LE BATAILLON DES DESERTEURS FRANCAIS RENTRES DU SERVICE ETRANGER
1802-1814
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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Fig. 1 Déserteur français rentré, tenue fin 1804 |
Nous sommes en 1802, le Consulat s'est à présent bien installé. Le Premier Consul Bonaparte veut désormais, autour de lui, mettre fin aux divisions de la Révolution. De nombreux Français, par idéologie anti-républicaine ou par les circonstances des conflits se sont retrouvés à servir contre leur pays d'origine dans des unités mercenariales au service étranger, Autriche, Angleterre, Hollande, Russie, Piémont. Or, les dits états, avec la Paix, sont en train de licencier massivement leurs contingents étrangers et les soldats désirent rejoindre leur terre natale, maintenant que la Révolution est considérée comme terminée. Ce sont donc des lois d'amnistie (théoriquement excluant ceux qui ont porté les armes contre la France) qui vont permettre leur retour et leur réintégration dans le giron national. Bien sûr, pas à la première place, mais bien utiles comme supplétifs dans la vaste entreprise de reconquête coloniale dans les Antilles, qui se développe alors que la paix a été faite aussi avec l'Angleterre.
LES DESERTEURS RENTRES, 1802-1805
Après l'organisation de Dépôts pour recueillir les dits déserteurs (ou plutôt licenciés, voire prisonniers de guerre à l'étranger !) à Rocroi et au Havre, les Préfets et les commandants de Divisions militaires s'occupent de réunir ces hommes et de les transférer. Un Bataillon est officiellement formé par arrêté daté de Paris le 23 mars 1802 (2 germinal an 10) : "Il sera formé un bataillon de dépôt de tous les déserteurs français qui ont servi dans les armées autrichiennes et qui ont été renvoyés. Ce bataillon sera divisé en autant de compagnies qu'il y aura de fois cent hommes. Il se réunira à Dunkerque où il s'embarquera pour l'armée de Saint-Domingue" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 47).
Le Dépôt, initialement au Havre, est plus tard déplacé à Dunkerque (Bergues). Mais les premières Compagnies qui arrivent à se former sont aussitôt envoyées sur Saint-Domingue dans le courant de 1802 et le début de 1803 au départ de Dunkerque.
L'encadrement des Compagnies est formé par des Officiers sortis du service et souvent âgés, et de Sous-officiers venant de la Ligne. Bonaparte écrit à Berthier le 29 mars 1802 : "... indépendamment de ces troupes vous ferez embarquer les 3 bataillons de garde-côtes dont la formation a été ordonnée ainsi que ceux des déserteurs français et étrangers ...".
Le 29 Fructidor an 10 (16 septembre 1802), le Général Travot écrit au commandant de la Gendarmerie du département de la Vendée : "L’intention du gouvernement étant que tous les déserteurs étrangers qui pourraient se retirer en France soient envoyés au Havres ou à Dunkerque pour y être incorporés aux dépôts qu’on y forme des déserteurs étrangers et français, licenciés des armées étrangères, vous voudrez bien, conformément aux ordres du général de division, faire conduire au quartier général à Nantes avec toutes les précautions nécessaires pour prévenir leur évasion, tous les individus qui se trouvant dans ce cas se retireraient dans ce département.
Veuillez aussi m’accuser réception de cette lettre" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 29 Fructidor an 10 (16 septembre 1802), le Général Travot écrit aux Chefs militaires et au Brigadier de Gendarmerie de Saint-Gilles : "Vous voudrez bien, conformément aux ordres du général de division, faire conduire au quartier général à Nantes, avec toutes les précautions nécessaires pour prévenir leur évasion, tous les déserteurs étrangers qui pourraient (débarquer à Noirmoutier, à Saint-Gilles, aux Sables) (se retirer dans les communes dépendant de votre commandement), l’intention du gouvernement étant que sous aucun prétexte ils ne soient admis dans les troupes françaises et qu’ils soient tous envoyés au Havre ou à Dunkerque où ils seront incorporés aux dépôts qu’on y forme de tous les déserteurs étrangers et Français licenciés des armées étrangères. Veuillez aussi m’accuser réception de cette lettre" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
En janvier 1803, 4 Compagnies (300 hommes) embarquent encore pour Saint-Domingue.
En février 1803, il n y a plus que deux Compagnies en métropole.
La reprise de la guerre avec l'Angleterre en mai 1803 va faire considérablement ralentir les envois outre-mer.
Le 16 août 1803 (28 thermidor an 11), à Saint-Cloud, le Premier Consul est informé que "Les 5e, 6e et 7 compagnies de militaires français licenciés des armées étrangères, fortes ensemble de 294 hommes, sont formées à Dunkerque et en état de partir"; ce dernier répond : "Il en sera formé un bataillon de cinq compagnies, chaque compagnie de 100 hommes à l’instar des bataillons coloniaux qui ont été réunis" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1290).
Le Bataillon de Dépôt des Déserteurs français rentrés devient Bataillon "actif", appellation officialisée par l'Arrêté du 6 fructidor an XI (24 août 1803) reformant celui-ci après le départ de quatre de ses sept Compagnies pour les îles.
L'Etat militaire de l'an XIII (1804-1805) nous donne le Bataillon des Déserteurs français rentrés à Bergues (Dunkerque - 16e Division Militaire), commandant Chef de Bataillon Thomas. Quartier-maître trésorier Lesage; Adjudant-major Baudard; Chirurgien aide-major Guilmet; Capitaines Cabiliaux, Michou, Sudor, Maugars, Kappler.
C'est le 21 Vendémiaire an XIII (13 octobre 1804) que le Bataillon passe sa première revue d'inspection par le Général Schauenburg. Le Chef de Bataillon Thomas est dévoué au gouvernement et la plupart des Officiers, même si ils sont âgés et à l'exception de quelques individus à l'inconduite notoire, sont bien notés. L'espèce d'hommes "est belle" ; la moitié de l'effectif vient des départements réunis de la rive gauche du Rhin, avec quelques Hollandais et Polonais. Les fournitures sont assez médiocres, comme dans beaucoup d'unités de l'époque, mais l'instruction militaire est "cultivée avec succès".
Voici le détail de la Revue d'inspection du Général Schauenburg : "Bataillon des déserteurs français rentrés.
Revue passée à Bergues le 21 vendémiaire XIII.
L’état n°1. Situation sommaire du corps à l’époque de la revue se trouve au tableau placé à la fin de toutes les revues.
Résumé des opérations de l’inspecteur général.
Esprit du corps : Les officiers sont unis entre eux à l’exception du sous-lieutenant Leroux dont l’inconduite est à un tel point qu’ils ont été obligés de l’écarter de leur société. Tous sont voués au gouvernement et à leurs devoirs. Le chef Thomas est leur exemple à cet égard. Les sous-officiers et soldats sont dociles et ne connaissent que leurs devoirs.
Instruction théorique des officiers. A été tenue par le chef Thomas avec succès à l’exception de 4 officiers qui sont désignés à cet égard sur les notes. Des Sous-officiers, même observation.
Instruction pratique des officiers : A été cultivée avec succès. Des sous-officiers, id. Du soldat, id.
Exécution des ordres par l’inspecteur à la précédente revue : Ce bataillon n’avait pas encore passé de revue.
Manœuvres : Ont été exécutées avec un peloton autant que le service a pu le permettre.
Discipline : Bonne et dirigée très sagement par le chef de bataillon Thomas.
Espèce d’hommes en général : Très belle en général et bien propre à faire la guerre, la moitié est composée d’hommes des 4 départements réunis, il y a aussi quels Hollandais et Polonais.
Tenue : Assez propre mais pas encore régulière pour les guêtres et gilets. Les habits vestes sont bien coupés, mais trop étroit sur la poitrine.
Finances : Les finances sont assez bien administrées.
La comptabilité de ce bataillon a été longtemps arriérée par le faute du quartier maitre, mais enfin il s’est décidé à travailler et tout est maintenant au courant à l’exception du registre général des distributions.
L’officier chargé de l’administration est intelligent et rempli de bonne volonté. Il s’occupe de ses devoirs.
Le conseil est passablement composé, mais il devrait davantage stimuler le quartier maitre d’être à l’avenir plus exact et plus laborieux.
Habillement : Sur les 130 hommes que j’ai vus sous les armes, il y avait 130 en habits vestes bleu de ciel fournis en revers gros bleu, 20 en sarot (sic) de toile ; 6 avaient des vestes à manches neuves. Le reste de vieux gilet. Tous à l’exception de ceux en sarot avaient des culottes de tricot en assez bon état ; 40 hommes avaient des guêtres neuves, le reste de vieilles guêtre courtes et longues. Le drap bleu de ciel fourni par Martin Tisson est de très mauvaise qualité, le bleu est moins mauvais. Les serges sont médiocres. Si le corps reçoit du monde, il devra être pourvu d’étoffes en proportion.
Equipement : En buffleterie noire, les coffres des gibernes sont du nouveau modèle, mais des banderoles et le reste de la buffleterie est aussi mauvaise que celle que l’on fournissait lors des versements en désordre dans les magasins.
Armement : Ce bataillon a reçu des fusils du dernier modèle à l’époque de sa formation en compagnies de 100 hommes au fort libre sous Dunkerque ; il a été très négligé jusqu’à l’époque de la formation en bataillon ; le procès que j’ai fait dresser le constate.
Casernes quant aux bâtiments et effets attenants : Désigné quart de Bierne propre à seulement environ 1200 hommes. La moitié vient d’être occupée par les malades du camp. Les chambres sont bien construites et réparées, elles contiennent 3 lits et pourraient en cas de nécessité en contenir 9. Il n’existe point d’eau au quart. Le soldat est obligé de la prendre à une citerne de l’église paroissiale qui est la plus près. Cette eau est moins malsaine que toute celle de la ville.
Chambrées quant aux fournitures de casernement : Les fournitures sont très mauvaises et très malpropres. Le soldat aura beaucoup à souffrir di froid vu la vétusté des couvertes. Depuis 17 années, il n’ay a eu que très peu de remplacements.
Chambrées quant à l’ordinaire. Les ordinaires sont de 18 hommes autant qu’il est possible, le soldat y met 20 cts et paye son blanchissage. La livre de moyenne viande coute 50 cts, les légumes sont à très bon marché et le soldat est très convenablement nourri.
Magasins quant au logement : sont établis au quartier Saint-Vinoc, leur emplacement est convenable à l’exception de celui pour les armes.
Magasins quant aux fournitures qui s’y trouvent : 80 chemises de 4 frs 20 cts, 50 paires de soulieers 4 frs 50 cts, 150 fusils à réparer, 100 gibernes neuves avec banderoles noires, 100 bretelles de fusils noires. Les souliers sont en général mauvais et ne valent pas le prix désiré.
Hôpitaux : Désigné ancien hôpital militaire, peut contenir 200 malades ; il est totalement occupé par les fiévreux du camp de Dunkerque et l’on n’y reçoit que très peu d’hommes de la garnison qui sont évacués sur Saint-Omer. Il est passablement tenu et le soldat y reçoit les aliments et les soins convenables à l’exception du pain qui n’est pas assez levé. J’ai questionné beaucoup de malades à cet égard.
Les galeux sont traités au quartier et le conseil d’administration va faire sa demande à l’ordonnateur de la 16e division militaire pour former cet établissement conformément à l’arrêté du 7 frimaire XII.
Prisons. Celles du quartier sont très convenables, même pour les officiers ; celles de la ville sont très propres et dans un des plus beaux bâtiments.
Salle de discipline. Très convenable et proprement tenue.
Manutention des vivres. Le pain est fourni de Dunkerque ; le soldat le dit souvent mauvais, attendu que c’est toujours le reste de la livraison du camp, il a même été obligé d’en recevoir du mauvais et du moisi.
Pain de soupe. Très beau et de bonne qualité.
Fin du résumé des opérations de l’inspecteur général.
Ordres donnés par l’Inspecteur général dans le cours de ses opérations et après la revue.
Comptabilité. Le général de division Schauenburg inspecteur général d’infanterie s’est fait présenter les registres relatifs à la comptabilité en deniers et effets des trois compagnies de 100 hommes formant le bataillon de déserteurs français rentrés, arrêté par M. Buhol inspecteur aux revues de la 16e division militaire et les a arrêtés définitivement jusqu’au 1er vendémiaire XII.
(voyez l’ordre du 28e régiment pour les registres à établir).
Il fera aussi de suite mettre au courant et dans le plus court délai le registre des distributions dont on ne s’est pas encore occupé jusqu’à présent. On recommande enfin au conseil de surveiller exactement toutes les parties de l’administration et de la comptabilité, de mettre la plus grande régularité dans ses opérations ainsi que la plus stricte économie dans ses dépenses et de tenir la main à ce que toute espèce de comptabilité en derniers et matières soit régulièrement suivie par le quartier maitre et les officiers chargés de l’habillement, équipements, … et tenue conformément à l’arrêté du 8 floréal 8.
Tenue : L’inspecteur général a été satisfait de la tenue de MM. les officiers pour la propreté mais non pas pour la régularité. Le commandant Thomas devra prendre les mesures nécessaires à cet égard. Celle des sous-officiers a été trouvée négligée et irrégulière. Celle des soldats aussi régulière que le permet les divers objets qui leur manquent encore. M. les officiers devront porter leurs chapeaux conformément au règlement de police intérieur.
Habillement. Les habits vestes ont été trouvés assez bien façonné, mais trop serrés sur la poitrine. Le chef de bataillon Thomas observera ce qui lui a prescrit à cet égard. Les vestes ont été trouvées également étranglées sur la poitrine, trop ouvertes par le bas, trop courtes en général et les boutonnières écartées d’une manière mesquine et irrégulière. Les culottes ne sont pas non plus régulières, trop basses des hanches et pas assez fendues. Les guêtre ont été trouvées trop hautes, elles ne devront plus passer la rotule du genou. Elles sont toutes manquées depuis la cheville du pied jusqu’au mollet, leurs goussettes sont mal coupées et les boutons mal divisés. Les souliers sont mal coupés pour la guêtre, leur empeigne est trop basse, elle devrait atteindre la cheville du pied, leur qualité pourrait aussi être meilleure pour le prix de 4 frs 50 cts.
Equipement. Les gibernes sont mal placées et trop basses ainsi que les havresac ; ces derniers devront à l’avenir se pendre plus régulièrement, moins bas et les effets être mieux empaquetés.
Instruction. Le port d’arme a été trouvé passable, les maniements d’armes et instructions de détail pour le mécanisme des manœuvres devront être continués autant que les circonstances le permettront. Le commandant Thomas utilisera et fera avancer son instruction en suivant ce qui lui a été dit à cet égard par l’inspecteur général.
Travailleurs. Voyez l’ordre du 51e régiment.
Soins à donner à la nourriture du soldat. Id.
Pain de soupe. Id.
Discipline. Id.
Visites des hommes à réformer. Id.
Désertion et congés refusés aux hommes atteints du mal vénérien. Id du 28e régiment.
Retenues. Id.
Réformés, enrôlés volontaires passant d’un corps à l’autre et remplaçants. Id.
Fonds entre les mains du quartier maitre. Id.
Entretien des armes. Voyez l’ordre du 28e régiment.
Transcription et exécution du présent ordre. Id.
M. Baudart, adjudant major, ne pourra prétendre à d’autre rang jusqu’à nouvel ordre parmi les capitaines qu’à celui de son ancienneté dans ce grade, l’inspecteur général rend compte au ministre de la guerre de cette décision et lui demande d’en donner une relativement à la distinction du chef de bataillon, qu’il ne croit pas devoir être portée par M. Baudart, tandis qu’il remplira les fonctions d’un grade inférieur.
Fin de l’ordre de l’inspecteur général.
Etat n°2. Notes des Officiers.
Jean Baptiste Thomas, chef de bataillon, 42 ans. L’inspecteur général. Cet officier m’a paru avoir le maintien et les moyens nécessaires pour remplir utilement le poste qu’il occupe et jouit de l’estime et de l’attachement de ses subordonnés.
Justin Baudart, adjudant major, chef de bataillon, 37 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, de l’instruction, mais se prévalant d’avoir été chef de bataillon, laisse son emploi en souffrance, se croyant au-dessus.
L’inspecteur général. Le grade de chef de bataillon dont est pourvu cet officier contrarie la discipline du corps pour les relations de service avec les capitaines et les observations qu’il fait à cet égard avec le chef. Je pense que cet officier ne devrait porter comme autrefois que la décoration du grade dont il fait les fonctions et avoir ses rapports en conséquence. Cet officier est au reste très dure et très emporté ; comme il n’existe point de loi à cet égard, j’ai ordonné qu’il n’aura que l’influence de son ancienneté de capitaine et que la distinction de chef de bataillon lui restera jusqu’à la décision du ministre.
Jean Denis François Didier Lesage, capitaine quartier maitre, 40 ans. Le commandant. A de la conduite, des mœurs et avec de l’instruction aucune exactitude à ses devoirs, répétant sans cesse que l’emploi de quartier maitre ne lui convient nullement, ce qui est vraisemblable.
L’inspecteur général. Sa négligence à mettre en exécution le travail de la revue confirme totalement la note du chef. Il est appelé à Paris pour recevoir à ce qu’il prétend une autre destination. Le bien du service commande que ce ne soit pas une place de quartier maitre qu’il dit au reste ne pas vouloir.
André Nicolas Joseph Guilmot, aide chirurgien major. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue et de l’exactitude à ses devoirs.
L’inspecteur général. Parait mériter cette note.
Philippe Sudor, capitaine, 32 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs et de l’exactitude à ses devoirs, ne connait pas parfaitement son instruction ni l’administration de sa compagnie.
L’inspecteur général. Cet officier a des moyens dont il fait maintenant bon usage.
Jean Louis Kapler, capitaine, 35 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs et n’entend point l’administration de sa compagnie. Presque toujours malade, il n’a pu avoir d’exactitude à ses devoirs.
L’inspecteur général. N’a pas paru à la revue. Cet officier ne parviendra jamais à être utile à l’infanterie par son physique et ses habitudes.
Charles Isidor Cabillaux, capitaine. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, connait son instruction passablement, mais a beaucoup d’insouciance pour ses devoirs.
L’inspecteur général. Les chagrins qu’a essuyé cet officier, sa nombreuse famille, les pertes qu’il a faites pendant la révolution, le rendent susceptible de beaucoup d’égards.
Jean Michon, capitaine, 54 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, peu de tenue, de l’exactitude à ses devoirs, et connait passablement son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu. Cet ancien militaire se conduit et sert très bien.
Hon. Denis Jacques Maugar, capitaine, 32 ans. Le commandant. A de la conduite, des mœurs, une grande tenue, de l’exactitude à ses devoirs, connait son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu.
François Carlier, lieutenant, 32 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, de l’exactitude à ses devoirs, connait bien son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé.
Thomas Degand, lieutenant, 50 ans. Le commandant. Malade depuis un an, n’a pu venir à la théorie ni à l’instruction de peloton, par conséquent inconnu au chef.
L’inspecteur général. N’a pas paru à la revue.
Allard Bar, lieutenant, 31 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, de l’exactitude à ses devoirs, connait son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans son contenu. Cet officier quoique atteint depuis 18 mois de la fièvre, sert exemplairement.
François Joseph Bollot, lieutenant, 48 ans. Le commandant. N’a pas de tenue, a de l’exactitude à ses devoirs, ne connait nullement son instruction.
L’inspecteur général. Cet officier n’était pas présent à la revue. Sa conduite est si crapuleuse que le chef désire son renvoi. Ses camarades ne veulent d’ailleurs pas vivre avec lui.
Jean Louis Vigé, lieutenant, 48 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, de l’exactitude à ses devoirs, connait parfaitement son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans tout son contenu, peut également être employé utilement comme adjudant major. Cet officier est même solidement instruit.
Aloyse Soubrette, sous-lieutenant, 38 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, de l’exactitude à ses devoirs, connait son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé pour l’instruction.
Philippe Duamez, sous-lieutenant, 34 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue et de l’exactitude à ses devoirs, peu d’instruction.
L’inspecteur général. Cet officier a des moyens qui étant bien employés le mettront incessamment au courant.
Pierre Jacques Bailleul, sous-lieutenant, 38 ans. Le Commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de l’exactitude à ses devoirs, connait son instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans son contenu. Cet officier est susceptible d’avancement.
Claude Etienne Leroux, sous-lieutenant, 31 ans. Le commandant. Se conduit très mal, point de tenue ni d’exactitude à ses devoirs, un peu d’instruction et faisant tous les jours des dettes crapuleuses.
L’inspecteur général. Cet officier est proposé aux vétérans auxquels il a droit.
Pierre Stamet, sous-lieutenant, 42 ans. Le commandant. Se conduit bien, a des mœurs, de la tenue, beaucoup d’exactitude à ses devoirs, connait parfaitement l’instruction.
L’inspecteur général. Confirmé dans son contenu. Cet officier serait très bien à la place du chef de bataillon adjudant major.
Fin de l’état n°2
Etat n°3 des emplois d’officiers vacants dans le corps.
Néant.
Etat n°4 des militaires admis à la haute paye.
Néant.
Etat n°5 des militaires admis dans la légion d’honneur.
Néant.
Etat n°6 des militaires désignés pour le recrutement de la garde de l’Empereur.
Néant.
Etat n°7 des enfants de troupe admis à la demi-solde. Etat n°8 des hommes réformés.
Voyez le tableau du personnel.
Etat n°9 des militaires proposés pour une autre arme ou pour être réformés pour défaut de taille.
Néant.
Etat n°10 des officiers, sous-officiers et soldats dont la présence au corps peut être inutile ou nuisible.
Néant.
Etat n°11 des militaires proposés à la solde de retraite. Etat n°12 id. aux invalides. Etat n°13 id. aux ½ bataillons de vétérans.
Voyez le tableau du personnel.
Les Etats n°14, 15 et 16 regardent la cavalerie et ne font point partie des livrets pour l’infanterie.
Etat n°17 situation des finances.
Voyez le tableau ci-après.
Etat n°18 de l’habillement et équipement en service. Etat n°19 id en magasin et des mouvements survenus pendant l’année.
Voyez le tableau de l’habillement ci-après.
Etat n°20 de l’habillement et équipement revenant pour les remplacements.
Voyez le tableau ci-après.
Etat n°21 situation de l’armement.
Voyez le tableau ci-après" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un premier tableau intitulé "Situation générale des finances de tous les corps compris dans l’inspection du général Schauenburg pour l’an 12", qui indique pour le Bataillon :
Masse générale. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 238 ; recette de l’année : 5028 ; total : 5266 ; dépense de l’année : 4702 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 563.
Masse de linge et chaussure. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 855 ; recette de l’année : 3217 ; total : 4072 ; dépense de l’année : 2837 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 1234.
Masse de chauffage. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : 2564 ; total : 2564 ; dépense de l’année : 1880 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 684.
Masse de pain et soupe. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : 1891 ; dépense de l’année : 1891 ; dépense de l’année : 1513 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 378.
Masse de médicaments. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : - ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : -.
Masse des amendes. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : 238 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : -.
Total général des fonds en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 2621.
L'Inspecteur général Schauenburg note : "Voyez au verso de ce feuillet la notice sur les masses portées au présent tableau.
Masse générale. Elle est établie par l’arrêté du 17 frimaire an 11 et divisée en 2 parties. 1° La 1ère partie de 18 francs par an et par homme reste à la disposition du gouvernement ; elle sert à payer les draps et autres objets que le ministre fait fournir aux corps ; il fait venir dans ses bureaux un compte ouvert avec chaque corps ; les corps qui se trouvent avoir un excédent de recette par le résultat de ce compte sont les maitres de l’employer l’année suivante à tel genre de fournitures que bon leur semble, en les demandant au ministre directeur. Si les corps redevaient, on leur ferait une retenue sur les fournitures de l’année suivante.
2° La 2e partie qui est composée de 17 francs par an et par homme ; cette partie est payée aux corps tous les mois, sur un décompte particulier ; elle est chargée de tous les achats et de tous les genres de dépenses déterminés par l’arrêté susdit du 17 frimaire an 11. Les corps en tiennent un registre conforme au modèle annexé audit arrêté. Tous les achats qu’ils font doivent être approuvés par le directeur ministre ; et les inspecteurs généraux vérifient les dépenses de toutes les espèces, suivant qu’elles sont déterminées par les arrêtés.
Le produit de cette masse se compose encore des morts, désertés, rayés des contrôles et congédiés étant chez eux ; de même que de ce qui pourrait revenir auxdits hommes pour une solde arriérée qui n’aurait été payée qu’après leur départ.
Masse de linge et chaussure. Elle est établie par le règlement de comptabilité du 8 floréal an 8 ; elle se compose d’une retenue d’un sol par jour qu’on fait sur la solde de chaque soldat ; cette retenue est de huit centimes par jour pour les sergents majors, sergents et caporaux fourriers ; le complet de cette masse est de 27 francs pour les sous-officiers et de 18 francs pour les caporaux et soldats.
Elle est chargée de fournir aux uns et aux autres, par le produit ci-dessus déterminé, tous les effets de petit équipement ; la quantité et l’espèce de ces effets sont déterminées par le même règlement.
Cette masse reçoit encore la portion de solde que les semestriers laissent pendant leur absence, et le partage en est fait après la rentrée des semestriers, entre tous ceux qui ont fait le service pendant leur absence.
Si ces produits sont insuffisants pour les soldats, on n’a d’autres ressources que de leur faire faire le service des travailleurs au prix réglé pour tout le régiment ; ce qui forme encore une autre branche de recette qu’on doit également enregistrer au compte des hommes qui ont fait les services.
Indépendamment du registre que le conseil d’administration fait tenir par le quartier maitre, pour tout le régiment, conformément au tableau indiqué par l’arrêté du 8 floréal an 8, et suivant encore ce qui est prescrit par l’autre arrêté du 17 frimaire an 11, chaque sous-officier ou soldat a son compte ouvert sur le grand registre du capitaine. Ce compte doit être signé par le sous-officier ou soldat ; ou sa marque faite en présence de témoins, afin que quand un homme meurt à l’hôpital, on ne puisse pas lui écrire des effets qu’il n’a pas reçu ;cette formalité est d’autant plus nécessaire que c’est par relevé du registre du capitaine qu’on forme le grand tableau dont on vient de parler, lequel sert de base au registre du conseil d’administration.
Indépendamment encore de toutes ces pièces, le compte de chaque homme doit être écrit sur son livret, ainsi que tous les objets de petit équipement qu’on lui délivre, au fur et à mesure des livraisons.
Masse de chauffage. Etablie par arrêté du gouvernement du 23 fructidor an 8 ; voyez encore la circulaire interprétative du 23 vendémiaire an 9.
Une portion de cette masse est mises à la disposition des corps et payée tous les mois sur un décompte particulier ; cette portion est déterminée tous les ans par le ministre, pour chaque division territoriale, en raison de la cherté des combustibles ; elle paye 1° le chauffage de la troupe dans les casernes ; un nombre d’officiers et de sous-officiers doivent en être chargés ; 2° le chauffage et la lumière des corps de garde, suivant la revue desdits corps de garde établie par le commissaire des guerres.
L’autre portion de cette masse qui est à beaucoup près la plus forte , reste à la disposition du ministre pour faire face aux fournitures de campagne ci-après 1° marmites, 2° gamelles, 3° grands et petits bidons, 4° barils à eau, 5° sacs à marmites, 6° outils, 7° sacs à outils, 8° couvertes.
Le ministre n’envoie pas de compte aux régiments pour cette portion.
Masse de pain de soupe. Etablie par arrêté du gouvernement du an 10 ; la troupe a commence à en jouir au 1er germinal an 11 ; le produit est d’un sol par jour et par homme présent ; le gouvernement viendrait au secours des divisions où ce produit ne suffirait pas, attendu qu’il doit être distribué 4 onces de pain de soupe à chaque homme par jour, sans qu’on puisse en donner moins. Le régiment reçoit ce produit tous les mois ; il en tient un registre très exact. On passe un marché avec un boulanger, et su par ce marché, il y a des économies, aucun soldat ne peut réclamer le partage de la masse qui en résulte.
Masse des médicaments. Etablie par arrêté du 9 frimaire an 12 ; elle est déterminée tous les ans par le ministre ; elle ne peut excéder 1000 frs par régiment ; elle sert à l’achat des médicaments et autres objets nécessaires au traitement des maladies indiquées par ledit arrêté. Le régiment en tient un registre particulier.
Masse des amendes. Etablie par arrêté du gouvernement du 19 vendémiaire an 12 concernant la désertion ; tous les condamnés doivent payer une amende de 1500 frs et les corps doivent en faire recette ; elle sert à payer les frais de procédure des conseils de guerre spéciaux, suivant qu’ils sont déterminés par le règlement ; le surplus doit être employé par le corps au remplacement des déserteurs condamnés, par des enrôlements volontaires ; on tient registre de cette masse" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un second tableau, intitulé "Situation générale de l’habillement et du petit équipement de tous les corps dont le général Schauenburg a fait l’inspection en l’an 12", nous lisons, pour le Bataillon des déserteurs français rentrés :
Etoffes<.br>
Existantes en magasin à la dernière revue. Draps - ; tricot - ; doublure - ; toile -.
Reçues depuis la dernière revue. Draps 257 mètres ; tricot 368 mètres ; doublure 811 mètres ; toile 1206 mètres.
Emploi des étoffes.
Etoffes en magasin lors de la revue. Draps 24 mètres ; tricot - ; doublure 223 mètres ; toile 462 mètres.
Effet en service au moment de la revue. Habits 184 ; vestes 184 ; culottes 184 ; bonnets 75.
Effet de petit équipement.
En magasin lors de la dernière revue. Chemises 94 ; bas 96 ; souliers 92 ; guêtres 110 ; sacs de peau 44.
Acheté ou reçu depuis la dernière revue. Chemises 91 ; bas 117 ; souliers 194 ; guêtres 10 ; sacs de peau -.
Reste en magasin au moment de cette revue. Chemises - ; bas 17 ; souliers 94 ; guêtres - ; sacs de peau - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le troisième tableau s'intitule "Situation générale de l’armement et de l’équipement au moment de la revue d’inspection du général Schauenburg". Il indique pour le Bataillon de déserteurs français rentrés :
Armement.
En magasin à la dernière revue. Fusils342 ; baïonnettes 342 ; sabres 34.
Reçu depuis la dernière revue. Fusils - ; baïonnettes - ; sabres -.
Pertes depuis la dernière revue. Fusils 11 ; baïonnettes 11 ; sabres 5.
Reste au magasin au moment de la revue ou au régiment. Fusils 331 ; baïonnettes 331 ; sabres 29.
A fournir pour les remplacements. Fusils - ; baïonnettes - ; sabres -.
Equipement.
Existant en magasin lors de la dernière revue ou au régiment. Gibernes 342 ; porte giberne 342 ; bretelle de fusils 342 ; baudriers 32 ; colliers de tambours 10 ; caisse de tambours 10.
Reçu depuis la dernière revue. Gibernes - ; porte giberne - ; bretelle de fusils - ; baudriers - ; colliers de tambours - ; caisse de tambours -.
Reste en magasin au moment de la revue ou au régiment. Gibernes 342 ; porte giberne 342 ; bretelle de fusils 342 ; baudriers 32 ; colliers de tambours 10 ; caisse de tambours 10 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un quatrième tableau, intitulé "Etat des effets d’habillement et d’équipement qui reviennent aux régiments inspectés par le général Schauenburg, pour leur remplacement", le Général Schauenburg note, pour le Bataillon :
Habillement. Habits 45 ; vestes 45 ; culottes 36 ; chapeaux 64.
Equipement. Gibernes 107 ; baudriers - ; bretelles de fusils - ; caisses de tambours - ; colliers de tambour - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un sixième tableau, intitulé "Inspection général d’infanterie faite par le Général Schauenburg. Situation général du personnel des Régiments d’infanterie stationnés dans la 16e division militaire, avec les mutations survenues depuis la dernière revue, le détail des hommes présents, des réformés et de ceux congédiés avec récompense" donne la composition de l’effectif du bataillon de Déserteurs français rentrés au 21 Vendémiaire an 13 :
Officiers : 1 Chef de Bataillon, 1 Quartier maitre, 1 Adjudant major, 5 Capitaines, 5 Lieutenants, 5 Sous-lieutenants, 1 Chirurgien ; total 19, dont 19 présents.
Sous-officiers et soldat : 6 petit état-major, 4 Sergents majors, 10 Sergents, 4 Caporaux fourriers ; 11 Caporaux, aucun Grenadiers, 117 Fusiliers, 8 Tambours, 7 enfants de troupe ; total 167 dont 123 présents, 1 détaché, 22 à l’hôpital du lieu, 15 à l’hôpital extérieur, aucun en congé, 1 déserteur, 5 embarqués.
Mutations :
L’effectif était à la dernière revue de 213.
Recettes : 120 recrues, 2 venus d’autres Corps, 27 rayés rentrés, total 149.
Pertes : 30 morts, 122 désertés, 4 réformés avant la revue, aucun partis avec congé absolu, 4 rayés par jugement, 18 rayés par longue absence, 3 passés dans d’autres corps, aucun fait officier, 14 réformés par l’Inspecteur général ; total 195. L’effectif reste donc à 167.
L’effectif ne sera que de 167 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Enfin, dans un dernier tableau, nous avons le "Détail des présents au Bataillon de dépôt et de ceux réformés, de ceux congédiés avec récompense, ainsi que de ceux susceptibles d’avoir la haute paye sur tout le régiment; il indique pour le Bataillon :
Présents :
Officiers : 1 Chef de Bataillon, 1 Quartier maitre, 1 Adjudant major, 5 Capitaines, 5 Lieutenants, 5 Sous-lieutenants, 1 Chirurgien ; total 19.
Petit Etat-major : 1 Adjudant sous-officier, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 armurier, aucun Tambour-major, 1 Caporal tambour, aucun Musicien, total 6.
Sous-officiers et soldat : 4 Sergents majors, 9 Sergents, 4 Caporaux fourriers ; 10 Caporaux, aucun Grenadier, 80 Fusiliers, 3 Tambours, 7 enfants de troupe ; total 117.
Total général : 151.
Réformés : aucun Sergent-major, aucun Sergent, 1 Caporal fourrier, 5 Caporaux, 8 Grenadiers, Fusiliers et Tambours. Total 14.
Congédiés. Officiers : Aucun Chef de Bataillon, aucun Capitaines, aucun Lieutenants, 1 Sous-lieutenant ; total 1. Sous-officiers et soldats : aucun Sergent-major, aucun Sergents, aucun Caporal fourrier, aucun Caporaux, aucun Grenadiers, Fusiliers et Tambours ; total 0.
Enfants. D’Officiers : 4 ; de Sous-officiers et soldats 3 ; total 7 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 22 février 1805 (3 ventôse an 13), à La Malmaison, on adresse à l'Empereur un "Etat de proposition à cinquante emplois d’officiers vacants dans l’infanterie ...
Comme lieutenant au 48e : Carlier, lieutenant réformé du bataillon des déserteurs français ..."; ce dernier répond : "Refusé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3232).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le Bataillon des Déserteurs Français Rentrés est à la 16e Division militaire, pour 152 hommes présents, 19 embarqués, 19 aux hôpitaux, total 190 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
1806-1809, WALCHEREN
Walcheren |
C'est en 1806 que le Bataillon est envoyé garder l'embouchure stratégique de l'Escaut, sur l'ile de Walcheren avec diverses autres troupes coloniales ou disciplinaires. Il faut dire que la région n'est guère salubre et autant ne pas y envoyer de troupes d'élite.
L'unité s'y étiole lentement, ne recevant presque plus de recrues, et en perdant même par les maladies et les affectations à d'autres corps.
En novembre 1807, le Bataillon ne compte que 249 hommes.
Le 3 juillet 1808, à Bayonne, l'Empereur est informé que : "Le bataillon de déserteurs français en garnison à Flessingue est complet en officiers et sous-officiers, tandis que les cinq compagnies qui le composent, n'avaient à l'effectif au 1er juin que 252 soldats, au lieu de 506, comme porte le décret d'organisation. Les moyens qui doivent servir à alimenter ce corps, ne donnent que des résultats presque nuls. On propose d'y incorporer le nombre de conscrits réfractaires qui serait nécessaire pour le compléter ou bien d'autoriser le chef à faire recruter parmi les prisonniers de guerre, en allouant pour chaque recrue un prix d'engagement qui pourrait être de douze francs"; l'Empereur répond : "Accordé de prendre des prisonniers de guerre" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 280).
Une décision impériale du 3 juillet 1808 autorise, pour compléter ses effectifs à y incorporer des volontaires tirés des Dépôts de prisonniers de guerre.
En mai 1809 sont arrivés 260 Prussiens et 101 prisonniers français servant dans l'armée autrichienne et fait prisonniers en Italie en 1805.
C'est en cette année 1809 que l'Angleterre, alors que Napoléon est empêtré en Espagne et contre l'Autriche, décide d'attaquer l'embouchure de l'Escaut et viser Anvers, principal port de guerre de l'Empire. Le Corps expéditionnaire est sous les ordres de Lord Chatham, frère et fils de deux anciens Premiers Ministres (Pitt).
Quelques semaines avant, un ordre de l'Empereur, adressé au Général Clarke, Ministre de la Guerre, daté de Schönbrunn le 8 juin 1809, renforçait le Bataillon : "Monsieur le Général Clarke, j'approuve que le bataillon des militaires [français] rentrés soit porté à six compagnies de 150 hommes chacune, ce qui fera près de mille hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21167). Mais le 30 juillet, le Corps expéditionnaire britannique débarque sur l'ile de Walcheren, où la principale garnison réside dans la ville de Flessingue, sous les ordres du Général Monnet. Napoléon lui avait ordonné de tenir un siège en inondant les abords en cas d'invasion.
Effectifs à Walcheren le 30 juillet 1809 du Bataillon de Déserteurs rentrés : 14 Officiers et 968 hommes et Sous-officiers, aux ordres du Chef de Bataillon Boekmann.
Une autre colonne anglaise s'empare de l'ile de Sud Beveland.
Dès les prémices du débarquement, Monnet de fait avait ordonné au Général Osten de quitter Flessingue afin de s'opposer à toute tentative britannique. Parmi ses troupes : le Bataillon des Déserteurs. Osten bivouaque à Bree-Zandt et rencontre l'ennemi le lendemain. Très inférieur en nombre, il se replie sur Flessingue et établit ses trois Bataillons en avant de la ville afin d'en défendre les approches.
Fig. 2 Déserteur rentré vers 1807
|
De leur côté, les Britanniques établissaient leurs batteries à partir du 3 et achèvent de bloquer Flessingue trois jours plus tard. Considérant les fortifications de la cité beaucoup trop faibles, Monnet, renforcé du 1er au 6, continue de batailler au dehors de la ville. Au matin du 8, une sortie a lieu. La contre-attaque ennemie repousse l'assaut. Les Anglais perdirent 1500 hommes contre 800 du côté des assiégés.
Le 13, au matin, les batteries britanniques, soutenues par les canons de la flotte, commencent à bombarder la ville. Le 14, des pourparlers s'engagent, tandis que le bombardement continue. Au petit matin du 15, les discussions reprennent jusqu'à la capitulation de la place et la reddition des 4000 défenseurs. Une reddition qui fera passer Monnet, alors prisonnier des Anglais, devant une commission militaire et le fera condamner par contumace pour lâcheté.
Le Bataillon des Déserteurs rentrés est capturé mais il n'a pas démérité. Lors des combats du 1er au 13 Août 1809 pour défendre Flessingue, les Capitaines Cabillaux, Muiron, Balossier et Monier seront blessés, ainsi que 3 Lieutenants et 3 Sous- lieutenants.
Puis la situation dans Walcheren reste stationnaire plusieurs semaines et tandis que les Anglais (mais aussi les Français autour) subissent les fièvres, les forces françaises se mobilisent pour couvrir Anvers. L'expédition britannique court vers l'échec. Les Anglais évacueront progressivement l'ile jusqu'au 9 décembre.
Le Général Osten, dans son rapport sur les évenements de Walcheren, reprochera au Bataillon de ne pas avoir tenu ses positions dans les différents combats ... malgré ses pertes ... et la vaillance de certains Officiers comme le Lieutenant Soubrette (Rapport circonstancié de ce qui s'est passé dans l'ile de Walcheren depuis le débarquement anglais jusqu'à la capitulation, par le général Osten in Le spectateur militaire 1836).
Fig. 2bis Officier des Déserteur rentré vers 1809 (reconstitution); dessin de J. M. Cuzin - article de G. Boue in revue Uniformes n°122, 1988 |
LA RECREATION DU BATAILLON, 1810-1814
Attaque de Woerden, 1813 |
Dès le 20 septembre 1809, on reformait les Dépôts du 1er Bataillon colonial et des Déserteurs rentrés, dans la place de Lille, avec leurs débris respectifs. Ceux du Bataillon des Déserteurs rentrés consistaient en une poignée de malades sortis de l'hôpital de Gand.
Entre septembre 1809 et octobre 1810, ce fut le Capitaine Marandan qui commanda l'unité.
En ce début de 1810, on commençait à en parler comme du "Bataillon des Chasseurs français rentrés". Le Ministre autorisait, le 18 juillet, pour le compléter, l'envoi de Français sortis des Bataillons de militaires étrangers au service français (Régiment de Prusse, Régiment irlandais, Isembourg) ou devant y être incorporés.
Ses effectifs augmentant, l'Empereur consentait, le 2 octobre, la réorganisation d'un Etat-major et de trois premières Compagnies de "fusiliers" (sur six) du "bataillon de militaires français rentrés".
Le 6 avril 1811, à Paris, "Sa Majesté est priée de faire connaître si Elle consent à ce qu'un soldat au bataillon des militaires français rentrés soit mis à la disposition du roi de Bavière, son souverain, qui le réclame comme conscrit"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5290 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 3 avril 1811 »).
Le 2 mai 1811, à Saint-Cloud, "On propose à Sa Majesté de décider que des dix prisonniers de guerre espagnols du dépôt de Lille qui sont étrangers à l'Espagne, sept, qui sont Français, seront incorporés dans le bataillon de déserteurs français rentrés ..." ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5431 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 1er mai 1811 »1).
Le 19 Octobre 1811, Napoléon écrit à Clarke : "Monsieur le Duc de Feltre, il y a à Lille un bataillon de chasseurs rentrés. Je ne connais pas leur organisation, mais je désire que vous faisiez passer une ou deux compagnies de ce bataillon, bien habillées et armées, dans l’ile de Texel où elles tiendront garnison jusqu’à nouvel ordre … ".
Le même jour, 12 novembre 1811, l'Empereur écrit encore, toujours depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... je veux employer 2 bataillons coloniaux, l’un dans l’île de Walcheren, l’autre dans la 31e division, celui-ci garderait concurremment avec les troupes du pays la place de Delfzijl et les iles, afin d’assurer par le mélange des troupes la conservation de ces points importants. On pourrait employer encore au même service un bataillon de déserteurs français désertés de l’étranger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29043).
Le 19 janvier 1812, à Paris, on informe l'Empereur que : "Il y a 1314 prisonniers espagnols, mais étrangers à l'Espagne, qui sont détenus en France et demandent à reprendre du service. On propose d'incorporer les Français dans le bataillon des Français rentrés ..."; ce dernier répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5725).
Le 8 juillet 1812, à Vilna, "Sa Majesté est priée de faire connaître si Elle consent qu'un soldat au bataillon des chasseurs français rentrés soit mis à la disposition du duc de Saxe-Weimar qui le réclame"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7428 - Non signée, extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi date du 10 juin 1812 »).
Le 22 août 1812, à Smolensk, on informe l'Empereur que "Jean Herda, soldat du régiment des ducs de Saxe, pris à Manresa, transporté en Angleterre, jeté sur les côtes de l'Ost-Frise en octobre dernier, et actuellement chasseur au bataillon des Français rentrés, demande à être renvoyé avec une feuille de roule dans son pays, à Hildburghausen"; "Approuvé", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2368).
Le 11 octobre 1812, "Sa Majesté est priée de faire connaître si son intention est de renvoyer dans sa patrie un sujet du grand-duc de Würzburg qui est actuellement soldat au bataillon des militaires français rentrés" ; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7611 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi daté du 12 août 1812»).
Le 27 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites aussi compléter le bataillon des chasseurs français rentrés. Portez ce bataillon à 840 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33478).
Fig. 3 Chasseur de Flessingue, 1810-1814, d'après Martinet |
On le retrouvera à la défense de la Hollande et d’Anvers à la fin 1813 (source : Martinien, "Tableau des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire").
A la mi-novembre 1813, alors que Napoléon a dû évacuer l’Allemagne, laissant des garnisons dans les places fortes, les nouveaux départements franco-hollandais se révoltent au nom du Prince d’Orange, attendant la venue des forces prussiennes et anglaises. Le Général Molitor, qui commande les troupes françaises, évacue Amsterdam le 14 novembre, puis Rotterdam le 19. La petite ville de Woerden a été capturée par les insurgés. A partir d’Utrecht, Molitor lance une colonne, le 24, pour la reprendre, composée d’élements du 4e Etranger, des Pupilles de la Garde et des Déserteurs rentrés. Les insurgés se défendent bien. Le Bataillon des Chasseurs rentrés a d’ailleurs des blessés.
A la suite de la reprise de la ville, celle-ci est pillée et des exactions ont lieu contre la population civile, soutien des insurgés. Episode peu glorieux et inutile puisque la ville est finalement évacuée, une nouvelle fois, ainsi qu’Utrecht du 27 au 28. Les Français, comme en Allemagne, laissent des garnisons derrière eux dans les places fortes hollandaises.
Rapport du Général Molitor sur le Bataillon des Chasseurs rentrés, fin Novembre 1813 : "Ce bataillon composé de soldats français, hollandais, italiens, qui ont d’abord déserté et pris du service chez l’ennemi, dont ils ont déserté ensuite pour rentrer en France ...
Ce sont en général des ivrognes incorrigibles, voleurs, assassins, capables de tous les crimes, menaçant de tirer sur leurs officiers lorsque ceux-ci font mine de s’opposer a leur brigandage, donnant vigoureusement à la vérité un coup de collier sur l’ennemi, mais après le premier succès disparaissant du champs de bataille pour se répandre dans les villages où ils commettent des atrocités. Afin d’échapper au châtiment qu’ils ont mérité passent immédiatement à l’ennemi. Ce bataillon a perdu de cette manière plus de 100 hommes depuis mon départ d’Utrecht.
Une fois en marche et en rase campagne, la fermeté et les soins inimaginables que le général Genty et moi avons exercés, envers ces hommes, n’ont pu empêcher le retour de leurs cruels penchants ; les crimes qu’ils ont commis d’abord à la reprise de Woerden puis dans l’ile de Bomel me font un devoir de proposer comme mesure urgente et indispensable de les faire entrer dans une place où ils pourront rendre de très grands service dans l’enceinte d’une forteresse assiégée, mais il n’est plus possible de tenir la campagne avec eux sans ternir l’Honneur du drapeau français ...".
Le bataillon sera dissout le 16 août 1814 en étant versé au 19ème de Ligne.
UNIFORMES
Figure 1 : Un soldat du Bataillon des Déserteurs rentrés d'après la revue du Général Schauenburg du 21 Vendémiaire An XIII. Chapeau noir, ganse blanche, cocarde nationale, pompon de compagnie. Habit bleu céleste, revers bleu foncé, passepoils bleu foncé, boutons blancs, revers coupés en pointe. Le collet et les parements sont vraisemblablement de la couleur du fond passepoilés de bleu foncé, doublure et retroussis blancs. On notera les basques encore longues. Gilet blanc, culotte blanche et guêtre noires (guêtres longues et demi-guêtres noires sont portées en concurrence par la troupe). Buffleterie et giberne noire, fusil à bretelle noire. Havresac.
Figure 2 : Un Chasseur du Bataillon en 1809 à Walcheren. La tenue est à la coupe de l'Infanterie légère. Le shako noir a été adopté, il est sans plaque. Orné seulement d'une cocarde et du pompon de Compagnie. La tenue reste bleu céleste, collet et parement en pointe et revers sont bleu foncé. Les retroussis restent vraisemblablement blancs ou sont bleu foncé. Les basques se sont raccourcies. On porte une culotte bleu céleste (en grande tenue) ou un pantalon blanc. Les boutons sont sans doute en laiton. Equipement classique de Chasseurs, buffleterie blanche, mais pas de sabre briquet pour la troupe mais uniquement pour les Sous-officiers.
Figure 2bis : Officier (reconstitution de J. M. Cuzin d'après Gilles Boué in Uniformes n°122, 1988). On notera les distinctives de grade en or si les boutons sont laiton.
Figure 3 : Un Chasseur à la récréation du Bataillon, 1811-1814 (d'après Martinet). Schako noir, cordon et raquette blancs, plaque losangique de cuivre, pompon vert. Habit à la coupe de l'armée hollandaise (qui deviendra celle de l'armée française en 1812) avec revers entièrement fermés. Fond bleu céleste, revers et retroussis blancs, collet et parements en pointe bleu foncé, gilet et culotte blancs, demi-guêtres noires. Boutons laiton. Epaulettes vertes. Equipement classique avec sabre briquet.