Garde d'Honneur de Grenoble

1811-1812

 

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

 

Bouton de la Garde d'Honneur de Grenoble
Boutons de la Garde d'Honneur

C'est en Août 1810, que le Préfet du département de l'Isère, le Baron Fourier, reçut une lettre du Ministre de l'Intérieur pour lui demander si il existait des Gardes d'Honneur dans son département. Le brave Préfet répondit que trois ans auparavant, il avait autorisé la formation d'une garde à Vienne, mais que c'était là ses seuls effectifs.

 

- Un début prometteur

Le 25 Mai 1811, quelques habitants de la bonne ville de Grenoble demandèrent l'autorisation de se former en Garde d'Honneur, ce que le Ministre, puis le Préfet autorisèrent de concert, en demandant au Maire, Mr Renauldon, de présider une commission qui se chargerait de son organisation. Au bout de deux mois, le 7 Août, la fameuse commission était réunie et procédait à l'ouverture du registre pour les inscriptions des heureux volontaires et la nomination de l'Etat-Major de la nouvelle formation. Furent ainsi désignés :
- Charles Laurent Planelli de la Valette, ancien Chef d'escadron et premier adjoint au maire, comme commandant.
- Hilaire Lavaudon, 48 ans, ancien Capitaine du 12e Léger, comme Capitaine.
- Alphonse Perier, 28 ans, négociant, comme Lieutenant.
- Jacques Roman, ancien Lieutenant de cavalerie, 35 ans, Inspecteur des Droits Réunis, Sous lieutenant.
- Joseph Rey, ancien Lieutenant au 12e Léger, Sous lieutenant quartier- maître.
- Bernard Fournier, 43 ans, Chirurgien en chef à l'hôpital civil et militaire de la ville, comme Chirurgien major.

La Garde d'Honneur étant une formation à pied pour Grenoble, un certains nombre de "Fusiliers", environ 70, vinrent s'inscrire sur le registre.

 

- Les tenues

Garde de la Garde d'Honneur de Grenoble Tambour major de la Garde d'Honneur de Grenoble
Garde d'Honneur et Tambour major, dessin de D. Davin

L'uniforme fut déterminé le 17 Août 1811.

Uniforme des Gardes d'Honneur

Habit bleu impérial, poches en long, revers, parements collet et passepoils rose. Les parement à la hussarde (en pointe) alors que les revers sont carrés comme l'infanterie. Doublure et retroussis en toile rose. Boutons d'uniforme aux armes de la ville (voir illustration). Col noir. Epaulettes en laine rouge avec deux torsades or au bout de l'épaulette et à la naissance de la frange, doublées de drap rose. Grenades en or sur fond bleu cousues aux retroussis. Veste et culotte de drap blanc. Guêtres jusqu'au dessus du genou en casimir noir, boutons de même, ou en toile blanche et boutons de même (en été), jarretières à boucle en cuivre doré. Chapeau noir bordé de soie noire avec ganse en or d'un pouce, deux brides en or larges de 4 lignes sur chacun des extérieurs et une en outre sur l'intérieur de l'aile de derrière. Cocarde nationale sur fond blanc en argent. Pompon rouge en forme de bombe avec une aigrette rouge. Les mouchets pour le chapeau en or et le cordon rond. Dragonne conforme aux épaulettes et gants de peau de daim. Fusil à l'ordonnance, idem sabre briquet. Buffleterie blanche non vernie. Sur le baudrier en dessous de la croisée de la banderole, il y aura une Aigle en cuivre doré. La giberne sera ornée d'une grenade en cuivre dorée.

Distinctive des Sous officiers : Le Sergent major porte trois galons or en chevrons d'un pouce de large sur une doublure rose sur les deux avant-bras. Trois tresses or sur les épaulettes : une au milieu et une sur chaque bords de l'épaulette. Les Sergents : deux galons idem. Deux tresses or sur chaque bord des épaulettes. Le Caporal fourrier un galon de même sur les avant-bras avec un galon de même en haut des bras. Une tresse or au milieu des épaulettes. Les Caporaux arborent un galon or sur chaque avant bras. Une tresse en or au milieu des épaulettes.

Distinctives des officiers : De service les Officiers portent le hausse-col de cuivre doré portant une Aigle et trois roses, des bottes à retroussis jaunes, l'épée en bandoulière et la dragonne affectée à leur grade (comme dans l'Infanterie de la Garde !), avec une Aigle en cuivre sur le baudrier. Les épaulettes et ornements et mouchets du chapeau comme dans la Garde Impériale. Hors du service : le ceinturon blanc dessous la veste.

Distinctives des Tambours et du Tambour Major : Les Tambours portent l'habit bleu impérial, revers et parements jaune passepoilés de rouge, collet rouge passepoilé de jaune, doublure et retroussis blancs. Revers, parements, collet, avec boutonnières et coutures galonnées en laine aux trois couleurs de la ville (jaune, rouge et blanc). Grenades en laine rouge aux retroussis. Veste et culotte de drap blanc. Guêtres noires. Chapeau noir. Mouchets de chapeau, épaulettes, dragonne du sabre briquet et pompon du chapeau aux trois couleurs de la ville. Ganse du chapeau en soie jaune ainsi que les brides. Boutons d'uniforme. Collier avec porte baguette en buffle. Le Tambour Major a le même uniforme que les Tambours à part que les galons sont tous dorés; chapeau noir ganse dorée, trois plumes aux couleurs de la ville (jaune, rouge et blanc) d'où émerge un grand plumet blanc; trêfles en or sur les épaules. Bottes de cavalerie légère avec galon et glands or. Canne à poignée d'argent. Baudrier de buffle blanc parsemé d'étoiles avec Aigle en cuivre doré. Sabre à poignée dorée.

Officier et Sergent de la Garde d'Honneur de Grenoble
Officier et Sergent de la Garde d'Honneur d'après Bucquoy. Bucquoy a commis quelques erreurs sur son dessin : les revers doivent être au carré, le Sergent n'a pas de plumet mais un pompon avec aigrette rouge. Les bottes peuvent être remplacées par des guêtres.

Il était prévu aussi une musique mais rien n'indique qu'elle fut formée. A titre indicatif, l'uniforme prévu était : habit bleu ciel, revers, collet, parements, passepoils, retroussis et doublure rose. Veste et pantalon de drap blanc; boutons d'uniforme, trêfles en or sur les épaules, lyres dorées aux retroussis et aux cotés du collet et broderie dorée aux bords du collet et revers. Chapeau noir demi claque bordé de soie noire, ganse or avec mouchets or et deux cordons or aux ailes extérieures. Epée avec baudrier. Bottes courtes sans retroussis.

- Une existence brève

Le 2 Novembre 1811, les dispositions pour les effectifs et les tenues furent confirmées par le Préfet, mais il demandait encore l'approbation du Ministre de l'Intérieur (qui avait donné pourtant son accord de principe en  Mai !), indiquant "que la plupart des jeunes gens ont fait faire leur uniforme" et qu'il les avait autorisés à participer à quelques cérémonies en tant que détachement de la Garde Nationale, tous étant dévoués à sa Majesté et d'une moralité sans reproche. Mais le Ministre ne semble plus avoir été pressé de répondre ..... Notre Garde d'Honneur restée donc officieuse, ne semble pas avoir survécu à l'année 1812, faute de servir à quelque chose ...

 

- Bibliographie

- Capitaine Juster : les Gardes d'Honneur de Grenoble et Vienne.