre aux carabiniers de la 22e d'infanterie légère, qui sont à Beni-Souef avec le général Veaux, de partir sur-le-champ, immédiatement après la réception du présent ordre, pour joindre leur corps au Vieux Caire ...
Vous donnerez l'ordre au général Fugière de faire partir, le 15, les carabiniers de la 22e d'infanterie légère, avec sa pièce de 3, pour se rendre par terre à Belbeis, où ils recevront de nouveaux ordres" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 116).
- Expédition de Syrie
Le 31 janvier 1799 (12 pluviôse an 7), le Général Bonaparte écrit depuis son Quartier général au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "... Vous donnerez l'ordre à la 22e d'infanterie légère de partir du Caire, le 15 pluviôse, pour se rendre à Belbeis ..." (Correspondance générale, t.2, lettre 4192; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 129).
Dans une lettre écrite le 19 juin 1799 (premier messidor an 7 de la République) au quartier-général du Caire, et adressée au Directoire exécutif, Bonaparte raconte : "Pendant mon invasion en Syrie, il s'est passé dans la basse Egypte des événemens militaires que je dois vous faire connaître.
Révolte de Bénêçoùef.
Le 12 pluviôse, une partie de la province de Bénêçoùef se révolta. Le général Veaux marcha avec un bataillon de la 22e ; il remplit de cadavres ennemis quatre lieues de pays. Tout rentra dans l'ordre. Il n'eut que trois hommes tués et vingt blessés ..." (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d’orient ; Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 55 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 182 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 312 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4188 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4405).
Le Général en chef quitte le Caire le 10 février 1799. Quatre petites Divisions d'infanterie, et un détachement de neuf cents chevaux, sous les ordres des Généraux Reynier, Kléber, Bon, Lannes et Murat, forment cette armée d'expédition. La Division du Général Lannes comprend les deux premiers bataillons de la 22e légère, des 13e et 69e de ligne. Ses Généraux de Brigade sont Vaux, Robin et Rambaud. La Division compte 2,994 hommes (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 100).
Dans une lettre datée du Caire, le 25 Prairial an 7 (13 juin 1799), le Général Dugua écrit au Général en chef Bonaparte : "Général,
Je vais mettre rapidement sous vos yeux les faits militaires arrivés dans la basse Égypte pendant l'expédition de Syrie.
Beni-Souef. - Je reçus, le 23 pluviôse, une lettre à votre adresse du général Veaux, qui vous annonçait que, le 18, dans une insurrection de plusieurs villages de la province de Behneseh, ce général, n'ayant que le 1er bataillon de la 22e demi-brigade légère et une pièce de canon, fut attaqué par plus de 12.000 hommes, contre lesquels il se défendit pendant onze heures, tua un nombre prodigieux d'assaillants et les repoussa. Ce bataillon eut 40 hommes blessés. Le général Veaux a donné les plus grands éloges à la fermeté et au courage de cette troupe …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 112)
Au moment où s'achève la concentration de l'armée vers l'isthme de Suez, la composition de l'Armée de Syrie, basée sur des notes, non datées, mais qui semblent avoir été écrites à l'Etat-major de Berthier, est la suivante :
DIVISION KLEBER.
Généraux de brigade: Verdier et Damas (remplacé par Junot, le 10 mars).
2e demi-brigade d'infanterie légère; 1er et 2e bataillons de la 25e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 75e de ligne.
DIVISION REYNIER.
Général de brigade: Lagrange.
9e demi-brigade de ligne; 1er et 2e bataillons de la 85e de ligne.
DIVISION BON.
Généraux de brigade : Rampon et Vial.
1er bataillon de la 4e légère; 1er et 2e bataillons de la 18e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 32e de ligne.
DIVISION LANNES.
Généraux de brigade : Veaux et Robin.
1er bataillon de la 22e légère; 1er et 2e bataillons de la 13e de ligne; 1er et 2e bataillons de la 69e de ligne.
CAVALERIE, commandée par le général de brigade Murat.
1 escadron du 7e de hussards; 1 escadron du 22e de chasseurs; 3e, 14e et 18e régiments do dragons; 1 escadron du 20e de dragons (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 148).
"Extrait du Journal de Detroye
6 ventôse (24 février) … Depuis l'endroit des passages jusqu'au delà de Gaza, règne une vallée parallèle à la mer. La cavalerie sur deux colonnes, suivie de la division Lannes, a marché sur les collines de droite, où était l'ennemi et dans la vallée. La division Kleber a marché sur les collines de gauche. On avait pris la précaution de détacher, pour plus de célérité, les grenadiers en avant de la division Kleber et la 22e demi-brigade en avant de la division Lannes ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 217).
- Prise de Gaza
La 22e combat à Gaza, Jaffa où le Chef de Brigade Lejeune est tué. Le 26 février 1799 (8 ventôse an 7), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Gaza, au Général Dugua, au Caire : "… Le général en chef a été spécialement satisfait de la conduite de la 22e légère, de la division du général Lannes …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3992).
L'Ordre du jour établi au Quartier général, à Gaza, le même 26 février 1799 (8 ventôse an 7) déclare : "Le général en chef a remarqué la conduite de la 22e d'infanterie légère au combat de Gaza. Cette demi-brigade, qui était à la queue de la colonne, malgré la fatigue d'une marche forcée, s'est trouvée en mesure de soutenir la cavalerie dans les différentes charges qui ont eu lieu, et d'y arriver avant les autres corps de l'armée" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 3999; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 223).
Puis, toujours le 26 février 1799 (8 ventôse an 7), Bonaaprte écrit depuis son Quartier général, à Gaza, à Venture de Paradis, secrétaire interprète : "Faites connaître au divan du Caire, au cheick Messiri et à celui de Minieh et à l'émir-hadji l'arrivée de l'armée à Gaza. Elle a couché le 6 à Khan-Younès. À la pointe du jour elle s'est mise en marche et sur les 9 heures du matin, l'avant-garde a découvert l'armée de Djezzar réunie aux mamelouks qui était en position au-devant de Gaza. Après différentes évolutions d'infanterie et de cavalerie, le général Murat s'est trouvé déborder la gauche de l'ennemi qui d'abord a fait mine de vouloir soutenir la charge et qui ensuite a battu en retraite ; on l'a vivement poursuivi, différents détachements seuls se sont chargés : pendant ce temps-là le général Kléber prenait possession de la ville de Gaza. L'ennemi a dans ce moment-ci évacué la plus grande partie de la Palestine. La perte de notre côté a été fort légère : nous avons eu deux hommes blessés, l'ennemi a eu quelques hommes tués. J'ai été spécialement satisfait de la conduite de la 22e légère de la division du général Lannes.
Nous avons trouvé dans le château de Gaza des magasins d'artillerie très considérables entre autres 30 ou 40 milliers de poudre et une grande quantité de boulets ensabotés à l'européenne, de grands magasins de biscuits et d'orge, une douzaine de pièces de canon et un magasin de tentes assez considérable.
Vous devez avoir reçu d'El-Arich le détail de la prise de ce fort et de l'affaire du camp des mamelouks" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4263).
Enfin, dans une lettre adressée depuis son Quartier général à Jaffa, au Directoire exécutif, et datée du 13 mars 1799 (23 ventôse an 7), le Général Bonaparte écrit : "… Combat de Gaza
… La 22e d'infanterie légère s'est fort bien conduite : elle suivait les chevaux au pas de course ; il y avait cependant bien des jours qu'elle n'avait fait un bon repas ni bu de l'eau à son aise ..." (Pièces diverses et correspondance relatives aux opérations de l'armée d'Orient en Egypte; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 497; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 119 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 296; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4035; Correspondance générale, t.2, lettre 4294).
Le général Berthier écrit de son côté, depuis Gaza, le 8 Ventôse an 7 (26 février 1799), au Général Dugua : "L'armée a couché le 5 à Khan-Younes 1 ; le 6, à la pointe du jour, elle s'est mise en marche, et, sur les 9 heures du matin, l'avant-garde a découvert l'armée du Djezzar, réunie aux Mameluks, qui était en position au devant de Gaza. Après différentes évolutions d'infanterie et de cavalerie, le général Murat s'est trouvé déborder la gauche de l'ennemi qui d'abord a fait mine de vouloir soutenir la charge, et qui ensuite a battu en retraite : on l'a vivement poursuivi; différents détachements seuls se sont chargés ; pendant ce temps-là le général Kleber prenait possession de la ville de Gaza.
L'ennemi a, dans ce moment-ci, évacué la plus grande partie de la Palestine. La perte de notre côté a été fort légère, nous avons eu deux hommes blessés; l'ennemi a eu quelques hommes tués. Le général en chef a été spécialement satisfait de la conduite de la 22e légère, de la division du général Lannes. Nous avons trouvé dans le château de Gaza des magasins d'artillerie très considérables, entre autres, trente à quarante milliers de poudre et une grande quantité de boulets ensabottés à l'européenne, de grands magasins de biscuit et d'orge, une douzaine de pièces de canon et un magasin de tentes assez considérable.
Vous devez avoir reçu d'EI-Arich le détail de la prise de ce fort et de l'affaire du camp des Mameluks" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 224).
- Siège de Jaffa
Le 10 mars 1799 (20 ventôse an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Jaffa, au Général Berthier : "... Le citoyen Magny, chef de bataillon de la 22e, sera promu à la place de chef de brigade ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4032 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4288).
Dans sa lettre adressée depuis son Quartier général à Jaffa, au Directoire exécutif, et datée du 13 mars 1799 (23 ventôse an 7), le Général Bonaparte écrit, au sujet du siège de Jaffa, et plus particulièrement de la journée du 17 ventôse : "… Siège de Jaffa
… 4,000 hommes des troupes de Djezzar ont été passés au fil de l’épée ; il y avait 800 canonniers. Une partie des habitants a été massacrée ...
Nous avons perdu le citoyen Lejeune, chef de la 22e d’infanterie légère, qui a été tué à la brèche : cet officier a été vivement regretté de l’armée ; les soldats de son corps l'ont pleuré comme leur père. J'ai nommé à sa place le chef de bataillon Magni, qui a été grièvement blessé ..." (Pièces diverses et correspondance relatives aux opérations de l'armée d'Orient en Egypte; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 2, p. 497; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 119 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 296; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4035; Correspondance générale, t.2, lettre 4294; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 264).
- Siège de Saint-Jean-d'Acre
La 22e s'illustre à Saint-Jean d'Acre.
Le 16 Germinal (5 avril), Berthier écrit au Général Lannes : "... Donnez l'ordre à la 22e légère de partir aujourd'hui pour se rendre à Haïfa, où elle sera à la disposition du chef d'escadron Lambert, à l'effet de remplir l'instruction ci-jointe (qui sera remise par l'officier commandant la 22e)" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 364).
Le même 16 Germinal (5 avril), Berthier écrit devant Acre au Chef d’Escadron Lambert : "Le général Lannes fait partir aujourd'hui la 22e légère avec les carabiniers formant environ 300 hommes. Aussitôt que cette troupe sera arrivée à Haïfa, vous lui ferez prendre les vivres nécessaires et vous partirez avec elle pour aller au-devant du convoi qui nous vient de Jaffa. Vous irez au-devant lui jusqu'à Tantourah; si vous le rencontriez avant cet endroit, vous lui laisseriez continuer sa route et vous vous rendriez toujours à Tantourah, où vous examinerez bien le port et ferez une bonne reconnaissance de cet endroit, et vous reviendriez à Haïfa avec la 22e. Vous rendrez compte sur-le-champ au général en chef, gardant provisoirement la 22e à Haïfa.
Si, en arrivant à Tantourah, notre convoi de Jaffa n'y était pas encore et que les nouvelles que vous pourriez avoir vous mettent dans le cas de juger utile d'aller plus loin au-devant de lui pour sa sûreté, vous êtes autorisé à le faire, et en même temps vous nous feriez prévenir.
Vous laisserez pendant votre absence le commandement de Haïfa à l'officier de la 25e que vous en jugerez le plus capable" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 364).
Les rassemblements signalés entre Nazareth et Genin pouvant devenir dangereux pour les communications de l'armée, Bonaparte décide de faire occuper le port de Tantourah, que Lambert vient de reconnaître. Cette mission est confiée au Chef de Bataillon Attanoux, auquel Berthier adresse, le 20 Germinal (9 avril), l'ordre suivant : "Il est ordonné au chef de bataillon Attanoux de partir aujourd'hui pour se rendre à Haïfa, d'où il repartira de suite avec 120 hommes de la 22e légère pour se rendre à Tantourah, petit port dont il prendra le commandement; il rendra compte au chef d'escadron Lambert, commandant à Haïfa.
Le général en chef ordonne au citoyen Attanoux de protéger l'arrivage de différentes barques qui doivent venir de Damiette et de Jaffa apporter des vivres et des munitions qui ont ordre de débarquer à Tantourah. Il aura soin de faire débarquer promptement ces différents objets, et il exigera du cheik des moyens de transport pour faire parvenir les différents objets à Haïfa; aussitôt l'arrivée d'un bâtiment, il en préviendra le chef d'escadron Lambert qui en pr6viendra le général en chef.
Vous vous arrangerez avec le cheik du pays pour faire vivre votre troupe.
Si cependant vous trouviez trop de difficultés, vous demanderiez du pain au chef d'escadron Lambert" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 385).
Berthier écrit à Lambert, le même 20 Germinal (9 avril) au sujet de l'occupation de Tantourah, qu’il aura ce poste dans son commandement; il y enverra 120 hommes d'infanterie légère : "Vous garderez le reste de la 22e légère pour former la garnison de Haïfa. Vous renverrez demain à l'état-major général tous les hommes que vous avez de la 25e demi-brigade". Si les circonstances exigent que Lambert se porte en forces à Tantourah, il ne laissera à Haïfa que les hommes nécessaires pour occuper le fort; il préviendra Bonaparte, qui lui enverra du secours (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 385).
Le 21 Germinal an 7 (10 avri1 1799), le Général Berthier écrit, devant Acre, au Général Murat : "Je vous envoie, Citoyen Général, pour être à vos ordres, 181 hommes, officiers compris, de la 25e.
Le général en chef ordonne en conséquence que vous fassiez relever les 25 hommes de la 75e qui sont au moulin de Denou et qui rejoindront le général Kleber à Nazareth, passant par Chafa-Amr.
Vous ferez relever également tous les hommes de la 22e qui sont au moulin de Cherdam et vous les ferez partir demain pour rejoindre leur demi-brigade à Haïfa. Le général en chef vous recommande de mettre au moulin de Cherdam 60 hommes de la 4e ou de la 25e. Vous m'informerez de l'exécution du présent ordre, et des 60 hommes au moulin de Cherdam.
Ci-joint deux ordres pour les détachements do la 22e et de la 75e, que vous voudrez bien faire exécuter" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 386).
Le 13 avril 1799 (24 germinal an 7), Bonaparte fait écrit, depuis le Quartier général, devant Acre, au Général Murat : "... Vous ordonnerez que les dragons qui sont à pied fassent le service dans la redoute, pour y garder les pièces de 5 (cette redoute s'appellera dorénavant redoute Detroye), en attendant les carabiniers de la 22e légère, qui doivent s'y rendre de Hayfâ …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4086; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 402).
Le Général Berthier écrit, de son côté, devant Acre, le même 24 Germinal an 7 (13 avril 1799), au Chef d’Escadron Lambert : "Le général en chef ordonne à l'adjudant général Leturcq de laisser ou de faire retourner à Haïfa, s'il en est déjà parti, les 100 hommes de la division Kleber qu'il a avec lui; ces 100 hommes tiendront garnison à Haïfa jusqu'à nouvel ordre. Le général en chef ordonne que vous fassiez partir sur-le-champ de Haïfa tous les hommes de la 22e légère, ainsi que les carabiniers, pour se rendre au camp sous Acre.
Le détachement qui est au mont Carmel ne rejoindra que demain, quand vous l'aurez fait relever.
L'adjoint Pascalis ramènera ici la 22e légère" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 407).
Le 25 Germinal (14 avril), Berthier ordonne à Boyer que chacune des trois Divisions présentes au camp a ordre de fournir 100 hommes, bons marcheurs, pour composer le détachement qui doit ôtro renforcé, en passant à Tantourah, par 100 hommes de la 22e légère. L'Adjoint Pinault a ordre de marcher avec Boyer (392).
"Extraits des ordres du jour de l'armée.
… 26 germinal (15 avril). - Le général en chef a nommé la redoute faite sur la hauteur occupée par l'avant-garde, commandée par le général Murat, où est dans ce moment la cavalerie et la 22e légère, commandée par le général Andréossy : Redoute Detroye" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 390).
Le 18 avril 1799 (29 germinal an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, devant Acre, au Général Berthier : "Vous donnerez l'ordre à l'adjudant général Boyer de partir cette nuit, avec 100 hommes de chacune des deux divisions qui sont ici, 20 canonniers, 12 sapeurs et 50 cavaliers, pour escorter les chevaux et chameaux que le général d'artillerie enverra à Jaffa pour prendre l'artillerie qui y serait arrivée.
Il laissera 80 hommes à Hayfâ et 120 à Tantourah ; il prendra à Tantourah et à Hayfâ tous les hommes de la 22e d'infanterie légère qu'il y trouvera ; ce qui doit faire plus de 300 hommes. Cela formera, avec les dragons, les canonniers et sapeurs, l'escorte de son convoi ...
Il s'arrangera de manière à être le 5 de retour" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4099 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4324).
Le même 29 Germinal an 7 (18 avril 1799), Berthier écrit à l’Adjudant général Boyer : "Il est ordonné à l'adjudant général Boyer de partir aujourd'hui à minuit précis avec 100 hommes de chacune des deux divisions qui sont au camp, 20 canonniers, 12 sapeurs et 50 cavaliers, pour escorter les chevaux et chameaux que le général d'artillerie enverra à Jaffa, pour y prendre l'artillerie qui y serait arrivée. L'adjudant général Boyer laissera 80 hommes d'infanterie de l'escorte qu'il prend au camp, à Haïfa et 120 à Tantourah; il prendra à Haïfa et à Tantourah tous les hommes de la 22e légère qu'il y trouvera, ce qui doit faire plus de 300 hommes. Ce bataillon, joint aux dragons, canonniers et sapeurs, sera l'escorte de son convoi; les sapeurs auront leurs outils pour réparer les chemins, afin de faciliter le passage de l'artillerie.
L'adjudant général Boyer prendra toutes los mesures nécessaires pour être de retour au camp le 5 floréal" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 434).
Le 13 mai 1799 (24 floréal an 7), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, devant Acre, au Chef d'Escadron Lambert : "Le général en chef vous autorise, Citoyen Commandant, à partir avec la 22e légère, un détachement de dromadaires, à qui je donne l'ordre de se rendre à Hayfâ, pour tomber sur les Naplousains et leur faire le plus de mal possible. Je vous préviens que le général Murat vient de recevoir l'ordre d'envoyer à Hayfâ tout ce qu'il y a de disponible de la 25e, et de faire relever, par des postes de cavalerie, les détachements de la même demi-brigade qui se trouvent aux moulins de Cherdâm et Dâoud et qui se rendront successivementà Hayfâ. La 25e demi-brigade remplacera la 22e légère pendant votre opération" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4128; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 516).
Le Général Berthier écrit, devant Acre, le même 24 Floréal an 7 (13 mai 1799), au Général en chef Bonaparte : "Je propose au général en chef les avancements ci-après :
... 3° Le chef d'escadron Cavalier, de la 12e légère, qui a organisé le régiment des dromadaires, a les qualités nécessaires pour faire un bon adjudant général. Je demande à être autorisé à lui en faire remplir provisoirement les fonctions jusqu'à ce que l'occasion se présente pour qu'il mérite le grade de chef de brigade. Il a été promu à celui de chef de bataillon il y a cinq mois.
Le chef d'escadron Lambert commanderait le régiment des dromadaires ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 651).
Au 15 mai 1799, la force de la 22e Demi-brigade d'infanterie légère est évaluée par Berthier à 300 hommes (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 630).
Le 25 mai 1799 (6 prairial an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Jaffa, au Général Berthier : "Vous voudrez bien prendre les mesures pour faire partir à minuit le bataillon de la 22e, les dépôts de la cavalerie à pied, 250 fiévreux et 200 blessés.
Les troupes et les malades prendront des vivres pour les 7, 8, 9, 10, 11, 12 et i3 prairial. 80 prisonniers turcs partiront également avec et serviront à aider au transport des blessés. On les traitera avec sévérité, et on aura soin qu'ils ne communiquent dans aucun endroit avec les habitants. A la moindre mutinerie qu'ils se permettraient, le général de brigade est autorisé à en faire fusiller plusieurs. Le détachement de chevaux écloppés qui est au dépôt partira également ; ces chevaux serviront à porter les malades.
Indépendamment des chirurgiens, il y aura avec ce convoi un médecin. On aura soin de ne pas confondre les blessés avec les fiévreux en faisant marcher les uns et les autres réunis.
Le chef de brigade Magny, qui commandera ce convoi, dirigera sa marche de manière à être arrivé le 8 au soir à Gaza, où il prendra des outres. Il laissera à Qatyeh tous les fiévreux ; il laissera les blessés à Sâlheyeh ; il y restera lui-même avec sa troupe jusqu'à nouvel ordre. Il fera connaître son arrivée à l'adjudant général Aimeras, à Damiette, et au général Dugua, au Caire. Il exécutera les ordres qu'il pourrait recevoir du général Dugua. Si l'adjudant général Boyer était encore à Sâlheyeh, il se mettrait sous ses ordres" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4154 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4358; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 567).
Le même jour 25 mai 1799 (6 prairial an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à Jaffa, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "... Donnez l'ordre aux hommes de cavalerie qui sont à pied, et qui doivent également être à Jaffa, de se porter au camp de la 22e légère, de prendre des vivres pour six jours et de se tenir prêts à partir. L'officier qui commande ce dépôt enverra demain l'état de situation au quartier général et fera compléter à 50 cartouches par homme ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4359 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 562).
Enfin, dans une troisième lettre datée du Quartier général, à Jaffa, le 25 mai 1799 (6 prairial an 7), adressée à Berthier : "Vous donnerez l'ordre au chef de brigade de la 22e d'infanterie légère de réunir toute sa demi-brigade avec la pièce de canon qu'il a prise à Tantourah et de se tenir prêt à partir à l'ordre qu'il pourrait en recevoir demain avant le jour ; ce soir, avant la nuit, d'envoyer son état de situation à l'état-major ; de prendre des vivres pour six jours et de compléter 50 cartouches par homme" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4360; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 563).
Desgenettes écrit : "… Je fis partir le même jour le citoyen Pugnet, pour qu'il prit soin d'une cinquantaine de nos malades, que l'on évacua sur Katieh, sous l'escorte d'un bataillon de la 22e demi-brigade d'infanterie légère ..." (Histoire médicale, T. I, p. 97 - In La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 576).
Boyer, dès son arrivée à Salheyeh (15 prairial-3 juin), écrit à Dugua : "Parti le 6 de ce mois de Jaffa, j'arrive ici dans le moment avec deux bataillons de la 69e demi-brigade, formant une des colonnes d'avant-garde de l'armée victorieuse de Syrie.
J'amène avec moi Abd-Allah, général de la cavalerie de Djezzar, seize colonels d'artillerie turcs et dix-sept drapeaux pris sur l'ennemi.
L'ordre du général en chef est de déposer ces prisonniers dans la citadelle du Caire, de les introduire avec pompe dans la ville, même comme des captifs, enfin d'entrer en triomphe sur la place d'Esbekieh. Étant la première colonne de l'armée qui rentre en Egypte, voyez, Général, combien il est important de donner à notre entrée tout l'éclat et la pompe possibles; cette démonstration est nécessaire à la multitude.
J'avais ordre du général en chef de rester ici avec un bataillon de la 69e et de faire filer l'autre sur Le Caire avec le général Lannes, qui est blessé. Cette disposition était subordonnée à l'état de l'Égypte. Tous les rapports que l'on m'a faits, tant à Katieh qu'ici étant qu'elle est tranquille, je prends le parti de partir demain avec les deux bataillons et, le 19, j'arriverai de bonne heure.
Je laisse ici le général Veaux, Duroc et Arrighi, tous en litière, le général en chef ayant ordonné qu'ils attendent les premiers corps qui rentreront en Egypte; leurs blessures vont assez bien. Nous avons perdu en route Croisier, qui est mort du tétanos à la suite d'une blessure assez grave; le général Bon est également mort.
J'ai écrit de Katieh à Alméras et lui ai fait part de mon arrivée.
Demain la 22e légère, avec environ 200 hommes de cavalerie à pied, arrivent ici. Le chef de brigade Magny qui les commande a ordre de rester ici, il amène avec lui environ 80 prisonniers canonniers turcs.
Je joins à la présente copie de deux duplicata de lettres du général en chef ; je prends ce parti, vu que les porteurs de lettres· n'arrivent pas toujours à leur destination. Je vous remettrai les originaux.
Je laisserai dans l'hôpital de Belbeis tous les blessés que j'ai avec moi; c'est l'ordre que m'a donné le général en chef. Quant aux troupes que je commande et les militaires qui sont dans la caravane, nous jouissons tous d'une santé parfaite; je crois par là que vous nous exempterez de la quarantaine.
Je vous observe que parmi les blessés que l'on m'a confiés il n'y a point de bubons.
Le général Lannes, qui arrivera avec nous, a besoin du plus grand régime de repos; il espère que, dans le cas même où nous serions quarantaine, l'ordonnateur de la santé la lui laisserait faire dans sa maison à Raoudah; il en a d'ailleurs l'ordre du général en chef. Je ne communique: point avec Salheyeh et j'observerai même précaution à Belbeis.
Je vais traverser avec pompe la Charkieh, et j'en dirai beaucoup plus qu'il n'y en a; demain matin je mets à la voile et, vent arrière, je me rends au Caire. Néraud l'adjoint est avec moi" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 621).
Belliard écrit, de Keneh, le 19 Prairial (7 juin1799) qu’il va envoyer à Esneh les hommes disponibles du 2e Bataillon de la 22e avec des munitions (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 516).
Le 9 juin 1799 (21 prairial an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Sâlheyeh, au Général Dugua, au Caire : "… Gardez le bataillon de la 22e avec vous jusqu'à mon arrivée …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4167 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4373; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 613).
L'Ordre du jour, lui aussi du 21 Prairial (9 juin), indique : "… La 22e d'infanterie légère rentrera à son corps …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 610).
Par ailleurs, Bonaparte adresse le même jour à Berthier l'ordre suivant (de Salheyeh, 21 prairial-9 juin) : "Le chef de l'état-major donnera les ordres et fera fusiller le nommé Michel Cortial, volontaire de la 8e compagnie du 3e bataillon de la 13e demi-brigade, demain, à la parade de Salheyeh; un officier de l'état-major général restera pour faire exécuter le présent ordre; il sera mis à l'ordre de l'armée que le nommé Michel Cortial, volontaire de la 8e compagnie, du 3e bataillon de la 13e demi-brigade, a été fusillé pour avoir levé la main contre son chef.
L'état-major donnera les ordres pour que le nommé Lemelle, dragon au 3e régiment, compagnie n° 6, soit demain présent à l'exécution du nommé Cortial, volontaire de la 13e, afin que cela puisse lui servir de leçon, et tenu trois mois en prison; dans quinze jours il sera conduit à la citadelle du Caire". Berthier écrit le même jour au commandant de Salheyeh au sujet de l'exécution de la sentence de Bonaparte et l'invitant à en adresser le compte rendu à l'état-major. Ce compte rendu porte : "... Le nommé Cortial, volontaire de la 13e demi-brigade, a été fusillé le 22 prairial, à la parade de Salheyeh, et le nommé Lemelle, dragon au 3e régiment de dragons, coupable d'insubordinations marquées envers le chef de la 22e demi-brigade légère, a été présent à l'exécution du nommé Cortial, fusillé à la parade de Salheyeh" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 613).
Le 23 Prairial an 7 (11 juin 1799), Andréossy écrit, depuis Belbeis, pour le Général Berthier au Général Dugua : "Le général en chef désire, Citoyen Général, que les divisions soient, casernées de la manière suivante :
... La 19e et la 22e et la 69e (division Lannes) seront casernées au Vieux-Caire ...
Veuillez bien donner des ordres afin que tout soit disposé pour recevoir ces différents corps.
Le général Berthier vous enverra un adjoint pour vous prévenir du jour où vous devrez venir au-devant du général en chef.
Je vous salue, mon cher Général, avec bien de la cordialité, en attendant le plaisir de vous revoir" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 617).
Le 27 juin 1799 (9 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier-général, au Caire, au Général Davout : "... Dès l'instant que vous serez arrivé dans la province de Beny-Soueyf, vous prendrez toutes les mesures pour bien remonter votre cavalerie. Vous retiendrez près de vous tous les hommes du 22e de chasseurs et du 20e de dragons qui ont été en remonte dans la haute Egypte. Vous correspondrez, pour ces trois provinces, directement avec le général en chef et l'état-major général. Vous les organiserez de manière à pouvoir renvoyer au Caire le bataillon de la 22e, afin d'organiser cette demi-brigade à la fin de messidor ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4222; Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 288).
Le 28 juin 1799 (10 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis Le Caire, au citoyen Dupas, commandant la citadelle : "... Vous ferez consigner le citoyen Philippe Bouette au chef de brigade de la 22e, pour le mettre dans son corps ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 84 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 209 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4480).
Le 16 Messidor an 7 (4 juillet 1799), le Général Lannes écrit, depuis Roudah, au Général en Chef Bonaparte : "Le capitaine des carabiniers de la 22e, le citoyen Guigard, fut le premier qui monta à l'assaut de Jaffa, à la tête de sa compagnie; il reçut deux blessures; on croyait qu'il n'en reviendrait pas; il se trouve aujourd'hui à son poste parfaitement rétabli.
Cet officier, distingué par sa bravoure et sa bonne conduite, a été très affecté de ne pas s'être vu porté sur votre rapport au gouvernement.
Je vous demande, Citoyen Général, pour ce brave militaire, un sabre pour récompense" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 666).
Le 7 juillet 1799 (19 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "... Vous donnerez l'ordre au bataillon de la 22e [légère] qui est avec le général Zayonchek de se rendre au Caire par terre en passant par Atfieh. Ce mouvement s'exécutera à l'instant où Mourad-Bey aura pris un parti qui l'éloigne du Fayoum" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4539; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 302).
Comme il est possible que l'ennemi cherche à franchir le fleuve,Bonaparte fait écrire, le 12 juillet 1799 (24 messidor an 7) par Berthier, depuis Le Caire, au citoyen Magny, Chef de la 22e Demi-brigade : "Il est ordonné au bataillon de la 22e qui est au Vieux-Caire de partir ce soir avec le chef de brigade et une pièce de canon de la division Lannes, pour se rendre à Torrah, à deux lieues du Vieux-Caire, en remontant la rive droite du Nil.
Ce bataillon occupera là les retranchements qui s'y trouvent. Le chef de brigade enverra des patrouilles pour prendre des informations de la marche que pourrait tenir Mourad-Bey, qui, avec à peu près 150 hommes, moitié à pied, moitié à cheval, et 60 chameaux, est dans la province de Gyzeh, poursuivi par le général Friant.
Le chef de brigade de la 22e est prévenu qu'il serait possible que Mourad-Bey voulût, dans la nuit, ou demain à la pointe du jour, passer le Nil pour gagner le Charqyeh ; que c'est dans cette supposition que le chef de brigade serait à même de lui tomber dessus.
Le chef de brigade donnera fréquemment de ses nouvelles au général en chef.
Les troupes prendront des vivres pour quatre jours" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4269; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 311). Magny part dans la soirée et se rend à Torrah en remontant la rive droite du Nil.
De son côté, Zayonchek, qui s'est rendu à Medinet-el-Fayoum trois jours auparavant, écrit à Friant par deux fois, le même 24 Messidor (12 juillet) et lui demande de lui renvoyer le détachement de la 88e mis à sa disposition, pour lui permettre de renvoyer au Caire le Bataillon de la 22e légère (Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 298).
Le 13 juillet 1799 (25 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre au bataillon de la 22e [légère] qui est à Torrah de retourner au Vieux-Caire dans ses quartiers, en supposant que le commandant n'ait rien appris de nouveau sur les mamelouks et Mourad-Bey" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4601; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 314).
Extrait des ordres de Berthier (du 25 messidor - 13 juillet) : "Au général Zayonchek. - Ordre au général Zayonchek de faire partir, aussitôt après la réception du présent ordre, le bataillon de la 22e d'infanterie légère pour Le Caire" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 315).
L'expérience ayant montré la médiocrité de la Légion nautique, et surtout de la Légion maltaise, Bonaparte décide de répartir les hommes de ces deux Corps dans d'autres unités; on espère qu'une fois bien encadrés ils rendront de meilleurs services. Des ordres de Berthier du 26 Messidor (14 juillet) déterminent ainsi la répartition des hommes des deux Légions : la 5e Compagnie de la Légion maltaise doit fournir 33 hommes à la 22e Légère (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 212).
Bonaparte apprend alors qu'une flotte turque menace Aboukir. Il fait immédiatement donner des ordres par Berthier. Dès le 15 juillet 1799 (27 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier-général, à Gyzeh, au Général Berthier : "Réitérez l'ordre au général Zajonchek de faire partir le bataillon de la 22e ..." (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4282 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4614; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 328).
De son côté, Friant écrit à Desaix, de Medinet-el-Fayoum, le même 27 Messidor (15 juillet) : "… Demain matin, 180 hommes de la 88e se mettront en marche pour aller relever les hommes de la 22e légère qui sont avec le chef de bataillon Sacrost. Le général Zayonchek m'a montré une lettre du général en chef qui prescrit impérativement ce mouvement …" (Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 300).
Le 17 juillet 1799 (29 messidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Terrâneh, au Général Dugua : "… Écrivez au général Desaix les nouvelles que je vous donne, que j'imagine que la colonne mobile contre Mourad-Bey est partie, et qu'il presse le départ de la cavalerie que je lui ai demandée. Dès que le bataillon de la 22e ainsi que le général Bampon et sa colonne seront arrivés au Caire, qu'ils filent en toute diligence sur El-Bahmânyeh …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 108 ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 231 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4622; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 334).
Le 21 juillet 1799 (3 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à El-Rahmânieh, au Général Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous ferez partir, citoyen général, demain à la pointe du jour le détachement du 3e bataillon de la 69e [de ligne], pour se rendre à Berket ; vous nommerez un capitaine pour faire les fonctions de commandant de la place à Berket ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4629; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 363). Le capitaine Pochet, de la 22e Demi-brigade légère est nommé commandant de la place de Berket.
Le même jour 21 juillet 1799 (3 thermidor an 7), à 8 heures du soir, Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à El-Rahmânyeh, au Général Dugua : "… Faites une revue scrupuleuse, et que tout ce qui appartient à la 22e, même le bataillon qui doit être arrivé de Beny-Soueyf ... parte sans le moindre délai ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 116 ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4301 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4637; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 365).
Encore le 3 Thermidor an 7 (21 juillet 1799), Berthier donne l'ordre à l'Ordonnateur en chef Daure : "Vous voudrez bien ... faire distribuer aujourd'hui 1.350 paires de souliers, savoir :
200 paires à la 22e légère ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 364).
Le 23 juillet 1799 (5 thermidor an 7), Le Général Dugua écrit, depuis Le Caire, au Général Bonaparte : "Je reçois à l'instant vos lettres du 3 du mois courant ; j'ai écrit cinq lettres pour hâter la marche du chef de brigade Destrées, et du premier bataillon de la 22e : d'après les premiers avis que j'ai reçus, ils devraient être ici depuis deux jours, et je ne sais par quelle fatalité ils ne sont pas arrivés, et pourquoi je n'ai aucun avis de leur marche ..." (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 391).
Le 24 juillet 1799 (6 thermidor an 7), le Général Dugua écrit, depuis Le Caire, au Général Bonaparte : "D'après vos ordres, j'ai passé hier la revue des dépôts des 13e, 18e, 22e, 32e et 69e demi-brigades : j'y ai trouvé huit officiers et deux cent soixante-dix-huit sous-officiers ou soldats en état de marcher. Je vous observe que j'en avais déjà fait partir beaucoup avec le général Rampon. Ces deux cent quatre-vingt-six hommes partiront ce soir pour Embabeh avec les cent hommes d'artillerie que vous me demandez, sous les ordres du chef de bataillon Faure, avec un détachement de vingt-six dromadaires ...
Vous verrez, général, par la lettre du général Zayonscheck que le premier bataillon de la 22e demi-brigade est encore à Bénécouef, parce que le général Zayonscheck croit devoir déférer aux ordres de tout le monde, avant d'exécuter les vôtres …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 392).
- Bataille d'Aboukir, 7 thermidor (25 juillet 1799)
La 22e s'illustre encore à Aboukir.
"... Le général en chef avait fait avancer un bataillon de la 22e légère et un de la 69e sur la gauche de l'ennemi; le général Lannes, qui était à leur tête, saisit le moment où l'ennemi était imprudemment sorti de ses retranchements; il fait attaquer la redoute de vive force par sa gauche et par sa gorge. La 22e, la 69e sautent dans le fossé et sont bientôt sur le parapet et dans la redoute. En même temps, la 18e s'était élancée de nouveau, au pas de charge, sur l'ennemi.
Le général Murat, qui suivait tous les mouvements, qui commandait l'avant-garde, qui était constamment aux tirailleurs et qui a montré dans cette journée autant de sang-froid que de talent, saisit le moment où le général Lannes lançait sur la redoute les bataillons de la 22e légère et de la 69e pour ordonner à une escouade de charger et de traverser toutes les positions de l'ennemi jusque sur le fossé du fort d'Aboukir. Ce mouvement est fait avec tant d'impétuosité et d'à-propos qu'au moment où la redoute est forcée, cet escadron se trouvait déjà pour couper à l'ennemi toute retraite dans le fort. La déroule est complète. L'ennemi, en désordre et frappé de terreur, trouve partout la baïonnette et la mort; la cavalerie le sabre ; il ne croit avoir de ressources que dans la mer : 6.000 à 7.000 hommes s'y précipitent ; ils y sont fusillés et mitraillés ; jamais spectacle aussi terrible ne s'est présenté; aucun ne s'est sauvé ..." (Relation de Berthier, in La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 413).
La nouvelle de la victoire parvient en France, par une lettre de Bonaparte adressée depuis le Quartier-général d'Alexandrie au Directoire exécutif et datée du 28 juillet 1799 (10 thermidor an 7) : "... Le général Lanne, avec la vingt-deuxième et une partie de la soixante-neuvième, se porte sur la gauche de l'ennemi ... Le citoyen Bernard, chef de bataillon de la 69e, et le citoyen Baille, capitaine de grenadiers de cette demi-brigade, y dit-il, entrent les premiers dans la redoute, et par là se couvrent de gloire" (Pièces diverses et correspondance relatives aux opérations de l'armée d'Orient en Egypte; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4323 ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 126; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 251 (lettre datée dans les deux ouvrages du 27 juillet 1799 – 27 thermidor an 7) ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 327 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4659; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 415). Le texte, imprimé au Caire, porte que ce sont deux Officiers de la 69e qui sont entrés les premiers dans la redoute. A la suite de cette publication, Magny, Chef de Brigade de la 22e Légère, adresse une vive protestation à Bonaparte et prend à témoin le Général Lannes pour démontrer que c'est à un Capitaine de la 22e Légère que revient cet honneur. Magny (dit aussi Magnier) écrit, depuis Le Vieux-Caire, le 30 Thermidor (17 août) : "J'ai lu hier votre rapport du 9 thermidor au Directoire sur la bataille d'Aboukir; j'y ai vu avec peine que le rapport qu'on vous a fait des deux officiers, que vous y annoncez pour avoir les premiers monté à la redoute, est faux. C'est à un capitaine du corps que je commande, et à nombre de sous-officiers et chasseurs qui étaient avec lui, qu'appartient cet honneur.
Le général de division Lannes, qui nous commandait, peut lui-même en justifier ; il a fait marcher sa colonne la droite en tête ; le corps que je commande se trouvait par conséquent, par son rang de bataille, être le premier à percer dans la redoute; et j'ose vous assurer qu'aucun individu étranger ne lui en a montré la route; il ne souffre pas d'ailleurs qu'on le devance quand il s'agit de voler au champ d'honneur".
Le 8 Thermidor (26 juillet 1799), le Général Dugua écrit au Général Bonaparte : "J'ai reçu hier, 7, la lettre que vous m'avez écrite le 4, à laquelle en était jointe une pour le général Desaix, que je lui ai fait passer par duplicata. J'ai reçu, ce matin, de ce général et du général Friant, des lettres dont je joins ici des duplicata ... Vous verrez ... que, tous occupés de poursuivre Mourad-Bey, il n'est pas question de l'envoi, ni du citoyen Detrès avec de la cavalerie, ni du 1er bataillon de la 22e. Il ne s'est cependant pas passé un seul jour, depuis votre départ, que je n'aie demandé l'un et l'autre ...
Si le 1er bataillon de la 22e et le chef de brigade Detrès arrivent, je compte vous envoyer, par cette occasion, environ encore 400 hommes ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 393).
Desaix s'avance jusqu'à Beni-Haçan, un peu au delà de Belansourah, d’où il écrit à Dugua, le 10 Thermidor (28 juillet 1799) : "… Quant à moi, j'ai poursuivi Mourad. J'ai pris les hommes de la 22e légère. Je n'avais que 300 hommes; 150 que ce corps a font 450; ce n'est pas trop au milieu de tous les Arabes et Mameluks. Mourad est pressé de toutes parts. Je ne lui permettrai pas de descendre; Boyer et les Arabes d'en haut l’arrêtent de leur côté. Il ne pourra pas remonter. J'espère l'obliger à se jeter dans l'El-Ouah, ou à périr. Je suis un peu contrarié; Boyer n'avait que 200 hommes; il ne s'est pas trouvé assez fort : il a été chercher des hommes à Siout, ce qui nous ôte le moyen de le si bien cerner que nous le voudrions. Mais, sous trois jours Boyer reviendra avec 600 Arabes. Mourad sera obligé de se retirer enfin dans les oasis. Nous serons alors bien en paix et bien heureux; nous ferons ce que vous voudrez; le général Friant pourra vous protéger vos convois; j’en sens bien l'importance" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 496).
Commence ensuite le siège du fort d'Aboukir; le Journal du Siège (Arch. Gen.) raconte au sujet de la nuit du 11 au 12 (29 au 30 juillet) : "On débouche du centre de la tranchée entre les maisons ct par un hoyau de 50 toises; on s'avance vers le dernier groupe de maisons à droite de l'attaque; on débusque l'ennemi des maisons dans lesquelles il s'était jeté, et on le repousse dans le fort, après lui avoir fait perdre beaucoup de monde.
On travaille à l'établissement de deux batteries, l'une à droite de l'attaque et l'autre vers le centre, pour ruiner les maisons les plus voisines du fort et battre l'enceinte. Le général Davout était de tranchée; la 22e demi-brigade d'infanterie légère et le chef de brigade Magny, qui a été blessé légèrement, sont cités avec éloge pour leur conduite dans l'exécution; et le général en chef attribue l'honneur des succès obtenus dans la journée du 12 aux bonnes dispositions du général Davout" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 441).
Le Général Menou écrit, devant Aboukir, le 12 Thermidor an 7 (30 juillet 1799), au Général Bonaparte : "Bonne nouvelle, le général Davout s'est conduit avec la plus grande distinction; à la tête de la 22e, un bataillon de la 25e, de la 18e et de trois compagnies d'éclaireurs, il a repris le village entier jusqu'au fort, une pièce de 8 et deux pièces de 16 qu'on vient d'enclouer. On a tué une grande quantité de Turcs dans les maisons : ils ne s'attendaient pas à une attaque aussi vigoureuse. Actuellement ils sont privés d'eau; j'ai ordonné sur-le-champ de retrancher toute la tête du village, de manière à ce qu'il ne puisse plus être repris.
Nous n'avons eu que peu de blessés. Le chef de la 22e l'a été légèrement à la tête; nous n'avons que six à sept morts.
Une pièce de 21 a forcé un vaisseau à fuir à toutes voiles, un aviso a été culbuté. Les canonniers se conduisent bien, nos bombardiers sont mauvais. Cette nuit, cinq pièces de 21 seront en batterie.
J'ai ordonné une distribution générale d'eau-de-vie, de munitions et d'un peu d'argent" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 444).
De son côté, Dugua écrit à Bonaparte, le même 12 Thermidor an 7 (30 juillet 1799) : "J'ai reçu hier par trois exprès différents l'heureuse nouvelle de la bataille d'Aboukir. Je l'ai fait annoncer sur-le-champ au divan et au peuple par la publication et par des salves d'artillerie. Cet événement, le plus étonnant et le plus heureux de toute la guerre, ne pouvait arriver plus à propos; puisque, comme vous le verrez dans la lettre du général Desaix dont je joins ici le triplicata, nous ne pouvions, ni vous, ni moi, en espérer du secours, puisque le citoyen Detrès et le 1er bataillon de la 22e sont encore dans la haute Égypte, et qu'il n'est pas bien sûr que le général Friant eût cru pouvoir abandonner le Fayoun, si Ibrahim-Bey eût marché sur Le Caire …" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 486).
Le 31 juillet 1799 (13 thermidor an 7), le Général Menou écrit depuis Aboukir au Général Bonaparte : "Mon général, j'espère que nous aurons le fort ce soir ou demain matin ; nous sommes sur la contrescarpe ; les ennemis se jettent à la nage et se noient ; quelques Anglais ont été vus sortant par la poterne.
Trois pièces de 24 battent en brèche, une de 12 va être placée sur la montagne en avant du santon.
Un retranchement est fait en avant du dernier village, et allant d'un monticule à l'autre. Tout le monde a parfaitement travaillé, le génie s'est distingué ; hier, le citoyen Magnier, chef de brigade de la vingt-deuxième ; le citoyen Essautier, chef de la soixante-neuvième; et le citoyen Veckel, chef de bataillon de la vingt-cinquième se sont conduits à merveille, ainsi que le nommé Féret, lieutenant de la dix-huitième : ce dernier mérite, général, que vous lui donniez de l'avancement. J'aurai aujourd'hui l'état des volontaires qui se sont distingués.
L'ennemi a perdu hier plus de 800 hommes, nous avons eu environ 80 blessés et 15 morts.
Aujourd'hui, une chaloupe a été coulée bas, un aviso a été touché, et deux bombes de douze pouces sont tombées au milieu de la flotte ennemie.
ABDALLAH-MENOU" (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 7; ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 445).
Le 4 août 1799 (17 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Alexandrie, au Directoire exécutif : "… Le 12 , … La 22e d'infanterie légère et le chef de brigade Magny, qui a été légèrement blessé, se sont parfaitement conduits …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 133 (lettre datée du 10 août 1799 - 23 thermidor an 5); Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 256 (idem) ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4669; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 447).
Le 10 août 1799 (23 thermidor an 7 de la République), Bonaparte écrit, depuis son quartier-général du Caire, au Directoire exécutif : "Siège du fort d'Aboùqyr.
… Le 12, le général Davoust était de tranchée ; il s’empara de toutes les maisons où était logé l'ennemi, et le jeta dans le fort après lui avoir tué beaucoup de monde. La 22e demi-brigade d'infanterie légère et le chef de brigade Magni, qui a été légèrement blessé, se sont parfaitement conduits. Le succès de cette journée, qui a accéléré la reddition du fort, est dû aux bonnes dispositions du général Davoust …" (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d’orient; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 330).
Le 31 juillet 1799 (13 thermidor an 7), le Général Abdallah-Menou écrit, devant Aboukir, au Général Bonaparte : "… hier, le citoyen Magnier, chef de brigade de la 22e ; … et le citoyen Veckel, chef de bataillon de la 25e se sont conduits à merveille …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.7).
Le 2 août 1799 (15 thermidor an 7), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Alexandrie, au Général Menou : "… Vous réunirez le reste des prisonniers, après avoir choisi ceux demandés ci-dessus ; vous les remettrez au général Robin, sur son reçu. Ce général est chargé de les emmener avec lui à El-Rahmânyeh, sous l'escorte de la 22e et de la 13e demi-brigade, ainsi que vous le verrez par l'ordre ci-joint, que je vous prie de lui remettre …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4325; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 454).
Un ordre de Berthier à Robin (même date), lui prescrit alors de partir douze heures après Rampon. Il prendra des vivres à Aboukir pour aller jusqu'à Berket-Gitas, où il en trouvera. Il partira avec la 22e Légère, la 13e de Bataille, l'Artillerie et l'Etat-major de la Division Lannes; il prendra des mesures pour ne pas laisser évader un seul prisonnier (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 455).
Le 20 Thermidor (7 août 1799), Desaix expose à Dugua les raisons de son séjour vers Behneseh : "... Le bataillon de la 22e Légère est parti hier matin pour se rendre au Caire. Moi-même je n'ai pas voulu remonter sans avoir la certitude que je ne suis plus nécessaire près de vous. Je n'ai cependant pu descendre jusqu'à Beni-Souef, parce que j'ai été obligé de contenir Mourad-Bey qui se trouvait dans les environs de Behnesch. Il eût été dangereux, attendu les circonstances d'alors, de le laisser séjourner dans le pays où il aurait soulevé les habitants, se serait refait et aurait tiré mille ressources dont il manque ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 500).
Le 22 Thermidor (9 août 1799), Desaix écrit à Dugua : "... le chef de brigade Detrès est allé vous joindre. Le bataillon de la 22e est aussi parti pour Le Caire; il descend depuis plusieurs jours, ramassant le miri. Je me tiens ici prêt à vous joindre. Boyer, avec une autre colonne, est vers Siout, poursuivant Mourad qui y est remonté. J'espère qu'il ira à El-Ouah, ou au-dessus de Syène ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 500).
Le 11 août 1799 (24 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier, chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre au général Robin de se rendre avec une pièce de 3 et un bataillon de la 22e [légère] à Mit-Gamar. Il achèvera la levée des contributions, des chevaux et terminera les fortifications qu'il a commencées. Vous en préviendrez le général Sanson pour qu'il donne des ordres en conséquence" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4687; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 544).
Le Général Zayonchek, parce qu'il a retenu dans la province de Beni-Souef le 1er Bataillon de la 22e, que des ordres reitérés ont prescrit d'envoyer au Caire, se voit infliger par Bonaparte un blâme et une punition, qu'il prescrit à Berthier de faire figurer à l'ordre du jour de l'armée. Ainsi, le même jour 11 août 1799 (24 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, au Caire, au Général Berthier : "Je vous prie, Citoyen Général, de mettre à l'ordre du jour de demain que je suis extrêmement mécontent du général Zajonchek, qui a mis de la négligence dans l'exécution de l'ordre réitéré de faire partir pour le quartier général le bataillon de la 22e d'infanterie légère. Le général Zajonchek, commandant une province directement sous mes ordres, n'a aucune excuse à alléguer. Vous voudrez bien lui ordonner de garder vingt-quatre heures les arrêts forcés. Immédiatement après la réception du présent ordre, il fera embarquer et partir pour le Caire le bataillon de la 22e d'infanterie légère" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4340 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4690; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 543).
Le 11 août 1799 (24 thermidor an 7), Bonaparte écrit encore depuis Le Caire, au Général Desaix : "… Je vous laisse la 21e, la 88e, la 22e et la 20e" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte ; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 136 (la lettre est datée du 12 août 1799 – 25 thermidor an 7) ; Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.3, p. 261 (idem) ; Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4341 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4695; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 541).
Le 13 août 1799 (26 thermidor an 7), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Vous donnerez l'ordre au chef de bataillon à la 22e [légère], Froment, attaché à l'état-major de la place, de rentrer à sa demi-brigade" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4713).
Pendant les trois dernières journées passées au Caire, Bonaparte s'occupe de l'habillement de l'armée. La pratique ayant fait ressortir les inconvénients de la toile, qui a été adoptée l'année précédente, il est décidé que les soldats recevront des effets de drap. Les quantités allouées sont ainsi fixées par un supplément à l'Ordre du jour de l'armée du 28 Thermidor (15 août) :
"BONAPARTE, Général en chef, ORDONNE :
Article Ier. -Il sera accordé aux différents corps de l’armée un nombre d'habillements complets en drap pour l'an VIII, conforme à l'état ci-dessous.
II. - Etant impossible de se procurer la quantité de drap bleu nécessaire, il sera réservé pour l'artillerie et les sapeurs;
Le drap vert, pour la cavalerie;
Le rouge, noir, gris, puce, etc. pour l’infanterie.
III. - L'ordonnateur fera connaître à l'ordre de demain la couleur du drap dont sera habillée chaque demi-brigade : il aura soin que les couleurs nationales se trouvent sur chaque uniforme.
Tableau de ce qui est accordé à chaque corps ...
IV 22e d'infanterie légère 1600 ...
V. - Lorsque les draps de cette quantité d'habillements auront été distribués, il sera accordé un supplément aux corps qui n'en auraient pas eu assez : ils enverront, à cet effet, leurs réclamations à l'ordonnateur en chef.
VI. - L'ordonnateur en chef me fera un rapport particulier sur l'habillement de la cavalerie : les hommes de cette arme qui ont été habillés l'année dernière ne le seront pas cette année" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 562 - Note : Ces couleurs sont fixées seulement par l'ordre du jour du 9 Vendémiaire an 8 (1er octobre 1799) - voir partie uniformes)
Le 17 août 1799 (30 thermidor an 7), un Ordre du jour, est établi au Caire ; on y trouve un "Etat des fusils, grenades de mérite accordés par le général Bonaparte depuis l'entrée de l'armée en Egypte.
... Fusils de mérite accordés par l'ordre du 14 pluviôse.
23 ventôse. Pradel, carabinier de la 22e : à Jaffa.
Mayer, carabinier de la 22e id.
Falentin (sic - en réalité Valentin), carabinier de la 22e : id.
Brûlot, carabinier de la 22e : id.
Chartin, carabinier de la 22e : id.
... Gacon, carabinier de la 22e : id.
... Aux citoyens Morin, ouvrier militaire de la 22e : à Jaffa.
Vurlain : id.
Kaufman, sergent d'ouvriers : id.
... Marquette, chasseur de la 22e légère : à Aboukir.
... Baguettes de mérite accordées par l'ordre du jour du 14 pluviose an. 7.
23 ventôse. Viguier, tambour de la 22e demi-brigade.
... État nominatif des officiers généraux et officiers supérieurs des différens corps, morts à l'armée d'Egypte.
… Officiers supérieurs de l'infanterie.
Lejeune, chef de brigade de la 22e demi brigade légère, tué à l'assaut de Jaffa, le 7 ventôse an 7.
Pouillet, chef de bataillon de la 22e demi-brigade légère, mort à la suite de ses blessures en revenant de la Haute-Egypte" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon, t.6, Egypte complété par La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 666).
Le 19 août 1799 (2 fructidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Menouf, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "... Vous donnerez l'ordre au général Dugua de procéder à la formation de la 22e [légère]. Le quartier-maître et le chef de·brigade doivent avoir les matricules du bataillon qui est à Mit-Gamar. Ainsi on peut organiser cette demi-brigade sans que l'éloignement du bataillon en empêche" (Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4748; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 580).
Le même jour 19 août 1799 (2 fructidor an 7), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Menouf, au Général Dugua, au Caire : "… Je désire que vous organisiez promptement la 22e …" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4370 ; Correspondance générale de Napoléon, t.2, lettre 4750; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 583).
Desaix écrit, depuis Siout, le 3 Fructidor an 7 (20 août 1799), à Bonaparte : "… J'ai vu avec peine que vous avez puni le général Zayonchek de ce que le 3e bataillon de la 22e légère n'était pas descendu au Caire d'après vos ordres. Vous aviez ordonné à ce corps de se rendre à cette destination aussitôt que Mourad serait éloigné; il a toujours été près de lui. Il n'était que de 150 hommes; l'événement qu'il avait eu l'année dernière m'avait fait croire qu'il était dangereux de l'exposer à descendre tout seul dans le moment critique où nous étions. J'avais ordre de vous de descendre au Caire; je me proposais de le garder avec moi pour le conduire sans danger à cette destination. J'ai reçu ensuite l'ordre de vous de rester dans la haute Égypte. Je l’ai alors fait partir, mais à petites journées, pour lever les impôts très en retard.
Il est parti de Behneseh le 16. Je vous prie de vous ressouvenir que tous les ordres que j'ai reçus de vous sont arrivés avec une lenteur infinie, excepté celui apporté par une barque montée par des chasseurs de la 22e légère. Ainsi, mon Général, si celui-là m'est arrivé en quatre jours, les autres en ont mis douze ou quinze ... Nous sommes ici à 80 lieues de vous, et j'ai des troupes à autant de chemin; avec cela point de communications sûres. Alors, vous jugerez comme on est embarrassé ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 511).
Début 1800, sous le commandement du Chef de Brigade Louis Antoine Goguet (depuis 1799), la Demi-brigade stationne encore en Egypte avec l'Armée d'Orient.
Etats de service du Chef de Brigade puis Colonel Goguet. Louis-Antoine-Vast-Vite Goguet, originaire d’Epinancourt, dans la Somme, Lieutenant-colonel du 3e Bataillon liégeois, Chef de Bataillon adjoint au 4e Bataillon de Tirailleurs (1794), commandant provisoire du 1er Bataillon de Tirailleurs (7 octobre 1794 au 17 avril 1795). Il fut replacé dans la 101e Demi-brigade de Bataille (1795), qui devint la 25e Demi-brigade de ligne (1796), il servit à l’Armée d’Orient et reçu le commandement provisoire de la 22e Demi-brigade légère de seconde formation (8 octobre 1799). |
Fig. 1 Carabinier de la 22e Légère en Egypte, 1800-1801, d'après H. Boisselier |
Kléber, commandant l'Armée d'Orient après le départ de Bonaparte, conscient qu'il ne pourra tenir encore longtemps, a signé une convention d'évacuation avec les honneurs du Corps expéditionnaire français à El Arisch fin janvier. Les troupes commencent à se regrouper autour du Caire, tandis que des forces turques progressent simultanément sur le territoire. Le 1er mars, la 22e Demi-brigade se disperse entre Le Caire, Belbeis et Salahieh.
- Bataille d'Héliopolis
Kléber commence donc à appliquer l’évacuation quand la duplicité anglo-turque le force à accepter une nouvelle bataille. Il rassemble ses troupes et écrase une armée turque à Héliopolis le 20 Mars. La 22e Demi-brigade légère se positionne avec le 9e de Ligne dans la Brigade Robin, de la Division Friant. Le Capitaine Guigard, de la Demi-brigade, enlève, à la tête de ses Carabiniers, la redoute de Matarieh.
Le "RAPPORT fait au Gouvernement français par le général Kléber sur les événements qui se sont passés en Egypte depuis la conclusion d'êl-Arych jusqu'à la fin de prairial an 8e, signé par le Général Menou (Kléber a été assassiné entre temps), indique : "… Au milieu de la nuit suivante je me rendis, accompagné des guides de l'armée, et de mon état-major, dans la plaine de la Coubé, où se trouvait déjà une partie des troupes ; les autres arrivèrent successivement et se rangèrent en bataille.
… La ligne de bataille était composée de quatre carrés ; ceux de droite obéissaient au général Friant, ceux de gauche au général Régnier. L'artillerie légère occupait les intervalles d'un carré à l'autre, et la cavalerie en colonne, dans l'intervalle du centre, était commandée par le général Leclerc : ses pièces marchaient sur ses flancs, et étaient soutenues par deux divisions du régiment des dromadaires.
Derrière la gauche, en seconde ligne, était un petit carré de deux bataillons : l'artillerie de réserve, placée au centre, était couverte par quelques compagnies de grenadiers , et les sapeurs armés de fusils ; d'autres pièces marchaient sur les deux côtés du rectangle, soutenues et flanquées par des tirailleurs ; enfin des compagnies de grenadiers doublaient les angles de chaque carré, et pouvaient être employées pour l'attaque des postes. La première brigade de la division Friant était commandée par le général Belliart, et formée de la 21e légère et de la 88e de bataille ...
Le général Robin commandait la première brigade de la division Régnier, composée de la 22e légère et de la 9e de bataille ; le général Lagrange avait sous ses ordres les 13e et 85e de bataille, formant la deuxième brigade de cette division ; le général Songis commandait 1'artillerie, et le général Samson le génie.
… Vers les trois heures du matin, j'ordonnai que l'armée se mit en marche. L'aile droite arriva au point du jour près la mosquée Sibelli Hallem … les deux carrés de gauche arrivèrent devant le village de Matariéh, s'y arrêtèrent hors de portée de canon et donnèrent le temps à la division de la droite de venir se placer entre Héliopolis, et le village d'el-Marek, afin de s'opposer à la retraite des troupes ennemies et à l'arrivée des renforts que l'ennemi pouvoir envoyer.
Tandis que ce mouvement s'exécutait, je distinguais un corps de cavalerie et d'infanterie turque, uni à une forte troupe de Mamloùks, qui, après avoir fait un grand détour dans les terres cultivées, se dirigeaient vers le Caire : les guides eurent ordre de les charger; ceux-ci acceptèrent la charge·; et, renforcés successivement par de nouvelles troupes, ils enveloppèrent les nôtres : l'issue de cette mêlée nous eût été funeste, si le·22e régiment de chasseurs, et le 14e régiment de dragons ne se fussent portés aussitôt pour soutenir 1'action : après un combat long et opiniâtre, l'ennemi prit la fuite …
Le général Régnier commença l’attaque de Matariéh ; des compagnies de grenadiers, mises en réserve pour cet objet, reçurent l'ordre d'emporter les retranchements, et l'exécutèrent avec une bravoure digne des plus grands éloges. Tandis qu'ils s'avançaient au pas-de-charge, malgré le feu de l'artillerie ennemie, on vit les janissaires sortir de leurs retranchements, et courir, l'arme blanche à la main, sur la colonne de gauche; mais ils n'y rentrèrent plus : arrêtés de front par le feu vif et soutenu de cette colonne, une grande partie tombe sur la place ; le reste, pris en flanc par la colonne de droite, et bientôt attaqué de toute part, périt sous la baïonnette : les fossés, comblés de morts et de blessés, n’empêchent plus de franchir les retranchements; drapeaux, pièces d'artillerie, queues de pâchâs, effets de campement, tout reste en notre pouvoir; une partie de leur infanterie se jette dans les maisons à dessein de s'y défendre ; on ne leur laisse pas le temps de s'y établir, ils y sont tous égorgés, livrés aux flammes ; d’autres, essayant de sortir du village de Matariéh, tombent sous le feu de la division Friant ; le reste est tué ou dispersé par une charge de cavalerie.
… Le seul récit de l'affaire de Matariéh fait l’éloge de nos braves grenadiers ; la colonne de droite, composée de deux compagnies de la 22e légère, et de deux de la 9e de bataille, était commandée par le citoyen Réal, capitaine de la 9e ; et celle de gauche, formée de deux compagnies de la 13e et de la 85e de bataille, étoi sous les ordres du citoyen Taraire, chef de bataillon de la 85e.
… L'armée avait éprouvé de grandes fatigues dans cette journée ; elle prit quelque repos …aussitôt après que j’eus donné les ordres pour le départ du lendemain, le silence de la nuit me permit d’entendre le canon qui se tirait au Caire. J’avais laissé dans cette ville la 32e de bataille et des détachements de différents corps, ce qui formait deux mille hommes environ ; prévoyant qu'une émeute générale menaçait ces troupes, j'avais ordonné qu'elles se retirassent dans les forts ; et le général Verdier, à qui j'en avais laissé le commandement, avait pris pour instruction de se borner à maintenir les communications entre la ferme d'Ibrâhim-bey, la citadelle, et le fort Camin … je crus nécessaire d’envoyer du renfort, et le général Lagrange reçut ordre à êl-Hanka de s’y porter avec quatre bataillons, deux de la 25e, un de la 64e, et un de la 75e. Il partit vers minuit …
… Je me mis en marche à la pointe du jour, et, me trouvant près Coraïm, j'entendis une vive canonnade en avant de ce village ; je présumai que le général Régnier était fortement engagé : j'ordonnai aussitôt au général Belliard de presser sa marche, et me portai moi-même en avant pour être présent à l'action. Je n'avais avec moi que les guides et le 7e régiment de hussards : arrivé sur les hauteurs des sables voisins du village, je vis la division Régnier occupée à repousser avec son artillerie trois ou quatre mille cavaliers qui l'entouraient. A peine fus-je posté que le corps ennemi fit un mouvement subit, et se jeta précipitamment sur nous.
Il fallut franchir l'intervalle qui nous séparait du carré du général Régnier, et recevoir la charge : elle fut tellement impétueuse que l'artillerie des guides n'eue pas le temps de se mettre en batterie. Les conducteurs sont aussitôt taillés en pièces ; et, la mêlée devenant complète, chacun s’occupe de sa défense : les habitants de Coraïm, nous voyant enveloppés de toutes parts, nous croient perdus; et toute cette multitude, armée de lances et de fourches, nous assaille sur notre gauche. . Le danger était extrême, lorsque le 14e régiment accourt pour nous soutenir : nous reprenons aussitôt l'offensive, et repoussons vivement l'ennemi, qui laisse environ trois cents morts ou blessés sur le champ de bataille : nous rejoignîmes le carré du général Régnier, auquel se réunit bientôt celui du général Belliard ..." (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d'orient).
- Insurrection du Caire
Fig. 1bis Tambour de la 22e Légère en Egypte, 1800-1801, d'après H. Boisselier |
Héliopolis est une victoire; mais la bataille à peine achevé, la 22e doit partir pour le Caire : la ville est en insurrection, mais elle est reprise aux mains des insurgés. Guigard se distingue en soutenant trois assauts Turcs dans la redoute du Santon, puis il s’empare le lendemain d’une pièce de canon que l’ennemi avait établie en face de sa position.
Le "RAPPORT fait au Gouvernement français par le général Kléber sur les événements qui se sont passés en Egypte depuis la conclusion d'êl-A'rych jusqu'à la fin de prairial an 8e raconte : "Le 21 (germinal soit le 10 avril 1800), à l'entrée de la nuit, le général Régnier fit attaquer par deux compagnies de grenadiers de la 9e, et deux compagnies de carabiniers de la 22e, dirigées par le général Robin, le Santon d'Abousiéh … On l'enleva avec la plus grande rapidité …
En conséquence, le 25, à la pointe du jour, le général Friant fit cerner Boulac avec la 21e demi-brigade légère, deux compagnies de grenadiers de la 32e, un détachement de sapeurs, et l'artillerie légère de la division commandée par le général Belliard. On bombarda vivement la ville …
Le général Régnier attaquait en même temps par la gauche avec le plus grand succès ; les troupes que commandait sur ce point le général Robin étaient détachées des 22e demi-brigade légère, 9e, 13e, et 85e de bataille. Partout on se battait avec un acharnement extrême.
La division du général Régnier, qui pénétra fort avant dans la ville par la porte dite Babel-Charich, incendia une partie des maisons de ce quartier, et tua beaucoup d'ennemis ; la troisième compagnie de carabiniers de la 22e demi-brigade légère avait ordre de s'emparer d'une pièce de canon de l'ennemi, placée sur une cour d'où elle barrait le poste du Santon.
En traversant, pour y arriver, les maisons de terrasses en terrasses, elle rencontra sur sa route, au débouché d'une rue, Nasif pâchâ et Assan-bey gedaoni, avec un grand nombre de Mamloùks et d'Osmanlis qui fuyaient devant la 9e demi-brigade. Cette compagnie se forme aussitôt pour recevoir la charge, et fait éprouver une perte considérable à l'ennemi ; la rue était comblée de cadavres : quelques chefs réussirent à se soustraire à la mort en abandonnant leurs chevaux et se jetant dans les maisons voisines du canal qui traverse la ville, et par où ils se sauvèrent. Voulant exécuter le premier ordre qu'elle avait reçu, cette troupe de braves alla enclouer la pièce qu'elle ne put enlever. On ne saurait trop louer son courage et son audace ..." (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d'orient).
L'Egypte retourne sous le contrôle des Français, avec la Haute Egypte laissée à notre allié Mourad Bey.
Kléber renforce son armée de toutes les minorités religieuses (Coptes, grecs, syriens) et finit de l'habiller complètement avec de nouvelles tenues colorées, faute de suffisamment de drap bleu.
Le 14 juin 1800, Kléber est assassiné. Le commandement échoit au Général Menou, bon administrateur, orientophile, mais piètre stratège. Les dissensions au sein de l'Etat-major ne feront qu'envenimer la situation militaire.
En janvier 1801, les trois Bataillons de la 22e Légère (26 Officiers, 308 hommes; 22 Officiers, 288 hommes; 24 Officiers, 276 hommes) sont toujours à la Brigade Robin.
Le 8 mars 1801, les Anglais débarquent un Corps expéditionnaire en Egypte. Les faibles forces françaises ne peuvent alors les repousser. Les Britanniques marchent sur Alexandrie et, le 12 mars, un premier combat à Mandara les retarde un peu. Mais ceux-ci se retranchent, attendant une contre-offensive plus sérieuse des Français. Ce sera la bataille de Canope, le 21 mars, où les Français s'écrasent contre le camp retranché anglais. Les attaques mal coordonnées échouent, malgré le courage des soldats.
Les Français se séparent alors. Quatre mille hommes, avec le Général Lagrange et la Division Reynier, surveillent les Anglais. Après des tentatives très mal coordonnées par Menou pour rompre la jonction des forces anglo-turques, ils finissent par rejoindre le Général Belliard, retranché au Caire.
Belliard, assez découragé par la situation, et partisan d'une évacuation rapide de l'Egypte, d'autant que la peste refait son apparition, tente bien de contre-attaquer, contre les forces turques grâce aux renforts de toutes les garnisons qui se sont portées sur lui, le 16 mai, mais il finit par rétrograder. Restant assiégé pendant encore un mois, il capitule le 27 juin et peut évacuer ses hommes sur la France. Les forces de Belliard embarquent, ramenant le corps du Général Kleber.
Menou, lui, s'est enfermé dans Alexandrie, espérant des renforts de France et la conclusion d'une paix générale en Europe avec l'Angleterre qui le sauverait. Il capitulera à son tour le 2 septembre 1801 et pourra aussi rejoindre la métropole. La 22e Légère évacue l’Egypte avec la garnison d’Alexandrie.
Les "Egyptiens" de la Demi-brigade retrouvent la France à Toulon, fin septembre. L'unité a besoin d'être réorganisée après sa quarantaine obligatoire.
Le 14 septembre 1801 (21 fructidor an 9), à La Malmaison, "On propose de nommer à l'emploi vacant de lieutenant au 9e régiment de dragons le citoyen Antoine Arrighi, lieutenant attaché à la 22e demi-brigade d'infanterie légère"; Bonaparte répond : "Nommer à cette place un maréchal de logis du 9e" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1765).
Bonaparte ordonne que les Demi-brigades de l’Armée d’Orient restent dans la 8e Division Militaire jusqu’à ce que soient débarqués au moins les deux tiers de leurs effectifs et «qu’elles devront laisser un chef de bataillon et plusieurs officiers à Marseille et Toulon pour faire rejoindre les détachements qui arriveraient plus tard ...» (Lettre de Bonaparte écrite depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre - Correspondance générale, t.3, lettre 6654).
Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an 10), le Premier Consul ordonnait depuis Paris à Berthier, d'envoyer la 22e Légère à Grenoble ; "Ces demi-brigades de l'armée d'Orient resteront dans la 8e division militaire jusqu'à ce qu’elles soient embarquées, au nombre des deux tiers de la force de la demi-brigade.
Elles laisseront un chef de bataillon et plusieurs officiers à Marseille et à Toulon pour rejoindre les détachements qui arriveraient plus tard.
Vous donnerez des ordres pour envoyer, le plus promptement possible, dans tous les endroits où ces demi-brigades doivent tenir garnison, tout ce qui leur est nécessaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6654).
II/ LE BATAILLON COMPLEMENTAIRE DE L'ARMEE D'ORIENT EN ITALIE, 1800-1801
En mal d'effectifs, le nouveau premier Consul Bonaparte organisait à la fin de 1799, avec les Dépôts métropolitains des Demi-brigades en campagne en Orient, des Bataillons supplémentaires qui furent versés à l'Armée de Réserve dans la Division du Général Chabran.
Dès le 5 décembre 1799, le Premier Consul avait prévenu le Général Clarke : "... Mon intention est de former quatorze bataillons de 1000 à 1200 hommes, portant chacun le nom d'une des demi-brigades qui sont en Egypte, et d'incorporer dans ces bataillons tous les individus de ces corps qui se trouvent présentement en France ...".
Quelques jours après, les différents Dépôts de l'Armée d'Orient étaient dirigés sur Chalon-sur-Saône et Mâcon, et le Général Gaultier, Inspecteur général aux Revues, devait les organiser "en Bataillons" avec les conscrits destinés à en compléter les cadres. Le 19 décembre paraissait l'Arrêté qui créait les 14 nouveaux Bataillons, composés chacun de 12 Compagnies.
Le 25 décembre 1799 (4 nivôse an 8), le Général Bonaparte adresse depuis Paris une Proclamation à l'Armée d'Italie : "Soldats ! les circonstances qui me retiennent à la tête du Gouvernement m'empêchent de me trouver au milieu de vous.
Vos besoins sont grands : toutes les mesures sont prises pour y pourvoir.
Les premières qualités du soldat sont la constance et la discipline ; la valeur n'est que la seconde.
Soldats ! plusieurs corps ont quitté leur position; ils ont été sourds à la voix de leurs officiers. La 17e légère est de ce nombre.
Sont-ils donc tous morts les braves de Castiglione, de Rivoli, de Neumarkt ? Ils eussent péri plutô que de quitter leurs drapeaux, et ils eussent ramené leurs jeunes camarades à l'honneur et au devoir.
Soldats ! vos distributions ne vous sont pas régulièrement faites, dites-vous. Qu'eussiez-vous fait si, comme la 4e et 22e légère, la 18e et 32e de ligne, vous vous fussiez trouvés au milieu du désert, sans pain ni eau, mangeant du cheval et du mulet ? La victoire nous donnera du pain, disaient-elles; et vous, vous quittez vos drapeaux !
Soldats d'Italie ! un nouveau général vous commande. Il fut toujours à l'avant-garde dans les plus beaux jours de votre gloire. Entourez-le de votre confiance; il ramènera la victoire dans vos rangs.
Je me ferai rendre un compte journalier de la conduite de tous les corps et spécialement de la 17e légère et de la 63e de ligne. Elles se ressouviendront de la confiance que j'avais en elles !" (Collection générale et complète des lettres, proclamations, discours de Napoléon, rédigée d'après le Moniteur, publiée par C. Fisher, Leipzig, Graff, 1808-1813, t.1, p. 86; Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 176; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.1, p. 354 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4450).
A la fin de janvier, il est décidé que ces Bataillons seront de suite portés à 1000 hommes, au moyen des conscrits arrivant à Lyon, à mesure qu'ils seront armés et habillés. Les Bataillons de l'Armée d'Orient sont groupés, le 14 février, en 4 Demi-brigades, réparties dans les cantonnements de Mâcon, Chalon, Seurre et Saint-Jean-de-Losne.
Les Dépôts des 14 Demi-brigades de l'Armée d'Orient forment ainsi une Division de réserve, mise sous le commandement du Général Chabran.
Le 14 février 1800 (25 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez au général de division Chabran l'ordre de se rendre sur-le-champ à Chalon-sur-Saône, pour prendre le commandement des quatorze bataillons de dépôt de l'armée d'Orient. Le général Chabran les passera en revue et veillera à leur équipement, armement, habillement et recrutement. Ces bataillons resteront cantonnés à Mâcon, Châlon, Seurre et Saint-Jean-de-Losne. Ils seront exercés deux fois par jour à la manœuvre.
La division commandée par le général Chabran portera le nom de 1re division de l'Armée de Réserve. Il sera attaché à cette division trois pièces de 8 et un obusier de 6 pouces, servis par l'artillerie légère, deux pièces de 12, quatre de 8 et deux obusiers, servis par l'artillerie à pied. Le général Chabran aura sous ses ordres deux généraux de brigade et un adjudant général. Son quartier général sera à Chalon-sur-Saône. Il ne recevra directement des ordres que du ministre de la guerre.
... Les bataillons des 4e, 21e et 22e légères seront commandés également par un ancien chef de brigade de l'armée d'Italie qui aura fait la campagne d'Italie comme commandant une troupe ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4594; Correspondance générale, t.3, lettre 4983; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 50).
Le 16 février 1800 ( 27 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... L'on m'assure qu'un bataillon bis de la 21e légère est resté à Avignon, et le bataillon bis de la 22e est resté à Brignoles. Envoyez sur-le-champ les ordres pour qu'ils se rendent à Chalon-sur-Saône ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4995).
Le 8 mars 1800 (17 ventôse an 8), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Saint-Hilaire, commandant de la 8e Division Militaire : "Je vous prie, citoyen général, de faire partir en toute diligence pour Chalon-sur-Saône les bataillons bis et les dépôts des demi-brigades qui composent l'armée d'Orient. On m'annonce que vous avez dans la 8e division le bataillon ... de la 22e ... et plusieurs autres. Annoncez-moi par le retour du courrier le jour de leur arrivée à Chalon. Faites-les diriger sans séjour sur cette ville" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5078).
Le 10 mars 1800 (19 ventôse an 8), le Premier Consul écrit, depuis Paris à Berthier : "Le chef de brigade Magny commandera les bataillons des 21e et 22e d'infanterie légère ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 162).
Le 17 mars, l'incorporation du Bataillon de la 2e Légère nécessite le dédoublement de la Demi-brigade légère d'où résulte le groupement suivant :
- Bataillons des 21e et 22e Demi-brigades légères – Chef de Brigade : Magny.
- Bataillons des 2e et 4e Demi-brigades légères – Chef de Brigade : Citoyen Chavardès (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 50).
Situation de la Division Chabran (Bataillons supplémentaires Armée d'Orient à l'Armée de Réserve) le 22 mars 1800 (Infanterie légère) :
Tableau des progrès de l'organisation des dépôts d'infanterie de l'armée d'Orient en bataillons, conformément à l'arrêté des Consuls de la République du 28 frimaire an 8 (19 décembre 1799), depuis le 3 pluviôse (23 janvier 1800) jusqu'au 1er germinal suivant (22 mars 1800). | ||||
Numéros des Corps. |
Présents sous les armes. |
Force actuelle à l'effectif. |
Manque au complet. |
Observations |
22e |
223 |
237 |
763 |
Il va être réorganisé; on le complétera autant qu'il sera possible avec des compagnies de chasseurs auxiliaires, ou des conscrits, à mesure qu'il en arrivera. |
Le Général de division, inspecteur général aux revues, P. GAULTIER. |
La situation du 24 mars 1800 donne :
Armée de réserve.
BATAILLONS (bis) DE L'ARMÉE D'ORIENT EMBRIGADÉS.
Infanterie légère
21e et 22e, 1,041
2e et 4e, 76
1,117 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 612).
Une situation en date du 10 avril donne au Bataillon supplémentaire (de l'Armée d'Orient) de la 22e Légère un effectif de 303 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 615 - Note : Cette situation, existant seulement à l'état de minute, ne peut inspirer une confiance absolue).
D'après un "État de la force et de l'emplacement des corps arrivés dans leurs cantonnements au 26 germinal an 8 (16 avril 1800)" signé par le Général Vignolle, Général chef provisoire de l'Etat-major général, "l'embrigadement formé des dépôts de l'armée d'Orient" comprend un Batailllon de la 22e Demi-brigade légère qui est à Mâcon, et a 241 hommes présents sous les armes; son effectif total est de 286 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 619).
Selon la "Force des corps de l'armée de réserve d'après la situation établie à Paris; le 1er floréal an 8 (21 avril 1800)", la 22e Légère a un effectif de 241 hommes présents sous les armes à Mâcon (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 621 - Archives nationales AF. IV; reg. 1132).
La situation de l'Armée de Réserve (1ère partie) datée du 5 Floréal an 8 (25 avril 1800) indique :
Armée de Réserve : Berthier, Général en chef.
Bataillons formés des Dépôts d'infanterie de l'Armée d'Orient.
22e Légère, à Mâcon, 301 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 622 - Note : Une autre situation a été établie la veille, 24 avril, sous une autre forme présentant les effectifs par armes et subdivisions d'armes au lieu de les donner par division. – Elle ne diffère de celle-ci que par quelques détails (Archives nationales AF. IV, registre, 1159.)). A noter qu'une situation établie le même jour à Paris, donc un peu moins fiable, donne la 22e Légère avec un effectif de 241 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 627)
Berthier, qui commande théoriquement en titre l’Armée de Réserve, a de grandes difficultés à équiper et habiller ces hommes des Dépôts de l’Armée d’Orient. Les 14 Bataillons sont formés en trois Demi-brigades. Il écrit au 1er Consul : "Alex. Berthier, général en chef de l'armée de réserve, au Premier Consul.
Genève, le 17 floréal an 8 (7 mai 1800).
J'ai reçu hier, à 7 heures du matin, citoyen Consul, votre lettre du 12. Je suis arrivé ici le 15.
Les dépôts des troupes à cheval des régiments qui sont en Orient, sont hors d'état de faire aucun service à cette armée.
Les 3 demi-brigades du général Chabran sont dans un état de dénuement pénible. En passant à Mâcon, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour habiller la partie qui y était. Je suis obligé de les faire passer ici pour leur donner des armes.
Les 1200 hommes de Chabran sont déjà à Moutiers,le reste formant environ 2,500 hommes va y marcher aussitôt qu'il sera arrivé ici et qu'il sera armé. Il ne faut pas compter sur ces demi-brigades; il n'y a pas assez de vieux soldats. Chabran aura au plus 3,000 hommes pour passer le Petit-Saint-Bernard".
Le 24 Floréal an 8 (14 mai 1800), Dejean établit, à Genève, un "État de tous les corps d'infanterie et de cavalerie arrivés â Genève ou dans les environs et de ceux partis pour l'armée du 22 au 24 floréal ...
Un détachement de 59 hommes de la 22e demi-brigade d'infanterie légère, arrivé le 23 à Genève, parti le 24 pour Moutiers, dans le Mont-Blanc ...
Pour copie conforme aux états qui m'ont été remis par l'adjudant général Grillon" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 375).
Selon un état de la "Force de l'Armée de réserve en Italie au 1er prairial an 8 (21 mai 1800", le Bataillon complémentaire (de l'Armée d'Orient) de la 22e Légère compte 240 hommes pour un effectif total de 241 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 679).
La Division de réserve franchit le Saint-Bernard le 26 Mai, et on la retrouvait à la prise du fort de Bard le 1er Juin.
Le 11 Prairial an 8 (31 mai 1800), le Général de Division Chabran écrit, depuis Verrès, au Premier Consul de la République française : "L'attaque du fort de Bard, retardée par le défaut de munitions et le départ des canonniers nécessaires pour servir les différentes pièces, est fixée à demain, d'après l'arrivée d'un caisson de 12 qui vient fort à propos. Tout est ordonné. Je joins ici les diverses instructions que j'ai cru devoir donner. Je compte sur l'intelligence et le zèle de ceux que j'ai chargé de diriger les différentes attaques que je surveillerai de très près. Je compte aussi sur la bravoure des troupes. Tous les efforts seront réunis pour la réussite.
Je vous rendrai, sur-le-champ, compte du résultat.
Je crois devoir, citoyen Consul, vous mettre sous les yeux l'état de situation et de l'emplacement des corps qui composent la division que je commande et je réclame votre attention.
Le général Carra-Saint-Cyr me demande une demi-brigade forte de 1500 hommes. Je me trouve dans l'impossibilité de pouvoir la lui envoyer.
Salut et respect.
CHABRAN
Je suis sûr d'avance, citoyen Consul, que si vous jetez un coup d'oeil sur le triste état ci-joint, vous serez peiné d'y voir 3,000 conscrits pour 4 officiers généraux.
Armée de réserve. – Division du général Chabran.
DENOMINATION des CORPS | OFFICIERS | SOUS-OFFICIERS, SOLDATS présents sous les armes. | EMPLACEMENTS | |||||
présents | absents | Infanterie | Cavalerie | Artillerie. | ||||
1re demi-brigade provisoire | Bataillon complémentaire | de la 4e légère | 31 | 10 | 277 | à Étroubles, garde le parc d'artillerie et le Mont-Bernard. | ||
de la 21e légère | 34 | 8 | 302 | Dans la ville de Bard . | ||||
de la 22e légère | 25 | 4 | 232 | Dans le défilé de Cogne. |
Certifié très véritable.
Le général CHABRAN" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 533).
Le même 11 Prairial an 8 (31 mai 1800), le Général Chabran expédie, depuis Verrès, ses instructions pour l'attaque du fort de Bard (12 Prairial) : "… AU GÉNÉRAL SERIZIAT.
Vous êtes chargé, citoyen Général, des attaques du côté de la ville, et vous aurez sous vos ordres le bataillon de la 21e, les carabiniers de la 4e et ceux de la 22e. Il est nécessaire que toutes ces troupes entrent ce soir en ville. Vous choisirez dans ces corps 200 hommes d'élite, qui seront partagés en trois colonnes, l'une de 100 et les deux autres de 50 hommes chaque.
La première colonne de 100 hommes sera dirigée dans sa marche par le capitaine du génie Bouviers. Elle marchera dans le plus grand silence et cherchera à s'introduire dans le fort par le pont-levis de la tour du Cadran et par les brèches qui pourront être faites ou ouvertes dans le mur en crémaillère à gauche. Pour cela, elle sera précédée par des sapeurs ou mineurs pour établir des ponts sur le fossé. La colonne ne débouchera qu'après que le chemin lui aura été ainsi préparé.
La deuxième colonne tentera de s'introduire derrière la tour de l'Horloge par un petit chemin reconnu, dans la première maison à droite, après la première route en venant de la ville basse. Cette colonne sera dirigée par le citoyen Pastour, capitaine adjoint à l'état-major; elle sera pourvue de quatre échelles et ne s'ébranlera qu'en même temps que la première.
La troisième colonne sera en réserve dans la ville.
Pour que toutes les attaques dirigées sur le fort puissent se seconder et agir en même temps, j'ai arrêté que l'artillerie qui ferait, dans la nuit du 11 au 12, toutes ses dispositions, commencerait son feu le 12, à 8 heures du matin; qu'il serait interrompu à 6 heures du soir pour envoyer en parlementaire le capitaine du génie Bouviers, que j'ai désigné à cet effet.
Le feu de la pièce de la Chapelle recommencera ensuite, d'après vos ordres, durera pendant trois quarts d'heure, sera de nouveau interrompu pendant dix minutes, et alors l'artillerie tirera de chacune de ses pièces 5 coups à poudre, signal auquel chacune des attaques commencera.
Vous ordonnerez, citoyen Général, à l'infanterie qui doit entrer ce soir en ville, de se charger des gabions et fascines déposés sur la route, près du parc d'artillerie.
Vous ordonnerez que l'on fasse entrer ce soir en ville le pain et l'eau-de-vie nécessaires aux distributions.
Tous les tirailleurs sous vos ordres doivent faire le plus grand feu pendant la journée du 12; ils le cesseront absolument à 6 heures du soir. Vous ferez prendre au parc, dans la journée, les cartouches qui vous seront nécessaires.
Si l'on parvient à se loger dans un ouvrage, il faudra y tenir ferme
Il ne faut pas tirer un seul coup de fusil pendant l'attaque: la baïonnette seule doit agir.
L'attaque devant se faire pendant la nuit, il est très important d'établir le plus grand ordre et d'exiger dans tous les mouvements un silence exact.
S'il arrivait, citoyen Général, que la pièce de la Chapelle fût démontée et que la brèche ne fût pas faite, l'attaque s'effectuera toujours à l'heure déterminée; vous donnerez vos ordres en conséquence.
Vous me ferez connaître la réponse du commandant du fort à ma sommation aux batteries établies sur la grande route sous le fort, où je me trouverai.
J'ai pourvu à l'ambulance ...
AU COMMANDANT DE LA 75e, AU CAMP D'ALBARD ...
Vous ferez descendre ce soir, de 9 à 10 heures, au camp, sous le fort, la compagnie des grenadiers de votre bataillon avec un détachement de 50 hommes choisis, pour y relever les carabiniers des 4e et 22e légère, qui doivent entrer dans la ville avec le général Seriziat" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 534).
Situation de la Réserve, 1re ligne, au 20 Prairial an 8 (9 juin 1800) :
22e Légère, 1 Bataillon, 200 hommes; 22 hommes sont au Dépôt à Chambéry (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 535; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 543).
Autre Situation de la Première ligne de l'armée de réserve au 20 prairial an 8 (9 juin 1800).
Force de l'infanterie de la première ligne de l'armée de réserve
Bataillon complémentaire de l'Armée d'Orient, 22e Légère, 240 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 539 - Archives nationales, A. F. IV, registre, 1159).
Durant la bataille de Marengo, le 14 Juin, elle était encore positionnée le long du Pô. Elle contient l'ennemi aux ponts de Cazals et Valence. Puis elle stationne à l‘Armée d’Italie à la fin de 1800.
Au début 1801, se forme un Corps d’Observation du Midi, confié à Murat pour s’opposer aux Napolitains qui se sont avancés en Toscane et aussi contrôler officieusement le Pape. La Division de réserve en fait partie.
Les troupes se réunissent le 20 janvier à Bologne, puis marchent vers le Sud sur Ancône et vers la Toscane. Murat établit son Quartier général à Florence . D’abord dépendant du commandement de l’Armée d’Italie de Brune, il devient autonome.
Les Napolitains se replient, signent un armistice à Foligno le 6 février, puis un traité de paix à Florence le 18 mars 1801, qui leur impose l’occupation de leurs ports sur l’Adriatique.
C’est ainsi que le Bataillon complémentaire de la 22e Légère se retrouve à Gallipoli en septembre 1801.
III/ 1802-1804, LE SEJOUR EN FRANCE
Tandis que la majorité du Régiment, revenant d’Egypte, va partir pour Grenoble à la fin 1801, Bonaparte réquisitionne ses Carabiniers.
Il va séjourner à Lyon pour la Consulte de la République Italienne qui va le nommer Président. A cette occasion il écrit depuis Lyon à Berthier, le 20 janvier 1802 (30 nivôse an 10) : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ... de réunir la 22e légère qui est à Romans
... Cette garnison (Lyon) ne sera désormais composée que de 18 compagnies de grenadiers qui seront composées de 3 compagnies de carabiniers de la 21e légère, 3 de la 2e légère, 3 de la 22e légère, 3 de la 6e légère ...
Ces compagnies qui seront tirées des corps qui sont dans la 7e division correspondront avec eux pour leur comptabilité, comme s'ils étaient dans la même division.
Au 1er vendémiaire de chaque année, on changera ces grenadiers. Le ministre de la Guerre désignera, soit dans la 7e, soit dans la 18e ou dans la 19e division militaire même, les grenadiers qui devront former la garnison de Lyon.
Il sera sévèrement défendu à ces compagnies de grenadiers de recruter aucun homme ; toutes les recrues qui se présenteraient seront envoyées aux corps.
Le général commandant à Lyon classera ces 18 compagnies en 3 bataillons commandés chacun par un chef de bataillon que désignera le ministre de la Guerre. Les chefs de bataillon suivront leurs grenadiers. Toutes les fois qu'un corps partirait de Lyon, ou d’une division voisine, les grenadiers suivront le corps auquel ils appartiennent, et d’autres compagnies les remplaceront.
Cet ordre de choses peut commencer à avoir lieu dès le 20 pluviôse. Il faut recommander au général commandant la place de Lyon de ne faire faire à ces grenadiers qu'un service d'honneur et de haute police, et d'avoir soin que les compagnies soient complétées par leur corps et bien tenues. Il doit y avoir à Lyon, comme à Bordeaux et à Paris, une garde nationale soldée pour faire le service de la basse police" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6728).
Le Bataillon complémentaire, qui revient d’Italie, va rejoindre le gros de l’unité. Le 21 mai, Napoléon écrit à Berthier : "... Les bataillons provisoires des corps de l'Armée d’Orient, qui font partie des corps du Midi qui rentrent rejoindront leurs demi-brigades et vous donnerez des ordres pour qu'ils soient incorporés sur le champ ...".
Le 27 mai 1802 (7 prairial an 10), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vois, citoyen ministre, que sur l'état de l'emplacement des troupes du 5 prairial, les chefs de brigades ... des 2e, 4e, 21e et 22e légères ne sont pas nommés. Cependant ces places ne sont pas vacantes ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 439 ; Correspondance générale, t.3, lettre 6917).
Goguet commande le détachement venu chercher les nouveaux drapeaux que Bonaparte a fait donner à son infanterie légère à la grande parade du 14 juillet 1802. Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul a adressé une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182).
Le 16 juillet 1802 (27 messidor an 10), à Paris, à la question "Orsattoni, sous-lieutenanl aux carabiniers de la 22e légère, avait, pendant la campagne d'Egypte, fait une retenue de trente francs par mois sur sa solde pour soulager la misère de sa mère et de sa femme. Ces secours ne leur sont jamais parvenus. Il prie le premier consul d'intervenir", celui-ci répond : "Renvoyé au généra] Duroc pour leur faire donner une gratification de 600 francs" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 459).
L’état militaire de l’an XI (à partir de septembre 1802) nous donne la 22e Légère à Romans, dans la 7ème Division Militaire.
Un ordre de Bonaparte à Berthier, le 24 mars 1803, ordonne que la 22e Légère se rende dans la 6e Division Militaire - Besançon (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7533).
Septembre 1803 : la Demi-brigade devient 22e Régiment d'infanterie Légère.
Le 3 octobre 1803 (10 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez l'ordre à la 22e légère, qui est à Rouen, de se rendre à Cherbourg, pour y remplacer la 59e demi-brigade de ligne qui a une autre destination" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8098).
Situation et encadrement du Régiment selon l’Etat militaire de l’An XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) :
22e Léger : 3 Bataillons à Besançon; Colonel Goguet; Major Benuzan; Chefs de Bataillon Deltel, Baillod, Pochet, Mesnil.
IV/ 1805-1808, L’ARMEE D’ITALIE ET LA CAMPAGNE DANS LE ROYAUME DE NAPLES
A/ 1805
Fig. 2 Chasseur du 22e Léger vers 1804-1806
|
Le 25 janvier 1805 (5 pluviôse an 13), Napoléon écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre au 9e régiment de ligne et aux 15e et 22e régiments d'infanterie légère de se rendre à Novare avec leur bataillon d'élite, en passant par le Simplon. Vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour empêcher la désertion et vous dirigerez leur route autant que possible, loin des lieux où ils se sont recrutés les dernières années.
Je vous réitère de faire marcher ces corps à très petites journées, en augmentant même les repos prescrits par les ordonnances ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9520).
Et dans une autre lettre, datée du 25 (ou 28 janvier dans la CGN) : "... Donnez ordre au 22e régiment d'infanterie légère de se rendre à Novare, ainsi qu'au 9e de ligne et au 15e d'infanterie légère. Ces régiments emmèneront avec eux leurs compagnies d'élite et passeront par le Simplon. Faites-les marcher à très-petites journées, en augmentant les repos prescrits par l'ordonnance, et dirigez leur route, autant que possible, hors du pays où ils se sont recrutés, en prenant toutes les mesures pour empêcher la désertion" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8287 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9525).
Au début 1805, le 22e Léger est donc en Italie. Position et encadrement du 22e Léger en janvier 1805 (côte SHDT : us180501).
Chef de corps : GOGUET, Colonel.
Conscrits des départements du Puy de Dôme des ans XI et XII.
Observations : janvier 1805, effectif sous les armes : 1949 Officiers et hommes – hopitaux : 98 hommes.
BENUZAN Major - infanterie; JAUBERT, Quartier maître trésorier.
1er Bataillon, commandant Chef de Bataillon Deltel à Novare les 19 et 21 ventôse, le 14 germinal - Armée d'Italie, 4e Division Chabot.
Observations : venant de la 6e Division militaire Besançon.
2e Bataillon, commandant Chef de Bataillon Mesnil à Novare les 19 et 21 ventôse, le 14 germinal - Armée d'Italie, 4e Division, Chabot.
Observations : venant de la 6e Division militaire.
3e Bataillon, commandant Chef de Bataillon Pochet à Novare les 19 et 21 ventôse, le 14 germinal - Armée d'Italie, 4e Division, Chabot.
Observations : venant de la 6e Division militaire.
Le 9 mars 1805 (18 ventôse an 13; la minute (Archives nationales, AF IV 866, ventôse an XIII, n° 23) est datée elle du 8 mars), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Si le bataillon d'élite du 22e d'infanterie légère passe à Lyon et qu'il ne soit pas encore passé, vous lui ordonnerez d'attendre à Lyon mon passage" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9647).
Le 27 Mars 1805 (6 germinal an 13), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène de Beauharnais, son beau fils, alors Général et qui va devenir Vice-Roi d'Italie, en juin : "... Je passerai en revue dans les premiers jours de Prairial, dans la plaine de Lonata les 22e et 23e Léger … Il (Jourdan) donnera l’ordre de se mettre en marche à la 62e de Ligne qui est à Livourne, au 22e qui est à Novare et au 23e qui est à Parme ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8491 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9739).
D'après la situation des "Troupes dans le royaume d'Italie à l'époque du 1er thermidor au XIII" (20 juillet 1805), il y a, dans la 1ère Division à Vérone, le 22e Léger, fort de 1901 hommes à l'effectif, et 1737 hommes présents à Vérone (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 117 et suivantes).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 22e Léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillons dans le Royaume d'Italie, 1ère Division militaire, pour 1737 hommes présents, 52 détachés ou en recrutement, 112 aux hôpitaux, total 1901 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les Troupes de la 3e Division du Corps du centre (sic – de gauche ? Malher) le 22e légère, Colonel Morel ; Chefs de Bataillon Frappard et Dauby ; 2 Bataillons, 1,860 hommes au complet ; 1663 hommes présents à Fromesen ; 792 hommes présents au Dépôt à Verdon (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
A partir de septembre 1805, tandis que Napoléon fait pivoter ses troupes des côtes de l'Empire vers l'Europe centrale pour contrer l'offensive autrichienne et russe, les forces franco-italiennes dans la péninsule ont un double objectif : l'Armée d'Italie, dans le Royaume du même nom, confiée à Masséna, doit fixer les Autrichiens en Italie du Nord et les empêcher de rejoindre Vienne ; et le Corps d'Armée de Gouvion Saint-Cyr doit contrôler le Royaume de Naples.
A l'ouverture des hostilités, vers le milieu du mois d'octobre, l'Armée d'Italie a été portée à 65000 hommes, sous le commandement du Maréchal Massena, commandant eu chef. L'aile droite de cette armée comprend la Division d'infanterie Gardanne, Brigades Compère et Lenchantin, douze Bataillons des 22e d'infanterie légère, 52e, 29e et 101e de ligne, trois Escadrons du 23e de Chasseurs à cheval, 6000 combattants et cinq bouches à feu ; et la Division d'infanterie Verdier, Brigades Brun et Digonet, quinze Bataillons des 23e d'infanterie légère, 10e, 56e, 62e de ligne, Dragons à pied, Dragons réunis, sept Escadrons des 4e et 19e de Chasseurs à cheval,·5000 combattants et onze bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 277).
L'Adige étant la ligne de démarcation entre le Royaume d'Italie et l'Italie sous contrôle autrichien, est franchie par Masséna à et autour de Vérone où la Division Gardanne s’illustre le 18 octobre. Le Chef de Bataillon Guillemard du 22e est blessé ainsi que les Capitaines Turin, Lunel, Savoye et Cammas.
Après dix jours de face à face, les adversaires se heurtent à Caldiero, le 30 octobre. Bataille assez sanglante mais qui, sur le plan stratégique, n'empêche pas les Autrichiens de l'Archiduc Charles de retraiter vers Vienne, laissant derrière eux de fortes garnisons, dont celle de Venise. Le Capitaine Carrier et le Lieutenat Orsatony sont blessés à Caldiero et les Capitaines Clermont, Fertoret et Pastour à Vérone.
Masséna, menacé au sud par le débarquement à Naples de Russes et d'Anglais, et craignant une contre-attaque à partir du Tyrol, décide de rester sur ses positions. Pendant ce temps, les troupes de Gouvion Saint-Cyr avaient quitté le Royaume de Naples au début octobre pour rallier Masséna. A la mi-novembre, elles se trouvaient aux alentours de Padoue. Masséna leur donnait alors l'ordre de bloquer la garnison autrichienne de Venise. Les Français se retranchent autour de la ville.
Le 23 novembre, le Prince de Rohan, commandant des forces autrichiennes au Tyrol, après une marche périlleuse, allait tomber sur les arrières des Français. Le devançant, Gouvion Saint-Cyr l'écrase à Castelfranco le 24 novembre.
B/ 1806
Une fois de plus, le Royaume de Naples avait rompu le pacte de neutralité conclu avec la France; et pourtant, déjà deux fois envahi et occupé, il aurait dû se méfier. La haine de la Reine, dont la sœur Marie-Antoinette avait été décapitée par la République, était la plus forte.
Dès que le Corps d'armée de Gouvion Saint-Cyr s'était éloigné, Russes et Anglais étaient arrivés. Mais la victoire d'Austerlitz avait changé la donne, et le Roi de Naples avait vu ses chers alliés rembarquer, le laissant seul face aux Français.
Napoléon avait décidé une fois pour toutes de se débarrasser de ces souverains Bourbons encombrants et pusillanimes et de les remplacer par son frère Joseph.
Le 23 janvier 1806, tandis que son armée se retirait dans le sud de la péninsule, laissant des garnisons à Gaète, Civitella del Tronto et Pescara, le Roi de Naples embarquait courageusement pour la Sicile sous la protection des Anglais.
Le commandant de la 27e Division militaire n'ayant plus de troupes ni à Turin ni à Alexandrie, le Prince Eugène, pour concilier les volontés de l'Empereur avec les exigences du service dans le Piémont, met à la disposition du Général Menou les 3s bataillons formant le Dépôt des 1er et 22e d'infanterie légère, 6e, 29e, 42e, 52e, 101e de ligne. Il lui envoie aussi cent hommes de cavalerie (chasseurs et cuirassiers), plus le Dépôt de la Légion hanovnenne (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 8).
Nommé au commandement en chef d'une nouvelle armée de Naples franco-italo-polonaise, Masséna préparait ses hommes aux frontières du Royaume et y pénétrait, sur trois colonnes, le 8 février, avec Joseph Bonaparte comme Lieutenant de l’Empereur et bientôt Roi.
Les deux premiers Bataillons du 22e Léger, à l’effectif de 1421 hommes, sont alors dans la colonne du centre, Brigade Partonneaux directement aux ordres de Masséna.
Le 14 février, les Français entrent dans Naples, laissant des troupes au siège de Gaête et de Civitella del Tronto.
Le 12 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les trois mille hommes formant la réserve des départements ci-dessous nommés marchent comme les autres et soient dirigés, savoir ceux du département :
... De la Lozère … 22e d'infanterie légère
… Ceux de ces conscrits dont les corps sont à Naples rejoindront leurs dépôts en Italie où ils trouveront des habillements et on les fera passer sur-le-champ à Naples" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11656).
Réorganisée en trois Corps : le premier gardant Naples et assurant le siège de Gaête, le second aux ordres du Général Reynier devant conquérir les Calabres, et le 3e avec Saint-Cyr et Duhesme devant contrôler les Pouilles et les Abruzzes, l'armée française continuait ses opérations.
Le 22e Léger (1486 hommes) reste à la Brigade Partonneaux au 1er Corps autour de Naples, tandis que les Français s'enfoncent au sud du royaume.
Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Division DES DÉPÔTS DE L’ARMÉE DE NAPLES, comptant à l'armée d'Italie :
2e Division, Général de Brigade Valory (Bologne) ; 3e ou 4e Bataillon des 22e Léger, 20e, 29e, 52e, 62e, 101e, 102e de Ligne, 7,300 présents ; 4e Bataillon du 1er Régiment suisse, 150 hommes (Mantoue) ; 1er Bataillon du 32e Léger, 40 hommes (Mantoue) - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.
Joseph entame une tournée dans son nouveau royaume puis revient à Naples, le 11 mai, pour les fêtes de son couronnement. Hélas pour lui, les Anglais continuaient de ravitailler Gaète et s'emparaient même, sous son nez, de l'ile de Capri, dans la baie de Naples. Un Corps expéditionnaire se préparait en Sicile pour débarquer dans le golfe de Sainte-Euphémie.
Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division des Dépôts, Généraux Pouchin (Forli), Valory (Bologne), Laplanche-Mortièrcs (Modène), 7500 fantassins des 1er, 14e, 22e et 23e Légers,·1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 42e, 52e, 62e, 101e·et 102e de Ligne, du 4e Régiment suisse et du 32e Léger (1er Bataillon) (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).
Napoléon pense que la situation est sous contrôle et songe même à poursuivre sur la Sicile. Le 7 juin 1806, il écrit, depuis Saint-Cloud, à son frère Joseph : "... Voici comment je placerais vos troupes au moment de l'expédition de Sicile : 22e léger et 52e à Naples; 25e de chasseurs, 14e de chasseurs, 4e de chasseurs à Naples; ce qui ferait, pour cette ville, 4,000 hommes, dont plus de 1,200 à cheval. Ils seraient chargés de garder Portici. Deux régiments de dragons seraient joints à Naples pour garder la côte de Salerne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 285 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12252).
Le 17 juin 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, je reçois la lettre de Votre Majesté du 7. Elle porte l'armée à quarante-quatre mille hommes présents. Votre Majesté verra, par le résumé ci-joint, que le total des présents est de trente-huit mille deux cent trente-six. L'erreur vient de ce que la garnison d'Ancône et les régiments qui, d'après les ordres précédents de Votre Majesté, ont dû quitter l'armée, se trouvent compris dans le premier état ..."; voici ce résumé : "Dans le gouvernement de Naples, six mille cinq cent quarante-deux hommes et sept cent trente-deux chevaux répartis dans les 29e, 52e, 102e de ligne, 22e léger, 25e de chasseurs, 1re compagnie du 1er d'artillerie à cheval, 3e du 3e bataillon de sapeurs, 4e du 4e bataillon du train, et 3e compagnie du 10e régiment d'artillerie à cheval ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 302).
Shako du 22e Léger vers 1806-1807 |
C'est le 1er Juillet qu'un petit Corps expéditionnaire britannique débarque près du village de Sainte-Euphémie. Le Général Reynier, marche sur Maida, au sud des positions britanniques. Reynier décide de prendre l'offensive, le 4 juillet, et de repousser les Britanniques, avant que, sur ses arrières, des masses d'insurgés qui l'entourent et attendent les résultats du combat, ne se décident à l'attaquer. Repoussés avec de grandes pertes par les Britanniques, les Français doivent se replier, poursuivis par la population armée. C'est que partout, l'insurrection éclate alors.
Le 12 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, le 3e bataillon du 22e régiment d'infanterie légère, qui est à Bologne, est de 710 hommes présents. Il a 500 hommes aux hôpitaux, ce qui doit, nécessairement, le porter bientôt à 8 ou 900 hommes ; faites-moi connaître combien il y a de vieux soldats, d'hommes à l'école de bataillon, si le chef de bataillon est un bon offïcier, et quand ce bataillon pourra être employé dans une des divisions du 2e corps de la Grande Armée que commande le général Marmont, où il n'y a point d'infanterie légère. Comment ce bataillon a-t-il 540 malades ... ? Cela me paraît bien considérable. Pourquoi lui porte-t-on des prisonniers de guerre, qui, à cette heure, doivent être rentrés, ou bien ne rentreront plus ? ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 69; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12476).
Reynier se retranche à Cassano. Son adjoint, Verdier, se réfugie en Pouilles. Masséna, délivré du siège de Gaête, qui a capitulé le 19 juillet, va venir rétablir la situation militaire avec des renforts.
Le 21 juillet 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Je n'ai pas encore de nouvelles du corps du général Reynier ; depuis le départ du colonel Lebrun, il n'a pas pu parvenir à me faire connaître sa position ; j'ai déjà fait partir, pour aller à sa rencontre, le 52e, le 29e, le 102e, un bataillon napolitain, un bataillon corse. Demain, le 22e léger partira aussi avec deux régiments de cavalerie ; le maréchal Masséna commandera ce corps d'armée …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 396).
Pendant que les deux premiers Bataillons du Régiment sont dans le royaume de Naples ; Napoléon s’intéresse à former un troisième Bataillon qui servira en Italie. Le 4e Bataillon étant celui de Dépôt. Le 28 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je n'ai point de nouvelles de vous depuis longtemps, je n'ai de nouvelles de Dalmatie que par Le Marois.
Donnez l'ordre au général Charpentier de se rendre auprès des divisions de réserve des dépôts de l'armée de Naples, et d'organiser deux compagnies du 1er régiment d'infanterie légère, fortes de 100 hommes chacune, deux compagnies d'égale force du 14e, deux compagnies du 23e ; de former de ces six compagnies un bataillon, dont il donnera le commandement à un des chefs de bataillon du 1er régiment d'infanterie légère ; il prendra l'adjudant-major dans un régiment différent.
Il formera un second bataillon de trois compagnies du 6e ; un troisième bataillon de six compagnies du 10e et un quatrième bataillon de six compagnies du 42e. Il donnera le commandement de ces quatre bataillons à un major, en choisissant un homme habile et ferme, et les réunira à Rimini. Recommandez-lui de ne prendre que des hommes bien portants, bien armés et bien habillés.
Il formera un bataillon de six compagnies, de 100 hommes chacune du 22e d'infanterie légère ; un autre bataillon d'égale force, de six compagnies du 20e de ligne ; un troisième bataillon de quatre compagnies du 29e et de deux compagnies du 52e ; et un quatrième bataillon de trois compagnies du 62e et de trois compagnies du 102e. Ces quatre bataillons seront également mis sous les ordres d'un major intelligent et capable, et seront réunis sans délai à Imola" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 91 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12586).
Peu de temps après, Masséna part donc au secours de Reynier avec les troupes libérées du siège de Gaête. La concentration se fait autour de Salerne. Le 22e Léger fait partie de l’expédition. Le 4 août, il est à San Lorenzo. Le 8, il se présente devant Lauria où des insurgés lui barrent le passage. La ville doit être brûlée et mise à sac pour que les populations alentour se tiennent tranquilles. Les Capitaines Ligard et Guigard y sont blessés.
Pendant ce temps, Reynier a réussi à rejoindre Verdier à Castrovillani, au Nord de Cosenza. Le 12, les forces françaises se réunissent toutes à Cosenza dont Masséna fait son Quartier général pour ses opérations. Il lance alors des colonnes sous Reynier, Mermet et Verdier contre les insurgés des Calabres.
Dans le même temps, Napoléon sermonne Joseph sur ses mauvaises dispositions militaires dans son royaume, lui place ses troupes et continue à parler d’une expedition en Sicile. Le 20 août 1806, il lui écrit : "Mon frère ... Vous trouverez ci-joint la distribution que je voudrais faire de votre armée, afin que vous menaciez la Sicile et que vous soyez en mesure contre tout ... L'armée une fois placée ainsi, pas un homme ne débarquera en Calabre, et on pourra punir sévèrement les brigands; cela est plus nécessaire que tout le reste ... Aujourd'hui la question est tout entière dans la Calabre. Il faut que tout le monde soit dans la conscience qu'on y est assis de manière à ne pouvoir être ébranlé. Cela encouragera l'armée et commencera à influer sur la Sicile, et même sur les négociations ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 136 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10673; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12759).
Cette lettre est suivie d'un "Projet de placement de l'Armée de Naples" : "Avant-garde de l’armée de Sicile. – 1ère division. – Reynier, général de division. Les 14e et 23e légers, 29e et 52e de ligne, 6e de chasseurs.
2e division Verdier : Légion Corse, 22e Léger et 20e de ligne, le 4e de chasseurs.
3e division. – Réserve. – Gardanne, général de division. ler léger napolitain, les 101e et 102e, le 14e de chasseurs.
Ces trois divisions seraient sous les ordres d’un maréchal.
La 1e serait placée à Reggio et depuis Sainte-Euphémie jusqu’à Marina di Catanzaro.
La 2e , depuis Cotrone, ayant son quartier général à Cosenza.
La 3e, à Cassano jusqu’aux confins de la Calabre" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12759).
Le 23 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Prince Eugène : "Mon Fils … Le général Lemarois gardera le 22e d'infanterie légère, qu'il fera partir au moment même où les 800 Italiens que vous allez lui envoyer seront arrivés ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 124 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10692 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12781).
Les troupes sont ravagées par les fièvres et manquent de matériel, mais fin Août, la situation est stabilisée en Calabre Citérieure.
Le 4 septembre, Masséna part de Cosenza avec les 22e et 23e Léger, 102e de Ligne, Grenadiers de la Garde Royale napolitaine et 4e Chasseurs à cheval vers la pointe de la botte italienne, tandis que l'insurrection reprend dans son dos. Il lance ses adjoints sur des places fortes de la rébellion, dont Verdier sur Amantea, qui doit se replier au bout de quelques jour; et Lamarque sur Maratea, dans le golfe de Policastro près de Lauria.
Le 8 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à M. de Lacépède, Grand chancelier de la Légion d'honneur, à Paris : "Le capitaine Legard, capitaine de carabiniers, 22e légère, est de la légion. S'il ne l'est pas, le faire ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 471).
Le 22 septembre 1806, Eugène écrit à Napoléon : "Sire, Votre Majesté, par sa lettre du 17 septembre que j'ai reçue ce matin, m'ordonne de lui faire un projet sur le nouvel emplacement des deux divisions de dépots d'infanterie de l'armée de Naples. Je m'empresse, après avoir pris connaissance des localités, de lui proposer la répartition suivante. J'attendrai ses ordres avant d'ordonner les mouvements.
Première division, commandée par le général de brigade Pouchin, quartier général à Forli, ayant sous ses ordres le général de brigade Leguai, à Rimini : 1er et 14e d'infanterie légère à Rimini ; 23e d'infanterie légère, à Céséna ; 10e d'infanterie de ligne, à Ravenne ; 6e et 42e d’infanterie de ligne à Forli ; 2e d'infanterie de ligne, à Faënza. Deuxième division, commandée par le général de brigade Valori ; quartier général à Bologne, ayant sous ses ordres un général de brigade qui se tiendra à Ferrare : 20e d'infanterie de ligne, à Imola ; b, 62e et 102e d'infanterie de ligne, à Bologne ; 20e et 101e d'infanterie de ligne, à Ferrare ; 52e d'infanterie de ligne, à Rovigo.
Votre Majesté remarquera que, d'après son approbation, les mouvements auraient lieu dans le milieu d'octobre, et qu'alors la mauvaise saison est tout à fait passée pour Ferrare" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 160).
Le 6 octobre 1806, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "… Le général. Charpentier m'annonce également que la plupart des dépôts de l’armée de Naples se trouvent sans officiers et sous-officiers, par exemple dans le 22e d'infanterie légère, dont les compagnies seront à peu près de 100 hommes. Il y aura des compagnies où il ne se trouvera qu'un caporal. Les officiers et sous-officiers de dépôt sont relevés et attendent chaque jour leur retraite. J'ni déjà écrit au ministre il y a longtemps pour la nomination aux places vacantes. Je prendrai la liberté de proposer à Votre Majesté de donner des ordres pour que trente à quarante jeunes gens de l'École militaire de Fontainebleau, et que je répartirais dans les régiments, viennent à Milan. Ces jeunes gens ont bien réussi dans les différents corps qui se trouvent ici et qui en demandent. Je ne les placerais point dans les corps du Frioul, mais j'en mettrai un par dépôt de la Dalmatie" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 175).
Une nouvelle tentative sur Amantea échoue en décembre.
Le Chef de Bataillon Pochet est blessé le 27 novembre dans un combat contre les insurgés.
Masséna obtient un congé le 21 décembre et quitte le royaume de Naples.
C/ 1807, LA CONTRE GUERILLA
Carte des Calabres, d'après La France Militaire |
Des corps francs calabrais, plus ou moins importants (les masses), soutenus par la base arrière sicilienne et la flotte britannique qui les ravitaillent sur les côtes en armes, équipements et renforts, et par quelques places fortes reprises aux Français, harcèlent les troupes impériales, massacrant les isolés, les blessés et malades restés en arrière, coupant les communications. Aidés par le terrain très compartimenté par le relief, et le climat rude, ils sont très mobiles et refusent les affrontements directs.
Les forces françaises sont alors en pénurie d'effectifs, de matériel et de solde, à la merci d'un débarquement anglo-napolitain, venu de Sicile, sur les arrières, et des épidémies de malaria. Les Français devront se lancer dans une contre guérilla grâce à des colonnes mobiles et repressives. Ils doivent aussi reprendre les places fortes des insurgés. Bref, c'est une campagne atroce qui préfigure celle d'Espagne.
Situation et encadrement du 22e Léger en janvier 1807 (côte SHDT : us180701 4C98).
Chef de Corps : GOGUET Colonel.
Conscrits des départements du Puy de Dôme de 1806.
BENUZAN Major - infanterie; JAUBERT Quartier maître trésorier.
1er Bataillon : Chef de Bataillon Deltel, Armée de Naples, 2e Division des Dépôts.
2e Bataillon : Chef de Bataillon Mesnil, Armée de Naples, 2e Division des Dépôts.
Le 3e Bataillon (Chef de Bataillon Pochet) fait alors partie de l’Armée d’Italie à Ferrare.
Au début 1807, la situation est loin d’être stabilisée. Les insurgés tiennent encore Maratea, Amantea, Reggio et Scylla, soutenus par des forces anglaises. Maratea finit par capituler le 1er janvier 1807 devant le Général Lamarque.
Verdier encercle à nouveau Amantea et tente encore un assaut le 15 janvier, qui est à nouveau repoussé. Verdier est rappelé à Naples et Peyri est nommé à sa place.
"Le 21 janvier 1807, Milan
S. A. I. le prince Eugène Napoléon, vice-roi, général en chef de l’armée d’Italie, ordonne la mise à l’ordre du jour de la lettre suivante :
Chambéry le 17 janvier 1807
A M. le général de division charpentier.
Monsieur le général, les régiments stationnés en Italie, ont reçu ordre d’envoyer à ma disposition à Chambéry 150 officiers, 150 sergent ou maréchaux des logis et 300 caporaux ou brigadier, pour relever les officiers et sous-officiers de recrutement dans la conduite des détachements se sont trouvés forts embarrassés pour vivre ici, parce que leurs conseils d’administration ne leur avaient point remis de fonds à cet effet, comme ils y sont tenus par les règlements. J’ai pensé que pour éviter cette année de semblables inconvénients, il suffirait M. le général que vous voulassiez bien leur rappeler leurs obligations à cet égard.
J’ai l’honneur de vous saluer, signé le général de division signé L. A. Pille.
S. A. I. prescrit à MM. les colonels, Major ou commandants des dépôts d’obtempérer sur-le-champ chacun en ce qui les concerne, aux ordres qu’ils ont dû recevoir d’envoyer à Chambéry pour la conscription de 1807, ceux des officiers, sous-officiers, caporaux ou brigadier qui leur ont été demandés. Les conseils d’administration pourvoiront à leurs besoins pour la remise des fonds suffisants. MM. les généraux sont invités de s’assurer de l’exacte exécution de ces dispositions.
Signé : le général de division Charpentier.
Certifié conforme, l’ajudant commandant Bastier.
Noté en marge : Reçu le 26 janvier expédié au général commandant d’armes, au général Pouchin, au 22e régiment léger, au 52e idem" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le 24 janvier 1807, le Général de Division Grenier adresse une circulaire n°4 au 22e d’infanterie légère à Legnago : "Si dans le dépôt que vous commandez, monsieur, il existe des hommes invalides et hors d’état de servir, vous voudrez bien en faire dresser l’état en vous conformant pour ce travail aux instructions du général Schauenburg dont vous devez avoir copie ; vous joindrez à cet état les certificats exigés, et me l’adresserez dans le plus court délai ; après examen, je vous indiquerai le jour auquel je pourrai moi-même voir ces hommes, les admettre à la réforme ou les rejeter" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 300).
Le même 24 janvier 1807, le Général de Division Grenier adresse une circulaire n°5 au 22e d’infanterie légère à Legnago : "Chargé du commandement des dépôts de l’armée de Naples, en remplacement du général Clausel, vous voudrez bien monsieur, correspondre à l’avenir avec moi pout tout ce qui est relatif à la discipline, l’instruction, armement et l’administration de votre corps. Vous aurez attention de m’adresser régulièrement tous les 1er, 8, 16 et 24 de chaque mois l’état double de votre situation, et indépendamment au 1er de chaque mois, un livret d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 301).
Toujours le 24 janvier 1807, le Général de Division Grenier écrit également au Général de Division Charpentier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée : "Conformément à votre lettre du 19 de ce mois, j’ai ordonné, mon cher général, au général Pouchin de faire préparer le nécessaire pour opérer la réforme des hommes absolument invalides qui pourraient se trouver dans les corps sous ses ordres ; je me chargerai de ce travail pour les corps qui sont à Mantoue et pour le 22e d’infanterie légère qui est à Legnago, et que dans l’état d’emplacement joint à votre lettre du 16 de ce mois, on a placé à Peschiera. L’instruction du général Schauenburg est copié sur les instructions ministérielles du travail de l’inspection ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 301).
Puis, le même 24 janvier 1807, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du Dépôt du 22e Régiment d’Infanterie légère à Legnago : "Je viens d’être prévenu, monsieur, que le général de division chef de l’état-major de l’armée, arrivera demain ici pour opérer lui-même le travail de la réforme que je vous avais invité à préparer, par ma lettre précédente de ce jour ; comme il est probable qu’il se rendra à Legnago après avoir terminé ici, et qu’il y arrivera demain soir ou dans la nuit, vous n’avez pas un instant à perdre pour préparer votre travail, faire faire vos états et les certificats des hommes susceptibles de la réforme, afin que vous puissiez lui présenter le tout en même temps. Dans la crainte que vous n’ayez pas l’instruction d’après laquelle cette opération doit se faire, je vous l’adresse ci-joint afin d’éviter tout entrave" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 302).
Le 26 janvier 1807, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du Dépôt du 22e Léger à Legnago : "Le général de division Charpentier, chef de l’état-major général de l’armée, ne pouvait, monsieur, se rendre à Legnago, pour opérer le travail de la réforme parmi les hommes de votre corps qui peuvent en être susceptibles ; vous vous conformerez aux dispositions prescrites par ma 1ère lettre du 24 ; vous m’enverrez dans le plus court délai les états doubles des hommes proposés pour les vétérans, pour les invalides, la solde de retraite et la réforme pure et simple ; vous y joindrez les certificats des officiers de santé des corps et les doubles de la contre-visite d’officiers de santé étrangers aux corps, en suivant pour le tout les instructions que je vous ai adressées" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 303).
Le 26 janvier 1807 encore, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du Dépôt du 22e Léger à Legnago : "Vous voudrez bien, monsieur, m’envoyer dans le plus court délai possible, l’état double des capotes restantes au corps que vous commandez, et qui proviennent de l’approvisionnement ordonné l’année dernière par M. le maréchal Masséna. Vous y joindre également, l’état double de celles qui sont nécessaires au complément de l’approvisionnement de cette année.
Cette mesure étant ordonnée par Son Excellence le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, vous veillerez monsieur, à la confection de ces états et répondrez de leur exactitude" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 304).
"Paris le 28 janvier 1807
Le Ministre Directeur de la Guerre à Monsieur le général Charpentier, chef d’état-major de l’Armée d’Italie, Milan.
J’ai reçu, général, avec votre lettre du 16 janvier, un état des quantités manquantes pour compléter l’approvisionnement des baudriers, de sabres, des dépôts de l’armée de Naples et des corps d’armée de Dalmatie et du Frioul. Vous m’annoncez qu’il n’existe point de ces effets au magasin d’Alexandrie, que les besoins sont urgents et que le pays n’offre point de ressources en ce genre.
Les baudriers et en général, les effets de grand équipement, sont des objets à la charge des corps, et il convient que les achats de cette espèce d’effet, soient faits à l’avenir immédiatement par leurs conseils d’administration. Je les autorise généralement à faire venir de France les baudriers qui leur manquent. Vous pourrez leur indiquer la maison Aquard à Lyon et la maison Delpont à Paris, comme capables de leur faire cette fourniture, elles sont présumées des troupes de ce genre, et ont assuré être en mesure d’y pourvoir. Je vous salue avec une considération distinguée. Signé Dejean.
Pour copie conforme le général de division chef de l’état-major général de l’armée, signé charpentier.
Noté en marge : reçu le 9, expédié le 11 février, au général Pouchin, aux dépôts du 22e léger, 20e, 52e, 62e, 101e et 102e de ligne" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 64).
Le même jour, 2 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "Je vous adresse ci-inclus, mon cher général, les états de situations des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne et 22e régiment d’infanterie légère, aussitôt que celles des corps sous les ordres de monsieur le général Pouchin me seront parvenues, je vous les enverrai.
J’ai remis celles des mêmes corps que je devais vous envoyer les 24 à monsieur le capitaine Delaune ; je présument qu’il vous les aura envoyés" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 308).
"Milan le 4 février 1807
L’armée est prévenue que M. le général de division Pully est nommé au commandement de la division de réserve des troupes à cheval composée des 7e, 23e, 29e et 30e régiments de dragons. Il aura son quartier général à Bologne.
M. le général de division Mermet commande une autre division de troupes à cheval composée des 24e et 28e régiment de dragons et des deux régiments de dragons italiens (Napoléon et la Reine), il aura son quartier général à Milan.
M. le général de division Grenier gouverneur de Mantoue remplace le commandant des deux divisions de dépôt de l’armée de Naples, M. le général Clauzel, nommé au commandement de la division d’infanterie réunie à Bassano et Vicence.
M. le général de division Duhesme vient prendre à Padoue le commandement de la division de grenadiers et voltigeurs qui va se réunir dans cette place. Il est remplacé dans le commandement de la division des côtes de la Méditerranée par le général de brigade Mallet.
L’adjudant commandant Ducomet et l’adjoint Figuières suivront le général Duhesme à sa nouvelle destination.
Noté en marge : Reçu le 6 février, expédié le même jour à M. le général Mainoni, commandant d’armes à Mantoue, à M. le général de brigade Pouchin à Bologne, au commandant du dépôt du 22e léger à Lignago et du 52e à Ferrare" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 63).
Le même 4 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général : "... Les livrets des 22e d’infanterie légère, 52e de ligne, 20e, 62e, 101e et 102e ont été remis depuis le 26 du mois passé à M. Delaune pour être rectifiés ; j’ignore s’il vous les a adressés" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 309).
Toujours le 4 février 1807, le Général de Division Grenier écrit encore au Chef de l’Etat-major général : "Lors de votre passage à Mantoue, je vous demandais, mon cher général, de vouloir bien mettre sous les ordres du général Pouchin le 52e régiment qui est à Ferrare, attendu que ne pouvant correspond avec ce corps qu’une fois par semaine, le service en souffrirait beaucoup. Vous me répondîtes que ce régiment viendrait à Mantoue ainsi que le dépôt du 22e léger qui est à Legnago. Y a-t-il à cet égard quelque chose de déterminé ? ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 309).
Le 4 février 1807 encore, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du Dépôt du 22e Léger à Legnago : "Je vous adresse ci-joint, M. le major, le duplicata de la lettre de nomination au grade de lieutenant dans le 1er régiment d’infanterie légère italien en faveur de M. Weber sous-lieutenant au 22e régiment d’infanterie légère ; veuilles je vous prie lui remettre cette nomination, afin qu’il puisse se rendre à sa destination" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 147 page 310).
Puis, toujours le 4 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, le travail du dépôt du 22e régiment d’infanterie légère fait en vertu des ordres que je lui ai adresse le 24 du mois dernier.
Ce travail présente 10 hommes pour la réforme pure et simple ; d’après les certificats joints aux états, ils m’en paraitront tous susceptibles, cependant le 8e (Nicolas Nègre) aurait droit à la solde de retraite, s’il n’a demandé la réforme pure, ce dont il n’est pas fait mention dans la colonne d’observation.
Le nombre des hommes proposés pour la solde de retraite est de deux capitaines, un lieutenant, et de 6 carabiniers ou chasseurs ; tous m’en paraissent susceptibles.
Ceux proposés pour les vétérans sont au nombre de trois et y ont droit.
4 hommes sont proposés pour l’admission aux invalides et en sont susceptibles.
Ce travail me parait conforme aux instructions ministérielles sur l’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 147 page 310).
Le 6 février 1807, Peyri lance un nouvel assaut qui est encore un échec. Le Capitaine Boyard, du 22e Léger, est blessé. Mais la garnison, à cours de nourriture et de munitions, capitule le soir même. La ville est investie le 7 février. La garnison peut fuir en Sicile. La chûte de la ville entraine un certain apaisement dans la région.
Le 12 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-inclus, mon cher général, les états de situations des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne et 22e léger à l’époque du 8 février ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 314).
Le 14 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au chef du 22e Léger : "Ci-joint, vous trouverez monsieur, un ordre de route pour la compagnie de carabiniers et celle de voltigeurs du 3e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère ; veuillez je vous prie tout disposer pour que rien ne manque à ces compagnies et qu’elles soient portées au complet voulu par les ordres de S. A. I. savoir, la compagnie de carabiniers à 100 hommes au moins et celle des voltigeurs à 140. Je vous engage aussi, monsieur, à profiter du peu de temps qui vous reste pour presser l’instruction de ces compagnies, soit en les habituant à la fatigue par des promenades militaires, soit en leur faisant faire l’exercice à feu et tirer à la cible ; il sera bon encore de leur donner une notion du service de campagne en leur faisant, après les exercices et même dans les promenades militaires, établir des gardes du camp, des grandes gardes, des postes avancés, leur faire faire des patrouilles et leur dire enfin ce qu’ils auront à faire dans ces différents cas ; si par le peu de temps qui vous reste, ces jeunes gens ne sont pas parfaitement instruits, ils auront au moins une idée de ce que l’on exigera d’eux et seront moins embarrassés" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 315 - Note en marge : "... Pour le 22e régiment d’infanterie légère, 1 de grenadiers (sic) et de voltigeurs").
Le 14 février 1807, le Général de Division Grenier écrit également au Général de Division Chef de l’Etat-major général : "Conformément à votre lettre du 9 de ce mois, reçue le 13, j’ai adressé, mon cher général, les ordres de départ pour les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 20e, 62e, 101e, 102e de ligne et 22e d’infanterie légère aux chefs de ces corps, avec injonction de porter ces compagnies au complet voulu par S. A. I. et de les fournir de tout ce qui leur est nécessaire en armements, habillements et équipements. Ces compagnies partiront aussi instruites qu’elles peuvent l’être par le peu de temps qu’elles sont organisées ; j’ai engagé encore les chefs des corps à profiter des dix jours qui leurs restent pour les habituer à la fatigue, en leur faisant faire des promenades militaires, les exercices à feu et tirer à la cible. Après chaque exercice, on leur donnera aussi sur le terrain quelques notions du service en campagne, en leur faisant établir des gardes du camp, des grandes gardes, des postes avancés, faire des patrouilles et les reconnaitre, en leur apprenant enfin ce qu’ils auront à faire dans ces différents cas. Si par ces parties de détails et le peu de temps qui leur reste, ces jeunes gens ne sont pas très instruits, ils auront au moins une idée de que l’on exigera d’eux et seront moins embarrassés" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 page 317).
Le 14 février 1807 encore, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois au Général de Division Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, mon cher général, les certificats de l’officier de santé et trois mémoires de proposition pour la solde de retraite à l’ancienneté de service pour monsieur Destel, chef de bataillon au 22e d’infanterie légère ; cet officier n’ayant pas été compris dans le travail que j’ai eu l’honneur de vous adresser dernièrement à cause de son absence du régiment dont il était détaché pour un commandement qui lui avait été confié.
Veuillez je vous prie, l’ajouter et le faire comprendre dans le travail" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 page 317).
Le 16 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Pouchin : "Le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire a annoncé au chef de l’état-major de l’armée, mon cher général, qu’il avait fait expédier aux corps sous vos ordres, les 2 et 3 janvier derniers par la voie des transports militaires, les effets de grands équipements ci-après.
Désignation des partis présents |
Nombre de balles ( ?) |
Gibernes |
Porte gibernes |
Bretelles de fusils |
14e d’infanterie légère 23e idem 6e de ligne 42e idem 22e léger 52e de ligne 62e idem |
11 7 4 11 10 18 2 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
500 300 550 500 900 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
Il a été expédié aux chefs des 22e, 52e,62e régiments pareils … et l’état des effets qui leur sont annoncés.
Veuillez, je vous prie, me faire connaitre si les régiments ont reçu ces effets" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 19 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, les états de situation au 16 février des 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 52e, 62e, 101e, 102e régiment de ligne, des 14e, 22e et 24e légers" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 181).
"Milan le 23 février 1807
... Les chefs des corps et commandants des dépôts sont invités à adresser à l’état-major général des renseignements sur l’existence du nommé René Garnier, natif du Mans, conscrit de 1805 du canton Dise (Dix ?) département de la Mayenne, qui du dépôt de Strasbourg fut dirigé vers l’armée d’Italie le 24 janvier 1806.
2e du nommé Étienne Lacoste, conscrit de 1806 natif de Bélaye département du Lot parti également du dépôt de Strasbourg et dirigé sur l’armée d’Italie vers la fin du mois d’août 1806.
MM. les chefs de corps sont invités à mettre au dos de la situation qu’ils envoient tout les 8 jours, le nombre de conscrits reçu à l’époque de l’envoi dudit état, en se conformant à cet effet au modèle ci-après.
Conscrits reçus de 1807 Reste à recevoir Il revient au corps sur la conscription de 1806 Observations
Note en marge : récu le 2 mars, expédié le 2 mars à M. le général de brigade Pouchin, M. le gnéral Mainoni, l’adjudant commandant Pascualis, et au 22e d’infanterie légère à Legnago" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 65).
Le 27 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier chef de l’Etat-major : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-inclus, mon cher général, les états de situation du 24 courant des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, et 22e régiment d’infanterie légère, aussitôt que celles des corps aux ordres de monsieur le général Pouchin me seront parvenus, je vous les ferai passer" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 185).
Le 2 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Régiment d’infanterie légère : "Son Altesse Impériale désirant connaitre d’une manière claire et précise, tout ce qui est du au régiment sous vos ordres, afin d’en rendre compte à Sa Majesté l’Empereur, vous voudrez bien, messieurs, au reçu de la présente, faire faire un état en triple expédition de tout ce qui est du au corps que vous administrez, en distinguant exactement les exercices et les masses. Vous observerez qu’il ne faut pas confondre cet état avec ceux que vous avez pu fournir jusqu’à ce jour, devant être mis sous les yeux de Sa Majesté, je vous recommande d’apporter le plus grand soin dans sa rédaction.
Monsieur le major du régiment m’enverra cet état triple, au plus tard le 4 de ce mois par ordonnance expresse" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 185).
Le 4 mars 1807, le commandant du Dépôt du 22e Régiment d’infanterie légère reçoit l'ordre suivant : "Ensuite des ordres du général de division chef de l’état-major général de l’armée, je vous invite, monsieur le major, à recevoir et faire incorporer dans le régiment que vous commandez les nommés Pierre Broglio et André Mathieu, soldats au 2e régiment d’infanterie légère faits prisonnier en Calabre" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 78).
Le même 4 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Ensuite de votre lettre du 1er février par laquelle vous m’invitiez à faire connaître, mon cher général, si les 14e, 22e, 23e légers, 6e, 42e, 52e et 62e de ligne ont reçu les effets de grand équipement que le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire vous annonçait avoir fait expédier le 2, et 7 janvier derniers ; j’ai l’honneur de vous informer que ces corps m’en ont accusé la réception ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Le 5 mars 1807, l'Aide de camp du Général de Division Grenier, Delcambre, écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de situation au 1er mars des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, 4e et 9e chasseurs à cheval, toutes revêtues de l’addition voulue par l’ordre du jour de l’armée du 23 février dernier.
Aussitôt que celles des corps aux ordres de M. le général Pouchin et 22e légère à Legnago me seront parvenues, je m’empresserai de vous les adresser" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
Le même 5 mars 1807, l'Aide de camp du Général de Division Grenier, Delcambre, écrit également au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les livrets d’inspection de février des 14e, 22e et 23e d’infanterie légère ; 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 62e, 101e, 102e de ligne, 4e et 9e chasseurs à cheval. Celui du 52e de ligne n’a point été fourni à cause de son déplacement. J’espère avoir l’honneur de vous l’expédier par le prochain courrier" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
Encore le 5 mars 1807, au Major du 22e Régiment d’Infanterie légère : "En conséquence des ordres de M. le général de division chef de l’état-major général de l’armée, vous voudrez bien, monsieur le major, recevoir et incorporer dans le régiment que vous commandez, le nommé Zeuné, piémontais, conduit par la gendarmerie" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
A nouveau le 5 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit églament au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, mon cher général, les états en triple expédition de tout ce qui est du à la 2e compagnie d’artillerie, bataillon de sapeurs, 4e bataillon bis du train d’artillerie, dépôt du 2e d’artillerie à pied, à la 13e compagnie d’ouvriers, au dépôt des 20e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne, 4e et 9e chasseurs à cheval, tous de la garnison ; aussitôt que ceux des corps sous les ordres du général Pouchin, du 22e d’infanterie légère à Legnago et du 52e qui était en route me seront parvenus, je vous les enverrai" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 190).
Par ailleurs, toujours le 5 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au commandant du dépôt du 22e léger : "Ci-joint, vous trouverez, M., copie d’un décret de Sa Majesté l’Empereur, en exécution duquel doivent être réformés ou incorporés dans les pionniers tous les conscrits impropres au service dans la ligne.
Chargé par Son Altesse Impériale le vice-roi de donner les ordres nécessaires pour l’exécution de ce décret aux conseils d’administration des bataillons et escadrons stationnés dans mon arrondissement ou sous mes ordres, je joins à la copie du décret impérial les dispositions que je crois nécessaires pour son exécution et des modèles des états à fournir pour obtenir l’uniformité dans ce travail.
Avant de remplir ces états, il sera bon de me faire connaître le nombre d’hommes que vous aurez à réformer ou à incorporer afin que je puisse les classer et les voir avant de terminer le travail" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 190).
Puis, encore le 5 mars 1807, le Général de Division Grenier adresse ses instructions au Général de Brigade Pouchin, "commandant les dépôts des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, 22e et 23e légers, 9e et 4e chasseurs à cheval.
Disposition à suivre pour l’exécution du décret de sa majesté l’empereur relatif à la réforme des conscrits non valides donné à Varsovie le 6 janvier 1807.
1e Il sera dressé dans chaque corps un état des hommes à réformer à l’appui de cet état par l’article 1er du décret ; on joindra à l’appui de cet état le certificat que le conscrit pourrait avoir apporté de son département et un certificat double des officiers de santé du corps et des officiers, sous-officiers et soldats de la compagnie s’il y a lieu, constatant l’existence des infirmités, vice de conformation ou d’organisation au départ du conscrit de son département et reconnus à son arrivée au corps.
2e Un autre état des hommes à réformer pour les cas prévus par l’article 2 avec le certificat double voulu par l’article 1er mais motivé pour ceux du remplacement.
3e Un 3e état pour les cas prévus par l’article 3 du décret.
4e Un 4e état pour les hommes qui se trouveront dans les cas prévus par l’article 4.
5e Et un 5e état pour ceux qui se trouveront dans le cas prévu par l’article 5.
Chacun de ces états, signé par le conseil d’administration sera fait en quadruple expédition signée et arrêtée par le général chargé d’opérer cette réforme, un restant au corps, deux seront adressés par lui au général chef de l’état-major général de l’armée, avec les certificats voulus par les cas prévus par les articles 1 et 2, et le 4e restera entre ses mains.
Nota : le décret du 6 janvier ne portant pas d’effet rétroactif, le 3e état pour l’article 3 portant néant, cet état sera fait d’après le modèle numéro 2 et portera pour intitulé le cas prévus par l’article du décret" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 190).
"Milan le 6 mars 1807
S. A. I. le prince Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, général en chef, prescrit la mise à l’ordre du jour du décret royal dont la teneur suit.
Napoléon 1er etc.
Eugène Napolon etc.
En vertu de l’autorité etc.
Vu l’art. 103 de la loi du 1er Ventôse an 9.
Vu qu’il est convenable de déterminer les heures pendant lesquelles la gendarmerie ne peut entrer dans les maisons des citoyens.
Sur le rapport du consultant conseiller d’état discutant de la police générale du royaume.
Décrète.
Art. 1er. La gendarmerie, sauf les exceptions portées en l’art. 103 de la loi du 1er Ventôse an 9, ne pourra entrer dans les maisons des citoyens, savoir, du 1er octobre jusqu’au 31 mars avant six heures du matin et après six heures du soir. Depuis le 1er avril jusqu’au 30 septembre, avant quatre heures du matin et après neuf du soir.
Art. 2. S’il est nécessaire de faire des recherches dans les maisons des pariculiers, prévenus d’avoir recelé des conscrits ou déserteurs, l’assistance de l’agent communal ou de celui qui en remplit les fonctions, ou bien du commissaire de police, pourra suppléer au mandat spécial de perquisition prescrit par l’art. 103 de ladite loi.
Art. 3. La présente disposition s’étendra à toute autre force publique.
Art. 4. Le grand juge, ministre de la justice, et les ministres, de l’intérieur et de la guerre, sont respectivement chargés de l’exécution du présent décret.
Signé Eugène Napoléon.
MM. les généraux et chefs de corps tiendront la main à l’exécution des dispositions contenues dans le décret, toutes les fois que les circonstances appelleront à ce sujet le concours des forces armées sous leurs ordres.
Le général de division, chef de l’état-major général de l’armée d’Italie. Signé Charpentier.
Certificé conforme l’adjudant commandant. Signé Bastier.
Noté en marge : Reçu le 13 mars, expédié le 13 à MM. les généraux Mainoni, Pouchin, l’adjudant commandant Pascualis, et le 22e léger" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 66).
Le 8 mars 1807, est expédiée au Major du 22e Régiment d’infanterie légère la lettre suivante :"M. le gouverneur de Mantoue vous autorise M. le major, à recevoir et incorporer dans le régiment que vous commandez le nommé Jean Louis Dalbera de la commune de Nice, et vous invite à en prévenir le directeur général de la conscription, ce jeune homme devant être considéré comme conscrit égaré" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
Le 9 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de situation au 8 mars des 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, 22e léger et 9e régiment de chasseurs à cheval, celle des corps aux ordres de M. le général Pouchin lui ayant été retournées pour y ajouter les conscrits reçus et a renvoyer ; aussitôt qu’elles me seront parvenues, je m’empresserai de vous les faire parvenir" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 194).
"Milan le 10 mars 1807.
S.A.I. le prince vice-roi et général en chef de l’armée d’Italie, arrête.
La comptabilité des régiments de grenadiers et voltigeurs organisés en exécution du décret impérial du … sera réglées ainsi qu’il suit.
1° chacun des détachements des corps différents dont est composé le régiment, s’administrera lui-même au nom du corps dont il sort, depuis le moment où il en est séparé.
2° les conseils d’administration remettront des livrets à ces détachements. Les inspecteurs leur feront des revues, et le payeur leur acquittera les sommes à eux attribuées d’après les réglements suivis pour les détachements s’administrant eux-mêmes.
3° M. le colonel commandant aura la haute surveillance des comptabilités des divers détachements formant le régiment sous ses ordres.
4° l'inspecteur en chef aux revues et le payeur général sont particulièrement chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera mis à l'ordre du jour de l'armée.
Signe Eugène Napoléon.
Certifié conforme le général de division chef de l’état-major général, signé Charpentier.
Pour ampliation l’adjudant commandant, signé Bastier.
Noté en marge : Reçu le 13 mars, expédié le 13 mars à MM. les généraux Mainoni, Pouchin, l’adjudant commandant Pascalis, et le 22e léger" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 67).
Le 11 mars 1807, Delcambre écrit au Major du 22e Régiment d’infanterie légère : "En conséquence de l’ordre du général chef de l’état-major général, je vous invite M. le Major, à recevoir et incorporer dans le régiment que vous commandez, le nommer André Mathieu de la 2e légère fait prisonnier à Naples, porteur de l’ordre du général charpentier et son signalement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
Le même 11 mars 1807, Delcambre écrit encore au Major du 22e Régiment d’infanterie légère, à Legnago : "La situation au 1er courant du régiment que vous commandez, ou s’est égarée ou est restée à la poste. Veuillez je vous prie, M. le Major, m’en faire établir une et me l’adresser le plus tôt possible" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
Le 11 mars 1807 encore, Delcambre écrit également au Chef de l’Etat-major général : "J'ai l’honneur de vous adresser l’état des conscrits reçus et à recevoir par le 22e régiment d’infanterie légère au 8 mars. Sa situation au 1er s’est égarée ou est restée à la poste. J’écris au commandant du régiment à ce sujet. Je m’empresserai de vous l’adresser aussitôt qu’elle me sera parvenue" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
De son côté, toujours le 11 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit directement au Major du 22e Régiment à Legnago : "Je reçois, M. le Major, l’état de vos finances et celui des conscrits reçus et à renvoyer pour le régiment que vous commandez. Je désire savoir si ma lettre du 5 mars relative à la réforme des conscrits non valides, copie du décret de Sa Majesté du 6 janvier et l’instruction que j’y ai jointe vous est parvenue. Veuillez me le faire connaître et me dire où vous en êtes de ce travail" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 194).
Puis, le même 11 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit aussi au Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, les états en triple expédition de tout ce qui est dû au 22e d’infanterie légère et 52e régiment de ligne.
Vous verrez par la lettre du major du 22e que je joins, que la mienne du 2 relative à la demande de ces états ne lui est parvenue que le 9 au soir ; il est temps, mon cher général, de remédier à la négligence de la poste" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 195).
Napoléon envoie des renforts à son frère. Il écrit à Eugène d’Osterode le 12 mars 1807 : "Au prince Eugène.
... Le dépôt du 22e est à Legnago ; ceux du 20e, du 101e, du 102e et du 62e sont à Mantoue ; passé le mois de mai, ils sont là fort mal.
Il faut préparer un nouveau secours pour l'armée de Naples, à pouvoir lui envoyer avant la grande chaleur, indépendamment des 4,100 hommes que vous avez fait partir dernièrement. Ce secours sera composé de la manière suivante : 120 hommes du 14e léger, 120 hommes du 23e, 120 hommes du ler de ligne, 120 hommes du 6e, 120 hommes du 10e, 120 hommes du 22e léger, formant un bataillon provisoire de 720 hommes (il suffira que chaque détachement, ou compagnie, soit commandé par un officier, deux sergents et quatre caporaux; vous chargerez un chef de bataillon de commander ce bataillon provisoire) ; et un second bataillon de 964 hommes, qui sera composé de 120 hommes du 102e de ligne, 120 hommes du 10le, 240 hommes du 62e, 120 hommes du 52e, 124 hommes du 29e, 240 hommes du 20e. Un officier par régiment sera également suffisant.
Mon intention est que le 1er bataillon provisoire soit réuni à Ancône le 15 avril, et parte pour l'armée de Naples ; que le 2e bataillon soit réuni à Ancône le 20 avril, et se dirige également sur Naples. Ces 1,700 hommes, joints aux 4,700 qui sont déjà partis, compléteront les cadres.
Il faut avoir soin que ces détachements soient bien armés, bien habillés et bien équipés" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).
De son côté, ce même 12 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Léger : "S. A. I. passera la revue des régiments de grenadiers et voltigeurs réunis à Padoue, vers le 15 du courant. Vous voudrez bien, M. le major, faire compléter de suite ce qui manque aux carabiniers et voltigeurs du régiment que vous commandez.
Manque aux carabiniers 40 fourreaux de baïonnettes et 77 sabres ; aux voltigeurs 60 fourreaux de baïonnettes et 100 sabres.
Dans le cas où vous n’auriez point d’effets en magasin, vous prendrez ceux qui servent aux hommes qui sont au dépôt, vous vous attacherez particulièrement à l’armement. Sous aucun prétexte il ne doit rester de sapeurs au dépôt, dans le cas où il s’en trouverait, vous les ferez partir sans délai pour les carabiniers" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 198).
Encore le 12 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Léger : "L’intention de S. A. I. le prince vice-roi est, M. le Major, qu’il ne soit fait aucun mouvement dans les dépôts qu’en vertu d’un ordre de l’état-major général ; MM. les colonels doivent s’occuper de leurs bataillons de guerre et n’ont rien à ordonner à leurs bataillons de dépôt, je vous invite donc à n’obtempérer à aucun ordre s’il ne remplit les intentions de Son Altesse Impériale" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 198).
"Au quartier général à Milan, le 15 mars 1807
S. A. I. le prince Eugène napoléon vice-roi et général en chef de l’armée d’Italie est informé que dans quelques hôpitaux où existent un assez grand nombre de malades, certains officiers de santé se bornent simplement aux visites prescrites par les règlements et ils abandonnent souvent à des chirurgiens de 3e classe de garde à l’hôpital les soins et les pansements des militaires. Son Altesse Impériale recommande à la sollicitude de MM. les officiers généraux la plus sévère surveillance sur cette partie importante du service ; quand les malades sont en danger, les visites doivent être multipliées, et l’on deviendrait alors coupable de s’en tenir uniquement à celles strictement prescrites par les règlements.
D’autre côté, S. A. I. demeure également instruite que dans plusieurs places et notamment à Legnago, les déserteurs arrêtés par la gendarmerie ou par la garde nationale se trouvent détenus dans les prisons à l’insu des commandants d’armes auxquels la police militaire est dévolue, et sont au mépris des règlements confondus pêle-mêle avec des hommes couverts de crimes. Voulant prévenir à ce double inconvénient, S. A. I. ordonne que dorénavant l’arrivée dans les places des prisonniers militaires soit à l’instant même notifiée au commandant d’armes par le chef de l’escorte, et s’il y a lieu, gardés dans les prisons militaires séparément des détenus civils notés d’infamie.
Le général de division chef de l’état-major général, signé Charpentier.
Certifiée conforme, l’adjudant commandant, signé Bastier.
Note en marge : Ordre de l’armée n°11 reçu le 24 mars, expédié le 2. Mars au général Mainoni, au général Pouchin, et au 22e léger.
Supplément à l’ordre du jour n°11 expédiés en même temps.
Au quartier général à Milan le 15 mars 1807
L’armée est prévenue que S. A. I. la princesse vice reine du royaume d’Italie est heureusement accouchée d’une fille hier 14 mars à cinq heures du soir.
Le vin sera délivré en gratification à toutes les troupes composant l’armée pendant trois jours de suite.
Mantoue le 20 mars 1807
Le ministre directeur demande par sa lettre du 7 courant l’état des effets de campements dont chaque corps manque, consistant en marmites, grands bidons, petits bidons garnis de leurs banderoles, etc. conformément au décret impérial du 25 février 1806.
M. le général de division gouverneur de Mantoue ordonne à MM. les commandants des dépôts sous son commandement de lui adresser dans le plus bref délai un état en double expédition et très détaillé des effets ci-dessus manquant au régiment qu’il commande.
Le général de division Gouverneur de Mantoue, signé Grenier.
Note en marge : ordre de la division expédiée avec l’ordre de l’armée numéro 11" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 68).
Le 19 mars 1807, Delcambre écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de situation au 15 mars des 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, 14e, 22e léger et 9e de chasseurs à cheval. Je joins le rapport des mouvements de la place de Mantoue du 1er au 16. La situation de la garnison de cette dernière époque, le rapport journalier du 1er au 14 de la division aux ordres de monsieur le général Pouchin et enfin en double de la situation au 1er mars du 22e régiment d’infanterie légère, laquelle s’est égarée dans le temps" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Le même 19 mars 1807, Delcambre écrit aussi au Général Charpentier : "J’ai eu l’honneur de vous adresser le 5 courant, mon cher général, les états en triple expédition, des sommes dûes aux corps de la garnison de Mantoue ; le 11 ceux du 22e et 52e, le 12 les 1er, 6e, 10e de ligne, et le 14e d’infanterie légère, le 23e régiment de cette arme ne faisant plus partie des corps à mes ordres, je ne puis vous faire parvenir ses états" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Toujours le 19 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du Dépôt du 22e léger : "L’intention de son altesse étant, monsieur, que les compagnies de grenadiers et voltigeurs puissent subvenir à leurs plus pressants besoins, vous voudrez bien avancer aux compagnies de votre régiment réunies à Padoue le quart et l’excédent des fonds de leur masse de linge et chaussure.
Vous ferez rejoindre sans délai les sous-officiers et caporaux qui peuvent encore manquer à ces compagnies, et accélérer autant que possible l’envoi des effets qui leur sont nécessaires en armement, grand et petit équipement.
Vous adresserez dans le plus court délai une note de ce que vous aurez envoyé à ces compagnies pour les compléter tant en hommes, qu’en effets et argent.
Vous aurez soin de remplacer aussi à ces compagnies tous les hommes qui seront envoyés par le général Dutruy à votre dépôt comme incapables de soutenir les fatigues de la guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 201).
Le 23 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, le travail des hommes à réformer et à envoyer dans les pionniers en exécution du décret de Sa Majesté l’Empereur en date du 6 janvier dernier, pour les corps ci-après : 9e de chasseurs, 22e régiment d’infanterie légère, 20e, 52e, 62e, 101e et 102e régiment de ligne.
... Le 22e d’infanterie légère a un homme pour la réforme dans le cas d’être remplacé, et 2 hommes pour les pionniers, dont un conscrit de l’an 11, ce dernier est pour exemple ...
Ci-joint pour chacun des hommes réformés un certificat de l’officier de santé du corps, un autre de la compagnie et tous les certificats que ces hommes avaient de leurs communes ; les motifs de leur réforme sont bien analysés et vous pouvez être assuré de leur véracité.
Un seul homme se trouvant remplaçant est dans le cas de l’article 2 (pour le 9e de chasseurs) ; j’ai également joint aux états le certificat de l’officier de santé du corps, quant à ceux envoyés aux pionniers les certificats deviennent inutiles, je les ai donc gardés pour y avoir recours au besoin ainsi que les double de ceux délivrés pour les hommes réformés ...
Vous me manderez ce que vous en pensez lorsque les hommes désignés pour les pionniers seront dans le cas de partir. Il sera nécessaire de les réunir pour les faire marcher ensemble sous escorte, sans cela la majeure partie déserterait ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 203).
"Au quartier général à Milan le 24 mars 1807
S. A. I. le prince Eugène Napoléon, vice-roi et général en chef de l’armée d’Italie, voulant remédier en ce qui concerne le bien-être du soldat, aux différents abus qui se sont successivement glissés dans le régime administratif d’un grand nombre de corps, a jugé convenable d’adopter les dispositions suivantes, dont l’exacte observation est confiée sous leur responsabilité personnelle, aux membres des conseils d’administration.
1. On enregistrera sur les deux premières pages du livret de chaque recrue les effets de première mise à fur et à mesure qu’ils seront fournis.
2. Il est défendu sous quelque prétexte que ce soit, d’inscrire aucun effet, avant de l’avoir réellement délivré.
3. Si à son arrivée au corps, un conscrit est pourvu de quelques-uns des effets de première mise, la masse d’habillement lui tiendra compte du prix de ce qu’elle ne lui délivrera point. Le montant en sera versé sans aucun délai, à sa masse de linge et chaussures et mentionné sur la page destinée à l’enregistrement des effets de première mise.
4. Le compte courant du soldat ne commençant qu’à la troisième page du livret, il en résultera qu’il ne doit rien payer pour ce qui serait porté sur les deux premières pages, et par cet ordre son compte se trouvera plus clairement établi.
5. Avant de fournir une paire de souliers aux dépens de la masse de linge et chaussures d’un conscrit, le conseil d’administration doit avoir distribué les deux paires de souliers de première mise, il en sera de même de tout autre effet de petit équipement.
6. Comme il est utile de pouvoir reconnaître par le livret du soldat la quantité des effets qui ont été distribués, il est ordonné de porter exactement en dépenses, tout effet provenant du magasin lors même que le soldat en aura payé le prix avec le revient comptant de son décompte ou tous autres deniers de sa poche, attendu que le prix doit en être porté en recettes comme au versement fait par le soldat à sa masse de linge et chaussures.
7. Dans aucun cas, un militaire ne pourra subir de retenue avant qu’on en ait mentionné sur son livret le montant, la nature, et l’ordre, chaque commandant de compagnie sera responsable de toute retenue opérée avant l’enregistrement prescrit par le présent article ...
Le général de division chef de l’état-major général, signée charpentier
Certifiées conformes, l’adjudant commandant, signée Bastier
Note en marge : Reçu le 27 mars, expédié le 27 au général Mainoni, au général Pouchin, à l’adjudant commandant Pascalis, et au 22e Régiment d’infanterie légère. N°12" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 69).
"Quartier général à Milan le 24 mars 1807
S. A. I. le prince Eugène Napoléon vice-roi d’Italie, général en chef de l’armée.
Ordonne qu’à l’avenir il ne sera exercé aucune espèce de retenue sur les 10 c d’indemnités, annoncés aux sous-officiers et soldats, faisant partie des divisions actives ; ce supplément doit être ajouté à la masse d’ordinaire, afin que le soldat puisse de temps en temps, boire du vin.
MM. les généraux sont invités à tenir la main à l’exécution de cette mesure.
Le général de division chef de l’état-major général, signée Charpentier.
Certifié conforme l’adjudant commandant, signé Bastier.
Note en marge : n°13 reçu avec le n°12 expédié en même temps" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 70).
"Quartier général à Milan le 24 mars 1807
S. A. I. le prince Eugène Napoléon vice-roi d’Italie, général en chef de l’armée rappelle aux divers corps stationnés en Italie, qu’aux termes de l’article 6 du titre 1er du décret impérial rendu à Saint-Cloud le 31 juillet 1806, le nombre des officiers et sous-officiers devant être augmenté dans chaque régiment d’un nombre égal à celui de ses officiers et sous-officiers de recrutement, ceux-ci ne seront plus portés à l’avenir que pour mémoire dans les revues et cesseront d’être compris dans l’effectif, jusqu’au moment du retour du régiment en France.
A cette époque, les officiers et sous-officiers de recrutement devant rentrer en dedans des comptes fixés par l’organisation des corps, seront successivement ramenés à ce nombre à fur et à mesure des vacances qui surviendront par mort, démission ou autrement.
Le général de division chef de l’état-major général, signée Charpentier.
Certifié conforme l’adjudant commandant, signé Bastier.
Les troupes composant les divisions des dépôts de l’armée de Naples et la garnison de Mantoue sont prévenues que l’adjudant commandant Saint-Ange est employé près du général gouverneur de Mantoue commandant ces divisions en qualité de chef de l’état-major de ces divisions. MM. les généraux et chefs de corps adresseront en conséquence à cet officier supérieur à dater du 1er avril prochain les états de situation aux époques précédemment déterminées ; les livrets d’inspection continueront à être adressés directement au 1er de chaque mois au général de division.
Mantoue le 30 mars 1807
Le général de division gouverneur de Mantoue, signée grenier.
Note en marge : n°14 reçu le 30 mars, expédié le 30 au général Mainoni, au général Pouchain et au commandant du 22e léger" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 70).
Le 25 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Régiment à Legnago : "Comme vous avez, monsieur le major, deux officiers de santé présents au dépôt que vous commandez, vous voudrez bien me désigner un pour être attaché provisoirement au 3e régiment de grenadiers et voltigeurs. Ci-joint, l’ordre que vous lui transmettrez après avoir rempli le nom que j’ai laissé en blanc. Vous voudrez bien me faire connaitre son nom afin que je puisse le désigner au chef de l’état-major général" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 206).
Le 26 mars 1807, Delcambre écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les états de situations au 24 mars, des 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne, 14e et 22e d’infanterie légère, et 9e chasseurs à cheval" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 80).
Le même jour, 26 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général : "Le dépôt du 22e régiment d’infanterie légère portant deux officiers de santé dans sa situation, j’ai donné ordre à l’un deux de se rendre à Padoue, aux ordres du chef du 3e régiment de grenadiers et voltigeurs le 1er avril prochain. Je vous ferai connaître son nom, mon cher général, aussitôt que le commandant du dépôt me l’aura désigné" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 208).
Encore le 26 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois au Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, mon cher général, les états d’effets de campements manquant ... Aussitôt que ceux des corps aux ordres de M. le général Pouchin et le 22e léger, à Legnago, me seront parvenus, je vous les ferai parvenir" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 208).
Le 29 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Donnez l'ordre au maréchal Mortier d'envoyer tous les détachements des 65e et des 22e d'infanterie légère. Il y en a qui sont embarqués et qu'il faut faire venir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 990 (donne les 65e et 22e, et 12e Légère ?) ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14972).
Le 30 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Régiment à Legnago : "Sa Majesté l’Empereur a ordonné, M. le major, qu’un détachement du dépôt que vous commandez, composé d’un officier, de deux sergents, quatre caporaux et 113 chasseurs, en parte dans le plus court délai pour se rendre à l’armée de Naples, y rejoindre vos bataillons de guerre.
Ce détachement devra être complètement armé, équipé et habillé ; vous voudrez bien M. le major, composer de suite ce détachement et le fournir de tout ce qui lui sera nécessaire ; et vous m’accuserez par le retour de l’ordre expresse que je vous envoie, quel jour il pourra partir de Legnago afin que je puisse vous expédier son ordre de départ, qui dans tous les cas ne peut être retardé au-delà du 6 au 7 du mois d’avril" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 99 page 212).
Le 31 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "Pour remplir, mon cher général, l’objet de votre lettre du 29, relative au détachement à envoyer l’armée de Naples, je viens de passer une revue de rigueur des dépôts en garnison à Mantoue. Il en résulte que les corps en prenant presque tous les ouvriers peuvent fournir le nombre d’hommes ci-après :
20e de ligne, 2 officiers, 4 sergents, 6 caporaux, 2 tambours, 298 fusiliers, total 300. Note : dans les 2 officiers du 20e est compris 1 chef de bataillon.
52e de ligne, 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux 74 fusiliers, total 90.
62e de ligne, 2 officiers, 4 sergents, 6 caporaux, 2 tambours, 328 fusiliers, total 340. Note : les 2 officiers du 62e appartiennent à l’armée de Naples.
101e de ligne, 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 53 fusiliers, total 60.
102e de ligne, 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 73 fusiliers, total 80.
Je suppose que le 22e légère peut fournir 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 83 hommes, total 90.
Le détachement sera composé de 8 officiers, 16 sergents, 28 caporaux, 7 tambours, 909 fusiliers, total 960.
Vous remarquerez, mon cher général, que j’ai laissé les officiers en dehors et que j’ai complété le nombre de 960 hommes avec les tambours que vous pourrez ensuite défalquer, si vous le jugez à propos.
J’ai adressé par ordonnance expresse l’ordre au major du 22e d’infanterie légère à Legnago, de tout disposer pour faire partir au 1er avril un détachement d’un officier, 2 sergents, 4 caporaux et 113 chasseurs, mais vous ne devez pas compter sur plus de 90 hommes, ce corps étant pour sa force dans les mêmes proportions que 101e et 102e ; aussi ai-je beaucoup forcé sur les 20e et 62e pour obtenir le nombre d’hommes que vous me demandez. Si la lettre que vous annoncez m’avoir adressée le … ne m’était parvenue, j’aurais été à même de vous envoyer par l’officier d’état-major le nombre exact des hommes que ce régiment pourra fournir, mais je ne peux en être instruit que cette nuit ou demain matin, n’ayant antérieurement à votre dernière rien reçu qui soit relatif à ce mouvement. Vous pourrez laisser dans l’ordre de départ du 22e le nombre d’hommes en blanc, je le remplirai après la réponse que je recevrai du major, et vous en donnerai avis.
Les détachements seront armés, habillés et équipés, mais tous ne peuvent être coiffés, ce qui au reste est peu important puisque je suis instruit que les chefs de corps à l’armée de Naples peuvent se procurer facilement des coiffures dans le pays moyennant de l’argent qu’on leur envoie du dépôt.
J’ai dû pour obtenir le nombre d’hommes que je vous présente comprendre presque tous les ouvriers, les chefs de corps se désolent mais ils doivent obéir ; si vous pouvez diminuer pour les 52e, 101e et 102e les détachements de 10 à 12 hommes chaque sans augmenter les autres où j’ai également tout pris, ils vous en auront beaucoup d’obligations" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 99 page 213).
En avril, les deux premiers Bataillons sont dans le royaume de Naples, le 3ème toujours en Italie.
A la date suivante : avril 1807 (côte SHDT : us180704 4C98).
Chef de Corps : GOGUET Colonel - infanterie; BENUZAN Major - infanterie; JAUBERT Quartier maître trésorier.
1er Bataillon : Chef de Bataillon Deltel à Nicastro, Armée de Naples, 2e Division des Dépôts.
2e Bataillon : Chef de Bataillon Mesnil à Amantea, Armée de Naples, 2e Division des Dépôts.
3e Bataillon : Chef de Bataillon Pochet à Legnago, Armée d'Italie.
Le 1er avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Léger : "J’ai bien pensée, M. le Major, que votre dépôt ne pouvait fournir les 113 hommes demandés. Aussi ai-je écrit conséquence au chef de l’état-major général de l’armée et n’ai-je porté le détachement que vous serez dans le cas de faire partir qu’à 83 hommes et ce par aperçu en le priant de le diminuer encore de 10 hommes s’il était possible.
Veuillez donc monsieur, faire tous vos efforts pour le fournir tels que je l’ai fixé, dussiez-vous dans ce cas prendre pour le compléter parmi les ouvriers. Je conçois que cette disposition peut nuire au bien du service, mais elle est nécessaire ; aussi votre détachement, à moins que le chef de l’état-major ne le diminue encore de 10 hommes, devra se composer ainsi qu’il suit. Un officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour et 83 fusiliers. Si vous ne pouvez fournir le tambour, vous serez obligé de mettre un caporal ou un chasseur de plus pour que votre détachement soit de 90 hommes, non compris l’officier. Faites donc vos dispositions en conséquence et tenez ce détachement prêt à partir" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 100 page 215).
Le 2 avril 1807, le Major du 22e Régiment d’infanterie légère reçoit l'ordre suivant : "Ensuite de l’ordre du général de division chef de l’état-major général de l’armée, je vous invite, M. le major, à recevoir et incorporer dans le régiment que vous commandez le nommé Vincent Tardito, conscrit du département de Montenotte, lorsqu’il se présentera" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 80).
Le même 2 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit encore au Major du 22e Léger : "Vous voudrez bien, M. le major, faire garder soigneusement les canonniers qui ont maltraité M. Debaluces, et faire arrêter encore tous ceux qui peuvent avoir pris part à cette affaire. Je vais en rendre compte à Son Altesse Impériale afin de faire traduire les coupables à un conseil de guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 216).
Le 2 avril 1807 encore, le Général de Division Grenier écrit également au Chef de l’Etat-major général : "Je vous ai mandé, mon cher général, par ma lettre du 31 avoir mis de la rigueur dans la répartition que j’ai faite aux différents corps pour les 960 hommes qui doivent se rendre à l’armée de Naples ; je vous ai dit que j’y avais compris tous les ouvriers et c’est la vérité, mais j’ai oublié de vous dire que j’y avais compris aussi tous les hommes revenus depuis quelque temps de l’armée de Naples et des voltigeurs. Les chefs des corps m’observent, avec raison, que si ces hommes avaient été propre au service, ils n’eussent pas été renvoyés au dépôt, que tous entreront aux hôpitaux à la première étape, et qu’alors le détachement éprouverait beaucoup de pertes en route ; il sera donc nécessaire s’il en est temps encore de réduire ce détachement au nombre ci-après.
22e léger : 1 officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, 1 tambour, 73 hommes, total 80. Note : C’est tout ce que peut fournir ce régiment à la rigueur.
20e de ligne : 2 officiers, 4 sous-officiers, 6 caporaux, 2 tambours, 248 fusiliers, total 260. Note : dont 1 chef de bataillon.
62e de ligne : 2 officiers, 4 sous-officiers, 6 caporaux, 2 tambours, 308 fusiliers, total 320. Note : les officiers appartiennent à l’armée de Naples.
52e de ligne : 1 officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, 64 fusiliers, total 70.
101e de ligne : 1 officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, 1 tambour, 47 fusiliers, total 54.
102e de ligne : 1 officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, 1 tambour, 43 fusiliers, total 50.
Totaux : 8 officiers, 16 sous-officiers, 28 caporaux, 7 tambours, 783 fusiliers, total 834.
J’avais encore l’espoir de voir arriver avant l’époque du départ quelques conscrits, mais les corps ont presque tous reçu, et ont en partie complété les voltigeurs au nombre de 140 hommes.
Ps. Je reçois à l’instant votre lettre du 28 relative à ce mouvement, elle me vient par Bologne, le départ du détachement étant fixée au 12, je pourrai peut-être le compléter d’ici à cette époque, comme je vous l’ai mandé par ma première, mais il faudrait pour cela que vous laissassiez le nombre en blanc dans les ordres de départ pour chaque détachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 216).
Le 3 avril 1807, le Général Grenier écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les livrets d’inspection du mois de mars des 9e chasseurs à cheval, 14e et 22e d’infanterie légère, 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne. J’y joint le rapport journalier du 14 au 28 mars de la division aux ordres de M. le général Pouchin, celui des mouvements survenus dans la place de Mantoue du 16 au 31 mars, et enfin ceux de la place de Ferrare" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 80).
Le 6 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, que l’officier de santé du 22e régiment d’infanterie légère que j’ai fait partir le 2 de ce mois pour se rendre près du chef du 3e régiment de grenadiers, se nomme Nosini" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 219).
Le 6 avril 1807 encore, le Général de Division Grenier écrit également à M. Peretti, commandant d’arme à Legnago : "J’ai reçu votre lettre du 5 de ce mois avec les six pièces qui y étaient jointes. Vous voudrez bien faire arrêter sur-le-champ le capitaine Mussi et le faire conduire par la gendarmerie à Mantoue où cet officier sera détenu en prison jusqu’à ce que le Ministre de la Guerre du royaume d’Italie aie prononcé sur la punition qui doit lui être infligée.
Vous ferez également arrêter et conduire dans les prisons de Legnago le canonnier Pietro Cavechi ; quant à ceux prévenus d’avoir maltraité le sieur Desbaluces pharmacien, ils doivent déjà être en prison, d’après l’ordre que j’en ai donné à M. le major Benuzau du 22e d’infanterie légère ; si d’autres coupables ont été reconnus vous les ferez mettre aussi en prison jusqu’à nouvel ordre ; et afin que les désordres qui ont eu lieu depuis quelques jours à Legnago ne se renouvellent plus, vous consignerez au quartier la 12e compagnie d’artillerie toute entière, en rendant les officiers et sous-officiers responsables de la conduite que tiendront les canonniers de cette compagnie qui restera consignée jusqu’à nouvel ordre.
Quant au sieur Vincent, comme il est possible que des expressions légères ou peu respectueuses aient donné lieu à la conduite du capitaine Mussi, vous lui ordonnerez de garder les arrêts jusqu’à nouvel ordre.
Dans la crainte qu’il n’y ait point de gendarmerie à Legnago, j’envoie deux gendarmes de la résidence de Mantoue pour l’exécution de la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 220).
Le 7 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Mainoni : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, qu’il partira le 12 de ce mois un détachement de la garnison pour se rendre à l’armée de Naples composé ainsi qu’il suit.
286 du 20e de ligne : 2 officiers compris le chef de bataillon, 2 sergents, 4 caporaux, 2 tambours, 276 fusiliers.
74 du 52e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 67 fusiliers.
360 du 62e de ligne : 2 officiers, 6 sergents, 8 caporaux, 2 tambours, 342 fusiliers.
61 du 101e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 53 fusiliers.
54 du 102e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 46 fusiliers.
Le chef de bataillon Maury prendra le commandement de ces détachements réunis pour les conduire à leur destination, chaque homme devra être pourvu de 20 cartouches.
Je vous préviens aussi qu’un détachement du 22e d’infanterie légère fort de 80 hommes arrivera le 10 de ce mois à Mantoue, y séjournera le 11 et en partira le 12, comme faisant partie du détachement que doit commander M. Maury. Je vous prie de vouloir bien vous assurer lors de son arrivée s’il est muni des 20 cartouches par homme et dans le cas contraire de leur en faire délivrer, comme aussi de prévenir le commandant de ce détachement qu’à dater du 12, il se trouvera sous les ordres de M. le chef de bataillon Maury qui lui fera connaître l’heure du départ et le lieu du rendez-vous.
Veuillez aussi, mon cher général, prévenir de ce mouvement le sous inspecteur aux revues et le commissaire des guerres, et donner les ordres nécessaires pour le logement et la subsistance de cette troupe à Mantoue, sans Benedetto, Carpi et Modène" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 221).
Le même 7 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit également au Chef de Bataillon Maury : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, monsieur, l’ordre général du départ des différents détachement de la garnison que vous êtes chargé de conduire à l’armée de Naples. Le détachement du 22e d’infanterie légère qui en fait partie arrivera le 10 de ce mois dans cette classe, y séjournera le 11 et se trouvera comme les autres détachements à dater du 12 sous vos ordres. Les différents chefs de corps sont prévenus que vous fixerez l’heure du départ de cette place et le lieu du rendez-vous. Vous aurez donc à vous entendre avec eux à ce sujet.
Veuillez remettre à votre arrivée à Ancône la lettre ci-incluse au général Tisson ; elle est relative à différents changements que j’ai été obligé de faire dans la composition de ces détachements, mais le nombre d’hommes fixé par le chef de l’état-major général de l’armée, et dont sans doute il aura eu connaissance, existe tel qu’il doit être" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 222).
Puis, toujours le 7 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Général Tisson à Ancône : "Le chef de l’état-major de l’armée vous sera sans doute donné connaissance, monsieur le général, du détachement de cette garnison destinée à se rendre à Ancône pour y recevoir de vous des ordres ultérieurs.
Ce détachement se compose avec celui du 22e d’infanterie légère, officiers compris, de 915 hommes. Je ferai partir le 12 ce nombre d’hommes et vous trouverez quelques différences dans sa composition, ayant été obligé d’en prendre un plus grand nombre dans un corps pour compenser ce qu’un autre pouvait fournir en moins ; le résultat est le même puisque le détachement existe en son entier, mais j’ai dû vous en donner avis afin que vous ne soyez pas induit en erreur. J’en préviens également le chef de l’état-major général de l’armée" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 222).
Enfin, le 7 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit pour finir au Chef de l’Etat-major général :
"J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 2 de ce mois avec l’ordre de départ pour l’armée de Naples des différents détachements de la garnison. Ils partiront comme vous l’avez fixé le 12 de ce mois et complèteront le nombre d’hommes que vous avez demandés, à quelques changements près que j’ai été obligés de faire et que l’arrivée d’un petit détachement de conscrits m’a permis ; sans quoi j’aurais été fort embarrassé, ayant compris dans mon premier travail beaucoup d’hommes qui revenaient depuis peu de l’armée de Naples et que je croyais bien portants et capables de faire route. Le détachement sera composé ainsi qu’il suit.
22e d’infanterie légère : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 72 fusiliers, total 80.
20e de ligne : 2 officiers, 2 sergents, 4 caporaux, 2 tambours, 276 fusiliers, total 286.
52e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 67 fusiliers, total 74.
62e de ligne : 2 officiers, 6 sergents, 8 caporaux, 2 tambours, 342 fusiliers, total 360.
101e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 53 fusiliers, total 61.
102e de ligne : 1 officier, 2 sergents, 4 caporaux, 1 tambour, 46 fusiliers, total 54.
Ce qui donne en officiers, sous-officiers et soldats le nombre total de 915 hommes, portés dans votre tableau du 2 et dans l’ordre de départ que j’ai été obligé de changer. J’en donne avis au général Tisson à Ancône afin que cette différence dans la composition de ces détachements ne l’induise pas en erreur puisqu’en résultat, le nombre d’hommes est le même" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 223).
Le 13 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "Dans l’espoir de vous voir arriver dans cette place comme vous me l’aviez annoncé, mon cher général, par votre lettre du 4 de ce mois, je ne vous ai pas écrit sur une affaire assez désagréable arrivée à Legnago le 3 de ce mois, comptant vous en faire part verbalement. Aujourd’hui que je n’espère plus vous voir de quelque temps puisque le détachement est parti hier pour l’armée de Naples, je vais vous entretenir de cette affaire : à la suite d’une rixe qui eut lieu du 28 au 29 mars entre des tambours du 22e d’infanterie légère et des canonniers italiens de la 12e compagnie, le sieur Debaluces pharmacien de l’hôpital fut blessé grièvement en voulant séparer les querelleurs ; ceux qui le maltraitèrent furent arrêtés et comme ils se trouvent être canonniers italiens, j’en rendit compte au Ministre de la Guerre du royaume d’Italie pour statuer sur leur sort. Du 29 mars au 3 avril, le commandant de la place de Legnago chargea le sieur Vincent secrétaire de la place de reconnaître avec le sieur Chambon les coupables, parce qu’on supposait que plusieurs d’entre eux n’avaient pas été arrêtés. Ce secrétaire de la place que l’on dit être mauvais sujet se permettait depuis plusieurs jours de tenir des propos insultants sur le compte de la compagnie italienne.
Le capitaine de cette compagnie (le sieur Mussi) lui refusa l’entrée de la caserne de cette compagnie, en lui reprochant les propos qu’il devait avoir tenu. Le secrétaire en rendit compte au commandant de la place, et le soir le capitaine Mussi en ayant été informé se rendit chez ce Vincent et le provoqua en duel ; celui-ci ayant refusé la partie, reçut du capitaine plusieurs coups de bâton et fut forcé de couper ses moustaches. Le lendemain il porta plainte contre le capitaine qui fut mis aux arrêts de rigueur par le commandant de la place. Ce dernier me rendit compte de cette affaire d’une manière très alarmante et comme pouvant troubler la tranquillité publique. J’ai cru devoir y porter de suite remède, et j’envoyai la gendarmerie arrêter le capitaine Mussi que je fis conduire dans les prisons de Mantoue ; j’ordonnai en même temps au commandant de Legnago de mettre aux arrêts jusqu’à nouvel ordre le secrétaire de la place. Depuis cette époque, j’ai reçu de presque tous les officiers de la garnison de Legnago des renseignements sur la conduite antérieure du capitaine Mussi, tous sont en sa faveur, et tous le désignent comme un bon officier qu’un mouvement de vivacité provoqué par les insultes du sieur Vincent a emporté. Cependant, sa position est très fâcheuse et le prononcé d’un conseil de guerre lui serait défavorable. Je crois donc, mon cher général, qu’il serait possible d’arranger cette affaire sans en rendre compte à S. A. I. Il faudrait pour cela que vous changeassiez le secrétaire de la place en lui donnant une autre destination, telle que la Roca d’Anfo, ou autre place où se trouve peu de garnison. De mon côté, je pense que trois semaines de prison suffiront pour la punition du capitaine Mussi qui reconnait ses torts et qui m’a prié en grâce de ne pas en rendre compte au Prince.
Veuillez, mon cher général, me mander ce que vous pouvez faire à ce sujet, je crois qu’il est essentiel que ces deux individus ne restent pas dans la même place. Cette lettre n’étant pas officielle, je vous prie de ne pas en faire usage, si vous pensez que Son Altesse Impériale doit être informée de cette affaire, je vous adresserais ou au Ministre de la Guerre du royaume d’Italie toutes les pièces qui la concernent" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 224).
Le 17 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Mainoni : "Je vous préviens, mon cher général, que les dépôts partis le 12 de ce mois pour l’armée de Naples rentrent aujourd’hui à Mantoue dans leurs corps respectifs. Celui du 22e d’infanterie légère séjournera ici, le 22e ira loger le 23 à Castellaro et le 24 à Legnago. Veuillez donner les ordres nécessaires pour le logement et la subsistance de ces troupes.
Je joins ici l’ordre au détachement du 22e d’infanterie légère pour son retour à Legnago. Faites le remettre, je vous prie, au commandant à son arrivée en cette place" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 106 page 227).
Le 24 avril 1807, Delcambre écrit au Major du 22e Régiment d’infanterie légère : "Plusieurs ordonnances et singulièrement celle porteur de cette lettre sont venues à Mantoue sans feuille de route et sans ordres écrits, M. le major. Cette irrégularité met ces militaires dans l’embarras pour se faire loger et pour vivre, on est venu à leur secours mais cela peut devenir abusif. Veuillez donc donner vos ordres pour que ce service se fasse plus régulièrement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 81).
En mai 1807, le Prince de Hesse-Philippsthal débarque entre Reggio et Scylla.
Le 4 mai 1807, Delcambre écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les livrets d’inspection du mois d’avril des 9e chasseurs à cheval, 14e et 22e d’infanterie légère, 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e et 102e de ligne" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 81).
Le 8 mai 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "Par lettre du 14 avril dernier, vous m’invitez, mon cher général, à envoyer de suite à Padoue l’adjudant sous-officier du 22e d’infanterie légère, pour servir dans le 3e régiment de grenadiers, dans le cas où il n’aurait pas déjà rejoint ce régiment. L’ordre fut expédié de suite, mais l’adjudant ne fut pas reçu au corps, d’après ce que m’a mandé le major du 22e, parce que le commandant des grenadiers attend celui du 3e bataillon du 23e légère comme lui ayant été annoncé par l’ordre du jour ; de sorte que l’adjudant du 22e est rentré à son bataillon et qu’il est très probable que le 3e régiment de grenadiers ou voltigeurs n’a pas d’adjudant" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 240).
Le 18 mai 1807, le Général de Division Grenier écrit de Mantoue, au Général Charpentier, chef de l’Etat-major général de l’armée d’Italie, à Milan : "Le seul cadre des voltigeurs du 3e bataillon du 101e régiment, mon cher général, est rentré des bataillons de guerre, celui des grenadiers n’a pu rentrer puisque la compagnie est passée en totalité dans la garde de Sa Majesté le roi de Naples. Il n’est rentré jusqu’à présent des cadres de ces compagnies dans les 52e et 102e ; sans doute que le général Pouchin vous fera connaitre ce qui sera dans le 20e, 62e et 22e légère qui étaient déjà partis de Mantoue lorsque je reçus votre lettre du 8 mai, lui en ayant donné connaissance afin qu’il puisse les mêmes renseignements pour les corps qui étaient antérieurement sous ses ordres ; si ce général m’adresse ces renseignements, je m’empresserai de vous les transmettre" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 247).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LÉGÈRE
NUMÉRO DES CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 22e 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 26 mai 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, un cutter venu de Malte le 16 a amené à Messine le régiment qui s'était révolté à Malte, et a embarqué deux régiments anglais, le 21e et le 62e, qu'on croit destinés pour l'Egypte, où l'on assure que l'armée anglaise a été battue : elle a eu un général tué et deux blessés. Ces deux régiments sont partis pour leur destination le 19.
Le prince de Hesse est débarqué avec 4 à 5 mille hommes. J'ai écrit au général Reynier de le culbuter. Il y a en Calabre le 1er, les 29e et 52e de ligne, les 22e et 23e léger, le 9e chasseurs. Sur douze régiments français, Reynier en a cinq.
On parle d'un débarquement à Salerne, d'un à Fondi : ils seront bien reçus ici" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 364).
Le même 26 mai 1807, Joseph écrit, depuis Naples, au Général Reynier : "Général, je reçois votre lettre du 22. Je vous ai déjà écrit aujourd'hui : je crois devoir vous redire encore que vous devez battre Hesse et les troupes qu'il commande avec les Français que vous avez et les gardes civiques que vous pouvez avoir. Il y aurait des malheurs particuliers évités, en arrêtant l'ennemi et le rejetant dans la mer. Si les Anglais menaçaient le royaume d'un débarquement sérieux, il faudrait alors se réunir au centre; mais je pense que vous devez attaquer avec les troupes que vous avez dans les deux Calabres. Comment le 1er de ligne, les 22e, 23e, 29e, 52e, 9e de chasseurs français pourraient-ils ne pas culbuter Philipstadt, qui a été tenu prisonnier avec 8 mille hommes dans Gaète par 1,500 hommes du 6e ? Je ne doute pas que vous ne m'appreniez bientôt que ces troupes venues de Sicile n'existent plus ; il est heureux qu'elles s'avancent un peu, pour vous donner le temps de réunir le monde qu'il vous faut pour les battre" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 367).
Avec 6000 hommes, Reynier, qui a pris le commandement en chef après le départ de Masséna, attaque à Mileto et oblige l'ennemi à rembarquer.
Le 29 mai 1807, Joseph écrit, depuis Naples, au Général Reynier : "Général, je reçois voire lettre du 23 mai. Je vous ai déjà écrit par deux courriers que, sans changer de système si l'armée anglaise ou russe menaçait le royaume, je pense que vous devez culbuter le prince Philipstadt et les troupes qu'il commande, dont le but ne peut être que d'encourager le brigandage, et de jeter le trouble dans le royaume.
Vous devez défendre contre eux les provinces que vous occupez; vous avez pour leur défense 5 régiments d'infanterie française qui doivent être de 2 mille hommes chacun, un régiment de cavalerie, beaucoup d'artillerie. Il n'est aucune province qui puisse en avoir autant. Cependant vous vous louez des gardes civiques provinciales : elles valent bien les troupes que vous amène le prince de Hesse. Vous savez mieux que personne ce dont elles sont capables, puisque vous les avez culbutées à Campo-Tenèse avec une poignée de monde. Vous savez qu'à Gaète 8 mille d'entre elles ont été contenues pendant quatre mois par le 6e, qui n'était pas alors fort de 1,500 hommes. Comment pouvez-vous douter du succès avec six régiments français ? Au reste, c'est peut-être un bien que l'ennemi se soit avancé comme il l'a fait ; je ne doute point que vous ne m'appreniez bientôt sa défaite. Vous connaissez le pays mieux que personne ; c'est à vous à juger le lieu et le moment de l'attaquer. II ne faut pas se dissimuler cependant que, son but étant de jeter le trouble dans le pays, chaque jour qui s'écoulera depuis son débarquement jusqu'à sa défaite peut ranimer quelques espérances, mettre les armes à la main à quelques hommes, et nous préparer des désordres qu'il serait mieux de prévenir" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 368).
Le même 29 mai 1807, Joseph écrit encore, depuis Naples, au Général Reynier : "Général, je reçois votre lettre du 24 ; je ne conçois pas comment votre bon esprit habituel vous permet de confondre notre position avec celle où nous étions il y a quelques mois, lorsque les Anglais et les Russes n'ayant pas prononcé leur mouvement, vous deviez les suivre par terre, s'ils s'avançaient par mer dans la Méditerranée ou dans l'Adriatique. J'ai dû alors vouloir ne m'ôter aucun moyen de réunir toutes mes forces contre eux ; les habitants étaient alors chancelants ; mais, depuis qu'il n'y a plus d'armée ni d'escadre à surveiller, comment avez-vous pu faire l'honneur aux gens que commande le prince de Hesse de leur appliquer les précautions et le système que m'avaient inspiré les armées anglaises et russes ? Vous savez bien qu'il faut vingt jours pour porter des troupes de Naples à Monteleone ; vous avez six régiments français et des gardes nationales ; vous avez affaire à 5 mille hommes échappés de Gaète et de Campo-Tenèse ; 2 mille hommes français et 100 chevaux doivent les détruire. Comment pouvez-vous reculer devant cette canaille ? ... Vous devez les attaquer et les détruire ; si vous deviez attendre des secours qui ne sont pas nécessaires aujourd'hui, ils pourraient être alors insuffisants, parce que les peuples, sans confiance dans votre marche rétrograde, se prononceraient pour ceux devant qui vous fuyez, et n'oseraient plus reprendre les armes pour vous qu'ils auraient abandonnés après en avoir été abandonnés, et livrés aux fureurs de la reine Caroline.
Vous avez réuni le 23e, le 29e, le 52e, le 9e de chasseurs; vous avez deux autres régiments derrière vous, beaucoup de gardes nationales avec vous : que vous faut-il de plus ? D'ailleurs, vous savez bien que je ne puis pas vous envoyer des troupes comme un courrier. Jusqu'ici, il n'y a aucun mal ; vous êtes bien à Monteleone ; vous devez détruire Philipstadt" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 369).
Le 10 juin, Cotrone est arraché aux insurgés. Les positions du 22e Léger sont alors les suivantes (juin 1807 - côte SHDT : us180707 4C98) :
Chef de Corps : GOGUET Colonel.
Conscrits des départements du Puy de Dôme de 1808.
BENUZAN Major - infanterie à Brescia; JAUBERT Quartier maître trésorier, Armée d'Italie, Division de Grenadiers Duhesme.
Observations : les Grenadiers des 14e, 22e, 23e Léger et des 1er, 6e, 10e de Ligne forment le 3e Régiment de la Division de Grenadiers aux ordres de l'Adjudant Cdt Huin; Adjoint Chef de Bataillon Baille du 6e de ligne; juin 1807 sous les armes : 4 Officiers, 208 Grenadiers; hopitaux 21 Grenadiers.
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Deltel, Armée de Naples.
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Mesnil, Armée de Naples.
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Pochet à Bologne, Armée de Naples, 2e Division des Dépôts d'Infanterie.
Sur demande de son frère, Napoleon envoie régulièrement, à l’Armée de Naples, des renfort en provenance de ses Dépôts d'Italie; ainsi, il écrit, le 10 septembre, depuis Rambouillet, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Il faut ... songer à renforcer davantage l'armée de Naples. Vous avez dû réunir dernièrement à Ancône 1000 hommes de cette armée. Préparez encore les détachements suivants : un capitaine, un lieutenant, et un sous-lieutenant et 300 hommes du 14e d’infanterie légère ; même chose du 1er de ligne. Je vous ai déjà donné des ordres pour le 6e, qui est à Corfou ; même chose pour le 10e de ligne, pour les 22e et 20e légères, et les 52e, 62e et 101e de ligne, que pour le 14e léger et le 1er de ligne ; ce qui fera 2700 hommes. Je désire que ces 2 700 hommes soient prêts au 1er octobre, pour se rendre à Ancône et de là à Naples ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16351).
"Fontainebleau, 16 octobre 1807.
A Joseph Napoléon, roi de Naples.
Mon Frère, je vous ai envoyé le régiment d'Isembourg, composé de trois bataillons, et j'ai dirigé 3 à 4,000 hommes de vos dépôts pour renforcer votre armée. Mais, parbleu ! ne souffrez pas la honte d'avoir les Anglais à Reggio et à Scylla; c'est une ignominie sans égale.
Le 9 novembre, le premier détachement de vos dépôts, composé de 1,500 hommes, doit arriver à Naples".
"Fontainebleau , 6 novembre 1807.
A Joseph Napoléon, roi de Naples.
Mon Frère, je reçois votre état de situation du 15 octobre que vous m'envoyez avec votre lettre du 27. Je vois dans cet état que vous avez 772.000 hommes présents sous les armes. Il est inconcevable qu'avec ce nombre de troupes, vous souffriez que les Anglais soient à Scylla et à Reggio. Je vous prie de ne pas perdre un moment à faire cette expédition qui est de la plus grande importance. Une division peut aller hardiment à Reggio et à Scylla, pourvu qu'une division intermédiaire maintienne votre communication entre la division d'expédition et Naples".
"Fontainebleau, 2 novembre 1807.
A Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie.
Mon Fils, l'état que je vous ai envoyé des conscrits que vous devez recevoir en Italie est le résultat de ce qui vous revient sur le conscriptions de 1806, 1807 et 1808 ...
Pour tous les régiments de l'armée de Naples et l'armée de Dalmatie, qui ont deux bataillons au dépôt, il faut distinguer le 3e bataillon, qui doit toujours former un cadre, et se servir du 4e bataillon seulement comme dépôt".
D/ 1808
En janvier 1808, la situation en Italie se complique avec le conflit avec Rome. Le Général Miollis entre dans Rome le 2 février avec ses troupes. Le Pape est quasi prisonnier.
Les sièges de Scylla et Reggio sont mis par Reynier le 31 décembre, conjointement avec une menace sur la Sicile à Messine dans le but de retenir les forces britanniques dans l’ile. Il vont durer plus d’un mois, en particulier avec la difficulté d’amener de l’artillerie sur un terrain difficile. Reggio tombera le 2 février et Scylla le 7.
En Février 1808, Napoléon donne des instructions pour l'Armée de Naples. Pour chaque Régiment les trois premiers Bataillons sont reformatés, alors que les 4ème Bataillons de guerre vont être fixés dans les Etats Romains en prévision d’une annexion prochaine. Les Dépots sont changés.
L'Empereur écrit à Clarke : "Armée de Naples. - L'armée de Naples est dans le même cas que celle de Dalmatie. Tous ses régiments sont composés de deux bataillons ou dix-huit compagnies à l'armée, lesquelles seront formées à trois bataillons. Les 4e bataillons continueront aussi à rester dans les lieux où ils sont aujourd'hui; leurs dépôts et les compagnies de dépôt, conformément aux observations ci-dessus, se rendront seules à leurs nouvelles destinations. Quand ce départ sera effectué, je verrai, sur le compte qui me sera rendu, s'il est convenable de faire partir aussi ces 4e bataillons pour joindre leurs dépôts.
Les régiments de l'armée de Naples sont faibles; presque aucun ne serait dans le cas de conserver plus de deux bataillons ou douze compagnies, car presque aucun n'a un effectif de plus de 1,700 hommes. Mais l'armée de Naples étant une armée agissante, et ayant d'ailleurs les 4e bataillons à compléter, il sera convenable de prescrire de former les dix-huit compagnies qui y sont en 3 bataillons, en répartissant le plus également possible l'effectif de ce que chaque régiment a dans le royaume de Naples; de sorte que mon intention est, dans la nouvelle formation, de tenir trois bataillons à Naples, un à moitié chemin en Romagne, et le dépôt en France, pour faire passer les conscrits de l'un à l'autre endroit, de manière à concilier leur acclimatement avec les besoins du service.
D'ailleurs, ces quatre bataillons me serviront en Italie. Les compagnies de grenadiers et de voltigeurs sont déjà presque toutes en activité dans l'état romain, et les quatre autres compagnies, quelque faibles qu'elles soient, seront toujours une ressource pour contenir le pays".
Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Il y a quelques imperfections dans le dernier projet. Le ... 8e, le 18e léger, le 22e léger sont des corps qui, bien qu'ayant leurs dépôts en Dauphiné, Provence, ont leurs régiments en Italie. Il ne faut donc pas comme vous avez fait leur donner des italiens.
Pour bien faire l'état, il faut des notes dans les colonnes indépendamment de l'emplacement des dépôts, y mettre l'emplacement des régiments d'aujourd'hui, afin que les conscrits après être restés 6 semaines au dépôt ne soient pas obligés de rétrograder pour rejoindre leurs bataillons de guerre.
Je voudrais d'ailleurs que vos états fussent classés par armée ; que le Dauphiné, la Savoie, la Provence, tout le Languedoc, l'Auvergne fournissent exclusivement ce qu'ils doivent fournir pour l'infanterie en Italie ...
Je voudrais donc avoir un projet plus systématisé ; nous changerions le recrutement, avant la conscription prochaine" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17312).
Le 27 mars 1808, les provinces d'Urbino, Macerata, Ancône et Camerino, dépendant du Saint-Siège, sont réunies au royaume d'Italie.
Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
8e division (Miollis), généraux de brigade Herbin et Dumoulin, 12 bataillons des 4es bataillons des 14e, 22e et 23e léger, 1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 52e, 62e, 101e et 102e de ligne, à Rome et à Ancône ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).
Napoléon poursuit la réorganisation de ses forces dans la péninsule italienne : "Bayonne, 20 mai 1808.
A Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan.
Mon fils, je ne vois pas dans votre état de situation du 1er mai les conscrits que chaque corps doit recevoir sur 1809. Vous ne me parlez point encore de la nouvelle organisation. Vous avez déjà dû recevoir une grande quantité de conscrits, mais ils auront été dirigés sur leurs nouveaux dépôts ...
Je désirerais que les effets d'habillement voyageassent le moins possible, et que les hommes des nouveaux dépôts fussent envoyés dans les anciens dépôts, où il y aurait des effets d'habillement; mais il serait bon de faire venir aussi les effets d'habillement aux nouveaux dépôts. Le 1er régiment de ligne a son dépôt à Marseille, le 5e à Turin, le 10e à Plaisance, le 20e à Verceil, le 29e à Astie, le 52e à Gênes, le 202e à Savone, le 14e léger à Turin, le 22e léger à Gênes, et le 23e de ligne à Mondovi.
Ces 12 régiments ont 3 bataillons à l'armée de Naples; le 4e bataillon reste pour former la division de Rome, et, dans l'emplacement actuel des dépôts, les 4 compagnies de dépôt de ces régiments se rendront dans les nouveaux emplacements" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 140 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18002).
Toujours le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
Ces régiments reçoivent beaucoup de monde ... le 22e id, près de 800 ...
Les 4 compagnies des dépôts probablement incomplètes seraient insuffisantes pour un aussi grand nombre d'hommes et il faudra qu'elles se hâtent de diriger sur les 4es bataillons en proportion des effets d'habillements de l'ancien dépôt.
Mais comme je vois qu'une partie de l'armement sera aux anciens dépôts, faites-moi connaître ce que vous aurez fait là-dessus.
Ainsi donc les majors laisseront aux anciens dépôts d'Italie la quantité de fusils et d'habillement nécessaires pour les nouveaux conscrits et tout le reste, les papiers, les cadres des compagnies de dépôt, etc., ils les dirigeront sur les nouveaux dépôts afin de les sortir une fois pour toutes de premiers embarras" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 23 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre que les cadres du 3e bataillon de nouvelle formation des 1er, 29e et 52e régiments de ligne et des 22e et 23e légère rejoignent leurs 4es bataillons dans le royaume d’Italie, en complétant les deux premiers bataillons de ces régiments de tous les hommes disponibles de ces 3es bataillons. Je ne donne pas le même ordre pour les 102e, 101e et 10e de ligne, ni pour les 20e et 62e parce que ces régiments restant à deux bataillons seront portés, moyennant le versement des hommes disponibles, à près de 1 680 hommes, c'est-à-dire au complet de 840 hommes par bataillon, et les régiments à 3 bataillons seront à plus de 700 hommes par bataillon. Par ce moyen l'armée d'Italie sera augmentée de 5 bataillons et l’armée de Naples sera affaiblie des cadres de cinq bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18390).
Le 25 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Vous devez avoir reçu les instructions du ministre de la Guerre pour la nouvelle organisation de l’armée.
... Faites revenir de Rome en Italie tout ce qui appartient soit à l'armée d’Italie, soit à l'armée de Dalmatie. La compagnie des grenadiers du 15e de ligne rejoindra son corps en Toscane. Vous remplacerez ces 12 ou 1 500 hommes en renvoyant du royaume d’Italie, à Rome de quoi compléter en entier les quatrièmes bataillons du 14e, 22e, du 6e de ligne qui doit avoir 700 hommes à Turin, du 10e de ligne qui a également 500 hommes à Plaisance.
Ces quatre bataillons n'ont aujourd'hui à Rome que 800 hommes. Lorsque vous les aurez complétés, ils seront 3200 hommes. Organisez de même à Rome le 20e et le 52e. Ces 6 bataillons seront suffisants pour la garnison de Rome ...
Ainsi, il faut mettre de l'ensemble dans l'armée d'Italie. Commencer par tirer de Rome tout ce qui appartient à l'armée d'Italie et au dépôt de Dalmatie et en retirer successivement ce qui appartient à l'armée de Naples, hormis les 14e et 22e légers, 6e, 10e, 20e et 52e de ligne ; compléter ces 6 bataillons à un effectif de 840 hommes, ce qui fera plus de 4000 hommes, force plus que suffisante pour garder Rome. Mais il faut faire ce mouvement succesivement de manière qu'il soit terminé en août et que le général Miollis ait toujours à Rome au moins 3 000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 162 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18406).
En Juillet 1808, Murat succède à Joseph sur le trône de Naples, tandis que Joseph devient roi d'Espagne. Le 2 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée, à Bayonne : "Envoyez l'ordre au général Cervoni, commandant la 8e division militaire, de faire partir sur-le-champ pour Perpignan une compagnie de 140 hommes, bien armés et bien habillés, de chacun des 1er et 62e de ligne et du 22e léger. Donnez l'ordre au général commandant la 18e division militaire de faire embarquer sur la Saône et sur le Rhône une compagnie du 16e léger de 140 hommes. Donnez ordre au général commandant à Lyon de faire embarquersur le Rhône une compagnie du 24e de ligne de 140 hommes. Donnez ordre au commandant de la 7e division militaire de faire partir également une compagnie du 5e de ligne forte de 140 hommes. Ces six compagnies se réuniront à Perpignan, et formeront là un bataillon de 840 hommes. Vous enverrez un des chefs de bataillon à la suite pour commander ce bataillon.
... Vous appellerez le ... bataillon, 1er bataillon provisoire de Perpignan ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14150 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18462).
Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Reille, son Aide de camp, à Bellegarde : "... Le 1er bataillon provisoire de Perpignan composé de six compagnies des 1er, 62e, 5e et 24e de ligne, et des 16e et 22e légers, formant 840 hommes, le 2e bataillon provisoire de Perpignan composé de six compagnies des 8e et 18e légers et des 23e, 60e, 79e et 81e de ligne, ces deux bataillons formant 1,600 hommes, doivent se trouver réunis du 20 au 22 à Perpignan. Ces deux bataillons arrivent de différents points. Chargez le commandant de la place de les former. Le major général a dû nommer les chefs de bataillon et adjudants-majors pour les commander ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18509).
La formation des 4èmes Bataillons des Régiments d’infanterie de l’Armée de Naples est plus compliquée que prévue. Le Prince Eugène écrit à Napoléon, le 18 juillet 1808 : "Quant à la division Miollis, c’est à dire les douze 4emes bataillons de l’Armée de Naples: cela marche plus lentement.
Je viens de les passer en revue presque tous, et ce que j'ai vu ce ne sont que des hommes impropres à faire la guerre ou déjà fatigués, mais que les inspecteurs n’ont pas cru devoir réformer. Les conscrits tardent beaucoup à partir de leurs dépôts pour rejoindre leurs 4es bataillons ... Enfin, Sire, quand les conscrits arriveront, il nous manquera un nombre infini d'officiers. Le 22e Léger n’en a que 8, dont deux attendent la retraite ... tous également manquent du tiers de leurs sous-officiers et caporaux ... Je prie Votre Majesté de vouloir bien faire compléter le plus tôt possible les officiers qui manquent dans les 4es bataillons de chaque corps, à commencer par les chefs de bataillon qui ne sont pas encore nommés ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 197).
Le 8 septembre 1808, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, j'apprends à l'instant de l'armée de Naples que les deux corps que l'on envoie à Rome, d'après les ordres de Votre Majesté, sont les 1er et 29e de ligne.
D'après les ordres précédents de Votre Majesté, le général Miollis va déjà avoir sous ses ordres les forces suivantes. Je la prierais de vouloir permettre que ce 1er et ce 29e se rendent à Forli et à Bologne pour se joindre à leurs 4es bataillons.
Division du général Miollis, 1re brigade à Rome, le général de brigade Jalras : 14e léger, 4e bataillon, 595 hommes présents, officiers compris ; 22e léger, 3e et 4e bataillons, 618 ; 6e de ligne, 4e bataillon, 537 ; 10e de ligne, 4e bataillon, 775 ; 20e de ligne, 4e bataillon, 579 ; 62e de ligne, 4e bataillon, 669 ; 23e régiment de dragons, 3 escadrons, 730, et 740 chevaux ; plus 3 compagnies d'artillerie, dont une italienne, une compagnie de sapeurs, et une du train, 387, et 146 chevaux. Total des troupes dans l'État de Rome : 4,890 hommes, officiers compris, et 886 chevaux ...
Je prie Votre Majesté de me pardonner ces diverses demandes. Elles ont toutes pour but le service de Votre Majesté, et lui prouvent combien je désire d'être bien en mesure de la servir activement"" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 217).
Le 13 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre ... au dépôt du 22e léger qui est à Nice ... d'envoyer tous les détachements qu’ils ont de disponibles, bien armés et bien équipés avec leurs officiers aux quatrièmes bataillons en Italie pour les porter au grand complet. Des états vous seront envoyés qui vous feront connaître ce que chaque dépôt fera partir, et pourquoi il n'en fait pas partir davantage. Ces détachements se mettront en marche à la fois au 1er octobre ... Vous me ferez connaître l'augmentation qu’éprouvera l'armée d'Italie par ce renfort ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18898).
Le 17 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je vous renvoie votre travail ... Je vois que les corps des armées d'Italie, de Dalmatie, de Naples et de la Grande Armée, ayant leurs dépôts au-delà des Alpes, cela doit former 36 régiments et je n'en trouve que 24 ; il en manque donc 12. J'en ignore la raison.
Il manque dans l'infanterie légère les 22e, 23e et 1er ...
Le 8e, le 22e légers demandent à être spécialement favorisés ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18948).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... le 4e bataillon du 20e de ligne, formé à 800 hommes, le 4e bataillon du 10e de ligne, formé à 800 hommes, un détachement tiré du 4e bataillon du 62e fort de 350 hommes, un détachement idem du 101e, fort de 500 hommes, un détachement idem du 22e légère, fort de 300 hommes, un détachement du 23e d'infanterie légère de 400 hommes.
Ces 4 détachements formant un total de 3 150 hommes, avec les 1 600 hommes des deux 4es bataillons du 20e et du 10e de ligne, se rendront à Naples, pour porter les 10 et 20e à 4 bataillons chacun, et pour porter au grand complet les 3 bataillons des 62e et 101e qui sont à Naples, et les deux bataillons du 22e et 23e d'infanterie légère.
Ces mouvements devront être terminés avant le 1er octobre.
... Moyennant ces changements, l'armée de Naples ne perdra rien en infanterie et l'armée d’Italie gagnera 2 régiments. L'armée de Naples ne sera plus composée que de 4 bataillons du 10e de ligne, 4 du 20e de ligne, 3 du 62e, 3 du 101e, 2 du 22e légère, et 2 du 23e légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2389 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19087).
Le même jour, 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 6e division
14e légère 1 bataillon
22e idem 2 bataillons
23e idem 2 bataillons
6e de ligne 1 bataillon
62e idem 1 bataillon
101e idem 1 bataillon
7e idem 1 bataillon
9 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
Le 26 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Les légions de réserve de Metz, Versailles et Grenoble, ont trop de bataillons, d'autant plus qu’elles manquent d'officiers. Je pense que ces 600 hommes pourront leur être donnés des conscrits de 1810 et qu'ils pourraient être dirigés : ceux de Lille, sur les régiments qui sont dans les 16e ou 24e divisions militaires et qui ont le plus de besoins ; on les donnera de préférence aux corps qui fournissent au camp de Boulogne. On donnera ceux de Rennes à ceux dont les régiments sont en Bretagne, ceux de Versailles aux corps qui sont dans la 12e division militaire ; ceux de Grenoble aux 22e et 23e légers, et 62e et 102e de ligne" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19142).
Le 17 décembre 1808, à 2 heures du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "J'envoie à Votre Majesté l'état de situation de l'armée. Sire, persuadé de la victoire de Votre Majesté et de la défaite des Anglais, j'ai redoublé mes menaces contre la Sicile ; hier je fis partir mes équipages pour la Calabre, parce que je suis convaincu qu'il suffira de cette démarche pour faire prendre un parti définitif à la Cour de Palerme. J'ai également ordonné les mouvements suivants : le 22e d'infanterie légère va se porter sur Lagonegro, poussant ses postes jusque sur Cozensa. Les dix-compagnies d'élite des deux régiments napolitains, les quatre des Suisses, les quatre de La Tour d'Auvergne, les quatre d'Isembourg, les huit du 10e régiment de ligne, deux du 20. id. et les six de Royal Corse vont occuper Salerne jusqu'à Lagonegro. Ce sera un échelon à tout événement, soit pour se porter au secours de la Calabrc, soit pour favoriser les opérations sur tous les points menacés de la côte, soit qu'il fallut opérer autre point du sur tout royaume ; cette province est d'ailleurs la moins sûre …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 455, lettre 3671).
V/ CAMPAGNE DE 1809 A L’ARMEE D’ITALIE
Au début de 1809, Napoléon sait que l'Autriche est en train de réarmer de manière plus massive qu'en 1805, et il se prépare à une future confrontation en réorganisant ses forces en Allemagne. Le théâtre d'opération Nord-italien doit être initialement secondaire. Le Prince Eugène, vice-roi d'Italie, a pour mission de surveiller les débouchés des Alpes et de contenir une action autrichienne.
Le 10 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je vois que quatre dépôts de la 8e division militaire peuvent faire partir des détachements. Donnez ordre que celui du 1er de ligne fasse partir une compagnie de 200 hommes, celui du 62e deux compagnies de 200 hommes chacune, celui du 22e légère, 4 compagnies de 250 hommes chacune, c'est-à-dire mille hommes. Ces détachements se réuniront à Nice et partiront ensemble en passant par La Bochetta et Gênes, pour rejoindre leurs 4es bataillons à Plaisance. Ce sera donc un régiment de marche d'Italie, fort de sept compagnies et ayant un présent sous les armes de 1 600 hommes qui sera un bon renfort pour l'armée d'Italie. Mais il faut que ces hommes partent parfaitement habillés et armés ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2652 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19766).
Le 15 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "… Donnez ordre au général Mathieu Dumas de partir dans trois jours pour se rendre dans toute diligence [sic] dans la 8e division militaire, y passer la revue des 1er, 16e, 62e de ligne, 22e et 32e légère et du 2e régiment suisse. Il aura soin de voir en détail les 5es bataillons et de faire partir par la corniche tous les effets d'armement et d'habillement disponibles afin que les conscrits des 1er et 62e de ligne et 22e légère rejoignent sans délai leurs bataillons de guerre à l'armée d'Italie. Il rendra un compte détaillé au ministre de la guerre de toutes ses opérations ; il m'en écrira directement ; il entrera dans tous les détails et lèvera les difficultés. On m'assure qu'il y a beaucoup de conscrits qui ne sont pas habillés.
... Le général Dumas, lorsque sa mission sera finie, viendra me présenter l'ensemble de ses opérations dans l'endroit où je serai. Mais il est nécessaire que lorsqu'il passera en revue un régiment, il en adresse sur-le-champ un rapport particulier au ministre de la Guerre et lui fasse connaître ce qu'il y a à faire pour activer l'armement et l'habillement. Il devra faire de son côté tout ce qu'il pourra auprès du major et des préfets pour donner à ces opérations toute l'activité convenable" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19840).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "... Mon fils ... Le 22e d'infanterie légère n'a que 428 hommes dans ses bataillons de guerre ; il a 1,200 hommes au dépôt à Nice. Ecrivez au commandant à Nice pour savoir quand ces hommes partiront ; ils sont bien nécessaires pour former et donner couleur à ces bataillons ...
Je pense que la division Miollis, qui va être considérablement accrue par les conscrits qui partent de la 27e et de la 28e division militaire, peut désormais occuper Ancône ; le 6e et le 14e d'infanterie légère resteraient à Rome ; le 22e, à Ancône ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 331 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14773 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20024).
L'armée d'Italie, formée de troupes franco-italiennes, va se trouver en infériorité numérique face aux deux Corps d'Armée de l'Archiduc Jean qui se concentrent en mars.
Napoléon, conscient des lacunes stratégiques et tactiques de son fils adoptif, lui envoie le Général Mac Donald pour le seconder, mais celui-ci n'arrivera que fin avril. En attendant, Napoléon réorganise les forces en Italie et donne ses ordres. Ainsi, il écrit depuis Paris, au Général Clarke, le 17 février 1809 : "Monsieur le général Clarke, vous ferez connaître au roi de Naples que, dans les circonstances actuelles, mon intention n’est pas qu’il ait toutes les troupes dans le fond de la Calabre, et que je désire qu’il les place de cette manière :
La division Partouneaux en Calabre composée des : 20e de ligne, quatre bataillons, 3 000 hommes ; 101e de ligne, trois bataillons, 2 200 hommes ; 22e légère, deux bataillons, 1 600 hommes ; Suisses, deux bataillons, 1 400 hommes ; régiment de La Tour d’Auvergne, un bataillon, 700 hommes ; régiment d’Isembourg, un bataillon, 700 hommes ; 2 escadrons du 4e régiment de chasseurs, 500 hommes. Total : 10 100 hommes ...
La division Partouneaux également divisée en deux brigades serait placée, une brigade au fond de la botte menaçant la Sicile, et l’autre à mi-chemin de Reggio à Naples ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20053).
A l'Armée d'Italie, deux bataillons du 22e Léger (les 3e et 4ème) sont également mobilisés avec ceux du 23e Léger (voir historique). Napoléon écrit cette fois ci à Eugène : "Paris, 17 février 1809.
A Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan.
Mon fils, j'ai donné ordre aux généraux de brigade Abbé et Huart de se rendre à Milan. Vous les emploierez dans vos divisions actives qui en ont besoin ...
Vous avez donné ordre aux 22e et 23e légers de se rendre à Florence et à Ancône. Ces régiments ont deux bataillons, de nombreux détachements de conscrits se dirigent sur ces régiments qui auront chacun 1 600 hommes suffisants pour la garnison de ces deux pays ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 342 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20057).
Le même 17 février, Eugène écrit, de son côté, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu la lettre de Votre Majesté du 13, et les trois du 14 février. Les cadres du 3e bataillon des 6e de ligne et 14e léger ne sont pas encore arrivés de Corfou, en sorte qu'il n'existe à celte division que les 4es bataillons de ces régiments. Votre Majesté est surprise de voir, sur la situation qui lui parvient de ces dépôts, un aussi grand nombre de conscrits au lieu d'être aux bataillons de guerre, et m'en demande la raison. Cela provient, ainsi que j'ai eu l'honneur d'en rendre compte plusieurs fois à Votre Majesté, de ce que les dépôts manquent de drap pour habiller les hommes. J'ai écrit plusieurs fois, à ce sujet, au ministre directeur. Votre Majesté pense que la·division Miollis pourrait fournir la garnison d'Ancône, lorsqu'elle sera renforcée de conscrits que les dépôts envoient, et qu'alors les 13e, les 29e et 112e seraient disponibles, et pourraient se rendre dans la haute Italie. Je me permettrai, dans ce cas, de proposer à Votre Majesté la répartition suivante, au moyen de laquelle il y aura le moins de mouvements possibles.
Le 14e léger à Ancône, le 22e léger à Florence, le 23e léger, les 6e, 62e et 101e de ligne à Rome et à Civita-Vecchia.
Si Votre Majesté adopte définitivement cette mesure, je la prie de me donner ses ordres, afin que je puisse les faire exécuter de suite ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 344).
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 14e régiment provisoire :
Le 14e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
... 2e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 22e 1éger, 2 compagnies du 5e bataillon du 3e léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 22e 1éger, 2 compagnies du 5e bataillon du 14e 1éger.
Ce bataillon se réunira à Alexandrie ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'ltalie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
"Paris, 16 mars 1809.
A Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, à Milan.
Mon Fils, le 23e léger, qui était en Toscane, a dû y arriver fort de 600 hommes; il doit avoir reçu 300 hommes; 300 hommes partant vers la fin de mars du Piémont pour le joindre; ce qui portera ces deux bataillons à 1,200 hommes. Le 22e léger, qui est à Ancône, a dû recevoir 800 hommes; 200 hommes vont partir pour le rejoindre; ces deux bataillons seront donc au complet de 1,600 hommes. Ainsi, au premier événement, ils pourront entrer en ligne. Le 52e va recevoir 300 hommes qui partent de Gênes, le 102e recevra 200 hommes; le 29e de ligne, 100 hommes. Mon intention est donc que la division Miollis vienne à être composée : de quatre bataillons du 62e, 3,000 hommes; de quatre bataillons du 23e léger, 3,000 hommes; de deux bataillons du 22e léger, 1,500 hommes; du 4e bataillon du 101e, 700 hommes; du bataillon du 11e léger, 1,100 hommes, et du bataillon du 6e de ligne, l,200 hommes; ce qui formerait une division de 10 à 11,000 hommes de très bonnes troupes ...
J'ai ordonné que le briquet fût supprimé dans la compagnie de grenadiers et de voltigeurs et qu'on y substituât des outils ... Mon intention est d'étendre cette mesure à toute l'armée et de supprimer ainsi une arme aussi inutile que le briquet" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 376 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20400).
Le même jour, 16 mars 1809, "On propose à Sa Majesté d'accepter la démission du sieur Gros, chirurgien aide-major du 22e régiment d'infanterie légère, et de l'autoriser à passer au service de S. M. le roi de Naples" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2943 - Extraites du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 15 mars 1809 »).
Le 17 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que le dépôt du 1er régiment de ligne fasse partir avant la fin de mars, 60 hommes ; celui du 62e, 60 hommes ; celui du 22e légère, 300 hommes ; celui du 5e de ligne, 60 hommes ; celui du 18e légère, 60 hommes ; celui du 79e, 60 hommes ; celui du 81e, 200 hommes ; celui du 60e, 200 hommes ; celui du 8e légère, 200 hommes et celui du 23e de ligne, 200 hommes. Vous ordonnerez que ces détachements se réunissent ; ceux qui passent par le Mont-Cenis, à Chambéry, et s'y forment en bataillon de marche ; ceux aui vont par la corniche, à Gênes, et de là, marchent en ordre pour renforcer l'armée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2960 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20419).
Le 22 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, à Eugène, Vice-roi d'Italie : "Mon fils, je vous envoie un état que me remet le ministre de la Guerre et que je vous prie de vérifier. Avez-vous reçu 8191 hommes ? Il résulterait de cet état que le 22e léger aurait bientôt au corps 800 hommes, il en aurait envoyé 900 ; ainsi les deux bataillons du 22e qui sont à Ancône avec ces 900 hommes devraient être de 1300 hommes. Il ne leur manquerait donc au complet que 400 hommes que le dépôt peut leur fournir ...
Ces régiments ne devant fournir aux régiments de réserve que 5800 hommes et en ayant 13000 à leur dépôt, il restera donc encore 7000 hommes disponibles" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20500).
Le 28 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Donnez ordre au 22e léger qui est à Ancône de se tenir prêt à partir ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20596).
Le 29 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Murat, Roi de naples : "Mon frère, je reçois votre lettre du 20 mars. Tout pousse à la guerre. Le prince de Neuchâtel est parti. Je n'ai pas cependant le projet d'attaquer, et je ne partirai moi-même que lorsque les hostilités seront à la veille de commencer. Mon armée d'Italie se concentre sur le Tagliamento et l'Isonzo. La division Miollis, dont le 23e léger et le 62e font le fonds, est nécessaire, ces deux régiments ont reçu ordre de partir de Rome pour Florence où ils se joindront avec les deux bataillons du 23e et les deux du 22e qui d'Ancône se rendent à Bologne. Ces dix bataillons formeront une belle division qui peut être utile à l'armée d'Italie ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 118, lettre 3921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20618).
Finalement, en avril 1809, les deux Bataillons du 22e Léger et ceux du 23e Léger sont regroupés dans la Division du Général Durutte. Deux Bataillons du 22e Léger sont toujours à l’Armée de Naples tandis que le 5e Bataillon reste au Dépôt.
Le 7 avril 1809, on informe l'Empereur que "M. Pastour, capitaine au 22e régiment d'infanterie légère, sollicite l'autorisation de passer au service du roi de Naples, qui veut bien l'admettre dans sa garde" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3096 - non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur du 5 avril 1809 »).
Le 10 avril, les Autrichiens prennent l'offensive et les Franco-italiens se replient sur le Tagliamento.
Le 12 avril 1809, onze heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Valvasone : "Mon Fils, à peine arrivé à Vérone ou à Trente, je suppose que vous aurez appris que les Autrichiens ont commencé les hostilités … Réunissez bien toute votre armée ; instruisez Marmont des hostilités. Je vous ai déjà recommandé de placer la 14e demi-brigade provisoire à Vérone et de faire venir la division composée du 62e, des 23e et 22e légers par Bologne et Ferrare en grande marche sur Trévise, afin de vous servir de réserve …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 444 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15061 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20826).
Les Autrichiens entrent dans Udine le 13. Le 15, ils passent le fleuve. Eugène, contre l'avis de ses Généraux, décide de les arrêter à Sacile le 16 avril. Les Français, malgré une belle résistance, sont submergés et doivent une nouvelle fois se replier, cette fois ci derrière la Piave. Eugène est humilié par cet échec vis-à-vis de Napoléon qui, par contre, a vaincu à Eckmühl le 22 avril et va entrer dans Vienne le 13 mai.
Heureusement, Mac Donald est arrivé, ainsi que des renfort amenés par le Général Duruttte, dont les deux Bataillons du 22e Léger.
Le 22 avril 1809, au Quartier général à Vicence est établi l'ordre de l’Armée : "A compter de ce jour, l’armée d’Italie divisée en trois corps d’armée organisés de la manière suivante par S. A. I. le prince Eugène, général en chef ...
Réserve de l’armée.
Division Durutte, 22e léger, 23e léger, 62e de ligne ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 265)
Les Autrichiens reculent alors leurs positions pour se rapprocher de leur capitale, ce qui va favoriser l'offensive du Vice-Roi.
Le 28 avril, toutes les forces dont le Prince Vice-Roi a le commandement en chef se trouvent concentrées sur l'Adige; le Général Macdonald est arrivé la veille. Eugène met alors à exécution le projet d'organisation en trois Corps et une réserve, projet adopté déjà en principe depuis le 23 avril et que nous donnons ci-dessous :
4e - Réserve spécialement sous les ordres directs du Vice-Roi. Division Durutte, 10 bataillons des 22e et 23e Léger et 62e de ligne ; Division italienne Lecchi, 3 Bataillons de Garde royale et 5 Escadrons de cavalerie de la Garde ; Division du Général Sahuc, 16 Escadrons des 6e, 8e, 9e et 25e de Chasseurs à cheval ; Division Pully, 12 Escadrons des 23e, 28e, 29e de Dragons (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Cette armée, reconstituée et prête ou à tenir tête à l'ennemi sur l'Adige ou à reprendre l'offensive, occupe le 28 avril les positions suivantes :
Réserve, les Divisions Sahuc, Pully et la Garde royale, ainsi que la Division Durutte, en avant de Caldiero (cavalerie légère), à Saint Martin (Garde royale), en avant de Vago (Dragons). Ces derniers furent chargés d'éclairer l'Adige jusqu'à Roveredo (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Le 29 avril, l'Armée d'Italie repart en avant. Le 2 mai, Durutte, et sa Division, se porte sur Legnano, récupère sa garnison et avec la Brigade Valentin marche sur Padoue. Il rencontre l'ennemi à Este, le bouscule, et gagne Padoue.
L'armée passe la Brenta. Puis la Division Durutte se porte sur Mestre et débloque Venise. Elle rameute une partie de la garnison pour attaquer Trévise dont elle s'empare.
La Division a l'ordre de se porter en avant pour empêcher la destruction du pont sur la Piave. Le 6 mai, la Division Durutte passe au Corps du centre de l'Armée, aux ordres du Général Grenier. L'aile droite est sous Mac Donald et la gauche sous le Prince Eugène. La Piave est franchie malgré la force du fleuve.
Le 10 mai, l'armée arrive sur la rive droite du Tagliamento. A St Daniel, les Autrichiens sont encore battus. Mac Donald fait occuper Udine puis marche sur l'Isonzo.
Le 14, l'avant garde, suivie de la Division Durutte, prend position devant Malborghetto et les fortifications du col de Tarvis dont il faut s'emparer de haute lutte. Le général Grenier, d'après les ordres du Vice-Roi, prescrit au Général Durutte de détacher au préalable, avant d'effectuer son mouvement sur Pontebba, les 2 Bataillons du 22e Léger pour tourner la vallée de la Dogna, en les dirigeant par la route qui conduit à Tarvis. La marche de cette petite colonne a pour objet d'éclairer le flanc droit du Corps du centre dans sa marche sur Malborghetto, et de tourner cette position dans le cas où l'ennemi ferait quelques dispositions pour la défendre. Le Major Dagusan (sic), commandant ces deux Bataillons, reçoit pour instruction de s'informer des mouvements de la Division Durutte sur Malborghetto, et de marcher à sa hauteur. Cet Officier, ne trouvant point d'ennemis dans la vallée de la Dogna, qui est aride et dont les sentiers sont très-escarpés, veut pousser jusqu'à Volbach, où il espère trouver des ressources en vivres. Il n'arrive dans ce village que vers les dix heures du soir. L'obscurité de la nuit l'empêche de bien établir sa troupe. L'ennemi, croyant que cette colonne est plus considérable, s'est retiré ; mais, informé quelques heures après que les troupes qui la composent ne consistent qu'en 2 Bataillons très-fatigués de la marche pénible qu'ils ont faite dans la journée, il décide de les surprendre. 1,500 hommes d'infanterie, soutenus par une division de cavalerie et conduits par les habitants, viennent les attaquer à leurs bivouacs, à deux heures du matin. On se bat quelque temps corps à corps ; mais, accablés par les forces supérieures de l'ennemi, ces deux Bataillons doivent se retirer sur les montagnes les plus élevées de la gauche. Ils perdent 200 prisonniers, non compris 12 Officiers ; le Major Dagusan (sic) est du nombre des prisonniers. Le Chef de Bataillon Filès (sic) prend le commandement de cette colonne et la rallie sur les hauteurs : à une heure après-midi, il se rapproche de Volbach (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 98).
Dans son rapport daté de Volzbac (Sic) le 16 mai 1809, le chef de bataillon Petel, commandant, écrit : "Mon général,
Après une marche longue et pénible par les montagnes, le 22e régiment arriva, le 14 mai à dix heures du soir à Volzbac, que l’ennemi avait évacué deux heures auparavant. L’impossibilité de bien juger du terrain fit redoubler de vigilance. M. le Major Benuzan reconnut tous les débouchés qui conduisaient à sa position et y établit des gardes.
A deux heures et demie du matin, à l’instant même où les premiers coups de la diane se faisaient entendre, une colonne et ennemie, forte de 1500 hommes d’infanterie, et un escadron, parvint, à l’aide de quelque intelligence avec l’habitant, à se glisser sans être aperçue dans le voisinage d’un de nos avant-postes, et elle exécuta rapidement une charge dans notre camp. Malgré la confusion qui excite presque toujours une attaque imprévue et nocturne, et malgré l’extrême inexpérience des soldats qui forment les 3e et 4e bataillons du 22e régiment, l’ennemi laissa au moins 18 morts dans notre camp. Deux fois nous avons rallié nos soldats désunis, mais la supériorité du nombre et l’avantage, presque incalculable, d’attaquer une troupe pendant son sommeil, et qui n’a nulle connaissance du terrain, nous forcèrent à la retraite. Nous campâmes dans le voisinage de notre ennemi. Le lendemain à cinq heures du matin, nous reprîmes notre position de Volzbac.
La perte que l’ennemi a éprouvée ne peut nous dédommager de celle de M. le major Benuzan, tué ou prisonnier de guerre, et de celle de neuf officiers, sur le sort desquels nous sommes dans la même incertitude.
L’état de situation que je joins à mon rapport, vous fera connaître le détail de notre perte.
Je dois aussi rendre compte, mon général, que nous avons trouvé les maisons de Volzbac regorgeant d’effets d’armement et d’équipements de nos soldats.
Je suis avec respect Mon général, Votre très obéissant serviteur
Le chef de bataillon commandant
Signé Petel
Pour copie conforme le général de division Durutte" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81. Page 171).
Dans son rapport daté de Malbourget (Malborghetto) le 16 mai 1809, le Général de Division Durutte écrit au Général de Division Grenier, commandant le centre de l’Armée d’Italie, au sujet de la journée du 15 : "... Je n’ai pas encore de rapport officiel du 22e régiment d’infanterie légère ; je viens cependant de voir un sergent qui assure que ces deux bataillons sont ralliés sur le haut des montagnes à notre droite ; et un chef de bataillon des tirailleurs a écrit au général Dessaix que ses postes étaient liés avec ceux du 22e régiment. Je lui ai envoyé un officier.
D’après tout ce que m’a dit ce sergent, il paraît que le major de ce corps, par trop de zèle, s’est porté trop rapidement sur Volsbach, où il est arrivé avant-hier sur les minuit, n’ayant point trouvé d’ennemis dans la vallée (je lui avais cependant recommandé la plus grande prudence, et de ne point marcher de nuit, et d’établir ses bataillons par échelons). Il paraît que le désir de faire des prisonniers l’a emporté ; il s’est établi en avant du village, dans la plaine, à la pointe du jour, où il fut surpris par de l’infanterie et de la cavalerie. On se battit à coups de crosses de fusils. On ne peut savoir encore quelle est la perte de ce régiment, mais elle n’est pas aussi considérable qu’on l’a cru d’abord. Ce sergent m’assure qu’il a vu les deux chefs de bataillons, mais il ne savait pas ce qu’était devenu le major.
P. s. Je reçois dans ce moment une lettre de M. Petel, chef de bataillon au 22e régiment ; il me dit qu’il a rallié 500 hommes environs, avec lesquels, il marche sur Volsbach que l’ennemi a évacué. Il est possible que beaucoup d’hommes qui sont encore dispersés le rejoindront" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82. Page 173).
Le 15, l’avant-garde du Général Fontanelli se met en marche sur Tarvis à 5 heures du matin. La difficulté des chemins l'oblige à s'arrêter à Lianz, où il réunit sa 1ère Brigade. Il la remet bientôt en marche en suivant des sentiers très-escarpés, et coupés par des éboulements qui causent beaucoup de retard. Les obstacles, l’incertitude où il se trouve sur le sort des 2 Bataillons du 22e Léger, l'obligent à rester à deux milles en arrière de Sommo-Dogna avec le 112e de ligne (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 103).
De son côté, Mac Donald s'empare de Goritz le même 15 mai puis entre dans Trieste puis Laybach.
Le 16 mai 1809, le Général de Division Grenier écrit au Général Pacthod : "Je vous prie, mon cher général, de continuer à faire filer votre 1ère brigade à la suite de l’avant-garde, en enjoignant au général Valentin de réunir à elle les deux bataillons du 22e léger, ce qui lui fera 6 bataillons pour soutenir l’avant-garde. Vous lui enjoindrez néanmoins de laisser un bataillon sur la grande route assez près du fort, mais hors la portée de canon, pour empêcher que l’ennemi n’en sorte, ce bataillon au moment où il entendra le feu de votre gauche, fera quelques mouvements avec des tirailleurs pour attirer sur lui le feu de l’ennemi, lorsque vous attaquerez les blockhaus et batterie avec votre 2e brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 52 page 117).
Le 16 mai encore, le Général Fontanelli se porte de Sommo-Dogna à Volbach, où les 2 Bataillons du 22e Léger viennent d’entrer. Le Général, ayant réuni sa 1ère Brigade, la dirige sur Campo-Rosso et Saffenitz : les 2 Bataillons du 22e Léger suivent son mouvement. Informé que l'avant-garde occupe la grande route de Tarvis à sa hauteur, il fait prévenir le Général de Brigade Bonfanti de son approche, et l'invite à déboucher à Maul. Il continue ensuite son mouvement sur Tarvis, où le Général Dessaix vient d'arriver avec l'avant-garde et la Brigade du Général Valentin (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 103).
Le 21 mai 1809, l’Adjudant commandant Bartin, sous-chef de l’état-major de l’armée, écrit pour le Général de Division chef de l’état-major général de l’armée, depuis le Quartier général à Klagenfurt, au Général de Division Grenier, commandant le centre : "L’intention de S. A. I., mon cher général, est que, des 3e et 4e bataillons du 22e régiment léger, vous en formiez un composé de tous les hommes valides de ces deux bataillons, et que le cadre du 4e bataillon, avec les hommes incapables de faire campagne, soit renvoyé à Klagenfurt pour y tenir garnison jusqu’à nouvel ordre, lesquels formeront le petit dépôt de ce corps" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95. Page 199).
"Ordre de mouvement pour le 22 mai 1809.
… La division Durutte partira demain à 10 heures précises de Klagenfurt, prendra la route de St-Viet et ira prendre position sur le Gark à 2 lieues en avant de St-Viet ...
Avant de partir, le général Durutte fera former un seul bataillon de tous les hommes valides qui se trouvent dans les 2 bataillons du 22e léger ; après cette opération, il donne ordre au 4e bataillon de rester à Klagenfurt avec les hommes hors d’état de faire campagne ; ce 4e bataillon tiendra garnison à Klagenfurt jusqu’à nouvel ordre et y formera le petit dépôt de son corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 54 page 122).
A la fin mai 1809, les positions de l’Armée d’Italie sont les suivantes : le centre (dont la Division Durutte) et le Quartier général sont à Bruck. L’aile gauche de Barraguey d’Hilliers à Léoben, se liant à la Grande Armée et tandis que Lefebvre est dans le Tyrol. Et l’aile droite de Mac Donald est entre Marburg et Gratz, attendant l’Armée de Dalmatie.
Le 28 mai 1809 à dix-heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Bruck : "Mon Fils, je vous renvoie votre aide de camp. Je désirerais avoir l'état de situation de votre corps d'armée.
Je suppose que la division Durutte est composée de deux bataillons du 22e, de quatre bataillons du 23e, et de quatre bataillons du 62e. Je suppose que ces dix bataillons forment au moins 6,000 hommes présents sous les armes. Je suppose que la division Seras est composée d'un bataillon du 35e, de trois bataillons du 53e, de quatre bataillons du 106e et de deux bataillons du 79e; je la suppose également de 6,000 hommes. Je ne sais ce que c'est que la 3e division; je suppose que c'est une division italienne qui est avec le 112e, et qu'elle est également de 6,000 hommes. Je suppose que la division Pacthod vous a rejoint avec la division Grouchy. La division Pacthod doit être composée de deux bataillons du 8e léger, de quatre bataillons du 52e, de quatre bataillons du 102e et de quatre bataillons du 1er de ligne, que je suppose former 6,000 hommes. Sans comprendre le corps détaché du général Macdonald, vous devriez avoir aujourd'hui à Bruck 24,000 hommes d'infanterie, 4,000 hommes de cavalerie et 2,000 hommes de la garde; ce qui ferait 80,000 hommes et soixante pièces de canon. Le général Macdonald, que je suppose sur le point d'arriver à Graz, vous renforcera de 15,000 hommes. Ainsi votre arrivée me renforce de 45,000 hommes, non compris le corps du général Marmont" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 240 ; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21083).
Le même jour, 28 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je vous ai écrit de Schoenbrunn, le 17, pour vous faire connaître que mon intention était que les états du Pape fussent sous vos ordres et pour vous charger d'en prendre possession pour la France. Ne craignez point de débarquement. Les Anglais sont occupés en Portugal et en Espagne. Ayez une grosse division sur Rome, et soyez prêt à vous y porter.
Faites partir pour Osoppo tout ce qui reste dans votre royaume, appartenant aux régiments qui ont quitté l'armée de Naples. Donnez l'ordre au 14e léger, au 6e de ligne, qui sont à Rome, d'en partir en toute diligence pour Padoue. Tâchez également d envoyer un bataillon à Ancône, qui mette à même de disposer des deux bataillons du 22e léger qui y sont. Si vous pouvez disposer d'un ou deux régiments napolitains, faites-les partir pour l'Allemagne, où ils se formeront. Ils iront d'abord à Padoue et de là à Osoppo.
Je pense que, dans cette circonstance, il serait convenable de vous tenir à Rome, du moins quelque temps, pour être plus près de la haute Italie" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15271 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21088).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 15e Demi-brigade provisoire : 52e de ligne; 101e id. qui reçoit 120 hommes; 102e id. qui en reçoit 70; 22e léger; 3e id.; 29e de ligne qui reçoit 90 hommes; 14e léger qui en reçoit 150; 6e de ligne; 10e id.; 20e id.; au total donc, 430 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 20 compagnies à 2800 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Eugène doit empêcher la jonction des diverses forces autrichiennes des Archiducs Jean, Joseph et Charles, et combattre l’insurrection hongroise. L'Archiduc Jean se retranche sur la rive droite de la Raab. Le 11 juin, la Division Durutte passe la Marczal près de Papa.
Entre le 13 et le 15 juin, Eugène affronte les Autrichiens à Raab en Hongrie, aux pieds de la forteresse du même nom. Les Autrichiens sont vaincus et la forteresse doit se rendre le 24. L’armée d’Italie va pouvoir rejoindre la Grande Armée et participer à la bataille de Wagram.
Le 27 juin 1809, Eugène écrit, depuis Raab, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu les ordres de Votre Majesté d'hier 26 juin au matin ... J'exécuterai les ordres de Votre Majesté sur Raab. Le commandant d'artillerie est déjà nommé : c'est le chef d'escadron Moucheli. Le commandant du génie est le chef de bataillon Rolland. Il y aura 30 sapeurs ou mineurs, et 50 canonniers. Un commissaire des guerres est déjà nommé, ainsi que les garde-magasins.
J'ai destiné pour la garnison un bataillon du 2e régiment de ligne italien ; et un détachement de 180 hommes du 22e régiment léger, et j'ai ordonné que l'on formât dans chaque division un petit dépôt d'une cinquantaine d'hommes convalescents ou malingres commandés par un officier. Le général Narbonne est prévenu de l'artillerie que Votre Majesté va lui envoyer. Il est persuadé que cette place ne pourrait être compromise qu'autant que l'armée française en serait très-éloignée …" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 457).
Après Wagram, la Division Durutte se porte sur Hagenbrunn.
Après l'armistice, l'Armée d'Italie est chargée de garder la Styrie, la Carniole, la Carinthie et une partie de la Hongrie.
VI/ 1809-1811, DANS LE ROYAUME DE NAPLES
A/ 1809
Fig. 3 Chasseur du 22e Léger vers 1809-1812 |
Rongeant son frein de ne pas participer à la campagne en Allemagne, Murat a pourtant fort à faire dans son Royaume où stationnent encore deux Bataillons du 22e Léger. Les Calabres et les Abruzzes sont à peine apaisées grâce aux mesures radicales des Généraux Partouneaux et Manhes, et les Anglais déposent régulièrement des troupes sur les côtes, à partir de leur base sicilienne. Une opération de plus grande envergure a lieu en juin. Le Général Stuart, porté par la flotte britannique, met le siège devant le fort de l’ile d’Ischia, s’empare de l’ile de Procida et amorce le siège de Scylla d’où il est repoussé par le Général Partouneaux. Le Lieutenant Balme du 22e Léger sera blessé à la défense de Scylla, et le Capitaine Bicais lors des opérations près du canal de Messine.
Le 1er juillet 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Je me décide à ne faire venir que le 20e régiment L'esprit des Calabres est si généralement bon que le général Cavaignac, avec les deux bataillons du 22e, deux bataillons d'Isembourg et deux escadrons du 4me de chasseurs, parviendra à me conserver les Calabres ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 357, lettre 4283).
Le 12 juillet 1809, Murat écrit au Général Partouneaux, en Calabre : "… vous avez tort de motiver votre résolution de faire sauter le fort sur l'ordre pressant que je vous avais donné de vous rendre à Naples à marches forcées, puisque je vous disais de laisser le bataillon d'Isembourg au général Amato qui restait chargé du maintien de la tranquillité dans les Calabres avec la légion provinciale et tous les patriotes compromis … l'ennemi n'a pas été si entreprenant et 48 heures m'ayant suffi pour me convaincre qu'il ne le deviendrait jamais, je vous fis d’abord expédier un premier ordre de laisser le général Cavaignac avec tout le 22e, le régiment de chasseurs à cheval et Isembourg ; ayant acquis ensuite des renseignements assez positifs sur la force de l'ennemi, je me décidai à laisser toute votre division en Calabre. Aussi ce ne fut pas, comme vous le croyez, sur vos observations que je me déterminai à laisser cette division en Calabre, car mes ordres étaient partis avant d'avoir reçu ces observations …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 390, lettre 4321).
Le 23 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je vous réitère l'ordre de faire partir les bataillons du 14e léger, du 6e de ligne, les deux bataillons du 101e, à moins que vous ne préfériez y mettre deux bataillons du 22e léger, deux bataillons soit d’isembourg, soit napolitains, avec une centaine de chevaux, faisant plus de 5,000 hommes. Il me tarde de connaître l'époque où ces troupes seront arrivées à Bologne ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21886).
Le 26 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "… Je vous ai mandé de me diriger sur Bologne, d'abord, tout ce que vous pouvez envoyer de vos troupes. Je désire que vous ayez fait partir les deux bataillons du 14e d'infanterie légère, deux bataillons du 6e léger, deux bataillons du 101e de ligne ou du 22e léger et le bataillon de la Tour d'Auvergne, si vous le jugez convenable, ou un bataillon de vos troupes. Si vous pouviez joindre à cette colonne deux de vos bataillons, aussi bien que vos chasseurs à cheval, faites-le. Du moment que ces troupes seront hors de vos frontières, vous n'aurez plus à leur payer que leur solde, et je me chargerai de leur nourriture et de leur entretien.
J'ai besoin de réunir au centre de l'Italie 8 à 10,000 hommes. Les Bavarois ont échoué dans le Tyrol, et il paraît que ces montagnards seront difficiles à soumettre. Si donc les hostilités viennent à recommencer, j'ai besoin de 8 à 10,000 hommes, Français, Napolitains et de toute autre nation, pour contenir l'Italie et le Tyrol ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21909).
Le 5 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Je n'ai pu faire partir le 22e qui se trouve dans le fond de la Calabre et qui conséquemment n'aurait pu arriver que très tard à sa destination, et parce que tout mouvement rétrograde de la Calabre y produirait un très mauvais effet ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 493, lettre 4471).
Le 10 septembre 1809, "On met sous les yeux de Sa Majesté la demande faite par M. Menessier, lieutenant au 22e régiment d'infanterie légère, d'être autorisé à passer au service du roi de Naples" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3556 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 30 août 1809 »).
Le 18 septembre 1809, Murat écrit au Général Clarke, Comte d'Hunebourg : "Monsieur le comte, le sieur Menessier, lieutenant au 22e régiment d'infanterie, demande à passer dans ma garde. Cet officier a servi avec distinction dans mon Royaume; il a même été blessé en montant à l'assaut de la brèche d'Amantea. Je verrai avec plaisir que vous demandiez à l'Empereur l'autorisation dont il a besoin pour qu'il puisse passer à mon service" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 9, p. 21, lettre 4514).
Le 10 octobre 1809, le Prince Eugène écrit, depuis Vienne, au Prince de Neuchâtel : "Je m'empresse d'annoncer à Votre Altesse que, sur les dernières nouvelles qui me sont parvenues, du débarquement en Istrie, par les Anglais, d'une cinquantaine de brigands, et de nouvelles fermentations ayant éclaté dans ce département, j'ai écrit sur-le-champ au général Baraguey-d'Hilliers pour lui ordonner d'y envoyer une colonne mobile de 5 à 600 hommes, à la tête de laquelle il mettra un officier intelligent. La garnison de Trieste pourra facilement fournir cette colonne, puisqu'elle est composée, en ce moment, du 3e bataillon du 22e léger et des 3e et 4e bataillons du 79e de ligne. Je prie votre Altesse de vouloir bien en rendre compte à Sa Majesté et d'agréer, etc." (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 81).
Le 15 octobre 1809, le Prince Eugène écrit, depuis Vienne, au Prince de Neuchâtel : "Sire, j'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté un état de proposition pour la Légion d'honneur et pour la Couronne de fer. J'avais eu l'espoir que Votre Majesté passerait en revue mon corps d'armée et qu'elle daignerait alors accorder ces faveurs, d'autant que la plus grande partie des décorations accordées n'existent plus dans les corps, beaucoup de militaires étant morts par suite de leurs blessures. J'aurai l'honneur de faire observer de plus à Votre Majesté que les demandes se bornent à deux par bataillon et par régiments de cavalerie, et quelques-unes pour l'état-major, ce qui, en totalité, n'équivaudra pas encore à ce que Votre Majesté a bien voulu accorder dans d'autres corps d'armée. Le 22e léger et le 79e de ligne, qui sont les seuls qui, par leur éloignement, n'aient pas eu part dans les faveurs de Votre Majesté, sont présentés pour cinq décorations par bataillon" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 83).
Le 28 décembre 1809, à Paris, l'Empereur est informé que "Le roi de Naples demande que les adjudants commandants Chavardès et Jean Thomas et le colonel Goguet de la 22e légère soient nommés généraux de brigade"; "Refusé" répond ce dernier (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1614; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3863 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 13 décembre 1809 »).
B/ 1810
Le 3 janvier 1810, à Paris, on informe l'Empereur que "Le sieur Paul Daviot, sergent-major au 22e régiment d'infanterie légère, sollicite l'autorisation de quitter ce corps pour passer au service du roi des Deux-Siciles" ; "Accordé" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3887 (Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre arec S. M. l’Empereur et Roi, en date du 3 janvier 1810 ».
Le 16 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le colonel Goguet du 22e légère est soupçonné de faire la contrebande. Faites-moi un rapport là-dessus et sur la conduite que tient ce colonel" (Brotonne (L. de) « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 525 (donne par erreur 25e de Ligne); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 2281). Le soupçon de contrebande ne semble pas avoir eu de conséquences, puisque le Colonel Goguet sera nommé Général de Brigade en 1811.
Le 23 janvier 1810, on informe l'Empereur que "Deux soldats du 22e régiment d'infanterie légère sollicitent l'autorisation de quitter ce corps pour passer dans les troupes de S. M. le roi des Deux-Siciles"; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3961 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 20 décembre 1809 »).
L'année 1810 est marquée par la tentative avortée d’invasion de la Sicile. Après avoir demandé à Murat de se préparer à cette opération minutieusement, Napoléon semble avoir voulu simplement inquiéter les Anglais avec cette menace.
Quoiqu'il en soit, le 30 avril 1810, une lettre du Roi de Naples, figurant dans la correspondance du Général Paul Grenier, et adressée au Ministre de la Guerre Daure, indique : "Monsieur le ministre, donnez l’ordre à M. le capitaine de vaisseau de Simone de se rendre en Calabre pour y prendre le commandement supérieur de la marine. Vous lui donnerez toutes les instructions nécessaires pour l’exécution des différentes mesures prescrites pour l’expédition de la Sicile. Vous lui donnerez un officier d’Etat-major ; je pense que le lieutenant Coreal est très propre à ce service.
Vous donnerez le commandement de la flottille composée des douze canonnières de 24 et des six bricks, à M. le capitaine de vaisseau Bausan, et celui du restant de la flottille au capitaine de vaisseau Coreal, qui sera chargé de prescrire toutes les dispositions jugées nécessaires pour l’organisation des divers transports qui doivent se rendre en Calabre et d’assurer leur arrivée à leur disposition.
J’ordonne qu’aucun convoi ne puisse pas être composé de plus de trente bâtiments ni escorté par moins de six canonnières.
Aucun convoi ne partira sans avoir reçu au moins 150 hommes d’infanterie à bord. Ces escortes seront prises dans les bataillons du 22e légère et 101e destinés pour les Calabres ..." (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 6. Page 23; lettre citée par Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 260, lettre 4859).
Le 1er mai 1810, "... Le 3e bataillon du 22e d’infanterie légère, arrivé à Naples le 23 avril, est destiné à escorter par détachements, ainsi que le bataillon du 101e régiment, les convois de mer, jusqu’en Calabres, où ces bataillons se réuniront ensuite à leurs régiments.
… Le 22e d’infanterie légère et le 20e de ligne, plus les deux escadrons de guerre du 4e régiment de chasseurs étant déjà stationnés en Calabres, il résulte des mouvements préparatoires ordonnés, que le corps d’armée impérial est établi par échelons, depuis Lagonegro jusqu’à Reggio, pour être réuni aussitôt que les circonstances le permettront ...
Aperçu des premières opérations de S. M. le Roi de Naples, pour la réunion d’un corps d’armée en Calabres
Le corps d’armée se réunira entre Bagnara, Scilla et Reggio.
Corps d’armée ; il se compose :
2 divisions françaises : de 2 bataillons du 1er de ligne, 4 du 10e, 4 du 20e, 2 du 62e, 3 du 101e, 3 du 22e d’infanterie légère, 2 du 1er régiment suisse, 1 d’élite du régiment de la Tour d’Auvergne, et 4 escadrons de guerre des 4e et 9e chasseurs à cheval, formant ensemble deux divisions françaises non comprise l’artillerie et évaluées approximativement à 15000 hommes ..." ("Journal des mouvements opérés dans le corps d’armée impérial, commandé par Sa Majesté le Roi de Naples, ensuite des dispositions qu’Elle a ordonnées. Du 1er au 8 mai", adressé de Naples le 10 mai 1810 au Ministre de la Guerre, par le Général Grenier - Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119. Page 246).
Le 28 mai 1810, Murat écrit, de Monteleone, au Général Grenier, Chef de l’Etat-major général : "Monsieur le chef de l'état-major général, je désire concentrer l'armée depuis Monteleone jusqu'à Reggio, la 2e division occupant le camp de la Melia et le front de mer depuis Torre di Cavallo jusqu'à Reggio, faisant occuper ce camp par le 10e et le 20e et le front de mer par le 22e. La 1ère division occupera le camp de la Corona et la réserve Monteleone, Mileto. Ces deux endroits seront réservés pour ma garde. Nous désignerons d'ici à ce que l'armée soit arrivée les corps qui devront occuper la gauche de Reggio, donnez de suite les ordres en conséquence. Le 10, continuera son mouvement pour le camp de la Melia. Envoyez aussi à la Corona le 101e. Le colonel général de ma garde a ordre de se concerter avec vous pour arrêter sa marche de manière à ce qu'elle ne gêne pas la marche de l'armée" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 320, lettre 4942).
"... Notre perte dans les différentes actions du 1er au 10 [août] s’est bornée à 7 hommes, dont 2 du 10e de ligne, 1 du 22e d’infanterie légère ..." (Résumé Historique - Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82. Page 172 et suivantes).
"… L’armée a perdu par suite de ces combats du 1er au 10, sept hommes, dont deux du 10e régiment de ligne, un du 22e d’infanterie légère, deux de la marine militaire et deux de celle des transports …" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133. Page 274).
Le 1er septembre 1810, le Roi de Naples, Joachim Napoléon, écrit, depuis le camp de Piale au Général chef de l’état-major général : "Monsieur le général, prévenez MM. les généraux de division commandant les divisions de l’armée et MM. les généraux commandant les armes du génie et de l’artillerie que dès à présent l’armée doit constamment se tenir prêtes à être embarquée.
Je désire qu’il soit établi des signaux qui, de mon camp, pourront annoncer à La Melia et à Scilla ainsi qu’à la Catolla pour le 22e régiment d’infanterie légère. J’espère que vous avez envoyé l’ordre à l’adjudant commandant Montigny de se rapprocher promptement de l’armée ainsi qu’au régiment suisse.
Présentez-moi un travail pour l’emplacement des dépôts des différentes divisions ; celui de la division Partouneaux devrait défendre Scilla et les batteries de Bagnara ; celui de la division Lamarque, les batteries depuis Torre del Cavallo jusqu’à la Catolla, et celui de la réserve, Reggio. Les généraux de division vous fourniront un état de la composition et de la force des hommes que les différents corps ont jugé nécessaire de ne pas faire embarquer. La cavalerie de ma garde recevra l’ordre de venir soutenir les différents dépôts en s’établissant depuis Palmi jusqu’à Reggio …" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 42. Page 95).
Les troupes napolitaines prirent pied sur l’ile mais les troupes françaises refusèrent alors de les suivre, n'en ayant pas reçu directement l’ordre de l’Empereur. Ce qui rendait l'opération inutile.
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Italie, il écrit : "… Cette armée se composerait de 10 divisions, dont 7 françaises et 3 italiennes, et composées, savoir :
3e division française, 22e léger ayant quatre bataillons ; 6e de ligne, deux ; 20e, quatre ; 62e, quatre : 14 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le 9 décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au 5e bataillon du 22e d'infanterie légère de compléter le 4e bataillon avec tout ce qu'il a de disponible ; et faites partir ce bataillon ainsi complété pour Toulon où il renforcera la garnison" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4396; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4894; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25457).
C/ 1811
Le 9 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je médite une expédition qui devra partir de Toulon. Cette expédition sera composée du 3e bataillon du 62e, complété à 800 hommes, de deux bataillons des 5e, 81e, 79e, 11e et 60e de ligne et d'un bataillon du 22e d'infanterie légère ; total, douze bataillons ou 10,000 hommes.
Ces troupes seront prêtes à partir au 10 mars et à s'embarquer sur l'escadre. Le général Plauzonne se rendra à Toulon pour en prendre le commandement. Un chef de bataillon du génie, un chef de bataillon d'artillerie, deux compagnies d'artillerie, une compagnie de sapeurs et douze pièces de canon feront partie de l'expédition.
Concertez-vous avec le ministre de la marine pour les moyens d'embarquer les troupes.
Faites connaître au général Plauzonne qu'elles seront portées à 15,000 hommes et qu'elles sont destinées pour la Sicile ou pour un autre point.
Un adjudant commandant sera nécessaire à cette division.
Faites-moi un rapport pour disposer ces troupes de la manière la moins coûteuse. Elles pourront être cantonnées dans les villages environnant Toulon" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17342).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 24e, 23e, 22e, 18e, 13e, 10e, 7e et 1er légers de verser ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 2 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois enfin la 1re lettre du général Decouz, datée d'Otrante, que vous m'envoyez avec votre rapport du 31 de ce mois. Mandez-lui de renvoyer à leurs compagnies les ouvriers des 1er de ligne et 22e légère. Il peut faire passer ceux du 62e et du 101e.
Il doit faire passer tous les hommes du 14e et du 6e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5261 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26484).
Napoléon écrit, depuis Paris, le 8 avril 1811, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai retiré de Naples tous mes régiments français. Je n'y ai laissé que le 22e d'infanterie légère. Mon intention est de porter ce régiment à sept bataillons et d'en laisser six dans le royaume de Naples. Ces six bataillons, complétés à 840 hommes chacun et qui seront constamment maintenus à ce complet, feront plus de 5,000 hommes; ce qui formera une bonne division toute française pour le roi de Naples.
Vous voudrez donc bien ordonner les dispositions suivantes. Le 4e bataillon du 22e léger versera tous les hommes disponibles dans le 5e bataillon, qui, par ce moyen, se trouvera au complet de 520 hommes. Le major, qui doit se trouver au 5e bataillon, où est le dépôt, aura le commandement de ce bataillon, qui sera suffisant pour la défense de Nice et forts environnants. Les 4e et 6e bataillons seront formés et complétés par des conscrits réfractaires du 1er régiment de la Méditerranée, en prenant des hommes de choix et capables de se faire honneur. Ces deux bataillons seront employés à la garnison de l'île d'Ischia. Aussitôt que cette opération sera faite et aura parfaitement réussi, vous m'en rendrez compte, et je ferai former le 7e bataillon, de sorte qu'il y aura six bataillons complets de ce régiment dans le royaume de Naples.
Mon intention est que le 6e de ligne et le 14e léger soient également portés à sept bataillons. Le décret que j'ai pris explique suffisamment mes intentions; je n'ai rien à y ajouter. Vous verrez qu'en conséquence des dispositions de ce décret je retire du 1er régiment de la Méditerranée, pour le 22e léger, 1,650 hommes; pour le 14e léger, 1,350; et du 2e régiment de la Méditerranée, pour le 6e de ligne, 2,150 hommes. Voilà donc l'emploi de 5,500 hommes. Le 1er et le 2e régiment de la Méditerranée peuvent chacun avoir 4,000 hommes. Voilà donc l'emploi des 13,500 conscrits des régiments de la Méditerranée.
Il serait peut-être convenable d'envoyer en Corse des boutons des 22e et 14e légers ainsi que du 6e de ligne, pour les attacher aux habits de ces hommes avant leur départ; ce qui serait une économie pour les régiments.
Vous voyez que j'aurai ainsi à Corfou six bataillons français, à Naples six bataillons français, et six pour garder les États Romains. Présentez-moi la nomination des majors en second, des chefs de bataillon et des sous-lieutenants à tirer de l'école de Saint-Cyr, et les différentes dispositions à ordonner en conséquence de mon décret. Ecrivez au ministre de la marine pour les 500 hommes qu'il doit faire transporter de l'île d'Elbe à Cività-Vecchia" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26577).
Napoléon évolue dans les dispositions pour défendre les côtes de Provence. Il écrit : "Paris le 11 Avril 1811.
Au général Clarke,
Monsieur le duc de Feltre, dans un décret que j’ai pris dernièrement, j’ai ordonné que le 4eme bataillon du 22e Léger verserait ses hommes disponibles dans le 5e bataillon et que le cadre de ce bataillon se rendrait en Corse ou il se recruterait par des conscrits de la Méditerranée. Considérant aujourd’hui les dangers attendus de la navigation en Corse et la situation des croisières ennemies, je préfère que le cadre de ce 4e bataillon se rende dans les iles d’Hyères où il sera rejoint par 900 hommes du dépôt du fort Lamalgue. J’ai donné le même ordre pour le 6e bataillon de ce régiment ; vous recevrez le décret que j'ai pris à cet effet …
Ces mesures sont urgentes. Il est nécessaire que vous preniez des mesures pour que les cadres des bataillons du 22e Léger se mettent en marche au plus tard le 20 Avril, de sorte que le 25 ou le 26 ils soient rendus à leur destination, et que la marine cesse ses envois en Corse …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5313; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26620).
Le même 11 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine : "Le transport des conscrits réfractaires en Corse me paraissant devenir trop dangereux, j'ai ordonné que le cadre du 6e bataillon du 22e léger, au lieu d'aller en Corse de Nice, se rendît dans l'île de Porquerolles. Il y sera rendu, j'espère, le 25 avril.
A compter du 25 avril, vous pourrez diriger les conscrits par bac sur Hyères. Le 4e bataillon du même régiment qui devrait se former dans l'Ischia se rendra le 25 à Port-Cros. Ce sera dans l'emploi de 1800 conscrits.
Le 6e bataillon du 102e sera rendu le 25 à Sainte-Marguerite. Vous y enverrez de fort Lamalgue 500 conscrits par le cabotage ; cela fait l'emploi de 2300 conscrits.
Par ce moyen, la grande chance que je cours de perdre mes gabarres et mes hommes n'existera plus ; il ne sera fait d'envoi de conscrits en Corse qu'après le mois de septembre.
Je vous laisse maître de vous concerter avec le ministre de la Guerre pour me faire le transport des 500 conscrits que la marine doit conduire à Civitavecchia, qu'après l'équinoxe, s'il y a lieu" Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26627).
Le 13 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je reçois votre lettre. Il faut que vous fournissiez des effets d'habillement aux hommes du 6e bataillon du 22e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5326 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26661).
Le 15 avril, le Major Benuzan devient Colonel en second du 22e Léger. Le 5e Bataillon du 22e Léger, qui était à Gênes puis Nice, part pour Toulon.
Le 18 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je reçois votre lettre du 17 ... Cela étant, il y aurait dans les îles d'Hyères, les 4e et 6e bataillons du 22e régiment d'infanterie légère, de 900 hommes chacun, faisant 1800 hommes ...
Voilà donc l'emploi de 6 400 hommes. Il faudra une partie de l'été pour avoir ce nombre d'hommes. Les conseils d'administration et l'habillement se tiendraient à Toulon.
Vous donnerez l'ordre que les 500 premiers conscrits qui arriveront au dépôt du fort Lamalgue, soient donnés aux bataillons du 22e léger qui seront dans l'île de Porquerolles ...
Vous aurez soin que le dépôt soit tenu en règle à Toulon ; que les conscrits y soient toisés, classés, habillés et équipés, et que les différents mouvements se fassent avec ordre, par mer, sur les îles d'Hyères, au cap Cépet et autres points. Si le nombre des conscrits réfractaires est de plus de 6000 hommes, on pourra en être embarrassé. On en rendra compte alors, et je donnerai des ordres ultérieurs.
Le passage en Corse n'est pas tout à fait interdit ; il pourra se présenter des moments dans l'été où le passage pourra avoir lieu. Après l'équinoxe d'automne, tous les transports se feront par mer.
Le roi de Naples peut envoyer aux îles d'Hyères des canonnières et des felouques pour embarquer les hommes du 22e léger, puisque ces bâtiments peuvent longer la côte et se rendre sans danger à Ischia ou à Procida ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5351 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26730).
Dans la foulée, l'Empereur écrit, le même jour, 18 avril 1811, depuis Paris, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine : "Je reçois votre rapport du 17. Le décret relatif au 4e bataillon du 22e régiment à placer à l'île de Porquerolles ; au 6e bataillon du même régiment à placer à Port-Cros, au 5e bataillon du 102e à placer à l'île Sainte-Marguerite, enfin au 5e bataillon du 1er de ligne à placer au château d'If et à l'île de Pomègue, doit être exécuté sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26742).
Le 29 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le cadre du 6e bataillon du 22e régiment d'infanterie légère qui devait se former en Calabre devait se rendre aux îles d'Hyères ; mais ce mouvement sera bien long, et nous serons en automne avant que ce bataillon soit arrivé. Cela étant, je préfère qu'il se forme dans l'île d'Ischia près Naples. Le chef de bataillon et les sous-lieutenants s'y rendront de France.
Le roi de Naples enverra des canonnières et des bâtiments à rames pour prendre ces hommes dans les bataillons du régiment de la Méditerranée en Corse, et même dans celui qui est à l'île d'Elbe. Rendez-moi compte des dispositions que j'ai ordonnées pour ce mouvement.
Où est le cadre du 2e régiment de la Méditerranée ?
Quand le cadre du 4e bataillon du 22e sera-t-il dans les îles d'Hyères ?
Les sous-lieutenants et le chef du 6e bataillon que j'ai formés n'ont pas encore été présentés à ma nomination" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5418 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26883).
Le 19 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, mandez au général Du Muy de se rendre à Toulon et dans les îles d'Hyères pour y passer la revue du régiment de la Méditerranée, du bataillon du 22e d'infanterie légère et des autres bataillons qui se forment sur ce point, du dépôt du fort Lamalgue, et de vous rendre un compte détaillé de la situation et de la tenue de ces dépôts, afin qu'on puisse y envoyer de nouveaux cadres pour recevoir les conscrits réfractaires" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4593 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5496; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27107).
Le 21 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "La circonstance me paraît extrêmement favorable pour l'expédition de Sicile. Si vous réunissez 15,000 hommes à Reggio, vous aurez tous les calmes de l'été pour les faire arriver. Mes forces en Italie sont considérables et ma conscription a recruté les cadres ; ainsi on sera à même de parer aux événements. Selon tous les rapports de Londres, les Anglais n'ont pas 4,000 hommes en Sicile. Le pays est mécontent ; eux-mêmes l'avouent. Jamais une plus belle occasion ne se présentera. Ils seront, cet automne, repoussés d'Espagne et du Portugal ; alors ils reviendront en force réoccuper la Sicile avec 15 ou 20,000 hommes, et l'expédition deviendra impossible. Arrivé à Naples, je pense que vous devez faire vos préparatifs. Envoyez prendre à l'île d'Elbe et en Corse le 4e bataillon du 22e léger et le nécessaire pour former le 6e bataillon" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17245 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27145).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Pour remplir ce but, comme on l'a dit plus haut, il faut pourvoir à la garnison de Toulon. A cet effet, le 3e bataillon du 8e léger, qui est à Genève, se dirigera sur Toulon vers le 1er juillet, après avoir reçu tous les conscrits. Le 4e bataillon du 18e, le 4e du 5e, le 4e du 11e, le 4e du 23e et le 3e du 75e de ligne, se dirigeront également sur Toulon au 1er juillet.
Ces six bataillons, qui auront reçu leurs conscrits et seront ainsi complétés, formeront une force suffisante pour la garnison de Toulon, de Marseille, de Cette et de toute la côte de la Méditerranée ... Il y aura en outre à Toulon le 5e bataillon du 22e léger, fort de 500 hommes, le 3e bataillon du 32e léger et le dépôt du 16e ...
ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
ROYAUME DE NAPLES.
Il restera dans ce royaume :
Trois bataillons du 22e léger ; les 4e et 6e bataillons qui se formaient aux îles d'Hyères et sont composés de réfractaires (ils seront envoyés par mer à Naples) : cinq bataillons, 4,000 hommes ...
FRANCE. - COTES DE LA MÉDITERRANÉE.
Toulon est le point important des côtes de la Méditerranée. Les six 4es bataillons qui ont été désignés dans les notes sur le corps d'observation de réserve pour se rendre à Toulon y formeront une garnison de 4,800 hommes. Le 5e bataillon du 22e léger, le 5e du 1er de ligne, le 5e du 16e avec les huit 5es bataillons de l'armée de Dalmatie qui sont dans la 27e division militaire, et le 3e du 32e léger (en le considérant comme un 5e bataillon), font douze bataillons qui seront formés en trois demi-brigades, chacune de quatre 5es bataillons ou 2,000 hommes ; ce qui, joint aux six 4es bataillons ci-dessus, serait une force de 11 à 12,000 hommes, beaucoup plus que suffisante pour défendre Toulon, Marseille, Nice, Cette et contenir tout l'intérieur.
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 2 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le 4e bataillon du 22e, qui est aux îles d'Hyères, n'a aucun habillement. Il n'a pas de chef de bataillon ; il est fort urgent d'en envoyer un. Il paraît qu'il manque à ce bataillon des officiers ; présentez-les à ma nomination. En attendant, vous pouvez y diriger les officiers que j'ai nommés à Cherbourg, parmi lesquels il y a un chef de bataillon, et que j'avais désignés pour le régiment de Walcheren, si toutefois ce régiment de Walcheren n'a pas besoin de ces officiers. La paille pour les camps aux iles d'Hyères est très-mauvaise. Il serait bien essentiel que le roi de Naples envoyât ses canonnières à Port-Cros pour prendre le bataillon du 22e et le conduire, en longeant la côte, à Naples" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17762 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27199).
Le 6 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les deux bataillons du train d'artillerie, en Italie, ont besoin de 600 hommes, puisqu'ils reçoivent 1,200 chevaux ...
Vous donnerez ordre que le 5e bataillon du 102e, qui est dans l'ile Sainte-Marguerite où il reçoit des conscrits réfractaires du dépôt de Toulon, choisisse également 50 hommes des plus sûrs et qui n'appartiennent pas aux départements de la Provence ; que ces 50 hommes soient envoyés par mer à Gênes, et là débarqués et dirigés par terre sur Vérone, où ils seront incorporés dans le 7e bataillon du train.
Enfin vous ordonnerez que 50 hommes des meilleurs sujets, et sur lesquels on peut le plus se fier, soient pris dans les compagnies du 5e bataillon du 22e léger, qui est aux îles d'Hyères, et soient également dirigés sur Gênes et de là sur Vérone.
Vous prescrirez les mesures convenables pour que ces hommes soient envoyés avec des sergents et officiers, et embarqués de manière à être surveillés" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17775 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27228).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que trois compagnies du 5e bataillon du 22e léger complétées à 450 hommes, les cadres non compris, ayant soin qu'il n'y ait pas de conscrits réfractaires, se mettent en marche d'Hyères et se dirigent sur Bayonne. Là, ces hommes seront incorporés dans le bataillon du 17e d'infanterie légère qui va arriver à Bayonne. Les cadres des 3 compagnies du 22e retourneront à Hyères" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5584; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27271).
Le 15 juin 1811, l'Empereur écrit; depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général commandant la 8e division militaire d'aller passer au château d'If la revue du 5e bataillon du 1er de ligne ... Il se rendra ensuite à Toulon, passera la revue des bataillons du 2e régiment de la Méditerranée, de ceux du 22e léger et vous fera connaître le nombre d'individus qu'on pourrait retirer pour recruter des régiments d'Italie. Vous écrirez au colonel du 2e régiment de la Méditerranée et aux chefs de bataillons de 22e léger pour avoir leur opinion.
Enfin faites-moi connaître ce gue le roi de Naples a répondu à la demande gue vous lui avez faite d'envoyer des canonnières pour prendre les bataillons du 22e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5613 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27320).
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Écrivez au roi de Naples que mon intention est que mes troupes ne soient pas disséminées ; qu'il réunisse les trois bataillons suisses, les trois bataillons de la Tour-d'Auvergne, les trois bataillons d'Isembourg et les trois du 22e léger dans un camp on au plus deux, sous les ordres d'un général français ; que je n'entends pas qu'aucun général napolitain ni au service de Naples commande mes troupes" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17829 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27361).
Le même 20 juin 1811, à Saint-Cloud, on propose à l'Empereur "D'accorder au sous-lieutenant Doummenq, du 22e régiment d'infanterie légère, la gratification de 300 francs allouée aux sous-officiers faits officiers après cinq ans de service sans interruption" ; "Accordé" répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5641 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du19 juin 1811 »).
Le 23 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, faites-moi connaître si vous avez des nouvelles du 6e bataillon du 22e d'infanterie légère. Est-il formé ? Est-il à Naples ? Où est-il ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27408).
Le 24 juin 1811, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, décrète : "L'armée française de Naples est dissoute. Ses généraux, officiers d'états-majors, commissaires des guerres, employés d'administration sous quelques titres que ce soit, qui ne seront point compris dans l'organisation du corps d'observation de l'Italie méridionale, dont la composition est réglée par l'article suivant, se rendront à Rome.
Il sera formé un corps d'observation de l'Italie méridionale, qui sera composé de trois brigades : La 1re brigade sera composée de 5 bataillons du 22e régiment d'infanterie légère ; la 2e brigade, de 6 bataillons du régiment de La Tour d'Auvergne ; la 3e brigade, de 4 bataillons du régiment d'Isembourg. Deux compagnies d'artillerie à pied avec 12 pièces de canon attelées ct les caissons d’approvisionnements nécessaires seront attachées à ce corps. Ce corps d'observation restera toujours réuni ; il ne pourra être commandé que par des officiers français et ne sera employé, sur la demande du roi de Naples, qu'en cas de danger pour la sûreté de son royaume" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 466).
Carte des Iles d'Hyères
|
Le même 24 juin 1811, l’Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret qui dissout l'armée de Naples et forme un corps d'observation de l'Italie méridionale. Ce corps sera commandé par le général Grenier et sera composé d'une division de trois brigades.
La 1re brigade sera composée des cinq bataillons du 22e régiment d'infanterie légère, et commandée par le général Sénécal ; la 2e brigade, des six bataillons du régiment de la Tour-d'Auvergne, et commandée par le général Lanchantin ; et la 3e brigade, de quatre bataillons du régiment d'Isembourg, et commandée par le général Decouz ...
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains entre Naples, Capoue et Gaète. Il sera exclusivement sous les ordres du général Grenier, qui correspondra directement avec vous et recevra vos ordres. Il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service du roi de Naples. Le général Grenier veillera à ce qu'aucun homme ne soit débauché. Il emploiera tout son temps à l'organisation de son corps, à mettre sa comptabilité en état, à former de bonnes troupes et à se mettre en état de se porter avec ces 8 ou 9,000 hommes sur quelque point de l'Italie que ce soit. Il pourvoira il ce qu'il ait ses ambulances et hôpitaux. Ce corps sera soldé, nourri et habillé par le roi de Naples et aura les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au trésor. Comme c'est moi qui ai habillé ces régiments à Naples, le général Grenier réclamera tous les habillements fournis à mes troupes en 1810 et 1811.
Vous notifierez mon décret au roi de Naples. Vous lui ferez connaître qu'ayant besoin de réunir toutes mes troupes j'ai dissous l'armée de Naples et formé un corps d'observation sous les ordres du général Grenier ; que je laisserai ce corps suffisamment de temps dans le royaume de Naples pour être assuré qu'il peut s'en passer ; que, tout le temps qu'il restera dans ses états, il sera nourri, payé, entretenu et habillé par le trésor napolitain ; que, par le traité que j'ai fait avec lui, il doit me fournir un contingent; que je désire savoir la partie de ce contingent qui est prête à partir ; que j'y comprends les troupes napolitaines qui sont en Espagne.
Vous ordonnerez au général Grenier d'adresser des ordres aux différents régiments pour la prompte réunion de son corps, et de porter tous ses soins à la discipline, l'instruction et la bonne tenue des régiments. Vous lui écrirez que je compte que du 1er au 15 août ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27429).
Le 27 juin 1811, le Ministre de la Guerre Duc de Feltre écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre; Bureau des opérations militaires) au Général de Division Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Général, je vous adresse ci-joint, copie d’un décret impérial rendu par Sa Majesté le 24 de ce mois, qui dissout l’armée de Naples, et forme un corps d’observation de l’Italie méridionale, dont sa majesté vous confie le commandement.
Ce corps sera composé d’une division de trois brigades, de la manière suivante :
La 1re brigade composée de cinq bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, sera commandée par le général Sénécal.
La 2e brigade, des 6 bataillons du régiment de la Tour d’Auvergne, sera commandée par le général Lanchantin ; le 4e bataillon de ce régiment a reçu l’ordre de quitter la Catalogne, pour rejoindre son corps.
Et la 3e brigade, des 4 bataillons du régiment d’Isembourg, sera commandée par le général Decouz.
Vous donnerez l’ordre au général Morgan de se rendre à Otrante, pour suivre la correspondance et l’approvisionnement de Corfou, et vous chargerez le général Decouz de lui donner toutes les instructions nécessaires pour remplir sa mission ; le général Morgan correspondre à cet effet, avec vous.
Quant au général Freyssinet, il demeurera à votre disposition, pour être employés selon les circonstances.
L’adjudant commandant Thomas sera le chef d’état-major de cette division.
Il sera attaché à cette division, deux compagnies d’artillerie à pied, à deux batteries de six pièces de canon chacune.
Tous les employés, commissaires des guerres, ordonnateurs, officiers du génie et artillerie, autre que ceux nécessaires pour le service de la division, rentreront en France.
Un commissaire des guerres restera à Otrante, pour être chargé des détails relatifs à l’approvisionnement de Corfou.
L’intention de sa majesté est, que les deux compagnies d’artillerie à pied, le train, tout le matériel de l’artillerie, et tout ce qui se trouve à Naples, appartenant la France qui ne serait pas employé dans le corps d’observation de l’Italie méridionale, soit dirigé sur Rome.
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains, entre Naples, Capoue et Gaète ; il sera exclusivement sous ordres ; il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service de Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous ferez connaître aux colonels des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg, que l’intention de l’Empereur et qu’ils restent toujours au service de France, et que Sa Majesté est bien loin de vouloir les céder à Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous veillerez, générale, à ce qu’aucun homme ne soit débauché, vous emploierez tout votre temps, à organiser ce corps, à mettre la comptabilité des régiments en règle ; à former de bonnes troupes, et à vous tenir en mesure de vous porter avec elles, sur quelque point de l’Italie que ce soit. Vous pourvoirez aussi, à ce que le service des ambulances et des hôpitaux soit bien assuré.
Vous correspondrez directement avec moi, et vous recevrez de moi les ordres que l’Empereur me chargera de vous faire parvenir, pour tout ce qui aura rapport au service de ce corps.
Ce corps sera soldé, nourri et habillé par Sa Majesté le Roi de Naples, et recevra les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au Trésor Impérial.
Comme les trois régiments qui composent ce corps ont été habillés aux frais de l’Empereur, à Naples, l’intention de Sa Majesté et que vous réclamiez tous les habillements fournis à ses troupes, en 1810 et 1811.
Sa Majesté veut aussi, que vous adressiez des ordres aux divers régiments, pour la prompte réunion du corps d’observation de l’Italie méridionale, que vous portiez tous vos soins à la discipline, à l’instruction et à la bonne tenue des régiments, attendu que Sa Majesté compte que du 1er au 15 août, ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire.
Je vous invite, général, à faire toutes les dispositions nécessaires pour remplir à cet égard les intentions de l’Empereur.
Vous remarquerez, général, que le 1er régiment Suisse n’est point compris dans l’organisation de ce corps, attendu qu’il reçoit l’ordre de quitter le royaume de Naples, pour se rendre à Rome.
Vous aurez soin de prendre les ordres de Sa Majesté le Roi de Naples, à qui j’adresse copie du Décret Impérial, pour que tous les mouvements se fassent avec le plus de diligence possible, afin que le corps d’observation soit organisé et mis en état de partir dans le courant du mois d’août, et que tout ce qui ne sera pas employé à ce corps, soit dirigé sur Rome.
Vous me rendrez exactement compte, général, de toutes ces mesures que vous aurez prises à ce sujet, et vous m’adresserez un état exact et détaillé de l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, en indiquant les noms des officiers généraux, supérieurs et autres ainsi que ceux de l’administration qui seront conservés. Vous y ajouterez un état détaillé de tout ce qui sera dirigée sur Rome, personnel et matériel, ainsi que leur itinéraire, afin de me mettre à portée d’en rendre compte à Sa Majesté" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 57 page 125).
Un "Etat approximatif des sommes nécessaires pour la solde et l’entretien, pendant un mois, des troupes du corps d’observation de l’Italie méridionale", en donne sa compostion fin Juin, début Juillet 1811 :
"… troupes : 22e d'infanterie légère, 1er régiment étranger, 2e régiment étranger, 3e compagnie d’artillerie à pied, 19e idem …" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 43 page 98).
Un document non daté, peut être de la même période, nous indique le "Prix des effets acheté le plus récemment par les régiments composant le corps d’observation, comparés avec ceux accordés par le gouvernement français".
Désignation des effets |
Fixation du gouvernement |
22e légère |
1 Drap bleu |
Intérieur 11 f 75 |
12 |
2 Drap bleu céleste |
29e et 28e divisions 12 f 53 c Intérieur 10 f 45 27e et 28e divisions 11 f 40 |
|
3 Idem blanc |
Intérieur 9 f 25 c 27e et 28e divisions 9 f 86 |
9.20 |
4 Idem écarlate |
27e et 28e divisions 9 f 86 c Intérieur 14 f 75 27e et 28e divisions 15 f 73c |
14.60 |
5 Idem Jaune |
27e et 28e divisions 15 f 73 c Intérieur 9 f 90 27e et 28e divisions 10 f 56c |
|
6 Tricot bleu |
6 |
|
7 Cadis bleu Toile à doublure Schakos Boutons gros Boutons petits Pantalons de toile Guêtres de toile Guêtres de coton Guêtres de drap noir Col noir et boucle Sac à peau Giberne et porte giberne Souliers Chemises |
1.60 1.35 9.4 1.8 2.9 0.40 7.50 5 4.50 |
2.26 1.37 7.92 0.36 0.22 En Calabres 2.20, Naples 2 En Calabres 3.9, Naples 3.7 0.60 10.50 Calabres 6.60, 6.10, Naples 5.28 Calabres 5.85, 5, Naples 4.9, 4, 3.96 |
(Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 157 page 329).
Le 1er juillet, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre; Bureau des opérations militaires) au Général de Division Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Pour vous seul
Général
Sa Majesté une charge de vous faire connaître ... que la Calabre doit être gardée par les troupes napolitaines, et qu’à cet effet Sa Majesté le Roi de Naples doit y envoyer une partie de sa garde et 10 à 12000 hommes de ses troupes.
L’intention de l’empereur est, général, que vous occupiez à réunir sans délai entre Naples et Gaète, les troupes qui doivent former votre division ; que l’exécution de cet ordre ne doit éprouver aucun retard ; qu’étant directement sous mes ordres, vous ne devez obéir à Sa Majesté le Roi de Naples, qu’en cas d’attaque de la part de l’ennemi ; que vous devez sentir que la manière dont les troupes étaient traitées à Naples, a contribué à faire prendre cette résolution à Sa majesté ; que les troupes napolitaines augmentant en nombre, elles doivent garder leur pays, et les troupes françaises être tenues en réserve et entretenues.
Je vous invite, général, à vous conformer ponctuellement aux dispositions prescrites par mon instruction du 27 juin, et à m’instruire de toutes les mesures qui auront été prise pour l’exécution des ordres de Sa Majesté à cet égard" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 60 page 131).
Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Je désirerais qu'aussitôt que le 5e bataillon du 22e léger qui est aux îles d'Hyères sera habillé, on pût l'embarquer et le conduire par mer jusqu'à La Spezia ou Livourne d'où il se rendrait à Naples pour rejoindre son régiment. Il manque un chef de bataillon à ce 4e bataillon ; faites-moi connaître où est cet officier. S'il n'y en a point, il faut en nommer un sur-le-champ ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27521).
Toujours le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 6e bataillon du 22e léger qui est à Naples devait aussi recevoir 850 hommes. Faites-moi connaître où en est l'exécution des ordres que j'ai donnés à cet effet ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5732 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27527).
Le 7 juillet 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre), au Général de Division Comte Grenier, commandant en chef le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Pour vous seul
Général, vous trouverez ci-joint les duplicatas dument certifiés des ordres donnés d’après l’intention de l’Empereur pour la dissolution de l’armée de Naples et la formation de corps d’observation sous vos ordres. La volonté formelle de l’empereur est que vous donniez sans le moindre délai, quelle que soit l’opposition du roi de Naples (si toutefois ce prince en apportait) des ordres à tous les français qui sont dans ce royaume et que vous réunissiez les troupes de l’Empereur entre Naples, Capoue et Gaète. Sa Majesté Impériale m’ordonne de vous dire que le roi de Naples parait se livrer aux suggestions des ennemis de la France et qu’elle lui a déjà témoigné combien cette conduite était folle. L’Empereur veut que vous fassiez connaître à tous les français qui sont à Naples et à tous ceux que font partie de la garde même du roi qu’ils sont toujours français ; que l’Empereur les considère comme tels et que par un décret de l’Empire les français sont citoyens de Naples. Vous devez vous concerter avec le ministre de l’Empereur à Naples et seconder ce ministre pour faire sortir le roi de la fausse position dans laquelle il est. L’Empereur me charge de vous mander que si le roi continuait à s’éloigner de ce que lui prescrivent la reconnaissance et ses premiers devoirs il y serait sévèrement rappelé.
Vous devez parler ferme, général ; vous n’est plus sous les ordres du roi de Naples ; vous commandez un corps des troupes de Sa Majesté Impériale. Vous cessez d’être à Naples un subordonné. Vous n’avez d’ordres à recevoir que de la part de l’Empereur et vous devez soutenir son ministre à Naples.
Evitez que toute correspondance importante de vous à moi, passe par des mans napolitaines. Il en doit être de même des estafettes du gouvernement. Il faut que les lettres que vous recevrez de France, aillent en droite ligne dans vos mains. J’écris à ce sujet de la part de l’Empereur au général Miollis qui s’entendra avec vous pour les dispositions à prendre à cet égard" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 53 page 117).
Le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au 22e Régiment d’Infanterie légère : "Ordre au 22e régiment d’être réuni le 30 à Palmi pour en partir le 31 pour Capoue où il recevra de nouveaux ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 17).
Le Général de Division Grenier écrit encore, le 7 juillet 1811, au Général Pacthod : "... D’après les nouvelles dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, que vous recevrez très incessamment des ordres relatifs au 22e d’infanterie légère et à celui de Latour d’Auvergne, ces deux corps doivent être rapprochés de Naples, ainsi que vous-même et tout ce qui tient à votre état-major au service de France, aussitôt que votre division aura été relevée par une division napolitaine. S. M. désire que ce changement ne soit connu qu’au moment où il sera effectué, ainsi je vous prie mon cher général, de m’en faire part en personne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 18).
Le 9 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues Ferrand : "Je vous préviens, monsieur l’inspecteur, que d’après les dispositions de S. M. l’Empereur, les mouvements ci-après ont été ordonnés savoir :
Ordre au 22e régiment d’infanterie légère de partir de Palmi le 31 de ce mois pour se rendre à Capoue où il arrivera le 17 août ...
Au cadre du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère qui se trouve en ce moment à Ischia d’en partir le 12 courant pour arriver à Caserte le 13 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 21).
Le même 9 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Général Pacthod : "Je vous préviens, mon cher général, qu’en vertu d’un décret impérial rendu par S. M. le 24 juin dernier, l’armée de Naples est dissoute et forme un corps d’observation sous mes ordres, composé de 3 brigades dont la première commandée par le général Sénécal, la 2e par le général et la 3e par le général Decouz. Par suite de ces dispositions, les 2 1ers bataillons des 3e et 4e régiment d’infanterie de ligne napolitains et du régiment Royal Corse portés chacun à 900 hommes, ont reçu l’ordre de se rendre dans la Calabre ultérieure pour y relever votre division.
Ils arriveront successivement le 24, 26 et 28 de ce mois à Monteleone.
Les trois compagnies d’artillerie françaises aux ordres des capitaines Prau, Jacquot et Clerjou seront également relevées par des compagnies d’artillerie napolitaines qui arriveront de Monteleone le 26 de ce mois.
Je vous adresse en conséquence cinq ordre de départ ci-joint ... Le 4e pour le 22e régiment d’infanterie légère français qui devra partir de Palmi le 31 de ce mois ...
M. le lieutenant général Manhès a été désigné par S. M. pour commander la division napolitaine qui doit relever celle sous vos ordres ; dès qu’il sera arrivé, et que toutes les troupes napolitaines seront rendues à la destination que je vous ai fait connaitre, vous vous mettrez en marche pour revenir à Naples après avoir donné à tous les officiers d’état-major au service de France, sous inspecteurs au revues, commissaires des guerres, employés des hôpitaux et autres etc. l’ordre de s’y rendre également pour y recevoir une nouvelle destination, en sorte qu’il ne devra rester dans les Calabres aucun officier, administrateur, agent ou employés quelconques au service de France ; l’intention de S. M. l’Empereur étant que les officiers de tous grades, administrateurs et employés à son service qui ne sont point compris dans l’organisation du corps d’armée d’observation se rendent à Rome d’après les ordres qui leur en seront donnés à Naples.
Comme le payeur français de votre division doit également revenir avec vous, vous jugerez surement à propos de lui faire payer aux troupes soit pour solde du pour les masses tous les fonds qu’il peut avoir en caisse attendu qu’il serait inutile qu’il en rapportât ici" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 23).
Le 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Aymé, chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, que je donne ordre au dépôt du régiment d’Isembourg de partir d’Avellino le 20 de ce mois ... Et à celui du 22e d’infanterie légère de partir du même endroit pour se rendre à Ste Marie de Capoue. Il logera le 23 à Nola et le 24 à Ste Marie de Capoue, sa destination ...
Je vous prie, mon cher général, de donner avis de ces dispositions aux autorités qui en doivent connaitre afin que les vivres et les logements soient préparés pour ces passages" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le même 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revues Ferrand : "… Par un paragraphe des instructions particulières de Ministre de la Guerre, M. le Duc de Feltre, S. E. me charge de réclamer de S. M. le Roi de Naples l’habillement fourni aux frais de l’Empereur et 1810 et 1811 au 22e régiment d’infanterie légère, Latour d’Auvergne et d’Isembourg. Veuillez je vous prie me faire connaitre si, pendant ces années, ces régiments n’ont pas perçu la totalité de leurs masses d’habillement du trésor napolitain ; dans ce cas seulement, cette réclamation pourrait avoir lieu puisque les ayant touchés ou la créance en étant reconnue, ils doivent rembourser eux même au trésor impérial les habillements qui leur auraient été fournis ; sans cela, il y aurait double payement pour le trésor napolitain. Donnez-moi sur cet objet les renseignements nécessaires pour me mettre à même de répondre à S. E. le Ministre de la Guerre …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le 14 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "… Le décret de S. M. l’Empereur et Roi porte que la 1ère brigade se composera des 5 bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, et V. E. me le répète dans ses instructions du 27 juin ; je dois lui observer que le 22e n’a en ce moment dans le royaume de Naples que les 3 premiers bataillon, plus le cadre du 6e ; je n’ai point d’avis qu’il doit arriver ici un autre bataillon de ce régiment, et pour le 6e, aucune disposition n’a été faite pour faire arriver les hommes qui doivent le composer ; néanmoins, j’ai du retirer son cadrer de l’ile d’Ischia et le placer à Caserte en attendant l’arrivée du régiment ...
Par un autre paragraphe, elle me dit que les trois régiments qui composent le corps d’observation ont été habillés aux frais de l’Empereur à Naples, et que l’intention de S. M. est que je réclame tous les habillement fournis à ses troupes en 1810 et 1811.
J’ai dû prendre à cet égard quelques renseignements près de l’inspecteur aux revues ; il en résulte que tous ces corps qui ont composé l’armée de Naples, ont du toucher leur masse d’habillement en 1810 et 1811 du trésor napolitain ; les revues établissent leurs créances ; elle ne sont partout acquittées, mais le 22e léger, Isembourg et La Tour d’Auvergne ayant à en réclamer le payement, seront dans le cas de rembourser au trésor de France les fournitures pouvant leur avoir été faites par les ordres de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, j’ai cru devoir soumettre ces observations à V. E. avant de faire d’autres démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 154 page 322).
Le 15 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "… J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de V. M. la dépense présumée pour un mois, telle que la comporte la situation des corps au 1er de ce mois, et non compris un bataillon du 22e et un bataillon de La Tour d’Auvergne portés dans l’organisation du corps d’observation, mais non arrivés dans le royaume …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 157 page 327).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je ne connais pas la situation de mes différentes troupes. Le cadre du 4e bataillon du 22e d'infanterie légère, qui est aux îles d'Hyères, est-il habillé, équipé et en état de partir ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5794 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27677).
Le 19 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "M. le conseiller d’état directeur général des revues, m’informe, M. le colonel que le nommé Krier (Nicolas), natif d’Arlan, département des Forêts, déserteur du 3e régiment de hussards et enrôlé dans votre régiment sous le nom de Beck, a été réclamé près de vous et depuis tenu en prison à la disposition du préfet de ce département. S. E. me charge de donner des ordres pour que ledit Krier soit placé dans un corps français le plus voisin du lieu de sa détention ; je vous invite en conséquence à le faire conduire à Caserte au commandant du 22e d’infanterie légère qui en donnera décharge (ci-joint l’ordre d’incorporation)" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 52).
Le même 19 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du 6e Bataillon du 22e Régiment d’infanterie légère : "Il est ordonné au commandant du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère de recevoir et incorporer dans son bataillon le nommé Krier (Nicolas) natif d’Arlan, département des Forêts et d’en donner récépissé au régiment d’Isembourg.
Le commandant de ce bataillon me donnera avis de l’arrivée de ce soldat et préviendra de son incorporation le Conseiller d’état directeur général de la Conscription et le préfet du département des Forêts" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 52).
Le 21 juillet 1811, le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Division de l’habillement, 1er bureau, 2e subdivision, 1ère section) au Général Grenier à Naples : "M. Le général, Sa Majesté l’Empereur en rendant le décret du 24 juin qui dissout l’armée de Naples et crée celle d’observation de l’Italie méridionale a ordonné qu’on réclamât du gouvernement napolitain les habillements qui ont été fournis en 1810 et 1811 aux corps français et qui dans le cours de ces deux exercices ont été employés dans les états de Naples.
Au terme des traités le gouvernement napolitain devait payer la masse d’habillement des troupes françaises et c’est le payement de cette masse qui a éprouvé un arriéré considérable, qui doit faire l’objet de la demande que le ministre de la guerre vous a chargé de faire à Sa Majesté le Roi de Naples.
J’ai été informé par M. l’inspecteur aux revues des troupes françaises, que Sa Majesté le Roi de Naples avait fait les fonds nécessaires pour payer ce qui était dû à ces troupes, mais il est important de s’assurer si les payements ont été effectués et si les corps français ne sont pas encore créanciers du gouvernement napolitain, car dans ce cas l’intention de Sa Majesté est que ce qui peut être dû soit payé sans délai.
Les corps français et qui ont été à charge du royaume de Naples dans le cours des années 1810 et 1811 sont ceux-ci-après désignés : 10e régiment de ligne, 20e régiment idem, 62e régiment idem, 101e régiment idem, 22e régiment d’infanterie légère, 4e régiment de chasseurs à cheval, 9e régiment idem, régiment d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne, un détachement du 2e régiment d’artillerie à pied.
Je viens d’écrire à M. l’inspecteur aux revues français à Naples pour le charger de vous faire connaître, général, ceux des corps ci-dessus désignés envers lesquels le trésor napolitain peut encore être débiteur.
Je vous prierai lorsque ce renseignement vous aura été produit de faire les instances nécessaires pour que, conformément aux intentions de l’Empereur, tout ce qui sera dû soit payé sans délai.
Je vous serai obligé, général, de me faire connaître le résultat des mesures que vous aurez prises pour l’exécution des ordres de l’Empereur"; en marge : "Je le prie de réclamer auprès du gouvernement napolitain le paiement de ce qu’il peut devoir aux corps français qui ont été à sa charge en 1810 et 1811.
La réclamation a été adressée au Roi le 12 août" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 64 page 139).
Le 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 1er Régiment suisse : "Je vous prie, M. le colonel, de faire conduire le nommé Joseph Grison, de la commune de Roggenbourg, à Caserte au commandant du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère, avec l’ordre d’incorporation ci-joint et d’en demander décharge pour votre régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 64).
Le même 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Directeur général de la Conscription Dumas : "Sur la demande du Ministre de France à Naples, j’ai fait extraire du 1er régiment suisse le nommé Joseph Grison, natif de Roggenbourg, du département du Haut-Rhin, conscrit réfractaire de 1809. Cet homme aurait dû être envoyé au 29e régiment dans lequel il a été classé. Vu l’éloignement du régiment et pour éviter des frais à l’état, je fais incorporer le dit Grison dans le 22e régiment d’infanterie légère et charge le conseil d’administration de ce régiment de vous en rendre compte comme d’en prévenir le préfet du Haut-Rhin" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 64).
Toujours le 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Baron Durand, Ministre de France : "Le nommé Joseph Grison, natif de Roggenbourg, département du Haut-Rhin, conscrit réfractaire de 1807 (sic) que vous m’avez invité à réclamer du 1er régiment suisse, vient d’être mis à ma disposition.
Au lieu de l’envoyer au 29e régiment de ligne, j’ai cru devoir pour éviter des frais à l’état, l’incorporer dans le 22e d’infanterie légère sous mes ordres. J’en ai donné avis au Conseiller d’Etat, Directeur général de la Conscription" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 64).
Par ailleurs, toujours le 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit aussi au Colonel du 22e Régiment : "Je désire, M. le colonel, que vous supprimiez le séjour que votre régiment doit faire le 13 à la Solla, afin d’arriver ledit jour à Eboli et le 14 à Salerne où vous prendrez séjour le 15 afin d’y célébrer avec votre régiment la fête de S. M. l’Empereur et Roi ; vous apporterez à cette cérémonie toute la solennité dont elle est susceptible pour un régiment en marche, et m’en rendrez compte.
Vous donnerez une ½ bouteille de vin par homme en gratification, et vous en prendrez le montant sur la masse générale.
Je ne préviens aucune autorité du changement qui se fera dans ces deux jours de marche ; vous enverrez donc un officier 24 heures à l’avance, pour assurer le logement et les subsistances.
Votre régiment arrivera le 17 dans ses cantonnements qui sont Maddaloni, Caserte, Ste Marie de Capoue et villages environnants ; vous enverrez à l’avance un officier pour le général Sénécal à Ste Marie de Capoue pour en prendre l’état ; je le charge de la reconnaitre, votre régiment sera en colonne sur la route depuis Maddaloni jusqu’à Ste Marie de Capoue inclusivement. En conséquence, votre 1er bataillon sera à Maddaloni et environ, et votre 6e bataillon à Ste Marie de Capoue.
Mon quartier-général sera dès le 6 du courant à Sessa" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 66).
Le 26 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne à l’Adjudant commandant Thomas, Chef d’Etat-major : "… Je vous remets encore ci-joint, l’état des cantonnements que j’ai arrêtés pour le corps d’armée ; en attendant l’arrivée des régiments, je désire que vous parcouriez ceux qui sont destinés au 22e régiment et au régiment de Latour d’Auvergne, je n’ai pu indiquer que les lieux principaux et on ne saurait bien en déterminer l’ensemble qu’en voyant les localités. Vous voudrez donc bien vous rendre sur les différents points y prendre tous les renseignements nécessaires afin que sur votre rapport, je puisse définitivement fixer les établissements. Vous observerez pour règle générale, que les troupes ne devront pas être logées dans les maisons et fermes isolées ; le moindre cantonnement devra contenir une compagnie, avec ses officiers ; là où il n’y aura point de casernement sain, et où on ne pourra pas donner la ½ fourniture propre et en bon état, le soldat sera logé chez l’habitant en évitant toujours de les loger chez les malheureux où ils ne pourraient être qu’extrêmement mal, plein de vermine et à charge.
Vous préviendrez les autorités que je veux que le soldat soit aussi bien que possible mais qu’aussi, la discipline la plus sévère sera maintenue et l’habitant protégé contre toute vexation.
Aussitôt que vous m’aurez rendu compte de votre mission, je vous ferai connaitre les établissements par un ordre du jour et les dispositions d’ordre et de discipline que chacun devra suivre ...
Les deux compagnies d’artillerie, dans tous les cas, devront être à Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 69).
Le 28 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Chef d’Escadron Gentile à Naples : "Il est ordonné au chef d’escadron Gentile, employé à l’état-major du corps d’observation de l’Italie méridionale, de partir demain 29 du courant de Naples avec M. l’adjudant commandant Thomas, chef de l’état-major, pour aller reconnaitre les cantonnements que j’ai assignés au 22e régiment d’infanterie légère et au régiment de Latour d’Auvergne. M. Gentile prendra les ordres de l’adjudant commandant Thomas pour son départ" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 72).
Le 1er août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... J'approuve que les trois compagnies de marche qui sont destinées à recruter le 52e à Gênes soient formées de conscrits de bonne volonté habillés et conduits à Gênes avec des escortes de gendarmerie et toutes les précautions nécessaires. Si ces hommes passent le Var sans qu'il y ait de désertion parmi eux et si le 4e bataillon du 22e léger est bien habillé et bien équipé, s'il a son chef de bataillon, et que les officiers croient qu'il n'y aura pas de désertion, dans ce cas et après la réussite de l'essai fait précédemment, j'approuve que ces 4 bataillons aillent par terre en suivant la corniche jusqu'à Gênes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27915).
Le 1er août 1811 encore, à Saint-Cloud, "Sa Majesté est priée de faire connaître si Elle consent à ce que le sieur Péroud, sergent-major du 22e régiment d'infanterie légère, passe au service du roi de Naples où il a trois frères, ainsi qu'il en a fait la demande" ; "Oui", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5889 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 31 juillet 1811 »).
Le 12 août 1811, le Général de Division Grenier écrit Ministre de la Guerre, à Naples : "En raison de la dissolution de l’armée française de Naples, le dépôt général établi au fort de l’œuf pour recevoir les français sortant des différents hôpitaux du Royaume, est supprimé à dater du 16 de ce mois, et l’officier qui le commande rejoindra son corps.
Je prie en conséquence, V. E. d’ordonner que les commissaires des guerres et commandants d’armes napolitains dirigent sur Sessa les militaires français sortant des hôpitaux et autres voyageant isolément, afin d’être réunis en petits détachements et ensuite dirigés sur Rome.
Ceux de ces hommes appartenant au 22e léger, au 1er régiment suisse et au régiment de Latour d’Auvergne seront dirigés, les premiers sur Sainte-Marie, les seconds sur Pignataro et les troisièmes sur Teano" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 42 page 97).
Le 13 août 1811, le Général de Division Grenier écrit aux Ministres de la Guerre et des Finances du Royaume de Naples : "Le 15 juillet dernier, j’ai eu l’honneur d’adresser à S. M. le Roi des Deux-Siciles, l’état des dépenses présumées par mois, telle que le comportait la situation au 1er de ce mois, des trois régiments et des deux compagnies d’artillerie portés d’abord dans l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, non compris un bataillon du 22e et un de la Tour d’Auvergne, quoique portés dans ladite organisation, mais non arrivés dans le Royaume, et sur lequel état j’ai donné un aperçu des dépenses à faire si les corps étaient au complet.
Par un aperçu S. M. a pu juger des sommes qu’il convenait de faire verser chaque 15 jours à l’avance dans la caisse du payeur, en commençant, dans la dernière quinzaine du mois courant, pour faire les payements au 1er septembre prochain.
Je n’ai pas compris les frais extraordinaires, frais de bureau et autres dépenses non prévues ; j’ai prié S. M. de les fixer pour les officiers généraux, officiers supérieurs et chefs d’administration, d’après l’état nominatif que j’ai également eu l’honneur de remettre à S. M.
Depuis cette époque, le 1er régiment suisse a reçu l’ordre de faire partie du corps d’observation et en augmente la dépense par mois d’environ 60000 frs non compris tout ce qui lui est dû d’arriérés sur les masses.
Jusqu’à ce jour, je n’ai reçu aucune réponse à ces demandes, basées sur les besoins les plus pressants où va se trouver le corps d’observation, puisqu’au 1er juillet, il était dû aux corps qui en font partie le 4e trimestre de 1810 et les 2 premiers trimestres de 1811 pour la masse d’habillement et que, dans ce moment, les caisses sont vides, les masses à découvert et les masses de linges et chaussures employées aux besoins les plus pressants.
Au Ministre de la Guerre. Je vous prie, M. le Ministre, de vouloir bien rappeler au souvenir de S. M. la lettre que j’ai eu l’honneur de lui écrire à ce sujet, afin que les corps, etc.
Au Ministre des Finances. J’ai l’honneur de vous prévenir, M. le Comte, que j’écris une pareille lettre au Ministre de la Guerre et le prie d’obtenir de Sa Majesté une décision afin que les corps soient mis au courant, tant pour la solde que pour les masses jusqu’au 1er septembre, et que dans la dernière quinzaine d’août, l’argent nécessaire pour payer à l’avance la 1ère quinzaine de septembre pour toute espèce de dépense, soit versé dans la caisse du payeur du corps d’observation ; je vous prie de vous entendre avec S. E. le Ministre de la Guerre pour décider S. M. sur les demandes dont il s’agit, attendu l’urgence des circonstances" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 99).
Le 15 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, faites-moi un rapport qui me fasse connaître s'il a été pourvu et par qui à l'habillement de tous les cadres qui ont été à Toulon, à l'île de Ré et à Belle-Ile pour y prendre des conscrits réfractaires ?
Il y a à Toulon le 2e régiment de la Méditerranée qui peut lui-même fournir à cet habillement. Il y a le 22e d'infanterie légère et le 102e qui peuvent également y fournir eux-mêmes ...
En me rendant compte des mesures que vous avez prises, faites-moi connaître quand vous êtes fondé à penser que tous ces cadres seront habillés et équipés" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5996 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28178).
Le 16 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le dépôt du fort Lamalgue complète le 5e bataillon du 22e léger qui restera aux îles d'Hyères ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5999 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28183).
Le 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Comte Dumas, Directeur général de la Conscription : "Conformément à votre lettre du 1er juillet dernier, relative au nommé Krier (Nicolas), natif d’Arlon, département des Forêts, déserteur du 3e régiment de hussards, supposé enrôlé dans le régiment d’Isembourg sous le nom de Beck, je me suis empressé de réclamer cet individu et j’ai en même temps donné l’ordre qu’il fut incorporé dans le 6e bataillon du 22e léger, pour cela je me suis adressé au colonel Stieler, commandant le régiment susdit, qui m’a répondu le 13 du courant qu’ayant consulté le registre de matricule de ce corps, il a été reconnu que le nom Krier ni a jamais existé, mais bien Beck Christophe, né à Christianholen en Norvège, qui ne peut pas être le même hommes réclamé par le préfet du département des Forêts" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 104).
Le 19 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin ... J’ai donné ordre que le 4e bataillon du 22e léger fort de 900 conscrits réfractaires se rendît des îles d’Hyères à La Spezia par terre et continuât sa route par mer pour le royaume de Naples. Chargez la gendarmerie de surveiller la marche de ce bataillon ; faites arrêter les déserteurs et rendez-moi compte de la désertion" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28234).
Le même 19 août, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, aussitôt que le 4e bataillon du 22e léger sera parti des îles d'Hyères pour la Spezia, le 5e bataillon du même régiment, complété à 600 hommes, le remplacera aux îles d'Hyères. Le 4e bataillon continuera sa route des îles d'Hyères pour Rome ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4708 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28238).
De son côté, le même 19 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre des Finances à Naples : "… Il s’en faut, monsieur le Comte, que la solde des corps antérieure au 1er septembre soit au courant. Le régiment d’Isembourg n’a rien touché depuis le 1er juillet, La Tour d’Auvergne depuis le 15 du même mois. Le mois d’août est du tout entier au 22e. Et je crois qu’il en est de même du 1er régiment suisse.
Il est bien instant de donner un fort acompte sur les masses dues au 31 juillet et dont la dette s’augmentera encore d’environ 70000 frs au 31 août. Si V. E. pouvait au moins faire payer le trimestre de 1810 dans le courant de ce mois, les corps auraient les moyens de faire quelques achats et elle aurait le temps de pourvoir au payement de l’exercice de 1811 dans le courant de septembre. J’ai besoin de cette assurance pour faire cesser les réclamations nombreuses qui me parviennent …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 165 page 367).
Le Général de Division Grenier écrit également, toujours le 19 août 1811, au Duc de Feltre : "La fête de S. M. l’Empereur et Roi a été célébrée dans tous les chefs-lieux des cantonnements du corps d’armée, par les généraux, officiers et soldats, avec le plus vif enthousiasme ; le 22e léger a eu séjour le 15 à Salerne et y a été entièrement réuni pour cette solennité ; les compagnies d’artillerie en marche l’ont célébrée à la Folla où je leur avais également fixé un séjour …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 166 page 369).
Le 20 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Sénécal : "Je vous renvoie, mon cher général, les pièces que vous m’avez adressées relativement à l’assassinat commis sur un sergent du 22e léger, par un chirurgien du même corps ; il doit être porté plainte contre lui dans les formes afin de pouvoir le traduire à un conseil de guerre qui prononcera sur son sort ; de pareils faits ne sauraient être excusés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 106).
Le 29 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "La garde du pont du Garigliano et le sergent chargé de la recette du péage commettent journellement des exactions envers les voyageurs et les malheureux habitants du pays ; le 26 de ce mois, ce sergent a porté l’audace jusqu’à exiger une rétribution du Sr Pater, officier du 22e léger, muni d’un feuille de route et conduisant en France un détachement de 48 hommes éclopés et infirmes, que j’envoie au dépôt de ce régiment ; ce détachement n’était point armé, il a été menacé et injurié et forcé de payer six carlins pour le péage des voitures qui servaient à transporter ces malheureux ; l’officier Pater en a exigé un reçu, que je vous envoie ci-joint, mais dont je suppose le nom faux, puisqu’il a eu beaucoup de peine à l’obtenir ; je dois ajouter à ces détails que les malheureux paysans ont été menacés, sous peine d’être saignés, de payer à leur retour encore 8 carlins ; j’ignore ce qui est arrivé, mais le 1er fait du 26 est constant, et j’en demande justice" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 113).
Le 30 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie une lettre d'un de mes officiers d'ordonnance. Je ne puis croire qu'il n'y ait que 400 hommes à l'île de Port-Cros ; si cela était, cette île serait exposée. Donnez l'ordre suivant.
Le bataillon du 22e léger et trois bataillons du régiment de la Méditerranée, formant quatre bataillons, tiendront garnison dans les trois îles, de manière qu'il y ait un bataillon de 1,000 à 800 hommes dans l'île du Levant, deux bataillons de 2,000 à 1,600 hommes dans l'île de Port-Cros, enfin un bataillon dans l'île de Porquerolles.
Un colonel commandera dans l'île du Levant, le général Donnadieu dans l'ile de Port-Cros, et un général de brigade dans l’île de Porquerolles.
Le bataillon destiné à l'île du Levant y descendra avec les pièces de campagne et de siège nécessaires pour faire une batterie qui défende la rade et croise son feu avec celui du cap des Mèdes, avec une escouade de sapeurs, un officier d'artillerie, un officier du génie, un détachement d'une trentaine de canonniers, soit de la marine, soit de la terre, des outils à pionniers et des vivres ; tout cela sous les ordres d'un officier capable.
Le général la Riboisière et les directeurs de l'artillerie et du génie s'y rendront pour tracer les ouvrages ordonnés pour lier l'île du Levant à l'île de Port-Cros et pour que les 800 à 1,000 hommes de la garnison, après avoir défendu l'île, aient là un refuge et puissent recevoir des renforts.
Plusieurs péniches, bateaux de pêche et bâtiments légers doivent se tenir dans le port de Man, afin d'assurer les communications de l'île de Port-Cros avec l'île du Levant.
On augmentera le nombre des pièces de la batterie de Man, soit par des pièces de petit calibre, soit par des pièces qui défendent le côté de terre" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18098 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28430 - Note : la Minute est daté du 29 août 1811).
Le 6 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "L'ennemi ayant évacué la rade d'Hyères, ce sera une nouvelle raison pour le général la Riboisière d'activer la prise de possession de l'île du Levant et la construction des batteries et de la tour que j'ai ordonnées dans cette île.
Je compte que le colonel Donnadieu, qui a le commandement de Port-Cros, aura sous ses ordres le 5e bataillon du 22e léger, complété à 500 hommes par des conscrits réfractaires, et deux bataillons du régiment de la Méditerranée ; ce qui lui fera 2,000 hommes pour la défense de Port-Cros et de l'île du Levant. J'espère qu'il fera travailler avec la plus grande activité pour mettre les batteries en état.
Le général que j'ai nommé à Porquerolles aura un bataillon du régiment de la Méditerranée. Le 4e bataillon du 22e léger suivra sa destination ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18117; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28527).
Le 7 septembre 1811, le Colonel Joseph Charras prend la tête du 22e Léger. Le même jour, 7 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la correspondance du général César Berthier. Répondez à sa lettre du 14 août ...
On pourvoira plus tard au complément du 22e léger. Donnez des ordres au général Berthier en conséquence ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28549).
Le 11 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre: "Monsieur le duc de Feltre, écrivez au Général Miollis que si, pour la levée de la conscription, il avait besoin d'un renfort, il peut s'adresser au Général Grenier qui lui enverra un ou deux bataillons du 22e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28590).
Le 13 septembre, à Compiègne, on présente à l'Empereur la lettre suivante : "Sessa, 3 septembre 1811. Le général comte Grenier au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la Guerre, à Paris.
Les rapports qui ont été faits au général Fressinet, l'ont été par des ignorants qui ont pris des terrassements, de simples mouvements de terre et des déblaiements, pour de grands travaux ou par des malintentionnés qui cherchaient peut-être à provoquer quelque fausse démarche.
Quant à la proposition que j'ai faite d'occuper Gaëte par des troupes françaises, S. M. (le roi de Naples) m'a fait répondre qu'elle l'eût adoptée volontiers si elle avait cru par là remplir les intentions de l'empereur, qu'elle croyait ne pas devoir le faire par les motifs que j'ai annoncés, parce que ce serait reconnaître avoir donné lieu à des soupçons, mais qu'elle était prête à faire tout ce qu'il plaira à S. M. l'empereur d'ordonner". La réponse de Napoléon est la suivante : "Le ministre de la guerre répondra au général Grenier, qu'il me paraît convenable de mettre garnison dans Gaëte pour faire tomber tous ces bruits si ridicules des étrangers. Il lui donnera ordre de mettre dans cette place un bataillon du 22e d'infanterie légère, sans qu'il soit nécessaire que la garnison napolitaine
en sorte, mais il choisira cette place comme casernement et sans en faire une affaire" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1601).
Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Envoyez donc le chef de bataillon marquant au 4e bataillon du 22e d'infanterie légère ; il ne peut pas partir sans son chef ...
Donnez ordre que le 4e bataillon du 22e léger soit embarqué et conduit sur la Spezia, d'où il continuera son mouvement par terre, pour se rendre à Rome. II est nécessaire qu'un bon chef de bataillon soit arrivé, pour le conduire. Avant son départ, on le passera en revue, pour s'assurer s'il est bien armé et bien équipé, et si ses officiers sont présents. Il lui faut surtout un bon adjudant-major. Il serait à souhaiter que ce bataillon pût partir avant le 15 octobre ...
Donnez ordre que le 5e bataillon du 22e léger soit complété à 500 hommes et placé également aux îles d'Hyères. Pour cela, il est nécessaire que les cadres des trois compagnies, qui ont été à Bayonne, soient de retour.
Il y aura donc aux îles d'Hyères
Le 5e bataillon du 22e léger, porté à 500 hommes ...
Ces troupes seront distribuées de la manière suivante ...
A Port-Cros
Le 5e bataillon du 22e. 500 hommes.
Un bataillon de la Méditerranée. 900
Un bataillon du 32e léger. 900 ...
Sur ces 2.300 hommes destinés pour Port-Cros, le général qui commande dans cette île tiendra un bon officier, et 300 hommes présents sous les armes, dans l'île du Levant ...
Et il y aura à Port-Cros, un général de brigade et trois bataillons, présentant un effectif de 2.300 hommes, et un présent sous les armes d'au moins 1.800 hommes, dont 300 hommes seront toujours détachés et présents à l'île du Levant ; et ce, indépendamment de l'artillerie de terre, de marine, etc.
Toutes ces îles seront approvisionnées pour ce nombre d'hommes, pendant trois mois.
Il y aura, comme je l'ai ordonné, un réduit à l'île du Levant, de sorte qu'on puisse aller à son secours de Port-Cros ...
Les dépôts du fort Lamalgue et du lazaret doivent être dissous. Les 3.000 hommes qui s'y trouvent seront employés, sans délai, de la manière suivante :
500 hommes pour le 5e bataillon du 22e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6169 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28639).
Le 14 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne : "Monsieur le duc de Feltre, les états de situation sont faits avec beaucoup d'inexactitude.
Dans ceux du 15 août, divisions militaires, je trouve au corps d'observation du Midi que le 22e d'infanterie légère a son 6e bataillon à Sainte-Marie-de-Capoue, fort de 980 hommes. Cela n'est pas exact ; il n'y a que le cadre. Cependant, cela est bien différent pour les combinaisons militaires. Je trouve que le 22e d'infanterie légère est bien faible qu'est-ce qui l'a ainsi affaibli ? Il doit y avoir eu de la désertion pour entrer dans les troupes du roi de Naples.
Il résulte de cet état de situation que le corps d'observation de l'Italie méridionale serait de 13.400 hommes, dont 4.100 hommes du 22e léger ; pourtant ce régiment n'a que 1.800 hommes à l'armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6176 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28645).
Le 15 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Donnez ordre au général Grenier de mettre un bataillon du 22e dans Gaète pour faire cesser tous ces propos outrageants pour nos armes et pour les Français" (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 923 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28656).
Le lendemain 16 septembre 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Cabinet du Ministre), au Général Grenier : "J’ai mis sous les yeux de l’Empereur votre lettre datée de septembre le 3 du courant. Pour faire tomber tous les bruits ridicules ou étrangers et pour mettre fin à tous les propos outrageants pour nos armes et pour les français, l’Empereur veut que vous mettiez dans Gaète un bataillon du 22e régiment d’infanterie légère sans qu’il soit nécessaire que la garnison napolitaine en sorte. Vous choisirez cette place comme casernement et autant que possible, sans en faire une affaire. L’intention de l’Empereur est toutefois que cette mesure ait lieux et que vous mettiez même dans Gaète deux bataillons français si vous le jugez indispensable. Vous y établirez un commandant français. Accusez moi je vous prie, réception de la présente et faites-moi connaitre ce que vous aurez fait pour l’exécution des ordres de l’Empereur"; une note en marge indique : "Terminé les 28, 29 et 30 septembre" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 84 page 179).
Le 18 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le 5e bataillon du 22e léger, composé de 600 hommes, qui est aux îles d'Hyères, aussitôt qu'il sera habillé et équipé, soit embarqué et transporté à la Spezia ou à Livourne, d'où il sera dirigé sur Rome, pour rester dans cette ville ainsi que le dépôt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28693).
Le 20 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur de transmettre à V. E. l’analyse d’une procédure qui vient d’être instruite et jugée par le 2e conseil de guerre permanent du corps d’observation concernant le sieur Jean-François Mancel, aide chirurgien-major au 22e régiment d’infanterie légère.
V. E. verra que cet officier de santé a été convaincu d’homicide sur la personne d’un sergent du même régiment ; mais acquitté pour le motif de légitime défense.
La mort subite du sergent et les circonstances qui l’ont accompagnée ayant produit dans le régiment une impression fâcheuse que la présence du sieur Mancel ne pourrait que prolonger, je crois devoir prier V. E. de vouloir bien donner une nouvelle destination à cet officier de santé. En effet, il serait aussi désagréable pour lui-même que peu convenable sous tous les rapports qu’il restât dans le 22e régiment d’infanterie légère d’après le malheur qui lui est arrivé.
Persuadé que V. E. appréciera les motifs qui me déterminent à faire cette démarche, j’ai fait donner l’ordre au sieur Mancel de se rendre à Rome pour y attendre les ordres ultérieurs qu’il plaira à V. E. de lui adresser" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 179 page 377).
Le 25 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu le 22 de ce mois la lettre que V. E. m’a fait l’honneur de m’écrire en date du 13 courant pour m’ordonner, ensuite des intentions de S. M. l’Empereur, de tenir à la disposition du général Miollis, un ou deux bataillons du 22e d’infanterie légère ; ce général par sa lettre du 24 de ce mois vient, conformément à cette disposition, de me faire la demande d’un bataillon ; j’ai désigné le 3e comme étant le plus nombreux ; il partira de Sainte-Marie de Capoue fort de 700 hommes présents sous les armes, et arrivera le 28 courant à Sessa, d’où il continuera sa route et arrivera à Rome le 7 octobre prochain ; j’en donne avis au général Miollis. Il est à désirer que ce bataillon ne reste pas trop longtemps éloigné de son régiment qui a besoin d’être réuni après avoir été dispersé pendant quatre ou cinq ans dans les Calabres. Si les circonstances nécessitaient de laisser, après la levée de la conscription, des troupes du corps d’observation dans la 30e division militaire, il serait plus avantageux d’y envoyer tout le régiment d’Isembourg, qui est aujourd’hui bien discipliné, bien tenu et bien administré" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 181 page 382).
Le même 25 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "... Je profite de cette occasion pour vous informer aussi que je fais partir le 28 de ce mois de Ste Marie de Capoue le 3e bataillon du 22e qui, d’après les intentions de S. M. l’Empereur, doit se rendre à Rome pour protéger la levée de la conscription de 1811. Ce bataillon rentrera au corps d’observation aussitôt que son opération sera terminée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 59 page 131).
Toujours le 25 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Général Miollis : "J’ai reçu cette nuit votre lettre du […] par laquelle vous me demandez d’envoyer à Rome un bataillon du 22e régiment d’infanterie légère ; S. E. le Ministre de la Guerre m’avait également fait connaitre par sa lettre du 13 les intentions de l’Empereur et Roi à ce sujet ; pour m’y conformer, j’ai l’honneur de vous prévenir que le 3e bataillon de ce régiment partira de Ste Marie de Capoue le 28 de ce mois, fort de 700 hommes présents sous les armes, et arrivera à Rome le 7 octobre prochain en suivant l’itinéraire ci-joint.
Je désire que ce bataillon ne reste pas trop longtemps éloigné de son régiment, et je vous aurai beaucoup d’obligation de me le renvoyer aussitôt que la levée de la conscription sera terminée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 59 page 131).
Le 26 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant commandant Thomas, à Rome : "J’attendais avec bien de l’impatience de vos nouvelles, mon cher général, d’après ce que vous me dites, je dois attendre la décision du Roi, mais ce ne sera pas au-delà de 24 heures, le bataillon du 22e arrivera après demain à la pointe du jour à Mola, et si d’ici à cette époque, je n’ai pas de nouvelles positives et l’ordre du Roi au Général Carainolo, de laisser entre les troupes françaises, je m’en emparerai de vive force, tout ceci est pour vous seul et pour M. le Baron Durant ; j’ignorais qu’il eut reçu une communication à cet égard.
La lettre du Ministre de la Guerre relative à Gaète perte qu’on l’occupera sans qu’il soit nécessaire que la garnison napolitaine en sorte.
Partez aussitôt que vous connaitrez ce qui aura été décidé à quelque heure que ce soit, je ne dormirai pas avant votre retour ; d’un autre côté, je vais laisser aller les voyageurs qui d’a…matent. Donnez à M. le Baron Durant communication entière de votre mission et de la manière dont je l’ai traitée, je désire que vous puissiez encore le voir ce soir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 59 page 132).
Le 28 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant-commandant Thomas, Chef d’Etat-major du Corps d’observation de l’Italie méridionale, à Sessa : "M. l’adjudant-commandant, S. M. le Roi des Deux Sicile ayant daigné déférer à la demande que je lui ai faite de recevoir dans la place de Gaète un bataillon ou plus de troupes françaises comme casernement, S. M. m’annonçant même qu’une escadre ennemie, forte de 10 frégates, 2 bricks et 2 corvettes étant en vue, et que pouvant lui supposer des intentions contre cette place, elle allait, la garnison actuelle ne se composant que de troupes de nouvelles levées, elle-même me faire formellement la demande d’y placer un bataillon pour y augmenter la surveillance et la tenir en état de défense. Vous voudrez bien donner ordre au 2e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère qui partira demain de Sessa, et à 4 compagnies du 1er bataillon du même régiment, dont 2 d’élite et 2 de fusiliers, qui en partiront le 30, de se rendre à Gaète pour y tenir garnison concurremment avec les troupes napolitaines qui s’y trouvent aujourd’hui, et comme il importe au bien du service d’établir cette troupe à Gaète d’une manière régulière et d’empêcher toute discussion entre les troupes françaises et napolitaine, soit sur le service intérieur de la place, soit sur tout autre objet, vous vous rendrez aujourd’hui à Gaète pour remettre à M. le général Caracciolo les ordres de S. M. le Roi des Deux-Siciles relatifs à l’entrée des troupes françaises dans cette place ; vous vous concerterez avec lui pour le logement de ces troupes et l’inviterez à faire mettre à votre disposition la caserne la plus rapprochée du front de terre et assez vaste pour contenir au moins mille hommes ; vous vous assurerez du bon état de ce casernement et de l’existence de 500 demi-fournitures pour le nombre d’hommes à loger, afin que la remise en soit faite aux troupes ainsi que des objets de casernement, au moment de leur arrivée conformément aux règlements en vigueur. L’objet de l’établissement terminé, vous reconnaitrez vous-même les postes que devront occuper les troupes françaises et qui doivent principalement être les postes d’honneurs tels que la place d’arme, la porte d’entrée et la porte de la marine, ainsi que les postes militaires dépendant des casernes occupées par nos troupes ; vous les désignerez au général Caracciolo, en le prévenant que l’établissement de ces postes étant autant pour le service intérieur de police des troupes françaises, que pour concourir à la surveillance à établir dans une place de guerre, il est le maitre d’y conserver également les poste qu’il peut y avoir et même d’en établir d’autres, pourvu que chaque corps aie son corps de garde affecté, vu que ces établissements ne changent rien à son service, et ses rapports habituels dans lesquels les troupes françaises ne s’immisceront pas. Ces dispositions une fois convenues et arrêtées, vous donnerez des instructions en conséquence au commandant des troupes françaises et lui ordonnerez :
1° de s’assurer du bon état du casernement qui lui sera remis et d’en faire constater l’état par procès-verbal, comme des demi-fournitures qui lui seront livrées pour le couchage de la troupe.
2° d’établir les postes désignés ci-dessus ou que vous indiquerez ; d’avoir un officier de garde au poste de la place d’armes qui recevra tous les jours les rapports des autres postes et qui les transmettra au capitaine de jour et de poste du bataillon qui sera dans la place, enfin d’en adresser ensuite lui-même le rapport général tous les jours à midi, et plus souvent si les circonstances l’exigent, à son général de brigade qui sera établi à Borgo di Gaète ou Castellone (ces rapports porteront particulièrement sur les mouvements de troupes, entrées ou sorties de la place, apparitions de l’ennemi, sureté et tranquillité publique).
3° de donner les consignes voulues par les règlements et de les faire exécuter en faisant faire des visites de poste et surveiller le service de l’hôpital pour les troupes françaises.
4° de concourir au maintien de la tranquillité publique et d’éviter toute querelle, s’il s’en élevait et que des hommes fussent arrêtés par des postes, ils seront renvoyés de suite par devant leur autorité avec les motifs écrits de leur arrestation. Le commandant des troupes françaises devra à cet égard parfaitement s’entendre avec le commandant des troupes napolitaines, puisque de leur accord dépend la tranquillité intérieure de la place.
5° le mot d’ordre sera donné tous les jours à l’heure fixée par les règlements. Il ne devra jamais être que pour 24 heures. On déterminera les rues que parcourront les patrouilles françaises afin d’éviter la confusion qui naitrait de la différence des mots d’ordre si les patrouilles des deux nations se rencontraient, à moins que l’on ne veuille adopter qu’un seul mot d’ordre, qui alors serait celui français.
6° les postes rendront les honneurs voulus par les règlements à ceux qui y ont droit, on présentera les armes et portera les armes etc.
7° toutes les fois que les troupes françaises et les troupes napolitaines prendront les armes au même moment, les troupes françaises prendront la droite, auront le pas et le poste d’honneur et il en sera de même lorsqu’elles se rencontreront.
8° le service des troupes françaises étant indépendant du service ordinaire de la place, le commandant français n’aura de rapport à faire qu’à son général de brigade, par suite ne devra s’immiscer en rien et n’aura de relations pour le service de la place fait par les troupes napolitaines, que dans les cas prévus ci-dessus et d’autre part lorsqu’il s’agira du maintien de l’ordre et de la bonne harmonie.
9° les dispositions voulues par les présentes et que vous ordonnerez au commandant français seront maintenues par le général commandant la brigade, tant que des circonstances particulières que je ne saurais prévoir le permettront, M. le général Sénécal recevra en conséquence l’ordre de voir souvent les troupes dans Gaète et de me rendre compte journellement des rapports qui lui seront faits.
Je vous préviens que j’ai désigné M. le major Veyssière commandant aujourd’hui le 22e régiment d’infanterie légère comme commandant supérieur des troupes françaises à Gaète, c’est en conséquence à lui que vous devez adresser les instructions dont il est fait mention dans la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 183 page 385).
Le même 28 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je reçois l’instant la lettre de V. M. en date de ce jour. Je m’empresse d’y répondre.
Par les instructions que le Ministre de la Guerre m’a adressées avec le décret d’organisation du corps d’observation, le général Le Sénécal est placé comme commandant la 1ère brigade, composée du 22e régiment d’infanterie légère. Je désire déférer, autant qu’il dépend de moi, à la proposition que V. M. daigna me faire et si elle veut confier à ce général le commandement telle qu’elle le propose pour le général Lanchantin, je pourrai prendre sur moi d’y accéder provisoirement en attendant que le Ministre de la Guerre, à qui j’en rendrai compte, ait pris sur cette proposition les ordres de S. M. l’Empereur et roi.
S. M. convient que je ne peux pas ôter au général Le Sénécal le commandement d’une troupe qui lui a été confiée en vertu des ordres du Ministre de la Guerre. Je suis d’ailleurs convaincu que V. M. n’aurait pas à se plaindre de lui ; dans tous les cas en plaçant aujourd’hui le général Le Sénécal à Gaète, il pourrait être remplacé dans quelque temps par le général Lanchantin d’après les ordres de l’Empereur que V. M. pourrait provoquer ou que je demanderai moi-même si elle désirait" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 185 page 389).
Le 28 septembre 1811 encore, le Général de Division Grenier écrit également au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai eu l’honneur d’informer V. E. hier 27, que S. M. le Roi de Naples avaient adhéré à la demande de recevoir des troupes françaises à Gaète, et je lui annonçais qu’aussitôt le retour de mon chef d’état-major, j’aurais celui de lui faire connaître le nombre de troupes qui y entreraient et le jour de leur entrée. L’adjudant commandant Thomas étant revenu ce matin m’a apporté une autre lettre du Roi qui confirme la 1ère mais en d’autres termes. J’ai l’honneur d’en joindre ici copie et prévenir V. E. que le 2e bataillon du 22e d’infanterie légère entrera demain à midi à Gaète. Ce bataillon n’étant que de 550 hommes présents sous les armes, ayant dirigé le plus fort sur Rome, j’ai cru devoir l’augmenter de 4 compagnies du 1er bataillon, ce qui portera la force totale des troupes françaises à Gaète à environ 900 hommes ; ces 4 dernières compagnies venant de Maddaloni ne pourront se réunir au 2e bataillon qu’après-demain 30 et arriveront également à Gaète à midi. J’ai donné le commandement de ces troupes à M. le Major Veyssière du même régiment. V. E. trouvera ci-joint copie de mes instructions à l’adjudant commandant Thomas sur lesquelles cet officier supérieur basera celles à donner à M. le Major Veyssière. Elles ne répondent pas du tout aux dispositions que désirait S. M. le Roi de Naples et qu’Elle avait chargé son aide de camp, le général Millet, de me communiquer. Ces dispositions réduisaient les troupes françaises à une existence passive qui ne pouvait convenir à nos armes. J’ai cru devoir fixer le mode de service ; j’ai communiqué à M. le général Millet les instructions données sur le mode de service à établir pour les troupes françaises et les relations qu’elles pourraient avoir avec les autorités napolitaines, en le prévenant que je ne pourrais en aucune manière m’en départir ; que j’en rendais compte à V. E. pour prendre les ordres ultérieurs de l’Empereur. Il paraît que le général Millet a fait connaître mes intentions au Roi, ce qui a déterminé S. M. à m’envoyer par courrier extraordinaire la lettre dont je joins encore copie sous le n°2. Comme V. E., en ordonnant de choisir Gaète pour casernement sans que pour cela la troupe napolitaine en sorte et d’y établir un commandant français, ne me dit pas qu’il sera chargé du commandement supérieur de la place, qu’il s’emparera des magasins, munitions, établissements, ce qui le mettait nécessairement en relation avec le gouvernement napolitain, j’avais fixé ses attributions seulement pour les troupes françaises et déterminé ses relations avec l’autorité militaire napolitaine ; la proposition que le Roi vient de faire par la lettre jointe m’a paru tellement importante et avantageuse, puisqu’elle me rendrait maitre de Gaète sous tous les rapports et qu’elle ne change rien aux dispositions que j’avais ordonnées pour les troupes françaises, que je n’ai pas hésité un instant à accéder provisoirement à la proposition du Roi en attendant que V. E. puisse à ce sujet prendre les ordres de l’Empereur ; mais comme les troupes qui entrent à Gaète appartiennent au 22e d’infanterie légère et font partie de la 1ère brigade, que le commandement en est confié, d’après les dispositions de la lettre de V. E. en date du 27 juin dernier, à M. le général de brigade Le Sénécal, je n’ai pas cru devoir me permettre de lui retirer ce commandement pour le donner au général Lanchantin que le Roi de Naples demande ; j’ai donc proposé à S. M. le général Le Sénécal en attendant que j’en ai référé à V. E. et que j’en reçoive l’ordre d’y placer le général Lanchantin.
Du 27 à l’instant, je reçois la lettre du Roi, il persiste à désirer que le général Lanchantin aie le commandement de Gaète ; j’ai cru ne pouvoir y déférer par les raisons déjà indiquées, j’attendrai donc les ordres de V. E. et laisserait les choses telles qu’elles sont établies dans mon instruction à M. l’adjudant commandant Thomas" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 185 page 389).
Puis, le même 28 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Roi de Naples : "… Devant, conformément à la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre, établir à Gaète un commandant français, j’ai désigné le major commandant dans ce moment le 22e régiment d’infanterie légère ; il recevra comme commandant supérieur les différents rapports des troupes françaises et les fera parvenir à son général de brigade à Borgo di Gaète. Il communiquera avec M. le général Caracciolo et se concertera avec lui pour tous les objets de service qui exigeront réciprocité et un commun accord …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 186 page 391).
Le 30 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "Comme j’ai eu l’honneur de l’annoncer à votre majesté, les troupes françaises qui occupent Gaète faisant partie de la 1ère brigade, ce qui restait du 22e régiment à Maddaloni et Caserte a dû nécessairement suivre le mouvement et venir s’établir à Borgo di Gaète pour être réuni, le général de brigade Le Sénécal a donc du marcher avec sa brigade et est établi de sa personne à Borgo di Gaète, et je ne pouvais en conséquence mettre cette troupe sous les ordres du général Lanchantin sans jeter de la défaveur sur le général Le Sénécal. Tels ont été, Sir, mes motifs, V. M. n’ayant pas cru devoir les admettre, les troupes françaises établies à Gaète suivront les dispositions que je leur ai prescrites, et dont je donne connaissance à V. M. par ma lettre du 28, jusqu’à ce que S. E. le ministre de la guerre, à la connaissance duquel je porte la demande de V. M. relativement au général Lanchantin, m’ait fait connaître la décision de S. M. l’Empereur et Roi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 187 page 394).
Le même 30 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que les 4 compagnies du 1er bataillon du 22e régiment d’infanterie légère se sont réunies aujourd’hui à Gaète au 2e bataillon de ce régiment qui y est entrée hier ; ainsi l’objet de la lettre de V. E. du 16 de ce mois (l’occupation de Gaète) est rempli …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 188 page 395).
Le 1er octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "… le payeur m’annonce encore qu’il a reçu une somme de 16000 D (70000 frs environ) applicables à l’arriéré antérieur au 1er octobre 1808 et que l’on prend des dispositions pour faire incessamment un autre versement de 31000 D (145000 frs environ) faisant alors avec celle de 70000 frs 215000 frs, dont 59000 frs reviennent au 22e régiment d’infanterie légère, 24000 au 1er régiment Suisse et 22000 frs au régiment d’Isembourg ; Le surplus est assigné à des corps sortis du royaume ou à des officiers sans troupes. Si l’on obtient la prompte exécution de ces différentes mesures, les corps seront bien soulagés et mis à même de subvenir à leurs besoins ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 189 page 397).
Le 8 octobre 1811, le Général de Division Grenier adresse une Circulaire d’inspection général au 22e Léger : "MM., j’ai l’honneur de vous prévenir, qu’étant ensuite des dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, transmises par S. E. le Ministre de la Guerre, chargé de l’inspection générale du régiment que vous administrez, je compte procéder incessamment à cette inspection ; afin de me mettre à même de pouvoir rendre un compte exact de la situation du personnel, et de l’administration qui vous est confiée, vous voudrez bien faire préparer les différents états que vous aurez à me fournir, savoir.
La situation du corps à l’effectif et au présent sous les armes.
La situation de la caisse au 1er janvier 1811 et un aperçu de sa situation au moment de la revue.
La situation des différentes masses et le tableau de la masse de linge et de chaussure.
La situation de l’habillement au 1er janvier 1811 et son aperçu au moment de la revue.
La situation de l’équipement et enfin celle de l’armement.
L’objet de l’inspection étant encore de débarrasser les régiments des hommes que leurs infirmités rendent incapables de continuer leurs services, vous ferez préparer les états de ceux qui sont dans le cas prévu en les divisant comme ci-après.
1° les hommes susceptibles de la réforme simple.
2° ceux qui ont droit à la solde de retraite.
3° ceux admissibles dans les bataillons de vétérans.
Nota leur taille devra être indiquée sur les mémoires de proposition, et ils seront avertis qu’ils ne doivent plus jouir de la faculté d’opter entre la vétérance et la réforme.
4° ceux qui sont dans le cas d’être admis à l’hôtel des invalides.
5° ceux qui montrant de la mauvaise volonté pour le service, ou cherchant à s’y soustraire en se mutilant, doivent être envoyés aux compagnies de pionniers.
6° ceux qui étant conscrits, ou suppléants de conscrits, sont arrivés au corps avec des infirmités qui nécessitent leur réforme.
7° ceux qui se sont enrôlés ayant des infirmités qui les rendent impropres au service.
8° enfin ceux qui par la nature de leurs infirmités, ne peuvent pas servir dans la ligne, mais que l’on peut employer dans les compagnies d’infirmiers qui toutefois ne doit être donnée qu’aux hommes qui n’ont pas fait la guerre.
Tous ces états seront nominatifs et séparés pour chaque classe, ils seront fait en double expédition pour chaque nature de proposition et seront appuyés des certificats des officiers de santé et des mémoires de proposition double en bonne forme ; ceux pour la solde de retraite devront indiquer d’une manière précise le département et la commune que les proposés auront choisi pour leur domicile.
Si parmi les militaires qui, par suite de l’inspection, sont dans le cas de quitter le corps, il en est qui soient susceptibles d’obtenir des emplois, il en sera dressé un état séparé indiquant leurs services, les motifs de leur sortie du corps, et le genre d’emplois auxquels ils sont propres, ou se conformer à cet égard aux dispositions du décret du 8 mars dernier.
Vous me présenterez encore MM. l’état des militaires de votre régiment qui ont obtenu la décoration de la légion d’honneur, l’état de ceux qui peuvent y avoir des droits en les faisant connaitre.
L’état de 4 sous-officiers les plus susceptibles d’avancement et enfin l’état des enfants de troupes admis à la ½ solde.
M. le colonel du régiment me remettra aussi le contrôle de MM. les officiers et me fera connaitre tous les emplois vacants pour chaque grade.
Si la comptabilité du régiment est en règle et arrêtée par l’inspecteur aux revues au 1er janvier 1811, je l’arrêterai définitivement jusqu’à cette époque et je me ferai rendre compte par aperçu de l’exercice courant.
Je désire, MM., trouver toutes les parties de votre administration, bien établies et conformes aux réglements ; il me sera très agréable de n’avoir que des comptes avantageux à rendre sur votre gestion.
Je dois vous prévenir encore qu’au moment de la revue, tous les hommes doivent être sous les armes ; chaque commandant me présentera la feuille d’appel de sa compagnie qui devra faire connaitre les hommes aux hôpitaux, seule absence légitime ; le régiment ne devra avoir personne de service au moment de la revue ; à la fin de ce contrôle nominatif, on établira la récapitulation et la balance de la perte et du gain de la compagnie depuis la dernière revue d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 62 page 138).
Le 9 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au commandant du 22e Léger : "Je vous adresse monsieur le major, la lettre que j’ai cru devoir écrire au conseil d’administration du 22e régiment d’infanterie légère pour le mettre à même de préparer les matériaux qui me seront nécessaire à l’inspection du régiment, et que je compte commencer du 20 au 21 du courant. Vous remarquerez par les instructions que contient ladite lettre, que vous êtes chargé de me remettre le contrôle nominatif des officiers. Il me reste à y ajouter que vous avez à me donner consciencieusement sur chaque officier du régiment que vous commandez, des notes sur sa moralité, ses talents, son instruction et ses qualités militaires. Je ne puis trop vous recommander la plus grande attention dans la rédaction de ces notes puisqu’elles influeront beaucoup sur l’opinion que je mettrai dans mon rapport sur chacun d’eux, à S. E. le Ministre de la Guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 140).
Le 11 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Borgo di Gaète : "Je vous préviens, mon cher général, que je passerai la revue d’inspection du 22e Régiment d’infanterie légère du 20 au 21 courant. J’adresse au conseil d’administration et au major commandant le régiment les instructions nécessaires pour faire préparer les états des hommes à réformer et autres qui sont susceptibles de quitter le régiment. Je vous prie de recommander au major de tout disposer conformément à ces instructions que je vous renvoie ci-joint avec prière de les faire remettre de suite" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141).
Le 12 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Par son rapport du 11 courant, le général Sénécal me rend compte que l’ennemi a toujours 3 frégates en croisière et envoie qu’il n’a encore fait aucune tentative sur l’ile de Conza.
Une embarcation des frégates a pris le 10 quelques pêcheurs et les a renvoyés après leur avoir demandé si le 22e d’infanterie légère était dans Gaète.
Les rapports de cette place annoncent la meilleure harmonie entre les troupes françaises et napolitaines et la plus grande déférence de la part des autorités civiles et militaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 page 400).
Le même 12 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, une lettre du conseil d’administration du 22e régiment d’infanterie légère, renfermant l’état des officiers de ce régiment pour lesquels ce conseil d’administration réclame les bontés de S. M. Veuillez je vous prie mettre cet état sous les yeux du Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 142).
Toujours le 12 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Conseil d’administration du 22e d’infanterie légère, à Gaète : "Conformément au désir de votre lettre du 28 septembre dernier, j’ai adressé au Ministre de la Guerre du Royaume l’état des officiers du 22e régiment qui y était joint, et pour lesquels vous réclamez la gratification accordée aux officiers d’autres régiments sortis du Royaume. J’ai prié le Ministre de mettre votre demande sous les yeux du Roi. Je dois cependant vous observer que je crains dans ce moment au refus de S. M. parce que le régiment n’a pas l’ordre de sortir du Royaume et parce que vous avez compris sur cet état des officiers et des chirurgiens qui ne faisaient pas partie du régiment à l’époque où il était sous les ordres du Roi, et qui, par conséquent, n’ont aucun droit à la gratification demandée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 142).
Le 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Borgo di Gaète : J’arriverai, mon cher général, à Borgo di Gaète le 20 vers les 4 ou 5 heures du soir. Si je peux avoir une chambre ou deux dans ce bourg, cela me conviendra beaucoup ; mais comme vous êtes étroitement logé, je ne veux pas que ce soit chez vous ; je ne veux pas non plus loger dans la place pour plusieurs raisons, et si je ne peux être logé à Borgo, je logerai chez le général Fressinet à Castellone où je ne comptais loger que pour la revue d’Isembourg. Ayez donc la complaisance de me faire prévenir à Mola di Gaète avant que je ne descende de voiture.
Dans tous les cas, je recevrai la visite de corps des officiers du 22e à Borgo di Gaète, si ce n’est dans un logement à moi, ce sera chez vous, la course pour eux à Castellone serait trop longue.
Du moment de mon arrivée, l’inspection est censée commencer et dès lors, les officiers du 22e sont tous de service et doivent rester en grande tenue, hausse-col et baudriers jusqu’au moment où l’inspection sera terminée. Dites au général Fressinet que le régiment d’Isembourg ne soit pas bougé avant que je n’annonce le jour fixé de son inspection. Lors même que je logerai chez lui pendant l’inspection du 22e.
Vous donnerez les ordres pour les dispositions suivantes au commandant du 22e.
La visite de corps le 20 au soir.
La revue générale le 21 à 8 heures du matin.
Aucun homme ne devra y manquer. Vous demanderez que le service soit relevé à 2 heures après-midi , je verrai sur le même terrain :
Les hommes à réformer, à proposer pour la retraite, les vétérans et les invalides.
Les conscrits arrivés au régiment en 1810.
Les hommes incorporés par ordre supérieur en 1810 et 1811.
L’école de peloton, à laquelle doivent assister tous les officiers et sous-officiers du régiment.
Le 22 à 8 heures du matin, tout le régiment sac sur le dos, chaque soldat muni de son livret et les registre de compagnies à chaque compagnie. A une heure, les officiers du régiment réunis chez moi ou chez vous. A 4 heure, l’école de bataillon. Il sera formé un bataillon de 20 fusiliers par peloton. Les officiers qui ne seront pas dans les rangs se trouveront néanmoins sur le terrain.
Le 23 à 7 heures du matin, je me rendrai au conseil d’administration ; à 11 heures, je recevrai la visite du corps, et ensuite départ.
Je fixerai au général Fressinet les jours et les heures pour Isembourg pendant mon séjour près du 22e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 66 page 146).
Encore le 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, Sous-inspecteur du Corps d’armée d’observation, à Sessa : "Par ma lettre du 23 juillet dernier, monsieur l’inspecteur, j’ai demandé à votre prédécesseur de me faire connaitre d’une manière claire et précise l’état d’habillement, armement et équipement des corps composant le corps d’observation de l’Italie méridionale, de s’assurer particulièrement des remplacements qui ont eu lieu en 1810, comment et par quels moyens ils ont eu lieu et enfin, s’ils ont réellement été faits. Vous avez en quelque sort rempli ces dispositions pour les régiments (22e d’infanterie légère) et Isembourg, et quoique votre travail sous plusieurs rapports soit satisfaisant, il laisse sous d’autres encore beaucoup à désirer. Par exemple, vous ne parlez de l’habillement que superficiellement et je désire en connaitre tous les détails ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 147).
Le 26 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Rotterdam, au Duc de Feltre : "Le 4e bataillon du 22e régiment d'infanterie légère a débarqué à la Spezzia le 14 de ce mois. Donnez ordre que, de Rome, il rejoigne son régiment. Vous chargerez le général Grenier de faire faire le tiercement de ce bataillon, c.-à-d., de faire répartir les officiers, sous-officiers et soldats également dans les quatre bataillons, de manière qu'ils soient parfaitement égaux" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4787; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6298 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28927 - à noter que la Minute indique le 3e Bataillon).
Le 28 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Borgo di Gaète : "Je vous envoie ci-joint, mon cher général, le résumé de mes observations sur le 22e régiment d’infanterie légère, et l’ordre que je crois devoir en conséquence donner au conseil d’administration et au commandant de ce régiment. Veuillez, je vous prie, le lui remettre et tenir la main à son exécution ; ces deux pièces sont conformes à celles que j’adresse pour l’inspection de ce régiment à S. E. le Ministre de la Guerre ; vous ferez remarquer au commandant, que je n’ai pas, à l’art. tenue, voulu faire connaitre que MM. les officiers étaient sans hausse-col et sans baudriers, comme je n’ai rien dit aussi de leurs vestes de coton avec le pantalon de drap ; j’ai lieu de de croire que d’ici à trois mois, ils seront pourvus de tout ce qui leur est nécessaire pour être un jour de revue en stricte uniforme. Je n’ai pas parlé non plus de la tenue des sous-officiers, qui était fort négligée. Je vous la recommande, aussi bien que celle de la musique, qui est détestable" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 69 page 151).
Le 2 novembre 1811 (cette lettre est partie le 10), le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. le travail relatif à la revue d’inspection du 22e régiment d’infanterie légère que j’ai passé les 20, 21 et 22 octobre dernier. Ce travail se compose :
1° de l’état de 9 hommes que j’ai jugés susceptibles de la réforme simple.
2° de celui de 3 hommes proposés pour la retraite.
3° de celui de 15 idem proposés pour les vétérans.
4° de celui d’un homme proposé pour les invalides.
Et 5° de celui d’un homme à envoyer à une compagnie d’infirmiers.
A l’appui des états pour la retraite, les vétérans et les invalides, V. E. trouvera les mémoires de proposition et les certificats de contre-visite.
Le dépôt du régiment recevant les conscrits qui lui sont destinés, le travail de la revue ne présente aucun état pour les 5e, 6e et 7e classes, qui comprennent les conscrits, suppléants de conscrits et enrôlés volontaires.
Parmi les hommes proposés pour la retraire, aucun ne m’a paru susceptible d’obtenir un emploi, d’après les dispositions du décret du 8 mars dernier.
J’ai ajouté à ce travail sous les n°s 6e le contrôle de MM. les officiers avec des notes sur leur moralité, leurs talents, etc.
7° l’état des légionnaires existant aux bataillons de guerre.
8° plus l’état de 4 sous-officiers qui, par leur conduite, méritent de l’avancement.
Je prie V. E. de fixer son attention sur les notes de MM. les officiers, ils sont par leurs services, leur zèle et leur dévouement, digne de la bienveillance de S. M. l’Empereur ; on a demandé pour eux de l’avancement et la décoration de la légion d’honneur (nota ce régiment a besoin d’émulation, il est à remarquer qu’il a fait toutes les campagnes d’Egypte, qu’il a peu de légionnaires, et que les officiers n’ont pas obtenu d’avancement, quoique très anciens et plusieurs très méritants).
V. E. verra par le résumé de mes observations et les ordres que j’ai laissé en conséquence au conseil d’administration, que conformément à sa lettre du 25 septembre dernier, je me suis également occupé de d’administration de ce corps et de sa comptabilité, tant en matières qu’en deniers. Je l’ai arrêtée définitivement jusqu’au 1er janvier 1811, et j’ai par apperçu celle de l’exercice courant. Je ne peux que rendre un témoignage avantageux de la bonne administration de ce régiment, qui sera parfaitement en état et se trouvera avoir des avances lorsque le gouvernement napolitain se sera libéré envers lui et aura fait payer tout ce qui lui est dû d’arriéré, tant sur la solde que sur les masses.
Votre Excellence trouvera ci-joint sous les n°s 9° la situation des finances à l’époque de la révue.
10° celle de l’habillement et équipement.
11° et celle de l’armement.
Sous le n° 12° un état particulier des effets d’équipement que j’ai jugé hors de service et pour lesquels j’estime que le conseil d’administration doit être autorisé à faire le remplacement ; j’en ferai la demande à S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre en lui adressant pareil état.
Par la situation de l’armement et l’état joint sous le n° 13°, Votre Excellence remarquera qu’il manque à ce régiment, depuis la formation du 6e bataillon, au complément de l’armement à l’effectif, 279 sabres ; je la prie d’ordonner que ces sabres lui soient fournis aux arsenaux de l’Empire ou d’autoriser le conseil d’administration à en faire l’acquisition.
Le capitaine Besson, proposé dans le contrôle des officiers pour la décoration de la légion d’honneur, m’a présenté à cet effet une demande particulière adressée à S. M. l’Empereur, j’ai l’honneur de la joindre sous le n° 14°.
Et enfin, pour clore le travail de la revue d’inspection, je joins sous le n° 15° la situation du régiment au 22 octobre, observant à V. E. que je n’y ai pas compris le 3e bataillon disséminé dans le département du Trasimène.
J’ai renvoyé dans leurs foyers les 3 hommes proposés pour la solde de retraite et les 9 hommes réformés, ceux proposés pour les invalides, les vétérans, et celui pour les infirmiers attendront au corps la décision ultérieure de Votre Excellence.
J’adresse en même temps à S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, le double de la situation des finances, des états d’habillement et situations des magasins de ce régiment, ainsi qu’un extrait de mes observations sur son administration et des ordres donnés en conséquence ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 194 page 407).
Le 5 novembre 1811 (la lettre est partie le 26), le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris, pour l'informer qu'après avoir "passé la revue d’inspection du 2e régiment étranger (Isembourg) les 23, 24 et 25 octobre dernier", il lui annonce l'envoi d'un "état de 10 hommes reconnus français et enrôlés indécemment dans ce régiment, le nombre de français étant au complet" et rajoute "J’ai fait incorporer ces 10 hommes dans le 22e d’infanterie légère" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 196 page 412).
Le 6 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Major du 22e Régiment d’infanterie légère : "M. le major, vous voudrez bien envoyer à Sessa le quartier-maître et le capitaine d’habillement du 22e et cela dans la journée de demain, afin de vérifier avec moi des erreurs que j’ai cru remarquer dans le travail que vous m’avez remis sur l’habillement de ce corps. Ces officiers apporteront en même temps une situation exacte de l’habillement sur le corps des hommes au moment de la revue, de celui confectionné en magasin et de ce qui reste d’étoffes à confectionner, dans la colonne des observations me dire à quelle époque les remplacements sont dus ; j’ai besoins aussi de quelques explications sur l’armement, ces erreurs retardent l’envoi que je dois faire du travail d’inspection de votre régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Le 9 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu hier 8 la lettre de V. E. en date du 31 octobre, relative à l’arrivée prochaine du 4e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère et des mesures à prendre pour répartir ce bataillon par nombre égal entre les 1er, 2e et 3e du même régiment pour en former 4 bataillons égaux en anciens et nouveaux soldats. J’ai l’honneur d’observer à V. E. que le 3e bataillon de ce régiment a été envoyé dans les 1er jours d’octobre, en suite de vos ordres, à Rome d’où il a été réparti et entièrement disséminé dans le département du Trasimène pour faciliter la levée de la conscription et donner la chasse aux brigands qui infestent ce pays. Il est donc impossible de comprendre pour le moment le 3e bataillon dans ce travail, sans craindre de voir déserter tous les hommes qui lui seraient envoyés du 4e bataillon et qu’il faudrait diriger partiellement sur 10 ou 12 cantonnements éloignes les uns des autres, à moins que le 3e bataillon n’aie reçu l’ordre de venir rejoindre son régiment et de rentrer au corps d’observation, ce que j’ignore. Je me bornerai en conséquence à faire préparer le travail pour les quatre bataillons sur le papier et à organiser les 1er, 2e et 4e bataillons selon les dispositions générales et de conserver en subsistance dans ces bataillons les hommes du 4e actuel destinés pour le 3e et ce jusqu’à son retour au régiment. J’aurai l’honneur de rendre compte de ce travail à V. E. aussitôt qu’il sera terminé en lui adressant en même temps les états (remplis) qu’Elle m’a envoyés" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 193 page 405).
Toujours le 9 novembre 1811 (partie le 10), le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. différents pièces concernant la revue d’inspection du 22e régiment d’infanterie légère que j’ai passé les 20, 21 et 22 octobre dernier. Ces pièces se composent, savoir :
1° de l’extrait du résumé de la revue d’inspection de ce corps, relativement à son habillement et autres parties de son administration.
2° de l’extrait des ordres que j’ai laissés en conséquence au conseil d’administration.
3° de la situation des finances à l’époque de la revue.
4° celle de l’habillement et équipement.
5° et d’un état particulier des effets d’équipement que j’ai jugés hors de service et que je prie V. E. d’autoriser le conseil d’administration à faire remplacer, d’autant plus qu’il n’a été fait aucun remplacement dans ce corps depuis plus de six ans, et que sa masse générale est en bon état.
Je joins encore à la présente sous le n° 6° une demande de madame Obrion, veuve Henry chirurgien-major au 22e régiment d’infanterie légère. Je prie V. E. de vouloir bien la soumettre à S. M. l’Empereur et Roi et l’appuyer de votre protection, le décès de M. Henry laisse sa malheureuse veuve, avec un enfant, sans moyens d’existence et je pense que la bienfaisance qu’elle réclame de S. M. est juste puisque son époux est mort à Consenza, étant en activité de service et par suite des fatigues de la guerre et de l’épidémie contagieuse qui régnait alors" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 195 page 409).
Le 12 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, écrivez au prince Borghèse que les 41 conscrits réfractaires, déserteurs du 4e bataillon du 22e d'infanterie légère, qu'on a envoyés au 2e dépôt des conscrits réfractaires, à Gênes, doivent être embarqués pour rejoindre leur régiment à Rome, où ils tiendront prison quelque temps, et seront ensuite incorporés.
Donnez le même ordre pour les autres déserteurs qu'on arrêterait encore et écrivez dans le même sens à la grande-duchesse. Donnez ordre que le 5e bataillon du 22e d infanterie légère, au lieu de la Spezia, soit transporté à Livourne, et même à Cività-Vecchia. Si le temps le permet.
J'avais ordonné que le 4e bataillon du 22e ne fût mis en marche qu'autant qu'il y aurait le chef de bataillon. Il faut que ce chef de bataillon soit bien négligent. Faites-moi connaître son nom et ordonnez-lui les arrêts.
Réitérez l'ordre au général Grenier de faire tiercer ce bataillon avec les autres, de manière que les bataillons soient tous égaux, et que, s'il y avait des sous-officiers qui eussent moins de deux ans de service, il les incorpore et les fasse remplacer par d'anciens soldats qui aient le temps de service exigé.
Il sera donc nécessaire que ce bataillon, au lieu de s'arrêter à Rome, continue sa route pour le quartier du général Grenier" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6359 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29039).
Le 18 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Miollis, Lieutenant du Gouvernement général des états romains, à Rome : "Je n’ai reçu que le 16 de ce mois la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 9 pour me prévenir du départ de Rome du 4e bataillon du 22e d’infanterie légère, mais votre chef d’état-major en ayant antérieurement donné avis, les dispositions prescrites par S. E. le Ministre de la Guerre à l’effet d’empêcher la désertion dans ce bataillon ont été mises à exécution ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 74 page 161).
Le 22 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Régiment d’Infanterie légère, à Gaète : "J’ai l’honneur de vous adresser les mémoires de proposition double des hommes proposés par ma revue d’inspection, pour la retraite, les vétérans et les invalides. Vous remettrez aux trois hommes proposés pour la retraite les mémoires de proposition qui les concernent, et leur délivrerez des congés pour se rendre dans leurs foyers y attendre la fixation de leur solde de retraite. S. E. le Ministre de la Guerre est informé de leur départ et leur fera connaitre sa décision lorsqu’ils seront rentrés chez eux où ils devront, à leur arrivée, se présenter au commissaire ordonnateur de la division militaire dans laquelle ils habiteront ; vous m’enverrez leurs congés à la signature.
Ceux proposés pour les vétérans, les invalides et les infirmiers attendront au corps la décision ultérieure de S. E. le Ministre de la Guerre et leurs mémoires de proposition seront conservés jusque là par le conseil d’administration.
Vous aurez à adresser à l’inspecteur aux revues du corps d’armée l’état nominatif des réformés et retraités avec l’époque de leur départ. Vous y joindrez celui des vétérans, invalides et infirmiers. Au moyen de ces dernières dispositions, tout ce qui est relatif à la revue d’inspection de votre régiment se trouve terminé.
N'ayant adressé au Ministre de la Guerre que les certificats de contre visite des hommes proposés pour la solde de retraite et des invalides, je vous renvoie les autres pour être conservés et représentés au besoin" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 164).
Le 8 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser successivement à Votre Excellence le travail d’inspection pour chacun des régiments sous mes ordres. Elle aura remarqué que chaque corps présent à quelques nuances près, les mêmes observations sur son instruction, sa tenue et son administration. Des mêmes causes doivent dériver les mêmes effets ; le long séjour que les régiments ont fait dans ce royaume disséminés sur toute sa surface, à du nécessairement nuire à l’instruction, à la tenue et même à la discipline, un arriéré considérable pour la solde et les masses d’habillement a eu également un action très préjudiciable à l’administration ; cependant je l’ai trouvée assez régulière dans le 22e léger, 1er suisse et Isembourg pour l’exercice 1810, et j’ose espérer que celle pour 1811 ne laissera rien à désirer. Je n’ai pas dû arrêter celle du 1er étranger, avant que les objets en litige qui ont été portés à la connaissance de V. E. ne soient terminés, celle de de 1811 commence à prendre une marche satisfaisante par les soin du colonel Danlion, mais le travail forcé que l’on a du faire pour y parvenir, a nécessité d’avoir recours à quelques mesures extraordinaire qui n’auraient pas été tolérées en d’autres circonstances et que j’ai fait cesser entièrement au 1er janvier 1812. Si, comme je l’espère, le gouvernement napolitain continue à tenir des engagements et fait payer dans le courant de ce mois et 1er jours de janvier prochain la masse d’habillement encore due pour les mois d’avril, mai, juin et juillet et août, les corps sous mes ordres seront au 1er mai prochain les plus beaux régiments de l’Empire ; les masses de linge et chaussure devront compléter, tous les remplacements faits, il restera de l’argent dans les caisses.
Les cantonnements que le corps d’observation occupe sont salubres, mais trop petites pour y réunir un régiment ; cette difficulté que l’on éprouve dans tout le royaume, nuit à l’ensemble de l’instruction, que l’on ne peut suivre que par bataillons, il serait nécessaire de faire camper les trois régiments, depuis le 15 mars, jusqu’au 15 juin ; mais pour cela, il faudrait pouvoir baraquer et je m’en vois pas les moyens, parce que la paille servant à la nourriture du bétail est fort rare, et que d’ailleurs, étant triturée par des chevaux, elle est trop courte pour pouvoir être employée à la construction des baraques, il faudrait donc avoir des tentes et des effets de campement, le gouvernement napolitain, n’a ni l’un ni l’autre et cette réunion à laquelle je tiens beaucoup tant pour l’instruction des corps que pour celle des généraux ne pourra avoir lieu, s’il n’existe pas de tentes dans la 30e division militaire et si V. E. ne peut m’en faire fournir.
Je dois réclamer encore près de V. E. la poudre pour les exercices à feu, le gouvernement napolitain a jusqu’à présent à peine fourni aux corps le 0/4 de la quantité voulue par les règlements, il est vrai qu’elle est très rare dans le royaume et qu’il s’en fait une très grande consommation sur les côtes ; il m’en faudrait au moins pour le printemps prochain 500 kilogrammes par bataillon.
Il reste encore environ 30 cartouches à balle par homme dans chaque régiment ; le gouvernement napolitain doit il fournir celles dont je puis avoir besoin ?
Dans le cas où V. E. reconnaitrai l’utilité d’un camp et que les moyens de campement puissent m’être fournis, il faudrait aussi que l’ordonnateur eut un approvisionnement d’eau de vie pour en donner un gratification, au moins trois fois par semaine, j’ai dû dans la mauvaise saison faire prendre cette dépense sur la solde, parce que les officiers de santé en avaient recommandé l’usage.
Je renverrai par le 1er courrier à V. E. 268 congés de réforme, n’en ayant employé que 232 sur les 500 qu’elle m’a fait envoyer en me chargeant de l’inspection des régiments sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le 9 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. 268 congés de réforme qui, avec les 232 que j’ai délivrés pendant la revue d’inspection des régiments sous mes ordres, forment les 500 que V. E. m’a fait adresser avant cette revue.
Etat des congés délivrés.
Au 22e régiment d’infanterie légère, 9 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie ...
On laisserait en Italie les régiments suivants :
RÉGIMENTS FRANÇAIS. — 22e d'infanterie légère, six bataillons ; 6e de ligne, trois ; 14e léger, trois ; 112e de ligne, cinq ; 13e, cinq ; 23e, deux ; les 5es bataillons des six régiments français composant les 13e et 14e divisions, six bataillons ; 10e de ligne, deux bataillons ; 20e, deux ; 7e, un ; 12e, un ; 1er léger, deux ; 3e, un ; 67e de ligne, un ; régiment illyrien, un ; 52e de ligne, cinq ; 102e, deux ; ce qui ferait en deçà des Alpes quarante-huit bataillons français, formant 30,000 hommes d'infanterie, lesquels seront complétés par la levée de la conscription qui va être faite, celle de 1812 ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 233 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).
Le 18 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le 1er régiment suisse, à son départ du corps d’observation que je commande, laissa près de 400 malades dans le Royaume.
J’ai remarqué qu’il y aurait de l’inconvénient de les envoyer à leur corps isolément, au fur et mesure qu’ils sortent des hôpitaux et j’ai peur de les réunir sur un point pour s’assurer d’abord de leur état de santé et ensuite les faire partir par petite troupe pour marcher avec sureté et leur donner des secours matériels dans l’occasion.
Itri m’ayant paru l’endroit le plus convenable pour cet objet, j’y ai fait former un petit dépôt administré par des officier du 6e bataillon du 22e qui y est cantonné.
Ce petit dépôt servira aussi pour réunir tous les militaires de l’armée impériale qui restent dans ce Royaume et qui doivent rejoindre leur corps.
J’ose espérer que V. E. entrant dans les motifs qui m’ont déterminé à faire cet établissement, aura la bonté de l’approuver" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 209 page 438).
Le même 18 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit aux Lieutenants généraux Aymé et Dery : "Conformément à vos désirs, mon cher général, j’ai fait incorporer provisoirement dans le 22e régiment d’infanterie légère le nommé Moiret appartenant au 101e de ligne, et en ai rendu compte à S. E. le Duc de Feltre, en lui demandant son approbation.
J’ai recommandé ce jeune homme au colonel du 22e et je ferai tout mon possible pour qu’il soit conservé dans son grade" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 175).
Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux bataillons de guerre des 8e et 18e légers et du 23e de ligne, qui sont en Illyrie, d'envoyer chacun 50 hommes au dépôt de Fontainebleau, en prenant des hommes sachant lire et écrire, ayant plus de trois ans de service, de la capacité, et propres à faire de bons caporaux et de bons sergents.
Donnez ordre au vice-roi d'envoyer 25 hommes ayant les mêmes qualités, pris dans chacun des sept régiments de ligne qui sont en Italie, lesquels seront destinés pour le dépôt de Fontainebleau.
Donnez ordre à la grande duchesse de Toscane d'envoyer 50 hommes du 112e.
Donnez ordre au général Miollis d'envoyer 25 hommes du 6e de ligne et 25 hommes du 14e léger.
Donnez ordre au général Grenier d'envoyer 50 hommes du 22e léger qui est dans le royaume de Naples.
Enfin donnez ordre que le 29e qui est à Toulon envoie 25 hommes.
Ce qui fera un total de 600 hommes qui, joints aux 2.000 que la jeune garde envoie à Fontainebleau, remontera ce dépôt, et mettra à même d'y trouver des moyens pour recruter les régiments.
P.-S. Le cinquième de ces hommes, c'est-à-dire 120, devront être propres à faire des sergents ; les autres quatre cinquièmes propres à faire des caporaux. Tous devront avoir trois ans de service" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).
Le 28 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Aymé, Chef de l’Etat-major général, à Naples : "Je m’empresse de répondre, mon cher général, à votre lettre du 27 de ce mois. Depuis le départ du 1er régiment suisse, aucun changement n’a eu lieu dans les cantonnements occupés par les troupes sous mes ordres.
Les difficultés des communications pendant la saison d’hiver pour les communes de Rocca Monfina, Marzano, Torra et autres, l’arrivée des 4e bataillons des 22e d’infanterie légère et 1er régiment étranger, venant de France, ont occasionné quelques mouvements intérieurs. Le 5e bataillon du 1er étranger a été envoyé à Saint-Germain ; Borgo di Gaète étant trop surchargé, j’ai envoyé à Itri le cadre du 6e bataillon du 22e. Ces mouvements ont eu lieu les 6 et 15 décembre. Le Ministre de la Guerre du Royaume a été prévenu de chacun d’eux cinq jours à l’avance. Je n’ais pas cru ces changements, qui ont eu lieu dans les arrondissements des brigades en partie déjà occupés, assez importants pour en importuner directement S. M. et si Elle n’a été informée qu’après qu’ils ont été effectués, la faute en est à son ministre et non à moi ...
Le bataillon du 22e régiment qui est dans le département du Trasimène n’est compris dans les revues du corps d’armée que pour mémoire, il est payé par la 30e division militaire. Je ne connais aucune disposition contraire. Le bataillon d’Isembourg qui est à Terracine et au Monte Circeo continue à être compris sur les revues du corps d’observation et doit y être payé. J’ai envoyé au Ministre de la Guerre du Royaume copie de la décision que j’ai eue dans le temps sur cet objet. Il n’y en a point pour le bataillon du 22e cité plus haut" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
Le 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Ecrivez au maréchal Pérignon de faire rentrer au 22e léger les nommés Armand, Robin et Marquiset qui ont déserté le régiment pour entrer dans les troupes de Naples" (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 986; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29560).
Le 2 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du 6e Bataillon du 22e d’infanterie légère, et au commandant d’Isembourg, à Itri et Mola di Gaète pour les informer que : "On leur adresse un paquet pour le directeur de la poste à Terracine, avec invitation au commandant d’Isembourg, de le faire parvenir au commandant du 6e bataillon du 22e d’infanterie légère, et à celui-ci de le faire porter par un sous-officier de confiance au susdit directeur de poste et d’en envoyer les reçus" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 11 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Baron Durand, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, en date du 6 de ce mois, et par laquelle vous m’informez que S. M. le Roi des Deux-Siciles a mis à votre disposition deux Français, déserteur du régiment corse au service de l’Angleterre et qui se trouvent actuellement dans les prisons de Naples.
Je vous prie de demander que ces deux hommes soient dirigés sur mon quartier général, d’où je les ferai incorporer dans le 22e régiment d’infanterie légère" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 181).
Le 15 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Dans la crainte que le colonel du 22e régiment d’infanterie légère n’ait pas envoyé à V. E. la liste des candidats pour la garde impériale, demandée par votre lettre du 19 décembre dernier, j’ai l’honneur d’adresser à V. E. celui que j’avais demandé et que je viens de recevoir à l’instant.
Le général Le Sénécal m’a annoncé que ces hommes avaient les qualités voulues et que le choix en était très beau" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 212 page 443).
Le 19 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "… Si V. E. admet les suppléments que je demande, le montant des sommes à payer au complet pour un mois s’élèvera à 375085 frs 88 cts, tandis que le gouvernement napolitain ne paye que 270000 frs environ, non compris le 3e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère qui est payé dans le département du Trasimène ; la différence du complet à l’effectif des présents donnera donc mensuellement une somme de 50 à 60000 frs dont le bénéfice doit appartenir au gouvernement français, soit pour augmenter le nombre de troupes dans le Royaume, soit pour faire face aux dépenses qui seraient déterminées sur ordonnances particulières pour d’autres causes telles que campement, eau-de-vie, transports extraordinaires, gratifications, etc.
Telles sont, Monseigneur, les considérations que je soumets à V. E. pour éviter désormais l’inconvénient qui se présente pour le 5e bataillon du 2e régiment étranger. SI S. M. l’Empereur et Roi voulait laisser la différence de l’effectif du complet à celui des présents au bénéfice de S. M. le Roi de Naples, alors le service pourrait se faire mensuellement avec 315000 frs environ, en admettant que les suppléments que je demande pour indemnités de vivre, fourrages et logement soient accordés …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 212 page 444).
VII/ 1812, LA GARDE DE L’ITALIE
Napoléon prépare avec méthode sa future intervention en Russie, dès le début de 1812. Il prévoit aussi de laisser des troupes en arrière pour la garde de la France et de l’Italie. Les troupes françaises remontent vers le Nord de la péninsule en passant par Rome.
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... Le 22e léger a 6 bataillons. voici la disposition pour ce régiment :
Le cadre du 6e bataillon se rend à Rome pour y recevoir 1200 conscrits de Rome et du Trasimène, mènera par compagnie jusqu’à Genève, où 400 hommes suivront leur destination, et les 800 hommes destinés pour ce bataillon seront habillés à Genève par le dépôt du 8e léger. Ce bataillon, bien habillé et armé, sera employé à la défense de Toulon; ainsi, au lieu de le diriger sur Genève, on pourra le conduire droit à Toulon avec les conscrits par la corniche. A Toulon, ce bataillon serait habillé par le dépôt du régiment de la Méditerranée; le reste du 22e, formant un régiment ordinaire, serait complété à Rome ...
Indépendamment des 56000 conscrits destinés aux 4es bataillons, il faut encore de quoi recruter les régiments entiers qui sont en France, comme les cinq bataillons du 112e de ligne, cinq du 13e de ligne, cinq du 22e léger, trois du 113e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 28 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Régiment d’infanterie légère, à Gaète : "D’après la décision de S. E. le Ministre de l’administration de la Guerre, en date du 9 de ce mois, je vous autorise à faire le remplacement des effets d’équipement que j’ai jugés hors de service par ma revue d’inspection. Vous pourrez donc en conséquence vous occuper de suite de ce remplacement, en m’adressant un état des effets dont vous aurez fait l’achat avec le prix de chacun, afin que je puisse en rendre compte au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre. Cet achat devra donc avoir lieu seulement pour les objets dont l’état a été adressé" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 186).
Le 30 janvier 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant en chef le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, d’après l’examen des observations que présente votre lettre du 27 décembre dernier, j’approuve que vous fassiez incorporer dans le 22e régiment d’infanterie légère tous les militaires de l’armée impériale dont les corps et dépôts sont en deçà des Alpes, et qui se trouvent dans le royaume de Naples par suite de désertion ou d’incorporations illégales dans les troupes napolitaines.
J’approuve également que les soldats appartenant aux régiments suisses soient exceptés de ces dispositions, de laquelle je donne avis au Directeur général des revues" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 120 page 251).
Le 30 janvier 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection) au Général Grenier : "Général, vous m’avez demandé si les mesures à prendre pour faire rentrer dans les rangs tous les sous-officiers et caporaux n’ayant pas deux années de service, devaient être appliquées aux bataillons de guerre. Je réponds affirmativement à cette question qui ne peut être douteuse, la volonté de l’Empereur étant que tous les militaires, sans exception, soit soumis aux décisions qu’il a rendues à cet égard. Toutefois, les observations que vous m’avez présentées, relativement aux régiments étrangers, ne m’ayant pas paru dénuées de fondement, je vais en rendre compte à Sa Majesté, et la prier de me faire connaître ses instructions" ; noté en marge : "Envoyé copie au 22e régiment d’infanterie légère en vue de se conformer aux dispositions qu’elle contient" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 123 page 257).
Le 31 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Barnier, Chef de la 4e Division du Ministère de la Guerre, à Paris : "On lui écrit relativement à M. Pagery de Bourdehai, sous-lieutenant au 2e régiment étranger, et on lui dit qu’il sera difficile à cet officier d’être employé à l’état-major ou près d’un officier général, tant qu’il sera dans un régiment étranger et qu’il conviendrait en conséquence d’obtenir pour lui une lettre de passe dans le 22e régiment d’infanterie légère" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 189 - Note : Ecrit en même temps à M. Pagery).
Le 2 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "J’ai l’honneur d’adresser à V. M. copie d’une lettre que j’ai reçu ce matin de S. E. le Ministre de la Guerre ; l’objet dont elle traite ne pouvant qu’être relatif à l’occupation d’Itri par le cadre du 6e bataillon du 22e d’infanterie légère et à l’occupation de Saint-Germain par le 5e bataillon du 1er étranger, les reproches (si l’on peut appeler cette lettre ainsi) qui me sont faits sont bien gratuits, puisque le Ministre de la Guerre de V. M. a été prévenu de ces mouvements comme des motifs qui les ont déterminés ; j’ai l’honneur de joindre ci-joint copie des avis qui ont été donnés et que je vais envoyer aussi à S. E. le Ministre de la Guerre, de l’Empire.
J’ai déjà fait connaitre au général Aymé que si je n’ai pas eu celui d’en demander directement l’agrément à V. M., c’était dans l’intention de ne pas l’importuner pour un mouvement aussi insignifiant et qui n’avait pour but que de soulager d’une part les malheureux habitants de Borgo di Gaète, et de l’autre de retirer pour quelques mois seulement de Roccamonfina, Torra et autres lieux de montagnes, le 5e bataillon du 1er étranger dont les communications eussent été interrompues dans cette saison.
V. M. se rappellera sans doute qu’Elle a approuvé les premiers cantonnements des troupes impériales. Sainte-Marie de Capoue, Caserte et environs y étaient compris ; depuis le départ du 1er régiment suisse, j’ai laissé ces communes sans troupes, parce que je croyais faire quelque chose d’agréable à V. M. en n’occupant pas Caserte. J’ai été assez malheureux pour me tromper" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 216 page 451)
Napoléon précise son idée. Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Division de Toulon.
Le 22e léger est bien, mais il faut qu'il reçoive ses conscrits à Rome, où est le dépôt de ce régiment. On leur donnera des Romains dès qu'ils seront habillés, on les dirigera par la Corniche sur Toulon, où le ministre achèvera de les équiper ...
Trop d'Italiens au 22e léger. Ne lui en donner que pour son 6e bataillon, qui reste en Italie. Peut-être est-ce trop que de lui donner 1.500 hommes. On peut en économiser 400 hommes ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).
Le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100 ...
Au 22e id. 400 ...
... Je remarque que vous avez composé tout le 22e léger de Romains. Il faut composer seulement de Romains le 6e bataillon de 500 ou 600 hommes qui se rendent en France; mais les autres bataillons qui restent en Italie doivent être composés de Français ...
Le 6e bataillon du 22e léger sera habillé à son dépôt à Rome ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976)..
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Donnez ordre au 6e bataillon du 22e léger de se rendre à Rome où il doit recevoir des conscrits. Je trouve que le 22e léger qui est à Gaëte, est bien faible; il faut qu'il y ait eu une grande désertion. Cette désertion ne peut avoir lieu que dans le royaume de Naples. Faites-moi connaître la situation de ce régiment au 1er février 1812, comparée à la situation au 1er février 1811, afin de voir ce que ce régiment a reçu et perdu dans cet intervalle" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1866; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29981).
Le 28 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Miollis, à Rome : "J’ai l’honneur de vous prévenir que conformément aux ordres de S. E. le Ministre de la Guerre, j’ai donné l’ordre au cadre du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère de se rendre à Rome pour y recevoir les conscrits destinés à ce régiment. Ce cadre partira de Terracine le 1er mars et arrivera le 6 à Rome" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 196).
Le 29 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Ecrit relativement au départ du cadre du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère pour Rome.
Ecrit relativement au tiercement du même régiment.
Nota Ces deux lettres sont enregistrées à l’état-major, en une seule, sous le n°262" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 220 page 460).
Un Etat du Corps d’Observation de l’Italie Méridionale (Général de Division Grenier) en date du 1er mars 1812, donne les effectifs et la répartition des différents Bataillons du 22e Régiment d'Infanterie légère :
22e Régiment d’Infanterie légère, Colonel Charras :
1er Bataillon Charras : 30 Officiers, 541 sous-officiers et soldats, total 571 ; 30 Officiers, 565 sous-officiers et soldats, total 575 à Gaète.
2e Bataillon Martel : 15 Officiers, 529 sous-officiers et soldats, total 544 ; 15 Officiers, 535 sous-officiers et soldats, total 535 à Gaète.
3e Bataillon La Guillermin, 30e Division Militaire.
4e Bataillon Joud : 15 Officiers, 529 sous-officiers et soldats, total 544 ; 15 Officiers, 525 sous-officiers et soldats, total 540 à Borgo
6e (SHD - Communication P. Quentin).
Le 2 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Miollis, Lieutenant du Gouverneur général, à Rome : "Lors de l’arrivée du 4e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère, S. E. le Ministre de la Guerre m’ordonna de tiercer ce bataillon dans les 1er, 2e et 3e, de manière à ce que les 4 premiers bataillons de ce régiment fussent égaux en nombre et composés l’un comme l’autre de vieux et de nouveaux soldats ; cette opération n’a pu se faire pour le 3e bataillon qui est sous vos ordre, que sur le papier, dans l’attente de voir réunir ce bataillon à son régiment ; mais son éloignement pouvant encore se prolonger, il importe de consommer cette opération pour l’ordre des matricules et de la comptabilité. Je vous serai donc obligé, monsieur le comte, de me faire connaitre à quelle époque ce bataillon pourrait être réuni et comment, sans nuire à votre service, on pourrait faire arriver à Terracine le nombre d’hommes que le 3e bataillon doit verser dans les 1er, 2e et 4e pour y envoyer en échange les hommes de ces bataillons qui, d’après le travail, font partie du 3e et que les officiers et sous-officiers qui auraient amené le 1er détachement à Terracine pourraient conduire au 3e bataillon" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 196).
Le 6 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser ci-joint à V. E. l’état des sous-officiers et caporaux du 22e régiment d’infanterie légère qui, n’ayant pas deux ans de service, sont rentrés dans les compagnies de fusiliers. Votre Excellence remarquera que parmi ces hommes, il en existe cinq d’enrôlés volontairement.
Le colonel du 22e recommande ces sous-officiers et caporaux à la bienveillance afin qu’elle daigne les conserver dans leur grade à l’expiration de leurs deux années de service, si elle le juge convenable. Le premier porté à l’état est neveu du chef de bataillon Martch (même régiment) et le second fils du pharmacien en chef du corps d’observation" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 221 page 462).
Le même 6 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. la situation détaillée des 1er, 2e, 3e et 4e bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, d’après le tiercement du 25 novembre 1811 et tels qu’ils devront être composés lorsque cette opération sera effectuée avec le 3e. V. E. remarquera que les hommes portés détachés dans la 30e division militaire sur les précédentes situations, ne sont autres que ceux qui composent aujourd’hui ce bataillon.
Je joins aussi à cet envoi une situation au 1er mars présentant la force actuelle des 1er, 2e, 4e et 6e bataillon au corps d’observation dans le Royaume de Naples, et celle du 3e dans la 30e division militaire.
L’état des hommes désertés dans le Royaume depuis le 1er février 1811 jusqu’au 1er mars 1812.
L’état des hommes aux hôpitaux du Royaume.
Je désire, Monseigneur, que ces pièces remplissent l’objet des deux lettres de V. E. du 19 février dernier, bureau des mouvements.
Pour mettre plus de clarté dans la situation générale du corps d’observation, j’ai pensé qu’il convenait de n’y faire porter que les bataillons qui sont sous mes ordres, dans le Royaume de Naples et d’y faire figurer pour mémoire seulement, les détachés dans la 30e division militaire. J’ai donné des ordres en conséquence à mon chef d’état-major.
Dans ma lettre du 29 février dernier, j’ai eu l’honneur de marquer à V. E. que je pensais qu’il était urgent d’effectuer le tiercement du 3e bataillon avec les autres, en y envoyant les hommes qu’il doit recevoir, et réciproquement, et que j’allais engager M. le général Miollis de les réunir pour cet effet, autant qu’il serait possible ; ce que j’ai fait le 2 de ce mois. Si ce sont les intentions de V. E., je la prie de vouloir bien en écrire encore à cet officier général afin que cette opération n’éprouve de sa part aucune difficulté.
Je joins à ma lettre un état des hommes qui devront faire le mouvement de part et d’autre" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 222 page 463).
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Troisième division d'observation, à Bologne. Général de Division Barbou ; Généraux de brigade Ferrière el Roize ; quatre Bataillons du 112e (2,500 hommes) ; deux du Régiment suisse (1,400) ; quatre du 22e d'infanterie légère (2,600) ; 6 pièces régimentaires. Total: 6,500 hommes.
Cività-Vecchia. Quatre Bataillons des 14e et 22e Léger, 6e de Ligne et Bataillon étranger : 1,500 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 9 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "En réponse à votre lettre du 7 courant, je dois vous donner l’explication suivante :
Lorsque le 22e régiment d’infanterie légère a fait une demande de cartouches, il avait pour objet de remplacer celles déposées, selon l’inscription à son livret, dans les magasins de Scilla, au moment de son départ des Calabres et autant que je puisse m’en rappeler, mon approuvé au bas des états porte « en remplacement de pareil nombre déposé à Scilla ». Je n’ai donc pas eu l’intention de faire une demande de cartouches puisque je n’en ai pas fait pour les 1er et 2e étrangers qui n’en ont que 10 par homme, lorsque chaque devrait en être fourni au nombre de 50" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 200).
Le 12 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "Voulant convaincre S. M. le Roi des Deux-Siciles que mon intention n’a jamais été de faire une nouvelle demande de cartouches pour les troupes sous mes ordres, sans au préalable avoir obtenu son agrément, je me suis fait représenter le livret d’armement du 22e régiment d’infanterie légère, de l’inspection duquel il résulte que ce régiment a déposé le 30 juillet 1811 dans les magasins de Scilla la quantité de 44317 cartouches ; ce nombre étant bien inférieur à celui demandé à Gaète. Je viens d’ordonner au conseil d’administration dudit régiment de faire rétablir dans les magasins de cette place l’excédent de celles déposées à Scilla ; au moyen de cette restitution, qui sera de 52362 cartouches, l’arsenal de Gaète n’aura fait que rendre au 22e régiment les 44317 déposées à Scilla et le gouvernement n’éprouvera plus de déficit puisque le nombre sorti des magasin de Gaète est compensé par celui entré dans ceux de Scilla.
Je vous prie, monsieur le Ministre, de mettre cette explication sous les yeux du Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 202).
Le 13 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Naples : "Les chefs des corps composant le corps d’observation m’adressent journellement, monsieur l’inspecteur, les réclamations les plus fortes et même inquiétantes sur les retards qu’ils éprouvent dans les paiements qui doivent leur être faits par le gouvernement napolitain, tant sur l’arriéré que sur la masse d’habillement des cinq mois de l’exercice de 1811 ...
Le 22e porte sa créance au 1er janvier 1812 à 82484,60 frs, non compris les 64000 frs en litige par suite du travail de révision ...
Je vous prie de solliciter près du Ministre de la Guerre les moyens de mettre un terme à ces réclamations ; je lui ai écrit vainement à ce sujet, et je n’en ai pas obtenu de réponse. Il est temps cependant d’informer de cet état de choses les Ministres de l’Empereur ; j’attendrai à cet effet votre réponse avec laquelle vous voudrez bien me remettre en même temps l’état et par corps, des sommes dues par le gouvernement napolitain au 1er janvier 1812, non compris le service courant, aux troupes sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 202).
Le 14 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le général comte Miollis à qui j’ai eu l’honneur d’écrire le 2 de ce mois pour l’engager à faciliter l’amalgame du 3e bataillon du 22e d’infanterie légère réciproquement avec les 1er, 2e et 4e, m’annonce que le brigandage étant anéanti dans le département du Trasimène et la conscription de 1812 levée avec tout le succès désirable, il compte réunir ce bataillon dans les 1ers jours d’août et le diriger sur Sessa. Je désire que cette disposition n’éprouve plus de difficultés, la réunion de ces bataillons étant bien nécessaires pour terminer l’opération du tiercement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 223 page 465).
Le même 14 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit aussi au Général de Division Comte Miollis, à Rome : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 12 du courant. Il n’y a point de doute que la réunion du 3e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère à son régiment ne soit plus avantageuse pour consommer son tiercement que de le faire par détachements partiels ; j’attendrai donc pour terminer cette opération l’arrivée de ce bataillon puisque vous compter pouvoir me l’envoyer vers la 1ère quinzaine d’avril" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 204).
Le 19 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vous renvoie la situation du 22e léger. Mon intention est que le 6e bataillon de ce régiment reçoive 900 conscrits à Rome; que ces conscrits y soient habillés et équipés le plus promptement possible, et avec des capotes, et bien armés, de sorte que, vers la fin de mai, ce bataillon puisse se mettre en marche pour Vérone et de là, rejoindre la Grande-Armée. Ce sera donc un renfort de 900 hommes que recevra l'armée. Ce bataillon n'ira plus à Toulon, comme je l'avais précédemment ordonné. Aussitôt que ce bataillon sera arrivé à l'armée, les officiers et sous-officiers seront rayés des contrôles du 22e léger, vu que je ferai tout incorporer dans des régiments d'infanterie légère de la Grande-Armée. Ainsi, ce régiment se trouvera composé, comme les autres régiments, de quatre bataillons et d'un bataillon de dépôt" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5001; ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30258).
Le 21 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 18 de ce mois. Il ne peut pas être dans l’intention de S. M. le Roi de Naples, que les troupes de l’Empereur stationnées dans son royaume soient sans cartouches, et vouloir que le 22e d’infanterie légère rende les cartouches qui a reçues à Gaète en compensation de celles laissées à Scilla, c’est vouloir qu’il n’en ait aucune. Je ne peux me permettre de déférer à une pareille demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 205).
Le même 21 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit alors à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Naples : "Monsieur l’inspecteur, j’ai reçu votre lettre du 18 avec l’était qui y était joint. Je ne peux me prononcer sur son objet que lorsque M. Poeydavant m’aura fait connaitre officiellement quelles sont les imputations que le gouvernement napolitain veut faire sur la masse d’habillement due pour 1811. Je ne me permettrai pas de discuter sur leur validité, mais aucune retenue ne peut être exercée sans un ordre du Ministre de l’Empereur et avant que la légitimité n’en soit reconnue ; sans cela, le gouvernement napolitain s’établirait juge et partie dans une affaire qui ruinerait les corps sous mes ordres. Vous devez à cet égard ne rien laisser faire de contraire à leurs intérêts, puisque ce sont en même temps les intérêts du gouvernement français et sollicite une réponse sur la réclamation du 22e relativement aux 64000 frs en litige. Il est temps de faire connaitre aux Ministres de la Guerre et de l’Administration de la guerre les obstacles, sans celle renaissant, que l’on apporte à la liquidation de ce qui est dû aux troupes impériales.
Je désire pour plusieurs raisons, que votre séjour ne se prolonge pas à Naples" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 205).
Le 25 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de V. M. le tableau des cantonnements à occuper par les troupes françaises, dans les 1ers jours d’avril si Elle daigne en approuver la répartition ; V. M. verra que pour me conformer à ses intentions, je retire de Borgo di Gaète, Spezia di Gaète, Mola et Castellone 3 bataillons, savoir 1 du 22e et 2 du 2e étranger ; je dois lui faire connaitre que le 3e bataillon du 22e d’après ce que m’a annoncé le général Miollis, recevra incessamment l’ordre de rejoindre son régiment, et qu’à cet effet, j’ai dû le comprendre dans le tableau des cantonnements et l’établir à son ordre de bataille ; au moyen de cette répartition, Mola et Castellone ne seront plus surchargés, puisque les soldats du bataillon ne logeront pas chez l’habitant, attendu qu’il existe des emplacements et des fournitures dans ces deux endroits, pour un bataillon et qu’au besoin, on pourrait encore détacher deux compagnies à Tajetto, par suite les 3 bataillons du 2e étranger passeront le Volturno pour occuper les anciens cantonnements, mais il serait à désirer qu’ils fussent pour l’ordre et la discipline, entièrement casernés, ce qui me parait facile puisqu’à Maddaloni, et Sainte-Marie de Capoue, il y a des fournitures et qu’il n’en faudrait qu’un petit nombre à Caserte ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 224 page 467).
Le même 25 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Duc de Feltre, à Paris : "M’étant fait rendre compte de l’état des cartouches existantes dans chacun des régiments sous mes ordres dans le courant de janvier dernier, j’ai été informé que le 22e régiment d’infanterie légère pour soulager le soldat pendant la marche, avait déposé celles qui lui restaient, lors de son départ des Calabres, à Scilla, et qu’elles avaient été inscrites à sa décharge à son livret d’armement ; par suite de cette mesure, ce régiment se trouvait sans cartouches, et j’ordonnais qu’elles fussent remplacées. J’ai signé et approuvé en conséquence l’état qui me fut présenté par le conseil d’administration du régiment, conformément aux règlements et ce régiment reçut sur cet état 96679 cartouches des magasins de Gaète.
M’étant convaincu que ce régiment avait demandé un plus grand nombre de cartouches que celui déposé à Scilla, et voulant prouver à S. M. le Roi des Deux-Siciles, qui d’ailleurs a fortement improuvé cette distribution, que je ne voulais que le nombre précédemment déposé à Scilla, j’ai fait rétablir, sur la quantité énoncée ci-dessus, dans les magasins de Gaète, celle de 52362 cartouches et n’ai conservé au 22e régiment d’infanterie légère que le nombre de 44317 qu’il avait réellement déposé à Scilla.
Je ne comptais pas et je regrette encore d’être obligé d’informer V. E. d’un objet aussi simple pour lui-même, mais le gouvernement napolitain en a fait celui d’un intérêt si majeur, et le Ministre de la Guerre par sa dernière lettre élèves des prétentions telles qu’elles peuvent devenir si sérieuses, que j’ai cru devoir adresser à V. E. copie des différentes lettres qui m’ont été adressées ou que j’ai dû écrire à ce sujet. Elle les trouvera jointes à la présente par ordre de dates et de correspondance. Je ne pense pas avoir eu dans cette affaire de torts (si ce n’est d’avoir fait délivrer des cartouches sans les demander au gouvernement napolitain). Les troupes doivent en avoir ; elles en avaient lorsque S. M. l’Empereur les a envoyées faire la conquête du Royaume de Naples et bien surement, sans un ordre de V. E., je ne déposerai pas en quittant ce pays, les cartouches dont les soldats pourraient être porteurs, et c’est cependant ce que la dernière lette du Ministre de la Guerre du Royaume parait vouloir considérer comme de droit.
V. E. se rappellera que le 8 octobre dernier, bureau de l’inspection, je lui faisais déjà pressentir les contestations qui pourraient s’élever au sujet des munitions et que je demandais ses ordres en conséquence" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 225 page 470).
Le 30 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai eu l’honneur d’informer le 4 mars dernier V. E. que S. M. le Roi de Naples m’avait fait celui de m’écrire le 2 de ce mois, pour m’engager à évacuer plusieurs cantonnements, qui lui paraissaient trop chargés, me faisant proposer en remplacement ceux de la rive gauche du Volturno, qui avaient été anciennement occupés par le 22e et les Suisses.
Comme j’ai eu l’honneur de l’annoncer à V. E., je comptais opérer ce mouvement dans les 1ers jours d’avril; mais S. M. le Roi de Naples à qui j’ai cru devoir soumettre, le 25 de ce mois, le tableau des nouveaux cantonnements à occuper, vient de me faire répondre par son chef d’état-major, qu’Elle désire qu’il ne soit fait pour le moment aucun changement, attendu qu’Elle destine ces cantonnements aux régiments napolitains qu’Elle avait réunis à Naples pour les manœuvrer, et que Capoue est destiné à la formation d’un nouveau régiment qui s’y organise en ce moment; il ne sera fait en conséquence aucun mouvement parmi les troupes avant la fin de mai" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 226 page 472).
Le 30 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "… Le bataillon du 22e que le général Miollis m’avait annoncé devoir m’envoyer, est retenu dans les états romains par de nouvelles dispositions" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 209).
Le 3 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "J’ai, à différentes époques, fait connaitre à V. E. les retards qu’éprouvaient les corps sous mes ordres de la part du Trésor de Naples, pour le payement de la masse d’habillement des mois d’avril, mai, juin, juillet et août 1811. On m’avait bien entretenu des motifs que l’on donnait à ces retards, mais je ne les ai connus officiellement que par la correspondance de S. E. le Ministre des Finances du Royaume de Naples, avec M. Poeysavant, payeur général du corps d’observation, correspondance que ce dernier m’a adressée le 27 et dont j’ai aujourd’hui l’honneur d’envoyer copie à V. E. Elle jugera de l’embarras dans lequel se trouveront les corps sous mes ordres si le gouvernement napolitain a le droit de faire de pareilles imputations sans l’intervention des Ministres de S. M. l’Empereur et des parties intéressées ; V. E. trouvera copie de ma réponse à M. Poeysavant sur cet objet. Je la crois basée sur les dispositions du décret du 16 mai 1810 sur les instructions de V. E. du 1er septembre et conforme aux dispositions de la convention du 23 juin même année. Il importe qu’il soit pris à l’égard de cette liquidation des mesures telles que les corps n’aient pas à souffrir de ces retards, surtout le 22e d’infanterie légère et le 1er régiment étranger qui se trouvent, dans ce moment, singulièrement gênés, et qui seront dans le cas de demander à V. E. des secours extraordinaires pour subvenir à leurs besoins.
Daignez, Monseigneur, prendre en considération la situation pénible dans laquelle se trouvent les troupes du corps d’observation et me faire connaitre les décisions qui seront prises dans cette circonstance, comme de m’indiquer les démarches ultérieures que j’aurai à faire" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 227 page 473).
Le 6 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Aymé, Chef de l’Etat-major général de l’Armée napolitaine, à Naples : "… J’ai lieu de croire … que les cantonnements resteront tels qu’ils sont, à moins que S. M. je veuille faire rentrer à Gaète le bataillon du 22e qui est à Borgo …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 100 page 213).
Le 21 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Avant de répondre à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 8 courant, relativement à la réclamation du Sr Vigilante, contre l’établissement des cantiniers du 22e régiment dans la caserne qu’il occupe à Gaète, j’ai voulu prendre des renseignements positifs à ce sujet. Il en résulte qu’il n’existe que deux cantiniers de ce régiment établis à la caserne qu’il occupe à Gaète, tandis que, d’après le règlement de 1809 pour le service des troupes en campagne et en cantonnement, titre 12 art. 2, l’état-major du régiment a le droit d’avoir à la suite un vivandier ayant un charriot attelé de 4 chevaux, et chaque bataillon deux vivandiers ou cantiniers, non compris les blanchisseuses ; il est tout naturel que les soldats se fournissent chez les cantiniers du régiment de ce dont ils peuvent avoir besoin, et je ne vois dans cet acte ni contravention aux règlements ni abus, puisque la portion du 22e stationné à Gaète n’a pas même le nombre de cantonniers qu’elle aurait le droit d’avoir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le 4 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresse ci-joint à V. E. l’état, en double expédition, des sabres qui manquent au complément de l’armement des 1er, 2e, 3e et 4e bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, au nombre de 344. Je la prie d’avoir la bonté de donner des ordres pour que ces armes soient délivrées à ce régiment, et de m’indiquer de quel arsenal elles le seront" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 231 page 482).
Le 8 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 22e Régiment d’infanterie légère, à Gaète : "J’ai reçu, monsieur le colonel, avec votre lettre du 30 avril, les états qui y étaient joints des sabres qui manquent au complément de l’armement du régiment que vous commandez. Je me suis empressé d’adresser ces états à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, en le priant d’ordonner que ces armes vous soient délivrées et de m’indiquer dans quel arsenal elles le seront" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).
Le 23 mai 1812, Napoléon ordonne, depuis Dresde, la formation d’une Compagnie d’artillerie régimentaire avec deux pièces de six. Il écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le général Grenier n'a pas d'artillerie, et l'artillerie de ligne est dans une situation telle qu'elle ne peut lui rien fournir. Donnez des ordres sur-le-champ pour qu'une compagnie d'artillerie soit formée au régiment d'Isembourg et une compagnie du régiment de la Tour d'Auvergne et que chacun de ces régiments ait deux pièces de canon de 6, qu'une compagnie d'artillerie soit également formée au 22e régiment d'infanterie légère et qu'il y soit attaché deux pièces de canon ; par ce moyen, l'artillerie du corps du général Grenier sera composée de six pièces d'artillerie ; il y aura un caisson d'ambulance par régiment. Il n'y aura point de caissons des équipages militaires.
Envoyez un capitaine d'artillerie de la ligne, deux lieutenants en second et quatre instructeurs tirés du 2e ou 4e régiment à pied, qui seront chargés de ce qui est relatif à l'organisation de cette artillerie et à sa surveillance ; ainsi cette division de 8.000 hommes aura ce qui lui est le plus indispensable. Il faut que les attelages, le matériel, les harnais, soient procurés à Naples ou à Rome, ce qui n'est pas difficile ; car s'il fallait les tirer de plus loin, cela ne finirait jamais ; et mon intention est que cette artillerie existe et soit en état de servir à la fin de juin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7259 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30679).
Le 28 mai 1812, à Dresde, "On propose d'accorder grâce à 921 condamnés au boulet ou aux travaux publics, dont 716 valides et 205 infirmes, et de renvoyer les infirmes dans leurs foyers ; mais quelle destination donner aux valides ?"; l'Empereur répond : "Approuvé. Les habiller et les diriger sur les dépôts de Strasbourg et de Wesel; diriger ceux qui seraient à Alexandrie sur le dépôt du 22e léger à Rome; recruter par ces bataillons les 6es bataillons qui restent à Wesel et à Strasbourg" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5093; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7285 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l’Empereur et Roi daté du 20 mai 1812 »).
Le 28 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Castellone : "Le chef de l’état-major m’a remis, mon cher général, votre lettre du 26 à laquelle était jointe celle du colonel du 22e d’infanterie légère relative au refus qu’a fait le chef d’état-major de viser un état de perte nullement constatée ; ce refus est motivé et l’a été par mes ordres. Il n’y a à cet égard aucune erreur. Les observations du colonel ne sont pas fondées, son magasin et ses ateliers devraient être au régiment et sous ses yeux et non à Naples ; j’en avais donné l’ordre lors de mon inspection, je me réserve à la première revue de demander les motifs qui en ont empêché l’exécution, et je punirai ceux qui y sont contrevenants" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 227).
Le 30 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 6e Division, Artillerie) au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale, à Sessa (Royaume de Naples) : "Général, j’ai l’honneur de vous prévenir que Sa Majesté m’ordonne de former de suite une compagnie d’artillerie dans chacun des trois régiments d’infanterie ci-après désignés :
1er régiment étranger, 2e idem, 22e régiment d’infanterie légère.
Vous recevrez incessamment mes instructions pour procéder à l’organisation de ces compagnies (elles vous parviendront par le prochain courrier).
J’envoie à votre corps d’observation M. Le capitaine d’artillerie Fondard, deux lieutenants en second et 4 sous-officiers instructeurs du 2e régiment d’artillerie pour être chargés de l’instruction de ces compagnies.
J’ordonne à M. le directeur d’artillerie à Rome de tenir à votre disposition : 6 canons de 6 sur affûts et avant-train, 9 caissons à munitions de 6 et 6 caissons d’infanterie chargés.
Chaque compagnie devant avoir 2 canons de 6, 3 caissons de 6, 2 caissons d’infanterie.
Elles auront de plus chacune un caisson d’ambulance qui sera fourni par M. le Ministre Directeur de l’administration de la Guerre, ainsi que 40 chevaux harnachés par compagnie pour l’attelage de ces voitures.
L’intention de Sa Majesté est que ces compagnies existent et soient en état de servir à la fin du mois de juin.
Les instructions sur la formation de ces compagnies d’artillerie régimentaire feront connaître la force et la composition qu’elles devront avoir.
Il est essentiel de choisir pour canonniers des hommes forts et robustes, et pour soldats du train des hommes habitués à conduire et soigner des chevaux.
Les uns et les autres seront choisis dans leurs régiments respectifs" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 132 page 277).
Le même 30 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit de son côté, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai reçu, avec la lettre de V. E. du 29 avril dernier, les huit exemplaires du décret du 25 décembre relatif aux aigles, avec autant d’exemplaires de l’ordre du jour de V. E. L’un et l’autre ont été communiqués aux troupes sous mes ordres, et elles se conformeront aux dispositions qui leur sont prescrites.
Le 22e régiment d’infanterie légère a reçu ses aigles des mains de l’Empereur, lors du couronnement de S. M. ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 234 page 488).
Le 31 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, l’intention de l’Empereur est qu’il soit formé une compagnie d’artillerie à chacun des 1er, 2e régiments étrangers et 22e d’infanterie légère qui sont sous votre commandement.
Ces compagnies devront être organisées de la manière prescrite par le Décret impérial du 9 juin 1809, dont vous trouverez une ampliation ci-jointe.
Je vous engage à former faire former ces compagnies aussitôt que vous aurez cette lettre. A cet effet, on choisira dans chaque régiment des officiers, sous-officiers et soldats les plus propres au service de l’artillerie.
La formation de chaque compagnie sera constatée par un procès-verbal rédigé par un inspecteur aux revues. Ces procès-verbaux seront soumis à votre approbation et il en sera fait autant d’expéditions, qu’il est prescrit par le règlement du 25 germinal an 13. Celle que je dois recevoir me sera envoyée par vous.
Vous y joindrez deux mémoires de proposition pour faire remplacer les deux officiers qui seront passés dans la compagnie d’artillerie. Les sous-officiers qui y auront été admis seront remplacés de suite dans les compagnies d’où ils auront été tirés.
Je donne des ordres pour faire fournir à ces compagnies leur matériel d’artillerie et je prie son excellence le Ministre Directeur de l’administration de la guerre, de faire de son côté les dispositions convenables, pour leur faire fournir les chevaux et les harnais nécessaires" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 136 page 285).
Le 1er juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, ... Le 6e bataillon du 22e léger, qui arrive le 20 juin à Vérone, pourra continuer sa route sur Trente, où il restera plusieurs jours pour se reposer, et de là continuera sa marche sur Dresde" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7294 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30774).
Le 13 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… Le 3e bataillon du 22e régiment est encore dans les états romains ainsi que le 5e bataillon du 2e étranger. V. E. sait que celui du 22e devait me rentrer aussitôt après la levée de la conscription, cependant, il y est toujours. Celui du 2e étranger est presque détruit par les maladies et par le service qu’il fait à Terracine et Montecirco ; il serait bien important, sous tous les rapports, que ces bataillons puissent rejoindre leurs corps respectifs" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 241 page 502).
Le 13 juin 1812, le Général de Division Grenier ordonne : "En conséquence des dispositions arrêtées par le général commandant le corps d’observation ...
Le 4e bataillon du 22e sera établi à Mola di Gaète et Castellone, ayant une compagnie à Trajetto, faisant la correspondance avec le 1er bataillon [du 2e Etranger] qui est à Sessa, telle qu’elle est établie aujourd’hui ; au moyen de ce, les 1er et 2e bataillons du 22e continueront à rester en garnison à Gaète et Borgo di Gaète sera évacué.
Le quartier général de la brigade sera à Sainte-Marie de Capoue.
La 2e brigade, commandée par le général Fressinet, se mettra en mouvement au reçu du présent ordre pour aller occuper les cantonnements suivants, savoir :
Le 1er bataillon, sa droite à Casal et suivant la ligne par Torre di Francolini, Sparanise, Pignataro, Partignano et Pontatiano et en arrière Visciano et Pietra Melara.
Le 2e bataillon à Teano, quatre compagnies, une compagnie à Rocca et une compagnie à Marzano.
Le 3e bataillon à Venafro.
Le 4e bataillon à San Germano.
Le 5e bataillon à Arsimo.
Et le 6e bataillon à Sara.
L’état-major du régiment sera établi à San Germano.
Le quartier-général de la brigade sera fixé soit à Teano, soit à San Germano, à la volonté de M. le général Fressinet qui est prié de faire connaitre le lieu qu’il aura choisi, dans les 24 heures.
Ces mouvements devront être exécutés le 16 au matin, jour auquel la distribution de vivres de campagne doit commencer.
Ces nouveaux cantonnements ayant été approuvés par S. M. la Reine, il n’y devra être apporté aucun changement ...
Les dispositions prescrites pour le bon ordre, la discipline, le respect des propriétés etc. seront continuées dans les nouveaux cantonnements, de manière à ne donner lieu à aucune plainte" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
Le même 13 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu, hier, l’état des nouveaux cantonnements que S. M. la Reine a daigné approuver ; de nouvelles dispositions telle que la réunion d’un détachement de 500 chevaux et de deux batteries d’artillerie de l’armée napolitaine, qui doivent être attachés au corps d’observation, ont nécessité quelques légers changements. Vous trouverez ci-joint, Monsieur le Ministre, l’état des cantonnements que le corps d’observation occupera le 16 au matin, jour auquel la distribution des vivres de campagne doit commencer pour la régularité de la comptabilité, la solde et indemnités devant être, comme à l’ordinaire, payées jusqu’au 15 inclus ...
Je dois vous prévenir aussi que je m’occuper dans ce moment, par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, de l’organisation d’une compagnie d’artillerie régimentaire, par chacun des régiments sous mes ordres ; vous savez que Capoue est le seul endroit où l’on puisse suivre l’instruction de ces nouveaux canonniers, je vous prie donc de prendre les ordres de S. M. pour que je sois autorisé à les établir à Capoue, aussitôt après leur organisation. Des officiers et des sous-officiers d’artillerie ont été désignés pour instruire ces compagnies et doivent arriver incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 234).
Le 16 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Guntz, du 3e Bataillon du 2e Régiment Etranger, à Caserte : "Le syndic de la commune de Caserte vient de m’écrire, monsieur le commandant, qu’il lui est impossible de loger dans cette ville les quatre compagnies de votre bataillon, à moins de les placer chez l’habitant, et me fait observer que lorsque le 22e légère et le 1er régiment suisse y étaient cantonnés, ils avaient des compagnies dans les villages voisins. Cette observation est juste, puisqu’en effet, j’accordais au syndic, dans le temps, la demande qu’il me fit à cet égard, et qu’il me renouvelle aujourd’hui. Je vous engage donc à choisir dans les villages voisins de Caserte ce qui sera le plus commode pour la troupe et le moins éloigné de cette ville, afin que le soldat n’ait pas trop de chemin à faire pour venir à l’exercice et vous y placerez deux compagnies s’il y a des casernes pour les contenir, car autrement, il vaut autant que le soldat soit logé chez l’habitant à Caserte que dans les villages, puisqu’il n’en résulterait que de la fatigue de plus pour ce premier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 112 page 238).
Le 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le 3e bataillon du 22e et le 5e bataillon du 2e régiment étranger, qui ont été envoyés en septembre dernier dans les états romains, continuent à y être stationnés, quoique le premier particulièrement, devait rentrer à son corps aussitôt la levée de la conscription opérée ; ces bataillons souffrent de se trouver aussi longtemps éloignés de leurs régiments et je supplie V. E. d’ordonner leur rentrée à leurs corps respectifs. Si les circonstances nécessitaient qu’un égal nombre de troupe dut rester dans les états romains, je proposerai d’y envoyer un bataillon du 1er étranger, fort de plus de 700 hommes présents sous les armes en remplacement des 2 bataillons désignés ci-dessus, qui en ce moment, ne doivent pas être beaucoup plus nombreux puisque le 5e bataillon du 2e étranger est réduit à 350 hommes environ. Je prie V. E. de me faire connaitre la décision qu’elle portera sur l’objet de cette demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 247 page 513).
Le 28 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Thilorier, du 1er Régiment Etranger, à Rome : "J’ai reçu, monsieur le commandant, la lettre que vous m’avez écrite le 26 pour m’annoncer que vous n’aviez pu obtenir du directeur de l’artillerie à Rome les sept voitures d’artillerie destinées au 1er régiment étranger. Il était naturel que ce directeur en agisse ainsi, puisqu’il n’avait encore reçu de moi aucun ordre à cet égard. Je lui écris par ce courrier de remettre ensemble toutes les voitures destinées aux régiments du corps d’observation, lorsque ces régiments seront munis de chevaux pour les ramener. Il sera nécessaire que j’en sois prévenu plusieurs jours à l’avance afin d’envoyer à Rome les hommes du train nécessaires et un détachement de canonniers.
M. le payeur Poeydavant m’a donné la certitude que les fonds avaient été faits aux corps pour l’achat des chevaux nécessaires à l’attelage des voitures. Il ne reste donc plus qu’à poursuivre cet achat avec toute la célérité possible, ce que je ne saurais trop recommander. Votre lettre pour le colonel Danlion a été envoyée. Veuillez, je vous prie, prévenir des dispositions ci-dessus le chef de bataillon Charras du 22e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 243).
Le même 28 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Directeur de l’Artillerie, à Rome : "Les bouches à feu et les caissons que vous avez l’ordre, monsieur le directeur, de tenir à ma disposition étant destinés pour les compagnies d’artillerie régimentaires qui viennent d’être organisées au corps d’observation, chacune d’elle ayant 2 canons de 6, 3 caissons de 6 et 2 caissons d’infanterie, je vous prie de remettre ces voitures aux officiers de chaque corps qui se présenteront pour les demander lorsqu’ils seront munis de chevaux pour les emmener toutes ensembles. Cette lettre vous servira d’ordre pour faire cette remise, et chaque officier sera porteur d’un ordre particulier. Les régiments sont 22e d’infanterie légère, 1er et 2e régiments étrangers" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 243).
Le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 22e Régiment d’infanterie légère, à Gaète : "J’ai reçu, monsieur le colonel, votre lettre du 28, par laquelle vous m’annoncez pouvoir disposer de 100 fusils. Je vais demander au Ministre de la Guerre l’autorisation de les faire remettre au 1er régiment étranger. Si, avant la réponse du Ministre, des circonstances extraordinaires nécessitaient le prompt armement des soldats non armés ; je les ferai mettre à la disposition du 1er étranger, sans attendre cette réponse.
Par la situation générale du 10 juin, vous portez comme manquant au complet de votre effectif 74 fusils, comment se fait il que vous en ayez en excédent ? Je vous prie de me donner ces renseignements.
Je vais demander au Ministre de la Guerre l’autorisation de tirer du 5e bataillon les 156 hommes qu’il peut vous fournir, je m’empresserai de vous faire part de la réponse qui me sera faite à cet égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 247).
Le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Le Sénécal, à Castellone : "On lui écrit une même lettre [que celle adressée au général Fressinet - voir 1er Etranger Latour d'Auvergne, 29 juin 1812] et on lui donne les mêmes instructions que celle contenues dans la lettre ci-dessus écrite à M. Thomas [chargé de l’inspection du 2e Etranger], avec la même exception de l’article 3e de celle du général Fressinet, relativement à l’armement, pour la revue du 22e régiment d’infanterie légère.
On prévient en outre ce général que sa santé n’étant pas encore parfaitement rétablie, M. l’adjudant-commandant Thomas est chargé de passer la revue du 2e étranger, afin de lui éviter la peine de se rendre à Sainte-Marie de Capoue, Maddaloni et autres cantonnements éloignés, et qu’il n’aura par conséquent à s’occuper en ce moment que du 22e régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 248).
Le 7 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. le Baron de Durant, Ministre plénipotentiaire de France, à Naples : "Le nommé Perrier, que V. E. a fait diriger par la police de Naples sur Sessa, y est arrivé le 2 de ce mois. Je l’ai fait incorporer le 4 dans le 22e régiment d’infanterie légère, ce que se fera également pour tous ceux qui pourront à l’avenir être mis à votre disposition et que vous ferez diriger sur mon quartier général" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 251).
Le 8 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 6 de ce mois pour m’inviter à envoyer un détachement à Terracine, afin de porter le 5e bataillon du 2e régiment étranger à une force égale à celle qu’il avait l’année dernière lorsqu’il y est arrivé. La réduction de ce bataillon m’est connue et j’en ai rendu compte à S. E. le Ministre de la Guerre avec prière de le faire rentrer au corps d’observation pour le réorganiser ; j’ai également demandé la rentrée du 3e bataillon du 22e d’infanterie légère qui devait avoir lieu après l’opération de la conscription et de la levée de la cohorte, sauf à faire remplacer ces bataillons par d’autres troupes ; ma lettre au Ministre de la Guerre est en date du 18 juin et sans doute que je ne tarderai pas à recevoir des ordres. Jusque-là, il serait donc inutile de mettre des troupes en mouvement puisqu’elles seraient dans le cas de changer encore de destination. Aussitôt que S. E. aura donné sa décision, j’aviserai aux moyens de compléter le 5e bataillon du 2e étranger, s’il doit rester à Terracine" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 251).
Le 10 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai eu l’honneur de vous prévenir qu’ensuite des ordres de S. M. l’Empereur, il avait été formé pour chacun des régiments sous mes ordres une compagnie d’artillerie régimentaire, et je vous ai prié de demander à S. M. la Reine l’autorisation de placer ces compagnies à Capoue, pour suivre leur instruction. Vous avez eu la complaisance de m’annoncer que vous aviez fait cette demande à S. M. ; cependant, les officiers et sous-officiers d’artillerie chargés de l’instruction de ces compagnies sont arrivés, et il est temps de s’en occuper. Je désire les réunir à Capoue, du 15 au 16 de ce mois. Veuillez, je vous prie, prendre à ce sujet les ordres de S. M. et donner les votre conséquemment au commandant de cette place. Le matériel de ces compagnies arrivera de Rome vers la fin de ce mois, je vous serai obligé d’ordonner au commandant de l’artillerie à Capoue, de mettre jusque là à la disposition du capitaine Fondard les bouches à feu nécessaires à l’instruction de ces compagnies" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 253).
Le 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Régiment d'infanterie légère : "J’ai fait depuis 10 mois les démarches les plus pressantes près du gouvernement napolitain, pour obtenir le paiement des cinq mois de masse d’habillement dus aux corps sous mes ordres, sans obtenir de résultats, parce que entend donner pour comptant des feuilles de retenue par trop perçu en rations de vivres et fourrage, sous préjudice cependant des réclamations que les corps seront dans le cas de faire, si par la vérification des pièces, ces dernières sont reconnues ne pas devoir être acceptées ; comme il faut mettre un terme à ces discussions, et que je désire voir les conseils d’administration à même de couvrir leurs dépenses, et les emprunts faits à la masse de linge et chaussure le plus tôt possible, je crois devoir vous inviter à déléguer deux officiers, instruits en matière de comptabilité, et pris, autant que possible, parmi ceux qui étaient au régiment lors de son entrée dans le royaume, pour se rendre à Naples y vérifier provisoirement les bons que l’on dit appartenir à votre corps, en réservant tous vos droits, sans accepter et d’engager à rien qui puisse être contraire aux règlements français et aux instructions qui pourraient être ultérieurement transmises par les Ministres de S. M. l’Empereur.
Les instructions que vous remettrez aux officiers délégués seront basées sur ces principes ; vous aurez soin de les présenter à l’approbation de l’inspecteur aux revues du corps d’observation qui sera dans le cas d’y ajouter ou retrancher ce qu’il jugera nécessaire.
Les officiers délégués devront vous faire connaitre tous les 8 jours le résultat de leur travail afin que vous puissiez m’en rendre compte ainsi qu’à M. l’inspecteur aux revues" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 256).
Le même 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Vous trouverez ci-joint copie d’une lettre que j’adresse aux conseils d’administration des corps sous mes ordres, relativement au payement de la masse d’habillement qui leur est due pour 5 mois de l’exercice de 1811. J’ai pensé que pour terminer promptement toutes discussions qui ont pour objet les imputations que le gouvernement veut faire effectuer sur ce paiement, les corps devaient faire procéder à l’examen des pièces qui ont servi à établir les feuilles de retenues. Je charge les conseils d’administration de présenter à votre approbation les instructions qu’elles donneront aux officiers délégués pour cette vérification provisoire comme je vous prie de diriger leurs opérations pour les intérêts des corps respectifs ; je dois vous faire part que la majeure partie des bons provient de distributions extraordinaires données en gratifications et pour les fourrages des bêtes de somme et de transport, que le gouvernement napolitain pour ne pas les imputer, exige la présentation de l’ordre en vertu duquel ces distributions extraordinaires ont été faites. Rien n’est plus facile à rétorquer : lorsqu’une distribution extraordinaire est ordonnée, le commissaire des guerres de la division en est prévenu et il en donne l’ordre au fournisseur, qui ne délivrerait rien extraordinairement aux corps s’il n’y était autorisé. C’est donc au fournisseur à présenter à l’appui de ses bordereaux les ordres des commissaires des guerres et non aux corps. Il en est de même des distributions de fourrages pour les transports ; le nombre de chevaux voulu pour ces régiments est déterminé par les règlements ; le commissaire des guerres chargé de la police de ce régiment ne pouvait ordonner la distribution d’une plus grande quantité de rations sans avoir au préalable reçu officiellement avis des transports extraordinaires accordés au corps. C’est donc encore au fournisseur à produire les ordres qu’il a reçus. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que les corps doivent avoir réponse à tout" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 257).
Le 12 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Le Sénécal, à Castellone : "J’ai reçu le résumé de la revue que vous avez passée du 22e régiment d’infanterie légère. Je suis satisfait des détails que vous me donnez et vous en remercie"(Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 256).
Le 16 juillet 1812, à Vilna, l'Empereur est informé que "Le 6e bataillon du 22e régiment d'infanterie légère, venant de Rome arrivera à Dresde le 8 août"; il ordonne de "Le diriger sur Glogau" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2243).
De son côté, le même 16 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire pour m’informer que vous avez donné les ordres pour le départ de Rome du 3e bataillon du 22e d’infanterie légère et qu’incessamment, vous mettrez en route les deux compagnies de ce bataillon qui se trouvent encore détachées dans le département du Trasimène. Je vous prie d’en agréer mes remerciements ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 124 page 261).
Le même 16 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir que le 3e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère, qui était détaché dans les états romains, rentre au corps d’observation et y arrivera le 25 de se mois pour se réunir. Je vous prie de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour sa subsistance ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 124 page 261).
Le 22 juillet 1812 (l'original est daté du 28 par erreur ; les ordres ont été expédiés le 22), l'Empereur écrit, depuis Gloubokoïé, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Amée, à Gloubokïé : "Mon Cousin ... Donnez ordre que le 22e régiment d'infanterie légère, qui arrive à Dresde, se rende à Thorn, où il tiendra garnison jusqu'à nouvel ordre" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18998 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31289).
Le 25 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 22e Régiment d’infanterie légère : "Le sieur Couillaux (Christophe) étant un des deux hommes attachés au service de S. M. la Reine, qui doivent être incorporés dans votre régiment, d’après les ordres de M. le général directeur général de la conscription, ce jeune homme, en se présentant devant vous, vous remettra la présente. Veuillez l’incorporer de suite et en rendre compte au Directeur général de la conscription en en prévenant, en même temps, le préfet de son département.
S. M. ayant daigné me faire connaitre qu’Elle désirait conserver ce jeune homme à son service, en attendant qu’il puisse se faire remplacer, je vous prie de le renvoyer de suite à Naples, avec une permission, comme chasseur du 22e régiment d’infanterie légère, valable jusqu’à nouvel ordre. Il présentera cette permission à mon visa, lors de son retour. Cette permission sera pure et simple, sans énoncer de motif" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 264).
Le 7 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "J’ai reçu l’itinéraire que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, par votre lettre du 5 de ce mois, des deux compagnies du 22e régiment d’infanterie légère, que vous me renvoyez et qui amènent avec elles 160 hommes du dépôt de ce corps, pour renforcer les bataillons de guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 128 page 269).
Le 10 août 1812, l'Empereur écrit, depuis Vitebsk, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Il y a en France des régiments entiers qu'il faut compléter, entre autres le 14e léger, le 6e de ligne, le 22e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31466).
Le 14 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, à Paris : "Lorsque je vins prendre les fonctions de chef d’état-major de l’armée de Naples, je trouvais dans les archives 12 étoiles de légionnaires, et 1 étoile d’officier de la légion d’honneur, restant de celles que V. E. avait envoyées au chef de l’état-major de l’armée, à une époque antérieure. J’ai depuis délivré trois étoiles de légionnaires, savoir :
L’une au sieur Coulon, chirurgien major du 6e régiment à Corfou.
L’autre au Sr Desbois, sergent-major au 22e régiment d’infanterie légère.
Et la troisième au Sr Pecout, sergent du même corps, passé au service de S. M. le Roi des Deux-Siciles.
Ces trois militaires étaient compris pour recevoir les étoiles, sur l’état qui m’a été remis.
Aujourd’hui qu’il n’existe plus, au corps d’observation, aucun des militaires pour lesquels ces étoiles ont été envoyées, j’ai l’honneur d’adresser celles qui me restent à V. E. au nombre de 9 étoiles de légionnaires, et une d’officier. Je prie V. E. de vouloir bien m’en faire accuser réception" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 130 page 273).
Le 20 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Teano : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant envoyé un capitaine de l’artillerie impériale pour être chargé de l’instruction des compagnies d’artillerie régimentaires, j’ai du les réunir pour cet objet à Capoue ; dès lors, elles n’appartiennent à aucune brigade et jusqu’à ce que ces compagnies soient suffisamment instruites ; pour le bien du service, j’ai encore du charger l’officier général le plus voisin de Capoue de la surveillance de ces compagnies ; si l’emplacement de votre brigade vous eut plus rapproché de cette place que ne l’est le général Le Sénécal, je vous eusse chargé de cette surveillance, comme j’en ai chargé le général Le Sénécal" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 131 page 276).
Le 29 août 1812, l'Empereur ordonne, depuis Viazma, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Le royaume de Naples ayant levé sa conscription et complété son armée, ce sera un soulagement pour ses finances et une chose utile que de faire venir le corps du général Grenier.
Le régiment d'Isembourg restera à Rome, celui de La Tour d'Auvergne en Toscane.
Le 22e d'infanterie légère et le 112e seront réunis à Vérone, à l'exception du 5e bataillon qui restera en Toscane.
Si le 14e léger et le 6e d'infanterie de ligne peuvent chacun fournir deux bataillons complétés à 700 hommes, on pourrait aussi les faire partir pour Vérone.
Par ce moyen, la division dont le général Grenier prendrait le commandement se trouverait composée de 4 bataillons du 22e léger, de 2 bataillons du 14e léger, de 4 bataillons du 112e et de 2 bataillons du 6e de ligne, ce qui ferait une division de 12 bataillons.
Vous y emploierez les généraux de brigade du corps d'Italie méridionale et cette division sera alors en mesure de se porter où il sera nécessaire.
Faites-moi connaître quand elle sera réunie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31628).
Le même 29 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Léger : "Par ma lettre du 11 juillet dernier, où je vous invitais à désigner deux officiers, instruits en matière de comptabilité, pour se rendre à Naples y vérifier provisoirement les bons que l’on dit appartenir à votre corps, je vous engageais aussi à me faire connaitre tous les huit jours le résultat du travail de ces officiers ; cependant, jusqu’à présent, vous ne m’avez rendu aucun compte à cet égard. Je vous prie donc de vous rappeler ma lettre du 11 juillet et de m’adresser, le plus tôt possible, les renseignements dont il est question.
La mission de ces deux officiers précités étant remplie et M. l’inspecteur aux revues Jullien étant à Naples pour terminer lui-même ce qui reste à faire de ce travail, vous pouvez donner l’ordre à ces officiers de rentrer au régiment, s’ils ne l’ont déjà fait" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).
Le 3 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Viasma, au Duc de Feltre : "Le royaume de Naples ayant levé sa conscription et complété son armée, ce sera un soulagement pour ses finances et une chose utile que de faire venir le corps du général Grenier ...
Le 22e d'infanterie légère et le 112e seront réunis à Vérone, à l'exception du 3e bataillon qui restera en Toscane ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5134).
Le 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit aux Généraux de Brigade Fressinet, Le Sénécal, Decouz, et au Colonel du 22e Léger : "S. M. la Reine a reçu de Paris des nouvelles semi-officielles, qu’Elle a daigné me faire communiquer ; je m’empresse de vous les adresser, mon cher général, afin que vous en donniez connaissance dans l’étendu de votre brigade, tant aux troupes qu’aux habitants.
Ces nouvelles ne doivent pas faire l’objet d’un ordre du jour" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 283).
Le 8 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit aux Généraux de Brigade Fressinet, Le Sénécal, Decouz, et au Colonel du 22e Léger : "Je m’empresse de vous faire part des bonnes nouvelles que S. M. la Reine a reçues et qu’Elle a daigné me faire adresser par l’estafette de ce soir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 283).
Le 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire ordonnateur du Corps d’observation Baradère, à Sessa : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de revues établis par M. le sous-inspecteur aux revues Jullien, pour servir à constater le nombre d’ustensiles qu’il est nécessaire d’autoriser les régiments sous mes ordres à acheter. Il résulte de ces états, que le 22e régiment d’infanterie légère a besoin de 129 marmites, 181 grands bidons, 164 barils à eau, 2461 petits bidons, 164 haches et 164 serpes ...
J’ai en conséquence l’honneur de vous prévenir que je vais autoriser les conseils d’administration à passer des marcher pour la fourniture de ces ustensiles, à l’exception cependant des barils à eau et des petits bidons ou bouteilles clissées, regardant les premiers comme inutiles pour le moment, et attendant pour les seconds une décision de S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre, décision que j’ai provoquée, afin de connaitre si ces petits bidons seront donnés au soldat comme première mise, ou s’ils doivent être à leur charge.
Je mande aussi aux conseils d’administration que ces marchés n’auront force d’exécution qu’autant qu’ils auront été visés et approuvés par l’inspecteur aux revues du corps d’observation et les charge de vous en adresser une expédition. Je vous prie de faire connaitre aux conseils d’administration les prix auxquels l’administration paye les ustensiles de campement dans l’intérieur, afin d’éviter toute dépense abusive et d’exiger qu’ils soient conformes aux modèles adoptés pour le service de la troupe" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 285).
Le même 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite aux Conseils d’administration des 22e Léger et 2e Régiment Etranger : "M. l’inspecteur aux revues Jullien m’ayant adressé les états de revue qu’il a établis pour constater le nombre des ustensiles de campement nécessaires au régiment que vous administrez, j’ai reconnu que, d’après l’effectif de votre régiment, il lui fallait (pour le 22e légère) 189 marmites, 164 gamelles, 239 grands bidons, 164 barils à eau, 2461 petits bidons, 164 haches et 164 serpes ; (pour le 2e étranger) 180 marmites, 157 gamelles, 226 grands bidons, 157 barils à eau, 2367 petits bidons, 157 haches et 157 serpes. Le nombre de ces ustensiles en ce moment en service au régiment étant de 24 marmites, 30 gamelles, 6 grands bidons et 17 haches (pour le 22e), 60 marmites, 212 gamelles, 58 grands bidons ; vous êtes en conséquence autorisé à passer des marchés pour la fourniture de 129 marmites, 181 grands bidons, 164 haches et 164 serpes (pour le 2e étranger), 156 marmites, 127 gamelles, 220 grands bidons, 140 haches et 157 serpes etc. (le reste de ces deux lettres est de même que pour le conseil d’administration du 1er étranger et jusque à la fin : « qui, avec les ustensiles désignés exister, forment les quantités qui sont reconnues être nécessaires au régiment par l’état de revue de M. le sous-inspecteur aux revues Jullien.
Ces marchés, pour avoir force d’exécution, devront être visés et approuvés par ce sous-inspecteur ; les prix devront être en rapport avec ceux fixés pour les mêmes objets dans l’intérieur, le tout conforme aux modèles adoptés pour le service de la troupe et bien confectionnés.
M. l’ordonnateur Baradère étant chargé d’ordonnancer les dépenses qui résulteront de ces achats, vous aurez à lui adresser une expédition de vos marchés ; je l’invite à vous faire connaitre les différents prix fixés par l’administration de la Guerre.
J’ai fait connaitre à S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre que les ustensiles existants au régiment avaient été achetés sur l’ordinaire et étaient la propriété du soldat ; qu’il paraissait juste de lui en tenir compte, et d’accorder en conséquence la 1ère mise entière de tous les effets de campement. J’ai également demandé à S. E. que les petits bidons fussent donnés comme première mise aux soldats, ce qui m’a déterminé à en suspendre l’achat, jusqu’à la décision de S. E.
J’ai suspendu aussi l’achat des barils à eau, comme inutiles dans ce moment, me réservant de l’autoriser si ces ustensiles devenaient nécessaires »" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 287).
Le 11 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Mojaïsk, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Mojaïsk : "... Donnez l'ordre que le bataillon du 22e léger qui est à Thorn se rende à Smolensk ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19198 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31713).
Le 11 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 22e Léger : "J’ai reçu les états que vous m’avez adressé présentant le résultat des imputations que le gouvernement napolitain voulait mettre à la charge de votre régiment. M. le sous-inspecteur aux revues Jullien étant chargé par S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre d’arrêter définitivement ce travail de révision, et de liquider l’arriéré qui vous est dû par ce gouvernement, c’est ce sous-inspecteur qui défendra, maintenant, vos droits contre les prétentions du susdit gouvernement, et c’est à lui que vous devrez désormais adresser les observations que vous croirez convenables de faire, relativement à ces imputations, persuadé que M. Jullien s’empressera de les faire valoir et de maintenir tous vos droits" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 12 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Désirant faire accélérer autant que possible l’instruction des canonniers et des chevaux de l’artillerie régimentaire du corps d’observation, j’ai recommandé à M. le capitaine d’artillerie Fondard de les faire manœuvrer tous les jours ; mais cet officier me fait connaitre que les caissons étant chargés, on ne peut s’en servir sans faire tort aux munitions, et qu’il ne lui reste que les six pièces des compagnies d’artillerie régimentaires pour atteler les chevaux, ce qui est insuffisant pour le nombre de chevaux ; je vous prie donc, monsieur le Ministre, si vous n’y voyez pas d’inconvénients, d’autoriser le major du 1er régiment d’artillerie napolitaine à laisser manœuvrer l’artillerie française avec ses voitures, lorsqu’il ne s’en servira pas lui-même pour son artillerie.
M. le capitaine Fondard demande aussi que vous lui permettiez d’établir un petit magasin où il pourra faire déposer la poudre et faire faire par ses canonniers les cartouches d’infanterie nécessaires à l’instruction des régiments avec la poudre qui a été délivrée au corps d’observation des magasins de l’Empire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 15 septembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du mouvement des troupes), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale à Sessa : "Général, l’Empereur voulant soulager les finances du royaume de Naples, qui a levé sa conscription et complété son armée, ordonne que le corps d’observation de l’Italie méridionale quitte ce royaume ; que le 2e régiment étranger restent dans la 30e division militaire, le 1er dans la Toscane ; et que le 22e d’infanterie légère soit dirigé sur Vérone, où il sera formé, sous vos ordres, une nouvelle division d’infanterie, composé des quatre bataillons de ce dernier régiment, de quatre bataillons du 112e et de deux bataillons de chacun des 6e de ligne et 14e léger ; ce qui fera une division de 12 bataillon.
En conséquence, vous voudrez bien, général, vous concerter avec le ministre de la guerre du royaume de Naples, pour faire relever par les troupes de ce royaume, celles qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, sur les points de la côte où ce remplacement préalable sera nécessaire ; de manière que vous puissiez mettre vos troupes en marche, savoir :
... 2° les quatre bataillons et la compagnie d’artillerie du 22e régiment de l’infanterie légère de Gaète, le 2 octobre, pour se rendre à Vérone ..
Je joins les ordres de route nécessaires pour l’exécution de ces divers mouvements.
Vous emmènerez avec vous vos deux généraux de brigade, votre adjudant-commandant, l’inspecteur aux revues, les commissaires des guerres et autres employés d’administration du corps d’observation de l’Italie méridionale, pour en former l’état-major de votre nouvelle division, à Vérone.
Vous emmènerez aussi le détachement du 2e régiment d’artillerie à pied et votre matériel d’artillerie, qui sont à Capoue, et vous leur ferez suivre le mouvement du 22e léger, qui à son passage à Rome devra prendre tous les hommes disponibles à son dépôt.
Enfin vous veillerez à ce qu’il ne reste rien en arrière que les malades ; et vous prendrez des mesures, pour qu’alors sortis des hôpitaux, ces derniers soient dirigés sur leurs corps respectifs ...
Je donne connaissance de ces dispositions à Sa Majesté la Reine, et vous m’instruirez de leur exécution.
Il résulte de ces mêmes dispositions, que les troupes qui composent actuellement le corps d’observation de l’Italie méridionale, doivent cesser d’être à la solde du royaume de Naples, à dater du premier octobre ...
Toutes ces troupes rendues à leur destination, vous vous occuperez de les passer en revue et de former votre division en deux brigades, l’une d’infanterie de ligne, l’autre d’infanterie légère ; vous m’adresserez ensuite, sur les imprimés également ci-joints, la situation détaillée de chaque régiment" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 165 page 345).
Le 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "... Le 22e régiment d’infanterie légère doit, à son passage à Rome, prendre à son dépôt tous les hommes qui y sont disponibles ; veuillez, je vous prie, monsieur le Comte, faciliter cette opération au colonel de ce régiment, en faisant réunir au dépôt tous les hommes qui pourraient en ce moment en être détachés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 294).
Le même 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en suite des ordres que je viens de recevoir ... les 4 bataillons et la compagnie d’artillerie du 22e régiment d’infanterie légère partiront le 2 octobre de Gaète pour se rendre à Vérone ...
Au moyen de ces dispositions, le corps d’observation se trouve dissout, et je donne ordre aux officiers sans troupes, inspecteurs aux revues, commissaires des guerres, employés d’administration, etc. de partir le 1er septembre prochain pour se rendre à Vérone.
Je serai dans le cas de laisser dans le royaume des officiers, sous-officiers de chacun des régiments sous les ordres pour recevoir et réunir les hommes sortant des hôpitaux, j’aurai l’honneur de vous faire connaitre la disposition qui sera faite à ce sujet, en vous en adressant l’état par chaque corps.
Les troupes françaises ne devant être soldées dans le royaume que jusqu’au 30 septembre inclusivement, je vous prie, monsieur le Ministre, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que tous les paiements soient effectués ledit jour, afin de n’avoir pas de réclamations et de ne pas éprouver de retard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141 page 296).
Le 5 octobre 1812, dans une note dictée à Moscou et destinée au Prince Eugène, l'Empereur ordonne : "La division Grenier, qui doit se réunir le 1er novembre à Vérone, sera composée de trois brigades, savoir : deux brigades françaises et une brigade italienne.
lere brigade: quatre bataillons du 22e léger, deux bataillons du 14e léger;
2e brigade : quatre bataillons du 112e de ligne, deux bataillons du 6e de ligne;
3e brigade : quatre bataillons du 5e régiment de ligne italien, un bataillon du 1er de ligne, un bataillon du 2e léger italien.
Chaque régiment aura son artillerie régimentaire; on prendrait, pour ceux qui n’en auraient pas, l’artillerie des corps qui restent en Italie.
Chaque bataillon français sera porté à 900 hommes et chaque bataillon italien à 1,000 hommes ; de cette manière, on suppose qu'ils arriveront sur l'Oder au complet de 840 ... si cela était nécessaire, on laisserait un cadre de bataillon du 22e léger ...
L'intention de l'Empereur est que cette division, qu'on peut considérer comme un corps d'armée, se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le Brenner dans les premiers jours de décembre. Ce corps marcherait par brigades et serait dirigé, pour y être cantonné jusqu'à nouveaux ordres, sur Nuremberg, Bamberg et Augsburg.
Tout ce qui manquerait à l'organisation entière de ce corps, soit en matériel, soit en personnel, comme chirurgiens, soldats du train, etc. serait, par les soins du ministre, complété en Bavière ou en Silésie, où il est probable que cette division passera plusieurs mois de l'hiver" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31826 - Note : La Division Grenier est la 35e Division d'Infanterie).
Le même 5 octobre 1812, l'Empereur écrit également, depuis Moscou, au Maréchal Berthier : "... vous ferez connaître au duc de Castiglione que j'ai ordonné au ministre de la guerre de réunir à Vérone une division de trois brigades et qui sera sous les ordres du général Grenier. Cette division, qui sera la 35e de la Grande Armée, se composera de douze bataillons français (2 bataillons du 14e léger, 4 bataillons du 22e id. ; 4 bataillons du 112e id. ; 2 bataillons du 6e de ligne) et de 6 bataillons italiens ; total : 18 bataillons tous au grand complet et deux batteries d'artillerie.
Cette 35e division se rendra à Berlin dans le courant de décembre, ce qui, joint aux douze cohortes de la 32e division, maintiendra toujours la même force en réserve" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31811)
L'Empereur écrit aussi, de Moscou, le 5 octobre 1812, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'approuve que vous choisissiez dans les 7es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger, qui sont à l’ile d'Elbe, les hommes les plus sûrs pour compléter à 1.600 hommes les deux autres bataillons que chacun de ces régiments fournit à la division Grenier à Vérone.
Les deux bataillons du 112e qui faisaient partie de la division Barbou y seraient, en cas d'événement, remplacés par deux bataillons étrangers.
Il est nécessaire que tous les bataillons de la division Grenier soient complétés à 900 hommes présents sous les armes à Vérone. A cet effet, vous ferez choisir dans les 5es bataillons qui sont aux dépôts des régiments de l'armée d'Italie ce qui est nécessaire pour ce complément, de sorte que les douze bataillons français de la division Grenier présentent une force de 10.800 hommes. Vous ferez fournir par les bataillons des 8e et 3e légers ce qu'ils ont de disponible pour compléter l'infanterie légère.
Donnez ordre au général Vignolle de choisir six beaux bataillons italiens, des plus anciens et des meilleurs, pour porter la division Grenier à 18 bataillons, ou 16.000 hommes, formant trois brigades.
Le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger doivent avoir leurs pièces de canon, ce qui fait huit pièces ; les deux régiments italiens en auront quatre, ce qui fait douze pièces. S'il était de ces régiments qui n'eussent pas de pièces vous leur feriez prendre des pièces appartenant aux régiments qui restent en Italie ou en Dalmatie.
Vous attacherez à cette division 2 généraux de brigade (le vice-roi désignera le général de la brigade italienne). Vous y attacherez un officier du génie, une compagnie de sapeurs italiens, un officier supérieur d'artillerie, une batterie d'artillerie à cheval et une batterie d'artillerie à pied italienne, une batterie d'artillerie à pied française, une compagnie de pontonniers italienne, le nombre de canons d'infanterie voulu, un régiment de cavalerie italienne qui sera complété à 1.000 chevaux, avec tous les dépôts des autres régiments, 2 commissaires des guerres français, 1 commissaire des guerres italien, des chirurgiens français et italiens, et toute l'administration française nécessaire.
Il est nécessaire que les hommes aient leurs deux paires de souliers dans le sac et une aux pieds, leurs effets de campement, de bonnes capotes, et que tout soit en état, de sorte que cette division qui prendra le numéro de la 35e division de la Grande Armée puisse hiverner à Berlin et me mette à même d'en retirer le 11e corps, si je le juge nécessaire, et de l'approcher de la Vistule.
Du 26 au 30 novembre vous ferez passer à cette division le mont Brenner, en réunissant la 1re brigade à Nuremberg, l'autre à Augsburg, et la 3e à Ratisbonne. Pendant que la 35e division fera cette première partie de sa route, j'en serai informé, et je donnerai mes ordres pour qu'elle se rende à Berlin. Vous instruirez d'ailleurs de ce mouvement le duc de Castiglione qui, en cas de circonstances inattendues, transmettrait les ordres convenables à ces troupes. Mais s'il ne survient rien de pressant, je désire qu'elles puissent s'arrêter huit jours à Nuremberg, Ratisbonne et Augsburg.
Le 9e bataillon des équipages militaires doit avoir des hommes et des chevaux à Plaisance. S’il pouvait fournir une compagnie, on achèterait à Augsburg les chevaux qui manqueraient, et on pourrait les atteler, soit à des charrettes du pays, soit à des voitures à la Comtoise, qui seraient construites à Nuremberg ou à Berlin. Il y sera aussi attaché une compagnie de voitures à la Comtoise italienne.
Faites donner à cette division 84 moulins portatifs, savoir 4 par bataillon et 12 de réserve &la division. Envoyez un modèle à Milan en poste ; on en fera en Italie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31818).
Le 6 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Duc de Feltre : "Vous avez fait partir le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger pour Vérone. Vous aurez retiré des 5es bataillons tout ce qui est disponible pour renforcer les bataillons de guerre. Si vous ne l’avez pas lait, faites-le sans délai. Cela aura d’ailleurs l'avantage que ces 5es bataillons seront disponibles pour recevoir les conscrits. Il faut verser, pour compléter la division Grenier, 4 à 500 hommes de chacun des 5es bataillons des six régiments qui ont leurs 5es bataillons en Italie. Pour compléter le 22e et le 14e, il faut prendre ce qu’il y a au dépôt du 3e léger à Parme et à celui du 4e léger à Alexandrie et, si cela ne suffit pas, tous les hommes du bataillon que le 4e' léger a dans une demi-brigade provisoire ; par ce moyen, le cadre de ce bataillon pourra recevoir de nouveaux conscrits. Faites que la division Grenier passe les monts, forte de 900 hommes par bataillon, officiers non compris, présents sous les armes, sans compter les malades et l’effectif" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2530 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31855).
Ce qui fut fait.
Le 6 octobre 1812 encore, l'Empereur écrit, depuis Moscou à Berthier : "Donnez l’ordre au duc de Bellune de retenir à Minsk le 6e bataillon du 46e, le 6e du 93e et le 6e du 22e léger. Mandez la même chose au gouverneur de Minsk" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2517 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31840).
Toujours le 6 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Maret, Duc de Bassano, Ministre des Relations extérieures, à Vilna : "Monsieur le Duc de Bassano ... J'ai ordonné au 6e bataillon du 46e, au 6e bataillon du 93e et au 6e bataillon du 22e léger de s'arrêter à Minsk. Instruisez-en le gouverneur, et faite-smoi connaître où sont ces bataillons et quand ils arriveront ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19261 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31858).
Le 8 octobre 1812, le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Bureau des étapes, convois, transports, etc.) au Général Comte Grenier commandant la Division d’infanterie à Vérone : "Général, S. E. le Ministre de la guerre, m’a informé qu’une division d’infanterie devait se former à Vérone, sous vos ordres, et que cette division serait composée du 112e régiment d’infanterie de ligne, du 22e d’infanterie légère, du 6e de ligne, et du 14e d’infanterie légère.
Les deux premiers régiments ont à leur suite une compagnie d’artillerie, mais les bataillons de guerre de ces régiments étant portés aujourd’hui à quatre bataillons, ont droit à une augmentation d’équipages d’artillerie et de transport dans la proportion ci-après, savoir :
Au 112e régiment de ligne, indépendamment des équipages qu’il possède, 2 voitures d’artillerie à fournir, trois voitures d’administration ;
Au 22e d’infanterie légère, aussi indépendamment des équipages qu’il possède, 3 voitures d’artillerie à fournir, 5 d’administration ;
Au 6e de ligne, 3 voitures d’administration à fournir ;
Et au 14e d’infanterie légère 3 voitures d’administration à fournir.
Total 5 voitures d’artillerie et 14 voitures d’administration à fournir.
Les voitures d’artillerie devront être fournies par les soins du Ministre de la guerre.
J’ai fait un fond de 1ère mise aux conseils d’administration des quatre régiments dont il s’agit, pour qu’ils pussent se procurer eux-mêmes les chevaux, selles et harnais d’artillerie, ainsi que les chevaux des caissons d’administration.
Ces caissons, ainsi que les harnais, seront tirés du parc de Plaisance, et j’ai autorisé M. le commissaire ordonnateur en chef à Milan de faire confectionner de suite les selles qui doivent compléter le harnachement de ces mêmes caissons.
Indépendamment des équipages qui doivent être à la suite des quatre régiments formant le corps d’infanterie sous vos ordres, j’ai jugé convenable d’affecter à ce corps une division d’ambulances, composé de cinq caissons.
Ces 5 caissons, ainsi que les selle et harnais, seront aussi tirés du parc de Plaisance.
Les 20 chevaux nécessaires à l’attelage de ces mêmes caissons, seront pris dans le dépôt du 9e bataillon du train des équipages militaires et mis sous la conduite d’un détachement de ce bataillon, composé d’un maréchal des logis, d’un brigadier et de 12 soldats.
J’annonce à M. le commissaire ordonnateur que cette division ambulance sera à sa disposition pour se porter sur tous les points où les besoins du service l’exigeraient. Il pourra, quand il voudra, faire donner au dépôt du 9e bataillon l’ordre de départ de Plaisance pour Vérone. Je lui recommande, en outre, d’apporter une surveillance particulière sur cette même division et de tenir la main à ce qu’elle soit soignée et entretenue convenablement.
A l’égard des hommes nécessaires pour la conduite des caissons qui seront remis aux régiments, les corps devront les prendre dans leur sein et faite choix d’hommes qui leur paraîtront les plus propres à ce genre de service.
Au reste, général, j’ai adressé aux conseils d’administration de ces régiments des ordres et instructions pour l’organisation des équipages qu’ils doivent avoir à leur suite ; j’en ai donné connaissance à M. le commissaire ordonnateur de la division que vous commandez et je vous invite à tenir la main, en ce qui vous concerne, à leur exécution" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 page 13).
"Etat présentant l'organisation numérique du personnel administratif et du matériel attachés à la division du général Grenier réunie à Vérone.
… Caissons :
... 22e id : 1 existant déjà, 5 à fournir, total 6
Chevaux d’artillerie et d’administration :
... 22e id : 39 existants déjà, 35 à fournir, total 74 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 page 310).
Le 16 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Berthier : "Ecrivez au duc de Bellune que le 7e régiment wurtembergeois qui devait se rendre à Ghjatsk, n'y arriverait que vers le 8 novembre ; qu’en conséquence je désire que ce régiment reste à Minsk jusqu'à nouvel ordre avec les 6es bataillons des 22e léger, 93e et 46e. Formez-en une brigade de 5 bataillons. Il nommera un général pour les commander. S'il y a à Smolensk des généraux qui viennent joindre l’armée, le duc de Bellune en enverra un. Cette brigade sera sous les ordres du duc de Bellune ; elle sera bonne à toute opération et portera le litre de brigade de réserve de Minsk. S'il arrive à Minsk de l'artillerie pour l’armée, donnez ordre qu'on en tire une batterie de 5 pièces pour cette brigade" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2560; ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31908).
Le même 16 octobre 1812, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Moscou, à Berthier : "... Le duc de Bellune formera une autre brigade de réserve à Minsk. Il y placera le 6e bataillon du 22e léger, le 6e du 93e de ligne, le 6e du 46e ainsi que les deux bataillons du 7e régiment wurtembergeois qui a 2 pièces de canon et qui doit être bien prés de Minsk. Ce régiment était destiné pour Ghjatsk, mais il arrive trop tard. Cette brigade sera commandée par un des généraux qui doivent être à Smolensk pour rejoindre l'armée" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2561 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31911).
Le 16 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Maret, Ministre des Relations extérieures : "Monsieur le duc de Bassano, le 7e régiment wurtembergeois devait se rendre à Smolensk mais comme il n'y arriverait que vers le 2 novembre, j'ai changé sa destination. Il doit être actuellement du côté de Kovno. S'il n'avait pas dépassé Vilna et qu'il y fût nécessaire, vous pourriez le retenir. Sinon, il doit se rendre à Minsk, où je donne ordre qu'avec les 6es bataillons des 22e, 93e et 43e on en forme une brigade qui s'appellera réserve de Minsk. Cette réserve, avec celle que j'autorise à former à Vilna en y retenant la brigade de la 28e division, qui se compose du 4e régiment westphalien et du régiment de Hesse-Darmstadt, mettra sous les ordres du gouverneur général une petite division qui lui donnera les moyens de pourvoir aux circonstances les plus pressantes" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31919).
Le 24 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit encore, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 6e Division, Artillerie) au Général Grenier, commandant la Division réunie à Vérone : "Général, j’ai l’honneur de vous prévenir que je donne l’ordre à M. le major Julien, commandant l’artillerie à Vérone, de tenir à la disposition de chacun des 6e régiment de ligne et 14e régiment léger :
2 canons de 3 sur affûts ;
3 caissons de 3 chargé ;
2 caissons d’infanterie chargés ;
Une force de campagne outillée.
L’intention de sa majesté étant que ces régiments aient chacun une compagnie d’artillerie pour l’organisation de laquelle je vais donner les ordres nécessaires.
Je prescris également à M. le major Julien, d’échanger au 22e régiment d’infanterie légère, les canons et caisson de 6 qui lui avait été provisoirement donnés à Sessa, et de composer son matériel de :
2 canons de 3 sur affûts ;
3 caissons de 3 chargés ;
4 caissons d’infanterie chargés ;
1 force de campagne outillée.
M. le compte de Cessac va autoriser ces corps à acheter les chevaux et les harnais qui leur manquent" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 27).
Le 25 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’Empereur vient de me faire connaître, que son intention est, que la division que vous réunissez en ce moment, à Vérone, et qui prendra le numéro de la 35e division d’infanterie de la Grande Armée, soit composée de trois brigades savoir, deux brigades françaises et une brigade italienne.
1ère brigade française : 4 bataillons du 22e d’infanterie légère, 2 bataillons du 14e idem.
2e brigade française : 4 bataillons du 112e d’infanterie, 2 bataillons du 6e idem.
3e brigade italienne : 4 bataillons du 5e de ligne italien, 1 bataillon du 1er idem, 1 bataillon du 2e léger idem.
Il y aura, en outre, à cette division, un régiment de cavalerie italienne (le 4e de chasseurs) complété à 1000 chevaux ; et indépendamment de l’artillerie régimentaire, trois batteries d’artillerie, savoir : une batterie d’artillerie à pied, française, une batterie d’artillerie à pied, italienne ; et une batterie d’artillerie à cheval, italienne. Il y aura encore une compagnie de sapeurs italiens, avec ses outils, et une compagnie de la marine de Venise, complétée à 120 hommes.
D’après l’intention de Sa Majesté, chaque bataillon français devrait être complété à 900 hommes présents sous les armes, et chaque bataillon italien à 1000 hommes présents, officiers non compris.
En conséquence, je donne ordre à 400 hommes de chacun des septièmes bataillons des 6e de ligne et 14e léger, de partir le 6 novembre de Livourne, où ils seront transportés de l’île d’Elbe, et de se rendre, sous la conduite de trois cadres de compagnies de chacun de ces bataillons, à Vérone, où ils arriveront le 18 du même mois, et dont le général Vignolle renverra les cadres à Rome.
Je donne ordre, en même temps, aux quatrièmes bataillons des 1er et 3e d’infanterie légère, le 1er fort d’environ 750 hommes, l’autre de 650, de partir d’Alexandrie, pour arriver le 14 novembre à Vérone, où vous incorporerez les soldats dans les quatre bataillons du 22e léger ; le général Vignolle renverra pareillement les cadres à leurs dépôts respectifs.
De cette manière, le 22e léger, le 14e léger et le 6e de ligne, se trouveront portés à environ 900 hommes présents sur les armes, par bataillon.
Quant au 112e de ligne, vous vous concerterez avec le général Vignolle, pour porter aussi chacun de ses quatre bataillons à 900 hommes présents, en prenant, à cet effet, le nombre d’hommes nécessaires dans les dépôts des 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e de ligne, stationnés en Italie.
Si les 400 hommes du 7e bataillon du 6e de ligne ne suffisent pas pour porter chacun de ses deux bataillons à 900 hommes, vous les complèterez à ce nombre, en puisant, de concert avec le général Vignolle, dans les six dépôts désignés au précédent paragraphe.
Vous m’adresserez les procès-verbaux de toutes ces incorporations.
En ce qui concerne le complément des troupes italiennes, vous vous concerterez, tant avec le général Vignolle, qu’avec Son Excellence le Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie.
Sa majesté veut, en outre, que tous les hommes aient deux paires de souliers dans le sac, leurs effets de campement, de bonnes capotes, et que tout soit en état pour se mettre en mouvement. J’écris à Son Excellence le Ministre Directeur, pour qu’il prescrive, à cet égard, les mesures qui le concernent, relativement aux troupes françaises, et pour faire organiser dans le dépôt du 9e bataillon des équipages une compagnie destinée à atteler 100 voitures à la Comtoise dont il enverra des modèles.
Vous vous entendrez, pour les mêmes objets, en ce qui concerne les troupes italiennes, avec Son Excellence le Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie qui doit aussi organiser une semblable compagnie dans les dépôts de transport italien.
Vous avez déjà deux généraux de brigade et un chef d’état-major ; un troisième général de brigade a dû être désigné par S. A. I. et R. le Prince Vice-Roi, pour la brigade italienne. Vous aurez un officier supérieur d’artillerie, un officier du génie, deux commissaires des guerres français, un commissaire des guerres italien (deux par bataillon), toutes l’administration française nécessaire, et une ambulance par brigade. Vous aurez, en outre, 84 moulins portatifs, c'est-à-dire, quatre par bataillon et 12 de réserve. Il vous sera écrit particulièrement sur tous ces objets, ainsi que sur ce qui concerne l’artillerie tant régimentaire que de bataille.
Enfin l’intention de l’Empereur est, que votre division se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le mont Brenner dans les premiers jours de décembre, marchant par brigade, et se dirigeant, pour y être cantonnée, jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté, sur Bamberg, Nuremberg et Augsbourg.
En conséquence, vous voudrez bien, général, faire partir ces troupes, de Vérone, dans l’ordre ci-après, savoir :
Le 20 novembre, les quatre bataillons et l’artillerie régimentaire du 22e léger, pour se rendre à Bamberg.
Le 21 novembre, les deux bataillons et l’artillerie du 14e d’infanterie légère, pour se rendre pareillement à Bamberg où sera réunie la première brigade.
Le 23 novembre, les quatre bataillons et l’artillerie du 112e de ligne, pour se rendre à Nuremberg.
Le 24 novembre, les deux bataillons et l’artillerie du 6e régiment d’infanterie de ligne, pour se rendre pareillement à Nuremberg où se réunira la deuxième brigade.
Le 25 novembre, les quatre bataillons du 5e de ligne italien, avec son artillerie régimentaire, pour se rendre à Augsbourg.
Le 26 novembre, le bataillon du 1er de ligne et le bataillon du 2e léger italiens, avec les deux pièces d’artillerie régimentaires qui leur seront attachées, pour se rendre pareillement à Augsbourg, où se réunira la troisième brigade.
Le 27 novembre, le 4e régiment de chasseurs italiens, avec la batterie d’artillerie à cheval, pour se rendre aussi à Augsbourg.
La batterie d’artillerie à pied, françaises marchera avec le 14e léger, et la batterie d’artillerie à pied, italienne, avec le 6e de ligne.
Les divisions d’artillerie, à l’exception de l’artillerie régimentaire, pourront emmener leurs chevaux haut le pied et ne prendre leur matériel qu’en Allemagne. La compagnie de sapeurs italiens avec son caisson d’outils et la compagnie de la marine de Venise, partiront avec le 4e régiment de chasseurs.
Je joins ici les ordres de route nécessaire pour l’exécution de ces mouvements dont vous me rendrez compte.
Si les détachements des septièmes bataillons des 6e de ligne et 14e léger éprouvaient quelques retards et n’arrivaient pas à Vérone le 18 novembre, avant le départ de leur régiment, vous prendrez des mesures pour qu’ils continuent leur marche de Vérone et les rejoignent le plus promptement possible.
Il est nécessaire que vous portiez la plus grande attention à bien organiser votre division, sous tous les rapports ; l’Empereur y attache une grande importance.
Vous me ferez connaître sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque corps en comprenant dans les présents sur les armes, les hommes que leur ont fourni leurs propres dépôts, ou ceux qu’ils auront reçus par incorporation d’autres régiments.
Rendu en Bavière, vous vous concerterez avec les autorités du pays qui seront prévenues, pour cantonner provisoirement vos brigades à Bamberg, Nuremberg et Augsbourg, où vous attendrez les nouveaux ordres de Sa Majesté pour leur marche ultérieure. Vous établirez votre quartier général à Nuremberg.
Cependant, vous serez à la disposition de M. le maréchal duc de Castiglione, commandant le 11e corps de la Grande Armée à Berlin, et vous vous conformerez aux ordres qu’il pourrait vous donner pour votre division.
Tout ce qui manquerait à l’organisation entière de cette division, soit en matériel soit en personnel, comme chirurgiens, soldats du train, etc. sera complété en Bavière ou en Silésie.
Vous aurez soin aussi de m’adresser régulièrement tous les 15 jours l’état de situation de votre division. Je vous envoie, à cet effet, des imprimés.
Ps. D’après de nouvelles dispositions de l’Empereur, vous aurez une troisième brigade française pour laquelle je vous adresserais des ordres. La brigade italienne prendre le numéro quatre" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le 28 octobre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Je ne pourrai vous faire connaitre les besoins des corps qui composent ma division, en outils et effets de campement qu’après leur réunion ; aussitôt qu’ils seront arrivés, je ferai passer des revues exactes et vous en ferai connaitre le résultat ; cette opération a déjà été faite pour le 22e régiment d’infanterie légère qui faisait partie du corps d’observation, il a été par suite autorisé à faire l’acquisition de ce qui lui manquait mais je ne pense pas qu’il ait eu le temps de s’en occuper, le départ étant survenu quelques jours après. Je pourrai vous adresser le travail qui le concerne aussitôt que mes équipages seront arrivés, le sous-inspecteur Jullien ayant établi ses besoins au moyen d’une revue. M. l’ordonnateur Baradère n’est pas arrivé, j’ignore même s’il n’a pas reçu une mission particulière qui le retiendra quelque temps encore dans le Royaume de Naples ; dans tous les cas je ne pense pas que les corps puissent faire confectionner leurs outils et effets de campement à Vérone où les ouvriers demandent des prix fous et où surement on ne saurait se les procurer aux prix de France, mandez-moi si à Milan on peut espérer se les faire établir" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 20).
Le 29 octobre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Ensuite de la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire le 28 de ce mois, j’ai celui aujourd’hui de vous adresser copie de la revue qui a été établie par M. le sous-inspecteur Jullien pour le 22e régiment d’infanterie légère ; à mesure que les autres corps arriveront, je vous enverrai celles qui auront été re… pour eux, afin que de concert avec M. l’ordonnateur Baradère, vous puissiez prendre les dispositions nécessaire pour que l’achat des effets se fasse à Milan ou qu’ils se confectionnent ici" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 20).
Le 1er novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur en chef de l’Armée d’Italie, à Milan : "Vous êtes sans doute prévenu du mouvement que doit faire très prochainement la division qui m’est confiée, vous savez aussi que le sous-inspecteur Jullien n’est pas encore arrivé et que celui en résidence à Vérone est absent par congé ; j’ignore comment se régularisera la comptabilité des corps sous mes ordres au moment de leur sortie du Royaume, je pense qu’elle devrait être arrêtée à cette époque, puisque la division doit, il me semble, recevoir les vivres de campagne le jour où elle arrive sur le territoire étranger ; d’un autre côté, il y a des incorporations à constater par des procès-verbaux, les 22e, 112e et 6e de ligne devant recevoir un assez grand nombre d’hommes d’autres corps. Il y a également des procès-verbaux d’organisation à faire pour les compagnies d’artillerie des 6e de ligne et 14e léger, lors de leur arrivée à Vérone, comme de constater par des revues les effets de campement manquants aux corps. Il est donc nécessaire que vous veuillez bien désigner quelqu’un pour ces différentes opérations. Un autre objet, non moins important à régler, est le payement de la solde en route. S. E. le Ministre de la Guerre n’annonce pas de payeur pour la division et cependant, elle n’arrivera à Nuremberg et autres lieux que vers la fin de décembre ; M. Laquiante parait disposé à assurer le service jusqu’au 1er janvier en faisant déposer dans les caisses des corps le montant de ce qui peut leur revenir pour le mois de décembre, en alignant préalablement celui de novembre ; cette mesure parait pouvoir être admise si vous n’y voyez pas d’inconvénients, et dans ce cas, je vous serai obligé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la faire effectuer.
Les généraux, officiers d’état-major et autres ont également besoin d’argent, l’ordre de mouvement qui vient d’arriver ne peut laisser aucun doute sur la question de savoir s’ils seront traités ou non sur le pied de guerre ; on ne pourrait pour un mois les obliger à vendre leurs chevaux pour en acheter d’autres dans 15 jours. Je vous prie donc d’établir ou de faire établir leurs revues d’après le contrôle que vous adressera, d’une part, mon chef d’état-major et de l’autre, le commissaire des guerres de la division, vous rappelant que je jouis d’un traitement extraordinaire de 3000 frs par mois, payable avec la solde, et mon chef d’état-major de celui de 500 frs. M. le Ministre de la Guerre ne m’ayant pas fait connaitre de changement à cet égard, je dois croire que nous conservons les mêmes droits ; si, cependant, il devait rester à ce sujet quelques doutes, vous m’obligeriez de prendre les ordres de S. E. et de solliciter sa décision, pour que nous soyons payé avant notre départ de Vérone qui est fixé au 20 de ce mois" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 25).
Le 3 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "J’ai reçu, ce matin, votre lettre du 1er de ce mois, relative à la 3e brigade de ma division et j’ai reçu hier matin les instructions de S. E. le Ministre de la Guerre concordantes avec l’extrait de la lettre que vous m’avez envoyée ...
Le 22e Régiment d’infanterie légère n’a que 1984 hommes présents sous les armes, ne recevant plus le bataillon du 3e léger, il sera porté, au moyen des 750 hommes du 1er à 2734. Il lui manquera donc encore 926 hommes pour être au complet voulu ; j’ai remarqué par les instructions du Vice-Roi qu’il pourrait être complété au moyen d’un bataillon du 8e léger qui est en Illyrie ; si vous êtes autorisé à donner cet ordre, on pourrait faire arriver ce bataillon à Brixen le 29 de ce mois et l’incorporer le 30, jour de séjour dans cette ville pour le 22e. J’en fais au reste la demande à S. E. le Ministre de la Guerre et j’espère ainsi qu’il nous rentrera environ 200 hommes de ce régiment d’ici à la fin de ce mois sur ceux restés aux hôpitaux" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le même 3 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "J’ai eu l’honneur de vous prévenir que les conseils d’administration des 22e léger et 112e de ligne ont envoyé à Milan pour acheter les chevaux qui leur manquaient tant pour leurs voitures d’artillerie que pour celle de l’administration. S. E. le Ministre Directeur a envoyé à cet effet les ordonnances et m’a prévenu que les harnais et les caissons seraient tirés du parc de Plaisance et que vous étiez autorisé à faire confectionner les selles qui doivent servir à compléter le harnachement de ces mêmes caissons ; si l’on a apporté le moindre retard dans ce travail, les régiments partiront avant que ces objets ne soient terminés, en achetant les chevaux à Milan les corps éviteront plusieurs marches aux officiers et détachements puisqu’ils se rendront directement à Plaisance pour de là emmener les caissons à Vérone ...
Vous avez vu par l’achat des effets de campement nécessaires au 22e et par celui du 112e que cette dépense ne sera pas exorbitante ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 28).
Le 4 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "J’ai reçu hier votre lettre du 2 novembre avec la note des ordres que vous avez expédiés pour l’exécution de ceux transmis pas S. A. I. et R. le Prince Vice-Roi et S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire ...
Si les 2 bataillons du 14e léger sont partis de Rome à 700 hommes chacun, et que le détachement venant de l’Ile d’Elbe soit de 400 hommes comme il est annoncé, tous les corps de la division seront complets à l’exception du 22e régiment d’infanterie légère, à moins qu’on ne dirige sur Brescia le Bataillon du 8e qui est en Illyrie, comme je l’ai demandé.
Au moment où les différents détachements que vous m’annoncez arriveront à Vérone, je serai obligé de faire cantonner extérieurement quelques bataillons de la 1ère brigade ; je compte même envoyer le 22e régiment à l’avance à Trente, si vous n’y voyez pas d’inconvénients …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le 5 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Venard, à Vérone : "J’ai l’honneur de vous envoyer ci-joint copie d’une lettre que je viens de recevoir de S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, en date du 29 octobre dernier. Vous verrez qu’elle annonce avoir fait diriger sur Bamberg, Nuremberg et Ratisbonne, 740 marmites, 1480 gamelles, 740 bidons, 11000 petits bidons, et 1500 pioches pour être délivrés aux troupes lors de leur passage sur ces différents points.
Au moyen de cet envoi, j’ai lieu de croire qu’avec les ustensiles et effets existants, plus ceux que le 22e et le 112e ont été autorisés à faire confectionner et à acheter à Vérone, la division pourra être pourvue de tout ce qui peut lui manquer ; à cet effet, je vous invite à déterminer d’une manière exacte, les quantités qui resteront à fournir à chaque corps, en calculant sur ce qui existe, sur ce qui se confectionnera et sur ce qui manque, en observant de ne plus autoriser d’autres achats, si ce n’est en haches et serpes que l’on pourra se procurer sur les lieux, S. E. n’annonçant pas d’envoi de cet outil, cette précaution est nécessaire afin d’éviter de doubles emplois, les quantités annoncées me paraissant devoir être suffisantes pour compléter toute la division" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 302; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 12 page 36).
Le 6 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Je m’empresse de répondre aux deux lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 4 de ce mois ; la 1ère sous le n°2299, service administratif, doit recevoir des changements par les nouvelles dispositions ordonnées par l’Empereur et dont vous avez sans doute dans ce moment connaissance, savoir : que l’ambulance doit se composer par brigade, à raison de 5 caissons pour chacune et que le personnel administratif doit en être augmenté ; dans la lettre d’organisation que m’a communiqué M. le commissaire des guerres Venard, il n’est pas question des infirmiers et cependant ce service devient très important ; sans doute que vous avez reçu des instruction s à ce sujet ...
Le Ministre Directeur doit également avoir donné des ordres pour l’organisation du service des transports près des corps ; les premières dispositions me paraissent incomplètes ...
Quant aux effets de campement, les dernières dispositions du Ministre doivent lever toute inquiétude, au moyen des confections qui ont été autorisées pour le 22e et le 112e et ce qui peut exister aux autres régiments ; je pense que l’envoi fait à Nuremberg, Ratisbonne, Bamberg suffira pour compléter les trois brigades. A l’exception cependant des haches et serpes que je demande au Ministre et que je le prie de faire confectionner à Nuremberg ; les barils à eau portés à l’état du 22e n’y sont que pour mémoire et je n’en ai jamais autorisé l’acquisition ; il n’en doit plus être question. C’est M. le commissaire des guerres Venard qui, en l’absence de M. Baradère, a autorisé les marchés des 22e et 112e, il a du vous en rendre compte ; au reste, la proposition que vous avez faite de mettre des fonds à la disposition des corps pour l’achat des effets qui pourraient encore manquer en assure le complément ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 13 page 38).
Le 11 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Milan : "J’ai fait adresser à S. E. le Ministre de la Guerre l’état des sabres manquant aux 14e régiment d’infanterie légère, 6e et 112e de ligne, par chacun des conseils d’administration, en établissant leurs demandes dans les formes voulues par les règlements sur l’armement, mais il est impossible que ces armes arrivent, ou mandez l’ordre de les délivrer de l’arsenal de Mantoue, avant le départ de ces corps ; si vous étiez autorisé à en faire délivrer, je vous serai très obligés de donner l’ordre pour les quantités ci-après :
... 6e de ligne : 68 sabres ...
Le 22e devant recevoir en incorporation un bataillon complet du 1er d’infanterie légère, je pense que la compagnie de carabiniers de ce bataillon se trouvera armée, dans tous les cas je ne peux faire de demande pour ce régiment qu’après son incorporation ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 46).
Le 11 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit aussi à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "L’officier délégué par le 22e régiment d’infanterie légère pour l’achat des chevaux vient de rendre compte au conseil d’administration que le commissaire des guerres à Plaisance vous avait annoncé n’avoir dans cette place ni harnais ni les selles nécessaires à l’attelage des caissons de vivres et de comptabilité que ce régiment ainsi que les autres corps doivent recevoir, et que vous-même aviez annoncé n’être point chargé de faire fournir ces objets ; je dois croire qu’il y a ici un mal entendu puisque le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre m’annonce, par sa lettre du 8 octobre dernier, qu’il a autorisé le corps à acheter les chevaux nécessaires aux caissons d’administration mais que les harnais et les selles seraient ainsi que les caissons tirés des parcs de Plaisance. Si ces harnais n’existaient pas, il serait affreux d’en donner avis au moment où les corps doivent les recevoir et lorsque l’on sait qu’il ne leur a été fait aucun fond pour en acheter ; j’ai besoin d’avoir des éclaircissements à ce sujet, afin de me mettre à même de rendre compte des retards que les corps vont éprouver par cette contrariété, si réellement ces harnais ne sont pas prêts. Veuillez, je vous prie, me faire connaitre ce qui en est et me tirer d’inquiétude" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 47).
Le 12 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Le rapport que l’on m’a fait hier qu’il n’existait point de harnais au parc de Plaisance et que vous n’en avez point fait confectionner pour les caissons d’administration des régiments me donne des inquiétudes. Je vous les ai déjà témoignées hier et je crois encore devoir vous les rappeler aujourd’hui.
La lettre de S. E. le Ministre Directeur du 8 octobre dit positivement que les caissons et les harnais seront tirés du parc de Plaisance et que vous étiez chargé de faire confectionner les selles. Sans doute que si S. E. avait pu supposer que les harnais n’existaient pas, Elle vous aurait également chargé de les faire établir. Vous ne devez donc pas hésiter un instant à les faire faire, et afin de ne pas éprouver de retard, vous pourriez faire donner au 22e régiment d’infanterie légère ceux qui lui sont nécessaires en les prenant ainsi que pour le 14e sur les harnais de la 2e division d’ambulance, puisqu’elle n’a besoin d’arriver que le 21. Vous pourriez également faire fournir les harnais nécessaires au 112e et 6e de ligne en les prenant sur la 3e division d’ambulance qui arrivera à tenir à Vérone en s’y trouvant le 27 puisqu’elle n’en partira que le 29. Si vous adoptiez cette mesure, nous n’éprouverions pas de retard et vous auriez le temps nécessaire pour faire tout confectionner et arriver à Plaisance fur à mesure du départ, y comprenant les 6 bataillons de la 3e brigade.
Veuillez, je vous prie, ne rien négliger pour la prompte organisation de ce service ; je rends compte à S. E. le Ministre Directeur de la proposition que je vous fais par la présente..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Le 13 novembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 2e Division, Bureau de l’Infanterie) au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée : "Général, vous voudrez bien au reçu de la présente faire dresser un état de tous les emplois d’officiers vacants dans la 35e division d’armée dont le commandement vous est confié, et le faire accompagner de mémoires de propositions, même par anticipation, afin de ne laisser aucun vide dans les cadres.
Dans le cas où chaque corps ne pourrait pas fournir le nombre de sujets qui lui serait nécessaire vous pourrez prendre indistinctement dans les autres corps de la division, et à défaut de candidats réunissant le temps de service et de grade exigé par les règlements pour obtenir de l’avancement, vous ferez des propositions en faveur des militaires qui à l’ancienneté réuniront le plus de qualités requises pour servir utilement dans leur nouveau grade.
Je vous recommande de m’adresser très promptement tout ce travail qui devra être accompagné d’un état de situation exacte des officiers de chacun des régiments ou bataillons employés dans la division"; cette lettre est annotée par le Général Grenier : "Donné l’ordre. Ordonner de suite les dispositions prescrites par la présente aux conseils d’administration des bataillons formant la troisième brigade, les mémoires de propositions seront signés par le chef de bataillon et le Major commandant la brigade provisoire. Les états présenteront tous les renseignements demandés dans les cas prévus par le ministre, les états devront être chez moi demain au plus tard à midi, les mémoires de propositions seront à l’appui. Les ordres seront envoyés pour les 14e, 22e, 6e et 112e à Innsbruck avec injonction de faire de suite le travail demandé et de me le remettre à mon passage à Füssen. Ecrit le 27" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 46).
Le même 13 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Stedman, à Alexandrie : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 6 de ce mois pour m’informer du départ du 4e bataillon du 1er léger et des deux demi-brigades provisoires qui doivent se rendre à Vérone ; le bataillon du 1er léger, qui doit être incorporé dans le 22e est bien faible et a 200 hommes de moins que l’on ne m’avait annoncé. S. E. le Ministre de la Guerre le portait à 850 hommes ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 20 page 52).
Toujours le 13 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Milan : "... Comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, je ne peux faire de demande pour le 22e qu’après l’arrivée du 4e bataillon du 1er léger, qui doit être incorporé dans ce régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 20 page 52).
Encore le 13 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois au Général de Division Vignolle, à Milan : "Mon chef d’état-major m’a communiqué votre lettre du 11 courant et à laquelle était jointe copie de celle de M. le général comte Bertrand, Gouverneur général des provinces illyriennes, relativement au 4e bataillon du 8e léger que je désirais voir incorporer dans le 22e régiment d’infanterie légère. Je ne ferai au sujet de ce détachement aucune disposition avant d’avoir reçu la réponse du Ministère de la Guerre, d’autant plus que les raisons qu’allègue le général Bertrand me paraissent justes et qu’il est probable que le Ministère de la Guerre ne donnera pas d’ordre pour le mouvement du 8e léger. Dans tous les cas, comme vous le dites fort bien, les officiers et sous-officiers du 22e léger que je laisserai à Vérone pour recevoir les hommes venant de Rome, pourraient recevoir le détachement du 8e à Stezzeng en calculant le départ du 22e à Vérone le 10 décembre, jour fixe, ou en le retardant même à raison des ordres que pourrait donner S. E. le Ministre de la Guerre ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 21 page 53).
Le 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 22e Léger, à Vérone : "L’ordonnateur en chef me mande n’avoir pas reçu les pièces de dépense pour les effets de campement que vous avez fait confectionner. Il ne peut en ordonnancer le paiement. Si vous ne les adressez de suite au commissaire des guerres Venard, vous ne serez pas remboursé de cette dépense avant votre départ" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Le même 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "Je n’ai reçu que le 16 votre lettre du 11, mon cher général ...
Le 4e bataillon du 1er léger fort de 660 hommes a été incorporé le 15 dans le 22e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Toujours le 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Floret ( ?), à Vérone : "Monsieur le commissaire des guerres, mon chef d’état-major vient de me communiquer la lettre que vous lui avez adressée le 16 de ce mois, ayant pour objet de le prévenir que les troupes de ma division recevront en partant de Vérone, des établissements du royaume d’Italie le pain jusqu’à Inspruck dans les proportions suivantes, savoir :
A Vérone pour 3 jour ;
A Roveredo, pour 1 jour ;
A Trente, pour 4 jours ;
A Bolzano pour 4 jours, compris les séjours de Trente et de Brixen. Il résulte de cette disposition que la troupe aura son pain en avance pour cinq jours, non compris la journée de Bolzano ; quoiqu’elle soit en tout contraire aux règlements, les fourgons attachés à chaque bataillon pouvant en porter pour deux jours et les soldats pour trois, je ne m’y opposerai point mais il est possible que plusieurs régiments n’aient pas au moment du départ (les 6e et 14e par exemple) leurs fourgons de vivres ; dans cette supposition, les vivres doivent leur être fournis et portés par les soins de l’administration au moins jusqu’à Brixen et c’est ce que je demande formellement.
Vous informerez également le chef de l’état-major de la division qu’en conformité de la décision de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre du 7 novembre 1809 et de la lettre de monsieur l’ordonnateur en chef de l’armée d’Italie sous la date du 28 octobre dernier, vous aurez à déduire sur les convois affectés à chaque bataillon en marche autant de voitures à 4 collier qu’il existera de caissons à quatre roues à leur suite, qu’en conséquence il ne reviendra au 22e régiment d’infanterie légère que
Ci 22e 2 voitures à 4 colliers.
Au 14e 1 voiture à 4 colliers.
Au 112e 2 voitures à 4 colliers.
Au 6e 1 voiture à 4 colliers.
Sans doute que Son Excellent le Ministre Directeur en prenant cette décision a supposé que les fourgons des vivres seraient vides et suppléeraient par suite aux voitures supprimées mais le cas n’existant pas ici puisque vous faites fournir le pain cinq jours à l’avance que les fourgons des vivres doivent le porter au moins en partie comme leur dénomination l’indique. Je vous invite et vous requiert au besoin monsieur le commissaire des guerres, à fournir et à affecter aux troupes sous vos ordres les voitures et convois qui leurs sont alloués en marche par les règlements me rendant responsable de toute disposition qui pourrait être prise ultérieurement contre ma demande et me réservait d’ailleurs le droit d’en référer à S. M. l’Empereur et Roi s’il est nécessaire.
Afin de vous mettre en règle, j’adresse à M. l’ordonnateur de l’armée d’Italie copie de la présente que je l’invite à faire connaitre au Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, persuadé que S. E. est trop intéressé au bien du service de S. M. I. et R. et trop l’ami du soldat pour exiger qu’une décision, qui ne pouvait pas prévoir que le soldat aurait à l’avance le pain pour cinq jours soit maintenu au détriment des forces et de la santé de ce dernier, lorsque des fourgons affectés à la suite des corps pour le service des vivres existent et que les circonstances exigent impérieusement de les utiliser" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 60).
Le 18 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au sous-inspecteur Jullien (l’ainé), à Vérone : "Pour le prier de faire payer aux officiers du 4e bataillon du 1er régiment d’infanterie légère qui ont conduit le détachement de ce régiment qui a été incorporé dans le 22e de la même arme la 1ère quinzaine de novembre, ces officiers devant retourner incessamment à Alexandrie" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le même 18 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "... Pour faire ici un peu de place, je fais partir demain pour Roveredo 2 bataillons du 22e ; ils y attendront les 2 autres qui partent le 20. Tous les avis ont été donnés" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le 19 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Vérone : "Mon cher général, votre brigade se mettra en mouvement demain 20 pour se rendre à Bamberg. Vous aurez vu par l’ordre du jour comment votre brigade doit marcher. Je vous recommande à cet égard les plus grands soins et provoque toute votre attention pour que les convois et transports marchent en ordre et que ces derniers soient exactement renvoyés à chaque gite.
Par une lettre que je viens de recevoir de S. E. le Ministre de la Guerre, les étapes de Nassereit et de Barvier sont supprimées et les troupes doivent aller de Telss à Lermos. Les équipages et l’artillerie des brigades prendront cependant gite à Nassereit à cause du passage de la montagne du Firmes, rejoindront leurs colonnes respectives à Füssen pour arriver en même temps à Augsbourg.
En conséquence les itinéraires des colonnes éprouveront les changements ci-après :
22e régiment d’infanterie légère :
Le 4 décembre à Telss ; le 5 à Lermos ; le 6 à Fussen ; le 7 séjour ; le 8 à Stetten ; le 9 à Kaufbeuren ; le 10 à Schrabmuenchen ; le 11 à Augsbourg ; le 12 et le 13 séjour ; le 14 Meissingen ; le 15 à Donaverth ; le 16 à Veissembourg ; le 17 à Roth ; le 18 à Nuremberg ; le 19 séjour ; le 20 à Erlangen ; le 21 à Bamberg.
Les équipages fourgons vivres et l’artillerie régimentaire iront le 5 de Telss à Nassereit, le 6 à Lermos, et le 7 à Füssen d’où ils repartiront avec le régiment ...
Au moyen de ces changements, votre brigade arrivera un jour avant l’époque fixée à sa destination, malgré le double séjour que je lui donne à Augsbourg.
Un nouvel incident arrive encore ; on est indécis aujourd’hui si les troupes recevront les vivres de campagne en Bavière. Il parait que oui. M. Martelet que j’envoie à l’avance à Brixen, vous en informera à Bolzano afin que vous puissiez donner des ordres en conséquence à votre brigade dans ce dernier endroit, et supprimer l’indemnité de route. En partant pour Kolmann, vous laisserez à Bolzano au général Le Sénécal l’avis que vous aurez reçu du chef d’escadron Martelet, pour qu’il prenne les mêmes mesures que vous aurez reçu et qui auront été déterminées par l'avis donné.
Je vous prie de m’adresser vos rapports de la route, à Brixen, le 1er décembre, à Innsbruck du 5 au 6, Füssen le 13, Augsbourg le 15 et Nuremberg.
Si vous ne recevez pas d’ordres de moi à Nuremberg pour l’établissement de votre brigade, vous la réunirez en entier à Bamberg, mon intention étant de ne disséminer les troupes qu’autant que les ordres du Prince de Neuchâtel me feraient connaitre que les troupes doivent séjourner longtemps dans les pays qui me sont désignés. L’instruction, la discipline, la tenue ne peuvent d’ailleurs que gagner par l’entière réunion de la brigade sous vos yeux" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le même 19 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret : "Monsieur l’ordonnateur en chef, du moment où S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre m’informe de ce que vous lui avez demandé que les colonnes qui ont précédé ma division en Bavière ont reçu les vivres de campagne, vous devez, je pense, donner aux autorités bavaroises les avis en conséquence et les demandes pour ma division. J’enverrai au reste 48 heures à l’avance pour avoir quelque chose de positif.
Vous devez avoir reçu les états pour les effets de campement des 22e et 112e régiments ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 64).
Le 27 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie, à Milan : "... Comme j’ai déjà eu l’honneur de le lui faire connaitre, j’ai formé plusieurs colonnes de marche qui partiront dans le courant de décembre, savoir : la 1ère le 11, la 2de le 21 et la 3e le 31 dudit mois. V. E. pourra profiter de la marche de l’une ou l’autre de ces colonnes pour faire escorter les voitures soit de munitions soit autant qu’Elle voudrait faire arriver à la brigade italienne. Le major Veyssière, du 22e régiment d’infanterie légère, que j’ai laissé à Vérone pour l’organisation de ces colonnes, ne partira qu’avec la dernière et recevra avis et les ordres que V. E. voudra lui donner …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 81).
Le même 27 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Miollis, Lieutenant du Gouverneur général, à Rome : "En m’annonçant le départ des détachements des 6e de ligne, 14e et 22e léger, vous me faites l’honneur de me dire que vous ferez partir successivement de Rome de nouveaux détachements les 1er et 15 de chaque mois jusqu’à ce que tous les hommes sortant des hôpitaux aient rejoint les corps auxquels ils appartiennent. D’après ce, j’ordonne, avant mon départ de Vérone, la formation de trois colonnes de marche, la 1ère en partira le 11 décembre emmenant les premiers détachements que vous avez fait partir de Rome, la 2de le 21 de ce moi concernant ceux que vous ferez partir le 1er et la 3e le 31 décembre. Mais pour que cette dernière colonne puisse encore recevoir des détachements de Rome, il faudrait que vous les fissiez partir au plus tard le 10 au lieu du 15, afin de leur donner un ou deux jours de repos avant leur départ de Vérone.
Je vous renouvelle, mon cher général, mes instances pour que vous fassiez rejoindre le plus d’officiers et d’hommes possible des 14e et 22e léger, ces bataillons étant extrêmement faibles, en raison de ce qu’ils devraient être, d’après les ordres de l’Empereur ; j’ai trouvé plus de ressources pour les régiments de ligne, au moyen des incorporations faites et des détachements que vous m’annoncez dans le 6e ; ces deux bataillons seront au complet voulu mais ils manqueront d’officiers.
Ma division étant en mouvement depuis le 20 de ce mois, je partirai moi-même de Vérone le 29 pour me rendre à Nuremberg où sera mon quartier général" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 83).
"Grande Armée Impériale, 35e Division
Situation de la 35e Division de la Grande Armée à l’époque à laquelle les Brigades ont été mises en marche pour se rendre à leur destination
Etat-major de la Division : Général de Division Comte Grenier, commandant ; Aides de camp : Decruejouls, Bourgeois, Capitaines ...
Situation des troupes :
1ère Brigade commandée par le Général Fressinet :
22e d’Infanterie légère :
Etat-major, Colonel Charras : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 17 Officiers, 23 hommes de troupe ; 8 chevaux d’officiers, 8 chevaux de trait ; 1 fourgon d’ambulance, 1 fourgon d’administration ; destination Bamberg. Absents : 1 Officier détaché. Effectif : 18 Officiers, 23 hommes, total 41 ; 8 chevaux d’Officiers, 8 chevaux de troupe ; total 16.
1er Bataillon, Charras : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 14 Officiers, 694 hommes de troupe ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait ; destination Bamberg. Absents : 46 hommes de troupe aux hôpitaux ; 2 Officiers, 5 hommes de troupe détachés. Effectif du bataillon : 16 Officiers, 745 hommes de troupe, total : 761 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait, total : 8. 1 Caisson de vivres.
2e Bataillon, vacant : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 15 Officiers, 691 hommes de troupe ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait ; destination Bamberg. Absents : 76 hommes de troupe aux hôpitaux ; 1 Officier, 10 hommes de troupe détachés. Effectif du bataillon : 16 Officiers, 777 hommes de troupe, total : 793 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait, total : 8. 1 Caisson de vivres.
3e Bataillon, Laguillermie : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 15 Officiers, 651 hommes de troupe ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait ; destination Bamberg. Absents : 149 hommes de troupe aux hôpitaux ; 2 Officiers, 6 hommes de troupe détachés. Effectif du bataillon : 17 Officiers, 806 hommes de troupe, total : 823 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait, total : 8. 1 caisson de vivres.
4e Bataillon, Fond : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 15 Officiers, 679 hommes de troupe ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait ; destination Bamberg. Absents : 139 hommes de troupe aux hôpitaux ; 1 Officiers, 4 hommes de troupe détachés. Effectif du bataillon : 16 Officiers, 822 hommes de troupe, total : 838 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de trait, total : 8. 1 Caisson de vivres.
Artillerie, Michaud, Lieutenant : 2 Officiers, 61 hommes ; 4 chevaux d’Officier, 50 chevaux de trait ; destination Bamberg ; 7 hommes aux hôpitaux ; total : 2 Officiers, 68 hommes ; 4 chevaux d’Officiers, 50 chevaux de trait, total : 54 chevaux. 2 pièces de 3, 3 caissons de munitions de 3, 2 caissons d’infanterie, 1 forge de campagne.
Observations : Les 4 bataillons du 22e d’infanterie légère son partis de Vérone, présent sous les armes de 1800 hommes, 34 sont restés dans cette place pour attendre les effets d’habillement et les hommes annoncés sortis des hôpitaux. Ils partiront avec la colonne de marche le 11 décembre, ce détachement sera fort de 120 hommes environ et si on ajoute encore 130 hommes qui doivent partir de Rome le 1er décembre, on peut espérer que le régiment sera à la fin de janvier d’environ 3100 hommes.
Ce régiment est beau. Son habillement est en bonne état. Son armement est complet. Tous les hommes sont fournis de deux paires de souliers dans le sac et d’une bonne capote. Il ne lui manque que des hommes et il est à regretter qu’il n’ait pu recevoir qu’une incorporation de 698 hommes provenant du 4e bataillon du 1er régiment d’infanterie légère.
Huit emplois sont vacants, savoir : un chef de bataillon, 5 de capitaines, 2 de sous-lieutenants.
Cette compagnie [d’artillerie] est bien habillée, bien équipée et bien armée, elle doit recevoir en l’Allemagne le matériel d’artillerie et les chevaux ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 152 page 318).
Le 26 décembre 1812, le Général de Division Grenier écrit, depuis Nuremberg, au Général Fressinet, à Bamberg : "J’aurais avec plaisir accordé un congé d’un mois à M. le chef de bataillon Charras si nous étions restés tranquilles dans nos cantonnements pendant 15 jour ou trois semaines, comme je l’espérais, mais comme vous le verrez par l’ordre de marche que vous recevrez par ce courrier, nous nous remettrons incessamment en mouvement et dans cette circonstance, je ne peux accorder de permission.
Faites, pendant le peu de jours qui vous restent, presser la réparation des souliers et l’achat de ceux qui pourraient manquer afin que le soldat ait toujours deux paires dans le sac ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 94).
Le 9 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit, à 6 heures du matin, depuis Pegau, au Général Menand, Chef de l’Etat-major général du 11e Corps de la Grande Armée, à Berlin : "J’ai reçu cette nuit la dépêche que vous m’avez adressée en date du 5 de ce mois. Je m’empresse de vous annoncer en réponse que la 1ère brigade arrivera à Berlin les 14 et 15 de ce mois, la 2de les 16 et 17, la 3e les 18 et 19, et la 4e les 22, 23 et 24 ...
Le seul 22e régiment faisant partie de la 1ère brigade a son artillerie régimentaire …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 98).
La 35e Division gagne Berlin et y entre progressivement du 14 au 24 janvier 1813.
/ 1812, Espagne
Hipplyte d'Espinschal, Officier au 2e Hussards, raconte (octobre 1812) : "Le 30, le 45e de ligne et le 22e léger, formant la brigade Le Pècheux, passèrent un bras du Tage sur un pont de bateaux, tandis que la cavalerie légère, dont je formais l'avant-garde, se dirigeant sur Aranjuez, devait passer le fleuve sur un autre pont de bateaux, en arrière duquel les Anglais étaient fortement retranchés ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 64).
VIII/ 1813, LA CAMPAGNE D'ALLEMAGNE DU 22e LEGER
La 35e Division (Grenier), à son arrivée à Berlin à la mi-janvier, est attachée au 11e Corps de Gouvion St Cyr.
Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Il ne faut prendre aux dépôts du 22e léger, 112e, 6e de ligne, 14e, que ce qui est nécessaire pour compléter les bataillons que ces régiments fournissent aux nouveaux corps ; et il faut que ce qu'ils ont et ce qu'ils auront, avec la conscription des 4 années, les mette en état de fournir chacun 1 000 hommes à leurs bataillons de guerre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 22 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Copruich (ou Copenich ?), au Général de Brigade Fressinet, à Landsberg : "... Comment sont les cantonnements du 22e ? Vous ne m’en parlez pas ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 103).
Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie sur-le-champ les états que vous m'avez faits passer avec votre lettre d'hier pour la répartition des 100 000 hommes.
Les 6 bataillons au-delà des Alpes, pour lesquels vous prenez 2 700 hommes doivent être complétés avec la conscription de 1814 ; vous pouvez donc donner ces 2 700 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui de 43 000 hommes en portera le recrutement à 46.
Je ne comprends pas bien pourquoi vous voulez donner au 6e de ligne 373 hommes, au 44e, 900 hommes, au 105e, 350 hommes. Si tout cela doit faire partie des 4 corps d'observation, on pourrait leur donner ce qui reste au dépôt sur la conscription de 1813. S'ils n'en font pas partie, il faut les recruter sur la conscription de 1814.
Je dis la même chose relativement aux 3 200 hommes que vous proposez pour l'infanterie légère, savoir pour le 8e, le 14e, le 18e et le 22e régiment d'infanterie légère. Je préfère donc que vous donniez ces 3 200 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui avec les 1 626 hommes de l'infanterie de ligne fera 4 826 hommes de plus pour ces dépôts.
Au total, cela fera plus de 50 000 hommes pour les dépôts de la Grande Armée ...
Moyennant ces changements, j'approuve la répartition" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32411).
En Février, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder.
Le 4 février 1813, au Quartier général à Cöpenick, un Ordre du jour est adressé à la 35e Division de la Grande Armée : "D’après les ordres de S. A. I. et R. le Prince Vice-roi, commandant la grande armée, les troupes composant la 35e division quitteront les cantonnements qu’elles occupent dans ce moment pour se rendre à Posen, dans l’ordre suivant :
.. 1ère colonne, composée du 14e régiment d’infanterie légère, du 22e idem, et de la 19e compagnie du 2e régiment d’artillerie à pied, partira de Custrin le 11 février et arrivera à Posen le 17 ...
Les troupes marcheront selon leur rang dans l’ordre de bataille et seront logées de même pendant toute la route.
MM. les généraux marcheront à la tête de leurs colonnes, les colonels à la tête de leur régiment, les chefs de bataillon à la tête de leur bataillon, les officiers de tout grade à leurs compagnies.
Chaque colonne sera précédée d’un fort détachement commandé par un capitaine ; les malingres, rassemblés à la 1ère batterie, marcheront entre cette avant-garde et la colonne, conduite par un officier ou sous-officier selon le nombre ; ils ne seront jamais détachés.
Les logements partiront la veille, conduits par un officier qui aura les ordres du général pour le placement des troupes. Cet officier aura entre autres instructions, celle de ne point écarter les logements de la grande route de plus d’une lieue et de les pousser en avant autant que possible, pourvu qu’ils soient liés au quartier principal.
L’artillerie régimentaire sera placée entre le 1er et le 2e bataillon avec les voitures des vivres et de l’ambulance du corps.
Une voiture destinée au seul objet de transporter les malades suivra le régiment.
L’artillerie de position avec un caisson par pièce marchera entre les deux régiments. Le surplus des voitures de la batterie, les fourgons de l’ambulance de la brigade et tous les transports, de quelque nature qu’ils soient, suivront la colonne, couverts par deux compagnies.
Ces équipages seront formés dans l’ordre suivant : les voitures de l’artillerie, les voitures des corps, celles de l’ambulance, celles de transport, dites à la comtoise.
MM. les généraux règleront le départ des troupes et fixeront les points où elles devront se réunir, ils éviteront de leur faire faire des contre-marches. Les officiers qui ne seront pas au rendez-vous à l’heure dite avec leurs troupes seront punis, on désignera un village pour la réunion, afin que les troupes qui attendent puissent se mettre à l’abri.
Il y aura toujours dans chaque logement une garde suffisante pour veiller à sa sûreté.
MM. les généraux recevront le rapport des commandants des corps sur tous les détails du service, police et disciplines, mouvements etc. etc. ; ils feront parvenir chaque soir, autant que cela sera possible, à M. le général de division les partis de ces rapports qui mériteraient son intention ou qui intéresseraient le bien du service.
Les troupes marcheront réunies le plus qu’il sera possible, la distance d’un régiment à l’autre sera d’un quart de lieue, au plus, celle des bataillons de 100 à 150 pas.
Les officiers tiendront la main à ce que personne ne déserte de la compagnie.
L’arrière-garde est expressément chargée de faire suivre les trainards et de les faire rejoindre leurs corps aux haltes.
Il est formellement interdit de chevaucher les portions d’une colonne, chacun devra invariablement marcher dans son rang ; on évitera, surtout, que l’artillerie et les équipages ne s’encombrent avec les corps.
M. le général de division Grenier prévient MM. les officiers de tout grade et employés de l’administration qu’il est expressément défendu par les ordres du jour de la grande armée de faire conduire des chevaux et en main et des voitures par des soldats et qu’il est enjoint à la gendarmerie de saisir les chevaux qui demeureront confisqués.
La veille du jour fixé pour le départ, les officiers passeront une inspection rigoureuse de leurs compagnies pour s’assurer de l’état des armes, de la qualité des munitions, indiquer la manière de les conserver etc. etc. Il en sera rendu compte par les commandants des corps à MM. les généraux qui en feront mention dans leurs rapports au général.
Les troupes continueront jusqu’à nouvel ordre à être nourris chez les habitants, le général commandant la division espère n’avoir de plaintes à ce sujet, mais il recommande à MM. les chefs de corps de veiller à ce que la nourriture soit suffisante" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).
Le 8 février 1813, le Général Grenier écrit au Colonel du 4e Chasseurs italiens à Francfort : "Vous ferez partir le 10 au matin de Francfort un détachement de 150 chevaux pour Custrin où il rejoindra la 1ère brigade de la division commandée par M. le général Fressinet. Le commandant du détachement va en conséquence prendre ses ordres en arrivant à Custrin ; vous ferez partir à l’avance des sous-officiers pour faire le logement et ferez remettre par l’un d’eux la lettre ci-jointe à M. le général Fressinet et en son absence au colonel du 22e d’infanterie légère ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 21).
A la fin du mois de février, les Prussiens s'allient officiellement aux Russes contre la France.
Berlin doit être évacué le 4 mars. Eugène a sous ses ordres les 2e, 5e, 7e et 11e Corps.
Le 5 mars, devant Dantzig, à Ohra, le Chef de Bataillon Mayan est blessé.
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Il ne restera au 22e léger que 333 hommes, ce qui n'est pas assez pour son 5e bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 7 mars 1813, à Vittenberg, le Général de Division Comte Monthion, chef d’état-major du Major général, écrit, pour le Prince de Neuchâtel, Major général, au Maréchal Comte Gouvion Saint-Cyr : "M. le maréchal, il se trouve à Leipzig un détachement de marche des 14e, 22e d’infanterie légère, 6e et 112e régiments de ligne formé d’environ 500 hommes qui appartiennent au 11e corps d’armée. D’après les intentions de S. A. R. le Prince Vice-roi je leur donne les ordres suivants, savoir :
Aux détachements des 14e et 22e régiments d’infanterie légère de se rendre à Duben pour rejoindre leurs régiments qui sont employés à la 36e division d’infanterie.
Et aux détachements des 6e et 112e régiments de ligne de se rendre à Vittenberg pour y être incorporés dans leurs corps à la 35e division d’infanterie.
Je vous prie, M. le maréchal, de m’informer de l’arrivée de ces quatre détachements et de leurs incorporation dans les régiments auxquels ils appartiennent"; le Général Grenier a noté en marge de cette lettre : "Expédié le 9 mars avis. A expédier. Prévenir le général charpentier pour les 14e et 22e en l’invitant à me donner avis de l’arrivée du détachement. Au commandant de la 35e donner avis pour les mêmes objets savoir 6e et 112e" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 114).
Le 9 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Charpentier : "J’ai l’honneur de vous prévenir que, conformément aux ordres de S. A. I et R. le Prince Vice-Roi, deux détachements des 14e et 22e régiments d’infanterie légère qui se trouvaient à Leipzig ont reçu ordre de partir de cette place pour rejoindre leur régiment à Duben.
Je vous prie de me faire connaitre le jour de l’arrivée de ces deux détachements et leur situation audit jour avec balance des gains et des pertes éprouvées depuis le jour de leur départ, jusqu’à celui de leur arrivée" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 58 page 128).
Le 11 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène, à Leipzig : "Je reçois à l’instant le rapport du général Zimmer que m’a transmis le général Charpentier de l’attaque que l’ennemi fit le 7 de ce mois sur des cantonnements et qu’il a repoussé avec succès. Le général Zimmer cite plusieurs officiers et sous-officiers qui se sont distingués. Il demande pour eux des récompenses et je l’appuie avec d’autant plus de plaisir que les officiers du 22e sont arriérés pour les décorations et l’avancement" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 60 page 131).
Le 18 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène, à Leipzig : M. Charras que V. A. I. a daigné nommer major le 2 de ce mois m’annonce de Magdebourg que le général Lauriston n’a pas encore trouvé à le placer et qu’il ignore quand il le sera. Si V. A. I. voulait me permettre de le rappeler, il pourrait être employé au 22e régiment d’infanterie légère comme major en 2nd, M. Wessierres qui était pourvu de cet emploi venant de mourir à Nuremberg ; il pourrait être encore avantageusement placé à la tête de la 15e demi-brigade provisoire pour le commandement de laquelle j’avais désigné au ministre de la guerre le même major Veyssieres, en remplacement de M. le major Hussenes qui la commande aujourd’hui et que je suis autorisé à renvoyer en France, ses longs services et ses infirmités ne lui permettant plus de continuer à servir activement ; j’ai en même temps reçu l’autorisation de placer à la tête de cette demi-brigade M. Veyssières qui n’existe plus. Cette circonstance autorise à en donne le commandement à M. Charras" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 70 page 154).
Eugène repasse l’Elbe et porte le 21 mars son QG à Magdebourg, tandis que le 11e Corps se porte sur Dessau. Puis, il se replie derrière la Saale. Le 11e Corps à Magdebourg.
Le 2 avril, Eugène fait repasser l’Elbe aux 5e et 11e Corps pour s’opposer aux Coalisés. Le 11e corps est sur le plateau de Nedlitz. La confrontation a lieu le 4, puis les Français se replient sur Magdebourg.
Pendant ce temps, le 1er Avril, l’ennemi entrait dans Leipzig. Des combats sporadiques ont lieu sur la ligne de front tenue par Eugène.
Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe sous Eugène et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, qui progresse en Allemagne.
Le 11e Corps passe sous les ordres de Mac Donald, et c'est Grenier qui commande en attendant son arrivée. Puis il reprend la tête de la 35e Division. Le 29 avril, Eugène marche sur Mersebourg. Le 11e Corps attaque la ville et la prend. Simultanément, la jonction est faite avec l’Empereur.
Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprend vers Leipzig, tandis que l'Armée de l'Elbe converge aussi vers cette ville. Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. Le 11e Corps de Mac Donald est à l'aile droite. Il va subir de lourde pertes. Le 22e Léger voit le Chef de Bataillon Joud blessé, ainsi qu’une vingtaine de Capitaines, Lieutenants et Sous-lieutenants.
Juste avant la bataille, le 22e Léger, toujours au 11e Corps, était passé à la 36e Division aux ordres du Général Charpentier; Colonel Charras, 1er Bataillon : Chef de Bataillon Leguillermie, 2e Bataillon : Chef de Bataillon Joud (ou Joui), 3e Bataillon : Chef de Bataillon Charras, 4e Bataillon : Chef de Bataillon Decruejoux.
Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes Lauriston reste en position intermédiaire.
Les Prusso-Russes sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.
Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.
Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.
Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août. Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses Corps d'armée. Face à l'Armée de Silésie, Ney et Sébastiani, Macdonald, Marmont, Lauriston. Face à l'Armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'Armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin.
Dès le 16 août, soit deux jours avant la fin de la trève, Blücher attaque. Profitant de l'effet de surprise, il bouscule Ney et Macdonald, tandis que l'Armée de Bohême, profitant de cette diversion, marche sur Dresde tenue par Gouvion Saint-Cyr et son XIVe Corps. Napoléon pense pouvoir vaincre Blücher rapidement, tout en envoyant des renforts vers Dresde. Il monte une offensive avec un regroupement de forces, placé sous Mac-Donald, nommé "Armée de la Bober" dont le 11e Corps. Les 5e et 11e Corps vont livrer aux Prussiens le 23 Août la bataille de Goldberg, prélude à la bataille plus vaste de la Katzbach, le 26.
Le 22e Léger à Goldberg a quelques pertes dont le Capitaine Audignane. La bataille de la Katzbach oblige les Français à refluer, après un début de panique. L'"Armée de la Bober" avait vécue, poursuivie par l'Armée de Silésie. Le Chef de Bataillon Laguillermie y a été tué.
Pendant ce temps, les 26 et 27 août 1813, avait lieu la bataille de Dresde. L'Armée de Bohéme est repoussée mais non anéantie ... et Vandamme tombe dans le piège de Kulm les 29 et 30 Août. L'armée française s'épuise dans des offensives dans le vide tandis que les Coalisés, qui évitent les affrontements majeurs, ne cessent de recevoir des renforts. Leur but est de couper la retraite des forces françaises autour de Leipzig avec toutes leurs forces.
Le 4 octobre, Napoléon apprend que Blücher a rejoint Bernadotte. Il décide de se débarrasser de cette menace de l'Armée du Nord afin d'avoir ensuite les mains libres pour livrer une bataille décisive à l'Armée de Bohême. Mais Blücher recule une nouvelle fois. Pendant ce temps, l'Armée de Bohême de Schwarzemberg est arrivée devant Wachau à une vingtaine de kilomètres au sud de Leipzig. Murat, qui lui fait face, envoie à Napoléon des appels pressants de soutien.
Napoléon décide alors d'aller livrer bataille à Schwarzenberg sans avoir réussi à refouler l'Armée du Nord. Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces reunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur, entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne, submergé par le nombre. Les 4 Bataillons du 22e Léger sont au 11e Corps, 36e Division.
Le 22e Léger s'y fait étriller, vu l’état des pertes. Le Chef de Bataillon Chavat est blessé, ainsi que les Capitaines Chardonnet, Jond, Guillemaud, Besson, Moricourt, Burtin, Brea, Gaucher, Ville, Viennet.
Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau. Le Colonel Ferran (et non Ferrari comme indiqué dans le Martinien) y est tué. Un nouveau Colonel est immédiatement nommé : De Beurnonville.
Napoléon réorganise son armée le long du Rhin. Il écrit : "Hœchst, 1er novembre 1813.
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major général de la Grande Armée, à Dresde.
Mon Cousin, donnez ordre au duc de Tarente de laisser le commandement du 11e corps au général Charpentier, qui exécutera tous les ordres qui lui ont été donnés, et de se rendre de sa personne, en toute diligence à Cologne, pour prendre le commandement de la frontière du Rhin, depuis la Moselle jusqu’à Zwolle".
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions.
ONZIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 3.
La trente et unième division sera formée avec les bataillons ci-après désignés ...
Premier et deuxième bataillon du 22e léger.
Tout ce qui existe des troisième et quatrième bataillons sera incorporé dans les premier et deuxième, et les cadres renvoyés au dépôt ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Le 8 novembre, regroupé à Bingen avec la 31e Division, le 22e Léger complète autant que faire se peut ses deux premiers Bataillons et renvoie au Dépôt les cadres des 3e et 4e Bataillons pour se reconstituer. Le 11e Corps est aussi reformé.
"Saint-Cloud, 11 novembre 1813.
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris.
Monsieur le Duc de Feltre, vous aurez reçu du major général les ordres par lesquels j’ai provisoirement organisé l’armée à Mayence. Le 11e corps est composé de deux divisions : la 31e division, qui est composée de tous les régiments qui faisaient partie du 11e corps, et la 35e, où j’ai placé le 123e, le 124e, le 127e et les trois bataillons suisses. La 31e division est dans ce moment à Cologne; le général Charpentier la commande. La 35e va se réunir à Wesel, sous les ordres du général Brayer. Les deux divisions formant le 11e corps se trouvent sous les ordres du duc de Tarente. L’état-major du 11e corps est à Cologne. Il est donc nécessaire que vous me remettiez sur-le-champ un état de tout ce que les dépôts des régiments peuvent faire partir pour recruter la 31e division".
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 11e corps est composé :
du 3e bataillon du 5e de ligne, du 3e bataillon du 11e de ligne, ces 2 corps ont leur dépôt en France;
du 3e bataillon du 3e léger, du 3e bataillon du 14e léger, des 1er et 2e bataillons du 22e léger, du 3e bataillon du 6e de ligne, du 4e bataillon du 10e de ligne, du 6e bataillon du 20e de ligne, du 4e bataillon du 102e de ligne, des 1er et 2e bataillons du 112e de ligne.
Ces dix derniers bataillons ont leur dépôt en Italie ; il est donc nécessaire qu'il leur soit fourni de France 5000 hommes pour les compléter. Or, le 11e corps se dirigeant du côté de Wesel, ce sont les dépôts qui sont dans la 16e division militaire qu'il faudrait charger de fournir et d'habiller ces 5000 hommes.
Ces régiments renvoient 10 bataillons en Italie ; mais tous resteront en Italie, hormis le 4e du 5e de ligne et le 6e du 10e qui sont les seuls qui pourront revenir lorsqu'ils auront été formés de nouveau à leur dépôt, ce qui portera alors cette division à 14 bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37125).
Napoléon écrit à Clarke le 20 Novembre 1813 : "Monsieur le duc de Feltre … Je forme une réserve à Rome des 3e et 4e bataillons du 22e léger, du 5e bataillon du 4e léger, des 4e et 5e bataillons du 6e de Ligne, qui recevront 3000 hommes des 300.000 hommes, non compris ceux qu'ils recevront des 12.000 hommes; Total 28.000 hommes ...".
Le même 20 novembre 1813, à 11 heures du matin, l'Empereur adresse, depuis Saint-Cloud, ses instructions pour le Général d'Anthouard : "D'Anthouard m'écrira du mont Cenis où en est la forteresse, si on peut l'armer, si elle est à l'abri d'un coup de main, etc.
Il verra le prince Borghèse, qui doit avoir reçu la copie de l'ordre que j'ai signé hier, ayant deux buts, et qui la lui fera voir ...
je forme une réserve à Rome des 3e, 4e bataillons du 22e léger, des 4e, 5e bataillons du 4e léger, des 4e, 5e bataillons du 6e de ligne, qui recevront 3,000 hommes sur les 300,000 hommes, non compris ce qu'ils reçoivent des 120,000 hommes. Total, 28,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 425 ; Correspondance de Napoléon, t. 26, 20928).
Et Le 24 novembre : "... Donnez l’ordre au duc de Tarente d’occuper Arnhem, et de le faire mettre en état ...".
La Division Charpentier occupe la ville et ne se replie pas, malgré les ordres de Mac Donald.
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu la répartition entre les corps des 160 000 conscrits qui est jointe au décret du 20 novembre, et je l'ai lue avec attention.
... Le 22e léger a au 11e corps 2 bataillons auxquels il faut donner 1000 hommes ...
Ainsi il faut pour les bataillons du 3e léger, du 14e léger, du 22 léger, et des 6e de ligne, 10e de ligne, 20e de ligne, 102e et 112e de ligne, qui sont au 11e corps 5 000 hommes qui seront pris dans les dépôts des 16e et 25e divisions militaires
Aussitôt que ces hommes seront habillés et équipés, ils seront dirigés sur le 11e corps. On choisira des dépôts de régiments qui n'ont pas de bataillons à la Grande Armée. Faites-moi connaître dans quels corps on prendra ces 5000 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37316).
Le 30, les Coalisés de Von Bülow avancent et, après de dur combats, où le nouveau Colonel De Beurnonville est grièvement blessé, le 22e Léger et la Division se replient sur Nimègue.
Le 1er décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... La réserve de Rome sera composée des 4e et 5e bataillons du 14e léger, et des 3e, 4e et 5e du 22e.
... Le 22e, quand il aura reçu tous ses conscrits, sera de 2 300 hommes. Il sera donc nécessaire d'autoriser le général Miollis à former un 6e bataillon. Il y aura donc à Rome les 5e et 6e bataillons du 14e, les 3e, 4e, 5e et 6e bataillons du 22e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).
Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre ... L'armée d'Italie se trouvera donc alors avoir 65 000 hommes d'infanterie française, sans compter ce que le 14e, le 22e, le 6e, le 112e et le 35e léger, qui sont en Toscane et à Rome, pourront vous offrir des ressources" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).
Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
1° Il sera formé un 19e d'infanterie légère ; ce régiment sera composé :
Du 1er bataillon du 22e léger qui deviendra le 1er du 19e
Du 2e bataillon du 22e léger qui deviendra le 2e du 19e
Du 3e bataillon du 14e léger qui deviendra le 3e du 19e
Du 1er bataillon du 35e léger qui deviendra le 4e du 19e
Du 3e bataillon du 3e léger qui deviendra le 6e du 19e
Enfin, du 1er bataillon du 1er régiment qui deviendra le 7e du 19e
Le 19e régiment aura donc 6 bataillons au 11e corps. Il sera formé un autre bataillon, sous le numéro 5, lequel sera composé de 4 compagnies tirées de ces différents bataillons ; ce bataillon se portera à Liège, comme dépôt.
... Le 22e léger, dont le dépôt est à Rome, ayant perdu son 1er et son 2e bataillon par la formation du 19e régiment, le 3e et le 4e bataillons actuels du 22e léger deviendront 1er et 2e bataillons. Il sera formé à Rome un 3e. Le 5e bataillon sera le dépôt ...
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).
Au début décembre, Decaen est envoyé en Hollande et Lebrun à Anvers pour former un 1er bis et un 13e bis Corps d’Armée ; la Hollande est en insurrection depuis le milieu de novembre et les Coalisés avancent. Decaen évacue progressivement à la fureur de l’Empereur qui le remplace par le général Maison.
Le 16 décembre, le Lieutenant Billiemaz du 22e Léger est blessé devant Wahmet.
IX/ 1814
Au début janvier, les positions du Régiment sont les suivantes : les 1er et 2e Bataillons faméliques sont rapatriés sur le Nord de l'Italie et sont en marche; les 3e et 4e Bataillons se reforment à Rome.
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Ministre de la Guerre : J’ai l’honneur d’informer V. E. que j’ai fait choix du Sr De Serajous Guillaume, chef de bataillon au 22e régiment d’infanterie légère, pour être employé près de moi en qualité d’aide de camp chef de bataillon. Je prie V. E. de confirmer ce choix et d’adresser en conséquence des lettres de service à cet officier supérieur qui se trouve en ce moment à Sarre Louis, département de la Moselle, pour cause de maladie provenant des fatigues de la dernière campagne de la Grande Armée" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le Régiment ne participera à aucun combat.
Le Lieutenant Pitoux, sans doute isolé, est blessé à la Ferté le 9 février 1814.
Le Régiment sera dissout à la Première Restauration et ses éléments versés dans le 34e de Ligne.
Le 1er juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : "... Je sollicite aussi les bontés de V. E. en faveur du Sr Decruejoulx, chef de bataillon au 22e régiment d’infanterie légère, aujourd’hui en convalescence à Sarrelouis, département de la Moselle. Cet officier supérieur, officier de la légion d’honneur, que les fatigue de la guerre ont épuisé, a été autorisé à se rendre à Sarrelouis après les évènements de Dresde. Il doit être en état de reprendre un service actif, mais s’il ne pouvait être placé de suite à la tête d’un bataillon, je prie V. E. de le faire conserver sur le tableau des officiers supérieurs en activité en l’attachant à la suite du régiment qui recevra l’incorporation du 22e d’infanterie légère et de la faire jouir, en attendant qu’il puisse être placé, de son traitement d’activité à Sarrelouis, département de la Moselle. J’aurai une obligation particulière à V. E. de ce qu’Elle daignera faire en faveur de cet officier supérieur" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 201).
Le 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Verdier, à Gap : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 2. J’avais autorisé le rapprochement de la 2e brigade du général Quesnel. J’accède encore à la demande que vous me faites de la laisser à Montélimar. Je pense que le bataillon du 22e léger qui y est arrivé, sans doute par ordre du Ministre de la Guerre, ne tardera pas à partir pour sa nouvelle destination …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 203).
Le même 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Ministre de la Guerre, à Paris : "... Comme j’ai eu l’honneur de le mander à V. E., de Turin, les troupes qui étaient stationnées dans les 27e et 28e divisions militaires ayant évacué ce pays avant mon arrivée dans cette ville, et ayant reçu des destinations d’un lieu à un autre, il m’a été impossible de les diriger ou même de les rejoindre. Je ne pourrai donc répondre des mouvements qui leur auront été ordonnés, cependant les dépôts qui appartenaient à l’armée d’Italie se sont réunis à leurs corps. J’ai dirigé les autres détachements, tels que ceux des 3e, 13e, 112e, 133e, 137e de ligne et 22e d’infanterie légère sur Valence et celui du 156e de ligne sur Avignon" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 204).
Le 25 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres de la place de Toulon : "Pour l’inviter à désigner les officiers de santé en chef de l’hôpital militaire de Toulon, pour faire contre visite d’un officier et 82 sous-officiers et soldats du dépôt du 22e régiment d’infanterie légère" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 67).
Le 28 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 34e de Ligne, en Corse : "Le nommé François Mattet, caporal au ci-devant 22e régiment d’infanterie légère, incorporé dans le régiment que vous commandez, m’ayant fait connaitre le besoin qu’il avait d’aller passer quelques temps dans ses foyers, pour y régler des affaires de famille, j’ai l’honneur de vous prévenir que je lui ai accordé une permission de deux mois. Ce militaire devra être de retour à son corps du 1er au 10 octobre prochain. Il m’a déclaré se rendre à Issoire, département du Puy-de-Dôme" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 71).
Le 20 août 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "Ayant trouvé dans la place de Toulon les dépôts d’hommes infirmes des 9e, 35e régiments de ligne et 22e d’infanterie légère, laissés par ces régiments lors de leur embarquement pour l’ile de Corse, j’ai cru qu’il était de mon devoir et de l’intérêt de l’état de passer la revue et de désigner pour la réforme, la retraite et les vétérans ou les invalides, ceux qui m’en paraissaient susceptibles.
J’ai l’honneur d’adresser à V. E. les divers états que j’ai fait dresser de ces hommes, nuls pour le service du Roi. J’aurais désir qu’ils puissent être définitifs et y joindre les mémoires de propositions, mais ces dépôts sont commandés par des officiers qui n’ont pu fournir aucuns documents sur lesquels il soit possible de relever le service ni les comptes arrêtés des hommes dans le cas d’être congédiés. Je n’avais même pas de congé pour leur être délivrés. J’ai donc jugé à propos d’envoyer aux conseils d’administration respectifs de ces corps, le double de l’état que V. E. trouvera ci-inclus, ainsi que les mémoires de proposition à l’appui, pour être revêtus de toutes les formalités voulues et adressés à V. E. par M. le lieutenant général Milet Mureau. J’ai fait connaitre à ces conseils d’administration les besoins des hommes qui composaient leurs dépôts et les ai engagés à y pourvoir. Je les ai prévenus aussi que dans le cas où M. le lieutenant général Milet Mureau ne serait plus en Corse, je me chargerai de compléter le travail d’inspection qui les concerne, pourvu qu’ils me l’adressent à Marseille d’ici au 10 septembre prochain, époque à laquelle j’espère avoir terminé la mission qui m’est confiée" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38 page 87).
Le 2 septembre 1814, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des guerres de la place de Marseille : "Il existe à l’hôpital de Marseille un sergent de grenadiers du 20e régiment de ligne, nommé Dominique François ; un sergent-major nommé Bouyard et un soldat nommé Jean-Baptiste Guigues, tous deux du 22e régiment d’infanterie légère, qui sont jugés par les officiers de santé être dans le cas de la réforme ou de la retraite. Le 22e régiment d’infanterie légère se trouvant près de Toulon, et le 20e dans les environs d’Avignon, je ne crois pas devoir faire exprès pour ces trois hommes un travail d’inspection supplémentaire, par la raison encore qu’ils ne peuvent recevoir ici le montant de leur masse de linge et chaussures et solde arriérée. Je vous prie en conséquence de vouloir bien donner des ordres pour qu’ils soient évacués de suite sur les hôpitaux des places où se trouvent les corps dont ils font partie" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 229).
Le 2 avril 1815, le Lieutenant-général Comte d’Erlon, commandant la 16e Division militaire, écrit, depuis Lille, au Ministre de la guerre : "J'ai l'honneur de joindre ici, la déclaration de trois militaires qui faisaient partie d'un convoi de prisonniers de guerre revenant de Russie. Ce convoi composant de 120 sous-officiers et soldats et de 12 officiers, a été, près de Tirelement, et ces militaires déposent que, d'après les ordres du prince d'Orange, il devait être conduit à Bréda, qu'à cette nouvelle le convoi s’est divisé, et que ceux qui le composaient se sont jetés dans les bois pour chercher à gagner la France. Ces trois militaires et quatre autres du même convoi y sont parvenus ; sans doute il en arrivera encore d'autres, et si S. Exe. l'approuve, j'en écrirai au prince d'Orange pour réclamer contre un tel acte de violence contre des militaires français, et pour lui demander que tous ceux qui composaient ce convoi soient de suite remis à ma disposition".
"Déclaration faite par sept prisonniers de guerre français faisant partie d'un convoi venant de Russie.
Trois militaires nommés Flomphe, fourrier au 26e léger ; Maubez, carabinier au même corps ; et Meslille, sergent de carabiniers au 29e léger, et quatre autres militaires venant des prisons de Russie, faisant partie d'un transport sous le n° 30, commandé par le capitaine Thuiller du 44e régiment, ont déclaré que dans les environs d'Harlem, ils avaient entendu dire que, sans doute, ils ne seraient point arrivés en France sans être arrêtés et qu'effectivement arrivés à Tirlemont au nombre de 120 militaires et 13 officiers, ils avaient été arrêtés et on voulait les faire conduire à Bréda par les ordres du prince d'Orange ; qu'ils se sont tous divisés alors dans l'intention de se sauver ; qu'il se sont réfugiés dans les bois, où ils ont reçu secours des habitants des campagnes, qui leur ont montré les routes de traverse et donné du pain; qu'enfin ils étaient parvenus à atteindre le territoire français, le 30 mars, à Conoeé, et ils ont signé leur déclaration.
A Lille, le 1er avril 1815.
Signé, Meslille, sergent des carabiniers ; Flomphe, fourrier au 26e léger ; Monard, carabinier au 22e léger ; Maubez, idem au 26e léger ; Lespagnol" (EXTRAIT DU MONITEUR. Du vendredi 14 avril 1815, Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 425).
/ Uniformes
Le 13 septembre 1798, Bonaparte fixe la couleur des poufs des différents corps d'infanterie : Pour la 22e Légère, vert et rouge (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 34).
Le 16 septembre 1798 (30 fructidor), Bonaparte prescrit à Berthier : "Les trompettes des troupes à cheval et les tambours des demi-brigades seront habillés avec des dolmans bleu de ciel. L'agent en chef de l'habillement en fera la fourniture sur les 400 dolmans qu'il a en magasin.
Il y aura, sur les nouveaux casques adoptés pour l'infanterie, deux grenades pour distinguer les grenadiers" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 34).
Le 21 septembre 1798 (5e jour complémentaire), Bonaparte prescrit que le magasin central d'habillement distribuera aux troupes, en sus des quantités allouées le 2 août, les matières nécessaires pour confectionner 10100 habits, 21300 capotes, 8900 pantalons pour l'infanterie, l'artillerie et le génie ; 2400 gilets et 2400 pantalons d'écurie pour les troupes à cheval. Ces quantités sont ainsi réparties : 22e Demi-brigade légère 400 habits, 1000 capotes, 400 pantalons ... (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 3. p. 34-35).
L'ordre du jour du 28 Thermidor (15 août 1799 - voir plus haut dans l'historique) prescrit encore les détails suivants, arrêtés par l'Ordonnateur en chef Daure : "Habillement des troupes pour l'an VIII.
L'habit veste pour l’infanterie sera en drap doublé en toile de coton bleue.
Le gilet de basin croisé, le pantalon en toile forte écrue pour l'infanterie de ligne, et gros bleu pour l'infanterie légère, l’artillerie et le génie ...
Il sera accordé à chaque soldat une paire de souliers tous les trois mois.
Il sera accordé une casquette à chaque homme d'infanterie.
Il ne sera fourni des magasins de la République que le drap, les corps se pourvoiront des autres objets" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 565).
L'ordre du jour du 9 Vendémiaire an 8 (1er octobre 1799) fixe les couleurs que doivent désormais porter les Demi-brigades de l'Armée d'Orient (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 5, p. 562):
Habit | Retroussis et parements | Passepoil | Collet | Passepoil | |
22e Légère | bleu céleste | cramoisi | blanc | cramoisi | blanc |
Figure 1 : Tenue de la 22e Demi-brigade Légère en Egypte, 1800-1801, par H. Boisselier : Conformément aux ordres de Bonaparte avant son départ pour la France, et faute de drap bleu en quantité suffisante, après Héliopolis, les Demi-brigades sont habillées d’un habit à basques raccourcies de fond et de distinctives de différents coloris. La 22e Légère prend une tenue de fond bleu céleste clair, distingué de cramoisi au collet, parements en pointe et retroussis, avec passepoils blancs. Les boutons sont récupérés sur les anciennes tenues ou peuvent être recouverts de tissu de la couleur du fond. Les Chasseurs ont pris, en fin 1798, la casquette de cuir avec pouf sommital vert et rouge, tandis que les Carabiniers ont gardé leurs chapeaux noirs. Les anciens Chasseurs portent épaulettes vertes à tournantes écarlates, et les Carabiniers les épaulettes écarlates. De nouveaux contingents soudanais n'ont pas d'épaulettes. L’habit est porté avec un pantalon de toile blanche. Guêtres blanches et souliers noirs. Equipement classique de l'infanterie, buffleterie blanche. Les tambours ont l’habit entièrement cramoisi, idem collet et parements galonnés de blanc et les retroussis blancs. Ils sont armés d’un mousqueton.
Figure 2 : Chasseur du 22e Léger vers 1804-1806 : On notera le shako sans jugulaires, la cocarde portée encore sur le coté gauche avec une ganse jaune. Le plumet est vert et le cordon vert non tressé. La plaque de shako et les boutons sont encore en laiton. L'uniforme est à la coupe classqique de l'infanterie légère, bleu passepoilé de blanc, avec les revers en pointe et les basques courtes pour la troupe. Les parements sont au carré avec une patte écarlate. Le gilet de fantaisie est à double rang de petits boutons blancs. Pantalon de route blanc. Il pourrait porter culotte bleu avec demi-guêtres noires. Epaulettes vertes à tournantes rouges. Equipement classique de fantassin avec le sabre briquet, la giberne et le fusil. La buffleterie est blanche.
Figure 3 : Chasseur du 22e Léger à Naples, vers 1809-1812 :
/ Drapeaux
En Juillet 1802 la Demi-brigade reçoit trois drapeaux modèle Consulat.
En 1804, le Régiment reçoit trois Aigles et trois drapeaux modèle Picot.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
En 1812, le Régiment renvoie deux Aigles au Dépôt et perçoit un drapeau modèle 1812 portant inscrit "Wagram". L’étoffe reste au Dépôt.
Le 4 mars 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, afin de compléter les dispositions du décret du 25 décembre dernier, relatif aux nouveaux drapeaux, j’ai pris les décisions suivantes, au sujet des fanions que doivent avoir les bataillons des régiments d’infanterie.
1° Ces fanions seront confectionnés en étoffe de laine, de la couleur prescrite par le décret.
2° Ils auront 30 pouces, ou 813 millimètres en tous sens.
3° Ils seront garnis autour d’un galon de laine, de la même couleur que le fanion, afin qu’ils se conservent plus longtemps ; ils n’auront ni franges, ni cravate, ni aucune espèce d’ornement.
4° Ils seront supportés par un bâton de bois noirci, de la hauteur de 8 pieds ou 2 mètres 600 millimètre, et terminé en haut par une pointe de fer ou d’acier.
Je vous prie de communiquer ces dispositions aux divers régiments d’infanterie employés sous vos ordres, et de leur prescrire de faire confectionner, sans le moindre délai, les fanions qu’ils doivent avoir, et de les distribuer aux bataillons, l’intention de l’Empereur étant qu’ils en soient pourvus de suite.
Cet ordre ne doit point souffrir de retard ; je vous engage à en surveiller la prompte exécution, dont vous me rendrez compte" ; noté en marge : "Ecrit à MM. Les généraux de brigade le 28. Demandé le décret le 2 avril" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 124 page 259).
Le 29 avril 1812, le Ministre de la Guerre, Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, en m’informant par votre lettre du 3 avril, des dispositions qui ont été faites pour la confection des fanions des divers bataillons d’infanterie, vous m’annoncez que vous n’avez point reçu le décret du 25 décembre relatif aux aigles.
Pour suppléer à l’envoi qui vous a été fait et qui ne vous est oint parvenu, je vous transmets ci-joint 8 exemplaires de ce décret, avec autant d’exemplaires de l’ordre du jour que j’ai fait imprimer à ce sujet, pour être envoyées corps qui se trouvent sous votre commandement et mis à l’ordre.
Je vous engage, général, à veiller à ce qu’on se conforme exactement à l’avenir, aux mesures indiquées, tant dans le décret, que dans l’ordre du jour, et à m’accuser réception de l’un et de l’autre" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 128 page 269).
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).