Le 5ème Régiment d'Infanterie Légère
1803-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 5e Léger
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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Formée en 1796, par amalgame des 6ème demi-brigade légère, 22ème Légère, 1er et 3e bataillons de la 55e de Ligne, 201ème demi-brigade de Ligne, et 2ème bataillon de la 3ème demi-brigade provisoire.
A partir de cette époque (25 octobre), les Deux divisions Daurier et Ligneville et le Corps des Flanqueurs de droite du Général Poncet, se trouvant à une trop grande distance de Kleber, constituent, en réalité, l'aile droite de l'Armée de Sambre-et-Meuse, et prennent le nom de Corps du Hundsrück. Kleber a toujours la surveillance de ces troupes et la direction de leurs opérations ; mais le Général Ligneville en est le véritable commandant en chef. Pour remplir efficacement le but qui lui était assigné, ce Général a partagé le Corps à ses ordres en cinq fractions, dont :
Avant-garde (Général de Brigade Hardy) :
Centre (Général de Brigade Daurier) :
2 Bataillons de la 5e Demi-brigade légère,
1 Bataillon de la 99e de Ligne,
102e Demi-brigade de Ligne,
2 Escadrons du 19e Chasseurs,
16e Régiment de Chasseurs,
1 Compagnie d'artillerie légère.
Avec ce Corps d'armée, et les Flanqueurs de droite que commande le Général Poncet, Ligneville se dispose, suivant l'ordre qu'il en a reçu de Kleber, à franchir la Nahe et 1'Alsenz, et à se porter vers la Selz (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 394).
Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), le Général en chef Bonaparte écrit depuis Monbello au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... INFANTERIE LéGèRE ...
... La 5e légère et la 18e, 6e brigade : Rusca, 8e division ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919; correspondance générale, t.1, lettre 1674).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous préviendrez les 18e, 25e, 82e et 75e de bataille qu'elles sont destinées à être les premières pour partir pour l'armée d'Angleterre ...
Vous donnerez le même ordre aux 2e, 4e, 22e, 21e, 5e et 18e d'infanterie légère, qui doivent faire partie de l'expédition de l'armée d'Angleterre" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2202).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 5e Légère est forte de 1500 hommes présents sous les armes (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
Le 11 novembre 1797 (21 Brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe.
ANNEXE
ÉTAT NOMINATIF DES HOMMES AUXQUELS LE GÉNÉRAL EN CHEF BONAPARTE ACCORDEDES SABRES POUR LEUR CONDUITE DISTINGUÉE.
... DIVISION VICTOR (Ancienne brigade de la division Masséna)
5e d'infant. légère. PICARD, carabinier, n°96. Pour être entré le premier dans les retranchements de Primolano
Idem. LANGUE (Xavier), carabinier, n°97. Pour avoir escaladé, en présence de l'ennemi, la porte de Cerese, devant Mantoue
Idem. FRANÇON (Jacques), caporal, n°98. Pour être entré dans l'embrasure au fort de Covolo, près de Primolano.
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).
Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre :
"LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les ... 5e ... demi-brigades ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).
Dans le "RAPPORT FAIT AU GÉNÉRAL EN CHEF, PAR L'ADJUDANT GÉNÉRAL RIVAUD, SUR LE DÉPART DES COLONNES POUR L'ARMÉE D'ANGLETERRE", daté de Milan, le 16 janvier 1798 (27 nivôse an VI), il est indiqué :
"Le corps d'armée parti de l'Italie pour passer en France et faire partie de l'armée d'Angleterre, sur les côtes de l'Océan, a été composé de cinq divisions d'infanterie, une division de dragons, une brigade de chasseurs à cheval, les chevaux et attelages nécessaires à six pièces d'artillerie légère et six pièces d'artillerie à pied pour les divisions d'infanterie, et pour six pièces d'artillerie à cheval pour la division de dragons. Les chasseurs à cheval n'ont pas emmené de chevaux et attelages d'artillerie.
… Les colonnes d'infanterie ont toutes été dirigées par le Mont Cenis …
L'adjudant général, RIVAUD" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97.)
Ce rapport est suivi d'un tableau qui indique :
4e Division Général de Division Victor; 5e Demi-brigade d'Infanterie légère : 1623 hommes au moment du départ de Vérone, le 20 nivôse; arrivée prévue à Avranches le 21 ventôse (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 99).
Le 20 janvier 1798 (1er pluviôse an VI), le Ministre de la Guerre Schérer écrit depuis Paris, au Général en chef Bonaparte : "Vous avez pensé, Citoyen Général, dans la conférence que nous avons eue ensemble le 27 du mois dernier, qu'il suffirait de retirer seulement, quant à présent, onze demi-brigades de l'armée d'llalie pour être employées à l'armée d'Angleterre, indépendamment des régiments de troupes à cheval qui sont en ce moment en marche pour se rendre à cette destination, afin de conserver, par ce moyen, vingt-sept demi-brigades en Italie, non compris les deux demi-brigades stationnées à Corlou, ni celles qui se trouvent employées en Corse.
... Tous ces corps sont en ce moment en marche ...
Je vous prie de remarquer, Citoyen Général, qu'indépendamment de la 43e demi-brigade de ligne, que vous n'avez pas désignée, ainsi que de la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix, les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e demi-brigades d'infanterie légère sont également en marche et doivent arriver dans les environs de Lyon vers le 20 de ce mois.
Il ne reste, par ce moyen, à l'armée d'Italie que vingt demi-brigades au lieu de vingt-sept, savoir : quinze d'infanterie de ligne et cinq d'infanterie légère, à moins que vous ne vous soyez entendu avec le général Berthier pour suspendre la marche des demi-brigades en excédent.
Je vous prie de vouloir bien m'informer de ce que vous aurez fait à ce sujet. Comme la 43e demi-brigade de ligne, qui fait partie de la division Brune, doit arriver à Lyon du 7 au 10 de ce mois, peut-être jugerez-vous convenable, Citoyen Général, de conserver ce corps ainsi que la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix et de faire rester en Italie les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e brigades d'infanterie légère ; alors il resterait encore vingt-six demi-brigades à l'armée d'Italie.
Veuillez, je vous prie, Citoyen Général, me faire connaitre vos vues, afin que je puisse donner de suite les ordres nécessaires pour faire rétrograder ces corps, dans le cas où vous n'auriez pas chargé le général Berthier de les retenir en Italie.
Salut et fraternité" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 101).
Le "Rapport au Directoire exécutif fait par le Ministre de la guerre Sur la situation des forces de la République et sur les mouvements et les divers changements qui ont eu lieu dans les armées depuis le 1 thermidor an 5 [19.7.1797] jusqu'au premier vendémiaire an 7 [22.9.1798]" (document manuscrit de 78 pages daté du 9 vendémiaire an 7 - 30 septembre 98, contenant le résumé des opérations de la période énoncée) indique : "... l'armée française en Helvétie se trouvait composée au 1er messidor de 7 demi-brigades et de 3 régiments de troupes à cheval formant ensemble 21'095 effectifs/ 17'881 présents.
Dans les premiers jours de ce mois, la 5e demi-brigade d'infanterie légère et le 12e régiment de chasseurs formant ensemble 2770 effectifs, 2058 présents sont arrivés en Helvétie venant de l'armée de Mayence.
L'armée d'Helvétie se trouvait composée alors de 8 demi-brigades et de 4 régiments, 23'865 effectifs / 19'939 présents ..." (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – ANP, AFIII 149/702/20ter).
Le 17 juillet 1798 (29 messidor an 6), le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Général Schauenburg, commandant l'armée en Helvétie : "J'ai reçu, citoyen général, les deux lettres que vous m'avez adressées les 20 et 22 de ce mois (8-10.7.98, MS 474/691 + 702) par lesquelles vous demandez à faire passer dans la 7e division militaire la 5e demi-brigade d'infanterie légère en échange du 1er bataillon de la 38e de ligne actuellement stationnée à Genève et dont vous désirez la réunion aux deux autres bataillons de ce corps qui se trouvent employés sous vos ordres. Je vous préviens, citoyen général, que d'après les dispositions ultérieures qui viennent d'être ordonnées par le Directoire exécutif, la 5e demi-brigade légère étant destinée à être spécialement employée à l'armée d'Helvétie, je ne puis adopter la proposition que vous me faites à cet égard ..." (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – SHAT, B 2 65).
Le 20 juillet 1798 (2 thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au Chef de la 5e Demi-brigade légère : "Au citoyen Chatagnier chef de la 5e 1/2 brigade d'infanterie légère à Villisot [Willisau ?]
L'intention de ma circulaire du 25 messidor [13 juillet 1798] dernier était, Citoyen chef, de diminuer l'abus qui résultait du trop grand nombre de femmes à la suite des corps mais je n'ai pas voulu que cette mesure devienne vexatoire dans son exécution.
Vous pouvez donc quant à présent garder votre épouse avec vous. L'état où elle se trouve est motif assez puissant pour mériter une exception" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/770).
Le 23 juillet 1798 (5 thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au Citoyen Schérer, Ministre de la guerre : "Citoyen Ministre,
Je vais m'occuper de suite de la 5e ½ brigade d'infanterie légère puisque vous me mandez que ce corps devra faire partie de cette armée. Je passerai moi-même une revue. J'en passerai moi-même une revue et je la rendrai le plus près de moi qu'il sera possible afin de le remettre sous tous les rapports étant aussi délabré en discipline et en formation, qu'il l'est en vêtements. Vous savez, Citoyen Ministre, que c'est un bonheur pour moi que de pouvoir rétablir l'ordre et la discipline, je me charge encore de son équipement. J'ai maintenant recours pour vous demander des hommes, il en faudra au moins 1200 pour porter son effectif à celui des autres corps de cette armée. Sous quelques jours je vous rendrai un compte détaillé de l'état dans lequel je l'aurai trouvé ...
P.S. Si vous avez quelque bataillon qui ne soit pas encore encadré envoyez m'en un pour compléter la 5e légère" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798– BNUS, MS 475/777).
Le 28 juillet 1798 (10 thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au Citoyen Chatagnier, Chef de la 5e Demi-brigade d'infanterie légère à Willisau : "Je vous rappelle, Citoyen chef, la demande que je vous ai faite à Hutweil de me communiquer le procès-verbal de la formation de la ½ brigade que vous commandez avec des notes sur la création des divers bataillons qui ont concouru à cette formation et ceux que, depuis cette époque, vous avez pu recevoir par incorporation.
Vous y joindrez les réclamations que font plusieurs officiers sur le rang qu'ils doivent occuper et vous y ajouterez votre opinion particulière sur chacune d'elle. Vous me ferez connaître aussi le nombre exact des sergents majors, sergents caporaux et fourriers caporaux qui vous manquent pour compléter le cadre des sous-officiers. Vous y comprendrez tous ceux qui n'ont pas rejoint à l'expiration d'un congé limité ou qui sont à l'hôpital depuis plus de 6 mois sans avoir donné de leurs nouvelles. Comme il existe dans plusieurs corps de l'armée un grand nombre de sous-officiers surnuméraires, vous ne procéderez à aucun remplacement dans votre corps jusqu'à ce que votre cadre soit complété.
P.S. : Je vous prie de me faire connaître les noms des deux officiers qui m'ont dit à Hutwil [Huttwil] qu'en passant par le département du Rhône, ils ont été forcés de se dire de la compagnie de Jésus ou du soleil pour ne pas être assassinés. Je vous prie même de les engager à en faire une déclaration par écrit que vous m'enverrez.
Je reçois à l'instant les renseignements que vous me communiquez par votre lettre du 9 de ce mois [27 juillet 1798] et la réclamation des chefs de bataillon Daubigny et Margeret. La lettre du Ministre de la guerre qui s'y trouvait jointe décide formellement la question. C'est à dire :
1 ° que si les citoyens Daubigny et Margeret ont été bien et dûment placés chefs de bataillon en pied lors de l'organisation de la 5e ½ brigade faite le 1er ventôse an 4 [20 février 1796], tous autres, fussent-ils plus anciens de grade qu'eux mais qui n'auraient pas été en mesure de concourir à cette organisation, ne sont pas admissibles à leur contester la possession de leurs emplois et doivent les leur rendre pour redescendre à l'état d'auxiliaire.
2° que les officiers provenant de débris des corps nouvellement réunis à la 5e 1/2 brigade, quelle que fut leur ancienneté, durent être placés à la suite et comme auxiliaires seulement.
Ce principe détermine la conduite que vous avez à tenir pour le placement tant des officiers supérieurs, que de tous ceux des compagnies.
Si le contrôle des officiers que vous m'avez remis le jour de la revue n'est pas conforme, vous devez le recommencer d'après la base posée par le ministre lui-même. Il est bien entendu qu'elle ne doit pas déplacer les officiers incorporés qui depuis l'époque de leur réunion seraient parvenus à des emplois en activité lors des différentes vacances. Leur droit sera toujours intact et conformément à l'arrêté du 25 ventôse [15 mars 1798], les officiers, une fois rentrés en activité, doivent reprendre rang sur tous ceux moins anciens qu'eux.
Votre contrôle ainsi rédigé vous opérerez le tierement de cette manière en plaçant les capitaines dans l'ordre suivant, savoir:
1er bataillon | 2e bataillon | 3e bataillon |
Capitaine 1er de carabiniers 1er capitaine de fusiliers |
2e cap de carabiniers 2e cap de fusiliers |
3e cap de carabiniers 3e cap de fusiliers |
13e | 14e | 15e |
4e | 5e | 6e |
16e | 17e | 18e |
7e | 8e | 9e |
19e | 20e | 21e |
10e | 11e | 12e |
22e | 23e | 24e |
Vous formerez ensuite la compagnie auxiliaire des 28e capitaine, lieutenant et sous lieutenant et des sous-officiers que leur âge ou des infirmités, sans être de nature à les mettre dans le cas de la réforme ou de la récompense, rendraient cependant incapables d'un service actif.
Il est à observer que les compagnies doivent rester dans l'ordre actuel et que les capitaines seuls doivent changer, s'ils ne sont pas dans l'ordre ci-dessus indiqué. Quant au placement des officiers à la suite, vous vous conformerez strictement aux dispositions de l'arrêté du 25 ventôse [15 mars 1798) et de la lettre explicative du Ministre de la guerre" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798– BNUS, MS 475/806).
Le 29 juillet 1798 (11 thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au Général de Brigade Nouvion à Dunstetten [Thunstetten, BE] : "L'insubordination que vous m'annoncez, mon cher général, avoir eu lieu de la part des carabiniers du 2e Bataillon de la 5e ½ brigade d'infanterie légère ayant eu pour cause une retenue arbitraire, je ne puis sévir contre les subordonnés. Mais je trouve très mauvais que les chefs aient pu se permettre de l'exercer puisque non seulement celle qui avait été ordonnée par la loi du 23 floréal (12 mai 1797 ?] n'était que d'un sol par jour au lieu de 3 S. qui ont été retenus dans cette ½ brigade. Mais par un arrêté du Directoire du 19 nivôse dernier (8 janvier 1798], cette retenue a été supprimé à compter du 1er pluviôse (20 janvier 1798], époque où la distribution des vivres en viande n'a plus eu lieu aux troupes. L'.art. 3 de cet arrêté est ainsi conçu :
«En conséquence des dispositions ci-dessus, l'arrêté du 7 nivôse courant (29 décembre 1797] qui prescrit la retenue d'un sol sur la solde des troupes pour leur menu entretien, demeure suspendu. Il continuera d'être pourvu aux objets d'équipement sur les fonds mis à la disposition du Ministre de la guerre.»
Lorsqu'on m'a parlé de la retenue exercée à la 5e ½ brigade à la revue que j'ai faite de ce corps, je l'ai désapprouvée comme étant exercée contre le gré de la loi et du soldat. Ces sortes de retenues ne peuvent avoir lieu que de gré à gré avec ceux qui la supportent. Alors c'est une suite de la confiance que les supérieurs ont pu inspirer à leurs subordonnés. L'.insubordination qui a eu lieu prouve évidement que la retenue n'était pas fondée sur cette confiance. C'est ce qui m'empêche de pouvoir punir d'après la loi la conduite des carabiniers comme provoquée par un acte illégal.
Je pense cependant qu'elle est répréhensible comme n'ayant pas cédé à l'invitation qui leur a été faite par leur chef au nom de la loi de rentrer dans l'ordre. Vous pourrez en conséquence laisser pendant 15 jours en prison les auteurs de ce désordre. Il serait nécessaire de faire connaître à tout le corps que, mécontent de la conduite des insubordonnés et de ce qu'ils ont été soutenus dans leur insubordination, je ne le ferai participer à la distribution des effets d'habillement et d'équipement que lorsque je serai assuré par le chef que l'ordre est rétabli et que les soldats sont pourvus de tous les effets nécessaires à son menu entretien.
Je m'en rapporte à vous mon cher général, sur la manière de tirer parti de ce moyen que je crois efficace" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798– BNUS, MS 475/807).
Le 29 juillet 1798 (11 thermidor an 6), le Général Schaenburg écrit au Citoyen Schérer, Ministre de la Guerre : "Citoyen Ministre, j'ai reçu votre lettre du 5 de ce mois [23 juillet 1798], par laquelle vous m'informez que la 44e, 76e et la 106e ½ brigade de ligne, 5e et 20e légère n'ont point encore procédé à la nouvelle vérification des registres de matricule qui leur avait été ordonnée. J'avais cependant donné les ordres les plus précis pour l'exécution des dispositions prescrites par votre circulaire du 25 ventôse dernier [15 mars 1798) mais je vous observe que de ces 5 corps, la 76e seule avait à cette époque deux bataillons à l'armée d'Helvétie ...
Enfin la 5e légère n'est en Suisse que depuis un mois. Je vais néanmoins écrire de nouveau aux chefs de ces différents corps en leur ordonnant de procéder sans délai à une vérification qui intéresse aussi essentiellement la gloire et l'honneur de nos armées. Je leur prescrirai également de vous en adresser de suite le résultat" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/813).
Le 30 juillet 1798 (12 thermidor an 6), une Circulaire est adressée par le Général Schauenburg à différents Chefs de Brigades, dont celui de la 5e Légère : "Circulaire aux chefs de la 44e, 76e et 106e ½ brigade et à celui de la 5e légère.
Le Ministre de la guerre vient de m'envoyer l'état des corps sous mes ordres qui n'ont pas encore satisfait à l'ordre qui leur a été donné de procéder à une nouvelle vérification des registres de matricule. J'ai vu avec surprise que la vôtre était de ce nombre. Je vous prie, Citoyen chef, de ne pas perdre de vue un objet aussi important puisqu'il a pour but de rechercher ceux de ces lâches émigrés, qui à l'aide de fausses inscriptions sur des registres de contrôle auraient pu obtenir leur rentrée sur le sol d'une patrie qu'ils ont si indignement trahie.
Vous voudrez bien, en m'accusant la réception de cette lettre, m'informer des dispositions que vous avez dû prendre pour remplir à cet égard les instructions du Gouvernement et me faire passer un double du compte que vous rendrez dans le plus court délai au Ministre de la guerre" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/817).
L'ordre du jour du 1er août 1798 (14 thermidor an 6), rédigé au Quartier-général à Berne, stipule : "Toute l'infanterie devra se tenir prête à marcher au premier ordre ; savoir :
Tous les chefs en pied, les adjudants et quartiers-maîtres.
Par compagnie de grenadiers : 3 officiers, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal-fourrier, 8 caporaux, 2 tambours, 54 grenadiers ; total 70.
Par compagnie de fusiliers : 2 officiers, 1 sergent-major, 2 sergents, 1 caporal-fourrier, 4 caporaux, 1 tambour, 61 fusiliers ; total 70.
La demi-brigade sera composée de :
1 chef de brigade, 3 chefs de bataillon, 1 quartier-maître, 3 adjudants-majors, 57 officiers ; total 65.
27 sergents-majors, 60 sergents, 27 caporaux-fourriers, 120 caporaux, 30 tambours, 162 grenadiers, 1464 fusiliers ; total 1890.
Les corps devront conserver leurs cantonnements actuels. Ils répartiront dans chacun d'eux les hommes restants de manière à assurer leurs effets et la tranquillité des habitants et leur propre sûreté. Les chefs de corps désigneront un officier pour commander et surveiller les hommes restant dans les cantonnements et y laisseront un sous-officier intelligent pour remplir les fonctions de fourrier pour les distributions.
L’adjudant-général, chef de l'état-major général. Signé : Rheinwald" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 482 p. 116-117).
Le 2 août 1798 (15 Thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au Citoyen Châtagnier, Chef de la 5e Demi-brigade d'infanterie légère : "Je vous adresse, citoyen chef, copie de la réponse que je viens de faire aux citoyens Rey et Coste, chefs de bataillons, qui m'ont présenté une réclamation très volumineuse contre leur placement en second dans la 5e légère. Vous y verrez qu'elle ne change rien à la décision du ministre et que je pouvais d'autant moins le faire que cette marche a toujours été suivie dans la ci-devant armée de Rhin et Mozelle de l'inspection de laquelle j'étais chargé.
J'ai reçu également des réclamations, dans le même sens, du citoyen Duclos et Barain, capitaines, Barain fils, lieutenant, Guessard sous-lieutenant Lecreux, sous-lieutenant, Frison, capitaine et Masson, capitaine. Vous leur répondrez collectivement que je m'en réfère aux dispositions de ma lettre du 10 de ce mois [28 juillet 1798, BNUS, MS 475/806) dont je vous prie de m'accuser la réception.
Je vous en rappelle les dispositions principales qui tend à conserver le commandement en pied à tous les officiers de la 5e légère organisée, 1er ventôse an 4 (20 février 1796), lesquels exerçaient à cette époque leurs emplois titulairement, sans cependant porter aucun préjudice aux officiers incorporés qui ont pu rentrer en activité lors des différentes vacances. Tous ceux hors du cadre, sans aucune distinction, devront être classés suivant leur ancienneté de grade pour parvenir successivement à des places vacantes conformément à l'arrêté du 25 ventôse (15 mars 1798).
J'ai seulement remarqué dans la lettre des citoyens Duclos et Barain un fait qui mérite vérification. Ils prétendent que le capitaine Moulin, après avoir donné sa démission et être rentré dans ses foyers a reparu au corps lors de sa rentrée en France et que sans être réintégré légalement, il a été replacé en pied.
Je vous prie de me donner sur cet objet tous les renseignements nécessaires vous observant qu'on officier, même réintégré après une démission acceptée, soit dans tous les cas assimilé aux surnuméraires" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/837).
Le même jour (2 août 1798 - 15 Thermidor an 6), le Général Schauenburg, depuis Berne, écrit aux citoyens Rey et Coste, Chefs de Bataillon à la suite de la 5e Demi-brigade : "J 'ai examiné, Citoyens, avec beaucoup d'attention la réclamation que vous m'avez adressée ainsi que les pièces qui s'y trouvaient jointes et cet examen n'a rien changé à l'opinion que je vous ai manifesté. Les placements et déplacements successifs que vous avez éprouvés n'ont eu lieu que parce qu'on s'est écarté du principe recommandé par le ministre lui-même. Je veux dire que quand un corps est organisé légalement d'après les lois existantes, les incorporations qu'il peut recevoir par la suite ne doivent pas altérer l'organisation primitive à moins d'exposer le corps à des mutations sans cesse renaissantes et toujours nuisibles au bien du service.
Si les citoyens Daubigny et Margeret ont eu quelques moments d'absence, elle ne peut leur être reprochée à moins qu'ils n'aient démérité personnellement (ce qu'il est nécessaire de préciser) comme le ministre vous l'a observé dans plusieurs de ses lettres.
Il est sans doute malheureux que des officiers incorporés ne puissent jouïr sur le champ du rang que leur assigne leur ancienneté de grade, mais les inconvénients qui résulteraient du déplacement des titulaires seraient plus grands encore si chaque mutation pouvait bouleverser l'ordre des officiers.
Je vous observerai d'ailleurs qu'il est impossible d'appeler autrement que débris de corps, le résultat de 7 bataillons qui fournissent 365 sous-officiers et soldats et 74 officiers, réduction qui n'est nullement proportionnée.
Vous ne devez pas au reste regarder comme définitif votre placement en second dans la 5e légère puisque les titulaires actuels dans les grades de chefs de bataillon ne le sont que provisoirement d'après l'une des dispositions de l'arrêté du 18 nivôse [7 janvier 1798 ?] et que le gouvernement s'occupe dans ce moment de l'organisation générale de l'infanterie.
En attendant qu'elle se fasse, si quelqu'un d'entre vous manifeste le désir d'être placé dans un autre corps qui ait moins d'officier supérieurs j'y consentirais avec plaisir" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/838).
Le 3 août 1798 (16 Thermidor an 6), le Général Schauenburg écrit au citoyen Chatagnier, Chef de la 5e Demi-brigade d'infanterie légère : "J'ai reçu, citoyen chef, les divers états joints à votre lettre du 14 de ce mois (1er août 1798). J'aurais désiré y trouver le tableau des officiers fait d'après les instructions que je vous ai transmises. Vous voudrez bien le faire dresser sans délai en y joignant les surnuméraires placés dans l'ordre prescrit par l'arrêté du 25 ventôse dernier (15 mars 1798) et vous me le transmettrez de suite.
Le citoyen Lallemand, quartier mtre en second dans la demi-brigade que vous commandez, m'a présenté une réclamation dont le but est de prendre rang sur le citoyen Dupont quartier mre trésorier en second. Ce dernier m'a aussi écrit pour repousser les prétentions du citoyen Lallemand. Il résulte de l'examen que j'ai fait de leurs pièces :
- que le citoyen Lallemand fut nommé le 1er ventôse an 4e [20 février 1796) quartier-maître trésorier de la demie brigade ainsi que le citoyen Dunand qui avait été injustement privé de cette place obtient le 11 germinal an 5e (31 mars 1797) un arrêté du Directoire Exécutif qui le réintégra dans ses fonctions. Le citoyen Lallemand rentra dès lors dans la classe des surnuméraires, parmi lesquels se trouvait le citoyen Dupont, quartier maître trésorier de la 55e ½ brigade incorporée dans la 5e légère.
Le citoyen Dunant ayant opté le 1er vendémiaire an 6e [22 septembre 1797) pour une place de capitaine en vertu de l'autorisation du général en chef de l'armée d'Italie, le conseil d'administration nomma à sa place le citoyen Dupont le plus ancien des quartiers-maîtres à la suite, dans lequel il reconnut d'ailleurs ainsi que le général Victor les qualités nécessaires pour les fonctions administratives.
C'est donc à tort que le citoyen Lallemand prétend aujourd'hui déposséder le citoyen Dupont auquel le conseil d'administration vient de donner des nouvelles preuves de confiance par sa délibération du 14 de ce mois (1er août 1798).
La lettre du ministre de la guerre en date du 16 ne lui est nullement applicable, puisqu'elle n'assure l'activité de service qu'aux officiers placés légalement lors de l'organisation du 1er ventôse an 4e (20 février 1796) et qu'elle confère les droits de ceux à la suite qui sont parvenus depuis à des places vacantes.
Vous communiquerez au citoyen Lallemand mon opinion sur sa réclamation que je regarde comme nulle et non avenue" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 475/839).
/ 1799
Le 11 février 1799, Grouchy écrit au Général Delmas : "La fermentation s'étant accrue dans Turin, citoyen général, des cocardes différentes des cocardes nationales et un drapeau autre que le drapeau tricolore y ayant paru, des placards incendiaires appelant aux armes contre les Français couvrant les murs, enfin des premiers rassemblements se formant, j'ai dû prendre des mesures rigoureuses pour ramener la tranquillité, replacer la question de la réunion à la France dans les termes dont elle ne devait pas sortir, ceux de la liberté la plus complète, et assurer aux Français et aux couleurs nationales le respect qui doit les entourer.
J'ai en conséquence fermé pour quelque temps la Société populaire, fait marcher contre les rassemblements et ordonné l'arrestation de tous les provocateurs au massacre et à l'anarchie. Ces moyens, que le petit nombre de Français qu'on savait ici faisait croire aux factieux que je n'étais pas à même de prendre, ont produit les plus heureux effets.
Les nommés Fantoni, Bongioni, Richetta, Stura, Ferari, Cerelli, leurs chefs, ont été conduits à la citadelle, les rassemblements dissous sans effusion de sang, et la tranquillité a reparue. Je réponds qu'elle sera constamment maintenue au moyen des deux bataillons de la 5e demi-brigade légère que vous m'envoyez ; la 4e demi-brigade piémontaise, qui les remplacera à l'armée active, partira d'ici le 27 pour se rendre à Milan.
Le Piémont manifeste son vœu pour la réunion à la France d'une manière qui jusqu'à cet instant est unanime ; je pense que Turin sera la seule commune où des dissidents se montrent momentanément avec quelque avantage. Toutefois leur nombre et leurs moyens ont été trop faibles pour que le vœu pour la réunion n'ait pas été prononcé à une très-grande majorité.
Vous pouvez, général, compter sur mon zèle et mes efforts pour maintenir le calme et la soumission du Piémont, avec le plus petit nombre de Français possible" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 40).
Le commandant en chef Schérer établit son quartier général à Pizzighitone et écrit de là, le 14 avril, à Grouchy : "... Je n'ai encore reçu que le premier bataillon de la 5e légère ; donnez-moi des nouvelles du deuxième, que j'attends et dont j'ai besoin" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 72).
Le 6 février 1800 (17 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Paris, au Général Brune, Commandant en chef de l'Armée de l'Ouest : "... Quand vous pourrez vous passer de quelques troupes, faites filer dans la 14e division les détachements des 14e, 15e et 5e de ligne. Je voudrais réorganiser ces corps pour la campagne.
Envoyez-y également, lorsque cela vous sera possible, les détachements des 5e et 26e légères et de la 64e de ligne. Mon projet est de faire venir ces corps dans les environs de Paris, et de prendre des mesures pour les compléter à 3,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4567; Correspondance générale, t.3, lettre 4938).
Le 14 février 1800 (25 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le général Brune me mande, citoyen ministre, qu'il met en marche la 45e, la 14e de ligne, la 5e et la 26e légères pour Evreux ... La 5e légère à Saint-Denis et la 26e à Vincennes; l'une et l'autre de ces mesures sont soumises aux approvisionnements militaires que le général Brune a encore à faire. Vous adresserez directement au général Hédouville l'ordre d'envoyer à Paris les bataillons ou détachements des 45e, 14e de ligne, 5e et 26e de bataille (sic) qui se trouveraient dans les départements qui sont sous ses ordres ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 4986).
Le même jour (14 février 1800 - 25 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Paris, au Général Brune, Commandant en chef de l'Armée de l'Ouest : "... J'ai à coeur de réorganiser, pour la campagne prochaine la 14e, la 45e de ligne, la 5e et la 26e légères ..." (L. Lecestre : « Lettres inédites de Napoléon Ier (an VIII-1815), Paris, 1897, t.1, lettre 15 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4589; Correspondance générale, t.3, lettre 4988).
Le 22 avril 1800, le Chef de Brigade Rey est destitué par Masséna pour sa conduite à La Bocchetta.
Le 4 Prairial an 8 (24 mai 1800), le Général Travot écrit à l’Officier commandant les 400 hommes de la 5e Légère dirigés de Nantes sur Challans : "Vous voudrez bien dès le lendemain de votre arrivée à Challans, faire prendre les dispositions suivantes aux 400 hommes que vous devez y avoir amenés avec vous.
150 hommes se rendront à Noirmoutier où ils seront à la disposition du citoyen Sollier ( ?) Latour qui y commande la place.
50 hommes commandés par un officier se rendront à la Barre-de-Mont.
50 hommes commandés par un officier se rendront à Saint-Jean-de-Monts.
100 hommes commandés par vous se rendront à Saint-Gilles d’où vous aurez la direction des deux cantonnements de la Barre-de-Mont et de Saint-Jean-de-Monts sous les ordres du chef de bataillon Maulde, qui commande l’arrondissement, et qui tient sa résidence aux Sables.
50 hommes commandés par un officier se rendront aux Sables où ils seront à la disposition du citoyen Lesnier qui commande la place.
Le service que vos trois cantonnements de la Barre-de-Mont, Saint-Jean-de-Monts et Saint-Gilles auront à faire, consistera d’abord dans les gardes à établir pour leur sureté, ensuite et principalement à entretenir des patrouilles de jour et de nuit qui se correspondent entre elles et observent tout ce qui se passera en mer et sur la côte, à s’emparer de tous les objets qui seraient débarqués par les Anglais ou à empêcher le débarquement dans le cas où l’on aurait lieu de présumer de l’impossibilité de s’emparer de ces objets mis à terre ; enfin, à me tenir promptement averti de toutes les tentatives de l’ennemi sur cette côte.
Vous m’adresserez directement tous les jours de décade un état de situation de l’effectif de votre bataillon, compagnie par compagnie, au bas duquel vous me donnerez à chaque fois des détails sur votre armement et sur l’arriéré de la solde et des appointements" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 8 Prairial an 8 (28 mai 1800), le Général Travot écrit au Général Hédouville, à Fontenay : "… Je suis sans troupes en ce moment ; on m’a bien promis un bataillon de la 5e légère, mais qui n’arrive point, de sorte que ma position serait infiniment embarrassante si je me trouvais avoir besoin de monde soit sur la côte, soit dans l’intérieur" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 12 Prairial an 8 (1er juin 1800), le Général Travot écrit au Lieutenant de Gendarmerie Mourain : "J’ai reçu cette nuit, les renseignements que vous a transmis le citoyen gendarme ; ils viennent bien à l’appui des rapports qui me sont faits de tout part et qui me font concevoir de nouvelles inquiétudes sur ce pays ci ; je ne crois point au débarquement tant annoncé par les émissaires qui par …, ils feraient le même plan que ceux qui les ont précédés : ils cherchent à insinuer dans l’esprit des paysans, comme ils l’ont toujours fait, qu’ils seront soutenus par des troupes étrangères, afin de les encourager à la révolte. Ce que je redoute, c’est de les voir réussir une 3e fois ; tout, généralement tout l’a favorisé, ils trouvent le peuple assez bien disposé par l’effet de … de la dernière guerre, ils nous croient dans la trop réelle impuissance de leur opposer aucun obstacle, enfin l’opinion que l’on a sur leur compte va jusqu’à leur donner de bien grands moyens de nous ruiner. Je dépêche une ordonnance à Nantes pour déterminer le général Gilibert à m’envoyer le bataillon de la 5e légère qui m’est promis, il viendra en totalité à Challans, et si messieurs les … veulent …, quoique bien dégouté, j’irai leur donner une sévère correction …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 12 Prairial an 8 (1er juin 1800), le Général Travot écrit au Général Hédouville : "… aussitôt que le bataillon de la 5e légère sera arrivé, j’en placerai à peu près les 2/3 sur la côte, le reste à Challans ; d’après cette disposition, l’intérieur du département se trouvera sans troupes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 16 Prairial an 8 (5 juin 1800), le Général Travot écrit au Chef de l’Etat-major divisionnaire : "Je reçois par le courrier de ce jour vos deux lettres du 11 courant, l’une où vous me prévenez que la 56e sera envoyée par le général Dufresse au lieu de la 5e légère que vous gardez à Nantes ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 2. – Les 12e, 16e, 21e, 33e, 39e, 55e, 63e, 73e, 80e, 87e, 92e, 93e, 104e de ligne; les 5e, 15e, 18e d'infanterie légère; le 5e régiment de cavalerie, le 5e de dragons et le 12e de chasseurs retourneront à l'armée de réserve à Dijon et se rendront dans les places qui seront indiquées par le général en chef de ladite armée ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Le 3 juillet 1800 (14 Messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "L'arrêté que j'ai pris à Milan le 5 messidor, citoyen ministre, porte art. 2, que 13 demi-brigade de ligne et 3 légères qui sont dignes [sic] se rendront à Dijon pour faire partie de l'armée de réserve.
Voici la destination que je désire leur donner.
... les 5e, 18e légères à Maëstricht elles serviront à relever la 11e légère ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5481).
Le 16 Messidor an 8 (5 juillet 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "… Je ne disposerai du détachement de la 5e légère qu’à la dernière extrémité, ou lorsque je présumerai pourvoir en tirer quelque activité ; ainsi, veuillez bien lui continuer l’ordre de se tenir prêt à marcher aussitôt que je l’appellerai dans cette subdivision …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 5 Thermidor an 8 (24 juillet 1800), le Général Travot écrit au Général de Division Chabot : "J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen général, que je viens de recevoir du général Hédouville un ordre date de Rochecorbon le 1er thermidor à l’effet de faire partir pour Rochefort le 2e bataillon de la 56e de ligne, qui me sera remplacé par le 3e de la 5e légère. Si ce dernier bataillon part de Nantes, veuillez, je vous prie, général, autant pour la célérité du mouvement que pour éviter aux troupes des fatigues inutiles et au gouvernement les dépenses occasionnées par le transport des effets de bataillon lui donner l’ordre de se rendre directement à Challans. Il ne peut y avoir en cela aucun inconvénient puisque le général Hédouville m’écrit qu’il lui envoie à Fontenay l’ordre de se rendre aux Sables d’où je dois lui assigner des cantonnements sur la côte" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 5 Thermidor an 8 (24 juillet 1800), le Général Travot écrit au Général de Division Hédouville, Lieutenant du Général en chef : "… Aussitôt que sera arrivé le 3e bataillon de la 5e légère, je ferai partir le 2e bataillon de la 56e pour Rochefort.
Conformément à votre ordre, je porterai la garnison de Noirmoutier à 350 hommes ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 8 Thermidor an 8 (27 juillet 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Maulde : "Vous disposerez le bataillon de la 5e légère de la manière suivante. L’état-major, les carabiniers et une compagnie de chasseurs à Saint-Gilles ; une compagnie aux Sables, une compagnie à Saint-Jean-de-Monts, une à Notre-Dame-de-Monts, une à La-Barre-de-Monts et les trois autres à Noirmoutier. Ces trois dernières doivent être les plus fortes du bataillon.
Réunissez de suite aux Sables le 2e bataillon de la 56e puis lui remettez l’ordre ci-inclus du général Hédouville.
La 5e légère recevra de la 56e qu’elle va remplacer les instructions qui lui seront nécessaires pour le service de la côte.
Je ne place une compagnie aux Sables que parce que je suis décidé à faire incessamment refluer dans l’intérieur, où le calme n’est pas parfait ce qui vous reste aux Sables de la 107e. Prévenez par écrit le commissaire Mollet de la répartition de la 5e et du départ de la 56e pour Rochefort. Vous voudrez bien aussi écrire au général Gillibert à la Rochelle pour l’informer de l’arrivée de ce corps" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 10 Thermidor an 8 (27 juillet 1800), le Général Travot écrit au Général Hédouville : "Le 3e bataillon de la 5e légère est arrivé, citoyen général, aujourd’hui et demain ; il prendra ses cantonnements sur la côte ; il sera disposé de la même manière que le 2e bataillon de la 56e, excepté que je garde aux sables une compagnie, étant déterminé à faire refluer toute la 107e dans l’intérieur ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 10 Thermidor an 8 (27 juillet 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "… Le 3e bataillon de la 5e légère est arrivé. Il prend aujourd’hui ses cantonnements sur la côte ; il occupera le même emplacement que le 2e bataillon de la 56e qui d’après l’ordre du général Hédouville va se rendre à Rochefort …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 17 Thermidor an 8 (4 août 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Maulde : "... La garnison de Noirmoutier vient d’être tout à coup diminuée de 88 hommes par l’effet des congés délivrés à la compagnie franche ; pour remplir ce vide, vous ferez partir le 19 de ce mois pour cette ile la compagnie de la 5e légère qui se trouve dans ce moment aux Sables …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 17 Thermidor an 8 (4 août 1800), le Général Travot écrit au Général de Division Chabot : "Le chef de Bataillon de la 5e légère ayant été instruit que le capitaine de la 1ère compagnie franche de la Vendée se trouve dépositaire d’une certaine quantité d’effets d’habillement qui ont été laissés à la compagnie par les chasseurs congédiés, m’invite à les lui faire délivrer, m’observant qu’il lui en est bien du davantage et que ceux là serviraient à parer aux besoins les plus urgents. Je vous prie, citoyen général, de vouloir bien me dire si je puis les lui délivrer.
Il n’est pas indifférent, citoyen général, que je vous mette sous les yeux la position désagréable où est le bataillon, principalement sous le rapport de la solde arriérée. Il lui est du :
1° Pour l’an 6 : 53000 francs dont le payement est suspendu.
2° Pour l’an 7 : 27266 francs 46 c. dont le payement est ordonné par arrêt des Consuls du 7 messidor dernier à raison de 3000 francs par décade.
3° Pour l’an 8 : 22200 francs 39 c.
En totalité 102466 francs 85 c.
Il n’est peut-être aucun corps dont l’arriéré soit aussi conséquent. Il conviendrait donc, citoyen général, de prendre un parti pour, sinon lui faire acquitter toute cette somme, du moins lui faire toucher des acomptes qui le mettent au niveau des autres corps.
Son armement n’est pas très bon, il au moins 200 fusils à réparer.
Ce bataillon a l’espoir que vous voudrez bien avoir égard à sa malheureuse position" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Dans la foulée, toujours le 17 Thermidor an 8 (4 août 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret, de la 5e Légère : "J’ai reçu, citoyen, vos deux lettres des 12 et 15 de ce mois. Je ne puis absolument rien à la malheureuse position où vous vous trouvez ; tout ce que je peux faire, c’est de la mettre sous les yeux du général de division et de le prier d’y avoir égard. Je viens de lui écrire à ce sujet et lui demande par la même lettre qu’il veuille bien vous autoriser à recevoir des habillements dont se trouve dépositaire le capitaine de la 1ère compagnie franche de la Vendée.
J’ai examiné le fond de la lettre du ministre de la guerre du 12 Floréal an 8, d’après laquelle vous concluez que votre troupe doit avoir l’étape et vos officiers l’indemnité. Je vous crois dans l’erreur, car il est dit, art 3 : que l’administration des subsistances militaires doit pourvoir à la subsistance des corps en activité dans une armée pendant toutes les marches qu’ils pourraient faire dans le cadre de ladite armée. Et bien certainement, votre bataillon se trouverait dans ce cas dans le mouvement qu’il vient de faire. Vous ne pouvez pas vous considérer comme changeant de garnison, attendu que cela ne s’entend que pour l’intérieur. Par une conséquence naturelle, le corps devait recevoir les vivres de campagne, les officiers ne peuvent prétendre à l’indemnité.
Je me propose de faire des représentations sur l’inconvénient qu’il y a de ne pas fournir la viande en nature aux troupes en marche et de la leur remplacer par une indemnité de 10 centimes par ration, lesquels 10 centimes ne sont pour l’ordinaire touché que bien longtemps après qu’ils sont dus ; je sais que cette décision aggrave la position des troupes en marche" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 20 Thermidor an 8 (8 août 1800), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerre Mollet : "J’ai reçu citoyen avec votre lettre du 17 de ce mois copie de celle qui vous ont été adressées de Fontenay par le préfet.
Je puis vous assurer qu’il ne s’est pas encore opéré par mon ordre aucun mouvement de troupes sans que j’en ai prévenu ou fait prévenir les commissaires des guerres. Lorsque la 107e et la 5e légère ont voyagé en corps dans ce département, c’était par ordre du général Hédouville ou du général Chabot sans que j’ai jamais été informé de la route qu’il devait suivre. Ce n’est conséquemment qu’au commissaire de Nantes ou de Fontenay que vous devez vous en prendre si vous n’avez pas été averti en temps du passage ou de l’arrivée de ces corps.
Il me semble que si vous voulez vous donner la peine de tenir note de tous les mouvements de troupes qui s’opèreront dans votre arrondissement et dont on vous préviendra toujours, un état de situation au 1er de chaque mois doit bien suffire ; il me serait d’ailleurs impossible de voue en fournir à chaque décade ainsi que vous le désirez, ayant bien d’autres occupations et beaucoup plus importantes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 20 Thermidor an 8 (8 août 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Je reçois, citoyen général, vos deux lettres du 16 du courant ; le rapport que je vous ai adressé le 17 sur le résultat de ma tournée satisfait à la demande que vous me faites dans une d’elles.
Il y a bien longtemps, citoyen général, que j’ai fait les mêmes réflexions que vous sur la position des troupes cantonnées à la Roche-sur-Yon ; j’ai tout fait pour détruire l’égoïsme de la plupart des habitants et rendre l’administration municipale moins indifférente sur le sort des militaires ; après toutes les démarches possibles et toujours infructueuses, j’ai retiré les troupes, même dans des moments un peu critiques, espérant par-là parvenir à mon but, ce moyen ne m’a pas plus réussi que tous les autres ; il est malheureux que cette commune soit comme elle l’est un point central, d’où les troupes peuvent observer et maintenir dans l’ordre les cantons environnant, sans cela je n’y placerais jamais.
J’ai toujours souffert des retards que l’on met à leur payer l’indemnité de viande, c’est un peu de la faute des chefs ; j’ai dit au commandant du bataillon de la 107e d’écrire à ces capitaines de prendre pour la fourniture de la viande des arrangements sur les lieux mêmes et dans le cas où ils ne trouveraient pas crédit, de me le mander, que j’écrirai à ceux avec qui ils seraient en marché pour répondre du payement de leurs fournitures. C’est ainsi qu’a fait la 5e légère dont l’arriéré est bien plus conséquent encore que celui de la 107e, aussi dans sa misère le soldat est passablement bien ; je vais ordonner puisque mon invitation n’a rien fait au commandant de la 107e de suivre la même marche que la 5e légère" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 22 Thermidor an 8 (10 août 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : D’après votre lettre d’hier, je fais venir ici le chef de bataillon Maulde commandant l’arrondissement de la Côte et l’enverrai à Noirmoutier pour y prendre le commandement ; c’est un officier qui mérite votre confiance et sur lequel vous pouvez vous reposer pour la défense de cette ile.
Vous savez que je n’ai que deux faibles bataillons pour ma subdivision, le 3e de la 5e légère fort de 626 hommes et le 2e bataillon de la 107e fort de 342 hommes. Je ne puis mettre moins de 4 compagnies du 1er bataillon de ces deux corps dans Noirmoutier et le surplus de ce bataillon est absolument nécessaire pour surveiller la côte depuis la Barre-de-Monts jusqu’à Saint-Gilles. Il me faut au moins une cinquantaine d’hommes tant à Montaigu qu’à la Roche-sur-Yon pour observer l’intérieur. J’ai 3 compagnies de la 107e à Fontenay. Je ne crois pas devoir y toucher parce qu’elles y ont été retenues par le général Hédouville. Vous voyez donc l’impossibilité où je me trouve d’établir une réserve. J’y peux suppléer par la facilité que j’ai de réunir dans huit heures à Saint-Gilles une force de 400 hommes au moins. Cette réunion pourrait s’effectuer avec la même facilités et la même célérité sur tout autre point de la côte. J’estime conséquemment qu’il y a plus d’avantage à laisser les troupes de la côte telles qu’elles sont, ce qui ne me prive pas de la faculté de les faire marcher en masse, si le cas l’exigeait, que d’établir une réserve qui m’enlèverait les moyens d’entretenir une surveillance active sur tout la côte.
Quant aux dispositions à prendre pour l’intérieur, je n’en connais d’autre que de maintenir les deux postes de Montaigu et de la Roche-sur-Yon et de placer les brigades de gendarmerie à pied. L’unique moyen de tenir le peuple dans l’ordre est d’avoir de nombreux cantonnements, rien ne lui en impose autant.
Je n’ai rien appris de nouveau de l’intérieur depuis le rapport que je vous ai adressé le 17" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 24 Thermidor an 8 (12 août 1800), le Général Travot écrit au commandant de la Barre et Notre-Dame-de Monts : "Je vous préviens, citoyen, que d’après l’ordre que je viens de donner, le citoyen Maulde, commandant à Noirmoutier est autorisé à faire entrer dans l’ile la compagnie que vous commandez lorsqu’il le jugera convenable ; en conséquence de cette disposition, vous voudrez bien satisfaire aux ordres que pourrait vous transmettre ce chef.
Accusez-moi réception de la présente" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 29 Thermidor an 8 (17 août 1800), le Général Travot écrit au Chef de la 5e Légère à Saint-Gilles : "Si les deux militaires qui viennent d’être arrêtés par la gendarmerie de Niort sont de bons sujets, il faut y avoir égard ; dans ce cas, je vous laisse leur juge. Si vous avez d’ailleurs des reproches à leur faire, adressez moi le rapport de leur désertion pour que je puisse les faire traduire à un conseil de guerre" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 21 août 1800 (3 fructidor an 8 - note : Une copie portant la date du 23 août est conservée au S.H.D., département de l'Armée de Terre, 17C285), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez également l'ordre aux 2 bataillons de la 5e légère de se rendre à Ostende en venant d'Italie pour y remplacer les 2 bataillons de la 11e qui s'y trouvent ; et vous donnerez ordre à la 11e d'infanterie légère de se rendre au camp d'Amiens ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5615).
Le 24 août 1800 (6 Fructidor an 8), le Premier Consul écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Les deux bataillons de la 5e d'infanterie légère n'étant partis que le 15 thermidor de Gênes, arriveront trop tard à Ostende. Donnez l'ordre au second bataillon de la 21e, qui est dirigé sur Breda, de se diriger sur Ostende, ce qui vous mettra à même de donner l’ordre au 3e bataillon de la 11e légère de se rendre au camp d'Amiens" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5618).
Le 14 Fructidor an 8 (1er septembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Comme à vous seul appartient le droit de traduire par devant le conseil de guerre, je vous adresse la demande que fait le citoyen Humbert capitaine au 3e bataillon de la 5e légère, par l’organe de son chef, de paraitre devant le tribunal pour se justifier des inculpations portées contre lui par le citoyen Brotschy, lieutenant au même corps. Vous trouverez aussi ci-joint la lettre où cet officier accuse le citoyen Humbert.
J’ai renvoyé le citoyen Humbert à son corps, où il attendra que je luis fasse part de ce que vous aurez décidé sur sa demande" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 24 Fructidor an 8 (11 septembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "... Le citoyen Humbert capitaine au 3e bataillon de la 5e légère qui demande à être jugé, attendra à Saint-Gilles l’ordre que vous voudrez bien lui faire parvenir de paraitre devant ses juges, lorsqu’ils seront nantis des pièces qui le concernent" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 29 Fructidor an 8 (16 septembre 1800), le Général Travot au Chef de Bataillon Margeret : "J’ai reçu vos deux lettres des 24 et 25 de ce mois.
Le général Chabot m’a répondu au sujet du citoyen Humbert, capitaine à votre bataillon ; il me mande qu’il écrit au citoyen Emmoy pour avoir toutes les pièces qui concernent cet officier, et qu’aussitôt qu’il les aura reçues, il ordonnera la tenue d’un conseil de guerre pour le juger.
Je ne puis vous envoyer de tentes, deux fois j’en ai demandé au général Chabot, et je n’en ai point encore reçu. Voyez s’’il ne serait pas possible d’y suppléer par le moyen de barraques que construirait le militaire avec du chaume que vous prieriez les habitants de lui donner.
Il faut espérer que les mesures que l’on prend en ce moment pour faire rentrer les contributions nous mettrons bientôt à même d’aligner la solde de tous les corps ; il s’est déjà fait des versements conséquents, et je suis même surpris de voir que vous n’ayez rien reçu depuis. Je crois qu’en vous adressant au payeur de ce département, vous feriez aussi bien que de vous adresser à celui de Nantes, le premier se trouve toujours avec quelques fonds disponibles tantôt dans sa caisse, tantôt dans celle des receveurs.
L’ordre que je vous ai adressé le 26 pour les mouvements que je fais faire sur les côtes satisfait à la demande que vous me faite de n’avoir qu’un détachement à la Barre-de-Mont ; le surplus de la compagnie sera mieux à Saint-Gervais qu’à Beauvoir, cette dernière commune étant pour le moins aussi malsaine que celle de la Barre-de-Monts" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 4 Complémentaire an 8 (21 septembre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "Vous pouvez viser la permission donnée par le maire de l’ile d’Yeu au citoyen Alexis Auger, de passer par Fromentine pour aller à Beauvoir, en réservant cependant qu’il ne pourra emmener aucune denrée sans avoir rempli les formalités prescrites pour l’approvisionnement de l’ile par Saint-Gilles ; c'est-à-dire que le maire devra vous faire connaitre ce que ce marin est autorisé à prendre sur son bord pour la consommation des habitants ; vous transmettrez une note au stationnaire de Fromentine, afin qu’il vérifie le chargement de ce bateau et qu’il ne laisse passer que les objets désignés dans ladite note.
Vous aurez soin de spécifier dans votre visa que la permission ne sera que pour un seul voyage et qu’elle devra ensuite vous être renvoyée.
Il me semble que nous ne pouvons prendre trop de précaution pour empêcher que l’Anglais se serve des habitants de l’ile d’Yeu pour s’approvisionner des objets qui leurs sont nécessaires pendant la durée de leurs croisières.
Je ne saurais trop vous engager à surveiller les accapareurs de grains, car il peut s’en trouver parmi eux de très disposés à vendre leurs magasins à l’ennemi" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 4 Vendémiaire an 9 (26 septembre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Saint-Gilles, (Margeret, Chef de Bataillon à la 5e Légère) : "Ce matin, lorsque je vous priais de permettre au citoyen Tranchant de sortir momentanément de ses arrêts pour faire les inventaires qui lui sont demandés, j’ignorais combien la conduite de cet officier est répréhensible. Non seulement vous ne défèrerez pas à mon invitation, mais encore, vous ordonnerez les arrêts de rigueur pendant quinze jours au citoyen Tranchant pour s’être permis de vous écrire d’une manière aussi insubordonnée.
Vous savez quelle est mon opinion sur le compte de cet officier ; il y a longtemps que je désirerais pouvoir le faire relever, mais je n’ai pas de sujet ici qui vaille mieux que lui.
Cette punition sera mise à l’ordre de la subdivision et le rapport va en être fait au général commandant la division" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 4 Vendémiaire an 9 (26 septembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Je viens d’ordonner les arrêts de rigueurs pendant 15 jours à l’officier de canonniers qui commande l’artillerie à Saint-Gilles pour s’être permis d’écrire de la manière la plus indécente et la plus insubordonnée au chef de bataillon Margeret qui lui avait ordonné les arrêts pendant huit jours pour avoir fait sortir du jardin attenant au magasin à poudre le propriétaire qui par lui (Margeret) avait été autorisé à y recueillir ses fruits, pour la surveillance d’une … de garde et pour avoir en outre tenu des propos tendant à avilir l’autorité. Vous trouverez ci-joint la lettre de cet officier …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Encore le 4 Vendémiaire an 9 (26 septembre 1800), le Général Travot adresse l’ordre général suivant : "Le général commandant la subdivision a ordonné les arrêts de rigueur pendant 15 jours au citoyen Tranchant lieutenant de la 4e compagnie des canonniers de la 12e division militaire commandant l’artillerie de Saint-Gilles, pour s’être permis d’écrire de la manière la plus indécente et la plus insubordonnée au chef de bataillon Margeret qui venait déjà de lui infliger une punition pour avoir méconnu ses ordres et tenu des propos tendant à avilir l’autorité" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 7 Vendémiaire an 9 (29 septembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Le chef du 3e bataillon de la 5e légère vient, citoyen général, de me transmettre la plainte portée par le citoyen Brotchy lieutenant, portée contre le citoyen Haub… capitaine, et qui lui a été renvoyée par le sous-inspecteur … ; je la joins à la présente, et vous prie d’ordonner la mise en jugement de cet officier ou de … à son état primitif s’il y a lieu" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 11 Vendémiaire an 9 (3 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Brigade Margeret : "D’après l’autorisation qu’a donné le préfet pour le rétablissement du cabotage des subsistances, vous voudrez bien ne plus mettre d’opposition à ce que les détachements de Saint-Gilles expédient leurs grains.
Je sens parfaitement qu’on n’aurait du rien changer à l’ordre établi sans m’en donner connaissance, mais pour un simple défaut de forme, il ne faut pas contrarier des opérations qu’ont sans doute dictées de bons motifs.
Le commandant de Noirmoutier ne me dit rien de ce que vous mande le capitaine de votre bataillon par son rapport du 4, malgré cela j’en ai instruit le commissaire des guerres et l’ai invité de prendre de prendre promptes mesures pour améliorer le sort de nos malades et rétablir partout où il et interrompu le service des bois et lumières.
Quant aux réparations à faire aux corps de garde, il est inutile de s’en casser la tête ; il y a quelques jours que j’en parlais à l’officier du génie qui me dit qu’il ne lui avait été fait qu’un fond de 300 fr. pour cet objet. Que peut on faire avec cette somme ; absolument rien du tout" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 11 Vendémiaire an 9 (3 octobre 1800), le Général Travot écrit ensuite au Général Chabot : "Deux militaires nommé Huot et Nicolas Chaudron, chasseurs de la 1ère compagnie du 3e bataillon de la 5e légère, se trouvent présentement détenus à Noirmoutier pour un vol de poudre dont ils paraissent être les auteurs. Vous trouverez au nombre de 4 les pièces qui les concernent, elles ne me sont parvenues que hier. J’attendrai vos ordres pour les envoyer à Nantes, si vous trouvez qu’il y a lieu à accusation contre eux.
Le commandant de Noirmoutier m’écrit qu’il est à la recherche d’autres voleurs de poudre encore plus coupables. Ceux-ci ne faisaient qu’extraire la poudre des gargousses et y substituaient du sable.
L’état où est le 2e bataillon de la 107e est peu différent de celui où se trouve le 3e bataillon de la 5e légère. Les fièvres qui se font sentir partout les ont proportionnellement affaiblis tous deux. Celui de la 5e légère me parait encore plus propre au service de la côte que celui de la 107e, attendu que les soldats en sont mieux habillés, et que ce dernier bataillon, dans l’état de nudité où il est, ne ferait pas une décade sur la côte, sans avoir envoyé plus de la moitié des militaires à l’hôpital. J’ai jugé qu’il serait plus à propose de retirer les compagnies de la 5e légère qui paraissent avoir le plus souffert et de les envoyer dans l’intérieur pour y faire payer les contributions. Je viens d’en donner l’ordre. Il est certain, citoyen général, que si les militaires étaient bien vêtus, s’ils recevaient exactement leur solde, on n’en verrait pas les hôpitaux encombrés ; mais comment peuvent ils tenir quand ils n’ont pour tout aliment qu’une livre et demie de pain, et de la mauvaise eau, et qu’ils sont obligés de marcher pour ainsi dire pieds nus. Voilà les véritables causes des maladies.
Il y a trois ans que les poudrières et corps de garde de Noirmoutier sont dans le plus mauvais état possible, aujourd’hui ils tombent en ruine ; on a substitué aux poudrières des caissons, mais on ne peut pas ainsi remplacer les corps de garde, il faut que les gardes restent au bivouac. Nous approchons d’une saison où il faut pourtant un abri au soldat ; malgré cette urgence, je ne vois pas que le génie s’occupe de faire faire aucune réparation, j’ai parlé à ce sujet à l’officier qui est ici ; sa réponse a été qu’il ne lui avait été fait pour cet objet qu’un fond de 300 fr. et qu’avec une aussi modique somme, il est impossible de rien entreprendre, il a raison, mais ce qu’il serait intéressant de savoir, ce serait si le ministre n’a effectivement fait remettre que 300 fr. pour les réparations de ces établissements ; vous pouvez, général, plus facilement que moi, remonter à la source, je vous prie de vouloir bien le faire ; si le soldat était convaincu que cet abandon proviendrait de l’impossibilité où serait le gouvernement de subvenir à cette dépense, il serait satisfait, vous ne le verriez plus murmurer en l’envoyant au bivouac, mais il ne peut se persuader, voyant que le produit seul de la poudre avariée et perdue dans le cours d’une année par le défaut de poudrières, suffirait et au-delà pour relever cet établissement ainsi que les corps de garde, il ne peut, dis-je, se persuader que le gouvernement n’a pas fait les fonds nécessaires pour cet objet ; n’aurait il eu en vue que de prévenir des pertes aussi conséquentes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 11 Vendémiaire an 9 (3 octobre 1800), le Général Travot écrit également au Commissaire Gonnet : "Je vous préviens, citoyen, que ... la 8e compagnie du 3e bataillon de la 5e légère forte de 3 officiers et 45 hommes arrivera au Poiré pour activer la rentrée des contributions dans les 3 communes qui dépendent de ce canton. Le point de son départ est Noirmoutier.
Dans le même temps, un détachement de la 1ère compagnie de ce même corps, partant aussi de Noirmoutier et dont l’effectif sera de 1 officier et 23 hommes, arrivera aussi à Aizenay, où il est envoyé pour activer le paiement des impôts, ainsi que dans toute l’étendue du canton" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Enfin, toujours le 11 Vendémiaire an 9 (3 octobre 1800), le Général Travot écrit au Commissaire Mottetz (ou Molletz) : "Je vous préviens que les dispositions militaires suivantes vont avoir lieu d’après les ordres que j’expédie à l’instant :
... Les 1ère et 8e compagnies du 3e bataillon de la 5e légère partiront de Noirmoutier pour se rendre, la 1ère forte de 49 hommes, moitié à Palluau et moitié à Aizenay, et la 8 forte de 48 hommes en totalité au Poiré, pour aussi activer dans ces 3 cantons, la rentrée des contributions.
La 3e compagnie du même bataillon quittera Saint-Gilles pour aller les 2/3 à Beaulieu, et l’autre 1/3 à Apremont remplir dans ces deux cantons la même mission que celle des autres compagnies.
Les 2/3 de la 4e compagnie du même corps, cantonnée à Challans, passeront à la Gamache, pour le même objet.
La 5e compagnie du même bataillon stationnée à la Barre-de-Monts et à Saint-Gervais, sera répartie par tiers entre Beauvoir, Saint-Gervais et Saint-Urbain. On fera semblable répartition entre Saint-Jean-de-Monts, Notre-Dame et le Perier, de la 2e compagnie qui occupe déjà les deux premiers cantonnements. Ces deux compagnies seront dans ces six communes pour la rentrée des contributions.
Vous voudrez bien prendre des mesures pour que ces troupes ne manquent de rien dans les communes où elles vont s’établir. Vous observerez aux agents chargés d’assurer le service, que les détachements envoyés au Tablier, à Angle, Palluau, Aizenay, Poiré, Beaulieu, Apremont, et la Gamache, ne s’y tiendront pas constamment, qu’après avoir fait rentrer les contributions dans ces chefs-lieux, ils passeront successivement dans toutes les communes qui en dépendent, et séjourneront en chacune d’elles le temps nécessaire à l’objet de leur mission. Ces mouvements ne pourront s’effectuer avant 3 jours au moins, aussi vous avez tout le temps que vous pouvez désirer pour assurer les différents services dans ces nouveaux cantonnements …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 12 Vendémiaire an 9 (4 octobre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Noirmoutier : "J’ai reçu avec votre lettre du 8 de ce mois quatre pièces concernant le vol de poudre dont les citoyens Huot et Chaudron, chasseurs de la 1ère compagnie du 3e bataillon de la 5e légère sont prévenus. Je les ai adressées au général Chabot dont j’attends les ordres avant de faire partir ces deux militaires pour Nantes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 12 Vendémiaire an 9 (4 octobre 1800), le Général Travot écrit : "La circulaire du Ministre de la guerre du 25 Thermidor dernier et l’arrêté des Consuls du 7 même mois, relatifs à l’admission des enfants de troupe à la solde militaire, ont été transmis aux chefs du 2e bataillon de la 107e et 3e bataillon de la 5e légère" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Encore le 12 Vendémiaire an 9 (4 octobre 1800), le Général Travot écrit également au Sous-préfet des Sables : "Le receveur de votre arrondissement m’a effectivement fait connaitre le nom des cantons où la perception des contributions de l’an 8 éprouve le plus de difficultés, dès ce moment le même j’ai expédié les ordres nécessaires pour qu’il y soit envoyé des troupes dans 3 jours au plus tard ; il y en aura dans ceux du Tablier, d’Angle, Palluau, Aizenay, Beaulieu, Apremont, Challans, la Gamache, Beauvoir et Saint-Jean-de-Monts. Je ne puis en faire passer pour le moment à Poiroux, ni aux Moutiers, mais le retard que j’apporterai sera d’une quinzaine de jours au plus" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 12 Vendémiaire an 9 (4 octobre 1800), le Général Travot écrit ensuite au Receveur général de Vendée : "Je vais inscrire sur le tableau que vous m’avez fait passer le 28 fructidor les deux communes de Chantonnay et de Hilaire le Moutier. On va de suite envoyer dans cette dernière une partie de la compagnie qui se trouve encore à Bournezeau.
Des troupes sont en marche des différents cantonnements de la côte pour se rendre dans les cantons désignés pour recevoir garnison, sous trois jours elles seront toutes arrivées à leur destination. Il ne me reste plus que les cantons de Chantonnay, la Caillère, Mareuil, Poiroux, les Moutiers-les-Mauxfaits, la Brussières, Tiffauges et les Essarts où je ne puis pour le moment envoyer des détachements ; je serai forcé d’attendre une quinzaine, parce qu’alors, l’impulsion sera donné dans quelques-uns des autres cantons et je pourrai disposer des troupes qui y seront dès lors inutiles" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 11 octobre 1800 (19 vendémiaire an 9), à Paris, Bonaparte décrète : "L'arrêté du 2 floréal dernier par lequel le général en chef Masséna a destitué le citoyen Rey, chef de la 5e demi-brigade d'infanterie légère, est annulé; ce militaire reprendra le commandement de cette demi-brigade" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 24).
Le 22 Vendémiaire an 9 (14 octobre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Noirmoutier : "D’après l’ordre que je viens de recevoir, vous voudrez bien faire conduire à Nantes les nommés Huot et Nicolas Chaudron, chasseurs de la 5e légère, détenus à Noirmoutier pour cause de vol de poudre dont ils paraissent être les auteurs, pour y être traduits devant le conseil de guerre, l’intention du général Chabot étant qu’ils soient punis suivant toute la rigueur des lois s’ils sont coupables de ce délit.
Vous préviendrez le général Chabot afin qu’il soit instruit de l’arrivée de ces deux hommes dans les prisons de Nantes.
Vous voudrez bien faire toutes les démarches nécessaires pour tâcher de découvrir et de faire arrêter tous ceux qui pourraient être de complicité dans ce vol" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 22 Vendémiaire an 9 (14 octobre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Je viens d’envoyer au commandant de Noirmoutier l’ordre de faire partir pour les prisons de Nantes les nommés Huot et Nicolas Chaudron, chasseurs de la 5e demi-brigade, prévenus de vol de poudres ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 22 Vendémiaire an 9 (14 octobre 1800), le Général Travot écrit également au Commandant de Fontenay : "Veuillez demander au citoyen Perreuse, et me le faire savoir de suite, quand il se propose de faire partir les chevaux qui se trouvent au dépôt de Fontenay, et combien d’hommes il lui faudra pour les conduire à leur destination, parce que j’ordonnerai qu’ils soient fournis par la 5e légère, n’étant pas juste que la 107e fournisse encore pour cette fois" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 4 Brumaire an 9 (26 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Maulde : "Vous voudrez bien donner au citoyen Margeret l’ordre de faire partir de suite pour Fontenay, où ils seront à la disposition du citoyen Bauyn Perreuse, chargé d’effectuer la levée des chevaux de remonte en ce département, trois sous-officiers et vingt quatre chasseurs de son bataillon. Ces hommes ne rentreront qu’après qu’ils auront conduit à Tours les 114 chevaux que le citoyen Perreuse a encore à y envoyer" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 4 Brumaire an 9 (26 octobre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Fontenay : "Le citoyen Perreuse m’a fait la demande d’un détachement de 42 hommes qui lui sont nécessaires pour faire conduire à Tours les 114 chevaux qu’il lui reste à y envoyer. J’ai donné ordre que la 5e légère fasse partir pour cet effet 27 hommes qui ne pourront arriver à Fontenay avant 8 ou 10 jours. Le surplus qui est d’un sous-officier et 14 hommes lui fera fourni par les compagnies de la 107e lorsque le détachement qui vient de se mettre en marche pour Tours sera de retour, ce qui ne peut tarder" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 4 Brumaire an 9 (26 octobre 1800), le Général Travot écrit au Citoyen Perreuse : "J’ai donné des ordres pour que les 42 hommes que vous me demandez par votre lettre du 1er de ce mois, soient mis à votre disposition : la 5e légère vous en enverra 27 et le surplus vous sera fourni par les compagnies de la 107e en garnison à Fontenay, aussitôt que le détachement qui vient de partir pour Tours sera de retour, ce qui ne peut tarder.
J’ai fait part au sous-préfet des Sabres de votre mécontentement au sujet du retarde qu’apportent quelques communes de son arrondissement à fournir des fonds pour l’achat des chevaux. Je l’ai engagé à me désigner ces communes, aussitôt qu’il me les aura fait connaitre, je m’empresserai d’y envoyer des garnissaires" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 6 Brumaire an 9 (28 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "Je ne pourrais sans injustice faire fournir par le citoyen Peitavy les 27 hommes qui me sont demandés pour conduire des chevaux de remonte à Tours. La 107e qui est beaucoup moins forte que la 5e légère, qui compte proportionnellement autant de malades, et dont l’habillement est en bien plus mauvais état, a déjà fourni plus de 30 hommes et on lui en demande encore 15 et si quelqu’un a des droits à réclamer, c’est le citoyen Peitavy et non pas vous ; ainsi, vous voudrez bien diriger le plus promptement possible votre détachement sur les Sables" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 7 Brumaire an 9 (29 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "D’après ce que vous m’annoncez par votre lettre d’aujourd’hui, il ne sera malheureusement que trop sur que les Anglais auront encore une fois brûlé de nos bâtiments marchands mouillés dans Fromentine. Vous aurez fait là une demande inutile car le projet de l’ennemi n’étant que de venir mettre le feu et s’en retourner, il n’y a que le canon de Noirmoutier qui pourrait l’inquiéter.
Si, contre mon attente, l’ennemi fait quelque tentative sur la côte, ne perdez pas un moment à appeler toutes vos compagnies qui se trouvent dans le bocage et à le repousser vigoureusement. Ne comptez pas sur moi car il me serait impossible de monter à cheval.
Ecrivez moi de suite et faites-moi le rapport de ce qui se sera passé" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 7 Brumaire an 9 (29 octobre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Je m’empresse citoyen général, de vous faire parvenir copie de la lettre que je reçois à l’instant du chef de bataillon Margeret ; il paraitrait d’après ce qu’il me mande, que les Anglais auraient fait des tentatives pour venir incendier quelques-uns de nos convois. J’attends avec impatience des détails sur ce qui se sera passé. J’en recevrai probablement cette nuit. Tout est parfaitement tranquille dans ma subdivision. Le payement des contributions s’y poursuit avec activité et avec le succès le plus satisfaisant ; il y a quatre jours que le receveur de ce seul arrondissement a envoyé à Fontenay plus de 100 mille francs.
Ps du 8 au matin je n’ai rien reçu cette nuit" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 8 Brumaire an 9 (30 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "Je ne puis prendre de ma simple autorité aucun parti à l’égard de la commune d’Aizenay, il faut que j’en informe le préfet et alors, nous verrons ensemble quelle conduite il conviendra de tenir. En attendant, le détachement pourrait bien s’occuper à faire rentrer les contributions de l’an 8, dues par la commune de Venansault dépendant du même canton ; il serait pour cela nécessaire qu’il s’y transportât. Je vous transmets une lettre que m’a écrite le sous-préfet des Sables, et à laquelle est jointe copie de celle qu’il a reçue du maire de Saint-Gervais ; il y est question de menaces faites par quelques mauvais sujets de Bois-de-Céné. Quoique je sois bien convaincu qu’ils ne sont pas dans le cas de rien entreprendre et que nous n’avons rien à craindre d’eux, veuillez cependant faire prendre des informations sur ce que ces bruits peuvent avoir de réel et m’en rendre compte" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 9 Brumaire an 9 (31 octobre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai reçu des détails sur ce qui s’est passé dans les journées des 6 et 7 sur la côte de Noirmoutier. L’Anglais n’a fait aucune tentative pour incendier le convoi qui se trouve à Fromentine ; il a seulement, comme vous le verrez par le rapport ci-joint du chef de bataillon Margeret, brûlé un bâtiment mouillé dans la baie de Bourgneuf et fait d’inutiles efforts pour en emmener un autre mouillé sur le Sé.
Le chef de bataillon Margeret avait, autant que lui a permis le peu de troupes qui restent sur la côte, pris des dispositions pour recevoir l’ennemi dans le cas où il aurait tenté de mettre du monde à terre.
J’ai particulièrement à me plaindre du refus fait à Challans par la gendarmerie de fournir une ordonnance pour m’apporter une lettre pressée que m’envoyait le chef de bataillon Margeret ; j’en ai témoigné mon mécontentement à l’officier de gendarmerie ; il est en effet bien singulier que, lorsqu’il s’agit d’évènement important, de circonstances impérieuses, on aille vous objecter l’indépendance où se trouve cette arme ; c’est cependant ce qui peut se renouveler chaque jour, si un ordre général n’oblige la gendarmerie à faire le service des ordonnances, lorsque dans un cas pressé, elle en soit requise par le chef militaire. Il faut nécessairement (toujours dans la supposition d’évènements importants) que ce service se fasse par elle où que vous mettiez à ma disposition le nombre de chasseurs nécessaires pour assurer ma correspondance avec les points éloignés" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 10 Brumaire an 9 (1er novembre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "L’officier de gendarmerie n’avait aucune raison de se refuser à faire partir votre lettre par un gendarme d’ordonnance, d’abord le pays est en état de siège et par le fait seul de cette mesure qui ne lui est pas inconnu puisqu’elle a été proclamée dans tout le département, il était tenu d’obéir à votre ordre, il en convient dans son refus ; en second lieu, c’est que lorsqu’il s’agit d’évènements extraordinaires, une arme ne doit pas envisagée si elle est ou non assujettie par ses règlements à tel ou tel service. J’ai témoigné mon mécontentement au citoyen Mourain et en ai rendu compte au général Chabot.
Faites moi le plaisir d’écrire à l’officier qui commande le détachement envoyé dans le canton de la Garnache, pour la rentrée des impôts, de parcourir successivement toutes les communes du canton : il paraitrait, d’après ce qu’on m’écrit, que son intention serait de revenir dans la commune de la Garnache s’établir de nouveau en garnisaire avant que d’avoir été dans celle de Froidfond et de Falleron où l’on n’a encore rien payé ; lorsqu’il aura mis celle-ci au niveau de la Gamache, il reviendra dans cette dernière et poursuivra l’entier acquittement de ce qu’elle devra sur l’an 8" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 10 Brumaire an 9 (1er novembre 1800), le Général Travot écrit au maire de la Garnache : "Les ordres donnés aux troupes envoyées dans les communes pour activer la rentrée des impôts de l’an 8 sont une copie littérale des instructions du préfet, j’en maintiendrai l’exécution jusqu’à ce qu’il m’ait fait connaitre lui-même les changements qu’il croira devoir y être apportés. Tout ce que je puis faire, c’est d’écrire pour que le détachement ne revienne à la Garnache qu’après avoir passé successivement dans toutes les autres communes du canton ; profitez de cet intervalle pour porter vos réclamations devant le préfet, et obtenir, si vous le pouvez, le délai que vous demandez" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 13 Brumaire an 9 (4 novembre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret, de la 5e Demi-brigade légère : "Si le capitaine Delaprée n’a pas obéi à l’ordre que vous lui avez donné dans le délai que vous lui aurez prescrit, vous le mettrez d’abord aux arrêts forcés puis m’en rendrez compte, afin que je provoque contre lui la punition que mérite une insubordination aussi caractérisée.
Le payeur ne peut plus prétexter la pénurie de fonds, car il y a 8 jours que j’ai fait fournir un détachement pour escorter 100 mille franc que le receveur des Sables faisait partir pour Fontenay. Il a fait d’autres envois depuis, et il n’est pas de jour qu’il ne reçoive des sommes conséquentes : à l’instant même où je vous écris, on lui apporte 16 mille francs, de sorte que l’argent ne manque pas et c’est mauvaise volonté si on ne vous solde pas, fructidor, vendémiaire et la 1ère décade de brumaire. J’ai fait ce qui a dépendu de moi pour parer aux maladies qui ont affaibli votre bataillon. J’en ai envoyé une partie dans l’intérieur et vous avez dû remarquer que j’ai choisi les compagnies qui paraissaient avoir le plus souffert, et que je n’ai laissé tant à Noirmoutier qu’à Saint-Jean-de-Monts que les plus fortes. Il ne s’agit plus que de savoir dans quelles compagnies les militaires retombent le plus, alors nous verrons si c’est plus particulièrement l’air de la côte qui est la cause de ces maladies. Je suis persuadé que vous ne trouverez pas de différence sensible. Moi-même, je n’en remarque pas entre les deux bataillons que j’ai dans ma subdivision" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 14 Brumaire an 9 (5 novembre 1800), le Général Travot écrit au Chef de Bataillon Margeret : "On me rend compte de Fontenay que le détachement que vous y avez envoyé n’est composé que d’1 officier, 1 sous-officier et 20 chasseurs. Vous voudrez bien en conséquence, pour l’entière exécution de l’ordre que vous avait transmis le citoyen Maulde, faire partir pour Fontenay à la réception de la présente, deux sous-officiers et 4 chasseurs, lesquels se réuniront au détachement qui y est déjà" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 14 Brumaire an 9 (5 novembre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Fontenay : "D’après l’avis que vous me donnez que le détachement de la 5e légère n’est que d’1 officier, 1 sous-officier et 20 chasseurs, je donne à l’instant les ordres nécessaires pour qu’on vous envoie du même corps 2 sous-officiers et 4 chasseurs afin de compléter le nombre désigné dans mon premier ordre" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 20 Brumaire an 9 (11 novembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un rapport du chef du 3e bataillon de la 5e légère contre un capitaine de son corps. Je vous prie de vouloir bien en prendre lecture et statuer sur le sort de cet officier qui restera aux arrêts forcés jusqu’à ce que vous ayez connaitre vos intentions" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 24 Brumaire an 9 (15 novembre 1800), le Général Travot aux Chefs d’arrondissement : "Ci-contre est une nouvelle instruction aux officiers chargés d’activer dans ce département la rentrée des contributions ; veuillez la transmettre aux chefs des corps dépendant de votre commandement, et ordonner qu’elle soit, comme celle du 10 vendémiaire dernier, transcrite sur les registres d’ordres des compagnies.
Vous voudrez bien aussi donner les ordres nécessaires pour l’exécution des mouvements de troupes indiqués par le tableau ci-joint".
Dénomination des corps | Nos des Compagnies | Leur force d’après la dernière situation | Désignation des cantons | Proportion à suivre pour leur répartition | Observations | |||
Officiers | Sous-officiers et soldats | Où elles sont actuellement | Où elles seront envoyées | Officiers | Sous-officiers et soldats | |||
5e légère, 3e Bataillon | 1 3 4 5 8 |
3 1 2 2 2 |
48 56 56 43 52 |
Palluau et Aizenay Beaulieu, Apremont Challans, la Gamache Beauvoir Le Poiré |
Palluau Aizenay Beaulieu Les Bouzils Saint-Fulgent Challans La Gamache Beauvoir Les Herbiers Monchamp Poiré Belleville |
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 |
18 18 12 28 28 21 20 15 30 13 26 10 |
(SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 24 Brumaire an 9 (15 novembre 1800), le Général Travot au Commissaire Sauveur : "Je vous préviens que j’expédie à l’instant l’ordre de faire effectuer le mouvement de troupes dont je vous ai donné avis par ma lettre du 19 du courant. Il ne pourra être entièrement exécuté que dans 4 ou 5 jours. Vous trouverez ci-joint un tableau du nouvel emplacement des compagnies qui changent de cantonnement.
Je vous engage très instamment à faire fournir à ces troupes les vivres sur les lieux, afin de ne point les détourner de l’opération dont elles seront chargées" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 25 Brumaire an 9 (16 novembre 1800), le Général Travot au Préfet de la Vendée : "Les instructions pour la rentrée du 1er douzième des contributions de l’an 9 viennent d’être expédiées avec les ordres nécessaires pour l’envoi des troupes dans tous les cantons qui m’ont été désignés par le receveur général.
Un officier supérieur se rend à la Garnache à l’effet d’y prendre des renseignements sur la conduite de l’officier qui y commande ; j’ai de la peine à croire aux faits dont on l’accuse, d’après le rapport qui m’a été fait le 15 du courant que si le citoyen Mar se fut renfermé dans les bornes de ses devoirs de magistrat, la totalité des impôts de la commune de la Garnache serait payée ; au reste, je ne préjugerai rien ; j’attendrai le rapport qui va m’être fait et dont j’aurai l’honneur de vous faire part" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 25 Brumaire an 9 (16 novembre 1800), le Général Travot au Chef de Bataillon Margeret : "Vous voudrez bien vous transporter à la Garnache à l’effet d’y prendre des renseignements exacts sur les faits avancés dans la plainte que vous trouverez ci-incluse. Si l’officier a outrepassé les instructions que vous lui avez transmises, s’il s’est permis la moindre vexation envers qui que ce soit, vous le ferez relever sur le champ, par un autre officier, et lui infligerez la punition que vous trouverez convenir. Comme je suis assez porté à croire, d’après ce que vous m’avez mandé sur le compte du maire de la Garnache, que l’officier n’a démérité près de lui que parce qu’il aura voulu le contraindre comme tous les autres à payer ses contributions, je serais désireux de savoir si ce fonctionnaire public a apporté de la bonne volonté et s’il a au moins payé un acompte ; alors, je verrai si c’est par intérêt personnel qu’il a adressé au préfet une plainte aussi amère, ou si c’est uniquement pour l’intérêt de ses administrés qu’il a fait cette démarche.
Vous m’enverrez la plainte et la lettre du préfet avec votre rapport" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 29 Brumaire an 9 (20 novembre 1800), le Général Travot au Préfet : "Je reçois à l’instant, citoyen préfet, le rapport de l’officier envoyé par moi pour prendre des informations sur la conduite de l’officier chargé d’activer la rentrée des contributions de l’an 8 dans la commune de la Garnache. Je vous le transmets ci-joint ; lorsque vous aurez vu que les témoins désignés par le citoyen Mas, ont eux même justifié la conduite de ce militaire, et que le citoyen Mas est le seul des principaux contribuables qui n’a pas encore payé un seul centime, vous aurez jugé du mérite de la plainte et des motifs qui l’ont guidés dans cette accusation ...
(envoyé du même jour au préfet l’exposé sur la situation malheureuse du 3e bataillon de la 8e (5e ?) légère)" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), le Général Travot écrit au Préfet de la Vendée : "Ma lettre du 29 brumaire dernier vous dit à quoi tient la difficulté de faire payer les contributions dans le canton de Pouzauges, ainsi que dans celui de la Flocellière, si chaque commune avait eu son percepteur et ses rôles, vous auriez eu lieu de remarquer que les troupes n’y sont pas dans l’inaction.
Les cantonnement sont actuellement occupés à faire payer le 1er douzième de l’an 9. Cette opération n’ira pas aussi calmement que je m’y attendais et ce, faute de troupes. Le 2e de la 107e vient de recevoir du ministre des coupons de route, l’ordre de départ ne tardera pas d’arriver, il ne me restera plus que le 3e bataillon de la 5e légère extrêmement affaibli par les maladies. Je suis forcé d’en appeler la plus forte partie sur la côte où nous nous occupons des mesures à prendre pour garantir ce département de l’épidémie qui pourrait y être apportée par les bâtiments qui auraient eu des communications d’avec les nations qui en sont déjà atteintes ; il faudra une garnison au château de Montaigu et une pour Fontenay, à peine me restera-t-il une compagnie disponible pour faire payer les impositions. Je crois devoir vous en donner avis dès à présent, quoique je n’aie pas encore reçu l’ordre de départ pour le 2e bataillon de la 107e afin que vous avisiez aux moyens que vous trouverez convenir pour suppléer au défaut de troupes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "… le 2 bataillon de la 107e vient de recevoir du ministre des coupons de route ; je m’attends par conséquent que vous ne tarderez pas à m’adresser son ordre de départ. Il ne me restera que le 3e bataillon de la 5e légère, dont l’effectif des présents, officiers et malades à la chambre compris (ils sont nombreux) ne s’élève pas à cinq cent hommes. Les mesures que l’on prend pour préserver la France de l’épidémie exigent le retour sur la côte de la majeure partie de ce bataillon, il faudra une compagnie à Montaigu et pour le moins autant à Fontenay, vous voyez qu’il ne me restera rien de disponible pour être affecté au service des escortes, ainsi les évènements fâcheux qui pourraient résulter de l’exécution des ordres du ministre ne devront être attribués qu’au manque de moyens, et nous ne pourrons pas en être responsables ; il faut espérer d’ailleurs que nos routes continueront à être libres et que les malles et voitures publiques y circuleront avec autant de sureté qu’elles l’ont fait jusqu’à ce jour"(SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 12 Frimaire an 9 (3 décembre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Saint-Fulgent : "Je veux bien croire que la commune de Saint-Fulgent obtiendra une remise sur ses contributions de l’an 8 pour les bons de réquisition qu’elle a, mais ce que je ne puis croire aussi facilement, c’est que cette remise s’élève à plus de moitié desdites contributions. Je serais donc d’avis de faire payer l’autre moitié. Si elle demande quelque délai, vous pouvez le lui accorder, en considération de la bonne volonté qu’elle a apportée à payer les deux premiers douzièmes de l’an 9.
Le citoyen Margeret vient de me communiquer une lettre où vous lui demandez si vous êtes chargé de faire payer les contributions seulement dans les deux communes du Brouzils et Saint-Fulgent. Vous le devez non seulement dans ces deux communes, mais encore dans toutes celles qui dépendaient autrefois des cantons dont elles étaient les chefs-lieux. Vous pouvez permettre la chasse aux loups, après que vous vous serez assuré que la réunion d’un certain nombre de paysans ne produira aucun inconvénient" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 16 Frimaire an 9 (7 décembre 1800), le Général Travot écrit au Préfet de la Vendée : "Vous ne devez pas, citoyen préfet, considérer comme garnison aux frais de la commune les 16 hommes que j’ai envoyés à Chantonnay, mais bien comme un cantonnement établi sous la dénomination de ce chef-lieu pour faire payer les contribution dans toute l’étendue du canton. Vous devez envisager de même tous les autres détachements stationnés dans l’intérieur de ce dépôt.
Je trouve, citoyen préfet, beaucoup d’inconvénient dans le nouveau moyen que vous proposez pour activer les rentrées des impositions, le premier qui est le plus grand, est que deux ou trois hommes par commune sont exposés à être assassinés, molestés même dans plusieurs endroits, à moins qu’on les fasse marcher toujours tous trois ensemble, ce qui occasionnerait des frais considérables que vous vous proposez d’éviter aux contribuables ; le second est que dans bien des communes trois hommes employés continuellement pendant un mois n’y produiront par l’effet que le court séjour d’une force un peu imposante qui est nullement à la charge de la commune. Je serais donc d’avis, citoyen préfet, de continuer à employer le peu de troupe qu’il me restera de disponible pour le service des garnisaires de la même manière que par le passé. Des ordres sont donnés pour que les troupes ne s’occupent quant à présent que de la rentrée des contributions de l’an 9. On m’enlève les deux bataillons qui sont dans ma subdivision, l’un le 2e bataillon de la 107e va à Grenoble ; l’autre le 3e de la 5e légère à Ostende. On m’annonce en remplacement des troupes de la 68e qui arrive de l’Italie …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 16 Frimaire an 9 (7 décembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Depuis plusieurs jours déjà, citoyen général, le 2e bataillon de la 107e et le 3e de la 5e légère sont prévenus qu’ils doivent incessamment quitter la division ; ils ont reçu leur coupon de route.
Tant que j’ignorerai le jour où arriveront les troupes destinées à remplacer ces deux corps, je ne pourrai ordonner aucune disposition préparatoire pour leur départ ; d’ailleurs, ignorant la route qui leur sera tracée, je ne saurai sur quels points il conviendrait de les réunir afin de ne pas les obliger à une marche inutile" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 26 Frimaire an 9 (17 décembre 1800), le Général Travot écrit au Chef du 2e Bataillon de la 107e : "D’après les ordres du général Chabot commandant la 12e division militaire, vous voudrez bien expédier ceux nécessaires pour la réunion de toutes vos compagnies à Fontenay où elles devront arriver le 6 de Nivôse et d’où elles partiront le 8 pour se rendre à la destination qui vous sera donnée sur la feuille de route que vous remettra le commissaire des guerres après avoir passé sa revue.
Vos compagnies avant de partir des communes où elles sont cantonnées prendront le pain qu’il leur faudra pour se rendre jusqu’à Fontenay.
En envoyant l’ordre à vos compagnies de Montaigu, prévenez les qu’elle seront remplacées avant leur départ par la compagnie de la 5e légère qui est à Saint-Fulgent" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 27 Frimaire an 9 (18 décembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "... Le 3e bataillon de la 5e légère partira d’ici pour aller se réunir à Machecoul et se rendra ensuite à Nantes aussitôt que le 2e bataillon de la 68e me sera arrivé, je vous informerai de sa marche" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 28 Frimaire an 9 (19 décembre 1800), le Général Travot écrit au Citoyen Margeret : "En exécution des ordres du général Chabot commandant la 12e division militaire vous vous mettrez en marche avec votre bataillon le 7 nivôse prochain pour vous rendre à Nantes en suivant la direction ci-après.
Partant des Sables avec le pain pour deux jours vous irez loger le 7 à Saint-Gilles, le 8 à Challans où le pain se prendra pour 2 autres jours, le 9 à Machecoul et le 10 à Nantes où vous passerez la revue du commissaire des guerres et recevrez du général Chabot des ordres pour votre destination ultérieure.
Je donne des ordres pour que vos deux compagnies de Noirmoutier se réunissent à vous le 9 à Machecoul, donnez à celles de Palluau, le Privé, Saint-Fulgent et les Herbiers ceux nécessaires pour qu’elles vous rejoignent le 10 à votre arrivée à Nantes. Il faudra pout cet effet que le 9, ces deux dernières aillent loger à Montaigu et les deux autres à Saint-Etienne de … ; vous leur recommanderez de se pourvoir de pain pour leurs deux jours de marche, vous vous ferez suivre de celles de Saint-Gilles et Challans lorsque vous passerez dans ces deux communes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 28 Frimaire an 9 (19 décembre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de Noirmoutier : "Je vous préviens, citoyen, que le six ou le sept du mois prochain, il vous arrivera deux compagnies du 2e bataillon de la 68e de ligne que je vous enverrai en remplacement des deux compagnies de la 5e légère de manière à ce qu’elles arrivent le 9 à Machecoul où elles se réuniront au bataillon dont elles font partie et d’où elles suivront la même destination sous les ordres du citoyen Margeret, leur chef.
Faites moi parvenir le plus promptement possible un état des corps de garde occupés pendant le trimestre dans l’ile de Noirmoutier, le dit état conforme au modèle ci-joint, faites le le plus exact possible et surtout n’omettez pas vos observations sur la manière dont se sera fait le service du bois et lumières" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 29 Frimaire an 9 (20 décembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "... D’après les ordres que j’ai expédié au 3e bataillon de la 5e légère, ce corps arrivera à Nantes le 10 nivôse" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 30 Frimaire an 9 (21 décembre 1800), le Général Travot écrit au Citoyen Emmery, Sous-inspecteur : "Je vous préviens, citoyen, qu’en exécution des ordres du général commandant la division le 2e bataillon de la 107e part d’ici le 2e (?) et le 3e bataillon de la 5e légère le 7 nivôse pour se rendre tous deux à Nantes où ils recevront de nouveaux ordres. Je ne connais pas qu’elle sera la destination de ce dernier, mais je sais que le 1er va à Vannes ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 2 Nivôse an 9 (23 décembre 1800), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres : "Je vous donne avis que, conformément aux ordres du général commandant la division, je viens d’expédier ceux nécessaires pour que le 3e bataillon de la 5e légère se mette en marche de ses cantonnements, de manière à arriver le 10 nivôse à Nantes où il recevra de nouveaux ordres.
Les 2 compagnies qui sont à Saint-Fulgent et Mouchamps, aux Brouzils et aux Herbiers et dirigeront par Montaigu. Les 2 qui occuperont Palluau, Beaulieu et Aizenay, le Poiré et Belleville, se dirigeront par Léger.
Ces 4 compagnies se pourvoiront avant leur départ, de pain pour jusqu’au 10 inclus, les 5 autres et l’état-major prendront la route de Challans et Machecoul. C’est à Challans que les carabiniers, et les 2 compagnies qui sont à Saint-Gilles et Challans prendront le pain, et celles de Noirmoutier se rendant directement à Machecoul ont ordre de se le faire délivrer avant leur départ pour toute leur route" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 3 Nivôse an 9 (24 décembre 1800), le Général Travot écrit au Commandant de l’Arrondissement des Sables : "Je vous préviens qu’il doit arriver aujourd’hui en cette place six compagnies du 2e bataillon de la 68e que je fais venir de Fontenay pour remplacer dans votre arrondissement les troupes de la 5e légère et de la 107e de ligne qui partent les 4 et 7 du courant pour Nantes ...
J’ai expédié directement aux 5e légère et 107e de ligne leur ordre de départ" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 6 Nivôse an 9 (27 décembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Ce n’est qu’hier soir fort tard qu’est arrivé le chasseur porteur de vos ordres pour le départ de 100 hommes de la 5e légère pour la Rochelle. Leur exécution éprouvera quelque retard en ce que le citoyen Margeret n’ayant pas le nombre d’hommes sous sa main il lui a fallu envoyer un ordre à Saint-Fulgent et aux Herbiers où se trouvent deux de ses compagnies qui sont à peu près de la force que vous exigez pour la composition de ce détachement. Ces compagnies qui devaient se diriger sur Nantes par Montaigu se rendront à la Rochelle dans 4 jours de marche.
Ce retard a encore une autre cause, c’est que n’ayant pas un seul homme de cavalerie pour porter mes dépêches dans un cas pressé (la gendarmerie de cette résidence a ses cinq chevaux hors d’état de marcher). Je suis obligé de me servir d’infanterie. Ce défaut de cavalerie m’exposera souvent à ne pouvoir remplir vos ordres avec toute la célérité que vous désireriez et à partir seul sans un homme d’escorte pour me transporter dans l’intérieur s’il s’y manifestait quelque mouvement.
L’officier qui commande à Saint-Fulgent me rend compte par sa lettre du 1er de ce mois que les habitants de la commune de Saint-Fulgent se sont portés en masse chez le percepteur de l’an 8 et l’ont sommé de leur rendre ce qu’ils avaient payé à compte sur ladite armée ; que mon contents de cela, le lendemain en sortant de la messe de la Barotière, ils l’ont entouré de nouveau et l’ont menacé de le détruire s’il ne leur rendait leur argent. A ces traits vous pouvez juger de quels excès est capable le peuple des campagnes de ce département et combien il importe à la tranquillité publique qu’il soit maintenu par la présence de forces imposantes" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 9 Nivôse an 9 (30 décembre 1800), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres Sauveur : "D’après un ordre du général Chabot, la destination des deux compagnies de la 5e légère qui étaient à Saint-Fulgent et aux Herbiers est changée ; elles se rendront à la Rochelle, le chef de ce corps a donné directement avis de leur passage à la division de Luçon, afin qu’elle leur fasse fournir le logement et tenir prêt le pain pour deux jours ...
Vous trouverez ci-joint l’état d’emplacement des troupes de la subdivision après le départ des 107e de ligne et 5e légère" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 15 Nivôse an 9 (5 janvier 1801), le Général Travot écrit au Général Chabot : "J’ai appris avec bien du plaisir l’arrestation du nommé Grelier de l’ile d’Olonne ; la précipitation de son départ de chez lui, l’invraisemblance des motifs qu’il en a prétexté à différentes personnes, tout cela contribuait à me persuader qu’il n’avait quitté sa commune que pour aller faire le métier de vagabond ; je n’ai point été trompé dans ma manière de voir : il y a deux jours que j’ai appris qu’il avait été dans la commune de Venansault et celles environnantes et qu’il y avait fait tout son possible pour insurger les habitants ; on m’a assuré en même temps qu’il était alors avec un nommé Pons, ancien déserteur du 110e régiment, homme qui a figuré dans les deux guerres de la Vendée, dans cette même partie de Venansault. D’autres personnes en m’affirmant que ce Grelier avait ses efforts pour opérer un rassemblement, ont ajouté qu’un Leverier de Beaumanoir ex capitaine et déserteur du 110e régiment chef de division dans la dernière insurrection à Beaulieu, l’accompagnait. Ce dernier personnage est de Nantes ; il y est sans doute bien connu ; vous pourriez facilement savoir s’il s’est absenté. Le nommé Pons habite Nantes aussi depuis la pacification. Il vous serait également facile de savoir quelles ont été ses démarches depuis quelques temps ; ce que vous apprendriez sur ces 2 individus servirait peut-être à vous dévoiler leur premiers trames.
En revenant à Grelier il est toujours très certains qu’il a été à Venansault et y a tenu les propos les plus propres à réveiller dans l’esprit des anciens partisans de la chouannerie le désir de reprendre les armes. Les formes d’une procédure régulière exigeraient la comparution de témoins ; en les mettant en évidence, c’est les mettre sous le poignard des assassins ; vous savez quels dangers court dans ce pays un homme qui habite la campagne et qui est en butte à la haine d’hommes tels que Grelier. Je vous demande ce qu’il convient de faire relativement à ces témoins, il faudrait trouver un moyen de ne pas compromettre qui put en même temps assurer à Grelier le juste châtiment qu’il vient de mériter …" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 15 Nivôse an 9 (5 janvier 1801), le Général Travot écrit au Capitaine de la Gendarmerie de la Vendée : "Il n’est guère probable que le nommé Grelier de l’isle d’Olonne était un des 3 individus qui ont paru dans la commune d’Ardelay, C’est le 22 frimaire qu’ils ont été vus et Grelier était à peine parti de sa commune. D’ailleurs Grelier est arrêté, il est en prison à Nantes. Je viens de faire passer au général Chabot tous les renseignements que j’avais sur cet homme. Si vous en avez, faites lui en part aussi ; c’est à un détachement de la 5e légère qui se rendait de la Vendée à Nantes qu’on doit cette arrestation. Il était parvenu à se faire délivrer un passeport sur le maire de Palluau.
Sur les questions que lui a fait le général Chabot, il lui a avoué qu’il était parti de chez lui pour se rendre auprès de Suzannet et lui demander de l’argent ayant été prévenu qu’il en avait distribué à ses anciens soldats. Cette déclaration prouve que si Suzannet reparait au pays, ils sera nécessaire de bien surveiller ses démarches.
Si vous avez acquerez des preuves matérielles sur le recrutement de Caillaud, ce que je serai assez porté à croire, car rien ne me surprend de la part de ces hommes-là, vous devez le faire arrêter sur le champ ; cette mesure entre parfaitement dans mes vues" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Dans son "Rapport de la 2e décade de Nivôse an 9", rédigé le 21 Nivôse an 9 (11 janvier 1801), le Général Travot écrit : "... D’après tous les rapports, il parait certain qu’un nommé Leverrier et un nommé Pons, tous deux ex chefs dans les deux guerres de la Vendée, ont reparu dans les environs de Venansault où ils ont fait tous leurs efforts pour exciter de nouveaux troubles" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 23 février 1801 (4 ventôse an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ... Au bataillon de la 5e légère qui est dans la 16e division militaire de se rendre à Rennes et rejointre l'autre bataillon de sa demi-brigade" (Correspondance générale, t.3, lettre 6069).
Le 9 Prairial an 9 (29 mai 1801), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres à Fontenay : "En vous donnant la peine, citoyen commissaire, de jeter un coup d’œil sur les différentes notes que je vous ai transmises le 16 floréal dernier, vous vous convaincrez que le travail que vous m’avez fourni lèse évidemment la garde nationale, la 107e de ligne et la 5e légère, et qu’il est possible d’en tirer des résultats moins inexacts.
En effet, la garde nationale fournissait à la vérité 94 hommes au 30 frimaire mais il est à remarquer que 16 jours auparavant elle n’en fournissait que 54 (voyez l’état du commandant de Noirmoutier, où il porte une augmentation de 40 hommes à partir du 16 Frimaire), de sorte que pour compensation, la garde nationale de devrait être comprise que pour 61 hommes dont la consommation égale pour 90 jours celle de 54 pendant 75 jours et celle de 94 pendant 15 jours.
La 107e est aussi bien éloignée d’avoir fourni 76 hommes. Je vous ai observé qu’excepté aux Sables et à Fontenay, elle n’avait occupé que deux corps de garde savoir un de 12 hommes à Montaigu et un de 5 à la Roche-sur-Yon ; en supposant qu’elle ait fourni 12 hommes pour le service de chacune des places de Fontenay et des Sables et 9 hommes pour les corps de gardes qu’elle a pu occuper dans la partie de Pouzauges, il résulterait qu’elle ne pourrait sans injustice être comprises pour plus de 50 hommes.
Quant à la 5e légère, elle est pour le moins aussi lésée, par la supputation que je viens de faire de tous les postes qu’elle a occupée sur le continent pendant 90 jours. Il faut à ces 60 hommes ajourer ceux qui étaient employés au service de Noirmoutier, vous pouvez facilement vous assurer de leur nombre, au moyen de l’état provenant du commandant de Noirmoutier et jugez si je m’écarte beaucoup de la vérité en le portant à 38.
Je serais donc d’avis, citoyen, que vous substituiez à la vôtre la répartition suivante : garde nationale 1 officier, 61 hommes ; 107e 50 hommes ; 5e légère 1 officier 95 hommes ; canonniers 20 hommes ; vétérans 16 hommes. Totaux 2 officiers 242 hommes.
Et comme le service des bois et lumières a été souvent interrompu, je vous engagerais à faire une déduction d’un sixième au moins afin que les corps n’éprouvent de retenue sur leur masse que pour les fournitures qui ont été faites réellement. Cette déduction faite, il ne vous resterait à opérer que pour deux officiers et 101 hommes.
Voilà, citoyen, toutes les observations que j’ai à faire sur votre travail ; je désire qu’elles puissent vous mettre à même de faire aux corps une juste répartition des frais occasionnés par l’entretien des corps de garde occupés par eux" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
- 1801, Expédition de Saint-Domingue
A la faveur de la Révolution, d'une guerre civile entre Blancs, Noirs et métis, de l'abolition de l'esclavage, des invasions espagnoles et anglaises, le général noir Toussaint Louverture s'est emparé du pouvoir à Saint Domingue (partie française de l'ile dont la partie espagnole se nomme Santo Domingo comme sa capitale) et se détache de plus en plus de la métropole.
La Paix étant signée avec la Grande Bretagne, Bonaparte envoie dans les Antilles des expéditions pour exercer son autorité et faire repartir l'économie en autorisant le rétablissement de l'esclavage. Ce qui est une erreur politique et humaine tragique.
Le 9 janvier 1801, le Ministre de la Guerre fait part au Premier Consul qu'ordre a été donné de réunir à Rochefort divers détachements destinés à former le commandement du Général Desfourneaux : "J'ai l'honneur de vous rendre compte, d'après la lettre que vous m'avez adressée hier, que j'ai donné des ordres le 27 pour faire rassembler de suite à Rochefort, sous le commandement du général Desfourneaux les troupes ci-après désignées :
- le dépôt des troupes de la Marine stationné à l'Île de Ré (250 hommes)
- le dépôt des Antilles qui est à Rochefort (72 hommes)
- 100 hommes pris dans les bataillons isolés des 21e et 107e de ligne, et 5e légère qui sont dans la 12e Division Militaire (100 hommes)
- de la 14e compagnie du 5e d'artillerie à pied (84 hommes)
- pour 17 canonniers volontaires pour porter cette compagnie à 100 hommes (17 hommes)
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Total 522 hommes
Le général Desfourneaux est chargé de former ces troupes en un bataillon de 4 compagnies et de se concerter avec le préfet maritime pour l'embarquement " (Cité par M. Brevet in "Les expéditions coloniales vers Saint-Domingue et les Antilles, 1802-1810" - Le Dépôt des troupes de la Marine de l'île de Ré et le Dépôt des Antilles sont des dépôts-prisons où sont enfermés, en attendant d'être expédiés au loin, des déserteurs étrangers, des réfractaires ou déserteurs français pris par la gendarmerie, des fortes têtes, des noirs tirés des Demi-brigades ayant servi aux colonies ou en Egypte, voire des soldats condamnés pour divers crimes. Ce sont là les hommes que le Ministre compte employer pour former la moitié de l'effectif initial).
Pour compléter le Bataillon expéditionnaire, Desfourneaux est autorisé à prélever, au sein des 3es Bataillons des 21e et 56e de Ligne. Il en profite pour renvoyer les éléments des Dépôts coloniaux, jugés impropres à servir (M. Brevet).
Le 31 janvier, le Bataillon est prêt et est stationné à l'île de Ré ; le moral des hommes destinés aux colonies étant rarement bon, ils sont donc placés sur une île pour éviter les désertions. Le 10 février, le Bataillon est embarqué sur les frégates Africaine et Régénérée, prêt à faire voile pour l'Egypte mais il ne partira pas. La désertion devient alors endémique ! Le Bataillon expéditionnaire de Defourneaux est miné par la désertion et la maladie et n'existe plus, bien que ses hommes aient été maintenus à bord des navires pendant plus de trois mois; le peu qui en subsiste est elors versé dans le Dépôt de la Légion expéditionnaire.
C'est à partir du 3 mai 1801 que sont véritablement jetées les bases d'une nouvelle expédition pour Saint-Domingue.
Le 8 mai 1801, Bernadotte, alors commandant de l'Armée de l'Ouest propose de fournir un Bataillon de la 5e Légère plutôt que des Bataillons épars de diverses Demi-brigades, ceci afin d'éviter une "dissémination (…) nuisible au commandement", mesure approuvée par le Premier Consul. En fait, il s'agit surtout pour Bernadotte d'épargner sa précieuse et très jacobine 82e Demi-brigade, celle-là même que l’on retrouvera un an plus tard au centre de la « conspiration des pots de beurre » ou « conspiration des libelles ». Ceci aux dépends entre autres de 2e Bataillon de la 5e Légère, formation de vétérans récemment transférée dans l'Ouest (Bernadotte à Berthier, 8 mai 1801, S.H.A.T. B7 1 - cité par M. Brevet, qui explique par ailleurs que Bernadotte le fait d'autant plus que les 1er 2e Bataillons de la 5e Demi-brigade légère viennent de Gand (Belgique) et ne faisaient pas initialement partie de sa propre Armée de l'Ouest).
Le 23 juin 1801 (6 messidor an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vois, citoyen ministre, par les états de situation du 15 prairial, que le corps que le général Bernadotte a réuni à Brest est composé :
De 6 bataillons, mais aucun n'est de 600 hommes, ce qui fait que le corps est beaucoup moins fort que le Gouvernement le voulait.
Donnez l'ordre au général Bernadotte de compléter ces bataillons de manière que le tout, compris l'artillerie, se monte au moins à 4200 hommes embarqués.
Vous laisserez le général Bernadotte y joindre s'il le faut un 7e bataillon, ou de fusionner aux 2 bataillons de la 5e légère 2 autres bataillons plus forts. Mais surtout recommandez-lui de n'apporter aucun délai dans le départ de cette expédition. Il n'y a plus un instant à perdre.
Faites moi connaître le général qui commande cette expédition" (Correspondance générale, t.3, lettre 6347).
Début juillet, 4132 hommes sont réunis à Brest. Figurent parmi eux les hommes du 2e Bataillon de la 5e Légère.
Le 11 août 1801, Bernadotte passe en revue les troupes expéditionnaires assemblées à Brest. Il rédige ensuite un rapport pour le Ministre de la Guerre : "Dans mon séjour à Brest, j'ai passé en revue les troupes qui doivent faire partie de l'expédition commandée par l'amiral Villaret. Leur discipline, leur tenue, leur allure militaire ne laissent rien à désirer ; leur instruction est consommée, leur armement est bon, et leur administration est dans une situation satisfaisante ; en un mot, je n'en ai jamais vu de plus belles ...". La réalité est toute différente ; les hôpitaux de Brest sont surchargés de malades, dont beaucoup imaginaires qui ne cherchent qu'à éviter l'embarquement ; les troupes n'ont pas touché les trois mois de solde d'avance promise aux troupes d'expédition, et il leur est même dû un lourd arriéré de solde ; toutefois, l'équipement et l'armement des unités de ligne ne laissent pas trop à désirer.
L'embarquement commence mi-août ; c'est alors que sont signés les préliminaires de paix de Londres. Certains bataillons sont à bord dans des conditions de vie et d'hygiène lamentables, depuis un mois et demi. Le moral de ces troupes est au plus bas. Les hôpitaux continuent à se remplir de vrais et faux malades.
Le 7 octobre 1801 (15 vendémiaire an 10, date présumée), Bonaparte établit à Paris une "Note pour l'organisation des troupes coloniales : "Il sera formé deux demi-brigades légères et cinq demi-brigades de ligne pour le service des îles d'Amérique, sous les numéros 5e et 11e légères, et 7e, 86e, 89e, 82e et 66e de ligne.
Les 5e et 11e légères, et les 7e, 86e, 89e, seront destinées pour le service de Saint-Domingue; la 82e, pour le service de la Martinique; la 66e, pour le service de la Guadeloupe ...
La 5e légère sera composée de
La 5e légère actuelle ....... 430 hommes.
La 3e légère .................... 176
La 7e légère .................... 517
La 14e légère .................. 730
1,853" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5785).
L'Etat militaire de l'an X nous fournit son encadrement : chef de brigade : Rey; chefs de bataillons : Daubigny, Margueret et Lux; quartier maitre trésorier : Giboudeau; et officiers de santé : Bourguignon et Garnier.
Saint Domingue mérite un sort particulier, puisque c'est à son beau-frère : Leclerc, qu'il donne le commandement des troupes envoyées à la fin de 1801.
Parmi le corps expéditionnaire : la 5e Demi-brigade légère (1er et 2e Bataillons) s'embarque à Brest en décembre 1801 pour Saint-Domingue.
S'ils n'ont pas demandé à servir outre-mer, les hommes de la 5e Demi-brigade légère, troupe d'élite de l'Armée de Saint-Domingues y voient malgré tout l'occasion d'accrocher de nouveaux honneurs à leur drapeau. Peu avant le débarquement, dont ils sont le fer de lance dans l'assaut contre fort Dauphin, Chasseurs et Carabiniers de cette unité prennent "l'engagement réciproque de ne point reculer d'un pas dans aucune affaire et de seconder ainsi de tous leurs efforts des officiers qu'ils estimaient» (Brisset (cdt), Historique du 80e de ligne, Paris, Librairie militaire J. Dumaine, 1876, p.14).
Le Bataillon restant en France est versé en 1802 dans la 14e Demi-brigade légère.
- Les survivants de Saint-Domingue, 1802-1809
Fig. 1 Le 5e Léger à Saint-Domingue |
L'équipement est mal adapté à une guerre coloniale. Le climat humide, les nuées d'insectes, les épidémies vont faire des ravages et l'adversaire saura se défendre impitoyablement, massacrant les civils blancs en masse dans ses retraites successives. Ce qui entraînera des représailles, non moins atroces, sur les prisonniers des troupes de Toussaint.
Le débarquement des premières troupes françaises se fait le 4 Février 1802 à Fort Liberté (ex Fort Dauphin) et Port au Prince. Leclerc lui-même prend le Cap Français le 7, détruit par les rebelles. Le Général Kerverseau s'empare de Santo Domingo avec l'aide de sa population, dans l'ex-territoire espagnol, le 21 Février. Toussaint s'est réfugié dans les régions montagneuses de l'intérieur, formidablement et naturellement retranché par le relief.
Tandis que les colonnes se préparent lentement à converger vers lui à partir de leurs points de débarquements et vont avoir à livrer de difficiles combats, plusieurs généraux noirs font leur soumission à Leclerc. Le 25 Mars, les dernières lignes de défense sérieuses de Toussaint (Crête à Pierrot) sont prises au prix de lourdes pertes. Il continue à tenir la campagne avec ses principaux lieutenants. Mais ceux-ci, vers la fin avril, font leur soumission l'un après l'autre. Toussaint se soumet le 6 mai avec l'espoir de pouvoir continuer le combat. Arrêté en juin 1802, il est transféré en France où il mourra en captivité.
La rébellion reste latente malgré le ralliement des troupes noires et de leurs généraux, alors que les Européens commencent à être décimés par la fièvre jaune ...
A la fin de l'année, les troupes noires se révoltent, avec les rumeurs fondées du rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe. Les troupes françaises, en nombre insuffisant, se replient alors sur les zones côtières.
Le 3 Janvier 1803, Rochambeau est nommé Capitaine Général de la colonie. Sa conduite des opérations après la mort de Leclerc sera sanguinaire, puisqu'il se lancera dans une politique de "Terreur" sur les populations noires, en plus de ses opérations militaires.
Le Général Rochambeau, qui n'ignore rien du danger du service aux colonies et à Saint-Domingue en particulier fait pourtant venir son fils unique, Philippe, âgé seulement de quinze ans, pour le placer Chasseur à la 5e Légère avec comme consigne au Général Fressinet, qui commande cette unité : "... Mon fils (...) se rend à Saint-Marc comme chasseur de la cinquième légère. Je sais quel intérêt vous prendrez à ses succès dans la carrière qu'il va parcourir et j'attends de vous le service important de ne lui laisser échapper aucune occasion d'y faire un chemin rapide et brillant. Je désire, en conséquence, qu'aucune préférence marquante de votre part n'apporte en lui de refroidissement pour son état et n'altère les heureuses dispositions que je lui crois pour s'y faire honneur, surtout sous votre conduite … Mettez, je vous prie, Philippe toujours sur la brèche, qu'il fasse son chemin à la pointe de son épée ...» (Rochambeau à Fressinet, 30 mars 1803, S.H.A.T., MR 594 - cité par M. Brevet in "Les expéditions coloniales vers Saint-Domingue et les Antilles, 1802-1810").
Rochambeau finit par capituler en novembre.
Seule une poignée de Français se maintient dans l'ex partie espagnole avec le général Kerverseau. Ses troupes, sont aussi ravagées par les maladies. Il peut de moins en moins compter sur ses auxiliaires espagnols et doit les enrôler sous la menace.
La capitulation de la partie française de l'île, amène le général Ferrand, qui s'en est échappé, à revendiquer le commandement et à s'en emparer "militairement". Il décide de regrouper toutes ses forces autour de Santo Domingo et de s'y retrancher. Parmi ses troupes : il y a encore 106 hommes de la 5ème Légère.
Rare unité encore constituée après l'évacuation de Saint-Domingue, les survivants forment à Cuba le noyau des renforts destinés à rejoindre le Général Kerverseau à Santo Domingo; la majeure partie périt en mer avec le Général Lavalette du Verdier, au cours d'un naufrage dans les récifs des Jardinas de la Reina, le 19 avril 1804. Lavalette était chargé d'aller à la rescousse du Général Ferrand retranché dans la partie espagnole de l'île.
Les Français vont tenir encore 5 ans, formant toujours dans la terminologie administrative l'"Armée de Saint Domingue" ! Une armée de quelques milliers d'hommes, assiégée par la terre par les insurgés et soumis au blocus maritime anglais. Heureusement que Ferrand va recevoir en avril 1804 un autre groupe d'évadés de la partie Ouest, s'élevant à 1500 hommes qui avaient pu fuir à Cuba (parmi eux d'autres soldats de la 5ème Légère) puis en 1805 des renforts venus de France.
En Mars 1805, Ferrand repousse une attaque de 20.000 hommes de Dessalines, sanguinaire nouveau maître d'Haïti. Ferrand va se contenter de maintenir sa présence le plus longtemps possible dans cette zone heureusement ravitaillable par l'Océan. Dans son RAPPORT FAIT A SON EXCELLENCE LE MINISTRE DE LA MARINE ET DES COLONIES SUR LE SIEGE DE SANTO-DOMINGO PAR L'ARMÉE DES RÉVOLTÉS DE SAINT-DOMINGUE ; PAR LE GÉNÉRAL DE BRIGADE L. FERRAND, COMMANDANT EN CHEF, CAPITAINE-GÉNÉRAL PAR INTÉRIM, daté de son Quartier général de Santo-Domingo, le 10 avril 1805 (20 germinal an 13), Ferrand indique que le 4 mars 1805 (13 ventôse an 13), la 5e Demi-brigade légère présente à Saint-Domingue aligne 106 hommes (Correspondance de Napoléon avec le Ministre de la marine depuis 1804 jusqu’en avril 1815, t.1 p.320).
Ferrand raconte : "... L'ennemi avait conduit et échoué sur le rivage et sous le feu de ses retranchements, et je ne sais dans quel dessein, une grande chaloupe qu'il avait trouvée sur la rivière, à quelques lieues de Santo-Domingo. Il était prudent de ne pas la laisser à sa disposition ; mais il était difficile de trouver un nageur hardi qui voulût aller la chercher.
Dans la nuit du 24 au 25 ventose, un chasseur de la cinquième légère, nommé Simon Mialle, se présenta au lieutenant Daran, commandant du poste où il se trouvait, et lui demanda la permission de tenter cette hasardeuse entreprise. Elle lui fut accordée ; et sous les yeux de son commandant et de ses camarades, malgré le risque éminent d'être pris ou tué, armé d'un simple couteau, et muni d'une corde, il traversa la rivière, mit la chaloupe à flot, l'amarra à sa corde, et l'amena toujours nageant sous les murailles de la place. L'ennemi tira sur lui, mais il ne fut pas atteint. Ce trait, qui annonce beaucoup de sang-froid et un grand courage, a été jugé digne, Monseigneur, de vous être rapporté, pour que Votre Eminence obtienne à ce brave homme une récompense d'honneur qui lui est déjà adjugée par l'admiration générale ..." (Correspondance de Napoléon avec le Ministre de la marine depuis 1804 jusqu’en avril 1815, t.1 p.352).
On réorganise les troupes en des unités un peu plus consistantes. En 1808, la guerre qui éclate en Espagne nous amène l'hostilité d'une partie de la population.
Les effectifs de la 5ème Légère se montent à 300 hommes (ils ne seront plus que 200 en novembre).
En novembre 1808, Ferrand se suicide au cours d'une opération malheureuse contre une expédition venue de Porto Rico. Ses milices espagnoles s'étaient mutinées en plein combat. Le chef de bataillon Alliez et le capitaine Brietty du 5ème léger sont tués lors des combats qui suivent.
Le général Barquier assume le commandement. Avec ce qui lui reste de troupes, il va encore tenir plusieurs mois le port de Santo Domingo. Le 7 Juillet 1809, à bout de vivres et de munitions, il capitule avec les honneurs devant les Anglais. Sa poignée de braves est ramenée en France par la flotte britannique en avril 1810. Il reste 63 soldats au 5ème Léger dont carabiniers et chasseurs.
Acte de décès à St Domingue en 1802, du capitaine Duclos, confirmé en 1805 par le colonel Dubreton |
II/ LA REFORMATION DU REGIMENT 1803-1807
Alors que se déroulaient ces évènements dramatiques à Saint Domingue, le 5ème Léger se reconstituait en France.
Le 30 septembre 1802 (8 vendémiaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites réunir également le dépôt de la 5e légère, dont le corps est à Saint-Domingue dans le département du Puy ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 7190).
Le 23 novembre 1802 (2 frimaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de me faire connaître où se trouvent les dépôt de tous les corps dont les trois bataillons sont à Saint-Domingue, et le parti que vous avez pris pour ceux de ces corps dont les officiers ne peuvent aller en recrutement, par exemple la 7e de ligne qui a ses trois bataillons en Amérique, la 5e et la 11e légères également ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 497 ; Correspondance générale, t.3, lettre 7294).
Dès le 2 mai 1803, on prévoyait de le reformer en métropole avec divers détachements d'infanterie légère revenant ou dépôts de ceux servant aux colonies. Ce jour là (2 mai 1803 - 12 floréal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, en conséquence de l'arrêté du 10 floréal, de donner ordre au 2e bataillon de la 5e légère qui est à Clermont-Ferrand de se rendre à Avignon, pour être incorporé dans la 14e légère, qui sera par ce moyen portée à 3 bataillons ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 565 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7618).
L'Etat Militaire de l'an 12 porte toujours le régiment à St Domingue et à la disposition de la Marine, qui s'occupe alors des colonies.
Les choses évoluent lentement, puisque Napoléon écrit, depuis Pont-de-Briques, à Berthier le 17 août 1804, au sujet des détachements revenant des Antilles et qui devaient former les 11e et 5e Légères : "Mon cousin, il avait été laissé cinq numéros pour incorporer tous les différents détachements d'infanterie légère et de ligne qui se trouvaient à Saint-Domingue. L'ordre avait été expédié pour réorganiser les 5e et 11e légères ... Ces différents corps n'ont point été organisés : des débris en arriveront en France prisonniers de guerre ou de toute autre manière. Il faut promptement pourvoir à leur réorganisation. Envoyez dans tous les ports soit de la Méditerranée, soit de l'Océan et à tous les commissaires des relations commerciales en Espagne, la liste des anciens bataillons qui étaient à Saint-Domingue, à la Guadeloupe et à la Martinique et qui devaient composer ces nouveaux corps, avec l'ordre à tous ceux qui devaient incorporer les 5e et 11e légère de se réunir à Pau et autres lieux des Basses-Pyrénées où ils ne formeront plus qu'un seul régiment sous le n°5 d'infanterie légère, qui s'il est nécessaire, sera porté à quatre bataillons.
Envoyez pour présider à la recomposition des régiments de l'armée de Saint-Domingue le général Avril qui sera chargé uniquement de leur formation. Vous lui enverrez toutes les instructions nécessaires pour cet objet à mesure qu'il arrivera des officiers et sous-officiers en nombre suffisant pour former 3 compagnies, il formera un conseil d'administration. Ordonnez-lui de vous écrire tous les jours et de vous tenir au courant en détail de la formation de ces différents corps" (Correspondance générale, t.4, lettre 9108).
Le 24 septembre, la demi-brigade devient régiment et se retrouve sous les ordres du colonel Dubreton (qui a servi à Saint Domingue avec la 11e Légère), à 4 bataillons. Le nouveau régiment reçoit à la fin de l'année ses 4 Aigles et drapeaux.
Le 19 mars 1805 (28 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Il n'y a donc que la 5e légère, la 7e et la 86e de ligne, qui doivent être organisées.
La 5e légère doit être composée, conformément à l'article 2 du décret du 10 floréal, du 1er bataillon de la 5e légère, du 2e bataillon de la 3e, des débris du 3e bataillon de la 7e légère, des débris du 1er bataillon de la 14e légère.
Et, comme, par la circulaire du 25, les débris du 11e et du 5e ne doivent former qu'un seul corps sous le nom de 5e régiment, on y joindra le 1er et le 2e bataillon de la 11e légère, le 1er bataillon de la 19e, un détachement de la 28e et trois bataillons de la 30e, qui composent la 11e légère, conformément à l'article 3 du décret ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 59 ; Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Le 20 mars 1805 (29 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, mon secrétaire d'état a dû vous envoyer une note sur les cinq régiments qui se réorganisent dans la 11e division militaire. Mais je me suis réservé de vous témoigner mon mécontentement de ce que vos bureaux suivent si peu l'exécution des décrets et confondent les anciennes mesures avec les nouvelles. Je présume que vous avez déjà fait imprimer la circulaire que je vous ai indiquée pour cet objet.
Les 37 hommes du 11e régiment d'infanterie légère arrivés à Brest ne doivent plus appartenir à ce régiment mais au 5e d'infanterie légère et dans lequel ce régiment a été incorporé.
Veillez à ce que l'on ne fasse pas désormais des fautes de ce genre ..." (Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 5e Léger a ses 1er, 2e, 3e, 4e Bataillons à Pau, Navarreims, 11e Division militaire, pour 1081 hommes présents, 122 aux hôpitaux, total 1203 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le "Travail de M. le maréchal Berthier, ministre de la guerre, avec S. M. l'Empereur et Roi.
Du 24 fructidor an 13 (11 septembre 1805)" indique : "6° Situation en France des 7e et 86e régiments d'infanterie de ligne, et 5e régiment d'infanterie légère, ainsi que celle des bataillons de dépôt des 66e et 82e régiments de ligne. Compte rendu." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 562).
Le 4 Fructidor an 13 (22 août 1805), le Maréchal Berthier écrit, depuis Boulogne, à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté du nombre de conscrits que les 33e et 48e régiments de ligne, les 10e, 21e, 24e et 26e régiments d'infanterie légère ont reçu depuis le 1er vendémiaire an XII, de celui qu'ils ont dû recevoir et du nombre de ceux qui ont déserté après l'incorporation.
Il résulte de l'état ci-joint que la désertion s'est principalement manifestée dans les 24e et 26e régiments d'infanterie légère, puisque sur 800 à 900 conscrits arrivés à chacun de ces régiments, il en est déserté près de 250.
Pour faciliter la poursuite et l'arrestation de ces déserteurs, ainsi que des réfractaires qui se trouvent dans les départements des Basses-Pyrénées, du Mont-Blanc, de l'Eure et du Tarn, il paraîtrait nécessaire de mettre des troupes à la disposition des préfets de ces départements et de les autoriser à établir des garnisaires chez les parents des déserteurs et conscrits en retard.
Il existe dans le département des Basses-Pyrénées le 5e régiment d'infanterie légère, fort de 900 à 1000 hommes, qui s'organise à Pau; trois compagnies de ce régiment pourraient être mises à cet effet à la disposition du préfet.
Il n'existe aucune troupe dans le département du Mont-Blanc; on pourrait y détacher momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Genève.
Le 3e bataillon du 10e régiment d'infanterie légère, fort de 480 hommes présents, qui est à Evreux, pourrait fournir deux compagnies pour activer les poursuites dans le département de l'Eure.
Quant au département du Tarn, on pourrait y envoyer momentanément deux compagnies de vétérans qui sont à Cette. Il n'existe dans la 9e division que quatre compagnies de vétérans, un détachement du 3e régiment d'artillerie à pied, la 4e compagnie de canonniers vétérans et deux compagnies de canonniers gardes-côtes.
Je demande les ordres de Sa Majesté" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 696).
Le même 11 septembre 1805 (24 fructidor an 13), à Saint-Cloud, "On propose de nommer à l'emploi de commandant du 5e régiment d'infanterie légère le colonel Dubreton". L'Empereur répond : "Connaître ses états de service" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3315; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 166).
Le 19 septembre 1805 (2e jour complémentaire an 13), l'Empereur ordonne, depuis Saint-cloud : "Sa Majesté désire former sans retard le camp volant ordonné dans la Vendée, à Napoléon, par son décret de ce jour.
Ce camp sera composé des 7e, 66e, 82e, 86e régiments de ligne, et du 5e régiment d'infanterie légère.
Il faut faire connaître à l'Empereur le lieu le plus convenable pour les réunir de Saintes, Angoulême ou Poitiers, et lui proposer, dans la journée, la nomination d'un major et d'un colonel pour le 7e, d'un major pour le 66e, d'un major pour le 82e, d'un major pour le 86e et d'un colonel et d'un major pour le 5e d'infanterie légère.
Le sénateur Gouvîon aura le commandement de ce camp. L'intention de S. M. est que ce général reste constamment à la tête de ces cinq corps et passe l'hiver à les former. Ces corps composent à peu près cinq mille hommes. Lorsqu'ils auront reçu leurs conscrits, cette force sera beaucoup plus considérable" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 179).
Le 21 septembre 1805 (4e jour complémentaire an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "... Le deuxième camp volant qui doit se réunir à Napoléon s'assemblera à Poitiers. Le général sénateur Gouvion le commandera. Les départements de la Vendée, de la Loire-Inférieure, des Deux-Sèvres, de la Charente, et les côtes depuis la Gironde jusqu'à la Vilaine, seront sous son commandement. Ce camp volant sera composé du 5e régiment d'infanterie légère, du 7e, du 66e, du 82e et du 86e régiment d'infanterie de ligne. Ces cinq régiments forment déjà ensemble, aujourd'hui, plus de 5,000 hommes. La conscription de l'an XIV les portera, avant le 1er nivôse, à plus de 10,000 hommes. C'est là la véritable réserve qui doit garantir Bordeaux, Nantes, marcher au secours de Brest, de Saint-Malo, de Cherbourg, et même de Boulogne. Mon intention est qu'elle soit réunie tout entière à Poitiers, que deux généraux de brigade, bons instructeurs, ayant l'habitude des détails, soient chargés de les former, et qu'on leur attache un bon inspecteur aux revues. Les onze ou douze compagnies de grenadiers de ce corps, qu'on se contentera pour le moment de compléter à 60 hommes, tiendront garnison à Napoléon, aux Sables, et seront toujours disponibles et en mouvement, pour maintenir la tranquillité et se montrer dans ce département, où leur vue ne peut produire qu'un bon effet. Le reste du camp ne marchera qu'en cas d'événements importants, et vous ferez connaître au général Gouvion que c'est un corps dont je peux avoir besoin, même pour l'armée active, en germinal prochain. Ce corps aura six pièces d'artillerie attelées. Vous ferez pourvoir à son armement et à tous ses moyens d'habillement. Mon intention est que le général Gouvion parte dès le 3 vendémiaire ; qu'il se rende successivement où sont les différents régiments qui doivent être réunis sous ses ordres ; qu'il en passe la revue pour connaître bien l'état dans lequel ils se trouvent, qu'il visite leurs magasins et examine leur comptabilité, afin qu'il n'y ait, en un mot, pas une minute de perdue pour prendre les mesures nécessaires pour la formation et la mise en bon état de ces troupes ..." (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9248 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10851).
Le 3 Vendémiaire an 14 (25 septembre 1805), le Maréchal Davout ordonne : "Le général Kister, ayant sous ses ordres l'adjudant commandant Marès, fera passer le Rhin, à minuit, à Ketsch, avec les barques et bacs qui s'y trouvent réunis, le 5e d'infanterie légère et le 12e de chasseurs.
Lorsque tontes ces troupes seront passées, il dirigera, en descendant le Rhin et laissant Schwetzingen à droite, sa colonne sur Mannheim. Il s'arrêtera entre cette ville et Neckarau, me fera prévenir, par un de ses officiers, de son arrivée (cet officier descendra le Rhin jusqu'au passage vis-à-vis Mannheim).
Le général Kister détachera quatre partis de 20 chasseurs :
1° Sur la route de Wiesloch à Heidelberg. Ce parti passera devant Heidelberg et enverra deux hommes pour· avoir des renseignements. Il viendra ensuite à Vichlingen et prendra position en avant de ce village ;
2° L'autre parti se portera directement sur Neckarhausen et prendra position en avant de ce village. Il détachera cinq chevaux qui passeront le Neckar dans cet endroit et se porteront sur la route de Mannheim à Francfort;
3° Le troisième parti sera intermédiaire entre Schwetzingen et le parti qui se porte à Neckarhausen. Il ira prendre position à Seckenheim, en avant de cc village.
Ces trois partis, situés à une heure les uns des autres, correspondront par des petites patrouilles ensemble et feront parvenir leurs rapports au général Kister, qui sera avec son détachement sur les routes de Heidelberg et de Schwetzingen. Le général Kister, de sa personne, sur la première route.
Le quatrième parti passera dans Schwctzingen et sera établi entre ce village et Neckarau.
Des postes seront placés pour empêcher, jusqu'à nouvel ordre, toute sortie de Mannheim; on y laissera entrer librement.
Les postes et partis arrêteront tous les courriers, se feront remettre les dépêches et forceront les courriers à rétrograder, maintenant ceux qui viendraient et qui iraient à Mannheim ou de ce côté; les autres, après avoir pris leurs dépêches, seront invités à y rentrer.
Si, contre toute vraisemblance, le général Kister avait affaire à des forces ennemies et supérieures, en se défendant à outrance, il se retirerait sur le pont volant de Mannheim.
La meilleure discipline sera maintenue, nos troupes seront prévenues que nos premières marches se font dans un pays ami et victime de la perfidie autrichienne. La sûreté des détachements isolés qui rejoindront la Grande Armée nous fait une loi de ménager les habitants. Tout vol, toute violence envers des habitants seront punis avec la dernière sévérité.
Le général Kister s'arrangera de manière à se mettre en marche à 4 heures et demie du matin (et plus tôt si faire se peut) sur Mannheim" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 563).
"Le général Kister sera prévenu qu'à 6 heures du matin, la 1re division passera le Rhin à Mannheim.
Le 5e et le 12e, rassemblés à Otterstadt, devront arriver, vers les 5 heures ce soir, vis-à-vis le point de passage, c'est-à-dire vis-à-vis de Ketsch.
Les bacs, barques et nacelles qui feront le passage à Ketsch devront, aussitôt qu'il sera terminé, descendre le Rhin et s'arrêter vis-à-vis Mannheim pour coopérer au passage de la 1re division.
L'adjudant général Marès préposera deux officiers et vingt chasseurs chargés de faire partir, sur Mannheim, ces bâtiments aussitôt que possible; ils iront de leur personne sur ces bâtiments.
Le Maréchal,
L. DAVOUT.
Les deux premiers partis pourront être envoyés de nuit, avec des guides : le premier, à Wiesloch et revenant par la route d'Heidelberg, et le deuxième, sur Neckarhausen, passant par Schwetzingen et Wieblingen, dont il ne partira qu'à l'arrivée du premier" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 564; de la main du maréchal Davout).
Le 25 septembre 1805 (3 Vendémiaire an 14), à 9 heures du soir, le Général Kister, commandant la 2e Brigade de cavalerie légère, écrit, depuis son Quartier général, à la baraque de Ketsch, au Maréchal Davout : "J'ai l'honneur de vous prévenir que je suis arrivé à 8 heures du soir à ma position vis-à-vis Ketsch. Les moyens d'embarcation sont assez considérables. Les 2 bacs et les 8 barques qui étaient sur la rive droite viennent d'arriver sur la rive gauche. Le maire bourgmestre a mis beaucoup de difficultés pour les délivrer. J'ai été obligé d'y envoyer un détachement de 50 hommes. Un instant après le débarquement de ce détachement, il est arrivé une ordonnance de cavalerie de M. le prince de Baden, qui lui a remis une lettre. Alors il s'est empressé de donner tout ce qu'il avait à sa disposition.
Je compte pouvoir faire passer à la fois 600 hommes d'infanterie et 40 chevaux.
Du moment que je serai sur la rive droite, je ferai partir de suite toutes les barques, bacs, etc., qui se trouvent ici et dont le nombre se monte, savoir :
Grandes barques. 6
Bacs. 3
Petites barques. 17
TOTAL. 26
Tel est, jusqu'à présent, le résultat de mes opérations.
KISTER.
P.-S. -Je m'embarquerai, à 10 heures, dès que toute ma troupe sera débarquée. J'aurai l'honneur de vous expédier un officier sur la rive droite" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 565).
Le 22 octobre 1805 (30 vendémiaire an 14), Napoléon écrit depuis Augsbourg, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre ... au 5e d'infanterie légère de se rendre à Versailles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 204; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 11029).
Le 27 février 1806, Napoléon, depuis Paris, ordonne au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, de mettre "... à la disposition du conseil d'administration du 5e régiment d'infanterie légère les fonds nécessaires pour acheter soixante bonnets de grenadiers que j'accorde en gratification à ce régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 303; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11554).
Le 4 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, mon intention est que les 4es bataillons du 5e régiment d'infanterie légère, 7e et 86e de ligne ne soient formés que lorsque tous leurs prisonniers seront rentrés d'Angleterre.
Vous trouverez ci-joint la nomination que j'ai faite pour le 5e régiment d'infanterie légère. Je désire que vous me proposiez pour les 14 places de lieutenant qui sont vacantes dans ce régiment 14 sous-lieutenants pris dans le corps que commande le général Oudinot et qui seront remplacés par 14 des vélites nommés sous-lieutenants ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 375; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11824).
Le 12 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au 5e régiment d'infanterie légère de se rendre au Havre. Le 1er bataillon partira le 25 avril, le 2e le 26, et le 3e le 27" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 383 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11885).
Le 22 avril 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de l'administration de la guerre rend compte d'une demande du général commandant la 15e division militaire à l'effet d'être autorisé à diriger sur Dieppe un bataillon du 5e régiment d'infanterie légère, qui doit partir de Paris pour se rendre au Havre"; l'Empereur répond : "Tout le 5e régiment restera réuni au Havre, vu qu'il a besoin de s'exercer. Il ne fournira aucun détachement"(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 396).
Le 1er mai 1806, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Général Dejan, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean … Donnez ordre au 5e régiment d'infanterie légère qui est au Havre de faire partir sur-le-champ ses 1er et 2e bataillon pour se rendre à Cherbourg ; et du moment qu'ils y seront arrivés le 86e qui est à Cherbourg se rendra à Saint-Brieuc et à Saint-Malo ... Donnez ordre à un des régiments italiens qui sont au camp de Boulogne de se rendre au Havre. Du moment qu'il sera arrivé, le 3e bataillon du 5e d'infanterie légère se rendra à Cherbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 418; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12028).
Le 23 juillet 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de l'administration de la guerre propose à l'Empereur de mettre à la disposition de la marine à Cherbourg un détachement de 45 hommes tiré du 5e régiment d'infanterie légère pour former la garnison de la frégate le Département de la Manche"; Napoléon répond : "Accordé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 547).
Le 20 août 1806, Napoléon écrit depuis Rambouillet, au Général Dejan, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Faites-moi connaître si le colonel Dubreton, du 5e régiment d'infanterie légère, est à son corps, et s'il n'a point été compromis dans l'affaire de l'ordonnateur. Faites-moi connaître également si le major est au corps et rendez-moi un compte détaillé de la situation et de la tenue de ce régiment" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 462; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1437 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12753). L'Ordonnateur Dubreton, sans doute un parent du Colonel, sera destitué pour malversations.
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
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ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
Le département de la Seine ne fournira rien aux 42e et 52e de ligne ni aux 1er et 5e légers ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Le 30 septembre 1806, l'Empereur adresse, depuis Mayence, à l'Archichancelier Cambacérès, une Note sur la défense générale de l'Empire, dans laquelle il écrit : "… Les Anglais peuvent débarquer à Cherbourg. Le général commandant la 14e division militaire a, dans cette partie, le 5e régiment d'infanterie légère. Ce régiment suffirait pour garnir les forts de Cherbourg …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10915).
Le 31 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, à Cambacérès, Archichancelier de l'Empire : "Mon Cousin je viens d'ordonner que le général Canclaux serait chargé d'organiser et commanderait 3,000 gardes nationales des départements de la Somme et de la Seine-Inférieure. Le général Rampon en commande 6,000 à Saint-Omer. Cela fera 9,000, qui pourront se porter soit sur Boulogne, soit sur Cherbourg, selon les événements. J'ai ordonné que le général Lamartillière en organiserait 3,000 à Bordeaux. Pressez pour que tout cela se fasse promptement, afin que mes côtes ne soient pas sans défense, tant pour le moment que pour le printemps prochain; car il est possible que mon armée ne soit pas rentrée pour cette époque, quoique de ma personne j'espère être de retour. Prenez des renseignements et faites-moi connaître jusqu'à quel point je puis compter sur les 3,000 hommes du général Canclaux, et si, en organisant trois autres mille gardes nationales dans les départements du Calvados et de la Manche, je pourrais retirer le 5e d'infanterie légère, qui est là ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11130; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13388).
Le 11 décembre 1806, l'Empereur écrit depuis Posen à Fouché : "… Faites-moi connaître s'il y aurait de l'inconvénient à lever dans chacun des départements de la Manche et du Calvados 12 ou 1,500 gardes nationales. J'en confierais le commandement au sénateur Ferino, qui est un homme vigoureux, et je pourrais les charger de la défense de Cherbourg. Je pourrais alors retirer de cette place le 5e d'infanterie légère, et j'aurais un régiment de plus disponible …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11436 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13820).
Au début 1807, tandis que la Grande armée, qui a écrasée la Prusse, est en Pologne pour s'opposer aux Russes et aux débris de l'armée prussienne, le régiment est à Saint-Lô. Napoléon écrit à Dejean de passer en revue le camp de Saint-Lô et de porter une attention particulière au 5ème Léger. "Mon intention est d'appeler les deux premiers bataillons au complet".
Le 17 mars 1808, à Paris, on note des "Observations de l'Empereur sur le tableau du corps de Bernadotte, prince de Pontecorvo; elles sont destinées à Clarke.
(19e régiment). Ce régiment étant actuellement à Copenhague, il ne faut rien faire revenir ; il faut donc former le 3e bataillon également au corps d'armée, et non à Boulogne, sauf à lui envoyer des hommes pour le recruter.
(58e régiment). Vous donnerez pour ce régiment un ordre hypothétique. Si ce régiment est encore à Hambourg ou sur le continent, lorsque votre ordre parviendra, les cadres reviendront ; mais, s'il a passé la mer, rien ne doit revenir et le 3e bataillon sera formé au corps du prince de Pontecorvo.
(93e régiment). Même observation pour le 93e.
(3e léger). Même observation que pour le 58e.
(5e léger). Même observation qu'au 58e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5433).
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère |
||||
Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
5e Dubreton |
Lanten |
Major |
|
Camp de Saint-Lô Camp de Saint-Lô 14e 14e |
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guere : "Monsieur Dejean, j'ai donné ordre au général Junot de passer la revue du camp de Saint-Lô. Ordonnez qu'il porte une attention particulière au 5e d'infanterie légère. Mon intention est d'appeler les deux premiers bataillons de ce régiment complétés à 2 400 hommes à la Grande Armée, aussitôt que je verrai que les Anglais auront fait une opération sur quelque point. Voyez donc que ce régiment ait ses caissons, etc., selon les règlements, et se mette en état de pouvoir partir promptement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1054; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15373).
Le même 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Du moment que la campagne sera engagée et que j'aurai vu de quel côté les Anglais portent leurs efforts, mon intention est de faire suivre leurs mouvements. Les Anglais ne peuvent mettre en jeu qu’une expédition de 25,000 hommes, puisqu'ils en ont une de 20,000 en Sicile. Je doute même qu'ils fassent un si grand effort. S'ils se décident à venir dans la Baltique, mon intention est de tirer des divisions des camps de Boulogne, de Pontivy, de Saint-Lô et de Napoléon, et de les diriger sur le Rhin. Comme je n'ai de situation de l'intérieur sous les yeux que la situation de février, grâce à la négligence des bureaux de la guerre, je vous prie de me faire connaître l'état de situation actuelle et si je puis compter sur la formation de ces divisions, conformément au tableau ci-joint. Ce sera vers la fin de mai que ce mouvement pourrait avoir lieu, étant dans la croyance que la conscription de 1808 et la formation de ces divisions rétabliront les choses, dans un mois, à peu près dans le même état où elles sont aujourd hui.
ÉTAT DES QUATRE DIVISIONS A FORMER.
… DEUXIÈME DIVISION A TIRER DU CAMP DE SAINT-LÔ.
Deux brigades. La 1re brigade composée de trois bataillons du 5e léger, chaque bataillon ne fournissant que huit compagnies, en laissant une au dépôt. Chaque bataillon, fournissant au moins 1,200 hommes sous les armes, la force de la 1re brigade serait de 3,600 hommes. Si le régiment ne pouvait pas fournir ce nombre, on ne prendrait que 7 compagnies et l'on en laisserait 2 au dépôt. Alors on se contenterait de 900 hommes pour les 7 compagnies, et la force de cette brigade ne serait que de 2,700 hommes …" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12435 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15381).
Le 6 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, vous donnerez l'ordre que six compagnies du 3e bataillon du 5e d'infanterie légère, qui seront successivement complétées, à mesure de l'arrivée de la conscription, à 900 hommes, se rendent au camp de Saint-Lô, et aux deux bataillons de ce régiment qui sont au camp de Saint-Lô de se rendre à Paris. Il faudra qu'ils soient complétés à 2,000 hommes. Vous les passerez en revue à leur arrivée à Paris. Vous ne tarderez pas à recevoir l'ordre de les faire venir en poste à Mayence ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15549).
Le 15 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, à Cambacérès : "Mon Cousin … Les 9 bataillons qui composent le camp de Saint-Lô auront gagné dans les mois d'avril et de mai plus que l'affaiblissement produit par l'absence du 5e d'infanterie légère …" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15626).
Le même 15 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous ai envoyé le 6 mai l'ordre de faire partir le 5e régiment d'infanterie légère du camp de Saint-Lô pour Paris. Vous avez dû recevoir ma lettre le 15 mai ; le régiment se sera mis en marche le 17, et le 24 mai il arrivera à Paris. Vous recevrez le présent ordre le 24. Vous ferez partir le régiment le 25 de Paris, après l'avoir passé en revue et vous le dirigerez sur Thorn par le plus court chemin. Par ce moyen, il arrivera le 2 juin à Mayence et le 12 juin à Berlin. Donnez les ordres en conséquence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1120; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15629).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LÉGÈRE
NUMÉRO DES CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 5e 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Toujours le 21 mai 1807, l'Empereur écrit encore, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Je reçois et lis avec un grand intérêt votre état A présentant la situation, après la réception des conscrits de 1808, 1° des dépôts de l'infanterie de l'armée de Naples et de la Grande Armée, 2° des régiments du Frioul, de la Dalmatie, etc. Cet état est si bien fait, qu'il se lit comme une belle pièce de poésie.
J'y ai remarqué quelques erreurs ... Au camp de Saint-Lô, je vois le 15e de ligne, qui n'y est pas, et le 31e léger, qui n'y est pas davantage ; il fallait mettre en place le 5e léger. Il ne fallait pas porter au camp Napoléon le 5e léger, qui n'y est pas, mais porter en place le 3e et le 4e bataillon du 15e de ligne et le 3e bataillon du 31e léger ... Il faut faire disparaître ces petites erreurs ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15683).
Note de Dejean le 24 mai 1807 : "M. Denniée, après avoir pris connaissance de la présente lettre de S.M.I. ; de celle ci-jointe de monsieur l'archichancelier et de ma r éponse à S.A.S., me fera connaître les jours précis de l'arrivée à Paris de deux bataillons du 5e afin que je puisse régler leur départ et donner les ordres pour les relais en route. Si, contre mon attente, il était rendu à Paris ou prêt à s'y rendre, il faudrait m'en donner avis de suite. M. Denniée prendra les mesures nécessaires pour le faire passer en revue de suite" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15629).
Le 24 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division militaire : "Je reçois votre lettre du 12 mai, dans laquelle vous me rendez compte de la bonne situation du 5e d'infanterie légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15711 - En garnison à Saint-Lô, voir ci-dessus lettre 15373 de la CGN).
Le 4 juin 1807, l'Empereur écrit, depuis Dantzig, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Je reçois votre lettre du 25 mai. J'y vois que le 3 juin le 5e régiment d'infanterie légère a dû partir de Paris et arriver le 12 juin à Mayence ; il arrivera le 20 juin à Berlin et le 25 à Thorn. Mon intention est que ce régiment voyage en poste. Donnez en conséquence des ordres au maréchal Kellermann ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1188 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15827).
Passant par Paris puis Mayence, les deux premiers bataillons du régiment (952 et 939 hommes) arrivent à Berlin le 12 juin. Puis, ils sont dirigés pour compléter la Division Boudet.
Le 14 Juin, a lieu la bataille de Friedland. Le 16, Koenigsberg capitule. Le 21, un armistice franco-russe est signé à Tilsitt. A partir de ce moment, l'armée française va s'occuper de réduire les dernières places fortes qui lui résistent encore prussiennes, mais aussi suédoise (Stralsund).
Le siège de Kolberg se poursuit. A partir du 20 Juin arrivent non seulement de l'Artillerie mais des renforts. Le siège se resserre et les bombardements sur la place deviennent réguliers.
Le 24 juin 1807, l'Empereur est informé que "Le 5e régiment d'infanterie légère, venant de Parîs, est parti de Mayence les 11 et 12 juin.
Le 1er bataillon, fort de 952 hommes, arrivera le 1er juillet à Berlin.
Le 2e bataillon, fort de 939 hommes, arrivera le 2 juillet à Berlin ..."; il répond : "Restera à Berlin jusque nouvel ordre." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1204).
Le 1er Juillet, à Kolberg, un cessez-le-feu est instauré.
Tandis que Brune, à la tête d'un corps d'Observation, depuis fin avril, discute avec les Suédois devant Stralsund (note1), ceux-ci demandent l'aide des Anglais pour débloquer leur place forte, qui a déjà reçu des renforts prussiens.
Le 5 juillet 1807, Napoléon écrit, depuis Tilsit, au Général Clarke : "... Le maréchal Brune me mande qu'il a 45,000 hommes présents sous les armes, et dans ce nombre ne sont pas compris le 5e léger et les régiments que je lui ai envoyés de Danzig. Ainsi il est parfaitement en mesure de maintenir la Poméranie et de rendre nulles les opérations des Anglais" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12857 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15956).
Le même 5 juillet, les Britanniques débarquent après que l'armistice ait été dénoncé par la Suède, mais l'annonce d'un traité avec la Prusse (le 9 Juillet) fait retirer les troupes de ce pays.
Siège de Stralsund en 1807 d'après un dessin allemand d'époque |
Brune attaque le 13 Juillet. La division Boudet, dont les deux bataillons du 5ème Léger, s'empare de Tribsee. Le chef de bataillon Faure et le capitaine Potel du 5ème Léger sont blessés.
Le 22 juillet 1807, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … l'armée du maréchal Brune sera composée : 1° de la division italienne, commandée par le général Pino, et des trois régiments de cavalerie italiens ; 2° des quatre régiments français de la division Molitor ; 3° des trois régiments français de la division Boudet ; 4e du 5e d'infanterie légère et du 19e de ligne, ce qui fait neuf régiments français ; du régiment d'Aremberg et des deux régiments de cavalerie légère français venus de Danzig ; de tous les Badois; de la brigade bavaroise venue de Munich ; des régiments de Nassau, de Würzburg, de Hesse-Darmstadt et du grand-duc de Berg. Ce qui fait donc : … Total... 38,000 Ce qui est plus que suffisant" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12936 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16046).
Le même jour, Napoléon écrit, depuis Dresde, au Maréchal Brune, commandant le Corps d'Observation de la Grande Armée : "... Pressez le siége de Stralsund ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16049).
Le blocus se fait plus contraignant. Les Anglais quittent la ville le 8 Août pour attaquer le Danemark. Le 15 Août, on ouvre des tranchées devant la ville. Les Suédois s'en retirent le 20 Août et alors qu'on fait des préparatifs pour attaquer l'ile de Rügen, les Suédois évacuent.
Brune subira la disgrâce de l'Empereur pour avoir permis aux Suédois de se retirer, en livrant simplement l'ile, sans les faire prisonniers.
Le 30 août 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez l'ordre au 5e régiment d'infanterie légère et au 19e de ligne, qui sont à Stralsund, de partir sans délai pour Hambourg, ou ils feront partie de la division Dupas. Donnez l'ordre au régiment des troupes de Paris, qui est à Hambourg, de se diriger sur Paris. Par ce moyen, la division du général Dupas sera composée des 4e et 5e régiments d'infanterie légère et des 15e, 58e et 19e de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 13092 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16259).
La Division Boudet, en octobre, passe à la garde des villes hanséatiques avec Bernadotte. Le 5ème Léger tentera le crayon des autochtones.
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... Corps du prince de Pontecorvo
... 5e légère 60 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ...
Le 5e léger, le 19e de ligne pourraient envoyer des détachements pour compléter les troisièmes bataillons de ces régiments au corps du prince de Pontecorvo, ce porterait l’infanterie de ce corps à 10 000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
- Pendant ce temps en France (1807-1808)
Pendant que les deux premiers bataillons sont en Allemagne du Nord, Napoléon décrète, le 2 août 1807, depuis Saint-Cloud : "TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE III.
MESURES A PRENDRE POUR LA DEFENSE DE NOS COTES.
ART. 9. Le 3e bataillon du 5e régiment d'infanterie légère se rendra à Cherbourg.
... TITRE IV.
DES DEPOTS.
ART. 10. Les dépôts de tous ces régiments continueront à rester où ils se trouvent. En conséquence, les majors, quartiers-maîtres, officiers d'habillement, ouvriers, etc. continueront à rester dans les 12e, 13e et 14e divisions militaires.
TITRE V.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
ART. 11. Pour compléter les cadres des bataillons, il ne sera pris aucun des conscrits de 1808, qui continueront à rester aux 3es ou 4es bataillons ou aux dépôts des régiments.
ART. 12. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973).
Le 15 octobre 1807, Napoléon écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, mon intention est de former un second corps d'observation de la Gironde, qui sera composé de trois divisions. Ces trois divisions seront composées de trois bataillons de chacune des cinq légions de réserve, de quatre bataillons suisses (deux du 3e, un du 2e et un du 4e), de deux bataillons des troupes de Paris et du 3e bataillon du 5e d'infanterie légère ; ce qui fera vingt-deux bataillons ou sept bataillons par division. Chaque division aura douze pièces d'artillerie pour son service. Proposez-moi le plus tôt possible la formation de l'état-major, de l'artillerie, du génie et des administrations. Proposez-moi également les trois généraux de division, les trois adjudants commandants et les six généraux de brigade nécessaires pour commander ce corps. Le corps d'observation de la Gironde aura donc besoin de trente-six pièces d'artillerie. Ces trente-six pièces nécessitent 7 à 800 chevaux ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13258 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16540).
Napoléon ordonne par ailleurs le lendemain que le 3e Bataillon du Régiment, stationné à Cherbourg, se complète à 6 Compagnies et se porte sur Bayonne pour faire partie du 2ème Corps d'Observation de la Gironde. Trois Compagnies, le Dépôt et un Major doivent rester à Cherbourg : "AU GÉNÉRAL CLARKE, MINISTRE DE LA GUERRE
Fontainebleau, 16 octobre 1807
Monsieur le général Clarke ... Vous donnerez ordre au 3e bataillon du 5e léger qui est à Cherbourg de former un bataillon de six compagnies, chaque compagnie composée de 200 hommes, et de le faire partir sans délai pour Bayonne. Ce bataillon fera partie du second corps d'observation de la Gironde. Vous chargerez un des généraux qui se trouvent à Cherbourg de passer la revue de ce bataillon et de s'assurer qu'il est en état de faire campagne. L'effectif de ce bataillon est porté sur les états à 1 800 hommes : en en formant six compagnies de 200 hommes, il resterait encore trois compagnies qui feraient 600 hommes. Le major restera avec le dépôt à Cherbourg, et le chef de bataillon partira avec les 1200 hommes. Si cependant pour compléter le nombre de 1200 hommes, il ne se trouvait pas assez d’hommes bien habillés, bien équipés et en bon état, on ne ferait partir, d'abord, que 900 hommes, c'est-à-dire les compagnies à 150 hommes, sauf à faire partir, quinze jours après, les 300 autres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1348 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16542).
A la date du 23 octobre 1807, le Général Clarke remet à l'Empereur un tableau indicatif de la marche des troupes destinées à former le 2e Corps d'observation de la Gironde, à savoir le 3e Bataillon du 5e Régiment d'infanterie légère, soit 1200 hommes, doit partir de Cherbourg le 24 octobre pour être rendu à Bayonne le 3 décembre (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 44).
Le 3 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, le 2e corps de la Gironde sera partagé en trois divisions.
... La 3e division sera commandée par le général Malher, et sera composée de la 5e légion de réserve, du 2e bataillon du 4e régiment suisse, de deux bataillons de la garde de Paris et du 3e bataillon du 5e léger ; ce qui fera sept bataillons.
Le corps sera commandé en chef par le général de division Dupont.
… Le général Dupont sera rendu à Bayonne pour le 15 novembre.
Chaque division aura douze pièces de canon ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13323 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16691).
Le 5 novembre, le Ministre de la Guerre fait connaître au Général Dupont l'intention de l'Empereur que le Corps de la Gironde puisse commencer à agir le 1er décembre. Il lui transmet un État de la composition de ce Corps d'armée, savoir :
2e Corps d’Observation de la Gironde.
Général de Division Dupont, commandant en chef.
3e Division :
Général de Division Malher, commandant.
5e d’Infanterie légère. 1 Bataillon arrivera à Bayonne le 3 décembre, fort de 20 Officiers et 1203 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 41).
Pendant que la 1re Division de son Corps d'armée se rend à Vitoria, le Général Dupont organise à Bayonne la 2e et la 3e Division. Il rend compte de cette formation au Ministre de la Guerre, depuis le Quartier Général à Bayonne, le 25 novembre 1807 : "... Quant à la 3e Division, trois Bataillons me sont annoncés pour après demain, savoir : 2 Bataillons de la 2e Légion et un Bataillon du 5e d'Infanterie légère. Je n'ai rien de précis sur l'arrivée des autres Bataillons ..." (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 50).
Le 1er décembre, le Général Dupont annonce au Ministre que la 1re Division est établie à Vitoria depuis le 28, et loge en entier dans la ville. La marche s'est faite avec ordre. Le 4e Escadron du 10e Régiment de Dragons est arrivé depuis deux jours. "La 2e Légion et le 3e Bataillon du 5e Régiment d'infanterie légère entrent aujourd'hui à Bayonne" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 51).
Le 30 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous donnerez l'ordre qu'un officier, deux sergents, quatre caporaux et soixante hommes du 86e soient mis à la disposition du ministre de la Marine à Saint-Malo, pour être embarqués sur le brick Le Milan ... Donnez l'ordre qu'un même nombre d’hommes du 5e d'infanterie légère soient fournis à Cherbourg, pour être embarqué sur le brick Le Papillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17109).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur général Clarke, la 5e légère et le 58e de ligne qui sont à Hambourg ont besoin de renforts. Il est possible que ces deux corps soient obligés d'entrer en campagne pour soutenir le corps du prince de Pontecorvo en Suède. Il est donc convenable que vous dirigiez sur Hambourg une compagnie de 150 soldats de chacun de ces deux régiments commandée par un capitaine, lieutenant et sous-lieutenant. La compagnie de la 5e légère partira de Cherbourg et celle du 58e de Vincennes, elles marcheront à petites journées. Vous aurez soin d'ordonner que ces hommes soient bien armés, bien habillés et partent en bon état. S'ils n'ont pas de capotes ici, ils pourront en recevoir à Hambourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17418).
Le 21 avril 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à M. Daru, Intendant général de la Grande Armée, à Berlin : "Monsieur Daru ...
J'attends la situation des caissons d'ambulance que doit avoir chaque corps ... les 5e, 7e et 16e légers n'ont pas eu leur première mise ; il faut la leur faire donner, et qu'ils se procurent leurs caissons d'ambulance. Je ne suis point de l'avis de former un bataillon uniquement destiné au service de l'ambulance. Il faut qu'il y ait, sur les trente-quatre caissons de chaque compagnie, quatre caissons pour le pain et quatre caissons pour l'ambulance. Vous savez vous-même que, le lendemain d'une bataille, on est obligé de se servir des caissons du pain pour évacuer les malades, et vice versa. Mais il semble que chaque division d'infanterie a déjà ses quatre caissons d'ambulance appartenant aux régiments, et quatre caissons pris dans ceux des transports militaires qui lui sont attachés ; elle en a alors suffisamment …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13770 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17668).
Le 12 octobre 1808, un Décret, établi à Erfurt, réorganise l'Armée du Rhin :
"TITRE Ier.
ARTICLE 1ER. A dater du 15 du présent mois, la Grande Armée sera dissoute.
Le corps de troupes qui restera en Allemagne prendra le nom d'Armée du Rhin.
ART. 2. Le corps de troupes qui restera sous les ordres du maréchal prince de Ponte-Corvo, dans les villes hanséatiques, prendra le nom de corps de troupes du gouvernement des villes hanséatiques.
TITRE II.
DU GOUVERNEMENTDES VILLES HANSÉATIQUES.
ARTICLE 1ER. Le prince de Ponte-Corvo commandera en chefle corps de troupes du gouvernement des villes hanséatiques …
Troupes françaises : Division du général Dupas, composée du 5e régiment d'infanterie légère, du 19e régiment d'infanterie de ligne, du 13e et du 24e régiment de chasseurs à cheval ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14376).
III/ L'ESPAGNE DES TROISIEME ET 4EME BATAILLONS, 1808-1810
Fig. 4 Carabinier du 5e Léger d'après le Bourgeois de Hambourg |
En Espagne, dès la fin 1807, sous prétexte de la campagne au Portugal, les troupes françaises organisées en divers Corps d'Observation avaient largement pénétré chez leur allié et s'étaient emparées des points stratégiques, tandis que la monarchie espagnole se déchirait dans des querelles familiales. Le peuple espagnol et l'armée subissaient cela en rongeant leur frein. Le 20 février 1808, Murat prend la tête de toutes les forces françaises en Espagne et s'avance sur Madrid qu'il atteint le 23 mars.
En janvier 1808, le 3e bataillon du 5e Léger était encore porté à la 3e division (Mahler) du corps de Dupont (2e Corps d'Observation de la Gironde). Heureusement pour lui, il en serait détaché pour sécuriser les communications.
Napoléon, croyant le pays mur pour un changement dynastique, force les souverains espagnols à l'abdication à Bayonne et décide de mettre son frère Joseph sur le trône, le 10 Mai 1808. Dès que cela fut connu, des révoltes éclatèrent simultanément sur tout le territoire (en préambule, il y eut les fameux 2 et 3 Mai à Madrid liés à l'exfiltration d'une partie de la famille royale) et l'armée espagnole prit les armes contre les occupants français. Le sous-lieutenant Dewareux du 5ème Léger fut d'ailleurs tué à Madrid, le 2 mai.
Parmi les troupes françaises en Espagne, il y avait aussi le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, mis sous le commandement de Moncey. On y comptait désormais, depuis avril, les 2 bataillons du 5ème Léger (3ème et 4ème) au sein de la Division Frère. Moncey quittait Madrid, le 8 Juin, pour mâter la révolte de Valence ; la division Frère manoeuvrait en arrière garde. Moncey échouait devant Valence à la fin juin et devait se replier sur Madrid.
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit ::"1° Note
Il y a dix-neuf compagnies de grenadiers et de voltigeurs hors de ligne ; la 5e d'infanterie légère, la 21e, 17e, 15e, 93e doivent être conservées exclusivement pour le 4e bataillon de ces régiments ainsi que deux basses compagnies du régiment ...
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
6e Id. (un bataillon seulement). 840 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 6e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
10° 6e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DE LA RÉSERVE DU PRINCE DE PONTE-CORVO.
Un bataillon de 6 compagnies.
Trois compagnies, Douai, à 140 hommes chacune, du 19e de ligne. 420
Deux compagnies, Paris, à 140 hommes chacune, du 58e de ligne. 280
Une compagnie, Cherbourg, à 140 hommes du 5e d'infanterie légère. 140
840
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée).
Le 2e Corps d'Observation de la Gironde sous Dupont était parti le 7 avril de la capitale espagnole pour l'Andalousie. Il laissait deux de ses divisions en arrière.
La Situation des Troupes composant le Corps d'armée d'Observation de la Gironde, à l'époque du 10 juillet 1808 indique : 3e Division d'Infanterie, Général de Division Frère.
1re Brigade, Général de brigade Laval.
5e Régiment d'infanterie légère, 3e Bataillon Pinçon : 21 Officiers, 1005 hommes, 6 chevaux ; 2 hommes détachés, 1 Officier et 130 hommes aux hôpitaux ; total 1159 hommes, 6 chevaux (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 380).
On connait le sort qui l'attendait à Bailen. Cette défaite allait forcer Napoléon à venir sur le théâtre d'opération en personne, en rameutant ses vieilles troupes d'Europe centrale, et en réorganisant les unités sur place.
C'est le Chef de Bataillon d'Affry qui apprend à Madrid le désastre de Baylen. Son rapport est d'abord jugé par le Général Belliard, "très exagéré et peu croyable". Par l'ordre du Roi, ce Général met en route, le 25 juillet, sur Madridejos, le 5e Régiment provisoire; le lendemain, il dirige sur ce même point le 5e Régiment d'infanterie légère de la Division Frère, un Bataillon de la Division Musnier, 200 Chasseurs à cheval fournis par le Général Grouchy, et 4 pièces de canon ; cette colonne, placée sous les ordres du Général Laval, commandant une Brigade de la Division Frère, doit marcher sur la Sierra-Morena en emmenant les Bataillons de Madridejos et de Manzanarès, ce qui doit lui donner une force totale de 3834 hommes et 200 chevaux, suffisante, pense-t-on, pour rouvrir la communication avec le Général Dupont. Le Général Belliard porte ces dispositions à la connaissance du Major général, par la lettre suivante : "Madrid, le 26 juillet 1808.
Mon Prince,
J'ai l'honneur d'envoyer a V. A. S. les rapports qu'ont envoyés aujourd'hui M. le général Musnier et le commandant de Madridejos. Le rapport du Chef de bataillon d'Affry étant très exagéré et peu croyable, j'ai envoyé un officier pour faire à M. d'Affry les questions qui puissent éclaircir l'affaire et mettre à même d'asseoir un jugement.
Votre Altesse verra, par le rapport du commandant de Madridejos, que la communication est interceptée entre cette ville et Manzanarès.
D'après les ordres de Sa Majesté, un bataillon de la division Musnier doit arriver aujourd'hui à Madridejos avec de l'artillerie pour soutenir en cas de besoin le bataillon de marche qui s'y trouve. Le 5e régiment d'infanterie légère fort de 963 hommes, 200 chasseurs à cheval et 4 pièces d'artillerie, partent ce matin de Madrid pour se rendre à Madridejos où ils se réuniront au 5e régiment provisoire qui y est parti hier, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en rendre compte.
Cette colonne sera sous les ordres du général Laval ; elle continuera sa marche sur Manzanarès, emmenant avec elle le bataillon de marche de Madridejos ; de sorte qu'à Manzanarès cette colonne aura :
du 5e régiment 1651 hommes.
du 2e bataillon de marche 228 au lieu de 250 hommes.
du 5e régiment d'infanterie légère 963.
chasseurs à cheval 200.
bataillon de marche de Madridejos 362 au lieu de 450 hommes.
bataillon de marche de Manzanarès 350 à 400 hommes.
artillerie 80
En tout 3834 hommmes.
et deux cents chevaux.
Si la communication de Manzanarès au général Dupont se trouve interceptée ainsi qu'il y a lieu de le croire, puisque depuis dix jours on est sans nouvelles du général Dupont, le général Laval continuera sa marche, ramassant toutes les troupes qu'il trouvera à Valdepenas et Santa-Cruz, il attaquera la Sierra-Morena qui est occupée par les insurgés et rouvrira la communication avec le général Dupont. Alors Sa Majesté est dans l'intention de faire appuyer le général Laval par la division Musnier qui se trouve à Ocana ..." (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 26).
Le 1er septembre 1808, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Calahorra : "Mon Frère, je vous envoie une note sur l'état de l'armée d'Espagne …"; note intitulée "ÉTAT POUR SERVIR À CONNAÎTRE QUELLE DOIT ÊTRE LA SITUATION ACTUELLE DES CORPS COMPOSANT L'ARMÉE D'ESPAGNE ET CE QUI MANQUE POUR LA COMPLÉTER À 840 HOMMES PAR BATAILLON" (état donné dans la CGN, reproduit d’après la minute (Archives nationales, AF IV 878, septembre 1808, n°2), qui indique : "On n’a pas compris dans cette situation les hommes qui sont aux hôpitaux" ; "envoyé le 1er septembre au ministre de la Guerre et au roi d’Espagne"); pour le 5e Léger, on y lit : "3e Bataillon à Briviesca, Division Frère (1029 hommes) ; total général du Corps : 1029. Observations : Il n'y a qu'un bataillon".
Par Décret du 7 septembre 1808, dicté depuis Saint-Cloud (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300), le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan devenait le 3e Corps de l'Armée d'Espagne, toujours sous le commandement de Moncey. Le 3ème Bataillon du 5ème Léger y comptait au sein de la Division Frère (puis Granjean ?).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le 3e bataillon du 5e d'infanterie légère sera complété le plus tôt possible à 800 hommes pour se diriger immédiatemment après sur le bataillon qui est en Espagne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2392 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19093).
Le 19 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Le 3e bataillon du 5e légère, qui est parti de Cherbourg, n'en devait pas partir, puisqu'il n'était pas à 840 hommes. Que voulez-vous que je fasse de 500 hommes qui, à leur arrivée, seront réduits à 400 ? De combien de compagnies est composé ce bataillon ? Il faut qu'il soit complété à 840 hommes des conscrits, qu’il recevra à Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2477 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19325).
On parlait d'une nouvelle armée anglaise qui venait de débarquer.
Après la bataille de Tudela, Napoléon continuait sa marche sur Madrid. La fameuse prise du col de Somosierra ouvrait le chemin. L'Empereur entrait dans la capitale espagnole le 4 décembre.
Jusqu'alors, Napoléon ne s'était pas occupé de l'armée anglaise du général Moore, mais lorsqu'il apprit qu'elle s'était avancée du Portugal en Espagne, autour de Salamanque (entre les 13 et 23 Novembre), il prescrivit au Maréchal Soult de redescendre dans le royaume de Léon. Un autre petit corps anglais, sous le général Baird, venait de débarquer à la Corogne.
Tandis qu'à l'ouest, le maréchal Soult poursuit l'armée anglaise de Moore dans sa retraite précipitée à travers la Galice, les autres forces françaises repoussent les Espagnols.
Le 3e Corps, désormais sous Junot, revenu du Portugal, est affecté en décembre au 2ème siège de Saragosse, le premier ayant été infructueux entre juin et août 1808. Les premiers combats inopérants amènent le commandement général des opérations à Lannes.
Le 16 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, écrivez au maréchal Moncey que je lis avec étonnement son état de situation, que je vois 2 régiments de la Vistule et un bataillon du 5e léger à Pampelune, que ces 3 corps qui font 3 500 hommes doivent être sur-le-champ dirigés sur Saragosse pour renforcer son armée, que rien n'est plus ridicule que de laisser ses meilleures troupes dans des places où de simples dépôts suffisent" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 839 (la date indiquée est le 17 décembre); Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2575; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19539).
Le 2 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Astorga, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à La Florida : "Mon Frère ... Il y a à Aranda le général Trelliard avec un bataillon du 118e et 2,000 hommes des dépôts de cavalerie, plus les 3es bataillons des 43e et 51e d'infanterie, le bataillon d'Irlandais et Prussiens, le bataillon de Westphalie, le 3e bataillon du 5e d'infanterie légère ; tout cela sous les ordres du général Trelliard" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 308 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14641 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19674).
Le 5 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Benavente, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Le 3e bataillon du 5e d'infanterie légère qui a ordre de se rendre à Aranda y restera ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2626; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19695).
Le 15 janvier 1809, l'Empereur écrit depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, répondez au général Trelliard que vous m'avez mis sous les yeux sa lettre du 11 janvier ... Il a raison de demander un bataillon d'infanterie ; il n'aurait pas dû laisser partir ce qu'il avait du 118e. Par les ordres que j'ai donnés, il doit y avoir un bataillon du 5e léger. Écrivez au général Darmagnac pour lui témoigner mon mécontentement de ce qu'il a retiré le 118e d'Aranda avant que le bataillon du 5e léger fût arrivé ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 353 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2678 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19842).
Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'Empereur, Sire, a confié au duc d'Istrie le commandement de tout ce qui compose la garde impériale, qui recevra les ordres directs de l'Empereur ; cette garde ne fait pas partie de l'armée. L'intention de Sa Majesté est qu'elle soit toute réunie à Valladolid, qu'elle s'y repose, pour être en mesure de se porter sur une autre frontière.
Le maréchal duc d'Istrie a également sous son commandement, comme faisant partie de l'armée :
... Enfin des troupes de la garnison de Burgos, composées du 3e bataillon du 43e régiment d'infanterie, du 119e régiment d'infanterie, du bataillon prussien, du bataillon irlandais et de l'escadron de Nassau ; de la garnison de Vittoria, composée du bataillon de garnison de Vittoria ; de celle d'Aranda, composée du dépôt de cavalerie du général Treilhard, et du 3e bataillon du 5e régiment d'infanterie légère ; de celle de Valladolid, composée du 3e bataillon du 5e régiment, du bataillon de Westphalie, et d'un détachement du 36e de ligne; de celle de Soria, composée d'un bataillon supplémentaire du 50e régiment d'infanterie, que Sa Majesté destine à être incorporé dans votre garde, du moment qu'il pourra être remplacé à Soria ; de celle de Ségovie, composée d'un bataillon du régiment de Hesse-Darmstadt, et du dépôt de cavalerie des divisions Lasalle et Milhaud ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).
Le siège va se terminer le 21 février 1809, après de longs préparatifs d'établissement de tranchées et de batteries, puis des combats de rues acharnés. Le 5ème Léger y a de nombreuses pertes, comme le lieutenant Valette et le sous lieutenant Demazis. Le 3e Corps stationne alors dans la ville.
Saragosse en 1809 |
Passé sous les ordres du général Suchet, le 3e Corps, très affaibli, doit pacifier l'Aragon. Le 5ème Léger y est à la division Laval. Elle se heurte rapidement aux forces espagnoles du général Blake et ses 10.000 hommes ainsi que la levée des guerillas. Suchet part à la rescousse de son adjoint Laval et, le 23 mai, rencontre Blake à Alcaniz. Suchet est repoussé et ses troupes sont prises de panique. Le capitaine Lassere, du 5ème Léger, est tué.
Comprenant qu'il faut remettre en condition ses soldats, Suchet les nourrit, les habille et les entraine. Il reçoit aussi quelques renforts. Repartant à l'offensive le 15 juin, il combat victorieusement cette fois ci l'Armée de Blake le 15 juin à Maria puis poursuit jusqu à Belchite où il finit de la disperser.
Depuis la fin mai, il n'y a plus qu'un bataillon du 5ème Léger au 3ème Corps et il tient garnison à Saragosse.
L'armée de Suchet est très affaiblie par les maladies locales, et ne trouve aucun renfort dans des recrues qui arrivent de France au compte-goutte (désertion ou maladie le long du trajet). La disparition de l'Armée de Blake n'a fait que renforcer les effectifs des guérillas qui harcèlent les Français.
Suchet organise des colonnes mobiles qui parcourent l'Aragon. Il s'empare de Jaca qui deviendra une des bases des Chasseurs de Montagne (voir l'article consacré à cette unité) et jusqu'à la fin de l'année, avec ses subordonnés, s'empare des principaux centres des guérillas. Restent les places de Lerida, Mequinenza et Tortose, qui à l'Est de la province leur servent de point d'appui.
Le 20 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à votre lettre du 11 septembre. Le 86e a bien son 4e bataillon en Espagne mals il a son 3e bataillon en France. Le 15e léger n'a qu'un bataillon en Espagne, le 5e léger en a trois, le 58e en a 3, il n'y a donc pas lieu à appliquer la mesure à ces régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22115).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
... 600 au 5e léger à Chartres ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 5e à Cherbourg 600 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
Le 19 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Présentez-moi un travail pour former 4 régiments de marche pour les corps d'armée d'Espagne ; lesquels se réuniront depuis Orléans jusqu'à Bordeaux. Un colonel en second ou un major sera mis à la tête de chaque régiment pour les commander ...
Le 2e régiment de marche contiendra d'abord ce qui appartient aux 17e et 5e régiments d'infanterie légère. On verra aussi dans le 2e corps ce que pourront fournir les dépôts, et ce que pourront fournir les 28e et 75e de ligne du 4e corps. On prendra ensuite les détachements appartenant au 5e corps, qui, avec les précédents, forment 12 régiments. Ces divers détachements réunis composeront le 2e régiment de marche ...
Vous me ferez connaître à quelle époque ces régiments pourront se mettre en marche ; ils peuvent être formés sur-le-champ, et mis en marche au 15 décembre au plus tard.
Lorsque ces 4 régiments seront formés, vous m'en rendrez compte, et je donnerai mes ordres pour leur destination ultérieure, à leur arrivée à Bayonne, attendu qu'ils ne doivent point entrer isolément en Espagne sans mon ordre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3721 (avec la date du 8 novembre); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22478).
Le 19 novembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, une nouvelle fois au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, faites faire par vos bureaux l’état des quatre régiments de marche ... dont j’ai ordonné la formation ... Il est inutile que le général Mouton coure les différents dépôts. Il vaut mieux qu’il reste à Paris, mais vous donnerez ordre que tous les dépôts de l’armée d’Espagne dirigent sur Orléans tout ce qu’ils ont de disponible, et lorsque la tête arrivera, le général Mouton se rendra dans cette ville pour former l’incorporation" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22479).
Le 3 janvier 1810, à Paris, on soumet à l'Empereur un "Rapport du maréchal Berthier au sujet d'une demande du général Suchet tendant à faire rentrer à leurs corps un bataillon du 5e d'infanterie légère, détaché dans la province de Valladolid, et 80 hussards du 4e régiment, détachés au 1er corps d'armée"; "Approuvé ces mouvements", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3890).
Le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit depuis Paris à Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l'armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
... Vous donnerez l'ordre que tout ce qui appartient au 5e léger se rende à Saragosse; que tout ce qui appartient au 43e, au 51e, au 58e, au 12e léger, au 10e bataillon de marche, se rende à Madrid pour y rejoindre ces corps.
J'aurai donc, pour le nord de l'Espagne, trois divisions formant 30,000 hommes. Je désire que le 10 février, époque où je compte que ces trois divisions seront réunies, elles puissent agir ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).
Le 18 février 1810, "On propose à Sa Majesté de nommer à des emplois d'officiers vacants dans différents régiments d'infanterie qui font partie de divers corps d'armée et principalement de celle d'Espagne" ; "Accordé. L'Empereur improuve la proposition à une sous-lieutenance au 5e légère du sieur Leroy qui n'est que fourrier ; ce serait le favoriser que de l'admettre dans l'armée active comme sous-officier", fait répondre Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4033 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 31 janvier 1810 »).
A la mi-février 1810, une expédition contre Valence, commanditée par le Roi Joseph, faillit tourner au désastre. Suchet sagement sait se retirer et reprendre en main l'Aragon qui s'agitait déjà.
Le 13 avril 1810, Suchet entame le siège de Lérida, repoussant les sorties des assiégés et les forces qui viennent à leur secours. Le 12 mai, les colonnes d'assaut avec les compagnies d'élite des 115e et 117e de Ligne et du 5e Léger entrent dans la ville. La garnison se rend le 14. Le 5e Léger y perdra le capitaine Byais, tandis que les capitaines Arvet, Bertaux et Dimpre,Gosselle et Perroux seront blessés.
Pendant qu'il s'occupait de Lerida, Suchet avait dégarni l'Aragon d'effectifs, et les guérillas revenaient des confins de la province. Heureusement, les Français faisaient face. Rassuré, Suchet pouvait se porter sur Mequinenza dès le 20 mai.
La ville se rend le 8 Juin.
POSITIONS DU 5E LEGER EN SEPTEMBRE 1810
Colonel Dubreton, Major Lanten, Quartier Maitre Goursac |
Fig. 4bis Plaque de shako en 1806-1810 |
Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Ne pourrait-on pas former pour les autres corps de l'armée d'Espagne trois bataillons de marche de 1 000 hommes chacun, qu'on tirerait des 5e léger, 14e de ligne, 19e léger, 19e de ligne, 28e de ligne, 34e, 65e et 75e et des autres dépôts des régiments qui ont leurs bataillons de guerre en Espagne ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).
A la mi-août, les forces de Suchet se portent sur Tortose, après des combats d'approche de plusieurs semaines où s'illustre le 5ème Léger (note 2). Le capitaine Gescot y sera blessé.
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Il sera formé un 6e bataillon qui portera le nom de bataillon de marche d'Aragon. Ce bataillon se réunira à Blois et sera composé de 200 bommes du 5e léger ; 100 du 14e ; 200 du 121e ; 400 du dépôt de la Vistule ; total 900 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... Le bataillon de marche d'Aragon, réduit aux 196 hommes du 5e légère et 377 hommes de la légion de la Vistule, ne sera plus que de 573 hommes. Donnez ordre qu'il se rende à Pampelune où il sera sous les ordres du général Reille et fera partie de sa division ...
Ainsi, le général Reille aura sous ses ordres :
... 2° Le bataillon de marche d'Aragon. 573
Total des troupes en Navarre. 8.748 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).
Suchet fait sa jonction avec des divisions françaises de Catalogne qui lui sont envoyées. Le siège se resserre peu à peu et la ville finira par se rendre le 1er Janvier 1811.
Ainsi se termine pour le 3e Corps et le 5ème Léger ces années 1809-1810 en Aragon et Catalogne.
Pendant ce temps, d'autres Bataillons du Régiment vont s'illustrer en Autriche.
IV/ 1809, LA CAMPAGNE D'AUTRICHE DU 5ème LEGER
L'année 1808 s'était passée tranquillement en garnison dans les villes hanséatiques pour les deux premiers bataillons du 5ème Léger, sous les ordres de Bernadotte et du colonel Dubreton.
Au début 1809, profitant que Napoléon était en Espagne, avec ses meilleures troupes, l'Autriche soutenue par l'Angleterre, réarme, mobilise, et se prépare à l'affrontement.
Quittant précipitamment l'Espagne, Napoléon redéploye ses forces en Allemagne, Italie du Nord et Dalmatie, renforce la conscription, mobilise ses alliés allemands et polonais. Rapidement, il a sous la main une toute nouvelle Grande Armée, dont il forme de nouveaux Corps.
Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps ... à l'infanterie légère, 600 au 5e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre qu'une ou deux compagnies de fusiliers complétées à 140 hommes des quatrièmes bataillons des 12e, 25e, 33e, 61e, 65e, 22e, 85e, 111e, et 5e légère, partent sans délai pour Strasbourg.
On formera de ces compagnies autant de bataillons de marche qu'il y aura de fois six compagnies, en ayant soin de mettre ensemble les compagnies des régiments qui appartiennent à l'armée du Rhin.
On appellera ces bataillons, bataillons de marche des quatrièmes bataillons de l'armée du Rhin ; ainsi il y aura à Strasbourg trois espèces de bataillons de marche : les bataillons de marche du corps d'Oudinot, les bataillons de marche de l'année du Rhin, les bataillons de marche des 4es bataillons de l'armée du Rhin.
Je crois avoir compris dans ce nombre toutes les compagnies des quatrièmes bataillons qui ont leurs grenadiers et voltigeu rs à l'armée du Rhin ; s'il m'était échappé quelque corps, faites-le-moi connaître" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20196).
Bernadotte est mis à la tête du 9e Corps formé essentiellement de Saxons, mais dans sa réserve, il y a des régiments français avec le général Dupas qu'il a ramené des villes hanséatiques, dont le 5ème Léger à deux bataillons, et le 19e de Ligne à trois bataillons. On leur a adjoint deux bataillons saxons que nous reverrons.
"Le 9e corps sera formé par l'armée saxonne aux ordres du prince de Ponte-Corvo, et composé de trois divisions réunies à Dresde et de deux du duché de Varsovie, formant près de 50,000 hommes. Le prince de Ponte-Corvo aura sous ses ordres l'armée saxonne, toutes les troupes du duché de Varsovie et les garnisons de Glogau et de Danzig".
L'Empereur, comme à son habitude, étudie les déplacements de ses corps d'Armée et leurs effectifs avec minutie. Ainsi, constatant les positions du 5ème Léger : 1er et second bataillons en Allemagne, 3ème et 4ème bataillons en Espagne, et 5ème bataillon de dépôt à Cherbourg, il écrit le 12 mars 1809, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... C'est par erreur que, dans une de mes lettres précédentes, on a mis le 5e régiment d'infanterie légère. Les grenadiers et voltigeurs de ce régiment sont au 4e bataillon ; faites-les partir, sans délai, avec ce qu'il y a de disponible des compagnies de fusiliers, de sorte que ce régiment ait quatre compagnies de son 4e bataillon avec ses bataillons de guerre ... Le corps des villes hanséatiques a deux régiments, ce qui devrait faire huit bataillons ; mais le 5e d'infanterie légère a deux bataillons en Espagne et le 19e de ligne en a un au camp de Boulogne, ce qui fait trois bataillons à déduire ; restent donc cinq bataillons, qui, au 1er avril, doivent présenter une force de 6,200 hommes, et, lorsque le bataillon que ce corps a au camp de Boulogne aura pu rejoindre en Allemagne, la force du corps des villes hanséatiques se trouvera être de 5,060 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14887; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20337).
Le 29 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… J'ai la nouvelle que la division du général Dupas est arrivée à Hanovre, savoir :
Le 24e de chasseurs à cheval, le 22 mars ;
Le 5e d'infanterie légère, le 23 ;
Le 19e de ligne, le 25 ;
Le 13e de chasseurs à cheval, le 25.
L'artillerie des compagnies des villes hanséatiques, ainsi que les administrations, étaient également arrivées à Hanovre" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 451, lettre 641).
Après la prise de Vienne, les 21 et 22 mai a lieu la bataille d'Essling après le passage du Danube. C'est un échec et l'Empereur doit se replier en attendant des renforts. Il écrit à Bernadotte : "Ebersdorf, 24 mai 1809, cinq heures du soir.
Nous avons eu, le 21 et le 22, Prince, une bataille assez sérieuse sur la rive gauche du Danube, aux villages d'Essling et d'Aspern. L'ennemi était dans la plus parfaite déroute à huit heures du matin, quand nos deux ponts sur les deux grands bras du Danube ont été emportés par la crue des eaux ...
Je vous ai fait écrire par le duc d'Auerstaedt que vous ne deviez pas entrer trop avant en Bohème jusqu'à ce que nos ponts soient rétablis et que l'Empereur ait pris lui-même le parti de déboucher de nouveau sur la rive gauche ...
La tête de pont de Linz doit donc être gardée par vous ...
Comme l'ile de Lobau forme notre tête de pont sur la rive gauche du Danube, aussitôt que l'Empereur pourra être assuré que ses ponts sont solides, il pourra se décider à une bataille générale. Si vous pouviez organiser six pièces de 3 ou de 5, dont trois au 19e régiment et trois au 5e d'infanterie légère, cela vous ferait dix-huit pièces françaises, ce qui serait bien important, car l'ennemi a une grande quantité d'artillerie" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15250).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique : "Non compris dans les demi-brigades, mais dont les bataillons sont employés en Allemagne" : 5e Léger, qui reçoit 150 hommes (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Fig. 5 Sergent major porte aigle du 5e Léger vers 1807 |
Ayant reçu enfin des nouvelles troupes, dont l'Armée d'Italie, celle de Dalmatie et le 9e Corps, Napoléon repasse le Danube à partir de l'ile Lobau dans la soirée du 4 juillet.
"Instructions ...
10. Le corps du prince de Ponte-Corvo, la Garde et l'armée du Prince Eugène passeront immédiatement après sur les différents ponts et formeront la deuxième ligne. L'Empereur leur désignera, au moment, les ponts sur lesquels ils doivent passer.
11. L'armée doit être placée de la manière suivante, le plus tôt possible : trois corps en première ligne ; celui du duc de Rivoli à la gauche, celui du général Oudinot au centre, celui du duc d'Auerstaedt à la droite ; en seconde ligne : le corps du prince de Ponte-Corvo à la gauche, la Garde et le corps du duc de Raguse et la division Wrede au centre, et le Prince Eugène à la droite. Chaque corps d'armée sera placé, une division faisant la gauche, une le centre et une la droite".
Le 5ème Léger aux ordres du Colonel Dubreton a donc en ligne ses deux premiers Bataillons : le premier sous le Chef de Bataillon Quincieux et le second sous le Chef de Bataillon Paty, au sein de la Division Dupas.
Une fois le fleuve passé les dispositions tactiques de l'Empereur sont exécutées et la Division Dupas se retrouve, en fin de journée, au milieu du front français, entre le 9ème Corps, à sa gauche, qui s'est emparé d'Aderklaa, et l'Armée d'Italie, à sa droite, face à Wagram et aux forces de Bellegarde. Napoléon donne l'ordre de s'emparer de Wagram grâce à ces trois masses.
La Division Dupas franchit le Russbach, épaulée à droite et à gauche. Le 5e Léger et le 19e de Ligne s'élancent en criant "vive l'Empereur !". Hélas, les deux Bataillons saxons qui sont avec eux sont pris par l'Armée d'Italie pour des Autrichiens et celle ci les fusille. Les Saxons reculent en tirant à leur tour sur leurs voisins. Le désordre gagne la ligne d'attaque et les Français doivent reculer. La nuit tombe. Le front se stabilise. Mais le 5e Léger a eu de nombreuses pertes en vain, dont le Chef de Bataillon Quincieux.
Napoléon prend ses dispositions pour le lendemain. Ce sont les Autrichiens qui lancent les premiers l'offensive et reprennent Aderklaa. Bernadottte doit le reprendre. Il lance les restes de la Division Dupas qui échouent. Puis les Saxons du 9ème Corps se débandent. La Garde les arrête mais les Autrichiens ont progressé, repoussant aussi le 4ème Corps de Masséna. Aderklaa est pris et repris plusieurs fois par les troupes de Masséna.
Le front se déplace à gauche perpendiculairement au Danube. Si il ne veut pas être coupé de sa ligne de retraite, Napoléon ordonne à Masséna de tenir Essling puis il decide de rompre le centre autrichien, précédant son offensive de la célèbre grande batterie.
La journée se termine par une victoire incontestable avec une avancée générale sur tout le front. Le 5ème Léger a chèrement payé son engagement.
"ORDRE.
Wolkersdorf, 9 juillet 1809
ARTICLE. 1er. Le 9e corps de l'armée d'Allemagne est dissous ...
… ART. 3. Le général de division Dupas prendra le commandement de la division Frère, au 2e corps de l'armée d'Allemagne commandé par le général Oudinot.
ART. 4. Le 5e régiment d'infanterie légère fera partie de la division Boudet, ainsi que l'artillerie de la division Dupas ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15507).
La Grande Armée est de nouveau dissoute, se transformant en une Armée d'Allemagne.
Le 15 septembre 1809, à Schönbrunn, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur que trois hommes du 31e d'infanterie légère, régiment qui fait partie du 2e corps de l'armée d'Espagne, viennent d'arriver à Passau, et il demande ai ces hommes devront être renvoyés à leur dépôt en France" ; Napoléon répond : "Les incorporer dans le 5e d'infanterie légère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3572).
En octobre, le 1er bataillon, désormais aux ordres du chef de bataillon Javersac et le second bataillon avec le chef de bataillon Chomeau, font partie du 4e Corps, division Molitor, à Budwitz.
Le 2 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je veux profiter de la consolidation de la paix continentale pour porter la plus grande économie dans mes armées. Voici les diverses dispositions que je projette, et sur lesquelles je désire un rapport ...
Armées du Nord et du Brabant. — Les armées du Nord et du Brabant seraient dissoutes ; toutes les gardes nationales seraient licenciées ; la division Puthod entrerait en Hollande ; le 5e d'infanterie légère retournerait à Cherbourg ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23241 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 172).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
... Le 5e régiment d'infanterie légère, qui fait, en ce moment, partie de la division du général Puthod, se rendra à Cherbourg pour y tenir garnison ...
Les gardes nationales en activité à Cherbourg et dans la 14e division militaire seront dissoutes immédiatement après l'arrivée du 5e régiment d'infanterie légère à Cherbourg" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le même 15 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Donnez l'ordre aux 2 bataillons du 5e léger de partir de l'endroit où ils se trouvent pour rejoindre leur régiment à Cherbourg" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4057; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4097; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23314).
Le 25 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon intention est de faire une expédition dans les îles Jersey et de charger de cette expédition la division Grandjean. En conséquence, les trois régiments et l'état-major de cette division se rendront de Reims à Cherbourg. J'ai à Cherbourg deux vaisseaux de guerre pour protéger cette expédition. Le 5e léger en fera partie, ce qui fera un corps de 7 à 8,000 hommes. J'ai spécialement en vue, dans cette expédition, d'inquiéter les Anglais et de les obliger à tenir beaucoup de monde à Jersey" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16418 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23500).
Le même 25 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Monsieur le vice-amiral Decrès, j'ai destiné un corps de 8000 hommes à une expédition contre les îles de Jersey, et le général Grandjean, qui les commande, est chargé de cette expédition. Je réunis à Cherbourg cette division, elle servira en attendant aux travaux. Faites-moi connaître ce qu'il faut faire pour donner de l'inquiétude aux Anglais, et les obliger à garnir sérieusement ces îles" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23501).
Le 18 décembre 1810, Eugène écrit à Napoléon : "Sire, Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'envoyer l'extrait des gazettes anglaises, relatif à l'affaire qui a eu lieu à Grado, le 29 juin dernier, en me demandant si cette affaire a eu lieu telle qu'elle est rapportée dans le Morning Chronicle. J'ai eu l’honneur, dans le temps, de rendre compte à Votre Majesté de cette affaire ; les faits ont eu lieu dans l'ensemble tels qu’ils sont rapportés. Il y a seulement deux choses à rectifier : la première, c'est que la perte qui a eu lieu par les prises que les Anglais ont faites ne s'élève qu'à 300,000 francs et non pas à un million ; je puis d'autant mieux le certifier à Votre Majesté, que ces bâtiments, appartenant au commerce de Venise, qui n'a jamais calculé ses pertes qu'à 11 bâtiments (300,000 francs) ; le deuxième article à rectifier concerne les prisonniers : la garnison de Grado, composée de 30 hommes, ayant fait une sortie et ayant eu à faire contre près de 600 hommes, perdit 8 hommes tués ou hors de combat, ainsi que l'officier commandant, et les 21 autres furent faits prisonniers. Dans ce moment, un détachement de 50 hommes, commandé par un officier, et qui avait eu connaissance du débarquement, marchait au secours de Grado. Il fallait descendre le canal en barques pour arriver ; les gens du pays avertirent l'officier que la marée étant basse, il aurait de la peine à arriver et s'engraverait. Il voulut poursuivre malgré cet avis ; il s'engrava et ne put se mouvoir. Dans le même instant, les Anglais, maîtres des deux rives, plongeant sur la barque et se présentant au-dessous avec des chaloupes armées, forcèrent ces 50 hommes à mettre bas les armes, après quelques coups de fusil, qui firent connaître le grand avantage des Anglais et l'impossibilité où les Français étaient de se remuer, en sorte que le total des prisonniers est bien de 51 hommes.
Voici ce curieux récit des gazettes anglaises :
Bureau de l'amirauté, 24 décembre 1810. Extrait de lettres envoyées par l’amiral sir Charles Cotton, commandant en chef de la Méditerranée.
... Vers onze heures, avant midi, la ville fut attaquée par un détachement français venant de Maran, village de l'intérieur du pays. Les lieutenants Slaughter, Moore et Mears, de l'Active, qui se trouvaient être plus près de l'ennemi, repoussèrent son attaque, à l'aide des chaloupes qui étaient dans la rivière ; et celui-ci, voyant sa tentative échouer, mit bas les armes, après avoir perdu deux hommes. Nous fîmes prisonniers, dans cette dernière affaire, un lieutenant et 22 hommes du 5e régiment d'infanterie légère (tous Français) ...
Les vaisseaux pris sont principalement chargés d'acier, de fer et d'autres marchandises. Le nombre des prisonniers monte à 2 lieutenants et 56 soldats du 5e et du 81e régiment, qui faisaient partie de l'armée du général Marmont, et qui se sont distingués à la bataille de Wagram ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 65).
Le 31 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il y a à Cherbourg 4 régiments, savoir : le 5e léger qui doit y rester, et 3 régiments de la division Grandjean ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4238 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4454 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24184).
Le 14 août 1810, à Saint-Cloud, "Sur la demande du ministre de la marine, le général Clarke propose d'envoyer de Caen aux îles Marcouf une compagnie du 5e léger"; l'Empereur répond : "Approuvé. Il faudrait peut-être envoyer à Marcouf une demi-compagnie d'artillerie de ligne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4256; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4496).
Le 4 janvier 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire lever la conscription. Proposez-moi un état de situation de l'armée au 1er janvier, qui puisse me servir de base pour le recrutement. Mon intention est d'employer 30 000 hommes de la conscription de l'année à recruter, les 16 régiments du corps du prince d'Eckmühl et tous les régiments qui ont leurs bataillons de guerre en France, en y joignant les 2 bataillons du 5e d'infanterie légère, les 3e et 5e du 6e léger, et les 4e et 5e du 1er léger ; en formant un 6e bataillon au 15e léger, 25e de ligne, 19e, 2e, 37e, 46e, 56e et 93e de ligne, ce qui ferait 8 nouveaux bataillons. On joindrait également les 4e et 5e bataillons du 51e, les 3e et 4e du 44e, les 3e et 4e du 113e et les 3e et 4e du 55e. Tout cela ferait un total de 154 bataillons que mon intention est d'avoir au complet de 140 hommes par compagnie. J'emploierai 20000 hommes à porter l'armée d'Italie au grand complet ; et enfin 35000 hommes à porter au complet les 131 cinquièmes bataillons, ce qui fera l'emploi de 85000 hommes ...
Par ce moyen, j'aurais 9 armées que je composerais selon les circonstances et qui m'offriraient 154 bataillons pour l'armée d'Allemagne, 100 bataillons pour l'armée d'Italie, et enfin une armée de réserve de 131 5es bataillons. J'emploierais la conscription de 1812, que j'évalue à 120 000 hommes, à recruter 150 bataillons des cadres de l'armée d'Espagne que je ferais venir en France, ce qui me ferait une 4e armée. En supposant donc qu'il dut y avoir guerre en 1812 j'aurais disponibles pour le continent près de 550 bataillons complétés.
Je désire que les états que vous me présenterez soient faits dans l'ordre suivant :
1° le corps du prince d'Eckmühl
2° les régiments qui sont en France
3° tous les corps qui sont au-delà des Alpes soit de l'armée d'Italie, soit de l'armée de Naples, soit des divisions militaires, sans parler de composition d'armées sur lesquelles il est impossible de rien arrêter actuellement" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25633).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que les dépôts des 8e et 6e légers versent leur disponible dans le 3e bataillon, et celui du 5e léger dans les 1er et 2e bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 18 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, voici les dispositions que je juge convenable de prendre pour les colonnes mobiles :
... RÉGIMENT DE BELLE-ILE.
... La troisième colonne mobile sera commandée par le duc Charles de Plaisance, mon aide de camp, et comprendra la 14e division militaire.
Elle sera composée de :
Deux compagnies du 5e léger (voltigeurs) ;
Trois compagnies du 4e de ligne (voltigeurs) ;
Deux compagnies du 4e de cuirassiers de 80 hommes chacune.
Et une compagnie de 40 gendarmes de départements.
Le duc de Plaisance partagera ces 700 hommes en quatre colonnes ; donnez-lui les mêmes instructions ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26290)
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie.
1re DIVISION. — 1re brigade : 5e léger, deux bataillons ; 24e, quatre ; 2e brigade : 10e régiment de ligne, quatre ; Espagnols qui sont à Nimègue, deux ; 3e brigade : 20e régiment de ligne, quatre ; Portugais, deux ; total, 18 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Le 2 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je réponds à votre lettre du bureau des étapes, convois et équipages ...
Quant au corps d'observation du Rhin, le 5e régiment d'infanterie légère n'aura point de canons ni de caissons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5435 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26946).
Le 28 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Cherbourg, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux 3e et 4e compagnies du 5e bataillon du 5e régiment d'infanterie légère de verser tous leurs hommes disponibles dans les 2 premières compagnies ; et faites placer les cadres de ces 3e et 4e compagnies au fort de l'île Pelée, rade de Cherbourg. Vous compléterez ces cadres par 300 conscrits de ceux qui se rendent à Belle-Ile, en ayant soin de ne point prendre de conscrits des départements de la Manche et du Calvados qui seraient trop voisins. Ces 300 hommes feront partie du 5e léger, le compléteront, et formeront une très bonne garnison pour le fort de l'île Pelée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5525; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27168).
V/ 1811 : LA PRISE DE TARRAGONE
En 1811, le 5e Léger va se retrouver, à part son Bataillon de Dépôt à Cherbourg, en Espagne, séparé en deux contingents.
Le 3 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, on a formé à Bayonne trois bataillons de marche, un de 605 hommes, un autre de 578 et le troisième de 618 hommes.
J'ai déjà ordonné que le premier entrât avec un trésor de 4 millions en Espagne. Le deuxième y entrera quelques jours après avec un autre trésor de 4 millions. Enfin le troisième y entrera ensuite avec 4 autres millions.
À cette occasion je vous rappellerai que je vous ai demandé un état des fonds qui étaient à Bayonne, des sommes dont j'ai disposé pour les différentes armées d'Espagne et enfin un relevé des ordres que j'ai donnés pour tous ces envois d'argent.
Je désire que vous écriviez au général Caffarelli pour lui envoyer la composition de ces trois bataillons telle que votre rapport du 24 mars la présente et pour lui faire connaître mes intentions.
1° Tout ce qu'il y a dans ces trois bataillons appartenant aux 5e, 10e et 30e d'infanterie légère sera définitivement incorporé dans le 3e bataillon du 25e léger qui est en Biscaye ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26495).
- Deux Bataillons combattent avec Suchet.
Siège de Tarragone, 1811 |
Ayant obtenu la reddition de Tortose le 1er Janvier 1811, Suchet s'occupe de réduire les dernières résistances en Catalogne en collaboration avec Mac Donald. Le 3e Corps est devenu armée d'Aragon. Les 3e et 4e Bataillon du 5ème Léger y sont toujours en ligne.
Le 8 janvier, il fait investir le fort St Philippe, au col de Balaguer, par la Division Habert. L'assaut est rapidement donné par les Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs dont celles du 5e Léger. Le Capitaine Dimpre y est blessé.
Tandis que Mc Donald doit retourner en Catalogne centrale avec la majorité de ses forces, Suchet s'empare le 7 février de Cambrils. La route de Tarragone est ouverte.
De la place, les Espagnols lancent des colonnes pour reprendre Cambrils et St Philippe, mais ils sont repoussés.
Le 8 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre au général Reille de faire partir aussitôt pour l'armée d'Aragon le 1er bataillon d'Aragon, qui est composé de 500 hommes de la Vistule et du 5e d'infanterie légère, afin que ces hommes rentrent à leurs corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5145).
Tirant ses approvisionnements de Tortose et Lérida, fin avril, Suchet met bientôt le siège devant Tarragone, défendue par le général Contreras. Il dispose de sa fidèle armée d'Aragon, renforcée de troupes de l'armée de Catalogne.
La place, à l'embouchure de l'Ebre, adossée à la mer, a sa vieille ville entourée d'une muraille antique et ses faubourgs ou ville basse d'une ligne de fortifications avec des bastions. En dehors de la ville, des points fortifiés complètent les défenses : fort de l'Olivo en hauteur, fort Loreto, fort Francoli. Le port reçoit la flotte britannique.
Après une marche d'approche prudente, les Français, classiquement établissent des tranchées et des batteries de siège. Le 4 mai, la ville est complètement investie du côté de la terre.
Le 17 mai, une sortie des Espagnols sur deux bataillons français est repoussée grâce aux compagnies d'élite du 5e Léger, venues à la rescousse.
Le siège continue, rythmé par des contre-attaques des assiégés. Le fort de l'Olivo est pris le 3 juin.
Dans sa lettre datée du camp devant Tarragone, le 15 juin 1811, Suchet fait son rapport à Berthier, des évènements des 6 et 7 juin; il écrit : "A S. A. S. le prince de Neuchâtel et de Wagram.
Monseigneur,
Ainsi que j'ai eu l'honneur de le marquer à V. A. par mon rapport du 5 de ce mois, j'ai profité des moments, après la prise du fort Olivo, ou de Salme, pour ouvrir la tranchée contre la place de Tarragone. Cette opération s'est faite avec succès dans la nuit du 1er au -2 juin ; les nuits et jours qui ont suivi, ont été employés avec toute l'activité possible à étendre et perfectionner les travaux, et préparer l'établissement des batteries. L'ennemi s'y est opposé par plusieurs tentatives de vive force et par un feu d'artillerie qui a été meurtrier. La constance des officiers du génie et de notre brave infanterie, a été inébranlable, Jusqu'à ce jour, nous avons eu un officier du génie, quatre d'infanterie, et près de 8o soldats, dont dix sapeurs, tués et plus de 5oo blessés, dont plusieurs officiers de génie et de la ligne.
L'attaque dirigée contre le front de la basse ville, qui s'étend depuis le bastion des Chanoines jusqu'à la mer, dans une longueur de plus de 4oo toises, était gênée à l'extrême droite par le fort de Francoli : cet ouvrage, placé à l'embouchure de la rivière dont il prend le nom ; son fossé rempli d'eau, avec escarpe et contrescarpe revêtues, chemin couvert et place d'armes et avant fossé plein d'eau, uni aux ouvrages de la place par une longue ligne fortifiée de 8o toises, avait pour objet de renforcer le front le plus faible , de conserver l'eau du Francoli, et de nous éloigner du port. Je déterminai de l'attaquer et de le prendre. Dans la nuit du 6 et du 7, 25 bouches à feu en cinq batteries furent placées, malgré le clair de la lune et la mitraille de la place ; dix bouches à feu, soit du fort de Salme, soit des batteries de côte, appuyaient l'attaque, pendant que la plus grande partie de ces feux étaient dirigés contre les batteries ennemies, ou contre la mer et le môle. Deux batteries de pièces de 24 et de 16 devaient faire brèche à la face non flanquée du fort, et à une partie faible de la communication.
Le feu commença le 7 à la pointe du jour et continua jusqu'au soir avec justesse et activité, malgré la vive riposte de l'artillerie de la place. Deux magasins sautèrent ; à six heures la brèche était praticable, l'ennemi évacuait son artillerie : j'ordonnai l'assaut à la nuit, par trois colonnes d'élite, appuyées d'une réserve et précédées chacune d'un officier du génie et de quelques sapeurs munis d'échelles. J'en confiai le commandement à l'adjudant commandant Saint-Cyr Nugues, colonel de tranchée ce jour-là ; il se mit à la tête des carabiniers du 1er léger, qui formait la colonne du centre, et marcha droit à la brèche principale, tandis que les voltigeurs du 5e léger à droite par le nord du Francoli et de la mer, et les voltigeurs du 1er léger, par la brèche de la communication tournaient l'ouvrage et se portaient à la gorge. Les soldats se précipitant avec leur ardeur accoutumée, franchirent un fossé profond ayant de l'eau jusqu'à la ceinture, et en même temps la brèche et s'emparèrent de la gorge, sous un feu vif de mousqueterie. Mais l'ennemi, instruit par l'assaut d'Olivo, ne fit pas une seconde décharge, et s'enfuit vers la ville, jusqu'à une traverse où les soldats le poursuivirent. Un feu terrible de mitraille et de fusillade fut aussitôt dirigé du fort Saint-Charles, du môle et de toute la basse ville sur le point dont nous venions de nous emparer. Les braves carabiniers et voltigeurs le soutinrent avec un courage intrépide, jusqu'à ce que le génie fût parvenu à mettre tout le monde à couvert. Au jour la ville et la mer assaillirent de nouveau le fort Francoli par un feu combiné d'artillerie des plus vifs ; mais on s'était logé sur les faces, en retournant les parapets contre l'ennemi ; le logement était fait à la gorge, la communication établie, et le fossé comblé. L'ennemi fut forcé d'évacuer toute sa longue ligne, jusqu'à la contregarde du bastion Saint-Charles. Nous avons pris dans le fort un mortier de douze pouces, et deux pièces de 12 longues. Nous avons eu quinze morts et une quarantaine de blessés, dont un officier du 1er léger.
La prise de cet ouvrage nous permet de battre le port, facilite beaucoup nos cheminements sur le bastion des Chanoines, et nous permet d'attaquer le bastion Saint-Charles et sa contregarde. Déjà une nouvelle batterie de six pièces de 24 a été tracée et s'élève dans l'ouvrage même ; elle fermera l'entrée et la sortie du port ; notre seconde parallèle a été ouverte sous un feu des plus terribles, et aujourd'hui elle est achevée ; de nouvelles batteries se tracent ; nous serrons à 40 toises du fort Saint-Charles ; et sous peu de jours j'espère, par une attaque décisive, m'emparer entièrement de la basse ville, fermer tout à-fait le port, et n'avoir plus à cheminer que contre le corps même de place de Tarragone.
Je suis avec respect,
Monseigneur,
De V. A. S.
Le très-humble et dévoué serviteur,
Le comte Suchet" (Courrier de Turin N°91, 7e année, jeudi 4 juillet 1811).
Le 21 juin, l'assaut sur la ville basse dont des brèches ont été pratiquées dans les bastions, est programmée avec trois colonnes d'assaut. La première, composée d'hommes d'élite des 116e, 117e et 121e, sous les ordres du colonel du génie Bouvier, se porte vers la brèche du bastion des Chanoines, et tâche de l'enlever malgré la résistance acharnée des Espagnols, qui lui opposent tantôt des feux à bout portant, tantôt leurs baïonnettes. Après deux tentatives, elle parvient à s'y maintenir, mais les Espagnols tiennent encore leurs positions.
Pendant ce temps, une seconde colonne, sous le chef de bataillon polonais Fondzelski, composée d'hommes d'élite pris dans les 1er et 5e léger, et dans le 42e de ligne, après s'être précipitée sur le bastion Saint Charles, y rencontre une résistance opiniâtre. Appuyée par une troisième colonne que commande le colonel Bourgeois, elle franchit la brèche. Le chef de bataillon Fondzelski poursuit alors les Espagnols à travers la basse ville, se bat de maison en maison, pendant que la colonne Bourgeois, qui le suit, prend à gauche, va tendre la main à la colonne Bouvier et l'aider à conquérir le bastion des Chanoines. Grâce à ce secours, ce bastion est enfin emporté, et les deux troupes réunies se jettent sur le château royal. Elles en escaladent la brèche et y pénètrent. Les Espagnols s'y défendent à outrance, et se font tuer jusqu'au dernier. La résistance et les pertes exaspèrent les assiégeants qui hélas commettent des massacres sur les civils.
Dans son rapport adressé depuis le camp devant Tarragone, le 26 juin 1811, au Maréchal Berthier, Suchet raconte : "Monseigneur,
La défense de Tarragone, devenue plus opiniâtre à mesure que l'attaque faisait des progrès, n'avait fait que se concentrer depuis l'enlèvement des ouvrages extérieurs d'Olivo et de Francoli. Elle s'alimentait des secours en tout genre qu'une armée de terre ne peut intercepter à une place maritime, sans le concours d'une flotte qui complète le blocus. Le faubourg ou la basse-ville qui comprend le port et le môle, est couvert par un front de fortifications qui se hérissait chaque jour de nouvelles batteries, et contre lequel je dirigeai tous nos efforts. J'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Altesse du troisième assaut donné le 16 juin à la Lunette-du-Prince, avec le même succès que les deux précédents. La prise de ce point était un premier pas fait dans l'enceinte de la ville-basse. Aussitôt l'artillerie transporta de nouveau sa batterie de brèche, et avec dix mille sacs à terre, l'établit sur le terre-plein de l'ouvrage même. Le génie serra de plus le front attaqué, ouvrit une troisième parallèle, poussa deux débouchés sur l'angle saillant du chemin couvert du bastion Saint-Charles et sur celui de la demi-lune, couronna la crête du glacis, et enfin exécuta la descente du fossé à l'angle du bastion des Chanoines.
Le 21, dès l'ouverture du feu, un obus de l'ennemi fit sauter le magasin à poudre de notre batterie de brèche ; en moins d'une heure le mal fut réparé ; toutes nos batteries, par un feu combiné et soutenu, éteignirent celui de l'ennemi, et ouvrirent trois brèches praticables. A 4 heures du soir, j'ordonnai l'assaut, et à sept heures tous les préparatifs étaient faits. Quinze cents grenadiers et voltigeurs furent réunis dans les débouchés, avec des sapeurs et des échelles, et disposés en colonne d'attaque et réserves. Ils étaient suivis de mille travailleurs. Le général de tranchée Palombini commandait l'assaut. Je chargeai le général Montmarie de commander à la gauche des tranchées une deuxième réserve, des 5e léger et 116e, soit pour appuyer au besoin l'attaque principale, soit pour observer les sorties de la haute-ville ; il devait être secondé par deux bataillons du 7e de ligne et par les feux de l'Olivo ou fort de Salme, tandis que tout-à-fait à gauche le général Harispe faisait des mouvements pour donner de l'inquiétude à la garnison sur la route de Barcelone, et jetait des bombes sur la marine. A sept heures du soir, au signal donné de quatre bombes à-la-fois, cinq colonnes se lancèrent sur les points indiqués, en criant vive l'Empereur !
La première, composée de 500 hommes d'élite des 116e, 117e, et 121.e, aux ordres du colonel du génie Bouvier, partait du fond du fossé du bastion des Chanoines, pour escalader successivement les deux brèches du bastion et du fort royal, tandis que la deuxième, de 50 grenadiers du 115e régiment, commandée par le capitaine Thiébaud, aide-de-camp du général Rogniat, se portait du fossé de la demi-lune, droit à son réduit, pour tourner l'ouvrage et s'unir ensuite à la première ; en même temps, une troisième de 50 grenadiers du 115e à la droite, sous les ordres du capitaine Baccarini sortait du fossé de la Lunette du prince, par le bord de la mer, et pénétrait vers le port. Cinq minutes après la quatrième colonne de 500 hommes d'élite des 1er léger, 5e léger et 42e de ligne commandée par le chef de bataillon du 1er de la Vistule Fondzelski, s'élança sur la brèche du bastion Saint-Charles, et entra dans le faubourg : elle était immédiatement suivie de la 5e colonne, de 500 carabiniers du 1er léger, commandés par leur colonel Bourgeois, qui après avoir passé la brèche Saint-Charles prenait sa direction à gauche, se portait vers le Fort Royal et le tournait par la gorge.
Cinq mille hommes défendaient ces ouvrages, et la ville basse ; comme on avait un peu devancé la nuit pour reconnaître le terrain et faire des dispositions, ils opposèrent d'abord une forte résistance et un feu des plus vifs. Mais l'impétuosité irrésistible des braves grenadiers et voltigeurs renversa en peu d'instants tous les obstacles. Le colonel Bouvier, avec sa colonne, gravit rapidement la brèche de la fausse braie et celle du bastion des Chanoines, poursuit les Espagnols jusqu'au réduit du bastion ; ils veulent nous arrêter au passage du pont-levis ; on en fait un carnage affreux, les fossés sont comblés de cadavres. On escalade ensuite la courtine brisée, et on parvient à la brèche du Fort Royal, où l'on applique les échelles ; l'ennemi n'eut pas le temps de faire jouer deux fourneaux chargés sous le saillant du bastion des chanoines. Le capitaine Thiebault ayant porté sa petite colonne droit au réduit de la demi-lune, avait par ce mouvement audacieux forcé l'ennemi d'abandonner le réduit et l'ouvrage ; de là il se réunit rapidement à la première colonne ; les braves s'élancent à l'envi sur la brèche du Fort Royal, l'ennemi est culbuté, égorgé, ou fuit en désordre. Le colonel Bouvier établit les troupes ; le capitaine Thiebault poursuit les fuyards : en ce moment la colonne du colonel Bourgeois arrive de la droite ; les carabiniers du 1er léger se précipitent sur l'ennemi et achèvent sa déroute. On le chasse à coups de baïonnettes jusque sous les murs de la haute ville, on entre dans le bastion Santo-Domingo, intermédiaire entre la ville et le fort, 150 Espagnols y sont égorgés, et nous restons maîtres, par la conquête du Fort Royal, du point qui doit assurer la possession de tout le reste.
Dans le même temps, la colonne du commandant Fondzelski avait pénétré dans le faubourg, franchissant les coupures, renversant les barricades, et faisant tout fuir devant elle, pendant que les cinquante grenadiers lancés par le bord de la mer s'efforçaient d'arriver à la tête de la jetée. Mais là une réserve de Sarsfield était placée pour nous arrêter, et une fusillade vive et imprévue fit tout-à-coup chanceler l'attaque. La disposition générale de l'assaut prescrivait de se retrancher dans les maisons, de s'y créneler et s'y défendre, si l'ennemi opposait trop de force et de résistance. Cette précaution ne fut pas même nécessaire. Le colonel du 117, Robert, qui commandait spécialement la droite, s'avance aussitôt par le bord de la mer, à la tête de la réserve, composée de voltigeurs et grenadiers des 5e léger, 42e, 114e, 115e et 121e. Sa seule présence rétablit le combat ; l'ennemi épouvanté et sans retraite se trouve acculé à la mer et au môle ; un carnage affreux succède ; tout est passé à la baïonnette ; rien n'échappe dans le faubourg, au port, dans les maisons et les fossés, et jusqu'aux portes de la ville où le major de tranchée Douarche, et le capitaine Dérigny, mon aide-de-camp, avec une poignée de braves, poursuivent dans leur retraite précipitée, les derniers fuyards échappés à nos coups.
Après les premiers instants de fougue passés, le général Palombini et le colonel Robert, commandants de tranchée, prirent les dispositions nécessaires pour assurer une si brillante conquête, placèrent les troupes, établirent les postes. Je chargeai les généraux Rogniat et Valée , chefs du génie et d'artillerie, de parcourir le terrain et les ouvrages ; le colonel Henry, chef d'attaque, fit avancer les travailleurs ; aidé du chef de bataillon du génie Tardivy, il fit faire les logements et communications, perfectionner les rampes des brèches ; et profitant de la terreur des ennemis, traça et ouvrit la même nuit une première parallèle devant le front de la haute-ville, en avant du Fort Royal, appuyant sa gauche au bastion Santo-Domingo, et se prolongeant vers le bord de la mer. Au jour, nous présentions déjà un aspect formidable à la garnison consternée derrière ses murs, et aux anglais, spectateurs inutiles, mais non indifférents, de cette nuit si désastreuse pour eux et leurs alliés. Des magasins considérables de cotons, de cuirs, de sucre, et d'autres denrées anglaises, renfermées dans la basse ville, étaient la proie du pillage ou des flammes. A cette vue, une rage impuissante leur fit oublier nos bombes et boulets rouges, dont la crainte les tenait à distance, depuis l'établissement de nos batteries de côte.
Tous leurs vaisseaux et frégates prirent le vent pour prolonger rapidement la côte depuis la hauteur du fort Francoli, jusqu'au-delà du port, et en passant tour-à-tour devant notre flanc, lâchèrent toutes leurs bordées, inondant nos tranchées, nos camps et le faubourg d'une véritable pluie de boulets, qui me fit presque de mal à personne. La garnison encouragée un instant par tout ce bruit, osa faire paraître quelques têtes de colonnes ; nos soldats s'étaient mis à l'abri dans les maisons ; à l'instant ils se montrèrent, et allaient se précipiter de nouveau sur l'ennemi ; mais il n'en fallut pas davantage pour faire tout rentrer.
Cette tentative a été la dernière ou la seule, pour nous déposséder de la ville basse, dont la perte doit être fatale à Tarragone. Dès la nuit suivante, le général Montmarie et le colonel Saint-Cyr-Nugues, qui relevèrent la tranchée, firent par mon ordre établir des batteries contre la mer ; et une deuxième parallèle fut ouverte à 60 toises, pour préparer l'attaque et les batteries de brèche contre le corps de place.
La prise de la basse ville et de ses dépendances a mis en notre pouvoir 8o bouches à feu, dont j'ai l'honneur d'adresser l'état à votre altesse ; ce qui porte à 157 en tout celles que nous avons déjà prises. Le nombre des prisonniers ne s'élève pas à 160, dont quelques officiers ; ce sont des victimes échappées par une espèce de prodige à la fureur du soldat, que chaque assaut irrite et anime de plus en plus. J'ai été obligé de faire brûler les morts comme à la prise du fort de l'Olivo ; le relevé jusqu'à ce jour s'élève déjà à 1555, et tous les jours on découvre de nouveau des cadavres. Je crains bien, si la garnison de la place attend l'assaut à sa dernière enceinte, d'être contraint de donner un exemple terrible, et d'effrayer à jamais la Catalogne et l'Espagne par la destruction d'une ville entière.
Notre perte dans cette action si chaude, mais si rapide, ne s'élève qu'à 120 morts et 572 blessés. Mais je dois faire observer à V. A., que l'attaque de ce faubourg, couronné par un triple assaut, date de plus de dix jours, dans lesquels les troupes du génie et d’artillerie, et l’infanterie, ont éprouvé des pertes journalières. Plusieurs officiers ont été tué un grand nombre blessé ; je compte depuis le siège en tout 2500 hommes hors de combat. L'ardeur et le bon esprit qui anime toute l'armée ne font que redoubler, et on aspire à frapper un dernier coup qui termine avec éclat cette longue lutte.
Je dois des éloges particuliers au général Palombini et au colonel Robert, qui commandaient la tranchée et l'assaut, et aux chefs des cinq colonnes qui ont conduit chacun la leur avec autant d'intelligence que d'intrépidité ... Je ne puis insérer dans un rapport les noms de tous les braves, qui ont mérité par des traits d'une valeur éclatante d'être distingués. Je prends la liberté d'en adresser ci-joint à V. A. un état nominatif, dressé sur les rapports, et qui est loin encore de contenir la liste de tous les militaires de l'armée d'Aragon, qui dans cette occasion ont pu mériter un regard de satisfaction de S. M., en se dévouant pour son service.
Je suis avec respect,
Monseigneur,
De Votre Altesse Sérénissime,
Le très-humble et très-dévoué serviteur
Le comte Suchet" (Courrier de Turin N°95, 7e année, vendredi 12 juillet 1811).
Suchet craint qu'une attaque des 12.000 hommes encore dans la ville haute combinée à une offensive extérieure ne le rejette.
Le 28 juin au soir, l'attaque générale de la ville haute par les généraux Habert, Ficatier et Montmarie est lancée. La résistance est acharnée. Les maisons doivent être prises une par une. Il n'est fait aucun quartier de part et d'autre. Les derniers défenseurs, acculés à la mer, se rendent.
Les pertes de côté français s'élevent à 4300 tués ou blessés. Les pertes espagnoles s'élèvent entre 14000 et 15000 personnes dont 8000 capturées.
Le 5e Léger a perdu le chef de bataillon Javersac; le chef de bataillon Anicot est blessé ainsi que de nombreux officiers.
Suchet reçoit son bâton de maréchal. Il ne le saura que fin juillet.
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre ... Que l'artillerie du 5e d'infanterie légère parte du 1er au 10 août, aussitôt que le général commandant la division la trouvera en état ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27678).
Catalogne |
La prise de Tarragone stupéfie les Catalans. Suchet en profite pour élargir son champ d'action. Il attaque la forteresse du Montserrat occupée par le baron d'Eroles et s'en empare. Puis il rentre à Saragosse, s'occupant à présent d'une expédition sur Valence. Les Espagnols de leur côté envoie dans la province le général Blake, tandis que les Anglais y débarquent des armes.
Le 9 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin ... Vous donnerez l'ordre au général Caffarelli, moyennant l'arrivée de ces 6.000 hommes, de faire filer sur Burgos toute sa division, savoir le 3e, le 105e, le 5e léger et le 52e, désirant qu'au 1er septembre le général Vandermaesen puisse partir avec sa division pour Valladolid ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5944 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28051).
Le 18 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... Les 3e de ligne, 105e, 5e léger et 52e, avec les généraux de brigade que le général Caffarelli aura désignés, occuperont Burgos. Il est nécessaire de laisser à Burgos 600 chevaux, jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, indépendamment de la gendarmerie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6011 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28219).
Suchet, le 15 septembre, entame sa progression avec trois colonnes : Habert, Palombini et ses Italiens, Harispe. Le 27, il entre dans Murviedro et repousse les Espagnols qui se réfugient dans le fort qui domine Sagonte. Un nouveau siège en règle va débuter.
Le 16 octobre, Suchet achève de disposer ses batteries d'artillerie autour du rocher de Sagonte, dans la Plaine de Murviedro. Cette position est défendue par une garnison commandée par le général Andriani. Les bouches à feu françaises pilonnent les positions espagnoles durant près de trois jours, pendant que les Français s'emploient à creuser une brèche pour approcher les linges espagnols. Suchet ordonne alors au colonel Matis (du 117e de Ligne) de monter à l'assaut de Sagonte par la brèche avec 400 hommes ponctionnés sur le 5e Régiment d'Infanterie Légère, les 114e et 117e de Ligne, ainsi que quelques soldats de la Division Italienne. Les Français se font repousser par une impressionnante mousqueterie espagnole.
Pendant ce temps, à l'est à Valence, les Espagnols du général Blake se rassemblent (2nde et 3e Armées) pour attaquer les positions de Suchet. Le chef français n'hésite pas. Laissant une grande partie de son artillerie autour du Rocher avec le 117e et quatre Bataillons italiens commandés par Bronikowski, il accepte le combat et les deux armées se font face le 24 octobre dans la plaine située entre Murviedro et Valence, au pied des collines de Sancti Espiritus.
L'action s'engage le 25, à la vue de Sagonte. Les charges de la cavalerie française et les assauts de l'infanterie ont raison des Espagnols qui fuient avec pertes. Le lendemain, Sagonte se rend.
Dans sa lettre, datée du camp de Murviedro, le 26 octobre 1811, Suchet écrit au Prince de Neufchâtel et de Wagram, Major-général : "Votre Altesse Sérénissime est informée par mes rapports précédents, des difficultés qu'éprouvait le cheminement devant Sagonte, par la nature du terrain. Nous étions parvenus cependant, après vingt jours de peines et de fatigues, à rendre la brèche praticable ; mais pendant ce temps, le général Blacke avait eu celui d'attirer à lui le général en chef de l'armée de Murcie, Mahy, avec ce que les insurgés avaient de disponible, montant à 6000 hommes. La division dite d'Albuhera, aux ordres de Lardizabal et Zavas, jointe aux divisions de Villa-campo et d'Obispo, commandée par O’Donell et Miranda, qui font l'armée de Valence réunie aux Guérillas, formait un corps de plus de 20,000 hommes d'infanterie et de 5000 chevaux. Le 24 octobre, ce corps vint s'établir sur les hauteurs de Puch, appuyant sa droite à la mer, flanqué par une flotte anglaise, et sa gauche du côté de Livia. Blacke voyant que Sagonte était sur le point de succomber, et que la batterie de huit pièces de 24 que j'avais fait établir allait en décider, marcha à moi pour me livrer bataille, et m'obliger à faire lever le siège.
Je chargeai les généraux Balathier et Bronikowski avec six bataillons de continuer le blocus et les travaux du siège de Sagonte ; le général Compère avec 1,500 hommes observait la route de Segorbe, et servait de réserve aux troupes des généraux Chlopiski et Robert, destinées à agir par le défilé qui conduit de Gilet à Betera et à occuper ma droite.
Le lendemain 25, à sept heures du matin, je reconnus l'ennemi. Les hauteurs de Puch et celles qui couvrent la route de Betera étaient garnies d'artillerie et d'infanterie. A huit heures mes tirailleurs furent brusquement ramenés, et je fus convaincu dès lors que j'avais affaire à d'autres troupes qu'à des troupes Valenciennes. De fortes colonnes me débordaient par ma gauche sous la protection de quelques bordées anglaises, les troupes de l'ennemi remplissaient le village de Puzol, que je venais de quitter, six mille hommes attaquèrent ma droite qui se trouvait à une grande lieue de moi. Me trouvant ainsi débordé par mes deux flancs je résolus d'enfoncer le centre de l'ennemi. A peine je quittais une hauteur que j'avais reconnu propre à favoriser mon attaque, que mille hommes de cavalerie, six mille d'infanterie et de l'artillerie vinrent, m'y remplacer. Les hussards du 4e chargèrent avec valeur, et trois fois repoussés revinrent trois fois à la charge. Le feu de neuf pièces de 24, qui battaient en brèche sur Sagonte, ne pouvaient arrêter l'enthousiasme de la garnison qui, témoin d'un mouvement en avant auquel elle croyait pouvoir prendre bientôt part, allait jusqu'à jeter ses schakos en l'air et crier à la victoire.
Ce premier effort fut aussitôt arrêté par notre infanterie, qui arrivait en colonne sur la ligne bataille. J'ordonnai au général Harispe d'attaquer l'ennemi. Il se porta avec le général Paris à la tête du 7e de ligne ; les 116e et 3e de la Vistule venant après et l'arme au bras, se déployèrent avec ordre sous le feu le plus vif de mitraille, et de mousqueterie, comme des troupes accoutumées à vaincre. Le brave 7e enlève le mamelon à la baïonnette, rejette l’ennemi et le poursuit. Notre artillerie occupe le mamelon, mais l'ennemi revient à la charge. Nos canonniers sont entourés et sabrés ; le général Boussart et le chef d'escadron Saint-Georges, à la tête du 13e de cuirassiers chargent vigoureusement 1,500 chevaux qu'emmenaient avec résolution le général Caro, frère de la Romana. La mêlée fut longue, mais la valeur des hussards et cuirassiers l'emporte. Les maréchaux de camp Caro, gouverneur de Valence, et Almoya, venu de Cadix, sont blessés et faits prisonniers par les maréchaux-des-logis Bazin, et Vachelot, des hussards ; six pièces de canon sont enlevées.
Pendant ce temps l'ennemi faisait des progrès à gauche ; quelques pelotons de notre cavalerie furent obligés de se replier devant les dragons espagnols, Le général Palombini, à la tête de quatre bataillons, les reçut avec le plus grand calme, le 2e léger, et le 4e de ligne italiens, par un feu des plus nourris, repoussèrent la charge et couvrirent, le champ de bataille de morts. En portant la division Harispe au centre, je chargeai le général Habert de se diriger sur la grande route et de s'emparer de Puzol. Il avait en tête la division d'Albuhera. Il l'a fait charger d'abord par deux bataillons du 5e léger ; une fusillade très-vive s'engage de part et d'autre, le général Montmarie soutient avec le 16e de ligne le 5e ; l'on se bat avec acharnement, l'ennemi se défend dans les maisons de Puzol par les fenêtres et par les toits : un corps de cavalerie espagnole veut tourner nos troupes et s'avancer sur la grande route de Valence. Le général de cavalerie Delort reçoit l'ordre de culbuter l'ennemi avec le 24e de dragons ; il l'exécute avec une haute valeur et le pousse jusqu'au-delà d'Albalate sans se laisser arrêter par le feu de plusieurs bataillons embusqués ; il enlève sur la route un obusier, une pièce de 4, et 50 canonniers. Cependant l'ennemi quoique débordé très au loin, se défendait encore dans Puzol, et n'avait point abandonné les hauteurs de Puch. Le 16e de ligne le charge de rue en rue et le poursuit l'épée dans les reins ; le 5e léger parvient à envelopper 700 gardes wallonnes et leur fait poser les armes ..." (Courrier de Turin N°159, 7e année, mercredi 20 novembre 1811).
Suchet avec son armée victorieuse se présente alors devant Valence.
- Formation du Corps d'observation de Réserve pour l'Espagne
Le 14 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le colonel du 8e régiment d'infanterie légère n'est pas encore à son poste : faites-moi connaître pourquoi ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27050).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve. Ce corps d'observation sera composé de la manière suivante :
1re Division, composée de douze bataillons, formant 8,000 hommes ; deux bataillons du 5e léger, qui sont à Cherbourg ; deux bataillons d'élite du 3e de ligne, qui se rendent à Rennes ; deux bataillons du 105e, qui se rendent à Rennes (cette brigade, qui sera la 1re, se réunira à Rennes) ; trois bataillons du 81e, dont un est dans la 7e division militaire et les deux autres à Pampelune ; trois bataillons du 60e, dont deux sont à Toulon et le troisième dans la 7e division militaire ; lesquels se réuniront à Rennes, en route, à un point d'intersection, et rejoindront le 81e à Pampelune, où se formera la 2e brigade.
Le corps d'observation de réserve est destiné à se réunir à Bayonne et à passer en Espagne. Il se mettra, à cet effet, en mouvement au 1er juillet. L'organisation définitive des divisions se fera à Bayonne. Cependant rien ne devra se mettre en mouvement que le ministre n'ait pris mes derniers ordres ; il me les demandera au 1er juin.
1re Division. — Les deux bataillons du 5e léger partiront de Cherbourg pour Reims ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 1er juin 1811, Napoléon écrit depuis Alençon, au Général Clarke, Ministre dela Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, j’ai vu avec peine à Cherbourg, que des conscrits du 5e régiment d’infanterie légère, ayant moins d’un mois de service, étaient embarqués sur des péniches. Donnez ordre que les hommes que ce régiment a sur les bâtiments soient débarqués, afin qu'ils se tiennent prêts à partir.
La garnison du fort de l'île Pelée sera, comme je vous l'ai mandé, de 300 conscrits réfractaires incorporés dans les 3e et 4e compagnies du sc bataillon. Les garnisons des péniches et les autres garnisons nécessaires seront fournies par le 113e qu'on tient mal à propos disséminé dans tout le département, et qu'on réunira le plus tôt possible à Cherbourg, afin que le 5e soit prêt à partir au 1er ordre.
Le 5e léger manque de baudriers et de gibernes, son équipement est très incomplet.
Vous recevrez un décret par lequel j'ai nommé à plusieurs emplois vacants dans ce régiment.
Il y a à Cherbourg des prisonniers de ce régiment venant d'Angleterre dont il faut que vous disposiez sans délai ; ils sont là depuis plusieurs mois. Donnez ordre au colonel du 5e léger de se tenir prêt à partir dans le courant du mois de juin avec ses 2 bataillons portés au grand complet de 140 hommes par compagnie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5539 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27193).
Le 7 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre aux deux bataillons suisses qui sont à Rennes de se rendre à Cherbourg. Donnez ordre d'y réunir tout le 113e, et vous me ferez connaître quand les bataillons du 5e léger pourront se rendre à Rennes et s'y réunir avec les bataillons d’élite du 3e et du 105e ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17779 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27234).
Le 8 juin 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, pour former un Corps d'Observation de Réserve pour l’Espagne : "Monsieur le Duc de Feltre, le corps d’observation de réserve sera composé de la manière suivante :
.. 2e Division. – 5e léger : quatre bataillons. Deux bataillons se rendront de Cherbourg à Rennes. Les deux bataillons qui sont à l’armée d’Aragon rejoindront aussitôt que faire se pourra.
3e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
105e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
10e léger : quatre bataillons. Ce régiment se réunira d’abord à Rennes ; le 4è bataillon s’y rendra lorsqu’il sera formé et habillé.
52e de ligne : deux bataillons d’élite. Ces bataillons sont à Toulon et rejoindront à Vitoria.
Les régiments auront chacun leurs deux pièces d’artillerie. Cette division, qui se réunira à Vitoria, sera commandée par le général Caffarelli ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17784 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27246).
Le 9 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux 2 bataillons du 5e léger qui sont à Cherbourg d'en partir le 15 pour Rennes. Concertez-vous avec le ministre de l'Administration de la guerre pour qu'il ne manque rien à ce régiment. A l'arrivée de ce régiment à Rennes, vous chargerez le général commandant la 13e division militaire d'en passer la revue et de vous faire connaître sa situation. La compagnie d'artillerie doit avoir ses pièces et ses caissons ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4608; Ernest Picard, Louis Tuetey, Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la guerre, Paris, Charles Lavauzelle, 1913, t. 4, p. 350, n° 5574 (minute, Archives nationales, AF IV 891., juin 1811, n° 77) ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27250). Le Général Delaborde commande la 13e Division militaire.
L’ARTILLERIE REGIMENTAIRE EN ESPAGNE Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 12 juin 1811 : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre lettre du 11 ; j'y remarque une inexactitude.
Le 5e Léger a sa compagnie d’Artillerie. Je pense que le 60e l'a également, puisqu'il faisait partie de l'armée d'Allemagne, et qu'il se trouvait à la bataille de Wagram. Toujours le 12 juin 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, les 81e, 60e, 20e et 10e de ligne qui font partie du corps d'observation de réserve, ayant quatre bataillons, doivent avoir une compagnie d'artillerie et deux pièces de canon, 3 caissons, un caisson d'infanterie par bataillon et un caisson de transports militaires. J'ai donné l'ordre que les compagnies d'artillerie des 60e, 20e et 10e de ligne séjournassent à Nîmes pour réunir leurs chevaux, harnais et caissons et se mettre en état de se porter sur Pampelune qui est la destination de ces régiments. Quant au 81e, je pense que sa compagnie d'artillerie est déjà à Pampelune. Donnez-lui l'ordre d'acheter des chevaux. Si elle ne peut pas s'en procurer à Pampelune, faites-la venir à Pau où elle trouvera plus de facilités. |
Le 17 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin ... Écrivez au général Caffarelli pour lui faire connaître la composition de la 2e division du corps de réserve dont il aura le commandement pour la grande guerre. Cette division sera de deux brigades, savoir : 1re brigade : quatre bataillons du 5e léger, quatre bataillons d'élite des 3e et 105e de ligne ; 2e brigade : quatre bataillons du 10e léger, deux bataillons d'élite du 52e de ligne.
En attendant, il se servira des troupes qui lui arrivent pour seconder le général Reille et contribuer à la destruction de Mina et à pacifier le pays.
Il est nécessaire qu'il y ait à Vitoria 300,000 rations de biscuit.
Cette division doit avoir huit pièces d'artillerie, autant de caissons d'infanterie et de transports militaires qu'il y a de bataillons. Il y sera joint, selon les circonstances, une ou deux batteries de position. Deux généraux de brigade, de ceux qui sont dans le gouvernement du général Caffarelli, commanderont les deux brigades. Le général Caffarelli les désignera. Un adjudant commandant, quatre adjoints à l'état-major, un commissaire des guerres, un officier du génie et un d'artillerie seront attachés à cette division ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17815 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27323).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
CORPS D'OBSERVATION DE LA RÉSERVE.
... 2e Division. — Donnez ordre aux deux bataillons du 5e léger de se rendre à Bayonne et aux trois bataillons du l0e léger de se réunir à Rennes.
Il est bien nécessaire alors de pourvoir à la garnison de Brest. Les quatre compagnies des 4es bataillons, tant du 3e de ligne que du 105e, qui restent au dépôt, se compléteront chacune à 200 hommes et partiront pour Brest, où les hommes seront incorporés dans les trois premiers bataillons ; dans le cours de juillet, deux autres compagnies du 4e bataillon conduiront 500 autres soldats ; de sorte que les trois premiers bataillons recevront 1,300 hommes, ce qui les mettra à leur complet.
S'il n'y avait pas 800 hommes prêts à partir au 1er juillet, on ne ferait partir que trois compagnies ou 600 hommes.
Au 1er juillet, faites passer la revue du 4e bataillon du 10e léger, afin de connaître quand il pourra partir pour rejoindre les trois premiers bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre "Monsieur le comte de Cessac, le ministre de la Guerre a dû vous envoyer l'organisation d'un corps de réserve en trois divisions, indépendamment d'une division italienne ...
La 2de division se compose de 4 bataillons du 10e léger, de 4 du 5e léger, de 2 bataillons d'élite du 3e de ligne, de 2 bataillons d'élite du 105e et de 2 bataillons du 52e. Chaque régiment doit avoir également sa compagnie d'artillerie. L'artillerie de ces régiments se formera et s'organisera à Rennes, à l'exception du 52e qui pourra s'organiser à Nîmes.
... Le 5e léger a en Aragon deux bataillons qui doivent également le joindre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27347).
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée. Mandez à ce général ... que les deux compagnies du 15e léger seront incorporées dans le 5e léger à son arrivée à Vitoria.
Vous manderez au général Caffarelli que les quatre bataillons d'élite des 3e et 105e arriveront du 10 au 20 juillet en Biscaye ; qu'il doit placer ces bataillons à Irun et à Tolosa, et réunir à Vitoria tout ce qui appartient à l'armée de Portugal ; que le 20 juillet il dirige les quatre bataillons de l'armée de Portugal sur Burgos, en conservant à Vitoria le 3e bataillon du 50e et celui du 25e léger ; mais qu'aussitôt que le 52e et le 5e léger seront arrivés il fasse partir aussitôt ces deux 3es bataillons pour Burgos.
Vous aurez soin d'être ponctuellement instruit de l'époque de l'arrivée de ces bataillons à Burgos. Vous prendrez mes ordres au 10 juillet sur la formation d'une brigade de marche qui sera dirigée sur l'armée de Portugal selon les circonstances d'alors, et en force ; car cette armée peut se trouver engagée dans des opérations où il serait utile que 6 ou 7,000 hommes marchassent à la fois" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).
Les premier et second Bataillons (Chefs de Bataillon Javersac et Chomeau) partent en Juillet pour Bayonne avec le Colonel dans ce Corps de Réserve, puis à l'Armée du Nord de l'Espagne où ils vont mener pendant deux ans une guerre obscure dans les provinces basques contre des partis de guérilla.
Positions du 5e Léger en juillet 1811 : 3 Bataillons à l'Armée du Nord de l'Espagne, Division Caffarelli ; 2 Bataillons à l'Armée d'Aragon, Division Habert.
Le 9 août 1811, à Rambouillet, à la question : "Si l'intention de l'Empereur est d'envoyer à l'armée d'Aragon le 4e régiment d'infanterie de la légion de la Vistule, le maréchal Berthier propose d'en retirer les 3e et 5e bataillons du 5e d'infanterie légère qui rejoindraient les 1er et 2e bataillons de leur régiment à la 2e division du corps d'observation de réserve" ; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5942).
Le colonel Curnier de Pilvert. François Théodore Curnier de Pilvert, né à Crest dans la Drôme en 1767. Lieutenant au 4e bataillon de volontaires de la Drôme en octobre 1791. Sous-lieutenant au 11e Rgt d'infanterie en janvier 1792, capitaine en octobre. A l'Armée du Var en 1793. Passe à la 21e de bataille puis la 32e demi-brigade de Ligne au second amalgame. Fait campagne à l'Armée d'Italie 1796-1797, puis à l'Armée d'Orient 1798 1801 ; Blessé à Canope. |
Le 19 août 1811, Macdonald, depuis le camp devant Figuières, adresse au Duc de Tarente, Ministre de la Guerre, la lettre suivante : "M. le duc,
J'ai la satisfaction d'informer V. Exc. que la valeur, le dévouement et la persévérance de l'armée de S. M. en Catalogne, a triomphé de la perfidie des traîtres qui ont livré la forteresse de Figuières à l'ennemi, ils sont dans les fers ; cette place est aujourd'hui reconquise et au pouvoir de l'Empereur.
La garnison espagnole ayant inutilement tenté de s'échapper dans la nuit du 16 et avec perte de 400 hommes, a été forcée de se rendre à discrétion, et pour toute faveur, la vie sauve.
Elle est sortie sans armes ce matin de la forteresse, au nombre de 5500 hommes, et près de 550 officiers, dont le maréchal-de-camp Martinez, plusieurs brigadiers-généraux, 80 officiers supérieurs, etc. ; elle est dirigée en trois colonnes sur Perpignan, où elle arrivera les 21 et 22.
Cette garnison a perdu depuis le blocus plus de 2200 hommes, par le feu ou de mort naturelle ; il reste 1500 malades à l'hôpital, et 200 non combattants, qui seront renvoyés.
L'armée de S. M. a bravé plus de 60,000 coups de canon, et deux millions de coups de fusils sans beaucoup de perte.
Elle a supporté avec une constance vraiment exemplaire, les peines, les fatigues, les intempéries du climat, pendant quatre mois neuf jours de blocus, et passé depuis le 24 juillet vingt-cinq nuits de suite sous les armes.
Les travaux des lignes de contrevallation et circonvallation sont immenses ; S. M. pourra en juger, si elle daigne jeter les yeux sur le plan que je transmets à V. Exc.
L'arme du génie les a en grande partie dirigés avec un zèle et une activité soutenus.
Celle de l'artillerie a été ce qu'elle est toujours, excellente ; le général de division Tamil la commande et le général Nourry a élevé et dirigé toutes les batteries, dont quelques-unes, placées trèshardiment à moins de trois cent toises de la forteresse.
Les redoutes du 37e de ligne, 8e léger, 16e et 67e de ligne, 32e léger, 11e, 81e, 6oe, 93e, celles de la gendarmerie impériale et des Westphaliens, ont reçu le nom des corps qui y ont assidument travaillé ; les premiers ne sont qu'à portée de fusil du chemin couvert : le 5e et 25e légers ont également beaucoup travaillé.
Ces corps, sous les ordres des généraux Quesnel, Clément, Palmarole, Plansonne, Lefebvre, les adjudants-commandants Vigier, Beurmann, les colonels Lamarque et Petit, formaient la ligne de blocus ou la renforçaient, chaque nuit. L'escadron du 20e et le 29e de chasseurs, l'escadron du 24e de dragons, les lanciers gendarmes étaient aussi en partie à cheval.
Enfin une réserve d'élite, composée de gendarmerie à pied, et de détachements de divers corps, commandés à tour de rôle par les généraux Favier, Nourry et Prost, l'adjudant-commandant Nivet, les chefs de bataillon d'état-major Ferrari, Guibourg et le chef d'escadron Séguin, mon aide-de-camp, était destinée à soutenir tous les points menacés.
S. Exc. le colonel-général était partout. Il a déployé une très grande activité ; en général tout le monde a parfaitement rempli son devoir, Je me plais à rendre cette justice à l'armée, dans l'espoir que l'Empereur daignera jeter sur ses braves un regard de bienveillance, priant V. Exc. de faire remarquer à S. M., que son armée de Catalogne est étrangère à l'événement qui l'a réunie sous les murs de cette place.
Je viens de faire hisser le pavillon impérial sur ses murs, il est salué de cent un coups de canon ; cette salve sera entendue des vaisseaux anglais qui bordent la côte, et des rassemblements d'insurgés à Olot ; elle les avertira de la reprise de Figuières, et de la fin de la guerre dans cette partie de la Catalogne.
Agréez, M. le duc, l'assurance nouvelle de ma considération distinguée.
Le maréchal duc de Tarente,
Macdonald.
P. S. L'aide-de-camp de V. Exc., le chef de bataillon Schneider, porteur de cette dépêche, a partagé les fatigues des troupes en passant toutes les nuits aux tranchées ; il a vu le fort, les prisonniers, et pourra donner à V. Exc. tous les renseignements qu'elle jugera convenables" (Courrier de Turin N°120, 7e année, lundi 2 septembre 1811).
Le 23 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, il est nécessaire que vous écriviez, par l'estafette de ce soir, au général Caffarelli pour lui faire comprendre que tout le mouvement se portant aujourd'hui sur Valence, il est nécessaire qu'au moindre avis du général Reille, il fasse passer dans la Navarre toutes les troupes nécessaires, afin que ce général puisse se porter au secours du maréchal Suchet avec toute sa division. L'arrivée des huit bataillons du régiment de marche de l'armée du Midi et du 15e régiment de chasseurs doivent (sic) donner au général Caffarelli des troupes disponibles. Mon intention même est que, si sa présence était nécessaire, il parte avec toute sa division pour, conjointement avec le général Reille, soutenir le maréchal Suchet. Le régiment de marche de l'armée du Midi, le régiment de marche de l'armée du Nord, le régiment de marche de l'armée de Portugal, le 130e régiment, ce qui fait près de 20 bataillons, et tout ce que, dans une circonstance urgente, le général Monthion s'empresserait d'envoyer en Biscaye, sont trois fois plus qu'il ne faut. Il faut donc qu'avec sa division, composée des 3e, 52e et 105e de ligne et des 5e et 10e légers, du 15e chasseurs et de ses 20 pièces d'artillerie, il puisse se porter, si cela devenait nécessaire, en Aragon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6291 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28891).
VI/ LA CHUTE DE VALENCE ET L'ANNEE 1812
Fig. 6 Sapeur du 5e Léger en 1812 |
Fig. 6bis Sapeur du 5e Léger en 1812, d'après H. Boisselier |
Valence contient environ, sous les ordres de Blake, 20000 hommes, et ses murailles sont solides. Le terrain, entrecoupé de canaux, rend la progression difficile à ses abords. Suchet demande donc des renforts que lui accordent les généraux Reille venu de Navarre, Montbrun de l'Armée du Portugal, et Darmagnac de l'Armée du Centre. Le siège commence, il va durer deux mois. Suchet, qui venait d'être blessé, s'établit solidement sur les rives du fleuve Turia qui baigne Valence, puis entame sa manoeuvre d'encerclement en établissant des points de passage sur le fleuve. Puis c'est une guerre de tranchées et de batteries.
Dans la nuit du 28 au 29 décembre 1811, Blake tente une première sortie, désespérée, tentative qui est repoussée. Le découragement gagne la garnison. Les ouvrages de défense avancés sont pris. Dans la nuit du 30 au 31 décembre, une dernière sortie échoue encore.
De son côté, le 30 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, préparez les instructions suivantes que je désire envoyer au maréchal Suchet, aussitôt que j'aurai approuvé vos dépêches. Vous lui manderez que, immédiatement après la prise de Valence, mon intention est que les généraux, officiers d'état-major polonais, ainsi que les 1er, 2e et 3e régiments de la Vistule, rentrent en France. Vous ferez connaître quelle est la route la plus courte pour la rentrée de ces trois régiments. Le gouvernement de Valence restera au maréchal Suchet avec le commandement du 3e corps d'armée d'Espagne, qui sera organisé de la manière suivante : 114e, 121e, 7e, 116e, 44e, 16e, 117e de ligne et 5e léger ; total, huit régiments. Aussitôt que je saurai que Valence est prise, je donnerai l'ordre au régiment provisoire d'Aragon, qui est à Pampelune, de se rendre à Valence pour être incorporé dans les huit régiments et les compléter. Vous me ferez connaître quel sera l'effectif, le nombre d'hommes aux hôpitaux et les présents sous les armes de ces huit régiments, en y supposant le régiment provisoire incorporé. Ces huit régiments seront partagés en trois divisions, en adoptant la combinaison qui paraîtra la plus convenable. Tous les détachements qui sont en Aragon joindront ces régiments ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 280 avec la date du 14 janvier 1812; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18398; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29740 : cette dernière date également cette lettre du 14 janvier 1811).
Dans la nuit du 5 au 6 janvier, Suchet ordonne le bombardement systématique de la ville où déjà de nombreux mouvements populaires réclament la capitulation. Le 9 janvier 1812, Valence se rend. Suchet, qui vient de gagner son titre de Duc d'Albufera (près de Valence) se retrouve de fait comme un "Vice roi" des trois provinces Aragon, Valence et Basse Catalogne. Il cherche à stabiliser ses positions et occupe dès février Peniscola et Denia. Mais hélas, cela n'est pas aussi favorable dans le reste de l'Espagne.
Le 19 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas le départ des 250 hommes du 5e régiment d'infanterie légère de Cherbourg pour Osnabrück. Donnez ordre à ce détachement de rentrer à Cherbourg. Ce mouvement est un malheur : ce détachement est composé de conscrits réfractaires et de réfractaires du Calvados; cela aura empoisonné le pays. Puisqu'on ne se souvient de rien dans les bureaux de la guerre, il faudrait m'envoyer la minute des ordres avant de les expédier. Ces 250 hommes seront remplacés par des hommes tirés des régiments les plus près" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18446 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29792).
Le 25 janvier 1812, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Le général Caffarelli ne sera pas nommé au commandement de l'armée du Nord.
Si le maréchal Suchet ne pouvait pas rester à Valence, on y enverrait le général Caffarelli.
Le général Caffarelli doit envoyer les deux bataillons du 5e léger, à Valence, pour renforcer cette armée ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 289 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5726 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6691 - Sans signature ni date ; de la main de Berthier, présumé du 25 janvier 1812).
Le même 25 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier : "... Armée de Valence. L'armée de Valence sera de trois divisions : 1° division Musnier, 2° division Harispe, 3° division Habert. Donnez ordre à tous les régiments de marche d'Aragon, et aux détachements qui se trouvent en Catalogne, des 16e, 114e, 128s 116e, 7e, 44e, 117e, 5e léger, ainsi qu'aux troupes napolitaines, de se rendre à Valence.
Les deux bataillons du 5e léger, qui sont à la division Caffarelli, se rendront à Valence ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5727; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29828).
Le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976).
Entre temps, en janvier 1812, l'armée du Portugal a abandonné le Tage et est ramenée sur le Douro aux environs de Salamanque. Ce mouvement de retraite amène la perte de deux places importantes : Ciudad Rodrigo (en Janvier) et Badajoz (en Avril) qui tombent aux mains de Wellington. Le commandement général de toutes les forces françaises a été hélas confié au Roi Joseph en mars.
Chez Suchet, qui reste à Valence, le général Reille prend le commandement de l'Aragon et Decaen est en Catalogne. Ils sont harcelés par les guérillas et les renforts français n'arrivent pas. Mieux, on ampute des effectifs. Alicante devient une base des rebelles et des Anglais. Suchet approvisionne ses places fortes, au cas où.
Suite à la défaite des Arapiles, le 22 Juillet 1812, au Sud-Est de Salamanque, le dispositif français en Espagne est désorganisé. Joseph fuit sur Valence chez Suchet alors que Wellington entre à Madrid le 12 Août. Un jour avant, le général Delort, de l'Armée de Suchet, a battu les Anglo- Espagnols de O'Donnel à Castalla, à 50 kilomètres au nord d'Alicante.
Soult doit évacuer à contre coeur l'Andalousie. Le 31 Août, Joseph est entré en grande pompe à Valence et épuise avec sa suite les provisions. L'Armée de Soult a rallié. Toutes les places de Catalogne et Aragons sont attaquées par des guérillas de plus en plus puissantes.
Au 3 Octobre, un conseil de guerre réunit Joseph et les maréchaux Soult, Jourdan, et Suchet. Un nouveau plan de stabilisation de la situation militaire est adopté. Burgos tient toujours. Drouet d'Erlon, qui a pris le commandement de l'Armée du Centre, s'empare de Cuenca le 20 Octobre. Souham repart en avant et délivre Burgos le 28 Octobre, puis entre à Valladolid. Le 2 Novembre, Joseph retrouve Madrid. Suchet resserre son dispositif, abandonnant le sud de la province de Valence.
Les Armées françaises se réunissent à Medina del Campo mais ne peuvent empêcher une nouvelle fois Wellington de se replier à Alba de Tormes le 15 Novembre, sans pouvoir livrer une bataille décisive. Ce dernier prend ses quartiers d'Hiver à Ciudad Rodrigo. Les Français, eux, s'installent une nouvelle fois entre le Douero et le Tage. Suchet se maintient dans ses provinces mais pour combien de temps ?
Les cadres du 4ème bataillon du 5ème Léger ont été renvoyés en France pour reformer un nouveau bataillon avec des conscrits.
VII/ 1813
LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon ) Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises : 1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne : de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers de l'Armée du Centre : du 2e Léger de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers 2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas. 3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles : 2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers 3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers 4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger 5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger 6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers 8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger 10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger 4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire : 1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence 2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers 3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel 4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht 5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg 27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon 33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie 34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie |
Fig. 7 Carabinier, Chasseur et Voltigeur du 5e Léger en 1812 |
Au début de 1813, le régiment a ses bataillons séparés. Le colonel et les trois premiers bataillons sont en Espagne. Le 4e s'est reformé à Cherbourg et accompagné d'un 6ème, part pour l'Allemagne. Le 5ème bataillon de dépôt reste à Cherbourg tandis qu'un 7e bataillon va être en formation à Bordeaux.
a) La campagne d'Allemagne du 4ème bataillon
A son retour à Paris, la Grande Armée anéantie, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne. Il forme 34 régiments provisoires.
"Paris, 6 janvier 1813
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris.
Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d'observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin. Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante : 2e régiment provisoire : 3e bataillon du 2e d'infanterie légère, 3e du 4e; 3e régiment provisoire : 3e bataillon du 3e d'infanterie légère, 3e du 8e; 4e régiment provisoire : 4e bataillon du 12e d'infanterie légère, 1e du 29e; 5e régiment provisoire : 4 bataillon du l4e d'infanterie légère, 4e du 18e ; 6e régiment provisoire : 2e bataillon du 6e d'infanterie légère, 3e du 25e ; 8e régiment provisoire : 4e bataillon du 5e d'infanterie légère, 4e du 23e; 10e régiment provisoire : 3e bataillon du 16e d'infanterie légère, 1e du 28e ... " (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 2e division. — ... 2e brigade : du 8e régiment provisoire, deux bataillons ; du 16e, deux ; du 17e, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).
Le 16 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, voici le relevé de quelques changements de détail qu'il faut faire dans les états que vous m'avez remis sur la composition des 4 corps d'observation.
ANNEXE
Dans le 4e régiment provisoire, il faut mettre, au lieu du 1er bataillon du 23e léger, le 4e bataillon du 5e léger (le 23e léger ne fournira plus rien).
Le 8e régiment provisoire sera supprimé ...
Le 8e régiment provisoire a été retiré de la composition du 1er corps d'observation du Rhin, parce qu'il est supprimé ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32301).
Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je désire que le régiment provisoire composé des 32e et 58e, en formation à Paris, celui qui est composé du 2nd d'infanterie légère et du 4e d'infanterie légère, et celui composé du 5e d'infanterie légère et du 12e d'infanterie légère, soient formés sans délai. Vous chargerez le comte de Lobau de leur formation.
Ils seront formés de manière que je puisse les voir à la prochaine parade.
Faites venir à Paris le bataillon du 5e léger qui est à Cherbourg, en le complétant bien, afin que je puisse voir ces 4 régiments bien en état ...
Je compte avoir cette parade le 1er dimanche de février" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32364).
Le 24 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret par lequel j'ai ordonné la formation d'une colonne de 700 hommes à pied et de 250 chevaux, qui sera réunie sous les ordres du général de brigade Henry, pour réprimer les désordres qui naissent dans les départements de la Sarthe et de la Mayenne. Donnez ordre au général Henry d'être demain rendu au Mans. Envoyez par des courriers l'ordre au général Bonnard de faire organiser la compagnie de voltigeurs du 3e bataillon du 121e et la compagnie de voltigeurs du 4e bataillon du même régiment, qui sont à Blois ; la compagnie de voltigeurs du 3e bataillon du 122e qui est à Vendôme, et la compagnie de voltigeurs du 4e bataillon du 5e d'infanterie légère qui est à Cherbourg, 2 compagnies du 26e de chasseurs complétées chacune à 70 chevaux. Ces compagnies doivent être complétées chacune à 100 hommes et dirigées sans délai sur Le Mans. Elles peuvent y être demain, après-demain et dans les premiers jours de la semaine.
Le général Henry se concertera avec les autorités locales pour diviser ses colonnes et leur assigner des directions. Il s'aidera du concours de tous les forestiers ; il fera marcher des gardes des forêts avec ses colonnes et s'il était nécessaire les sous-préfets, les maires et les gardes nationales, qui doivent concourir à la poursuite des brigands, marcheraient aussi avec les colonnes. Remettez au général Henry une somme de 20 000 francs pour payer des gratifications à sa troupe en remplacement de la viande et du vin, et pour leur payer les brigands qu'on attrapera. Recommandez-lui de tenir constamment sa troupe en mouvement, et de tenir tout en l'air jusqu'à ce qu'il ait arrêté ces misérables. Il aura soin aussi de bien payer les espions, afin d'être en mesure de surprendre les brigands. Faites part aux généraux commandant ces divisions militaires et ces départements de la formation de la colonne mobile et recommandez-leur de seconder les opérations de tous leurs moyens ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32439).
Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'aurai dimanche parade.
Il y aura à cette parade :
- le régiment provisoire composé des 32e et 58e ...,
- le 4e bataillon du 10e léger et celui du 5e léger s'il est arrivé. Si ce dernier bataillon n'était pas arrivé, on y mettrait le 6e bataillon du 15e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32592).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 5e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, qui vient d’Espagne, des 5e et 29e légers ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
La 5e division, à Cherbourg, composée des 5e, 14e 18e et 22e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615 qui attribue au 12e le 4e Bataillon).
Le 15 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites partir après demain mercredi, le régiment provisoire composé du 5e et du 12e d'infanterie légère pour Mayence par la route de Luxembourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32776).
En Février, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder tandis que les Prussiens à la fin du mois s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittent Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires.
J’approuve que le 4e bataillon du 29e léger qui est à Beauvais, avec le 3e bataillon du 12e et le 6e bataillon du 5e léger, forment la 5e demi-brigade ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… DEMI-BRIGADES PROVISOIRES ...
M'étant résolu à lever les gardes nationales du 6e arrondissement, je les chargerai de la défense de mes chantiers. Il me faudrait au moins seize bons bataillons pour former le camp d'Utrecht, puisque tout ce qui y est aujourd'hui ira renforcer les régiments et que les cadres retourneront aux dépôts ...
Cherbourg sera gardé par les 5es bataillons, par le 5e bataillon du 5e léger et par 3,000 hommes de gardes nationales ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).
Le même 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois que le 3e corps a sa 1re division complète mais qu'à la 2e division il manque :
... À la 3e division, il manque :
au 5e léger 150 bommes
au 12e id 300
Total 450
Faites partir ces hommes de Paris ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33576).
Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe, sous Eugène, et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney formé en mars, où nous retrouvons le 4e bataillon du 5ème Léger (chef de bataillon Cabassur) au sein du 4e régiment provisoire d'infanterie légère avec le 4ème bataillon du 12e Léger (voir l'historique de ce régiment sur le site) dans la 10e division Girard.
La visée stratégique consistait à expulser l'ennemi de Saxe. Les troupes françaises repartent en avant. Davout est en marche sur Hambourg. L'armée du Main marchait par Iena et Weissenfels pour faire sa jonction au Nord Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville.
Fig. 8 Tambour de Chasseurs du 5e Léger en 1812 |
Le 30 Avril, l'avant-garde du corps de Ney se heurte en avant de Weissenfels aux 7.000 Russes du général Lanskoï. La division Girard les culbute et les jeunes soldats, entrent dans Weissenfels au cri de : "Vive l'Empereur !".
Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen, au SE de Leizig. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. La division Girard occupe Starsiedel quand les Alliés attaquent. Elle est bientôt rejointe par le 6e Corps de Marmont, qui la remplace, et rallie le 3e Corps autour de Kaja, au centre de la ligne de front. La division Souham en premier, puis les autres divisions de Ney, résistent et reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard. Le soir, presque tous les officiers supérieurs ont été tués ou blessés. Mais cette résistance a facilité l'enveloppement des Coalisés par les deux ailes. Ils sont battus et repoussés. Le capitaine Prost, du 5ème Léger, y est blessé.
Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes, Lauriston reste en position intermédiaire.
Les Russo-Prussiens sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.
Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le bataillon aura encore quelques pertes (les sous-lieutenants Lafeuillade, Salmon et Melot) mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement. La 10e division était passée aux ordres du général Albert.
b) 1813 en Espagne
La retraite de Wellington et la reprise de Madrid semblent apporter un répit. L'Empereur a regagné Paris, suite à la désastreuse retraite de Russie, et remonte une nouvelle armée. Il ponctionne des forces dans la Péninsule, ce qui affaiblit de fait ses positions.
Le 5e Léger est séparé en deux fractions. Les deux premiers bataillons sont à l'armée du Nord de l'Espagne avec le colonel et mènent la lutte contre les guérillas. Le chirurgien aide major de Comberjean est blessé le 20 janvier près de Tolosa, et le capitaine Jacquemin en février en convoyant des prisonniers.
Stationné en Navarre autour de Pampelune, il mène avec le général Abbé la lutte contre de véritables armées de partisans dirigées par Mina : combat de Roncal fin mai 1813. Le capitaine Gescot y est blessé.
Pendant ce temps, une fraction du 3e bataillon dépend toujours de fait de l'Armée de Suchet qui tient encore ses provinces du Sud Est de l'Espagne. Suchet repousse une première fois les Anglo-espagnols en juin 1813 et fait lever le siège de Tarragone.
Dans son Rapport adressé à Joseph, daté de Tortose, le 21 juin 1813, Suchet écrit : "… Le 14, je fis avancer des troupes pour reconnaître le fort. Quelques bataillons en défendaient les approches, et la flotte nous fit essuyer un feu plus bruyant que meurtrier. Sur Valledellos, les dragons anglais étaient maltraités par les chevau-légers westphaliens, et le 5e d'infanterie légère faisait replier cinq bataillons anglais sous Hospitalet et sous le feu des vaisseaux ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 458).
Suchet doit évacuer progressivement suite au désastre de Vitoria (21 juin) en laissant des garnisons derrière lui.
Le 8 Juillet, les Espagnols attaquent Saragosse et contraignent le général Paris à retraiter sur Lérida. Le capitaine Lefizellier du 5ème Léger y est blessé. Suchet doit reculer encore ses positions avec la perte de l'Aragon. Il a quitté Valence le 5 Juillet, et le 28 se trouve à Barcelone.
Fig. 9 Musicien du 5e Léger en 1813 |
Plus au Nord, Pampelune est assiégée, après la retraite des forces françaises devant les Anglo-hispano-portugais de Wellington. Elles ont repassé la frontière en livrant quelques combats de retardement. Le maréchal Soult, qui a pris en urgence le commandement des restes des armées au Nord de l'Espagne, transformées en une armée des Pyrénées, lance une tentative de dégagement de Pampelune entre le 27 et le 30 Juillet. Le 5e Léger y participe mais doit se replier. Des blessés et tués sont à déplorer pour le régiment. Les Français reprennent leurs positions sur la frontière le 1er Août.
Le 30 août, nouvelle tentative pour délivrer San Sebastian.
La bataille de San Marcial est aussi infructueuse. La retraite qui s'effectue par le pont de Berra se fait sous le feu des Anglais. Nouvel échec. Au combat d'Urdache sur la Bidassoa, le 31 août, le colonel Curnier de Pilvert est blessé.
Le 5ème Léger fait partie de la 3e division (Abbé) de l'Armée des Pyrénées. San Sebastian va capituler le 8 septembre (voir les Chasseurs de montagne sur le site).
Wellington reprend son offensive, le 7 Octobre. Les positions françaises sont grignotées et il s'empare des hauteurs. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle. Son adversaire temporise, attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre.
Pendant ce temps, plus au sud, le chef de bataillon Arvet du 5ème Léger sera blessé à la défense de Tortose le 28 octobre.
Wellington reprend sa marche en avant en Pays Basque français.
Au début Novembre, Soult stabilise son front entre Saint Jean de Luz et St Jean Pied de Port, s'appuyant sur la Nivelle et la Nive, des camps retranchés et de multiples redoutes. Se sachant en infériorité numérique, il en est réduit à une campagne défensive, mais étale trop ses troupes au lieu de former une masse de manoeuvre pour des contre-offensives puissantes. Soult pense être attaqué sur son aile droite, mais Wellington va faire porter son offensive sur le centre de son front, le 10 Novembre.
L'offensive britannique est puissante autour de Sare. Les Anglais, ralentis par des pluies abondantes, se sont établis à Saint Jean de Luz.
Au début décembre, les Français, très démoralisés par les replis successifs, sont sous Bayonne, protégés par la Nive. Bayonne est puissamment fortifiée et des renforts sont arrivés : conscrits mal dégrossis dont on ne pourra tirer grand-chose. On va se battre sur la Nive entre le 9 et le 14 Décembre (combat de St Pierre d'Irube).
La division Abbé est laissée à Bayonne et va participer à sa défense. Parmi les troupes, le 5e Léger. Le colonel rejoint le théâtre d'opération Est et gagne Costheim le 16 décembre avec l'Aigle de son régiment et sa musique.
c) La fin de la campagne d'Allemagne
Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.
Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août. Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les coalisés disposent à cette date de quatre armées : 1° celle du Mecklemburg, forte de 30.000 hommes, opposés à Davout; 2° celle du Nord de Bernadotte, avec 120.000 hommes, autour de Berlin; 3° l'armée de Silésie (120.000 hommes), sous Blücher, qui s'est avancée jusqu'à Breslau malgré l'armistice; 4° enfin, l'armée principale, en Bohême, forte de 330.000 hommes, sous les ordres de Schwartzenberg.
Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses corps d'armée. Face à l'armée de Silésie, Ney et Sébastiani, Macdonald, Marmont, Lauriston. Face à l'armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin. Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg. Ses manoeuvre échouent, submergé par le nombre et l'évitement de ses adversaires.
Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces réunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne. Le 4ème Bataillon du 5ème Léger est toujours au 5ème Corps de Lauriston, Division Albert. Le Capitaine Stawelski est tué et le Capitaine Jourdan blessé.
Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière, qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau le 30 Octobre.
Au 5ème Corps, le 4ème Bataillon du 5ème Léger, commandé par le simple Capitaine Prost, ne compte plus que 13 officiers et 185 hommes. Rejoints par le 6ème bataillon, ces survivants vont s'enfermer dans Mayence.
Le 3 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, à Berthier : "Faites connaître au général Bertrand qu'il doit prendre sous ses ordres les bataillons des 47e, 66e, 86e, 95e et 122e qui se trouvent à Hochheim ; que les bataillons du 5e léger et 26e et 82e de ligne qui sont sur la rive gauche passeront également sous ses ordres, ainsi qu'un bataillon du 15e de ligne ; ce qui lui fera 9 bataillons — et que la division du général Semelle fait partie de son corps d'armée. Il doit dissoudre la division Margaron et proposer la formation définitive des divisions Semelle et Durutte, lesquelles, avec les divisions Guilleminot et Morand, formeront les 4 divisions dont son corps doit être composé. Faites connaître aux généraux Semelle et Durutte qu'ils sont sous les ordres du comte Bertrand" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6100 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36899).
Le 5 novembre 1813, Berthier écrit, depuis Mayence, au Maréchal Kellermann : "L'Empereur a examiné les différentes propositions que vous aviez faites dans votre travail du 4 de ce mois, et voici quelles sont ses intentions ...
2° L'intention de l'Empereur est que le 6e bataillon du 5e léger et les 5e bataillons des 26e et 82e de ligne soient mis à la disposition du général Bertrand ; faites-les diriger à cet effet sur Kastel ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2575).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 10.
La douzième division sera composée ainsi qu'il suit :
Quatre bataillons du 8e léger ...
Deux id. du 5e léger ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, dans l'état du 4e corps joint à une lettre du comte Bertrand que vous m'avez envoyée, je vois qu'on a porté le 5e léger à 2 bataillons et le 8e à 4 ; le 23e de ligne à 4, le 13e à 5, et le 137e à 5 ; ce qui, avec le bataillon du 96e, fait 19 bataillons pour la 12e division.
Je croyais que le 5e léger avait été réduit à un bataillon, le 8e à 2, le 23e de ligne à 3, le 13e à 4, et le 137e à 2 ; ce qui fait avec le bataillon du 96e, 13 bataillons pour cette division. Faites-moi connaître ce qu'il en est. Il en est de même de la 13e division" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37213).
Le même 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un état de situation que je reçois du 4e corps. Ecrivez au prince de Neuchâtel pour savoir si ce n'est pas par erreur que le 5e léger y a été porté à 2 bataillons, le 8e à 4, le 23e à 4, etc. Je croyais que le 5e léger avait été réduit à un bataillon, le 8e à 2, le 23e à 3, etc.
Toutefois, il résulte de cet état que ce corps est de près de 20 000 hommes.
Comme 11500 conscrits ont été dirigés directement sur Mayence pour le recruter, et que les dépôts font partir les hommes nécessaires pour porter au grand complet les bataillons de leurs régiments respectifs, ce corps sera bientôt porté à 50000 hommes. Comme je destine spécialement ce corps à la Garde de Mayence et de Kastel, et à manœuvrer autour de Mayence, j'attache une grande importance à ce qu'il soit porté à cette force, tant par les conscrits envoyés directement que par ceux envoyés des dépôts, afin que, le cas arrivant, on pût ne placer dans Mayence que 2 divisions, ce qui ferait 20000 hommes, suffisant pour la garnison de cette ville ; tandis que, dans la position actuelle, il faudrait que tous les cadres de ce corps se renfermassent dans Mayence.
Je crois que le 5e 1éger, dont le dépôt est à Cherbourg, le 8e, dont le dépôt est à Genève, le 96e, dont le dépôt est dans le Nord, le 18e léger, dont le dépôt est à Genève, le 54e, dont le dépôt est à Maastricht, le 95e, le 36e, le 66e, le 103e dont le dépôt est à Metz, le 10e léger, dont le dépôt est dans la 5e division, le 32e de ligne, dont le dépôt est à Paris, etc., doivent tous envoyer à leurs bataillons, au 4e corps, des détachements de 250 à 300 hommes. Je ne parle pas des régiments dont les dépôts sont en Italie, puisqu'il doit être pourvu à leur recrutement au moyen des 11500 conscrits envoyés à Mayence.
Tous ces détachements ci-dessus feront un renfort de 7 à 8000 hommes. J'en attends 1'état.
Comme ces bataillons doivent être portés au grand complet de 840 hommes, ils auront tous besoin de plus de 300 hommes ; mais ce surplus sera l'objet de l'envoi de seconds détachements" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37216).
Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, à propos des troupes qui vont former la garnison de Mayence.
"ORDRES.
Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :
12e division, général Damas : 5e léger, trois bataillons (ce sont en fait les 4e et 6e bataillons); 8e, deux; 13e de ligne, quatre; 23e, trois; 96e, deux; 137e trois; total, dix-sept bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le même 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître :
Si le 5e bataillon du 5e régiment d'infanterie légère a fait partir 500 hommes pour recruter les 3e et 6e bataillons qui sont au 4e corps d'armée ? S'il ne l'a pas fait, il faut qu'il les fasse partir sans délai, et avant de compléter son 2e bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37627).
Le 23 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je lis avec attention l'état par ordre numérique de la Grande Armée que vous m'avez envoyé le 21 décembre.
Je vois ... Que le 5e bataillon du 5e d'infanterie légère n'a pas fait partir de Cherbourg 500 hommes pour ses 4e et 6e bataillons qui sont au 4e corps d'armée ...
Je désire que vous me fassiez un rapport pour faire connaître tous les détachements de 500 hommes qui sont partis pour renforcer les bataillons qui sont aux 4e, 5e, 6e et 11e corps ; et, pour ceux qui n'ont pas pu partir, quand ils pourront le faire.
Il faut avoir grand soin qu'on n'envoie aucun Hollandais ni aucun Belge à l'armée du Nord" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37648).
Napoléon écrit, de Paris, le 26 décembre 1813 : "Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu’il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d’infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21046).
Le 27 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Le général Hulin doit avoir plus de 3 bataillons puisqu'il a 4 régiments. Le 5e léger qui vient de Cherbourg et les trois bataillons du 116e lui donnent 8 bataillons. Les cadres de la garde royale d'Espagne fourniront 3 bataillons. Total 11 bataillons. J'ai demandé au bureau du mouvement 18 bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6332 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37684).
VIII/ 1814
a) Bayonne (note3)
Les Anglais sur l'Adour. Au fond Bayonne et la citadelle, à gauche. |
Bayonne en 1814 |
Dès Juillet 1813, Bayonne a été transformée en un vaste camp retranché. Outre ses murailles et sa citadelle, tout un système de redoutes, de maisons fortifiées, d'inondations, a été organisé, élargissant le périmètre de défense. L'artillerie, venue de toute la région, se monte à 278 pièces, une flottille de chaloupes canonnières et la corvette la Sapho protègent l'Adour.
La garnison se monte à 21 bataillons (13.000 hommes), certes amoindris, mais de troupes éprouvées, renforcées de Gardes nationaux. Elle a été répartie en 4 brigades. Le 5ème Léger, réduit alors à son seul premier bataillon (15 officiers et 605 hommes), fait partie de la 4ème brigade aux ordres du général Maucomble.
La place a été confiée par Soult au général Thouvenot, assisté du général Abbé, des généraux Bergé pour l'Artillerie, et Garbé pour le Génie.
Au début de l'année, l'Armée de Soult s'est repliée entre St Jean Pied de Port et l'Adour. Elle s'est affaiblie du fait des ponctions opérées par Napoléon pour le front Est. Lorsque les combats reprennent le 14 févier, Soult doit partir vers Orthez.
Les Anglais franchissent l'Adour le 23 février et s'emparent du faubourg St Etienne, malgré la résistance de la garnison de Bayonne. La ville est totalement encerclée. Le contact est maintenu avec l'ennemi. Mais dans les règles, comme le rappelle cet ordre du jour du 25 mars : "Mr Noël, adjudant major au 5ème Léger et Mr Pern lieutenant, se sont mal conduits étant allés aujourd'hui en parlementaires, au lieu de se borner à recevoir les lettres qu'on leur remettait et de donner un reçu ...".
Le 12 avril arrive la nouvelle de l'entrée des Alliés dans Paris et l'abdication de l'Empereur, mais Thouvenot attend les ordres du maréchal Soult. Mieux, il lance une sortie deux jours plus tard. Treize chaloupes canonnières sont embossées sur l'Adour et, le 14 à 3 heures du matin, 4000 hommes sortent du camp retranché, précédés par les sapeurs qui font sauter les obstacles ennemis. Trois colonnes dans le secteur de St Pierre, parmi lesquelles le 1er bataillon du 5ème Léger, attaquent les Anglais, les repoussent en partie malgré leur belle résistance, détruisent leurs fortifications. A 7 heures du matin, on se replie, mais d'anciennes positions ont été récupérées en avant-postes et, "cerise sur le gâteau", le commandant anglais du blocus, le général Hope, a été blessé et capturé.
Le 27 avril arrive un officier de l'Etat Major de Soult qui annonce un armistice entre les belligérants. Une suspension d'armes est convenue. Le 28 avril, la garnison invaincue doit arborer les couleurs royales blanches.
b) La campagne de France du 2ème bataillon.
En Janvier 1814, les restes du 2ème bataillon du 5e Léger font partie de la division de Réserve de Paris aux ordres du général Gérard. Ils vont participer aux débuts de la campagne de France.
Le 1er janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Je pense que les : 2e bataillon du 5e léger, 4e du 3e de marine, 4e du 26e de ligne, 3e du 122e, 2e du 138e, 2e du 142e, 4e du 15e de ligne, 4e du 70e, 4e du 86e
Total : 9 bataillons
peuvent partir de leurs dépôts respectifs complets à 800 hommes, et se rendre à Paris.
S’il manquait quelque chose à l’habillement, on le compléterait à Paris.
Il faut savoir leur itinéraire afin que s’il y avait nécessité, on pût les faire venir en poste ; mais les dépôts doivent les faire partir complets en hommes et en cadres" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37701).
Le même 1er janvier 1814, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... donnez l’ordre de se rendre directement à Troyes aux ... 2e bataillon du 5e léger ...
Ce qui fait un mouvement de dix bataillons sur Troyes en Champagne au lieu de Meaux" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37710).
Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... La 2e division se réunira à Troyes. Elle sera composée du 2e bataillon du 5e léger ; du 4e bataillon du 23e léger, qui restera à Auxonne ; du 2e bataillon du 138e, qui est à Laval ; du 2e bataillon du 142e, qui est au Mans ; du 2e bataillon du 144e, qui est à Châlons et se réunira à Auxonne ; du 4e bataillon du 15e de ligne ; du 2e et du 4e bataillon du 70e de ligne ; du 4e bataillon du 86e ; du 1er bataillon du 47e ; d'un bataillon du 26e de ligne ; d'un bataillon du 82e ; d'un bataillon du 66e ; d'un bataillon du 121e ; du 3e bataillon du 122e ; des 3e et 4e bataillons du 1er de la marine et d'un bataillon du 3e de la marine.
Total, dix-huit bataillons ; ce qui, avec les treize de la 1re division, fera trente et un bataillons.
Il faut donner l'ordre à ces bataillons qu'au fur et à mesure qu'ils seront formés ils se dirigent sur Troyes.
Vous remarquerez que ces bataillons ont tous leur régiment à la Grande Armée. Chaque bataillon rejoindra son régiment à la Grande Armée, quand la réserve sera dissoute et que l'ennemi aura été chassé du territoire. L'organisation de l'armée de réserve n'est donc qu'une manière de faire passer ces bataillons à leur destination, puisque presque tous passent aux environs de Paris et de Troyes pour se rendre à l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21057 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37719).
Le 11 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "J'ai reçu votre lettre du 10 janvier par laquelle vous me faites connaître le mouvement de 17 bataillons qui doivent se réunir à Troyes pour former la 2e division de réserve. Faites-moi connaître si l'on ne pourrait pas former de nouveaux bataillons dans les différents dépôts qui sont sur les côtes : par exemple, le 5e léger qui est à Cherbourg, celui qui est au Havre, celui qui est au Mans, etc., pourraient former de nouveaux bataillons qui recevraient les conscrits et qui viendraient augmenter l'armée de réserve à Troyes ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6377; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37804).
Le même 11 janvier 1814, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'ennemi ayant passé la Sarre, il est à craindre que les nouveaux conscrits qui n'étaient pas encore arrivés à Metz, Verdun et dans les places des 3e et 4e divisions militaires, ne soient interceptés. Il faut donc me faire pour la 3e et la 4e divisions un travail semblable à celui qui a été fait pour la 5e division.
Ne serait-il pas convenable de former de nouveaux bataillons aux 2e, 4e, 12e, 15e, 29e, 5e léger ;
aux 32e, 58e, 135e, 155e, 149e, 121e, 122e, 138e, 142e, 26e, 82e, 132e, 141e, 66e, 15e, 70e, 86e, 47e, 140e de ligne, et aux régiments de marine qui sont à Brest et à Cherbourg ?
Cela ferait une trentaine de bataillons qui, se formant dans les provinces de l'ouest, pourraient venir renforcer l'armée de réserve, sans crainte d'être troublés en route par l'ennemi.
Faites-moi connaître la situation de ces régiments, les conscrits qu'ils doivent recevoir, et ceux qu'on pourrait leur donner sur 1815, pour compléter ces nouveaux bataillons.
Beaucoup de régiments se trouvent enfermés dans les places d'Alsace ou servent de garnison aujourd'hui aux places de la Moselle et de la Sarre.
Faites-moi connaître les régiments et cadres d'infanterie qu'on pourrait tirer de toutes les places menacées pour venir sur Paris recevoir des conscrits de 1815 et ce qu'il y aurait des conscrits des 300.000 hommes, afin qu'il ne reste dans ces places que des cadres proportionnés au nombre d'hommes qui s'y trouveront" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6378 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37805).
Le 16 janvier 1814, l'Empereur à Paris, dicte ses ordres à Gourgaud : "Si le 5e léger est demain à Evreux, on pourrait le diriger sur Paris ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6388).
Le 17 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Faites activer d’un jour, s'il est possible, l'arrivée à Paris du 5e d'infanterie légère et du 3e de marine.
Je vais porter mon quartier général à Châlons. Il est nécessaire que Troyes, Vitry, et Soissons soient fortifiés et mis en état. Un camp de gardes nationales doit soutenir Soissons ; le général que j'ai ordonné d'y envoyer, le commandera. Un camp de gardes nationales doit se réunir à Troyes.
Il est nécessaire de faire venir de l'artillerie de campagne sur Paris, puisqu'il en faudra sur les différents points de la Seine" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6392 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37842).
Le 22 janvier 1814, l'Empereur dicte, à Paris, un Plan de campagne : "Voir Gourgaud qui connaît les mouvements d'artillerie pour étudier le mouvement du projet suivant.
Je suppose que l'ennemi ne le dérange pas et se contente de se rallier sur la Meuse.
Ceci posé, voici un projet :
... Un bataillon du 5e d'infanterie légère et un bataillon de la garde qui partiront demain ; quel ordre pour Bar par la route la plus directe ? ...
Enfin, quand est-ce que je pourrai prendre l'offensive avec les forces suivantes :
... 1 bataillon du 5e léger qui part demain ..."; ce à quoi les Bureaux de la guerre répondent, à la première question : "Le 29, par Provins, Nogent, Méry, Troyes" et à la 2e : "Partira le 22, arrivera le 30 janvier" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1302).
Le 23 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... J'aurai parade demain à 10 heures; je désire y voir la cavalerie de la garde, le bataillon du 5e léger et tous ceux qui sont ici, ainsi que la cavalerie de Versailles, qui peuvent partir demain ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6415 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37901).
Le 24 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il faut faire placer une étape à Brie-Comte-Robert, afin qu'on puisse aller directement de Paris à Nogent-sur-Seine sans passer par Melun.
Donnez l'ordre au général Colbert de partir aujourd'hui, 1° avec 1,300 hommes de cavalerie de la Garde ; 2° 900 hommes de cavalerie des dépôts de Versailles qui ont paru aujourd'hui à la parade ; 3° un bataillon de vieille Garde (chasseurs et grenadiers) fort de 300 hommes ; 4° deux bataillons de la division Rottembourg, forts de 1,200 hommes ; 5° un bataillon du 5e d'infanterie légère …" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37910).
Napoléon compte battre séparément les armées alliées qui sont entrées profondément dans le pays et marchent sur Paris : celle de Silésie de Blücher et celle de Bohème de Schwartzenberg. Il concentre ses maigres forces sur Châlons - Vitry, dont la division Gérard. "Cinquante mille hommes avec moi cela fait 150.000 hommes" dit-il à Marmont.
Le 28 Janvier, Napoléon se porte sur Brienne et repousse l'armée de Blücher. Celui-ci doit décrocher mais rejoint l'armée de Bohème.
Le 31 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "... Mandez au général Gérard, à Dienville, que le pont de Lesmont sera rétabli dans la journée de demain ; que le général Defrance a ordre de se porter à Piney avec 3 bataillons du 113e, les deux bataillons du 48e et du 58e, les deux pièces de 12 qu’il a laissées à Lesmont, 1 200 hommes des gardes d’honneur, auxquels il joindra les 250 qui sont sous les ordres du général Ricard, mon intention étant de réunir tous les gardes d’honneur et les 600 hommes sous les ordres du général Morin ; ce qui placera à Piney 5 000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, pour maintenir les communications avec Troyes, où le duc de Trévise est retourné ce soir ; qu’il est probable qu’aussitôt que je verrai les dispositions de l’ennemi dans la journée de demain je lui donnerai l’ordre d’aller prendre le commandement de toutes ces troupes, et d’y porter le reste de sa division, savoir : le 5e d’infanterie légère, le 15e léger, le 12e, le 32e, le 135e, le 155e et le 29e léger ; de sorte que, si je lui donne cet ordre, il pourra avoir demain 2 000 hommes de cavalerie sous les ordres du général Defrance, 4 pièces d’artillerie légère, 2 pièces de 12, celles qui sont à Lesmont ; ce qui lui formerait un corps de 12 000 hommes, cavalerie, infanterie et artillerie. Il aurait aussi sous ses ordres la division […] qui est à Troyes. Cela, joint aux 1500 hommes du duc de Trévise, ferait près de 30 000 hommes sur la rive gauche de l’Aube. Quant au reste de son artillerie, si elle ne peut pas passer par le chemin de Joinville à Piney, elle rétrogradera pour passer par Lesmont : je pense qu’il doit Garder le général de division Lefol puisque le général Bellair n’est pas arrivé ; d’ailleurs le moment actuel n’est pas le moment des étiquettes. Il est des maréchaux qui ne commandent que 6000 hommes ; un général de division peut ne commander que 2 bataillons, tout cela est égal ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37930).
Le même 31 janvier 1814, l'Empereur écrit aussi, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez ordre que le 7e bataillon du 2e léger soit donné à la division Ricard qui a déjà le 3e. On égalisera les deux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le 4e léger, le 6e bataillon sera réuni à son 3e bataillon qui est à la division (division Ricard). On les égalisera.
La division du général Gérard se trouvera alors diminuée de 2 bataillons et ne sera plus composée que de : 2 bataillons du 29e léger, 1 du 15e léger, 1 du 12e léger, 1 du 32e de ligne, 1 du 58e, 1 du 135e, 1 du 155e, 3 du 113e et 1 du 5e léger ; 12
Vous donnerez l’ordre au général Dufour de prendre le commandement d’une des 2 divisions du corps du duc de Bellune. Le général Gérard prendra le commandement de sa division.
Le 5e léger arrive aujourd’hui avec le général Colbert. Il lui sera donné ordre de continuer sa route pour rejoindre la division Gérard ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37945).
Napoléon se replie sur La Rothière et doit accepter le combat. Après une résistance opiniâtre, les Français se replient vers Troyes.
Le 3 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Je pense qu'il faut envoyer les hommes du 5e léger à la division Ricard, parce qu'ils donneront quelque valeur à 3 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37976).
Le même 3 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Troyes, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez ordre que les 215 hommes du 5e léger qui sont à Troyes, soient répartis entre les bataillons des 6e, 9e, et 16e léger qui font partie de la division Ricard ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37977).
Les Alliés décident alors de marcher séparément sur Paris. Les Français, eux, se sont portés sur Nogent et se répartissent en 4 masses de manoeuvres. La division Gérard est placée sous les ordres du maréchal Victor. Il doit tenir Nogent contre Schwartzemberg, pendant que l'Empereur s'occupera de Blücher vers Champaubert.
Le 10 février, tandis que se déroule la bataille de Champaubert-Montmirail, le lieutenant Bourdin et le capitaine Delauzant du 5ème Léger sont blessés à la défense du pont de Nogent. L'armée de Silésie a été coupée en deux. Pendant ce temps, Victor tient toujours à Nogent.
Le 14 Février, le combat de Vauchamps permet de refouler et de battre encore les forces prussiennes de Blücher. Mais l'Armée de Bohème en a profité pour avancer sur le flanc de l'Empereur et Victor a finit par se replier. Il faut la contrecarrer, laisser un rideau défensif devant Blücher, et tomber sur le flanc de la colonne de droite de l'Armée de Bohème. Napoléon se porte à la tête des forces réunies de Victor, Oudinot et Mac Donald.
Le 17, les Français surprennent l'avant garde de Wittgenstein et le repoussent sur Nangis. Le capitaine Jourdan du 5ème Léger y sera blessé. Mais la poursuite qui devait se faire "l'épée dans les reins" est trop molle. Pour gagner du temps, les Coalisés effrayés font semblant de demander un armistice.
Le 18 Février, Napoléon s'empare du pont de Montereau. Le capitaine Ragon est blessé lors des combats. Le 23 Février, la ville de Troyes est reprise. Le 5ème Léger y aura de nouvelles pertes. Les effectifs devenant squelettiques, le bataillon du 5ème Léger disparait alors des commentaires.
On connait malheureusement l'épilogue de cette campagne de France géniale sur le plan tactique mais désespérée face à la supériorité numérique de l'adversaire. L'Empereur abdique le 6 avril et part pour l'ile d'Elbe.
IX/ LE 5EME LEGER DE LA PREMIERE RESTAURATION AUX CENT JOURS
A la première Restauration, le 5ème Léger garde son rang mais prend le titre de régiment d'infanterie légère d'Angoulême. Il reçoit, pour compléter ses effectifs, une partie du 37e Léger impérial dissout. Son Dépôt est toujours fixé à Cherbourg et le colonel reste Curnier de Pilvert.
Le sentiment bonapartiste se maintient très fort puisque le 15 août 1814 (date de l'anniversaire de l'Empereur), ce sont des réjouissances dans les casernes de Cherbourg.
Le colonel doit remettre de l'ordre dans son unité et les uniformes au goût du jour en enlevant tous les insignes impériaux sur les galons, plaques et retroussis. C'est ainsi que les musiciens prennent un habit bleu et les tambours se galonnent à la livrée royale.
Le retour de l'Empereur en mars est vécu avec enthousiasme, et le Régiment reprend la cocarde et des drapeaux tricolores. L'Empereur lève une nouvelle armée à partir de ce que la Restauration avait laissé et confie les frontières aux Gardes Nationales.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 5e Léger à Cherbourg fait partie de la 14e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Calvados, et son Dépôt doit être établi à Paris (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 3 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin, le 6e corps sera composé de la manière suivante, savoir : de la 18e division d'infanterie, commandée par le général Girard, qui partira demain de Paris pour Belfort, comme je l'ai déjà mandé, et qui sera composée des 5e, 14e, 20e et 24e régiments ; de la 19e division, qui sera commandée par le général Brayer et composée des 7e, 72e, 11e et 27e régiments (cette division restera à Paris) ; de la 20e division, qui sera composée des 5e léger, 88e, 44e et 40e (cette division devra se réunir à Paris ; vous ne la ferez venir que quand on le pourra sans inconvénient) ; de la 21e division ; le 15e de ligne, le 26e, le 61e et le 8e léger formeront cette 21e division, qui se réunira entre la Loire et la Dordogne ; elle restera là jusqu'à nouvel ordre.
Ce corps sera sous les ordres du comte de Lobau ; il sera ainsi composé de seize régiments ..." ( Correspondance de Napoléon, t. 28, 21765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39200).
Le 7 avril 1815, à Paris, on informe l'Empereur que : "La garnison de Caen, depuis le départ des deux premiers bataillons du 5e régiment de ligne, est réduite au dépôt de ce corps composé de 300 hommes ; le général Vedel, commandant la 14e division militaire, expose qu'il faut imposer aux malintentionnés qui sont nombreux et demande l'autorisation de faire venir à Caen le dépôt du 9e régiment de chasseurs (193 hommes) qui se trouve à Falaise où il est inutile et mal établi ; il n'y a qu'une seule journée de marche de Falaise à Caen"; "Approuvé", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3019). Faut-il comprendre le 5e Léger ?
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison
1er dépôt général de Versailles ...
14e division militaire ...
Département du Calvados : 5e léger à Cherbourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Le 15 avril 1815, le Maréchal Davout écrit à l’Empereur : "Sire, M. le général Lemarois m'écrit par sa lettre du 13 de ce mois que le mauvais esprit qui règne parmi les habitants du Havre, et le danger qu'il y aurait à dégarnir en ce moment les forts de la place de Cherbourg, où cependant l'esprit est meilleur, l'ont obligé de suspendre le départ des premiers bataillons du 5e régiment d'infanterie légère et du 86e régiment, qui avaient reçu ordre de se rendre à Paris.
Je prie Votre Majesté de me donner ses ordres à cet égard" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 443, lettre 1592).
Le 16 avril 1815, à Paris, on informe l'Empereur que "A cause du mauvais esprit des habitants du Havre et dans la crainte de dégarnir Cherbourg où l'esprit est cependant meilleur, le général Le Marois a suspendu le départ des deux premiers bataillons du 5e léger et du 88e régiment de ligne qui avaient l'ordre de venir à Paris". Napoléon répond : "Cette raison n'est pas suffisante ; il faut faire partir ces troupes ; il faut que le général Le Marois passe l'inspection des gardes nationales du Havre, nomme de bons officiers et que, vingt-quatre heures après, il fasse partir ces troupes. Il fera connaître qu'il doit en arriver d'autres. La même chose pour Cherbourg" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2891).
Le 24 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "... Réitérez également les ordres au 5e léger, au 88e, au 10e, au 44e, qui doivent former la 20e division, pour qu'ils accélèrent leur mouvement sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t. 28, 21841 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39402).
Le 2 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mouton, commandant le 6e Corps de l’Armée du Nord : "Dimanche prochain 7 mai, je passerai la revue des 2 premiers bataillons du 5e léger, des 2 premiers bataillons du 88e de ligne, des 2 premiers bataillons du 10e de ligne et des 2 premiers bataillons du 44e qui forment la 20e division d’infanterie. Faites en sorte que les généraux, colonels et adjudants-commandants se trouvent à cette revue et que les troupes aient 2 paires de souliers dans le sac, leurs ambulances, des cartouches et tout ce qui leur est nécessaire. Mon intention est que le 10 mai au plus tard, ces troupes partent pour se cantonner à Laon" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39513 - Note : le 44e est l’ex 47e ; le 88e est l’ex 107e).
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 20e division : donnez ordre au 5e léger qui est à Cherbourg de faire partir sur-le-champ 300 hommes pour recruter ses bataillons de guerre et de préparer son 3e bataillon.
Donnez ordre au 107e qui est au Havre, de faire partir 400 hommes pour recruter les bataillons de guerre.
Au 10e qui arrive à Melun, de faim partir 600 hommes pour compléter ses deux bataillons de guerre.
Donnez ordre au 47e qui est à Brest, de compléter son 3e bataillon à 500 hommes et de le faire partir pour rejoindre les bataillons de guerre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).
Le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Donnez les ordres suivants par estafettes extraordinaires.
... Les deux compagnies du 82e qui sont à Brest, rejoindront leur régiment à Napoléon, en passant par Nantes.
Donnez le même ordre ... pour les deux compagnies du 5e léger qui sont à Belle-Isle et qui étaient destinées pour les colonies ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39755).
Le 27 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "J'approuve que les 250 hommes du 5e léger qui sont à Belle-Isle se rendent à Cherbourg pour compléter le 5e bataillon. Donnez ordre que le 3e bataillon du 5e léger se rende sur Paris, habillé ou non, et que le 4e s'y dirige aussitôt que possible" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1588; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39817).
Le 29 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "… Vous ferez également appeler la conscription dans la 14e division militaire. Les hommes seront destinés au 5e léger et aux régiments qui sont dans la 14e division militaire ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1616; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39863).
En juin, Napoléon se dirige sur la Belgique. Les deux premiers bataillons du 5ème Léger et le colonel font partie du 6e Corps sous les ordres du général Mouton.
Les alliés ont rassemblé deux armées en Belgique : l'armée anglo-hollandaise, réunie au sud de Bruxelles, sous les ordres du duc de Wellington, et l'armée saxo-prussienne s'étendant de Charleroi à Liège, sous le commandement de Blücher. Napoléon se propose de les battre séparément.
Le 16 Juin, l'ordre est envoyé au Maréchal Ney d'occuper les Quatre-Bras, noeud des routes de Nivelles à Namur et de Bruxelles à Charleroi, avec mission de contenir les Anglo-hollandais pendant que Napoléon écrasera l'armée de Blücher en arrière de Ligny. Attaques et contre-attaques se succèdent des deux côtés. Wellington finit par obtenir la supériorité numérique sur Ney, qui lui ne reçoit pas de renforts. Il doit se replier à la fin de la journée, mais la défaite des Prussiens à Ligny pousse Wellington à se positionner en retrait vers Mont Saint Jean.
Les Prussiens réussissent à se replier sur Wavre, ils doivent être poursuivis par Grouchy avec les 3ème et 4ème Corps, tandis que Wellington s'est positionné vers Mont Saint Jean, où il s'établit de part et d'autre de l'axe Charleroi Bruxelles, avec trois points fortifiés : Hougoumont, la Haye Sainte et la Papelotte.
Lorsque l'Armée de l'Empereur reprend contact avec Wellington, le 6ème Corps (et le 5èmeLéger) est à l'aile droite du dispositif français. Une première attaque de diversion le 18 Juin sur Hougoumont est un échec.
Vers 13 heures, le 1er Corps, au centre du dispositif français, entre en action contre la Haye Sainte et la Papelotte. Mais il est repoussé et s'ensuivent charges et contre charges des cavaleries adverses. Vers 15 heures, la Haye Sainte est de nouveau attaquée. Devant le repli de Wellington, Ney lance des charges de cavalerie contre les carrés anglais. C'est dans le même temps que les Prussiens, qui ont pu échapper à Grouchy, arrivent sur le flanc droit des Français et progressent vers Plancenoit. Le 6ème Corps essaye de bloquer leur progression et recule pied à pied, soutenus par des éléments de la Garde envoyés par l'Empereur. Le 5ème Léger a de nombreuses pertes : les capitaines Lacroix et Leroy sont tués, le chef de bataillon Gaud et les capitaines Salicetti et Boulier sont blessés.
Alors que les forces anglaises vont sans doute finir par plier face aux attaques, la progression prussienne sur le flanc droit des Français se trouve amplifiée par de nouveaux renforts. Napoléon joue alors son "va tout" en lançant ses dernières réserves de la Garde face aux Anglais. Mais l'attaque est brisée. Et Wellington fait avancer sa ligne de bataille. Pour l'armée française, c'est la fin. La panique gagne les troupes qui se replient en désordre.
Pendant ce temps, Grouchy réussit à replier ses forces sur la frontière. Ce sont les dernières réserves disponibles pour cette armée du Nord. Les restes des 1er, 2ème, 6ème Corps et la Garde sont à Avesnes. On essaye de les réorganiser. Le 20 juin, l'Empereur est à Laon puis rejoint Paris, laissant le commandement des troupes à Soult.
Alors que les Coalisées progressent sur toutes les frontières Est, on se prépare un nouvelle fois à défendre Paris. L'Empereur doit abdiquer, mais le combat continue. Les premières places fortes frontalières sont assiégées. Cambrai tombe le 23 juin. La progression continue et les Prussiens sont à Compiègne le 26. Les forces françaises démoralisées reculent sur Paris, livrant de petits combats de retardement. Le 6ème Corps d'armée, où servait le 5ème Léger, ne compte plus que 2800 hommes !
L'encerclement de la capitale se produit à la fin du mois. Parmi les forces (environ 70.000 hommes) qui défendent Paris, le 6e Corps, placé sous les ordres de Reille avec le 2ème Corps, se positionne autour de La Chapelle. Après quelques combats, Paris capitule le 3 Juillet. L'ex armée impériale doit se replier sur la Loire pour être licenciée.
X/ LE 4EME BATAILLON DU 5EME LEGER AU SERVICE COLONIAL, 1814-1815
Le traité de Paris restitue à la France certaines de ses colonies dont la Guadeloupe et la Martinique, la Réunion retrouvant son ancien nom d'ile Bourbon. Pour reconstituer les garnisons Outre-Mer, on puise dans les anciens régiments qui y ont fait leur preuves et qui doivent y fournir des contingents.
Par un décret du 8 Août 1814, on forme 8 bataillons supplémentaires pour les colonies : le 62e doit donc former 3 bataillons supplémentaires : les 4e, 5e et 6e, pour servir à la Guadeloupe comme un régiment autonome lors de la reprise de contrôle de l'ile. Idem pour le 26e de Ligne pour la Martinique. Les 71e de Ligne et 5ème Léger forment un 4ème bataillon.
Les 9 et 10 août, des ordres sont également donnés pour envoyer à Belle-Ile-en-Mer, à Rochefort et à l'île de Ré, des détachements du 5e Régiment d'Infanterie légère en garnison à Cherbourg, du 62e de Ligne en garnison à Bourbon-Vendée, et du 71e de ligne en garnison à La Rochelle pour former les Bataillons supplémentaires destinés pour les colonies (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 568).
Notre désormais régiment d'Angoulême, 5ème d'infanterie légère, organise, aux ordres d'un lieutenant-colonel, ce 4ème bataillon qui s'embarque pour l'ile Bourbon le 15 novembre 1814 de Rochefort. Il accompagne le général Comte Bouvet de Lozier, qui doit reprendre la colonie des mains des Anglais.
La petite division navale, composée de la frégate "l'Africaine" et des flûtes "la Loire", "la Salamandre" et "l'éléphant", commandée par le capitaine de vaisseau Jurien, arrive en vue de l'ile le 2 avril 1815, ignorant bien sur ce qui se passe en France dans le même temps.
Le 6 Avril, la reprise de possession est faite avec solennité. A neuf heures du matin, les troupes françaises se rangent en bataille sur la place d'armes de Saint-Denis, face à leurs homologues anglaises. Un grand pavillon blanc est hissé à l'instant où l'Union Jack est amené. L'un et l'autre sont salués de vingt et un coup de canon par les batteries de terre et par la frégate "l'Africaine". Tous les bâtiments mouillés en rade se pavoisent. Le major William Carrol, ayant proclamé la remise de l'île Bourbon à la France, Athanase Hyacinthe Bouvet proclame à son tour Bourbon terre française. "Jurons d'être fidèles au Roi", lance-t-il à la foule assemblée sur la place d'Armes à Saint-Denis.
Le nouveau gouverneur réorganise la colonie en lui rendant ses anciennes habitudes coloniales d'avant la Révolution.
Le 12 juillet 1815, la nouvelle du retour de Napoléon parvient à Bourbon, alors que dans les faits, il a déjà abdiqué après Waterloo, le 22 Juin. Bouvet fait alors la proclamation suivante aux habitants de l'île :
"L'Europe était en paix, Bonaparte quitte l'exil qu'il avait sollicité. L'Europe reprend son attitude guerrière. Si nous ne pouvons considérer que nos intérêts, je vous dirais ; éloignés, restons tranquilles spectateurs d'une lutte où tous nos efforts ne peuvent rien. Mais hésiter est un crime. Vive le roi ! Vivent les Bourbons ! Que ce cri de l'honneur et de la justice soit à jamais dans nos coeurs et dans notre bouche".
Les Anglais comptent en profiter pour soutirer une fois de plus l'ile des mains de la France. Ils demandent à Bouvet de Lozier la restitution de Bourbon. Courageusement, Bouvet refuse et mobilise ses troupes. L'escadre anglaise, commandée par Arthur Farquhar, commence alors un blocus. Situation surréaliste : le 26 Août, un aviso amène des instructions de l'ex Empereur. Bouvet fait emprisonner l'équipage.
Le danger anglais ne disparaît que le 28 octobre 1815, quand arrive la nouvelle officielle de la seconde abdication de Napoléon, et le retour de Louis XVIII. Ce même jour, Arthur Farquhar met fin au blocus de l'île Bourbon.
Bouvet de Lozier restera gouverneur de l'ile jusqu'en 1817. Quant au bataillon du 5ème Léger, il sera transformé en bataillon de Bourbon.
XI/ UNIFORMES DU 5E LEGER
L'Ordre du jour de l'Armée d'Helvétie, rédigé au Quartier général à Berne, le 30 juillet 1798 (12 thermidor an 6) indique : "Le général en chef rappelle aux officiers de l'armée l'ordre du 19 messidor [7 juillet 1798) concernant leurs costumes. Il autorise ceux d'infanterie qui préfèrent les guêtres noires aux bottes à en faire usage et prévient tout officier de service que ne sera pas vêtu de l'un ou de l'autre sera puni.
L’adjudant général, chef de l'état-major général. Signé : Rheinwald" (Force d’occupation : une armée au quotidien à l’époque du Directoire : les forces françaises en Suisse, juillet-août 1798 – BNUS, MS 482, p. 113).
Figure 1 : Le 5ème Léger à Saint Domingue : Habit tropicalisé pour l'infanterie légère. Notre soldat porte le nouvel habit tropicalisé préconisé par le général Leclerc en mai 1802 pour l'infanterie légère (bleu passepoilé de rouge) avec revers et basques raccourcies, pantalon entrant dans des demi-guêtres et chapeau haut de forme noir. Petites poches en long passepoilées de rouge sur les basques. Les carabiniers portent les épaulettes écarlates.
Figure 2 et 3 : Officier de carabiniers et voltigeur du 5e Léger en 1808. Vus par le manuscrit d'Ornstrupp. Dessiné sans doute par un Danois, en 1808, ce manuscrit montre les troupes françaises et espagnoles stationnées dans les villes hanséatiques.
Officier de carabiniers : Chapeau noir à ganse argent, habit bleu foncé passepoilé de blanc, boutons et épaulettes argent, légion d'Honneur à ruban écarlate. Gilet blanc, culotte bleue entrant dans des bottes noires. Epée à garde et embout du fourreau cuivre, dragonne argent ; grenades rouges sur les retroussis (elles devraient être argent sur fond rouge).
Voltigeur : Shako noir sans jugulaires, pas de plaque, ganse blanche idem, cordon natté, plumet vert à la base et jaune. Habit bleu foncé passepoilé de blanc avec collet et pattes de parements chamois. Epaulettes jaunes à tournantes vertes. Veste blanche. Culotte bleue entrant dans demi-guêtre noires. Buffleterie blanche. Dragonne de sabre briquet jaune à coulant vert.
Figure 4 : Carabinier du 5ème Léger. Vu à Hambourg en 1807-1808 (Manuscrit du Bourgeois de Hambourg). Uniforme très classique de carabinier avec le bonnet d'oursin accordé en 1806, le plumet et les épaulettes écarlates de la compagnie d'élite, sur l'uniforme d'infanterie légère, mais le cordon natté blanc.
Figure 5 : Sergent-major porte Aigle du 5ème Léger vers 1807, 2ème bataillon (d'après Rigo et les Collections alsaciennes et Rigo). En fin 1804, le 5ème Léger reçut 4 Aigles avec des drapeaux du modèle Picot. Chaque bataillon fait porter le sien, selon le règlement de 1791, par un sergent-major méritant. Le porte Aigle du second bataillon est un sergent-major de voltigeurs. Son uniforme d'infanterie légère porte les marques de son grade : deux galons argent au dessus des parements, épaulettes (à tournante écarlate) et cordon tressé de son schako, dragonne de son sabre briquet mêlant le vert et l'argent. La plaque du shako est losangique.
Le collet est chamois passepoilé de rouge. Il marque sa fonction de voltigeur, de même que le pompon jaune ou le plumet qui serait vert à sommet jaune. Son habit bleu passepoilé de blanc possède des basques longues avec poches en long comme les officiers, ce qui peut se voir dans certains régiments de la Légère aussi pour les sergents-major et sergents, alors que la troupe et les caporaux ont les basques raccourcies. Les retroussis sont ornés de cor de chasse argent sur fond écarlate. Le reste de la tenue est classique pour l'infanterie légère.
En 1808, les régiments ne doivent plus avoir qu'une Aigle et un drapeau, portés par un officier. Mais le changement durera bien un an.
Figure 6 : Sapeur du 5ème Léger vers 1812 (d'après les collections alsaciennes) : Tenue classique du sapeur d'infanterie légère, faisant partie des compagnies de carabiniers, à part son colback de fourrure noire à flamme écarlate à la place du bonnet d'oursin. Les revers sont jaunes, ce qui supposerait de même pour la tête de colonne (musiciens, tambours et cornets), ce que pour le moment nous ignorons.
Figure 7 : Carabinier, chasseur et voltigeur du 5ème Léger en 1813 (d'après les collections alsaciennes) : Il s'agit de la tenue modèle 1812 Bardin, à revers entièrement fermés, qui équipe les bataillons "reconditionnés" en France pour la campagne de 1813-1814. On notera cependant des entorses au règlement : le port conservé du bonnet d'oursin pour les carabiniers et la plaque de shako qui reste losangique et n'est pas du modèle 1812. On remarquera aussi les épaulettes au corps recouvert d'écailles de laiton pour les carabiniers et voltigeurs.
Figure 8 : Tambour de chasseurs du 5ème Léger, 1813-1814. Contrairement au règlement qui le voudrait en habit vert, notre tambour de chasseurs a, sur la tenue bleue modèle 1812, posé des galons à la livrée impériale pour former 7 chevrons sur les manches. Le collet pourrait être aussi galonné du même motif, de même que les boutons de taille. On note l'emploi sur le shako de l'ancien modèle de plaque losangique.
Figure 9 :Musicien du 5ème Léger en 1813 (d'après les collections alsaciennes). Conformément au règlement Bardin, le musicien est vêtu d'un habit entièrement vert passepoilé de blanc et galonné d'argent au collet avec trèfles argent sur les épaules. Les basques sont longues, poches en long passepoilées de blanc. On notera la plaque losangique du régiment sur le shako. Le plumet vert à sommet blanc marque l'appartenance à l'Etat-Major régimentaire. Une épée est suspendue à un ceinturon de cuir blanchi.
XII/ Les Drapeaux
a/ Les drapeaux du 5ème Léger, 1800-1814
Le 5ème Léger reçoit officiellement deux drapeaux modèle Consulat à la grande parade du 14 juillet 1802, mais l'unité étant à Saint-Domingue, elle ne les portera jamais.
En 1804, elle touche 4 Aigles et drapeaux modèle Picot et doit en rendre 3 après 1809. Les Prussiens s'empareront du drapeau 1804 du 4ème bataillon dans des réserves.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "...j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
En 1812, nouveau et unique modèle de drapeau portant Wagram sur son étoffe. Le drapeau reste au dépôt de Cherbourg jusqu'en 1814, les bataillons étant en Espagne, tandis qu'une Aigle (sans drapeau) est portée dans la péninsule au 1er bataillon jusqu'à cette date.
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).
b/ Les drapeaux de la première Restauration pour l'Infanterie légère (D. Davin).
Le gouvernement provisoire du 1er Avril 1814 abolit les emblèmes impériaux. Le principe d'un drapeau par Régiment est conservé au 1er Bataillon, porté par un Officier, les autres Bataillons ayant des fanions. Les drapeaux sont blancs, 150 sur 150 cms, sur les bords un feston avec fleurs de lys et rosaces alternées en doré. Dans chaque angle, un carré avec le numéro du Régiment. Franges or sur les bords, cravate de taffetas blanc avec broderie de palmettes et fleurs de lys et franges or. Cordon et glands dorés. Hampe de 2,50m surmontée d'une pique dorée, ornée d'une fleur de lys découpée.
A l'avers : au centre, en or bordé de noir, l'inscription :
Pour les neuf premiers Régiments :
LE ROI/
AU REGIMENT/
DE (suit leur titre pour les 9 premiers Régiments de l'arme. Note A)
Xme D'INFANTERIE/
LEGERE.
(Note A) : les neuf premiers Régiments d'Infanterie légère portent le titre : 1er du Roi, 2ème de la Reine, 3ème du Dauphin, 4ème de Monsieur, 5ème d'Angoulême, 6ème de Berry, 7ème d'Orléans, 8ème de Condé, 9ème de Bourbon.
En janvier 1815, on rétablit le titre de Colonel Général de l'Infanterie légère, le 7ème Léger en prend la dénomination et a un drapeau spécial (voir historique du 7ème Léger).
Exemple : LE ROI/ AU REGIMENT/ DE CONDE/ 8EME D'INFANTERIE/ LEGERE.
Pour les Régiments n'ayant pas de titre, l'inscription devient LE ROI/ AU Xème/ REGIMENT/ D' INFANTERIE/ LEGERE.
L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de St Louis et de la Légion d'Honneur.
Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du St Esprit et de St Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge.
La première distribution des drapeaux d'Infanterie a lieu à Paris le 19 septembre 1814 pour les Régiments de la 1er Division militaire aux ordres du Général Maison. Auparavant, la Garde Nationale avait reçu les siens. Le 1er Régiment Léger du Roi et le 4ème de Monsieur, les 12ème et 15ème reçurent leurs drapeaux à Paris en septembre 1814. Le 8e Léger reçut le sien à Bordeaux le 23 octobre 1814. Certains drapeaux furent cachés durant les Cent Jours.
c/ Les Cent Jours
Aux Cent Jours, le régiment reçoit un nouveau drapeau et une Aigle dont le sort reste inconnu à ce jour.
XIII/ NOTES ET SOURCES
Note 1 : Le siège de Stralsund a débuté en Janvier 1807. Mortier, après avoir occupé Hambourg, a marché sur la place-forte en Poméranie suédoise. La Suède, qui s'est déclarée contre l'Empereur, n'a jusqu'à présent guère fait parler d'elle. En mars, Mortier laisse une seule division française devant la place, occupé à effectuer d'autres sièges. En avril, les Suédois lancent une offensive qui libère leur territoire. Mortier contre-attaque avec des renforts et un cessez-le-feu est signé avec la Suède. La situation reste ainsi stationnaire devant Stralsund. Brune prend le commandement du Corps d'Observation et donc des troupes de blocus).
Note 2 : On lira avec intérêt les mémoires du voltigeur Jacques Abraham Graindor du 116e de Ligne (éditions Point d'ancrage 2002) qui combattait dans le 3e Corps avec le 5ème Léger. Il raconte ces sièges de l'année 1810, menés par Suchet, les traits de bravoure de ses frères d'armes mais aussi les exactions et pillages autorisés qui suivaient la prise des villes.
Note 3 : On lira à ce propos : "Bayonne sous l'Empire, le blocus de 1814" par E. Ducéré, Bayonne, 1900.