Le 32ème Régiment d'Infanterie Légère

1805-1814

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

 

Cachet à sec du 32e Léger
Cachet à sec du 32e Léger

Le 6 juin 1805, à la suite d'un long processus d'assujettissement à la France, l'antique république de Gênes ou ligurienne est incorporée dans l'Empire Français, transformée en trois nouveaux département. De nouvelles institutions sont mises en place dont la conscription.

L'Archi-trésorier Lebrun est chargé d'assurer une transition paisible et progressive. Les troupes ligures prennent la cocarde tricolore (Note 1). Les deux bataillons d'infanterie de Ligne et légère ligures doivent être versés dans l'infanterie légère française.

I/ LES DEBUTS DU REGIMENT, 1805-1807 : ITALIE ET ROYAUME DE NAPLES

Napoléon, de retour de son couronnement comme roi d'Italie, les passe en revue lors de son passage à Gênes. Leur nouvelle organisation suscite des interrogations. L'administration de la Guerre pose donc directement des questions à l'Empereur, le 1er août 1805 :

"L'article 10 du décret impérial du 15 messidor dernier porte qu'il sera formé un régiment de troupes liguriennes, composé de deux bataillons; que le 1er bataillon sera composé de neuf compagnies qui sont actuellement dans le royaume de Naples, et que le second sera formé des troupes liguriennes qui sont à Gênes et qui se rendront à Grenoble, où le régiment sera organisé.
Sa Majesté est donc priée de décider :
1° Si le régiment sera d'infanterie de ligne ou légère, le bataillon qui est dans les états de Naples appartenant à cette dernière arme et étant fort de 32 officiers et 632 sous-officiers et soldats.
2° Si le régiment prendra rang à la suite de l'arme à laquelle il sera attaché et portera le dernier numéro de cette arme.
3° S'il en portera l'uniforme.
4° Si le bataillon organisé à Grenoble doit être considéré comme bataillon de garnison et celui organisé dans le royaume de Naples comme bataillon de guerre
".

Réponse de Napoléon : "Ce sera un régiment d'infanterie légère. Je ne vois aucune nécessité de faire une différence entre le bataillon de guerre et le bataillon de paix : les deux bataillons sont égaux".

C'est ainsi que débute l'histoire de ce nouveau régiment français qui porte bientôt le numéro 32. Il va recruter dans les départements franco-italiens du Nord de la péninsule.

Le 1er bataillon est déja au côté des troupes françaises dans le royaume de Naples avec Gouvion Saint Cyr et le second part pour Grenoble. Mais, jusqu'au milieu de 1806, il n'y aura pas de colonel chef de corps.

D'après la situation des "Troupes dans les Etats de Naples " (à l'époque du 1er thermidor au XIII, 20 juillet 1805), il y a, dans la Division de Cavalerie, à Tarente, le 32e Léger, fort de 655 hommes à l'effectif, et 604 hommes présents (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 117 et suivantes).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 32 Léger a son 1er Bataillon dans les Etats de Naples, Division de Cavalerie, pour 604 hommes sont présents, 51 aux hôpitaux, total 655 hommes; le 2e Bataillon est à Grenoble (vient de Gênes), 7e Division militaire, pour 308 hommes présents; pour rappel, ces deux Bataillons ont été constitués des deux Bataillons des Troupes liguriennes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Au début des hostilités, le Corps du Général Gouvion-Saint-Cyr, dans le Royaume de Naples, est formé de deux Divisions et d'une de réserve. La 1ère Division, Général de Division Reynier, Généraux de Brigade, Digonet, Herbin, Grigni, compte 7500 hommes et 1200 chevaux, des 23e d'infanterie légère, 10e, 56e, 62e de ligne, 4e Bataillon suisse, 4e et 6e de Chasseurs à cheval. La 2e Division, Général de division Lecchi, Généraux de brigade Ottavi et Severoli, 5000 hommes et 750 chevaux des 2e, 4e et 5e Régiments italiens, 32e Léger (un Bataillon), 1er Régiment des Chasseurs royaux italiens. La Réserve, Généraux de Brigade Peyri et Brou, 5000 hommes et 430 chevaux, des 1er d'infanterie·polonaise, Légion corse, 28e de Dragons, total de 17 à 18000 combattants et 2500 cheveaux, avec un matériel de 37 bouches à feu et 25 voitures (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 277).

Le 9 octobre 1805, sur ordre de Napoléon, persuadé que le royaume de Naples restera neutre, les troupes de Gouvion Saint Cyr remontent vers le Nord prêter main forte, contre les Autrichiens, à l'Armée d'Italie de Masséna. Arrivées autour de Padoue à la mi-novembre, Masséna les dispose pour le blocus de Venise où se trouve une importante garnison autrichienne. Une partie des forces de Gouvion Saint Cyr doit s'opposer à celle du prince de Rohan à Castel franco, le 24 novembre, mais notre bataillon du 32e Léger reste parmi les troupes de siège.

Le 11 décembre 1805, on le retrouve au corps d'Armée de Gouvion Saint Cyr, division Lecchi à Lignaro avec des effectifs de 544 hommes.

Infanterie légère vers 1806-1807

Dès que le corps d'armée de Gouvion Saint-Cyr s'était éloigné, Russes et Anglais étaient arrivés et le roi de Naples avait rompu sa neutralité. Mais la victoire d'Austerlitz avait changé la donne, et le souverain pusillanime avait vu ses chers alliés rembarquer, le laissant seul face aux Français.

Napoléon décide une fois pour toutes de se débarrasser de ce souverain Bourbon encombrant et de le remplacer par son frère Joseph. Le 23 janvier 1806, tandis que son armée se retirait dans le sud de la péninsule, laissant des garnisons à Gaète, Civitella del Tronto et Pescara, le roi de Naples embarquait courageusement pour la Sicile sous la protection des Anglais.

Nommé au commandement en chef d'une nouvelle armée de Naples franco-italo-polonaise, Masséna préparait ses hommes aux frontières du Royaume et y pénétrait, sur trois colonnes, le 8 février. Le 14 février, les Français entraient dans Naples. Laissant des troupes au siège de Gaète et de Civitella del Tronto. Le 1er bataillon du 32e Léger de 518 hommes se trouvait alors dans les forces du général Reynier.

Hyacinthe Ruffini était officiellement nommé colonel du 32e léger, le 9 mars.

Etats de service de Hyacinthe Ruffini (d'après dictionnaire des colonels Quintin)

Lieutenant du régiment de Sarzana 1790, capitaine en 1794. Chef de bataillon du 1er bataillon ligurien 1797. Sert en Italie sous le général Miollis en 1799, puis au siège de Gênes sous Masséna en 1800.
Chef de bataillon au régiment ligurien devenu 32e Léger le 4 juillet 1805. Colonel du 32e Léger le 9 mars 1806. Sert à l'Armée de Naples en 1806-1807. En Catalogne de 1808 à 1811 : siège de Rosas 1808, de Gérone, blessé à la tête septembre 1809, de Figuieres 1811. Décède à Perpignan le 3 juillet 1811.

Le 30 avril 1806, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général commandant la 7e division militaire de tenir prêt à partir le 1er bataillon du 7e régiment de ligne qui sera complété à 900 hommes, et huit compagnies du 32e d'infanterie légère qui seront complétées à 800 hommes. Ces corps seront réunis à Grenoble, afin de pouvoir partir au premier ordre qu'ils en recevraient ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 415; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12019).

Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Division DES DÉPÔTS DE L’ARMÉE DE NAPLES, comptant à l'armée d'Italie :
2e Division, Général de Brigade Valory (Bologne) ; 3e ou 4e Bataillon des 22e Léger, 20e, 29e, 52e, 62e, 101e, 102e de Ligne, 7,300 présents ; 4e Bataillon du 1er Régiment suisse, 150 hommes (Mantoue) ; 1er Bataillon du 32e Léger, 40 hommes (Mantoue) - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.

Réorganisée en trois corps : le premier gardant Naples et assurant le siège de Gaete, le second aux ordres du général Reynier devant conquérir les Calabres, et le 3e avec Saint-Cyr et Duhesme devant contrôler les Pouilles et les Abruzzes, l'armée française continuait ses opérations. Le bataillon était affecté au siège de Gaête en juin sous les ordres du général Gardanne, tandis que les Français s'enfonçaient au sud du royaume.

Joseph entamait une tournée dans son nouveau royaume puis revenait à Naples, le 11 mai, pour les fêtes de son couronnement. Hélas pour lui, les Anglais continuaient de ravitailler Gaète et s'emparaient même, sous son nez, de l'ile de Capri, dans la baie de Naples. Un corps expéditionnaire se préparait en Sicile pour débarquer dans le golfe de Sainte-Euphémie. Les positions du régiment en cette période sont les suivantes :

Mai 1806 côte SHDT : us180605.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte - des Apennins de l'an XIV.
1er bataillon
commandant : ? à Salerne - armée de Naples.
2e bataillon
commandant : chef de bataillon Léopold Vacca à Grenoble.

La "Situation de la division sous les ordres du général de division César Berthier, au 28 août 1807" indique : "... 32e léger, 1er bataillon, Rufini commandant, 419 hommes, 7 chevaux. Parti le 10 mai ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 464).

Le 31 mai 1806, depuis Saint-Cloud, Napoléon écrit au Roi de Naples : "Je reçois votre lettre du 21. De tous les maréchaux que vous avez, celui qui vous est le plus nécessaire, c'est le maréchal Jourdan; car vous avez besoin surtout d'un gouverneur de Naples, qui puisse, en votre absence, surveiller la ville avec sagesse et activité. Il n'a pas besoin d'un très-grand état-major. Je vous ai déjà dit que vous pouviez renvoyer tous les généraux dont vous ne vous souciez pas.
Ce qui vous ruine surtout, c'est la cavalerie, et la moitié ne doit vous être utile à rien. Je ne vois point de difficulté à ce que vous renvoyiez sur Ancône et Cività-Vecchia ce dont vous n'avez pas besoin ...
Renvoyez les cadres des 3e et 4e bataillons; ce sera encore une économie; renvoyez tous les majors; renvoyez le bataillon du 32e d'infanterie légère, et dirigez-le sur Grenoble; il est de peu de secours et doit vous coûter cher, et j'ai besoin de reformer ce régiment
...
En renvoyant ... le bataillon du 32e léger, cela ne vous fera qu'une faible diminution dans vos forces et soulagera de beaucoup vos finances ...
J'ai besoin de maintenir toujours en Italie une certaine force ; et quand une aussi grande quantité de troupes se trouve accumulée sur Naples, je suis obligé d'en former de nouvelles, ce qui augmente mes dépenses considérablement.
Vous avez quatre régiments d'infanterie légère français, dix régiments de ligne français, six de dragons, cinq de chasseurs français, quatre de ligne italiens, trois de cavalerie italiens, un de Polonais à pied, un de Polonais à cheval, un de chasseurs hanovriens à cheval, un de Suisses et un bataillon du 32e léger ; de manière que vous avez plus de 7,000 chevaux. Vous pouvez très-bien renvoyer les 1,400 des trois régiments italiens et les 1,600 des quatre régiments de dragons français ; il vous restera encore près de 4,000 chevaux, et cela fera un grand soulagement pour vos finances. En renvoyant 3,000 fantassins italiens, 531 Français du 32e d'infanterie légère, vous ferez encore, sans vous être considérablement diminué, une grande économie pour votre trésor ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 261; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12205).

Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division des Dépôts, Généraux Pouchin (Forli), Valory (Bologne), Laplanche-Mortièrcs (Modène), 7500 fantassins des 1er, 14e, 22e et 23e Légers, 1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 42e, 52e, 62e, 101e·et 102e de Ligne, du 4e Régiment suisse et du 32e Léger (1er Bataillon) (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).

Le 17 juin 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, je reçois la lettre de Votre Majesté du 7. Elle porte l'armée à quarante-quatre mille hommes présents. Votre Majesté verra, par le résumé ci-joint, que le total des présents est de trente-huit mille deux cent trente-six. L'erreur vient de ce que la garnison d'Ancône et les régiments qui, d'après les ordres précédents de Votre Majesté, ont dû quitter l'armée, se trouvent compris dans le premier état ..."; voici ce résumé : "... Dans le 1er corps : dix mille vingt-deux hommes et deux mille deux cent trente-huit chevaux répartis dans les 101e, 20e, 62e, 10e de ligne, 14e et 4e de chasseurs, 23e, 29e, 30e de dragons, 1er bataillon du 32e léger, 19e compagnie du 2e d'artillerie à pied, 1re et 3e du 7e bataillon du train, pionniers noirs ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 302).

L"État des troupes qui ont été employées au siège de Gaète, indiquant le nom, la force et remplacement des corps, ainsi que la date de leur arrivée et de leur départ" indique : "32e régiment d'infanterie légère. 1er bataillon, arrivé le 1er juillet, M. Ruffini, colonel, 25 officiers, et 481" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 449).

En juillet 1806 côte SHDT : us180607.
1e bataillon
commandant : ? à devant Gaëte - armée de Naples.
2e bataillon
commandant : chef de bataillon Léopold Vacca à Grenoble.

L'insurrection générale éclate dans les Calabres après la bataille de Maida le 4 juillet, et il faut la fin du siège de Gaête le 18 juillet pour que Masséna puisse aller avec des renforts rétablir la situation militaire.

Le 28 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je n'ai point de nouvelles de vous depuis longtemps, je n'ai de nouvelles de Dalmatie que par Le Marois.
Donnez l'ordre au général Charpentier de se rendre auprès des divisions de réserve des dépôts de l'armée de Naples, et d'organiser deux compagnies du 1er régiment d'infanterie légère, fortes de 100 hommes chacune, deux compagnies d'égale force du 14e, deux compagnies du 23e ; de former de ces six compagnies un bataillon, dont il donnera le commandement à un des chefs de bataillon du 1er régiment d'infanterie légère ; il prendra l'adjudant-major dans un régiment différent.
Il formera un second bataillon de trois compagnies du 6e ; un troisième bataillon de six compagnies du 10e et un quatrième bataillon de six compagnies du 42e. Il donnera le commandement de ces quatre bataillons à un major, en choisissant un homme habile et ferme, et les réunira à Rimini. Recommandez-lui de ne prendre que des hommes bien portants, bien armés et bien habillés.
Il formera un bataillon de six compagnies, de 100 hommes chacune du 22e d'infanterie légère ; un autre bataillon d'égale force, de six compagnies du 20e de ligne ; un troisième bataillon de quatre compagnies du 29e et de deux compagnies du 52e ; et un quatrième bataillon de trois compagnies du 62e et de trois compagnies du 102e. Ces quatre bataillons seront également mis sous les ordres d'un major intelligent et capable, et seront réunis sans délai à Imola.
Tout ce qu'il y a dans le royaume d'Italie du 32e d'infanterie légère de la légion corse se rendra sur-le-champ à Rimini, pour se joindre à l'un des deux corps de réserve. Ces deux corps sont destinés à se rendre dans le royaume de Naples et à servir de réserve ; si cela est nécessaire, le général Laplanche-Morthières se rendra à Rimini pour en prendre le commandement. Vous aurez soin que les huit pièces d'artillerie que je vous ai ordonné par ma lettre d'hier de tenir prêtes se rendent à Rimini avec un bon officier pour les commander. Vous comprendrez facilement que mon intention et de réunir d'abord ce corps de 4 800 hommes à Ancône, où il sera sous les ordres du général Le Marois, qui y joindra ses deux régiments de cavalerie et les deux bataillons suisses qu'il a ; ce qui formera un corps de plus de 6 000 hommes, avec huit pièces d'artillerie attelées.
Le général Le Marois aura sous ses ordres les généraux Laplanche-Morthières et Tisson, et par là, il aura les moyens de contenir l'état romain et même de se porter sur le royaume de Naples pour renforcer l'armée française. Au reste, mon intention n'est, pour le moment que de réunir ces huit bataillons à Rimini et à Imola. Je désire que vous ne fassiez aucune disposition que par mon ordre que je donnerai selon les événements. Ordonnez au général Charpentier de m'envoyer l'état de situation de ces bataillons, afin que je vous fasse connaître la réponse quand ils devront partir
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 91 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12586).

Le 20 août 1806, depuis Rambouillet, l'Empereur écrit à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère ... Vous trouverez ci-joint la distribution que je voudrais faire de votre armée, afin que vous menaciez la Sicile et que vous soyez en mesure contre tout ... L'armée une fois placée ainsi, pas un homme ne débarquera en Calabre, et on pourra punir sévèrement les brigands ; cela est plus nécessaire que tout le reste ... Aujourd'hui la question est tout entière dans la Calabre. Il faut que tout le monde soit dans la conscience qu'on y est assis de manière à ne pouvoir être ébranlé. Cela encouragera l'armée et commencera à influer sur la Sicile, et même sur les négociations ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 136 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10673 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752). Cette lettre est suivie d'un "Projet de placement de l'Armée de Naples ...
Réserve de dragons. Mermet, général de division, commandant.
Les 7e, 23e, 24e, 28e, 29e et 30e régiments de dragons formeraient trois brigades, chacune commandée par un général de division, qui seraient placées selon le détail des localités, depuis Auletta jusqu'aux confins de la Calabre. Chacune de ces brigades aurait deux pièces de canon et un détachement d'infanterie légère ; et, à cet effet, le bataillon du 32e d'infanterie légère serait mis à la disposition du général commandant la réserve de dragons ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752).

Napoléon écrit depuis Saint-Cloud à Dejean, le 19 septembre 1806 : "Monsieur Dejean,
... vous donnerez ordre au 3e bataillon du 32e d'infanterie légère qui est à Grenoble de se rendre à Toulon. Vous recommanderez au général commandant la 8e Division Militaire de se servir ... du régiment d'Isembourg pour la garde de la ville, de l'arsenal, des iles d Hyères et de toute la côte, et du 32e d'infanterie légère qui est composé de Génois et d'Italiens pour occuper les postes importants, indépendants de l'influence et de la garde du régiment d'Isembourg qui est composé d'Allemands ...
" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12982).

Le 30 septembre 1806, depuis Mayence, l'Empereur adresse à l'Archichancelier Cambacérès, une "NOTE SUR LA DEFENSE GENERALE DE L'EMPIRE" : "Une entreprise contre Toulon de la part des ennemis serait également folle. Indépendamment du régiment de la marine, des canonniers gardes-côtes, des ouvriers, des marins, de la gendarmerie, des douanes, il y a le régiment d'Isembourg, fort de 3,000 hommes, et un bataillon du 32e régiment d'infanterie légère ; tout cela dans Toulon mettrait cette place à l'abri de toute entreprise. Il faudrait 40,000 hommes aux ennemis pour l'attaquer, et il n'est pas probable qu'ils les y voulussent employer avec aussi peu de chance de réussir ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10915).

Le bataillon va rester au nord du royaume jusqu'au début de 1807 où Napoléon le rappelle en France. On le voit ainsi stationner à :

Octobre 1806 côte SHDT : us180610.
Chef de corps : RUFFINI colonel - infanterie.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte - des Apennins - de Parme et Plaisance de 1806.
1e bataillon à Salerne.
2e bataillon commandant : chef de bataillon Léopold Vacca à Toulon.

Le 15 décembre 1806, Napoléon écrit depuis Posen au Général Lacuée : "… Je vous recommande, dans la répartition de la conscription, les régiments suivants, qui ont souffert à la bataille d'Iena : ... les 9e, 17e, 27e, 32e légers …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13870).

Janvier 1807 côte SHDT : us180701.
Chef de corps : RUFFINI colonel - infanterie.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte - des Apennins - de Parme et Plaisance de 1806.
1er bataillon à la côte d'Amalfi.
2e bataillon commandant : chef de bataillon Léopold Vacca à Toulon.

Le 14 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère, renvoyez à Toulon le bataillon que vous avez du 32e régiment d'infanterie légère. Cela ne vous diminuera que de 400 hommes, et me mettra à même de réformer ce régiment" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 315; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14625).

Le 9 avril 1807, Joseph écrit, depuis Venosa, à Napoléon : "… Je vais faire partir pour l'Italie un régiment de cavalerie française et un régiment de cavalerie napolitaine, le 32e léger, et un régiment d'infanterie napolitaine. Il ne me restera alors qu'un régiment de cavalerie et un d'infanterie ; je n'ai pas d'autres troupes. Ainsi, Votre Majesté voit qu'elle est trompée par les gens qui lui écrivent que le général Dumas me fait faire beaucoup de levées de régiments" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 333).

Le 21 avril 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Dans les premiers jours de mai partiront pour la haute Italie le 32e léger, le 29e de dragons, le 2e de chasseurs napolitains, fort de 600 hommes ; le 1er de ligne napolitain, fort de 1,800 hommes bien habillés et bien équipés" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 342).

Le 27 avril 1807, Joseph écrit, depuis Caserte, à Napoléon : "… Tous les officiers, sous-officiers et quelques centaines de soldats de la légion polonaise sont partis ; le 32e ligurien suit ; le 29e de dragons français, le 2e de chasseurs napolitains, le 1er de ligne napolitain, suivent ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 349).

L'Empereur écrit à son frère Joseph :
"Finkenstein, 2 mai 1807
Au roi de Naples
... Vous m'annoncez, dans votre lettre du 9 avril, un rapport de Sicile, qu'on a oublié d'y joindre.
Puis-je appeler à la Grande Armée le 1er régiment napolitain ? C'est le seul moyen de former l'armée napolitaine. Je vois avec plaisir que vous avez envoyé en Italie le 32e léger. Je le ferai passer à Toulon afin de reformer ce régiment
" ( Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 353 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12513 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15500).

Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Je reçois et lis avec un grand intérêt votre état A présentant la situation, après la réception des conscrits de 1808, 1° des dépôts de l'infanterie de l'armée de Naples et de la Grande Armée, 2° des régiments du Frioul, de la Dalmatie, etc. Cet état est si bien fait, qu'il se lit comme une belle pièce de poésie.
J'y ai remarqué quelques erreurs ... Le 42e ni le 1er d'infanterie légère ne sont plus à l'armée de Naples, non plus que le 32e d'infanterie légère ; il est tout réuni à Toulon. Il faut faire disparaître ces petites erreurs ...
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15683).

II/ LE DEUXIEME BATAILLON A L'ARMEE DU PORTUGAL DE JUNOT, 1807-1808

Le Portugal, de fait allié des Anglais, avait joué depuis 1801 d'une neutralité de façade. En Juillet 1807, l'Empereur sommait le pays de fermer ses ports aux Anglais. Pour appuyer ses menaces, un corps d'Observation de la Gironde était formé

L'empereur écrit de Saint-Cloud, le 2 août 1807 :
"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATIONDE LA GIRONDE.
... ART. 6. La 3e division sera formée des troupes du camp Napoléon, et sera composée
De la légion du Midi, de la légion hanovrienne à pied, des bataillons du 66e de ligne, des bataillons du 82e idem, des bataillons du 26e idem, du 3e bataillon du 31e léger et d'un bataillon du 32e léger, qui sera complété à 1,260 hommes et qui partira le 6 août de Toulon
(c'est le 2ème bataillon).
Chaque bataillon sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Travot commandera cette division ; le général de brigade Fuzier y sera employé.
Cette division aura douze pièces de canon, avec personnel, attelages, matériel, prises au camp Napoléon.
Au 18 août, le camp Napoléon sera dissous, et la division Travot se mettra en marche pour Bayonne.
... TITRE IV.
DES DEPOTS.
ART. 10. Les dépôts de tous ces régiments continueront à rester où ils se trouvent. En conséquence, les majors, quartiers-maîtres, officiers d'habillement, ouvriers, etc. continueront à rester dans les 12e, 13e et 14e divisions militaires.
TITRE V.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
ART. 11. Pour compléter les cadres des bataillons, il ne sera pris aucun des conscrits de 1808, qui continueront à rester aux 3es ou 4es bataillons ou aux dépôts des régiments.
ART. 12. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 4).

Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé demain par le général Hulin un bataillon provisoire composé d'une compagnie du 2e régiment d'infanterie légère, une du 4e idem, une du 12e, une du 15e, une du 32e, une du 58e. Vous nommerez un chef de bataillon de ces corps pour commander ce bataillon provisoire. Chaque compagnie sera composée d'un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux, deux tambours et 200 hommes. On pourra prendre s'il est nécessaire des conscrits de 1808. Ces hommes seront bien habillés et bien armés ; vous en passerez vous-même la revue ; ils se mettront en marche le 15 pour se rendre à Bayonne, où ils renforceront leurs troisièmes bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).

Junot est placé à la tête de toutes les troupes françaises et son avant-garde franchit la frontière, le 18 Octobre, et avance en Espagne.

Français et Espagnols s'entendaient par une convention secrète signée à Fontainebleau le 27 Octobre, pour se partager le pays. Ce n'est pas une pseudo déclaration de guerre entre le Portugal et l'Angleterre qui allait stopper les préparatifs de l'invasion.

La 1ère brigade de la 3e division (voir historique du 31e Léger. Les 3e bataillons des 31e et 2ème du 32e forment alors un 3e régiment provisoire léger), où se trouve le bataillon du 32e Léger, passe à Irun le 26 et s'enfonce dans la péninsule : Tolosa, Vitoria, Burgos, Villadrigo, Valladolid.

Le 30 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais donné des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire tiré des dépôts de Paris, destiné à recruter le corps de la Gironde. Cela n'a pu avoir lieu. L'arrivée à Paris de deux régiments de guerre de la garde de Paris ayant augmenté la garnison, je désire que vous fassiez procéder sans délai à la formation de ce bataillon provisoire qui sera composé d'un lieutenant, d'un sergent, de deux caporaux et de 60 hommes du 32e, de 100 hommes du 58e, de 60 hommes du 2e, de 160 hommes du 4e, de 150 hommes du 12e et de 60 hommes du 15e ; ce bataillon provisoire, commandé par un capitaine, se mettra en marche le 4 novembre. Vous chargerez le général de division Mouton de former ce bataillon et d'en passer une revue de rigueur ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16651).

Le Douro est franchi par la 3e Brigade le 12 novembre, puis la Sierra del Moradal.

Le 23, la frontière portugaise est franchie à Leiras. Le 30 Novembre, l'avant- garde de Junot est arrivée à Lisbonne sous une pluie battante. Le reste rejoint, le 5 Décembre. Enfin ce qu'il reste de l'armée : car les effectifs ont diminué de moitié depuis le départ de France.

Toute la marche vers le pays a été un calvaire : de mauvais chemins dans des sierras abruptes coupées par des torrents, un temps exécrable, des vivres inexistantes, un équipement qui tombe en ruine, une artillerie qui a dû abandonner ses pièces, une cavalerie démontée. C'est une armée de gueux qui entre au Portugal. Heureusement que les Portugais n'ont pas résisté, et que le Prince Régent a préféré s'enfuir au Brésil, avec sa cour et sa marine, couvert par la flotte anglaise.

La première tâche du général en chef est de dissoudre l'Armée portugaise et d'envoyer le reste en France. Puis de répartir ses troupes dans le pays. La 3e division est envoyée garder l'embouchure du Tage. Le corps d'Observation de la Gironde devient Armée du Portugal.

Le 28 Avril 1808, on retrouve le régiment provisoire léger à Setubal où il reçoit des renforts du dépôt du 31e Léger. La situation des troupes s'est améliorée grâce aux réquisitions sur le pays, qui par contre braquent la population.

Positions du régiment : avril 1808 côte SHDT : us180804.
Chef de corps : RUFFINI colonel - infanterie.
Garnison - dépôt à : Toulon - 8e division militaire.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte de 1809.
LARUE major - infanterie.
Vacant quartier maître trésorier.
1e bataillon à Toulon.
2e bataillon commandant : chef de bataillon Léopold Vacca, à l'armée de Portugal.

Les forces espagnoles, qui ont un peu aidé les Français, se retirent ou doivent être désarmées à la suite des évènements qui se passent dans leur pays en parallèle. Junot, devenu Gouverneur Général, duc d'Abrantes, et son Armée du Portugal, peuvent penser que la situation se stabilise. Le problème est qu'en Espagne voisine, c'est le contraire. Les troupes françaises peu à peu se sont infiltrées et se sont emparés des points stratégiques. Mais la population, qui voit sa famille royale détrônée, se révolte en mai, aidée par l'Armée espagnole. Junot est donc coupé de ses arrières, isolé au Portugal.

Le 6 Juin 1808, l'insurrection débute aussi au Portugal contre les Français, les Anglais fournissent par bateaux du matériel et les milices portugaises se réactivent, puisqu'il n'y a plus d'armée de Ligne. Les premiers détachements français sont défaits. Junot décide de concentrer ses troupes autour de Lisbonne en gardant quelques places fortes comme Almeida et Elvas pour pouvoir s'y replier si on doit évacuer Lisbonne.

Le 27 juin, le capitaine Sanguinetti du 32e Léger est blessé à la prise de Sines.

Positions du régiment juillet 1808 côte SHDT : us180807.
Chef de corps : RUFFINI colonel - infanterie.
Garnison - dépôt à : Toulon - 8e division militaire.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte de 1809.
LARUE major - infanterie.
Vacant quartier maître trésorier.
1er bataillon commandant : chef de bataillon Picco en route pour la Catalogne.
2e bataillon commandant : chef de bataillon Léopold Vacca à Estremos - armée du Portugal.

Le 30 Juillet, Loison bat les insurgés portugais à Evora dans le Sud, après des combats de rue sanglants, une répression féroce et une mise à sac de la ville, mais l'on apprend aussi la défaite de Dupont à Baylen en Andalousie, et le 3 Août un corps expéditionnaire anglais se met à débarquer à Figueira da Foz, commandé provisoirement par un certain Wellington. Les Anglais se mettent en marche sur Lisbonne. Junot essaie de les ralentir à Rolica le 17 août. La confrontation la plus sérieuse étant la bataille de Vimeiro le 21 Août.

Nos hommes du 32e Léger, pendant ce temps, sont toujours sur la rive gauche du Tage, se livrant à de petites opérations contre les insurgés portugais. En particulier à Alcacer do Sal et Setubal.

Après la défaite de Vimeiro, comprenant que sa résistance, encore possible, n'amènerait rien à la situation finale, Junot préfère négocier une évacuation honorable de son armée avec les Anglais et signe la convention de Cintra, le 30 Août. L'Armée française sera évacuée par la flotte britannique et débarquée en France. Les hommes du 32e Léger se regroupent donc à Lisbonne et embarqueront le 30 Septembre pour gagner la Rochelle.

III/ LE PREMIER BATAILLON EN CATALOGNE, 1808

Tandis que le second bataillon est au Portugal avec Junot, le Dépôt et le 1er Bataillon sont à Toulon.

Le 6 décembre 1807, à Venise, "Le ministre de la guerre rend compte d'une demande du ministre de la marine à l'effet d'obtenir un détachement de 60 hommes d'infanterie pour former la garnison de la frégate l'Uranie, en armement à Toulon.
Il n'y a, dans la 8e division militaire, que le 3e bataillon du 32e d'infanterie légère et le dépôt du 16e de ligne
"; Napoléon répond : "Le ministre prendra des canonniers de la marine" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1477).

Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 29 janvier 1808 : "Monsieur le général Clarke, vous donnerez l'ordre qu'un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un sergent major, quatre sergents, un caporal fourrier, 8 caporaux, 2 tambours et 140 soldats du 32e d'infanterie légère qui est à Toulon soient mis à la disposition de l'amiral Ganteaume ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1570 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17100).

le 29 janvier 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Donnez l’ordre qu'on embarque sur l'escadre de l'amiral Ganteaume 150 hommes du 32e léger et 150 hommes du 16. Ces 300 hommes seront débarqués à Corfou. Les ouvriers de la marine, les 300 hommes du 32e et du 16e seront incorporés dans le 16e de ligne. Faites connaître cette disposition au gouverneur des Sept Îles, étant inutile de mettre le ministre la Guerre dans cette confidence. Lorsque le débarquement aura eu lieu et que l’escadre sera revenue, vous en préviendrez le ministre de la Guerre pour que ces conpagnies soient effacées des contrôles des deux corps. Vous trouverez ci-joint l’ordre au ministre de la Guerre pour en rapporter les ordres de détail ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17101).

Enfin, toujours le 29, dans une lettre adressée cette fois au Général César Berthier, Gouverneur des Sept-Îles : "L'amiral Ganteaume, que j'envoie pour ravitailler votre île, vous porte 200 ouvriers de la marine, munis de leurs outils, et 300 hommes d'infanterie tirés des 32e léger et 16e de ligne, formant deux compagnies. Vous incorporerez ces 300 hommes dans le 6e de ligne, officiers et soldats, et vous enverrez le procès-verbal d'incorporation à notre ministre de la guerre ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13504 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17097).

Le 1er bataillon va être lui aussi envoyé en Espagne, sur le théâtre d'opération catalan. Voyons ce qui s'y était passé. C'est le 24 novembre 1807, en prévision d'une occupation militaire de la Catalogne, que Napoléon ordonne à Eugène de faire partir des troupes italiennes pour Avignon. Le 23 décembre se forme une division d'Observation des Pyrénées Orientales, confiée un mois plus tard au général Duhesme. Celui-ci arrive à Perpignan le 4 février 1808 et le 9 franchit la frontière, puis se porte sur Barcelone où il entre sans que les autorités espagnoles ne puissent protester ou ne veuillent résister. La situation politique très affaiblie de la famille régnante espagnole favorise les vues de l'Empereur. La population commence à gronder.

Dans le même temps, d'autres places fortes espagnoles sont occupées dans tout le pays.

Le 28 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Le 32e léger : y mettre du trop du département de Gênes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17302).

Le 29 février, pour compléter son emprise sur Barcelone, Duhesme s'empare de la forteresse de Monjuich et de la citadelle.

Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Il y a quelques imperfections dans le dernier projet ...
Pour bien faire l'état, il faut des notes dans les colonnes indépendamment de l'emplacement des dépôts, y mettre l'emplacement des régiments d'aujourd'hui, afin que les conscrits après être restés 6 semaines au dépôt ne soient pas obligés de rétrograder pour rejoindre leurs bataillons de guerre. Je voudrais d'ailleurs que vos états fussent classés par armée ... que le Piémont fût aux 31e, 32e, 37e légères et au 111e de·ligne ...
Je voudrais donc avoir un projet plus systématisé ; nous changerions le recrutement, avant la conscription prochaine
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17312).

Le 2 mars 1808, le Contre-amiral Cosmao, à bord du vaisseau Le Robuste, écrit, depuis Tarente, à Joseph : "Sire, j'ai eu l'honneur de faire savoir à votre ministre de la guerre mon arrivée en ce port, avec les vaisseaux de Sa Majesté Impériale le Robuste, le Génois, l'Annibal, le Borée, la corvette le Mohawk et la gabare le Far. D'après l'invitation de M. votre aide de camp, le colonel Guy, je prends la liberté de vous en rendre un compte plus détaillé, en suppliant humblement Votre Majesté de me donner des ordres positifs sur la conduite que je dois tenir ultérieurement.
Ces bâtiments faisaient tous partie de l'escadre de l'amiral Ganteaume, et en ont été séparés par un coup de vent, la nuit même de notre départ de Toulon, qui a eu lieu le 10 février.
Mes instructions, en me faisant connaître que le but de notre expédition était de bloquer et de ravitailler Corfou, me défendaient d'approcher de cette île.
Après avoir attendu l'amiral huit jours au point de rendez-vous qu'il m'avait indiqué (le cap Sainte-Marie), n'ayant aucune connaissance des circonstances qui avaient pu s'opposer à ce qu'il nous rejoignît avec l'autre partie de son escadre, et craignant que l'ennemi, qui nous observait depuis le premier instant de notre apparition sur ces côtes, ne rassemblât assez de forces pour m'attaquer avec avantage, j'ai pris la détermination d'entrer à Tarente, ce port m'étant indiqué comme celui où nous devions nous retirer, si les circonstances l'exigeaient.
Lors de notre arrivée dans ces parages, il eût sans doute été facile de remplir le but de notre mission : j'eusse désiré que mes instructions m'eussent laissé assez de latitude pour l'entreprendre. En ce moment, elle devient d'un succès plus douteux, par la connaissance qu'a l'ennemi de notre présence dans ces mers. Il est probable qu'il a augmenté les forces qui bloquaient l'ile de Corfou, et il serait possible que, dans le cas où nous y entrerions, nous y fussions bloqués de manière à y être retenus pendant longtemps.
Je ne me permets cet exposé, Sire, que pour vous donner une idée de la position dans laquelle je me trouve. Quels que soient vos ordres, je les considérerai comme émanés de Sa Majesté l'Empereur, et je vous prie de croire que je mettrai à leur exécution tout le zèle dont est susceptible le sujet le plus fidèle et le plus dévoué.
La gabare qui se trouve ici porte 1,000 bombes de 12 pouces, 2 mortiers, 300 fusils, 25 mille boulets, 100 barils de cartouches, et 490 barils de poudre de guerre, des affûts, divers outils et ustensiles de fortification et artillerie.
Les bâtiments de la division ont à leur bord, pour troupes de débarquement :
Du 32e régiment d'infanterie légère, 159 hommes ; du 16e de ligne, 99 ; canonniers gardes-côtes, 97 : total, 285
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 198).

Le 17 mars 1808, à Paris, "Le ministre de la guerre soumet à l'Empereur différentes questions relatives à l'organisation particulière des 26e, 66e, 82e régiments d'infanterie de ligne et 32e d'infanterie légère"; l'Empereur répond : "Le 32e légère doit rester comme il est, c'est-à-dire à deux bataillons de neuf compagnies chacun, dix-huit compagnies. Le colonel en second peut être payé comme colonel ; on lui donnera seulement 200 francs de moins" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1719).

Le 19 mars 1808, à Paris, "Le ministre de la guerre soumet à l'Empereur diverses questions touchant la formation des dépôts des cinq légions de réserve, la composition des conseils d administration de tous les corps de l'armée, le traitement des colonels en second des 26e, 66e et 82e régiments et la composition en bataillons et compagnies du 32e régiment d'infanterie légère"; l'Empereur répond : "Le ministre doit actuellement avoir mes réponses à toutes ces questions" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1724).

Le 2 avril, la division Chabran entrait à son tour en Catalogne, occupait Figuières au passage et rejoignait Barcelone.

Napoléon, croyant le pays mur pour un changement dynastique, force les souverains espagnols à l'abdication à Bayonne et décide de mettre son frère Joseph sur le trône, le 10 Mai. Dès que cela est connu, des révoltes éclatent simultanément sur tout le territoire (en préambule, il y eut les fameux 2 et 3 Mai à Madrid) et l'armée espagnole prend les armes contre les occupants français. Une assemblée espagnole devait se réunir à Bayonne le 15 juin pour ratifier la montée sur le trône de Joseph mais Napoléon promulgue déjà un décret le 6.

Pendant ce temps, l'Empereur écrit, le 29 mai 1809, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Parme et Plaisance n'ont fourni ni la conscription de 1808 ni la conscription de 1809. Par mon décret, je fais un appel de 500 hommes dans ce département pour 1808. 500 hommes seront appelés en septembre, lorsque je donnerai l'ordre pour la levée de la conscription de 1809. Tous ces hommes pourront être dirigés sur le 32e d’infanterie légère qui n'a pas le nombre d'hommes nécessaires ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18143).

Duhesme se retrouve bientôt isolé par des insurgés dans Barcelone, tandis que Chabran attaqué à Bruch s'y replie à son tour. Il faut aller desserrer le blocus. L'Empereur écrit donc à Berthier :
"Bayonne, 14 juin 1808
Ordres pour le Major Général à Bayonne.
... Vous donnerez l'ordre au général commandant la 8e division militaire de faire partir, pour Perpignan, quatre compagnies, le plus fortes possible, du 32e léger, ce qui formera un petit bataillon. Donnez-lui également l'ordre qu'un petit bataillon provisoire formé de deux compagnies du régiment suisse, de 150 hommes chacune, et deux compagnies du 16e de ligne, de même force, se rendent à Perpignan, ce qui portera à sept bataillons la force de la colonne du général Ritay ...
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14092; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1038 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18299).

Le 1er bataillon du 32e Léger et son colonel sont alors mobilisés et partent pour la frontière Catalane. Une nouvelle division est placée sous les ordres du général Reille.

"Bayonne, 2 juillet 1808
Au général Reille, aide-de-camp de l'Empereur, à Bellegarde.
Je vous suppose arrivé à Bellegarde. Vous devez avoir le 2e bataillon du régiment toscan, un bataillon de gardes nationales et un bataillon des compagnies de réserve départementale, deux escadrons de dragons toscans et un détachement suisse de 150 hommes; tout cela doit faire au moins 2,500 hommes. Un bataillon du 32e léger, fort de 600 hommes, est parti de Toulon ainsi que trois compagnies du 16e de ligne et deux compagnies du 2e régiment suisse, faisant ensemble 500 hommes; ce 2e bataillon de 1,100 hommes doit être arrivé le 6 juillet à Perpignan. Il est parti de Grenoble un bataillon de la 5e légion de réserve de 500 hommes, qui arrivera le 11 juillet à Perpignan; le bataillon valaisan qui est parti de Port-Maurice, doit arriver le 12 juillet à Perpignan; ce qui fera un renfort de 2,400 hommes. Indépendamment de ces 2,400 hommes, il est parti deux bataillons et deux escadrons d'Italie, formant en tout 1,500 hommes, qui arriveront vers le 13 ou le 14. Cela complétera donc insensiblement votre corps à 6 ou 7,000 hommes. Six pièces de canon doivent y avoir été organisées
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14151 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18464).

La première opération de Reille est de débloquer Figuières, les premiers jours de juillet. Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Reille, son Aide de camp, à Bellegarde : "Le 1er bataillon de marche de Catalogne composé de trois compagnies du 7e de ligne et de trois compagnies du 93e, le 2e bataillon de marche de Catalogne composé de deux compagnies du 37e, de deux compagnies du 2e de ligne et de deux compagnies du 56e, le 3e bataillon de marche de Catalogne composé, de deux compagnies suisses et de deux compagnies du 16e de ligne, le 2e bataillon de la 5e légion de réserve, le bataillon du 32e léger et le bataillon valaisan, formant ensemble environ 3,500 hommes, doivent être arrivés à l'heure qu'il est à Perpignan ; ce qui, joint à vos 1,300 Toscans, à vos bataillons de gardes nationales, aux neuf compagnies de la réserve et aux deux escadrons toscans, doit vous faire une force de 6,000 hommes, avec laquelle vous êtes en mesure de dissiper tout rassemblement, de débloquer Figuières et de prendre là position, pour être en mesure de vous porter partout ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18509).

Le 16 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, écrivez au général Belliard que je vois avec peine que dans 1’état de situation qu'il a envoyé, il n'y ait aucun détail qui fasse connaître où est chaque corps, rien qui fasse connaître comment est composée la colonne du général Caulaincourt ...
Je n'y vois pas non plus la division du général Reille qui est réunie à Figuières, et qui est composée d'un régiment d'infanterie toscan, de 2 escadrons toscans, des 1er, 2e et 3e bataillons de marche de Catalogne, d'un bataillon du 32e léger, d'un d’un bataillon de la 5e légion de réserve, des 1er et 2e bataillons provisoires de Perpignan, d’un bataillon valaisan et d'un escadron de marche de Catalogne. Tout cela forme un effectif de 24 000 hommes qui ne se trouvent pas dans l'état du général Belliard. Faites-moi faire ici à l'État-Major général un état de situation selon ces nouvelles données
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18578).

Le lieutenant Ermingo du 32e Léger est blessé à la Junquera le 21 juillet.

Puis de faire le siège de Girone en collaboration avec Duhesme, sortant de Barcelone, à partir du 24 juillet. Mais la place résiste avec acharnement trois semaines et les mouvements insurrectionnels sur les arrières et la nouvelle de Bailen font refluer les deux généraux sur leurs bases de départ. Les forces de Duhesme étaient de plus en plus isolées.

Le 12 octobre 1808, on soumet à l'Empereur un "Rapport du ministre de la guerre sur une demande du général Gouvion-Saint-Cyr, commandant le 7e corps de l'armée d'Espagne, tendant à obtenir que les compagnies de grenadiers et de voltigeurs du 1er bataillon du 32e d'infanterie légère, qui sont à Toulon, soient envoyées à Figuières pour s'y réunir aux quatre compagnies de leur bataillon stationnées dans cette place" ; "Accordé le départ des carabiniers et voltigeurs" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2366).

Gouvion Saint Cyr, qui commandait à présent les forces en Catalogne appelées 5ème puis 7ème Corps, a pour première urgence de prendre Rosas pour sécuriser ses arrières. Ce sont les divisions Reille et Pino qui en font le siège tandis qu'il en couvre les abords. La ville capitule le 5 décembre. Puis il se glisse devant Girone, faisant mine de s'y attaquer, mais rallie Barcelone pour délivrer Duhesme.

IIIa/ Le Dépôt à Toulon en 1808

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
... 2e bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 111e de ligne, d'une du 12e, d'une du 64e et d'une du 32e d'infanterie légère ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le 19 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez au général Savary ce supplément d'instructions. Les 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires sont composés de régiments qui ont déjà fourni 4 compagnies aux 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que le général Savary forme de tous ces détachements deux bataillons qu'il pourra appeler régiment de marche. Il composera ce régiment de tous les détachements arrivés à Orléans, et qui doivent faire partie des 13e et 14e régiments provisoires, ayant soin de ne pas envoyer les compagnies qui n'ont rien fourni aux régiments provisoires, telle que la compagnie du 34e par exemple. Ce régiment qui sera fort de 7 ou 800 hommes, partira sous les ordres d'un chef de bataillon. Il fera la même opération pour les 15e et 16e. Il n'y mettra pas, par exemple, la compagnie du 32e légère [sic] ; et d'autres, s'il y en a qui n'ont rien fourni aux 12 premiers régiments provisoires. Ces 2 bataillons seront commandés par un des chefs de bataillon qui étaient destinés au commandement des 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 18e régiments provisoires. . Le général Savary en fera dresser procès-verbal, et les fera marcher en ordre. Ils feront une halte à Bordeaux où l’on fournira une paire de souliers à chaque homme, et où l'on fera à leur armement les réparations qui seraient nécessaires. À leur arrivée au corps du maréchal Moncey que vous en préviendrez, ils seront dissous et rejoindront les 4 compagnies fournies par le régiment. Ces renforts tiendront au complet les 12 premiers régiments provisoires. Mon intention est que tout ce qui arrivera à Orléans, en conséquence des ordres qui ont été donnés pour la formation des 6 derniers régiments provisoires, soit à fur et mesure qu’il y aura 800 hommes réuni en un bataillon de marche et dirigé sur le quartier général du maréchal Moncey pour être dissous à l'arrivée, et incorporé.
Le général Savary aura de quoi former les 17e et 18e régiments, composé chacun de3 bataillons de 4 compagnies qui n'ont rien fourni aux 12 régiments provisoires. Il aura, pour former le 16e régiment, d'abord 4 compagnies du 36e de ligne, une du 32e et une du 13e légère. Comme les états que j'ai sont anciens, je suppose qu'il pourra y avoir d’autres compagnies destinées à ces régiments provisoires, et qui n'ont pas de détachement au corps d'observation des Côtes de l'Océan.
Vous sentez la différence que je fais d'un régiment au bataillon de marche à un régiment provisoire ; les uns restent organisés, et les autres doivent être dissous du moment qu’ils arrivent. Alors mon intention est que les 13e, 14e et 15e régiments provisoires soient organisés de la manière suivante :
Les 16e et 17e régiments provisoires seront composés comme il a été dit ci-dessus. Je désire donc que vous me fassiez faire un état qui me fasse connaître le nombre de bataillons de marche à former successivement pour compléter les douze premiers régiments provisoires et la formation définitive des six derniers régiments provisoires. Vous sentez la nécessité de ce que je prescris là ...
Après que vous aurez donné vos instructions, vous m'enverrez les états qui organisent tout cela de cette manière. Le principe fondamental est qu'aucun régiment d'infanterie de ligne ni légère ne doit fournir qu'à un régiment provisoire mais peut fournir plusieurs bataillons des régiments de marche. Ceci n'exige aucun contrordre à donner dans les dépôts. Il suffit seulement que le général qui commande à Orléans et Poitiers ait bien ses instructions et les documents nécessaires pour comprendre et faire ma volonté.
Le commencement n'est pas bien dit. Il ne faut pas faire deux régiments de marche mais seulement deux bataillons formant un régiment commandé par un major et chaque bataillon par un chef de bataillon. Quand ce régiment de marche arrivera à l'armée du maréchal Moncey, il gardera les officiers et chefs, pour remplacer les malades et vous le laisserez maître de conserver le cadre de la compagnie et d'avoir ainsi cinq compagnies d'un même corps formant un bataillon d'un régiment provisoire ou de la fondre dans les quatre compagnies. Cependant mon intention n'est pas qu'il conserve le cinquième cadre à moins que les quatre compagnies n'aient chacune plus de 110 hommes présents sous les armes et que la 5e compagnie arrivante soit de même force. Il importe que l'opération se fasse par procès-verbaux et que le compte n'en soit pas rendu par une simple dépêche. Il faut aussi entendre bien, tant pour l'infanterie que pour la cavalerie, que lorsqu'un régiment de marche arrivera, le général de l'armée ne peut incorporer un détachement d'un régiment dans une compagnie d'un autre régiment, sans quoi il y aura confusion
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17221).

Le 9 octobre 1808, le Comte d'Hunebourg écrit, depuis Paris, à l'Empereur : "Le ministre de la marine demande un détachement de 180 sous-officiers et soldats pour former la garnison du vaisseau l'Austerlitz et 45 hommes pour former la garnison de la frégate l'Amélie, en armement à Toulon.
J'ai l'honneur de proposer à Sa Majesté de faire fournir le détachement par le 32e régiment d'infanterie légère qui a 680 hommes à son dépôt à Toulon et de prendre les 45 hommes pour fournir la garnison de la frégate l'Amélie dans le dépôt colonial qui est à Marseille et qui est composé de 7 officiers et 59 sous-officiers et soldats. Les autres corps stationnés dans la 8e division militaire ne présentent aucune ressource
". L'Empereur lui répond, le 20 octobre 1808, depuis Saint-Cloud : "Refusé. Il faut prendre pour garnison des Français et non des individus qui sont italiens, liguriens" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 789).

Le 31 décembre 1808, à Benavente, l'Empereur est informé que "Pour remédier à la faiblesse de la garnison de l'Ile d'Aix, le général Clarke a donné l'ordre de faire passer dans cette île les deux compagnies de grenadiers et voltigeurs du 32e régiment d'infanterie légère. Le ministre soumet cette mesure à l'approbation de l'Empereur"; ce dernier répond : "On peut former trois compagnies de conscrits nouvellement arrivés des 66e, 82e et 26e et mettre 300 hommes à l'île d'Aix, en laissant filer le détachement du 32e sur l'armée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2612).

Le même 31 décembre 1808, à Benavente, "Le général Clarke rend compte qu'il a passé la revue des 3es bataillons des 28e, 58e et 75e régiments d'infanterie de ligne et des détachements fournis par les dépôts des 32e de légère, 24e et 12e d'infanterie légère, et destinés les uns et les autres à rejoindre l'armée d'Espagne"; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général, pour donner ordre à Bayonne de leur faire distribuer une paire de souliers, après quoi ils seront dirigés sur Burgos. On leur donnera à Bayonne un séjour ; ils y arriveront vers le 1er février ; le major général aura soin de m'en instruire alors pour que je donne des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2614).

IV/ LE PREMIER BATAILLON EN CATALOGNE, 1809-1810

- 1809

Les positions et encadrement du 32e Léger en janvier 1809 sont les suivants :
Janvier 1809 côte SHDT : us180901.
Chef de corps : RUFFINI colonel - infanterie.
Garnison - dépôt à : Toulon - 8e division militaire.
Conscrits des départements de Gênes - de Montenotte de 1809.
LARUE major.
Vacant quartier maître trésorier.
1er bataillon commandant : chef de bataillon Picco - armée d'Espagne - 7e corps - 1e division.
2e bataillon commandant : chef de bataillon Léopold Vacca - armée d'Espagne - 8e corps (ex armée du Portugal) - 3e division.

Le 15 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "… Donnez ordre au général Mathieu Dumas de partir dans trois jours pour se rendre dans toute diligence [sic] dans la 8e division militaire, y passer la revue des 1er, 16e, 62e de ligne, 22e et 32e légère et du 2e régiment suisse. Il aura soin de voir en détail les 5es bataillons et de faire partir par la corniche tous les effets d'armement et d'habillement disponibles afin que les conscrits des 1er et 62e de ligne et 22e légère rejoignent sans délai leurs bataillons de guerre à l'armée d'Italie. Il rendra un compte détaillé au ministre de la guerre de toutes ses opérations ; il m'en écrira directement ; il entrera dans tous les détails et lèvera les difficultés. On m'assure qu'il y a beaucoup de conscrits qui ne sont pas habillés.
... Le général Dumas, lorsque sa mission sera finie, viendra me présenter l'ensemble de ses opérations dans l'endroit où je serai. Mais il est nécessaire que lorsqu'il passera en revue un régiment, il en adresse sur-le-champ un rapport particulier au ministre de la Guerre et lui fasse connaître ce qu'il y a à faire pour activer l'armement et l'habillement. Il devra faire de son côté tout ce qu'il pourra auprès du major et des préfets pour donner à ces opérations toute l'activité convenable
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19840).

Les premiers jours de 1809, le bataillon du 32e Léger est à Figuieres et les Français ne tiennent encore que quelques villes de Catalogne. Le reste de la région, Tarragone et Gérone et autres places, étant aux mains des forces espagnoles. S'étant établi à l'Armentera, un village situé sur la rive droite de la Fluvia, le Marquis de Lazan décide d'effectuer un coup de main sur Castello d'Empuries où s'était installé un bataillon français. Assailli de toutes parts, le bataillon français est anéanti. Des 500 hommes qui le constituaient, 80 en réchappent et 90, dont un officier, se rendent. Les autres sont tués ou blessés.

En apprenant ce désastre, le général Reille sort de Figuieres le jour suivant avec quelque 3 000 hommes (dont le bataillon du 32e Léger), se proposant de couper la retraite à l'ennemi vers Gérone. Les troupes espagnoles l'attendent, prêtes à combattre. Les Français attaquent avec fougue, mais leurs efforts sont inutiles. Repoussés plusieurs fois, ils sont contraints de renoncer à leurs intentions après beaucoup de pertes et de s'en retourner, laissant les Espagnols repartirent sur Gérone. Trois capitaines du régiment sont blessés dans cette affaire : Crosetti, Gallino et Lavagna.

Gouvion Saint Cyr sillonne la province, repoussant les forces espagnoles désormais sous les ordres de Reding. Le 22 février, il s'empare de Valls et doit le défendre lors de la contre-offensive espagnole quelques jours plus tard, puis entre à Reus.

Il reste dans ses positions autour de Tarragone, espérant sa reddition.

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre au dépôt du 32e d'infanterie légère de faire partir 200 hommes pour le bataillon qui est à Figuières, sous les ordres du général Reille ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20142).

Le 14 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Tout ce qui appartient au 32e légère se rendra à Perpignan, pour rejoindre son régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20357).

Le 20 mars, les Espagnols tenant toujours bon dans la ville et les vivres étant épuisés pour lui, il décide de s'établir dans la petite plaine de Vich, où il est à peu près sûr de trouver des grains. Il renonce donc à enlever Tarragone, mais en même temps, il se rapproche de Gérone, et de Barcelone, qui déjà ne communique avec lui que difficilement. A 12 kilomètres au nord de Barcelone, Gouvion établit son quartier général.

Défense de Gérone, 1809
Défense héroïque de Gérone, septembre 1809

Le siège est mis devant Gérone, défendue par Alvarez de Castro, à partir du 6 mai. Les premières troupes sont de peu d'effectifs mais bientôt se renforcent. Le général Verdier prend la tête des assiégeants. Au mois de juin, le 1er bataillon du 32e Léger y fait partie de la 1er brigade du général Joba avec le bataillon valaisan (voir historique). L'effectifs du 32e Léger le 14 mai est 830 hommes.

Le 24 mai 1809, Mortier écrit, depuis Valladolid, à Jourdan : "Le 19, la division du général Kellermann arriva de bonne heure à Villa-Semplice, où elle trouva le pont occupé, et le passage presque impraticable par l'une ou l'autre rive de la Becmesa. On se mit en devoir d'abattre des arbres pour tâcher de rétablir promptement le pont ; mais comme, malgré tout le zèle et l'activité qu'on put y mettre, cette réparation ne pouvait se faire en moins de 24 heures, le général Kellermann ordonna à l'adjudant-commandant Barthélemy, son chef d'état-major, de passer avec trois bataillons de l’avant-garde, du mieux qu'il pourrait, à travers les rochers ; et il fit en même temps passer par la gauche deux autres bataillons de l'avant-garde, qui eurent à franchir une montagne à peu près semblable à celle qui couronnait le fort de Bard. Le reste de l'infanterie et le 11e régiment de dragons suivirent le même chemin.
L'adjudant-commandant Barthélemy rencontra l'ennemi à Villa-Nova, où il réunit ces cinq bataillons. Les insurgés, au nombre d'environ 2,500 hommes, commandés par le général Marglano, voyant qu'on faisait mine de les tourner, abandonnèrent leur position sans tirer un coup de fusil ; ils furent poursuivis jusque sur les hauteurs en arrière d'Arbas, extrême sommité de la montagne, où ils avaient établi quelques retranchements assez mal construits. L'adjudant-commandant Barthélémy les fit attaquer et tourner sans perdre de temps, et tout fut enlevé sur-le-champ ; ils prirent la fuite, laissant 100 hommes tués et beaucoup de blessés.
Arrivé sur les hauteurs de Pajarès, l'ennemi voulut encore tenir ; mais il fut promptement culbuté, et nos troupes entrèrent en même temps que lui à Pajarès, en le poursuivant l'épée dans les reins. Dans cette journée, où t'avant-garde seule a donné, les insurgés ont eu 20 officiers et 3 à 400 hommes tués ou blessés. Notre perte n'est que de 8 hommes tués et 50 blessés ; mais peu le sont grièvement.
Le général Kellermann se loue beaucoup du zèle, de l'intelligence et de la résolution de M. Barthélémy ; il fait aussi l'éloge du major Lantin, du chef de bataillon Milliot du 12e d'infanterie légère, de la compagnie du 32e régiment d'infanterie légère qui s'est particulièrement distinguée, et du sergent Dousset, du 12e d'infanterie légère, qui a enlevé un drapeau et tué celui qui le portait ; il cite aussi avec distinction le colonel d'artillerie Doence, qui, par son infatigable activité, est parvenu à faire passer l'artillerie par des chemins difficiles …
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 175).

Première tranchée le 8 juin, le bombardement commence le 14. Des sorties des assiégés sont repoussées avec pertes.

En juin, Augereau est nommé à la tête de l'armée de Catalogne, mais son état de santé ne lui permet pas d'être présent avant fin septembre. Gouvion St Cyr reste en place jusque-là.

Le 7 juillet, un premier assaut français est repoussé par les assiégés.

Défense de la route de Figuières à la Junquera le 5 août à Bouscaros contre 3000 fantassins et 200 cavaliers. Le capitaine Gallino est blessé.

En août, les Français prennent le château de Montjuich, l'élément principal de la défense. Ce sont les compagnies d'élite qui ont donné (21 tués, 59 blessés).

Le 30 août, le général espagnol Blake réussit à faire entrer dans la place 4 000 fantassins, 500 cavaliers et 1500 mulets du général Garcia-Condé par la rive droite du Ter, en faisant diversion devant Hostarlich.

Dans un état d'effectif des hommes capables de porter les armes et sortant des hôpitaux du 14 septembre, on note 355 hommes pour le 32e Léger (signé St Hilaire, chef d'Etat-major).

Le 19 septembre, nouvel assaut général : résistance héroïque des Espagnols qui le repoussent. Le général Verdier écrit à Gouvion St Cyr : "Notre perte aujourd'hui est considérable ... Au nombre des blessés dont on désespère se trouvent les trois colonels qui me restaient : le colonel Moutte d'un régiment de Berg, le colonel Foresty du 5e de ligne italien et le colonel Ruffini du 32e d'infanterie légère. Des troupes moins fatiguées et moins désorganisées que celles qui ont fait tout le siège auraient sans doute réussi ...".

Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
... 300 ou 32e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 32e à son dépôt 300 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).

En octobre, le siège continue. Les forces hétéroclites de l'armée française mêlant italiens, Napolitains, Westphaliens et Français se sont renforcées. Effectifs du bataillon du 32e Léger le 1er octobre : 503 hommes.

Quarante canons, installés en batteries, vont envoyer 20 000 bombes et 60 000 boulets sur la ville. Inébranlable, Castro fait construire des barricades et creuser des tranchées à l'intérieur même de la cité, qui succombe sous une épidémie de typhus et le scorbut lié aux privations.

Le 6 décembre, le général Pino prend le faubourg de la marine. Le 7, une sortie venant des forts le connétable et le capucin ainsi que de la ville veut reprendre le terrain perdu la veille. Avec le 6e de ligne, aidé du 2e léger italien, le général Amey, profitant de la faiblesse des deux forts, fait une sortie, ainsi qu'une colonne italienne, ce qui permet de prendre les redoutes du cabildo et du calvaire.

Alvarez, épuisé et malade, transmet le commandement à un subordonné le 10. Deux jours plus tard, le 12 décembre la ville capitulait. Cette reddition livrait aux Français 5 000 prisonniers, deux cents canons et huit drapeaux.

Le 32e Léger avait chèrement payé son engagement pendant le siège. Outre le colonel qui était atteint, on notait les blessures des capitaines Ruffini (sans doute parent du colonel) et Spinola, du chirurgien major Dizac, des lieutenants Forci et Oldojni et les décès du capitaine Piccardo et des lieutenants Duce, Crova et Federici.

Le 24 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un régiment de marche qui portera le titre de régiment de Catalogne. Il se réunira à Turin, sous l’inspection du prince Borghèse. Il sera composé ainsi qu’il suit :
1er bataillon une compagnie du dépôt du 1er léger 100 hommes, une compagnie du dépôt du 42e 130, une compagnie du dépôt du 7e de ligne 120, deux compagnies de 160 hommes, chacune, du 93e 320 670 hommes
2e bataillon deux compagnies du dépôt du 2e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 56e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 37e de ligne 140, deux compagnies du dépôt du 3e léger 200 940 hommes
Ces deux bataillons formant un total de 1600 hommes. Aussitôt que ce régiment sera formé à Turin, il se mettra en marche pour Perpignan. Le prince Borghèseaura soin d’en passer des revues, et de le pourvoir de tout ce qui lui sera nécessaire pour faire campagne.
Il sera formé à Toulon un bataillon de marche qui sera composé d’une compagnie du 32e léger de 150 hommes, de deux compagnies du 16e de ligne de 300 hommes et d’une compagnie du 67e de 150 hommes
Total 600 hommes
Aussitôt que ce bataillon sera réuni à Toulon, il continuera sa marche sur Perpignan.
Arrivés en Catalogne, ce régiment et ce bataillon de marche seront dissous et incorporés dans leurs régiments respectifs
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3851 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22710).

- 1810

En Janvier 1810 les positions du régiment sont les suivantes : le 1er bataillon est au 7e Corps d'Augereau en Catalogne à la division Verdier où il se remet des suites du siège de Gérone mais continue ses combats incessants contre les guérillas. C'est ainsi que le lieutenant Giraldi est blessé à Olot en janvier et que le lieutenant Chipponi est atteint alors qu'il escortait des fonds pour Barcelone.

Le 2ème bataillon a été versé au 6e Corps de Ney en Galice à la 3e division Marchand (nous le reverrons dans le chapitre suivant). Un 3e bataillon est créé à Toulon; il va envoyer des détachements en Espagne.

Le 4 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 3e bataillon du 62e qui est à Marseille sera complété à 800 hommes et se rendra à Toulon. Le 3e bataillon du 16e de ligne, le 3e bataillon du 32e léger et un bataillon du 2e régiment suisse seront également complétés à 800 hommes chacun, ces 4 bataillons formant plus de 3 000 hommes composeront la garnison de Toulon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4361 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23903).

A propos de la garnison de Toulon, Napoléon écrit, depuis Trianon, à Clarke, Ministre de la Guerre, le 4 août 1810 : "Monsieur le duc de Feltre, le 4e bataillon du 1er régiment de ligne tiendra garnison à Toulon, de sorte qu'il y aura à Toulon le 1er bataillon du 1er de ligne qui sera complété à 600 hommes présents, le bataillon du 62e complété à 600 hommes, le 2e bataillon du 2e régiment suisse complété à 800 hommes, le 5e bataillon du 16e de ligne complété à 400 hommes et le bataillon du 32e léger complété à 300 hommes, ce qui fera 2 700 hommes de garnison.
Vous donnerez ordre qu'on place au moins 600 hommes dans les iles d'Hyères et que les batteries qui sont dans ces îles soient mises dans le meilleur état de défense, de sorte que mon escadre de Toulon venant à s'y réfugier, elle soit à l'abri de toute attaque de l'ennemi.
Envoyez un général de brigade intelligent pour commander le département du Var
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4471 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24231).

Positions du régiment en septembre 1810 :
Colonel Ruffini
Major Larue
1er bataillon, chef de bataillon Picco, à la 3e division Armée de Catalogne.
2ème bataillon, chef de bataillon Martinel, au 6e Corps (Ney), Armée de Portugal (nous le verrons dans le chapitre suivant).
3e bataillon : grenadiers et voltigeurs et 2 compagnies de fusiliers à la 3e division, Armée de Catalogne, 2 compagnies de fusiliers et dépôt à Toulon.

Le 30 septembre 1810, à Fontainebleau, "Le général Clarke fait observer à l'Empereur qu'il y a dans les 112e, 113e de ligne, 31e et 32e d'infanterie légère, 26e, 27e et 28e chasseurs, 31e dragons, les bataillons des tirailleurs corses et du Pô, des hommes qui ne sont pas des départements affectés spécialement au recrutement de ces corps" ; "Faire dresser un état qui fasse connaître le nombre d'hommes des différents départements qui se trouvent dans ces corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4640).

Le 1er décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Comte Dumas : "Monsieur le comte Dumas ... Il faudrait aussi connaître comment marche la conscription à Gênes, en Toscane, à Rouen. Il serait convenable de profiter du moment actuel pour donner à ces pays un grand mouvement pour la conscription. Je vois que les 113e et 32e léger qui doivent être composés de Génois et de Toscans sont encore bien faibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4868).

Le 27 décembre 1810, "On met sous les yeux de Sa Majesté la composition des 116e régiment d'infanterie de ligne et 32e d'infanterie légère.
On demande à Sa Majesté si on doit présenter un projet de décret pour donner à ces régiments la même organisation qu'aux autres
"; "Organiser le 116e et le 32e légère à trois bataillons de guerre et un bataillon de dépôt, c'est-à-dire à seize compagnies", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).

V/ LE 2EME BATAILLON DE RETOUR AU PORTUGAL, 1809-1810

- 1809

Nous avons quitté le 2ème bataillon alors qu'il évacuait le Portugal en septembre 1808, suite à la convention de Cintra. Reconditionnées, les forces de Junot deviennent un 8ème Corps de l'Armée d'Espagne et repartent pour la péninsule à la fin de l'année.

Napoléon étant venu rétablir ses positions en Espagne, charge, à son départ, Soult de poursuivre un corps expéditionnaire anglais qui doit se rembarquer à la Corogne.

Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'Empereur, Sire, a confié au duc d'Istrie le commandement de tout ce qui compose la garde impériale, qui recevra les ordres directs de l'Empereur ; cette garde ne fait pas partie de l'armée. L'intention de Sa Majesté est qu'elle soit toute réunie à Valladolid, qu'elle s'y repose, pour être en mesure de se porter sur une autre frontière.
Le maréchal duc d'Istrie a également sous son commandement, comme faisant partie de l'armée :
... 3° La division du général Heudelet, composée du 4e bataillon du 15e régiment d'infanterie légère, du 2e bataillon du 32e régiment d'infanterie légère, de deux bataillons du 26e de ligne ; de deux bataillons du 66e, de deux bataillons du 88e, d'un bataillon de la légion du Midi, d'un bataillon de la légion hanovrienne, et d'un bataillon de la garde de Paris. Cette division sera sous les ordres du duc d'Istrie, tant qu'elle sera à Astorga et dans les montagnes entre cette ville et Villa-Franca ...
L'intention de l'Empereur, Sire, est que, les Anglais chassés, le duc de Dalmatie marche sur Oporto avec ses quatre divisions, et que le duc d'Elchingen reste pour organiser et pacifier la Galice.
Les troupes avec lesquelles marchera le duc de Dalmatie sont composées, savoir :
La division Heudelet est composée du 4e bataillon d'infanterie légère, du 2e bataillon du 32e régiment d'infanterie légère, de deux bataillons du 26e régiment de ligne, de deux bataillons du 66e de ligne, de deux bataillons du 82e, d'un bataillon de la légion du Midi, d'un bataillon de la légion hanovrienne, et d'un bataillon de la garde de Paris ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).

Conformément aux ordres de l'Empereur, Soult marche ensuite sur le Nord du Portugal avec seulement 24.000 hommes de disponibles. Son 2e Corps d'Armée a été renforcé par la division du général Heudelet, venu du 8e Corps de Junot avec le 2e bataillon du 32e Léger.

Parti de Vigo le 15 Février, Soult prend Tuy le 16, mais le fleuve Minho ne peut être franchi si ce n'est plusieurs jours plus tard à Orense en pourchassant des soldats de La Romana. Le Portugal est enfin atteint le 10 mars. La population révoltée se défend avec acharnement dans chaque village traversé, avec son lot de représailles en réplique. Chavez est prise le 12 mars. Le 2e Corps devient alors officiellement "Armée du Portugal".

Braga tombe le 17 mars : une ville désertée qui a massacré son corregidor et son défenseur attitré, comme trop "tièdes" ! La division Heudelet est laissée sur place.

Dix jours plus tard, les Français sont devant les redoutes qui défendent Oporto. Un général portugais a été coupé en morceaux par ses propres troupes et enterré dans du fumier, et l'évêque a pris le commandement ! Un parlementaire français est envoyé : il est jeté en prison et ses accompagnateurs massacrés. Vu la tournure des évènements, il n'y aura donc aucun quartier. Le sous lieutenant Raffali du 32e Léger qui suivait Soult est tué lors des combats.

La ville est prise et mise à sac. Soult s'installe et y trouve munitions et poudre, mais la résistance acharnée de la population ne l'incite pas à poursuivre sur Lisbonne. Il va donc répartir ses troupes dans le Nord du Portugal uniquement.

Heudelet est chargé de faire une expédition sur le Minho, remonte sur Barcelos, fait sa jonction avec le général Lorges et s'empare de Valença le 9 avril. A partir de là, il rayonne sur les alentours. Puis fait sauter ses fortifications et se porte sur Braga.

Plus au Sud, Wellington revenait d'Angleterre à Lisbonne avec 25.000 hommes. Le 5 Mai, Wellington parti de Lisbonne, passait en revue ses troupes à Coimbra : 15.000 Anglais, 3000 Allemands et 8000 Portugais. Envoyant deux brigades à Santarem et Abrantes, il marchait ensuite à la rencontre de Soult sur Oporto et divisait ses forces en deux bras : un pour continuer le long de la côte et l'autre avec Beresford pour couper la route de Bragance.

Dans le même temps, Heudelet participe au siège d'Amarante qui est prise. Le général Loison commande alors toutes les forces sur la rive gauche de la Tamega.

Le 11 mai, Wellesley forçait le passage du Douro et pénétrait dans Porto, tandis que Soult l'évacuait en catastrophe.

Loison et la division Heudelet formant l'aile de l'armée en retraite se replie et doit franchir pour cela le pont de Misarella, aux mains des Portugais. Le major Dulong (voir historique du 31e Léger) et le bataillon du 32e Léger s'y illustrent. Les sous lieutenants Chabas et Lottin sont tués. Loison rejoint la masse principale de l'armée à Guimaraes.

Poursuivi par les colonnes anglaises, qui occupaient les routes principales et toute voie de retraite vers l'Est, Soult fait sauter son artillerie et ses caissons et sauve son armée en passant les sierras par des sentiers de chèvres, en disputant chaque point de passage aux Portugais. Il arrive à Orense le 19 Mai ayant perdu "seulement" 4000 hommes depuis Oporto et en ramenant environ 16.000. Quelques jours après, il rejoignait Lugo et débloquait la ville où le rejoignait le corps d'armée du maréchal Ney qui pendant ce temps avait dû batailler contre les troupes de la Romana.

Le 2e corps se portera début Juin sur Zamora et Ney devra évacuer la Galice. Soult profitera de ses opérations pour faire souffler ses troupes et les rééquiper. Le 1er Juillet, arrivèrent enfin des ordres de Napoléon prescrivant au Maréchal Soult de prendre le commandement en chef des 2e, 5e (Mortier) et 6e Corps (Ney), pour se porter sur le flanc de l'offensive de Wellington. Le 27 Juin, celui-ci a remonté la vallée du Tage, pénétré en Espagne et fait sa jonction avec les forces espagnoles du général Gregorio, puis rejoindra le général La Cuesta le 20 Juillet.

Le 18 Juillet 1809, le 2ème Corps de Soult se porte sur Salamanque mais ne sera rejoint par les 6e et 5e corps que les 22 et 31 Juillet. Sur place, le 2e Corps est réorganisé. Le bataillon du 32e Léger passe alors au 6ème Corps de Ney.

Alors qu'a lieu la bataille de Talavera les 27 et 28 Juillet 1809, entre les forces anglo-hispano-portugaises de Wellington et les forces de Joseph 1er, Wellington se replie, apprenant la marche de Soult sur son flanc.

Napoléon décide de nommer Soult Major Général de toutes ses armées en Espagne. A la fin de l'année 1809, tandis qu'une armée espagnole sortie du Portugal a battu les Français à Tamanes en octobre puis s'est faite écraser à Alba de Tormes en Novembre, un autre corps espagnol venu d'Andalousie s'est fait étriller à Ocana. Pendant ce temps, au Portugal, Wellington et Beresford réorganisent l'armée portugaise en l'encadrant avec des officiers britanniques et font construire de formidables lignes de fortifications autour de Lisbonne : les lignes de Torres Vedras.

- 1810

Au début de 1810, le 2e Bataillon est réquisitionné pour garder le Nord de l’Espagne. Napoléon écrit, depuis Paris, à Berthier, le 11 janvier 1810 : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
1° Au général Loison, de se rendre à Valladolid, où il réunira sa division composée des deux bataillons du 26e, 26e, des deux du 66e, des deux du 82e, du bataillon hanovrien, du bataillon de la légion du Midi, qui font partie de la brigade Simon ; du bataillon du 26e, de celui du 66e, de celui du 82e, du bataillon hanovrien, du bataillon du Midi, du bataillon du 15e léger et du bataillon du 32e léger
(c'est le 2eme NDLR) qui faisaient partie du 2e corps et qui sont actuellement entre Valladolid et Benavente ... Le général Loison formera cette division en deux brigades ...la 2e, commandée par le général Montmarie, composée d'un bataillon du 32e léger, des quatre bataillons du 66e et des quatre bataillons du 82e, formant neuf bataillons et 6,000 hommes ...
Donnez l'ordre au général Reynier de faire les changements suivants dans sa division. Tout ce qui fait partie des 118e, 119e, 120e, 6e léger, 32e léger, 76e, formera une brigade qui se réunira à Bilbao, maintiendra la communication avec Burgos, Santander, Ossuna, et battra les gorges de Frias, pour nettoyer ces provinces. Cette brigade sera sous les ordres du général Valentin ; elle achèvera de se former à Bilbao ...
" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).

L'Empereur écrit, le 10 février 1810, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin, donnez ordre que la brigade Valentin soit dissoute aussitôt qu'elle aura été remplacée à Bilbao ; que tous les détachements de cette brigade qui appartiennent aux 32e léger, 6e léger et 76e de ligne, aillent rejoindre le 6e corps, pour être incorporés dans leurs régiments respectifs, et que tout ce qui appartient aux 118e, 119e et 120e, se rende à Santander. Le général Valentin lui-même suivra ces trois régiments et sera sous les ordres du général Bonet...
6e Corps. — Vous écrirez au duc d'Elchingen que, moyennant l'arrivée du duc d'Abrantès à Valladolid et l'occupation par ce corps d'armée du royaume de Léon et de la frontière de Galice, il doit attirer à lui la division Loison ; que, avec les augmentations de cavalerie qu'a reçues son corps en dernier lieu par la réunion de la division Kellermann, il aura plus de 6 à 7,000 hommes de cavalerie ; que l'arrivée de la division Loison portera son corps à plus de 36,000 hommes ; que, d'ailleurs, le duc d'Abrantès est, avec un autre corps de 3o,ooo hommes, sur ses derrières pour l'appuyer; qu'il n'y a pas un moment à perdre pour inonder les débouchés du Portugal, autant que possible, par de fortes patrouilles de cavalerie, afin de savoir ce qui se passe, donner de l'inquiétude aux Anglais et les empêcher de se porter sur le midi ; qu'il peut répandre en Portugal l'annonce de l'arrivée de l'Empereur avec 80,000 hommes ; qu'il doit occuper le haut du col qui sépare Ciudad-Rodrigo de Salamanque ; qu'il faut mème, avant d'investir Ciudad-Hodrigo, qu'il ait de forts partis autour de cette ville. Ayez une conférence avec le général la Riboisiere, pour savoir si l'on ne pourrait pas faire partir de Burgos un millier de chevaux chargés de munitions de siège pour Valladolid, et les diriger de là sur Salamanque. Faites-moi rédiger un état du 6e corps, comprenant les augmentations qu'il doit recevoir d'après mes différents ordres ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 253 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16245 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23092).

Au milieu d'Avril, Napoléon décide de marcher de nouveau contre le Portugal. L'armée destinée à cette expédition se compose des 2e (Reynier), 6e (Ney) et 8e Corps (Junot), en tout 60.000 hommes, dont le commandement est donné à Masséna. L'Armée anglo-portugaise de Wellington présentait un effectif de 50.000 hommes. Le général anglais, résolu à ne pas accepter de grandes batailles, fait accélérer la construction, à l'embouchure du Tage, où se trouve une flotte anglaise, des fortifications de Torres Vedras qui devaient, au besoin, protéger l'embarquement de son armée.

Le 10 Mai, Masséna arrive à Valladolid. Les Français doivent d'abord s'emparer des places fortes de Ciudad Rodrigo (espagnole), et Almeida (portugaise), avant d'entrer au Portugal. Ce sera au 6e Corps de Ney de s'en occuper.

Ce n'est que le 25 juin qu'est lancé l'assaut sur la forteresse de Ciudad Rodrigo, après des semaines de siège. Le Capitaine Avio, du 32e Léger, y est blessé. Les défenseurs résistent jusqu'au 9 juillet. Pendant ce temps, le 2ème Corps bat un parti espagnol à Zafra, et passe le Tage à la gauche de l'Armée.

Le 31 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, je vous renvoie les propositions du prince d'Essling pour les récompenses à accorder pour la prise de Ciudad Rodrigo. Faites-moi connaître le nom des individus cités soit dans les relations, soit dans les détails du siège, et proposez-moi pour eux des récompenses. Faites-moi connaître également quels étaient les régiments qui faisaient partie du siège ; ceux-là seuls ont droit à des récompenses.
Nap
ANNEXE
Armée de Portugal. 6e corps d'armée. État des demandes d'avancement ou d'admission dans la Légion d'honneur, en faveur des militaires qui se sont le plus distingués au siège de Ciudad Rodrigo

Désignation des corps

Décorations demandées

Observations
On propose aujourd'hui à Sa Majesté d'accorder par le décret ci- joint, à déduire sur cet état, les décorations suivantes :

De commandant

D'officiers

De légionnaires

32e rég. d'inf. légère

5

" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24175).

La place forte d'Almeida, dans la région de Beira, ne se trouve qu'à 35 km de Ciudad Rodrigo. C'est encore le 6e Corps de Ney qui est chargé de la besogne. Du 15 au 28 Août a lieu le siège de la ville, après les combats sur la Coa. Le chef de bataillon Martinel est blessé devant la ville.

Le 23 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Renouvelez vos instructions au directeur de la Conscription sur le classement des conscrits et réitérez-lui ... que le 112e doit être composé en entier de Belges, ... le 32e léger de Piémontais et de Génois ... Cela ne souffre aucune espèce d'exception. Donnez des instructions pour qu'il n'y ait aucune altération dans ce principe ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24650).

Masséna ne reprend sa marche vers Lisbonne que le 15 septembre. Ses ordres sont d'attendre la fin des grosses chaleurs et surtout des récoltes. Il en profite pour se procurer de quoi approvisionner son armée. D'autant que les Anglais ont décidé de pratiquer la "terre brulée" en se retirant progressivement vers leur base de Torres Vedras.

Masséna prend la direction de Coimbra en passant par Viseu où il s'arrête plusieurs jours pour rallier ses effectifs et réparer ses caissons. La route suivie, au nord du Mondego, passe par Bussaco, une excellente position défensive en hauteur où Wellington a décidé d'attendre les Français avec ses Anglo-portugais. Au matin du 26, Masséna tombe dans le piège d'une attaque frontale au lieu de contourner les positions anglo-portugaises. Il faut dire que Ney non plus n'a pas effectué de reconnaissances pour juger du terrain.

Le 27, le 2e Corps s'élance à la droite de l'armée ennemie. Tandis qu'au centre de la bataille, le 6e Corps de Ney tente de s'emparer du couvent de Bussaco transformé en forteresse : ils sont repoussés avec pertes. Les Anglais, bien retranchés avec une forte artillerie, dévalant les pentes pour des contre-attaques avec des troupes fraiches, font des ravages dans les rangs français. Le 32e Léger a de nombreuses pertes au sein de la division Loison (3ème du 6e Corps). Le lieutenant Lami et le sous-lieutenant Ratto sont tués, le capitaine Demoutiers est blessé.

Après la bataille, les Français se regroupent et parviennent à contourner les positions ennemies par le Nord, tandis que Wellington recule vers Coimbra. Son objectif est à présent d'atteindre les Lignes de Torres Vedras et d'y attendre une nouvelle fois les Français.

La majeure partie de la population des régions que doit traverser l'armée française se retire avec l'armée anglo-portugaise. L'ordre est donné d'évacuer Coimbra, les propriétés agricoles sont abandonnées, les biens ne pouvant être transportés et susceptibles de servir aux Français sont détruits. La campagne doit être tenue par des partis de guérillas chargés d'exterminer les troupes isolées et les blessés ennemis.

à Coimbra, le 1er Octobre, les Français trouvent un peu de vivres.

Entre Coimbra et les Lignes de Torres Vedras, quelques affrontements éclatent entre les troupes françaises les plus avancées et l'arrière de l'armée de Wellington. Pendant que les Français avancent sur Lisbonne, les Portugais reprennent Coimbra et capturent la petite garnison qui y était restée.

Des combats les plus significatifs ont lieu près de Pombal et d'Alenquer. Le 11 octobre, l'avant-garde arrive devant les Lignes et va y stationner dans de très mauvaises conditions.

Tandis que Masséna envoie le général Foy en France discuter de la situation militaire avec l'Empereur, il recule ses positions sur Santarem et Punhete pour mieux hiverner à la mi-Novembre, suivi par les Anglais. Le 6e Corps de Ney se regroupe autour de Tomar. Pour subsister les Français lancent de véritables raids de pillage destructeurs dans les environs, sans sanctions du commandement. Malgré cela, les rations diminuent.

En Décembre 1810, le 9e Corps de Drouet d'Erlon (en fait seulement 6000 hommes de la division Conroux), franchissant la frontière espagnole, va rejoindre et se positionner autour de Leiria. Les hommes sont une nouvelle fois en loques.

VBIS/ LE CORPS DE RESERVE DE 1809

Le 13 mars 1809 à minuit, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois votre travail du 12 mars sur la formation d'un corps de réserve, composé des 5es bataillons de l'armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez faire quelques changements que je vais vous indiquer ...
Il faut faire ces changements sur votre état qui, d'ailleurs, me paraît bien conçu ...
Il y a déjà à Metz le 12e régiment, qui devient le 13e, par suite des changements faits pour la formation de la brigade de Pontivy. Le nouveau régiment sera alors le 14e ; ces deux régiments formeront une brigade. Il me semble que ce 14e régiment pourra être composé de la manière suivante : 1er bataillon, deux compagniesdu 25e léger, deux compagnies du 6e léger, deux compagnies du 24e léger ; 2e bataillon, deux compagnies du 26e léger, deux du 16e léger, deux du 32e léger ; 3e bataillon, deux compagnies du 96e de ligne, deux du 22e de ligne, deux du 54e, deux du 15e de ligne. Il manque deux compagnies pour le 2e bataillon ; on prendra les deux compagnies du 32e léger qui sont à Toulon. Ainsi une brigade composée de deux régiments et forte de 5,000 hommes se réunira à Pontivy ...
Quant à la formation de cette réserve, rien ne presse. Il me paraît qu'il est d'abord nécessaire d'achever de compléter les bataillons de guerre qui sont en Allemagne et les 4es bataillons qui doivent les rejoindre ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14891 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20343).

VI/ 1811 : LA RETRAITE DE L'ARMEE DU PORTUGAL ET LA BATAILLE DE FUENTES DE ONORO

Masséna a reçu l'ordre d'essayer de s'emparer d'Abrantes : si il commence bien ses préparatifs fin Janvier, la disette qui sévit dans son armée lui fait évoquer une retraite. Las, le général Foy, de retour, rapporte des instructions de l'Empereur d'offensive qui serait soutenue par Soult (armée d'Andalousie) et Mortier (5e Corps), ou au minimum de maintenir ses lignes pour "épuiser" l'ennemi. Mais de fait, c'était l'Armée de Masséna qui s'étiolait et l'armée anglo-portugaise qui se renforçait et consolidait ses positions.

En Janvier, Soult, s'il a bien quitté son Andalousie, pousse une pointe en Estrémadure, enlève Olivenza et fait le siège de Badajoz dont il s'emparera seulement le 10 Mars.

infanterie légère au combat de Redinha 12 mars 1811
Infanterie légère au combat de Redinha, 12 mars 1811

Le 3 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai lu attentivement les états de la conscription. Je pense que les 31e et 32e léger peuvent être recrutés par la conscription de la Toscane et de Rome, ainsi que le 113e et le 28e de chasseurs, je désire donc qu'il n'en soit pas parlé dans l'appel des 80000 hommes ...
Je ne m'oppose pas à ce que dans ces départements étrangers, après avoir fourni ce qui est nécessaire aux cinq régiments hollandais, aux 113e, 32e et 31e légers, vous disposiez d'un 114 de tous ces hommes pour les envoyer dans les meilleurs régiments français ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25833).

Mars 1811; Masséna, vu l'état de ses troupes, décide alors de retraiter, sa situation devenant intenable et sans résultats. Ney couvre l'arrière garde et doit livrer des combats à Pombal,Redinha, Foz d'Arounce contre les Anglais qui se sont lancés à notre poursuite. Le capitaine Croutelle est blessé à Redinha.

Masséna décide alors de gagner l'Espagne par Coria et Plasencia. Ney refuse et veut passer plus au Nord. Masséna le démet de son commandement du 6e Corps qui est remis au général Loison. On doit signaler aussi des désobéissances de la part de d'Erlon et de Reynier qui désorganisent le plan de Masséna.

Wellington, qui talonne les Français, pense pouvoir détruire le 2e Corps à Sabugal le 3 Avril, mais les Français résistent bien, sous une pluie battante et du brouillard. La retraite peut se poursuivre. L'Armée du Portugal se regroupe finalement autour de Salamanque et se remplume. Elle compte encore 39.000 combattants.

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions ...
6e division : les 15e, 32e, 2e et 4e légers, les 36e et 130e de ligne.
Par ce moyen, le 6e corps se trouve partagé en deux divisions. Tous les régiments qui ont leur dépôt dans la 12e division militaire forment une division ; tous ceux qui ont leur dépôt en Bretagne en forment une autre. Je pense que c'est là la meilleure organisation qu'on puisse donner. Vous laisserez le prince d'Essling maître d'arranger les brigades. Vous lui désignerez seulement les généraux pour les divisions et pour les brigades. Vous le laisserez également maître de verser tous les hommes des 15e et 32e légers dans les 2e et 4e légers, et de renvoyer les cadres du 15e léger à Paris et du 32e à Toulon ; cela aura l'avantage de supprimer deux cadres sans diminuer de beaucoup le nombre d'hommes. Cette opération me paraît bonne ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Les Anglo-portugais ont suivi les Français dans leur repli. Désormais, le seul point encore entre les mains des forces impériales au Portugal est la forteresse d'Almeida, rapidement entourée par la division Campbell depuis le 7 Avril. Masséna, dont les subordonnés sont de plus en plus désobéissants, demande l'aide de Bessières pour refaire ses forces, délivrer la garnison et y établir une tête de pont.

Le 15 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre ... Le 4e bataillon du 1er de ligne se rendra à Toulon pour renforcer la garnison qui sera composée de 2 bataillons du 60e, d'un bataillon du 62e, d'un du 1er de ligne, d'un bataillon du 32e léger et du dépôt du 16e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5336 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26678).

Au milieu d'Avril, il pleut. Masséna concentre ses meilleurs éléments des 2e, 6e, 8e, et 9e Corps et la cavalerie de Montbrun autour de Ciudad Rodrigo, en vue de l'offensive future. Le 2e bataillon du 32e Léger est à la 3e division (Ferey) du 6e Corps, désormais aux ordres du général Loison.

Bessières arrive enfin le 1er Mai, entouré seulement d'une poignée d'hommes de la cavalerie de la Garde, qu'il refusera d'ailleurs de faire intervenir.

Wellington anticipant les intentions de Masséna, décide de l'attendre à Fuentes de Onoro. La bataille fera rage entre le 3 et le 5 Mai 1811 et restera indécise, bien que Wellington ne soit passé pas loin de la rupture et qu'un effort supplémentaire eut emporté la victoire pour les Français. C'est la division Ferey qui, le 3 mai, sera montée, le général à la tête du bataillon du 32e Léger, la première à l'assaut du village de Fuentes de Onoro, s'en emparera malgré le feu ennemi et finira par en être chassée par une contre-attaque.

Fatigué et moralement atteint, Masséna se replie une nouvelle fois sur Salamanque où il apprend par Bessières sa disgrâce et son remplacement par Marmont. La seule satisfaction est que la garnison d'Almeida, avec le général Brenier, a pu évacuer la place après l'avoir détruite, et a réussi à passer à travers les lignes anglaises, récupérée par le 2e Corps le 11 mai. Parmi les rescapés, quelques hommes du 32e Léger mais pas le lieutenant Lagorio qui a été tué en défendant la place le 3 mai.

Positions du 32e Léger en mai 1811

1er bataillon : en Haute Catalogne
2e bataillon : 6e Corps, Armée de Portugal
3e bataillon : grenadiers et voltigeurs et deux compagnies de fusiliers en Haute Catalogne
2 compagnies de fusiliers à Toulon (Voir ci-dessous lettre du 24 mai 1811 de l'empereur à Clarke)
Dépôt à Toulon

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Pour remplir ce but, comme on l'a dit plus haut, il faut pourvoir à la garnison de Toulon. A cet effet, le 3e bataillon du 8e léger, qui est à Genève, se dirigera sur Toulon vers le 1er juillet, après avoir reçu tous les conscrits. Le 4e bataillon du 18e, le 4e du 5e, le 4e du 11e, le 4e du 23e et le 3e du 75e de ligne, se dirigeront également sur Toulon au 1er juillet.
Ces six bataillons, qui auront reçu leurs conscrits et seront ainsi complétés, formeront une force suffisante pour la garnison de Toulon, de Marseille, de Cette et de toute la côte de la Méditerranée ... Il y aura en outre à Toulon le 5e bataillon du 22e léger, fort de 500 hommes, le 3e bataillon du 32e léger et le dépôt du 16e ...
FRANCE. - COTES DE LA MÉDITERRANÉE.
Toulon est le point important des côtes de la Méditerranée. Les six 4es bataillons qui ont été désignés dans les notes sur le corps d'observation de réserve pour se rendre à Toulon y formeront une garnison de 4,800 hommes. Le 5e bataillon du 22e léger, le 5e du 1er de ligne, le 5e du 16e avec les huit 5es bataillons de l'armée de Dalmatie qui sont dans la 27e division militaire, et le 3e du 32e léger (en le considérant comme un 5e bataillon), font douze bataillons qui seront formés en trois demi-brigades, chacune de quatre 5es bataillons ou 2,000 hommes ; ce qui, joint aux six 4es bataillons ci-dessus, serait une force de 11 à 12,000 hommes, beaucoup plus que suffisante pour défendre Toulon, Marseille, Nice, Cette et contenir tout l'intérieur
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 3e bataillon du 32e d'infanterie légère, étant tout entier composé de conscrits réfractaires, ne devrait pas être placé à Aix ; la désertion y est trop facile ...
Le bataillon du 20e de ligne se complétera au lazaret de Marseille ; celui du 32e léger sera placé aux îles d'Hyères ...
Il y aura donc aux îles d'Hyères ...
Le 6e bataillon du 32e léger, 900...
Ces troupes seront distribuées de la manière suivante ...
A Port-Cros
Le 5e bataillon du 22e. 500 hommes.
Un bataillon de la Méditerranée. 900
Un bataillon du 32e léger. 900 ...
Sur ces 2.300 hommes destinés pour Port-Cros, le général qui commande dans cette île tiendra un bon officier, et 300 hommes présents sous les armes, dans l'île du Levant ...
Et il y aura à Port-Cros, un général de brigade et trois bataillons, présentant un effectif de 2.300 hommes, et un présent sous les armes d'au moins 1.800 hommes, dont 300 hommes seront toujours détachés et présents à l'île du Levant ; et ce, indépendamment de l'artillerie de terre, de marine, etc. Toutes ces îles seront approvisionnées pour ce nombre d'hommes, pendant trois mois.
Il y aura, comme je l'ai ordonné, un réduit à l'île du Levant, de sorte qu'on puisse aller à son secours de Port-Cros ...
Les dépôts du fort Lamalgue et du lazaret doivent être dissous. Les 3.000 hommes qui s'y trouvent seront employés, sans délai, de la manière suivante :
500 hommes pour le 5e bataillon du 22e d'infanterie légère ... 250 au 32e léger ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6169 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28639).

Le 18 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... le 4e bataillon du régiment de la Méditerranée, fort de 900 hommes, et le 2e bataillon du 32e léger, fort de 900 hommes, seront placés, l'un à l'île de Port-Cros, et l'autre à l’île de Porquerolles. Ces deux bataillons formeront la garnison de ces îles avec les canonniers, ce qui, avec l'artillerie, fera un millier d'hommes dans chacune de ces îles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28693).

Le 7 octobre 1811, à Utrecht, "Le général Clarke rend compte qu'il a donné l'ordre d'envoyer aux îles d'Hyères le 2e bataillon du 32e d'infanterie légère, le premier restant en Catalogne" ; l'Empereur répond que "Jusqu'à nouvel ordre, on peut laisser ce bataillon à Toulon, en laissant en Catalogne celui qui s'y trouve" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6237).

VII/ EN CATALOGNE 1811-1812

Pendant que le second bataillon se battait avec l'Armée du Portugal, le premier et quelques élements du 3ème étaient en Haute-Catalogne. Une région où les forces françaises ne tenaient que les villes et où les guérillas et des forces espagnoles bien organisées harcelaient les troupes d'occupation.

Le 2 janvier 1811, depuis Paris, le Duc de Feltre écrit à l'Empereur : "Les hommes des départements de l'ancienne France extraits des bataillons des tirailleurs corses et du Pô et envoyés à Perpignan pour y être incorporés dans le 18e régiment d'infanterie légère ont été incorporés, à leur arrivée à Girone, dans le 32e régiment d'infanterie légère par ordre du général Baraguey d'Hilliers. Le 32e régiment étant composé de Génois, on propose à Sa Majesté de désapprouver cette mesure et de décider que ces hommes rejoindront le 18e régiment, pour y être incorporés". L'Empereur lui répond, depuis Paris, le 4 janvier 1811 : "Approuvé. Tancer le général Baraguey d'Hilliers pour avoir changé l'ordre du ministre. Faire rejoindre par ces hommes le 18e léger" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1233).

Le 10 avril 1811, les Espagnols avaient réussi à s'emparer du fort San Ferran, à Figuières, stratégique pour les communications avec la France. Et il avait fallu refaire le siège de la place jusqu'au 19 août. Plusieurs officiers du 32e Léger y avaient été blessés : le chef de bataillon Cesari, le sous-lieutenant Vaccarezza et le capitaine Scalabrino.

Le 5 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au duc de Tarente de former en un seul bataillon les 2 du 32e d'infanterie légère et d'envoyer le cadre de l'autre bataillon à son dépôt de Toulon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27554).

Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Il faut achever d'organiser le 32e léger. Donnez ordre de faire revenir de Catalogne les portions de ce régiment qui s'y trouvent, afin de réunir les trois bataillons et de pouvoir, aussitôt qu'il sera possible, former le 4e et le 5e bataillon. Ce régiment est mal placé à Toulon ; comme je veux le composer d'Italiens, on placera le dépôt à Avignon ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28110).

Le 19 août 1811, Macdonald, depuis le camp devant Figuières, adresse au Duc de Tarente, Ministre de la Guerre, la lettre suivante : "M. le duc,
J'ai la satisfaction d'informer V. Exc. que la valeur, le dévouement et la persévérance de l'armée de S. M. en Catalogne, a triomphé de la perfidie des traîtres qui ont livré la forteresse de Figuières à l'ennemi, ils sont dans les fers ; cette place est aujourd'hui reconquise et au pouvoir de l'Empereur.
La garnison espagnole ayant inutilement tenté de s'échapper dans la nuit du 16 et avec perte de 400 hommes, a été forcée de se rendre à discrétion, et pour toute faveur, la vie sauve.
Elle est sortie sans armes ce matin de la forteresse, au nombre de 5500 hommes, et près de 550 officiers, dont le maréchal-de-camp Martinez, plusieurs brigadiers-généraux, 80 officiers supérieurs, etc. ; elle est dirigée en trois colonnes sur Perpignan, où elle arrivera les 21 et 22.
Cette garnison a perdu depuis le blocus plus de 2200 hommes, par le feu ou de mort naturelle ; il reste 1500 malades à l'hôpital, et 200 non combattants, qui seront renvoyés. L'armée de S. M. a bravé plus de 60,000 coups de canon, et deux millions de coups de fusils sans beaucoup de perte.
Elle a supporté avec une constance vraiment exemplaire, les peines, les fatigues, les intempéries du climat, pendant quatre mois neuf jours de blocus, et passé depuis le 24 juillet vingt-cinq nuits de suite sous les armes.
Les travaux des lignes de contrevallation et circonvallation sont immenses ; S. M. pourra en juger, si elle daigne jeter les yeux sur le plan que je transmets à V. Exc.
L'arme du génie les a en grande partie dirigés avec un zèle et une activité soutenus.
Celle de l'artillerie a été ce qu'elle est toujours, excellente ; le général de division Tamil la commande et le général Nourry a élevé et dirigé toutes les batteries, dont quelques-unes, placées trèshardiment à moins de trois cent toises de la forteresse.
Les redoutes du 37e de ligne, 8e léger, 16e et 67e de ligne, 32e léger, 11e, 81e, 6oe, 93e, celles de la gendarmerie impériale et des Westphaliens, ont reçu le nom des corps qui y ont assidument travaillé ; les premiers ne sont qu'à portée de fusil du chemin couvert : le 5e et 25e légers ont également beaucoup travaillé.
Ces corps, sous les ordres des généraux Quesnel, Clément, Palmarole, Plansonne, Lefebvre, les adjudants-commandants Vigier, Beurmann, les colonels Lamarque et Petit, formaient la ligne de blocus ou la renforçaient, chaque nuit. L'escadron du 20e et le 29e de chasseurs, l'escadron du 24e de dragons, les lanciers gendarmes étaient aussi en partie à cheval.
Enfin une réserve d'élite, composée de gendarmerie à pied, et de détachements de divers corps, commandés à tour de rôle par les généraux Favier, Nourry et Prost, l'adjudant-commandant Nivet, les chefs de bataillon d'état-major Ferrari, Guibourg et le chef d'escadron Séguin, mon aide-de-camp, était destinée à soutenir tous les points menacés.
S. Exc. le colonel-général était partout. Il a déployé une très grande activité ; en général tout le monde a parfaitement rempli son devoir, Je me plais à rendre cette justice à l'armée, dans l'espoir que l'Empereur daignera jeter sur ses braves un regard de bienveillance, priant V. Exc. de faire remarquer à S. M., que son armée de Catalogne est étrangère à l'événement qui l'a réunie sous les murs de cette place.
Je viens de faire hisser le pavillon impérial sur ses murs, il est salué de cent un coups de canon ; cette salve sera entendue des vaisseaux anglais qui bordent la côte, et des rassemblements d'insurgés à Olot ; elle les avertira de la reprise de Figuières, et de la fin de la guerre dans cette partie de la Catalogne.
Agréez, M. le duc, l'assurance nouvelle de ma considération distinguée.
Le maréchal duc de Tarente,
Macdonald.
P. S. L'aide-de-camp de V. Exc., le chef de bataillon Schneider, porteur de cette dépêche, a partagé les fatigues des troupes en passant toutes les nuits aux tranchées ; il a vu le fort, les prisonniers, et pourra donner à V. Exc. tous les renseignements qu'elle jugera convenables
" (Courrier de Turin N°120, 7e année, lundi 2 septembre 1811).

En Août 1811, l'ancien major du régiment depuis janvier 1808, Victor Antoine Morice de la Rue, était promu au rang de colonel de l'unité.

L'armée de Catalogne sous Mac Donald, dont une grande partie était désormais sous le contrôle de Suchet, ainsi que les Provinces de Tortose, Lerida et Tarragone (prise par Suchet le 28 juin), se limitait alors aux forces en Haute Catalogne et à Barcelone. Elle apprenait bientôt que la province allait être rattachée à la France. Suchet devant, quant à lui, après la prise de Mont Serrat (le 24 juillet) poursuivre sur Valence, pour sécuriser ses arrières, reversait une division à l'Armée de Catalogne. Mac Donald outre de s'implanter à Figuières avait aussi pour mission de prendre Urgel et Cardone.

Le reste de l'année se passait en petits combats pour disperser des bandes d'insurgés. Le général Decaen avait pris la place de Mac Donald le 3 Octobre.

Le 14 janvier 1812, à Paris, on informe l'Empereur que "Le général Suchet demande qu'un détachement du 1er d'infanterie légère, qui attend depuis près d'un an l’occasion de rejoindre les bataillons de guerre de ce corps à Tarragone, soit incorporé dans le 32e de même arme"; Napoléon répond, exaspéré : "J'ai déjà répondu sur pareille demande ; faire défense expresse de rien faire de ce genre, et témoigner mon mécontentement de cette proposition. Réitérer l'ordre pour que tous les détachements appartenant à l’armée d'Aragon soient dirigés sur Barcelone aussitôt que possible, et de là sur Tortose. Le général Suchet les y prendra quand cela se pourra. Recommander aux inspecteurs aux revues de tenir la main à ce qu'aucun homme ne sorte de son corps ; car si pareille chose était tolérée, l'armée se trouverait désorganisée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6637).

Dans un "TRAVAIL DE M. LE DIRECTEUR GENERAL AVEC SA MAJESTE (de la main du Général Mathieu Dumas)", adressé au Général Lacuée, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, le 24 janvier 1812, l'Empereur déclare : "... Je trouve qu'on donne trop aux 29e de ligne et 32e léger. 500 hommes à chacun suffisent ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29825).

Le 30 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 2e bataillon du 32e régiment d'infanterie légère étant composé de conscrits réfractaires ne doit pas quitter les îles d'Hyères ni Toulon, sous quelque prétexte que ce soit. Si on envoie ce bataillon en Catalogne, il est probable que les hommes déserteront tous. Je ne m'oppose pas à ce qu'on retire du 3e bataillon 300 soldats de bonne volonté ayant plus d'un an d'exercice, pourvu que ce ne soit pas des hommes appartenant aux départements des 10e et 9e divisions militaires. On prendra le plus qu'il sera possible des Français et des Piémontais et l'on ne prendra des Romains et des Toscans qu'à défaut des autres" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1788 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30537).

Le 5 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Commandant du 3e Bataillon colonial : "Je vous préviens que le ministre de la guerre, par sa lettre du 29 du mois dernier, m’annonce qu’il a donné des ordres pour que les nommés Jean Schwartz et Jean Joseph Renan, deux chasseurs au 1er bataillon du 32e régiment d’infanterie légère, soient conduits au 3e bataillon colonial que vous commandez ; dès que ces hommes se présenteront, vous voudrez bien les incorporer et m’en rendre compte" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).

VII/ 1813 : LE 32E LEGER SUR TOUS LES FRONTS

Au début de 1813, les positions du 32e léger sont les suivantes :
1er bataillon en Haute Catalogne. Va rejoindre l'Allemagne.
2e et 3e bataillons avec Marmont au 2ème Corps d'Observation du Rhin qui va devenir 6ème Corps de la Grande Armée.
4e bataillon à la 27e Demi brigade provisoire à Toulon.
Dépôt à Toulon.

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons. Il ne me faudra donc plus que 40 bataillons que j'ai en France, savoir : 2 bataillons du 1er léger, 2 du 9e, 2 du 32e, 2 du 34e (je ne compte jamais le bataillon de dépôt), 2 du 7e de ligne, 5 du 13e, 2 du 15e, 3 du 22e, 4 du 23e, 2 du 42e, 2 du 52e, 2 du 70e, 3 du 101e, 2 du 113e, 2 du 121e ; total, 37 bataillons.
Il est nécessaire que vous me présentiez sur-le-champ un projet de décret pour porter ces 37 bataillons, et davantage si j'en avais oublié, à 840 hommes par bataillon, en prenant d'abord dans les 5es bataillons et ensuite dans les dépôts les plus voisins ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 4e division. — 1re brigade : du 32e léger, deux bataillons ; du 15e de ligne, deux ; du 70e, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Parie, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses observations sur le "Corps d'Observation du Rhin. Notes
... OBSERVATIONS SUR L'ÉTAT N° 8
... Le 32e fournira au 2e d'observation du Rhin ainsi que le 29e léger ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).

Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Génréal Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai donné l'ordre de former le 6e bataillon du 32e régiment ... Il est très pressant de former le 6e bataillon du 32e puisqu'il fait partie d'un régiment provisoire. Il vous faut pour ce bataillon 30 sergents ou sergents-majors et 48 caporaux.
J'ordonne que le régiment des fusiliers qui est à Fontainebleau vous en fournisse les deux tiers, c'est-à-dire 18 sergents et 36 caporaux, plus 6 sous-lieutenants ; ils se rendront demain à Paris et vous ordonnerez sur-le-champ la formation du bataillon.
Vous choisirez dans le dépôt les meilleurs officiers et sous-officiers pour former le cadre ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32416).

Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 2e Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 3e Division : 32e Léger, 25e Provisoire, 15e et 70e de Ligne, 20e, 27e et 28e Provisoires. … avril (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).

Le 5 février 1813, Napoléon écrit au général Clarke : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
TOULON.
II sera formé, pour la défense de Toulon, trois demi-brigades provisoires, sous les numéros 25, 26 et 27; elles seront composées ainsi qu'il suit : 25e demi-brigade, les bataillons des 1e, 16e et 62e de ligne; 26e demi-brigade, les bataillons des 5e, 11e et 60e de ligne; 27e demi-brigade, les bataillons des 79e, 81e de ligne et le bataillon du 32e léger. Il sera de plus formé, pour la garnison de Toulon, quatre bataillons de garnison ; deux pour Marseille, deux pour Antibes, deux pour Cette ; total, dix bataillons de garnison ; on les prendra dans les 7e, 8e et 9e divisions militaires
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie la formation que je crois devoir donner au 1er et au 2e corps d'observation du Rhin. Faites dresser les états de ces corps en conséquence.
Vous me ferez connaître l'époque précise où chaque régiment sera réuni à Mayence, et quand ces corps auront leur artillerie, leurs sapeurs et leurs officiers du génie. Vous y mettrez tous les généraux de division et de brigade et les adjudants commandants.
FORMATION DU 2e CORPS D'OBSERVATION DU RHIN ...
1re division. — Général Compans : 2 bataillons du 20e provisoire, 2 du 25e, 2 du 32e léger, 10 bataillons de la marine ; total, 16 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32752).

En Février, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder, tandis que les Prussiens, à la fin du mois, s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittent Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "Je me rendis à Mayence, où j'arrivai le 24 mars, encore très-souffrant de ma blessure reçue en Espagne …
Les dispositions de l'Empereur avaient ordonné la formation de mon corps d’armée en quatre divisions d'infanterie ; mais la quatrième, n'ayant eu qu’une organisation incomplète, reçut peu après une autre destination. Mon corps d'armée ne se composa donc réellement, pendant toute la campagne, que de trois divisions formées de quarante bataillons. Quinze de ces bataillons appartenaient à l'artillerie de la marine. Ils étaient composés moitié d'anciens soldats, et l'autre moitié de recrues, incorporées au moment où ils se mirent en marche des grands ports où ils tenaient garnison. Les vingt-cinq autres bataillons furent composés, savoir : du 37e léger, nouveau corps, mais formé de vieux soldats tirés par détachement des compagnies départementales ; de vingt troisième et quatrième bataillons de différents régiments des armées d'Espagne, organisés en régiments provisoires ; enfin, d'un bataillon espagnol.
1er régiment d'infanterie de la marine, quatre bataillons.
2e régiment, infanterie de marine, six bataillons.
3e régiment, infanterie de marine, deux bataillons.
4e régiment, infanterie de marine, trois bataillons.
37e léger, deux bataillons.
32e léger, deux bataillons.
23e léger, deux bataillons.
11e provisoire, deux bataillons.
13e provisoire, deux bataillons.
15e de ligne, deux bataillons.
16e provisoire, deux bataillons.
70e de ligne, deux bataillons.
120e de ligne, deux bataillons.
20e provisoire, deux bataillons.
25e provisoire, deux bataillons.
Corps Joseph Napoléon, un bataillon
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 10).

L'Empereur écrit de Paris le 5 avril 1813, au Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, le 32e d'infanterie légère peut fournir son 4e bataillon, fort de 840 hommes sans attendre la conscription de 1814. Donnez ordre que ce bataillon, fort de 840 hommes, auxquels on ajoutera 200 hommes pour recruter les 2e et 3e bataillons, ce qui fera 1000 hommes, parte de Toulon pour se rendre à Mayence, où il ira rejoindre ses 2e et 3e bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33649).

Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe sous Eugène, et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main. La visée stratégique consiste à expulser l'ennemi de Saxe et d'aller jusqu'à Dresde en passant par Leipzig.

Au 25 avril 1813, on retrouve les 2ème et 3ème bataillons du régiment au 6ème Corps de Marmont à la 20e Division effectifs : 26 officiers et 1182 hommes aux ordres du major Martinel.

Au Sud Ouest de Leipzig, les Coalisés tentaient de s'opposer à la poussée française à Lützen, le 2 mai 1813.

La division Girard occupe Starsiedel quand les Alliés attaquent. Elle est bientôt rejointe par le 6e Corps de Marmont (où seront blessés le major Martinel, ainsi que le chef de bataillon Scalabrino du 32e Léger), qui la remplace et rallie le 3e Corps autour de Kaja au centre de la ligne de front. La division Souham en premier, puis les autres divisions de Ney, résistent et reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard. Cette résistance a facilité l'enveloppement des Coalisés par les deux ailes. Ils sont battus et repoussés.

Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes, Lauriston reste en position intermédiaire.

Les Russo-Prussiens sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve. Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai à Bautzen, puis à Würschen les Coalisés sont encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.

A Bautzen sont blessés le chef de bataillon Laprie, puis le lendemain à Wurschen, le régiment subit de nombreuses pertes. Sont tués les capitaines : Crocetti, Gastaldi et Pierucci, les lieutenants Pierucci et Federici et sont blessés les capitaines : Grill, Salicetti, Scarzoli et Demoutiers.

Le 27 mai, l'Oder est atteinte, et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz).

Le 6 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Liegnitz, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, comme il est indispensable d'avoir de nouveaux cadres et de réunir plusieurs régiments, donnez ordre aux bataillons du 23e de ligne et du 32e léger qui sont en Espagne, de se rendre sans délai à leurs dépôts respectifs ..." ((Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34487).

Napoléon ratifie l'armistice le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.

Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.

Le 16 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, mandez au général Doucet que les 3 colonnes qu’il a composées,
la 1re de 200 hommes du 32e léger et de 267 chevaux du 6e chasseurs et du 7e de hussards
la 2e de 200 hommes du 32e léger et de 250 du 5e chasseurs
enfin la 3e de 200 hommes du 32e léger et de 200 chevaux du 2e de chevaux-légers et du 4e de hussards
doivent être dissoutes et les hommes envoyés sur-le-champ à leur destination, aussitôt qu’on n’aura plus de nouvelles de partisans sur les derrières, et que l’affaire des partisans de Plauen, contre lesquels marche le général Castex, sera terminée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34691).

Le 22 juillet 1813, Eugène écrit, depuis Monza, au Général d’Anthouard : "Monsieur le général comte d'Anthouard, j'ai reçu votre lettre du 19 courant. Je pense que vous ferez bien de faire venir un bataillon du 32e léger à Laybach. Faites traiter tous les galeux de ce corps …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 212).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "... TITRE II. — Corps d'observation de Bavière.
Art. 12. — Le corps d'observation sera composé des 51e, 52e, 53e et 54e divisions.
Art. 13. — Les quatre divisions du corps d'observation de Bavière seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger; 4e bataillon du 32e léger.
113e, 4 bataillons.
Commandé par un major : le 2e bataillon du 63e de ligne; Le 2e bataillon du 27e de ligne.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 10e léger; le 2e bataillon du 21e léger.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 32e de ligne; le 3e bataillon du 58e de ligne ...
Art 14. — Le major général enverra tous les majors nécessaires pour les 51e et 52e divisions.
Art. 15. - Les 51e et 52e divisions se réuniront à Würzbourg ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 6 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, décrète : "Napoléon, Empereur des Français. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:
TITRE PREMIER. — Corps d'observation de Bavière. Article premier. — Le corps d'observation de Bavière sera composé, comme nous l'avons ordonné par notre ordre du 4 dernier, de quatre divisions, savoir: la 51e, la 52e, la 53e et la 54e.
Art. 2. - Ces quatre divisions seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger, 4e bataillon du 32e léger.
113e 4 bataillons.
Commandé par un major : 63e de ligne, 2e bataillon ; 27e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 10e léger, 3e bataillon ; 21e léger, 2e bataillon.
Commandé par major : 32e de ligne, 3e bataillon, 58e de ligne, 3e bataillon.
Total: 12 bataillons ...
54e division
Commandé par un major : 51e de ligne, 2e bataillon ; 55e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 62e de ligne, 3e bataillon ; 1er de ligne, 3e bataillon.
Commandé par un major : 23e de ligne, 3e bataillon ; 26e de ligne, 5e bataillon.
Commandé par un major : 32e léger, 1er bataillon ; 17e léger, 3e bataillon.
Commande par un major : 1er de marine, 7e bataillon ; 2e de marine, 9e bataillon.
Total: 10 bataillons ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 20).

Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.

Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les coalisés disposent à cette date de quatre armées : 1° celle du Mecklemburg, forte de 30.000 hommes opposés à Davout; 2° celle du Nord de Bernadotte, avec 120.000 hommes, autour de Berlin; 3° l'armée de Silésie (120.000 hommes), sous Blücher, qui s'est avancée jusqu'à Breslau malgré l'armistice; 4° enfin, l'armée principale, en Bohême, forte de 330.000 hommes, sous les ordres de Schwartzenberg. Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses corps d'armée. Face à l'armée de Silésie, Ney et Sébastiani, Macdonald, Marmont, Lauriston. Face à l'armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin. Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg. Ses manœuvres échouent, submergé par le nombre et l'évitement de ses adversaires.

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "... L'Empereur arriva en toute hâte, amenant avec lui sa garde. Arrivé le 21, au matin, il donna au moment même l'ordre de reprendre l'offensive. Je partis de ma position d'Ottendorf ; je passai le Bober á Bakwitz et je pris position sur les hauteurs de Holzstein. Il y eut, en cette circonstance, un léger engagement avec l'ennemi, où le 32e léger et le chef du 16e, Svalabrino, se distinguèrent ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 148).

Du 28 août au 30 août des combats ont lieu devant Dresde, le major Gheneser du 32e Léger est blessé 3 jours de suite ! Cela mérite bien une promotion de colonel le 14 septembre (officialisé seulement en novembre).

Le 12 octobre, Napoléon replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces réunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne. Le 32e Léger a alors les 2e et 3e Bataillons aux ordres de Gheneser avec le 6e Corps de Marmont, à la 20eme Division d’infanterie, le 4ème Bataillon dans la 51e Division d’infanterie, 32e Demi-brigade provisoire au 9e Corps d’Augereau. La bataille décime les forces françaises et leurs alliés polonais. Le 32e Léger voit le Chef de Bataillon Scalabrino blessé ainsi que 8 Capitaines et 6 Lieutenants.

Dans son rapport en date du 19 octobre 1813, fait au au Major général, le Maréchal Marmont écrit, concernant la journée du 16 octobre 1813 : "Monseigneur, la part qu’a prise le sixième corps d’armée aux batailles des 16 et 18 octobre, devant Leipzig, étant de nature à mériter l'intérêt de Sa Majesté, je crois de mon devoir de vous en adresser le rapport …
Le 16, au matin … L'armée ennemie marcha à moi avec rapidité. Ses forces semblaient sortir de dessous terre ; elles grossirent à vue d'œil : c'était toute l'armée de Silésie.
L'attaque de l'ennemi se dirigea d'abord sur le village de Meckern. Ce village fut attaqué avec vigueur, et l'ennemi supporta tout le feu de mon artillerie. Il fut défendu de même par les troupes de la deuxième division, sous les ordres du général Lagrange. Le 2e régiment d'artillerie de marine, qui était chargé de ce poste, y mit vigueur et ténacité ; il conserva ce village pendant longtemps, le perdit et le reprit plusieurs fois. Mais l'ennemi redoubla d'efforts et envoya de puissants secours, ne s'occupant que de ce point. Alors je fis exécuter un changement de front oblique par brigade, ce qui forma immédiatement six lignes en échelons, qui étaient également bien disposées pour soutenir ce village, où paraissait être toute la bataille.
Le 37e léger et le 4e régiment de marine furent successivement portés sur ce village ; ils le reprirent et le défendirent avec tout le courage qu'on pouvait attendre d'aussi bonnes troupes.
Le combat se soutenait avec le même acharnement depuis trois heures, et l'ennemi avait fait des pertes énormes par l'avantage que nous donnait la position de notre artillerie pour écraser ses masses. Mais de nouvelles forces se présentaient sans cesse et renouvelaient les attaques. Une explosion de quatre caissons de douze, qui eut lieu à la fois, éteignit pour un instant le feu d’une de nos principales batteries, et, en ce moment, l'ennemi faisait une charge décisive. J'engageai alors les troupes de la première division, qui formaient les échelons du centre, pour soutenir les troupes engagées et combattre l'ennemi, qui faisait un mouvement par son centre.
Le combat prit un nouveau caractère, et nos masses d'infanterie se trouvèrent en un moment à moins de trente pas de l'ennemi. Jamais action ne fut plus vive. En peu d'instants, blessé moi-même et mes habits criblés, tout ce qui m'environnait périt ou fut frappé.
Les 20e et 25e régiments provisoires, commandés par les colonels Maury et Drouhot, se couvrirent de gloire dans cette circonstance. Ils marchèrent à l'ennemi et le forcèrent à plier ; mais, accablés par le nombre, ces régiments furent obligés de s'arrêter, en parvenant toutefois à se soutenir dans leur position. Le 32e léger fit aussi des prodiges. Les troupes de la troisième division, qui formaient les derniers échelons, prirent part au combat, autant pour soutenir les troupes qui étaient engagées que pour résister à quelques troupes que l'ennemi faisait marcher par sa gauche.
Les choses étaient dans cette situation, et le troisième corps, dont l'arrivée eût été si décisive, ne paraissait pas, lorsque l'ennemi précipita six mille chevaux sur toutes nos masses, qui étaient déjà aux prises à une si petite distance avec l'infanterie ennemie.
Notre infanterie montra en général beaucoup de sang-froid et de courage. Mais plusieurs bataillons des 1er et 3e régiments de marine, qui occupaient une position importante, plièrent, ce qui força nos masses à se rapprocher pour se mieux soutenir. L'ennemi fit de nouveaux efforts qui furent repoussés avec un nouveau courage, et l'infanterie combattit à la fois contre l'infanterie et la cavalerie ennemie, et repoussa toujours de nouvelles attaques jusqu'à la nuit.
Alors je réunis mes troupes, et je pris position à Eutritz et à Göhlis.
Ainsi, les troupes du sixième corps ont résisté, pendant cinq heures, à des forces quadruples, et la victoire eût été le prix de nos efforts, malgré la disproportion des forces, si les ordres que Sa Majesté avait donnés pour le secours à m'envoyer eussent été exécutés.
J'ai eu dans cette circonstance extrêmement à me louer des généraux et officiers supérieurs, mais je dois faire une mention particulière du général Lagrange, qui a beaucoup combattu au commencement de l'action, et du général Cohorn, qui a soutenu tous les efforts de l'ennemi à la fin de la journée. Nous avons fait de grandes pertes, mais l'ennemi en a dû faire d'énormes. Des prisonniers, faits depuis, les portent à dix mille hommes ...
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 378).

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte, concernant la journée du 16 octobre 1813 : "… Meckern fut confié au 2e régiment de marine. Toute mon artillerie fut placée sur le point le plus élevé de la ligne occupée par mon corps d'armée. Mes quatre-vingt-quatre pièces de canon furent disposées pour arrêter l'ennemi. Douze pièces de douze, entre autres, avaient pour objet de flanquer, d'une manière avancée, la droite du village de Meckern.
L'ennemi attaqua, avec impétuosité, le village de Meckern, et fit soutenir cette attaque par le feu d'une nombreuse artillerie qui se développa en face de mon front. Mais tous ses efforts furent longtemps impuissants. Après des attaques réitérées sur le village, une partie fut évacuée, mais bientôt reprise par le même régiment qui le défendait et qui fut ramené à la charge. Culbutés de nouveau, le 4e de marine et le 37e léger furent successivement portés sur Meckern, où semblait être toute la bataille. Ils le reprirent et le conservèrent longtemps, ainsi qu'on devait l'attendre d'aussi bonnes troupes, malgré les efforts constants de l'ennemi et les troupes fraiches qui renouvelaient les attaques. En ce moment, j'éprouvais une vive impatience de l'arrivée du troisième corps que le maréchal Ney m'avait annoncé. S'il se fût trouvé à ma disposition, comme j'étais autorisé à y compter, il eût débouché par ma droite, et un mouvement offensif sur la gauche de l'ennemi aurait assuré le gain de la bataille, c'est-à-dire la conservation de notre position pendant toute la journée.
II y avait plus de quatre heures que nous com battions avec acharnement. L'ennemi avait fait des pertes énormes par la supériorité du feu de notre artillerie, et son action foudroyante sur ses masses, quand il exécuta une nouvelle charge. Elle avait échoué comme les précédentes et produit un grand désordre parmi ses troupes. Je donnai l'ordre, à la brigade de cavalerie Wurtembergeoise, commandée par le général Normam, de charger cette infanterie présentant à la vue la plus grande confusion. Elle refusa d'abord d'exécuter mes ordres, et, le moment passé, il n'y avait plus rien à entreprendre de bien utile. A l'arrivée d'un second ordre, elle s'ébranla cependant ; mais elle se jeta sur un bataillon du 1er régiment de marine, le culbuta au lieu de se précipiter sur l'ennemi qui se rétablit et recommença son offensive.
Cependant les choses continuaient à se balancer, malgré la disproportion des forces, lorsqu'au moment d'une nouvelle attaque de l'ennemi la batterie de douze, dont l'effet était si favorable et si puissant, fut tout à coup mise hors de service, un obus ayant fait sauter quatre caissons. Des caissons d'obus sautèrent aussi. Les obus éclatèrent, et précisément au moment où l'ennemi faisait une charge décisive. Cet accident eut des conséquences funestes. L'ennemi, ayant réussi dans son attaque à emporter le village de Meckern, fit avancer son centre. Celui-ci fut bientôt aux mains avec la première division. Le combat prit alors un nouveau caractère. Nos masses et celles de l'ennemi furent si rapprochées les unes des autres, et pendant si longtemps, que jamais chose pareille ne s'était offerte à mes yeux. Je pris avec moi les 20e et 25e provisoires, commandés par les colonels Maury et Drouhot, et je les menai à la charge. Bientôt moins de cent cinquante pas nous séparèrent de l'ennemi. Arrivés à cette distance, nous rétrogradâmes ; mais, après avoir fait quelques pas, nous nous arrêtâmes, et fîmes, à notre tour, rétrograder l'ennemi. Cet état de choses dura près d'une demi-heure. Alors le 1er régiment d'artillerie de la marine, placé à ma droite, engagé également de très-près avec l'ennemi, vint à plier. Le 32e léger se porta en avant, et arrêta momentanément l'ennemi ; mais, en ce moment, six mille chevaux vinrent nous envelopper et nous attaquer de toute part. Il fallut se retirer sur la troisième division, qui avait peu combattu, et dont les échelons nous recueillirent et arrêtèrent la poursuite. La nuit arriva et mit fin à ce combat, un des plus chauds, un des plus opiniâtres qui aient jamais été livrés. Les troupes y montrèrent la plus grande valeur. Si les Wurtembergeois avaient fait leur devoir, un succès complet aurait été le prix de nos efforts. Indépendamment de la conservation de tout le champ de bataille, nous aurions fait bon nombre de prisonniers. Malgré tous les contre-temps survenus, nous perdîmes seulement la moitié du terrain sur lequel nos troupes étaient formées. Nous eûmes fort peu de soldats prisonniers ; mais vingt-sept pièces de canon tombèrent au pouvoir de l'ennemi. Blessé à la main gauche, d'une balle, au moment où je menais les 20e et 25e régiments à la charge, je ne quittai le champ de bataille que le dernier. Je ne fus pansé qu'à dix heures du soir ..
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 284 et suivantes).

Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière, qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau le 30 Octobre. Le 32e Léger y a ses 2e et 3e Bataillons au 6e Corps de Marmont et son 4e Bataillon à la Division Semellé, rattachée au 4ème Corps de Bertrand. Les pertes pour l’unité sont heureusement faibles.

Napoléon réorganise son armée le long du Rhin. Une revue passée à Oppenheim nous donne moins de 400 hommes pour les 2e, 3e et 4e Bataillons réunis au sein de la Division Lagrange qui forme tout ce qu’il reste du 6e Corps.

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique, dans son article 5 : "La vingtième division sera composée ainsi qu'il suit :
Premier et quatrième bataillons du 32e léger.
Tout ce qui existe du deuxième bataillon sera incorporé dans le premier, et le cadre renvoyé au dépôt …
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105). La 20e Division doit être commandée par le Général Lagrange.

Le 2ème Bataillon est envoyé bientôt à son Dépôt.

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
... Les 3e et 4e bataillons du 32e léger prendront les numéros 3 et 4 du 37e léger ...
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).

Le 14 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 2 500 hommes du Piémont que j'ai destinés, à Orléans, au 113e régiment, partent de Grenoble, de Toulon, de Genève, de Marseille et de Chambéry, savoir :
Par ce moyen, le 113e aura de quoi compléter ses trois bataillons.
... Le 32e léger enverra les 150 hommes de Montenotte
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37548).

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ...
La division de réserve de Genève sera composée du : 18e léger, 1 bataillon ; 8e léger, 2 bataillons ; 5e de ligne, 1 bataillon ; 60e de ligne, 2 bataillons ; 79e de ligne, 2 bataillons ; 81e de ligne, 2 bataillons ; 11e de ligne, 1 bataillon ; 23e de ligne, 1 bataillon
Total 12 bataillons ...
Il faut ajouter à la réserve de Genève : le bataillon du 16e de ligne, celui du 145e et celui du 32e léger, qui sont à Toulon et à Marseille ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
... ÉTAT B
Formation de la brigade de réserve de Genève
2 bataillons du 8e léger ; 1 bataillon du 18e léger ; 1 bataillon du 32e léger ; 1 bataillon du 5e de ligne ; 1 bataillon du 11e de ligne ; 1 bataillon du 23e de ligne ; 2 bataillons du 60e de ligne ; 2 bataillons du 79e de ligne ; 2 bataillons du 81e de ligne ; 1 bataillon du 16e de ligne ; 1 bataillon du 145e de ligne
15 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

Le 21 décembre, continuant la mise en condition de ses troupes, Napoléon ordonne que "... la brigade de réserve qui se réunit à Genève sera formée du 8eme Léger : 2 bataillons, du 18e Léger : un bataillon, du 32e Léger : un bataillon ... total 15 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

1814, LA CAMPAGNE DE FRANCE

Officier de Voltigeurs du 32e Léger, 1813-1814
Officier de Voltigeurs du 32e Léger, 1813-1814, d'après H. Boisselier

Violant la neutralité suisse, les Autrichiens, passent par Bâle, Fribourg, Lausanne et Genève puis franchissent la frontière française à Gex, le 29 décembre 1813. Le but des Coalisés est de marcher sur Lyon par les deux rives du Rhône.

Au début janvier 1814, les positions du 32e Léger sont les suivantes : le 1er Bataillon est toujours en Catalogne avec Suchet. On le retrouve servant dans des garnisons à Figuières (6 Officiers et 138 hommes) et Barcelone et ses environs (4 Officiers et 248 hommes). Napoléon va demander son rappel avec d’autres troupes pour l’Armée de Lyon. Le 2e Bataillon est quant à lui à l’Armée de Lyon.

Le 5 janvier 1814, à Paris, l'Empereur décrète : "Le maréchal duc de Castiglione est nommé commandant en chef de l'armée de Lyon. Il aura le commandement de la ville, de la garde nationale de la ville ainsi que des 19e et 7e divisions militaires.
L'armée de Lyon sera composée : 1° d'une division de troupes de ligne, formée des bataillons ci-après :
3e et 4e bataillons du 8e régiment d'infanterie légère.
1er et 2e bataillons du 18e id.
2e bataillon du 32e id.
4e bataillon du 5e infanterie de ligne.
4e bataillon du 11e id.
3e bataillon du 23e id.
2e et 6e bataillons du 24e id.
7e bataillon du 60e id.
7e bataillon du 64e id.
7e bataillon du 79e id.
7e bataillon du 81e id.
7e bataillon du 16e id.
2e bataillon du 145e id.
2e du corps de gardes nationales dit de Lyon.
3e du corps de gardes nationales du Dauphiné
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6360).

Genève est tombé, Augereau est nommé à la tête de l’Armée de Lyon et reste en position d’attente. En Savoie, les Autrichiens avancent, malgré la résistance des Généraux Marchand et Dessaix.

Le 17 Février, l'Armée de Lyon monte vers le Nord, tandis que les Généraux Marchand et Dessaix enfoncent l'ennemi en Savoie. Les Autrichiens reculent. Les ordres de l'Empereur sont de marcher sur Genève. Mais Augereau tergiverse, tandis que ses subordonnés se battent. Le 22, l'offensive reprend. Le Maréchal, lui, est toujours à Lyon.

Alors que le 1er mars, les Français arrivent près de Genève, les hésitations permanentes du Maréchal ont permis à l'adversaire de se renforcer, au lieu d'avoir pu le bousculer et le désorganiser. Mieux, il diminue les forces contre Genève pour se porter sur Besançon. C'est alors que les Autrichiens décident de couper sa ligne de communication avec Lyon.

Du 8 au 11 mars, des combats ont lieu autour de Macon, qui tournent à la faveur des Autrichiens. Les Français se replient sur Belleville et Villefranche. Le Major en second Cesari y est blessé devant Macon.

Au 15 mars 1814, les positions du Régiment sont les suivantes : 2e Bataillon, 588 hommes, à la 1ère Division d’infanterie du Général Musnier, et 1er Bataillon, 900 hommes arrivés d’Espagne (Catalogne), avec le Général Beurmann. Un nouveau Colonel vient d’être promu : Pierre Baudouin. Il n’aura pas le temps de faire ses preuves à la tête du Régiment.

Les Autrichiens continuent en plusieurs colonnes leur offensive sur Lyon. Augereau concentre une partie de ses forces sur les hauteurs de Limonest. Il est alors en infériorité numérique. Une bataille meurtrière pour les deux camps a lieu le 20 mars. Le Lieutenant Maggiore est blessé. Dans la nuit, Augereau décide d'évacuer Lyon et de se replier sur la ligne de l'Isère. Le lendemain à midi, les Autrichiens pénètrent dans la ville. Pendant ce temps, les forces françaises, toujours devant Genève, apprenant la chute de la ville de Lyon, reculent à leur tour.

La retraite française va se prolonger jusqu'au 10 Avril, émaillée de combats épisodiques. L’abdication de l’Empereur est bientôt connue et les combats cessent.

La première Restauration ne gardant que 15 Régiments légers dans sa nouvelle armée, le Régiment est dissout. Les Italiens retournent en grande partie chez eux. Les Français et les Italiens qui veulent rester sont versés dans le 9ème et le 14ème Léger.

Le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "... J’apprends indirectement que le 14e d’infanterie légère et les bataillons des 18e, 32e et 36e léger qui doivent concourir à son organisation, ont été embarqués et mis en route pour l’ile de Corse ; je n’aurai donc pas à m’occuper de ce régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).

/ Aigles et drapeaux du 32e Léger

D'après P. Charrié, le régiment reçoit (sans doute en 1806) deux Aigles et deux drapeaux du modèle infanterie légère Picot.

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

A signaler que les Prussiens possédaient, avant 1908, à la Garnison Kirche de Postdam, le drapeau modèle 1804 du 2ème bataillon (sans doute raflé dans un Dépôt) et que celui ci fut détruit dans l'incendie du bâtiment ?

En 1812, deux Aigles sont encore en service et une est renvoyée. Un drapeau modèle 1812 est accordé au Régiment à cette date mais reste au Dépôt de Toulon.

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

Note 1 : La force armée ligure comprend alors deux Bataillons d'infanterie, une Garde gouvernementale, un Bataillon d'Artillerie, une Gendarmerie et des Vétérans.

 

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