Le 105ème Régiment d'Infanterie de Ligne
1796-1815
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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Fanion de Compagnie de la 105e Demi-brigade entre 1796 et 1799; d'après JOB |
/ 1796
La 105e Demi brigade de Ligne a été formée à Cologne en février 1796 par amalgame des 9e et 149e Demi-brigades de bataille. Elle recevra trois drapeaux à l’Armée de Sambre et Meuse. Le Chef de Brigade Cardon en prend la tête.
Le 9 juillet 1796, le Corps de Kleber se compose de deux Divisions (Lefebvre et Colaud), et d'une Réserve d'infanterie (Général Bonnard) :
Division LEFEBVRE :
Brigade MORTIER :
105e Demi-brigade de ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 324).
Le 25 septembre 1796, l'arrière-garde Ney, que le Général Grenier s'obstine à désigner sous le nom d'avant-garde, ce en quoi il n'a pas tort, change de dénomination et de caractère pour devenir le Corps des Flanqueurs de gauche pour le compte de l'armée. Ce Corps prolonge extérieurement l'avant-garde de l'aile gauche et forme avec elle la couverture de cette aile. Les Flanqueurs de gauche restèrent composés à peu près comme l'était l'arrière-garde, ou avant-garde, de la Division Grenier pendant la campagne précédente, à savoir : la 20e Demi-brigade légère, les 6e et 9e Régiments de Chasseurs. On y adjoint, un peu plus tard, deux Bataillons de la 48e Demi-brigade et le 2e Bataillon de la 105e Demi-brigade, l'une et l'autre de ligne (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 93).
Composition des 4 Divisions sous les ordres de Kléber le 30 septembre 1796 :
Division HARDY (Quartier général, Bingen) :
Brigade Lorge :
31e division de gendarmerie. Freiweinheim et le long de la Selz, Westerhaüser-hof.
3 Bataillons de la 2e Demi-brigade de ligne, 2768 hommes. Camps de Jugenheim et d'Engelstadt.
3 Bataillons de la 55e Demi-brigade. 2465 hommes. Camp d'Ockenheim et en arrière de la Selz.
3 Bataillons de la 108e Demi-brigade, 3081 hommes. Camp de Kempten et sur les bords du Rhin jusqu'à Gaulsheim.
10 Compagnies auxiliaires des 16e, 37e, 43e, 49e, 61e, 73e, 78e, 92e, 99e et 105e Demi-brigades d'infanterie, 1084 hommes. Sur les bords du Rhin, entre Bingen et Bacharach; relevées par les troupes de Poncet (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 371).
Le Corps des flanqueurs de gauche séjourne dans la région de Huckeswagen dès le 1er octobre 1796.
Le 22 novembre 1796 (2 frimaire an 5), depuis Quartier général de Coblence, le Général Kléber écrit au Général Lefebvre : "... Le 5 le général Lefebvre fera relever les troupes du général Grenier ...
Mouvement de la cavalerie du général Lefebvre :
... Le général Lefebvre est prévenu que la 105e Demi-brigade ainsi que toute la cavalerie qu’il a envoyée dans le Hundsruck avec le général Soult rentreront à cette division dès que toutes ses troupes auront été relevées dans la division du général Grenier ..." (Papiers du Général Paul Grenier. NAF 24304. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 15 pages 41-42).
Le 25 novembre 1796, Lefebvre entame un mouvement rétrograde sur Neuwied; il a, auparavant, envoyé le Général Soult, avec la 13e Demi-brigade d'infanterie, deux Bataillons de la 105e, un Bataillon de la 25e Légère, un escadron du 1er Chasseurs et le 4e Hussards, en avant-garde sur la Nahe, pour joindre au plus vite le corps de Ligneville. Soult est à Kirchberg et Kirn, quand i1 reçoit de Lefebvre l'ordre de venir le retrouver à Neuwied, en laissant à Kirn la 13e Demi-brigade (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 403).
Le Corps des flanqueurs de gauche, à la mi-décembre 1796, va prendre ses quartiers d'hiver dans la région d'Elberfeld.
Jusqu'au 21 décembre, il ne se passe aucun événement important à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Il n'y a que quelques changements partiels dans les cantonnements des Divisions. Voici la situation du Chef d'état-major général pour les Divisions du centre, aux ordres de Kléber :
Division LEFEBVRE, dite d'avant-garde.
Brigade LEVAL :
3 Bataillons de la 83e Demi-brigade de Ligne, 1,995 Sinzig, Weatum, Lohndorf, Coisdorf, Heimersheim, Bodendorf, Heppingen, Ehlingen, Gimmigen, Bonn.
3 Bataillons de la 2e Demi-brigade légère, 1794 Remagen, Oberwinter , Rolandswerth, Mehlem, Rungsdorf, Plittersdorf, Godesberg, Eich, Weissenthurn, Widdig, Godorf, Hermulheim, Cologne.
3 Bataillons de la 25e Demi-brigade légère, 1,934 Namédy, Fornich, Brohl, Ober-Breisig, Andernach, Burghbrohl, Nieder-Weier, Gonnersdorf, Ober-Lutzingen et Nieder-Lutzingen.
Brigade SOULT :
3 Bataillons de la 96e Demi-brigade de Ligne, 2,312 Thur, Ober-Mendig, Bell, Glees, Wassenach, Kell, Plaidt, Cottenheim.
2 Bataillons de la 105e Demi-brigade de Ligne, 1,581 Waldorf, Ober et Nieder-Zissen, Königsfeld, Dedenbach, Vinxt.
Artillerie à pied, 202 Nieder-Mendig.
Artillerie légère, 238 Wehr et Ahrweiler.
Sapeurs, 123 Bassenheim.
Cavalerie(général RICHEPANSE) :
8e Régiment de cavalerie, 350 Munstermaifeld.
11e Régiment de Dragons, 353 Remagen, Meckenheim.
1er Régiment de Chasseurs. 550 Ahrweiler, Holzweiler, Miesenheim,
9e Régiment de Chasseurs, 356 Vettelhofen, Nickenich, Eich.
11,788
Cette Division garde le Rhin depuis l'embouchure de la Nette jusqu'à Cologne, et occupe une zone assez étendue en arrière du Rhin, entre la Nette et l'Ahr.
Ces cantonnements sont, à proprement parler, des quartiers d'hiver pour les troupes aux ordres de Kléber; car, l'ennemi restant tranquille, l'Armée de Sambre-et-Meuse n'entreprend plus rien. La rigueur exceptionnelle de la saison s'oppose d'ailleurs à des opérations militaires. Le Rhin est entièrement gelé à Bacharach, et les Autrichiens ne cherchent même pas à profiter de la glace pour passer sur la rive gauche (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 409).
Le 23 janvier 1797, le Chef du 2e Bataillon de la 105e Demi brigade reçoit communication d'un ordre par lequel le Général Ney, qui a pour les changements de Corps une répulsion bien justifiée, lui donne le moyen d'éluder une mesure chère aux Etats-majors. On sait, en effet, que les armes dites spéciales obtiennent facilement de puiser dans les autres armes, en particulier dans l'infanterie, les hommes dont elles ont besoin, à un moment donné. Voici l'ordre en question : "Vous choisirez, parmi les 40 hommes qui se sont prêsentés pour entrer dans l'artillerie, 10 ou 12 hommes, et direz aux officiers, afin d'éviter ce changement de corps, qu'il est probable que ces hommes seront employés dans la marine". On devine le processus : l'Etat-major demande au Bataillon des hommes de bonne volonté pour passer dans l'artillerie. 40 volontaires se présentent. Le Général Ney restreint ce nombre à 10 ou 12 et pour qu'il n'y en ait plus un seul, il fait insinuer aux élus qu'ils serviront dans la marine ... (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 97).
Le 30 janvier 1797, le Corps des flanqueurs de gauche est dissous par ordre du Général Moreau.
Le 18 mai 1797 (29 floréal an 5), le Général chef de l’Etat-major général de l’Armée de Sambre et Meuse écrit, depuis le Quartier-général à Friedberg, au Général Grenier : "Je vous préviens, mon cher général que le général en chef par ses nouvelles dispositions, nécessitées par l’éloignement de quelques corps de troupes destinées à agir pour les sièges, vient d’arrêter l’organisation de l’armée de la manière suivante :
La 1ère division sous les ordres du général Lefebvre sera composé des :
13e regt de Chasseurs à cheval;
25e demi-brigade d’infanterie légère;
83e, 85e 105e demi-brigades d’infanterie de ligne.
Les généraux Gratien, Patel, Mercier et l’adjudant général Drouet pour les fonctions de l’état-major, sont attachés à cette division ..." (Papiers du général Paul Grenier. NAF 24304. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 222).
L’Armée de Sambre-et-Meuse, destinée à conserver, jusqu'à la signature du traité de paix, l'immobilité la plus complète, tout en se tenant prête à marcher si des difficultés surgissent, est réorganisée par Hoche, le 20 mai, de la manière suivante :
1re Division (Général LEFEBVRE, commandant. Généraux de Brigade : LEVAL, PATET, MERCIER)
25e Demi-brigade légère ; 83e, 96e et 105e Demi-brigades de Ligne ; 13e Régiment de Chasseurs à cheval.
Au 29 mai, cette Division appuie sa droite à la rive gauche du ruisseau d'Eppstein, s'étend le long du Mayn jusqu'à l'embouchure de la Nidda, et remonte cette dernière rivière jusqu'à Assenheim (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 27).
Un Arrêté du Directoire exécutif, daté de Paris, le 23 nivôse an 6 (12 janvier 1798), attache la 105e à l'Armée d'Angleterre (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 95).
La Demi-brigade passe à l’Armée d’Italie en 1799. La 105e combat à Novi le 15 août 1799.
Le 5 septembre 1799 (19 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier adresse ses "Instructions pour le Général Duhesme
Le général de division Duhesme commandera la de deuxième division de l’aile gauche de l’armée, forte d’environ 17000 hommes infanterie cavalerie, elle sera divisée en quatre corps principaux, avant-garde, corps de bataille, réserves et flanqueurs de gauche.
Cette division a deux buts à remplir. Le premier, de faire craindre à l’ennemi l’invasion du Piémont une incursion sur Turin et par suite une marche sur le flanc droit de l’ennemi dans le cas où elle il resterait en position vers le centre et la droite de l’armée. Le second, de couvrir le Petit et Grand Mont-Cenis, le Petit Saint-Bernard, le Haut-Faucigny et d’entretenir une communication suivie avec la division du Valais à l’armée du Danube. Le général Duhesme a déjà réussi à remplir en partie le premier but puisqu’il occupe Pignerol, Pérouse (Perosa), Suse et Bussolin, et que la majeure partie de cette division occupe le pied des monts ; il lui reste à tenter de faire une incursion dans la plaine sur Carignan et Moncalieri si les circonstances le permettent sans compromettre les troupes qu’il commande évitant tout engagement sérieux pour y réussir. Le général de division Duhesme s’assurera des dispositions de l’ennemi, surtout son front, des forces qu’il peut avoir sur le Pô, des mouvements qu’il est dans le cas de faire de sa gauche vers sa droite et le temps qu’il y devra nécessairement employer ; par la suite de ces renseignements il jugera quel est le point qu’il pourra faire harceler avec succès, sans que l’ennemi puisse avoir des secours d’un autre point ; celui qui paraît le plus à craindre est le débouché que l’ennemi a par Turin, et on peut facilement tomber sur le flanc des partis que le général Duhesme aura en course ; il faut donc empêcher l’ennemi de quitter les environs de Turin en poussant de fortes reconnaissances sur Rivoli pour y parvenir.
Il semble que le corps de bataille du général de division Duhesme pourrait être établi sans inconvénients à Bussolin, et les avant-postes de ce corps, à la Chiusa, Sacro Michele, et Chiaurie ayant soin de se bien garder des chemins qui descendent de la vallée de Lanzo sur ce point et sur Bussolin.
Tant que le général Duhesme pourra occuper Pignerol, il sera essentiel d’envoyer souvent des partis sur Saluces, où la division du général Muller doit en envoyer aussi. Le général Duhesme continuera à garder la vallée de Queyras et le poste de Miraboux ( ?) en arrière de Pignerol, en cas d’une attaque sérieuse de la part de l’ennemi, le général Duhesme doit concentrer ses forces entre Fenestrelle et Suse, si par des forces supérieures il était forcé de se retirer, il ferait sa retraite par le col de l’Assiette appuyant sa droite à Fenestrelle et sa gauche à Exiles faisant occuper le poste des Quatre Dents (Quattro Denti) et les hauteurs de San Colombano ; forcé dans cette position il occuperait en dernier lieu celle du Tourniquet.
Le général Duhesme observera sans doute que dans cette supposition son corps de bataille devra se retirer sur le Mont-Cenis pour se défendre avec toute l’opiniâtreté possible et couvrir tous les défilés, Cols et gorges qui conduisent et qui arrivent sur ses derrières, le corps de flanqueurs de gauche principalement destiné à couvrir en ce moment le Mont-Cenis pour empêcher que l’ennemi ne pénètre sur le derrière de Suse en remontant par la vallée de Lanzo pour descendre dans celle de Bessan, et à défendre le Petit Saint-Bernard, contre les attaques qui pourraient être dirigées vers ce point par la vallée d’Aoste, appuierait entièrement à gauche et aurait sa droite au mont Iseran.
Le corps des Flanqueurs qui sera composé du 3e bataillon de la 105e, des trois bataillons de la 104e et du 3e bataillon de la 12e légère occupera donc en ce moment, savoir le bataillon de la 105e le Mont-Cenis, couvrant la vallée de Bessan et établissant des postes jusqu’à Groscavallo pour observer la vallée de Lanzo ...
Dans l’instruction que le général Duhesme donnera au général de brigade qu’il désignera pour commander le corps de flanqueurs de gauche, il recommandera expressément l’établissement et la réparation des batteries, l’entretien des baraques en planches, l’établissement de nouvelles baraques sur les points qui paraîtront nécessaires, des approvisionnements de paille et de bois, et des subsistances en tous genres pour une décade à l’avance.
Le général de division Duhesme comprendra dans son commandement les places de Briançon, Mont-Lion, Queyras, et Fenestrelle, il en préservera l’approvisionnement par tous les moyens possibles et aura soin en cas de mouvement rétrograde d’y placer les garnisons nécessaires.
Le détachement du 7e régiment de chasseurs qui est en ce moment en Maurienne et qui a 40 ou 50 chevaux disponibles, sera envoyé aux flanqueurs de gauche et fera partie de ce corps, afin que les deux régiments 10e de hussards et 21e de cavalerie puisse être entièrement à la disposition du général Duhesme.
L’établissement actuel de cette division paraît devoir être la suivante. L’avant-garde à Pignerol, le corps de bataille à Suse et Bussolin, la réserve à Fenestrelle et les flanqueurs de gauche au Mont-Cenis, Petit Saint-Bernard et Faucigny ; ces dispositions sont néanmoins subordonnées aux circonstances" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 286).
Le 6 septembre 1799 (20 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Duhesme : "... Le bataillon de la 105e que je désigne aux flanqueurs de gauche, est aujourd’hui en Faucigny, il a reçu l’ordre de venir à Lanslebourg pour relever au Mont-Cenis le bataillon de la 17e qui y est, et qui passe à la 1ère division.
Le 3e bataillon de la 12e a reçu en même temps l’ordre de partir de Genève pour aller relever dans le Haut-Faucigny le bataillon de la 105e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 289).
Le 20 septembre 1799 (4e jour complémentaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Duhesme : "Je ne suis rentré que cette nuit de la course que je viens de faire, mon cher général, j’ai trouvé à mon arrivée votre lettre du 2 ... Il parait mon cher général, que le général Malet a emmené avec lui à Aoste le bataillon de la 105e qui devait remplacer au Mont-Cenis le 1er bataillon de la 17e légère et qu’il sera peut-être impossible de l’avoir de longtemps ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 page 318).
Le 1er octobre 1799 (9 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Guillestre, au Général Duhesme : "J’ai reçu cette nuit, mon cher général, votre lettre du 7 de ce mois. Je prévoyais bien les difficultés que vous n’auriez pas manqué d’éprouver dans l’opération que vous projetiez sur Pignerol. Aussi vous en ai-je dissuadé par la lettre que le citoyen Vivalda doit vous avoir remise ...
Je quitterai Guillestre le 12 et mon quartier général sera le 14 à Demont ...
Votre division après ce mouvement se trouvera composé : d’un bataillon de la 28e légère, deux bataillons de la 26e de bataille, deux bataillons de la 74e, deux bataillons de la 88e, deux bataillons de la 92e, deux bataillons de la 99e, trois bataillons de la 104e, un bataillon de la 105e, un de la 106e, un de la 107e, et deux escadrons de hussards non compris quelques détachements isolés qui sont à Fenestrelle et les dépôts qui tiennent garnison Mont-Lion.
J’ai donné les ordres les plus pressants, mon cher général, pour faire arriver des subsistances à Briançon. J’écris également pour avoir de l’argent ; consolez et dites que cet état malheureux cessera bientôt, que tous les moyens sont employés pour obtenir quelques chefs.
Faites-moi connaître au juste ce que vous avez besoin en artillerie tant pour être en position que pour mouvoir au besoin, afin qu’elle soit mise à votre disposition avec les attelages nécessaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 161 page 343).
Le 5 octobre 1799 (13 vendémiaire an 8) l'administration municipale de Saint-Bourg Maurice écrit à l’administration centrale du département du Mont-Blanc : "Citoyens administrateurs,
Avec quelle joie nous avons appris les heureuses nouvelles que vous nous donnez par votre lettre du 9 courant ! Oui, nous pouvons donc avec assurance nous glorifier des sentiments qui nous animent ! La liberté n’est pas perdue, malgré les traitres et les méchants, elle subsistera. La victoire n’aurait jamais abandonné nos rangs, si la perfidie ne l’en avait écarté ; ah ! si le cœur des Républicains est dans l’extase du plaisir lorsqu’ils apprennent le triomphe de la cause commune, combien n’est-il pas affecté d’angoisse et de douleur lorsqu’ils voient les horreurs, les abominations qui se commettent, et qui restent dans l’impunité ! Placé à l’extrême frontière et observateur fidèle de ce qui se passe, nous nous rendrions complice du mal si nous gardions le silence ! Nous citoyens, nous chargés, l’humanité et la gloire du nom français nous font un devoir de vous instruire des moyens que l’on emploie pour décourager les patriotes et faire haïr la liberté. Il y a environ un mois que cette colonne sous la poursuite du brave général Mallet descendit les monts et se porta au fond de la vallée d’Aoste, tous les habitants de ce pays se félicitaient d’être reconquis à la liberté, et bénissaient leur libérateur. Il n’avait aucun sujet de plainte qui avait été sévèrement retenu dans l’ordre. Au moment où ils commencèrent à se persuader qu’il n’y a plus que des chefs probes et sages à la tête de l’armée républicaine, ils sont subitement convaincus du contraire, Mallet est appelé dans une autre brigade, sans connaître son successeur. Tout le monde le regrette. Ces regrets n’ont pas été en vain : il est remplacé par le général Raoul : celui-ci arrive pour la retraite de la colonne, on nous assure qu’avant de l’ordonner, il a mis certaines communes de la basse vallée d’Aoste à contribution pécuniaire qu’il a empochée ; parce qu’elles avaient commis quelques excès dont nous ne connaissons pas la nature. Il s’est fait remettre la crosse en or de l’évêque d’Aoste. Il doit avoir en feignant de livrer le magasin au pillage, fait vendre, à son profit tous les comestibles restants dans la cité. Il s’est inhumainement comporté à l’égard de plusieurs femmes qu’il nous est dit avoir violé ; divers habitants de ce malheureux pays ont reçu de cruels traitements de sa part, des coups de sabre les ont baignés dans leur sang, il n’a usé et n’use de ménagement à l’égard de personne. Nous avons dernièrement fait passer 600 paires de souliers à la cité pour l’armée, on nous informe qu’au lieu d’en faire faire la distribution, ils ont été abandonnés au pillage des habitants, et plus de cent volontaires ont passé la montagne couverte de neige et dans un temps affreux nus pieds et sans habits. Aussi, onze sont péris sur la montagne de la Seigne. Il n’est pas de militaires depuis le chef de brigade jusqu’au simple fusiller, que sa conduite n’ait vivement indigné. Les officiers surtout de la 105e demi-brigade nous ont manifesté toute l’horreur qu’ils en avaient conçue. Les patriotes valdotains, réfugiés, n’ont pas obtenu le plus petit ménagement de la part de ce général. Ils nous ont manifesté leur intention de vous faire connaître eux-mêmes leurs sujets de plaintes et les détails de sa conduite pendant son séjour au pays d’Aoste. D’après les rapports qui nous sont faits par tant de personnes dignes de foi, nous ne pouvons nous empêcher de voir en ce général un homme fait pour le malheur de ce pays et pour leur faire abhorrer et la liberté et le nom français, au lieu de coopérer par les moyens que son grade et ses charges lui donnent, à les faire chérir. Nous en sommes sévèrement instruits. Le pays d’Aoste nageait dans la joie, à la vue des troupes républicaines ; mais à … lui conserver l’idée qu’il s’était fait du bonheur qu’elle lui appartenait ? Battu des uns, cruellement vexé par les autres, ne préfèrera t’il pas aujourd’hui le joug de l’austro-russe ? Au moins à son égard, n’est-il pas trompé dans son attente : nous avons lieu de croire que sans vous en tenir à notre lettre, vous allez faire prendre les renseignements les plus précis sur la conduite de ce général ; et que s’il est reconnu aussi coupable qu’il nous soit publiquement dit, il subira la peine encourue. Signé Vauduit agent, Grand agent municipal et Bochet adjoint. Pour copie conforme … de l’administration centrale signé Renez.
Pour copie conforme
Le capitaine adjoint Forestier" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 44 pages 99 à 102).
Le 5 octobre 1799 (13 Vendémiaire an 8), Victor Perrin, Général de Division de l'Armée d’Italie, écrit, depuis son Quartier général de Peverano au Général divisionnaire Grenier : "Me voici enfin réunis à l’armée des alpes, mon cher général ; la division que je commande occupe les positions de La Chiusa et de Peverano. Elle est bien disposée à se battre, mais il faut lui en donner les moyens ; il faut lui faire oublier son séjour dans les montagnes ; nous avons été un mois sans pain ; il faut la mettre à l’abri des rigueurs de la saison, qui se fait déjà sentir ; en un mot, c’est le pain, c’est les vêtements qui nous manquent, et je ne saurais trop intéresser votre humanité pour une division que vous connaissez, et qui a donné depuis notre séparation de nouvelles preuves de sa bravoure ; aussi les affaires où elle s’est trouvée l’ont tellement affaiblie que les différents corps qui la composent ne pourraient rester en ligne, si on ne les complétaient pas.
Le général en chef à son passage à Albenga m’autorisa à réclamer lors de ma réunion au corps d’armée que vous commandez, les bataillons de conscrits appartenant à ma division. Je viens vous prier en conséquence de vouloir bien donner l’ordre, aux bataillons de la 33e, 92e, 99e et 105e qui se trouvent dans les diverses divisions de l’armée de se rendre à leur demi-brigade respective. J’en ai d’autant plus de besoins que je vous le répète, la division est extrêmement faible. A peine compte-t-elle 5000 combattants. Veuillez bien ne pas perdre ma demande de vue.
Le combat qui m’a été livré le 10 du courant a épuisé toutes les munitions de guerre. J’en ai demandé au commandant de Coni qui m’a répondu, ne pouvoir en faire fournir, sans un ordre formel du général en chef, de manière, que si vous ne m’en faites pas passer vous-même, et que je sois attaqué, je me trouverais sans moyens de défense. Je vous demanderai aussi de la cavalerie et de l’artillerie. Ces deux armes me sont indispensables dans la position que j’occupe.
Agréez mes salutations amicales" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 pages 103 à 104).
Le 6 octobre 1799 (14 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général Victor : "Je reçois à l’instant, mon cher général, votre lettre du 13 de ce mois. Je sans combien votre position a été cruelle et combien vous avez dû souffrir, mais croyez que nous ne sommes pas exempts de ces mêmes privations, que souvent nous manquons de pain et que nous sommes tous nus ; 600 soldats par bataillon n’ont pas de souliers aux pieds et nos conscrits sont sans habits. Nous avons bien quelques ressources dans les magasins de Lyon et Grenoble, mais les moyens de transport nous manquent, quoiqu’il en soit je vous prie de croire que je me ferai un devoir de partager nos ressources avec vous.
Vous me demandez de vous faire passer les bataillons de la 33e, 92e, 99e et 105e pour compléter les corps de votre division ; sous peu de jours je pourrai vous envoyez celui de la 33e, mais ceux de la 92e, 99e sont dans la division du général Duhesme qui dans ce moment est très réduite, et le bataillon de la 105e est dans la vallée d’Aoste. Je regarde comme impossible de faire le mouvement de ces trois corps avant la fin de cette campagne.
Le général Championnet doit avoir mis à votre disposition quatre bouches à feu qui était au col de Tende ; si vous n’en avait pas assez, je pourrai vous envoyer encore deux pièces ; nous sommes très pauvre en munitions, cependant si vous avez des moyens de troupes, vous pouvez envoyer chercher 50000 cartouches le 17 de ce mois à Borgo San Dalmazzo, j’aurais soin de les y faire parvenir ; je pourrais aussi vous envoyer 400 hommes de cavalerie, ce petit renfort avec la brigade du général Laviolai que le général Championnet a mis à votre disposition vous formera un ensemble d’environ 8000 hommes.
Je me rendrai le 16 de ce mois à Borgo San Dalmazzo si vos occupations vous permettent de vous y rendre ; veuillez en prévenir le général Compans qui y est en position, je serai charmé de causer avec vous et de vous embrasser" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 166 page 353).
Le 18 octobre 1799 (26 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis son Quartier général de Borgo San Dalmazzo, au Général de Division Duhesme : "Le général en chef désire, mon cher général, que vous réunissiez sur le champ toutes vos troupes disponibles entre Suze et Peyrouse à l’effet de former deux colonnes que vous mettrez de suite en marche, l’une sur Bussolin, et l’autre composée de la majeure partie de vos forces sur Pignerolle. Je pense donc, mon cher général, que cette dernière colonne pourra être composée de l’escadron du 10e hussards, de la 26e de bataille, du bataillon de la 106e, du bataillon de la 74e et de celui de la 107e.
La première pour attaquer Bussolin serait de la 104e 3e bataillon, et un bataillon de la 105e, et de ce que vous avez du 7e de chasseurs.
Le bataillon de la 88e formant par suite de ces dispositions la garnison de Fenestrelle qu’il ne faut pas dégarnir, si dans la marche de ces colonnes, nous n’éprouvez pas trop de résistance, vous tâcherez de vous emparer de Bussolin et de Pignerolle, cette dernière colonne passant dans ce cas jusqu’à Revel sous l’aile gauche du Pô où elle prendra position ; vous observeriez qu’il sera impossible à cette colonne de se faire suivre par de l’artillerie puisque si elle obligée de se retirer, elle ne pourrait le faire que par la vallée du Pô ; du côté de Bussolin, vous ferez des démonstrations, si vous ne rencontrerez trop de résistance, vous pousseriez cette colonne jusqu’à Rivoli où au moins le plus qu’il vous sera possible.
Vous pourrez faire garder le petit Saint-Bernard par le bataillon de conscrits qui est à Moutiers, et le Montcenis par celui qui est à Saint-Jean de Maurienne.
Vous observerez, mon cher général, que je ne vous parle pas de la 28e légère, de la 92e et 99e qui doivent être en route pour vous rejoindre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 176 page 375).
Le 25 octobre 1799 (3 brumaire an 8), le Général de Division Duhesme, de l'Armée des Alpes, écrit, depuis son Quartier général à Oulx, au Général de Division Grenier, commandant en chef l’aile gauche de l’Armée d’Italie à Guillestre : "Je ne reçois, mon cher général, aucune nouvelle ni de l’arrivée des bataillons de la 104e ni de celle des 14 compagnies de la 28e légère. Je n’ai pas même encore reçu la réponse du général Valette auquel j’ai ordonné de faire marcher les bataillons de la 104e ainsi que le bataillon de la 105e qui est dans le Faucigny et qui viendra garder le Montcenis et le Saint-Bernard, il faut croire qu’à la distance se joint l’obstacle des neiges qui auront bouché des cols de traversée et que les troupes, même les ordces seront obligées de faire le grand tour. Cependant je ne puis commencer sans l’arrivée de ces deux bataillons de la 104e parce que dans cette opération je dois faire diversion en attaquant Bussolin, continuer cette diversion par l’occupation momentanée de Pignerolle et renforcer la droite en portant les bataillons à Revel, je dois donc attendre la 104e car on ne peut laisser dégarnis les débouchés de Suze où il faudra laisser les garnisons suffisantes pour Exilles et le Montcenis. Et qu’il serait dangereux d’entreprendre la marche recommandée sans savoir ou moins 8 bataillons, cette marche de flanc qui est très militaire, aurait ses dangers avec peu de force parce qu’il peut se faire que les neiges obstruent des passages allant à la vallée de tir à ras et au château dauphin de manière à les rendre impraticables.
Aussitôt que j’aurai des nouvelles de Valette et de l’arrivée de ses troupes, j’organiserai les opérations et je vous avertirai du jour où je pourrai arriver à Revel.
Le dénuement général est vraiment déchirant, et vous verrez que j’ai été obligé de faire une avance de 500 livres pour les hôpitaux de Mont Lyon à Briançon, qui sont tellement dépourvus que des officiers malgré leur misère portes du vin aux malades. En vérité, mon cher général, s’il n’arrive pas des secours, il y aura une désolation, elle existe ; aucun entrepreneur ne parait dans aucun genre de services, depuis qu’ils ne peuvent plus voler ils ont tout abandonné, le service de la viande manque de toute part. Il parait que le gouvernement n’a des entrepreneurs que pour qu’ils aient le prétexte de rapines quand on est sur le pays conquis et qu’ils n’ont rien à fournir. Car ils ne paraissent que là.
Je vous envoie l’état des recettes et de payes de la caisse de ma division. Je vous observe que j’en rétablissais le produit seul des Cons de la colonne de Suse, et je peux assurer que si aux autres les mêmes soins eussent été donnés on aurait le même produit. Enfin c’est ce produit montant à 21628 livres qui a fourni assez de moyens extraordinaires qui ne sont pas conséquents et ont été faites avec économie, et a épargné la désertion et tiré bien des officiers du désespoir et de la misère par les avances à lettre de prêts qui comme vous voyez ont été faites au corps des officiers.
Je désire bien vous parlez en particulier, il paraît que l’on ne s’est pas comporter avec toute la délicatesse possible à Pignerolle … voici copie d’une lettre que j’écris au commissaire du Directoire exécutif de Briançon. Enfin on a reconnu dans cette place chez le quartier-maître de la 99e demi-brigade une pendule qui était au logement à Fenestrelle du chef de la 47e qui par parenthèse, sous les autres rapports ne vaut pas une pipe ; que cet article ne soit qu’entre vous et moi, car je n’aime pas accuser personne mais je gémis des désordres … Tous mes soins pour approvisionner Fenestrelle ont tourné au profit des gardes magasin et de M. Maréchal commissaire des guerres, ce qu’il y a de certains c’est qu’une grande partie des grains venus de Pignerolle ont été vendus à des particuliers de Fenestrelle ; on a vendu jusqu’aux draps de lits des hôpitaux et tout le monde accepte ce maréchal, qui était déjà signalé quand il était à Barcelonnette. La corruption est trop grande. Tout le monde dévore et vole et nous armées seront malgré nos soins et notre zèle désorganisées par les voleurs en titre que le gouvernement envoie.
Salut et amitié.
PS. Croyez-le, ce sont les vols et le mauvais état des magasins de Fenestrelle qui régis par Maréchal étaient le tonneau des Danaïdes, qui ont dégouté Moselle, où je l’ai vu dans un temps décidé à y passer son hiver.
Je vous prie de donner des ordres pour que ce qui a été avancé aux troupes rentre pour la caisse solder les frais extraordinaires" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141- pages 295-298).
Le 10 novembre 1799 (19 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis l’Arche, au Général en chef de l’Armée : "Je vous ai rendu compte aujourd’hui, mon cher général, que le général Richepanse avait exécuté le mouvement que vous avez ordonné, je vous faisais connaître en même temps combien cette disposition mettait la vallée de Sture à découvert puisqu’il ne restait à Demont qu’un bataillon de la 105e et un bataillon de la 80e, le tout faisant environ 550 hommes, plus le bataillon de la 73e qui a l’ordre de se porter à Sambuco fort de 200 hommes, ce dernier prétend être prisonnier de guerre et m’observe qu’il ne peut servir contre l’ennemi qu’après avoir obtenu son cartel d’échange ; je ne sais jusqu’à quel point je dois ajouter foi au dire des officiers, mais il est de fait que je ne les contraindrai pas à faire quelque chose qui puisse compromettre l’honneur français ; il faut donc, mon cher général, que le chef de l’état-major général m’envoie une attestation qui puisse tranquilliser ce corps en disant qu’il est réellement échangé ou que le terme de sa capitulation est fini.
Le général Brenier me mande de Demont qu’il craint d’être attaqué demain, s’il l’est réellement, vous pensez bien que ce n’est pas avec 5 ou 600 hommes qu’il pourra faire une grande défense et se maintenir à Demont ; je lui donne en conséquence pour instruction d’y tenir aussi longtemps qu’il pourra, de se retirer s’il est forcé à Sambuco, et en dernier lieu aux Barricades, que l’on ne doit pas quitter ; si le général Richepanse pouvait avoir exécuter l’ordre que je lui ai transmis après le votre de laisser trois bataillons à la Rocca Sparvera, et en arrière du pont de l’Oulx, cette vallée serait couverte ; si ma lettre ne lui est pas parvenues, nous n’avons pas même de quoi nous garantir des invasions des barbets ; telle est notre position et je ne dois pas vous la cacher" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199 page 428).
Le 20 novembre 1799 (29 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Général de Division Duhesme : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 28. Je sens comme vous la difficulté qu’il y aura pour correspondre avec les troupes de la Maurienne et de la Tarentaise. Mais le général en chef ne pense pas comme nous, et il dit voir avec peine notre éloignement. Aussitôt que vous serez un peu rétabli et que vous pourrez (sic) au quartier général, je vous montrerai la lettre que j’ai reçu cette nuit et ma réponse.
En attendant, je crois que vous devez provisoirement établir l’organisation suivante. Deux bataillons de la 104e pour la Maurienne et Mont-Cenis, un autre bataillon de la 104e et celui de la 105e pour la Tarentaise, Petit Saint-Bernard, et Fort Valaisan. Avoir un tiers de ces troupes en première ligne, les deux autres cantonnés à proximité pour relever la première ligne toutes les décades, s’assurer de l’approvisionnement des monts et le faire compléter, s’occuper de l’organisation et de l’instruction des bataillons de conscrits qui sont dans cette partie, donner le commandement de chacune des vallées à des chefs de corps, telles que les citoyens Cluzel et Eyrische, et donner le commandement du tout au général Kister qui aurait avec lui l’adjudant général Garin chargé du détail. Les bataillons de la 26e et 106e resteraient dans le Briançonnais, gardant la vallée d’Oulx, celle de Queyras et la communication avec Fenestrelle. L’organisation des vallées de L’Arche et de Barcelonnette resterait telle qu’elle est aujourd’hui sous les ordres du général Brenier. Vous pourriez laisser le général Valette dans le Briançonnais, replacer Carpentier à Mont-Lion et vous établir à Embrun, chargé du commandement de toute cette partie en attendant que le général en chef vous permette d’aller dans vos foyers. Voilà ce que je vous propose, mon cher général, voyez si cela entre dans vos arrangements. Je pourrai alors m’établir à Grenoble pour être au centre des communications. Car je présume que votre intention n’est pas de vous éloigner avant d’avoir reçu l’autorisation que vous avez demandée au général en chef.
J’écris aujourd’hui encore au payeur pour qu’il envoie de l’argent à Chambéry. J’ai lieu de croire que cet envoi a été fait. Je vais rappeler encore à Viriville la demande que je lui ai faite de faire remplacer sans délai l’approvisionnement de Briançon ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 218 page 465).
Le 13 novembre 1799 (22 Brumaire an 8), le Général de Division Duhesme écrit, depuis son Quartier général de Briançon, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l’Armée d’Italie, à l’Arche : "... J’ai recommandé au général Valette qui tient près de Suse que dans le cas où il serait forcé, un bataillon se retirerait sur Exilles avec lui qui est destiné au commandement de Briançon. Les 2 autres bataillons et les compagnies de la 105e demi-brigade sur Mont Cenis où sera Kister en ne faisant retirer qu’un bataillon par la vallée d’Oulx. Je compte sur les renforts qu’il serait facile de leur envoyer, et sur la réserve de 2 bataillons de la 106e demi-brigade. Au lieu que si on n’avait pas suffisamment de troupes au Mont Cenis, et on ne pourrait le secourir à temps puisque le Galibier est fermé et qu’il faut passer par Grenoble ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 55 page 122).
Le 14 novembre 1799 (23 Brumaire an 8), le Général de Division Duhesme écrit, depuis le Quartier général de Briançon, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l’Armée d’Italie : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, copie de la lettre du général Valette, sur ses observations que la Tarentaise n’est pas assez gardée. J’ai pris sur moi d’y envoyer deux bataillons de la 105e et de faire venir ici le bataillon de la 106e. Je pense que vous approuverez mes dispositions ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 150).
Le 3 décembre 1799 (12 Frimaire an 8), le Général de Division Duhesme écrit, depuis son Quartier général à Chambéry au Général Grenier : "La difficulté des communications et les neiges qui couvrent les Alpes rendent, mon Général, tout projet agressif impossible, nous bornent à la défensive et changent le système pendant l’hiver. Ainsi, les troupes qui se trouvent en Maurienne et en Tarentaise se trouvent séparées de celles du Briançonnais et très souvent sans correspondances. La brigade qui couvre Briançon et celle qui couvre Tournoux doivent naturellement correspondre à un centre commun qui est à Mont Lion ou Embrun, et forment par conséquent une même division. Tandis que les troupes qui sont sous vos ordres au Montblanc, quel que soit leur nombre, doivent former un corps séparé et une division de gauche, divisée en deux parties principales, la droite ou la vallée de Maurienne, pour défendre et soutenir le Montcenis ; la gauche en Tarentaise pour le même objet, à l’égard du Petit Saint-Bernard, ces deux brigades ayant leurs débouchés et centres communs sur Chambéry ; c’est là qu’il conviendra de fixer votre quartier-général, sauf à porter rapidement dans l’une ou l’autre vallée, suivant le danger qui pourrait menacer l’un ou l’autre point où les autres circonstances qui pourraient mériter votre présence momentanée.
Le Montcenis continuera à être l’objet de votre attention dans tout ce qui dépendra de vous pour en augmenter la défense et l’approvisionnement. Vous vous concerterez à cet égard avec l’officier d’artillerie de votre division pour tâcher d’y faire passer un ou deux obusiers dans les endroits convenables. Votre baromètre et le mauvais temps décideront beaucoup de la force des troupes qui tiendront garnison au Montcenis. Elle pourra être diminuée jusqu’à 200 à 250 hommes selon l’abondance des neiges et les forces que l’ennemi pourrait avoir à Suse et La Novalaise.
La connaissance d’un projet d’invasion de sa part sur ce point vous ferait augmenter la surveillance et le nombre de troupes que vous y auriez. Les avant-postes que vous tiendrez alors à la Ferrière, les reconnaissances que vous pousserez, quand le temps le permettra, à La Novalaise, suppléeront aux espions qu’il vous sera peut-être difficile de trouver ...
Le bataillon de la 105e sera destiné pour la vallée en arrière du Petit Saint-Bernard et sera cantonné en conséquence dans les communes les plus à portée de ce poste, pendant le gros hiver, une garnison d’une centaine d’hommes dont 30 au fort Valaisan pourrait y suffire, sauf à être augmentée ou diminuée même suivant les circonstances, les projets et les menaces de l’ennemi. L’approvisionnement de ces forts vous est pareillement recommandé ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 246).
I/ 1800-1803, LE CONSULAT EN ITALIE PUIS EN ESPAGNE
A/ L'Italie
Fig. 1 : Sapeur de la 105e Demi-brigade, 1800-1801, d'après la Cronaca Rovatti. |
Au début 1800, l’armée française d’Italie s’est repliée sous la pression des Coalisés sur la frontière des Alpes et la région de Gênes et ses environs. Ses bases arrières sont en Provence. Masséna vient en prendre le commandement et doit d’abord réprimer des mutineries. La 105e demi- brigade se trouve à l’aile gauche de l’Armée à Scarenna, Lucero et Draps.
A la mi-février les Autrichiens reprennent l’offensive tandis que Masséna fortifie Gênes. Début avril, la poussée ennemie est plus forte et les Français reculent pied à pied. Masséna est bientôt obligé de s’enfermer dans Gênes, attendant l’intervention de l’Armée de Réserve de Bonaparte en Italie.
Pendant ce temps, son lieutenant Suchet défend ses positions avec le centre de l’armée autour de Finale. Ses troupes sont en haillons et sans vivres. Il essaie bien de rallier Masséna avec Oudinot, mais sans succès. Il doit reculer, n’ayant plus que 4200 hommes en ligne. Il se replie sur la ligne du Var.
Le 13 mai, la 105e Demi-brigade se retrouve à Utelle. Le 11 mai, les Autrichiens étaient entrés dans Nice.
Le 26 mai, une grande offensive autrichienne est repoussée. Les Français repartent de l’avant, Nice est reprise le 29. Les Autrichiens se replient.
Les 7e Léger (400 hommes) et 105e de Bataille (800 hommes) formant la Brigade Lesuire de la Division Menard, enlèvent le camp des Mille Fourches. L’avancée continue et le 5 juin, Lesuire est à Ponte di Nava. Mais Gênes était tombée. Cependant, sa résistance avait permis à l’Armée de Réserve de Bonaparte de passer les Alpes. Bientôt le 14, elle allait vaincre à Marengo, changeant la situation stratégique.
Masséna et son armée, sortis avec les honneurs de Gênes, retrouvaient bientôt les forces de Suchet.
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
... Infanterie de ligne. – 1re, 2e, 3e, 10e, 11e, 22e, 24e, 26e, 28e, 29e, 30e, 34e, 40e, 41e, 43e, 44e, 58e, 59e, 60e, 67e, 68e, 70e, 71e, 72e, 74e, 78e, 91e, 96e, 97e, 99e, 101e, 105e, 106e, 107e, 102e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Les Français réoccupaient peu à peu la Ligurie.
La 2ème campagne d’Italie ne se terminerait réellement qu’à la fin de l’année avec l’offensive de Brune à la tête de l’Armée d’Italie, et celle de Mac Donald dans les Grisons. Mais la 105e ne serait plus en ligne.
POSITION DE LA 105e DEMI BRIGADE Août 1800 (côte SHDT : us1800 Armée d’Italie) Chef de Corps : CARDON Chef de Brigade - Infanterie |
Le 25 septembre 1800 (3 vendémiaire an 9), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre au général Brune de faire partir pour Dijon, par le plus court chemin, les 24e, 105e et 11e demi-brigades de ligne, et trois autres demi-brigades les plus faibles de son armée et les moins en état de faire campagne. Ces six demi-brigades ne l'affaibliront que de 4 ou 5 000 hommes, diminueront considérablement sa dépense. Elles pourront, pendant l'hiver, être remises au complet et se trouveront à même de pouvoir, à la fin de l'hiver, rendre des services réels ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1192; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5657).
Le 8 novembre 1800 (17 brumaire an IX), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Gaudin, Ministre des Finances : "Dans les quatre arrêtés qui ont été pris, citoyen ministre, pour faire solder l'arriéré de l'an VIII, il y a plusieurs sommes destinées aux 11e, 105e et 24e demi-brigades de ligne.
Je désirerais que la totalité de ces fonds puisse partir demain ou après afin de solder ces corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5752).
Le 29 novembre 1800 (8 frimaire an IX), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Berthier, Ministre de la Guerre : «Il parait, citoyen ministre, qu'il n'y a rien à Dijon ; qu'il y faudrait des souliers et des habits.
La 11e demi-brigade est à Lyon. Les 24e et 105e sont à Dijon, les trois demi-brigades qui doivent fournir une division qui puisse agir en Pluviôse doivent être complétées par la conscription de l’an IX.
Il faudrait fournir aux conseils d’administration des draps et la masse pour les confectionner comme si elles étaient à 3000 hommes, en les prévenant qu’elles devront habiller les conscrits qui arriveront incessamment, ce qui fera face aux 6 premiers mille conscrits ...» (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5806).
En décembre 1800, Lucien Bonaparte part comme ambassadeur en Espagne.
Le 14 Frimaire an 9 (5 décembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, à Bonaparte : "... Je laisserai au général Canclaux des instructions pour la prompte organisation des 11e, 24e et 105e demi-brigades ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 86, lettre 120).
Le 8 décembre (17 frimaire an IX), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Berthier : «Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre au général de division Leclerc, de se rendre sur le champs à Châlon sur Saône et à Lyon pour y passer en revue les 11e, 24e et 105e de Ligne, faire compléter, solder ces demi brigades et prendre toutes les mesures pour qu’elles puissent entrer en campagne dans le courant de l’hiver. Avant de partir, il se rendra chez le directeur du Trésor Public, pour savoir si les fonds ont été faits pour ces trois corps, pour les trois premiers mois de l’an IX et si ceux destinés par des arrêtés antérieurs pour la solde arriérée de l'an VIII sont prêts. Il emporterait ces derniers fonds avec lui» (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5821).
Et le 9 (18 frimaire an IX), il écrit, depuis Paris, au Général Leclerc «Vous serez porteur, citoyen général, d’une somme de 250.000 francs pour solder ce qui est du de l’an VIII aux 11e, 24 et 105e de Ligne.
Voyez le ministre des Finances pour vous faire remettre cette somme, et partez le plus tôt possible, car ces troupes sont dans un grand besoin ...
Indépendamment de cette somme, le directeur du Trésor public a dû faire les fonds pour solder les trois premiers mois de l'an IX.
Faites-moi connaître directement ce qui pourrait rester dû à ces trois corps pour l'an VIII» (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5823).
B/ L'Espagne
Au début de 1801, la Paix ayant été signée avec l'Autriche, la République se tourne contre le Portugal, fidèle allié de l'Angleterre, contre laquelle nous sommes toujours en guerre. Dès le 12 Janvier, il est prévu de former autour de Bordeaux un Corps d'Observation de la Gironde. Le Premier Consul le confie à son beau-frère, le général Leclerc, mari de sa sœur Pauline.
L'Espagne, notre alliée, devait soutenir notre marche vers le Portugal et participer à son occupation. Godoy, le très puissant premier ministre espagnol, s'en portait garant. Pour former le Corps d'Observation, on amalgame des unités en fort mauvais état depuis les dernières campagnes de 1800, et il faut plusieurs mois pour que tout le monde arrive à la frontière espagnole. Leclerc est donc chargé de réunir ses troupes et place son Quartier Général à Bordeaux.
Bonaparte écrit, depuis Paris, à Berthier, Ministre de la Guerre, le 15 janvier 1801 (25 nivôse an 9) : «Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner l'ordre :
1° Au général Leclerc, de compléter à 700 hommes, compris les officiers, les premiers bataillons des 11e, 26e et 105e de ligne ; il recevra incessamment l'ordre de les réunir à Lyon avec le train d'artillerie qui a été destiné pour sa division ...» (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 5297 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5928).
Et le 26 janvier 1801 (6 pluviôse an 9), toujours depuis Paris : «Vous donnerez ordre, citoyen ministre, à la 24e de Ligne et au 1er bataillon complété de la 105e de partir de Dijon avec l’artillerie qui était attachée à la division Leclerc pour se rendre à Bordeaux ...» (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5963).
Et le 23 février (4 ventôse an IX) : «... Donnez l'ordre au bataillon de la 105e qui est resté à Dijon de rejoindre son autre bataillon à Bordeaux ...» (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6069).
Le 7 mars, Bonaparte à écrit son Ministre de la Guerre que Leclerc lui rend compte que tous les corps qui arrivent au Corps d’Observation sont nus, c’est à dire sans uniformes !
Le 19 mars (28 ventôse an 9), depuis Paris, Bonaparte ordonne à Leclerc de faire avancer sur Bayonne sa première Brigade, parmi laquelle : deux Bataillons du 105e de Ligne (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5474 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6141).
Avril, Leclerc réunit à Bayonne tout ce qu'il a de disponible pour entrer en Espagne, avec une Brigade d'avant-garde sous les ordres du Général Monnet. Par Irun, Tolosa, Burgos et Valladolid, l'avant-garde s’établit à Ciudad Rodrigo pour attendre le reste des troupes; mais, au cours de la route, l'accueil des Espagnols n'est pas ce que l'on espérait. Bonaparte envoie Gouvion Saint-Cyr auprès des Espagnols comme conseiller militaire.
Bonaparte écrit à Leclerc le 13 avril : «... j’imagine que chaque demi-brigade a sa musique que l’on pourra habiller avec quelque luxe ...».
Une deuxième Brigade de 4000 hommes, sous le Général Dumoulin, entre en Espagne le 2 Mai. C'est alors que Godoy décidait d'attaquer le Portugal avec ses propres troupes, avant la montée en puissance des Français, qui se résolvent à protéger Ciudad Rodrigo. Puis, rapidement, la paix est signée entre le Portugal et l'Espagne. Une mascarade ...
Les Français restent alors regroupés près de Ciudad Rodrigo, mais leurs renforts continuent à arriver. La Brigade Lamarque passait par Perpignan le 16 Mai, et gagnait Salamanque le 4 Juillet. Le 5 Juin, la Brigade Thibault faisait son entrée dans la péninsule et ralliait aussi Salamanque. Leclerc rejoignait enfin son armée en Espagne. Enfin, la Brigade Gilly, fin Juin, retrouvait les deux précédentes.
La situation des troupes françaises devenait ubuesque. Elles n'avaient pas combattu et stationnaient dans un pays en paix, pour lutter contre un adversaire commun qui ne l'était plus ! Ce qui n'est pas le cas pour la population espagnole qui, prenant les Français pour des envahisseurs, commence à les harceler.
En juillet 1801, Leclerc concentre ses troupes entre Ciudad Rodrigo et Salamanque, la cavalerie sur Zamora. Le 105e de Ligne est à la première Division à Ciudad Rodrigo et ses environs (Guignalde). Des épidémies frappent les troupes en raison des chaleurs. Au milieu de toutes ces difficultés, Leclerc réussit à maintenir la plus stricte discipline parmi ses hommes. A la fin août, la 1ère division se replie sur Salamanque, tandis que la seconde gagnait Valladolid, et la 3ème Toro.
Position et encadrement de la 105e Demi-brigade en Juillet 1801 (côte SHDT : C2597) Effectif sous les armes : 2 Bataillons stationnés à Ciudad-Rodrigo et environs : 1026 Officiers et hommes. 1ère Division du Corps d’Observation de la Gironde Août 1801 (côte SHDT : C2597) 1ère Division, 2 Bataillons stationnés à Guinaldo : 1080 Officiers et hommes, même encadrement Septembre 1801 (côte SHDT : C2597) Effectif sous les armes : 2 Bataillons - stationnés à Salamanque : 1279 Officiers et hommes |
Le 23 septembre, les troupes célébrèrent l’anniversaire de la proclamation de la République Française.
Les hommes restent stationnés ainsi jusqu'à mi-octobre, jusqu'à ce que Bonaparte, furieux, ratifie un traité de Paix avec le Portugal. Dans le même temps, des préliminaires de Paix étaient signée avec l'Angleterre.
Leclerc rentre en France le 13 octobre et confie son armée au Général Rivaud. Les Espagnols supportent de moins en moins la présence des troupes françaises. Les incidents se multiplient.
Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an X), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 105e [se rendra] dans la 10e division militaire..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6654).
Une nouvelle expédition se monte avec Leclerc à sa tête pour mater la révolte de Saint-Domingue. Beaucoup de troupes du Corps d'Observation de la Gironde vont en faire partie. Mais pas la 105e.
C/ 1802
La Demi-brigade rentre en France en Février 1802.
L'Etat militaire de l'an XI (à partir de septembre 1802) nous donne la position de la Demi-brigade : 105e DB de Ligne à Perpignan (6e DM); Chef de Brigade Habert; Chefs de Bataillons Lescaudey, Lafosse, Barba.
D/ 1803, Bayonne
En 1803, la Demi-brigade reçoit, pour compléter ses effectifs, le 2ème Bataillon de la 31e demi-brigade qui a été dissoute.
Napoléon écrit :
«Saint-Cloud, 14 juin 1803
Au général Berthier, ministre de la guerre
Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté : Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel directeur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne».
Et le 7 Juillet 1803 (18 messidor an XI), depuis Lille, il écrit à Berthier : «... Donnez ordre à un bataillon de la 105e de se rendre à Toulouse pour y tenir garnison» (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7789). Ce sera le 3ème Bataillon.
Et le 4 août 1803 (16 thermidor an 11), depuis Namur, il demande à Berthier de donner ordre "... à deux Bataillons de la 105e Demi-brigade, complétés sur le pied de paix, de se rendre au camp de Bayonne" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6980 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7904).
Encadrement et position de la 105e de Ligne en août 1803 (côte SHDT : C2597_180308) Chef de corps : HABERTBARBA 4e Chef de Bataillon à la suite RICARD Quartier-maître trésorier Les 1er et 2ème Bataillons arrivent à Bayonne le 22 fructidor (9 septembre) : 1370 Officiers et hommes 1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Rateau - Carra Saint-Cyr - Saint-Sulpice - Dorsner 2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudey Carra Saint-Cyr - Saint-Sulpice - Dorsner 3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lafosse à Toulouse - 10e Division militaire |
Le 28 août 1803 [10 fructidor an XI), depuis Saint-Cloud, Bonaparte écrit au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie de six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... CAMP DE BAYONNE ...
105e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7972).
En Septembre 1803, la Demi-brigade prend le titre de Régiment et le Chef de Brigade celui de Colonel.
II/ 1804-1805, LE DEBUT DE L’EMPIRE
A/ 1804
Cachet du 105e de Ligne |
Le 105e Régiment passe dans l’Ouest de la France sous l’autorité du Général Augereau.
Positions en janvier 1804 (côte SHDT : us1804)
Chef de corps : HABERT Colonel - Infanterie
Conscrits des départements du Loir et Cher - de l'Elbe - de la Mayenne des ans XI - XII
COTTE Major - infanterie; RICARD Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudey au cantonnnement de Saintes
2e Bataillon commandant : vacant, au cantonnnement de Saintes
3e Bataillon commandant : vacant, à Angoulême - 20e Division militaire.
En Janvier 1804, la traque des brigands de l'Ouest continue. Le 8 janvier 1804, Napoléon écrit, de Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, Citoyen Ministre, au général Gouvion de faire partir de la Vendée les trois régiments de dragons composant la brigade du générai Fénerolz pour se rendre au camp d'Amiens.
Vous lui ordonne
Celle de Machecoul sera commandée par le général de brigade Devaux et composée de 25 gendarmes, d'un détachement du 20e régiment de chasseurs, et de trois compagnies du 3e bataillon du 12e régiment d'infanterie légère complétées à 70 hommes chacune.
Vous ordonnerez à cet effet que le détachement du 47e régiment qui faisait partie de cette colonne retourne à Rennes.
La colonne de Palluau sera commandés par le général de brigade Paulet, et sera composée d'un détachement de gendarmerie, d'un détachement du 4e régiment de chasseurs et de trois compagnies du 3e bataillon du 105e régiment d'infanterie de ligne (la Correspondance générale indique le 103e). Les grenadiers ne seront point compris.
Le détachement du 12e régiment d'infanterie légère qui compose cette colonne retournera à Nantes.
La colonne de Montaigu sera commandés par le général de brigade Girardon, et sera composée d'un détachement de gendarmerie, d'un détachement de dragons, et de trois compagnies du 3e bataillon du 26e de ligne complétées à 70 hommes chaque.
La colonne de la Roche-sur-Yon sera commandée par le colonel Reynaud, adjudant du palais, et restera composée comme elle se trouve.
La colonne de Thouars ou de Bressuire restera organisée comme elle se trouve.
Le général Gouvion retiendra, pour sa garde, les compagnies du 93e d'infanterie de ligne et le détachement du 22e régiment de chasseurs, en renvoyant à Nantes tous les détachements du 12e d'infanterie légère. Par ce moyen, tout le 12e d'infanterie légère sera réuni à Nantes, hormis trois compagnies, et tout le bataillon du 82e régiment sera réuni aux Sables" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7457 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8562).
D'après l'Etat militaire de l'an XII (1804), les 1er et second Bataillons sont aussi à Saint-Jean d’Angely (12e DM) et le 3ème à Angoulême (10e DM).
Le 21 mai 1804 (1er prairial an XII), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vois que, dans l'état de situation de l'armée des côtes ...
Dans l'état du cantonnement de Saintes, les deux bataillons du 26e de ligne ne sont portés qu'à 1,300 hommes, ainsi que ceux du 105e. Donnez des ordres pour que leurs dépôts les complètent le plus tôt possible à 1,600 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8875).
Le 25 Mai 1804, Napoléon est proclamé Empereur et Augereau gagne un titre de Maréchal.
Le 27 septembre 1804 (5 vendémiaire an XIII), Napoléon écrit, depuis Mayence, à Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps :"Mon cousin, le camp de Brest tel qu il sera composé sera fort de 18.000 hommes tout compris savoir : ... deux bataillons du 105eme ... 1600 hommes ...
Vous donnerez ordres aux trois bataillons du 105e de se rendre à Brest où il complètera deux bataillons à 1600 hommes pour fournir au corps d'armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 9247).
A la fin de l'année, le Régiment envoie une délégation avec son Colonel recevoir ses nouveaux drapeaux surmontés des Aigles. La cérémonie a lieu, sous la pluie, au Champs de Mars le 5 Décembre.
B/ 1805
Cachet à sec du 105e de Ligne |
Le 4 Prairial an 13 (24 mai 1805), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "Monsieur le maréchal ministre, j'ai l'honneur de vous adresser la demande d'un congé limité en faveur du nommé Gallibois, soldat au 105e régiment de ligne. Vous partagerez sans doute l'intérêt que m'a inspiré cette demande formée par une mère fort malheureuse, qui après avoir perdu plusieurs enfants au service, désire avoir pendant quelques jours le seul qui lui reste, et que des affaires urgentes appellent auprès d'elle. Recevez, etc." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 3, p. 436, lettre 2015).
Encadrement en juin 1805 (côte SHDT : us180605)
Chef de Corps : HABERT Colonel
Conscrits des départements du Loir et Cher de l'an XIII
COTTE Major - Infanterie ; RICARD Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudet
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Rateau
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Trappier, à Neuf-Brisach - 5e Division militaire (dépôt).
D'après la "Situation du 2e corps d'armée détaché à l'époque du 15 Thermidor an XIII" (3 août 1805), commandé par Augereau, le 105e Régiment a, dans les Troupes de la 2e Division (Desjardin), son 1er Bataillon à Brest, 845 hommes présents, 28 aux hôpitaux, 873 hommes au total ; et à la Batterie Sarrut, son 2 Bataillon à Toulingouet, 659 hommes présents, 45 aux hôpitaux, 704 hommes au total (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 86 et suivantes).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 105e de Ligne a son 1er Bataillon à l'Armée des Côtes, 2e Corps détaché, 845 hommes présents, 28 aux hôpitaux, pour un total de 873 hommes; le 2e Bataillons est également à l'Armée des Côtes, 2e Corps détaché; 659 hommes sont présents, 45 aux hôpitaux, total 704 hommes; le 3e Bataillon est à Belle-Isle-en-mer, 13e Division militaire, pour 463 hommes présents, 35 détachés ou en recrutement, 35 aux hôpitaux, total 533 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 23 août 1805 (5 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Pont-de-Briques au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "... Donnez ordre qu'il soit formé une division composée du 16e légère et 105e de ligne, et du 7e régiment de chasseurs sous les ordres du général de division Jardin et des généraux Lapisse et Lamarque. Cette division se rendra à Alençon. Vous me ferez connaître le jour de son arrivée et vous recommanderez que toutes les mesures soient prises pour empêcher la désertion.
Donnez ordre que les bataillons des 105e de ligne et 7e légère soient remplacés à Belle-île par le bataillon du 70e faisant partie de l'armée de Brest ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10637).
Le 6 Fructidor an 13 (24 août 1805), le Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, adresse, depuis Boulogne, un "Rapport à l'Empereur et Roi.
Sire,
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que, conformément à ses intentions ... :
J'ordonne au général Desjardins de former une division composée des 16e régiment d'infanterie légère, 105e de ligne, et 7e régiment de chasseurs, et de partir du Finistère avec ces troupes pour se rendre à Alençon, où ces trois corps seront entièrement réunis au 1er vendémiaire.
J'ai prévenu M. le maréchal Augereau de cette disposition, et l’ai chargé de mettre de suite ces troupes sous les ordres du général Desjardins. J'ai expédié des ordres aux généraux de brigade Lapisse et Lamarque pour être employés dans cette division.
Le 1er bataillon du 76e régiment de ligne, employé au corps d’Irlande, partira de Brest le 14 fructidor et arrivera le 23 à Belle-Isle, pour relever le 4e bataillon du 16e régiment d'infanterie légère et le 3e bataillon du 105e de ligne, qui partiront immédiatement après son arrivée pour rejoindre leur corps respectif à Alençon, où ils seront rendus le 1er vendémiaire.
Je joins ici le relevé de ces mouvements" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 148).
Le même 6 Fructidor an 13, Berthier écrit, depuis Boulogne, au Général de Division Desjardins : "Je vous préviens, Général, que l'intention de Sa Majesté est que vous formiez sur-le-champ une division composée du 16e régiment d'infanterie légère, du 105e de ligne, et du 7e régiment de chasseurs, et que vous vous rendiez avec cette division à Alençon, où vous attendrez de nouveaux ordres.
Les généraux de brigade Lapisse et Lamarque seront attachés à cette division.
J'écris à M. le maréchal Augereau pour qu'il mette de suite sous votre commandement les trois premiers bataillons du 16e régiment d'infanterie légère, les deux premiers bataillons du 105e régiment, et les trois premiers escadrons du 7e régiment de chasseurs, qui font partie de l'armée de Brest.
Donnez l'ordre à ces troupes de se mettre en mouvement le 15 fructidor pour se diriger, conformément aux ordres de route ci-joints, sur Alençon.
Pour éviter l'encombrement en route, le 16e régiment partant de Brest et le 105e partant de Quimper se dirigeront par le Morbihan et conserveront dans leur marche deux journées de distance, et le 7e régiment se dirigera par le département des Côtes-du-Nord.
Vous partirez avec l'un de ces régiments, et vous confierez la conduite des autres aux généraux Lapisse et Lamarque.
L'intention expresse de Sa Majesté est que vous preniez toutes les mesures possibles pour prévenir la désertion en route; faites exercer la plus active surveillance, donnez les instructions les plus précises aux généraux Lapisse et Lamarque ainsi qu'aux colonels de ces régiments, et ne négligez aucun moyen pour remplir à cet égard les intentions de Sa Majesté.
Le 4e bataillon du 16e régiment d'infanterie légère et le 3e bataillon du 105e régiment sont à Belle-Isle; je donne des ordres pour les faire relever et les faire diriger sur Alençon, où ils arriveront le cinquième jour complémentaire et le 1er vendémiaire, ainsi que l'indique l'extrait de route ci-joint.
A l'égard du 4e escadron et du dépôt du 7e régiment de chasseurs, qui sont à Quimper, adressez-leur l'ordre d'en partir le 18 fructidor, suivant l'ordre de route que je joins également ici.
Je préviens de ces dispositions M. le maréchal Augereau, commandant en chef le corps d'Irlande, et les généraux commandants les 13e et 14e divisions militaires.
Instruisez-moi de la formation de votre division et de son départ. Ayez soin que les corps soient précédés par un officier chargé de veiller à ce que le service· soit assuré dans toutes ses parties.
Arrivé à Alençon, vous déterminerez l'établissement provisoire de vos troupes de manière à ce qu'elles soient réunies autant qu'il sera possible, et que la discipline puisse être facilement maintenue. Vous vous entendrez à cet égard avec le général commandant les troupes dans le département de l'Orne. Faites cependant partir à l'avance un officier pour préparer vos cantonnements" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 149).
Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre le 5 Fructidor an XIII (Du 27 au 31 août 1805)" indique à la date du 6 Fructidor que les 1er et 2e Bataillons du 105e de Ligne (1550 hommes) quittent Quimper le 15 Fructidor pour arriver à Alençon le 1er complémentaire, tandis que le 3e Bataillon (420 hommes), quitte Vannes le 25 pour arriver à Alençon le 1er également (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 443).
Le 29 août 1805 (11 fructidor an XIII), l'Empereur écrit, depuis le Camp de Boulogne, au Maréchal Berthier : "Je vous ai déjà donné l'ordre de mettre en marche pour Alençon le 16e d'infanterie légère et le 105e de ligne, sous les ordres du général Desjardins ...
La Grande Armée sera composée de sept corps ...
7e corps, sous les ordres du maréchal Augereau, composé de deux divisions, chacune de neuf bataillons ; ce corps formera la réserve ...
7e corps, maréchal Augereau :
1re division, général Desjardin.
Infanterie légère : 4 bataillons du 16e, 105e de ligne, 44e de ligne..." (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9158 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10698).
En Septembre, le 105e fait partie du 7e Corps du Maréchal Augereau, 1ère Division. Le 30 septembre 1805 (8 vendémiaire an 14), Napoléon écrit depuis Strasbourg, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Je désire savoir si vous avez donné des ordres aux 5e et 4e bataillons des 16e légère, 44e, 105e, 7e légère, 24e et 63e de se rendre à leurs corps. Vous me ferez connaître le jour où ils y arriveront ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10903).
Dans le même temps, le Régiment doit former de nouvelles Compagnies de Voltigeurs, comme dans l’Infanterie légère, un an plus tôt.
En Octobre 1805, le Corps d'Augereau, formant la Réserve de la Grande Armée, était à Fribourg en Brisgau.
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
7e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de brumaire an XIV.
(Ce corps d'armée a passé le Rhin du 1er au 4 brumaire an XIV (23-26 octobre 1805).
1re division.
105e de Ligne, 2 Bataillons, 1578 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
La "Situation approximative des troupes composant le 7e corps de la Grande Armée, à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique, pour la 1re Division commandée par le Général Desjardins : 105e régiment de ligne. 62 Officiers, 1533 hommes présents, total 1595. 62 hommes aux hôpitaux, 22 en congé, total 84 ; total général 1679 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 770).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
7e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal Augereau. 1re Division du 7e Corps. Général de Division. DESJARDINS. 16e Légère (4 Bataillons); 44e de Ligne (2 Bataillons); 105e de Ligne (3 Bataillons). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
En novembre, tandis que Ney pénétrait au Tyrol, Augereau se portait sur Stockach, Lindau et Bregenz. Le 15 novembre, Feldkirch capitulait et l’on faisait prisonnier un petit corps autrichien. Puis Augereau restait en observation en Franconie.
Encadrement en décembre 1805 (côte SHDT : us180601)
Chef de Corps : HABERT Colonel
Conscrits des départements du Loir et Cher de l'an XIII
COTTE Major - Infanterie
RICARD Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudey - Grande Armée - 7e Corps - 1ère Division
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Rateau - Grande Armée - 7e Corps - 1ère Division
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Trappier - Grande armée - 3e Corps de réserve Kellermann - Brigade Puthod
Effectif sous les armes du Dépôt : 12 Officiers 242 hommes - hopitaux 1 Officier 26 hommes.
III/ 1806-1807, LA CAMPAGNE CONTRE LA PRUSSE ET LA RUSSIE
Plaque de shako modèle 1806 du 105e de Ligne. |
La Prusse, depuis Austerlitz, a modéré son agressivité et signé un accord avec la France qui lui accorde le Hanovre, ancienne possession britannique. La Russie, elle, est toujours en guerre. Les forces françaises sont restées stationnées en Allemagne.
Après le traité de Presbourg, le Corps d'Augereau, renforcé de la Division Dupont, est cantonné autour de Francfort. Le 105e était toujours au 7ème Corps, 1ère Division, 2e Brigade (Conroux).
Encadrement en janvier 1806 (côte SHDT : us180601)
Chef de Corps : HABERT Colonel - Infanterie
Garnison - Dépôt à Neuf-Brisach - 5e Division militaire - 3e Corps de réserve
Conscrits des départements du Loir et Cher de l'an XIII
COTTE Major - Infanterie
RICARD Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudey, 7e Corps - 1ère Division
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Rateau, 7e Corps - 1ère Division
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Trappier, 7e Corps - 1ère Division.
Le 24 janvier 1806, à Strasbourg, l'Empereur dicte une série d'ordres : "... Ordre au maréchal Kellermam de faire partir sur-le-champ pour Darmstadt 300 hommes de chacun des 7e, 16e et 24e régiments d'infanterie légère, 300 hommes du 44e, 300 du 63e et 200 du 105e, destinés à renforcer les bataillons de guerre du 7e corps de la Grande Armée.
Ordre de reformer le plus promptement possible la division du général Leval, de la porter à 8.000 hommes, d'y joindre 1.000 hommes de cavalerie et 12 pièces d'artillerie approvisionnées. N'y mettre personne des 100e, 103e, 105e, 63e et 44e, ni des 7e et 16e légères ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 266).
Le même 24 janvier 1806, l'Empereur écrit, depuis Strasbourg, au Maréchal Kellermann : "Mon Cousin, faites partir sur-le-champ pour Darmstadt … 200 hommes du 105e et du 24e de ligne. Ces hommes sont destinés à renforcer les bataillons de guerre du 7e corps de la Grande Armée. Vous n'avez pas reçu ordre de dissoudre la division du général Leval, et cela n'était pas dans mon intention. Reformez cette division le plus promptement possible. N'y mettez personne des 100e, 103e, 105e, …" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11328).
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement ...
7e corps du maréchal Augereau
26e division militaire
… Strasbourg 105e de ligne Worms ou Frankenthal ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12352).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s’ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal.
État des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt du … 105e régiment de ligne fera partir un détachement de ... 50 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
... Le département de la Haute-Marne, au lieu de fournir 173 hommes au 93e les donnera au 105e, qui se trouvera avoir 470 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Septembre 1806. Constatant les préparatifs de la Prusse, l'Empereur réorganise ses troupes en Allemagne et dans le reste de l'Empire. Le Corps d'Augereau se réunit à celui de Lannes dans les environs de Cobourg pour former l'aile gauche de l'Armée.
Les Prussiens ayant pénétré en Saxe, le 8 Octobre, Augereau franchit la frontière et se dirige vers Grafenthal. Après le combat de Saalfeld (10 Octobre), le Corps d’Augereau, qui n’a pas combattu, passe la Saale après avoir fait 100 Kms en 50 heures. Il se positionne au Sud de Iéna.
Après être passé par Weimar, le 7e Corps marche sur Berlin où il entre le 27 avec l'Empereur. Le 29, il passe en revue le 7e Corps : "Votre corps, est plus fort que tout ce qui reste au roi de Prusse, et vous ne composez pas le dixième de mon armée".
Le 31 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier : "… Le 64e, le 44e et le 105e seront casernés, dans la journée, dans les casernes de Berlin ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11124 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13387).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 3e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 24e de Ligne, 1 du 44e, 1 du 63e, 1 du 105e, 1 du 7e d'infanterie légère, 1 du 16e, total : 840 hommes.
Après avoir entièrement défait l'armée prussienne et avoir eu une période de repos, le 7e Corps se porte sur la Vistule au-devant des Russes. Dirigé sur Custrin et Landsberg puis sur Bromberg, le 16 Novembre il était à Kutno. Au commencement de Décembre, le 7e Corps était à Utrata en face de Modlin et passait la Vistule.
Composition du 7e Corps du Maréchal Augereau au 15 décembre :
1ère Division, Général Desjardins : 16e Léger (3 Bataillons), 14e, 44e et 105e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 6026 hommes.
2e Division Heudelet : 7e Léger, 24e et 63e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 6184 hommes.
Parc d’Artillerie, Génie, Gendarmerie : 12 pièces, 373 hommes.
Cavalerie légère, Général Durosnel : 7e et 20e Chasseurs, 6 Escadrons, 1441 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Le 24, il se mit en marche pour forcer le passage de la Wkra( Ukra). Les ponts étaient rompus, les Russes sur l'autre rive. Le 25e Bulletin décrit : «... Le 7e Corps effectuait son passage de l’Ukra à Kolozomb et culbutait les 15.000 hommes qui le défendaient ...».
Puis le 105e de Ligne longeait la rivière en direction de Sochoczyn dont les Russes sont une nouvelle fois repoussés. Le Chirurgien sous-aide-major Delatouche est blessé.
Le 25, le dégel transforme le sol en boue marécageuse. Le 26, Augereau atteint Golymin et s'en empare. Les Russes de Buxhoewden abandonnent leur artillerie et leurs bagages. Les Capitaines Dexwet et Leclerc sont blessés. L'état des routes oblige l'Armée française à prendre ses quartiers d'Hiver sur la Vistule.
Le 12 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Donnez l'ordre qu'il soit distribué, dans la journée du 15, 1 500 capotes toutes faites du magasin de Varsovie au corps du maréchal Augereau ... Donnez l'ordre au maréchal Augereau de faire en sorte que les officiers d'habillement de ces corps soient rendus le 15 à Varsovie, et que ces capotes soient délivrées sans retard aux hommes de ces différents corps qui n'en auraient point ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 868 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14024).
Le 7 Février 1807, le Corps d Augereau est au bivouac d'Eylau dont les Français viennent de s'emparer. Le 8 Février, vers 10 heures, les Divisions Heudelet et Desjardins (105e) du 7e Corps sont rangées sur deux lignes entre le village de Rothenen et le cimetière d'Eylau, puis se déploient en bataille. Sous des rafales de neige, les deux Divisions s'égarent et s'éloignent du Corps de Soult qui devait les soutenir. Les Russes démasquent alors une batterie de 72 pièces qui tirent à mitraille et à boulets : c'est l'hécatombe. Les deux Divisions sont exterminées, les deux divisionnaires sont atteints. Augereau lui-même est blessé. Le 105e perd 60% de son effectif. Une de ses Aigles est sauvée de justesse par le Lieutenant Habert. Parmi les victimes, les Capitaines Renaud, Chartron, Coeffe. Le Chef de Bataillon Lescaudey et le Capitaine Vedrenne sont blessés.
Les restes des deux Divisions, difficilement formées en carré, chargées ensuite par la cavalerie et l'infanterie russes, se replient sur le cimetière. Pour arrêter la contre-offensive russe, Napoléon va lancer la grande charge de 80 escadrons emmenés par Murat.
Le 17 Février, l'Armée française après cette victoire "à la Pyrrhus" se retire sur la Passarge.
Il faut panser ses blessures avant d'affronter de nouveau l'ennemi. Napoléon reçoit des renforts. Le 7ème Corps, lourdement amoindri par les pertes à Eylau, est dissout par ordre de l'Empereur le 21 février 1807, et ses rescapés répartis dans les autres Corps d’Armée.
"L'Empereur ayant jugé convenable de dissoudre le corps d'armée, Son Altesse Sérénissime le prince major général a ordonné que le 7e régiment d'infanterie légère se rendrait à Hohenstein avec 8 pièces d'artillerie, afin de s'y réunir au 3e corps d'armée ; les 16e d'infanterie légère, 24e et 63e de ligne à Wormditt, afin de s'y réunir au 1er corps d'armée ; les 14e et 105e régiments d'infanterie, avec 8 pièces d'artillerie à Liebstadt, afin de s'y réunir au 4e corps d'armée ; enfin le 44e régiment à Osterode, pour s'y réunir au 10e corps. Le surplus de l'artillerie des divisions s'est réuni au parc d'artillerie de réserve, qui s'est mis en marche le même jour pour rejoindre le grand parc de l'armée" (Journal des opérations du 7e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 224).
C’est ainsi donc que le 105e est affecté au 4e Corps de Soult, 3e division Legrand, faisant brigade avec le 75e de Ligne.
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
105e de ligne ...
À Bromberg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le même jour, 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Duroc : "… Le 7e corps ayant été dissous, vous trouverez ci-joint les notes des corps auxquels ont été donnés les régiments, savoir : ... les 14e et 105e ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11951 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14502).
Les Russes redevenant agressifs début mars, la 3e division est dirigée autour d'Osterode, après divers mouvements. Elle y cantonne dans des baraquements pendant les mois d'Avril et Mai.
Pendant ce temps, Napoléon établit ses quartiers à Osterode d'où, le 22 mars 1807, il écrit au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
105e légère [sic] 50 [Pour les grenadiers] 47 [Pour les voltigeurs] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).
Le 31 mars 1807, l'Empereur décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit donc au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre.
1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition :
… 105e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
L'Empereur établit ensuite ses quartiers à Finkenstein, et fait le siège des forteresse de Silésie et Dantzig, qui finissent par tomber les unes après les autres.
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
vous en envoyez du 105e 500 ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 105e, ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 105e 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Les hostilités directes avec l’armée russe de Bennigsen reprennent début juin. Le plan de Napoléon est de couper les Russes de la place de Koenigsberg et de les rejeter sur le Niemen.
Les Russes prennent l’offensive en premier et se heurtent à Bernadotte à Spanden, qui réussit à se maintenir, et à Soult à Lomitten. Au centre de l'opération russe, le 5 juin, Ney et son 6e Corps, qui a ordre de reculer lentement pour attirer les Russes. Le 7, Benningsen se rend compte qu’il s'est trop avancé et recule vers Heilsberg. Les Français se mettent alors à le talonner et se heurtent à son arrière garde à Heilsberg. Murat lance des charges de cavalerie téméraires et c’est l’infanterie du 4e Corps qui prend la suite. Le Colonel Habert du 105e y est blessé.
Bennigsen résiste avec énergie dans ses retranchements, puis, dans la crainte d'être coupé de Koenigsberg, il descend rapidement l'Alle par la rive droite.
Lannes et Mortier s'avançaient parallèlement par la rive gauche. Bennigsen les devance à Friedland, s'empare des ponts de cette ville et commence à passer sur la rive opposée, mais il se place lui même dans une nasse dont Napoléon profite pour lui infliger une sévère défaite.
Le 4e Corps participe peu à la bataille et est chargé ensuite avec Murat de s’emparer de Koenigsberg, le 16 juin. Soult organise alors l’occupation de la ville.
Le 25 juin a lieu la rencontre de Tilsit entre le Tzar et Napoléon.
Le 12 juillet, Napoléon vient visiter le 4e Corps et le passe en revue. Soult est chargé d'occuper la Vieille Prusse. Jusqu'au 20 août les trois Divisions du 4e Corps sont établies à Elbing, Marienbourg et Marienwerder. Puis les forces françaises se replient progressivement avec les avancées dans les négociations avec la Prusse.
Pendant ce temps, en Espagne, dès la fin 1807, sous prétexte de la campagne au Portugal, les troupes françaises, organisées en divers Corps d'observation, avaient largement pénétré chez leur allié et s'étaient emparés des points stratégiques, tandis que la monarchie espagnole se déchirait dans des querelles familiales. Le peuple espagnol et l'armée subissaient cela en rongeant leur frein.
On retrouve un petit détachement du 105e de Ligne, avec d'autres des 8e, 22e et 45e, au sein du 9e Régiment provisoire d'Infanterie dans le Corps d’Observation des côtes de l’Océan, commandé par le Maréchal Moncey et formé en novembre 1807.
En effet, le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets ... Quant aux quatre compagnies du 17e d'infanterie légère, qui arrivent toutes ensemble, à celles du 34e de ligne, à celles du 51e de ligne, à celles du 61e, à celles du 94e, à celles du 95e, à celles du 28e d'infanterie légère, à celles du 25e d'infanterie légère, à celles du 105e de ligne, à celles du 14e de ligne, à celles du 85e, à celles du 3e, à celles du 21e, à celles du 33e, formant quatorze bataillons, chacun de 600 hommes, c'est-à-dire de 7 à 8,000 hommes, ils continueront leur route sans s'arrêter jusqu'à Orléans, en marche ordinaire, et ils seront formés à Orléans ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).
IV/ 1808-1809, CANTONNEMENT EN ALLEMAGNE ET LA CAMPAGNE CONTRE L’AUTRICHE
En 1808, le 105e reste positionné en Allemagne, tandis qu’une partie de la Grande Armée part avec l’Empereur à la fin de l’année pour l’Espagne.
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
1er bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 96e de ligne, d'une du 100e, dune du 103e et d'une du 105e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé.
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
... la 2e brigade 15e et 16e ...
Le 16e régiment provisoire sera composé :
1er bataillon :
une compagnie de 150 hommes du 96e régiment de ligne
une du 100e régiment de ligne
une du 103e régiment de ligne
une du 105e régiment de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
- Inspection du Dépôt du 105e Régiment d'Infanterie de Ligne à Brisach par le Général Schauenburg, 28 janvier 1808
Inspection du Dépôt du 105e de Ligne à Neuf Brisach le 28 janvier 1808 par le Général Schauenbourg Espèce d’hommes : passable. Remarque au Major Coste, beaucoup de zèle pour le service. Registres tenus conformément au règlement. |
"Dépôt du 105e Régiment d’Infanterie de Ligne. Revue passée à Brisach le 28 janvier 1808.
Espèce d’hommes. Passable.
Habillement. Bien façonné et en bon état sur le peu d’hommes que j’ai vus.
Equipement. Idem.
Armement. Bien tenu.
Tenue. Bonne.
Discipline. Idem.
Maniement d’armes. Marqué avec des intervalles beaucoup trop longues et de manière même à ne pouvoir exécuter en ligne avec un autre corps.
Manœuvres. Passable.
Retenue. Déclaré ne pas en avoir.
Ordinaire. Déclaré bon.
Pain. Idem.
Casernes et fournitures. En bon état.
Conscrits. Traités comme ils doivent l’être.
Registres. Bien tenus et conformément aux règlements.
Résumé.
J’ai remarqué au Major Coste dans différentes revues que j’ai passé à ce Dépôt beaucoup de zèle pour le service et des moyens pour le bien faire, je pense que l’éloge qu’il fait de son Quartier-maitre, ainsi que je l’ai observé pour beaucoup d’autres, est trop exagéré. Je ne suis pas du tout de l’opinion de ce Major relativement à M. Cazabat, ayant et à m’en plaindre dans ma dernière revue pour les hommes à réformer. Quant aux autres notes données sur MM. les Officiers, je ne puis les garantir.
J’ai laissé à ce corps les ordres nécessaires pour l’instruction.
Ordre.
Le Général de division Schauenburg, Inspecteur général d’Infanterie après avoir examiné les registres de comptabilité en deniers et effets du 105e Régiment d’Infanterie de Ligne, et les ayant trouvés tenus conformément aux Règlements, et arrêtés par l’Inspecteur aux revues, les a arrêtés définitivement pour l’an 13.
Les dépenses pour réparations à l’armement et celles de frais de port de lettres ont été faites avec assez d’économie, mais il n’en est pas de même pour celles de frais de bureau montant pour l’année à 2687 frs 85 c. Le conseil d’administration doit porter plus de soins sur cette nature de dépense.
L’Inspecteur général s’est aperçu aussi qu’on n’avait pas porté en recette sur le registre de caisse une somme de 600 frs reçue du Payeur pour gratification accordée à deux Sous-officiers promus au grade d’Officiers, cela parce que lorsque le payement a été fait aux deux Officiers on ne l’a pas portée en dépense, cette manière d’opérer n’est pas dans l’ordre toute avance faite par la caisse, et qui est autorisée par les règlements doit être portée en dépense, et en recette lorsque le remboursement en est fait par le Payeur.
L’Inspecteur général recommande au commandant du Dépôt et aux membres du conseil d’administration de se conformer plus exactement à l’avenir à tout ce que prescrivent les règlements concernant la comptabilité, de veiller avec la plus grande exactitude toutes les parties de l’administration et de mettre la plus grande économie dans l’emploi des fonds" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre Dejean et au Ministre de la Guerre le résultat de sa revue le 6 février 1808; le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 6 février 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 22 février 1808, Napoléon écrit, de Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction ...
4e Corps de la Grande Armée. - Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor. Les 2e, 22e et 28e de ligne, 36e, 46e, 67e et 75e ne garderont à l'armée que deux bataillons ou douze compagnies, en prenant tous les hommes disponibles, et renverront le cadre du 3e bataillon au dépôt. Les 4e, l6e et 18e de ligne, 37e, 57e, 72e et 105e, ayant un effectif de plus de 2,000 hommes, garderont leurs trois bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17260).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 4e corps
... 105e id. 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Positions et encadrement du régiment en avril 1808 (côte SHDT : us180804).
Chef de Corps : Blanmont (de). Nommé Colonel du 105e de Ligne en mars 1808, suite à l’élévation au grade de Général de Brigade du Colonel Habert.
Garnison - Dépôt à : Neuf-Brisach - 5e Division militaire.
Conscrits des départements du Loir et Cher - de la Meuse Inférieure de 1809.
Cotte : Major
Ricard : Quartier-maître trésorier
1er Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lescaudey - Grande armée - 4e Corps Soult - 3e Division Legrand - 3e Brigade Pouzet.
Observations : mai 1808 effectif sous les armes 31 Officiers, 827 hommes
2e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Rateau - Grande armée - 4e Corps Soult - 3e Division Legrand - 3e Brigade Pouzet.
Observations : mai 1808 effectif sous les armes 19 Officiers, 815 hommes.
3e Bataillon commandant : Chef de Bataillon Lapayrolerie; à Neuf-Brisach - 5e Division militaire.
Le 21 avril 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à M. Daru, Intendant général de la Grande Armée, à Berlin : "Monsieur Daru ...
J'attends la situation des caissons d'ambulance que doit avoir chaque corps. Les 19e, 65e, 72e, 105e, et les 5e, 7e et 16e légers n'ont pas eu leur première mise ; il faut la leur faire donner, et qu'ils se procurent leurs caissons d'ambulance. Je ne suis point de l'avis de former un bataillon uniquement destiné au service de l'ambulance. Il faut qu'il y ait, sur les trente-quatre caissons de chaque compagnie, quatre caissons pour le pain et quatre caissons pour l'ambulance. Vous savez vous-même que, le lendemain d'une bataille, on est obligé de se servir des caissons du pain pour évacuer les malades, et vice versa. Mais il semble que chaque division d'infanterie a déjà ses quatre caissons d'ambulance appartenant aux régiments, et quatre caissons pris dans ceux des transports militaires qui lui sont attachés ; elle en a alors suffisamment …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13770 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17668).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
3e régiment de marche à Strasbourg : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2240 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
3e Id. 4.340 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 3e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 3e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 4e CORPS ...
4e bataillon (6 compagnies).
Trois compagnies, Neuf- Brisach, de 140 hommes du 105e de ligne. 420
Trois compagnies, Schlestadt, de 140 hommes du 10e d'infanterie légère. 420
840 ...
4. 1
18 1.
57 2
105 3
Strasbourg, 7 compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 2e brigade qui se réunira à Mayence sera composée des 3e et 6e régiments de marche, composés chacun de détachements des 3e et 6e corps de la Grande Armée qui ont besoin d'être renforcés pour être portés au complet.
... La 3e brigade sera composée du 4e régiment de marche qui sera formé des détachements du 4e corps.
Le 4e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
1er bataillon : 1 compagnie de 140 du 4e de ligne, 1 compagnie du 18e, 2 compagnies du 57e et 3 compagnies du 105e ...
Cette brigade se réunira à Strasbourg. Les brigades de Wesel et de Mayence doivent être prêtes à se porter soit sur la Grande Armée pour être incorporées dans les régiments et les porter au complet, soit en Hollande et sur les côtes, si les Anglais tentaient quelque chose sur Flessingue ou Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ...
Le 46e n'a que deux bataillons à la Grande Armée, on pourrait y envoyer le 3e bataillon en le complétant, ce qui formerait le 2e bataillon du 4e régiment de marche (bis), dont le 3e serait formé des détachements destinés à compléter le 26e léger, les tirailleurs corses, les 18e et 105e de ligne.
Ce 4e régiment de marche (bis) serait ainsi composé de 4 000 hommes qui se réuniraient à Hanau, où après s'être reposés et avoir passé la revue du maréchal Kellermann, ils iraient renforcer le corps du maréchal Soult qu'ils porteraient à un effectif de 36 000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 4e corps sont ceux des 10e, 26e et 24e légère, des 3e, 4e, 18e, 57e, 72e et 105e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Le 12 octobre 1808, un Décret, établi à Erfurt, réorganise l'Armée du Rhin :
"TITRE Ier.
ARTICLE 1ER. A dater du 15 du présent mois, la Grande Armée sera dissoute.
Le corps de troupes qui restera en Allemagne prendra le nom d'Armée du Rhin.
ART. 2. Le corps de troupes qui restera sous les ordres du maréchal prince de Ponte-Corvo, dans les villes hanséatiques, prendra le nom de corps de troupes du gouvernement des villes hanséatiques.
TITRE III.
ARMÉE DU RHIN.
ARTICLE 1er. Le duc d'Auerstaedt commandera en chef l'armée du Rhin ...
TITRE IV.
COMPOSITION DE L'ARMÉE DU RHIN.
ARTICLE 1er. L'armée du Rhin sera composée de quatre divisions, une réserve d'infanterie, une de cavalerie, et du gouvernement de Danzig ...
CORPS DU GOUVERNEMENT DE DANZIG. Le général Rapp, gouverneur, ayant à ses ordres quinze officiers français de différents grades, qui seront désignés de suite gour remplir les fonctions d'adjudant commandant, de commandant d'armes et de commandant de forts ; un commissaire des guerres et les gardes-magasins nécessaires.
Gamison : Le 105e régiment de ligne français ; un régiment d'infanterie saxon ; deux régiments d'infanterie polonais ; un régiment de cavalerie légère français ; un régiment de cavalerie polonais ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14376).
Le 22 octobre, Davout écrit, depuis Breslau, à l’Empereur : "… Présumant qu'il est dans l'intention et dans les intérêts de Votre Majesté de manifester le désir d'évacuer les provinces prussiennes, aussitôt que le gouvernement de ce pays aura rempli ses engagements, j'ai écrit au général Compans de donner tout de suite l'ordre (si toutefois M. Daru, plénipotentiaire de Votre Majesté, ne trouve pas d'inconvénients à cette mesure) au général Legrand, qui est sur la Vistule, de mettre sa division en marche sur Custrin, où il recevra de nouveaux ordres.
Le 105e, qui fait partie de cette division, sera envoyé à Danzig, et le général Legrand laissera sur la Vistule un bataillon qui se repliera sur Custrin, lorsque, la Prusse ayant rempli toutes les conditions du traité, on commencera l'évacuation définitive : jusque-là on empêchera les Prussiens de passer la Vistule ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 312, lettre 525).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "1° Les vingt et un régiments de l'armée du Rhin seront complétés à quatre bataillons. A cet effet, les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons des 30e et 33e de ligne, du 10e d'infanterie légère, des 105e, 22e, 57e, 65e, 72e, 3e, 12e, 61e, 85e et 111e de ligne, qui font partie du corps que commande le général Oudinot, partiront au 10 janvier prochain de leurs cantonnements actuels pour rejoindre les bataillons de guerre de leurs régiments respctifs, hormis les régiments qui ont ordre déja, qui rentrent en France.
Les 4es bataillons des 48e de ligne, 13e légère, 108e, 72e et 65e et autres joindront également leurs corps à l'armée du Rhin aussitôt qu'ils seront complétés à 840 hommes et commenceront le 1er mars.
Les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons qui rejoindront leurs régiments formeront le fond des 4es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Au début de 1809, Napoléon, constatant les préparatifs militaires de l’Autriche, rentre en France, lève de nouvelles troupes dans son Empire, en Italie et chez ses alliés, et les positionne pour entrer en Allemagne en prévision de l’affrontement. Les forces françaises en Allemagne ont pris le nom d’Armée du Rhin, sous la supervision de Davout. En janvier, le 105e fait partie de la garnison de Dantzig sous le commandement du Général Rapp.
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est ... Le 10e légère enverra à Mayence 400 hommes de son dépôt ; le dépôt du 22e de ligne y enverra 100 hommes ; le dépôt du 3e de ligne 360 hommes ; le dépôt du 57e de ligne, 300 hommes ; le dépôt du 72e de ligne, 360 hommes. Ces détachements faisant 1 520 hommes, et 400 hommes que le dépôt du 105e enverra également à Mayence, formeront le 4e bataillon de marche de l’armée du Rhin.
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).
Le même 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre au duc d'Auerstaedt de faire rentrer le régiment de chasseurs qui est à Varsovie, le 8e de hussards et le 105e de ligne, qui sont à Danzig. Ces troupes se dirigeront sur Baireuth" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14772 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20021).
Napoléon écrit, le 21 février 1809, de Paris : "Au général Clarke, comte d'Hunebourg, ministre de la guerre, à Paris.
Monsieur le Général Clarke, vous donnerez l'ordre que le quartier général de la division Saint-Hilaire se réunisse à Magdeburg. A cet effet, le 10e léger, le 3e de ligne, le 12e et le 16e de chasseurs, qui sont dans la Poméranie suédoise, ainsi que l'artillerie, sapeurs. mineurs, etc. , se mettront en marche pour Magdeburg.
Tout ce qui se trouve dans Stettin se rendra également à Magdeburg, hormis un bataillon du 22e régiment d'infanterie de ligne ...
La garnison de Küstrin sera composée d'un bataillon du 22e, l'autre se rendra à Glogau, d'une compagnie d'artillerie et, de plus, d'un bataillon de Polonais, qui s'y rendra de Posen. La garnison de Glogau sera composée d'un bataillon du 22e, plus d'un régiment saxon de l,200 hommes, pris également parmi les 13,000 hommes qui sont dans le duché de Varsovie. Par ce moyen, il n'y aura de Français employés dans les places de l'Oder que le 22e de ligne, quatre ou cinq compagnies d'artillerie, une compagnie de sapeurs, dix ou douze officiers du génie et dix ou douze officiers d'état-major.
La division Saint-Hilaire se trouvera donc réunie à Magdeburg, composée de quatre régiments d'infanterie et deux régiments de cavalerie. Le 22e restera dans les places de l'Oder; mais il pourra, par la suite, être remplacé par le 105e, qui a ordre de se rendre à Bayreuth" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14794 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20092 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 376).
Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps ... 200 au 105e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).
Des renforts sont envoyés au Régiment sous la forme de 2 Compagnies en mars.
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 12e régiment sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 59e, 69e, 100e, 103e, 76e et 105e. Il se réunira à Metz ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 6 avec l'état qui y est joint. Je vois que la force des 12 bataillons de marche du corps du général Oudinot est de 6300 hommes et qu'il manque 3000 hommes pour les compléter. Ces 3000 hommes seront fournis par ma Garde ...
Vous donnerez des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire qui sera composé :
de 250 mommcs du 32e
150 hommes du 58e
300 hommes du 121e
300 hommes du 122e
Total 1 000 hommes et qui portera le nom de bataillon de marche d'Oudinot n°1
Ces 1 000 hommes seront distribués entre les régiments suivants
... 250 hommes au 105e
Les détachements de ma Garde partiront habillés. Vous enverrez à cet effet au conseil d'administration les numéros de régiments où ils doivent être incorporés, afin qu'on fasse faire leur uniforme, et qu'on y mette les boutons de ces régiments. Par ce moyen, le corps du général Oudinot recevra un renfort de 8 300 hommes, et il manquera peu de choses à son complet, en présents sous les armes. Quand le corps du général d'Oudinot aura reçu ces 8 000 hommes, vous me ferez connaître ce qui pourrait manquer au complet des compagnies, et s'il y a moyen de le tirer de quelques dépôts, où se trouveraient des conscrits des 4 années antérieures à 1810" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20291).
Le 9 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les deux compagnies du 10e d'infanterie légère, du 3e de ligne, du 57e, du 62e et du 22e formant dix compagnies seront réunies en un bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire.
Les deux compagnies du 12e, du 30e, 61e, 65e, 85e, 105e et 111e formeront un second bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche du 4e bataillon de l'armée du Rhin.
Faites-moi connaître le plus tôt possible le nombre d'officiers, sous-officiers et soldats que les corps pourront fournir à ces compagnies afin de pourvoir à les compléter. Ces 2 bataillons se rendront à Strasbourg" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20308 - La minute (Archives nationales, AF IV 879, mars 1809, n° 146), qui est la dictée, est datée à posteriori de Rambouillet le 11 mars).
Ces «Bataillons de marche» sont composés de renforts destinés aux Corps d'armée stationnés en Allemagne.
Le 17 mars 1809, Napoléon écrit depuis Paris, au Maréchal Davout, Duc d’Auerstaedt, commandant l’Armée du Rhin, à Erfurt : "Mon Cousin, je reçois votre lettre du 12; je donne ordre au ministre du trésor public d'assurer les fonds, non-seulement pour le remplacement des valeurs qui ont été protestées, mais encore, d'avance, pour le service de mars, d'avril et de mai. Le corps du duc de Rivoli s'appelle Corps d'observation de l'armée du Rhin ; il sera réuni le 20 à Ulm. Le ministre du trésor pourvoira directement à la solde de ce corps; l'armée du Rhin n'a rien à voir là. Faites armer et approvisionner les forts de Kronach, Forchheim et de Bamberg. Je suppose que votre quartier général sera déjà rendu à Würzburg. Faites approvisionner cette citadelle. Le duc de Danzig doit être arrivé le 20 à Munich.
Le 105e de ligne et le 8e de hussards arrivent, à ce qu'il me semble, vers les premiers jours d'avril. Suivez la direction de ces troupes, afin que, s'il survenait quelques changements, vous puissiez les détourner de leur route, et qu'il ne puisse pas leur arriver de malheurs. Envoyez, par un courrier extraordinaire, ordre au 72e de changer de route à Wittenberg, où il arrivera le 23, et de se diriger sur Würzburg. Tout ce qui vient derrière, sapeurs, canonniers, escadrons du 7e, qui suivent cette route, changeront également de direction à Wittenberg, et, au lieu d’aller sur Magdeburg, viendront sur Würzburg. Donnez ordre à tout ce qui appartient à la division Saint-Hilaire, cavalerie, infanterie, sapeurs et artillerie, qui le 18 seront à Magdeburg, de se mettre en marche pour Würzburg. Le 10e d'infanterie légère, le 3e de ligne, le 72e, le 57e et le 105e, le 8e de hussards, le 16e et le 12e de chasseurs, le matériel d'artillerie, auront tous leur mouvement sur Würzburg. Vous ne leur donnerez pas de séjours, et vous ferez faire à toutes ces troupes des marches raisonnables, afin d'activer leur réunion. Je préfère que cette réunion se fasse plutôt sur Würzburg que sur Bamberg, parce que la route est plus à droite et plus éloignée des frontières ...; que la division Saint-Hilaire se réunisse d'abord à Würzburg, d'où on pourra l'envoyer entre Nuremberg et Ratisbonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14915 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20424 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 393).
Le 20 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Bamberg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu par l'aide de camp de Votre Altesse Sérénissime les deux lettres qu'elle m'a écrites de Rambouillet le 11 mars : la première relative à l'organisation de la cavalerie légère du Rhin, la deuxième sur la conduite que je dois tenir en cas d'hostilités de la part des Autrichiens.
Je prends toutes les mesures nécessaires pour l'exécution de toutes celles contenues dans la lettre de Votre Altesse.
Je fais partir un officier pour porter au général Saint-Hilaire l'ordre de se mettre en marche pour Bamberg ...
Le 105e de ligne et le 8e de hussards, qui ne sont partis de Danzig que le 3 mars, ne pourront être rendus ici que vers le 4 avril ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 404, lettre 601).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
Je désire que les 5es et 6es compagnies des 4es batai1lons du 30e, 31e, 33e, 111e, 12e, 85e, 7e d'infanterie légère, 10e, 3e, 22e, 57e et 105e se forment le plus tôt possible au complet de 140 hommes. Ces compagnies seront dirigées sur Strasbourg, où on les formera en bataillons de marche. On fera autant de bataillons de marche qu'il y a de divisions à l'armée ...
Enfin, le 4e bataillon, composé des 2 compagnies du 10e, du 3e de ligne, du 57e, du 72e et du 105e portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).
Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Le 4e bataillon portera le titre de bataillon de marche de la division Saint-Hilaire et sera composé de 100 hommes du 10e léger, destinés au 4e bataillon, de 200 hommes du 3e de ligne, dont 80 destinés au 4e bataillon, de 300 hommes du 57e, dont 50 destinés au 4e bataillon, et de 200 hommes du 105e, dont 100 destinés au 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le même 23 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, de son côté, depuis Bamberg, à l’Empereur : "… J'ai reçu le 20, du major général, l'ordre de faire diriger sur Bamberg les 10e léger, 8e, 57e, 72e et 105e de ligne, ainsi que les 12e et 16e de chasseurs et 8e de hussards.
L'ordre expédié par duplicata a dû arriver au général Saint-Hilaire le 23 ; ainsi le 1er avril toute l'infanterie avec l'artillerie seront à Bamberg, à l'exception du 105e. J'ai envoyé au-devant de lui à Wittemberg ; il sera dirigé sur Leipzig, et il rejoindra la division Saint-Hilaire dans les environs.
Je sais l'itinéraire de toutes ces troupes, et dans le cas d'événements imprévus, je les dirigerai suivant les circonstances. En les dirigeant dans ce moment sans nécessité sur Wurtzbourg, j'allongerais leur route de 7 à 8 marches ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 425, lettre 614).
Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 105e de Ligne doit faire partie du 2e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Montebello ou le Prince de Ponte Corvo; 3e Division Saint-Hilaire, 3e Brigade Destabenrath (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
Le 7 avril 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Nuremberg, à l’Empereur : "… La division Saint-Hilaire, entre Ratisbonne et Ingolstadt.
Le 105e, qui est le cinquième de cette division, aura rejoint dans six jours …" Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 457, lettre 648).
Toujours le 7 avril 1809, le Maréchal Davout écrit une seconde fois, depuis Nuremberg, à l’Empereur : "… La division Saint-Hilaire, qui est en partie à Ratisbonne, et entre Ratisbonne et Ingolstadt, sera réunie le 9 dans cette première ville, à l’exception du 105e, qui n’arrive à Schweinfurth qu’aujourd’hui …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 459, lettre 650).
Le 10 avril, l’Autriche déclare la guerre à la France, précédée d'une note laconique de l'Archiduc Charles au Maréchal Lefebvre, dans laquelle le commandant de l'armée impériale et royale explique ses intentions.
L'armée de Napoléon était encore dispersée dans une zone de 150 km et allait prendre du temps pour achever sa concentration. Le Maréchal Davout se trouvait au nord du Danube, entre Nuremberg et Erfurt, avec 65000 soldats ; le IIe Corps du Général Oudinot (20000 hommes) et le IVe Corps du Maréchal Masséna (40000 hommes), composés essentiellement de jeunes recrues, étaient très éloignés à Augsbourg et Ulm, au sud du Danube ; le VIIIe Corps du Général Vandamme, fort de 13000 soldats wurtembergeois, se situait près de Donauworth ; enfin, la Garde impériale était encore en France. Pour couvrir la concentration de ces différents corps, les 30000 soldats bavarois du VIIe corps commandé par le Maréchal Lefebvre furent déployés en première ligne, de manière à barrer le passage de l'Isar. C'est Berthier qui, en l'absence de l'Empereur, était chargé de coordonner les mouvements.
Suite à des lenteurs de progression, ce n'est que le 14 avril que les Autrichiens attaquent le Corps bavarois de Lefebvre près de Landshut, le contraignant à se retirer. Pendant ce temps, les IIIe, Ve et VIe Corps autrichiens établissent des têtes de pont sur l’Isar.
Les trois Régiments de la Division Saint-Hilaire s’arrêtent dans des positions d'où ils peuvent se porter facilement au secours de Ratisbonne : le 105e de Ligne occupe Hemau, Quartier général de Saint-Hilaire ; le 3e de Ligne se trouve en échelons entre la Laaber et la Nab, surveillant cette dernière rivière depuis son embouchure jusqu'à Kalmunz ; le 72e de Ligne est entre Schambach et la Laaber. En même temps, le Général Montbrun arrive à Velburg, où il prend le commandement des 5e et 7e Hussards et de ce qui reste du 11e Chasseurs ; il annonce aussi un mouvement des Autrichiens sur Amberg ; car il a aperçu 5 à 6,000 Uhlans et des Manteaux rouges (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 324).
Davout, qui, à l'annonce de l'attaque autrichienne, avait commencé à se replier prudemment avec son IIIe Corps, reçoit l'ordre de revenir sur ses pas pour défendre Ratisbonne, pendant que Oudinot et le Maréchal Lefebvre, respectivement à la tête des IIe et VIIe Corps, devaient se mettre en marche vers cette ville en repassant le Danube.
Le 15 avril, alors que la Grande Armée a été réorganisée, les trois premiers bataillons du 105e se retrouvent au 3e Corps de Davout, 4ème Division St Hilaire, Brigade Lorencez.
A l'extrême gauche des avant-postes bavarois, Pajol place une grand'garde du 11e Chasseurs dans le village de Kreuzhoff, près de Barbing, sur la route de Ratisbonne à Straubing. L'officier commandant cette grand'garde annonce, le 15 au soir, qu'il ne pense pas pouvoir rester dans sa position, à cause du grand nombre de patrouilles autrichiennes qui ne cessent de le menacer ; il compte, au cas où il serait serré de trop près, se replier sur les Bataillons du 105e de Ligne, qui, dans la journée, ont traversé Ratisbonne et se sont établis en dehors de la ville, sur cette même route de Straubing. De Kreuzhoff, on aperçoit, sur la rive gauche du Danube, dans la direction de la route de Cham, une forte colonne autrichienne en bataille derrière la montagne, entre le Danube et la Regen (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 326).
Davout arrive à Ratisbonne le 16 avril, à huit heures du soir ; la Division Morand, forcée de s'arrêter sur la Nab, à Et terzhausen et à Nittendorf, doit entrer le lendemain dans la ville, quand les troupes de Saint-Hilaire en sortiront pour se ranger en bataille à côté du 105e de Ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 326).
L'Empereur arriva près de ses troupes à bride abattue le 17 avril pour reprendre la situation en main. Il ordonne au IIIe Corps de Davout de passer sur la rive sud du Danube.
La campagne des "Quatre-Jours" débute le 19 avril au matin, lorsque le 3e Corps de Davout achève sa traversée du Danube pour s'avancer le long de la rive sud du fleuve, en direction de Neustadt, avec ses quatre Divisions. Davout réussit à résister à la pression des Autrichiens du 3e Corps entre Teugen et Hausen (Thann), en lui infligeant de lourdes pertes. Le 105e y voit le Capitaine Habert mortellement blessé, le Capitaine Maussion blessé, ainsi que 5 Lieutenants ; Davout réussit à faire sa jonction avec le VIIe Corps de Lefebvre. Les Autrichiens se replient.
Ils sont de nouveaux repoussés aux combats de Abensberg (le 20 avril), Landshut (le 21), Eckmuhl (le 22), Ratisbonne (le 23).
Lannes, revenu d’Espagne, est placé, à la mi-avril, à la tête d’un Corps d’Armée provisoire bientôt appelé IIe Corps. La Division Saint-Hilaire, avec le 105e de Ligne, y est rattachée. Le 28 avril, Ratisbonne est reprise.
La bataille d’Ebelsberg, le 3 mai, ouvre la route de Vienne.
Le 5 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Enns, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je viens d'ordonner que les 4es bataillons de la division Saint-Hilaire fussent versés dans les 3 premiers, pour réparer leurs pertes, et que les cadres retournassent aux dépôts ; il faut donc dans la distribution de la conscription pourvoir à reformer les 4es bataillons du 10e léger, 57e, 72e, 105e et 3e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3150 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20963).
Les Français entrent dans Vienne le 13 mai.
Le 15 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schönbrunn : "Mon Cousin ... Je ne sais pourquoi on a laissé à Wels une compagnie de voltigeurs et une de fusiliers du 105e ; donnez ordre qu'elles rentrent. Donnez ordre au général Saint-Hilaire de faire reformer les compagnies de voltigeurs du 72e et du 105e et les compagnies du 105e qui ont été perdues, de faire nommer à toutes les places vacantes d'officiers et de sous-officiers ; tous ceux qui sont prisonniers seront portés à la suite. En réponse à son rapport, vous lui ferez connaître que je suis mécontent des dispositions qui ont été prises. D'abord, on n'a pas envoyé un chef élevé en grade pour diriger l'opération ; secondement, une réserve de 100 hommes avec dix mille cartouches aurait dû être placée dans la maison et n'en jamais sortir ; avec cette réserve, on n'aurait eu rien à craindre. Tout cela a été fort mal dirigé ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15210 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21027).
Si il veut rejoindre les Autrichiens, Napoléon doit franchir le Danube. Une tentative pour s’emparer d’un ilot sur le fleuve (ilot du Lac Noir ou Schwarzenlackenau) par des Voltigeurs du 105e et du 72e de Ligne est un échec. Le 105e y voit blessés les Capitaines Lespinasse et Lecerf, ainsi que le Chef de Bataillon Rateau.
Ce sera donc l’ile Lobau que l’on prendra comme point d’appui pour le passage du fleuve ...
Le 19 au soir, les Français commencent à franchir le Danube et s’installent autour d’Essling. Le lendemain, ils reçoivent des renforts et la Division Saint-Hilaire prend position entre Aspern et Essling.
Le 21, les Autrichiens commencent leur contre-offensive, concentrant leurs premiers assauts sur Aspern, défendu avec acharnement par Masséna et Molitor. Le soir, Essling subit à son tour plusieurs assauts. Attaques et contre-attaques vont se succéder sur les deux positions, tandis qu’une tentative de rupture du centre autrichien par la cavalerie française est un échec.
Le 22 mai, la bataille continue avec quasi les mêmes positions. Chaque adversaire ne fait que gagner puis reperdre du terrain. Napoléon essaie de percer le centre autrichien, cette fois ci avec son infanterie. La Division Saint-Hilaire est en tête. Malgré le tir de l'artillerie ennemie, ses premières lignes sont enfoncées. Mais sa seconde ligne tient.
Voyant ses troupes épuisées et à court de munitions, et avec des pertes élevées (dont le Maréchal Lannes, mortellement blessé, ainsi que le Général Saint-Hilaire), et le dos au Danube, Napoléon préfère se replier sur la Lobau pour ne pas être coupé de ses bases.
Le 105e a été sévèrement atteint. Le Colonel de Blanmont est blessé ainsi que 5 Capitaines et 12 Lieutenants ou Sous-lieutenants.
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 3e Léger, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 100 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 105e de Ligne, et que 100 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aus Bataillons de guerre à la Division Saint-Hilaire. Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique, concernant la Division Saint-Hilaire, composée de 5 Régiments dont le 105e de Ligne : "On n'avait proposé que 775 conscrits pour compléter les compagnies que ces 5 régiments ont aux demi-brigades provisoires ; on leur en donne 1775", dont 400 pour le 105e. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 13e Demi-brigade provisoire : 59e de ligne; 69e id.; 76e id.; 100e·id.; 103e id.; 105e id. complété à la Division St-Hilaire; 6e léger qui doit recevoir 25 hommes; 24e id.; 25e id.; 26e id.; 16e id.; 96e de ligne; au total elle doit recevoir 25 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 24 compagnies à 3360 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 15 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schoenbrunn : "Mon Cousin, faites connaître au général Oudinot que mon intention est que dans la journée de demain il fasse prendre les seize pièces de canon et les seize caissons que l'artillerie doit lui délivrer. Faites également connaître au duc de Rivoli qu'il doit faire prendre les seize pièces qui sont destinées à son corps d'armée. Le duc de Rivoli doit en avoir vingt-quatre, ce sera huit qu'il faudra lui fournir de nouveau. Le général Oudinot doit en avoir trente-quatre, à raison de deux par régiment. Ces seize pièces seront un acompte qu'il recevra et qui augmentera d'autant son artillerie. Les seize pièces du général Oudinot seront données aux régiments suivants : deux au 3e, deux au 67e, deux au 72e, deux au 105e ... Vous engagerez ces généraux à vous faire demain soir ou après-demain matin un rapport qui vous fasse connaître si ces pièces ont été remises aux différents corps et organisées" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15351 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21228).
Le 18 juillet 1809, à Schönbrunn, "Le maréchal Berthier rend compte des difficultés qu'éprouvent les dépôts des 3e, 57e, 105e régiments de ligne et 10e d'infanterie légère à alimenter à la fois leurs 4es bataillons, leurs bataillons de guerre et les demi-brigades provisoires de réserve" ; "Mon intention est que ces 4es bataillons n'aient ni grenadiers, ni voltigeurs, mais qu'ils aient en place deux compagnies de fusiliers" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3324).
Le 10 septembre 1809, à Schönbrunn, "Le maréchal Berthier demande si Sa Majesté confirme le sursis qu'Elle a accordé au nommé Fallet, caporal au 105e régiment d'infanterie, condamné à mort pour désertion ; les renseignements qui ont été pris, conformément aux ordres de Sa Majesté, sur le compte de ce militaire, sont des plus défavorables" ; l'Empereur répond : "Donnez ordre que le jugement soit exécuté" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3555).
Le 21 septembre 1809, l'Empereur ordonne, depuis Schönbrunn : "1° Il sera formé un régiment de marche, composé de deux bataillons, savoir :
1er bataillon.
Une compagnie du 3e d'infanterie légère complétée à 200 hommes … 200 hommes.
Une compagnie du 18e idem .... 200 –
Une compagnie composée de 70 hommes du 39e, 70 du 40e, 70 du 63e … 200 –
Une compagnie du 57e 200 –
Total ... 800 hommes.
2e bataillon.
Une compagnie du 105e complétée à … 200 hommes.
– 7e léger idem. 200 –
– 10e léger idem. 200
– 17e léger idem. 200
Total. 800 hommes.
2° Ce régiment de marche sera formé à Strasbourg, il sera commandé par un colonel en second disponible ; il sera tenu armé, équipé, habillé et prêt à partir au 1er octobre, suivant les ordres directs qui seront adressés au général Desbureaux.
3° Le major général et le ministre de la guerre sont chargés de l'exécution du présent ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3588).
POSITIONS ET ENCADREMENT DU 105e DE LIGNE, octobre 1809 (côte SHDT : us1809_C2680)
Chef de corps : BLANMONT (de), Colonel.
Garnison - Dépôt à : Neuf-Brisach - 5e Division militaire, Conscrits des départements de Gênes - de l'Ain de 1810.
LESCAUDEY, Major; RICARD, Quartier-maître trésorier.
1er Bataillon : Chef de Bataillon Rateau à camp d'Idelsée - Armée d'Allemagne, 2e Corps Oudinot, 3e Division Grandjean, 3e Brigade Brun.
Observations : octobre 1809, effectif sous les armes : 690 Officiers et hommes - hopitaux 258 - prisonniers de guerre 28
2e Bataillon : Chef de Bataillon Poirson Louis à camp d'Idelsée - Armée d'Allemagne, 2e Corps Oudinot, 3e Division Grandjean, 3e Brigade Brun.
Observations : octobre 1809, effectif sous les armes : 612 Officiers et hommes - hopitaux 295 - prisonniers de guerre 68.
3e Bataillon : Chef de Bataillon Larcher à camp d'Idelsée - Armée d'Allemagne, 2e Corps Oudinot, 3e Division Grandjean, 3e Brigade Brun.
Observations : octobre 1809, effectif sous les armes : 659 Officiers et hommes - hopitaux 250 - prisonniers de guerre 16.
4e Bataillon à Neuf-Brisach - 5e Division militaire.
5e Bataillon à Neuf-Brisach - 5e Division militaire.
Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
5e compagnie 2 [officiers] 117 [soldats] du 105e
58 [soldats] du 48e
2 [officiers] 175 [soldats] ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor.
Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
Le 10 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, écrivez au prince d’Eckmühl que s’il n’y a rien de nouveau, il laisse séjourner plusieurs jours à Augsbourg la 3e division du 2e corps composée des 10e légers, 3e, 72e et 105e de ligne ; après quoi il la fera partir pour Strasbourg, ce qui donnera plus de place pour le cantonnement des autres divisions. Faites-moi connaître quand les deux autres divisions et la cavalerie arrivent dans leurs cantonnements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22817).
Le 20 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Je désire qu'ils partent bientôt. Pressez le ministre de la Guerre pour pourvoir aux places vacantes. Vous en ferez passer la revue le 22 par un de vos aides de camp ; et sur le compte qu'il vous rendra, vous ferez fournir par le ministre de la Guerre tout ce qui serait nécessaire à ce bataillon. Vous en passerez vous-même la revue le 28, afin qu'il puisse partir le 1er février.
Vous me ferez connaître quand ces bataillons auxiliaires, les quatre régiments de marche et les vingt escadrons de gendarmerie pourront se mettre en mouvement pour se rendre à Bayonne" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22911).
Le 22 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, donnez ordre aux quatre régiments de marche de partir le 1er février pour se diriger sur Bayonne où se réunit la 3e division du 8e corps. Donnez ordre aux cinq bataillons auxiliaires qui sont organisés à Versailles de partir également le 1er février. Vous les ferez marcher à petite journée. Il sera donné à ces cinq bataillons auxiliaires et aux quatre régiments de marche deux paires de souliers par homme à Bavonne ou à Bordeaux, selon que les souliers seront dans l'une ou l'autre de ces villes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22933).
Le 22 janvier 1810 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... On me rend compte que cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Mon intention est qu'ils partent au 1er février" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22936).
Le 30 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que l’état-major de la 3e division du 2e corps de l’armée d’Allemagne, avec l’artillerie et les administrations, se rende à Metz.
Le 10e léger sera dirigé sur son dépôt [Sélestat].
Le 3e de ligne sur son dépôt à Strasbourg
Le 105e sur son dépôt à Neuf-Brisach
Le 72e se rendra à la réserve de St-Omer
La division restera intacte ; et les régiments rendront comte au général de division ; je les envoie seulement à leurs dépôts, pour les y faire séjourner et se reposer" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3982 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22996).
Le 2 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je veux profiter de la consolidation de la paix continentale pour porter la plus grande économie dans mes armées. Voici les diverses dispositions que je projette, et sur lesquelles je désire un rapport.
Armée d'Allemagne — Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée seraient dissous. Les états-majors et administrations et tout ce qui tient à l'organisation des 2e et 4e corps et réserve générale de cavalerie seraient dissous. Il ne resterait en Allemagne que l'état-major, l'administration et les parcs du génie et de l'artillerie du 3e corps commandé par le prince d'Eckmühl, l'infanterie du 3e corps composée de quinze régiments, trois bataillons portugais et deux bataillons de tirailleurs, la brigade de cavalerie du général Pajol composée de trois régiments, et les six régiments de cuirassiers de la division Bruyères, ci-devant Nansouty, formant neuf régiments de cavalerie, et quatre-vingts pièces d'artillerie au plus, attelées et approvisionnées.
La division Molitor, composée de quatre régiments d'infanterie et de deux régiments de cavalerie, resterait jusqu'à nouvel ordre à Hambourg, où elle serait sous le commandement du prince d'Eckmühl.
Toutes les autres troupes françaises évacueraient l'Allemagne.
La 1re division du 2e corps se réunirait à Mayence et autres places environnantes sur les bords du Rhin. La 2e division se réunirait à Strasbourg et aux environs. La 3e division, c'est-à-dire le 10e léger, le 105e et le 3e de ligne, se réunirait à Metz. Ces trois divisions seraient destinées à se porter immédiatement après sur les côtes pour en assurer la tranquillité pendant la belle saison ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23241 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 172).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
II
2e corps.
La 1re division, commandée par le général Tharreau, composée des 1re et 3e demi-brigades d'infanterie légère, 1re et 2e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Mayence, Worms et Spire.
La 2e division, commandée par le général Dupas, composée des 2e et 5e demi-brigades d'infanterie légère, 6e, 7e et 8e demi-brigades d'infanterie de ligne, se réunira dans les places de Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach.
La 3e division, commandée par le général Grandjean, composée des 10e d'infanterie légère, 3e et 105e régiments d'infanterie de ligne, qui sont en ce moment à Strasbourg, Schlestadt et Neuf-Brisach, se réuniront à Metz.
Immédiatement après la réunion de ces trois divisions dans les positions indiquées, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous soumettra des ordres pour décider la marche de ces trois divisions, savoir
La 1re division du 2e corps, sur Tours
La 2e id. sur Orléans,
et la 3e id. sur Reims.
Et quand ces trois divisions seront arrivées à Tours, à Orléans et Reims, notre ministre de la guerre nous en fera le rapport, et nous demandera nos ordres ultérieurs ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le 5 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que la division Grandjean soit dissoute ; que le régiment qui a ordre de se rendre à Saint-Malo continue pour Brest ; que, du moment que ce régiment sera arrivé, le 1er provisoire de ligne retourne à Nantes, et le 2e provisoire de ligne à Lorient ; que le 3e de ligne, qui est à Cherbourg, se rende à Saint-Malo. Envoyez un courrier à Cherbourg pour que le 105e ne parte pas. Ainsi le 10e d'infanterie légère sera à Brest, le 3e de ligne à Saint-Malo, et le 105e à Cherbourg. Donnez ordre au 3e léger, qui est à Dunkerque et Calais, de se rendre au Havre" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24245).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 4e bataillon du 43e de ligne sera complété également à 900 hommes, moyennant 100 hommes du 43e ; 200 du 18e ; 100 du 3e ; 100 du 111e ; 150 du 57e ; 150 du 105e; 200 du 17e ; total 1000 hommes. Ce bataillon se formera également à Tours ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 17 septembre 1810, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que, "Sur la demande du ministre de la marine, le général Clarke propose de prendre dans le 105e de ligne, qui est à Cherbourg, deux détachements destinés à la garnison des frégates l'Amazone et l'Elisa, en armement au Havre" ; "Approuvé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4593).
Le 12 janvier 1811, on informe l'Empereur que "Le colonel Blanmont, du 105e régiment d'infanterie, à Cherbourg, sollicite un congé d'un mois avec solde pour venir à Paris et y conduire son épouse atteinte d'une maladie grave"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4967 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 9 janvier 1811 »).
Plaque de shako du 105e de Ligne, portée en Espagne, entre 1810-1812 |
V/ 1811, ENTREE EN ESPAGNE DE DEUX BATAILLONS
Le 3 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un bataillon de marche de 400 hommes, de ce que le 4e régiment suisse a à Rennes, et dirigez-le sur Brest, pour tenir garnison dans cette place.
Donnez ordre aux 3 bataillons du 105e qui sont à Cherbourg de se rendre à Brest. Il y aura ainsi à Brest le 10e d'infanterie légère, le 3e et le 105e de ligne et un bataillon suisse de 400 hommes. Aussitôt que le 1er bataillon du régiment de Belle-Île sera arrivé dans cette île, et qu'il y aura 400 soldats habillés et armés, vous ordonnerez que le bataillon suisse qui est à Belle-Île se rende également à Brest" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5121 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26070).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que ce qu'il y a de disponible au 5e bataillon du 112e soit versé dans les 3 premiers bataillons. Même ordre pour les 111e, 108e, 106e et 105e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 18 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, voici les dispositions que je juge convenable de prendre pour les colonnes mobiles :
... RÉGIMENT DE BELLE-ILE.
... La deuxième colonne mobile sera commandée par le général de brigade Berckheim, mon écuyer, et comprendra la 13e division militaire.
Elle sera composée de :
Neuf compagnies de voltigeurs du 105e, 3e de ligne et 10e légère ;
Deux compagnies des chasseurs de ma garde à cheval de 30 hommes chacune ;
20 gendarmes d'élite ;
20 gendarmes de départements.
Vous donnerez au général Berckheim la même instruction qu'aux autres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26290).
Le 25 mars 1811, à Paris, "Sa Majesté est priée d'accorder un congé de quinze jours à M. de Blanmont, colonel du 105e régiment d'Infanterie, à Brest, qui désire venir à Paris où son épouse est dangereusement malade" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5233 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 20 mars 1811 »).
Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les trois compagnies du 10e, du 3e et du 105e de ligne, et une compagnie des 47e, 86e, 13e et 70e, formeront quatre colonnes mobiles pour les côtes de Bretagne, avec des détachements de cavalerie ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415).
Le 1er avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Je pense qu'il est préférable d'envoyer à Belle-Île le 3e bataillon du 105e, qui doit être au moins de 500 hommes. Ce bataillon y restera jusqu'à ce que le régiment de Belle-Île soit organisé ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5258; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26448).
Le 3 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, on a formé à Bayonne trois bataillons de marche, un de 605 hommes, un autre de 578 et le troisième de 618 hommes.
J'ai déjà ordonné que le premier entrât avec un trésor de 4 millions en Espagne. Le deuxième y entrera quelques jours après avec un autre trésor de 4 millions. Enfin le troisième y entrera ensuite avec 4 autres millions.
À cette occasion je vous rappellerai que je vous ai demandé un état des fonds qui étaient à Bayonne, des sommes dont j'ai disposé pour les différentes armées d'Espagne et enfin un relevé des ordres que j'ai donnés pour tous ces envois d'argent.
Je désire que vous écriviez au général Caffarelli pour lui envoyer la composition de ces trois bataillons telle que votre rapport du 24 mars la présente et pour lui faire connaître mes intentions ...
2° Tout ce qui appartient aux 3e et 105e de ligne (et pour le reconnaître, il faudra dépouiller la formation des compagnies dans lesquelles ces détachements se trouvent confondus avec d'autres) sera incorporé définitivement dans le 130e de ligne. ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26495).
Le 6 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, les 200 hommes du 105e qui ont été embarqués à Cherbourg et qui sont débarqués doivent rejoindre leurs régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5285 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26561).
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
4e DIVISION. — 1re brigade : deux bataillons d'élite du 3e de ligne ; deux du 4e ; deux du 105e ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 37e ; deux du 93e ; deux du 123e ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 18e de ligne ; deux du 19e ; trois bataillons portugais ; total, 19 bataillons ...
Mon intention est que vous donniez des ordres pour la formation des bataillons d'élite, afin que du 1er au 10 mai, ils puissent se mettre en marche pour les lieux de leur destination.
Je vous enverrai un travail préparatoire pour les corps d'observation du Rhin et d'Italie. Celui de l'Elbe marche tout seul. Les régiments d'élite seront composés de 2 bataillons. Le 1er bataillon sera de 4 compagnies de voltigeurs et le 2e de 4 compagnies de grenadiers. Chaque compagnie sera portée à 150 hommes et formée de vieux soldats. Vous ordonnerez aux colonels de désigner pour commander ces bataillons leurs meilleurs chefs de bataillon, et d'y placer les meilleurs officiers et sous-officiers et les plus propres à faire la guerre.
Les régiments qui n'ont pas leurs 4 compagnies d'élite devront aussitôt les former.
Le 4e régiment de ligne qui est au Havre, par exemple, devra former ses 4 compagnies sans les tirer du 4e bataillon. Il ne resterait alors au Havre que 3 bataillons de 4 compagnies chacun ou 12 compagnies ; mais comme on aura pris encore 2 compagnies pour remplacer celles du 4e bataillon, il n'y restera effectivement que 10 compagnies réduites à 7 ou 800 hommes. Mais le 4e bataillon enverra des cadres au Havre pour reformer les compagnies manquantes et les conscrits pourront être dirigés à mesure, et en suite des ordres que je donnerai, sur Le Havre, en sorte qu'il y aura au Havre 3 bataillons de 12 compagnies ayant sur pied 15 à 1 600 hommes et je serai libre, selon les circonstances, de retirer ces troupes ou de les laisser dans l'intérieur.
Ce que j'ai dit pour le 4e régiment s'appliquant à tous les autres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Positions du 105e de Ligne en Mai 1811 : 1er et 2e Bataillons à Brest; 3e Bataillon à Belle-Île; 4e Bataillon et Dépôt (5e) à Neuf Brisach.
Le 15 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux régiments d'élite du 3e de ligne et du 105e de se réunir à Rennes. Il est nécessaire qu'à cet effet, tout ce que ces deux régiments auraient dans Belle-Ile, dans Ouessant et autres îles, repassent sur le continent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4579 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5480 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27065).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve. Ce corps d'observation sera composé de la manière suivante :
1re Division, composée de douze bataillons, formant 8,000 hommes ; deux bataillons du 5e léger, qui sont à Cherbourg ; deux bataillons d'élite du 3e de ligne, qui se rendent à Rennes ; deux bataillons du 105e, qui se rendent à Rennes (cette brigade, qui sera la 1re, se réunira à Rennes) ; trois bataillons du 81e, dont un est dans la 7e division militaire et les deux autres à Pampelune ; trois bataillons du 60e, dont deux sont à Toulon et le troisième dans la 7e division militaire ; lesquels se réuniront à Rennes, en route, à un point d'intersection, et rejoindront le 81e à Pampelune, où se formera la 2e brigade.
Le corps d'observation de réserve est destiné à se réunir à Bayonne et à passer en Espagne. Il se mettra, à cet effet, en mouvement au 1er juillet. L'organisation définitive des divisions se fera à Bayonne. Cependant rien ne devra se mettre en mouvement que le ministre n'ait pris mes derniers ordres ; il me les demandera au 1er juin.
1re Division. — Les deux bataillons du 5e léger partiront de Cherbourg pour Reims ...
Quant à la garde des côtes de la Belgique, il y aura ... trois bataillons du 105e, d'égale force ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 7 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre aux deux bataillons suisses qui sont à Rennes de se rendre à Cherbourg. Donnez ordre d'y réunir tout le 113e, et vous me ferez connaître quand les bataillons du 5e léger pourront se rendre à Rennes et s'y réunir avec les bataillons d’élite du 3e et du 105e ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17779 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27234).
Le 8 juin 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, pour former un Corps d'Observation de Réserve pour l’Espagne : "Monsieur le Duc de Feltre, le corps d’observation de réserve sera composé de la manière suivante :
.. 2e Division. – 5me léger : quatre bataillons. Deux bataillons se rendront de Cherbourg à Rennes. Les deux bataillons qui sont à l’armée d’Aragon rejoindront aussitôt que faire se pourra.
3e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
105e de ligne : deux bataillons, qui se réuniront à Rennes.
10e léger : quatre bataillons. Ce régiment se réunira d’abord à Rennes ; le 4è bataillon s’y rendra lorsqu’il sera formé et habillé.
52e de ligne : deux bataillons d’élite. Ces bataillons sont à Toulon et rejoindront à Vitoria.
Les régiments auront chacun leurs deux pièces d’artillerie. Cette division, qui se réunira à Vitoria, sera commandée par le général Caffarelli ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17784 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27246).
Le 9 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux 2 bataillons d'élite du 3e de ligne et du 105e qui sont à Rennes d'en partir le 15 pour se rendre à Bayonne. Faites-moi connaître si les compagnies d'artillerie de ces régiments ont leurs pièces, leurs caissons et attelages ou quand ils les auront. Donnez ordre au général commandant la 13e division militaire d'en passer la revue avant leur départ et de vous envoyer des états en règle de la situation de ces régiments. Je suppose qu'il ne manque aucune place d'officiers ni de sous-officiers, et que tout est en bon état ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4608; Ernest Picard, Louis Tuetey, Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la guerre, Paris, Charles Lavauzelle, 1913, t. 4, p. 350, n° 5574 (minute, Archives nationales, AF IV 891., juin 1811, n° 77) ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27250). Le Général Delaborde commande la 13e Division militaire.
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... BREST. — Vous donnerez ordre que le dépôt du 3e régiment de ligne, qui est à Strasbourg, fasse partir 1,200 hommes pour le camp de Brest, afin de compléter les 1er, 2e et 3e bataillons du 3e de ligne à 500 hommes, le bataillon d'élite n'étant plus au régiment et se trouvant parti pour l'Espagne.
Vous donnerez le même ordre pour le 105e, qui fera partir 900 hommes pour les trois premiers bataillons ...
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).
L’ARTILLERIE REGIMENTAIRE EN ESPAGNE Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 12 juin 1811 : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre lettre du 11 ; j'y remarque une inexactitude.
Le 5e Léger a sa compagnie d’Artillerie. Je pense que le 60e l'a également, puisqu'il faisait partie de l'armée d'Allemagne, et qu'il se trouvait à la bataille de Wagram. Toujours le 12 juin 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, les 81e, 60e, 20e et 10e de ligne qui font partie du corps d'observation de réserve, ayant quatre bataillons, doivent avoir une compagnie d'artillerie et deux pièces de canon, 3 caissons, un caisson d'infanterie par bataillon et un caisson de transports militaires. J'ai donné l'ordre que les compagnies d'artillerie des 60e, 20e et 10e de ligne séjournassent à Nîmes pour réunir leurs chevaux, harnais et caissons et se mettre en état de se porter sur Pampelune qui est la destination de ces régiments. Quant au 81e, je pense que sa compagnie d'artillerie est déjà à Pampelune. Donnez-lui l'ordre d'acheter des chevaux. Si elle ne peut pas s'en procurer à Pampelune, faites-la venir à Pau où elle trouvera plus de facilités. |
Le 17 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin ... Écrivez au général Caffarelli pour lui faire connaître la composition de la 2e division du corps de réserve dont il aura le commandement pour la grande guerre. Cette division sera de deux brigades, savoir : 1re brigade : quatre bataillons du 5e léger, quatre bataillons d'élite des 3e et 105e de ligne ; 2e brigade : quatre bataillons du 10e léger, deux bataillons d'élite du 52e de ligne.
En attendant, il se servira des troupes qui lui arrivent pour seconder le général Reille et contribuer à la destruction de Mina et à pacifier le pays.
Il est nécessaire qu'il y ait à Vitoria 300,000 rations de biscuit.
Cette division doit avoir huit pièces d'artillerie, autant de caissons d'infanterie et de transports militaires qu'il y a de bataillons. Il y sera joint, selon les circonstances, une ou deux batteries de position. Deux généraux de brigade, de ceux qui sont dans le gouvernement du général Caffarelli, commanderont les deux brigades. Le général Caffarelli les désignera. Un adjudant commandant, quatre adjoints à l'état-major, un commissaire des guerres, un officier du génie et un d'artillerie seront attachés à cette division.
Donnez ordre que les 3e, 105e et 52e de ligne se rendent à Bayonne, y séjournent, réparent leurs armes, prennent des cartouches et partent pour Tolosa, ou ils recevront des ordres du général Caffarelli" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17815 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27323).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 17 juin. Le régiment de Belle-Île est trop peu nombreux pour en tirer des hommes. Mais pour le régiment de l'île de Ré, je ne vois pas d'inconvénient d'y faire un choix de quelques hommes les plus sûrs et les plus dociles pour les faire servir à recruter des régiments de la ligne. Mais cela devrait être fait avec beaucoup d'intelligence, et de manière que les conscrits n'eussent pas l'occasion de passer chez eux. Il faudrait diriger sur le camp de Boulogne et sur Brest, pour recruter les 9e et 105e de ligne et les 47e, 15e, 70e et 86e, les conscrits de l'île de Ré appartenant à la 10e et 11e division militaire, et diriger sur Bayonne pour être incorporés dans les 24 régiments qui sont à Bayonne les conscrits de la Bretagne et autres pays éloignés des Pyrénées. On pourrait en former des compagnies de marche. On commencerait par en former une pour Bayonne, l'autre pour Brest. Proposez-m’en le projet. Cela n'est pas d'ailleurs une mesure pressante. Si elle réussit, on pourra l'étendre. Ces hommes devront sortir de l 'ile de Ré armés et habillés. Toutefois je désire qu'il n'en sorte aucun conscrit sans mon autorisation" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27342).
Le 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
CORPS D'OBSERVATION DE LA RÉSERVE.
... 2e Division. — Donnez ordre aux deux bataillons du 5e léger de se rendre à Bayonne et aux trois bataillons du l0e léger de se réunir à Rennes.
Il est bien nécessaire alors de pourvoir à la garnison de Brest. Les quatre compagnies des 4es bataillons, tant du 3e de ligne que du 105e, qui restent au dépôt, se compléteront chacune à 200 hommes et partiront pour Brest, où les hommes seront incorporés dans les trois premiers bataillons ; dans le cours de juillet, deux autres compagnies du 4e bataillon conduiront 500 autres soldats ; de sorte que les trois premiers bataillons recevront 1,300 hommes, ce qui les mettra à leur complet.
S'il n'y avait pas 800 hommes prêts à partir au 1er juillet, on ne ferait partir que trois compagnies ou 600 hommes.
Au 1er juillet, faites passer la revue du 4e bataillon du 10e léger, afin de connaître quand il pourra partir pour rejoindre les trois premiers bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Et toujours le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre "Monsieur le comte de Cessac, le ministre de la Guerre a dû vous envoyer l'organisation d'un corps de réserve en trois divisions, indépendamment d'une division italienne ...
La 2de division se compose de 4 bataillons du 10e léger, de 4 du 5e léger, de 2 bataillons d'élite du 3e de ligne, de 2 bataillons d'élite du 105e et de 2 bataillons du 52e. Chaque régiment doit avoir également sa compagnie d'artillerie. L'artillerie de ces régiments se formera et s'organisera à Rennes, à l'exception du 52e qui pourra s'organiser à Nîmes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27347).
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée ...
Vous manderez au général Caffarelli que les quatre bataillons d'élite des 3e et 105e arriveront du 10 au 20 juillet en Biscaye ; qu'il doit placer ces bataillons à Irun et à Tolosa, et réunir à Vitoria tout ce qui appartient à l'armée de Portugal ; que le 20 juillet il dirige les quatre bataillons de l'armée de Portugal sur Burgos, en conservant à Vitoria le 3e bataillon du 50e et celui du 25e léger ; mais qu'aussitôt que le 52e et le 5e léger seront arrivés il fasse partir aussitôt ces deux 3es bataillons pour Burgos.
Vous aurez soin d'être ponctuellement instruit de l'époque de l'arrivée de ces bataillons à Burgos. Vous prendrez mes ordres au 10 juillet sur la formation d'une brigade de marche qui sera dirigée sur l'armée de Portugal selon les circonstances d'alors, et en force ; car cette armée peut se trouver engagée dans des opérations où il serait utile que 6 ou 7,000 hommes marchassent à la fois" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).
Deux bataillons du 105e de Ligne partent donc de Rennes avec le Colonel en second Antoine Adalbert Baille (Colonel en titre en septembre) pour rejoindre le Nord de l’Espagne et renforcer l’armée du général Dorsenne. Cette armée du Nord, loin des grands combats de la péninsule de l'époque, est chargée de garder la route stratégique qui part de Bayonne et joint Vittoria et Burgos. Elle doit s'opposer aux harcèlements permanent des guerillas menées par El Pastor en Guipuzcoa, Renovales en Biascaye, Longa dans les Alpes Cantabriques et Espoz y Mina en Navarre.
Le même 1er juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, au lieu de donner des fonds aux 60e et 81e régiments pour monter leur compagnie d'artillerie, je pense que vous devez faire fournir des caissons du dépôt de Pau. Vous pouvez donc retenir les fonds que vous destiniez à cet objet et faire connaître aux commandants de ces régiments à Nîmes qu'ils trouveront leurs caissons de transports militaires et leurs caissons d'ambulance préparés à Pau.
Donnez les mêmes ordres pour les 3e, 52e et 105e, 23e léger, 1er, 62e et 101e, cela épargnerait beaucoup d'argent et l’on emploierait les caissons de Pau que désormais je veux remplacer par des charrettes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4645; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27507).
Le 13 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 3e de ligne fournira les garnisons du Nestor, de La Pregel et de La Revanche ; le 105e la garnison de L'Eylau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5772 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27612).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies d'artillerie des 3e et 105e régiments qui sont à Rennes, en partent pour se rendre à Bayonne.
Donnez ordre également que celle du 10e d'infanterie légère parte avec son régiment.
Que l'artillerie du 5e d'infanterie légère parte du 1er au 10 août, aussitôt que le général commandant la division la trouvera en état ; que les compagnies du 10e et du 20e de ligne partent aussitôt que le général commandant la division les trouvera en état, et se rendent à Bayonne, où elles profiteront de la première escorte pour rejoindre leur régiment.
Donnez ordre que les compagnies du 1er et du 60e partent du 1er au 10 août. Enfin donnez ordre aux généraux commandant les divisions de faire partir celles du 23e léger, 62e, 101e, 52e et 81e aussitôt qu'elles seront prêtes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27678).
Toujours le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons du 3e de ligne et du 105e se forment à Lorient, conformément à l'ordonnance, et soient destinées à tenir garnison sur 2 des quatre vaisseaux de guerre qui sont à Lorient ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 20 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 3e et 105e qui sont arrivés à Bayonne étaient commandés par des chefs de bataillon. Faites-moi connaître pourquoi les colonels n'y étaient pas, ou au moins les majors" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27726).
Le 27 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Les compagnies d'artillerie régimentaires des 10e, 20e, 81e, 52e, 3e et 105e de ligne, à fur et mesure de leur arrivée, iront sous bonne escorte rejoindre leurs régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5844 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27815).
Formé en colonnes mobiles, on retrouve le 105e en Biscaye, en juillet.
Le 9 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin ... Vous donnerez l'ordre au général Caffarelli, moyennant l'arrivée de ces 6.000 hommes, de faire filer sur Burgos toute sa division, savoir le 3e, le 105e, le 5e léger et le 52e, désirant qu'au 1er septembre le général Vandermaesen puisse partir avec sa division pour Valladolid ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5944 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28051).
Le 12 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin ... Aussitôt que les compagnies d'artillerie des 3e et 105e régiments seront arrivées, elles recevront leurs caissons, conformément aux ordres du ministre de la guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5970 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28129 - Notes : Bien que le destinataire indiqué soit bien Clarke, son contenu laisse penser que cette lettre est plutôt destinée à Berthier, Major général de l’Armée d’Espagne; c’est la position de Picard et Tuetey; la CGN donne le 45e au lieu du 105e).
Le 18 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... Les 3e de ligne, 105e, 5e léger et 52e, avec les généraux de brigade que le général Caffarelli aura désignés, occuperont Burgos. Il est nécessaire de laisser à Burgos 600 chevaux, jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, indépendamment de la gendarmerie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6011 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28219).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies ESCADRE DE LORIENT Les 2es compagnies des 5es bataillons des 3e, 105e, 80e, 121e et 122e de ligne seront complétées et réunies à Lorient. Ces cinq compagnies seront placées, savoir celle du 3e sur l’Eylau ; celle du 105e sur le Vétéran ; celle du 80e sur le Golymin ; celle du 122e sur le Marengo ; celle du 121e sur le Diadème ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 26 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître la situation des bataillons des 3e et 105e de ligne également destinés à la défense de la Bretagne, pour mettre ces bataillons au complet par des conscrits de l'ile de Ré qui, étant en Bretagne, seront assez éloignés de chez eux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6076 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28382).
Le 105e est en Navarre, en septembre.
Le 7 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, dans l'état que vous me remettez des pertes qu'ont éprouvées dans leur marche les bataillons envoyés des dépôts pour rejoindre leurs corps, vous parlez d'un 6e bataillon du 3e de ligne et d'un 6e bataillon du 105e. Ces deux régiments n'ont point de 6e bataillon. Je crains que cette dénomination ne soit donnée par vos bureaux à ces régiments, parce qu'ils ont deux bataillons d'élite. Il faudrait rectifier cette erreur ; l’un de ces bataillons est le bataillon d’élite de grenadiers, l’autre de voltigeurs, et le 3e, 4e et 5e conservent leurs numéros" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6133; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28539).
Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, envoyez-moi la correspondance du général commandant la 13e division militaire.
Donnez ordre que le 4e bataillon du 3e de ligne, qui est en Bretagne, verse dans les 1er, 2e et 3e bataillons tout ce qu'il a de disponible, de manière à compléter ces bataillons à 140 hommes par compagnie, et que le cadre du 4e bataillon retourne au dépôt à Strasbourg.
Donnez le même ordre pour le 105e, et que le cadre du 4e bataillon retourne également à Neuf-Brisach au dépôt.
Donnez ordre au général de tenir ces deux régiments réunis à Brest et de charger un général de brigade de surveiller ces six bataillons, de pourvoir à toutes les places vacantes, de s'occuper de l'instruction, enfin de mettre ces bataillons dans le meilleur état" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6172 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28638).
Le 8 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Utrecht, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les 4es bataillons des 3e et 105e qui sont retournés dans la 5e division militaire, se réuniront à Strasbourg et recevront chacun 600 conscrits réfractaires du dépôt de Strasbourg. Recommandez au général Laborde de prendre un soin particulier des bataillons de ces régiments et de les réunir davantage, étant trop disséminés, ce qui perd entièrement ces jeunes soldats" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6242 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28795).
Le 21 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Quant aux bataillons des 3e et 105e, je désire qu'ils restent à Strasbourg, pour le service de la place. À cet effet, recommandez au général Lebrun de n'y mettre aucun déserteur, mais de choisir les jeunes gens les plus sociables et qui donnent Je plus d'espérances pour compléter parfaitement le 4e et même le 5e bataillon de ces deux régiments. Je verrais avec plaisir qu'ils eussent chacun 600 hommes, ce qui ferait 2 400 hommes, qui seraient tous utiles à Strasbourg pour garder cette place importante, et laisseraient les bourgeois tranquilles.
Tenez la main à ce que les majors et les chefs de bataillon soient présents, que tous les officiers et sous-officiers soient présents, et que le général Lebrun ne mette dans ces bataillons que des jeunes gens qui puissent être utiles" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28886).
Le 22 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, les 4es bataillons des 19e, 46e, 93e, 56e, 2e, 37e et 123e, ce qui fait sept bataillons, ont été envoyés à Wesel et à Strasbourg pour se compléter à 900 hommes. Je garderai à Strasbourg les bataillons du 3e et du 105e ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18188 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28887 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 289).
Toujours 22 octobre 1811, à Amsterdam, "Le duc de Plaisance demande si les 4es bataillons des 2e, 3e, 37e, 46e, 105e et 123e de ligne devront être dirigés sur le corps d'observation de l'Elbe, aussitôt qu'ils auront été complétés avec des conscrits réfractaires"; Napoléon répond : "J'ai déjà donné l'ordre que les 4es bataillons des 2e, 19e, 46e, 93e, 56e, 37e et 123e fussent complétés à 900 hommes, habillés, armés et envoyés à Minden, où le prince d'Eckmühl en fera une ou deux brigades spéciales sous les ordres d'un général de brigade, en les tenant éloignés des côtes de France, afin de rendre la désertion impossible.
Quant aux 3e et 105e, je désire que ces bataillons restent à Strasbourg pour le service de la place. Mais à cet effet, il faut que le général Lebrun n'y mette point de déserteurs, mais les jeunes gens les plus dociles et desquels on a le plus à espérer. Qu'il complète bien le 4e bataillon et même le 5e ; car je verrais avec plaisir que chaque régiment eût 1.200 hommes, c'est-à-dire 600 hommes par bataillon. Ce serait 2.400 hommes qui seraient utiles à Strasbourg pour garder cette place importante et laisser les bourgeois tranquilles. Il faut prendre des mesures pour que les majors, les chefs des 4e et 5e bataillons soient présents, que tous les officiers et sous-officiers surtout soient présents, et que le général Lebrun ne mette dans les bataillons que des hommes qui puissent être utiles" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6289).
Le 23 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, il est nécessaire que vous écriviez, par l'estafette de ce soir, au général Caffarelli pour lui faire comprendre que tout le mouvement se portant aujourd'hui sur Valence, il est nécessaire qu'au moindre avis du général Reille, il fasse passer dans la Navarre toutes les troupes nécessaires, afin que ce général puisse se porter au secours du maréchal Suchet avec toute sa division. L'arrivée des huit bataillons du régiment de marche de l'armée du Midi et du 15e régiment de chasseurs doivent (sic) donner au général Caffarelli des troupes disponibles. Mon intention même est que, si sa présence était nécessaire, il parte avec toute sa division pour, conjointement avec le général Reille, soutenir le maréchal Suchet. Le régiment de marche de l'armée du Midi, le régiment de marche de l'armée du Nord, le régiment de marche de l'armée de Portugal, le 130e régiment, ce qui fait près de 20 bataillons, et tout ce que, dans une circonstance urgente, le général Monthion s'empresserait d'envoyer en Biscaye, sont trois fois plus qu'il ne faut. Il faut donc qu'avec sa division, composée des 3e, 52e et 105e de ligne et des 5e et 10e légers, du 15e chasseurs et de ses 20 pièces d'artillerie, il puisse se porter, si cela devenait nécessaire, en Aragon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6291 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28891).
Positions du 105e de Ligne en novembre 1811 :
- 1er et 2e Bataillons (sous la forme de Bataillons d'élite, Grenadiers et Voltigeurs) et Compagnie d'Artillerie régimentaire, Armée du Nord de l'Espagne, petit Dépôt à Bayonne;
- 3e et 4e Bataillons à Brest;
- 5e Bataillon Dépôt à Neuf Brisach.
Le 9 novembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 29 octobre dernier, par laquelle elle m'informe que les 4e bataillons des 3e et 105e régiments qui se complètent à Strasbourg doivent y rester en garnison ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 280, lettre 997).
Le 27 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Proposez-moi de faire remplacer à Cherbourg les deux bataillons du 4e régiment suisse par les bataillons du 3e ou le 105e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6423 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29209 - Cette lettre a été publiée partiellement par A. Chuquet, Lettres et Apostilles de Napoléon, t. II, p. 208).
Le 2 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Tous les hommes qui arriveraient désormais seront donnés aux 3e de ligne et 105e, jusqu'à ce que ces régiments aient le nombre d'hommes qu'ils doivent avoir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6437 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29238).
Le 9 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au 105e régiment d'envoyer deux de ses bataillons complets à Cherbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6464 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29295).
Le 15 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au duc de Plaisance, commandant le dépôt de Strasbourg, de faire partir le plus tôt possible les hommes qu'il a disponibles pour les cuirassiers. On prendra pour conduire ces hommes des détachements des 1er et 105e ou des escortes détachées d'Erfurt à cet effet.
Donnez ordre que les 1.000 premiers graciés ou déserteurs amnistiés qui arriveront au dépôt de Strasbourg, qui sont destinés au corps du prince d'Eckmühl, soient dirigés, savoir 300 hommes sur le 2e de ligne et 700 hommes sur le 37e.
On les habillera et on les équipera en règle, et on les fera partir sous l'escorte des détachements du 1er de ligne ou du 105e, qui les conduiront à ces deux régiments. Les cadres retourneront à Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6487 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29349).
VI/ 1812-1813, LE REGIMENT DISPERSE : ESPAGNE, RUSSIE ET ALLEMAGNE
1/ ESPAGNE, 1812-1813
a/ 1812
Fig. E1 : Grenadier du 105e Régiment en Espagne, tenue de campagne |
Fig. E2 : Officier de Voltigeurs du 105e Régiment en Espagne, tenue de campagne |
Fig. E3 : Musicien régimentaire du 105e Régiment en Espagne, tenue de campagne |
Durant l'année 1812, les deux Bataillons du 105e de Ligne, aux ordres du Major Lescaudry, s’épuisent dans l'escorte des convois et les opérations contre Mina qui dispose d'une veritable division de guérilla qui harcèle les forces françaises.
Le 27 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, envoyez à Bayonne, pour augmenter la réserve du général Lhuillier, le 3e et le 105e, qui ont eu ordre de se rendre à Nantes ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18730 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30713).
Le 28 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous renvoie la correspondance d'Espagne.
Ecrivez au général Lhuillier d'avoir l'œil sur Saint-Sébastien et d'avoir toujours 3,000 hommes dans la main pour les diriger sur cette place, si elle avait besoin d'être secourue.
Il est nécessaire d'avoir beaucoup de monde à Bayonne ; activez la marche du 3e et du 105e et de la 5e demi-brigade provisoire sur Bayonne. Tenez là deux généraux de brigade, afin que le général Lhuillier puisse toujours disposer de beaucoup de forces, pour être en mesure d'agir selon les circonstances. Réunissez un millier d'hommes de cavalerie, tirés des dépôts de l'armée d'Espagne, et dirigez-les, formés en régiment de marche, sur Bayonne. Prenez dans les dépôts du Midi de quoi former et atteler une batterie de six pièces de canon.
Prescrivez au général Lhuillier de tenir ses troupes dans la vallée de Bastan, à Bayonne, à Saint-Jean de Luz et à Irun, en les nourrissant bien, les baraquant, les formant et en les exerçant" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 21 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18735 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30735).
En Juin 1812, le 105e est à la première Division de l'Armée du Nord, aux ordres du Général Abbé, qui est basée à Pampelune. On y compte 34 Officiers et 932 hommes sur le terrain, 115 hommes aux hôpitaux. Les Compagnies d’élite sont regroupées dans des Bataillons de Grenadiers et Voltigeurs.
AU GÉNÉRAL CLARKE, DUC DE FELTRE, MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS. Le 13 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Koenigsberg, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Je suppose que vous avez dirigé également le 3e et le 105e sur Bayonne. Il est nécessaire d'avoir beaucoup de forces de ce côté ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18786 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30910).
Les pertes sont régulières contre les guérillas. Des opérations sont plus importantes. Le 22 août 1812, une colonne, commandée par le Général Soulier, ayant opéré sa jonction avec le Général Caffarelli à Bilbao, rencontre 5000 partisans de la bande de Longa. Trois Compagnies de Voltigeurs du 105e et trois du 3e de Ligne dispersent l’ennemi.
Le 11 octobre, la Division Abbé, venue chercher un convoi de grains près de Trafalla, est attaquée par Mina. Huit cent hommes, dont deux Compagnies du 105e, attaquent l’ennemi puis effectuent une retraite en bon ordre. Le Capitaine Lecerf est tué, le Chirurgien aide major Bezuchet est blessé.
Quatre jours après, nouveau combat près du village de Maniera, non loin de Pampelune. Mina est repoussé mais les pertes sont nombreuses pour le Régiment. Le Major Lescaudry est tué, ainsi que le Chef de Bataillon Larcher, les Capitaines Bourcet et Marion.
Pendant ce temps, suite à la défaite des Arapiles, le 22 Juillet 1812, au Sud-Est de Salamanque, le dispositif français en Espagne a été désorganisé. Joseph fuit sur Valence chez Suchet, alors que Wellington entre à Madrid le 12 Août. Soult doit évacuer à contre coeur l'Andalousie. Mais la situation finit par se rétablir sur une nouvelle ligne de front, à la fin de l'année. Le 2 Novembre, Joseph retrouve Madrid. Suchet resserre son dispositif, abandonnant le sud de la province de Valence.
Wellington prend ses quartiers d'Hiver à Ciudad Rodrigo. Les Français, eux, s'installent une nouvelle fois entre le Douero et le Tage.
Dans le Nord de l'Espagne, les Français s'épuisent à maintenir les communications avec la France.
b/ 1813
C'est au début Janvier 1813, que parvient à Madrid l'annonce du désastre de la campagne de Russie et les nouvelles instructions de l'Empereur. D'abord, resserrer les lignes en se repliant sur le Nord de l'Espagne. Les 4 armées, aux ordres de Joseph, vont adopter de nouvelles positions : en mars, on évacue la Manche, l'Armée du Centre se place autour de Ségovie, celle du Midi vers la vallée du Douro, celle du Portugal en Vieille Castille. Joseph, quant à lui, évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid. Ensuite, ponctionner les effectifs pour recréer une armée en Allemagne. Mais la guerre continue dans la péninsule.
Le 105e de Ligne est toujours à la Division Abbé autour de Pampelune et a fort à faire contre les bandes de guérillas.
Le 1er février 1813, au combat d'Ordonna, le Capitaine Pourchet est blessé.
Le 22 mars, dans un combat près de Pampelune, le Chef de Bataillon Maussion et le Capitaine Rapold sont tués.
Le 13 mai, le 105e participe au combat de Roncal.
Pendant ce temps, au Portugal, Wellington, devenu Généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées, réorganise lui aussi ses troupes. C'est le 22 Mai que Wellington reprend l'offensive, réoccupe Salamanque, et continue sa progression.
Joseph décide de l’arrêter à Vitoria. Mal engagée et mal terminée par la débâcle des forces françaises, la bataille de Vitoria est très coûteuse. Exténué, le reste des Armées françaises repasse les Pyrénées, laissant deux fortes garnisons à Pampelune et San Sebastian. Le 105de Ligne se replie aussi.
"Rapport du général Foy sur les opérations du 21 au 28 juin 1813.
... Le 25, ... A dix heures du matin, l'ennemi partant d'Alegria, s'est dirigé par la droite dans les montagnes d'Alzo, pour arriver sur la route de Tolosa à Pampelune; il marchait en trois colonnes parallèles et concentriques. La première, formée de 10 bataillons portugais, a emporté la hauteur d'Aléou, où il n'y avait qu'un poste, et où il y aurait eu un bataillon, si les ordres que j'avais donnés eussent été exécutés. J'ai fait marcher à la rencontre de l'ennemi le 6e d'infanterie légère et le 69e et je les ai fait soutenir par la brigade italienne. Un combat très vif s'est engagé ; il a duré tout le jour. Nos troupes n'ont pu reprendre la montagne d'Aléou, mais elles ont empêché l'ennemi de suivre les crêtes qui descendent de cette montagne à Tolosa, et l'ont forcé de faire un long détour : c'était le principal objet que je me proposais. La seconde colonne était composée de la 1re division anglaise; la 3e colonne était composée des 4e et 5e divisions anglaises, restées en colonne sur la route de Vitoria avec une division de cavalerie anglaise; elles avaient envoyé quelques bataillons dans les montagnes à droite de la route. Le corps de troupes qui nous était opposé était commandé par le général Graham.
Vers les cinq heures du soir, les colonnes ennemies avaient dépassé la route de Pampelune; elles descendaient dans la vallée de Babura ; elles se présentaient pour attaquer de front la très forte position d'Iagoz, qui suffisait pour tenir Tolosa, et où j'avais placé le 39e, le 76e et le 105e. Deux régiments anglais ont marché à cette position comme à un assaut ; il a suffi, pour les culbuter, d'envoyer contre eux les compagnies de voltigeurs. La brigade italienne et la 1re brigade de l'armée de Portugal étaient sur le point d'être coupées de Tolosa par le mouvement des Anglais ; elles ont fait retraite. Le 69e arrivait devant les portes de Tolosa en même temps que la tête de la colonne ennemie; il a fallu, pour passer, qu'il marchât dessus, et qu'il la fit refluer sur Ibarra; il y a eu une demi-heure d'action très-chaude. Le 69e régiment est un des meilleurs de l'armée ; il a fallu plusieurs feux de bataillon à bout portant; il a dû charger à la baïonnette; il est rentré à Tolosa sans éprouver une perte considérable. On doit les plus grands éloges à M. Guinand, colonel, et à M. Vincent, chef de bataillon; ces deux braves officiers supérieurs méritent tous deux d'être récompensés ..." (Girod de l'Ain, Vie militaire du Général Foy, pages 397-401; Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 440).
Le 12 Juillet, rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef des toutes les forces sur la frontière. Joseph et Jourdan sont destitués.
Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 Divisions et 3 ailes. Les hommes sont assez déprimés, face désormais à des Alliés en supériorité numérique. Soult se met à fortifier la frontière, par tout un système de redoutes.
Des tentatives pour aller délivrer la garnison de Pampelune, entre les 24 Juillet et 28 juillet échouent. Les Français retournent sur leurs bases de départ derrière la Bidassoa. Le 105e y a quelques pertes.
Entre temps, le 27 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois l'état d'organisation de l'armée d'Espagne au 18 juillet ...
Dans l'état de situation prochain, faites-moi connaître le n° des bataillons qu'a chaque régiment. Je n'ai pas trouvé dans le dernier état le 3e de ligne, les 105e, 40e, 52e, 1er de ligne, 10e, 20e et 62e de ligne ; mais je vous dis cela de mémoire. Faites faire un travail là-dessus pour voir tout ce qui se trouve à Pampelune et à Saint-Sébastien.
Récapitulez la situation de l'armée et les corps qui seraient oubliés. Cet état devra faire connaître les compagnies et les bataillons qui sont aux régiments. Assurez le duc de Dalmatie que toutes les mesures sont prises pour compléter ses régiments" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 2093 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35598).
Puis Soult essaie de secourir Saint Sébastien. La bataille de San Marcial, le 30 Août, est aussi infructueuse. La retraite, qui s'effectue par le pont de Berra, se fait sous le feu des Anglais. Au passage de la Bidassoa, le 31, le Capitaine Charpentier est blessé.
Saint-Sébastien succombera le 8 Septembre. Désormais, on va se battre sur le sol français. Les hommes sont complètement démoralisés, la solde n'a plus été versée depuis des mois.
Les deux Bataillons du 105e de Ligne se retrouvent à la 7e Division (Maucune), Brigade Montfort. Ils stationnent à la Croix des Bouquets pour y tenir le front, supervisé par le Général Reille.
Wellington reprend son offensive, le 7 octobre et franchit la Bidassoa.
Les positions françaises sont grignotées et Wellington s'empare des hauteurs sur la Rhune. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle où il a établi des lignes fortifiées. Wellington temporise, attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre.
Au début Novembre, Soult stabilise son front entre Saint-Jean-de-Luz et Saint-Jean-Pied-de-Port, s'appuyant sur la Nivelle et la Nive, des camps retranchés et de multiples redoutes. Se sachant en infériorité numérique, il en est réduit à une campagne défensive, mais étale trop ses troupes au lieu de former une masse de manœuvre pour des contre offensives puissantes. Soult pense être attaqué sur son aile droite, mais Wellington va faire porter son offensive sur le centre de son front, le 10 Novembre. Le 105e de Ligne est à l’aile droite des Français, avec sa Division, au camp du Bordagain. A la fin de l’opération, le centre et l'aile gauche s'étant repliés devant l’offensive anglaise, l’aile droite court le risque d'être coupée du gros de l’armée. Reille évacue Saint-Jean-de-Luz et se replie sous Bayonne.
2/ RUSSIE, 1812
Fig. E4 : Tambour major du 105e Régiment en Espagne |
Avant de partir pour la Russie, Napoléon avait laissé des troupes en garnison dans les principales places fortes d'Allemagne, ainsi qu'un Corps d'armée de réserve chargé d'assurer les arrières. Il s'agissait du XIe Corps d'armée du Maréchal Augereau.
Le 8 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre , je recois votre lettre du 7, par laquelle vous me rendez compte que le 3e de ligne, qui est à Strasbourg, a 2000 hommes, et le 105e, 1600 hommes. Je vous ai fait connaitre, par une lettre de ce jour, qu'il fallait que le 4e bataillon du 56e et le 4e bataillon du 93e fussent complétés à 900 hommes. On pourra retirer ce qui est nécessaire du 3e ou du 105e au choix du général Desbureaux …
Les 4es bataillons du 3e et du 105e doivent chacun garder 600 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29689).
Le 9 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Réitérez donc l’ordre au général Desbureaux, de faire partir tous les cadres de cuirassiers qui lui ont été envoyés avec les hommes qu’il a destinés à ces régiments. Qu'il prenne ce qu’il y a de meilleur dans le 3e et dans le 105e et dans le dépôt des réfractaires, et que tout cela parte sans plus de délai ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4884; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6615 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29696).
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... Il est nécessaire de porter à Cherbourg, au 105e, ce qui lui manque.
N'en porter que trois bataillons, qui doivent faire 1.600 hommes.
Donner ce qui manque.
Diriger droit sur Cherbourg les conscrits ...
La division de Cherbourg sera composée de trois bataillons du 105e de ligne, plus du 123e, du 127e, des 32e, 58e, des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, des 34e et 40e, des 113e et 121e ...
Il faut ôter de la division de Bretagne les deux compagnies des 3e et 105e de ligne, destinés pour Strasbourg ...
Dans le système présenté, on ne donne rien aux 3e et 105e, rien aux 63e, 29e, 112e, 13e de ligne. Il est pourtant nécessaire de compléter ces régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... Le 3e de ligne et le 105e sont avec raison portés sur l'état pour leur 4e bataillon à Strasbourg sur le Rhin, mais ils ont leurs bataillons en Bretagne, à Brest et Cherbourg.
Il faut diriger directement sur Brest et Cherbourg de quoi recruter ces bataillons. Le dépôt enverra les effets d'habillement, et il vaut mieux faire un transport d'habits que des marches inutiles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Division de Boulogne
... Pour le 105e on ne porte que le 1er et le 2e bataillons à Cherbourg. Erreur. Il y en a trois. Le 1er bataillon n'a que 450 hommes, le 2e 437, le 3e 452 hommes, ce qui fait 1.300 hommes. Mais cela forme douze compagnies ; il manque donc 380 hommes. Ainsi, au lieu de porter à Cherbourg pour le 105e 270 hommes, il faut y porter 100 hommes de plus. Il est vrai qu'on porte le 3e bataillon comme étant à Brest. S'il y est resté, c'est contre mes ordres ; cela doit être changé ...
Par ce moyen, la division de Bretagne est diminuée d'un bataillon du 105e, qui passe à Cherbourg ...
SUR LA RÉPARTITION PAR DÉPARTEMENT ET PAR CORPS.
... Comme on doit, à cause des augmentations, etc., on peut ôter 300 conscrits aux 875 qu'on donne au 3e de ligne, à Strasbourg.
Faire pour le 105e régiment idem. Economie de 600 conscrits ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).
Le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
... Quant au 3e de ligne et au 105e, je fais la même observation. Les hommes seront dirigés sur les dépôts où on les habillera, et, de là, sur Brest et sur Cherbourg. II ne faut pas les prendre sur la frontière de l'Est, parce que traversant deux fois la France, ces hommes feraient 400 lieues, et seraient exposés à une grande désertion, au lieu qu'en employant des Italiens, et des hommes des 6e, 7e, 5e, 19e divisions militaires, etc. après leur avoir fait passer un mois à Strasbourg, il n'y aurait plus d'inconvénient, et on les enverrait à Brest et à Cherbourg. ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976)..
Le 27 février 1812, à Paris, "On croit que l'intention de l'Empereur est d'envoyer de Brest à Cherbourg le 3e bataillon du 105e pour le réunir aux deux premiers"; Napoléon répond : "Il faut donner l'ordre à ce 3e bataillon de se rendre à Cherbourg; il y a de l'inconvénient à tenir les bataillons trop disséminés" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1881).
Le 2 mars 1812, une émotion frumentaire, qui a commencé par une bousculade à la halle au grain de Caen, dégénère en jets de pierres sur la préfecture et en pillage d'un grand moulin des environs de la cité normande. Un des manifestants, équarrisseur de son état, demande même qu'on lui amène le Préfet pour qu'il l'écorche « comme un vieux cheval ». Le représentant de l'Etat, Alexandre Méchin, envoie immédiatement à Paris un rapport alarmiste (« Notre situation est critique ») au Ministre de la Police. Savary prescrit la fermeté au Préfet, ajoutant : « Je vous le répète, il faut beaucoup de fermeté. Ce n'est la faute de personne si la récolte de 1811 a été mauvaise ». Il annonce déjà dans sa dépêche l'arrivée sur place du Général Durosnel, Aide de camp de l'Empereur. Un Commissaire de police est aussi dépêché par Réal, Conseiller d'Etat chargé du premier arrondissement de Police.
Le 3 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris : "Ordre au général Durosnel de partir demain avant le jour avec 150 gendarmes et 300 hommes soit du 2e régiment de lanciers, soit des dragons de la garde à Versailles et de se rendre à Caen à marche forcée au plus tard en cinq ou six jours.
Au commandant de la division de prendre 5 ou 600 hommes, soit dans le 105e, soit à Cherbourg, et de les diriger sur Caen.
Au général Durosnel de commander la 14e division militaire et de tirer des légions voisines le nombre de gendarmes nécessaires.
Le colonel Henry marchera avec le général Durosnel" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1891; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30132 qui l'adresse au Général Clarke).
Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que deux compagnies de marche du 5e bataillon du 3e de ligne et du 105e, complétées chacune à 200 hommes, forment un bataillon de marche de 800 hommes ; qu'elles soient bien organisées, et qu'elles se mettent en marche de Strasbourg, où aura lieu leur formation, pour se diriger, par la rive droite, sur Magdeburg. Faites-les composer le plus possible de conscrits réfractaires, mais bien portants et bien habillés. Cela donnera de la place dans les dépôts de ces deux régiments pour recevoir les conscrits" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).
Le 8 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les 400 hommes du 3e de ligne et les 400 hommes du 105e que, par ma lettre d'hier, je vous ai donné l'ordre d'envoyer à Magdeburg seront incorporés, savoir les 400 hommes du 3e dans le 72e, et les 400 hommes du 105e dans le 18e de ligne. Le bataillon composé de ces deux détachements sera appelé 3e bataillon de marche du 3e corps. Il se rendra à Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).
Le 10 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez ordre au 3e et au 105e de fournir chacun 200 hommes de la conscription de 1811, et ayant au moins six mois de-service, au même bataillon du 46e, ce qui complétera ce bataillon à 800 hommes. Ainsi complété, ce bataillon se mettra en marche incontinent pour Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30166).
Le 21 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je reçois votre lettre du 20, où je vois que vous ne trouvez pas de ressources dans les dépôts des divisions du Nord, dont les régiments sont à l'armée d'Espagne. On pourrait trouver quelques hommes dans la 13e division militaire, ou dans les divisions voisines de l’Italie ; mais mon intention n’est pas d'y avoir recours.
J'ai déjà pourvu au complètement du 6e bataillon du 46e. Il reste à pourvoir aux bataillons du 93e, 19e, 37e et 56e. Faites-moi connaître quand les 700 graciés du boulet ou des travaux arriveront à Wesel. Remettez-moi l’état de tous les conscrits condamnés au boulet et aux travaux. Ne pourrait-on en gracier encore autant ? Ce qui, avec les conscrits réfractaires du dépôt de Wesel, offrirait de quoi compléter deux bataillons.
Le 93e qui est à Strasbourg, recevra 300 conscrits réfractaires qui avaient été placés dans le bataillon du régiment de Walcheren. Donnez ordre qu'il reçoive le complément de ce qu'il y aurait de disponible, soit en conscrits réfractaires, soit en conscrits antérieurs à 1812, dans les 3e et 105e qui sont à Strasbourg.
Il ne resterait que le 37e. On pourrait compléter ce bataillon par les conscrits du bataillon de Belle-Isle, qui pourraient être incorporés à leur passage à Wesel.
Faites-moi un rapport particulier sur l’exécution de mes ordres relatifs au recrutement des bataillons des 46e, 93e, 19e, 37e et 56e, afin que je ne les perde point de vue et qu’ils puissent, dans le courant d'avril, partir de Strasbourg et de Wesel, pour rejoindre leurs régiments" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5023 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30275).
Le 22 mars 1812, à Paris, "Le général commandant la 5e division militaire propose de tirer du 3e régiment de ligne le contingent de 300 hommes que le 105e de ligne ne peut fournir au 6e bataillon du 46e de ligne, ou bien de choisir ce nombre d'hommes parmi les conscrits réfractaires"; l'Empereur répond : "Il faut mettre tous les conscrits réfractaires que l'on a, et ce que les 3e et 105e ont disponible, hormis les conscrits de 1812, qui ne doivent point marcher" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6987).
Le 30 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez des ordres pour que le 3e bataillon de marche du 3e corps, composé de 400 hommes du 3e de ligne et de 400 hommes du 105e, qui doivent être incorporés dans les 73e et 18e de ligne, ainsi que les 250 hommes du 24e léger faisant partie du bataillon de marche de Strasbourg, se détournent de leur route à Erfurt, pour se diriger sur Torgau et de là se rendre à Francfort-sur-l'Oder où ils rejoindront le 3e corps. Les 250 hommes du 26e léger et les 19 hommes des régiments suisses et illyriens se rendront de Torgau à Berlin, où ils rejoindront leurs régiments. Recommandez bien qu'après l'incorporation les officiers et les sous-officiers retournent en poste aux dépôts. Il est donc nécessaire que vos ordres pour détourner ces troupes de leur direction arrivent avant le 8 avril à Erfurt" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7038 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30340).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général CLarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 1er. Je ne comprends pas bien ce que c'est que deux compagnies du 5e bataillon du 26e léger, qui sont à Strasbourg.
Il me semble que j'ai ordonné le départ de deux compagnies du 26e léger, et de deux compagnies du 24e léger, qui ont reçu 500 conscrits à Strasbourg, et de là sont partis pour l'armée. Faites-moi connaître s'il y a des compagnies du 5e bataillon du 26e léger à Metz. S'il reste à Metz des compagnies du 5e bataillon du 26e léger, faites verser les 362 hommes dans les compagnies qui sont à Strasbourg, et dirigez-les sur Berlin bien habillées, bien armées et bien équipées. Si, au contraire, il n'y a point à Metz de compagnies du 26e léger il faudra adopter ce que vous proposez, faire retourner à Metz les deux compagnies qui sont à Strasbourg, et donner les 362 hommes au 93e en changeant l'uniforme.
Dans tous les cas, je vous autorise à prendre les 150 hommes désignés pour les 3e de ligne et 105e, pourvu que ce ne soient pas des conscrits de 1812" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7058 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30365).
Le 25 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous m'envoyiez le dernier état de situation du 1er régiment de la Méditerranée, du 2e régiment de la Méditerranée, du régiment de Belle-Ile, du régiment de l'île de Ré, du régiment de Walcheren, du 3e régiment de ligne et du 105e, tant de ce qui est dans la 13e division militaire que de ce qui est à Cherbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7159 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30505).
Le même 25 avril 1812, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 4es bataillons du 3e de ligne et du 105e, complétés chacun au grand complet de 840 hommes et composés de conscrits de cette année, se réunissent à Strasbourg et soient prêts à partir pour se diriger sur Berlin. Ordonnez à cet effet qu'on prenne tout ce qu'il y aurait de disponible dans les 5es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7160 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30504).
Le 30 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au maréchal Berthier : "... Les 4es bataillons du 3e et du 105e partiront de Strasbourg pour Erfurt. Ces deux bataillons, forts de 1,500 hommes, resteront provisoirement dans cette place" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30526).
Et le même 30 avril 1812, il écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le 4e bataillon du 3e de ligne et le 4e bataillon du 105e partent de Strasbourg pour se rendre à Erfurt ou ils resteront jusqu'à nouvel ordre.
Faites-moi connaître s'il y a à Erfurt un commandant d'armes, comment il se nomme, s'il y a un officier d'artillerie, un officier du génie, qui est-ce qui garde la forteresse. Il y faudrait une compagnie d'artillerie, un garde-magasin d'artillerie, un officier d'artillerie en résidence, un officier du génie et un garde-magasin du génie.
Les deux bataillons du 3e et du 105e formant 1.500 hommes resteront à Erfurt jusqu'à nouvel ordre. Faites-moi connaître le nombre de pièces qui se trouvent dans cette place, et d'où l'on pourrait tirer celles qui manqueraient pour l'armement de cette forteresse. Cette forteresse, située au centre entre Magdeburg et Mayence, me paraît nécessaire à occuper ; il faudrait un général de brigade ou un adjudant commandant qui surveillerait déjà toute la route. L'intendant fera les fonctions de commissaire des guerres et formera l'approvisionnement de siège. Je crois qu'il y a à Erfurt quelques pièces de canon. Vous avez l'état de ce qu'il y a à Würzburg ; on pourrait tirer de cette place quelques pièces. Que sont devenues toutes les pièces de 12 qui étaient à Hamburg ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).
Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée ...
Il restera encore les 5es bataillons des 123e, 124e, 125e, 126e, 127e, 128e et 129e et de beaucoup d'autres qui ont été oubliés, tels que le 105e, le 3e, etc. vous en ferez l'objet d'un travail particulier. Par suite de ces dispositions, le 3e bataillon de Belle-Ile et le 3e et le 4e de l'île de Ré ne recevront plus d'Espagnols" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).
Le 1er mai 1812 encore, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Donnez ordre aux 4es bataillons du 3 de ligne et du 105e de partir aussitôt qu'ils en recevront l’ordre pour Erfurt. Ils passeront le Rhin à Kehl. Envoyez cet ordre par le télégraphe en même temps que vous l'enverrez par la poste" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1969; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30554).
De son côté, le même 1er mai, le Prince de Wagram et de Neuchâtel, Major général, écrit lui aussi, depuis Paris, au Général Clarke : "L'Empereur vient de me faire connaître, Monsieur le duc, que son intention est qu'il y ait à Erfurt un général de brigade chargé de la surveillance de la route de Mayence jusqu'à Erfurt et d'Erfurt à Magdeburg sous les ordres du général de division Michaud, commandant le 1er arrondissement de l'armée. Je prie Votre Excellence de vouloir bien me faire connaître l’officier général qu'Elle aura désigné pour ce commandement et de lui donner l'ordre de se rendre de suite à Erfurt.
L'intention de l'Empereur est aussi que la citadelle d'Erfurt soit armée, qu'il y ait un officier d'artillerie, un garde-magasin d'artillerie, un officier du génie et un garde-magasin de cette arme avec une garnison, forte constamment dé 500 hommes logés dans la citadelle ...
L'Empereur a en même temps décidé que les 4es bataillons du 3e, du 105e régiments de ligne, forts de 1.500 hommes, partiront de Strasbourg pour Erfurt et resteront provisoirement dans cette place ; j’invite Votre Excellence à me faire connaître le moment où ces deux bataillons seront prêts à partir pour me mettre à portée de leur adresser des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7195).
Le 5 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le 3e de ligne et le 105e partent de Cherbourg et de Brest et se réunissent à Nantes. Cela aura le double avantage que les régiments serviraient à maintenir l'ordre si la cherté des blés occasionnait des troubles et qu'en même temps, ils seront en chemin pour se rendre à Bayonne et renforcer la réserve. Chacun de ces deux régiments à trois bataillons de quatre compagnies. Il faudrait compléter chaque compagnie à 140 hommes. Chaque bataillon étant de 560 hommes, si les régiments ne sont pas forts de plus de 1.120 hommes, ce qu'il y aura de disponible dans le 3e bataillon sera versé dans les deux premiers et le cadre du 3e bataillon reviendra à Strasbourg. Les deux régiments formeraient alors une belle brigade de 2.400 hommes. Si au contraire les régiments étaient forts de plus de 1.300 hommes, les trois bataillons marcheraient ... II ne resterait plus en Bretagne que la 4e demi-brigade, les 4 cinquièmes bataillons de ces mêmes régiments et la brigade des cohortes de gardes nationales qu'il faudrait réunir à Brest, savoir les 40e, 41e, 42e, 43e, 16e et 17e. Les 40e, 41e, 42e et 43e doivent être à même de fournir des détachements pour garder Brest. D'ailleurs la 4e demi-brigade est rendue en Bretagne. Il n'y a donc pas d'inconvénient que les 3e et 105e se mettent sur-le-champ en mouvement pour se réunir à Nantes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7215 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30589).
Le 7 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, deux demi-brigades formant huit bataillons sont en marche pour Cherbourg, mais le 3e et le 105e doivent quitter les cantonnements qu'ils occupent de ce côté, ce qui fera compensation. On pourrait d'ailleurs tenir une partie des troupes du côté de Saint-Lô, et même plus bas si cela peut rendre le service des subsistances plus facile" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30603).
Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les états des divisions militaires qui me sont remis aux 1er et 15 de chaque mois, en conformité des instructions données dans la dernière campagne, sont négligés dans leur rédaction. Recommandez aux généraux des divisions, 1° de faire connaître non seulement les numéros des bataillons, mais encore les numéros de chaque compagnie ; 2° de faire connaître en observation le nombre d'hommes que la loi accorde en ouvriers et aux dépôts, et pourquoi ce nombre est dépassé ...
Dans la 5e division militaire, je vois au 1er mai que le 3e de ligne avait 1,800 hommes et le 105e 1,600. Est-ce que les 3es bataillons de ces régiments n'étaient pas encore partis ?
... Donnez une instruction pour que ces états soient faits exactement au 15 et qu'ils m'arrivent le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30606).
Le même 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à son Aide de camp, le Génréal Comte Durosnel, à Paris : "Monsieur le Comte Durosnel, vous partirez de Paris lundi prochain. Vous vous rendrez à Strasbourg. Restez un ou deux jours dans cette place ; voyez-y le 6e bataillon du 116e et le 6e bataillon du 93e et informez-vous pourquoi ils ne partent pas. Voyez-y aussi les bataillons du 3e régiment et celui du 105e. Enfin, faites-vous rendre compte de tous les corps qui sont dans la 5e division militaire en infanterie, cavalerie, artillerie et équipages militaires, de ce qui est parti, de ce qui reste à partir, ainsi que de tous les bataillons qui doivent former des demi-brigades provisoires. De Strasbourg vous viendrez me joindre à Würzburg ou à Bayreuth" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1790 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30616).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution.
Brigade d’Erfurt
Il faut joindre à ces forces la brigade d'Erfurt, composée d'un bataillon du 3e, d'un du 105e, de deux du 29e et du régiment de marche de Paris ; ce qui fera, je crois, six bataillons, ou 4 à 5,000 hommes. Donnez ordre aux deux bataillons du 29e de ligne qui arrivent de Toulon à Lyon de se diriger avec leur compagnie d'artillerie sur Erfurt ; et donnez ordre que le régiment de marche de la ville de Paris, organisé d'après mon ordre du 8 mai, se dirige également sur Erfurt. Cela fera sur ce point une réserve qui, sous les ordres d'un général de brigade, pourra se porter partout où il sera nécessaire ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
Le 18 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Berthier : "J'ai demandé un général de brigade pour commander la brigade d'Erfurt. Faites-moi connaître celui que vous avez désigné. Celle brigade sera composée du 4e bataillon du 3e de ligne, d'un bataillon du 105e, de deux bataillons du 29e avec une compagnie d'artillerie et deux pièces, enfin d'un régiment de marche de Paris qui a été formé en conséquence de mon ordre du 8 mai ; total, 6 bataillons ou 4 à 5000 hommes. Plus, une compagnie d'artillerie dans la forteresse et 8 quatrièmes escadrons de dragons destinés pour la Grande Armée à 250 chevaux : total, 2.000 chevaux. Ce qui fera à Erfurt une réserve de près de 8.000 hommes destinée à se porter partout où les circonstances le voudraient Faites-moi connaître quand les corps qui doivent la composer, arriveront à leur destination ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1991).
Le même 18 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de la Guerre : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. que j’ai prescrit au général Brouard, toutes les dispositions ordonnées par la lettre de V. E. du 13 mai, relatives aux 6 bataillons des 3e et 105e régiments d’infanterie de ligne qui doivent arriver incessamment" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Encore le 18 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Brouard à Nantes : "Je vous préviens que S. E. le ministre de la guerre donne ordre aux trois premiers bataillons du 105e régiment d’infanterie de ligne de se rendre de Cherbourg à Nantes où ils arriveront le 13 juillet et attendront de nouveaux ordres.
S. E. prévoit en même temps de faire diriger le plus promptement possible, sur Nantes, les 3 premiers bataillons du 3e régiment d’infanterie de ligne qui sont employés sur divers points de la 13e division militaire. Le général commandant cette division fera connaitre l’époque de leur arrivée à Nantes.
L’intention de l’Empereur est que là, ces deux régiments soient passés en revue ; que s’ils ne sont pas forts chacun de plus de 1160 hommes, tout ce qu’il y aura de soldats disponible dans les 3es bataillons soit versé dans les deux premiers bataillons de leurs régiments respectifs, et que les cadres de ces 3e bataillons soient envoyés à leurs dépôts, dans la 5e division militaire, mais que si, au contraire, ces régiments étaient forts de plus de 1300 hommes, ils conservent chacun leurs 3 bataillons.
Je dois vous prévenir que ces six bataillons ayant en Espagne leurs compagnies d’élite, ils n’ont en France que leurs compagnies de fusiliers.
Je vous charge, général, de cette opération dont vous rendrez compte sur le champ directement au ministre de la guerre, et à moi en faisant connaitre à S. E. sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque régiment.
D’après votre rapport, S. E. vous adressera, s’il y a lieu comme elle le suppose, des ordres de route pour le retour des cadres des 3es bataillons à Strasbourg et à Neubrisach" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 20 mai 1812, l'Empereur écrit depuis Dresde, au Général Clarke : "... Je vois que le cadre du 6eme bataillon du 93e est encore à Strasbourg, que ce cadre qui devait recevoir 800 conscrits réfractaires n’en a que 560. Faites prendre ce qu'il y a de disponible dans les 3e et 105e parmi les conscrits réfractaires, et les hommes réformés de l’Artillerie et dans le dépôt du 113e afin de complêter ce bataillon et le faire partir pour Spandau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7248 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30640).
Le 2 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Brouard, commandant à Nantes : "Les 3 bataillons du 3e régiment d’infanterie de ligne arriveront à Nantes le 10 juin, et les 3 bataillons du 105e y arriveront le 13 du même mois. Je vous transmis, le 18 du mois dernier, les ordres du ministre, tels que je les ai reçus. Cependant, je pense qu’il ne doit être maintenu trois bataillons par régiment que dans le cas où ils auraient chacun au moins 1300 hommes sous les armes ; dans le cas contraire, ils devraient être réduits à deux bataillons par régiment et le cadre du 3e suivrait la destination déjà indiquée" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 8 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à l’Ordonnateur et à l’Inspecteur : "J’ai l’honneur de vous prévenir que S. E. donne ordre au général Brouard de faire partir de Nantes, le 12 juin, les deux 1ers bataillons du 3e régiment de ligne, et le 15 juin, les 2 1ers bataillons du 105e régiment, pour se rendre à Bayonne ; et de faire partir de Nantes les mêmes jours, les cadres des 3es bataillons de ces régiments pour retourner à leur dépôt dans la 5e division militaire" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 11 juin 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j’ai l’honneur de rendre compte à V. E. que, conformément à ses ordres, deux bataillons de chacun des 13e et 105e régiments partiront de Nantes les 12 et 15 de ce mois pour Bayonne ; les cadres des 3es Bataillons se mettront en marche les mêmes jours pour rejoindre leurs dépôts" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812 - Note : il faut lire 3e et non 13e).
En juin 1812, le 4e Bataillon du 105e de Ligne (468 hommes !) y est placé dans la 34e Division d’infanterie du Général Joseph Morand, chargée de garder la Poméranie suédoise à Straslund.
Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les cadres des 3es bataillons du 3e de ligne et du 105e ont dû rejoindre leur dépôt. Je désirerais que ces deux bataillons pussent être complétés le plus tôt possible à 800 hommes et dirigés sur Erfurt pour y rejoindre chacun leur 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7419 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31155).
Le 22 juillet 1812 (l'original est daté du 28 par erreur ; les ordres ont été expédiés le 22), l'Empereur écrit, depuis Gloubokoïé, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Amée, à Gloubokïé : "Mon Cousin ... Le général de brigade qui est à Erfurt continuera à y rester, et la brigade d'Erfurt sera reformée et composée des 3es bataillons du 3e et du 105e régiment, qui de Strasbourg ont ordre de se rendre à Erfurt, des 1er et 2e bataillons du 29e qui viennent des Pyrénées, et enfin de deux autres bataillons. La brigade actuelle d'Erfurt fera partie d'une nouvelle division qui s'appellera la 34e et qui sera commandée par le général Morand (celui qui commande actuellement la Poméranie suédoise). Cette division sera composée comme il suit : 1re brigade : 4e bataillon du 3e, 4e bataillon du 105e, deux bataillons du 29e, deux bataillons du 113e ... Par ce moyen, le duc de Castiglione aura dans ses mains quatre divisions qui formeront le 11e corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18998 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31289).
Le 22 juillet 1812 encore, l'Empereur écrit, depuis Gloubokoïé, au Duc de Feltre : "Je donne ordre que la brigade d'Erfurt se rende dans la Poméranie suédoise pour faire partie de la 34e division de la Grande Armée qui sera sous les ordres du général Morand (de celui qui a été gouverneur en Corse). Cette 34e division appartient au 11e corps que commande le duc de Castiglione. On laissera une compagnie d'artillerie et 200 hommes pour la garde de la forteresse.
La 34e division se composera de deux brigades.
La lre sera formée des deux bataillons du 3e et du 105e, des deux bataillons du 29e et des deux bataillons du 113e qui sont à Erfurt et vont se rendre à Stralsund.
La 2e brigade sera formée d'un régiment westphalien, du régiment n° 4 de la Confédération, et d'un régiment de Hesse-Darmstadt, au total, de douze bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 1013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31307).
Toujours le 22 juillet 1812, l'Empereur écrit depuis Gloubokoïé, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai mandé d'envoyer à Erfurt les 3es bataillons du 3e et du 105e régiment, ainsi que les deux premiers bataillons du 29e, et de former deux autres bataillons afin de recomposer la brigade d'Erfurt à six bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7464 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31311).
Ce corps stationne en Allemagne durant toute la campagne de Russie et va récupèrer les tragiques débris de la Grande Armée.
Le 1er septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Velitchevo, à Berthier : "... donnez ordre au duc de Castiglione de faire diriger sur Danzig les deux bataillons du 29e, le bataillon du 3e, celui du 105e, les deux bataillons du 113e, les deux bataillons westphaliens qui sont dans la Poméranie, ainsi que le régiment hessois, enfin les 12 bataillons qui sont dans la Poméranie suédoise, lesquels se rendront par le plus court chemin et le plus promptement possible à Danzig. Ils seront remplacés dans la Poméranie suédoise par une des divisions du duc de Castiglione et par les trois bataillons des 127e, 128e et 129e qui doivent être à Erfurt.
Réitérez au duc de Castiglione l'ordre de faire marcher pour l'armée tous les détachements et bataillons de marche de cavalerie el d'infanterie qui lui sont destinés" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5847; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7543 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31646).
Le 11 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Mojaïsk, à Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin, je vous ai envoyé divers ordres pour que toute mon infanterie et cavalerie fussent réunies sur Smolensk. Je crois n'avoir rien oublié. Mon intention est qu'il ne reste ... A Danzig, 8 bataillons, savoir : un du 3e de ligne, un du 105e, deux du 29e, deux du 113e, deux du régiment n° 6 de la Confédération ...
Si j'avais oublié quelque chose et laissé en arrière quelques détachements ou bataillons, remettez-m'en la note sous les yeux ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19199 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31714).
Le 12 septembre 1812, Berthier écrit, depuis Mojaïsk à Augereau : "Je vous envoie, Monsieur le maréchal, des ordres pour divers mouvements de troupes à effectuer.
L'intention de l’Empereur est qu'il ne reste, du Rhin à l’armée, que la division du général Heudelet, la division du général de Lagrange (le manchot), la brigade de dragons et douze cohortes de gardes nationales, sous vos ordres.
A Danzig, huit bataillons, savoir : un du 3e de ligne, un du 105e, deux du 29e, deux du 115e. deux du régiment n° 6 de la Confédération du Rhin ...
Faites en conséquence exécuter sans délai les mouvements prescrits par les ordres ci-joints. Je pense que rien n'y est oublié ; accélérez les mouvements sur Danzig, afin que le gouverneur puisse pareillement exécuter sans délai ceux qui lui sont prescrits.
Je vous ai déjà donné des ordres pour que tout ce qui est régiment, bataillon, escadron ou détachement de marche file sur l'armée ; ainsi je crois avoir tout prévu pour l'exécution des ordres de l'Empereur. Rendez-moi les comptes les plus précis et les plus détaillés de la situation et de la marche des troupes, ainsi que des dispositions que vous aurez faites pour remplir les intentions de l’Empereur" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2443).
Le 5 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Maréchal Berthier : "... La division Morand qui était dans la Poméranie suédoise et qui porte le n° 34 a reçu l'ordre de se rendre à Danzig. Mon intention est qu'elle conserve son numéro, mais qu'au lieu de Danzig elle se rende à Königsberg et que ce soit le général Loison qui la commande au lieu du général Morand. Cette division aura trois brigades :
1re brigade - Les 3e et 4e bataillons du 3e de ligne, 2 bataillons ; les 3e et 4e bataillons du 105e de ligne, 2 bataillons ; les 1er, 2e, 3e et 4e du 29e de ligne, 4 bataillons : 8 bataillons, et les deux pièces d'artillerie du 29e ...
Total de la 34e division : 19 bataillons ...
Faites connaître ces dispositions au général Loison. Désignez-lui ses trois généraux de brigade, un chef d'état-major, un officier du génie, un d'artillerie, un commissaire des guerres, et que sa division soit pourvue de tout ce qui est nécessaire. Il lui sera attaché deux compagnies d'artillerie à pied formant seize pièces de canon, lesquelles seront le plus promptement possible organisées à Königsberg. Il sera attaché en outre à cette division deux caissons d'ambulance et une compagnie de sapeurs avec ses outils. Vous chargerez le général Loison de s'occuper des détails de l'organisation de cette division ; en lui faisant connaître qu'aussitôt qu'elle sera en état elle est destinée à entrer en campagne. Il faut que les hommes aient leurs effets d'habillement et de campement, et soient pourvus de tout ce qui est nécessaire. Le point de Königsberg est très propre pour la réunion et la formation d'une division ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31811)
Sur le chemin du retour de Moscou, l’Empereur écrit de Slavkovo, le 3 novembre 1812, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Slavkovo. : "Mon Cousin, donnez ordre aux bataillons des 127e, 128e et 129e, qui sont à Stettin, de se rendre à Dantzig. Donnez ordre aux deux bataillons du 29e qui sont à Erfurt, aux 3e bataillons du 3e régiment et au 3e bataillon du 105e, qui sont également à Erfurt, de se rendre aussi à Dantzig" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19317 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31992).
Le 9 novembre, Napoléon arrive à Smolensk.
Après le passage de la Bérézina, entre le 27 et 28 novembre, une partie des rescapés se dirige sur Vilna. La 34e division a été portée à leur secours. Napoléon tente de sauver ce qui peut encore l’être. Il écrit : "Molodetchna, 4 décembre 1812.
A M. Maret, duc de Bassano, ministre des relations extérieures, à Vilna.
Monsieur le Duc de Bassano, la question d’établir les quartiers d’hiver autour de Vilna ou de l’évacuer dépend d’abord de celle des subsistances, comme je vous l’ai déjà mandé. Si par suite de l’imprévoyance du gouvernement on n’a pas les moyens nécessaires, toutes les mesures qu’on prendra sont désormais insuffisantes. Dans les circonstances actuelles, le soldat ne murmure pas, ne se plaint pas; mais du moment que sa distribution n’est pas complète, il quitte le drapeau et court la campagne. Avec des distributions complètes, il faudra même de l’énergie pour rétablir la discipline. Aucune puissance n’y peut plus rien, et il faudra aller chercher des magasins et le pays qui peut en fournir.
Il faut arrêter le mouvement de la 34e division à Ochmiana. Si elle est partie, comment la nourrir ? Elle va se débander comme le reste de l’armée. Les magasins de Smorgoni sont peu de chose. On m’assure qu’il y a aussi très-peu de ressources à Ochmiana. L’armée, fatiguée et exténuée de misère, est à bout. Rien ne lui est plus possible, pas même s’il s’agissait de défendre Paris, si au préalable le ventre n’est rempli et les distributions régulières. Ce n’est même pas de la farine qu’il faut désormais, c’est du pain ou du biscuit. Il doit y avoir à Vilna des fours pour en faire 60 à 80,000 rations par jour. Si les subsistances ne sont pas assurées, non-seulement on ne peut pas garder Vilna, mais même j’ai tout à craindre que le mécontentement de l’armée ne la porte à tous les excès imaginables, sans qu’on puisse les empêcher. Je crois vous avoir déjà mandé tout cela. Si les subsistances ne peuvent pas être assurées à Vilna, il est nécessaire de s’occuper de l’évacuer, en commençant par le trésor. Nous avons ici 3 à 4 millions. On m’assure qu’il y en a le double à Vilna; faites-les filer sur Danzig".
Le lendemain 5 décembre 1812, le commandement de l'armée est confié à Joachim Murat. Napoléon Ier part pour Varsovie puis pour la France, où la conspiration Malet a fait trembler le régime. Le 6 décembre 1812, c'est la débâcle de l'armée française. la température tombe à - 36°C.
Le 8 décembre 1812, les forces françaises arrivent à Vilna, attaquées dès le lendemain par les cosaques. Les Français doivent évacuer la ville. Au cours des combats, le 4ème Bataillon du 105e a de nombreux Officiers blessés et qui vont disparaître. Le Chef de Bataillon Herbert est blessé, ainsi que les Capitaines Bellard et Coquerille.
Le 13 décembre 1812, passage du Niémen par les survivants. Le Sous-lieutenant Cornuet y est blessé.
Le 20 décembre 1812, les débris de la Grande Armée arrivent à Köenigsberg.
3/ Hambourg, 1813
Les Franco-danois se replient sur Hambourg, 1813 |
Fig. 4 : Chef de Bataillon du 105e de Ligne, 1813-1814 |
Après la destruction presque complète de la Grande Armée impériale en Russie, la situation en Allemagne change. Le sentiment nationaliste se renforce.
Dès janvier 1813, Napoléon prévoit de former un 6e Bataillon au 105e de Ligne.
Le 8 janvier 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Thorn, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'informer Votre Altesse que 2 bataillons, l'un du 3e, l'autre du 105e, forts en tout de 800 hommes environ, viennent d'arriver ici venant de Bromberg, avec la direction de Koenigsberg. Cet ordre de marche est d'une date très-ancienne. J'ai cru, dans les circonstances actuelles, devoir les retenir à Thorn, en priant Votre Altesse de me faire connaitre la destination qu'il faut donner à ces troupes ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 445, lettre 1155).
Le 11 janvier 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Thorn, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Dans votre lettre du 9, en me faisant passer l'ordre de marche pour les deux bataillons des 3e et 105e régiments pour les diriger sur Marienbourg, vous me dites que Sa Majesté le roi de Naples a été surpris que j'aie retenu ces bataillons, qui étaient attendus à Marienbourg le 5 de ce mois. Le contenu de votre lettre du 9 m'a déterminé à relire la minute de ma lettre du 8 ; j'ai dû croire que j'avais mal rendu les faits, mais après cette lecture, j'ai eu la conviction que non. J'y fais connaitre que ces deux bataillons venaient d'arriver à Thorn le 7 janvier avec la direction de Koenigsberg. Koenigsberg était alors évacué, et même le 4, vous me mandiez d'Elbing que le quartier général partait le 5 pour Marienbourg. Je n'avais pas alors l'état d'emplacement de tous les régiments de la grande armée, état que je vous avais réclamé depuis mon arrivée à Thorn et que vous ne m'avez expédié que par une lettre d'envoi du 8. Il était donc de mon devoir de vous demander de me faire connaitre la destination de ces deux bataillons, puisque les circonstances dans lesquelles cet itinéraire leur avait été donné, étaient entièrement changées, et que c'était évidemment les compromettre que de leur laisser continuer leur route sur Koenigsberg.
Cette explication prouvera à Sa Majesté que j'ai dû me conduire ainsi ; au surplus, ce n'est point moi qui les ai fait venir à Thorn.
Je vous prie de remettre sous les yeux du Roi la situation de la place de Thorn. Il n'y a d'autres troupes en ce moment-ci, pour faire le service, que ces deux bataillons des 3e et 105e régiments, forts de 7 à 800 hommes, et dans tous les environs, les troupes les plus à portée sont les Bavarois qui sont à Plock, à 4 marches de Thorn. On ne peut point compter comme troupes disponibles pour faire le service, ce qui reste du 1er corps.
Je vous ai adressé l'état numérique et par grades des officiers, sous-officiers et soldats, en distinguant ceux dans le cas de faire un service actif. Depuis, il y a eu quelques mutations en plus, mais ce ne sont que des hommes évacués d'Elbing et de Koenigsberg, et qui n'ajoutent pas au nombre de ceux pouvant faire le service, parce que la plupart sont estropiés et dans le cas de la réforme. Même parmi ceux portés sur l'état comme pouvant faire un service actif, journellement il en tombe de malades, et tous ont besoin de repos.
Quoi qu'il en soit, j'ai expédié cette nuit même l'ordre que tout ce qui se trouverait d'hommes bien portants dans les quatre divisions qui sont à Bromberg, Culm et Wroclaweck, se rendit sans perdre de temps à Thorn cela ne montera pas, d'après le relevé des états, à plus de 12 ou 1400 hommes, tout compris, dont la plupart sont dans le cas de partir, lorsque le Roi, d'après l'état numérique et par grades que je lui ai adressé, donnera l'ordre d'envoyer les officiers et sous-officiers en France. Je suppose qu'il n'y aura que 700 soldats et quelques officiers qui seront dans le cas de rester, et le bataillon qui a dû partir aujourd'hui de Plock pour la défense de Thorn. Comme la force de ce bataillon n'a pas été précisée, il est vraisemblable qu'il sera très-peu nombreux.
Il est donc indispensable que l'on envoie sans perdre de temps des troupes pour former la garnison de cette place, qui d'un instant à l'autre peut être livrée à ses propres forces.
Les rapports de Varsovie et ceux de ces pays-ci annoncent que les Russes sont en mouvement. Il faut, pour résister à différentes attaques de vive force dans la saison actuelle et la Vistule étant gelée, une garnison de 4 à 5,000 hommes.
Tout ce qui reste de disponible du 1er corps sera rendu le 13 à Thorn ; ainsi le 14, les deux bataillons des 3e et 105e régiments en partiront et seront rendus le 18 à Marienbourg, suivant l'itinéraire ci-joint. Cet itinéraire est le même que celui donné au 3e bataillon du 127e, qui sera rendu le 15 à Marienbourg.
Je dois croire à l'exactitude des états qui m'ont été transmis, et je désire, pour que le Roi puisse avoir cette conviction, qu'on envoie un officier supérieur pour passer la revue. Le résultat convaincra Sa Majesté qu'il est nécessaire de ne point faire faire de quelque temps un service actif aux hommes portés sur cet état ; presque tous ont besoin de repos et de se remettre" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 448, lettre 1158).
Le 13 janvier 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Thorn, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "… J'ai réuni à Thorn tout ce qui était disponible du 1er corps, ce qui s'élève à 1,800 hommes, et le reste des officiers et sous-officiers a été, suivant les ordres de Votre Majesté, dirigé sur Custrin, pour de là se rendre aux différents dépôts de leurs corps. Comme ils ne seront à Custrin que dans douze jours, ils auront le temps de recevoir de nouveaux ordres de Votre Majesté. Il y a en outre à Thorn un bataillon du 127e, fort de 600 hommes, et deux bataillons des 3e et 105e, forts en tout de 800 hommes. Il doit arriver encore ces jours-ci un bataillon fort de 280 hommes, qu'envoie le général de Wrede ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 451, lettre 1160).
Le 13 janvier 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Thorn, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "… J'ai informé Votre Altesse que, prévenu du mouvement, j'avais fait rétrograder le bataillon du 127e, et cela est fort heureux, puisque, vingt-quatre heures plus tard, il se serait trouvé au milieu des troupes russes. Par le même motif, j'ai retenu les deux bataillons des 3e et 105e régiments ; aussi la garnison de Thorn est-elle assez considérable.
Le bataillon bavarois est annoncé par le général de Wrede, mais il n'est point encore arrivé ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 457, lettre 1164).
Le 15 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'examine le travail que votre chef de division Gérard m'a apporté ...
ÉTAT N°6 ...
En y joignant les régiments hollandais, ceux de la 32e division, le 29e, le 3e, le 105e, qui sont presque tout entiers attachés à la Grande Armée, enfin le 29e léger, qui va être reformé, ainsi que les cinq régiments de réfractaires qui sont à la Grande Armée, on aurait plus de 100,000 hommes qui, dans le courant d'avril, pourraient fournir ces dépôts.
Sur ce nombre, 30,000 hommes sont tirés de la conscription de 1813 ; il resterait donc plus de 60,000 hommes à fournir par la conscription des 100,000 hommes. C'est ce qui me porte à décider qu'il sera fourni un 6e bataillon au 3e, au 105e et au 29e. Il serait donc nécessaire de ne rien prendre dans ces régiments pour les incorporations à faire dans les corps d'observation du Rhin ou dans les autres ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19450 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32295).
Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : ... 105e ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000 ...
Il ne faut rien prendre au 3e et au 105e. Il faut, au contraire, porter les dépôts de ces 4 régiments de manière, qu'indépendamment des bataillons qu'ils doivent fournir, ils puissent avoir chacun 1 000 hommes pour recruter la Grande Armée ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie sur-le-champ les états que vous rn' avez faits passer avec votre lettre d'hier pour la répartition des 100 000 hommes.
Les 6 bataillons au-delà des Alpes, pour lesquels vous prenez 2 700 hommes doivent être complétés avec la conscription de 1814 ; vous pouvez donc donner ces 2 700 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui de 43 000 hommes en portera le recrutement à 46.
Je ne comprends pas bien pourquoi vous voulez donner au 6e de ligne 373 hommes, au 44e, 900 hommes, au 105e, 350 hommes. Si tout cela doit faire partie des 4 corps d'observation, on pourrait leur donner ce qui reste au dépôt sur la conscription de 1813. S'ils n'en font pas partie, il faut les recruter sur la conscription de 1814 ...
Moyennant ces changements, j'approuve la répartition" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32411).
Le 25 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… Les divisions Loison, Heudelet, Grandjean sont, je crois, toutes les trois à Danzig ; toutefois je n'en suis pas certain. Donnez l'ordre que les bataillons qui composent le 3e, le 105e, le 29e et le 113e soient réduits ; qu'on réunisse tous les hommes disponibles dans un ou deux bataillons, par régiment, selon ce qui reste, et qu'on renvoie tous les autres cadres sur Erfurt ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 254 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19503 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32467).
Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Donnez des ordres pour que les compagnies des 3e, 5e, 11e, 24e, 59e, 79e, 81e, 105e et 112e (total 9 compagnies) forment un bataillon de marche sous le titre de bataillon de marche de la 31e division et se rendent à Spandau, où chaque compagnie rejoindra son bataillon, soit à la 30e, soit à la 31e, soit à la 35e division. ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).
Le 31 janvier 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Posen, au Vice-Roi d’Italie : "… J'ai l'honneur d'observer à Votre Altesse Impériale que les 3es bataillons des 3e et 105e régiments n'étant pas complets en officiers, le général Gérard, d'après mon autorisation, a placé momentanément dans ces bataillons quelques officiers des divisions du 1er corps. J'en envoie l'état nominatif à Votre Altesse Impériale, en la priant de les faire remplacer le plus tôt possible, afin qu'ils puissent rejoindre leurs régiments" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 475, lettre 1177).
Le 3 février 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Custrin, au Duc de Frioul : "… Puisque je parle ici des ordres inconcevables que donnait le prince de Neufchâtel au nom du Roi, je dois dire que si Thorn n'est point compromis, ce n'est point sa faute. Voici le fait : La garnison de Thorn était réellement réduite à un 3e bataillon du 127e et à tout ce qu'il y avait de disponible du 1er corps, c'est-à-dire à 12 ou 1,500 baïonnettes. Par ordre du 8 janvier, d'Elbing, à une époque où à chaque instant on commandait les chevaux de poste pour quitter cette ville, je reçois l'ordre de faire partir le bataillon du 127e pour Marienbourg. Ne connaissant que l'exécution des ordres, j'ai mis en marche ce bataillon le 10 ; mais informé de l'entrée des Russes à Marienwerder, je l'ai rappelé au moment où il entrait à Graudenz ; vingt-quatre heures plus tard, il était au milieu des troupes russes.
Deux bataillons des 3e et 105e régiments venant de Berlin avec la direction de Koenigsberg, arrivent à Thorn le 7 janvier ; j'en informe le major général et lui demande quelle direction il fallait leur donner, puisque Koenigsberg était au pouvoir de l'ennemi. Un ordre daté d'Elbing du 9 porte de diriger ces deux bataillons sur Marienbourg. Les événements de Marienwerder rendaient cet ordre inexécutable.
Le 11, le major général fait partir de Marienbourg un officier porteur d'ordres pour faire filer sans délai ce bataillon sur Posen, et de Marienbourg on avait envoyé l'ordre de diriger toutes les troupes sur l'Oder. Ainsi, tout le pays entre Marienwerder et Thorn se trouvait à découvert, et dès le 16, Bromberg était occupé par l'ennemi. Thorn était réduit aux troupes du 1er corps ; les cadres étant partis, cela se bornait à 1,500 baïonnettes. Je devais y attendre l'arrivée de 3,000 Bavarois qui ne devaient y être rendus au plus tôt que le 20. J'ai cru devoir conserver les trois bataillons ci-dessus, et bien m'en a pris, puisque le général Woronzof est arrivé dès le 17 à Bromberg et Fordon, avec 1,500 hommes d'infanterie, 9 pièces de canon et 1,000 chevaux ; ce qui a été vérifié par une reconnaissance que j'ai fait faire, le 18, sur Bromberg par le général Gérard qui a poussé l'ennemi à plus de deux lieues. Sans ces bataillons, il m'eût été impossible de faire ce mouvement, et de donner le temps aux Baverois d'arriver.
La circonstance suivante m'a donné à penser et m’a porté à supposer que les Russes ont à l’état-major général quelques personnes qui leur donnent connaissance des ordres. Le 17, un colonel russe est venu à Schulitz, entre Thorn et Bromberg, a surpris le commandant polonais et lui a fait différentes questions sur la garnison de Thorn, entre autres s'il était vrai qu'il y eût à Thorn d'autres troupes que celles venues de Moscou, et si la garnison était aussi nombreuse qu'on le publiait dans le pays, ce qui était en contradiction avec des renseignements positifs qu'ils possédaient, qu'il n'y avait que quelques soldats venant de Moscou commandés par moi. Enfin tout ce qui s'est passé depuis le départ de l'Empereur de Smorgoni est-il l'effet de la plus grande ineptie ou de la plus insigne malveillance ? C'est ce que Dieu seul sait. Quoi qu'il en soit, cela a toujours eu des résultats bien nuisibles au service de l'Empereur.
Le Vice-Roi répare le mal autant que possible, il rétablit l'ordre et inspire la confiance. Il y aurait eu bien des Français de conservés, s'il était venu à la pensée de l'Empereur, en partant de Smorgoni, l'heureuse idée de lui confier le commandement ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 480, lettre 1181).
Le 4 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général CLarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "La Division de la Réserve de la Grande Armée composée des bataillons de marche des Divisions réunies, se réunira à Hambourg et sera formée de la manière suivante : six bataillons de la 30e division, trois bataillons de la 31e, trois de la 34e.
Savoir le 6e bataillon du 3e de ligne, le 6e du 29e de ligne et le 6e du 105e. Total 12 bataillons.
Vous donnerez ordre qu’il soit formé sans délai 2 bataillons de marche de ceux de la 30e division, en prenant au dépôt des régiments de cette division qui, ayant plus de 200 hommes, pourront fournir une compagnie de 140 hommes sans attendre la levée des quatre années. Vous ordonnerez de même la formation d’un bataillon de la 31e division, et vous ferez partir sur le champ les trois bataillons de la 34e. Cela formera tout de suite six bataillons pour tenir garnison à Hambourg.
Présentez-mois le projet de formation de ces bataillons.
Les autres compagnies partiront aussitôt qu’elles auront reçu les conscrits des quatre années et qu’ils seront habillés et exercés. Cela formera, alors, les 12 bataillons ; mais d’ici au 15 février les 6 bataillons ci-dessus doivent être partis. Ils passeront à Bruxelles, où le duc de padoue en passera la revue pour s’assurer qu’ils sont en bon état ; il ne les fera partir que bataillon par bataillon et non par compagnie isolée.
Les 6 compagnies les premières arrivées recevront le 1er numéro, en ayant soin cependant de conserver l’ensemble des divisions.
Quand les autres compagnies arriveront à Hambourg, on doublera les bataillons, et on les formera définitivement. Ce projet de formation me sera également mis sous les yeux, afin de ne plus y revenir" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32602).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 13e demi-brigade, des bataillons des 3e, 105e et 29e, qui reviennent de la Grande Armée ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 12 février 1813, il récidive. Napoléon écrit, depuis Paris, à Clarke : "... Enfin faites former le 6eme bataillon du 105e, qu'il parte de Neuf Brisach pour Hambourg complété à 840 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32744 ).
Le 26 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "… Quant aux 2500 hommes à retenir sur l'infanterie, il est nécessaire que vous consultiez votre bureau d'infanterie, pour savoir si le détail de la répartition est conforme à mes demandes pour la formation des demi-brigades provisoires qui doivent servir à la défense des côtes. Je suppose que vous avez reçu mes ordres pour cette formation, et que vous allez m'en présenter le travail. Il me semble que c'est trop de 1200 hommes :
pour le 105e retirez-lui-en 300 ...
Assurez-vous bien que cette répartition est conforme à mes ordres, fournira ce qui est nécessaire pour former les demi-brigades provisoires et complètera tous les cadres dont vous avez ordonné le retour d'Espagne" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32871).
En février justement, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder, tandis que les Prussiens, à la fin du mois, s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittent Berlin et Dresde.
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Enfin le 3e et 105e forment une autre classe. Ces 2 régiments ont chacun un bataillon à Dantzig et un du côté de Berlin. Il a été ordonné de considérer les bataillons qui sont à Dantzig comme non avenus, en réorganiser les cadres au dépôt et de faire fournir par le 3e de ligne 2 bataillons et par le 105e un seul bataillon à la réserve des divisions réunies qui se forment pour Hambourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le même 6 mars 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Lauriston, commandant le Corps d'observation de l'Elbe : "Vous trouverez ci-joint la composition de la division de Hambourg. Les 3e, 105e et 29e ont déjà dépassé Mayence. Tous les autres détachements sont partis. Instruisez-en le général Saint-Cyr pour qu'il réunisse ces troupes d'abord à Brême. Mais ce qui est important, c'est que vous rappeliez les cohortes laissées en arrière afin de réunir tous vos moyens" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33057).
Le 12 mars 1813, une insurrection à Hambourg contraint les Français à évacuer la ville et à se replier sur Brême. Le 18 mars, les Russes y font leur entrée.
Le 17 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez ordre au général Vandamme de prendre le commandement des 16 quatrièmes bataillons du 1er corps formant la 2e division.
Comme le plus ancien général, il commandera la 2e et la 4e divisions. Vous lui donnerez aussi 1'ordre de prendre également le commandement de la réserve des divisions réunies, composée de 2 bataillons du 3e de ligne ; 2 du 29e ; 1 du 105e ; et 7 bataillons de différents régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33269).
Vandamme reçoit ses lettres de service le 17 mars 1813, pour aller prendre à Wesel le commandement de deux Divisions d'infanterie en organisation dans la 25e Division et d'une autre dite de Réserve. Ces deux Divisions se forment avec les 4e Bataillons des deux premiers Corps de la Grande Armée, sous les Généraux Dufour et Dumonceau, la Division de Réserve avec les 3e, 105e et 29e de ligne, et les Bataillons de marche des 30e et 31e. Elles ont ordre de se réunir ensuite dans la 32e Division territoriale en se portant sur Münster, Osnabrück, Brême, Hambourg, où commandent les Généraux Loison et Carra Saint-Cyr (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 378).
Le 18 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général Dumonceau de prendre le commandement de la 2e division de la Grande Armée ou des 16 4es bataillons qui se réunissent à Wesel. Le général Vandamme sera traité comme lieutenant-général et commandera le général Dumonceau, ou la 2e division, et le général Dufour, ou la 5e division, et la division de réserve composée des 3e, 105e, 29e et des bataillons de marche des 30e et 31e divisions ..."(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33286).
Le 19 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ...Le général Semellé recevra ordre de se rendre sans délai à Wesel, où sous les ordres du général Vandamme, il prendra le commandement de la division de Hambourg, composée des bataillons des 3e, 29e et 105e régiments ..."(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33286).
Le 26 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, écrivez par une estafette extraordinaire au général Vandamme qui doit être à Wesel pour lui ordonner de se rendre sans délai à Osnabrück et Brême, afin de garder la ligne du Weser et de contenir tout le pays.
Avant le 26, six bataillons des 28 qui lui arrivent devaient déjà être à Wesel ; sans compter 4 ou 5 bataillons de la division d'Hambourg, ceux des 3e, 29e, 105e, etc.
Je suppose donc qu'il pourra se mettre en marche et arriver à Brême avec 10 ou 12 bataillons. Il laissera à Wesel les généraux Dufour, Dumonceau et autres employés à son corps pour partir avec le reste de ses troupes" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33437).
Le 28 mars 1813, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Prince Eugène : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'adresser ci-joint à Votre Altesse Impériale ampliation d'un décret impérial rendu par Sa Majesté le 12 mars, qui pourvoit à l'organisation de la Grande Armée. J'ai cru, Monseigneur, devoir donner connaissance à Votre Altesse Impériale des dispositions que Sa Majesté Impériale ct Royale a déterminée à cet égard … Art. 11. - Le 11e corps restera formé comme il l'est actuellement des 31e, 35e et 36e divisions, les 5 bataillons de la division Gérard (3e, 105e et 127e), et les 2 bataillons napolitains feront partie de cette division ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 195).
Napoléon compte bien reprendre le terrain perdu et prépare sa contre offensive.
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… DIVISION DE HAMBOURG ...
La division de Hambourg restera composée de trois bataillons du 3e de ligne, savoir : le 6e, le 3e, le 4e ; de trois bataillons du 29e de ligne, savoir : le 3e, le 4e, le 2e ; et enfin de deux bataillons du 105e, savoir : le 3e et le 4e ; total, huit bataillons.
Les compagnies que ces régiments ont à Danzig seront portées dans le 5e bataillon, afin que les bataillons qu'ils ont dans la division de Hambourg aient leurs six compagnies.
Aussitôt que possible, vous ferez partir ces huit bataillons en profitant de toutes les facilités que le cours du Rhin peut donner à leur route ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).
Le même 2 avril 1813, l'Empereur écrit à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Magdeburg : "Mon Fils ... Le 2e corps aura : la 4e division, composée de ses douze 2es bataillons, qui sont à Magdeburg ; la 5e division, composée de ses douze 4es bataillons, qui ont dépassé Wesel, et la 6e division, composée de ses douze 1ers bataillons, qui sont en ce moment en marche sur Wesel ; enfin ses douze 3es bataillons, qui seront incorporés dans les trois divisions. Quand on pourra, on formera chaque division à trois régiments. Il s'ensuit que dans ce moment les seize bataillons de la 2e division, les douze bataillons de la 5e, les seize bataillons de la 3e et les douze bataillons de la 6e, au total cinquante-six bataillons, sont en route pour la 32e division militaire, plus la brigade de Hambourg, composée de cinq bataillons tirés des 3e, 105e et 29e ; ce qui porte ce corps à soixante et un bataillons.
J'ai envoyé le général Lemarois à Wesel pour y commander la place et toute la 25e division militaire ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 43 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 19796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33580).
Le 4 avril 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Faites-vous rendre compte de la situation des 3e et 105e de ligne et 29e léger ; portez-les au grand complet, et soignez particulièrement les cadres de ces régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33621).
L'Empereur est informé, le 7 mai 1813, à Nossen de "Mouvements de troupes"; il répond : "J'approuve toutes ces dispositions qui ont pour but de réunir les 3e, 105e et 29e à Hambourg" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2725; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2313).
Le même 7 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Nossen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Vous me proposez de réunir à Hambourg tout le 29e, le 3e et le 105e, même ce qui est à Wittenberg. J’approuve fort cette idée. Faites réunir même ce qui est en Espagne. Il faut réorganiser les 4 bataillons de ces régiments à Hambourg, de manière que cela forme une division de 12 bataillons entièrement destinée pour ce point important de l’Empire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34159).
Le 9 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 2 mai ... Écrivez de nouveau aux différents généraux en Espagne pour que tous les officiers à la suite, de quelque grade qu'ils soient, et que tous les cadres d'infanterie et de cavalerie qui sont inutiles, soient renvoyés en France. Parcourez vous-même les états de situation. Faites surtout rentrer ce qui appartiendrait aux 3e, 105e et 39e régiments. On pourrait encore je crois renvoyer des cadres d'Espagne" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34175).
Le 12 mai 1813 à midi, le Maréchal Davout écrit, depuis Bremen, au Général Vandamme : "… J'ai donné ordre au colonel Gobrecht de s'établir à Bederkesa avec le bataillon du 72e, 100 chevaux de son régiment et trois pièces d'artillerie. Il sera chargé de la défense de toutes les côtes de la 32e division militaire. Il aura sous ses ordres le bataillon du 105e qui est à Atens, et qui doit fournir des garnisons aux batteries de la Jahde et du Weser. Enfin je mets dans ses instructions qu'il a tout le commandement depuis la rivière qui passe à Buxlehude jusqu'aux frontières de l'Ems oriental. Il ferait exécuter les ordres des préfets et marcherait au besoin contre l'ennemi. Dans ce cas, il aurait à sa disposition toute la garnison de Bremen. L'expérience que j'ai des talents, de la vigueur et de l'activité du colonel Gobrecht me donne la certitude que ce commandement est entre bonnes mains ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 100, lettre 1314).
Le Maréchal Davout est nommé à la tête de la 32e Division militaire et, avec l’aide du 1er Corps du Général Vandamme, dont il va assumer bientôt le commandement, et des forces danoises, revenues à nos côtés, Hambourg est repris le 31 mai. Et Lübeck par les Danois, le 2 juin.
Le 6 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Liegnitz, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Ordonnez également que le 105e de ligne et le 3e de ligne rentrent à leurs dépôts. Vous me proposerez de faire entrer en Espagne la réserve de Bayonne" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34489).
Après Lützen et Bautzen et l’armistice, le 7 juin, qui permet de recevoir quelques renforts, Davout peut encore communiquer via la Hollande.
Le 7 juin 1813 justement, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "... Vous réitérerez l'ordre aux bataillons du 3e et du 105e qui sont à Wittenberg de se rendre à Hambourg pour compléter la division d'Hambourg. Faites connaître au prince d'Eckmühl que tout ce que ces régiments avaient aux dépôts de Neuf-Brisach, etc., et en Espagne se rendront à Hambourg afin de compléter les 3e, 105e et 29e de ligne. Cette division forte de 12 bataillons est destinée à tenir garnison dans la 32e division militaire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 7 juin 1813 également, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez des instructions que j'ai envoyées au prince d'Eckmühl relativement aux fortifications de Hambourg. Il serait bien à propos que le premier inspecteur général du génie, après s'être pénétré de mes vues, s'y rendît pour veiller lui-même à cette opération importante. Il est nécessaire d'avoir à Hambourg un bon directeur d'artillerie, un bon garde-magasin et 4 compagnies d'artillerie, tant pour la défense de Hambourg que pour celle de Cuxhaven et de l'embouchure du Weser, lesquelles, en cas d'événement, pourraient rentrer dans Hambourg.
Il faut nommer aussi à Hambourg un bon commandant d'armes ; cherchez un homme d'honneur et faites un bon choix. Faites également choix d'un bon directeur du génie. Mon intention est que la division de Hambourg composée des 3e, 105e et 29e régiments formant 12 bataillons, soit maintenue au grand complet pour la défense de la 32e division, de manière qu'elle fasse toujours 9 000 hommes.
Je pense qu'il est convenable que vous fassiez organiser une compagnie d'artillerie dans chacun de ces régiments, et que vous veilliez à ce qu'on incorpore clans ces régiments aucun Allemand ; il faut les recruter de Français et d'Italiens ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34515).
Le 14 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous me fassiez connaître quand la division de Hambourg aura ses quatre bataillons du 3e de ligne, ses quatre du 29e et ses quatre du 105e.
Faites partir tout ce qu'il y a de disponible aux dépôts. J'ai fait partir tout ce que ces régiments avaient à Wittenberg. Il est important de mettre en bon état cette division qui ne doit pas bouger de Hambourg, et de la compléter avec ses bataillons, de manière à avoir là 8 à 10 000 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 345651).
En juin, Napoléon redéploie les forces de Davout. Il lui écrit le 15, en tant que commandant le 1er Corps à Hambourg : «Mon cousin, je vous ai fait connaitre la nouvelle dislocation de votre corps en trois divisions. Je vous ai fait connaitre mon intention que la 50e division dite de Hambourg soit augmentée du 33e Léger ... Vous occuperez Hambourg avec la 50e division, la 3e division, la 3e bis et un corps Danois, ainsi que les postes les plus important de la 32e Division (Militaire) …».
Le 16 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Je désire que vous me fassiez connaître quand les bataillons du 3e et du 105e arriveront à Hambourg ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 2027 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34701).
Le même 16 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Les bataillons des 3e et 105e qui étaient à Wittenberg sont en marche pour Hambourg et s’y rendront au 6e bataillon. Faites diriger des dépôts ce qui est nécessaire pour les compléter, et qu’au moins ils aient chacun 1500 hommes. Aussitôt que les cadres seront revenus d’Espagne, réunissez tous ces bataillons à Hambourg. Par ce moyen, la 50e division sera composée provisoirement de 10 bataillons. J’y joins les 4 bataillons du 33e, ce qui fera 14 ; et aussitôt que les autres bataillons seront revenus de Dantzig et d’Espagne, cette division se trouvera avoir 18 bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34710).
Le 17 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret par lequel j'incorpore les 4 bataillons de marche qui sont à Hambourg dans la division de Hambourg. Veillez à ce que les officiers et sous-officiers qui composent les cadres rentrent exactement à leur dépôt en France. Cela fera un renfort de 1 500 hommes pour les 3e, 105e, 29e de ligne et 33e léger, ce qui sera très utile. Il paraît que le 13 juin, le 33e léger n'était pas encore arrivé à Hambourg. Envoyez-y sur-le-champ le cadre d'un bataillon ; ce bataillon peut partir de France fort de 4 à 500 hommes ; il trouvera à Hambourg de quoi se compléter. Donnez ordre aux colonels des 3e, 105e, 29e et 33e léger de se rendre à Hambourg. Donnez le même ordre à leur musique. Envoyez-y également leurs aigles. Faites partir le plus tôt possible le bataillon du 29e qui est à Lyon et ceux du 3e et 105e qui sont à Strasbourg. Recrutez un 2nd bataillon du 33e léger, et faites-le partir le plus tôt possible pour Hambourg afin de rendre la 50e division aussi forte que possible parce que je la destine à la garde de Hambourg" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34758).
Le même 17 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Davout, commandant le 1er Corps de la Grande Armée : "Mon cousin, mon intention est de conserver la 50e division dite de Hambourg. Cette division est composée des 3e, 105e et 29e régiments. J'y ai joint le 33e léger qui faisait partie de votre corps. Tout est en mouvement pour porter cette division à 16 bataillons. Un bataillon du 29e qui était à Lyon, en est parti. Un bataillon du 3e de ligne et un du 105e qui étaient à Wittenberg en sont partis ; un autre bataillon de chacun de ces régiments est à Strasbourg et en part.
Le 33e léger doit déjà avoir 2 bataillons. Les 2 autres partiront successivement. Mon intention est de mettre cette division au grand complet, de manière qu'elle ait un effectif de 12 000 hommes et un présent sous les armes de 10 000 hommes. C'est cette division que je destine spécialement à la garde de Hambourg, des îles et de Harburg. Le premier besoin de la situation actuelle des affaires est de réunir tous mes corps. Vous avez 4 bataillons de marche à Hambourg et Brême ; j'ai pris un décret pour incorporer les hommes de l'infanterie de ligne dans les 3e, 29e et 105e et ceux de l'infanterie légère dans le 33e léger. Faites-les venir à Hambourg en 4 régiments. Faites-y venir leurs aigles ; leur musique ; leurs colonels ; ayez une correspondance là-dessus avec le ministre de la Guerre. Laissez-les constamment à Hambourg et à Harburg pour qu'ils connaissent bien le pays. Cette incorporation de régiments de marche fera un renfort de 2 500 hommes pour ces régiments. Je pense que les bataillons du 3e et du 105e qui étaient à Wittenberg auront besoin de ce complément. Je vous recommande de renvoyer sans délai les cadres en France" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34774).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ... La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus.
Enfin, la 50e division ou division de Hambourg, composée du 33e léger et des 3e, 29e et 105e de ligne, se réunit également à Hambourg, où elle est destinée à tenir garnison.
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons. Le 2e bataillon du 29e qui est à Lyon a ordre de se rendre, sans délai, à Hambourg ; ainsi que ceux du 3e et du 105e. Ils s'embarqueront sur le Rhin jusqu'à Wesel. J'ai ordonné que les 4 cinquièmes bataillons ou bataillons de dépôt des 4 régiments de la division se rendent à Hambourg, et qu'ils prennent à leur passage, à Strasbourg, à Mayence et Wesel, tous les conscrits réfractaires qu'on pourra leur fournir, armés ou non armés, habillés ou non habillés. Ils seront habillés et armés à Hambourg.
Par ce moyen, la 50e division sera portée à 20 bataillons qui seront au grand complet de 16 000 hommes …" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le 21 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai mandé : 1° que mon intention était que les 4 bataillons des 4 régiments de la division de Hambourg (le 3e, le 105e, le 29e et le 33e léger) fussent réunis à Hambourg. 2° que les 4 5e bataillons de ces régiments partissent sans délai pour Hambourg et que les conscrits habillés ou non habillés y fussent également envoyés, de manière à réunir 16 000 hommes dans cette division. 3° qu'il devait être formé une compagnie de 120 hommes par régiment, ce qui ferait 4 compagnies d'artillerie pour les 4 régiments. Que ces régiments devaient être réunis à Hambourg et y être spécialement chargés de la garde de Hambourg, des îles et de Harburg ; ce qui avec les équipages de marins, les 3 à 4 batteries d'artillerie, les douaniers et une compagnie de gendarme devait porter tout ce qui doit rester spécialement dans cette division à plus de 20 000 hommes. Je vous réitère ces différents ordres" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34890).
Le même 21 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "Sire, j'ai reçu la lettre de Votre Majesté, du 17 juin, sur la 50e division, dite de Hambourg, que son intention est de porter à 16 bataillons des 3e, 105e, 29e régiments de ligne et 33e léger, et sur l'incorporation des 4 bataillons de marche, qui sont à Hambourg et à Bremen, dans ces corps ; je vais entrer en correspondance avec le ministre pour faire venir les colonels et leurs musiques. Les ordres de Votre Majesté recevront leur exécution" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 180, lettre 1389).
Le 22 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je reçois votre rapport du 17 juin. J'y vois que vous avez ordonné la formation de trois compagnies d'artillerie dans les 3e, 29e et 105e régiments. Je vous ai écrit depuis qu'il fallait également organiser une compagnie d'artillerie dans le 33e d'infanterie légère. Ces 4 compagnies, avec les 3 compagnies de la 50e division, ce qui fait 7 compagnies, doivent être chargées du service de Hambourg et de la 32e division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34932).
Le 23 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, je viens de recevoir l'ordre de faire partir le général Vandamme avec 20 bataillons, le 25, pour Magdebourg, avec 46 bouches à feu, dont 8 de réserve.
Il sera impossible que ces troupes puissent partir le 25, puisque la majeure partie, qui se trouve à Lubeck ne pourra être ici que le 26.
L'exécution littérale de ces ordres laisse à Hambourg, pour la 50e division un bataillon du 3e régiment, deux bataillons de marche qui seront incorporés dans les quatre régiments qui doivent former cette division ; les deux bataillons du 25e, un bataillon du 105e et un autre bataillon de marche sont sur la côte. J'envoie l'ordre aux deux bataillons du 29e régiment de venir ; ils ne seront rendus que dans cinq jours. Je n'ai pas de nouvelles des bataillons du 3e et du 105e partis de Wittenberg pour Bremen.
Pour ce qui concerne la division Thiebault, il n'y a encore de rendu à Hambourg que 11 bataillons des 15 qui la composaient. Il en manque ainsi encore 4, savoir ceux des 48e, 108e, 12e de ligne et 15e léger. Les deux premiers de ces 4 bataillons n'arriveront que dans sept à huit jours ; je n'ai pas de nouvelles des 2 autres ...
Je ne ferai partir ensemble les bataillons qui appartiennent à la 1re division que le surlendemain, c'est-à-dire le 30 ou le 1er, afin que Hambourg ne soit pas totalement dégarni de troupes et pour avoir le temps de recevoir les bataillons du 25e, du 3e, du 105e, et les 6 bataillons que vous m'annoncez être partis de Wittenberg.
Cette mesure est nécessaire pour pouvoir garder Lubeck, Bergedorf et enfin les côtes. J'ai cru devoir prendre sur moi ce délai, parce qu'il faut, dans notre état, prévoir ce qui pourrait paraître invraisemblable, mais ce qui est possible, et qu'en outre la rentrée de la contribution, qui est déjà si difficile, eût totalement été arrêtée ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 185, lettre 1395).
Le 29 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre lettre du 24 juin. Je vois avec plaisir que vous dirigez sur Hambourg tout ce que les 3e, 29e et 105e ont de disponible, ainsi que le 3e bataillon du 33e Léger, ce qui fera, avant le 1er août, un renfort de 3 à 4 mille hommes pour la 50e division. Depuis, vous avez dû recevoir mes ordres relativement aux 5e bataillons du 3e, du 29e, du 105e et du 33e léger, ainsi que pour l'envoi de tous leurs conscrits, habillés ou non. Je crois vous avoir fait connaître en outre que mon intention est que vous dirigiez un millier de conscrits réfractaires sur Hambourg ...
Je suppose que vous ne mettrez aucun retardement dans le départ des quatre 5es bataillons pour Hambourg, ni dans l'envoi de tous ces conscrits sur Hambourg, et que vous vous serez assuré que les Colonels et Majors de ces 4 régiments sont d'anciens officiers français et qu'ils sont à Hambourg. Je désirerais aussi que tous les chefs de bataillon fussent d'anciens officiers de l'armée française.
Enfin, je suppose que vous avez dirigé les aigles et la musique de ces 4 régiments sur Hambourg ... Il est possible qu'à cette époque Hambourg soit livré à ses propres forces. Il est donc bien important que la 50e division soit alors la plus forte possible ...
Donnez ordre au prince d’Eckmühl de former le plus promptement possible les 4es bataillons du 3e et du 105e. Il peut prendre quelques officiers et sous-officiers des toutes les troupes qui sont à sa disposition. Chargez-le de ce travail. Chargez-le également de la formation du 1er bataillon bis à Hambourg, ce qui complètera les 18 bataillons de la 50e division, de sorte que ces 4 régiments n’aient plus rien à former en France" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 35060).
Le même 29 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Davout, commandant le 1er Corps de la Grande Armée : "Mon cousin, le ministre de la Guerre me mande que le 2e bataillon du 3e régiment de ligne, complété à 1100 hommes, se rend à Hambourg où il sera arrivé le 22 juillet ; qu'un détachement de mille hommes du 105e se rend de même à Hambourg et y sera arrivé le 25 juin ; que le 2e bataillon du 29e, fort de 800 hommes part de Lyon et sera arrivé à Hambourg le 5 août. Le ministre envoie également le cadre du 3e bataillon du 33e léger fort de 300 hommes : ce cadre sera arrivé, le 25 juin, à Hambourg. Ces différents renforts seront pour la 50e division une augmentation de 3 à 4 mille hommes. Ces troupes seront arrivées au moment de la rupture de l'armistice. Vous incorporerez dans le cadre du 3e bataillon du 33e léger tout ce que vous auriez d'infanterie légère à Hambourg" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 35069).
Le même 29 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "… La 50e division n'a que 7 bataillons, savoir 2 du 29e, 2 du 3e, 2 du 105e, 1 du 33e léger.
Les bataillons venant de Wittenberg et le 33e léger sont extrêmement faibles et forment environ 8 à 900 hommes les trois. Ils seront tout au plus complétés par les bataillons de marche qui vont y être incorporés.
Je ne parle pas de bataillons venant de Lyon pour la 50e division ; il y a cinquante-deux marches ...
la 50e division n'est pas encore arrivée à Hambourg ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 201, lettre 1412).
Le 1er Juillet, les forces sous les ordres de Davout sont désormais appelées 13e Corps pour garder la 32e Division militaire. La 50e Division d’infanterie, où se trouve notre 105e de Ligne, est l’objet de l’attention de l’Empereur.
Le 1er juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai reçu votre rapport du 25 juin. J’approuve toutes les mesures que vous avez prises pour exécuter mes ordres relatifs aux 5es bataillons du 105e, du 29e et du 3e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 35121).
L'Empereur écrit à Davout le 7 juillet de Dresde : «... Occupez-vous des ateliers d’habillement et établissez solidement les ateliers et la comptabilité des 3e, 29e et 105e de Ligne, 33e Léger et 28e Chasseurs. Ces 5 corps doivent avoir leurs dépôts à Hambourg et doivent suivre le sort de cette place ...» (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20242 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 35282).
Le 22 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Je vois, par votre état de la situation des régiments au 15 juin, que vous portez au 132e 1000 conscrits réfractaires à fournir de l'île de Ré pour le 3e, le 29e et le 105e ; mais je crains qu'en faisant traverser la France à ces hommes, cela ne peuple les départements de réfractaires et de brigands. Je préférerais tirer de Flessingue encore un millier d'hommes en sorte que le 131e régiment n'y eut plus que la valeur d'un bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35529).
Le 3 août 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser réception à Votre Altesse de sa lettre du 29 juillet ...
L'intention de l'Empereur est qu'il y ait 4 compagnies d'artillerie à pied pour la place de Hambourg. Il n'en existe que 2, dont une dans la place de Haarbourg et l'autre répartie dans les forts sur la côte, dans les arrondissements de Carlsbourg et Cuxhawen, les bouches à feu du fort de Trawemünde étant servies par des canonniers danois.
L'Empereur entend que ce soient 4 compagnies pour Hambourg, Haarbourg et les iles de Wilhelmsbourg, et on laisserait sur la côte celle qui s'y trouve.
Avec ces 4 compagnies fortes au plus de 80 hommes, l'une portant l'autre, et les 4 compagnies d'artillerie régimentaire des 3e, 29e, 105e régiments de ligne et 33e d'infanterie légère, fortes chacune de 120 hommes, on n'aura pour tout l'armement de Hambourg, Haarbourg et Wilhelmsbourg, qui sera au moins de 280 bouches à feu, que 2 hommes 3/7 par pièce, et encore existe-t-il à servir par ces compagnies 10 à 12 pièces de petit calibre, placées dans de petits forts sur les bords de l'Elbe, entre Hope et Werben.
Les malades rendront cette proportion encore moindre.
Il est aussi à observer que ces canonniers, même ceux de ligne, sont des recrues, ce qui est un motif pour compléter le nombre demandé ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 244, lettre 1455).
Le 8 août 1813, l’Empereur demande, depuis Dresde, au Maréchal Davout, commandant le 13e Corps, à Hambourg : "... 50e division. Quelle sera la situation de cette division au 16 août ? Le 5e bataillon du 33e léger sera-t-il arrivé ? Les conscrits réfractaires de Flessingue seront-ils arrivés ? Ceux de Wesel seront-ils arrivés ? Les 3es bataillons du 3e et du 105e, avec les conscrits réfractaires et les différents détachements de Strasbourg, y seront-ils arrivés ? Où seront les autres détachements qui ne seraient pas arrivés à l'expiration de l'armistice ? Prenez des mesures pour qu'ils ne soient pas compromis. Selon les données que j'ai, j'espère que la 50e division aura une force de 9,000 hommes au 16 août. Vous en pouvez laisser 3,000 pour la garde de Hambourg, et employer 6,000 des meilleurs à augmenter votre corps actif" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20339 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35784).
A la reprise des hostilités,le 12 août, les Autrichiens se sont joints aux Coalisés. Napoléon manœuvre autour de Dresde pour les écraser, tandis qu’Oudinot doit marcher sur Berlin, et Davout lui tendre la main. Le 105e de Ligne est alors sous les ordres du Major Ville. Le 13e Corps enfonce les lignes de défense des Coalisés, sous les ordres de Bernadotte, lors du combat de Lauenbourg, et pousse son avance jusqu'à Schwerin qu'il atteint le 27 août. Mais la défaite d’Oudinot à Grossbeeren, le 23 août, isole Hambourg. Davout doit se replier.
Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… Le maréchal avait été prévenu qu'un convoi considérable de poudres était parti le 10 de Hanovre, se dirigeant de Minden sur Magdebourg, sous l'escorte du général Lemoine. Il jugea qu'il était de la plus haute importance pour la grande armée française de tâcher de faire diversion au parti ennemi considérable qui avait passé l'Elbe à Hitzacker et qui paraissait marcher sur ce convoi. Il fit courir le bruit dans tout le pays qu'une division allait se rendre à Magdebourg, et ordonna de préparer partout des vivres. Pour accréditer ce bruit, il donna ordre au lieutenant général Pécheux de former une colonne mobile de 5 bataillons du 3e régiment et du 105e, 4 pièces et une centaine de chevaux.
Le maréchal fit ensuite passer l'Elbe au détachement du lieutenant général Pécheux. Ce général avait pour instruction de se rendre à Lunebourg, et de là, à moins qu'on ne fût informé que l'ennemi eût passé l'Elbe à Domitz avec des forces majeures, il devait se placer entre Dallembourg et la forêt de Görde. Cette manœuvre était combinée avec le gouverneur de Magdebourg, qui devait porter des forces suffisantes sur Werben pour nettoyer toute la rive gauche de l'Elbe et rallier le grand convoi de poudres, qui, en effet, arriva à Magdebourg le 16 septembre. Le lieutenant général Pécheux avait ordre de ne pas se compromettre et de ne pas se laisser couper d'Harbourg, ayant sa retraite par Lunebourg, place à l'abri d'un coup de main.
Le lieutenant général Walmoden avait passé en grandes forces l'Elbe à Domitz le 15 et le 16 vers six heures du soir, et avait enveloppé le détacbement français dans sa position. Le lieutenant général Pêcheux se battit avec un grand courage contre des forces supérieures et beaucoup de cavalerie, d'artillerie et deux batteries à la congrève. Il perdit environ 1,000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers, et se retira à Lunebourg et de là à Vinsen et Zollenspiecker, où il laissa en position 3 bataillons, et vint prendre le commandement supérieur d'Harbourg …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288 ; Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 4, p. 4).
Le 16 septembre, le Général Pecheux avait été envoyé pousser une reconnaissance vers Magdebourg quand il fut attaqué par un corps anglo-allemand sous les ordres du Général Wallmoden. A Goerde (Göhrde), Pecheux réussit à se replier, son infanterie formée en carré, sur les positions tenues par les Français. Le Major du 105e, Ville, est blessé et le Capitaine Leclerc est tué.
Le 26 septembre 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Möllen, au Gouverneur de Hambourg : "L'officier d'état-major Laloy, que je vous ai envoyé de Hambourg et qui avait l'ordre de visiter les travaux de Harbourg, est de retour. Il n'a presque rien trouvé de fait, et cependant voilà près de quinze jours que je vous ai écrit à cet égard. J'ai réitéré la demande qu'on y travaille avec la plus grande activité. Connaissant toute votre exactitude et votre zèle pour le service de notre souverain, je dois supposer qu'il a existé jusqu'ici des entraves que vous n'avez pu surmonter ; je vous prescris les dispositions suivantes, qui doivent lever tous obstacles, puisqu'ils ne tiennent qu'au manque d'ouvriers.
Vous ferez venir chez vous, à la réception de ma lettre, le colonel de Ponthon et les commandants des 3e, 105e et 33e régiments. Chacun de ces commandants devra mettre de suite à la disposition du colonel de Ponthon six cents bommes par régiment.
Le colonel de Ponthon, faisant faire trois ouvrages sur les hauteurs de Harbourg, chargera chaque régiment de l'un de ces ouvrages. Ils seront payés à la tâche ; le colonel de Ponthon fera le prix avec les chefs. Les prix seront faits de manière à ce que le soldat gagne de 15 à 20 sols par jour, et plus même, s'il travaille beaucoup. Les chefs devront s'attacher à choisir des hommes forts. Ils détacheront un chef de bataillon avec un nombre d'officiers en proportion. Ces hommes devront être partis de Hambourg avec armes et bagages deux ou trois heures après la réception de ma lettre. Les travaux commenceront à six heures du matin. Il y aura toujours trois cents hommes de chaque régiment à chaque ouvrage ; ils seront relevés par les trois cents autres à midi ; ceux-ci travailleront jusqu'à six heures du soir. On fera donner à chacun de ces travailleurs militaires un quart de ration de pain et une ration d'eau-de-vie de supplément, indépendamment du prix de leur travail, qui leur sera régulièrement payé. Les travailleurs iront aux travaux avec leurs armes et gibernes. La moitié des officiers seront toujours présents aux travaux pour veiller à ce que les hommes ne perdent pas de temps. Le chef de bataillon ira lui-même le plus souvent possible. On logera ces hommes partie à Hambourg, et partie dans les maisons sur la digue qui descend l'Elbe, du côté de Stade. Hambourg étant bien couvert, il n'y a pas d'inconvénient à réduire le service en faisant toutefois occuper fortement les réduits. Avec ces mesures, les travaux devront être poussés avec activité. Sous aucun prétexte, le colonel de Ponthon ne pourra employer des paysans à ces travaux. Il les emploiera seulement à couper et transporter des palissades. Il fera pousser avec activité ce travail, afin de faire le palissadement aussitôt que possible. Les ouvriers militaires sont sous les ordres du général Osten, qui, en cas d'alerte, les réunirait et s'en servirait. La troupe qui est déjà sous les ordres du général Osten ne devra être employée qu'au service et aux reconnaissances.
Je me propose d'envoyer l'officier d'état-major Laloy à Hambourg ; il restera toujours sur les travaux, et s'ils étaient ralentis, il vous ferait connaître les motifs, afin que vous puissiez lever les difficultés.
Si les outils nécessaires ne se trouvent pas à Hambourg, le colonel de Ponthon aura remarqué que la hauteur où l'on fait les travaux n'est que du sable mouvant et il aura pris des mesures pour consolider l'ouvrage" (Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 3, p. 224).
Le 28 septembre 1813 à 3 heures du matin, le Maréchal Davout écrit, depuis Möllen, au Gouverneur de Hambourg : "Suivant le rapport du capitaine Laloy, vous paraissez croire qu'il n'y a que peu de troupes ennemies sur la rive gauche, surtout en infanterie. Vous avez dû lui dire aussi que le général Pécheux n'avait pas eu affaire a plus de huit cents hommes d'infanterie. Tout me porte à croire que les personnes qui vous ont donné ces renseignements sont mal informées. Le général Pécheux a eu affaire à près de quinze bataillons, qui peut-être n'ont pas tous donné, mais qui étaient sur le champ de bataille, et à beaucoup de cavalerie et d'artillerie. J'ai parlé à plusieurs soldats des 3e et 105e, qui ont été pris dans cette affaire et qui se sont échappés depuis ; ils ont vu ce que je vous dis là. Ils ont vu aussi, quelques jours après, une grande partie de cette infanterie et de cette artillerie se diriger sur Hambourg. Ces déclarations de soldats français inspirent plus de confiance que les rapports d'émissaires" (Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 3, p. 397).
La défaite de Leipzig entre le 16 et le 19 octobre entraine la retrait des forces françaises sur leurs frontières, tandis que la Hollande se révolte. Des détachements isolés ont réussi à rallier Hambourg et renforcer le maréchal.
Le 6 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin ... On formera de plus à Wesel, pour défendre la place, un bataillon de tous les hommes appartenant au 3e de ligne, au 29e, au 105e et au 33e léger. Ce bataillon s'appellera bataillon de marche de la 50e division et sera spécialement chargé de la défense de la citadelle, il sera bientôt de 800 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36946).
Hambourg, comme d’autres places fortes en Allemagne, en est alors réduite à ses propres forces. Davout y a fait établir tout un système de fortifications, aidé en cela par les cours d’eau. Bien que Napoléon lui donne l’ordre de se faire jour en novembre, il est trop tard pour les 40.000 hommes de la garnison. Les Bataillons du 105e de Ligne (3e, 4e) sont toujours à la 50e Division, Brigade Osten, avec le 3e de Ligne, tandis que le Dépôt du Régiment (5eme) est dans la ville même.
Le 1er décembre, les marais et le canal de Stecknitz derrière lesquels les Français sont retranchés gêlent. Ces défenses naturelles maintenant franchissables par les Coalisés, le Maréchal Davout ordonne de se retrancher sur la ville de Hambourg, tandis que ses alliés danois remontent vers le nord pour couvrir leur royaume.
Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… Le maréchal ne s'occupa plus que du corps d'armée qui, tous les jours, pouvait devenir plus précieux si Napoléon reprenait ses avantages après Leipzig, ainsi qu'il l'avait fait après la campagne de Moscou, et il entra le 3 décembre dans ses lignes de Hambourg.
Voici quelle était à cette époque la situation du 13e corps :
Le maréchal prince d'Eckmühl, général eu chef ; aide de camp, colonel de Castres ; chefs d'escadrons, Hervo, Fayet, Beaumont, Laloy, d'Houdetot.
Le général César de La Ville, chef d'état-major. Le général comte Hogendorp, gouverneur de Hambourg. Le général de division Thiebault, chargé en chef des approvisionnements. Le général Jouffroy, commandant l'artillerie. Colonel Deponthon, commandant le génie.
3e division. Général de division, Loison ; chef d'état-major, colonel Lecouturier. 1re brigade, général Romme (15e, 44e de ligne) ; 2e brigade, général Leclerc (48e de ligne, 108e). Artillerie, chef de bataillon Mathis. Effectif 9,842 hommes, 8 bouches à feu, 230 chevaux.
40e division. Général de division, Vichery ; chef d'état-major, colonel Bellangé. 1re brigade, général Gengoult (30e, 61e de ligne) 2e brigade, général Delcambre (111e). Artillerie, chef de bataillon Grosjean. Effectif 10,000 hommes, 8 bouches à feu, 172 chevaux.
50e division. Général de division, Pecheux ; chef d'état-major, colonel Allouir. 1re brigade, général Avril (33e, 29e de ligne) ; 2e brigade, général Osten (3e, 105e de ligne). Effectif : 9,680 hommes, 8 bouches à feu, 168 chevaux.
Cavalerie. Général de division, Wattier de Saint-Alphonse ; chef d'état-major, colonel Caillemer. Généraux de brigade Dubois, Guiton, Lallemand. 3 régiments provisoires de cuirassiers, 1 régiment de marche dit de Hambourg, 28e de chasseurs, détachements de toutes armes. Effectif : 5,800 hommes, 3,800 chevaux.
Marine. Contre-amiral Lhermitte. Équipage de la flottille, colonel Lefranc, 1,200 hommes ; 1 bataillon d'ouvriers, 400 hommes.
Douaniers enrégimentés M. Pyonnier, directeur commandant, 600 hommes. Gendarmerie, colonel Chariot, 230 hommes. Équipages militaires, 600 hommes. Vétérans, 600 hommes. Artillerie 6 compagnies du 8e régiment d'artillerie, 3 de divers régiments, 3,630 hommes, 2,220 chevaux.
Génie 316 hommes, 50 chevaux, etc.
Effectif total de l 'armée 42,000 hommes, dont plus de 8,000 aux hôpitaux et 400 prisonniers ; 7,500 chevaux ; 76 bouches à feu attelées de 6 et de 12 ; 350 sur les remparts ; 270,000 kilog. de poudre ; 2 millions de cartouches confectionnées ; des fusées à la Congrève et les artifices, et les projectiles nécessaires à un aussi grand système de défense.
Un grand nombre de détachements appartenant aux régiments qui composaient le corps d'armée avaient rejoint à Hambourg pendant notre campagne en Mecklembourg, ce qui explique comment il était plus fort en rentrant dans ses lignes que lorsqu'il les avait quittées à la reprise des hostilités.
La 3e et la 40e division entrèrent dans Hambourg et dans les lignes avancées de Saint-Georges, occupant les villages de Wandsbeck et Hamm, en avant de Saint-Georges. Les postes du Pont-Vert et d'Ausschlag dans l'inondation, les digues de la Bille et enfin les maisons sur la grande digue de l'Elbe, où s'appuyait la droite de toutes ces positions retranchées ; la gauche était à l'Alster ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288 - Dans l'ouvrage de Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 4, p. 4, on lit : "... La 50e division était aux ordres du lieutenant général Pécheux. Elle était composée du 33e léger (colonel Bailly), du 29e de ligne (colonel Pierre), du 3e de ligne (commandant major Gillet) et du 105e (commandant le colonel Aurenge). Le général Avril était attaché à cette division comme général de brigade, ainsi que le général Osten. Le colonel Allouis était chef d'état-major de cette division, qui présentait un effectif de 9,680 bommes, 8 pièces et t68 chevaux ...").
VII/ 1814, LA DEFENSE DU TERRITOIRE
A/ LA CAMPAGNE DE FRANCE
Au début janvier 1814, les deux premiers Bataillons du 105e sont toujours à la 7e Division Leval de l’Armée des Pyrénées, Brigade Montfort, au nombre de 1011 hommes et Officiers. Napoléon compte battre séparément les différents Corps d’armée coalisés qui pénètrent en France.
Soult reçoit l’ordre d’envoyer la Division Leval en Champagne, où elle s’intègrera dans un nouveau 7ème Corps d’armée, formé avec des troupes d’Espagne et de la Jeune Garde sous Oudinot à Provins le 8 février. Ces troupes servent de réserve entre la Seine et la Marne.
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 25e division : 3e, 22e, 54e, 95e, 8e, 94e, 21e, 29e, 45e, 105e, 150e, 56e de ligne et 21e léger à Saint-Quentin ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Dès le 28 janvier, Napoléon s’est porté sur Brienne et l'armée de Blucher. Celui-ci doit décrocher.
Dès le 10 février, la Division est en ligne aux combats de Champaubert le 10, Vauchamps le 14. Le 14 Février, le combat de Vauchamps a permis de refouler encore les forces prussiennes de Blücher. Mais l'Armée de Bohème en a profité pour avancer sur le flanc de l'Empereur. Il faut la contrecarrer et laisser un rideau défensif devant Blücher.
A partir du 16, Napoléon manœuvre contre Schwarzenberg et son armée de Bohème. Celle-ci est repoussée aux combats de Mormant et la bataille de Montereau le 18 février.
Le 23 Février, la ville de Troyes est reprise. Le 27 Février, c'est le combat de Bar sur Aube où le capitaines Lepain, du 105e, est blessé.
Après s'être occupé de l’Armée de Bohème, Napoléon se tourne à nouveau vers l’armée de Silésie de Blücher. L'Empereur cherche à tourner Blücher qui se retire devant ses forces et celles de Marmont et Mortier. Malheureusement, les Coalisés réussissent à s'emparer de Soissons et de son pont sur l'Aisne qui leur permet de s'échapper. Napoléon doit foncer sur Berry au bac pour passer lui aussi sur l'autre rive et envoie Corbineau reprendre Reims, tandis que Marmont et Mortier doivent retenir Blücher autour de Soissons.
La perte de Soissons a ruiné la manœuvre d'encerclement de l'Empereur. Il décide alors de pousser l'ennemi sur Laon en passant par Craonne où a lieu une bataille entre le 6 et 7 mars.Victoire française et Blücher se replie sur Laon où une 2ème bataille est livrée les 9 et 10 mars. Mais cette fois ci, les Coalisés résistent et Napoléon préfère replier ses troupes sur Reims que les Coalisés ont réussi à reprendre dans l'intervalle.
L'Empereur dispose alors de 4 masses aux ordres des maréchaux Mortier, Marmont Ney et Mac Donald, plus la vieille Garde et les Gardes d'Honneur. Le 13 mars Napoléon reprend la ville. A Champaubert et Montmirail, les 10 et 11 mars, les combats sont victorieux.
Pendant ce temps, les forces de Schwarzemberg repoussent celles d'Oudinot et Mac Donald entre Nogent et Provins pour pouvoir se porter plus au Nord sur Arcis sur Aube. Napoléon marche à leur rencontre. Les 20 et 21 mars, devant des forces très supérieures en nombre et après des combats acharnés, l'Empereur doit ordonner de se replier. Les capitaines Castant et Phelippeaux du 105e sont blessés.
Le 23 Mars, Napoléon est à Saint Dizier tandis que les Corps de Marmont et Mortier, Oudinot et Mac Donald sont loin de lui. Il compte encore se porter sur les arrières de l'armée de Bohème de Schwarzemberg. Mais sa situation est périlleuse, même si il a réussi à bloquer le passage de l’Aube : les Coalisés vont faire leur jonction et marcher sur Paris.
Marmont et Mortier sont alors sévèrement accrochés par l'adversaire à la Fère Champenoise le 25 Mars et décident de se replier sous les murs de Paris.
Tandis que Napoléon décide enfin de rejoindre sa capitale, la ville après une courte résistance va capituler. Le 2 avril, un gouvernement provisoire est proclamé. Napoléon n’a plus de solution qu’abdiquer.
B/ LA FIN DU SIEGE DE HAMBOURG
En plein Hiver, les forces russes vont tenter plusieurs assauts sur la place.
Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… Le froid avait augmenté jusqu'à 16 degrés, et le nombre des malades devenait considérable. Le 13 janvier au matin, l'ennemi nous attaqua très-vivement à Eppendorf, Emsbuttel ; de notre côté, nous fîmes avancer quelques troupes en avant de Sternschanz vers Winterhude et Uhlenorst. Le terrain et surtout le village d'Eppendorf furent très-disputés, mais finirent par rester en notre pouvoir. L'ennemi laissa 40 morts sur le champ de bataille ; nous eûmes de notre côté 3 hommes tués et une vingtaine de blessés. Le général Delcambre se louait beaucoup des bataillons du 105e régiment qu'il avait sous ses ordres, et surtout du chef de bataillon Préville et du chef de bataillon Peltret du 61e ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288).
Le 20 janvier 1814, le Général Strogonov attaque les fortifications avancées de Haarbourg. Les colonnes avançant le long de l'Elbe et par Wilstorf sont repoussées par le Général Delcambre qui y perd 200 hommes, tandis que les Russes laissent 800 hommes sur le terrain.
Le 26 janvier, à l'occasion de l'anniversaire de l'Impératrice Elisabeth, Bennigsen ordonne un assaut général sur les fronts Nord et Est. Le seul résultat de cet assaut est la prise de l'église de Hamm. Le 13e Corps y perd 700 hommes. À la suite de cet assaut, Davout ordonne la destruction d'une grande partie des habitations du faubourg d'Altona.
Le 9 février, après avoir reçu le renfort du corps de Tolstoï, Bennigsen lance une attaque générale. Mais Davout, grâce à ses postes d’observation, a prévenu l’attaque.
L'attaque principale est dirigée vers l'île de Wilhemsbourg. La colonne du Général Markov, en provenance d'Altona, et celle du Général Emme, en provenance du sud-est et qui contourne Haarbourg, convergent vers l'entrée du pont qui relie l'île à Hambourg. Désemparés par la mise hors de combat de leurs chefs (le Colonel du 29e de Ligne est tué et le Général Osten blessé), les Français commencent à refluer lorsque le Maréchal Davout se porte en personne sur le lieu de l'action et donne l'ordre aux réserves restées à Hambourg de contre-attaquer. En fin d'après-midi, les Généraux Leclerc et Pecheux font converger leurs contre-attaques. Enfoncés, les Russes se replient jusqu'à Altona. La garnison perd dans cet engagement 1200 tués, blessés et prisonniers. Le 105e y voit ses deux Chefs de Bataillon Coste et Rivière blessés.
Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… A quatre heures du matin, le 9 février 1814, l'ennemi attaqua en même temps sur tous les points. Le maréchal était debout. Une vive fusillade se faisait entendre de tous côtés. L'officier de garde à l'observatoire de la tour avait prévenu des mouvements qui se faisaient sur toute la ligne ennemie, par les fusées et le changement des feux de bivouac ou leur extinction. Quelques hommes égarés et faits prisonniers par nos postes avancés pendant la nuit, avaient été conduits au quartier général. D'après leurs rapports et les noms des régiments auxquels ils appartenaient, le maréchal n'eut plus un moment d'incertitude sur le véritable point de l'attaque ; il donna ses ordres pour le pont d'Altona, celui de Saint-Georges et Hamm, et pour l'intérieur de la ville ; il fit partir la compagnie d'élite du 15e léger pour la tête de pont dans l'Ile de Wilhelmsbourg, et s'y rendit en toute hâte. Voici où en étaient les affaires à son arrivée. Le général Markof avait surpris les postes de l'ile de Neuhof ; le colonel du 29e régiment, Pierre, avait marché à lui et avait été tué ; sa troupe, privée de son chef, s'était retirée en grand désordre, et l'ennemi était maitre du moulin de Reygersteig sur notre droite. Le lieutenant général Emme s'était emparé de l'île de Moorwerder, avait chassé nos troupes de leurs retranchements, et s'était avancé vers le vieux château de l'ile de Wilhelmsbourg.
Le général français Osten avait réuni de son mieux nos soldats épars, les avait placés sur les grandes digues d'hiver, et avait contenu le mouvement de l'ennemi par le feu de deux pièces établies en avant de la maison rouge où était établi son quartier général. Le lieutenant général Vichery, à qui le maréchal avait confié depuis peu le commandement supérieur dans ces iles, était accouru aux premiers coups de fusil, avait remis l'ordre dans les troupes, leur avait inspiré son ardeur et avait changé la défense en attaque. Il avait fait porter une colonne sur la maison rouge et la grande ferme dont l'ennemi s'était emparé ; la colonne russe, surprise de tant d'audace, avait cédé sur tous les points et éprouvé une grande perte. Le chef de bataillon Dehüs, du 30e, avait enlevé la grande ferme, et le colonel Ricard, du 61e, avait tout renversé devant lui ; l'ennemi alors avait fait agir ses réserves pour se maintenir. Le général Emme, désespéré d'avoir trouvé une résistance aussi opiniâtre et d'être réduit à se défendre, pensait déjà à la retraite, quand il aperçut la colonne du général Markof, s'avançant du moulin de Reygersteig, sur la digue de notre droite, vers la tête du pont ; il vit en même temps s'avancer une de ses colonnes, qui avait réussi à nous tourner par notre gauche. Le feu d'artillerie et de mousqueterie redoubla alors de part et d'autre. La blessure du colonel Ramand, du 30e, et la mort du chef de bataillon du 44e, mirent le désordre dans ces troupes, qui se retirèrent sur la tête de pont.
Ce point s'était trouvé alors tellement encombré de blessés, de chevaux morts et de caissons d'artillerie, que le général de division Vichery s'était trouvé dans l'impossibilité de faire déboucher deux bataillons du 105e, qui formaient sa réserve, pour reprendre la digue ; l'ennemi s'y était établi et avait mis ses troupes en bataille, ses pièces en batterie sur la grande chaussée ; on se battait très-vivement, on perdait beaucoup de monde, le général Osten venait d'être blessé. Le défaut de chefs, qui presque tous avaient été mis hors de combat, empêchait de contenir les soldats qui se retiraient dessus et dessous le pont, emportant leurs camarades. Par un bonheur inouï, l'ennemi ne pensa pas, dans cette confusion, à établir ses pièces sur la grande chaussée et à enfiler le pont ; un seul coup de canon que le hasard y avait dirigé, nous avait emporté 1 files.
Le maréchal était déjà arrivé ; il avait établi sa petite réserve de 60 hommes d'élite du 15e léger au blockhaus, vers le milieu de cette partie du pont, avait établi quelques hommes à droite et à gauche sur la petite digue d'été, et avait renforcé la batterie de Klugenfeld sur sa gauche. Le feu soutenu de cette batterie contenait les troupes ennemies qui voulaient tourner la digue d'été sur ce point ; il avait envoyé en toute hâte chercher des renforts à Hambourg et à Saint-Georges. Le lieutenant général Vichery se maintenait avec une poignée de monde et la plus rare intrépidité à la tête de pont, et bientôt accablé par le nombre, il se retira par le pont sur la compagnie du 15e, et plaça derrière la petite digue d'été les débris du bataillon du 105e, dont les deux commandants Coste et de Rivière venaient d'être mis hors de combat. Le capitaine d'artillerie Genta, qui commandait la batterie de la tête de pont, était resté seul, avait mis lui-même le feu à ses pièces, avait fait beaucoup de mal à l'ennemi et fut percé à coups de baïonnette.
L'ennemi, maitre de la tête de pont, la trouva tellement remplie de morts, de mourants, hommes et chevaux, et de voitures d'ambulance et de vivres, qu'il ne put y amener ses pièces, ni même tourner les nôtres contre nous ; il manqua alors d'un de ces éclairs d'inspiration et d'audace, si fréquents dans l'histoire militaire française de ces vingt dernières années. S'il marchait en avant, notre communication était détruite ; le sort de la place, le salut de l'armée, l'honneur des armes, tout était là ; les renforts ne pouvaient nous arriver que dans une heure, et les soldats admiraient le calme et l'intrépidité du chef dans une telle circonstance. Le maréchal s'avança vers l'ennemi sur le pont, pour le reconnaitre et rassurer sa petite troupe ; il y resta quelque temps exposé à une vive fusillade, et ne se retira vers la compagnie du 15e qu'après la blessure du chef d'état-major de l'armée, le général César de Laville, qui l'accompagnait. Cette blessure ne fut heureusement pas dangereuse ; cet officier général fut conservé à l'armée, qui, ainsi que son chef, appréciait ses belles qualités, sa brillante bravoure et son beau caractère.
Le général du génie Deponthon, le général d'artillerie Jouffroy, et l'ingénieur en chef Jousselin, s'étaient rendus auprès du maréchal. On se battait avec acharnement depuis quatre heures du matin ; enfin les renforts arrivèrent, et l'on entendit se rapprocher de nous le canon du général Pecheux. Ce général, après avoir repoussé les attaques du général Ahrenschield jusqu'à trois heures après midi, sur tout le front de sa ligne, s'était mis à la tête de sa réserve, avait débouché par la partie du pont qui allait à Haarbourg, par la grande chaussée, et inquiétait l'ennemi sur ses derrières.
D'un autre côté, le lieutenant général Tolstoy, qui commandait la 2e colonne russe, avait attaqué le général Leclerc au pont Rouge et à Tiffentag. Nos troupes s'étaient retirées dans la grande maison barricadée ; le chef de bataillon Rosier avait accueilli l'ennemi à bout portant et lui avait tué beaucoup de monde. Le désordre s'était mis dans ses troupes, et il avait été impossible au général russe de les rallier ; la batterie de Tiffentag, par un feu bien nourri, avait contribué à lui faire abandonner son projet de traverser l'Elbe sur la glace pour se réunir aux deux autres colonnes dans l'Ile de Wilhelmsbourg. On ne se battait plus que faiblement sur ce point, ce qui avait permis au général Leclerc d'envoyer les renforts demandés.
Le maréchal fit alors ses dispositions pour reprendre la tête du pont et la grande digue d'hiver, dont l'ennemi était en possession depuis son arrivée. Il organisa trois colonnes ; la première, commandée par le général Delcambre, déboucha par la digue d'été, et, traversant tous les obstacles, arriva à la grande digue, en chassa l'ennemi et le mena battant jusqu'au moulin Reygersteig. La deuxième colonne, formée des compagnies d'élite du 105e commandées par les capitaines Christian et Ménissier, fut dirigée par Klugenfeld, sur la gauche de la grande digue ; elle chargea à la baïonnette, tua beaucoup de monde, fit une vingtaine de prisonniers et s'établit à l'embranchement où les deux digues viennent se rejoindre. Dans le même moment, une petite colonne filait sous le pont avec le général Vichery et la compagnie du 15e léger. L'ennemi abandonna la tête de pont sans pouvoir amener nos pièces. Le maréchal fit alors établir six pièces de campagne en dehors de la tête de pont et fit battre les masses russes qui cherchaient à dégager leurs troupes qui étaient aux prises avec le général Delcambre au moulin de Reygersteig. La colonne du général Pecheux avait forcé l'ennemi à abandonner la chaussée et avait rétabli la communication. Elle le poursuivait l'épée dans les reins sur la digue gauche et le village de Wilbelmsbourg ; nos troupes ayant fait leur jonction sur la chaussée se portèrent au pas de charge sur l'ennemi qui se retirait vers l'ile de Walterhof. Il éprouva dans sa retraite un feu très-vif qui lui tua beaucoup de monde, repassa dans l'île de Neuhof, et de là, derrière Altona, en traversant le Grand-Elbe sur la glace. Il essuya le feu des fortes pièces du réduit de l'Elbe.
Les habitants d'Altona admiraient l'intrépidité de quelques hommes sortis de la petite redoute de Schrewenhof, qui accompagnaient ces masses à coups de fusil. Cette affaire fort vive dura presque toute la journée, et l'on se battit avec le plus grand acharnement contre des forces trois fois supérieures, car la force dont nous pouvions disposer sans trop dégarnir les autres points ne montait pas à 8,000 hommes, et l'ennemi en avait mis en mouvement plus de 25,000. Nous avons perdu près de 1,200 hommes tués ou blessés, et quelques prisonniers, faits dans la surprise de Neuhof, le matin avant le jour ; deux généraux, dont l'un, le général Osten, mourut quelques jours après ; presque tous les colonels et commandants de bataillons avaient été mis hors de combat. Le capitaine Gayard, aide de camp du général Delcambre, y fut mortellement blessé. L'ennemi laissa sur le champ de bataille près de 800 morts et emporta ses blessés sur des traineaux. Si le lieutenant général Tolstoy avait pu exécuter ses ordres, et si le chef de l'armée russe s'était trouvé, ainsi que le chef de l'armée française, au moment décisif, lorsque la tête de pont nous fat enlevé, toute communication entre Hambourg et Haarbourg eût probablement été coupée, et les projets d'assassinat des Français par les habitants, ainsi que cela était annoncé par les proclamations ennemies, eussent pu recevoir leur exécution ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288; Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 4, p. 4).
Le 17 février, les Russes tentent un nouvel assaut massif qui échoue face à la résistance des Généraux Vichery et Rome. Les Russes y perdent près de 5000 hommes.
Dans le Mémoire sur le siège et la défense de Hambourg (décembre 1813-Mai 1814), on peut lire : "… Le 17 février au matin, le général en chef Beningsen mit toutes ses troupes en mouvement. On était aux prises en même temps dans l'immense développement de tous nos ouvrages. Le général Ahrenschield attaquait Haarbourg les généraux Tschüiplitz et Tschepelow attaquaient le front d'Altona depuis l'Alster jusqu'à l'Elbe. Le lieutenant général Doctorof faisait avancer deux colonnes aux ordres des généraux Tolstoy et Emme, sur la Bille et l'Ochsenwerder, tandis que le général en chef, de sa personne, marchait avec le corps du général Markof, par derrière Altona, vis-à-vis du moulin de Reygersteig. On fut quelque temps dans l'incertitude sur le point de la véritable attaque de l'ennemi ; cependant l'attention du maréchal se porta sur l'ile de Wilhelmsbourg. Les observations de l'officier qui était à la tour nous faisaient connaître que deux fortes colonnes pénétraient dans cette ile, l'une par Neuhof et l'autre par Ochsenwerder ; nos postes s'étaient repliés ainsi qu'ils en avaient l'ordre, sans rien compromettre. Le général Romme avait arrêté, par ses bonnes dispositions, le premier choc de l'ennemi, qui cherchait à s'emparer de la digue d'hiver, vers la tête de pont. Cette position, défendue par ce général et deux bataillons des 61e et 48e, était devenue inexpugnable ; l'ennemi avait renoncé après plusieurs attaques à s'en emparer et manœuvrait sur notre gauche.
Le général Vichery avait établi ses troupes en arrière de la grande digue et à la tête de pont ; la fusillade s'était engagée sur toute cette ligne, et le feu de l'artillerie était très-vif. Le maréchal avait fait battre la générale dans Hambourg ; la cavalerie à pied, la gendarmerie, la garde nationale avaient pris leurs postes sur les remparts ; les canonniers étaient à leurs pièces ; huit bataillons avaient été envoyés au général Vichery avec ordre d'en laisser deux en réserve, à l'embarcadère et au Grass Brock. Vingt bataillons restèrent en réserve sur les places publiques pour les porter où besoin serait. Quatre bataillons furent placés près des portes de Steinthor et Deiehthor pour renforcer le général Leclerc s'il était trop vivement attaqué ; il faut observer que nos bataillons étaient tellement affaiblis par les maladies qu'ils ne présentaient pas 200 baïonnettes chacun. Le maréchal se rendit à la tête de pont où l'on se battait avec une grande chaleur. L'ennemi mit ses réserves en action et fit usage de tous ses moyens pour arriver à notre tête de pont par notre gauche. Ses efforts n'obtinrent aucun résultat. Le général Vichery dirigea de ce côté trois bataillons du 61e. Le colonel Ricard fondit sur l'ennemi qui se retira, laissant le champ de bataille couvert de ses morts. Deux compagnies du 111e placées dans une maison à la gauche de la tête de pont, s'y défendirent contre les masses russes, et, les prenant en flanc et à portée de pistolet, contribuèrent à déjouer cette attaque de gauche. Pendant ce temps, un bataillon du 111e défendait la batterie de Hof ; un bataillon du 15e léger, la digue du pont Bleu, et un bataillon du 48e, la batterie de Tiffentag. Le major Goutefrey dirigeait ces trois bataillons, qui par leur constance empêchaient l'ennemi non-seulement de rien entreprendre sur leur point, mais aussi d'aller prendre part à l'attaque de Wilhelmsbourg.
L'ennemi avait pris position dans la plaine, à cheval sur la grande chaussée ; il ne paraissait plus vouloir prendre l'offensive, mais seulement chercher à se maintenir. Des forces considérables qui nous observaient de l'Ile de Neuhof semblaient destinées à se porter sur la tête de pont, si nous marchions en avant sur la chaussée ou dans la plaine. On resta donc en position derrière la grande digue, attendant que l'ennemi décidât son mouvement. Les réserves étaient arrivées et placées derrière la digue d'été sur le pont et à Klugenfeld. Pendant ce temps, l'ennemi, perdant tout espoir de réussir dans son entreprise de notre côté, cherchait à masquer son attaque sur la partie du pont de bois qui aboutit à Haarbourg ; il s'y était porté en force, avait forcé à la retraite une compagnie qui gardait la tête de pont de ce côté, avait sapé quelques pilotis et mis le feu, en sorte qu'il parvint à détruire une vingtaine de toises de cette partie de pont. A peine vit-on la fumée s'élancer vers Haarbourg et démasquer ainsi la manœuvre de l'ennemi, que le maréchal, prévoyant ce qui était arrivé, ordonna l'attaque ; on marche à lui avec une grande résolution. Le général Pecheux, de son côté, s'était porté à la défense du pont avec sa réserve, composée du 105e, commandé par le major Aurange, et des marins ; l'ennemi, pris entre deux feux, opéra sa retraite sur Altona et Ochsenwerder vers midi ; il fut vivement poursuivi, laissant sur le champ de bataille plus de 300 morts. Notre perte fut à peu près la même, entre tués et blessés ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 288; Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 4, p. 4).
Après une dernière tentative nocturne le 27 février, où Davout a fait éclairer le terrain, ce qui permet aux Artilleurs de foudroyer les Russes, les opérations s’arrêtent. La débâcle de l'Elbe, le 23 mars, met définitivement la ville à l'abri d'une prise d'assaut.
Davout attend et lance de petits raids pour se procurer des vivres. Le 20 avril, des Officiers russes lui apprennent que l’Empereur a abdiqué. Mais il est méfiant et attend confirmation. Le 28 avril, il fait hisser le drapeau blanc fleurdelysé et un cesser le feu est décrété.
Ce n’est que le 5 mai que Paris envoie un émissaire. Le 11 mai, arrive le général Gérard pour remplacer Davout à la tête du 13e Corps, qui évacue la place entre le 27 et le 31 mai avec les honneurs et son artillerie de campagne.
VIII/ 1815, LA PREMIERE RESTAURATION ET LES CENT-JOURS
Capture de l'aigle du 105e à Waterloo |
Au retour de la royauté, l’ex armée impériale doit être réduite dans ses effectifs. D’abord pour en extraire tous les éléments redevenus étrangers par les traités, ensuite pour combler les pertes, enfin parce que l’on a aboli la conscription au grand soulagement de la population. Mais de nombreux officiers se retrouvent alors en demi solde. L’infanterie de Ligne ne devra donc plus compter que 90 Régiments, chacun à trois Bataillons.
Le 105e de Ligne est renuméroté 86e. Le Régiment mène une vie de garnison tranquille jusqu'à ce qu’éclate la nouvelle du retour de l’Aigle, débarqué de son île d’Elbe le 1er mars 1815. En 19 jours, il est à Paris, tandis que le Roi s'est enfui piteusement, constatant que l’armée se rallie spontanément à son ancien chef.
En avril 1815, un nouveau Colonel, rappelé de sa mise en non activité, prend la tête du Régiment : Jean Genty, ex Colonel du 8e Léger en 1814. Le 2 mai, le Régiment retrouve son ancien numéro et peut le faire figurer sur sa nouvelle Aigle et son nouveau drapeau (qu'il ne recevra que quelques jours avant la campagne de Belgique).
Les Régiments doivent passer de 2 à 5 Bataillons (quatre Bataillons de ligne et un Bataillon de Dépôt), chaque Bataillon de ligne devant être composé de six Compagnies dont une de Grenadiers, une de Voltigeurs et quatre de Fusiliers. Bien sur, la mobilisation des anciens soldats n’eut pas le temps de se faire en totalité.
Le 13 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à M. Fouché, Duc d'Otrante, Ministre de la Police Générale, à Paris : "Un embaucheur a été arrêté à Béthune par des grenadiers du 105e régiment qui l'ont conduit à Douai. Veillez à ce que cet homme soit traduit par devant une commission militaire et puni, conformément aux lois" (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 1463).
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
1re division ; le 54e qui est à Calais et qui doit tirer ses recrues du Nord,
Le 55e qui doit tirer ses recrues du Nord,
Le 28e qui doit tirer ses recrues du Cher,
Le 105e qui doit tirer ses recrues de l’Indre,
Se dirigeront de suite sur Amiens. Vous donnerez ordre qu’avant de partir, ils envoient à leurs bataillons de guerre tout ce qui est disponible afin de porter à 1200 hommes les deux premiers bataillons.
Chacun de ces régiments pourra envoyer au moins 200 hommes, qui finiront par s’armer au bataillon de guerre.
Recommandez au général Allix et au comte d’Erlon de prendre des mesures pour le prompt équipement de ces détachements ; recommandez-leur que tous les militaires du Nord destinés pour ces régiments soient dirigés sur les bataillons de guerre. Ceux du Cher et de l’Indre seront dirigés sur Amiens ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).
Le Régiment est mobilisé pour l’Armée du Nord, force principale de bataille face aux Coalisés. Il franchit la frontière belge.
A Waterloo, on retrouve le Régiment à la Brigade Bourgeois du 1er Corps de Drouet d'Erlon. Chargé par le 1rst Royal Dragoons, l’Aigle du Régiment est capturée et les pertes sont nombreuses : 12 Officiers tués et 20 blessés, dont le Colonel Genty qui est capturé. Le porte Aigle Jean Chantelat a été aussi blessé à la jambe.
Le 24 juin 1815, il ne reste du 105e, réuni à Soissons, que 13 Officiers et 263 hommes. Le licenciement de l’armée amène sa dissolution.
IX/ UNIFORMES
Les tenues du 105 de Ligne en Espagne d’après El Guil/Fort vers 1812-1813
Nous ne reprendrons pas la controverse sur le fameux manuscrit dit «d'El Guil» pour nous concentrer sur les tenues représentées du Régiment. Les souvenirs du commandant de Lauthonnye, nous apprennent que le 105e de Ligne était un des plus laids de l’armée (sic) en raison de la mauvaise administration de son Colonel (Baille). Cela n’apparait pas évident sur les dessins connus.
Figure E1 : Grenadier en tenue de campagne : Tenue assez classique en Espagne avec la récupération de drap brun. Le shako recouvert de toile cirée verdâtre d’où dépasse le pompon écarlate. Capote brune avec une patte écarlate en accolade au collet. Les épaulettes écarlates sont portées sur la capote. La tenue classique de l’Infanterie de Ligne est vraisemblablement arborée en dessous,à moins que pour la ménager notre hommesoit en veste. Le pantalon de route est bleu avec un galon latéral écarlate. L’équipement est classique pour un homme en campagne avec la couverture roulée sur la sac, un bidon, une gourde. Le sabre briquet porté aux compagnies d’élite est vraisemblablement garni d’une dragonne écarlate.
Figure E2 : Officier en tenue de campagne : Shako recouvert d’une toile cirée noire sur laquelle a été peint le numéro 105. Surtout bleu fermant sur le devant par boutons dorés, et orné des épaulettes dorées du grade sur les épaules. Pour Fort, le collet est rouge, le devant et les retroussis sont passepoilés de rouge de même que les parements qui sont curieusement en pointe comme dans l’Infanterie légère (mais cette disposition existe aussi dans les Compagnie d'élite de la Ligne). Nous lui avons donc ici attribué le collet chamois des Voltigeurs qui nous semble plus juste. Le gilet est blanc, de même que le pantalon très ajusté. Le personnage est armé d’un sabre d’infanterie porté avec un ceinturon de maroquin rouge à attache dorée. En campagne, Fort l'a doté d'un petit sac porté sur le dos grâce à deux couroies blanches et une gourde.
Figure E3 : Musicien régimentaire en tenue de campagne : Combien de Musiciens l’Etat-major du Régiment avait-il dans ses rangs ? Au moins 8 réglementaires, menés par le Chef de musique. Chapeau noir galonné de doré recouvert ici par une toile cirée verdâtre. On voit cependant dépasser le pompon blanc de l'Etat-major régimentaire. Surtout bleu foncé fermé sur le devant par des boutons dorés. Le collet, les parements (en pointe), et les retroussis sont bleu céleste. Le collet et les parements en pointe sont bordés d'un galon doré et passepoilés d'écarlate pour les parements. Les épaules sont ornées de tréfles bleu céleste et dorés, posés sur une base écarlate dont on voit les rebords. A noter que Fort a representé le Chef de musique et a rajouté un deuxième galon doré au dessus des parements. Le gilet simple est écarlate avec boutons dorés. La culotte est marron, ornée de petits nœuds hongrois écarlates sur le devant. Elle entre dans des bottes fauves. Le Musicien est armé d’une petite épée à garde dorée, suspendue à un ceinturon blanc.
Figure E4 : Tambour-major du 105 de Ligne en grande tenue : Notre Tambour Major est très élégant avec son chapeau noir galonné et floché d'or, orné d un plumet blanc sortant de trois plumes tricolores. L'habit est de fond jaune, avec collet, revers, parements et retroussis bleu céleste, largement galonnés d'or. Deux trèfles dorés sont sur les épaules. Gilet blanc et culotte blanche galonnée d'or sur les côtés. Le sabre est suspendu à un baudrier bleu céleste avec galonnage et ornements dorés. On notera aussi ses galons dorés de Sergent-major au dessus des parements et dépassant des gants à crispin blancs et la présence en haut du bras gauche de 3 galons d'ancienneté dorés (soit 20 ans de service).
Figure 4 : Chef de Bataillon du 105e de Ligne, 1813-1814 : On notera le schako avec galon supérieur or. La plaque à l'Aigle et soubasement en laiton doré, orné du chiffre 105 en métal argenté (une plaque de ce type est passée en salles des ventes). Le plumet blanc marque l'appartenance à l'Etat-major du Régiment. La tenue est du nouveau modèle Bardin, à revers entièrement fermés. Epaulettes dorées du grade.
X/ DRAPEAUX
Drapeau de la 105e Demi-brigade, 1796-1803. |
Le 105e de Ligne reçoit donc, en 1804, 3 Aigles et 3 drapeaux du modèle de cette année pour l'infanterie de Ligne (Chaillot).
En 1809, l'Aigle et le drapeau du 3e Bataillon sont renvoyés alors que les Régiments ne doivent plus avoir qu'une seule Aigle à leur tête. En effet, le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
L'Aigle du second Bataillon ne sera renvoyée qu'en 1812.
Le nouveau drapeau modèle 1812 portant IENA EYLAU ECKMUHL ESSLING WAGRAM reste vraisemblablement au Dépot de Neuf Brisach. L'Aigle n est pas détruite à la première Restauration. Elle ne le sera qu'en 1815 après les Cent Jours.
- Drapeau modèle 1814 Première Restauration Infanterie de Ligne
Dès le mois de mai 1814, le principe d’attribuer un nouveau drapeau, de fond blanc, par Régiment est adopté. Les premiers emblèmes seront distribués à partir de septembre et jusqu’à la fin de l’année. Les 10 premiers Régiments d’infanterie reprennent un titre : 1er du Roi, 2ème de la Reine, 3ème du Dauphin, 4ème de Monsieur, 5ème d'Angoulême, 6ème de Berry, 7ème d'Orléans, 8ème de Condé, 9ème de Bourbon, 10e Colonel Général (titre créé en janvier 1815).
Le drapeau est une étoffe de soie en taffetas blanc de 150 cms de côté, cousu à un fourreau de soie blanche, frangé d’or. Sur les 4 cotés, une bordure en feston avec fleurs de lys et rosaces alternées. Dans chaque angle : un carré avec le numéro du Régiment.
A l’avers s’écrit en doré ombré de brun : Pour les 10 premiers Régiments : LE ROI/ AU REGIMENT/ DE ... ; suit leur titre pour les 10 premiers Régiments de l'arme. Xme D'INFANTERIE/ DE LIGNE. A partir du 11e Régiment, l’inscription «Le Roi au régiment de …, xeme d’Infanterie de Ligne» est remplacée par «Le Roi au Xeme d’infanterie de Ligne». L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de St Louis et de la Légion d'Honneur.
Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du St Esprit et de St Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge. Hampe de 2, 50 m, pique dorée ornée d’une fleur de lys découpée. Cravate en taffetas blanc à franges dorées et orné de palmettes et fleurs de lys dorées, cordons et glands or.
- Aigle et drapeau modèle 1815
Aigle du 105e de Ligne, prise à Waterloo |
Drapeau tricolore modèle 1815 du 105e de Ligne pris à Waterloo |
En 1815, le Régiment reçoit une nouvelle Aigle et un drapeau qui seront capturés à Waterloo. Le drapeau, tricolore à bandes verticales modèle 1815 du 105e de Ligne, pris à Waterloo est aujourd'hui totalement décoloré; on voit par transparence les noms de batailles écrits au revers comme dans le précédent modèle 1812, soit IENA EYLAU ECKMUHL ESSLING WAGRAM.