Le 28e Régiment d'Infanterie légère
1800-1814
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 28e Léger
Avertissement et remerciements : Cet article, que nous compléterons au fur et à mesure de nos découvertes ultérieures, nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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La 28e Demi-brigade d'Infanterie Légère de seconde formation est composée de l’amalgame en 1796 d’une multitude d'unités devenues faméliques :
- Demi-brigade de l'Ardèche ;
- Demi-brigade de Gers et Bayonne ;
- Demi-brigade de Gironde, Lot-et-Garonne ;
- 1er Bataillon d'infanterie légère ;
- 2e Bataillon d'infanterie légère ;
- 4e Bataillon de la Dordogne ;
- 31e Bataillon des Réserves ;
- 5e Bataillon de la Charente-inférieure ;
- 1er Bataillon de Paris pour la Vendée ;
- 2e Bataillon de Chinon (Indre-et-Loire) ;
- 12e Bataillon de Haute-Saône ;
- 14e Bataillon de la formation d'Orléans ;
- 4e Bataillon de Maine-et-Loire ;
- 2e Bataillon de Saint-Amand (Nord).
Le 20 août 1799 (3 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en Chef : "J’ai reçu, mon cher général, vos lettres du 2 Fructidor, je partirai le 5 de ce mois de Chambéry pour me rendre à Embrun ou je prendrai vos ordres.
La 28e légère ne pourra arriver à Briançon que le 11 ou le 12 de ce mois" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 253).
Une lettre du Général Duhesme datée d'Avigliana le 16 Septembre 1799 (30 Fructidor An 7), informe le Général Grenier que : "Rivoli, défendu par 5 bataillons, 500 chevaux, et une artillerie supérieure, attaqués par nos troupes, a été emporté avec vivacité, mais l’ennemi renforcé par 5000 hommes arrivés la veille à Turin l’a reprise le soir du même jour, 3 heures avant la nuit. L’intention du général Duhesme n’étant pas de conserver la position de Rivoli qu’il s’était même proposé d’abandonner la nuit, il n’a tenu qu’autant qu’il le fallait pour opérer la retraite. Une pièce démontée par le feu supérieur de l’ennemi qui en opposait six ou sept a été sauvée. La 28e légère a beaucoup souffert. Toutes les troupes, tous les officiers ont fait leur devoir. Le général Kister et l’aide de camp Boyer sont cités" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes : Extraits des lettres des divers généraux employés dans l’aile gauche, au Général Grenier page 394).
Le 27 Septembre 1799 (5 Vendémiaire An 8), la 28e Demi-brigade d'infanterie légère se voit accorder par le Général Duhesme pour "avance à titre de prêt 1500 livres" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 pages 301-302 - voir plus bas la lettre du Général Duhesme en date du 25 octobre 1799).
Le 1er octobre 1799 (9 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Guillestre, au Général Duhesme : "J’ai reçu cette nuit, mon cher général, votre lettre du 7 de ce mois. Je prévoyais bien les difficultés que vous n’auriez pas manqué d’éprouver dans l’opération que vous projetiez sur Pignerol. Aussi vous en ai-je dissuadé par la lettre que le citoyen Vivalda doit vous avoir remise ...
Je quitterai Guillestre le 12 et mon quartier général sera le 14 à Demont ...
Votre division ... se trouvera composé : d’un bataillon de la 28e légère, deux bataillons de la 26e de bataille, deux bataillons de la 74e, deux bataillons de la 88e, deux bataillons de la 92e, deux bataillons de la 99e, trois bataillons de la 104e, un bataillon de la 105e, un de la 106e, un de la 107e, et deux escadrons de hussards non compris quelques détachements isolés qui sont à Fenestrelle et les dépôts qui tiennent garnison Mont-Lion.
J’ai donné les ordres les plus pressants, mon cher général, pour faire arriver des subsistances à Briançon. J’écris également pour avoir de l’argent ; consolez et dites que cet état malheureux cessera bientôt, que tous les moyens sont employés pour obtenir quelques chefs.
Faites-moi connaître au juste ce que vous avez besoin en artillerie tant pour être en position que pour mouvoir au besoin, afin qu’elle soit mise à votre disposition avec les attelages nécessaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 161 page 343).
Le 11 octobre 1799 (19 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général Duhesme "La 28e légère doit vous avoir rejoint entièrement, ou ne doit pas tarder. Veuillez mon cher général nous envoyer sans retard le bataillon de la 12e et le diriger sur Demont comme il doit en avoir reçu l’ordre. Veuillez aussi tenir prêts à marcher lorsque vous n’aurez plus rien à craindre dans la partie que vous s’occupez le bataillon de la 92e et celui de la 99e qui doivent d’après les intentions du général en chef rentrer à leurs demi brigades. Si l’un ou l’autre de ces bataillons tient garnison à Fenestrelle, il sera bon de le faire relever par un des corps dont le fond ne fait pas partie de l’armée, tel que le bataillon de la 88e en le portant à la force nécessaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 172 page 365).
Le 17 octobre 1799 (25 vendémiaire an 8), le Général de Division Duhesme, de l'Armée des Alpes, écrit, depuis son Quartier-général de Chaumont au Général Grenier : "Je reçois, mon cher général, l’ordre de vous faire passer trois bataillons et je l’exécute en me retirant de Suze et prenant les positions d’Exilles et du Montcenis. Il y aura dans chacune de ces positions deux bataillons forts de 600 chacun mais j’espère qu’on pourra défendre. Je donne d’ailleurs l’ordre au général Valette de nous envoyer encore un bataillon de la 104e car il m’en a déjà envoyé un sur Termignon vallée de la Maurienne, mais ce n’a pas été sans difficulté qu’il est parvenu à faire partir ce bataillon qui s’est insurgé en demandant des souliers et de l’argent.
Je ne puis vous peindre le dénuement de chaussures et d’habillement, quoique cependant les capotes y aient un peu remédié, mais la moitié des soldats marchent pieds nus ; demain donc les deux bataillons de la 92e et de la 28e légère partiront pour aller coucher entre Oulx et Césane et continuer leur marche à grandes journées ; 14 compagnies de la 28e suivront de près ; quant à la 99e il faut donner le temps et relever la garnison de Fenestrelle par la 88e que je vais y envoyer. Mais je serai obligé d’en garder une partie qui est la garnison actuelle de Briançon, n’ayant rien absolument rien pour la relever.
Je vous enverrai au premier jour l’état de situation de la caisse de ma division provenant des contributions. Vous savez que j’ai fait avancer la solde de plusieurs corps, mais je crains bien qu’on ne me cherche encore noise malgré toute mon attention. On m’a envoyé un commissaire payeur. Le payeur général l’a révoqué sous prétexte que ce n’était que mon homme de confiance, et qu’il ne veut pas mêler sa comptabilité avec la nôtre, voici cette lettre elle est curieuse.
Cependant mon cher général il est instant de dépêcher dans cette partie un payeur et de l’argent ; tout le monde souffre et est dans le besoin, et pour nous refuser on annonce que nos appointements de l’an sept seront mis à l’arriéré. Je vous avoue que pour mon compte, je ne suis pas disposé à souffrir cette injustice d’autant plus criante que je n’ai pas été à l’affût des envois d’argent et que de tous les généraux et Etat-major nous sommes les plus arriérés, l’étant pour ma part de 5 mois et de tous mes frais de postes. Je ne suis pas en état de supporter cette perte.
Le général Raoul est de trop parce qu’il est ridicule de voir deux généraux pour deux bataillons qui resteront dans la Tarentaise. D’ailleurs il y a de nouvelles plaintes quoique non précisées, je voulais envoie, elles sont sans fondements. La crosse de l’évêque été mise chez le payeur, qui en fera de l’argent que l’on emploiera aux réparations urgentes du Mont Bernard. Il ne faut cependant pas perdre cet officier général ... Veuillez l’appeler et l’employer autrement.
Je suis retenue à la chambre par un dépôt à la caisse.
Salue et amitié" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 207).
Le 18 octobre 1799 (26 vendémiaire an 8), le Général de Division Duhesme, de l'Armée d’Italie, écrit, depuis son Quartier général à Oulx au Général de Division Grenier, commandant en chef l’aile gauche : "Notre retraite s’est effectuée avec ordre et secrets pendant cette nuit sur Exilles et le Montcenis et je vous envoie les bataillons de la 92e et la 28e légère. Ils coucheront demain à Guillestre. Veuillez leur envoyer au-devant une feuille de route et l’ordre de faire préparer des vivres. Les 14 compagnies de la 28e qui étaient au Montcenis et qui non pu être relevées qu’aujourd’hui suivront de près et je ferais passer 5 à 600 hommes de la 99e aussitôt que la 88e les aura relevés à Fenestrelle.
Dans quelques jours, je compte avoir les 14 compagnies de la 28e légère plus un bataillon encore de la 104e. De manière que j’aurai sur cette vallée et celle de la Maurienne près de 7 bataillons, je me porterai en avant et attaquerais le camp de Bussolin si vous le jugez concevable, veuillez me le mander. Si je vais rester sur la stricte défensive aux positions actuelles je pourrai vous envoyer encore des renforts. Je ne puis au reste fixer le moment de l’arrivée de ces bataillons, surtout des 14 compagnies légères. Peut-être la destination sera-t-elle changée. Je n’ai aucune nouvelle des bataillons auxiliaires que votre chef d’état-major annonce être à Saint-Jean-de-Maurienne et à Moûtiers.
Veuillez me mettre aussi un peu au courant des opérations de l’armée afin que dans des circonstances imprévues je puisse prendre le meilleur parti.
L’adjudant général Planta mande qu’une petite expédition qu’il a fait faire dans la vallée de Lucerne par quatre compagnies qui en sont rentrées le 19 courant lui a valu 6 bœufs, dix quintaux de grains pris à un comte adjudant ; et que les Autrichiens ayant voulu les poursuivre ont eu beaucoup de blessés, sa perte à lui n’est que de Vaudois. Marauda est arrêté, il demande les motifs d’accusation. Veuillez les envoyer il paraît que Planta et Le Suire en ont été contents et n’ont rien à lui reprocher.
Veuillez me répondre au sujet de l’approvisionnement de Fenestrelle ; dois-je le faire augmenter par qui et comment ?
Pressez, je vous prie, l’envoi d’un payeur avec de l’argent pour les troupes, les officiers sont dans la plus affreuse misère, et aucune division n’est aussi arriérée. Je vous avoue que la préférence qu’a eu la droite me fait de la peine, me discrédite. Il me semble que l’on devrait mettre plus d’égalité dans la répartition des fonds car on nous avait annoncé une décade, et tous les fonds ont été consommés à Embrun même ; tel est le sujet des murmures et je vous le dis en camarade.
J’attends le receveur pour vous envoyer l’état de la caisse et des avances faites ; vous voudrez bien en prendre un parti pour que les avances soit restituées, et que cette caisse mise à votre disposition ne tourne pas au profit des payeurs …
On a l’air d’y travailler, vous y verrez l’état des dépenses extraordinaires … et je ne doute pas que vous ne les approuviez. Mon aide de camp est porteur de la présente, et je lui ai dit de pousser jusqu’auprès du général Championnet pour mes frais de postes arriérés.
Adieu, mon cher général, j’attends de vos nouvelles et vous embrasse" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 106-107 pages 225-227).
Le même 18 octobre 1799 (26 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit e son côté, depuis son Quartier général de Borgo San Dalmazzo, au Général de Division Duhesme : "Le général en chef désire, mon cher général, que vous réunissiez sur le champ toutes vos troupes disponibles entre Suze et Peyrouse à l’effet de former deux colonnes que vous mettrez de suite en marche, l’une sur Bussolin, et l’autre composée de la majeure partie de vos forces sur Pignerolle. Je pense donc, mon cher général, que cette dernière colonne pourra être composée de l’escadron du 10e hussards, de la 26e de bataille, du bataillon de la 106e, du bataillon de la 74e et de celui de la 107e.
La première pour attaquer Bussolin serait de la 104e 3e bataillon, et un bataillon de la 105e, et de ce que vous avez du 7e de chasseurs.
Le bataillon de la 88e formant par suite de ces dispositions la garnison de Fenestrelle qu’il ne faut pas dégarnir, si dans la marche de ces colonnes, nous n’éprouvez pas trop de résistance, vous tâcherez de vous emparer de Bussolin et de Pignerolle, cette dernière colonne passant dans ce cas jusqu’à Revel sous l’aile gauche du Pô où elle prendra position ; vous observeriez qu’il sera impossible à cette colonne de se faire suivre par de l’artillerie puisque si elle obligée de se retirer, elle ne pourrait le faire que par la vallée du Pô ; du côté de Bussolin, vous ferez des démonstrations, si vous ne rencontrerez trop de résistance, vous pousseriez cette colonne jusqu’à Rivoli où au moins le plus qu’il vous sera possible.
Vous pourrez faire garder le petit Saint-Bernard par le bataillon de conscrits qui est à Moutiers, et le Montcenis par celui qui est à Saint-Jean de Maurienne.
Vous observerez, mon cher général, que je ne vous parle pas de la 28e légère, de la 92e et 99e qui doivent être en route pour vous rejoindre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 176 page 375).
Le 22 octobre 1799 (30 vendémiaire an 8), le Général de Division Duhesme, de l'Armée des Alpes, écrit, depuis son Quartier général à Oulx, au Général de Division Grenier, commandant en chef l’aile gauche de l’Armées d’Italie : "L’ennemi, mon cher général, avait osé venir prendre poste avec 500 hommes à Chaumont et à Gravière : j’y ai envoyé mon aide de camp chef de bataillon, Boyer qui leur a tombé dessus avec quatre compagnies de grenadiers et 50 hussards, les a culbutés dans Suze et fait une centaine de prisonniers dont cinq à six officiers. Le chef d’escadron Crépin par une vigoureuse charge de hussards, a contribué pour beaucoup à ce succès.
L’ennemi avait deux bataillons à Suse et 4 pièces. Cette attaque les faisant déjà rebrousser vers Bussolin. Je vous avoue que je désire qu’ils continuent à tenir cette ville ; car en les poursuivant tout chaud à leur camp retranché, j’y entrerais plus facilement. Je ne puis encore répondre à votre lettre du 28 que je viens de recevoir, parce que le jour de mon attaque sur Bussolin dépendra de l’arrivée des 14 compagnies de la 28e, des deux bataillons de la 104e à Lanslebourg et du bataillon de la 10e à Exilles. Vous sentez bien que je ne puis remplir votre but que lorsque les troupes seront arrivées. J’espère pouvoir commencer du 4 au 5. N’attendez pas les 4 compagnies de la 28e, elles ont été arrêtées parce qu’étant dans la vallée de Bessan, il a fallu du temps pour les relever. Je vous les enverrai avec la pacotille à Revel.
Salut et amitié.
PS. Ci-joint la note de mes rapports secrets. On est tellement nu pied que sur 4 compagnies cent grenadiers n’ont pu marcher et je ne sais pas comment je pourrai faire mouvement s’il n’en arrive point.
L’ennemi a en avant de Chaumont et sur les hauteurs 400 Piémontais et 100 Autrichien avec 25 hussards.
A Suze, deux bataillons autrichiens forts d’environ 1500 hommes, 200 hussards et 600 Piémontais. Cette troupe a un avant-poste à Venaux, il y a de plus 4 pièces de canon.
A Bussolin, un bataillon autrichien fort d’environ 800 hommes avec 3 obusiers et deux pièces de canon.
A San Antonino un bataillon autrichien, avec division de hussards et 2 pièces d’artillerie.
A Ronchy un bataillon autrichien, 200 hussards et six pièces de canon, on prétend que c’est le général Vusacovic qui y commande.
A Pignerol, on les juge 2500 hommes et 5 pièces.
On prétend qu’il a un camp procès à Piosesco" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 129 pages 271-274).
Le même 22 octobre 1799 (30 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, de son côté, au Général de Division Duhesme : "… Le chef de l’état-major doit vous avoir annoncé, mon cher général, qu’un bataillon de conscrits à l’ordre de partir de Grenoble pour se rendre en garnison à Briançon mais s’il est aussi faible que ceux qui sont en Maurienne et en Tarentaise, il vous sera de peu de secours ; un autre bataillon doit encore se rendre à Mont-Lion, je pense que vous pourrez sans inconvénient diminuer cette dernière garnison pour renforcer celle de Briançon afin de nous envoyer le restant de la 99e ainsi que les 14 compagnies de la 28e légère lorsqu’elles arriveront …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 177 page 375).
Le 25 octobre 1799 (3 brumaire an 8), le Général de Division Duhesme, de l'Armée des Alpes, écrit, depuis son Quartier général à Oulx, au Général de Division Grenier, commandant en chef l’aile gauche de l’Armée d’Italie à Guillestre : "Je ne reçois, mon cher général, aucune nouvelle ni de l’arrivée des bataillons de la 104e ni de celle des 14 compagnies de la 28e légère. Je n’ai pas même encore reçu la réponse du général Valette auquel j’ai ordonné de faire marcher les bataillons de la 104e ainsi que le bataillon de la 105e qui est dans le Faucigny et qui viendra garder le Montcenis et le Saint-Bernard, il faut croire qu’à la distance se joint l’obstacle des neiges qui auront bouché des cols de traversée et que les troupes, même les ordces seront obligées de faire le grand tour. Cependant je ne puis commencer sans l’arrivée de ces deux bataillons de la 104e parce que dans cette opération je dois faire diversion en attaquant Bussolin, continuer cette diversion par l’occupation momentanée de Pignerolle et renforcer la droite en portant les bataillons à Revel, je dois donc attendre la 104e car on ne peut laisser dégarnis les débouchés de Suze où il faudra laisser les garnisons suffisantes pour Exilles et le Montcenis. Et qu’il serait dangereux d’entreprendre la marche recommandée sans savoir ou moins 8 bataillons, cette marche de flanc qui est très militaire, aurait ses dangers avec peu de force parce qu’il peut se faire que les neiges obstruent des passages allant à la vallée de tir à ras et au château dauphin de manière à les rendre impraticables.
Aussitôt que j’aurai des nouvelles de Valette et de l’arrivée de ses troupes, j’organiserai les opérations et je vous avertirai du jour où je pourrai arriver à Revel.
Le dénuement général est vraiment déchirant, et vous verrez que j’ai été obligé de faire une avance de 500 livres pour les hôpitaux de Mont Lyon à Briançon, qui sont tellement dépourvus que des officiers malgré leur misère portes du vin aux malades. En vérité, mon cher général, s’il n’arrive pas des secours, il y aura une désolation, elle existe ; aucun entrepreneur ne parait dans aucun genre de services, depuis qu’ils ne peuvent plus voler ils ont tout abandonné, le service de la viande manque de toute part. Il parait que le gouvernement n’a des entrepreneurs que pour qu’ils aient le prétexte de rapines quand on est sur le pays conquis et qu’ils n’ont rien à fournir. Car ils ne paraissent que là.
Je vous envoie l’état des recettes et de payes de la caisse de ma division. Je vous observe que j’en rétablissais le produit seul des Cons de la colonne de Suse, et je peux assurer que si aux autres les mêmes soins eussent été donnés on aurait le même produit. Enfin c’est ce produit montant à 21628 livres qui a fourni assez de moyens extraordinaires qui ne sont pas conséquents et ont été faites avec économie, et a épargné la désertion et tiré bien des officiers du désespoir et de la misère par les avances à lettre de prêts qui comme vous voyez ont été faites au corps des officiers.
Je désire bien vous parlez en particulier, il paraît que l’on ne s’est pas comporter avec toute la délicatesse possible à Pignerolle … voici copie d’une lettre que j’écris au commissaire du Directoire exécutif de Briançon. Enfin on a reconnu dans cette place chez le quartier-maître de la 99e demi-brigade une pendule qui était au logement à Fenestrelle du chef de la 47e qui par parenthèse, sous les autres rapports ne vaut pas une pipe ; que cet article ne soit qu’entre vous et moi, car je n’aime pas accuser personne mais je gémis des désordres … Tous mes soins pour approvisionner Fenestrelle ont tourné au profit des gardes magasin et de M. Maréchal commissaire des guerres, ce qu’il y a de certains c’est qu’une grande partie des grains venus de Pignerolle ont été vendus à des particuliers de Fenestrelle ; on a vendu jusqu’aux draps de lits des hôpitaux et tout le monde accepte ce maréchal, qui était déjà signalé quand il était à Barcelonnette. La corruption est trop grande. Tout le monde dévore et vole et nos armées seront malgré nos soins et notre zèle désorganisées par les voleurs en titre que le gouvernement envoie.
Salut et amitié.
PS. Croyez-le, ce sont les vols et le mauvais état des magasins de Fenestrelle qui régis par Maréchal étaient le tonneau des Danaïdes, qui ont dégouté Moselle, où je l’ai vu dans un temps décidé à y passer son hiver.
Je vous prie de donner des ordres pour que ce qui a été avancé aux troupes rentre pour la caisse solder les frais extraordinaires" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141- pages 295-298).
Le 25 octobre 1799, le Général Duhesme adresse, depuis Oulx, au Général Grenier, pour la 2e Division de l'aile gauche de l'Armée d’Italie, un Etat certifié et signé à Oulx le 3 Brumaire an 8 (25 octobre 1799): "Etat des recettes et dépenses faites, d’après les ordres du Général de Division Duhesme, par le préposé à la recette des contributions de cette Division ...
5 vendémiaire an 8 28e Demi-brigade d’infanterie légère pour avance à titre de prêt 1500 livres ..." (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 pages 301-302 (suite de la lettre du 25 octobre).
Le 26 octobre 1799 (4 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Coni, au commandant de la 28e Légère : "Des plaintes multipliées me parviennent journellement, citoyen commandant, sur le pillage qui s’exerce dans les environs du pays que vous occupez. Je vous invite à faire faire de fréquentes patrouilles dans votre arrondissement et arrêter tout ce qui serait pris à enlever bestiaux, effets etc. sans autorisation légale. Il m’est parvenu que des soldats ont été assez vils pour vendre à des fournisseurs des bestiaux volés chez des malheureux. Je ne suis pas éloigné de croire la véracité de cet exposé ; faites ce qu’il dépendra de vous pour découvrir la vérité, et me faire connaître le résultat de vos démarches pour cet objet.
Ps. J’attends quelques cent paires de souliers qui arriveront très incessamment ; je vous en enverrai ce qui me sera possible" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 179 page 380).
Le même 26 octobre 1799 (4 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Ploumiers ( ?) : "... L’état de situation que vous demandez doit vous être fourni par l’adjudant général Flavigny chef de l’état-major de la division que je commande ; veuillez-vous adresser à lui pour cet objet. Il est chargé encore de vous prévenir que la division sera établie demain à la pointe du jour dans les positions ci-après, afin que vous puissiez y faire arriver les subsistances.
... Brigade du général Davin, à Dronero, un bataillon de la 17e, un bataillon de la 88e ; à Bernezzo, un bataillon de la 17e, un bataillon de la 28e ; à Caraglio, un bataillon de la 63e.
Les bataillons de la 28e et 17e légère arrivés nouvellement à Bernezzo trouveront difficilement leur subsistance dans ce village, il sera donc nécessaire de les en pourvoir.
Il sera nécessaire aussi que vous vous établissez à Vignolo afin de pouvoir de concert avec le chef d’état-major prendre les mesures propres à assurer les transports ; les agents que vous aurez ici suffiront sans doute pour diriger les subsistances sur les postes où seront les troupes, et que vous serez dans le cas de leur désigner" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 180 page 381).
Le 27 octobre 1799 (5 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Coni, à l’Adjudant général Flavigny : "Vous voudrez bien, citoyen général, mettre à l’ordre de ce jour les dispositions suivantes.
La 1ère division de l’aile gauche sera divisée en quatre brigades.
... La 3e brigade sera composée d’un bataillon de la 28e légère, de la 47e demi-brigade, et de deux bouches à feu, aux ordres du général Clément.
... Le commandement de l’artillerie de la division fera de suite les dispositions nécessaires pour faire placer à chaque brigade les bouches à feu désignées" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 180 page 382).
Le même 27 octobre 1799 (5 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier établi, depuis son Quartier général de Coni, l'ordre de marche pour la journée du lendemain : "La division sera mise en mouvement demain à 10 heures du matin dans l’ordre suivant.
La brigade aux ordres du général Compans composée de la 10e demi-brigade de ligne, de la 87e idem, du 3e régiment de chasseurs à cheval et de quatre bouches à feu, sera réunie un quart avant dix heures du matin. Elle marchera sur Centallo ; ses postes avancés rentreront lorsque la colonne sera à leur hauteur ; le général Compans aura soin de s’éclairer dans cette marche par sa droite pour communiquer avec la brigade du général Calvin qui doit se porter sur Ronchi, afin d’avoir de ses nouvelles et être à sa hauteur par sa gauche sur San Benigno pour communiquer avec la brigade du général Lesuire qui marchera sur Tarantasca.
La brigade du général Lesuire composée de la 3e légère, du 10e de hussards et de 3 bouches à feu sera réunie entre Saint-Bernard et Passator à dix heures du matin ; elle sera dirigée de suite sur Tarantasca ; le général Lesuire s’éclairera sur sa droite par San Benigno pour communiquer avec la brigade du général Compans et par sa gauche sur Villafalet pour communiquer avec la brigade du général Davin.
La brigade du général Clément composée d’un bataillon de la 28e légère, de la 47e demi-brigade, et de deux bouches à feu, sera de même réunie à dix heures du matin et suivra la brigade du général Lesuire à quatre cents toises de distance.
Le général Davin tâchera d’être maître de bonne heure de la position de Busca où il doit réunir sa brigade composée de 2 bataillons de la 17e légère, d’un bataillon de la 63e, d’un bataillon de la 80e et du détachement du 9e de dragons.
Le général Davin laissera un poste de 100 hommes environ à Caraglio, quittera Busca à 10 heures du matin et marchera sur Villafalet ; il aura soin de laisser un corps de 300 hommes au moins dans la position de Busca ; ce corps commandé par un officier intelligent servira à empêcher que l’ennemi venant de Costigliole ne vienne inquiéter ses derrières, le général Davin aura soin de se faire bien éclairer sur sa gauche et communiquera par sa droite avec la brigade qui marche sur Tarantasca.
Les généraux de brigade recevront de nouveaux ordre de marche avant d’être arrivés sur les points qui viennent de leur être indiqués ; si les brigades rencontrent les postes ennemis, les généraux les feront culbuter sans souffrir qu’on s’amuse à tirailler ; les généraux et les chefs des corps doivent bien se pénétrer que la marche en colonnes est la plus sure et celle qui en impose le plus à l’ennemi ; ils maintiendront le plus grand ordre dans leur marche et ne souffriront rien qui puisse les embarrasser.
Les généraux et chefs de corps veilleront à ce que les soldats aient mangé la soupe et l’eau de vie distribuées avant de prendre les armes ; le commissaire des guerres a été chargé de veiller à ce que toute distribution soit terminée avant 9 heures du matin.
La brigade du général Compans sera suivie de deux caissons d’infirmerie, des caissons doubles appartenant aux bouches à feu de la brigade, chaque pièce dans la colonne ne devant être suivie que d’un caisson.
Après cette petite réserve marcheront les voitures de transport à la suite de la brigade ; un officier de santé de chaque corps et un nombre d’hommes par bataillon sans armes seront chargés d’amener les blessés sur le champ de bataille ; il sera désigné quelques officiers par corps pour surveiller tous ces détails ; le général Compans fera déposer les armes de ces hommes à Coni, mais non dans le magasin de la place, afin qu’ils puissent les faire reprendre quand il le jugera à propos.
Ces dispositions seront suivies dans les autres brigades dans les progressions de leur force et de leur attirail.
Le général Lesuire aura à sa suite un caisson d’infirmerie, et le général Clément deux ; cette dernière brigade sera suivie de l’ambulance et de toutes les administrations de la division ; le général Calvin se fera suivre des cartouches qu’il doit avoir en réserve et enverra chercher des cartouches s’il en a encore besoin pendant l’action, au parc de réserve.
Le parc de réserve de la division sera établi à la Madona del Olmo ; les généraux veilleront à ce que les caissons vides y soient échangés sur le champ ; la brigade du général Compans fournira une garde de 150 hommes au moins à ce parc, elle lui servira d’escorte s’il reçoit ordre de marcher.
Les armes des hommes chargés de transporter les blessés de la brigade Lesuire et Clément et Davin seront déposées et gardées à Vignolo par une garde de chaque corps. La 47e devra laisser un poste de cent cinquante hommes au moins dans ce village pour la garde des manutentions, magasins, etc. Ce détachement sera à la disposition du chef de bataillon Alex et sera chargé d’escorter les convois à la suite de la division en cas de besoins.
Le général de division Grenier sera toujours à la brigade du général Compans ou à celle du général Lesuire ; s’il s’absentait de l’une d’elles, les généraux qui les commandent sauront indiquer le point sur lequel il sera" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 261 page 553).
Le 28 octobre 1799 (6 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général Clément : "... Les trois compagnies de la 28e sont à Conchy ; aussitôt que le général Compans sera arrivé à Murazzo, vous les y enverrez" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 182 page 385).
Le 28 octobre 1799 (6 Brumaire an 8), le Général Grenier fait adresser, par Vaufreland, un "Ordre de mouvement pour les Généraux au n° ci-contre.
… La brigade du général Clément arrivée à Tarantasca sera composée pour aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre d’un bataillon de la 3e légère, d’un bataillon de la 28e, de deux bataillons de la 47e, de 50 chevaux du 10e de hussards et de 50 chevaux du 3e de chasseurs, avec l’artillerie et les caissons qui lui ont été désignés par l’ordre du 5. Il résulte de cette disposition que le général Clément enverra au général Lesuire le 1er bataillon de la 47e, et recevra de lui le 1er bataillon de la 3e légère …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 263 page 558).
Le 29 Octobre 1799 (7 brumaire an 8), le Général de Brigade Clément écrit, depuis son Quartier-général de la Madalena, à 7 heure du matin, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l’armée, à son Quartier-général à Centallo : "Citoyen Général
Ma première découverte envoyée sur ma gauche, vient de rentrer, elle a aperçu une découverte de l’ennemi d’environ 20 hommes à cheval qui paraissent être des hussards. Lorsqu’ils ont vu les français, ils se sont retirés dans un mauvais village qui est très couvert de haies, et ils se sont retirés immédiatement après.
Le chef de bataillon de la 28e légère a fait une reconnaissance jusqu’à portée de fusil de la Stura. Le pays couvert lui a empêché de pousser plus loin, attendu qu’il n’avait avec lui que deux hommes à cheval, il n’a rien aperçu.
Les postes en avant de la Madalena ont entendu toute la nuit des voitures filer sur la rive gauche de la Stura, et il paraît même qu’il y avait de l’artillerie. Ils font tirer quelques coups de fusil dans la nuit qui ne méritent pas même d’être rapportés.
La découverte de droite rentre, et m’annonce qu’elle a vu de l’infanterie, et un peloton de cavalerie qui s’est retiré derrière un fossé à la faveur des arbres qui le couvraient ; ils paraissent être nombreux.
8 heures et 1/2
Au moment où je finissais mon rapport, une colonne ennemi composée d’infanterie et de cavalerie s’est présentée sur ma droite en remontant la Stura, mes postes lui a fait une décharge très vive, et elle ne s’est pas avancée, il paraît selon le rapport du chef de bataillon de la 28e légère et de mon aide de camp qui en ont fait la reconnaissance que la force de l’ennemi consistait à un bataillon d’infanterie et de deux pelotons de cavalerie.
Je viens d’envoyer une compagnie de carabiniers avec 20 hommes à cheval pour faire une plus ample reconnaissance de cette colonne, et pousser sur Murazzo s’ils n’en sont empêchés par des forces majeures ; votre aide de camp m’a dit que telles étaient vos intentions. Les 3 compagnies de la 28e légère ne sont pas encore rentrées, vous voyez d’après cela citoyens Général quelle est ma force disponible.
Je ne peux faire une reconnaissance plus en avant de la Madalena sur la route de Fossano que jusqu’au poste de l’ennemi, s’en engager une affaire. J’attends vos ordres et une instruction particulière. Si vous pouvez me faire passer un bataillon de la 47e vous me rendrez service.
Salut et respect
Ps. Indiquez-moi je vous prie où je ferai prendre les subsistances de la troupe" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 153 page 319).
Le même 29 octobre 1799 (7 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier fait écrire par Vaufreland au Général Compans, à Murazzo : "… Vous voudrez bien donner l’ordre au trois compagnies de la 28e légère qui avaient été envoyées à Ronchi de rejoindre leur corps à la Magdeleine" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 265 page 564).
Le 30 Octobre 1799 (8 brumaire an 8), le Général de Brigade Claude Clément écrit, depuis son Quartier-général de Madalena, au Général de Division Grenier, à son Quartier-général à Centallo : "Conformément à vos ordre, citoyen Général, j’ai fait partir à midi précis, trois fortes reconnaissances sur les trois routes en avant de mon front ; une commandée par le chef du 3e bataillon de la 28e légère, s’est porté par la droite, s’appuyant à la gauche du Général Compans, à peu de distance de nos avant-postes. Elle a aperçu l’ennemi, qui était fort d’environ 100 hommes d’infanterie et un peloton de cavalerie, le commandant les a attaqués de front, et après un combat d’environ 2 heures, l’ennemi a battu en retraite, il a été poursuivi jusqu’à demi-portée de canon de Fossano, le chef de bataillon a vu quelques baraques, mais il n’y avait personne ; n’entendant plus le feu de la colonne du centre, il s’est décidé à faire retraite. L’ennemi est revenu à sa poursuite. Le commandant a fait demi-tour à droite et les a reçus d’un feu de file bien nourri, qui leur a tué plusieurs hommes, et plusieurs chevaux, blessé quantité des uns et des autres. Ils n’en ont plus voulu, ils l’ont laissé retirer tranquille.
Celle du centre commandé par le capitaine Hector, chef du 1er bataillon de la 3e légère a marché droit devant elle, a deux portées de fusil, elle a rencontré trois pelotons de cavalerie, et une vingtaine d’hommes d’infanterie. Le chef les a attaqués avec vigueur, et à peu près ¾ d’heure de résistance l’ennemi a fait sa retraite sur Fossano. Hector les a poursuivis près d’une heure, et s’est ensuite retirée sur nos avant-postes sans être inquiété par l’ennemi. Cependant, l’ennemi le suivait à deux portées de fusil, et est venu reprendre sa position.
Celle de gauche, conduite par mon aide de camp, s’est portée en avant sur la droite de Valdigi, à environ ¾ de lieu, il n’a rencontré aucun poste ennemi, il a continué sa marche en appuyant sur sa droite, il a fait sa jonction avec la colonne du centre près de nos avant-postes.
Au moment où je finis mon rapport, un déserteur hongrois m’arrive, il m’a donné les détails ci-après.
Il s’est trouvé de garde au poste que ma reconnaissance de droite a attaqué, il m’assure que nous leur avons tué sept hommes et huit chevaux, que nous leur avons blessé une vingtaine d’hommes, et plusieurs chevaux. Je lui ai demandé quelles étaient les forces de l’ennemi, à Fossano, il m’a répondu qu’il n’y avait que deux régiments d’infanterie, celui d’Alvinzi, de quatre compagnies, fort de 400 hommes, celui de Pente fort de 250 hommes, et un régiment de dragons blancs, fort de 500 hommes, il y a 50 canonniers, 60 bouches à feu, de gros calibre venant de Tortone, et d’Alexandrie, et trois pièces de campagne.
Qu’à Savigliano, il n’y a que 300 Piémontais, et qu’à Bra, il y a 9000 hommes tant cavalerie qu’infanterie.
Je vous ferai passer demain le déserteur, il a déjà été prisonnier en France, et il paraît bien content d’y retourner.
Deux émissaires, que j’ai envoyés ce matin, et que j’attendais pour vous faire mon rapport, ne me sont point encore rentrés. Je crains qu’ils n’aient été arrêtés.
Je vous préviens, citoyen Général, que la brigade n’a eu que cinq onces de biscuit pour trois hommes, la viande et l’eau de vie, et que le bataillon de la 47e qui était à Centallo, n’a rien eu depuis deux jours. Comme vous le verrez par le rapport du chef de brigade que je joins ici.
Si l’on pouvait me procurer des sacs et des voitures, je pourrais faire passer plus de 200 sacs de grains.
La troupe manque absolument de sel, je vous prie citoyen Général, de donner vos ordres pour qu’on lui en fasse passer.
Salut et respect" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 156 page 325).
Sur la journée du 1er novembre 1799 (10 Brumaire an 8), le Général de Division Duhesme écrit, depuis Saluces, au Général en chef de l’Armée : "... Je ne marchais donc que le 10 sur Pignerolle, l’ennemi ayant coupé les routes en plusieurs endroits, je ne pus m’avancer que lentement, cependant après avoir surmonté ces obstacles et balayé les tirailleurs et hussards ennemis, je parvins à déboucher dans la plaine et aperçus l’ennemi rangé en bataille, occupant par sa droite l’ancienne citadelle défendue par de nouveaux retranchements et garnie de cinq pièces de canons, son centre en avant de la ville et sa gauche appuyée à la rivière la Limbrat (la Lemina en réalité ?). Mon aide de camp Ordonneau était chargé de l’attaque de la citadelle, marchant à la tête de quatre compagnies de grenadiers et quatre compagnies de la 28e demi-brigade légère ; il gravit les hauteurs sans tirer un seul coup de fusil, sous un feu de mitraille et de mousqueterie très vif.
Cette attaque silencieuse et hardie eut le succès qu’on devait en attendre, il traversa la ligne ennemie, prit une pièce et se porta sur le flanc du centre.
Le général Kister s’avançant avec rapidité vint attaquer le centre et par les flancs et fit reculer les pièces qui faisaient un feu très vif continuel sur la colonne du centre. L’ennemi cependant résistait encore, l’Adjudant général Planta fut blessé en décidant une charge d’infanterie qui eut un succès si heureux que le désordre s’étant mis dans sa colonne, 50 hommes du 10e régiment de hussards l’entamèrent et firent beaucoup de prisonniers ; j’ordonnais à monde aide de camp Boyer de poursuivre l’ennemi, ce qu’il fit avec beaucoup d’avantage jusqu’à Riva.
Le mauvais temps, la fatigue des troupes arrêtèrent notre marche ; cette journée nous a valu 600 prisonniers, sa perte en tués et blessés est considérable, le citoyen forestier capitaine adjoint et le citoyen Mermet capitaine au 10e régiment de hussards prirent chacun une compagnie entière de prisonniers à la tête de quelques de quelques hussards du 10e régiment ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 16 page 44).
Le 1er novembre 1799 (10 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier adresse, depuis Vignolo, les "Dispositions générales pour la division aux ordres du général Grenier pour le temps qu’elle restera dans l’emplacement qu’elle occupe le 10 Brumaire.
En cas d’attaque de la part de l’ennemi sur le flanc de la division, le général de brigade Compans après avoir jugé par les dispositions de l’ennemi, si son attaque est réelle, ne laissera à la Madona del Olmo qu’un bataillon et un escadron du 3e de chasseurs, marchera par sa gauche et se réunira à la brigade du général Lesuire par sa première ligne composée de deux bataillons de la 10e et du restant du 3e de chasseurs en arrière du canal de Saint-Bernard, sa seconde ligne composée de la 87e, de son attirail d’artillerie et de ses moyens de transport marchant en arrière de sa 1ère ligne viendra se placer à la droite de la 47e à San Defendente, autrement dit aux quatre chemins ; le général Compans donnera pour instruction au chef de bataillon commandant à la Madona de défendre ce poste jusqu’à la dernière extrémité et dans le cas où il serait forcé dans cette position, de faire sa retraite sous les murs de Coni, d’où il remonterait la Sture jusqu’à la hauteur du pont brulé et reviendrai prendre la droite de la brigade du général Compans qui, en appuyant à gauche, devra néanmoins avoir attention de rester toujours le maître de la route qui conduit de Passatore à Coni par le pont brulé. La brigade du général Lesuire combattra de pied ferme en arrière du canal de Saint-Bernard, appuyée par sa droite de la première ligne du général Compans ; aussitôt que le général Lesuire se verra attaqué sérieusement, il en fera avertir le général Davin à Caraglio, qui se mettra en mouvement pas sa droite, passera la Grana en longeant les montagnes, et se dirigera du pont de Bernezzo sur Roch où il viendra appuyer à la gauche du général Lesuire qui, afin de faciliter le mouvement du général Davin, devra porter une partie de sa cavalerie en avant de Roch sur la route de Caraglio ; le général Davin fera tenir la même route au bataillon de la 63e établi à Ripalta ; aussitôt que le général Davin sera arrivé à hauteur de Bernezzo avec les 17e, 63e et son détachement du 9e régiment de dragons, il en préviendra le général Clément ; ce général retirera alors le bataillon de la 28e de Bernezzo excepté le détachement chargé de la défense du col de ce nom et qui devra se défendre jusqu’à la dernière extrémité, ayant sa retraite, s’il était forcé, sur la Roccasparvera, afin de couvrir les défilés qui conduisent de ce col sur ce point et dans la vallée de la Sture, le bataillon de la 80e ne pouvant se réunir par cette disposition à la brigade du général Davin, combattra à Dronero, s’il y était attaqué ; et s’il était forcé à sa retraite, il la ferait sur Pradleves et Castelmagno et s’établirait de manière à rester en communication avec Vignolo et à couvrir les défilés qui conduisent de ses positions à Demont. Le général Davin, en appuyant à la gauche du général Lesuire devra néanmoins rester maître de la route qui conduite de Caraglio à Vignolo et empêcher que l’ennemi y pénètre.
La brigade du général Clément en réserve à San Defendente appuiera par sa gauche aussitôt que le 2e ligne du général Compans sera arrivée à sa droite jusqu’à la grande route qui conduite de Vignolo à Caraglio, soutenant sur ce point le général Davin ; il placera en même temps le bataillon de la 28e légère revenu de Bernezzo sur le promontoire de Cervasca, à la pointe duquel toute la ligne se trouvera appuyée ; ce bataillon aura pour but dans cette position d’occuper tous les chemins et défilés qui conduisent de Bernezzo à Cervasca et Vignolo, et d’empêcher que l’ennemi ne jette des partis sur nos derrières.
Il résulte de ces dispositions que la division réunie combattra sur deux lignes et avec avantage dans un terrain plus resserré, mais afin que chacun soit à sa place sur de ce qu’il a à faire, les généraux de brigade feront reconnaitre les chemins qui conduisent sur les points désignés, feront connaitre aux chefs des corps tous les passages et défilés à occuper et à défendre pendant l’action, les dispositions ultérieures seront ordonnées par le général de division suivant les circonstances.
L’adjudant général chargé du détail de cette division de concert avec le commissaire des guerres, surveillera dès le commencement de l’attaque l’évacuation de tout ce qui est inutile à Vignolo, fera passer toutes les manutentions, vivres, équipages et les voitures de transport excepté celles nécessaires à l’ambulance sur la rive droite de la Sture à moitié chemin de Borgo San Dalmazzo ; l’ambulance restera à Vignolo, et il ne sera conservé près d’elle que les choses de première nécessité pour le premier appareil" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 266 page 566).
Le 2 novembre 1799 (11 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier expédie, depuis son Quartier général de Vignolo, les "Dispositions pour la première division de l’aile gauche pour la marche du 11 Brumaire.
Au reçu du présent ordre, le général Compans réunira sans délai les compagnies de sa brigade avec la cavalerie (le général Compans gardera cependant un escadron de chasseurs avec sa colonne) ; les six compagnies de grenadiers seront réunies en bataillon et commandée par un chef de bataillon désigné par le général Compans ; le chef du 3e régiment de chasseurs commandera cette colonne, il marchera sur le champ sur Centallo et aura avec lui une pièce d’artillerie.
Le général Lesuire fera former de même une colonne composée du 10e régiment de hussards (à l’exception toutefois d’un escadron qui restera au corps de sa brigade), des trois compagnies de carabiniers de la 3e légère et des trois compagnies de grenadiers de la 47e. Cette colonne aura avec elle une pièce d’artillerie et sera dirigée sur Centallo sous les ordres du général Mermet ; le général Mermet arrivé à Centallo prendra le commandement provisoire de ces deux colonnes en attendant que le général Richepanse soit arrivé. Il prendra position momentanément à Centallo et y attendra que les têtes des colonnes des Brigades Compans et Lesuire soient arrivées à cette hauteur ; aussitôt que celui de ces deux généraux Richepanse, Mermet, sera averti que les têtes de ces colonnes débouchent, il continuera sa marche et ira prendre position à Genola à l’embranchement des chemins qui se croisent et conduisent de Savigliano à Fossano et de Coni à Bra ; il verra s’il y a un moyen de s’emparer de Fossano, sommera cette ville et poussera de forts partis sur la route de Marene qui conduit également à Bra afin d’inquiéter la retraite des troupes qui pourraient se trouver à Savigliano.
Le général Compans marchera avec sa colonne vers Centallo, détachant lorsqu’il sera à hauteur de Ronchi un bataillon et cinquante chevaux de l’escadron qui lui reste, pour éclairer sa droite et aller prendre position à Murazzo ; il continuera avec le reste de sa brigade de marcher sur Centallo par la Magdeleine, et y prendra position. Le général Compans observera que les positions de la Magdeleine étant très resserrée, il sera nécessaire qu’il s’établisse sur deux lignes, la première à la Magdeleine et la seconde en avant de Centallo entre les deux routes qui de cette ville aboutissent sur Murazzo et la Magdeleine. Il y aura un mille de distance entre ces deux routes.
La brigade du général Lesuire qui sera aujourd’hui augmentée de la 47e demi-brigade et d’une pièce d’artillerie sera dirigée une demi-heure après le départ de la colonne des grenadiers sur Centallo, passant par San Benigno, le général Lesuire fera marcher sur sa gauche un bataillon de la 3e légère avec quelques chevaux et le dirigera sur Tarantasca afin de chasser les postes ennemis qui se trouveraient dans cette partie. Le détachement le rejoindra à Centallo ; le général Lesuire continuera sa marche de ce point sur Valdigi où il prendra position, jetant des partis sur Savigliano et aussi sur la Magdeleine pour communiquer par sa droite avec le général Compans.
La brigade du général Davin sera commandée par le général Clément, elle sera augmentée du bataillon de la 28e légère et sera dirigée sur le champ de tous les points qu’elle occupe sur Busca, en chassera l’ennemi et ira prendre position à Vottignasco en passant par Villafalet ; aussitôt arrivé à Vottignasco, le général Clément poussera des partis sur Saluces et Savigliano, il fera occuper par le bataillon de la 63e Busca et Costigliole. Si le général Clément trouvait peu de résistance devant lui, il marcherait sur Savigliano et prendrait position en arrière de cette ville entre la Grana et la Maira, se gardant des routes qui viennent de Saluces, Fossano, Turin et Bra.
Le général Clément aura avec lui une pièce d’artillerie et un caisson d’infanterie. Dans le cas où il serait maitre de Savigliano, il n’y laissera absolument entrer que les gardes nécessaires. Il lui est expressément recommandé sous sa responsabilité personnelle d’y empêcher tout désordre et pillage, et d’y maintenir le plus grand ordre.
L’ambulance ainsi que les administrations suivront la brigade du général Lesuire et seront à Centallo. Le parc de réserve suivra le mouvement du général Compans et restera en arrière de Centallo.
Le général commandant l’ail gauche ordonne expressément que les chevaux de prise ou de déserteurs soient amenés au chef de l’état-major qui en disposera d’après ses ordres. Les généraux de brigade rendront les chefs de corps responsables de cette mesure. Les chevaux seront payés suivant l’ordonnance à cent francs.
On trouvera le général commandant soit à la brigade du général Lesuire, soit à l’avant-garde commandée par le général Richepanse.
Le général commandant recommande aux généraux de brigade de veiller à ce que les colonnes marchent dans le plus grand ordre et à faire régler le parc de la tête des colonnes de façon que la guerre ne soit pas obligée de courir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 270 page 573).
Le 7 novembre 1799 (16 Brumaire an 8), le Général en chef de l'Armée d’Italie, Championnet, écrit depuis son Quartier-général de Mondovi, au Général Grenier : "Votre lettre d’hier, mon cher général, me donne de fortes inquiétudes. Vous paraissez décidé à abandonner le camp de Saint-Dalmazzo et vous retirer à Tende et à Demont. Une pareille résolution perd la République et le Corps que vous commandez. Je le considère premièrement parce que vous ne pouvez retirer vos subsistances et munitions que de Nice, qu’en position à Demont vous restez sans ressources attendu que le département des Hautes et Basses Alpes sont réduits au désespoir, ce qui fait craindre pour l’hiver la famine, nos magasins dans la 7e division sont nuls, l’appel que vous avez fait aux départements ne s’exécute pas, et Coni tombe au pouvoir des ennemis.
Le danger le plus à craindre est encore celui que si vous abandonnez votre position et que vous passiez les Alpes, la désertion détruira vos bataillons, soyez bien assuré de cette vérité, vous ne conserverez que les cadres.
Je ne saurais trop vous recommander de conserver la position des Bourg Saint-Dalmazzo et Vignolo, cette position empêchera l’ennemi de faire le siège de Coni, s’il le fait, il sera obligé d’avoir un corps d’observation devant vous, un corps pour le siège ; alors réuni au Général Saint-Cyr nous marcherons et j’espère des succès, et vous aurez rendu de grands services à l’armée et à la République.
Votre résolution de quitter Bourg Saint-Dalmazzo ne me laisse plus l’espoir de rentrer en plaine, une fois que vous serez enfoncé dans les montagnes ; l’ennemi vous laissera un faible corps pour vous observer et tombera avec toutes ses forces réunies sur le centre et la droite de l’armée, et je craindrai alors de ne pouvoir lui résister.
Je vous ai dit par ma lettre d’hier que vous aviez presque la moitié de l’armée, je vous ai dit la vérité. Vous avez 25 bataillons presque complets sans compter les garnisons de Coni et de Fenestrelle, huit escadrons de cavalerie, presque toute l’artillerie et chevaux. Le centre et la droite n’ont que six pièces dans ce moment sans parc de réserve. Vous voyez, mon cher général, que nous devons faire beaucoup avec peu de moyens.
Comme l’on doit prévoir tous les événements, si vous étiez forcé de vous retirer sur Demont, vous devez au moins jeter pour garder le col de Tende les 3e, 28e légères, 10e de ligne et le 3e régiment de chasseurs. Il y aurait à craindre que l’ennemi, encouragé par les succès porta la hardiesse jusqu’à menacer Nice, dans ce dernier cas les troupes qui se trouveraient dans la rivière de gênes serait compromises" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 70).
Le 7 novembre 1799 (16 Brumaire an 8), le Général de Division Duhesme écrit, depuis Demont au Général de Division Grenier : "... J’envoie les quatre compagnies de la 28e légères à leur corps qui garde le pont de Caglolio" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 78).
Le 15 novembre 1799 (24 Brumaire an 8), le Général de Brigade Richepanse, commandant la 1ère Division de l’aile gauche, écrit, depuis Tende, à 9 h du soir, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l’armée : "Je vous ai rendu compte, mon cher général, du combat du 19 à la suite duquel je fus obligé de retirer les troupes dans la vallée de Vermagnana en conservant cependant mes avant-postes à Robillante. Le 20 je fus attaqué de nouveau et l’ennemi s’empara de ce village. Le 21, 22 et 23 je restai tranquille dans les positions de Vernante et de Limone où j’avais conservé, réunies, toutes les troupes, dans l’attention de me ménager la possibilité de me reporter promptement en avant, aussitôt que j’aurais fait distribuer des souliers à mes troupes, dont Tende se trouvait pourvu et que j’aurais des nouvelles des divisions de droite dont je n’ai plus entendu parler depuis que je ne vous ai vu à Démont.
Aujourd’hui 24, encore nouvelle attaque de la part de l’ennemi, qui s’approche toujours, et vous force à des mouvements rétrogrades, au moyen d’une force supérieure d’artillerie dont je manque presque absolument. Le village de Venante abandonné, je n’ai pu arrêter l’ennemi qu’à Limone ou la 3e demi-brigade légère lui a cependant prouvé qu’il nous reste encore des troupes françaises. Il est vrai qu’elles sont si misérables qu’il faut bien qu’elles soient aussi méconnaissables au moral qu’au physique.
Enfin mon cher général voici ma position. Ce soir le général Lesuire à Limone avec la 3e demi-brigade légère, 1er bataillon de la 28e ; 2 bataillons de la 17e légère aussi ; la 87e de bataille et deux pièces de quatre, les seules qui me restent sur leurs affûts encore n’ont-elles plus qu’un caisson renfermant 50 à 60 gargousses.
Le général Compans avec la 7e demi-brigade légère qui est arrivée hier de l’intérieur, les 10e et 47e de bataille et quelques fragments de bataillon auxiliaire au départ du Var qui arrive aussi à pied, fait occuper les cols du Sabion et de Boyra, et fournit une réserve à Tende. Le 10e régiment de hussards à Fontan, le 3e de chasseurs à la Briga et le 13e, qui arrive, à Tende. Vous trouverez ci incluse la situation sommaire de la division.
Je suis cruellement impatienté de ne recevoir aucune nouvelle, ni de vous, ni du général en chef. Je suis persuadé que les ennemis vont me paralyser les neuf ou dix mille hommes que j’ai ici en me claquemurant avec cinq ou six pièces de canons et très peu de troupes tandis qu’ils pousseront le siège de Coni et feront un fort détachement sur le général en chef et le général Saint-Cyr. Cependant, il m’est impossible de bouger, vous connaissiez le moral des troupes avant de nous quitter, eh bien je le crois encore plus mauvais.
Les positions de Tende et des cols qui l’avoisine sont magnifiques et si on m’y force, je ne me croirais plus en sureté nulle part, même dans la lune !
Il y a ici sept mille paires de souliers, auquel je vais faire brèche.
Donnez-moi de vos nouvelles, mon cher général, et veuillez bien agréer les assurances de mon sincère attachement" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 162).
Le 19 novembre 1799 (28 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général Brenier : "… lorsque vous ferez partir le dépôt de la 99e, je pourrai vous envoyez 150 hommes encore d’un dépôt de la 28e légère, je pense que ce nombre est suffisant pour garder la vallée de Saint-Etienne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 214 page 458).
Le 27 novembre 1799 (6 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Général Valette : "Je reçois l’instant votre lettre du 5 de ce mois, citoyen général. Il m’est impossible d’envoyer un bataillon entier dans la vallée de Queyras, puisqu’il ne nous reste aucune troupe disponible, mais je donne à l’instant l’ordre un détachement de la 17e légère en garnison à Mont-Lion, fort d’environ 180 hommes, de partir demain pour se rendre dans la vallée de Queyras où il sera à la disposition du commandant de cette vallée.
Vous donnerez ordre au général Carpentier de retourner à Mont-Lion afin qu’il puisse par lui-même être à portée de surveiller le service et la défense de cette vallée ; s’il est nécessaire au conseil de révision, sa présence ne sera que momentanée.
Je donne ordre au dépôt de la 28e légère qui est à Embrun d’en partir demain pour se rendre à Mont-Lion y remplacer le détachement de la 17e légère ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 224 page 479).
Le même 27 novembre 1799 (6 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Embrun, au Général Valette : "Le dépôt de la 107e demi-brigade est encore à Briançon, citoyen général. S’il n’est pas nécessaire, je vous invite à l’envoyer à Mont-Lion ; cette augmentation de garnison facilitera au général Carpentier les moyens d’en envoyer encore 100 hommes choisis dans le dépôt de la 28e pour renforcer les troupes de la vallée de Queyras au cas que cette disposition devienne nécessaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 224 page 479).
Le 28 novembre 1799 (7 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Général Brenier : "... Si le détachement de la 28e légère qui est à Tournoux vous est inutile, comme je le présume, donnez-lui l’ordre de rejoindre son dépôt à Mont-Lion ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 225 page 480).
Le 9 décembre 1799 (18 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Général de Brigade Valette : "Je donne ordre à un détachement de la 28e légère de partir demain de Mont-Lion pour se rendre à Briançon ; il y environ 150 hommes propres à faire le service" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 238 page 507).
Le 12 décembre 1799 (21 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général Carpentier : "J’ai appris, général, qu’une partie du dépôt de la 28e légère était établi au fort Queyras. Veuillez lui donner l’ordre de se rendre à Briançon y rejoindre le détachement qui y est déjà, je pense que les cols blancs, et celui de la Croix sont entièrement fermés par les neiges, alors le détachement de la 17e légère suffit pour la garde de ce fort et de cette vallée ; au cas contraire, augmentez ce détachement de 50 hommes du dépôt de la 107e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 240 page 512).
Le même 12 décembre 1799 (21 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit encore au Général Carpentier : "J’ai reçu vos lettres de ce jour ; si le dépôt de la 28e légère qui est à Queyras vous est nécessaire, vous le garderez ; je ne crois pas que l’ennemi soit très à craindre dans ce moment dans la vallée de Queyras, tous les cols devant nécessairement être fermés dans ce moment. Au reste, il faut recommander la plus grande surveillance et faire prendre les armes à la garde nationale.
Si la viande manque, vous devez la faire fournir par les habitants de la vallée ; je réponds de la faire payer par qui de droit ; je vous autorise au reste de prendre toutes les mesures que les circonstances exigeront, toutes les fois qu’elles tendront au bien du service elles seront approuvées.
Nous recevrons sous peu de jours des capotes et des souliers" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 242 page 515).
Le 13 décembre 1799 (22 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Général commandant la 19e Division Militaire : "Les circonstances exigeant, citoyen général, des renforts prompts sur la frontière des Alpes, je vous invite de diriger au reçu de la présente les 14 compagnies de la 28e légère venant de Lyon sur Briançon, passant par Grenoble.
Je préviens le Ministre de la Guerre de cette disposition qui sera sans doute approuvée.
Veuillez me donner avis du jour où cette troupe partira de Lyon" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 243 page 517).
Le même 13 décembre 1799 (22 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit ensuite, depuis Embrun, au Ministre de la Guerre : "… J’ai donné l’ordre aussi pour qu’une demi-brigade venant d’Helvétie soit dirigées sans retard sur Embrun et Briançon. La seconde venant du même point restera en réserve à Chambéry où elle sera très nécessaire.
J’ai invité encore, ne sachant pas si ces demi-brigades n’auront pas reçu une nouvelle destination, le général commandant à Lyon de diriger sans délai sur Briançon les 14 compagnies de la 28e légère qui y sont en garnison mais j’ignore si le général défèrera à ma demande …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 242 page 516).
Toujours le 13 décembre 1799 (22 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit également, depuis Embrun, au Général commandant la 7e Division Militaire : "Si la petite route de Grenoble à Briançon est encore praticable, je vous invite, citoyen général, à diriger par cette routes sur cette place le 1er bataillon de la demi-brigade venant d’Helvétie ainsi que les 14 compagnies de la 28e légère venant de Lyon ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 243 page 517).
Le 15 décembre 1799 (24 Frimaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général en chef de l’Armée : "Je vous préviens, citoyen général, que j’ai provisoirement ordonné les dispositions suivantes pour les deux demi-brigades venant de l’armée d’Helvétie. La première sera dirigée sur Gap, Embrun et Briançon pour servir de réserve aux brigades qui occupent les vallées de L’Arche et de Briançon ; la seconde sera arrêtée à Chambéry pour former la réserve de la brigade qui occupe la Maurienne et la Tarentaise. J’ai pareillement donné ordre aux 14 compagnies de la 28e légère en garnison à Lyon, d’en partir pour se rendre à Briançon. Je ne sais si ce dernier ordre recevra son exécution, attendu que ces compagnies sont en garnison à Lyon par ordre du Ministre de la Guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 247 page 525).
Le 22 Décembre 1799 (1er Nivôse an 8), le Général de Brigade Valette écrit, depuis Briançon, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l'Armée d'Italie, à Embrun : "... J’ai envoyé un bataillon de la 28e légère partie à Plampinet, vallée de Névache, et partie au Montgenèvre, les deux compagnies de carabiniers à Césane ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 154 page 321).
Le 24 décembre 1799 (3 Nivôse an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général en chef de l’Armée : "Je vous donne avis, citoyen général, que les 14 compagnies de la 28e légère qui étaient à Lyon, en sont parties sur ma demande et sont arrivées à Briançon. Elles sont fortes d’environ 750 hommes ; pour l’ordre de la comptabilité et le bien du service, il serait nécessaire que les 13 compagnies de cette demi-brigade, qui sont à la division Richepanse, et qui sont réduites à 200 hommes, soient envoyées ici" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 250 page 532).
1800-1804, LE CONSULAT
- 1800
Le 6 janvier 1800 (16 Nivôse an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Embrun, au Ministre de la Guerre : "Citoyen Ministre. J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli l’état de situation que vous m’avez demandé par votre lettre du 18 Frimaire dernier ; vous y verrez qu’en défalquant du présent sous les armes les dépôts, détachements isolés, sapeurs et canonniers des places, il ne reste réellement de disponible au combat qu’environ 8000 hommes, que cette différence en augmentation de l’état de situation que j’ai remis au général Rivaud provient de l’arrivée des 14 compagnies de la 28e légère qui étaient à Lyon.
Vous observerez encore que ces troupes occupent en partie comme garnison les places de Fenestrelle, Briançon, fort Queyras et Mont-Lion" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 255 page 542).
La situation de l'aile gauche de l'Armée d'Italie, commandée par le Général Turreau, extraite du "Tableau de la nouvelle organisation de l'armée d'Italie aux ordres du général en chef Masséna", en date du 20 Ventôse (11 mars 1800), indique que la 28e Légère a 1150 hommes au sein de la 8e Division (4,332 hommes) dont le Quartier général est à Embrun (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 121 - D'après les situations des 1er et 15 février).
Face aux Autrichiens, Bonaparte décide de porter le fer en Italie tandis que Moreau lancera son offensive en Allemagne. Avant de franchir les Alpes, il organise une Armée de Réserve pour venir porter secours à l’Armée d’Italie en mauvaise posture.
Fin mars, la 28e Demi-brigade légère compte 1150 hommes à la 8e Division, Armée d’Italie (Quartier-général à Embrun), Aile Gauche sous le Général Turreau.
Rapidement, cette aile gauche est rattachée à l’Armée de Réserve. Au début avril, une partie de l’Armée d’Italie a du se retrancher dans Gênes. Les Autrichiens ayant fait mouvement sur le Mont Cenis, Turreau est envoyé s'y opposer.
"Rapport des mouvements opérés dans le courant du mois de germinal par les 8e et 9e divisions formant l'aile gauche de l'armée d'Italie sous les ordres du général Turreau.
Embrun, le 1er floréal an 8 (21 avril 1800).
... 8e division (4,694 hommes).
Le 20 germinal, les troupes composant l'avant-garde, au nombre de 1200 hommes, se sont rassemblées à Fénil et en sont parties à huit heures du soir, pour aller attaquer l'ennemi, qui avait des postes en avant d'Exilles. Arrivées à Oulx, elles se sont partagées en deux colonnes : la première, forte de 400 hommes, en est partie deux heures avant la seconde pour gagner les hauteurs jusqu'à Ramasse et, de là, tomber sur Exilles pour s'en emparer.
La deuxième, forte de 800 hommes, a continué sa route deux heures après le départ de la première et est arrivée aux avant-postes de l'ennemi à cinq heures du matin. Il a été attaqué, et, après s'être battu pendant environ deux heures, les troupes se sont emparées d'Exilles; l'ennemi a perdu, dans cette affaire, environ 45 hommes tués ou blessés et 30 prisonniers; il n'y a eu, de notre côté, que 3 blessés.
Le soir, sur les cinq heures, l'ennemi, fort d'environ 2,400 hommes, est venu attaquer nos troupes dans les positions qu'elles avaient prises à Exilles et les a contraintes de les abandonner pour un instant ; mais il a été de nouveau attaqué et obligé, après trois heures de combat, de se retirer ; il a perdu, dans cette seconde affaire, 50 à 60 tués ou blessés et 90 prisonniers ; nous n'avons eu que 7 blessés et 2 prisonniers pris en poursuivant l'ennemi.
Le 22, nous nous sommes retirés d'Exilles, n'ayant point assez de force pour soutenir ce poste, et avons pris position à Oulx, où nous avons (sic) resté jusqu'au 24 et, de là, sur les anciennes positions, à Fénil.
Dans le nombre de nos blessés, se trouve l'adjudant général Blamont, qui commandait l'avant-garde, et s'est comporté avec la plus grande bravoure et a été blessé à la tête de la colonne, au pont d'Exilles, lorsque l'ennemi lui en disputait le passage.
Le citoyen Pracfke, chef de bataillon de la 28e demi-brigade légère, a été également blessé au même passage, et s'est, de même, parfaitement distingué. Le citoyen Capue, capitaine au même corps, a montré le plus grand courage.
La 28e légère, qui commandait cette avant-garde, s'est battue avec la plus grande intrépidité, et on ne saurait lui donner trop d'éloges de la conduite qu'elle a tenue dans cette affaire.
Le 26, l'ennemi a attaqué à dix heures du matin, avec 2 pièces de canon, les avant-postes de Fenestrelles, placés entre le Villaret et Mentoulles; les tirailleurs républicains ont repoussé ceux de l'ennemi et, par ce moyen, les 2 pièces se sont repliées sur Villaret; la force de l'ennemi était de 400 hommes.
Le soir, entre cinq et six heures, l'ennemi, renforcé de 600 hommes du régiment de Rohan et de 60 hussards, a fait une seconde attaque, encore avec ses 2 pièces de canon. Nos postes, obligés de céder à la force supérieure, se sont repliés sur la place ; encouragés par le feu des forts, 150 républicains, au plus, de la 26e de bataille, ont repoussé l'ennemi jusqu'à Villaret. Nous n'avons eu, dans cette affaire, que 3 hommes blessés ; l'ennemi a perdu 12 morts, plus de 60 blessés et 4 prisonniers.
Le 27, les avant-postes ont détaché des patrouilles qui se sont fusillées respectivement et l'ennemi est toujours retourné à ses anciennes positions" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 123).
Tandis que l’Armée va passer les Alpes, Berthier prévient Turreau : "Alex. Berthier, général en chef de l'armée de réserve, au général Turreau.
Dijon, le 7 floréal an 8 (27 avril 1800).
Je vous envoie mon aide de camp Laborde pour vous prévenir que l'armée se met en mouvement, de Dijon, pour s'approcher du lac de Genève.
J'apprends que toutes les forces du général Mélas attaquent le général Masséna. J'accélère tous mes mouvements pour faire une diversion en sa faveur, et même pour le secourir, en entrant en Italie aussitôt que possible.
Il est de telles circonstances où la position du général Masséna décidera le Gouvernement à me faire passer par le Mont-Cenis, au lieu d'entrer par le Valais ou le Saint-Gothard ; il est donc important qu'on prépare, à Chambéry, les manutentions et les approvisionnements nécessaires pour pouvoir nourrir l'armée de Réserve, si elle était obligée de filer par le Mont-Cenis".
La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division du Mont-Blanc commandée par le Général de Division Turreau
Subdivision commandée par le Général de Brigade Liébault, Quartier-général à Briançon; 28e Légère, 3 Bataillons, 1560 hommes, à Césanne, avant-postes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).
Le 16 mai, les Français sont à Aoste et prennent Ivrée le 22.
- Diversion de Turreau par la vallée de Suze
Pendant ce temps-là, Turreau se dirige sur Suze ; il écrit : "Le général commandant l'aile gauche de l'armée d'Italie, au général de division Dupont, chef de l'état-major général de l'armée de réserve.
Briançon, le 29 floréal an 8 (19 mai 1800).
J'ai reçu, Général, par triplicata, votre lettre du 24 de ce mois. J'ai différé d'y répondre jusqu'au moment où je pourrais vous marquer positivement l'état où je laisse la gauche de l'armée d'Italie.
La retraite du lieutenant général Suchet et les inquiétudes qu'elle me donnait sur Tournoux m’avait fait faire un mouvement général de ma gauche à ma droite, et les ordres que vous m'avez transmis en exigeant un contraire, je n'ai pu déterminer mon attaque sur Suze avant le 1er prairial, jour auquel l'ennemi sera attaqué dans cette position par le Cenis et la vallée d'Oulx.
Je ne laisse que 350 hommes d'infanterie et quelques canonniers à Tournoux, pareille quantité à Fenestrelles, 120 hommes dans le Queyras, et, malgré le peu de forces que je laisse à l'aile gauche, j'aurai à peine 2,400 hommes pour l'expédition projetée, en y comprenant même 2 escadrons du 9e de chasseurs (le reste du régiment n'est pas monté) et 100 cavaliers du 21e régiment. (Le 4e de chasseurs n'est pas encore arrivé et ne peut l'être.)
Je me porte sur Suze avec la 28e demi-brigade d'infanterie légère, comprenant 1,200 combattants.
La 26e de bataille 750
Une réserve de grenadiers 200
Deux escadrons du 9e de chasseurs 200
2,350 combattants" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 359).
L’attaque de Suze n'eût lieu que le 22. Le combat fut acharné et dura jusqu'au soir. Les deux colonnes françaises du Mont-Cenis et de la vallée d'Oulx parvinrent à se donner la main et s'emparèrent de la position.
Extrait du Journal de la campagne de l'Armée de Réserve par l'Adjudant commandant Brossier : "... 2 prairial (22 mai).– Le général Turreau, précédemment commandant l'aile gauche de l'armée d'Italie et dont la division venait d'être réunie à l'armée de Réserve, cherchait les moyens d'opérer une diversion favorable au corps d'armée.
Le 2 prairial, il attaque le village de Gravière, situé au-dessus du pas de Suze, sur la route qui conduit à Briançon par le mont Genèvre. Ce passage, connu dans l'histoire des guerres d'Italie par l'obstacle qu'il a toujours présenté, était couvert de retranchements hérissés d'artillerie.
Le général de brigade Liébault, commandant l'avant-garde, marche avec 800 hommes de la 28e légère et 150 de la 15e pour enlever tous les ouvrages de vive force. Le général Turreau en personne appuie cette attaque avec trois compagnies de carabiniers, quatre de grenadiers, un obusier et une pièce de 8.
L'ennemi soutient vigoureusement le choc et la victoire reste incertaine. Alors la 26e demi-brigade et 100 sapeurs, qui arrivaient à l'instant, reçoivent l'ordre de charger. Un bataillon de cette demi-brigade parvient à tourner le fort Saint-François, le force et chasse l'ennemi de Gravière.
Celui-ci est poursuivi jusqu'à Suze, prend position sur le plateau où existait autrefois le fort de la Brunette et il est obligé d'y capituler" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 545).
Dans son Rapport sur les premières opérations de l'Armée de Réserve, adressé aux deux autres Consuls, depuis son Quartier général à Chivasso, le 28 mai 1800, Bonaparte écrit : "L’armée de réserve n‘est entrée que depuis quelques jours en campagne, et déjà elle s’est signalée par des traits de courage et de dévouement que l’histoire s’empressera de recueillir.
... Tandis que l'avant-garde, commandée par le général Lannes, s'avançait sur le Pô et Chivasso, la division aux ordres du général Turreau attaquait l'ennemi à Suse. Il attaque, le 2, le poste de Gravere, dont les hauteurs étaient hérissées de canons et garnies de retranchements. L'adjudant général Liébault, commandant l'avant-garde, marche avec 800 hommes dela 28e légère et 150 hommes de la 15e, pour attaquer de vive force tous les ouvrages. Le général Turreau appuie cette attaque avec trois compagnies de carabiniers, quatre de grenadiers, un obusier et une pièce de 8. Le combat est opiniâtre, la victoire longtemps incertaine.
..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 74 ; Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4852).
Le 25 Mai, tandis que le gros de l’Armée passe en Italie, Turreau a occupé Suze après avoir passé le Mont Genèvre et le Mont Cenis.
Le 27 mai, Turreau a essayé d’avancer vers Ivrée mais a été stoppé et a du se replier vers Bussolino.
L’armée française entre à Milan le 2 juin, tandis que Massena capitule, avec les honneurs, dans Gênes le 5.
Le 9 juin, Lannes repousse les Autrichiens sur Alexandrie à Montebello.
La Situation de l'Armée de Réserve, le 25 Prairial an 8, indique :
Bonaparte, Premier Consul, commandant en personne.
Alexandre Berthier, Général en Chef.
Devant les places et en position sur les deux rives du Pô
Division Turreau, 28 Légère (Praefke), 3 Bataillon, 1400 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 548 - situation extraite de la Relation de la Bataille de Marengo, rédigée en 1805 au Ministère de la Guerre).
Le 14 juin, ce sera Marengo, près d’Alexandrie. Pendant ce temps, les troupes de Turreau sont toujours à Bussolino. Les Autrichiens demandent une suspension d’armes. Une deuxième armée de Réserve s’organise tandis que Moreau a obtenu des succès en Allemagne.
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
Infanterie légère. – 1re, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e, 28e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Brune prend le commandement des forces françaises en Italie.
Le 7 Fructidor an 8 (25 août 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Dans la nuit du 4 au 5 de ce mois, la gendarmerie a arrêté dans les marais du Périer trois déserteur dont deux de la 56e de ligne et un de la 28e légère ; ils sont dans les prisons de cette ville et y resteront jusqu’à ce que vous ayez prononcé sur leur sort. Je vous envoie le procès-verbal de leur arrestation ; la seule pièce que j’ai à leur charge, j’y joint une lettre que m’ont écrit les deux premiers, dans laquelle ils exposent les motifs qui les ont déterminés à déserter" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Par Arrêté des Consuls du 9 fructidor an 8 (27 août 1800), la 28e Demi-brigade légère est réduite à deux Bataillons.
Le 25 Fructidor an 8 (12 septembre 1800), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Je vous préviens que d’après vos lettres du 15 du courant, je donne aujourd’hui à la gendarmerie l’ordre d’extraire de la maison d’arrêt les nommés Jean Genout (?) et Pierre Tourneur (?) déserteurs de la 56e de ligne, pour être conduits de brigade en brigade dans la prison militaire de la place de Nantes. Le troisième qui était de la 28e légère est parvenu à s’évader ; comme il est marié aux environs du Périer, je regarde qu’il sera facile de l’arrêter une seconde fois ; la gendarmerie est avertie" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Avant-garde, Lieutenant général Delmas, commandant :
1 Compagnie de Sapeurs — 1 Compagnie d'Artillerie légère — 4 Compagnies d'Artillerie à pied — 10e Hussards — 28e Légère — 25e Légère — 78e de Ligne — 62e de Ligne — 52e de Ligne — 2e de Ligne — 1ère de Ligne — 20e Légère — 19e Légère — 1ère Légère — 9e Dragons — 1er Dragons (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).
Les hostilités ayant repris, Brune force le passage du Mincio fin décembre et va s’emparer de Vérone le 3 janvier. La 28e Demi-brigade faisait partie de l’Avant-garde, Division Delmas, Brigade Cassagne.
- 1801
Le 18 mars 1801 (27 ventôse an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, citoyen ministre, au général commandant l'armée d'Italie, de faire diriger sur Nice les : ... 28e légère ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6129).
Le 8 avril 1801 (18 germinal an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Le citoyen Castex, chef de bataillon de la 28e légère, commandant la place de Turin, rejoindra sa demi-brigade. Le commandement de cette place sera donné à un officier qui ait la confiance du général Jourdan, ministre de la République à Turin" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6194).
Le 13 avril 1801 (23 germinal an 9), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Les 12e, 25e, et 28e légères resteront à la disposition du général commandant la 8e division militaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6208).
L’Etat militaire de l’an X (septembre 1801-septembre 1802) nous donne la 28e Demi-brigade légère à Nice avec un détachement embarqué à Toulon. Chef de Brigade Praefke et Chefs de Bataillon : Populus, Piogé et Arné.
Le 7 octobre 1801 (15 vendémiaire an 10, date présumée), Bonaparte établit à Paris une "Note pour l'organisation des troupes coloniales : "Il sera formé deux demi-brigades légères et cinq demi-brigades de ligne pour le service des îles d'Amérique, sous les numéros 5e et 11e légères, et 7e, 86e, 89e, 82e et 66e de ligne.
Les 5e et 11e légères, et les 7e, 86e, 89e, seront destinées pour le service de Saint-Domingue; la 82e, pour le service de la Martinique; la 66e, pour le service de la Guadeloupe ...
La 11e légère sera composée de
La 11e légère actuelle ....... 814 hommes.
La 19e légère .................... 650
La 28e légère .................... 552
La 30e légère .................. 219
2,235" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5785).
Le 23 octobre 1801 (1er brumaire an 10), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre au général Meyer à Toulon de prendre le commandement d'un corps destiné à s'embarquer à bord du contre-amiral Ganteaume et qui sera composé de 3000 hommes présents sous les armes pris dans les corps suivants :
... 5° Un bataillon de la 28e légère complété à 700 hommes, si cela est nécessaire pour former les 3 000 hommes ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 307 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6602).
"28e Légère
Au port de Toulon le 6 Pluviôse an 10 (26 janvier 1802)
Mon cher ami,
Puisque enfin je suis assez malheureux pour ne pas recevoir de vos nouvelles, ignorant toujours le motif d’un aussi long silence … vous écrivant sans cesse, et adressant toujours vos lettre au citoyen Massard ( ?) comme croyant qu’il vous les remettrait comme d’ordinaire, mais je vois bien que non, car vous m’auriez fait réponse ; et votre dernière lettre que j’ai reçue était celle de Milloz ( ?) adressée à mon colonel, c’est ce qui me fait craindre quelque chose qui vous soit arrivé.
Je vous annonce mon ami avec le plus grand mal au cœur que nous passons aujourd’hui la revue du commissaire de marine et ce soir nous embarquons sur le vaisseau le Chiperaux ( ?) … pour rejoindre la division de 5 vaisseaux, deux frégates, une corvette qui sont partis depuis le 20 Nivôse qui doivent se rendre à Cadix avec toute l’expédition, ce vaisseau que nous embarquons se trouvait tout seul et avait besoin d’un radoux ( ?), c’est ce qui nous a retardé, … qu’il est prêt nous partons de suite, nous devons prendre nos bâtiments de transport chargés de vivres qui sont à Marseille. Nous ne sommes que 4 compagnies sur ce vaisseau avec les marins canonniers nécessaires pour la manœuvre des pièces et du vaisseau, les 5 autres compagnies de notre bataillon sont sur le vaisseau le Banel ( ?) de 74. On prend un bataillon de chaque régiment pour cette expédition dont je suis forcé d’être du nombre. L’autre bataillon est à Nice, nous partons sans savoir pour où aller. L’un dit dans l’Egypte, l’autre dans les Indes, dans l’Amérique. Je n’en sais rien, à la volonté de Dieu. Nous devons prendre des ordres à Cadix en Espagne.
En conséquence, mon ami, je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que votre femme, frère et sœur et amis, et suis pour la vie celui qui sera toujours malheureux car ne pouvant recevoir de vos nouvelles.
Salut amitié éternelle
Cainneo… dit Tomi
Dites bien des choses de ma part à M. de Bt ainsi que toute la famille, sans oublier tous nos amis ; si j’ai le bonheur d’arriver à bon port, j’aurai le plaisir de vous donner de mes nouvelles.
Voilà mon adresse : sergent 6e compagnie 1er bataillon expéditionnaire de la 28e légère embarquée sur le vaisseau le Chipchaux de 74 parti pour l’expédition des iles le 6 ou 7 Pluviôse an 10.
Donnez de mes nouvelles à ma mère s’il est possible ; adieu mon ami, ne m’oubliez pas. Il a été défendu de donner des billets d’hôpitaux à qui que ce soit, de déserter les lois … rigoureuses comme vous le savez. Je croyais à bout de souffrir mais non, il faut se préparer à manger du biscuit et coucher sur les planches. Nous sommes obligés de coucher deux dans un … la tête au pied peut être 3 mois ou 6.
Je voudrais aller en Angleterre, je ferait mon possible pour …" (Doc CP)
- 1802-1803
Le 21 mai 1802 (1er prairial an 10), le Premier consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre à la 23e demi-brigade de ligne, qui est dans la 18e division militaire de se rendre dans la 8e pour y tenir garnison ; au bataillon de la 74e, qui est dans la 8e division, de se rendre dans la 9e pour y tenir garnison ; à la 28e demi-brigade d'infanterie légère de se rendre dans la 7e pour y tenir garnison ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6896).
Le 28 juin 1802 (9 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ...
5° La 78e a ordre de se rendre à Chambéry. Il est nécessaire de retenir à Montélimar la 28e légère qui a le même ordre. Alors la 11e de ligne qui est à Montélimar recevra l'ordre de partir le 25 messidor pour se rendre dans la 26e division militaire ...
Tous ces mouvements ne se feront que dix jours après avoir reçu l'ordre.
Vous aurez soin que la veille du départ, il soit passé une revue de rigueur qui fasse bien connaître la situation des troupes que vous ferez partir. Vous aurez soin que tous les détachements soient bien réunis avant leur départ, et qu'ils marchent dans le plus grand ordre et par bataillon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1257 ; Correspondance générale, t.3, lettre 6965).
Le 29 juillet 1802 (10 thermidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris à Berthier, Ministre de la Guerre : "Les neuf compagnies des 4e légère, 21e légère et 59e de ligne qui faisaient partie de la garnison de Lyon, seront remplacées par ... 2 de la 28e légère qui est à Montélimar ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3140 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7055).
Pour porter la 28e Demi-brigade à trois Bataillons, le 3e Bataillon de la 11e Légère, qui était resté en France, est intégré dans la 28e.
Le 31 mai 1803 (11 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Paris à Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre … À la 28e légère, qui est à Montélimar, de se rendre à Caen.
Ces différents corps se mettront en marche le 1er messidor ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7686).
- Inspection de la 28e Demi-brigade légère à Montélimar, par le Général Schauenburg, le 26 Prairial 11
"Revue passée le 26 Prairial 11.
Emplacement. Montélimar.
28e Demi-brigade d’Infanterie légère.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
André Praiske, Chef de Brigade. 43 ans. Le bon ordre établi dans ce Corps, le degré d’instruction où il est déjà parvenu, sont les résultats des talents et des soins de ce Chef pour toutes les parties du service. Il jouit de la confiance de la Demi-brigade, et il m’a paru bien mériter celle du gouvernement pour le poste utile qu’il occupe. Le citoyen Praiske a reçu un coup de feu à l’affaire d’Exiles le 21 Germinal 8, a été nommé Chef de Brigade sur le champ de bataille et confirmé par Arrêté du 1er Consul.
Pre Populus, Chef de Bataillon. 47 ans. Ancien militaire d’une conduite exemplaire, connaissant le détail dans toutes ses parties. / J’ai été satisfait de la manière dont ce Chef conduit son Bataillon ; il est estimé et respecté par son honorable conduite /.
Jn Bte Piogé, Chef de Bataillon. 34 ans. Bonne conduite, en état de faire manœuvrer sont Bataillon. / Est en congé par autorisation du Ministre de la guerre /.
Jn Arné, Chef de Bataillon chargé des contrôles. 37 ans. Bonne conduite ; instruction soignée sous tous les rapports ; bon manœuvrier / Conduite bien un Bataillon, et s’est livré avec zèle et succès à l’instruction /.
Fois Venthamon, Adjudant-major Capitaine. 44 ans. Ancien militaire d’une très bonne conduite, très bon instructeur pour le détail seulement. / Est à sa place, surtout pour la police et l’instruction de détail du Corps /.
René Baudoin, Quartier-maitre Capitaine. 35 ans. Très bonne conduite, connaissant passablement sa partie. / Aux eaux de Bourbonne, par évacuation d’hôpital /.
Jérôme Dumas, Chirurgien major de 2e classe. 36 ans. Très bonne conduite, des talents solides et des connaissances étendues. / Le Chef en est satisfait, et il a mis une grande exactitude dans l’examen des hommes à réformer /.
Jn Bte Gavaud, Chirurgien major de 3e classe. 48 ans. Même note du Chef / Est à Saint-Domingue /.
Capitaines.
Noms. Age. Services. Notes.
Léglise. 34 ans. Bonne instruction, bonne conduite. / En recrue /.
Gerrain, 35 ans. Très instruit, bonne conduite.
Pagès. 47 ans. Médiocrement instruit, fait tout ce qu’il peut.
Desbarat. 34 ans. Id., a été recommandé à cet égard.
Camus. 30 ans. Instruction solide pour la partie militaire, bonne conduite.
Talot. 34 ans. Id., Id.
Salin. 36 ans. S’est toujours bien conduit sous les yeux du Chef, étant arrivé trop tard, il n’a pu être compris qu’à la suite ; les plaintes portées contre lui sont détaillées dans la lettre d’envoi.
Rameaux. 34 ans. Capitaine d’habillement, très instruit dans les parties militaires et administratives ; excellente conduite.
Arnault. 31 ans. Instruit, bonne conduite.
Chabert. 38 ans. Id., Id., employé au Conseil de guerre à Grenoble.
Buthod. 30 ans. Id., Id., bien à sa place de Capitaine.
Thorigny. 31 ans. Très bon Capitaine, homme d’honneur, très à sa place.
Lelarge. 29 ans. 10 ans de services. A besoin de cultiver son instruction ; bonne conduite.
Lestelle. 34 ans. 10 ans de services. Fait nombre des 4 Compagnies à Saint-Domingue ; sa blessure l’a empêché de paraitre aux différentes instructions.
Gruau, 34 ans. 10 ans de services. Est à sa place.
Coycault. 34 ans. 10 ans de services. A fait une longue absence pour se remettre d’une blessure grave ; de retour maintenant, il fait son possible pour se mettre au courant.
Lieutenants.
Noms. Age. Services. Notes.
Jacquesjean. 38 ans. Bonne conduite, mais peu d’instruction et de moyens.
Courmeville. 29 ans. Vient de donner sa démission. Ce n’est pas une perte pour le Corps.
Paylabere. 33 ans. Fait provisoirement les fonctions de Quartier-maitre, et pourrait très bien remplir cet emploi, ayant les connaissances nécessaires.
Dorliac. 30 ans. Bonne conduite, mais très peu instruit. A été remis au peloton d’instruction.
Dubarry. 26 ans. Bon Officier.
Barbas. 30 ans. 11 ans de services. Est au peloton d’instruction, et fait ce qu’il peut pour se mettre au courant.
Gonnet. 40 ans. Bon Officier. / Est en recrue /.
Boyer. 28 ans. Très à sa place.
Perey. 33 ans. Vient d’être nommé Adjudant major en considération de ses moyens.
Amblard. 38 ans. Peu de moyens, fait ce qu’il peut.
Arnault. 29 ans. Bonne conduite, nuls moyens ; ses malheurs exigent des ménagements.
Brunel. 38 ans. 11 ans de services. Bonne conduite, instruit.
Sigrail. 31 ans. 10 ans de services. Vient d’être nommé Adjudant-major en considération de ses moyens.
Sous-lieutenants.
Noms. Age. Services. Notes.
Boutet. 32 ans. Démissionnaire. Sans perte pour le Corps.
Despeaux. 35 ans. Instruction négligée ; veut se retirer pour ses infirmités.
Eliot. 37 ans. 16 ans de services. Pourra se rendre utile à l’instruction de détail, lorsqu’il aura eu le temps de se mettre au courant.
Peyx. Démissionnaire.
Duparcq. 30 ans. Peu instruit, peu de moyens. / A fait une si belle action et montré tant de zèle, qu’on doit le présumer bientôt au courant /.
Combalet. 32 ans. Sans instruction, à cause de ses infirmités. / Maintenant aux eaux de Bourbonne /.
Lepic. 38 ans. 10 ans de services. Bonne conduite, peu instruit. / En recrue /.
Grangé. 34 ans. 18 ans de services. Bon Officier, travaille à son instruction.
Laroque. 32 ans. 18 ans de services. Id., remplit non seulement les devoirs de sa place, mais se rend encore très utile à l’habillement dont il est chargé.
Abraham. 28 ans. 10 ans de services. Bon Officier.
Haumont. 28 ans. 11 ans de services. Id.
Mesprardie. 32 ans. 10 ans de services. Id.
Plantet. 28 ans. 5 ans de services. Id.
Rouaux. 42 ans. Passablement instruit, mais enclin à la boisson. / Est à Saint-Domingue, où il a été promu au grade de Capitaine /.
Ont obtenu la gratification accordée par le gouvernement :
Les Lieutenants Perey, Boyer, Brunel, Dubarry, Sigrail.
Les Sous-lieutenants Hannon, Planet, Elliot, Mesprardie, Grange, Abraham, Laroque.
Personnel.
Officiers : Chef de Brigade, 2 ; Chefs de Bataillon, 4 ; Quartier-maitre trésorier, 1 ; Adjudants-majors, 3 ; Capitaines, 25 ; Lieutenants, 21 ; Sous-lieutenants, 20 ; Chirurgiens, 2 ; total des Officiers 78.
Dont présents : 57 ; détachés : 16 ; aux hôpitaux externes, 2 ; en congé, 1 ; embarqués, 2; total pareil : 78.
Petit Etat-major : Adjudants sous-officiers, 3 ; Chefs Tailleur, 1 ; Guêtrier, 1 ; Cordonnier, 1 ; Armurier, 1 ; Tambour-major, 1 ; Caporal tambour, 2 ; Musiciens, 8.
Sous-officiers et soldats : Sergents-majors, 26 ; Sergents, 103 ; Caporaux fourriers, 26 ; Caporaux, 182 ; Grenadiers, 102 ; Fusiliers, 730 ; Tambours, 42 ; enfants de troupe, 9 ; total 1238.
Dont présents, 841 ; détachés, 27 ; à l’hôpital du lieu, 41 ; aux hôpitaux externes, 38 ; en congés, 2 ; détenus, 1 ; embarqués, 288 ; total pareil : 1238.
L’effectif de cette Demi-brigade était au 18 Ventôse 10, époque de la dernière revue de 1277.
Elle a reçu : Recrues, 332 ; venus d’autres corps, 427 ; rayés rentrés, 34 ; 793.
L’effectif devrait donc être de 2070.
Mais elle a perdu : Morts, 270 ; désertés, 44 ; réformés avant la revue, 40 ; id. par l’Inspecteur à la revue actuelle, 75 ; congédiés par ancienneté, 63 ; id. avec solde de retraire, 10 ; passés à d’autres corps, 16 ; Id. aux Vétérans, 11 ; rayés pour longue absence, 294 ; id. par jugement, 1 ; faits Officiers, 8 ; 832.
L’effectif reste donc à 1238.0
Si l’on en déduit : les hommes proposés pour la solde retraite, 8 ; id. les Vétérans, 12 ; 20.
L’effectif ne sera que de 1218.
Or, le complet de paix étant de 1961.
Donc il y aura un manque au complet de 743.
Matériels.
Habillement.
Habits : en service, 632 bons, 100 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 7 neufs, 0 réparés ; total 739.
Vestes : en service, 642 bonnes, 90 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 6 neuves, 0 à réparer ; total 738.
Pantalons : en service, 820 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 38 neuf, 0 à réparer ; total : 858.
Bonnets de police : en service, 709 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 5 neufs, 0 à réparer ; total 714.
Schakos : en service, 608 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 neuf, 0 à réparer ; total : 608.
Bonnets d’oursin : en service, 134 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 11 neuf, 0 à réparer ; total : 145.
Equipement.
Gibernes : en service, 594 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 420 neuves, 53 à réparer ; total 1067.
Portes-gibernes : en service, 594 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 646 bons, 53 à réparer ; total 1293.
Baudriers : en service, 442 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 500 bons, 120 à réparer ; total 1062.
Bretelles : en service, 574, 0 à réparer, 62 hors de service ; en magasin, 853 bonnes, 0 à réparer ; total 1427.
Colliers de tambours : en service, 27, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 27.
Tabliers de Charpentiers. En service, 10, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasins, 0 bons, 0 à réparer ; total 10.
Caisses de tambour. En service, 27, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasins, 0 bons, 0 à réparer ; total 27.
Armement.
Fusils : En service, 830, 633 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 1463.
Baïonnettes : En service, 830, 633 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total, 1463.
Sabres : En service, 1437, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 1437.
Etoffes.
Drap blanc : En magasin, 49,57 ; total 49,57.
Id. bleu : En magasin, 1620,09 ; total 1620,09.
Id. écarlate : En magasin, 40,89 ; total 40,89.
Tricot : En magasin, 1272,65 ; total 1272,65.
Serge : En magasin, 1030,94; total 1030,94.
Toile : En magasin, 4602,96 ; total 4602,96.
Gros boutons : En magasin, 88 ; total 88.
Petits boutons : En magasin, 1082 ; total 1082.
Effets pour les recrues.
Chemises. En magasin, 382 ; total 382.
Cols noirs. En magasin, 126 ; total 126.
Bas. En magasin, 178 ; total 178.
Souliers. En magasin, 84 ; total 84.
Sacs de peau. En magasin, 21 ; total 21.
Finances.
I. Solde.
En caisse au 1er Vendémiaire - .
Reçu depuis sur l’exercice de l’an 8 : - ; sur l’exercice de l’an 9 : 9936 frs 80 c. ; de l’an 10 : 113421 frs 27 c. ; de l’an 11 : - ; total 123358,07.
Total de l’avoir et des recettes : 123358,07.
Dépense, sur l’exercice de l’an 8 : - ; de l’an 9 : - ; de l’an 10 : - ; de l’an 11 : - ; total 122873,45.
Restait en caisse au 1er Vendémiaire 11, sur l’exercice de l’an 8 : - ; de l’an 9 : - ; de l’an 10 : - ; de l’an 11 : - ; total 434,62.
Du au Corps d’après ses réclamations sur l’exercice de l’an 8 : - ; sur l’exercice de l’an 9 : - ; de l’an 10 : - ; de l’an 11 : - ; total - .
II. Masse de linge et chaussure.
An 10.
En caisse au 1er Vendémiaire an 10 : 7545,13.
Recettes : Retenue journalière faite aux Sous-officier et soldats : 15914 frs 39 c. ; versé par les Capitaines pour retenues particulières : 17403 frs 05 c. ; total 33317,44.
Total de l’avoir en caisse et des recettes : 40862,57.
Dépenses : 30270,29.
Restait en caisse au 1er Vendémiaire 11 : 10584,28.
Dont 260 hommes avaient leur masse complète ; 382 - commencé à la former ; 0 n’y avaient rien encore ; 23 y redevaient ; total 665.
An 11.
En caisse au 1er Vendémiaire an 11 : 10584,28.
Recettes : Retenue journalière faite à la troupe, 8694,30 ; versé par les Capitaines pour retenues particulières, 13626,33 : total 22320,63.
Total de l’avoir en caisse et de la recette : 32904,91.
Dépenses : 19231,43.
Reste en caisse au 25 Prairial 11 : 13673,48.
Dont 390 hommes ont leur masse complète, 488 - commencé à la former ; 79 y redoivent. Total 957.
Masse d’entretien. An 10.
En caisse au 1er Vendémiaire an 10 : 7027 frs 55 c.
Recettes :
Reçu pour - hommes à - pour l’an 10 : 6263,12. ; Effets et masses des hommes morts, désertés, et congédiés : 4797,99 ; Recettes extraordinaires, 3142, 15. Total : 14203,26
Total de l’avoir en caisse et des recettes : 21230,81
Dépenses : confection de l’habillement et équipement, 2631,10 ; réparation id., 620,76 ; id. des armes, 675,70 ; frais de bureau et dépenses communes, 4431 ; fournitures aux recrues, 2019,70 ; marques distinctives, 103,20 ; pour réparations de fusils déposés dans l’Arsenal de Toulon, 4830,18 ; total 15311,64.
Restait en caisse au 1er Vendémiaire 11 : 5919,17.
Masse générale. An 11.
En caisse au 1er Vendémiaire 11, 5919,17.
Recettes : Reçu pour 1312 hommes à 23 frs jusqu’au 1er Prairial : 20117,21 ; effets et masses des hommes morts, désertés et congédiés, 1567,33. Total 21684,54.
Total de l’avoir en caisse et des recettes : 27603,71.
Dépenses. Confection de l’habillement et équipement, 1655,50 ; Réparation id., 193,35 ; id. des armes, 467,64 : fournitures aux recrues, 6509,55 ; frais de bureau, 2448,08. Total 11274,12.
Reste en caisse à l’époque de la revue : 16329,59.
Masse de chauffage.
Elle a un avoir en caisse de 1415 frs 78 c.
Etat des quatre Sous-officiers jugés les plus susceptibles d’être faits Officiers.
2e Bataillon. Vinc. Peyrier, Adjudant. 26 ans. 9 ans de services. Proposé maintenant à une Sous-lieutenance dans la 1ère Compagnie du 3e Bataillon, en remplacement du Sous-lieutenant Baumais déserté. Le choix du Citoyen Peyrier est très bien fait ; il réunit tournure et talents nécessaires.
1er Bataillon, 2e Compagnie. Je. Cl. Vallin, Sergent-major. 34 ans. 9 ans de services. Bien proposé, tant pour services rendus que pour connaissances.
2e Bataillon. 4e Compagnie. Laurt. Seguineau, Id. 27 ans. 9 ans de services. Je demande qu’il passe avant le Citoyen Vallin ; étant encire plus susceptible d’avancement que ce dernier.
2e Bataillon. 6e Compagnie. Je. Bte. Icot, Id., 33 ans. 9 ans de services. Proposé pour une Sous-lieutenance vacante au 2e Bataillon, 2e Compagnie ; choix très convenable à tout égard.
Objets divers.
Nombre des :
Militaires admis à la haute paye 1ère classe, 1.
Enfants admis à la solde, d’Officiers, 4 ; de Sous-officiers et soldats, 5. 9.
Militaires réformés à la revue : Sergents, 3 ; Caporaux, 5 ; Soldats et Tambours, 67 ; 75.
Proposés pour la récompense : Officiers, Capitaines, 4 ; Sous-officiers et soldats, Sergents-majors, 2 ; Sergents, 2 ; Caporaux, 3 ; Soldats, 13 ; 24.
Résumé des détails de la revue.
Esprit du corps. M’a paru très bon ; il est même exemplaire pour l’union des Officiers.
Instruction. Des Officiers. La partie théorique a été soignée avec succès pour quelques parties de l’exercice, elle devra être recommencée pour le service des places ; le ton de commandement a été trouvé fort bon dans une partie des Officiers. Ils devront être instruits sur leurs obligations dans les alignements de pied ferme et en marchant, en continuant l’instruction particulière aux Officiers sur leurs devoirs dans les évolutions. Ce qui a été trouvé bien établi à cet égard, est dû aux soins du Chef de Bataillon Arné qui seconde le Chef en tout point.
Des Sous-officiers. La théorie a été soignée sur quelques parties des manœuvres, elle devra être établie pour leurs devoirs dans le service des places. Ils connaissent avec régularité les maniements d’armes, mais ils ont à acquérir dans leur instruction pour les évolutions.
Du soldat. A été bien commencée et dirigée, et les hommes qui sont depuis 3 mois au Corps, sont au courant de l’instruction générale ; preuve qu’elle est bien conduite pour le soldat.
En général. Le degré d’ensemble auquel est déjà parvenu le soldat pour le maniement des armes, la marche et l’ordre dans l’exécution de quelques manœuvres la manière dont le Corps est commandé et dirigé par le Chef, prouve combien il s’est livré avec succès à cette partie.
Manœuvres. Sont bien commencées, et si le Corps avait eu un terrain pour se réunir, l’ensemble en serait encore plus satisfaisant. Le Chef de Brigade et le Chef de Bataillon Arné sont très bien en état de conduire cette partie avec succès.
Ordres de la précédente revue. Ont été exécutés autant que les circonstances l’ont permis.
Discipline. Est exemplaire pour la police du Corps, et la satisfaction des habitants.
Espèce d’hommes. Passable aux Carabiniers, le reste est en général de moyenne taille. Les conscrits sont d’une taille et d’une tournure avantageuse. Dans le Bataillon de la 11e légère, qui vient d’être réuni à ce Corps, plus que la moitié des hommes sont les uns au-dessus de 3, les autres au-dessus de 4 pouces.
Finances. Sont administrées avec infiniment d’ordre et de régularité. Il a cependant été recommandé au Conseil de mettre plus d’économie dans l’emploi des fonds et la masse d’entretien. Les Officiers chargés des différentes parties du service s’en acquittent très bien, et les membres du Conseil sont bien choisis.
Tenue. Celle des Officiers est très bonne ; il en est de même des Sous-officiers. Celle des soldats ne pourra être jugée que lorsqu’ils seront habillés.
Habillement. Est en pleine confection. Les 5 Compagnies du 1er Bataillon sont vêtues à neuf. Tous les Sous-officiers, et tous les conscrits arrivés depuis le 24 Floréal sont habillés. Le reste des vêtements est passablement entretenu. Tout le 2e Bataillon est encore en culottes courtes et guêtres longues. Aussitôt que le Corps sera arrivé à sa nouvelle destination, on s’occupera de la confection générale.
Equipement. Est neuf, à l’exception du Bataillon de la 11e ; les gibernes devront être mieux entretenues.
Armement. Bien soigné de la part du Corps, et entretenu du soldat. Environ les deux tiers des fusils sont de mauvaise qualité, de différents modèles et grandeurs.
Casernes. Bien situées hors de la ville, dans un emplacement salubre. Les latrines placées dans l’intérieur du bâtiment le rendent insupportable dans les chaleurs. Il peut contenir 500 hommes.
Chambrées. De différentes grandeurs, mais toutes très logeables. Le bas des croisées est en bois ; il n’y entre de la clarté que par le haut, et dans les chambrées du 4e étage, il n’y a que de mauvais volets, de sorte que le soldat est obligé d’avoir de la lumière en plein jour lorsqu’il fait mauvais temps.
Magasins. Très beaux pour l’emplacement, et très bien tenu.
Hôpitaux. Civils, très bien soignés par des femmes.
Prisons. Civiles.
Salles de discipline. Très belle et bien tenue.
Vivres. Leur manutention est bonne et conforme au règlement.
Ordres laissés au corps, concernant :
La comptabilité. L’Inspecteur général a trouvé les registres de la comptabilité tant en deniers qu’en effets, tenus avec infiniment d’ordre et de régularité, et les a arrêtés définitivement pour l’an 10.
Recommandé au Conseil l’économie dans l’administration et l’emploi des fonds. Voyez à la 7e légère page - .
Registre de caisse conforme au règlement. Voyez à la 7e légère page - .
Registres particuliers des masses. Voyez page 46.
Première mise des Sous-officiers faits Officiers. Voyez page 29.
Décompte de la masse de linge et chaussure. Voyez page 46.
L’instruction. Insertion au registre des délibérations de la circulaire de l’Inspecteur général sur l’instruction, les manœuvres et le service des places.
Le Chef s’occupera, si les circonstances le permettent, en arrivant à sa nouvelle destination, à mettre en pratique, ce que l’Inspecteur général a fait exécuter sur la manière de faire arriver une troupe sur la nouvelle position, soit par conversion en marchant, soit par des mouvements successifs en front, sous la manière de faire parvenir promptement les Officiers et Sous-officier à s’aligner de pied ferme, et en marchant, soit par le front, soit par le flanc; enfin les différents mouvements qu’il a exécutés pendant la revue.
Le Chef devra faire établir plus d’intervalle entre l’exécution de marquer le temps dans les maniements d’armes, leurs mouvements étant trop précipités.
Ecole d’écriture ; devra être continuées, ainsi qu’elle a été trouvée établie.
La discipline. Les Officiers se rendront familiers les noms de leurs soldats. Voyez page 29.
Les militaires du Bataillon de la 11e légère, seront tenus de justifier dans l’espace de 3 mois au Chef de Brigade de la légitimité de leur mariage. Passé ce terme, il signifiera à ceux qui n’auraient pas satisfait à cet ordre, de les renvoyer. Il est entendu, que si le Chef peut avant ce laps de temps, se convaincre d’irrégularités à cet égard, il y fera droit de suite.
Les semestriers. Voyez à la 7e légère, page - .
La tenue. Le Chef prendra les mesures nécessaires pour faire habiller les Officiers du Bataillon de la 11e légère, à l’exact costume de la 28e légère.
L’habillement. Le Chef devra s’occuper de faire terminer les confections, aussitôt que possible. Si les habits qui ont été faits pour le Bataillon de la 11e légère, ne sont pas assez amples, surtout aux manches, on commencera dans leur distribution aux plus petits hommes.
Dimensions des effets d’habillement. Voyez à la 18e de ligne page 30, à la 2e légère page 47 et à la 7e légère page - .
Magasin d’effets de petit équipement. Voyez à la 18e de ligne page 31 et à la 2e légère pages 48 et 49.
L’équipement. Placement des gibernes et havresacs. Voyez page 32.
Entretien mieux soigné des gibernes. Voyez à la 7e légère page - .
Le Chef exigera, lorsqu’il fera venir de nouveaux sacs, qu’ils soient plus régulièrement tenus, plus larges sur les côtés, et de meilleure qualité; ceux actuels étant trop chers pour leur qualité; ils devront de rigueur être conformes au modèle envoyé par le Ministre.
L’armement. Placement des sabres. Voyez page 32.
Clous aux crosses des fusils. Id.
Répartition des fusils selon les tailles. Id.
Boucles aux bretelles des fusils. Voyez à la 30e légère, page - .
Remise à l’arsenal de Valence des armes, reconnues hors de service.
Surveillance de l’entretien et des réparations de l’armement. Voyez à la 7e légère page - .
Le Chef ne souffrira pas qu’en route, les fusils soient mis sur des chariots autrement qu’en caisses, devant laisser à cet effet une couple de caisses disponibles pour y enfermer les fusils des hommes restés en arrière.
Hommes réformés, congédiés, proposés pour la récompense. Voyez page 32.
Le tiercement. Voyez à la page 32.
Remplacements, changements de corps, enrôlements volontaires. Voyez page 32 et 33.
Récompenses. Autorisé le Chef à payer 50 # au citoyen Picot, Sergent, en témoignage des utiles services, qu’il rend à la tête de l’école d’écriture.
Autorisé également le Chef à distribuer 100 # aux Sergents Poutrous, Tisserand, Filieux et Normand, pour les soins qu’ils ont pris de l’instruction du Corps.
Ordre général. Voyez page 33" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement … an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 13 juillet 1803 (24 messidor an 11), le Premier Consul écrit, depuis Bruges, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Je ne conçois pas d'où peut provenir la plainte du général Laroche. Il a les 39e et 49e de ligne, la 28e légère et un régiment de dragons ; c'est plus qu'il ne lui en faut pour garder sa division ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6907 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7814).
Par l'Arrêté du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803), l’unité prend le nom de 28e Régiment d'infanterie légère et le Chef de Brigade devient Colonel. Un Major vient renforcer l'encadrement.
En Novembre, Bonaparte ordonne la formation de 11 puis 10 Bataillons d'Elite pour constituer, à Arras, une Division de Grenadiers de la Réserve, mise sous le commandement de Junot. Les Bataillons d'élite sont tirés des 2e, 3e, 12e, 15e, 28e et 31e Léger et des 9e, 13e, 58e et 81e de Ligne. Ils rejoindront Arras très progressivement tout au cours de l'année 1804, voire le début 1805. Les Bataillons d’élite mêlent Carabiniers et Chasseurs.
- 1804
En janvier 1804, le nombre de Bataillons d’élite est fixé à 12, réunis en 6 Régiments mis sous les ordres de Junot. Le 6e Régiment sera formé avec les Bataillons d’Elite des 28e et 31e Léger (voir historique sur le site).
Les Compagnies de Voltigeurs commencent à être formées au 28e Léger d'après un ordre du 13 Mars 1804.
Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription. Les ... 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère ... me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).
Le 23 juin 1804 (4 messidor an 12), le Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin ... Vous donnerez ... ordre au détachement du 24e de ligne qui est embarqué sur les canonnières de débarquer et de rejoindre son régiment et à un détachement de 160 hommes du 28e régiment d'infanterie légère de tenir garnison sur cette frégate" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8947).
Le 25 juin 1804 (6 messidor an 12), le Napoléon écrit, depuis La Malmaison, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Je ne vois pas de difficulté à donner ordre au général commandant la 12e division militaire d’envoyer un renfort à Quiberon tiré de la garnison de Vannes. Le meilleur moyen de renforcer la 14e division militaire serait de porter au complet de paix le 28e légère, et lui faire envoyer les conscrits qui seraient arrivés. Faites-moi un rapport sur la situation de ce régiment" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8961).
Le 7 septembre 1804 (20 fructidor an 12), Napoléon écrit, depuis Aix-la-Chapelle, à Fouché : "Monsieur Fouché, Ministre de la police générale, Tugnot, major de la 28e légère, est destitué. Il est vrai qu'on dit qu'il s'est bien comporté pendant ces dernières années, mais un militaire qui a été espion de l'ennemi ne doit plus compter dans nos rangs. Quant à la Légion d'honneur, c'est une erreur, il n'en est point. Pour plus de sûreté, je désire même que vous en causiez avec M. de Lacépède ; il est impossible qu'il en soit. Ce Tugnot est un homme à envoyer fort loin. Cependant faites des recherches. Réal connaît bien son histoire ; il a les pièces en main. Faites-moi une analyse de ce qu'il y a contre lui …" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7997 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 9188).
L’Etat militaire de l’an XIII (septembre 1804- septembre 1805) nous donne le 28e Léger à Granville , 14e Division Militaire : Colonel Praefke , Major Cabanes, Chefs de Bataillon Populus, Piogé et Chapignac; Chirurgien-major Dumas.
- LA CAMPAGNE DU BATAILLON D’ELITE EN 1805
Fig 2 Sergent de Carabiniers du 28e Léger, Porte-fanion, Division Oudinot, 1805 d’après Rigo (dessin de D. Davin)
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Au début de l’année, le Régiment a 3 Bataillons à Boulogne, son Dépôt à Mayence, et son Bataillon d’Elite à Arras.
En mars, les Grenadiers de la Réserve voient arriver leur nouveau chef : le Général Oudinot. Il n’y a plus que 5 Régiments. Les Bataillons d’Elite des 28e et 31e Léger forment le 4e Régiment.
La Division Oudinot quitte Arras en Juin 1805 pour stationner autour de Boulogne. En Juillet, l'Empereur la passe en revue.
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 4e Régiment, le Bataillon d'élite du 28e Léger, sur un effectif de 781 hommes, en a 331 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le le Bataillon d'élite du 28e Léger est à l'Armée des Côtes, réparti entre la 4e aile, pour 700 présents, et l'avant-garde, pour 65 présents, 16 aux hôpitaux, total 81 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le Bataillon est alors sous le commandement du Chef de Bataillon Piogé. Le Régiment lui-même est sous l’autorité du Major du 28e Léger, Cabanes de Puymission, et compte aussi son Chirurgien-major, Dumas.
Le Bataillon d’Elite du 28e Léger compte 3 Compagnies de Carabiniers et 3 Compagnies de Chasseurs des trois Bataillons du Régiment.
L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 4e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Dupas, le Bataillon d'élite du 28e Léger, Division de Grenadiers, 700 hommes partis le 8 Fructidor pour se rendre à Strasbourg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 2e Brigade, 4e Régiment, Cabannes, Major du 28e d’Infanterie légère ; Chef de Bataillon Progé, du 28e, 1 Bataillon de 785 hommes au complet ; 65 présents à Wimereux, 700 à la 4e aile. Chef de Bataillon Bœuf, du 31e ; 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 44 hommes présents à Wimereux, 700 à la 4e aile (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Quittant ses cantonnements le 26 Août à Wimereux (Pas de Calais), à l'avant-garde de l'Armée des Côtes de l'Océan, bientôt Grande Armée, la Division Oudinot rejoint Strasbourg. Elle est alors affectée au 5e Corps sous les ordres du Maréchal Lannes.
Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e régiment d'infanterie légère. Ruprechtsau.
Id. 3e id. Bischheim.
Id. 28e id. Strasbourg.
Id. 31e id. Strasbourg ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
4e régiment d'élite. Bataillon du 28e léger, 719 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillons des 2e et 3e d'infanterie légère. Sasbach.
Id 28e et 31e id. Ottersweier ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e d'infanterie légère. Rastatt
Id. 3e id. Rastatt.
Id. 28e id. Rastatt.
Id. 31e id. Rastatt ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
28e à Aldingen ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Bataillons des 28e et 31e. Hastenbeck, Hochspeier ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).
Le 4 octobre 1805 (12 vendémiaire an XIV), Napoléon écrit depuis Ludwigsburg, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre à un capitaine, un lieutenant et à 120 hommes des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère de partir de Paris et de Cherbourg où ils se trouvent, du 20 vendémiaire au 1er brumaire, et de se diriger sur Spire pour compléter leurs bataillons d'élite ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 194; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10953).
La Division traverse l'Allemagne pour se retrouver à Wertingen le 8 Octobre et défaire l'ennemi.
Le 11 Octobre, la Division combat des Dragons autrichiens à Wullenstetten, et participe au siège d'Ulm.
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 28e Léger comprend 23 Officiers et 630 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 1re Division du 5e Corps. Général de Division. OUDINOT. 2e Bataillon de Sapeurs ; 1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons; 2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons; 3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons; 4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons; 5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 28 Octobre, la Division entre en Autriche à Braunau en passant l'Inn, s'empare de Linz le 2 Novembre.
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
2e Brigade Dupas.
28e Régiment d’infanterie légère. 18 Officiers et 429 hommes prêts à combattre ; 196 hommes détachés sur les derrières ; 80 hommes aux hôpitaux ; 34 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
Poursuivant l'ennemi qui livre des combats de retardement, la Division entre dans Vienne le 13, en s'emparant par audace du pont de Thabor. On en profite pour récupérer des effets dans les magasins autrichiens.
La poursuite continue. Le 16, la Division est devant Hollabrünn.
Le 19 novembre, Napoléon les passe en revue à Brünn.
Extrait du journal du Chirurgien-major Dumas du Bataillon d’Elite du 28e Léger : "Brünn, le 29 Brumaire an XIV (20 novembre 1805), (cantonnement). Nous sommes arrivés devant Brünn à 10 heures du matin avec la division Suchet, nous nous sommes mis en bataille devant la place dans une vaste plaine et avons été passés en revue par l'Empereur qui est descendu dans beaucoup de détails, relatifs aux bataillons, avec les chefs de corps, nous sommes entrés dans la ville à trois-heures après-midi, notre bataillon logea à la citadelle et les officiers logèrent en ville.
Séjour le 30 (21) (cantonnement). Le matin, la division sortit par la porte d'Olmutz, nous nous sommes mis en bataille dans une plaine à une lieue de là, après, nous sommes rentrés en ville et avons repris nos quartiers respectifs.
Séjour le 1er frimaire (ou 22 novembre 1805), (cantonnement). Notre bataillon passa la revue, à la citadelle, du général Dupas; on échangea une quantité de vieux fusils contre des fusils neufs autrichiens, pris à l'arsenal de la citadelle.
Rotzikovitz le 2 (23), (cantonnement). La brigade du général Dupas quitta Brünn pour aller occuper les villages de Carthaus et de Rotzikovitz, les deux autres brigades restèrent en ville. Je fus logé avec le capitaine Gerrain chez un polacre ne parlant ni français, ni allemand, ni italien, ni latin".
Oudinot, blessé à Gunthersdorf, est remplacé provisoirement par Duroc. Le 28, la Division Oudinot se trouve à l'aile gauche de l'Armée pour les prémices de la bataille d’Austerlitz.
Extrait du journal du Chirurgien-major Dumas : "Au bivouac, le soir près de bois du village de Schlapanitz, le 7 (28), (bivouac). - A quatre heures du soir, une canonnade se, fait entendre sur la route de Brünn à Wischau; la division réunie à 5 heures à Brünn s'est portée à deux lieues en avant et a bivouaqué le reste de la nuit. La 3e brigade à gauche de la route, la 2e sur la droite et la 1e au-dessus de Schlapanitz près le bois. Cette soirée nous vîmes très distinctement les feux des bivouacs russes.
Au camp du Mamelon de l'Empereur, au-dessus de Schlapanitz, le 8 (29), (bivouac). - Le matin, nous abandonnâmes le bois de Schlapanitz, nous vînmes prendre position, notre droite au mamelon de l'Empereur, le camp fut établi ainsi. La 3e brigade à la gauche de la route, nous étions dans une espèce d'amphithéâtre adossé au mamelon que l'Empereur choisit pour son quartier général et qu'il fit fortifier de 6 pièces de canon dont deux du calibre de 12.
Canonnade réciproque toute la journée.
Même position le 9 (30), (bivouac). - L'armée ennemie, rendue audacieuse par le petit succès qu'elle avait obtenu à Wischau, vint établir ses bivouacs en présence de notre campement à portée du canon ; on voyait parfois dans la plaine l'irruption de ses cosaques.
Il y eut une canonnade réciproque presque toute la journée.
Même position le 10 (1 décembre 1805), (bivouac). - Notre corps d'armée, composé de la division de grenadiers, de la Garde de l'Empereur, de la division Suchet et de la cavalerie du prince Murat, fut renforcé le matin par l'arrivée des trois divisions du maréchal Soult, de celle des maréchaux Davout et Bernadotte. L'Empereur passa une partie de la journée sur son mamelon pour observer les mouvements de l'armée ennemie et faire les dispositions. Il monta à cheval très souvent pour visiter les divers points occupés par son armée et pour donner les ordres nécessaires. L'ennemi ne cessa de manœuvrer toute la journée en se dirigeant vers notre aile droite.
Je visitai avec plusieurs officiers du régiment, MM. Camus et Sigrail, le Santon, position que l'Empereur avait confiée au 17e régiment d'infanterie légère ; il l'avait fortifiée de 13 pièces de canon, on voyait de dessus cette éminence parfaitement les mouvements des cosaques.
Toute la ligne fut établie à 7 heures du soir.
A 10 heures, par un mouvement spontané, tous les camps célèbrent l'anniversaire de la veille du couronnement de l'Empereur par des brandons de paille allumée aux cris mille fois répétés de "Vive l'Empereur" et les musiques des régiments faisaient retentir les airs de marches triomphales et guerrières. Ce spectacle était beau et attendrissant. L'Empereur a couché cette nuit dans son bivouac établi dans l'anfractuosité d'un rocher, très près du Mamelon, ayant derrière lui sa Garde et en avant les grenadiers de la division.
A minuit, il est monté à cheval pour visiter ses avant-postes, de retour à 2 heures, il a reparu sur le Mamelon à 5 heures".
A Austerlitz, le 2 Décembre, la Division vient en appui du 4e Corps de Soult. Oudinot, quoique convalescent, vient reprendre son commandement.
Journal de Dumas: "Notre division qui suivait immédiatement les mouvements de Bernadotte arrivée sur les hauteurs de Pratzen; sa 1e brigade, général Dupas, reçut l'ordre verbal de l'Empereur ci-joint :
Dupas porte la brigade au pas de course vers ces bougres-là et qu'il n'en réchappe pas un.
L'exécution suivit l'ordre. Les deux autres brigades suivirent le même mouvement (sur la droite).
Pendant la canonnade de l'artillerie de la Garde sur les lacs de Satczan, la division de grenadiers avait resté en bataille près de l'endroit où elle fit 5.000 prisonniers".
Le lendemain de la bataille, alors que la Division avance vers Olmütz, elle est rappelée en arrière pour tenir une nouvelle fois garnison à Vienne.
Le 6 Janvier, la Division quitte Vienne et rallie Strasbourg le 27 Janvier 1806.
- 1805, LE RESTE DU REGIMENT
Pendant ce temps, les trois Bataillons «ordinaires» du Régiment sont sur les côtes de la Manche.
Le 22 février 1805 (3 ventôse an 13), à La Malmaison, on informe l'Empereur que : "Le maréchal Berthier, ministre de la guerre, rend compte de l'enthousiasme de deux compagnies du 112e, embarquées sur la frégate Canonnière, et propose de faire remplacer sur cette frégate, par 90 hommes du même régiment, un détachement du 28e d'infanterie légère"; celui-ci répond : "Approuvé la mesure proposée mais ils seront placés comme garnison, distinction qui doit toujours être maintenue" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 45).
Le détachement de la 28e Légère, qui se trouvait aux colonies, devait entrer dans la composition de la 11e Légère, Demi-brigade qui ne fut pas formée, et ce détachement entra finalement dans la composition de la 5e Demi-brigade d'infanterie légère. Le 19 mars 1805 (28 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Il n'y a donc que la 5e légère, la 7e et la 86e de ligne, qui doivent être organisées.
La 5e légère doit être composée, conformément à l'article 2 du décret du 10 floréal, du 1er bataillon de la 5e légère, du 2e bataillon de la 3e, des débris du 3e bataillon de la 7e légère, des débris du 1er bataillon de la 14e légère.
Et, comme, par la circulaire du 25, les débris du 11e et du 5e ne doivent former qu'un seul corps sous le nom de 5e régiment, on y joindra le 1er et le 2e bataillon de la 11e légère, le 1er bataillon de la 19e, un détachement de la 28e et trois bataillons de la 30e, qui composent la 11e légère, conformément à l'article 3 du décret ..." (Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 28e Léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillons à Granville, etc., 14e Division militaire, pour 861 hommes présents, 84 détachés ou en recrutement, 54 aux hôpitaux, total 999 hommes ; il a aussi en détachés, embarqués, 14e Division militaire, 72 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 21 septembre 1805 (4e jour complémentaire an 13), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "... Aux dispositions ci-dessus, vous ajouterez de faire connaître au commandant de la 15e division militaire qu'en cas que les Anglais tentassent de débarquer à Boulogne-sur-Mer, il devrait réunir sur-le-champ le 31e régiment de ligne et le porter sur Abbeville, afin d'en former l'avant-garde des gardes nationales et autres forces qui se dirigeraient sur la Somme pour secourir Boulogne. Vous préviendrez le commandant de la 14e division que, dans le cas dont je viens de parler, il aura à réunir sans délai le 112e de ligne et le 28e d'infanterie légère, afin de se porter à marches forcées sur Abbeville. Le commandant confierait la garde de Cherbourg aux gardes nationales. Ce que mon frère le connétable, le maréchal Brune et l'inspecteur de gendarmerie Lagrange, qui se tiendra à Lille, auront à faire, en cas d'une attaque sur Boulogne de la part des Anglais, complétera l'ensemble de ces mesures, et je vous ferai connaître incessamment mes instructions pour ces trois officiers" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9248 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10851).
Le 27 Vendémiaire an 14 (19 octobre 1805), le Général Ménard, commandant la 6e Division militaire, écrit, depuis son Quartier général, à Besançon, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que le 21 de ce mois, conformément au décret du 1er jour complémentaire an XIII, divers détachements de conscrits du Jura sont partis de Lons-le-Saunier, savoir :
... 26 pour joindre le 28e régiment d'infanterie légère, sous la conduite d'un sergent, et en vertu de l'arrêté du 24 floréal an XIII ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 737 - Note : Le Décret du 24 Floréal an 13 appelle 15000 conscrits de la réserve de l'an 13).
Le 8 Brumaire au 14 (30 octobre 1805), le Général Compans ordonne, depuis Braunau, au Chef de Bataillon Lévêque, du 17e Régiment d'infanterie légère : "Le Général de brigade chef de l'état-major du 5e corps, en vertu des dispositions arrêtées par M. le Commandant en chef, ordonne à M. Lévêque, chef de bataillon à la suite du 17e régiment d'infanterie légère, de prendre de suite le commandement de la place de Braunau.
M. le Maréchal attend du zèle et de l'énergie de M. Lévêque, que la police la plus parfaite régnera dans la place.
Que les magasins de tout genre seront soigneusement gardés, et que tout ce que l'ennemi a abandonné ici et qui pourrait être épars sera réuni et bien conservé.
Quatre compagnies du 58e régiment vont être mises à la disposition du chef de bataillon Lévêque pour former la garnison de la place; aussitôt qu'elles seront arrivées, il fera relever les postes occupés par les détachements des 28e et 31e légères; il les renverra à leurs corps ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 326).
Le 8 novembre 1805 (17 brumaire an 14), l'Empereur, depuis Linz, établit le Décret suivant : "... ART. 13. Le 28e régiment d'infanterie légère, le 3e régiment d'infanterie légère se rendront à Boulogne pour y remplacer les troupes qui vont à Anvers" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9466).
Le 12 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les trois mille hommes formant la réserve des départements ci-dessous nommés marchent comme les autres et soient dirigés, savoir ceux du département :
De la Doire … 28e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11656).
Le 19 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Conseiller d'État : "J'approuve toutes vos observations. Ainsi vous porterez Gênes, Marengo, les Alpes-Maritimes pour 1620 hommes au lieu de 708. Vous donnerez tout ce qui sortira de là aux régiments d'infanterie légère, hormis 300 hommes que vous donnerez de plus au 28e d'infanterie légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12148).
- 1806, LE BATAILLON D’ELITE REJOINT LE REGIMENT POUR LA CAMPAGNE CONTRE LA PRUSSE
Arrivé à Strasbourg fin janvier, Oudinot reçoit l'ordre d'occuper la Principauté de Neuchâtel en Suisse, cédée par la Prusse après le traité de Schönbrunn.
Le 16 mars, l'avant-garde atteint La Chaux-de-Fonds, puis Locle. La Division entière suit et, le 18 mars, descend sur Neuchâtel, sauf le Bataillon d'élite du 58e qui reste au Locle. Oudinot entre à Neuchâtel avec ses Grenadiers le 18 mars 1806 comme Commissaire Impérial. Les Bataillons d'élite qui occupaient la Principauté de Neuchâtel quittèrent progressivement le pays dès la fin du mois d'avril 1806.
Le 1er avril 1806, ordre est donné de faire partir le Bataillon d'élite du 3ème régiment d'infanterie légère pour Parme, où il rejoindra son Régiment, ainsi que les Bataillons des 2ème et 12ème Régiments d'infanterie légère pour Paris où ils rejoindront également leur Régiment. Le 17 mai, ordre est donné au Bataillon d'élite du 31ème Régiment d'infanterie légère de rejoindre son Régiment à Napoléon (La Roche sur-Yon), département de la Vendée. Ne restent que trois Bataillons de Grenadiers dans la Principauté, ceux des 15e Léger, 28e Léger et 58e. Le 19 juin, le Général de Brigade Ruffin les fait manoeuvrer "près le gibet de Boudry". Le 58e est chargé de défendre une position que les deux autres Bataillons attaquent.
En Juillet, ce qui reste de la Division Oudinot est rattachée au Ve Corps de Mortier.
Enfin, le 29 août 1806, ordre est donné aux Bataillons d'élite des 15ème Régiment d'infanterie légère et du 58ème Régiment d’infanterie de ligne de rejoindre leurs Régiments à Paris. Ils quitteront Neuchâtel le 7 septembre 1806. Selon cet ordre, il ne restera à Neuchâtel que le Bataillon d'élite du 28ème léger, qui partira bientôt pour Mayence rejoindre son Régiment.
Le 10 septembre 1806, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Vous donnerez l’ordre au 28e d’infanterie légère, qui est au camp de Boulogne, de se rendre à Mayence, où il recevra de nouveaux ordres.
Vous donnerez le même ordre au bataillon d’élite qui est à Neuchâtel" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10761 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12898).
Le même 10 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, les mouvements de la Prusse continuent à être fort extraordinaires. Ils veulent recevoir une leçon …
J'ai ordonné au 28e régiment d'infanterie légère, qui est à Boulogne, et au bataillon d'élite qui est à Neufchâtel, de se rendre à Mayence. Il n'y aura donc plus rien à Neufchâtel …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10757 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12895).
Le 15 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez l'ordre au général Dupas de se rendre à Mayence où il prendra le commandement du 14e régiment de ligne et du 28e d'infanterie légère qui ont ordre de se rendre dans cette place. D'autres régiments y seront incessament réunis pour compléter cette division ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1445 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 641 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12942).
Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major Général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le roi de Hollande sera le 2 octobre avec un corps considérable de troupes à Wesel. Il faut que le général Songis donne, sur-le-champ des ordres pour que la division du général Dupas , à Mayence, composée du 28e d'infanterie légère, du 14e de ligne, du 2e d'infanterie légère et peut-être du 12e d'infanterie légère ait 10 pièces d'artillerie attelées et en bon état sans que pour cela on en fasse rétrograder de Mayence, mais le général Songis donnera des ordres pour qu'on les attelle en levant des chevaux dans le pays ou de toute autre manière ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12978).
Le 19 septembre 1806 encore, l'Empereur écrit encore, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "... Les deux bataillons du 4e partiront le 22. Faites partir ces troupes par les relais établis pour le transport de ma Garde. Envoyez l’ordre aux détachements du camp de Boulogne et au 28e d’infanterie légère, ainsi qu’à son bataillon d’élite, de ne point faire de séjours et marcher droit sur Mayence, pour y arriver le plus tôt possible. Si le bataillon d’élîte du 28e d’infanterie légère est à portée du Rhin, il serait convenable de le faire embarquer; de cette manière il arriverait sans se fatiguer et très-promptement à Mayence" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10825 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12984).
Le 20 septembre 1806, à 6 heures du matin, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vous envoie le mouvement de l'armée. C'est aujourd'hui le 20 septembre, six heures du matin. J'espère que vous recevrez ma lettre dans la journée du 24, et qu'avant le 3 ou le 4 octobre toutes mes intentions seront exécutées. Je compte être à Mayence le 30 septembre et probablement le 2 ou le 3 à Würzburg. Là je déciderai mes opérations ultérieures.
Il faut que le général Songis prenne des mesures pour que la division du général Dupas, qui se réunit à Mayence, ait dix pièces d'artillerie, mais sans faire faire de pas rétrograde à l'artillerie de l'armée. Cette division est composée des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère et du 14e de ligne ; je compte y joindre deux autres régiments. Ce sera là le corps d'observation de la France et le corps d'appui de l'armée du roi de Hollande …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10827 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13003).
Le 22 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, il sera formé un 8e corps de la Grande Armée composé de divisions. Ce corps se réunira à Mayence. Les deux généraux commandant ces divisions seront les généraux Lagrange et Dupas. L'adjudant commandant Cortez sera attaché à la division du général Dupas ; l’adjudant-commandant Dalancourt sera attaché à celle du général Lagrange. Les généraux de brigade Veaux, La Val et Desenfans seront sous les ordres du général Lagrange. Les généraux de brigade Buget et Schramm seront sous les ordres du général Dupas ... La division du général Dupas sera composée du 2e et 28e d'infanterie légère et 14e de ligne ... Ce 8e corps sera sous les ordres du maréchal que je nommerai incessamment ... Chacune de ces deux divisions aura huit pièces d'artillerie …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13071).
Le 26 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Je ne puis que vous témoigner mon mécontentement de ce que le colonel du 14e régiment est allé au recrutement, un colonel doit toujours rester à son corps. Comme je fais partir le 14e et le 28e d'infanterie légère en poste, le colonel doit être rendu à Mayence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13109).
Le 29 septembre 1806, à minuit, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Rapp : "… Dirigez le bataillon du 28e léger sur Mayence, ce bataillon devant rejoindre son régiment devant cette place …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10905 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13143).
Le 1er octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin, je partirai ce soir à neuf heures. Je serai à Aschaffenburg demain matin vers six ou sept heures, et probablement avant six heures du soir à Wiirzburg. J'ai nommé le maréchal Mortier commandant le 8e corps d'armée, qui sera composé des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère, du 58e de ligne, des deux régiments italiens, du 4e de dragons et du 26e de chasseurs, de dix-huit pièces d'artillerie attelées et de vingt-quatre caissons.
J'ai fait partir le 14e de ligne pour se rendre à Würzburg, où il sera arrivé le 5 ; j'ai ordonné que le 28e d'infanterie légère partit le 6 de Mavence ; il sera donc le 9 ou le 10 à Würzburg ; je verrai à quelle division je les attacherai ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13173).
Puis, le même 1er octobre 1806, toujours depuis Mayence, l'Empereur écrit au Général Kellermann : "Mon cousin, j’ai donné le commandement du 8e corps de la Grande Armée au maréchal de l’Empire Mortier. Ce corps doit se réunir à Mayence ...
Je vous ai écrit pour faire partir demain le 14e régiment de ligne et pour faire partir le 28e d'infanterie légère le 7 ou le 8 octobre, c'est-à-dire un ou deux jours après son arrivée à Mayence, et dès que son armement et son équipement seront en bon état. Le 28e d'infanterie légère arrivera le 5 octobre à Worms, où il est nécessaire qu’il trouve des bateaux pour l'amener à Mayence. Le bataillon d'élite de ce régiment s’est embarqué à Strasbourg et descend le Rhin jusqu'à Mayence où il arrivera dans un jour ou deux. Aussitôt que ce régiment sera réuni vous ferez rentrer le bataillon d’élite dans les compagnies, et vous composerez deux bons bataillons de guerre de 1 000 chacun, que vous ferez partir avec tout ce qui leur sera nécessaire pour le quartier général de la Grande Armée. Le 3e bataillon de ce corps et le dépôt resteront à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13185).
Le 1er octobre 1806 encore, depuis Mayence, Napoléon écrit une deuxième lettre au Général Kellermann : "Le 28e d'infanterie légère sera le 5 octobre à Worms. Il vient en poste sur des voitures. Prenez des mesures pour qu'il y ait les bateaux nécessaires pour transporter par le Rhin ce régiment à Mayence ...
Le bataillon d'élite du 28e d'infanterie légère a été embarqué sur le Rhin à Strasbourg et sera arrivé avant le régiment, mon intention est que vous le passiez en revue le 6 et que vous le réformiez, les hommes du bataillon d'élite devant rejoindre leur compagnie. Vous compléterez les deux premiers bataillons sur pied de guerre, de manière qu’ils soient de 1 000 hommes chacun, après vous être assuré que les hommes ont deus paires de souliers, leur capote, leur baïonnette. Vous ferez donner à chaque homme 50 cartouches et pour quatre jours de pain, et vous les dirigerez le 7 sur Würzburg où ils doivent être arrivés le 10 au soir ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13186).
Après les victoires de Iéna et Auerstedt le 14 octobre et l’écrasement de l’Armée prussienne, restent les Russes qui ont tardé à venir soutenir leurs alliés et que Napoléon va rencontrer en Pologne.
Le 17 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Weimar, au Maréchal Berthier : "… Réitérez l'ordre au commandant de Bamberg de faire partir tous les détachements et de ne rien retenir, et d'accélérer la marche du 28e d'infanterie légère …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11024 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13277).
Le 1er novembre 1806, à Berlin, "L'Empereur accorde une gratification de capotes, sur celles qui seront requises à Stettin, à Francfort-sur-1'Oder ou fournies par la municipalité de Berlin ou qui existent dans les magasins de Berlin et à Leipzig, aux différents corps de l'armée, dans la proportion suivante : ... 1.200 au 28e régiment d'infanterie légère" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5388; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 756).
Le lendemain, 2 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites donner 1,200 paires de souliers au 28e régiment d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11140 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13406).
Le 3 novembre 1806, à Berlin, l'Empereur écrit au Maréchal Kellermann : "Mon Cousin, je reçois votre lettre du 30 octobre. Je vous ai fait connaître le désir que j'avais que vous me fissiez passer le plus d'hommes possible. Le 28e d'infanterie légère n'a que 1,600 hommes ; envoyez-lui-en au plus tôt 400 autres. J'ai des places fortes où je les ferai exercer s'ils ne sont pas instruits, et dont ils formeront même la garnison ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11157 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13435).
Le 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, il est arrivé d'autres détachements du 5e corps de la Grande Armée venant d’escorter des prisonniers. Faites-les partir demain avec le 28e d'infanterie légère pour Stettin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13443).
Le même 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, mon intention est que le corps d’armée du maréchal Lannes soit partagé en trois divisions : la 3e sera sous les ordres du général de division Victor et sera composée du 28e régiment d’infanterie légère et des 64e et 88e; ces deux régiments seront ôtés à la division Suchet, une division de cinq régiments étant trop considérable pour pouvoir être maniée sur un champ de bataille. La division du général Victor aura douze pièces de canon. Je donne ordre, à cet effet, qu’une division de six pièces, actuellement attachée à la Garde et servie par l’artillerie à pied, passe au corps du maréchal Lannes. Le général Songis y joindra deux pièces de 12 du parc, ce qui fera huit, et y fera passer le plus tôt possible quatre pièces de 3, ce qui complétera les douze pièces. Vous donnerez donc l’ordre au maréchal Lefebvre de faire partir demain, à cinq heures du matin, sous la conduite du colonel du 28e régiment d’infanterie légère, la division d’artillerie de la Garde qui a été organisée à Mayence, et que je suppose servie entièrement par l’artillerie à pied.
Le 28e partant demain, à cinq heures du matin , vous donnerez l’ordre au général Songis de faire arriver ce soir, du parc de Spandau, deux pièces de 12 , et, s’il est possible, quatre pièces de 3, et de les réunir à la division d’artillerie qui a été formée à Mayence, afin que cette artillerie puisse partir, sous l’escorte du 28e régiment, pour Stettin, où elle arrivera au plus tard dans la journée du 7. L’artillerie et les troupes qui partent pour Stettin prendront du pain pour quatre jours. Vous instruirez de cette disposition M. le maréchal Lannes, et vous ordonnerez au 28e régiment d’infanterie légère de marcher en règle" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13439).
Le 5 novembre 1806, à 7 heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Lannes : "Mon Cousin … Douze pièces d'artillerie avec le 28e sont parties ce matin, une heure avant le jour, pour Stettin …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11182 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13468).
Le 6 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez ordre par courrier extraordinaire au 28e régiment d'infanterie légère qui tient garnison à Leipzig d'en partir pour se rendre à Küstrin. Un piquet de 100 hommes dans lequel on placera les éclopés et les hommes légèrement blessé restera à Leipzig pour garder les magasins" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 777 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13470).
Le 7 novembre 1806, depuis Berlin, l'Empereur écrit au Maréchal Lannes : "Donnez ordre que tout ce qui arrivera de votre corps s’arrête à Stettin, pour en renforcer la garnison, jusqu’à nouvel ordre".
Le 9 novembre 1806, Napoléon, depuis Berlin, écrit au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, vous donnerez l'ordre aux 28e et 21e légère qui sont restés à Stettin d’en partir le 15, époque à laquelle les troupes de Bade seront arrivées à Stettin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 784 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13520).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles.
... J'ai ordonné à M. le maréchal Kellermann d'envoyer à Spandau les cadres des compagnies de grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 28e régiment d'infanterie légère, avec le nombre d'hommes nécessaires pour compléter ces compagnies à 100 hommes, en y comprenant 88 grenadiers et voltigeurs qu'elles ont précédemment fait partir pour escorter un convoi de fonds et qui se trouvent à Spandau" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 6e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 111e Régiment de ligne, 1 du 28e Régiment d’infanterie légère, 1 du 12e Régiment de ligne, 1 du 25e Régiment d'infanterie légère, 1 du 14e Régiment de ligne ; total : 720 hommes.
5e Corps, Maréchal Lannes (11 novembre).
1ère Division, Général Suchet : 17e léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 12 pièces, 8948 hommes.
2e Division Gazan : 21e et 28e Légers (au 11 novembre, l’effectif de ces deux Régiments est de 3117 hommes ; ils ont rejoint le 5e Corps le 23 novembre), 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 bataillons, 12 pièces, 7120 hommes.
Parc d’artillerie et Génie : 454 hommes.
Cavalerie légère, Général Treillard : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 1049 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Les places prussiennes tombent les unes après les autres.
Le 9 décembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Maréchal Berthier : "Donnez ordre au général qui commande à Küstrin de faire partir sur les 600 hommes du dépôt du 6e corps et sur les 460 hommes du 7e corps tout ce qui est armé et habillé, ayant une capote, deux paires de souliers dans le sac et étant dans le cas de rejoindre. Rappelez les 5 hommes de la gendarmerie d’élite qui sont à lMeseritz. Donnez ordre à Spandau qu’on fasse partir les 10 hommes du 28e légère, les 20 hommes du 24e, les 6 hommes du 6e, les 35 hommes du 27e de ligne, les 306 hommes isolés et les 84 du 6e corps, après toutefois les avoir pourvus de fusils et de tout ce dont ils auront besoin. Vous les ferez diriger sur Küstrin et de là sur Posen".
Les combats indécis de Pultstuck et Golymin (26 décembre) n’ont pas permis d’encercler l’armée russe.
- 1807
Plaque de shako du 28e Léger vers 1807
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Le 10 janvier 1807, l'Empereur écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez l'ordre que les 1700 capotes existant le 9 au magasin soient distribuées de la manière suivante :
... 100 au 28e légère
... Ces capotes seront distribuées dans la journée et données à ces régiments qui n'en ont pas, par le colonel dans la journée de [demain] aux hommes nouvellement arrivés de France et à ceux qui n'en ont pas de manière que l'Empereur ne rencontre aucun soldat qui n'ait de capote" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 865 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13998).
Les troupes françaises se reposent quand Bennigsen, nouveau Général en chef russe, lance une offensive fin janvier. Napoléon lui tend un piège mais les Russes réussissent à s'en échapper.
Le 21 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "... Donner ordre au même de faire partir pour Varsovie les détachements des 12e de ligne, 2le de ligne, 25e et 85e, des 100e, 103e, 21e léger, 28e idem, 34e, 40e, 64e, 88e et 17e léger, qu'il a à son dépôt, en les faisant marcher bien en ordre, de choisir une église ou un lieu couvert afin de faire exercer les conscrits qui passent à son dépôt, et de s'y rendre fréquemment lui-même afin de s'assurer qu'on pousse leur instruction autant que possible" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14137)..
Le 7 février, les deux armée se rencontrent au cours de la sanglante bataille d’Eylau.
Depuis début janvier 1807, le 28e Léger (2 bataillons soit 65 Officiers et 1367 hommes) fait partie de la 2ème Division Gazan du 5e Corps de Lannes.
Une Compagnie de Carabiniers et une Compagnie de Voltigeurs du 3e Bataillon sont affectées à une Division de Grenadiers de Réserve, au 7e Régiment, confiée une fois de plus à Oudinot.
Le 5e Corps ne participe pas à Eylau. Tandis qu'arrive en Pologne, venant de Moldavie, un corps russe de 25.000 hommes aux ordres du Général Essen. Celui-ci reçoit l'ordre de se porter sur Ostrolenka, sur la Narew. Position que défend le 5ème Corps, placé provisoirement sous l'autorité de Savary.
Le 16 février, des combats acharnés ont lieu pour le contrôle de la ville. Les Russes finissent par être repoussés après de lourdes pertes, dont le Général Souvarov, fils du célèbre Maréchal. Le 28e Léger déplore des pertes.
L'armée française prend enfin ses quartiers pour se retaper. Le 5e Corps rentre sur Varsovie. Il passe sous le commandement de Masséna.
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
5e corps
... 28e léger ...
Dépôts à Varsovie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 13 mars 1807, à 2 heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Masséna, à Pulstuk : "Mon Cousin, l'aide de camp que je vous ai expédié me remet votre lettre. Le major général vous aura fait connaître mes intentions, je désire que la division Gazan se trouve à Willenberg pour trois buts : 1° pour que, si l'ennemi m'attaque, je puisse avoir cette division le troisième jour à Osterode ; 2° parce qu'elle maintiendra d'une manière solide et pertinente mes communications avec vous, et que Willenberg est la clef de l'Omulev; 3° parce que mon intention est de marcher à l'ennemi dans une quinzaine de jours. Je puis réunir, par marches composées, 140,000 hommes, et l'exterminer".
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : … Pour la Grande Armée … 28e léger 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
28e légère 47 [Pour les grenadiers] 48 [Pour les voltigeurs] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).
Le 31 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre.
1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : 4e, 8e, 12e, 14e, 17e, 18e, 21e, 24e, 27e, 28e, 30e, 32e, 34e, 39e, 40e, 43e, 44e, 45e, 46e, 50e, 51e, 54e, 55e, 57e, 59e, 61e, 63e, 64e, 69e, 75e, 76e, 85e, 88e, 94e, 95e, 96e, 100e, 103e, 105e, 108e, 111e d'infanterie de ligne; 6e, 7e, 9e, 10e, 13e, 15e, 16e, 17e, 24e, 25e, 26e, 27e et 28e d'infanterie légère.
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Fig 3 Officier de Chasseurs du 28e Léger vers 1807-1808 |
Au 1er Avril, les deux premiers Bataillons du 28e Léger sont toujours à la Division Gazan du 5e Corps.
Le 15 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Rapp, Gouverneur de Thorn : "... Envoyez la compagnie du 28e léger en droite ligne sur Willenberg, sur Mlawa ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15284).
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois que de Mayence vous pourriez faire partir :
… du 28e d'infanterie légère 150 ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).
Au début mai, le 3e Bataillon à Mayence doit rejoindre.
La belle saison est revenue et avec elle la reprise des manœuvres. Ce sont les Russes qui débutent les hostilités, concentrant leurs efforts sur Ney.
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LÉGÈRE
NUMÉRO DES CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 28e 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Composition de l'Aile droite, 5e Corps du Maréchal Masséna, le 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Suchet : 17e Léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 18 pièces, 7540 hommes.
2e Division, Général Gazan : 21e et 28e Légers, 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 Bataillons, 17 pièces, 6219 hommes.
Artillerie : 369 hommes.
Division bavaroise, (Prince royal de Bavière), Général de Wrède : 2e, 3e, 4e, 7e, 13e et 14e Régiments de Ligne ; 3e et 4e Bataillons légers, Bataillon Braun ; 15 Bataillons, 18 pièces, 10468 hommes ; 2e
Dragons, 3e Chevau-légers, 4 Escadrons, 803 hommes.
Cavalerie légère, Général Montbrun : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 667 hommes.
5e Division de Dragons, Général Lorge : 13e, 22e, 15e et 25e Régiments, artillerie ; 12 Escadrons, 3 pièces, 1645 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Le 5 juin 1807, ont lieu les combats de Guttstadt et Deppen.
Mais, à l'arrière, Napoléon a concentré 150.000 hommes, tandis que Ney recule pied à pied. Les Russes décident alors de se replier sur Heilsberg. L'avant-garde de Murat entre au contact et celui-ci, comme à son habitude, lance sa cavalerie à l'attaque.
Le 84e Bulletin de la Grande Armée, daté de Tilsit, le 24 juin 1807, raconte : "… Le 11 juin à quatre heures du matin, les Russes attaquèrent en force Dienzewo. Le général Claparède soutint le feu de l'ennemi. Le maréchal Masséna se porta sur la ligne, repoussa l'ennemi et déconcerta ses projets. Le 17e régiment d'infanterie légère a soutenu sa réputation. Le général Montbrun s'est fait remarquer. Un détachement du 28e d'infanterie légère et un piquet du 25e de dragons ont mis en fuite les Cosaques. Tout ce que l'ennemi a entrepris contre nos postes dans les journées du 11 et du 12 a tourné à sa confusion ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 241 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12821).
Les Russes finissent par reculer avec l'arrivée des renforts français et vont se coincer eux même dans la nasse de Friedland, le 14 Juin. Le 28e Léger y aura quelques pertes.
Le 15 juin, Koenigberg tombe aux mains de Soult. Benningsen passe le Niémen et brûle tous les ponts derrière lui.
Comme on le sait, la campagne va se terminer sur les bords du Niémen le 25 juin par l'entrevue de Tilsitt. La Prusse est démembrée et sont créés un royaume de Westphalie et un Duché de Varsovie. Les forces françaises peuvent souffler.
- Inspection du Dépôt du 28e Régiment d'Infanterie légère à Mayence par le Général Schauenburg, le 23 novembre 1807
"Dépôt du 28e Régiment d’Infanterie légère. Revue passée à Mayence le 23 novembre 1807.
Espèce d’hommes. Petite.
Habillement. Bon.
Equipement. Idem.
Armement. Idem.
Tenue. Passable.
Discipline. Bonne.
Maniement d’armes. Médiocre.
Manœuvres. Idem.
Retenue. Point.
Ordinaire. Très bien monté.
Pain. Bon.
Casernes et fournitures. Passable.
Conscrits. - .
Finances. Le Général de division Inspecteur général d’Infanterie n’a pas arrêté la comptabilité en deniers et effets de l’an 13, ne l’ayant pas trouvée arrêtée par l’Inspecteur aux revues.
Les registres sont tenus avec beaucoup d’ordre et de régularité.
Les dépenses pour les frais de bureau sont très fortes.
Résumé.
Je ne connais pas assez le Chef de Bataillon Berthet pour garantir ses notes ; je n’ai pas vu assez longtemps ce dépôt pour me fixer sur aucun des Officiers. J’ai été cependant assez content de tout ce que j’y ai vu.
J’ai refusé 5 hommes à ce corps.
Ordre.
Le Général de division Inspecteur général d’Infanterie n’a pas arrêté définitivement pour l’an 13 les registres de comptabilité en deniers et effets du 28e Régiment d’Infanterie légère, ne les ayant pas trouvés arrêtés par l’Inspecteur aux revues.
D’après l’examen qu’il en a fait, il les a trouvés tenus avec beaucoup d’ordre et de régularité.
Il a très satisfait aussi du prix et qualité des effets de petit équipement.
L’Inspecteur général recommande au conseil d’administration de mettre la plus grande économie dans l’emploi des fonds et de surveiller avec exactitude les parties de la comptabilité" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d’exercer les conscrits et pour l’administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s’appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l’homme qu’ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l’instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c’est d’inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu’il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l’habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l’entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l’on sera à l’exercice l’instructeur entretiendra la recrue pendant l’intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu’il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l’infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n’est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manœuvre et l’exercice de l’infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l’ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l’éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d’instruction, et ceux qui n’en auront pas suffisamment devront également s’y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L’on n’exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l’exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l’on préfèrera autant que possible les exercices de l’après midi attendu qu’elles empêchent le soldat de s’écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l’article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu’au quartier ; les chefs n’en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu’ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu’ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu’ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d’administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l’administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l’attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d’administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l’inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l’arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d’un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l’autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n’est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu’après avoir contracté un engagement en présence d’un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s’y seraient pas conformés.
L’intention de l’Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l’armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu’il doit par conséquent être pourvu d’un habit uniforme en bon état et de son sabre, s’il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s’ils l’avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s’ils s’y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre de la Guerre, au Ministre Lacuée et au Ministre Dejean le résultat de sa revue le 11 janvier 1808; le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 11 janvier 1808 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d’inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
/ Formation de la Division de Réserve d'Orléans
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
Les trois bataillons du 13e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 6e, 7e, 9e, 10e, 13e, 16e, 17e, 21e, 24e, 26e, 27e et 28e régiments d'infanterie légère ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 3e bataillon ; une compagnie de 150 hommes du 26e régiment d'infanterie légère, une du 27e, une du 28e et une du 13e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé.
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 3e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 26e
une du 27e
une du 28e
et une du 13e ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
- FIN 1807, DEBUT 1808 : L’ESPAGNE
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il décide d'envoyer des troupes fin Août.
Sous prétexte de la campagne au Portugal, les troupes françaises, organisées en divers Corps d'observation, pénètrent largement chez leur allié et s'emparent des points stratégiques, tandis que la monarchie espagnole se déchire dans des querelles familiales. Le peuple espagnol et l'armée subissent cela en rongeant leur frein.
On retrouve un petit détachement du 28e Léger (10 Officiers, 452 hommes) au 7e Régiment provisoire d'Infanterie Légère (Major Deslon) dans le Corps d’Observation des côtes de l’Océan, commandé par le Maréchal Moncey et formé en novembre 1807.
Le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets ... Quant aux quatre compagnies du 17e d'infanterie légère, qui arrivent toutes ensemble, à celles du 34e de ligne, à celles du 51e de ligne, à celles du 61e, à celles du 94e, à celles du 95e, à celles du 28e d'infanterie légère, à celles du 25e d'infanterie légère, à celles du 105e de ligne, à celles du 14e de ligne, à celles du 85e, à celles du 3e, à celles du 21e, à celles du 33e, formant quatorze bataillons, chacun de 600 hommes, c'est-à-dire de 7 à 8,000 hommes, ils continueront leur route sans s'arrêter jusqu'à Orléans, en marche ordinaire, et ils seront formés à Orléans ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).
Moncey et ses troupes pénètrent en Espagne au début 1808.
Le 7 janvier 1808, Napoléon écrit, depuis Paris, au Maréchal Moncey, commandant l’Armée des côtes de l’Océan : "J’ai reçu vos lettres de Bordeaux du 23 et du 29 décembre.
Votre quartier général doit être à Vittoria le 10 janvier. Ne forcez cependant la marche d’aucune troupe; rien ne presse. Envoyez au ministre de la guerre les états de situation, bien exacts, de votre armée. Je vous laisserai séjourner quelques jours dans la Biscaye, pour que vous puissiez bien vous former et organiser vos divisions".
Février 1808, Murat est nommé Lieutenant de l’Empereur en Espagne et va prendre le commandement de toutes les troupes françaises dans la péninsule ; il a ordre de s’emparer des places fortes de notre allié.
Pendant ce temps, le gros du 28e Léger est toujours au 5e Corps en Allemagne et Napoléon réorganise ses forces. Il écrit à Clarke le 22 février 1808 : "... 5e Corps de la Grande Armée. – Pour le 5e corps, le 34e, qui a ses trois bataillons à la Grande Armée, c’est-à-dire vingt-sept compagnies, en gardera vingt-quatre. Les 40e, 64e, 88e, 100e et 103e garderont leurs trois bataillons ou dix-huit compagnies. Il en sera de même des 17e, 21e et 28e d’infanterie légère ...".
Début mars, Moncey réunit ses troupes à Valladolid puis doit se porter sur Aranda et entrer dans Madrid avec Murat. Il va y rester jusqu’au moi de Mai.
Pendant ce temps, le 28e Léger, au 5e Corps, est envoyé en Silésie.
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 5e corps
... 28e id. (note : légère) 80 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 24 mars 1808, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel, Major-général de la Grande Armée : "Mon Cousin, donnez l’ordre aux maréchaux Victor, Soult, Davout et Mortier de se préparer, au premier ordre qu’ils recevront, à faire camper leurs corps par divisions, et de vous faire connaître le lieu où sera tracé le camp de chaque division, en vous en envoyant le croquis, afin qu’à la réception de leurs projets j’en ordonne la mise à exécution. On ne doit point camper sans mon ordre; mais il est probable que je l’enverrai avant le mois de mai; en attendant, on doit tout préparer. Les trois divisions du ler corps camperont en Prusse, les trois du 5e corps en Silésie, les quatre du 4e corps entre la Vistule et l’Oder ...".
Napoléon, croyant le pays mur pour un changement dynastique, a invité les souverains espagnols et leur famille, qui se disputent le pouvoir, à Bayonne.
Le 2e Corps d'Observation de la Gironde sous Dupont était parti le 7 avril de la capitale espagnole pour l'Andalousie.
Madrid se révolte les 2 et 3 Mai.
Les souverains espagnols sont forcés à l'abdication et Napoléon décide de mettre son frère Joseph sur le trône, le 10 Mai. Il espère que l’armée espagnole deviendra loyale au nouveau roi. Illusion !
Pendant ce temps, en Allemagne, se forme un 4e Bataillon de guerre au Régiment.
- JUIN 1808, DECEMBRE 1809 : LE FRONT D’ESPAGNE
Moncey quitte Madrid, le 8 Juin, pour mâter la révolte de Valence. Moncey échouait devant Valence à la fin juin et devait se replier sur Madrid. Mais une partie de la 2e Division de Moncey (Brigade Dufour) composée des 6e et 7e Régiments provisoires d’infanterie (dont le détachement du 28e Léger) vient renforcer le Corps de Dupont. On connait le sort qui l'attendait à Bailen entre le 19 et le 23 juillet. Les troupes vont finir prisonnières, dont le Capitaine Rocot du 28e Léger.
Cette défaite allait forcer Napoléon à venir sur le théâtre d'opération en personne, en rameutant ses vieilles troupes d'Europe centrale, et en réorganisant les unités sur place. Fin septembre, à Erfurt, il tente de s’assurer de la neutralité des puissances européennes sur ses arrières et laisse en Allemagne une Armée du Rhin avec Davout. Puis il s’occupe de l’acheminement de ses Corps d’armées sur l’Espagne.
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
4e régiment de marche :
1er bataillon, à Strasbourg, six compagnies. 840
2e bataillon, à Hanovre, huit compagnies. 1.120
1960 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
4e Id. 1.540 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 4e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
8° 4e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 5e CORPS ...
2e bataillon (5 compagnies).
Deux compagnies, Wesel, de 140 hommes du 21e d'infanterie légère. 280
Trois compagnies, Mayence, à 140 hommes du 28e d'infanterie légère. 420
700
Total 1.540
Wesel, 21e de ligne. 2
Mayence, 28e. 3
Wesel, 22e de ligne. 3
8 Hanovre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le Général Gobert reçoit, le 2 juillet 1808, l'ordre de partir le lendemain avec sa 2e Brigade. Le 3 juillet 1808, la Division Gobert présente l'organisation suivante :
Division Gobert; Brigade Dufour :
7e Régiment provisoire, 1547 hommes; Major D'Eslon, du 9e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 6e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 9e Léger ; 3e Bataillon, 4es compagnies du 24e Léger ; 4e Bataillon, 4e compagnies du 28e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Hoffmann (puis Lanusse) et Berthet
8e Régiment provisoire, 1573 hommes ; Major Peschery, du 26e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 26e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 21e Léger ; 3e Bataillon, 4es Compagnies du 27e Léger ; 4e Bataillon, 4es Compagnies du 25e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Leblanc et Gleize (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 329).
Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg. La 1re brigade sera composée du 1er et du 5e régiment de marche. Le 1er régiment de marche sera composé de détachements d'hommes nécessaires pour compléter les régiments d'infanterie du 1er corps de la Grande Armée : le 5e régiment de marche, des détachements nécessaires pour compléter le 5e corps de la Grande Armée.
... Le 5e régiment de marche sera composé de deux bataillons :
... 2e bataillon : 2 compagnies de 140 hommes du 21e légère, 3 compagnies de 140 du 28e, 1 compagnie du 27e.
Chacun de ces régiments sera commandé par un major, et chaque bataillon par un chef de bataillon. Cette brigade forte de 3 à 3 500 hommes sera formée sans délai, et sera composée d'hommes bien habillés et bien équipés. Le maréchal Kellermann proposera un général de brigade pour la commander, et la tiendra prête à se porter partout où elle serait nécessaire ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).
A Manzanarès, se trouve un Bataillon sous les ordres du Commandant Berthet, fort de 300 hommes et ayant la garde de 2 ou 300 malades. Le Capitaine de Villoutreys, chargé par le Général Dupont, d’apporter à Madrid une copie de la Convention d’Andujar, met cet officier supérieur au courant des événements et lui donne connaissance des différents articles du Traité. Mais cette Convention d'Andujar ne concerne en fait que la Division Barbou, la Division Vedel et les troupes françaises en Andalousie ; ce que de Villoutreys ignore, c’est qu’elle n'est nullement applicable, en théorie, au Bataillon de Manzanarès, localité située dans la Manche, dont la frontière Sud se trouve après la Venta de Cardenas, à l'entrée du Despenaperros. Le Commandant Berthet quant à lui ne peut se replier sur Madrid; il ne dispose que de 300 hommes, sait le pays soulevé et occupé par de fortes bandes d'insurgés, et a eu, deux jours auparavant, un convoi de 200 hommes massacré à Villarta. Il se juge donc trop faible pour exécuter sa retraite et est à ce point entouré et harcelé par les Espagnols qu'il a dû se retrancher avec sa troupe dans une sorte de château fort, où il n'a d'autres vivres que ceux que lui font passer les autorités de Manzanarès ; ses soldats ne peuvent se risquer au dehors sans être attaqués, et lui-même ne sort qu'accompagné par l'alcade. Le commandant Berthet a aussi la garde de plusieurs centaines de malades, et il ne peut se résoudre à les abandonner, sachant bien qu'ils seront aussitôt égorgés par les féroces bandits qui tiennent la campagne. La Convention d'Andujar garantissant assistance aux blessés, il demande qu'ils soient évacués sous la sauvegarde des Officiers espagnols. Le Capitaine de Villoutreys écrit dans ce sens au Général Castanos et se remet en route à 11 heures du soir. Entouré, le 3 août (1), par un fort détachement de l'armée espagnole, le Chef de Bataillon Berthet se rend avec sa troupe, subissant ainsi la dure loi de la nécessité, sans que sa réputation militaire en souffre aucunement (2). Il est alors englobé dans la capitulation du Corps de la Gironde par la force même des choses (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 31 - (1) Lettre du Procureur général de la Haute-Cour au Ministre de la guerre, en date du 31 janvier 1809. Certains documents disent que Berthet se rendit le 26 juillet. (2) Les états de service du Chef de Bataillon Berthet portent qu'il tomba au pouvoir des insurgés espagnols le 25 juillet 1808. Echappé du ponton La Vieille-Castille, dans la baie de Cadix, le 16 mai 1810, il rentra à son ancien Corps, le 28e d'Infanterie légère, sur la proposition du Colonel de ce Régiment, qui, en demandant pour Berthet le grade de Major, le 4 juin 1811, écrivait : « Les connaissances militaires et administratives de cet officier supérieur, jointes à la bonne réputation dont il jouit dans le corps, le rendent digne de la bienveillance de S. M. I. et R. » — Berthet commanda le 28e Léger depuis la bataille d'Àlbuera jusqu'au moment où il entra dans le Corps de l'Inspection aux revues, où il devint sous-inspecteur le 7 février 1812).
Le 5e Corps en Allemagne devient 5e Corps de l’Armée d’Espagne, sous l’autorité du Maréchal Mortier. En octobre, le 5e Corps est à Bayonne. L’Espagne est en rébellion totale. Les trois premiers Bataillons du 28e Léger sont à la Division Gazan, sous les ordres du Colonel Praefke.
Le 2 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Erfurt, au Général Clarke : "Monsieur le général Ctarke ... Le 21e légère a à Wesel 190 hommes. Je suppose que c'est indépendamment de ce qu'il a au régiment de marche du 5e corps. Si cela est ainsi, il faut les diriger d'abord sur Versailles, pour, de là, être réunis à leur régiment, qui marche avec le 5e corps sur l'Espagne. Le 28e légère a également 180 hommes à Mayence il faut les diriger sur Strasbourg pour être joints à leur corps ... Je vous envoie la situation de l'armée de réserve que m'a remise le maréchal Kellermann. Il est convenable que tout ce qu'il y a de disponible appartenant soit aux cinq divisions de dragons qui vont en Espagne, soit aux régiments de cavalerie légère des 1er, 5e et 6e corps, soit dirigé sur ces corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2346).
Le 9 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Erfurt, au Maréchal Kellermann, commandant de l'Armée de Réserve d’Espagne : "Mon cousin, je vois par votre état du 1er octobre que ... le 28e léger, du 5e corps, en a 190. Dirigez tous ces détachements sur Metz ; ceux du 5e corps attendront là le passage de ce corps d'armée ; les autres se réuniront ensemble et continueront leur route sur Bayonne pour être incorporés dans leurs corps d’armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19043).
Le 19 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le 5e corps de la Grande Armée faisant partie de l'armée d’Espagne, il faut ordonner que les dépôts des 17e léger, 34e, 40e, 64e, 88e, 100e, 103e de ligne, 21e léger et 28e léger fournissent tout ce qu'ils ont de disponible pour compléter ces corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19068).
Mortier est dirigé bientôt sur Saragosse pour aider Moncey et son 3e Corps (ex Corps d’Observation des Côtes de l’Océan) à s'emparer de la ville qui, après un premier siège fugace, est de nouveau encerclée par les Français. L'armée de Palafox s’y est refugiée après la défaite de Tudela le 23 novembre. Mortier remplace les troupes de Ney, rappelé près de Napoléon.
Mortier, sur le chemin, s’empare d'Alcañiz. Le Chef de Bataillon Camus du 28e Léger s'y distingue.
Pendant ce temps, en Allemagne, le 4e Bataillon a envoyé ses Compagnies d’Elite à un nouveau Corps spécial appelé de nouveau Corps Oudinot.
Le 28 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Du moment que j'ai reçu votre état, je l'ai lu avec le plus grand intérêt ; mais il est tellement fautif que je ne puis compter sur son exactitude. Il faut que vous le fassiez corriger et que vous me le renvoyiez, dans l'état où il est, il ne peut me servir ... La colonne de l’armée du Rhin ne comprend que 17 corps qui auraient leurs compagnie de grenadiers et de voltigeurs au corps d'Oudinot ; c'est encore une erreur ; il y en a un plus grand nombre. Le 4e de ligne ; le 18e le 24e, le 26e légère ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs au corps d'Oudinot. Le 4e, le 88e, le 64e, le 16e léger, le 17e, le 21e, le 28e léger également. Vous commettez une double erreur en portant ces régiments pour 2800 hommes parce que vous y comprenez les compagnies de grenadiers et de voltigeurs et que vous ne les portez pas à l'armée du Rhin. Cet état demande donc à être retouché ; aux petits changements près, que j'ai notés ci-dessus, la forme m'en paraît très belle" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19429).
Siège de Saragosse, par Rugendas |
Saragosse est investie une seconde fois sur les deux rives de l’Ebre, le 19 décembre. La Division Gazan est chargée de contrôler les faubourgs de la ville de la rive gauche du fleuve Ebre.
Fig 4 Chasseur du 28e Léger au siège de Saragosse en 1809 (dessin de D. Davin)
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Dans la nuit du 21 au 22, le Général Dedans Duclos, commandant l'artillerie, ouvre une batterie sur les hauteurs qui dominent le monte Torrero. La Division Gazan s’empare des hauteurs de San Gregorio. Le Chef de bataillon Dedoual et les Capitaines Chabert et Juglard du 28e Léger sont blessés au cours de l’assaut.
Moncey envoie aux Espagnol une sommation. Le Général Palafox y répond par un refus. Les assauts reprennent le 22.
Les faubourgs de la rive gauche résistent toutefois à la Division Gazan. Napoléon remplace alors Moncey par le Général Junot à la tête du 3e Corps. L'Empereur précise les tâches de chacun : au 3e Corps le soin d'attaquer la ville, au 5e la couverture des assiégeants, en protégeant les arrières. Seule du 5e Corps, la Division Gazan reste devant le faubourg Arrabal. Tout l'Aragon est alors en insurrection. Junot arrive le 29 décembre, et prépare une nouvelle attaque en trois points. Les faubourgs sont grignotés mais la ville tient toujours.
Tandis que Joseph fait sa grande entrée dans Madrid le 22 janvier 1809, Lannes vient prendre le commandement du siège et le superviser.
La population et la garnison ont juré de se défendre jusqu'à la mort. Et c'est ce qu'ils vont faire. Après un bombardement intense, l'assaut général est donné le 27 janvier. La résistance est acharnée mais des positions clés sont conquises au prix de lourdes pertes. Les combats continent, rue par rue, maison par maison, que les Espagnols ont minées. La population civile est ravagée par le typhus.
Nous sommes le 17 février, couvert par une batterie de 50 canons, un Bataillon du 28e Léger s'empare d'un couvent fortifié. Gazan fait 4000 prisonniers et prend à revers les défenseurs de la rive droite de l'Ebre de son secteur.
Le 20 février, la ville se rend.
Après la prise de la ville, le 5e Corps stationne en Aragon. Il est dirigé ensuite sur Burgos puis Valladolid où il arrive début mai. Pendant ce temps, Soult s'est enfoncé au Portugal mais doit se replier devant les forces de Wellington en mai. Tandis que des forces espagnoles sont battues dans tous les coins du pays, Wellington sort du Portugal le 27 juin, remonte la vallée du Tage, et fait sa jonction avec les forces espagnoles des Généraux Gregorio, puis La Cuesta le 20 Juillet.
Le 1er Juillet, Soult reçoit la nouvelle que, par ordre de l'Empereur, il commande désormais en chef son 2e Corps, le 6e de Ney, alors à Astorga, et celui de Mortier (le 5e) alors à Valladolid, pour se porter sur le flanc de l'offensive de Wellington. Au début Juillet, le 5e Corps reçoit l'ordre de se rapprocher de Madrid.
Le 18 Juillet 1809, le Corps de Soult se porte sur Salamanque, mais il ne sera rejoint par les 6e et 5e Corps que les 22 et 31 Juillet.
La bataille de Talavera entre les forces du Roi Joseph, qui n’a pas attendu Soult, et Wellesley, aura lieu les 27 et 28 Juillet 1809. Bataille indécise et sanglante où les Français devront quitter le champ de bataille pour éviter d'être coupés de Madrid. Wellington est donc techniquement vainqueur mais, apprenant la marche de Soult sur son flanc, il décide de se replier sur le Portugal.
Mortier et son 5e Corps est à l'avant-garde de Soult, parti le 27 de Salamanque, et suivi par le 2e Corps. Il talonne l'arrière garde alliée, formée d'Espagnols du Général La Cuesta, au pont de l'Arzobispo sur le Tage, le 6 Août, tandis que les forces de Victor réoccupaient Talavera. Le Corps de Mortier les remplace bientôt.
Dans son "Rapport général sur la bataille d'Ocana et sur les mouvements de l'armée impériale qui ont précédé, d'après les dispositions de Sa Majesté Catholique", adressé le 19 novembre 1809, depuis Ocana, à Berthier, Soult écrit : "... M. le maréchal duc de Trévise fait l'éloge de M. le général Chauvel, dont les deux aides de camp Toirot et Bourgavin ont été blessés ; du colonel Reymond, du 34e régiment ; des colonels Chassereau, du 40e, et Pescherie, du 64e, tous deux blessés ; du colonel Weylande, du 88e, qui commandait la 2e brigade ; de l'adjudant commandant Dambrouski, son chef d'état-major, officier aussi intelligent que brave, qui a déjà été proposé pour général de brigade ; de l'adjudant commandant Delage, chef d'état-major de la Ire division ; du colonel Boucha, commandant l'artillerie du 5e corps ; des chefs de bataillon Meunier, Pichard et Astruc, du 64°; Millet, du 40e, Cadillon, du 34e, Masquet et Monnot, du 88e ; du chef d'escadron Hudry et du capitaine Masson, adjoints à l'état-major ; du chef de bataillon Canius, et des capitaines Bouvier, du 28e régiment d'infanterie légère, Peniel, du 34e, Moinllard, du 64e, Lambert, de l'artillerie, Girard, du génie : ce dernier a eu la cuisse emportée par un boulet ; du lieutenant Bret, du sous-lieutenant Collet, et du sergent Roblat, du 64e : ce sous-officier a pris un drapeau au milieu des rangs ennemis; du capitaine Mesclop et du lieutenant Maron, aides de camp du général Girard ; enfin, du colonel Gouré, du chef de bataillon Lapointe, et des capitaines Beaumetz, Choisy et Devimeaux, ses aides de camp ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 404).
Après la bataille d'Ocana, le 19 Novembre 1809, qui élimine une armée espagnole venue d'Andalousie, le Roi Joseph décide de s'emparer de cette riche province. Soult, avec les 3 Corps d'armée de Victor, Sebastiani et Mortier, est chargé de la besogne.
- 1809, LA CAMPAGNE D’AUTRICHE DES 4e ET 5e BATAILLONS
Le 28e Léger, pour cette campagne contre l’Autriche, va mobiliser son 4e Bataillon dans la Division Oudinot, et son 5e Bataillon dans une réserve.
- Le Corps d'Oudinot
Début 1808, un nouveau Corps d’Oudinot a été formé en Allemagne de Compagnies d’élite de 4es Bataillons de Régiments déployés en Allemagne ou ailleurs. Le 28e Léger fait partie des Régiments choisis. Les Compagnies d’élite sont réunies à Augsbourg.
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e.
Le 2e des 4es bataillons des 17e, 21e et 28e ...
La 2e division sera composée de la 2e demi-brigade d’infanterie légère et des 4e, 5e et 6e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Le même 5 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "... Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne.
Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes.
Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).
Rentré d’Espagne, Napoléon s’occupe de la Division Oudinot qui est renforcée grâce à des Bataillons de marche venant des Dépôts des Régiments concernés et qui amènent des Compagnies de Chasseurs.
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
... Le 5e bataillon de marche sera composé des deux compagnies de fusiliers du 17e légère qui est à Strasbourg, des deux compagnies du 21e qui est à Wesel, et des deux compagnies du 28e légère qui est à Mayence ...
Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).
En février 1809, les Fusiliers du 4e Bataillon se mettent en route de Wesel au sein du 5e Bataillon de marche, pour rejoindre Strasbourg le 18 mars. Puis gagnent Augsbourg retrouver les Carabiniers et Voltigeurs du Bataillon et entrer dans la 2e Demi-brigade légère, Brigade Coehorn, Division Claparède, avec des détachements du 21e Léger et du 17e Léger.
Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :
Divisions |
Brigades |
1/2 Brigades |
Bataillons |
Présents |
Détachements tirés des conscrits de la Garde |
Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche |
Détachement formant le 13e bataillon de marche |
Totaux
|
Manque au complet de 560 par brigade |
Excédent sur le complet |
|
Par bataillon
|
Par 1/2 brigade
|
||||||||||
2e division général Tharreau |
1re brigade le général |
2e 1/2 brigade d'inf. légère Major Lendy | 17e d'inf. légère |
308 |
11 |
231 232 275 |
|
550 527 564 |
1641 |
10 |
|
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 28e Léger, l'Empereur ordonne : "... Les 1500 hommes des conscrits des 4 années destinés pour la cavalerie, et les 1500 hommes des mêmes années destinés pour l'artillerie formant 3000 hommes seront employés à renforcer le corps d'Oudinot ..."; la répartition qui suit indique que 400 hommes seront dirigés sur le Dépôt du 28e Léger, tandis que le Dépôt devra envoyer 400 "hommes au 4e bataillon desdits régiments au corps d'Oudinot". Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 12e Demi-brigade provisoire : 7e Léger qui reçoit 300 hommes; 17e id. qui en reçoit 175; 9e id. qui en reçoit 25; 10e id. complété à la Division St-Hilaire; 21e id.; 28e id. qui reçoit 60 hommes; au total donc, 560 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
- Mars 1809, la mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère
En plus de cette Division Oudinot, les 5es Bataillons sont aussi mobilisés dans une Réserve pour garder les arrières.
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes. NAPOLÉON Annexe PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE 1 Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810; 2 ... Le 11e régiment provisoire sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 7e léger, 17e 1éger, 10e 1éger, 9e 1éger, 21e léger, 28e léger ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Reprenant son projet pour constituer une Réserve sur ses arrières, avant la campagne de 1809 contre l'Autriche, avec les 5es Bataillons de ses Régiments de Ligne comme de légère, Napoléon, sur suggestion de Clarke, forme finalement, le 13 mars 1809, non plus 16 Régiments provisoires (cf correspondance à Clarke du 3 mars 1809) mais 17 Demi-brigades de Réserve à trois Bataillons, en France et en Italie.
Pour l’infanterie légère, on retrouve des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons mobilisées :
- A la 4e DB provisoire à Paris avec les 5e Bataillons des 2e, 4e, 12e, 15e Léger
- A la 8e DB provisoire à Gand avec 3 Compagnies des 5e Bataillons des 13e et 27e Léger
- A la 12e DB provisoire à Strasbourg avec 3 compagnies des 5e Bataillons des 7e, 17e, 9e, 10e, 21e et 28e Léger
- A la 13e DB provisoire à Metz avec 2 Compagnies des 5e Bataillons des 6e, 24e, 25e, 16e et 26e Léger
- A la 14e DB provisoire à Milan avec 2 compagnies du 1er Léger
- A la 15e DB provisoire à Alexandrie avec 2 Compagnies des 5e Bataillons des 14e et 22e Léger
- A la 16e DB provisoire à Alexandrie avec 2 Compagnies du 5e Bataillon du 23e Léger
- A la 17e DB provisoire à Alexandrie avec 2 Compagnies des 5e Bataillons des 8e et 18e Léger.
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
300 au 17e léger>
300 au 28e id.
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 28e à son dépôt 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
- 1810-1811, LE GUEPIER ESPAGNOL
- Positions du Régiment au début 1810
Les trois premiers Bataillons sont au 5e Corps d'Armée d’Espagne; le 4e Bataillon à la Division Oudinot en Allemagne; une Compagnies du 5e Bataillon se trouve au sein de la 12e Demi-brigade provisoire; enfin, le Dépôt est à Mayence.
- 1810, l'Andalousie et l'arrivée du 4e Bataillon en Espagne
Les opérations militaires tournent donc au début de l'année autour d'une expédition en Andalousie, exécutée par les 4e, 5e et 1er Corps, regroupés en Armée du Midi sous les ordres de Soult, accompagné du Roi Joseph.
Vers le 15 Janvier, l'Armée est devant la Sierra Morena dont les Espagnols disputent les passages.
Le 20 Janvier, au centre du dispositif français, le 5ème Corps de Mortier, et en premier la Division Gazan, franchit la montagne et disperse à Despêna Ferros les forces espagnoles qui voulaient s'y opposer. Le Lieutenant Chatelot du Régiment est blessé.
Les 3 Corps français débouchent sur le Guadalquivir, s'emparent des ponts sur le fleuve et Mortier entre dans Cordoue le 21. Le Roi Joseph pavoise. Victor s'empare de Séville qui se rend le 31 janvier.
Pendant ce temps, le gouvernement provisoire de l'Espagne, la Junte Insurrectionnelle, se réfugie à Cadix, pressé par Victor qui y met le siège (voir historique 9e Léger).
L'Empereur se préoccupe des envois de troupes. Il faut dire qu'il y en a de toutes sortes.
Le 22 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je reçois votre rapport du 21 février. Je suis surpris de voir qu'on a incorporé dans le 5e bataillon auxiliaire des détachements du 17e, du 21e, du 28e d'infanterie légère, du 14e, du 27e, du 34e, du 39e, du 40e de ligne. Évidemment, cela est une erreur. Tous ces détachements, appartenant à des régiments qui sont en Espagne, ne peuvent pas faire partie des bataillons auxiliaires, qui, encore une fois, ne doivent être composés que de détachements tirés des corps qui ne sont pas en Espagne. Donnez ordre sur-le-champ que le travail du comte de Lobau soit refait, et que les détachements ci-dessus aient à se rendre à Orléans, pour entrer dans la composition des régiments de marche qu'on forme dans cette ville. La différence entre les régiments de marche et les bataillons auxiliaires est sensible. Les régiments ou bataillons de marche sont composés de tous détachements qui appartiennent à des régiments de l'armée d'Espagne. Du moment qu'ils seront en Espagne, on en ordonnera la dissolution, et le résultat de cette mesure sera que chacun rejoindra son régiment. Pendant le temps que ces détachements sont en route, ils comptent dans leurs régiments ; au lieu que les bataillons auxiliaires ne sont composés que de détachements qui n'appartiennent pas à l'armée d'Espagne, qui, aussitôt qu'ils sont entrés dans le bataillon auxiliaire, sont effacés de la matricule de leur corps, et qui, arrivés en Espagne, restent formés en bataillons auxiliaires, sans être dissous, et ne peuvent avoir une autre destination que par un décret" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16282 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23177).
Mortier laisse une Brigade à Séville, puis se porte sur Badajoz. Comprenant que la place ne se rendra pas, il se replie sur Llerena où il établit son QG. Les soldes sont enfin payées depuis plus de 13 mois grâce à des levées de contributions sur le pays.
En mai 1810, Mortier lance des colonnes mobiles à partir de Séville. Le 26, le Régiment se heurte à Aracena aux forces du Général Ballesteros qui avait pénétré en Andalousie depuis février et que l’on pourchassait depuis. Le Colonel Praefke et deux de ses Chefs de Bataillon, Camus et Dedoual, sont blessés lors des combats.
Jusqu'à la fin de l'année, le 5e Corps contrôle les accès de l'Extremadure. Des Officiers sont tués dans divers petites affaires contre des guérilleros et des débris des armées espagnoles.
Des renforts arrivent dans des Régiments de marche. C'est ainsi que Napoléon ordonne, le 19 août 1810, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 8e bataillon de marche sera composé de 130 hommes du 28e léger ; 100 du 40e de ligne ; 100 du 64e ; 100 du 88e ; 100 du 100e ; 100 du 103e ; 100 du 34e ; 150 du 58e ; 150 du 32e ; 1030 hommes. Ce bataillon se réunira à Orléans ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 13 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé une division de réserve de l'armée d'Espagne, qui sera composée de trois brigades. La 1re brigade sera composée, 1° Du 1er régiment de marche de l'armée du Midi, lequel se formera à Limoges et sera composé de deux bataillons de marche de l'armée du Midi. Le 1er bataillon sera composé de la manière suivante : 100 hommes du 21e Léger, 100 du 28e leger, 100 du 34e de ligne, 100 du 40e, 100 du 64e, 100 du 88e; total, 600 hommes. Le 2e bataillon sera composé de 100 hommes du 100e de ligne, 100 du 103e, 100 du 54e, 100 du 63e, 150 du 32e, 150 du 58e; total, 700 hommes. Ce 1er régiment sera commandé par un colonel en second, deux chefs de bataillon et les officiers nécessaires. Les officiers destinés à rejoindre l'armée du Midi auront emploi dans ces régiments. Vous me proposerez d'y envoyer douze jeunes gens de l'école militaire de Saint-Cyr, qui rejoindront à Limoges et auront des brevets de sous-lieutenants pour les douze régiments dont les détachements forment ce régiment de marche. Les détachements faisant partie de ce régiment, qui se forment à Orléans, recevront l'ordre de continuer leur route sur Limoges. Il est nécessaire que ce régiment soit bien constitué, parce qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'il puisse être dissous et rejoindre ses corps sous Cadix ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24562).
Le 17 septembre 1810, à Saint-Cloud, "On rend compte à Sa Majesté des mesures prises pour fournir aux 5e, 11e, 79e et 81e régiments d'infanterie de ligne les objets dont ils ont besoin pour l'équipement de leurs hommes disponibles.
On pense que tous ces hommes et de plus ceux des 23e de ligne, 8e et 28e légère seront habillés et prêts à partir pour le 20 octobre.
Ils trouveront au besoin les effets qui leur manqueraient encore dans les magasins de Bayonne ou de Perpignan" ; l'Empereur répond : "Ces hommes ne vont pas à Bayonne. Il est nécessaire qu'ils soient équipés avant de partir de Genève" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4595 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 19 septembre 1810 ». Ce rapport a été envoyé à l'Empereur extraordinairement le 15 septembre, ce qui explique que la décision soit du 17, alors que le Travail n'est daté que du 19).
Pendant que le gros du Régiment était en Andalousie, le 4e Bataillon quittait la Division Oudinot pour se réunir à un Bataillon du 21e Léger et du 54e de Ligne, au sein d'une 2ème Demi-brigade légère; il fait partie de la 1ère Division Claparede, du 9e Corps de Drouet d'Erlon qui a rejoint Masséna au Portugal fin décembre.
Se heurtant aux lignes de Torres Vedras devant Lisbonne, Masséna va finir par se replier du Portugal avec des troupes en très mauvais état.
- 1811, Badajoz, Fuentes de Onoro, La Albuera
Au début 1811, Soult doit soulager les troupes de Masséna au Portugal en s'emparant de Badajoz. Il accompagne le 5e Corps de Mortier, renforcé de quelques éléments du 4ème. Mortier se met en marche le 3 janvier de Llerena. Les forces espagnoles de Ballesteros et Mendizabal sont repoussées. Le 6, les Français occupent Merida et s'emparent du pont sur la Guadiana. Le train de siège ne suit pas, englué par des pluies torrentielles.
Tandis que la Division Gazan poursuit les forces de Ballesteros, la place d'Olivenza est capturée par la Division Girard, après un court siège, le 22 janvier.
Le 27, le siège de Badajoz commence. La Division Gazan, après avoir battu les forces de Ballesteros à Villanueva de Castillejos le 21, rallie le 5e Corps.
Une colonne de secours espagnole réussit à rejoindre la place et lance une offensive générale qui est repoussée le 7 février.
Le 11 février, les Français s'emparent du fort de Pardaleras. Le 19, à la Gebora, la colonne de secours espagnole de Mendizabal est écrasée. La garnison espagnole est de nouveau isolée.
Les batteries françaises se déchainent contre la place. Une nouvelle sortie est repoussée. Le Capitaine Grouet est blessé le 25 février devant la place.
Entre le 7 et le 9 mars, une brèche est praticable dans les murailles. Le 11 mars la place capitule.
Napoléon continue d’envoyer des renforts a ses troupes d’Espagne. Le 27 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 200 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, 100 du 4e et 200 du 12e ; total 500 ; forment à Paris un bataillon de marche et se mettent en route pour Bayonne.
Donnez ordre que le 17e d'infanterie légère envoie à Bayonne 150
que le 25e id. envoie 100
Le 9e id. 120
Le 16e id. 100
Le 21e id. 120
Le 27e id. 120
Le 28e id. 120
Total de ce que ces régiments enverront à Bayonne 1330
Ayez soin que chacun de ces détachements ait au moins deux sergents, quatre caporaux et deux tambours. A leur arrivée à Bayonne, on formera de ces détachements deux bataillons de marche que l'on composera de la manière suivante : les détachements des 2e, 4e, 17e et 25e régiments qui appartiennent à l'armée de Portugal marcheront ensemble. Ceux du 9e, du 12e, du 16e, du 21e, du 27e et du 28e, qui appartiennent à l'armée du Midi, formeront l'autre bataillon. Vous aurez soin que ces détachements soient bien armés, bien équipés. Les dépôts pourront profiter de leur départ pour faire des envois à leur régiment. Vous me rendrez compte d'ailleurs du mouvement de ces détachements afin que je sois toujours à même de donner les ordres que pourraient nécessiter les circonstances. Mon intention est qu'aucun conscrit de 1811 ne fasse partie de ces détachements. Le nombre d'hommes que je viens de vous indiquer est porté dans les états comme existant au dépôt avant l 'arrivée de la conscription. Vous pouvez donc les faire partir deux ou trois jours après la réception des ordres. Faites passer en revue le bataillon de Paris avant son départ. Ayez soin qu'un major en second se trouve à Bayonne pour organiser les deux bataillons. Les premiers arrivés attendront les autres. Mais il sera toujours avantageux que le général qui commande à Bayonne ait des troupes sous sa main, qui peuvent être utiles pour la protection des frontières" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26853).
Massena a évacué le Portugal ne laissant aux mains des Français que la forteresse d’Almeida, bientôt encerclée par les Anglo portugais.
Massena reçoit l'ordre de l'Empereur de repartir en avant pour dégager la place. Parmi ses troupes, le 9e Corps de Drouet d'Erlon et le 4e Bataillon du 28e Léger dans la 2e Demi-brigade légère.
Il se met en route le 2 mai. Wellington avait décidé de l'attendre à Fuentes de Onoro pour l'en empêcher. La bataille va y être acharnée entre le 3 et le 5 mai, et la victoire est indécise pour un camp mais la garnison d'Almeida a pu s'échapper. Le 28e Léger y a quelques pertes.
Les Anglais se mettent alors à assiéger une nouvelle fois Badajoz, défendue depuis des semaines par l'héroïque Philippon et des hommes du 28e Léger, dont le Chef de Bataillon Perrey et le Lieutenant Boulbene, tués le 6 avril.
La Albuera |
Soult part au secours de la garnison, quittant Séville dans la nuit du 9 mai. Il emmène le 5e Corps commandé provisoirement par le Général Girard. Le Général Beresford l'attend derrière l'Albuera, sur un plateau avec le village du même nom. Il dispose des forces coalisées d'Anglais, Portugais et Espagnols.
Soult décide de l'attaquer avant l'arrivée d'autres renforts espagnols le 16 mai. Le 5e Corps va combattre l'aile droite ennemie, tenue par les Anglais, tandis que le 16e Léger, au centre, va s'emparer du village. Le 5e Corps aborde les premières lignes ennemies qui se replient sur leur seconde ligne et accueillent les Français par un feu d'enfer puis contre-attaquent. Le 5e Corps doit reculer, après des pertes importantes. Il serait en plus mauvaise posture si l'artillerie du Général Ruty n’avait pas réussi à casser la contre-offensive ennemie.
Le centre français, isolé, reçoit aussi l'ordre de se replier. Le lendemain, les deux armées se font face sans combattre.
Le 28e Léger a eu de très nombreuses pertes. Sont tués le Colonel Praefke, les Chefs de Bataillon Camus et Gerrain, les Capitaines Buthod, Dorlac, Gruanu, Planet ; et sont blessés un grand nombre d’Officiers.
Dans la nuit du 17 au 18, devant l'étendue des pertes à Albuera (6500 pour les Français et 10.000 pour les Alliés), Soult préfère se retirer.
Il se positionne en observation à Llerena en Extremadure, livrant de petits combats contre Espagnols et Anglais qui viennent au contact. Les vivres manquent et les hommes fourragent le blé sur pied pour se nourrir.
Pendant ce temps, Beresford, rejoint par Wellington, a repris le siège de Badajoz où 2000 Français, issus du 5e Corps, résistent à toute une armée.
Le 9e Corps de Drouet d'Erlon rejoint les forces de Soult et se fond dans l'Armée d'Andalousie. Le 28e Léger réunit ainsi ses 4 Bataillons au 5e Corps.
Le 12 juin 1811, Soult fait mouvement pour faire sa jonction avec l'Armée du Portugal, désormais sous Marmont qui a remplacé Masséna.
Devant ces renforts, les Anglais lèvent le siège de Badajoz et se replient sur le Portugal.
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
1er bataillon (infanterie légère)
Du 9e léger 100 hommes, 12e 200, 16e 80, 21e 80, 27e 95, 28e 75
Total 660 ...
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).
Le même 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir :
1er bataillon : une compagnie du 9e léger, deux du 27e, deux du 21e, une du 28e. Ce bataillon se formera à Compiègne ...
Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
La garnison de Badajoz victorieuse reçoit ses libérateurs avec joie, le 19 juin.
Soult doit retourner en Andalousie, où les affaires militaires se compliquent durant son absence. Le 5e Corps reste en Estrémadure pour surveiller la région.
Le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'ai disposé sur le 1er régiment de la Méditerranée qui se trouve en Corse et à l'île d'Elbe de 8 520 hommes. Il était fort de 7 700 hommes. Il ne faut donc plus que 800 hommes pour remplir toutes les demandes que je lui ai faites. La 2e colonne mobile doit encore en fournir 3 000 et la 3e 27. Tous ces hommes doivent se diriger sur l'île d'Elbe et la Corse, ainsi il y aura de quoi faire face à tout, mais il est nécessaire que le ministre directeur de l'Administration de la guerre me fasse connaître si les ordres ont été bien donnés pour l'habillement de tous ces hommes. Le 6e de ligne recevra 1 500 hommes, le 14e léger 1750 et le 28e léger en recevra 900 pour son 6e bataillon. A-t-on bien déterminé qui doit leur fournir l'habillement ? Je désire que le ministre directeur m'adresse une note là-dessus ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5896; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27957).
Le Dépôt du 28e Léger sert à renforcer le 24e Léger. Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460).
VIII / 1812, ESPAGNE et ALLEMAGNE
1812 – Le 3e Bataillon au siège de Badajoz. Le reste du Régiment à l'Armée du Midi
Assaut sur Badajoz, 1812 |
Le 3e Bataillon du 28e Léger alla renforcer la garnison de Badajoz, affaiblie par les pertes nombreuses qu'elle avait faites, en 1811, pendant le blocus des Anglo-Portugais. Ceux-ci ont un objectif en ce début d'année, s'emparer des places fortes de Ciudad Rodrigo et Badajoz avant de rentrer plus profondément en Espagne.
Ciudad Rodrigo tombe le 19 janvier. Badajoz, sur la rive gauche de la Guadiana, avait déjà résiste à deux sièges. Les Anglo-portugais l'entourent à partir de mi-mars de 25.000 hommes et établissent batteries et tranchées. La garnison française ne comptant que 5000 hommes.
Le 16 mars, le Roi Joseph est nommé commandant en chef en Espagne : une erreur fatale. Pour Joseph, il faut regrouper les forces. Il crée une armée de réserve autour de Madrid et compte abandonner l'Andalousie pour rapprocher l'Armée du Midi de Soult de celle du Portugal de Marmont.
Wellington décide d'affronter d'abord l'armée de Marmont qui se replie sur Salamanque, mais d'abord, il faut prendre Badajoz, défendue par le Général Philippon. Le Général anglais envoie des détachements en surveillance de ses flancs, tandis qu'il s'occupe du siège.
Wellington lance l'assaut le 6 avril, après des jours de bombardements, craignant une intervention de Soult ou Marmont. Face à l'assaut britannique, les Français font un carnage (4800 hommes hors de combats en quelques heures !) mais, submergés par le nombre, doivent se rendre. La soldatesque anglaise, avec la plupart de ses Officiers hors de combat, se livre alors aux pires exactions sur la population espagnole.
Le 3e Bataillon du 28ème Léger, avec la garnison, a eu de très nombreuses pertes comme le Chef de Bataillon Peyrraut tué le 23 mars, le Capitaine Lefevre tué le 7 avril et le Capitaine Fillieux blessé le 6 avril. Les survivants sont désormais prisonniers de guerre.
Pendant ce temps, les Bataillons 1 et 2 sont toujours à l’Armée du Midi de Soult, désormais articulée en 7 Divisions. Le 28e Léger se retrouve à la 6e Division Darricau, Brigade Saint-Pol avec le 103e de Ligne. Le 4e Bataillon, après avoir versé ses effectifs, a renvoyé ses cadres en France.
Le 13 Juin, Wellington passe l'Agueda et, 3 jours plus tard, se retrouve devant Salamanque et l’Armée du Portugal de Marmont. Marmont évacue la ville. Français et Anglo-portugais vont alors stationner chacun sur une des rives du Douro.
Le 8 juillet 1812, à Vilna, "On rend compte à Sa Majesté que le 3e bataillon du 100e régiment n'était pas à Badajoz lorsque cette place est tombée au pouvoir de l'ennemi, qu'il y avait été remplacé par le 1er du 28e léger, et qu'on a en conséquence révoqué l'ordre de former un nouveau 3e bataillon au 100e et donné celui de former un nouveau 1er bataillon du 28e léger" ; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7413).
Marmont décide alors de repasser le fleuve et d'affronter les Anglais avec ses 8 Divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie.
Les adversaires vont combattre face à face aux Arapiles, le 22 Juillet, au Sud Est de Salamanque, et le combat se terminera par une défaite française. Joseph fuit sur Valence.
Soult n'était pas sans savoir ce qui se passait plus au Nord mais il était "fixé" par le siège de Cadix, par les opérations des forces espagnoles de Ballesteros, et celles près de Valence, où les Anglo-siciliens menaçaient de débarquer. Il demandait son remplacement devant les inepties militaires du Roi d'Espagne.
Le 29 juillet, Joseph donne l'ordre à Soult d'évacuer l'Andalousie avec son armée du Midi, pour regrouper les forces françaises. Wellington entre à Madrid le 12 Août.L'armée française du Portugal se retire une nouvelle fois derrière le Douro, puis quelques temps après, derrière l'Ebre.
Le repli de l'Armée du Midi débute à la fin Août et le 2 Octobre, l'Armée du Midi fait sa jonction avec l'Armée du Centre à Yecla.
Au 3 Octobre, un conseil de guerre réunit Joseph et les Maréchaux Soult, Jourdan, et Suchet. Un nouveau plan de stabilisation de la situation militaire est adopté. Les armées du Centre, du Midi et du Portugal réorganisées allaient reprendre l'offensive.
Burgos tient toujours. Drouet d'Erlon, qui a pris le commandement de l'Armée du Centre, s'empare de Cuenca le 20 Octobre. Souham repart en avant et délivre Burgos le 28 Octobre, puis entre à Valladolid. Le 2 Novembre, Joseph retrouve Madrid et entre dans sa capitale silencieuse. Les Armées françaises se réunissent à Medina del Campo, mais ne peuvent empêcher une nouvelle fois Wellington de se replier à Alba de Tormes le 15 Novembre, sans pouvoir livrer une bataille décisive.
Wellington prend ses quartiers d'Hiver à Ciudad Rodrigo. Les Français, eux, s'installent une nouvelle fois entre le Douero et le Tage. A la fin de l'année, l'Armée du Midi devait occuper la province d'Avila.
- 1812, les préparatifs de l'invasion en Russie
Avant de s'enfoncer en Russie, Napoléon organise ses arrières; le 8 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre que 800 hommes pris dans les dépôts des 21e, 27e, 28e, 25e, 17e 10e et 6e d'infanterie légère et autres régiments qui sont en Espagne se dirigent sur Osnabrück, où ils seront incorporés dans le 26e léger qui, par ce moyen, sera au grand complet de 2300 hommes" (Correspondance de Napoléon).
Le 8 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 30 hommes du 27e de ligne s'embarquent à Mayence pour Wesel, ainsi qu'aux 150 hommes du 8e de ligne, à 70 hommes du 22e id., à 40 hommes du 45e, à 50 hommes du 54e, à 70 hommes du 94e, à 40 hommes du 95e, à 20 hommes du 21e léger et à 40 hommes du 28e léger. Le général Loison formera de ces détachements un bataillon de marche de 500 hommes, qui portera le nom de 1er bataillon de marche du 2e corps. Il n'y mettra que les officiers nécessaires pour la conduite de ces hommes et il les dirigera sur Magdeburg, où les 60 hommes d'infanterie légère seront incorporés dans le 26e léger, et les 440 hommes d'infanterie de ligne seront incorporés dans le 37e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).
Nous avons vu que les cadres du 4e Bataillon sont rentrés en France. Ils vont servir dans la 6e Demi-brigade provisoire.
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 6e DEMI-BRIGADE. Les 4es bataillons du 16e léger, du 21e et du 28e partiront de Mâcon, de Wesel et de Mayence, le 30 avril, complétés, chaque bataillon, à 840 hommes et se rendront à Wesel. Ces 3 bataillons formeront la 6e demi-brigade ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration.
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
6e demi-brigade à Wesel (2e division de réserve de la Grande Armée).
1er bataillon : 4e bataillon du 16e léger (dépôt à Macon) : 239 conscrits de la Doire, 552 de la Nièvre et 90 de l’Indre ; total 881 ; 181 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 21e léger (dépôt à Wesel) : 195 conscrits de la Lys et 205 du Pas-de-Calais ; total 400 ; Manque 300.
3e bataillon : 4e bataillon du 28e léger (dépôt à Mayence) : 706 conscrits de la Stura et 288 du Nord ; total 994 ; 294 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution.
Division de Réserve ...
4e division ... je ne puis approuver que vous placiez dans le 2e bataillon du 2e régiment de la Méditerranée des hommes du 28e léger, avec de l'infanterie de ligne : il faut absolument séparer l'infanterie de ligne de l'infanterie légère. Mon intention est que cette 4e division se réunisse à Spandau et à Berlin. Le général Durutte commandera cette division ; et, comme il commande en ce moment à Berlin, sa division se formera ainsi sous ses yeux ...
Cette réserve se composera donc de quatre divisions :
... 4e division, le général Durutte, quatorze bataillons, à Berlin; total, soixante-cinq bataillons, dont trente et un à Berlin et trente-quatre à Munster et Osnabrück ...
La 4e division recevra également ordre de se rendre sur la Vistule, où chaque détachement qui aura été incorporé dans les cadres des régiments de réfractaires pourra rejoindre son régiment ou rester réuni dans ces cadres, selon les circonstances ...
Vous n'avez plus un moment à perdre pour la formation de ces quatre divisions de réserve. Faites-en part au major général et aux généraux de division qui doivent les commander, et expédiez tous les ordres ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
Avant de partir pour la Russie, Napoléon avait laissé des troupes en garnison dans les principales places fortes d'Allemagne, ainsi qu'un corps d'armée de réserve chargé d'assurer les arrières.
Il s'agissait, en Juillet 1812, du 11e Corps d'armée du Maréchal Augereau. Sa 30e Division d'infanterie (Heudelet) comptait à la 6e Demi-brigade provisoire (Major Legros) les 4es Bataillons des 16e, 21e et 28e Légers. Ce Corps stationne en Allemagne durant toute la campagne de Russie et récupère les tragiques débris de la Grande Armée.
LES DEMI-BRIGADES PROVISOIRES DE JANVIER 1812 Dans la vaste réorganisation que Napoléon coordonne pour la Grande Armée qui va entrer en Russie, de nombreuses unités dites provisoires vont être levées, formées de détachements de divers Régiments : Bataillons de marche, Demi-brigades de marche, Bataillons de marche de tel ou tel Corps. Parfois versées dans leurs unités d’origine ou organisées en Divisions de Réserve.
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- 1812, le reste du Régiment
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... 28e léger, à Mayence, en garnison ...
La 5e division.
... En place du 28e léger, qui est à Mayence, on y mettra deux compagnies du 28e, deux compagnies du 23e léger, deux compagnies du 63e et deux du 43e, qui fera également deux bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100 ...
Au 28e id. 100 ...
... Je remarque que vous avez composé tout le 22e léger de Romains. Il faut composer seulement de Romains le 6e bataillon de 500 ou 600 hommes qui se rendent en France; mais les autres bataillons qui restent en Italie doivent être composés de Français ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976).
- 1813, SUR DEUX FRONTS
En 1813, les positions du Régiment seront les suivantes :
- 1er et 2e Bataillons en Espagne. Le 1er Bataillon (le cadre) rentre en France constituer un 10e Régiment provisoire léger. Il se recrute de soldats de la conscription. Un seul Bataillon reste en Espagne (le second) avec le Colonel.
- 3e Bataillon : en route pour rejoindre, rappelé de l’Armée du Midi, sera versé dans la 4e Demi-brigade provisoire.
- 4e Bataillon : dans la 6e Demi-brigade provisoire.
- Un 4e bis Bataillon ?? serait versé dans la 4e Demi-brigade de Réserve à Utrecht.
- 5e Bataillon au Dépôt à Mayence.
- 6e Bataillon en formation.
LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE (Source : correspondance de Napoléon ) Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises : 1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne : de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers de l'Armée du Centre : du 2e Léger de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers 2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas. 3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles : 2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers 3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers 4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger 5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger 6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers 8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger 10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger 4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire : 1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence 2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers 3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel 4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht 5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg 27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon 33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie 34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie |
Napoléon écrit, depuis Paris, le 4 janvier 1813, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "ARMÉE DU MIDI
Donnez ordre que l’on fasse rentrer sans délai et que l’on mette en route pour France, vingt-quatre heures après la réception de vos ordres, les cadres ci-après, au grand complet, savoir: les cadres des 3e bataillons des 24e, 96e, 8e, 51e, 54e de ligne; du 3e bataillon du 27e léger; des 3e bataillons des 63e, 94e, 95e de ligne; du 4e bataillon du 32e de ligne; des 3e bataillons du 43e et du 55e de ligne; du 4e bataillon du 58e de ligne; du 3e bataillon du 12e léger; du 3e bataillon du 45e de ligne ; des 3e bataillons du 28e et du 21e léger ; des 3e bataillons des 100e et 64e de ligne; du 4e bataillon du 103e de ligne : ce qui fait vingt cadres de bataillons à tirer de l’armée du Midi. Ces cadres, à 120 hommes par bataillon, feront plus de 2,000 hommes, qui partiront en deux colonnes ... " (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32199).
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 10e régiment provisoire : 3e bataillon du 16e d'infanterie légère, 1er du 28e ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 3e division. — 1re brigade : du 10e régiment provisoire, deux bataillons ; du 20e, deux ; du 21e, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).
Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Parie, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses observations sur le "Corps d'Observation du Rhin. Notes
... Le 2e corps d'observation du Rhin sera composé de 2 bataillons du 9e léger, du 10e régiment provisoire, indiqués sur l'état n° 6, ce qui fera 22 bataillons plus 12 cohortes, convertis en 2 régiments, ce qui fera 34 bataillons auxquels on joindra les bataillons de Walcheren, Belle-Ile, île de Ré et de Méditerranée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).
Le 14 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour réunir à Mayence, aussitôt que possible, deux bataillons du 22e de ligne, le 10e régiment provisoire, qui se compose des bataillons du 16e et du 28e léger; le 6e provisoire, formé des bataillons du 6e et du 25e léger; le 14e provisoire, formé du 40e et du 34e de ligne; le 24e provisoire, formé du 88e et du 103e; le 21e provisoire, formé du 59e et du 69e; ce qui fera douze bataillons ou une division.
Vous donnerez ordre au général Souham d'aller en prendre le commandement. Le duc de Valmy sera chargé de bien armer et bien organiser ces régiments, dont chaque compagnie doit sortir de Mayence forte de 140 hommes. Vous nommerez sur-le-champ les majors qui doivent commander ces régiments. Vous ferez organiser, aussitôt que faire se pourra, deux batteries pour être attachées à cette division. Vous me ferez connaître quand elle pourra être réunie à Mayence et se porter en bon état sur Francfort, où elle complétera son organisation. Le duc de Valmy pourra même, aussitôt que la 1re brigade, forte de trois régiments, sera formée, l'envoyer à Francfort. Il est important que cette 1re brigade ait d'abord son artillerie ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32289).
Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 1er Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 1ère Division : 6e, 10e, 14e, 21e, 24e Régiments provisoires, 22e de Ligne ; Cette Division doit être réunie à Francfort avant le 7 février (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).
Le 5 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n’approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l’intérieur; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L’OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
La 1re demi-brigade, des 6e bataillons des 7e, 13e et 15e régiments d’infanterie légère; la 2e demi-brigade, des 6e bataillons des 33e, 26e et 24e légers; la 3e demi-brigade, des 4e bataillons des 11e, 10e légers et du 21e, qui vient d’Espagne; la 4e demi-brigade, des bataillons des 9e, 27e et 28e légers, qui viennent d’Espagne ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
La lere division, à Mayence, composée des 1e, 10e, 11e et 12e demi-brigades ;
La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615)".
Le 16 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Kellermann, commandant le Corps d'Obsservation du Rhin : "Mon cousin ... J'ai nommé le capitaine Sénéaux, adjudant-major au 28e léger, chef de bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32806).
Le 24 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Kellermann, Duc de Valmy, Commandant supérieur des 5e, 25e et 26e divisions militaires, à Mayence : "Mon Cousin ... J'ai fait les nominations que vous m'avez proposées pour ... le 28e léger ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1932 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33422).
Le 19 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général CLarke, Ministre de la Guere : "Monsieur le duc de Feltre, dans votre état de situation du 30 mars, vous portez que le 28e d'infanterie légère a son 3e bataillon à Mayence ; cela n'existe pas. Faites-moi connaitre si vous avez ordonné à ce bataillon de venir d'Espagne, et si vous avez nouvelle qu'il soit en route. Au régiment on n'en a pas entendu parler" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33928).
Le même 19 avril 1813, l'Empereur écrit également, depuis Mayence, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre-Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, j'apprends ici que le 28e léger avait envoyé à Bayonne des habits que vos bureaux ont fait revenir à Mayence. Cependant j'ai des troupes en Espagne et on a besoin d'habits à Bayonne. Voilà donc des draps qui de Languedoc ont été à Mayence, qui de Mayence ont été envoyés et confectionnés à Bayonne et qui de Bayonne sont revenus à Mayence ! Témoignez à votre chef de division le mécontentement que de pareils déplacements me causent. Cette opération est par trop absurde. Il faut qu'un chef de division connaisse un peu la géographie" (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 1107; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33935).
Le 23 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, dans votre état de situation du 30 mars, vous portez à la 4e demi-brigade provisoire, 42e division, le 3e bataillon du 28e léger ; mais ce 3e bataillon est en Espagne, et ne doit pas en revenir, et ce régiment n'a que le cadre d'une compagnie à son 5e bataillon ; ses autres bataillons sont employés de la manière suivante :
Les 2e et 3e bataillons à l'armée du Midi
Le 4e bataillon à la 30e division
Le 1er bataillon à la 8e division
C'est donc par erreur que vous avez porté le 3e bataillon existant en France.
Les 2 compagnies du 5e bataillon qui étaient destinées à la division de Hambourg doivent revenir. Cela fera alors 3 compagnies du 5e bataillon.
Toutes les dispositions sont faites pour former à Mayence un bataillon du 28e léger ; les hommes existent ; mais si le 3e bataillon ne doit pas venir d'Espagne, comme l'assurent les officiers, il faudrait alors former à ce régiment un 6e bataillon ; ceci demande un prompt rapport ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33988).
Le 23 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Kellermann, commandant le Corps d’observation du Rhin : "Mon cousin ... Le 28e léger devait selon les états avoir son 3e bataillon à Mayence. Il parait qu'au lieu de cela, il n'a qu'une compagnie de son 5e bataillon et que le 3e bataillon est à l'armée du Midi. Ce régiment va être nombreux, je désire qu'en attendant que d'autres cadres lui arrivent, vous attachiez à ce régiment 3 cadres de compagnie du 36e pour recevoir 800 hommes que le 28e attend à son dépôt ; ce qui provisoirement servira à les exercer" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33993).
Le 9 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 2 mai. Puisque le cadre du 3e bataillon du 28e léger arrive en France, il faut regarder comme non avenu le décret par lequel je forme un 6e bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34175).
Le Rapport sur la bataille du 21 juin, par le Général Gazan, Armée du Midi, raconte : "L'armée du midi était en position sur les hauteurs en avant d'Arnitz, sa droite appuyée au Rio-Zadora, et sa gauche à la chaîne de montagnes qui sépare la vallée de Trevino de celle de Zadora, lorsque, le 21 juin, au point du jour, l'ennemi leva son camp de Montevite, et vint se placer en arrière du village de Nanclarez, annonçant par ses dispositions qu'il allait attaquer. Peu d'instants après, les postes d'observation de la brigade qui étaient placés sur la crête des montagnes annoncèrent qu'une forte colonne débouchait par la Puebla, et se dirigeait partie par la grande route, tandis que l'autre partie montait sur la montagne par la petite route qui, de la Puebla, arrive au village d'Abyana. L'armée du midi prit immédiatement les armes, et se forma dans son camp. Le 12e régiment d'infanterie légère fut envoyé sur la crête des montagnes au soutien des avant-postes de la brigade Maransin, et toutes les dispositions furent prises pour résister à l'ennemi. Quelques instants après, la colonne venant de la Puebla déboucha ; et, à peine arrivée en vue de l'armée française, elle se porta rapidement sur le sommet des montagnes qui étaient à notre gauche, afin d'en gravir la hauteur, et de faciliter l'arrivée de la colonne qui venait par la fausse route de la Puebla. L'attaque de l'ennemi paraissait se diriger sur la gauche de notre position. Le général Maransin reçut ordre de se porter, avec son second régiment, au soutien du 12e léger. Les 21e et 100e régiments de la 6e division, aux ordres du général Darricau, marchèrent au soutien de la brigade Maransin, et une brigade de la 4e division aux ordres du général Conroux appuya sur sa gauche pour soutenir les troupes qui, s'engageaient avec l'ennemi ; mais, malgré les efforts de ces 4 régiments, l'ennemi s'étant rendu maître de la crête de la montagne et s'avançant de manière à déborder la gauche de notre ligne, le général Villate, qui était en réserve en arrière du village d'Arnitz, reçut l'ordre de se porter à la tête de la 3e division, par le Puerto-Momario, sur le sommet de la montagne, de s'y former, et de marcher à l'ennemi de manière à le culbuter. Cet ordre fut immédiatement exécuté. La 3e division, du moment qu'elle fut formée, attaqua avec la plus grande vigueur le corps du général Hill qui lui était opposé, et le culbuta de toutes ses positions au pas de charge. Dans le temps que cette attaque avait lieu sur la gauche, le corps du général Graham, qui s'était formé en arrière de Nanclarez, cherchait à forcer sur ce point le passage de la Zadora, tandis que d'autres troupes attaquaient le centre de la ligne, qui était défendu par la 2e brigade du général Darricau et la 4e division ; mais le feu supérieur de notre artillerie, ainsi que celui de notre infanterie, empêchèrent l'ennemi d'avoir aucun avantage sur ces deux points.
L'affaire était dans cet état, lorsque, vers midi, le roi me donna l'ordre de replier l'armée du midi pour aller lui faire prendre une position plus en arrière, et le mouvement s'exécutait par échelons, lorsque la droite de la ligne, qui était occupée par la 1re division aux ordres du général Leval, se trouva être totalement, débordée par des masses ennemies, lesquelles avaient forcé le passage de la Zadora sur un point qui était défendu par des troupes étrangères à l'armée du midi.
Le général Levai se replia sur le village d'Arnitz, où il couvrit pendant quelques instants la tête du village par la brigade aux ordres du général Magoury, tandis que son autre brigade, commandée par le général Rémond, venait appuyer le défilé qui se trouve en arrière du village d'Arnitz, lequel était déjà défendu par l'artillerie. Cette position, ainsi qu'un grand feu qui fut fait par l'artillerie de l'armée du centre qui était en position un peu plus en arrière du plateau d'Arnitz, arrêtèrent assez l'ennemi pour donner le temps à toutes les troupes de l'armée du midi qui étaient sur la gauche et dans les montagnes, d'effectuer leur retraite en arrière de Vittoria. La division du général Leval soutint la retraite sur la grande route, et la soutint avec succès; et, quelque effort que l'ennemi put faire pour l'entraîner, il ne put y réussir. Toutes les divisions de l'armée se replièrent de position en position ; elles combattirent sur toutes, et la retraite de l'armée sur Salvatierra ne fut totalement décidée que lorsqu'elle fut obligée d'abandonner la totalité de son artillerie, par l'impossibilité où elle se trouva de lui faire dépasser Vittoria, par l'embarras et l'énorme quantité de voitures d'équipages et de parcs qui encombraient la route, et qui l'empêchèrent de passer.
Dans cette journée, l'armée du midi, qui avait à peine 22 mille combattants, a résisté pendant huit heures aux efforts de l'ennemi plus du double en nombre, n'a perdu un pouce de terrain et n'a abandonné sa position que sur les ordres du roi. Toutes les divisions ont combattu avec avantage, et chacune a fait son devoir. Elle a éprouvé de grandes pertes, beaucoup de ses braves ont succombé sous le feu de l'ennemi ; mais elle a fait éprouver à l'ennemi une perte au moins égale : on n'a que des éloges à donner à son artillerie et à la manière dont elle a servi. Sa cavalerie n'a point donné; une partie de la 2e division de dragons, aux ordres du général Digeon, a seule exécuté deux charges sur la droite de Vittoria, et a par deux fois enfoncé les escadrons ennemis. Dans la dernière, le général Digeon a été blessé ; le général Darricau a été aussi blessé en dirigeant lui-même la première brigade de sa division ; mais les blessures de ces deux généraux ne sont pas dangereuses, et l'armée espère bientôt les revoir dans ses rangs. Les seuls officiers supérieurs que l'armée ait à regretter sont : le colonel Foulon, du 28e léger, qui est resté au pouvoir de l'ennemi après avoir reçu une blessure extrêmement dangereuse, et le major Fouscience, commandant le 39e régiment de ligne, qui a été tué. Je dois aussi des éloges aux officiers d'état-major, pour le zèle et l'activité qu'ils ont mis à transmettre les ordres dont ils étaient porteurs.
Résumé des pertes de l'armée du midi : Tués, 12 officiers, 426 sous-officiers et soldats ; blessés, 68 officiers,2,078 sous-officiers et soldats ; prisonniers, 14 officiers, 3,786 sous-officiers et soldats : total, 438 tués, 2,745 blessés, 097 prisonniers" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 421).
Le 16 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, faites connaître au duc de Castiglione que j'ai reçu son état de situation du 12 ; qu'il paraît que les demi-brigades provisoires ne sont pas encore formées ; que le 10e léger doit avoir un major en second pour commander ses 3e et 4e bataillons ainsi que le 39e et le 63e. Ces régiments ayant chacun 2 bataillons figureront sous leur numéro ; que la 4e demi-brigade composée des 21e léger, 9e léger et 28e léger doit être commandée par un major ; que la 16e composée des 40e, 43e et 96e doit être également commandée par un major ; qu'ainsi la 42e division doit être composée des 10e, 39e et 63e de ligne, soit 6 bataillons, et des 4e et 16e provisoires, soit 6 bataillons, total 12 bataillons, ainsi de suite.
Qu'il faut qu'il m'en présente l'état tel que le corps est formé et qu'il nomme les majors qui commandent les demi-brigades provisoires.
Qu'il faut qu'il fasse connaître également les noms des 6 généraux de division, des 12 généraux de brigade et des 6 adjudants-commandants désignés pour commander les divisions" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35412).
Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
42e division
Commandé par un major : 10e léger, 4e bataillon; 21e léger, 3e bataillon.
Commandé par un major : 63e de ligne, 3e bataillon; 27e de ligne, 3e bataillon.
76e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
4e Demi-brigade provisoire : 9e léger, 6e bataillon; 28e léger, 3e bataillon.
16e Demi-brigade provisoire : 40e de ligne, 4e bataillon; 43e de ligne, 3e bataillon.
96e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
12e léger, 3e bataillon.
4e léger, 2e bataillon.
14 bataillons...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).
Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons, savoir :
10 bataillons au 3e corps ...
Les 10 bataillons que le 14e corps fournira au 3e sont : le 3e bataillon du 6e léger ; le 2e bataillon du 16e léger ; le 3e bataillon du 28e léger ; le 4e bataillon du 40e de ligne ; le 2e bataillon du 59e ; le 3e bataillon du 69e ; le 6e bataillon du 9e léger ; le 3e bataillon du 50e de ligne ; le 4e bataillon du 65e ; le 3e bataillon du 43e ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs ...
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique, dans son article 7 : "La huitième division, qui faisait partie du troisième corps, et qui en ce moment fait partie du sixième, sera composée ainsi qu'il suit :
Premier bataillon du 28e léger.
Tout ce qui existe du troisième bataillon sera incorporé dans le premier, et le cadre renvoyé au dépôt …
Art. 9
Cette huitième division sera commandée par le général Ricard …" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105).
Le 15 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "... il faut mettre le dépôt du 11e léger à Grave ; ... celui du 28e léger à Namur ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37048). Le Dépôt du 28e est donc transféré de Mayence à Luxembourg dans le courant du mois.
Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je vous envoie une lettre du duc de Raguse. Voici ce que je lui ai mandé.
Il ne doit contrarier en rien les dispositions que vous avez faites concernant le déplacement des dépôts ; il faut qu'il n'y ait jamais aucune incertitude sur ce point ...
Vous avez pourvu au 30e et au 33e ; il doit exécuter vos ordres. Vous avez pourvu au dépôt du 28e léger. Je crois que vous avez pourvu également au dépôt du 37e. Si vous n'y avez pas pourvu, ce dépôt me paraîtrait bien à Sarrelouis.
Recommandez qu'on s'entende bien là-dessus. Car ce serait un grand inconvénient que de faire marcher des conscrits dans de fausses directions.
Je charge mon aide-major Drouot de vous faire connaître les ordres que j'ai donnés pour les cantonnements de ma garde à pied" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6204, mais en date du 18 novembre ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37160).
Le 25 décembre 1813, le Major général écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont : "L'Empereur vient d'arrêter, monsieur le duc, une nouvelle organisation pour le sixième corps d'armée. L'intention de Sa Majesté est que vous le fassiez former de suite en trois divisions au lieu de deux, conformément à l'état ci-joint. Faites procéder à cette opération ...
Vous remarquerez, monsieur le maréchal, que, dans la nouvelle organisation du sixième corps, on ne comprend plus :
Le premier bataillon du 28e léger ;
Le premier bataillon du 22e de ligne ;
Le deuxième bataillon du 59e de ligne ;
Le troisième bataillon du 69e de ligne.
Ces quatre bataillons doivent faire partie désormais du onzième corps d'armée. Préparez tout pour les faire mettre en marche aussitôt que vous en recevrez l'ordre définitif, que je vais vous adresser incessamment ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 100).
- 1814, LA FIN DU REGIMENT
Fin 1813, les positions du Régiment sont les suivantes :
- 1er et 3e Bataillon à la Division Lagrange du 6e Corps de Marmont à Worms et Mayence.
- 2e Bataillon à l’Armée des Pyrénées de Soult, Division Darricau.
- 4e Bataillon avec Rapp à Dantzig.
- 5e Bataillon de Dépôt à Mayence.
A/ OPERATIONS DANS LE SUD OUEST
Fin 1813, le Bataillon combat devant Bayonne. Le Colonel Genin et le Capitaine Meynadie du 28e Léger y sont blessés.
Le temps exécrable fait que les 2 armées vont s'arrêter provisoirement de combattre jusqu'au début Février.
Le 14, Hill passe la Nive. Les Français se replient derrière le gave d'Oloron et Soult concentre ses troupes sur Orthez, espérant mener une bataille défensive décisive, tandis que les Anglais se casseront les dents sur Bayonne.
Les 26 et 27 Février, la bataille d'Orthez est sanglante. De part et d'autre, les pertes s'élèvent à 3400 Français et 2300 Britanniques. Mais ce sont les Anglais, en avantage numérique, qui restent maîtres du terrain ; et Soult doit encore reculer vers Aire sur Adour puis Tarbes.
Le 10 mars 1814, le 2e Bataillon (763 hommes) se retrouve à la 6e Division Vilatte, Brigade Lamorandière.
Tandis que les Britanniques s'emparent de Bordeaux le 12 mars, Soult livre des combats de retardements sur sa ligne de repli à Maubourguet et Vic en Bigorre le 19 mars, puis Tarbes le 20. S'échappant encore avec le reste de ses troupes, il gagne Toulouse, qu'il a fait fortifier, où il entre le 24 Mars poursuivi par 5 Corps d'armées anglo-hispano-portugais.
33.000 Français, dont beaucoup de conscrits mal entrainés, vont devoir s'opposer à 80.000 soldats alliés. Alors que l'Empereur abdique le 6, les deux armées se livrent à de violents combats entre le 27 mars et le 11 Avril.
Soult évacue la ville. Le 28e Léger a de nouvelles pertes. Le Colonel Genin est de nouveau blessé, ainsi que le Chef de Bataillon Saint Denis.
Le 13 Avril, Soult apprend la cessation des hostilités par ordre du Gouvernement provisoire.
B/ LA CAMPAGNE DE FRANCE
Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris : "ORDRES.
... Le 6e corps d'armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :
... 3e division, général Lagrange ; 16e léger, deux bataillons ; 28e, deux ; 144e de ligne, deux ; 145e, un ; 1er, un ; 14e, un ; 15e, trois ; 16e, un ; 62e, deux ; 7e, deux ; total, dix-sept bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le 28 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier : "... J'approuve que vous donniez également ordre au 6e corps de fournir le 28e léger, le 22e de ligne, le 59e et le 69e.
Je pense que le 6e corps pourrait prendre en passant à Landau le 2e bataillon du l5e de ligne.
Donnez les ordres sans délai" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6335 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37690).
Le Régiment combat par fractions de quelques centaines d’hommes.
Au tout début janvier, le 1er Bataillon, qui ne compte plus que 169 hommes, est à l’Armée du Bas-Rhin sous les ordres de Mac Donald, au 11e Corps, Division Charpentier. Des détachements du 3e Bataillon sont dispatchés dans les garnisons de l’Est de la France.
En janvier, 312 hommes du 28e Léger se retrouvent à la Division Molitor du 11e Corps de Mac Donald.
Le 6 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous me présentez dans la seconde partie de votre état no 4, relatif à mon ordre du 2 janvier, 9 047 conscrits à prendre pour la Garde. Mon intention est que tous ces conscrits suivent leur première destination, hormis : les 1097 du département de la Seine, les 818 destinés au 56e de ligne (à Grave), les 960 au 11e léger (aussi à Grave), les 550 au 142e (au Mans), les 188 au 156e de ligne (à Grave), les 700 au 28e léger (à Namur) ; total : 4313 conscrits qui devront être donnés à la Garde à Paris. Les autres suivront leur destination primitive. Activez l’arrivée des conscrits à Paris car cela va lentement ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37748).
Le 12 janvier 1814, le Maréchal Marmont écrit, depuis Metz, au Major général : "J'ai eu l'honneur de vous rendre compte hier de la marche du corps de Sacken et de l'engagement que j'avais eu hier au soir avec son avant garde. L'ennemi opère aussi, ainsi que je vous l'ai mandé, par la route de Sarrelouis à Metz, ce qui a rendu nécessaire de me rapprocher de l'embranchement des routes, afin de ne pas perdre ma communication avec Metz. Nous avons eu dans la soirée des engagements de cavalerie assez vifs dans les directions de Boulay et de Courcelles ; l'ennemi a montré de chaque côté un millier de chevaux. Je calcule que demain j'aurai devant moi de fortes avant-gardes, et après-demain toutes les forces ennemies. Je me dispose à faire tout ce qui sera convenable pour défendre le plus possible la Moselle.
Je suis venu de ma personne, ce soir, ici, afin de connaître dans quel état se trouve la place, et de prendre toutes les dispositions que commandent les circonstances : elles sont arrêtées et seront exécutées sans retard. J'ai formé la garnison, et, à cet effet, j'ai disposé d'un bataillon du sixième corps, et des bataillons des 22e, 69e et 28e léger, qui étaient destinés au onzième corps et n'ont pas pu s'y rendre par suite de la position de l'ennemi. Avec les bataillons qui sont ici et les conscrits qui sont arrivés, la place aura suffisamment de monde. Elle va être complétement pourvue de toutes sortes de moyens. En conséquence, je fais partir pour Châlons tous les dépôts qui encombrent cette place et qu'il est si nécessaire de conserver pour la réorganisation de l'armée. J'en informe le ministre de la guerre, pour qu'il puisse leur donner une destination définitive. Je me suis occupé également de la place de Thionville, qui recevra demain un supplément de garnison. D'après cela, la vieille garde part demain matin pour la destination qui lui a été assignée.
Comme je m'affaiblis beaucoup, le général Curial consent à me laisser la division de voltigeurs qui sort de Thionville, mais qui, étant en campagne, sera toujours à même d'exécuter les ordres de Sa Majesté" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 123).
Le 13 janvier 1814, le Maréchal Marmont écrit, depuis Metz, au Major général : "… J'ai fourni pour Metz, Sarrelouis et Thionville, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en rendre compte, cinq cadres de bataillons, savoir : les bataillons du 28e léger, 22e, 59e, 69e de ligne, qui n'avaient pu rejoindre le duc de Tarente, et un bataillon du 14e de ligne. Ces cadres, avec les conscrits qui leur seront donnés, donneront le moyen de compléter ces garnisons …" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 132).
Le 28 janvier, le 1er Bataillon se reconstitue à la Réserve de Paris (542 hommes). Il est rapidement envoyé en renfort sur le front. Le Roi Joseph, qui commande la capitale, écrit à Napoléon le 8 février 1814 à midi, depuis Paris : "... Les troupes parties pour la Ferté sous Jouarre sont commandées par le général Minot. Elles se composent du 6e bataillon du 86e de Ligne, du 1er bataillon du 28e Léger, du 4e du 70e de Ligne. Total 2000 hommes" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 10, p. 65). Il rejoint la Division Molitor.
Le 9 février 1814, à 3 heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Nogent, au Roi Jospeh, son Lieutenant général, à Paris : "Mon Frère, je reçois votre lettre du 8 février à midi, que m'apporte votre aide de camp. Vous me dites que le général Minot commande à la Ferté-sous-Jouarre une colonne composée du 6e bataillon du 86e, du 1er du 28e léger et du 4e du 70e, formant ensemble 2,000 hommes. Le ministre de la guerre compose cette colonne différemment ; il la forme du 6e bataillon du 86e et des 1er et 2e des gardes nationales du Nord. D’où vient cette différence ? …" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21218 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38069).
Le même 9 février 1814 au matin, l'Empereur écrit depuis Nogent-sur-Seine, au Duc de Feltre : "Le roi Joseph me mande que le général Minot s'est porté, avec le 6e bataillon du 86e, le 1er du 28e léger et le 4e du 70e formant ensemble 2.000 hommes, sur La Ferté sous-Jouarre où cette colonne est arrivée le 7 au soir.
Cependant, dans votre lettre du 7 février, vous me dites que le général Minot commande le 6e bataillon du 86e et le 1er et 2e des gardes nationales du Nord, total 2.200 hommes. Ce n'est pas la même chose. Faites-moi connaître d'où vient cette différence ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 10, p. 69; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38067).
Le 13 février 1814, à Château-Thierry, "Berthier demande si le bataillon du 70e de ligne et ler bataillon du 28e léger, forts chacun de 800 hommes et envoyés le 10 février à Meaux par le ministre, doivent rester dans cette ville ou être réunis au 11e corps" ; Napoléon apostille la demande : "Verser les conscrits dans les régiments de son corps d'armée et envoyer les cadres à Paris" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2776).
Toujours le 13 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Château-Thierry, au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 8 février. Je vois que la 1re division de Paris se compose du second bataillon du 70e, du 3e du 43e et du 3e du 65e.
Il faut y joindre le 4e bataillon du 70e, le 1er du 28e léger et le 6e du 86e que vous avez envoyés à Meaux et qu'il faut rappeler en donnant tous les conscrits au duc de Tarente.
Je suppose que le général Fririon, depuis le 8, doit avoir de quoi compléter 9 autres bataillons ; ce qui fera de suite les 12 bataillons dont nous avons besoin. Attachez-y un général de division, deux généraux de brigade, 16 pièces d'artillerie et envoyez cette division, comme je l'ai mandé au roi, à Villeneuve Saint-Georges. En complétant ces 12 bataillons à 500 hommes chacun, cela fera 6.000 hommes.
Aussitôt que la garde aura les 12.000 hommes, il faut de préférence compléter la réserve du général Fririon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6436 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38097).
Puis, le même 13 février 1814, l'Empereur écrit encore, depuis Château-Thierry, au Duc de Feltre : "Je reçois votre lettre du 10 février. J’approuve fort que le duc de Tarente puisse prendre 1200 hommes aux trois bataillons que vous lui avez envoyés" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38102 - Note : 4e bataillon du 70e, 1er bataillon du 28e léger et 6e bataillon du 86e).
Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons.
Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).
- UNIFORMES
Figure 1 : le 28e Léger en 1800
Figure 2 : Sergent de Carabiniers du 28e Léger, Porte-fanion, Division Oudinot, 1805 d’après Rigo : Bonnet d’oursin noir, plumet écarlate ; un cordon tressé et un cordon détressé portés sur le devant et raquettes blancs. Le fond du bonnet est orné d’une croix blanche sur fond rouge. Habit bleu à collet et pattes de parements écarlates passepoilé de blanc ; revers en pointe, parements et retroussis blancs passepoilés de blanc ; grenades rouges aux retroussis ; poches en long passepoilées de blanc. Les basques peuvent être encore longues pour les Sous-officiers. Boutons blancs. Epaulettes mêlant écarlate et argent, idem la dragonne du sabre briquet. Galons argent passepoilés d'écarlate au-dessus des parements. Gilet blanc et culotte bleu. ou pantalon de route bleu. Demi-guêtres noires à soutache et glands écarlates. Equipement classique de fantassin.
NB : Les fanions de la Division Oudinot en 1805 : Ils sont blancs, carrés de 46 cm de côté. Est peinte d’un côté une Aigle dorée avec foudres et l’inscription Grenadiers de la Réserve et xeme Régt.
Figure 3 : Officier de Chasseurs du 28e Léger vers 1807-1808 (portrait en pied passé en vente le 4 mars 2009 à Drouot - étude Fraysse et associés) : Shako noir sans jugulaire, plaque laiton ornée d’une Aigle et d’un cor de chasse argentés et du numero du Régiment (voir photo plaque), hausse col laiton avec cor de chasse argenté, grand plumet vert, cordon tressé et raquettes argent. On remarquera les magnifiques chevrons argentés sur les côtés du shako : une habitude de la cavalerie légère que les officiers de l’infanterie légère adoptent à leur tour vers 1807. Notre homme porte ses épaulettes de grade argent ainsi que ses boutons. Son sabre à dragonne argent est porté à une banderole passant en travers de la poitrine ; le gilet blanc est à double rang de boutons et sa culotte bleue entre dans des bottes de type cavalerie légère avec soutaches et glands argent.
- Drapeaux
La 28e Demi-brigade légère reçoit trois drapeaux modèle Consulat en 1802. Ceux-ci sont échangés deux ans plus tard.
Le 12e Léger perçoit en 1804, 3 drapeaux du modèle infanterie légère, dit Picot (un par Bataillon), et trois Aigles.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
Aigles et drapeaux sont emmenés en campagne mais le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Le Régiment renvoie deux Aigles et en 1813, une reste en service mais a été renvoyée aussi au Dépôt de Mayence.
Un nouveau modèle de drapeau (modèle 1812) au mois d’Août est remis, portant Essling Wagram (témoin de la participation du Régiment par son 4e Bataillon) ; il va rester au Dépôt jusqu'en 1814 et sera détruit à la Première Restauration.