LES SOLDATS PERDUS DE GUYANE
1799-1809
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition. |
I/ LA GUYANE FRANCAISE JUSQU'EN 1804
Carte générale de la Guyane |
Les provinces brésiliennes vers 1800. On voit le pourcentage de territoire innoccupé |
La Guyane est une très vieille colonie française en ce début du 19e siècle puisque occupée plus ou moins depuis 1626.
Officier du 8e de Ligne, 1800 |
Dans les années 1800, la population, formée de un millier de Blancs, autant de métis et Noirs libres, et 13.000 esclaves noirs, est surtout ramassée le long de la côte où se trouvent les plantations de rocou, café, coton, cacao et sucre. Le reste du territoire étant le domaine de la forêt dense où survivent quelques tribus indiennes et des esclaves en fuite. La Guyane ne fait qu'exporter : tout le nécessaire vient de métropole ou des pays environnants.
Un vaste territoire frontalier fait l'objet de contestation quant à sa possession avec le Brésil portugais voisin, entre les rivières Oyapock et Araguari (ce différent ne sera définitivement réglé qu'en 1900, au profit du Brésil, après de multiples incidents entre les deux pays !).
Les idées de la Révolution française avaient divisé la population de cette petite colonie française d'Amérique du Sud, entre partisans et adversaires d'un nouvel ordre social, et l'assemblée coloniale autorisa les premières "gardes citoyennes" en octobre 1790. Le Bataillon de la Guyane, qui stationnait à Cayenne, fût rapatrié en fin 1792 et remplacé par le 2e Bataillon du 53e Régiment d'infanterie.
La nouvelle de l'abolition de l'esclavage arriva en juin 1794, avec comme résultat, l'effondrement de l'économie de plantations. Aussi les autorités instaurèrent une réquisition des travailleurs avec une liberté encadrée.
L'économie locale survit alors grâce à une véritable piraterie dans la mer des Antilles qui se prolongea jusque sous l'Empire avec la guerre de course.
Mais on pût, par le fait, créer un "Bataillon national de la Guyane", sorte de Garde Nationale composée de soldats noirs et blancs, en avril 1795.
En 1797, la Guyane devient une terre de déportation politique pour les opposants au régime métropolitain, qu'ils soient royalistes ou jacobins.
En 1798, le Bataillon de la Guyane et celui du 53e d'infanterie sont amalgamés ensemble. En 1799, devant les menaces d'invasion (la Guyane hollandaise et les ilots du Salut ont été pris par les Anglais), un corps de Tirailleurs et un Bataillon d'hommes de couleurs est formé par le représentant Burnel. Mais celui-ci, désavoué par les colons, est chassé, et le Bataillon, considéré comme dangereux, est dissout.
Fin 1799, le Directoire finissant nomme le marseillais Victor Hugues, qui s'était illustré aux Antilles en reprenant la Guadeloupe de force aux Anglais et en libérant les esclaves, agent particulier en Guyane. Il sera confirmé dans son poste par Bonaparte, arrivant à peine au pouvoir.
Fig. 1 Garde nationale de la Guyane, 1797-1801, d'après H. Boisselier |
Victor Hugues débarque donc le 6 Janvier 1800, avec 200 hommes de renforts (note 1 ). Il reprend en main la colonie avec une poigne de fer, instaure le travail forcé sur les plantations, comme le faisait Toussaint Louverture à Saint Domingue, et mate les planteurs.
La décision de restaurer l'esclavage arrive en Guyane pendant le mois de novembre 1802. La plupart des soldats noirs sont alors désarmés sans incident, mais devant le manque d'effectifs, on en reprend certains et on demande des effets pour les habiller. Mais dans le même temps, 2.000 ex esclaves prennent la fuite à l'intérieur de la jungle. Ils seront peu à peu repris.
En 1803, un détachement de la 8e Demi-Brigade de Ligne débarque et est amalgamé avec le Bataillon national de la Guyane pour former le "Bataillon de la Guyane" de 600 hommes, comportant une Compagnie de Grenadiers (Capitaine Frison) et le reste de Chasseurs. Un détachement de 30 Artilleurs du 8e d'Artillerie était également dans le convoi. Une Compagnie de Sapeurs et une Compagnie de Gendarmerie Noire associée à une Gendarmerie "blanche" sont également organisées. Victor Hugues peut compter aussi sur une poignée d'Artilleurs sédentaires qui servent les défenses de Cayenne, et de volontaires miliciens qui sont levés par quartiers.
Le Colonel Leclerc, qui prend le commandement du Bataillon de la Guyane en Avril 1804, se heurte à l'autoritarisme de Victor Hugues, qui gère la colonie, en n'oubliant pas ses intérêts. Il rentre en France.
Pour ce qui est du système de défense de la colonie, celui-ci n'est guère brillant. En Août 1804, plusieurs Chasseurs du bataillon de la Guyane sont renvoyés en France pour indiscipline. En fait, on comptait essentiellement sur la géographie comme moyen d'éloigner les incursions.
II/ VEILLONS AU SALUT DE L'EMPIRE
Victor Hugues, devenu grâce à l'Empire Commissaire Impérial et commandant en chef, organisait avec certaines des unités guyanaises un raid sur Gorée (Sénégal) en fin 1804. Les troupes s'y comportent bien.
Un rapport du 5 mars 1805 raconte que les soldats étaient habillés ".… de la meilleure manière pour une colonie si lointaine et visitée par très peu de navires ...". Les Français défendent les rives de l'Approuague contre les Portugais en 1805.
En 1806, la Guyane reçoit la visite de l'escadre de l'amiral Willaumez, qui compte un officier nommé Jérôme Bonaparte, frère de l'Empereur.
Après une accalmie de deux ans, le Portugal, fidèle allié de l'Angleterre, est de nouveau en guerre avec la France en 1807. Ce ne sont pas 60 déserteurs étrangers arrivés cette année des Dépôts coloniaux qui vont relever le pouvoir défensif des Français de Guyane, qui ont été jusqu'à présent protégés par les conditions de navigation difficile pour remonter du Brésil le long de la côte et la forêt dense.
Le conflit européen vient d'autant plus se porter en Amérique et au Brésil, que le Prince Régent du Portugal, fuyant les troupes napoléoniennes, est venu se réfugier à Rio avec sa cour, et que l'Angleterre assure sa protection navale.
L'immense territoire brésilien est divisé en différentes provinces, qui n'ont de rapport qu'épisodiques avec le gouvernement central, en raison de la géographie, et vivent en quasi autonomie économique et politique, les gouverneur locaux étant tout puissants (voir carte).
Devant la nouvelle situation, Hugues envoie un de ses Aides de camp, le Chef de Bataillon Bernard, en France, réclamer des moyens en cas d'attaque.
Pendant ce temps, à Rio, on est plus préoccupé du Sud du Brésil et de la région de la Plata disputée aux hispano et futurs Argentins, que de la Guyane.
Il faut un concours de circonstances particulier pour que le gouverneur de la province du Para, Narciso Magalhaes, reçoive en Mai 1808 du Ministre de la Guerre les instructions de se porter le long de la frontière contestée entre Guyane et Brésil, voire plus si il dispose d'un appui naval anglais. Pour sa future expédition, Magalhaes prélève des Compagnies de Grenadiers et de Chasseurs sur les 2 Régiments cantonnés à Belem, et des Chasseurs du Régiment de Macapa, dont il confie le commandement au colonel Marques. Le tout s'élève à environ 500 hommes, essentiellement d'origine indienne, qu'il faut équiper et vêtir à la hâte. Quelques petites embarcations, que l'on dote de pièces d'artillerie, emmèneront les hommes sur la frontière en longeant la côte.
Plan d'attaque de Cayenne |
C'est alors le 3 Octobre, qu'une corvette anglaise de 22 canons, aux ordres du Capitaine Charles Yeo, neveu de l'Amiral Sydney Smith, entre fortuitement dans le port de Belém. Le jeune Capitaine a pour ordre de contrer les corsaires français basés en Guyane en faisant lui-même la course. Il a l'âme d'un flibustier. Quand il apprend du Gouverneur ses projets, il tergiverse dans un premier temps.
La petite flottille portugaise improvisée part le 22 octobre avec les premières troupes, quand deux navires de la même nation arrivent dans le port. Chacun porte 18 canons et des Fusiliers marins. Le Gouverneur convainc alors Yeo de prendre le commandement des navires anglo-portugais, et d'en profiter pour amener de nouveaux renforts à Marques qui disposera de 800 combattants. Le but de guerre vient de changer avec ces renforts inattendus : il s'agit maintenant d'envahir la Guyane française. Yeo, qui rêve de gloire et de butin, est enthousiaste.
Victor Hugues, au courant des préparatifs portugais par des déserteurs, dispose d'environ 600 soldats "de ligne" ou miliciens, mais leur valeur combative est devenue très faible. Des renforts sont prévus de France mais ne doivent embarquer qu'en Décembre. Les Officiers sont de vieux coloniaux peu agressifs : le Capitaine Frison commandait les Grenadiers du Bataillon de la Guyane aux ordres du Chef de Bataillon Lambert. A la tête de la Gendarmerie noire, on trouvait le Lieutenant Faugle ; et le Lieutenant Dardet à celle de la Gendarmerie "blanche". Le Capitaine Kerchove menait les Artilleurs.
Au début décembre, l'expédition portugaise, qui avait gagné l'embouchure de l'Oyapock, est alors rejointe par la flottille de Yeo. Le Colonel Marques et lui organisent leur base de départ sur la rive droite du fleuve désormais annexée. Les Anglo portugais de Yeo font alors un raid sur l'Approuague le 14 décembre. Après une courte résistance menée par le Lieutenant Sirdey et le Sous-lieutenant Pelé, envoyés là par Victor Hugues pour faire replier les colons, ils s'emparent des plantations que Yeo pille consciencieusement pour son compte ! Puis il enrôle des esclaves et demande à Marques de le rejoindre avec des renforts. Marques arrive le 23 Décembre.
Dès qu'il a connaissance des évènements sur l'Approuague, de la participation d'Anglais, et de l'enrôlement d'esclaves, Victor Hugues comprend que la situation est sérieuse. Cayenne, établie sur une ile, est très bien défendable. Il faut se retrancher dans ses abords, surtout au point faible de la rivière du Mahury, et attendre les renforts promis de France pour reprendre l'initiative. Les fortifications ont été démantelées (sur son ordre quelques années plus tôt). Il enrôle donc des esclaves comme pionniers pour lever en hâte des redoutes. Puis il organise des milices de colons pour renforcer ses troupes de ligne. Il répartit ses troupes par petits groupes en des points fortifiés, amalgamant soldats de ligne miliciens et quelques esclaves. Le problème est son encadrement, il n'a que très peu d'Officiers de valeur et capables.
Le 30 décembre, Victor Hugues renvoie en France un navire, "la Joséphine", chargée "à couler bas" de marchandises coloniales (c'étaient des instructions impériales) et d'une demande d'aide urgente.
Le 6 Janvier, une petite flottille coalisée anglo-portugaise mouillait à l'entrée du Mahury. Grace à des pirogues, Yeo réussissait à gagner une anse sur la rive gauche (voir plan de l'ile de Cayenne) et prendre à revers deux des fortins établis par Victor Hugues. Cela fait, l'ensemble de la flottille se rapprochait de la côte à l'embouchure, et débarquait le reste des troupes.
Le 7, Victor Hugues a envoyé ses troupes, sous une chaleur tropicale, dans une position médiane, et peut constater la prise des deux fortins. Il laisse ses troupes dans l'attente, malgré les objurgations de quelques-uns de ses Officiers qui lui demandent de contre attaquer avant le débarquement complet de l'ennemi. Mais pendant ce temps, la flottille portugaise remontait le Mahury et canonnait les dernières batteries françaises sur le fleuve qui tombaient vers 18 heures, faute de munitions.
Victor Hugues demandait alors à ses troupes d'attendre la nuit pour se réemparer des postes du Degrad des Cannes et du Diamant. L'offensive, mal montée et mal commandée, est un échec, et les Français se replient sur Cayenne tandis que les esclaves enrôlés de force s'enfuient. Seul le petit contingent du Capitaine Charlemont se retrouvait isolé sur les plantations du canal de Torcy, dont celles de Victor Hugues. Il fut bientôt attaqué par les anglo-portugais et Yeo profita de son offensive pour se livrer à son activité favorite, le pillage. Charlemont réussit avec quelques hommes à rallier Cayenne. L'ennemi s'établissait dans la journée du 9 au centre de l'ile, les fièvres palustres commençaient à faire des dégâts.
Jusqu'à présent, les combats avaient fait 24 tués ou blessés chez les Anglais, 26 tués et 50 blessés chez les Portugais et 16 et 20 chez les Français. D'après Martinien, ont été blessés lors des combats de janvier 1809 le Capitaine Leseck, le Capitaine Girard, les Lieutenants Pelée, Gouneau et Richard.
Mais les esclaves enrôlés par Yeo se mettent à présent à rançonner et piller, à la grande inquiétude des alliés portugais qui sont aussi esclavagistes. Victor Hugues, à ce moment, pourrait encore résister un peu. Ses troupes de Ligne sont quasi-intactes. Mais il a un lourd contentieux avec les Anglais qui le considèrent comme un criminel depuis la reprise de la Guadeloupe durant la Révolution, où il a fait déterrer et brûler publiquement le corps du Général Dundas. Le Capitaine Yeo pourrait s'en souvenir et en profiter ... Se rendre officiellement à un Officier portugais lui semble une bonne solution pour se protéger et protéger ses biens.
Le Portugais Marques voudrait aussi en finir; ses troupes, ravagées par la maladie, ne seront plus longtemps opérationnelles. Autant profiter d'un succès à portée de main.
Quant à Yeo, il attend de pouvoir jouir de son butin.
Leurs intérêts convergents poussent les trois hommes à s'entendre sur un texte de capitulation. Victor Hugues, très malin, va les "embobiner" dans la rédaction du texte, qui fait de lui un humaniste, obligé par la mesure scélérate de libération d'esclaves furieux, de se rendre, pour éviter des massacres de civils. Il capitulera donc le 12 Janvier 1809, obtenant le rapatriement de la garnison.
C'est alors qu'arrivait devant les côtes guyanaises une frégate, la Topaze, avec les renforts promis depuis longtemps de métropole. Elle avait appareillé le 7 décembre et, après une traversée mouvementée (ayant dû se remâter sur un navire anglais de prise), arrive devant Cayenne le 13 Janvier, et apercevant la flottille anglo-portugaise, se replie sur la Guadeloupe où elle sera capturée par les Anglais.
C'est le 14 qu'a lieu la cérémonie de capitulation. La garnison de Cayenne est furieuse de devoir rendre ses armes qui ont si peu servi. Victor Hugues réussit à emmener avec lui les emblèmes impériaux (la petite histoire raconte qu'il ne laissa aux Portugais que des lambeaux de vieux drapeaux républicains en guise de trophées ... !).
A son retour en France, Victor Hugues est envoyé devant une commission d'enquête pour sa capitulation considérée comme hâtive. Le 19 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Monsieur le Vice-Amiral Decrès, la conduite du sieur Victor Hugues à Cayenne, aussi bien que celle du capitaine général de la Martinique, mérité une enquête. Donnez ordre à l'un et à l'autre de s'éloigner de trente lieues de Paris, dans une ville que vous désignerez. Demandez des notes au capitaine général de la Martinique sur le peu de défense qu'a opposé le fort Bourbon. Comment a-t-il pu se rendre si promptement ? Pourquoi la garnison n'a-t-elle pas été libre et non prisonnière ? Enfin pourquoi n'a-t-il pas fait excepter de la capitulation le préfet colonial, qui est un employé civil ? Quant au sieur Victor Hugues, il m'importe d'avoir des indications sur sa fortune, pour savoir si ce n'est pas pour la sauver qu'il a abandonné mon île de Cayenne sans défense. J'ai besoin d'avoir des enquêtes et des rapports détaillés sur ces colonies ..." (Correspondance de Napoléon avec le Ministre de la marine depuis 1804 jusqu’en avril 1815, t.2 p.53; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21050).
Traduit le 11 juillet 1810 devant un Conseil de Guerre, Victor Hugues est finalement blanchi.
L'Empereur de son côté, ne renonce pas à la Guyane. Le 6 août 1809, il écrit, depuis Schönnbrunn, au Vice-Amiral Decrès : "Aussitôt que la paix aura lieu ici, mon intention est de reprendre Cayenne. Je suppose que vous avez tous les plans, mémoires et renseignements nécessaires des hommes qui reviennent de ce pays. Faites-vous donner par Victor Hugues un mémoire sur les moyens de reprendre cette colonie, sur la force de l'expédition et le lieu d'où elle doit partir. La division du contre-amiral Gourdon, qui peut être augmentée de manière à porter 2,000 hommes, serait-elle suffisante ? Il faudrait pour cette expédition un assortiment de petits bâtiments. Arrangez-vous pour avoir sous la main tous les officiers de marine et les officiers d'artillerie et du génie qui viennent de cette colonie, et faites-moi connaître quelle est l'époque favorable pour cette expédition. Dans quelle situation se trouve la Guadeloupe ?" (Correspondance de Napoléon avec le Ministre de la marine depuis 1804 jusqu’en avril 1815, t.2 p.62).
Au final, les Portugais ne rendirent la Guyane à la France qu'en 1817.
Entre 1809 et 1817, ils l'administrèrent plutôt débonnairement (et n'abolirent pas l'esclavage ...). Cependant, ces futurs brésiliens indépendants instaurèrent une égalité parfaite entre Blanc et Noirs libres. Le Brésil se sépara officiellement du Portugal en 1822 en proclamant un empire autonome de la métropole avec pour souverain ... le fils du Prince Régent, resté sur place.
Victor Hugues, à la fin de 1814, va revenir en Guyane s'occuper de ses plantations et il y finira sa vie en 1826.
James Yeo, anobli à son retour de Londres, repartit exercer ses talents durant la guerre contre les USA, et commanda en 1814, la flotte anglaise sur les Grands Lacs. Il mourra en mer de maladie en 1818, au large de l'Afrique.
Note 1 : Dont Jacques Bernard : Lieutenant d'une Compagnie franche organisée à la Rochelle en mars 1799. Il passe Capitaine aide de camp de Victor Hugues en 1800, puis Chef de Bataillon en Octobre 1806. Il fut capturé, à son retour de France, après avoir débarqué de la Topaze en 1809.