Le 29ème Régiment d'Infanterie Légère

1800-1803 et 1811-1814

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

Fig. 1 Uniforme de chasseur d'une demi-brigade légère à l'Armée gallo-batave vu par Langendijk en 1800

La 29e Demi-brigade d'Infanterie légère a été formée selon C. Rousset ("Les volontaires, 1791-1794"), le 2 décembre 1796 (12 frimaire an 5) par amalgame des 2ème et 3ème bataillons de la 6ème demi-brigade Légère, de la 18e demi-brigade Légère et de la demi-brigade de Haute-Saône.

Toutefois, dans la Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 540, les dispositions du Général en chef Bonaparte pour les Divisions de l'armée, datées du Quartier général, Peschiera, le 1er juin 1796 (13 prairial an IV) portent que la 25e demi-brigade d'infanterie légère, faisant partie de la Division du général SAURET (ayant à ses ordres les généraux de brigade VALETTE, RUSCA et SERVIEZ) devient la 29e, pour un effectif de 1000 hommes. A la même date, Bonaparte envoie ses instructions au Général Masséna :
"Le général Masséna placera à Salo, sous les ordres du général Rusca, la 27e demi-brigade d'infanterie légère, qui doit partir de Milan le 17 de ce mois, celle dite des Allobroges et la 29e légère, qui ont reçu l'ordre de se rendre à Salo ... Aussitôt que le général de division Sauret sera arrivé, le général Masséna lui donnera le commandement de la 27e demi-brigade légère, de la 29e légère, de celle dite des Allobroges et de la 11e de bataille, lesquelles sont à Salo et sous Peschiera …" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 545).

Quelle que soit la date de sa formation, la 29e demi-brigade Légère de seconde formation fait une brillante campagne d'Italie avec Bonaparte.

Le 10 juillet 1796 (22 messidor an IV), Bonaparte, depuis le Quartier général à Porto-Legnago, fait écrire par Berthier, au Général Sauret : "Le général Sauret est prévenu que sa division doit continuer à occuper la gauche du lac de Garda, et observer l'ennemi sur Riva et les autres parties qu'il occuperait. Il aura à ses ordres les 27e et 29e demi-brigades légères, la 4e, dite des Allobroges, et la 11e de ligne, qui, jusqu'à nouvel ordre, continuera à faire partie de la division du général Masséna.
Il est également prévenu qu'en conséquence des localités, de la situation de l'ennemi et des mouvements combinés par le général en chef, le général Masséna est autorisé à diriger les opérations et les mouvements de la division du général Sauret. A cet effet, il correspondra avec ce général, en même temps qu'il le fera avec le général en chef.
Ces troupes seront commandées par les généraux de brigade Guieu et Rusca. L'adjudant général Vaux sera chargé du détail de cette division
" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 742).

Le 2 août 1796 (15 thermidor an IV), est expédié par ordre du Général en Chef, depuis le Quartier général à Brescia, la nouvelle composition des Division de l'Armée : "... GéNéRAL SAURET : 11e demi-brigade de ligne ; la demi-brigade dite des Allobroges; les 27e et 29e d'infanterie légère. Il aura dans sa division les généraux de brigade Guieu et Dallemagne, qu'il placera comme il le jugera à propos ... " (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 822).

Le 23 août 1796 (6 fructidor an 4), le Général Augereau, depuis son quartier-général de Vérone, écrit à Bonaparte : "... La 29e demi-brigade s'est réunie à ma division, dont j'ai passé la revue le 3 et le 4 du courant. En vérité, cette 29e me fait pitié : elle a tout au plus cent baïonnettes ; elle est sans habits, sans souliers ; j'y ai trouvé sous les armes des volontaires couverts d'une simple chemise et d'un caleçon de toile. Il faut nécessairement remonter cette troupe en armement, équipement et habillement, ou la laisser sur les derrières, car elle ne peut pas être présentée devant l'ennemi en cet état, causé par l'insouciance du chef. Ce sont cependant des soldats qui, dans quelques occasions, ont fait preuve de bravoure, et sur lesquels on pourrait compter ; ce qui doit stimuler notre sollicitude pour les remettre en ordre et les utiliser pour le bien. Faites, je vous prie, tous vos efforts à cet égard ..." (Panchouke : " Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon ", t. 1 Italie).

Le 16 septembre 1796 (30 fructidor an IV), Bonaparte écrit depuis son Quartier général de Due-Castelli, au Général Berthier : " ... La 29e, avec ses carabiniers, se rendra à Trente, aux ordres du général Vaubois" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 1001; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 903).

Le 3 novembre 1796 (13 brumaire an 5), le Général Vaubois écrit depuis Lawis à Bonaparte : "... il faudrait ... avoir ... à Levico, la 29e d'infanterie légère, qui n'est que de 500 hommes : on ne peut se dispenser de garder Levico, parce qu'il s'y trouve un chemin qui descend à Roveredo ..." (Panchouke : "Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon", t. 2 Italie).

Le 23 novembre 1796 (3 frimaire an v), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Vérone, au Général Berthier : "Je vous ai écrit, Citoyen Général, pour incorporer la 52e demi-brigade dans la 4e d'infanterie légère. Mon but étant de procurer des officiers aux différentes demi-brigades qui en ont besoin, vous incorporerez seulement un bataillon de la 52e avec la 17e, un bataillon avec la 29e, et un bataillon avec la 27e d'infanterie légère" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 1214 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1073).

Le 21 décembre 1796 (1er nivôse an V), Bonaparte écrit depuis son Quartier général de Vérone, au Général Berthier : "Vous préviendrez que le chef de brigade Marchy, à la suite de la 25e demi-brigade de bataille, est nommé chef de brigade titulaire dans la 29e d'infanterie légère" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1184).

Le 21 décembre 1796 (1er nivôse an V) toujours, Bonaparte écrit depuis son Quartier général de Vérone, au Général Berthier : "Vous voudrez bien donner l'ordre au général Joubert de faire reconnaître les officiers suivants aux différentes demi-brigades de sa division, et prévenir chacun de ces officiers en particulier que j'ai demandé pour eux des brevets au Directoir exécutif.
29e DEMI-BRIGADE D'INFANTERIE LEGERE.
Marchy, chef de bataillon de la 25e demi-brigade de bataille, promu au grade de chef de brigade, commandant.
Davaillier, chef de brigade, commandant en second.
Moussard, chef de bataillon, commandant un bataillon.
Jouardet, Mailly, chefs de bataillon, commandants.
Déage, chef de bataillon, commandant en second.
Béguin, capitaine, promu chef de bataillon, commandant en second ...
… 14e DEMI-BRIGADE DE BATAILLE.
... Porra, chef de brigade, commandant en second, commandera provisoirement la 85e, jusqu'à l'arrivée des chefs de brigade Guillot ou Gaspard. Il était chef de bataillon à la suite de la 29e d'infanterie légère ...
" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 1304; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1185).

Le 17 janvier 1797 (28 nivôse an V), le Général en chef Bonaparte écrit depuis Vérone au Général Berthier : "... La division du général Joubert sera composée des 4e demi-brigade d'infanterie légère, 17e idem, 22e idem, 29e idem, 14e demi-brigade de bataille (sic) , 33e idem, 39e idem, 85e idem, 24e régiment de chasseurs à cheval, 12 pièces d'artillerie à pied, 3 pièces d'artillerie de montagne.
Elle doit se tenir prête à marcher le 1er du mois ...
" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 1397 ; Correspondance générale, lettre 1292).

Le 18 janvier 1797 (29 nivôse an v), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Vérone, au Directoire exécutif : "... Les citoyens Destaing, chef de la 4e demi-brigade légère, Marquis, chef de la 29e, Fornésy, chef de la 17e, ont été blessés ..." (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 1399 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1300).

Le 5 mars 1797 (15 ventôse an v), Bonaparte, depuis Mantoue, décrête : "PROMOTIONS.
Vu la bonne conduite et la bravoure des citoyens ci-après dénommés, le général en chef les nomme, sur le champ de bataille, à des grades supérieurs ; en conséquence, ces citoyens prendront les premières places vacantes dans les grades où ils ont été promus, et jouiront du traitement qui leur est affecté, savoir :
Grade auquel ils sont promus.
Coste sergent à la 29e
[légère] Sous-lieutenant.
Desfontaines caporal idem Sergent.
Obert adjudant-major idem Capitaine.
Crouzet lieutenant idem Capitaine.
Brunier sous-lieutenant idem Lieutenant.
Vindrey sous-lieutenant adjudant idem Lieutenant.
Boquet sergent-major idem Sous-lieutenant.
Bonpertuy sergent idem Sous-lieutenant.
Fournier sergent idem Sous-lieutenant.
Paradis (Claude), caporal idem Sergent
" (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1543).

Le 3 avril 1797 (14 germinal an V), une lettre est adressée depuis le Quartier de Friesach au Général Joubert, sur ordre du Général en Chef :
"... Si le général en chef se résout à réunir votre division aux quatre autres qu'il a déjà, pour se diriger droit sur Vienne, il désirerait que vous eussiez les demi-brigades ci-après : 24e et 29e d'infanterie légère, 14e, 33e, 85e et 93e de bataille (sic) ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1681).

Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), le Général en chef Bonaparte écrit depuis Monbello au Général Berthier : "... Vous ordonnerez au commissaire ordonnateur [Villemanzy] de faire promptement habiller la 29e demi-brigade d'infanterie légère, qui est à Mantoue ...
Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... La 21e légère et la 29e, 7e brigade : Dessolle, 4e division
[Sérurier - en l'absence de ce dernier, le commandement intérimaire de la 4e divisions est confié au Général Fiorella] ...
... La 29e et la 11e d'infanterie légère seront censées détachées de la division, l'une à Mantoue, l'autre à Milan ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919; correspondance générale, t.1, lettre 1674).

Le 15 septembre 1797 (29 fructidor an 5, Bonaparte écrit depuis le Quartier général à Passariano au Général Berthier : "... vous passerez à Mantoue et vous me rendrez un compte vrai de la situation de la 29e d'infanterie et de la tournure qu'ont les hommes …" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2204 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2025).

Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Vous voudrez bien donner l'ordre au général Guieu de partir avec la 23e demi-brigade d'infanterie légère et la 29e qu'il prendra à Crémone, et de se rendre à Padoue avec ces deux demi-brigades ...
… Vous donnerez l'ordre au reste de la division du général Masséna de partir pour se rendre à Plaisance, lorsque le général Guieu sera arrivé à Padoue avec la 29e et la 23e d'infanterie légère...
Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
9e division, Guieu, à Padoue, 23e d'infanterie légère (note : à la Division Guieu devait figurer la 11e demi-brigade d’infanterie légère laissée à Padoue par le Général Masséna), 29e idem, 24e régiment de chasseurs ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).

L'Etat des Demi-brigades, établi le même jour, précise que la 29e, qui est à la solde de la République Cisalpine, comprend 1500 hommes (Correspondance de Napoléon, t. 3, lettre 2335).

Le 11 novembre 1797 (21 brumaire an 6), Bonaparte écrit au Général Vignolle, Chef de l'Etat-major général par intérim : "Vous voudrez bien donner au citoyen Marquis, chef de brigade, l'autorisation de rester à Milan juqu'à ce qu'il soit guéri. Il comptera comme toujours présent à sa demi-brigade" (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2222). Marquis rappelons le, a été blessé en janvier 1797 à La Favorite.

Le 14 novembre 1797 (24 brumaire an 6), Bonaparte, avant de partir pour le Congrès de Rastadt, écrit depuis Milan au Général Kilmaine : "... Si des événements quelconques vous faisaient penser nécessaire de renforcer le général Baraguey d'Hilliers, vous le feriez avec la 11e demi-brigade de ligne, qui doit être à Bassano, et avec la division du général Guieux, qui se trouvera à Padoue et composée des 11e, 23e et 29e d'infanterie légère ; et enfin, si cela ne suffisait pas, par toute la division du général Serrurier, qui est à Venise, et par la grosse cavalerie, le 24e de chasseurs, le 7e de hussards, et, s'il le fallait, par toute la division de cavalerie aux ordres du général Rey …" (Correspondance inédite officielle et confidentielle de Napoléon IV Venise ; Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2362 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2247).

Après le départ de Bonaparte pour l'Egypte, la demi-brigade reste en Italie où elle va combattre les Autrichiens, sous son chef Balleydier.

Le 2 octobre 1798 (11 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au commandant de la 29e Demi-brigade légère : "Vu la nomination d’une commission militaire convoquée par ordre du général de division Sauret, vu aussi la lettre du capitaine rapporteur de cette commission en date de ce jour par laquelle il m’invite à convoquer cette commission pour juger le nommé Bouzinga prévenu d’immigration, l’instruction de la procédure contre cet individu étant terminée le citoyen Balleydier chef de la 29e demi-brigade d’infanterie légère président de cette commission est autorisé à réunir pour demain douze du courant 9 heures du matin les membres nommés par le général de division Sauret pour la composition de cette commission.
Le commandant de la place fera commander la garde nécessaire pour faire l’escorte du prévenu
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 65).

Le 3 octobre 1798 (12 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant général Flavigny : "Au reçu de la présente, citoyen, vous donnerez ordre à la 29e d’infanterie légère de se réunir à Salo le 14 courant pour aller coucher le 15 à Desenzano, et se rendre le 16 à Peschiera où elle recevra des ordres ultérieurs du général Guillaume ; cette demi-brigade étant destinée à former les garnisons de Peschiera et Lazise et à couvrir les lignes en avant de Peschiera, elle laissera dans les points occupés en première ligne tels que Gardola, Toscolano, Pieve etc. les postes qui sont établis jusqu’à ce qu’ils puissent être relevés par la 63e demi-brigade. Vous donnerez en même temps ordre aux treize compagnies de la 63e demi-brigade formant les garnisons de Peschiera et Lazise et couvrant la ligne de la frontière en avant de Peschiera d’en partir aussitôt qu’elle seront relevées dans ces différents postes pour se réunira le même jour à Peschiera d’où le général Guillaume les dirigera le lendemain sur Desenzano où vous leur adresserez l’ordre ultérieur de se rendre à Salo et dans les cantonnements occupés précédemment par la 29e légère ; les postes de cette dernière restés sur la ligne en partiront aussitôt après avoir été relevés et se réuniront le même jour à Salo pour continuer ainsi leur route jusqu’à Peschiera où ils rejoindront leur demi-brigade.
Vous donnerez avis de ces mouvements au commissaire des guerres Malardet afin qu’il assure le logement et la subsistance de ces troupes dans les lieux de passage. Je donne au général Guillaume des ordres particuliers pour l’établissement de la 29e demi-brigade et le renvoi des compagnies de la 63e jusqu’à Desenzano
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 72).

Le même 3 octobre 1798 (12 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit également au Général Guillaume : "Le chef de la 63e demi-brigade me rend compte citoyen général que la désertion est portée au plus haut point parmi les 13 compagnies de cette demi-brigade stationnées sous vos aux ordres à Lazise et les points qui couvrent la frontière en avant de Peschiera, que cette désertion augmente encore journellement est que depuis trois ou quatre jours il manque plus de 30 hommes. Je ne sais à quoi attribuer votre silence sur un objet aussi essentiel et qui intéresse autant la sûreté et le salut de l’armée ; je vous avoue qu’il m’est dur de recevoir de pareils rapports sans que l’officier général qui commande dans cette partie sous mes ordres ne m’en aie prévenu, et fait connaître les mesures qu’il avait prises pour arrêter ou au moins en connaître les causes. Comme il est urgent d’empêcher que ce mal ne fasse de progrès, je vous préviens que je donne ordre à la 29e légère de se rendre à Peschiera le 16 de ce mois pour relever les 13 compagnie de la 63e stationnées dans cette partie.
La 29e partira de Salo le 15 pour aller coucher à Desenzano, et arrivera le 16 à Peschiera. Vous établirez le 17 une partie de cette demi-brigade à Lazise et sur la ligne, et ferez partir le 16 pour Desenzano les compagnies de la 63e qui sont en garnison à Peschiera ; je désire, citoyen général, que les troupes en première ligne partent aussitôt qu’elles seront relevées par la 29e afin d’empêcher qu’elles ne communiquent ensemble. Vous donnerez en conséquence des ordres pour que les compagnies de la 29e arrivent le 17 de très bonne heure à Lazise et sur la ligne, les cantonnements de la 63e demi-brigade devant se rendre le même jour à Peschiera pour arriver le 18 à Desenzano. Cette troupe étant destinée à occuper les cantonnements de la 29e, j’ai ordonné à cette dernière de laisser tous ses postes en première ligne, ils rejoindront leur demi-brigade aussitôt qu’ils seront retirés.
Ps : les 13 compagnies de la 63e arrivées à Desenzano recevront des ordres ultérieurs pour leur nouvelle destination
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 73).

Le 4 octobre 1798 (13 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en Chef Brune : "Le chef de la 63e demi-brigade m’a rendu compte le 12 de ce mois, mon général, que depuis plusieurs jours environ 30 hommes de la demi-brigade qu’il commande ont déserté et presque tous à l’ennemi ; il m’annoncé que de nouveaux complots étaient soupçonnés et que toutes les mesures que lui et les chefs de bataillons avaient prises pour l’arrêter devenaient infructueuses. Comme il est urgent d’empêcher que cette désertion ne se propage davantage et qu’elle n’a réellement eu lieu que dans les compagnies qui sont en cantonnement à Lazise et sur la ligne en avant de Peschiera, je viens d’ordonner que les 13 compagnies qui occupèrent cette partie seraient relevées les 16 et 17 du courant par la 29e demi-brigade d’infanterie légère ; cette demi-brigade qui occupait Salo et la ligne en arrière du lac de Garda sera remplacée dans les cantonnements par la 63e qui partent de Peschiera Lazise etc. J’ai ordonné aussi les mesures les plus sévères pour surveiller et arrêter les étrangers qui se présenteraient dans les cantonnements et par une note que j’ai fait mettre à l’ordre de la division que je commande je rappelle à nos frères d’armes la honte des émigrés et le châtiment qui les attend ; je désire et j’espère mon général que cette première mesure arrêtera la désertion et atteindra le but que je me propose ; s’il en était autrement il faudrait des moyens de rigueur. Je cherche à découvrir les causes de cette désertion, les chefs et les officiers craignent que les volontaires soient séduits par des embaucheurs et des gens mal intentionnés ; ils seront surveillés et si l’on peut en arrêter nous ferons des exemples ; d’autres attribuent cette désertion à la fatigue et aux peines qu’endurent les volontaires dans les campements de première ligne ; vous savez que les distributions ne se font que d’un jour à l’autre, et plusieurs cantonnement sont obligés de faire trois et quatre lieues pour recevoir la subsistance d’un seul jour. Je vous prie de croire mon général que je ne négligerai aucun des moyens qui sont en mon pouvoir tant pour découvrir les causes de cette désertion que pour en arrêter les effets" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 74).

Le même 4 octobre 1798 (13 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit également au Chef de l’Etat-major de l’Armée d’Italie : "Je vous préviens général que j’ai donné ordre à la 29e demi-brigade d’infanterie légère de se réunir demain 14 à Salo pour en partir le 15 et être rendue le 16 de ce mois à Peschiera. J’ordonne au général Guillaume d’établir partie de cette demi-brigade à Lazise et cantonnement de première ligne en avant de Peschiera et de conserver l’autre partie pour garnison de cette place. Je lui donne en même temps l’ordre de faire partir sans délai pour Salo, Gardola etc. les 13 compagnies de la 63e qui étaient sur cette première ligne. Ce mouvement a été nécessité par la désertion qui depuis quelques jours règne dans les cantonnements de la 63e et qui prenait un caractère effrayant. J’en rend compte par ce courrier au général en chef ainsi que des mesures que j’ai cru devoir prendre pour l’arrêter" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 75).

Toujours le 4 octobre 1798 (13 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit encore au Général Suchet, Chef de l’Etat-major de l’Armée : "Le général de brigade Guillaume à qui j’ai écrit hier comme je vous l’annonçais par ma lettre de ce jour relativement à la désertion qui a eu lieu sur la ligne qui lui est confiée, me répond à l’instant, citoyen général, qu’il ignorait qu’il fût son mes ordres et qu’il avait jusqu’à présent correspondu directement avec le général en chef et vous pour tous les objets de services concernant Peschiera et le lac de Garda, que même il recevait l’ordre du jour et la série des mots d’ordre directement de l’état-major général. Cette marche a beaucoup d’inconvénients et si des commandants de places correspondent directement avec le général en chef et l’état-major général, le commandement d’une division devient illusoire et les généraux commandants inutiles.
Je vous prie de croire général que je n’ai pas la prétention de vouloir commander un grand nombre de troupes, encore moins occuper beaucoup de terrain ; mais j’ai celle de commander dans l’étendue qui m’est confiée, et si le général de brigade Guillaume est spécialement chargé du commandement de la ligne qu’il occupe, je vous invite à déterminer une démarcation entre nous.
Je n’ai d’ailleurs aucun sujet de plaintes contre le général Guillaume ; il m’a mandé qu’il correspondrait avec moi avec plaisir du moment où il saurait que telle est l’attention du général en chef
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 76).

Enfin, encore le 4 octobre 1798 (13 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Guillaume : "J’ai reçu citoyen général, votre lettre de ce jour et copie des ordres que vous avez donnés pour empêcher que la désertion ne se propage. Les mesures que vous avez prises et les changements que j’ai ordonnés arrêteront sans doute les progrès de cette frénésie dont il faut chercher à découvrir les causes …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 76).

Le 8 octobre 1798 (17 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant général Flavigny : "Je ne puis approuver entièrement les mesures qu’a prises le citoyens Poitou, commandant de la place de Desenzano, pour assurer les différents services qui manquaient lors du passage de la 29e d’infanterie légère, en ce qu’il a agi contre les principes en requérant l’administration municipale de fournir à défaut des fournisseurs ; cette municipalité pouvant être invitée de venir au secours de nos frères d’armes sans remboursement ; cette mesure d’ailleurs devait être prise par le commissaire des guerres de la place où celui en faisant fonction, le commandant de la place a encore omis de faire constater la mauvaise qualité des vins que voulait faire délivrer le fournisseur et que la troupe a refusé et en faire dresser procès-verbal ; cette formalité était nécessaire pour légaliser le changement de cette fourniture ; au reste le citoyen Poitou n’ayant manqué que dans les formes n’est pas répréhensible, vous l’inviterez en mon nom à faire connaître au préposé dont le service a manqué que j’exige que les fournitures faites par la municipalité de Desenzano soit payées d’ici au 26 courant, si le 27 elles ne l’étaient pas, le citoyen Poitou fera arrêter le préposé et le tiendra en prison jusqu’à parfait paiement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 78).

Le 9 octobre 1798 (18 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Guillaume : "J’ai reçu citoyen général avec votre lettre du 17 l’état des cantonnements de la 29e demi-brigade d’infanterie légère et la lettre du commandant de la place de Desenzano sur les mauvaises fournitures faites à la troupe dans cette place. J’en étais déjà prévenu. Je fais tout pour assurer les différents services, et l’on me promet beaucoup ; mais comme nous ne pouvons guère compter sur ces promesses je vous engage à inviter les municipalités dans votre arrondissement à venir au secours de nos frères d’armes, lorsque les distributions manquerons, et les assurer que les fournisseurs seront forcés de leur rembourser ces fournitures ; pour y parvenir vous enjoindrez provisoirement au commissaire des guerres de n’arrêter aucune comptabilités des fournisseurs à moins qu’ils ne justifient du paiement des fournitures que les municipalités auront faites à leur défaut ; si cette première mesure ne réussissait pas j’emploierai des moyens de rigueurs" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 81).

Le 18 octobre 1798 (27 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Malardot : "Afin de faire cesser la disette et la pénurie de subsistance que nous sommes au moment d’éprouver, le général en chef m’a autorisé à prendre tous les moyens pour faire former sur-le-champ un approvisionnement de 15 jours sur les points principaux de la division que je commande ; ces points sont Peschiera, Desenzano, Salo, la Rocca d’Anfo, Vestone et Brescia. Comptant entièrement sur vos soins et votre zèle, citoyen commissaire, je me borne à vous faire connaître les instructions du général en chef et les miennes sur cette partie intéressante du service, vous vous occuperez en conséquence de faire former sans délai cet approvisionnement qui devra toujours être de 15 jours d’avance afin que les troupes des distributions de quatre jours ; cette approvisionnement se fera pour le compte des entrepreneurs et par eux ou à leur défaut par les municipalités ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 88).

Le 20 octobre 1798 (29 Vendémiaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de la 29e Légère : "Le chef de l’état-major de l’armée a invité le 4 de ce mois le général de division Sauret à faire rentrer à la demi-brigade que vous commandez les citoyens Beguier chef de bataillon, Touret capitaine et Coste sous-lieutenant attachés à des conseils de guerre ou à des places ; je ne puis remplir ces dispositions puisque j’ignore où sont ces officiers. Si vous connaissez leur résidence veuillez me la faire connaître" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 91).

Le 22 octobre 1798 (1er Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant-général Flavigny : "Les 2e et 3e bataillons de la 24e de bataille devant arriver, citoyen général, du 4 au 5 courant à Brescia, je dois changer l’établissement actuel de la division ; vous donnerez en conséquence les ordres suivants :
La 29e légère restera jusqu’à nouvel ordre dans ses garnisons et cantonnements actuels ...
Il est inutile de lui
[le Général Guillaume] faire connaître ce mouvement puisque la 29e n’éprouve aucun changement. Vous préviendrez le commissaire des guerres Malardot de toutes ces dispositions ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 37 page 93).

Le 2 novembre 1798 (12 Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Citoyen Rimquelet ( ?), Capitaine à la 29e Demi-brigade : "En conséquence des dispositions ordonnées par le général en chef, le citoyen Rimquelet, capitaine à la 29e demi-brigade d’infanterie légère, se rendra à Barghe pour en prendre le commandement ; il sera reconnu en cette qualité par les troupes qui y sont en garnison" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 104).

Le 9 novembre 1798 (19 Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Guillaume : "J’ai reçu, citoyen général, votre lettre du 17 de ce mois, ensemble le rapport du chef du 3e bataillon de la 29e demi-brigade, concernant l’arrestation de plusieurs mulets chargés de soie. Il résulte de ce rapport ainsi que de la réclamation du propriétaire et des différentes pièces qui y étaient jointes, une friponnerie évidente. Il faut en chercher les auteurs et commencer par faire arrêter le sergent, le caporal, et les deux hommes qui se sont absentés la nuit de leurs cantonnements, les traduire au conseil de guerre pour avoir forcé un aubergiste à indiquer dans une des dépositions à leur donner de l’argent, et avoir forcé le nommer Angelo Brignelli à les passer le Mincio et à les conduire à Murtrumbano ( ?) chez Augustin Marchio marchand ; ces faits sont assez graves pour s’assurer des dits soldats ; leur arrestation produira des éclaircissements qui, je crois, ne seront pas à l’avantage des citoyens Lerebourg et Dupenloup, officiers de la 29e.
Quant à la soie arrêtée, elle ne peut être regardée comme bonne prise, l’exportation en est tolérée comme objet de commerce, la seule faute commise par le propriétaire est d’avoir voulu la faire passer sur le territoire étranger sans passeport, sans doute pour frustrer les droits de la douane. Son affaire devient donc purement civile et doit être envoyée au tribunal compétent ou au juge de paix de Peschiera. Les soies devront néanmoins rester au dépôt dans le lieu qu’indiquera ce dernier jusqu’à l’entier éclaircissement de cette affaire que je veux absolument dévoiler. Les pièces y relative seront adressées par moi au capitaine rapporteur. Veuillez ne rien négliger pour faire arrêter ces quatre hommes. L’arrestation des blés, de laquelle vous me parlez dans la même lettre, me paraît aussi illégale.
Veuillez général vous assurer si les conducteurs sont des habitants de Sandra, si cette commune est obligée d’acheter des blés pour la subsistance, et si le produit de son territoire n’est pas suffisant pour la consommation de ses habitants. Ces renseignements peuvent seuls nous éclaircir et nous sont nécessaires pour réprimer les abus et les désordres qui résultent d’une mesure qui ne devrait qu’opérer le bien. En attendant que nous ayons acquis la connaissance exacte de tous ces détails, les blés arrêtés resteront sous la responsabilité de la municipalité de Sandra comme vous l’avez ordonné
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 44 page 106).

Le 9 novembre 1798 (19 Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au citoyen Balleydier, Chef de la 29e Demi-brigade légère : "J’ai reçu, commandant, votre lettre du 14 de ce mois par laquelle vous demandez à être relevé dans les postes que vous occupez. Je m’empresserais d’accéder à votre demande si je n’attendais de jour à autre un changement dans les dispositions actuelles des troupes" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 108).

Le 10 novembre 1798 (20 Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Citoyen Joubert, Général en chef de l’Armée d’Italie : "Par votre lettre du 15 de ce mois, vous me demandez, mon général, des renseignements sur la position militaire de la division que je commande, sur les ressources locales du pays qu’elle occupe, sur le bon ou mauvais esprits des corps qui la composent, sur la capacité ou l’ignorance des chefs, sur les dispositions du peuple, sur le bon ou mauvais état des places soit en fortifications ou approvisionnements, enfin sur tout ce qui peut concerner le système de défense ou d’attaque tant de l’ennemi que de la part des peuples voisins, et même des habitants du territoire que j’occupe.
Je vais tâcher de répondre avec exactitude à ces différentes questions. La division que je commande est en ce moment composée de quatre demi-brigades d’infanterie, un régiment de cavalerie et une compagnie d’artillerie à pied ; ces corps sont : la 17e légère d’environ 1200 hommes, la 29e idem d’environ 1200 hommes, la 24e de bataille d’environ 2000 hommes, la 63e idem d’environ 2100 hommes, le 18e régiment de cavalerie de 150 hommes, la compagnie d’artillerie 70 hommes. Total 6820 hommes.
Si l’on comprend dans cette division la première légion cisalpine en garnison à Peschiera et Brescia, forte d’environ 850 hommes, la force sera de 7670 hommes. L’esprit de ces corps est bon, l’instruction passable, mais la discipline a besoin de surveillance, l’habillement et mauvais, il faudrait près de 400 habits, autant de vestes et de culottes pour le mettre un peu en état, l’armement bon si on en excepte les sabres manquants. Les chefs des corps sont instruits et les officiers généralement bons.
Cette division occupe en majeure partie le département de la Mella est une partie de celui du Mincio. Sa position militaire est bornée au nord par le torrent de Gardola et ou de Saint-Michel, la Rocca d’Anfo, et le Val Camonica jusqu’à la naissance du Mont Tonale ; à l’est par Castelnuovo, Lazise, Peschiera, Desenzano, Salo, Gargnano, Rocca d’Anfo, la vallée de Sabbia et Brescia ; le lac de Garda et Salo au midi par Peschiera, et Montichiari, à l’ouest par Ozzi Nuovi, l’Oglio rivière, le lac d’Iseo et les montagnes qui séparent le Val Camonica de la Valteline ; cette division occupe Castelnuovo, Lazise.
Les places de son arrondissement sont Peschiera, place de première ligne importante par sa position sur le lac de Garde et au débouché du Mincio, ses fortifications extérieures ne sont pas achevées faute de fonds, son approvisionnement de siège et presque complet.
La Rocca d’Anfo, poste assez important par sa position sur le lac d’Iseo, fermant à l’ennemi les communications de transport avec la vallée de Sabbia et Brescia ; les travaux se continuent avec activités. Ozzi Nuovi place de seconde ligne, bonne par sa position sur l’Oglio, susceptible de quelques réparations ; il serait bon d’armer et d’approvisionner cette place.
Le château de Pontevico propre à arrêter momentanément la marche d’un ennemi peu entreprenant.
Le château de Brescia de peu de conséquence a cependant un approvisionnement déterminé pour 15 jours et non encore achevé. En cas de système offensif, cette division doit entièrement abandonner les montagnes et ne laisser que 400 hommes à la Rocca d’Anfo qui n’est pas encore armé ; la garnison du château de Brescia pourra être du même nombre ; un bataillon suffira pour la garde du lac depuis Gardola jusqu’à Sirmione, mais ces postes et cette surveillance ne seront nécessaires que jusqu’au moment où l’armée française passera l’Adige. Le restant de la division formant environ huit bataillons et 200 chevaux, après avoir laissé garnison à Peschiera, peut et doit se réunir en peu de temps sur le Mincio entre Peschiera et Mantoue pour marcher ensuite sur la direction qui lui sera donnée. Le système défensif pour cette division doit être regardé sous les mêmes rapports. La réunion de la division est encore sur le Mincio et une demi-brigade doit suffire pour la surveillance du lac et des postes indiqués ci-dessus. En supposant néanmoins que la Valteline restera occupée par les troupes françaises, et que les communications qu’elle a avec le comté de Bormio et le Val Camonica seront gardées.
Les habitants des territoires occupés par cette division sont généralement animés d’un bon esprit, mais fatigués des fournitures continuelles qu’ils sont obligés de faire aux troupes à défaut des fournitures desquelles ils ne sont jamais payées ; la confiance sur ce rapport est entièrement détruite ; cependant la garde nationale, surtout celle des vallées, serait assez disposée à défendre son territoire conjointement avec les français, mais son amour-propre a besoin de stimulation et non d’exaspération.
Nous ne pouvons pas compter sur l’esprit des peuples voisin dont le territoire est occupé par les Autrichiens. Ils n’aiment pas ces derniers, encore moins les Français. Le seul moyen d’en tirer quelque avantage en cas de guerre et de leur promettre l’indépendance. Les Vénitiens et les véronnais, s’ils peuvent compter sur ces promesses, secourront sans doute le joug autrichien.
Tels sont, mon général, les renseignements que j’ai à vous donner. Je désire avoir rempli les dispositions de votre lettre.
Je joins ici l’état des forces de l’ennemi actuellement en première ligne sur le front de l’armée ; j’espère sous peu de jours vous faire connaître exactement ses mouvements dans les Grisons et l’état des renforts qui arrive du Frioul sur Vérone et d’Innsbruck sur Trente
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 110).

Encore le 29 novembre 1798 (9 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier établit la "Composition des Conseils de Guerre, nouvelles nominations
Premier conseil
Le général de division Grenier autorisé par la loi du 13 Brumaire an 5 art. 4, nomme pour la composition du premier conseil de la division sous ses ordres, les citoyens :
Fornesi, chef de brigade la 17e légère, président
Duclos, chef de bataillon à la 24e de ligne, membre
Peyroulouse, capitaine à la 17e légère, idem,
Challut, capitale à la 29e légère, idem
Martin, lieutenant à la 63e de ligne, idem
Gavary, sous-lieutenant à la 29e légère, idem
Bellin, sergent à la 17e légère, idem
Champmas, capitaine à la 17e légère, rapporteur
Bernard, capitaine la 63e demi-brigade de ligne, commissaire du pouvoir exécutif.
Leurs fonctions commenceront le 12 du courant, époque à laquelle le nouveau conseil se rassemblera pour dresser l’état et procès-verbal des nouvelles nominations autorisées par l’art. 5 de la loi ci-dessus citée ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 59 page 136).

Le 8 décembre 1798 (18 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Olivier, commandant dans la Valteline : "Je reçois à l’instant ta lettre du 15 de ce mois, je m’empresse d’y répondre. Le chef de l’état-major général m’avait déjà prévenu de ton nouveau mouvement. J’ai remplacé le bataillon de la 12e parti de Bergame pour te rejoindre par les deux compagnies auxiliaires des 29e et 17e légères ; il arrive à ces compagnies 500 conscrits vêtus et armées, ce qui au besoin sert de réserve dans cette partie. Je vais établir des postes de cavalerie pour la correspondance depuis Brescia jusqu’à Bergame inclusivement. Tu peux faire établir des postes d’infanterie pour ce service depuis ce point jusqu’à Chiavenna où est ton quartier général ; par ce moyen nos correspondances seront assez promptes.
Il m’est impossible d’envoyer des troupes dans la Val Camonica, ma division diminue tous les jours et on vient de me retirer encore la 1ère légion cisalpine qui a été dirigée sur Modène.
Les postes de Ponte di Legno et Edolo que tu as dans cette vallée me paraissent être assez forts pour pouvoir se maintenir et défendre cette gorge de pied ferme, mais si ces troupes étaient forcées elles doivent se défendre encore à Cedegolo, Breno, Pisogne et rester à la tête du lac d’Iseo ; recommande à l’officier supérieur chargé de la surveillance de cette partie de me prévenir en cas d’attaque par les moyens les plus promptes. Tu ne doutes pas de mon empressement à te seconder dans toutes les occasions
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 144).

Le 9 décembre 1798 (19 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Guillaume : "J’ai reçu, cette nuit, général, votre lettre du 18 et copie de celle que vous a adressé le général Dalesme. Le mouvement de la division Delmas m’étonne d’autant plus qu’il me paraît devoir être lié avec ceux de la division que je commande, et que je n’ai reçu du général en chef aucun avis qui y ait rapport ; comme il faut remédier à ces changements, je vous invite, général, à établir vos cantonnements en avant de Peschiera de telle sorte que si l’un ou l’autre était attaqué, il puisse se défendre quelques heures et attendre du secours. Vous ne ferez garder Saint-Georges que comme poste qui devra être d’un officier et 30 hommes et relevé tous les 24 heures ; vous exigerez que dans chaque cantonnement un tiers des hommes soient de service pendant la nuit, que les gardes se relèvent à 4 heures du matin et restent ensemble réunies jusqu’au grand jour, que tous les postes se communiquent par des patrouilles fréquentes afin d’éviter toute surprise, vous chargerez le citoyen Balleydier du commandement des avant-postes et lui ordonnerez de s’établir en conséquence à Cavalcaselle ou Castelnuovo, afin de renforcer ces avants postes. Vous ne garderez qu’un bataillon de la 29e à Peschiera, ce bataillon et les cinq compagnies de la 63e suffiront pour votre garnison. Il est entendu que vous ferez toujours garder Sirmione où il doit rester au moins 2 compagnies ; vous ferez distribuer tous les jours le vin aux hommes de services aux avant-postes ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 65 page 149).

Le 9 décembre 1798 (19 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en chef : "Le général Guillaume m’a adressé cette nuit, citoyen général, copie d’une lettre qu’il a reçu le général Dalesme en date du 18, par laquelle ce général lui annonce que d’après les nouvelles dispositions du général Delmas, les troupes qu’il commande sur la ligne se retirent en arrière du fossé de Pozzalo ; qu’il résulte de ce mouvement que les avant-postes en avant de Peschiera sont entièrement découverts et dans le cas d’être surpris. J’ai cherché à parer cet inconvénient en ordonnant au général Guillaume de concentrer ses cantonnements et en faisant partir de Brescia deux pièces d’artillerie et un escadron de cavalerie pour les renforcer. Mais ces mesures sont peu rassurantes et peu propres a conservé la position de Castel Nuovo, ma division étant disséminée sur le lac de Garda dans la vallée de Sabbia et dans les garnisons de Brescia et Peschiera, surtout ignorant sur quel point vous déciderez que les troupes que je commande devront agir et en ayant un trop petit nombre pour combattre sur plusieurs points ; lorsque je connaitrai vos dispositions les circonstances m’indiqueront celles que je serai dans le cas de prendre soit pour les montagnes ou dans les environs de Peschiera. Dans l’un ou l’autres cas, il est nécessaire que je puisse réunir au moins huit bataillons ; la place de Peschiera et ses avant-postes en occupe en ce moment trois bataillons et demi, où environ 1800, la garde du lac de Garda à peu près le même nombre, un bataillon dans la vallée de Sabbia et cinq bataillons à Brescia. Il ne reste donc de réellement disponible qu’une demi-brigade, comme je l’ai mandé le 7 de ce mois au chef de l’état-major de l’armée ; le 18e régiment de cavalerie est entièrement disséminés et n’aura après le départir l’escadron que j’envoie à Peschiera au plus que 100 hommes réunis. Il est vrai aussi que si je dois porter la guerre dans les montagnes, Brescia, la Rocca d’Anfo et la vallée de Sabbia restant derrière moi n’ont besoin que de très faibles garnisons et qu’alors six bataillons deviennent disponibles, force que l’on peut encore augmenter en faisant relever la garnison de Peschiera et ses cantonnements par une autre division et ne laissant que les bataillons de la 29e sur le lac ; cette supposition n’est plus la même dans le second cas et je ne puis sans risque de dégarnir la vallée de Sabbia, je suis obligé au contraire si on reste dans cette partie sur la défensive de porter les troupes chargées de sa défense aux nombres de 12 à 1500, et de laisser garnison à Brescia, ce qui absorbe quatre bataillons non compris la garde du lac. Telle est la situation de la 2e division ; ci-joint vous trouverez l’état des forces autrichiennes dans le Tyrol italien ; d’après les plus récents rapports tout annonce la guerre et par une seconde lettre du général Guillaume que je reçois à l’instant j’apprends qu’il arrive beaucoup de troupes à Vérone ; si ce rapport se confirme je me porterai avec la 24e demi-brigade et mon artillerie légère sur les hauteurs en arrière de Peschiera et même à Castel Nuovo si j’en ai le temps ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 66 page 150).

Le 11 décembre 1798 (21 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Moreau : "Le chef de l’état-major général de l’armée m’ayant prévenu, général, que les divisions de Brescia et de la Valteline étaient sous vos ordres par suite des nouvelles dispositions du général en chef, je vous adresse ci-joint l’état de situation de cette division avec quelques notes sur sa position militaire.
Armée d’Italie : position de la 2e division dite de Brescia.
Cette division, forte de 6000 hommes présents sous les armes, est établie en première ligne sur les frontières de la République cisalpine et tient une étendue de plus de 20 lieues de terrain ; sa droite à Peschiera, son centre sur le lac de Garde, et sa gauche en arrière du lac d’Iseo, à hauteur du Mont Crus Domini.
Aux points principaux sont :
Peschiera, place de première ligne, le général Guillaume commandant, ayant ses avant-postes à Castelnuovo, Sandra et Lazise, composée de deux bataillons de la 29e légère formant environ 800 hommes, un escadron du 18e régiment de cavalerie et de deux pièces d’artillerie, leur communication avec la division du Mantouan est établie par Valeggio, la garnison de Peschiera est composée d’un bataillon de la 29e légères et de cinq compagnies de la 63e demi-brigade.
Desenzano, Salo et Gardola, le chef de la 63e commandant : postes sur le lac de Garde occupés par deux bataillons et quatre compagnies de la 63e et chargés de la surveillance du lac de Garde et de la défense de la frontière située entre les lacs de Garde et d’Idro.
Rocca d’Anfo et la vallée de Sabbia : poste sur le lac d’Idro et à la tête du débouché qui conduit de la vallée de Sabbia dans le Tyrol italien, seul chemin pour arriver avec de l’artillerie dans le territoire de brescian ; occupé par 600 hommes relevés tous les mois par la garnison de Brescia.
Brescia, place de seconde ligne ayant un mauvais château : un bataillon de la 24e en garnison au château ; la 17e légère, deux bataillons de la 24e, deux escadrons du 18e régiment de cavalerie et une compagnie d’artillerie légère en garnison dans la place.
Dispositions générales : en cas d’attaque, la garnison de Brescia sert de réserve pour renforcer les points menacés, comme il est probable que l’ennemi attaquera sur toute la ligne, si ont ne la prévient ; un bataillon de la 24e restera en garnison au château et dans la ville. Un bataillon de la 17e se portera dans la vallée Sabbia et le restant de ces deux demi-brigades avec l’artillerie légère se portera sur les hauteurs en arrière de Peschiera
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 68 page 155).

Le 30 décembre 1798 (10 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général : "J’ai reçu, mon cher général, vos lettres du 6 et du 7 de ce mois, par lesquels vous me faites connaître les nouvelles dispositions du général en chef.
Les dépôts des 17e et 29e sont rentrés et sur les 840 conscrits que vous m’annoncez, 600 à peu près sont arrivés dans le désordre le plus grand, ces malheureux n’avaient pour ainsi dire pas mangé depuis leur départ de Milan. On pourrait même croire que les conducteurs ont touché une partie de leur étape en argent, d’autres abus non moins grands se glissent encore dans la répartition de ces jeunes gens, les corps plus rapprochés de Milan ont su choisir ce qu’il y avait de meilleur de sorte que les corps éloignés finissent par avoir le rebut. Je vous donne ma parole d’honneur que sur les 600 arrivés à cette division, il ne s’en trouve pas 20 qui aient cinq pieds quatre pouces et sur la totalité, nous en avons un tiers à réformer.
Il sera bien difficile d’organiser le bataillon de paix dans les 29e et 17e légères tant que ces demi-brigades ne seront pas augmentées, la 1ère compris les conscrits, n’est fortes que de 1500 hommes, la 2e de 1900. Il serait bien essentiel encore de laisser leurs bataillons de paix rapprochés le plus possible des bataillons de guerre afin que l’instruction ne souffre pas. Nous en avons en cas de mouvements très besoin puisque les bataillons de paix de la 63e et 24e ne suffiraient pas pour les garnisons de Peschiera et de Brescia, et qu’aucun de ces bataillons de garnison ne passera dans ce moment 250 hommes, officiers et sous-officiers compris. Je vous propose donc de laisser à Peschiera les bataillons de garnison de la 29e et 63e et ceux de la 17e et de la 24e à Brescia. Par ce moyen, les bataillons de guerre deviendront plus disponibles et je n’aurai pas besoin de m’occuper des garnisons. Le service de cette division devient tous les jours plus dur, mon cher général, et les troupes sont cruellement fatiguées. J’ai 6500 hommes d’infanterie ; il y en a 400 aux avant-postes. Je n’ai pas les moyens de les faire relever. Veuillez, lorsque l’occasion s’en présentera, augmenter cette division d’une demi-brigade, et en attendant, ordonnez qu’il soit mis 3000 houppes 6000 paires de souliers et 6000 paires de bas à ma disposition. J’écris aussi au général en chef et le prie de faire fournir un escadron de troupes légères par celles aux ordres du général Richepanse en avant de Peschiera, afin que je puisse faire envelopper de coton mes pauvres cavaliers qui font depuis six semaines un service de hussards auquel les hommes et les chevaux ne sont pas accoutumés.
Où sera le quartier général du général moreau ; où sera celui du général Richepanse.
L’état-major de Dallons et les administrations suivront-t-elle à Reggio
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 79 page 177).

/ 1799

Le 3 janvier 1799 (14 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Guillaume : "J’ai reçu, citoyen général, votre lettre en date du 13 par laquelle vous me prévenez que le chef de la 29e brigade forme son bataillon de paix, je lui écris à ce sujet afin qu’il remplisse strictement les intentions du général en chef ; la destination du bataillon de paix de cette demi-brigade ainsi que de celui de la 63e sera provisoirement à Peschiera.
Les habitants de Sirmione se plaignent d’être trop surchargés de logement, si sans danger vous pouvez en retirer une compagnie, je vous invite à en augmenter la garnison
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 181).

Le même 3 janvier 1799 (14 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit également au Chef de la 29e Demi-brigade légère : "Le général Guillaume me prévient, citoyen commandant, que vous vous occupez de la formation du bataillon de garnison dans la demi-brigade que vous commandez ; pour cette opération, il est nécessaire de remplir les dispositions préalables voulues par l’instruction du général inspecteur qui vous ont été adressées, et me soumettre ce travail afin que je m’assure si les instructions du général en chef ont été strictement observées ; ses intentions sont de conserver dans les bataillons de guerre les officiers et sous-officiers les plus capables, les plus instruits et les mieux en état d’entrer en campagne ; ils doivent être surtout toujours tenus au complet ; vous comprendrez aussi dans les bataillons de guerre le plus de conscrits qu’il vous sera possible, c’est-à-dire ceux qui ont déjà reçu quelque instruction et les plus propres à supporter les fatigues de la guerre ; aussitôt que votre travail sera fait, vous m’en instruirez et j’indiquerai le jour de la revue et de la nouvelle formation" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 182).

Le 4 janvier 1799 (15 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Citoyen Suchet, Général de Brigade, Chef de l’Etat-major général de l’Armée : "Par votre lettre du 6 Nivôse dernier, vous ne faisiez espérer que les conscrits envoyés à la 17e et 29e recevraient incessamment, mon cher général, des habits, et vous m’invitiez à leur faire distribuer en attendant des souliers qui devaient être partis de Milan le jour de la date de votre lettre. J’ai attendu vainement, et les souliers, et les habits. Rien n’est arrivé ; je ne sais à quoi attribuer ces retards, mais je sais que ces hommes sont bien malheureux ; veuillez ne plus m’oublier et penser que la division que je commande est la moins habillée, qu’elle a reçu le rebut des conscrits, et que la 29e n’est encore qu’à 1500 hommes. Observez encore qu’aucune division ne fait un service aussi pénible et aussi fatiguant ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 184).

Le 13 janvier 1799 (24 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Citoyen Suchet, Chef de l’Etat-major général : "J’ai reçu, mon cher général, hier seulement votre lettre du 13 de ce mois ; en conséquence des dispositions qu’elle renferme, je ferai partir le 26 courant le bataillon de garnison de la 17e pour se rendre à Tortone ; celui de la 29e partira le 28 pour la même destination (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 188).

Le 15 janvier 1799 (26 Nivôse an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant général Compans : "Vous donnerez ordre, citoyen général, au chef de la 63e de former sans délai son bataillon de garnison et de l’envoyer, conformément aux ordres du général en chef, en garnison à Peschiera. Si cette place n’a point de local pour ses ateliers, vous l’autoriserez à les établir à Lonato ; ceux de la 29e qui y sont devant suivre à destination de leur bataillon de garnison ; vous donnerez en même temps l’ordre au chef de la 29e de fournir la garnison de Peschiera conjointement avec le bataillon de garnison de la 63e demi-brigade, lorsqu’il y sera arrivé, ce bataillon ayant au moins 200 hommes pour faire le service. Il suffira que la 29e aie à Peschiera 4 compagnies pris sur les bataillons de guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 189).

Le 27 janvier 1799 (8 pluviôse an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant général Gareau : "Les circonstances exigeant de nouvelles dispositions dans la répartition des troupes composant la division que je commande, je vous charge, citoyen général du commandement de la 1ère brigade, composée : de la 29e légère, 106e de bataille, bataillon de garnison de la 63e (uniquement destiné pour la garnison de Peschiera), une compagnie d’artillerie légère, un escadron du 9e régiment de chasseurs.
Cette brigade comprend dans son arrondissement les villages en avant de Peschiera jusqu’à la ligne autrichienne ; à sa droite les postes de la division Delmas et à sa gauche le lac de Garda, Peschiera pour son centre ; Castiglione, Montechiaro et autres villages sur la Chiese comme réserve.
J’écris au général Guillaume afin qu’ils vous fasse remettre les différentes instructions qu’il a reçu et donné, tant pour la défense de Peschiera que pour la surveillance des avant-postes et du lac de Garda ; vous y ferez en me les soumettant les changements que vous croirez nécessaires ; le but de la surveillance aux avant-postes en avant de Peschiera est d’être exactement informé des dessins et des mouvements de l’ennemi ; ces avant-postes occupent les villages de Saint-Georges, Castelnuovo, Sandra, Passengo et Lazise, ainsi que Cavalcaselle ; ces troupes sont trop disséminées pour exiger qu’elles combattent de pied ferme sur cette ligne en cas d’une attaque subite et imprévue ; elles ne doivent combattre partiellement qu’autant de temps qu’il leur sera nécessaire pour faire leur retraite avec sûreté sur Peschiera, si les forces de l’ennemi les empêchaient de s’arrêter à Castelnuovo et Cavalcaselle, quoi que ce premier village sous couvert d’une ligne de retranchements. Ces avant-postes continueront d’être commandés sous vos ordres et votre surveillance par le citoyen Balleydier, chef de la 29e demi-brigade d’infanterie légère ; la flottille du lac de Garda commandée par le citoyen Pons faisant partie de la défense de Peschiera et de votre commandement. Cet officier ainsi que le commandant de la place, les officiers d’artillerie et du génie qui y sont employés recevront ordre de correspondre avec vous. Ils continueront néanmoins ainsi que les chefs des corps à correspondre pour tous les détails avec le chef de l’état-major de la division et lui enverront directement leurs états de situation.
Vous établirez la 106e demi-brigade en seconde ligne sur la Chiese de manière à pouvoir rassembler en moins de deux heures ; cette réserve ayant pour but de soutenir et de renforcer aux avant-postes en cas d’attaque. Vous indiquerez comme premier point de rassemblement les hauteurs de Castiglione ; vous ferez à cet effet occuper cette commune par quelques compagnies d’infanterie, ce point intermédiaire entre vos avant-postes et votre réserve me paraît aussi très convenable pour l’établissement de votre artillerie et cavalerie, vous établirez de vos avant-postes à Peschiera et de là jusqu’à Montechiaro des signaux d’alarme qui puissent être vus ou entendus de tous vos cantonnements. A ces signaux toutes les troupes de la réserve doivent se mettre en marche pour se rendre au rassemblement indiqué, d’où vous les dirigeriez d’après les ordres que je donnerai étant nécessaire que vous me préveniez en moins de deux heures des mouvements hostiles de l’ennemi.
Dans le cas où vous seriez prévenu de la marche des ennemis avant qu’ils n’attaquent vos avant-postes et que vous le soyez assez à temps pour réunir toutes vos troupes, et pour m’en donner avis, vous vous porteriez alors à Castelnuovo et Cavalcaselle où je m’empresserai de venir pour rejoindre avec toutes les troupes disponibles. Cette position est assez avantageuse pour s’opposer pendant quelque temps aux efforts de l’ennemi s’il nous laisse le temps de la réunion.
Si l’armée française commençait les hostilités, vous recevriez des ordres en conséquence des dispositions du général en chef.
Vous aurez attention de correspondre journellement avec moi et d’avoir aussi des relations avec l’officier commandant les avant-postes de la division Delmas.
Les déboursés que vous serez dans le cas de faire pour dépenses secrètes vous seront remboursés par moi à votre première demande ; je vous invite à vous rendre sans délai à Peschiera, et de voir avant votre départ le commissaire des guerres Leorat pour vous assurer si les subsistances sont assurées sur la Chiese pour votre seconde ligne
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 196).

Le 23 février 1799 (5 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de la 29e Demi-brigade légère : "Vu la démission du citoyen Courtois, lieutenant à la 29e demi-brigade légère, le conseil d’administration de ce corps est autorisé à lui délivrer un congé absolu motivé sur la démission acceptée par le général de division soussigné" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 210).

Le 26 février 1799 (8 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en Chef : "Ci-joint, vous trouverez, citoyen général, la démission du citoyen Courtois, de son emploi de lieutenant à la 29e demi-brigade légère. L’inconduite de cet officier m’a déterminé à l’accepter" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 213).

Le 27 février 1799, le Général Grouchy écrit au Général en Chef : "Je vous instruis, général, qu'une insurrection vient d'éclater dans la province d'Acqui ; elle a éclaté à Strévi. L'arbre de la liberté a été abattu ; des proclamations royalistes et appelant le massacre des Français ont été répandues ; le commandant d'Acqui, le brave capitaine Bloyet, s'est porté dans cette commune avec tout ce qu'il avait de disponible du bataillon de garnison de la 29e légère, consistant en trente-six chasseurs et les officiers. Le commandant a été tué sur la place, un officier et sept chasseurs grièvement blessés, et le défaut de force a empêché que l'ordre ne fût rétabli.
J'ai pris sur-le-champ tous les moyens propres à ramener la tranquillité, punir d'une manière éclatante cette commune rebelle et venger le sang français. Comptez sur des mesures également énergiques et sages.
Toutefois, général, je l'ai déjà dit et je le répète, l'état du Piémont, les manœuvres constantes des royalistes et des ennemis de la liberté, l'esprit haineux et fanatique des Piémontais, rendent difficile qu'avec aussi peu de Français la tranquillité soit maintenue. Je n'ai dans ma division que deux bataillons de guerre de la 68e. Le reste n'est que bataillons de garnison, qui, ainsi que vous le voyez, ne fournissent pas plus de trente à quarante hommes disponibles.
Si des mouvements insurrectionnels se manifestaient dans plusieurs points à la fois, je serais gêné. Je n'ai d'ailleurs presque personne à Oneille ni sur les côtes, qui d'un moment à l'autre peuvent être insultées
" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 46).

Le même 27 février 1799, le Général Grouchy écrit encore au Général en Chef : "Général, l'insurrection royaliste et antifrançaise de la province d'Acqui prenant des accroissements, je me hâte de vous en faire part par un courrier extraordinaire. Les insurgés se sont emparés d'Acqui ; ils ont fait prisonnière la garnison, composée de bataillons de paix de la 29e demi-brigade et ont arrêté tous les patriotes.
Ainsi que je vous l'ai déjà marqué, j'ai pris toutes les mesures répressives et dirigé contre eux une colonne composée de deux bataillons de la 68e demi-brigade et deux escadrons du 12e dragons. Il ne reste à Turin qu'un bataillon de guerre de la 68e et deux escadrons de dragons ; on ne peut faire aucun fond sur les bataillons de garnison, seules troupes qui existent dans les provinces. Vous voyez, général, leur absolue nullité.
Cette insurrection n'est pas la seule qui soit au moment d'éclater ; une fermentation sourde existe dans plusieurs points et notamment dans la partie d'Aoste ; il faudrait être peu clairvoyant pour ne pas s'apercevoir que le moment des hostilités autrichiennes sera celui d'un soulèvement, sinon général, du moins dans diverses provinces ; les manœuvres de l'aristocratie, du royalisme, des prêtres et du parti antifrançais ne permettent pas de doutes à cet égard.
Il est possible alors, général, que le Piémont soit aussi funeste aux communications de l'armée avec la France que la Romanie l'a été à celles de Naples.
Je vous renouvelle donc avec instance la demande d'une demi-brigade et surtout de quelques officiers généraux capables. Je ne suis pas secondé, je dois vous le dire. Des moyens suffisants dans ces premiers instants préviendront des maux réels et rendront disponibles pour l'armée des forces qu'occupera ce pays si on ne les châtie maintenant.
Le commissaire civil Aymard se joint à moi pour vous assurer de la vérité de cette assertion.
Je suis informé que les manœuvres de quelques Liguriens entrent pour beaucoup dans les événements d'Acqui ; ils sont accusés d'avoir armé les insurgés et même de marcher avec eux. Je vous invite, général, à écrire à ce sujet au directoire de cet État
" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 48).

Le 3 mars 1799, le Général Grouchy écrit au Général en chef Delmas : "Je me hâte de vous rendre compte, général, des mesures que j'ai prises jusqu'à ce moment pour arrêter l'insurrection et des résultats qui en ont été la suite.
Aussitôt que j'ai eu des données certaines relativement à ce mouvement, voyant qu'il s'étendait à presque toute la division de l'est, qui comprend tout le pays situé entre le Pô et les frontières de la Ligurie, je me suis occupé des moyens de l'empêcher de s'étendre davantage ; j'ai donné ordre à l'adjudant général Séras, commandant la division du midi, de ramener tout ce qu'il pourrait et d'occuper ou renforcer Céva, Mondovi, Béné, Chérasque ; je lui ai en outre prescrit de se rendre avec le surplus de ce qu'il avait de forces à Albe, afin d'agir de là contre les insurgés des deux vallées de la Bornida. Il a été ordonné à l'adjudant général Mollard, commandant la division du nord, d'occuper, soit avec des gardes nationales sûres, soit avec ses meilleurs conscrits, Crescentino, Tria, Casale et autres points sur les bords du Pô, afin que l'insurrection ne gagnât point de l'autre côté de ce fleuve.
Espérant que vous m'enverriez quelques secours du côté d'Alexandrie, j'ai compté sur eux pour la partie de Tortone, où je n'avais personne à envoyer.
Ces dispositions faites, je suis parti de Turin avec deux bataillons de la 68e et 400 chevaux.
Arrivé à Asti, la moitié de ces forces, conduite par l'adjudant général Flavigny, a été dirigée sur Alexandrie, que menaçaient les insurgés ; l'autre a été destinée à marcher sur Acqui, où le bataillon de la 29e légère avait été pris et où les insurgés étaient aussi en grand nombre, menaçant et pillant les communes qui n'avaient point voulu prendre part à l'insurrection.
Le 1er, les insurgés s'étant présentés devant Alexandrie, quelques volées de coups de canon les ont éloignés ; une sortie, dans laquelle le 2e régiment de dragons piémontais et la garde nationale d'Alexandrie se sont parfaitement montrés, a chassé ce rassemblement ; plusieurs rebelles ont été tués ou faits prisonniers, entre autres le médecin Porta, chef de cette bande ; il a été fusillé à Alexandrie, ainsi que vingt-cinq autres rebelles pris les armes à la main. Par un mouvement combiné, la colonne de l'adjudant général Flavigny a dû se porter vers Acqui, où je marchais d'Asti, Flavigny passant par Cantalupo, où étaient les brigands en force, et moi par Nizze-la-Paille, où une colonne de révoltés était aussi et où j'espérais la joindre ; ils avaient évacué l'un et l'autre de ces points, de sorte qu'on n'a atteint que des partis qui ont été détruits, tous ceux pris les armes à la main ayant été tués sur la place. Strévi, où un détachement et le capitaine Blayat avaient été lâchement assassinés, a été livré aux flammes.
Les colonnes sont arrivées simultanément à Acqui ; cette commune a ouvert ses portes et le bataillon de la 29e a été mis en liberté ; j'en ai fait arrêter le chef, car, quoique cet ancien militaire ait eu jusqu'à ce jour une réputation sans tache et des actions honorables, sa conduite à Acqui, où il s'est rendu sans brûler une amorce, est bien étonnante.
J'ai fait arrêter à Acqui tous les membres d'une nouvelle municipalité et les commandants nommés par les rebelles ; ils subiront leur sort. La colonne mobile d'Albe opère en ce moment dans la vallée de la Bornida ; les révoltés ne tiennent nulle part, ce qui est fâcheux.
Le 3e régiment de cavalerie en a cependant rencontré un assez grand nombre entre Tortone et Alexandrie ; il les a attaqués avec audace et intelligence, les a dispersés, en a tué une trentaine, et pris dix ou douze.
Demain, je marche vers le Tortonais, où je présume que les insurgés peuvent encore être rassemblés, ainsi que du côté de Valence. Je les poursuivrai sans relâche
" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 53).

Le 11 mars 1799 (21 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de la 29e Demi-brigade légère : "Vous aurez sans doute appris par la voie de Bagolino, citoyen chef, que l’armée helvétique doit avoir pénétré dans les Grisons et chassé les Autrichiens ; je ne sais encore quel degré de confiance l’on peut donner à ces bruits, mais il est nécessaire que les Autrichiens les ignorent le plus longtemps possible afin de ne pas leur inspirer de méfiance et être en mesure de les attaquer lorsque nous en recevrons l’ordre ; en attendant surveillez bien votre ligne surtout Bagolino, faites reconnaitre les chemins qui conduisent de ce point par le mont Zont sur Rocca d’Anfo, où ce détachement viendrait vous joindre dans le cas où il ne pourrait se maintenir à Bagolino. Donnez ordre aussi au détachement de chasseurs de montagne qui est à Bagolino de faire des patrouilles journellement jusqu’à Ponte di Legno, dans la Val Camonica. Faites-vous rendre compte de ce qui se passe et faites m’en part.
Vous observerez que Mont Zont est à la tête de la Val Trompia et que dans le cas d’une attaque, votre détachement de Bagolino doit se maintenir dans cette partie autant que possible ; il est d’ailleurs à présumer que l’ennemi ne chercherait pas à forcer Bagolino tant qu’il nous verra sur les hauteurs d’Anfo
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 222).

Le 13 mars 1799 (23 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de la 29e Demi-brigade légère : "Les Autrichiens ont abandonné, citoyen commandant, les postes de Gardola, Prato della Fame, etc. Ce mouvement indique quelques desseins, soit qu’ils craignent d’être attaqués où qu’ils en aient eux-mêmes l’intention. Il faut les surveiller, je compte sur votre zèle et votre activité et vous invite à me tenir exactement informé de ce qui se passe. Je pense que vous aurez renforcé le poste d’Idro qui me paraît important" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 226).

Le 16 mars 1799 (26 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie : "Par votre courrier du 24, vous m’adressez, citoyen général, la nouvelle organisation de la division que je dois commander, et vous me faites connaître les mutations qu’a ordonné le général en chef ...
Vous m’avez, en conséquence de ces dispositions, ... prévenu que la 29e recevraient des ordres du général Serrurier ... Je vous avoue que ces changements me peinent, et qu’il m’est désagréable de voir dissoudre cette division au moment d’entrer en campagne, d’autant plus que je crois avoir contribué à son organisation et à sa discipline ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 227).

Le 16 mars 1799 (26 Ventôse an 7), le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant général Garreau : "Une nouvelle division s’organise, mon cher général, sous le nom de division du Tyrol ; elle sera commandée par le général Serrurier et occupera les avant-postes en avant de Peschiera, Montechiaro, Castiglione, Lonato et Desenzano ; ainsi vous serez relevé dans ces fameux postes ; ayez soin surtout qu’il ne nous arrive rien de désagréable dans ces derniers jours à Lazise et environs.
Par suite de cette nouvelle organisation, la 29e légère et la 63e quittent ma division ; pour relever la 29e dans la vallée de Sabbia, je suis obligé d’y envoyer la 106e ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 229).

Le 16 mars 1799 (26 Ventôse an 7), le Général de Division Greneir écrit au Général de Division Serrurier : "Par courrier du 24 de ce mois, le chef de l’état-major général de l’armée m’annonce, citoyen général, que la 29e légère actuellement dans cette division doit faire partie de celle qui vous est destinée, et que vous devez occuper Peschiera, Lonato, Desenzano, etc. J’ai en conséquence donné les ordres nécessaires pour faire relever dans la vallée de Sabbia la 29e demi-brigade, mais avec toute la diligence possible elle ne peut rentrer que le 30 de ce mois à Brescia d’où je la dirigerai sur Lonato et Desenzano le 1er germinal pour recevoir de vous une destination ultérieure ..."Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 229.

En 1799, la 29e se replie sur la frontière génoise.

Dans son rapport au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l'Armée d'Italie, le Général de Brigade Compans, commandant la Division, écrit, depuis Vignolo, le 3e jour complémentaire an 7 (19 septembre 1799) au sujet de la journée du 17 septembre 1799 (1er jour complémentaire an 7) : "... Le général de brigade Laviolai me rend le témoignage le plus éclatant de la conduite de la 29e légère ancienne qui a chargé l’ennemi à diverses reprises et particulièrement de celle du citoyen Boyer son chef pour lequel il demande le grade général de brigade. Je connais depuis longtemps ce brave officier et je me fais un devoir de rendre de lui le meilleur témoignage. Si le général en chef ne déférait pas à la demande que le général Laviolai fait en sa faveur, je crois que ce serait récompenser son mérite que de lui assurer le commandement de la 35e demi-brigade de ligne lors de sa formation ou de saisir la première occasion de le placer comme titulaire à la tête de toute autre demi-brigade. Il possède parfaitement le courage, la fermeté, le zèle et l’intelligence qui conviennent un chef de corps ..." (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 et 2 pages 13 à 19).

Dans un extrait du Rapport du Général Compans, il est écrit, sur cette journée du 1er complémentaire : "… Le général de brigade Laviolai rend le témoignage le plus éclatant de la conduite de la 29e légère ancienne qui a chargé l’ennemi à diverses reprises et particulièrement de celle du citoyen Boyer, son chef pour lequel il demande le grade de général de brigade. Le général Compans se joins au général Laviolai en faisant l’éloge de sa bravoure, de son zèle et de son intelligence, il demande qu’au moins on lui donne le commandement de la 35e de ligne lors de sa formation ou de toute autre demi-brigade ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes - page 433).

I/ 1800-1803 : LE CONSULAT

En Janvier 1800, la 29e demi-brigade Légère est stationnée à Rennes dans l'Ouest de la France, à l'Armée du même nom, aux ordres du général Brune, division Labarolière. Elle fait la chasse aux derniers chouans, dont Cadoudal et Frotté, qui mènent encore des actions ponctuelles de guérilla contre l'armée.

La demi-brigade compte ses 3 bataillons, commandés respectivement par les chefs de bataillon Mailly assisté de l'adjudant-major Dechaux, du chef de bataillon Jouardet et l'adjudant-major Isnard pour les deux premiers. Le 3ème bataillon étant au dépôt avec l'adjudant-major Obert. Les effectifs sont plutôt bas puisque on compte seulement 448 hommes et officiers pour les deux premiers bataillons (janvier 1800 côte SHDT : C2597-1800).

Dès le 16 février (27 pluviôse an 8), Bonaparte prévoit de transférer l'unité en Batavie. Il écrit à Berthier, depuis Paris, de retirer la 66e de Ligne de Breda "... dès l'instant que la 5e, la 55e et la 29e Légère et deux autres demi-brigades qui vont se mettre en marche pour se rendre en Batavie avec un nombre de conscrits nécessaires pour compléter ces corps à 3000 hommes, y seront arrivées" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 151 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4994).

Le 16 février 1800 (27 pluviôse an 8) justement, Bonaparte écrit depuis à Talleyrand, Ministre des Relations extérieures : "D'après les nouvelles que je reçois, Citoyen Ministre, il me paraît que les Bataves se conduisent toujours de plus en plus mal. Je viens de donner les ordres pour faire partir sur-le-champ pour la Batavie la 29e demi-brigade légère, les 5e, 55e, 65e demi-brigades de ligne et 6,000 conscrits. Je viens de faire rapprocher de la Belgique plusieurs demi-brigades qui deviennent inutiles à l'Ouest …" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4597 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5503).

En Août, la demi-brigade est toujours placée dans l'Ouest sur les états de situation.

Il faut attendre Septembre 1800 pour la retrouver à Rotterdam et Gorée, dans l'Armée de Batavie aux ordres du général Augereau, à la division Carteaux. A l'époque, la république batave, alliée de la France, supporte une armée "amie" qu'elle doit solder, et forme avec ses troupes nationales une armée gallo-batave sous commandement français (Augereau), qui doit aussi garder le Nord de l'Allemagne et le haut de la frontière du Rhin, en collaboration avec l'Armée du Rhin de Moreau, en offensive contre les Autrichiens et quelques supplétifs bavarois, pendant que Bonaparte s'occupe de ceux-ci en Italie.

Après Marengo en Italie et l'offensive de Printemps de l'Armée du Rhin, un armistice avait été conclu en Allemagne le 15 juillet. L'armée gallo-batave d'Augereau était entrée dans Aschaffenburg, évacuée par un corps de Mayençais au service de l'Angleterre. Puis à l'armistice s'était retirée sur la rive gauche du Mein.

L'armée gallo batave poursuivait son rôle de protection du flanc gauche de l'Armée du Rhin. Elle avait son quartier général à Offenbach.

Le 29 septembre (7 vendémiaire an 9), Bonaparte depuis Paris écrit à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre au général Victor de réunir la 29e légère; de lui faire fournir tout ce qui est nécessaire, afin qu'elle puisse partir au premier ordre qu'elle recevrait, pour se rendre en Allemagne, et rejoindre le général Augereau" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5669).

L'Armée recommençait son offensive à partir du 9 novembre. Augereau portait ses forces sur Wurtzbourg qui était bientôt assiégée par les bataves de Dumonceau. Le 3 décembre, à Burg Eberach, les chasseurs de la 29e Légère s'emparaient d'une position défendue par de l'artillerie. Les Autrichiens se repliaient sur le Haut-Palatinat. Duhesme occupait Bamberg tandis que les franco-bataves couraient sur Nuremberg qui fut prise, évacuée puis reprise une seconde fois.

Sous-officiers et officiers d'une demi-brigade légère de l'Armée gallo-batave vus à Nuremberg au début 1800
Fig. 2 Sous-officiers et officiers d'une demi-brigade légère de l'Armée gallo-batave vus à Nuremberg au début 1800

Après la victoire de l'Armée du Rhin à Hohenlinden, le 3 décembre, les divisions française de l'armée gallo-batave (Duhesme et Barbou) s'étaient repliées derrière la Regnitz, couvrant le siège de Wurtzbourg. Le 16 décembre, Augereau repartait en avant, livrant combat devant Nuremberg. L'armistice de Steyer mettait fin aux combats et l'armée stationnait sur la ligne de front. Puis l'armée gallo-batave retournait peu à peu sur ses bases. Nuremberg était évacuée en mars.

Le 27 Ventôse an 9 (18 mars 1801), le Premier Consulé écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le 4e et le 6e de dragons retourneront en Batavie ainsi que les 18e, 27e et 29e demi-brigades légères, la [sic] 17e et 55e de ligne et quatre demi-brigades de l'armée du Rhin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6130).

En Juillet 1801, les positions et l'encadrement de l'unité sont les suivantes :
côte SHDT : C2601-us180107
Chef de corps : FAIVRE chef de brigade
Daniel - Hudouard quartier maître trésorier
1er bataillon commandant : chef de bataillon Mailly
2e bataillon commandant : chef de bataillon Jouardet à Arnheim - armée en Batavie Augereau - 2e division Barbou
Effectif sous les armes des 2 bataillons : 1412 officiers et hommes.

Et en Août 1801 :
côte SHDT : C2601-us180108
Chef de corps : FAIVRE chef de brigade
Daniel - Hudouard quartier maître trésorier
1er bataillon, commandant : chef de bataillon Mailly à Utrecht - 2ème division Barbou
2e bataillon, commandant : chef de bataillon Jouardet à Arnheim - 2e division Barbou
Observations : 8 août 1801 effectif sous les armes 2 bataillons : 1439 officiers et hommes.

Au milieu de 1801, les troupes française en Batavie sont réduites au grand soulagement du pays. La 29e demi-brigade retourne en France.

L'Etat Militaire de l'an X (septembre 1801-septembre 1802) nous positionne la demi-brigade toujours à Caen, sous les ordres du chef de brigade Bigot et des chefs de bataillon Jouardet, Beguin et Obert.

Le 10 octobre 1801 (18 vendémiaire an 10), Bonaparte depuis Paris ordonne au Général Berthier que la 29e Légère se rende à Caen (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6550).

Un décret du 21 Prairial an X (Juin 1802) ordonne que les demi-brigades légères reçoivent des drapeaux (un par bataillon) qui seront confiés à une délégation de chacune d'entre elles à la parade du 14 juillet. Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !
" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182). Chaque chef de brigade, Joseph Boyer pour la 7e Légère, venu avec un détachement de son unité, jure alors de défendre son nouvel emblème au péril de sa vie.

LES DRAPEAUX 1802 DE LA 29e DEMI-BRIGADE LEGERE

La distribution a lieu au Carrousel le 14 juillet 1802. Dimensions : 162 x 162 cm. Taffetas de soie dans lequel est inscrit un losange blanc. Chaque pointe du losange porte un triangle bleu orné d'un cor peint en or. Les quatre angles, en forme de triangles rouges, ont le numéro peint en or ombré de noir. A l'avers, au centre, sur fond de rayons peint en lettres d'or /LE PREMIER CONSUL/A LA ... DEMI-BRIGADE/LéGERE LE/25/MESSIDOR AN 10/. Cette légende est entourée d'une couronne de lauriers verts dont les deux branches sont liées par un ruban rouge. En haut, banderole argent doublée de bleu RéPUBLIQUE FRANçAISE. En bas banderole argent doublée de bleu ... me BATAILLON.
Au revers, au centre, un trophée composé d'un glaive à garde dorée, la pointe en bas, de deux sabres et deux fusils croisés, le tout réuni par un noeud de rubans tricolores. Ce trophée est entouré par une couronne de laurier et chêne dont les branches sont nouées par un ruban bleu. En haut, banderole argent avec RéPUBLIQUE FRANçAISE. En bas, banderole argent avec ...me BATAILLON. Hampe peinte en bleu surmontée d'un pique en cuivre doré modèle 1794. Etoffe rattachée à la hampe par un fourreau blanc. Cravate cordons et glands du modèle 1794.

Le 8 juillet 1802 (19 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis La Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre par un courrier extraordinaire ... A la 29e légère qui est à Bayeux de se rendre à Lamballe ...
Demandez au général commandant la 13e division militaire qu'il vous fasse connaître les cantonnements qu'occuperont toutes les troupes ; il faut qu'elles soient placées de manière à pouvoir soutenir la gendarmerie et délivrer enfin ce pays des brigands qui inquiètent encore les citoyens
" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7006).

En 1803, l'Etat Militaire nous signale que la demi-brigade est passée à Rennes, Bigot la commande toujours ainsi que les chefs de bataillon Jouardet, Obert et Aliot.

La demi-brigade est dissoute en septembre 1803 et ses effectifs renforcent ceux de la 16e Légère.

/ Expédition du Général Decaen en Inde (1802)

Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc que 20 hommes de la 29e Demi-brigade légère se retrouvent détachés pour l'expédition.

II/ LA RECREATION DU REGIMENT (Mars 1811-juin 1812)

C'est en mars 1811 que Napoléon décide de recréer le régiment à parti de conscrits, de réfractaires et de reliquats de troupes arrivant des colonies ayant capitulé.

Le 28 mars 1811, on expédie depuis Paris, au Général Clarke la lettre suivante : "Monsieur le duc de Feltre, il est nécessaire d'ordonner que tous les officiers, sous-officiers et soldats qui débarquent à Morlaix, venant des prisons d'Angleterre, aient à se rendre au dépôt de Brest, où ils resteront jusqu'à nouvel ordre.
Tous ceux qui viennent des îles de France et de Bourbon feront partie du 29e régiment d'infanterie légère, que je viens d'organiser ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5249 - Non signée).

Le 1er avril 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je pense qu'il faut organiser le 29e d'infanterie légère, et qu'il vaut mieux affecter ces hommes au service de Brest ...
Je désire donc que vous renouveliez l'ordre au commandant de la division militaire d'organiser promptement le 29e régiment.
Pour cela faire, il faut que le colonel et le major soient nommés. Vous n'aurez pas de difficulté pour trouver les officiers et sous-officiers qui devront former les cadres, et ce devra être un bon régiment, puisque le fonds se trouvera composé d'anciens officiers et d'anciens soldats. Quand .il sera ainsi formé, on le complétera. Il ne faut pas que tous les hommes disponibles soient mis dans le même bataillon. Je suppose qu'il reviendra près de 2 000 hommes. Il faut d'abord en former les 3 compagnies de grenadiers et les 3 compagnies de voltigeurs des trois premiers bataillons ; après cela, répartir le reste entre les 20 autres compagnies des 4 bataillons. Vers le mois de mai, quand on connaîtra bien la situation de ce régiment, on y enverra des conscrits qu'on répartira dans les cadres. On pourra alors avoir un bon régiment d'infanterie légère, et qui aura suffisamment de vieux officiers et soldats pour faire un bon service ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5258; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26448).

C'est ainsi que le régiment de l'ile de France revenant de l'Océan Indien y sera versé. Le 29e Léger se reforme ainsi dans les iles de la côte atlantique pour éviter les désertions, à côté des régiments de réfractaires d'où il tirera de nombreux soldats. Le premier colonel nommé est Bruneteau de Sainte-Suzanne qui a servi dans l'Océan Indien à la Réunion.

Le 4 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... RÉGIMENT DE BELLE-ÎLE
Ce régiment peut employer 4 000 hommes. Mais bientôt il aura 7 à 8 000 conscrits ; il faut y envoyer les cadres des 3e et 4e compagnies des 5es bataillons des 70e, 15e de Ligne, 47e et 86e. Donnez ordre à ces 10 cadres de poster tous les hommes qu'ils ont disponibles dans chacune des 2 premières compagnies et de se rendre ensuite à Belle-Île, où ils recevront 1 500 conscrits qui seront habillés par les conseils d'administration et feront toujours partie du régiment.
Donnez ordre aux cadres de deux bataillons du 29e d'infanterie légère, qui est à Brest, de se rendre à Belle-Île où ils feront compléter chaque compagnie à 840 hommes par les conscrits réfractaires, ce qui en emploiera encore 1680. Ces conscrits seront également habillés par le conseil d'administration à Brest.
Au vu de ces dispositions, employez près de 3 000 hommes des dépôts de Belle-Île ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26968).

Le 6 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le régiment de Belle-Île peut contenir 4 200 hommes. Donnez ordre que le cadre du 4e bataillon du 29e d'infanterie légère qui est à Brest, bien complet avec son chef de bataillon, se rende à Belle-Île pour tenir garnison, et qu'il lui soit donné 150 conscrits par compagnie, non habillés ; le conseil d'administration du 29e les habillera ; ce qui, avec les compagnies d'artillerie et de sapeurs qui doivent être recrutées dans le régiment de Belle-Île, portera les cadres à remplir à plus de 5000 hommes ...
Faites-moi un rapport sur le 29e léger qui doit être un beau régiment, ayant beaucoup d'anciens soldats. Les cinq bataillons sont-ils organisés ? ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5447 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26985).

En Mai 1811, l'Empereur, qui supervise de près ses troupes, demande : "les conscrits du 29e Léger sont-ils habillés ?".

Le régiment s'organise sur la base de 4 bataillons de campagne et un bataillon de dépôt. Et la correspondance de l'Empereur ne cessera de s'y intéresser.

Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'avais ordonné que le cadre du 4e bataillon du 29e léger se rendît à Belle-Île pour se compléter avec des conscrits réfractaires. Vous me faites connaître par votre lettre du 29 mai qu'il n'y aura à Belle-Île que les conscrits nécessaires pour compléter le régiment. Cela étant, le 4e bataillon du 29e léger se rendra à l'île de Ré ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5538; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27195).

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, j'ai lu avec intérêt le compte que vous m'avez rendu des déserteurs réfractaires au 1er juin ... Je relève ici par aperçu le nombre d'hommes dont j'ai disposé :
... Régiment de l'île de Ré
... Le cadre du 4e bataillon du 29e d'infanterie légère, qui d'abord devait aller à Belle-Île, vient à l'île de Ré recevoir 840 hommes. 840
... Vérifiez cet aperçu et remettez-moi un travail complet à cet égard
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27431).

Le 29 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites partir le cadre du 4e bataillon du 29e régiment d'infanterie légère qui est à Brest pour l'île de Ré. Faites-moi connaître la situation de ce régiment. Peut-être serait-il convenable d'envoyer à l'île de Ré le 3e bataillon de ce régiment, car il y a à l'île de Ré beaucoup de conscrits réfractaires dont on ne sait que faire. Il faudrait aussi pourvoir à l'habillement de ces 2 bataillons ...
Ainsi les conscrits réfractaires du régiment de l'île de Ré auront dû fournir
... 3° au bataillon du 29e léger 900
... 7° au 3e bataillon du 29e léger à envoyer 800 ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5702 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27494).

Le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er bataillon du régiment de marche de l'armée de Portugal a besoin d'un capitaine à la compagnie du 29e léger et d'un capitaine à la compagnie du 22e de ligne. Présentez-moi deux capitaines pour les placer dans ces deux compagnies" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27955).

Le 4 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Je destine au contraire le 2e bataillon du 29e léger à se rendre à Cherbourg. Il est dès lors important que leurs conscrits n'appartiennent pas aux 12e, 21e, 20e divisions militaires ; il faut qu'ils appartiennent aux 11e, 10e et 9e divisions militaires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5922 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27990).

Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Faites-moi un rapport particulier sur le 29e léger. Il faudrait compléter ce régiment : le 3e et le 4e bataillon le seront à l'île de Ré ; mais le 1er et le 2e sont encore loin d'être complets. Quelle est leur situation et qu'attend-on des garnisons de l'île de France et de Saint-Domingue ? ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28110).

Le même 11 août 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Rambouillet, au Duc de Feltre : "Envoyez à Belle-Isle le cadre du cinquième bataillon du 29e léger. Il y prendra 500 hommes, en ayant soin de n'admettre aucun Breton ni Normand. Il recevra ces hommes à mesure qu'ils arriveront de la côte; il les habillera et les instruira" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4699).

Le 15 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac ... Qui est-ce qui habille les deux bataillons du 29e léger ... ?
En me rendant compte des mesures que vous avez prises, faites-moi connaître quand vous êtes fondé à penser que tous ces cadres seront habillés et équipés
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5996 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28178).

Le 16 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 28 compagnies du régiment de l'île de Ré soient portées à 180 hommes chacune, et 20 hommes de cadre, ce qui fera 200 hommes ...
Donnez le même ordre aux deux bataillons du 29e léger, et aux douze compagnies des 114e, 115e, 117e, 118e, 119e et 120e, ce qui emploiera encore 1.200 hommes ...
Donnez ordre que ... le bataillon provisoire du 29e léger, se rendent à l'île d'Oléron ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5999 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28183).

Le 24 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Ces opérations terminées dans l'île d'Aix et l'ile d'Oléron, le général Rivaud passera dans l'île de Ré. Il verra la situation du dépôt, des bataillons des 114e, 15e, etc. et des deux bataillons du 29e léger. Je suppose qu'il n'y a encore rien d'habillé et en état de partir de ces deux bataillons. Le dépôt de l'île de Ré doit se trouver à peu près épuisé, après les derniers ordres que j'ai donnés.
La distribution des forces restantes dans les trois îles sera la suivante :
... Ile de Ré. Deux bataillons du 29e léger 2.400 hommes. Cinq bataillons du régiment de l'île de Ré. 600. Restant au dépôt, environ. 1.000.
Ce qui fera à peu près pour l'ile de Ré 4.000 hommes, ce qui n'est point trop ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6071 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28350).

Le 3 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, la 5e division du corps d'observation de l'Elbe doit, à l'heure qu'il est, être formée ...
Donnez ordre qu'une 6e division soit formée dans le courant d'octobre. Cette 6e division sera composée de quatre bataillons du 11e léger ...
Ceci dérangera un peu le corps d'observation de l'Océan où deux bataillons du 11e léger (savoir les tirailleurs corses et les tirailleurs du Pô) étaient compris ; mais en place vous porterez les quatre bataillons du 29e léger ; ainsi le corps d'observation de l'Océan sera plutôt augmenté que diminué
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6119 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28493).

Le 5 septembre 1811, l'Empereur écrit depuis Compiègne, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, j'ai reçu votre lettre du 31 août, relative aux ordres que vous avez donnés pour l'habillement du régiment de l'île de Ré ; les états ne prouvent pas ce qui est dit dans le résumé.
... état n° 3 ; je vois que 800 habits destinés au 29ème d'infanterie légère ont dû être confectionnés par les soins de l'ordonnateur de la 12e division militaire ; mais comment veut-on que l'ordonnateur fasse pour faire confectionner des habits ? N'était-il pas plus simple d'en charger le conseil d'administration ou de les faire confectionner à Bordeaux, où il existe un grand atelier ? Et comment croire que l'ordonnateur ne manquera de rien dans tous les détails d'une confection ? Rien n'est moins satisfaisant que ce tableau. Avec de pareilles indications, je ne puis rien faire suivre ; et, si l'on n'a pas d'autres renseignements dans vos bureaux, je ne suis pas étonné que mes troupes ne soient pas habillées. Le fait est que le 28 août ce dépôt était dans le plus pitoyable état. Si vous m'aviez envoyé des rapports que je puisse faire vérifier, j'aurais envoyé sur les lieux un officier d'ordonnance. Mais avec des états si obscurs que voulez-vous qu'on fasse ? ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18114 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28520).

Le 11 septembre 1811, à Compiègne, on demande à l'Empereur : "Le cadre du 5e bataillon du 29e léger doit-il être envoyé à Belle-Isle, pour y prendre 500 hommes, bien que le 29e léger ne soit point destiné pour l'Espagne ?"; celui-ci répond : "Le 5e bataillon du 29e d'infanterie légère doit aller prendre 500 hommes à Belle-Isle, puisque je l'ai ordonné. Ces troupes resteront à Belle-Isle pour la garde de l'île. Quant aux 3e et 4e bataillons du 29e d'infanterie légère, faites-moi connaître quelle sera leur situation au 15 septembre; et si on pourrait se fier à les réunir à Brest" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4746)

Le même 11 septembre 1811, l'Empereur écrit donc, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 5e bataillon du 29e d'infanterie légère doit aller prendre 500 hommes à Belle-Ile puisque je l'ai ordonné ; ces troupes resteront à Belle-Ile pour la garde de l'île.
Quant aux 3e et 4e bataillons du 29e d'infanterie légère, faites-moi connaître leur situation au 15 septembre et si on pourrait se fier à les réunir à Brest.
Le 5e bataillon resterait toujours à Belle-Ile
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6153 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28592).

Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... je vois qu'il y a à Belle-Ile, dans le 5e bataillon, 1.300 hommes appartenant à la 22e division militaire. Mon intention est que 200 hommes soient donnés au bataillon du 29e d'infanterie légère, qui doit être déjà à Belle-Ile et qui y restera jusqu'à nouvel ordre ...
Quant aux caporaux et aux sergents qui manquent, le dépôt de Fontainebleau ne peut en fournir, mais le 29e d'infanterie légère, qui a un fond de 1.500 à 1.600 vieux soldats, le peut. Ordonnez que l'on dirige de ce régiment sur Belle-Ile des hommes qui puissent être employés en cette qualité
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28635).

Le 16 (ou le 17 selon Chuquet) septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vois, dans des états du ministre de l'administration de la guerre, qu'il porte trois bataillons du 29e d'infanterie légère à l'île de Ré; il me semble que c'est une erreur. Il ne doit y avoir que deux bataillons du 29e d'infanterie légère à l'île de Ré. Un 3e doit être à Belle-Ile" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4753; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6187 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28666).

Le 18 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la correspondance du général commandant la 13e division militaire. Je n'y vois pas de traces qu'un bataillon du 29e léger soit allé à Belle-Ile pour se compléter; je crains qu'il n'y ait quelque erreur et qu'on n'ait envoyé ce bataillon à l'île de Ré" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4756; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6198 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28691).

Le 1er octobre 1811, à Anvers, on informe l'Empereur que "Le général commandant la 12e division militaire propose de ne pas faire partir avant deux ou trois mois les 3e et 4e bataillons du 29e d'infanterie légère, pour leur laisser le temps de prendre de la consistance", l'Empereur répond : "Les laisser l'hiver dans l'île de Ré" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4762).

Le 8 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Utrecht, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre renfermant celle du général Rivaud, du 24 septembre, que je vous renvoie. Le général Rivaud doit compléter à 900 hommes le bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, en prenant sur les deux bataillons du 29e léger 200 hommes à chacun, ce qui fera 400 hommes, et sur le 5e bataillon de l'île de Ré 200 hommes, ce qui fera 600. Les 300 autres seront pris dans le régiment de l’île de Ré, qui sera toujours assez nombreux, puisque les compagnies sont à 200 hommes, ce qu'on a fait pour désencombrer le dépôt. Je désire certainement que l'autre bataillon de marche parte à la fin d'octobre de l'île de Ré pour Versailles, mais je subordonne cela à la volonté du général Rivaud, qui fera des dispositions en conséquence. C'est à lui qui est sur les lieux, qui voit les hommes, à passer des revues et à vous proposer. Rien n'est pressé, si ce n'est de débarrasser ces îles qui sont trop chargées. Le général Rivaud est donc le maître de vous proposer de faire partir, aussitôt qu’il le jugera nécessaire, un bataillon de 800 hommes pour Versailles, en l'organisant de manière à avoir le moins de déserteurs possible. Tenez-moi informé des projets qu'il vous proposera. Il est nécessaire de ne pas rompre les deux bataillons du 29e léger qui doivent marcher ensemble ; mais dans le bataillon du régiment de l'île de Ré et dans les deux petits bataillons, il peut prendre ce que bon lui semble" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28796).

Le 11 novembre 1811, à Compiègne, l'Empereur est informé que "Les hommes provenant du 1er bataillon expéditionnaire français, débarqués de la Clorinde à Brest, ont été dirigés sur leurs corps respectifs, excepté onze sous-officiers qui avaient été tirés des fusiliers chasseurs de la garde et qui attendent à Brest leur destination ; on propose de faire passer ces onze sous-officiers dans le 70e de ligne et le 29e légère qui sont à portée". Celui-ci répond : "On a eu tort de diriger ces hommes sur leurs corps respectifs. Mon intention était qu’ils restassent réunis au bataillon expéditionnaire qui est à Brest ces hommes n’appartenant plus à leurs corps, puisqu'ils en avaient été effacés par procès-verbaux. Il faut attacher au bataillon expéditionnaire tous les sous-officiers qui sortent de la garde. On va avoir besoin d'hommes pour Batavia, et ceux-ci serviront" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4795 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6350).

Le même 11 novembre 1811, à Compiègne, "Le général Rivaud, commandant la 12e division militaire, propose de compléter la 8e compagnie du 3e régiment d'artillerie à pied avec des recrues prises dans les deux bataillons du 29e d'infanterie légère" ; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6343).

Le 15 novembre 1811, à Saint-Cloud, "On propose à Sa Majesté de nommer commandant d'armes de Rochefort le sieur Lavilléon, chef de bataillon à la suite du 29e régiment d'infanterie légère" ; "Mettre à Rochefort un officier qui ait fait toutes les campagnes de la Grande Armée", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6371 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, date du 7 novembre 1811 »).

Le 19 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je ne vois pas la nécessité de faire aller à l'île d'Oléron le 4e bataillon du 29e léger, qui est à l'île de Ré. Il en résulterait des désertions en route. D'ailleurs il y a 2.500 honnues à l'île d Oléron. C'est tout ce qu'il y faut. Je préfère tenir les deux bataillons du 29e réunis à l'île de Ré. d'où l'on peut les faire sortir plus facilement"(Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4853; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6502 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29395).

Le 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous prie de me faire connaître les dernières correspondances et les derniers renseignements que vous avez sur les bataillons du 29e léger qui sont destinés à la 3e division du corps d'observation du Rhin et qui se trouvent à l'ile de Ré, sur le 4e bataillon du 10e d'infanterie légère, qui est également à l'île de Ré, enfin, sur toutes les autres troupes que j'ai de ce côté et que je voudrais faire refluer sur l'Allemagne. Le temps actuel me paraît assez propice ; l'hiver, n'étant pas très rigoureux, offre des avantages pour les marches. D'ailleurs, si l'on attendait plus tard, il y aurait l'inconvénient de les faire rencontrer sur les routes avec la conscription. Je voudrais savoir aussi ce que je pourrais tirer de Belle-Ile ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6578 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29561).

Le même 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Capitaine Gourgaud, son Officier d'Ordonnance, à Paris : "Rendez-vous à l'île de Ré; voyez les troupes de réfractaires qui s'y trouvent, et faites-moi connaître en détail, détachement par détachement, leur situation, l'état de leur habillement, de leur armement et de leur instruction, de quel pays sont les hommes, et si l'on peut compter que l'on pourrait parvenir à les diriger sur Strasbourg pour l'armée d'Allemagne.
Voyez les officiers des 29e léger, 10e léger et des compagnies de sapeurs; croient-ils qu'ils mèneraient sur le Rhin les trois quarts de ces individus ?
... Vous me rendrez compte de tout dans le plus grand détail, et vous me ferez connaître si tous les soldats ont des capotes
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18408; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29568).

Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Le 2 janvier 1812, il adresse ses hypothèses de travail au Général Lacuée, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie.
CORPS D’OBSERVATION DE L’OCÉAN.
... 12e division (le lieu de réunion n’est pas encore fixé) : 29e Léger, 4 bataillons ; 44e de ligne, 2 bataillons ; régiment provisoire de Boulogne, 2 bataillons ; 125e de ligne, 3 bataillons ; 129e de ligne, 2 bataillons ; total, 13 bataillons
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).

Le 9 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les neuf divisions du corps d'observation de l'Elbe seront toutes sur la droite du Rhin dans le courant de février.
Le corps d'observation d'Italie sera placé, en février, aux limites du royaume, dans le Tyrol.
Il ne reste plus d'ordres à donner que pour le corps d'observation de l'Océan ...
12e division. Présentez-moi un projet de mouvement pour réunir à Mayence la 12e division au 15 avril. En attendant, il est nécessaire que le 44e et la demi-brigade provisoire de Boulogne tiennent garnison à Boulogne, et que le 125e tienne garnison à Groningue et dans la 31e division militaire.
Le 29e léger, seul de la 12e division, peut partir au premier ordre, puisqu'il se trouve à l'île de Ré.
J'attends un rapport sur la manière de le faire sortir des îles, avec le moins de perte possible ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6618 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29705).

Au début 1812, le Régiment bouge. Le 16 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Duc de Feltre ... Vous donnerez les ordres suivants : 1° que le 3e et le 4e bataillon du 29e léger, forts chacun de 1,000 hommes, lesquels sont dans l'île de Ré, partent le 1er février pour se rendre à Paris ; 2° que le 1er et le 2e bataillon du régiment de l'île de Ré, qui sont à Brest, en partent le 21 janvier pour se rendre à Paris.
Vous chargerez le colonel du 29e léger de se rendre à Belle-Île, de passer la revue des dépôts de son régiment, et, s'il juge que les 300 hommes qu'a le 5e bataillon soient assez exercés et disciplinés pour faire un mouvement, de faire partir tout le dépôt pour Paris. Il sera toutefois convenable que les déserteurs invétérés et les mauvais sujets de ce 5e bataillon en soient retirés et placés dans le régiment de Belle-Île, qui les remplacera par de bons sujets et complétera ce bataillon à 560 hommes. Par ce moyen, les cinq bataillons du 29e léger arriveraient en même temps à Paris ; ce qui pourrait faire espérer de mettre ce régiment en ligne au delà du Rhin à plus de 2400 hommes.
Vous me présenterez un projet de décret, si déjà ce décret n'existe pas, pour que tout individu des 3e, 4e et 5e bataillons de ce régiment qui déserterait en route soit condamné à mort, comme s'il désertait à l'ennemi. Si cette loi a déjà été rendue, vous en enverrez ampliation au colonel ; vous ordonnerez aux généraux commandant la 12e et la 13e division militaire de la faire mettre à l'ordre et d'en surveiller l'exécution. Le premier déserteur qui sera pris devra être fusillé au milieu de ses camarades.
Le 4e bataillon du 29e léger partira trois jours après le 3e bataillon ; et, si la désertion était trop considérable, le général commandant la 12e division serait autorisé à garder le 4e bataillon. Ce général recevra ordre de faire sortir des 3es et 4es bataillons tous les hommes natifs des 12e et 22e divisions militaires, et des 13e et 1re ; il les mettra dans le régiment de l'île de Ré et les fera remplacer par d'autres.
Avant de partir, les capitaines feront signer par chaque soldat sa parole d'honneur qu'il ne désertera pas ; ce sera le lendemain de cette opération qu'on leur fera connaître le décret qui condamne à mort les déserteurs.
Tous les hommes qui seraient malades, incommodés ou malingres au moment du départ, seront retenus et incorporés dans le régiment de l'île de Ré, qui les remplacera par des hommes forts et bien portants. Une fois les bataillons du 29e sortis de l'île, tous les hommes restés comme malingres seront rayés des contrôles de ce régiment et portés sur ceux du régiment de l'île de Ré ; et, en général, on ne laissera plus sortir du régiment de l'île de Ré aucun homme, sous prétexte de rejoindre le 29e léger, lorsque ce régiment ne sera plus dans l'île. Vous donnerez ordre à l'inspecteur aux revues de rétablir l'effectif quelques jours après le départ des bataillons du 29e ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18439 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29774).

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "... La 5e division.
Il faut ôter le 94e de ligne, le 29e léger, lesquels sont destinés pour Wesel ...
Nota ... Il ne faut pas porter les quatre bataillons du 29e léger ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Napoléon précise son idée. Le 6 février 1812, l'Empereur dicte ses ordres au Ministre de la Guerre : "Le 2e bataillon du 29e régiment étant parti avec le 1er de Brest, le 21 janvier, il doit être aujourd'hui à Rennes ou Alençon. Mon intention est que vous envoyiez un courrier extraordinaire qui le joindra dans les vingt-quatre heures, afin que les hommes disponibles du 2e bataillon soient incorporés dans le 1er bataillon et que le cadre du 2e, bien complet et commandé par un bon chef de bataillon, se rende sans délai à l'île d'Oléron, où il arrivera avant le 15 février ; aussitôt arrivé on incorporera dans ce bataillon 1.200 conscrits réfractaires présents ou malades, pris parmi ceux qui font actuellement partie des 14e, 15e, 17e et 18e de ligne, ce qui doit produire un effectif de 1.300 hommes, sans cependant faire plus de 1.100 hommes présents sous les armes ...
Il y aura à l'île d'Oléron le 3e bataillon du 29e léger ...
les deux bataillons du 29e léger (3e et 4e) étant partis de l'île de Ré, il y reste encore un bataillon du 10e d'infanterie légère et un de Walcheren.
Mon intention est que vous laissiez le général de division maître de faire partir ces bataillons pour Paris. Il se décidera par la situation des 3e et 4e bataillons du 29e léger, à leur passage de la Loire. S'ils ont passé la Loire sans avoir perdu plus du sixième de leurs présents sous les armes au moment de leur départ, il fera partir ces deux bataillons ; si, au contraire, ils avaient perdu davantage, je déciderai sur le compte que vous m'en rendrez ...
On prendra d'ailleurs toutes les précautions déjà prescrites et on fera exécuter à mort le premier déserteur
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6748).

Le même 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte également au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, ses ordres sur les Divisions de défense et la répartition : "... On donne 1.000 hommes au 11e léger. On peut en économiser 600.
Idem 400 sur le 29e léger : il ne faut pas le porter comme ayant son dépôt à Paris, mais bien à Beauvais ...
"(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).

Le 13 Février 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître quand les bataillons du 29e léger doivent arriver à Paris ; il faut les tenir à Versailles et ne pas les laisser venir à Paris" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1859; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29970).

Le même 13 février 1812, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au bataillon formé de deux compagnies des 5es bataillons du 114e, du 115e, etc. qui est à l'île de Ré, d'en partir pour se rendre à Paris. On prendra toutes les mesures d'usage pour leur route. Arrivés à Versailles, ces conscrits seront incorporés dans le 29e régiment d'infanterie légère ou dans tout autre régiment et les cadres rejoindront leur dépôt pour y recevoir la conscription" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6783 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29971).

Le 19 février 1812, l'Empereur écrit, depuit Paris, au Duc de Feltre : "Monsieur le Duc de Feltre, aussitôt que les cinq bataillons du 29ème d'infanterie légère seront arrivés à Versailles, il est nécessaire que vous fassiez verser tout ce qui est dans le 5eme bataillon dans les deux premiers et qu'on tierce ensuite et qu'on égalise les bataillons de guerre. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en Sa Sainte garde" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30005).

Le 21 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris au Duc de Feltre : "Donnez ordre au général Hulin de passer la revue du 29e léger qui est à Versailles, d'égaliser et de tiercer les quatre bataillons et de verser dans ces quatre bataillons tous les hommes disponibles du 5e. Vous me ferez connaitre la situation des quatre bataillons, après cette incorporation, et quand ils pourront être présentés à ma revue" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1871; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30022).

Le 23 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, la 12e division d'infanterie de la Grande Armée sera composée de la manière suivante :
29e léger 4 bataillons
10e d'infanterie légère 4e bataillon
4e bataillon de Walcheren
44e de Ligne 2 bataillons
demi-brigade provisoire de Boulogne 3 bataillons
125e de ligne 3 bataillons
126e de ligne 3 bataillons.
Total. 17 bataillons
Le général Partouneaux en aura le commandement ...
Donnez l'ordre que les quatre bataillons du 29e léger soient tiercés que tout ce qui est disponible dans le 5e bataillon soit mis dans les quatre premiers, et que les anciens soldats soient également répartis. Le général Partouneaux pourra en passer la revue à Versailles. Je désire aussi passer la revue de ce régiment, aussitôt qu'il sera prêt, et qu'il puisse se mettre en marche au plus tard le 27 ou le 28 pour Wesel. Le cadre du 5e bataillon restera à Versailles. Si, avec tout ce qu'il y a de disponible au 5e bataillon, ces quatre bataillons n'ont pas plus de 700 hommes, chacun de ces bataillons laissera un piquet d'officiers et de sous-officiers, afin de prendre les conscrits que les deux petits bataillons provisoires de l'île d'Oléron vont amener à Versailles ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6821 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30037).

Cette division fait partie du Corps d'Observation des Côtes de l'Océan.

Le 24 février 1812, le duc de Feltre (Clarke) est encore sollicité; Napoléon lui écrit, depuis Paris : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie le procès-verbal de la revue du 29e régiment d'infanterie légère. Donnez ordre que le tiercement soit fait entre les 4 bataillons et que les hommes disponibles du 5e bataillon soient versés dans les quatre premiers. Il faut que chaque bataillon soit égal en anciens soldats et en conscrits" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30052).

Le 25 février 1812, à Paris, "On soumet à l'Empereur la situation des cinq bataillons du 29e régiment d'infanterie légère, après la revue passée à Versailles par le général Hulin"; ce dernier répond : "J'ai prescrit le tiercement des premiers bataillons, le versement de ce qu'il y avait de disponible dans le 5e et de les mettre en état de partir; me faire connaître quand ces quatre premiers bataillons ponrront partir de Versailles" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1877).

Le 25 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit l’ordre du jour suivant : "Le nommé Giron Frisenbal conscrit réfractaire du dépôt de l’ile de Ré, incorporé dans le 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère, est déserté de ce bataillon en marche de la Rochelle sur Paris ; il a été condamné à mort par un conseil de guerre spécial et fusillé à Saint-Martin de Ré, le 19 de ce mois ; conformément au décret impérial du 19 janvier dernier. Le nommé Antoine Clavier se disant Jean Biremond, conscrit réfractaire du département des Lances, arrondissement de Tartas, amené au dépôt des réfractaires à l’ile de Ré, et incorporé dans le 3e bataillon du 29e d’infanterie légère, a déserté de ce bataillon en marche sur Paris ; il a été condamné à mort par un conseil spécial et fusillé à la Rochelle le 24 février du courant, conformément au décret impérial du 19 janvier dernier.
Le présent ordre sera mis à l’ordre du jour
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 25 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du mouvement, et à Monsieur le Comte Dumas, à Paris : "D’après le décret impérial du 19 janvier dernier, qui prononce la peine de mort contre les réfractaires des dépôts qui ayant été incorporés dans des corps de ligne, en désertant dans le cours de l’an 12, 4 déserteurs ont été condamnés à la peine capitale et passés par les armes dans ma division ...
2° Un carabinier du 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère, où il avait été incorporé au sortir du dépôt des réfractaires de l’ile de Ré, est déserté le 2 février de son bataillon en route de la Rochelle pour Paris ; il a été arrêté, condamné à mort et fusillé à Saint-Maixent le 4 du même mois.
3° Un soldat du 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère, où il avait été incorporé au sortir du dépôt des réfractaires de l’ile de Ré, et déserté de son bataillon en route sur Paris ; il a été ramené à l’ile de Ré, condamné à mort et fusillé le 19 février courant.
4° Un soldat du 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère où il avait été incorporé au sortir du dépôt des conscrits réfractaires de l’ile de Ré ; est déserté de son bataillon en route sur Paris ; il a été ramené à la Rochelle, condamné à mort et passé par les armes le 24 février courant.
Toutes ces exécutions ont été faites en présence des deux bataillons du 29e léger, du 4e bataillon du 10e léger, et du bataillon de marche commandé par M. le major Barral, à leur départ pour Paris.
Avec le nommé Frisembal, déserteur fusillé à l’ile de Ré le 19 février, ont été ramenés à l’ile de Ré 7 autres déserteurs de son bataillon (3e du 29e léger) ils ont été comme lui à mort le même jour.
Comme il a été reconnu que Frisembal était le plus coupable, qu’il avait entrainé les autres à la désertion, qui lui en ont fait publiquement le reproche, le commandant d’armes de l’ile de Ré et le général Jarry, commandant supérieur, ont pensé qu’il suffirait pour l’exemple de faire exécuter Frisembal ; ils ont jugé convenable de recourir à la clémence de Sa Majesté en faveur des autres, qui témoignent de vifs sentiments de repentir ; ils se nomment Kasse (Gabrielle), Lambert (Jean), et Michaud (Jean), tous trois du 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère. Je n’ai pu me dispenser d’approuver cette mesure d’après les considérations déjà déduites et lorsque même, il a été, jusqu’ici exécuté quatre déserteurs dans ma division. D’ailleurs, tous les bataillons de ligne complétés de réfractaires, font partie de ma division, et feront de nouveaux exemple pendant leur route, s’il leur désertait un nombre de soldat qui rendit cette mesure nécessaire ; j’espère que V. E. approuvera le sursis à l’exécution de ces trois condamnés et qu’elle daignera solliciter en leur faveur la clémence de Sa Majesté.
M. le commandant d’armes de l’ile de Ré, qui a nommé le conseil spécial qui a jugé ces trois déserteurs, adresse les pièces à M. le comte Dumas, en le priant de le mettre sous les yeux de l’Empereur et de solliciter leur grâce
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Encore le 25 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "Je reçois votre lettre qui m’annonce la condamnation à mort de 4 déserteurs du 29e régiment d’infanterie légère, j’approuve que vous n’en ayez fait exécuter qu’un et que vous recourriez à la clémence de Sa Majesté pour obtenir la grâce de trois autres, qui ont été entrainés à la désertion par le nommé Frisembal passé par les armes. Je rends compte de cette mesure à S. E. le Ministre de la Guerre et à M. le comte Dumas, que j’engage à solliciter la grâce de ces trois malheureux. Je dis à ce dernier que les jugements et les rapports qui concernent ces condamnés lui sont adressés par M. le commandant d’armes qui a nommé le conseil spécial ; conformément à son instruction du 10 décembre dernier, art. 52 et à sa lettre du 28 janvier suivant. Si M. Dubreton n’avait pas déjà envoyé les pièces, il faut qu’il se hâte de le faire" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 28 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Comte Dumas, Division de la Conscription : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. le jugement rendu le 27 courant par le conseil de guerre spécial, séant à la Rochelle, qui condamne à la peine de mort le nommé Clavier Michel, chasseur et déserteur du 3e bataillon du 29e léger.
Ce jugement a été exécuté à la Rochelle le 24, en présence du bataillon de marche, commandé par M. le major Barral, qui se rendait de l’ile d’Oléron à Paris
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître ce que le 2e, le 4e et le 12e d'infanterie légère ont à leur dépôt, à Paris, de conscrits de 1811. Je désirerais que les 5 à 600 hommes, qu'ils doivent avoir, soient incorporés dans le 29e léger, ce qui compléterait ce régiment ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5773 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30086).

Le 29 février 1812 encore, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "J'ai donné ordre que la garde restituât une caserne à la place dans la journée de demain pour caserner tout le 29e léger que je veux conserver quelques jours à Paris. Faites-moi connaître comment ce régiment se comporte et si, depuis son arrivée à Versailles, il a eu de la désertion" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1886 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30086; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30091).

Enfin, toujours le 29 février, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Bessières, commandant la Garde impériale : "Mon cousin ... Il est nécessaire que demain ou après-demain vous rendiez à la place sa caserne, afin d'y loger le 29e régiment d'infanterie légère tout entier" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30080).

Le 3 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 3. Le 29e régiment d'infanterie légère attendra à Paris jusqu’au 13 mars, jour où arrivent les 1300 hommes des compagnies de marche des 114e, 115e, 117e, 118e, 119e et 120e. Le 14, ce bataillon se rendra au Champ de Mars et l’incorporation s’en fera dans le 29e léger ; ce qui portera ce régiment à 3600 hommes ou à 800 ou 900 hommes par bataillon ; un bataillon se mettra en marche le 16, et successivement les trois autres bataillons, le 17, le 18 et le 19.
Le général Partouneaux marchera avec ce régiment. Vous lui recommanderez de prendre des mesures pour empêcher la désertion, Je ferai connaître la situation de ce régiment le 14 ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1892; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30116).

Toujours le 3 mars 1812, depuis Paris, l'Empereur écrit une seconde fois au Duc de Feltre : "Moyennant l'arrivée des conscrits réfractaires du bataillon formé des compagnies des 114e, 115e etc., qui vient de l'île de Ré, le 29e léger sera complet ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1893; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30119).

Le 3 mars 1812 encore, Napoléon écrit, depuis Paris, au comte de Cessac, qui dirige l'administration de la Guerre : "Le 29e régiment d'infanterie légère manque d'effets de campements, de sacs à toile et de souliers ; il est nécessaire d'y suppléer sans délai, ce régiment devant partir" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4975; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6880 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30128).

De son côté, le même 3 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du Mouvement : "... La gendarmerie a ramené à la Rochelle 24 déserteurs des deux bataillons du 29e léger ; ils sont partis pour Paris, d’après les ordres qu’en a donné M. le premier inspecteurs de la gendarmerie" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 4 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau du Mouvement : "Les 4 premiers bataillons du régiment de l’ile de Ré qui sont à l’ile d’Aix, sont réduits à 60 hommes chacun sous les armes ; ces bataillons n’offrent aucune ressource pour le service ; il a fallu appeler un bataillon d’artillerie de marine et un petit bataillon composé d’une compagnie de chacun des 26e, 66e et 82e régiments d’infanterie de ligne, en sorte que les nombreux officiers et sous-officiers des 4 bataillons des régiments de l’ile de Ré qui ont si peut de soldats, encombrent les logements de l’ile et les rendent malsains.
Je prends le parti de ne laisser à l’ile d’Aix que les deux premiers bataillon du régiment de l’ile de Ré, dans lesquels je fais incorporer tous les réfractaires des compagnies des 26e, 66e et 82e et tous les soldats des 3e et 4e bataillons. J’ay fais aussi rendre 300 hommes du dépôt du régiment qui sont les seuls hommes qui puissent quitter l’ile de Ré dans ce moment, tous les réfractaires du dépôt du régiment de Ré étant malingres, galleux et si faibles qu’ils ont besoin de soins pour reprendre leur service.
J’ordonne aux cadres des 3e et 4e bataillons du régiment de Ré de partir de l’ile d’Aix le 8 de ce mois, pour se rendre à l’ile de Ré où ils recevront les hommes de leur dépôt, s’occuperont de les faire soigner, traiter et de les instruire ; ces hommes que la terrible maladie de l’automne dernier a fait rentrer aux hôpitaux au moins chacun 3 fois, sont dans un état de faiblesses et de maigresses (sic) qui exige beaucoup de soins ; l’air est bon à l’ile de Ré, il y a de vastes logements, un fort bon hôpital, ils s’y refont beaucoup mieux qu’à l’ile d’Aix ou l’air est mauvais, les logements resserrés dans des baraques et l’hôpital fort étroit. Le résultat de cette mesure offrira ainsi la situation et l’emplacement du régiment de l’ile de Ré ; les premier et deuxième bataillons à l’ile d’Aix forts chacun d’environ 400 hommes sous les armes ; je les porterais successivement à 600 hommes chacun, avec les ressources que je pourrai tirer des bataillons et du dépôt qui seront à l’ile de Ré ; les 3e et 4e bataillons, deux compagnies du 5e formant le dépôt, seront à l’ile de Ré ; ils auront au 8 de ce mois environ 900 hommes sous les armes, dont 113 viennent d’être réformés et vont partir pour leur pays, les pionniers ou les infirmiers ; il y a encore 100 hommes à réformer à la prochaine inspection ; les ateliers de ce régiment se composent de 90 ouvriers ; tout ceci réduit à 600 hommes présents, les hommes dont j’espère pouvoir disposer lorsqu’ils auront repris des forces ; ce nombre s’augmentera encore des hommes sortant des hôpitaux, le régiment y en ayant rentré grand nombre, puisqu’il a reçu ceux de 8 bataillons, partis de ma division, après avoir été complétés de réfractaires ; savoir 3 conduits en Allemagne par M. le major Cardaillan, deux du 29e léger, le 4e bataillon du 10e léger, le bataillon de marche commandé par M. le major Barral, et le 4e bataillon de Walcheren que je ferai partir le 15 pour Versailles.
Le régiment de l’ile de Ré a encore des 1er et 2e compagnies de son 5e bataillon, qui forment la garnison de l’ile Dieu, et qui composent une force de 350 hommes ; j’ai cru indispensable de rendre à V. E. ce compte détaillé sur le régiment de l’ile de Ré, qui parait si fort dans les situations et qui a si peu d’hommes disponibles ; je veille avec le plus grand soin à ce qu’on puisse en tirer le meilleur parti possible pour le service de Sa Majesté ; je ne néglige rien pour que les hommes soient bien traités aux hôpitaux, pour que les galeux soient promptement guéris, les convalescents ménagés, et les hommes en santé instruits avec activité
" SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812.

Le 9 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry, commandant supérieur de l’ile de Ré : "En conformité des ordres de S. E. le Directeur général des Revues et de la Conscription, vous voudrez bien lui adresser dans délai 1° des doubles copies du jugement rendu le 19 février dernier contre Fusembal soldat du 3e bataillon du 29e d’infanterie légère ; 2° des doubles copies du jugement et toutes les procédures concernant les nommés Rasse, Lambert et Michault, ainsi que tous les renseignements qui peuvent déterminer à leur faire accorder grâce ; chacun de ces jugements devra être accompagné d’une copie de signalement de déserteurs rentrés conforme au modèle n°3 de l’instruction de S. E. du 10 décembre dernier. Je vous prie de me rendre compte de l’exécution de cet ordre" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812 - Même lettre à M. le Colonel Duplouy pour le jugement rendu le 24 février, et au Comte Dumas).

Le 12 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je désire voir, avant son départ, le 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère. D'ailleurs ce bataillon aura besoin de rester à Paris pour se reposer et recevoir les effets d'habillement qui lui manquent. Donnez donc ordre que ce bataillon soit caserne à Paris. Lorsque les détachements destinés à compléter le 29e léger seront arrivés et que l’incorporation aura eu lieu, je verrai ce régiment avec le bataillon du 10e léger, qui formeront cinq beaux bataillons ou plus de 5.000 hommes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30193).

Le 14 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Comte Hulin, commandant la 1re Division militaire, à Paris : "Monsieur le Général Hulin, je vois dans votre rapport du 14 que vous portez le 29e léger comme ayant 1.400 hommes à déduire de l'effectif, de sorte que vous n'en portez que 1.330 de disponibles. Faites-moi connaître qu'est-ce que cela veut dire ..." (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 1003 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30218).

Le 15 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Comte de Cessac : "Je pense qu'il est convenable d'habiller les 1000 hommes donnés au 29e léger de l'uniforme d'infanterie légère afin qu'il y ait de l'uniformité dans le corps; mais que vous devez retirer les 2000 habits, vestes et culottes qu'a ce régiment (NB à la coupe de l'infanterie de Ligne), et les envoyer à la Grande Armée, en faisant connaître d'où ils viennent. Vous précompterez ces effets sur ce que vous devez envoyer, et ils serviront à habiller les hommes qui sortent des hôpitaux. Faites en sorte que les effets à donner aux 1.000 hommes du 29e léger soient livrés au 20 mars et qu'ils soient de très bonne qualité" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4990; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30226).

Le même 15 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Comte Dumas, Directeur général des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. qu’il m’est impossible de lui adresser une nouvelle expédition du jugement rendu le 24 février dernier contre le nommé Clavier Michel déserteur du 3e bataillon du 29e régiment d’infanterie légère, condamné à la peine de mort. Le capitaine qui fut chargé d’instruire cette affaire a envoyé au dépôt du corps à Brest toutes les pièces qui y étaient relatives. J’eus l’honneur d’adresser à V. E. le 28 février dernier la copie de ce jugement qui avait été déposée aux archives de l’état-major" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 17 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à S. E. le Comte Dumas, Bureau des déserteurs : "Je réponds à la lettre que V. E. me fait l’honneur de m’adresser le 11 courant, et que je suppose être une circulaire.
Je me suis pénétré de la disposition du 4e paragraphe de l’instruction de V. E. du 28 janvier dernier et même des intentions de l’Empereur dans son décret du 15 janvier ; j’ai même donné depuis un mois et demi aux chefs des bataillons des réfractaires qui sont encore dans ma division et qui en sont partis des instructions détaillées pour leur faire sentir qu’il ne convient de recourir à la peine de mort que dans les cas où ils devient indispensable de un exemple pour arrêter la désertion. Les instructions ont été partout suivies avec exactitude et je vais en donner la preuve à V. E.
Quoique j’eusse dans ma division 6 forts bataillons composés de réfractaires qui ont reçu ordre de partir pour partir pour Paris depuis le premier février jusqu’à ce jour, cependant il n’y a eu que 4 hommes passés par les armes sur plus de 300 déserteurs.
Le 3e bataillon du 29e parti pour Paris le 1er février fort de mille hommes a fait fusiller à Saint-Maixent un déserteur arrêté ; ce bataillon avait déjà 50 déserteurs, en a eu encore 25 le soir qui a suivi l’exécution ; il en a eu 170 jusqu’à Versailles il n’a pas fait d’autres exemples dans sa route.
Par sa lettre du 12 février dernier, S. E. le Ministre de la Guerre m’annonce que S. M. l’a chargé de me faire connaitre qu’elle me laisse le maitre de fixer le départ des bataillons de réfractaires et de prendre toutes les mesures qu’il me paraitrait convenable pour prévenir la désertion, que l’Empereur approuve surtout qu’il soit fait des exemples sur les déserteurs avant de mettre les bataillons en route. V. E. va voir combien j’ai usé avec circonspection de cette confiance.
Le 4e bataillon du 29e léger composé de mille réfractaires est parti le 4 février dernier pour se rendre à Versailles de la Rochelle, il a perdu 172 hommes en route par la désertion, il n’a pas fait un seul exemple pendant sa route, V. E. elle-même m’en a témoigné sont étonnement. La marche de ce bataillon étant fort rapide, il n’a pas été possible de lui faire arriver à temps les déserteurs qui ont été arrêtés après son passage.
Après le départ de ces deux bataillons du 29e léger, je reçus ordre de faire partir deux nouveaux bataillons de réfractaires ; 4 déserteurs du 29e furent ramenés à la Rochelle ; j’ordonnai qu’ils fussent conduits à l’ile de Ré pour y être jugés, ils furent condamnés tout 4 à mort mais un seul fut fusillé en présence du 4e bataillon du 10e d’infanterie légère qui partait pour Paris le même jour ; il fut sursit à l’exécution des 3 autres et leurs jugements sont sous les yeux de V. E. pour solliciter leurs grâces de la clémence de Sa Majesté ; cet exemple a produit le bon effet, que le 4e bataillon du 10e léger n’a perdu que 25 déserteurs pour traverser ma division, c’est-à-dire depuis l’ile de Ré jusqu’à Tours exclusivement.
Deux bataillons de réfractaires, composés des compagnies des 114e, 115e, 117e, 118e, 119e et 120e régiments réunis en un seul bataillon fort de quatorze cent hommes, sous les ordres de M. le major Barral fut tiré de l’ile d’Oléron est parti de la Rochelle pour Versailles le 24 février dernier. Ce bataillon n’avait point eu d’exemple sous les yeux ; un déserteur du 29e fut ramené à la Rochelle avec toutes les pièces légales qui constataient son signalement et sa désertion avec armes et bagages ; il avoua même le fait et fut condamné à mort ; il fut passé par les armes le 24 en présence de ce bataillon si nombreux qui partait de la Rochelle. Cet exemple en imposa pendant 3 jours, mais le 4e la désertion recommença et il y eut en deux jours 26 déserteurs. Deux furent arrêtés et ramenés à Poitiers à leur bataillon ; le major qui le commandait en fit juger et condamner un qui fut passé par les armes en présence du bataillon ; il fut annoncé qu’on ferait juger et exécuter l’autre si la désertion recommençait ; mais cette double mesure eu le bon effet d’arrêter la désertion, car le major m’annonce de Tours que depuis Poitiers, il n’a pas eu un seul déserteur.
Voilà les seuls exemples qui aient été faits dans ma division,, si on excepte un 5e fait dans un bataillon d’artillerie de marine qui est à l’ile d’Oléron, mais par la justice maritime.
Cependant il a été arrêté dans ma division plus de 60 déserteurs des 5 bataillons déjà partis ; j’ai prescrit de les faire conduire à Paris à la suite de leurs corps, il sera pris les mesures que S. M. jugera convenables.
Par ses lettres des 12, 13 février dernier et 7 mars, S. E. le Ministre de la Guerre approuve les mesures que j’ai prises pour prévenir la désertion des 5 bataillons partis de la Rochelle pour Versailles, particulièrement pour les deux derniers qui sur deux milles 400 hommes, n’ont perdu qu’environ 60 hommes pendant la route.
J’espère que V. E. me rendra la même justice et qu’elle verra par ce rapport, que j’ai usé avec beaucoup de circonspection de la disposition générale qui condamne à mort les réfractaires déserteurs ; je vais renouveler aux commandants des réfractaires les dispositions de l’instruction de V. E. du 28 janvier et de votre lettre confidentielle du 11 mars. Ils sont déjà dans les dispositions où V. E. désire qu’on les mettre sur l’exécution de l’arrêté du 19 janvier dernier
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 19 mars 1812, à Paris, l'Empereur est informé que : "Le 4e bataillon du 29e léger n'a pas de compagnies d'élite"; ce dernier répond : "Pour former ces compagnies d'élite, il faut attendre. Si on prend de vieux soldats on en prive les régiments ; et si l'on met des réfractaires, ils sont encore bien jeunes et n'ont pas vu le feu" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5007; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6965).

Le 20 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Bessières : "J’ai parade dimanche. Je désire que la garde donne à dîner aux trois régiments de la Vistule, au 29e léger et au bataillon du 10e léger. Donnez aussi à dîner à tous les officiers de ces régiments ; qu'il y ait de la musique et que ce soit une espèce de fête militaire" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5010; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 566; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30264).

Le même 20 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... J'aurai parade dimanche.
Il y paraîtra :
Les quatre bataillons du 29e régiment d’infanterie légère ...
Il est nécessaire que les propositions pour les nominations qu'il y a à faire dans ces différents régiments soient préparées, afin que je nomme aux places vacantes et que les cadres soient complétés sur-le-champ. Faites faire le travail dans la journée de demain pour les trois régiments de la Vistule, afin que je puisse faire les nominations sans retard
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5011; ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30268).

Le 22 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 19 février. Il y aurait beaucoup d'inconvénient à changer les majors qui sont aux dépôts pour les envoyer aux bataillons de guerre, Je pense qu'il faut rester dans le système où nous sommes. Il faudrait nommer des majors en second pour les régiments qui ont quatre bataillons. Le 26e, le 24e, le 11e et le 29e légers, le 16e, le 2e, le 37e, le 72e, le 19e, le 4e, le 18e de ligne et les six régiments d'Italie sont dans ce cas ; ce qui fait dix-sept ou dix-huit régiments. Ces majors en second sont nécessaires à nommer. Ceux des régiments du 1er corps le sont, je crois, déjà" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1922 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30280).

Le 23 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le 1er bataillon, du 29e d'infanterie légère parte mercredi pour Wesel, que le 2eme bataillon parte jeudi, le 3eme vendredi et le 4eme samedi et qu'ils prennent tout ce qu'il y a de disponible dans le 5eme bataillon, hormis les conscrits de 1812.
Vous donnerez ordre que chaque bataillon laisse des cadres suffisants pour recevoir les galeux qui restent et les malades à la chambre ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5803 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6988 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30281).

Le 25 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à M. Traversay, faisant fonction d’Ordonnateur : "J’ai l’honneur de vous prévenir que le 30 de ce mois, je mets en marche, de l’ile de Ré, pour Paris, le bataillon de Walcheren en suivant l’itinéraire ci-joint.
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai donné des ordres pour qu’il soit pris les mêmes mesures sur la route pour arrêter les déserteurs, que celles prescrites pour les bataillons des 29e et 10e légère et celui commandé par M. le major Barral. Vous voudrez bien en conséquence prescrire que, dans les gites de la division, il soit fourni jusqu’à concurrence de deux voitures à un collier, dans chaque gite, pour conduire les déserteurs à leur bataillon, en faisant plusieurs gites dans un jour
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 25 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "Vous arrêterez définitivement la force du bataillon de Walcheren au moyen des ressources que vous pourrez tirer du dépôt du régiment de l’ile de Ré, vous veillerez à ce que les hommes soient forts, bien portants, entièrement habillés, équipés, armés et au courant de tout ce qui leur revient, avec leurs livrets à jour. Je vous recommande de surtout de ne laisser dans ce bataillon que des hommes bien portants et très en état de faire la route. C’est une condition indispensable à laquelle vous devez vous attacher, il est préférable, pour la bien remplir, que le bataillon soit moins fort.
Vous veillerez aussi qu’il ne reste point dans le bataillon de Walcheren des hommes reconnus mauvais sujets et enclins à la désertion, ni aucun réfractaires natifs des 1ère, 12e, 13e et 22e divisions militaires.
Vous prendrez avant le départ de ce bataillon, les mêmes mesures que celles déjà ordonnées pour les bataillon du 29e et 10e léger, pour la parole d’honneur des soldats et la lecture des décrets qui condamnent à mort les déserteurs, notamment celui du 23 novembre 1811.
Vous ferez mettre ce décret impérial à l’ordre du jour et vous préviendrez le bataillon, par ce même ordre, que les réfractaires ou déserteurs, étant conduits à Paris pour être incorporés dans un régiment de ligne qui sera assigné par S. E. le Ministre de la Guerre ; tous les hommes qui déserteront en route, seront arrêtés et condamnés à mort, conformément à l’art. 2 du décret impérial du 23 novembre dernier précité.
Vous prescrirez au commandant du bataillon d’employer son cadre à prévenir la désertion en route et à arrêter les déserteurs ; il sera nommé d’avance au conseil de guerre spécial chargé de juger le premier déserteur, et de le faire punir suivant la rigueur de la loi, pour servir d’exemple au bataillon et en imposer à ceux qui seraient tentés de déserter ; vous ferez lire à la tête du bataillon l’ordre du jour ci-joint qui annonce l’exécution de trois déserteurs.
Le 30 mars courant, vous ferez partir de l’ile de Ré le 4e bataillon de Walcheren, il se rendra le même jour à la Rochelle, où il couchera ; il y restera le 31. Je l’y passerai en revue à deux heures après-midi ; le 1er avril il partira de la Rochelle pour Paris, au moyen de la feuille de route ci-jointe, qu’il fera remplir par M. l’inspecteur aux revues.
Vous m’adresserez une situation exacte de ce bataillon, sur l’imprimé ci-joint, et me ferez un rapport sur la composition
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 27 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "Vous laisserez au régiment de l’ile de Ré les hommes du 29e léger, qui y sont en subsistance ; on s’exposerait, en les mettant au bataillon de Walcheren, à leur voir donner l’exemple de la désertion ; ces hommes resteront probablement au régiment de l’ile de Ré" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

L'AIGLE ET LE DRAPEAU DU 29E LEGER

C'est en août 1811 qu'il est décidé d'accorder une Aigle et un drapeau au régiment. Mais celui-ci ne les reçoit qu'en 1812, du nouveau modèle, sans aucune inscription de bataille, et pour cause puisqu'il est de (re)formation récente. A peine obtenus, il semble que l'Aigle et le drapeau soient restés au dépôt à Beauvais en 1812. Le régiment a donc dû faire réaliser des fanions de bataillon pour les campagnes entre 1812 et 1814.

III/ 1812 : PREPARATIFS ET CAMPAGNE DE RUSSIE

Les Demi-brigades de marche Avril 1812

Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive.
J’ai actuellement à vous faire connaitre mes intentions relativement à la formation de 4 demi-brigades de marche composées de compagnies tirées des 5es bataillons des régiments qui sont à la Grande Armée. Ces 4 demi-brigades fortes ensemble de 10000 hommes formeront une seconde division de réserve pour la défense de tout le pays entre l’Elbe et le Rhin, et pour le recrutement de la Grande Armée. Je ne leur donnerai pas le nom de demi-brigades provisoires mais bien celui de demi-brigades de marche. Elles seront composées de la manière suivante :
3e demi-brigade de marche.
1er bataillon : 3 compagnies du 26e léger à Metz, 3 compagnies du 11e léger à Wesel
2e bataillon : 2 compagnies du 2e de ligne à Besançon, 2 compagnies du 37e de ligne à Besançon, 2 compagnies du 93e de ligne à Besançon
3e Bat : 3 compagnies du 29e léger à Beauvais, 3 compagnies du 24e léger à Metz
Cette Demi-brigade se réunira à Juliers ...
Vous nommerez un major en second pour commander chaque demi-brigade. Ces majors se mettront en marche avant le 8 avril pour parcourir les différents dépôts. Tous les dépôts qui sont sur le Rhin, comme le 7e léger, etc. embarqueront leurs détachements sur ce fleuve. Vous nommerez un général de brigade ou même un colonel pour être chargé, comme inspecteur, de la formation de ces quatre demi-brigades, qui se composeront ainsi de douze bataillons ou de 9.000 à 10.000 hommes. Le général commandant la 25e division répartira ces 10.000 hommes dans des cantonnements entre Cologne, Juliers, Aix-Ia-Chapelle et Clèves ...
Demi-brigades du 2e corps (à l’exception du 93e régiment qui est du 3e corps)
3e demi-brigade 1ère division de réserve de la Grande Armée 2400
1er bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 26e léger (dépôt à Metz) : 255 conscrits de Seine-et-Marne, 419 de la Marne ; total 674 ; 224 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3 compagnies du 5e bataillon du 11e léger (dépôt à Wesel) : 96 conscrits du Simplon, 538 de Corse ; total 634 ; 184 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 2e de ligne (dépôt à Besançon) : 500 conscrits de la Meurthe ; total 500 ; 200 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 37e de ligne (dépôt à Besançon) : 500 conscrits des Vosges ; total 500 ; 200 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 93e de ligne (dépôt à Besançon) : 256 conscrits de la Meurthe, 209 des Vosges ; total : 465 ; 165 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
Demi-brigades du 3e corps (à l’exception du 16e régiment qui est du 2e corps)
3e bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 29e léger (dépôt à Paris) : 400 conscrits du Pas-de-Calais ; total 400 ; manque 50.
3 compagnies du 5e bataillon du 24e léger (dépôt à Metz) : 506 conscrits de l’Oise, 168 de l’Aisne ; total 674 ; 224 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7055 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30371 - intégrale).

Ces 4 Demi-brigades vont être regroupées dans une Division de Réserve, mise aux ordres du Général Lagrange. Saint-Cloud, 9 avril 1812 : "Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris.
Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre au général de division Lagrange, inspecteur général de gendarmerie, de partir le 15 pour aller prendre le commandement de la 1ere division de réserve de la Grande Armée, composée des quatre demi-brigades de marche qui se réunissent à Cologne. Ce général correspondra avec les majors en second que vous devez sans délai désigner pour commander ces quatre demi-brigades. Il se rendra d’abord dans la 16e division militaire, où sont la plus grande partie des dépôts de la Grande Armée, pour les inspecter et faire accélérer les départs.
Je suppose que vous avez donné des ordres pour que les compagnies des 5e bataillons qui doivent faire partie de la division de réserve se rendent à Cologne. Ceux qui sont sur le Rhin iront par eau. Ces demi-brigades pourront être réunies à Cologne, à Bonn, à Aix-la-Chapelle, et même à Düsseldorf.
Je désirerais que dans les quinze premiers jours de mai cette division pût passer le Rhin et se rendre à Magdeburg. Recommandez bien qu’aucun homme ne parte que bien armé, bien habillé et bien équipé et en bon état. Il vaut mieux tarder quelques jours de plus, si cela est nécessaire. Chaque compagnie doit être forte de 150 hommes, le cadre non compris. Aucun homme ne doit partir s’il n’est depuis au moins quinze jours au corps et s’il n’est habillé depuis huit jours. Occupez-vous de l’organisation de ces demi-brigades; il est nécessaire qu’elles aient de bons majors en second.
Assurez-vous que les cadres des 5emes bataillons qui doivent former les seize demi-brigades provisoires sont complets. S’il y avait des places vacantes il faudrait y nommer sur-le-champ
".

Le 30 avril 1812, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 28 avril relative à l'organisation des demi-brigades ...
Vous portez à la 3e demi-brigade de marche 200 hommes du 12e léger pour compléter ce que le 29e léger doit fournir ; cela me parait inutile. Si le 29e léger n'a que 250 hommes, au lieu de trois compagnies, il n'en fournira que deux. Ce régiment étant très nombreux à l'armée, cette diminution n'aura pas d'inconvénient.
Ainsi je ne change rien à ces 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve sous les ordres du général Lagrange. Cette division sera donc, composée de 12 bataillons de 71 compagnies, et de plus de 12.000 hommes, Faites-moi connaître quand elle sera réunie à Cologne, et quand elle pourra commencer son mouvement sur Magdeburg ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).

Le 8 mai, Napoléon envoie son propre Aide de camp : "Saint-Cloud, 8 mai 1812
Au général Lebrun, duc de Plaisance, aide de camp de l’empereur, à Paris
Monsieur le Duc de Plaisance, vous partirez dans la journée de demain. Rendez-vous à Aix-la-Chapelle, à Cologne et à Düsseldorf. Vous verrez la situation de la 1e division de la réserve, son habillement, l’instruction des hommes, le nombre d’officiers qui manque à chaque régiment. Faites-moi connaître si cette division a ordre de se mettre en marche sur Magdeburg
".

Quelques jours plus tard, il renforce cette Division de réserve : "Dresde, 18 mai 1812.
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris
Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution.
La 1e division de la réserve, commandée par le général Lagrange, qui se réunit à Coblentz, Düsseldorf et Aix-la-Chapelle, sera com­posée de la 1e demi-brigade de marche forte de trois bataillons, des 2e, 3e et 4e demi-brigades de marche fortes également de trois bataillons, et des 6e bataillons des 19e, 37e, 56e 93e, 46e, qui sont à Wesel et à Strasbourg; total, dix-sept bataillons. Vous donnerez l’ordre que ces dix-sept bataillons se portent sur Magdeburg. Vous me ferez connaître leur ordre de marche et le jour où chacun de ces bataillons arrivera à sa destination, afin que je donne les ordres ultérieurs. Ces dix-sept bataillons, formant près de 14,000 hommes, seront destinés à tenir provisoirement garnison à Magdeburg, Spandau et Berlin; ce qui me permettra de disposer du 9e corps. Je n’ai donc rien à changer à la formation proposée dans votre état n°1, qui me parait bien entendu
".

Le 19 mai, à Berthier, il réitère l’ordre que la Division se rende à Magdebourg et de lui donner 32 Sous-lieutenants tirés de Saint-Cyr. La 1ère Division de Réserve sous Lagrange va être rattachée au 9e Corps du maréchal Victor.

Le 23 mai 1812, à Dresde, l'Empereur écrit au Duc de Feltre : "Les compagnies du 48e, du 108e, du 29e léger, du 44e, du 55e, du 4e, du 18e et du 51e de ligne n'étaient pas encore arrivées à l'époque du 15 mai à la division de réserve que commande le général Lagrange à Cologne. Faites-les rejoindre sans délai" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2015; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30681).

Au début 1812, Napoléon réunit peu à peu en Allemagne une formidable armée "internationale" pour s'opposer aux Russes. Parmi ces forces : le 9e Corps d'Armée confié au Maréchal Victor. Le Corps d'Armée est en second échelon, chargé de surveiller l'alliée contraint prussien puis d'assurer les arrières de la Grande Armée au fur et à mesure de sa progression.

Le 12 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 11. Le 4e bataillon du régiment de Walcheren, qui arrive le 19, sera passé en revue le 20 et partira le 21 pour Mayence. Regardez comme non avenu mon ordre pour l'incorporation des conscrits dans le 6e bataillon du 37e.
Le 4e bataillon du régiment de Belle-Ile passera également la revue le 20 et partira le 21 ou le 22 pour Mayence. Vous me ferez connaître quand ces deux bataillons arriveront à Mayence ; mon intention est de les diriger sur Berlin où se réunit la 12e division. Vous les porterez donc comme faisant partie de la 12e division. Le bataillon de Belle-Ile, qui est d'infanterie légère, sera mis avec le bataillon du 10e léger ; ces deux bataillons seront commandés par un major en second. Le bataillon de Walcheren, qui est un bataillon de ligne, formera un régiment de trois bataillons avec les deux bataillons du 44e. Lorsque je verrai comment a réussi l'incorporation des Espagnols dans les cadres des 3es bataillons de Walcheren et de Belle-Ile, je désignerai de nouveaux cadres. Mon intention est d'augmenter la 12e division de ces deux 4es bataillons.
Cette division sera ainsi composée :
D'un bataillon du 10e léger, d'un bataillon de Belle-Ile, de quatre bataillons du 29e léger, de deux bataillons du 44e, et d'un bataillon de Walcheren, ce qui formera neuf bataillons ; de trois bataillons de la demi-brigade provisoire de Boulogne ; de trois bataillons du 126e et de trois bataillons du 125e.
Ces dix-huit bataillons seront divisés en trois brigades
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7110 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30439).

Le 14 avril 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "Monsieur le général, vous incorporerez définitivement dans le régiment de l’ile de Ré tous les hommes appartenant au 29e régiment d’infanterie légère qui sont dans l’ile ..." (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 17 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le 2e et le 4e régiments d'infanterie légère fournissent à la garde, savoir, le 4e bataillon 200 hommes et le 5e bataillon 100 hommes, ce qui fera 600 hommes pour ces deux régiments ; que le 12e léger, le 32e de ligne, le 58e et le 29e léger fournissent chacun 150 hommes, ce qui fera 1.200 hommes pour les six régiments.
Le duc de Trévise passera demain la revue de ces régiments et choisira lui-même les hommes. Il enverra un officier à Beauvais pour choisir les 150 hommes du 29e. Ces 1.200 hommes seront placés, savoir 500 hommes dans le 1er régiment de tirailleurs, 500 hommes dans le 1er régiment de voltigeurs, 100 hommes dans le 4e régiment de tirailleurs, et 100 hommes dans le 4e régiment de voltigeurs
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30470).

Les quatre bataillons du 29e Léger font partie de la 12e Division d'infanterie aux ordres du Général Partouneaux.

Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée. Vous aviez oublié le 29e léger, le 10e léger, le 36e de ligne, le 44e, le 55e et le 51e. Les dépôts des régiments, ayant déjà fourni des cadres aux quatre demi-brigades de marche, n'ont plus qu'une compagnie au dépôt, et cependant la conduite des conscrits jusqu'à la Grande Armée exigerait pour l'aller et le retour près de six mois, pendant lesquels ces dépôts se trouveraient dégarnis. J'ai donc décrété que les cadres des 2e et 3e bataillons de Belle-Ile, qui sont d'infanterie légère, viendraient à Mayence recevoir tous les hommes d'infanterie légère que vous proposerez d'envoyer sur cette place ; et que les cadres du 2e bataillon de Walcheren, du 4e bataillon de la Méditerranée, du 3e et du 4e bataillon de l'île de Ré, recevraient les hommes de l'infanterie de ligne ; que le 2e bataillon de Walcheren les recevrait à Wesel, le 4e de la Méditerranée, à Strasbourg, et les deux de l'île de Ré, à Mayence. Enfin, dans le tableau joint à mon décret, j'ai désigné les différents régiments qui verseront dans chacun de ces six cadres ; ce sont ceux que vous désignez dans votre travail pour former les huit premiers bataillons de marche ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).

Le 4 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "En réponse à votre lettre du 23 avril dernier relative aux destinations données à 110 conscrits du régiment de l’ile de Ré, j’ai l’honneur de vous adresser un état nominatif détaillé que vous donnera la preuve qu’il n’a rien été changé aux ordres donnés à cet égard par S. E. le comte Dumas le 20 février ... un seul réfractaire était porté pour les infirmiers, et cette destination était confirmée ; mais cet homme ayant montré beaucoup de bonne volonté à servir dans la ligne, fut incorporé dans le 29e léger avant la réception de vos ordres" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 5 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "En réponse à votre lettre du 2 courant, j’ai l’honneur de vous prévenir que j’écris à M. le directeur général pour presser la décision que j’ai demandée en faveur des nommés Michaud, Kasse et Lambert, dont l’exécution du jugement a été suspendue" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 5 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général directeur de la Conscription : "Par ma lettre du 25 février dernier, j’ai eu l’honneur de vous prier de solliciter la clémence de l’Empereur en faveur des nommés Michaud, Kasse et Lambert, déserteurs du 3e bataillon du 29e léger, condamnés à mort ; j’ai rendu compte des motifs qui avaient fait suspendre l’exécution de leur jugement et exposé ceux pour lesquels je demande leur grâce.
Je prends la liberté, monsieur le général, de rappeler à votre sollicitude ces 3 militaires qui sont dans l’anxiété la plus profonde et qui témoignent autant de repentir de leur faute que d’empressement à justifier le pardon qu’ils implorent
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 1er juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Posen : "Mon Cousin, donnez ordre au général de division Partouneaux de partir avec le 29e et le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons, avec les trois bataillons du 126e et un général de brigade, dans la journée du 3 juin, de Berlin, pour se rendre en toute diligence à Stettin. Donnez ordre à l'artillerie de cette division, qui arrive le 3 à Magdeburg, d'en partir le 4 pour Stettin. La 2e brigade, composée du 44e et du régiment provisoire, restera à Berlin jusqu'au 9. Le 10 juin cette 2e brigade partira pour Stettin. Le 125e se dirigera en droite ligne de la 32e division sur Stettin. Ainsi toute la division Partouneaux se trouvera réunie dans cette dernière place. Le régiment formé de deux bataillons de Walcheren et de Belle-Ile, qui arrive le 9 juin à Berlin, y remplacera la 2e brigade. Le 4e bataillon de Walcheren et le 4e de Belle-Ile, appartenant à la 4e division de réserve, resteront à Berlin jusqu'à nouvel ordre. Le 6e bataillon du 19e de ligne, qui appartient à la 1re division de réserve, tiendra garnison à Spandau. Ainsi, par ce moyen, la 1re brigade, avec l'artillerie, de la division Partouneaux, sera disponible à Stettin dès le 8 ou le 9 juin ; la 2e brigade sera rendue et disponible à Stettin le 15 ; de sorte que le 15 cette division, avec son artillerie, pourra partir de Stettin pour se porter partout où il sera nécessaire.
La division Partouneaux sera d'abord en observation à Stettin, prête à soutenir la Poméranie suédoise, à se porter sur Hambourg, sur les embouchures de l'Oder et partout où on en aura besoin; et vers la fin de juin, quand elle en recevra l'ordre, elle se portera sur Danzig ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18744 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30758).

Début juin, la division est autour de Stettin, tandis que Victor s'établit à Berlin.

Le 6 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Duc de Feltre, Bureau de la Police militaire : "J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Excellence, en exécution de son ordre du 29 mai dernier, que les nommés Lambert, Michaud et Casse, soldats au 29e régiment d’infanterie légère, condamnés à mort pour désertion, sont toujours détenus dans les prisons de Saint-Martin de l’ile de Ré, où ils attendent les ordres de Votre Excellence" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le même 6 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Baron Jarry, Commandant supérieur à l’ile de Ré : "J’ai l’honneur de vous prévenir que je suis informé par une lettre du ministre de la guerre en date du 29 mai dernier, que Sa Majesté a bien voulu commuer la peine des nommés Lambert, Michaud et Casse, soldats au 29e régiment d’infanterie de ligne (sic), condamnés à mort pour désertion.
S. E. m’annonce que je recevrai incessamment des ordres ultérieurs à cet égard
" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

Le 6 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Thorn, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, il y a dans la 3e demi-brigade de marche, qui fait partie de la 1re division de la réserve, commandée par le général Lagrange, 250 hommes appartenant au 29e léger. Donnez ordre au duc de Bellune, que ces 250 hommes partent de Magdeburg pour se rendre à Stettin où ils rejoindront leur régiment ; ils y seront incorporés et les cadres des 3 compagnies retourneront en France. Par ce moyen le 29e sera augmenté de 250 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7326).

Le 16 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Königsberg, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au duc de Bellune pour lui faire connaître qu'il est probable que les premiers coups de fusil seront tirés vers le 23 ou le 24 juin. Il est donc probable que vers les premiers jours du mois de juillet les résultats en seront connus à Berlin. Il est donc convenable qu'au reçu de la présente, il se rende de sa personne à Spandau pour s'assurer que cette place est bien armée, bien approvisionnée et dans le cas de faire une bonne résistance ; qu'à cette époque la division Lagrange sera arrivée à Berlin et la division Partouneaux réunie à Stettin ; qu'il est convenable que toutes les troupes qui sont à Berlin ne logent pas chez l'habitant, mais soient casernées ou campées ; qu'elles aient quelques pièces d'artillerie et que tout se trouve dans une situation satisfaisante ; que j'ai donné ordre que la 13e demi-brigade provisoire parte le 30 juin de Strasbourg pour Erfurt; que les deux bataillons du 29e régiment d'infanterie de ligne seront arrivés le 1er juillet à Erfurt ; que le régiment de marche de Paris, fort de 2.000 hommes, a eu ordre de se rendre à Stettin ; que mon intention est qu'à son arrivée il y soit dissous ; que les trois compagnies du 12e d'infanterie légère soient incorporées dans le 29e léger ; que les hommes du 32e soient incorporée dans les deux bataillons du 44e ; que le détachement du 58e soit placé dans le 126e ; que les deux compagnies du 15e léger soient dirigées, sur Danzig; enfin que les cadres des 12e, 32e et 58e retournent à Paris ; qu'il écrive au ministre de la guerre pour presser la formation des huit escadrons de dragons qui doivent servir en Hanovre et former une réserve de cavalerie pour tous les derrières ; que j'ai ordonné que les trois compagnies du 29e d'infanterie légère fussent incorporées dans le 29e ; que les deux du 44e le fussent dans le 44e ; que celles des 51e, 55e, dans leurs bataillons ; que par ce moyen la division du général Partouneaux se trouvera complétée et en bonne situation; qu'il presse le ministre de la guerre de diriger suivant mon ordre les 10e, 11e et 12e demi-brigades qui doivent se réunir à Berlin ; que le 13e qui, en attendant, va à Erfurt, se dirigera alors aussi sur Berlin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7353 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30948).

Le 18 juin 1812, "On rend compte à Sa Majesté que les régiments de Belle-Ile, de Walcheren et de l'île de Ré ne devant plus se recruter avec des Espagnols, les effets provenant du 29e léger qui leur étaient destinés restent sans emploi, et qu'en conséquence on les fait expédier sur l'armée en vertu de sa décision du 15 mars dernier"; "Approuvé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7357 - Sans signature ni date ; extraites du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi daté du 17 juin 1812 »).

Le Niémen est franchi à la fin juin par Napoléon qui avance vers l'Est.

Victor porte ses positions le 4 août à Marienbourg sur la Vistule. C'est le 9 août qu'il arrive à Tilsit sur le Niémen, alors que Napoléon est déjà Vitebsk.

LA MARCHE VERS LA RUSSIE

Lettre du soldat Guichot, carabinier du 3e bataillon du 29e Léger, à sa famille, écrite de Tilsit :
"21 Aout 1812.
Nous avons souffert l'impossible pendant notre route, soit de froid, soit de chaud soit de misère, chargés comme des mulets, mal nourris, et doublé les étapes. Nous avons fait jusqu'à 13 lieues par jour pour approcher la Grande Armée, mais cependant nous nous sommes arrêtés pour faire séjour à Tilsitt, frontière de la Russie, au bord d'une grande rivière, pour nous reposer et attendre les ordres.
Nous avons fait une très rude campagne sans savoir où il y finira depuis notre départ de l'isle de Ré du 1er février.
Le pays où nous sommes est bien pauvre, mauvaise nourriture, du pain de seigle et des pommes de terre, de la mauvaise bière et du cheniq (NB : sans doute alcool local). Le vin est inconnu. Dans ce pays les gens sont très sales … ça fait une vilaine nation.
Je vous dirai que nous marchons tout le régiment ensemble, ça fait qu'il est impossible de rien trouver pour vivre, nous sommes du 9eme corps de la Grande Armée, 12e division
".

Officier d'infanterie légère, 1812-1814 d'après H. Boisselier
Fig. 3 Officier d'Infanterie légère en surtout, 1812-1814, d'après H. Boisselier

C'est sur 4 colonnes que le 9e Corps marche sur Kovno où il arrive le 3 septembre. Puis Vilna. Il continue sa progression sur Minsk. Le 17, il passe la Berezina à Borisov, ne se doutant pas de la tragédie du retour, et arrive dans Smolensk, dévastée lors de la bataille du 18 août. Il stationne dans la région, tandis que Napoléon, qui est entré dans Moscou, décide d'en repartir le 19 octobre.

En collaboration avec le corps d'Oudinot et celui de Gouvion St Cyr, Victor doit s'opposer à l'armée de Finlande du général Wittgenstein sur la Dvina. La deuxième bataille de Polotsk est un échec pour les Français qui doivent reculer. Les quatre corps de Gouvion, Victor, Mac Donald et Oudinot forment l'ultime réserve de la Grande Armée qui se dissout depuis le départ de Moscou.

Victor quitte Smolensk et fait sa jonction avec le 2e Corps sous le commandement provisoire de Gouvion (Oudinot ayant été blessé) à Smoliany sur l'Oula le 30 Octobre. Attaqué par les Russes de Wittgenstein, il doit se replier tandis que Oudinot, remis de ses blessures, ayant repris le commandement du 2eme Corps, refuse de coordonner les opérations. Du 11 au 15 novembre ont lieu des combats intenses aux alentours de Smoliany et Loukolm pour repousser les Russes.

Le 9e Corps se retrouve à devoir couvrir le passage des débris de l'armée de Moscou sur la Bérézina. Le 22, Victor apprend que les ponts de Borisov sont tombé aux mains des Russes. Le 2e Corps doit s'en réemparer le 23, mais les Russes incendient les ponts et leurs corps d'armée se réunissent peu à peu, encerclant les Français. Il faut sortir de la nasse.

Victor, le 26, reçoit l'ordre de tenir Studianka où l'on a découvert un gué et où les pontonniers d'Eblé construisent des chevalets. Les premières unités passent sur l'autre rive. Tandis que la 12e division (et le 29e Léger) reste isolée devant Borisov pour retarder la jonction des Russes. Sur leurs talons, ils approchent.

Alors que l'armée passe à Studianka entre le 26 et 28 novembre, le 9ème Corps protège la rive gauche et attend d'être rejoint par la division Partouneaux (12e). Celle-ci, le 27, face à des forces dix fois supérieures et réduite à 400 hommes, est obligée de se rendre. Le 29e Léger a disparu : 55 officiers tués ou blessés dont tous les officiers supérieurs (le major Picot, les chefs de bataillon : Desmazery, Anquetil, Lautrec, Roger, tous les chirurgiens ...). Ce qui signifie des pertes en hommes de troupe quasi totales. Le colonel Bruneteau de Sainte-Suzanne est capturé. Il finira l'Empire comme prisonnier de guerre.

Le 9e Corps finit par passer le fleuve, devant abandonner aux Russes une foule de trainards. La suite de la retraite est un calvaire. Napoléon quant à lui a rejoint Paris et déjà remonte une nouvelle armée.

IV/ LA CAMPAGNE DE 1813

LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon)

Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises :

1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne :
de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers
de l'Armée du Centre : du 2e Léger
de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger

Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers

2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas.

3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles :
2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers
3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers
4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger
5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger
6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers
8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger
10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger

4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire :
1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence
2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers
3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel
4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht
5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg
27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon
33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie
34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie

Ainsi, les 4 premiers bataillons du 29e Léger avaient disparu en Russie. Restaient le 5ème bataillon de dépôt et le 6ème bataillon. Rapidement, le 1er Bataillon est recréé en Allemagne avec des restes du Régiment et versé en janvier 1813 dans un 4e Régiment provisoire avec le 4ème Bataillon du 12e Léger.

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 4e régiment provisoire : 4e bataillon du 12e d'infanterie légère, 1er du 29e ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 2e division. — 1re brigade : du 4e régiment provisoire, deux bataillons ; du 11e, deux ; du 13e, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Parie, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses observations sur le "Corps d'Observation du Rhin. Notes
... OBSERVATIONS SUR L'ÉTAT N° 8
... Le 32e fournira au 2e d'observation du Rhin ainsi que le 29e léger ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).

Le 15 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'examine le travail que votre chef de division Gérard m'a apporté ...
ÉTAT N°6.
A cet état il faut ajouter le 27e (29e ?) de ligne et le 29e léger, que vous devez réorganiser ...
En y joignant les régiments hollandais, ceux de la 32e division, le 29e, le 3e, le 105e, qui sont presque tout entiers attachés à la Grande Armée, enfin le 29e léger, qui va être reformé, ainsi que les cinq régiments de réfractaires qui sont à la Grande Armée, on aurait plus de 100,000 hommes qui, dans le courant d'avril, pourraient fournir ces dépôts ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19450 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32295).

Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Faites également en sorte qu'on ait le 29e d'infanterie légère qui est à Beauvais de sorte que je puisse également voir ses 2 premiers bataillons à la prochaine parade ...
Je compte avoir cette parade le 1er dimanche de février
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32364).

Le 23 janvier 1813, l’Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Comte Hulin, Commandant la 1ère Division militaire, à Paris : "Monsieur le Comte Hulin, je vois dans votre livret que le 29e d'infanterie légère avait au 1er janvier 900 hommes encore habillés en paysans et qu'on ne croyait pas que ces 900 hommes puissent être habillés avant le 1er mars. Cela est bien tard. Ce régiment va recevoir 1500 autres recrues de la conscription des 100 mille hommes. Faites-moi un rapport sur les lenteurs qu'éprouve l'habillement de ces régiments et prenez des mesures pour que la totalité de ces conscrits puisse être habillée au 15 mars" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1852 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32428).

Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai donné l'ordre de former ... les 4 bataillons du 29e léger ...
Sur les 4 bataillons du 29e léger, il est pressant de former les 2 premiers, le major est au dépôt. Présentez la nomination des deux chefs de bataillon. Il sera formé du régiment des fusiliers qui est à Fontainebleau, 6 lieutenants, 12 sous-lieutenants, 36 sergents et 72 caporaux. Vous recevrez le décret de leur nomination et vous leur donnerez leur destination. Il y aura les capitaines à nommer mais jusqu'alors les cadres des compagnies existeront ; vous tirerez du 5e bataillon tout ce qui sera disponible et, puisqu'il y a 1 500 hommes au régiment, les deux bataillons pourront sur-le-champ se compléter
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32416).

Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Je vois que le 29e d'infanterie avait au 1er janvier 900 hommes habillés en paysans et qu'on ne croyait pas que ces 900 hommes pussent être habillés avant le 1er mars ; cela est bien tard ! Ce régiment va recevoir 1 500 autres hommes de la conscription des 100 000 hommes. Je désire que vous vous fassiez rendre compte de la cause des lenteurs qu'éprouve ce régiment dans son habillement et que vous preniez des mesures pour que la totalité des conscrits puisse être habillée au 15 mars ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32433).

Le 24 janvier 1813, à Fontainebleau, l'Empereur décrète : "Les 308 fusiliers, voltigeurs et tirailleurs des bataillons d'instruction de Fontainebleau, désignés dans l'état annexé au présent décret, passeront comme sergents ou caporaux dans les régiments indiqués, ainsi que cela est expliqué dans ledit état, savoir :
... pour le 29e d'infanterie légère, 36 sergents et 72 caporaux ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5894).

Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 2e Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 1ère Division : 13e Provisoire, 23e Léger, 4e, 17e, 16e et 11e Provisoires ; 20 mars (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).

Le 28 janvier 1813, l’Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, ne faites pas partir de Beauvais les 2 bataillons du 29e d’infanterie légère. Je ne veux pas donner lieu à un si grand déplacement pour une simple revue. J’y enverrai un de mes aides de camp pour en faire l’inspection. Il me suffira de savoir l’époque où ces deux bataillons pourront partir ... (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32524).

Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre au général Lebrun, mon aide de camp, de se rendre demain à Beauvais pour y faire l'inspection des bataillons du 29e d'infanterie légère, faire compléter le 1er et le 2nd bataillons, et me faire connaître quand ces 2 bataillons pourront partir complétés en hommes ayant plus d'un mois de service et quand leurs cadres seront entièrement complets ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32592).

Le 4 février 1813 encore, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Le 29e léger fera partie de la 3e division du 1er corps du Rhin, ce qui portera cette division à 16 bataillons quand tous les corps auront rejoint et à 14 lorsqu'il n'y aura que les 1er et 2e bataillons du 29e qui se mettront en mouvement de manière à pouvoir arriver à Mayence pour le 15 mars. ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32597).

Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 5e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, qui vient d’Espagne, des 5e et 29e légers ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 5e division, à Cherbourg, composée des 5e, 14e 18e et 22e demi-brigades ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615 qui ne donne pas le 29e Léger mais indique : 3e bataillon à trouver).

Le 9 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il me manque beaucoup d'officiers au 1er bataillon du 29e d'infanterie légère surtout un chef de bataillon, les officiers manquent entièrement au second bataillon, comme ces bataillons n'ont pas de casernes à Beauvais, donnez ordre qu'on les dirige sur Compiègne où vous les ferez placer dans les casernes de la Garde. Je suppose que ces casernes ne sont pas occupées, envoyez-y un bon chef de bataillon et complétez tous les officiers afin que ces bataillons puissent partir le 1er mars pour se rendre à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32692).

Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie la formation que je crois devoir donner au 1er et au 2e corps d'observation du Rhin. Faites dresser les états de ces corps en conséquence.
Vous me ferez connaître l'époque précise où chaque régiment sera réuni à Mayence, et quand ces corps auront leur artillerie, leurs sapeurs et leurs officiers du génie. Vous y mettrez tous les généraux de division et de brigade et les adjudants commandants.
FORMATION DU 1er CORPS D'OBSERVATION DU RHIN ...
2e division. — Général Girard ou général Ricard (le premier arrivé) : 2 bataillons du 2e régiment provisoire, 2 du 29e léger, 4 du 145e de ligne, 4 du 136e, 4 du 138e; total, 16 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32752).

Le 15 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant la 1ère Division militaire : "Je désire savoir si le 1er bataillon du 29e léger s’est rendu à Compiègne, et si la force du 2e bataillon est à 800 hommes.
Faites-moi connaitre si ces deux bataillons peuvent partir, quels sont les officiers qui leur manquent, quel est le colonel du 29e ; est-il à son corps ? Quand pourra t’il partir avec ses deux bataillons ? ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32786).

Le 16 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites partir le 1er bataillon du 29e léger après vous être assuré qu'il a un bon chef de bataillon, et s'il n'en avait pas, lui en avoir envoyé un. Ce bataillon se dirigera sur Mayence.
Donnez ordre que le 2nd bataillon soit prêt le 25 février à prendre la même destination.
Le major du 29e léger commandera ces 2 bataillons, et le colonel restera pour commander les trois autres à Beauvais
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32794).

En Février, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder, tandis que les Prussiens, à la fin du mois, s'allient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittent Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes entrent dans Hambourg. Le 29e Léger a un nouveau Colonel : Joseph Magaud, ancien Major du 4eme Léger en Espagne.

Le 4 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître quand le second bataillon du 29e qui est à Beauvais pourra partir pour aller rejoindre à Mayence le 1er" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32990).

Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires.
J’approuve que le 4e bataillon du 29e léger qui est à Beauvais, avec le 3e bataillon du 12e et le 6e bataillon du 5e léger, forment la 5e demi-brigade ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 29 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le second bataillon du 29e léger, qui est prêt à partir de Beauvais, en parte demain pour se rendre à Anvers où il restera jusqu'à nouvel ordre.
... Instruisez le général Molitor
1° qu'un bataillon du 29e léger va arriver à Anvers ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33512).

Le 1er avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, j'avais ordonné que le 2e bataillon du 29e léger qui était à Beauvais se rendît à Anvers, mais comme je vois qu'il y aurait à Anvers des forces suffisantes si les circonstances l'exigeaient, je désire que ce bataillon soit détourné de sa route et qu'il soit dirigé sur Mayence, où il rejoindra sa division" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33554).

Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… DE QUELQUES RÉGIMENTS QUI NE SONT PAS EMPLOYÉS ...
Le 29e léger a deux bataillons au 1er corps d'observation du Rhin ; le 3e et le 4e bataillon peuvent-ils aussi y être envoyés ? ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571, mais ne précise pas Léger).

Le même 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger, ce qui fera 5 bataillons bien complétés, bien habillés et bien équipés, soient prêts à partir au 1er mai (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33583).

Le 2e bataillon part donc de son dépôt, et Napoléon écrit à Ney, qui commande désormais le 3e Corps à Wurtzbourg, le 3 avril 1813 : "Le 2ème bataillon du 29e Léger est parti depuis 5 jour de Beauvais, il ne tardera pas à vous rejoindre".

Le même 3 avril 1813, à Paris, Napoléon décrète : "Sur les 12.000 hommes de la conscription de 1814 appelés pour le recrutement de notre garde, 6.000 seront définitivement affectés à ce service ... et les 6.000 autres seront employés au recrutement de nos régiments dont les dépôts sont dans la 1re division militaire et particulièrement du 29e d'infanterie légère. Le ministre nous fera un rapport sur cet objet" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5945).

Le 4 avril 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Faites-vous rendre compte de la situation des 3e et 105e de ligne et 29e léger ; portez-les au grand complet, et soignez particulièrement les cadres de ces régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33621).

Le 5 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Ney, Prince de la Moskova, commandant le 3e Corps de la Grande Armée, à Würzburg : "... Le 2e bataillon du 29e léger est parti depuis cinq jours de Beauvais ; il ne tardera donc pas à vous rejoindre ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19809 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33662).

Le 10 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Hulin, commandant la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin ... Faites de même passer la revue du 1er bataillon du 29e léger afin d'en compléter les cadres et qu'aussitôt que ce régiment aura reçu ses conscrits de 1814, deux de ses bataillons puissent partir ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33777).

Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Hulin, commandant la 1ère Division Militaire : "... Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger ce qui fera 5 bataillons bien complétés bien habillés et bien équipés soient prêts partir au 1er mai" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33819).

Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe, sous Eugène, et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney. Les deux bataillons du 29e Léger se retrouvent à la 9e division d'infanterie du général Brenier, 3e Corps de Ney.

La visée stratégique de Napoléon consiste à expulser l'ennemi de Saxe. Les troupes françaises repartent en avant. Davout est en marche sur Hambourg. L'armée du Main marche par Iena et Weissenfeld pour faire sa jonction au Nord Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig, tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville.

Le 30 Avril, l'avant-garde du corps de Ney se heurte en avant de Weissenfels aux 7.000 Russes du général Lanskoï. Les Français les culbutent et les jeunes soldats, entrent dans Weissenfels au cri de : "Vive l'Empereur !".

Les Coalisés s'étaient regroupés près de Lützen, au SE de Leizig. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. Le 3eme Corps se rallie autour de Kaja au centre de la ligne de front. La division Souham en premier, puis les autres divisions de Ney résistent et reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard. Mais cette résistance a facilité l'enveloppement des Coalisés par les deux ailes. Ils sont battus et repoussés. Très peu de pertes pour le 29e Léger.

Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald) et Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes, Lauriston reste en position intermédiaire.

Les Russo-Prussiens sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.

Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le 29e Léger, toujours à la 9ème division d'infanterie (Delmas), n'a plus qu'un seul bataillon en ligne : le premier, comptant 24 officiers et 584 hommes.

Le 30 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Rosenig, au Général Clarke, Ministtre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois par l'état de situation de la 1re division militaire que le 4e bataillon du 32e n'était pas encore parti le 23 mai, ainsi que le 4e bataillon du 58e, le 2e du 113e, le 3e du l0e léger, le 3e du l5e léger, le 3e et le 4e du 29e léger. Tout cela me paraît cependant complet en hommes.
Je suppose que dans la 1re quinzaine de juin ces bataillons seront partis. J'ai besoin de montrer beaucoup de troupes sur la rive droite du Rhin. Toutefois je désire que les hommes ne partent que 15 jours après leur arrivée au drapeau, tous biens armés, bien équipés, et surtout les cadres bien complets en officiers.
Je vous ai mandé, et je vous renouvelle l'ordre de faire venir des officiers d'Espagne. J'ai autorisé les différents généraux commandant des corps d'armée dans la péninsule à faire toutes les promotions nécessaires pour remplir les places vacantes jusqu'au grade de capitaine inclusivement, sous la condition toutefois qu'ils ne prendront que des hommes du corps, et dans la ligne naturelle ; que je désirais que cette autorisation fût donnée aux généraux, et non au roi d'Espagne, parce que ces commandants sont plus en mesure de faire de bons choix et d'en être responsables
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34371).

Le bataillon aura encore quelques pertes, dont le chef de bataillon Jacob, mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.

Le 17 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je trouve dans l'état de situation de la 1re division militaire au 12 juin un 3e bataillon du 32e, un 3e bataillon du 58e, les 1er, 2e, 3e et 4e bataillons du 113e, le 2e du 4e léger, le 3e bataillon du 15e léger, les 3e et 4e bataillons du 29e. Je suppose que le 3e bataillon du 32e n'est pas celui qui a été destiné au corps d'observation de Mayence ; idem du 3e bataillon du 58e et du 2e du 4e léger. Je désire avoir des explications là-dessus. Alors, à quels corps sont destinés ces bataillons ? Ce sera probablement des cadres revenus d'Espagne. Si cela est, il serait bien important de joindre ces bataillons aux bataillons qui sont à l'armée ...
Quand est-ce que les 3e et 4e bataillons du 29e léger seront à leur complet et pourront partir ? ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34759).

Le 16 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, écrivez au duc de Valmy pour qu'il fasse connaître quand le 3e bataillon du 10e léger aura rejoint le corps d'observation de Bavière ; Quand le 2nd bataillon du 29e de ligne, le 2nd du 63e, le 2nd du 27e de ligne, le 2nd du 27e léger et le 3e et le 4e du 29e léger auront rejoint; ce qui complétera les onze bataillons de la 2e division" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35414).

Le 22 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant supérieur des 25e et 26e Divisions militaires : "Mon cousin ... Il manque à la 43e division le 2e bataillon du 27e léger, le 2e du 27e de ligne, les 2e et 3e du 29e léger, et le 3e du 100e de ligne. Faites-moi connaître quand ces cinq bataillons seront arrivés. D'après les états que j'ai reçus du ministre de la Guerre, tout cela devrait avoir dépassé Mayence au 15 juillet. Cependant nous voilà au 20, et je n'entends pas dire que ces bataillons soient arrivés à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35536).

Le 1er août 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin ... On complétera immédiatement après : le 4e bataillon du 29e du léger; le 2e idem 100e idem; le 2e idem 45e idem; le 2e idem 103e idem; le 2e idem 88e idem.
Ces cinq bataillons partiront au plus tard le 4 ou le 5 pour compléter la 43e division ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 3 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35705).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 43e division
27e léger : 2e bataillon, 3e bataillon.
29e léger : 3e bataillon.
100e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
45e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
103e de ligne : 2e bataillon, 4e bataillon.
65e de ligne : 4e bataillon.
21e demi-brigade provisoire : 59e de ligne, 2e bataillon; 94e de ligne, 3e bataillon.
13 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
TITRE II. — Corps d'observation de Bavière.
Art. 12. — Le corps d'observation sera composé des 51e, 52e, 53e et 54e divisions.
Art. 13. — Les quatre divisions du corps d'observation de Bavière seront composées de la manière suivante :
... 52e division
Commandé par un major : Le 2e bataillon du 24e de ligne, le 2e bataillon du 39e de ligne.
Commandé par un major : Le 2e bataillon du 17e léger, le 2e bataillon du 29e léger.
Commandé par un major : Le 2e bataillon du 54e de ligne, le 2e bataillon du 93e de ligne.
Commandé par un major : Le 2e bataillon du 8e de ligne, le 2e bataillon du 88e de ligne.
Commandé par un major : Le 2e bataillon du 28e de ligne, le 6e bataillon du 70e de ligne, le 6e bataillon du 15e de ligne ...
Art 14. — Le major général enverra tous les majors nécessaires pour les 51e et 52e divisions.
Art. 15. - Les 51e et 52e divisions se réuniront à Würzbourg ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 6 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, décrète : "Napoléon, Empereur des Français. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:
TITRE PREMIER. — Corps d'observation de Bavière. Article premier. — Le corps d'observation de Bavière sera composé, comme nous l'avons ordonné par notre ordre du 4 dernier, de quatre divisions, savoir: la 51e, la 52e, la 53e et la 54e.
Art. 2. - Ces quatre divisions seront composées de la manière suivante :
52e division
Commande par un major : 24e de ligne, 2e bataillon, 39e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 17e léger, 2e bataillon ; 29e léger, 4e bataillon.
Commandé par un major : 54e de ligne, 2e bataillon ; 95e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 8e de ligne, 2e bataillon ; 88e de ligne, 2e bataillon.
28e de ligne, 4e bataillon.
Commandé par un major : 15e de ligne, 6e bataillon ; 70e de ligne, 6e bataillon. Total : 11 bataillons ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 20).

Le 25 septembre 1813, depuis Dresde, l'Empereur écrit à Berthier : "Mon cousin, faites connaître au général Dalton que vous avez mis sous mes yeux sa lettre du 23, et que j'approuve entièrement la conduite qu'il a tenue. Donnez-lui l'ordre de faire partir tous les vivres, l'argent et les munitions destinés à l'armée, sous une escorte de dix mille hommes, bien organisés et bien commandés. Il composera cette colonne de dix mille hommes ..." ; cette escorte doit comprendre une "Colonne de deux bataillons de marche commandée par le colonel du 29e léger, 1.400"; "Le général Dalton trouvera les 5.000 hommes nécessaires pour compléter son escorte dans les troupes qui, quand il recevra votre lettre, devront être arrivées de Mayence à Erfurt ; savoir la 52e et la 53e colonne. S'il ne pouvait réunir 10.000 hommes, le convoi pourrait partir sous l'escorte de 8.000 hommes, mais ce doit être le minimum. En cas qu'il n'ait pas 8.000 hommes, le convoi attendra. Ce convoi se dirigera, selon la prudence du commandant de la colonne, par Leipzig ou Altenbourg. La correspondance du général Dalton avec le duc de Padoue et le général Lefebvre-Desnoëttes décidera de la route à choisir. Le commandant aura soin de former des flanqueurs et une avant-garde pour bien éclairer et sonder le pays, il prendra un soin particulier des gardes d'honneur, afin de ne point compromettre ces jeunes gens qui ne sont point encore suffisamment exercés ..." (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 191).

Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs. Le 14e corps recevra en échange :
9 bataillons du 3e corps
1 bataillon du 5e corps
2 bataillons du 11e corps
Et 2 bataillons qui sont à Leipzig.
14
Les 9 bataillons qu'il recevra du 3e corps seront : le 3e bataillon du 25e léger ; le 6e bataillon du 32e de ligne ; le 2e bataillon du 58e ; le 3e bataillon du 88e ; le 1er et le 2e du 29e léger ; le 3e du 103e ; le 4e du 34e ; le 3e du 75e ...
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).

Leipzig ( à suivre)
Blessure mortelle du colonel Magaud

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
ART . 13.
La cinquante et unième division sera composée ainsi qu'il suit :
Un bataillon du 10e léger ...
Un id. du 29e id.
..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).

Le 22 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, je voudrais que vous fissiez un effort pour me présenter jeudi prochain 2 compagnies du 5e bataillon du 32e, complétées à 500 hommes, bien habillés, bien équipés et bien armé ; 500 hommes.
2 compagnies du 58e 500 ; 2 du 135e, 500 ; 2 du 155e, 500 ; 2 du 2e léger, 500 ; 2 du 4e, 500 ; 2 du 12e, 500 ; 2 du 29e, 500. Ce qui fera 4000 hommes.
Et que vous puissiez également me présenter le 6e bataillon du 15e léger.
S’il est impossible d’avoir 500 hommes bien habillés et bien équipés dans chacun de ces régiments, om faudrait du moins avoir une compagnie complétée à 250 hommes, et que celle-là pût partir aussitôt pour compléter les bataillons de guerre sur le Rhin
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37229).

Le 23 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que lundi prochain on me présente à la parade, dans la cour des Tuileries :
2 compagnies du 5e bataillon du 32e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 58e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 135e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 2e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 4e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 12e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 29e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 155e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
Après avoir passé en revue ces compagnies, je donnerai, s'il y a lieu, des ordres pour leur départ, pour renforcer l’armée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37241).

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 4e bataillon du 10e léger, le 3e du 21e idem, le 3e du 25e idem, le 1er du 29e idem, le 4e du 32e de ligne, le 3e du 39e, le 3e du 54e, le 3e du 63e, le 3e du 95e, le 3e du 96e et le 3e du 103e, ce qui fait onze bataillons, se rendront, aussitôt après leur arrivée, à Mayence, et rejoindront les bataillons de leurs régiments qui se trouvent au 4e Corps; ce qui augmentera ce corps de onze bataillons.
Les cadres des 2e et 3e bataillons du 29e léger, du 6e du 32e de ligne et du 4e du 103e, ce qui fait les cadres de quatre bataillons, se rendront aux dépôts de leurs régiments respectifs, afin d’y recevoir des conscrits ...
Le 4e corps sera composé des cinquante-huit bataillons qui y existent; des onze qu'il reçoit du 14e corps, et de douze qui peuvent être envoyés des dépôts pour le rejoindre ; total, quatre-vingt-un bataillons. (Je crois que le 133e doit recevoir un bataillon qu'il avait à Meissen, et qui a dû revenir avec le 14e corps.) Ces quatre-vingt-un bataillons seraient un nombre trop considérable pour un seul corps; il faudra, par la suite, en former deux ; mais on peut toujours laisser provisoirement les choses dans cet état, en attendant que j'aie l'état en cent colonnes.
Au reste, sur les cinquante-huit bataillons existant au corps, beaucoup ne pourront pas être complétés par leurs dépôts ; et sur les douze qui sont dans les dépôts, il y en a qui sont en Italie, tels que celui du 67e, et plusieurs qui ne pourront pas être complétés. Cela fera donc une diminution, et je ne pense pas qu'il y ait en tout plus de soixante et seize bataillons du 4e corps qui puissent être complétés cet hiver, au moyen de la conscription ...
RÉCAPITULATION.— ... 4e corps, soixante et seize ou quatre-vingt-un ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).

Le 30 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, le 4e régiment d'infanterie légère doit fournir 500 hommes à son bataillon qui est au 6e corps. Après cette première opération, son 2e bataillon, qui est ici, doit être complété à 800 hommes.
Le 4e bataillon du 29e léger arrive à Beauvais, ce qui avec le 6e bataillon du 15e léger doit donner 3 bataillons disponibles. Veillez à la formation successive de ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37337).

Le 3 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, faites-moi connaitre quand le 6e bataillon du 15e léger et le 2e bataillon du 4e pourront partir pour Bruxelles, ce qui leur manque pour les compléter.
Faites-moi connaitre également quand le bataillon du 29e pourra se mettre en marche. Je vous que vous me donniez une réponse à ce papier demain à mon lever"
(Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37368).

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'apprends que le 3e bataillon du 58e, que mon intention était de compléter à Verdun, est arrivé à Paris. C'est donc mal à propos qu’on l'a fait partir ce matin pour Strasbourg. Comme il ne sera ce soir qu'à Claye, il faut envoyer un exprès pour le faire revenir. Ce 3 bataillon du 58e, réuni au 2e bataillon du 4e léger, au 6e du 15e, au bataillon du 29e et à un bataillon du 113e, qu'il faut compléter à Orléans, formeront 3 bataillons d'infanterie légère et 2 de ligne, en tout cinq bataillons que je désirerais pouvoir faire partir aussitôt que cela sera possible. On empruntera, s'il est nécessaire, dans les autres régiments ce qui sera prêt pour compléter sur-le-champ le bataillon du 58e, de sorte que, mardi prochain, je puisse voir ces 5 bataillons et les faire partir dans la semaine. Ils formeront une brigade.
Il faudrait un général de brigade, un colonel ou un major pour la commander.
... Faites compléter 500 hommes dans deux cadres du 5e bataillon du 29e léger pour se rendre à Verdun. 2 compagnies de ce régiment viendront du Rhin à Verdun à leur rencontre, et l'échange se fera là.
Ainsi, la 1re division militaire aura fourni : 500 hommes du 32e; 500 hommes du 2e léger; 500 hommes du 135e; 500 hommes du 155e; 500 hommes du 29e; 500 hommes du 4e léger; 3 000 hommes.
Et elle aura en outre 5 bataillons prêts à partir. Je désire être instruit du moment où les 84 autres régiments feront partir leurs 500 hommes et le jour où ces hommes arriveront
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37382).

Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e seront complétés et mis en état de partir mardi.
On prendra, s'il est nécessaire tout ce qu'il y a de disponible dans le 12e pour compléter le 4e d'infanterie légère
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37384).

Le même 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, j'apprends que c'est le 3e bataillon du 58e qui est parti d’ici pour Strasbourg.
Envoyez-lui sur-le-champ un ordre par un exprès, et faites-le revenir.
Je n'avais pour but que de compléter à Verdun le 3e bataillon. Puisqu'il est à Paris, on le complètera à Paris de sorte que j'aurai à Paris : le 6 bataillon du 15e léger, le 2e du 4e régiment d'infanterie légère, un bataillon du 29e léger, un bataillon du 58e. Il faudrait y joindre un bataillon du 113e dont le cadre est arrivé à Orléans, ce qui me ferait une brigade de 5 bataillons complets
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37397).

Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin ... Je désirerais avoir prêt à partir mardi, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e léger, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e. On pourrait prendre ce qui est disponible dans le 12e léger. Il est bien entendu que les régiments qui doivent envoyer 500 hommes à la Grande Armée, les enverrons avant tout" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37398).

Le 5 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant en chef de la 1re Division Militaire : "... Le 29e régiment a 700 hommes : faites en sorte qu'il ait sa buffleterie demain. Il faudrait que ce régiment envoyât 500 hommes aux bataillons qu'il a sur le Rhin et que le cadre de 2 compagnies fût détaché d'un bataillon pour venir au-devant de ces 500 hommes. Il faudrait ensuite organiser le 3e bataillon du 29e à 840 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 374209).

Le 8 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, je vois par votre état que le 29e léger a déjà 1 200 hommes. Quand les cadres des bataillons de ce régiment arrivent-ils ? Il serait bien important qu'on pût en faire partir un bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37491).

Le 10 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Le 29e d'infanterie légère a de quoi former deux bataillons au dépôt. Il n'y a aucun cadre. Faites-moi connaître quand le cadre du 4e bataillon arrivera. S'il tardait à arriver, il faudrait former sur-le-champ un bataillon pour envoyer, sans délai, 800 hommes qui renforceront la garnison d'Anvers" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6294; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37517).

Le 14 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, formez le 6e bataillon du 29e d'infanterie légère, et faites-moi connaitre quand il pourra partir" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37556).

Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, à propos des troupes qui vont former la garnison de Mayence. "ORDRES.
Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :
... 51e division, général Semelle : 21e léger, deux bataillons ; 25e, deux ; 29e, deux ; 26e de ligne, deux ; 32e, deux ; 39e, deux ; 47e, deux ; 63e, deux ; 86e, deux ; 122e, trois ; total, vingt et un bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
Le 4e corps sera organisé de la manière suivante :
1re division : comme cela est porté dans votre travail
... 4e division, de : 2 bataillons du 25e léger ; 2 bataillons du 29e léger ; 2 bataillons du 32e ; 2 bataillons du 39e ; 2 bataillons du 47e ; 2 bataillons du 63e ; 4 bataillons du 86e ; 3 bataillons du 122e ; 19 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).

Encore le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le général Hulin, le 6e bataillon du 29e léger doit être organisé. Vous devez aussi avoir reçu ordre d'organiser le 6e bataillon du 12e léger, le 6e du 32e, et le 6e du 58e. Quand ces bataillons seront-ils prêts à partir ? Ayez soin de faire faire un dépouillement qui indique de quels départements sont les hommes qui composent ces bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37631).

Le 23 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le comte Hulin, le 5e bataillon du 29e léger a-t-il fait partir 500 hommes pour être incorporés dans son 4e bataillon au 4e corps ? S'il ne l'a pas fait, faites-moi connaître quand ces 500 hommes pourront partir" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37656).

Le 24 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le général Hulin, pourrais-je voir à la parade mardi prochain : le 6e bataillon du 32e ; le 6e bataillon du 58e ; le 3e bataillon du 113e ; le 6e bataillon du 12e léger ; le 6e bataillon du 29e léger (ce qui ferait cinq bataillons entiers) ;
1 compagnie du 5e bataillon du 4e léger ; 2 compagnies du 5e bataillon du 12e léger ; 2 compagnies du 5e bataillon du 135e ; 2 compagnies du 5e bataillon du 155e fortes des 4 à 5 cents hommes pour aller recruter leur bataillon à 1 'armée ?
... Le 29e léger a son 6e bataillon tout formé. De plus, son 5e bataillon pourrait faire partir deux compagnies pour recruter le bataillon qui est au 4e corps. Faites-moi un rapport là-dessus
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37664).

Napoléon écrit, de Paris, le 26 décembre 1813 : "Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu’il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d’infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade ...
".

Le même 26 décembre 1813, l'Empereur depuis Paris, rédige un projet : "NOTES.
Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu'il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d'infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade.
Le 8e bataillon du 32e de ligne ; le 6e du 58e ; les 1er, 3e et 4e du 113e ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon du 135e, deux compagnies du 155e ; total, six bataillons.
A nommer deux majors et un général de brigade ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21046).

Encore le 26 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Il faut organiser sans délai à Paris une division de réserve.
On la composera comme il suit :
1 6e bataillon du 12e léger
1 6e bataillon du 29e léger
1 bataillon formé de 2 compagnies du 2e, 4e et 15e léger
1 bataillon du 8e léger qu'on fera venir de Cherbourg
4 bataillons d'infanterie légère ...
Total 12 bataillons ou une division de 9 600 hommes
Il faut accélérer l'arrivée des bataillons qui doivent aller de Bretagne à la 10e et à la 11e division.
Faites-moi connaître combien cela formera de bataillons et combien ils pourront recevoir d'hommes.
Cette division de réserve se formera à Paris ou dans les environs ...
Il faut accélérer l'arrivée des conscrits de la levée des 120 000 et de celle des 300 000 qui sont dues à la Garde. Ces conscrits suffiront pour compléter tous les bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37677).

V/ LA CAMPAGNE DE FRANCE DE 1814 DU 29e LEGER

Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre qu'il soit formé un nouveau bataillon au 2e léger, au 4e léger et au 15e léger ; un 7e bataillon au 29e léger ; un 3e au 135e ; un au 155e, et qu'on complète les trois bataillons du 113e. Donnez ordre que tous ces bataillons soient formés dans la journée de demain. On pourra, en conséquence, réduire les 5es bataillons à deux compagnies.
La 1re division de la réserve de Paris sera composée de la manière suivante :
1re brigade : deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel ; un du 12e léger, un du 15e léger, commandés par un major ; un du 2e léger, un du 4e léger, commandés par un major ...
Total de la division, treize bataillons.
Jeudi, 6, je passerai la revue de cette division.
Elle sera commandée par un général de division et par deux généraux de brigade. Il y sera attaché deux batteries d'artillerie ...
Aussitôt que j'aurai passé cette division en revue, elle se réunira à Nogent ...
Vous remarquerez que ces bataillons ont tous leur régiment à la Grande Armée. Chaque bataillon rejoindra son régiment à la Grande Armée, quand la réserve sera dissoute et que l'ennemi aura été chassé du territoire. L'organisation de l'armée de réserve n'est donc qu'une manière de faire passer ces bataillons à leur destination, puisque presque tous passent aux environs de Paris et de Troyes pour se rendre à l'armée ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21057 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37719).

Le même 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant de la 1re Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... j’ai ordonné qu’il serait formé un autre bataillon au 29e léger.
Le 5e bataillon a 600 hommes, il en doit recevoir 1 200 ainsi il aura 1 800 hommes.
C’est donc 6 nouveaux bataillons qu’il faut que vous formiez pour que je les voie à la parade de jeudi.
La réserve de Paris sera composée de 2 divisions, savoir :
1re division
1re brigade
2 bataillons du 29e léger commandés par le colonel ; 1 bataillon du 12e, 1 bataillon du 15e commandés par un major ; 1 bataillon du 2e, 1 bataillon du 4e commandés par un major
6 ...
Je conçois qu’à la parade du jeudi plusieurs des bataillons nouveaux que nous formons seront incomplets mais ne seraient-ils que de 300 hommes, il est toujours bon que j’en voie les cadres
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37725).

Le 7 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "J'avais désiré que le général Gérard commandât la réserve de Paris. Je ne sais où est ce général. Il faut donc me trouver un autre général de division et deux généraux de brigade qui soient à Paris et que je ferai partir avec la division de réserve pour prendre position à Nogent.
Cette division doit être ainsi composée :
1re brigade : un bataillon du 2e et un du 4e léger, commandés par un major ; un bataillon du 12e et un du 15e léger, commandés par un major ; deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel du régiment ...
Total de la division, treize bataillons. Il faut diriger de suite un général de division, un adjudant commandant, deux généraux de brigade (le colonel du 113e commandera la 3e brigade), un commandant d'artillerie, un officier du génie, un commissaire des guerres.
Quand les deux batteries d'artillerie seront-elles prêtes ?
Il faut aussi attacher à la division une compagnie de sapeurs avec ses outils, une ambulance de quatre caissons.
Mon intention est de réunir cette division à Nogent et à Troyes, les deux premières brigades à Nogent et la troisième à Troyes.
Il faudrait faire partir le plus tôt possible les quatre bataillons qui sont le plus en état, quand même ils seraient de brigades différentes.
Il faut commencer demain à faire tirer à poudre et après-demain à la cible, et cela par toute la division. Ils partiront d'ici avec quatre paquets de cartouches. Il serait donc nécessaire que les ordres soient donnés à Nogent pour préparer le logement et les vivres de ces troupes.
J'aurai besoin avec cette division d'un général de cavalerie et d'un millier de chevaux.
Donnez l'ordre au général Nansouty, à qui je l'ai dit verbalement, de se rendre à Versailles demain, pour passer la revue de la cavalerie et organiser un millier de chevaux.
Le général Gérard commandera les deux divisions.
Il faut désigner le général qui partira avec l'avant-garde
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21068 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37755).

Le 8 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Donnez ordre au général de brigade Jarry de partir demain avec le 8e bataillon du 32e de ligne, le 6e du 58e, le 7e du 12e léger et le 6e du 29e léger, pour se rendre à Nogent-sur-Seine. Ils prendront, avant de partir, leurs quatre paquets de cartouches par hommes. Ils organiseront leurs ambulances régimentaires par bataillon. Le 32e et le 58e seront commandés par un major ; le 12e et le 29e légers seront commandés par le chef de bataillon Vesco, du 29e léger.
Donnez des ordres au général Bordesoulle, de former une brigade de 1.200 chevaux à Versailles. Il en donnera le commandement au général de brigade Delort qui commandait le 24e de dragons, et cette brigade partira après-demain pour Nogent.
Faites-moi connaître quand les trois bataillons du 113e seront rendus à Troyes et quand les bataillons du 135e, du 155e, du 2e léger, du 4e léger, du 15e léger et le 7e du 29e léger pourront partir de Paris.
Réitérez à tous ces bataillons l’ordre de former leurs ambulances régimentaires.
Le général Jarry, partant demain avec ses quatre bataillons pour Nogent, y sera arrivé le 13. Prévenez-le qu'une batterie à pied et une batterie à cheval, parties de La Fère, arriveront également le 14 ou le 15 à Nogent
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37761 - Nicolas- Martin Vesco qui fut fait, le 20 avril 1845, maréchal de camp).

Le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Paris : "La division du général Dufour, qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de treize bataillons.
Un bataillon du 32e de ligne, un du 58e commandés par un major; un du 12e léger, un du 29e léger, commandés par le colonel du 29e formant une brigade commandée par le général Jarry, sont partis le 9 pour Nogent-sur-Seine, où je suppose qu’ils arriveront le 12.
... Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger et le 7e du 15e léger, l’un à Beauvais et l’autre à Paris, seront prêts, ils se rendront à Nogent-sur-Seine.
Deux batteries de la ligne, une à cheval et une à pied, ce qui fait quatorze bouches à feu, sont parties de la Fère pour Nogent-sur-Seine.
Il est nécessaire que le général Dufour aille passer la revue de ses bataillons et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin de nommer à toutes les places vacantes.
Voyez les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour vous assurer qu’on a fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Voyez aussi le ministre de l’administration de la guerre pour qu’on fournisse à la division Dufour les quatre caissons nécessaires. Un officier du génie et un officier d’artillerie doivent être attachés à cette division et se rendre à Nogent-sur-Seine, où sera le quartier général de la division.
Ayez soin,
1° que cette division ait six caissons de cartouches; voyez le chef de bureau de l’artillerie pour savoir si elle les a ;
2° Que tous les hommes aient chacun les quatre paquets de cartouches ;
3° Enfin, qu’ils aient en outre des cartouches pour tirer à la cible. Mon intention est que, quelle que soit leur instruction, quand même ils en seraient encore à l’école de peloton, on les fasse tous les jours tirer à la cible.
Ayez soin que tous les majors et chefs de bataillon soient à leur poste. Assurez-vous que les majors sont bons. S’ils n’étaient pas bons, il faudrait les remplacer
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37780).

A son tour, Berthier écrit Berthier depuis Paris, le 10 janvier 1814, au Duc de Feltre : "L'Empereur vient de me donner connaissance des dispositions suivantes, au sujet des divisions de réserve que commande le général Gérard.
La division du général Dufour qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de 13 bataillons.
Le 8e bataillon du 32e de ligne et le 6e bataillon du 58e de ligne, commandés par un major, et le 7e bataillon du 12e léger et le 6e bataillon du 29e léger, commandés par le , forment une brigade, commandée par le général Jarry, et sont partis pour Nogent-sur-Seine, le 9, où l'Empereur suppose qu'ils arriveront le 13 ...
Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger et le 7e bataillon du 15e léger, l'un à Beauvais et l'autre à Paris, seront prêts, l'intention de l'Empereur est qu'ils soient envoyés à Nogent-sur-Seine.
L'Empereur désire que l'ordre soit donné au général Dufour d'aller passer la revue de ces bataillons, et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin qu'il soit nommé à toutes les places vacantes.
L'intention de Sa Majesté est aussi que le général Gérard voie les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour s'assurer qu'on ait fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Il doit voir également le ministre directeur de l'administration de la guerre, pour qu'on fournisse à la division Dufour les 4 caissons qu'elle doit avoir. Sa Majesté veut qu'on s'assure que tous les majors et chefs de bataillons soient à leur poste et s'ils sont bons, afin que, s'ils ne l'étaient point, on les fit remplacer
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1284; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2709).

Toujours le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Une brigade de la division de réserve composée : d’1 bataillon du 32e, 1 bataillon du 58e, 1 bataillon du 12e léger, 1 bataillon du 29e léger ; 4 bataillons
Est partie le 9 sous les ordres du général Jarry pour se rendre à Nogent-sur-Seine ; cette brigade arrivera le 12.
Vous avez fait partir aujourd’hui 10 : 1 bataillon du 2e léger, 1 bataillon du 4e léger : 2 bataillons
Donnez ordre que ces 2 bataillons s’arrêtent à Meaux où vous les ferez rejoindre par les bataillons des 135e et 155e aussitôt que ces 2 bataillons seront complets.
Il faut qu’un général de brigade se rende à Meaux pour prendre le commandement de cette 2e brigade.
Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger sera complet à Beauvais, vous le dirigerez sur Nogent-sur-Seine.
Aussitôt que le 7e bataillon du 15e léger sera complet, vous le dirigerez également sur Nogent-sur-Seine.
Au surplus vous prendrez mes ordres avant de faire partir ces bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37792).

Le 11 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'ennemi ayant passé la Sarre, il est à craindre que les nouveaux conscrits qui n'étaient pas encore arrivés à Metz, Verdun et dans les places des 3e et 4e divisions militaires, ne soient interceptés. Il faut donc me faire pour la 3e et la 4e divisions un travail semblable à celui qui a été fait pour la 5e division.
Ne serait-il pas convenable de former de nouveaux bataillons aux 2e, 4e, 12e, 15e, 29e, 5e léger ;
aux 32e, 58e, 135e, 155e, 149e, 121e, 122e, 138e, 142e, 26e, 82e, 132e, 141e, 66e, 15e, 70e, 86e, 47e, 140e de ligne, et aux régiments de marine qui sont à Brest et à Cherbourg ?
Cela ferait une trentaine de bataillons qui, se formant dans les provinces de l'ouest, pourraient venir renforcer l'armée de réserve, sans crainte d'être troublés en route par l'ennemi.
Faites-moi connaître la situation de ces régiments, les conscrits qu'ils doivent recevoir, et ceux qu'on pourrait leur donner sur 1815, pour compléter ces nouveaux bataillons.
Beaucoup de régiments se trouvent enfermés dans les places d'Alsace ou servent de garnison aujourd'hui aux places de la Moselle et de la Sarre.
Faites-moi connaître les régiments et cadres d'infanterie qu'on pourrait tirer de toutes les places menacées pour venir sur Paris recevoir des conscrits de 1815 et ce qu'il y aurait des conscrits des 300.000 hommes, afin qu'il ne reste dans ces places que des cadres proportionnés au nombre d'hommes qui s'y trouveront
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6378 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37805).

Au début janvier 1814, les bataillons du régiments sont dispersés. Les second (419 hommes et 17 officiers) et 4e (190 hommes et 17 officiers) bataillons se retrouvent bloqués dans Mayence au sein d'un 25e régiment provisoire (division Semele).Tandis qu'un 6e bataillon (736 hommes) et un 7e (600 hommes) sont dans la Réserve de Paris à la division Dufour, avec le nouveau colonel : Jean André Tiburce Sebastiani. Cette fraction va entrer en ligne dès le 1er Février.

En janvier, les armées alliées, qui avaient forcé les frontières, étaient réunies sur la Meuse et la Marne, et les troupes françaises autour de Chalons-Vitry où Napoléon installe son QG. Il décide de vaincre séparément les deux armées de Bohème ( Schwarzenberg) et de Silésie (Blücher), avec seulement 35.000 hommes.

Le 22 janvier 1814, l'Empereur dicte, à Paris, un Plan de campagne : "Voir Gourgaud qui connaît les mouvements d'artillerie pour étudier le mouvement du projet suivant.
Je suppose que l'ennemi ne le dérange pas et se contente de se rallier sur la Meuse.
Ceci posé, voici un projet ... quand est-ce que je pourrai prendre l'offensive avec les forces suivantes :
... 1 bataillon du 29e qui doit partir de Beauvais ...
"; ce à quoi les Bureaux de la guerre répondent : "Partira le 22, arrivera le 2 février ; de Beauvais à Bar, sans passer par Paris, dix jours ; si on passe par Paris, onze jours" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1302).

Le 24 janvier 1814, Berthier écrit, depuis PAris, à Belliard : "Le 7e bataillon du 29e léger doit arriver le 27 à Epernay ; d'après sa feuille de route, il devrait y faire séjour ; mais l'intention de l'Empereur est qu'il arrive le 28 à Châlons" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2744).

Le 28, il se porte sur Brienne et l'armée de Blücher. Celui-ci doit décrocher mais rejoint l'armée de Bohème.

Le 31 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "... Mandez au général Gérard, à Dienville, que le pont de Lesmont sera rétabli dans la journée de demain ; que le général Defrance a ordre de se porter à Piney avec 3 bataillons du 113e, les deux bataillons du 48e et du 58e, les deux pièces de 12 qu’il a laissées à Lesmont, 1 200 hommes des gardes d’honneur, auxquels il joindra les 250 qui sont sous les ordres du général Ricard, mon intention étant de réunir tous les gardes d’honneur et les 600 hommes sous les ordres du général Morin ; ce qui placera à Piney 5 000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, pour maintenir les communications avec Troyes, où le duc de Trévise est retourné ce soir ; qu’il est probable qu’aussitôt que je verrai les dispositions de l’ennemi dans la journée de demain je lui donnerai l’ordre d’aller prendre le commandement de toutes ces troupes, et d’y porter le reste de sa division, savoir : le 5e d’infanterie légère, le 15e léger, le 12e, le 32e, le 135e, le 155e et le 29e léger ; de sorte que, si je lui donne cet ordre, il pourra avoir demain 2 000 hommes de cavalerie sous les ordres du général Defrance, 4 pièces d’artillerie légère, 2 pièces de 12, celles qui sont à Lesmont ; ce qui lui formerait un corps de 12 000 hommes, cavalerie, infanterie et artillerie. Il aurait aussi sous ses ordres la division […] qui est à Troyes. Cela, joint aux 1500 hommes du duc de Trévise, ferait près de 30 000 hommes sur la rive gauche de l’Aube. Quant au reste de son artillerie, si elle ne peut pas passer par le chemin de Joinville à Piney, elle rétrogradera pour passer par Lesmont : je pense qu’il doit Garder le général de division Lefol puisque le général Bellair n’est pas arrivé ; d’ailleurs le moment actuel n’est pas le moment des étiquettes. Il est des maréchaux qui ne commandent que 6000 hommes ; un général de division peut ne commander que 2 bataillons, tout cela est égal ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37930).

Le même 31 janvier 1814, l'Empereur écrit ensuite, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez ordre que le 7e bataillon du 2e léger soit donné à la division Ricard qui a déjà le 3e. On égalisera les deux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le 4e léger, le 6e bataillon sera réuni à son 3e bataillon qui est à la division (division Ricard). On les égalisera.
La division du général Gérard se trouvera alors diminuée de 2 bataillons et ne sera plus composée que de : 2 bataillons du 29e léger, 1 du 15e léger, 1 du 12e léger, 1 du 32e de ligne, 1 du 58e, 1 du 135e, 1 du 155e, 3 du 113e et 1 du 5e léger ; 12
Vous donnerez l’ordre au général Dufour de prendre le commandement d’une des 2 divisions du corps du duc de Bellune. Le général Gérard prendra le commandement de sa division ...
Le 29e léger a son 7e bataillon à Châlons. Donnez ordre qu’il se dirige sur Arcis-sur-Aube où je lui donnerai des ordres pour qu’il rejoigne la division Gérard ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37945).

Le 31 Janvier, Marmont a de la difficulté pour rallier les forces de l'Empereur. Napoléon se replie sur la Rothière et doit accepter le combat. La bataille est sanglante et Napoléon doit se replier. Le capitaine de Courtivron est blessé lors des combats. Les Alliés perdent provisoirement la trace de l'Empereur.

Le 3 Février, l'Empereur arrive à Troyes. Le corps de Marmont est alors à Arcis sur Aube. Il évacue la ville et se porte à Nogent. Grace à des renforts, un nouveau corps d'armée est donné à Oudinot. Les Alliés décident de marcher sur Paris mais séparent leurs armées de Bohème et de Silésie. Napoléon scinde alors ses forces en 4 groupes dont celui sous Victor (et le 29e Léger), chargé de contenir l'armée de Schwarzenberg. Tandis que l'Empereur profite de leur faute et va s'attaquer à l'Armée de Silésie de Blücher à Champaubert le 10 Février et Montmirail le lendemain.

Pendant ce temps, les 10 et 12 février ont eu lieu des combats à Nogent où sont blessés les capitaines Cochard et Perret et le chef de bataillon Vesco. Victor a pu conserver sa position face à l'Armée de Bohème. Les forces françaises doivent se concentrer autour de Montereau si nécessaire. Victor doit finalement faire sauter le pont de Nogent et se replie. Marmont, attaqué par Blücher qui s'est regroupé, doit lui aussi se retirer. Napoléon arrive avec des renforts de la Garde.

Le combat reprend avec les Prussiens à Vauchamps le 14. Dispersés par la cavalerie française, ils doivent à leur tour reculer avec pertes. Le colonel du 29e Léger a été atteint durant la bataille.

Alors que l'Armée de Bohème avance vers Paris, Napoléon décide d'attaquer de flanc sa colonne de droite en laissant un rideau défensif devant Blücher.

Le 18 février, le 6e bataillon du 29e Léger se bat à Montereau sous les yeux de l'Empereur. L'ennemi est mis en déroute.

Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons.
Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ; les 500 hommes qui sont au 5e bataillon du 29e ; les 340 hommes qui sont au 5e bataillon du 3e léger ; les 300 hommes qui sont au 15e 1éger ; les 700 qui sont au 12e ; les 900 qui sont au 9e ; les 600 qui sont au 2e. Voilà donc de quoi avoir sur-le-champ 4 bataillons, chacun de 4 ou 500 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).

Le 18 mars 1814, l'Empereur écrit, depuis Épernay, au Général Clarke, Minisrte de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Faites passer la revue de tous les dépôts pour savoir pourquoi il y a si peu d'hommes disponibles. Comment se fait-il que le 27e qui a 700 hommes, le 32e qui en a 700, le 58e qui en a 640, le 153e qui en a 1,300, le 29e léger qui en a 1,300, etc. aient si peu d'hommes disponibles ?
Tout cela ne se conçoit pas et a besoin d'être remué. Il y a à Paris près de 20,000 hommes dans les dépôts. Si le général Fririon en passait une inspection rigoureuse, et si tout cela était remue, vous formeriez promptement une belle division ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21516 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38590).

(à suivre)

Le 2 avril 1815, le Lieutenant-général Comte d’Erlon, commandant la 16e Division militaire, écrit, depuis Lille, au Ministre de la guerre : "J'ai l'honneur de joindre ici, la déclaration de trois militaires qui faisaient partie d'un convoi de prisonniers de guerre revenant de Russie. Ce convoi composant de 120 sous-officiers et soldats et de 12 officiers, a été, près de Tirelement, et ces militaires déposent que, d'après les ordres du prince d'Orange, il devait être conduit à Bréda, qu'à cette nouvelle le convoi s’est divisé, et que ceux qui le composaient se sont jetés dans les bois pour chercher à gagner la France. Ces trois militaires et quatre autres du même convoi y sont parvenus ; sans doute il en arrivera encore d'autres, et si S. Exe. l'approuve, j'en écrirai au prince d'Orange pour réclamer contre un tel acte de violence contre des militaires français, et pour lui demander que tous ceux qui composaient ce convoi soient de suite remis à ma disposition".
"Déclaration faite par sept prisonniers de guerre français faisant partie d'un convoi venant de Russie.
Trois militaires nommés Flomphe, fourrier au 26e léger ; Maubez, carabinier au même corps ; et Meslille, sergent de carabiniers au 29e léger, et quatre autres militaires venant des prisons de Russie, faisant partie d'un transport sous le n° 30, commandé par le capitaine Thuiller du 44e régiment, ont déclaré que dans les environs d'Harlem, ils avaient entendu dire que, sans doute, ils ne seraient point arrivés en France sans être arrêtés et qu'effectivement arrivés à Tirlemont au nombre de 120 militaires et 13 officiers, ils avaient été arrêtés et on voulait les faire conduire à Bréda par les ordres du prince d'Orange ; qu'ils se sont tous divisés alors dans l'intention de se sauver ; qu'il se sont réfugiés dans les bois, où ils ont reçu secours des habitants des campagnes, qui leur ont montré les routes de traverse et donné du pain; qu'enfin ils étaient parvenus à atteindre le territoire français, le 30 mars, à Conoeé, et ils ont signé leur déclaration.
A Lille, le 1er avril 1815.
Signé, Meslille, sergent des carabiniers ; Flomphe, fourrier au 26e léger ; Monard, carabinier au 22e léger ; Maubez, idem au 26e léger ; Lespagnol
" (EXTRAIT DU MONITEUR. Du vendredi 14 avril 1815, Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 425).

/ UNIFORMES

LA TENUE TRANSITIONNELLE DE L'INFANTERIE LEGERE AU DEBUT DU CONSULAT

En 1800, l'infanterie légère est en peine transition uniformologique, et seuls les résultats des revues d'inspection permettent d'attribuer telle pièce d'uniforme à telle demi-brigade. Il faut dire aussi qu'il n'y a pas eu de période de paix pour rationaliser tenues et équipements.
Le chapeau noir est encore porté, tandis que certaines demi-brigades ont adopté le petit shako depuis 1798, avec une jugulaire de cuir que l'on rentre souvent sous la coiffe. Sur celui-ci, la cocarde est portée sur le côté, tandis que le plumet se porte soit au dessus de la cocarde, soit sur le milieu. Il n'y a encore aucune plaque en général (il en existe une à la 9ème Légère). Les chasseurs ont plumet et cordons détressés verts et les carabiniers écarlates. On note encore quelques shako mirliton avec flamme écarlate, et des bonnets d'oursin pour des compagnies de carabiniers. Les plumets sont de toutes formes.
L'habit, entièrement bleu passepoilé de blanc, à revers en pointe, s'est désormais fixé. Les basques sont longues pour les officiers mais aussi les sous-officiers dans certaines unités. Pour la troupe, les basques sont raccourcies. Les retroussis sont bleu passepoilés de blanc, ornés de cor de chasse blancs ou de grenades écalates pour les carabiniers. Les gilet sont bleu, blanc, ou écarlates, en général à doubles rang de boutons.
Les boutons sont soit en étain et les marques de grade en argent, soit en laiton et les marques de grade en or selon les demi-brigades.
Les culottes bleues entrent dans des demi-guêtres noires ou blanches plus ou moins hautes. En campagne, des pantalons de route sont souvent utilisés.
La buffleterie ets blanche ou noire selon l'unité. Le sabre briquet est porté par tous dans les unités d'infanterie légère à cette époque, sauf quand l'équipement ne suit pas.

Figure 1 : Uniforme de chasseur d'une demi-brigade légère à l'Armée gallo-batave vu par Langendijk en 1800. Chapeau noir, ganses noires, cocarde tricolore, plumet carotte à base verte et pompon rouge. Habit bleu national à collet et parement au carré écarlates passepoilés de blanc, revers en pointe et retroussis bleus passepoilés de blanc. Retroussis ornés de cor de chasse blancs. Epaulettes vertes à tournantes blanches. On remarque les boutons laiton et non étain comme dans un certain nombre de demi-brigades au début du Consulat. Pas de sabre briquet. Giberne suspendue à une banderole noire. Culotte bleue, bas blancs, demi-guêtre courtes noires, souliers noirs. Fusil à garnitures acier.

Figure 2 : Sous-officiers et officiers d'une demi-brigade légère de l'Armée gallo-batave vus à Nuremberg au début 1800. Si nous ne savons pas exactement à quelle demi-brigade ces hommes appartiennent, nous remercions le dessinateur allemand qui les a croqués avec des détails uniformologiques intéressants. La tenue est celle classique de l'infanterie légère, de fond bleu passepoilé de blanc, revers en pointe et collet et pattes de parements écarlates. Nos sous-officiers en tenue de sortie, portent le schako noir sans jugulaires, adopté par certains régiments d'infanterie légère sous le Directoire avec cocarde sur le côté gauche. Les chasseurs l'ornent d'un plumet et de cordons verts, les carabiniers en écarlate. De même, on note des épaulettes vertes avec des liserés dorés pour les sous-officiers (épaulettes écarlates pour les carabiniers). Car les boutons sont encore cuivre et donc les galons et marques de grade en doré. Le gilet est écarlate en tenue de sortie. La culotte bleue est portée avec des bas blancs et souliers noirs. Les basques sont très longues, à la mode du temps, pour les officiers comme les sous-officiers, mais courtes pour la troupe. La buffleterie est noire. Les cheveux sont portés longs poudrés et en queue sur la nuque. Les officiers portent le chapeau noir avec ganse dorée, épaulettes dorées selon le grade, plumet de leur compagnie, gilet de basin à double rang de boutons. Sabre de type cavalerie légère, ce qui est une fantaisie. Bottes noires et ceinturon et bélières de cuir vert.

Figure : Officier d'infanterie légère, 1812-1814, en surtout, par Boisselier. Comme on le voit, la plaque de shako losangique a été portée en concurrence avec la plaque à l'Aigle et à soubassement du modèle 1812.

/ Drapeaux

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

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