Le 24ème Régiment d'Infanterie Légère
1796-1815
Avertissement et remerciements : Nous amorçons aujourd'hui l'étude du 24e Régiment d'infanterie légère, dont voici pour l'instant les tous premiers éléments
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/ 1796-1797
Lors de la formation de la 24e Demi-brigade en 1796, on y aurait incorporé 3 Compagnies de Grenadiers de la 108e Demi-brigade de Bataille.
Le 3 avril 1797 (14 germinal an V), une lettre est adressée depuis le Quartier de Friesach au Général Joubert, sur ordre du Général en Chef :
"... Si le général en chef se résout à réunir votre division aux quatre autres qu'il a déjà, pour se diriger droit sur Vienne, il désirerait que vous eussiez les demi-brigades ci-après : 24e et 29e d'infanterie légère, 14e, 33e, 85e et 93e de bataille (sic) ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1681).
Le 18 mai 1797 (29 floréal an 5), le Général chef de l’Etat-major général de l’Armée de Sambre et Meuse écrit, depuis le Quartier-général à Friedberg, au Général Grenier : "Je vous préviens, mon cher général que le général en chef par ses nouvelles dispositions, nécessitées par l’éloignement de quelques corps de troupes destinées à agir pour les sièges, vient d’arrêter l’organisation de l’armée de la manière suivante :
... La 4e division sous les ordres du général Championnet sera composée des :
11e régiment de Chasseurs à cheval;
24e demi-brigade d’infanterie légère;
78e, 92e, 102e demi-brigades d’infanterie de ligne.
Les généraux Legrand, Soult, Watrin, et l’adjduant général Daclon pour les fonctions de l’état-major, seront attachés à cette division ..." (Papiers du général Paul Grenier. NAF 24304. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 222).
L’Armée de Sambre-et-Meuse, destinée à conserver, jusqu'à la signature du traité de paix, l'immobilité la plus complète, tout en se tenant prête à marcher si des difficultés surgissent, est réorganisée par Hoche, le 20 mai, de la manière suivante :
La 24e Demi-brigade légère et le 10e Hussards, sous le commandement du Général Watrin , se portent à Cologne et environs, pour y maintenir la tranquillité publique et y presser la rentrée des contributions (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 27).
/ 1800
Le 25 janvier 1800 (5 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Mon intention, Citoyen Ministre, est d'organiser une armée de réserve dont le commandement sera réservé au Premier Consul. Elle sera divisée en droite, centre et gauche. Chacun de ces trois grands corps sera commandé par un lieutenant du général en chef. Il y aura, en outre, une division de cavalerie, commandée également par un lieutenant du général en chef.
Chacun de ces grands corps sera partagé en deux divisions, commandées chacune par un général de division et par deux généraux de brigade, et chacun des grands corps aura en outre un officier supérieur d'artillerie.
Chaque lieutenant aura un général de brigade pour chef de son état-major; chaque général de division, un adjudant général.
Chacun de ces corps sera composé de 18 à 20,000 hommes, dont deux régiments de hussards ou chasseurs, et seize pièces d'artillerie, dont douze servies par des compagnies à pied, et quatre par des compagnies à cheval.
Les quatorze bataillons qui forment les dépôts de l'armée d'Orient, les 14e, 30e, 43e, 96e demi-brigades, qui sont dans la 17e division, la 9e et la 24e légère, qui sont à l'armée de l'Ouest, les 22e, 40e, 58e et 52e, qui sont aussi à cette armée, la 11e légère et la 66e, qui sont dans les neuf départements réunis, feront partie de l'armée de réserve.
Les 15e, 19e, 21e, 24e de chasseurs, les 5e, 8e, 9e et 19e de dragons, les 11e, 12e et 2e de hussards, les 1er, 2e, 3e, 5e et 18e de cavalerie, les sept escadrons de dépôt des corps à cheval de l'armée d'Orient, seront le noyau de l'armée de réserve.
La droite sera réunie à Lyon, le centre à Dijon, et la gauche à Châlons-sur-Marne.
Le général de division Saint-Remy fera les fonctions de commandant de l'artillerie de l'armée. Le chef de brigade Gassendi sera directeur général du parc. Le premier inspecteur du génie, Marescot, commandera cette arme. Il y aura un ordonnateur et quatre commissaires des guerres attachés à chacun des trois grands corps, et un ordonnateur en chef attaché à l'armée et résidant auprès du ministre de la guerre, qui fera les fonctions de chef de l'état-major.
Il est nécessaire d'appeler à Paris un membre du conseil d'administration de chacun des corps qui composeront l'armée, porteur de l'état de situation de l'armement, équipement et habillement. Ils s'assembleront à Paris le 15 février.
Vous donnerez des ordres pour compléter le plus promptement possible chaque bataillon à 1,000 hommes.
Vous me proposerez les officiers qui devront composer l'état-major de cette armée.
Vous tiendrez extrêmement secrète la formation de ladite armée, même dans vos bureaux, auxquels vous ne demanderez que les renseignements absolument nécessaires" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4552; Correspondance générale, t.3, lettre 4903 ; cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1800, t.1, p. 22-23).
Le 1er février 1800 (12 pluviôse an 8), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Gardanne, commandant de la 14e Division militaire : "… J'ai vu avec plaisir les premiers succès que vous avez eus dans la division que vous commandez. Je viens de la placer sous les ordres du général Lefebvre, elle ne fait plus partie de l'armée de l'Ouest. Si vous êtes encore dans l'arrondissement de la 14e division au moment où la présente vous parviendra, vous pouvez y rester ; mais si ce courrier ne vous atteint qu'à Rennes, il est indispensable que vous fassiez rétrograder dans le département de la Manche la 24e demi-brigade d'infanterie légère …" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4920).
Alors que Georges Cadoudal a fait sa soumission, le Premier Consul Bonaparte décide de mobiliser une partie des forces dans l’Ouest pour sa nouvelle Armée de Réserve destinée à pénétrer en Italie où la situation militaire est préoccupante. Il écrit, depuis Paris, le 2 mars 1800 (11 ventôse an 8) au Général Brune, commandant en chef l'Armée de l'Ouest : "J'ai reçu, Citoyen Général, votre lettre du 7. Ni votre aide de camp ni Georges ne sont encore arrivés. Vous avez 7,000 fusils; j'espère qu'en cet instant vous aurez complété le nombre que je vous ai demandé.
Les Russes sont, au moment actuel, en Pologne. Il sera décidé dans quinze jours si la campagne s'ouvrira ou non; et, en cas que nous devions la faire, j'ai de très-vastes projets. Une armée de réserve, que je vais former et dont je me réserverai le commandement et dans laquelle vous serez employé, doit être composée des 40e, 58e, 6e légère, 60e, 22e demi-brigades. Ces cinq demi-brigades sont à votre armée. Si les événements le permettent, faites-les partir dans la décade prochaine, en en formant deux divisions. Fournissez à chaque division six pièces d'artillerie. A l'une vous attacherez le 22e de chasseurs, et à l'autre le 2e de chasseurs. Dirigez-les sur Dijon. Faites-les marcher par division ; c'est le meilleur moyen pour qu'il n'y ait pas de désertion. Passez-en la revue et faîtes-moi connaître l'état de leurs besoins et leur nombre. Mettez leur solde à jour. Nantes doit pouvoir vous offrir quelques ressources en capotes, souliers, etc.
Faites commander les divisions ci-dessus par un très-bon général de brigade et un bon adjudant général.
Je fais partir de la 17e ou 14e division militaire la 24e légère, la 43e et la 96e, ainsi qu'une douzaine d'escadrons. Cette division part également primidi pour former l'armée de réserve.
Envoyez au ministre de la guerre l'ordre de route que vous donnerez à vos divisions, afin de savoir où les prendre pour les diriger sur les points précis qu’elles devront occuper" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5037; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p.71; cité par M. Brevet).
Le même 2 mars 1800 (11 ventôse an 8), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Génréal Berthier, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez l'ordre à la 24e d'infanterie légère qui doit également faire partie de cette division (Note : 1ère Division de l'Armée de Réserve) de se rendre en toute diligence à Paris" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5036).
Le 3 mars 1800 (12 ventôse an 8), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Ministre de la Guerre : "Vous trouverez ci-joint, citoyen Ministre, un arrêté pour la formation de l'armée de réserve.
Vous tiendrez la totalité de cet arrêté secret, en prévenant cependant tous les individus qui y sont nommés de se préparer à partir et en prenant toutes les mesures nécessaires pour réunir à Dijon les subsistances indispensables pour l'approvisionnement de cette armée. Son quartier général sera à Dijon, et le parc d'artillerie à Auxonne.
Vous regarderez sans doute comme nécessaire de diriger le plus tôt possible sur Dijon 100,000 paires de souliers, 40,000 habits ou capotes et autres effets d'habillement.
Faites réunir chez vous l'ordonnateur et les différents commandants d'armes pour que chacun vous présente l'organisation de son arme.
Vous pourrez faire faire à Auxonne les traîneaux que je vous avais demandés pour Grenoble".
Le 15 Ventôse an 8 (6 mars 1800), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Lefebvre, Commandant des 14e, 15e et 17e Divisions militaires : "Je vous prie, citoyen général, de faire connaître par un courrier extraordinaire au général Gardanne, que la 24e demi-brigade étant destinée à entrer en campagne, il la fasse partir le plus promptement possible et qu'il n'en garde aucune espèce de détachement.
Faites-lui connaître que dès l'instant que le général Avril aura fini son opération, il retournera dans la 14e division où mon intention est de laisser toute la 72e.
Ordonnez également de faire partir tous les détachements des 43e et 96e, et de tous les régiments de dragons qui se trouvent aujourd'hui à Paris ou dans la 14e division, parce que tous ces corps doivent faire partie de l'armée de Réserve" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5056).
Le 8 mars 1800 (17 ventôse an 8), depuis Paris, les consuls arrêtent : "Art. I. L'armée de réserve est composée de six divisions
Première division : 24e légère, 43e et 96e de ligne ...
Art. II. Le ministre de la guerre donnera des ordres pour que ces corps soient mis de préférence dans les lieux où ils se trouvent, en état de faire la campagne.
Art. III. Le ministre de la guerre me remettra l'ordre de route que doit suivre, chacun de ces corps pour se rendre à Dijon et la ville où sera placé le quartier-général de chaque division" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 39 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 159).
Le même 8 mars 1800 (17 ventôse an 8), le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Général Dupont : "L'armée de réserve est composée de six divisions
1re Division.
24e demi-brigade d'infanterie légère, 43e, 96e de ligne.
2e Division.
6e légère, 22e, 40e de ligne.
3e Division.
19e légère, 58e, 60e de ligne.
4e Division.
Les 14 bataillons de l'armée d'Orient.
5e Division.
17e légère, 14e, 30e de ligne.
6e Division.
Les légions italiennes.
La 1er division est placée sous les ordres du général Chambarlhac" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 39-40).
Le 9 mars 1800 (18 ventôse an 8), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "La première division de l'armée de Réserve composée des 24e légère, 43e et 96e de ligne, de 12 pièces d'artillerie, commandée par le général de brigade Chambarlhac, passera la revue du Premier Consul le 25 et partira le 26 pour Dijon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5079 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 59).
Le 12 mars 1800 (21 ventôse an 8), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Brune, commandant en chef l'Armée de l'Ouest : "Je reçois, Citoyen Général, vos lettres du 19 ventôse … Je passe, le 25, la revue des 24e, 43e, 96e, qui forment la 1re division de l'armée de réserve, avec 3,000 hommes de cavalerie et dix-huit pièces d'artillerie. Cela fera 13,000 hommes qui partent le lendemain ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4660 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5087; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608).
Le 12 mars 1800 encore (21 ventôse au 8), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Moreau, commandant en chef l'Armée du Rhin : "Le ministre de la guerre, Citoyen Général, vous aura envoyé la proclamation et la création de l'armée de réserve. Elle ne sera pas sur le papier. Le 26, la 1re division part de Paris. Elle est composée des 24e, 59e, 96e et 43e, faisant 9,000 hommes, avec douze pièces d'artillerie et quatre régiments de hussards et de dragons, faisant1,500 hommes ...
Toutes ces demi-brigades sont à 2,500 hommes et seront, arrivées à Dijon, à 3,000 ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4661 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5095).
La revue annoncée le 9 mars a lieu sur le Champ-de-Mars. Le Moniteur en rend compte en termes pompeux dans son numéro du 26 ventôse (17 mars) : "Aujourd'hui, 25 ventôse, le Premier Consul a passé en revue toutes les troupes qui se trouvaient à Paris. Depuis longtemps un si beau spectacle, ... Quinze à dix-huit mille hommes de différentes armes, dans la meilleure tenue, étaient disposés avec ordre ... Bonaparte est arrivé à cheval, environné de généraux chers à la renommée, etc., etc." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 59).
La situation du 15 mars 1800 donne :
1ère Division à Dijon : 24e Légère, 2970 hommes; 43e de Bataille (sic) 2096 hommes; 96e de Bataille, 3381 hommes. Lieu de départ : Paris. De la situation du 15 mars, il résulte que ce chiffre était atteint l'avant-veille du départ pour la 24e Légère (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608).
La division Chambarlhac part tout entière de Paris, le 17 mars, se rendant à Dijon, par la route de Bourgogne, en 12 étapes, soit, avec 2 séjours, en 14 jours. La 24e doit partir de Paris le 17 mars et arriver à Dijon le 30 - observation : à Is-sur-Tille, le 2 avril (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 605 - Résumé de la concentration des troupes venant de Paris). Les effectifs de cette Division ont sans doute été égalisés le jour même du départ, 17 mars; la 43e reçoit en effet du personnel de la 24e Légère et de la 96e. L'effectif de la 24e Légère descend donc à 2,531 hommes le 17 mars, jour du départ de Paris.
La situation du 15 mars 1800 donne :
Armée de réserve, par divisions.
1ère Division à Dijon : 24e Légère, 2970 hommes; 43e de Bataille (sic) 2096 hommes; 96e de Bataille, 3381 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 612 - Note : effectifs identiques à ceux du 15 mars).
Le 26 mars 1800 (5 germinal an 8), le Général Chambarlhac écrit, depuis Avallon, au Général Lefebvre, commandant en chef les 14e, 15e et 17e Divisions militaires : "Je m'empresse, mon cher Général, de vous annoncer que depuis le départ de la colonne dont j'ai le commandement, de Paris en cette ville, notre perte en déserteurs n'est pas ce que la renommée aura pu vous porter. Elle est faible, et encore puis-je compter sur beaucoup de soldats absents, que la proximité de leur pays a appelé, mais que l'amour pour la République rappellera aux drapeaux à Dijon.
La colonne a bivouaqué. Quelques municipalités, qui, n'ayant été prévenues que par moi, n'ont pas eu le temps de fournir les objets nécessaires au bivouac, m'ont fait cantonner.
La troupe marche avec ordre; on le doit au zèle militaire des chefs.
J'espère avoir le plaisir de vous embrasser bientôt. En attendant, la ville d'Avallon nous donne, ce soir, concert et bal pour notre délassement. Salut amical.
P. S. – État des hommes désertés :
La 24e a perdu 54 hommes ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 60).
État de situation de la 1re Division de l'Armée de Réserve l'époque du 5 Germinal an 8 (26 mars 1800).
Général commandant la Division CHAMBARLHAC.
Adjudant général, Chef de l'Etat-major DELORT.
Aides de camp BOUDINHON, Chef d'Escadron. PRADEL, Capitaine.
Adjoints aux Adjudants généraux BOREL, Chef d'Escadron. COMBES, lieutenant.
DÉNOMINATION DES CORPS. | OFFICIERS y compris l’etat-major. | FORCE au départ de Paris. | DÉSERTÉS. | ENTRÉS aux hôpitaux. | PRÉSENTS sous les armes. | OBSERVATIONS. |
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24e Demi-brigade d'infanterie légère | 83 | 2,531 | 54 | 37 | 2,440 |
A Avallon, le 5 Germinal an 8 républicain.
Certifié l'état ci-dessus véritable, conforme à ceux qui m'ont été remis par les chefs de corps.
L'Adjudant général, DELORT (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 61).
La Division Chambarlhac arrive le 30 mars à Dijon. Mais l'arrivée de 8,000 hommes parait une trop lourde charge aux habitants de Dijon.
Le 2 avril, le Général Vignolle écrit au Ministre : "... Après m'être concerté avec le général Chambarlhac et l'ordonnateur, j'ai placé à Is-sur-Tille la 24e demi-brigade d'infanterie légère, d'après les instances du préfet, pour soulager la ville de Dijon ...".
La 24e Légère reçoit à Is-sur-Tille 400 conscrits, ce qui porte son effectif à 2,824 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 62).
Une situation en date du 10 avril donne à la 24e légère, forte de 3 Bataillons, un effectif de 2970 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 615 - Note : Cette situation, existant seulement à l'état de minute, ne peut inspirer une confiance absolue).
Les Dépôts des 24e Légère, 43e et 96e de Ligne étaient restés provisoirement à Paris. Le 13 avril 1800 (23 Germinal an 8), le Premier Consul, depuis Paris, demande à Carnot, Ministre de la Guerre, de les diriger sur Dijon (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5178; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 63); d'après les instructions du Ministre, ils doivent arriver à Dijon le 4 mai.
D'après un "État de la force et de l'emplacement des corps arrivés dans leurs cantonnements au 26 germinal an 8 (16 avril 1800)" signé par le Général Vignolle, Général chef provisoire de l'Etat-major général, la 24e Demi-brigade légère est à Is-sur-Tille, et a 2389 hommes présents sous les armes; son effectif total est de 2953 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 619).
L’Armée de Réserve est provisoirement sous les ordres de Berthier, par l'Ordre du jour daté de Dijon, le 20 avril 1800 (30 germinal an 8) : "L'armée est formée dans l'ordre suivant:
Le général en chef Alexandre Berthier;
Le général de division Dupont, chef de l'état-major général;
Le général de brigade Vignolle, employé à l'état-major.
Adjudants généraux employés à l'état-major: Léopold Stabeurath, Lacroix, Pannetier.
Les généraux de division Duhesme, Victor et Murat seront employés, provisoirement, comme lieutenants du général en chef.
... Les 24e demi-brigade d'infanterie légère,
43e - de bataille,
96e - -
12e régiment de hussards,
formeront une division, commandée par le général divisionnaire Chambarlhac, qui aura sous ses ordres les généraux de brigade Rivaud (Olivier), Herbin, et l'adjudant général Delort" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 146).
L'effectif de la 24e Légère remonte le 21 avril à 73 Officiers et 2791 Sous-officiers et soldats (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608 - Archives nationales, AF, IV, 1174).
Le 25 avril 1800 (5 floréal an 8), à 11 heures du soir, Alexandre Berthier, Général en chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Dijon, au Premier Consul : "Je reçois à l'instant une lettre du Ministre, en date du 4, qui m'ordonne de faire marcher de suite l'armée de réserve en Suisse pour la faire entrer en Italie aussitôt que j'aurai appuyé les opérations du général Moreau et pourvu à la sûreté du pays du côté des Grisons. Ces dispositions rendent encore plus essentielles, s'il est possible, les observations contenues dans la lettre que je vous ai écrite il y a deux heures.
Malgré la position où je me trouve, je sens la nécessité de marcher. Je vais porter les divisions Chambarlhac, Boudet et Loison sur Lucerne. La division Watrin, qui est en marche sur Genève, se portera dans la vallée d'Aoste, pour faire croire à l'ennemi que je débouche dans cette partie et faire une diversion avantageuse au général Masséna".
La situation de l'Armée de Réserve (1ère partie) datée du 5 Floréal an 8 (25 avril 1800) indique :
Armée de Réserve : Berthier, Général en chef.
Victor, Lieutenant général du Général en Chef.
Général de Brigade Chambarlhac, commandant la Division; Généraux de Brigade Olivier Rivaud et Herbin.
24e Légère à Is-sur-Tille, 2824 hommes ; 43e de Bataille à Gevrey, 2486 hommes; 96e de Bataille à Dijon, 2571 hommes, 9e Dragons à Saint-Jean-de-Losne, 173 hommes; total 8054 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 622 - Note : Une autre situation a été établie la veille, 24 avril, sous une autre forme présentant les effectifs par armes et subdivisions d'armes au lieu de les donner par division. – Elle ne diffère de celle-ci que par quelques détails (Archives nationales AF. IV, registre, 1159.)). A noter qu'une situation établie le même jour à Paris, donc un peu moins fiable, donne la 24e Légère avec un effectif de 2389 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 627)
Le 26 avril 1800 (6 floréal an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Commandant en chef l'Armée de réserve, à Dijon, pour confirmer ces dispositions : "... Voici comment je vois votre armée … La division Chambarlhac, composée des 24e légère, 43e, 96e de ligne : 9,000 hommes ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 114 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4732; Correspondance générale, t.3, lettre 5202; donnée dans "Extraits des mémoires inédits de Victor" ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 202).
Le 26 avril 1800 (6 floréal an 8), Alexandre Berthier, Général en chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Dijon, au Chef de l'Etat-major : "Vous donnerez les ordres ci-après :
Ordre à la 9e demi-brigade d'infanterie légère de partir demain 7 de Poligny pour se rendre à Nyon, sur le lac de Genève, où elle attendra de nouveaux ordres.
Ordre à la 59e demi-brigade de bataille de partir demain 7 de Mirebeau pour se rendre à Nyon. Elle recevra son artillerie à son arrivée dans cette ville.
Ordre à la 43e demi-brigade de bataille de partir demain 7 pour se rendre à Genève. Avec elle, toute l'artillerie.
Ordre à la 24e demi-brigade légère de partir demain 7 d'Is-sur-Tille, pour se rendre à Genève; en passant par Dijon, elle prendra 8 pièces d'artillerie de la division Chambarlhac" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 187).
Le 7 Floréal (27 avril), la 24e Légère fait étape à Dijon. Berthier écrit à Dupont : "Comme il pleut aujourd'hui et que la 24e sera pressée d'entrer dans ses logements, je la verrai demain matin à son départ" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 187). La 24e légère va passer inutilement par Genève. En effet, elle doit se rendre à Auxonne le 28, à Dôle le 29 (elle y fait séjour le 30), à Scellières le 1er mai, à Lons-le-Saulnier le 2 mai, à Clairvaux le 3, à Saint-Lupicin le 4, à Gex le 5, à Genève le 6 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 642).
D'après un règlement de compte des subsistances militaires du 28 novembre 1800 (Archives nationales, AF, IV, 1174), la 96e Demi-brigade, quittant Dijon le 30 avril, y touche, avant de partir, des vivres jusqu'au 3 mai inclus, et la 24e Légère, partant d'Issur-Tille, le 27 avril, y prend des vivres jusqu'au 30 inclus. Ces deux demi-brigades se mettent donc en route avec 4 jours de vivres (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 188).
Le 8 Floréal an 8 (28 avril 1800). Berthier, Général en Chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Dijon, au Chef d'Etat-major : "Vous donnerez les ordres, citoyen Général, pour former les divisions de l'armée ainsi qu'il suit :
... La division Chambarlhac, composée des 24e légère, 43e et 96e de ligne ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 207).
L'effectif de la 24e Légère le 30 avril est de 86 Officiers et 2820 Sous-officiers et soldats (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608 - Archives nationales, AF, IV, 1174).
La "Composition de l'armée au 10 floréal an 8 (30 avril 1800)" indique que la 24e légère, forte de 2824 hommes, est en marche pour Génève où elle doit arriver le 16 Floréal (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 644). Une autre situation donne les mêmes informations en précisant que la 24e Légère, forte de 3 Bataillons, fait partie de la 2e Division commandée par le Général Chambarlhac (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 648).
Le 7 mai 1800 (17 floréal an 8), Alexandre Berthier, Général en chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Genève, au Chef d'Etat-major général : "Donnez des ordres pour que la 24e demi-brigade légère, prenne du pain pour deux jours et parte demain, 18, pour se rendre à Nyon et le 19 à Morges, où elle sera cantonnée jusqu'à nouvel ordre.
Vous donnerez l'ordre à la 43e demi-brigade de partir le 19 avec du pain pour deux jours; elle couchera à Nyon et, le 20, elle cantonnera dans les environs de Morges.
Prévenez l'ordonnateur pour qu'il assure leurs subsistances. Je crois qu'il peut le faire de Lausanne" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 269).
La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division Chambarlhac, Généraux de Brigade Rivaud et Herbin; 24e Légère, 2716 hommes, arrivant le 19 à Morges (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).
Le 10 mai 1800, les Divisions Chambarlac et Chabran sont placées sous l'autorité du Général Victor. Le Premier Consul est arrivé à Genève.
Selon la "Composition et l'ordre de bataille de l'armée" en date du 20 Floréal an 8 (10 mai 1800), la 24e Légère, forte de 2716 hommes, est à Morges; elle est sous les ordres du Général de Brigade Chambarlhac, lui même sous les ordres du Général Victor (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 665; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 73 donne partiellement cette situation).
Le même 20 Floréal an 8 (10 mai 1800), Berthier, Général en Chef de l'Armée de Réserve, écrit, depuis Genève, au Général Dupont : "L'armée, citoyen Général, sera organisée ainsi qu'il suit :
... Le général Victor commandera, savoir :
La division aux ordres du général Chambarlhac;
24e légère;
43e de bataille;
96e de bataille;
11e régiment de hussards ...
Donnez également tous les autres ordres nécessaires à l'organisation ci-dessus ..
Faites faire un état de l'organisation de l'armée que vous remettrez au Premier Consul à 11 heures. Vous ajouterez à cet état en observation toutes les troupes annoncées et qui ne sont point encore arrivées. Vous mettrez sur cet état la force des corps ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 315).
Le 12 mai 1800, le Premier Consul quitte Genève.
"État des sommes payées aux différents corps de troupes qui se trouvaient à Lausanne ou dans les environs le 23 du courant, savoir :
Certifié le présent état véritable, à Villeneuve, le 25 floréal an 8.
LE BLOND, caissier
Nota : Aujourd'hui on acquittera à Villeneuve ce qui sera réclamé par les corps qui s'y trouvent; déjà, il a été payé 30,000 francs à la 24e demi-brigade légère" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 579).
Le 14 mai 1800 (24 floréal an 8), Alexandre Berthier, Général en chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Lausanne, au Général Dupont : "Donnez l'ordre à la division Boudet, qui est à Bex, de se rendre à Saint-Branchier ou Orsières demain 25.
Ordre à la division Loison de se rendre le même jour à Martigny.
Ordre à la division Chambarlhac de se rendre ledit jour, 25, à une lieue au delà de Saint-Maurice" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 370).
La 24e légère et la 43e passaient à Vevey "entre 2 et 3 heures de l'après-midi", mais "sur les 7 heures du soir une de ces demi-brigades a rétrogradé de Montreux et Villeneuve faute de place et a surchargé la ville de troupes pour cette nuit" (Manuscrit Couvreu, Vevey - cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 370)
Le 20 mai 1800, les Français se heutent au fort de Bard.
Selon un état de la "Force de l'Armée de réserve en Italie au 1er prairial an 8 (21 mai 1800", la 24e Légère compte 2200 hommes pour un effectif total de 2824 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 679).
Le même 21 mai 1800 (1er prairial an 8), le Premier Consul écrit, depuis Aoste, au Général en chef Berthier : "Le général Harville, citoyen Général, et le général Chambarlhac sont arrivés aujourd'hui à Étroubles; comme ce dernier a traîné son artillerie, il doit avoir le tiers de sa division en arrière".
Le Bulletin de l'Armée de Réserve, daté d'Aoste, le 24 mai 1800 (4 prairial an 8), raconte : "… La 24e légère, la 43e et la 96e de ligne ont passé le 1er prairial. Elles ont mis deux jours à effectuer leur passage, n'ayant pas voulu abandonner leur artillerie et ayant préféré bivouaquer dans la neige et en ordre. Dans les pas les plus difficiles, les troupes s'encourageaienten battant la charge, spectacle imposant s'il en fut jamais …" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4846).
Le 22 mai 1800 (2 prairial an 8), à 10 heures du soir, le Premier Consul écrit, depuis Aoste, au Général en chef Berthier : "Le général Chambarlhac me mande, citoyen Général, que le 4 au soir il sera à Aoste avec toute sa division et toute son artillerie; le 6 il pourrait donc être à Ivrée.
La division Chambarlhac se concentre à Étroubles le 23, ayant fait passer le Grand-Saint-Bernard à toute son artillerie".
Le 23 mai 1800 (3 prairial an 8), Chambarlhac, Général commandant la Division, écrit, depuis Etroubles, au Premier Consul de la République française : "C'est avec bien de la satisfaction, citoyen Consul, que je m'empresse de vous rendre compte du zèle que toutes les troupes qui sont sous mon commandement ont mis à transporter, en deçà du Mont-Saint-Bernard, les pièces de canon et train d'artillerie qui sont attachés à la division que je commande. Nul obstacle n'a arrêté leur courage; et, loin de laisser derrière la moindre des pièces qui leur avaient été confiées, ils ont même ramassé plusieurs roues et avant-trains qui avaient été abandonnés sur la montagne.
Qu'il était beau de voir arriver la 43e demi-brigade, parfaitement en règle et tambours battants, ayant à sa tête trois pièces de canons traînées par les grenadiers. Le restant des objets était porté par les fusiliers, qui, quoique très fatigués, marchaient en vrais triomphateurs. Quel présage heureux pour le premier coup de main qu'ils vont donner.
C'est peu, mon Général, pour les braves d'être d'un courage à toute épreuve; ils y joignent un désintéressement qui, jusqu'à présent, n'a pas eu d'exemple. Je vous fais passer ci-joint la lettre écrite par le chef de brigade Ferey, au nom de la 24e; vous y verrez les expressions dignes des hommes qu'il commande.
Salut et respect.
P. S. – Je joins à cette lettre le reçu bien en règle du commandant d'artillerie et une invitation au quartier-maître de la demi-brigade de se rendre chez lui pour y percevoir la somme mentionnée ci-contre" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 479 - Selon une lettre particulière, écrite à Aoste le 26 mai : "La 24e demi-brigade d'infanterie légère a refusé la gratification de 2,400 francs qui lui était due, en disant que cette créance ne pouvait être acquittée que par les Autrichiens", (Voir cette lettre au Moniteur du 13 Prairial an 8, et dans la Correspondance de Napoléon, où elle a été classée comme Bulletin de l'Armée de réserve, avec le n° 4848). La lettre est publiée dans le Moniteur du 15 Prairial an 8).
Le même 23 mai 1800 (3 prairial an 8), le Chef de brigade Ferey, commandant la 24e Légère, écrit, depuis le camp en avant d'Étroubles, au citoyen Herbin, Général de brigade : "Citoyen Général,
J'ai l'honneur de vous prévenir que la 24e légère, jalouse de contribuer par tous ses moyens à la gloire et à la prospérité de l'armée de réserve, fait don des 2,600 livres qui lui avaient été accordées par le Premier Consul Bonaparte, pour le transport de Saint-Pierre à Étroubles de deux pièces de 8, une de 4 et de tout leur attirail.
Elle s'estime trop heureuse d'avoir fait quelque chose qui puisse être agréable au Premier Consul, à qui elle donnera, dans toutes les occasions, des marques de son inviolable attachement.
Empressez-vous, mon cher Général, de faire connaître son désintéressement au général de division et au général en chef de l'armée.
Salut et respect" (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 82; cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 480).
Extrait du rapport du 28 mai sur les premières opérations de l'Armée de Réserve : "... Arrivés au pied du Saint-Bernard, le premier obstacle à franchir est de faire passer de l'artillerie : la perspective d'un chemin de plusieurs lieues de long sur 18 pouces de large, pratiqué sur des rochers à pic; ces montagnes de neige qui menacent de se précipiter sur leurs têtes; ces abîmes où le moindre faux pas peut les engloutir, rien ne peut effrayer les soldats.
On se presse autour des pièces pour obtenir l'honneur de les traîner. Dans ce conflit d'ardeur et de dévouement, divers détachements de la division Loison, les 19e et 24e légères, les 43e et 96e de ligne, se font particulièrement remarquer; après des fatigues qu'il est impossible de peindre, après des efforts inouïs de constance, les pièces arrivent enfin au delà du Saint-Bernard. Là, on veut donner aux soldats la gratification qui avait été promise: ils la refusent ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 482).
Le Bulletin de l'Armée de Réserve, daté d'Aoste, le 25 mai 1800 (6 prairial an 8), raconte : "Le Premier Consul est à Verres ; les soldats réclament l'assaut du fort de Bard, qui tient encore. Vous avez su que Lannes a pris Ivrée. Nous attendons demain, au bas du Saint-Gothard, le général Moncey avec ses 20,000 hommes. Toutes les ouvertures de l'Italie sont couvertes de nos canons et de nos soldats ; le dévouement de ces derniers est sublime. Il faut le voir pour s'en former l'idée. La 24e demi-brigade d'infanterie légère a refusé la gratification de 2,400 francs qui lui était due, en disant que cette créance ne pouvait être acquittée que par les Autrichiens" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4848; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 511).
Bonaparte adresse aux deux autres Consuls, depuis son Quartier général à Chivasso, le 28 mai 1800 un Rapport sur les premières opérations de l'Armée de Réserve : "L’armée de réserve n‘est entrée que depuis quelques jours en campagne, et déjà elle s’est signalée par des traits de courage et de dévouement que l’histoire s’empressera de recueillir.
Arrivés au pied du Saint-Bernard, le premier obstacle à franchir est de faire passer de l'artillerie : la perspective d'un chemin de plusieurs lieues de long sur 18 pouces de large, pratiqué sur des rochers à pic, ces montagnes de neige qui menacent de se précipiter sur leurs têtes, ces abîmes où le moindre faux pas peut les engloutir, rien ne peut effrayer les soldats. On se presse autour des pièces pour obtenir l'honneur de les traîner. Dans ce conflit d'ardeur et de dévouement, divers détachements de la division Loison, la 19e, la 24e légères, les 43e et 96e de ligne, se font particulièrement distinguer ; après des fatigues qu'il est impossible de peindre, après des efforts inouïs de constance, les pièces arrivent enfin au delà du Saint-Bernard. Là, on veut donner aux soldats la gratification qui avait été promise : ils la refusent ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 74 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4852).
Le Général Chambarlhac écrit d'Ivrée au Premier Consul, le 28 mai 1800 : "... La 43e avait déjà distribué à chaque homme cette gratification lorsqu'elle apprit que la 24e donnait l'exemple d'un si généreux dévouement ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 481).
Le Bulletin de l'Armée de Réserve, daté d'Ivrée, le 9 Prairial an 8 (29 mai 1800), raconte : "… Les deux lettres suivantes peuvent donner une idée de la générosité et de l'enthousiasme qui animent cette armée; aussi les Autrichiens disaient que l'armée n'était composée que de 12,000 hommes, mais que c'étaient tous des grenadiers et des chasseurs d'élite …" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 41 - Ces lettres sont celles du Chef de Brigade Ferey, commandant la 24e Légère, au Général Herbin, et celle du Chef de Brigade Lepreux, commandant le 96e de Ligne, au Premier Consul. Elles ont trait au refus, par ces deux Demi-brigades, de la gratification qui leur a été donnée pour le transport de leur artillerie de Saint-Pierre à Étroubles).
Le Bulletin de l'Armée de Réserve, daté de Verceil, le 30 mai 1800 (10 prairial an 8), raconte : "Pendant ce temps-là, le général Murat achevait son pont sur la Sesia, passait cette rivière, se portait à Novare et prenait position le long de la rive droite du Tessin.
Le Premier Consul est arrivé ce matin à Verceil. Il serait difficile de se peindre la joie des Italiens de se voir délivrés du bâton autrichien.
Toutes les divisions de l'armée sont en grande marche et passeront demain la Sesia".
Le 4 juin 1800 (15 prairial an 8), le Premier Consul écrit, depuis Milan, au Ministre de la Guerre : "Nous sommes à Milan, citoyen Ministre. Nous avons trouvé à Pavie 300 pièces de canon sur leurs affûts, moitié de pièces de campagne, moitié de siège; 200 milliers de poudre, 10,000 fusils neufs, une grande quantité d'approvisionnements de guerre de toute espèce, des magasins de tout genre".
- Bataille de Montebello (20 Prairial an 8 - 9 juin 1800)
Situation de la Réserve, 1re ligne, au 20 Prairial an 8 (9 juin 1800) :
24e Légère, 3 Bataillons, 2000 hommes; 149 hommes sont au Dépôt à Chambéry (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 535). Une autre situation, non datée, donne 102 hommes au Dépôt (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 543).
Autre Situation de la Première ligne de l'armée de réserve au 20 prairial an 8 (9 juin 1800).
Force de l'infanterie de la première ligne de l'armée de réserve
24e Légère, 2200 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 539 - Archives nationales, A. F. IV, registre, 1159).
Lannes rencontre à Casteggio un Corps autrichien marchant sur Plaisance. Soutenu par la Division Chambarlhac, il parvient, après un combat violent, à enlever les hauteurs situées au sud de Casteggio et à s'emparer de ce village. Il fait poursuivre les Autrichiens au delà de Montebello.
Extrait du Journal de la campagne de l'Armée de réserve, par l'Adjudant-commandant Brossier : "20 prairial. – Bataille de Montebello. – Lieutenants généraux Lannes et Victor. – Divisions Watrin et Chambarlhac.
Une intrépidité peu commune se fit remarquer sur ce dernier point (Casteggio), où l'ennemi, voulant réparer sa défaite, fit des efforts extraordinaires, se ralliant derrière son artillerie à mesure qu'il était poussé. Celle des Consuls la suivait constamment à 30 pas de distance et faisait ou recevait un feu épouvantable.
La cavalerie autrichienne, bien supérieure en nombre et couverte par une haie épaisse, où elle s'était ménagé des issues, fondit avec impétuosité sur la cavalerie française qui la chargea à son tour avec un acharnement sans exemple et parvint à la repousser. A l'entrée du bourg, un choc de même nature s'engagea, et il ne fut ni moins violent ni moins heureux que le premier.
Enfin, cette colonne chassa l'ennemi de Casteggio par la grande route, tandis que les quatre bataillons, secourus par le général Rivaud, s'étant réunis aux corps dont ils faisaient partie, le poursuivirent par la gauche, le forçant à rentrer dans le bourg et l'en débusquèrent aussi.
L'ennemi, chassé de Casteggio, veut y rentrer et prend position sur la grande route, auprès du moulin qui se trouve à demi portée de fusil du second pont; trois pièces d'artillerie lançaient un feu perpétuel de mitraille. Les troupes françaises, que l'ardeur de vaincre élevait au-dessus d'elles-même s, s'élancent trois fois sur l'ennemi et trois fois sont repoussées.
Enfin, il y avait cinq heures que les deux armées étaient aux prises, lorsque la division Chambarlhac acheva de décider le succès de la bataille.
Par ordre du général en chef, la 24e légère et la 96e de bataille s'avancent sous le commandement du général Victor.
L'avant-garde de la 24e légère s'était déjà portée en avant pour soutenir les deux bataillons de la 6e, aux ordres du général Gency; alors, la 6e légère et le 3e bataillon de la 96e passent le Coppo, au-dessous du bourg, à l'effet de tourner les pièces et d'envelopper l'ennemi, et les 1er et 2e bataillons de la 96e se réunissent à l'attaque centrale.
L'ennemi, justement effrayé de ce mouvement, veut battre en retraite, pour éviter d'être pris en flanc sur sa gauche par la 6e légère, réunie à la 24e. Attaqué en même temps de front par le général Lannes et les deux bataillons de la 96e, chargé, en outre, par les troupes à cheval, il se débande et fuit en déroute.
Cependant, le général Rivaud continuait à combattre autour et dans le village de Montebello les corps autrichiens qui faisaient une vigoureuse résistance. Enfin, il parvient à leur faire abandonner le village, leur livre un dernier combat, sur la gauche de la grande route, et leur fait éprouver une perte considérable.
A ce moment, les troupes françaises, qui venaient de forcer le passage si difficile du moulin, près Casteggio, se réunissent à celles commandées par le général Rivaud, et, toutes ensemble, poursuivent l'ennemi sur le chemin de Voghera, jusqu'à 8 heures du soir. Elles ne s'arrêtent qu'à 3 milles en avant de Casteggio et lorsque la nuit dérobe l'armée autrichienne à leur vue" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 256).
La "relation des mouvements et des combats des différents corps composant l'armée de réserve" raconte : "... Ses avant-postes (de l'ennemi) étaient à San-Giuletta; ils furent repoussés jusqu'à Rivetta par la 6e légère, qui les y rencontra à 10 heures du matin.
L'artillerie des Consuls et celle de la division Watrin marchaient après cette demi-brigade, ayant en tête celle des Autrichiens. Le lieutenant général Lannes se mit en bataille sur la droite de la route; la 6e formait l'avant-garde, la 40e et la 22e formaient le corps de bataille, dont la droite était soutenue par un escadron du 12e de hussards; la 28e était en réserve.
Le lieutenant général Lannes envoya le général Gency avec deux bataillons de la 6e légère pour tourner l'artillerie de l'ennemi, tandis que le troisième bataillon et la 22e attaquaient en front le village de Casteggio.
La 40e fut placée à gauche, sur les hauteurs en face de celles de Casteggio. pour observer et contenir l'ennemi; elle devint le pivot de l'attaque déterminée par le lieutenant général Lannes.
La 6e légère attaqua avec une vivacité qui l'emporta un peu loin; elle fut ramenée par l'ennemi et vint se rallier sur l'alignement de la 22e, dont un bataillon fut détaché pour arrêter les Autrichiens.
Le lieutenant général Lannes fit alors avancer sur le centre, par les deux côtés de la grande route, les deux autres bataillons de la 22e qui chassèrent l'ennemi jusque au delà du premier pont de Casteggio.
L'escadron du 12e de hussards suivit ce mouvement par la grande route.
Cependant le bataillon de la 22e, qui avait été envoyé contre l'ennemi lorsqu'il poursuivait la 6e légère, était pressé à son tour et obligé à la retraite. La 28e ayant reçu l'ordre de se mettre en ligne à droite de la 22e, rejette l'ennemi une deuxième fois en arrière.
La division Chambarlhac, aux ordres du lieutenant général Victor, était en marche et commençait à déboucher. Le lieutenant général Lannes alors se détermine à faire usage de toutes ses forces et à poursuivre l'ennemi; mais il avait aussi reçu des renforts, et prenant position partie sur les hauteurs en arrière de Casteggio, partie autour du village, il oppose encore une vive résistance.
(NOTA. – Le lieutenant général Victor donna à ce moment une grande preuve de générosité. Il laissa au lieutenant général Lannes, qui avait engagé l'affaire depuis le matin, la libre disposition de ses troupes)
Une colonne d'environ 3,000 hommes et soutenue par une batterie de deux pièces de canon et un obusier, menaçait de couper la retraite de la gauche, en gagnant du terrain sur la route de Casteggio vers Rivetta.
Le lieutenant général Victor envoya la 24e légère au centre, pour renforcer sur ce point important, car une fois maître du défilé et des ponts de Casteggio, la ligne de l'ennemi était coupée. Elle s'avance en colonnes jusqu'au deuxième pont, mais elle trouve là trois escadrons ennemis qui l'attaquent en front et par les flancs, et l'obligent à la retraite. Ce fut en ce moment qu'eut lieu une belle charge de l'escadron du 12e de hussards, qui se précipite avec une grande bravoure sur les escadrons ennemis et les force à repasser au delà du deuxième pont.
L'infanterie profite à l'instant de cet avantage. La 22e force le passage et s'établit de l'autre côté du pont. La 6e légère passe le Coppo plus bas, tourne le flanc de l'ennemi, le met en désordre et lui fait 1800 prisonniers.
La 96e, du corps du lieutenant général Victor, vint aussi prendre position à côté de la 22e, malgré un feu de mitraille et de mousqueterie extrêmement vif. L'escadron du 12e de hussards par son audace et sa contenance en impose à 1500 hommes de cavalerie et oblige l'ennemi à se retirer en arrière d'un cimetière où il avait placé de l'artillerie, et qui était son point d'appui.
La gauche de l'ennemi était forcée et prise. La 6e et la 96e continuèrent leur marche sur Montebello.
En même temps la 40e força la gauche de Casteggio, et la 43e, du corps du lieutenant général Victor, tournant de plus loin encore la position de la droite de l'ennemi, se dirige de même par Montebello; en sorte que l'infanterie autrichienne, qui n'avait plus la grande route pour sa retraite, fut en un instant dispersée. Presque tout ce qui se trouvait entre Casteggio et Montebello fut pris; la cavalerie eut de la peine à se frayer un passage.
Les troupes réunies des deux divisions poursuivirent les fuyards jusqu'à Voghera et ne s'arrêtèrent que lorsque la nuit leur déroba leurs ennemis. Le résultat de cette journée fut de près de 6,000 prisonniers, environ 1500 tués ou blessés, du côté des Autrichiens; le général O'Reilly est au nombre de ces derniers.
Du côté des Français la perte a été de 60 hommes tués et 400 blessés; le chef de la 22e brigade Schreiber est au nombre des derniers ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 263 - Cette relation n'est pas signée, Elle est, en beaucoup de passages, presque identique au journal de Brossier, dont elle paraît une première rédaction. Les pages qui concernent la bataille de Montebello contenant des détails qui ne sont pas dans les autres rapports, il a paru intéressant de les publier).
Le 20 Prairial an 8 (9 juin 1800), Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve, écrit, depuis Broni, au Premier Consul : "J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'ayant appris que M. le Général Ott était parti de Gênes avec trente bataillons et qu'il était arrivé hier à Voghera, j'ai ordonné au général Lannes de quitter sa position de Broni pour attaquer l'ennemi au point où il le rencontrerait et au général Victor de le soutenir avec son corps.
Le général Watrin a rencontré les premiers postes ennemis à San-Giuletta; les forces principales de l'ennemi occupaient Casteggio et les hauteurs qui étaient à sa droite ayant beaucoup d'artillerie en position. Il présentait une force d'environ 18,000 hommes. La 28e demi-brigade, la 6e, la 22e et la 40e, après avoir enlevé l'avant-garde ennemie, attaquent la ligne de front en cherchant à tourner sa droite. L'ennemi s'est montré opiniâtre à tenir ses positions. Jamais on n'a fait un feu plus vif; les corps se sont réciproquement chargés à plusieurs reprises.
Un bataillon de la 40e, qui s'abandonna à un mouvement rétrograde, donna quelque avantage à l'ennemi. Alors le général Victor fit avancer la division Chambarlhac. La 24e attaqua la gauche de l'ennemi, la 43e, où était le général Victor, tournait les hauteurs de sa gauche, tandis que la 96e perça le centre de l'ennemi qu'elle culbuta et décida la victoire.
Le village de Casteggio a été pris et repris plusieurs fois, ainsi que plusieurs positions, Le brave 12e régiment d'hussards, qui luttait seul contre la cavalerie ennemie, a fait des prodiges. L'ennemi a été poursuivi jusques auprès de Voghera.
Le résultat de cette journée nous donne 6,000 prisonniers et 5 pièces de canon avec leurs caissons. L'ennemi a eu plus de 2,000 hommes tués ou blessés; nous en avons eu environ 500, parmi lesquels se trouvent le chef de la 22e demi-brigade et mon aide de camp Laborde, blessé légèrement à la tête.
Je vous ferai connaître les noms des braves qui se sont particulièrement distingués.
Tous les corps méritent des éloges" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 247).
L'arrivée à l'armée du Général Desaix, les emplacements des différentes Divisions et les missions qu'elles ont à remplir, nécessitent un nouveau groupement des unités sous les ordres des Lieutenants du Général en chef. Le 22 Prairial an 8 (11 juin 1800), Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve, dresse au Chef de l'Etat-major général, depuis Stradella, une "Organisation de l'armée au 22 prairial ...
Le général Victor :
La 24e légère, 43e de ligne, 96e id. division du général Chambarlhac.
La 101e de bataille, 44e id. commandées par le général Gardanne ...
Donnez, je vous prie, les ordres pour l'exécution de cette nouvelle disposition. Prévenez le général Marmont, le général Marescot et l'ordonnateur en chef, mes lieutenants et chacun des généraux de division.
Je voudrais avoir, le plus tôt possible, un état de l'emplacement de toutes les troupes composant l'armée et du présent sous les armes.
Faites distribuer dans les différentes divisions les papiers publics ci-joints.
Envoyez le Moniteur à chaque division" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 306).
Une situtation intitulée "Composition et force de l'armée à l'époque du 22 prairial an 8 (11 juin 1800)" indique :
Deux Divisions commandées par le Général Victor, Lieutenant du Général en chef;
Général commandant Chambarlhac, 24e Légère, 2171 hommes;
Généraux de Brigade Rivaud, Herbin, 43e Bataille, 2326 hommes; 96e Bataille, 2326 hommes
Adjudant général Delort, 96e Bataille, 2067 hommes;
6564 hommes
Général divisionnaire gardanne, 44e Bataille, 2248 hommes;
Adjudant général Dampierre, 101e Bataille, 930 hommes;
3,178 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 309 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 85).
Le 23 Prairial an 8 (12 juin 1800), Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve, écrit, depuis Casteggio, au Premier Consul : "Bataille de Casteggio, le 20 prairial. – Je m'empresse, citoyen Consul, de vous rendre un compte plus détaillé de la bataille de Casteggio.
J'avais appris que le général autrichien Ott avait passé la Scrivia avec les troupes qui formaient le blocus de Gênes et s'était rendu à Voghera. J'ordonnai au général Lannes de partir de Broni dans la matinée du 20 et d'attaquer l'ennemi partout où il le rencontrerait; au général Chambarlhac de suivre ce mouvement et aux généraux Monnier et Gardanne d'effectuer promptement le passage du Pô avec leurs divisions. Nous n'avions encore au delà de ce fleuve que les corps des généraux Lannes et Victor, 300 chevaux et quelques pièces d'artillerie; mais je sentais l'importance de remplir vos intentions en attaquant sans délai l'ennemi fatigué d'une marche pénible.
L'avant-garde du corps commandé par le général Lannes a rencontré les avant-postes autrichiens à San-Giuletta et les a repoussés jusqu'à Rivetta que l'ennemi occupait en force avec beaucoup d'artillerie. Deux bataillons de la 6e légère se portent sur la droite pour tourner l'artillerie ennemie, tandis que le 3e bataillon et la 40e demi-brigade s'emparent des hauteurs de Casteggio, afin de tourner ce bourg. La droite de l'ennemi cherche à déborder ces corps; le général Watrin s'en aperçoit et détache sur-le-champ un bataillon de la 22e avec ordre de gagner les hauteurs; des forces supérieures pressent ce bataillon de tous côtés et l'obligent à un mouvement rétrograde. Mais la 40e de ligne, en marchant par sa gauche, enlève bientôt à l'ennemi tous les avantages qu'il avait obtenus. Au même instant la 28e arrive, le général Watrin la réunit aux 22e et 40e, tourne Casteggio et parvient à en chasser l'ennemi. Tandis que ce mouvement s'exécutait, le général Lannes s'emparait du bourg par la grande route et le général Gency était aux prises avec l'ennemi qui tenait avec opiniâtreté dans la position qu'occupait la gauche.
L'avant-garde se battait depuis quatre heures, le terrain était disputé pied à pied, les positions importantes étaient tour à tour prises et reprises; jamais combat ne fut plus opiniâtre.
La réserve, commandée par le général Victor, reçoit l'ordre d'appuyer l'avant-garde. La 24e et un bataillon de 500 hommes commandé par le citoyen Delpuech se portent sur la droite, tandis que le général Herbin, avec trois compagnies de carabiniers, charge avec vigueur la gauche de l'ennemi. Les 43e et 96e, commandées par le général Rivaud, s'ébranlent à leur tour et marchent au pas de charge. La 24e tourne l'ennemi par la gauche, gagne les hauteurs, enlève deux pièces de canon et fait un grand nombre de prisonniers. La 96e charge avec impétuosité le centre sur la grande route et parvient à le percer au milieu d'une grêle de mitraille. Bientôt plusieurs parties de la ligne ennemie commencent à plier; les généraux Victor et Lannes profitent de ce moment, l'ordre est donné à tous les corps de charger à la fois. L'ennemi cède sur tous les points, le désordre et l'épouvante sont dans ses rangs, sa déroute est complète; il est poursuivi dans sa fuite jusqu'à Voghera.
Cette bataille a duré depuis 11 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir. Les conscrits y ont rivalisé d'ardeur avec les vieux soldats; le 12e régiment de hussards, le seul qui ait donné, a fait des prodiges de valeur, il a chargé tour à tour l'infanterie et la cavalerie ennemie. L'artillerie des Consuls a rendu les plus grands services; toujours en avant de l'infanterie, elle a tiré avec cette précision et cette justesse qui caractérisent le sang-froid uni à la valeur.
Nous avons fait dans cette journée plus de 5,000 prisonniers, tué ou blessé plus de 2,000 hommes et pris 6 pièces de canon avec leurs caissons. Le général autrichien O'Reilly a été blessé.
L'ennemi avait 15,000 hommes d'infanterie et 2,000 de cavalerie.
Nous avons à regretter 60 hommes tués et 400 blessés. Au nombre de ces derniers est le citoyen Schreiber, chef de la 22e de ligne.
Parmi les braves qui se sont particulièrement distingués on nomme l'adjudant général Noguès qui avait déjà été blessé dans la vallée d'Aoste; mon aide camp Laborde qui a chargé avec la 96e; le sous-lieutenant Montbrun, aide de camp du général Lannes, les chefs de brigade Macon et Legendre, les chefs de bataillon Dauture et Michel; les citoyens Puisségur, Colin, Pisiere, Dupuis, capitaines; Chamorin, aide de camp du général Watrin; Cocher, aide de camp du général Malher; le citoyen Vincent, lieutenant; le citoyen Charbonier, sous-lieutenant; les citoyens Paulot, Cardinal, Baillet, Berthe, Philipot, Ponce, sergents; les citoyens Saint-Pis, caporal et Lieu, chasseur" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 260 - Note : Tous les rapports font l'éloge des troupes sans restriction. On doit donc considérer comme inexact l'acte infâme signalé par le capitaine Coignet, d'après lequel 1a 24e légère, "ayant été poussée au feu par le général Lannes, commença par fusiller ses officiers. Les soldats n'épargnèrent qu'un lieutenant. Je ne sais pas au juste quel pouvait être le motif de cette terrible vengeance ...". Cet incident invraisemblable a été supprimé dans la nouvelle édition des Cahiers du capitaine Coignet. On sait d'ailleurs que cet ouvrage doit être consulté avec circonspection).
Extrait du Journal de la campagne de l'Armée de réserve par l'Adjudant-commandant Brossier : "23 prairial. – Positions de l'armée française. – L'armée se trouvait, le 23, sur la rive droite de la Scrivia, dans les positions suivantes :
La division Watrin et celle de Mainoni à Castel-Nuovo-di-Scrivia, sous les ordres du général Lannes . Les divisions Boudet et Monnier sous le commandement du général Desaix, en avant de Ponte-Curone, avec tous les corps de cavalerie commandés par le lieutenant général Murat, à l'exception de la brigade du général Kellermann et d'un régiment de dragons qui furent placés en avant de Tortone à côté des divisions Gardanne et Chambarlhac, conduites par le lieutenant général Victor".
- 14 Juin 1800, bataille de Marengo.
La "Situation de l'armée de réserve, le 25 prairial, avant la bataille de Marengo" indique :
Division CHAMBARLHAC, 24e Légère, 1801 hommes; 43e de Ligne, 1901 hommes; 96e de Ligne, 1586 hommes; total 5287 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 372 - Cette situation existe aux Archives de la Guerre; elle n'est pas signée. Elle est reproduite dans le Journal de Brossier (exemplaire de la Bibliothèque du Ministère de la guerre, A. II, d. 147). Une autre situation parut dans la Relation de la bataille de Marengo, rédigée au Dépôt de la guerre et publiée en 1805. Elle ne diffère de celle-ci que par la forme et quelques détails pour certains effectifs. On l'a reproduite dans les Mémoires de Napoléon In Corresp. de Napoléon, t. XXX, p. 386).
La Situation de l'Armée de Réserve, le 25 Prairial an 8, indique :
Bonaparte, Premier Consul, commandant en personne.
Alexandre Berthier, Général en Chef.
Lieutenant général Victor, Division Chambarlhac, Général de Brigade Herbin, 24e Légère (Ferey), 3 Bataillons, 1801 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 548 - situation extraite de la Relation de la Bataille de Marengo, rédigée en 1805 au Ministère de la Guerre).
Les Autrichiens passent la Bormida dans la matinée du 14 et attaquent l'armée française. Victor, avec les Divisions Gardanne et Chambarlhac, résiste longtemps à Marengo et sur les bords du Fontanone à l'attaque de la principale colonne autrichienne. Lannes avec la Division Watrin le soutient à Marengo et au nord de Watrin. La Division Monnier, restée d'abord en réserve, vient prolonger la ligne et s'empare de Castel-Ceriolo.
Victor, manquant de munitions, est obligé de reculer ; son mouvement entraîne la retraite de toute l'armée, qui se replie sur San-Giuliano en perdant une partie de sa faible artillerie.
Lapoype et Desaix ont été rappelés sur le champ de bataille : le premier reçoit l'ordre trop tard et Desaix arrive à la fin de la journée à San-Giuliano avec la Division Boudet, au moment où l'armée française semble entièrement vaincue.
L'artillerie de Boudet, réunie aux quelques pièces encore intactes, arrête les premières troupes autrichiennes; Desaix les attaque avec une grande vigueur, et Kellermann profite d'un instant favorable pour les charger avec le peu de cavalerie dont il dispose. Une panique inexplicable s'empare de l'armée autrichienne, dont aucun élément n'oppose une résistance sérieuse et qui recule en désordre jusqu'au pont de la Bormida, en éprouvant des pertes considérables.
Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve, écrit, sur le champ de bataille de Saint-Juliano, le 25 Prairial an 8 (14 juin 1800), à 9 heures du soir, au Premier Consul : "J'ai à vous rendre compte, Citoyen Consul, de la bataille de Saint-Juliano, où vous avez déterminé la victoire indécise pendant treize heures du combat le plus opiniâtre.
Après la bataille de Montebello, près Casteggio, la division Gardanne, formant l'avant-garde, repoussa l'ennemi de Garofoli et Saint-Julien jusqu'à Marengo, où il prit position le 24 au soir.
Le général Gardanne, soutenu de la 24e légère, l'a attaqué dans cette position, a enlevé le village de Marengo, fait environ 200 prisonniers et pris deux pièces de canon ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 414; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 109 - Note : il s’agit du Rapport corrigé par Bonaparte lui-même ; le rapport primitif a disparu lors de l’incendie des Tuileries pendant la Commune).
"Rapport du général en chef Alex. Berthier. sur la bataille de Marengo, le 25 prairial an 8.
Le même jour, l'armée marche sur San-Giuliano que l'avant-garde de l'ennemi évacue pour aller prendre position à Marengo. Il y est attaqué par la division Gardanne, soutenue de la 24e légère, et est forcé de se retirer jusqu'à son pont sur la Bormida, après avoir perdu 2 pièces de canon et 180 prisonniers.
... Le général Victor dispose successivement la 24e légère, la 43e et la 96e de ligne pour défendre le village de Marengo ...
Le général Victor rend hommage au sang-froid et aux talents qu'ont déployés le général Rivaud et les citoyens Ferey et Bisson, chefs des 24e et 43e demi-brigades" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 425).
"Extrait du Journal de la campagne de l'armée de réserve, par l'adjudant-commandant Brossier ...
Les rapports des généraux désignent plus particulièrement :
Les citoyens : ... Ferey de la 24e légère ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 430).
L'Etat nominatif des Officiers de la Division Chambarlhac tués ou blessés à la bataille de Marengo , daté de Plaisance, le 7 Messidor an 8 (26 juin 1800), et signé par le Chef de l'Etat-major de la Division l'Adjoint MOULIN, donne 10 Officiers tués, 24 blessés :
- Tués : Delpuech, Chef du 2e Bataillon; Capitaines Mathet, Delory, Soyé, Colinard; Sous-lieutenants Durand, Santoire, Paulou, Boucton, Domejean.
Blessés : Kuhn, Adjudant-major capitaine; Fondeviole, Adjudant-major capitaine; Paris, Adjudant sous-officier, Gally, Capitaine de 1ère classe; Capitaines Marmier, Meunier, Meulande, Lacour, Sourd; Lieutenants Delangle, Godard, Fitte, Villefranque, Volage, Lérideau, Cinqualbre, Sous-lieutenants Leblanc, Chenasse, Carrière, Martinon, Miquet, Soule, Menvielle, Daban (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 570).
Le 27 Prairial an 8 (16 juin 1800), le Lieutenant général Victor adresse, depuis Spinetta, son Rapport sur la bataille de Marengo, au Général en chef Berthier : "Le 25, à 9 heures du matin, l'armée autrichienne, réunie sous les murs d'Alexandrie, s'est dirigée en trois colonnes: celle de droite, remontant la Bormida, sur Frugarolo; celle du centre, par la grande route de Tortone sur Marengo et celle de gauche sur Castel-Ceriolo, pour nous attaquer.
Les deux premières colonnes ont attaqué le général Gardanne par un feu d'artillerie auquel la nôtre a répondu avec avantage; la fusillade la plus terrible s'est ensuite engagée; elle s'est soutenue de part et d'autre avec un acharnement incroyable pendant près de deux heures, après lesquelles la division Gardanne, pressée par un ennemi bien supérieur, a cédé ce premier champ de bataille en ordre d'échelons pour prendre une ligne oblique se liant par la droite au village de Marengo, et par la gauche à la Bormida, pour battre de revers les deux communications qui le traversent.
Là, un combat plus meurtrier encore que le premier s'est engagé, l'intervalle qui nous séparait des ennemis n'était que de quelques toises; toutes les armes étaient en action; des charges d'infanterie et de cavalerie soutenues d'un feu des plus violents se sont multipliées pendant près de deux heures. Les ennemis cédaient déjà du terrain, lorsqu'une partie de leur réserve vint à leur secours; leur colonne de gauche s'avançait sur Castel-Ceriolo; le général Lannes la reçut avec la vigueur qui lui est familière.
Je fis alors remplacer les bataillons de nos troupes qui avaient le plus souffert, par ceux de la division Chambarlhac; le combat fut aussitôt rétabli et devint en un instant plus opiniâtre et plus sanglant; les ennemis sont repoussés une seconde fois; on les poursuit la baïonnette aux reins; ils reçoivent de nouveaux secours en infanterie et en cavalerie; nos troupes, après une forte résistance, se retirent quelques pas, soutiennent les efforts de l'ennemi jusqu'à ce qu'un tiers au moins de nos forces aient été mises hors de combat et que le reste ait manqué de munitions de guerre.
Ce moment critique commandait des dispositions rétrogrades, pour éviter la confusion inévitable presque toujours dans les dangers de ce genre; je les ordonnai, et elles ont été exécutées avec calme et dans le plus grand ordre, sous le feu de l'ennemi, auquel nos troupes répondaient avec beaucoup de valeur. La retraite fut ainsi effectuée par bataillons formés en colonnes d'attaque jusqu'à la plaine de San-Giuliano, où le général Desaix arrivait avec le corps à ses ordres.
Celui-ci a aussitôt repris l'offensive; nos troupes, encouragées par cet exemple et celles de la droite, commandées par le général Lannes, se sont reportées en avant au pas de charge, ont mis l'ennemi en fuite et lui ont pris des canons et des prisonniers. La victoire s'est enfin décidée pour nous et les divisions Gardanne et Chambarlhac ont pris position sur le champ de bataille.
Depuis bien longtemps, il ne s'est vu une affaire aussi sanglante; les ennemis, ivres d'eau-de-vie et désespérés de leur position, se battaient en lions; nos soldats, connaissant la nécessité d'une défense vigoureuse, ont fait des prodiges de valeur; toutes les troupes se sont couvertes de gloire.
Les généraux Gardanne et Rivaud; les chefs de brigade Ferey, de la 24e légère; Bisson, de la 43e, et Lepreux, de la 96e de ligne; les aides de camp Fabre, Quiot, Boudignon et Thomières se sont particulièrement distingués; les officiers, en général, ont donné l'exemple du courage et de l'ordre.
L'ennemi a perdu, dans cette journée, un tiers au moins de ses forces; les campagnes sont couvertes de ses morts; la quantité de ses blessés est énorme. Notre perte est aussi très sensible; sur les rapports qui m'ont été faits, on compte plus de 3,000 hommes hors de combat. Parmi les blessés, sont: le général Rivaud et son aide de camp; l'aide de camp Boudignon; trois chefs de bataillon; environ soixante officiers particuliers; beaucoup d'autres de ces derniers ont été tués.
Le général Kellermann, commandant la cavalerie attachée à la gauche de l'armée, a déployé, dans cette bataille, autant d'intrépidité que de connaissances militaires; plusieurs charges, faites à propos, ont puissamment secondé mes dispositions et ont fait un grand mal à l'ennemi.
Il est une infinité de traits distingués que je recueillerai pour vous en adresser le tableau. Je regrette de ne pouvoir les faire connaître de suite au public; il y verrait des hommes qui honorent leur patrie" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 383).
Dans son Rapport au Général en chef, le Général de Division Monnier écrit, de Castel-Ceriolo, le 26 Prairial an 8 (15 juin 1800) : "La division arriva hier sur le champ de bataille, à 2 heures après-midi ; elle fut dirigée sur notre droite, où l'ennemi s'avançait en force. La 19e, conduite par le général Cara-Saint-Cyr, se porta à droite, s'avança en colonne serrée sur le village de Castel-Ceriolo; elle l'enlevait de vive force, tandis que la 70e, commandée par le général Schilt, qui suivait à hauteur son mouvement sur sa gauche, menaçait de prendre à revers le centre de l'ennemi. Les colonnes, nombreuses en infanterie et cavalerie, ne purent résister à notre choc impétueux; elles se replièrent dans le plus grand désordre dans les marais en avant de la Bormida, en nous abandonnant deux pièces d'artillerie et trois caissons.
Notre attaque dégagea la droite; mais l'ennemi, qui s'était renforcé sur son centre, ayant obligé les troupes qui soutenaient notre gauche à se replier, nos deux colonnes se trouvèrent enveloppées dans le village et dans la plaine; elles se défendirent avec vigueur; l'ennemi ne put jamais les entamer. Après une heure de résistance, n'ayant pas été secourues, elles se dégagèrent et firent leur retraite dans le plus grand ordre sur San-Giuliano, où l'armée se ralliait; elles prirent leur rang de bataille à gauche de la division Chambarlhac.
L'attaque ayant recommencé, elles attaquèrent, réunies à la garde des Consuls, conduite par l'adjudant général Léopold Stabenrath, et à la 40e, les colonnes nombreuses qui longeaient sur notre droite et manoeuvraient pour nous envelopper; elles les chargèrent avec vigueur, les culbutèrent et les obligèrent à la retraite la plus précipitée. La 24e légère soutenait l'attaque. A 8 heures, nous rentrâmes de vive force à Castel-Ceriolo. L'ennemi se retira par la route d'Alexandrie ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 391).
Le Général de Division Lapoype écrit, depuis Castel-Nuovo-di-Scrivia, au Lieutenant général Moncey, le 26 Prairial an 8 (15 juin 1800) : "Nous n'avons pas pris part à l'affaire d'hier, mon Général, l'ordre de me rendre sur Valenza m'étant parvenu à 10 heures à Ponte-Curone.
Le combat s'étant engagé, et l'ennemi nous ayant pressé, on m'a dépêché des courriers et des officiers d'état-major pour me faire revenir. Mais le courrier ne m'a atteint qu'à 6 h. 1/2, et j'étais déjà sur le pont volant avec une partie de ma division.
Je n'ai pu arriver que fort tard à Voghera et, de là, je me rends par Castel-Nuovo-di-Scrivia à l'armée qui doit être au bord de la Bormida.
L'ennemi a été battu complètement, après nous avoir repoussés pendant trois heures.
Plusieurs demi-brigades sont abîmées: les 40e, 24e, 96e, etc. Plusieurs régiments : 12e de chasseurs, 1er et 6e de dragons.
Mais l'ennemi a perdu deux fois plus que nous, et sans compter 5 à 6,000 prisonniers. Plusieurs de ses régiments à cheval ont aussi beaucoup souffert ...
P.-S. – Le brave général Desaix a été tué hier" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 364).
D'après un État de situation de l'armée de réserve à l'époque du 1er messidor an 8 (20 juin 1800), la 24e Légère, forte de 3 Bataillons et de 1578 hommes (Division Chambarlhac, Général de Brigade commandant), est à Plaisance (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 531).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
Infanterie légère. – 1re, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e, 28e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Un État de situation de la Division Chambarlhac, à l'époque du 6 Messidor an 8 (25 juin 1800) indique que la 24e Demi-brigade d'infanterie légère (Ferey) a un effectif total, Officiers compris, de 3036 hommes; 39 Officiers sont supposés présents, 57 sont absents; 2940 Sous-officiers et soldats sont supposés présents; le détail de l'effectif indique qu'il y a 1578 combattants présents à la Division, 83 hommes au Dépôt; 32 hommes sont en congé ou en permission, 109 sont prisonniers de guerre, 3 en jugement, 90 sont détachés, 171 sont embarqués; enfin, il y a 874 hommes aux hôpitaux externes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 559)
Le 18 juillet 1800 (29 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au citoye Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire connaître aux 6e et 24e demi-brigades légères ... que le Gouvernement leur accorde à chacune quinze fusils d'honneur, pour la bonne conduite qu'elles ont tenue à Marengo ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4998; Correspondance générale, t.3, lettre 5538 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 520).
Le Général Dupont prend, le 11 Fructidor (29 août), le commandement de l'Aile droite de l'Armée de l'Italie, avec le titre de Lieutenant général. Cette aile droite comprend, à la 1ère Division Monnier, la 24e Demi-brigade légère, forte de 1619 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 127).
Le 14 Vendémiaire an 9, Brune donne l’ordre au Général Dupont de soumettre la Toscane par la force. Dupont se met en route le 21 Vendémiaire ; parmi ses troupes se trouvent la 24e légère. En avançant, Dupont informe Brune qu’il s’attache à faire régner l’ordre le plus sévère parmi ses soldats, et à prévenir les dilapidations (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 129).
Le 22 octobre 1800 (30 Vendémiaire an 9), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Brune, commandant en chef l'Armée d'Italie : "… Faites connaître à la 96e demi-brigade et à la 24e légère qu'en témoignage de la conduite qu'elles ont tenue au passage du Saint-Bernard je fais présent de bonnets aux grenadiers …" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5704).
Le 12 novembre 1800 (21 brumaire an 9), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de la Guerre par Intérim : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les états ci-joints. Je ne m'appesantirai pas sur les détails ; voici seulement deux observations que j'ai faites. Vous verrez combien nous sommes trompés.
BONAPARTE.
... La 24e demi-brigade légère était forte de 2,700 hommes. Elle est partie d'Is-sur-Tille le 7 floréal, et se trouvait le 9 dans la 6e division. Elle a reçu, dans la 18e division militaire, 32,177 rations. D'après sa force, elle ne devait en recevoir que 24,300.
Excédant, 8,177" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 5179 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5772).
Le même 12 novembre 1800 (21 brumaire an 9), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire délivrer un brevet de pension à la veuve Gruech dont le mari, chef de bataillon dans la 24e légère, a été tué à la bataille de Marengo" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 133).
La situation de l'Aile droite de l'Armée d'Italie, en date du 2 Frimaire (23 novembre 1800), indique que la 24e Demi-brigade légère, forte de 2100 hommes, répartis entre Bozzolo et Marcaria, fait partie de la Division Monnier, Brigade Calvin (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 137).
Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Aile droite, Lieutenant général Dupont, commandant.
Division Monnier : 1 Compagnie d'artillerie à pied — 58e de Ligne — 29e de Ligne — 24e Légère — du 11e Hussards (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).
Le 14 Frimaire (5 décembre), l'ennemi tente de s'emparer du pont de Marcaria, sur l'Oglio, afin de déborder notre droite et de couper sa communication avec Casalmaggiore et avec le Corps de flanqueurs resté sur la rive droite du Pô. Il échoue dans sa tentative. La Brigade Calvin, de la Division Monnier, se comporte fort vaillamment, notamment la 24e Légère, commandée par le Chef de Bataillon Frey. Les Autrichiens perdent 400 tués ou blessés et 360 prisonniers. Nous avons 33 tués ou blessés. L'ennemi rentre dans Mantoue (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 139).
Au 16 décembre (26 Frimaire), la situation de l'aile droite, sur la ligne, c'est-à-dire non compris les troupes en Toscane et sur la rive droite du Pô, est la suivante :
Division Monnier :
Calvin : 24e Légère, à Marcaria, 2018 hommes ; 58e de Ligne, à Saint-Martin et à Aqua Negra 2153 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 140).
Le 25 décembre, la 28e et la 40e de Ligne franchissent le Mincio, et la 40e, se portant lestement sur Pozzolo, s'en empare rapidement. Le Général Watrin établit ses troupes le long d'une digue existant entre ce village et le moulin de Volta. La Division Monnier, retardée par une longue marche à travers un sol fangeux et inondé par de longues pluies, n'arrive qu'à midi au pont du Mincio, ayant dû laisser en arrière son artillerie. Ses soldats, fatigués mais pleins d'ardeur, traversent rapidement la rivière et se portent sur la droite de la ligne, à leur rang de bataille. Par ordre du Général Dupont, les 24e et 58e de Ligne remplacent à Pozzolo les troupes du Général Watrin, ce qui permet à ce dernier de resserrer sa ligne sur la gauche, où l'on voit se diriger les masses de l'ennemi (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 148).
Bientôt, l'armée ennemie se montre dans la grande plaine qui s'étend entre Valeggio et Pozzolo, et que parcourt la route de Villafranca. Elle s'avance sur plusieurs colonnes et comprend quarante-cinq Bataillons, douze Régiments de cavalerie et une nombreuse artillerie, soit 45 000 hommes qui vont se ruer sur les 8500 soldats de Dupont.
Nos troupes sont ainsi disposées : à gauche, la Division Watrin, appuyée au Mincio, à la hauteur du moulin de Volta, et protégée par la digue (la 22e de Ligne a été détachée sur la rive droite vers Borghetto). A droite, la Division Monnier, occupant fortement le village de Pozzolo; et, au centre, reliant les deux Divisions, le 11e de Hussards et le 4e de Chasseurs à cheval, envoyé par le Général Jablonowski. Le front total de la ligne française ne dépassait pas 1500 mètres, et, à moins de 200 mètres en arrière, coule le Mincio, non guéable.
La Division Watrin, formée sur deux lignes, reçoit le premier choc; il est très rude, l'ennemi se croyant sur du succès, à cause de sa grande supériorité numérique ; mais les braves 6e Légère, 28e et 40e de Ligne restent inébranlables. Au bout de deux heures d'une lutte acharnée, M. de Bellegarde, voyant que son infanterie et son artillerie sont impuissantes à faire reculer d'une ligne les troupes du Général Watrin, fait charger sur le flanc droit de cette Division une partie de sa nombreuse cavalerie ; accueillie par un feu terrible, mitraillée par nos batteries de la rive droite, elle est repoussée et s'enfuit en désordre. Deux Escadrons du 11e de Hussards s'élancent sur la cavalerie ennemie, et, donnant l'exemple du plus admirable dévouement, sabrent sans relâche au milieu des rangs autrichiens. Le Chef d'escadron Martigues combat avec une intrépidité sans égale, et il n'y a pas d'Officier de sa troupe qui ne soit blessé ou démonté; le Maréchal des logis chef Pierron enlève un drapeau à l'ennemi, et il va en conquérir un second lorsqu'une blessure le met hors de combat; le Maréchal des logis Moreau, également du 11e de Hussards, à la tête d'un petit peloton, s'empare de deux pièces de canon et fait quatre cents prisonniers.
Pendant plusieurs heures, les Autrichiens s'acharnent contre la Division Watrin, renouvelant constamment leurs attaques avec des troupes fraîches ; la plaine est au loin couverte de leurs blessés et de leurs morts. Sous ces chocs répétés et sous la pression de masses écrasantes, la première ligne de la Division plie un instant ; ses Bataillons reculent, sans désordre, et, passant par les intervalles voisins, vont se reformer derrière la seconde ligne, protégée par des retranchements naturels que forme le terrain. L'ennemi se trouvant démasqué, la seconde ligne l'accueille par un feu si violent, qu'ébranlé déjà par des pertes énormes, il s'arrête net et tourbillonne dans une confusion inexprimable. Les deux lignes françaises, saisissant ce moment avec beaucoup d'à-propos, s'élancent à la baïonnette, et renversant les Bataillons autrichiens les uns sur les autres, les rejettent dans la plaine, pendant que le 11e de Hussards et le 4e de Chasseurs, réitérant leurs charges, sabrent les fuyards et font de nombreux prisonniers.
Devant l'étonnante ténacité de la Division Watrin, le Général Bellegarde renonce à forcer notre gauche, et il se décide à porter ses principales forces sur le village de Pozzolo, de façon à rejeter la Division Monnier sur la Division Watrin et à arriver jusqu'au pont. Voyant les colonnes autrichiennes se former dans la plaine et s'avancer sur sa droite, le Général Dupont quitte sa gauche victorieuse et court à Pozzolo, que l'artillerie ennemie couvre de boulets. Le village ne tarde pas à être le théâtre du plus furieux combat ; les maisons, les jardins sont disputés avec acharnement, perdus et repris plusieurs fois. Nos Hussards et nos Chasseurs, montrant un dévouement au-dessus de tout éloge, chargent sans relâche et sabrent l'infanterie ennemie partout où ils peuvent lancer leurs chevaux, pendant que, de leur position dominante, nos batteries de la rive droite criblent de projectiles les rangs pressés des assaillants. Il est maintenant trois heures; nos soldats, épuisés par une longue marche sur un sol détrempé et par une lutte disproportionnée contre des forces cinq fois supérieures, sont obligés d'abandonner à l'ennemi une partie du village de Pozzolo.
La situation devient très critique; si les Autrichiens restent maîtres de Pozzolo, nos deux Divisions vont être jetées dans le Mincio; il faut à tout prix reprendre le village ; et, fait inouï, le fracas de ce combat qui dure depuis le point du jour, les détonations répétées de l'artillerie qui font trembler le sol, ne troublent pas un instant la quiétude du Général Brune; les deux Divisions de Dupont semblent abandonnées du Général en chef et vouées à une ruine complète. "A la gravité de ma situation, écrit le Général Dupont, se joignait mon étonnement de l'immobilité de l'armée. Je réitérais mes rapports au général en chef, et toujours vainement. Le danger de l'aile droite menaçait pourtant l'armée entière, et l'appelait pour la soutenir. Le général en chef comte de Bellegarde, agissant contre nous avec toutes ses forces, devait trouver les nôtres sur le même terrain. Ma résolution de tenir, en gardant le pont de la Volta, avait été fondée sur les principes de la guerre, et des considérations inexplicables les faisaient abandonner dans la plus violente crise. L'ennemi, profitant de sa supériorité, presse ses attaques, nous présente sans cesse des troupes fraîches, déborde nos ailes, et nous luttons au milieu des chances les plus redoutables. Tout à coup je vois le pont près d'être emporté; un corps ennemi allait l'atteindre et le désordre était irréparable; mais j'ai le temps de placer devant lui, pour le couvrir, quelques compagnies de braves, sous un chef intrépide, et tout se rallie. Les blessés eux-mêmes s'arrêtent pour combattre, et l'énormité du danger, ranimant tous les courages, nous en fait triompher" (Mémoires inédits du général Dupont).
Cependant les troupes du Lieutenant général Suchet commencent à arriver sur le terrain où elles sont attendues avec une si grande anxiété. Ce Général, malgré tout son bon vouloir, a été retardé par suite des mouvements exécutés le matin même par ses Demi-brigades, sur Monzambano et sur Borghetto. Voyant le péril de l'aile droite, il ordonne à la Brigade Clausel, de la Division Gazan, de traverser immédiatement la rivière, et ses batteries, prolongeant celles de Dupont sur la rive droite du Mincio, couvrent de mitraille les bataillons ennemis. Le combat recommence aussitôt avec rage; tout s'ébranle pour ce nouveau choc; le Général Dupont, magnifique d'élan, entraîne les troupes sur Pozzolo, et le village, abordé avec une irrésistible furie, est repris aux Autrichiens, dont les cadavres emplissent les rues et les maisons. Notre gauche conserve sa position; la Brigade Lesuire, complétant la Division Gazan, passe sur la rive gauche, et la Division Monnier, appuyée par la brave 72e, réoccupe fortement Pozzolo et enlève du canon à l'ennemi. Des drapeaux pris aux Autrichiens sont portés devant nos Bataillons, et des acclamations prolongées retentissent sur toute la ligne.
Le jour baisse ; il est cinq heures et le sort de la bataille n'est pas encore décidé. Le Général Bellegarde, malgré ses échecs successifs et ses pertes, conserve une supériorité numérique écrasante, et il n'oublie pas qu'il commande à ces braves soldats qui ont vaincu à la Trebbia et à Novi et si intrépidement disputé la victoire à Montebello et à Marengo. Sentant tout le prix delà possession de Pozzolo, il veut tenter un dernier et suprême effort pour en chasser les Français. Dans un élan désespéré, ses colonnes, renforcées de troupes fraîches, se ruent sur le village, et, après une lutte terrible, s'en emparent, rejetant les Divisions françaises dans l'étroit espace qui règne jusqu'au pont.
Le danger devenant extrême, le Général Dupont fait appel aux corps restés sur la rive droite ; Généraux, Officiers et soldats brûlent de prendre part à l'action et s'étonnent de la coupable inertie du commandant en chef de l'armée. Le Général Suchet fait passer sur la rive gauche la Brigade Colli, de la Division Loison, ne conservant ainsi qu'une seule Brigade pour surveiller le débouché de Borghetto. Le Général Davout arrive avec quelques Régiments de cavalerie qu'il laisse sur le plateau en face de Pozzolo, et il se rend, de sa personne, sur le théâtre de l’action, avec quelques Officiers et une quarantaine de Dragons de son escorte. L'artillerie légère attachée à la cavalerie se joint aux batteries de l'aile droite et du centre, et bientôt un feu terrible tonne des hauteurs de la rive droite et balaye la plaine où se pressent les colonnes autrichiennes. Deux Bataillons placés par le Général Suchet au moulin de Volta, prennent de flanc les Bataillons ennemis qui menacent la Division Watrin et leur font subir de grandes pertes.
La nuit est venue, le moment est décisif. Le Général Dupont parcourt les rangs et fait former les colonnes d'attaque ; il est plein de confiance et les troupes acclament le chef audacieux et intrépide qu'elles n'ont cessé de voir au plus fort du danger. Bientôt la charge bat sur toute la ligne; les soldats de Monnier, de Gazan et de Colli, rivalisant de courage, se précipitent à la baïonnette sur l'ennemi, et, après une mêlée furieuse, le culbutent et s'emparent de Pozzolo. Pendant que la 24e Légère, de la Division Monnier, lutte héroïquement dans ce village, le Général Davout charge bravement, à la gauche, à la tête des Dragons de son escorte. En même temps le Général Watrin, quittant sa position, aborde résolument la ligne autrichienne et la rompt. L'ennemi fuit partout et précipite sa retraite ; Pozzolo est pour la troisième fois entre nos mains, et nous restons les maîtres du champ de bataille. "Je puis assurer avec vérité, écrit le Général Watrin dans son rapport, que si, à ce moment, nous eussions eu plus de cavalerie sur ce point, la déroute de l'ennemi était telle, que nous lui enlevions une partie de son armée".
L'obscurité empêchant de continuer la poursuite, les troupes victorieuses rentrent dans leurs positions. A peine la Division Watrin est-elle revenue derrière la digue, qu'une colonne de douze Bataillons de Grenadiers hongrois, arrivant de Valeggio, se montre à la clarté de la lune, marchant avec intrépidité sur la ligne française ; son artillerie fait pleuvoir une grêle de boulets et d'obus sur nos retranchements. La lutte est longue et sanglante ; la 6e Légère et la 28e de Ligne soutiennent le choc avec un sang-froid et une ténacité extraordinaires. Repoussés de ce côté, les Grenadiers marchent à l'assaut de Pozzolo; à neuf heures, on se bat encore avec acharnement dans les maisons et dans les rues, au milieu d'une obscurité profonde. Enfin, culbuté sur tous les points, l'ennemi bat définitivement en retraite.
La défaite des Autrichiens est complète ; ils laissent sur le champ de bataille quatre mille hommes tués ou blessés, et trois mille prisonniers ; le Général Kaim est grièvement blessé. Notre perte, pour les Divisions de l'aile droite et du centre, s'élève à environ quinze cents hommes tués ou blessés. "Lorsque le repos eut enfin reparu sur ce champ de bataille si agité pendant dix-huit heures, écrit le général Dupont, je crus devoir me rendre auprès du général en chef pour lui faire mon rapport de vive voix, lui faire connaître les avantages de la journée, et l'engager à en profiter. Le général Suchet, animé de la même pensée, s'était rendu avec moi chez le général Brune. Cette entrevue était délicate. Je me présentais, favorisé par la fortune de la manière la plus signalée. Je pouvais, je devais peut-être, sans blesser de justes égards, faire sentir la faute inouïe d'un chef qui refuse pendant un jour entier de mettre à profit l'avantage obtenu par un de ses corps, et qui le laisse sans secours, exposé à une perte certaine qui devait retomber sur lui-même ; mais je me bornai à signaler la valeur de mon corps d'armée, à montrer l'influence nécessaire de cette journée où toute l'armée autrichienne a combattu ; à presser le général en chef de ne point chercher à s'ouvrir un autre passage sur le Mincio en sacrifiant inutilement des braves, et à faire passer toute l'armée sur le pont de la Volta pour profiter immédiatement de la victoire. L'évidence des avantages que j'exposais me semblait irrésistible. La raison militaire la plus impérieuse appuyait mes observations ; elles restèrent toutefois sans effet, et le passage projeté à Monzambano fut exécuté, bien que le Mincio eût déjà été franchi à la Volta" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 148).
Dans son Rapport, daté du Quartier Général de Pozzolo, le 4 Nivôse an 9 (20 décembre 1800), le Général de Division Monnier, commandant la 1re Division de l'Aile droite, écrit au Lieutenant Général Dupont, commandant l'Aile droite : "Ma division a passé le Mincio, citoyen général, vers une heure après midi. Elle s'est portée au village de Pozzolo. L'ennemi, qui avait été instruit que le Mincio était passé, dirigeait successivement toutes ses forces sur ce village et sur la gauche. Le village a été attaque avec beaucoup d'acharnement par l'ennemi. Trois fois les forces majeures qu'il a développées ont forcé nos troupes à se replier et trois fois ce village a été repris avec impétuosité. Les troupes ont combattu avec le plus grand courage. Elles ont bravé la cavalerie ennemie, culbuté ses plus beaux bataillons, et ont conservé le champ de bataille, après avoir fait supporter à l'ennemi une perte énorme en tués et blessés, lui avoir fait mille prisonniers, pris trois pièces de canon et un drapeau, enlevé par un hussard du 11e. Elles ont rivalisé de gloire. La 24e légère, son chef le citoven Ferrey, la 58e, les troupes de la division Gazan, conduites par le général Lesuire, se sont parfaitement distinguées. Les 1er et 2e escadrons du 11e hussards ont chargé avec audace et culbuté la cavalerie ennemie, infiniment supérieure en nombre. Le général Calvin a été grièvement blessé en conduisant les troupes à la charge. Le général Saint-Cyr a eu son cheval tué sous lui. J'ai été également démonté. L'adjudant commandant Girard a fait plusieurs charges vigoureuses sur la gauche, avec un bataillon de la 24e. Mon aide de camp Demolsy, chef d'escadron, s'est distingué et est arrivé un des premiers sur une pièce de canon ennemie. J'ai eu plusieurs officiers blessés. La majeure partie des officiers de mon état-major ont été démontés. Je ne connais point encore ma perte. Celle de l'ennemi s’élève sans exagération de 5 à 6000 hommes. Le champ de bataille était couvert de morts. Le général Bellegarde commandait en personne. Je vous prie de faire connaître au général en chef les braves que ce jour a signalés. Le chef de bataillon Lusignan, de la 58e, et Maucune, de la 24e, ont été blessés" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 159 – Archives Dupont).
Dans son rapport, daté que Quartier Général de Volta, le 5 Nivôse an 9, Dupont, Lieutenant Général Commandant l'aile droite, écrit au Général en chef Brune : "Le passage du Mincio, citoyen général, a donné lieu à la bataille de Pozzolo dont j'ai à vous rendre compte. D'après vos ordres on a jeté hier matin sur cette rivière un pont de bateaux entre le village de Pozzolo et le moulin de Volta. Le chef de brigade Bardenet a mis dans cette opération une activité bien précieuse pour l'armée. Aussitôt que ce pont a été construit, le général de brigade Musnier s'est emparé de l'autre rive du Mincio et y a établi la 6e légère et une partie de la 28e de ligne. Un corps ennemi d'environ douze cents bommes, qui est accouru pour s'y opposer, n'a pu parvenir à conserver la possession du rivage et il s'est replié dans le village de Pozzolo, disputant pied à pied le terrain qui se trouve en cet endroit très propre à une longue défensive.
Le général de division Watrin poursuivait ce premier avantage, qui est entièrement dû à sa division, et continuait à faire filer ses troupes, lorsque j'ai reçu l'ordre de différer mon passage de 24 heures, attendu que celui qui devait s'opérer en même temps à Monzambano, n'avait pu s'effectuer. Le succès de l'opération, qui était déjà assuré, cl la difficulté de retirer d'une rive à l'autre les troupes, au milieu du combat qu'elles soutenaient depuis longtemps, m'ont fait penser que je devais poursuivre l'exécution de cette entreprise, au lieu de l'interrompre. J'ai considéré que les premiers succès de ma tentative ne vous étant pas connus lorsque votre second ordre a été donné, je devais prendre le parti que vous auriez pris vous-même étant sur le terrain, et votre approbation l'a justifié.
Les troupes, qui avaient déjà été prévenues du contre-ordre, ont poussé des cris de joie lorsqu'elles ont appris ma détermination. Le lieutenant général Suchet, qui arrivait de Monzambano, a été frappé, comme moi. des avantages que la fortune offrait à l'armée et de la nécessité de conserver un pont déjà établi sur une rivière dont le passage de vive force est regardé comme l'opération la plus délicate de la guerre d'Italie. Il a senti en même temps que le secours de son corps d'armée m'était indispensable afin que l'aile droite sortit glorieusement de son entreprise. J'éprouve une douce satisfaction à reconnaître le service signalé qu'il a rendu à la République dans cette occasion non moins importante qu'imprévue ; la 28e de ligne avait achevé de passer ; la 40e faisant également partie de la division Watrin, passe lestement et marche sur le village de Pozzolo dont elle s'empare avec rapidité.
La 24e légère et la 58e formant la division Monnier, parties du camp de Santa Maria, arrivent au pont après une marche pénible et prennent leur rang de bataille.
L'ennemi averti du passage et des progrès de notre établissement, lève le camp de Marengo et de Villafranca, et toute l'armée autrichienne se trouve réunie devant nous à une heure. Elle était forte de quarante-cinq bataillons et de douze régiments de cavalerie, et commandée par le général en chef Bellegarde en personne, avec le général Zach, son chef d'état-major. Ses premières attaques se sont portées sur la gauche de notre position, occupée par la division Watrin : la violence du feu a été égale de part et d'autre, et il a duré deux heures dans le même état. L'ennemi, étonné de l'impuissance de ses meilleures troupes contre une seule de nos divisions, a dirigé alors sur elle par son flanc droit une charge impétueuse de cavalerie ; ce choc terrible a été lui-même sans effet. Deux escadrons du 11e de hussards, commandés par le chef d'escadron Martigue, ont fait des prodiges d'audace dans cette occasion. — L'artillerie placée sur la hauteur qui règne circulairement sur la rive droite de la rivière, soutenait la division Watrin par des feux qui portaient le ravage dans les rangs ennemis. L'effet meurtrier de ces batteries, joint à la fermeté inébranlable des 6e légère, 28e et 40e de ligne, et l'habileté des manœuvres du général Watrin, a obligé M. de Bellegarde à changer son plan de bataille. Il s'est en conséquence porté avec ses principales forces sur notre droite, à l'attaque de Pozzolo, occupé par la division Monnier. Ce général, qui se maintenait avec avantage dans cette position, a eu tout à coup à combattre une si grande supériorité de nombre que, malgré la bravoure renommée de la 24e légère et la vigueur de la 58e, il n'a pu conserver son établissement à Pozzolo sur lequel toute la colonne des grenadiers hongrois était, dirigée. Ce village était destiné à subir toutes les vicissitudes du sort des armes. Il a été perdu et repris trois fois.
Au moment où l'ennemi, fort de près de quarante mille hommes, redoublait d'efforts pour profiter de sa supériorité sur l'aile droite de l'armée qui n'avait alors que sept mille hommes présents au combat, le lieutenant général Suchet m'a fait passer ses premiers renforts. Le général de division Gazan est entré en ligne avec les brigades des généraux Lesuire et Clausel. La 72e a marché sur Pozzolo pour appuyer la droite, et dans un instant cette redoutable demi-brigade a pénétré dans le village et a enlevé du canon à l'ennemi. La 8e légère et la 96e, placées au centre, ont à leur tour influé puissamment sur le combat et ramené plusieurs fois la fortune incertaine.
Cependant M. de Bellegarde qui frémissait de voir l'honneur de son armée compromis par la résistance inattendue d'un corps aussi intérieur en nombre, renouvelle ses efforts et parvient encore à se saisir du village dont l'occupation devait décider du sort de la bataille. Mais une brigade de la division Loison franchit le pont et se précipite vers les points les plus en danger. Les 43e et 106e s'avancent au pas de charge et toute la ligne fait un mouvement qui achève de culbuter l'ennemi. Le 11e régiment de hussards, attaché à l'aile droite, a, pendant cette glorieuse journée, fait de fréquentes et audacieuses charges et pris des pièces de canon. Le 4e de chasseurs s'est aussi bien montré, ainsi que le 3e qui fait partie du corps du général Suchet. Le général de division Davout, commandant la cavalerie, est arrivé à cinq heures, amenant avec lui plusieurs régiments de cette arme, et il s'est porté avec l'adjudant commandant Lavallette et avec 40 sapeurs du 6e régiment de dragons, sur le village dont le général Monnier, soutenu par les troupes du centre, s'emparait pour la troisième fois. La nuit ne met pas elle-même de terme à cette longue et sanglante lutte. Nous étions maîtres du champ de bataille, l'ennemi était en pleine retraite et la victoire était entièrement décidée en notre faveur, lorsqu'un corps de grenadiers de douze bataillons parti du camp de réserve de Valeggio, et qui n'avait pu arriver plus tôt, attaque la division Watrin. Il était alors six heures du soir. L'intrépide 6e légère soutient avec la 28e cette attaque que l'obscurité rendait plus terrible. On se battait à vingt pas de distance. Le brave chef de brigade Macon s'est conduit avec la plus haute distinction. L'ennemi, repoussé sur la gauche, a tourné ses efforts contre le village et y a dirigé un feu d'artillerie très vif. Notre ligne était trop avancée pour que le canon de nos batteries du Mincio pût répondre à celui de l'ennemi. Le feu cesse enfin à neuf heures et nos troupes ramassent encore quelques prisonniers. Il est vraisemblable que cette attaque n'a eu lieu que pour couvrir la retraite de M. de Bellegarde, et elle rend notre victoire plus brillante. Ce général a fait marcher toutes ses troupes, jusqu'à sa garde, pour s'opposer à mon passage.
Le général Watrin m'apprend que dans le mouvement qu'il a fait aujourd'hui pour remonter le Mincio par la rive gauche et opérer s'il était possible la jonction de l'aile droite avec l'armée, il a trouvé à deux milles du pont le champ de bataille encore couvert de blessés et d'armes abandonnés par les Autrichiens. Il a fait transporter les blessés aux ambulances françaises.
Nous avons fait environ deux mille prisonniers dont plusieurs officiers supérieurs, enlevé un drapeau et plusieurs pièces de canon avec leurs caissons. Le lieutenant général autrichien Kaim a été grièvement blessé. La perte des ennemis est en outre d'environ quatre mille hommes tués ou blessés. Nous avons eu huit ou neuf cents hommes tués ou blessés ; le général de brigade Calvin est au nombre de ces derniers. Les généraux Monnier, Saint-Cyr et Petitot ont eu leur cheval tué sous eux. Le chef de brigade Valhubert, commandant la 28e officier très distingué, a été blessé, ainsi que le citoyen Lusignan, commandant la 58e, qui a eu deux chevaux tués sous lui. Le chef de bataillon Sarret a été tué ; sa perte est très sensible à la 6e légère. Le chef de bataillon Vivenot de la 28e a été blessé. Le chef de brigade Legendre, commandant la 40e, s'est trouvé, quoique malade, à la bataille ; il y a été très utile. Presque tous les officiers du 11e de hussards ont été blessés ou ont eu des chevaux tués sous eux, ainsi que plusieurs aides de camp et officiers d'état-major.
Les généraux de division Watrin et Monnier, les généraux de brigade Musnier, Petitot, Calvin et Gobert, chef de l'état-major de l'aile droite, ont rivalisé d'amour pour la gloire et ont déployé des talents précieux. Les adjudants commandants Sacqueleu et Girard se sont fait remarquer par leur bravoure et leur activité.
Les généraux de division Gazan et Loison, les généraux de brigade Lesuire, Colli et Clausel, employés dans le corps du centre, méritent les plus grands éloges.
L'artillerie du centre et l'artillerie légère attachée à la cavalerie ont parfaitement secondé l'artillerie de l'aile droite. Tous les corps de toutes les armes, fiers de se secourir mutuellement, se sont surpassés eux-mêmes dans cette circonstance décisive. Le général Salva, commandant l'artillerie de l'aile droite, m'a rendu un compte avantageux de tous les officiers employés sous ses ordres.
Je dois citer le citoyen Pierron, maréchal des logis en chef au 11e régiment de hussards, qui a enlevé un drapeau et qui a été blessé au moment d'en prendre un second. Le citoyen Godefroy, caporal de la 6e légère, est passé à la nage pour attacher la 1re barque. Le maréchal des logis Moreau, le brigadier Lagrenade du 11e de hussards, ont enlevé chacun une pièce de canon.
Il est peu de batailles dont le gain ait été disputé avec autant d'acharnement et une aussi grande inégalité de forces. Quatorze mille hommes ont triomphé de quarante mille, dans la position la plus délicate et n'ayant qu'un pont pour retraite. L'héroïque valeur des troupes de la République, ne s'est jamais manifestée avec plus d'éclat" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 152).
Dans son Rapport au Général en chef Brune, daté du Quartier Général de Salionze, le 7 Nivôse an 9, le Lieutenant Général Suchet, commandant la Lieutenance du centre de l'Armée d'Italie, écrit : "... A peine le général Gazan avait réuni sa division sur la rive gauche, que celles des généraux Watrin et Monnier, déjà épuisées de fatigue, essuyèrent une nouvelle attaque sur le village de Pozzolo dont elles s'étaient emparées le matin, et furent obligées de l'évacuer. Un bataillon de la 8e légère, aux ordres du chef Margeril, de concert avec celui de la 24e légère (division Monnier) se porta rapidement pour le reprendre. L'ennemi ne put résister à la bravoure de nos soldats et nous en restâmes maîtres ..." (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 152 – Archives Dupont).
Le Rapport du Général de Division Oudinot, Chef de l'État-Major Général, adressé au Ministre de la Guerre, et daté du Quartier Général de Villafranca, le 9 Nivôse an 9, est ainsi conçu : "Citoyen Ministre, "Dans mon rapport sommaire daté de Monzambano le 5 de ce mois, à 5 heures du matin, j'ai eu l'honneur de vous donner un précis de la journée du 4. Je vous ai annoncé le compte détaillé que vous trouverez ci-bas.
Bulletin de la journée du 4 nivôse.
Le général en chef ayant décidé de passer le Mincio, ordonna qu'il serait jeté deux ponts devant Monzambano et un troisième entre les moulins de la Volta et le village de Pozzolo. L'aile droite de l'armée, aux ordres du lieutenant général Dupont, devait passer sur ce dernier point pour attirer et fixer l'attention de l'ennemi et faciliter par cette forte diversion le passage du reste de l'armée dans le même temps devant Monzambano. Le pont de la Volta fut jeté le 4. La lieutenance Dupont devait y attirer l'ennemi pour faire une diversion favorable à l'attaque par Monzambano qui était la véritable.
Pour soutenir l'établissement du pont protégé par l'artillerie disposée avec beaucoup de talent par le chef de brigade Bardenet, le général de brigade Musnier se porta sur la rive gauche et y établit la 6e légère et une partie de la 28e de ligne. Un corps ennemi, fort d'environ 2200 hommes, était en vain accouru pour culbuter nos troupes ; il avait été lui-même contraint de se replier sur Pozzolo, disputant pied à pied le terrain. Le général de division Watrin poursuivait ses avantages et continuait de faire filer ses troupes.
Tel était l'état des choses lorsque le lieutenant général Dupont reçut les ordres du général en chef de ne plus agir : le succès de l'opération, la difficulté de ramener sur l'autre rive des troupes engagées dans un combat qu'elles soutenaient depuis plusieurs heures avec avantage, déterminèrent le lieutenant général Dupont à poursuivre ses avantages en rendant compte de sa position.
Le général en chef persista dans le projet qu'il avait adopté d'une forte diversion, laissant à sa prudence de ne pas compromettre ses troupes ; cette nouvelle fut accueillie par des cris de joie.
La 40e, faisant également partie de la division Watrin, suivit la 28e et s'empara du village de Pozzolo.
La 24e légère et la 58e, formant la division Monnier, arrivèrent au pont après une marche pénible et prirent leur rang de bataille sur la rive gauche du Mincio.
L'ennemi, averti du passage et des progrès de nos troupes, rassembla bientôt les siennes, et à une heure après midi, suivant les rapports, le lieutenant général Dupont avait en tête 45 bataillons et 12 régiments de cavalerie commandés par le général en chef Bellegarde en personne, accompagné de son chef d'état-major le général Zach.
Le général Watrin, qui tenait la gauche de notre ligne, eut à soutenir les premières attaques ; après deux heures d'efforts inutiles contre cette division, il dirigea sur elle, par son flanc droit, une charge impétueuse de cavalerie qui devint elle-même sans effet. Deux escadrons du 11e d'hussards, commandés par le chef d'escadron Martigues, en soutinrent le choc et firent des prodiges d'audace.
M. de Bellegarde voyant ses troupes foudroyées par l'artillerie placée sur la rive droite, vaincu d'ailleurs par L'inébranlable fermeté des 6e légère, 28e et 40e de ligne, habilement conduites par le général Watrin, abandonna cette partie et dirigea ses forces sur Pozzolo, occupé par la division Monnier.
Une forte colonne vint mettre un terme à l'avantage qu'avait conservé jusqu'alors la division Monnier : elle fut contrainte de céder momentanément au grand nombre.
Ce fut à cette heure que le lieutenant général Suchet rentrant avec son corps d'armée dans ses anciennes positions pour attendre le passage de Monzambano, remis au lendemain, apercevant des hauteurs de la rive droite la lutte aussi disproportionnée de 20000 hommes contre 7000, témoin des succès qu'allait obtenir l'ennemi, n'hésita point à détacher contre lui une de ses divisions.
Le général de division Gazan passa le Mincio avec les brigades Lesuire et Clausel. La 72e, envoyée pour appuyer l'aile droite, rétablit en un instant le combat, pénétra dans Pozzolo et enleva du canon à l'ennemi. La 8e légère et la 96e produisirent le même effet au centre.
Cependant l'ennemi trouve un nouvel avantage dans son grand nombre. Pozzolo est encore une fois emporté.
Le lieutenant général Suchet détacha aussitôt une des brigades de la division Loison, composée des 43e et 106e commandées par le général Colli. Ces deux corps s'avancent au pas de charge, toute la ligne suit l'impulsion et l'ennemi est partout culbuté.
Le 11e régiment de hussards se couvrit de gloire dans cette journée par ses charges fréquentes et audacieuses. On doit des éloges au 4e de chasseurs ainsi qu'au 3e.
A cinq heures, arme le général de division Davout, commandant la cavalerie, qui, s'apercevant que l'ennemi, dans sa 3e charge, s'emparait du village de Pozzolo, passa le Mincio à la tête des sapeurs et d'une quarantaine de dragons du 6e régiment, et accompagné du général de cavalerie Rivaud, de l'adjudant commandant Lavalette et des chefs de brigade Baron, Rigaud et Becker ; sans consulter l'inégalité de ses forces, le général Davout s'élance sur la colonne ennemie, culbutant tout ce qui se trouvait devant lui, traversa Pozzolo et poursuivit l'ennemi une demi-lieue au delà.
Il ne fallut rien moins qu'un pareil concours de bravoure, de générosité et de dévouement de la part des troupes et de leurs chefs, pour arracher la victoire si longtemps disputée.
Le général Monnier rentra dans Pozzolo: nos troupes, maîtresses du champ de bataille, avaient lieu de penser que la nuit avait mis un terme à cette lutte sanglante.
Il était six heures du soir lorsqu'un corps de grenadiers, arrivant du camp de réserve de Valeggio, vint fondre sur la division Watrin. L'intrépide 6e légère, ayant à sa tête son brave chef, le citoyen Macon, soutint seule cette attaque et la repoussa. L'ennemi tourna aussi infructueusement ses efforts sur Pozzolo: le feu cessa enfin entre neuf et dix heures du soir. Il fut fait à l'ennemi environ 2000 prisonniers dont plusieurs officiers supérieurs, enlevé un drapeau et plusieurs pièces de canon.
Le lieutenant général autrichien Kaim a été grièvement blessé ; la perte de l'ennemi en tués et blessés est au moins de 3 à 4 mille hommes. La nôtre s'élève à environ 900 hommes tant tués que blessés. Le général de brigade Calvin est du nombre des derniers, ainsi que le citoyen Valhubert, chef de la 28e de ligne, officier distingué; et le citoyen Lusignan, chef de la 58e, qui a eu deux chevaux tués sous lui ; presque tous les officiers du 11e de hussards ont été atteints, eux ou leurs chevaux : le chef de bataillon Sarret, de la 6e légère, est du nombre des morts ; ce brave et estimable officier est vivement regretté par son corps.
Le général Dupont se plait à payer un juste tribut d'éloges aux généraux Watrin, Monnier, Carra-Saint-Cyr, Musnier, Gobert, chef de l'état-major de l'aile droite, ainsi qu'aux adjudants commandants Saqueleu et Girard. Il rend le même hommage aux généraux Gazan, Lesuire et Colli, qui, employés dans le corps du général Suchet, ont si puissamment contribué aux succès de cette brillante journée.
L'artillerie, placée sur la rive droite, a rendu les plus importants services ; dirigée par le chef de brigade Bardenet, plus d'une fois elle garantit nos braves d'une perte inévitable.
Le général Dupont se loue encore beaucoup de l'activité et du talent qu'ont montrés le chef de bataillon du génie Morio et les officiers de cette arme employés sous lui à la construction d'un second pont. Les braves sapeurs occupés au travail se servaient alternativement de leurs outils et de leurs armes.
Le citoyen Pierron, maréchal des logis au 11e de hussards, enleva un drapeau et fut blessé au moment où il allait en saisir un second.
Le capitaine Godefroi, de la 6e légère, passa le Mincio à la nage pour attacher la première barque.
Le maréchal des logis Moreau et le brigadier Lagrenade, du 11e de hussards, prirent chacun une pièce de canon.
Tels sont, citoyen Ministre, les principaux événements de la journée du 4 nivôse ; pour rendre à chacun la justice qui lui est due, il faudrait dénommer tous ceux qui ont combattu : dans l'impossibilité de satisfaire à ce devoir, je me propose néanmoins de recueillir les actions d'éclat qui ont eu lieu dans les corps et de vous les présenter" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 175).
Lorsque les Officiers de la 24e Légère découvrent le rôle attribué par le Bulletin du 9 Nivôse au Général Davout, dans la bataille de Pozzolo, ils adressent au Général Monnier la protestation suivante, visée par le Chef de brigade Ferey, et certifiée exacte par le Général Monnier : "Les Officiers, Sous-Officiers et Chasseurs de la 24e Légère,
Au Général de Division Monnier, Commandant la 1re Division de l'Aile droite.
Citoyen Général,
Nous n'avons pas lu sans amertume le Bulletin de l'Armée du 9 nivôse, contenant les détails de l'affaire du 4 dudit, et notamment le paragraphe dans lequel il est dit: « Le général de cavalerie Davout, s'apercevant que l'ennemi par sa troisième charge s'emparait du village de Pozzolo, passe le Mincio à la tête des sapeurs et de 40 dragons du 6e régiment, culbutant tout ce qui se trouvait devant lui, traverse ce village et poursuit l'ennemi à une demi-lieue au-delà ».
Ce fait est d'autant plus dénué de toute espèce de fondement, que ceux qui connaissent le village de Pozzolo et qui étaient acteurs dans cette affaire, savent qu'il est immense, ouvert de toutes parts et très étroitement, qu'il n'est pas croyable qu'un si petit nombre de cavalerie ait repoussé l'ennemi en très grande force de ce village, qui d'ailleurs était défendu par une redoute garnie de trois pièces de canon et d'un obusier placés à un demi-mille en avant sur la rive gauche du Mincio ; mais nous en appelons à vous, citoyen général, qui nous avez continuellement guidé, et nous vous demandons, ainsi qu'aux généraux de brigade Calvin et Saint-Cyr qui y ont été blessés, si jamais ce village a été abandonné en totalité par la 24e légère.
Il est vrai que nous devons notre liberté à la division Watrin et à la 72e, qui l'une et l'autre ont contribué puissamment à repousser une force ennemie qui était sur le point de tourner Pozzolo, au centre duquel nous étions, disputant pied à pied le terrain (nous ne nous étions guère aperçus du mouvement rétrograde qui eut lieu un instant), et ce n'est que lorsque nous fûmes en partie en avant du village, qu'alors les sapeurs et les dragons chargèrent. Il est assez naturel que chacun fasse quelques efforts pour contribuer au gain d'une bataille, mais demandez à cette troupe comment elle revint un quart d'heure après.
Nous vous prions donc avec instance de faire connaître à l'armée et à la France entière la vérité, afin qu'à l'avenir des êtres qui n'ont paru qu'à la fin d'une bataille sanglante, n'arrachent pas à un corps la gloire qu'il s'y est acquise au prix de son sang. En effet, nous avons eu dans cette journée plus de cinq cent vingt hommes mis hors de combat, 4 capitaines, un adjudant-major, 2 lieutenants, un sous-lieutenant et 167 chasseurs tués, 174 blessés dont 12 officiers et un chef de bataillon dangereusement, 188 prisonniers.
Vous savez aussi que placés par vos ordres en avant de Pozzolo, ainsi que la 58e, nous y avons été assaillis à 6 heures et 1/4 par l'ennemi, ayant à sa suite deux pièces de canon et un obusier, avec l'intention de nous chasser de cette position, et que ce n'est qu'à 9 heures du soir qu'il abandonna ce projet. Nous vous demandons si dans cette circonstance, comme pendant toute l'affaire, nous avons mérité votre estime et votre confiance; les rapports de tous les déserteurs qui nous ont été conduits, donnent assez à connaître les dernières intentions de l'ennemi.
Nous avons l'honneur de vous saluer.
(Suivent les signatures d'officiers supérieurs, inférieurs, et de sous-officiers, et à la fin la signature du chef de brigade Ferey).
Le chef de brigade,
Ferey.
Le village de Pozzolo n'a jamais été entièrement abandonné, et la 24e l'avait repris pour la troisième fois et en était entièrement maîtresse, lorsque la cavalerie dont parle le Bulletin, a pris part au combat.
Le général de division,
Signé : Monnier.
Nota. — Nous vous observons que le citoyen Paul, caporal, a pris à l'ennemi une pièce de canon aidé par 4 de ses camarades" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 179 – Archives Dupont).
Mis directement en cause par tout un Régiment et par le Général commandant la Division, le Général Davout, fait écrire par son Chef d'Etat-major au Général Brune une lettre réduisant, en somme, cette charge, à un acte de dévouement, d'intrépidité, accompli par une poignée de gens de cœur : "Au Quartier Général de Bussolengo, le 12 nivôse an IX.
Le Chef de l'État-Major de la Cavalerie, au Général en chef Brune.
Mon Général,
Le général Davout m'a communiqué la lettre que les officiers, sous-officiers et chasseurs de la 24e légère vous ont écrite relative au Bulletin des opérations de l'armée du 4 nivôse, et par laquelle ils réclament contre l'article qui y a été inséré en faveur de la charge de cavalerie que le général Davout effectua dans le village de Pozzolo.
Sans prétendre diminuer la gloire que s'est acquise la 24e légère dans cette sanglante journée, je dois d'abord vous observer qu'elle aurait dû savoir, lorsqu'elle s'est servie d'expression fâcheuse contre le général Davout, que cet officier général, recommandable sous tous les rapports, commande en chef une arme, qu'il ne peut agir que par votre ordre immédiat, qu'il n'était que simple spectateur dans l'affaire du 4 nivôse, qu'il ne devait ni ne pouvait passer le Mincio sans votre autorisation, et qu'enfin s'il a fait avancer sa cavalerie sur le plateau, et si ensuite il a passé le pont avec son escorte, ce n'est que par zèle, et qu'il pouvait par ces démarches encourir vos reproches. — S'il a donc été utile cette journée, le général Davout n'a agi que pour l'intérêt de tous.
Quant aux motifs qui l'ont déterminé à effectuer sa charge, les voici : il s'avançait à 4 heures du soir sur le village de Pozzolo, lorsqu'il aperçoit l'infanterie obligée de céder un peu le terrain à une colonne autrichienne qui s'avançait en faisant un feu très vif sur nos troupes. Il craint que cette colonne autrichienne n'obtienne des plus grands succès. Alors, se tournant vers nous, il nous dit : malgré l'inégalité de nos forces, sacrifions-nous et chargeons.
Nous partons au galop, fonçons sur des colonnes ennemies, traversons le village non en appuyant sur le Mincio, mais par la gauche, et poussons enfin l'ennemi dans cette partie bien au delà du village. Nous eûmes dans cette lutte inégale deux officiers et cinq sapeurs blessés.
Je ne vois pas que cette action, qui est le simple exposé du fait, atténue ce qu'a fait ou pu faire la 24e légère. Nous n'avons pas suivi son mouvement ; nous savons cependant que dans une seconde charge que nous fîmes le soir à la nuit, cette demi-brigade était bien avant du village, et ici je ne dois pas vous laisser ignorer qu'aussitôt que nous chargeâmes pour la première fois la colonne autrichienne, l'infanterie suivit avec rapidité le mouvement que nous fîmes, et bien certainement elle décida la fuite de l'ennemi ; mais j'atteste sur l'honneur des généraux Davout et Rivaud, des chefs de brigade Baron, Becker et Rigaud, ainsi que plusieurs officiers d'état-major qui faisaient nombre des 50 hommes, que l'action a été telle que j'ai l'honneur de vous la présenter.
Assurément une assertion avancée par un corps aussi respectable que la 24e légère est d'un très grand poids, mais en lui rendant la justice pour la gloire qu'elle s'est acquise dans cette brillante journée, elle ne peut pas ôter la portion qui revient à des généraux, officiers et dragons, qui, sans aucun ordre, ont si bien payé de leur personne.
Veuillez, je vous prie, général, leur faire connaître la réponse du général Davout, qui n'a d'ailleurs pas besoin de cette action pour faire sa réputation ; mais l'honneur des militaires qui l'accompagnaient lui est trop cher, pour ne pas établir les faits tels qu'ils ont eu lieu.
Respect,
Signé: J. Lavalette" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 181- Archives Dupont).
/ 1801
Le 13 février 1801 (24 pluviôse an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, ... De faire partir pour la 8e division la 24e demi-brigade légère et la 44e de ligne. Elles y recevront de nouveaux ordres ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6008).
Le 13 avril 1801 (23 germinal an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Vous donnerez l'ordre, citoyen ministre, ... À la 24e légère et 44e de ligne, qui sont dans la 8e division, de se rendre en diligence à Montpellier. Vous me ferez connaître le jour où elles y arriveront, afin de pouvoir leur donner une direction pour le Portugal ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6208).
Le 21 avril 1801 (ler floréal an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, Citoyen Ministre, à la 24e légère et à la 44e demi-brigade de ligne, qui ont ordre de se rendre à Montpellier, de se rendre à Perpignan, d'où elles iront joindre le corps de la Gironde à Burgos, en traversant l'Espagne.
Il est nécessaire que vous écriviez au général Leclerc et à notre ambassadeur à Madrid, pour que la marche de ces troupes soit dirigée par les lieux qui paraîtront les plus convenables.
Si ces demi-brigades sont plus fortes que 1,800 hommes chacune, elles entreront tout entières ; si elles sont moins fortes que 1,800 hommes, elles compléteront chacune deux bataillons à 600 hommes, et elles laisseront à Perpignan le troisième bataillon, qui se complétera, avant de les rejoindre, à 600 hommes.
Donnez l'ordre au général Leclerc d'envoyer à Perpignan un général de brigade pour prendre le commandement de ces troupes, et de s'entendre avec les commissaires espagnols qui sont à Bayonne. Il leur fera sentir que c'est le moyen de faire arriver ces troupes quinze jours plus tôt" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5542 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6227).
Le 31 mai 1801 (l1 prairial an 9), le Premier consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez l'ordre au général commandant la 10e division militaire de prendre toutes les mesures pour compléter promptement les bataillons de la 24e légère et de la 44e à 600 hommes chaque, afin qu'ils puissent, à la fin de prairial, joindre leurs demi-brigades.
Envoyez un général de brigade pour activer l'organisation de ces deux bataillons, pourvoir à leurs besoins et passer avec eux en Espagne ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5542 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6307).
Le 1er juin 1801 (12 prairial an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Lieutenant général Saint-Cyr, à Ciudad-Rodrigo : "… Indépendamment de deux premières colonnes formant 8,000 hommes, qui doivent être arrivées, deux bataillons des 24e légère et 44e de ligne, formant 2,500 hommes, doivent être près d'arriver ; deux bataillons de la 96e, et trois de la 39e formant 3,000 hommes, doivent être dans ce moment-ci à Bayonne : ce qui porte le corps du général Leclerc à 15,000 hommes.
Les 3es bataillons des 24e, 44e, 96e, et trois bataillons de la 83e, les 2es des 92e et 93e, formant en tout près de 5,000 hommes, avec un bon train d'artillerie, seront à Bayonne dans les premiers jours de messidor, pour aller vous joindre, si cela est nécessaire ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5591 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6316).
Le 29 juillet 1801 (10 thermidor an 9), le Premier consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, citoyen ministre, aux 3e bataillon de la 24e légère et de la 44e de ligne qui se trouvent dans la 10e division militaire de rejoindre leurs corps à Salamanque et aux seconds bataillons de la 92e et 93e qui sont dans la 20e division militaire de rejoindre leurs corps à Salamanque, même ordre au bataillon de la 90e qui est à La Rochelle. Je suppose tous ces bataillons complétés au-delà de 600 hommes chacun ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6386).
Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an 10), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 24e légère [se rendra] dans la 22e division militaire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6654).
Dans son Rapport des 4 et 5 Floréal au Général Dufresse, le Général Travot écrit : "Le 1er floréal la 24e demi-brigade légère forte de 80 officiers et 1551 sous-officier et chasseurs est passé par Montaigu, se rendant de Saintes à Nantes ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 13 Floréal an 10 (3 mai 1802), le Général Travot écrit au Citoyen Michel : "Je vous préviens, citoyen, que je fais partir demain pour Noirmoutier, un détachement de la 24e demi-brigade légère composé de vingt-cinq hommes commandés par un officier ; cette troupe arrivera le 16 à Noirmoutier" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 13 Floréal an 10 (3 mai 1802), le Général Travot adresse un ordre de départ à un détachement de la 24e Légère : "Il est ordonné à un détachement de vingt-cinq hommes de la 24e demi-brigade légère, commandé par un officier, de partir demain 14 courant, avec armes et bagages, pour l’ile de Noirmoutier, où il tiendront garnison jusqu’à nouvel ordre ; l’officier s’adressera au citoyen Michel, commandant d’armes, sous les ordres duquel il restera immédiatement.
Ce détachement prendra les vivres pour quatre jours et ira coucher le 14 à Saint-Gilles, le 15 à Beauvoir, et le 16 à Noirmoutier" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 13 Floréal an 10 (3 mai 1802), le Général Travot adresse un ordre de départ à un détachement de la 24e Légère : "Il est ordonné à un détachement de la 24e demi-brigade légère composé de quinze hommes commandé par un officier, de partir demain 14 courant, avec armes et bagages, pour se rendre le même jour à Saint-Gilles, où ils resteront cantonnés jusqu’à nouvel ordre. Cette troupe devant être logée chez les particuliers, l’officier reste personnellement responsable des désordres qu’elle pourrait commettre.
Ce détachement prendra les vivres pour quatre jours et ira coucher le 14 à Saint-Gilles, le 15 à Beauvoir, et le 16 à Noirmoutier.
Ce détachement n’aura d’autre service à faire que de fournir une garde au magasin à poudre, l’officier se concertera à cet effet avec le garde d’artillerie, et correspondra avec moi pour tout ce qui est relatif au service" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 13 Floréal an 10 (3 mai 1802), le Général Travot écrit Citoyen Genest : "Vous voudrez bien, citoyen, transmettre les ordres ci-joints, au commandant des compagnies de la 24e demi-brigade légère, afin que demain, il fasse partir les deux détachements pour Noirmoutier et Saint-Gilles. Vous ferez fournir jusqu’à nouvel ordre, pour la compagnie qui restera ici, une garde de quatre hommes pour le fort Saint-Nicolas à la Chaume" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Dans son Rapport des 12 et 13 Floréal au Général Dufresse, le Général Travot écrit : "Deux compagnies de la 24e demi-brigade légère, fortes de 5 officiers et de 78 sous-officiers et chasseurs, sont arrivés aux Sables le 12 courant. Deux détachements partent aujourd’hui, l’un de 25 hommes pour Noirmoutier et l’autre de 15 pour Saint-Gilles" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 14 Floréal an 10 (4 mai 1802), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres : "Je vous préviens, citoyen, que le 12 courant, deux compagnies de la 24e demi-brigade légère sont arrivées aux Sables, et qu’aujourd’hui, un détachement de vingt-cinq hommes part pour Noirmoutier et un autre de 15 hommes pour Saint-Gilles" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 4 Prairial an 10 (24 mai 1802), le Général Travot écrit au Commandant de Noirmoutier : "Le commandant du détachement de la 24e légère n’adressera pas le registre qu’il doit avoir en vertu de l’ordre que je vous ai envoyé ce matin, au général commandant la division, mais bien au capitaine Mitton (Million ?) aux Sables" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Dans son Rapport des 8 et 9 prairial an 10 au Général Dufresse, le Général Travot écrit : "Il est passé à Montaigu le 2 du courant un détachement de la 24e légère parti de la Rochelle se rendant à Nantes ; sa force était de 45 hommes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 28 Thermidor an 10 (16 août 1802), le Général Travot écrit : "Donné ordre au détachement de la 24e légère stationné à Saint-Gilles de rentrer aux Sables, le 1er fructidor prochain.
Donné avis de ce mouvement au commandant des Sables et au commissaire des guerres avec avis à ce dernier qu’il n’y aura plus de troupes à Saint-Gilles" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 8 Fructidor an 10 (26 août 1802), le Général Travot écrit au Commandant de Noirmoutier : "Pour que mon ordre du 20 messidor dernier n’ait rien de contraire aux dispositions de la circulaire du ministre de la guerre du 9 dudit mois, l’exercice à feu sera suspendu jusqu’à ce que le chef de la 24e ait expédié des livrets aux officiers commandant les compagnies détachées dans cette subdivision et qu’il leur ait fait connaitre la répartition de la poudre et du plomb mis à sa disposition par ladite lettre, ainsi que l’usage qu’ils devront faire du contingent qui leur sera assigné.
La conduite de l’officier qui commande le détachement d’infanterie légère stationné à Noirmoutier est très répréhensible, et si j’ai un reproche à vous faire à cette occasion, c’est de ne l’avoir pas puni avec plus de sévérité. Si je n’avais absolument besoin en ce moment, de la compagnie qui est ici pour le désarmement de la place, je donnerai l’ordre qu’elle partit dès demain pour aller relever celle de Noirmoutier, ce sera au plus un retard de huit jours ; il faut espérer que vous serez plus content de celle que je vous enverrai, n’ayant pas eu le plus léger reproche à lui faire depuis qu’il est ici et n’ayant qu’à me louer des officiers qui la commandent" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 29 Fructidor an 10 (16 septembre 1802), le Général Travot écrit au commandant des Sables : "Vous voudrez bien ordonner au citoyen Chenasse lieutenant à la 24e légère de partir d’ici avec son détachement, le 1er complémentaire, pour rejoindre sa compagnie à Noirmoutier. Cette troupe devra prendre ici le pain pour toute sa route" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 29 Fructidor an 10 (16 septembre 1802), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres : "Je vous donne avis que, d’après l’ordre que je viens d’expédier le détachement de la 1ère compagnie du 1er bataillon de la 24e légère partira d’ici le 1er complémentaire pour rejoindre la compagnie à Noirmoutier" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 29 Fructidor an 10 (16 septembre 1802), le Général Travot écrit au commandant de Noirmoutier : "Je vous prie, ainsi que je vous l’avais annoncé, faire relever par la compagnie que j’ai aux Sables, celle qui compose la garnison de Noirmoutier. Si vous continuez à être mécontent de l’officier qui la commande, ainsi que de sa troupe, faites m’en part de suite, je vous assure que je saurai y mettre ordre en sévissant avec la dernière rigueur contre quiconque vous donnera des sujets de plainte.
Le détachement que cette compagnie fournissait à Saint-Gilles partira d’ici le 1er complémentaire pour aller la rejoindre à Noirmoutier" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 10 Vendémiaire an 11 (2 octobre 1802), le Général Travot écrit : "Ecrit au commandant des chasseurs de Fontenay et au commandant de la compagnie de la 24e légère stationné à Noirmoutier, de m’expédier leurs états de situation de manière à ce qu’elles me parviennent au plus tard par les courriers qui arrivent ici le 9 au soir et le 10 au matin de chaque décade" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 7 Brumaire an 11 (29 octobre 1802), le Général Travot écrit ordonne le mouvement de troupe suivant : "Donné les ordres nécessaires pour que la compagnie de la 24e légère parte de Noirmoutier le 11 pour Nantes conformément aux dispositions arrêtées par le général de division, et pour qu’elle soit remplacée par 1 sergent, 1 caporal, et 10 chasseurs de la compagnie du même corps, stationnée aux Sables, qui partiront pour cette effet le 9.
Donné avis de ce mouvement au commissaire des guerres" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 7 Brumaire an 11 (29 octobre 1802), le Général Travot écrit au Chef de l’Etat-major : "Je vous préviens que conformément aux dispositions de votre lettre du 3 de ce mois, la compagnie de la 24e légère détachée à Noirmoutier en partira le 11 pour se rendre à Nantes.
Je l’y fais remplacer par un détachement de 12 hommes pris sur la compagnie stationnée aux Sables, que j’y regarde comme indispensable pour la garde du château où sont en dépôt quantité d’effets d’artillerie provenant du désarmement de l’ile" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 19 Brumaire an 11 (10 novembre 1802), le Général Travot écrit au Chef de l’Etat-major : "Ci-joint un procès-verbal d’arrestation d’un déserteur de la 24e légère. Je vous prie de le soumettre au général de division en lui observant que ce militaire est un mauvais sujet qui s’est déjà rendu coupable de plusieurs vols depuis qu’il est dans cette demi-brigade. Il restera d’ailleurs détenu dans la prison de cette ville jusqu’à ce que le général ait prononcé s’il devra ou non être traduit au conseil de guerre" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 2 Frimaire an 11 (23 novembre 1802), le Général Travot écrit à la Gendarmerie des Sables : "Conformément aux ordres du général commandant la 12e division militaire, il est ordonné à la gendarmerie d’extraire de la maison d’arrêt de cette ville le nommé Annechie Valantain, déserteur des troupes autrichienne, et ensuite de la 24e légère où il avait été incorporé, pour être conduit de brigade en brigade au Havre où il entrera dans le dépôt des déserteurs étrangers qui s’organise dans ce port" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 2 Frimaire an 11 (23 novembre 1802), le Général Travot écrit au Commandant d’armes au Havre : "Je vous donne avis que conformément aux ordres du général commandant cette division, je fais extraire de la maison d’arrêt de cette ville le nommé Annechie Valantain, déserteur des troupes autrichiennes, et ensuite de la 24e légère française, pour être conduit de brigade en brigade au Havre où il devra être incorporé dans le dépôt de déserteurs étrangers qui s’y organise" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Encore le 2 Frimaire an 11 (23 novembre 1802), le Général Travot écrit : "Donné avis au commandant de la 1ère compagnie du 2e bataillon de la 24e légère de la décision du général de division relative au nommé Annechie Valatain, déserteur de sa compagnie" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
/ Expédition du Général Decaen en Inde (1802)
Le Général Decaen raconte : "L'expédition devant partir au commencement de l'automne, je m'occupai activement de ce que j'avais à faire.
Je présentai au Premier Consul l'exposé ci-après :
« J'ai l'honneur de vous présenter, mon général, d'après votre ordre, le projet pour l'expédition qui doit se rendre aux Indes Orientales, en vous priant de vouloir bien prononcer l'acceptation des différents articles proposés
ARTICLE PREMIER.
Ce sera du port de Lorient que partira l'expédition ...
ARTICLE 2.
L'expédition devra mettre à la voile du 15 septembre au 1er octobre, époque de rigueur pour arriver dans l'Inde en bonne mousson.
ARTICLE 3.
La marine disposera les vaisseaux nécessaires pour le transport des troupes … Ainsi, pour qu'on puisse fixer le nombre des vaisseaux en raison des passagers, le nombre en est détaillé ci-après.
Savoir :
Un bataillon d'infanterie de ligne au complet de paix, et un bataillon d'infanterie légère pris, comme l'a décidé le Premier Consul, dans une des demi-brigades de cette arme dont l'effectif est faible. Ces deux bataillons ensemble ne formeront, pour être embarqués, officiers non compris, qu'un total de 900 hommes ; car il faut supposer que, malgré qu'il sera recommandé aux demi-brigades d'extraire et de remplacer les hommes qui, par leur âge ou autres causes, ne seraient pas jugés capables d'être embarqués, la route, les maladies, etc., donneront un déficit qui, indubitablement, réduira ces deux bataillons a ce nombre, à t'époque de la revue d'embarquement. Ainsi il faut donc compter, en infanterie, à embarquer 900 hommes.
État-major pour ces deux bataillons et officiers des compagnies :
1 chef de brigade,
2 chefs de bataillon,
1 quartier-maitre,
2 adjudants-majors,
2 officiers de santé,
2 adjudants sous-officiers,
1 tambour-major,
1 caporal tambour,
4 maitres ouvriers,
8 musiciens,
Officiers : 18 capitaines,
18 lieutenants,
18 sous-lieutenants.
TOTAL … 78
J'insérai dans cet article un tableau détaillé de la solde annuelle pour ces deux bataillons, et, compris celles de l'état-major et des officiers des compagnies, elle s'élevait :
A la somme de. 273687 fr. 75 ...
ARTICLE 4.
Les troupes ci-après seront celles auxquelles il sera donné des ordres pour faire partie de l'expédition
Un bataillon de la 109e demi-brigade, en garnison à Metz ;
le 3e de la 24e légère, en garnison à Mantes ...
Il sera particulièrement recommandé, dans l'ordre, que les officiers soient choisis tant pour leur constitution que pour leurs mœurs et leurs moyens, et qu'il n'en parte pas qui aient plus de trente-six ans ; que les sous-officiers et soldats soient également choisis et que les mauvais sous-officiers ne soient pas compris.
Il sera aussi recommandé que la masse soit remise pour chaque homme et qu'il soit habillé de neuf autant que possible et bien armé ..." (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 262).
1803
Le 6 juin 1803 (17 prairial an 11), les détachements de la 24e Légère, qui se trouvent à l'île d'Yeu, reçoivent l'ordre de rentrer à leur Demi-brigade (lettre de Bonaparte écrite depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre - Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6794; Correspondance générale, t.4, lettre 7698).
Le 14 juin 1803, Bonaparte écrit à Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie citoyen ministre de donner l’ordre que ... la 6e Légère qui est à Grenoble se rende à Givet, partir le 15 messidor". Puis le même jour au même : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel directeur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Compiègne, les 9e et 24e légères ; les 18e, 44e, 63e, 64e, 4e, 32e, 96e et 111e de ligne ; le 3e régiment de hussards ; le 10e de chasseurs ; les 1er, 3e, 8e et 9e de dragons ... Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814; Correspondance générale, t.4, lettre 7722).
Le 21 août 1803 (3 fructidor an 11), le Premier consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Ordre au général commandant la 12e division de réunir à Nantes tous les détachements de la 24e d'infanterie légère.
Ordre au chef de brigade (Note : Claude François Ferey) de former ses deux premiers bataillons chacun à 750 hommes. Aussitôt que le premier bataillon sera formé, il partira pour Granville, où il mettra garnison sur vingt-deux bateaux canonniers, depuis le numéro 105 jusques et compris le numéro 126, à raison de 25 hommes et un officier par bateau, chaque compagnie fournissant à trois bateaux, ce qui emploiera sept compagnies et une partie de la 8e. L'autre partie de cette compagnie et la 9e compagnie attendront à Granville, pour fournir les garnisons et partir avec les premiers bateaux ou chaloupes canonnières qui seront lancés à l'eau, à raison d'un officier et 25 hommes par bateau. Il sera donné de nouveaux ordres pour désigner le numéro des chaloupes où les détachements fourniront garnison.
Le second bataillon enverra cinq compagnies à Saint-Malo, lesquelles fourniront un officier et 25 hommes de garnison sur les treize bateaux canonniers qui se trouvent dans cette place. Ces treize bateaux ne sont pas encore prêts, et ils ne sont pas portés sur l'état du ministre de la marine. Il sera donné des ordres pour désigner les numéros des bateaux sur lesquels ce second bataillon fournira les garnisons ; ce qui emploiera quatre compagnies et 25 hommes de la 5e.
Le restant de cette compagnie attendra pour mettre garnison d'un officier et 25 hommes sur les premiers bateaux ou chaloupes canonnières qui seront lancés à Saint-Malo ; les numéros des bateaux seront désignés.
Les quatre autres compagnies partiront le 20 fructidor avec le chef de brigade, la musique, l'adjudant-major, le quartier-maître, le chirurgien et tous les hommes qui tiennent à l'état-major et qui sont nécessaires pour entrer en campagne, et enfin avec les capotes qui doivent avoir été confectionnées pour se rendre à Saint-Omer.
Le 3e bataillon restera à Nantes ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).
Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer. Il pourra correspondre immédiatement avec le Premier Consul.
... Le camp de Saint-Omer sera composé de trois divisions
... La 2e division sera commandée par le général de division Vandamme qui aura à ses ordres les généraux de brigade :
Roger-Valhubert,
Féry.
... La 2e division sera composée des :
24e légère,
4e de ligne,
43e id (Note de Vallongue : « A passé de la 2e à la 1re et est remplacée par la 28e »),
46e id,
57e id.
Le ministre de la Guerre et celui de l'Administration de la guerre prendront sur-le-champ les mesures nécessaires pour qu'il soit établi deux camps en baraque à Boulogne, l’un sur la droite, l'autre sur la gauche du port ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).
Le 17 septembre 1803 (30 fructidor an 11), le Premier consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Soult, commandant le camp de Saint-Omer : "… Les Anglais ont bombardé Granville ; la division de bateaux canonniers, ayant à bord la 24e légère, a marché à eux pour tenter l'abordage. Les Anglais ont alors levé l'ancre et ont disparu" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7111 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8046).
Le 26 septembre 1803 (3 vendémiaire an 12), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Soult, commandant le camp de Saint-Omer : "… Les 24e légère et 10e, embarquées au Havre et Granville, vous arrivent …" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8081).
Le lendemain 27 septembre 1803 (4 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le 1er bataillon de la 24e légère, citoyen ministre, est à Granville. Il doit fournir garnison sur 27 bateaux. Il en a fourni sur 20 qui sont partis ; il doit donc rester encore des hommes pour sept ; deux bateaux canonniers s'arment. Il fournira également des garnisons aux deux chaloupes canonnières qu'on va mettre à l'eau à Granville, et il y aura encore du monde de reste.
Cinq compagnies du 2e bataillon de la 24e se sont rendues à Saint-Malo pour mettre granison sur quinze bâtiments. Elles mettront garnison d'abord sur les 13 bateaux de l’ancienne flottille qui doivent être prêts à partir. Elles fourniront après cela des garnisons sur deux des trois bateaux canonniers qui vont être lancés au 10 vendémiaire, ce qui fera quinze ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8083).
Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, à l'Amiral Bruix, commandant la flotille à Boulogne : "… Les sections de la flottille qui sont parties du Havre, de Granville, de Cherbourg, de Saint-Malo, doivent se rendre à Boulogne ; mais celles qui partiraient, ayant à leur bord des troupes des 9e légère, 32e, 39e et 64e, doivent se rendre à Etaples ; voyez donc d'organiser ce port, et écrivez dans les différents ports qu'on vous instruise, à mesure que les différentes divisions arrivent, quelles sont les troupes qu'elles ont à bord. Toutes celles qui auraient à leur bord des troupes des 10e et 24e légères doivent se rendre à Boulogne, ainsi que celles qui sont à Dunkerque ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7181 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8125).
Et toujours le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), dans un Ordre du jour pour la flotille de Boulogne : "... La 2e division, composée de la 24e légère, 4e, 43e, 46e et 57e de ligne, et de dix compagnies du 5e d'artillerie à pied, sera attachée à la flottille de chaloupes canonnières.
Le 1er bataillon de la 24e légère sera attaché à la 1re section de la 1re division.
Le 2e bataillon de la 24e sera attaché à la 2e section de la 1re division ...
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7182).
Fin octobre, le camp de la rive gauche est celui de la 2e Division (Vandamme, arrivé à Outreau depuis le 1er octobre), établi en, avant du moulin d'Outreau, entre le village de ce nom et la mer. Il se compose des 24e Léger, Tirailleurs du Pô, 4e, 57e, 28e, 46e, 22e, 70e, 75e de Ligne (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 107).
/ 1804
Le 16 janvier 1804 (25 nivôse an 12), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Donnez ordre que le dépôt du 24e régiment d'infanterie légère fournisse un détachement de 108 hommes qui tiendront garnison sur 3 chaloupes canonnières ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8596).
Le 21 février 1804 (1er ventôse an 12), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Je vous prie, citoyen ministre, d'écrire au général Dumuy qu'il peut prendre 100 hommes du 24e d'infanterie légère pour former les garnisons des bateaux ; mais il n'y mettra que les officiers et sous-officiers nécessaires pour former une compagnie" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8684).
Le 29 février 1804 (9 ventôse an 12), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "… Donnez l'ordre que le bataillon des tirailleurs du Pô se rende au camp de Boulogne. Il fera partie de la division du général Vandamme. Il sera sous les ordres du colonel du 24e léger et marchera avec ce régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8701).
Le 28 avril 1804 (8 floréal an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire faire une revue extraordinaire pour constater la situation, au 1er germinal, des ... 3e, 12e, 21e et 24e légers. On aura soin de mettre le nombre d'hommes de ces corps présents dans chaque ville où ils se trouvent, les malades aux hôpitaux, les absents et depuis quel temps, ceux inhabiles à porter les armes, le nombre de conscrits qu'ils ont reçus et qu'ils ont à recevoir sur l'an XI et l'an XII. Ces régiments sont les plus faibles de l'armée. Je désire savoir positivement dans quelle situation ils sont, afin de les faire recruter" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7728; Correspondance générale, t.4, lettre 8848).
Le 21 mai 1804 (1er prairial an 12), le Premier consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre au 3e bataillon du 24e régiment d'infanterie légère de fournir un détachement de 125 hommes qui partiront sous les ordres d'un capitaine et d’un lieutenant pour se rendre à Saint-Malo et à Granville où ils fourniront garnison sur les bâtiments de la flottille qui sont dans ces 2 ports. Ce détachement arrivé à Boulogne sera incorporé dans les 2 bataillons du 24e régiment d'infanterie légère" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8880).
Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les ... 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère ... me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).
Le 2 juin 1804 (13 prairial an 12), le Premier consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, dans le rapport que vous me faites sur la situation de plusieurs régiments, je ne sais pas ce qui vous fonde à penser que le 24e régiment d'infanterie légère soit aujourd'hui d'un effectif de 1 989 hommes. Je crois qu'il y a erreur au moins de 300 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8926).
Le 16 juin 1804 (27 prairial an 12), le Premier consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, je ne connais pas la répartition que vous avez faites des 5 000 voltigeurs, je ne crois point à l'exactitude des états que vous m'avez remis de la situation de l'infanterie légère, par exemple, le 24e régiment serait à 2 400 hommes et le fait est que ce corps ne peut pas fournir aujourd'hui deux bataillons à 700 hommes chacun, ainsi de suite pour les autres corps. Ces revirements d'un corps à l'autre ont beaucoup d'inconvénients" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8941).
Le 18 juin 1804 (29 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Soult, commandant le camp de Saint-Omer : "... Les 24e et 26e d'infanterie légère seront chacun renforcés d'un bataillon d'infanterie légère hors de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7812; Correspondance générale, t.4, lettre 8942).
/ 1805
Le 28 janvier 1805 (8 pluviôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, vous voudrez bien donner l'ordre au 112e régiment de ligne de compléter deux compagnies à 130 hommes chacune, destinées à être embarquées sur la frégate La canonnière qui est à Cherbourg.
... Vous ordonnerez également au 24e régiment d'infanterie légère de fournir un officier, deux sergents, quatre caporaux et 45 hommes pour être embarqués sur le brick qui part de Nantes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9526).
Le même 28 janvier 1805 (8 pluviôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Paris, au VIce-amiral Decrès : "… Le 37e fournira 50 hommes et un officier, pour s'embarquer sur le brick que vous faites partir de Lorient. La 24e légère en fournira 50 sur le brick que vous faites partir de Nantes. Ces 350 hommes ne peuvent être que fort utiles. Ordonnez aux bricks de prendre autant de poudre qu'ils en pourront porter.
Si cela ne l'encombre pas trop, la frégate embarquera quelques centaines de bombes de 12 pouces.
Chacun des bricks de Nantes et Lorient embarquera un mortier de 8 pouces, avec un crapaud et une cinquantaine de bombes de 8 pouces ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8292 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9529).
Le 5 mars 1805 (14 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis Paris au Maréchal Berthier: "Mon Cousin, tous les régiments qui font partie des trois camps ne peuvent tous fournir 1,800 hommes sous les armes, surtout ceux qui ont des malades.
Le 30e régiment de ligne aurait besoin de 200 hommes, sans y comprendre ce qu'il doit recevoir de l'à-compte de l'an XIII : 200 hommes ...
Le 24e d'infanterie légère, de 300 ...
Faites-moi un rapport, corps par corps, sur les régiments composant les trois camps; de leur situation au 1er ventôse, présents sous les armes et aux hôpitaux; de la situation des 3mes bataillons; du nombre d'hommes de la conscription de l'an XIII qu'ils doivent recevoir ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8393; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9635).
Le 10 mars 1805 (19 ventôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, un certain nombre de bâtiments de la flottille ont été désarmés sur les côtes de Bretagne et de Normandie. Donnez ordre aux détachements des 32e, 40e, 39e, 93e, 24e d'infanterie légère et aux bataillons de la réserve qui se trouvent débarqués des chaloupes qui ont été désarmées et qui se trouvent à Brest, Saint-Malo, Granville, Cherbourg, Le Havre et autres parties des côtes de Bretagne et de Normandie, de se mettre en marche pour rejoindre leurs corps, aux camps de la Côte" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9656).
"Rapport fait au Ministre.
Paris, le 2 fructidor an 13 (20 avril 1805).
M. le Maréchal a demandé qu'on lui fit connaître le nombre des conscrits reçus depuis le 1er vendémiaire an XII, pour les 33e, 40e régiments d'infanterie de ligne, 10e, 21e, 24e et 26e légère ; celui des conscrits que ces corps ont dû recevoir et le nombre de ceux qui ont déserté après l'incorporation.
L'état qu'on met sous les yeux de Son Excellence contient ces détails.
M. le Maréchal remarquera que la désertion s'est surtout manifestée dans les 24e et 26e légère; les recrues fournies à ces corps n'ont peut-être pas été suffisamment surveillées. Il est extraordinaire que sur 800 ou 900 individus, arrivés à chacun de ces régiments, il en soit déserté 250.
Le seul moyen au surplus d'arrêter ces déserteurs, ainsi que les réfractaires qui se trouvent dans les départements des Basses-Pyrénées, du Mont-Blanc, de l'Eure et du Tarn, serait de mettre à la disposition du préfet et du général une force armée suffisante pour les poursuivre avec activité. Cette mesure a été réclamée par plusieurs préfets.
DE SOIZE, HARGENVILLERS, BARNIER.
Le Ministre trouvera peut-être que l'état ne satisfait pas complètement aux renseignements demandés par son ordre ; on a cependant fait usage de tous les matériaux que l'on a pu recueillir dans différents bureaux, mais lorsqu'un déserteur est dénoncé et jugé, rien n'indique de quelle année il est conscrit, on n'a pu rien donner de positif à cet égard.
BARNIER" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 692 - Note : Barnier, Chef de Division ; Hargenvilliers, Chef de bureau au Ministère, 4e Division, recrutement).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Vandamme, le 24e Léger, sur un effectif de 1739 hommes, en a 660 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Désertion en l'an XIII |
||
Régiments |
Recrues |
Déserteurs |
24e Léger |
319 |
282 |
Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148 |
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 24e Léger a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, répartis entre la 2e aile : 1400 hommes, et le Corps du centre : 265 hommes présents, 74 aux hôpitaux, total 339 hommes ; le 3e Bataillon est à Nantes, 12e Division militaire, pour 417 hommes présents, 79 détachés ou en recrutement, 56 aux hôpitaux, total 552 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 5 août 1805 (17 thermidor an 13), Napoléon écrit, depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, les 10e, 21e, 24e et 26e régiments d'infanterie légère sont faibles ; les 33e et 48e de ligne sont faibles aussi. Faites-vous faire un rapport sur le nombre des conscrits qu'ils ont reçus depuis le 1er vendémiaire an XII, de ceux qu'ils ont dû recevoir, et de ceux qui ont déserté après qu'ils les ont reçus. Distinguez dans ce nombre les remplaçants des conscrits et proposez-moi des mesures extraordinaires pour faire arrêter à la fois dans les départements tous les conscrits et remplaçants déserteurs" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10507; la minute (Archives nationales, AF IV 867, thermidor an XIII, n° 69) est datée du 6 août).
Le 8 août 1805 (20 thermidor an 13), l'Empereur, depuis le camp de Boulogne, donne ses Ordres : "Les compagnies devant être considérées au complet de cent hommes, le major général fera connaître le nombre de places que chaque chaloupe-canonnière pourra procurer au delà.
Chaque bateau-canonnier ne pouvant contenir plus de quatre-vingt-quatorze hommes, il sera attaché à chaque division de bateaux-canonmers un dix-neuvième bâtiment qui formera un accroissement de places d'environ cent hommes.
Il sera formé cinq ailes de débarquement, composées chacune de soixante-douze péniches, sur lesquelles il sera embarqué six bataillons formant trois régiments, dont deux d'infanterie légère et un de ligne.
Les bataillons qui s'embarqueront sur les péniches seront réduits à 700 hommes, officiers compris.
Il y aura de plus une escouade d’ouvriers avec ce qui sera nécessaire pour enclouer les pièces, une compagnie d'artillerie munie de de refouloirs, leviers et autres objets propres à rétablir les batteries et à les réarmer sur-le-champ.
Il y aura aussi une Compagnie de sapeurs avec ses outils.
... La gauche du corps du centre formera le n° 2 et sera composée des 24e et 26e légères et 3e de ligne..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 149).
En août 1805, au sein du 24e Léger, presque tous les anciens soldats ont plus de 10 ans de service (525/660), ce qui leur donne droit à la haute paye (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Corps
|
Hommes ayant droit |
Total |
Années de service du plus ancien soldat |
|||
Plus de 25 ans de service |
De 20 à 25 ans de service |
De 15 à 20 ans de service |
De 10 à 15 ans de service | |||
24e régiment d'infanterie légère |
0 |
8 |
11 |
508 |
525 |
(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).
L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 2e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Merle, le 24e Léger, 2 Bataillons, de la 2e Division du Corps du centre, 1400 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 2e Division du Corps du centre (Vandamme) le 24e légère, Colonel Pourailly ; Chefs de Bataillon Salmon et Kuhn ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1992 hommes présent à Outreau, 400 à la 2e aile ; 496 hommes présents au Dépôt de Nantes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le 4 Fructidor an 13 (22 août 1805), le Maréchal Berthier écrit, depuis Boulogne, à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté du nombre de conscrits que les 33e et 48e régiments de ligne, les 10e, 21e, 24e et 26e régiments d'infanterie légère ont reçu depuis le 1er vendémiaire an XII, de celui qu'ils ont dû recevoir et du nombre de ceux qui ont déserté après l'incorporation.
Il résulte de l'état ci-joint que la désertion s'est principalement manifestée dans les 24e et 26e régiments d'infanterie légère, puisque sur 800 à 900 conscrits arrivés à chacun de ces régiments, il en est déserté près de 250.
Pour faciliter la poursuite et l'arrestation de ces déserteurs, ainsi que des réfractaires qui se trouvent dans les départements des Basses-Pyrénées, du Mont-Blanc, de l'Eure et du Tarn, il paraîtrait nécessaire de mettre des troupes à la disposition des préfets de ces départements et de les autoriser à établir des garnisaires chez les parents des déserteurs et conscrits en retard.
Il existe dans le département des Basses-Pyrénées le 5e régiment d'infanterie légère, fort de 900 à 1000 hommes, qui s'organise à Pau; trois compagnies de ce régiment pourraient être mises à cet effet à la disposition du préfet.
Il n'existe aucune troupe dans le département du Mont-Blanc; on pourrait y détacher momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Genève.
Le 3e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, fort de 480 hommes présents, qui est à Evreux, pourrait fournir deux compagnies pour activer les poursuites dans le département de l'Eure.
Quant au département du Tarn, on pourrait y envoyer momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Cette. Il n'existe dans la 9e division que quatre compagnies de vétérans, un détachement du 3e régiment d'artillerie à pied, la 4e compagnie de canonniers vétérans et deux compagnies de canonniers gardes-côtes.
Je demande les ordres de Sa Majesté" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 696).
Le 23 août 1805, la Division Vandamme, 2e du 4e corps, est formée des Brigades Saligny (Tirailleurs du Pô et 24e de Ligne - il faut lire Léger), Ferrey (4e et 28e de Ligne), Candras (46e et 57e de Ligne); en tout huit mille six cents hommes environ. Elle a pour Chef d'Etat-major l'Adjudant général Mériage. Les Aides de camp du Général Vandamme sont le Chef d'Escadron Séron, le Capitaine Desoye, et le Lieutenant Deswarte (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 136).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 2e Division les :
Bataillon de Tirailleurs du Pô, 781 hommes.
24e Régiment d’infanterie légère, 1373 hommes.
4e Régiment d’infanterie de ligne, 1925 hommes.
28e Régiment d’infanterie de ligne, 1651 hommes.
46e Régiment d’infanterie de ligne, 1699 hommes.
57e Régiment d’infanterie de ligne, 1783 hommes
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre ... aux 3es bataillons du 10e et 24e d'infanterie légère ... de se rendre à Landau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).
Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 2e Division. Le 24e Régiment d'infanterie légère a son 1er Bataillon à Neewiller et Moderen; son 2e Bataillon à Scheibenhard (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).
Le Général Schiner prend le commandement de la Brigade du Général Saligny (nommé Général de Division) ; il reçoit l'ordre de prendre, le 25 septembre 1805, le commandement d'un petit Corps composé du Bataillon des Tirailleurs corses, du Bataillon des Tirailleurs du Pô, du 24e de Ligne (il faut lire 24e Léger), de deux pièces de quatre, et de quelque cavalerie pour former l'avant-garde du 4e Corps, aile gauche de la Grande Armée (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 138).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
24e Légère. 2 Bataillons, 1504 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le 7 Vendémiaire an 14 (29 septembre 1805), le Général Vandamme écrit au Maréchal Soult : "J'ai l'honneur de vous rendre compte de la situation de la division, par régiment, ainsi qu'il suit :
24e régiment. - 3,000 paires de souliers seront terminées à Strasbourg, le 15. Le tiers des capotes à renouveler se confectionne aussi à Strasbourg. Mais si les fonds n'arrivant pas, le corps craint que les marchés ne soient annulés.
Ce régiment n'a pu se procurer encore de fourgon ...
ÉVÉNEMENTS.
La division s'est parfaitement conduite dans la route. Deux soldats du train d'artillerie, prévenus d'insubordination et de voies de fait contre des officiers du 24e, sont traduits au conseil de guerre, qui les a condamnés à mort. Cette affaire est maintenant au conseil de révision" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 531).
L'Ordre de marche du 4e Corps d'armée pour le 3 octobre 1805, daté de OEhringen, le 10 vendémiaire an 14 (2 octobre 1805) porte : "... Le 11e régiment de chasseurs à cheval est mis sous les ordres du général de division Vandamme et fera partie de son avant-garde.
Le général Vandamme donnera ordre à son avant-garde, composée du 24e d'infanterie légère, du 11e de chasseurs à cheval et de 2 pièces de 4, sous les ordres du général Candras, de partir demain, à 3 heures et demie du matin, d'OEhringen pour se rendre à Hall et prendre position en avant de Michelsbach, sur la route d'Ellwangen, éclairant parfaitement le pays et prenant également des informations sur les forces, positions et mouvements de l'ennemi ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 640).
Soult et Murat s'arrêtent le 6 octobre à peu de distance de Donauwoerth, mais l'avant-garde de Soult, ou plutôt de la Division Vandamme, repart presque aussitôt et arrive vers 8 heures du soir à Donauwoerth. Les 1000 hommes du Régiment J. Colloredo qui occupent la ville ne peuvent en interdire l'accès aux deux Régiments français (24e Léger, 11e Chasseurs), mais ils se retirent sur la rive droite du Danube en coupant le pont, et, prenant position, ils empêchent par leur feu le passage des Français. Vandamme dirige alors sur le pont de Münster, à deux lieues en amont, un Bataillon du 24e avec 2 pièces de 4, et 2 escadrons du 11e Chasseurs (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 10).
Soult s'occupe de faire rétablir le pont de Donauwoerth ; il fait passer le Danube à un bataillon du 24e Léger et, sur la demande de Murat, il rappelle celui qui occupait le pont de Münster, le Bataillon de Dragons à pied amené de Amerdingen l'ayant relevé (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 11).
Le Maréchal Soult écrit, depuis Donauwörth, le 15 Vendémiaire an 14 (7 octobre 1805), au Général Vandamme : "Monsieur le général,
La division que vous commandez prendra position à gauche de Donauwörth, et vous disposerez le 24e d'infanterie légère sur les deux rives du Danube pour protéger l'établissement du pont. Les trois régiments de cavalerie légère se réuniront sous les ordres du général Margaron, en arrière de Donauwörth, et se tiendront prêts à passer le Danube aussitôt que le pont sera rétabli.
Son Altesse Sérénissime le prince Murat m'ayant prévenu que ses troupes prenaient poste en avant du pont de Münster, vous voudrez bien en faire retirer celles de la division que vous commandez.
Je vous invite à faire établir les gardes nécessaires aux magasins que les Autrichiens ont laissés dans la ville, à charger votre commissaire d'en faire le dénombrement. Il m'en rendra immédiatement compte ; vous lui prescrirez de faire cuire la plus grande quantité de pain possible, de le faire réunir à celui que la ville aura livré par suite des réquisitions qui lui ont été faites, pour qu'il en soit disposé sur un nouvel ordre que je donnerai ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 250).
Le Maréchal Soult écrit également à l’Empereur, le même 15 Vendémiaire an 14 (7 octobre 1805) : "Sire,
Ce matin l'ennemi gardait encore le pont du Danube à Donauwörth; à l'arrivée de la compagnie d'artillerie légère, quelques coups de canon l'ont forcé à s'éloigner ; en ce moment on travaille au rétablissement du pont, et j'espère que dans quatre heures il sera en état.
J'ai fait passer le Danube à un bataillon du 24e d'infanterie légère ; il est sous la protection de nos batteries et ne peut être compromis.
Le général Vandamme s'était aussi emparé pendant la nuit du pont de Münster (une lieue au-dessus de Donauwörth) que l'ennemi a laissé intact; un bataillon du 24e d'infanterie légère, deux escadrons du 11e régiment de chasseurs et deux pièces de 4 le couvrent en avant. Son Altesse Sérénissime le prince Murat y a déjà porté une de ses divisions, et, sur sa demande, j'en fais retirer les troupes de la 2e division qui s'y trouvent.
Le Prince a déjà fait passer le Danube à un escadron.
Le régiment de Joseph Colloredo, autrichien, défendait le pont de Donauwörth, il avait 1000 hommes dans la ville et le restant à Nordheim ou le long du Danube; 800 à 900 hommes de cavalerie étaient répandus dans la plaine; l'ennemi s'est retiré vers 1e Lech.
Le maitre de poste de Donauwörth assure que les Autrichiens ont du côté de Rain 25,000 hommes sous les ordres des généraux Kienmayer et Gottesheim; il assure aussi que le général Mack y est arrivé, et enfin que les Autrichiens veulent se défendre dans cette partie; cet homme était effrayé, et je suis persuadé que la peur lui a fait grossir le nombre. Aussitôt que la cavalerie pourra passer sur le pont, je ferai battre la plaine pour tâcher de faire quelques prisonniers.
La division Vandamme arrive et va prendre position à gauche de la ville.
Les deux autres divisions suivent, mais sont encore éloignées.
J'ai l'honneur ..... Soult.
P.-S. - Dans l'instant, on m'amène 10 prisonniers du régiment de Colloredo; ils disent qu'il y avait dans cette partie le régiment d'Erbach avec le leur, ainsi que les hussards de Liechtenstein; qu'à Rain il y a un grand camp dont ils n'évaluent pas la force, mais il paraîtrait que c'est celui du général Gottesheim qui s'est réuni au général Kienmayer. Ils confirment qu'il y a toujours beaucoup de troupes à Ulm et que l'archiduc Ferdinand ainsi que le général Mack sont à Constance" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 251).
Trois Régiments de la Division Vandamme se mettent en marche sur Oberndorf derrière les Dragons, sous le commandement immédiat de Soult : le soir, le 57e bivouaque au Sud-Ouest de Nordheim ; un bataillon du 24e Léger occupe Rain; les trois autres Régiments de la Division bivouaquent au Sud de Genderkingen (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 11).
Le même jour (15 Vendémiaire an 14 - 7 octobre 1805), le Maréchal Soult adresse une seconde lettre à l'Empereur : "J'ai quitté le prince Murat à Oberndorf, au moment où Son Altesse se disposait à passer le Lech avec la cavalerie légère du 4e corps d'armée ; depuis quatre heures, le colonel Watier, avec 150 dragons, est sur la rive droite de cette rivière, mais le Prince n'avait encore reçu aucun rapport.
L'ennemi a évacué Rain à 6 heures du soir et le bailli est venu de suite près le général Candras, qui était sur était sur la rive droite, lui faire offre de service; il s'est même empressé d’envoyer des ouvriers pour réparer le pont, mais ne l'ayant pas vu, je n'ai pu lui faire des questions.
Je crois que le pont sera entièrement rétabli à 2 heures du matin, déjà les poutres d'une des deux travées sont placées.
J'ai donné ordre au général Candras d'occuper Rain avec un bataillon du 24e d'infanterie légère ; depuis six heures il y a deux compagnies, en avant du pont, qui couvrent les ouvriers ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 254).
Le 14 octobre 1805, le Maréchal Soult fait poursuivre sans interruption la marche de sa 3e Division sur Ochsenhausen ; il retient quelque temps Saint-Hilaire à Berckheim, puis le fait rejoindre. Vandamme passe la journée devant Memmingen, dont le commandant capitule à 3 h. 1/2. L'évacuation de la place a lieu entre 11 heures et minuit ; le 2e bataillon du 24e de ligne (il faut lire 24e Léger) en prend possession immédiatement. Il n'y avait pas de temps à perdre, car le commandant a cédé, par une inconcevable faiblesse, devant la menace de quelques canons de campagne, et la garnison menace de se révolter et de rompre la convention (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 85).
Le Maréchal Soult écrit à l'Empereur (sans lieu ni date) : "J'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté la capitulation des troupes autrichiennes qui étaient dans Memmingen et qui sont déjà en marche pour se rendre à Augsburg, sous l'escorte d'un détachement de 200 hommes, que la division Vandamme a fourni.
L'évacuation de la place s'est faite entre 11 heures et minuit, et le 2e bataillon du 24e régiment de ligne y est entré immédiatement; c'est le premier bataillon qu'on a trouvé sous la main. Il était d'autant plus pressant d'y mettre des troupes de Votre Majesté, que celles qui venaient de se rendre murmuraient hautement et que le désordre commençait.
J'ai chargé le général Schiner de rester pendant vingt-quatre heures à Memmingen pour y mettre tout en ordre et donner des instructions de défense au commandant du bataillon …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 770 - Note : Il faut lire 24e Léger).
Le 22 Vendémiaire an 14 (14 octobre 1805), le Maréchal Soult écrit, depuis Steinheim, au Maréchal Berthier : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence de la reddition aux armes de Sa Majesté de la place de Memmingen, aux conditions contenues dans la capitulation ci-jointe …
Je mets dans la place un bataillon du 24e régiment d'infanterie légère, 25 chevaux du 26e régiment de chasseurs, 20 canonniers et 1 officier du génie ; je prescris à ce dernier de faire travailler avec la plus grande activité aux ouvrages que les Autrichiens avaient commencés, afin de tirer, par la suite, de cette place tout le parti possible, si toutefois Sa Majesté l'approuve …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 774).
Le 17 octobre 1805, le 24e Régiment d'Infanterie de ligne reçoit 900 rations de pain (a reçu 1 livre 1/2 de pain par homme) et 450 bouteilles de vin; le Régiment a aussi un détachement au pain "Griesingen. - Le 24e a obtenu du pain et m'a rendu compte qu'il l'amène ici ce matin" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 880).
Le 2 Brumaire an 14 (24 octobre 1805), le Général Vandamme écrit, depuis Landsberg, au Maréchal Soult : "Monsieur le Maréchal,
J'ai l'honneur de vous soumettre une demande de M. Sonnier, lieutenant au 4e régiment de ligne. Je dois vous informer, mon Général, de deux abus extrêmement préjudiciables au repos et au bien-être de la troupe, c'est que toujours on annonce des distributions à tel endroit et à telle heure, et qu'ensuite, après avoir fait marcher des hommes de corvée et attendre plusieurs heures; on les renvoie au lendemain ; d'une autre part, le pain continue à être très mauvais et la viande est affreuse. Enfin hier, les troupes de la 2e division ont été obligées de rester jusqu'à minuit pour dépecer de mauvaises vaches dont le poids ne s'élevait pas au-dessus de 100 kilogr., ce qui peut faire juger de leur qualité.
Je pense, Monsieur le Maréchal, que ces abus doivent être réprimés le plus tôt possible, et je vous prie de donner vos ordres pour les faire cesser. Monsieur le Maréchal, deux régiments de ma division ont reçu des souliers, deux autres en ont besoin. Mais le 24e est absolument pieds nus. Je vous prie, en grâce, de m'en accorder 400 paires pour ce corps, s'il n'est pas possible d'en avoir davantage" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1159).
Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée. Commandant en chef. Maréchal Soult. 2e Division du 4e Corps. Général de Division. VANDAMME. 24e Légère (2 Bataillons) ; 4e de Ligne (2 Bataillons) ; 28e de Ligne (2 Bataillons) ; 46e de Ligne (2 Bataillons) ; 57e de Ligne (2 Bataillons). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 1er décembre 1805, Vandamme s'avance auprès du ruisseau de Jirzikowitz, à la hauteur des Grenadiers ; son infanterie légère (le 24e) est devant le front de la Division, tout contre le village de Jirzikowitz, occupé par la 3e Division de Dragons (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 125).
La Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
"Les deux bataillons du 4e régiment furent placées à l’extrême gauche, et le 2e bataillon fut détaché encore plus à gauche, sans doute pour concourir à la prise du village de Balsiowitz. Le 24e était donc à droite, et appuyé à la brigade du général Ferey".
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).
Au Nord de Pratzen, l’infanterie russe commandée par Miloradowitch a à peine le temps de se déployer face à la droite quand elle est assaillie par la Brigade Ferey (46e et 57e) sur son front, et par celle de Varé (55e et 43e) sur son flanc gauche. Les Russes ne peuvent opposer une bien longue résistance.
Lorsque la Brigade Ferey, à laquelle se joint le 55e, reprend le mouvement en avant, elle rencontre une partie des troupes autrichiennes de Kollowrath ; le Régiment de Salzbourg se trouve, semble-t-il, sur le Stary Vinohrady. Le Général Vandamme le fait attaquer par le 4e de Ligne et le 24e Léger.
"Un mamelon, qui domine toute la plaine, et sur lequel l’ennemi était établi, le favorisait et masquait en partie ses dispositions. Le 4e régiment de ligne eut ordre de l’attaquer de front, et le 24e d’infanterie légère, conduit par le général de brigade Schinner, fut chargé de le prendre en flanc. Ces deux régiments montèrent à l’assaut avec une détermination rare et sans tirer un coup de fusil, enfoncèrent cette ligne forte aux moins de six bataillons, et la taillèrent en pièces ; les canons restèrent en notre pouvoir et un régiment russe, ainsi que celui de Salzbourg, autrichiens, furent presque détruits en entier ; la cavalerie ennemie même dû se sauver en désordre" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 181-184 - Rapport du Maréchal Soult).
La Division Vandamme, après avoir rejeté les débris de la 4e colonne russe vers Zeibschov, atteint à peu près le chemin de crête qui va d'Holubitz à Telnitz. Le 4e de Ligne et le 24e Léger restent un peu en retrait, sur le revers septentrional du Stary Vinohrady ((Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 197).
Comme la Division Vandamme converse à droite, le 4e de Ligne et le 24e Léger, qui ont contourné le Stary Vinohrady vers le nord, se trouvent isolés au milieu de la plaine. Leurs bataillons, formés en colonnes, sont éparpillés (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 198).
Tandis que les 4e de Ligne et le 24e Léger se rapprochent de la crête, vers la naissance du vallon qui va à Blasiowitz, la cavalerie de la Garde russe y arrive par le versant opposée; elle compte 10 Escadrons. Le 4e de Ligne apprend tardivement le voisinage de ce nouvel adversaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 198).
Le 1er Bataillon du 4e de Ligne est trop engagé. Le 24e d'Infanterie légère accourt pour le dégager. "On avait envoyé chercher le 24e Léger. Il se mit en mouvement et fut surpris de même dans sa marche" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 198 - Note sur le 4e Régiment de Ligne et le 24e d'Infanterie légère, A W.). Ces trois Bataillons sont un instant culbutés par la cavalerie ennemie, et essuient des pertes sensibles. Vandamme les rallie et les porte de nouveau en avant, tandis qu'avec sept Bataillons, il chasse les Russes devant lui, de positions en positions, sans leur donner le temps de se reconnaître, et en remontant la vallée d'Austerlitz située à sa gauche (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 155).
"... Le général Vandamme, voyant ce bataillon fortement engagé, envoya à son secours le 24e régiment d'infanterie légère ; mais le grand-duc Constantin, voulant tirer partie de l'isolement de mon bataillon, le fit charger par deux régiments de sa colonne. Cette première charge ne pénétra pas dans le carré, parce qu'elle fut reçue à bout portant par une décharge de mousqueterie ; mais une seconde, que fit un troisième régiment russe pendant que les armes n'étaient plus chargées, traversa le carré en allant et en revenant et sabra plus de 200 hommes de ce régiment.
Ce fut dans cette mêlée qu'un officier russe s'empara de l'aigle de ce bataillon dans les mains d'un sergent-major nommé Saint-Cyr, qui avait reçu douze blessures sur la tête et sur les bras avant qu'on parvint à lui enlever cette aigle. Deux de ses camarades, qui l'avaient portée avant lui, furent tués, l'un par la mitraille des russes et l'autre d'un coup de pistolet. Le Chef de bataillon Guy et dix autres officiers furent également tués ou blessés dans cette action. Moi-même, je reçus plus de vingt-cinq coups de sabre sur la tête, sur les bras et sur les épaules sans en être marqué autrement que par des meurtrissures.
Le 24e régiment d'infanterie légère, qui commit la faute de se déployer en face de cette nombreuse cavalerie, fut également culbuté par elle. Par une méprise singulière, un des sous officiers de mon bataillon ayant ramassé sur le champ de bataille une des aigles du 24e, croyant que c'était celle de son bataillon, personne ne s'aperçut que la nôtre nous manquait" (Major Bigarré ; cité par Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 199).
Tandis que les Cuirassiers de la Garde russes éxécutent leurs charges sur le 4e de Ligne et le 24e Léger, la partie de cette Garde qui est resté jusqu'alors en réserve, rejoint par Krenovitz. Les deux Régiments français sont voués à l'anéantissement ; mais la Garde impériale française se porte à leur secours. Le Maréchal Bessières relate dans son rapport : "La cavalerie de la Garde marchait sur deux lignes, et l'infanterie par bataillon en colonne serrée par division. Arrivé dans la plaine, l'Empereur me donna l'ordre de me porter en avant avec la cavalerie pour soutenir le 4e régiment de ligne et le 24e d'infanterie légère, fortement engagés avec l'ennemi. Je fis de suite avancer sur la gauche le colonel Morland avec deux escadrons, avec l'ordre de tomber sur l'infanterie ennemie lorsqu'elle sera ébranlée. Je m'aperçois que l'ennemi veut déborder notre droite; j'envoie aussitôt le général Ordener avec trois escadrons de grenadiers à cheval pour le contenir, et le prince Borghèse avec son escadron en échelons sur la division d'artillerie commandée par le chef d'escadron Doguereau. Le colonel Morland s'élance avec sa troupe sur l'infanterie et l'enfonce; la mêlée s'engage; les chasseurs à cheval, maltraités par la mitraille et la fusillade, sont un instant forcés de céder au nombre, mais ils se retirent en bon ordre" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 200; Gloire et Empire N°27 - Austerlitz).
La 1ère Brigade de la Division Vandamme(46e et 57e, Général Ferey) ayant longé le faîte des hauteurs derrière la Division Saint-Hilaire, vient se former à la gauche de celle-ci, et attaque avec elle la troupe d’Olsoufiev. Le reste de la Division suit à quelque distance : le 28e de Ligne, puis le 4e et enfin le 24e Léger. Un Bataillon du 28e est détaché en cours de route pour couper le chemin d’Aujezd à Hostieradek, où l’on aperçoit une petite troupe ennemie (sans doute la Brigade Kamenski). Ce Bataillon remplit sa mission et vient se poster devant le débouché est d’Aujezd. Le Général Vandamme, dont l’artillerie marche lentement à travers cinq champs, et se laisse distancer par l’Infanterie, n’arrive près d’Aujzed qu’avec cinq Bataillons (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 209).
Entre temps, le combat de Sokolnitz a tourné décidément en notre faveur, et le Maréchal Soult appelle à la chapelle Saint-Antoine le 46e, le 57e, le 75e, et les Tirailleurs corses. L’artillerie de la Garde a rejoint et ouvre le feu avec celle du 4e Corps. L’infanterie de Vandamme descend sur Aujezd pour couper la retraite à Buxhoewden qui s’y porte en toute hâte.
C’est le 4e et le 28e, avec le 24e Léger, qui donnent dans Aujezd contre la tête de colonne de Buxhoewden (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 212).
L'ennemi étant en pleine déroute, le Général Schiner, avec le 24e de Ligne (il faut lire 24e léger), le Bataillon corse et le 55e de Ligne, est lancé à sa poursuite. Les autres troupes bivouaquent sur le champ de bataille (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 156).
Dans sa marche sur Vienne, la Division Vandamme occupa le 7 décembre le village d'Unter-Witternitz, sur la route et en avant de Nikolsbourg. Au village de Gros-Niemtschitz, entre Austerlitz et Witternitz, avaient été envoyés le jour de la bataille les bagages de la Division. Les habitants étaient tellement convaincus de la défaite de l'armée française, qu'ils avaient eu l'audace de piller en partie ces bagages. Vandamme écrit à cette occasion au maréchal Soult : "Monsieur le maréchal, d'après toutes les informations prises, j'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai l'intime conviction que les habitants de Gros-Niemtschitz, et particulièrement le bailli, sont cause du malheur arrivé dans ce village. Le curé, qui a été victime de cet événement, n'a pu se défendre que les habitants même y eussent pris part. J'ai donc laissé à Gros-Niemtschitz, un capitaine de voltigeurs du 24e d'infanterie légère avec sa compagnie, pour continuer les informations, en dresser procès-verbal, et prendre en otages le bailli en personne, car il est le premier coupable, et deux des principaux habitants. Ils arriveront demain à mon quartier général ; veuillez me donner vos ordres à cet égard, et me dire si je dois les faire passer outre ou vous les adresser.
On a retrouvé dans le village de Gros -Niemtschitz beaucoup d'effets cachés dans la paille ou dans la terre. Le général Ferrey a eu sa voiture, mais toute pillée. Le colonel Latrille a trouvé une partie de ses effets, dont ses épaulettes et sa croix ; quelques officiers du 28e ont aussi retrouvé différents objets ; mais toutes ces choses sont dans un tel état de dégradation, qu'à peine on en pourra tirer le moindre parti.
Aussitôt que le capitaine du 24e sera rentré de Gros-Niemtschitz, j’aurai l’honneur, monsieur le maréchal, de vous adresser son procès-verbal.
P.-S. – On a également trouvé en différents endroits des hommes enterrés, des membres coupés, etc. Plusieurs domestiques ont été reconnus". Le baillage dont Gros-Niemtschitz dépend est imposé à 30000 francs, pour servir au remboursement des pertes essuyées par la division Vandamme, et le Général doit laisser au village le Capitaine de Voltigeurs et sa Compagnie, chargé de garder le bailli en otage, et d'opérer la rentrée de la contribution (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 161).
/ 1806
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
5e division militaire
... 24e léger Metz ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division du général Leval est composée de détachements des 10e et 26e d'infanterie légère, 3e, 40e, 58e, 4e et 34e de ligne, 17e et 24e d'infanterie légère (n'apparaissent pas dans la CGN), 18e, 64e, 57e et 88e de ligne : donnez ordre que cette division soit dissoute, et qu'elle se dirige, sans aucun séjour, par la route la plus courte, sur les bataillons de guerre …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).
Le même jour, l'Empereur adresse, toujours depuis Saint-Cloud, une deuxième lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt ... du 24e [d'infanterie légère fera partir un détachement de] 500 [hommes] …" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).
Le 1er août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commandant la 5e Division militaire, à Strasbourg : "J'ai reçu votre lettre avec le livret, qui y était joint, des trois colonnes que vous avez fait partir pour la Grande Armée, se montant à 4,200 hommes d'infanterie et 2,000 chevaux. Je désire que vous me fassiez connaître, par un livret pareil, ce qui reste aux dépôts en officiers, sous-officiers et soldats, et en chevaux, et ce qui leur manque pour qu'ils fournissent un plus grand nombre de troupes et de chevaux.
J'ai confronté votre livret avec mes états de situation ; j'y vois ... Que vous n'avez fait partir que 300 hommes du 24e d'infanterie légère, qui est porté à 900 hommes ... Faites-moi connaître les raisons de ces différences" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12634).
Le 17 septembre 1806, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Rapp, commaandant la 5e Division Militaire à Strasbourg : "… Je n'ai point, dans les situations que vous m'avez envoyées, celles des compagnies de grenadiers des 3es et 4e bataillons. Envoyez-moi cette situation, que je désire avoir. Quelle serait, par exemple, la force d'un ... bataillon qui serait formé avec les compagnies de carabiniers des 7e, 10e, 16e et 24e légers, qui se trouvent à leurs 3es bataillons au dépôt ? Faites-moi connaître aussi la situation des voltigeurs" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10802 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12967).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 1er Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 3e Régiment de ligne, 1 du 4e, 1 du 18e, 1 du 57e, 1 du 10e d'infanterie légère, 1 du 24e, 1 du 26e; total : 980 hommes.
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au moment de l'ouverture de la campagne d'Hiver (un renfort de 848 hommes est arrivé vers le 20 décembre) :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 36e, 43e, 55e de Ligne, 8 Bataillons, 14 pièces, 7077 hommes.
2e Division Leval : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 14 pièces, 9149 hommes. Note : Le 1er Bataillon du 57e (923 hommes), compris dans l’effectif, a été détaché à l’escorte des prisonniers.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e et 75e de Ligne, 6 Bataillons, 14 pièces, 7270 hommes.
Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô, 2 Bataillons
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1443 hommes" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
/ 1807
Le 15 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "... Donnez ordre qu'il soit délivré des magasins de Varsovie 20 paires de souliers au 7e d'infanterie légère ...
24 au 24e id ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 881 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14057).
Le 27 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Il sera distribué le 30 janvier :
... 20 capotes au 24e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14174).
Le 1er février 1807, à 7 heures, Murat écrit, depuis Passenheim, à Napoléon : "... Le maréchal Soult a une division à Passenheim et une autre à Schutzendorf. Le 24e régiment est cantonné avec la cavalerie ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 5, p. 97, lettre 2813).
Le 3 février 1807, à Bergfried, l'ennemi perdant beaucoup de monde veut pour se dégager faire un effort sur le 1er Bataillon du 24e Régiment et sur le 4e de ligne, qui sont à l'attaque du pont ; mais il est vigoureusement repoussé et par suite de ce mouvement le pont est enlevé ; 2 pièces y restent ... (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 188).
Le 56e Bulletin de la Grande Armée, daté de Arensdorf, le 5 février 1807, raconte : "… COMBAT DE BERGFRIEDE.
... Le maréchal Soult envoya le général Guyot, avec sa cavalerie légère, s'emparer de Guttstadt, où il prit une grande partie du bagage de l'ennemi, et fit successivement 1,600 prisonniers russes. Guttstadt était son centre de dépôt. Mais au même moment le maréchal Soult se portait sur le pont de Bergfriede avec les divisions Leval et Legrand. L'ennemi, qui sentait que cette position importante protégeait la retraite de son flanc gauche, défendait ce pont avec douze de ses meilleurs bataillons. A trois heures après midi, la canonnade s'engagea. Le 4e régiment de ligne et le 24e d'infanterie légère eurent la gloire d'aborder les premiers l'ennemi. Ils soutinrent leur vieille réputation. Ces deux régiments seuls et un bataillon du 28e en réserve suffirent pour débusquer l'ennemi, passèrent au pas de charge le pont, enfoncèrent les douze bataillons russes, prirent quatre pièces de canon, et couvrirent le champ de bataille de morts et de blessés. Le 46e et le 55e, qui formaient la seconde brigade, étaient derrière, impatients de se déployer ; mais déjà l'ennemi en déroute abandonnait, épouvanté, toutes ses belles positions ; heureux présage pour la journée du lendemain …
Notre perte a été peu considérable dans tous ces petits combats ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 164 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 120 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11780).
Le 7 février 1807, le 24e d’infanterie entre dans Eylau et se porte à l’extrémité opposée de la ville sur la route de Schmoditten ; il y est à peine arrivé que l’ennemi le charge à son tour et le ramène jusqu’au faubourg. Mais le Général Legrand se porte à son secours, le rallie, repousse l’ennemi et se maintient en avant de la ville, malgré tous les efforts faits pour l’en chasser. "Dans ce choc vigoureux, l’ennemi perdit considérablement de monde, les rues d’Eylau restèrent jonchées de cadavres …" (J. opér. 4e corps in Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 210).
Le 22 février 1807, les cosaques enlèvent 50 hommes à une Compagnie de Voltigeurs du 24e Léger à Diettrichsdorf ; le Maréchal Soult écrit, le même jour, à 9 heures du soir, à Berthier : "Quel a été mon étonnement de voir que le poste de Diettrichsdorf était déjà aux prises avec les cosaques ; tout s'est bien passé avec eux jusqu'à 4 heures et demie ; mais, vers les 5 heures, ils sont venus au nombre de 500 à peu près, ont entouré le poste et l'ont très maltraité ; ils se sont même présentés devant le 24e régiment qui était rassemblé à Schwendt et Elditten ; mais ils ont été repoussés" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 267).
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 24e léger ...
Dépôts à Bromberg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : … Pour la Grande Armée … 24e léger 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 20 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Pourquoi le 3e et le 4e de ligne, les 24e et 26e légères n'ont-ils rien fourni au 9e régiment [provisoire] ? Il est convenable de réparer cette omission ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14774).
Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
24e légère 48 [Pour les grenadiers] 48 [Pour les voltigeurs] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 24e ... d'infanterie légère ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 24e légère, ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LEGERE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 24e 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
"Pendant quatorze heures 3 régiments français formant à peu près 4000 hommes combattirent avec avantage, sans prendre un instant de repos, contre 2 divisions russes de 24.000 hommes. Jamais aucune troupe n’a montré plus de valeur que celle que déployèrent dans cette jolie affaire les 24e d’infanterie légère, 46e et 57e de ligne ; ce dernier surtout justifia le surnom de Terrible, que S. M. l’Empereur lui donna dans ses conquêtes d'Italie.
La division du général Carra Saint-Cyr eut 102 hommes tués, dont 4 officiers et 2025 blessés dont 54 officiers" (Journal des opérations du 4e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 136).
Le 78e Bulletin de la Grande Armée, daté de Heilsberg, le 12 juin 1807, raconte : "… COMBAT DE LOMITTEN.
Deux divisions russes du centre attaquaient au même moment la tête de pont de Lomitten. La brigade du général Ferey, du corps du maréchal Soult, défendait cette position. Le 46e, le 57e et le 24e d'infanterie légère repoussèrent l'ennemi pendant toute la journée. Les abatis et les ouvrages restèrent couverts de Russes. Leur général fut tué. La perte de l'ennemi fut de 1,100 hommes tués, 100 prisonniers et un grand nombre de blessés. Nous avons eu 200 hommes tués ou blessés ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 221 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 144 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12747).
Le 10 juin 1807, "Une forte batterie, que l'ennemi avait établie en avant de Bewernick, se démasqua et on vit en même temps plusieurs lignes d'infanterie, soutenues par une nombreuse cavalerie, s'étendre en arrière dans la plaine jusqu'à Heilsberg. S. M. l'Empereur ordonna alors que toute l'artillerie du 4e corps fût opposée à celle de l'ennemi et qu'aussitôt que son feu serait éteint on chargerait à la baïonnette ...
La division du général Carra Saint-Cyr, suivie par celle de Saint-Hilaire ... se porta par Bewernick à la rencontre de l'ennemi ; elle n'avait pas entièrement passé le défilé que ses deux premières brigades composées des 24e d'infanterie légère, 4e et 28e de ligne, donnent avec la plus grande impétuosité sur la première ligne ennemie, la culbutent et ainsi facilitent le reste de la colonne pour déboucher.
La réserve de cavalerie débouchait par le village de Langwiese ; elle était à peine formée qu'une charge s'engagea avec celle de l'ennemi ; la nôtre fut ramenée ; cependant elle rétablit le combat à son avantage" (Journal des opérations du 4e Corps - In :Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 172).
"La division Carra-Saint-Cyr obtint un nouveau succès ; la 2e et la 3e lignes de l'ennemi étaient aussi enfoncées et une forte colonne russe qui avait voulu tourner sa droite ... venait d’être entièrement détruite par les 24e d’infanterie légère et 4e de ligne ; la terre était jonchée de cadavres ... la division, qui depuis une heure soutenait tout l'effort de ce choc terrible, était infiniment réduite par le nombre des blessés ... La division Saint-Hilaire qui était disposée eut ordre de faire un passage de ligne en avançant et de charger l’ennemi. Ce beau mouvement s'exécuta sous un feu de mitraille épouvantable avec la même exactitude que dans un champ d'instruction ; ... la ligne ennemie fut enfoncée et en partie détruite : le général Saint-Hilaire mena sa division sous l'impulsion de ce premier et redoutable choc jusqu'aux redoutes qui couvraient Heilsberg" (Journal des opérations du 4e Corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 174).
- Inspection du Dépôt du 24e Régiment d'Infanterie légère à Lauterbourg par le Général Schauenburg, 20 novembre 1807
"Dépôt du 24e Régiment d’infanterie légère. Revue passée à Lauterbourg le 20 novembre 1807.
Espèce d’hommes. Bonne espèce propre à la guerre, mais encline à la désertion.
Habillement. En fort bon état.
Equipement. Tout neuf de l’année.
Armement. En général bon, mais quelques calibres étrangers.
Tenue. Passable.
Discipline. Assez bonne.
Maniement d’armes. Fait à la hâte, il existe trop peu d’Officiers et Sous-officiers pour soigner cette partie.
Manœuvres. Même observation.
Retenue. Point, que celles prescrites par le règlement.
Ordinaire. Sont très bien réglés, et le soldat ne paye que la viande 5. la livre.
Pain. De soupe et de munition bon.
Casernes et fournitures. Très bonnes ainsi que les fournitures.
Conscrits. Sont conduits avec douceur.
Finances. Les registres de comptabilité en derniers et effets sont bien tenus au registre de caisse. Le tableau des situations des masses ne présente pas pour le restant en caisse, le même résultat que l’arrêté, cela provient de ce qu’on a porté en recette les sommes dues par le gouvernement, elles n’auraient pas du y être portées.
Résumé.
Ce Dépôt se trouve commandé par le Capitaine d’habillement, M. Vacquery qui demande sa retraite ; je ne puis rien dire ni pour ni contre cet Officier, ses comptes sont très en règle.
Le Quartier-maitre Tronbat m’a paru trop avantageusement noté par le Capitaine d’habillement.
L’Adjudant-major Tinet ne m’a pas paru non plus mériter la qualité de bon instructeur, à en juger d’après l’examen que j’ai fait du peu d’hommes qui restait au Bataillon, cet Officier est d’ailleurs trop emporté pour ce genre de service.
La note sur les connaissances de M. Josse, Officier de santé, m’a parue un peu exagérée, cependant il est moins mauvais et remplit mieux ses devoirs que son prédécesseur que j’ai trouvé à ce corps lors de mes précédentes revues.
Quant aux trois autres Officiers, je ne puis rien ajouter ni retrancher aux notes données par le Capitaine commandant le Dépôt.
Le peu de Sous-officiers que j’ai vu me font vivement désirer que ceux qui se trouvent aux Bataillons de guerre réunissent plus de connaissances pour leur état.
J’ai réformé 4 hommes.
Ordre. - Voyez la page n°1.
Supplément à cet ordre.
Les dépenses pour frais de bureau montant à 2818 frs 23 c. et celles de port de lettres à 478 frs 84 c. sont très fortes ; elles auraient été faites avec plus d’économie si le conseil d’administration s’était exactement conformé à la lettre de S. E. le directeur Ministre du 2 Messidor an 11.
Les frais pour réparations à l’armement qui s’élèvent à 1730 frs 78 c. sont aussi considérables, cette dépense n’aurait pas été si conséquente si on n’avait fait supporter au soldat les réparations qui devaient être à son compte, avant la remise à l’arsenal de Boulogne, de la quantité de fusils qui a y été déposée.
L’Inspecteur général ordonne de faire cesser de suite toutes les retenues qui existeraient autres que celles autorisées par les règlements.
A dater du 1er décembre courant, il ne sera fait aux officiers aucune retenue quelconque pour la musique que celle d’une journée de solde par mois seulement, conformément aux intentions du gouvernement.
Le commandant du Dépôt transmettra de suite le présent ordre à M. le Colonel pour qu’il ait à s’y conformer, et en faire faire lecture aux officiers rassemblés.
A Strasbourg le 30 décembre 1807" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre Lacuée le résultat de sa revue le 25 décembre 1807 et au Ministre de la Guerre et au Ministre Dejean le résultat de sa revue le 2 janvier 1808; le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 2 janvier 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec 7e Régiment provisoire d’infanterie (léger) (Major Deslon) qui compte des détachements des 6e, 9e, 24e et 28e Légers.
/ 1808
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
Les trois bataillons du 13e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 6e, 7e, 9e, 10e, 13e, 16e, 17e, 21e, 24e, 26e, 27e et 28e régiments d'infanterie légère ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 2e bataillon : une compagnie de 150 hommes du 16e régiment d'infanterie légère, une du 17e, une du 21e et une du 24e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire ...
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 2e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 16e
une du 17e
une du 21e
une du 24e" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
4e Corps de la Grande Armée. — Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor ... Les 10e, 24e et 26e d'infanterie légère garderont leurs trois bataillons ... " (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 4e corps
... 24e légère 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
D'après des notes du Général Chabot, commandant le département de Marengo, le 1er avril 1808, 200 Conscrit doivent partir pour rejoindre le 24e d’Infanterie légère; 100 autres le 8 avril, également pour rejoindre le 24e d’Infanterie légère (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 31 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Capitaine de recrutement Mari : "Vous voudrez bien, conformément aux ordres de Son Excellence le ministre d’état directeur général de la conscription militaire, faire part demain les 200 conscrits de la classe de 1809, que j’ai passé hier en revue, et qui sont destinés pour le 24e régiment d’infanterie légère" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 8 avril 1808, le général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, à Turin : "Conformément à votre instruction en date du 5 mars relative à la levée de la conscription de 1809, j’ai l’honneur de vous rendre compte que cette opération peut être considérée comme terminée dans le département de Marengo.
Je vous adresse ci-joint un état qui vous fera connaitre par arrondissement la totalité des conscrits de ce département, qui est de 3585 sur lesquels on a levé 537 hommes pour l’armée active, et 184 ont été désignés pour la réserve.
Les sous-préfets et le conseil de recrutement en ont réformé 780, ce qui fait qu’il en reste au dépôt 1882.
Sur les 537 destinés pour l’armée active, il en est parti savoir :
Le 1er avril 200 hommes pour le 24e d’infanterie de légère ...
Le 8, 100 pour le 24e d’infanterie légère ...
Il ne reste plus à partir que 150 qui doivent être dirigés sur le 24e d’infanterie légère, dont une grande partie sont déjà rendus à la caserne, et j’espère que le 10, on pourra faire partir 100 hommes.
Je peux vous assurer que les intentions de M. le ministre, ainsi que les vôtres, ont été suivies strictement, que le conseil a examiné scrupuleusement les conscrits qui ont été présentés et qu’il n’a prononcé de réforme qu’après un mûre examen.
Qu’il a été également très sévère dans l’admission des remplaçants qui ont été tous désignés pour les corps d’élite.
Je ne peux que me louer du zèle qu’ont les sous-officiers, les officiers de recrutement, et surtout M. le préfet, dans l’exécution de cette opération importante, et la célérité avec laquelle s’est faite cette levée prouve assez le bon esprit des habitants.
Ps. Je remets votre instruction sur cet objet à M. le général Despinoy qui me remplace dans le commandement du département pour qu’il ait à suivre les opérations en le chargeant de vous faire passer aussitôt après la clôture séance du conseil de recrutement les procès-verbaux en double expédition, comme vous le demandez" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le même 8 avril 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, commandant d’armes à Alexandrie : "Son Excellence le ministre de la guerre m’ayant accordé un congé de 3 mois pour me rendre dans mes foyers, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un arrêté de M. le général Menou, faisant fonction de gouverneur général, par lequel vous êtes chargé de prendre pendant mon absence du commandement supérieur des départements de Marengo et de la Sesia.
Vous trouverez ci-joint l’ordre du jour par lequel je préviens les troupes de ces dispositions.
Toutes les parties du service dont j’étais chargé sont au courant. Les opérations de la levée de la conscription de 1809, peuvent à présent être regardées comme terminées, puisque de 537 hommes que ce département doit fournir pour l’armée active, 387 sont partis pour leur destination. Il n’en reste plus que 150 à diriger sur le 24e régiment d’infanterie légère, et j’ai lieu de croire, d’après ces conscrits qui se trouvent dans ce moment réunis au dépôt et les mesures qu’on a prises pour faire arriver ceux qui sont désignés, que dimanche prochain 10, vous pourrez encore faire partir un détachement de 100 hommes, ce qui fait qu’il ne restera plus que 50 hommes qui ne pourront être mis en route avant le 25, vu que la plupart de ces individus ont obtenu des délais jusqu’à cette époque, pour se procurer les papiers dont ils ont besoin.
Je joins ici les ordres et instructions qui m’ont été remises, relatives à cet objet. Le conseil de recrutement aura encore quelques séances à tenir pour prononcer sur les réclamations qui pourraient lui être présentées. Vous savez qu’il s’assemble sur la convocation de M. le préfet qui en est le président ..." (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 29 avril 1808, à Bayonne, l'Empereur est informé que "Le duc d'Abrantès sollicite une pension pour la veuve d'un Portugais, sergent dans le 24e régiment d'infanterie légère, qui a été tué à la bataille d'Austerlitz"; il répond : "Accordé la pension ; le général Junot m'enverra un projet de décret, ne sachant pas le nom de cette femme" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1829).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins ... du 24e id. de Lauterbourg sur Metz ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le même 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Dans l'état intitulé Régiments d'infanterie et de troupes à cheval par ordre numérique ... Le 24e léger n'est porté à la Grande Armée que pour 1,661 hommes, tandis qu'il en à 1,768. Je suppose donc que, dans les bureaux, on ne se donne pas la peine de faire des recherches, mais qu'on copie les états les uns sur les autres. Je dois le croire ainsi, car les états du mois de mai n'ont point de concordance entre eux ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
3e régiment de marche à Strasbourg : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2240 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
3e Id. 4.340 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 3e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 3e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 4e CORPS ...
5e bataillon
Trois compagnies, Metz, de 140 hommes du 24e d'infanterie légère. 420
Trois compagnies, Metz, de 140 hommes, du 26e d'infanterie légère. 420
840 ...
10 3
24 3
26 3
Metz, 9 compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le Général Gobert reçoit, le 2 juillet 1808, l'ordre de partir le lendemain avec sa 2e Brigade. Le 3 juillet 1808, la Division Gobert présente l'organisation suivante :
Division Gobert; Brigade Dufour :
7e Régiment provisoire, 1547 hommes; Major D'Eslon, du 9e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 6e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 9e Léger ; 3e Bataillon, 4es compagnies du 24e Léger ; 4e Bataillon, 4e compagnies du 28e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Hoffmann (puis Lanusse) et Berthet
8e Régiment provisoire, 1573 hommes ; Major Peschery, du 26e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 26e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 21e Léger ; 3e Bataillon, 4es Compagnies du 27e Léger ; 4e Bataillon, 4es Compagnies du 25e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Leblanc et Gleize (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 329).
Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 2e brigade qui se réunira à Mayence sera composée des 3e et 6e régiments de marche, composés chacun de détachements des 3e et 6e corps de la Grande Armée qui ont besoin d'être renforcés pour être portés au complet.
... La 3e brigade sera composée du 4e régiment de marche qui sera formé des détachements du 4e corps.
Le 4e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
2e bataillon : 3 compagnies légères 10e légère, 3 compagnies du 24e et 3 compagnies du 26e ...
Cette brigade se réunira à Strasbourg. Les brigades de Wesel et de Mayence doivent être prêtes à se porter soit sur la Grande Armée pour être incorporées dans les régiments et les porter au complet, soit en Hollande et sur les côtes, si les Anglais tentaient quelque chose sur Flessingue ou Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ...
Le 24e léger, le 4e de ligne, le 46e, le 57e manquent également de beaucoup de monde ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que dans sa situation actuelle le corps du général Oudinot n'a que 8794 hommes, tandis qu'il devrait être de 11200 hommes ; il lui manque donc 2500 hommes. Je désire que vous donniez les ordres suivants aux bataillons de guerre.
Nombre d’hommes à fournir
... Du 30e de ligne, de fournir audit corps 30 grenadiers, 15 voltigeurs
... Au 26e légère 15 15
… Au 24e légère idem 15 15
... Ces hommes seront fournis sur-le-champ, en les choisissant aux bataillons de guerre de la Grande Armée, ce qui complétera ces compagnies à 140 hommes chacune ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18779).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 4e corps sont ceux des 10e, 26e et 24e légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Toujours le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il sera formé à Strasbourg un régiment de marche du 4e corps, qui portera le nom de 2e régiment de marche du 4e corps de la Grande Armée et qui sera ainsi composé : 1 compagnie du 26e régiment d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du 24e régiment d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du 3e régiment de ligne, 200 hommes; 1 compagnie du 55e (note au crayon 57) d'infanterie légère, 140 hommes; 1 compagnie du bataillon des tirailleurs corses, 140 hommes; 1 compagnie du bataillon des tirailleurs du Pô, 140 hommes.
Total des 6 compagnies, 960 hommes.
Ces détachements se mettront en marche avant le 10 septembre de manière que le 25 ils soient prêts à partir réunis, de Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2256 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18822).
Le 22 octobre, Davout écrit, depuis Breslau, à l’Empereur : "… Présumant qu'il est dans l'intention et dans les intérêts de Votre Majesté de manifester le désir d'évacuer les provinces prussiennes, aussitôt que le gouvernement de ce pays aura rempli ses engagements, j'ai écrit au général Compans de donner tout de suite l'ordre (si toutefois M. Daru, plénipotentiaire de Votre Majesté, ne trouve pas d'inconvénients à cette mesure) au général Legrand, qui est sur la Vistule, de mettre sa division en marche sur Custrin, où il recevra de nouveaux ordres ...
Le 24e léger, le 4e de ligne et le 46e, qui sont à Stettin, ou au camp sous cette place, recevront également l'ordre de se mettre en marche sur Berlin, si le plénipotentiaire de Votre Majesté donne son assentiment à cette mesure ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 312, lettre 525).
Dans une lettre adressée à Berthier le 17 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos : "Mon Cousin (...) Les 14 hommes du 24e et les 20 hommes du 26e légère seront incorporés dans le 12e légère, et partiront demain pour Aranda où ils joindront la division Dessolle ..." (Picard et Tuetey : Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la guerre. T. II. 1808-1809. 2465; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19288).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 1re division sera composée de la 1re demi-brigade d'infanterie légère et des 1re, 3e et 3e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Le 5 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Mon intention est de renvoyer les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 4es bataillons des régiments qui font partie de l'armée du Rhin à leurs régiments, pour former le cadre des 4es bataillons, et d'augmenter insensiblement ces 4es bataillons des quatre autres compagnies, de manière que l'armée du Rhin, qui est composée de vingt et un régiments, le soit de quatre-vingt-quatre bataillons ; ce qui, avec les huit bataillons qui forment le corps des villes hanséatiques, fera quatrevingt-douze bataillons, ou un effectif de près de 78,000 hommes, et, avec la cavalerie et l'artillerie, près de 110,000 hommes. Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne. Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes. Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes, laissant les 4e, 46e, 18e de ligne, 24e et 26e légers, ce qui fait cinq régiments, pour la défense du port de Boulogne et de la Bretagne, et me laissant ainsi la faculté de diriger sur l'Allemagne les 4es bataillons des 48e, 13e, 108e, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).
Le 31 décembre 1808, à Benavente, "Le général Clarke rend compte qu'il a passé la revue des 3es bataillons des 28e, 58e et 75e régiments d'infanterie de ligne et des détachements fournis par les dépôts des 32e de légère, 24e et 12e d'infanterie légère, et destinés les uns et les autres à rejoindre l'armée d'Espagne"; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général, pour donner ordre à Bayonne de leur faire distribuer une paire de souliers, après quoi ils seront dirigés sur Burgos. On leur donnera à Bayonne un séjour ; ils y arriveront vers le 1er février ; le major général aura soin de m'en instruire alors pour que je donne des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2614).
/ Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère
Reprenant son projet pour constituer une Réserve sur ses arrières, avant la campagne de 1809 contre l'Autriche, avec les 5es Bataillons de ses Régiments de Ligne comme de légère, Napoléon, sur suggestion de Clarke, forme finalement, le 13 mars 1809, non plus 16 Régiments provisoires (cf correspondance à Clarke du 3 mars 1809) mais 17 Demi-brigades de Réserve à trois Bataillons, en France et en Italie.
Pour l’infanterie légère, on retrouve des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons mobilisées :
- A la 13e DB provisoire à Metz avec 2 Compagnies des 5e Bataillons des 6e, 24e, 25e, 16e et 26e Léger
Le 13 mars 1809 à minuit, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois votre travail du 12 mars sur la formation d'un corps de réserve, composé des 5es bataillons de l'armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez faire quelques changements que je vais vous indiquer ...
Il y a déjà à Metz le 12e régiment, qui devient le 13e, par suite des changements faits pour la formation de la brigade de Pontivy. Le nouveau régiment sera alors le 14e ; ces deux régiments formeront une brigade. Il me semble que ce 14e régiment pourra être composé de la manière suivante : 1er bataillon, deux compagnies du 25e léger, deux compagnies du 6e léger, deux compagnies du 24e léger ; 2e bataillon, deux compagnies du 26e léger, deux du 16e léger, deux du 32e léger ; 3e bataillon, deux compagnies du 96e de ligne, deux du 22e de ligne, deux du 54e, deux du 15e de ligne. Il manque deux compagnies pour le 2e bataillon ; on prendra les deux compagnies du 32e léger qui sont à Toulon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14891 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20343).
/ 1809, campagne d'Autriche
Le 10 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Les 26e et 24e légère doivent rejoindre leurs régiments à Paris ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2652 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19766).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
Donnez, en conséquence, l’ordre que la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 6e d’infanterie légère> qui est à Phalsbourg en partent pour se rendre à Strasbourg ; ordre que la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 24e d’infanterie légère qui est à Metz, et la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 25e légère qui est à Verdun, se rendent également à Strasbourg. Ces 6 compagnies de fusiliers complétées à 140 hommes par compagnie formeront le 1er bataillon de marche du corps du général Oudinot ... Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds ... J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).
Le 16 février 1809, à Paris, "On propose à Sa Majesté de réformer sans traitement le sieur C. Bertin, sous-lieutenant au 24e régiment d'infanterie légère"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2791 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 15 février 1809 »).
Le 23 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte D'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli.
L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, etc. Cet état-major sera réuni le 15 mars à Strasbourg.
Ce corps d'armée sera composé de quatre divisions d'infanterie et d une division de cavalerie légère ...
Annexe
Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er. Il sera formé un corps d'armée sous le titre de Corps d'observation de l'armée du Rhin. Le quartier général de ce corps sera porté à Strasbourg le 15 mars.
Art. 2. Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli. L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, d'un général d'artillerie, d'un général du génie, d'un commissaire ordonnateur, d'un payeur, etc. Cet état-major sera réuni à Strasbourg le 15 mars.
Art. 3. Il y aura pour tout le corps d'armée quatre compagnies de sapeurs avec 6 000 outils attelés ; au moins une compagnie de pontonniers.
Art. 4. Ce corps sera composé de 4 divisions d'infanterie et d'une division de cavalerie légère.
... La 2e division, commandée par le général Carra-Saint-Cyr, sera composée : 1° du 24e régiment d'infanterie légère ; du 4e régiment d'infanterie de ligne ; du 46e régiment d'infanterie de ligne ; de 12 pièces d'artillerie française ; 2° du contingent du grand-duc de Hesse-Darmstadt, de 8 pièces d'artillerie hessoise, 2 400 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14806 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20115).
Le 4 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre … que 50 hommes du dépôt du 24e léger partent pour renforcer les bataillons de guerre ... pour renforcer les 3 bataillons de guerre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2860 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20215).
Le 6 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez les ordres suivants, pour compléter les corps de l'armée du maréchal duc de Rivoli : ... Le 24e d'infanterie légère a besoin de 1600 hommes pour être complété ; donnez ordre qu'un bataillon de marche, composé de 100 hommes du 2e d'infanterie légère, de 150 hommes du 4e d'infanterie légère, et de 350 hommes du 12e d'infanterie légère, soit formé demain et se mette en marche pour Strasbourg. Arrivés là, ces détachements seront incorporés dans le 24e léger, ce qui portera ce régiment à peu près au complet. Le colonel laissera à Strasbourg 2 capitaines, 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 4 sergents et 8 caporaux, pour recevoir ces 600 hommes, et les officiers qui les auront amenés de Paris retourneront à leurs dépôts ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20255).
Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon d'infanterie légère qui partira demain, pour renforcer le corps du général Oudinot, afin de nous entendre, portera le nom de bataillon de marche du 24e légère..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20290). Il s'agit d'un bataillon de marche formé à Paris avec des détachements du 58e, du 121e et du 122e de ligne, et des 2e, 4e, 12e et l5e d'infanterie légère.
Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :
Divisions |
Brigades |
1/2 Brigades |
Bataillons |
Présents |
Détachements tirés des conscrits de la Garde |
Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche |
Détachement formant le 13e bataillon de marche |
Totaux
|
Manque au complet de 560 par brigade |
Excédent sur le complet |
||
Par bataillon
|
Par 1/2 brigade
|
|||||||||||
1ère division général Claparède |
1re brigade le général |
1re 1/2 brigade d'inf. légère Major Boidot | 6e d'inf. légère |
244 |
40 |
90 |
212 264 200 |
546 550 530 |
1626 |
14 |
Le 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai donné différents ordres pour combler le déficit de 5000 hommes qu'éprouve le corps du duc de Rivoli.
Les 16e, 24e légère, 4e de ligne et 46e doivent fournir une force de 498 hommes ; je vous ai donné cet ordre le 4 mars. Faites-moi connaître quand ces détachements sont partis, leur force au moment du départ et quand ils arriveront à Strasbourg ...
Je vous ai ordonné également de faire partir de Paris un bataillon de marche de 600 hommes, sous le titre de bataillon de marche du 24e légère, un bataillon de marche de 800 conscrits de ma Garde et 400 hommes du 46e.
Faites-moi connaître l'époque où tout cela arrivera à Strasbourg. Proposez-moi des moyens de combler le déficit de 979 hommes qu'éprouve encore le corps du duc de Rivoli" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2935; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20373).
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur Je général Clarke, mon intention est que les convois de conscrits réfractaires partis du Mans pour Boulogne soient dirigés sur Sedan, Mézières et Metz.
Je suppose que par suite des mesures prises pour établir des garnisaires dans les départements de l'Ouest, il rentrera environ 2400 conscrits réfractaires. Mon intention est que le premier mille qui rentrera soit réparti entre le 14e régiment d'infanterie de ligne, le 12e de ligne, le 26e d'infanterie légère, le 24e léger, le 100e de ligne et le 103e dont les dépôts sont à Sedan, Metz ou Mézières, et les 59e et 69e dont les dépôts sont à Luxembourg.
Je désire que cette répartition ait lieu à raison de 300 par régiment, qui seront distribués de la manière suivante :
... La 8e [centaine sera dirigée sur le] 24e léger ...
Les huit secondes centaines seront distribuées de même, et ainsi de suite. Quand le nombre aura dépassé 2 400, vous m'en rendrez compte pour que je puisse indiquer de nouvelles directions.
Vous en donnerez avis à ces regiments pour qu'ils soient prêts à recevoir ces conscrits, et qu'ils puissent sur-le-champ les habiller et les faire filer sur les bataillons de guerre qu'ils ont au-delà du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2978 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20478).
Le 22 mars 1809, l'Empereur écrit, deuis La Malmaison, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, je reçois votre lettre du 20 et l'état qui y étaitjoint ... Le bataillon de marche du 24e légère qui arrive le 28 mars à Strasbourg, le détachement du 44e, les 800 hommes du 14e de ligne, les détachements du 34e, 51e, 55e et 43e, tout cela doit se rendre au corps du duc de Rivoli où les soldats doivent être incorporés, et les officiers et sous-officiers des cadres rejoindre leurs dépôts ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2981 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20487).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Quant au corps d'Oudinot, il sera également formé de 12 bataillons de marche. Le 1er sera composé des 5es et 6es compagnies du 6e léger, du 24e et du 25e et ainsi de suite, en suivant l'organisation des demi-brigades. Toutes se mettront en marche pour Strasbourg, où l'on organisera ainsi successivement les 12 bataillons de marche, et comme, à l'époque du départ de ces bataillons, les 12 premiers seront incorporés, il n'y aura pas de confusion dans la répétition de cette dénomination ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514).
Le même 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Vous ordonnerez qu'il soit formé 4 bataillons de marche pour renforcer le Corps d'observation du Rhin, savoir : ... Le 2e bataillon portera le titre de bataillon de marche de la division Saint-Cyr, et sera composé de 200 hommes du 24e léger et de 200 hommes du 4e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 24e Léger doit faire partie du 4e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Rivoli; 2e Division Carra Saint-Cyr, 1ère Brigade Cosson (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 24e Léger, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 300 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 24e Léger, et que 300 hommes doivent être envoyés par le Dépôt au Corps du Duc de Rivoli. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 13e Demi-brigade provisoire : 59e de ligne; 69e id.; 76e id.; 100e·id.; 103e id.; 105e id. complété à la Division St-Hilaire; 6e léger qui doit recevoir 25 hommes; 24e id.; 25e id.; 26e id.; 16e id.; 96e de ligne; au total elle doit recevoir 25 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 24 compagnies à 3360 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 11 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, en conséquence de ma lettre d'hier et des tableaux qui y sont annexés, pour la répartition des 40 000 hommes, les dépôts des 13 régiments, ou les compagnies des demi-brigades provisoires, doivent fournir 3 000 hommes à 13 quatrièmes bataillons du corps d'Oudinot. Je désire que vous donniez des ordres aux dépôts et aux demi-brigades provisoires, dont ces régiments font partie, de diriger ces hommes sur Strasbourg, et qu'aussitôt que 3 détachements de ces corps, ou 600 hommes, seront réunis, on en forme des bataillons de marche, sous le titre de 1er, 2e, 3e, 4e et 5e bataillons de marche du corps d'Oudinot, et qu'ils partent ainsi de Strasbourg bien organisés ...
Le corps du duc de Rivoli doit recevoir en outre 1200 hommes des dépôts ou des demi-brigades provisoires dont ils font partie. Le 26e léger, le 18e de ligne, le 24e léger et le 4e de ligne fourniront 2 bataillons, qui porteront le nom de 5e et 6e bataillons de marche du corps du duc de Rivoli. Ainsi les 3 400 hommes que doit recevoir ce corps arriveront en 6 bataillons de marche.
... Occupez-vous à faire former ces bataillons. Ordonnez que les procès-verbaux soient en règle, et que les demi-brigades et les dépôts fournissent conformément à mes ordres. Ce qu'ils fourniront sera remplacé aux uns et aux autres sur la levée des 40 000 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21199).
Le 13 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis le camp de Znaïm, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Donnez ordre que les 4es bataillons, des 18e et 4e de ligne, du 26e léger et du 24e, qui font partie du corps du maréchal Oudinot partent demain à cinq heures du matin pour se rendre à Znaïm où ils joindront leurs régiments. Aussitôt que ces 4es bataillons seront arrivés, donnez ordre au duc de Rivoli de les incorporer et de diriger sur Vienne le corps des 4es bataillons, ayant soin de n'en garder aucun officier ni sous-officier, au contraire de compléter les cadres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3301 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21484).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur la 3e division militaire. Le 59e peut offrir une compagnie de 100 hommes, le 69e, le 76e, le 96e, le 100e, le 103e, le 9e, le 24e, le 26e d'infanterie légère peuvent fournir le même nombre. Cela fera un bataillon de marche de la 3e division militaire, fort de 8 à 900 hommes, que vous dirigerez sur Vienne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).
Le 5 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous voudrez bien faire exécuter sur-le-champ toutes les dispositions suivantes ...
ARMÉE D'ANVERS.
1re Division. La 1re division sera organisée ainsi qu'il suit :
... 4e Demi-brigade provisoire. — Tous les détachements qui arriveront de troupes d'infanterie légère, soit des 24e, 26e, 27e régiments, etc. seront incorporés dans la 4e demi-brigade provisoire. Les régiments qui sont à Paris et qui fournissent à cette demi-brigade enverront tout ce qu'ils auront de disponible. Enfin cette demi-brigade sera complétée à 3,000 hommes par tout ce qu'il y aura de disponible dans les différents dépôts d'infanterie légère. Un colonel en second et deux majors y seront également attachés ...
Ces trois demi-brigades provisoires composeront une division, qui sera forte ainsi de 1 0,000 hommes. Elle sera la première division de l'armée d'Anvers. Elle aura deux généraux de brigade et sera commandée par le général Gilly, que j'ai envoyé. Douze pièces de canon seront attachées à cette division ..."(Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15750 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21981).
/ 1810
Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
2e batailllon (infanterie légère)
1re compagnie 5 officiers et 132 hommes du 24e régiment d'infanterie légère
2e compagnie 4 [officiers] 249 [soldats] du 26e id.
3e compagnie 35 [soldats] du 7e id.
1 [officier] 97 [soldats] du 10e id.
1 [officier] 132 [soldats]
4e compagnie 1 [officier] 47 [soldats] du 13e id.
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor.
Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
Le 20 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Je désire qu'ils partent bientôt. Pressez le ministre de la Guerre pour pourvoir aux places vacantes. Vous en ferez passer la revue le 22 par un de vos aides de camp ; et sur le compte qu'il vous rendra, vous ferez fournir par le ministre de la Guerre tout ce qui serait nécessaire à ce bataillon. Vous en passerez vous-même la revue le 28, afin qu'il puisse partir le 1er février.
Vous me ferez connaître quand ces bataillons auxiliaires, les quatre régiments de marche et les vingt escadrons de gendarmerie pourront se mettre en mouvement pour se rendre à Bayonne" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22911).
Le 22 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, donnez ordre aux quatre régiments de marche de partir le 1er février pour se diriger sur Bayonne où se réunit la 3e division du 8e corps. Donnez ordre aux cinq bataillons auxiliaires qui sont organisés à Versailles de partir également le 1er février. Vous les ferez marcher à petite journée. Il sera donné à ces cinq bataillons auxiliaires et aux quatre régiments de marche deux paires de souliers par homme à Bavonne ou à Bordeaux, selon que les souliers seront dans l'une ou l'autre de ces villes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22933).
Le 22 janvier 1810 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... On me rend compte que cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Mon intention est qu'ils partent au 1er février" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22936).
Caporal Pierre Saget, du 24e Léger, dessiné à Metz le 28 avril 1810; dessin de L. Rousselot
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Le 11 avril 1810, à Compiègne, "On rend compte à Sa Majesté du vol qui a été fait à M. Laurain, chef de bataillon au 24e régiment d'infanterie légère, commandant la place de Grave. Sa Majesté est priée d'approuver qu'il soit payé une indemnité de 1.000 francs à cet officier en dédommagement de ses pertes" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4136 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 mars 1810 »).
Le 23 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il faut que vous envoyiez un officier au duc de Reggio pour lui donner l'ordre de former un camp à Utrecht, et de se tenir prêt, avec le 1er régiment de chasseurs, deux autres régiments de cavalerie, les 56e, 93e, le 24e léger et un autre régiment d'infanterie et douze pièces de canon, à marcher sur Amsterdam, qu'il est urgent de faire occuper. Je saurai, par le retour de l'officier que vous enverrez, quand il pourra être prêt, et je lui enverrai des ordres sur la conduite qu'il doit tenir" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16580 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23808).
Le 18 août 1810, l'empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Donnez ordre au 24e léger de partir sur-le-champ pour se rendre à Saint-Omer ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16805 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24348).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Enfin le 3e bataillon du 25e léger se formera à Tours de la manière suivante : 140 hommes du 25e 1éger ; 250 du 24e idem ; 150 du 7e idem ; 200 du 26e idem ; 100 du 10e idem ; 200 du 13e idem ; 1040 hommes ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 2 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Minsitre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au 24e régiment d'infanterie légère qui est dans le Nord de se rendre à Paris" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4305 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4646; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24734).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… Un autre corps serait composé de la manière suivante, savoir : le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons ; le 23e, quatre ; le 24e, quatre ; le 26e, quatre ; le 3e de ligne, quatre ; le 4e, quatre ; le 18e, quatre ; le 72e, quatre ; le 123e, quatre ; le 124e, quatre ; le 125e, quatre ; le 126e, quatre ; le 135e, quatre ; le 2e, trois ; le 19e, trois ; le 37e, trois ; le 46e, trois; total, 17 régiments ou 64 bataillons formant 6 divisions, chacune de 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le 21 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre dela Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 24e régiment d'infanterie légère tiendra garnison à Paris jusqu'à nouvel ordre et y fera le service" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4336 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4733 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25014).
Le 13 novembre 1810, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que "Le colonel du 24e régiment d'infanterie légère demande qu'il soit accordé six congés de semestre par compagnie dans ce régiment" ; "Accordé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4813 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 11 novembre 1810 »).
Le 7 décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Proposez-moi de nommer le sieur Pourailly à un autre régiment que le 24e léger ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 1206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25442). Le Colonel Bernard Pourailly, en effet, a été mis en infirmité en janvier 1810 suite aux blessures reçues à Eylau puis à Wagram, et il ne commande plus le 24e Léger. Il est nommé à la tête du 8e Léger le 24 décembre suivant (il sera Général de Brigade le 6 août 1811).
Le 20 décembre 1810, le Duc de Bassano écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Duc, Sa Majesté m'ordonne de faire connaître à Votre Excellence qu'il y aura dimanche prochain grande parade dans la cour des Tuileries et que les troupes ci-après y paraîtront, savoir :
1° Les régiments à pied et à cheval de la garde, qui sont à Paris, et qui se trouvent à trois marches de cette ville ;
2° Les détachements des conscrits, des tirailleurs et de la brigade de fusiliers, dont on formera un ou plusieurs bataillons de marche ;
3° Le 24e régiment d'infanterie légère tout entier. Le service sera relevé par la garde de Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4923).
/ 1811
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 24e, 23e, 22e, 18e, 13e, 10e, 7e et 1er légers de verser ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 10 mars 1811, à Paris, "On propose à Sa Majesté d'accorder l'emploi de 1er porte-aigle au 24e régiment d'infanterie légère, au sieur Forest, sous-lieutenant du corps" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5159 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 6 mars 1811 »).
Le 18 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, voici les dispositions que je juge convenable de prendre pour les colonnes mobiles :
... RÉGIMENT DE BELLE-ILE.
La première colonne mobile sera commandée par le général de division Saint-Sulpice, et comprendra les 1re, 2e, 3e, 4e et 5e divisions militaires. Elle sera composée de :
Trois compagnies de voltigeurs du 24e d'infanterie légère ;
Deux compagnies de dragons de la garde de 60 hommes chacune ;
Une compagnie du 8e cuirassiers de 60 hommes ;
Une compagnie du 1er cuirassiers de 60 hommes ;
100 gendarmes départementaux.
Le général Saint-Sulpice divisera ces 600 hommes en trois colonnes la première sera chargée de battre la 1re division militaire, la deuxième les 3e et 4e et la troisième colonne, la 5e division. Vous lui donnerez la même instruction qu'aux autres généraux ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26290).
Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les trois compagnies de voltigeurs du 24e léger pourront être disponibles pour les côtes de la Normandie ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415).
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie.
1re DIVISION. — 1re brigade : 5e léger, deux bataillons ; 24e, quatre ; 2e brigade : 10e régiment de ligne, quatre ; Espagnols qui sont à Nimègue, deux ; 3e brigade : 20e régiment de ligne, quatre ; Portugais, deux ; total, 18 bataillons.
Il y aura deux pièces d'artillerie de régiment au 24e régiment d'infanterie légère, aux 10e et 20e de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN. — Au 1er juillet, ce corps prendra le titre de Corps d'observation des Cotes de l'Océan. Il sera formé, comme le porte l'état n° 2, par la réunion de tous les conscrits et de tous les bataillons ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATIONDU RHIN.
L'organisation des régiments d'élite existera jusqu'au 1er juillet. Les régiments d'élite qui font partie des corps d'observation du Rhin et d'Italie seront alors dissous.
Le corps d'observation du Rhin sera composé de quatre divisions, organisées de la manière suivante :
1re Division. — 1re brigade : quatre bataillons du 24e léger, quatre du 4e de ligne ; 2e brigade : quatre bataillons du 19e, quatre du 123e ; 3e brigade : deux bataillons de Portugais d'élite, deux du 4e régiment suisse.
Chaque division ayant trois brigades, il y aura en tout douze brigades ; chaque division étant de vingt bataillons, le total du corps d'observation du Rhin sera de quatre-vingts bataillons.
Chaque régiment aura ses deux pièces d'artillerie, ce qui fera huit pièces par division, hormis que la 4e division n'en aura que six ; au total, trente pièces régimentaires ...
MODE D'EXÉCUTION. — Au 1er juillet tous les conscrits seront arrivés aux régiments.
La 1re division sera organisée au camp de Boulogne ; les quatre bataillons du 24e léger, des 4e, 19e et 123e de ligne s'y rendront. Les 4es bataillons de ces régiments et tous les conscrits des dépôts partiront, du 1er au 15 juillet, de Metz, Nancy, Douai et Berg-op-Zoom, pour aller compléter les régiments au camp de Boulogne. Aussitôt après leur arrivée le tiercement aura lieu, de sorte que les bataillons soient égaux en hommes anciens et aient la même consistance ...
Ainsi, à cette époque, le corps d'observation du Rhin aura deux divisions au camp de Boulogne et deux en Hollande. Il changera alors de dénomination et prendra celle de Corps d'observation des cotes de l'Océan.
Les 4es compagnies de voltigeurs et de grenadiers des bataillons d'élite passeront dans les 4es bataillons, qui céderont deux de leurs compagnies aux bataillons d'où ces compagnies d'élite seront tirées, de sorte que tous les bataillons seront égaux, de six compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs ...
ma pensée secrète est que le corps d'observation des côtes de l'Océan puisse devenir un corps de l'armée d'Allemagne, et, en faisant volte-face sur Mayence ou Wesel, trouver son artillerie à Mayence, à Wesel ou à Maëstricht ...
La 1re division sera commandée par le général Legrand ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous donnerez ordre que tout ce qu'il y a de disponible au 24e d'infanterie légère soit placé dans le 4e, de manière à compléter ce 4e bataillon à 800 hommes. Le 5e bataillon enverra également 500 hommes, au 1er juillet, pour être distribués entre les trois premiers bataillons qui, étant à 1,840 hommes, seront portés à 2,340, et le 4e bataillon sera porté à 750 hommes. Ce 4e bataillon, jusqu'à nouvel ordre, restera à Metz. Par ce moyen, ce régiment aura plus de 3,000 hommes et les quatre bataillons prêts à marcher ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).
Le même 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Geltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J'ai fait faire une grande quantité d'outils, mon intention étant d’en donner aux corps. Il me paraît convenable de commencer par le 24e léger. Vous donnerez ordre que les caporaux de ce régiment aient des haches ; ils remettront leurs briquets et on leur donnera des haches en échange.
Faites également donner des haches et des pics à boyau au bataillon de marche de la Garde qui part cette semaine pour l'Espagne ; on leur donnera moitié haches et moitié pics à hoyau. Il serait nécessaire que vous fissiez faire un petit règlement là-dessus. On obtiendra de la troupe qu'elle porte des haches et des pics à hoyau ; il n'y a que les pelles qui paraissent embarrassantes. On fera sentir dans l'instruction que vous ferez faire que la hache est une arme plus défensive que le sabre, et que cet outil peut servir en outre à faire des abatis et à aider aux fortifications, de même que les pics à hoyau. En général, mon intention serait d'en donner à tous les caporaux de l'armée" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17794 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27270).
Le 24 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le camp de Boulogne soit partagé en deux divisions, savoir : le 24e léger, le 4e et le 19e de ligne et le 123e formant la 1re division.
Le 24e léger restera à Paris ...
Il y aura donc au 1er août à Boulogne 26 bataillons, savoir : 12 de la 1re division et 14 de la seconde, ce qui fera 16 à 17000 hommes. Ces régiments doivent avoir leurs 4 bataillons, leur compagnie d'artillerie, leurs caissons et tout ce qui est nécessaire.
Aussitôt qu'il y aura des emplacements et des baraques, vous me le ferez connaître, afin que j'envoie à Boulogne le 24e léger ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5620 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5828 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27771).
Le 9 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le 4e bataillon du 24e d'infanterie légère soit tiercé avec les autres bataillons, afin que les bataillons soient égaux en anciens soldats. Les compagnies de grenadiers et de voltigeurs seront formées, mais tous les hommes devront avoir fait la guerre, et les sergents et caporaux avoir deux ans de service. Les sergents et caporaux qui n'auront pas deux ans de service rentreront dans les compagnies comme soldats, et il en sera nommé d'autres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6464 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29295).
Le 23 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "... Voici comment sera composée l'armée :
5 bataillons de chasseurs des régiments du corps d'observation de l'Elbe, hormis le 33e 1éger qui n'en aura que 4 ...
4 du 24e léger ...
Je désire que tous ces bataillons aient un caisson de transport ...
Il est nécessaire que chaque régiment ait sa forge de campagne et son caisson d’ambulance ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29440).
Un Décret du 25 décembre 1811 réforme les modalités de la garde des drapeaux (trois Porte-aigles) et fixe les signes distinctifs des Porte-aigles (casque et épaulettes distinctives pour les deux derniers Porte-aigles). A partir de cette époque, les bandes de couleurs "bleu-blanc-rouge" sont verticales et non plus dans les angles; il faut donc confectionner de nouveaux drapeaux.
Le même 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je juge convenable de changer la formation de la 6e division du corps d’observation de l’Elbe, qui n’était encore formée que sur le papier. En conséquence, cette division sera composée de quinze bataillons, savoir : de quatre bataillons du 24e léger, qui partiront de Paris le 16 janvier, de quatre bataillons du 19e de ligne, qui partiront de Boulogne le 15 janvier, de quatre bataillons du 56e qui partiront le 20 janvier, et trois bataillons du 128e. Deux bataillons seront fournis sur-le-champ; le troisième bataillon partira aussitôt que possible.
La 6e division se réunira le 1er janvier à Osnabrück avec son artillerie, génie, administration, etc. Le général Legrand la commandera ; il sera rendu à Osnabrück le 1er février. Les généraux de brigade Albert et Maison seront employés dans cette division. Vous consulterez le général Legrand pour nommer le troisième général de brigade et l'adjudant commandant nécessaire à la division, laquelle sera composée de trois brigades.
Dès le 1er janvier, le général Legrand prendra le commandement, les chefs de corps lui adresseront leurs demandes, et il travaillera avec vous et avec le ministre de l'administration de la guerre pour la formation et l'organisation de sa division.
Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460).
Le 27 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe, à Hambourg : "... Vous avez reçu l'organisation des 6e, 8e et 9e divisions qui se composent, savoir : La 6e division, de quatre bataillons du 24e léger, de cinq bataillons du 19e de ligne, de cinq bataillons du 56e, de deux bataillons du 128e (d'abord et d'un troisième dans le courant de l'année ; ce qui fera d'abord seize bataillons) ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18381 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29489).
Le 29 décembre 1811, l'Empereur ordonne : "Je désire voir (à la parade du 12 janvier) les compagnies d'artillerie, les caissons et les chevaux du 3e régiment provisoire croate, des 2e et 4e régiments suisses (ce dernier arrivera le 7 janvier à Paris), et du 24e d'infanterie légère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6544 - Non signé).
Le même 29 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, mon intention n'est pas que le 24e régiment d'infanterie légère parte de Paris le 15 janvier. Je le verrai à la parade du 12 janvier. Donnez des ordres pour que mardi prochain, il soit incorporé dans ce régiment :
180 hommes du 12e régiment d'infanterie légère
300 bommes du 4e idem
320 hommes du 2e idem
Total 800 hommes
Faites faire cette opération en règle. Ce régiment ainsi porté au grand complet sera dirigé sur Metz. Il restera quelques jours à Metz avec son dépôt ; il y prendra les 50 ou 60 hommes qui y sont disponibles ; et il complétera les cadres de son 5e bataillon en vieux sergents et caporaux.
Vous prendrez mes ordres le 20 janvier pour savoir s'il faut faire partir ce régiment de Metz. Si la saison devenait très rude, je lui laisserais passer une 15aine de jours à Metz. Si au contraire la saison était bonne et ne s'annonçât pas devoir être rigoureuse, je donnerais l'ordre de le faire partir.
Faites-moi connaître si je pourrai voir à la parade du 12 le régiment croate, veillez à ce qu'il soit habillé, les 2 bataillons suisses qui sont à Paris, et ceux qui viennent de Cherbourg qui je présume seront arrivés. Je désire voir les compagnies d'artillerie, les caissons et les chevaux de ces 3 régiments et du 24e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29511).
/ 1812
Shako d'Officier du 24e Léger, après 1812; Musée de l'Empéri
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Le 1er janvier 1812, à Paris, "Le général Clarke rond compte de l'état du matériel existant aux 2e et 4e régiments suisses, au 3e croate et au 24e régiment d'infanterie légère" ; "Tout cela est bien", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6583).
Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Le 2 janvier 1812, il adresse ses hypothèses de travail au Général Lacuée, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie.
CORPS D’OBSERVATION DE L’OCÉAN.
10e division (le lieu de réunion n’est pas encore fixé) : 24e léger, 4 bataillons ; 46e de ligne, 5 bataillons ; 72e de ligne, 4 bataillons ; 126e de ligne, 3 bataillons ; 1er régiment portugais, 2 bataillons ; total, 18 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
Le 7 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Il y aura dimanche parade. La garde à pied et à cheval s'y trouvera. En troupes de ligne, il y aura le 24e régiment d'infanterie légère avec sa compagnie d'artillerie, ses fourgons et attelages, les deux régiments suisses et les deux bataillons croates. Les deux bataillons croates resteront à Paris. Les deux bataillons suisses du 2e régiment partiront le lendemain pour Liège. Les deux bataillons suisses du 4e régiment qui arrivent resteront à Paris. Le 24e régiment d'infanterie légère partira le lendemain pour Metz" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1819 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29680).
Le 8 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Bessières : "Il y aura parade dimanche prochain. La garde à pied et à cheval s'y trouvera tout entière. Des troupes de la ligne, il y aura le 24e régiment d'infanterie légère avec son artillerie, ses fourgons et attelages, les deux bataillons du 2e régiment suisse et les deux bataillons du 4e suisse et les deux bataillons croates.
La cavalerie devra se placer sur cinq lignes dans la cour du palais ; l'infanterie, sur trois colonnes serrées par division, sur la place du Carrousel.
La colonne de droite se composera du 24e léger qui sera en colonnes serrées par division vis-à-vis la grille droite. Les Croates et les Suisses seront vis-à-vis la grille gauche, et la garde au centre, vis-à-vis l'Arc de triomphe.
Après que la cavalerie aura défilé, on enverra des ordres pour faire avancer en trois colonnes et pour leur déploiement" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29688).
Le 8 janvier 1812 encore, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre , je recois votre lettre du 7 ... vous donnerez l'ordre que le cadre d'une compagnie du 5e bataillon du 24e léger et les cadres des trois compagnies du 26e léger se rendent de Metz à Strasbourg, pour y prendre chacun 200 hommes par compagnie, ce qui fait 800 hommes ... Lorsque ces 800 hommes seront habillés, armés et équipés, on m'en rendra compte, afin que je donne l'ordre de les envoyer du côté de Munster, pour rejoindre leurs régiments, ce qui renforcera d'autant ces deux régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29689).
Le 9 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les neuf divisions du corps d'observation de l'Elbe seront toutes sur la droite du Rhin dans le courant de février.
Le corps d'observation d'Italie sera placé, en février, aux limites du royaume, dans le Tyrol.
Il ne reste plus d'ordres à donner que pour le corps d'observation de l'Océan.
La 10e division, qui sera la 1re du corps d'observation de l'Océan, sera réunie au 15 février, à Mayence. Le quartier général de ce corps y sera réuni pour la même époque.
Donnez, en conséquence, l'ordre au duc d'Elchingen de faire ses dispositions de manière que ses équipages et ceux de son état-major soient rendus le 15 février, au matin, à Mayence. Donnez les mêmes ordres pour tout ce qui regarde le génie, les batteries de réserve et tout ce qui appartient à ce corps.
Le 24e léger partira le 10 février de Metz pour se rendre à Mayence.
Le 46e et le 72e partiront, l'un le 20, et l'autre le 15 janvier, de Boulogne.
Les deux bataillons portugais partiront de manière à arriver à Mayence le 15 février.
Le général de division Ledru, deux généraux de brigade et un adjudant commandant partiront et régleront leur marche, de manière à se trouver à Mayence avec le 46e et le 72e.
Vous donnerez ordre que les sapeurs, l'artillerie, les officiers du génie, les administrations se trouvent réunis à Mayence pour la même époque.
Par ce moyen, la 10e division du corps d'observation de l'Océan pourra partir de Mayence au 15 février, si elle en reçoit l'ordre ...
Au 1er mars, le corps d'observation de l'Océan aura deux divisions la 10e, composée de quinze bataillons, et la 11e, composée de dix-neuf bataillons ...
Je désirerais que tous les régiments français qui font partie des 6e, 8e, 9e, 10e et 11e divisions fussent au complet d'au moins 800 hommes par bataillon, présents sous les armes ...
Les 10e et 11e divisions sont composées du 24e léger (le compléter à quatre bataillons), du 46e (doit avoir cinq bataillons complets), du 72e (doit avoir quatre bataillons complets), du 4e de ligne (doit avoir quatre bataillons complets), du 18e (quatre bataillons) et du 93e (cinq bataillons, le 5e bataillon complété à Wesel).
Le nombre d'hommes, pour arriver à ce résultat, ne doit pas être considérable et doit se trouver dans les dépôts de l'armée d'Espagne qui sont au Nord" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6618 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29705).
Le 8 janvier 1812 encore, Napoléon écrit une seconde fois, depuis Paris, au Général Clarke :
"Monsieur le duc de Feltre, le 26e régiment d'infanterie légère fera partie de la 6e division (du 1er Corps), en place du 24e d'infanterie légère; le 24e fera partie de la 10e division, en échange du 26e léger.
Par ce moyen, le 24e léger, qui est à Metz, où est son dépôt, n'aura que peu de mouvement à faire pour se rendre à Mayence, le 26e léger qui est à Anvers n'aura que peu de chemin à faire pour se rendre à Osnabrück ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6607 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29690).
Le 10 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, j'ai définitivement organisé la Grande Armée en quatre corps, à compter du 15 février.
... 2e CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE.
Le duc de Reggio, commandant. Les 6e, 8e et 9e divisions d'infanterie et les 5e et 6e brigades de cavalerie légère. Au 15 février, tout ce corps sera réuni à Munster et Osnabrück.
Du reste, il n'y a aucun changement dans l'organisation des brigades d'infanterie, si ce n'est que le 24e léger est mis dans la 10e division à la place du 26e, et que le 26e est mis dans la 6e division à la place du 24e ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17277; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29720. Note : Cette lettre est datée par erreur du 10 janvier 1811 et insérée comme telle dans la Correspondance de Napoléon).
Le 12 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Faites passer la revue du 24e léger demain matin, pour que les hommes écloppés et marqués pour la retraite ne suivent point le régiment. Il est nécessaire d'attacher un major en second à ce régiment ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18428 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29725).
Le 13 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac ... Le 24e régiment d'infanterie légère n'a point son caisson d'ambulance garni. Il manque aussi à ce corps beaucoup de chirurgiens ...
Il y a des régiments de cavalerie qui ont quatre aigles (comprendre : porte-aigles); il y a d'autres régiments, comme le 24e léger, qui n'en ont pas. Donnez connaissance de mon décret aux corps, sans cependant le faire mettre dans les journaux, ce qui est inutile. Envoyez-moi, avant de les faire broder, les noms des batailles auxquelles on suppose que chaque régiment a assisté, afin qu'on les vérifie bien, et qu'il n'y ait point de méprises" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6635 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29736).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... SUR LA DIVISION COMPOSEE DES TRENTE-DEUX 5es BATAILLONS DE LA 32e DIVISION MILITAIRE.
Au lieu de soixante-quatre compagnies employées pour la 32e division militaire il en faut soixante-douze.
Tous les régiments d'infanterie légère du corps d'observation de l'Elbe, savoir les 7e, 13e, 15e, 33e, 26e, 24e légers, fourniront trois compagnies au lieu de deux, ce qui fera en tout soixante-dix ...
On devra réunir les compagnies d'infanterie légère à cause de l'uniforme.
On formera quatre demi-brigades. Chaque demi-brigade sera de trois bataillons, chaque bataillon de six compagnies.
Il faut donner 500 hommes à chacun de ces dépôts, ce qui fera 16.000 hommes pour les trente-deux dépôts, au lieu de 12.500 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 10 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre qu'un petit bataillon de marche appelé bataillon de marche de Strasbourg, composé d'une compagnie du 24e léger et d'une compagnie du 26e léger, complétées à 250 hommes chacune, bien organisées, chaque homme ayant ses cartouches, et bien commandées, passe le Rhin à Strasbourg et se dirige sur Magdeburg, d'où chaque compagnie rejoindra son régiment. Les cadres de ces compagnies, après avoir versé leurs hommes, reviendront à Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30166).
Le 22 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 19 février. Il y aurait beaucoup d'inconvénient à changer les majors qui sont aux dépôts pour les envoyer aux bataillons de guerre, Je pense qu'il faut rester dans le système où nous sommes. Il faudrait nommer des majors en second pour les régiments qui ont quatre bataillons. Le 26e, le 24e, le 11e et le 29e légers, le 16e, le 2e, le 37e, le 72e, le 19e, le 4e, le 18e de ligne et les six régiments d'Italie sont dans ce cas ; ce qui fait dix-sept ou dix-huit régiments. Ces majors en second sont nécessaires à nommer. Ceux des régiments du 1er corps le sont, je crois, déjà" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1922 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30280).
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).
Le 30 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez des ordres pour que le 3e bataillon de marche du 3e corps, composé de 400 hommes du 3e de ligne et de 400 hommes du 105e, qui doivent être incorporés dans les 73e et 18e de ligne, ainsi que les 250 hommes du 24e léger faisant partie du bataillon de marche de Strasbourg, se détournent de leur route à Erfurt, pour se diriger sur Torgau et de là se rendre à Francfort-sur-l'Oder où ils rejoindront le 3e corps. Les 250 hommes du 26e léger et les 19 hommes des régiments suisses et illyriens se rendront de Torgau à Berlin, où ils rejoindront leurs régiments. Recommandez bien qu'après l'incorporation les officiers et les sous-officiers retournent en poste aux dépôts. Il est donc nécessaire que vos ordres pour détourner ces troupes de leur direction arrivent avant le 8 avril à Erfurt" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7038 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30340).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général CLarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 1er. Je ne comprends pas bien ce que c'est que deux compagnies du 5e bataillon du 26e léger, qui sont à Strasbourg.
Il me semble que j'ai ordonné le départ de deux compagnies du 26e léger, et de deux compagnies du 24e léger, qui ont reçu 500 conscrits à Strasbourg, et de là sont partis pour l'armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7058 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30365).
Chasseur du 24e Léger, 1813, d'après Martinet
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Concernant les combats du 8 août 1812, le 13e Bulletin de la Grande Armée, promulgué à Smolensk le 22 août 1812, raconte : "... Le 8, 12.000 hommes de cavalerie ennemie se portèrent sur Inkovo et attaquèrent la division du général comte Sebastiani, qui fut obligée de battre en retraite l'espace d'une demi-lieue pendant toute la journée, en éprouvant et faisant éprouver à l'ennemi des pertes à peu près égales. Une compagnie de voltigeurs du 24e régiment d'infanterie légère, faisant partie d'un bataillon de ce régiment qui avait été confié à la cavalerie pour tenir position dans le bois, a été prise. Nous avons eu 200 hommes environ tués et blessés; l'ennemi peut avoir perdu le même nombre d'hommes ..." (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 39 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 537 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7525).
Concernant les combats du 14 août 1812, le 13e Bulletin de la Grande Armée, promulgué à Smolensk le 22 août 1812, raconte : "... Le 14, à la pointe du jour, le général Grouchy marcha sur Liadié ; il en chassa deux régiments de cosaques, et s'y réunit avec le corps de cavalerie du général comte Nansouty.
Le même jour le roi de Naples, appuyé par le maréchal duc d'Elchingen, arriva à Krasnoi. La vingt-septième division ennemie, forte de cinq mille hommes d'infanterie, soutenue par deux mille chevaux et douze pièces de canon, était en position devant cette ville. Elle fut attaquée et dépostée en un moment par le duc d'Elchingen. Le 24e régiment d'infanterie légère attaqua la petite ville de Krasnoi à la baïonnette avec intrépidité. La cavalerie exécuta des charges admirables. Le général de brigade baron Bordesoult et le 3e régiment de chasseurs se distinguèrent. La prise de huit pièces d'artillerie, dont cinq de 12 et deux licornes, et de quatorze caissons attelés, quinze cents prisonniers, un champ de bataille jonché de plus de mille cadavres russes, tels furent les avantages du combat de Krasnoi, où la division russe, qui était de cinq mille hommes, perdit la moitié de son monde ..." (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 39 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 537 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7525).
- Demi-brigades de marche, Division de Réserve et 9e Corps de Victor
Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive.
J’ai actuellement à vous faire connaitre mes intentions relativement à la formation de 4 demi-brigades de marche composées de compagnies tirées des 5es bataillons des régiments qui sont à la Grande Armée. Ces 4 demi-brigades fortes ensemble de 10000 hommes formeront une seconde division de réserve pour la défense de tout le pays entre l’Elbe et le Rhin, et pour le recrutement de la Grande Armée. Je ne leur donnerai pas le nom de demi-brigades provisoires mais bien celui de demi-brigades de marche. Elles seront composées de la manière suivante :
3e demi-brigade de marche.
1er bataillon : 3 compagnies du 26e léger à Metz, 3 compagnies du 11e léger à Wesel
2e bataillon : 2 compagnies du 2e de ligne à Besançon, 2 compagnies du 37e de ligne à Besançon, 2 compagnies du 93e de ligne à Besançon
3e Bat : 3 compagnies du 29e léger à Beauvais, 3 compagnies du 24e léger à Metz
Cette Demi-brigade se réunira à Juliers ...
Vous nommerez un major en second pour commander chaque demi-brigade. Ces majors se mettront en marche avant le 8 avril pour parcourir les différents dépôts. Tous les dépôts qui sont sur le Rhin, comme le 7e léger, etc. embarqueront leurs détachements sur ce fleuve. Vous nommerez un général de brigade ou même un colonel pour être chargé, comme inspecteur, de la formation de ces quatre demi-brigades, qui se composeront ainsi de douze bataillons ou de 9.000 à 10.000 hommes. Le général commandant la 25e division répartira ces 10.000 hommes dans des cantonnements entre Cologne, Juliers, Aix-Ia-Chapelle et Clèves ...
Demi-brigades du 2e corps (à l’exception du 93e régiment qui est du 3e corps)
3e demi-brigade 1ère division de réserve de la Grande Armée 2400
1er bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 26e léger (dépôt à Metz) : 255 conscrits de Seine-et-Marne, 419 de la Marne ; total 674 ; 224 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3 compagnies du 5e bataillon du 11e léger (dépôt à Wesel) : 96 conscrits du Simplon, 538 de Corse ; total 634 ; 184 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon :
2 compagnies du 5e bataillon du 2e de ligne (dépôt à Besançon) : 500 conscrits de la Meurthe ; total 500 ; 200 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 37e de ligne (dépôt à Besançon) : 500 conscrits des Vosges ; total 500 ; 200 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2 compagnies du 5e bataillon du 93e de ligne (dépôt à Besançon) : 256 conscrits de la Meurthe, 209 des Vosges ; total : 465 ; 165 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
Demi-brigades du 3e corps (à l’exception du 16e régiment qui est du 2e corps)
3e bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 29e léger (dépôt à Paris) : 400 conscrits du Pas-de-Calais ; total 400 ; manque 50.
3 compagnies du 5e bataillon du 24e léger (dépôt à Metz) : 506 conscrits de l’Oise, 168 de l’Aisne ; total 674 ; 224 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7055 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30371 - intégrale).
Le 8 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je ne puis pas comprendre comment ma lettre du 8 janvier a contenu l'ordre de départ de trois compagnies du 5e bataillon du 26e d'infanterie légère. C'est une erreur. Je n'ai ordonné le départ que d'une compagnie du 24e léger et d'une du 26e, et ces deux compagnies sont parties de Strasbourg formant un petit bataillon ...
Je n'ai pas compris ce mouvement, parce que je ne l'ai pas ordonné, et si cela a été mis dans ma lettre, c'est par erreur de copiste.
Donnez ordre qu'on ne fasse partir de Wesel, ni de Strasbourg aucun conscrit réfractaire, s'il est galeux. Ils empestent les routes. Lorsqu'il y en a de galeux, il faut commencer par les traiter de la gale et les guérir.
Ainsi, il faut que le général commandant la 5e division militaire ne fasse partir avec les 6es bataillons que des conscrits bien habillés, bien équipés et en bon état. Je ne puis pas considérer comme en bon état les galeux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7085 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30410).
/ 1813
Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 24e ... léger ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000 ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Les conscrits du 26e régiment d'infanterie légère, du 24e d'infanterie légère arriveront les 1er et 2 mars à Erfurt. Ces 2 bataillons se reposeront 9 jours et partiront immédiatement pour Leipzig sous les ordres d'un des généraux de brigade du 1er ou du 3e corps ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Le même 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France ...
Celui du 24e léger, ceux des 26e léger, 4e de ligne et 72e, arriveront avant le 8 mars ; donnez ordre à un des généraux de brigade du 2e ou du 3e corps, qui désormais n'en doivent former qu'un, de partir avec ces quatre bataillons et de se rendre à Spandau." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 2e demi-brigade, des 6e bataillons des 33e, 26e et 24e légers ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 3e division, à Anvers, composée des 2e, 8e, 17e et 21e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 27 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils ... Le 26e léger arrivera à Erfurt le 1er mars, le 24e léger le 2, le 4e de ligne le 6, le 12e de ligne le 8, le 48e le 10, le 7e léger le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 30e le 12 ...
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons hormis cinq, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Wittenberg ou Spandau, c'est-à- dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs. Prescrivez des mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances.
Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Dessau ou à Wittenberg.
Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32901).
Le même 27 février 1813, l'Empereur écrit également au Général Lauriston, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe : "Vingt-huit deuxièmes bataillons du 1er et 2e corps de la Grande Armée se réunissent à Erfurt et Cassel, savoir :
... à Erfurt le 30e, 33e le 19 février ; 57e le 28, 61e le 23, 85e le 24, 18e le 28, 111e le 22 ; 26e léger le 1er mars, 24e le 2, 4e de ligne le 6, 12e le 8, 48e le 10, 7e de ligne le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 33e le 12, le 13e le 17, le 19e le 16, le 46e le 15, le 15e le 15, le 93e le 13 ...
Les 6 bataillons d'Erfurt doivent se rendre à Dessau ou Wittenberg. Mettez-vous en correspondance avec le général commandant à Erfurt et avec le prince d'Eckmühl qui a été chargé par le vice-roi de réunir ces bataillons afin que, d'après les ordres du vice-roi, ils soient dirigés sur Berlin, Spandau et Stettin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32905).
Le 4 mars 1813, l'empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai nommé le colonel de Fezensac, du 4e de ligne, général de brigade. Employez-le au corps d'observation d'Italie. J'ai nommé également le colonel du 24e de ligne Bellair, général de brigade. Employez-le au même corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32978 - Note : Antoine Alexandre Julienne, dit Bélair ou Bellair était Colonel du 24e Léger).
Le même 4 mars 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Magdebourg, au Vice-Roi d’Italie : "En réponse à la demande que j'avais faite d'un congé pour me rendre à Paris, j'ai reçu l'ordre d'aller à Leipzig. Je partirai demain ou après. Les bataillons des 30e et 33e s'étaient déjà portés sur Wittenberg. J'écris au général Pouchelon de les faire rétrograder sur Leipzig.
Indépendamment des bataillons du 1er corps qui devaient s'organiser à Erfurt et se diriger sur Leipzig, il y en a des 2e et 3e corps, entre autres les 18e, 24e, 26e, 4e, 72e, 2e, 37e, 93e, 46e et 19e régiments. Ces bataillons devront-ils également être retenus à Leipzig ? ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 519, lettre 1211).
Le 5 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée : Mon fils, les deuxièmes bataillons du 17e de ligne, du 21e et du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20 ; ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait., se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt, le 19 février ; le 57e, le 28 ; le 61e, le 25 ; le 85e, le 24 ; le 18e, le 28 ; le 111e, le 22. Ces 7 bataillons d'Erfurt avec les 4 premiers de Cassel font 11 bataillons qui peuvent être presque déjà réunis sur l'Elbe. Le 11e léger a dû arriver le 17 février à Cassel ; il doit être maintenant à Spandau.
Le 26e léger doit arriver à Erfurt, le 1er mars ; le 24e léger le 2 ; le 4e de ligne, le 6 ; le 12e de ligne, le 8 ; le 48e de ligne, le 10 ; le 7e léger, le 9 ; le 37e de ligne, le 11 ; le 72e de ligne, le 8 ; le 108e de ligne, le 9 ; le 2e de ligne, le 10 ; le 33e·de ligne, le 12. Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars ; le 19e, le 16 ; le 46e, le 15 ; le 15e, le·15 ; le 93e, le 13.
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons, hormis 5, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Willenberg ou Spandau, c'est-à-dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs.
Prescrivez les mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances. Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Wittenberg ou à Dessau. Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33016).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions ...
Les 12 bataillons du 2e corps formeront 6 régiments de la manière suivante :
37e régiment provisoire : 26e léger 2e bataillon, 24e léger, idem ...
Donnez ordre aux six majors de se rendre en poste à Dessau pour en prendre le commandement. Tous les colonels de ces régiments se rendront également à leurs dépôts. Comme en avril les 4es bataillons arriveront, on défera ces régiments provisoires qui, ayant alors deux bataillons, seront inscrits sous leur propre nom" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).
Le 7 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "... Le 2e corps de l’armée, sous les ordres du duc de Bellune, sera composé de 3 divisions, les 4e, 5e, 6e.
Donnez ordre au duc de Bellune de se rendre à Crossen ; il y réunira son corps, le fera camper et prendra l'administration du cercle de Crossen, ayant soin de ne pas sortir de la ligne de démarcation.
Le duc de Bellune composera ses divisions avec les bataillons des mmemes régiments, savoir :
La 4e division : 3 bataillons du 24e léger, 3 bataillons du 19e de ligne, 3 bataillons du 37e de ligne, 3 bataillons du 56e de ligne ...
Chaque division aura 2 batteries à pied, 2 batteries à cheval pour le corps, 2 batteries de 12 pour réserve du corps ; 76 bouches à feu.
Vous manderez au duc que les colonels, les aigles et la musique doivent rejoindre les régiments.
Les 3es bataillons manqueront à ces régiments, ils se réunissent à Wesel sous le titre de la 6e division (6e bis).
Quand j’aurai reçu l'état de situation de son corps, je me déciderai à réunir les 3es bataillons à son corps d'armée afin de former ses divisions à 16 bataillons chaque.
Envoyez copie de tout cela au ministre de la Guerre pour que les colonels, musiques et aigles rejoignent leurs régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin ... J'ai ordonné que le 2e corps fût réparti ainsi :
1re division ou 4e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 24e léger, 19e, 37e et 56e de ligne.
2e division ou 5e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 26e léger, 93e, 46e et 72e de ligne.
3e division ou 6e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 11e léger, 2e, 4e et 18e de ligne.
La 6e division bis, composée des 12 troisièmes bataillons des 12 régiments ci-dessus, se réunit à Wesel pour de là se rendre où les circonstances l'exigeront. Je vous envoie le décret que j'ai rendu pour l'organisation du corps d'observation de Mayence qui prendra le titre de corps d'observation de Bavière, et qui sera formé de 6 divisions. Faites-en part au duc de Castiglione. Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis. Ayez soin que tout ce qui appartient au 2e corps soit dirigé sur Wittenberg" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le 21 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Mon Cousin … Donnez ordre que le général Vial arrive à Wittenberg en même temps que la tête de ses troupes, c'est-à-dire les bataillons des 11e et 24e légers.
Mettez exactement sur mon livret le mouvement de toutes ces troupes" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20159 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34869).
Le 28 juin 1813, l'Empereur décrète, depuis Dresde : "Le sieur Salomon de Segalas, élève du Lycée de Pau, bachelier ès-lettres, est nommé sous-lieutenant au 24e régiment d'infanterie légère" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6006).
Le 29 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, je pense effectivement que c'est une erreur qu'il y a dans l'état du ministre et qu'au lieu du 24e léger, c'est 26e de ligne qu'il faut lire. Il faut donc faire ce changement au décret et y faire la correction que j'ai indiquée sur 1'état, afin de ne pas mettre de l'infanterie légère avec de l'infanterie de ligne" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35652).
Le 12 août 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez ordre au général Le Marois de composer une division active de six bataillons bis, et des 3e et 4e bataillons du 134e : ce qui formera deux brigades, chacune de quatre bataillons français ..." (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 53 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35835 - Note : 3e bataillon des 24e et 26e régiments d'infanterie légère ; 18e, 19e, 56e et 72e de ligne, bataillons provisoires de la 6e division bis).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
DEUXIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 15.
Les trois divisions du deuxième corps formeront une seule division qui portera le n° 4.
ART. 16.
La quatrième division sera composée des premiers bataillons des régiments ci-après désignés :
11e régiment léger.
24e id. id. ...
ART. 17.
Il sera placé dans chacun de ces douze bataillons cent conscrits hollandais et cent conscrits réfractaires du dépôt de Strasbourg. Les cadres des autres bataillons que ceux désignés ci-dessus seront formés au dépôt où seront envoyés les officiers et sous-officiers inutiles aux premiers bataillons ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Le 17 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé à Strasbourg un 2e corps bis de la Grande Armée.
Ce 2e corps bis sera composé des 2es et 3es bataillons des régiments ci-après, savoir : les 11e, 24e, 26e léger, 19e, 37e, 56e, 98e, 46e, 72e, 4e, 2e et 18e de ligne ; total, 24 bataillons. Cela formera provisoirement une division ; le général Dufour en prendra le commandement.
Ces vingt-quatre bataillons doivent se réorganiser aux dépôts.
Il faudra donc à chaque régiment 1,600 hommes ; vous ne leur en avez donné sur la conscription actuelle que 900, l'un portant l'autre ; c'est donc encore, vu les non-valeurs, à peu près 1,000 hommes à donner par régiment, ce qui fera 12,000 hommes.
Destinez à cela 8,000 hommes sur les 12,000 que vous avez désignés pour le dépôt de Metz, et faites-en la distribution entre les douze régiments ...
Donnez ordre au général Dufour de parcourir les différents bataillons pour compléter les cadres en officiers et sous-officiers ; et qu'aussitôt qu'un bataillon pourra partir avec 600 hommes habillés, armés et équipés, il le dirige sur Strasbourg.
Il est de ces bataillons qui sont à Strasbourg, il en est qui sont à Metz, il en est qui sont à Nancy ; ainsi, en très-peu de jours, si Ion a des armes et l'habillement, le général Dufour peut avoir a Strasbourg 7 à 8,000 hommes.
Vous ordonnerez qu'on organise d'abord les 2es bataillons, et immédiatement après les 3es. Je n'ai pas besoin de dire qu'aussitôt que cette division du 2e corps sera formée on la rapprochera des deux premières pour réunir les 2es bataillons avec les 1ers, et ensuite les 3es.
On en fera d'abord deux et ensuite trois divisions. Cela aura l'avantage que déjà le point important de Strasbourg sera gardé.
Le surplus des conscrits qui sont à ces régiments servira à compléter les 1ers bataillons à 840 hommes ; de sorte que ce 2e corps se trouvera composé de douze régiments de trois bataillons chacun, savoir : les 1ers, 2es et 3es bataillons, les 4es étant à Magdeburg ; ce qui fera trente-six bataillons et près de 30,000 hommes.
Ainsi, sans toucher à la levée des 300,000 hommes, j'aurai donc deux corps, l'un de trente bataillons à Utrecht, et l'autre de trente-six bataillons à Strasbourg et Spire" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20905 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37090).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps. Le 7e d'infanterie légère et le 57e n'en feront plus partie : ces deux régiments feront partie du 2e corps ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons, et 2e à 43 bataillons.
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
... ÉTAT C
Formation du 2e corps
1re division
3 bataillons du 24e léger ; 3 bataillons du 19e de ligne ; 3 bataillons du 37e de ligne ; 3 bataillons du 56e de ligne ; 1 bataillon du 111e de ligne ; 1 bataillon du 61e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
Il ordonnera au duc de Bellune d’organiser le 2è corps d’armée en trois divisions de la manière suivante :
1re division : 24è léger, trois bataillons ; 19è de ligne, trois ; 37è, trois ; 56è, trois ; 61è, un ; 111è, un ; total, quatorze bataillons ;
Le général Dufour commandera cette division ...
Chaque division aura deux batteries d’artillerie à pied ; total, six batteries, quarante-huit pièces. Ce corps d’armée aura en outre deux batteries d’artillerie de réserve, seize pièces, et deux batteries d’artillerie à cheval" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
/ 1814
Le 11 janvier 1814, le Général Grouchy reçpoit du Duc de Bellune l'ordre suivant : "L'avant-garde aux ordres de M. le général Duhesme, serait compromise à Saint-Michel si l'ennemi marchait en force à Bruyères sur Rambervilliers.
D'après cette considération, M. le général Duhesme se retirera demain, deux heures avant le jour, sur le village de Jeanménil, où il établira quatre bataillons, et son artillerie ; il laissera un bataillon en avant de Jeanménil, à l'entrée du bois, pour couvrir ce point. Ce bataillon sera relevé tous les jours, pendant tout le temps qu'on séjournera dans cette position.
Trois escadrons resteront avec M. le général Duhesme pour éclairer la route de Saint-Dié ; ils auront en même temps une grand'garde fixe, en avant du bataillon de service. Le reste de la cavalerie légère de M. le général Piré prendra les ordres de M. le général comte Grouchy.
Les gardes d'honneur, moins deux cents chevaux, resteront à Bertrichamp, ayant un parti sur Raon, pour couvrir la route de Lunéville ; le reste de la division Piré, une division de dragons et une batterie occuperont demain Grandvillers, Gugnécourt, Gircourt, Dompierre, Cercoeur, Padoux, Destord, Sainte- Hélène et Vomécourt, la cavalerie légère en première ligne, les dragons et l'artillerie en deuxième. Mais avant de faire ces établissements, M. le comte Grouchy ordonnera d'attaquer et de chasser de Bruyères la cavalerie ennemie qui s'y trouve.
L'autre division de dragons et le reste de l'artillerie seront établies par les soins de M. le général comte Grouchy en arrière de la deuxième ligne, de manière à ce qu'elles soient à portée de soutenir, au besoin, les deux autres divisions de cavalerie.
En faisant cet établissement, M. le comte Grouchy aura l'attention de commander un service sur Saint-Benoît pour observer et éclairer la route de Raon.
Le 24e régiment d'infanterie légère continuera à servir avec la cavalerie. Un bataillon sera à Grandvillers, l'autre bataillon sera partagé entre Gircourt et Gugnécourt.
Le point de réunion, en cas que les ennemis attaquent en force, est les hauteurs en arrière à gauche de la rive droite de la Montagne près la route de Lunéville. Dans ce cas, les colonnes s'y rendraient en bon ordre, et des officiers d'état-major les établiraient.
La 1re division, moins le 24e léger, s'établira à Rambervillers, l'artillerie en arrière de la ville.
La 2e division ira prendre position à Roville ; elle occupera en même temps Saint-Maurice, Doncières et Haffevilles.
L'exactitude dans le service et la sévérité pour maintenir la police et la discipline des troupes sont très-instamment recommandées.
Le quartier général reste à Rambervilliers.
M. le général comte Grouchy donnera l'ordre à la division de dragons qui occupe Rambervilliers d'en partir sur-le-champ pour aller occuper aujourd'hui Domécourt, Sainte-Hélène, Destord, Padoux et Badménil ; cette disposition est commandée par la nécessité de faire place à la cavalerie qui arrive à Rambervilliers" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 85).
Le 12 janvier 1814, le Duc de Bellune ordonne, depuis Roville, au Général Grouchy : "La 1re division d'infanterie continuera son mouvement jusqu'à Gerbéviller.
La 2e division d'infanterie continuera le sien jusqu'à Xermaménil et se gardera fortement sur la route de Bayon.
La 3e division continuera également le sien jusqu'à Magnier, emmenant toute son artillerie, dont dix pièces sont à Roville.
Ces trois divisions passeront une partie de la nuit dans ces endroits et en partiront demain 13 à quatre heures du matin, pour se diriger par Lunéville sur Saint-Nicolas, où elles prendront position. A leur passage à Lunéville, elles prendront des vivres. Les fourriers passeront devant, pour les faire préparer et en activer la distribution.
Les deux divisions de dragons s'établiront ce soir de bonne heure à Roville ; elles en partiront, comme l'infanterie, à quatre heures du matin, avec une batterie, pour se rendre aussi à Saint-Nicolas.
Les gardes d'honneur, les trois cents chevaux de cavalerie légère restés sur la route de Saint-Dié à Jeanmesnil, le 24e régiment d'infanterie légère et une batterie feront l'arrière-garde sous les ordres de M. le général Defrance. Ils partiront également à quatre heures du matin, pour suivre le mouvement général jusqu'à Lunéville.
M. le général Piré, commandant la colonne qui est sur la route de Baccarat, se reploiera aussi à quatre heures du matin par cette route sur Lunéville, pour se joindre, avant d'y entrer, à M. le général Defrance. Cette jonction faite, M. le général Defrance prendra le commandement des gardes d'honneur de la division Piré, de la batterie et du 24e régiment d'infanterie légère. Il prendra position en avant et en arrière de Lunéville pour observer les ennemis et couvrir cette ville, autant que faire se pourra. Il se retirerait au besoin sur Saint-Nicolas.
M. le général Defrance ordonnera à M. le colonel Regeau de continuer sa marche avec son bataillon et les deux pièces d'artillerie qui sont avec lui, pour se rendre à Saint-Nicolas.
M. le comte Grouchy est invité à donner ses instructions en ce qui le concerne, pour l'exécution du présent ordre, et de faire en sorte que les deux colonnes du général Defrance et du général Piré marchent parallèlement et se communiquent ; il fera prudemment en faisant précéder la cavalerie par le 24e régiment.
Le quartier général sera demain à Lunéville" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 88).
Sur l'avis d'une marche rapide de l'ennemi pour se porter sur Nancy, Toul, Gondrecourt, Joinville, et se rapprocher de la vallée de la Marne, le Général Grouchy écrit, depuis Saint-Nicolas, le 13 janvier 1814, au Général Defrance : "Mon cher général, les circonstances nécessitent impérieusement que vous accélériez votre mouvement. Je vous avais mandé de Dombasle de partir à trois heures. Il faut vous mettre en marche à deux heures très-précises ; faites partir dès une heure du matin le 24e régiment. Si l'artillerie était encore à Lunéville pour cause de rafraîchissement ou de fatigue quand vous recevrez cette lettre, mettez-la sur-le-champ en marche, et qu'elle se rejoigne à Dombasle aux dragons qui en partiront à deux heures du matin, et donnez-lui pour instruction de toujours marcher avec eux. Faites dire, je vous prie, à la cavalerie légère que vous avez avec vous, qu'au lieu d'aller dans les cantonnements qui lui avaient été assignés, il faut qu'elle se rende au-dessus de Saint-Nicolas et qu'elle y arrive à cinq heures du matin pour se réunir aux dragons"(Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 90).
Le même 13 janvier 1814, le Général Hugo, chargé de l'organisation et de la défense de la place de Thionville, est informé que "un détachement de trois cents conscrits armés, destinés au 24e léger, partait pour se rendre à Thionville. » Ce renfort était peu de chose pour une place qui compte onze bastions et présente un grand développement, mais son arrivée qui eut lieu le 14, et la rentrée de beaucoup de détachemens, firent cesser une partie des inquiétudes du général commandant supérieur" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 265).
Le 14 janvier 1814, "Les trois cents hommes du 24e léger arrivèrent de Metz peu de temps après, et furent immédiatement incorporés dans le 96e. Le général s'entendit avec le sous-préfet pour faire remettre à ce régiment tous les effets destinés à l'habillement de la légion nationale qui ne se formait pas ; les soldats composant le détachement qu'il venait de recevoir, n'étaient pas vêtus pour la saison : ils avaient un besoin urgent d'habillemens chauds et en bon état" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 267).
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 3e division : 100e et 103e de ligne, 24e et 26e léger, 30e, 33e, 59e, 69e, 61e, 76e, 111e de ligne, 9e léger et 96e de ligne à Beauvais ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "La division Rottembourg, forte de 8 bataillons de la Garde, arrive le 24 à Châlons. Le général Lefebvre-Desnouettes, avec 2 000 hommes de cavalerie de la Garde, y arrive le même jour.
Trois bataillons de la division du général Dufour, commandés par le général Bellair y arrivent le 24 ou le 25.
Il faudra mettre sous les ordres du général Bellair les bataillons du 2e et du 24e d’infanterie légère, s’il n’y a pas de général de brigade, attendu que ces bataillons sont de la même division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37884).
/ Les drapeaux du 24e Léger
Après avoir reçu des drapeaux sous le Consulat, le 24e Léger en perçoit trois avec trois Aigles en 1804. Curieusement les drapeaux ne sont pas du modèle de l'infanterie légère (Picot) mais de l'infanterie de Ligne (Chaillot).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Une Aigle du 1er Batailon est capturée à Wagram.
En 1812, il reste trois Aigles en service (celle perdue a été discrètement remplacée) et deux sont renvoyées. Un nouveau drapeau modèle 1812 est délivré le 8 août de cette année, portant le nom des batailles : ULM AUSTERLITZ IENA EYLAU ECKMUHL ESSLING WAGRAM.
En mai 1813, le drapeau est au Dépôt de Metz (d'après P. Charrié).